Bonjour Tonay ! Merci pour tes compliments, j'espère que la suite continuera de te plaire !
Pour le coup, j'ai eu droit à un peu d'aide de la part d'Antarka qui est largement responsable de l'interaction Anik/Varidal dans le couloir. En tout cas, c'est lui qui a eu l'idée ^^
Je ne vais pas te répondre tout de suite, parce que tu as la réponse dans le chapitre, mais tu trouveras un petit complément sous spoiler, à lire après lecture du chapitre :p
J’espère poster le prochain chapitre la semaine prochaine mais vous comprenez bien que les fêtes risquent de grandement influer sur la publication. Dans le pire des cas, il y aura un trou d’une semaine en attendant la sortie, le mardi 9 janvier.
Kalta n’était pas sûr de ce qu’il faisait. Il avait subitement l’impression d’être dans un rêve ou une hallucination. Le vaisseau qui était apparu devant lui ne lui rappelait rien de connu, alors que son seul habitant visible semblait débarquer de plusieurs décennies en arrière. Il arborait un sourire niais qui allait en grandissant à mesure que le nihilien se rapprochait. Plus troublant encore, il ne dégageait aucune énergie, mais c’était sans doute parce que ce bâtiment n’émettait pas le moindre signal sinon celui de la Dragon Ball à son tour. Un appareil furtif.
Qui contenait des individus semblables à des saïyens.
Quand est-ce que cette espèce allait finir de leur poser des problèmes ?
Puisqu’il semblait inviter à venir, le nihilien avait filé jusqu’à la bouche monumentale qui formait l’entrée à un hangar. L’inconnu était toujours là, un regard rieur posé sur lui. Il faisait des gestes de la main pour lui dire de se rapprocher. A sa ceinture, une fine couche de fourrure confirmait les suspicions de Kalta : c’était une queue de singe. L’homme était bien un saïyen.
L’Empereur cligna des yeux et, quand rien ne changea, il traversa enfin le champ de force du hangar. Aussitôt, son corps fut assailli par l’air artificiel mais aussi par l’étrange silence qui régnait dans le vaisseau. Il n’y avait même pas le bourdonnement sourd qui devenait un bruit de fond sur les bâtiments de cette taille. Un silence impressionnant. Qui ne dura qu’un instant.
« Hey ! Eh bah ça fait plaisir de vous rencontrer enfin, venez donc ! »
Le saïyen riait, un trop large sourire aux lèvres. Il était posé au sol, quelques mètres en contrebas. Kalta l’observa un moment, toujours sans ressentir la moindre énergie. Il tendait la main vers lui, dans un geste que le nihilien connaissait chez les terriens.
Le nihilien se posa et, pris de court, tendit prudemment sa main. Elle fut saisie sans hésiter dans la grosse paluche du saïyen, qui posa même son autre main sur son avant-bras.
« Panpukin, enchanté ! Détendez-vous, Sire. Vous nous suivez depuis des heures et maintenant qu’on vous accueille enfin, vous faites comme si j’étais un fantôme. Qu’est-ce qu’il y a ? »
Comme s’il voulait secouer le nihilien, l’homme donna un grand coup dans son épaule, avant de partir d’un rire gras. Kalta était trop choqué pour répondre immédiatement.
« Empereur Kalta, finit-il par répondre, la voix blanche.
- Je sais qui vous êtes. Je crois bien que la moitié de l’univers le sait ! Ahah !
- Qui êtes vous ?
- Panpukin, je l’ai déjà dit. Pan. Pu. Kin. C’est…
- J’ai entendu, coupa le nihilien, plus violemment cette fois. »
L’impertinence de ce type, qui ne travaillait même pas pour lui, commençait à réveiller un peu l’Empereur. Il voulait des explications. Sur sa présence ici, sur cet endroit, sur ce qui se passait. Mais surtout, il était venu pour la Dragon Ball.
« Que voulez-vous savoir, M’sieur l’Empereur ?
- Vous êtes un saïyen ?
- C’est plus compliqué que ça, mais je vais laisser le chef vous expliquer après.
- Votre chef ?
- Ouais. Il est occupé pour le moment, mais comme vous aviez l’air insistant, il m’a envoyé vous accueillir. Vous voulez visiter en attendant qu’il soit dispo ? »
Les yeux de Kalta ne pouvaient pas s’écarquiller davantage à ce stade de la conversation. Soudainement, toutes les mésaventures précédentes s’effaçaient dans sa mémoire et il revenait à l’instant présent, pour se demander qui était cet homme, pour qui il travaillait et pourquoi il lui parlait comme ça.
« Vous faites venir vos gars alors ? Il y a largement la place pour accueillir tout le vaisseau. Et c’est pas un piège, promis !
- Ce n’est pas très efficace, comme avertissement fait pour rassurer.
- Ptètre pas en effet, ahah ! Mais c’est vrai, vous êtes le mec le plus puissant de l’univers, après Bra Brief, mais elle est avec vous donc pas de soucis non plus. On va pas s’amuser à tenter un truc contre vous. »
La mention de Bra le ramena brusquement aux évènements passés. Il revit la flamme dorée s’éteindre et le corps chuter. Son regard s’étrécit et ses lèvres se tordirent en une moue agressive.
« J’ai dis une connerie ? Elle n’est pas avec vous ?
- Peu importe. »
Kalta amena la main à son visage pour activer son scouteur.
« Je suppose que vous avez vu le vaisseau.
- Euh… Oui, Seigneur Kalta, répondit la voix d’Akkilae, presque rassurante dans le contexte. Mais il n’apparaît toujours pas sur nos scanners. Est-ce que… ?
- Venez vous poser.
- Bien, Seigneur Kalta. »
Le nihilien baissa la main, ramenant toute son attention sur le large saïyen qui semblait attendre bien gentiment les prochaines questions.
« Votre vaisseau peut repasser en mode furtif une fois que nous aurons atterri ?
- Sans problème, c’est comme ça qu’on passe le plus clair de notre temps. Et le plus obscur aussi ! »
Il parut trouver ça très drôle.
« Faites-le, s’il vous plait.
- Déjà transmis aux commandes ! »
Au moins, il était efficace. Et cet endroit était peut-être un don des dieux pour éviter aux démons de venir achever le travail. Kalta restait cependant méfiant. Si des saïyens avaient survécu - encore ! - il voulait comprendre comment et quels étaient leurs plans.
* *
*
Ils étaient tous les deux stables. Cela faisait plusieurs heures maintenant.
Combien, Aidan aurait été incapable de le dire, mais elle savait qu’ils étaient stables. L’homme qu’ils avaient récupéré dans la base pirate, elle s’en fichait éperdument, mais elle surveillait les signes vitaux de Bra comme si un changement pouvait intervenir à tout moment. Car elle savait que c’était le cas. Le poison, quoi que ce soit, avait évolué en quelques minutes avec le Commandant. Bra avait été plongée dans la cuve bien avant que ce délai soit dépassée, mais ça ne voulait pas dire qu’il ne pouvait pas faire effet à tout moment.
Elle refusait d’être ailleurs si cela arrivait. Quels que soient les changements, elle devait être là. Ne serait-ce que pour aller chercher le docteur plus vite que n’importe qui dans l’Empire. Sauf l’Empereur bien sûr. Et Anik. Peu importait.
Le médecin ne passait plus très souvent, mais il s’efforçait de revenir toutes les deux heures, vérifiant les vitaux comme il faisait en ce moment, et repartait sans un mot. Aidan avait fini par l’ignorer aussi. Il ne pouvait rien lui dire de plus de toute façon.
Bip. Bip. « Qu’est-ce que c’est ?! »
Avant qu’elle ne puisse y penser, Aidan était debout, le regard fixé sur la machine qui contenait Bra. C’était elle qui avait produit ce bruit, elle en était sûre. Mais pourquoi ? Et pourquoi est-ce que le médecin avait à peine réagi ? Il était là, elle venait de constater sa présence, et celle de Varidal assoupie à ses côtés.
Il mit bien trop longtemps à se retourner vers elle, au point qu’elle veuille lui arracher ses gros yeux globuleux.
« Ce n’est rien. La machine a terminé son cycle. D’habitude, elle libère la personne une fois que celle-ci est guérie mais je l’ai programmée pour continuer, au cas où. Tant que les signes ne sont pas revenus à la normale… »
Il tentait d’avoir un ton rassurant, mais rien de ce qu’il disait ne servait à calmer Aidan. Bra était blessée, peut-être mourante, et tout ce qu’ils pouvaient faire c’était espérer que cette machine parvienne à la soigner par miracle.
« D’accord… Merci, souffla-t-elle, après un effort conscient pour se calmer. »
Son regard revint vers la machine et elle sursauta brusquement. Des yeux azur la fixaient depuis l’intérieur, paniqués.
« Bra ?! »
La demi-saïyenne se mit à s’agiter dans la cuve, les bulles se multipliant autour d’elle. Un bip constant emplit la salle et le docteur courut jusqu'à son moniteur.
« Calmez-vous Madame Brief. Restez calme, je vous prie. C’est une cuve de soin, vous êtes en sûreté.
- Tout va bien Bra, je suis là, ajouta Aidan en posant la main sur la vitre qui les séparait. »
Elle vit le liquide se vider soudainement. Bra avait arrêté de se débattre.
« Qu’est-ce qui se passe ?!
- Elle est consciente et ses signaux sont stables, elle peut sortir et… »
Aidan l’attrapa à la gorge avant qu’il ne puisse finir, le plaquant violemment contre la machine qui émit un grincement sec. C’était bien la procédure, Aidan la connaissait. Une méthodologie héritée de l’ère de Cold. Mais il était hors de question d’appliquer la même logique à Bra, pas après qu’elle soit passée si près de la mort.
« Vous êtes malade ? On ne sait même pas ce qu’elle a !
- Mais madame ! On ne peut pas la garder éternellement, ce n’est pas…
- Vous allez remettre la cuve en marche, ou je vous… !
- Stop ! »
La saïyenne avait crié aussi fort qu’elle le pouvait mais sa voix restait étouffé par la vitre. Elle tendit la main depuis l’intérieur et n’eut aucun mal à repousser la vitre malgré les protestations de la machine, soulevant la porte avant de s’élever hors de la cuve. Elle reprit alors une grande inspiration.
« Je veux sortir.
- Mais Bra, tenta Aidan en relâchant le docteur. »
La jeune femme descendit doucement jusqu’à se poser au sol, elle fit un petit sourire à son amie.
« J’étouffe là-dedans. Je vais bien, je t'assure.
- Tu mens. »
Aidan commençait à connaître cet air qu’elle prenait quand elle voulait rassurer quelqu’un mais qu’elle se sentait en réalité extrêmement mal. La commando d’élite en avait déjà bien assez soupé, ce n’était pas pour le tolérer dans une situation pareille. Bra tenta bien de l’apitoyer pendant quelques secondes, mais la dureté dans son regard doré finit par faire plier la saïyenne.
« D’accord je ne suis pas au mieux de ma forme, mais je ne veux pas y retourner. Il n’y a pas moyen de me surveiller sans m’enfermer dans une boîte ? »
Elle s’était tourné vers le médecin, qui inclina aussitôt la tête. Bra n’avait aucun statut officiel au sein de l’Empire, mais il semblait comprendre que lui refuser quoi que ce soit n’était pas une option.
« Je vais vous chercher un bracelet moniteur. Restez avec le commando Aidan. »
La commando en question n’avait pas bougé, un regard sévère toujours posé sur Bra. Le médecin prit soin de se faufiler aussi discrètement que possible hors de la salle.
La saïyenne paraissait gênée, osant à peine la regarder.
« Je suis désolée si je t’ai fait peur.
- Ce n’était pas ta faute. Maintenant par contre, c’est ton choix.
- Aidan. Tu ne peux pas couver tout le monde. Je vais bien, je t’assures »
Bra lui prit la main, la serrant entre les siennes. Ses paumes étaient chaudes, beaucoup trop. Grimaçant, Aidan toucha son front sans prêter attention à la tentative de la rassurer. Bra était encore brûlante. Elle s’était apprêté à l’engueuler, mais elle était maintenant assez proche pour que Bra fasse une moue suppliante.
« S’il te plaît… »
Après une longue hésitation, elle sentit ses épaules s’affaisser.
« Je ne te quitte pas d’une semelle.
- Super ! Comment il va lui ? demanda-t-elle en désignant le pirate dans sa cuve »
Bra avait tenté l’enthousiasme débordant, mais sa respiration était trop lourde, et la façon dont elle avait changé de sujet bien trop évidente. Elle s’était même retournée pour ne pas regarder Aidan dans les yeux.
« Il est vivant, répondit froidement la soldate.
- Ah, bien. Où est Kalta ? »
* *
*
« Nous n’avons pas d’arme à l’intérieur du hangar. Si un vaisseau arrive à s’y poser, c’est qu’on l’aura pas déglingué avant, donc il est invité, expliquait Panpukin avec un large sourire. »
Dans l’oreille de l’Empereur, les techniciens confirmaient les dires du saïyen. Il n’y avait pas d’armement braqué sur eux, une fois qu’ils avaient passé le champ de force du hangar. Kalta restait méfiant : ce vaisseau avait la technologie pour se cacher de tous leurs senseurs, il pouvait très bien cacher des pans entiers de son armement.
Ils surveillaient tous les deux l’arrivée du
Rédemption. Le vaisseau impérial traversa le champ de force sans le moindre problème, amorçant un atterrissage lent et provoquant un sifflement de Panpukin.
« Fiou ! J’en avais jamais vu de si gros. C’était la limousine du vieux Cold ça, non ?
- Je vous demande pardon ? répondit froidement Kalta.
- J’ai demandé si c’é-tait la li-mou-sine du vieux Col-d, répéta le saïyen en détachant chaque syllabe comme si l’Empereur avait mal entendu. »
Kalta le considéra un long moment. Si la situation n’avait pas été aussi grave, il aurait sincérement considéré le faire sauter sur place, comme il avait tué ce traître de Tao Paï Paï. C’est après tout ce que méritaient ceux qui s’opposaient à l’Empire. Mais ce Panpukin ne s’opposait pas à lui justement. Il était impoli et son rire gras commençait à irriter le nihilien, mais il n’était pas un ennemi. S’il ne venait pas d’insulter son grand-père, il lui aurait presque rappelé un général qui était mort face au Guédester. Nik, le nom lui était resté. Lui n’outrepassait jamais certaines limites.
Pour le moment. Kalta ne pouvait pas se permettre de remettre le saïyen à sa place. Il voulait d’abord comprendre ce qui se passait ici.
« C’était le vaisseau amiral du Roi Cold, oui.
- Super. Vous voulez qu’on regarde tout l’atterrissage ou la viste vous intéresse ? Parce que c’est pas qu’on s’embête, mais…
- J’attends quelques personnes.
- A vos ordres. »
Kalta ferma les yeux et prit une inspiration. Ce vaisseau était indétectable. Les démons ne pouvaient pas les trouver ici. Ils n’avaient pas trouvé cette Dragon Ball, ce qui voulait dire qu’ils ne pouvaient pas les détecter aussi précisément que l’appareil de Bulma Brief. Une excellente nouvelle.
Bra était réveillée, même si elle était mal en point. Il leur fallait juste quelques instants de calme, pour se remettre et préparer une contre-attaque digne de ce nom. Pas trop longtemps, car Kalta n’osait pas imaginer ce que les envahisseurs faisaient à son Empire pendant qu’ils se reposaient ici en léchant leurs plaies.
« Excusez-moi un instant, reprit Kalta, sans regarder le saïyen et en s’éloignant déjà.
- Pas d’problème ! »
L’Empereur leva les yeux au ciel en s’écartant, portant déjà la main à son scouteur pour réduire au maximum le son que Panpukin, ou d’autres capteurs aux alentours, pourraient capter.
« Anik, tu restes à l’intérieur avec nos paquets. Varidal et Persée devraient rester dans le coin aussi. Surveillez bien notre invité dans la cuve. Bra est en route, avec Aidan. On reste en contact. Si la communication est coupée pendant plus d’une minute, tu commences à tout faire sauter.
- A vos ordres. »
La voix du reptile reflétait un plaisir mal dissimulé. Il n’attendait que de pouvoir se défouler sur quelque chose et ce Cube tombait à point nommé pour ça. Anik était toujours zélé mais cela atteignait des sommets depuis que le Commandant était mort. Un instant, Kalta nota qu’il devrait désarmer cette bombe-là dès qu’il le pourrait mais il avait trop à faire. Beaucoup trop de sujet flottaient dans son esprit en ce moment. A commencer par…
« Ah la voilà ! »
Il se retourna à l’exclamation de Panpukin. Au-dessus d’eux, la rampe du vaisseau s’abaissait pendant l’atterrissage. Aidan n’avait pas eu la patience d’attendre la procédure complète. A ses côtés, il aperçut les cheveux lavande de la saïyenne et une sensation apaisante se répandit son corps depuis son ventre. Elle était vivante.
Mais très vite, il fronça les sourcils en la voyant chuter vers le sol aux côtés d’Aidan. Les deux faisaient un bel effort pour camoufler son état, mais il connaissait assez Bra pour sentir qu’elle n’était pas au meilleur de sa forme. Son vol était trop lourd et pas assez bien contrôlé.
Elle est encore affaiblie.Le saïyen ne remarqua rien en revanche, s’avançant vers les deux jeunes femmes avec un grand sourire et les bras grands ouverts.
« Bienvenue chez nous ! Ca fait plaisir d’avoir des invités, surtout des jolies frimousses comme ça. Vous v’nez pour la visite aussi ? »
Avant qu’elles ne puissent répondre, Kalta se posa à côté du large saïyen. Il prit cependant une seconde pour se délecter de l’air ahuri de Bra et Aidan : au moins il n’était pas le seul perturbé par l’attitude de cet homme.
« Euh… Bonjour. Je suis Bra.
- Et Aidan.
- Enchanté mesdemoiselles ! Panpukin. »
Le regard de la saïyenne tomba sur lui et Kalta pouvait y voir toutes les questions qu’elle se posait. Il se tourna tout de même vers Panpukin.
« J’aimerais ne pas perdre de temps. Est-ce que vous pouvez m’amener à votre… chef ?
- Vous êtes sûr ? La visite est vraiment…
- Votre chef. Nous avons à parler.
- Comme vous voulez ! T’façon, vous en verrez bien assez sur le chemin ! »
Et là-dessus, il se retourna avec un grand geste, sans plus faire attention aux deux autres. Kalta le laissa partir en avant, gardant l’oeil sur lui. De l’autre, il vit Bra s’approcher de lui à petits pas.
« Merci au fait. Aidan m’a raconté.
- Tu aurais fait la même chose. Comment tu te sens ? »
Son sourire n’était pas assez convaincant pour lui. La saïyenne n’en était pas avare d’habitude, mais cette fois ses lèvres semblaient lutter pour s’étirer ne serait-ce que d’un centimètre. Sa respiration était trop lourde.
« Je vais bien. Il fallait que je sorte.
- S’il se passe quoi que ce soit, j’ai demandé à Varidal de surveiller le bonhomme. Je pourrais te téléporter là-bas.
- Pour retrouver la cuve, super.
- Bra…
- Je plaisante. »
Cette fois, le sourire parut plus sincère. Elle se pencha ensuite vers lui, attirant Aidan pour qu’elle entende aussi.
« C’est moi où ce type est un…
- C’est ce que j’essaie de comprendre. Il n’a pas répondu. On va bien voir avec son chef. »
Dans les yeux turquoise de la jeune saïyenne, il lut pendant un bref un espoir, quelque chose d’à peine existant, qui disparut la seconde suivante. Elle-même ne devait pas être sûre de ce qu’elle voulait, c’était un peuple qu’elle n’avait pas connu. Mais Kalta était presque sûr de son côté : les saïyens s’étaient éteints avec Paragus. Il ne restait qu’elle. Quelle que soit la réponse qui les attendait chez ce chef, il sentait qu’elle allait être décevante pour son amie.
* *
*
Aidan observait chaque recoin de l’étrange vaisseau avec la sensation que quelque chose de très grave allait arriver si elle ne surveillait pas tout ce qui s’y passait. Rien que la présence d’un saïyen voulait dire que quelque chose n’allait pas. Elle n’avait rien contre Bra, bien sûr, au contraire, mais les saïyens était supposés disparus depuis très longtemps. Une météorite avait percuté leur planète selon la version officielle, mais beaucoup savaient désormais que c’était le Seigneur Freezer qui avait détruit Vegeta. Et quand on considérait les décennies qui avaient suivies, on comprenait la décision du nihilien. Les saïyens, et le Prince Vegeta en particulier, s’étaient montrés un constant problème.
Comment l’un d’eux avait pu revenir d’entre les morts, elle l’ignorait, mais ça ne lui plaisait pas. Surtout au sein d’un vaisseau comme celui-là, qui ne paraissait pas compatible avec le niveau technologique de la civilisation saïyenne au moment de sa disparition. Il y avait forcément autre chose. Et ça ne pouvait être que sinistre.
Heureusement, ce Panpukin ne semblait pas vouloir leur cacher grand-chose, sinon l’identité de ce chef qu’ils allaient de toute façon rencontrer. Dans les longs couloirs sombres qu’ils traversaient, les portes qu’ils passaient étaient ouvertes et ils étaient libre de jeter un coup d’oeil à l’intérieur.
Les couloirs étaient, par ailleurs, à taille humaine, ce qui était un changement bienvenu par rapport au gigantisme que le Rédemption affichait malgré sa taille inférieure. En revanche, les salles variaient considérablement en volume. Le plus souvent, elles étaient vides, mais parfois ils apercevaient des silhouettes s’y affairer. Toutes portaient de vieilles armures impériales, toutes avaient les cheveux noirs, et toutes avaient la même queue de singe enroulé autour de la taille.
Des saïyens.
Alors que l’Empereur voulait faire au plus vite, la curiosité finit par avoir raison de Bra, ainsi que d’Aidan. Elles interrompirent leur vol face à une grande porte qui paraissait ouvrir sur un désert. Kalta s’arrêta le dernier, uniquement parce que Panpukin avait plongé pour les rejoindre.
« Pas mal hein ? »
Aidan s’était avancé, soutenant aussi discrètement que possible la demi-saïyenne. Devant elle s’ouvrait un véritable paysage. Du sable rouge s’étendait sur des centaines de mètres, ponctués de pics rocheux qui paraissaient sur le point de s’effondrer, comme si un enfant avait mal empilé ses jouets. Il y avait même un ciel, qui ne pouvait être qu’artificiel, à la couleur jaune parsemée de reflets roses et rouges.
« Qu’est-ce que c’est ? demanda timidement Bra.
- Un environnement artificiel, ça s’voit pas ? C’est pour tester nos plantes quand on a fini de les préparer.
- Vos plantes ? Les préparer ? Comment ça ?
- Reconstruction génétique à partir du peu d’information qu’on peut retrouver et des sous-espèces qui existent sur d’autres planètes. L’évolution des plantes peut être rapide sur des écosystèmes différents, mais celles qu’on étudie sont plus souvent invasives et conservent leur patrimoine génétique relativement intact. »
Les trois regards se retournèrent en même temps sur le saïyen. Tous aussi hallucinés. Et manifestement, cela l’amusait beaucoup. C’était forcément une phrase qu’il avait apprise par coeur. Il n’avait pas vraiment l’air d’un scientifique.
Mais ce fut Aidan qui comprit soudain devant quel paysage ils se trouvaient.
« Vous reconstruisez l’écosystème de Vegeta.
- De Plant, oui. Le chef est justement à l’étage, avec les plantes. Vous v’nez ? »
Le choix du nom pour la planète fit tiquer l’Empereur, au point qu’Aidan le vit hausser un sourcil. Elle comprenait très bien. Ce n’était pas le nom que les saïyens donnaient à leur planète. C’était un nom plus vieux que ça.
Bra, en revanche, ne sembla pas comprendre la nuance, et elle s’éleva dans les airs, prête à repartir. Après un regard à l’Empereur, Aidan fit de même.
En moins de dix secondes, ils furent en effet à l’étage supérieur et s’arrêtèrent à la suite de Panpukin devant une porte un peu moins grande. La chaleur à l’intérieur de la salle frappa Aidan. L’air paraissait aussi plus sec. L’endroit devait être contrôlé de près et pour cause : des centaines de lignes de végétaux s’alignaient les unes derrières les autres. Certains étaient de jeunes pousses, certains avaient déjà atteint plusieurs mètres de haut. Des pots paraissait libérer uniquement des feuilles, de plusieurs mètres de long et de cinquante centimètre de large, elles passaient d’un vert intense à un rouge qui n’était pas sans rappeler le sable de la salle plus bas.
« Voilà notre serre, idéale pour faire pousser c'qu’on réussit à recréer et pour pratiquer les premiers test d’intégrité, commentait Panpukin. »
Au loin, Aidan vit une des plantes à feuilles. Elle avait développé des fleurs sur les contours de chaque feuille, de petits points rouges qui perçaient dans cet océan de vert et d’ocre.
« Et voilà notre grand chef ! s’exclama soudain le saïyen. »
Il avait bifurqué dans une autre direction et Aidan s’arrêta une seconde en la voyant. Une alcove de végétation jaillissait face à eux, de puissants arbres étiraient leurs branches au-dessus d’un mur ocre où des fleurs perçaient ça et là. On aurait pû y voir un reflet du ciel étoilé, s’il n’y avait la silhouette qui s’affairait sur une grande feuille.
Posé sur une plateforme sphérique rouge qui flottait au-dessus du sol, un homme était penché sur une fleur. Ce n’était clairement pas un saïyen. Sa peau était bleue et il n’était pas habillé comme eux. Un large plastron blanc protégeait son buste, s’étendant en épaulettes arrondies d’un vert bien trop intense pour se fondre dans la végétation. En fait, cela évoquait un peu une protection de guerrier, très étrange en ces lieux, même les draperies bleues qui tombaient de son plastron sur son pantalon vert rappelait un peu les protections de hanches de l’armure impériale.
Il se retourna vers eux en les entendant arriver, une fleur rouge dans la main. Aidan vit d’abord la barbe grise qui tranchait son visage en deux. Mais elle fut plus surprise de voir deux yeux de couleurs différentes : l’un blanc, l’autre rouge, tous deux sans iris ou pupille. Et ils semblèrent se fixer sur eux au même instant, alors que Panpukin entamait les présentations.
« Empereur Kalta, Mademoiselle Brief, Mademoiselle Aidan, je vous présente le Docteur Raichi. »
*Certains d'entre vous auront noté la référence de Panpukin. D'autres se demandent peut-être pourquoi ce choix pour son attitude. Eh bien, ce n'est pas tant un choix mais un hommage que j'espère réussi à un autre Panpukin dont vous pouvez suivre les aventures en suivant le lien
. Et bonne lecture !