Chapitre 19 : Fuite
Le démon violet reprit sa forme classique et leva le visage vers son nouvel allié. Il sentait qu’il pouvait l’appeler ainsi, le grand costaud tressé l’ayant protégé et combattu sur sa demande sans autre forme de procès. Il voulait en savoir un peu plus à présent. De toute façon, il ne servirait à rien de se presser maintenant. Les dragons sacrés étaient en relative sécurité, et quoi qu’il arrive, il serait le seul à pouvoir les utiliser. Si quelqu’un arrivait à en trouver un et tentait de le détruire, il serait repéré par son Ki et Garlic serait sur les lieux aussitôt.
« Raconte-moi donc ton histoire, avant que je ne parte retrouver mes forces. dit la créature encapuchonnée.
-Hmm ? »
Amondo avait levé un sourcil, apparemment surpris qu’on lui demande une telle chose. Mais il sourit et choisit de s’exécuter.
« Eh bien... cela remonte à maintenant plus de trente-cinq ans. Ce qu’il s’est passé encore avant n’a aucune importance... je vivais sur ma planète natale, Groundnut. J’étais considéré comme un criminel, et j’ai été emprisonné dans une cellule de haute surveillance après avoir commis plusieurs méfaits. Quelques semaines plus tard, j’ai été libéré par la destruction pure et simple du bâtiment. A cause d’un arbre gigantesque qui avait poussé sur le sol. C’était un Saiyajin du nom de Thalès, qui avait agi de la sorte. Lorsque je l’ai vu exterminer mon peuple, plutôt que de me révolter, j’ai choisi de le rejoindre. Je me rappelle du geste qu’il a eu alors. Il a regardé son appareil à mesurer les puissances, et m’a dit que c’était possible. J’étais apparemment assez fort pour cela.»
Le natif du Makai fouilla dans sa mémoire pour tenter de glaner des informations concernant ce fameux guerrier singe... encore un, décidément. Un vague souvenir de l’un des Kaio qu’il avait absorbé lui donna les renseignements qu’il souhaitait. Il en apprit un peu plus sur ces arbres et leurs fruits, notamment.
« Nous avons ensuite écumé de nombreuses planètes en plantant ces fameux arbres qui finissaient par détruire les astres qui les hébergeaient. C’est là que nous avons recruté un petit groupe d’acolytes, qui serviraient à renverser le tyran que Thalès voulait destituer de son trône : Freeza en personne.
-Oui... j’en ai entendu parler aussi... marmonna le démon un peu amusé.
-Nous avons fini par le rencontrer, fatalement, lorsque nous nous sommes sentis prêts. Nous avons réussi à le vaincre, avec difficulté, mais nous y sommes parvenus. Il ne restait alors plus que trois d’entre nous, et notre moisson de planètes a continué, jusqu’à ce que nous tombions plus tard sur un être rose extrêmement fort.
-Majin Buu je parie...
-C’est ça... Je m’en suis tiré avec extrêmement de chance. Mais le reste de mes compagnons a été tué dans la bataille. J’ai ensuite continué à errer dans l’univers, laissant derrière moi des mondes vidés de leur énergie, jusqu’à ce que je me pose sur une planète spéciale, il y a quelques années. Etonnamment, elle n’a toujours pas été dévorée par l’arbre qui y a poussé... alors je suis resté là. J’ai eu le sentiment que mon action était terminée. Puis aujourd’hui, tu t’es pointé de nulle part, alors que je n’avais rencontré personne depuis des lustres. »
Garlic écarquilla les yeux. Intéressante planète que voilà ! C’était d’ailleurs sans aucun doute celle sur laquelle il avait trouvé Amondo. Cela promettait d’être une source intarissable de puissance.
« Hé ! Hé ! ricana le démon violet. Tu t’es gorgé de fruits sans avoir à bouger, oui ! »
Le grand à la peau bronzée sursauta à l’entente de cette phrase, l’air apeuré.
« Tu... tu savais pour les fruits ?
-Disons... que j’ai une capacité de déduction très poussée... Je n’avais jamais été intéressé par ces étranges végétaux, mais si tu as réussi à obtenir cette force grâce à eux, ils ne seront pas négligeables pour la suite. N’espère pas m’avoir fait gober que tu as atteint une telle puissance rien que par de l’entraînement. Enfin bref... J’aimerais bien retourner là où je suis venu te trouver. Allons donc nous restaurer un moment. De toute façon, le secret que tu as tenté de garder n’a pas tenu bien longtemps. Inutile de continuer à me le cacher. »
L’ancien sbire de Thalès fixa un moment son interlocuteur. Etait-il en train de se demander s’il pouvait tenter de le vaincre ici même ? Il finit par lâcher un rire nerveux.
« C’est impossible, malheureusement. L’arbre n’a donné des fruits que pendant quelques mois. Ensuite, il ne s’est plus rien passé. Tu peux aller vérifier par toi-même ou encore détruire la planète. Il n’y a plus rien à en tirer...
-Hmm... tu as l’air bien détaché tout à coup. Aurais-tu peur que je m’intéresse de trop près à cet arbre qui ne meurt pas ?
-Aucun souci. Je n’ai plus rien à faire là-bas à part me prélasser et m’ennuyer. Tu m’as redonné le goût du combat en me promettant de faire face à de nombreux ennemis. J’ai choisi de te suivre uniquement dans ce but. Pardon de t’avoir tenté de te cacher le secret des fruits, mais de toute façon, cela ne nous est d’aucune utilité. »
Bien que sceptique, le nouveau maître du guerrier balafré choisit d’accepter cet argument. Il n’avait de toute façon pas envie d’épiloguer sur le sujet pour le moment. Il avait besoin de dormir quelques heures avant de pouvoir reprendre son objectif en main. Inutile de prendre des risques dans un tel état de fatigue. Avant de partir, il demanda toutefois :
« Au fait... qu’est-t-il advenu de la Terre dans ton monde ? Une planète où ton chef aurait pu être allé chercher l’un de ses semblables. Un certain Goku, ou Kakarotto... »
Amondo sembla réfléchir un moment.
« Hm... ça ne me dit pas grande chose. C’est possible qu’on les ait simplement vaincus et que la planète ait été consumée elle aussi.
-Oh... très bien... je vois... lâcha Garlic. Elle a certainement été fusionnée avec la nôtre ici alors. Il n’y a plus rien à en tirer, j’imagine. »
Il demanda finalement à son soldat de bien vouloir l’attendre patiemment, sans se faire trop remarquer, puis il disparût dans sa spirale orangée.
Panpukin émergeait d’un sommeil, qui avait été sans rêve cette fois. Tout portait à croire qu’il avait été drogué un peu plus fortement que précédemment. Pourtant, il parvenait à sortir du coma à nouveau. Les Dragon Ball étaient pleines de ressources après tout. Il avait hérité d’un corps à toute épreuve. Toutefois, il lui était extrêmement difficile d’avoir la conscience claire. Il mit de longues minutes à parvenir à voir autre chose que des tâches floues tout autour de lui. Puis il remarqua enfin qu’il se trouvait dans le même lit d’hôpital que lorsqu’il avait fait ce cauchemar horrible. Sauf qu’il était harnaché encore plus solidement. Dans son état, impossible de se libérer. Il remarqua également que les narcotiques continuaient à être injectés continuellement dans son organisme. C’était certainement ce produit qui le rendait pratiquement incapable d’utiliser son Ki, et de penser correctement. Il parvint tout de même à mobiliser ce qu’il lui restait de forces pour tenter de diriger son poignet vers le lit le plus proche à côté de lui. S’il se souvenait bien, Bani se trouvait là, cachée derrière de simples rideaux. Si tout se passait bien, il parviendrait à détruire le matériel servant à maintenir les Saiyajin endormis. Si tout se passait bien, la gamine pourrait libérer tout le monde avant que leurs petits tortionnaires n’interviennent. Dans un ultime effort, le vétéran se fit violence et se brisa presque le poignet pour tirer un minuscule rayon d’énergie qui perça le rideau et provoqua une toute petite explosion. Il expulsa un râle d’épuisement et se rendormit aussitôt.
Des secousses énergiques le tirèrent de sa torpeur à nouveau. Le guerrier moustachu balbutia quelques mots inintelligibles et fut forcé de se relever.
« Papa ! On a retiré tes seringues ! chuchota Saradef. L’appareil de Bani a été détruit on ne sait pas comment, et elle est sortie du coma grâce à ça. On pense que les Tsufuls cherchent à nous maintenir enfermés ici. Il faut sortir de là !
-Bwhouffe... »
Panpukin ne fut pas capable d’articuler autre chose, alors que son fils le détachait complètement et l’aidait à se mettre debout. Ils sortirent de la pièce et retrouvèrent la jeune femme ainsi que Goku dans le couloir.
« On a certainement déjà été repérés... lança le guerrier au kimono rouge en ouvrant la porte. Je ne pense pas que nos amis apprécient le fait qu’on se fasse la malle !
-Effectivement... tonna une voix grave face à lui. Vous n’avez rien à faire debout, et encore hors de l’hôpital. Ne nous obligez pas à faire intervenir Kanopa pour ce genre de désagréments... »
Hekatreb se tenait seul devant le groupe. S’ils avaient voulu s’échapper d’ici sans attirer l’attention, c’était un fiasco total, quoique totalement évident dans une cité aussi évoluée technologiquement.
« On dirait que nos soupçons s’étaient révélés exacts... lâcha la métisse. Alors comme ça on est des prisonniers ?
-Disons... des sujets servant à un projet plus important... et qui doivent rester tranquilles pour le moment. continua l’hybride Oozaru.
-Ca n’est pas une situation durable. enchaîna la fille de Yamcha dans un sourire ironique. D’ailleurs, ça s’arrête maintenant. Nous voulons partir d’ici.
-Le choix de ce que vous allez devenir ne vous appartient pas. Vous pouvez tenter de vous révolter, mais vous n’avez aucune chance de remporter le combat d’une part, et de vous enfuir en sécurité d’autre part. De plus, vous n’êtes pas totalement rétablis. Je pourrais même vous mettre hors d’état de nuire moi-même...
-Mfha shest sheu khtu crwah ! s’emporta le combatant à la coupe au bol, encore titubant et incapable de s’exprimer correctement. »
Il secoua énergiquement la tête et se sentit déjà un peu moins embrumé.
« Ca c’est ce que tu crois ! Je disais ! On va te péter la tronche et se barrer d’ici en vitesse, avec nos autres potes emprisonnés je sais pas où !
-Inutile, Kanopa a certainement déjà été réveillée par mes supérieurs. Elle ne ferait qu’une bouchée de vous. De toute façon... vos compagnons ne seraient pas en état de vous suivre. On pourrait dire... qu’ils ne font plus partie de ce monde. Pas dans leur propre corps, du moins.
-Quoi ? »
Le groupe s’était exprimé en chœur. La révélation avait fait l’effet d’une bombe et avait eu le mérite de stopper les fuyards dans leur élan. Mais l’un d’entre eux se reprit rapidement.
« Que ce soit du bluff ou la vérité, je commence à en avoir marre de tout ce bordel ! s’écria Panpukin. Si je dis qu’on veut se casser de là, c’est qu’on va le faire ! »
Le Saiyajin fit augmenter sa puissance du mieux qu’il put, et y parvint avec un certain succès, malgré les drogues qui circulaient encore dans son sang. Son aura s’enflamma et fissura les parois du bâtiment.
« Arrête ! hurla Goku. Tu risques de nous faire repérer par nos...
-Barre-toi, le gorille ! hurla le moustachu à l’encontre de leur gardien. »
Ce dernier fut violemment bousculé par le gros guerrier qui en profita pour faire exploser tout un mur et ainsi créer une ouverture vers l’extérieur. Au même moment, une alarme se mit à retentir. L’instant d’après, une nouvelle déflagration souffla tout le toit de la clinique militaire, mais elle n’était pas due à la colère du père de Saradef. Cela venait du Nihilien métallique qui venait de se téléporter, alerté par la montée de puissance du vétéran.
« Alors... susurra-t-il. C’est donc ici que vous vous cachiez... »