Chroniques de la Famille Cold

Faîtes-nous partager votre fibre littéraire en écrivant votre propre histoire mettant en scène les personnages de Dragon Ball et, pourquoi pas, de nouveaux ! Seules les fanfictions textes figurent ici.

Re: Chroniques de la Famille Cold

Messagepar Tonay le Mer Avr 03, 2024 19:10

Heya Tonay ! Merci beaucoup pour ce très gentil message, je ne vais pas répondre immédiatement à tout mais je suis content que ce déroulement te plaise, j'attendais ce moment depuis longtemps.


Hey Tierts, de rien et je comprends, c'est assez intense !

Juste pour prévenir que, conformément à tes recommandations, je vais peut-être lever le pied sur le chapitres. Je traverse une période très difficile moralement alors je ne peux plus garantir de régularité même si je vais essayer de l'assurer. Je ne sais pas quand aura lieu le retour au calme.


Tu fais bien, prends le temps qu'il te faut, ne te force pas et ne te mets pas la pression, tu as le temps !

Concernant le chapitre !

Jolie introspection pour Anik, décidément l’un des personnages fort de cette fic (et moi qui aime toujours donner une attention toute particulière aux personnages secondaires, je suis servi ici !)

Un combat contre Reseph et Ithaxus très sympathique, et un usage très agressif de la téléportation comme je les aime. Franchement, un bon moyen de neutraliser brutalement Reseph, et assez satisfaisant, comme sa réaction qui m'a arraché un sourire.

Quant à la perception des civils de la situation, y a pas à dire, tu sais donner une ambiance de fin du monde ! C’est toujours réussi !

J’adore aussi Ithaxus qui oublie ses propres compétences, c’est tellement… naturel. Surtout qu’il change de « tenu », et donc de compétences, en permanence.

Et on finit sur deux psychopathes face à face, l’un fait un barbecue, l’autre est dans le barbecue. Final des plus intéressants, mais je doute que Reseph soit morte, par contre, revenir après ça, ce sera compliqué ! Même Bra est choqué, il y a de quoi !

En somme, un très bon chapitre, bien captivant comme il faut et satisfaisant à suivre, c’était très cool, hâte de lire la suite ! (Bien sûr, on a eu qu’un minuscule morceau d’Auriel et de sa dulcinée, notre cher auteur fait durer :P)
Survivants
Et si trois autres saiyans avaient survécu à la destruction de la planète Vegeta ?

One Shot
Un mage un peu excentrique. Un Kaïo. Un métis saïyan. Un démon. Un démon du froid. Qui doivent sauver l'univers dans un combat épique. Qu'ajouter de plus ?
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Re: Chroniques de la Famille Cold

Messagepar Tierts le Mar Avr 09, 2024 15:18

Bonjour tout le monde ! Un peu de retard cette semaine mais comme j'ai prévenu, je lève un peu le pied alors attendez-vous à des publications un peu plus aléatoires pendant quelques temps. (Bon, pour l'activité qu'il y a sur le topic, je me doute que ça ne dérange personne mais je préviens tout de même)

Tonay, je vais essayer de réagir à tes deux derniers messages ! Donc une fois n'est pas coutume, ce sera une longue réponse mais pour ceux qui veulent juste lire la suite, le chapitre est un peu plus bas, je vous promets !

Après, il a décidé de s'y mettre vraiment, donc difficile d'encore évaluer son niveau. Ensuite, Reseph s'accroche beaucoup, moi qui voyais déjà Kalta + Bra lui régler définitivement son compte...


Pour les rapports de force dans ce début de Tome 3, vous constaterez que je reste assez vague. Déjà dans CFC, les combats en équipe ont tendance à fausser la donne, mais je peux vous dire que nos héros ou antagonistes sont tous assez proches les uns des autres. Seules les techniques et les avantages des uns et des autres permettent de se départager.
Dans le cas d'Auriel, vous comprenez maintenant qu'il dispose du plus grand avantage de tous, ce qui explique que son niveau soit très difficile à évaluer. J'ajouterai aussi que, de tous les combattants qui sont intervenus dans CFC, c'est le plus expérimenté.

Anik, lui, refuse absolument de crever. Il en devient même flippant, il a un côté acharné, implacable qui me rappelle assez Guts, d'une certaine manière. Le combat était réussi, même si le fait que le lézard arrive à maintenir le démon au sol pour se manger le tir de la machine m'a un peu surpris. Enfin, ce sont des broutilles.


C'est un combat que j'ai beaucoup aimé mettre en scène, Anik et Belial étaient destinés à se rencontrer, je voulais que ce soit le plus brutal et sanglant possible malgré la différence de niveau. Je pense avoir réussi ^^

Les gentils ont perdu. Et c'est tant mieux, gagner pour eux aurait demandé un Deux Ex Machina en l'état des choses et... ce serai passé moyennement. Donc c'est parfait. D'ailleurs, ils sont même salement perdant avec la perte de deux membres de l'équipe.


Avec le dernier chapitre, les choses s'équilibrent un peu plus pour eux, puisque Resheph y est passé. Cela dit, ce moment est bien une défaite pour le camp des gentils mais ce sont des choses qui arrivent. Surtout quand on se lance dans une bataille sans avoir tous les éléments et informations (Non pas qu'ils aient eu le choix...)

J'aime beaucoup l'apparence donnée au dragon totalement inspiré de la mythologie aztèque, très réussis. Vraiment, il en impose. La scène est très solennelle, émouvante.


Très content que ça ait plu ! C'était une scène très importante, non seulement pour le scénario du tome 3 mais aussi parce que c'est la première apparition d'un Dragon Sacré depuis le début du Tome 1 (Dans les 20 premiers chapitres je dirais...) donc je voulais que ça pète un peu ! Lamantin a bien aimé l'apparence de Quetzal aussi, j'en suis ravi. Je voulais quelque chose de différent de Shenron et Porunga tout en restant dans l'esprit

Et bien que je ne connaisse pas concrètement les ajouts apportés par Lamantin_Furtif, bravo à lui aussi de maintenir le rythme et de te relire aussi régulièrement. C'est pas forcément évident de trouver le temps ou l'énergie pour de la relecture, j'en sais quelque chose. Donc, vraiment cool à lui de t'épauler comme ça !


Je confirme qu'il fait un boulot dingue en relisant un chapitre par semaine, tout en me faisant quelques suggestions. Je ne le remercierai jamais assez !

PS : je crois que la musique pour le prochain chapitre nous viens directement des pensées d'Auriel, je ne l'avais pas vu venir :lol:


Pour l'anecdote, j'écoute toujours de la musique quand j'écris et au bout d'un moment Youtube raccroche toujours des musiques de façon un peu aléatoire. Celle-ci est apparue dans la playlist comme ça, alors que j'écrivais ce chapitre et je me suis fait la même réflexion que toi : elle sort directement des pensées d'Auriel. Donc j'ai décidé que ce serait cette musique qui clôturerait ce chapitre et j'attends ce moment depuis longtemps xD

Quant à la perception des civils de la situation, y a pas à dire, tu sais donner une ambiance de fin du monde ! C’est toujours réussi !


Dans CFC, on arrive aux niveaux des personnages de la Saga Buu et je me souviens toujours de l'effet qu'ont les attaques dans cette Saga. Même la simple transformation en Super Saiyen 3 fait trembler la Terre. Donc je veux que quand des personnages comme Bra, Kalta ou le trio démoniaque se battent à fond, les lecteurs se souviennent des effets sur la planète et sur ses habitants.

Jolie introspection pour Anik, décidément l’un des personnages fort de cette fic (et moi qui aime toujours donner une attention toute particulière aux personnages secondaires, je suis servi ici !)


J'ai énormément de personnages et avec le Tome 3 j'ai été forcé d'en rajouter quelques uns du côté méchant et un peu côté gentil, j'essaie de ne pas trop en mettre pour pouvoir soigner ceux que j'ai déjà. Anik n'était pas prévu pour avoir une telle destinée mais c'est un de mes bébés depuis, tant qu'il aura un rôle et une évolution possible, j'espère que je pourrais lui donner de bonnes scènes !

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Chapitre 49 : Plongée dans les ténèbres


Heureusement que les scouteurs étaient conçus pour capter le moindre son, car il aurait été impossible de converser sans eux à la vitesse où ils évoluaient. Kalta n’avait pris que le temps de s’assurer qu’Anik était en vie avant de reprendre sa route aussi vite que possible. Ils devaient faire le tour de la planète pour atteindre leur objectif. Quand on avait atteint leur niveau de puissance, cela ne prenait que quelques minutes.

Bra avait insisté pour voler le plus haut possible et pour ralentir un peu, perdant un peu de temps, mais évitant que l’air déplacé par leur déplacement ne provoque d’autres catastrophes. Cela permettait aussi à Anik, qu’elle tenait contre elle, de ne pas trop subir. Elle vit tout de même le sommet d’une haute montagne secoué par leur passage, les neiges éternelles se détachaient de la roche pour glisser le long d’une paroi.

« C’était un peu trop proche de la planète, tu sais ?
- J’ai fais aussi vite que j’ai pu, saïyenne. Tu préférais les affronter tous les deux pendant dix minutes de plus ? »

Il avait sans doute raison. Les deux démons formaient une bonne équipe quand ils le voulaient et ce n’était pas une bonne idée de faire durer le combat contre eux. Surtout pas après ce qu’ils venaient déjà de subir face à Auriel. Mais quand même, Passaros avait déjà été victime des démons une fois, ce n’était pas à eux d’en rajouter. Kalta était en colère. Encore plus depuis qu’il avait vu l’état dans lequel ils avaient laissé Anik.

« Il faudra réparer tout ça avec les Dragon Balls.
- Si on peut les récupérer. »

Elle avait presque un sentiment de fierté à pouvoir dire ça. Les Dragon Balls. Sa mère avait évoqué plusieurs fois toutes les utilisations qu’elle en avait faite, avec ses amis, pour réparer les dommages causés par des monstres sur la planète Terre. En disposer à nouveau signifiait que les atrocités provoquées par les démons n’étaient pas définitives.
Il existait un réel espoir et c’était la première fois que Bra avait une telle perspective. C’était encore difficile à croire, mais elle voulait le faire.

Kalta refusait encore de l’admettre à voix haute.

« Pour commencer, on doit retrouver Auriel, continua le nihilien. Et dès qu’on l’aura… On y est ! »

En quelques secondes, ils étaient passés d’un océan à un continent, puis d’un beau plateau boisé à un désert de sable. Kalta s’était arrêté au-dessus d’une zone carbonisée, où le sable avait fondu pour former une large zone d’un noir brillant. De l’obsidienne. Plus loin, un monument noir sortait du sable comme une verrue absurde au milieu de l’immensité désertique.

« La porte est refermée, souffla Kalta. »

Ils approchèrent plus lentement. Au sommet du Cube d’Obsidienne, une arche tenait encore debout, mais elle n’abritait plus le passage que les commandos avaient décrit. Seule le sable était visible, à perte de vue.

« L’enfoiré… »

Elle avait lâché ça sans y penser, son regard attiré par les restes des combats qui parsemaient encore le sol autour du Cube. Des corps étaient visibles, partiellement recouverts par le sable. Bra n’osait imaginer combien d’autres avaient été ensevelis depuis. Plus loin, la base impériale n’était plus qu’une ruine.
Ils arrivaient bien trop tard.

« Kalta… »

Ils se posèrent au sommet, approchant de la porte fermée comme s' ils avaient la moindre chance de la rouvrir par eux-même. Bra déposa avec délicatesse Anik sur le sol d'obsidienne. Il était toujours conscient mais il ne prononçait pas un mot. Pas plus que le nihilien, son regard rougeoyant fixé sur le sommet de l’arche. Elle pouvait sentir sa colère, alors même que son visage restait figé dans un masque neutre. Elle le connaissait trop bien pour être bernée.

« On peut surveiller cette porte en attendant qu’ils reviennent, souffla-t-elle prudemment. On doit s’occuper d‘Ithaxus et des démons qui sont encore de ce côté.
- Et s’il y a d’autres portes ? »

Elle se remémora une conversation, il y a seulement quelques jours, mais qui paraissait dater de plusieurs siècles à présent. Persée. Elle savait. Bra amena sa main à son scouteur.

« Persée ? Tu nous entends ?
- On arrive bientôt. Anik est avec vous ? Ils ont refermé ?
- Oui, tu ne saurais pas où se trouvent les autres portes dont tu avais parlé une fois ? Tu te souviens ?
- Les autres… ? C’est compliqué, je dois… »

Un bourdonnement interrompit leur conversation. Bra se retourna.

Dans l’arche d’obsidienne, le désert de Passaros avait disparu, le ciel étoilé aussi. Un paysage dévasté s’étendait à perte de vue, sous un ciel d’un rouge intense. Une seule silhouette, minuscule, se tenait au centre de l’arche. Elle tendait les mains vers eux, ouvertes.

« Je ne vous veux aucun mal. Je veux vous aider à tuer Auriel. »

* *
*

Persée respirait bruyamment mais personne ne pouvait l’entendre en dehors de son armure et elle n’activait le communicateur que lorsque c’était nécessaire. Elle avait toujours la sensation que son corps était en miette mais la douleur n’était plus qu’une vague sensation, lointaine et indistincte. Elle savait que cela ne durerait pas et que le contrecoup serait violent. Mais elle y réfléchirait une fois que ce serait terminé. Les choses ne faisaient que commencer.

« On devrait atterrir à 300 mètres de l’ancienne base, annonça Aidan. De là, il est très facile de rejoindre la porte.
- Très bien, prépares-toi. On a pas de temps à perdre. »

Elles n’avaient pas entendu le détail de ce qui se passait pour Bra et Kalta, mais quelque chose était arrivé, c’était sûr. Si Auriel était encore là-bas… Toute l’aide possible serait bienvenue. Il avait obtenu son souhait, quel qu’il soit : il devait être éliminé le plus vite possible. En espérant que ce soit encore une option.

La capsule toucha terre. L'atterrissage était aussi brutal qu’à son époque, envoyant des vibrations violentes dans tout le corps de Persée. Elle contint difficilement un gémissement de douleur. Elle savait que Cold n’aurait jamais investi pour améliorer le confort de ses soldats, mais quand même depuis le temps, ils auraient pu faire un effort.
Avec un grognement, elle s’extirpa du pod et constata sans surprise qu’Aidan flottait déjà au-dessus du cratère creusé par sa capsule. La jeune femme parut s’inquiéter quelques instants, mais elles avaient toutes deux d’autres priorités.

« Par là ! »

Elles décollèrent en même temps. Le temple n’était pas difficile à trouver en effet. Il faisait tâche dans le paysage, même de nuit. Sans compter la lueur rouge qui brillait en son sommet, là où la porte vers le Makaï était de nouveau ouverte. Est-ce que tout cela n’avait été qu’un piège ?

Anik était là, au sol et blessé. Trois silhouettes se tenaient debout près de l’arche, au sommet du Cube. Kalta, Bra et un démon qu’elle avait déjà vu. Petit, verdâtre, il arborait un étrange blason représentant une tour au centre de sa tunique. Persée se mit aussitôt sur ses gardes.
S’il utilisait de nouveau sa technique…

« Garlic. »

Celui qui avait volé la pierre sous leur nez. Il était aussi impossible à tuer que son Roi, mais il n’évoquait pas dut tout la même terreur chez elle qu’Auriel. Il levait les mains, face à l’Empereur et à Bra, les deux tendaient le bras vers lui, prêts à le pulvériser au moindre geste brusque. Et malgré son immortalité, il ne faisait pas le fier.

« Persée, Aidan, tout va bien ? questionna Bra en se détournant de lui.
- Ça va, cracha l’armure en cachant au mieux son état.
- Je vais bien, grâce à Persée, continua Aidan, qui filait déjà vers le reptile.
- Très bien. Nous…
- Nous nous apprêtions à entendre de sa bouche comment il comptait nous aider à tuer Auriel. »

Kalta n’avait pas bougé à leur approche. Pas même un regard. Son attention était entièrement sur le démon.

« Tuer Auriel ? C’est un piège, Seigneur Kalta. Il travaille pour lui.
- Non ! Je vous assures ! Je veux sa mort. Si Auriel survit, il va me faire souffrir éternellement. Je ne souhaite que vous aider.
- Tu as tout fait pour qu’il obtienne son voeu, cracha Persée.
- Parce que je n’avais pas le choix. Comme tous les autres, nous ne pouvons que lui obéir, il est trop puissant pour qu’on se dresse contre lui.
- Pourquoi le trahir maintenant ?
- Parce que… »

Garlic baissa les yeux.

« Parce que j’ai essayé de lui voler son vœu. Il ne me laissera jamais vivre en paix après ça.
- Pas très prudent de ta part, commenta Aidan.
- Je refuse de vivre éternellement sous sa botte. Encore moins celles de ses lieutenants. »

Il y avait tellement de bile dans ce dernier mot que Persée eut pour la première fois l’impression qu’il disait la vérité. Cela n’empêchait pas que tout ceci soit un plan d’Auriel mais il y avait peut-être une occasion à exploiter. Elle désactiva le micro de son casque pour que seuls les scouteurs puissent l’entendre.

« Les démons passent leur temps à s’affronter les uns les autres pour le pouvoir. Nous pouvons peut-être exploiter ça. »

Bra et Kalta s’échangèrent un regard. Ni l’un ni l’autre n’avait envie de faire confiance à un démon. En fait, même sans voir les yeux du nihilien, Persée devinait qu’il ne voulait qu’une chose et c’était la mort de l’importun. Il ne devait se retenir qu’à la perspective d’obtenir des informations de sa part. Mais il hésitait. Persée ralluma son micro.

« Il a fait son vœu alors ? Qu’est-ce que c’était ? »

A sa décharge, Garlic n’eut pas la moindre hésitation à répondre.

« Libérer la Grande Makaïoshin d’il y a 15 millions d’années.
- Makaïoshin ? s’étonna Bra. »

Persée s’était figée dans son armure. Un frisson parcourait son échine, comme une araignée glacée qui se baladait le long de son corps brisé, lui rappellant brutalement l’état dans lequel elle était.

« Impossible… murmura-t-elle.
- C’est quoi une Makaïoshin ? demanda Kalta.
- Ils sont morts, répondit-elle sans quitter Garlic du regard. Tous les Makaïoshins ont été tués, quand ils ont tenté de conquérir cet univers. »

Elle sentait les regards éberlués de Bra et de Kalta sur elle, mais Persée n’avait d’yeux que pour Garlic. Le démon fronçait les sourcils, avec une moue presque moqueuse.

« Absolument pas. Les Kaïoshins ont tués les Makaïoshin et détruit le Makaïoshinkai, mais ils ne pouvaient pas se débarrasser de la Grande Makaïoshin. Sa puissance était si grande que tous les soleils de leur univers ne suffiraient pas à la vaincre. Sa magie était si complexe qu’elle pouvait vivre éternellement et apprendre à chaque seconde. »

Il récitait un texte, cela se voyait, mais c’était la première fois qu’elle entendait ça. C’était impossible.
Ils sont tous morts. Ils doivent l’être.

« Ne pouvant la combattre à armes égales, les Kaïoshins ont tendu un piège à la Dernière Makaïoshin. Sous le prétexte d’une négociation, ils l’ont conduit au centre d’un cercle sacré et, usant de toute leur magie, ils l’ont enfermée dans une autre dimension, où sa puissance ne pourrait plus les inquiéter. »

Non. Ils étaient tous morts. Elle le savait. Elle l’avait lu.

« Tu mens… souffla-t-elle sans y croire elle-même.
- Ça suffit. »

La voix glacée de Kalta venait de sa droite. Persée ne l’avait pas vu venir, pas plus qu’elle ne sentit sa main se refermer sur l’épaulette de son armure. En un mouvement brusque, il la tourna vers lui. Elle sentit ses os gémir sous la pression subite qu’ils se voyaient subir.

« Qu’est-ce que c’est que ça ? Une Makaïoshin ? Un dieu de leur monde ? »

Jamais elle n’avait entendu l’Empereur Kalta aussi dur. L’espace d’un instant, elle crut voir Cold devant elle, la toisant de toute sa hauteur et de toute sa prétention.

« Oui, répondit-elle sans réfléchir. Le pendant maléfique des Kaïoshins. Ils ont créé le Makaï et les démons, mais lorsque cela ne leur suffisait plus, ils ont tenté de conquérir cet univers. Les Kaïoshins les ont repoussés et ont été forcés de les tuer tous.
- Uniquement parce que les Kaïoshins étaient jaloux de la puissance des Makaïoshins ! argua soudain Garlic. Ils ne voyaient pas d’un bon œil une concurrence potentielle et ont tout fait pour étouffer le Makaï dans l'œuf.
- C’était une invasion. Les démons étaient le fer de lance. Auriel en premier. »

Kalta se recula d’un pas, observant tour à tour Persée et Garlic. Bra faisait la même chose, ses yeux bleu de plus en plus écarquillés.

« Vous êtes sérieusement en train de débattre sur un évènement qui remonte à 15 millions d’années ? Vous n’étiez pas là ! »

Elle se tourna vers Persée, un doute dans les yeux.

« N’est-ce pas ?
- Non je n’étais pas là. Il n’existe personne de cette époque qui soit encore en vie. Sauf Auriel.
- Je dis juste ce que je sais, les Kaïoshins gardaient pour eux l’énergie de cet univers et ils pompaient même celle du Makaï. »

A cela, Persée n’eut rien à répondre. Et cela se vit.

« Qu’est-ce qu’il veut dire, Persée ? questionna la voix glacée du nihilien.
- Les âmes des mortels.
- Quoi ?
- Le Paradis a été créé par les Kaïoshins pour conserver les âmes pures et donner une chance aux autres d’être recyclées. Mais les âmes peuvent également être une source d’énergie importante. Et les Makaïoshins n’en avaient pas, car même les âmes des démons finissaient au Paradis. »

Persée se sentait épuisée. Trois regards hallucinés étaient maintenant fixés sur elle. Elle n’avait plus la force de cacher quoi que ce soit. De toute façon, Kalta ne lui ferait pas confiance si elle cherchait encore à dissimuler certaines informations.

« Ils utilisent les âmes des morts comme énergie ? demanda Bra, d’une voix éteinte.
- Ils voulaient le faire en tout cas. Ils ont donné aux démons une faculté pour y aider. Ceux qui sont tués par un démon ne finissent pas au Paradis. Leur âme est captée par le Makaïoshinkai, le royaume des Makaïoshin. Enfin, ils étaient captés… Je ne sais pas ce qui leur arrive aujourd’hui. »

* *
*

Un silence était retombé entre eux. Kalta fixait du regard cette ancienne chasseuse de prime qui en savait décidément trop. Il était fatigué de cette conversation et de ces questions. Ils n’étaient pas là pour résoudre un conflit vieux comme l’univers. Ils étaient là pour un conflit actuel. Pour défendre cet univers des démons. Et pour venger Palpi.

Il se tourna vers le dénommé Garlic.

« Ça suffit. Peu m’importe ce qui s’est passé ou ce qui ne s’est pas passé il y a je ne sais combien de millions d’années. Toi, tu disais vouloir nous aider à tuer Auriel. Il n’a fait que libérer quelqu’un d’une prison, c’est ça ? Elle est dangereuse, je suppose ?
- Selon la légende, sa puissance n’a pas d’égale dans l’univers.
- Bien sûr. Je sais ce qu’il a fallu pour tuer un Kaïoshin, je ne m’inquiète pas pour ça. Où est-elle ?
- Auriel l’a emmenée dans son palais. Je peux vous indiquer la direction, mais vous ne pourrez pas le tuer sans mon aide. »

Kalta haussa un sourcil.

« Je sens ton énergie, tu sais ? Je sais que tu ne seras d’aucune aide. »

Le petit démon se mit à ricaner.

« Je ne vais pas me battre ! Mais vous ne pourrez pas le tuer, c’est tout. »

Il avait repris bien trop confiance depuis l’arrivée de Persée et sa petite discussion. Kalta leva le bras pour tendre l’index dans sa direction, un minuscule point d’énergie violacée apparut au bout de son doigt.
Garlic leva aussitôt les mains.

« Il est indestructible ! Rien ne peut le blesser tant que son cœur est protégé. Et je suis le seul à savoir où il est.
- Quoi ? éructa Bra.
- Son cœur. Il y a longtemps, il lui a été retiré, par la Grande Makaïoshin. Pour le récompenser de sa loyauté. Cela l’a rendu indestructible mais il suffit de le trouver et le détruire pour lui retirer son avantage. Et je sais où il est.
- Montre-nous.
- Ce n’est pas dans cette dimension, ni dans le Makaï. Mais je peux vous y conduire, avec ma technique. »

Kalta ne l’avait jamais vu l’utiliser, mais il avait vu le résultat une fois. L’image d’une immense spirale destructrice qui grandissait et grandissait, aspirant tous les vaisseaux autour d’elle lui revint en mémoire. C’était ça, sa technique ?

« Tu penses nous avoir avec un piège aussi grossier ? gronda-t-il.
- Je vous assure ! Si vous vous accrochez à moi, vous pouvez sortir vivant de la DeadZone. Personne d’autre ne pourra vous montrer où il est. »

Cela ressemblait fortement à un piège, mais Kalta avait aussi vu à quel point Auriel était résistant. C’était surnaturel. Il avait encaissé certaines de leurs meilleurs attaques de plein fouet, y compris celle d’Hatchiyack. Rien de tout cela ne l’avait égratigné. Il y avait forcément quelque chose.

« Persée ? demanda-t-il à contrecœur. Qu’en penses-tu ?
- Si c’est bien la Makaïoshin qui l’a rendu invincible, alors c’est bien possible que son cœur soit dans une autre dimension. La technique de Garlic permet sûrement de passer de l’une à l’autre. Je peux venir avec lui pour le détruire. Si je ne reviens pas, vous tuez le nabot.
- Non ! répondit brusquement Garlic. Détruire le cœur ne tue pas Auriel. Mais cela lui fait perdre son invincibilité.
- C’est pour ça que tu ne l’as pas déjà détruit ? Il resterait bien plus puissant que toi ? N’est-ce pas ? »

Bra avait visé juste, car le petit démon baissa la tête, honteux.

« C’est en partie pour ça. Mais vous pouvez tuer Auriel après avoir détruit le coeur.
- Tu dis qu’elle est avec lui, non ? Elle peut trouver un moyen de le protéger à nouveau si son cœur est détruit ? continua Bra.
- Je ne sais pas. Je ne sais pas de quoi elle est capable. Je les ai vu partir, elle avait l’air encore sonnée mais je ne sais pas combien de temps ça durera.
- Alors il faut faire vite, trancha Kalta. Quelqu’un va détruire le cœur, pendant que Bra et moi allons tuer Auriel. Nous les occuperons le temps que le cœur soit détruit, ils n’auront pas le temps de réagir. »

Les autres opinèrent, mais ils se fichaient de leur opinion. Seul comptait celui de Bra et il pouvait encore lire l’hésitation sur son visage. Il y avait beaucoup d’inconnus dans ce plan, mais ils n’avaient plus le choix. Pas après tout ce qui venait de se passer. S’ils avaient l’occasion de tuer Auriel maintenant, ils devaient le faire. Ne serait-ce que pour Varidal et Palpi. Elle dû lire tout cela dans ses yeux, car elle finit par baisser la tête et acquiescer.

« Celui qui vient avec moi doit être puissant, intervint soudain Garlic.
- Pardon ?
- Le cœur est gardé. Par une créature très puissante.
- Puissante comment ?
- Je dirais… Ithaxus ? Ou Resheph, en terme de force pure. Peut-être plus encore. »

Kalta poussa un grognement. Cela excluait la totalité de leurs forces. Sauf, bien sûr…

« Bra. Tu pars avec Garlic. Je vais tuer Auriel.
- Tu n’es pas sérieux ? Il nous a déjà donné du mal à deux contre lui.
- Il est invincible mais pas si puissant que ça. Je suis plus rapide que toi. Si l’objectif est de gagner du temps, c’est à moi de le faire. Je n’ai pas besoin de l’affronter pour de bon, juste de l’occuper. Toi, tu as la force brute nécessaire pour écraser ce gardien. »

Il n’attendit pas ses protestations. Ils n’avaient plus le temps pour ces bêtises. Chaque seconde perdue était un avantage potentiel pour Auriel et sa Makaïoshin.

« Aidan, tu restes ici près de la porte. Nous nous téléporterons près de toi s’il y a un risque. Persée, tu restes pour l’aider.
- Non. »

Cette simple syllabe, sur le ton métallique de l’armure, faillit faire bouillir Kalta. Il se retourna lentement vers elle, ses yeux de sang brillant déjà.

« Pardon ? »

L’armure noire tendit aussitôt le bras vers Garlic. Un déclic retentit. Un filin jaillit et une minuscule lame se planta violemment dans l’épaule du démon, qui poussa un cri de douleur strident. Persée tira sur son bras et le filin se raidit, traînant le petit démon vers l’ancienne chasseuse.

« Je reste avec Bra et avec lui. S’il fait la moindre bêtise pendant que Bra s’occupe du gardien, je le découpe en morceau. »

Garlic perdit toute la superbe qu’il avait réussi à gagner depuis le début de cette conversation. Kalta haussa un sourcil, avec un soupçon de respect renouvelé pour la chasseuse. Il ne pouvait qu’approuver.

« Bien. Aidan et Anik, vous restez ici. Si vous sentez le moindre danger, vous passez la porte et vous nous contactez aux scouteurs. Je doute qu’ils fonctionnent entre deux dimensions. En tout cas, vous attendez ici. Vous tuez tout ce qui ose s’approcher, d’un côté ou de l’autre. »

Il faillit demander s’ils avaient des questions, mais Kalta ne voulait pas d’autres contestations. Il ne voulait pas tergiverser davantage. Il savait qu’il arriverait à battre Auriel, tout ce qu’il fallait, c’était que ce démon puisse être tué. Et pour cela, il avait toute confiance en Bra.

Il se retourna vers l’immense porte, fit le premier pas et fut arrêté par une main serrée autour de son poignet.

« Kalta.
- Oui, Bra ? »

La saïyenne le força à se tourner pour lui faire face, plongeant ses iris azur dans les siens. Ses lèvres étaient tordues en une expression de colère contenue. Elle devait comprendre la situation. Il fallait avancer.

« Aidan passe de l’autre côté de la porte. Si toi, tu sens le moindre danger, tu te téléporte sur elle, et vous partez. C’est clair ?
- Tu me donnes des ordres, saïyenne ?
- Je suis sérieuse, Kalta. »

Son ton ne souffrait d’aucune équivoque. Kalta perdit le peu d’humour qu’il avait tenté d’insuffler dans sa réponse. Son regard alla chercher Aidan, un peu en retrait. La jeune commando était à son service, mais est-ce qu’elle ne risquait pas de faire ce que Bra avait demandé ?
Il abandonna enfin.

« Très bien. Aidan, tu viens avec nous, mais tu restes juste derrière la porte. Je me téléporterai si je suis en danger. »

Il vit les traits de la jeune femme se détendre d’un seul coup et elle ferma les yeux.

« Merci Kalta. On y va. »

Enfin, l’Empereur se retourna vers l’immense arche une fois de plus. Et cette fois, il put franchir les quelques mètres qui l’en séparait. Il passa le premier, mais tous suivirent derrière lui.
Vers le Makaï.

Dernière édition par Tierts le Lun Juin 03, 2024 15:31, édité 2 fois.
Chroniques de la Famille Cold
Sur Namek, le souverain Freezer réussit à défaire le terrifiant Super Saïyen. Il peut enfin étendre son emprise sur l'univers sans danger. Du moins, le croit-il car il découvrira bientôt que ses nouvelles conquêtes vont lui apporter bien des problèmes.

Tome 3 En cours - 1 Chapitre toutes les deux semaines - Prochain chapitre semaine du 14/10/2024
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Re: Chroniques de la Famille Cold

Messagepar Tonay le Ven Avr 12, 2024 15:30

Encore un chapitre très intéressant, on continue de grappiller des informations concernant le Makaï, Auriel et son fonctionnement général, et ça, c'est très cool.

On en apprend un peu plus sur les enjeux des âmes, des guerres, des dieux et de toutes les joyeusetés. C’est toujours très appréciable d’avoir du lore pour mieux comprendre ce qu’on lit, surtout quand c’est bien écris !
La trahison de Garlic est logique. Il s’est définitivement grillé auprès d’Auriel. Il ne peut pas mourir, mais il y a des sorts pires que la mort…

Après la Dead Zone représente un pari dangereux, il pourrait laisser Bra planter là et clamer haut et fort qu’il a vaincu l’un des grands ennemis de son roi… Donc la prudence est d’autant plus justifiée de la part d'Aidan. C'est marrant de voir Kalta se faire contester c'est choix, mais accepté face à un argument logique.

Le timing de la mission est ultra-serré. La seule chose qui m’étonne, c'est que tout ce beau monde ne prenne pas le temps de souffler, de récupérer afin de se lancer dans la mission en pleine possession de leur moyen. Après tout, ils doivent détruire le cœur et juste après démolir Auriel et la Makaïoshin.

Je suis donc curieux de voir comment ça va se passer, je pense qu’on va avoir le droit à de très bonnes surprises !
Survivants
Et si trois autres saiyans avaient survécu à la destruction de la planète Vegeta ?

One Shot
Un mage un peu excentrique. Un Kaïo. Un métis saïyan. Un démon. Un démon du froid. Qui doivent sauver l'univers dans un combat épique. Qu'ajouter de plus ?
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Re: Chroniques de la Famille Cold

Messagepar Tierts le Lun Avr 15, 2024 12:00

Hello tout le monde ! Aujourd'hui c'est un peu spécial, car nous avons atteint notre 50ème chapitre pour le tome 3, ce n'est pas rien ! Alors bien sûr, il faut encore 32 chapitres pour atteindre la longueur du tome 1 et 60 pour celle du Tome 2, mais je crois qu'en terme de nombre de mots, on a déjà dépassé le Tome 2, il faudra que je vérifie à l'occasion.

En tout les cas, c'est un jalon à célébrer et j'espère que ce prochain chapitre vous plaira !

Tonay a écrit:On en apprend un peu plus sur les enjeux des âmes, des guerres, des dieux et de toutes les joyeusetés. C’est toujours très appréciable d’avoir du lore pour mieux comprendre ce qu’on lit, surtout quand c’est bien écris !

J'attendais depuis un moment de donner un peu plus de contexte à tout ça. Ce sera développé davantage par la suite, mais je voulais que les lecteurs soient à peu près autant dans le flou que nos héros. Kalta et Bra manquent un peu d'informateurs sur ce genre de sujet :p

Le timing de la mission est ultra-serré. La seule chose qui m’étonne, c'est que tout ce beau monde ne prenne pas le temps de souffler, de récupérer afin de se lancer dans la mission en pleine possession de leur moyen. Après tout, ils doivent détruire le cœur et juste après démolir Auriel et la Makaïoshin.


Ce n'est peut-être pas très clair, mais l'une de leur motivations (en plus d'être bien énervés après ce qui vient de se passer), c'est de ne pas laisser le temps à Auriel et la Makaïoshin de se reposer aussi. Chaque minute qu'ils prennent pour souffler est une minute que leurs ennemis ont aussi pour récupérer. La Makaïoshin est sortie de sa prison dans un mauvais état alors ils ne prennent pas le risque de la laisser récupérer toutes ses facultés.

---


Chapitre 50 : Le Makaï


Ce fut beaucoup plus simple que Kalta ne se l’était imaginé. Il s’était arrêté l’espace d’une seconde face à l’immense arche, observant le paysage visible de l’autre côté. Il allait passer d’une dimension à l’autre. Le Makaï était un monde entièrement inconnu pour lui, et il se demandait ce que le simple passage allait faire à son corps.
Ce fut instantané. Il fit un pas à travers l’arche et, comme si rien n’était arrivé, il se retrouva de l’autre côté. La température était différente, beaucoup plus chaude que le froid du désert de Passaros. Le ciel était éclairé comme en plein jour, même s’il ne voyait pas le moindre soleil. Sa couleur était aussi très différente, d’un rouge ocre qui n’était ponctué que par quelques nuages.

« Je m’attendais à des différences plus marquées… souffla-t-il en regardant autour de lui. »

C’était une planète comme les autres. Avec des chaînes de montagne visibles dans le lointain. Certainement des monts, des vallées et des rivières. Il avait vu beaucoup plus étrange au cours de ses nombreuses visites. L’air lui-même paraissait proche de celle qu’ils respiraient sur Passaros ou sur Terre.

Ce n’est qu’en pensant cela qu’il pensa à se retourner vers Bra et Aidan. Les deux avaient pensé à mettre leurs masques, mais elles ne tardèrent pas à les retirer. L’air était respirable.

« Vous vous attendiez à quoi exactement ? demandait Garlic en les rejoignant à petits pas. »

Le petit démon n’était plus aussi assuré depuis qu’il avait une lame plantée profondément dans son épaule. Kalta le préférait comme ça.

« Je m’attendais à un univers totalement différent. Je ne sais pas trop comment.
- A croire que les Makaïoshin n’avaient pas beaucoup d’imagination, commenta distraitement Persée en tirant le démon avec elle. »

Ils étaient sur une plateforme d’obsidienne, semblable à celle qu’ils venaient de quitter. Sauf que l’arche était encore plus grande, et au sommet de quelques marches massives. Kalta descendit en flottant jusqu’à la grande plateforme. Autour d’eux, ce n’était plus un désert, mais un large champ de ruines. Des pitons rocheux se dressaient dans les airs, marqués par des coups qui dataient sans doute de plusieurs siècles. Certains paraissaient encore prêts à s’effondrer. La roche était d’un rouge plus intense encore que le ciel. Il n’y avait pas la moindre végétation.
Ce n’était pas si différent du paysage de Passaros. Peut-être encore plus dévasté.

Il y avait une autre différence. Si la même arche se dressait des deux côtés de la porte, celle-ci étaient reliés en sa base à des tuyaux taillés dans la roche, qui serpentaient quelques mètres jusqu’à un étrange autel. La pierre rectangulaire se dressait au-dessus de l’obsidienne, assez grande pour accueillir un corps de bonne taille, mais soutenait actuellement une étrange cuve de verre. Quelque chose de blanc tourbillonait à l’intérieur, dans un état entre le liquide et le gazeux.

« Qu’est-ce que c’est ?
- L’énergie pour alimenter la porte. Il ne faut pas juste l’ouvrir. Briser la barrière entre les dimensions est extrêmement difficile. Il faut une source d’énergie constante pour la maintenir ouverte.
- Ce sont des âmes ?! s’étrangla Persée.
- Bien sûr. »

Kalta n’était toujours pas sûr de comprendre tout ce qui dérangeait Persée. Ces réflexions métaphysiques étaient curieuses mais elles n’étaient pas le plus important dans cette conversation. Il s’étonnait cependant de la voir si impliquée dans cette histoire. Elle en savait plus que ce qu’elle ne disait, mais il n’avait pas le temps de l’interroger.

« Les âmes que vous récoltez en tuant, c’est ça ?
- Non. Celles-ci sont au Makaïoshinkai, on ne peut pas y accéder.
- Alors d’où viennent-elles ? demanda Persée.
- Je ne sais pas. Du Paradis sûrement ? Auriel ne m’a pas expliqué. »

Kalta commençait à comprendre pourquoi le petit démon avait été si prompt à déserter ou à tenter de doubler son chef. Il avait l’air d’avoir été essentiel à l’accomplissement du plan, grâce à sa capacité à passer entre les dimensions. Et pourtant, il ne savait rien des plans de son Roi. Voilà qui était curieux.

« Ce sont les âmes de personnes mortes ? demanda-t-il en approchant de la cuve.
- Oui. »

Cela ne lui plaisait pas. Il ne saurait même pas dire pourquoi mais il y avait quelque chose de mauvais dans cette idée d’utiliser des gens, même après leur mort, pour alimenter une machine. Bien sûr, il se doutait que les démons se fichaient bien de ce genre de considérations.

« Nous refermerons la porte en partant, sauf si on peut la détruire… Prête, saïyenne ? »

Bra n’eut pas la moindre hésitation. Elle opina et attrapa le bras de Persée pour la tirer à l’écart.

« La direction du palais ? »

Garlic tendit la main vers ce qui devait être l’Est.

« Tout droit dans cette direction. Vous ne pouvez pas le rater. Immense, deux grandes tours en pointe, pas de fortification. C’est le seul bâtiment de cette taille dans les environs. »

Il releva le nez vers la saïyenne, attendant le signal. Persée s’était positionnée à ses côtés, le filin noir enroulé autour du poignet. Elle le tenait en laisse, très fermement. Soudain, Bra vola vers l’avant, contournant Kalta pour rejoindre Aidan. Elle se pencha sur la jeune femme, front contre front.

« Je reviens vite. Fais attention à toi. Appelle Kalta s’il y a le moindre problème.
- Je m’en sortirai. Fais attention à toi. »

Elles restèrent ainsi quelques instants supplémentaires, au grand dam de Kalta. Ces grandes démonstrations d’affection étaient une perte de temps très importante, compte tenu de la situation. Mais il savait que protester ne ferait que perdre encore plus de temps, alors il subissait en silence.

Bra revenu auprès de la chasseuse et du petit démon, ils s’éloignèrent dans les airs, de plusieurs centaines de mètres. Kalta surveilla sans approcher. Il voulait s’assurer qu’il n’y aurait pas de piège, pas de ce côté en tout cas.

« DEADZONE ! entendit-il dans le lointain. »

La spirale familière apparut dans les airs. Garlic, Bra et Persée y disparurent instantanément. Elle grandit quelques secondes de plus, aspirant les rochers les plus légers aux alentours. Puis elle s’évanouit.

Kalta jeta un dernier regard à Aidan. D’une main, il désigna son scouteur. D’une seule impulsion, il se propulsa dans les airs. Droit vers l’Est.

* *
*


Le paysage s’étendait à perte de vue. Ce n’était pas si différent des planètes qu’elle avait visité, mais il y avait tout de même quelque chose qui ne lui plaisait pas. Peut-être cette odeur de soufre qui imprégnait l’air. Aidan avait la sensation que cet endroit ne lui voulait que du mal.
Ce n’était pas aidé par les données affichées par son scouteur. Elle ne détectait plus rien de ce qui se passait sur Passaros, alors que la porte était à quelques mètres d’elle seulement, mais elle détectait en revanche des dizaines de puissances. Toutes bien assez élevées pour faire partir de l’élite de l’armée impériale. Et elle savait qu’il s’agissait de démon commun. Un seul ne représentait pas un danger, mais s’ils devaient tous venir en même temps… Aucune chance. Pour le moment, il n’y en avait pas un seul qui se rapprochait.

Tout ce qu’elle avait à faire, c’était surveiller la porte et s’assurer que l’Empereur pourrait rentrer. Malheureusement, elle ne pouvait rien pour Bra, mais elle avait confiance en elle. Et en Persée, bien sûr.

Elle capta un mouvement. De l’autre côté de la porte. Une silhouette titubait vers le passage entre les deux dimensions.

« Anik, tu devais te reposer. »

En fait, il aurait déjà dû être parti. Elle avait tenté de le convaincre de prendre un pod pour retourner dans le vaisseau et se soigner, mais il avait strictement refusé. Il restait de l’autre côté, dissimulant sa puissance pour ne pas être détecté. Sa silhouette floue se précisa à mesure qu’il approchait de la porte, jusqu’à ce qu’il traverse enfin, avec un soupir fatigué.

Aidan s’était rapproché de lui mais elle osait à peine le toucher, de peur de lui faire mal. Il retomba presque aussitôt au sol, étendant ses jambes blessées.

« Tu as besoin de quelque chose ? »

Il ne répondit rien, mais secoua la tête pour dire non. Ses yeux rouges, d’habitude toujours brillant de colère ou d’impatience, n’exprimaient plus rien, tournés vers le sol. Aidan s’agenouilla auprès de lui, les lèvres tordues par la peine. Elle savait très bien ce qu’il ressentait. Ou elle l’imaginait bien.

« J’ai tué Resheph, asséna-t-il soudain, d’un ton froid. Je l’ai cramée.
- Oh. J’ai… J’ai senti qu’elle était morte mais je ne savais pas que c’était… C’est super. Le Commandant est vengé. »

Elle-même ne croyait pas à ce qu’elle venait de dire. Le goût dans sa bouche était encore trop amer pour qu’elle puisse se réjouir, même si c’était objectivement une bonne nouvelle. La démone était l’une des créatures les plus dangereuses de l’autre camp : sa mort était une avancée considérable dans le conflit. Et cette saloperie avait tué Palpi. Aidan n’arrivait pas à être vraiment heureuse, mais elle était soulagée de la savoir morte.

« J’ai tué Varidal, ajouta Anik sur le même ton. »

La déclaration la prit complètement de court.

Elle avait suivit ce qu’elle pouvait de ce qui était arrivé à travers le scouteur et ce n’était pas un meurtre. Clairement pas par Anik.

« Quoi ? Non, Anik…
- Je l’ai tué, répéta-t-il sans faire attention à elle.
- Anik, elle te soignait. C’était son boulot.
- Non, elle devait pas être là. Je devais m’occuper de ce mec seul.
- Personne ne s’attendait à ce que tu gères un type pareil tout seul, Anik ! Tu n’es pas responsable.
- Je l’ai tué, gronda-t-il. »

Il n’avait pas élevé la voix, mais son ton était devenu un roulement sourd, comme une menace implicite. Il avait gardé les yeux baissés. Aidan prit une longue inspiration. Il n’était vraiment pas facile.

« Je sais ce que tu ressens, tu sais.
- Non, tu ne sais pas.
- J’aurais dû être là, avec vous deux.
- Tu aurais servi à rien et tu serais morte aussi. Il était bien plus fort que vous et…
- J’aurais pu aider, comme elle t’a aidé. On est un commando, je devais être là.
- La ferme. T’avais rien à faire là. Varidal non plus.
- Mais elle a choisi d’être là, non ?
- Et elle en est morte.
- Et toi, tu es en vie, asséna-t-elle enfin en penchant la tête tout proche de celle d’Anik. Tu as survécu, tu as buté Resheph et tu as failli buter l’autre saloperie, non ? Alors elle a bien fait son boulot, non ? »

Enfin, alors qu’elle s’était approché à quelques centimètres de sa gueule, il consentit à relever les yeux vers elle et à la regarder. Il y avait de la confusion dans son regard rougeoyant, mais le peu de colère grondante qu’elle avait ressenti un peu plus tôt avait disparu.

« Je ne sais pas, souffla-t-il enfin, la tête retombant vers le sol.
- Tu pensais pouvoir l’en empêcher ?
- Peut-être.
- Je ne crois pas qu’elle t’aurait laissé.
- Mouais. »

Ils restèrent un certain temps silencieux après ça. Aidan eut un maigre sourire et elle se laissa tomber assise à côté de lui, étendant les jambes à son tour, mais prenant garde à ne pas le toucher.

« Tu ne veux toujours pas retourner dans le vaisseau pour te faire soigner, hein ?
- Non.
- Ok. On peut rester ici alors… »

Elle releva les yeux vers l’étendue dévastée qui entourait cette porte. Il se passa un certain temps avant qu’elle n’ouvre à nouveau la bouche, mais elle n’aurait sut dire si c’était plusieurs secondes ou plusieurs minutes.

« Tu crois qu’elle aurait aimé visité…
- Non, répondit Anik sans la laisser finir. Elle aurait détesté cet endroit. »

Un début de sourire parvint à étirer ses lèvres.

« Oui… Elle aurait détesté… »

* *
*

Ce n’était rien de plus qu’une grosse planète, se répétait Kalta en parcourant le Makaï.

Les distances étaient plus importantes que pour n’importe quelle planète qu’il avait conquis jusque-là. Kalta ne sentait pas encore de courbe, mais c’était bien la seule différence avec son univers. L’endroit était dépeuplé, surtout pour une superficie pareille. Il avait aperçu quelques villes, ou plutôt des amas de maisonnées, mais presque aucune forme de vie.
Heureusement pour eux.

L’Empereur n’aurait pas supporté d’être interrompu alors qu’il fonçait vers son objectif. Il l’apercevait enfin, à l’horizon. Un palais dont les tours noires s’élevaient dans le ciel dans une compétition insensée pour être la plus grande. Kalta aurait voulu critiquer son goût, mais il savait que sa famille n’aurait sans doute pas craché sur une telle résidence pendant qu’ils étaient occupés à conquérir l’univers. Son père en particulier, de ce qu’il avait vu, appréciait les tours de ce genre avant de se fixer sur le palais flottant de Freezer 82.
Il ne pouvait être sûr qu’Auriel serait là, mais il y avait bien quelqu’un. Deux forces extrêmement faibles. L’une à l’intérieur et l’autre devant l’immense porte.

Kalta survola les remparts aux dimensions absurdes et se posa devant elle. Une porte monumentale, en deux battants rectangulaires d’une pierre pourpre, chacun entouré d’un liseré noir. De l’obsidienne, encore. Au moins leur architecture était cohérente.
Le démon qui se tenait là sursauta, sans l’avoir entendu arriver. C’était une petite créature bleue, aux cornes de bélier qui s’enroulaient jusqu’à sa nuque. Son visage aurait pû paraître humain s’il n’y avait eu ce museau de loup.

« Vous… Vous n’êtes pas Ithaxus.
- Observateur. Ton Roi est là ? Je te laisse cinq secondes pour répondre. »

La créature bleutée parut seulement comprendre qui se tenait face à lui. Ses grands yeux aux pupilles rectangulaires s’écarquillèrent encore jusqu’à devenir aussi larges que des soucoupes.

« A… a l’intérieur, bredouilla-t-il. »

Puis, pris d’un regain de courage, il se décala jusqu’à se mettre devant la porte.

« Je suis Eligos, chambellan du Roi, déclara-t-il en tremblant. Et je ne peux pas vous laisser passer. »

Instinctivement, Kalta voulut faire exploser cette petite tête insolente sur le coup. Il n’avait pas de temps à perdre avec les imbéciles que même Aidan pouvait écraser avec un seul doigt. Un bref instant, ses yeux brillèrent d’une lueur inquiétante, mais il parvint à se contenir.

« Tu es courageux, dit-il simplement. »

L’Empereur tendit la main vers les portes.

« Dans dix secondes, je vais ouvrir ces portes. C’est à toi de choisir si tu veux toujours te tenir devant quand je le ferais. 10… 9… 8… 7… 6… »

Il avait croisé le regard terrifié de la créature. Ce démon n’était pas si différent des innombrables espèces qui avaient plié les genoux devant l’Empire. Il n’arrivait pas à le voir comme les créatures monstrueuses qui ravageaient son royaume depuis des jours. Heureusement pour le faiblard. Et bien qu’il puisse lire une hésitation dans ces yeux, Eligos finit par se jeter sur le côté avec un couinement de peur. Kalta attendit juste qu’il soit assez loin pour tirer. Le rayon d’énergie percuta les deux battants dans une déflagration d’énergie. Les deux furent projetés en arrière, l’un se détachant de ses gonds pour tomber au sol dans un énorme fracas. L’autre pendait lamentablement sur le côté.

Sans avoir jamais vu cet endroit, Kalta reconnaissait la configuration. Un long couloir, flanqué de colonnes imposantes. Il menait à une salle du trône. Il décolla sans attendre et le traversa en quelques secondes.

Auriel était là. Au milieu d’énormes tentures qui dépeignaient des scènes qui n’intéressaient pas Kalta. Les colonnes ici étaient plus grandes et plus imposantes que tout ce qu’il avait vu jusqu’ici dans ce monde.

Le trône devant lequel Auriel était agenouillé, en revanche, n’était pas du tout impressionnant. C’était un vieux morceau de bois, pourri et noir. Et c’est pourtant là qu’il avait déposé celle que l’on prétendait Makaïoshin. Une créature frêle et pâle, qui ne dégageait presque pas d’énergie. Elle paraissait assoupie et elle était enveloppé dans un tissu noir, partiellement carbonisé. La cape du Roi.

« Empereur Kalta, l’accueillit la voix glacée du démon, sans qu’il ne se retourne. Vous n’auriez jamais dû venir ici.
- Nous avons quelque chose à finir, Auriel. »

Le Roi se retourna brusquement vers lui. Son visage n’affichait plus le même calme froid que lorsqu’il l’avait affronté sur Passaros. En fait, il vit même ses traits se durcir en le fixant. Son regard brillait maintenant de colère et il prit une teinte pourpre.

« Je ne vous laisserai pas la mettre en danger. »

Et en moins d’une seconde, Auriel fut sur lui, l’épée dressée.

* *
*

Bra avait envie de hurler, mais elle n’avait plus de bouche pour le faire.

Dès que la spirale infernale l’avait aspiré, elle avait eu la sensation que son corps était brusquement détruit. Ou, plus exactement, qu’il était découpé en minuscules morceaux, séparés les uns des autres dans un maëlstrom de douleur. Vaguement, elle avait cru entendre Persée hurler, et l’autre démon qui était avec eux.

Sa dernière pensée avait été qu’ils avaient été trahis et que ce n’était qu’un piège grossier. Qu’elle allait mourir ainsi. En fait, elle préférait largement que la douleur s’arrête. Les secondes s’étirèrent en minutes de souffrance, les minutes en heures… Elle allait mourir ici, mais elle allait mettre des siècles à le faire.

Ce n’est pas comme ça que…

Et puis, tout aussi brusquement, ils furent ailleurs.

Bra toucha le sol en première, hoquetant de surprise et de douleur. Persée atterrit à ses côtés. Un râle comme elle n’en avait jamais entendu émergeait de son armure. Garlic retomba en dernier, rebondissant dans la poussière grise avant de se stabiliser.

« C’était horrible… cracha Bra, les mains encore tremblantes. »

Elle se releva doucement, prenant peu à peu conscience que la douleur ressentie ne signifiait rien pour son corps. Ses bras étaient intacts, ses jambes aussi, mais elle avait tout de même l’impression que ses entrailles avaient été retournées comme une chaussette.

« Bienvenue dans ma réalité, souffla Garlic. »

Il s’était relevé plus vite qu’elle, mais le visage verdâtre paraissait affecté tout de même. Il avait l’habitude, mais pas au point de ne rien ressentir. D’autant qu’il avait toujours un crochet enfoncé dans l’épaule.

« Ça va ? demanda-t-elle à Persée en voyant que l’ancienne chasseuse ne se relevait toujours pas. »

Avant d’entendre la moindre réponse, elle releva les yeux sur le nouveau paysage et en resta bouche-bée. Si le Makaï lui paraissait désolé, Ce qui s’étendait soudain devant elle allait encore au-delà.

Ce n’était qu’un champ de cendre, à perte de vue. Des pitons rocheux se dressaient un peu partout, dépourvus de la moindre végétation. La pierre grise apparaissait parfois, sous une couche de cendre plus sombre encore, allant jusqu’au noir. Par endroit, ce noir était si profond qu’on avait l’impression de fixer un trou noir et il s’étendait à la manière d’un tentacule. Le ciel était d’un rouge encore plus intense que celui du Makaï. Mais surtout, on y voyait l’arbre.

Il devait être titanesque, car il se dressait à plusieurs centaines de kilomètres d’eux et projetait pourtant une ombre qui s’étendait tout autour d’eux. Fendu en deux, son tronc pliait lentement vers le sol, menaçant de s’effondrer à tout moment. Quelques branches se dressaient encore vers l’atmosphère, à la manière d’une ultime supplique qui n’avait trouvé aucune oreille pour l’entendre. La plupart, partiellement brisées et pourries, retombaient vers le sol. Elles devaient former d’immenses ponts qui parcouraient cet étrange pays.

Soudain, les tâches sombres dans le paysage firent sens. Ce n’était pas des tâches. C’étaient des racines. Des racines gigantesques qui ouvraient la terre sur leur passage. Et qui avaient été carbonisées, il y a de cela longtemps.

C’était un désastre suspendu dans le temps.

« Où sommes-nous ? murmura Bra, perdue dans sa contemplation. »

Une toux lui répondit. L’armure noire se redressa doucement à ses côtés, tremblante. Persée releva la tête.

« Le Makaïoshinkaï, parvint-elle à articuler. »


Dernière édition par Tierts le Lun Juin 03, 2024 15:34, édité 1 fois.
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Sur Namek, le souverain Freezer réussit à défaire le terrifiant Super Saïyen. Il peut enfin étendre son emprise sur l'univers sans danger. Du moins, le croit-il car il découvrira bientôt que ses nouvelles conquêtes vont lui apporter bien des problèmes.

Tome 3 En cours - 1 Chapitre toutes les deux semaines - Prochain chapitre semaine du 14/10/2024
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Re: Chroniques de la Famille Cold

Messagepar Tonay le Lun Avr 15, 2024 17:48

Ce n'est peut-être pas très clair, mais l'une de leur motivations (en plus d'être bien énervés après ce qui vient de se passer), c'est de ne pas laisser le temps à Auriel et la Makaïoshin de se reposer aussi. Chaque minute qu'ils prennent pour souffler est une minute que leurs ennemis ont aussi pour récupérer. La Makaïoshin est sortie de sa prison dans un mauvais état alors ils ne prennent pas le risque de la laisser récupérer toutes ses facultés.


Ah, ça ne l’était pas pour moi, je pensais que la Makaïoshin était juste sonnée, pas complètement HS
J’ai du mal à évaluer l’état de Kalta et de Bra, donc je n'arrive pas à me faire mon avis concret sur leur capacité à se battre, donc je me suis probablement trompé

D’ailleurs, Reseph est bien morte, moi qui pensais qu’elle était littéralement immortelle, qu’elle reviendrait fatalement, au final, ce n’était que de l’égo… remarque, ça peut ressusciter, un p’tit tas de cendre ? x)

Un bon petit chapitre sympa, une bonne transition tout en avançant à un bon rythme

D’ailleurs, il faut croire qu’on a le même goût pour casser quelque chose de mythique dont on se fait tout un plat et le montrer juste comme banal, à savoir le makaï ici
C’est juste une planète au final, et c’est tant mieux, le côté rivières de lave et hurlements des damnés, c’est d’un kitsch :P

Gros moment émotions pour Anik, c’est dingue comment tu trouves toujours les mots justes dans les échanges, j’envie cette aptitude à créer des dialogues aussi naturels, surtout entre lui et Aidan qui ne partagent pas tant que ça, si ce n’est une place dans le commando
Le face à face entre Kalta et Auriel va être intéressant, d’ailleurs Kalta se montre magnanime face au chambellan, Bra a déteint sur lui

Le voyage dans la Dead Zone est encore plus dangereux que je ne l’aurai cru, bonne idée d’y amener un aspect de douleur histoire de le rendre encore plus désagréable, quant à l’environnement… ben on appel pas ça Dead Zone pour rien !
L’idée d’une catastrophe figée dans le temps est cool, une espèce de cataclysme sans fin, bloqué en l’état
Et le coup du Makaïoshinkaï est très bien vu, j’aime particulièrement l’idée, c’est l’antipode du Kaïoshinkaï à tous les niveaux
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Re: Chroniques de la Famille Cold

Messagepar Tierts le Lun Avr 22, 2024 12:03

Bonjour Tonay !

Tonay a écrit:Ah, ça ne l’était pas pour moi, je pensais que la Makaïoshin était juste sonnée, pas complètement HS

Ils ne savent pas et c'est tout le problème. Bra et Kalta prennent des décisions avec des informations incomplètes depuis le début de l'invasion démoniaque, c'est tout le sel de ce qui se passe :p

Tonay a écrit:Gros moment émotions pour Anik, c’est dingue comment tu trouves toujours les mots justes dans les échanges, j’envie cette aptitude à créer des dialogues aussi naturels, surtout entre lui et Aidan qui ne partagent pas tant que ça, si ce n’est une place dans le commando


Merci, manifestement je ne place pas assez de ces moments et je dois apprendre à le faire plus, alors que j'adore ce genre de dialogue. J'ai peur d'allonger trop les chapitres et de perdre du temps, mais il faut que j'apprenne à prendre le temps là-dessus.

---

Chapitre 51 : Le Gardien


L’épée avait été facile à esquiver, mais l’uppercut suivant lança Kalta dans les airs. Il recula à temps pour éviter le prochain coup et percuta l’une des colonnes de la salle du trône. L’obsidienne trembla mais le pilier ne bougea pas.
Résistant.

Kalta baissa la tête au moment où la lame frappait. Le métal crissa contre la pierre, sans l’entamer.
A mon tour maintenant.

Auriel devait être vraiment en colère. Sa garde était ouverte. Le nihilien profita d’être baissé pour enfoncer son poing dans le ventre du démon. Un grognement retentit, mais il bougea à peine. Déjà, l’épée se dressait à nouveau. Kalta n’avait pas terminé. Sa queue s’enroula autour du talon de son adversaire et le tira violemment vers le bas. Le poing qui avait déjà frappé au ventre enchaîna dès que le visage fut à portée. Mais cette fois, il était entouré de l’aura pulsante du nihilien.
Auriel recula. En un bond, il prit plusieurs mètres de distance. Du pouce, il essuya une perle de sang qui roulait le long d’un ride au coin de sa bouche.

« Tout ça pour ça, Auriel ? Retrouver ta petite amie ? »

De nouveau, un éclat de colère brilla dans les yeux turquoises du démon.

« Vous ne savez pas de quoi vous parlez, yaxcien. Je ne pensais pas avoir à vous tuer si tôt, mais votre heure allait venir, un jour ou l’autre. Considérez cela comme un honneur. »

Il tenait toujours son épée d’une main et la dressa devant lui, parfaitement droite.

« Vous avez condamné tout votre royaume dans votre stupide guerre, asséna Kalta. Quand j’en aurai fini avec vous et votre “déesse”, je ferais de votre Makaï une extension supplémentaire de mon Empire.
- Avez-vous la mémoire si courte, Empereur ? Vous ne pouvez pas me tuer. Vous parveniez à peine à vous défaire de Resheph et d’Ithaxus. Le Makaï a toujours été mien. Et bientôt, votre univers sera sien. »

Son regard s’était déporté sur la Makaïoshin, encore affalée sur le trône. C’était une ouverture, mais Kalta ne la tenta pas. Plus ils parlaient, plus ils gagnaient du temps. Et tant qu’Auriel ne comprenait pas ce qu’il avait en tête, il pouvait en profiter.

« Vos deux lieutenants sont morts, bluffa-t-il. J’ai tué bien plus puissant que ça. Bien plus puissant que vous. J’ai confiance en moi, je me débrouillerai. »

Auriel ne cacha pas une certaine surprise. Il avait vraiment eu confiance en ces deux démons pour le tuer ? Il y eut même un soupçon d’inquiétude ou de peine dans les yeux turquoises, mais pour qui ?

« Je suppose que cela explique l’absence de votre amie, Empereur. J’aurais apprécié tuer la saïyenne moi-même, son espèce n’existait pas encore à mon époque. Cela dit, j’ai entraîné Resheph et Ithaxus pour vous affronter, je vois que ça n’a pas été entièrement en vain. »

Bien sûr. Il pensait Bra morte. L’imbécile.

Kalta fit de son mieux pour avoir l’air peiné, au moins vaguement. Derrière son masque, ses yeux s’étrécirent et il resserra les poings, prétendant qu’Auriel avait touché un point sensible.

« Vous ne tarderez pas à la rejoindre, si ça peut vous rassurer. »

Maintenant.

Une aura sphérique de pure énergie enveloppa Kalta et il se précipita sur Auriel. Le démon n’eut que le temps de placer sa lame pour se protéger. Il pivota au dernier moment, passa au-dessus de sa tête et vira dans les airs pour venir le frapper dans le dos. Les deux traversèrent la salle, évitant une colonne avant de percuter une tenture et de continuer à travers le mur.
Dans un grand fracas, ils déboulèrent dans une immense salle de banquet.

Pas aussi résistant.

A l’instant où Kalta se fit cette réflexion, il vit l’épée foncer vers son ventre et il ne se décala qu’au dernier moment. Auriel projeta plusieurs kikoha qui virevoltèrent autour de lui. Le nihilien devait danser dans les airs, au-dessus de la grande table, pour ne pas être touché par l’énergie sombre que le démon lançait sur lui.

« Trop lent, commenta-t-il en pirouettant vers le plafond.
- Trop confiant. »

Kalta sentit quelque chose bouger dans l’air, trop proche de lui. Les boules d’énergie. Elles n’avaient pas disparu après ses esquives.

Il réussit à parer la première, qui explosa contre la lame d’os qui jaillit de son poignet. La deuxième le percuta à la nuque, projetant sa tête en avant avec un grognement douloureux. La troisième explosa son dos. La suivante aussi. Et les autres. L’une après l’autre, elles s’écrasaient sur son corps, sans faire de dégâts, mais en le poussant.

Vers Auriel. Et sa lame. Qui était maintenant enveloppé d’une énergie sombre.
Le démon visait la gorge.

* *
*

« C’est moi ou l’arbre est toujours aussi grand ? demanda Bra. »

Elle fit signe à Persée de se retourner. Cela faisait maintenant une petite minute qu’elles s’éloignaient et pourtant il paraissait toujours aussi grand. Certes, la saïyenne ne pouvait pas aller aussi vite que d’habitude, car elles trainaient Garlic avec elles, mais tout de même.

« Il apparaît à la même hauteur, où qu’on soit dans le Makaïoshinkai, répondit justement ce dernier, flottant quelques mètres plus bas. Il est moins impressionnant de près… Un peu moins »

C’était très curieux, mais ce territoire entier l’était. La cendre s’étendait à perte de vue. Pourtant Garlic avait l’air de savoir où il allait.

« Qu’est-ce qui s’est passé ici ?
- Les Kaïoshins ont dévastés l’endroit après la guerre. Ils ont détruit l’Arbre. Plus rien ne pousse ici, depuis.
- Cet Arbre là ?
- Oui. L’arbre de la création. C’est de ses fruits que sont issus les Makaïoshin. Sans lui, plus aucun Makaïoshin ne peut naître. Plus personne n’est venu ici depuis… Jusqu’à ce que je perce les secrets de la DeadZone. »

Instinctivement, Bra tourna le regard vers Persée. Elle ne voulait pas croire tout ce que racontait le petit démon. L’armure regardait droit devant elle, sans paraître la remarquer.

« Persée ?
- Hm ? Euh… Oui, c’est vrai. Ce doit être une illusion, pour garder l’Arbre dans l’esprit de tous.
- Je ne pensais pas à ça. Il dit la vérité ?
- Oh ! Oui… ça doit être vrai. Selon ce que j’ai lu. »

Elle avait mis trop de temps avant de rajouter cette dernière partie. En fait, Persée paraissait distraite depuis un moment maintenant et sa voix n’était pas comme d’habitude. Chaque mot lui coûtait. Quoiqu’il se soit passé sur le vaisseau, l’armure ne l’avait pas encaissé aussi bien que d’habitude.

« Tu veux qu’on ralenti…
- Non ! On continue.
- On y est presque de toute façon, intervint Garlic. Derrière ces pics »

Persée tira un peu plus sur le filin qui la reliait au démon. Ils prirent un peu de hauteur avant de se poser sur un pic rocheux. La cendre se souleva légèrement à leur atterrissage.

« Oh wow. »

Bra n’avait pas pu s’en empêcher. Devant elles s'étendait une plaine de forme vaguement circulaire, entourée des même pics rocheux sur lesquels ils s’étaient posés. Sauf que ce n’était pas des simples pics. La pierre avait été sculptée pour former des gueules monstrueuses, qui surveillaient l’endroit.

Face à eux, c’était les crocs d’un dragon qui se penchaient vers le centre de la plaine cendreuse. Son corps de reptile était taillé à même la roche, recouvert de plaques qui formaient une armure presque médiévale. Deux paires d’ailes se déployaient dans son dos. Les plus grandes au-dessus, formaient un cercle presque parfait au-dessus de sa tête. Les plus plus petites étaient tirées vers l’arrière, comme s’il s’apprêtait à s’envoler.

A leur gauche, une gueule simiesque était dressée vers le ciel dans un cri muet. Ses énormes bras frappaient sur un torse où la fourrure disparaissait sous des écailles. Ses jambes terminaient même sur des serres plutôt que des pattes. Sa queue était une série de plaque imbriquées les unes dans les autres, terminant dans un crochet recourbé qui paraissait redoutable.

A leur droite, c’était un démon insectoïde qui surveillait la plaine. La structure des membres paraissait un peu plus massive que le torse frêle, recouverte de plaques finement sculptées. Une longue queue apparaissait dans son dos, elle remontait vers ciel où elle se terminait en pointe de flèche, sans atteindre la même hauteur que les cornes qui ornaient sa tête. De larges élytres se déployaient depuis des épaulettes de chitine, comme si la créature était en plein envol, figée dans la pierre.

Sous les regards des trois géants, un petit temple trônait au centre de la plaine. Un bâtiment simple, tout en colonne surmontées d’une coupole brisée.

« C’est là-dedans, indiqua doucement Garlic. J’ai déjà tenté de faire tout sauter, mais la pierre est résistante. Le Gardien apparaît dès qu’on s’approche trop ou qu’on attaque. »

Une grimace instinctive passa sur son visage.

« Il t’a déjà blessé ?
- Tué même. Mais je suis immortel.
- A quoi il ressemble ?
- Différent à chaque fois. Tu verras bien. Je ne survis jamais très longtemps donc je ne peux pas vraiment te dire ce qu’il sait faire. »

Bra leva les yeux au ciel.

« Merci pour ton aide. »

Garlic Junior haussa les épaules. Elle n’avait pas de temps à perdre.

« Persée, surveille le bien. Éloignez-vous s’il le faut. »

Si ce Gardien était d’un niveau équivalent au sien, le combat pourrait vite dégénérer. Elle n’allait pas prendre le risque. Plus vite ce serait fait…

L’aura de la super saïyenne explosa autour d’elle, se parant d’éclairs bleutés. Elle décolla en une seconde et fila vers le sol, et vers le temple. Si elle pouvait prendre le gardien de court, alors peut-être…

Quelque chose bougea à sa droite. Bra eut le réflexe de piler dans les airs et cela lui sauva la vie. Une ombre noire passa devant elle, sillonnant le sol comme si elle creusait dans du sable meuble. Une ombre qui faisait trois fois sa taille. .
Bra bondit en arrière, apercevant alors la pointe de flèche énorme qui avait interrompu son approche. Une pointe de flèche reliée à une longue queue noire, tout aussi énorme, qui revenait plus lentement vers son maître.

Elle vit avec horreur la roche se colorer de jaune et de bleu. Des morceaux de montagne tombèrent alors que la statue se penchait vers elle, sa gueule se mit à bouger à mesure qu’elle prenait vie. L’insectoïde poussa un cri terrifiant, vers le ciel.

Puis le Gardien se jeta sur elle, et son ombre l’enveloppa.

* *
*

Auriel avait vu ces mêmes yeux rouges des centaines de fois. Leur couleur de sang était toujours la même et ils mettaient tous un point d’honneur à ne jamais témoigner de la moindre peur, ni le moindre doute. Ils y arrivaient toujours, pendant un temps.
Cette fois-ci, Auriel y vit un doute, au moment où sa lame glissait dans l’air vers la gorge ouverte du prétendu Empereur.

Kalta parvint à se reprendre. Il força sa trajectoire à se modifier de quelques centimètres. L’extrémité de son épée effleura la peau blanche, mais n’y laissa qu’une éraflure. Elle continua son chemin et frappa tout de même. Dans une épaulette. C’était le désavantage de cette dernière forme que les yaxciens pouvaient prendre. Des épaulettes surdéveloppées, des lames aux poignets, autant de cibles supplémentaires pour un combattant expérimenté. Un grognement de douleur commençait à émerger de sa bouche, mais Auriel ne s’arrêta pas là. Il pressa et la lame termina son chemin, pour découper l’excroissance blanche d’un coup sec. Le grognement se transforma en cri.

Dans le même mouvement, il envoya son pied dans le torse du guerrier et le repoussa. Le corps massif du yaxcien s’écrasa sur l’immense table de banquet, qui se brisa en deux sous le choc. Auriel tendit sa main libre pour attraper le morceau d’épaulette arraché.

« Je vous ai déjà dit que j’avais tué nombre de vos semblables. Vous n’êtes pas bien différent des autres, malgré les millions d’années… Tellement sûr de votre puissance. »

Kalta s’était déjà redressé. Il avait attrapé un des pans de granite qui constituaient la table. D’un seul geste, il l’avait projeté dans les airs, droit sur Auriel. Le démon ne bougea pas d’un millimètre. Il ignora la table et se concentra sur l’énergie qu’il sentait derrière le bloc de pierre. L’Empereur tendait la main pour projeter une série de fins rayons d’énergie.

La table explosa à un mètre d’Auriel. Les rayons se révélèrent alors. Rapides. Mais pas assez pour lui. En quelques mouvements d’épée, sa lame les arrêta les uns après les autres.

« Tellement fiers de vos avantages. De vos talents avec l’énergie. De ne pas avoir besoin de respirer. De survivre aux plus horribles blessures. »

Kalta apparut devant lui, propulsé trop vite pour qu’il l’esquive parfaitement. Le premier coup le cueillit à l’épaule, projeta son corps en arrière et ouvrit son flanc. Il s’attendait à un deuxième coup de poing, mais la queue du yaxcien vint s’enrouler autour de son cou, le tira vers le bas et vers un pied qui devait le toucher au torse. Il interposa son épée. Toujours aussi rapide, Kalta réagit et recula à temps, il fit exploser un kikoha contre la lame, puis frappa avant même que la fumée ne se dissipe. Le poing s’écrasa avec une violence inouïe contre le torse d’Auriel. Il sentit tous les os de sa poitrine vibrer sous le choc, mais il tint le coup.

« C’est vrai… Vous ne mourrez pas facilement, cracha-t-il. Mais vous ressentez toujours la douleur. »

Sa main libre tenait toujours le morceau d’épaulette. Il l’écrasa contre le flanc du yaxcien, juste sous les côtes. Le choc émailla ses plaques d’armure et fractura le morceau qu’Auriel tenait toujours. Même à travers le masque, il entendit le hoquet de douleur.

A quoi bon frapper autant si ce n’est pour faire aucun dégât, petit yaxcien ?

Le Roi leva l’épée à nouveau. Une fois de plus, la queue de son adversaire fondit sur lui pour l’écarter du danger, mais cette fois Auriel lâcha simplement sa lame pour attraper le membre tendu. Il l’enroula autour de son bras et tira Kalta vers lui.
Son poing et le fragment d’épaulette frappèrent au visage, un crissement retentit entre eux alors que le masque qui protégeait sa bouche et son nez se fracturait.

« Et je peux vous le montrer. Encore et encore. »

Même dans ces yeux rouges là, Auriel pouvait lire la confusion et la douleur. Il n’attendit pas qu’il se remette et se défit de la queue dans un mouvement brusque. Sans lui laisser le temps de respirer, il enfonça son poing dans le ventre du yaxcien. Kalta tenta bien de reculer, mais seulement pour être cueilli d’un coup de pied retourné. Il traversa la salle pour s’écraser contre le mur d’obsidienne.

« Je vous ai observé, vous savez ? lança Auriel en tendant la main pour rappeler son épée à lui. Vous êtes puissant, doué. Vous maniez votre énergie comme personne. Mais vous ne m’avez jamais affronté. »

Le mur explosa brusquement. Kalta projetait sa puissance autour de lui pour le désorienter mais Auriel n’y prêta pas attention. Il suivit son aura argenté qui se concentrait dans un nouveau kikoha. Cette fois, il n’y avait aucune précision, aucune délicatesse dans l’attaque. C’était une décharge d’énergie pure qu’Auriel vit arriver de loin. Il avait tout le temps de l’esquiver. Mais il ne le fit pas.

Il rengaina son épée, jeta le morceau d’épaulette et crispa tous ses muscles en prévision du choc. L’attaque le frappa de plein fouet, chaque cellule de son corps vibrant pour tenir le coup. N’importe qui serait mort, mais il était Auriel. Il était immortel. Invincible. Il fallait juste tenir bon.

Lorsque l’attaque se dissipa, il se tenait droit et n’avait reculé que de quelques centimètres.

« Vous êtes atrocement jeune. Avec le temps, vous seriez devenu redoutable. Mais j’ai affronté des millions d’êtres. Je les ai tous tué. »

Kalta était encore essoufflé. Le démon en profita pour le rejoindre, en moins d’une seconde.

« Et maintenant, je vais vous tuer. »

L’Empereur devait encore concentrer son énergie pour une de ses attaques absurdement puissante dont il avait le secret. Cela ne sauva pas du crochet qui percuta sa tempe et précipita son crâne contre le sol. Son corps frappa la dalle avec tellement de violence qu’il rebondit. Quand Auriel se pencha vers lui, le masque du yaxcien s’était fracturé, révélant son nez ensanglanté et sa bouche.

Il affichait un sourire.

« On a tous une faiblesse, Auriel. »

Il tendait la main vers l’autre côté de la salle. Le mur qui les séparait de la salle du trône était presque entièrement effondré, révélant le trône. Et sa bien-aimée.
Pire, elle s’était approché de l’ouverture, emmitouflée dans la cape sombre qu’Auriel lui avait donné. Elle tentait de dire quelque chose.

« Au… Auriel… »

Il n’écouta pas la suite. Kalta projeta un rayon fin qui filait vers elle. Auriel se précipita en arrière. Le premier rayon le frappa à la tempe alors qu’il se plaçait juste devant elle. Le deuxième percuta sa gorge, le faisant reculer d’un pas. Les troisième et quatrième touchèrent son torse, alors qu’il tendait la main vers son aimée. Une bouclier se matérialisa autour d’elle, juste à temps pour intercepter le cinquième.

Il a tenté de la tuer.

Lorsqu’il releva la tête vers le yaxcien, ses yeux à lui viraient au rouge et ses crocs se révélèrent enfin.

« Rectification, yaxcien. Tu souffriras avant de mourir. »

Kalta s’était relevé, chancelant, mais il tendait toujours la main vers lui. Ses lèvres bougeaient pour dire quelque chose. Auriel pouvait sentir l’énergie se concentrer à nouveau. Une nouvelle tentative futile maintenant qu’elle était protégée.

« Big… Bang… »

Derrière Auriel, la Makaïoshin parvint enfin à répéter ce qu’elle essayait de lui dire.

« Auriel… Le Gardien est réveillé. »

Un hoquet de surprise le força à se retourner. Un grésillement retentit dans son dos.

« ATTACK ! »

* *
*

Le plateau sur lequel ils étaient installés tremblait. Et comment pouvait-il en être autrement ? Le géant venait de s’abattre au sol, là où s’était trouvé Bra quelques instants plus tôt. La vendre se souleva dans un nuage sombre. Persée s’était aussitôt redressée, malgré son corps brisé.

« Quelle vitesse ! »

Elle avait à peine eu le temps de le voir arriver. Malgré sa taille, le monstre était rapide, assez pour donner du mal à la saïyenne.

« J’avais prévenu. »

Garlic Junior suivait, comme elle, l’avancée de Bra. La saïyenne tournait autour de l’immense créature, tâchant d’esquiver les poings qui faisaient cinq fois sa taille. Ça ne sentait pas bon : si elle pensait devoir esquiver, c’était que la puissance de cette chose devait être proportionnelle à sa taille.

« Tu ne va pas me dire que tu as affronté ce truc ? grogna-t-elle vers Garlic.
- Affronter ? Non… Mais il m’a tué plusieurs fois. Lui et ses copains. »

Un frisson glacée traversa l’échine de Persée. Les deux autres statues continuaient d’observer le spectacle, sans bouger.

« Elles vont se réveiller aussi ?
- Non… Enfin, pas que je sache. Chaque fois que je suis venu, une statue différente s’est éveillée. Ça ne fait pas une grande différence cela dit, elles m’ont toutes écrasées de la même façon.
- Et ta technique ?
- Je ne veux pas essayer trop près du temple. Si je perds le coeur d’Auriel à l’intérieur et qu’il n’est pas détruit…
- Tu risques de ne jamais le retrouver. »

Elle n’avait expérimenté qu’une fois l’étrange dimension qu’il appelait DeadZone mais il était hors de question d’y passer plus de temps que nécessaire. Encore moins pour y chercher un objet.

« C’est pour ça que tu avais besoin de nous.
- J’espérais qu’elle soit plus efficace, pour être honnête. »

Au moment où il disait ça, Persée vit un rayon d’énergie s’écraser sur la carapace du monstre insectoïde. S’il pensait encaisser sans broncher, il fut apparemment surpris. De la fumée s’échappa de son corps au bout de quelques secondes, provoquant un hurlement de douleur qui faillit la faire se plier en deux. Le Gardien lança son poing vers Bra, mais celle-ci s’éleva dans les airs pour esquiver. Elle fut cueillie au vol par la longue queue de la créature, et vint s’écraser au sol, laissant une longue tranchée dans la cendre et la roche.
L’espoir avait été de courte durée. La créature était incroyablement rapide et semblait frapper avec une force tout aussi monstrueuse. Bra était sur la défensive.

« Saloperie… souffla Persée, sans faire attention à Garlic. »

Dans son oreille, la voix de sa protégée retentit, paniquée et essoufflée.

« Il est trop puissant ! Écartez-vous, je vais devoir y aller à fond !
- Hors de question. On reste dans le coin si on doit t’extraire d’ici en vitesse. »

Garlic sursauta.

« Eh ! Je dois être en vie pour lancer la DeadZone !
- Tu es immortel, non ? Mon armure survit à tout. »

Ce n’était pas tout à fait vrai, mais il n’avait aucun moyen de le savoir. Bra protesta à son oreille, mais Persée coupa la communication. Elle souffla, les poumons en feu. La saïyenne avait besoin d’aide : ils ne pouvaient pas rester éternellement ici. Chaque minute ici donnait du temps à Auriel et la Makaïoshin.
Et je ne sais pas combien de temps je peux tenir dans cet état.

Les Makaïoshins… C’étaient eux les responsables de ces Gardiens.

« Garlic… Tu m’as dit qu’ils étaient actifs chaque fois que tu es venu, donc bien avant que la Makaïoshin soit ramenée ?
- Oui, sinon j’aurais tué Auriel depuis longtemps. »

Elle en doutait fortement, mais si ça lui faisait plaisir d’y croire.
Cela signifiait que le sort qui animait ces créatures avait survécu à des millions d’années… Et qu’il devait bénéficier d’une source d’énergie pour créer un Gardien d’une telle puissance. Dans ce monde dévastée, il ne pouvait pas y avoir des milliers de possibilités.

Voilà quelque chose que je peux faire.

Persée activa le scanner de son casque, fouillant la roche aux alentours à la recherche de la moindre structure. Là. Sous chaque montagne, il y avait une chambre cachée dans la roche. Une chambre aux parois de métal et contenant plusieurs tubes de grande taille.
Ses yeux s’écarquillèrent d’horreur en comprenant ce qui alimentait la créature.


Dernière édition par Tierts le Lun Juin 03, 2024 15:35, édité 2 fois.
Chroniques de la Famille Cold
Sur Namek, le souverain Freezer réussit à défaire le terrifiant Super Saïyen. Il peut enfin étendre son emprise sur l'univers sans danger. Du moins, le croit-il car il découvrira bientôt que ses nouvelles conquêtes vont lui apporter bien des problèmes.

Tome 3 En cours - 1 Chapitre toutes les deux semaines - Prochain chapitre semaine du 14/10/2024
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Re: Chroniques de la Famille Cold

Messagepar Tonay le Sam Avr 27, 2024 12:11

Un chapitre fort sympathique,

J'ai beaucoup l'affrontement entre Auriel et Kalta, l'un de tes meilleurs à ce jour, le rythme est absolument nickel, leurs échanges vraiment intéressants
J'adore comme le coup de bluff passe parfaitement, de manière logique et bien amenée tout en ayant le droit à une réaction crédible, franchement, c'est très cool

Le lore autour de la planète où se trouve le coeur est vraiment cool, j'aime bien l'idée, ça rend très bien

J'aime bien le côté vicelard de Garlic jr. sans oublier que Bra se donne à fond encore une fois et que Persée semble sur le point de mourir, je m'attends au pire la concernant
Pour ce qui est de l'alimentation de la créature, je sens que ça va être des âmes, remarque, c'est sûrement écologique, qu'ils sont prévoyants ces démons ! xP

Vraiment de curieux comment ça va évoluer, qui va vivre et qui va mourir
Survivants
Et si trois autres saiyans avaient survécu à la destruction de la planète Vegeta ?

One Shot
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Re: Chroniques de la Famille Cold

Messagepar Tierts le Lun Mai 13, 2024 12:00

Bonjour tout le monde. Certains le savent déjà mais je suis dans une période assez compliquée.

Je m'étais promis de tenir un chapitre par semaine pendant un an et j'ai échoué là-dessus, mais je vais essayer de tenir encore 2 ou 3 semaines à ce rythme. Les chapitres sont prêts, mais doivent encore être corrigés pour certains. Je veux finir le mois de Mai sur ces chapitres, pour l'anniversaire de CFC.

Après ça, je ne sais pas ce que je vais faire. Au mieux, ce sera un chapitre toutes les deux semaines, j'ai encore pas mal d'avance. Au pire, je ne sais pas, mais j'essaierai de vous tenir informé.

---

Chapitre 52 : Le prix à payer


Bra commençait à se demander si elle ne préférerait pas affronter Auriel. Le démon était immortel, mais au moins elle n’aurait pas la sensation de se battre contre une montagne. Elle n’avait pris qu’un seul coup de la créature, mais elle en ressentait encore les conséquences. Son corps l’élançait partout où le Gardien avait frappé et, de par sa taille, il frappait partout à la fois.
Quelle que soit cette chose, elle était monstrueusement puissante. Et trop rapide pour sa masse.

La saïyenne tenta un slalom désespéré, restant au sol et glissant entre ses pattes pour filer vers le temple au centre de la plaine. Les pattes énormes frappèrent un peu trop proches d’elle à chaque fois mais ce n’était même pas terminé. Elle émergea dans le dos de la créature, une main tendue vers le temple. Une ombre apparut derrière elle. Bra plongea au sol, juste à temps pour esquiver la queue, mais l’attaque qu’elle avait préparée alla se perdre dans le ciel.
Beaucoup trop rapide pour sa taille.

« Bra, j’ai trouvé quelque chose !
- Un peu occupée pour le moment ! »

La voix de Persée, dans son scouteur. Elle n’avait pas le temps. Le Gardien avait pivoté et lancé sa queue dans sa direction, martelant le sol de son extrémité en pointe de flèche, projetant des morceaux de roche partout autour d’elle à chaque coup. Bra ne pouvait que reculer, bondissant pour esquiver chaque attaque. Elle se jeta enfin dans les airs, prenant de la hauteur pour préparer une contre-attaque. De l’énergie se concentra dans la bouche de la créature.

Merde.

Le rayon d’énergie était trop vaste pour être esquivé. Tout ce que Bra put faire, ce fut placer ses bras devant elle juste avant d’être submergée par le déferlement d’énergie. La puissance de l’attaque la repoussa sur plusieurs dizaines de mètres dans les airs et elle sentit la chaleur brûler sa peau et ses muscles.

« Je crois que j’ai sa source d’énergie, continuait la voix de Persée.
- Super ! Je l’occupe en attendant ! »

Pas le temps d’en dire plus. Ses avant-bras pulsaient d’une douleur vive mais ils avaient tenus le coup. Déjà, le titanesque insecte sautait dans les airs pour fondre sur elle. Il ne lui laissait pas le moindre répit.

Si tu veux finir un combat rapidement, il ne faut pas frapper fort, il faut frapper intelligemment. Et mortellement.
Les mots de Kalta lui revinrent en mémoire. Le nihilien savait se battre pour tuer. Et il aurait eu raison pour le coup.

Bra matérialisa deux disques d’énergie au-dessus de ses mains, fins et tremblants de puissance. Grossiers, mais efficaces. Quand le monstre fut sur elle, la saïyenne bondit dans les airs pour survoler l’énorme mase. Une cible bien trop facile à une telle distance. Un disque, puis l’autre.
Elle allait devoir le transpercer plusieurs fois pour le tuer, mais elle était prête à le faire. Ce n’était qu’un Gardien de pierre à l’origine, non ? Un être magique, plutôt que vivant.

Les disques traversèrent sans mal la chitine qui protégeait son dos. Puis la créature se volatilisa, ne laissant derrière elle qu’une fumée jaune.

« Quoi ? C’est une illusion ?! »

Non. Elle réalisa en le disant. L’énergie de la chose n’avait pas disparu. Elle s’était simplement dispersée, devenant difficile à situer. Jusqu’au dernier moment.

Une ombre apparut au-dessus d’elle. Bra se retourna, prête à foncer en arrière. Il était déjà trop tard.
Un poing qui faisait deux fois sa taille la percuta avec une force monumentale et enveloppa tout son corps. La créature plongea vers le sol. Sa main créa un énorme cratère en frappant la cendre, pour enfoncer la saïyenne dans plusieurs mètres de roche.

* *
*

L’explosion avait soufflé ce qu’il restait de la table de banquet, mais elle avait aussi éventré la salle du trône. Une colonne chancelait encore, comme si elle hésitait à s’effondrer au milieu d ses collègues. Certains des étranges arcs qui soutenaient le plafond retombaient au sol les uns après les autres, ajoutant à la fumée et à la poussière qui se répandaient autour de Kalta.

Auriel n’était pas mort, évidemment, mais il avait dû le sentir passer. La Makaïoshin avait survécu aussi. En tout cas, il sentait toujours son énergie, cachée dans la fumée. Son bouclier était efficace. De toute façon, son utilité approchait de son terme : il ne pouvait pas espérer manipuler Auriel avec elle éternellement. Après autant d’effort pour la libérer, le démon ferait tout son possible pour empêcher sa mort. Ou Kalta l’espérait.

C’est un jeu dangereux. La colère peut lui faire perdre en prudence mais il risque de gagner en agressivité. Je préfère qu’il soit imprudent.
Palpi disait toujours qu’il fallait laisser à son adversaire le plus d’opportunité possible de commettre des erreurs…


Le nihilien avait toujours la main tendue vers là où se trouvait le démon quelques instants plus tôt. Il reprenait son souffle, mais il était prêt à attaquer à nouveau au moindre mouvement. Auriel ne dégageait aucune énergie alors il devait se montrer attentif à chaque indice capté par ses autres sens. Une habitude qu’il avait perdu en combat. D’autant plus difficile à retrouver qu’il devait aussi surveiller la fameuse Makaïoshin.

Si elle préparait quelque chose pour s’en prendre à Bra, où que la saïyenne se trouve…

« Je sais que vous avez survécu, Auriel ! »

Lentement, Kalta commença à s’élever dans les airs. Quoiqu’il fasse, il devait garder l’attention du Roi des démons sur lui. Et il avait de nombreuses options pour ça. La Makaïoshin n’était pas sa seule faiblesse. Enfin, il fallait l’espérer.

« Je vais réduire votre palais en cendre ! »

Brusquement, le nihilien accéléra. Il traversa sans effort le toit de pierre de la grande salle pour se retrouver à l’extérieur. Il leva la main au-dessus de sa tête, et créa une boule d’énergie à la couleur noire familière, pulsant d’énergie et d’éclairs rougeoyants.

« Si vous avez observé mes combats, vous savez ce que ça peut faire ! »

Le toit du palais explosa soudain. Une gigantesque lame d’énergie fondait dans sa direction, elle acheva de pulvériser sur son passage une des tours.
Peut-être pas aussi attaché à son palais que ça.

Kalta plongea en arrière, juste à temps pour voir la lame brillante passé à quelques centimètres de son visage. Il baissa les yeux, prêt à lancer sa fausse attaque sur Auriel.

« Voyons ce que ça fait sur vous, gronda une voix au-dessus de lui. »

Le démon était là, suspendu dans les airs. Sa main attrapa la fausse boule de la mort. Les yeux rouges s’écarquillèrent en comprenant l’illusion, mais un sourire mauvais était toujours peint sur les lèvres du monstre. Ses doigts se refermèrent sur le poignet du nihilien.

« Bien tenté. »

Il ouvrit la bouche sur d’immenses canines. Kalta tira sur son bras mais trop tard. Les dents pénétrèrent sa chair comme si c’était du papier. Une douleur aiguë remonta immédiatement le long de son bras et il sentit quelque chose s’échapper de ses veines, en même temps que son sang. Le corps tremblant, le nihilien amena son autre main contre le visage du démon et fit exploser son énergie.

Ses dents s’arrachèrent de son corps et la douleur n’en fut que plus intense. Pendant une seconde, le monde ne fut plus qu’un blanc intense, les sons de vagues sensations qui sonnaient dans ses oreilles. Une odeur de brûlé monta rapidement à ses narines. Instinctivement, il recula, sans savoir où il allait. Quelque chose appuyait contre son torse.

Quand le monde revint, Auriel était toujours là, juste devant lui. Les deux mains pressées sur son torse, l’énergie y brillait déjà, de plus en plus intensément. Kalta écarquilla les yeux et se prépara à résister comme il le pouvait.
Beaucoup trop tard.

Le rayon d’énergie le frappa de plein fouet, coupa son souffle et l’emporta avec lui dans une lumière rougeoyante. Il sentit et entendit deux autres tours se briser contre son dos, emportées dans la déflagration. Son torse explosait de douleur, mais il tint le choc. Dans un effort surhumain, Kalta parvint à s’extraire du rayon d’énergie, pour se retrouver dans les airs, à des centaines de mètres au-dessus du palais.

Kalta prit une grande inspiration. Il pouvait sentir avec précision chaque millimètre de sa peau brûlé par l’attaque, ainsi que les os enfoncés par la violence du choc.
Le salaud… Si je n’avais pas été nihilien…

Auriel était déjà là, bras croisés, un sourire aux lèvres. Du sang en perlait encore. Son visage paraissait plus jeune, et ses yeux brillaient d’une lueur inquiétante. Kalta reprit son souffle.

« Vous frappez fort… Mais pas assez pour me tuer, bluffa-t-il. »

A nouveau, les lèvres du démon s’étirèrent assez pour révéler ses canines. Le jeune nihilien ressentit une douleur là où les dents tranchantes avaient laissées une marque dans sa chair. Il avait arraché si violemment que des morceaux des muscles étaient partis avec.

« Je vous ai prévenu, “Empereur.” Vous allez souffrir. Et ensuite, j’irais m’occuper de votre petite saïyenne. »

Bra… Non, elle avait sa mission. Auriel essayait de le distraire comme lui l’avait fait avec la Makaïoshin. Cela ne prendrait pas. Kalta avait toute confiance en la saïyenne. Quoiqu’elle affronte, elle avait la force pour le battre.

L’épée noire apparut de nouveau dans la main du Roi.

* *
*

« Je suis obligé de venir ? protesta faiblement Garlic. »

Persée le traînait avec elle depuis un moment maintenant, mais elle refusait de ralentir, ou de le laisser partir. Il était leur seul moyen de sortir d’ici quand tout serait fini, alors elle le gardait précieusement au bout du filin enfoncé dans sa chair. En fait, elle le surveillait même, pour s’assurer qu’il ne tenterait pas de s’en débarrasser.

« La ferme. C’est toi qui nous a amenés dans ce bourbier. »

Elle atterrit, puis laissa le démon s’écraser derrière elle bien moins gracieusement. Ils avaient contourné la montagne dont le Gardien s’était extrait en laissant derrière lui le moule de son corps. La chambre devrait être juste sous leurs pieds. Il suffisait de creuser.

« Urgh… »

Le petit démon se releva et se rapprocha d’elle pendant qu’elle scannait le sol à la recherche du meilleur angle d’attaque. Cela ne devrait pas prendre trop de temps, sauf s’il fallait s’y attaquer discrètement. Elle doutait fortement que la créature reste stoïque une fois qu’ils auraient commencé à attaquer sa source d’énergie…
Mais Bra était là pour la retenir, n’est-ce pas ?

« Des âmes alors ? questionna Garlic.
- Oui, répondit-elle sans faire attention. C’est logique. Les âmes de ceux que les démons tuent continuent de venir ici. Le système fonctionne sans les Makaïoshins, tout comme le Paradis fonctionne sans les Kaïoshins. Mais au lieu d’être triées et recyclées, les âmes qui atterrissent ici sont stockées…
- Et utilisées pour alimenter ces créatures »

La perspective était effrayante, car une âme était une source d’énergie incroyable. Alors des dizaines, des centaines, peut-être même des millions d’âmes, stockées depuis des millions d’années… Voilà pourquoi la créature était si puissante.

Et voilà pourquoi Garlic n’avait aucune chance d’épuiser ses réserves pour approcher du coeur. Celui qui avait conçu ce dispositif devait tenir à faire d’Auriel un immortel…

« Il va falloir déconnecter tout ça… »

Un gémissement de douleur retentit soudain derrière elle, avec un grésillement.

Bra était apparue aux côtés de Garlic, le corps couvert de poussières et de sang. Son visage était encore marqué par la douleur. Un hoquet échappa à la chasseuse de prime.

« Tu avais une stratégie du coup… ? demanda la jeune femme en titubant. La vache, il frappe fort.
- Bra ! Ça va ?
- Pas le temps, il va comprendre. Stratégie ?
- Je pense qu’en déconnectant tout ça, je peux l’affaiblir un peu mais je ne sais pas à quel point et je ne sais pas comment il va réagir. »

Avec un grognement de douleur, Bra se redressa. Pour que la saïyenne soit aussi affaiblie en aussi peu de temps, la créature devait être atrocement puissante, bien plus que tout ce qu’ils avaient affrontés jusque là.
Persée ne vit pourtant pas l’ombre d’une hésitation dans les yeux d’émeraudes.

« Je vais l’occuper. Dépêchez-vous.
- Fais attention à toi. »

Elle se sentait doublement inutile, mais il fallait tout de même lui dire.

« Toi ! interrompit soudain Bra en regardant Garlic. Combien de temps pour invoquer ta spirale ?
- Hm… Quelques secondes ? hoqueta-t-il, surpris d’être soudain pris à partie.
- Super. »

Elle n’en demanda pas plus et décolla à toute vitesse. Une seconde plus tard, elle était au sommet de la montagne.

« Eh gros balourd ! ICI ! »

* *
*

Bra n’était pas sûre que le monstre la cherchait encore, mais il avait tourné son regard dans la direction du pic rocheux qui cachait encore Persée et Garlic. Elle ne pouvait pas se permettre qu’il fasse quoi que ce soit contre eux. Cette chose était bien assez puissante pour tuer les deux en un seul coup et sans même sans rendre compte. C’est donc sur elle que son attention devait être concentrée.
Avec tous les risques que cela comprenait.

Quand les yeux noirs se posèrent sur elle, Bra savait déjà ce que cela voulait dire. Le monstre poussa un hurlement et se jeta dans les airs, déployant ses élytres avant de fondre sur elle. Elle ne prit pas le temps de faire dans la dentelle.
Mains tendues devant elle, la saïyenne libéra son énergie en un unique kikoha concentré. La cible était impossible à louper. Mais évidemment, le Gardien fut traversé par l’attaque, se changeant en fumée avant même d’être touché. Et la fumée continuait de se diriger vers elle.

Pas deux fois.

Bra ne s’était pas dépensée entièrement dans cette attaque, car elle préparait déjà la suite. Alors que la fumée se rapprochait d’elle, la jeune femme laissa exploser sa puissance autour d’elle. D’abord en une aura sphérique et pulsante d’énergie dorée, puis elle la relâcha avec un cri violent. Des sphères de ki dorées de détachèrent d’elle en tout sens. Elles se dispersèrent dans les airs, au-dessus, en-dessous, partout. Surtout là où elle ne pouvait pas tourner les yeux.
Une explosion retentit au-dessus d’elle, une seconde plus tard. Bra leva la tête pour voir le monstre se reformer. Dès que sa tête était apparue, elle avait touché une des sphères et avait provoqué la détonation. Les orbites noires de la créature ne témoignaient d’aucune surprise ou colère, mais peu importe : la stratégie avait réussi.

« Je te tiens ! »

Elle n’avait que quelques millisecondes, alors que la chose continuait de se reformer. Bra visa, se jeta en arrière et, dans le même mouvement, projeta une lame d’énergie vers le ciel. C’était grossier, brutal mais efficace. Elle vit cette fois l'œil s’écarquiller. La bouche, qui commençait à peine à se reformer, commença à repartir en fumée, mais il était trop tard. La lame pénétra dans l’énorme bille noire comme si elle perçait un ballon. Brusquement, la gueule se reforma d’un coup et un hurlement de douleur perçant déchira le ciel.

Un instant plus tard, la longue queue se matérialisa dans les airs et la pointe de flèche manqua d’empaler Bra. La saïyenne slaloma dans le ciel rougeoyant, esquivant comme elle pouvait les coups à l’aveugle de son adversaire. Il était encore trop rapide. Impossible de riposter mais l’essentiel était d’éloigner son attention de Persée.
Et pour l’heure, ça paraissait réussi.
Bra atterrit en catastrophe dans le champ de cendre qui entourait le temple. Le hurlement la suivait, et elle voyait déjà l’ombre de la créature s’étendre autour d’elle, mais il lui restait un peu de temps. Sans réfléchir, elle lança un kikoha vers le bâtiment. L’explosion ne toucha qu’un coin du toit, mais elle vit distinctement l’obsidienne trembler et des blocs entiers retombèrent.

« Eh… Tu n’es plus si attentif avec un œil en moins… »

Un terrible hurlement retentit en réponse. Elle n’avait pas senti de tentative d’attaque depuis quelque temps, pourtant la puissance de la créature se concentrait soudainement. La saïyenne se retourna en bondissant vers l’arrière, au cas où, mais le Gardien était encore loin, dans les airs.

Sa gueule était ouverte et une lueur surnaturelle en émergeait. Il préparait un rayon d’énergie. Juste une esquive, rien de bien difficile. Encore un peu de temps gagné pour Persée.
La créature poussa un hurlement et un déluge de flamme jaillit de sa bouche. Bra n’eut que le temps d’écarquiller les yeux, avant que sa vision ne soit remplacé par un monde de feu.

* *
*

Une énième tour explosa quand l’épée d’Auriel passa au travers, suivit par Auriel lui-même, propulsé à pleine vitesse. Kalta, quant à lui, avait déjà filé hors de la trajectoire depuis un moment.

Dans le déluge de roche qui suivit, le nihilien suivit la silhouette du démon qui bondissait de morceau en morceau pour remonter vers lui. Il était rapide. Kalta leva son bras, recouvert d’une lame d’énergie rouge, pour intercepter l’épée. Ou plutôt, pour dévier le coup. La puissance du choc fit vriller ses os mais il parvint à repousser Auriel vers le sol, pendant que lui continuait de s’élever dans les airs.

Depuis le début de leur petite danse dans les airs, le beau palais noir avait perdu près de la moitié des tours, mais Auriel continuait de fondre sur lui, avec plus d’acharnement à chaque seconde. Kalta avait rapidement pris le coup d’esquiver plutôt que de combattre. Heureusement, il excellait à ce petit jeu. Sa puissance était diminuée, mais sa vitesse lui permettait de concurrencer le démon avec facilité.
À la frustration grandissante de ce dernier.

Bien, continue de t’énerver. Mais pas trop quand même.

Auriel se figea enfin dans les airs, alors que la tour terminait de s’effondrer derrière lui. Kalta en profita pour reprendre son souffle, même s’il savait que cela ne durerait qu’un instant.

« Très impressionnant, je dois l’admettre, commença le Roi en rengainant son épée. Vous êtes rapide. »

Sans attendre de réponse, il lança brusquement ses bras vers le ciel. Une série de kikoha extrêmement précis en jaillirent, tous en direction de Kalta.
Une nouvelle danse débuta alors. Le nihilien glissa sous le premier, puis coupa le deuxième en deux. Il esquivait le troisième, mais son attention était toujours sur les premiers, vérifiant qu’ils se perdaient dans le ciel ou non. Alors qu’il pirouettait entre les attaques, son attention restait sur les sphères d’énergies, qui restaient dans les cieux au-dessus de lui. Un piège classique.

« Vous croyez m’avoir comme ça ? ricana-t-il en bondissant au-dessus d’une énième attaque. »

Il se préparait déjà à les faire exploser lui-même pour éviter qu’Auriel les fasse converger vers lui. Mais le démon se jeta soudain vers lui. Dans le mouvement, il continua malgré tout de le bombarder.

« Pas comme ça ! gronda-t-il. Vous êtes rapide, Empereur, mais pas très fort ! »

Alors qu’il s’élevait dans les cieux, Auriel joignit brusquement ses mains. Kalta sentit toutes les sphères converger, mais pas vers lui. Vers un point au-dessus de lui. Il leva les yeux pour les voir former une énorme masse, pulsant d’énergie et de puissance.
Qu’est-ce qu’il… ?

L’explosion enflamma le ciel entier, transforma les quelques nuages restant en flamme et repoussa Kalta vers le sol.
C’est là qu’il comprit. Auriel était invincible. Bien plus résistant que lui aux explosions. Ainsi, pendant que Kalta était en chute libre, le démon fondait sur lui, en parfait contrôle de sa trajectoire. Bien pensé !

Trop bien pensé même. Le Roi des démons était insupportable de calme et d’expérience. Il semblait s’adapter à chaque stratégie du nihilien. Sans lui laisser le moindre répit et sans faiblir une seconde. La moindre erreur lui coûterait la vie.

Mais Kalta restait un maître du combat.

Dans sa chute, il canalisa toute l’énergie qu’il lui restait pour dévier légèrement sur le côté. La lame d’énergie qu’il utilisait pour contrer Auriel disparut mais ce n’était plus la priorité. Il devina la silhouette du démon qui plongeait sur lui, l’épée était réapparue dans sa main.
Qu’est-ce qu’il est rapide avec ce truc !

Kalta ne pouvait plus le dévier, mais il n’était pas à sa merci. Le nihilien recroquevilla ses membres comme il le pouvait, mais surtout, il étendit sa queue et l’enroula autour du poignet qui tenait l’épée. Avec la force qui lui restait, il tordit la main d’Auriel. Son plan avait échoué. Pourtant, il vit un sourire apparaître sur les lèvres du démon.

« Pas assez fort, j’ai dis. »

D’un mouvement de poignet, Auriel fit passer la lame d’une main à l’autre. Ils chutaient toujours vers le sol et ils accéléraient à chaque seconde passée ainsi. Le démon pouvait donner son coup d’épée à présent. Kalta écarquilla les yeux et, dans un mouvement désespéré, propulsa son corps vers le bas aussi vite que possible.

Il savait que, comme un lézard en panique, il abandonnerait quelque chose derrière lui. Mais cela n’empêcha pas la douleur de fuser dans tout son corps au moment où la lame découpa la chair à la base de sa queue.


Dernière édition par Tierts le Lun Juin 03, 2024 15:37, édité 2 fois.
Chroniques de la Famille Cold
Sur Namek, le souverain Freezer réussit à défaire le terrifiant Super Saïyen. Il peut enfin étendre son emprise sur l'univers sans danger. Du moins, le croit-il car il découvrira bientôt que ses nouvelles conquêtes vont lui apporter bien des problèmes.

Tome 3 En cours - 1 Chapitre toutes les deux semaines - Prochain chapitre semaine du 14/10/2024
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Re: Chroniques de la Famille Cold

Messagepar Tonay le Mar Mai 14, 2024 18:51

Hello Tierts,

Te mets pas trop la pression, essaye de maintenir un rythme que tu peux maintenir, pas un que tu t'imposes dans une situation qui ne le permet pas, tu n'as pas à t'en vouloir. Prends le temps plutôt que de faire un burn out.
Prends avant tout soin de toi.

Concernant le chapitre :

On reste dans la continuité des très bons chapitres, avec toujours cet affrontement sur le fil du rasoir entre Kalta et Auriel, toujours intense, toujours prenant et intéressant. Je trouve que tu retranscris avec justesse la situation dans ce combat et ça aide pas mal à suivre

Kalta qui est bien en difficulté d’ailleurs, surtout contre un adversaire qui joue de ses atouts. Si le fait d’arracher son immortalité au démon ne diminue pas sa puissance, l’empereur va y passer

D’ailleurs, je remarque tardivement que le nom Auriel est peut-être en rapport avec le dieu Auriel dans Skyrim, enfin, c’est son comportement vampirique, et donc plutôt le rapprochement avec l’arc d’Auriel, qui me fait penser à ça, notamment parce qu’il y a peu de rapport entre le personnage et la divinité... enfin bref, ça m'a amusé, reste à voir si c'est voulu


Enfin, Bra qui mange violemment contre la statue, statue que je rapproche enfin à Hildegarn, surtout le côté insectoïde + fumée, il m’en a fallu du temps !

En tout cas, le combat est encore une fois très sympa, et se rapproche assez de l’OAV, même si Bra s’en sort bien mieux que la Z-team (je veux dire, Gotenks SSJ 3 s’est pris un revers tellement violent qu’il a défusionné, c’est dire, après les échelles de puissance dans un OAV…). Mais j'imagine que si la magie est la même, ou inspiré, ce n'est pas exactement la même chose ici, mais je trouve très cool d'avoir remanié le concept comme ça, en guise de gardien, j'adhère

En tout cas, ici, version inférieure ou non, il est monstrueusement dangereux, surtout quand on combine autant la masse que la vitesse, y a plus qu’à compter sur Persée pour percer le réservoir de la grosse bête (pour peu qu’il n’y ait pas d’autres réservoirs dans le coin qui alimentent d’autre créature, si c’est le cas, c’est la mort pour eux)

Bref, c'est toujours tendu et j'accroche, curieux de voir la suite !
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Et si trois autres saiyans avaient survécu à la destruction de la planète Vegeta ?

One Shot
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Re: Chroniques de la Famille Cold

Messagepar Tierts le Lun Mai 20, 2024 11:00

Hello Tonay. Ne t'en fais pas, je ne m'impose pas de rythme, j'ai encore plusieurs chapitres d'avance donc l seule chose que je "m'impose" c'est de les relire et corriger avant publication, ce qui n'est pas un si gros stress que ça. J'ai vraiment envie de poursuivre jusqu'à fin-mai à ce rythme, ce qui veut dire encore deux chapitres donc pas de stress pour moi. (En tout cas, certainement pas à cause de la fic)

D’ailleurs, je remarque tardivement que le nom Auriel est peut-être en rapport avec le dieu Auriel dans Skyrim, enfin, c’est son comportement vampirique, et donc plutôt le rapprochement avec l’arc d’Auriel, qui me fait penser à ça, notamment parce qu’il y a peu de rapport entre le personnage et la divinité... enfin bref, ça m'a amusé, reste à voir si c'est voulu

Alors... pas du tout ! En tout cas, je n'ai pas souvenir d'avoir pensé au personnage d'Elder Scrolls quand j'ai créé Auriel. Je détaillerais peut-être un jour la conceptualisation du Tome 3 mais le nom d'Auriel a été l'un des premiers choisis. A l'origine, chacun des quatre démons principaux devaient avoir un nom qui sonnaient "angélique" et finissait donc en "iel" mais après conseil d'un bêta-lecteur, ça a été changé pour éviter les confusions. C'est depuis qu'Ithaxus, Resheph et Belial s'appellent comme ça, car avant ils partageaient la même terminaison qu'Auriel.
Je n'ai gardé qu'Auriel parce que j'aime beaucoup ce nom et je n'arrivais pas à visualiser ce personnage avec un autre nom. (Cela a d'ailleurs été difficile de changer les noms de trois personnages principaux après avoir écrit presque 50 chapitres avec les noms initiaux)

Enfin, Bra qui mange violemment contre la statue, statue que je rapproche enfin à Hildegarn, surtout le côté insectoïde + fumée, il m’en a fallu du temps !

En tout cas, le combat est encore une fois très sympa, et se rapproche assez de l’OAV, même si Bra s’en sort bien mieux que la Z-team (je veux dire, Gotenks SSJ 3 s’est pris un revers tellement violent qu’il a défusionné, c’est dire, après les échelles de puissance dans un OAV…). Mais j'imagine que si la magie est la même, ou inspiré, ce n'est pas exactement la même chose ici, mais je trouve très cool d'avoir remanié le concept comme ça, en guise de gardien, j'adhère

Héhé... Là aussi, Hildegarn est un ajout relativement tardif à la fic. J'avais réfléchi depuis longtemps (depuis le premier tome 3) à l'intégration éventuelle de certains personnages de films, mais tous ne peuvent pas être inclus dans la fic aussi facilement. (Bojack est relativement simple par exemple, là où Hildegarn et Janemba sont plus compliqués)
Quand j'ai développé Auriel et son immortalité, j'ai réfléchi à ce que la Makaïoshin pourrait laisser derrière elle pour protéger le coeur du démon... Et voilà ! Hildegarn. Bien évidemment, comme tu l'as mentionné sa puissance n'est pas tout à fait la même que dans le film, mais il reste particulièrement dangereux avec un tel set de pouvoir.

Et voici donc la suite ! Celle-ci n'a, il me semble, pas bénéficié des corrections de Lamantin mais je pense avoir réussi à le rendre pas trop mal malgré tout.

---

Chapitre 53 : Le cœur du problème


Persée commençait à peiner. Sa respiration était lourde sous l’armure et elle sentait la douleur revenir au galop. D’un fin rayon d’énergie, elle avait découpé le sol pour délimiter le passage en alertant au minimum la créature. Heureusement, Bra semblait réussir à l’occuper. Pour le moment.

« Plus qu’à ouvrir… souffla-t-elle, les mots s’arrachant difficilement à ses lèvres. »

Elle recula d’un pas et grimaça derrière le masque de son armure pour ne pas alerter Garlic. Encore un peu, il fallait qu’elle tienne encore un peu. Juste le temps d’aider Bra.

« Je m’en occupe, gronda une voix derrière elle. »

C’était une voix inconnue, plus grave que celle du démon. Et pour cause, lorsqu’elle se retourna, c’était pour faire face à une version bien plus imposante de Garlic. Son visage était à peine reconnaissable, planté sur une montagne de muscle bleuté. Il s’avança lourdement vers elle, puis se pencha pour planter ses mains dans le sol et attraper les blocs de terre et de roche que Persée avait soigneusement découpé.
En un instant, il balança les deux blocs derrière lui, ouvrant ainsi la voie vers la chambre.

C’était exactement ce que son scanner avec détecté : une chambre cubique de quelques mètres de côté, toute en obsidienne. Trois longs tubes étaient reliés à une étrange machinerie centrale. Trois tubes où tourbillonnaient un amas blanchâtre et translucide. Des âmes.
Persée sauta sans hésiter.

« Bra ? On les a. A trois, on retire et ça va attirer son attention, prépares-toi.
- Noté ! »

Persée enroula ses bras autour d’un tube et tira. Rien ne se passa.

Qu’est-ce que… ?

Garlic sauta à son tour, atterrissant lourdement dans la chambre. A côté d’elle, il occupait presque tout l’espace disponible. Il attrapa un autre tube, mais n’eut pas plus de succès qu’elle. Persée avisa les attaches. De l’obsidienne. Encore.

« Merde, les attaches vont prendre un peu de temps, Bra. Garlic, recule ! »

Le matériau était résistant mais pas autant que le katchin. Il lui suffisait d’un peu de temps. Une lame noire sortit lentement des poignets de l’armure.

Puis, Persée nota qu’une ombre avait enveloppée la chambre. Et eux avec.
La voix de Bra retentit brusquement à son oreille.

« RECULEZ ! »

* *
*

Bra était à peine remise de l’assaut.
Elle avait été obligée d’encaisser l’attaque de plein fouet. Ses bras, qu’elle avait utilisé comme un bouclier pour ne pas finir brûlée, avaient la peau noircie et craquelée par la chaleur monstrueuse. La saïyenne avait la sensation que des plaques entières menaçaient de se détacher à tout moment. Sa respiration était lourde et difficile, mais elle faisait toujours tout son possible pour continuer à bouger et esquiver de son mieux la pluie de coup qui tombait du ciel à tout moment.

Le Gardien n’avait vraiment pas aimé ça.

Dans le même temps, elle s’efforçait de suivre ce que racontait Persée et Garlic. Ils devaient réussir, parce qu’elle ne pourrait pas tenir éternellement comme ça.

« Noté ! »

Dès que Persée eut trouvé, elle sentit un changement chez la Créature. L’immense tête insectoïde se tourna en arrière. Pour la première fois, elle sentit une hésitation. Protéger le temple, ou protéger sa source d’énergie ? Bra en profita pour filer vers un autre pic rocheux. Elle aussi hésitait cependant. Si le monstre allait vers Persée, ce serait un instant gagné pour elle, peut-être suffisant pour pénétrer le temple, ou même le détruire. Mais en faisant ça, elle mettait Persée en danger.
Hors de question.

Le Gardien finit par se décider. Il tourna sa gueule dans sa direction. Un gigantesque rayon d'énergie en jaillit, puis il fonça vers le pic rocheux d’où il s’était extrait. Un réflexe de survie basique. Elle n’avait qu’à esquiver et le suivre.
Mais lorsqu’elle se lança dans le ciel à sa poursuite, le rayon changea de trajectoire pour suivre la sienne.

Plus intelligent que prévu. Quoique…

Une idée lui traversa la tête. Elle pivota brusquement et manqua de se prendre le rayon au passage, mais le ki la suivit de la même façon. C’était plus rapide qu’elle, mais il ne lui fallait que quelques instants. Pas plus. Bra slaloma dans les airs et effectua des changements de trajectoire aux derniers moments pour gagner un quart de seconde. Elle sentit tout de même le rayon grignoter ses pieds et brûler sa peau. Elle poussa sa puissance autant que possible, accéléra autant qu'elle pouvait. Le temple était en vue. Juste un instant de plus.

Au moment où elle allait percuter l’obsidienne du bâtiment sacré, elle changea de trajectoire et remonta vers le ciel pourpre. Son épaule frappa tout de même la roche d’une colonne. Elle vacilla sous la violence du choc, alors qu’un peu de peau et de sang saïyen se déposaient sur l’obsidienne. Bra étouffa un grognement de douleur et poursuivit son ascension.

Puis le rayon de pur ki s’écrasa contre le temple dans une explosion titanesque.

Bra se retourna alors même que le souffle la rejoignait. Elle fouilla les décombres du regard.

Là. Une boîte d’un métal noir, qu’elle reconnaissait facilement.

« Merde, les attaches vont prendre un peu de temps, Bra. Garlic, recule ! »

La voix de Persée lui fit tourner la tête. La silhouette monstrueuse du Gardiens s’élevait au-dessus de son pic rocheux, et une lueur familière apparaissait dans sa bouche.

Non !

Bra porta la main à son front. Elle apparut derrière la créature. Déjà, ses mains brûlées se concentraient pour faire apparaître deux disques d’énergies.

« RECULEZ ! »

Elle ne pouvait pas attendre. Le Gardien allait tirer et elle savait combien ces flammes étaient dangereuses. Sans plus réfléchir, elle lança son attaque. Les disques tournoyèrent vers les immenses ailes et, à l’instant où le premier toucha un élytre, la chitine se transforma en fumée.
Maintenant !

Elle traversa la fumée sans hésitation et la repoussa de plusieurs kïai désespérés. A la recherche de ce qui se cachait en-dessous. Persée. Garlic. Et les fameuses attaches. Dès qu’elle les vit tous, elle tendit la main, index tendu dans leur direction. Pas le temps de faire la dentelle, une fois de plus. Elle ne s’arrêta pas à un seul rayon et en lança une dizaine.
Les fins rayon de ki traversèrent la fumée. Certains explosèrent au vol quand ils percutèrent la chitine là où elle se reformait. Il y en avait assez pour accomplir son office. Ils atteignirent les attaches. Persée se jeta en avant pour arracher les tubes.

Une gueule immense apparut dans les airs au-dessus et poussa un cri déchirant. Mais son corps continuait de se former.
Ce n’est pas terminé.

« Persée ! La boîte ! »

La fumée formait des tourbillons tout autour d’elle. Des bras et des jambes se reformaient n’importe où, comme si la créature ne se souvenait plus de sa forme originelle. Au vu de ses mouvements cependant, elle se souvenait bien d’une chose : Bra était son ennemie.
Elle allait faire pleuvoir toute la puissance qu’il lui restait sur la saïyenne.

* *
*

Quelque chose éclata dans son dos au cours de sa chute. Des fragments de roche noire volait en tout sens. Ils avaient atteint le palais, une fois de plus, et ils détruisirent une autre aile dans leur affrontement. Kalta eut à peine le temps de comprendre que ce n’était qu’un plafond avant que le sol ne vienne aussi à sa rencontre. Le choc fit vibrer sa colonne vertébrale et il creusa un cratère dans l’épaisse roche avant d’atteindre la terre meuble en-dessous.

Le souffle coupé, l’Empereur vit tout de même la silhouette sombre qui fondit sur lui depuis les airs. Auriel n’avait toujours pas abandonné. Il roula sur le côté, juste à temps pour sentir l’épée s’enfoncer là où se trouvait sa tête une seconde plus tôt. La vitesse à laquelle le démon l’avait rejoint creusa encore un peu plus dans le sol, alors que Kalta continuait de rouler pour s’éloigner.
Il tenta de bondir sur ses pieds mais son équilibre était difficile. Quelque chose manquait.

« Enfoiré… grogna-t-il. »

Auriel se redressa lentement. Il avait toujours l’épée dans la main, mais c’était l’autre bras qui intéressait Kalta : celui avec lequel il tenait encore sa queue, coupée presque à sa base. Le membre coupé convulsait encore.

« Je vous avais dit que vous n’auriez pas dû venir ici, Empereur. »

Quelque chose brûlait dans le corps du nihilien, et ça n’avait rien à voir avec la douleur qui persistait à la base de son dos. L’odeur du sang lui parvenait, mais il ne s’inquiétait pas pour sa vie. Tout ce qu’il voulait, c’était faire payer à Auriel tout ce qu’il avait fait. Le démon venait simplement de rajouter un élément à la liste.

« Je pense que nous en avons terminé ici, déclara-t-il en jetant sa queue au loin. Je vais en finir. Et comme je tiens toujours debout, je pense que votre saïyenne a été déchiquetée par le Gardien. »

Il dressa son épée devant lui, son sourire se reflétant dans le métal noir.

Pauvre imbécile. Comme si Bra pouvait se faire avoir aussi facilement.

Kalta avait confiance mais c’était en ses propres capacités qu’il commençait à avoir des doutes. Le démon était bien plus dangereux que prévu. Et il ne fatiguait toujours pas, bien au contraire. Ce qu’il faisait ici était risqué.

« Nous avons bientôt terminé. C’est vrai. »

Kalta prit une inspiration, profitant de ce court instant de répit pour réajuster sa force. Il laissa l’énergie affluer dans tous ses muscles. La vitesse n’était plus l’avantage qu’il avait imaginé. Pas contre un adversaire qui savait frapper au bon moment et de façon décisive.

« Je pensais que vous teniez plus à votre palais, je dois être honnête.
- Vous ne savez rien de ce que je veux, Empereur Kalta.
- Oh… Je commence à avoir une idée de ce que vous voulez protéger. »

Malheureusement, elle était toujours derrière un bouclier d’énergie, justement. Avec du temps, il pourrait sans doute concentrer assez d’énergie pour le briser et la tuer, ou au moins la mettre en danger. Mais ce serait impossible tant qu’Auriel serait concentré sur lui. Il lui fallait une autre stratégie, une meilleure stratégie.

« Prêt ? demanda Auriel. »

Avant que Kalta n’ait pu répondre, le démon se jeta sur lui. L’Empereur se laissa tomber en arrière, profitant du déséquilibre récent. Il posa les deux mains sur le sol et projeta ses jambes vers le ciel pour percuter Auriel en plein plexus solaire. Il avait toujours l’impression de frapper dans un mur, mais ce fut avec assez de puissance pour le faire reculer, et pour interrompre le coup d’épée.
Kalta ne lui laissa pas le temps de se reprendre et se propulsa dans les airs pour le contourner. Il virevoltait, poing prêt à frapper dans le dos, quand Auriel se retourna d’un coup. Toujours dans les airs, il recula d’un mètre, un sourire aux lèvres. Kalta lui rendit, ouvrit la main, et laissa échapper le kiaï qui envoya bouler le démon vers le cratère qu’il avait lui-même creusé.
Le nihilien fila aussitôt après. Non pas à la poursuite de son adversaire, mais dans les airs. Aussi vite que possible pour monter plus haut que les nuages. Il avait une idée.

Lors de leur combat sur Passaros, Auriel avait résisté à tout, mais il avait été repoussé plusieurs fois. Notamment par la technique de la saïyenne. Il n’avait pas le temps de préparer quelque chose d’aussi puissant, mais il lui restait des options.
Arrivé assez haut, il écarta les deux bras, paumes levées vers le ciel, et concentra son énergie. Une aura d’argent l’entoura bien vite, formant deux sphères autour de ses doigts.

« AURIEL ! hurla-t-il vers le minuscule palais en contrebas. Est-ce que ta copine peut survivre à ça ?! »

Il le voyait. Un unique point qui levait la tête dans sa direction, parfaitement stoïque. Kalta n’attendit pas plus. Il joignit les mains devant lui et poussa un hurlement, alors qu’un rayon d’argent monstrueux jaillit de ses doigts pour se précipiter vers le sol. Ça n’avait pas la puissance du Final Flash, mais ça ferait l’affaire.
Même lui avait du mal à regarder, tant la lumière dégagée était aveuglante.

Le point noir sur le sol ne bougea pas. Il allait encaisser, pour éviter que l’explosion ne soit trop importante.
Comme prévu.

La puissante décharge de ki atteint enfin le sol et une explosion monstrueuse enveloppa toute la salle où s’était tenu Auriel. Même d’ici, Kalta pouvait voir la terre trembler. Il vit l’aile du palais disparaître dans la déflagration, les dernières tours s’effondrer. Le Makaï était plus résistant, car les montagnes aux alentours tremblèrent sans se briser.

S’il maintenait cette attaque assez longtemps, il pouvait affaiblir Auriel et détruire bien assez du palais pour mettre la Makaïoshin en difficulté. Ensuite, il n’aurait qu’à la rejoindre et la menacer de nouveau pour forcer le démon à faire une erreur. Ce n’était pas parfait comme stratégie, mais ça lui suffirait pour gagner du temps. Juste assez pour que Bra arrive à détruire le coeur.

Puis, Kalta aperçut un point noir, au coeur du rayon d’énergie.

Non…

Un point qui remontait vers lui.

Non !

L’énergie continuait d’affluer dans ses bras, à peine capables de la contenir. Il ne pouvait que regarder alors que le point se rapprochait, grossissait et prenait une forme qu’il ne reconnaissait que trop bien. Lorsqu’Auriel jaillit de l’attaque, Kalta eut le réflexe de se jeter en arrière et d’essayer désespérément d’esquiver le coup.

Beaucoup trop tard !

La seconde passa au ralenti. Le démon sortit de la vague d’énergie, épée dressé, un regard fou fixé sur Kalta. Ses vêtements étaient en partie brûlés par tout le ki encaissé, mais Auriel n’avait pas la moindre égratignure. La lame fondit sur lui beaucoup trop vite.
Le nihilien capta un léger sifflement quand il la sentit approcher. Piégé dans le mouvement de recul qu’il avait amorcé, Kalta comprit qu’il n’allait pas esquiver. Dans une ultime manœuvre désespérée, il fit affluer l’énergie dans son bras pour le protéger.

Il vit l'épée le frapper et s’arrêter contre le début de lame d’énergie. Il vit Auriel s’en rendre compte. Le démon ouvrit la bouche, les canines proéminentes, et il poussa un hurlement. Une énergie rougeoyante enveloppa l’épée.

Et elle rongea son ki pour pousser plus loin.

Dans cet instant hors du temps, Kalta écarquilla les yeux et vit la lame pénétrer jusqu’à son poignet. Il la vit mordre la plaque osseuse qui le protégeait. Il vit l'excroissance osseuse se briser sous le choc. Et quand il pensa à reculer encore, la lame avait déjà mordu dans sa chair.

Beaucoup trop lent.

* *
*

Il n’était pas mort.
Il n’était pas mort.

Le Gardien n’était toujours pas mort.

L’immense créature était bien tombée à genoux, mais le hurlement qu’il poussait était toujours assez puissant pour faire trembler la terre. Ses poings avaient frappés Bra l’un après l’autre, l’écrasant d’abord contre le pic rocheux, puis faisant exploser ce pic et envoyant la saïyenne s’étaler au sol, au milieu d’un champ de débris.
Il hurlait, mais il ne mourrait toujours pas.

Et pendant ce temps, Persée fuyait et traînait derrière elle un démon paniqué et trois tubes d’âmes qu’elle avait accrochés au même filin. Si la situation était chaotique un peu plus tôt, c’était maintenant un bordel sans nom. Garlic hurlait quelque chose. Les tubes et son armure étaient bombardés par des éclats de roches qui pleuvaient sur la plaine comme lors d’une tempête de sable, et Bra criait dans son oreille.

« Persééééée ?!
- Je cherche ! »

C’était vrai. Elle avait traversé la plaine aussi vite que possible pour rejoindre les ruines du temple. L’attaque du monstre avait été incroyablement puissante, mais il restait encore quelques colonnes debouts. Des fragments de murs et de dalles terminaient à peine de s’effondrer quand elle s’arrêta brusquement au milieu des ruines.

« Ca irait plus vite si vous ne trainiez pas ça ! gronda Garlic couvert de cendre et de poussière.
- La ferme ! »

Le démon ne comprenait rien. Ces tubes n’étaient pas des simples piles pour ce monstre. C’étaient les âmes de milliers de personnes, assassinés par des démons. Si elle avait l’occasion de les soustraire au Kaïoshinkaï… Elle devait le faire.
Et puis, elle avait un moyen de trouver facilement cette boîte : Persée savait très bien dans quel métal elle avait été forgée. Et son armure pouvait facilement le détecter.

« Pas par là balourd ! entendit-elle dans son oreille. »

Bra continuait d’attirer l’attention de la créature, alors que celle-ci se déchaînait aveuglément.

Persée se retourna pour voir le monstre ouvrir la bouche, tourné dans leur direction. Un déluge de flamme se formait déjà au fond de sa gorge. Garlic poussa un cri de terreur. Une autre flamme, dorée celle-ci, jaillit du sol pour remonter le long du corps de la créature et frapper dans son menton. La gueule démesurée se referma sur la flamme orange qui s’y formait. Une explosion retentit et secoua les dents qui dépassaient de sa bouche. Le cri de victoire de Bra résonna aussi dans le casque.
Bien joué, gamine.

Puis un long fouet noir frappa la saïyenne pour la renvoyer au sol. Le monstre resta concentré sur elle.

Bip.

Là !

Coincée entre une colonne effondrée et un étrange résidu de sculpture, une boîte toute simple, dans un métal noir brillant que Persée ne connaissait que trop bien. Elle l’attrapa facilement et tira sur le couvercle.
Bloqué.

« J’ai besoin d’une seconde !
- J’en ai plus beaucoup ! »

Derrière elle, un nouveau hurlement retentit, une nouvelle déflagration, et puis la sensation familière d’une pluie de caillou. L’une des immenses statues avait été explosés. Des écailles sombres se mirent à pleuvoir sur la plaine. Dans sa folie et sa colère, la créature attaquait même les autres gardiens endormis.

« Raté ! Oh mer… »

Bra fut enveloppé dans une nouvelle vague d’énergie.

« GARLIC ! DeadZone ! hurla-t-elle, si fort que même le démon entendit alors qu’il ne portrait pas de scouteur.
- Maintenant ?
- MAINTENANT ! »

Persée écoutait à peine, concentrée sur la boîte. L’attache était rudimentaire, mais efficace. Elle ne perdit pas de temps et fit jaillir une lame de katchin de son poignet. Avec un grincement métallique, elle l’introduit dans l’espace entre le couvercle et les parois.

« DEADZONE ! »

Quelque chose de noir apparut juste au-dessus d’elle. La spirale aspira aussitôt tous les débris autour d’elle. Persée garda la tête baissée et pressa de toutes ses forces sur la lame. Elle planta fermement ses pieds dans le sol pour ne pas se laisser emporter.
Un claquement. Le couvercle sauta.

A l’intérieur, le noir complet. Et puis, un léger mouvement.

Le coeur était là. D’un noir de jais, à peine visible, il reposait conre la paroi comme une grosse gemme sombre. Mais il battait. Lentement, mais il battait bien.
Le coeur d’Auriel. Il n’était pas aussi gros qu’elle l’avait imaginé.

« ATTENTION ! hurla la voix de Bra. »

Persée releva les yeux, à temps pour voir l’horizon transformé en un torrent de flamme. Et un point doré perdu dans la vague orange. Un point qui filait vers eux. La saïyenne attrapa Garlic d’une main, puis continua jusqu’à la chasseuse de prime.

« On se barre ! criait-elle. »

Bra se déplaçait plus vite que n’importe qui. Au point que le petit démon n’avait sans doute pas conscience de ce qui venait de se passer, et Persée avait à peine le temps de comprendre que déjà la saïyenne la soulevait de terre à son tour pour l’emporter vers la spirale destructrice qui grandissait dans le ciel.

« Le coeur ! eut-elle le temps d’hurler. »

Si le coeur était perdu dans la DeadZone, ils auraient fait tout ça pour rien.

Autour de Persée, le monde avait perdu tout son sens. D’un côté, une spirale noire engloutissait toute lumière. De l’autre, un mur de flamme gigantesque se rapprochait à toute vitesse. La chasseuse avait aussi perdu tout contrôle sur sa trajectoire, projetée qu’elle était pas la saïyenne. Seule l’étrange boîte et son contenu continuaient de garder un peu de cohérence. Plus elle fixait le coeur noir, plus elle sentait son propre coeur battre au même rythme.
Elle sut quoi faire.

A l’instant où elle allait être engloutit par la DeadZone, Persée projeta sa lame sur le coeur encore battant. La chaleur des flammes les rattrapa. Garlic poussa un cri de douleur. Le monde fut plongé dans le noir.
Mais elle sentit la lame traverser le coeur du démon, et les battements s'arrêtèrent.

* *
*

Kalta n’avait pas pour habitude de fuir mais il savait reconnaître quand il n’avait plus le choix, même quand ce n’était pas de la plus digne des façon. En cet instant précis, il s’agissait sans doute du pire qu’il ait jamais fait.

Le nihilien fonçait vers le sol. Il profitait de la gravité pour accélérer encore sa chute et pour gagner la moindre millimètre possible sur son poursuivant. Il en avait besoin. Il avait besoin de toute la distance qu’il pouvait grappiller, ne serait-ce que pour comprendre ce qui venait de se passer.
Dos à sa trajectoire, Kalta observait le ciel et la silhouette d’Auriel, à sa poursuite. Une silhouette sombre qui se découpait dans le ciel pourpre.

Mais il observait aussi son bras droit, et le moignon qui remplaçait sa main. La découpe était nette, évidente, et la gerbe de sang n’avait pas encore fini de se répandre autour de lui. Sa main dérivait, à quelques mètres de lui, mais elle serait bientôt hors de portée. Ses doigts étaient encore crispés dans le vide, par la douleur et la panique. Une douleur qui n’avait pas encore atteint son cerveau , d’ailleurs.
Quand elle le fit, ce fut comme un tison brûlant à la base de son crâne. Le nihilien contint comme il le pouvait un cri, serra les dents en voyant son pauvre bras mutilé ainsi. Il n’avait pas le temps ou le luxe de s’en remettre. Auriel était déjà là. Lui aussi profitait de la gravité pour le rattraper. Son épée brandie devant lui pour l’empaler.

Il avait fini de jouer.

Kalta réagit par pur instinct. Il frappa. De son bras droit. Le moignon frappa l’avant-bras d’Auriel et dévia la lame mais il provoqua un nouveau pic de douleur. Cette fois, le cri lui échappa bel et bien, dans un gargouillis. Le sang se répandit entre le démon et lui, mais Auriel paru à peine dérangé par le coup. Ses yeux rubis brillèrent d’un éclat supplémentaire. Sa main libre attrapa la gorge de Kalta et ses doigts serrèrent jusqu’à ce qu’une nouvelle douleur ne vrille le cerveau du nihilien.

Deux fins rayons d’énergie jaillirent des yeux de l’Empereur et frappèrent dans la main qui tenait l’épée. Pas assez pour la faire reculer, mais assez pour qu’elle lâche la poignée. La lame disparut dans les airs au-dessus d’eux, mais la prise d’Auriel ne se relâcha pas.

« Vous allez mourir, votre Majesté. »

Kalta vit dans ses yeux que c’était vrai. La douleur était encore trop intense, il n’avait pas le temps de se remettre. Déjà, le poing d’Auriel se levait et il le frappa à la tempe avec assez de force pour faire cracher du sang au nihilien. Le temps qu’ils touchent terre, il serait mort. Tout ce qu’il fallait savoir maintenant, c’est s’il allait être battu à mort ou décapité. Kalta ouvrit la bouche, sans que la moindre molécule d’air n’atteigne ses poumons. Il n’en avait pas besoin pour survivre mais la poigne qui enserrait sa gorge restait douloureuse.

Les yeux de l’Empereur fouillèrent les airs autour de lui. Il fouilla le visage d’Auriel à la recherche d’un moment de faiblesse. D’une hésitation. Il n’y avait rien. Il ne sentait plus rien autour de lui qui puisse l’aider et il n’avait pas le temps de concentrer à nouveau son ki.

Je vais mourir.

Et puis, l’air sembla vibrer autour d’eux. Comme un puissant battement qui émergea du démon lui-même. Auriel interrompit son geste. Ses yeux s’écarquillèrent et perdirent leur teinte rouge pour repasser au turquoise. Un hoquet échappa à ses lèvres.
Un hoquet de surprise et de douleur.

Le nihilien écarquilla les yeux à son tour. Il comprit ce qui venait de se passer. Le temps ralentit encore.

Bra a réussi. Il est mortel ! Et il le sait.

L’instinct reprit le dessus. Kalta attrapa le col du démon de sa main gauche. Son moignon frappa le bras d’Auriel, encore et encore. La douleur fusa dans tout son corps, mais il le fit lâcher. Toujours en chute libre vers le sol, l’Empereur inversa leur position. Il passa au-dessus du monstre. Son moignon frappa violemment contre son visage et projeta du sang en gerbe absurdes. Kalta leva sa main intacte, mais pas comme un poing. Il serra les doigts pour former un tranchant parfait.

Puis, l’énergie afflua dans son bras gauche pour former une lame. La même qui avait échoué à arrêter son épée, quelques secondes plus tôt.

Le regard d’Auriel était toujours perdu dans le vide, à peine conscient de ce qui se passait autour de lui.

Kalta plongea la lame vers son torse. Il n’y eut pas la moindre résistance.

Il sentit l’énergie traverser sa peau, briser le sternum et poursuivre son chemin. Il sentit son bras s’enfoncer dans les chairs et les côtes s’affaisser à son passage. Auriel eut un soubresaut, une gerbe de sang échappa à ses lèvres et vint tâcher le visage de l’Empereur.
Ils percutèrent tous deux quelque chose. Une dalle de roche noire explosa. Le plafond du palais. Kalta commença enfin à ralentir, mais trop tard. Le contact avec le sol provoqua une déflagration qui souffla les immenses colonnes qui les entouraient. La salle du trône. De la poussière se souleva autour d’eux. Il fallut une seconde pour que Kalta puisse distinguer leur position.

Ils étaient à terre. Auriel était à terre en tout cas.

Kalta avait le bras enfoncé jusqu’au coude dans son torse, la lame d’énergie ressortait par son dos pour s’enfoncer dans une matière nouvelle. Du bois. Le Roi des démons hoqueta à nouveau, du sang retomba sur sa barbe grise et sur son torse. Il pencha la tête sur la lame qui traversait son corps et sembla enfin comprendre la situation.
Il n’y avait pas trace de douleur dans ses yeux turquoise, seulement une vague confusion. Son regard alla vers l’Empereur.

Un sourire étira doucement ses lèvres ensanglantées, puis sa tête retomba sur son trône.


Dernière édition par Tierts le Mer Juin 12, 2024 14:33, édité 3 fois.
Chroniques de la Famille Cold
Sur Namek, le souverain Freezer réussit à défaire le terrifiant Super Saïyen. Il peut enfin étendre son emprise sur l'univers sans danger. Du moins, le croit-il car il découvrira bientôt que ses nouvelles conquêtes vont lui apporter bien des problèmes.

Tome 3 En cours - 1 Chapitre toutes les deux semaines - Prochain chapitre semaine du 14/10/2024
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Re: Chroniques de la Famille Cold

Messagepar Tonay le Ven Mai 24, 2024 19:56

A l'origine, chacun des quatre démons principaux devaient avoir un nom qui sonnaient "angélique" et finissait donc en "iel" mais après conseil d'un bêta-lecteur, ça a été changé pour éviter les confusions. C'est depuis qu'Ithaxus, Resheph et Belial s'appellent comme ça, car avant ils partageaient la même terminaison qu'Auriel.
Je n'ai gardé qu'Auriel parce que j'aime beaucoup ce nom et je n'arrivais pas à visualiser ce personnage avec un autre nom. (Cela a d'ailleurs été difficile de changer les noms de trois personnages principaux après avoir écrit presque 50 chapitres avec les noms initiaux)


Et tu as bien fait, ça aurait été trop confus, en plus de ne pas leur permettre d’avoir une identité propre, franchement, bon choix

L’ajout d’Hildegarn a été bien réussi, et n’importe qui capable de passer à l’état de fumée représente un danger certain, c’est vraiment cool ce que tu as fait, ça passe crème !

Concernant le chapitre, ben comme toujours, il est très bien ! Les combats sont cools, et même s'il y a un moment ou deux que j’ai eu plus de mal à suivre, que ce soit Persée qui face péter le couvercle dans la Dead Zone ou la longue chute avec Kalta et Auriel. Auriel qui m’évoque maintenant Toross Mordal, de Wakfu. Y a un bon côté acharché/immortel chez ces deux personnages, quasi inarrêtable.

Enfin, je continue de faire l’association d’idée, comme toujours.

Visiblement Persée a une idée derrière la tête pour emporter les âmes comme ça, ne serait-ce que pour les libérer au paradis, ou dans l’univers tout court.
Bra terriblement tenace, si elle ne perd pas au moins un bras ou une jambe après tout ça, il y a de la triche :lol: Ce n’est pas la fille de Vegeta pour rien !

En tout cas, c’est sympa de voir Kalta faire autant confiance à Bra, et heureusement pour lui, Auriel a été coupé dans son élan, sinon c’est lui qui y passé, reste à voir comment ça va se terminer. Il a l'air mort. Une mort très symbolique, sur son trône. En sommes, une mort parfaite.
Tout le monde est épuisé et il va rester la Makaïoshin, qui est elle-même n’a pas l’air en forme. À voir !

Comme toujours, la réponse au prochain chapitre !

PS : Petite mention honorable pour les titres de chapitres, ils sont bien choisis
PS2: Une musique tout aussi bien choisie, une valeur sûre, surtout dans le contexte
Survivants
Et si trois autres saiyans avaient survécu à la destruction de la planète Vegeta ?

One Shot
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Re: Chroniques de la Famille Cold

Messagepar Antarka le Dim Mai 26, 2024 11:44

Hey tu sais quoi ? J'ai oublié les anciens noms des lieutenants d'Auriel :mrgreen:
C'est un θ, il croyait qu'il était τ, mais en fait il est θ.
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Re: Chroniques de la Famille Cold

Messagepar Tierts le Lun Mai 27, 2024 12:00

Hello

Tonay a écrit:Et tu as bien fait, ça aurait été trop confus, en plus de ne pas leur permettre d’avoir une identité propre, franchement, bon choix

Antarka a écrit:Hey tu sais quoi ? J'ai oublié les anciens noms des lieutenants d'Auriel


Pour information, voilà ce que ça donnait à l'origine :
- Ithaxus était nommé Saraquiel
- Resheph était nommé Uriel
- Belial était nommé Camael

Des trois, c'est clairement "Saraquiel" qui me plaisait le plus, les deux autres étant bofs. Mais étant donné qu'il fallait changer ça, j'ai préféré changer les trois lieutenants d'un coup, qui sont donc passés de nom angéliques à des noms démoniaques. (Plus logiques, vous me direz)

Tonay a écrit:Auriel qui m’évoque maintenant Toross Mordal, de Wakfu. Y a un bon côté acharché/immortel chez ces deux personnages, quasi inarrêtable.


Un personnage que je ne connais pas, je n'ai regardé que quelques épisodes de Wakfu xD

Tonay a écrit:PS : Petite mention honorable pour les titres de chapitres, ils sont bien choisis
PS2: Une musique tout aussi bien choisie, une valeur sûre, surtout dans le contexte


Merci et merci, ce ne sont que des détails mais j'essaie de faire quelque chose de correct à chaque fois.

Prochain chapitre et donc, dernier chapitre du rythme fou que je m'étais imposé il y a un an. Rythme que je n'ai de toute façon pas réussi à maintenir puisqu'il y a eu trois semaines de pause il y a peu, mais j'aurais essayé. Ce chapitre va marquer un arrêt définitif au rythme de 1 par semaine, mais je voulais arriver à ce chapitre avant de changer. Je pense passer à un chapitre toutes les deux semaines mais comme je traverse une période assez difficile en ce moment, je ne vais pas faire la moindre promesse.

Comme vous vous en doutez vu le contenu du précédent, il marque un point important et clivant de ce Tome 3. Je ne vais pas vous dire combien de chapitres il reste mais voilà, c'est un gros chapitre.

Littéralement, aussi, je préfère vous prévenir que c'est le chapitre le plus long de ce Tome 3 pour le moment. Bonne lecture et j'espère que vous m'en direz des nouvelles !

---

Chapitre 54 : Longue vie au Roi


Sur les hauteurs du Makaï, il avait enfin un peu de paix.

Au loin, la construction du palais continuait. L’obsidienne s’élevait en bloc imposant mais très finement ciselés. Auriel avait une idée très précise de ce qu’il voulait faire dégager aux bâtiments malgré les protestations de l’architecte. Lui avait voulu que cela devienne une cathédrale en hommage aux dieux.


Comme si tu savais ce que les dieux voulaient.

Un soupir échappa aux lèvres du jeune souverain. Le moment n’était pas à pester contre ses sujets. Il était justement monté jusqu’à ce sommet pour un peu de quiétude. Un moment sans questions, sans requête et sans supplication. Un moment à lui. Il en avait si peu ces derniers temps.
Le ciel rouge du Makaï avait quelque chose d’apaisant, quand il était aussi calme. Les nuages y avançaient paresseusement, comme s’ils survolaient eux-aussi la construction du palais avec intérêt.

L’air se déchira derrière lui.
Il perçut l’odeur avant le crépitement. Ce soufre si caractéristique. Avec un hoquet, il bondit sur ses jambes et se retourna.

Une silhouette fine tituba par la faille ouverte entre les dimensions. Un visage reconnaissable entre mille. Ses yeux en amandes furetaient autour d’elle sans se fixer sur le moindre point, comme si elle ne voyait pas vraiment mais qu’elle craignait l’apparition de quelque chose. Ses lèvres étaient tiraillées par une étrange grimace, qu’il n’avait jamais vu chez elle.
De la douleur.

« Mon amour ! »

En un instant, il fut près d’elle et lui offrit ses bras pour qu’elle ne tombe pas en avant.

« Auriel… ? murmura-t-elle d’une voix faible.
- Je suis là, tout va bien.
- Auriel. »

Elle se laissa glisser contre lui, rassérénée. Contre son torse, elle serrait une lourde boîte en bois gravé. Pendant un instant, il crut que c’était celle qui contenait son coeur, mais elle était plus imposante. Il tenta de lui prendre des mains et elle refusa de lâcher.

« Que se passe-t-il ? Vous allez bien ?
- Je… C’est fait. Mon ange, je l’ai fais. »

Un frisson parcourut le corps du souverain. Si vite ? Comment avait-elle fait ? Et cette boîte… ?

« Vous avez réussi ? Vous êtes… Vous êtes formidable, mon amour. »

Elle relâcha enfin sa prise sur la boîte. Il lui prit des mains avec d’infinies précautions et posa un genou à terre pour la déposer.

« Vous êtes prêts ? Mes démons, est-ce qu’ils sont… ? demanda-t-elle, les yeux perdus dans le vide.
- Mon armée est entraînée. Les démons sont à mon service et je leur ai tout appris. Dès que vous serez remise, nous nous lancerons.
- Quand notre voeu sera exaucé… Quand nous aurons ouvert la porte… Les Kaïoshins ne vont pas nous laisser faire. Ils refuseront de partager comme ils l’ont toujours fait. Ils vont essayer de nous tuer. »

Toujours à genoux à terre, Auriel releva les yeux vers elle et lui prit les mains. Il essaya de transmettre sans un mot toute la détermination qu’il pouvait réunir en cet instant. Pour elle, il savait que ses iris turquoise brillait avec une intensité qui pouvait déplacer des montagnes. Mais c’était surtout l’admiration qui dominait l’expression de son regard.

« Qu’ils essaient. Je suis là, mon amour. Je serais là. Pour vous, je massacrerai leur univers entier. Chacun de leurs gardiens. Chacun de leurs esclaves. »

Un maigre sourire parvint à éclairer le visage angélique de la Makaïoshin. Elle pouffa et glissa une main dans ses cheveux. L’autre trouva un perchoir sur son épaule, pour la soutenir alors qu’elle chancelait encore. Ses doigts glissèrent jusqu’à ses joues en une caresse tendre.

« C’est une promesse ? Auriel…
- Je suis à vous. Jusqu’à la fin de mon existence. »


* *
*

Kalta tremblait.

Il ne s’en rendait compte que maintenant mais à l’intensité des frissons qui le parcouraient, c’était depuis un long moment.

L’Empereur avait la sensation que son corps s’apprêtait à tomber en morceau, mais il ne pouvait pas se relâcher. Pas encore. Son regard était fixé sur le corps du démon, affalé sur son trône. Le torse du démon se soulevait encore, et du sang coulait en masse de la plaie béante dans sa poitrine. Il était bien vivant. Même si son état était déplorable.

Lentement, le nihilien retira la lame de son corps. Son énergie s’essouffla d’un coup, mais il garda l’œil sur Auriel. Celui-ci eut un soubresaut de plus au moment où Kalta se détacha de lui. Du sang jaillit encore de sa bouche et un râle douloureux lui échappa.

Pourtant, c’est bien un rire qui reprit ensuite.

« Bien joué… Ah ah ah ! Bien joué ! Quel combat… »

Ses derniers mots s’étouffèrent dans son propre sang. Kalta se recula d’un pas et retomba au pied du trône de bois. Sa respiration était encore difficile. Tout son corps pulsait d’une douleur profonde, qui émergeait de son moignon et qui se répandait dans tous les membres. Il avait envie de vomir, mais il ne pouvait toujours pas relâcher son attention. Auriel l’immortel pouvait encore représenter un danger, malgré tout.

« Tu… tu as perdu… souffla-t-il.
- Ah ! Il semblerait que oui. »

Kalta porta enfin son attention autour de lui. Il ne sentait aucune puissance proche, autre que celle de la Makaïoshin, qui n’avait pas fluctué depuis un moment. Elle se cachait dans une salle attenante. Elle n’avait pas représenté le moindre danger pendant le combat. Elle n'allait certainement pas le devenir maintenant.
Devant lui, Auriel ne bougeait plus. Seul son torse se soulevait encore et chaque respiration faisait couler encore un peu plus de sang sur sa tenue trempée. Soit il jouait très bien la comédie, soit il avait bel et bien perdu. Bra avait réussi.

L’Empereur porta la main à son oreille pour réactiver le scouter.

« Bra, tu me reçois ? Joli coup. Bra ?
- Elle n’est pas revenu, votre Majesté, répondit la voix d’Aidan. Vous avez réussi ? »

Sa voix était plein d’espoir. Et qui pouvait la blâmer ? Même d’aussi loin, elle devait avoir suivi les impressionnants déploiements d’énergie provoqués par leur combat. Si Kalta appelait ainsi, c’est que Bra avait sans doute réussi et qu’elle allait donc revenir.
Sauf si Garlic a menti…

« Il est mort. Nous rentrons bientôt. »

Une exclamation étouffé lui répondit. Un mélange évident de surprise et de profond soulagement. Auriel était mort. Même lui avait encore du mal à y croire.
Ils avaient encore quelques détails à régler, et Kalta allait rester attentif, mais la menace était éliminée. Auriel mort, les démons perdaient leur Roi. Ils avaient déjà perdus Resheph. Ne restait qu’Ithaxus pour représenter le moindre danger. Mais pas au point de leur faire face.

Ils avaient gagnés.

Un cri strident retentit derrière lui.

« AURIEL ! »

Kalta pivota en un instant. La silhouette de la Makaïoshin se tenait sur les dernières pierres d’un mur qu’Auriel avat explosé dans les premières secondes de leur combat. Le regard fixé sur le trône et sur son Roi mort, son visage ne reflétait que de la terreur.
L’Empereur ouvrit la bouche.

« Nous allons avoir… »

Ses mots s’étouffèrent sur ses lèvres. L’énergie de l’ancienne déesse venait de disparaître d’un seul coup. Il se sentit soulevée de terre par une force invisible et projeté à l’autre bout de la salle du trône, comme un moustique que l’on frappait d’une monstrueuse tapette à mouche. Il traversa une dizaine d’ancienne colonnes de roche avant d’enfin percuter un mur assez solide pour l’arrêter.
Kalta s’affaissa près de l’entrée, le souffle coupé.

* *
*

Une milliseconde après s’être débarrassée de l’intrus, elle était penchée sur le trône.

Le corps de son bien-aimé était étendu sur le bois. Son sang se répandait sur les subtils dessins formés par l’écorce avec les milliers d’années.

« Non ! gémit-elle. »

Sa voix rappela son ange à elle. Dans un sursaut, il tourna la tête, ses yeux turquoise peinèrent à se fixer sur elle. Il n’y avait toujours pas trace de douleur sur son visage, mais une fatigue éteignait son regard. Elle ne l’avait jamais vu dans un tel état.

« Mon amour… articula-t-il difficilement.
- Non… Non, non, non…
- Mon cœur est détruit, mais il ne m’ont pas arrêtés. »

Malgré l’horrible douleur qui devait vriller dans tout son corps, Auriel parvint à sourire. Elle essuya instinctivement le sang qui coulait sur sa barbe et tenta de nettoyer son visage pour ne pas le voir comme ça.

« Non, je peux recréer quelque chose. Je peux arranger ça. Je vais arranger ça. Je ne les laisserais pas avoir votre âme. »

Elle parlait de plus en plus fort, de plus en plus vite. Sa voix craquait sur les derniers mots. Elle se sentait encore tellement faible. Elle aurait besoin de temps, d’énergie. Elle ne savait même pas ce qui était arrivé depuis la guerre.

Mais il faut que je sois forte. Il a besoin de…

La main tremblante d’Auriel se leva pour caresser sa joue. Son sang tiède s’étala sur sa peau blafarde. Le sourire qu’il affichait était beaucoup plus franc, un ricanement lui échappa même et termina sur un gémissement de douleur.

« Vous êtes tellement belle quand vous êtes comme ça. Si forte. Si déterminée. »

Quand elle sentit ses forces faiblirent, elle attrapa la main qui menaçait de retomber et la pressa sur sa joue au point de se faire mal. Il était hors de question de perdre le contact. Pas quand ses yeux turquoise la fixaient comme ça.
Jamais.

« Je viens à peine de revenir. Je ne peux pas vous perdre… Je ne peux pas, je…
- J’ai obtenu tout ce que je voulais, mon amour, la coupa Auriel. Vous êtes libre. »

Avec un grognement de douleur, il se redressa comme il le pouvait sur le trône. Son corps tremblait et son bras s’enroula autour de sa taille avec difficulté.

« Tout ce temps, je ne voulais que vous revoir. Qu’entendre votre voix à nouveau. Cet instant passé à vous parler… Il a plus de sens pour moi que les millions d’années passées à vous attendre. »

Les larmes dévalaient le long de ses joues sans même qu’elle s’en rende compte. Elle sentait la force de son amant faiblir entre ses bras et elle ne pouvait rien faire. C’est à peine si elle pouvait lui répondre. Des hoquets de tristesse s’arrachaient à sa gorge, toujours plus douloureux. Elle le vit approcher et, instinctivement, elle recula.

« Non… non, non.
- Je vous aime. »

Auriel franchit les derniers centimètres et pressa ses lèvres couvertes de sang sur les siennes. Leurs souffles se mêlèrent une dernière fois, avec la chaleur de sa langue et de son corps contre le sien. Elle pressa ses bras autour de son corps, le soulevant du trône pour le tirer à elle, sans se soucier du sang qui recouvrit sa tenue. Elle n’abandonna pas le baiser. Pas avant de sentir la chaleur de son amant faiblir. Pas avant de sentir que son corps ne bougeait plus.

Quand elle le laissa retomber doucement en arrière, la Makaïoshin fit de son mieux pour l’installer sur le trône qu’il venait de quitter. Celui qu’il avait occupé durant des millions d’années. Celui qu’il avait gagné à la sueur de son front. Ses yeux turquoise fixaient le plafond, mais plus aucune lumière ne se reflétait dans ce bleu qu’elle avait contemplé si souvent.

Quelque chose se brisa en elle. Ses pupilles disparurent dans le noir profond de ses yeux.

Elle ne s’entendit pas hurler, mais elle eut le temps de sentir le monde se dissoudre autour d’elle.

* *
*

Bra poussa un hurlement en tombant vers le sol. La douleur était encore trop intense pour lui permettre de voler et la DeadZone les avait fait apparaître haut dans le ciel. La chute parut bien longue, mais elle finit par percuter la terre noire du Makaï. Un autre cri retentit derrière elle, alors que Garlic retombait près d’elle avec fracas. Persée fut la dernière. L’armure noire s’effondra purement et simplement, face contre terre, sans un bruit de son occupante. Puis, une série de choc métallique retentit quand les tubes et la boîte, emmenés par la chasseuse de prime, tombèrent les uns après les autres.

La saïyenne se redressa comme elle pouvait, les articulations encore douloureuses.

« Joli coup… »

Elle ne savait pas trop à qui elle s’adressait : Garlic et Persée, mais les deux avaient fait de l’excellent travail. Instinctivement, elle releva les yeux vers la DeadZone, qui avait disparue. Pas de monstre géant : soit il était resté de l’autre côté, soit il était piégé dans cette dimension remplie de souffrance. Et malgré le combat qu’ils venaient de mener, elle espérait que ce ne soit pas la seconde option, bien trop horrible même pour une créature pareille.
Lorsqu’elle ramena son regard à ses compagnons, Garlic avait rétréci. Il était essoufflé et paraissait encore terrifié.

« Vous avez bien eu le cœur ?
- Je crois que oui… Persée l’a eu juste avant qu’on prenne la DeadZone. N’est-ce pas ? »

L’armure noire ne bougea pas, mais un vague grognement répondit dans son scouteur. Bra se porta aussitôt près de son amie.

« Eh, tout va bien ? Persée ?
- J’ai tellement mal… grogna enfin la chasseuse. »

Elle tenta de se redresser sur les coudes, mais retomba presque aussitôt au sol avec un glapissement de douleur. Sa respiration parvenait à Bra par l’intermédiaire du scouteur. Elle était rauque et irrégulière. Est-ce que c’était le passage par la DeadZone ou la créature avait réussit à porter un coup avant leur départ ? Bra ne prit pas le temps de déterminer ça. Elle passa les bras sous le corps de son amie et la souleva sans difficulté. Les tubes, toujours reliés à l’armure, clinquèrent sur le sol en suivant le mouvement.

« On rentre, tu as besoin de soin. Quant à toi, Garlic… »

CRAAaaaaaaaAACK.

Le bruit avait retentit comme un avertissement, résonnant dans la plaine où ils se trouvaient comme un coup de tonnerre. Paniqué, le petit démon pivota pour regarder tout autour de lui. Bra fit de même, mais elle ne vit rien, pour commencer.

Au loin, des montagnes s’élevaient dans les airs comme des serres noires. C’était leur couleur qui était trompeuse et leur cacha la réalité pendant quelques secondes. Bra finit par apercevoir la faille qui avait démarrée entre deux pics et qui s’étirait sur le sol et qui coupait le paysage en deux comme une vilaine cicatrice. Le Makaï entier tremblait en réaction.

« Qu’est-ce que… ? »

CRAAAAAAAAAAAACK.

Un pan de montagne se souleva brusquement de plusieurs centaines de mètres, tandis que l’autre plongeait dans le sol. Bra tint sur ses jambes, mais Garlic tomba au sol. La terre tremblait continuellement, secouée par un géant en colère. Des pans entiers de continent se soulevaient et se brisaient comme les morceaux d’un plancher vermoulu.

Le ciel vira au noir complet et ils furent plongés dans les ténèbres.

« On file ! Je repère Aidan et… »

Bra se figea et ses mots s’étouffèrent dans sa gorge. Elle ne sentait plus Aidan, ni Anik, ni Kalta. Ni personne. Juste une présence. Une puissance qu’elle ne connaissait pas mais qui était… Monstrueuse. Une présence absolue, écrasante et immanquable. On aurait dit… Cell ? Plus puissant encore. Elle se sentit aussitôt écrasée, minuscule. Faible. Car cette puissance continuait de grimper en flèche et elle effaçait tout le reste par sa simple présence.

« Garlic… où est la porte ? »

A l’instant où elle posa la question, le démon disparut soudainement. Ou plutôt, le sol se souleva sous lui comme propulsé par un geyser. de la roche et de la terre furent projetés en tout sens. Garlic poussa un cri. Juste avant que l’endroit où elle se tenait ne subisse le même sort, elle se lança dans les airs pour le rattraper. Il tremblait, mais pas uniquement de peur : son torse était ouvert sur toute la largeur, le sang se répandant déjà jusqu’à ses jambes. La seule lumière qui les éclairait était celle de son aura de super saïyenne.
Persée était toujours accrochée à elle, heureusement.

« Je ne sais pas ce qui se passe, je… »

Quelque chose sortit du sol, comme une griffe sombre qui cherchait à atteindre le ciel. Bra eut à peine le temps de réagir, attrapant Garlic de son autre main et filant dans l’autre direction. Elle laissa son aura exploser autour d’elle, seul moyen de voir où elle allait.

« Par là ! cria enfin le petit démon, en désignant une direction. Ce n’est pas très loin ! »

Bra n’attendit pas une seconde de plus pour accélérer. Autour d’elle, le paysage était en pleine transformation. Des montagnes disparaissaient, remplacés par d’énorme cratère, tandis que des plaines se transformaient en plateau monstrueusement haut. Des villes devenaient des ravins et d’énormes serres perçaient la terre pour se jeter à l’assaut du ciel. Bra, malgré tout, était concentrée sur tout autre chose.

« Kalta ? Tu me reçois ? Qu’est-ce qui se passe ?! Aidan : barrez-vous d’ici, on est sur le chemin ! »

* *
*

Belial n’avait pas osé s’approcher du palais car il savait quel combat de titans s’y déroulait. Il avait trouvé la montagne la plus proche et s’était installé à son sommet pour essayer de suivre grâce à l’énergie dégagé par les participants.

Ce n’était pas facile, quand le Seigneur Auriel ne dégageait pas la moindre force, mais il avait su que le démon gagnait. La force du nihilien, même si elle était colossale, allait en s’amenuisant. Le palais avait subi beaucoup de dégâts, mais la victoire était à portée, comme Auriel l’avait prédit. Il avait même observé leur combat aérien, tentant de distinguer les deux minuscules points qui dansaient haut dans le ciel.

Ils étaient retombés après quelques échanges. Le yaxcien tentait sans doute un ultime coup. Son énergie était remonté, l’espace d’un instant, mais elle était maintenant stable et affaiblie. Auriel devait lui offrir le luxe de prononcer ces derniers mots, avant la fin. Belial hésitait même à les rejoindre pour y assister. Ce n’était pas raisonnable, surtout pas si le yaxcien préparait en réalité un coup fourré. Son Roi ne supporterait pas qu’il prenne un risque aussi inconsidéré. Alors, Belial tempérait ses ardeurs et attendait de pouvoir féliciter son souverain.

Et puis, le monde avait brusquement changé.

Peu de temps avait passé depuis la fin du combat, mais soudain une nouvelle énergie avait explosé dans l’enceinte du palais. Jusque là à peine perceptible, elle était maintenant tout ce que Belial pouvait sentir. Comme si le Soleil apparaissait brusquement en pleine nuit pour éclipser toutes les étoiles.
Une immense sphère d’énergie noire s’était formé autour du palais. Elle avait absorbé toute la lumière alentour, fissuré le monde autour d’elle. Le sol s’était affaissé comme si une météorite venait de s’écraser dans la salle du trône. Sa montagne s’était ouverte comme déchirée en deux par une force monstrueuse. Le Makaï avait été brisé en un seul coup.

Puis, la lumière avait entièrement disparu. Le ciel avait viré au noir d’encre.

Belial peinait pourtant à y penser. Il s’était envolé pour éviter d’être emporté par l’effondrement du pic, mais il tremblait à présent.

Il ne pouvait plus sentir l’énergie gigantesque qui était apparue. Il sentait à peine celle du yaxcien, qui s’éloignait. Il ne sentait plus personne. Et il arrivait à peine à penser. Une voix était là, dans sa tête. Moins qu’une voix. Un ordre. Une commande très simple.

TUE-LE.

Le démon savait très bien de qui elle voulait parler. Son regard se fixa sur la silhouette de l’Empereur qui fuyait.
Lui et des centaines de démon survivants convergèrent dans cette direction.

* *
*

La peur.

Il n’avait jamais ressenti quelque chose comme ça. Pas qu’il se souvienne en tout cas. Cell lui avait inspiré un sentiment de défaite absolue ; la sensation de ne pas être à la hauteur. Le souvenir était encore vif dans sa mémoire.
Mais jamais il n’avait été aussi puissant, aussi violent.

Quand il s’était redressé, Kalta avait vu la créature. Elle se tenait debout, près du corps d’Auriel, les jambes fixées au sol, son visage tourné vers lui. Son apparence était humaine, mais son regard n’avait plus rien de commun avec ça. Ses iris avaient disparus, ne laissant qu’un noir total. Et pourtant, il avait eu l'impression que ce noir le fixait lui. Pire, le traversait. Elle voyait quelque chose au-delà de lui. Elle avait parlé. Pas dans ce monde. Mais dans sa tête. Une voix puissante, impérieuse, qui résonnait dans son crâne au point de le faire trembler.

TU VAS MOURIR.

Seulement à ce moment-là, il avait ressentit sa puissance. Sa vraie puissance, celle qu’elle dissimulait depuis qu’il était arrivé là. C’était comme regarder une étoile directement, à moins de cent mètre. Il se sentait brûlé, au point que ses sens ne détectent plus rien d’autre. Il n’y avait qu’elle.

Quand elle avait tendu la main vers lui, il s’était jeté dans les airs, par pur instinct de survie. Le rayon d’énergie noire qui avait émergé l’avait effleuré et cela avait suffit. Le reste : la colonne qu’il avait percuté, le mur derrière elle, le sol, tout ce qui se trouvait sur son passage, fut réduit en cendre.

Kalta avait fuit. Il n’avait pas réfléchi d’avantage. Il ne pouvait pas affronter cette créature. Même s’il avait été dans son état normal, il n’aurait pas été capable de l’approcher. Et il avait un bras en moins.
L’Empereur de l’univers avait pris la fuite. Il avait déployé ce qu’il lui restait de puissance pour échapper à cette chose. Il était réduit à une flèche argentée qui traversait le Makaï, dans le seul espoir de survivre.

L’obscurité était maintenant totale, mais il se souvenait au moins de la direction. Elle ne le suivait pas.

Quand il s’était retourné, le palais avait disparu dans une sphère noire, qui semblait absorber et concentrer la lumière. Le paysage était couturé de gigantesque failles, qui émergaient de cette sphère et qui ouvraient le Makaï comme s’il s’agissait d’un simple vase tombé de trop haut.

« Kalta ? Tu me reçois ? Qu’est-ce qui se passe ?! Aidan : barrez-vous d’ici, on est sur le chemin ! »

Cette voix.
Bra. Elle est vivante. Elle est vivante !

Et elle est ici.


« Je suis là. Auriel est mort ! On doit partir, tout de suite ! Je vous retrouve à la porte ! Aidan, Anik, pas besoin de… »

Brusquement, il vit une énorme serre jaillir du sol, la pointe traversa le ciel à sa rencontre et manqua de le percuter en plein vol. En une pirouette, il l’esquiva de justesse, et continua son chemin.

Au passage, il avait aperçut autre chose. Des silhouettes enveloppées d’un aura blanche, qui filait dans le ciel, vers lui. Il y en avait de plus en plus.
Les démons du Makaï le suivaient. Tous.

* *
*

« Aidan ! Barrez-vous d’ici, on est sur le chemin !
- Je suis là. Auriel est mort ! On doit partir, tout de suite ! Je vous retrouve à la porte ! Aidan, Anik, pas besoin de… »

Elle n’avait pas besoin d’entendre ça pour savoir que ce n’était pas un tremblement de terre ordinaire. Le monde avait viré à l’obscurité complète, mais le scouteur lui permettait de continuer à observer alors que l’apocalypse se déchaînait.

Des chaînes de montagnes se soulevaient et retombaient au rythme d’une mélodie discordante. Les rivières disparaissaient dans des geysers aux dimensions absurdes. La plaine la plus proche était fracturée en trois morceaux, tous maintenus à une hauteur différente. Quelque chose fracturait le Makaï et ils ne pouvaient rien faire d’autre que regarder.

« On est à la porte ! Personne en vue. Nous sommes prêts à…
- Barrez-vous ! tonna la voix de Bra. Je vous vois. »

Aidan tourna la tête. Au loin, une lueur dorée approchait à grande vitesse.

« Anik, sors d’ici ! »

Le commando tirait déjà sur son bras pour se lever. Elle avait bondit près de lui pour l’aider à se tenir debout. De l’autre main, elle désactiva son scouteur.

« Je reste, pour servir de repère à Bra.
- Non, tu ne vas pas faire ça. »

Les griffes d’Anik s’étaient refermées sur son bras. Son regard rougeoyant ne laissait place à aucune contradiction. Avant qu’elle ne puiss protester, il se laissa tomber de l’autre côté de la porte et l’emporta avec lui.
Le passage de l’obscurité totale à la nuit de Passaros était brutal. Les étoiles apparaissaient comme autant de repères rassurants dans le ciel.

« Anik, il faut que…
- Elle sait se débrouiller. »

En effet, il ne fallut pas attendre longtemps pour que Bra apparaisse à travers la porte. Elle pila dans les airs, son aura dorée clignotant avec la violence du freinage. Dans chaque main, elle tenait quelqu’un : Persée et Garlic Jr. Elle jeta le démon au sol, près d’Anik.

« Surveille-le ! »

Plus lentement, elle descendit pour étendre Persée sur la plateforme d'obsidienne, auprès d’Aidan. La jeune commando devait se contenir pour ne pas se jeter sur la saïyenne. La chasseuse de prime avait l’air d’être dans un sale état, le corps étendu mollement dans les bras de la saïyenne, puis sur le sol.

« Prends soin d’elle, s’il te plaît.
- Qu’est-ce que tu va faire ? »

Elle connaissait ce regard chez la saïyenne. Elle préparait quelque chose.

« Il fait noir de l’autre côté, je vais servir de repère à Kalta. Je ne m’éloigne pas de la porte, ne t’en fais pas.
- Il a dit que… »

Bra était brusquement juste devant elle. Une main délicate vient effleurer sa joue. Les yeux d’émeraude de la super saïyenne se fixèrent dans les siens.

« Je reviens tout de suite. C’est promis. »

Et, aussi vite qu’elle l’avait rejointe, Bra fila vers la porte et vers le Makaï.

* *
*

Kalta naviguait dans le noir complet.

Il n’avait qu’une vague idée de la direction dans laquelle se trouvait la porte mais il savait qu’il devait s’éloigner du palais et des milliers de démons à sa poursuite. Ce n’était pas eux qui l’effrayait, mais ce qui était certainement derrière eux.
Ça et le monde qui tentait de le tuer depuis qu’il avait décollé. A chaque instant, il modifiait sa trajectoire, slalomant entre des pans de continent entiers qui se soulevaient dans les airs, et des montagnes qui s’élevaient vers lui avant de se fendre en des milliers de morceaux assez gros pour l’écraser. Le Makaï n’était rien de plus qu’un terrain miné. Un terrain qui semblait déterminé à le tuer, lui.

Et puis, il y avait la voix, qui brûlait dans son esprit avec plus d’intensité à chaque seconde.

JE TE TUERAI. JE BRÛLERAI TON UNIVERS. JE DÉTRUIRAI JUSQU’A TON ÂME.

Elle était d’une force telle qu’il commençait à la croire. Si c’était la voix de cette puissance écrasante qu’il sentait tout autour de lui, alors elle pouvait certainement y arriver. Elle pouvait le tuer.

Il refusait d’abandonner.

Soudain, au loin, dans les ténèbres, une flamme apparut. Faible tout d’abord, elle transperça le ciel sombre et s’éleva aussi haut que possible, avant de s’étendre pour former une goutte de lumière dans l’obscurité.

« Kalta ?! Je suis de ton côté. Les autres sont en sécurité. »

La voix de Bra. Le scouteur fonctionnait encore. Il n’y avait pas que la voix dans sa tête. Il y avait la saïyenne et ses hommes.
Tellement loin d’ici.

« Je te vois ! J’arrive, tu peux passer ! »

Il n’avait pas à modifier entièrement sa trajectoire, mais il vira tout de même de bord, esquivant un pan de terre qui crevait le ciel à sa rencontre.

« Sors de là, ils sont derrière moi. Ne prends pas de risque. »

La flamme lointaine ne faiblissait pas, mais elle se rapprocha très vite.

« Je ne bouge pas ! »

Il n’insista pas plus. La saïyenne n’était pas facile à convaincre et il n’avait pas le temps. Tout ce qu’il aurait à faire, c’était l’emporter avec lui quand il passerait la porte, à toute vitesse. Ensuite, il faudrait la détruire, si c’était possible. Ou affronter tout ce qui passerait à sa suite.

Kalta se retourna, pour repérer les milliers de points blancs qui tentaient de le suivre. Derrière, elle devait bouger aussi, pourtant il n’arrivait pas à la repérer. Sa puissance était omniprésente.

JE TE TUERAI.

« Bra, va-t-en ! hurla-t-il en réflexe.
- Non ! »

Il avait hurlé, la voix impérieuse dans son esprit provoquait un réflexe instinctif. Et puis, il vit la saïyenne, il en était tout proche. Il amorça sa descente vers la porte.
Et s’interrompit brutalement.

Bra tressauta dans les airs, le regard horrifié.

JE TE TUERAI.

Pourquoi s’était-il arrêté ?

Kalta voulut l’appeler, mais le hoquet qui sortit de sa gorge ne contenait que du sang. Il pencha la tête.

L’extrémité d’une serre noire jaillissait de sa poitrine.

La douleur n’arriva qu’à cet instant, quand il comprit que l’énorme griffe était arrivé dans son dos, sans qu’il ne la perçoive. Elle avait percé sa peau sans effort et détruit sa cage thoracique, avant de ressortir au centre de son torse.

Une nouvelle gerbe de sang échappa à sa gorge.

« KALTAAAA ! »

La voix était lointaine mais il reconnaissait encore Bra. La saïyenne. Elle allait vouloir l’aider.

JE TUERAI TOUT CE QUI T’ES CHER. PUIS JE BRÛLERAI TON UNIVERS.

Non. Ça n’arrivera pas.

Alors que la douleur et le sang envahissaient son cerveau. Kalta vit Bra se lancer vers l’avant, vers lui.

Il se sentait faible. De plus en plus faible, mais il avait l’encore énergie de faire ce qu’il fallait. Sans hésiter, l’Empereur tendit la main vers elle.

« Bra… cracha-t-il dans son scouteur. Trouve ma mère. »

Et il libéra son énergie sous la forme du kiaï le plus puissant qu’il pouvait invoquer. La vague d’énergie invisible frappa Bra de plein fouet. La saïyenne, prise par surprise, fut repoussée en arrière à toute vitesse. Elle traversa la porte.

Kalta sentit un profond sentiment de soulagement l’envahir. Il sentait son énergie bouillonner sous chaque centimètre carré de sa peau. Il était tout prêt à la libérer.

« Tu mourras comme le chien que tu es. »

La voix n’était plus si omniprésente. Elle n’était plus aussi impérieuse. Devant lui, une silhouette féminine s’était matérialisé devant la porte qui menait à son monde. Cette vision devenait très rapidement floue, à mesure que sa vision s’étrécissait et s’assombrissait.
Elle n’est pas vraiment là.

Cet instant n’existait pas vraiment non plus. Sa voix n’était que dans son esprit. Et la réponse de Kalta ne fut que dans son esprit aussi.

« Tu ne sais pas qui je suis, fausse déesse.
- Rien d’autre qu’un chien. Pathétique création des Kaïoshins. »

Un rire secoua le corps brisé du yaxcien. Quelques gouttes de sang perlèrent sur ses lèvres et coulèrent le long de sa peau immaculé. Il se surprit à sourire. Les mots lui vinrent naturellement.

« Je suis Kalta. Je suis le petit-fils de Cold, roi de Nihila et Conquérant de l’univers. Je suis le fils de Freezer, l’Empereur de cet univers. Je suis le dernier des Cold. Tes démons ne sont qu’un peuple de plus parmi ceux que nous avons mis à genoux et détruit. »

La silhouette floue se rapprocha, jusqu’à prendre toute la place dans son esprit. Kalta ne distinguait que des yeux noir, fixés sur lui. Ils exprimaient une rage comme il n’en avait jamais vu.

« Et pourtant, tu te meurs, fils de Freezer. Empereur de rien. Je vais consumer ton âme. Et lorsque j’en aurais fini avec toi, j’envahirai ce qui reste de ton univers et je le reconstruirai à mon image. Il ne restera rien de toi et de ta pitoyable lignée. »

Le sourire de Kalta s’agrandit encore, coloré par le rouge de son sang.

« Je suis tellement plus que ça. Et je laisse tellement derrière moi. Je laisse des… des amis, qui ne te laisseront pas faire. Mais même s’ils n’étaient pas là… »

Un ricanement sec lui échappa, suivi d’une quinte de toux alors que des perles de sang venaient se perdre contre le visage de la créature qui envahissait son champ de vision.

« Tu n’atteindras jamais mon univers. Pas après ça.
- Pardon ?!
- Observe bien la toute puissance d’un Cold. »

Kalta vit la silhouette s’approcher encore. Il ferma les yeux.

Et il laissa son énergie le consumer, ainsi que tout ce qui se trouvait autour de lui.

* *
*

L’explosion fut cataclysmique.

La zone entière fut engloutie dans une immense sphère de lumière blanche. Elle pulvérisa tout ce qui se trouvait sur son passage. L’immense porte qui menait à l’univers des Kaïoshins résista quelques secondes, avant que les blocs d’obsidienne ne se désolidarisent les uns des autres et ne s’effondre, emportés par le souffle colossal. Le sol se creusa sur une centaine de mètre, créant un gigantesque cratère.
Les démons qui avaient eu la chance de s'approcher le plus furent tués sur le coup, réduit en cendres à l’instant où le ki surpuissant les atteint. Ceux qui eurent le temps de reculer furent repoussés, parfois sur des kilomètres.

Puis l’onde de choc se propagea autour de la sphère. Elle rasa ce qu’il restait sur des kilomètres à la ronde. Toutes les épines sorties de terre s’ébranlèrent et s’effondrèrent. Les montagnes déjà affaiblies par les tremblements de terre achevèrent de mourir et de se fondre dans le sol. L’eau des mers fut vaporisée.
La lumière persista quelques secondes après la fin de l’explosion. Des éclairs parcoururent l’immense cratère, dans un silence de mort. L’épine qui avait percé l’Empereur finissait de s’effondrer au centre de la zone.

Dans les airs, le corps du nihilien tenait encore debout, mais les couleurs avaient fuit ses traits. Ne restait que ses yeux, fermés pour toujours, et ses lèvres recourbées en un léger sourire.

Privé d’énergie, il finit par tomber. Son bras blessé fut le premier à s’effriter alors que son corps chutait.



Kalta n’était plus que cendres bien avant de toucher le sol.


Dernière édition par Tierts le Mer Juin 12, 2024 14:33, édité 2 fois.
Chroniques de la Famille Cold
Sur Namek, le souverain Freezer réussit à défaire le terrifiant Super Saïyen. Il peut enfin étendre son emprise sur l'univers sans danger. Du moins, le croit-il car il découvrira bientôt que ses nouvelles conquêtes vont lui apporter bien des problèmes.

Tome 3 En cours - 1 Chapitre toutes les deux semaines - Prochain chapitre semaine du 14/10/2024
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Re: Chroniques de la Famille Cold

Messagepar Tonay le Lun Mai 27, 2024 18:13

Un personnage que je ne connais pas, je n'ai regardé que quelques épisodes de Wakfu xD


Eh, saison 4, c'est lointain xD

Bien, je pense que pour un tel chapitre, seuls quelques mots conviennent à une telle situation : HOLY SHIT

Décidément, quand il s’agit de mettre en avant des situations d’urgences, tu sais t’y prendre, et concernant l’émotion, ai-je seulement quelque chose à ajouter ?
Que ce soit les derniers instants d’Auriel ou de la rage de la Makaïoshin, rien à redire, sans oublier la destruction du monde sur lequel ils se trouvent, éventré de toutes parts

En voilà une apocalypse digne de ce nom, manque plus que les orages, les volcans et les météores (techniquement, ils sont un peu là)

Tout le long je suis resté accroché, à me ronger les ongles, en me demandant comment ça finirait. Intérieurement, je ne voyais pas comment ça pouvait mal finir, en tout cas, très mal finir, nous sommes dans CFC, il y aura des pertes, mais pas… Ah bah si…

...Kalta est mort...

...Longue vie à l'empereur...

Le kamikaze à la Vegeta je ne l’avais pas vu venir, sa mort encore moins, c’était glorieux, efficace et triste... et finalement, réaliste. S’il s’en était sorti, ça aurait été trop convenu, et tu t’en doutais certainement
Enfin, ainsi s’éteint la lignée des Colds (une bonne nouvelle dans la plupart des univers, mais pas dans celui-ci), et je comprends pourquoi tu voulais atteindre ce chapitre avant de reprendre un rythme « standard », après tout, il marque assez violemment ta fic

Reste à voir si la mort est définitive ou non, peut-être une course aux Dragon Ball à voir venir, ou pas, toi seul sait

Donc, sans surprise, j’ai beaucoup aimé et je n’attends plus que l’impact que ça va avoir sur tous les personnages.

PS : best music ever, peut pas mieux choisir
Survivants
Et si trois autres saiyans avaient survécu à la destruction de la planète Vegeta ?

One Shot
Un mage un peu excentrique. Un Kaïo. Un métis saïyan. Un démon. Un démon du froid. Qui doivent sauver l'univers dans un combat épique. Qu'ajouter de plus ?
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Re: Chroniques de la Famille Cold

Messagepar Tierts le Mer Juin 12, 2024 12:05

Bonjour ! Un peu de retard pour ce chapitre, je dirais bien que c'était pour vous laisser digérer mais le fait est que ma vie est en bordel en ce moment.

Tonay a écrit:HOLY SHIT

Content que l'effet voulu ait été obtenu ^^

Tonay a écrit:Le kamikaze à la Vegeta je ne l’avais pas vu venir, sa mort encore moins, c’était glorieux, efficace et triste... et finalement, réaliste. S’il s’en était sorti, ça aurait été trop convenu, et tu t’en doutais certainement

J'en reparlerai peut-être à la toute fin de la fic, mais cette scène est prévue de très longue date. Peut-être l'une des premières envisagées pour ce tome 3. Donc rassures toi, je sais où je vais !

---

Chapitre 55 : Un goût de cendres


« Bra… Trouve ma mère. »

Elle avait failli ne pas reconnaître la voix de son ami. En plus de la douleur, il y avait des intonations qu’elle ne lui connaissait pas. De la résignation. Un calme qui n’était pas celui qu’exsudait Kalta d’habitude. Un calme qui préparait quelque chose. Elle le haït aussitôt, car elle comprenait ce que ça signifiait.

Avant qu’elle ne puisse faire quelque chose, ou même prononcer la moindre réponse, une force puissante la repoussa. Prise par surprise, Bra traversa la porte qui menait à Passaros et s’écrasa sur la plateforme d’obsidienne.

« NON ! »

Sa voix n’était plus qu’un grondement sourd, un son viscéral qui s’arracha à sa gorge alors qu’elle se précipitait pour se redresser. Elle décolla. Son ki explosa autour d’elle et repoussa les quelques silhouettes qu’elle distinguait autour d’elle. Sa vision n’était concentré sur sur la forme de Kalta, qu’elle pouvait encore apercevoir, immobile, de l’autre côté de la porte. Bra n’avait que quelques mètres à parcourir pour traverser et…

Un flash blanc. Sa vision disparut entièrement.

Puis le son. Comme le grondement d’une étoile. Un roulement dans son oreille qui annihila tout autre bruit. Et toute pensée.

L’onde de choc vint en dernier. Elle traversa la porte et s’engouffra sur Passaros. Bra se sentit brusquement comme une feuille morte dans une tempête tropicale. Ballotée comme si elle ne pesait plus rien.

Le ciel, le sol sableux, le temple et la porte clignotaient dans son champ de vision, comme un diaporama au rythme déréglé.

« KALTA ! »

Miraculeusement, elle trouva quelque chose sous ses pieds. Une plateforme où se fixer, où s’arrêter. Elle tendit les mains, concentrant toute sa force pour lutter contre la tempête, pour avancer. Sa vision revint. Juste à temps pour voir l’immense porte noire s’effriter et s’effondrer, bloc après blocs.

Boum. Boum.
Boum.
Boum. Boum. Boum.


Le flash avait disparu. Le son n’était rien de plus qu’un sifflement dans ses oreilles. L’onde de choc était retombée. Seul le sable qui s’élevait en arabesque autour d’elle témoignait encore de l’explosion.

Bra était seule, au sommet de l’immense temple en cube, les doigts enfoncés dans l'obsidienne.
La porte n’était plus là. Kalta non plus.

Elle tomba à genou et poussa un hurlement à s’en déchirer la gorge.

* *
*

Ils avaient tous été repoussés comme des brindilles trop proche d’une bombe. Aidan se sentait chanceuse de ne pas avoir été brûlée au passage.
Les choses s’étaient enchaînées trop vite pour qu’elle comprenne ce qui s’était passé. L’Empereur n’avait pas passé la porte, puis Bra avait tenté d’y retourner. Et soudain, tout avait explosé.

Elle se redressait à peine, secouant la tête pour évacuer le sable qui tentait déjà de s’infiltrer sous son armure. Anik était déjà debout, tirant Persée de sa prison de sable. Lui n’avait pas la chance d’avoir une armure imperméable et du sable glissait dans les interstices de son armure brisée et dans les blessures ouvertes partout sur son corps. Il devait souffrir le martyr mais il ne paraissait toujours pas s’en préoccuper.

« Qu’est-ce qui s’est passé ? demanda une voix toute faible qui échappait difficilement de l’armure. »

Aidan ne savait pas quoi répondre. Elle peinait encore à mettre les évènements dans le bon ordre.

Le tonnerre gronda.
Le ciel disparut une fois de plus. Cette fois, les étoiles de Passaros disparaissaient derrière des nuages bien sombres, qui formaient une bien étrange spirale. Juste au-dessus de leur position.

« Qu’est-ce qui se passe encore ? »

Un flash de lumière. Un bref éclat entre les nuages. Puis la foudre tomba. Elle frappa bien au-dessus de leur tête, sur la plateforme du Cube.
C’est à ce moment qu’Aidan la sentit. Une puissance titanesque qui grondait. Là-haut. Une énergie qui ne faisait que croître et qui s’accompagnait d’un cri. Plus qu’un cri, une lamentation en une seule syllabe. Adressé au ciel, aux éléments ou à l’univers.

« C’est Bra… souffla-t-elle en reconnaissant enfin la teinte si particulière de ce ki. »

Elle n’eut même pas besoin de se retourner vers Anik.

« Vas-y. Je m’occupe de Persée. »

Sans réfléchir ou discuter, elle décolla.

Le tonnerre résonnait dans le désert, le son se répercutait sur les dunes et revenait par vague. Il devint bientôt un grondement constant. Un tsunami en perpétuelle approche qui pulsait aux oreilles de la jeune commando comme une menace constante.
Aidan se posa sur le bord du temple et fut immédiatement aveuglé. Un éclair frappa juste devant elle.

Quand sa vision revint, il faisait clair comme en plein jour. L’air était saturé d’électricité. Lorsqu’elle leva les yeux, ce fut pour voir des centaines d’arc électrique, flottant comme des poissons charognards autour d’un cadavres.
Un autre éclair, quelques mètres plus loin. Puis un autre, encore plus loin. Ils traçaient un chemin vers l’autre côté de la plateforme, où une silhouette se tenait à genou. Au coeur de la tourmente.

Bra. Ça ne pouvait être qu’elle. Et pourtant…

« Bra ! appella-t-elle. »

Il n’y eut aucune réponse. Le hurlement continuait de résonner dans les airs, perceptible uniquement quand le roulement du tonnerre s’effaçait légèrement. Un vent puissant battait la surface de l’ancien temple. Aidan fit un pas en avant.

Un éclair frappa sur sa gauche et la repoussa. Sa peau frémit sous l’impulsion d’une énergie qu’elle ne connaissait pas.
Ce n’est qu’à la lueur de l’éclair qu’elle nota enfin un élément manquant : la porte avait disparu. Les blocs étaient tous au sols. Les sculpture complexes n’étaient plus qu’un vague souvenir sur une surface battue par les éléments.

« Bra ! »

Elle se mit à courir. Les éclairs frappaient tout autour d’elle. Elle devait slalomer, à droite, puis à gauche. Elle faillit tomber, plusieurs fois, mais garda assez de vitesse pour persévérer contre le vent et contre la foudre. Des frissons parcouraient chaque centimètre carré de sa peau. Et le hurlement était maintenant clairement perceptible. Aidan refusait de s’arrêter.
Les éclairs se concentraient en un endroit précis. D’abord, elle crut que la silhouette était frappée à chaque fois, mais elle vit rapidement que les arcs électriques s’arrêtaient en réalité un peu au-dessus d’elle, comme stoppés par un bouclier sphérique. Un bouclier d’or pur. Bra était là, à quelques mètres d’elle.

Méconnaissable.

Ses beaux yeux verts s’étaient révulsés. Sa chevelure dorée était, comme d’habitude, jetée en arrière, mais c’était devenue une crinière absurdement longue. Elle battait dans le vent et se soulevait un peu plus à chaque éclairs qui frappait, comme attirée par la puissance de l’électricité. Sa bouche était grande ouverte, ses lèvres tirées au point d’en saigner alors que le hurlement s’arrachait de son corps. Il n’avait plus la même intensité à présent. C’était déjà étonnant qu’il ait duré aussi longtemps.

Est-ce qu’elle a encore de l’air, au moins ?

« BRA ! »

Elle hurla à son tour, puis pressa le corps contre le bouclier d’énergie. Il était moins résistant que prévu. Comme si elle perçait une bulle de ki, Aidan pressa jusqu’à passer à travers. Elle tomba au sol, face à la saïyenne. La douleur vint à cet instant. Ses doigts fumaient et une odeur de brûlé s’échappait de ses mains. Elle n’avait même pas remarqué en poussant pour rejoindre Bra. Elle n’avait pas le choix de toute façon.

Sans y prêter plus d’attention, elle se redressa et tendit la main vers Bra. Ses doigts effleurèrent d’abord une joue avant de se fixer sur une épaule. Aidan grimaça en sentant le muscle pulsant d’énergie sous la peau fine. Elle sentait la puissance affluer dans tout le corps de la saïyenne, comme s’il allait exploser.

« Bra, tu m’entends ? Je suis là ! cria-t-elle en attrapant l’autre épaule. »

Elle fixait la bouche de la jeune femme, figée dans son cri qu’elle n’entendait presque plus.

Plus d’air.

« Bra, je t’en supplie ! hurla-t-elle encore, les larmes aux yeux. »

Soudain, les iris réapparurent dans les orbites blancs. Du bleu pur de la super saÿenne.

« Aidan ? demanda une voix, cassée, à peine perceptible.
- Oui ! Je suis là ! Bra, je suis là. »

L’immense crinière dorée retomba d’un coup et prit une teinte lavande. Le bouclier qui les entourait se dissipa et la foudre retomba derrière elle. Aidan tira les épaules de la jeune femme pour l’attirer vers elle et pressa son visage contre son épaule. Bra s’affaissa sur les genoux et se laissa glisser en avant.

« Aidan, murmurait-elle, tout doucement. Aidan… Aidan…
- Je suis là… Je suis là.
- Il est mort. »

Elle n’y tint plus et enroula les bras autour du corps de la saïyenne. Elle serra aussi fort qu’elle le pouvait, alors qu’une pointe de douleur perçait son coeur. Il y avait tellement de peine dans si peu de mots.

« Je suis désolée. »

Bra tenta de dire autre chose mais sa voix se brisa et les sanglots affluèrent. Aidan la maintint contre elle.

Autour d’elles, la tempête se calmait enfin.

* *
*

Sa respiration devenait impossible. L’injection n’avait plus le moindre effet et son corps commençait à abandonner.
Persée, en revanche, refusait de le faire. Elle arrivait à se traîner vers son objectif, même quand le sable refusait de tenir entre ses doigts. La dune qu’elle tentait de gravir s’écoulait parfois sous le poids de son armure, lui faisant perdre quelques mètres.

« Faut vraiment qu’on t’.... ène au …sseau. Et que tu… ce casque. »

La voix d’Anik lui parvenait, mais le son était mauvais, rempli de fritures et de trou. Persée savait bien ce qu’il voulait et il avait sans doute raison, mais il y avait une autre priorité. Elle tenta de prendre une inspiration pour parler et ses poumons la brûlèrent. Un hoquet de douleur la secoua et son corps retomba au sol. Roulant sur le dos, elle poussa un gémissement aigu quand des aiguilles parurent percer sa gorge. Sa main lutta pour trouver l’attache de son casque et elle le retira enfin.

L’air glacée de Passaros caressa ses joues, étonnamment rassurante.

« Enfin quelqu’un qui m’écoute, se moqua Anik sans aucune compassion pour sa souffrance. »

Il s’était penchée sur elle pour l’aider à se relever. Son geste sans délicatesse provoqua une nouvelle vague de douleur dans le corps tuméfiée. Il n’y avait que l’armure qui l’empêchait de tomber au sol comme une poupée de chiffon.

« Attends… parvint-elle à articuler, la voix rauque et faible.
- Je t’emmène.
- Attends… Les tubes…. Il faut… S’il te plaît. »

Elle tenta de relever la tête vers lui, mais c’était comme si un poids de plusieurs tonnes appuyait sur sa nuque. Ce fut lui qui se pencha pour la regarder, avant de pousser un soupir fatigué.

« Comme tu veux. »

Tirant sur ses jambes épuisées, il emporta la chasseuse avec lui jusqu’au sommet de la dune, un chemin bien long quand on était dans leur état. Et il la posa doucement au sol, près des tubes de verre qu’elle avait emporté depuis le Makaïoshinkaï. Ils étaient à demi-ensevelis dans le sable, mais les tourbillons que dessinaient les âmes à l'intérieur étaient toujours visibles. Persée tendit la main vers le premier.

« C’est quoi ces trucs ?
- Les âmes des morts, souffla-t-elle. Il faut les… les libérer.
- Vraiment ? »

Persée ne répondit pas, trop concentré sur son oeuvre. Elle parvint à sortir un tube du sable et le scanna à la recherche d’une ouverture. Le mécanisme n’était pas bien complexe, mais il était résistant. Avec un peu de temps, elle pourrait sans doute comprendre comment l’ouvrir, mais elle n’avait pas ce temps. La lame de katchin jaillit de son bras pour s’enfoncer avec un grincement dans l’extrémité dorée. Elle força pendant quelques secondes, puis l’ouverture sauta.
Persée retomba au sol, le tube contre elle, mais les âmes des morts s’élevaient déjà dans les airs. Une plainte faible, comme un chant lointain, s’éleva dans les airs, comme un mélange de plusieurs centaines de langue qu’elle ne connaissait pas. Anik recula d’un pas, son regard écarquillé alors que les âmes fusaient vers le ciel.

« Ce sont…
- Ils rejoignent le Paradis… expliqua Persée en tentant de se relever. »

Anik se pencha pour l’aider à nouveau, mais s’arrêta en passant son bras autour d’elle. Il rajusta sa prise et retourna Persée sur son dos.

« Je m’en occupe. Ensuite je t’emmène. »

D’un coup sec, il la redressa pour qu’elle soit assise au sommet de la dune, s’enfonçant dans le sable meuble. Le lézard sortit facilement les deux autres tubes du sable. D’une patte, il les maintint au sol et, usant de son seul bras restant, il détruisit les mécanismes comme elle l’avait fait.
La plainte s’éleva à nouveau, en même temps que les filins blancs qui remontaient vers le ciel pour y disparaître. Persée lui sourit faiblement. Elle était soulagée : toutes ces âmes allaient revenir dans le cycle naturel. Des gens morts depuis des siècles, pour certains, supposait-elle. Beaucoup de démons sans doute. En plissant les yeux, elle parvenait à deviner des traits de visage sur ces filins blafards. Comme des souvenirs d’une apparence, oubliée depuis longtemps.

Quand l’un de ses visage lui fut familier, elle faillit bondir.

Une de ces âmes s’étaient figé dans les airs, brillante et tremblante, comme si elle luttait pour ne pas être attirée par l’au-delà. Elle approchait lentement. Anik recula, le regard fixé sur cette chose, mais c’était Persée qui était la plus terrifiée. Son coeur battait maintenant la chamade, dans un rythme complètement aléatoire.
Cette mâchoire carrée, ce regard sévère…

« Kibito ? »

L’apparition ouvrit la bouche, mais le son n’en sortit que plusieurs secondes plus tard. Une voix désincarnée, un murmure dans le vent, mais qui avait pourtant les intonations de son ancien ami.

« Persée ? Tu es vivante…
- Pour… Pour le moment, oui. »

Elle ne bougeait plus, stupéfaite au point d’en oublier la douleur. C’était pourtant logique, il était mort face à Dabra.

« Je suis heureux de te voir.
- Pas moi. On a échoué, Kibito. La Makaïoshin a été libérée. »

L’apparition fronça les sourcils. Elle paraissait lutter pour comprendre ce qu’on lui disait, les mots devaient paraître si étrange pour une âme qui n’avait pas encore atteint le Paradis.

« Où est Kaïoshin ? Dabra est mort ? Et Buu… »

Evidemment. Il y avait trop de chose à expliquer, trop d’évènement que Kibito avait raté.

« Buu est mort. Tout va bien. Kaïoshin aussi malheureusement, il n’y a plus personne. Et..
- Tu es là, répondit l’apparition. »

Ce fut comme une baffe. Persée se secoua et essaya de reculer dans le sable.

« Non.
- Tu es blessée…
- Non. Enfin, si mais je ne suis plus là. Je suis partie. C’est terminé, Kibito. Les mortels vont devoir… »

L’apparition fantomatique suivit son mouvement, de plus en plus tremblant. Le visage de Kibito était visiblement attirée vers le ciel et elle savait pourquoi : les âmes des morts n’étaient pas supposés rester dans ce monde. Il ne pourrait plus converser très longtemps et heureusement : elle ne voulait plus l’entendre.
Pourtant, lui paraissait heureux. Un sourire avait déridé son visage sévère.

« Je suis heureux que tu sois en vie, Persée. Tout ira bien pour toi… »

Le visage de Kibito s’avança encore et soudain une main surgit du filin blanchâtre. Ce n’était que l’ébauche d’un bras, faible et décharnée. Persée resta paralysée alors que les doigts à peine dessinés traversèrent son armure et se posèrent sur son épaule. Un frisson la parcourut depuis ce point, mais c’était quelque chose de familier.
La douleur disparut entièrement. Elle n’était plus camouflée par la peur ou la stupéfaction, non. Même en se concentrant sur ses os brisés, Persée ne sentait plus rien. Elle était guérie.

« Kibito…
- Bonne chance… souffla l’apparition, avec un sourire apaisé. »

Persée se releva sur un genou, fixant Kibito du regard. Des souvenirs lui revenaient en mémoire, tellement lointain à présent. Mais c’était trop tard. L’âme de l'apprenti dieu se laissa enfin emporter vers le ciel. Elle ne put que le suivre du regard, jusqu’à ce que les filins blancs disparaissent dans l’éther. Il allait être en paix à présent, comme tous ceux qu’elle avait sauvé du Makaïoshinkaï.

* *
*

« Préparez-vous à un saut dans l’hyperespace. Dès que possible. »

L’ordre avait été sec, mais Ithaxus n’avait que faire de ce qu’ils pouvaient tous penser.
Dans la salle de contrôle du vaisseau volé, tous les démons le fixaient du regard, persuadés qu’il allait leur apporter des réponses. Mais il en savait autant qu’eux : rien.

Pas assez fou pour affronter à la fois la saïyenne et le nihilien, il avait réuni tous ceux qui restaient sur Passaros pour se préparer à une retraite stratégique si les choses devaient mal se passer. Il avait même décollé pour s’y préparer.
Il avait bien fait.

Les puissances des deux avaient disparues pendant un moment, et seule celle de la saïyenne était réapparu. En soi, c’était déjà une mauvaise nouvelle, mais ensuite Ithaxus l’avait sentit grimper à des sommets encore jamais atteint. Elle paraissait calmée à présent, mais l’impression était encore vive dans son esprit : comme une flamme qui gagnait d’un seul coup la luminosité d’un Soleil. Et il savait exactement où elle était. Bien trop proche de la porte.
Ils n’allaient pas passer par là.

« Faites-moi prévenir dès que c’est prêt. Je vous donnerais la destination, ordonna-t-il avant de quitter la salle. »

Il était fatigué de tous ces regards. Et il avait quelques personnes à aller voir.
Au-delà de la saïyenne, il y avait autre chose qui l’inquiétait mais cette fois il pensait avoir une explication. Pendant une minute, avant que la puissance de Bra ne réapparaisse, son esprit avait été dominée par une pensée unique. Et une pensée qui n’était pas la sienne.

« TUE-LE, avait répété la voix, plusieurs fois. »

Tous l’avaient ressenti. Et tous savaient de qui elle parlait : Kalta, l’Empereur nihilien. Mais pourquoi ? Et pourquoi est-ce que cela s’était arrêté ?
Il espérait que les voyantes auraient une réponse pour lui. Et c’est donc d’un pas décidé qu’il rentra dans la salle qu’il leur avait réservé en les tirant de Passaros.

« Ithaxus ! l’interpella Atropos de son énorme voix.
- Vous voilà enfin ! poursuivit Clotho.
- Prêt à célébrer notre avènement ? termina Lachésis ? »

Une à une, il observa les créatures difformes. La journée avait été longue et il était déjà fatigué de devoir interagir avec elles, mais il savait reconnaître ses limites. Prenant son inspiration pour retrouver son calme, Ithaxus prit une voix de miel.

« Mesdames, vous avez donc de bonnes nouvelles.
- La Makaïoshin est libérée. L’heure des démons est venus.
- Certes… Mais concrètement, qu’est-ce que cela signifie pour moi ?
- Que nous recevrons bientôt les ordres des dieux eux-mêmes. Qu’une nouvelle ère commence !
- Superbe… Je suppose que vous désirez retourner au Makaï ? »

Ce serait bien dommage de quitter si tôt cet univers et il faudrait attendre que Bra soit éloignée de la porte, mais peut-être pourrait-il au moins retourner à ses travaux.

« La porte est détruite. Nous devrons servir la Makaïoshin depuis ce côté, gronda Atropos. »

Ithaxus se redressa d’un coup, un éclat brillant dans le regard. Est-ce qu’il avait bien entendu ? Ils étaient bloqués de ce côté de la porte, dans cet univers vaste et inconnu ? Sans l’ombre d’Auriel au-dessus d’eux et sans instruction de cette “déesse” pour le moment ?

« Vraiment ? souffla-t-il.
- Sire Ithaxus ! appela soudain une voix dans la radio du vaisseau. Nous sommes prêt à sauter quand vous voulez. »

Les lèvres du démon s’étirèrent lentement en un sourire de plus en plus heureux.

« Attendez-moi. Je vais préparer notre voyage.
- Sire ! appela Lachésis. »

Sans lui prêter attention, il se détourna d’un seul mouvement. Il y avait tellement de planète à explorer, tellement d’espèce à disséquer et tellement de choses à apprendre. Il ne fallait pas perdre une seconde.

* *
*

Son corps hurlait. Chaque cellule ne désirait rien d’autre que la mort, pour que la douleur cesse enfin. Mais Belial n’avait pas droit à cela.

La peau brûlée, les muscles à vifs et partiellement calcinés, les os brisés par le choc, il avait malgré tout survécu. Et déjà, son formidable organisme s’affairait à réparer les dégâts. Il pouvait sentir ses muscles se développer à nouveau, se reconstituer autour de son squelette. Chaque coup de vent excitait les chairs à vif et provoquait une nouvelle vague de douleur qui remontait jusqu’à son cerveau.
Le monde n’était plus qu’un vague flou sombre, mais il se savait entouré des centaines de cadavres de ceux qui avaient suivis le même ordre que lui. En tout cas, ceux qui avaient été assez puissant pour ne pas être simplement vaporisés sur place par l’attaque. Lui-même n’avait survécu que grâce à son énergie colossale. Ils étaient tous plus chanceux que lui.

Les souvenirs de l’explosion étaient encore ancrés dans sa mémoire, mais il ne comprenait pas pour autant ce qu’ils voulaient dire. Ce n’était qu’un point blanc à l’horizon, là où la porte se devinait à peine. Et puis, l’univers entier était devenu blanc. Une chaleur intense avait suivit. Et plus rien.
Jusqu’à la douleur de se réveiller en lambeaux.

« Tu es vivant. »

La voix lui paraissait lointaine. Et complètement inconnue. Féminine, mais qui semblait parler comme à travers plusieurs murs épais. Le problème devait venir de ses oreilles, plutôt que d’elle. Belial tenta d’ouvrir les yeux.
Ses orbites à peine reconstitués peinèrent à distinguer ce qui se passait. Le ciel n’était plus noir. Il avait reprit sa belle couleur rouge, mais incroyablement pâle, comme s’il était épuisé par toute l’énergie dépensée dans la précipitation. Et puis, il y avait tout ces immenses pics noirs qui transperçaient son champ de vision. Ils paraissaient encercler un point dans le ciel. Un point d’où venait la voix.

« Fascinant. Nos dons peuvent vraiment faire des miracles. »

Le point se rapprocha. A moins que ça ne soit sa vision qui revienne enfin à la normale. C’était toujours flou, mais Belial distinguait une silhouette féminine, fine et habillée tout de noir. Une crinière argentée flottait dans son dos, alors qu’elle descendait vers lui. Elle se posa sur ce qui devait être le corps d’un autre démon.

« Peux-tu parler ? »

Il essaya et eut aussitôt l’impression que l’on rapait sa gorge. L’air passa dans ce qui subsistait de son cou, agressant chaque parcelle de chair au passage et ne produisant qu’un très vague son, étranglé et rauque.

« Oui.
- Excellent. Réponds à mes questions. Vous avez rouvert la porte vers l’univers des Kaïoshin. Comment ? »

Elle s’était penchée vers lui, mais il voyait trop flou pour distinguer l’expression de son visage, ce n’était qu’un blob rose pâle. Deux billes noires le fixaient clairement, en revanche. Il chercha ses mots, surtout pour ne pas souffrir trop longtemps en parlant.

« Trouver… clef.
- Intéressant. Et l’énergie pour l’activer.
- Voler… âmes, parvint-il à exprimer de sa voix sépulcrale.
- Vraiment… Vous avez un accès aux âmes des morts ? »

Encore une question. Belial sentit une larme se former sur un oeil et couler le long d’une joue à vif. Il souffrait le martyr, mais il ne pouvait rien faire d’autre que lui répondre.
Je n’ai pas le choix.

« O-oui. »

Le visage blafard se pencha encore vers lui, cette fois-ci assez pour qu’il distingue des dents. Ainsi qu’un sourire terrifiant. La voix de la Makaïoshin résonna dans son esprit en même temps que dans ses oreilles.

« QUI ? »

* *
*

Bra ne sut jamais combien de temps elle resta ainsi, serrée contre Aidan, à épancher ses larmes.

Kalta était mort. Elle ne l’avait pas juste senti mourir, elle l’avait vu mourir. Elle avait senti son énergie se concentrer et elle savait très bien quel était son objectif.
C’était injuste. Cinq ans. C’est tout ce à quoi elle avait eu droit. Cinq ans de paix. Cinq ans à apprendre à connaître ces gens et à apprendre comment se comporter dans un monde où l’on ne se cachait pas. Où elle était libre de faire ce qu’elle voulait.

Le nihilien avait fait partie intégrante de ce monde. Et maintenant il n’était plus. Comme presque tous ceux qu’elle avait connu au cours de sa courte vie. Est-ce que c’était elle qui était maudite ? L’espèce saïyenne entière ?

Sa respiration était encore difficile, affaiblie. Kalta était mort. Varidal était morte. Cette planète était dévastée. Et les démons n’étaient pas tous vaincus. Tout cela ne faisait que commencer. Bra était épuisée.

« Merci… bredouilla-t-elle à Aidan. »

La commando impériale desserra enfin son étreinte, mais elle ne la lâcha pas. Même quand Bra se redressa, les yeux d’or restèrent fixés sur elle. Un regard qu’elle connaissait très bien et qui demandait : “Qu’est-ce qu’on fait maintenant ?”

Elle n’en avait pas la moindre idée. Elle n’avait qu’une seule piste.

« Akkilae, vous êtes toujours là ? demanda-t-elle dans son scouteur, en le réactivant.
- On vous reçoit 5 sur 5. Qu’est-ce qui se passe en bas ?
- Vous pouvez descendre, aux coordonnées de la porte. Je vous protégerais si je sens quelque chose. Préparez-vous à repartir. »

Dans les airs, elle vit Anik les rejoindre. Il soutenait une Persée sans son casque, qui paraissait dans un bien meilleur état. Garlic flottait derrière eux, toujours attaché à l’armure et avec l’air de celui qui ne comprenait rien à ce qui se passait. Quelle équipe. Avec Aidan, c’est tout ce qu’il restait. Et il restait tant à faire.

« Cap sur la Terre, murmura-t-elle, pour elle-même. »

Dernière édition par Tierts le Mer Juin 26, 2024 11:53, édité 1 fois.
Chroniques de la Famille Cold
Sur Namek, le souverain Freezer réussit à défaire le terrifiant Super Saïyen. Il peut enfin étendre son emprise sur l'univers sans danger. Du moins, le croit-il car il découvrira bientôt que ses nouvelles conquêtes vont lui apporter bien des problèmes.

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