par Majin-vegeto89 le Dim Mai 27, 2012 23:08
et voila la suite, tellement long que j'ai du couper en deux^^', bonne lecture a tous!
Chapitre 57: Solar Tercero (partie 1)
Impérial One. Un nom simple dénué de la moindre personnalité pour une planète lui correspondant parfaitement. Après la fuite de « l’empereur traitre » , Raditz le Grand avait changé le nom de la capitale galactique pour éliminer toute trace du nom de son prédécesseur. Au fil des années, la planète avait radicalement changé. La première différence était le nombre d’habitants: de plusieurs milliards, elle était passée à un unique habitant permanent, avec parfois un ou deux visiteurs, rarement plus… Chaque bâtiment était devenu un entrepôt ou une usine, et chaque pouce de terrain avait servi à bâtir un nouvel édifice d’une utilité ou l’autre. La capitale de l’empire n’était plus qu’un vaste complexe personnel permettant d’entreposer des millions de tonnes de matériaux. L’écosystème avait très mal vécu ce changement: toute vie animale ou presque avait disparue, ne laissant que des colonies d’insectes en petits nombres. La végétation n’était qu’un lointain souvenir et l’eau des océans était tellement viciée qu’un homme aurait vu sa peau bruler, voir fondre en y trempant une main. Quant au climat, ce n’était qu’un froid polaire sous une épaisse couche de nuage de pollution, et les orages électriques étaient une des composantes principales de la météo. Le palais impérial était en ruine, car son possesseur n’avait même pas pris la peine de finir les réparations. Une grande partie était encore à ciel ouvert, et toutes les surfaces étaient recouvertes d’appareils sophistiqués d’un style rappelant très fortement la planète d’Hilios. Ce n’était pas vraiment voulu, mais le maitre absolu de l’univers n’avait pas perdu la moindre seconde à modifier le design des plans qu’il avait en tête.
Dans la salle du trône, un vent glacé soufflait en faisant battre la longue masse de cheveux du saiyen en armure noire qui regardait les éclairs zébrer l’horizon, aussi immobile que s’il avait fait parti du bâtiment. Si son armure n’avait pas changé d’un iota en apparence, son visage n’avait pas cette chance. Raditz avait les traits tirés comme s’il n’avait pas dormi en quatre ans. Sa peau avait tellement palie qu’elle en était presque translucide, et elle tirait plus sur le gris que sur sa couleur naturelle. Les yeux renfoncés dans ses orbites lui donnaient un air un peu fou, cadavérique, et de nombreuses veines bleuâtres parcouraient ses tempes sous la peau diaphane. Quand un bip sonore retentit dans la salle et qu’une silhouette holographique se matérialisa dans son dos, il pivota, ne remarquant pas une mèche épaisse de son imposante tignasse se détacher de son crane dans le mouvement. Une voix un peu étouffée s’éleva dans le silence ponctué de coups de tonnerre sourds.
- Vous souhaitiez me parler, père?
Orion, bleui par le moyen de communication, était à genou devant son « père », attendant les ordres. Celui-ci le fixa intensément pendant un temps, puis lâcha d’une voix encore plus grave qu’à l’origine, légèrement enrouée comme s’il n’avait plus l’habitude de parler:
- Oui, Orion. J’ai une nouvelle mission pour l’Apocalypse.
- Vos désirs sont nos ordres, père.
L’empereur réfléchit un moment, puis sourit:
- J’ai laissé filtrer certaines informations précieuses depuis quelques temps en m’assurant qu’elles tombent dans les bonnes oreilles. Une façon comme une autre de faire sortir les rats de leurs trous.
Orion, le visage indéchiffrable à cause de son masque gris, ne bougea pas d’un millimètre, mais demanda d’une voix hésitante et presque honteuse, comme un enfant ayant peur de décevoir ses parents:
- Je ne comprends pas bien… De qui parlez-vous?
- N’est-ce pas évident? Un vieil ami est sorti de l’ombre, enfin.
- Vous voulez dire…
- Vegeta. Il est de retour. L’un de mes commandants me l’a confirmé en ajoutant que son premier acte avait été de réduire en poussière l’une de mes flottes de conquête. Quantité négligeable, mais cela n’augure rien de bon. Je connais mon « prince » depuis l’enfance, il ne se révèlerait pas sans une bonne raison.
Orion, sous l’effet de l’excitation, oublia tout protocole et se releva brusquement:
- Alors, laissez moi vous l’amenez! Dites moi ou il se trouve, et laissez nous nous en charger! Nous sommes de taille!
Raditz émit un petit rire moqueur avant de répondre:
- Contre Vegeta? Tu te berces d’illusions, mon fils. Tu ne seras jamais de taille contre lui, jamais. Tu n’es pas assez… abouti pour cela.
Le serrement dans la voix du masqué indiqua que la phrase avait touché un point sensible.
- Je… Je suis sur du contraire, je…
- Il suffit! Ce n’est pas le sujet. Vegeta a surement déjà changé d’endroit, et la planète qu’il a soustrait à l’empire est trop loin. Même si je voulais vous envoyer là bas, le faire reviendrait à éloigner mes meilleurs éléments de moi au pire moment. Laissons-lui cette pitoyable Terre s’il la veut. En temps voulu, une fois que son corps brulera à mes pieds, j’irais personnellement rétablir l’ordre.
- Pardon, père. Je ferais selon vos désirs, bien entendu.
- Bien entendu. Je pense d’ailleurs que tu vas beaucoup aimer cette mission en particulier.
- A vos ordres.
- Je sais de sources sures que certains membres du groupe de mon cher ennemi vont tenter de s’introduire sur Solar Tercero.
- La prison orbitale? Qui oserait…?
- Oh, tu les connais, très bien même. Ils t’ont donné tellement de fil à retordre tous les deux.
Une sourde émotion commença à poindre dans la voix d’ordinaire si dénuée d’émotion:
- D… Dites moi qui…
Raditz semblait se délecter de ce qu’il infligeait à son « fils »:
- N’est-ce pas évident? Je parle de ma chère batarde de nièce, Vixen, et de ce chasseur de prime, Eonn.
À la mention du dernier nom, Orion sembla se pétrifier, et sa voix gela:
- Le démon aux flammes rouges…
- Tu t’en souviens, parfait.
Raditz se détourna de l’hologramme pour fixer un petit écran pendant du plafond par un étrange câble noir, et ne vit pas le tremblement léger qui avait saisi le soldat.
- Père.
- Je t’écoute.
- Laissez moi y aller seul, j’ai des comptes à régler avec ces deux insectes.
- Es-tu sur d’être assez fort? Tu n’avais pas réussi à vaincre ni l’un ni l’autre à l’époque.
- Ma puissance et ma maitrise n’ont plus rien à voir avec alors, père! Ils n’auront aucune chance, vous avez ma parole!
Raditz soupira:
- Humpf… Comme tu le souhaites. Cependant, je veux que tu sois parfaitement averti: tu prends l’entière responsabilité de ta victoire… ou de ton échec. La deuxième solution n’est pas envisageable, est-ce bien clair?
- Oui, père.
- Ne me déçois pas.
- Non, père.
Et l’hologramme disparu. Raditz resta pensif un moment, puis il fit un petit geste de la main et un nouveau fantôme bleuâtre se matérialisa, et cette fois ci, c’était véritablement un fantôme de couleur noir. Le saiyen parla avec dans son ton une courtoisie inattendue:
- Lachésys.
Le voile de ténèbres ne répondit pas tout de suite, car il ne pouvait utiliser son moyen de communication traditionnel dans le cas présent. La capuche vide sembla s’agiter, et une respiration infiniment torturée s’échappa du voile:
- Raaaaadiiiiitzzzz.
- Je suis sur que tu es déjà au courant de la mission que j’ai confié à Orion. Il veut l’accomplir seul. Joins-toi à lui sans te faire voir.
La réponse mit un temps considérable à arriver, entre deux râles angoissants:
- Jeeeee… ne suis paaaaaas… ta servaaaaaaannnnte…
- Certes non. Excuse-moi. J’ai besoin que tu surveilles Orion, et que tu l’aides à détruire les deux alliés de Vegeta.
- Pouuurquoi devrais-je m’intéressééééé à tout celaaaaaa…?
- C’est leurs morts que je recherche, tu peux avoir leurs âmes si tu le souhaitent.
Le ton du râle suivant été bien plus mielleux, bien qu’il reste horrifiant. Il se résumait en un seul mot:
- Merveilleuuuuuuux…
N.I.
Nano-Immunisé, c’était le terme en vigueur. Suite à la prise de contrôle de Raditz, les injections de nanites étaient devenues aussi courantes que des piqures de vaccins. L’armée avait été la première, le public avait suivi. Un problème était alors apparu au fil du temps, la Nano-Immunité. On dénombrait les cas existants à environ un ou peut être deux pourcents des personnes traitées. C’était ridicule en pourcentage, mais à la longue, plusieurs millions d’individus finirent par être concernés. Il existaient deux cas: ceux qui développaient avec le temps une résistance immunitaire face aux intrus, les détruisant eux ainsi que ceux amenés par de nouvelles injections, et les autres, possédant un A.D.N ou une caractéristique exotique les rendant naturellement insensible au traitement. Bien évidemment, le nouvel empereur ne pouvait pas laisser de telles créatures en liberté dans son empire. Le plus souvent, les N.I. étaient exécutés sans autres formes de procès, ou du moins, c’était le cas pour les moins forts du lot (les chanceux de la génétique comme on les appelait). Pour les autres, ceux qui développaient une résistance, en parti grâce à leur forte puissance (entre autre, du moins le supposait-on), on avait conçu les prisons orbitales, d’immenses complexes de détentions et de recherches ou l’ont parquaient les N.I. afin de trouver un moyen de casser leurs résistances. Bien sur, le nombre de morts suite aux expériences diverses et variées était absolument terrifiant, mais il fallait ce qu’il fallait pour la science, non? Ces prisons se comptaient par milliers à travers la galaxie, et parmi elle se trouvait la pire de toute, Solar Tercero.
Pourquoi la pire me demanderez vous? Tout simplement parce que personne ne s’échappait de Solar Tercero. Dans toutes les prisons, on avait recensé des évasions, mais pas ici… Elle contenait les prisonniers les plus fort de tous, dont certains mutants rarissimes possédant facilement la centaine de millier d’unités. À cause de cela, elle avait été pensée pour que JAMAIS un pensionnaire ne s’évade. Ses murs extérieurs étaient épais de plus de vingt mètres d’un alliage totalement inconnu créé par l’empereur lui-même. Seul une attaque d’une puissance extrême pouvait percer ce blindage, et si certains prisonniers auraient surement pu opérer une percée, personne ne s’y risquait, car en plus d’être dans l’espace, elle se trouvait extrêmement proche du soleil du système dans lequel elle se trouvait. Trop proche pour que des navettes ordinaires s’y risque sans fondre littéralement; il fallait donc passer par un spatioport situait sur un petit astéroïde éloigné de la fournaise. Ce dernier contenait des navettes uniques en leur genre, du même métal que la prison, et dépourvu d’hyper propulseur. Même si un prisonnier s’emparait d’une navette amarrée à Solar Tercero pour prendre la fuite, elle n’avait aucune chance de partir très loin avant l’arrivée des renforts. Une prison parfaite en somme. S’y infiltrer était de même totalement impossible, et de toute manière, qui aurait voulu s’y risquer?
L’alarme se mit à sonner de manière brève et régulière dans les couloirs de la station pénitencières, et une voix résonna depuis les haut-parleurs:
- C’est l’heure de la récréation, bande de déchets, on sort de sa cellule et direction les salles d’exercices, en silence!
La même routine que tous les jours précédents, et comme d’habitude, les cinq cents prisonniers de l’immense station (qui en aurait sans peine contenue dix fois plus) sortirent en trainant les pieds pour aller faire un peu de course a pied ou simplement se dégourdir les muscles. La vie dans ce genre d’institution était assommante pour tous, sauf peut être les scientifiques… Ceux là… Ils semblaient s’amuser comme des petits fous à tripatouiller les entrailles et les génomes des prisonniers. Teron, le gardien en chef qui venait de faire l’annonce au micro, soupira et se tourna vers un de ses collègues:
- Et c’est reparti pour surveiller ces traitres encore un fois…
L’autre, un humanoïde au visage poilu muni d’un groin, grogna:
- Et comme d’hab, il ne va rien se passer, puis on va retourner à nos rondes, et rebelote ad vitam aeternam… c’est d’un ennui… Je tuerai pour un peu d’animation…
Il fut pour une fois exaucé quand une jeune recrue fit irruption dans la salle de garde en criant:
- Chef!! Venait vite, le nouveau est déjà en train de créer des problèmes!
Les regards des deux vieux de la vieille se croisèrent, puis ils se levèrent en souriant et suivirent leur subalterne. Alors qu’ils parcouraient les couloirs, le chef demanda:
- C’est celui que nous a amené la petite lieutenant, là?
Son partenaire siffla:
- La bombe, là?
- M’en parle pas, faudra que j’aille prendre une douche froide à la fin de mon service!
- Peut être avec elle qui sait?
Les deux compères rirent grassement, puis se turent quand le vacarme d’un combat se fit entendre venant dans la salle d’exercice numéro 122. Ils firent irruption sur le chemin de patrouille surélevé de la salle grande d’environ cent mètres carrés et virent alors la bataille. Elle opposait bien le nouveau, un gars portant la tenue grise des prisonniers, de taille moyenne avec les cheveux lui tombant sur les épaules, à Zac, une sorte de mastodonte de plus d’une tonne de muscle pour deux mètres cinquante. Le petit se défendait plus qu’honorablement. En fait, il donnait l’impression de glisser sous les coups du géant qui grognait, encouragé par un cercles de prisonniers en guise de spectateurs. Le nouveau à coté de lui demanda:
- On n’intervient pas??
Et le chef répondit:
- Attends… On a tout notre temps, n’est pas Rif?
Le collègue au visage porcin afficha un sourire ravi et lança:
- Cinquante sur Zac!
- Cent sur le nouveau.
- T’es dingue, il va se faire réduire en compote.
- Si tu es sur, ne m’encourage pas à te donner moins d’argent. Cent cinquante?
L’autre réfléchi, regarda la carrure de Zac, et celle du type bien bâti qui faisait pourtant bien gringalet en comparaison, puis pris la main tendu du chef:
- Tenu.
- Mais puisque je te dis que je ne cherche pas les ennuis, mon gros! Dit le nouveau en esquivant un coup qui aurait à coup sur assommé un groupe tout entier.
- Ta gueule, nabot. C’est ton premier jour ici et tu me manques déjà de respect! Je vais te montrer la vie moi!
L’autre soupira:
- Me force pas à t’abimer, mon gros.
- Et tu continues! Attends que je te…
La colère l’empêcha de terminer sa phrase et il chargea comme un éléphant. Les yeux grisâtres (artificiels certainement) du nouveau se froncèrent alors qu’il déclarait:
- Bon, on va pas y passer la journée.
Lorsque Zac le heurta, le nouveau plaça sa main gauche sur l’épaule de l’attaquant et fit un pas de coté sur la droite pivotant autour du mastodonte. Arrivé dans le dos de ce dernier, il lui fila un énorme coup de sa main libre sur la clavicule, provoquant un craquement détonnant et un hurlement alors que l’épaule musclée pivotait à 90 degrés en arrière. Le vainqueur atterrit lestement en regardant le colosse se tordre de douleur. Il vit alors que plusieurs prisonniers avançaient déjà pour lui « montrer la vie », ce qui le fit sourire de plus belle.
- Vous êtes sur de vous?
- Ça suffit!
La voix, féminine et autoritaire, avait surgit à coté des trois gardiens en pleine observation. Ces derniers rougirent un peu, et nombre de regards s’attardèrent sur les courbes de la jeune officier avant que cette dernière ne toussote:
- Ruhum… La vue vous plait messieurs?
Teron répondit en rougissant encore un peu:
- Hein? Euh, oui, enfin, non… Euh… Vous êtes encore parmi nous, Lieutenant? Je pensais que vous ne faisiez qu’amener le prisonnier?
La gradé répondit en le regardant d’un air coquin, faussement boudeur:
- Ma présence vous gène, chef? Vous souhaitez que je m’en aille?
- Quoi? Non, bien sur que non, je me demandais, c’est tout…
- En fait, ce taré m’a causé pas mal de soucis pendant le convoi. J’ai envie de me passer les nerfs avant de repartir.
Le regard du chef se fit envieux:
- Si vous voulez, je connais un bon moyen de… hum… vous relaxer…
- Ne dites pas de sottises, chef. Ce que je veux…
Elle se volatilisa tant elle avait bougé vite, et réapparu lorsque son poing s’encastra dans la mâchoire du nouveau qui tomba au sol en grognant de douleur. Le lieutenant acheva sa phrase:
- C’est ça. Vous n’avez pas de… salle de sport privé, ici?
Elle vit dans le regard des gardiens qu’ils avaient compris, et dans leurs sourires qu’ils appréciaient.
- Suivez-moi, lieutenant. Rif, emmène l’ami de madame avec nous. Trouvons leur un peu d’intimité.
Et c’est ainsi que le petit groupe entra dans une petite salle sans fenêtre, dénué de tout meuble et parfaitement « intime ». La jeune femme aux cheveux noirs, moulée dans son uniforme militaire, commenta:
- Parfait.
Teron lui indiqua en se dirigeant vers la porte avec son collègue:
- Prenez votre temps, mais évitez de mettre trop de sang partout, c’est trop dur à nettoyer.
Elle envoya un coup de pied dans les cotes du prisonnier et dit par-dessus son épaule:
- Pas de problème, laissez-moi maintenant.
- Bien sur. Rif restera à la porte pour… ramasser quand vous aurez fini.
Et ils furent seul.
Le nouveau toussa en se relevant devant sa geôlière, et cracha au sol. Puis il dit:
- Tu aurais pu frapper moins fort, tu as faillit me casser une dent…
- Il fallait que ça fasse vrai. Je suis plutôt douée en officier impériale non? Dit Vixen avec fierté.
- Un peu trop allumeuse, mais ça peu aller sinon, railla Eonn en essuyant le sang perlant à ses lèvres.
- Tais-toi un peu… Bon, où on va?
- Comment veux-tu que je le sache? J’étais avec toi tout le long, tu sais bien qu’on ne pouvait rien voir de la prison de là où on était…
Devant le regard courroucé de la jeune femme, le chasseur de prime renchérit avec un grand sourire:
- J’avais songé à me tatouer le plan de la prison sur le corps mais…
- Arrête tes conneries Eonn, c’est vraiment pas le moment.
- Bah, si on peut plus rigoler… Mais on a une carte de la prison juste derrière la porte, suffit de lui demander.
- Ça me va. Je vais l’attirer.
La porte s’entrouvrit légèrement pour laisser passer le visage céleste de la jeune officier, provoquant une rougeur sur le visage du garde porcin lorsqu’il la vit. Elle lui lança d’un ton plein de sous entendu:
- Dites-moi, officier. J’ai fini mon petit jeu mais… comment dire… je me sens encore un peu tendue… Vous connaissez peut être un moyen de remédier à cela?
- Ah… euh… B… Bien sur, Lieutenant, si vous voulez, je peux vous montrer quelques… techniques très utiles. Ajouta-t-il dans un clin d’œil.
- Oooh, j’ai hâte, venez par ici.
Il eut du mal à ne pas courir vers la porte, s’efforçant de garder une attitude un tant soit peu virile pour impressionner la demoiselle. Quand il fut à coté d’elle, elle lui effleura mutinement la mâchoire et… lui étreignit avec une force colossale la gorge, lui coupant toute possibilité de donner l’alerte. Vive comme l’éclair, la traitresse attira le garde dans la pièce et ferma la porte avant de le plaquer contre le mur.
- Et maintenant, à nous trois officier.
Ce dernier vit avec frayeur que le prisonnier n’avait pas une égratignure, et compris en un clin d’œil qu’il avait affaire à une intrusion. Le problème est qu’il n’y pouvait pas grand-chose, c’était un classe Zeta… Il disposait de l’injection basique, qui augmentait sa force et ses réflexes ainsi que ses capacités intellectuelles d’après ce qu’on lui avait dit. Malheureusement, il ne disposait pas des systèmes plus avancés, en particulier l’alarme silencieuse que possédait le chef, qui lui aurait permis d’appeler toute la prison d’une simple pensée. En bref… Il était dans la merde… Une sorte de lame noire sortie doucement du poignet de l’espionne pour venir se placer sous la gorge de Rif. Elle parla sans détour:
- On a pas mal de questions, et tu as plutôt intérêt à être très arrangeant. Dans le cas contraire, aucune cuve de soin ne pourra guérir les blessures qu’on t’infligera.
Vixen avança d’un pas assuré dans le couloir du secteur rouge. Il s’agissait en somme du pire secteur de la pire des prisons de la galaxie. Les prisonniers les plus dangereux de tous (cent mille unités minimum) se trouvaient ici. Le traitement était net et expéditif, la cryogénie. Ainsi, on s’assurait qu’aucun ne tenterait une rébellion. Paradoxalement, et au final, fort logiquement, le secteur était très peu gardé. Aucun prisonnier ne pouvait accéder à ce niveau sans déclencher une alarme, et aucun problème n’était à attendre d’un bloc de glace. Les allées et venues étaient très rares, sauf ce jour là, ou une jeune officier et un gardien aux yeux cybernétiques arpentèrent les couloirs.
- La salle de garde du secteur est derrière cette porte, murmura Eonn en indiquant cette dernière.
- On pourra ouvrir les cellules de là… répondit pensivement Vixen, les yeux dans le vague.
Eonn l’observa, puis la rappela à l’ordre:
- Concentre-toi, Vixen, on a pas le droit à l’erreur. Quand on aura ouvert les cellules, ça va être un bazar monstrueux. Les Brutes vont sortir de leur sommeil, les défenses automatisés aussi, tous les gardes vont être en alerte, sans compter la belle émeute qui va éclater.
- Je sais, je sais… mets-toi un peu à ma place… Et s’il était mort, finalement?
- On ne le saura qu’une fois avec lui. Reste calme, pense au combat qui s’annonce.
Vixen respira profondément, puis son regard retrouva sa détermination:
- On joue encore un peu la comédie, ou on les met K.O.?
- Il faut se dépêcher.
- K.O. donc.
Ils firent tous deux irruption dans la salle si vite que les gardes étaient au tapis avant même d’avoir fini de se retourner. Jusqu’ici, tout se passait bien. Vixen fonça sur un des ordinateurs et se mit à pianoter frénétiquement. Au bout de quelques instants, elle lâcha d’une voix sceptique:
- C’est incroyable… Le système est à peine protégé. J’entre presque sans ralentir.
- Mets toi a la place des gardiens. C’est presque impossible d’entrer ici, et l’empire tout entier ou presque est fanatiquement fidèle à Raditz. Pourquoi s’embêter avec des cryptages compliqués?
Vixen ne répondit pas. Elle venait de trouver ce qu’elle cherchait:
- Il est dans le labo 4, pas loin d’ici.
Eonn se sentait fébrile. Ça allait sérieusement dégénérer dans les prochaines minutes. Il murmura:
- OK… Programme l’ouverture globale des cellules dans deux minutes, et lance le message dans le même temps. Avec un peu de chance, ça va les distraire suffisamment longtemps pour qu’on le sorte de là.
- Très bien.
Elle fit ce qu’on lui demandait, et sorti de sa poche d’uniforme un petit cube de donnée cristallin qu’elle introduisit dans le support audio de la prison.
- Ça va passer dans toute la prison.
- Parfait. Prête?
- Comme toujours.
Elle alla se placer à coté de la console et plaça le doigt sur le bouton d’envoi. Les deux se regardèrent, puis eurent un sourire grave avant qu’Eonn ne lâche:
- Go.
Elle enfonça la touche. Un quart de seconde plus tard, ils étaient sortis.
Un long grésillement enfla dans les haut-parleurs, si bien que très vite, prisonniers comme gardiens fixaient d’un air curieux les sorties audio. Une voix grave s’éleva alors, dans chaque salle, chaque couloir de la station:
« Hommes et femmes emprisonnés à tord en ces lieux, tyrannisés et torturés au nom de la soif de pouvoir d’un seul homme, je m’adresse à vous pour vous délivrer un message d’espoir. Vous avez sans doute tout entendu parler de moi. Je suis le véritable empereur de cette galaxie, Vegeta. »
Quand un des rares gardes du secteur rouge baissa les yeux du haut-parleurs du couloir ou il patrouillait, il vit un pied foncer vers sa tête qui sauta comme un bouchon de champagne.
« Contrairement à la rumeur publique, Raditz ne m’a pas tué il y a quatre ans. Je me suis retiré pour trouver le moyen de le vaincre. Aujourd’hui, je suis de retour, et je suis prêt. J’ai maintenant besoin de votre aide. »
Un duo de gardien avait vu la décapitation de leur collègue. L’un d’eux fit feu sur l’homme déguisé en garde tandis que l’autre se jetait sur une alarme. Le premier reçu une lame d’énergie doré en plein cœur, le second vit sa tête faire tour complet sur elle-même. Eonn lança:
- On y est presque!
« Raditz vous a pris vos fils, vos filles, vos maris et vos femmes, et maintenant, vos espoirs. Ce monstre à sacrifier la galaxie entière sur l’autel de son égoïsme. Aujourd’hui, tout ce qu’il vous reste, c’est votre vie et votre libre arbitre. Par une curieuse chance du destin, les machines du félon ne peuvent pas vous soumettre. Vous avez une chance de reconquérir ce que vous avez perdu! »
L’agitation commençait à gagner les prisonniers qui hurlaient et tentaient d’enfoncer les portes de leurs cellules protégées par des champs de force.
« Luttez avec moi! Ensemble, nous pourrons renverser le tyran qui vous opprime. Nous pourrons rendre sa liberté aux peuples de l’univers et enfin retrouver la paix! Échappez vous et cachez-vous! Lorsque le moment sera venu, vous le saurez, je m’en assurerez. »
- C’est là! Hurla Vixen en perforant le torse d’un ennemi avec sa lame.
« Vous n’êtes pas tout seul dans votre combat. Mes alliés travaillent en ce moment même à votre libération. Tout ce que je peux faire, c’est vous offrir une occasion. Bonne chance à tous. Restez en vie pour sauver votre univers. »
Le discours s’arrêta sur l’ouverture simultanée de toutes les cellules de Solar Tercero. Alors qu’une immense clameur résonnait entre les murs de la station, la porte du labo 4 s’arracha de ses gonds et vola dans la pièce, suivit de près par le couple de rebelles. Vixen porta une main à sa bouche en voyant celui qu’ils étaient venu chercher, horrifié par son aspect:
- Mon dieu… Yron…