kouki a écrit:Excellent chapitre !
Nous avons de chaque coté deux clans qui se forme dans la Z-Team ; Celui de Goku qui commence a sombrer dans le coter obscur de la force, tandis que Krillin garde espoir. La pauvre Chichi traumatiser par sa propre mort. ça semble mal barré pour la Z-Team, a moins qu'un des héros parvienne a retirer l'épée du Kaioshinkai, de ce coter, je mise sur Vegeta, le plus puissant de l'équipe a l'heure actuel, et je ne pense pas voir Goku enclin a écouter Kaioshin.
Que d'interprétations et de prédictions, on verra si la suite te donne raison.

Merci Kouki.
Bon j'en profite pour poster le chapitre 45, changement d'emploi du temps. C'est ridicule de vous faire patienter 10 jours alors qu'il va de paire avec le 44. Bref. Je reprends la parution à un chapitre par semaine à partir d'aujourd'hui. Cela me laissera le temps d'écrire la suite et de corriger ça.
Chapitre 45 : La Déchéance de Bulma
« Je vais te faire une confidence car nous sommes plus proches que tu ne le crois. Je suis né il y a bien des années sur une planète lointaine, une planète aux conditions extrêmement difficiles. J'ai été élevé à coups de poings et à coups de pieds. J'ai été élevé dans l'idée que je deviendrai un jour le plus grand roi que l'univers ait vu, le plus grand combattant pour les générations à venir. Tout cela était des non-dits, des bruits de couloirs, des jalousies de mon peuple, de mes subordonnés.
Mon père n'était pas un tendre, au contraire. Les récompenses se méritaient si les efforts payaient. Il fit tout pour que je m'élève au delà du rang, au delà de la fonction qui m'avait été donnée et qui me rendait supérieur à tous les autres.
Je le fis, je m'entraînais dur, je détruisais des salles, je détruisais des êtres puissants après les avoir humiliés des pires manières possibles et imaginables pour que mon nom résonne. Après cela j'ai toujours combattu, j'ai annihilé des peuples entiers, j'ai détruit des planètes, je les ai vendu, j'ai contré des révoltes. J'ai fait toutes sortes de choses et cela ne me déplaisait pas mais je me suis rendu compte qu'en réalité je n'étais qu'un instrument, qu'un esclave d'un être supérieur... qui m'était supérieur.
Mon père qui avait œuvré pour que je ne puisse jamais être l'esclave de quelqu'un était lui même l'esclave de cette pourriture, esclave de sa propre soif de pouvoir. Il pouvait vendre son âme au diable tant qu'il restait le foutu monarque de sa planète. Cela ne lui a pas réussi.
Je me suis battu toute ma vie pour des raisons qui je pensais m'étaient propres. Un seul ennemi m'a fait l'affront de me remettre à ma place, un seul et unique, animé par la soif de combat, la soif de pouvoir, le besoin de mesurer ses capacités à celui d'un autre, au moins aussi fort que lui.
Il se battait à cause des responsabilités qui lui incombaient mais pas que, il se battait pour son plaisir, pour se dépasser, pour devenir le meilleur, pour se prouver qu'il était le meilleur. Il était l'ennemi que je détestais le plus au monde et celui que je finis par respecter le plus aussi mais ça j'ai eu du mal à me l'avouer.
C'est lui qui aujourd'hui me pousse à me tenir entre toi et la Terre. C'est lui qui m'a fait connaître et reconnaître des aspects de mon être que je ne soupçonnais pas. C'est grâce à lui qu'aujourd'hui je suis si serein, à force de le côtoyer, de vivre auprès de son amie.
Tout n'est pas rose, je ne vis pas dans une espèce de guimauve dégoulinante, et heureusement. Parfois celui que j'étais me dit que cela pourrait être mieux mais je trouve qu'au fond, ce que j'ai aujourd'hui n'est déjà pas si mal.
Et cette différence, je la sens encore aujourd'hui, face à toi.
Je ne suis pas venu combattre pour te tuer, je doute que je puisse y arriver de toute manière. Je suis venu pour les défendre, ma femme, mon fils et tous les autres.
Je suis venu leur offrir une chance de vivre comme elle m'a été offerte il y a des années sur cette planète.
Peut-être que quand on parlera de moi à mon fils, on dira que je n'étais pas le meilleur des hommes mais que je n'étais pas non plus le pire. J'aimerais qu'il soit fier de moi, j'aimerais qu'il le soit autant que ce que je le suis de lui.
Mes anciens camarades doivent bien se marrer de là où ils sont mais je les emmerde, je suis vivant et ils sont morts. Je n'ai aucun regret, ce que j'ai fait, ce que je suis devenu c'est indissociable. Je ne me sentirais pas si bien aujourd'hui si je n'avais pas été si mal avant...
Cela m'a fait du bien de me confier, même à toi, même si tu suis le chemin inverse que celui que j'ai traversé. Maintenant, finissons-en... Montre-moi ce dont est capable l'être soi-disant le plus puissant de l'univers. »
Le palais de Dendé était redevenu incroyablement calme pourtant tous les meilleurs guerriers de la Terre ainsi que leurs familles s'y trouvaient. La nuit était tombée depuis quelques heures et tous dormaient à poings fermés.
L'attaque du Makaï n'avait pas été une réussite. Gohan était resté là-bas, ce soir là tout le monde sans exception le savait. Piccolo et Goku avaient préféré ne pas en parler, n'en dire que le strict minimum quitte à enrober un peu la vérité dans un papier moelleux mais leurs amis n'étaient pas dupes, ils se doutaient de quelque chose.
Bulma fut la première à poser la question quand Goku était revenu du Makaï.
Le sayien s'était téléporté sur la planète de Kaio et était revenu massacré. Il n'y avait pas d'autres mots pour décrire l'état physique de Goku. Ce fut un miracle qu'il puisse revenir.
Goku avait choqué et effaré ses amis. Son corps était meurtri. Krillin se tint la bouche quand il le vit et pourtant le terrien avait vu son ami incapable de bouger lors du premier affrontement contre Vegeta mais là, cela dépassait son entendement. Piccolo le regarda lui aussi sans arriver à bouger. Kaio se précipita pour le soutenir et Chaozu vint à la rescousse du maître. Goku était entrain de se faire emporter par la gravité.
Ses bras étaient tâchés de sang. L'hémoglobine dégoulinait des blessures aux épaules. Un important flot avait coulé et quand on regardait l'état des blessures, il était aisé de comprendre que Goku s'était fait mordre, de nombreuses fois. Son vêtement bleu était déchiré, mis en pièce par ce qu'il semblait être des griffures, non seulement dans le dos, mais aussi sur les côtés et sur le devant de son corps...
Là encore du sang avait coulé sur le corps et son vêtement en était tout imbibé.
Sous le sang encore frais, des brûlures coloriaient l'épiderme du sayien. Goku avait été malmené dans le Makaï. Cela ne ressemblait pas à des attaques ordinaires de combat qu'il aurait pu avoir avec un ennemi. Non, cela ressemblait à une attaque groupée de monstres, de bête féroces et assoiffées de sang, l’œuvre de ces démons.
Le sayien s'écroula au sol et Dendé, tant bien que mal lui sauta dessus. Le jeune namek utilisa encore une fois ses dons pour donner une nouvelle vitalité à l'homme qui avait fait de lui un Dieu. Une fois n'était pas coutume le namek sauva la vie d'un de ses amis.
Goku se releva rapidement mais il restait, le dos courbé en avant. Kaio lui passa la main dans le dos et il n'eut pas le temps de demander si ça allait au sayien qu'il se laissa tomber sur ses genoux, posant ses avant-bras par terre, les cheveux tombant sur ses mains. Ses dents étaient serrées, une veine sur sa tempe était apparue, seules ses lèvres bougeaient et elles disaient : « C'est pas vrai... »
Bulma était dans un lit. Vegeta venait de la rejoindre. C'était si rare que le sayien daigne venir s'allonger près d'elle, le dos tourné. Ça la réconforta un petit moment. Elle se tourna et passa son bras contre le torse viril de son homme, elle sentit qu'il souleva son bras pour laisser passer le sien. La jeune femme appuya son front contre sa nuque, elle s'étonna alors de sentir la poigne de fer du sayien se saisir délicatement de cette main frêle et fragile. Malgré les événements elle se laissa aller à un moment d'apaisement et de soulagement.
Vegeta n'était pas un beau parleur comme pouvait l'être Yamcha. Le sayien montrait qu'il était présent par les actes et non par des paroles qui pourraient s'avérer vaines et futiles. Le fait qu'il vienne se coucher dans la même chambre qu'elle était déjà... et le fait qu'il la laisse se coller montrait qu'il comprenait l'état dans lequel se trouvait sa compagne.
D'extérieur et durant toute cette journée il avait fait preuve d'un détachement aux événements, sans dire un seul mot, sans paroles réconfortantes pour qui que ce soit, c'était son tempérament. La terrienne aurait pu le prendre mal, lui en vouloir mais elle avait aussi remarqué qu'il avait gardé Trunks toute cette journée, sans ronchonner, sans se plaindre. D'abord dans ses bras ensuite en le prenant par la main pour le faire marcher quelques minutes. Et c'était bien suffisant pour la jeune femme.
Bulma ne resta que quelques minutes dans cette position puis elle bougea dans le lit. Elle se décolla de son compagnon pour se retrouver allongée sur le dos. Elle discernait à peine le plafond mais ce n'était pas le plafond qu'elle voulait voir. Elle voulait des réponses, elle voulait voir des solutions comme si elles pouvaient se manifester par miracle dans cette chambre.
Les miracles... Quel était le contraire de miracle ? Parce que c'était ce qu'elle et ses amis venaient de vivre depuis plus d'un an et justement un seul petit miracle ne serait pas du luxe dans cette situation.
La folie euphorisante de cette après-midi avait vite laissé place à un climat tendu et triste et c'était en partie de la faute de la jeune femme. Si elle s'était tut, si pour une fois dans sa vie elle n'avait pas laissé ce sentiment de curiosité l'enivrer jusqu'à lui faire commettre l'irréparable... peut-être que la journée se serait finie sur une note positive, comme elle avait commencé.
Bulma était une scientifique et en bonne scientifique il fallait aller au bout des choses. La jeune femme se devait de comprendre l'essentiel d'un problème mais aussi de creuser plus profondément, de le retourner dans tous les sens jusqu'à à en trouver toutes les solutions possibles et imaginables par son esprit.
L'absence de réponses de Piccolo et de Goku avait poussé la terrienne à prendre les devants. Ils en avaient dit quelques bribes, le strict minimum selon elle. La réaction de Piccolo à son retour du Makaï ainsi que celle de Goku l'avaient piqué à vif.
Son plus vieil ami se contenta de répondre aussi brièvement qu'il put, éludant les interrogations de la terrienne : Dabra avait disparu et Gohan était resté dans le Makaï. Pourquoi ? Que s'était-il passé ? Comment Goku avait pu laisser son gosse de bientôt douze ans dans un monde comme le Makaï ?
Connaissant Goku, il n'aurait pas pu laisser faire une chose pareille, malgré son immaturité. Piccolo n'aurait pas non plus laissé faire une telle chose. Il était trop proche de Gohan pour le laisser dans un monde comme le Makaï. Les deux amis mentaient à la terrienne, cela ne faisait aucun doute ou du moins, ils ne répondaient pas à toutes les questions...
La terrienne surprit alors tout le monde au palais de Dendé quand elle formula le dernier vœux à Shenron : « Shenron, nous voulons savoir ce qu'il s'est passé dans le Makaï, pourquoi Gohan n'est pas rentré et ce que cela implique pour la Terre et l'univers. »
Quand elle formula son souhait, cela faisait déjà plusieurs minutes que le dragon sacré était apparu et qu'il se hâtait de repartir. Les retrouvailles s'étaient faites dans la bonne humeur, enfin presque toute.
Piccolo surpris d'une telle demande ne pût que crier : « Bulma ! » Avec un ton autoritaire soulignant le fait que la terrienne allait trop loin. C'était déjà trop tard.
Tous s'arrêtèrent, se retournèrent regardant d'abord la terrienne puis le dragon.
Shenron vit ses yeux s’illuminer d'un rouge incandescent et il expliqua intelligiblement :
-Au cours d'un combat dantesque, Gohan et Goku ont réussi à blesser mortellement le seigneur du Makaï, Dabra. Par un procédé qui m'est inconnu, Dabra est parvenu à faire de Gohan le nouveau seigneur du Makaï. L'équilibre universel est donc encore entrain de se renverser au profit du Makaï. Le Makaï est toujours dans une situation instable mais son pouvoir grandit. L'avenir de la Terre est incertain comme celui de l'univers. Je ne peux vous faire des prédictions, je ne vois pas dans l'avenir... J'ai exaucé vos vœux, il est temps pour moi de partir.
Le dragon se mit à scintiller d'une aura jaune. Ce halo d'énergie percuta, comme la foudre pourrait le faire sur un arbre, les Dragon Balls. Les artefacts de Dendé s'élevèrent rapidement dans le ciel et dans un bruit traduisant l'extrême vélocité, elles s'éparpillèrent de part le monde.
Krillin regarda Piccolo qui était médusé et en colère contre Bulma. La réaction du Namek ne fit que confirmer les dires du dragon. Le namek jetait des regards durs sur la terrienne. Il fulminait. La terrienne avait dépassé les bornes en agissant de la sorte.
Bulma elle-même venait d'ouvrir une boîte de pandore sans savoir ce qu'elle contenait. Elle en resta statufiée sur place. Comment ce petit garçon si intelligent, si poli avait-il pu devenir le nouveau seigneur du Makaï... ?
Muten Roshi remonta ses lunettes et baissa la tête.
Les cyborgs comprirent pourquoi N°17 avait ainsi pu récupérer son corps. Le sort jeté par Dabra avait dû prendre fin lorsque celui-ci disparut. C-18 ne savait pas trop comment réagir ni ce que cela impliquait que Gohan soit devenu le seigneur du Makaï. Après tout ils n'étaient pas si proches que ça de la bande à Goku, ils avaient juste prêté main forte et pour ce que ça avait servi...
Guymao chercha quelqu'un à qui il pourrait dire : Non, ce n'est pas possible, mon Gohan ne ferait pas ça. Il est tellement gentil et tellement brave. Il ne peut pas être devenu comme ce monstre.
Le géant sentit une main amicale et se voulant réconfortante se posait sur son épaule. Yamcha fit quelques pressions pour montrer qu'il était et serait présent.
Chaozu baissa la tête comme Roshi.
Dendé était complètement dépassé par les dires du dragon sacré.
-Ce n'est pas possible ! C'est de la folie ! Krillin tu y étais ! Dis-moi que ce n'est pas vrai ! Cria Guyamo.
-Je... Je... n'étais pas là quand cela s'est produit, je... je ne saurai vous répondre Guymao.
-Vous n'auriez pas dû l'apprendre de cette manière, Guymao, je suis désolé... répondit Piccolo.
-Tu étais au courant Piccolo ?! Et tu comptais nous le cacher ?! Pourquoi ?!
-Nous avons préféré le garder pour nous en effet.
-Nous ? Reprit Guymao.
-Goku et moi. Nous pensions que tant quand nous ne trouvions pas de moyen de sauver Gohan, il était inutile de vous inquiéter...
-Mais c'est mon petit-fils ! C'est le fils de ma fille ! Il est normal que nous sachions ce qu'il se passe.
-C'est chose faite, pas de la meilleure des manières mais maintenant vous savez. Et vous vous portez mieux ?
-Comment oses-tu me parler ainsi !?
Guymao se rapprocha de Piccolo, de manière agressive. Goten toujours dans ses bras se mit à pleurer. Le vieil homme surprit tout le monde. Lui qui était si jovial, si calme, il était rentré dans une colère noire, prêt à frapper l'ancien démon pourtant bien plus fort que lui. Il serra son poing et le dirigea vers le namek.
-Ca suffit, Guymao ! S'égosilla Roshi. Tu veux frapper Piccolo et je peux comprendre pourquoi mais cela n'aidera personne. Peut-être que tu te sentiras mieux après mais ce serait une dépense d'énergie inutile. Piccolo et Goku ont fait ce qu'ils pensaient le mieux pour nous, pour nous préserver. Bulma en a fait autant. Mais le problème n'est pas tant de savoir qui a eu raison, qui a eu tort mais bien de savoir comment sauver le petit de cette situation, en nous serrant les coudes ! Pas en nous déchirant !
Face au calme et à l'attitude de Piccolo, face aux remontrances de son maître, le grand-père se calma lentement.
-Je... je suis désolé Piccolo, je sais à quel point le petit compte pour toi aussi. Je n'aurais pas dû m'emporter.
-Ce n'est rien.
Bulma repensait à cette journée qui avait été si joyeuse et qui s'était finalement terminé d'une manière douloureuse. Elle ne tenait pas en place dans le lit, se tournant à gauche, se tournant à droite, se mettant sur le dos, sur le ventre. La terrienne s'en voulait et le sommeil aussi puisqu'il la fuyait. Se mettant au bord du lit encore une fois, elle sentit le bras de Vegeta se frayer un passage entre ses hanches et son bras. Il posa sa main sur son nombril et d'une voix calme et sereine, il lui dit : Calme-toi, tu as bien fait.
La terrienne d'abord surprise, esquissa un léger sourire et avant de fermer les yeux lui répondit : Merci.
Piccolo était à l'extérieur du palais, comme souvent. Il ne tenait pas en place. D'abord contre un poteau du palais, puis contre un mur avant de se déplacer au bord pour surveiller ce qu'il se passait sur Terre. Il ressentait l'incompréhension des terriens malgré le fait qu'il ne soit plus le Dieu de cette planète. Ils étaient dans une vallée verte assistant à des spectacles depuis plus de quarante huit heures et en l'espace d'une minute, ils s'étaient retrouvés dans leurs maisons, leurs villes, dans des cafés sans aucune explication aucune. Le Namek n'avait pas réfléchi, Bulma non plus et franchement, c'était le cadet de leurs soucis.
Les terriens survivraient à ces interrogations qui resteraient probablement sans réponse jusqu'à la fin de leurs jours. Et c'était peut-être plus proche que ce qu'ils espéraient...
Si à l'époque où il commençait à s'attacher à ce gosse geignard et surprotégé, il avait su, probablement qu'il l'aurait achevé.
Dans ce désert, personne ne l'aurait vu à part Kami-Sama. Il l'aurait sûrement fait preuve de barbarie et cela aurait été perçu comme cela mais l'univers ne serait plus en péril. Avec des si on referait le monde.
Sa gorge se noua, des douleurs le prirent dans le ventre. Ce n'était pas possible de penser ça. Il aimait ce gosse, il l'aimait avec ses qualités et ses défauts et il continuerait de l'aimer quoi qu'il arrive.
Quelqu'un se rapprochait lentement de l'ancien dieu. Il le remarqua aux bruits des pas, enfin aux pieds qui traînaient sur le dallage. Piccolo capta une légère aura faite d'amertume et d'incompréhension. Il ne se tourna pas, la jeune femme vint à son niveau et regarda elle aussi la Terre. Toutes ces lumières, ces étendues d'eau, ces étendues de verts et cette couleur orangée s'étaient transformées en un dégradé de bleu et de noir avec quelques petits points jaunes.
-Tu devrais aller dormir Chichi. Tu as besoin de repos.
-Je n'y arrive pas.
-Je comprends.
-C'est vrai ce que m'a dit mon père ?
-Oui.
-Tu peux m'en dire plus ?
-L'essentiel t'a été expliqué.
Les demandes et l'aura firent comprendre à Piccolo ce qu'attendait Chichi comme réponse. Elle aurait aimé être rassurée, réconfortée par le namek mais comment pouvait-il la rassurer, comment pouvait-il présenter d'une manière positive ce que Gohan lui avait expliqué, ce que Gohan lui avait demandé de dire sans qu'il ne puisse accéder à sa requête. Mais surtout comment le prendrait Chichi ?
Elle était forte, très forte peut-être même la terrienne la plus forte, voire la plus dérangée qu'il lui ait été donné de connaître. Elle n'avait peur de rien. Son tempérament impulsif et explosif pouvait effrayé son mari, l'être le plus puissant de l'univers en son temps. Peut-être était-ce de la folie pure ou juste un aplomb incroyable, il ne savait pas trop l'expliquer mais comme tout bon guerrier qui se respecte, elle avait une faiblesse et pas des moindres, du moment que cela touchait sa famille.
Il se souvint de l'état déplorable dans lequel elle s'était mise quand il était à la recherche de Goku après sa résurrection.
Lui dire la vérité ce soir, même en y mettant les formes, l'achèverait. Le namek cherchait à la préserver et à se préserver lui aussi. Tant qu'il gardait ce secret pour lui, il n'aurait pas à assumer sa part de responsabilités même si elle le rongeait de l'intérieur.
-Comment cela s'est passé ? Comment mon fils a pu devenir ce que mon père m'a décrit ? Comment il a pu devenir le remplaçant du monstre qui m'a tué ? Dis-le-moi Piccolo.
La jeune femme attrapa le namek par le bras, délicatement, douloureusement ce qui étonna le namek. Il la regarda. Elle était bien l'une des seules personnes à réussir à l'émouvoir.
-J'ai besoin de savoir. Si nous avons un point commun, c'est bien Son Gohan. Je veux savoir pourquoi il va mal...
-Il... Il... pense que...
Piccolo prit une profonde respiration et se mit à regarder le ciel.
-Il pense que nous sommes responsables de sa souffrance. Il vit un mal-être depuis le combat contre Cell. Il a été trop souvent tiraillé entre ce qu'il voulait faire, ce qu'il voulait devenir et les responsabilités que nous lui imposions.
Piccolo attendait la réaction de Chichi comme une épée de Damoclès qui l'aurait décapité mais la jeune femme resta étonnamment calme.
-C'est ce qu'il t'a dit ?
-Peut-être pas avec ces mots-là mais c'est l'idée qu'il a voulu faire passer.
-Et tu en penses quoi, Piccolo ? Il est dans le vrai ?
Le namek perdit ses mots. Il aurait probablement su gérer une crise d'hystérie de la terrienne, il aurait peut-être même réussi à la calmer mais là... Elle voulait savoir ce qu'il en pensait, elle voulait son avis alors qu'elle avait toujours demandé, enfin demandé... ordonné à son fils de l'éviter, de couper tout contact... Elle le déstabilisa totalement.
-Je... Je... je pense... Je pense que...
Le namek expira encore une fois.
-Je ne pense pas qu'il ait tort. Je pense qu'inconsciemment ou consciemment, nous avons chargé ses épaules de poids trop lourds. Je m'aperçois aujourd'hui qu'il a vécu trop d'horreurs. Beaucoup d'êtres d'âges murs auraient perdu leur santés physiques et mentales bien avant lui. Et Chichi... Sache... Sache que je le regrette, je regrette d'avoir fait passer les intérêts des autres et les nôtres avant celui de ton fils.
-Je sais Piccolo, je le sais et je le regrette moi aussi.
La terrienne lâcha le bras du namek et retourna vers la demeure. Elle se mit à sangloter. La terrienne s'arrêta au bout de quelques pas et sans se retourner dit d'une voix douce mais tremblante.
-Merci d'avoir été franc.
La terrienne se déplaça lentement et retourna vers le palais. Piccolo la regarda partir. Il aurait aimé sentir une espèce de soulagement. Il aurait aimé en lâchant ce poids sentir autre chose que l'échec et l'amertume mais non, à défaut d'être pire, c'était juste similaire.
La planète de Kaio était calme comme souvent. Les Kaios ressuscités sur Terre s'étaient rejoints sur la planète du Kaio du Nord. Goku était présent lui aussi, toujours assis en position zen, les yeux fermés. Tout le monde respectait le besoin de calme du sayien même le compagnon de Kaio, ce singe pourtant très gauche restait à des distances raisonnables de Goku.
Les Kaio discutèrent calmement et aussi silencieusement que possible. Attablés dans la bâtisse du gardien de la galaxie Nord, des tasses de thés au bord des quatre arêtes de la table.
-Tu lui as parlé de la bibliothèque du Royaume des morts ? ! Lança énervé le grand Kaio du Sud.
-Oui, je lui en ai parlé. Répondit Maître Kaio.
-Tu n'aurais pas dû !
-Et pourquoi ?!
-Mais parce qu'elle contient des ouvrages vieux de plusieurs millions d'années et que faut bien se l'avouer, ton Son Goku ce n'est pas une lumière.
-Peut-être bien mais il veut sauver son fils et le seul espoir qu'il possède se trouve sûrement dans cette bibliothèque.
-Tsss... C'est un blasphème ce que tu fais là, Kaio du Nord ! Enragea le Kaio du Sud.
-Écoute-moi bien, vous opposer à une telle demande est d'une stupidité totale. L'univers est sur le déclin, l'avenir est incertain car si l'équilibre universel est renversé, je ne pense pas que nous soyons à l'abri très longtemps. Par ailleurs, je te souhaite de tout cœur de ne jamais te lier d'amitié avec des êtres comme Goku parce que quand ils viennent te voir, c'est qu'il y a un danger toujours plus grand que ce que l'on a connu auparavant. Et il serait bien embêté s'il devait compter sur toi. Dans un deuxième temps j'aimerais te rappeler que tu lui dois la vie à lui et à ses amis. Et en conclusion j'aimerais porter à ton, non, à votre attention, car cela vous concerne aussi, que ce garçon est entrain de chercher le moyen de sauver son fils et par la même occasion de sauver l'univers. Même si Dabra a disparu, visiblement c'est ce petit garçon qui maintient le MaKaï à flot. Donc si permettre à Goku d'aller dans la bibliothèque du royaume des morts peut être un gage d'espoir pour l'univers je prends le risque, que cela vous plaise ou non. Fin de la discussion.
Le Kaio du Nord se leva et sortit de sa petite maison. Il se dirigea vers Goku.
-Bon Goku, maintenant cela suffit de rester assis en position zen. Tu vas venir avec moi et nous allons voir Enma.
-Pourquoi faire ? Demanda le sayien.
-Pour que l'on puisse aller dans la bibliothèque du Royaume des morts.
-Bibliothèque ? Pourquoi faire ?
-Parce que nous avons besoin d'informations et que c'est le seul endroit dans l'univers où nous trouverons ces dites-informations. Alors maintenant tu arrêtes de ruminer et tu m'amènes chez Enma. Nous avons besoin de son autorisation.
-Nous venons nous aussi, on ne sera pas trop de cinq pour essayer de dépoussiérer ces vieux bouquins. Fit le Kaio du Sud accompagné des deux autres.
-Vous m'en voyez ravi. Allez lèves-toi Goku ! On y va. Répondit Kaio du Nord.
Le sayien se leva mais restait dubitatif. Il mit deux doigts sur son front, les Kaio touchèrent sa tunique et ils disparurent de la planète.
La pleine lune se faisait enfin remarquer sur Terre. Les nuages qui la couvraient depuis que la nuit était tombée s'étaient enfin déplacés. Une belle et gigantesque boule aux couleurs bleutées semblait être collée dans le ciel. Il n'aurait pas été de bon augure qu'un sayien possédant encore sa queue sorte ce soir là.
Le ciel était calme, la Terre était enfin endormie. Le palais de Dendé voyait finalement tous ses occupants pris dans les bras de Morphée.
Le palais était apaisé et les seuls bruits que l'on entendait étaient des ronflements, probablement ceux de Guymao, profondément enfoncé dans un matelas pourtant bien ferme.
Seul un petit courant d'air se frayait un chemin dans les immenses couloirs du palais. Ce petit mouvement d'air arriva à dévier de trajectoire. Il s'engouffra délicatement dans une pièce. La porte avait été mal fermée. Bulma dormait enveloppée dans les bras de son compagnon, les draps remontés au niveau de ses voluptueuses cuisses. Le courant d'air continua son chemin jusqu'à la porte au fond à gauche de la pièce. Chambres mitoyennes, ce petit flux d'oxygène se retrouva dans la pièce à dormir des deux enfants sayiens.
Goten et Trunks partageaient la même pièce et le même lit. Bulma en prit seule la décision. Chichi n'était pas au meilleur de sa forme. Guymao était déjà endormi. Elle prit le fils de Goku et le coucha avec le sien.
Le fils de Vegeta se réveilla soudainement. Les yeux ne mirent pas longtemps à s'ouvrir complètement et à former des gouttes d'eau légèrement salées. L'enfant reniflait plus ou moins intensément. Difficilement, il essayait de se relever. Il y parvint en s'aidant des barreaux du lit. Une fois debout, il les tint plus fermement. Le bébé balança sa tête en arrière, les gouttes se firent de plus en plus nombreuses, le bébé commença à émettre des petits sons de bouche en même temps que des petits sons de nez. Trunks criait et pleurait. Il réveilla par la même son compagnon de chambre et sa mère. Bulma se leva et alla voir ce qu'il se passait. Le second fils de Goku était sur le dos et ne comprenait visiblement pas ce qu'il lui arrivait. Elle prit Trunks dans ses bras et caressa délicatement de son doigt la joue de Goten comme pour le rassurer. Elle murmura :
-Rendors-toi mon bonhomme, repose-toi.
Elle caressa encore la joue de Goten qui porta son pouce à sa bouche avant de fermer les yeux. Bulma poussa alors la porte délicatement et elle s'assit sur le lit. Trunks s'était calmé au moment où sa mère l'avait pris dans ses bras.
-Alors on a fait un petit cauchemar ? C'est rien, Maman est là...
La porte mitoyenne se ferma doucement et délicatement sans que Bulma ne s'en aperçoive. Goten dans son lit ouvrit les yeux et se mit à parler : -Babaaabaabaabbabababa.
Des petites vocalises toutes mignonnes. Il leva les bras au plafond comme s'il voulait que quelqu'un le prenne dans ses bras ou qu'il voulait attraper quelque chose. L'enfant cligna des yeux et vit alors deux êtres. Ils étaient grands et recouvraient le haut de ce berceau. Un bras bougea et se rapprocha de l'enfant, la manche se redressa sur l'avant-bras laissant apparaître une main décharnée, blanche. L'être tendit son index vers Goten et le bébé le saisit. Une lumière rose sortit du doigt de cette espèce d'ectoplasme et fut transmis à Goten. La porte de la pièce s'ouvrit alors. Les deux individus ne bougèrent que pour se déplacer et ne pas être dans la trajectoire de la terrienne. Bulma regarda Goten.
-Et bien alors à qui tu parles, Goten ?
Le bébé faisait des risettes, il était content. Trunks toujours dans les bras de sa mère se remit à pleurer obligeant Bulma à encore sortir de la pièce.
Les deux êtres dans le coin se rapprochèrent du berceau et firent tout doucement:
-Shhhhhut... Nous reviendrons bientôt Son Goten.
Et ils disparurent.