Chroniques de la Famille Cold

Faîtes-nous partager votre fibre littéraire en écrivant votre propre histoire mettant en scène les personnages de Dragon Ball et, pourquoi pas, de nouveaux ! Seules les fanfictions textes figurent ici.

Re: Chroniques de la Famille Cold

Messagepar Tierts le Lun Fév 05, 2024 13:00

Bonjour !

Tonay a écrit:Bra et Kalta sont fidèles à eux-mêmes, juste Persée qui panique. Persée l'ancienne. Ancienne à quel point déjà ? Et de quelle origine ? J'ai un trou de mémoire :p

Non, non, tu n'as pas de trou de mémoire. Les origines exactes de Persée n'ont jamais été données, donc vous ne connaissez pas son âge. Sûrement sans rapport avec ses réactions, je pense... :p

Tonay a écrit:PS : je ne peux plus écouter cette musique sans penser à Cell de TFS Abridged

Ahah, je connais le sentiment !

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Chapitre 40 : Le grand projet


Aidan n’était pas sûre de comprendre ce à quoi elle assistait, mais elle était certaine que c’était important.

Comme le Seigneur Kalta n’avait toujours qu’une confiance très relative envers le tsuful, il avait ordonné de garder un oeil sur tout ce qu’il faisait. L’étrange docteur avait gracieusement accepté. Bien sûr, il devait se douter qu’Aidan ne comprendrait pas grand-chose à ce qu’il faisait.
Depuis maintenant dix minutes, ils s’étaient installés dans une salle, qu’Aidan estimait centrale par rapport au vaisseau. Un immense ordinateur reposait au centre, étendant des câbles à la manière de tentacules dans toutes les directions. Raichi était installé sur une console, tandis qu’un câble deux fois plus large qu’Aidan elle-même terminait sur une plateforme à taille humaine, où les saïyens venaient s’installer les uns après les autres. Une lumière délicate paraissait indiquer un scan et puis, en quelques secondes, ils disparaissaient complètement.

« Tu as confiance en lui ? demanda-t-elle tout bas à la silhouette sombre à ses côtés. »

Persée avait aussi été dépêchée pour surveiller Raichi et l’ex-chasseuse de prime prenait le travail très au sérieux : elle n’avait pas quitté le docteur du regard depuis qu’ils avaient quitté la salle à manger. C’était inhabituel de pouvoir suivre son regard aussi facilement, mais la chasseuse avait retiré son casque et le portait sous le bras.

« Je ne sais pas. Ce que je sais par contre, c’est qu’il peut nous entendre. »

Elle aussi avait murmuré, mais ça n’empêcha en effet pas le tsuful d’intervenir.

« Je confirme. »

Raichi se tourna lentement vers elle, un léger sourire aux lèvres. C’était la première trace d’humour qu’elle décelait chez lui.

« J’ai personnellement entièrement confiance en vous, je vous tourne même le dos sans craindre de me faire attaquer.
- Vous êtes déjà mort. Je suis sûre que vous vaporiser ne changerait rien pour vous.
- Correct. Y a-t-il quelque chose que je puisse faire pour vous rassurer alors ? »

Persée haussa les épaules et croisa les bras. Elle n’avait pas l’air de vouloir être rassurée. Elle paraissait même parfaitement confortable avec la situation actuelle. Contrairement à Aidan.

« Vous pourriez nous expliquer ce que vous faites, pour commencer ?
- Je croyais l’avoir déjà fait, pardonnez-moi. Je crée une projection d’Hatchiyack - c’est le nom du vaisseau - qui sera plus puissante et plus performante au combat que celles des saïyens que vous avez vu. Pour cela, je tente de combiner à la fois leur puissance brute et leurs connaissances au combat. Pour la plupart, ils n’ont qu’une compréhension instinctive, presque animale, de ce qu’est un combat, mais cela reste bien plus développé que de nombreuses espèces. »

Ah. C’était logique. Dès que l’on acceptait l’idée de créer des fantômes de saïyens à partir de leurs souvenirs, bien sûr.

« Comment votre machine fait ça, déjà ? Capturer la puissance de quelqu’un pour la reproduire, avec sa personnalité ? C’est assez… impressionnant.
- Je vous remercie. Pour être parfaitement, honnête, c’est une propriété sur laquelle je suis tombée par hasard. Hatchiyack est l’aboutissement d’années de recherche. Je voulais projeter de l’énergie sous forme d’un combattant, que je pourrais ensuite programmer. Toutes mes créations étaient des échecs, cependant. Sans entraînement, sans instinct du combat… l’énergie n’est rien et ne peut pas être canalisée, pas d’une façon efficace en tout cas. C’est en cherchant le moyen de compenser ça que j’ai découvert un paramètre très intéressant. »

Alors que Raichi était jusque là penché sur ses commandes, il se retourna enfin vers elles. Le docteur était difficile à lire mais il paraissait enthousiaste à partager ses travaux ainsi.

« J’ai étudié les meilleurs spécialistes en arts martiaux et les créatures les plus puissantes de Plant. J’ai braqué sur eux tous les capteurs que je pouvais, pour permettre à ma machine d’apprendre le plus possible. Et puis, un jour, j’ai découvert quelque chose de fascinant. Une décharge d’énergie. Pas celle que les combattants utilisent pour combattre. Autre chose. Une décharge extrêmement puissante, qui ne se déclenche qu’à un seul instant de la vie d’un être. Moins d’une seconde. »

Aidan était curieuse, mais elle remarqua surtout que Persée s’était redressé. Les yeux en amande de la chasseuse s’étaient progressivement écarquillés et elle y lisait quelque chose qui ressemblait à de la peur.

« Au moment de la mort ? questionna Aidan, prudemment.
- Correct. En captant et en analysant ce signal, ce qui m’a pris plusieurs années, j’ai réussi à le traduire. Il permet de recréer presque parfaitement l’énergie et la personnalité d’un individu au moment de sa mort. Grâce à Hatchiyack, j’ai ensuite appris à modifier légèrement ce signal pour plier la personnalité à mes besoins, mais sans pouvoir la réécrire totalement. Et j’ai ensuite projeté cette énergie sous la forme d’un corps qui ressemble exactement à celui qu’ils avaient au moment de mourir. Voilà pourquoi il est compliqué pour moi de combiner tout cela en un seul combattant. Vous comprenez ? »

C’était très étrange et ne correspondait à aucune étude connue, mais le raisonnement de Raichi avait un certain sens. Aidan s’apprêtait à opiner, quand elle sentit le mouvement de Persée à ses côtés. La chasseuse de prime s’était avancée d’un pas, le visage fermé, mais Aidan vit que son bras tremblait légèrement sous l’armure.

« L’âme ? murmurait-elle.
- Hm ? Oh, certaines cultures le qualifieraient sans doute ainsi. J’ai personnellement employé le terme “essence” dans mes travaux, mais…
- Combien en avez-vous capturé ? coupa Persée.
- Aucune. Il s’agit de copies. J’ai tenté un moment de comprendre ce qui arrivait à ce signal final. Mais je ne l’ai jamais capté ailleurs que chez un mourant, au moment précis du décès. Comme s’il partait dans une autre dimension… ce qui est une possibilité que j’ai envisagé d’ailleurs… »

Aidan n’écoutait qu’à moitié, elle était maintenant trop concentrée sur le visage de Persée. Son air grave avait fondu comme neige au soleil. Ses yeux écarquillés donnaient l’impression qu’elle avait vu un fantôme, un vrai, et ses lèvres tremblaient. Jamais elle n’avait vu l’ancienne soldate aussi dévastée.

« Hey ? Est-ce que ça va ? »

Persée secoua la tête et recula d’un pas pour s’adosser au mur, sans un mot. Un temps, Aidan resta à l’observer, mais elle paraissait perdue dans ses pensées, loin d’ici. La commando finit par revenir à Raichi.

« Vous devez avoir des essences très puissantes avec tous les morts puissants ? Ne serait-ce que Cell ou… ?
- Non, la portée du satellite est limitée et je ne me suis pas aventuré près de la Terre au moment de ce combat. Mais avec tous les saïyens collectés, ainsi que les nombreux peuples qu’ils ont injustement massacrés, je peux vous proposer… »

Un chuintement puissant retentit soudain et de la fumée apparut sur la large plateforme. Une masse sombre y apparut, aux larges épaules et à la tête allongée vers le haut. Un pas lourd se fit entendre. Un éclat verdâtre se refléta au sommet du crâne du guerrier.

« … Hatchiyack. »

* *
*

« J’avais raison, non ? »

Kalta n’aurait eu aucun mal à l’admettre si la saïyenne n’affichait pas un sourire fière d’elle quand elle lui posait la question. Il n’était même pas vraiment vexé, mais comme Bra prenait un malin plaisir à s’amuser de la situation, il refusait de reconnaître son succès trop bruyamment.

« Tu as promis beaucoup de choses, quand même, finit-il par nuancer. »

Bra pivota dans le couloir pour le regarder. Elle roula des yeux de la manière la plus exagérée possible, tout en continuant de marcher vers la salle de contrôle. Au passage, elle envoya dans les airs la sphère pâle et transparente qu’ils avaient récupérée. Elle contenait 4 étoiles du même rouge que celle trouvée sur Yaxche.

« J’ai promis mon appareil, j’ai le droit. C’est le mien. Et on a eu ça. »

Le nihilien affichait une moue peu convaincue mais même lui savait que ce n’était pas sincère. Il était soulagé que la situation commence à s’arranger, même s’il ne désirait que se débarrasser de cet Auriel. Plus encore, il était heureux de voir la saïyenne gambader ainsi dans les couloirs du vaisseau. Elle allait bien mieux et c’était tout ce qui comptait. Ce Raichi était plus digne de confiance qu’il ne l’avait d’abord cru, et c’était un vrai soulagement. Il n’aurait pas supporté un ennemi de plus. Pas en ce moment.

« C’est vrai. Plus qu’à récupérer les 4 autres des griffes des démons et nous avons le set complet. »

Il avait encore du mal à y croire. Les Dragons Balls. Des artefacts que son père avait recherché sur Namek pour obtenir l’immortalité. Cold lui avait expliqué la duplicité des nameks à l’époque. Et pendant tout ce temps, un autre set était dispersé dans l’univers. Un set qui appartenait à nul autre que son peuple. En tout cas, selon Raichi. Leur existence avait été oubliée par Nihila. Mais pourquoi les avaient-ils reçus à l’origine ? Et surtout : d’où venaient-elles ? Car si la théorie de Raichi était exacte, alors ce n'étaient pas les nameks qui étaient à l’origine de leur création.

« Je m’occuperai de Resheph, annonça joyeusement Bra.
- Non, je me charge d’elle. »

La saïyenne fronça les sourcils, mais elle parut comprendre ce qui motivait Kalta. Son pas se fit moins joyeux, elle se mordilla la lèvre et opina de la tête.

« Ce qui m’inquiète, c’est la perspective d’affronter les trois en même temps. Resheph et Ithaxus sont déjà dangereuses quand elles sont deux.
- Nous devons nous y prendre correctement c’est tout. Ni l’un ni l’autre ne sont hors de portée, bien au contraire. Nous avons fait n’importe quoi, c’est tout. Souviens-toi de Cell. Nous n’étions pas à son niveau et il a quand même perdu. »

Ce n’était pas lancé en l’air. Kalta avait eu le temps de réfléchir à ces combats précédents contre les démons. Ithaxus était le plus dangereux des deux, car ses capacités semblaient varier à chaque affrontement, mais Resheph ne serait plus un problème si le vaccin de Raichi fonctionnait. Il avait confiance en leurs capacités d’improvisation, maintenant qu’ils savaient à peu près à quoi ils avaient à faire. Restait à voir ce qu’Ithaxus aurait à proposer cette fois.

« Allons-y méthodiquement, reprit-il. Ils savent se battre en coopération, nous allons faire de même. »

Si Palpi avait été là, il aurait sans doute décelé la faiblesse de ces démons depuis longtemps. Ce souvenir fit grimacer Kalta, sans qu’il ne sache bien pourquoi. Une douleur était apparue dans sa poitrine. Il l’ignora.

Bra paraissait réceptive à ses mots, acquiesçant distraitement, alors qu’ils pénétraient dans la salle de commande.

« C’est bien pour ça qu’on pourrait utiliser toute l’aide disponible ! »

Elle ne lâchait rien. Kalta grinça des dents.

« C’est hors de question.
- Je n’ai encore rien dit.
- Je sais à qui tu penses et c’est non. Tant que la situation sera… ce qu’elle est, il va rester dormir en infirmerie, c’est clair ? »

Les signes vitaux de l’inconnu avaient eu le temps de revenir à la normale depuis que Bra l’avait mis KO. Kalta avait ordonné qu’il soit toujours bombardé de produits pour le maintenir dans une forme de coma.

« Il est puissant Kalta, tu as vu son niveau ?
- Précisément Bra. Il est plus fort que mes meilleurs hommes. Mais il n’aura aucune utilité face à Ithaxus et Resheph, encore moins face à cet Auriel. Pour rappel, tu as failli le tuer en un seul coup, saïyenne. »

Elle eut au moins la décence de paraître gênée, détournant le regard.

« J’ai réagi par instinct, il allait frapper Aidan…
- Et tu as bien fait. Ces imbéciles nous ont attaqués. Malentendu ou pas, il méritait de se faire tuer. »

Il ne voyait pas pourquoi la saïyenne s’en voulait. Ils avaient pu discuter avec le dénommé Gokua après le combat, mais toute la clique avait détalé quand les choses avaient dégénérées. Il était hors de question de considérer ce Bojack et ses hommes comme autre chose que des ennemis potentiels. Et cela incluait celui qu’ils gardaient dans l’infirmerie.

En fait, il n’était encore en vie que parce que Kalta avait d’autres questions à régler. Et parce qu’il avait bien l’intention d’obtenir des informations de sa part, une fois que les démons seraient de l’histoire ancienne.

« Je pense que la situation était confuse, Kalta. Les démons sont une menace pour tout le monde. Si Gokua pouvait être raisonnable, alors son ami aussi.
- Tu n’en sais rien. On ne sait rien de ces gens, sinon qu’ils ont été enfermés dans un soleil par une autorité supérieure, pour des crimes dont on ne sait pas grand-chose. Tu veux vraiment baser ton jugement sur si peu d’information ?
- Quand on affronte une telle menace, oui. Tu m’as bien fait confiance, pour Cell.
- Je ne t’ai pas fait confiance. Je savais juste que tu n’avais pas le choix. Les choses étaient très claires avec Cell, c’était l’affronter ou mourir. Aujourd’hui, ça n’a rien à voir.
- Ce sont des démons.
- C’est ce qu’on dit, mais qu’est-ce qu’on en sait ? Qu’est-ce qu’on peut prouver exactement ? On ne sait même pas ce qu’ils veulent. »

Le ton ne montait pas, mais Kalta savait très bien ce qu’il était en train de se passer. Sa voix restait monocorde, comme il la maintenait presque en permanence, surtout face à ses hommes. Mais celle de Bra… Plus le temps passait, plus elle se durcissait, et il savait ce que ça voulait dire.

« Tu ne penses pas que ça vaut le coût d’en discuter avec lui au moins. Voir ce que tu en penses ?
- Quoiqu’il raconte, je l’endormirai sitôt la conversation finie. Même s’il acceptait d’aider, je n’utiliserais pas quelqu’un que je ne connais pas au cours d’un combat pareil.
- Il serait d’une grande aide au Bras et à Persée, s’ils doivent gérer une armée de démon pendant qu’on s’occupe des généraux.
- Ou bien il les poignardera dans le dos pendant qu’on est occupé et on sera responsable de leur mort. »

Il vit la mâchoire de Bra se crisper. Tant pis pour elle. Au bout d’un moment, il fallait voir la réalité en face. Et si elle refusait, il allait la forcer à le faire.
Kalta n’aimait pas avoir cette conversation dans la salle de commande, mais c’est elle qui avait amené le sujet. Et comme elle ne répondit pas tout de suite, il continua.

« Qu’est-ce que tu fais s’il décide de se barrer en voyant le danger ? Tu te téléporteras à nouveau sur lui avant qu’il ne tue Aidan en un seul coup ? Tu ne crois pas que tu risques d’être occupée ?
- Si on lui parle calmement avant…
- Et si nous le convainquons. Et s’il est sincère. Ça fait beaucoup de si. Tu es peut-être prête à mettre la vie de mes hommes en jeu là-dessus, mais ce n’est pas mon cas. C’est clair ? »

Il y eut un éclat de colère dans les yeux bleu, mais Kalta s’en fichait à ce stade. Elle se rapprocha de lui, sa voix rien de plus qu’un sifflement entre ses lèvres serrées.

« Tu sais très bien que ce n’est pas ce que je veux dire Kalta. Parfois, il faut savoir faire confiance.
- A des criminels ?
- Tu veux parler des composants de ton armée ? Ou de ton commando ? Persée était une criminelle et elle est de notre côté. Beaucoup de ceux avec qui j’ai combattu étaient des criminels aux yeux de l’Empire. Et je leur ai fait confiance.
- Et ça a été une réussite, tu veux qu’on reparle d’Ades ? Si Anik, Varidal ou Aidan avaient été là à l’époque, il les aurait tué sans hésitation pour donner une chance à son plan de fonctionner. Imagine si notre ami endormi est de la même trempe. Tu veux vraiment mettre la vie d’Aidan dans la balance en te basant sur la confiance que tu veux porter aux gens ? »

Bra se rapprocha encore, mais ses yeux n’avaient plus la même colère. Un instant, il vit la peine faire s’effondrer les traits de son visage et elle baissa même les yeux. Aussitôt, il s’en voulut. Le sujet d’Ades était déjà difficile, mais il savait qu’il touchait à des points sensibles avec cette dernière tirade.
Mais il était hors de question de s’excuser maintenant.

« Excusez-moi, Seigneur Kalta. »

La voix d’Akkilae était la plus prudente et la plus délicate qu’il ait jamais entendu. Le navigateur avait attendu jusqu’au dernier moment pour oser intervenir.

« Aidan et Persée sont de retours, avec un autre passager. Je peux ouvrir ? »

* *
*

« Nous sommes en approche de la planète, annonça le petit démon aux commandes. »

Affalée dans le siège centrale, Resheph posa à peine le regard sur lui. En fait, ce fut à peine si elle réagit à l’information.

« Aucune présence ennemi, en tout cas selon leurs détecteurs. Je peux entamer la descente, est-ce qu’on vise une zone particulière ?
- Le plus loin possible de la porte, répondit-elle, d’un ton incroyablement plat.
- Aux pôles alors ? Ou peut-être de l’autre côté de la planète, c’est un vaste océan mais je peux trouver un…
- Oui, oui, faites ça. »

D’un geste de la main, elle lui intima de se taire. Heureusement, c’était tout ce qu’elle avait besoin de faire pour être comprise. Elle n’aurait jamais eu la patience de s’expliquer avec un subalterne comme lui. Le plan progressait, mais ce n’était pas le sien et elle n’aimait pas le rôle qu’elle allait y jouer.
Le Roi avait décidé de prendre les choses en main, alors qu’elle avait déjà fait plus qu’il n’en fallait pour mettre cet univers à genou.

« Resheph. »

La voix d’Auriel avait surgi derrière elle sans qu’elle ne l’entende approcher. Elle manqua bondir de son siège, mais se contint heureusement à temps. Malgré tout, elle se redressa un peu vite. Une bandelette poisseuse resta accrochée à l’accoudoir du siège quand elle le fit tourner dans sa direction. Le Roi des démons flottait derrière son siège, la porte par laquelle il était rentré se refermait avec un doux chuintement.

« Un peu de tenue pendant que vous commandez à nos hommes, ordonna-t-il d’une voix douce, mais ferme. Votre image n’est pas la seule qui soit en jeu. »

Un éclat de rage parcourut son corps, jusqu’à briller dans ses yeux. Une seconde, elle voulut lui dire ce qu’elle pensait de ses manières, mais elle se souvenait encore de leur combat et de sa puissance. Resheph était peut-être une déesse, mais le sale monstre avait usurpé une immortalité qui le mettait à son niveau. Pour l’instant en tout cas. Elle aurait son heure.

Elle se redressa sur son siège et tint son dos aussi droit que possible. Les bandelettes qui s’étaient étalées autour d’elle revinrent s’enrouler sur ses bras et jambes, ne laissant que de vagues traces noires derrières elles.

« J’ai repéré une zone près d’un océan, mentit-elle. Nous pourrons nous cacher dans les vagues… s’il est nécessaire de se cacher. Je pense pouvoir m’occuper de l’Empereur.
- Comme vous vous êtes occupés de la saïyenne ?
- Elle est morte.
- Montrez-moi son corps alors. »

Cette fois, un grondement échappa immédiatement de sa gorge.

Quel imbécile. Mon poison est le plus puissant qui soit. Il en serait mort aussi sans ce foutu rituel.

« Vous verrez quand le petit Empereur se pointera seul. J’ai accompli ma part du boulot, contrairement à Ithaxus ou votre petit protégé. »

Enfin, elle avait touché un point sensible. Belial avait échoué et de loin. Il était le pire d’entre tous, ayant perdu la force de combat qu’il avait emmené. C’était sans doute ce rappel qui fit briller l'œil turquoise d’Auriel d’une lueur inquiétante.

« Ithaxus accomplit actuellement ce qu’iel doit faire pour notre plan. Vous respecterez votre propre rôle et vous serez récompensé. Une fois le vœu obtenu, vous serez libre de continuer votre petit jeu, sans que je m’intéresse à vous. »

Un ricanement échappa à la gorge de Resheph.

« Ce n’est pas un jeu.
- Si vous le dites.
- Vous avez manqué beaucoup de chose, “Seigneur” Auriel. Les Kaïoshins sont morts. Il n’y a plus rien au-dessus de cet univers. Pas plus qu’au-dessus des nôtres. Et il est temps que ça change. »

L’éclat dans les yeux d’Auriel changea soudainement. Resheph eut à peine le temps de réaliser ce qu’elle venait de dire que, soudain, il fut à ses côtés. Une main ferme se posa sur son épaules et pressa dans sa chair, sans lui faire mal mais en l’empêchant définitivement de se lever. Le Roi ne prêta pas attention au sang empoisonné et visqueux qui glissa entre ses phalanges.

« J’admire votre folle ambition, Resheph. Mais je ne saurais trop vous conseiller de réaliser que vous n’êtes pas à la hauteur de vos projets. Remplacer les dieux n’est pas un passe-temps que l’on décide de prendre parce que la mort nous a épargné une unique fois.
- Je…
- Vous n’avez aucune idée de ce à quoi vous vous mesurez. Laissez-moi être clair : vous n’êtes rien en comparaison de ce qu’ils étaient. »

Resheph voulait exploser, mais ses yeux ne pouvaient quitter les prunelles de son Roi. Des iris qui avaient virés au rouge vif. Elle pouvait sentir une violence monstrueuse cachée derrière ces pupilles. Instinctivement, elle se sentit rapetisser sur son siège.
Et puis, la voix d’un autre démon vint interrompre l’instant.

« J’ai plusieurs îles en vue votre Majesté. Une préférence?
- Inhabitée et éloignée. Offrons à nos amis l’opportunité de se battre à leur maximum.
- A vos ordres. »

Resheph l’observa, la lueur rouge avait disparue et la poigne sur son épaule s’était retirée. La terreur qu’elle ressentait un instant plus tôt lui parut soudain absurde.
Elle roula des yeux. Auriel se privait d’une opportunité d’utiliser des otages. Mais c’était son plan stupide, elle n’allait certainement pas l’empêcher d’échouer. La prétention et la stupidité de ce prétendu Roi n’avait vraiment aucune borne.

Elle adorerait être là quand son voeu allait échouer.

Dernière édition par Tierts le Lun Fév 26, 2024 12:05, édité 2 fois.
Chroniques de la Famille Cold
Sur Namek, le souverain Freezer réussit à défaire le terrifiant Super Saïyen. Il peut enfin étendre son emprise sur l'univers sans danger. Du moins, le croit-il car il découvrira bientôt que ses nouvelles conquêtes vont lui apporter bien des problèmes.

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Re: Chroniques de la Famille Cold

Messagepar Tonay le Mer Fév 07, 2024 19:20

Encore un chapitre très sympa, beaucoup d'échanges entre les personnages et Kalta qui est plus mâture que Bra sur certains points. Avec le peu d'information à leur disposition, il a en effet raison de ne pas libérer un "potentiel-allié-pas-si-puissant-que-ça".

Bra essaye de se donner un rôle de gentille sauveuse, peut-être parce que c'est ce rôle qu'elle endossé depuis sa jeunesse en se dressant contre l'empire.

En tout cas, j'aime toujours autant le docteur, et son procédé semble bien plus complexe qu'à première vue. Peut-être trop complexe pour qu'il en mesure toute la portée. Les craintes de Persée sont probablement fondées. Un Cell en renfort aurait été terriblement cool, mais un peu trop efficace.

Reseph a toujours autant une dent contre Auriel, rien de surprenant, mais la voir se faire remettre à sa place, ou, en l'occurrence, maintenue à sa place, est toujours satisfaisant.

Vivement lundi prochain !

PS : pas la première fois que tu postes cette musique, peut-être que c'est le thème d'Auriel, dans tous les cas, ça me convient très bien :p
Survivants
Et si trois autres saiyans avaient survécu à la destruction de la planète Vegeta ?

One Shot
Un mage un peu excentrique. Un Kaïo. Un métis saïyan. Un démon. Un démon du froid. Qui doivent sauver l'univers dans un combat épique. Qu'ajouter de plus ?
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Re: Chroniques de la Famille Cold

Messagepar Tierts le Lun Fév 12, 2024 12:52

Bonjour Tonay !

Tonay a écrit:Encore un chapitre très sympa, beaucoup d'échanges entre les personnages et Kalta qui est plus mâture que Bra sur certains points. Avec le peu d'information à leur disposition, il a en effet raison de ne pas libérer un "potentiel-allié-pas-si-puissant-que-ça".

Bra essaye de se donner un rôle de gentille sauveuse, peut-être parce que c'est ce rôle qu'elle endossé depuis sa jeunesse en se dressant contre l'empire.

Je sais que j'écris pas mal de discussion entre ces deux-là mais j'aime bien développer leurs points de vue sur différents sujets et montrer leurs différences. Je ne cherche pas forcément à ce que l'un ait raison là où l'autre à tort. Les deux positions sont pour moi défendables, c'est ce qui fait l'intérêt de ces discussions.

Tonay a écrit:PS : pas la première fois que tu postes cette musique, peut-être que c'est le thème d'Auriel, dans tous les cas, ça me convient très bien :p

Je te confirme que c'est bien le thème d'Auriel et comme tu peux le deviner ce prochain chapitre parle un peu plus de lui. Je te laisse le découvrir en espérant qu'il te plaira.

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Chapitre 41 : Le Roi des Démons


Depuis l’ouverture de la porte, Passaros était une planète dévastée.
Ses démons ne s’y étaient pas attardés, mais ils avaient fait autant de dégâts que possible avant de la quitter. La population était réputée l’une des plus puissantes de l’Empire et pourtant elle se terrait dans les cités les mieux défendues, espérant que la tempête passe sans les emporter. Les zones auparavant isolées étaient à présent vidées de la moindre présence, ce qui avait facilité le choix du Roi.

A l’opposé de la Porte, Auriel s’était positionné sur un atoll volcanique. Il était au milieu d’un des océans de Passaros, rares tâches de roche et de sable perdu dans un tableau bleu. La faune s’était enfuie à son arrivée, mais la flore y était encore luxuriante. Des algues jaillissaient des eaux en frondaisons longues et dentelées, aux couleurs variant d’un vert de mousse jusqu’à un bleu turquoise. Elles prenaient appui sur le sable pour se lancer vers l’intérieur des terres, formant des ponts de feuilles qui liaient la terre à la mer. C’était sur l’un d’eux qu’Auriel s’était installé.

Sa suite s’était sagement posée sur la frondaison la plus proche, mais derrière lui. Resheph était là, ainsi que Belial. Le dernier avait insisté pour venir et prouver sa valeur, Auriel avait accepté. Malgré sa défaite, le jeune démon restait prometteur. C’était l’occasion idéal pour lui de se montrer utile. Il avait tenté de s’expliquer avec le Roi, de lui promettre de faire mieux, mais Auriel n’écoutait plus qu’à moitié.
Son objectif était si proche qu’il pouvait presque le sentir contre lui. Les supplications et les demandes de ses sujets n’étaient plus qu’un lointain bruit de fond, en comparaison.

D’ailleurs, Resheph parlait encore. Racontant quelque chose à propos d’un poison qu’elle avait réservé spécialement pour le nihilien malgré les recommandations de son Roi. Elle paraissait s’adresser à lui, mais les mots lui parvenaient difficilement.

Après des millions d’années d’existence, les dialogues qu’il entretenait avec tous les démons qu’il avait rencontré commençaient à se fondre les uns avec les autres. C’était toujours la même chose, toujours les même désirs, le même besoin de prouver sa valeur et sa puissance, la même envie d’être le premier, le plus puissant, le Roi, le conseiller du Roi. Et bien sûr, le même besoin de tuer et torturer. Ils n’avaient été créés que dans un seul but, après tout.
Leurs mots n'étaient plus qu’une bouillie infâme pour Auriel. Ils se mélangeaient dans la formidable masse d’information que son cerveau devait conserver, après toutes ces années.

Certains, en revanche, restaient aussi vifs, malgré les millions d’années. Une voix douce, une diction excellente avec seules quelques marques d’hésitation.

* *
*

« Je ne désire que partager l’éternité avec vous, mais je ne peux pas le faire si je suis condamné à mourir. Si tel est mon destin, je l’accepte, mais si vous pouvez me permettre de passer plus qu'une trop courte vie à vos côtés, alors je vous en prie, dites-le moi, avait-il supplié à une époque trop lointaine pour que quiconque s’en souvienne.

- Je ne désire que vous voir profiter de plus d’une vie, mais je ne pourrais vous offrir seulement la vie éternelle, pas si je dois aussi craindre que l’on attente à votre intégrité physique. Je travaille sur un rituel qui pourrait vous garantir de me connaître éternellement et me garantir de ne jamais vous voir blessé. Mais une magie aussi puissante implique des sacrifices et ce serait particulièrement douloureux.

- Quelle que soit la douleur qu’il me faut ressentir. Pour vous, je le ferais cent fois. Mille fois. Autant de fois que nécessaire. Il n’est pas de prix trop important. Je sais que jamais je ne le regretterai. »


* *
*

Auriel sourit intérieurement. Combien de fois au cours des quinze dernières million d’années s’était-il demandé s’il regrettait cette vie qui n’en finissait pas ?
Jamais. Car seule cette vie éternelle lui permettrait d’obtenir un jour sa revanche.

Quant à la douleur, elle était toujours gravée dans sa mémoire et dans son cœur.

* *
*

Son hurlement s’étrangla dans sa gorge avec un ultime gargouillis de sang. Il sentait son corps en feu, sa poitrine explosant au moment où son cœur s’extrayait de sa gorge. Ses membres convulsèrent en une danse macabre, au rythme des paroles prononcées dans une langue ancienne et incompréhensible. Son organe encore pulsant flotta lentement devant ses yeux, s’élevant dans les airs au-dessus de lui. Il était encore rouge, dégoulinant de chair et de sang. Il n’était relié à rien mais il continuait de battre au même rythme que lorsqu’Auriel avait été en vie.

Il se sentit être vidé de son sang.

Pas pas le trou dans sa poitrine ou par la plaie de sa gorge ouverte. Mais par tous les orifices de son visage. Des filins de sang s’élevèrent dans les airs à la suite de son cœur, autant de minuscules ruisseaux qui luttaient contre la gravité pour rejoindre l’organe qui flottait à quelques mètres du sol.
Lentement, Auriel se sentit refroidir. Ses membres cessèrent de bouger, raidissant en étant privés du liquide vital qui les irriguait. Un temps, il cru que la douleur allait s’arrêter à mesure que les sensations dans son corps devenaient plus vagues. L’effet fut inverse. Ses jambes prenaient la pâleur de la mort, il eut l’impression qu’on lui arrachait morceau par morceau, tombant les uns sur les autres. Heureusement, il n’avait plus la force de hurler depuis longtemps : sa gorge avait faillit suivre le chemin du cœur et elle était encore déchirée et sanglante.

Son visage était figé en un masque de douleur hurlant, parfaitement silencieux.

Au-dessus de lui, le sang avait enfin créé un flot. Un serpent pourpre qui paraissait hésiter à attaquer le cœur flottant et dansait un petit mètre en-dessous. La rivière se tendit soudainement et se jeta en avant, le sang propulsé dans les valves du coeur pour le traverser en quelques secondes.
La parole lui revint à cet instant, alors qu’un hurlement de douleur comme il n’en avait jamais poussé s’arrachait à grand peine de sa bouche. Un son qui acheva de détruire ce qui restait de sa gorge comme si une décharge sonique avait explosé depuis ses poumons.

Les yeux embués de larmes, il vit à peine le sang prendre une teinte noire et brillante, solide, alors qu’il traversait son coeur. L’organe prit la même teinte morte. Quand tout le sang eut traversé, ce n’était plus qu’un bloc d’obsidienne, qui battait pourtant toujours au même rythme. Et au-dessus de lui, le serpent se sang se reforma, désormais noir comme la nuit.
Puis, il plongea sur Auriel.

Son cri s’étouffa dans sa gorge quand le sang y pénétra. Il se sentit mourir et ses poumons s’emplir de liquide et il crut guérir. La sensation passa dans son ventre et il crut exploser. Enfin, sa tête pulsa comme si le cerveau cherchait à s’en extraire à coup de bélier. Encore et encore, il sentit tous les organes de son corps poussés à leur extrême limite, chaque fois il sentit la mort approcher, chaque fois il sentit son corps se rebeller, chaque fois il mourait, chaque fois il revivait.

Au bout d’un processus qui dura dix secondes ou dix siècles, Auriel crut se voir lui-même redressé sur l’autel, avant de constater qu’il l’avait vraiment fait. Comme un fantôme hors de son corps, il se vit prendre des inspirations dans l’air, sans que ses poumons ne réagissent. Et il vit la chair se refermer lentement là où son cœur avait été arraché. Il vit ses yeux paniqués, injectés d’un sang noir, regarder tout autour de lui.

L’obsidienne pulsante qu’était devenu son cœur retomba lentement, dans les mains de la maîtresse de la cérémonie.

« Est-ce que… tout a fonctionné ? demanda-t-il la voix rendue rauque et sèche par sa gorge serrée. »

Elle sourit, sans lui répondre.


* *
*

La douleur n’avait pas disparu avec sa mort et sa résurrection, mais elle n’avait jamais été rien de plus qu’une information pour lui. La cérémonie avait fait de lui la meilleure arme du Makaï.
Il l’avait prouvé à maintes reprises quand ils avaient attaqué l’univers des Kaïoshins.

Quels glorieux combats il avait vécu. Souvent contre des créatures bien plus puissantes que lui. Personne ne pouvait le blesser. Personne ne pouvait le tuer. Ce qui n’était à l’origine qu’une simple mission était devenue une occasion pour lui d’apprendre. Et de s’améliorer.
Chaque âme qu’il fauchait, il lui offrait l’opportunité de lui apprendre quelque chose, de lui montrer sa puissance. Ce n’était qu’après en avoir extrait tout ce qu’il pouvait qu’il la tuait finalement. Un manège qui était devenu familier à la fin de la guerre.

Les visages étaient toujours différents, parfois à la limite du compréhensible, mais les émotions étaient toujours les mêmes. La confiance au début, puis la confusion, la peur et enfin la réalisation que la mort était inévitable.
Auriel ne prenait aucun plaisir à tuer. Il ne l’avait jamais fait, même quand il était forcé de se nourrir. Reprendre ces âmes n’était qu’un travail. Un travail horrible et rempli de combat, mais un travail nécessaire. Il avait décidé de profiter de cette tâche pour s’améliorer et devenir le meilleur outil que le Makaï puisse contenir. Quel naïf.

Cela n’avait servi à rien. Ils n’avaient pas été rapides, pas assez forts. Les démons avaient fini par reculer.
Jusqu’au clou final.

Cette douleur là, elle le tiraillait encore. Chaque fois qu’il ouvrait les yeux.

* *
*

Il hurlait à s’en déchirer la gorge et la mâchoire.

De l’autre côté de la porte, cinq silhouettes se tenaient, parfaitement impassibles. Elles tendaient les bras, mais il savait que ce n’était pas vers lui.
Ses démons, ses hommes, le tiraient vers l’arrière, pour l’empêcher de se jeter dans un combat qu’il ne pouvait pas gagner.

Il se fichait bien de gagner. Auriel voulait mourir. Il voulait les tuer. Il voulait la sauver. Il voulait tout à la fois. Sauf finir enfermé ici.
Il allait passer, quoiqu’il en coûte. Il les tuerait tous. Il leur apprendrait.

Ses hommes, ses guerriers, son élite. Les cinquante meilleures guerriers du Makaï étaient là, à le tirer, le pousser, à déployer toute leur force pour l’empêcher de courir à sa perte. Et dans sa rage, il n’entendait rien de tout cela.
Dans son chagrin, il frappa au hasard. Son épée traversa chair et os, ses poings détruisirent les crânes et les bras de ses ennemis.
Son élite réussit malgré tout. Il en tua des dizaines, mais ils le firent revenir dans le Makaï.

La porte se referma.


* *
*

Mourir était un rêve lointain pour lui à présent.

Les millions d’années passées dans le Makaï l’avait changé. Du deuil et de la douleur, il était passé à la résignation. Puis à la planification.
Ce qu’il devait accomplir n’était pas chose aisée. En fait, c’était le projet le plus ambitieux qui soit, mais il avait à présent à sa disposition toutes les ressources du Makaï. Il avait fallu longtemps pour qu’elles lui offrent sa première opportunité.

* *
*

« Qui me dit que ce n’est pas là l’un de tes tours, magicien ? Votre espèce ne cherche qu’à s’accaparer plus de pouvoir, sans prouver votre mérite autrement que par vos machinations. Les tiens m’ont bien servis, mais seulement jusqu’à un point.

- Je vous assure votre Majesté, je ne requiert que quelques gouttes. Votre sang est déjà empreint d’une magie trop puissante pour que je puisse l’utiliser contre vous. Tout ce que je désire, c’est une échantillon de cette empreinte magique. Vous détenez peut-être la clef pour nous échapper, depuis tout ce temps. Si ma formule fonctionne comme je le pense…

- Eh bien ? Ta formule permettra d’ouvrir les portes ?

- Non, votre Majesté. Ma formule façonnera une créature qui rendra les portes obsolètes. Nous pourrons forcer le tissu de cette dimension. Nous pourrons passer de l’autre côté. Et avec la puissance de mon Buu, nous détruirons ceux qui nous ont repoussés, il y a si longtemps.

- Ne me déçois pas, Bibidi. Ce sont des adversaires dangereux, tous autant qu’ils sont. Tu n’as pas besoin de tous les affronter. Ce qu’il nous faut, c’est leurs Dragon Balls.

- Il en sera fait selon vos désirs, votre Majesté. »


* *
*

Les mots flottaient dans son esprit. Anciens, mais toujours très clairs. Ils surnageaient dans son inconscient. L’un des rares moments de sa longue vie où il avait entrevu un espoir. Le Madoshi ouvrait la possibilité que la puissance pure de sa création suffise à briser la barrière entre les dimensions.

Une nouvelle façon d’attaquer le monde des Kaïoshin. Et peut-être même de leur porter un coup mortel. La création de Bibidi s’était avérée bien plus efficace que le sorcier lui-même ne l’aurait prévu.
Mais ce n’était pas ainsi qu’Auriel l’avait voulu.

* *
*

« Tu m’as menti, sorcier ! Et ce sera la dernière fois.

- Je vous en prie, votre Majesté, tentait la voix faible qui résonnait uniquement dans son esprit. C’est mon Buu. Il est très puissant, mais il manque encore de discipline. Avec un peu d’entraînement et de…

- Silence. Il n’a pas la moindre discipline et tu t’es avéré incapable de le contrôler. Je ne vois pas pourquoi je t’offrirai protection au Makaï quand tu as détruit tout ce qui comptait pour nous.

- Mais nous sommes vengés, votre Majesté. Tous ceux qui s’opposaient à nous sont morts. Mon Buu a même vaincu les Kaïoshins. Vous devriez le remercier de tout votre coeur.

- Ne me dis pas ce que je devrais faire, sorcier ! Tu n’as aucune idée de ce que je désire. Et tu t’es perdu dans tes propres désirs. Sans compter que ta destruction des Kaïoshins n’est pas complète.

- Bien sûr, Sire. Je suis navré. J’ai réussi à enfermer Buu à nouveau, avec votre aide, nous pourrons façonner sa personnalité. En faire une arme pour le Makaï et nous…

- J’en ai assez entendu, sorcier. Sans ta créature, tu n’as plus de moyen de franchir la barrière vers le Makaï. Je te laisse récolter les fruits de ton labeur. Je ne m’associerai pas à un pareil désastre. »



« J’en conclus que Bibidi a échoué, votre Majesté. Sa créature paraissait pourtant prometteuse. Elle est parvenue à passer dans le monde des Kaïoshins dès sa naissance.

- Dans le monde créé par les Kaïoshin, pas le monde des Kaïoshin. C’est là que cet imbécile rabougri aurait dû attaquer. Et maintenant, nous avons perdu les Dragon Balls.

- Je suis navré, votre Majesté. Vos instructions étaient pourtant limpides.

- Je commence à croire que tu es le seul démon doté d’un peu de sens commun, Abura. »


* *
*

Le sons des vagues qui venaient doucement caresser la place où il s’était installé ramena le Roi du Makaï à la réalité. Les mots de son ancien sénéchal résonnaient encore dans son esprit. Ce n’était pas la seule raison pour laquelle il repensait souvent à lui.
Abura s’était avéré un second efficace. Il connaissait les autres démons par cœur et, surtout, il avait la force nécessaire pour s’imposer. Auriel se souvenait vaguement de séance d’entraînement avec le fils de son Sénéchal, mais la silhouette de Dabra se confondait avec celle du jeune démon. Belial, c’était son nom. Est-ce qu’il finirait par le trahir de la même façon ? Belial ne pouvait pas le changer en statue au moins. Pas qu’il sache.

Auriel se perdait encore dans ses souvenirs.

Il avait bien entraîné Dabra. D’abord par ennui, pour se donner quelque chose à faire, se prouver qu’il pouvait encore apporter sa pierre à l’édifice : fournir au Makaï une armée de démon capable de battre les champions des Kaïoshins. Peut-être même les Kaïoshin eux-mêmes.
Est-ce que Dabra l’avait rattrapé ? Lui-même n’aurait su le dire : même si son élève était devenu plus puissant, il n’aurait pas été capable de le tuer. C’était bien pour cela qu’il avait fini changé en statue plutôt qu’assassiné.

Il fallait bien lui reconnaître son ambition. Aucun démon n’avait été capable de l’affronter ainsi. Encore moins de prendre sa place.
Si ça n’avait pas été des millions d’années perdues, Auriel aurait respecté son élève. Dabra avait même tenté de reprendre là où Bibidi s’était arrêté. Le sorcier avait un enfant, qui avait mis des éons à se former pour devenir le plus puissant magicien du Makaï. Accompagné d’un champion de l'envergure de Dabra, il aurait dû conquérir le monde des Kaïoshins en quelques jours.

Pourtant, ils avaient perdu.

* *
*

« Comment ça, ce n’était pas un démon ? Dabra est pourtant mort dans le Makaï.

- C’est exact, Votre Majesté, mais ce n’est pas un démon qui l’a tué. Nous pensons que Babidi avait transporté son champion ici pour lui donner l’avantage en affrontant le champion de Kaïoshin de l’Est.

- Et qui est ce champion ?

- Ils étaient deux, votre Majesté. Freezer et Cooler. Ils dirigent l’univers des Kaïoshin. Mais…

- Mais ?

- Il y a autre chose. De très étrange. Quand nous avons scruté le passé à la recherche de l’affrontement, nous avons observé quelque chose : Kaïoshin est mort au cours du combat, mais ce n’est pas Dabra qui l’a tué. C’est ce Freezer.

- Montrez-le moi. »


* *
*

Auriel se souvenait très bien de cet instant. Il s’attendait à beaucoup de choses quand il avait compris que le dernier Kaïoshin avait trouvé de nouveaux champions pour défendre son pathétique univers. Il y avait des milliers de monde. Des centaines de milliers de formes différentes. Il devait bien y en avoir quelques unes qui avaient fini par développer la puissance nécessaire pour affronter un démon comme Dabra.
Mais ce n’était pas une nouvelle forme qu’il avait vu.

C’était un yaxcien.

Ce qui signifiait que Bibidi avait menti. Buu avait échoué. Ils étaient toujours en vie.
Et leurs Dragon Balls étaient toujours là.

En un seul glorieux instant, l’espoir était réapparu. En une seconde, il avait compris qu’il pouvait toujours réussir. L’univers n’avait plus de défenseur. Les Kaïoshin étaient morts. Les Kaïos étaient trop faibles. Les yaxciens avaient oublié qui ils étaient.

Tout ce qu’il lui fallait, c’est un moyen de traverser, et une armée suffisamment compétente pour ne pas être arrêté par le premier yaxcien venu. Ce dernier point, il pouvait s’en assurer lui-même. Resheph, Belial, Ithaxus. Autant de démons avec du potentiel mais qui n'auraient jamais atteint le niveau qu’ils avaient à présent sans lui. Trop fainéants, comme tous les autres. Incapables de comprendre que la vraie puissance nécessitait des sacrifices, du temps et de la sueur. Incapables de comprendre la valeur de l’effort. Belial avait été le premier à saisir et à accepter son mentorat. Les deux autres… Il avait insisté.

Tout ce qui comptait réellement avait besoin de ces trois éléments. Auriel avait pris son mal en patience. Il s’était préparé, il avait scruté l’autre monde, il avait repéré les menaces potentielles. Il avait attendu.
Et aujourd’hui, il était prêt.

Sur une plage d’une planète insignifiante, il attendait, le regard dressé vers le ciel et vers le vaisseau qui approchait lentement. A bord, il savait que se trouvaient les Dragon Ball qui lui manquaient, ainsi que les être les plus puissants de cet univers. Des êtres qui ne pourraient rien contre lui. D’un signe, il ordonna à Resheph et Belial de partir. Les deux plongèrent dans l’eau proche, disparaissant sans faire le moindre bruit.

Le vaisseau ouvrit sa cale, sans oser se poser et il déposa une poignée d'individus avant de repartir lentement vers le ciel, où il se croyait en sécurité.
Ils ne tardèrent pas à descendre, le yaxcien et la saïyenne. Ils avaient été assez intelligents pour ne pas amener avec eux leur petite équipe. Les cheveux de la saïyenne étaient dressés vers le ciel, brillant d’une lueur dorée qu’il avait appris à reconnaître avec le temps. Son aura ne s’était pas encore paré des éclairs bleus qu’elle développait lorsque sa puissance était à son paroxysme. Soit elle était trop confiante, soit elle économisait ses forces. Quant au yaxcien, il était sous la forme la plus adapté au combat ; les membres et les muscles surdimensionnés, les protections de ses articulations renforcées par des lames osseuses et un masque recouvrant sa bouche.

« Auriel, je suppose ? demanda-t-il d’une voix rendue plus grave. »

Il ne prit pas la peine de répondre autrement que par un hochement de tête. Des milliers d’années d’expérience lui permettaient de détecter les plus infimes variations dans le ki de ses adversaires. La puissance de l’Empereur augmentait très progressivement : il n’était pas encore prêt au combat. Il le jaugeait, et le démon n’était que trop heureux de lui offrir l’opportunité.
Auriel fit claquer sa cape dans son dos, exposant l’épée qui reposait à sa ceinture.

« Nous ne sommes pas obligés d’en venir aux mains, Empereur Kalta. Vous pouvez me confier les Dragon Balls et je vous promets que vous repartirez saufs. Vous et vos hommes.
- Nous ne savons même pas pourquoi vous les voulez. »

C’était la jeune saïyenne qui avait répondu à la place. Son impertinence avait quelque chose de déplaisant, mais qui ne l’étonnait pas trop. Ces deux-là n’étaient pas vraiment venus pour négocier et ils le savaient tous. Auriel maintint la mascarade malgré tout. Eux avaient besoin de temps pour le jauger et estimer leurs chances, lui avait besoin de temps pour mettre son plan à exécution.

« Je n’ai pas à partager cette information avec vous. Empereur, quelle est votre décision ?
- Je ne peux pas vous les donner. Vous le savez. Je peux accepter votre reddition si vous le désirez, mais je n’épargnerai pas vos deux lieutenants : Resheph et Ithaxus. Pas plus que vous. »

Un sourire amusé étira lentement les lèvres du vieux démon.

« Je comprends bien. Comme promis, nous pouvons régler ça entre souverains. Sans intervention de mes hommes ou des vôtres.
- Si c’est la mort que vous cherchez. Je vous l’offre avec plaisir. »

Ils paraissaient bien sûr d’eux. Auriel ne répondit pas. Il ne fit pas un geste pendant de longues secondes, observant le yaxcien et la saïyenne, cherchant ce qui leur donnait cette nouvelle confiance en eux après ce qui était arrivé à Bra. Le poison de sa lieutenante paraissait n’avoir eu aucun effet, mais Resheph n’était pas une menteuse. Si elle avait vu la saïyenne atteinte, alors ils avaient dû trouver un moyen de la guérir. Outre sa survie, ils devaient avoir préparé autre chose pour espérer le vaincre. A moins qu’ils ne le sous-estiment drastiquement.
Le vieux Roi poussa un soupir. Non, ce n’était sans doute pas le cas. Il avait observé ces deux-là pendant un long moment. C’étaient des créatures dangereuses et loin d’être stupides. Ils devaient avoir quelque chose en tête, mais quoi que ce soit ce ne serait pas suffisant. Pas contre lui.

« Ainsi soit-il. Je vous ai laissé une chance. »

Il n’avait jamais cru pouvoir régler ce problème en si peu de temps et en quelques mots, mais il n’avait fondamentalement rien contre les jeunes gens. S’ils pouvaient lui faire gagner du temps, il aurait accepté avec plaisir. Mais il savait combien c’était difficile.

Doucement, il posa la main sur la garde de son épée et tira la lame noire de son fourreau. Son regard turquoise se fixa sur la saïyenne. Ce serait sa première cible, tant qu’elle n’avait pas l’intelligence de prendre sa forme la plus puissante. Et c’est en se concentrant sur elle qu’il aperçut l’étincelle d’amusement dans ses yeux. Un éclat qui se reflétait dans les yeux du yaxcien.
Ils avaient bien quelque chose en tête. Auriel se concentra sur leurs puissances. Toujours aucune variation. Et puis, une sensation.

Un léger mouvement dans l’air. Un souffle chaud qui glissa sur lui, depuis le haut de son crâne. Quelque chose qui venait d’au-dessus de lui. Auriel leva les yeux et le vit enfin.
Ce qui était un point brillant dans le ciel grandit à une vitesse phénoménale. Un décharge de ki comme il en avait rarement vu. Qui fondit sur lui, trop vite pour être esquivée.

« Intéressant, eut-il le temps de prononcer, confiant »

La plage et lui furent engloutis instantanément dans le déferlement d’énergie.

Dernière édition par Tierts le Lun Fév 26, 2024 12:05, édité 2 fois.
Chroniques de la Famille Cold
Sur Namek, le souverain Freezer réussit à défaire le terrifiant Super Saïyen. Il peut enfin étendre son emprise sur l'univers sans danger. Du moins, le croit-il car il découvrira bientôt que ses nouvelles conquêtes vont lui apporter bien des problèmes.

Tome 3 En cours - 1 Chapitre par semaine jusqu'à Mai 2024 - Prochain chapitre semaine du 15/04/2024
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Re: Chroniques de la Famille Cold

Messagepar Tonay le Mer Fév 14, 2024 17:31

Un chapitre qui nous en dévoile un peu plus sur le background d'Auriel, de quoi bien l'instaurer dans l'univers et de mieux comprendre la portée d'un tel personnage.
Il est d'ailleurs bien mieux intégré qu'un certain Dieu de la Destruction qui est responsable de plein d'événements, mais qui est "étrangement" resté inconnu au bataillon pendant une éternité...

C'est intéressant ces flashbacks décousus, disposant de peu de descriptions. Tout est un peu dans le flou, de quoi bien symboliser les troubles du personnage quant à sa propre mémoire. Mémoire qu'il n'a pas forcément envie d'explorer. On est encore une fois bien plus de l'émotionnel que dans le descriptif pur et ça marche très bien.

Quant à son immortalité, véritable ici, elle risque de poser de sérieux problèmes. Bannissement, scellement ? Se débarrasser d'Auriel va être compliqué, mais te connaissant, tu sais déjà comme ça va se terminer !

En tout cas, c'était très sympa (pour changer) comme chapitre, surtout chargé en introspection. En apprendre plus sur les vrais motifs d'un personnage aussi important est toujours intéressant, surtout quand c'est aussi dilué.

Bref, j'attends la suite, où je m'attends à le voir émergé indemne dans un nuage de fumée, les bras croisé, tout ça pour lâcher un soupir de lassitude !
Survivants
Et si trois autres saiyans avaient survécu à la destruction de la planète Vegeta ?

One Shot
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Re: Chroniques de la Famille Cold

Messagepar Tierts le Lun Fév 19, 2024 13:09

Bonjour !

Content que ce chapitre t'ait plu Tonay, je sais que je dispense très peu d'information sur Auriel, mais vous devez sentir qu'on approche de la fin et donc il est temps de mieux le comprendre !

J'espère que les chapitres suivants vont te plaire car on entre dans un domaine que tu maîtrises mieux que moi : celui du combat. Quant à ta prédiction, voyons-voir si Auriel respecte les règles :p

---

Chapitre 42 : Dans les abysses


« Vous ne pouvez pas affronter Auriel. »

La déclaration de Persée flotta entre eux pendant de longues secondes.

Kalta avait réuni tout le monde dans la grande salle d’entraînement du Rédemption : Persée, le Commando et elle. L’idée était de se préparer à un combat difficile, et d’estimer les capacités de la créature fournie par Raichi. Mais l’ancienne chasseuse de prime avait commencé par cette affirmation.
Bra avait du mal à la reconnaître depuis quelque temps. Chaque fois que les démons étaient évoqués, elle semblait en savoir plus que ce qu’elle en disait, et le nom d’Auriel en particulier l’avait visiblement terrifié. Même avec le casque pour dissimuler ses traits, la jeune femme sentait que sa mentor ne se sentait pas bien.

Kalta devait le sentir aussi, mais il s’en fichait éperdument.

« Nous allons l’affronter. Ce n’est pas ton opinion que je demande mais ton expertise. Puisque tu semble le connaître. Tu pourrais sans doute aider un peu plus qu’en croisant les bras comme tu le fais maintenant.
- Je ne le connais pas.
- Son nom ne t’est pas inconnu. Arrête de jouer avec mes nerfs, chasseuse de prime. »

Le ton du nihilien s’était durci d’un seul coup. Et malgré un mouvement de Bra dans sa direction, il ne s’arrêta pas là. Kalta s’avança d’un pas vers Persée, son corps raide et son regard fixé sur les yeux de l’amure.

« Je tolère ta présence parce que la saïyenne a confiance en toi, mais je commence à fatiguer de tes simagrées et de tes demi-vérités. Tout le monde ici sait que nous ne pouvons laisser les démons continuer de ravager l’univers comme ils le font. Tu es la seule à vouloir voir des gens mourir. Tout ce qu’il nous faut, c’est une bonne stratégie. »

L’Empereur s’éleva soudain dans les airs, son aura se déployant lentement autour de lui. Un éclat rouge emplit ses yeux. Instinctivement, Anik, Varidal et Aidan se reculèrent.

« Mon grand-père a regretté de t'avoir épargné. Ne me fais pas regretter d’avoir fait la même chose. »

Il était difficile de voir la réaction de Persée sous son casque, mais Bra pouvait sentir qu’elle n’était plus aussi assurée qu’un moment plus tôt. Son armure était résistante, mais personne ici ne doutait qu’elle puisse être tuée par Kalta en quelques instants si ce dernier décidait en effet de ne plus tolérer sa présence.
Bien sûr, il était hors de question de le laisser faire.

« Kalta… gronda Bra.
- Laisse, gamine. Si vous avez décidé d’y aller… »

Persée poussa un soupir.

« Auriel est immortel. Selon la légende, il ne peut pas être tué. Pas même blessé.
- La légende ?
- Je ne le connais que par là. Il était le dirigeant des démons lors de leur première invasion. Il est responsable personnellement de dizaines de millions de morts, toujours selon cette légende. Si l’on en croit le Docteur, je suppose qu’il a affronté beaucoup des vôtre, Seigneur Kalta. »

Le nihilien s’était vaguement calmé, la lueur dans ses yeux disparut, mais il flottait toujours dans les airs. Bra vit soudain son regard se tourner vers elle, interrogateur.

« Je la crois, répondit-elle aussitôt.
- Je suis plus ancienne que vous tous réunis, je n’ai pas assisté à cette guerre mais j’ai lu des textes qui l’évoquaient, en termes plus ou moins clairs. Auriel était une constante. Il est particulièrement dangereux.
- Plus que les deux que nous avons déjà affrontés ?
- Sans doute. Je ne peux pas estimer leur puissance.
- Si on doit affronter les trois d’un coup…
- Quelqu’un doit rester ici, avec les Dragon Ball. Si les choses tournent très mal, nous nous téléportons et nous partons. »

Bra opina aussitôt. Elle ne l’avait jamais utilisé ainsi, mais elle savait que c’était le plus gros avantage offert par la téléportation. Une solution de repli instantané et efficace.

« Resheph n’est plus une menace maintenant que nous sommes vaccinés. C’est elle que nous devrions éliminer en premier, si le combat devient compliqué.
- Excellent analyse, saïyenne, sourit Kalta avec un air fier d’elle. Ithaxus change de capacités à chaque combat, je ne sais pas à quoi nous devrons nous attendre, mais il faut se préparer au pire.
- Reste Auriel, rappela Persée.
- Tu penses qu’il est immortel comme ce Garlic que vous avez tué plusieurs fois mais qui ne cesse de se relever ? Ce ne serait pas bien difficile de le maîtriser dans ce cas.
- La légende dit qu’il ne peut pas être blessé.
- C’est beaucoup plus problématique, mais cela dépend grandement de sa puissance.
- Nous n’avons pas ressenti de nouvelles énergies depuis son message, mais il peut très bien cacher son énergie, ils savent tous le faire, analysa Bra. »

Ils étaient dans une impasse : sans savoir les capacités exactes d’Ithaxus et de cet Auriel, ils fonçaient dans l’inconnu.

« Qu’en est-il d’Hatchiyack ? demanda soudain Anik.
- Il est puissant, répondit Aidan. Raichi l’estime à peu près de votre niveau. Mais… il ne dégage pas d’énergie. Les scouteurs ne le détectent pas et moi non plus.
- Une aide précieuse contre les démons. S’ils ne le sentent pas venir, nous avons un avantage considérable. Il sait se battre en équipe ?
- Le Docteur dit qu’il obéira à vos ordres et dispose de l’expérience d’une centaine de guerrier.
- Des guerriers saïyens, corrigea Kalta. Pour la plupart plus entraînés à la destruction massive qu’à un vrai combat. Mais ça reste utile. Je ne sais pas ce qu’il vaudra contre Resheph ou Ithaxus, mais il pourrait faire la différence si nous sommes tous ensembles.
- Il peut nous servir à empêcher que l’on soit séparé trop facilement. »

Les idées s’échangeaient de plus en plus vite, et Bra ressentait une certaine excitation. Cela lui rappelait les deux années passaient dans la Salle Blanche, alors qu’ils tentaient de préparer leurs stratégies contre Cell. Sauf qu’ils étaient plus nombreux cette fois-ci, c’était agréable et la tension commençait à redescendre. Même les membres du Commando d’élite s’étaient rapprochés pour participer.

« Anik, reprit Kalta, tu as largement le niveau pour maîtriser les autres démons. Ton rôle sera d’éviter qu’une autre distraction ne vienne compliquer les choses.
- Persée peut faire la même chose. Et son armure indestructible pourrait nous être utile pour les surprendre, si ça te va bien sûr.
- Evidemment, Princesse.
- Tout le commando devrait rester ici pour créer un point facile à repérer pour nos téléportations et pour protéger les Dragon Ball en cas de fourberies. »

Kalta considéra l’idée. Son regard allait vers chaque membre de son Bras, mais la jeune femme sentait qu’ils approchaient d’un plan cohérent. Ou en tout cas du mieux qu’ils puissent faire considérant la situation.

« Je devrais venir avec vous, intervint Varidal.
- Hors de question, cassa l’Empereur. Tu es trop vulnérable.
- On ne sait pas ce que cet Auriel peut faire, mais il est puissant et potentiellement indestructible. Si vous parvenez à éliminer les autres, le combat risque d’être long, je peux vous éviter de mourir trop vite et vous donner un coup de boost lorsque vous serez blessés. »

La plus petite membre du Bras de Kalta s’était brusquement avancé, redressant le bec vers son Empereur. C’était la première fois que Bra la voyait argumenter ainsi contre lui et cela prenait clairement Kalta de court. D’autant qu’elle n’avait pas tort. Ses talents avaient déjà utiles contre Cell.

« Kalta, il faudrait qu’on puisse la protéger pendant que…
- Trop dangereux, Varidal. Tu n’as pas le niveau et vous ne seriez qu’une distraction, tous autant que vous êtes. Ces démons frappent pour tuer, pas pour jouer. »

Les mots parurent la blesser, plus encore qu’ils ne blessèrent Anik et Aidan. Comme souvent, Kalta n’avait pas la patience de se montrer délicat, mais Bra était d’accord avec lui sur ce point. Resheph et Ithaxus étaient parfaitement capables de tuer l’un des membres du commando d’un seul coup, et ils n’hésiteraient pas à le faire. Ils ne pouvaient pas passer tout le combat à les surveiller.

« Vous restez dans le vaisseau. Anik ne sort que s’il doit et peut affronter ce qui arrive. En cas d’urgence, vous nous prévenez immédiatement.
- Et Hatchiyack ? Je pense qu’on peut l’utiliser intelligemment. Ils ne savent pas qu’il existe après tout.
- Je suis d’accord, et je crois que j’ai une idée. »

* *
*

« Ainsi soit-il. Je vous ai laissé une chance. Maintenant… J’aimerais éviter d’avoir à vous affronter plusieurs fois. »

Jusque là, l’échange se passait exactement comme Bra l’avait imaginé. En fait, le plan se passait mieux que prévu : Auriel paraissait seul et trop sûr de lui. Il n’avait aucun moyen de sentir Hatchiyack qui se préparait à frapper, des centaines de mètres au-dessus de lui. C’en était presque trop facile.

Le fameux Roi des démons tant redouté par Persée n’avait l’air que d’un vieil homme malade. Il était évident qu’il cachait quelque chose, mais Bra était prête à parier que c’était des hommes à lui. La saïyenne était parée à frapper dès que les “négociations” arriveraient à l’impasse qu’ils voyaient tous venir. Tout ce qu’elle voulait, c’était comprendre un peu plus ce qu’il cherchait. Kalta pouvait bien le faire parler.

La seule inconnue, c’était la puissance du démon : il ne dégageait pas la moindre énergie. C’était encore pire que ses lieutenants. Même en se concentrant, elle ne ressentait rien autour de lui. Il devait être plus doué que ses hommes pour cacher sa force, mais ça n’allait pas lui servir. Bien au contraire.
Si l’attaque surprise d’Hatchiyack fonctionnait… Il pourrait être tué en un seul et unique coup. Elle n’osait pas croire que ce soit si simple.
Maintenant.

Elle le sentit. Un déplacement d’air, subtil. Un courant chaud qui passa dans ses cheveux. Et le démon avait réagi aussi. Auriel leva les yeux. Dans les iris turquoise, elle vit la surprise, puis un reflet vert. Il ne chercha pas à esquiver.
Le démon, la plage et une bonne partie de son champ de vision disparurent brutalement dans un déluge d’énergie verdâtre. Le souffle la frappa avec une puissance inouïe. Son aura explosa autour d’elle pour la protéger, et elle attrapa l’épaule de Kalta par réflexe, alors qu’ils reculaient tous les deux.

« Hatchiyack ! C’est bien trop puissant ! hurla-t-elle. »

Depuis les airs, elle vit la ligne de palmiers être réduite en poussière, en l’espace d’un instant, alors que la déferlante d’énergie terminait sa course, creusant dans la terre et la roche. L’océan s’était soulevé avec l’onde de choc, mais d’énormes vagues plongeaient déjà dans le cratère pour le remplir. Le monde tremblait tout autour d’eux.

« Il est malade !
- La planète a survécu, du calme. »

Le ton froid de Kalta ne lui plaisait pas, surtout pas en pareilles circonstances. Il y avait du monde sur cette planète, des millions de personnes mises en danger quand ils se battaient sans réfléchir comme ça. Un moment, elle voulut lui rappeler, mais ils avaient d’autres priorités.

« Tu crois qu’il est…
- J’en doute.
- Hatchiyack, descend. Je vais aller vérifier. »

L’eau était toujours déchaînée, des vagues immenses plongeant dans le gouffre créé par l’attaque. Impossible de voir à travers et impossible de percevoir le démon. Lentement, elle approcha de ce qui devait être le centre du cratère. Les vagues formaient un syphon qui plongeait dans les profondeurs. Le Roi réputé invincible devait être là, s’il avait bien survécu. Lentement, elle approcha pour scanner l’eau et l’écume à la recherche d’un corps étranger.
Une lame fut la première chose qu’elle vit sortir des flots. Une courbe noire et acérée qui jaillit vers sa cuisse. Bra réagit instantanément et pivota dans les airs. L’épée déchira son pantalon, entailla la peau et produisit un petit filet de sang, la douleur remonta le long de son corps comme une épine. Mais elle avait échappé au pire.

Auriel surgit dans le même mouvement. Une main blafarde dirigée droit vers sa gorge. Elle sentit les doigts glacés se refermer sur sa peau et expulser toute l’air de sa trachée avec une force monstrueuse.
Et puis, ils plongèrent sous l’eau, vers les abysses.

* *
*

Belial n’était pas passé très loin de la mort. Caché sous les flots en compagnie de Resheph, ils avaient attendu patiemment que le combat commence et que leurs ennemis soient distraits pour passer à la phase suivante du plan. Mais ils ne pensaient pas que les choses allaient dégénérer aussi vite.

Un moment, une deuxième lumière s’était ajoutée à celle du soleil, brillant à travers les remous de l’eau. L’instant d’après, Resheph l’attrapait par le bras pour le tirer violemment vers les profondeurs. Le monde s’embrasa une seconde plus tard, prenant une teinte verte bien trop intense.

L’île près de laquelle ils attendaient avait été coupée en deux et Auriel avait été emporté. Quelle attaque ! Belial sentit même la planète entière trembler sous le choc. C’était ça, la puissance des champions de cet univers.
Leur Roi allait avoir besoin d’aide.

Il leva les yeux pour tenter d’apercevoir les silhouettes du yaxcien et de la saïyenne, à travers la surface, mais une vision bien plus horrible s’interposa. Le visage de Resheph, à peine dissimulée sous les couches de bandelettes, un sourire mauvais déchirait ses lèvres. Elle leva un doigt vers le ciel et son regard impérieux ne voulait dire qu’une chose : elle lui donnait un ordre et il savait très bien lequel.
Un instant, il chercha à la contredire et le regard qu’elle lui jeta le figea sur place.

Mauvaise idée.

Il acquiesça de la tête et s’éloigna aussi vite que possible, tout en diminuant sa force. Ils avaient tous leur rôle à jouer et Auriel ne lui pardonnerait jamais de ne pas suivre ses ordres.
Il espérait juste que son Roi allait s’en sortir seul.

* *
*

L’image du combat retransmise par les caméras du vaisseaux était de plus en plus vague. Ils s’élevaient extrêmement haut dans le ciel après tout. Bra, Kalta et même Hatchiyack n’étaient plus que des vagues points noirs au-dessus d’une île brisée en deux. Les puissants remous que l’explosion avait causés dans l’océan étaient plus clairement visibles. Et c’était dans l’un d’eux que l’un des points avait disparu. Bra, Aidan en était sûr. Elle était en danger, mais ils ne pouvaient rien y faire.
La jeune commando, comme tous les soldats agglutinés dans la baie de débarquement, n’avait pas le niveau pour affronter ces monstres. Ils ne pouvaient qu’attendre, le plus loin possible du combat. D’ici une minute, ils allaient dépasser l’atmosphère de la planète et se réfugier dans le froid glacé de l’espace. Ce n’était pas idéal mais c’était ce qu’ils pouvaient espérer de mieux en pareilles circonstances.

Bip.

« Quelqu’un approche du vaisseau. »

Elle se tourna vers ses deux collègues. Leurs scouteurs étaient derniers cris, c’étaient les trois à avoir bipé au même moment. Une force approchait. Faible. Moins de cent unités. Mais elle approchait vite.

« Quelqu’un qui cache sa force, exprima Varidal avec nervosité. »

Avec les démons, il y avait de fortes chances, et son objectif était clair. Alors que la caméra floutait brusquement, tournant à la recherche de la force qui approchait, Aidan ouvrit le canal de communication avec Persée.

« Rien à signaler ?
- Rien pour le moment. Quelqu’un a mordu à l’hameçon ?
- Oui, répondit Anik. Je m’en occupe. »

L’image venait de se stabiliser. C’était un jeune homme à la peau bleu, il ne ressemblait à aucun démon croisé jusque là. Mais il volait avec détermination à leur rencontre et il était plus rapide que le vaisseau.

« On ne sait pas à quel point il est puissant…
- Je vais le découvrir. C’est le plan, asséna Anik. »

A son ton, Aidan devina qu’il n’attendait que ça. Il détestait l’idée de rester piégé dans le vaisseau à attendre pendant que les autres se battaient pour lui. Il espérait depuis le début qu’une tentative d’incursion ait lieu. Mais elle ne voulait pas le voir plonger à sa mort.

« Tu es sûr ? »

Déjà, une aura rougeoyante recouvrait le reptile. Sa gueule s’ouvrit sur ce qui ressemblait à un sourire et découvrit toutes ses dents.

« Certain. Ouvrez la porte ! »

Le vent s’engouffra brusquement dans la baie. La paroi qui formait le pont de débarquement s’abaissait lentement, mais le vaisseau se déplaçait si vite que le vent fit reculer même de puissants soldats.

« Anik !
- On suit le plan ! Surveillez les Dragon Balls ! »

Et une seconde plus tard, il était parti. Aidan se tourna vers Varidal, mais la trouva fixée sur l’écran. Le jeune homme avait ralenti. Il attendait quelque chose.

« Il l’a senti venir. Sa puissance augmente.
- Merde… il est fort. »

Cela n’avait rien à voir avec la puissance écrasante de Resheph, Ithaxus ou même l’Empereur, mais c’était bien au-dessus d’elle. Elle grimpa jusqu’au niveau d’Anik, puis continua.

« Merde ! »

Devant leurs yeux, une flèche rougeoyante traversa brusquement l’écran et emporta le démon avec elle.

« Toujours très subtil.
- Il aura besoin d’aide… souffla Varidal.
- On y va.
- Non, répondit-elle après une seconde de réflexion. On devrait aller surveiller les Dragon Ball. D’ici quelques secondes, on sera dans l’espace. »

Aidan serra les dents. Elle détestait ça. Anik était son camarade de combat, au même titre que Varidal et Palpi. Elle n’aimait pas le laisser seul, mais il fallait admettre quand elle n’avait pas le niveau. Elle opina et se retourna vers les soldats qui géraient l’ouverture.

« Fermez la porte ! »

Elle se préparait à rejoindre Persée et les Dragon Ball, quand elle vit un éclair rose passer à la limite de son champ de vision. Il traversa la pièce en une seconde et sortit juste avant que la porte ne finisse de se refermer.

« Varidal !
Je me fais discrète ! cria sa voix dans son scouteur Protèges les Dragon Balls ! Je m’occupe de protéger Anik ! »

* *
*

Elle s’était ressaisie bien trop tard, alors que l’obscurité l’enveloppait complètement.

Dans l’eau, elle ne voyait pas à deux mètres devant elle, mais le plus effrayant était qu’elle ne ressentait pas d’énergie. Auriel ne cachait pas son énergie : il ne dégageait rien de perceptible. Voilà pourquoi il avait réussit à encaisser l’attaque d’Hatchiyack sans broncher. Il était prêt au combat depuis un moment.
Et voilà qu’elle se retrouvait piégée.

Auriel avait disparu, mais il n’était pas loin, elle le savait. Et impossible de savoir d’où viendrait la prochaine attaque. Dans l’eau, ses sens paraissaient dilués et les déplacements d’eau étaient bien plus lents que les déplacements d’air. Le temps qu’elle les capte, il pouvait très bien être déjà là.
Bra resta pourtant aux aguets. Son esprit concentré sur la puissance de Kalta qui approchait déjà. Elle n’allait pas rester seule bien longtemps.

Sur sa gauche. Quelque chose brilla dans l’obscurité, un simple reflet de son aura de super saïyenne. Un point doré qui n’aurait pas dû être là. Bra pivota aussitôt sur le côté, à l’instant où l’épée fusait vers son ventre. Elle sentit le métal passer à quelques centimètres de sa peau, puis attrapa la garde et la main qui la tenait. Dans le même mouvement que l’esquive, elle plia la jambe et son genou percuta violemment le torse du démon.
Le coup provoqua une onde de choc qui se répercuta dans l’océan tout autour d’eux, formant des vagues successives. Auriel ne bougea pas d’un millimètre. Son regard était posé sur elle. Il paraissait surpris. Agréablement surpris.

Il tira avec la main qui tenait toujours sa lame, non pour préparer un coup mais pour retenir Bra dans cette position. Sa main libre décrivit un arc vers le bas. Le coup l’atteint à la tempe, avec une nouvelle déflagration. Pour la première fois, elle ressentit vraiment la puissance de son adversaire.
L’eau formait des vagues partant de son visage, alors qu’elle retombait au ralenti vers l’arrière, sonnée. Même ainsi, elle ne lâcha pas la main d’Auriel : il avait toujours son épée. En fait, dès qu’elle reprit ses esprits, elle se propulsa en arrière. Le démon planta ses pieds dans le fond marin et creusa la roche sous l’impulsion.

Peu importe. Elle le voyait maintenant et elle l’emporta avec elle dans un corps à corps serré et dangereux. Sous des tonnes et des tonnes d’eau, elle utilisa la lumière de son aura pour se repérer. Lui aurait dû être aveuglé, mais il frappait toujours avec une précision redoutable. Plus d’une fois, elle sentit la lame de son épée passer à quelques millimètres de sa peau. Mais pire que tout, elle voyait par intermittence son visage. Ses yeux turquoise et ses lèvres fermées. Ils ne souriaient pas, ne grimaçait pas. Il était concentré sur le combat.
Il l’analysait. Bra arrêtait et esquivait ses attaques, mais il continuait, inlassablement. Il utilisait l’obscurité pour la contourner, pour la surprendre. La saïyenne était constamment aux aguets, mais elle parvenait à reculer malgré tout. Avec un plan en tête. Car pendant qu’Auriel s’acharnait, Kalta fonçait vers eux.

La lueur de son aura apparut la première. Il filait droit sur le démon. Et ce ne fut qu’au dernier moment que Bra aperçut l’éclat dans les yeux d’Auriel. Un éclat amusé. Il leva sa main libre, à l’instant où le poing de Kalta s’apprêtait à le frapper. Ses doigts se refermèrent le poignet pâle et il imprima une torsion violente au bras impérial.
Le corps entier du nihilien pivota dans l’eau, projetée non plus vers Auriel, mais entre Bra et lui. Là où elle tenait encore sa main. Et son épée se redressait déjà. La saïyenne réagit par pur instinct. Elle se jeta sur son ami et le rattrapa par la taille et se projetant à pleine vitesse vers la surface.

Elle croisa le regard de Kalta alors qu’il reprenait ses esprits. Elle vit son idée germer dans son esprit et acquiesça. Sans s’arrêter, elle se repositionna un peu pour permettre à Kalta de regarder vers l’arrière. Il tendit les mains derrière eux et elle sentit le ki se concentrer. L’Empereur projeta un monstrueux rayon d’énergie vers le fond marin.
Ils jaillirent au milieu de l’océan, juste avant qu’une formidable explosion d’eau et d’énergie ne crève à son tour la surface. Une dizaine de mètres plus haut, ils s’interrompirent. L’eau salée venait tremper leurs vêtements.

« Je ne sens pas son énergie, hoqueta Bra.
- Moi non plus. Les détecteurs ne sentent rien. Je ne pense pas l’avoir tué. »

Son regard scannait le cratère qu’ils avaient creusé et qui se remplissaient déjà d’eau à nouveau.

« Vous commencez à comprendre votre situation, déclara une voix au-dessus d’eux. »

* *
*

Une silhouette sombre était réapparu. La cape d’Auriel flottait paisiblement dans son dos. Il leva l’épée qu’il tenait toujours puis il la rajusta nonchalamment à sa ceinture. Le démon flotta jusqu’à leur niveau, mais il restait à une dizaine de mètre de distance.

« Je constate que vous êtes venus mieux préparés que prévu, mais je crains que ça ne suffise pas. Je ne suis pas facile à tuer, votre Majesté. Voyez-vous : je suis mort depuis bien longtemps. »

Est-ce que c’était pour cela que son énergie n’était pas perceptible ? Celles des cyborgs et autres androïde ne l’était pas non plus, mais il n’avait pourtant pas l’air d’en être un. Qu’est-ce qu’il était, exactement ?

« Vous n’êtes pas le premier à vous opposer à moi, répondit Kalta. Vous ne serez pas le dernier à en mourir.
- Je doute que vous ayez jamais affronté quelqu’un comme moi, jeune yaxcien. »

Il exsudait de lui une confiance absolue, plus grande encore que celle de ses lieutenants et Kalta comprenait seulement maintenant ce qui donnait cette impression. Auriel ne souriait pas, il paraissait à peine se vanter quand il se prétendait invincible : il donnait l’impression d’énoncer des faits. Ce calme impressionnant, même au milieu d’un combat, lui rappelait une seule personne : Le Roi Cold.

Mais ce qui le perturbait encore plus, c’était l’utilisation de ce mot : yaxcien. Personne ne connaissait l’existence de cette planète, à part les nihiliens, qui n’avaient jamais échangé cette information avec qui que ce soit. Comment était-ce possible ?
Loin de l’effrayer, cela créait une excitation chez le jeune nihilien. Il voulait le tuer. Pour Palpi et pour tous les autres, mais il ne pouvait s’empêcher de sentir que ce combat allait être l’un des plus beaux de son existence. Il n’avait pas eu d’adversaire pareil depuis Cell. Il ne savait pas si Bra ressentait la même chose, mais il savait qu’ils pouvaient se lancer, ensemble. En un seul regard échangé, ils surent quoi faire. Dans un même mouvement, ils se jetèrent sur l’ennemi.

La saïyenne passa par la droite, le poing dressé, Kalta par la gauche, la jambe tendue. Auriel réagit au quart de tour. Plutôt que de parer, il bondit vers le ciel. Bra manqua de toucher son allié, mais elle attrapa plutôt la jambe du nihilien et s’en servit comme appui pour basculer dans les airs et se propulser à la suite du démon. Cette fois, Auriel n'eut pas le choix, il attrapa la jambe de Bra au vol. Il tendit son autre main pour projeter un rayon d’énergie. Kalta était déjà devant lui.
Le coup de poing le frappa en plein visage cette fois-ci et il fut repoussé en arrière. Son énergie alla se perdre dans l’océan.

« Ah ! »

Dans un claquement de cape, Auriel était déjà sur lui. Il sentit son poing percuter son ventre. Bra apparut derrière lui, le tranchant de sa main dirigé vers la nuque de leur adversaire. Il encaissa le choc et pivota pour projeter Kalta vers la saïyenne. Bra était déjà remise.
Ils tournoyèrent ainsi autour d’Auriel pendant de longues secondes. Les coups s’enchaînaient et jamais il ne parvenait à percer la défense du démon. Qu’Auriel encaisse ou esquive, il savait toujours comme renvoyer la balle ensuite. En quelques coups, Kalta sut qu’il n’était pas aussi puissant qu’ils le craignaient, mais il était aussi incroyablement doué. Il fallait percer sa défense.

Au détour d’un enchaînement, Kalta pivota pour attraper la saïyenne et l’éloigner d’un coup. Bra saisit la main de son allié et leurs aura explosèrent autour d’eux. Kalta tendit son autre main, leurs énergies se mêlèrent, or et argent formant un rayon blanc pur. Cette lance franchit la distance entre eux et Auriel en un instant.
Elle parut frapper un mur.

Ils écarquillèrent les yeux au même instant. Auriel se tenait debout, l’épée dégainée et levée devant lui comme un bouclier. Il n’avait même pas besoin de forcer de son autre main pour contenir toute la puissance de l’attaque. Son regard était fixé au-delà de la déferlante de lumière blanche. Il les regardait eux.
Puis, dans un mouvement souple, il redirigea l’attaque vers le haut. Elle alla se perdre dans la stratosphère. Ou pas tout à fait.

Une silhouette sombre apparut soudain sur la trajectoire. Une silhouette aux muscles puissants et au visage impassible, d’une couleur rose bien connue.

« Hatchiyack ! cria Bra, en vain. Ecartes-toi ! »

Qu’est-ce que la créature faisait ? La création de Raichi s’était mise volontairement sur la trajectoire, une lueur verte apparaissait au centre de son torse, là où une gemme résidait sur sa cage thoracique. Il comptait encaisser ?

La lueur grandit, encore et encore, jusqu’à éclipser celle de l’attaque énergétique qui filait droit sur lui. Kalta lutta pour garder les yeux fixés sur lui, en même temps que Bra et Auriel. Avec stupeur, ils virent tous l’énergie disparaître. Non pas en explosant contre Hatchiyack, mais en se fondant dans la gemme verdâtre de son torse.
Les muscles de la créature se tendirent brusquement, parcourus de veines tremblantes sous l’afflux de puissance. Un hurlement terrifiant échappa à Hatchiyack et son énergie explosa comme une sphère argentée autour de lui. Une sphère qui prit peu à peu des intonations vertes.

« Oh, souffla Auriel. Comme c’est intéress… »

Hatchiyack était soudain devant lui. Une poigne ferme se refermait sur sa gorge, juste avant que le poing de la créature ne percute le torse du démon. Cette fois, l’onde de choc repoussa les nuages mais aussi l’océan qui venait à peine de refluer, sous leurs pieds.

La planète parut trembler.

Dernière édition par Tierts le Lun Avr 22, 2024 10:42, édité 2 fois.
Chroniques de la Famille Cold
Sur Namek, le souverain Freezer réussit à défaire le terrifiant Super Saïyen. Il peut enfin étendre son emprise sur l'univers sans danger. Du moins, le croit-il car il découvrira bientôt que ses nouvelles conquêtes vont lui apporter bien des problèmes.

Tome 3 En cours - 1 Chapitre par semaine jusqu'à Mai 2024 - Prochain chapitre semaine du 15/04/2024
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Re: Chroniques de la Famille Cold

Messagepar Tonay le Lun Fév 19, 2024 16:02

Comme toujours, un très bon chapitre !

Je pense que tu te sous-estimes en ce qui concerne ton aptitude à écrire tes combats. Les descriptions sont réussies et je trouve que tu parviens très bien à transmettre les enjeux, mais aussi la tension, qui enveloppe un affrontement.

"Dans les iris turquoise, elle vit la surprise, puis un reflet vert."

C’est un détail, mais c’est très cool. J’ai moi-même tendance à oublié les reflets et la lumière projetée par des kikohas

Aussi, je trouve que l’idée que le ki d’un mort-vivant ne soit pas perceptible, au même titre que celui d’un Cyborg, est une très bonne idée.
Après tout, le ki symbolise la force vitale, et dans les deux cas, cette dernière est absente.

D'ailleurs, en écrivant, je tilt sur un détail qui n'en est probablement pas un. Hatchiyak est composé des âmes de morts. Auriel est mort. Pourquoi je sens que le roi va finir mort-mort, si ce n'est absorber par la machine de Raïchi ? Une façon comme une autre de le sceller. Déjà que ledit robot a absorbé le kikoha du roi, or je n'ai pas le souvenir qu'il puisse faire ça, ou c'est une liberté de ta part. (ou alors Raïchi a pompé les travaux de Gero, y a plagiat, ça va finir au tribunal c't'histoire :lol: )

Bref, je sens qu'on va avoir le droit à de grosses surprises :mrgreen:

Donc pour changer, et je sais que je me répète, c'était très sympa, plusieurs affrontements se dessinent et même si la situation semble se retourner progressivement contre Auriel, il va sûrement y avoir des blessés, voire des morts, aux alentours du vaisseau (une petite pensée pour Anik, je le sens vraiment pas l'engagement).

Quant au dialogue, ai-je seulement besoin de préciser qu'ils sont toujours bien écrits ?

PS : encore une fois, TFS s'impose à mon esprit pour la musique de fin, mais elle correspond très bien à la situation :)
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Et si trois autres saiyans avaient survécu à la destruction de la planète Vegeta ?

One Shot
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Re: Chroniques de la Famille Cold

Messagepar Tierts le Lun Fév 26, 2024 13:03

Bonjour à tous et merci pour ton commentaire très gentil Tonay.

J'ai encore beaucoup à faire pour m'améliorer sur les combats, j'ai de la chance de bénéficier des conseils de ta part mais aussi de Lamantin qui essaie désespérément de sauver les prochains chapitres de l'ennui !

---

Chapitre 43 : Danse macabre


C’était donc cela que d’affronter une bête sauvage ?

Les coups pleuvaient sur son corps depuis qu’ils s’étaient percutés en plein vol. Ils avaient ensuite chuté sur plusieurs kilomètres, avant de toucher terre sur une petite île, creusant un énorme cratère dans une plage. Le reptile qui l’avait attaqué ne s’était pas arrêté là cependant, il avait aussitôt attrapé sa gorge avant de le projeter vers l’intérieur des terres. Puis il s’était jeté à sa suite pour enchaîner les coups.

Les frondaisons de l’île s’effrondraient par la seule force des ondes de choc qui en résultaient. Et elles devenaient de plus en plus intense. Sa tenue était en lambeau, ses chairs exposés par des griffes tranchantes comme des lames de rasoir. Chaque coup un peu trop puissant l’envoyait dans une autre direction, détruisait les plantes sur son passage et pulvérisait les rares roches qu’il rencontrait, mais Anik le rattrapait avant qu’il ne soit arrêté par quoi que ce soit.
Il n’avait pas prononcé le moindre mot depuis le début du combat. Belial pouvait sentir sa concentration. Ce qui ressemblait à un déluge de coups désordonnés était en fait un calcul savant pour l’affaiblir autant que possible dans les premiers instants du combat. Un calcul auquel il manquait une donnée essentielle, bien sûr.

Quel beau combat cela allait être !

Alors qu’Anik le frappait une fois de plus, lacérant son torse et le projetant en arrière, le démon aperçut au passage une des tiges d’algue qui serpentaient sur la plage. Il tendit la main pour l’attraper. Dans un seul mouvement, il se servit de sa vitesse pour tournoyer autour et repartir dans l’autre sens. Il projeta un morceau de liane vers son adversaire, recouvrit ses yeux pour un instant de confusion parfait. Une seconde plus tard, son pied frappait dans la gorge du lézard.

« Stop ! gronda-t-il en atterrissant. »

Le commando d’élite de l’Empire retomba sur le sol, et rebondit sur la roche avant de reprendre le contrôle de sa trajectoire. Il pirouetta en arrière plusieurs fois avant de se figer en voyant que Belial ne le poursuivait pas. Le démon était trop heureux pour précipiter la fin du combat. Et puis, le temps qu’il gagnait en parlant permettait à ses blessures de se refermer lentement.

« Bravo ! gloussait-il en frappant dans ses mains. Très bel enchaînement. Très agressif. C’est ce qu’on m’a promis à ton propos.
- Pas trop déçu de ne pas avoir tes Dragon Ball ? cracha Anik en se massant la gorge.
- J’aurai tout le temps de les récupérer après ta mort et celles de tes maîtres. »

Au loin, ils sentaient tous les deux le combat qui faisait vibrer la planète. La puissance d’Auriel était imperceptible bien sûr, mais celles des trois autres étaient monstrueuses et au summum de leurs forces. Ils devaient tout donner pour affronter le souverain.

« J’ai hâte de voir tout ce que tu as à offrir, continua Belial. On m’a dit que tu avais beaucoup de techniques incroyables dans tes manches… »

Dans les yeux rouges du reptile, il vit un instant de surprise, mais quelque chose d’autre pris le relai. Il semblait fatigué. Non, ennuyé. Son regard n’était d’ailleurs pas concentré sur celui de Belial, mais sur son corps. Ou plutôt, sur les blessures qui commençaient à se soigner.

Belial ne comprit que lorsque le rayon d’énergie jaillit de ses yeux. Il ne le visait pas lui, mais le sol. Des éclats de roche, de terre et de racines furent projetés tout autour d’eux. Un écran de fumée.
Le démon bondit dans les airs, gardant son esprit focalisé sur l’énergie du lézard. Il n’allait pas l’avoir comme ça. Il s’envola bien au-delà des frondaisons et vit enfin une silhouette enveloppée de blanc foncer sur lui, trop lentement. Un sourire mauvais déchira son visage alors qu’il prenait sa propre impulsion et fondit vers le sol.

Au même moment, son corps changea brusquement, gagnant des centaines de kilos de muscles, sa peau se couvrit d’une fourrure épaisse, et des énormes griffes apparurent au bout de ses doigts. Ses muscles explosèrent le peu de vêtements qui lui restaient. Ses nouvelles griffes saisirent la gueule d’un commando surpris. Belial ne s’arrêta pas là et il accéléra encore. Lorsqu’il le plaqua au sol, ce fut avec assez de vitesse pour creuser sur plusieurs mètres, créant une onde de choc qui balaya les quelques végétaux survivants. Ils ne restaient plus grand chose de la forêt luxuriante qui recouvrait plus tôt l’îlot.

« Je te ti…. ! »

Avant qu’il ne puisse terminer sa phrase, le lézard parut exploser. Son énergie jaillit de lui dans une demi-sphère explosive qui les enveloppa tous les deux.
La végétation de l’île acheva d’être détruite, laissant les deux combattants au milieu d’un désert de roche. La fourrure de Belial était carbonisée, mais elle commençait déjà à se reformer, tout comme la chair venait combler les tranchées creusées par les griffes du lézard.

« Impressionnant, cracha-t-il sans lâcher prise. »

Une main métallique attrapa son bras, planta des griffes puissantes dans sa chair et l’étira de toutes ses forces.

« Ahahah ! C’est douloureux mais ce n’est pas ce qui va… ! »

Sa prise était affaiblie malgré tout, juste assez pour qu’Anik puisse ouvrir la bouche. Belial eut le temps de voir la lueur qui apparaissait au fond de sa gorge avant que le rayon d’énergie ne le percute de plein fouet, focalisé sur son crâne cette fois-ci. Il fut brusquement enveloppé de lumière et de flammes. Avec un hurlement de douleur, il recula.
Il avait lâché prise.

« Tu crames comme les autres ! gronda la voix du reptile. »

Ses yeux se rouvrirent à temps pour voir Anik lui foncer dessus. Belial poussa un hurlement et donna un uppercut vers le bas. Ses griffes fauchèrent le reptile au vol et lacérèrent son dos avant de le propulser une fois de plus au sol. Son sang macula l’armure impériale.
La douleur vrillait encore l’esprit du démon. La joie d’affronter un adversaire digne venait de disparaître, face à une créature qui semblait prendre plaisir à le faire souffrir plutôt que de se battre sérieusement. Il ne valait pas mieux que Resheph.

« Fini de jouer maintenant ! »

Belial leva son autre bras, les griffes prêtes à déchirer les écailles et les chairs.

* *
*

La force de chaque coup faisait vibrer l’air autour d’eux, jusqu’à atteindre Kalta. Il pouvait sentir la puissance incroyable contenue dans les poings d’Hatchiyack, car elle se réverbérait dans ses os chaque fois un peu plus longtemps et un peu plus violemment. Le colosse rose était bien plus puissant que son créateur ne l’avait laissé entendre.
Est-ce que c’était ça, la force combinée du peuple saïyen ?

Pire encore : Auriel encaissait tout. Chaque volée de coups. Chaque déchaînement de puissance. C’était un mur de katchin. Oh, il reculait par moment, mais ce n’était pas sous le coup de la douleur ou de la puissance de son adversaire. C’était pour mieux préparer des contre-attaques. Des tentatives qui n’aboutissaient à rien face à la créature. Plusieurs fois, Kalta avait aperçut l’éclat noir de son épée, avant qu’elle ne se heurte aux muscles massifs d’Hatchiyack sans lui faire le moindre dégât.
Le combat n’avançait pas. Bra et lui étaient là pour changer ça, maintenant qu’ils avaient une meilleure idée de ce qu’ils affrontaient. Auriel était résistant, sans doute plus que quiconque ici, mais il ne pouvait pas tout encaisser.

« Hatchiyack, repousse-le ! Cria soudain Kalta. »

La créature réagit au quart de tour. Plutôt que de parer le prochain coup d’Auriel, elle referma la main sur son poing, le bloquant brutalement. Le démon tenta de reculer, mais déjà une lueur verte apparaissait au centre du torse du géant. Hatchiyack poussa un cri guttural et une explosion jaillit de son torse.
Auriel fut repoussé dans les airs, mais pas autant que Kalta l’aurait espéré. Il voltigea sur quelques mètres, avant de se repositionner, sans blessure autre qu’un rictus contrarié. Peu importait.

Bra apparut devant lui, main tendue. Une série de boules d’énergie jaillit de ses doigts. Auriel se jeta vers l’arrière, son épée dansant devant lui pour trancher toutes celles qui s’approchaient de lui. La saïyenne hurlait en poursuivant son déferlement d’énergie qui s’accélérait de seconde en seconde.
Kalta attendait le signal.

Quand l’énergie de Bra varia l’espace d’un instant, il sut que c’était le moment. Une boule d’énergie plus grande que les précédentes se matérialisa dans la paume de la saïyenne mais elle fut découpée de la même façon, les deux demi-sphère passèrent chacune d’un côté d’Auriel pour aller se perdre dans le ciel. Le nihilien apparut derrière lui, profitant de la distraction. Une lame d’énergie était apparue le long de son bras, et il l’abattit sans hésiter sur la nuque du démon.

Il y eut un bruit sourd. Une onde de choc repoussa l’air tout autour d’eux, provoquant des vibrations dans les ors du nihilien. Auriel n’avait pas bronché. Sa peau n’était même pas entaillée.

Le démon se retourna à demi, l’épée toujours dirigée vers Bra. Kalta hoqueta de surprise et recula d’un coup. Il vit une demi-sphère d’énergie à ses côtés, reste de l’attaque précédente de son alliée. Sans hésiter, il l’attrapa et la projeta vers Auriel. L’explosion le frappa à l’épaule et repoussa tous les combattants, créant une déflagration dans le ciel.

« Un peu brouillon, Empereur Kalta. »

La fumée s’ouvrit en deux, comme tranchée par une lame. La silhouette d’Auriel fondait déjà sur lui. Kalta n’eut que le temps de se jeter en arrière, au moment où le tranchant de l’épée manquait de lui ouvrir le torse. Il sentit tout de même une fine déchirure ouvrir sa peau, du sang violet jaillit. Et Auriel n’allait pas s’arrêter là.
Il levait déjà son épée, quand un rayon d’énergie concentrée frappa sa main, la décalant juste assez pour le qu’il rate sa cible. Bra était derrière lui, la paume encore tendue.

« Très bonne réaction, Mademoiselle Brief. Vos réflexes sont impressionnants. »

Il commença à se tourner vers elle. La fumée autour d’eux se dissipa d’un seul coup. Une énorme silhouette rose la traversa dans un hurlement et percuta le démon de plein fouet. Hatchiyack accéléra encore et emporta Auriel avec lui vers l’océan.

« Heureusement qu’il est là, lui… souffla Bra en les voyant s’éloigner. »

Kalta reprit ses esprits et la rejoignit. Il s’attendait à voir les deux autres s’enfoncer dans l’océan, mais Auriel avait déjà arrêté la charge de la créature. Il lança son épée dans les airs et s’engagea dans un corps à corps terrible avec Hatchiyack.

« Raichi a sous-estimé son monstre…
- Et c’est insuffisant, nota Bra. Ce type est indestructible.
- Peut-être pas tant que ça. »

Elle grimaça, moins sûre d’elle que Kalta. Jusque là, ils n’avaient pas réussi à lui faire la moindre blessure, mais lui non plus n’arrivait pas à les blesser sérieusement. Sa puissance n’était pas perceptible, mais elle ne devait pas être si loin que ça de la leur. Le plus effrayant était ce qu’il venait de montrer : il ne subissait pas la moindre égratignure.

« Il encaisse bien, nota Kalta. Trop bien même, il en profite pour placer ses coups. Il faut qu’on arrête les demi-mesures et qu’on frappe une seule fois, mais que ce soit décisif.
- Ce n’est pas ce que tu viens de tenter ?
- Je parle de plus puissant que ça. »

Bra opina aussitôt, elle avait dû sentir la même chose. C’était l’inverse de leur combat contre Cell où ils avaient tenté d’épuiser les capacités de régénération du clone.

« Hatchiyack, toi ou moi ? »

Ils gardaient tous deux les yeux sur le combat. Le fait que l’énergie d’Auriel ne soit pas perceptible était un gros problème pour eux. Kalta avait depuis longtemps pris l’habitude de s’appuyer sur cet instinct pour combattre ses ennemis. Il devait maintenant se reposer uniquement sur ses sens pour comprendre d’où il allait venir. Le démon était doué, en plus. Il ne pouvait blesser Hatchiyack, mais il dansait autour de lui, encaissant quand il le fallait et esquivant le plus souvent. Il paraissait à peine concentré sur Hatchiyack, surveillant plutôt au-dessus de là. Son épée tournoyait toujours dans les airs.
Soudain, il prit appui sur le bras de son adversaire et, d’une pirouette souple, se jeta dans les airs. Kalta le vit tournoyer de plus en plus haut, jusqu’à rejoindre son épée, et il ne comprit qu’à ce moment le danger.

« Attention ! »

Auriel frappa la garde de l’épée avec une précision mortelle, projetant l’arme dans les airs, lame droit vers eux. Bra réagit en même temps que lui et ils s’écartèrent pour la laisser passer entre eux. Auriel fondait déjà sur eux à la suite de sa lame. Ou plutôt, il fondait sur Kalta, une main tendue vers Bra. L’éclat blanc n’apparut qu’une seconde avant le rayon d’énergie.

« Je l’ai ! »

Il s’écrasa contre les paumes ouvertes de la saïyenne, qui fut à peine repoussée par l’attaque. Kalta vit cependant sur son visage qu’elle peinait à contenir l’assaut. Il fila vers elle quand un nouvel éclat lumineux attira son attention. Le nihilien n’eut que le temps de pivoter pour qu’un rayon blanc identique ne s’écrase sur ses bras croisés. Il sentit ses os vibrer au contact, mais garda pied.

Auriel les maîtrisait tous les deux. Et sur le visage de démon, Kalta ne lisait pas le moindre effort. Il était concentré, mais pas inquiété. Ses mouvements étaient rapides, mais méthodiques et précis. L’homme savait se battre, mais c’était encore au-delà de ça. Il vivait ce combat comme un ballet inlassablement répété. Sans le moindre effort. Il leur fallait plus que ça pour le vaincre. Beaucoup plus que ça…

« Hatchi… ! »

Le robot avait déjà réagi, il était sur Auriel. Le démon était prêt. D’un claquement de cape, il envoya le tissu noir vers le visage d’Hatchiyack, perturbant sa course juste assez pour ensuite pivoter et frapper d’un énorme coup de pied en plein torse. Il envoya la créature valser vers sa gauche.

« Quelle puissance brute incroyable. Dommage que tu sois si jeune. »

Auriel considéra un moment ses trois adversaires, avant de filer à la suite d’Hatchiyack.

« Bra !
- Je m’en occupe. »

L’aura de la saïyenne explosa autour d’elle, repoussant enfin le rayon d’énergie. Elle s’éleva dans les airs et poussa Kalta hors de la trajectoire du sien. Le nouveau corps à corps entre Hatchiyack et Auriel était déjà engagé.

« On fonce !
- Non. Vas-y. »

Quelque chose clochait, et Kalta n’arrivait pas à mettre le doigt dessus. Il fit signe à Bra de continuer sans lui. La saïyenne ne garda un air surpris qu’une seconde, avant de filer dans le ciel. Elle tenta de frapper Auriel à la nuque, mais celui-ci pivotait déjà pour esquiver et danser entre ses deux adversaires.
Quelque chose ne lui plaisait pas dans cette façon de combattre. Si seulement Palpi était là. C’était lui qui analysait les techniques des autres combattants pour leur donner une chance. Personne ne pouvait le faire comme lui.

Combattre un ennemi n’est pas simplement le vaincre, Prince Kalta. Pour gagner le plus efficacement possible, essayez de comprendre pourquoi il combat, comment il combat, et vous trouverez ses faiblesses d’autant plus vite.

Quelles étaient ses faiblesses ? Kalta l’observa, alors qu’il esquivait les attaques de Bra autant que celles d’Hatchiyack facilement,. Il encaissait les coups de la création tsuful sans problème et usait de sa cape pour perdre la saïyenne l’espace d’une seconde. Il vit les yeux turquoise fixés sur Bra, analysant son attaque pour mieux l’éviter.
Voilà ce qui clochait. Ses yeux. Kalta n’avait jamais vu un adversaire aussi attentif. Il analysait leurs techniques, leurs enchaînements, leurs danses. Il profitait de sa résistance exceptionnelle pour rester au contact, mais plus important encore : il faisait durer ce corps à corps. Il ne frappait que rarement et plus souvent pour se dégager et gagner du temps que pour blesser.

Et ces yeux turquoise étaient assez attentifs pour qu’il sache exactement quand le faire.

Quand ils virèrent au rouge, Kalta comprit.

« Attention ! »

Il trouva l’énergie de Bra en un instant et se téléporta, l’attrapa au col et la tira vers lui. Juste à temps.

Une aura rougeoyante était apparue sur l’épaule du démon. Elle se propagea dans son bras en une seconde avant de se transmettre à son épée. Le rayon d’énergie qui s’en échappa traversa l’air où s’était trouvé Bra un instant plus tôt. Il ne transperça rien et alla se perdre dans le ciel au-dessus d’eux.
Pour la première fois, Kalta vit une forme de frustration dans les yeux d’Auriel.

« J’ai compris ! Hatchiyack, maintenant. »

La créature de Raichi se mit à hurler. La puissance de son cri faillit percer les tympans de Kalta. Il se téléporta une fois de plus, emportant Bra avec lui pour arriver derrière Hatchiyack. Auriel avait détourné la tête, tentant de se protéger les oreilles. Il n’était pas prêt quand la décharge d’énergie explosa depuis le torse rose, et l’enveloppa tout entier.
Ce n’était pas assez pour le tuer, mais un peu de répit était tout ce dont Kalta avait besoin pour parler à Bra.

« J’ai compris. Il n’a pas la force pour nous affronter à la régulière. Il va tenter de nous tuer d’un coup s’il y arrive, mais sinon il va jouer la montre. Il gagne du temps. »

Dans les yeux de la saïyenne, il vit la même question qui le hantait depuis qu’il avait compris la stratégie du démon : Pourquoi ?

* *
*

La magie Madoshi était une discipline complexe, qui reposait sur des formules anciennes, partiellement oubliées pour certaines, et incompréhensibles pour le commun des mortels. Ithaxus lui-même luttait pour suivre les incantations des trois sorcières. C’était d’ailleurs une source de frustration assez incroyable car il avait rarement eu l’occasion d’étudier d’aussi près cette discipline.
Il avait tenté de prendre quelques notes au début, en transcrivant les runes utilisées sur sa peau du bout de l’ongle, mais il avait d’autres obligations au même moment. Des obligations qui ne faisaient que se complexifier.

A l’autre bout de la planète Passaros, la nuit était tombée sur le désert et le froid saisissait progressivement tous ceux qui s’y trouvaient. Les sorcières n’y faisaient pas attention, pas plus que lui, mais Garlic - à quelques kilomètres de là - devait commencer à le ressentir. Et Ithaxus le savait bien, car il se concentrait depuis un moment pour ressentir l’énergie de l’avorton. Faible mais perceptible si on s’y appliquait.

C’était important pour le plan que son ancre ne soit pas quelqu’un de trop puissant. Auriel avait sans doute vu juste en sélectionnant Garlic pour cette mission, mais il fallait espérer que ce lâche ne fasse pas tout capoter.

« Vous y arrivez, Seigneur Ithaxus ? demanda soudain Clotho, en interrompant ses propres chants. »

Sorti de ses pensées, Ithaxus laissa échapper un grognement.

« Concentrez-vous sur votre travail, sorcières. Ne vous souciez pas de moi. »

Son rôle était crucial, mais cela signifiait aussi qu’il devait gérer beaucoup de choses en même temps. Il fallait qu’il garde en tête la position et la puissance de Garlic, qu’il suive avec attention le combat qui se déroulait de l’autre côté de la planète, et qu’il se prépare à avoir l’information essentielle.
Auriel n’était pas perceptible, bien sûr, mais Kalta et Bra étaient bien là, la saïyenne était apparemment en pleine forme, et ils avaient amené d’autre puissances. Anik, et une inconnue d’un niveau bien supérieur qui dégageait une aura très étrange, à la fois multiple et fausse. Même Auriel risquait d’avoir du mal à affronter les trois d’un coup.

Heureusement que ce n’était pas le but.

« Nous savons exactement où sont les Dragon Balls, Ithaxus. Leur énergie est proche, très reconnaissable.
- Ce n’est pas le problème, j’ai besoin de savoir qui est avec elle.
- Vous ne pouvez pas vous concentrer sur leur position ? Elles sont dans un vaisseau, il doit y avoir tout un équipage sur lequel se concentrer.
- Je dois faire le plus vite possible, je n’ai pas le temps de fouiller tout un vaisseau. Dites-moi qui est là ! Vous n’êtes pas douées pour espionner les gens, à la fin ?! »

Il avait perdu son sang-froid, mais cela parut suffire à convaincre Clotho. Elle se retourna vers ses deux soeurs pour reprendre leurs incantations.

Ithaxus ferma les yeux et amena la main de son nouveau bras jusqu’à son visage, posant deux doigts sur son front. C’était supposé l’aider à se concentrer.

* *
*

L’île n’était plus qu’un champ de ruine. C’était d’autant plus facile d’y repérer son adversaire. Et quel adversaire !

Belial avait demandé à venir pour aider son Roi, s’attendant à ne servir que de diversion pour qu’Auriel parvienne à ses fins. Il n’avait pas pensé trouver un adversaire à sa hauteur, connaissant le faible niveau des forces de Kalta. Il s’était trompé et il ne pouvait pas en être plus heureux. Depuis le début du combat, malgré sa faiblesse relative, il redoublait de rage et d’inventivité pour tenter de le battre.
En fait, si son corps n’avait pas été si doué pour faire disparaître les blessures, Belial serait sans doute en train de perdre tout son sang par des dizaines de blessures ouvertes.

Quel magnifique combat.

Le démon était campé sur sa position, surveillant le champ de ruine attentivement. Ses énormes griffes prêtent à cueillir l’idiot qui voudrait lui foncer dessus. Une fois transformé, il était deux fois plus grand que le lézard et n’aurait aucun mal à l’écraser de sa force. C’étaient ses techniques qui l’intéressaient.
Un bruit derrière lui.
Belial bondit, le sol explosant sous ses pieds. Anik réapparut, jaillissant d’une faille dans le sol, ses bras étaient recouverts d’une énergie rouge et dont Belial avait appris à redouter le tranchant. Il frappa directement vers la tête.

« Trop lent ! hurla-t-il d’une voix devenue incroyablement rauque. »

Le démon plongea la tête vers l’avant, passa sous la lame, et percuta Anik en plein ventre. Le commando impérial alla s’écraser au sol, creusant une large tranchée sous la puissance du coup.

« Quelle belle technique ! »

Mais si c’était tout ce que le lézard avait à proposer, ils arrivaient au bout de son utilité. Belial se jeta en avant.

Il était bien bien plus puissant que lui, tout ce qu’il avait à faire, c’était attraper sa gueule et lui briser le cou. Une fois pour toutes. Au moment où ses énormes griffes se tendaient vers Anik, Belial vit ses crocs étinceler de la même énergie pourpre.
Il l’attendait.

Le lézard fondit toutes dents et griffes dehors, dans une tentative désespéré de le découper. Belial ralentit à temps pour se jeter en arrière, avec un grondement. Anik était plus agressif encore que prévu. Et c’est au moment où il pensait cela que la douleur le prit. Les crocs bardés d’énergie s’étaient enfoncés dans son épaule et ils avaient déchirés la chair avec une facilité déconcertante.
Anik referma la gueule et Belial ne put que regarder alors que son bras retombait au sol. Un hurlement de douleur échappa au démon. Il se tordit en arrière, prit une seconde pour sentir la douleur vibrer dans tout son corps. Et puis, un sourire monstrueux déchira ses lèvres. Comme un élastique trop tendu, il revint brusquement vers Anik et asséna son bras intact dans le dos du commando, l’écrasant au sol d’un seul coup.

« Très beau coup ! gronda-t-il d’une voix rauque. Mais soyons juste, tu veux bien ? »

Régénération ou pas, la douleur continuait de pulser depuis son épaule. Sa vision était un tunnel rouge concentré sur la pathétique créature à ses pieds. Il était venu pour un beau combat et il n’avait trouvé qu’une bête enragée. Une bête qui avait finit par lui prendre un bras.
D’une patte, il pressa sur le corps du reptile pour le maintenir au sol. Il attrapa le bras métallique et, pendant que la chair jaillissait de son moignon d’épaule pour reconstituer lentement son bras, Belial arracha celui de son adversaire. Le métal se tordit sous ses énormes griffes, mais c’est le bruit des morceaux de chair arrachés dans le mouvement brutal qui provoqua un rire chez le démon.

Anik ne fit pas le moindre son, mais Belial avait vu le soubresaut provoqué par la douleur. Justice. Et il n’avait pas terminé.

Le démon leva bien haut le bras qu’il venait d’arracher. Il l’asséna avec une violence inouïe sur le corps au sol. Le sol se brisa sous le choc. Il enfonça Anik de plusieurs centimètres dans la roche. Des fissures apparaissaient tout autour d’eux. Ce n’était toujours pas assez.
La douleur de son bras manquant continuait de vibrer contre ses tempes. Même la régénération était douloureuse, quand les chairs se reformaient à l’air libre. Le froid pénétrait ses os et ses muscles.

« Tu voulais en finir vite ?! Tu es servi ! »

Un ricanement violent échappa à sa gorge, alors qu’il frappait une fois de plus, déviant la mâchoire du reptile et creusant le sol.

A chaque pulsation de douleur, sa vision se rétrécissait et le commando s’enfonçait dans la roche, le visage défoncé. Encore. Et encore.


Dernière édition par Tierts le Lun Mars 25, 2024 12:17, édité 2 fois.
Chroniques de la Famille Cold
Sur Namek, le souverain Freezer réussit à défaire le terrifiant Super Saïyen. Il peut enfin étendre son emprise sur l'univers sans danger. Du moins, le croit-il car il découvrira bientôt que ses nouvelles conquêtes vont lui apporter bien des problèmes.

Tome 3 En cours - 1 Chapitre par semaine jusqu'à Mai 2024 - Prochain chapitre semaine du 15/04/2024
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Tierts
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Re: Chroniques de la Famille Cold

Messagepar Tierts le Lun Mars 04, 2024 12:27

Bonjour à tous !

Aujourd'hui chapitre un peu en avance, mais aussi une petite note pour la semaine prochaine : je serais en déplacement pour un mariage et donc je doute de pouvoir poster le chapitre à temps. Je ne sais pas encore comment je vais m'organiser mais il sera posté avant ou un peu après, pas de semaine de blanc pour le moment.

Sans transition, la suite :

---

Chapitre 44 : Varidal


« Haut Dignitaire Berln, vous êtes notre meilleure chance de succès. »

Si la voix tentait d’être rassurante, c’était un échec total. Les diverses mesures prises pour la camoufler la rendait trop grave et trop rauque. parfaite pour ne pas être reconnue, mais cela rendait aussi impossible de retranscrire les nuances de ton que l’inconnu au bout du fil tentait de communiquer. Des nuances que son père, Berln, tentait d’extraire de son mieux.
Cela faisait maintenant deux fois qu’ils recevaient ses communications et il était crucial de comprendre à qui ils avaient à faire exactement.

« C’est ce que vous vous évertuez à répéter. Pour l’heure, je ne sais même pas qui vous êtes ni ce que vous envisagez.
- Vous n’avez pas encore analysé ce que je vous ai transmis ? »

La première communication avait été envoyée à son père, il y avait de cela deux semaines. Longue, cryptée et difficile à comprendre. Lorsqu’il en avait enfin saisi les tenants et aboutissants, il s’était enfermé des heures dans son bureau pour étudier les données. Ce n’etait qu’après tout cela qu’il avait demandé la présence de sa fille pour prendre une décision.
C’est pour cela que Varidal s’était assise de l’autre côté de la pièce, dissimulée au regard de la caméra, observant l’interaction entre son père et l’inconnu sans prononcer le moindre mot.

« Je comprends une bonne partie de ce que vous avez transmis. Je comprends que vous avez fait de nombreux calculs mais que vous n’avez aucune assurance sur vos chances.
- La moindre chance ne vaut-elle pas d’être tentée face à un tyran ? Ceux qui nous empêchent de déployer nos ailes sont ceux qui ont le plus peur de nous voir voler. »

Elle vit les yeux de son père briller en entendant la citation. Zutsun avait beaucoup écrit sur la nécessité de combattre l’oppression mais aussi sur les méthodes à employer. Tous les habitants de Popol connaissaient au moins l’une de ses innombrables citations ou poèmes. C’était plus étonnant d’entendre un étranger employer celles-ci.
Cet homme avait fait ses recherches.

« C’est facile pour vous de dire cela tout en vous cachant. Vous me proposez d’introduire un espion dans la machine impériale. De toute votre opération, ce sera la personne la plus en danger.
- Incorrect, haut dignitaire. Avec tout le respect que je vous dois, la plus en danger sera la gamine que je propose de faire affronter les Cold.
- C’est supposé me rassurer ?
- C’est supposé vous mettre face à vos responsabilités. Que croyez-vous que la mère de cette enfant ressente à l’idée de la mettre dans cette position ? Mais elle sait. Elles savent toutes les deux que la liberté de l’univers dépend de notre volonté à nous défendre.
- Vous ne savez pas de quoi…
- Je sais de quoi je parle. Mon peuple doit plier le genou devant les nihiliens en ce moment-même. J’ai sacrifié plus que vous ne pouvez imaginer pour continuer à me battre. Ceux qui m’accompagnent savent qu’ils risquent leur vie et plus encore pour parvenir à leurs fins. Vous pouvez refuser, je ne vous force à rien et c’est bien pour cela que je me cache encore à vous. Mais ne prétendez pas être le seul dans cette position, haut dignitaire. L’univers entier plie devant Cold et sa clique. »

Cette fois, même à travers les multiples déformations de la voix, on décelait une forme de colère que l’inconnu ne cherchait plus à cacher. Son père ne savait pas quoi répondre. Elle aussi se sentait perdue face à un tel monologue. Elle se redressa insensiblement sur sa chaise, en repensant à son enrôlement dans l’armée impériale. Combien elle avait eu peur au début, combien elle avait été soulagée de découvrir qu’ils n’étaient pas tous des monstres… Et combien elle avait regretté de découvrir que la plupart n’avaient pas eu le choix d’être enrôlé.

Le Commandant Palpi n’était pas méchant, mais il n’était qu’un rouage dans une machine huilée qui travaillait depuis des millénaires au service de Cold. Il devait y avoir un moyen de l’améliorer, ne serait-ce qu’un peu. Mais ce n’était pas en se soumettant à elle entièrement qu’elle y parviendrait. Car la machine impériale récupérait aussi des monstres comme ke psychopathe, Anik, et aiguisait leurs instincts sanguinaires jusqu’à la perfection.
Une perfection qui n’était qu’un danger permanent pour l’univers.

« Vous pouvez refuser, Haut Dignitaire. Je sais combien vous avez à perdre. Combien votre fille a à perdre également. Mais ne me dites pas que vous le faites parce que vous n’êtes pas convaincu par ce plan. Admettez que c’est la peur qui vous gouverne. Il n’y a aucune honte à avoir peur de Cold. Mais souvenez-vous… Freezer et Cooler sont morts. Les nihiliens ne sont pas immortels.
- Je… Je ne sais pas… »

Varidal n’y tint plus. Elle fit quelques pas dans la salle sombre, projetant une ombre sur l’écran.

« Papa. Je peux le faire.
- Varidal !
- Laissez-la parler, interrompit la voix froide, à des années-lumières de là, sans paraître surprise par sa présence.
- Je peux le faire. Je veux le faire. »


* *
*

Alors qu’elle fonçait sur Auriel, Bra vit la lame voler vers son visage. Sa vitesse était déjà bien trop grande. Tout ce qu’elle put faire, c’est plonger en arrière, pour que l’acier passe au-dessus de son nez, à moins d’un centimètre. Elle frôla le démon, trop vite pour donner un autre coup. Auriel se reprenait déjà. Il pila sur place et tendit sa main libre vers elle. Le kiaï la repoussa en arrière, jusqu’à être arrêté par une poigne qu’elle connaissait bien.

« Une idée en tête ? demanda-t-elle à Kalta.
- Peut-être une. »

Ils bondirent tous deux en arrière. Hatchiyack était déjà là pour les couvrir. Cela aurait dû la rassurer, mais tout ce à quoi elle pensait, c’est qu’ils avaient besoin d’être trois pour supporter les assauts constants du démon. Et Auriel n’avait toujours pas l’air de donner tout ce qu’il avait.

« Il faut qu’on en termine vite. Je ne sais pas ce qu’il prépare mais…
- On ne veut pas le découvrir, termina-t-elle. »

Le nihilien acquiesça. Bra était soulagée de le découvrir confiant. Auriel ne lui inspirait rien qui vaille, même s’il n’était finalement pas aussi redoutable qu’elle avait craint. Il ne valait certainement pas Cell, mais ils n’arrivaient pas à progresser contre lui. C’était particulièrement frustrant.

« Pas trop vite, mes jeunes amis ! appela soudain la voix du démon. »

Alors qu’il combattait Hatchiyack depuis un moment, il se déplaça d’un coup jusqu’à eux et laissa le colosse derrière lui. Alors que la créature de Raichi se jetait vers eux, il bondit en arrière, frappa de l’épée dans le dos d’Hatchiyack et l’envoya vers eux. Kalta esquiva mais Bra pensa à le rattraper, saisissant le bras musclé pour le retourner vers Auriel. Elle inspecta son dos au passage : l’épée avait laissé une marque mais elle s’était à peine enfoncée. En fait, la créature se retournait déjà vers Auriel, sans paraître perturbée.

« Ça va ?
- Affirmatif. »

Auriel se tenait à quelques mètres d’eux, sa longue cape claquait derrière lui. Il projetait une ombre imposante sur eux tous.

« Puisque vous avez amené des alliés, vous ne m’en voudrez pas d’avoir fait de même ? »

Même sans sourire, il avait un air assez narquois. Mais ça ne fit rien à Bra. Elle sourit au contraire. Son ki se concentrait déjà dans ses mains. Son esprit scannait les alentours, percevant l’énergie d’Anik et de son adversaire, à plusieurs kilomètres de là. Et puis, quelque chose d’autre, juste sous eux, dans l’océan. Une force faible, qui venait d’apparaître.
Comme si quelqu’un déployait soudain sa puissance après l’avoir cachée longtemps.

« Je l’ai ! »

La jeune saïyenne bondit dans les airs et tendit les deux mains vers l’océan. Une vague d’énergie se matérialisa devant elle et un rayon fila vers la surface. L’eau se troubla à ce moment, une silhouette bien connue jaillit des flots.
Elle ne pouvait pas voir l’expression de Resheph, mais elle entendit son cri quand elle tenta d’éviter l’attaque. L’énergie la frappa tout de même à l’épaule, continuant son chemin dans l’eau.

L’océan s’ouvrit d’un coup, quand la décharge de ki toucha le fond. Une explosion titanesque les enveloppa tous et vaporisa des tonnes d’eau en un instant. La démone était au milieu d’un immense cratère, un bras pendant lamentablement le long de son corps.

« Pas beaucoup d’endroit où se cacher, un peu prévisible, votre Majesté, sourit Kalta. »

Auriel fit un grand effort pour ne pas paraître surpris, mais elle vit le tic de son visage. Enfin, un avantage. Les démons n’étaient pas invincibles. Bra ne pouvait cacher son plaisir à avoir non seulement contré son piège, mais blessé Resheph au passage.
Imperturbable, le Roi des démons releva les yeux vers le nihilien.

« J’ai tué des centaines des vôtres, Empereur Kalta. Mais vous, je crois que je vais vous garder pour la fin. »

Il amorça un mouvement, mais Kalta n’avait pas perdu son sourire. Il pivota dans les airs.
Et libéra le chemin pour Hatchiyack. Le colosse avait passé les précédentes secondes bras croisés devant son torse, les gemmes vertes de ses bras tournés dans la direction d’Auriel. Bra savait que son énergie s’y accumulait.

Un cri épouvantable jaillit de sa bouche. Un rayon de ki pur et vert partit de ses bras, enveloppant Auriel en un instant.

« Je m’occupe de Resheph ! tonna Bra en filant vers le cratère qui se remplissait déjà d’eau. »

La démone s’était déjà propulsée vers les cieux. Elles se percutèrent juste au-dessus de la surface. Cette fois, la saïyenne n’eut aucune hésitation à frapper directement dans le bras enveloppé dans les bandelettes, à la grande surprise de Resheph. La démone avait bien déployé son énergie, mais elle lutta pour ne pas être repoussée dans l’eau par la force du choc.
Elle ne faisait plus autant peur maintenant que son poison était de l’histoire ancienne.

« Tu as donc survécu, grogna-t-elle sous l’effort.
- Mieux que ça. »

Toujours sans la moindre hésitation, Bra bascula au-dessus d’elle et attrapa son bras blessé au passage.

« Je ne crains plus tes petits tours. »

Une fois derrière Resheph, elle lui attrapa l’épaule de son autre main. La démone tenta de s’échapper, mais elle maintint sa prise. L’aura verdâtre commença à les envelopper toutes les deux mais l’or de la super saïyenne ne faiblit pas. C’était peut-être en demander beaucoup du vaccin de Raichi, mais elle voulait lui apprendre une leçon.

« Voyons si tu peux être blessée, “déesse”...
- Qu’est-ce que tu… ? »

Bra déploya toute son énergie, son aura engloba ainsi Resheph. Elle tira sur le bras blessé, dégageant les bandelettes brûlées pour saisir la chair et tordre vers l’arrière, jusqu’à entendre un craquement. Un cri de douleur et de surprise échappa à son adversaire, mais Bra ne s’arrêta pas là. Elle profita de la confusion de la douleur pour décocher un coup de pied et la projeter loin d’elle, avant que la démone n’ait le temps de contre-attaquer.
Resheph se stabilisa au-dessus de l’eau, sa main gauche soutenant son bras brisé. La saïyenne aurait bien célébré sa victoire, mais elle vit soudain les lèvres étranges se tordre pour dévoiler ses dents. La saïyenne sentit un frisson la parcourir en comprenant que ce n’était pas de la douleur.

« Ahahahah ! »

Le son grinçant revint à l’oreille de Bra, jusqu’à presque lui percer les tympans.

« Vous ne comprenez rien ! »

Les doigts sombres se resserrèrent sur l’épaule blessée. Resheph tira d’un coup sec. Dans un déchirement atroce, les chairs de son épaules se détachèrent de son corps. Bra eut un haut le coeur.

« AHAHAHAH ! Une déesse se fiche d’une simple enveloppe ! Je suis bien au-delà de la chair. »

Avec un nouveau rire fou, elle lança son bras dans l’eau, sans plus lui jeter un regard. Le membre brisé projetait un sang noir et visqueux en arc de cercle, jusqu’à percer la surface. Le sourire de Resheph s’était encore élargi et des yeux exorbités se fixèrent sur Bra.

« Maintenant, vous allez comprendre… »

Des ruines de son épaule, quelque chose se mit à suppurer, puis à s’élever dans les airs. En une seconde, Resheph fut entouré d’une fumée noire, qui se répandit de plus en plus vite. Même l’aura pulsant autour de Bra ne réussit pas à la repousser, et bientôt elle aussi fut plongée dans le noir complet.
L’énergie de Resheph était toujours perceptible cependant. Elle ne gagnait rien à son petit tour de passe-passe. Déjà, le ki de Bra affluait dans son bras.

« Bra ! Qu’est-ce qu’elle fout ? La fumée monte jusqu’ici ! appela soudain la voix de Kalta à son oreille. »

La saïyenne réalisa le plan de la déesse de pacotille avec un hoquet de peur. Ils affrontaient toujours Auriel. Et lui était indétectable dans la fumée.

* *
*

La puissance d’Anik ne faisait que descendre. Elle était à peine perceptible à présent.
Pour Varidal, c’était la sensation la plus terrifiante qu’elle avait ressenti depuis longtemps. Sa force s’échappait de son corps à toute vitesse. Au-dessus de lui, un monstre fait de muscle et de fourrure assénait des coups de plus en plus violents. L’île sur laquelle ils se situaient, ou ce qu’il en restait, paraissait s’enfoncer un peu plus dans l’eau à chaque instant.

Et c’était sa seule chance d’approcher furtivement.
Cachée sous l’eau depuis le début du combat, elle suivait la progression d’Anik avec soin, sans oser approcher tant les puissances considérées étaient grandes. Mais elle n’avait plus le choix. L’eau montait et, avec elle, Varidal se rapprochait de son ami et de son puissant adversaire. Au point de pouvoir l’entendre.

« Keuf… J’aurais aimé que le combat dure plus longtemps, asséna-t-il en même temps qu’un monstrueux coup de poing. Mais si tu ne sais pas en profiter, tant pis pour toi. »

La créature difforme, entièrement en muscles et en fourrures, se redressa enfin, balançant plus loin un morceau de métal tordu et brisé. Elle mit un moment à reconnaître le bras d’Anik. Quel monstre.

Anik l’avait amoché, mais ses blessures disparaissaient déjà. Elle arrivait à le voir depuis sa cachette. Et ce ne fut pas la seule chose qu’elle aperçut. Derrière lui, au loin, un nuage de fumée noire se propageait dans l’air. Là-bas, quatre puissances monstrueuses s’affrontaient. Un combat qu’elle devait faire un effort pour ignorer pendant qu’elle se concentrait sur Anik.

« Hum… Resheph est intervenu. J’ai l’impression que ton cher Empereur va rejoindre la tombe en même temps que toi. »

Le démon avait tourné la tête. C’était sa chance. Son unique chance.

Varidal jaillit de l’océan, mains déjà tendues devant elle. La commando d’élite libéra sa puissance dans toutes les directions en un déluge de boule d’énergie. Aucune ne toucha le démon, mais elles accomplirent leur office. En touchant le sol, elles explosèrent en un mélange d’énergie, de terre et, surtout, de poussière. La couverture parfaite.
Elle fondit vers Anik, à ras de terre, slaloma entre ses explosions, entièrement concentrée sur son collègue. Elle suivit la courbe du cratère, referma ses doigts sur ce qui devait être Anik et continua son chemin, traversa l’île et plongea dans l’eau à nouveau.

Derrière elle, un hurlement de rage retentit, suivit d’une explosion. Elle ne voulait pas savoir.

L’eau les accueillit dans une tiédeur étonnamment rassurante. Mais elle n’avait pas le temps d’en profiter. Ses doigts cherchèrent la blessure à l’épaule du reptile et se refermèrent dessus. Son autre main attrapa le cou de son ami et elle se concentra. C’était difficile, de se préparer à soigner quelqu’un tout en continuant sa descente vers les profondeurs, mais elle devait s’éloigner aussi vite que possible. Chaque seconde comptait. Chaque micro-seconde.

Déjà, le démon fonçait à sa poursuite. Varidal sentait la flamme pulsante de son énergie derrière elle. La commando n’arrivait pas à camoufler sa force.

Réveille-toi. Réveille-toi, martelait-elle en sentant les fourmillements familiers traverser son corps pour aller rejoindre celui d’Anik. Il faut que tu te réveille.

Elle n’aurait jamais le temps, mais elle refusait de le laisser mourir. Pas comme ça.

C’était un art complexe, localiser les blessures, savoir comment pousser l’énergie à les refermer. Un travail qu’elle accomplissait depuis des années, mais jamais dans une urgence pareille. Mais c’était Anik.
Pas comme ça.

Elle avait perdu le Commandant. Elle ne pouvait pas le perdre lui. Ils s’enfonçaient tous les deux dans l’eau, à la recherche d’un échappatoire.

Je suis là, Anik. Réveille-toi. On a encore une chance de…

Sa fuite s’arrêta brutalement, alors que quelque chose la frappait violemment dans le dos. Le démon était là. Il allait l’arrêter. Elle n’avait plus que quelques secondes pour…
En baissant les yeux, Varidal vit une énorme patte, là où son torse devrait se trouver. Des filets rouges de sang remontaient vers la surface depuis les trop longues griffes. La douleur ne la frappait pas encore.

« Oh, voulut-elle dire, laissant échapper le peu d’air qu’il lui restait. »

Ses doigts laissèrent filer Anik. Elle observa son corps dériver vers le fond, alors que les derniers filaments d’énergie bleu disparaissaient entre eux. Là, seulement, la douleur explosa dans son cerveau comme une supernova. Elle faillit oblitérer toute pensée rationnelle. Varidal parvint à garder les yeux sur le corps de son ami.

Un oeil rouge s’ouvrit au-dessus de la gueule du reptile.

L’eau se mit à bouillir, alors que le monde se refermait sur elle.

* *
*

D’abord il avait été privé de la possibilité de sentir les énergies, et voilà qu’il ne pouvait même plus le voir. Cela aurait déjà un combat compliqué, s’il n’avait pas eu Hatchiyack pour l’aider La création de Raichi était faite pour se battre, mais il était surtout incroyablement puissant, encaissant sans broncher les attaques d’Auriel.

« A gauche ! »

Il sentit Hatchiyack esquiver même avant de l’entendre, puis le fin déplacement d’air de l’épée d’Auriel. Kalta tenta de frapper où le démon devait se tenir, mais il ne toucha que la fumée. Noire et épaisse, elle provenait sans doute de Resheph, et heureusement elle ne provoquait rien d’autre que des démangeaisons à son nez. Sauf qu’elle protégeait aussi le Roi de leurs attaques.

« On reste en mouvement, vers le haut, ordonna-t-il à Hatchiyack avant de reprendre dans son scouteur. Bra, tout se passe bien ?
- Elle est blessée mais tenace, répondit-elle en toussant. J’ai une idée cela dit.
- Pour la tuer ?
- Pas pour elle. Pour ton problème. »

Il écouta avec attention. Ce qu’elle pouvait être douée quand elle le voulait. Quel dommage qu’elle ne prenne pas autant de plaisir à s’entraîner que lui.

« Je m’en occupe et je t’envoie Hatchiyack. Prépares-toi ! »

Là où ils étaient, la fumée commençait à perdre en densité. Une vague lumière commençait à apparaître. Mais elle continuait tout de même de monter. Ils n’auraient pas longtemps. Hatchiyack était juste derrière lui.
Un autre déplacement d’air.

« Attention ! »

Il avait crié pour la créature, quand Auriel surgit, ce fut pour lui. Il se servit même du colosse comme un point d’appui, avant de se jeter sur Kalta. L’épée plongea sur lui, mais le nihilien parvint à se jeter en arrière, assez pour sentir l’acier passer tout près de lui, trop près de lui. Auriel continua son chemin, et quand Kalta vit la lueur qui se concentrait dans sa main, il comprit quelle était la vraie menace. Trop tard.
Le kikoha le frappa en plein torse, l’emportant vers le bas sur plusieurs mètres, avant d’exploser. Il replongea dans le noir complet, sonné quelques secondes, alors que le bruit de l’explosion résonnait encore à son oreille. Il était vulnérable.

« Saïyenne ? Prépares-toi. Hatchiyack, va la rejoindre ! »

Kalta ferma les yeux, tentant de couper tout stimuli, à part ce que son corps lui disait. Il entendit la créature de Raichi filer vers le bas. Déjà, la puissance de Resheph lui paraissait dérisoire. Face à Bra et Hatchiyack en même temps, elle n’avait aucune chance. Mais c’était à lui de gagner un peu de temps.
Il ne fallait pas qu’il rate son coup. Plongé dans le noir et le silence, tout ce qu’il pouvait faire, c’était faire confiance à son corps et ses années d’entraînement. Il y eut une légère différence dans la fumée qui le touchait, vers sa droite. Kalta se tendit, mais l’attaque ne vint jamais. Pas de ce côté en tout cas. Un léger bruit, de l’énergie qui fusait. Le nihilien pivota, laissant le rayon le frôler. Même sans le sentir, il avait fait la différence avec son adversaire.

A son tour maintenant.

Kalta ne rouvrit pas les yeux. Il prit une autre inspiration, faisant le vide dans son esprit comme Kröm lui avait appris, il y a si longtemps. L’énergie jaillit de ses doigts en deux fins rayons qui traversèrent la fumée, chacun d’un côté. Puis, ils bifurquèrent, traçant des lignes confuses et erratiques à la recherche de leur cible.
D’abord, il n’y eut rien d’autre que le sifflement de l’énergie qui traversait le ciel. Kalta concentra sa force à nouveau et en projeta deux autres. Puis deux autres encore. Et ainsi de suite jusqu’à ce que la fumée autour de lui ne soit plus qu’un sifflement constant et un bien étrange polygone de lumière. Enfin, une explosion.

« Là ! »

En un instant, il fut devant la silhouette sombre d’Auriel. Le démon achevait à peine de repousser l’attaque quand Kalta apparut devant lui. Il ne réfléchit pas une seconde de plus et pressa ses deux mains sur le corps de son ennemi, libérant l’énergie cette fois-ci sans se concentrer et sans réfléchir.
La déflagration fut monstrueuse. Elle créa un vide dans la fumée et repoussa Auriel vers le haut. Son adversaire ne perdit pas sa concentration et interrompit sa course à quelques mètres à peine au-dessus de Kalta. Un ricanement sec lui échappait.

« Bien joué, Empereur Kalta ! Vraiment. »

Il lança son épée dans les airs et écarta les deux bras. Kalta se tint prêt à encaisser le coup, mais celui-ci ne vint jamais. Auriel ramena brusquement ses deux mains l’une contre l’autre et la fumée noire qui s’était écartée revint au galop. Le nihilien ferma les yeux à temps pour ne pas la sentir s’insinuer sous ses paupières.
Il entendit un rire, puis sentit un fin filet d’air passer près de lui. Il venait d’au-dessus. Son épée, dirigée droit sur lui. Auriel en avait reprit le contrôle. Kalta tourbillona pour l’esquiver, malgré la fumée et la confusion. Il sentit aussi, des centaines de mètres plus bas, qu’Hatchiyack était prêt. Alors, dans le même mouvement d’esquive, il enroula sa queue autour du bras d’Auriel.

« Je te tiens. »

Et il se téléporta dans un grésillement.

Arrivée sur sa cible, il tendit la main, trouva l’épaule de la créature, puis sa nuque. Il savait maintenant où il était, et relâcha Auriel, tout en se jetant vers le haut.

« A ta droite ! »

Il ne l’avait pas lâché. Il sentit donc quand Hatchiyack se tourna légèrement pour ajuster sa trajectoire. Tout son corps était tendu par l’effort et par l’énergie accumulée, sa puissance se déployant tout autour de lui comme une mini-tempête. Le nihilien ouvrit les yeux pour ne trouver que la même fumée noire, mais parsemée de faisceaux d’un vert puissant, qui transperçait l’obscurité pour se répandre en tout sens. Un éclair frôla Kalta au moment où il entendit le hurlement.

« AAAAAAAH ! »

Un énorme flash de lumière explosa autour d’Hatchiyack, repoussant en un instant toute la fumée comme une bougie dans les ténèbres. Kalta dut fermer les yeux à nouveau. Il n’eut que le temps de voir Auriel, figé dans l’espace, les yeux fixés sur eux. Hatchiyack avait croisé les bras devant son torse, les gemmes vertes de ses avants-bras et de son torse brillant avec la même intensité, de concert. Le rayon qui jaillit de lui faisait la taille d’un croiseur.
Le démon fut englouti entièrement à l’intérieur. Puis la déflagration d’énergie partit en rasant l’océan.

Cette fois-ci, la planète tremblait vraiment.

Dernière édition par Tierts le Lun Mars 25, 2024 12:17, édité 2 fois.
Chroniques de la Famille Cold
Sur Namek, le souverain Freezer réussit à défaire le terrifiant Super Saïyen. Il peut enfin étendre son emprise sur l'univers sans danger. Du moins, le croit-il car il découvrira bientôt que ses nouvelles conquêtes vont lui apporter bien des problèmes.

Tome 3 En cours - 1 Chapitre par semaine jusqu'à Mai 2024 - Prochain chapitre semaine du 15/04/2024
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Tierts
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Re: Chroniques de la Famille Cold

Messagepar Tierts le Mer Mars 13, 2024 15:36

Comme indiqué la semaine dernière, un peu de retard mais je devais assister à un mariage. Semaine prochaine, retour à la normale, en théorie ^^

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Chapitre 45 : La Loi du Talion


Belial tenait encore le corps inanimée dans une main. Il l’avait transpercée bien plus facilement que prévu.
Le démon s’était lancé à sa poursuite sans réfléchir en voyant qu’elle tentait d’emporter sa proie. Et maintenant il était à plusieurs dizaines de mètres sous la surface, un petit humanoïde transpercé par son bras. Le corps frêle était couvert de plumes roses trempées et qui se coloraient de rouge à mesure que le sang s’échappait de la plaie béante. Sa tête retombait sur une épaule fragile, comme une poupée de chiffon qu’il aurait attrapé un peu trop fort. Qui était-elle déjà ? Ce n’est qu’une fois l’individu tué qu’il s’était posé la question.

L’un des membres du commando, mais particulièrement faible. Un moment, il se demanda pourquoi elle en faisait partie, avant de se souvenir de ce qu’on lui avait appris. Elle pouvait soigner les autres. Voilà qui expliquait sans doute sa présence.

Mais est-ce qu’elle a eu le temps de… ?

Ce fut à ce moment que l’eau se transforma en geyser.

Belial fut catapulté dans les airs, bien au-dessus de la surface, plongé dans une trombe de vapeur brûlante . Il avait l’impression de ne pas pouvoir sortir de cette colonne infernale. Un hurlement de rage pure résonna à ses oreilles.
Une micro-seconde plus tard, Anik fut sur lui.

Le reptile n’était plus qu’une boule de violence et de ki tranchant. Ses écailles étaient encore ensanglantées par les attaques précédentes, mais il traversa le geyser sans s’en soucier. Sa main intacte se referma sur la gueule de Belial et l’emporta avec lui. Sans s’arrêter, il jaillit de la colonne d’eau et poursuivit son chemin à toute vitesse jusqu’à l’île qu’ils venaient de quitter.
Dans un bref instant de panique absolue face à la démonstration de force, il sentit que le petit corps lui avait échappé. Elle ne s’était pas décroché naturellement : la queue du reptile l’avait tiré de là. Il eut le temps de le voir lancer le corps vers la plage où il s’écrasa dans le sable, sans réaction. Puis, il vit la terre arriver à toute vitesse.

Le corps du démon percuta le sol avec une déflagration violente, avant d’être traîné sur toute la longueur de l’île. Il sentait les os frapper contre la terre et la roche, raclant la peau et les muscles, alors qu’Anik tentait de à l’enfoncer dans le sol. Et dans le même temps, il entendait la gueule de son adversaire claquer au-dessus de lui pour essayer de lui trancher la tête.

Quel sauvage !

Il reprit enfin ses esprits et fit exploser sa force autour de lui. Son corps entier tournoya dans les airs. Une large patte attrapa le corps d’Anik pendant que ses pieds se plantaient dans le sol. Il continua malgré tout de racler la terre, propulsé par la puissance du commando d’élite jusqu’à rencontrer l’eau à nouveau.

« Tu croyais m’avoir ? gronda-t-il, avant de projeter Anik vers le sol. »

Cette fois, il ne parvint pas à le planter dans la roche, cependant. Le lézard se débattait contre son bras, avec une énergie impressionnante. Il parvint à se faufiler hors de sa prise, plantant les griffes de ses pieds et de son bras dans l’énorme biceps du démon. Il tentait de labourer sa chair, les yeux fous fixés sur lui. Sa gueule était ouverte, mais il n’en sortait qu’une combinaison aléatoire de cris et de grognements.

« Je vais en finir, maintenant ! beugla-t-il, en tentant une fois de plus d’attraper le lézard. »

Anik poussa un cri suraigu et sa queue frappa brutalement dans sa gorge. Belial recula en hoquetant. Ce fut à ce moment-là qu’il sentit une chaleur intense dans son dos.
Puis le commando fou planta ses griffes dans son bras et le fit pivoter, se nichant dans son dos. L’horizon était d’un vert intense et brillant. Très étrange. Il dégageait une puissance absolument monstrueuse aussi. Une énergie qui se rapprochait.

« Encaisse ça, gronda Anik, en plantant les griffes de ses jambes dans le bas de son dos. »

Belial tenta bien de se débattre, mais bientôt ce fut le monde entier qui se colora d’un vert intense. Il hurla et tendit tous ses muscles pour combattre le lézard, mais les griffes contractées dans sa chair le maintinrent en place.

La plage fut consumée par le tsunami d’énergie. Et eux aussi.

* *
*

« VARIDAL ! »

Aidan avait hurlé à s’en détruire la trachée, mais le détecteur ne mentait pas. Ses signes vitaux avaient disparu. Pire encore, le dernier son en provenance de son scouteur n’était qu’un gargouilli incompréhensible… Dont Aidan connaissait bien la cause.

Persée la retenait d’une main, l’empêchant de se jeter dehors pour tenter de rejoindre la planète. Il n’y avait plus rien à faire, mais elle refusait d’y croire. Elle se concentrait de son mieux sur Passaros, mais elle ne sentait plus rien. Seulement la force d’Anik, renouvelée, plus puissante que jamais.

Avec celles de Bra et Kalta à ses côtés, c’était impossible d’espérer percevoir Varidal. Surtout si elle était morte. Mais elle l’avait perçu brièvement, il y a quelques instants, sans doute quand la commando d’élite avait déployé sa force pour aider son coéquipier. Depuis, plus rien. Aidan en avait même oublié de se concentrer sur le combat de l’Empereur, la saïyenne et Hatchiyack.
D’ailleurs…

« Par tous les dieux ! s’exclama soudain Akkilae dans le micro de bord. »

Surprise également, Persée la relâcha. Elle retomba mollement sur le sol de la salle de soin. Qu’est-ce qu’il se passait encore ? Elle percevait une force absurde émaner d’Hatchiyack lui-même. Est-ce que c’était lui le danger depuis le début ?

« Je vous envoie l’image. »

L’écran qui occupait une partie du mur s’alluma sur une vue de Passaros. Sans doute une des caméras du vaisseau. Quelque chose brillait à la surface, et ce n’était pas un soleil. Quelque chose qui se transforma en rayon d’énergie. Sans doute le plus monumental qu’elle ait jamais vu. Il traversa un océan, vaporisant des milliers de tonne d’eau sur son passage, et continua tout droit, heureusement sans atteindre de continent. Il dépassa la courbe de la planète et continua dans l’espace.

« Qu’est-ce que c’est que ça ? souffla Persée. »

Sur le casque qui regardait l’écran, Aidan pouvait apercevoir le reflet de la formidable attaque. Elle n’avait pas senti la puissance de Kalta ou de Bra varier, ce qui voulait dire qu’il restait deux suspects : Auriel et Hatchiyack.

« J’espère que c’est Hatchiyack… Et qu’il est notre côté. »

* *
*

Les alarmes hurlaient depuis un moment maintenant. Presque au même rythme que la terre qui tremblait. L’île entière semblait prête à s’effondrer. Bischa faisait son possible pour se tailler un chemin dans la foule paniquée qui bloquaient les rues.

VEUILLEZ VOUS CALFEUTRER CHEZ VOUS DANS LE CALME. DES ZONES PROTÉGÉES SONT OUVERTES DANS LES STADES HABITUELS. LES PROTECTIONS SONT EN COURS DE DÉPLOIEMENT. IL N’Y A PAS DE DANGER.

Le message avait été enregistré il y a des dizaines d’années, bien avant qu’une invasion de démon soit envisageable. Personne n’y croyait une seule seconde. Pas alors que l’océan lui-même semblait frémir au rythme des coups que des monstres devaient échanger, à des centaines de kilomètres de là.

Bischa était prudemment sorti pour chercher à manger, profitant du relatif calme de la journée, quand cela avait commencé. Et maintenant, elle ne voulait qu’une chose : rentrer chez elle et retrouver son fils. Elle voyait même sa maison, mais elle ne pouvait pas voler pour l’atteindre, contrairement aux silhouettes paniquées qui passaient parfois au-dessus d’eux. Elle ne pouvait que jouer des pieds et des mains, écartant des visages d’ishtaris et de drachmiens tous plus paniqués les uns que les autres.

Les cris. Les pleurs. Le pas de course. La fin du monde.
Les ombres s’allongèrent brusquement dans la rue.
Le silence.

Tous les visages convergèrent vers l’horizon où la nouvelle source de lumière était apparue. Une énorme ligne le traversait d’est en ouest, juste au-dessus de celle, bleue, de l’océan. Une ligne d’un vert brillant, une lueur aussi intense que le soleil lui-même. Elle n’allait pas vers eux, mais le tremblement qui l’accompagnait se faisait de plus en plus intense.

Bischa détourna les yeux, aveuglée. La rue était dégagée. Ou presque. Avec un cri de triomphe, elle écarta les dernières silhouettes et défonça la porte de son chez-elle.

« Maman ! »

Sans répondre, elle se jeta sur son petit garçon et le serra dans ses bras.

« Maman, qu’est-ce qui se passe ? »

Il pointait du doigt la porte toujours ouverte, et l’horizon parfaitement visible. La ligne était continue à présent, mais allait en s’affaiblissant.

Non, ce n’était pas cela qu’il avait repéré. Les murs anti-tsunami de la ville se dressaient lentement sur la côté, projetant un mur d’énergie transparente jusqu’à plusieurs centaines de mètres dans les airs. C’était le déploiement le plus impressionnant qu’elle ait jamais vu.

Bischa le remarqua enfin. La ligne de l’océan était beaucoup trop haute. Et elle continuait de monter, alors que la titanesque vague se rapprochait.

D’un coup de pied, elle referma la porte, avant de s’accroupir par terre, tenant la tête de son petit garçon contre elle.
Elle entendit le fracas une seconde plus tard et se mit à prier tous les dieux pour que le mur tienne.

* *
*

« Nous savons qui c’est, Seigneur Ithaxus. »

Clotho se retourna vers lui, mais s’interrompit soudainement. Le sol trembla. Une légère secousse, quelques grains de sable qui s’envolèrent l’espace d’une seconde. Ithaxus était déjà debout, prêt à se battre.
Il n’y avait personne, mais quelque chose se passait de l’autre côté de la planète. Quelque chose qui avait des répercussions jusqu’ici.

C’est donc ça, la puissance d’Auriel…

« Qu’est-ce que… ?
- Ne vous en faites pas pour le Roi, souffla la sorcière. Concentrez-vous sur Aidan. »

Ithaxus fronça les sourcils, mais s’exécuta. Il ferma les yeux, posa doucement ses doigts sur son front et se concentra.

Quelle technique complexe. Même avec son nouveau bras, il avait besoin de toute son attention. Reconnaître l’énergie de quelqu'un était facile, mais ce n’était pas le dixième de cette technique. Non, le plus important, c’était la fin. Heureusement, il avait l’habitude d’apprendre à maîtriser les capacités et techniques de démons qui étaient infiniment plus complexe que les créatures de cet univers.

Il me faut juste… Ah !

Le démon disparut dans un grésillement.

* *
*

Resheph était figée dans les airs, ses yeux noirs écarquillés. L’immensité océanique devant elle était fendu en deux. De même que les fonds marins qui s’étaient retrouvés exposés par l’attaque. L’eau s’y engouffrait de nouveau, mais c’était lent, car l’océan était encore agité de remous comme si l’onde de choc de l’attaque restait sur place, repoussant les eaux.
L’île où s’était installé Auriel un peu plus tôt n’était plus qu’un monticule de rocher vaguement plus haut que le reste de ce terrain dévasté, au milieu de l’immense canyon.

C’était ça, leur puissance quand ils n’avaient pas à se contenir ?

« Merde ! Hatchiyack, tu aurais pu viser plus haut !
- Il était dans le noir, Bra, je pouvais pas vraiment choisir ! »

Ses deux ennemis se tenaient dans les airs, au-dessus d’elle, discutant comme si tout cela était normal. Leur arme de destruction massive se tenait à leur côté, toujours aussi taciturne. Les gemmes qui parsemaient son corps perdaient lentement leur brillant, mais il était toujours aussi puissant. Ils ne faisaient même plus attention à elle. Une rage silencieuse s’empara lentement de la déesse. Elle allait leur faire regretter.
Si son poison n’avait pas suffit à la saïyenne et si sa fumée ne leur faisait rien. Elle avait bien d’autres tours dans son sac.

« Je vais vous tuer… cracha-t-elle à voix basse. »

Au moins, ils lui avaient fait une faveur en se débarassant d’Auriel. Maintenant, tout ce qu’elle avait à faire, c’était les tuer eux et le Makaï serait à elle.

« J’en doute, répondit Kalta en pivotant vers elle. »

Bra fit de même et ils furent rejoint par leur nouvel ami, le colosse rose, qui tourna un regard jaune et vide vers elle.

« Dommage que ton amie n’ait pas été là, continuait le nihilien. Je suppose que tu n’as pas envie de négocier, alors on va en finir vite. »

Un grondement sourd échappa de la gorge de Resheph. Elle se redressa, tendit tous ses muscles et replia son bras valide devant elle en position de défense. La saïyenne pouvait peut-être résister à ses poisons, mais aucun de ces trois-là n'était immortel. Elle n’allait pas se laisser impressionner, ni par eux, ni par leur stupide créature rose. Son aura se déploya autour d’elle alors qu’elle se préparait aux assauts qui allaient venir.

Les trois autres la regardaient avec méfiance, mais ils ne paraissaient plus effrayés, maintenant qu’ils avaient l’avantage numérique.

L’océan revenait lentement autour d’eux, l’eau ruisselant dans le gigantesque cratère créé par l’attaque du monstre. Soudain, elle aperçut un éclat à l’horizon. Une couleur rouge familière. Peut-être fut-ce le reflet de cet éclat dans ses yeux qui fit réagir Kalta, mais en tout cas il se retourna d’un coup.

« Bra, attention ! »

Il plongea sur elle et l’emporta vers le bas. Une immense lame d’énergie rouge traversa le ciel, là où ils s’étaient trouvés quelques instants plus tôt. Le colosse s’était retourné mais il n’avait pas esquivé. Avec un grognement, il avait croisé les bras devant son torse et déployé son énergie. La lame avait buté contre ses coudes sans lui faire de dégâts, elle se brisa comme une vague contre un roc, et s’effilocha derrière lui.

« Humpf. »

Resheph s’apprêtait à se jeter sur ses ennemis en pleine fuite, quand l’eau explosa à quelques dizaines de mètres devant elle. Un geyser jaillit vers les cieux et, avec lui, une silhouette sombre qui fut sur Hatchiyack en un instant. Elle eut le temps de voir la surprise sur les visages de Kalta et de Bra, ainsi que l’épée d’Auriel qui fendit le ciel. La lame noire frappa avec une précision mortelle, directement sur les bras encore repliés de la créature rose.
Le colosse fut repoussé avec un grondement étrange, nouveau. De la douleur. Les gemmes de ses bras étaient brisées, libérant des éclairs verdâtres dans les airs.
Auriel était là, debout dans les airs comme si rien n’était arrivé, son épée en main, ses vêtements intacts. Seule l’extrémité de sa cape fumait un peu. Et il venait de blesser le monstre. Elle croisa brièvement son regard rougeoyant et toute son ambition s’évanouit d’un coup. Pour le moment, il fallait gagner. Et pour cela, il fallait obéir.

Celui-ci réagit aussitôt, ouvrant sa gueule pour en laisser échapper un puissant rayon d’énergie. Auriel plongea simplement en-dessous, l’épée déjà prête à frapper de nouveau.

« Resheph ! ordonna-t-il. »

Elle vit Bra et Kalta converger vers lui. Aussitôt, ses bandelettes s’échappèrent de son bras pour s’enrouler autour de leurs pieds. Kalta esquiva, mais Bra fut ralentie. Elle se retourna vers elle et projeta un rayon d’énergie de sa main. Resheph sauta dans les airs pour esquiver. Elle avait fait ce qu’il fallait.

Son Roi n’eut qu’à faire claquer sa cape dans les airs pour esquiver Kalta. Le nihilien continua son chemin, avec rien d’autre dans la main qu’un fragment de cape carbonisé. Un nouveau craquement retentit alors que la lame brisait les gemmes des jambes d’Hatchiyack. La créature poussa un nouveau grondement de douleur. Cette fois, il fit exploser son énergie tout autour de lui, en désespoir de cause, repoussant Auriel, Kalta, Bra et même Resheph sur plusieurs mètres.

« Quelle puissance, commenta Auriel en se redressant dans les airs le premier. Quel dommage qu’elle ne soit pas accompagnée d’une vraie stratégie. »

Resheph ne s’arrêta qu’un mètre au-dessus de l’eau, mais elle avait retrouvé le sourire. La peur se lisait à présent sur les visages du nihilien et de la saïyenne. Aucun des deux ne voulait croire que le faux-Roi avait survécu à une pareille attaque. Ils allaient apprendre ce qu’étaient les démons.

« Impossible… souffla Kalta.
- Vous ne savez pas ce qui est possible, jeune Empereur. Il est temps d’arrêter de jouer. »

Il se tourna vers eux, ses lèvres découvrant l’espace d’un instant une canine. Puis ses yeux brillèrent et deux rayons d’énergie jaillirent à leurs rencontre. Resheph elle-même dut se baisser au dernier moment, alors que Bra et Kalta luttaient pour esquiver. Lorsqu’ils touchèrent la surface, l’eau parut exploser à nouveau, projetant de la vapeur partout autour d’eux. Auriel avait déjà filé, droit sur le colosse rose.

Celui-ci était prêt à le recevoir cette fois. Son poing frôla visage du Roi, mais celui-ci pivotait déjà, il glissa entre les énormes bras de son adversaire. Il se lova contre le colosse comme un partenaire de danse, dos contre son torse. Et puis il frappa du coude dans son dos, en plein dans la gemme centrale. Un craquement sinistre retentit et, pour la première fois du combat, Hatchiyack se plia en deux.

« Tu es impressionnant. Quel dommage que tu ne sois qu’une création incomplète, asséna Auriel. »

Une création ? C’était pour ça qu’elle ne pouvait pas sentir sa puissance ? Comment avait-il… ?

Bra décolla dans leur direction. Hatchiyack gronda, puis se redressa d’un coup en hurlant. L’énergie libérée explosa contre le Roi, cette fois-ci sans lui faire le moindre dégât. Il ne bougea pas d’un millimètre. Ce fut à peine si sa cape claqua dans son dos.

« Finissons-en, veux-tu ? »

D’une main, il arrêta le pied de Bra, qui visait sa tête, et plia sous l’effort. Mais de l’autre main, il donna un coup d’estoc de l’épée. Rapide, précis, et mortel. L’extrémité de la lame se planta dans l’énorme gemme qui formait le crâne d’Hatchiyack.

Resheph vit l’effroi dans les yeux de Kalta. Elle se dirigeait déjà vers lui, sans pouvoir se détacher du spectacle.

Bra voulut plonger sur Hatchiyack pour l’éloigner de cette situation, mais Auriel s’interposa simplement devant elle, sans broncher quand l’épaule de la saïyenne buta violemment contre son torse.

« Je vais vous tuer ! hurla-t-elle, dans un déferlement de coup de plus en plus violent. »

Une fois de plus, Auriel endura l’assaut sans broncher. Il encaissa quelques coups, esquiva les suivants, et finit par attraper le poing de la saïyenne dans le sien. Sa main tremblait en tentant de contenir la terrible puissance de Bra. Et elle le surprit en frappant violemment du plat de la main dans sa gorge, mais elle ne pouvait empêcher l’inévitable.
Hoquetant et grognant, Hatchiyack retombait lentement vers l’océan.

Auriel finit par pivoter brusquement, laissant Bra plonger là où il se trouvait un peu plus tôt. Et puis, sans un regard pour la saïyenne, il tendit la main vers le corps qui tombait.
La décharge d’énergie rattrapa Hatchiyack en une seconde. L’explosion fut colossale mais particulièrement localisée. L’eau trembla en-dessous, sans s’ouvrir et sans être vaporisée.

Il ne fallut qu’une seconde pour que la fumée se dissipe.
Il ne restait rien de la création de Raïchi.

* *
*

Hatchiyack, sûrement, pensa Persée en voyant les dernières lueurs de la gigantesque attaque disparaître dans l’espace. Elle se demandait à quel point le Docteur avait sous-estimé sa propre création et à quel point il ne voulait pas dévoiler tout ce qu’il avait en main. Si c’était le cas…

Un grésillement retentit derrière elle.

Déjà de retour ? voulait-elle demander en se retournant, mais les mots s’éteignirent dans sa gorge en découvrant la créature qui venait d’apparaître à côté d’Aidan.

Un composé aléatoire de plusieurs morceaux d’espèces différentes. Le torse était bleuté, tacheté de nombreuses petites marques plus sombres, les jambes étaient celles d’un reptile noir aux articulations semblables à un oiseau, un bras était d’une couleur rouge, l’autre était d’un blanc pâle, et avait encore les doigts posés sur la tête. Celle d’une espèce dont elle connaissait la réputation : les Yardrats.

Ithaxus.

Elle eut tout juste le temps de voir l’énergie s’accumuler dans les doigts rouges. Elle distingua à peine la surprise se peindre sur le visage d’Aidan. La gamine n’avait aucune chance.

Persée ne prit pas le temps de réfléchir et se jeta en avant. Bra ne lui pardonnerait jamais si elle mourrait. L’armure noire parvint tout juste à se glisser devant Aidan, avant que l’énergie ne jaillisse.

L’explosion l’enveloppa tout entière, vrillant ses os même à l’intérieur de l’armure. Elle referma les bras autour d’Aidan alors que son corps était projeté vers le mur avec une force monstrueuse. Puis elle sombra.

Dernière édition par Tierts le Lun Mars 25, 2024 12:18, édité 2 fois.
Chroniques de la Famille Cold
Sur Namek, le souverain Freezer réussit à défaire le terrifiant Super Saïyen. Il peut enfin étendre son emprise sur l'univers sans danger. Du moins, le croit-il car il découvrira bientôt que ses nouvelles conquêtes vont lui apporter bien des problèmes.

Tome 3 En cours - 1 Chapitre par semaine jusqu'à Mai 2024 - Prochain chapitre semaine du 15/04/2024
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Re: Chroniques de la Famille Cold

Messagepar Tonay le Dim Mars 17, 2024 13:56

Retour sur le chapitre 43 :

Un retour tardif, mais un retour quand même !

J'ai encore beaucoup à faire pour m'améliorer sur les combats, j'ai de la chance de bénéficier des conseils de ta part mais aussi de Lamantin qui essaie désespérément de sauver les prochains chapitres de l'ennui !


Mais de rien, en tout cas tu as bien progressé sur cet aspect. Tu as une approche différente de la mienne des combats, bien plus macro, ce qui fonctionne très bien aussi. Par contre, on ressent un peu le faire que tu n'es pas encore à l'aise avec ces derniers. Il y a plusieurs répétitions ici et là, chose qu'on ne voit jamais en temps normal. Faut juste être prudent, ça m'arrive aussi d'être tellement occupé à visualiser un affrontement que j'en oublie le reste ^^

Quant au chapitre en lui-même, c'est un bon combat entre une force écrasante et un ennemi invincible, je me demande comment Kalta, Bra et Hatchiyak vont dénouer ce noeud. Auriel reste toujours cool. Or, ce n'est pas facile de donner une image précise à un personnage et à la maintenir, donc bravo.

Par contre, vu que les yeux d'Auriel virent au rouge, on peut officiellement dire qu'il dispose du Sharingan. Et ça, c'est vraiment OP. (j'attends donc le Byakugan/Rinnegan pour Bra, faut bien compenser :P )

Belial aussi est intéressant, et son combat avec Anik évoque toalement un combat bestial entre deux sauvages. Bon, un sauvage et un sauvage raffiné :lol:
Après, ce sera probablement le dernier combat d'Anik, à moins que Varidal ne rapplique fissa.

La suite nous le dira ! (et nous l'a déjà dit (je présume), mais j'ai pas encore tout rattrapé !)
Survivants
Et si trois autres saiyans avaient survécu à la destruction de la planète Vegeta ?

One Shot
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Re: Chroniques de la Famille Cold

Messagepar Tierts le Lun Mars 18, 2024 13:00

Hello Tonay ! Je crains que tu ne prennes encore un chapitre de retard :p

Pour les chapitres précédents, j'admets aussi avoir traversé un bon moment de manque d'intérêt pour la fic et ses avancées, la faute à un calendrier chargé en ce début d'année, donc je passe moins de temps sur la relecture/réécriture des chapitres.

Celui qui vient devrait être un peu meilleur de ce point de vue là, en tout cas j'espère.

Et j'oublie de le préciser depuis un moment, mais les chapitres bénéficient toujours de l'aide du grand Lamantin_Furtif, sans qui la qualité ne serait définitivement pas la même.

---

Chapitre 46 : Le plan


Ithaxus entendait les alertes du vaisseau gémir tout autour de lui. Il n’avait pas beaucoup de temps.
Heureusement, il avait réussi à garder son calme après la téléportation. Il était toujours soufflé par cette technique : parcourir une telle distance en un instant était impressionnant. Sa complexité autant que son utilité étaient incroyables mais il pourrait s’y pencher avec plus de sérieux une fois toute cette histoire terminée.
Pour l’heure, il avait des Dragon Balls à voler.

Un peu plus loin, affalée contre un mur de métal plié par la puissance de son attaque, les corps des deux soldats de l’Empire reposaient l’un sur l’autre. Intacts.

« Cette armure ne devrait pas encaisser de tels dégâts… souffla-t-il pour lui-même. »

Ce n’était pas un métal ordinaire. Des écailles peut-être ? Non, c’était manufacturé, travaillé… Katchin ? Il aurait aimé prendre un prélèvement pour l’analyser, mais il n’avait pas beaucoup de temps avant que l’Empereur ou la saïyenne ne comprenne ce qui se passe. Sans hésiter, il scanna la salle d’un regard et trouva ce qu’il cherchait. Ils n’avaient même pas pris la peine d’enfermer les sphères dans un coffre. Pour ce que ça aurait changé, de toute façon… Ithaxus tendit la main vers elles.

« Non… »

Du coin de l’oeil, il vit l’armure noire se redresser, tremblante. Elle peinait à lever une jambe après l’autre, cherchant une prise du bout des doigts, sans en trouver. Ithaxus haussa un sourcil.

« Fascinant. »

Il amena les trois Dragon Ball contre lui et tendit son autre main dans la direction de Persée. Son énergie se déploya sous la forme d’éclairs bleutés, qui quittèrent ses doigts pour aller entourer leur ennemie. Un cri de douleur émergea aussitôt de l’armure, alors que les fins filins d’électricité se frayaient un chemin dans les articulations.

« Hm. Pas entièrement protégée, commenta-t-il avec un air curieux. »

Ce n’était qu’une caresse, comparé à la puissance qu’il pouvait déployer. Ses éclairs étaient capables de détruire presque tout, à l’exception du Roi Auriel bien sûr. Et de cette armure, mais ils pouvaient se glisser dans les quelques espaces qu’elle laissait.

Curieux.

Mais il n’avait pas le temps de s’appesantir là-dessus. Ramenant ses doigts sur son front, Ithaxus se concentra sur la planète. Il commençait à maîtriser la détection de l’énergie. Il fit de son mieux pour ignorer les forces monstrueuses de la saïyenne et du nihilien. Il ignora Anik et Belial, qui semblait en mauvaise posture. Il chercha la plus puissante après tout cela et le trouva enfin. Garlic Jr. Un insecte à l’échelle de tous ses monstres, mais un bon repère.
Il eut dernier regard vers l’armure noire qui convulsait au sol. La mortelle a l’intérieur était plutôt résistante. Il hésita un moment à l’achever.

Non. Le plan avant tout.

En un instant et un grésillement, il fut de nouveau sur Passaros, au milieu d’un désert de sable, surplombé par l’immense structure d’une porte d’obsidienne, ouverte sur le Makaï.
Garlic sursauta en le sentant arriver.

« Prépares-toi à te cacher ! Je vais chercher le Roi. »

Au pied du démon, quatre sphères pâles et étoilées attendaient déjà. Ithaxus y ajouta les siennes et commença à se concentrer. Il attendit de voir Garlic approcher de la porte vers le Makaï avant de sélectionner un des adversaires d’Auriel. Eux, il était impossible de les manquer.

On arrivait à la partie la plus complexe. Il allait devoir enchaîner très vite. Et cette fois-ci, il ne se téléportait pas auprès de créatures qu’il pouvait écraser d’une seule main. Le démon prit une grande inspiration.

Puis, Ithaxus disparut une fois de plus.

* *
*

C’était impossible.

Auriel est immortel. Selon la légende, il ne peut pas être tué.

La voix de Persée continuait de résonner dans son esprit, mais Bra refusait d’y croire. Si ce démon était vraiment immortel, indestructible, invincible… Alors ils n’avaient aucune chance, depuis le début. Il ne faisait que jouer avec eux. Il était trop puissant pour être maîtrisé, même si Bra et Kalta donnaient tout ce qu’ils avaient. Il avait gagné.

Et il venait de tuer Hatchiyack. Une exécution précise, méthodique et sans la moindre trace de pitié. Le colosse était pourtant bien assez fort pour affronter le démon, mais sans chance de le blesser, il ne pouvait pas gagner.

Dès qu’il a arrêté de jouer, il l’a tué en quelques coups.

L’explosion se dissipait à peine qu’Auriel se jeta sur elle, son épée noire dans une main, et de l’énergie pulsant déjà dans l’autre. Elle vit Kalta se reprendre et l’intercepter. Un ki rougeoyant se matérialisa autour de son bras. Les deux lames se percutèrent dans une décharge d’énergie. Auriel allait frapper de son autre main, mais Bra réagit enfin et attrapa son épaule pour la tordre vers le ciel. La boule d’énergie alla se perdre dans l’atmosphère.
Elle vit l’épée noire, confrontée à la lame de Kalta. Auriel pressait et elle comprit avec horreur que le tranchant de l’épée continuait de progresser, mais beaucoup plus lentement.

« Kalta !
- J’ai vu ! Lâche tout ! »

Ils lâchèrent tous les deux au même instant et tentèrent de s’éloigner chacun de leurs côtés. Auriel continua sa course à pleine vitesse, vers le sol.

« Maintenant ! »

Kalta tendit les bras en arrière, il visait la trajectoire de leur adversaire. Une sphère violacée s’y matérialisait. Bra se retourna dans les airs pour faire de même, concentrant déjà son énergie.

Pas un moment de répit. Pas une seconde de pause. Ou nous finirons comme Hatchiyack.

Quelque chose la percuta violemment à l’épaule. Son corps pivota et l’énergie s’échappa de ses mains, vers Kalta.

« Ahahahahah ! Pauvres fous ! »

Resheph. Elle avait failli l’oublier. Bra ne se laissa emporter que quelques secondes avant de se reprendre et martela le crâne de la démone de coup de poing jusqu’à ce qu’elle ne la lâche. Elle tournoya pour tenter un coup de pied, mais Resheph enroulait déjà ses bandelettes autour de sa jambe. Elle la tira vers elle. Un liquide poisseux s’écoulait déjà jusqu’à ses pieds. Du poison évidemment, mais Bra ne la craignait plus à présent. Sans bouger, elle tendit la main et un fin rayon bleu jaillit de son index. Le ki déchira toutes les bandelettes qui venaient la recouvrir. Resheph en profita pour filer vers la surface à son tour.

Kalta avait plongé pour éviter l’attaque qu’elle avait laissé échapper. Sa propre attaque frôla Auriel sans le toucher. Le roi des démons se retourna vers eux.

« Votre puissance est plus grande que je ne l’imaginais, annonça-t-il, une sincère marque de respect dans la voix. »

Il s’éleva lentement dans les airs, son lieutenant l’accompagnant derrière lui. Les deux camps reprenaient une position stable.
Kalta se replaça à ses côtés. Elle croisa brièvement le regard rouge derrière le masque qui recouvrait son visage. Il était tout aussi perdu qu’elle. Auriel n’avait pas la puissance nécessaire pour encaisser de pareilles attaques, pourtant il se tenait là, sans la moindre égratignure.

Il ne peut pas être blessé.

« Nous pouvons continuer cette danse longtemps, continuait-il. En d’autres circonstances, j’apprécierais, ne serait-ce que pour vous observer combattre. Mais je crains d’avoir d’autres priorités. »

Bra ne l’écoutait que d’une oreille. Elle se concentrait sur l’énergie de son ami, ainsi que celle de la créature derrière Auriel. La démone n’était plus aussi sûre d’elle depuis que ses tours ne marchaient plus sur eux et, avec la perte de son bras, elle devenait bien moins dangereuse. Mais il ne fallait pas baisser sa garde. Elle savait que Kalta devait se faire la même réflexion.

« Kalta, si on se concentre sur Resheph pour commencer…
- Bra ! »

C’était la voix de Persée qui résonnait dans son scouteur. Mais ce fut la détresse qu’elle ressentit dans ce seul mot qui fit s’interrompre complètement la jeune femme.

Quelque chose de terrible venait d’arriver.

* *
*

Il ne sentait que la terre et la poussière, tout autour de lui. Jusque dans sa gueule. Jusque dans ses narines. Il n’arrivait plus à respirer. Il fallait qu’il sorte. Il fallait qu’il prenne une inspiration, mais tous ses muscles le faisaient souffrir.

Belial parvint enfin à étendre ses griffes. Il poussa la terre et la poussière qui le recouvrait pour les planter dans une roche plus ferme. Il tira jusqu’à extraire son corps entier de la gangue de terre fondue qui le recouvrait. Sa gueule s’ouvrit en grand pour prendre une inspiration, arrachant un long souffle douloureux à sa gorge. De la poussière continuait de s’introduire dans son corps. Il avait l’impression que l’air brûlait chaque centimètre carré de sa trachée.
Elle était brûlante.

Ce n’est pas de la poussière. C’est de la cendre.

Ses yeux s’ouvrirent sur un paysage dévasté. Si l’île avait été ravagée par son combat contre Anik, cette attaque l’avait atomisée. Le sol était vitrifiée et reflétait maintenant le bleu du ciel. Il paraissait se confondre avec la surface de l’océan, dont il ne dépassait plus que d’un centimètre.

Avec un grognement de douleur, il tira son corps mutilé vers l’avant. Derrière lui, les débris de ses jambes commençaient déjà se reformer mais il osait à peine regarder. Sa fourrure être calcinée, sa chair à vif et brûlée. Une de ses jambes manquait à l’appel, il en était sûr, et peut-être un de ses bras. Il pouvait reconstituer son corps, tant qu’il survivait, mais plus la blessure était importante, et plus c’était long. C’était la première fois qu’il se retrouvait dans un état pareil.

Saloperie. Qu’est-ce que c’était que cette attaque ?

Au moins, Anik était mort. Il ne sentait plus son énergie, ou celle de qui que ce soit en fait. Peut-être que c’était la douleur qui pulsait toujours contre ses tempes. Au loin, il pouvait toujours percevoir les échos d’un combat monstrueux.

Une fois que je serais remis, je pourrais y assister. Voir Auriel triompher. Mais il me faut… Un moment de repos.

Poussant sur son coude pour se redresser autant que possible, Belial tourna le corps pour trouver une position à peu près confortable. Cela ne fit que lui arracher une plainte douloureuse de plus.
Il était impossible que son Roi ait été tué, même par une attaque aussi puissante. De toute façon, Resheph ne pourrait pas tenir contre les deux en même temps, donc si le combat continuait, c’est qu’Auriel était en vie. Peut-être qu’il pourrait aider, à sa façon. Tout ce qu’il lui fallait, c’était une minute de répit, le temps de guérir ses membres. Au moins assez pour marcher. Il tenta de canaliser son énergie vers ses jambes, qu’il n’osait toujours pas regarder.

Un morceau de sol vitrifiée bougea, à une dizaine de mètre de lui.

Il vit une échine percer progressivement la terre, des écailles sombres rouler sous la poussière et la cendre. Une silhouette se dressait à gestes saccadés. Une gueule perça à travers la couche de terre noircie, une forme reconnaissable. Un oeil s’ouvrit, rougeoyant, et se dirigea droit vers lui.

Non…

Un bras tremblant se tendit et planta ses griffes dans le sol pour aider le reptile à se redresser.

Non. Non…

Anik était gravement blessé. Ses écailles noires s'étaient arrachées par zone entière, dévoilant la chair blanche en-dessous. Son visage était tuméfié, un oeil disparaissait sous la chair gonflée, mais sa gueule parvenait encore à s’ouvrir. Elle dévoilait toujours autant de dents. Le ricanement qui lui échappa était terrifiant, rauque et brisé, comme son corps. Mais lui était entier.

NON !

« Tu as tué Varidal… »

Il avait à peine entendu sa voix, comme un murmure dans le vent.

C’était impossible, il ne pouvait pas avoir survécu là où même Belial avait cru mourir. Et pourtant… Le petit salaud. Il avait utilisé le démon comme un bouclier. En s’accrochant à son dos, il l’avait forcé à encaisser le plus gros de l’attaque. Ça ne l’avait pas sauvé, mais il était maintenant celui des deux le moins amoché.

« Non, éructa-t-il enfin, le mot arrachant du sang à sa trachée. »

Il n’allait pas mourir ainsi.

Belial concentra sa force, non pas dans ses jambes cette fois-ci, mais pour voler. Il força son corps à s’élever dans les airs, traînant ses membres sans vie derrière lui. Un grondement de douleur lui échappa en sentant ses jambes dévastées racler contre le sol.

« Je vais te tuer, continuait Anik. »

Il était debout à présent et il tremblait, mais ses yeux étaient concentrés sur lui. Sans le moindre doute. Sa gueule s’ouvrit en un sourire monstrueux.

« Je vais arracher tous tes morceaux un par un…
- Viens me chercher, saloperie, cracha Belial. »

Un rire rauque échappa à la créature qui lui faisait face. Son œil unique parut briller comme un soleil.

« Tu vas souffrir. »

Belial fit de son mieux pour réunir les forces qui lui restait. Tout ce qu’il avait à faire, c’était tenir le temps que son corps se régénère.

Mais bordel, comment est-ce qu’il peut encore se battre ?!

Un frisson parcourut sa chair détruite. Le combat qu’il avait cru couru d’avance était maintenant une lutte désespérée pour la survie.
Une vraie bataille. Une occasion de se prouver. Un sourire déchira son visage.

Viens. Bats-toi. VIENS !

« Seigneur Belial, préparez-vous ! Le Seigneur Ithaxus revient avec les Dragon Balls. »

La voix dans sa tête le prit par surprise, au point qu’il se figea dans les airs. Déjà ? Ils avaient réussi ?
C’était une grande nouvelle. Ils avaient réussi. Ils pouvaient…

« Je vais te crever ! »

Cette voix-là n’était pas dans sa tête.

Il tourna la tête vers son adversaire. Le sol explosa autour d’Anik. La gueule ouverte, le regard fou. Belial n’était pas prêt.
Le reptile déchaîné fut sur lui en un instant.

* *
*

Auriel analysait la situation. Il ne pouvait pas entendre ce que les impériaux s’échangeaient dans leurs petits appareils, mais il savait très bien ce qu’il avait prévu de faire. Il vit le troubler passer dans les yeux de la saïyenne et il sut que ses plans étaient en marche.
Mais il ne pouvait pas se relâcher avant d’avoir invoqué le Dragon.

Il sentait Resheph affaiblie par les coups qu’elle avait reçu. Pire, les deux champions ne semblaient plus se soucier de son venin. Au loin, il sentait aussi son élève en difficulté. En fait, il pouvait presque entendre ses hurlements de douleur. Les calculs fusaient dans l’esprit du Roi des démons. Resheph devait rester et résister jusqu’au bout. Belial n’avait plus besoin d’être là, son adversaire n’était pas dans un meilleur état que lui et il n’avait jamais été plus qu’une distraction pour qu’Ithaxus accomplisse son office.
Pour l’heure, sa priorité était donc à Bra et à Kalta. Particulièrement à celle qui était la plus perturbée, sans doute par la perte de la dénommée Aidan.

Beau boulot, Ithaxus.

En un éclair, Auriel fut face à la saïyenne. Il lut la surprise dans ses yeux, mais elle avait encore assez de réflexe pour parer son bras et son épée. Ouverture facile. Son genou percuta le ventre de la jeune femme avec toute la puissance qu’il pouvait donner. Le souffle coupé, elle se plia vers l’avant. Elle était encore perturbée par ce qu’elle venait d’entendre. Il n’eut besoin que de quelques enchaînement pour la mettre en position idéale. Il attrapa ses deux épaules, contraint ses bras, et l’amena vers lui.

« Vous m’avez donné faim, Princesse, gronda-t-il. »

Ses canines sortaient déjà, démesurées. La faim faisait briller ses yeux d’une lueur rouge. Il planta les dents dans la gorge offerte avec un grognement de plaisir. Le sang explosa dans sa bouche, emplissant ses papilles d’une ribambelle de saveurs, et chargeant son corps en énergie.
Un rayon violacé l’atteint en plein oeil. La brûlure le fit reculer avec un cri de douleur. Kalta était déjà devant lui, donnant un coup de pied puis un coup de queue pour le repousser loin de la saïyenne. Auriel se reprit aussitôt, redressant le visage avec un grondement satisfait. Il savait que ses rides s’estompaient déjà.

« Aaaah… J’avais besoin de ça. Merci ! »

La saïyenne se tenait le cou, mais il ne l’avait pas tué. Il lui en faudrait beaucoup plus. Elle était effrayée en revanche, et Kalta n’était pas en reste.

« Bra, ça va ?
- Ils ont eu.. Il faut qu’on parte… ! »

Elle hésitait visiblement. Auriel ne leur laissa pas le temps de réfléchir ou de partir. Il projet son épée dans les airs et, les mains libres, étira ses deux bras. L’énergie s’accumula entre les deux.

« A mon tour ! »

Lorsqu’il réunit ses deux mains, ce n’était pas pour créer un beau rayon destructeur comme celui de la saïyenne. Il n’avait pas le temps pour ses subtilités : il devait les occuper aussi longtemps que possible, les empêcher de se concerter, de réfléchir. Empêcher l’ennemi de se préparer. Il provoqua simplement une onde de choc, à la puissance toute aussi monstrueuse. L’explosion alla creuser le sol, des centaines de mètre plus bas, repoussant Kalta et Bra comme des brindilles.

« Seigneur ! Je suis prêt, indiqua la voix de Ithaxus dans son esprit. »

La nouvelle qu’il attendait depuis le début. Les Dragon Balls, toutes à lui. Mais Auriel ne se laissa pas gagner par l’euphorie. Il fallait rester calme. Méthodique.

« Attrape d’abord Belial, nous devons le mettre à l’abri. »

Le déplacement instantané permettait de protéger les bons éléments qui ne servaient plus à rien. Et d’éliminer des opportunités pour ses ennemis. Il savait déjà vers qui se concentreraient Kalta et Bra une fois qu’il ne serait plus là.

« A vos ordres. »

Auriel réprima une réaction, pour que son expression ne révèle pas à ses adversaires ce qui se passait.
Enfin, il était à portée. Après des millions d’années.

* *
*

Anik voyait flou, même à travers son œil encore intact. Le monde n’était qu’une bouillie de couleur et de formes, mais il n’avait pas besoin de voir pour sentir où était son adversaire. Et il avait à peine besoin de savoir où il était pour frapper.
La seule chose qui sauvait Belial, c’est qu’il ne lui restait pas assez de force et que, dans sa rage et sa violence, il frappait avec tous ses membres. Y compris le bras qui avait disparu. Il n’en restait pas moins qu’un déluge de coups s’acharnait sur le corps déjà mutilé de la créature.

Et Anik n’en avait pas terminé. Il n’en aurait jamais terminé.

Il avait tué Varidal. Ils avaient tués Palpi. Ils allaient tous payer. Il allait les réduire en cendres, les uns après les autres.

A commencer par celui-là et sa transformation de pacotille !

Avec un dernier coup de griffe, Anik arracha un bras déjà amoché. De la fourrure calcinée et des morceaux d’os filèrent en tout sens, alors qu’un hurlement de douleur échappait au démon. Le commando leva le membre brisé dans les airs, avant de l’abattre avec toute la force qu’il pouvait sur le crâne de Belial. Le choc ferma sa mâchoire et étouffa le cri.

Parfait !

Son aura creusa un nouveau cratère, fissurant le sol vitrifié en un cercle quasi-parfait.

« Aux jambes maintenant, gronda Anik. On va voir le temps qu’il te faut pour… »

Il ne termina jamais sa phrase. Quelque chose était apparu soudainement aux côtés de la créature au sol. Un autre démon, un assemblage de plusieurs morceaux, tous de couleurs différentes. Une autre énergie, familière, se dégageait de lui.
Ithaxus.

La chose lui jeta un regard amusé, ses lèvres formant un sourire moqueur. Il posa la main sur son collègue brisé.

« Très impressionnant, Anik. On se retrouve très vite ! »

Dans le flou de sa rage, il comprit ce qui allait se passer. Anik poussa un cri et projeta un rayon d’énergie depuis sa gueule, mais Ithaxus la repoussa d’un revers de la main, sans même le regarder. Puis, il disparut dans un grésillement et emporta Belial avec lui.

« AAAAAAAAAAAAAAAH ! »

L’aura d’Anik explosa autour de lui. Elle ravagea ce qui restait du sol de l’île.

L’océan vint vite combler le trou, laissant le reptile au-dessus d’un siphon déchaîné.
Il avait échoué.

* *
*

« Elle est en vie, disait la voix de Persée dans son scouteur. Mais… »

Le regard de Kalta tentait de suivre Auriel. Ils s’étaient fait avoir. Le danger n’avait jamais été le Roi des Démons. Il était puissant, mais c’était son acolyte, Ithaxus, qui avait volé les Dragon Balls. Comment ?

Il n’avait pas le temps d’y réfléchir. Il fallait le trouver, mais il ne pouvait pas quitter Auriel du regard. Pas plus de quelques secondes. Surtout pas avec Resheph dans les parages. Ils étaient piégés d’un combat qui présentait trop de risque pour tenter la moindre retraite.

Souviens-toi de ce qui est arrivé à Hatchiyack.

Il venait juste de se remettre de l’attaque du démon. Bra tenait debout, malgré la blessure au cou. Resheph fonçait sur eux. Son rire grinçant et monstrueux résonnait déjà autour d’eux Kalta l’ignora. Il se lança dans les airs, laissant un cratère derrière lui, fit une pirouette au-dessus d’elle et fondit sur Auriel.

Lui ne doit pas s’échapper. Tant qu’il est là…

Pas besoin de faire de lames d’énergies sophistiquées. Il devait juste le garder ici, le maintenir en place. Le frapper. Encore et encore.

« Bra ! Va sur le vaisseau, je m’en… ! »

Un grésillement retentit, tout proche du Roi. Une silhouette qui n’avait aucun sens. Des pattes de reptile, des bras de deux couleurs différentes et une tête… de Yardrat.

Non…

Ithaxus se tourna vers lui alors qu’il posait la main sur l’épaule de son Roi. Kalta eut à peine le temps d’apercevoir le corps qu’il tenait dans l’autre main, avant qu’ils ne disparaissent tous dans une nouveau grésillement.

« NON ! cria-t-il au moment où son poing frappait l’espace où Auriel s’était tenu. »

Il tentait déjà de se concentrer sur l’énergie de Ithaxus. Celle d’un démon. N’importe lequel. Ils ne devaient pas être bien loin.
Il n’avait qu’à les trouver et…

« Ne m’oublie pas, p’tit Prince. »

Les bandelettes de Resheph se refermèrent sur sa gorge, le ramenant brusquement jusqu’à elle.

* *
*

Ils se matérialisèrent au pied de l’immense porte. Sa structure d’obsidienne un doux rappel de son palais dans le Makaï.

Il ne prit pas le temps de l’admirer cette fois-ci. D’une main il attrapa le corps blessé de Belial. Aussi doucement qu’il le pouvait considérant l’urgence, il le balança à travers la porte, où son énergie ne serait plus détectable.

« Garlic : de l’autre côté ! Ithaxus… ! »

Il n’eut pas le temps de terminer son ordre que le démon avait déjà disparu. En voilà un qui comprenait bien ce qui était en jeu. Auriel était maintenant seul, au milieu du désert, au sommet d’une structure antique, avec les sept Dragons Balls.

Elles paraissaient l’observer, chaque sphère pâle reflétant son visage fatigué. Elles n’étaient que l’ombre de leur gloire passée, comme lui. Mais elles pouvaient encore servir.

Comme moi.

Une part de lui voulait s’arrêter un moment, profiter de ce moment pour savourer sa victoire, se préparer aux retrouvailles. Mais il avait à faire. Et ses ennemis pouvaient être sur lui en quelques instants.

Heureusement, il n’y avait plus personne autour de lui susceptible de leur faciliter la tâche. Il était indétectable et même si Kalta et Bra parvenaient à se débarrasser d’Ithaxus et Resheph en une seconde… Il était de l’autre côté de la planète.

Auriel releva les yeux vers le ciel étoilé. Il savoura la brise glacée qui parcourait le désert, le silence absolu qui régnait autour de lui. Sa cape claqua dans le vent, le rappelant à la réalité. Il releva les bras, devenus soudain lourds et fatigués. Il les dressa aussi haut que possible, au-dessus de sa tête.
Dans une langue ancienne, oubliée par presque tous, il prononça la formule.

« Dragon Sacré ! J’ai réunis les sept Dragon Balls ! Apparais et exauce mon vœu ! »

Au milieu de la nuit, une lueur grandit depuis les sphères sacrées, qui disparurent bientôt dans cette lumière.
Puis, les étoiles disparurent.

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Re: Chroniques de la Famille Cold

Messagepar Tonay le Dim Mars 24, 2024 13:14

Chapitre 44 :

Avec un tel nom, je dois avouer que le destin du personnage éponyme était... assuré. Je m'attendais à ce que le chapitre soit un peu plus centré autour de ce dernier, mais pas tant que ça au final, si ce n'est un flashback. Le chapitre reste symap et Bra se venge ouvertement. J'aime l'étonnante synergie entre Reseph et Auriel, c'est toujours plaisant.

Hatchiyak demeure le MVP, même si chacun à un rôle non négligeable.

Pour les chapitres précédents, j'admets aussi avoir traversé un bon moment de manque d'intérêt pour la fic et ses avancées, la faute à un calendrier chargé en ce début d'année, donc je passe moins de temps sur la relecture/réécriture des chapitres.


Alors prends 2-3 semaine pour toi, sinon ton forçage va se transformer en dégoût. Vu le rythme effréné auquel tu nous as habitué, tu peux amplement te le permettre !
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Et si trois autres saiyans avaient survécu à la destruction de la planète Vegeta ?

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Re: Chroniques de la Famille Cold

Messagepar Tierts le Lun Mars 25, 2024 13:00

Hello Tonay ! Encore là pour t'empêcher de rattraper ton retard :p

Tonay a écrit:Hatchiyak demeure le MVP, même si chacun à un rôle non négligeable.

Tant qu'à le faire intervenir, je voulais qu'il ait un beau rôle, c'est quand même un boss final :p

Tonay a écrit:Alors prends 2-3 semaine pour toi, sinon ton forçage va se transformer en dégoût. Vu le rythme effréné auquel tu nous as habitué, tu peux amplement te le permettre !

Je ne sais pas si ça aiderait et j'ai peur qu'au contraire, ça achève de me faire perdre la motivation pour longtemps.

Je pense que c'est surtout cette phase qui m'embête un peu, le combat est trop long parce que je jongle avec trop d'éléments à la fois, donc j'ai peur de créer la lassitude. Alors que pourtant, je suis plutôt content du résultat final. Pour la suite de la fic, je vais essayer de ne plus faire de combat aussi longs.

Cela dit, je pense qu'une fois que j'aurais atteint mon objectif, en mai, je vais changer le rythme de parution des chapitres. Ce sera sans doute 1 toutes les deux semaines (je sais, c'est atrocement long...), pour me donner un peu plus de répit et un peu plus de temps. Ca soulagera aussi le pauvre Lamantin qui s'embête à relire les chapitres chaque semaines ^^

Mais ce sera en mai ! En attendant... La suite ! Un chapitre qui me plaît beaucoup et qui, j'espère, vous plaira à vous aussi ! Merci encore à Lamantin pour ses efforts pour le rendre encore meilleur !

---

Chapitre 47 : Le vœu


Depuis l’autre côté du portail, Belial tentait de se remettre.
Il poussait sur son bras et sur ce qu’il restait de ses jambes pour se redresser, ou au moins tourner la tête vers le portail et l’évènement historique auquel il avait assisté. Ce fut à peine s’il nota la présence de Garlic, fasciné, qui avançait vers la porte.

Je ne peux pas manquer ça.

Les étoiles n’étaient plus visibles dans le ciel de Passaros. Il était entièrement noir. Cet instant de ténèbres absolu s’étira pendant quelques secondes où une crainte instinctive emplit le cœur du démon. Et puis, un faisceau lumineux jaillit des Dragon Balls et serpenta vers l’atmosphère. Il prit progressivement une forme reconnaissable, avant d’exploser dans les ténèbres qui recouvraient la planète.
Même à travers le portail, la lumière était si intense que Belial fut forcé de baisser les yeux.

Un grondement sourd retentit dans le désert. Chaque grain de sable vibrant en réponse. Même l’énorme structure de la porte trembla comme une feuille dans le vent. Et Belial mit un temps avant de comprendre que c’était le Dragon qui s’exprimait. Dans un langage dont il ne connaissait que les rudiments, mais il comprit tout de même ses mots.

« … suis Quetzal ! Prononces ton vœu et je l’exaucerai. »

Lentement, il releva les yeux, admirant le dragon sacré de Yaxche pour la première fois.

Au début, il ne vit qu’un gigantesque serpent, dont le corps se tordait en multiples boucles, qui diffusaient une lumière iridescente dans le ciel nocturne. Les écailles étaient tantôt d’un vert de jade, tantôt un miroir qui reflétait toutes les couloirs de l’arc-en-ciel. Un instant plus tôt, le ciel du désert était les ténèbres incarnés, à présent il paraissait briller autant qu’en plein jour.
Ce furent ces lumières qui manquèrent de l’aveugler, et de l’empêcher d’apercevoir la gigantesque gueule qui se penchait vers Auriel. Quetzal avait le museau aplati d’un serpent, mais les dents qui paraient sa mâchoire était trop nombreuses, rappelant un crocodile. Ses yeux étaient fendus comme ceux d’un reptile, mais brillaient d’un rouge intense qui faisait presque oublier l’iris.
Et puis, il y avait la crinière. Un formidable enchevêtrement de plumes de toutes les couleurs. Le pourpre dominait mais la crinière était battue par un vent puissant, donnant par moment l’illusion d’une couronne parme. Elle flottait depuis la gueule et s’allongeait sur des dizaines de mètre le long du corps sinueux, ondoyant au rythme d’un vent qui ne touchait qu’elle.

Même le Roi paraissait en admiration devant la figure gigantesque qui occupait maintenant le ciel au-dessus de lui. Belial ne pouvait pas détacher son regard du serpent. Aucun des deux ne vit Garlic traverser la porte.

« Dragon Sacré ! Fais de moi le plus puissant des démons ! »

La voix criarde du petit démon brisa la sérénité de cet instant. Garlic se tenait debout juste derrière la porte, les deux bras levés en une pose triomphante, vers le Dragon Sacré. Belial se redressa d’un coup sur ses jambes encore brisés, malgré le pic de douleur qui l’assaillit aussitôt.

« Non ! »

Il fit un pas vers la porte. Prêt à tuer Garlic avant que le vœu ne s’accomplisse. Il voyait déjà le Dragon se pencher sur lui.

Un geste d’Auriel l’arrêta. Le Roi n’avait pas bougé. Et maintenant que Belial s’arrêtait, il vit que le dragon n’avait pas réagi à l’appel. Il avait eu l’impression de le voir bouger car sa crinière de plume était sans cesse en mouvement, mais le serpent n’avait pas daigné tourner les yeux vers Garlic.

« Imbécile, siffla Auriel. Tu ne parles pas l’ancienne langue. »

Il ne regarda même pas Garlic. D’une main tendue, il lança cinq rayon d’énergie violacée, qui percutèrent tous le petit démon. Ses deux bras explosèrent, son corps fut repoussé en arrière, à travers la porte, et son visage disparut dans les flammes.
La distraction éliminée, Auriel releva les yeux vers le dragon et s’exprima d’une voix basse et puissante, dans le langage des yaxciens disparus.

« Quetzal, Dragon Sacré, entends mon vœu et exauces le ! »

* *
*

Persée avait mal partout. Elle sentait chaque fibre de son être lutter pour garder conscience. La première attaque avait été plutôt bien encaissée par l’armure, mais le démon ne s’était pas arrêté là. Elle ne savait pas ce qu’il avait fait exactement, mais quelque chose avait brûlé l’intérieur de son armure. Ses membres hurlaient de douleur et rien que de penser à les soulever faisait trembler sa colonne vertébrale comme si elle allait s’effondrer sur place.
Un goût de sang recouvrait sa langue, mais elle n’arrivait pas à cracher quoi que ce soit. Quelque chose pulsait contre chacune de ses tempes. Son cœur. Il battait trop lentement. Beaucoup trop lentement.

« Aaah… Antidouleurs… ! Maintenant ! »

Elle avait réussi à prononcer quelques mots, communiquant à Bra et Kalta ce qui se passait, mais c’était tout ce qu’elle pouvait faire dans cet état. Et il restait beaucoup à faire. Hors de question de se laisser mourir ici.

Tiens le coup. Tiens le coup !

Son armure était conçue pour résister à beaucoup de chose, mais aussi pour l’aider dans ses combats. Et c’était bien la première fois de sa prodigieusement longue existence qu’elle était assez mal en point pour utiliser cette fonction. Un cocktail d’antidouleurs et de stimulants qu’elle gardait dans les vivres de son armure, injecté directement dans ses veines.

« Antidouleur, j’ai dit ! grogna-t-elle en peinant pour se remettre debout. »

Quelque chose apparut à l’intérieur du casque. L’armure l’informait que l’injection avait eu lieu, la première fois qu’elle avait demandé.

« Oh… »

Chancelante, elle observa une seconde le corps inanimé d’Aidan, à ses côtés. La jeune femme était en vie, mais sonnée après l’attaque d’Ithaxus. Elle était à l’abri, pour l’instant. Mais cela n’allait pas durer et il leur fallait…

Soudain, le corps de Persée se tendit d’un seul coup. Les stimulants qui inondaient son organisme depuis un moment faisaient enfin effet. Elle sentit tous ses muscles raidir et se préparer au combat, tirant sur les os brisés par la dernière attaque, forçant les membres faiblards à tenir debout. Le monde redevint plus clair, même si elle sentait son cœur battre à un rythme maintenant effréné.

« Il a les Dragon Balls, répéta-t-elle. Vous l’avez ?
- On a perdu Auriel ! répondit la voix de Bra dans son oreille.
- Il est parti faire son vœu. »

Elle ignorait ce que c’était mais il ne devait pas réussir. Il ne pouvait pas ! Cela aurait été…

« Il est indétectable, je ne sais pas où il…
- C’est Passaros. La porte ! »

C’était évident. S’il devait se positionner à n’importe quel endroit, ce serait là. La porte vers le Makaï lui offrait une solution de repli facile et permettait en plus d’acheminer des renforts à grande vitesse.

« Il est à la porte ! répéta-t-elle, frénétique.
- On s’occupe de nos problèmes ici et on fonce… »

Des problèmes ? Persée se souvenait maintenant d’avoir entendu quelque chose au sujet de Resheph et Ithaxus. Ils occupaient les champions de cet univers pendant qu’Auriel accomplissait son méfait.

Elle ne pouvait pas le laisser faire. Persée changea de canal de communication.

« Akkilae ! Programmez une capsule avec les coordonnées de la porte. J’y vais.
- Deux ! »

La voix était venue du sol. Une Aidan haletante se retournait, poussant sur les coudes pour se remettre debout. Elle jeta un regard doré sur Persée, déterminée.

« Non. Trop dangereux.
- C’est maintenant ou jamais. Ils ont les Dragon Balls. Soit on donne tout ce qu’on a, soit on ne donne rien. »

Les pensées se succédaient dans l’esprit de Persée à toute vitesse. Aidan avait raison. Bra allait la tuer, mais elle avait raison. Auriel était le pire danger possible. Il avait maintenant accès aux Dragon Balls. Ce n’était pas un choix.

L’univers doit donner tout ce qu’il a. Je leur dois bien ça.

« On est parti, cracha-t-elle au bout de quelques secondes, et elle lui tendit la main. Accroches-toi ! »

* *
*

Belial ne devait pas dépasser la limite. Il le savait bien. Auriel avait toute confiance en lui, mais s’il passait de l’autre côté alors il risquait d’offrir un point de repère à leurs ennemis pour se téléporter. C’était hors de question.. Quelque chose en lui voulait se rapprocher tout de même. Il ne pouvait décrocher son regard du gigantesque reptile dans les airs. Sa voix profonde, comme un tonnerre qui résonnait dans le monde entier, faisait vibrer son corps meurtri sans pourtant lui faire mal.

« Je t’écoute, grondait-il en direction d’Auriel. »

Les pieds du démon s’élevèrent légèrement dans les airs, sa cape se déploya autour de lui. Il parlait toujours dans cette ancienne langue que Belial avait appris uniquement pour cette occasion. La seule comprise par ce dragon sorti d’un âge oublié.

« Il y a quinze millions d’années, les Kaïoshins ont commis une atrocité. Ils ont enfermés sur un autre plan la Grande Makaïoshin, pour empêcher qu’elle s’oppose à leur tyrannie. Je veux que tu brise le sceau qui la retient dans cet autre plan. »

Les yeux de Quetzal brillèrent l’espace d’une seconde, formant une ligne rouge continue dans le ciel.

« Ce n’est pas facile, mais c’est réalisable. Laisse-moi un instant. »

Pour la première fois depuis qu’il le connaissait, Belial vit les lèvres de son mentor s’étirer en un embryon de sourire. Il répondit à voix basse à la créature.

« Prends le temps qu’il te faut. »

L’air se mit à trembler. Pas seulement sur Passaros mais partout autour de lui, y compris dans le Makaï. Le ciel rougeoyant se couvrit de nuages gris. Une masse grondante s’accumulait, laissant deviner des éclairs à venir. L’univers des Kaïoshins et celui des Makaïoshins tremblaient sous la puissance des Dragon Balls.
La réalité elle-même ondulait, prête à se rompre.

* *
*

Bra passa entre Kalta et la démone, son aura suffisant à détruire toutes les bandelettes qui le retenaient encore. Elle tentait de garder son esprit dans le combat, mais elle parlait surtout avec Persée par l’intermédiaire du scouteur.

« Vous l’avez ?
- On a perdu Auriel !
- Il est parti faire son vœu. »

La voix de la chasseuse de prime avait changée du tout au tout. Il y a un instant, elle paraissait faible, à peine consciente, et voilà qu’elle parlait à toute vitesse, enchaînant les phrases comme si elle pensait à voix haute.

« Il est indétectable, je ne sais pas où il…
- C’est Passaros. La porte ! »

Bien sûr.

« Kalta ! Il est… »

Le nihilien était occupé à bombarder Resheph de boules d’énergies, la maintenant à distance tout en se concentrant pour essayer de retrouver la puissance de Ithaxus. Ou de n’importe qui sur la planète. Elle avait tenté la même chose mais il y en avait partout. Des démons répartis sur toute la planète, pour lui rendre la tâche difficile. Aucun ne correspondait au champion du Makaï. Jusqu’à cet instant.
Dans un grésillement, une silhouette réapparut devant Kalta. Les différents morceaux qui la composaient ne laissaient aucun doute quant à son identité. Il tendait déjà le bras, une lame d’énergie se formant jusqu’à sa main.

« A mon tour, votre Majesté.
- Gaffe ! »

Bra tendit la main, instinctivement, et plusieurs rayons de ki jaillirent de son index. Elle le toucha à l’épaule, la hanche et le flanc, mais ne fit que le repousser. Kalta disparut dans un grésillement pour réapparaître à ses côtés. Dans leurs scouteurs, la voix de Persée continuait à toute vitesse.

« Il est à la porte !
- On s’occupe de nos deux problèmes ici et on fonce… »

Plus facile à dire qu’à faire. La situation n’avait jamais été aussi confuse. Auriel était parti. Ithaxus était de retour, avec une forme encore différente. La zone n’était plus qu’un champ désolé où l’océan peinait à remplir les gouffres laissés par les attaques énergétiques. Elle ne sentait que faiblement Anik.

Et soudainement, le ciel vira au noir complet.

Seuls son aura diffusait encore de la lumière autour d’eux. Ithaxus fit disparaître la lame d’énergie qu’il avait encore, mais elle pouvait sentir son énergie. Comme celle de Resheph, revenu à ses côtés.
Kalta déploya aussi son aura, son air incrédule fixant le ciel sans étoile.

« Il a invoqué le dragon, souffla-t-elle. »

C’était trop tard, il allait faire son vœu. Partir revenait à offrir leurs dos à ces deux-là. Kalta semblait le comprendre aussi, car son regard retrouva bien vite l’endroit où Ithaxus se tenait encore. Grâce à leurs auras, sa silhouette était reconnaissable, mais encore floue.

« Je suis content de vous retrouver, Majestés. Cette fois, j’ai un corps spécialement pour vous. J’espèce qu’il va vous plaire. »

Dans un grésillement, il apparut devant eux. Le déplacement instantané, bien sûr. Et il était évident qu’il l’avait volé à un Yardrat, dont il portait la tête en cet instant précis.

« C’est ça ton corps de combat ? Pas très impressionnant… »

Ils n’avaient pas de temps à perdre avec ça. Kalta était toujours figé dans les airs, mais elle se lança. Enchaînement facile, mais à une telle distance, c’était presque donné. Ithaxus recula, juste assez pour esquiver le premier coup. Puis le deuxième. Chaque fois, il semblait avoir une seconde d’avance.
Et une sensation étrange commençait à gagner Bra.

« Je vois tous vos coups à l’avance, Princesse ! »

Elle s’interrompit et recula prudemment. Quelque chose de bizarre était en train de se passer, elle observait Ithaxus d’un oeil nouveau. Malgré ses membres disparates, il y avait quelque chose de presque beau dans cet assemblage de couleur et dans son ton si respectueux. Elle secoua la tête, mais la sensation persista, alien et écrasante

« Des phéromones, gronda Kalta, tout proche d’elle. Enfoiré…
- Déjà percé à jour ? J’ai encore d’autres tours dans mon sac. »

Il tendit sa main violette vers eux, pointant son index dans une posture qu’elle connaissait bien. Le fin rayon d’énergie jaillit de son extrémité comme elle s’y attendait, mais Kalta le para d’un geste de la main. Ses yeux à lui brillaient d’une colère qu’elle ne lui avait jamais vu, et il continuait de fixer Ithaxus.
Bra examina plus intensément le nouveau corps. Et notamment le bras violet, qui ne l’était pas entièrement. Des protection blanches recouvraient son poignet et son épaule, formant une lame et une épaulette. Quelque chose qu’elle avait déjà vu, même si ce n’était qu’en image.

C’est le bras d’un nihilien.

« Je vais te tuer toi, ton amie, ton Roi, ce dragon et cette planète ! explosa soudain Kalta. »

Il se jeta dans les airs, disparaissant dans une traînée argentée qui ne faisait que grimper. Ithaxus explosa de rire.

« Il me semble qu’il vous a laissée seule, Princesse. »

Elle ne l’écoutait qu’à moitié. Son attention était concentrée sur une autre rire grinçant qu’elle avait entendu derrière elle. Bra le reconnaissait bien.
D’un coup de coude, elle frappa Resheph en plein visage. Avant même que celle-ci n’ait fini de gémir, elle se retourna, attrapa le bras de la démone et la balança vers Ithaxus. Il disparut dans un grésillement. Elle le cueillit au moment où il apparut devant elle, d’un uppercut qui fit claquer sa mâchoire et l’envoya rouler dans les airs.

Le déplacement instantané était une technique dangereuse et imprévisible… Sauf quand on le connaissait bien. Elle avait affronté Kalta des dizaines de fois et avait appris à s’en servir auprès de lui. Anticiper les mouvements d’un adversaire qui l’utilisait n’était pas si complexe, une fois plongé dans le combat.

« Ne me sous-estime pas.
- Jamais, votre Majesté. »

Il s’était déjà repris, bras tendus vers elle.

« INFERNO ! »

Elle plongea vers le sol, trop consciente du potentiel dévastateur de cette attaque entre les mains du démon. Aucune lumière ne vint. Aucune flamme. En revanche, quelque chose la frappa violemment au ventre.

« Ahahahah ! Je ne sais pas faire ça ! »

Resheph fonçait, les deux poings en avant. Elle l’entraîna avec elle jusqu’au champ de ruines, et acheva leur course en percutant le fond de l’océan. Bra leva un poing, mais le trouva entouré de bandelettes. Le regard fou de la démone se planta dans le sien, juste un instant, puis elle se recula et commença à la marteler de coups.

Kalta, dépêches-toi… pensa-t-elle en se préparant de son côté.

* *
*

Auriel avait la sensation qu’il attendait depuis des heures, même en ayant conscience que ce n’était que quelques secondes.

Au loin, il pouvait ressentir la bataille qui continuait sans lui. Il ignorait qui en sortirait vainqueur, mais cela n’avait pas d’importance. Seul comptait ce vœu et ses conséquences. Jusqu’au bout, il avait craint que le pouvoir du dragon ne serait pas suffisant, mais il savait à présent qu’il avait été stupide de douter.

Tu as été créé pour ça. Pour briser les lois de la création. Tu n’es plus ce que tu as été mais tu peux encore accomplir ça. Je te fais confiance.

Il gardait les yeux fixés sur le monstrueux reptile. Quetzal n’avait pas bougé depuis ses derniers mots.

Brusquement, le ciel de la planète vira du noir à un pourpre sanglant, qui dégoulina pour ne laisser qu’un blanc éclatant, si violent que le Seigneur du Makaï fut forcé de baisser les yeux. Le tissu de la réalité paraissait se distordre sous la volonté du dragon. Il devait plisser les yeux, ne pouvant qu’imaginer les palettes de couleur par lesquelles le monde était en train de passer.
Quand l’obscurité revint, l’univers continuait de trembler. L’air vibrait autour d’eux, mais se concentrait en un point, à quelques mètres à peine.

Enfin, la déchirure se produit, dans un craquement soudain, si puissant que même lui dut mettre un genou à terre. L’air, le ciel, et l’univers même semblèrent se déchirer comme une feuille de papier étirée entre deux géants. Une silhouette apparut enfin, si fine et délicate. Comme une poupée de chiffon qui tombait lentement dans cette déchirure.

Elle était vêtue d’une tenue traditionnelle noire, dont les épaulettes s’étiraient en pointe vers l’extérieur, des boutons dorés la refermaient de son épaule droite jusqu’à sa hanche. Une tenue que personne n’avait vu autrement que dans des écrits depuis des millions d’années.

Un hoquet de surprise échappa au Roi quand la silhouette tomba de l’avant, mais il était là. La déchirure se refermait à peine qu’il apparut sous la Makaïoshin.
Il la rattrapa avec toute la délicatesse possible, un bras passé sous ses genoux et l’autre sous sa nuque, retenant sa tête avec une douceur infinie.

« Ton vœu est exaucé, gronda une voix puissante, tout autour de lui. »

Il l’entendait à peine. Toute son attention était concentrée sur le visage de la Makaïoshin. Sa finesse, sa douceur, ses pommettes délicates qui parvenaient pourtant à exprimer une certaine sévérité. Les cheveux noirs qui partaient d’une iroquoise pour descendre en crinière le long de son dos. C’était bien elle. Intacte.

Parfaite.

Ses yeux s’ouvrirent et le corps du Roi des démons se raidit. Il vit ses billes parfaitement noires consumer la lumière autour d’elle, jusqu’à ce que des iris rouge sang apparaissent. Ils papilllonèrent un long moment, peinant à se concentrer sur lui.

« Je m’en vais, à présent ! gronda la voix du dragon. »

Une lumière intense apparut au moment où la créature céleste se fondait dans les sphères qui le contrôlaient. Auriel n’y prêta toujours pas attention. Il ne pouvait que regarder ces yeux qui le fixaient comme si c’était la première fois.

« Au… Auriel ? »

Sa voix était encore faible, comme si elle peinait à se réveiller. Comme si elle ne savait pas si c’était un rêve ou la réalité. Il ne pouvait se contenir plus longtemps.

C’est bien sa voix. C’est elle. Affaiblie, mais c’est elle.

Soutenant toujours son corps d’une main, il amena l’autre sur sa joue et caressa sa peau pour la première fois depuis des millions d’années, Une sensation qu’il avait oublié depuis longtemps s'immisça dans son esprit : tout allait bien.

Les yeux turquoise retinrent des larmes. Auriel s’autorisa un doux sourire.

« Mon amour, vous êtes libre. »

Dernière édition par Tierts le Mar Avr 09, 2024 15:42, édité 1 fois.
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Re: Chroniques de la Famille Cold

Messagepar Tonay le Lun Mars 25, 2024 19:09

Commentaire sur... tout le reste ! Et oui, j'ai tout lu, j'ai bien rattrapé mon retard ! Enfin !

Aloooors, concernant le combat contre Auriel/Reseph :

Impactant et efficace, mais qui traîne un peu en longueur. Il s'est "retenu" un peu gratuitement, peut-être par plaisir, peut-être pas. Mais en tout cas, il a dégommé Hatchiyak un peu aisément, à mon humble avis. Après, il a décidé de s'y mettre vraiment, donc difficile d'encore évaluer son niveau. Ensuite, Reseph s'accroche beaucoup, moi qui voyais déjà Kalta + Bra lui régler définitivement son compte... enfin, plus ou moins définitivement, vu qu'elle est immortelle...
En tout cas, voir son sursaut d'ambition disparaître aussi vite qu'il est arrivé, c'était amusant.

Belial et Anik (et varidal) :

Brutal à souhait, comme on pouvait l'imaginer d'un combat aussi bestial. Varidal est morte en sacrifice, un peu triste, mais la place de ce personnage dans l'intrigue devenait flou, donc je ne suis pas surpris outre mesure.
Anik, lui, refuse absolument de crever. Il en devient même flippant, il a un côté acharné, implacable qui me rappelle assez Guts, d'une certaine manière. Le combat était réussi, même si le fait que le lézard arrive à maintenir le démon au sol pour se manger le tir de la machine m'a un peu surpris. Enfin, ce sont des broutilles.

Ithaxus vs Aidan/Persée :

Non, en fait, y a pas de combat x)
Elles se font OS, sans surprise, mais bien pensé de la part d'Ithaxus d'essayer de pénétrer dans les interstices de l'armure, ce qui est parfaitement logique pour lui. J'aime aussi l'aspect technologique de l'armure de Persée qui intègre des éléments médicaux, ne se limitant pas à de grosses plaques métal. Comme d'utiliser des morceaux Yardrats, futé ça. Pour le moment, mon préféré du trio avec Reseph et Belial.
Et même si Belial reste mon deuxième favori, il risque de chuter s'il continue à rater tout ce qu'il entreprend ! :lol:

Dénouement :

Les gentils ont perdu. Et c'est tant mieux, gagner pour eux aurait demandé un Deux Ex Machina en l'état des choses et... ce serai passé moyennement. Donc c'est parfait. D'ailleurs, ils sont même salement perdant avec la perte de deux membres de l'équipe.

Donc Auriel a obtenu satisfaction. Récupérer la Kaïoshin du Makaï, je présume. Sa bien-aimée, je présume moins (je m'attends à des complications entre les deux). Et Garlic jr. qui tente un coup digne de Pilaf. Et qui se fait rétamer... comme Pilaf.
J'aime beaucoup l'apparence donnée au dragon totalement inspiré de la mythologie aztèque, très réussis. Vraiment, il en impose. La scène est très solennelle, émouvante. Les descriptions suivantes, on souhaiterait même que tu prolonges un peu le tout. Enfin, surtout moi, mais bon, c'est dans mes habitudes de vouloir faire durer alors fais pas attention, c'est très bien comme ça.

En sommes, et malgré une fatigue que l'on ressent dans les chapitres, c'était très cool. Mais sérieusement, ménage-toi, je sais que tu as peur de décrocher, à raison, mais si tu te sens surmené, tu risque de lâcher définitivement. Enfin, c'est toi qui gères, au moins tu as déjà prévu de lever le pied, et tu fais bien.

Les dialogues sont toujours très bons, comme l'ambiance, rien à redire à ce sujet.

Et bien que je ne connaisse pas concrètement les ajouts apportés par Lamantin_Furtif, bravo à lui aussi de maintenir le rythme et de te relire aussi régulièrement. C'est pas forcément évident de trouver le temps ou l'énergie pour de la relecture, j'en sais quelque chose. Donc, vraiment cool à lui de t'épauler comme ça !

PS : je crois que la musique pour le prochain chapitre nous viens directement des pensées d'Auriel, je ne l'avais pas vu venir :lol:
Survivants
Et si trois autres saiyans avaient survécu à la destruction de la planète Vegeta ?

One Shot
Un mage un peu excentrique. Un Kaïo. Un métis saïyan. Un démon. Un démon du froid. Qui doivent sauver l'univers dans un combat épique. Qu'ajouter de plus ?
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Tonay
 
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Re: Chroniques de la Famille Cold

Messagepar Tierts le Lun Avr 01, 2024 19:20

Heya Tonay ! Merci beaucoup pour ce très gentil message, je ne vais pas répondre immédiatement à tout mais je suis content que ce déroulement te plaise, j'attendais ce moment depuis longtemps.

Juste pour prévenir que, conformément à tes recommandations, je vais peut-être lever le pied sur le chapitres. Je traverse une période très difficile moralement alors je ne peux plus garantir de régularité même si je vais essayer de l'assurer.

Je ne sais pas quand aura lieu le retour au calme.

---

Chapitre 48 : Les feux de l'Enfer


Tu es impressionnant, Anik. Je n’ai jamais vu quelqu’un se battre avec autant de sauvagerie, et ta technique… Elle est vraiment bonne, pour quelqu’un avec si peu d’entraînement. Tu pourrais faire de grandes choses pour l’Empire. Mais j’ai besoin que tu m’écoutes pour ça. Tu as besoin de discipline. Au moins…

La voix résonnait dans sa cervelle, lointaine mais toujours aussi claire. Celle d’un homme mort depuis bien longtemps.
Le premier à lui avoir donné une chance. Et quelle chance.
Quel gâchis.

Il était mort. Ils étaient tous morts. Et maintenant c’était à lui. Anik sentait toutes ses forces lui échapper depuis un moment.

Autour de lui, l’île sur laquelle il avait combattu n’était plus qu’un terrain plat et ruiné. Plus aucune plante, plus aucune trace de ce qui avait été un jour une plage. Il ne restait rien que les cratères, témoins de son combat acharné contre le démon. Démon qu’il n’avait pas réussi à vaincre.

Concentre-toi Anik. Frapper sans arrêt ne suffit pas à gagner. Il faut que tu puisses sentir ton ennemi. Évalue sa force. Évalue ses faiblesses. Sais quand et où frapper.

Une autre voix. Encore un homme mort. Encore un qui avait cru en lui. Pour rien.

Le commando d’élite se laissa tomber en arrière, jusqu’à ce que son dos touche le sol. Un choc qui aurait sans doute dû lui faire mal, mais il ne ressentait plus rien.

Un vague sourire déchira les traits de sa mâchoire. Il n’avait peut-être pas tué la saloperie, mais il lui avait fait sacrément mal. Alors qu’il était bien plus fort que lui. Il pouvait être fier de ça, au moins. Les gens s’en souviendraient. Si on se rappelait de lui.

Au-dessus de lui, le ciel était passé au noir complet. C’était étrange, mais dans son état, il n’en fit pas grand cas. Cela dit, c’était une belle scène pour mourir. Il ne savait pas pourquoi, mais il appréciait.

Je ne serai jamais le Commandant, c’est vrai et toi non plus. Mais si je m’en approche un peu, si tu t’en approche un peu, l’Empire s’en portera mieux. Et Aidan aussi.

Une voix encore plus récente. Une douleur qui lui saisit la poitrine. Elle était morte aussi. Il ne pouvait pas mourir. Pas après ce qu’elle avait fait.
Anik poussa un grognement, à la fois de douleur et de colère. Il força sur ses jambes pour se relever, titubant et tremblant.

Au loin, les forces de l’Empereur et de Bra continuaient de se battre. Ils n’avaient pas abandonné. Et il n’avait pas l’intention de le faire non plus.
Les pupilles de sang d’Anik scrutèrent l’horizon. Au loin, quelques silhouettes s’affrontaient encore, dans le vaste paysage dévasté. Il y en avait trois mais elles n’étaient visibles que grâce à l’énorme flamme dorée qui continuait d’éclairer la zone.

Une flamme qui faiblissait de plus en plus.

* *
*

Bra avait réussi à se dégager de la prise de Resheph mais c’était pour mieux tomber dans les bras d’Ithaxus. Les deux démones tournaient autour d’elle, frappant maintenant à la moindre occasion. Si bien qu’elle n’arrivait plus qu’à se défendre, sans placer le moindre coup. Et même esquiver prenait toute son attention.
Un grésillement derrière elle la fit plonger vers l’avant, évitant au dernier moment un coup de pied circulaire lancé par Ithaxus. Quand elle se redressa, Resheph était déjà là, projetant une main faite de bandelettes dans sa direction. Bra bondit en arrière, lança une boule d’énergie sans grand effet. Ithaxus revenait déjà. Elle bondit une fois de plus. Puis encore une fois. C’était une fuite perpétuelle.

Cela durait depuis trop longtemps maintenant. Quelques dizaines de secondes, mais à l’échelle d’un combat, c’était toute une vie. Malgré l’état de Resheph, malgré toute sa concentration, elle ne parvenait pas à percer leur duo. Pourtant, ces deux-là n’étaient pas aussi douées pour se battre en duo que Kalta et elle, mais elles avaient juste assez d'expérience pour lui poser problème.
Ce n’était pas un hasard. Elles s’étaient entraînées. Quelqu’un les avait entraînés. Et elle pouvait lire le nom de ce quelqu’un dans les enchaînements désespérés de ses deux élèves. Auriel.

En quelques bonds, elle était de nouveau loin des deux démones. Il ne lui fallait pas longtemps, juste assez pour reprendre son souffle. A ses pieds, elle pouvait voir de l’eau qui revenait timidement sur la zone dévastée, remplissant les fissures dans la roche.

« Vous avez peur, votre Majesté ? Je peux sentir votre ami préparer son attaque, vous pensez qu’il va la lancer alors que vous êtes encore là ? »

Ithaxus apparut alors que la fumée se dissipait, debout au sommet d’un tas constitué par des débris de coraux. Resheph se posa à ses côtés, ses bandelettes déployées autour d’elle comme autant de bras prêts à frapper.

« Moi je crois qu’il bluffe… continua la démone en levant les yeux vers le ciel. »

Bra leva aussi les yeux. Elle ne pensait pas qu’Ithaxus pourrait sentir ce que préparait Kalta. Cela rendait les choses un peu plus complexes.
La lumière faillit l’aveugler.

Après seulement quelques instants passés à se battre uniquement à la lumière de son aura, elle fut choquée par le retour du Soleil. Et elle n’était pas la seule. Ithaxus poussa un cri de surprise et détourna brusquement les yeux. Le ciel était de retour, d’un seul coup.

C’était l’occasion rêvée.
D’une impulsion, Bra se jeta sur Ithaxus.

Les bandelettes apparurent aux derniers moments. Elles attrapèrent sa gorge et ses épaules. Elle fut ramenée brusquement vers le sol pour s’écraser contre la roche océanique. Les pieds de Resheph creusèrent le sol une seconde plus tard.

« Je te tiens, petite princesse.
- Tant pis pour toi, gronda-t-elle. »

Bra referma le main autour d’un talon, puis disparut dans un grésillement.

En un instant, elles furent aux côtés de Kalta, à des centaines de kilomètres d’altitude. Le nihilien se tenait bien droit, la main levée vers l’espace.
Une boule d’énergie se formait au sommet de son index, à la couleur noire et pourpre bien reconnaissable. Des éclairs rougeoyantes tournaient autour, des témoins réguliers et terrifiants de sa dangerosité.
Il sourit en la voyant arriver et se tournait déjà vers elle. Tout alla très vite.

Bra fit exploser son aura autour d’elle, détruisant les derniers fragments de bandelettes qui la reliait à Resheph. Elle vit l’air surpris de la démone se peindre au ralenti sur son visage, mais se concentra sur Kalta. Il avait laissé son attaque en suspens, tendant la main dans sa direction. Elle fit de même. Et à l’instant où ils se touchèrent, elle les téléporta près d’Ithaxus.
Kalta ferma le poing.

* *
*

Resheph était encore suspendue dans l’atmosphère, choquée par le brusque changement de pression et de luminosité. Il y a une seconde, elle écrasait la saïyenne contre les fonds marins. Et maintenant, elle était seule, dans les airs.
A ses côtés, quelque chose pulsait d’une puissance qu’elle n’avait jamais imaginé. Quelque chose qui ne dégageait aucune lumière. Et qui semblait au contraire en absorber. Elle tourna la tête.

Des images qu’Auriel lui avait montrée lui revinrent en mémoire. Cette technique avait un nom. Kiimili Ka’an.
La Boule de la Mort.


La sphère semblait attendre à ses côtés, pulsant d’une énergie difficilement contenue. Une énergie capable de vaporiser une planète entière en quelques secondes.
Les pulsations cessèrent brusquement. Elle vit la sphère rétrécir pour ne devenir qu’un point à peine perceptible, recelant une énergie inouïe. Resheph savait ce qui allait venir.

Sa première pensée fut qu’elle avait de la chance d’être immortelle, que personne d’autre ne pourrait encaisser une telle attaque et se relever plus tard pour leur faire payer. Car bien sûr, elle était une déesse, elle ne pouvait pas mourir.
Sa deuxième pensée, plus simple, s’exprima à travers sa bouche. Dans une unique souffle terrifié.

« Oh. »

L’explosion l’enveloppa instantanément.

* *
*

Les alarmes de la ville côtière hurlaient depuis maintenant bien trop longtemps. Et les cris de la rue ne faisait rien pour arranger ça. Bischa tenait son fils contre elle, sur le toit de leur petite maison. Autour d’elle, on s’envolait et on courrait, mais personne ne semblait savoir où aller. Depuis que les démons avaient envahi la planète, aucune zone n’était sûre. Jusque là, leur petit village était resté un havre de paix, mais c’était terminé.
Quelques instants plus tôt, l’océan s’était déchainé. Les murs de protection s’étaient dressés aussi haut que possible, créant une barrière invisible, mais les gigantesques vagues avaient manqué plusieurs fois de passer au-dessus. C’était à ce moment là que Bischa avait emporté son fils.

Ensuite, le soleil avait disparu. Le ciel était devenu noir comme la nuit, sans la moindre étoile pour offrir une petite lueur d’espoir. Les hurlements avaient vraiment commencé à ce moment-là.
On annonçait la fin de la planète, la fin de l’univers, la fin des temps.

Mais le Soleil était revenu, éclairant de sa lumière un océan qui commençait à se calmer. Ils étaient à l’abris.
Bischa commençait à se rassurer.

La planète gronda.

Le sol tremblait sous ses pieds. Et les hurlements redoublèrent. Dans les airs, les nuages se mirent à bouger comme s'ils faisaient une course. Ils se succédèrent au-dessus d’eux à une vitesse hallucinante, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien. Au loin, un second Soleil brillait dans le ciel.
Un Soleil de Sang.

Une lumière beaucoup plus intense, d’un rouge profond, les atteignit. Elle projeta des ombres absurdes derrière chaque personne. Son fils se mit à trembler dans ses bras. Elle aussi tremblait.
Elle sut qu’elle allait mourir. Le monde était en train de s’effondrer.

* *
*

Akkilae avait aperçu du coin de l'œil l’éclat apparu dans l’atmosphère de la planète.

« Il se passe quelque chose… Persée, votre trajectoire est bonne ? »

Avant qu’il ne reçoive la moindre réponse, le point lumineux se transforma en une boule de feu et de lumière, noyant toutes les étoiles et même le Soleil dans son éclat. Plusieurs cris retentirent dans la salle de commande alors qu’ils détournaient tous les yeux.

« Qu’est-ce qui se passe ?! hurla la voix d’Aidan dans le communicateur.
- Je ne sais pas ! »

Luttant avec ses pupilles dilatées par la douleur, il releva la tête vers l’écran. Les capsules continuaient leur trajectoire. Elles venaient à peine de rentrer dans l’atmosphère, mais elles luttaient apparemment contre des vents contraires d’une violence inouïe. Et lorsqu’il parvint à observer la baie vitrée, Akkilae comprit pourquoi.
Une gigantesque langue de flamme traversait l’atmosphère supérieure de la planète, au-dessus de l’océan qu’ils avaient survolés un peu plus tôt. Les couleurs viraient du rouge brillant au jaune pâle, elle allait en se dissipant, mais donnait l’impression que la planète elle-même venait d’être blessée.

Qu’est-ce qui se passait en bas ?

* *
*

Anik avait compris bien avant que la lumière n’apparaisse. Il reconnaissait la puissance de l’Empereur quand il préparait une chose pareille. Il s’était jeté vers le sol.
L’onde de choc de l’explosion l’atteignit tout de même avant qu’il n’ait le temps de le toucher. Il fut écrasé par la puissance du choc, avant d’être enfoncé dans la terre comme une feuille écrasée par une chaussure.

Anik sentit tous ses os vibrer en même temps, avant de comprendre que c’était la planète entière qui tremblait sous le choc d’une explosion aussi monstrueuse.

La sensation sembla durer des heures, même quand il savait que ce n’était qu’une seconde. Et quand les tremblements cessèrent, une chaleur intense continua à battre son dos comme s’il était prisonnier d’un four titanesque.

Il se redressa encore plus difficilement que tout à l’heure. Le ciel était une vision d’apocalypse. Des langues de flammes et de couleurs invraisemblables dansaient là où des nuages devraient être. Elles ondulaient dans le ciel comme autant de serpent, cherchant à se mordre les unes les autres.

Le Seigneur Kalta a tué quelqu’un.
Un rire mauvais lui échappait. Enfin, les choses tournaient à leur avantage. Il était trop perturbé pour savoir qui était la victime, mais ça n’avait guère d’importance. Quelqu’un était mort.
Et puis, il aperçut quelque chose : un point qui se rapprochait d’eux à toute vitesse. Minuscule au milieu des iridescences qui continuaient d’éclairer le ciel.

Impossible… C’est vivant.

Il suivit la trajectoire du corps pendant quelques secondes, avant qu’il ne touche le sol. L’impact seul provoqua une seconde explosion, qui secoua la terre jusqu’à lui.
Anik s’éleva dans les airs, sans gémir cette fois-ci. Et il se mit en route.

* *
*

« Auriel… Que se passe-t-il ?
- Vous êtes en sécurité mon amour, répondit-il sans hésitation. »

Au-dessus de lui, les Dragon Balls finissaient de se séparer, partant dans l’espace pour s’y disperser. Auriel les ignora complètement. Il n’avait d’yeux que pour la Makaïoshin qu’il tenait enfin dans ses bras, après tout ce temps.

Elle était encore faible, le regard perdu. Peut-être n’avait-elle pas conscience des années qui étaient passées pendant son enfermement.
Ils ne pouvaient pas rester ici.

« Les Kaïoshins…
- Morts, ma douce. J’ai beaucoup de choses à vous dire. »

Autour de lui, la planète se mit à trembler. Le combat devait continuer, si lointain.
Il traversa la porte qui menait vers le Makaï pour retrouver son calme et sa chaleur. Le ciel y était d’un rouge plus beau que jamais.

« Seigneur Auriel. »

La voix de Belial. Le jeune démon avait presque terminé de régénérer ses jambes. La fourrure y repoussait à toute vitesse. Auriel ne lui jeta qu’un regard.

« Rentre chez toi. Ferme le portail. Nous reviendrons pour Ithaxus et Resheph. »

Et sans un mot de plus, il décolla, laissant derrière lui l’univers des Kaïoshins.

* *
*

Ithaxus sentait la force de Resheph s’éteindre progressivement. Même s’il avait eu la moindre capacité de soin, il n’était pas sûr qu’on puisse se remettre d’une attaque pareille. Elle était encore en vie, mais cela n’allait pas durer. Son regard était encore concentré sur les flammes qui parcouraient l’atmosphère au-dessus d’eux, mais une partie de son attention restait sur ses deux adversaires.
Les petits enfoirés.

« Tu n’as pas encore bien l’habitude de cette technique ? souriait Bra. »

A ses côtés, le nihilien ne paraissait pas aussi fier de lui qu’il ne devrait être. Ithaxus ne pouvait voir ses lèvres sous le masque, mais il voyait très bien les yeux rétrécis qui brillaient d’un mélange de soif de sang et de joie malsaine.

« J’aurais préféré conserver celle-là pour la fin, mais c’est un bon début malgré tout.
- Peu importe Kalta. Maintenant, c’est du 2 contre 1.
- Sauf si ton Roi revient nous voir, Ithaxus. »

Le démon n’y croyait pas une seule seconde. Auriel avait d’autres priorités en cet instant, surtout si son vœu avait réussi. Resheph était morte. Belial était loin d’ici. Il était seul. Contre les deux êtres les plus puissants de cet univers.
Brusquement, Bra tendit la main vers lui et un kiaï puissant balaya son visage.

« C’est supposé me faire peur ?
- Je repousse juste tes phéromones, répondit-elle calmement. »

Ah oui, il avait presque oublié ça. Il devait bien jouer avec tout ce qu’il avait. Un sourire s’afficha lentement sur ses lèvres.

« Eh bien… Je suppose que négocier est hors de question ? »

La saïyenne ouvrit la bouche, mais avant qu’elle ne puisse dire quoi que ce soit, quelque chose apparut soudain devant lui et une douleur atroce lui déforma le ventre. Ithaxus plia en deux, sentant la peau et les chairs de son nouveau corps se distendre sous la violence du coup de poing. L’Empereur s’était téléporté et avait frappé dans la même seconde. Sa voix grave gronda sous le masque.

« Je vais te massacrer. »

L’énergie se matérialisa dans son corps, la lame traversa ce qu’il restait de chair. Ithaxus n’avait pas besoin de regarder Kalta pour savoir que la prochaine étape était de le couper en deux. Mobilisant toutes ses forces, il se jeta en arrière, loin de la lame d’énergie et loin du nihilien.

« Bien joué, cracha-t-il. »

Tant pis pour Resheph. Tant pis pour le Roi. Tant pis pour les échantillons qu’il aurait pu trouver. Il n’allait pas mourir ainsi. Ithaxus se concentra sur les démons disséminés tout autour de la planète. Ils étaient là pour perturber les sens de ses deux ennemis, mais ils étaient très utiles pour lui aussi.

Bra se jeta sur lui. Il vit l’énergie se concentrer dans sa main et au moment où elle s’arrêta face à lui, il comprit que sa tête allait sauter.
Au moment où le rayon partit, il disparut dans un grésillement.

* *
*

« Bordel ! Il fuit !
- Peu importe, saïyenne. On doit partir. »

Elle se retourna avec un geste rageur, mais Kalta avait raison. Il fallait rejoindre l’autre côté de la planète. C’était l’affaire de quelques secondes.

« Et Resheph ? »

Derrière elle, une explosion violente retentit. Des flammes vinrent lècher jusqu’à son dos.

« Anik ? demanda Bra dans son scouteur, soudain paniquée. Tu es très faible, est-ce que… ? Anik ? »

Il ne répondait pas.

« Je m’occupe de lui, lança-t-elle. Tu es plus rapide, fonces. »

Kalta décolla aussi sec, quittant le champ de bataille dévasté. Elle resta un moment pour se concentrer sur l’énergie d’Anik. En effet, elle était incroyablement faible, dans quel état était-il ? Et où était Varidal ? Dans la confusion, elle avait raté beaucoup de chose.

Dans un grésillement, elle se retrouva au-dessus d’un immense cratère. Au fond, un corps était à peine visible, mais de la fumée continuait de s’échapper des membres carbonisés.

« Anik… ? »

Il était planté sur le bord. Les yeux de sang étaient fixés sur Resheph, ou ce qu’il restait d’elle. Bra osait à peine regarder au fond de ce trou qu’elle avait creusé en tombant. Ce n’était même plus un corps mais un amas de chairs tuméfiées et brûlées. Il n’y avait plus trace de bandelette ou de la moindre protection. Les membres n’étaient plus reconnaissables, sinon la vague silhouette d’une jambe, la dernière encore attachée. Quant au visage, ce n’était plus qu’une mosaïque de tissus brûlés, entrecoupés par des filaments jaunis. Elle ne savait pas si c’était du pus ou des résidus de brûlures.

Anik tendit lentement son bras valide, une lueur folle brillait dans ses yeux. Il était dans un état lamentable, les écailles brûlées et le corps couverts de contusions. Sa voix grinçait comme une craie sur un tableau noir, même alors qu’il murmurait.

« Pour Palpi… INFERNO ! »

Avant que Bra ne puisse comprendre ce qui se passait, une colonne de flamme gigantesque jaillit de sa main pour remplir le cratère. La chaleur manqua de lui brûler le visage. Elle recula d’un pas.

« Anik !
- INFERNO ! »

Une nouvelle décharge, une nouvelle langue de flamme qui s’éleva vers le ciel après avoir parcouru le cratère entier. La roche craquait sous la chaleur. Et puis, il y avait un autre bruit. Bra mit un moment avant de comprendre. C’était un rire. Resheph riait. Suffisamment fort pour se faire entendre malgré le son de la déflagration.

« AHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAH !
- INFERNO !
- AHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAH !! »

Derrière eux, à plusieurs centaines de mètre, le sol se craquela soudain. Une colonne de flamme s’éleva dans les airs, puis du magma jaillit en masse. Plusieurs geysers de feu se créaient, perçant le plancher océanique déjà fragilisé par les combats. Bra n’osait pas intervenir, terrifiée par les cris qu’elle continuait d’entendre.

« INFERNO !
- AHAHAHAHAHAH !
- INFERNO !
- AHAHAHAHahahahah !
- ANIK !
- INFERNO !
- ANIK !!
- ahahahahahahahah… »

Enfin, elle se tut, mais Anik continua encore. Et encore.

Jusqu’à ce que Bra l’attrape par les épaules et le tire loin du cratère, avant de se téléporter sur son ami.

Dernière édition par Tierts le Jeu Avr 11, 2024 15:51, édité 2 fois.
Chroniques de la Famille Cold
Sur Namek, le souverain Freezer réussit à défaire le terrifiant Super Saïyen. Il peut enfin étendre son emprise sur l'univers sans danger. Du moins, le croit-il car il découvrira bientôt que ses nouvelles conquêtes vont lui apporter bien des problèmes.

Tome 3 En cours - 1 Chapitre par semaine jusqu'à Mai 2024 - Prochain chapitre semaine du 15/04/2024
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