Elle s'appelait Pan

Faîtes-nous partager votre fibre littéraire en écrivant votre propre histoire mettant en scène les personnages de Dragon Ball et, pourquoi pas, de nouveaux ! Seules les fanfictions textes figurent ici.

Re: Elle s'appelait Pan

Messagepar Rusk le Lun Juin 15, 2009 0:29

Pourquoi ne pas dire qu'ils ont utilisés le reste du médicament dont Goku avait bénéficié mais qu'il n'en reste plus et qu'il est impossible d'en recréer ou quelque chose dans le genre.

Sinon j'aime toujours autant, je suis pressé et curieux de voir la suite des évènements :D
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Re: Elle s'appelait Pan

Messagepar RMR le Lun Juin 15, 2009 18:04

Très très bien! Maintenant, je suis curieux de connaître le vrai problème du futur, puisque la résurection de Pan a bien eu lieu, dans le passé de Pan adulte.

Je crois deviner le problème qui inquiète tant Hel...! pourquoi Pan, morte de la maladie du cœur, mort naturelle, a pu être réssucité par Shenron et pas Goku dans le futur de Trunks? Qu'à cela ne tienne, c'est parce que le Shenron de Dendé n'est pas le même que le Shenron de Dieu, et que celui-là peut réssuciter tout le monde tant que ce n'est pas une mort de vieillesse. J'invente, bien sûr, mais ce n'est pas impossible comme justification. Tadaaaam!!!

Si le problème, c'est le médicament apporté par Trunks, ben depuis le temps, il n'y en a plus ou il est perdu, et il n'a jamais été nécessaire de retrouver la formule, Goku étant guérit. Et de même que dans le futur, la maladie aura été trop fulgurante pour trouver cette formule en ne s'en inquiétant qu'au dernier moment! Dommage pour Pan. Tadaaam!!!
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Re: Elle s'appelait Pan

Messagepar Rusk le Lun Juin 15, 2009 23:18

Oui bonnes suggestions aussi, mais de toute façon je ne considère pas ça comme une erreur majeure, parce que la qualité de l'histoire rattrape tellement bien ça qu'on s'en fout qu'il y ai une ou deux erreurs par ci par là :mrgreen:
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Re: Elle s'appelait Pan

Messagepar RMR le Mar Juin 16, 2009 1:29

Des erreurs qui n'en sont pas si on se donne la peine de réfléchir, comme j'ai fait.

Reprenez confiance, Hel, c'est super!
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Re: Elle s'appelait Pan

Messagepar Hel le Mer Juin 17, 2009 15:11

Rusk a écrit:Pourquoi ne pas dire qu'ils ont utilisés le reste du médicament dont Goku avait bénéficié mais qu'il n'en reste plus et qu'il est impossible d'en recréer ou quelque chose dans le genre.


En fait, j'ai besoin qu'il faille utiliser Shenron et que, pour cela il faille attendre un an... Donc, s'il reste du médicament
1) Goten et Gohan ne devraient pas avoir été malade et mort.
2) Pan pourrait être ramenée tout de suite car le dragon n'aurait pas été invoqué.

RMR a écrit:Je crois deviner le problème qui inquiète tant Hel...! pourquoi Pan, morte de la maladie du cœur, mort naturelle, a pu être réssucité par Shenron et pas Goku dans le futur de Trunks? Qu'à cela ne tienne, c'est parce que le Shenron de Dendé n'est pas le même que le Shenron de Dieu, et que celui-là peut réssuciter tout le monde tant que ce n'est pas une mort de vieillesse. J'invente, bien sûr, mais ce n'est pas impossible comme justification. Tadaaaam!!!!

:shock: mais c'est vrai ça.... Le Shenron de Dendé n'est plus le même que celui du Tout Puissant.... et on a vu que les Nameks avaient le pouvoir de modifier et d'élargir les pouvoirs du dragon.... :shock: Donc ça pourrait marcher !!! :D
Génial ! Voilà qui me rassure un peu ! Mille merci RMR !!!!! :D

Et merci à vous deux, Rusk et RMR, de votre fidélité. Voilà la suite, j'espère que vous la trouverez digeste car on est en plein shojo pour quelques chapitres :roll:



Chapitre 4 : de l'autre côté du miroir

- Salut.

Pan sortait de la salle d’eau de sa chambre d’hôpital quand elle se figea. Devant elle, mains sur les hanches, sourcils froncés, se tenait fièrement une petite fille de neuf ans. Elle portait une ravissante robe rouge, des bottines assorties et toisait la jeune fille qui balbutia :

- Euh… Bonjour. Je suis…
- Asuka, je sais. Moi je suis Bra, la sœur de Trunks. Alors tu vas vivre chez nous ?
- C’est… Oui, mais c’est temporaire, ton frère me l’a proposé et…

Bra jaugea la jeune fille, passant son regard appréciateur sur elle, et déclara froidement :

- Ok, je veux bien que tu viennes. Mais je te préviens, c’est moi qui commande, toujours.

« Ça, j’avais peu de chance de l’oublier… »

À cet instant une femme très élégante, entre deux âges, au port de tête altier, les cheveux bleus coupés court, entra à son tour dans la pièce :

- Bra, ne commence pas s’il te plait !

Puis elle se tourna vers Pan et lui sourit gentiment en lui tendant la main :

- Bonjour, je suis Bulma Brief, la mère de Trunks et de cette petite chipie.
- Eh ! s’offusqua l’enfant.
- Enchantée, murmura Pan en serrant la main de Bulma. Je suis Asuka.
- « Juste » Asuka, oui, je sais, répondit la présidente de Capsule Corp avec un clin d’œil. Bon, je t’ai apporté quelques affaires, étant donné que tu ne vas pas sortir d’ici avec cette immonde chemise de nuit d’hôpital, et que tes propres habits semblent bons pour la poubelle.
- Merci beaucoup, balbutia la jeune fille en prenant le sac que Bulma lui tendait.
- Allez, va t’habiller, nous t’attendons.

Pan ressortit cinq minutes plus tard de la salle d’eau, vêtue de baskets légères, d’un pantalon taille basse noir et d’un t-shirt à manches longues bleu pâle qui moulait délicatement son buste. Elle portait en outre un gilet noir à fermeture éclair. Bra déclara :

- Maman avait raison, ça te va bien.
- Oui, c’est impeccable, comment avez-vous su…
- Pour le style, Trunks nous a dit quels vêtements tu portais quand il t’a trouvée. Pour les mensurations… disons que je connais mon fils, répondit Bulma avec un sourire entendu qui fit rougir Pan.
- Merci beaucoup, vraiment.
- Allez, hop, on récupère tes affaires et on file, je ne supporte pas les hôpitaux dernièrement.

Elle avait achevé sa phase d’un ton emprunt d’amertume, et Bra glissa sa main dans celle de Bulma. Mais déjà la mère et la fille avait retrouvé leur sourire et traversaient le couloir d’un pas également conquérant. Pan les suivit, récupérant à l’accueil son petit paquet d’affaires, vérifiant d’un geste discret que la montre, et surtout la fiole étaient toujours dans sa poche de pantalon… bien inutilement à présent.

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Petite, elle avait été capricieuse, fantasque, facétieuse, indisciplinée, une enfant pleine de vie et d’énergie, c’était vraiment le cas de le dire. Mais, confrontée à tant de douleur, elle avait appris bien malgré elle la patience, la mesure, la dissimulation, la prudence. Ces leçons de la vie avaient profondément changé son caractère, sa façon d’être et d’appréhender les situations.
Elle ne commit aucun impair. Elle se laissa conduire à Capsule Corp, feignant la plus parfaite admiration devant cette propriété dont elle connaissait pourtant le moindre recoin par cœur. Bra ne la lâchait pas, l’entraînant en courant un peu partout, lui montrant sa chambre, tous les gadgets compliqués que Bulma avait installés au fil des années.
Pan eut un instant d’inquiétude quand, au détour d’un couloir, Végéta surgit. Il sortait manifestement de la salle de gravité, sa serviette négligemment passée autour du cou. Il fronça les sourcils en apercevant la jeune femme et elle sentit son propre cœur accélérer dangereusement. Végéta serait le test, le test ultime. Mais Bra bondit dans les bras de son père :

- Regarde ! C’est Asuka, ma nouvelle copine ! C’est elle que Trunks a trouvée et qui va rester à la maison !
- Ah, se contenta de répondre le Prince en reposant doucement sa fille à terre.

Végéta jeta à peine un coup d’œil à la jeune fille qui s’inclina poliment devant lui, et il s’éloigna dans le couloir. Pas un regard suspicieux, à peine une fluctuation dans son ki… Il ne savait pas, elle avait passé le test.
Pan s’était inquiétée à l’hôpital, quand elle avait réalisé qu’elle avait volé pour venir du vaisseau, mais en fait personne ne semblait l’avoir remarquée. Ils étaient au même moment bien trop murés dans leur chagrin ; de plus elle-même était alors en très mauvaise condition physique, et son ki avait du être assez faible pour ne pas attirer leur attention.

C’était à présent la fin de cette première journée à Capsule Corps et Pan était seule dans sa nouvelle chambre, à observer le gris du ciel par la porte-fenêtre. Tout était si étrange… Elle retrouvait sa vie d’avant, elle retrouvait ceux qu’elle aimait. Mais elle n’était plus chez les Son, elle était chez les Brief. Elle n’était plus dans la maison de ses parents, sur le flanc de la montagne, elle était dans une des plus belles chambres de la propriété de Bulma, et elle avait onze ans de plus que sa meilleure amie.
Et c’est de cette place privilégiée qu’elle allait voir tout s’effondrer dans un an ? Impossible, elle ne le supporterait pas. Il fallait qu’elle parte, vite, ailleurs, ou alors…. Ou alors il fallait que cela n’arrive pas, il fallait qu’elle l’empêche…
Une sueur glacée coula dans son dos quand elle entraperçut tout ce que cette perspective entrainait.

- Euh… Je peux entrer ?

Pan se retourna vivement et découvrit Trunks debout dans l’encadrement de la porte.

- Oui, oui, bien sûr !

Le jeune homme fit quelques pas dans la chambre, et balaya du regard les dizaines de sacs de différentes tailles qu’elle n’avait pas encore rangés :

- Waou… Ma mère et ma sœur t’ont emmenée faire les boutiques, à ce que je vois !
- Oui… C’était dingue. J’ai essayé de leur dire, mais…
- Mais tu n’as rien pu faire, ne t’inquiète pas, c’est toujours comme ça. Et puis elles adorent ça, je pense que cela leur a fait bien plus plaisir à elles qu’à toi.
- Mais quand même, c’est… trop, tout ça… je ne sais pas…
- Arrête, ce n’est rien pour nous vraiment. Au contraire, tu leur permets de se changer les idées, et d’après ce que j’ai compris, ma sœur t’adore, ce qui est déjà en soi un exploit, car à part mon père et…

Le regard bleu de Trunks se voila un instant :

- … et Pan, peu de gens trouvent grâce à ses yeux.
- Ah, balbutia la jeune fille, qui serra le poing pour s’empêcher de trembler.
- Allez, du moment que tu ne files pas avec l’argenterie, tout le monde sera ravi de t’avoir ici ! s’exclama joyeusement Trunks.

Le cœur de Pan se serra et elle balbutia :

- Non, je te promets, je n’ai jamais rien fait de mal, je n’ai commis…

Elle baissa la tête et se mordit la lèvre. Trunks se passa la main dans les cheveux en bafouillant :

- Pardon, j’ai dit cela pour rire, je n’en pensais pas un mot… C’est très maladroit de ma part, je n’ai jamais cru que tu puisses…
- Pourquoi ? demanda-t-elle d’un ton soudain étrangement sec.

Le fils de Bulma releva vers elle ses grands yeux bleus, surpris :

- Pourquoi ? Mais je… j’ai confiance en toi.
- Parce que je suis « ravissante », comme l’a dit ton ami ? C’est tout ?
- Mais non… Pas du tout… Je…

Pan détourna la tête, fuyant le regard effaré de Trunks, partagée entre colère et désespoir. Elle pouvait être n’importe quoi, une voleuse, une fuyarde, une meurtrière… Ils avaient le droit de la regarder avec suspicion, de lui demander des comptes qu’elle ne pourrait jamais rendre.
Son cœur faillit manquer un battement quand les mains de Trunks se posèrent sur ses épaules. Elle tourna à nouveau la tête vers lui et plongea dans le bleu limpide de son regard soudain étrangement sûr de lui. Sourcils froncés, il déclara :

- Écoute, d’accord, c’est stupide, mais j’ai confiance en toi. Je ne sais pas pourquoi, je ne peux l’expliquer, et je ne suis pas le seul : ma mère a confiance, ma sœur t’adore déjà, et même mon père n’a rien trouvé à redire à ta présence. Tu as besoin d’un endroit où rester quelque temps, et nous… nous avons besoin d’oublier un peu. Personne n’attend rien de toi, tu es libre, tu fais ce que tu veux, tu ne nous dois rien.

Ils restèrent un instant parfaitement immobiles, les yeux dans les yeux au milieu de cette immense chambre. Puis Trunks relâcha les épaules de la jeune femme et baissa le regard en rougissant :

- Bon, il faut y aller, j’étais passé te chercher pour le diner.

Il se détourna et regagna la porte, jetant un coup d’œil en arrière depuis l’embrasure, le sourire aux lèvres :

- Et puis entre nous, si tu avais été animée de mauvaises intentions, tu serais vraiment mal tombée, car mon père déteste qu’on touche à ses affaires. Et il vaut mieux éviter les colères de mon père, crois-moi sur parole.

La vision farfelue d’un cambrioleur surpris en pleine nuit par le Prince Végéta passa dans l’esprit de Pan et elle retint un éclat de rire, avant de suivre finalement Trunks dans le couloir.

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En cette matinée qui s’annonçait froide mais ensoleillée, Pan descendit d’un pas joyeux les escaliers qui menaient à la cuisine. Elle suspendit son pas en reconnaissant son ki et, s’arrêtant avant d’entrer dans la pièce, tendit l’oreille. La voix douce de Bulma demanda :

- Ton père arrive à lui parler ?
- Non, soupira Goten. Personne n’arrive à lui parler. Il passe tout son temps à la fac, dans son labo, Videl le voit à peine elle aussi.
- Et comment va-t-elle ? demanda Trunks.
- Mal, vraiment mal. Je crois qu’elle est persuadée que Pan reviendra, et donc elle parvient à vivre avec cette idée mais… Mais c’est Gohan qui est en train de la détruire. On ne peut rien faire, maman passe beaucoup de temps avec elle, mais c’est de lui dont elle aurait besoin.
- Quel malheur… soupira Bulma. Et dire qu’il reste encore près de neuf mois avant de pouvoir la ramener.
- Oui, murmura Goten.

Le silence se fit. Pan serra ses doigts sur son sac, se força à sourire et d’un pas décidé entra dans la cuisine. Bulma, Goten et Trunks relevèrent immédiatement la tête et sourirent à leur tour à la jeune fille. Le fils de Goku s’exclama:

- Salut Asuka ! Alors, prête ?
- Je ne suis toujours pas sûre que ce soit une bonne idée… Je n’ai vraiment jamais été très assidue en classe, et franchement, l’université…
- Allons allons, intervint Bulma. Cela fait deux mois que tu es ici, tu ne vas pas passer ta vie à faire la baby-sitter pour Bra, même si elle ne demande que ça. Il faut que tu ailles à la fac, que tu fréquentes des gens de ton âge.
- Mais…
- Pas de mais ! Tout est arrangé, j’ai appelé moi-même le directeur de l’université…

Son fils leva les yeux au ciel d’un air blasé.

- …. tu suivras les cours avec Trunks, même en auditeur libre, c’est juste pour que tu sortes un peu.
- Mais Bulma, balbutia Pan, j’ai deux ans de moins que lui ! Et je ne connais rien aux études commerciales !
- T’inquiète, moi non plus je n’y connais rien, grinça Trunks, et ça fait quatre ans que j’y suis. Moi, ma mère a décidé que je reprendrais la Corp, et toi elle a décidé que tu irais en cours avec moi.
- … et ce que Bulma Brief veut, Dendé le veut ! s’exclama Goten en riant.

La mère et le fils foudroyèrent Goten du regard, ce qui permit à Pan de réaliser in extremis qu’elle n’était pas censée comprendre ce genre de blague. Contenant son rire, elle demanda innocemment :

- Euh… C’est quoi Dendé ?
- Rien, rien, balbutia Goten, une blague familiale… Bon, on y va ?

Les trois jeunes prirent le chemin de l’Université Orange Star. Ils passèrent devant le lycée du même nom, auquel Pan ne put s’empêcher de jeter un coup d’œil. Semblant lire dans ses pensées, Goten expliqua :

- Là, c’est le lycée où mon frère a rencontré Videl. C’était le bon temps.

« Tu ignores à quel point… » pensa Pan alors que son cœur se serrait douloureusement dans sa poitrine. Goten enchaîna :

- Trunks et moi y sommes allés après.
- Et pas de Videl pour vous ? demanda Pan en souriant.
- Non, pas de Videl pour nous ! renchérit le fils de Goku.
- C’est ça, plein de Videl pour toi tu veux dire, ajouta Trunks avec un sourire malicieux.
- Oh tu peux parler, monsieur « je suis le plus beau parti de la planète et toutes les filles me courent après » !
- Arrête, tu dis n’importe quoi ! rétorqua Trunks en rougissant jusqu’à la racine des cheveux.

Goten lança un clin d’œil à Pan qui rit franchement :

- De toutes façons, Asuka, tu vas voir si je mens dans trois secondes…. deux… une… c’est parti !

Les trois jeunes gens venaient de franchir les grilles de l’université et, immédiatement, bon nombre de regards se tournèrent vers eux alors qu’ils remontaient à présent l’allée menant au bâtiment principal. Pan jeta un coup d’œil sur le côté et écarquilla les yeux quand elle remarqua que quasiment toutes les jeunes étudiantes présentes couvaient de leurs regards énamourés Trunks qui, lui, gardait les yeux désespérément fixés sur le bout de ses baskets.

- Salut Trunks !
- Bonjour Trunks !
- Ça va Trunks ?
- Qu’est-ce qu’il est beau….

Pan étouffa un éclat de rire et Goten déclara tranquillement :

- Eh oui, c’est dur la vie de séduisant héritier…
- Ça va, hein, grogna son ami.
- Mon pauvre Goten, il t’en laisse quelques unes ? demanda Pan en riant.
- Mais c’est ça qui est génial ! Qui viennent-elles voir pour aborder leur idole ? Son meilleur ami ! Moi !
- Monsieur Son Goten est passé maître dans l’art de la consolation, crois-moi, renchérit Trunks.

Pan observait avec une joie totale ces deux amis de toujours. C’était si agréable, si parfait, si exceptionnel de les retrouver, de partager leur quotidien, de pouvoir grappiller ces instants si précieux qui parvenaient même parfois à lui faire oublier le futur.

Mais le futur se rappela à elle, soudain, de la façon la plus terrible.

Elle sentit son ki, et Goten et Trunks aussi car les deux garçons froncèrent au même instant les sourcils :

- Aïe, murmura seulement le fils de Goku.

Déjà la haute silhouette avait franchi les grilles à son tour et Pan le vit avancer au milieu des étudiants qui s’écartaient comme par magie, comme pour fuir son contact. Une jeune fille, non loin du trio, murmura :

- Je ne comprends vraiment pas… C’était le prof le plus sympa, et super séduisant en plus…. et maintenant, c’est vraiment un connard…

Pan serra le poing pour s’empêcher de sauter à la gorge de l’imprudente et se rendit compte que Goten et Trunks avaient fait de même… Ah, l’ouïe des saiyens… Mais déjà il passait à proximité, fendant la foule soudain silencieuse des étudiants, son regard noir fixé sur l’entrée du bâtiment des sciences. Goten, presque à regret, fit un pas en avant et appela :

- Salut Gohan !

Son frère aîné suspendit sa foulée un instant, et tourna la tête vers les trois jeunes gens.

Pan sentit son cœur se déchirer dans sa poitrine. C’était lui, c’était son père. Tout son être lui hurlait de s’élancer vers lui, de serrer contre elle cet homme qui lui manquait atrocement depuis si longtemps. Plus rien ne pourrait lui arriver dans ses bras, plus rien, jamais.
Mais ce ne fut pas la raison de Pan qui la retint de courir vers lui ; ce fut le regard de Son Gohan. Un regard glacial, vide de tout sauf d’une colère froide et sourde. La mâchoire serrée, les sourcils froncés, il toisa un instant les trois jeunes gens et dit sèchement :

- Vous ne devriez pas déjà être en cours ? Goten ton devoir était nul, tu ferais mieux de travailler au lieu de passer tes journées à ne rien faire.

Pan vit Goten respirer profondément pour prendre sur lui et répondre avec un calme relatif :

- Je sais, c’est toujours nul. Je n’ai cours que dans une heure, je suis venu accompagner Trunks et Asuka, tu sais, elle habite chez Bulma, elle va suivre quelques cours.

Gohan jeta à peine un bref coup d’œil à la jeune fille tétanisée, puis se détourna et poursuivit sa route. Trunks le suivit du regard tristement… avant de froncer les sourcils en sentant une main crispée sur son bras. Il tourna la tête et découvrit sa camarade livide, tremblante, qui se cramponnait à lui pour ne pas tomber.

- Asuka, ça va ? s’écria-t-il en passant un bras autour de la taille de la jeune fille pour la soutenir.

Pan ferma les yeux un instant, tâchant de récupérer une respiration normale, de chasser cette vision atroce de ce que l’homme qu’elle aimait le plus au monde était devenu à cause d’elle. Elle entendit la voix de Goten :

- Qu’est-ce qu’elle a ? C’est mon frère qui lui fait cet effet là ? Je sais qu’il n’est pas commode en ce moment, mais…
- Non, non, tout va bien, bredouilla-t-elle. C’est seulement… Son regard… il était…
- Oui, répondit tristement Trunks. Il est comme ça depuis la mort de sa fille. Avant, c’était l’homme le plus gentil que j’aie jamais rencontré, avec son propre père.

Elle acquiesça, et murmura avec un sourire désolé :

- Pardon, je suis… encore un peu trop émotive je crois, et de voir le regard de cet homme, c’était… Désolée, ça va bien, tout va bien.
- Ben dis donc, siffla Goten, ma pauvre, déjà la fac c’est pas drôle, mais là en plus tu commences bien ton semestre !
- Ça va, répliqua Trunks, elle s’est juste sentie mal un instant, pas de quoi en faire un plat !
- Oui, ça, et aussi le fait qu’elle s’est grillée toute chance de se faire la moindre copine sur le campus.

Les deux jeunes gens observèrent Goten sans comprendre, puis regardèrent autour d’eux : toutes les filles présentes dans l’enceinte dévisageaient Pan sévèrement, les sourcils froncés. Pan et Trunks réalisèrent au même instant que le jeune homme la tenait toujours étroitement par la taille, et que la main de Pan était toujours cramponnée à son bras. Ils rougirent instantanément, s’écartèrent d’un bond, et reprirent d’un pas rapide la direction du bâtiment principal, accompagnés par l’éclat de rire de Goten.

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Les semaines passaient, et Pan s’enivraient de ces temps de calme et de sérénité, de ce monde de jeunesse et d’insouciance, de luxe et de rire. Elle avait suivi quelques temps les mêmes cours que Trunks, mais n’étant définitivement ni intéressée par les études commerciales, ni capable de suivre des cours de quatrième année, elle se rabattit sur les langues et la littérature, dans lesquelles elle se débrouillait honorablement. Elle fuyait désespérément le bâtiment de sciences où étudiait Goten et où Son Gohan semait la terreur.

En fait, elle fuyait tout ce qui pouvait lui rappeler son passé, qui était devenu son futur. Elle avait quelques mois devant elle, quelques mois de bonheur dont elle n’avait pu profiter auparavant et qu’elle gouttait cette fois pleinement. L’atroce vérité revenait, parfois, quand les Brief évoquaient devant elle la famille Son, où quand une parole, un geste, lui rappelaient soudain sa propre enfance.
Elle ne s’autorisait à pleurer que seule, le soir, dans sa magnifique chambre. À ce moment là, seulement, elle s’obligeait à se rappeler pourquoi elle était là, et ce qu’elle aurait à faire, dans quelques mois.

Elle savait ce qu’elle avait à faire, elle savait quelle était leur dernière chance.
Elle savait que, qu’elle réussisse ou qu’elle échoue, elle perdrait tout.

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Elle avait failli se trahir, une après-midi, dans un des couloirs de la fac. Elle était agenouillée par terre, cherchant un livre dans son sac de cours, quand une conversation attira son attention. Elle releva la tête pour découvrir, à quelques mètres, un groupe d’étudiantes qui discutaient bruyamment :

- … j’hallucine !
- Tout ça parce qu’il avait deux heures de retard pour rendre son devoir. Il l’a déchiré devant tout l’amphi. Trois semaines de boulot anéanties d’un geste !
- Je vous jure, il est flippant. D’ailleurs faut voir ses cours, il n’y a pas un seul bruit, c’est impressionnant.

« Rester calme… rester calme… »
Les jointures des doigts de Pan blanchissaient au fur et à mesure que son poing serrait la lanière de son sac. Ces filles ne pouvaient parler que d’une seule personne : son père.

- D’un autre côté, tu fais tomber un stylo t’as l’impression qu’il va te tuer !
- Les moyennes avec lui ont complètement chuté. Quand il rend des copies c’est simple, tout le monde est en larmes.
- Oui, c’est devenu un bel enfoiré, Son. Quel salaud ce type !

Pan se releva lentement et grinça entre ses dents :

- Ne parlez pas de lui comme ça.

Les filles se retournèrent et toisèrent la jeune étudiante en jean taille basse et ample pull de laine qui les regardait, immobile et manifestement furieuse. La fille qui se tenait au centre du groupe dit avec un petit sourire en coin :

- Si c’est pas mignon… Elle veut se taper le petit frère, alors elle défend le grand !
- Ah bon ? C’est pas l’héritier Brief qu’elle veut se faire ?
- Les deux, surement, c’est plus drôle, minauda une autre.
- Espèces de garces, comment vous permettez-vous de parler ainsi de quelqu’un que vous ne connaissez même pas ? grinça Pan.
- Pardon ? demanda la première en faisant un pas en avant. C’est nous que tu traites de garces ?
- Parfaitement. T’as un problème avec ça ?

L’autre s’avança davantage, pour se retrouver face à Pan. La fille était grande, athlétique, et très sûre d’elle. L’une de ses amies gloussa derrière elle :

- Alors là, ma pauvre, t’es mal barrée, Kim suit des leçons d’arts martiaux à l’école de Satan !

L’évocation du nom de son grand-père ne fit qu’accentuer la peine, et donc la colère de Pan. Elle sourit méchamment et murmura :

- Waou, je suis terrifiée.

Des cours à l’école de Satan, quelle blague. Elle était la petite fille de Satan et, surtout, la petite fille de Son Goku, la fille de Son Gohan et une saiyenne. Et l’autre essayait de l’impressionner ? Pathétique, risible et pathétique.

Elle en avait envie, elle en avait tellement envie. Se battre, pratiquer les arts martiaux, sentir cette montée d’adrénaline, concentrer son énergie, encaisser les coups, les rendre… Cela lui manquait terriblement. Mais il ne fallait pas, surtout pas maintenant, surtout pas là. Et surtout pas contre cette abrutie qu’elle pouvait massacrer d’une chiquenaude.
Et pourtant elle en avait tellement envie…
Sans même s’en rendre compte, elle se mit en position de combat. Le sourire de la jeune fille face à elle s’effaça soudain et elle fronça les sourcils, inquiète de l’assurance et du calme soudain de cette quasi inconnue. Un cri retentit :

- Asuka !

La fille face à elle esquissa une grimace pour masquer son soulagement :

- Tiens, voilà tes chevaliers servants, t’as de la chance.

Trunks et Goten arrivaient en courant et s’arrêtèrent près de Pan, qui abandonna sa position de combat. Le fils de Goku demanda :

- Mais il se passe quoi ici ? Vous êtes folles ou quoi ?
- Elles ont insulté ton frère… grinça Pan, toujours furieuse.

Les deux garçons la regardèrent avec surprise. Goten balbutia :

- Mais… Merci… Mais tu sais, elles ne sont pas les seules malheureusement… Et tu n’as pas à…
- Je sais, désolée, murmura-t-elle en baissant la tête.
- Laissons tomber et allons-nous en, elles n’en valent pas la peine, dit Trunks en haussant les épaules.

Il attrapa le sac de Pan qui était toujours par terre et ils se détournèrent, partant sans regarder tous ceux qui avaient observé la scène. Pan, au bout de quelques mètres, leva la tête et découvrit les regards intrigués de Goten et Trunks fixés sur elle.

- Quoi ? J’ai dit que j’étais désolée, je me suis emportée. Mais elle m’a cherchée !
- Non, ce... ce n’est pas ça… murmura Trunks
- Oui… Alors comme ça tu pratiques les arts martiaux ? enchaina Goten.
- Moi ? Mais non, mais…
- Si, tu étais en position de combat tout à l’heure !
- Position parfaite, d’ailleurs…

Pan sentait la panique la gagner. Elle se força à sourire et répondit d’un ton faussement joyeux :

- Bah, non j’ai vu ça à la télé ! J’en ai fait un tout petit peu, petite, mais là c’était plus pour impressionner cette abrutie, c’est tout.
- T’es sure ? demanda Trunks, surpris.
- Tu ne veux pas qu’on s’entraîne ensemble ? renchérit Goten. Trunks et moi on pratique les arts martiaux depuis tous petits, on pourrait te montrer quelques trucs et…

Trunks et Pan le coupèrent dans un ensemble parfait :

- Je ne crois vraiment pas que ce soit une bonne idée !

Ils échangèrent un coup d’œil surpris et détournèrent immédiatement le regard. Goten sourit et se gratta l’arrière du crâne :

- Ok… Bon, eh bien devant un tel consensus je ne peux que m’incliner. On va manger un morceau ?

Cette proposition fit bien entendu l’unanimité chez les trois saiyens, et permit de détourner la conversation, au grand soulagement de Pan.

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Malgré le froid de l’hiver qui avait pris possession de la ville, Pan resta ce soir-là longuement sur la terrasse de sa chambre, enveloppée dans un pull épais. Les sous-entendus salaces des filles résonnaient étrangement à ses oreilles, bien que ce ne fût pas la première fois qu’elle entendît ce genre de remarques, plus ou moins appuyées, sur ses relations avec les deux jeunes gens.
S’ils avaient su pour Goten… Son oncle, son bien-aimé oncle, avec lequel elle avait fait les quatre cents coups, qu’elle faisait tourner en bourrique aussi facilement que Bra le faisait avec Trunks.

Trunks…

Trunks, c’était autre chose.

Trunks, cela avait toujours été autre chose, en fait.

Et, évidemment, elle ne le réalisait que maintenant.

Il avait toujours exercé sur elle une attraction particulière. Bon, d’accord, Trunks Brief exerçait une attraction particulière sur tout représentant de la gente féminine passant dans un rayon de trois cents mètres… Mais elle c’était différent, enfin, elle voulait le croire. C’était un jeune saiyen, comme elle, le seul autre à part son père et son oncle. C’était son compagnon de jeu, le grand frère de sa meilleure amie. Tout le monde connaît l’irrésistible attirance qu’exercent toujours les grands frères des meilleures amies… À raison de plus quand ils sont saiyens, extrêmement attirants, délicieusement charmants, prévenants, et multimilliardaires.

Le soupir qu’elle exhala projeta un nuage de buée dans l’air glacé et la ramena à la réalité. Sa réalité. Celle d’un monde promis au chaos, à la destruction. Un monde où ce genre d’émois n’avait plus sa place, où l’instinct de survie était le seul à suivre.
Un monde où elle était morte, un monde où elle ne pourrait jamais être elle-même, mais seulement l’instrument de la mission qu’elle devait accomplir. Un monde où de toutes façons elle perdrait tout, quoi qu’il advienne, y compris Trunks. Un monde où elle n’était qu’une inconnue, sans passé, sans avenir. Un monde où elle n’était rien pour eux.
Essuyant d’un revers de main rageur la larme qui coulait sur sa joue, elle rentra dans sa chambre.
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Re: Elle s'appelait Pan

Messagepar Rusk le Mer Juin 17, 2009 16:16

J'adore, ok il n'y a pas de combat mais c'est tellement bien écrit, et réfléchi que je ne peut qu'aimer.
Et toujours à rappeler que Pan sait ce qui va se passer et nous non ne fait qu'augmenter le suspens et l'envie de savoir ce qui peut bien arriver à nos héros :)

Allé on attend RMR et tu postes la suite :mrgreen: :mrgreen:
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Re: Elle s'appelait Pan

Messagepar RMR le Jeu Juin 18, 2009 19:41

*Halète.* C'est bon... Me voilà...

Très très bien! Mise en place des relations efficace et très bien décrite, cette Pan/Asuka s'inscrit dans la vie de nos héros. Vivement le début des perturbations!
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Re: Elle s'appelait Pan

Messagepar Hel le Jeu Juin 18, 2009 22:15

Merciiiiii :roll:
Contente que cela vous plaise toujours à tous les deux :wink:
Voilà la suite. Il y a encore quelques chapitres bien shojo, je vous préviens, hélas :mrgreen:


Chapitre 5 : éprouvante visite


- Tu vas voir Asuka, c’est génial le jet !
- Je n’en doute pas.
- Tu n’as jamais volé ? demanda Bra, surprise.

La remarque à double sens fit sourire Pan, qui répondit :

- Si, mais il y a bien longtemps. Je ne me souviens plus.
- T’inquiète, en plus maman pilote bien !

Bulma s’installa au poste de pilotage et l’appareil décolla de Capsule Corp. Pan regardait la grande capitale s’éloigner rapidement pendant que Bra, le nez collé à la vitre, babillait à toute allure. Sa mère dit soudain, en élevant la voix pour couvrir le bruit de l’appareil :

- Merci de nous accompagner, Asuka. Je suis désolée de t’avoir demandé cela au dernier moment, mais je pensais laisser Bra à mes parents et j’avais oublié qu’ils étaient de sortie également.
- Pas de problème, ça me fait plaisir. Où allons-nous ?
- Dans la montagne, au Sud, chez les Son, tu sais, les parents de Goten.

Un filet de sueur froide glissa dans le dos de la jeune fille, qui blêmit instantanément. Elle ne répondit rien pendant que Bulma continuait de parler :

- Cela fait des mois que je ne les ai pas vus, depuis… depuis le jour où Trunks t’a trouvée, en fait. Il faut vraiment que j’y fasse un saut, cela leur fera plaisir, l’ambiance doit être terrible là-bas. Mais bon, tu comprends, quitte à emmener Bra, je préfère que tu viennes, pour qu’elle puisse rester avec toi, je ne sais pas trop qui sera là, comment ça va se passer…
- Oui oui, balbutia Pan.

Bra releva le visage vers elle en fronçant les sourcils et poussa un cri perçant :

- Maman ! Asuka ne se sent pas bien ! Elle est toute verte !

Bulma se retourna un très bref instant et découvrit la jeune femme tremblante dans son siège, livide :

- Asuka ? Asuka tu veux que je me pose ? Tu es malade ?
- Non… Non, balbutia Pan. Ça va aller… Je dois mal supporter le jet, c’est tout… cela va passer.
- Bon, si tu le dis. Mais n’hésite pas si tu veux que je m’arrête quelque part ; ce n’est pas très pratique mais je peux y arriver.
- Non, merci Bulma, vraiment ça ira.

Elle détourna le regard vers la vitre près d’elle. Déjà, au loin, les premières montagnes apparaissaient à l’horizon. Elle était stupide, elle aurait du le prévoir, elle aurait du y penser, c’était inévitable. Bra, la croyant malade, se contenta de la couver du regard pendant la fin du vol mais lui épargna ses discussions incessantes. Pan put tout à loisir observer ce paysage de son enfance dont elle connaissait chaque pré, chaque pic, chaque vallée, chaque torrent et chaque rivière. À mesure qu’elles approchaient, les souvenirs revenaient, toujours plus limpides, plus poignants, plus vivants. Souvenirs d’une enfance heureuse passée avec ses parents et ses grands-parents dans cette nature bienveillante, à jouer, à courir, à s’entraîner, à rire… et à voler. C’était si étrange de revenir ici, dans ce paysage affreusement intact, et de le redécouvrir cette fois par la vitre d’un jet, et non le nez au vent en glissant dans l’air pur de la montagne.
Elle porta une main à son cœur quand elle distingua au loin les dômes brillants des deux maisons. Chez elle, c’était chez elle.

L’instant d’après, l’appareil se posa dans un pré devant les maisons, et Bulma se tourna vers la jeune fille :

- Ma pauvre, heureusement que nous sommes arrivées, tu n’aurais pas tenu bien plus longtemps : si tu voyais ta tête !

Pan se contenta de sourire faiblement et, prenant son courage à deux mains, suivit Bulma et Bra qui venaient de descendre du jet.

Les deux maisons, côte à côte, brillantes dans le soleil pâle de l’hiver, des cheminées desquelles s’échappaient de minces volutes de fumée. L’étendoir à linge, vide en cette saison, les petits jardins, la barrière…
Et derrière la montagne, sublime, majestueuse, vêtue de son manteau de neige comme si elle s’était faite encore plus belle pour accueillir sa petite princesse.

Pan avançait d’un pas mécanique derrière Bulma et Bra quand la porte devant elles s’ouvrit soudain ; Chichi parut sur le seuil. Elle étreignit un bref instant Bulma et caressa le visage rose de Bra, puis demanda :

- Le trajet s’est bien passé ?
- Parfait ! répondit Bulma. Il n’y a qu’Asuka qui ne semble pas très bien supporter le jet…

La femme de Son Goku reporta son regard vers la jeune fille qui se tenait un peu en retrait et celle-ci sentit les battements de son cœur accélérer rapidement. Sa grand-mère n’avait pas changé, les mêmes cheveux encore très noirs, un peu dégarnis sur les tempes peut-être, le même front large et les sourcils légèrement froncés, comme toujours. La même silhouette sportive sous le kimono d’intérieur, et toujours les mains sur les hanches, le menton haut, l’air fier et décidé. Mais Pan décela immédiatement la lueur de tristesse dans son regard, la fatigue sur ses traits.

- Bonjour, tu dois être Asuka c’est cela ? Goten nous a parlé de toi.
- Oui… c’est cela. Bonjour Madame, murmura Pan en s’inclinant légèrement.
- Sois la bienvenue ici. Allez, entrez, il fait un froid glacial à l’extérieur.
- Les garçons ne sont pas là ? demanda Bulma.
- Si, bien sûr que si. Et devine ce qu’ils font…

Elles entrèrent et Chichi referma la porte.
La maison, la maison de ses grands-parents, là où son père avait grandi, là où elle passait au moins la moitié de son temps à se goinfrer des plats délicieux de sa grand-mère…

Son estomac se tordit soudain, alors que la voix de Chichi résonnait sur son habituel ton agacé :

- Vous pourriez dire bonjour au moins ! C’était censé n’être qu’un en-cas en attendant nos invitées !

Goten lança un « bonjour » qui constella de riz la table de la cuisine, alors que son père relevait doucement la tête de derrière son bol de soupe : Son Goku, immuable, le même kimono orange, les mêmes cheveux noirs indisciplinés, le même sourire franc et cette incomparable lueur dans le regard. Il regarda Asuka qui, pétrifiée, était soudain incapable de prononcer un mot. Il cligna deux fois des yeux et avala bruyamment sa gorgée de soupe. Chichi le foudroya du regard :

- Tu pourrais leur éviter d’assister à cela !
- Mais…
- Papa, intervint Goten avec un sourire radieux, c’est Asuka, tu sais, elle va à la fac avec Trunks et moi !
- Et elle vit chez nous, renchérit Bulma. Elle arrive brillamment à s’occuper de Bra, d’ailleurs.
- Ah, oui, répondit seulement Goku en regardant la jeune fille de ses grands yeux étonnés. Euh… Bonjour alors…
- Monsieur Son… parvint-elle à articuler en s’inclinant à nouveau.

Mais déjà Goten venait à sa rencontre en souriant :

- Allez, venez, on va les laisser papoter. Bra, tu veux jouer à la console ?
- Oh oui ! Avec Asuka !
- Allons dans ma chambre alors.

La jeune fille se laissa sans rien dire entraîner dans l’antre de Goten sous le regard surpris de Son Goku. Nullement concentrée sur le jeu, Pan perdait à chaque fois, ce qui ravissait Bra. Goten avait beau essayer de lui expliquer, de la conseiller, ses mains tremblaient malgré elle sur la manette de jeu. Elle s’excusa avec une grimace :

- Désolée, c’est à cause du jet, je ne me sens pas encore très bien.

Goten la remplaça finalement à la console et, assise par terre, adossée au lit, elle regarda le jeune homme et Bra disputer d’âpres combats. Elle se sentait mal, oppressée, à la limite de fondre en larmes à tout instant. Elle ferma les yeux, laissant sa tête reposer contre le bord du matelas pour se calmer malgré les cris de la petite fille près d’elle. Elle commençait à peine à se détendre quand elle le sentit.

Elle se mordit jusqu’au sang pour empêcher un gémissement de passer ses lèvres et crispa ses poings pour lutter contre le haut le cœur qui lui noua la gorge.
C’était un cauchemar, un atroce cauchemar. Elle n’aurait jamais cru que cela pût être si difficile, si insupportable. Elle n’avait pas eu le temps d’y penser, d’y réfléchir avant de prendre sa décision de revenir pour tout changer. Donner sa vie pour ceux qu’elle aimait n’était rien… mais vivre cela, ce supplice, c’était bien au-delà de ce que son esprit dévasté pouvait endurer. Et pourtant elle devait se cacher, se taire, dissimuler… et sourire.

Le ki approchait… La poignée de la porte tourna et, soudain, à quelques centimètres d’elle, se tenait Videl.

- Salut. Je prends le thé en bas avec Bulma et Chichi, je suis juste venue vous faire un petit bonjour.

Sa voix… si douce, si triste…
Pan, pétrifiée, observait son profil fin, ses grands yeux si pâles sans la flamme qui les animait d’habitude. Videl semblait fatiguée, usée. Ses traits étaient creusés, et un voile de tristesse supplémentaire fit briller le bleu de ses yeux quand elle les posa sur Bra : une petite fille… La meilleure amie de celle qui lui manquait si atrocement à chaque seconde…
Et qui était là, assise contre le lit, et à qui tout son être hurlait de se blottir dans les bras maternels. Tout serait si simple alors… Tout serait fini, ce simple contact les guérirait instantanément toutes deux de ce vide terrible. Elle n’avait qu’un geste à faire, le plus naturel de tous…

- Salut Videl ! s’exclamèrent en cœur Goten et Bra.

Le plus jeune fils de Goku désigna Pan du menton :

- Voici Asuka, qui loge chez les Brief, tu sais, elle va à la fac avec Trunks et moi.
- Et c’est ma copine ! hurla Bra.

Videl tourna alors le visage vers la jeune femme tétanisée qui, dans un état second, réussit tout de même à incliner brièvement la tête. La mère de Pan fronça les sourcils un instant… puis ses traits s’adoucirent et elle demanda :

- Bonjour Asuka… Tu vas bien ? Tu es très pâle…
- Elle ne supporte pas le jet, elle est comme ça depuis qu’on a quitté la maison !

La remarque de Bra fit grimacer Videl :

- Aïe, ma pauvre…

La voix claire de Chichi retentit dans le salon :

- Videl ! Ton thé va refroidir !

La femme de Gohan détourna son attention de Pan et sourit à Goten et Bra :

- Bon, j’y vais, loin de moi l’envie de contrarier ma belle-mère…

Et elle referma la porte avec un petit au revoir de la main, que lui rendirent le jeune homme et la petite fille.
Pan était pétrifiée, elle se sentait sur le point de hurler ou d’éclater en sanglots. Fuir, il fallait fuir… Mais où ? La maison était minuscule, si elle sortait de la chambre elle se retrouverait immédiatement dans le salon, face à tous ceux qu’elle ne voulait pas voir. Elle murmura :

- Goten, s’il te plait, je peux m’allonger une minute sur ton lit ? Juste pour me reposer.

Le jeune homme leva les yeux, surpris :

- Euh… oui, bien sûr Asuka… Dis, tu ne veux pas que je prévienne Bulma et ma mère ? Tu n’as vraiment pas l’air bien, je te jure, t’es certaine que c’est seulement le trajet qui t’a fait cet effet-là ?
- Oui, oui, balbutia-t-elle en grimpant sur le matelas. J’ai très mal dormi cette nuit, et le vol m’a achevée, mais sinon je me sens bien, il faut juste que je me repose un peu.
- Ok, si tu le dis…
- Bonne sieste Asuka ! cria Bra avec un sourire.
- Si tu veux qu’elle dorme, il va falloir arrêter de hurler comme ça, répliqua Goten.

La petite fille se renfrogna pendant que Pan s’allongeait sur le matelas, face au mur. Recroquevillée sur elle-même, elle ferma les yeux et se laissa malgré elle assaillir par toutes les sensations de son enfance. L’odeur de son oncle, son parfum qui émanait des draps. L’âme de cette maison où tant de choses s’étaient produites, où tant de gens étaient passés, avaient vécu, vivaient encore. L’impression de douceur et de chaleur qui émanaient des énergies vitales qu’elles sentait rayonner, là, si près d’elle… Son oncle, ses grands-parents, sa mère… Elle serra le drap entre ses doigts.
Près d’elle, Bra et Goten continuèrent de jouer pendant un moment. Ils avaient baissé le son du jeu et faisaient attention à parler bas, mais Pan perçut parfaitement le chuchotement de la petite fille :

- Quand je vais dire à mon frère qu’Asuka a dormi dans ton lit, il va être vert !
- Non mais ça ne va pas ! s’étrangla Goten. Tu racontes n’importe quoi !
- C’est ça, je te rappelle que je suis la fille de la femme la plus intelligente de la Terre, alors ce n’est pas la peine de me raconter des histoires.
- Et modeste avec ça… Bra, laisse tomber… et tais-toi, tu va réveiller Asuka.
- N’empêche que je sais que mon frère va être dégoûté… Aïe ! Ça ne va pas de me taper sur la tête !
- Tu l’as mérité. Tu racontes n’importe quoi, Asuka est très sympa, mais c’est seulement une bonne copine !
- Parle pour toi, parce que moi je connais mon frère ! répondit-elle d’un ton chantant. Enfin bon, par contre elle n’est pas prête d’apprendre à voler, vu comment elle est malade…
- Bra ! s’exclama Goten en lui mettant une main sur la bouche.

Le rire cristallin de la petite fille retentit et Goten soupira.
Pan crispa un peu plus son poing sur le drap blanc.

****************

- Asuka, on va y aller, réveille-toi.

Pan ouvrit les yeux alors que la petite main de Bra était posée sur son épaule. Elle se retourna doucement et sourit à la fillette qui demanda :

- Ça va mieux ? Tu as dormi presque deux heures. Mais maman a dit qu’il fallait rentrer.
- Oui, ça va aller, j’avais sommeil, c’est tout.
- J’espère que tu seras moins malade, on doit reprendre le jet.
- Ne t’inquiète pas, je suis certaine que le retour se passera mieux, répondit Pan en se relevant.

La petite fille quitta la pièce et Pan se frotta rapidement le visage de ses mains, pour lui rendre un peu de couleur après s’être endormie, vaincue par la tension nerveuse. Les kis de Videl, Goku et Goten étaient lointains : la première avait du rentrer chez elle et les deux autres s’entraînaient certainement dans la montagne. Pan gagna le salon où Bulma et Chichi l’accueillirent d’un sourire :

- On va y aller. Tu crois que tu supporteras le trajet du retour ?
- Oui, oui, ne vous inquiétez pas, j’étais juste fatiguée.

Chichi fronça les sourcils et, d’autorité, posa une main ferme sur le front de la jeune fille qui cessa de respirer à ce contact.

- Non, tu ne sembles pas avoir de fièvre… Tu te sens bien, c’est certain ? Pas de douleur, à la poitrine ou…
- Chichi, arrête, coupa doucement Bulma.

La femme de Goku sourit tristement et baissa sa main :

- Désolée, c’est juste… Je suis prudente en ce moment...
- Je comprends, murmura Pan avec un sourire.

Chichi la regarda et, du bout des doigts, remit derrière l’oreille de la jeune fille une mèche de cheveux qui était sortie de sa longue tresse :

- Tu as des cheveux magnifiques. Ils me rappellent les miens quand j’avais ton âge, aussi noirs, épais et soyeux. Prends-en soin !
- Oui… merci madame, balbutia Pan.
- Bon, en route, intervint Bulma. Goten, Goku et Videl nous ont demandé de te dire au revoir pour eux, on n’a pas voulu te réveiller quand ils sont partis.
- Ah, merci. Vous les saluerez pour moi également.

Quelques minutes plus tard, le cœur lourd, Pan regarda les maisons disparaître dans le lointain alors que, sur le seuil, sa grand-mère leur faisait de grands signes d’au revoir.

**************

Tout le monde fut vite rassuré quand ils constatèrent que Pan avait en effet repris quelques couleurs et que le trajet de retour s’était fort bien passé, même si la jeune fille semblait exténuée par cette sortie. Pan sourit quand la mère de Bulma, qui avec son mari dînait avec eux ce soir là, remarqua qu’heureusement la jeune fille n’avait rien perdu de son excellent coup de fourchette. Madame Brief s’exclama :

- Une jeune fille aussi mince, vraiment, je ne sais pas comment tu fais pour manger autant !
- C’est sûr, avec des estomacs pareils à ma table, heureusement que nous sommes aussi riches, sinon nous serions ruinés en nourriture depuis longtemps, renchérit Bulma en souriant.

Ils éclatèrent de rire en voyant la jeune fille rougir jusqu’aux oreilles.

Plus tard dans la soirée, comme à son habitude, Pan sortit faire un tour à l’extérieur. Elle avait besoin de se retrouver au calme, de pouvoir faire le point sur cette terrible journée et sur le déferlement de sensations qui l’avait assaillie chez ses grands-parents.
Elle marchait depuis un moment dans le parc de la propriété, à l’écart des bâtiments, quand soudain une présence derrière elle la fit sursauter. Elle se retourna d’un bond… pour se retrouver face à Son Goku qui, bras croisés, la regardait en souriant.
Totalement prise de cours, elle balbutia :

- Monsieur Son ? Mais… que… que faites-vous ici ?

Il se gratta l’arrière de la tête et hésita un instant :

- Eh bien… Désolé de t’avoir fait sursauter, mais… je ne t’ai pas revue avant que tu partes…

Le cœur de la jeune fille battait à tout rompre alors qu’elle se sentait fondre devant ce regard si doux et soudain presque gêné. Mais Goku releva les yeux vers elle et dit :

- Je pensais que nous aurions pu discuter un moment, si tu veux bien.

Elle écarquilla les yeux, déboussolée, et bredouilla :

- Euh… Oui, bien sûr, si vous voulez…
- Pas ici par contre, Végéta ou Trunks risquent de me repérer. Tu veux bien m’accompagner ?

Elle acquiesça, incapable de comprendre ce qu’il lui voulait, ce pourquoi il était là, si tard, dans la propriété des Brief. Alors, devant les yeux effarés de la jeune fille, Son Goku s’éleva doucement dans les airs, à quelques mètres au-dessus d’elle.

Ce n’était pas possible. Elle ne comprenait plus rien, la panique la gagnait : il ne devait pas voler devant elle, c’était impossible, elle n’était pas censée savoir, elle…

Son Goku redescendit un peu et, immobile dans l’air du soir, deux mètres au-dessus d’elle, posa sur le visage stupéfait de la jeune fille un regard amusé. Sa voix, d’une douceur infinie, s’éleva en un murmure qui ne sembla même pas briser le silence :

- Et alors Pan, tu ne sais plus voler ?
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Re: Elle s'appelait Pan

Messagepar Rusk le Jeu Juin 18, 2009 22:39

Oh lalalala!!
T'as pas le droit de nous laisser sur une fin de chapitre comme ça c'est inhumain :P

Plus ça avance, et plus j'adore! :)

Edit : Je viens de penser à quelque chose, comme Pan et Bra sont nées, et que Goku est présent, ton histoire se situe avant le championnat où Goku part avec Oob ou après?
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Re: Elle s'appelait Pan

Messagepar Keiran le Ven Juin 19, 2009 19:40

Bon je vais faire court sinon je risque de dévoiler des choses et gâcher le plaisir de tes 2 nouveaux fans :wink:

Je vais juste te dire que je re-découvre ta fic avec exactement la même excitation (dans la lecture) qu'auparavant. Comme quoi, on ne s'en lasse pas. :D

Faudra qu'un jour je te raconte la fois où je lisais ta fic durant un cours d'Histoire Moderne, ayant fais une nuit blanche la veille (bah oui j'avais un devoir à rendre à ce cours :lol: ) ta fic était la seule chose assez intéressante pour me maintenir éveillé :) . Donc on peut dire que tu m'a sauvé la vie :wink: .
Je dis ça mais du coup je t'ai tout raconté :lol: .
j'écris une fanfic qui, je l'espere, sera un jour plus que cela....

http://www.lunionsacre.net/viewtopic.php?f=42&t=3503
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Re: Elle s'appelait Pan

Messagepar RMR le Dim Juin 21, 2009 9:53

Ah! La! La! La! La! C'est vraiment une excellente fanfic! Je trouve aussi judicieux que ce soit Goku qui reconnaisse Pan. Vivement qu'on voit comment ça va évoluer!
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Re: Elle s'appelait Pan

Messagepar Hel le Dim Juin 21, 2009 20:34

Rhoooo :oops:
Merci beaucoup à vous trois, vos commentaires me vont droit au cœur. :D

@ Keiran : bon, t'as de la chance ; si cela avait été un cours d'Histoire ancienne, je t'aurais grondé :twisted: . Mais l'histoire moderne... bon... mettons... :roll:

Voici la suite, toujours très romantique. cela va évoluer un peu au chapitre 9 et après, mais j'ai prévenu, cette fic est avant tout de la romance :wink:



Chapitre 6 : rendez-vous galants

Elle resta stupéfaite, les yeux écarquillés, fixant son grand-père qui la regardait en souriant. Elle balbutia sans conviction :

- Mais… Je m’appelle Asuka… Je ne…

Le sourire de Goku s’élargit :

- Non, tu t’appelles Pan, Pan Son, tu es la fille de mon fils Gohan et de Videl.

Cette fois, devant l’évidence de cette affirmation, elle renonça à répondre et soupira. Goku demanda à nouveau :

- Alors, tu m’accompagnes ?

C’était tellement tentant : s’élever dans l’air du soir et partir voler avec son grand-père, comme elle l’avait tant fait enfant… Mais elle secoua la tête :

- Non, je ne dois pas voler.

Il fronça les sourcils, intrigué, et se reposa doucement devant elle :

- Pourquoi ?
- Parce que je dois garder mon ki à son plus bas niveau, or si je vole je vais devoir l’augmenter et tout le monde saura que je suis ici.

Goku se gratta l’arrière du crâne :

- Ah, je n’avais pas pensé à ça. Et donc tu ne veux pas…
- Non, sinon je ne me ferais pas appeler Asuka depuis des mois ! répondit-elle en souriant de l’éternelle naïveté du saiyen.
- Tiens oui, c’est vrai. Bon, alors, comment allons-nous faire…

Il sembla réfléchir un instant puis son visage s’illumina :

- Je sais !

Sans attendre, il posa une main sur l’épaule de Pan et porta l’autre à son front. L’instant d’après, ils se trouvaient tous deux dans une lande plutôt aride malgré quelques signes d’une végétation brulée par… trois soleils. Devant eux se trouvait un être étrange, de morphologie assez humaine, n’était-ce que sa chevelure rouge sang, ses pupilles dorées et les longues oreilles tombantes de chaque côté de son visage à la peau d’un blanc laiteux. Son Goku sourit largement :

- Salut Forlin !
- Bonjour Son Goku, répondit l’autre avec un sourire. Comment vas-tu ?
- Bien, très bien. Je te présente ma petite fille, Pan.
- Enchanté, répondit l’être en inclinant la tête.
- Bon… Bonjour balbutia Pan en s’inclinant également.

Son Goku reprit gaiement :

- Dis-moi Forlin, je cherche un endroit un peu tranquille…
- Tu es toujours le bienvenu ici. Je garde encore l’endroit, mais sinon il est désert en ce moment, plus personne ne s’entraîne chez nous. Tu viens quand tu veux, comme d’habitude.
- Super ! s’exclama le saiyen.
- Je vous laisse discuter, cette jeune fille et toi. Il semble que vous soyez ici pour cela.
- Tout à fait. Merci beaucoup Forlin.

L’être sourit à nouveau et, portant la main à son front, disparut. Pan bredouilla :

- Mais… où sommes-nous ?
- Sur un des satellites de la planète Yardrat, celle où j’ai échoué après la mort de Freezer. Ses habitants m’ont appris la transmission instantanée. Ici, sur cette lune, c’était un peu leur salle d’entraînement, mais voilà longtemps qu’ils ne se battent plus. J’ai pris l’habitude d’y revenir régulièrement, c’est un terrain de jeu idéal ! Forlin en est le gardien, si on veut accéder au satellite c’est sur lui qu’il faut concentrer la transmission. Pratique, non ?
- Oui… répondit-elle machinalement.

Pan balaya d’un regard absent le décor autour d’eux, puis reposa les yeux sur le guerrier qui l’observait toujours en souriant, bras croisés. Il demanda d’un ton enjoué :

- Alors ? Ça te convient ici ?
- Oui… très bien, je suppose…

Reprenant peu à peu ses esprits, elle demanda enfin :

- Comment… Comment as-tu su ?
- Qui tu étais ? Je ne sais pas, j’ai trouvé ça évident quand tu es entrée dans la maison cet après-midi.
- Mais tu n’as rien dit pourtant !
- Ben…, répondit-il en se grattant la tête, tout le monde avait l’air de ne pas te reconnaître, et puis tu as dit que tu t’appelais Asuka, tu as fait semblant de ne pas nous connaître non plus… Je me suis dit qu’il valait mieux éviter d’en parler à ce moment là, j’ai attendu ce soir.
- Mais comment se fait-il que grand-mère, et mes parents, eux, n’aient rien vu alors ?

Son Goku réfléchit un instant, puis répondit tristement :

- Je pense qu’ils sont tous trop malheureux pour pouvoir imaginer l’inimaginable.

Elle acquiesça simplement. Bien sûr, c’était évident… La voix de Goku s’éleva à nouveau :

- Tu viens du futur, comme Trunks, c’est ça ?
- Oui, je viens du futur, dans douze ans exactement. J’ai vingt ans.
- Ah. Et pourquoi es-tu revenue ?

Elle baissa la tête :

- Je… J’étais venue vous apporter un vaccin, contre le virus qui décime notre famille. Mais je suis arrivée trop tard, vous aviez appelé le dragon et moi j’étais morte.
- Oh, se contenta de répondre le saiyen. Alors, tu vas repartir ?
- Je ne peux plus repartir, la machine à voyager dans le temps a trop souffert du voyage et s’est écrasée dans l’océan, je ne la récupèrerai jamais et elle ne fonctionnerait plus. Déjà elle ne m’a pas emmenée à la bonne date dans le passé… et puis je n’ai nulle part où retourner, acheva-t-elle dans un souffle.
- Ah bon ? Pourquoi donc ? s’étonna Goku qui décidément n’y comprenait pas grand-chose.
- Parce que… je ne peux rien dire, je dois essayer de changer cela.
- Et je peux t’y aider ?
- Non, répondit-elle avec un sourire amer. Personne ne peut m’aider, cette fois. Il ne s’agit pas de cyborgs ou autres, combattre ne servirait à rien.
- Dommage, soupira Goku, ça manque d’action en ce moment !

La jeune fille sourit et leva un regard pétillant vers Son Goku. Celui-ci lui rendit son sourire et, après avoir longuement regardé Pan, dit doucement :

- En tous cas, tu es devenue une magnifique jeune femme, Pan.

Elle sentit son cœur se serrer et réalisa soudain : c’était son grand-père… Elle avait retrouvé son grand-père, son mentor, le compagnon de son enfance. Et il savait qui elle était, elle pouvait enfin, ici, loin de la Terre, avec lui, être enfin elle-même. Alors, répondant à l’appel désespéré de tout son être, elle s’élança vers lui et se blottit contre sa large poitrine, serrant contre elle ce corps chaud et si familier :

- Grand-père, je suis tellement heureuse de t’avoir retrouvé, si tu savais…

Il regarda, surpris, cette superbe jeune fille qui l’étreignait silencieusement et, souriant doucement, l’entoura de ses bras sans rien dire. Après de longues secondes, elle se détacha de lui, radieuse, comme ressourcée, et Goku lui demanda, curieux :

- Mais dis-moi Pan, comment réussis-tu à dissimuler ainsi ton ki, et aussi longtemps ? Je n’y arrive que difficilement moi-même.

Avec un sourire fier, elle expliqua :

- C’est grâce à toi, c’est toi qui me l’as appris, et là d’où je viens…

Un voile de tristesse passa à nouveau sur son visage.

- … J’ai du apprendre à le cacher à la perfection, toujours. C’est devenu instinctif, même quand je dors où que je n’y pense pas il reste dissimulé.
- C’est très pratique… murmura Goku, songeur.
- Mais dis-moi, enchaina la jeune fille en écarquillant les yeux, si nous ne sommes plus sur Terre, personne ne peut sentir mon ki ?
- Non, personne de ceux qui sont sur Terre, en effet , c’est trop éloigné.

Alors, avec un hurlement de joie, devant le regard ébahi du saiyen, la jeune fille laissa exploser autour d’elle la vague d’énergie trop longtemps dissimulée et l’air sembla électrisé par sa puissance.

- Eh bien ça alors… murmura le guerrier en regardant avec des yeux ronds la jeune fille décoller à toute allure et faire des loopings, en riant aux éclats, dans le ciel orangé.

Ils ne purent pas rester beaucoup plus longtemps, le temps passant hélas aussi vite que sur Terre et l’heure avançant. Mais ils convinrent de se retrouver régulièrement pour passer du temps ensemble et s’entraîner sur le satellite de Yardrat. Goku viendrait la retrouver discrètement à des endroits convenus et l’emmènerait grâce au déplacement instantané.
Lorsqu’ils réapparurent dans le parc de Capsule Corp à présent plongé dans le silence dans la nuit, Pan étreignit longuement son grand-père. Alors qu’elle s’éloignait déjà, il l’appela :

- Pan !
- Oui grand-père ?
- Le vaccin… Donne-le moi quand même, je le remettrai à Bulma, plus tard. On ne sait jamais, cela pourra toujours servir dans l’avenir.

L’avenir….

Pan acquiesça cependant :

- Bien, tu as sûrement raison, je te l’apporterai la prochaine fois. Mais ne dis surtout pas qu’il vient de moi, ou du futur, hein !
- Compte sur moi, répondit-il avec un clin d’œil.

Elle le vit lever la main vers son front et cette fois-ci c’est elle qui l’arrêta :

- Dis-moi… Tu pourrais m’apprendre ?
- T’apprendre ? T’apprendre quoi ?
- La transmission instantanée.

Il écarquilla les yeux, sembla réfléchir un instant, puis se gratta le haut du crâne :

- Euh… Je suppose que je pourrais essayer, et Forlin m’aidera. Mais j’ai mis presque un an à la maîtriser, et beaucoup plus encore pour parvenir à me déplacer sur de très longues distances. Ce n’est pas une technique facile.
- Je suis ta petite-fille, je suis très douée ! rétorqua-t-elle en levant fièrement le menton.
- Alors d’accord, on essayera, répondit-il en riant. À bientôt, Pan.

Et, portant sa main à son front, il disparut. Pan regarda en souriant l’endroit où il se tenait encore une fraction de seconde auparavant. Elle n’était plus seule, désormais.

*****************************************************************************************************************************************

- Asuka a un amoureux, Asuka a un amoureux ! hurla la petite fille en bondissant joyeusement dans le salon.

Bulma jeta un coup d’œil vers son fils qui, assis sur le canapé, avait instantanément blêmi. Elle se tourna vers sa fille qui parcourait la pièce d’un pas dansant :

- Bra, qu’est-ce que tu racontes ?
- Moi je le sais ! Elle a un chéri !
- Et qu’est-ce qui te fait dire cela ?
- Elle vient encore de partir pour aller se « promener », et elle avait l’air toute contente !
- Cela ne veut rien dire, Bra. Asuka est quelqu’un de solitaire, elle peut aimer se promener seule.

Bulma savait pertinemment que sa remarque manquait totalement de conviction, et vue la tristesse qui passa sur les traits de Trunks, le jeune homme en était lui aussi parfaitement conscient.

La Présidente de la Corp se mordit la lèvre : le pire, c’est que Bra avait souvent raison, et là c’était en effet plus que probable. Depuis quelques temps, Asuka sortait régulièrement, quasiment tous les soirs, deux heures environ, et presque une demi-journée le weekend. Elle avait fui avec gêne toute demande d’explication, et Bulma n’avait pas insisté. La famille Brief était bien mal placée pour se mêler des secrets des autres ! De plus, la jeune fille était toujours aussi adorable et tout le monde dans la maison semblait profondément attaché à elle ; certains plus que d’autres, bien entendu…
Mais, depuis le début de ses mystérieuses promenades, Asuka paraissait enfin moins malheureuse. La tristesse qui la caractérisait n’avait pas disparu, loin de là, mais la jeune fille revenait étrangement ressourcée de ces sorties. Souriante, épanouie, en pleine forme physiquement : quelque chose, ou quelqu’un, lui apportait manifestement une joie et une gaieté qu’elle ne trouvait nulle part ailleurs.

Pas même auprès de Trunks, et manifestement chaque cri enjoué de Bra était autant de poignards enfoncés dans le cœur du jeune homme. Bulma soupira :

- Bra, arrête avec ça, c’est ridicule. Si elle ne t’a rien dit, ne tire pas des conclusions trop hâtives.
- Des quoi ? Qu’est-ce que ça veut dire ? demanda la petite fille avec des yeux ronds.
- Arrête de nous gonfler avec ça, c’est ça que ça veut dire ! coupa soudain Trunks qui s’était levé d’un bond du canapé.

Bulma écarquilla les yeux alors que Bra, effarée, regardait son grand frère quitter le salon d’un pas rapide. Les lèvres de l’enfant se mirent à trembler dangereusement et elle hurla :

- T’es méchant !
- Trunks ! cria Bulma d’un ton de reproche, tu n’as pas à parler à ta sœur comme ça !

Le jeune saiyen tourna à peine vers elles un visage aux traits soudain très durs et un regard chargé de colère, puis il disparut vers la salle de gravité. Bra resta stupéfaite, ses poings crispés serrés le long du corps. Bulma l’attira à elle doucement et la petite fille gémit :

- Pourquoi… Il ne m’a jamais parlé comme ça… Qu’est-ce qu’il a ?
- Rien ma chérie… Il a mal.
- Mal… à l’intérieur ? Il est malheureux ?
- Oui. Et quand il a mal il redevient comme était son père, soupira Bulma.

Elle continua de bercer doucement l’enfant contre elle. Bulma était elle-même malheureuse pour son fils : elle l’avait vu, au fur et à mesure des mois passés ensemble, tomber sous le charme d’Asuka. Elle avait cru tout d’abord que la jeune fille n’y était pas insensible, mais peut-être s’était-elle en effet trompée.
Pourtant cela ne changerait rien. Asuka comptait toujours autant pour eux, et Bulma ne pouvait lui en vouloir de briser sans le savoir le cœur de Trunks. La mère de ce dernier était loin d’être idiote, elle savait pertinemment que ce fils dont elle était si fière avait, lui aussi, brisé de nombreux cœurs par le passé. C’était, après tout, une douloureuse mais bénéfique leçon qu’il recevait là.

Il fallait un peu, de temps à autre, savoir remettre à leur place ces orgueilleux saiyens, se souvint Bulma en souriant.

De plus elle savait parfaitement que l’extrême douceur de son fils reprendrait le dessus après quelques heures d’un entrainement épuisant avec Végéta.
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Re: Elle s'appelait Pan

Messagepar RMR le Dim Juin 21, 2009 21:01

Goku n'est pas curieux de savoir quel danger les guette, même si ce n'est pas un monstre surpuissant à défoncer? L'histoire fait un peu de surplace, mais les réactions de Trunks sont intéressantes.
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Re: Elle s'appelait Pan

Messagepar Hel le Dim Juin 21, 2009 21:14

Si, Goku est curieux, mais comme il l'avait fait avec Trunks, il respecte ses silences. D'autant plus parce que c'est sa petite-fille, et parce qu'il a tiré la leçon de la venue du Trunks du futur. Il a compris (si si :mrgreen: ) que certaines choses ne peuvent être dévoilées.
et puis il n'est pas le genre à insister. Il sait qu'il ne peut rien faire et que, surtout, faut pas se battre, alors bon, il attende de voir ! :wink:

L'histoire fait du sur place concernant ce pour quoi Pan est là, mais ma fic est principalement axée sur la romane entre Pan et Trunks. L'action viendra (enfin, comme je suis capable de la faire :oops: ) mais plus tard. et je dois bien avouer que je maitrise bien mieux le genre "développement des personnages" et "romance mielleuse" :lol:
Bref, oui, ça n'avance pas :lol:
Chapitre 10 pour l'action :wink: Encore 4 à tenir :wink:
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Re: Elle s'appelait Pan

Messagepar Rusk le Dim Juin 21, 2009 21:47

C'est vrai qu'avec ce chapitre on en apprend pas beaucoup, sauf le fait que Trunks c'est plus attaché à elle qu'on aurai pensé ^^

Mais j'aime toujours autant, et du coup j'attends la suite vu qu'on a pas beaucoup de révélation dans ce chapitre :mrgreen:

Sinon tu n'as pas répondu à ma question, l'histoire se passe avant le départ de Goku pour entrainer Oob ou après?
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