CHAPITRE 13 – LE NOUVEAU GENERAL 
Son combat avait été une démonstration parfaite de technique, de patience et de précision. Elle descendit lentement, s’approchant du corps inerte de Rycelo qui reprenait péniblement son souffle. Il ouvrit un œil et la vit se pencher vers lui.
— Tu frappes fort, mais ça ne suffit pas toujours.
Il gronda, frustré.
Le tumulte de l’arène atteignit son paroxysme alors que le Roi Vegeta III se leva de son trône, dominant l’immense amphithéâtre. Son regard sévère parcourut la foule avant de se poser sur les deux combattants encore debout.
— Guerriers Saiyens ! tonna-t-il, sa voix résonnant à travers les gradins. Nous voici au terme de ce tournoi. Vous avez vu de la force, du courage, et du sang versé. Mais il ne peut y avoir qu’un vainqueur. Que le combat final commence !
Un frisson parcourut l’assistance tandis que le gong retentissait, signalant le début du duel ultime entre Dokal et Pina.
Les deux guerriers s’avancèrent lentement au centre de l’arène, leurs regards se croisant avec une intensité électrique. Dokal, imposant, marqué par des années de batailles, plissa légèrement les yeux en jaugeant son adversaire. Pina, plus légère, se tenait prête, ses muscles tendus comme des cordes d’arc.
Un silence pesant s’installa, puis… Ils disparurent.
En un éclair, les deux combattants s’élancèrent dans un ballet de violence pure. Les plateformes flottantes devinrent leur champ de bataille, servant à la fois de point d’appui et d’obstacles dans leur affrontement féroce.
Pina se faufila entre elles avec une agilité surnaturelle, bondissant d’une surface à l’autre, contournant Dokal, cherchant des angles d’attaque inattendus. Son adversaire, lui, ne se laissait pas déborder par sa vitesse. Il anticipait ses déplacements, tournant lentement sur lui-même, analysant chaque mouvement.
— Tu es rapide, je te l’accorde, lança-t-il d’une voix calme, tout en évitant un coup de pied fulgurant qui fendit l’air à quelques centimètres de son visage.
Pina ne répondit pas. Elle n’avait pas besoin de mots, son langage était celui du combat.
D’un bond calculé, elle prit appui sur une plateforme supérieure et fondit sur lui avec une explosion d’énergie concentrée dans son poing. Dokal, imperturbable, la laissa venir… puis esquiva au dernier instant, son corps pivotant avec fluidité.
Le coup percuta la plateforme, la faisant vibrer sous l’impact.
Pina atterrit souplement sur une autre, cherchant déjà à relancer son assaut. Mais Dokal ne lui laissa pas ce luxe.
En un éclair, il fut sur elle.
Un crochet du droit la cueillit en plein abdomen, lui arrachant un souffle court. Elle recula d’un pas, mais il ne lui laissa aucun répit. Un second coup, puis un troisième, chaque frappe plus lourde que la précédente.
Le combat changeait de rythme. Dokal prenait l’avantage, sa force et son endurance surpassant progressivement la vitesse de la jeune femme. Il se mouvait avec une précision implacable, bloquant ses tentatives de contre-attaque avec une facilité troublante.
Voyant son style de combat mis en échec, Pina changea de stratégie. Plutôt que de continuer à se défendre, elle relâcha complètement sa garde et attaqua frontalement.
Dokal arqua un sourcil.
— Une stratégie désespérée ?
Pina ne répondit toujours pas. Ses coups fusaient, rapides, acharnés, comme si elle cherchait à l’emporter par la force brute. Dokal, expérimenté, esquivait sans mal, ses mouvements précis et maîtrisés.
Dans les tribunes, le roi Vegeta III s’était légèrement penché en avant, un rictus au coin des lèvres. Cette fille… elle frappait comme une vétérane. Il n’avait encore rien vu de tel parmi la nouvelle génération.
— Tu commences à fatiguer.
Ses paroles étaient une vérité indéniable. Pina encaissait de plus en plus. Chaque coup qu’elle tentait était soit dévié, soit puni par un impact dévastateur.
Son souffle devint plus lourd, son corps protestait. Puis vint le coup final.
Dokal pivota sur lui-même et lança une frappe monumentale qui la percuta de plein fouet. Pina fut projetée en arrière. Son corps fendit l’air avant de s’écraser durement contre le sol de l’arène dans un nuage de poussière.
La foule retint son souffle.
Dokal se redressa lentement, observant son adversaire au sol.
La victoire était à portée de main.
* * * * * * *
Pina gisait au sol, son corps meurtri par le combat. Son souffle était court, son visage en sang, chaque muscle de son être protestant contre l’effort qu’elle s’apprêtait à fournir.
Son esprit vacilla. Elle entendait les acclamations lointaines s’évanouir dans un bourdonnement sourd. Une pulsation douloureuse dans ses tempes.
Et si je restais là ? J’ai prouvé ma valeur… pensa t elle juste un instant
Pourtant, malgré la douleur dans ses membres, elle refusa de céder. Lentement, elle planta ses mains dans le sol rocailleux de l’arène et se releva. Ses jambes tremblaient sous son propre poids, mais elle tint bon. Elle porta une main ensanglantée à ses yeux alors qu’un rayon de soleil lui brûlait la rétine. L’éclat du jour, intense et oppressant, l’obligea à plisser les paupières pour distinguer la silhouette de Dokal avançant vers elle, implacable, prêt à sceller le combat d’un dernier coup.
Elle serra les dents.
— Je ne tomberai pas maintenant…
Un éclair de lucidité traversa son esprit. Le soleil. Cette lumière aveuglante…
Son regard se durcit. Elle venait d’avoir une idée.
Sans hésiter, elle se propulsa dans les airs, gagnant rapidement de la hauteur. Dokal, en bas, s’arrêta dans sa marche et observa son adversaire s’élever au-dessus de lui. Un sourire fatigué étira ses lèvres.
— C’est inutile, gamine. Ce combat est déjà plié.
Il s’élança à son tour, la rejoignant dans le ciel. Désormais, ils se faisaient face, flottant au-dessus de l’arène détruite, le vent soulevant légèrement les lambeaux de l’armure de Pina.
Dans les tribunes royales, l’ex-reine Vegeta I plissa les yeux en observant la scène.
— Qu’est-ce qu’elle mijote ? murmura-t-elle, intriguée.
Pina ne répondit qu’en levant sa main, rassemblant son énergie dans une sphère lumineuse.
Elle n’avait pas l’énergie pour le vaincre de front. Mais si elle pouvait forcer son regard, juste un instant, alors…
Dokal croisa les bras, sceptique.
— Tu n’auras pas la force de me battre avec une simple attaque d’énergie.
Elle lança la boule… et celle-ci s’immobilisa juste devant son adversaire, flottant à quelques centimètres de son visage.
— EXPLOSE ET MELANGE-TOI !! hurla-t-elle soudainement.
Le Roi, comprenant l’ampleur du danger, s’écria dans un ordre impératif :
— Couvrez-vous les yeux !! Autrement, l’arène ne tiendra pas le coup !!
Sa voix claqua comme un coup de tonnerre, projetée dans tout l’amphithéâtre. Les Saiyens obéirent instantanément. Même Dokal, par réflexe, plaça un bras devant ses yeux pour se protéger.
…
Quelques secondes s’écoulèrent.
Le silence s’étira, pesant, anormal. Pas de cri d’Oozaru. Rien.
Dokal fronça les sourcils. L’instinct du guerrier le poussa à réagir, à comprendre l’anomalie. Lentement, il écarta son bras, laissant ses yeux s’adapter à la lumière.
La sphère d’énergie flottait toujours, inerte, devant lui.
Un sifflement étrange résonna derrière lui. Son sang se glaça.
— C’est fini pour toi !
Il n’eut même pas le temps de se retourner. Deux poings s’écrasèrent violemment dans son dos, projetant une onde de choc dans l’air. Dokal suffoqua sous l’impact, son corps se pliant en avant. Il vint percuter la sphère d’énergie, tandis que la puissance du coup le précipitait vers le sol à une vitesse fulgurante.
Seulement, Pina ne comptait pas lui laisser le temps de réagir.
D’un mouvement précis, elle fondit sur lui avant qu’il ne touche le sol. Elle enroula sa queue autour de sa cheville et, dans un geste fluide, inversa son élan pour le propulser à nouveau dans les airs. Dokal, désorienté, ne comprit que trop tard.
Pina atterrit au sol, plia les jambes, puis se propulsa à son tour avec une vitesse inouïe. Elle le rattrapa en un instant.
Un cri de rage s’échappa de sa gorge alors qu’elle joignit ses mains au-dessus de sa tête et les abattit violemment en plein ventre de son adversaire.
L’impact fut monumental.
Dokal fut projeté comme un météore à travers les plateformes flottantes. Son corps fracassa la première, la réduisant en éclats. Puis il traversa la seconde, avant de s’écraser brutalement contre le sol de l’arène dans un fracas assourdissant, soulevant un immense nuage de poussière et de débris.
Pina atterrit souplement à quelques mètres de lui. Son regard restait fixé sur le corps raide de son adversaire, attendant de voir s’il allait se relever.
Il ne bougea pas.
Un murmure monta dans la foule.
— Elle est debout !
— Que va-t-elle faire maintenant… ?
Des exclamations étouffées jaillirent ici et là. L’arène entière était figée dans un silence irréel.
Elle fit quelques pas vers lui, haletante, puis s’arrêta.
— T’es un sacré guerrier, lâcha-t-elle entre deux respirations.
Sans attendre, elle tendit son bras en avant et rassembla une dernière fois son énergie. Une vague d’énergie fusa de sa main et frappa Dokal de plein fouet, soulevant un tourbillon de poussière dans son sillage. L’attaque poursuivit sa trajectoire et s’écrasa contre l’une des tribunes de l’arène, pulvérisant une partie du mur. Heureusement, les Saiyens assis à cet endroit étaient bien plus robustes que l’onde de choc qui les frappa.
Des rugissements d’acclamations commençaient à se faire entendre. Puis, l’arène explosa sous les hurlements de la foule.
Elle avait gagné.
Pourtant, au milieu de ce tumulte, Pina n’entendait plus rien. Son souffle, son corps endolori par la bataille, elle se tenait au centre du champ de ruines qu’était devenu le terrain de combat.
Ses vêtements en lambeaux laissaient apparaître des éraflures profondes, des ecchymoses violacées s’étalant sur sa peau couverte de poussière et de sang séché. Son torse se soulevait avec difficulté, chaque respiration lui rappelant la brutalité du duel qu’elle venait de remporter. Malgré la douleur qui irradiait chacun de ses muscles, elle restait debout, immobile, le regard rivé au sol fissuré sous ses pieds.
Puis, un mouvement dans le ciel capta son attention. Deux silhouettes majestueuses descendaient lentement, flottant avec une aisance propre aux guerriers d’élite. L’ex-reine Vegeta I et le roi Vegeta III atterrirent avec une précision calculée, imposant instantanément le silence à l’arène tout entière.
Tous les regards se tournèrent vers eux, la tension montant d’un cran face à la présence des deux figures royales.
Vegeta I s’avança la première, ses pas mesurés résonnant sur le sol endommagé de l’arène. Son regard perçant se posa sur Pina, scrutant chaque détail de son état, de ses blessures à son maintien fier malgré la fatigue évidente.
— Félicitations pour ta victoire, déclara-t-elle d’une voix posée mais tranchante.
Son ton ne contenait ni chaleur ni hostilité, seulement une neutralité empreinte d’évaluation.
— Rarement ai-je vu une Saiyenne se battre avec une telle intensité.
Pina releva lentement la tête, ses pupilles sombres rencontrant celles de l’ancienne souveraine avec un mélange de défi et de respect. Elle sentit l’épuisement peser sur ses épaules, mais sa volonté ne vacilla pas.
— Merci… murmura-t-elle d’une voix rauque, le timbre marqué par l’effort.
Elle ne s’inclina pas.
Vegeta III, resté en retrait, s’avança à son tour. Son aura, encore vibrante d’énergie, semblait danser légèrement autour de lui. Ses bras restèrent croisés un instant tandis qu’il jaugeait la guerrière avec un intérêt manifeste.
— Tu es incroyable, déclara-t-il sans détour, ses lèvres s’étirant en un sourire sincère.
Pina haussa un sourcil, surprise par ce compliment direct.
— Une telle puissance et détermination méritent d’être honorées, poursuivit le roi. En tant que souverain, je te propose de devenir ma reine.
Un silence abyssal s’abattit sur l’arène. Même le vent sembla s’arrêter, comme suspendu à cette déclaration inattendue. Les spectateurs, guerriers et nobles Saiyens confondus, attendaient avec avidité la réponse de Pina.
Mais au lieu de l’expression stupéfaite ou honorée que la plupart attendait, un sourire en coin se dessina sur les lèvres de la jeune femme. Un sourire ironique, presque moqueur. Elle expira un rire léger, secouant légèrement la tête.
— Vous épouser ? répéta-t-elle, un sarcasme mordant dans la voix.
Elle planta son regard brûlant dans celui de Vegeta, sans la moindre trace de soumission.
— Très peu pour moi. Je préfère encore me battre contre une armée entière.
Une vague de murmures parcourut la foule, choquée par une réponse si audacieuse.
Vegeta haussa un sourcil, clairement pris au dépourvu. Avant qu’il ne puisse dire quoi que ce soit, Pina poursuivit, son ton devenant encore plus acerbe :
— J’ai autre chose à faire que de jouer les princesses dociles.
Elle tourna lentement les talons, ignorant les regards incrédules et les tensions palpables autour d’elle. Son corps meurtri protestait à chaque pas, mais elle maintenait une démarche droite et assurée.
La guerrière traversa lentement l’arène, se dirigeant vers la tribune brisée, ultime vestige du combat qui venait de se dérouler. Sans un dernier regard pour le roi ou la reine, elle s’engouffra dans l’ouverture béante et quitta l’arène, disparaissant dans l’ombre.
Le silence qui régnait encore se brisa finalement lorsque l’ex-reine Vegeta I croisa les bras, observant son petit-fils d’un air mi-surpris, mi-amusé.
— Quelle audace.
Un sourire fugace étira ses lèvres.
— Elle ne manque pas de caractère, celle-là. Parler ainsi à un roi…
Vegeta III resta un instant immobile, fixant la direction dans laquelle Pina venait de partir. Son expression, d’abord perplexe, se mua lentement en quelque chose d’autre.
Puis, contre toute attente, il éclata de rire. Un rire profond, sincère, presque amusé par cette tournure inattendue.
— Elle me plaît beaucoup, admit-il enfin, ses yeux brillant d’une lueur intriguée.
Il passa une main dans ses cheveux noirs, secouant la tête avec un sourire en coin.
— Une femme comme elle… c’est exactement ce qu’il me faut.
L’ex-reine Vegeta I observa son petit-fils, un éclat de compréhension dans le regard.
— Je me demande bien comment tu comptes la convaincre, glissa-t-elle d’un ton narquois.
Vegeta III laissa échapper un dernier ricanement.
— Elle finira par revenir.
Il plongea son regard vers l’horizon, là où Pina avait disparu.
— C’est une Saiyenne. Et les Saiyens aiment le combat.
Un vent chaud souffla sur l’arène alors que l’écho du combat se dissipait peu à peu. Mais quelque chose était certain : cette rencontre marquerait l’histoire des Saiyens… et celle du cœur du roi.
			
			
		