Un gros chapitre aujourd'hui. CHAPITRE 6 – DÎNER DIPLOMATIQUE
Le premier rayon du soleil pénétrait timidement à travers les rideaux épais de la chambre royale, illuminant doucement la pièce encore empreinte des souvenirs de la nuit passée. Dans le grand lit, les draps en désordre trahissaient l’intensité des ébats. La reine Vegeta, éveillée depuis quelques minutes, reposait sur un coude, ses yeux scrutant le visage endormi du grand roi Tarin.
Un sourire victorieux flottait sur ses lèvres.
Je tiens enfin ce que je veux, pensa-t-elle.
Cette nuit n’était qu’un pas de plus dans son plan méthodique pour assurer la domination de cette planète. Le roi, bien qu’impressionnant dans sa stature et son autorité, semblait si vulnérable dans son sommeil.
Tarin s’agita légèrement avant d’ouvrir les yeux. Son regard tomba immédiatement sur celui de Vegeta, qui affichait un sourire radieux, presque trop parfait pour être sincère.
— Bonjour « mon grand roi », lança-t-elle d’une voix douce, teintée d’assurance.
Tarin cligna des yeux, encore marqué par les brumes du sommeil. Il tenta de se redresser, mais resta figé un instant, la bouche entrouverte, captivé par le sourire et la proximité de la reine.
— Reine Vegeta… Vous êtes déjà éveillée ? Il semblerait que je ne puisse rivaliser avec votre vitalité.
Elle émit un rire léger, maîtrisé, puis répliqua :
— Ne soyez pas si modeste, majesté. Vous avez su m’impressionner.
Sous les draps, la silhouette de Vegeta se dessinait avec une perfection presque irréelle. Elle croisa son regard admiratif et, dans un éclat de malice, lui demanda :
— Alors, majesté, votre insatiabilité serait-elle comblée, ou dois-je craindre de nouveaux assauts ? Vos manières nocturnes m’ont paru… particulièrement vigoureuses.
Tarin détourna légèrement le regard, un sourire gêné flottant sur ses lèvres. Il se leva lentement, cherchant un semblant de contenance, et se dirigea vers une chaise où était posée sa tenue protocolaire. Vegeta le regarda s’habiller, un mélange de curiosité et de condescendance amusée dans les yeux.
— Quels devoirs vous arrachent donc à moi si tôt ? demanda-t-elle d’un ton léger, tout en ajustant distraitement une mèche de ses longs cheveux noirs.
— Un dîner diplomatique, répondit-il, attachant méticuleusement le haut de sa tunique. Les souverains des autres capitales seront présents. J’ose espérer que vous m’y accompagnerez.
Vegeta haussa un sourcil, feignant une hésitation calculée.
— Votre invitation est flatteuse, répondit-elle en pesant chaque mot, mais me convier parmi les vôtres pourrait soulever quelques questions, non ?
Tarin la regarda un instant, troublé par la profondeur de son regard.
— Votre présence ne ferait qu’ajouter au prestige de cette rencontre. Vous êtes mon invitée et, à ce titre, personne n’osera vous contester.
Alors qu’il s’apprêtait à quitter la pièce, Vegeta se leva du lit, laissant le drap glisser lentement de ses épaules. Elle était debout, nue, baignée dans la lumière douce du matin.
— Attendez, dit-elle en avançant d’un pas fluide vers lui.
Tarin se figea, captivé par la vue, avant qu’elle ne lui dépose un baiser tendre sur les lèvres. Lorsqu’elle recula, il resta immobile, bouche-bée, son esprit semblant encore perdu dans ce moment.
— Considérez cela comme un encouragement pour votre journée, murmura-t-elle, un sourire espiègle étirant ses lèvres. Puis elle se détourna, se dirigeant vers la salle de bain avec une démarche calculée, sa queue de Saiyen ondulant doucement derrière elle.
Tarin, encore hébété, secoua légèrement la tête avant de quitter la chambre.
* * * * * * *
Après une longue toilette, Vegeta fut interrompue par une frappe légère à la porte.
— Entrez, lança-t-elle depuis la salle de bain, où elle inspectait distraitement des flacons de parfums inconnus.
Un jeune servant entra timidement, les yeux baissés, portant un uniforme impeccablement repassé.
— Sa Majesté Tarin m’a demandé de vous conduire à la salle du déjeuner, annonça-t-il d’une voix tremblante.
Vegeta sortit de la salle de bain, toujours nue, provoquant un moment de silence choqué.
— Une salle dédiée au déjeuner ? demanda-t-elle en arquant un sourcil, apparemment plus intriguée par cette idée que par la gêne évidente du jeune homme.
— O-oui, majesté… mais peut-être devriez-vous… enfiler une tenue ? balbutia-t-il, ses joues virant au rouge.
Elle balaya son environnement d’un regard désintéressé et attrapa une chemise de nuit posée sur un fauteuil. Le vêtement était bien trop petit pour elle : il s’arrêtait juste au-dessus de ses cuisses et moulait son buste de manière exagérée, un bouton craquant sous la tension, dévoilant une partie de sa poitrine.
— Cela suffira, déclara-t-elle, indifférente au regard perplexe du servant.
Le jeune homme, rouge jusqu’aux oreilles, tenta de se détourner maladroitement, trébuchant presque en reculant.
— Vous êtes bien silencieux pour un guide. Auriez-vous perdu votre langue ? Ou peut-être quelque chose vous trouble-t-il ? demanda Vegeta, une étincelle d’amusement dans la voix, en marchant derrière lui avec une lenteur calculée.
— P-pas du tout, majesté ! répondit-il précipitamment, sa voix montant dans les aigus.
Vegeta, satisfaite, émit un rire discret avant de poursuivre son chemin.
Escortée jusqu’à la salle de déjeuner, Vegeta découvrit une table somptueusement garnie. Les plats disposés avec soin exhalaient des arômes raffinés. Les serviteurs présents échangèrent des regards incrédules lorsqu’elle s’installa sans attendre, ignorant tout protocole, et commença à dévorer les mets avec l’appétit vorace d’un Saiyen.
Un silence gêné s’installa rapidement parmi les serviteurs. Plusieurs serveuses, les joues empourprées, tentaient d’éviter de regarder la tenue de la sauvageonne, qui révélait plus qu’elle ne cachait.
— Votre cuisine est impressionnante, déclara-t-elle entre deux bouchées, sa voix emplissant la pièce.
— Merci, majesté, répondit une jeune serveuse en baissant les yeux, visiblement embarrassée par l’assurance naturelle de la reine dans sa tenue indécente.
Elle continua à manger, demandant sans vergogne des portions supplémentaires. Le brouhaha feutré des conversations dans la salle s’éteignit presque totalement, les Tsufuls étant captivés malgré eux par la scène.
* * * * * * *
A la fin de ce festin, une servante s’approcha pour lui annoncer qu’elle devait la préparer pour le dîner diplomatique.
— Me préparer ? Comment ça ? demanda Vegeta, intriguée.
La servante expliqua que le roi avait ordonné qu’une tenue soit conçue spécialement pour elle. Amusée, elle se laissa guider jusqu’à une salle d’habillage où une équipe entière l’attendait, visiblement nerveuse.
La cheffe des habilleuses prit les devants, demandant poliment à Vegeta de se dévêtir pour prendre ses mesures. Mais avant qu’elle ne puisse indiquer un espace plus discret, la reine se déshabilla sans cérémonie, suscitant des exclamations de surprise.
— Majesté ! Un peu de pudeur, je vous prie ! s’exclama la cheffe en s’empressant de la couvrir avec une grande cape. C’est inadmissible ! Vous êtes entourée d’hommes !
Les habilleurs masculins détournèrent précipitamment le regard, leurs oreilles brûlant de gêne, tandis que la cheffe fulminait.
— Ces attitudes frivoles n’ont pas leur place ici. Veuillez respecter notre professionnalisme ! ajouta-t-elle en haussant le ton.
Vegeta, dédaigneuse, haussa les épaules.
— C’est vous qui semblez dérangée, pas moi.
La cheffe tenta de reprendre son calme, bien que l’audace de la Saiyenne l’ait manifestement déstabilisée. Elle fit signe à ses assistants masculins de quitter la pièce, murmurant des excuses rapides pour le comportement de la reine.
— Maintenant que nous sommes entre femmes, déclara-t-elle d’un ton crispé, peut-être pourrions-nous avancer ?
Vegeta, haussa les épaules, se laissant docilement examiner par l’équipe restante. Les Tsufuls prirent ses mesures avec minutie, bien que la tâche soit compliquée par ses proportions nettement plus athlétiques et imposantes que celles des Tsufuls.
— Vous portez toujours autant de couches ? demanda Vegeta en inspectant une table où étaient disposées différentes pièces de lingerie.
Elle attrapa un soutien-gorge et l’examina avec curiosité.
— Qu’est-ce que c’est censé faire, au juste ?
Les habilleuses échangèrent des regards embarrassés. L’habilleuse an chef prit une grande inspiration avant de répondre avec patience :
— Cela offre du maintien et de l’élégance, majesté.
— Et ça ? demanda Vegeta en brandissant une jarretelle.
— C’est pour attacher les bas, afin qu’ils ne glissent pas, répondit une jeune habilleuse, rougissant légèrement sous le regard intense de la reine.
La reine émit un petit rire moqueur.
— Vos vêtements sont comme des énigmes. Les Saiyens préfèrent l’efficacité : une tenue qui s’enfile et s’enlève rapidement.
La cheffe pinça les lèvres, visiblement agacée par l’irrévérence de la reine.
— Chaque pièce a sa fonction, ma reine. Vous verrez qu’une fois assemblées, elles créent une harmonie qui souligne la silhouette avec raffinement.
— Hmm… ou bien cela complique inutilement les choses, répliqua Vegeta, avant de poser une question inattendue. Et vos hommes ? Ils ne portent pas de jarretelles, si ?
Les habilleuses gloussèrent, tandis que la cheffe se contenta de secouer la tête avec exaspération.
Finalement, après des heures de travail, une robe sur-mesure fut enfin confectionnée : un chef-d’œuvre en rouge écarlate, qui épousait ses formes avec élégance, accentuant sa prestance royale tout en respectant le raffinement Tsuful.
Cependant, lorsqu’il fallut choisir les chaussures, un nouveau problème se posa : les pieds de Vegeta étaient bien plus grands que ceux des Tsufuls. Face à l’urgence, la cheffe finit par accepter l’idée de la reine d’utiliser ses bottes en peau de bête, bien qu’elle grimaça devant cette association peu conventionnelle.
— Ce n’est pas parfait, mais cela suffira, déclara la cheffe avec une pointe de résignation.
La cheffe tapa dans ses mains. Deux nouvelles Tsufuls entrèrent, poussant un chariot garni de flacons irisés, de pinceaux délicats, d’éponges et de poudriers ouvragés. Elles s’inclinèrent en silence, leurs mouvements parfaitement coordonnés.
— Il reste l’étape du maquillage, Majesté, annonça la cheffe d’un ton plus bas, presque cérémoniel.
Vegeta arqua un sourcil, méfiante.
— Vous voulez peindre mon visage maintenant ? Intéressant.
Vegeta s’assit devant le miroir encadré de lumière. Ses yeux noirs fixèrent leur propre reflet un long moment. Elle avait l’allure d’une impératrice en armure de soie. Mais elle restait une guerrière.
— Très bien. Montrez-moi comment vous apprivoisez les visages.
L’une des maquilleuses se plaça à sa gauche, l’autre à sa droite. Elles commencèrent à l’unisson, d’un geste doux et fluide, à appliquer une base tiède sur sa peau.
— Hmpf... C’est visqueux, grogna-t-elle.
— C’est un soin préparatoire, pour assouplir la peau et détendre les traits, expliqua la première.
— On dirait qu’on m’enduit de boue parfumée, rétorqua Vegeta, mais elle ne bougea pas.
Malgré son ton mordant, Vegeta se laissa faire, même si elle crispa brièvement les épaules quand la jeune Tsuful lui caressa la tempe du bout des doigts.
— Vous êtes toujours aussi... proches ? souffla-t-elle.
— Nous privilégions la précision, répondit la maquilleuse dans un souffle.
Les premières touches de pigment furent posées, avec une ombre sombre au coin des yeux. Vegeta détourna un peu le visage.
— Ça chatouille. C’est agaçant.
— Vous pouvez fermer les yeux, si cela vous aide.
Elle hésita, mais obtempéra. À mesure que le pinceau glissait avec légèreté sur ses paupières, sa respiration se fit plus lente, moins méfiante.
— Hm. C’est… bizarre. Pas désagréable, mais bizarre.
Une teinte chaude fut ajoutée sur ses pommettes. Le pinceau glissa avec tant de douceur qu’elle se mordilla inconsciemment la lèvre, comme si son propre corps trahissait un plaisir inattendu.
— Ce truc sent… les fleurs, marmonna-t-elle.
— C’est apaisant, Majesté.
— Apaisant. Voilà bien un mot qu’aucun Saiyen ne m’a jamais attribué…
Lorsqu’elle passa ensuite aux lèvres, qu’elle effleura d’un pinceau très fin. Vegeta eut un mouvement de recul.
— Eh ! Pas la bouche.
— Je comprends. Ce sera rapide. C’est juste pour souligner sa forme naturelle.
Après une énième hésitation, Vegeta se redressa, le menton haut. Mais ses yeux restèrent fixés sur la maquilleuse, perçants, presque prédateurs. Pourtant, une lueur nouvelle brillait dans son regard — un mélange de curiosité et de vulnérabilité soigneusement étouffée.
Les deux femmes appliquèrent un ton profond, naturel, presque brut. Quand elles eurent terminé, elles reculèrent en silence.
La reine ouvrit les yeux, et une glace lui fut tendue. Elle se regarda, longtemps. Son propre reflet la dévisageait, familier et étranger à la fois. Le maquillage n’avait pas adouci ses traits, il les avait accentués. Ses yeux semblaient encore plus vifs, sa mâchoire plus déterminée, et ses lèvres plus fermes, comme marquées d’un défi muet. Comme si la souveraine et la guerrière venaient enfin de fusionner.
— Ce n’est pas un masque, murmura-t-elle. C’est une armure invisible.
— Ce que vous portez ne dissimule rien, Majesté. Ça révèle ce que vous êtes : une force qu’on ne peut ignorer.
Vegeta reposa le miroir.
— Je déteste admettre que c’était plaisant.
Elle se leva d’un bond, comme pour chasser ce sentiment naissant, puis récupéra son aura de contrôle. Elle réajusta sa robe, fit un signe bref aux Tsufuls et quitta la pièce d’un pas ferme.
* * * * * * *
Le palais central des Tsufuls resplendissait sous une lumière dorée. La grande salle de réception, construite avec une architecture complexe et symétrique, semblait presque oppressante pour la reine des Saiyens, non par sa grandeur mais par son atmosphère condescendante. Les dirigeants Tsufuls étaient déjà rassemblés autour d’un buffet, où les mets raffinés et les boissons exotiques reflétaient leur obsession pour la sophistication.
Vegeta fit une entrée remarquée : vêtue de sa robe rouge frappante, et de ses chaussures en peau de bête soulignant ses origines guerrières. Avec son mètre soixante, elle dominait physiquement les Tsufuls, dont la taille ne dépassait pas le mètre. Néanmoins, leur nombre et leur attitude compensaient largement leur stature.
Pendant que les invités se servaient des mets raffinés, les dirigeants entourèrent la reine étrangère, dissimulant mal leurs intentions derrière des sourires hypocrites. S’approchant d’un pas assuré, un sourire presque moqueur au coin des lèvres, le roi Kashi lança :
– Majesté, quelle élégance. Cette robe vous va à ravir. Je dois dire, c’est une amélioration notable par rapport aux peaux de bêtes que j’imaginais.
– Votre excellence, cette robe est un chef-d’œuvre, et je suis honorée de la porter. Mon peuple sait apprécier les gestes de générosité, répondit Vegeta avec calme et courtoisie
La reine Naba, de la capitale Sud, rejoignit rapidement la conversation. Son regard scrutateur s’attarda un instant sur les détails de la tenue de Vegeta avant de glisser un commentaire acéré :
– Ah, cette robe vous va bien. Bien qu’avec votre… stature, j’imagine que peu de nos tissus doivent être à votre taille. Les Saiyens apprécient-ils vraiment ce genre de raffinement ? Ou préfèrent-ils des tenues… plus pratiques, disons, pour la chasse et la lutte ?
– Votre culture et votre raffinement nous inspirent. Cette robe est un symbole de votre bienveillance, répliqua la reine extra-plantienne avec un ton empreint de dignité.
Kashi, de l’Est, reprit la parole avec un air faussement préoccupé :
– Votre peuple s’accommode-t-il à la vie dans nos grottes ? Elles sont modestes, je le crains, mais sûrement suffisantes pour… vos besoins ?
– Votre hospitalité est inégalée. Mes guerriers trouvent vos grottes fascinantes. C’est une occasion unique de découvrir l’histoire de cette planète, répondit-elle d’une voix posée.
Le roi Zak, de la capitale Ouest, éclata de rire tout en se servant une petite assiette. D’un ton goguenard, il lança :
– Découvrir l’histoire ? Ah, vous voulez dire qu’ils essaient de comprendre ce qu’ils voient, poursuivit-il. J’ai vu l’un des vôtres examiner un simple ouvre-boîte comme s’il s’agissait d’une arme mystique. Peut-être devrions-nous leur fournir un manuel pour les bases ?
Les convives éclatèrent de rire, à l’exception du roi Mika, de la capitale Nord, qui observait la scène avec prudence. Vegeta capta son regard, et un bref échange silencieux s’opéra entre eux, mais elle n’y prêta pas encore attention.
La transition vers le dîner se fit en douceur. La longue table était disposée avec précision, chaque convive ayant une place désignée. Le Grand roi Tarin, maître de la capitale Centrale et pivot de la politique Tsuful, était assis juste à côté de Vegeta. Leur proximité intriguait, surtout parmi les autres dirigeants, mais aucune mention ne fut faite à ce sujet.
Les plats se composaient de légumes parfaitement sculptés, de sauces délicates, et de portions si petites qu’elles semblaient presque moqueuses face à l’appétit légendaire des Saiyens. Vegeta, cependant, mangeait lentement et discrètement, s’efforçant de ne pas répondre aux provocations subtiles.
Zak, riant doucement en regardant le plat de Vegeta, lança avec un brin d’ironie :
– Vegeta, ces portions doivent vous paraître ridiculement petites. Votre peuple mange des quantités astronomiques, n’est-ce pas ? On dit que vos congénères pourraient dévorer une planète entière si elle était comestible.
Naba, ajoutant avec méchanceté, un sourire en coin :
– Oui, mais peut-être que c’est parce qu’ils ne savent pas savourer. Dites moi, Reine Vegeta, votre palais distingue-t-il le goût d’un fruit de celui d’un rocher ?
– Nous mangeons pour vivre et combattre. Mais je suis impressionnée par votre maîtrise de l’art culinaire. Nous, les Saiyens, nous nourrissons de ce qui nous donne la force, peu importe la quantité. La qualité n’est parfois qu’un luxe, répondit Vegeta d’un ton posé, avec une petite inclinaison de tête, presque polie.
Les rires se propagèrent dans la pièce, jusqu’à ce que le roi Zak éclate de rire, s’essuyant la bouche entre deux éclats :
– Ah, c’est vrai ! À force de manger de la viande dure et de boire du vin à toute heure, il n’est pas étonnant qu’ils soient tout sauf délicats.
– Tout n’est pas question de délice, parfois c’est une question de survie. Mais je suis certaine que chacun trouve ce qui lui convient le mieux, répondit-elle avec assurance.
Les moqueries continuaient pendant le repas, chaque dirigeant Tsuful cherchant à surpasser l’autre. Pendant ce temps, Vegeta, tout en maintenant une façade paisible, écoutait attentivement les conversations. Elle notait chaque détail, chaque commentaire nonchalant qui pourrait révéler des informations utiles.
Alors que les serviteurs déposaient des plateaux de fromages typiquement Tsufuls après avoir débarrassés, les conversations continuaient de dériver sur un terrain plus personnel. La reine Naba prit alors la parole, l’air particulièrement intéressé par la reproduction Saiyenne. Elle prit un ton faussement innocent :
– Reine Vegeta, pardonnez ma curiosité, mais je me demande… votre peuple semble si robuste. La reproduction doit être une affaire… intense chez les Saiyens, n’est-ce pas ?
– Si tant est qu’ils comprennent la subtilité de l’acte. Peut-être qu’ils s’y prennent comme pour tout le reste : en frappant jusqu’à ce que ça marche ? ajouta Kashi avec un éclat de rire moqueur
– Je dirais que c’est plutôt une question de commodité. Une femelle Saiyen passe, un mâle grogne, et voilà, non ? Simple et efficace, renchérit Zak, sans gêne.
Kashi, haussant un sourcil d’un air faussement sérieux, reprit :
– Mais enfin, Zak, soyons sérieux. Je suis sûr qu’ils ont des traditions… rudimentaires. Peut-être un cri guttural, un duel pour savoir qui aura l’honneur ?
– Peut-être qu’ils n’ont même pas de mots pour exprimer leurs sentiments. Juste des gestes… directs ? continua avec malice la reine Naba
– Les mots ne sont pas toujours nécessaires. Parfois, ce sont les actes qui parlent le plus fort. Je suis sûre que vous comprenez cela. Nous respectons la force et le lien qu’ils créent. L’union renforce notre peuple, c’est tout ce qui compte pour nous, répondit la Saiyenne sans se départir de son calme.
Le Grand Roi Tarin, jusque-là resté silencieux, esquissa un sourire discret avant de déclarer calmement :
– Il est vrai que les Saiyens semblent privilégier la simplicité dans bien des domaines. Mais cette simplicité peut avoir sa beauté, non ?
– Parfois, une chose simple peut cacher une complexité que beaucoup ne voient pas. Mais j’apprécie votre intérêt pour nos traditions, Grand Roi, répondit d’une voix posée la guerrière en fixant Tarin.
Les rires s’estompèrent légèrement à son commentaire, et les autres dirigeants échangèrent des regards.
– Et leurs enfants, nés de ces unions si… fonctionnelles, doivent être très nombreux. N’est-ce pas pour cela que vous avez dû chercher refuge ici ? Votre planète était-elle devenue trop petite pour contenir vos familles nombreuses ? relança Kashi.
– Nous considérons la famille comme un pilier de notre société. Chaque Saiyen est élevé avec force et détermination pour affronter l’avenir.
Naba, ricanant sans retenue :
– Vraiment ? J’ai vu vos enfants aujourd’hui… Ils couraient partout, se battant entre eux pour un morceau de viande. Une éducation bien… singulière, je suppose.
– Oui, et dire qu’ils seront les futurs reproducteurs de votre peuple ! Quelle vision effrayante…, conclut Zak avec un sourire amusé
Le dessert arriva : des pâtisseries délicates garnies de fruits et nappées de substance fascinante. C’était le moment choisi par Vegeta pour orienter la conversation vers des sujets militaires. La reine des Saiyens, avec un sourire curieux, s’exprima d’un ton admiratif :
– Vos cités doivent être incroyablement bien pensées. Est-ce vrai qu’elles sont protégées par des boucliers technologiques ? Cela semble si… avancé. Nos villages n’ont rien de comparable.
– Vos villages ? Oh, comme c’est charmant. Je suppose qu’ils n’ont pas de murailles non plus ? répondit Naba d’un ton moqueur
– Peut-être que leurs guerriers forment une barrière vivante. Cela explique beaucoup de choses, ajoutant le roi Kashi avec un sourire suffisant.
Le roi Zak, éclatant de rire en tapant légèrement sur la table, renchérit :
– Une barrière vivante ? Kashi, tu es cruel. Mais je dois admettre que c’est une image amusante,.
– Nos défenses sont modestes. Mais je suis curieuse… Vos cités semblent si bien organisées. Où se trouvent les plus importantes ? J’aimerais beaucoup en savoir plus sur vos priorités, poursuivit avec douceur la souveraine des Saiyens.
– Les détails de nos cités ne sont pas nécessaires à cette discussion, Reine Vegeta. Je suis sûr que vous comprendrez que certaines choses doivent rester confidentielles, coupa court le roi silencieux du Nord.
Kashi, lui lançant un regard agacé, répondit avec agacement mêlé de condescendance :
– Allons, Mika. Pas besoin d’être si secret. Elle ne représente aucun danger. Notre capitale Est, par exemple, est le cœur de notre défense militaire. C’est un bastion impénétrable.
– Et au Sud, nous garantissons l’approvisionnement. Nos terres fertiles produisent tout ce dont nous avons besoin, glissa la reine Naba avec fierté.
– Et à l’Ouest, nous avons les ressources minières. Mais cela reste entre nous, bien sûr.
Vegeta, jouant l’innocence et feignant l’admiration, répondit avec enthousiasme :
– Fascinant. Votre coordination est remarquable. Je comprends mieux pourquoi votre civilisation est si prospère.
– Vous semblez bien curieuse, Majesté. Votre intérêt pour nos infrastructures est-il lié à votre quête de refuge, ou est-ce autre chose ? intervint calmement Tarin.
– Simple curiosité, Grand Roi. Si mon peuple doit s’installer ici, il est naturel de comprendre votre système pour mieux nous intégrer.
N’ayant pas apprécié la dernière phrase de la conversation, le roi Kashi, d’un geste subtil, ordonna au serviteur de provoquer un « accident » en remplissant les verres. Le vin rouge, épais et sombre, se renversa sur la somptueuse robe de Vegeta, la tache s’étalant rapidement sur le tissu écarlate.
– Ah, quelle maladresse ! Ces jeunes serviteurs, toujours si distraits. Veuillez excuser ce désagrément, feignit Kashi avec un air faussement embarrassé.
– Quel dommage, vraiment. Peut-être que le rouge était un peu trop éclatant ? Ce ton plus sombre lui apporte… une certaine sobriété, plaisanta cruellement Naba.
– Oui, cela adoucit la grandeur. Peut-être que c’est mieux ainsi ? surenchérit le roi Zak.
Le rire des convives emplit la salle. La reine Vegeta se leva avec une élégance glaciale, posant sa serviette sur la table. Elle s'inclina respectueusement, sentant la moquerie sous-jacente, elle répondit d’une voix tranquille mais assurée :
– Majestés, je vous remercie pour cette soirée et votre hospitalité. Vous avez partagé avec moi une partie de votre monde, et je suis honorée de cette expérience. Je vous souhaite une bonne soirée.
Même Tarin, assis juste à côté d’elle, resta silencieux. Vegeta lui jeta un regard, mais il ne réagit pas. Elle le salua, comme les autres, avec politesse et sans aucune animosité visible.
– Grand Roi, ce fut un honneur de dîner à vos côtés. Je vais maintenant prendre congé.
Elle quitta la grande salle avec grâce, son regard fixé droit devant elle, ne laissant rien transparaître de la tempête qui bouillonnait en elle. Les dirigeants Tsufuls pouffèrent de rire à sa sortie. Mika, quant à lui, resta silencieux, jouant avec son écharpe.
Vegeta s’arrêta un instant, le dos contre la porte. Elle inspira profondément, reprenant son calme apparent. Elle se redressa, laissant tomber le masque de l’hôte docile. Les serviteurs et gardes Tsufuls présents, évitaient son regard, mais certains chuchotaient à propos de l’incident du vin et des moqueries à son égard. Les nouvelles allaient vraiment vite.
Elle serrait légèrement les poings, mais son visage restait impassible. Elle savait qu’elle ne pouvait pas céder à ses émotions ici, pas encore. Chaque regard, chaque remarque perçut comme une insulte, renforçait sa détermination. Les Saiyens n’étaient pas là pour se soumettre, se répéta-t-elle intérieurement.
Zak riait toujours bruyamment en se resservant du vin.
– Eh bien, quelle sortie dramatique. Vous pensez qu'elle a remarqué que c’était fait exprès ? Ou peut-être qu’elle est trop… comment dire… lente pour comprendre ?
– Peu importe. Même si elle l’a compris, qu’est-ce qu’elle pourrait faire ? Les Saiyens ne sont que des soldats, incapables de jouer aux échecs avec nous, ajouta la souveraine du Sud, un brin condescendante.
– Vous sous-estimez peut-être leur capacité à observer. Cette reine, en particulier, me semble bien plus intelligente que ce qu’elle laisse paraître, pesta Mika.
Les rires s’estompèrent légèrement à son commentaire, et les autres rois échangent des regards, mais Kashi hausse les épaules avec dédain.
– Allons, Mika, tu vois des ombres là où il n’y en a pas. Les Saiyens ne sont rien de plus qu’un peuple primitif avec une appétence pour la violence. Cette sauvage n’est qu’une brute déguisée en reine.
– Peut-être. Mais une brute qui apprend peut devenir une bête dangereuse. Nous devrions rester sur nos gardes.
Le reste des dirigeants rit tous en cœur à cette remarque, mais le plus silencieux des rois resta pensif, fixant son verre à moitié vide.
Vegeta marchait dans les jardins extérieurs du palais, où l’air était frais et où le bruit de l’eau des fontaines résonnait doucement. Elle passait en revue les détails obtenus, le regard fixant les étoiles qui brillaient au-dessus d’elle. À cet instant, un de ses officiers s’approcha d’elle, s’agenouillant.
– Majesté, avez-vous obtenu ce que vous cherchiez ?
– Ils sont faibles. Condescendants et aveugles. Ils nous ouvrent les portes de leur destruction. Nous savons tout ce qu’il nous faut, murmura la reine guerrière.
Elle s’éleva dans les airs, suivie par son officier. Les deux Saiyens s’envolèrent dans le silence de la nuit, laissant derrière eux une scène de mépris et d’arrogance qu’ils transformeront bientôt en chaos.