Merci beaucoup, mais attendez la suite pour les félicitations
Dans peu de temps il y aura enfin la partie "action" (enfin, le minimum d'action que je suis capable de mettre dans une fic ) et là vous allez constater que je suis très en deçà de ce qu'on trouve sur le forum, notamment dans tes fics, Dbphoenix10 Chapitre 9 : pluie de juin et conséquencesLa jeune fille alla s’écraser à plusieurs dizaines de mètres, son corps s’encastrant dans la roche avec un bruit sourd. L’instant d’après, Goku était penché sur elle, sourcils froncés :
- Ça va aller ?
- Oui grand-père murmura-t-elle en se redressant avec difficulté.
Il attrapa la main de Pan avec douceur et l’aida à se relever. Goku la regarda un moment reprendre son souffle, penchée en avant, mains sur les genoux, puis il demanda :
- Qu’est-ce qu’il y a ?
- Rien, j’ai eu un instant d’inattention et…
- Pan, ta concentration ne cesse de décroître depuis des semaines. Ta puissance, ta technique s’améliorent mais tu es de moins en moins présente à ce que nous faisons.
La jeune fille, qui s’était redressée, baissa la tête :
- Pardon grand-père. Je tâcherai de faire plus attention.
- Tu ne veux pas me dire ce qui ne va pas, plutôt ?
Elle détourna le regard, soudain muette, soudain gênée. Goku redemanda doucement :
- Je sais que tu ne veux toujours pas me parler de ce qui t’a amenée ici, et je ne te demande plus rien, j’ai confiance en toi. Mais là j’ai le sentiment que c’est autre chose.
La respiration de Pan s’accéléra, et elle murmura :
- Je crois, parfois, que tu as tort d’avoir confiance. Tout… Tout est en train de m’échapper.
- Asseyons-nous un peu, tu vas tenter de m’expliquer, dit-il en joignant le geste à la parole.
Ils se retrouvèrent tous deux en tailleur, face à face, sur cette planète déserte. La jeune fille restant étrangement silencieuse, Goku se gratta l’arrière du crâne :
- Euh… Je ne suis pas très doué, moi, si tu ne dis rien cela va devenir vraiment très compliqué.
Elle releva enfin la tête en souriant et le visage de Goku s’illumina :
- Ah, enfin, un sourire ! Quoique, à bien y réfléchir, tu souris davantage ces dernières semaines…
- Grand-père ! balbutia Pan.
Alors le grand guerrier écarquilla les yeux et regarda, sidéré, la jeune fille rougissante qui se mordait la lèvre devant lui.
- Oh ? Tu as rencontré un garçon ? C’est ça ? Tu sors avec un garçon ?
- Oui… répondit-elle dans un souffle.
- Mais c’est très bien ça ! Je suis ravi pour toi ! J’espère que tu pourras me le présenter, un jour !
- Tu… Tu le connais déjà, murmura-t-elle d’une voix à peine audible.
Pour le coup, Son Goku resta muet d’étonnement. Pan releva vers lui un regard gêné et il balbutia enfin :
- Mais enfin… Comment pourrais-je le connaître ? Je ne connais aucun de tes amis, on ne se voit jamais sur Terre, et tu vis à la Corp… Attends… Cela ne peut quand même pas être…
Les yeux de Goku s’agrandirent comme des soucoupes et il s’exclama :
- Végéta ?!
- Grand-père ! hurla Pan qui faillit tomber à la renverse. Mais bien sûr que non !
- Ah bon, soupira-t-il, je suis rassuré, parce que bon, j’aime beaucoup Végéta, hein, mais il est quand même un peu vieux pour toi, et puis Bulma ne…
- Mais Grand-père, ça ne va pas ! C’est Trunks voyons ! l’interrompit-elle.
- Trunks ? répéta Goku.
Pan rougit et baissa à nouveau la tête. Elle entendit la voix douce de son grand-père :
- Trunks Brief ? Le fils de Végéta et Bulma ? Notre Trunks ?
Elle acquiesça sans le regarder. Une main puissante vint se poser sur son épaule :
- Et tu l’aimes ?
Elle releva doucement les yeux et les plongea dans ceux, tout aussi noirs, du saiyen :
- Oui. Je l’aime.
- Et il t’aime ?
- Oui, je crois que oui.
- Alors tout va bien ! commenta-t-il joyeusement. Trunks est vraiment quelqu’un de bien, en plus c’est le meilleur ami de Goten. Je ne dis pas que ton père ne va pas râler un peu au début, il est assez grognon, mais bon, et puis ta grand-mère sera ravie, tu vas épouser l’héritier de la Corp, par contre Végéta… Pan ?
Il s’interrompit, stupéfait. Face à lui, la jeune fille tremblait et retenait manifestement ses larmes. Elle releva des yeux pleins de colère et s’écria :
- Non, tout ne va pas bien ! Tu ne comprends pas, c’est une catastrophe, cela n’aurait jamais du se produire, cela sera encore pire maintenant. C’est de ma faute, tout est de ma faute, je l’ai vu arriver, et je n’aurais jamais du le permettre, mais…
Elle éclata soudain en sanglots et frappa du poing le sol qui s’ouvrit dangereusement près d’eux. Elle ne sembla pas prêter la moindre attention à la faille rocheuse à laquelle Goku lança un coup d’œil admiratif et inquiet. À genoux dans la poussière, ses larmes s’écrasant par terre, elle balbutia :
- Je n’ai rien pu faire. Il se montre si doux, si gentil avec moi ; il m’apporte tellement de ce que je n’ai pas connu depuis si longtemps. Il souffre de mes silences sans jamais poser aucune question, il est toujours là pour moi, il…je… je l’aime tellement. Je suis une guerrière, une saiyenne, et contre ça… Je n’ai pas pu lutter.
Le grand guerrier regarda avec tristesse sa petite-fille dévastée et, doucement, l’attira à lui. Elle se blottit contre sa poitrine et laissa couler ses larmes. Son Goku, lui aussi, se sentait soudain totalement impuissant à consoler cette jeune fille. Il murmura contre ses cheveux :
- Je sais que contre cela tu n’aurais rien pu faire. Personne ne le peut. Je voudrais tellement pouvoir t’aider, alléger un peu tes épaules du poids que tu portes.
- Tu ne pourrais pas, hoqueta-t-elle contre lui.
- Mais pourquoi ?
- Parce que si tu savais ce que je dois faire, tu tenterais de m’en empêcher. Et toi seul, peut-être, pourrais y parvenir.
Il écarquilla les yeux et ne répondit pas, continuant à caresser la tête de sa petite fille en réfléchissant à ses paroles sibyllines.
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Ce qui ne devait durer, dans l’esprit de la jeune femme, que l’instant magique d’une soirée de réveillon s’était prolongé des semaines, qui devinrent des mois. Des mois de pur enchantement, où Pan s’était forgé l’illusion que ce présent quasi parfait ne connaîtrait jamais de terrifiants lendemains.
Les journées s’égrenaient avec la simplicité absolue d’un bonheur tranquille, entre les heures que Pan passait avec Bulma et Bra à la propriété des Brief et celles qu’elle partageait à la fac avec Goten et, surtout, Trunks. Les deux jeunes gens étaient quasiment inséparables, passant leurs journées ensemble sauf aux moments des cours et à ceux où, Trunks s’entraînant avec Végéta ou Goten, Pan en profitait pour donner rendez-vous à son grand-père.
Cet amour naissant n’était pas resté secret pour Bulma et Bra plus de trois jours, mais elles s’étaient réjouies toutes deux du dénouement heureux de ce qu’elles pressentaient depuis le tout début. Pan et Trunks restaient cependant naturellement discrets, particulièrement devant Végéta. La réaction de ce dernier quand sa compagne lui avait fait part de « la bonne nouvelle » avait surpris et inquiété Bulma. Le Prince saiyen l’avait regardée avec ce qui semblait un étrange intérêt pour une nouvelle qu’elle pensait somme toute ne devoir absolument pas le concerner. Il avait froncé les sourcils, toujours silencieux, et sa compagne avait demandé :
- Végéta ? Quelque chose ne va pas ? Cette relation te déplait ? Tu n’apprécies pas Asuka ?
- Je n’ai rien dit de tel, avait froidement répondu le saiyen.
- Non, mais…
- Et toi ?
Soufflée, Bulma avait écarquillé les yeux, tâchant de comprendre dans le visage sévère du Prince ce qu’il pouvait vouloir dire. Elle balbutia :
- Moi ? Mais , bien sûr… Elle est adorable, ils sont manifestement très amou…
- Bien, alors c’est tout, avait placidement coupé Végéta en haussant les épaules.
- Quoi ? Mais… Mais qu’est-ce qu’il y a ? Végéta !
Déjà il s’éloignait, sa serviette sur l’épaule, vers la salle de gravité. Il refusa de répondre quand Bulma voulut à nouveau le questionner, et les interrogations de sa compagne s’arrêtèrent donc là.
Mais Bulma avait cependant réfléchi à la réaction de Végéta, réaction assez rare pour qu’elle s’en préoccupât. Elle avait donc guetté, d’un regard cependant bienveillant, l’évolution de la relation des deux jeunes gens, craignant soudain qu’ils ne brûlent des étapes indispensables. Bulma s’était détestée quand, un soir d’avril, elle s’était étrangement sentie obligée d’intervenir. À bien y repenser, elle ne savait plus vraiment pourquoi elle l’avait fait, ni par quel hasard elle s’était retrouvée dans le couloir menant à la chambre d’Asuka, si tard dans la soirée.
Elle avait découvert son fils, vêtu d’un simple pantalon de toile et d’un t-shirt, la main en suspend, prêt à frapper sur la porte de la jeune fille. Immobile. À priori tellement plongé dans ses propres pensées qu’il n’avait pas senti sa mère arriver et qu’il sursauta quand elle murmura :
- Non Trunks.
Le jeune homme tourna la tête, rougissant quand il découvrit Bulma, bras croisés, à quelques mètres de lui. Il baissa les yeux quand elle s’approcha doucement, et balbutia très doucement :
- Ce n’est pas…
- Si, c’est ce que je crois.
- Non, attends, c’est faux, nous n’avons… !
- Je sais. Et il ne faut pas.
La rougeur des joues de Trunks augmenta à nouveau, devant l’intention manifeste de sa mère d’aborder un sujet dont il n’avait absolument aucune envie de discuter, surtout avec elle. Elle soupira et posa la main sur l’épaule de son fils :
- Trunks, il y a des choses dont elle et toi devrez parler avant que votre relation n’évolue.
- Maman, c’est bon, grommela-t-il, je suis déjà sorti avec des filles, et je n’ai jamais eu besoin de discuter de ça avant...
- Oui, mais Asuka, c’est différent. Je me trompe ?
Il se tut un instant, puis releva lentement la tête et croisa le regard de sa mère, aussi bleu que le sien. Il murmura :
- Non.
Elle acquiesça simplement. Trunks soupira, sembla hésiter un instant devant l’incongruité de sa situation mais céda au besoin de pouvoir au moins partager ses sentiments avec quelqu’un. Il avoua dans un souffle, sans regarder sa mère :
- Mais je suis vraiment amoureux d’elle… et le fait qu’elle vive ici, c’est… insupportable.
- Je sais mon chéri. J’allais dire que tu es un homme après tout, mais non, c’est même pire, tu es un saiyen. Je peux parfaitement comprendre ta frustration.
Trunks vira à l’écarlate et fit un geste pour partir, bafouillant :
- Écoute, non, vraiment , je vais aller dans ma chambre, je…
La main de Bulma sur sa poitrine l’arrêta et elle dit avec douceur mais fermeté :
- Si, tu dois m’écouter, même si cette discussion est gênante pour nous deux. Trunks, elle ne sait pas qui tu es, qui nous sommes. Elle ne sait pas ce que tout cela peut impliquer pour elle. Et personne ne peut prévoir comment elle réagira à une telle nouvelle. De plus, à bien y songer, toi non plus tu ne sais rien d’elle.
Le jeune homme fronça les sourcils :
- Tu n’as pas confiance en Asuka ?
- Si, bien sûr que si… Tu sais combien nous tenons tous à elle. Mais je veux juste dire qu’avant d’aller plus loin dans votre relation, il faut que vous soyez prêts tous deux à vous avouer qui vous êtes, et je ne pense pas que ce soit le cas.
- Si, je… pourquoi pas après tout, murmura Trunks.
- Non Trunks, ce n’est pas « pourquoi pas ». Il faut en être sûr, car après il n’y aura pas de retour en arrière.
- Je croyais que tu étais censée me construire une machine à voyager dans le temps, pourtant ! répondit-il avec un sourire que sa mère lui rendit.
- Très drôle, mon fils ! Je te rappelle qu’heureusement, non, je n’ai jamais eu besoin de la fabriquer. Bref, le sujet n’est pas là. Crois-tu qu’Asuka, elle, soit prête à te raconter ce qu’elle nous cache depuis le début ?
- Je… je ne sais pas.
- Alors écoute.
- Quoi ? balbutia le jeune homme sans comprendre.
Bulma indiqua du doigt la porte close :
- Tu étais trop obnubilé par tes propres réflexions pour entendre, mais écoute.
Le jeune homme, intrigué, fronça les sourcils… puis soudain blêmit et balbutia :
- Mais… Mais elle pleure ! Asuka pleure !
Sa mère arrêta la main qu’il s’apprêtait à poser sur la poignée de la porte et la maintint entre les siennes. Elle regarda son fils avec tristesse :
- Elle pleure tous les soirs, Trunks. Ou en tous cas à chaque fois que je suis passée ici, tard, elle pleurait. Je ne comprends même pas qu’elle ait encore des larmes à verser.
- On ne peut rien faire ? C’est absurde ! s’exclama à voix basse le jeune homme bouleversé.
- Non, on ne peut rien faire tant qu’elle n’aura pas décidé de nous parler. Laisse-lui du temps, laissez-vous du temps. Vous avez tout l’avenir devant vous.
Il regarda encore quelques instants la chambre close avec un regard triste, puis murmura :
- Tu as sûrement raison. C’est seulement que… cela fait près de huit mois qu’elle vit ici…
Sa mère sourit :
- Ton père et moi avons vécu deux ans sous ce même toit avant qu’il se passe quoi que ce soit entre nous, tu sais.
- Oui, mais pendant longtemps tu étais encore avec Yamcha !
Bulma secoua la tête doucement :
- Trunks, je crois que dans mon cœur je n’ai plus été avec Yamcha du jour où ton père s’est installé ici.
Lorsque la mère et le fils s’éloignèrent dans le couloir, Pan ne s’était toujours pas aperçue de leur présence. Comme tous les soirs ou presque, ainsi que l’avait remarqué Bulma, elle pleurait, le visage enfoui dans son oreiller, recroquevillée sur son immense lit. Elle pleurait alors que son esprit ne lui montrait que des images de son monde dévasté, et de ses parents si malheureux à l’autre bout du pays.
Dans moins de six mois à présent, elle perdrait à nouveau tout.
En fait, elle le perdit bien avant.
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La chaleur douce du mois de juin s’était lentement installée sur la ville et, en cette belle journée, Pan révisait sur une des tables de jardin. Concentrée, elle surlignait avec attention les passages des cours qu’elle avait suivis avec sérieux tout au long du semestre. Elle saisit au vol la gomme avant qu’elle atterrisse sur son polycopié et releva le visage, sourcils froncés. Face à elle, un unique polycopié devant lui, Trunks la regardait avec étonnement. Il siffla avec admiration :
- Waou, sacrés réflexes !
- Non, c’est toi qui lances comme un pied, répondit-elle en reposant la gomme devant le jeune homme.
Immédiatement il profita de cette incursion dans son espace de travail pour poser sa main sur celle de la jeune fille. Elle la retira et leva à nouveau les yeux en soupirant, pour plonger dans le regard faussement implorant de son compagnon :
- Asuka… Et si on faisait une pause ?
- Ne me dis pas que tu as encore faim !
- Attends, tu as mangé plus que moi, tout à l’heure !
Elle ferma les yeux un instant et se massa l’arrête du nez, tentant de conserver le peu de calme qu’elle avait encore. Elle avait appris la patience, mais ses limites restaient vite atteintes, surtout que maintenant Trunks savait exactement où elles se situaient et en jouait avec un plaisir non dissimulé. Elle soupira et répéta lentement, pour la énième fois :
- Trunks, les partiels sont dans dix jours, pour toi et pour moi. Nous devons travailler, si nous voulons avoir une chance de…
Il rejeta la tête en arrière en soupirant et se balança sur sa chaise :
- Travailler, travailler… On dirait Son Gohan, je te jure !
Elle serra les mâchoires et continua de surligner avec application son polycopié.
- Sérieusement, Asuka, tu…
- Sérieusement, Trunks, je voudrais pouvoir continuer ! répondit-elle sèchement.
Elle le toisa froidement, restant un instant silencieuse, puis s’écria tout à coup :
- Tu t’en moques, toi, tu n’es qu’un enfant gâté ! Tu es l’héritier de Capsule Corporation, tu en deviendras le Président d’ici quoi… deux ans ? Pour toi l’avenir est assuré, acquis, et pavé d’or ! Eh bien pas pour moi, moi je ne sais pas de quoi sera fait mon avenir, mais tant que ces cours m’intéressent et que je peux y croire, un tout petit peu, je veux au moins essayer !
Il écarquilla les yeux, totalement pris de court par l’agressivité de la jeune fille. Puis il fronça les sourcils et cessa de se balancer, reposant lentement les pieds de sa chaise à terre : personne n’avait le droit de lui parler ainsi, personne. Personne ne blessait impunément la fierté d’un saiyen. D’un prince saiyen.
Ses yeux bleus si doux prirent un éclat glacial et un mauvais sourire étira ses lèvres. Il ressemblait soudain presque trait pour trait à Végéta :
- Enfant gâté ? Mais qui es-tu pour me dire ça, toi qui profites de tout ici depuis des mois sans qu’on t’en demande plus que de t’occuper vaguement de ma sœur ?
Elle ne répondit rien mais refusa de baisser les yeux. Elle pouvait sentir le ki de Trunks augmenter sous l’effet de la colère ; il continua :
- Que sais-tu de l’avenir, du mien, du tien ?
Ils se toisaient, toujours assis, face à face, bouillants de rage. Pan essayait de concentrer son esprit sur une seule chose : «
maîtriser mon ki… maîtriser mon ki… » Mais Trunks enchaîna, sa voix pleine d’un poison suave :
- Facile de parler d’avenir, ma chère Asuka, quand on ne veut même pas regarder son passé en face.
- Tu ne sais rien de mon passé, grinça-t-elle entre ses dents.
- Ça c’est sûr, tous ces mystères pour quoi… une petite fugue d’adolescente ? Ton papa t’a refusé une mobylette?
« maîtriser mon ki… maîtriser mon ki… »Il se leva avec un sourire amusé et jeta un coup d’œil vers le ciel :
- Tiens, il semble que de toutes façons notre adolescente perturbée doive interrompre ses précieuses révisions.
À l’instant même où il finissait sa phrase, les premières gouttes de pluie s’écrasèrent sur la table, diluant l’encre des polycopiés en de grandes tâches rondes. Sans même que les deux jeunes gens s’en fussent aperçus, des nuages noirs s’étaient amoncelés et un orage éclatait une fois de plus sur la capitale. Trunks avait ramassé d’un geste l’unique feuille qu’il avait sortie et ses deux stylos, et trottina d’un pas léger vers l’intérieur de l’habitation. Pan tâcha de rassembler tous les polycopiés, livres, classeurs et stylos qu’elle avait étalés autour d’elle alors que déjà des trombes de pluie tiède s’abattaient sur le jardin.
« maîtriser mon ki… maîtriser mon ki… »Pan fit tomber des livres, se pencha pour les ramasser, et deux polycopiés déjà trempés glissèrent à terre. Elle tenta de tout retenir, penchée en avant pour essayer de préserver au maximum ses cours de l’averse, les serrant contre elle. Elle pouvait sentir le regard amusé du jeune homme qui l’observait à l’abri, une épaule appuyée au montant de la porte-fenêtre.
Un classeur glissa dangereusement, et elle jura en le voyant tomber comme au ralenti. Une main ferme le retint et, levant les yeux, elle croisa le regard de Trunks, debout devant elle sous la pluie :
- Allez, tu me fais pitié, je vais t’aider.
- Je n’ai pas besoin de toi ! s’écria-t-elle en lui arrachant le classeur des mains.
- Ne sois pas idiote !
« maîtriser mon ki… maîtriser mon ki… »- Fous moi la paix, articula-t-elle avec peine.
Elle sentit le ki de Trunks augmenter violemment et il serra le poing, avant de répondre sèchement :
- Très bien, débrouille-toi seule, comme toujours !
Il resta là, debout sous la pluie, à la regarder empiler enfin toutes ses affaires dans un équilibre à peu près stable et partir en courant vers l’intérieur. Mains dans les poches, il la rejoignit tranquillement et sourit quand, incapable de maintenir plus longtemps l’amoncellement de documents, Pan répandit tout sur le sol du salon. Immobile, elle regarda le tas dégoulinant de pluie à ses pieds et se mordit la lèvre au sang. Elle gardait cependant toute sa concentration fixée sur son objectif, et contre toute attente elle était parvenue à bloquer l’énergie qu’elle avait sentie enfler en son cœur.
Trunks, trempé, se passa tranquillement une main souple dans ses cheveux mauves, les décollant de son visage pour les plaquer en arrière :
- Oh la, les révisions sont compromises…
Pan leva vers lui ses yeux noirs chargés de haine.
Elle ne répondrait pas, elle ne pouvait pas répondre :
« maîtriser mon ki… maîtriser mon ki… »Alors, exceptionnellement, elle choisit la fuite. Se détournant vivement, elle quitta la pièce à grands pas. Mais une main ferme saisit son poignet alors qu’elle pénétrait dans le hall qui desservait les différentes parties de la demeure. Elle tourna la tête et regarda Trunks qui, le visage sévère, articula lentement :
- Tu ne comptes quand même pas laisser tous ces trucs par terre ?
- Tu n’as qu’à ramasser.
Ils se toisèrent, également tendus dans l’air déjà rendu électrique par l’orage. Ils bouillaient d’une même rage contenue, d’un même orgueil blessé. Un éclair illumina une fraction de seconde le hall plongé dans la pénombre. Le grondement du tonnerre fit trembler les vitres mais aucun d’eux ne le remarqua.
Trunks gardait son regard rivé à la jeune femme face à lui. Elle ruisselait de pluie, ses longs cheveux noirs collant à son cou, à sa gorge, ses vêtements d’été trempés épousant son corps mince. Ses yeux si noirs le toisaient avec colère, avec… envie.
L’éclair suivant les trouva enlacés au milieu du hall, dévorant les lèvres de l’autre avec une urgence dictée par ce que tous deux étaient au plus profond d’eux-mêmes depuis toujours. Leurs mains caressaient avec avidité les tissus collés à la chair qui laissaient deviner la perfection des corps, le tracé des muscles, la douceur de la peau. Trunks les dirigea lentement vers l’escalier qui menait aux chambres, s’arrêtant en bas, perdu à nouveau dans l’odeur de Pan, dans la brûlure de ses caresses. Il bascula doucement la jeune femme en arrière, l’allongeant sur les marches, s’agenouillant lui-même au-dessus d’elle alors que sa main se glissait sous la jupe d’été. Elle gémit mais parvint à arracher le teeshirt de Trunks, le faisant passer au-dessus de sa tête. Ils grognèrent tous deux de devoir à cet instant séparer leurs souffles joints, mais la seconde d’après le jeune homme pressait ses lèvres contre la gorge de Pan et elle rejeta la tête en arrière.
Leurs résolutions s’étaient totalement évanouies au premier contact de leurs corps et aucun d’eux ne songea plus un seul instant à tout ce qu’ils avaient à perdre. Les quelques mots qu’ils échangèrent n’avaient pour seul but que de rendre parfait ce moment qu’ils s’apprêtaient à partager ; Pan parvint à demander entre deux baisers :
- Ton père… ?
- S’entraîne… avec un ami… parti… Ma mère… ?
- Avec Bra…. Magasins… Toute l’après-midi….
- Parfait…
Saisissant alors la jeune fille dans ses bras, il la souleva sans le moindre effort et se précipita vers sa propre chambre. Ils atteignirent la pièce en un temps record, sans que les pieds de Trunks ne touchent quasiment les marches de l’escalier.
Quand il allongea Pan sur son immense lit, leurs yeux se croisèrent. Ils restèrent un instant parfaitement immobiles, transis par l’intensité de ce qu’il lisait chacun dans le regard de l’autre. Puis, au même instant, un sourire doux se dessina sur leur visage et Trunks, s’appesantissant sur la jeune femme, s’empara à nouveau de ses lèvres.
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L’orage était passé depuis longtemps et la chambre baignait dans la lumière chaude de cette après-midi de juin. Pan lutta contre la torpeur qui l’envahissait doucement et se blottit davantage contre Trunks, qui gémit de bien-être. Ils étaient étendus sur le côté, face à face, serrés l’un contre l’autre, et il avait entouré la jeune femme de ses bras puissants avant de sombrer dans un profond sommeil. Elle repoussa d’un doigt une mèche de cheveux lavande pour dégager le visage aux traits si fins, si calmes soudain, presque fragiles. Un visage d’ange, qui contrastait si magnifiquement avec la puissance et la perfection de son corps de saiyen. Elle ferma les yeux, se laissant enivrer par sa force, sa chaleur, son odeur. Du bout des doigts, elle dessina la courbe de son épaule, glissa le long de son torse, suivant du regard sa main qui s’aventurait entre leurs deux poitrines pressées l’une contre l’autre.
Alors elle le vit. Le pendentif, qui reposait sur sa peau pâle.
Le dragon.
Son estomac se noua d’un seul coup et elle retint de justesse le cri qui mourut dans sa gorge.
Elle avait commis une erreur, une terrible erreur. Elle avait franchi l’ultime limite, car elle savait que maintenant ni Trunks ni elle ne pourraient jamais oublier. Et pourtant, il le faudrait, il faudrait qu’il l’oublie, qu’il renonce à jamais à ce qu’ils venaient à peine de partager.
Résistant aux appels désespérés de son corps qui lui hurlait de rester là, contre lui, encore un peu, juste un peu, elle se glissa hors de ses bras et se leva en tremblant ; il soupira dans son sommeil. Pan laissa ses yeux glisser une dernière fois sur son torse qui se soulevait doucement sous le drap, sur son visage calme, sur les lèvres fines de Trunks qui souriait avec sérénité.
Puis, se détournant, elle enfila à toute allure ses affaires éparpillées sur le sol et gagna sa propre chambre en courant.
Quelques minutes plus tard, son sac sur le dos, Pan passa la main sur le tissu délicat de la robe de soirée rouge avant de refermer définitivement la penderie. Elle jeta un dernier regard derrière elle, à sa merveilleuse chambre, à son foyer depuis des mois. Ses yeux s’arrêtèrent un instant sur le cadre posé sur sa table de nuit depuis le jour de Noël : la photo, le cadeau de Trunks. Mais soudain, des voix lointaines brisèrent le silence : Bulma et Bra, déjà. Elle entendit la porte d’entrée et le rire de la petite fille qui lui déchira l’âme.
Elle ne pouvait plus sortir, elle regarda un instant le balcon mais voler la rendrait détectable instantanément pour tous les autres. Elle inspira profondément : elle n’avait pas droit à l’erreur.
Pan porta les doigts à son front, se concentra sur le ki de Goku qui semblait seul, et disparut.
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Le guerrier saiyen sourit en voyant sa petite-fille se matérialiser devant lui :
- Tu vois, tu le maîtrises parfaitement maintenant ! Fais attention quand même, Végéta est parti d’ici il y a moins d’un quart d’heure.
Il écarquilla les yeux devant l’air sombre de la jeune fille. Pan se précipita vers Goku, se serrant de toutes ses forces contre lui. Il balbutia :
- Ben… Qu’est-ce qu’il y a ?
- Je dois partir, grand-père.
- Partir ? Mais partir où ?
Elle s’écarta de lui, inspira profondément, puis répondit :
- Je ne sais pas encore, je trouverai.
- Quoi ? Enfin, c’est ridicule ! Pourquoi as-tu quitté Capsule Corp ?
- Je ne peux rien dire grand-père. Je suis désolée.
- Ah, se contenta de répondre le saiyen. Mais… Je ne peux pas te laisser comme ça, il faut te trouver quelque part…
- Ne t’en fais pas pour moi, je suis capable de m’en sortir.
- Bon… Si tu le dis. On se revoit quand ? On retourne s’entraîner ?
- Non grand-père.
Son Goku la dévisagea avec tristesse et surprise. Il pouvait voir qu’elle avait pris une douloureuse décision, mais était incapable de comprendre pourquoi.
- Bon… Alors je ne te reverrai que quand le dragon t’aura ramenée ? Mais tu seras petite, il faudra qu’on reprenne tout depuis le début alors, c’est ennuyeux.
- Je suis désolée, parvint-elle à articuler avec difficulté.
Il haussa les épaules avec un sourire doux :
- Bien, comme tu veux.
- Merci.
- Tu vas rester sur Terre ?
- Je pense oui, un petit moment. S’il te plaît, je sais que toi tu pourrais me retrouver, mais n’essaye pas de le faire. Promets-le moi.
Il hésita un instant. Ne pas savoir, ne pas pouvoir l’aider quand manifestement elle était fort malheureuse, causait beaucoup de peine à Son Goku. Il avait toujours détesté devoir abandonner les siens, mais savait d’expérience que cela pouvait s’avérer indispensable. Pan lui avait prouvé, au cours des longs mois passés ensemble, qu’elle était une jeune femme extrêmement forte, déterminée, et animée par une mission importante, vitale même. Il avait fait confiance au Trunks du futur, des années de cela, et il avait eu raison. Il devait, à nouveau, s’en remettre à sa petite-fille. Il lui faisait totalement confiance, mais cela n’apaisait en rien la tristesse qui l’étreignait de ne pouvoir la soutenir dans ce qu’elle traversait. Le cœur lourd, il acquiesça :
- D’accord, je te le promets.
Un sourire triste se dessina sur les traits de la jeune femme :
- Au revoir grand-père. Merci pour tout.
- De rien. J’aime beaucoup m’entraîner avec toi, tu es extrêmement douée.
Ils échangèrent un sourire radieux puis, incapable de supporter plus longtemps la vision de ce grand guerrier et de tout ce qu’il représentait pour elle, Pan se détourna et partit en courant presque, disparaissant dans l’épaisse forêt toute proche.
Son Goku resta un moment immobile, fixant sans bien comprendre l’endroit où se tenait Pan quelques instants plus tôt. Il devait respecter ses décisions.
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- Tu peux m’expliquer ? demanda la voix sèche de Bulma.
Trunks se réveilla en sursaut, se redressa dans son lit, et découvrit sa mère debout dans l’encadrement de la porte, le teeshirt de son fils à la main. Il cligna des yeux et elle continua :
- Ça, c’était dans l’escalier. Et tous les cours d’Asuka jonchent le sol du salon, trempés.
Asuka… Il regarda autour de lui : plus aucune trace de la jeune fille… Le ton acerbe de sa mère retentit à nouveau :
- Tu cherches quelqu’un, peut-être ?
- Oui.. non… je… balbutia-t-il.
Bulma serra le poing sur la poignée de la porte, plongeant son regard glacé dans celui de son fils, puis annonça froidement :
- Elle est partie.
- Quoi ? demanda-t-il sans sembler comprendre.
- Partie ! Asuka est partie, pour de bon !
- Mais… mais comment ça…
Trunks sentit une étrange boule se former dans sa gorge alors qu’une angoisse sourde montait en lui. Sans se préoccuper de la présence de sa mère, il bondit de son lit, enfila son caleçon qui traînait au sol, et partit en courant. Il s’arrêta un instant en croisant Bra qui lui jeta un regard de haine pure depuis la porte de sa propre chambre :
- Elle est partie, c’est de ta faute. Je sais que c’est de ta faute. Pan, et maintenant Asuka. Et là c’est de ta faute à toi !
Elle claqua la porte, laissant à nouveau le jeune homme seul dans le couloir. Quelques secondes plus tard, il pénétra dans la chambre étrangement vidée de son âme. Tout était à sa place, ou presque… plus de sac de sport au pied du lit… plus d’affaires de toilette sur la commode… un tiroir ouvert… la porte de la penderie mal refermée… Elle était partie, rien ne l’indiquait vraiment, et cependant c’était une évidence. La voix de Bulma retentit à nouveau derrière lui, pleine de rancœur :
- Je te l’avais dit. Je t’avais prévenu.
Trunks ne répondit rien, incapable de réagir, incapable de parler quand respirer lui semblait déjà insupportable. Alors un très léger rire retentit depuis la porte, faisant se retourner la mère et le fils : Végéta, bras croisés, se tenait appuyé contre le chambranle. Son regard amusé passa sur Trunks, debout, en caleçon, dans cette chambre vide, et il siffla entre ses dents :
- Tout ce tapage parce qu’il a couché avec la fille ? La grande affaire !
Avec un cri de rage, Bulma se jeta sur lui pour le gifler mais le Prince arrêta son geste, emprisonnant le frêle poignet dans sa main puissante. Il jeta un regard glacial à sa compagne, qui dégagea son bras d’un geste brusque. Elle regarda tour à tour le père et le fils, et hurla soudain :
- Vous n’êtes que des brutes… Vous n’êtes… que des saiyens !
L’instant d’après, elle avait quitté la pièce.
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- Allez, Chichi, il vous reste à peine quinze jours maintenant.
Un soupir retentit à l’autre bout de la ligne :
- Oui, c’est vrai Bulma. Cette année est passée si lentement, elle a été tellement terrible ici… Heureusement que Goku et Goten étaient là, car seule avec Gohan et Videl cela aurait été intenable. Quoique bon, cela s’est un tout petit peu amélioré après l’hiver.
- Ah bon ? Je ne les ai pas revus depuis… des mois.
- Si, ça va mieux, entre eux du moins… Gohan se préoccupe un peu plus de Videl, ce qui est une bonne chose, car la pauvre était en train de craquer complètement. Je crois qu’ils ont eu une discussion le soir de Noël, ça a du barder, Goku est même allé voir !
- Oh ?
- Oui… Je crois que Videl lui a mis les points sur les « i ». Ce n’est pas ma belle-fille pour rien !
Les deux femmes rirent de bon cœur, puis Bulma enchaîna :
- En effet… Mais de toutes façons tout sera fini bientôt, très bientôt.
- Tu as raison ! Tout va enfin reprendre son cours. Dis-moi, au laboratoire….
- Tout va bien Chichi. Elle est en sécurité, le bloc de réfrigération fonctionne parfaitement, je le vérifie entièrement deux fois par jour, je te l’ai déjà dit.
- Oui, pardon Bulma, c’est juste que…
- Je sais. Ne t’inquiète pas pour ça.
- Merci. Et vous, des nouvelles de la jeune fille ?
- Asuka ? Non, aucune, elle a purement et simplement disparu.
- C’est quand même étrange, répondit Chichi. Elle avait l’air si gentille.
- Elle était charmante, je t’assure. Tout le monde l’aimait ici.
- Même Végéta ? demanda la femme de Goku avec une pointe de sarcasme.
- Voyons, tu le connais… mais bon, je crois qu’elle l’intriguait. C’est vrai qu’elle sera restée très mystérieuse.
- Et Trunks ?
- Il est malheureux comme les pierres, soupira tristement Bulma. Je crois que j’ai sous-estimé ce qu’il ressentait pour elle, même si je savais qu’elle était bien plus que ses copines habituelles.
- Il s’en remettra....
- J’espère.
- À ce point ? demanda Chichi avec étonnement.
- Oui. En tous cas, Végéta est ravi, Trunks passe énormément de temps dans la salle de gravité avec lui pour se défouler. Par contre il a complètement raté tous ses partiels, il est bon pour repasser début octobre.
- Aïe… remarque Goten c’est pareil, rien qu’à la perspective d’être noté par son frère, il était complètement découragé, il n’a rien fait.
- On peut difficilement leur en vouloir, soupira Bulma. L’année n’a été facile pour personne.
- Non, en effet. Et Bra, comment va-t-elle ?
- Moyennement. Elle a le caractère de son père, donc elle est bien trop fière pour se plaindre, mais elle souffre du départ d’Asuka, elle aussi. D’abord Pan, puis cette jeune fille… C’est difficile, pour une enfant de dix ans.
- Tu as raison. Bon, mais tout cela va s’arranger, et très vite !
Bulma sourit à l’intonation décidée et volontaire de Chichi. Cette dernière continua :
- Je vais te laisser, je dois préparer le dîner.
- Mais… Il est quatorze heures !
- Oui, je suis déjà en retard, je dois m’y mettre si je veux que Goku et Goten aient quelque chose de consistant à manger ce soir.
- Je comprends, répondit Bulma en riant. Bon, à plus tard Chichi.
- Merci de ton appel, au revoir !