


Vous le remarquerez peut-être, il est plus long que les précédents car pas mal de trucs, de machins et de choses s'y déroulent (c'est précis hein ?) ^^
Bonne lecture à vous !

Chapitre 9
Le voyage sur Namek !
Sur la plage de Kame House, le vieux Kame Sennin reprenait des forces sur sa chaise longue. Une revue érotique témoignait de l'effort de méditation intense qu'il avait du accomplir : imaginer les parties des corps féminins cachées par un élément du paysage l'avait épuisé, si bien qu'il ronflait à présent sur sa chaise longue de toutes ses forces.
C'est à ce moment précis qu'un courant d'air balaya l'îlot et, l'instant suivant, un son aiguë annonçait l'apparition de deux silhouettes sur un tapis flottant par dessus les grains de sable chauds : Bulma et Mr. Popo étaient de retour des Hauts Plateaux de Yunzabitto après moins d'une heure d'absence.
À en croire le sourire éclatant de la fille du Professeur Brief, ce laps de temps avait suffit pour revenir avec une bonne nouvelle : l'engin dont parlait le serviteur du Très-Haut devait effectivement être un vaisseau spatial ! Après quelques explications, les camarades de Bulma apprirent que cet appareil avait servi de maison à Kami-sama, mais surtout, qu'il l'avait bel et bien mené jusque sur la Terre. Mieux encore, il semblait en parfait état de marche. Petit point noir de cette étonnante trouvaille, il fallait parler le Namek pour pouvoir le piloter...
- « Attends, je suis perdu... tu dis que ce vaisseau spatial fonctionne, mais s'il faut parler le Namek pour le faire décoller alors comment tu peux être certaine qu'il est en état de marche... ? » la questionnait Kulilin.
- « C'est très simple. » souriait-elle. « Il se trouve que Popo-san parle cette langue ! »
Elle avait répondu cela en se tournant vers le serviteur bilingue, le poussant par les épaules comme pour présenter la dernière pièce qui allait pouvoir compléter le puzzle. Le visage de Kulilin et de ses autres amis s'éclairèrent subitement d'un espoir moins incertain !
- « Grâce à lui, nous avons pu faire décoller le vaisseau et il nous a fallu un battement de cils pour arriver jusqu'à la planète Jupiter !! » rayonnait Bulma.
- « Alors ça veut dire que ce voyage sur Namek est possible ? » s'empressait de demander Oolong.
- « Eh bien, disons que je dois étudier ce vaisseau spatial avant. »
Et d'une traite, comme lorsqu'elle maîtrisait un sujet sur le bout des doigts, Bulma se mit à expliquer (brièvement...) ce qu'elle avait en tête :
- « Nous n'avons pas les coordonnées de cette planète. Mais avec l'aide de mon père, je pense que je pourrai analyser le tableau de bord de cet appareil et remonter jusqu'au jour où Kami-sama s'est servi de ce vaisseau pour venir sur la Terre. Alors il me sera facile d'en déduire les coordonnées de Namek. Il doit bien y avoir une base de données dans ce tableau de bord, sinon, le vaisseau spatial ne pourrait pas fonctionner uniquement par la voix. J'espère juste que rien ne sera altéré si je tente de traduire le langage Namek. Cela dit, je pense que ça doit être faisable ! »
En digne fille du Professeur Brief, elle était là seule à comprendre ce pêle-mêle d'explications donné trop rapidement... toutefois, son père n'avait pas sa propension à débiter un maximum d'informations en une seule et même phrase. Lui était plutôt bref, plutôt concis.
En clair : ça faisait long comme explication pour des néophytes comme Kulilin ou Oolong qui avaient perdu le fil à « déduire les coordonnées de Namek »...
Pour eux, cette information suffisait, même si l'opération pour y parvenir semblait délicate. Mais à voir le visage réjouit de Bulma, cela semblait possible à réaliser... alors sans doute fallait-il comprendre « le voyage sur Namek est pour bientôt ! Qui embarque pour une virée dans l'espace ? ».
Et justement ? La jeune scientifique, toujours en pleine explication s'était interrompue :
- « Seulement, si la base de donnée est trop vieille je préfère éviter de l'endommagée, à moins qu'elle ne le soit déjà, dans ce cas là je... Oh ? … … À propos... qui va partir sur cette planète ? »
Son regard se posa sur Kulilin, toujours à demi allongé sur son futon, les jambes momifiées par ses bandages.
- « Moi ? » demanda-t-il, un brin de surprise dans la voix.
- « Pourquoi pas ? Qui d'autre pourrait y aller ? Popo et toi ferez la meilleure équipe ! »
Soudain, Bulma senti la main du second de Kami-sama lui toucher l'épaule en signe de protestation :
- « Mr. Popo ne part pas. » avait-il dit d'une voix toujours aussi uniforme.
- « Hein ?! »
- « Mr. Popo ne peut pas partir. Le sanctuaire de Kami-sama ne peut pas rester 2 mois à l'abandon. Pas possible. »
- « Attends ! Mais qui va parler le Namek alors !? » protesta Bulma. « Je te rappelle qu'il faut parler dans cette langue pour que le vaisseau fonctionne... ! Et Kulilin ne parle pas un mot de Namek ! »
La jeune femme avait haussé le ton. Elle n'était pas en colère, mais elle se sentait prise au dépourvu. Elle se demandait qui allait bien pouvoir remplacer l'élément brillant qu'était le serviteur du Très-Haut...
- « Toi ! » dit justement celui-ci en lui poussant le bout du nez avec son doigt. « Tu n'as qu'à apprendre la langue et l'accompagner. Je t'apprendrai le Namek. »
- « Moi !? » réagit-elle sans même ôter l'index de Mr. Popo du bout de son nez.
Devant le fait accompli, elle avait eu quelques secondes d'hésitation. Quitter la Terre pour un voyage aussi lointain avait de quoi rebuter. Mais la jeune scientifique avait beau être une intellectuelle, elle n'en était pas moins une femme à qui l'aventure ne faisait pas peur !
- « Kulilin a les jambes en compote... Même s'il peut tenir debout avec des béquilles, je ne crois pas que ça soit dissuasif au cas où il devrait me sauver la vie sur Namek... »
- « MOI JE PARS AVEC BULMA SUR NAMEK !! » avait soudainement braillé Kame Sennin en entrant dans la maisonnette, son livre érotique à la main, l'air résolu.
Naturellement, à l'exception de Mr. Popo, personne ne l'avait entendu arriver et il avait flanqué la frousse à tout le monde en s'égosillant comme ça. Seul le serviteur de Kami-sama était resté parfaitement stoïque. Un vrai mur. Bulma ne pouvait pas en dire autant...
- « Vieux fou !! Qu'est-ce qui t'prend de brailler comme ça ?!! »
- « Pour le fun ! » répondit-il simplement.
- « T'as faillis me faire mourir de peur !! T'es content ?! Et je suis sûre que t'as proposé ça parce que tu avais des idées lubriques en tête !! »
- « P... probablement... »
- « Je crois qu'il vaut mieux que je vienne avec toi une fois que je serai rétabli... » souriait Kulilin, amusé par la soudaine fougue de son vieux maître.
Apparemment, l'inquiétude de ne pas pouvoir se rendre sur la planète natale du Très-Haut n'était plus qu'un mauvais souvenir. Chacun avait à présent un espoir auquel se rattacher et l'ambiance bon enfant d'autre fois sentait bon à Kame House. Le voyage sur Namek allait donc attendre le rétablissement de Kulilin. Quant à Bulma, elle allait en profiter pour donner un coup de jeune au vaisseau : il était recouvert de mousse et l'intérieur était poussiéreux. Et bien entendu, il fallait qu'elle intègre un système de traduction pour éviter tout désagrément avec la langue Namek. Ce n'était plus qu'une question de jours, et Bulma pouvait compter sur l'aide de son père qui se ferait une joie de bricoler une pareille merveille de technologie !
Mais... pendant ce temps, une silhouette se rapprochait seconde après seconde de la Tour Karin. Derrière son passage, des nuages sombres venaient noircir le ciel. Qui pouvait dégager un Ki si malfaisant que même la nature s'en trouvait perturbée ?
- « Le voilà ! » s'horrifiait le félin, maître des lieux.
- « Le voilà ? De qui tu parles encore ? »
Mais à peine eut-il posé sa question que Yajirobe senti les deux pattes au pelage blanc de Karin l'entraîner vers la balustrade avec vigueur.
- « Viens ! Ça s'annonce mal !! Partons d'ici ! »
- « Hein ?! Quoi ?! Ohé !! Oooohé !! On va pas sauter d'là quand même !!? »
Bondissant par dessus la rambarde en tenant le vagabond par le bras, Karin s'accrochait aux différents reliefs décoratifs ornant le sommet de sa tour, tenant Yajirobe par la ceinture.
- « Putain de chat ! T'as planté tes griffes dans mes bourrelets !! »
- « Et alors quoi ?! Tu préfères tomber ? »
Le mot « tomber » le fit instinctivement regarder vers le sol... qu'il ne distinguait même pas à cause de la hauteur, mais aussi à cause des nuages sombres qui se rapprochaient inexorablement de la tour à laquelle Karin et lui étaient suspendus. Une sensation de panique mêlée au vertige s'emparait de lui :
- « Wooooha !! J'vais tomber comme une pierre !! Me lâche pas !! »
- « Je suppose que mes griffes te gênent un peu moins ? » le taquinait l'ermite félin juste avant de bondir une nouvelle fois pour atteindre le pilier de la tour.
Une fois le dit pilier atteint, la descente de la tour n'était plus qu'une formalité. À vrai dire, seul le poids de Yajirobe constituait une épreuve pour Karin. Mais l'habitude et l'agilité féline prirent le dessus : c'est avec aisance, adresse et beaucoup de souplesse que l’ascension inverse de la tour fût entamée. En quelques secondes, une bonne cinquantaine de mètres furent descendus. Mais le danger résidait surtout dans ce qui se trouvait à présent à plusieurs centaines de mètres au dessus de leurs têtes : Piccolo venait de dépasser la hauteur de la coupole circulaire qui servait d'habitation à Karin et continuait à s'élever à la verticale dans le ciel noir qui l'entourait.
- « J'y suis presque ! Ha, ha, ha !! Kami ! Tu n'as plus que quelques secondes à attendre !! Ha, ha, ha, ha !! »
Son sourire démoniaque ne l'avait pas quitté. Quel plan machiavélique avait-il en tête !? Dans le palais qui prolongeait l'allée de conifères, le Très-Haut serrait son bâton de bois dans sa main, une goutte de sueur coulant de sa tempe jusqu'à son menton.
- « Tu as fini par venir... Piccolo. »
Se levant de son trône et ajustant le col de sa cape de sa main libre, il posa les yeux en direction de la silhouette du démon qui venait de poser le pied au milieu du sanctuaire :
- « Je me réjouis de savoir Mr. Popo avec la jeune scientifique dans la Capitale de l'Ouest. » Dit-il en esquissant un sourire gêné.
Sur ces dernières paroles, il disparu et réapparu à quelques pas de Piccolo, faisant face à la descendance de sa propre partie maléfique, ou plutôt, à son destin. Comme pour le provoquer, esquissant un sourire en coin, Piccolo se mit à parler le Namek :
- [Te voilà, Kami. Tu dois te douter de la raison qui m'amène ici, n'est-ce pas ?]
- [Tu veux prendre ma place ? M'empêcher de te nuire ?]
- [Entre autres. Mais je veux surtout éviter que tu mettes fin à tes jours pour écourter ma propre vie.]
- [Je n'ai pas l'intention de te laisser faire, Piccolo... ! Il faudra m'avoir par la force !!]
- [Ce sera vite fait, vieux débris !!]
Tout à coup, une multitude de cercles transparents s’échappèrent du corps de la divinité avant de disparaître presque aussitôt, annonçant la libération de son Ki : il n'était plus question de laisser ce démon scander des intimidations plus longtemps en ce sanctuaire sacré où il n'avait pas sa place. Un vent puissant souffla Piccolo sur presque deux mètres en arrière. Kami-sama en profita pour tendre sa main droit devant lui et, lançant un regard résolu à l'incarnation de sa partie maléfique, il lui envoyait plusieurs kikoha simultanément. Le démon bondit en arrière, laissant les quelques kikoha le poursuivre jusque dans le ciel sans nuage qui surplombait le sanctuaire. Arrivés à sa hauteur, les boules d'énergie furent balayées d'un geste de l'avant bras témoignant d'une absence d'effort totale, figeant le Dieu de la Terre quelques instants.
Piccolo le fixait. Toujours ce sourire malsain permanent, un éclat de lumière dans les pupilles rendant cette provocation du regard encore plus diabolique.
- [Qu'est-ce qui t'arrive, Kami ?]
- « Inutile de continuer à parler le Namek avec toi qui a renié tes origines et mis ta force au service du mal ! Saches que même si l'issu de ce combat ne fait aucun doute, d'autres opposants viendront contrecarrer tes ambitions infernales ! »
- « Hin, hin ! Tu perds la mémoire, vieux fou. Son Gokû est mort. Tu es le dernier qui puisse me causer des problèmes. Mais comme tu le vois, je suis venu y remédier. »
L'instant suivant, l'infâme Piccolo s'était élancé sur le dernier rempart qui se dressait contre lui, mais...
- « O... où est... ?!! »
Disparu. Plus rien. Il avait pourtant donné l'impression de s'élancer droit sur le Très-Haut. Mais juste avant de le voir réapparaître devant lui, Kami-sama avait déjà été projeté violemment contre la bâtisse de son palais. Piccolo avait du se ménager puisque la façade que son adversaire venait de heurter ne présentait que quelques fissures.
- « Ha, ha, ha... tu n'oses pas frapper plus fort... ? Aurais-tu peur de me tuer accidentellement... ? »
Le visage de Piccolo montrait des signes de colère apparent. Ses deux rangées de dents appliquaient une forte pression l'une contre l'autre tandis que sur son front, une veine témoignant un afflux sanguin plus rapide, se prolongeait par dessous son turban. Le Très Haut semblait satisfait de voir son adversaire dans cet état. Sans doute avait-il une idée en tête.
[- T... tu n'es qu'un lâche !!!]
Cette fois, plus de doute possible, l'être divin s'était volontairement exprimé dans sa langue maternelle. Il cherchait à provoquer. Ne laissant rien paraître sur son visage, Kami se réjouissait de voir qu'il arrivait à ses fins : « C'est très bien ! Cède donc à la colère, méprisable Mazoku ! », pensait Kami-sama en prenant appuis sur son genoux pour se relever.
- « Si tu crois que je vais laisser parler la haine que j'éprouve pour toi et te porter des coups qui te feront mourir, tu fais erreur, vieux débris. »
Le sourire de Piccolo se fit aussitôt plus froid, plus narquois que jamais.
- « Par contre, il va quand même falloir que je me passe les nerfs d'une manière ou d'une autre. »
- « Co... comment ...?! »
Le démon tourna le dos à son interlocuteur. D'un seul bond, il retourna se poster en plein ciel. Ceci fait, il tendit la main devant lui. Son regard se posait sur de minuscules petits détails à peine visibles par dessous les nuages qui flottaient entre le sanctuaire et la Tour Karin. De là où il se trouvait, cela paraissait insignifiant, ridiculement petit... et tellement facile à détruire pour une ville de plusieurs centaines de milliers d'habitants.
- « Qu... qu'est-ce que tu vas faire ?! »
- « Ça me paraît évident. » lui répondit-il sans se retourner, inclinant légèrement la tête en direction du Très Haut.
- « Ne fais pas ça !! Tu tuerais des innocents de sang froid ?! »
- « De sang froid. C'est pas toi qui voulait me pousser à bout ? Hein, Kami ? » narguait-il en tournant cette fois la tête derrière lui.
- « Bon sang ! Mais quel genre de monstre es-tu !!? »
- « Le genre qui peut ôter la vie à quiconque sans éprouver le moindre remord. Tu vois, je me délecte de la peur que je crée dans les yeux des humains que tu es censé protéger. Plus ils paniquent, plus la terreur se lit en eux et plus j'ai envie de faire durer leur agonie. »
- « Rggh... !! D... démon !! Je ne te laisserai pas faire !!! »
- « Ha, ha, ha, ha, ha, ha !! »
Cette interdiction, le fait qu'il franchissait les limites de la cruauté ; C'est ce que le descendant direct de Piccolo Daimaô attendait : le fait d'entendre quelqu'un crier sa colère, impuissant, ne pouvant faire face au démon qu'il était et à la monstruosité qu'il représentait. Devant la paume de sa main, une petite sphère aux couleurs du redoutable Makankôsappo, se mit à émettre un léger crépitement.
- « Pauvre diable que tu es !! Je te dis d'arrêter ! Ce sont des milliers de gens que tu t'apprêtes à tuer !! »
- « Kami, c'est toi le responsable. Tu apprendras que personne ne joue avec la colère de Piccolo-sama ! »
Soudain, une pluie de kikoha vint déferler droit sur le sol, traversant les nuages et les séparant brusquement.
- « Arrête ça !!! »
- « Ha, ha, ha, ha, ha ! »
C'en était trop. Kami-sama bondit sur sa partie maléfique. Mais malheureusement, il fut intercepté : son coup de poing avait été esquivé sans peine et son poignet saisi, le figeant dans le ciel, à côté du démon qui avait arrêté son bombardement pendant ce court instant.
- « Amusant ! C'est finalement toi qui cèdes à la colère, Kami. »
Piccolo passa dans le dos de ce dernier, lui faisant une clé de bras avant de l'envoyer s'encastrer contre le sol carrelé du Sanctuaire d'un coup de talon dans le dos, faisant glisser l'être divin jusqu'au bord, son regard dominé plongeant inévitablement vers le monde qu'il surveillait, vers le monde qui allait entrer dans les ténèbres, sous le joug du Démon de Namek.
Les kikoha pleuvaient à nouveau tels une véritable tempête. D'ici, les explosions flamboyantes étaient parfaitement muettes et dénuées de tout cris de terreur. Mais Kami-sama pouvait parfaitement voir chacune des victimes avec précision. Déjà, des centaines de corps sans vie ! Et parmi ceux qui n'avaient pas été directement touchés par la tempête du démon, il voyait des innocents pris au piège de cette ignoble attaque : un vieil homme enseveli dans les décombres priait pour échapper aux chutes de pierres, une maman blessée criait à son petit garçon de courir loin des explosions. Lui même en était incapable, ses jambes n’obéissaient pas et il avait tout juste l'âge de se tenir sur ses deux pieds. Plus loin, une famille s’entrelaçait, accroupis derrière leur voiture, espérant de toutes leur forces qu'elle les protégerait de ce déluge. Des cris, des pleurs, des hurlements.
Kami-sama n'entendait rien. Il voyait et il devinait. Son regard ne pouvait en supporter davantage. C'est en hurlant le nom du démon qu'il s'interposa entre les kikoha et la ville qui avait eu le malheur d'être hasardeusement prise pour cible. Kami-sama allait tenter de faire barrage avec son propre corps.
Au pied de la tour, Karin était parvenu à regagner le sol de la Terre Sainte qui bordait les environs de son épaisse forêt. Yajirobe et le chat ermite y avaient trouvé refuge in extremis. Au dessus de leurs têtes, les kikoha avaient cessés de traverser le ciel.
- « L'offensive n'est pas terminée. Je sens encore le Ki de Piccolo se déchaîner. »
- « Tu crois que quelqu'un est v'nu lui péter la gueule ? »
- « Non. Il m'a semblé avoir ressenti le Ki de Kami-sama lorsqu'on descendait la tour... ! S'il affrontait Piccolo et qu'il périssait, ce serait dramatique ! »
Afin de ne pas ôter la vie à son double, Piccolo cessa enfin son déferlement de boules d'énergie. Le corps du Très-Haut s'écroula lentement vers le bord du Sanctuaire, à la limite de tomber dans le vide. Piccolo eu un rictus de satisfaction, puis, à son tour, il regagna le sol, à quelques pas de sa proie.
- « Tu voulais que je te blesse ? C'est chose faite. » dit-il en parcourant les quelques mètres qui le séparait de son homologue Namek.
- « Ha, ha... ! Tu as encore retenu tes coups... je suis toujours en vie et mon corps se remettra de ces blessures... »
- « Si tu es encore en vie, c'est parce que je l'ai décidé. Mais à ce que je vois, tu avais besoin de te mutiler pour te sentir utile à ce peuple. Vois les choses en face : tu ne sers plus à rien ; Ta seule raison de vivre, c'est de permettre ma propre vie. Ha, ha, ha, ha ! »
- « Oui... c'est la vérité. Mais sache qu'un jour... quelqu'un t'empêchera de nuire... ton règne de terreur ne sera pas éternel... ! » articula le dieu blessé pour toute réponse.
D'un coup de pied méprisant dans les côtes, Piccolo envoya le corps inerte de Kami-sama jusqu'au milieu du Sanctuaire.
- « Tss ! Tu auras tenté de m'énerver jusqu'au bout. »
Le Très-Haut tenta de se relever. Ses blessures avaient beau n'être que superficielles, son âge avancé lui avait fait perdre en endurance. De plus, il était assez nerveux compte tenu de la tournure dramatique que prenaient les événements. Avec difficulté, il parvint à se remettre sur ses pieds, et, lorsqu'il fût redressé, il vit que Piccolo avait pris du recule pour se positionner dans le ciel à hauteur du Sanctuaire.
Celui-ci avait tendu ses mains droit devant lui, esquissant toujours ce sourire arrogant qui le caractérisait. Toute la silhouette de son corps s'entourait d'une lumière verte circulant tout autour de lui comme si elle était née d'un violent orage tant elle était agressive.
- « Qu... qu'est-ce que tu... … Ooh ?!!! »
Soudain, les yeux de Kami-sama se posèrent au sol, paniqués, sur l'une des dalles qui ornaient la surface du Sanctuaire, à égale distance entre Piccolo et lui-même. Mais lorsque le Très-Haut réalisa ce qui allait arriver, la technique avait déjà été lancée... ! Un violent et bruyant courent d'air le souleva. Ses pieds décolèrent du sol. Autour de lui, tout semblait avoir disparu, comme s'il avait été aspiré dans une autre dimension en une fraction de secondes. Une autre dimension où tout était vert et sombre, tournoyant à une vitesse vertigineuse. À présent, son corps entier effectuait des mouvements de rotation. Il était comme pris dans une tornade... ! « Une tornade... !? Un tourbillon !? Im... impossible !! », réagit-il en comprenant qu'il avait été pris dans le Mafûba lancé par son adversaire pendant qu'il tentait de se relever. Cela expliquait la petite bouteille qu'il avait eu le temps d'apercevoir au sol avant d'être pris dans le tourbillon.
- « Ha, ha, ha ! Je vois mal comment tu pourras m'empêcher de dominer le monde après ça, Kami ! »
- « S... sois maudit... !! P... Piccoloooo !! Je te le redis ! Un jour où l'autre, quelqu'un mettra un terme à ton règne... !! » hurla le Très-Haut pris dans le cycle infernal du Mafûba.
Une fois encore, le démon de Namek ne daigna pas lui répondre autrement que par un regard supérieur des plus provocants. Quelques secondes de plus et le vent cessa tout comme le tourbillon verdâtre : Kami-sama venait d'être emprisonné dans la petite bouteille qui avait déjà été rejointe par Piccolo en un éclair. Celui-ci s'empressa de la reboucher pour empêcher son prisonnier de s'échapper.
- « Et voilà. Je suis enfin débarrassé de tous ceux qui pouvaient me nuire d'une manière ou d'une autre. Je vais pouvoir apprendre à ces foutus humains ce qu'est la véritable peur, ha, ha, ha, ha !! »
Afin d'être certain qu'on ne la lui reprendrait pas, Piccolo avait caché la bouteille dans son propre corps en l'avalant.
- « Ça m'étonnerait que quelqu'un soit capable de me la reprendre là où elle est. »
Ceci fait, il jeta alors un œil au palais qui servait d'habitation à Kami-sama.
- « Ce truc ne sert plus à rien maintenant. »
Sa main visant l'édifice, une énorme vague de Ki vint aussitôt recouvrir la surface du Sanctuaire, emportant le bâtiment avec elle, creusant une tranchée dans le sol et anéantissant même les végétaux que Mr. Popo avait l'habitude d'arroser. Il ne restait plus qu'une épaisse fumée s'en allant lentement vers la partie sud du Sanctuaire. Mais visiblement, Piccolo ne comptait pas en rester là :
- « Bien. Maintenant que toute trace de Kami a été balayée, je peux passer à la deuxième partie de mon plan. »
Un premier cri étouffé, puis un second plus rauque encore s'échappèrent de la gorge du démon. De petites gouttes de sueur se mirent à couler sur son visage et ses bras. Que pouvait-il manigancer à présent ?! Sa gorge avait triplé de volume ! En y regardant de plus près, elle s'était élargie comme si elle était obstruée par quelque chose. Piccolo avait alors penché sa tête en avant et ouvert la bouche plus grand que s'il voulait gober une pastèque ! Un étrange objet ovale, recouvert de la salive visqueuse du démon tomba à ses pieds. Cette chose étrange sortie de la bouche de Piccolo roula encore sur quelques centimètre jusqu'à heurter et s'immobiliser contre une dalle fendue durant le combat contre le Très-Haut. L'objet s'apparentait à un œuf.
- « Bien ! Réveille-toi ! »
Il s'agissait donc bien d'un œuf ; De plus, l'éclosion était proche puisque déjà, l’œuf remuait de lui-même... ! Crr... crrrrk... ! Crrrrrrrk ! De petites craquelures apparurent à sa surface.
- « Ton nom sera Ôboe(1). Je te fais l'honneur d'être mon bras droit. »
- Le Namekkuseijin n'obtint pas de réponse de son nouveau subordonné. En effet, la créature fraîchement sortie de sa coquille semblait occupée à poursuivre sa croissance corporelle : ne dépassant pas les genoux de Piccolo lors de l'éclosion, il continuait à gagner en taille et en envergure. Recroquevillé dans les morceaux de l’œuf dont il était sorti, il paraissait à présent aussi grand que celui qui lui avait donné la vie.
- « Sache une chose. Tu n'as pas intérêt à me décevoir. » le prévenait Piccolo. « Je n'hésiterai pas à te supprimer si tu as le malheur de ne pas être à la hauteur de ce que j'attends de toi. C'est clair !? »
- « Mmh ? » fit-il d'un air neutre en se levant enfin.
Ôboe se tenait enfin sur ses deux pieds... il était clairement plus grand que Piccolo.
Sa nudité révélait un corps fin, des muscles discrets mais bien dessinés sur les bras et le torse. Une ligne d'écailles frontale se prolongeait jusque au creux de sa nuque. Sur les épaules, ces mêmes écailles devenaient plus plates, comme si elles se situaient sous l'épiderme verdâtre de la créature. Ôboe pouvait faire penser aux démons auxquels Piccolo Daimaô avait donné naissance en son temps car il partageait cette même caractéristique physique avec eux.
Néanmoins, son visage n'exprimait clairement pas le sadisme ou la moquerie permanente des démons de Piccolo Daimaô. Lui était très calme au contraire, presque serein malgré la mise en garde de son créateur.
- « Tiens, voilà ta tenue. » lui dit ce dernier en pointant son doigt vers lui.
- « ... »
Ôboe n'avait toujours pas prononcé un mot. Un rayon jaune l'enveloppait. Mais avant que le moindre vêtement ne soit apparu sur lui, il saisit le poignet de Piccolo.
- « Arrête, je sais le faire ! »
Sa voix était grave, comme si elle venait du fin fond de ses entrailles. Il tourna le dos à son maître et commença à se diriger vers le bord du Sanctuaire. Il observait le monde des Hommes sans aucune âme dans le regard. Dans un « flop ! », sa tenue apparu comme par magie sur son corps : un pantalon bleu foncé, ample, un bandeau rouge en guise de ceinture et une cape cachant la partie droite de son corps. Telle était la tenue qu'il avait choisi de porter.
- « Je vais anéantir l'espèce Humaine. »
La froideur avec laquelle Ôboe avait prononcé ces paroles ne faisait aucun doute sur l'identité de celui qui lui avait donné la vie. Cependant :
- « Anéantir l'espèce Humaine ? Je ne t'en ai pas donné l'ordre. Alors reste ici. »
- « ... »
La créature desserrait ses poings et laissa tomber ses bras le long de son corps. Elle s'était résignée à obéir ?
Sous sa large cape, dans le creux de ses mains, deux petits points de lumières apparurent sans un bruit. Ôboe observait toujours le monde d'en bas.
- « Il y a beaucoup de monde sur Terre... »
- « Plus pour longtemps. On s'en occupera plus tard. Suis-moi, on quitte cet endroit. »
- « Non. Je vais anéantir les Humains. »
Piccolo s'avança vers son subordonné, le regard fixe. Celui-ci sentit subitement le Ki meurtrier de son créateur. Il cessa aussitôt l'attaque qu'il préparait dans le creux de ses mains, se retourna pour faire face à cette aura assassine qui était parvenue à le saisir, mais une douleur vive le sonna quelques secondes. Ses yeux se posèrent sur le poing de Piccolo, toujours planté dans son abdomen.
- « Écoute-moi bien. Je meurs déjà d'envie de t'ôter la vie. Alors je te conseille de ne pas me donner de bonne raison de céder à la tentation. »
- « … Je ne te suivrai pas. »
- « Alors crève ! »
Un déchaînement de coups s'ensuivit : Ôboe ne pouvait en parer aucun. Il subissait sans pouvoir broncher. Un coup de poing violent le fit tomber à genoux contre le sol. Piccolo jeta un œil sans pitié vers lui, et finit de le soumettre en lui donnant un coup de pied derrière la tête pour qu'il vienne s'encastrer de tout son long contre le sol du Sanctuaire. Ne lui laissant pas le temps de se relever, il vint appuyer son pied contre le crâne du démon rebelle.
- « Tu n'auras pas vécu longtemps. »
- « P... Piccolo-sama... a... attendez... !! »
- « Tu aurais changé d'avis ? »
- « J... je me range à vos côtés... »
- « Ne me refais plus jamais d'affront pareil, sinon je te jure que tu souffriras longtemps avant de mourir ! »
- « O... oui, Piccolo-sama ! »
Ôboe venait d'apprendre à ses dépends qu'il était né pour obéir, né pour servir. À présent certain de sa soumission, Piccolo libéra son subalterne.
- « Relève-toi ! »
- « O... oui ! » répondit le second en s’exécutant.
Il avait eu du mal à se remettre sur ses deux pieds. Ce n'était pas tant les coups qu'il avait reçu qui en étaient la cause, non, c'était le fait d'avoir été littéralement traversé de toute part par le Ki démoniaque de Piccolo. Tous ses membres étaient encore en alerte. Il avait découvert ce qu'était la peur. Si Piccolo Daimaô avait un minimum de considération pour les démons qu'il mettait au monde, son descendant n'en avait que faire. Ils n'étaient que des pions qu'il pouvait sacrifier sans hésitation et remplacer par la suite.
- « Apparemment, tu avais envie de te défouler, n'est-ce pas ? » demanda Piccolo.
- « ... »
- « Réponds ! »
- « O... oui, Piccolo-sama... »
- « Alors à ton aise. Vas-y, tu peux finir de détruire cet endroit. Il n'a plus lieu d'être puisque je me suis débarrassé de celui qui y vivait. »
- « T... très bien ! »
Ôboe pris de l'altitude et, une fois à hauteur suffisante, leva le bras vers le ciel. Au dessus de la paume de sa main, une lumière orangée apparu. Elle brillait comme une étoile dans un ciel nocturne quand soudain, elle se changea en un kikoha aussi grand qu'Ôboe. Celui-ci la dirigea droit sur le Sanctuaire de Kami-sama. L'explosion fût violente, accompagnée de courants d'air puissants et d'une épaisse fumée. Il ne restait plus que des pierres flottant là où se trouvait le Sanctuaire quelques instants plus tôt.
- « Il possède une puissance plus grande que je ne le pensais. Je ferais mieux de ne pas donner la vie à trop de démons aussi forts que lui. » pensait Piccolo en regardant d'un peu plus loin.
Au pied de la Tour Karin, l'ermite félin scrutait le ciel, mais impossible de voir ce qui pouvait se passer au Sanctuaire en ce moment. L'inquiétude était palpable.
- « Beh alors ? Y' s'passe quoi là-haut ? » demanda Yajirobe.
- « Je l'ignore, mais je sens un nouveau Ki depuis quelques minutes. Par contre, je ne ressens plus celui de Kami-sama. La situation m'inquiète de plus en plus... »
- « Et si on se barrait d'ici ? D'après toi ça a l'air dangereux de rester dans l'coin. On devrait se casser de là, moi j'dis... ! »
- « Tu as peut-être rai... Oh ?! »
- « Ah, quoi encore ?! C'est quoi cette tête ?! »
- « Les deux Ki quittent le Sanctuaire ! Ils risquent de nous voir ! Vite, allons dans la forêt !! »
Au même moment, la majestueuse Tour Karin tanguait dangereusement. De terribles craquements accompagnaient les fissures jusqu'au pied de la tour. Bien vite, le bruit des crépitations fût couvert par d'autres sons plus forts : des explosions ! Quelqu'un bombardait la Tour. Yajirobe et Karin étaient cachés dans les hautes herbes qui tapissaient l'intérieur de la forêt voisine, seul refuge trouvé dans la précipitation, les mains couvrants leur tête comme pour accroître leur chance de survie. Un vacarme assourdissant vint couvrir à son tour le bruit des explosions. Un impact violent avait secoué le sol des environs, tel un séisme. Une énorme pierre vint terminer sa chute non loin de Karin et de Yajirobe. Apparemment, d'autres pierres comme celle-ci devaient tomber aux alentours puisque des bruits d'impact identiques étaient perceptibles.
Le calme revint après quelques minutes.
- « C'est terminé apparemment. » dit Karin en se relevant.
- « Ouais c'est ça !! Et dans deux minutes ça recommence ! »
- « Non, le nouveau Ki et celui de Piccolo sont en train de s'éloigner. Ce sont eux les responsables de tout ce grabuge. Visiblement, ils n'ont pas pu s'empêcher de tout détruire avant de s'en aller... »
À peine sortie de la forêt, la silhouette du chat s'immobilisait, emplie d'effroi : ses yeux constatèrent avec stupeur que sa propre tour avait été détruite. Elle s'était écroulé parmi les arbres qui la bordaient. La partie supérieur de l'édifice avait été réduit en morceaux qui jonchaient aléatoirement le sol. Il s'agissait donc des fameuses pierres qui tombaient du ciel...
- « Vous là ! Ne bougez plus ! » cria une voix depuis la forêt.
À qui pouvait bien appartenir cette voix qui avait interpellé Yajirobe et Karin-sama ? Apparemment, ils n'étaient pas encore sortis d'affaire...
Près du Mont Paozu, un homme robuste traînait derrière lui un tronc d'arbre sur lequel était assis un garçonnet aux yeux tristes.
- « Papy, papa me manque... »
- « Gohan... »
Gyûmaô n'avait plus les mots pour réconforter son petit fils. Il se contentait de le serrer dans ses bras pour lui apporter un peu de tendresse.
- « On s'fait tous du mouron mais y faut pas s'laisser abattre. Les amis de ton père trouveront un moyen de lui rendre la vie. »
- « Mais... et si c'était impossible... ? »
- « Le gaillard qui est venu nous prévenir, Ten Shin Han j'crois, il a combattu aux côtés d'ton père. Et Kulilin lui a fait comprendre qu'y avait encore un espoir... alors tu sais... »
- « J'ai peur de ne jamais revoir papa... j'ai même pas pu lui dire au revoir avant qu'il ne parte combattre les Saiyajin... »
- « Tu sais bien, tout s'est passé très vite. Les Saiyajin ont tout détruit sans prévenir... alors... »
Depuis que Kulilin les avait mis à l'abri avant de rejoindre les autres sur le champ de bataille, Gyûmaô, Gohan et Chi Chi n'avaient pas quitté les lieux.
Après avoir raccompagné Kulilin à Kame House, Ten Shin Han était revenu jusque dans la prairie reculée où son camarade avait déposé la famille de Gokû pour la mettre à l'abri. Il était venu les avertir de la situation. Il leur avait expliqué pour les combattants tombés au combat mais aussi pour Son Gokû qui avait à nouveau donné sa vie pour sauver la Terre.
Sur le coup, Chi Chi avait fondu en larmes. Ce fût également un choc terrible pour Gohan, mais il n'avait pas pleuré. Pendant toute l'année qu'il avait passé aux côtés de son père, il l'avait vu s'entraîner durement, sans se ménager, il l'avait observé jour après jour faire preuve de courage, sans jamais baisser les bras ou montrer le moindre signe de faiblesse. Gohan avait voulu faire de même. Il n'avait pas versé une seule larme. Mais son cœur était brisé. Par deux fois on lui avait pris son père.
Après le départ de Ten Shin Han, Gyûmaô, s'était senti responsable des siens ; Il avait pris les choses en main et bâti une petite cabane en bois. Il alimentait un feu tous les soirs, partait chercher de l'eau et ne ménageait pas ses efforts pour que les siens ne manquent de rien. Il leur manquait déjà un être cher, il n'avait pas le droit à l'erreur.
Leur maison étant détruite, la famille de Gokû ne pouvait espérer beaucoup de confort. La cabane de Gyûmaô était donc des plus simples : une grand cercle construit à partir de rondins de bois, suffisamment spacieux pour accueillir trois personnes et surmonté d'un toit de branches et de débris végétaux pour isoler et protéger de la pluie. Des lits avaient été conçus pour apporter un peu de commodité après le coucher : une sorte de hamac pour Chi Chi. Un solide monticule fait de rondins de bois et de feuilles pour Gyûmaô et un matelas suspendu au toit de la « maison » pour Gohan.
Il s'agissait en fait d'une fabrication du garçonnet. Il l'avait conçu le jour où il avait appris la mort de son père. Il s'était occupé, concentré sur autre chose afin de ne pas verser de larmes. Il avait donc noué des lianes entre elles jusqu'à obtenir la forme d'une louche, la même qu'utilisait sa mère pour servir la soupe de dinosaure avant que leur maison ne soit détruite en même que le Mont Paozu. C'est dans le creux de cette « louche » faite de lianes que Gohan avait bourré un petit tas de paille trouvé un peu plus loin, afin de rendre sa création plus confortable. Ceci fait, il avait noué l'extrémité de la liane au toit de leur cabane. Il s'était dit qu'ainsi, les soirs où il ne trouverait pas le sommeil, il pourrait se balancer lentement. Ainsi bercé, il était certain de finir par trouver le sommeil. Il voulait apprendre à devenir plus autonome, à ne plus compter que sur les autres. De toute façon, son père n'était plus là...
Pour les repas, Gyûmaô ramenait le gibier tandis que Gohan partait à la cueillette de petites baies sauvages. Ses connaissances aidaient beaucoup : il savait reconnaître les petits fruits comestibles et surtout les plus riches et nourrissants.
C'est en revenant à leur refuge que Gyûmaô interrogea sa fille.
- « Hoooï !Chi Chi ! »
- « Ah, P'pa, Gohan-chan, vous revoilà. »
- « Oui, j'ai ramené de quoi fabriquer une petite table, des chaises et une porte pour nous calfeutrer du froid. On devrait avoir assez pour tout ça avec un seul tronc. »
Ses mains lâchèrent le tronc au sol. Gohan en descendit et couru jusque aux bras de sa mère.
- « À propos, Chi Chi. On peut pas rester dans cet abri éternellement. J'vais r'tourner au village pour aller chercher une capsule. J'ai honte, mais y doit bien m'rester quelques objets que j'avais dérobé autrefois. J'suis pas certain, mais j'pense bien qu'y doit y avoir une capsule avec une maison dedans qui traîne dans mes affaires. »
- « Entendu. On va t'attendre là, hein, dis, Gohan-chan ? »
- « Oui maman. »
La famille de Gokû n'avait pas osé quitter cette prairie où Kulilin les avait laissé en sécurité. Mais maintenant qu'ils savaient que l'affrontement contre les Saiyajin était terminé, ils n'avaient plus de raison de rester dans cet endroit reculé.
- « Comme la campagne du Mont Paozu a été ravagée, j'pense qu'on ira s'installer pas loin d'la maison du grand-père de Gokû. Comme c'est dans les montagnes on sera plus tranquilles. » avait proposé Gyûmaô.
Et le gaillard vigoureux se mit en route vers le village où il résidait lorsqu'il n'était pas de passage chez sa fille et son gendre. Ce n'était pas tout près, mais après tout, Gyûmaô était un ancien disciple de Kame Sennin, l'effort ne le décourageait pas.
Parmi les débris de la Tour Karin, un groupe d'inconnus s'en était subitement pris à Yajirobe et à l'ermite félin qui l'accompagnait. Ces nouveaux venus étaient tous armés d'une lance en bois qu'ils avaient déjà déployé. De plus, leur technique de capture était au point et ne laissait pas le moindre échappatoire : formant un cercle autour de leurs cibles, ils alternaient les positions « lances postées devant eux », à l'horizontale et « lances pointées vers leur proie ». La portée de leur arme dissuadait de toute tentative de révolte. Excepté Yajirobe peut-être...
- « Nom de Dieu, c'est quoi tout c'bordel !? Qu'est-ce que c'est que ces sauvages qui nous encerclent comme ça ?!! » s’insurgeait le vagabond et son franc parlé indomptable.
- « Sauvages ? Tu peux parler toi... Et je te signale que tu les as déjà rencontré ! » lui fît remarquer Karin-sama.
- « Ah ta gueule, chat de gouttières ! Déjà, c'pas les mêmes, et ensuite, regarde-les ! Ça s'trouve y sont tous cannibales ces machins-là ! »
- « Tu ne fais vraiment pas semblant, tu es vraiment un imbécile... »
La dispute avait éclaté comme une averse, sans prévenir... surprenant le groupe d'Indiens entourant leurs proies qui ne faisaient même plus attention à eux. Pour la tentative d'intimidation, c'était raté... Mais une voix, et surtout une nouvelle silhouette se démarqua du reste du groupe. D'un physique imposant, tout en muscles, la peau un peu plus mate que ses semblables, une cicatrice sur le thorax, deux lignes rouges surlignant sa mâchoire, il avait tout l'air d'être leur chef :
- « Qui êtes-vous ? Est-ce que c'est vous qui êtes responsables de l'effondrement de la Tour et de toutes ces explosions ? »
- « Bien sûr que non, pot de peinture !! » s'exclamait Yajirobe en agitant vivement les bras en signe de protestation.
Nullement piqué par le qualificatif peu appréciable du bonhomme chevelu qui se tenait devant lui, l'homme passa tout de même machinalement sa main contre ses joues peinturlurées.
- « Ah ! Mais... toi j'te reconnais ! C'est toi que j'ai vu quand j'ai emmené Gokû ici la dernière fois !» réagit soudainement l'ancien homme des bois.
Yajirobe avait reconnu Bora, l'Indien qui avait été tué autrefois par le tueur Tao Pai Pai à l'époque ou l'Armée du Red Ribbon cherchait à mettre la main sur les Dragon Ball.
- « Hum ? »
Et après quelques secondes :
- « C'est bien toi en effet ! »
- « Évidemment ! Alors dis à tes sacs à plumes de copains d'arrêter de pointer leurs lances sur nous comme ça ! »
Bora fit signe aux siens de baisser les armes. La hache de guerre était enterrée, comme on disait chez eux. L'incident clôt, une voix d'adolescent résonna :
- « Les enfants, le danger est passé. Ces gens ne sont pas les responsables de l'effondrement de la Tour Sacrée. Il ne sont pas nos ennemis. »
Du haut d'un arbre, un garçon approchant l'âge adulte fit son apparition. Vêtu comme ceux de son groupe, il devait avoir la charge des plus jeunes.
- « Ah, Upa. Regarde qui voilà, c'est l'ami de Son Gokû. Tu dois te souvenir de lui, mon fils. »
- « Oui ! »
Upa avait bien grandi. Il arrivait à présent à mi-hauteur de l'imposante stature de son propre père. Autant dire qu'à côté d'un géant pareil, c'était déjà une taille raisonnable. Son torse nu aux muscles saillants n'avait plus rien avoir avec le physique frêle et fragile de son enfance. Il était devenu un membre aguerri de son clan, capable de transmettre ce qu'il savait déjà aux plus jeunes.
Rejoint par les enfants qu'il avait autorisé à sortir de leur cachette, Upa saluait Yajirobe et Karin-sama avant de leur demander :
- « Qu'est-ce qui vous amène ici ? Son Gokû n'est pas avec vous ? »
En réponse à sa question, Karin lui fit un rapide résumé :
- « Nous manquons de temps, alors je vais devoir faire au plus court : Son Gokû a perdu la vie lors d'un combat pour protéger la Terre. Le descendant de Piccolo Daimaô est celui qui vient de détruire la Tour dont je suis le gardien. Les Dragon Ball qui ont rendu la vie autrefois à ton père sont inutilisables car Piccolo en a détruit un, empêchant d'appeler le dragon Shenron, hélas. Toutefois, il y a peut-être un moyen de ramener Son Gokû et à la vie. Pour cela, nous devons compter sur ses amis qui pourront peut-être trouver d'autres Dragon Ball, mais avant cela, nous devons les prévenir des méfaits de Piccolo au plus vite. »
L'explication du félin était claire, concise, mais contenant les informations essentielles pour comprendre quelle était la situation. À présent, il fallait informer Kulilin, Bulma et les autres, leur expliquer les récents événements, la possible disparition du Très-Haut et l'effondrement de la Tour, mais surtout, ce nouveau Ki démoniaque ressenti peu de temps après l'évanouissement de celui de Kami-sama.
Tandis que dans le brouhaha, certains membre du clan de Bora s’interrogeait silencieusement sur l'apparence féline du fameux prétendu « maître de la TourSacrée », Yajirobe proposa :
- « Si tu veux, moi j'ai un sky-car pour aller prévenir les autres ! »
- « Comme quoi tout est possible. Pour une fois tu vas servir à quelque chose ! » le taquinait le chat au pelage blanc.
- « Écrase un peu, vieux matou ! » lui répondu l'ancien homme des bois, furibond.
Sa capsule Hoï Poï lancée et un écran de fumée plus tard, un véhicule aux allures de voiture décapotable sans roue mais pourvu de deux réacteurs à l'arrière apparu devant Yajirobe. Celui-ci prit place.
- « Bon, j'leur dire que Piccolo à foutu le bazar chez Kami et que lui, il est peut-être plus là, c'est ça ?! »
- « N'oublie pas de leur dire qu'un nouveau Ki démoniaque très puissant est apparu après que celui de Kami-sama ait disparu. »
- « Ouais ! »
Et Yajirobe partit en trombe à travers le ciel avec son sky-car.
- « À propos, ma tour a été réduite à l'état de petits cailloux. Je vais devoir m'installer parmi vous. » lança avec nonchalance Karin-sama à l'attention du petit groupe d'Indiens.
Quelques heures plus tard, Yajirobe était arrivé à Kame-House. Il avait déjà récapitulé la plus grande partie des informations à ses camarades.
- « Piccolo se serait débarrassé de Kami-sama... ?! … … Merde... !! » fulminait Kulilin.
- « Ah ça j'en sais rien. Karin dit qu'il ne ressent plus le Ki du Très-Haut. J'suis pas allé vérifié si il était encore vivant et j'irai pas. C'est votre affaire ça. » Le coupait presque Yajirobe.
- « Mais, à l'origine Kami-sama ne faisait qu'un avec Piccolo. Alors comment a-t-il pu se débarrasser de lui sans le tuer et sans mettre sa propre vie en péril... ? » s'interrogeait le sans nez.
- « Le Mafûba... ! Je ne vois que ça. » supposait Kame Sennin.
Entre temps, Yajirobe se souvint :
- « Ah ouais ! J'allais oublier ! Karin dit qu'il a senti un nouveau Ki de méchant ou maléfique, enfin, un truc pas cool, tu vois l'genre ?! »
- « Oui, moi aussi je l'ai ressenti. » répondait une autre voix.
Au même instant la porte de la maisonnette de Kame Sennin s'ouvrait, laissant apparaître la silhouette de Ten Shin Han dans l’entrebâillement de celle-ci.
- « Enfoiré de Piccolo ! Il va déjà prévu de nous pourrir l’existence !? On vient juste d'en finir avec les Saiyajin ! » enrageait-il d'assister si tôt à une pareille situation.
Lunch s'avança vers lui, la mine ensoleillée :
- « Ten Shin Han-san, ne restez pas devant la porte, entrez ! » l'invitait la jeune femme en lui faisant signe de s'avancer, d'un geste accueillant du bras.
Celui-ci se laissa conduire jusqu'à ses amis réunis dans le salon. Heureusement que la jeune femme n'était pas sous sa forme « blonde », sinon le pauvre aurait eu un accueil un peu plus... musclé... ! Mais l'heure n'était pas aux retrouvailles, il y avait bien plus grave en ce moment.
« Ten Shin Han-san, ça tombe bien que tu sois là. Bulma-san est retournée à la Capsule Corporation pour terminer les préparations sur le vaisseau spatial. » lui dit Kulilin.
- « Vous avez déjà un vaisseau capable d'aller jusque sur Namek ? », l'interrogeait-il, surpris par la nouvelle.
- « Oui. Je t'expliquerai tout ça plus tard. Pour le moment, voilà ce que nous avons prévu. »
Le sans nez expliqua comment Bulma et lui avaient prévu d'organiser leur excursion sur la planète natale du Très-Haut. Il lui annonçait que la fille du professeur Brief et lui-même seraient du voyage sitôt que ses jambes seraient guéries et à nouveau capables de le porter convenablement. Ça laisserait le temps à Bulma d'entrer les mots dans le traducteur électronique pour contourner le problème du barrage de la langue.
- « Kulilin. Vous ne partirez pas à deux. Je viens avec vous. » annonça l'ancien disciple de Tsuru Sennin.
Le silence demeura quelques secondes.
- « Q... quoi ? Mais, tu as entendu ce que Yajirobe vient de dire, non ? Piccolo a l'air de vouloir plonger notre planète dans les ténèbres. Quelqu'un doit rester pour luter contre ça. » protesta Kulilin.
- « Bejîta est plus dangereux que Piccolo. » contre argumenta Ten Shin Han. « Lorsqu'il sera rétabli, soit il reviendra sur Terre pour chercher à se venger, soit il ira directement sur Namek pour y trouver des Dragon Ball capables d'exaucer son souhait. »
- « Justement. Il y a des chances qu'il revienne sur Terre. »
- « De toute façon, quoiqu'il fasse, aucun de nous ne peut rivaliser seul avec lui. »
Kame Sennin intervint à son tour.
- « Ten Shin Han, je suis persuadé que tu ne serais pas revenu ici sans avoir une idée en tête, alors explique-nous ce que tu comptes faire. »
L'intéressé répondit d'un signe positif de la tête, et commença à s'expliquer :
- « Je pense qu'en premier lieu, on doit trouver un moyen de ressusciter Gokû et les autres. Sans eux, on ne pourra pas se débarrasser de Piccolo et de Bejîta. »
Le simple fait de faire allusion à ces deux monstres faisait froid dans le dos. La Terre avait à présent deux ennemis effroyables auquel il allait devoir faire face avec la plus grande précaution. Et le meilleur ami de Chaozu n'entendait pas se laisser écraser sans lutter.
- « Si Bejîta revient ici pour se venger, il ne nous trouvera pas. Sa seule cible sera alors Piccolo. L'idéal serait qu'ils s'affrontent. Quelque soit l'issue du combat, ça nous fera gagner du temps. »
- « Et si ce Bejîta va sur Namek directement ? » demanda Oolong.
- « Dans ce cas, même si on ne peut pas le battre, on sera quand même deux à pouvoir l'empêcher d'exaucer son vœu. »
- « Hum... je vois où tu veux en venir. Mais sache qu'il y aura des victimes. Piccolo n'attendra pas après vous pour s'attaquer à la population... » réagit Kame Sennin affichant un faciès dérangé par cette possibilité.
- « Mutenrôshi-sama, ne pensez-vous pas que rien ne peut se faire sans sacrifice ? »
Le vieil homme prit une profonde respiration. Même sous ses lunettes de soleil, on pouvait deviner un visage des plus sérieux. Il était surclassé par ses propres élèves, mais tout le monde croyait encore en sa sagesse et son expérience du combat. De plus, il avait du faire face à une situation similaire dans le passé, quand jadis, Piccolo Daimaô terrorisait le monde.
- « Mutenrôshi-sama, qu'est-ce que vous en pensez ? Dites-nous ! » le précéda Kulilin.
- « Ten Shin Han a raison. Je partage son avis : un homme qui n'est pas prêt à sacrifier quelque chose est faible. Dans notre situation, il va falloir faire des choix. Celui de Ten Shin Han a l'air cruel, mais il va falloir sacrifier des vies humaines pour gagner du temps et parvenir à en sauver d'autres par la suite, sinon, c'est l'Humanité toute entière qui tombera sous le joug de Piccolo, ou alors, la Terre qui sera détruite par Bejîta après qu'il se soit vengé. Dans tous les cas, que Ten Shin Han reste ici ou non, ça ne changera rien. Il te sera plus utile sur Namek. »
Le maître avait tranché : Ten Shin Han ferait lui aussi parti du voyage. Il avait ajouté que si l'ancien élève de Tsuru Sennin était resté pour tenter de contrecarrer les projets démoniaques de Piccolo, celui-ci se serait simplement débarrassé de lui en premier. La présence de Ten Shin Han sur Terre était donc inutile. Le vaisseau compterait donc un passager de plus à son bord.
Bulma fût informée de tous les récents événements par Kulilin ainsi que de la décision de Ten Shin Han. Toujours à la Capsule Corporation pour seconder la jeune scientifique dans la langue Namek, Mr Popo apprit que Kami-sama semblait avoir été victime une nouvelle fois du Mafûba suite à la venue de Piccolo. Inquiet, ce dernier fit un aller-retour grâce à son tapis-volant et confirma cette supposition : tout au Sanctuaire n'était plus que ruines flottant dans le ciel. Le Très-Haut ne présentait plus aucun signe de présence, son Ki demeurait indétectable...
Une dizaine de jours plus tard, le vaisseau spatial était enfin prêt à quitter la Terre !
Le rendez-vous avait été donné à la Capsule Corporation. Kulilin, à présent débarrassé de ses bandages et de ses béquilles, était arrivé le premier. Vêtu d'un tee shirt rouge, d'un pantalon beige et de chaussures de sport noir, il portait également une casquette tricolore sur laquelle était écrit son prénom et « école de la Tortue ». Quelques minutes plus tard et il était rejoint par Ten Shin Han devant l'imposante bâtisse de la Capsule Corporation. Lui était vêtu comme d'habitude, à la seule différence qu'il n'était pas torse nu : il portait une épaisse chemise marron à petits carreaux.
Avant qu'ils n'aient eu le temps d'avertir Bulma de leur arrivée par l'interphone, une douce voix interpella les deux amis :
- « Ah laaa, vous devez être Kulilin-san et Ten Shin Han-san. Ma fille m'a dit que vous alliez partir en vacance sur une autre planète ! »
Cette dame élégante au visage constamment rieur devait être la mère de Bulma, du moins, c'est ce que Kulilin en avait déduit puisqu'elle avait clairement dit « ma fille ». Quelle insouciance tout de même. Partir en vacance n'était pas vraiment l'objectif fixé... mais cela avait eu le mérite de faire sourire le sans nez. Traversant un long corridor puis une pièce où les robots vaquaient de manière parfaitement autonome aux tâches ménagères, la mère de Bulma, Kulilin et Ten Shin Han arrivèrent à présent dans une pièce absolument étonnante :
- « Mais... ! On est de nouveau dehors ? »
- « Ha, ha, haaa ! Non, c'est le jardin d’intérieur du premier étage. » corrigea la charmante dame au cheveux blonds.
Il y avait des chiens, des chats, des dinosaures, mais la végétation n'était pas en reste puisque palmiers, buissons et parterre de pelouse verdoyante ornaient cette immense espace où faune et flore étaient rois ! C'est dans la pièce voisine, presque aussi grande, que Bulma attendait ses compagnons de voyage.
- « Ah ! Bulma-san ! Mr. Popo ! » leur souriait Kulilin.
- « Ah vous voilà? » souriait-elle à son tour. « Oh ? Tu as perdu tes béquilles ? »
- « Non, je suis en pleine forme ! Et toi, tu as perdu tes cheveux ?»
- « Bien sûre que non. Je les ai coupé pour qu'ils ne me gênent pas. »
Bulma arborait une coupe plus légère. Ses cheveux ne tombaient pas plus bas qu'à hauteur de son menton. Elle s'était même acheté une combinaison d'astronaute dont elle n'était pas peu fière.
- « Bon, ce n'est pas tout, j'ai quelque chose à vous montrer ! »
La fille du professeur Brief présenta le fameux vaisseau de Kami-sama. Elle était d'autant plus fière de leur présenter maintenant qu'elle l'avait totalement restauré. Presque aussi fière que de sa combinaison !
- « Ouah !! Impressionnant ! Il est vraiment grand ! Et tu crois qu'on va pouvoir aller sur Namek avec ce truc là ? » lui demanda Kulilin, perplexe.
- « Aucun doute là-dessus. Mon père et moi avons passé les dix derniers jours à vérifier chaque millimètre de ce vaisseau pour être certain qu'il soit en état de faire l'aller-retour sans encombre. »
Ten Shin Han les coupa dans leur discussion :
- « Excusez-moi, mais je pense qu'on devrait partir vite. Le temps presse. »
- « Ah ? Oui, il est temps de partir. » acquiesça Bulma.
Celle-ci fit face au vaisseau et en s'avançant d'un pas, elle prononça le mot qui allait ouvrir le sas :
- « Piccolo ! »
Dans une légère résonance mécanique, la coupole descendit lentement vers le sol, prête à accueillir les trois passagers. Kulilin et Ten Shin Han n'ayant chacun qu'un sac pour seuls bagages, le chargement fût rapide. Bulma en profita pour se diriger vers l'interphone de la pièce.
- « Papa, ouvre le sas, on va décoller. »
Aucune réponse...
- « Papa !! Le sas ! »
- « Hein, quelle sauce ? Tu... tu veux manger avant de partir ?? »
- « Mais non !! Le SAS supérieur ! Pour qu'on puisse décoller ! Allez, allez, alleeez !! »
- « Ça y est... il l'a mise en colère... ça promet ! Combien de jour avant d'arriver sur Namek, rappelle-moi ? » demanda Kulilin en regardant Ten Shin Han.
- « Un peu plus d'un mois. »
Quelques minutes et les trois voyageurs étaient dans le vaisseau de Kami-sama. Mr. Popo regardait à quelques mètres de l'appareil, croisant les mains en espérant que le trio trouverait des Dragon Ball afin de rendre la vie aux victimes.
À l'intérieur de l'engin spatial, le compte à rebours avant le décollage pour Namek avait été lancé : 4, 3, 2, 1...
L'engin spatial, en moins d'une seconde, était déjà si haut dans le ciel qu'il n'était plus qu'un point qui devenait de moins en moins distinct à l’œil nu, même pour la vue perçante de Mr. Popo. Le voyage avait enfin commencé !
Mais quelques jours plus tard, à l'autre bout de l'univers, un engin spatial allait entrer dans l'atmosphère d'une mystérieuse planète. Sur celle-ci, depuis un bâtiment gigantesque à l'architecture hasardeuse, formés de tours et de locaux accolés les uns aux autres, une voix donnait des instructions grâce à des haut-parleurs :
- « Ici la Tour de Contrôle ! M. Bejîta est de retour. Dépêchez-vous d'aller l'accueillir ! »
Aussitôt, un groupe de trois individus se posta sur une large plate forme donnant sur l'extérieur du bâtiment. Leur équipement était similaire à ceux des Saiyajin : un vêtement collant à la peau, une armure conçu dans la même matière et des bottes blanches.
- « Le voilà ! » dit l'un d'eux.
- « Nappa n'est pas avec lui ! » s'étonna son voisin.
Le pod spatial de Bejîta heurta ce qui s'apparentait à un gros coussin amortisseur. L’atterrissage se passa sans encombre. Le comité d'accueil ne bronchait pas, attendant la sortie du Saiyajin dans un garde à vous des plus respectueux.
- « Il ne sort pas ? »
- « Hé !! Il est blessé ! Regardez ! »
À travers le hublot teinté de rouge, la silhouette inconsciente du Prince montrait à quel point il avait été malmené pendant son absence. Il fût transporté dans l'aile droite du bâtiment, réservée aux soins et à la réanimation des guerriers grièvement blessés.
- « Vite ! M. Bejîta est entre la vie et la mort ! Préparez une machine médicale ! »
Bejîta, le Saiyajin qui avait prit la vie de Chaozu, Gokû et Yamcha, allait être remis sur pieds... !
Kulilin et Ten Shin Han se doutaient que leur cruel ennemi reviendrait prendre sa revanche. Mais ils ignoraient qu'il serait vite remis de ses blessures.
34 jours après leur départ de la Terre ils apercevaient enfin la planète Namek dans le hublot principal de leur vaisseau spatial.
- « Voilà donc la planète natale de Kami-sama. » dit Ten Shin Han.
Bulma enclencha la procédure d'atterrissage et l'engin se stabilisa avant de descendre à la verticale, traversant l'atmosphère de la planète. L'arrêt des secousses annonçait que le sol Namek avait enfin été atteint !
- « Goal !! » s'écria Kulilin en ouvrant les yeux.
- « Nous y sommes ! » souriait Ten Shin Han en décrochant sa ceinture.
- « Oui, ça y est ! On est arrivé ! » s'extasiait Bulma.
Seulement...
- « Oooh, vous avez vu ça, Zâbon-san ? Prononçait une voix froide, mais très modérée.
- « Oui. Il s'agit d'un vaisseau qui vient de franchir l'atmosphère et d'atterrir. » lui répondit un autre au timbre plus grave mais très distingué.
- « Ouais ! À vue d’œil, il doit être à une quinzaine de kilomètres. » conclut une troisième voix plus directe.
Le troisième à avoir pris la parole était massif, revêtant une armure du même genre que celle de Bejîta. Sa peau rose, ornée de piques, suffisait à intimider quiconque posait les yeux sur lui. Il n'avait rien d'un tendre. À ses pieds, un corps baignant dans une flaque mauve tenait dans ses mains une boule orange au cœur de laquelle brillaient trois étoiles rouges. Un Dragon Ball ! Celui qui, en trépassant donnait l'impression de tenir plus fort à cette boule qu'à sa propre vie devait être un Namekkuseijin ! Sa peau verte, ses antennes sur le front, quatre doigts aux mains. Aucun doute. Comme Piccolo, son sang était mauve et il en avait perdu une grande quantité. Peut-être était-ce ce qui avait causé sa mort. Une seconde et le Dragon Ball n'était plus sien. Celui aux allures de brute lui prit froidement des mains, sans éprouver le moindre scrupule à dépouiller ce corps sans vie.
L'herbe bleue omniprésente sur le sol Namek était jonchée de cadavres. Plus loin, des habitations aux murs fendus formaient un petit hameau entre quelques rochers et un cours d'eau qui claquetait, rompant le silence qui se serait installé s'il n'avait pas été là. L'eau qui y coulait était verte, mais parfaitement claire, aucun signe d'altération. Le ciel était de la même couleur. Le reste n'était que rochers et montagnes s'étendant à perte de vue dans le bleu végétal de cette planète bucolique.
- « Ça tombe bien que ce vaisseau ait atterri maintenant, nous étions sur le point de partir et nous l'aurions raté. » souriait le premier à avoir parlé l'instant d'avant. « Je ne pense pas qu'il s'agisse de Bejîta. L'atterrissage n'a pas causé de dégâts. Les pods spatiaux des Saiyajin font un véritable raffut en atterrissant. » conclut-il.
- « En effet, Freeza-sama. Que faisons-nous ? » demanda celui à la voix distinguée.
- « Nous allons découvrir qui sont les occupants de ce vaisseau. »
À en juger les corps sans vies qui parsemaient le sol de ce petit village, Freeza n'avait pas l'air d'un tendre... et il semblait prêt à tout pour réunir les Dragon Ball, même à prendre la vie des Namekkuseijin. De plus, il connaissait Bejîta. Quel lien pouvait-il avoir avec lui ? Kulilin, Ten Shin Han et Bulma ne tarderaient pas à le savoir, car cet être mystérieux s'apprêtait à se rendre sur le lieu d’atterrissage de leur vaisseau...
À peine arrivés sur la planète Namek, la situation s'annonçait déjà catastrophique pour eux.
Pendant ce temps, sur Terre, au sommet d'un haut plateau rocheux, le funeste sort de la planète bleue s'organisait dans l'ombre :
- « Écoutez-moi bien, membres de la Famille Démoniaque ! Dispersez-vous partout à travers le monde. Je veux que vous semiez la panique dans chaque grande ville qui aura eu le malheur d'être construite sur cette planète. »
Déjà, à l'entente de cette nouvelle, de nombreux rires résonnèrent diaboliquement. L'air était rare à une telle altitude. Ce sommet plat en arc de cercle culminait à une hauteur sensiblement égale à celle du Sanctuaire de Kami-sama. Sa longueur le rendait encore plus imposant puisqu'il s'étendait sur une centaine de kilomètres. Seule une barrière de rochers plus haute d'une vingtaine de mètres s'élevait à l'arrière de ce gigantesque plateau.
C'était depuis l'un de ces rochers, ressemblant davantage à une colonne, que Piccolo donnait ses instructions, perché sur son piédestal, surplombant l'armée de démons auxquels il avait donné vie au cours des dernières semaines.
- « Une dernière chose : chacun d'entre vous aura l'autorisation de tuer 100 personnes, mais pas une de plus. »
Les rires et cris de joie doublèrent d'intensité. Il était à présent temps de donner l'assaut :
- « Allez-y !! » leur cria Piccolo.
Tous ensemble s'envolèrent dans différentes directions, le battement de leurs ailes se répétant en écho. Restés sur place, Ôboe et Piccolo allaient pouvoir se délecter de la panique causée par l'envolée de démons qui s'apprêtait à mettre la Terre à feu et à sang.
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(1) Ôboe : [オーボエ] vient de l'anglais « Oboe » qui signifie Hautbois. Piccolo étant une flûte, il était naturel que l'un de ses démons porte également le nom d'un instrument à vent.
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-> Si vous êtes arrivé jusque là, c'est que vous êtes un sacré consommateur de lignes de ma fanfic ! Félicitation à vous


Plus haut, avant le chapitre, je vous parlais d'une petite surprise. La voici ci dessous :
Voici, dans un premier temps, un petit gribouillis représentant Ôboe, tel que je l'imagine une fois qu'il s'est créé lui-même sa tenue :
Et enfin, voici un comparatif des tailles entre Ôboe, Piccolo Daimaô et Piccolo tel qu'il est dans ma fanfic (souvenez-vous que Piccolo grandi tout au long du manga : au début, il mesure la même taille que Gokû, et ensuite, il devient beaucoup plus grand).
EDIT : J'allais oublier lol ! Pensyves et Bushido, vos "cartes de fidélités" sont dans mon précédents post

