Elle s'appelait Pan

Faîtes-nous partager votre fibre littéraire en écrivant votre propre histoire mettant en scène les personnages de Dragon Ball et, pourquoi pas, de nouveaux ! Seules les fanfictions textes figurent ici.

Re: Elle s'appelait Pan

Messagepar RMR le Dim Juin 28, 2009 0:12

Toujours aussi chouette! Je n'ai qu'une hâte, lire la suite!
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RMR
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Re: Elle s'appelait Pan

Messagepar Hel le Lun Juin 29, 2009 20:42

@ RMR : merci ! :D Bon, tu vas voir, cela s'agite un peu, enfin ! :wink:
@ dbphoenix10 : ben dis donc, si la description et la mise en place des combats sont ton point faible, chapeau, parce que t'arrive à tenir super longtemps sur un même combat, à décrire tous les mouvements, choses dont je suis parfaitement incapable :lol:
@ Rusk : oui, les beaux jours sont finis :wink: Et pour Végéta... Ben oui, on ne la lui fait pas, à lui :lol: 8)

Pour ce chapitre, j'ai considéré que les Sons ne vivent pas près de la cabane de grand-père SonGohan, mais plus au Sud, là où Goku rencontra Bulma. J'ai en effet trouvé des infos très contradictoires : tantôt ce sont deux endroits différents, tantôt Goku a fondé son foyer là où son grand-père l'a élevé... :? Bref, j'ai fait un choix ! :D



Chapitre 10 : Ce matin-là


Ce matin-là, quand Pan ouvrit les yeux, son cœur se serra instantanément dans sa poitrine. C’était le grand jour, enfin.

Elle se redressa, étonnée même d’être parvenue à dormir dans l’état de tension où elle se trouvait depuis des semaines. Elle éteignit avec un peu d’eau les quelques braises du feu qui était mort pendant la nuit. Le temps, en cette fin de septembre, était encore beau, mais les nuits sur le Mont Paozu restaient fraiches et la jeune fille ne pouvait utiliser son ki pour se réchauffer sans risquer de se faire repérer.

Pan était parfaitement consciente que son grand-père, lui, savait pertinemment où elle était depuis le début, mais il n’était jamais venu la voir. Elle lui en était reconnaissante, même si elle savait depuis toujours que Son Goku respectait par-dessus tout la volonté d’autrui et sa propre parole. Et elle aurait difficilement supporté de le revoir, de faire face à ce regard si doux et si franc en sachant qu’elle devrait trahir sa confiance.

Pan revenait à présent de la rivière proche où elle s’était lavée et avait pêché un solide petit-déjeuner. Elle enfila l’une des tenues noires d’entraînement qu’elle utilisait avec son grand-père et remonta ses cheveux en chignon à l’aide de deux baguettes de bois blond. Enfin, le cœur serré, elle glissa à son poignet l’anodine montre qu’elle gardait cachée depuis son arrivée sur cette Terre.

Elle prit quelques morceaux de poisson cru et se posta au milieu de l’étendue plane qui jouxtait la cabane en ruines de son arrière-grand-père. Elle n’attendit que quelques instants avant de reconnaître parfaitement l’énergie du petit dinosaure : il approcha en sautillant et attrapa dans sa gueule la chair offerte, dévorant avec appétit. Pan le regarda faire en souriant doucement et en lui grattant affectueusement le haut du crâne, entre ses cornes roses.
Ils avaient toujours eu le coup de main avec les dinosaures, c’était de famille à priori. Quand elle avait découvert celui-ci non loin de la cabane, gémissant dans la montagne à cause d’une aile blessée, elle l’avait recueilli et soigné, parce qu’elle ne pouvait se résoudre à laisser souffrir un animal. De plus il lui serait utile, hélas. La jeune fille jeta un coup d’œil à l’aile : elle était parfaitement ressoudée, mais Pan n’en doutait pas, comme il s’était remis quelques jours plus tôt à voler gracieusement entre les cimes des arbres.
Le cœur gros, elle saisit la corde épaisse qu’elle avait attachée à un arbre tout proche et, sans cesser de caresser le dinosaure qui mangeait toujours, elle la passa autour de son large cou. Il ne releva même pas la tête, mais la jeune fille murmura :

- Je suis désolée, cela me fait encore plus mal qu’à toi. Mais ce n’est que pour quelques heures, je te promets. Après je te libèrerai, pour toujours.

L’animal releva vers elle de grands yeux étonnés, se léchant les babines après avoir terminé son repas. Comme s’il voulait épargner à la jeune fille une peine supplémentaire, il se coucha sagement sur l’herbe et ferma les yeux, entamant un repos digestif bien mérité sans même s’alarmer de cette laisse qui l’aurait empêché de partir. Pan s’assit près du dinosaure et passa son doigt sur le bouton spécial dissimulé à l’arrière de sa montre. L’écran vert, pour l’instant totalement inerte, apparut sur le cadran rond. Elle n’avait plus qu’à attendre.

Oui, voilà, il était arrivé, le jour où elle trahirait ceux qu’elle avait tant aimés.

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Paradoxalement, Gohan et Videl furent les derniers à rejoindre Capsule Corporation. Le silence se fit quand ils se posèrent doucement dans le vaste jardin et tous sentirent leur cœur se serrer à nouveau devant l’air fermé de Gohan et la mine défaite de Videl. Celle-ci sourit pourtant et s’inclina légèrement :

- Bonjour. Merci à tous d’être là.
- C’est normal Videl. Nous attendions tous ce jour, nous aussi, répondit doucement Krilin.

Son Goku posa la main sur l’épaule de Gohan et celui-ci esquissa à son tour un sourire. Bulma demanda :

- Bon, les Boules de Cristal ne sont pas encore activées, c’est normal, il était onze heures quand nous avons fait appel au Dragon la dernière fois, il nous reste une petite heure. Qui va aller les chercher ?

D’un même geste, Goku, Gohan, Goten, Trunks, Piccolo, Yamcha et Krilin firent un pas en avant. Bulma passa les yeux sur eux :

- .. six et sept. Parfait.
- Impeccable, je n’ai même pas besoin de participer à votre chasse au trésor, soupira Végéta.

Bulma le foudroya du regard et fouilla dans le sac posé devant elle :

- Bon. J’ai fait six répliques au radar, comme ça vous en aurez un chacun, et chacun de vous s’occupera d’une des sept Boules. On va gagner beaucoup de temps, en quelques heures à peine nous devrions toutes les avoir.

Elle donna en effet à chacun un radar et ils les enclenchèrent. Les écrans restaient pour l’instant vides de tout signal, comme prévu. La plupart s’assirent sur les chaises de jardin, dans un silence pesant. Videl s’était blottie dans les bras de Gohan et il caressait la chevelure de sa femme d’un air absent. Marron parlait à mi-voix avec Goten, et C18 se tenait à l’écart, adossée contre un mur, manifestement déjà agacée de devoir patienter. Trunks, seul un peu plus loin, restait également silencieux, le visage fermé. Une voix s’éleva soudain :

- Euh… On ne peut pas manger un morceau en attendant ?
- Son Goku ! hurla Chichi, écarlate. Comment oses-tu parler nourriture dans un moment pareil ?!
- Ben quoi ? répondit-il avec un sourire gêné. On va faire de la route, c’était juste histoire de prendre un encas…
- Quelle excellente idée ! s’exclama alors Madame Brief en sautant sur ses pieds. Je vais vous chercher cela tout de suite, surtout ne bougez pas !

Un mince sourire passa sur les lèvres de Végéta alors que Goku se frottait les mains d’impatience. Chichi leva les yeux au ciel. Quelques minutes plus tard – Madame Brief avait toujours chez elle de quoi satisfaire les appétits des saiyens – les tables de jardin étaient couvertes de mets délicieux sur lesquels Goku, Goten et Végéta se jetèrent allègrement. Videl leva les yeux vers son mari :

- Gohan, va manger un peu, ça te fera du bien.
- Non, merci, je n’ai pas faim.

Sa femme le regarda avec un sourire doux :

- Tu as toujours faim. Allez, ça te changera les idées.

Il soupira et se dirigea vers la table où Goten et Goku s’empressèrent de lui faire une place. Végéta jeta un coup d’œil à Trunks et dit :

- Toi aussi, viens manger.
- Merci, je n’ai pas envie, répondit son fils froidement.
- Ce n’était pas une proposition, mais un ordre.
- Mais père…
- Ne discute pas ! coupa froidement le Prince. Il est hors de question que mon fils perde l’appétit à cause d’une fille, quelle qu’elle soit.

Trunks fronça les sourcils, furieux de la remarque de son père et des regards à présent braqués sur lui. Krilin demanda en souriant :

- Oh ? Tu es amoureux ?
- Certainement pas ! répliqua le jeune homme d’un ton sec.

Krilin et Yamcha échangèrent un regard surpris alors que Goten observait avec tristesse son meilleur ami. Il murmura :

- Allez, Végéta a raison, viens manger un morceau avec nous.

Le saiyen finit par hausser les épaules et rejoignit la table, s’asseyant face à Goku. Alors qu’il attrapait sans conviction sa première cuisse de poulet, il croisa soudain le regard étrangement intense du père de Goten et fronça les sourcils. L’espace d’un instant, Trunks eut l’impression que Goku comprenait parfaitement ses sentiments, ce qu’il pouvait éprouver depuis des semaines… Mais la seconde d’après, Goku avait replongé dans son assiette. Le fils de Bulma le regarda, décontenancé, puis attaqua son propre « encas ».

Le grand-père de Pan finissait juste la dernière assiette posée devant lui quand la voix calme de Piccolo retentit :

- Ça y est, les Boules de Cristal sont actives.

Tous les regards se portèrent immédiatement vers les écrans des radars sur lesquels, en effet, brillaient les sept signaux. Piccolo continua :

- On se répartit les recherches et on y va.

Ils acquiescèrent et les sept guerriers, se rapprochant les uns des autres, définirent rapidement la direction que chacun prendrait. Pendant ce temps, Bulma avait disparu dans le laboratoire. Quand elle revint, un robot à ses côtés portait ce qui semblait être un cocon de métal lisse, d’un peu plus d’un mètre cinquante de long. Tous les cœurs se serrèrent et Videl, sentant ses jambes se dérober sous elle, s’appuya au bras de Gohan. Celui-ci avait détourné les yeux, incapable de regarder le caisson qui contenait le corps de sa fille. Chichi ordonna alors sur un ton qui se voulait enjoué :

- Allez-y, et dépêchez-vous, on vous attend ici !

Gohan baissa alors les yeux vers le visage de Videl et ils échangèrent un sourire triste. Puis, très doucement, il déposa un baiser sur les lèvres de sa femme et murmura :

- On va la ramener.

Elle acquiesça, les larmes aux yeux. Le sept guerriers décollèrent dans un ensemble parfait et disparurent chacun à un point de l’horizon.

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Pan s’était levée en voyant apparaître, sur l’écran du radar intégré à la montre, les sept points lumineux. Voilà, cela commençait. Elle n’avait plus que très peu de temps à attendre, et elle devait se tenir prête. Elle ne disposerait que de quelques minutes. Immobile, l’estomac noué, son sac vide en bandoulière, Pan se concentra sur la position du ki de son grand-père. C’était lui qu’elle devait trouver en premier, sinon il se téléporterait trop rapidement à Capsule Corp et tout serait perdu.

Dès qu’elle le sentit s’immobiliser, elle sut qu’il avait du repérer la Boule de Cristal. Alors elle porta la main à son front et disparut.

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- Pan ? demanda Goku en se redressant, surpris.

Elle était apparue devant lui, dans cette jungle humide où il venait de trouver la Boule de Cristal qu’il était parti chercher. Elle baissa les yeux, et vit luire dans la grande main du guerrier le globe doré. Goku sourit largement :

- Je suis content de te voir ! J’étais un peu inquiet, il parait que tu as vraiment disparu, tout le monde se fait un sang d’encre chez les Brief. Je n’ai rien dit, bien sûr.
- Merci grand-père, murmura-t-elle sans parvenir à croiser son regard. J’ai… J’ai une dernière chose à te demander.
- Ah bon ? demanda-t-il en écarquillant les yeux. Écoute, là ça tombe un peu mal, tu sais, je viens de trouver la Boule de Cristal, et je dois la…
- Prends-moi juste dans tes bras. Serre-moi contre toi, je t’en supplie, balbutia-t-elle.

Il resta figé, transpercé par le regard implorant et désespéré de Pan. Il murmura :

- Bien sûr…

Elle se jeta dans ses bras, crispant ses doigts contre le tissu du kimono, s’enivrant de son odeur, refusant de laisser couler ses larmes. Goku, totalement stupéfait, resta un instant immobile, puis la serra à son tour. Il la laissa se blottir contre lui quelques instants, puis entendit la jeune fille murmurer quelque chose et demanda doucement :

- Qu’est-ce que tu dis, Pan ?
- Pardonne-moi, grand-père.
- Mais, pourq…

Il ne finit pas sa phrase. Concentrant un très bref instant son énergie, Pan venait de lui asséner dans la nuque un coup sec et précis, parfaitement calculé. Elle sentit le corps du guerrier s’affaisser doucement contre elle et réprima un sanglot. Alors, avec délicatesse, elle allongea le saiyen sur la mousse, ramassa la Boule de Cristal qui avait glissé à terre et le radar, et les déposa dans son sac.

Elle jeta un dernier regard à Son Goku évanoui et porta à nouveau les doigts à son front.

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- Végéta ? Quelque chose ne va pas ?

Bulma avait vu avec étonnement son compagnon se raidir soudain, sourcils froncés, les sens manifestement en alerte. Chichi et Videl, qui étaient avec elle, tournèrent à leur tour leur visage vers le Prince. Bulma, n’obtenant aucune réponse, demanda à nouveau :

- Végéta ? Que se passe-t-il ?

Il sembla se détendre, mais restait manifestement préoccupé. Il grinça entre ses dents :

- Je ne sais pas… J’ai cru sentir quelque chose mais… cela n’a duré qu’un instant….
- Qu’est-ce que c’était ?

Il se laissa à nouveau aller contre le dossier de son siège, l’air cependant contrarié, et ne daigna pas répondre.

Il se passait quelque chose.

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Piccolo l’avait senti également et sa main tenant la Boule de Cristal était restée en suspend un instant. Le namek fronça les sourcils mais n’eut pas le temps de se poser la moindre question : une jeune fille apparut soudain juste devant lui, lui prit des mains la Boule et le radar, et disparut aussitôt. Il resta pétrifié, furieux, regardant autour de lui, tâchant en vain d’identifier et de localiser le ki si éphémère de la jeune inconnue.
Serrant les mâchoires, en désespoir de cause, il s’envola vers Capsule Corp.

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Yamcha cligna des yeux plusieurs fois, pour être sûr de n’avoir pas d’hallucination. Non. Une jeune fille venait bien d’apparaître devant lui, dans le ciel de cette étendue glacée où il avait trouvé la Boule de Cristal. Il balbutia :

- Mais… Qui êtes-vous ?

Il n’eut pour toute réponse qu’un sourire triste et, l’instant d’après, alors qu’elle venait de disparaître à nouveau, il réalisa qu’elle venait de lui prendre des mains la Boule de Cristal et son radar.

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Krilin tâta fébrilement ses poches, totalement paniqué. L’apparition n’avait duré qu’un bref instant, mais, à une vitesse hallucinante, elle l’avait délesté de la Boule de Cristal et du radar.

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- A… Asuka ?! balbutia-t-il, immobile dans le ciel, fixant pétrifié son amie qui venait d’apparaître devant lui.
- Je suis désolée Goten, murmura-t-elle.
- Mais… Mais tu voles ? réalisa-t-il soudain.

Elle baissa les yeux et porta la main à son front. Ce ne fut que quand elle disparut qu’il comprit que, d’un geste d’une fulgurante rapidité, elle venait de lui arracher des mains le radar et la Boule de Cristal.

Pour la jeune fille, le pire restait à venir.

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Gohan avait choisi la Boule de Cristal la plus éloignée, et venait juste de remonter à la surface du lointain lac, le globe entre les mains. Debout sur la grève, il se sécha instantanément grâce à une légère fluctuation de son ki, les yeux posés sur la surface dorée scintillante.
Enfin…

Un souffle d’air le fit se retourner.

Elle était devant lui, et le mélange de désespoir et de détermination qu’il lut dans ses yeux noirs le pétrifia. Cela et autre chose, une impression fugace, étrange, sur laquelle il n’eut cependant pas le temps de s’étendre : d’une main agile et, il l’aurait juré, cependant tremblante, la jeune fille venait de lui arracher des mains la Boule de Cristal et le radar de Bulma.

Poussant un cri de rage, il lança son poing en avant, mais ne rencontra que le vide : profitant de la demi seconde de l’effet de surprise, elle avait disparu.

Le saiyen poussa alors un terrible hurlement de rage et la Terre trembla autour de lui. Auréolé de puissance, il décolla à une vitesse fulgurante.

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Trunks freina instantanément et resta à flotter dans l’air, juste au-dessus des nuages, face à cette apparition. Il regarda la jeune femme qui, vêtue d’un pantalon ample noir et d’un débardeur de même couleur, le regardait avec des yeux embués de larmes. Il avança une main pour la toucher, pour s’assurer machinalement qu’elle n’était pas un rêve, un simple reflet de ce à quoi il aspirait depuis des mois.

Elle gémit et recula légèrement, fuyant d’instinct le contact de la main de Trunks.

Il réalisa soudain l’impensable, comme l’avait fait Goten quelques secondes plus tôt. Il releva vers elle ses yeux bleus pleins d’incompréhension et balbutia :

- Mais… Mais Asuka… Que… Tu ne peux pas voler… Tu….

Elle avait tellement de choses à lui dire, tellement de choses à partager, à avouer. Elle ne pouvait pas : la surprise était sa seule arme, et elle ne disposait que de quelques minutes à peine pour mener à bien la mission qu’elle s’était fixée.

Comme dans un rêve, il la regarda s’approcher de lui jusqu’à le toucher presque, et il vit la main fine de la jeune femme avancer doucement vers la sienne, celle dans laquelle il tenait la Boule de Cristal. Délicatement, elle délia les doigts du jeune homme qui, hypnotisé par son contact, la laissa faire sans réagir. Pan glissa son autre main dans la poche du pantalon de Trunks et en sortit le radar. Il suivit son geste du regard, sans comprendre, sans pouvoir imaginer ce qui se passait vraiment.

- Asuka, qu’est-ce que tu fais…. ? Qu’est-ce que… ?

Elle glissa le radar dans son sac, gardant la Boule de Cristal dans une main, et leva l’autre à son front. Il entrouvrit les lèvres, mais les mots moururent dans sa gorge devant le visage dévasté par la douleur de la jeune femme. Elle disparut. Trunks resta de longues secondes immobile dans l’air, totalement stupéfait, des dizaines de questions se bousculant dans son esprit et dans son cœur. Puis, lentement, la lumière se fit et la vérité s’offrit à lui, dans tout ce qu’elle avait de froid et d’atrocement évident : Asuka lui avait volé la Boule de Cristal.

Depuis le début, tout ce qu’elle voulait, c’était les Boules de Cristal.

Il sentit son cœur se gonfler d’une haine dévastatrice, totale. Un instant il se demanda ce qu’il devait faire puis, avec un hurlement de colère, il fonça vers Capsule Corp.

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Pan se matérialisa sur le Mont Paozu, devant le petit dinosaure qui se réveilla en sursaut et l’observa avec étonnement.

Elle resta un instant immobile, figée, les yeux baissés vers la dernière Boule de Cristal qu’elle venait de récupérer : celle aux quatre étoiles, celle de son arrière grand-père, justement. Quelle ironie.

Elle tomba à genoux et éclata en sanglots, recroquevillée sur le sol, ses doigts s’enfonçant dans la terre alors qu’elle hoquetait, le visage ravagé par les larmes. Dans son esprit dévasté était gravée l’image de Trunks, immobile dans le ciel pur, ses cheveux mauves flottant autour de son visage fin, dans ses yeux infiniment bleus, une joie totale mêlée de la plus complète incompréhension.

Tout le corps de la jeune femme tremblait comme une feuille quand elle se redressa lentement : elle ne devait pas flancher, pas maintenant.

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Goku revint à lui alors qu’un petit singe lui grattait gentiment la tête. Le guerrier se redressa et sourit à l’animal qui, apeuré, avait bondi un peu plus loin :

- Salut toi. Désolé, mais je ne vais pas pouvoir rester jouer, ce sera pour une autre fois.

Il se massa la nuque et ne put s’empêcher d’éprouver une certaine admiration pour la technique de sa petite fille. Un bref rire passa ses lèvres : il s’était fait avoir de la même façon avec Végéta, des années plutôt, lors de leur combat au réveil de Boo. Le Prince avait peut-être raison, sa confiance était décidemment son point faible !
Il se redressa et se concentra un instant sur les kis de ses compagnons : ils étaient presque tous à Capsule Corp, où près d’y arriver. Le ki de Pan était retombé à son plus bas niveau, au Mont Paozu manifestement. Il hésita un instant à aller la trouver, mais se dit que tous les autres devraient l’attendre, ils s’étaient donné rendez-vous chez Bulma avant tout.

Il leva la main et, l’instant d’après, se matérialisa dans le parc de Capsule Corp, où régnait la panique la plus complète. Chichi, dès qu’elle le vit, se précipita vers lui en hurlant :

- Son Goku ! Mais où étais-tu ? C’est une catastrophe, toutes les Boules de Cristal ont disparu, elle les a volées !
- Elle, Asuka, celle que j’ai recueillie chez moi pendant des mois, grinça Bulma, évidemment furieuse.

Goten acquiesça, écoeuré de ce qui venait d’arriver. Videl, à genoux dans l’herbe, semblait totalement anéantie, entourée de Krilin et Yamcha manifestement dépassés par les évènements. Le père de Marron balbutia en regardant Goku :

- Et toi ? Où est ta Boule de Cristal ?
- Elle me l’a volée aussi, elle m’a assommé.
- Quoi ?! hurlèrent tous les présents d’une seule voix.

La stupéfaction la plus complète se lisait sur tous les visages. Végéta, qui était resté à l’écart, haussa un sourcil surpris et secoua la tête :

- Je savais que cette fille avait quelque chose de spécial.
- Je l’ai senti moi aussi, murmura Piccolo qui venait d’atterrir à son tour. Elle a une énergie très puissante, mais j’ai été incapable de l’isoler assez longtemps pour pouvoir la suivre.
- D’autant plus qu’elle est passée de l’un à l’autre grâce au déplacement instantané, elle connaît la même technique que toi, Son Goku, renchérit Yamcha.

Le saiyen ne répondit pas, l’air sombre. Il tentait de comprendre pourquoi elle avait fait cela, pourquoi elle avait volé les Boules de Cristal quand elle savait que c’était pour la sauver qu’ils les avaient réunies… Cela n’avait aucun sens, aucun.
C’était Pan, il en était certain. Il n’avait jamais douté de son identité, ni des sentiments qu’elle éprouvait pour sa famille, au cours des mois qu’il avait passés à la retrouver en secret. Alors pourquoi ?

Au même instant, Trunks et Gohan, venant de deux points différents, atterrirent dans la propriété. Le silence se fit et, après un instant de totale immobilité, Videl se leva et d’un bond se jeta dans les bras de son mari :

- Mon Dieu… Cette fille, elle a volé toutes les Boules de Cristal.

Gohan ne répondit pas, ne sembla même pas prendre conscience de la présence de Videl contre lui. Bulma se mordit la lèvre quand elle découvrit le visage haineux de son fils ; elle murmura :

- Trunks, nous ne pouvions pas savoir, tu…
- Il faut la retrouver, se contenta d’énoncer froidement le jeune homme.

Gohan lui jeta un coup d’œil et acquiesça en silence.

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Pan, d’un geste rapide, déversa par terre le contenu de son sac et jeta plus loin les sept radars. Elle réunit les Boules de Cristal mais, avant d’y ajouter celle aux quatre étoiles, elle alla délier la laisse du dinosaure :

- Il faut que tu partes maintenant. Grâce à toi j’ai pu revenir ici, et je t’en remercie, mais maintenant il faut que tu t’en ailles, avant qu’ils arrivent.

L’animal lui jeta un regard plein d’incompréhension et, au lieu de s’éloigner, entreprit de lécher la main de la jeune fille. Elle ferma les yeux un instant puis, respirant profondément, repoussa le dinosaure d’un geste brusque :

- Va-t’en j’ai dit ! Tu comprends, pars ! Ils vont venir pour me tuer, alors pars ! Maintenant !

L’animal poussa un cri plaintif, et cligna des yeux. Pan, les larmes roulant sur ses joues pâles, attrapa une pierre et la lança vers le dinosaure qui encaissa le choc avec un glapissement de surprise.

- Pars ! Va-t’en ! Je ne veux plus te voir ! Laisse-moi ! hurla-t-elle.

L’animal, manifestement malheureux et déconcerté, hésita à nouveau puis, doucement, s’éleva dans les airs. Il jeta un dernier regard vers Pan qui, à nouveau, lança une pierre dans sa direction. Le petit dinosaure poussa une longue plainte triste et disparut au-dessus de la forêt.

Un sourire amer passa sur les lèvres de Pan et elle murmura pour elle-même :

- Voilà, maintenant ils me haïssent vraiment tous.

Elle posa alors la dernière Boule de Cristal près des autres et, levant son visage vers le ciel, cria :

- Shenron, j’ai rassemblé toutes les Boules de Cristal, je t’appelle, viens exaucer mes souhaits !

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- Mais comment la retrouver ? demanda Goten. Elle a pris tous nos radars, impossible de localiser les Boules de Cristal, et aucun de nous n’est arrivé à repérer son ki, elle le cache !

Gohan serra le poing de rage et Bulma grinça :

- Je vous avais donné tous les radars, je n’en ai plus aucun.
- Moi je sais où elle est.

Le silence se fit et tous se tournèrent vers Son Goku qui se tenait immobile, bras croisés, le visage grave. Piccolo fronça les sourcils :

- Tu la connais ? Tu as rencontré cette fille sur Yardrat, c’est pour cela qu’elle maîtrise le déplacement instantané ?
- Non. Elle le maîtrise car je le lui ai enseigné tout récemment, répondit simplement Goku.

L’ahurissement le plus complet se peignit sur tous les visages. Gohan toisa son père avec colère :

- C’est toi qui le lui as appris ? Tu la connais et tu l’as laissée faire ça ?
- J’ignorais qu’elle comptait s’en servir pour nous voler les Boules de Cristal.
- Non mais je rêve… murmura Bulma.

Son Goku baissa le regard, incapable de soutenir la déception qu’il lisait sur tous les visages. Le rire méprisant de Végéta brisa le silence :

- Mais quel imbécile ! Tu n’apprends vraiment jamais rien mon pauvre Son Goku !

Le saiyen releva les yeux et les plongea dans ceux du Prince :

- Je suis sûr que toi, Végéta, tu as compris pourquoi je lui faisais confiance.
- C’est possible, en effet, répondit Végéta avec un sourire en coin. J’ai mis le temps, je dois bien l’avouer. Elle est assez forte.

Goten fronça les sourcils :

- Mais alors, qui est…. ?

Il fut interrompu par un grondement sourd alors que, soudain, le ciel s’assombrissait, une nuit chargée d’électricité tombant en pleine journée sur le pays. Ils levèrent tous le visage vers le ciel, regardant les nuages noirs s’amonceler à une vitesse hallucinante. Videl se tourna vers Goku et s’écria :

- Elle a invoqué Shenron ! Elle va prendre nos vœux ! Emmenez-nous auprès d’elle, je vous en supplie !

Il sembla hésiter un bref instant. Mais, vaincu par le visage dévasté de sa belle-fille, ému par l’immense douleur qu’il lisait dans ses yeux pâles, il acquiesça :

- Bien. Accrochez-vous à moi, je vais nous y téléporter.

Tous se précipitèrent autour de Goku qui leva la main à son front mais fut arrêté par le cri de Bulma :

- Attendez ! Le caisson, il nous faut le caisson ! On ne peut pas la laisser se réveiller seule !

Végéta, qui se trouvait le plus proche de l’objet en question, s’en saisit comme s’il n’avait rien pesé et grinça entre ses dents :

- C’est bon, arrête de hurler, je l’ai.

Et, avec une grimace de dégoût, il posa à peine un doigt sur l’épaule de Son Goku qui lui sourit. Au moment où ce dernier allait toucher son front, Bra s’échappa de la poigne de son grand-père qui la gardait à l’écart, et s’élança à son tour vers le saiyen, jetant ses petites mains contre le pantalon de Goku. Elle disparut avec tous les autres.

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La voix grave de Shenron résonna à nouveau, faisant trembler la montagne :

- Voilà. Aussi étrange que soit ton premier souhait, il est exaucé.
- Merci, murmura Pan.
- Tu as droit à un second et dernier vœu.
- Alors je souhaite…

À cet instant, à quelques mètres de la jeune fille, Goku apparut et, avec lui, tous ceux que Pan ne voulait pas voir. Elle croisa un bref instant le regard haineux de Gohan qui, le premier, fit un pas en avant. Alors, sans perdre une seule de ces secondes qu’elle savait si précieuses, elle hurla vers le ciel, vers la figure calme de Shenron qui brillait au-dessus d’eux :

- Je veux que le corps mort de Pan Son disparaisse à tout jamais !

Tous demeurèrent un instant pétrifiés, laissant la phrase imprégner leurs esprits avec tout ce qu’elle contenait de monstrueux. La consternation la plus totale se lisait sur tous les visages, puis un hurlement retentit, celui de Videl :

- Non ! Ne fais pas ça ! On ne pourra pas la ramener !

Le désespoir vibrant dans la voix de sa jeune mère fléchit Pan un bref instant. Videl la fixait d’un regard suppliant et horrifié à la fois, un regard qui lacéra le cœur de la jeune fille. Mais elle n’avait pas le droit, elle ne pouvait pas échouer : échouer c’était les condamner tous, la condamner elle, sa mère… Pan serra les mâchoires et hurla à nouveau de toutes ses forces :

- J’ai rassemblé les Boules de Cristal, réalise mon souhait Shenron ! Maintenant !

Les yeux du dragon se tintèrent un instant de rouge, et sa voix caverneuse retentit :

- Ton souhait a été exaucé.

Un gémissement s’échappa des lèvres entrouvertes de Videl alors que Bulma se jetait sur le caisson que Végéta avait posé au sol, ses doigts passant fébrilement sur les commandes, actionnant le mécanisme, faisant finalement glisser le panneau d’ouverture. La présidente de la Corp resta un bref instant immobile, les yeux révulsés de terreur, puis tomba à genoux au sol en murmurant :

- Elle a disparu. Le corps a disparu.

La scène sembla soudain figée, comme si le temps avait pétrifié à jamais tous ces visages bouleversés de désespoir et d’incompréhension.

L’instant fut brisé par la voix de Shenron :

- Tes deux souhaits ont été réalisés. Je repars.

La forme gigantesque du Dragon s’évanouit alors dans le ciel encore sombre mais, immédiatement, les nuages se dissipèrent, laissant place au soleil du début d’après-midi sur le Mont Paozu. Les sept Boules de Cristal s’élevèrent dans le ciel clair et, après avoir rayonné une dernière fois, éclatèrent dans l’espace aux quatre coins de l’horizon.

Pan, toujours debout, immobile, l’esprit dévasté, regarda ses mains tremblantes et murmura pour elle-même :

- Alors… Alors moi… Alors je suis toujours là…

La voix de Bra s’éleva, tremblante, faisant se retourner vivement Végéta et Bulma :

- Mais… Comment va-t-on ramener Pan alors ?

Le Prince fronça les sourcils et grinça entre ses dents :

- Bra, qu’est-ce que tu fais là ?
- Je voulais voir revenir Pan… Je voulais être là.

Bulma croisa le regard incrédule de sa fille et, au prix d’un effort monstrueux, articula lentement :

- Pan ne reviendra pas ma chérie. Pan ne reviendra plus, jamais.

Bra, qui s’était instinctivement blottie contre les jambes de son père, balbutia :

- Mais maman… Pourquoi Asuka a fait ça ? Pourquoi ?

Bulma détourna les yeux et les reposa, pleins de ressentiment, sur la jeune fille.
Machinalement, Pan avait relevé la tête et ce qu’elle vit la fit vaciller : ils étaient là, tous, face à elle, et elle ne lisait dans leurs yeux que stupéfaction… et haine. Elle sentit son cœur se tordre dans sa poitrine, à cette vision de cauchemar de tous ces visages qu’elle avait tant voulu revoir et qui l’observaient à présent comme la chose la plus abjecte qu’il leur ait jamais été donnée de rencontrer.

Une forme se redressa parmi eux, tremblante d’une colère totale et d’une détresse sans fond, et elle grinça :

- Je vais… Je vais la tuer…

Videl s’élança vers la jeune femme, ses yeux bleus brillants de larmes et de haine, mais une main la retint. Elle se retourna, prête à se dégager de la poigne qui s’était posée sur son épaule, mais s’immobilisa.

Son Gohan.

Son Gohan irradiant de colère, d’un désespoir total et dévastateur alors que la terre se fendillait déjà sous ses pieds. Videl entrouvrit les lèvres mais aucun son ne sortit. Sans baisser les yeux vers sa femme, il murmura entre ses mâchoires serrées :

- Laisse-la moi.
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Re: Elle s'appelait Pan

Messagepar Rusk le Mar Juin 30, 2009 0:40

TERRIBLE!!!!!

J'ai l'impression de lire une histoire encore mieux que les saga Dragon Ball d'origine!!
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Re: Elle s'appelait Pan

Messagepar RMR le Mar Juin 30, 2009 2:31

Génial! On ne sait pas encore ce qu'est le premier vœu, mais pour le deuxième, je suppose que le corps de Pan restait porteur d'une version dangereuse du virus. Enfin, qui sait? (Oui, l'auteur et tout ceux qui ont lu la fic là où elle l'a posté ailleurs, mais bon...)

Les réactions sont toujours très fidèles! Là, je ne trouve pas que la colère de Gohan soit exagérée. Je me demande comment Pan va se débrouiller. Un coup de main de Goku dont la confiance serait inébranlable? Surprise...
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Re: Elle s'appelait Pan

Messagepar Henrietta le Mar Juin 30, 2009 13:51

Mais quelle torture !
Je dévorais littéralement ton texte, et paf, ça s'arrête d'un coup. Naaan ! C'est trop dur :(
Étant quelque peu nouvelle sur ce forum, je pensais avoir le privilège de découvrir une fic complète, c'est raté.

Puisque pour une fois je suis dans les temps, et bien j'en profite pour donner mon avis.

Ta fic est purement géniale. Que ce soit au niveau du scénario et de la qualité d'écriture, c'est sans conteste la meilleure que j'ai lue jusqu'ici sur ce forum. Sincèrement, je vote pour que cette histoire devienne la suite officielle de DBZ.

Pour ce qui est de ton erreur initiale vis à vis des dragon balls (et qui semblait beaucoup te tracasser), je sais que dans le manga ce n'est pas une solution évoquée pour sauver Goku du virus.
On nous dit juste que Piccolo mourant quelques temps après, ça devient mort pour tout le monde. Peut être que Dieu se refuse à agir en cas de mort naturelle pour des raisons d'éthique, mais ce n'est jamais dit...
A partir de là, on peut très bien imaginer dans le passé de Trunks, une situation analogue à celle de ta fic pour empêcher la résurrection de Goku.
Edit : Je viens de réaliser que c'est encore plus bête. Goku est tout simplement déjà mort une fois...

PS : Je crois avoir deviné le premier vœux. Au regard du deuxième, ça me paraît même de plus en plus évident ^^
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Re: Elle s'appelait Pan

Messagepar Hel le Jeu Juil 02, 2009 15:28

Oh, votre enthousiasme me donne un sourire stupide !!!!! :roll:

@ Rusk : alors là, tu exagères carrément, même si le compliment me va droit au coeur :lol: Parce que non, vraiment, ma fin n'a rien à voir, à quelque degré que ce soit, avec l'oeuvre magistrale de Toriyama, que je me contente de pomper allègrement pour laisser libre cours à mes délires de midinette :wink:

@ RMR : je suis contente que, ce coup-ci, ce Gohan te convienne. J'espère qu'il en sera de même dans le chapitre qui suit, c'est moins sûr :wink:

@ Henrietta : si, la fic est complète, elle fait 16 chapitres qui sont finis depuis longtemps et que je poste ici tous les 2 ou 3 jours. Tu n'auras donc pas beaucoup à attendre :D
En fait, si j'ai bien compris, mon erreur sur les Dragon Ball tient surtout au fait que Shenron ne peut pas ressusciter quelqu'un mort de mort naturelle, et la maladie est considérée comme telle. Je ne crois pas que ce soit une question de mourir deux fois, en l'occurrence. Bref, c'est comme ça, je ne suis pas contente de cette faute de ma part, même si RMR m'a gentiment consolée en me disant qu'après tout, à présent c'est Dendé le Tout Puissant, et que les Nameks peuvent faire évoluer les pouvoirs du dragon. Alors pourquoi pas ! :D
Merci beaucoup de ton enthousiasme en tous cas ! :D



Chapitre 11 : Contre nature

Videl acquiesça faiblement et tomba à genoux au sol, les yeux fixés à nouveau sur la jeune femme qui, terrifiée, recula d’un pas. Machinalement, celle-ci sembla chercher un soutien quelconque parmi tous ces visages mais ne rencontra que des regards froids. Elle gémit quand elle distingua les yeux clairs de Trunks qui la fixaient avec… dégoût.

Pan tourna son attention vers son grand-père mais, s’il n’y avait pas de haine dans son regard à lui, ce qu’elle y lut lui fit presque encore plus mal : la déception. Son Goku, bras croisés, ne semblait pas disposé à faire un mouvement.

Ce fut la voix de Yamcha qui brisa le silence, dans un étrange mélange de regret et d’impatience :

- Il va… Il va la massacrer.
- Ça va enfin devenir intéressant, murmura Végéta avec un sourire.

Krilin intervint soudain et s’exclama :

- Mais… Et son premier vœu ? Quel était son premier vœu ? Et pourquoi fait-elle cela ? Il faudrait savoir, quand même…
- Si tu as envie d’interrompre Son Gohan pour obtenir des réponses, vas-y, on ne te retient pas, l’interrompit sa femme qui se tenait bras croisés, à l’écart, Marron à ses côtés.

Krilin se tut et, avalant difficilement sa salive, reporta ses yeux vers le fils aîné de Goku : tenter de l’arrêter semblait totalement suicidaire, en effet.
Son Gohan avançait toujours vers la jeune fille qui, un bref instant, songea à se laisser tuer là, tout de suite, par celui qui, après tout, était le seul à avoir le droit de lui ôter la vie, comme il la lui avait donnée. Mais l’instinct de survie, l’instinct de saiyen, et, tout bonnement, ce stupide espoir de voir son premier vœu réalisé, réveilla en elle la guerrière et elle se mit en garde.

Son adversaire ne sembla même pas s’en apercevoir quand, pour la première fois, il lança le poing en avant. Elle esquiva d’un mouvement souple et rapide. Gohan fronça les sourcils et doubla son attaque d’un coup de pied puissant que, cette fois, elle bloqua.

- Quoi… Mais… Comment elle a fait ça ? balbutia Yamcha, exprimant tout haut ce que presque tout le monde pensait tout bas.

Gohan tomba alors en garde et grinça :

- Je ne sais pas qui tu es, mais cela ne change rien au fait que tu vas mourir.

Elle déglutit et attendit l’attaque suivante, qui vint quasiment immédiatement. Les coups se mirent à pleuvoir, d’une puissance et d’une précision impressionnantes, encore décuplées par la haine qui animait le saiyen. Pan parait, bloquait, repoussait chacune des attaques, anticipant presque chaque mouvement, réagissant à l’instinct à la technique de ce guerrier qu’elle connaissait si bien. Tous suivaient le combat, ébahis, subjugués par la vitesse des mouvements et, surtout, par la technique insoupçonnée de la jeune inconnue. Piccolo s’écria :

- Mais… C’est impossible, impossible !

S’il avait tourné la tête il aurait vu, derrière lui, un fin sourire fier se dessiner sur les traits de Son Goku.

Pan reculait, encaissait, mais ne rendait aucun coup, tout son amour pour cet homme lui interdisant de porter la main sur lui, de quelque façon que ce soit, pour quelque raison que ce soit. Elle retenait sa puissance, son énergie, son instinct qui lui aurait ordonné de se jeter contre son adversaire et de répondre à ses attaques, mais elle ne pouvait pas s’y résoudre. Cette retenue, que Gohan percevait parfaitement, avait pour conséquence d’augmenter encore la rage du saiyen qui redoubla de vitesse. Prise un instant au dépourvu, Pan reçut à pleine volée le genou de Gohan dans l’estomac et alla s’écraser, des mètres en arrière, contre un arbre qui vacilla dangereusement sous le choc.

Trunks, soudain, sentit son cœur se serrer et, machinalement, fit un pas en avant. Une main se posa sur son épaule : Son Goku lui sourit doucement et tourna à nouveau son attention vers le combat. Le fils de Bulma, stupéfait, suivit le regard de Goku.

Pan redressa la tête et se releva sans, manifestement, une seule égratignure. Gohan fronça davantage les sourcils et se remit en garde. Elle murmura :

- Arrête… Je t’en supplie, arrête…

Le saiyen répondit d’un ton froid :

- Oui. Quand tu seras morte.

Il se jeta à nouveau sur elle et le combat reprit de plus belle. Alors qu’elle esquivait à nouveau ses attaques, il hurla, hors de lui :

- Mais bats-toi, si tu sais le faire !

Elle ne répondit pas, concentrée sur sa défense et, justement, sur la nécessité de ne pas rendre les coups. Furieux, avec un cri de rage, Gohan concentra son énergie et la boule de feu quitta sa paume, dirigée directement vers la poitrine de Pan. D’un revers de main elle détourna la décharge d’énergie qui fila vers le ciel. Gohan resta un instant interdit, comme presque tous ceux qui étaient présents. Bulma balbutia :

- Mais… C’est qui cette fille ?

Végéta, près d’elle, lui jeta un regard méprisant :

- Tu es vraiment stupide parfois.
- Papa, intervint Bra en se cramponnant à la main du Prince, tu dois faire quelque chose, je ne veux pas que Gohan tue Asuka, même si elle a tué Pan !
- Il ne la tuera pas, et tu reverras Pan, répondit calmement Végéta.
- Mais maman a dit…
- Ta mère a parfois tort. Pas moi.

Bra cligna des yeux, étonnée, mais sembla rassurée par le calme de son père. Bulma, elle, jeta à son compagnon un regard plein d’incompréhension, trop abasourdie pour songer même à rétorquer quoi que ce soit. Végéta suivait toujours le combat d’un œil amusé.

Les décharges d’énergie pleuvaient à présent sur la jeune fille qui avait de plus en plus de mal à les bloquer toutes sans riposter. Ses mains et ses avant-bras la brûlaient ; elle reculait toujours, ses pieds s’enfonçant petit à petit dans le sol, alors qu’elle tentait de maîtriser ses gestes, sa propre énergie. Avec un cri de colère, Gohan tendit vers elle ses deux mains, envoyant une boule de feu plus puissante que les autres. Pan ne parvint pas à l’encaisser et la force de l’attaque s’écrasa contre ses bras, la faisant finalement basculer en arrière. Elle tomba sur le dos et resta au sol, haletante, alors que Gohan avançait un peu plus, son bras droit tendu devant lui.

À cet instant, quelque chose se brisa dans le cœur de Trunks. Il pensait, jusque là, que c’était ce qu’il voulait, lui aussi. Que si Gohan ne la tuait pas, il s’en chargerait. Qu’elle s’était jouée de lui, de sa famille, de leurs sentiments, de ce qu’il éprouvait encore pour elle, envers et contre tout… Mais soudain il réalisait que non, la regarder se faire massacrer devant lui n’avait aucun sens, et que cela ne pourrait en rien guérir le mal que lui avait causé la trahison de la jeune fille. Si elle mourrait, cela deviendrait pire encore, bien pire. Alors il voulut s’élancer vers elle, pour tenter… quoi, il ne le savait pas vraiment. S’opposer à Son Gohan en cet instant semblait de la folie pure, mais ne rien faire du tout n’était plus une option.
Une main puissante se referma sur son bras, l’empêchant de bouger, et à nouveau il tourna la tête vers Goku. Celui-ci plongea ses yeux dans ceux du jeune homme et murmura :

- N’y va pas. Laisse-les régler ça.
- Mais... Il va la tuer ! Elle va se faire massacrer ! balbutia-t-il.

Son Goku sourit doucement :

- Non, sûrement pas.
- Comment ? Mais pourquoi ?
- Parce qu’il n’en sera pas capable.

Trunks resta parfaitement stupéfait, ses yeux bleus écarquillés fixés sur le guerrier calme et souriant qui venait d’énoncer tranquillement ce qui semblait une totale aberration. Goku hocha la tête calmement :

- Crois-moi Trunks. Elle ne risque rien.

Les épaules du jeune homme s’affaissèrent, et même si cela lui semblait totalement stupide et impossible, il renonça à intervenir. Ils avaient appris, tous, depuis longtemps, à faire aveuglément confiance à Goku, et il s’en remettait à lui une fois de plus. En priant pour que ce ne soit pas la fois de trop.
Piccolo, un peu plus loin, les regarda en fronçant les sourcils et tourna à nouveau son attention vers le combat. En effet, l’affirmation de Goku semblait au premier abord totalement insensée, et pourtant… Pourtant le Namek pressentait en elle bien plus de force, bien plus d’énergie que ce qu’elle mettait à encaisser les coups de Gohan. Tout comme ce dernier retenait la sienne, pour l’instant du moins : Gohan semblait de plus en plus agacé par la résistance de cette jeune fille qui le poussait dans ses retranchements. Piccolo connaissait son ancien élève par cœur, et celui-ci n’allait pas tarder à…

Gohan, dans un cri de rage face à la jeune femme qui se relevait encore, toujours, concentra son énergie et son aura explosa autour de lui. Il sourit, auréolé de puissance, entouré d’éclairs, ses yeux noirs paraissant encore plus froids qu’auparavant.

Pan essuya un mince filet de sang qui coulait de sa lèvre et se remit en garde. Elle tentait de réfléchir, de trouver une issue, une solution, mais les attaques permanentes de Gohan ne lui en laissaient pas le temps. Hurler qui elle était ? Prendre la place de celle qui venait de disparaître ? Elle n’en avait pas le droit, et puis c’était impossible, ils ne la croiraient pas, et même si Goku…

Elle s’éleva à toute allure dans les airs pour éviter la décharge d’énergie mais Gohan la suivit immédiatement et la rua de coups redoutables qu’elle peinait de plus en plus à encaisser. Son corps était endolori, tétanisé par les attaques de son père et par ses efforts pour contenir sa propre puissance. Pourquoi ne parvenait-elle pas à se laisser frapper, à se laisser tuer ? Se serait si facile… si rapide… si évident…
Gohan, profitant de cette fraction de seconde d’inattention, envoya à nouveau son genou dans l’estomac de Pan qui, le souffle coupé, se plia en deux. Alors, réunissant ses poings, il frappa à pleine puissance le dos de la jeune femme. Elle alla s’écraser à terre dans un bruit sourd et le sol explosa autour d’elle, la laissant immobile au milieu d’un cratère de plusieurs mètres.

Le cœur de Goku se serra dans sa poitrine et sa main se crispa sur l’épaule de Trunks. Le père de Gohan eut un bref instant d’hésitation, où il se demanda s’il ne devait pas, en fin de compte, intervenir ; si Pan n’allait pas se laisser tuer par son propre père. Mais une certitude le retint ; celle qu’il devait, pourtant, s’en remettre à sa petite fille. Celle que tout ceci devait avoir un sens, quelque part : Shenron, la disparition du corps, ce combat contre nature… La signification de tout cela lui échappait, mais un étrange pressentiment lui dictait de ne pas bouger, quel qu’insupportable que fût ce spectacle.

Son Gohan resta immobile, flottant dans l’air, ses yeux sombres posés sur son adversaire étendu dans le cratère. De là, il avait une vue globale de la scène : la fille à ses pieds, grimaçante de douleur, haletante. Un peu plus loin, leurs yeux levés pour la plupart vers lui, se trouvaient tous ceux qu’il chérissait tant et qui observaient toujours la scène sans bouger.
Un éclat métallique un peu à l’écart attira le regard du saiyen : le caisson. Le caisson vide, le caisson qui à cette heure n’aurait du être qu’un horrible souvenir, alors qu’il aurait du enfin serrer sa fille dans ses bras…
Cette vision, comme un coup de poignard, rouvrit la terrible blessure de son cœur et la colère, qui un instant auparavant s’épuisait petit à petit dans ce combat contre la jeune inconnue, submergea tout à coup son être, plus dévastatrice que jamais. Son esprit pourtant si brillant ne distinguait plus soudain que deux choses : sa fille ne reviendrait plus, et cette inconnue en était la cause. Aveuglé par cette insupportable souffrance, sa légendaire douceur annihilée par un besoin impérieux de vengeance, Gohan oublia tout le reste et se décala légèrement de côté. Réunissant ses deux mains dans lesquelles enflait déjà l’énergie visible de toute sa rage, il cria :

- Kame…

Piccolo poussa un cri d’horreur et Végéta écarquilla les yeux, saisissant Bra contre lui :

- Mais qu’est-ce qu’il fait ? Il veut tous nous tuer ou quoi ?

Goten réalisant ce qui allait suivre, hurla le nom de son frère mais celui-ci n’entendit rien, son regard brillant tendu vers la source de sa haine, de sa douleur.

- … Hame…

Végéta décolla à toute allure, arrachant Bra et Bulma du sol ; Goten s’éleva également dans les airs, attrapant sa mère par la taille alors que Yamcha avait saisi Videl par la main pour la forcer à s’éloigner. Krilin vérifia d’un coup d’œil que C18 avait soulevé Marron sans ménagement. Piccolo flottait également dans l’air. Goku, lui, fronça les sourcils et cessa de respirer un instant, mais ne bougea pas ; Trunks non plus.

- …Ha !!!!

La vague d’énergie pure éclata des mains de Gohan, se précipitant vers sa cible à pleine puissance.

Pan l’avait vu armer son tir sans y croire, elle aussi soudain parfaitement consciente des possibles conséquences du geste de ce père fou de douleur. Elle eut juste le temps de se redresser et, un genou à terre, leva les bras vers le ciel.

La puissance de l’attaque s’écrasa entre ses mains et resta en suspend un court instant. Puis les bras de la jeune femme commencèrent à plier. Elle sentait ses pieds s’enfoncer dans la roche ; le crépitement brûlant de l’énergie destructrice contenue entre ses paumes lui vrillait les oreilles et couvrait ses propres gémissements. Elle n’avait pas le choix, elle ne pouvait pas fléchir, elle ne pouvait pas le laisser tout détruire à cause d’elle. Elle concentra toute son énergie à retenir celle, dévastatrice, de son père. Ses gémissements se fondirent en un cri, unique. Toute la douleur, le désespoir qu’elle refoulait depuis des mois, des années, jaillirent plus puissants que jamais et se mêlèrent en une rage totale qui submergea la jeune saiyenne. Elle se redressa violemment et, dans un vacarme fabuleux de détonations et d’éclairs, libéra toute sa puissance, bien au-delà même de ce dont elle se croyait capable. Poussant un hurlement terrible, elle tendit les bras vers le ciel.
Le calme revint dès l’instant suivant. Presque assommée par la décharge incroyable d’énergie qu’elle venait de libérer, Pan suivit du regard le point lumineux qui disparaissait peu à peu de sa vue dans le firmament.

Haletante, ses genoux tremblants sous elle, elle resta là, debout dans le cratère.
Puis, très lentement, elle reprit conscience de l’endroit où elle se trouvait et baissa les yeux, regardant autour d’elle : ils étaient tous là, immobiles, tétanisés. Ils s’étaient rapprochés machinalement et la regardaient avec la même parfaite stupéfaction, les yeux écarquillés, bouche ouverte, dans un silence total. Elle réalisa soudain que quelque chose n’allait pas, du tout. Quelque chose d’autre que le fait d’avoir repoussé l’attaque de Son Gohan. Quelque chose qui justifiait leur ahurissement, à tous, et qui faisait sourire Son Goku.

Pan sentait l’énergie qui continuait de vibrer autour d’elle, la chaleur et la puissance qui émanaient du plus profond de son être et l’entouraient d’une aura indestructible. Elle cessa de respirer et, mue par une intuition, glissa une main tremblante dans ses cheveux qui avaient depuis longtemps quitté son chignon.

Entre ses doigts sales, resplendissait une mèche d’un blond intense.

La voix de Piccolo retentit la première, brisant le silence absolu de la scène :

- C’est impossible ! Il n’y a pas d’autre saiyen, aucun autre !

Pan ne l’entendit même pas. Guidée par une certitude soudaine, elle leva ses yeux bleus vers le ciel. Gohan était toujours au-dessus d’eux, immobile, pétrifié à la fois par ce qu’il avait failli faire et par ce qu’elle avait réussi. Mais quand elle rencontra son regard, c’est autre chose qu’elle y décela enfin.

La réalisation.

Écarquillant les yeux, entrouvrant les lèvres sans pour autant parvenir à parler, le saiyen fixait la jeune fille de ses yeux noirs où se lisait le mélange d’un espoir terrible et d’une peur panique.

La réponse vint d’ailleurs. La réponse vint de la voix brisée de Videl qui, s’étant posée au sol, balbutia :

- Pan ? Pan, c’est toi ?

La jeune fille baissa ses yeux clairs embués de larmes de son père vers sa mère ; elle était incapable de répondre, transpercée par le regard de celle qui avançait vers elle. Mais Videl n’avait pas besoin de réponse. Tout ce qu’elle avait besoin de savoir était soudain là, devant elle, dans la personne même de cette jeune saiyenne dont les lèvres se mirent à trembler doucement.

Tous les autres s’étaient également posés et une petite voix les ramena à la réalité :

- Alors Asuka… C’était Pan ?

Goku se retourna un instant et lança un clin d’œil à l’enfant toujours blottie dans les bras de Végéta :

- Oui Bra. Mais c’était un secret.
- J’aurais du le savoir : elle connaissait toutes mes cachettes à la maison, répondit calmement la petite fille.

Tous les regards se tournèrent à nouveau vers Videl qui, lentement, avait rejoint Pan. Cette dernière se mordit la lèvre, tremblant d’impatience et de crainte. Videl leva doucement la main, passa ses doigts sur la joue de Pan et murmura :

- C’est toi… C’est bien toi… Comment n’ai-je pas… Comment ai-je pu…

À ce contact si calme, si plein de délicatesse, Pan sentit soudain tout son être se détendre et ses cheveux reprirent leur teinte naturelle, alors que de ses yeux à nouveau sombres coulaient les premières larmes. Au prix d’un ultime effort, elle forma le mot dont elle rêvait depuis si longtemps :

- Maman…

Un sourire d’une extrême douceur se dessina sur les traits de Videl et elle ouvrit les bras. Pan s’y précipita, enfouissant son visage dans le creux de l’épaule de sa mère, alors que tout son corps était secoué de sanglots terribles. Videl caressait lentement la chevelure de sa fille, la serrant contre elle. Elle paraissait soudain d’un calme total, d’une sérénité parfaite.

Bulma murmura :

- Alors… Pendant tout ce temps… Asuka c’était Pan et on n’a rien vu, rien !
- Parle pour toi, répondit Végéta avec un sourire.
- Quoi ? glapit sa compagne. Tu savais et tu n’as rien dit ?
- Je ne savais pas qui elle était avant aujourd’hui. Mais il était assez évident qu’il y avait en elle… quelque chose de spécial.
- Je me doutais que tu le sentirais, dit Goku à Végéta avec un sourire.
- Et toi tu étais au courant ? s’exclama Chichi qui se remettait du choc avec difficulté.
- Oui. Je l’ai su dès que je l’ai vue, chez nous, cet hiver. Mais elle m’a fait promettre de ne rien dire.

Sa femme secoua la tête, désespérée, et fit enfin un pas vers sa petite fille… Quand une voix retentit :

- Ce n’est pas notre fille, Videl.

Son Gohan s’était posé et regardait la jeune fille d’un air sombre. Pan sentit son cœur s’affoler alors que Videl se détachait lentement d’elle. Mais sa mère fixa froidement son mari :

- Si Gohan. C’est elle. Tu le sais aussi bien que moi.
- Non, ma fille a huit ans, d’où que vienne celle-ci ce n’est pas notre Pan. Cette fille vient de nous voler plus de dix ans de la vie de notre Pan pour prendre sa place.

Le ton de sa voix glaça toute l’assemblée et Pan gémit :

- Je t’en prie… Je peux expliquer, je n’avais pas le choix, je…
- Ne dis rien, je m’en charge, l’interrompit Videl avec douceur, avant de se tourner à nouveau vers Gohan.

Mains sur les hanches, ses yeux bleus brillants d’une froide détermination, Videl toisa son époux et articula lentement :

- J’en ai assez maintenant. Ça suffit. Si tu comptes lever à nouveau la main sur celle que, moi, je considère comme ma fille, alors il va falloir me tuer d’abord, Son Gohan. Me suis-je bien fait comprendre ?

Le saiyen resta parfaitement immobile, pétrifié par l’assurance qu’il lisait dans les yeux de Videl, dans son attitude qui le projetait des années en arrière, face à la jeune lycéenne têtue et combative dont il était tombé amoureux. Elle ne bougerait pas, c’était l’évidence même. Il connaissait par cœur ce regard, cette dureté sur ses traits si fins, cette détermination dans sa voix.
Il détourna les yeux, les posant sur la jeune fille éperdue qui se tenait près de Videl. C’était bien elle… Elle ressemblait tant à sa mère, son corps mince et athlétique, sa grâce naturelle, son visage aux traits à la fois doux et décidés. Pourtant c’était lui-même qu’il retrouvait dans la puissance qui émanait d’elle, dans la profondeur de son regard sombre sous ses longs cils épais. C’était Pan… C’était… une autre Pan.

Il cessa de respirer un instant, déchiré entre les sentiments qui l’assaillaient : la joie, le fierté, l’affection… et la trahison, la déception, la colère, encore et toujours. Car, quelle que magnifique que fût cette jeune femme, elle n’était pas celle qu’il espérait depuis des mois, elle n’était pas la petite fille enjouée qui lui avait été enlevée.

Qu’elle leur avait enlevée.

Incapable de supporter plus longtemps les regards posés sur lui et, surtout, la présence de Pan, il poussa un cri de rage et décolla à pleine vitesse.

La jeune fille le suivit du regard, se mordant la lèvre pour ne pas pleurer à nouveau. Mais une main sur sa joue lui fit baisser les yeux et Videl lui sourit :

- Il reviendra. Ne t’en fais pas.

Pan acquiesça avec un sourire triste, puis s’immobilisa quand elle sentit une main sur son bras. Se retournant, elle découvrit devant elle une Chichi au bord des larmes qui, après l’avoir longuement observée, la serra contre elle en éclatant en sanglots.

Trunks observait la scène, incrédule, sans sembler comprendre vraiment ce qui venait de se passer. Il baissa machinalement les yeux quand une petite main lui tapota gentiment le bras. Sa sœur l’observait avec un grand sourire :

- T’as vu, c’est trop bien hein ? En fait, t’es amoureux de ma meilleure copine !

Le jeune homme ne répondit rien, fixant de ses yeux pâles la petite fille de dix ans qui venait d’énoncer tranquillement la plus horrible vérité.

Asuka… Son Asuka… n’existait pas. Elle n’avait jamais existé. C’était Pan. C’était la nièce de Goten et la meilleure amie de sa petite sœur. Des images terribles se mêlaient dans sa tête : celles de l’enfant espiègle qu’il connaissait depuis toujours, qui passait des heures entières à les faire tourner en bourrique, Goten et lui, à la Corp… et celles de la jeune femme dont il était désespérément amoureux depuis des mois. La douceur de ses lèvres, la chaleur de sa peau, ses courbes délicieuses, ses gémissements alors qu’elle s’arquait contre lui, épousant à la perfection son propre corps…

Trunks recula d’un pas et écarquilla les yeux d’horreur. Bra balbutia :

- Quoi ? Qu’est-ce que tu as ? Qu’est-ce que j’ai dit ?

Il releva la tête : elle était là, blottie dans les bras de Chichi, alors que tous se rapprochaient petit à petit d’elle, hésitants, pour l’embrasser, lui poser mille questions…
Elle était là, et pourtant, elle ne serait plus jamais la même. Il avait perdu Asuka, pour toujours.

- Trunks…

Il tourna la tête, croisant le regard inquiet de Bulma qui murmura :

- Trunks, attends, laisse-la nous expliquer, laisse…

Elle s’interrompit, bouleversée par la peine et la colère sur les traits soudain si pâles de son fils. Il ouvrit les lèvres pour parler, mais aucun son ne sortit. Il recula à nouveau, secouant la tête comme pour se sortir d’un mauvais rêve puis, tel Son Gohan quelques instants plus tôt, disparut à l’horizon.

Bulma, navrée, tourna la tête vers Pan.

Celle-ci, bien que toujours entourée de ceux qu’elle venait de retrouver, ne souriait plus. Son regard noir était levé vers le ciel, là où Trunks venait de disparaître.
Elle avait aussi compris. Et, si elle retrouvait avec un bonheur immense tous ceux qui lui manquaient depuis si longtemps, son cœur n’en était pas moins déchiré à l’idée que les deux hommes qui comptaient le plus pour elle venaient de la rejeter.
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Re: Elle s'appelait Pan

Messagepar Rusk le Jeu Juil 02, 2009 17:52

Oui je sais que c'était exagéré, mais c'est pour ça que j'avais dit "l'impression" lol.

C'est quand même beaucoup plus travaillé que la Saga Boo je trouve.
Même si on voit que ton point faible est effectivement la narration de combats, mais ça n'est pas le principal de ton histoire donc on s'en accommode parfaitement :wink:

En tout cas pressé de savoir pourquoi Pan est venue et surtout quel a été son premier souhait!!
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Re: Elle s'appelait Pan

Messagepar Henrietta le Ven Juil 03, 2009 2:17

Deux trois jours c'est trop long ^^

J'ai finalement découvert Fanfic-fr où j'entreprends de dévorer l'ensemble de ton œuvre.
Je viens de terminer "Le meilleur des mondes ?" qui est lui aussi un superbe texte... malheureusement pour moi, inachevé.

Mon impression générale est : Cesse de t'excuser pour tes scènes de combat, parce que moi je trouve que ta façon de les raconter tient du génie.
Comment dire... Tu nous fais vivre ça à travers le ressenti des personnages.
Concentration, anticipation, rythme de l'adversaire. "Tout combat est avant tout un combat contre soi-même" nous dit Tortue Géniale, et tu nous le fait vraiment sentir à la perfection.
C'est à mon sens beaucoup plus intéressant qu'une description d'enchaînements. Gauche, droite, gauche, appui des deux mains sur le bras tendu de l'adversaire, double salto avant, kamehameha en plein dans le dos du crâne... c'est sympa deux secondes mais on peut pas faire une histoire avec ça kwa ^^

Tu laisses beaucoup à notre imagination, et c'est d'autant mieux, ce qui n'empêche que le peu de descriptions pures que tu nous proposes sont des scènes d'anthologie.
Dans ton dernier chapitre, Pan qui devient super saïyenne et qui fracasse Végéta des deux pieds, c'est tout simplement extraordinaire !
Dans les fics de RMR par exemple, j'ai toujours besoin de me concentrer pour reconstituer la scène mentalement. Mais avec toi c'est simple, je ne l'ai pas imaginé, je l'ai vu. Quelle puissance, quelle rage ! C'est sublime, tout simplement.

PS : Petit aparté pour les dragons balls. Si si, il n'est possible que de ressusciter une fois une personne, que ce soit avec ceux de Dieu ou ceux de Dendé. La cause de la mort n'a quant à elle aucune importance.
Grosse variation, ceux de Nameck (époque de Freezer) peuvent ressusciter plusieurs fois une personne, mais pas plusieurs personnes en même temps, ce dont sont capables ceux de la Terre par contre.
A la fin de l'histoire (période Boo), ceux de Nameck cumulent toutes les capacités, et heureusement pour ceux qui c'étaient déjà fait tuer par Cell XD
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Re: Elle s'appelait Pan

Messagepar Foenidis le Ven Juil 03, 2009 20:53

Tout à fait d'accord pour dire que tu t'en tires plus que bien sur les scènes de combat... franchement tu n'as aucun complexe à avoir.

Mais je pense comprendre ce que tu veux dire... c'est le même problème pour moi... j'aimerais avoir plus d'imagination sur le sujet.

Ton écriture est toujours aussi fluide, riche et prenante. J'ai un peu hésité, en raison justement de sa grande qualité, mais je vais tout de même me permettre juste une petite remarque.... au moment ou Gohan réalise que la jeune fille qu'il combat est Pan... tu écrit : "La réalisation"... moi j'aurais mis : la stupeur... en effet, je trouve que le mot réalisation ne colle pas vraiment, c'est un terme trop abstrait pour décrire une expression du visage. Précisant ensuite, que c'est parce qu'il réalise enfin qu'Asuka est sa fille...

M'ouais, on va dire que je suis culottée de chipoter sur un détail pareil quand on voit comment j'ai écris "Spécial 2008"... mais ce n'est pas comparable. Ton histoire est un roman... la mienne plutôt un scénario... je passe tellement de temps à bosser sur le story board de mon histoire principale, écrite de façon à "guider" le ou les dessinateurs, que j'ai, sans y penser, appliqué le même genre à Spécial 2008... du pur descriptif (pif paf poum comme dit Henrietta), uniquement ce qui peut servir à sa conversion en images...

C'est d'ailleurs cette différence qui me fait détester toutes les adaptations cinéma des romans que j'ai lu... on ne retrouve pas dans les images la moitié de l'émotion imprimée sur le papier... ce qui est normal, l'écrivain décrit des sentiments, des pensées, des ressentis qui ne peuvent se traduire en image... on passe d'une sorte de 3 D hyper précise (3 E serait plus juste... E pour émotion...) à de la 2 D toute plate.

Sinon, moi le petit détail qui me chagrinerait... ce n'est pas l'histoire des pouvoirs des dragons... facilement arrangeable à ta sauce... mais plutôt qu'aucun ne reconnaisse Pan... car même plus vieille... c'est bien elle n'est-ce pas... en plus pour moi... tous ceux capables de ressentir l'énergie des êtres devraient être capable de la reconnaître, comme on reconnait un visage... (d'ailleurs, toi même tu mets que Pan reconnaît l'énergie du petit dinosaure...)... pour moi, s'il y avait une incohérence... elle serait là.
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Re: Elle s'appelait Pan

Messagepar Hel le Ven Juil 03, 2009 23:08

@ dbphoenix10 : alors sur le sujet des combats, tu as quand même 100 fois plus d'imagination que moi :lol: Pour la passage que tu cites, oui, le terme de "réalisation" ne me satisfaisait pas vraiment non plus, mais je n'ai rien trouvé de plus convainquant, j'avoue n'avoir pas beaucoup cherché :roll: "Stupeur"... oui, mais il manque la nuance qui montre dans le terme même que Gohan a compris. Enfin bref, une de nombreuses lourdeurs de style :) Il faut savoir que je tente pourtant d'en corriger à chaque relecture, même des mois après. Je tombe toujours sur un verbe mal accordé, une lourdeur, une répétition... qui m'horripilent :evil:
En fait pour le fait de ne pas reconnaître Pan, là j'y ai songé, et cela ne me semblait pas illogique. Il y a physiquement un gouffre entre une enfant de 8 ans et une jeune femme. Regardez une vieille photo de classe, même en sachant que la personne s'y toruve (et là ils ne le savent pas :wink: ) on a souvent du mal à reconnaitre un adulte ! Pour le ki, je me suis servie de la réapparition de Gohan dans Boo. J'avais remarqué que même Piccolo n'a pas reconnu son ki quand il est revenu de la planète des Dieux ! Piccolo dit lui-même (enfin, c'est pas les termes exacts, hein :mrgreen: ) qu'il a beaucoup muri, changé, qu'il n'a pas reconnu son ki. Or Piccolo connait quand même rudement bien le ki de Gohan :wink:
Donc là, entre le fait qu'elle cache son ki (il est à un niveau ridicule même pour une terrienne) et qu'il a énormément évolué depuis son enfance, en "maturité" et en puissance, et également le fait qu'ils n'y font pas attention, ils sont murés dans leur douleur et ne songent pas à l'impensable, bref, je me suis dit que c'était crédible.
Enfin, crédible comme du Dragon Ball quoi :lol:

@ Henrietta : waou, t'as été lire mes fics ?? :shock: Suis toute flattée :oops: Contente que "Le meilleur des mondes" te plaise. Je l'ai voulue bien plus légère, mais je l'ai écrite parce que j'avais du mal à me séparer de cette Pan adulte que j'avais imaginée :wink: La fin est écrite dans ma tête, mais le temps de l'écrire me manque cruellement. Elle sera finie, car je mets un point d'honneur à finir mes fics, mais je ne peux que te conseiller de t'armer de patience :roll:
Non, les combats ne font pas l'histoire, mais dans DBZ, pur shonen, c'est quand même une place prépondérante, majeure. Je n'ai pas le talent de RMR pour inventer et décrire les combats avec précision. alors je garde l'essentiel et je tente de le décrire du côté psychologique, c'est davantage mon domaine :wink: Ravie que tu aimes :D

@ Rusk : merci de ta fidélité ! :D Oui, les descriptions de combats, ce n'est pas ma tasse de thé :mrgreen:

La suite demain, là je vais me coucher :wink:
Merci à vous tous, vos commentaires m'enchantent :D
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Re: Elle s'appelait Pan

Messagepar Foenidis le Sam Juil 04, 2009 2:00

Hel a écrit: Il faut savoir que je tente pourtant d'en corriger à chaque relecture, même des mois après. Je tombe toujours sur un verbe mal accordé, une lourdeur, une répétition... qui m'horripilent :evil:
En fait pour le fait de ne pas reconnaître Pan, là j'y ai songé, et cela ne me semblait pas illogique. Il y a physiquement un gouffre entre une enfant de 8 ans et une jeune femme. Regardez une vieille photo de classe, même en sachant que la personne s'y toruve (et là ils ne le savent pas :wink: ) on a souvent du mal à reconnaitre un adulte ! Pour le ki, je me suis servie de la réapparition de Gohan dans Boo. J'avais remarqué que même Piccolo n'a pas reconnu son ki quand il est revenu de la planète des Dieux ! Piccolo dit lui-même (enfin, c'est pas les termes exacts, hein :mrgreen: ) qu'il a beaucoup muri, changé, qu'il n'a pas reconnu son ki. Or Piccolo connait quand même rudement bien le ki de Gohan :wink:
Donc là, entre le fait qu'elle cache son ki (il est à un niveau ridicule même pour une terrienne) et qu'il a énormément évolué depuis son enfance, en "maturité" et en puissance, et également le fait qu'ils n'y font pas attention, ils sont murés dans leur douleur et ne songent pas à l'impensable, bref, je me suis dit que c'était crédible.
Enfin, crédible comme du Dragon Ball quoi :lol:


Pour les corrections... même combats. Je suis incapable de relire une de mes pages sans sans cesse corriger un mot, une réplique, une action... c'est plus fort que moi. Au début, de la vieille école, j'avais imprimé ma version d'une suite de DB. J'ai arrêté... elle n'est plus que sur informatique... je passais une fortune en papier et encre d'imprimante pour re-tirer les pages à chaque corrections.
Souvent, je sais dès que je l'écris que quelque chose cloche... mais ça ne vient pas tout de suite... alors j'écris quand même pour y revenir plus tard et ne pas perdre le fil... mais d'autres fois, on croit que c'est enfin tel qu'on le voulait... et à la relecture suivante : patatras... on rature encore !
Spécial 2008... je ne le relirais pas... je lui fiche la paix ! Je l'ai dis, c'est un vrai premier jet et il le restera... les gens ne vont pas relire mes mille corrections.
Pour l'énergie... c'est vrai que Dragon Ball est un peu comme la Bible... on trouve toujours le contraire d'une affirmation en cherchant un peu... :mrgreen:
Et pour les photos de classe, ça dépend des personnes... c'est vrai que pour certains on fait : "C'est toi ça ?!"... tandis que pour d'autres c''est : "Arf.... il a pas changé dis donc... il avait déjà sa tronche de (bip de censure...)". Mais mon égo de mère a du mal à admettre que j'aurais pu être incapable de reconnaître un de mes enfants :wink:

En tous cas bravo... et vivement la suite.
Dernière édition par Foenidis le Jeu Juil 31, 2014 15:44, édité 2 fois.
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Re: Elle s'appelait Pan

Messagepar Hel le Sam Juil 04, 2009 9:10

@ dbphoenix : oui, moi aussi la version papier j'ai abandonné :) Et moi, justement, mon ago de mère me disait que dans un tel malheur, Videl et Gohan pouvaient être tellement anéantis qu'ils ne la reconnaisse pas, et que Gohan puisse vraiment "péter les plombs" Chacune son interprétation :lol: :wink:

Bon, là on revient à trois chapitres sans action, mais il y en aura à nouveau après :D



Chapite 12 : Futur imparfait

Bulma avait mis fin aux retrouvailles en proposant de tous retourner à Capsule Corporation, pour y être plus à l’aise qu’au milieu des montagnes près de la cabane du grand-père de Goku. Ce dernier les avait donc à nouveau tous téléportés à la Corp, et ils étaient à présent confortablement installés dans le salon principal.

Pan s’était assise sur le canapé central, entourée de sa mère et sa grand-mère qui ne semblaient plus disposées à s’éloigner de la jeune fille. Assis en tailleur devant elles se tenaient Goku et Goten. Bulma et Bra s’étaient installées sur les fauteuils les plus proches et, tout autour, la petite assemblée les entourait, avide de réponses : Piccolo, Yamcha, Krilin, Marron… même C18 et Végéta se tenaient eux aussi dans la vaste pièce, un peu à l’écart. Madame Brief avait servi thé et gâteaux à profusion : Goku et son fils cadet enfournaient des dizaines de cookies avec application, et seul le bruit de leur mastication brisait le silence quand Bulma demanda gravement :

- Bon, maintenant il va falloir nous expliquer certaines choses.

Pan soupira, et acquiesça. Elle sentit sur sa main la pression encourageante de celle de Videl et sourit à sa jeune mère. Puis, prenant une grande inspiration, elle commença :

- Bien. Comme vous le savez maintenant, je suis Pan, mais je viens d’un futur qui n’aurait eu lieu que dans douze ans. J’ai à présent vingt et un ans…
- On ne t’a même pas fêté ton anniversaire ! intervint Chichi.
- Non grand-mère, mais tu sais, cela fait bien longtemps que je n’ai plus fêté d’anniversaire.

Un nouveau silence accueillit cette réponse, et la jeune fille enchaîna :

- En effet, de là où je viens, la Terre est devenue un monde de chaos, et… et le jour où j’ai pu m’en échapper pour venir ici, dans le passé, elle a été détruite.

Tous écarquillèrent les yeux, et Goku répéta :

- Détruite ? La Terre ?
- Oui, répondit doucement Pan.
- Mais pourquoi ? Qu’est-ce qui a causé cela ? balbutia Yamcha.
- C’est nous, sans le savoir.
- Quoi ? s’exclamèrent-ils en chœur.
- Tout a commencé à cause du virus qui a atteint grand-père jadis, et pour lequel le…

Pan hésita un bref instant avant de prononcer ce nom qui la brûlait presque, mais continua :

- … Le Trunks du futur était revenu apporter un remède, il y a plus de vingt ans. Le virus a atteint récemment mon père, et Goten. Pour les soigner, vous avez fait appel au dragon. Puis je suis tombée malade à mon tour, et après un an d’attente, vous vous apprêtiez à me ressusciter en rappelant à nouveau Shenron, comme cela a toujours été fait.
- Mais tu nous en as empêchés, ajouta Bulma.
- Oui, je le devais. Car c’est ce qui a tout déclenché, dans le futur d’où je viens.
- Comment se fait-il que toi, tu sois toujours là, d’ailleurs ? demanda Goku. Car si tu n’es pas revenue à la vie à notre époque, tu ne dois plus être présente à la tienne, non ? Enfin… je crois…. Hein ?

Le saiyen se gratta l’arrière du crâne, soudain plus très sûr de suivre son propre raisonnement… Bulma intervint :

- Je pense que le futur de Pan reste une possibilité sur une ligne temporelle qui lui est propre. De même, le Trunks du futur a pu venir, puis revenir plus tard nous voir, alors que nous avions changé l’issue du combat avec les cyborgs. Son futur à lui n’avait pas été altéré, c’est le nôtre qui avait changé. Je pense qu’il en est de même ici : Pan ici présente vient de sa propre ligne temporelle, dans laquelle elle a été ressuscitée par Shenron.
- Je pense que ça doit être ça, confirma Pan. Honnêtement, j’ignorais ce qu’il adviendrait de moi. Je m’attendais plutôt à disparaître en vous empêchant de me ramener, mais je ne savais pas. En fait, quand je suis venue, j’espérais arriver avant ma mort, j’avais emporté un vaccin contre le virus.
- C’est toi ! s’exclama Bulma. Le vaccin que Goku nous a remis à Noël venait de toi, tu l’as rapporté du futur, comme l’avait fait Trunks.
- Oui, acquiesça la jeune fille. C’est vous qui l’avez fait Bulma, dans le futur. C’est même… une des dernières choses que vous ayez faites.

Un silence accueillit cette remarque. La présidente de la Corp avait pâli et murmura :

- Donc… je suis morte, dans ton futur ?
- Vous êtes tous morts. Sans exception. J’étais… la seule survivante. Bra, vous et moi, avons vécu longtemps dans les ruines de Capsule Corp, dans les sous-sols. Mais à la fin… j’étais seule.

Instinctivement, Bulma serra contre elle sa fille. Videl caressa doucement la main tremblante de Pan :

- Continue.
- Donc, je voulais revenir ici avant ma mort, pour pouvoir me guérir grâce au vaccin, et que vous n’ayez pas besoin d’appeler Shenron. Hélas, je suis arrivée trop tard, votre Pan était déjà morte. Je n’avais plus qu’une solution : vous empêcher de la ressusciter, à tout prix. Je savais…

Elle baissa les yeux, et acheva dans un murmure :

- Je savais que vous ne me laisseriez jamais faire. Alors, je n’ai rien dit, j’ai attendu le dernier moment, pour faire disparaître mon corps et rendre impossible toute résurrection. J’ai du improviser, je n’avais rien prémédité. Je n’aurais jamais du accepter de venir m’installer ici, je n’aurais jamais du entrer en contact avec vous tout ce temps. C’était excessivement dangereux, mais quand Trunks me l’a proposé à l’hôpital… J’ai été incapable de refuser. Vous… Vous me manquiez tellement. J’ai été faible, et je vous ai fait du mal. Je suis désolée.

Sa voix se brisa et elle ferma les yeux pour tenter de refouler les larmes qui menaçaient à nouveau de couler.
Yamcha fronça les sourcils et demanda :

- Et d’ailleurs, pourquoi Trunks est-il parti ? Pourquoi n’est-il pas venu avec nous ?

Les lèvres de Pan tremblèrent et personne ne sembla trouver le courage de répondre. Ce fut Krilin qui, soudain, s’exclama :

- Oh ! C’est toi, la fille dont parlait Végéta ? C’est de toi dont Trunks était amoureux, c’est cela ?

L’estomac de la jeune femme se noua encore un peu plus et elle serra les poings. Videl l’observait toujours, surprise… et désolée. Krilin et Yamcha tournèrent les yeux vers Bulma, qui acquiesça. Les deux guerriers échangèrent à leur tour un regard navré. Goku demanda alors :

- Mais explique-nous pourquoi, explique-nous quel est le lien entre ta résurrection et… la fin du monde, puisque c’est de cela qu’il semble s’agir.
- En fait, c’est l’utilisation intensive des Boules de Cristal qui a tout déclenché, qui a… brisé un équilibre, semble-t-il. À la base, elles n’ont été offertes aux Hommes sur Terre que pour les aider.
- Oui, intervint Krilin, Tortue Géniale nous avait raconté cette histoire : au début, il n’y avait qu’une seule Boule de Cristal, mais comme les Hommes se sont mis à l’utiliser à leur propre avantage, elle s’est séparée en sept pour rendre quasi impossible le fait de les retrouver et de les utiliser à tort et à travers.
- Voilà, reprit Pan. Or, ce que personne ne pouvait prévoir, c’était l’arrivée sur Terre des Saiyens, et par là même le fait que cette planète devienne le théâtre de tant de combats titanesques. Combats qui ont nécessité l’utilisation des Boules de Cristal, à de très nombreuses reprises, et pour des souhaits comme la résurrection de nombreuses personnes.

Videl cligna des yeux et demanda :

- Et il ne fallait pas le faire ?
- Non, mais personne ne le savait. Les vœux qui ont été faits étaient motivés par les meilleures intentions, mais il n’en reste pas moins que, à cause d’eux, le cours du destin a été bouleversé, plusieurs fois, et de plus en plus fréquemment. Avec Buu et les Boules de Namek, c’est la Terre elle-même et toute sa population qui ont été ramenées à la vie. De tels bouleversements ne sont pas anodins, loin de là.
- Quel rapport avec le virus, précisément ?

Pan hésita un instant, puis soupira :

- Eh bien, à priori, aucun. Personne n’a jamais trouvé d’où cette maladie est originaire, personne n’a pu prouver que le virus ait été créé intentionnellement. Ce qui est sûr, c’est que même s’il est transmissible aux humains, il affecte particulièrement les saiyens. Ce virus serait peut-être… une sorte de réflexe de défense de ce monde contre la présence des saiyens.
- Ah bah c’est sympa ! s’exclama Goten.
- Ridicule ! coupa Végéta. Je ne vois pas pourquoi la famille de Son Goku a été affectée et pas la nôtre, dans ce cas.

La jeune fille acquiesça tristement :

- En effet, mais dans mon futur c’est de ce virus que vous êtes mort, vous aussi. Bulma a seulement réussi à soigner Bra in extremis.

Le Prince avait blêmi. Sa compagne, livide, demanda d’une voix à peine audible :

- Et… Trunks ?
- Il est mort quelque temps avant, au combat.

Nouveau silence. Goku soupira :

- Ce serait bien si, une fois, quelqu’un pouvait venir du futur juste comme ça, pour dire bonjour, dire que tout va bien, qu’on vit tous heureux. Et pas pour nous annoncer la fin du monde.

Sa remarque fit sourire amèrement une grande partie des présents. Chichi leva les yeux au ciel et demanda :

- Bon, cela ne nous dit toujours pas pourquoi la Terre a explosé.
- Oui, reprit Pan. En fait, ma résurrection a été semble-t-il, comme on dit, la goutte d’eau qui fait déborder le vase. A priori, déjà à votre époque l’équilibre qui régit les forces de l’univers est devenu précaire à cause de l’utilisation des Boules de Cristal, mais personne n’en a encore conscience. C’est cette énième résurrection, la mienne, qui va tout déclencher.
- Tout ? Comment ça, « tout » ? demanda Videl.
- L’apocalypse.
- Hein ? demanda Goku qui manifestement ne comprenait plus grand-chose.
- La Terre est devenue le point de déséquilibre de tout l’univers, l’endroit qui a concentré l’inversion des puissances, entraînant le déchaînement de toutes les forces négatives.
- C’est-à-dire ? interrogea Bulma.

Pan soupira et, les yeux clos, resta un moment silencieuse, tâchant manifestement de se remémorer ce qu’elle avait tant voulu oublier. Elle serra machinalement la main de Videl, tentant de trouver dans la chaleur maternelle la force de continuer. Sa voix s’éleva à nouveau, faible et tremblante :

- La désolation, la mort, pour tous. La Nature s’est déréglée petit à petit, les catastrophes se sont succédées. Des forces monstrueuses sorties du Néant sont apparues, anéantissant toute vie.
- Mais on a bien du les combattre ! s’exclama Goku.

Pan sourit tristement :

- Bien sûr grand-père. On s’est tous battus. Mais là, personne n’était de taille. Ces entités n’étaient pas comparables aux êtres rencontrés auparavant. Là l’enjeu n’était pas la domination d’une planète, ou l’issue d’un tournoi. L’issue était l’anéantissement pur et simple de toute vie, et nos adversaires étaient bien plus redoutables et surtout, invincibles.
- Personne n’est invincible, grogna Végéta.
- Si, car justement il ne s’agissait pas à proprement parler de « personnes », ou même d’ « êtres ». C’étaient des manifestations du Néant, des choses aussi puissantes qu’immatérielles. Certains combats ont été gagnés, pourtant, au début. Vous vous êtes organisés pour survivre, et le processus a été lent, cela a duré plus de onze ans. Mais au final… nous n’avions aucune chance.

Elle se tut un moment, et essuya rapidement une larme qui avait perlé au coin de sa paupière. Yamcha intervint :

- Mais… Il doit y avoir quelque chose à faire ! Maintenant que nous sommes prévenus, nous pourrons anticiper, comme avec les cyborgs, non ?

Bulma secoua doucement la tête :

- D’après ce que dit Pan, cela semble impossible.
- En effet, c’est la conclusion à laquelle nous sommes arrivés, dans le futur. On n’aurait rien pu faire. Rien… à part empêcher tout cela de se déclencher, en vous apportant le vaccin.
- On peut toujours gagner ! reprit Végéta. Nous n’étions pas assez préparés, c’est tout, et…
- Mon père est mort le premier ! coupa Pan dans un élan désespéré. Il n’a tenu que quelques minutes et puis…

La jeune fille éclata en sanglots. Videl, à côté d’elle, était pâle comme un linge et ses lèvres tremblaient légèrement. Elle passa son bras autour des épaules de sa fille et la serra contre elle.
Krilin jeta un regard noir à Végéta :

- Tu vas peut-être prétendre que Gohan n’est pas un guerrier valable ?

Le Prince ouvrit la bouche pour répliquer mais un regard de Bulma l’arrêta. Il haussa les épaules et détourna la tête.

Après quelques longues secondes dans un profond silence, Pan se redressa, essuya ses larmes et continua :

- Vous êtes tous morts, les uns après les autres, au fur et à mesure des mois, des années. Yamcha en nous aidant à nous mettre à l’abris. C18 en tentant de sauver Marron, et Krilin peu après. Goten et Trunks le même jour, dans le même combat. Grand-mère s’est ensuite laissée mourir. Maman, en se battant pour permettre à Bulma de fuir avec Bra et moi. Grand-père est resté en vie longtemps, mais quand Végéta est mort du virus, il n’a plus tenu que quelques semaines. Dendé, qui avait jusque là pu soigner beaucoup de monde, est mort d’épuisement. Piccolo nous a protégées, Bulma, Bra et moi, pendant deux ans encore. Deux interminables années où Bulma a travaillé nuit et jour sur le vaccin et la machine à voyager dans le temps. Hélas, le vaccin n’était pas terminé quand Piccolo est mort également, or c’est lui qui devait retourner dans le passé. Nous sommes restées toutes les trois, et Bulma a réussi à soigner Bra qui était tombée malade à son tour. Elle travaillait encore sur la machine à voyager dans le temps le jour où les cataclysmes se sont faits plus puissants que jamais. Bulma et Bra sont mortes sous mes yeux dans la destruction finale de la ville. Bulma m’avait glissé le vaccin, et en rejoignant le vaisseau j’ai ramassé la seule chose encore intacte, le radar miniature qu’elle avait réalisé des années avant, au cas où…

Pan eut un léger rire amer :

- Quelle ironie, le radar des Boules de Cristal, ce par quoi tout est arrivé. Vous connaissez la suite : j’ai quitté la Terre au moment où elle explosait. Soit le vaisseau n’était pas totalement achevé, soit il a été endommagé, soit je n’ai pas su l’utiliser, bref, je suis arrivée trop tard pour soigner mon père, Goten et… moi-même.

De rage, elle serra les poings, et acheva dans un souffle :

- J’ai réfléchi, j’ai beaucoup réfléchi, je vous le jure. Mais il ne me restait qu’une seule solution pour prévenir tout cela, c’était d’empêcher l’élément déclencheur de se produire. Il fallait que je ne ressuscite pas. Je suis… désolée du mal que je vous ai causé.

La pièce resta plongée pendant un long moment dans un silence total. Chacun tentait d’intégrer les événements de ce récit tragique ; sa propre mort, et celle de tous les autres. Videl finit par demander, d’une voix blanche :

- Et… Quand tout ceci a-t-il débuté ?
- Quelques mois à peine après ma résurrection. Papa est mort moins d’un an après.
- Mon Dieu… Gohan… puis Goten, et Goku…. balbutia Chichi, ses mains crispées sur le tissu de son kimono.

Son mari posa doucement sa main sur celles de sa femme et lui sourit. Bulma, contre laquelle Bra était toujours blottie, serra les poings et s’exclama soudain :

- Mais enfin ce n’est pas possible ! Il doit y avoir une solution pour pouvoir utiliser les Boules de Cristal sans déclencher une telle catastrophe !
- Non, je ne pense pas qu’il y en ait, annonça une voix calme venue de nulle part.

Tous levèrent les yeux, stupéfaits. Goku cligna des paupières, puis s’exclama :

- Maître Kaio, c’est bien vous ?
- Oui Son Goku. J’ai suivi avec attention le récit de cette jeune fille, et malheureusement je suis d’accord avec elle.
- Comment ? s’écria Piccolo.
- Hélas oui. Les événements qu’elle nous décrit me semblent fort plausibles, et c’est une éventualité que nous craignions depuis longtemps. Depuis que vous avez commencé à utiliser les Boules de Cristal.
- Mais alors, balbutia Goten, comment ferons-nous pour les utiliser à l’avenir ?
- Il ne sera plus possible de les utiliser, répondit la voix calme du dieu.

La consternation se lut sur les traits de tous les présents, qui s’exclamèrent dans un ensemble quasi parfait :

- Quoi ?
- Mais… Mais c’est impossible ! balbutia Bulma. Qu’allons-nous faire sans Shenron ? Si un autre monstre survient, si d’autres personnes meurent, si…
- Je suis désolé, interrompit doucement Kaio, mais les conséquences sont manifestement trop graves pour risquer d’y être confrontés.
- Maître Kaio, dit Goku, et les Boules de Cristal de Namek ? Ou celles de Dendé ?
- C’est pareil, Son Goku, malheureusement. Mes collègues et moi-même allons intervenir auprès des Dragons pour que l’ordre des choses ne puisse plus être ainsi modifié.
- Mais, répliqua Krilin, et si ce sont des vœux moins importants ?
- Comme une petite culotte ? grinça Bulma.

Le père de Marron esquissa un sourire :

- Pas forcément, mais bon, quelque chose qui ne soit plus aussi grave que de ressusciter quelqu’un ?

Il y eut un silence, puis la voix du dieu s’éleva à nouveau :

- Je ne pense pas qu’il soit judicieux de permettre certains vœux et d’en interdire d’autres. Il est alors fort délicat de juger de ce qui peut ou non influencer l’avenir de façon grave. Son Goku, je te ferai part de notre décision finale, mais je crains que les deux vœux de ta petite-fille n’aient été les derniers jamais exaucés.
- Bien, maître Kaio. Si vous pensez que c’est mieux, je vous fais confiance.
- Merci. À bientôt.

La voix du dieu se tut. Soudain Krilin s’exclama en se tournant à nouveau vers Pan :

- Mais c’est vrai ça ! Tu ne nous a toujours pas dit quel était ton premier vœu !

Pan baissa la tête, consciente de tous les regards à nouveau braqués vers elle. Elle ouvrit la bouche, sembla hésiter, puis murmura finalement :

- Je… Je préfère ne pas vous le dire. Sachez seulement qu’il ne vous concerne en rien, aucun de vous. Il n’affectera en rien votre vie à tous, et le futur. J’y ai fait très attention.
- Mais enfin c’est ridicule ! répliqua Chichi. C’est important, pourquoi ne pas nous le dire ?
- Je suis désolée grand-mère. Je vous jure qu’il n’implique… que moi. Et pour rien de dangereux, vraiment rien. Mais… c’est personnel.

Chichi ouvrait à nouveau la bouche pour insister, mais Videl intervint :

- Moi je te fais confiance. Si tu ne veux pas nous le dire, si tu nous dis que c’est personnel, alors personne ici ne t’obligera à quoi que ce soit.

La mère de Pan passa un regard décidé sur l’assemblée, et personne ne songea à répliquer. Après un nouveau silence, Bulma, consternée, s’exclama :

- Mais enfin c’est une aberration ! Comment allons-nous faire sans les Boules de Cristal ?!
- On va s’entraîner, répondit simplement Goku.
- Quoi ? glapit Chichi.

Végéta, toujours adossé au mur, croisa le regard de Goku et un fin sourire passa sur ses lèvres. Piccolo prit enfin la parole :

- Son Goku a raison, et je vois que Végéta est d’accord. Nous avons jusque là trop compté sur le pouvoir du Dragon pour corriger nos erreurs, il suffit de savoir que ce n’est plus possible désormais, et de faire en sorte de prendre nos responsabilités pour ne plus avoir à le faire.
- Oui, je suis de cet avis ! renchérit Goku d’un ton enjoué.
- Mais vous êtes fous ! s’écria Bulma. C’est n’importe quoi !
- Eh oh, coupa Végéta sèchement. Je te signale que, comme d’habitude, vous les femmes vous n’aurez rien à faire, c’est notre responsabilité. Alors ce n’est pas à vous de dire quoi que ce soit.
- Pardon ? rétorqua sa compagne, piquée au vif. Et qui nous a sauvés deux fois la mise grâce à la machine à remonter le temps ? Toi peut-être ? Tu es incapable d’utiliser un grille-pain !

Ils se toisèrent méchamment, faisant par la même sourire tout le reste de l’assemblée. Goku se releva et s’étira :

- Bon, et bien c’est réglé. On n’a plus de Boules de Cristal, Pan est revenue, et il va falloir s’entraîner dur au cas où.

Chichi le regarda avec des yeux ronds :

- Et c’est tout ce que ça te fait ?
- Non, en fait, tout ça m’a donné faim… pas vous ?

Même Pan rit à la remarque de son grand-père, alors que Madame Brief était déjà partie en courant chercher de quoi nourrir à nouveau tout ce petit monde.

*****************************************************************************************************************************************

Ils restèrent quasiment tous à Capsule Corp jusqu’au soir. Pan tâcha de répondre au mieux à leurs interrogations, à leurs questions. Ils acceptaient tous plus ou moins la présence de la jeune fille, mais regrettaient amèrement l’enfant qui, elle, ne reviendrait jamais. Ils savaient, à présent, que de toutes façons si Pan enfant avait ressuscité, la joie n’aurait été que de très courte durée face aux événements dramatiques qui auraient suivi.
Cependant pour eux, ces malheurs du futur restaient bien abstraits, alors que c’était très concrètement que la petite fille leur manquait depuis près d’un an.

Pan souffrait de cette situation que, pour le coup, elle n’avait même jamais envisagée. Elle était infiniment mal à l’aise, gênée d’avoir pris par la force la place d’une « autre ». Maintenant, tout était nouveau, l’inconnu s’offrait à elle.

Videl, qui n’avait pas lâché la main de sa fille, finit par se lever et annonça :

- Bien. Il se fait tard, rentrons maintenant.

Pan la regarda, surprise, ne sachant pas comment interpréter ces paroles. Videl vit son trouble et sourit :

- Oui, tu viens avec moi. Tu rentres chez toi, chez nous.
- Mais… balbutia la jeune fille.
- Pas de « mais ». Ta maison t’attend, depuis bien trop longtemps.

Pan acquiesça, le cœur gonflé d’émotion. Soudain elle pâlit :

- Mon père ne voudra…
- Gohan, j’en fais mon affaire, coupa Videl.
- Nous en faisons notre affaire, corrigea Chichi, poings sur les hanches.

Goku et Goten échangèrent un regard inquiet. La colère de Gohan, face à la détermination de sa mère et de sa femme, cela ne leur disait rien de bon. La plupart des présents semblaient partager leurs craintes, mais les deux femmes ne parurent pas y prêter la moindre attention. Alors que la famille Son presque au complet s’apprêtait à partir, Pan se tourna vers Videl :

- J’ai juste… quelque chose à faire.

Sa mère acquiesça et la jeune fille, doucement, s’avança vers Bulma. Face à la Présidente de Capsule Corp, elle hésita, baissa les yeux et murmura :

- Je suis… sincèrement désolée. Je ne pouvais rien dire. Mais je n’oublierai jamais votre accueil, ni les mois merveilleux que j’ai passés ici. Vous m’avez offert une vie dont je n’aurais jamais pu rêver. Vous mentir me… me déchirait le cœur.

Bulma resta immobile un instant, puis ouvrit les bras et serra contre elle la jeune fille qui éclata en sanglots. La mère de Bra répondit :

- Je ne t’en veux pas, j’ai compris. Je ne regrette pas une seule des minutes que tu as passées ici. Nous avions accueilli Asuka avec bonheur, mais en plus, tu es la petite-fille de mon meilleur ami. Tu étais en fait d’autant plus la bienvenue.

Elles se détachèrent l’une de l’autre ; Bulma sourit et essuya du bout des doigts les larmes sur les joues de Pan. Une ombre passa sur le visage de la jeune fille, ombre que Bulma décela immédiatement. Elle murmura :

- Je ne sais pas, Pan. Je ne peux hélas rien te promettre. Je connais malheureusement mon fils, et je crois qu’il est plus profondément blessé qu’il ne l’a jamais été. La fierté d’un prince saiyen, ce n’est pas rien.

Pan acquiesça en silence, l’estomac noué. Puis elle se détacha de Bulma et salua Végéta en s’inclinant brièvement ; le Prince répondit à peine par un hochement de tête. Enfin, Pan se tourna vers Bra qui se précipita vers elle et l’étreignit de toutes ses forces. Levant la tête vers la jeune fille, l’enfant demanda :

- Dis… Maintenant que t’es une vieille, ça va changer quelque chose ?

Des rires fusèrent et Pan répondit en souriant :

- Pas entre nous, c’est promis. Je reste Pan, tu restes Bra. Mais il faudra juste… qu’on trouve d’autres cachettes qu’avant, car je pense que je suis trop grande pour rentrer dans le réduit du labo.
- Eh ! hurla Bra. Fallait pas le dire, c’était notre cachette secrète, maintenant ils sont tous au courant !

Ce fut sur cette note enfin plus gaie que la famille Son prit congé et quitta Capsule Corp.


Note de l'auteur : oui, mon explication ressemble à celle de GT avec les dragons négatifs et tout le toutim. Je tiens à dire que ce n'est pas du plagiat, parce que je n'avais pas vu cette partie de GT (que je me suis forcée à regarder depuis... :( ). Je ne dis pas cela par orgueil, parce que je ne tire vraiment aucune gloire du fait que mon scénario ait un point commun avec celui de cette... chose :evil:
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Re: Elle s'appelait Pan

Messagepar Rusk le Dim Juil 05, 2009 21:52

Aha!
C'est le chapitre des révélations :P
J'adore toujours autant!

Par contre le fait que tu dises qu'à l'origine les Dragon Ball n'en était en fait qu'une me dérange pas mal, surtout que les personnages sont censés être au courant de ça, ce qui n'est pas le cas dans Dragon Ball.
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Re: Elle s'appelait Pan

Messagepar Foenidis le Dim Juil 05, 2009 22:31

Hel a écrit:[i]@ dbphoenix : Et moi, justement, mon égo de mère me disait que dans un tel malheur, Videl et Gohan pouvaient être tellement anéantis qu'ils ne la reconnaisse pas, et que Gohan puisse vraiment "péter les plombs" Chacune son interprétation :lol: :wink:


J'ai, hélas, l'expérience de douloureux deuils (un frère et mon mari...)... et je peux te dire que tu es tellement anéanti... que la première réaction (par devers la douleur...), et tous les psys te le confirmeront... c'est le refus. Et ce refus t"amène à reconnaître celui ou celle que tu voudrais avoir encore auprès de toi... même là où il (elle) ne peut plus être... (la silhouette d'un inconnu à un coin de rue... une ombre... ses endroits habituels... une couleur, une odeur...). La colère vient après.

Mais bon... je suis heureuse pour toi que tu n'ai pas ce vécu et ne te souhaite surtout pas d'en faire l'expérience... alors ne prend pas ça pour une critique sur ton histoire... elle est vraiment top !!
Dernière édition par Foenidis le Jeu Juil 31, 2014 15:44, édité 1 fois.
Le futur me donne un peu trop souvent l'impression d'avoir les mots de Dante « Vous qui entrez ici, abandonnez toute espérance » gravés en lettres sombres sur son fronton.
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Re: Elle s'appelait Pan

Messagepar RMR le Lun Juil 06, 2009 23:31

Euh... On parle de ma fic? Bon, juste pour dire que j'essaye de mettre quelques "infimes" touches de psychologie dans mes combats, hein...

Alors, de retour de la Japan Expo, je rattrape mon retard.

Le chapitre d'avant était très classe, par l'attitude de tout les persos (Trunks, Goku, Gohan, Videl), et la première transformation de Pan en super saïyen pour l'occasion était joliment orchestré. Je trouve le combat bien décrit, pour ma part. Il n'y a pas besoin que tout les combats durent trois heures avec des retournements de situations à tout va... Je suis juste un peu étonné par le haut niveau de Pan, mais après tout, qui sait quel entraînement elle a suivit depuis la dernière fois qu'on l'a vue, alors âgée de quatre ans...

Le dernier chapitre, plein de révélations, ne m'a pas vraiment emballé. Déjà, Kaïo qui s'en mêle alors que je vois mal comment il sait qu'il se passe quelque chose (après Freezer, il n'a absolument plus rien suivi des événements de la Terre, ignorant même le problème Cell avant que Goku ne passe lui demander la direction de la nouvelle Namek, il a plein de planètes à surveiller, le pauvre... et de concours du pipi le plus loin à faire...), ça m'a un peu gêné, surtout que c'était pour dire que les dieux redoutaient ce problème mais attendaient que la catastrophe survienne pour avoir l'idée d'intervenir. Ils parlent aussi de parler aux dragons, je pense qu'il faut plutôt parler à Dendé et Muri, c'est eux qui gèrent les pouvoirs des dragons. Puis ces forces des ténèbres qui font des combats mais qui sont imbattable, je ne comprend pas bien. Soit ce sont des forces surnaturelles et il n'y a pas de combats, elles ôtent la vie comme on imagine la "Faucheuse" le faire, soit elles sont combattables et ont une puissance de malades pour vaincre tout les héros, ce qui ne me satisfait pas trop. J'aurai préféré des éléments des ténèbres qui avalent la vie de chacun de façon complètement imparable. C'est d'autant plus intéressant d'imaginer la réaction de ces supers mégas ultras combattants qui se retrouvent impuissant face à ce qu'ils ont engendrés.

J'attends la suite avec impatience, car je ne juge pas la fic sur le chapitre que j'aime le moins, et que je reste globalement super ravi de chez ravi! Il reste le mystère du premier vœu et le fait qu'elle doive reconquérir Trunks et sa confiance et... euh... disons apprivoiser Gohan...
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