Chroniques de la Famille Cold

Faîtes-nous partager votre fibre littéraire en écrivant votre propre histoire mettant en scène les personnages de Dragon Ball et, pourquoi pas, de nouveaux ! Seules les fanfictions textes figurent ici.

Re: The Cold's Family's Chronicles

Messagepar Tierts le Jeu Juin 08, 2023 11:56

Et la suite !

Chapitre 4 : Le prix du maintien de la paix


La vidéo avait été prise à bonne distance de la cible, mais on pouvait tout de même distinguer son armure extra-terrestre. Il surplombait l’armée qui s’était assemblée en défense du monument. Le Général vit les canons anti-aériens s’activer et il pouvait presque entendre les ordres qu’hurlaient les supérieurs pour viser avec précision la cible en mouvement. Les explosions apparurent à l’écran au moment où le bruit venait faire cracher les hauts-parleurs, déformé et désagréable.
Le Général vit la cible esquiver les tirs un par un. Et quand les batteries s’arrêtèrent pour recharger, elle s’immobilisa enfin, et il entendit un hurlement.

« REECUM…. ERASER GUN ! »

Il n’y eut pas d’autre avertissement. Une lueur apparut autour de sa tête, puis une explosion d’énergie sembla jaillir de sa bouche, formant un cône qui ne fit que s’agrandir alors qu’il approchait du sol. L’écran devint si brillant que la silhouette n’était plus qu’une ligne noire sur la gauche.
Pour le reste de l’armée, c’était encore pire. Elle disparut entièrement dans le flot d’énergie, alors que la terre tremblait sous le choc. La caméra bipa quelques secondes pour signaler une modification importante de la température, puis l’image se brouilla avant de se stopper définitivement.

L’écran clignotait, l’image toujours fixe. Un homme, un seul, se tenait dans les airs, éjectant de sa bouche une décharge d’énergie suffisante pour réduire toute une armée à un tas de cendre.
Dans le centre de commandement, un silence de mort s’était installé.

Des milliers d’hommes, morts en un instant.

Le Général avait fini par fermer les yeux, autant pour ne pas voir cette image que parce qu’il avait besoin de réfléchir, il avait besoin de se concentrer. Cela faisait un moment maintenant qu’ils savaient que les troupes du fameux Freezer disposaient d’unités d’élites, on l’en avait averti et il avait déjà commencé à réfléchir à ce qu’il pouvait faire dans un tel cas. Il n’avait simplement pas envisagé que la différence soit à ce point monumentale.

« Général ? Nous recevons une communication pour vous… »

Tout une armée et ses milliers d’âmes, détruite en un instant.

La guerre n’était pas perdue. Tout ce qu’il avait à fait, c’était les isoler dans une zone bien précise et appliquer toute la force que sa planète pouvait réunir en un seul point. Ils étaient puissants, mais ils ne pouvaient pas être invincibles. Niost avait passé la majeure partie de son histoire à construire les armes les plus puissantes qu’on puisse imaginer ; il n’y avait rien qu’ils ne puissent vaincre d’une façon ou d’une autre. Même quelqu’un d’une puissance aussi colossale devait avoir des faiblesses et ils allaient forcément trouver. En attendant, il faudrait gagner du temps.

« Général… ?
- Passez-la moi, répondit Palpi sans ouvrir les yeux. »

Combien de morts exactement ?

Il fallait un plan infaillible. Hors de question de prendre le moindre risque. Chaque frappe devait touchée pour espérer être décisive. Ce n’était pas impossible, mais cela nécessitait beaucoup de travail. Et beaucoup de sacrifice.
Voilà, il était le Général en chef à présent. Il était l’homme le plus respecté de sa planète. C’était à lui de trouver une solution pour la sauvegarder, coûte que coûte. Il y avait toujours une solution, la seule question était celle du prix.

« Général Palpi ? le salua la voix toujours atrocement polie de ce Zarbon. Maintenant que vous avez vu de quoi le commando est capable, je présume que vous serez assez raisonnable pour reconsidérer ma proposition ? »

Le prix à payer. Il fallait qu’il calcule le prix à payer.


* *
*

Palpi rouvrit les yeux pour découvrir exactement la scène qu’il s’attendait à découvrir. Le patriarche drachmien s’était levé, apparemment dans l’espoir que son énorme carrure suffise à impressionner ses interlocuteurs. Une stratégie qui n’avait pas eu le moindre succès jusque là, mais qu’il n’avait eu de cesse d’employer à la moindre occasion.

« Je ne me laisserais pas insulter de la sorte, Commandant ! »

Large d’épaule et plus grand individu présent dans la salle, il avait sans doute l’habitude d’écraser par sa simple présence la plupart de ses interlocuteurs. En cela, il lui rappelait un peu Reecum, mais c’était là le seul point commun entre les deux hommes.

« Patriarche, asseyez-vous je vous prie, ordonna calmement le commandant du Bras. »

Palpi redressa des yeux brillants vers le vieil homme. Il portrait le bouc, de la même couleur orange que ses cheveux et coupés au poil prêt comme sa coiffure au carré. Un ancien militaire, évidemment, comme en témoignait l’uniforme qu’il avait choisi de porter.
En totale contradiction avec le prophète qui se tenait à gauche de Palpi. Tout aussi grand, mais à la carrure rachitique, de longs cheveux oranges glissant jusqu’en bas de son dos pâle, révélé par une toge qui devait exposer beaucoup trop de son corps aux éléments du désert.

« Tout ce que je demande, Monsieur Palpi, tenta-t-il de calmer, c’est que mes fidèles puissent pratiquer leur Foi en toute sécurité et je ne sais pas si c’est possible tant que l’avarice de certains influenceront leurs décisions.
- Commandant ! gronda le Patriarche.
- Asseyez-vous, j’ai dis ! »

C’était la première fois qu’il haussait la voix depuis le début de cette réunion, mais loin d’être la première fois qu’il en avait eu envie. Ils n’arrivaient à rien malgré les propositions les plus raisonnables qu’il avait envisagé. Ces deux là n’avaient aucune confiance l’un envers l’autre, mais plus grave encore : ils n’avaient pas confiance en la capacité de l’Empire à jouer l’arbitre entre eux. Le prophète, particulièrement, paraissait voir en cette réunion une opportunité de titiller son opposant sans répercussion. Non que le patriarche ait cherché à faire le moindre effort de son côté.

Le plus simple pour Palpi aurait été sa proposition : un accès réglementé au monument, semaine par semaine ou mois par mois, avec les forces impériales proches pour s’assurer que tout ce qui dépassait les limites seraient contrôlés aussitôt. Malheureusement, il n’arrivait pas à l’imposer.

« Je pensais que nous étions réuni aujourd’hui pour discuter entre adultes, asséna le Commandant. Je constate que nous avons déjà perdu bien trop de temps sans atteindre la moindre concession. D’un côté comme de l’autre. »

Plus petit que les deux individus, il aurait sans doute été effrayé, s’il n’était pas l’un des soldats d’élite de l’Empire. Largement capable, donc, de les écraser tous les deux contre les murs, ou de les faire passer à travers si l’envie lui en prenait. Malheureusement, cette menace implicite n’était plus suffisante pour de nombreuses planètes.

« Commandant, respectueusement, reprit le prophète de sa voix de baryton. Je ne remets pas en cause votre dévotion au maintien de la paix, mais je sais que vous ne serez pas toujours sur Passaros. Nous savons tous comme l’Empire est… étiré, depuis quelques années. Vos opérations de maintien de la paix ne peuvent s’appuyer que sur une présence constante et surtout puissante. »

Le regard froid du niostien se releva pour observer le prophète à nouveau. Qu’il soit sincère ou non, il venait d’insulter les forces impériales déjà sur place, et Palpi savait exactement pourquoi. Depuis la rébellion, l’armée impériale n’avait plus la force qu’elle avait un jour démontrée, mais surtout les dernières décisions de l’Empereur et la création future d’une assemblée donnaient l’impression aux planètes qui faisaient partie de l’Empire des Cold que l’armée n’était plus qu’un symbole. Un reliquat d’une époque qui s’était terminée avec la mort du Roi.
Il était temps de leur rappeler à la réalité des choses.

« Je comprends vos inquiétudes, à tous les deux, et je veux les adresser précisément. Si vous le voulez bien, je souhaiterais vous montrer quelque chose. »

Sur cette déclaration faite sur un ton trop doux pour être honnête, le petit Commandant se leva de son siège et se mit à flotter à un bon mètre du sol. Il se retourna vers le mur derrière lui et fit signe aux deux dirigeants de le suivre. D’une pression sur un bouton, le mur gris se transforma en baie vitrée, le filtre disparaissant lentement pour laisser apparaître le vaste désert qui entourait la zone.

Palpi porta la main à son détecteur et activa la communication.

« Anik, tu es en position ?
- Prêt, chef.
- Commence quand tu veux. »

Dans les airs à plusieurs kilomètres de là, un point minuscule apparaissait, flottant à une centaine de mètre du sol. Impossible de distinguer la silhouette fine du reptile d’ici, mais Palpi savait que c’était lui. Il se retourna à demi vers les deux passaris.

« Vous dites vrai, nos forces armées sur la planète ne sont pas ce qu’elles ont été, et je connais l’énergie que peut déployer votre peuple. Vous avez longtemps fait de très bonnes recrues pour l’Empire. Cependant, je dois vous rappeler que vous n’êtes pas la seule planète dans ce cas, nos meilleurs soldats sont issus d’une grande diversité de planètes, aux quatre coins de l’Empire. De plus, grâce à nos dernières innovations en matière de pods, toutes les planètes de l’Empire sont à moins de 10 jours de voyage du Bras de Kalta. »

L’espace d’une seconde, quelque chose sembla briller près du point si lointain, comme une étoile qui clignotait dans le ciel. L’air tout autour de lui se mit à vibrer, ce qui se voyait même de là où ils étaient. Les nuages derrière lui paraissait osciller dans le ciel comme des vagues de plus en plus déchaînées.

« Ce qui veut dire que si nous apprenons la rupture d’un accord, je peux me présenter en moins de deux semaines. En compagnie de mon collègue, Anik. »

Dans son oreille, il n’entendait rien depuis un moment, mais un cri finit par lui parvenir. Un mot qu’il reconnaissait bien : “INFERNO !”

La colonne de flamme apparut brutalement dans les airs. Son point d’origine trop bien défini. Elle fila vers le sol en une lance de feu qui parvenait à faire pâlir même le soleil. Puis elle atteint les dunes, dans un silence total, projetant un mélange de sable et de fumée sur des centaines de mètres de distance.
La déflagration mit quelques temps à les atteindre. Ils étaient protégés par le bâtiment, mais tous les drapeaux flottant partirent brusquement vers l’arrière, certains arrachés à leurs attaches. Palpi ferma les yeux à temps pour éviter d’être aveuglé. Il ne pouvait se boucher les oreilles cependant, et la détonation lui donna l’impression d’être brusquement compressé entre deux murs.

Quand il rouvrit les yeux, les deux passaris derrière lui étaient ébahis, les yeux humides. Ils avaient même reculés de quelques pas, malgré la protection offert par la baie vitrée. Devant eux, les dunes avaient fondues. Il ne restait qu’un plateau d’obsidienne, presque parfaitement circulaire, d’un noir luisant qui paraissait refléter le soleil, ainsi qu’une petite étoile qui brillait encore entre les mains d’Anik.

« Nous ne pouvons empêcher toutes les incartades, mais je peux vous assurer que nous pouvons punir la faction responsable. Avec un délai. Si ce délai vous paraît intolérable, nous pouvons nous assurer que l’endroit soit définitivement inaccessible à qui que ce soit. Maintenant que vous vous souvenez de quoi le commando est capable… Est-ce que cette proposition vous paraît raisonnable ? »

Palpi se retourna enfin définitivement vers le prophète et le patriarche, assuré de voir de la peur dans leurs yeux.

« Nous… Nous pouvons sans doute trouver une issue plus raisonnable, lâcha enfin le patriarche après un long moment de silence, les épaules tombantes.
- Vous m’en voyez ravi. Asseyons-nous, je vous prie. »

* *
*

Il n’y avait pas à dire : on pouvait mettre un nombre sur la puissance de n’importe qui, mais pour l’effet, rien ne valait une bonne vielle démonstration.
Toute la foule avait suivit avec anxiété l’explosion. Ils étaient nombreux à avoir été repoussés par son souffle, se rattrapant aux passaris les plus puissants pour ne pas être emportés. La clameur qui avait suivit était familière à Tao. La peur. Pas n’importe laquelle. La peur de la mort. La réalisation soudaine et brutale que l’on était absurdement inférieur à son opposant et que l’affronter était futile.
Un sentiment bien trop familier au tueur à gage.

Cela faisait longtemps qu’il ne l’avait pas perçu aussi puissamment dans une foule comme celle-ci. Les imbéciles. Avaient-ils oubliés ce qu’était l’Empire ? La mort de Cold avait définitivement fait perdre la mémoire aux plus idiots.
Même son client, apparemment. Lorsque la poussière et le sable s’étaient enfin dissipés pour laisser apparaître le plateau de pierre noire, Tao avait brièvement aperçu les petits yeux sombres de son employeur sous sa capuche. Il y avait vu de la peur. Heureusement, les interfaces oculaires qui remplaçant les yeux du cyborg ne pouvaient pas exprimer la même chose.

Il n’était pas étonné, dès l’instant où le Bras était sur place, cela voulait dire qu’Anik était là. Le lézard était sans doute l’un des plus puissants guerriers en activité. Surclassé uniquement par la famille de l’Empereur. Et par la saïyenne. Le seul membre du commando impérial que Tao n’oserait approcher sous aucun prétexte. Non qu’il avait envie de se frotter aux autres non plus. Yantz et lui s’accordaient sur ce point : il n’y avait rien à gagner à affronter directement l’Empire, sinon une mort potentiellement douloureuse.

Cela ne changeait rien au plan de son client, par chance. Celui-ci avait attendu au milieu de la troupe de fidèle, assemblée sur la face sud du gigantesque temple. A cette occasion, Tao avait découvert ce que la foule dissimulait : des travaux d’excavation. Creuser dans le sable était complexe et long, mais ils étaient une centaine à s’y mettre en toute discrétion. Son employeur suivait cela avec la plus grande attention, mais Tao ne voyait pas bien ce qu’ils pouvaient découvrir de plus. Oui, le Cube semblait s’étendre plus bas mais la façade restait la même pierre noire et les mêmes inscriptions ne faisaient que se poursuivre dans les profondeurs, sans vraiment changer.
Tout cela s’était interrompu quelques minutes plus tôt, alors qu’une nouvelle clameur parcourait la foule. Leur prophète était de retour, après des négociations avec l’Empire et le Patriarche. Voilà qui expliquait certainement la démonstration de force qui avait précédé.

Déjà, une masse d’imbéciles filaient pour s’agglutiner autour de la tente de leur leader. Tao s’apprêtait à faire une remarque quand il vit son client faire de même. Avec un soupir exaspéré, il lui emboîta le pas.
Juste à temps pour voir le prophète arriver. Il volait vers eux, sa longue chevelure orangée flottant délicatement derrière lui, ses mains tournées vers ses fidèles avec un sourire délicat. Tao ne voyait pas ce qu’ils lui trouvaient.
Soudain, son regard doux sembla devenir acéré, alors qu’il avisait le petit client. Il inclina alors la tête et accéléra pour toucher terre devant sa tente.

« Mes amis ! appela-t-il d’une voix devenue très forte. J’ai obtenu de l’Empire le droit de continuer à vénérer les ancêtres qui nous ont offerts cet endroit en paix ! »

Il avait ajouté quelque chose, mais le cri de la foule noya la suite de ses mots, même quand Tao tenta de concentrer ses capteurs auditifs sur lui. Il lui fallut attendre un long moment pour que ça se calme

« Je vais vous donner les détails prochainement, mais laissez-moi le temps de méditer et de prier. Nous allons devoir nous déplacer bientôt, mais je veux offrir à chacun d’entre vous le temps de faire de même. Priez et profitez, le temple dans son entier sera à nous ! Nous allons découvrir ces secrets et les offrir à l’univers ! »

Le prophète s’inclina, profitant allègrement des clameurs qui s’élevaient à presque chacun de ses mots. Les fidèles étaient bien éduqués cependant, car aucun n’osa s’approcher après cette demande, et si des remerciements fusaient de tous les côtés, ils finirent par se taire et se disperser.
Personne ne faisait attention à eux, les contournant sans broncher. C’est à peine si le client fit l’effort de bouger. Ils étaient deux silhouettes, recouvert de la même cape blanche au milieu d’un millier d’autre. Ils attendirent simplement une dizaine de minutes, puis Tao le suivit à l’intérieur de la tente du prophète.

Il s’attendait à le trouver occupé à boire quelque chose pour fêter sa réussite, ou peut-être à prier comme il l’avait prétendu, mais le grand passari était planté devant l’entrée et il tomba à genoux dès qu’il les vit.

« Seigneur Garlic. Tout est prêt.
- Excellent, ricana la petite créature en repoussant sa capuche. »

Le nom fit tiquer Tao, mais le visage vert-bleu ne lui disait rien. Le crâne étendu, les oreilles longues et pointues ; il ressemblait à une figure de démon que son frère avait un jour évoqué, mais sans les antennes. Cela dit, il y avait tellement d’espèces aliens qu’il ne connaissait pas : ce n’était sans doute pas une bonne idée de se faire une image sur la base de souvenirs aussi anciens.

« La serrure est disponible mais l’Empire interviendra dès que je l’ouvrirai, gronda le petit client d’une voix trop aiguë. Je suppose que vous n’avez pas réussi à les éloigner.
- Non Seigneur et nous devons quitter les lieux, temporairement. Mais j’ai averti que j’aurais besoin de temps pour calmer mes fidèles. Vous avez donc le temps nécessaire. »

Le prophète, si fier il y a encore quelques minutes, était prostré au sol, son regard vert fixé sur le client de Tao comme si c’était son dieu vivant.

« Je vais avoir besoin d’une distraction.
- Tout ce que vous voulez, Seigneur Garlic. Dites-moi ce que vous avez besoin et je le ferais !
- Rien de plus, indiqua simplement la petite créature. »

Elle leva la main vers Tao, dans une geste qu’il reconnu aussitôt. Le tueur à gage poussa un soupir et déploya un doigt métallique vers le prophète.

Le rayon d’énergie jaillit sans qu’il ait même le temps de comprendre. Fin et d’un jaune brillant, il traversa l’espace entre eux et la cage thoracique du passari aussi facilement l’un que l’autre. Une minuscule éclaboussure de sang tâche la tente à quelques centimètres du trou qu’elle avait formé.
La victime, comme toutes les précédentes, trébucha vers l’arrière. La douleur venant après la surprise dans ses yeux écarquillés. Il tomba à genoux, le regard fou allant de Tao à son client comme s’il cherchait encore à comprendre ce qui était arrivé. Un hoquet de douleur lança du sang sur la cape immaculé de Garlic. Puis, quelque chose que Tao Paï Paï n’avait encore jamais vu chez une de ses cibles : un sourire satisfait.

« Je vais connaître le secret de l’immortalité, Seigneur Garlic ?
- Hm… Oui, tout à fait. Tu as bien servi. Ta récompense t’attend. »

Son employeur avait eu l’air tout aussi surpris en entendant ça, mais il s’était vite repris et affichait maintenant un sourire carnassier, les yeux fixés sur sa victime. Tao n’en croyait pas un mot, mais le prophète ne semblait pas douter. Il l’observa jusqu’à ce que la lueur de vie dans ses yeux disparaisse.

« Imbécile, commenta Garlic avant de se tourner vers Tao. Préparez-vous à repousser tout ceux qui voudraient m’arrêter. »

Tao n’eut que le temps d’hausser les épaules, avant que Garlic ne change brusquement de voix, la rendant encore plus aiguë, et ne se mette à crier.

« A l’assassin ! Les drachmiens ont tués notre prophète ! »

Garlic décolla ensuite, se propulsant à travers la tente, puis à travers le camp en direction de la base des excavations. Tao suivit aussi vite que possible, observant les fidèles se rassembler autour de la tente en hurlant.

* *
*

Le mercenaire termina de découper en deux l’un des rares fidèles qui avaient eu la mauvaise idée de rester auprès de leur travaux archéologiques. Garlic n’avait pas envie du moindre contretemps. Pas quand la mission était si proche du but.
Heureusement, la clameur qui grandissait progressivement dans le camp camouflait tous les bruits suspects qu’ils pouvaient faire.

« Beau travail, commenta-t-il en passant au-dessus du cadavre. »

Son regard était déjà concentré sur le gigantesque mur noir et les gravures si délicates qui le parcouraient en tout sens. Ils étaient descendus juste assez profondément pour retrouver ce qui l’intéressait. D’une main délicate, il suivit une ligne qui dessinait progressivement la silhouette d’une tête couronnée. Plus bas. Plus bas.
Là Un renfoncement. Léger, mais perceptible à main nue. Invisible tant la pierre était sombre.

Sortant de sa cape l'artefact que le mercenaire lui avait rapporté. Il l’approcha de son récipient. La pierre brilla d’un éclat violacé, alors qu’elle venait naturellement prendre sa place.

Clac.

Garlic Jr. prit une inspiration. Il tourna le regard un bref instant vers Tsuru, vérifiant que le tueur à gages surveillait bien ses arrières mais, aussi, qu’il ne regardait pas dans sa direction. Ce n’est qu’ensuite qu’il remonta sa manche.
La formule avait été inscrite dans sa chair à l’aide d’une petite lame acérée, pour s’assurer qu’il ne l’oublierait pas. Il poussa un soupir et la prononça à voix basse.
Il n’avait pas terminé que les gravures autour de l’artefact se mirent à luire. Le Cube commença à vibrer. A son sommet, deux éperons de pierre noire jaillirent du sol et s’élevèrent lentement dans les airs.

Derrière lui, il entendait des cris. De la peur, de la colère, des pleurs. Le camp était en ébullition et bientôt l’armée passari aurait une insurrection sur les bras.
Le démon continuait son incantation, contenant le sourire qui menaçait d’étirer ses lèvres. Il n’avait besoin que de quelques minutes de plus. Les secrets de l’univers allaient être offerts à ces imbéciles.


Dernière édition par Tierts le Lun Août 28, 2023 14:09, édité 2 fois.
Chroniques de la Famille Cold
Sur Namek, le souverain Freezer réussit à défaire le terrifiant Super Saïyen. Il peut enfin étendre son emprise sur l'univers sans danger. Du moins, le croit-il car il découvrira bientôt que ses nouvelles conquêtes vont lui apporter bien des problèmes.

Tome 3 En cours - 1 Chapitre par semaine jusqu'à Mai 2024 - Prochain chapitre semaine du 15/04/2024
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Tierts
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Re: The Cold's Family's Chronicles

Messagepar biskus le Ven Juin 09, 2023 16:51

Coucou Babin pour un retour sur ces deux derniers chapitres, sa sert de la mise en place
On va bien les diffèrent protagonistes Arrivé progressivement, la situation dans l’autre monde qui commence à dérailler et plein de questions qui arrivent.
J’avoue m’être fait un peu avoir, je pensais que le client de Tao était …. Babidi , mais non … garlic je m’y attendais pas .
Je pense que la situation dans l’autre monde est en rapport avec ce qui se passe quoi avec Garlic .

Sa va nous faire un semblant de janemba cette histoire , du moins le côté résurrection des méchants.
biskus
 
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Re: The Cold's Family's Chronicles

Messagepar Tierts le Lun Juin 12, 2023 11:57

biskus a écrit:Coucou Babin pour un retour sur ces deux derniers chapitres, sa sert de la mise en place
On va bien les diffèrent protagonistes Arrivé progressivement, la situation dans l’autre monde qui commence à dérailler et plein de questions qui arrivent.
J’avoue m’être fait un peu avoir, je pensais que le client de Tao était …. Babidi , mais non … garlic je m’y attendais pas .
Je pense que la situation dans l’autre monde est en rapport avec ce qui se passe quoi avec Garlic .

Sa va nous faire un semblant de janemba cette histoire , du moins le côté résurrection des méchants.


Salut Biskus et merci pour ton message ! ^^
En effet ces premiers chapitres sont beaucoup de mise en place, mais les choses vont rapidement bouger. J'espère que ces prochains chapitres vont vous plaire.

Je comprends la confusion avec le petit client. Cela fait longtemps, mais Babidi est bien mort dans le Tome 1 de CFC. Après, puisque des âmes ont disparus, le doute est légitime, n'est-ce pas ?

Aujourd'hui la suite avec un chapitre relativement court (Il est dans les plus bas de ce Tome 3) mais je vous avertis tout de suite que les deux suivants seront bien plus longs, puisqu'ils font autour de 4500 mots chacun.

Chapitre 5 : Ouverture sur le chaos


Il y a encore dix minutes, tout le monde s’apprêtait à faire son paquetage pour rentrer à la maison. On leur avait annoncé que les négociations étaient terminées et que l’Empire allait prendre le relais. A la déception de certains, mais certainement pas Lazenam. Elle n’attendait que ça.

Mais voilà que l’alarme avait sonné. Le dernier jour. Une clameur s’élevait depuis un moment du camp ishtari et elle n’allait qu’en s’amplifiant. Au début, elle avait pensé qu’ils n’étaient simplement pas satisfaits du résultats des négociations. Mais à présent, elle avait été envoyée en première ligne, son arme fixé sur son bras, parée à amplifier son énergie. Et ce n’était pas du tout ce qu’ils criaient.

« Assassins ! Monstres ! »

Ils étaient une petite vingtaine de soldats sur cette section, face à ce qui ressemblait à une bonne centaine de fidèles qui pressaient contre leur rang. Ils étaient loin d’être assez pour tous les contenir, mais ils suivaient les ordres. Son sergent avait le bras tendu, prêt à tirer, tandis qu’eux tenaient les civils en respect avec leurs armes. On criait de partout. Elle même se prenait à leur hurler dessus pour tenter de couvrir leurs cris.

« Ne bougez pas ! »

Elle se tourna vers son collègue le plus proche. C’était le bleu de l’unité ; intelligent mais clairement dépassé par les évènements. Comme eux tous. Il avait les yeux exorbités derrière sa visière, regardant partout autour de lui sans savoir ce qu’il devait regarder.

« Bordel, qu’est-ce qui se passe ?
- Pas idée ! Mais les ordres sont clairs, on ne recule pas ! »

Les hurlements se faisaient de plus en plus forts, mais pire encore : elle en voyait quelques uns se mettre en position de combat. Certains concentraient même leur énergie.

« Ne bougez pas ! hurla-t-elle à nouveau, tournant son arme vers celui qui lui paraissait le plus puissant. »

Ils n’avaient pas de détecteur comme l’armée impériale : impossible de surveiller précisément qui représentait une menace. Lazenam se retrouvait à pointer son arme dans toutes les directions, chaque fois qu’elle en voyait un prêt à le faire.

C’est en se tournant sur la droite qu’elle l’a vit au dernier moment. Un éclat brillant d’énergie, fusant dans sa direction. Elle n’eut que le temps de ramener ses bras devant son crâne. L’explosion l’enveloppa toute entière, brûlant ses avant-bras.
Pas assez puissante pour la tuer, mais largement assez pour la repousser de plusieurs mètres.

« Bordel ! cracha-t-elle. »

Elle n’entendait plus rien, sinon le sifflement qui suivait toujours les déflagrations d’énergie. Et quand son audition revint enfin, elle entendit un bip qu’elle connaissait bien. Un blaster concentrait son énergie. A nouveau, elle tourna le regard vers le bleu qui était à côté d’elle une seconde encore plus tôt.

« Attends ! »

Le tir fusa vers l’avant. Un éclat d’énergie bleuté traversa les rangs des fidèles, figés sur place, trop lent pour réagir. Il y eut une autre explosion.

Un corps carbonisé tomba au sol.

Et l’enfer se déchaîna.

* *
*

« C’était incroyable ! Je ne pensais pas qu’on pouvait faire fondre le sable… Pas à cette vitesse en tout cas. »

Aidan était parfaitement consciente de la différence de niveau entre Anik et elle. Le lézard avait rejoint l’Empire bien avant elle et il était le plus puissant soldat en activité actuellement. Et sans doute qui ait jamais été en activité. Cela ne faisait pas de lui une menace pour l’Empereur, ou Bra, mais personne d’autre ne lui arrivait à la cheville, pas dans l’univers connu. Pour autant, elle ne l’avait jamais vu en action, pas à ce niveau-là. Et elle était heureuse d’avoir été témoin d’une pareille démonstration sans qu’il y ait eu une seule victime.

« Hm, répondit le reptile en prenant place face à elle à la table. »

Son plateau était rempli d’un énorme pâté marron aux éclats vaguement rouge ; un complément protéiné. Plus riche en protéine que ce qu’Aidan avait sélectionné pour son repas du soir. Et manifestement, comme elle et le reste du commando, il avait eu droit à la double-ration sans même demander.

Aidan jeta un regard autour d’eux, retrouvant sans surprise un bon nombre de globes oculaires dirigés vers eux, même si beaucoup firent l’effort de détourner les yeux quand elle croisa leur regard. C’était assez rare pour eux de prendre leurs repas dans la même salle que le reste d’une garrison. Elle aurait aimé en profiter pour sympathiser, mais ce n’était pas pour tout de suite, pas quand ils étaient regardés comme ça.

« C’était du bon boulot, Anik. »

Le Commandant Palpi était installé au bout de la table, son plateau déjà déporté sur le côté sans qu’il en ait mangé la moitié. A ses côtés, Varidal gobait tout ce qu’elle pouvait, n’écoutant que d’une oreille ce qui se disait.

« Vous aussi, Commandant, s’enthousiasma Aidan. Ils n’étaient pas réceptifs à grand chose.
- J’aurais préféré ne pas en venir à cette extrémité. »

Aidan haussa un sourcil, mais ce fut la voix sifflante d’Anik qui retentit la première.

« Quelle extrémité ? Si Cold ou Freezer avaient été là, on aurait exterminé la moitié du groupe et laissé à l’autre le soin de récupérer les cadavres. Le résultat aurait été le même, mais on aurait fait ça à notre arrivée…
- Ils ne sont plus là, Anik. On a sauvé quelques vies. Les passaris sont de bons soldats de l’Empire quand ils quittent leur planète pour servir.
- Ouais… Et quand ils sont dessus, ils sont insupportables. »

Aidan n’arrivait jamais à savoir si le reptile était réellement bougon ou s’il plaisantait à moitié, surtout quand il exprimait une telle nostalgie pour les massacres de la famille Cold. Il pouvait pourtant avoir un vrai sens de l’humour, mais pas quand on discutait mission. Elle choisit de plutôt s’adresser au Commandant.

« En une journée, c’est déjà rapide ! Et tout ça avec une seule petite démonstration.
- C’est vrai, concéda-t-il. Sur ma planète, les négociations peuvent prendre des semaines, ou des mois. C’est le cas sur la plupart des mondes habités, Anik.
- Insupportable. »

Varidal pouffa, puis agita le bec pour terminer sa bouchée rapidement.

« Félicite-toi d’avoir terminé ça aussi vite Anik. Ce n’est pas comme si les passaris auraient été un challenge pour toi de toute façon. »

Elle parlait sur un ton doux, mais le faciès reptilien ne parut pas calmé. Cependant, il n’ajouta rien de plus et haussa simplement ses épaules avant de se pencher sur son plat.

« On va rester un peu, Commandant ? demanda Aidan.
- Nous n’avons pas d’autres missions, alors je pense que oui. Je préférerais être présent pour la totalité du processus de paix. A moins que l’Empereur ne nous demande sur une autre planète. »

Aidan n’était pas pressé de repartir : même si le paysage offert par Passaros n’était pas bien intéressant pour le moment, elle trouvait toujours fascinant d’en apprendre plus sur les planètes de l’Empire. Elle avait fait son possible pour trouver des soldats passaris pour échanger avec eux pendant que Palpi menait sa négociation, et avait dû pour cela quitter le camp impérial : très peu de soldats étaient assignés à leur planète natale. Il y avait sans doute encore beaucoup à apprendre, mais avec un peu de temps, ce serait facile.
Alors qu’elle s’apprêtait à faire une remarque en ce sens, un son strident se mit à retentir dans toute la base. Tous les soldats présent à la cantine se relevèrent d’un coup, la confusion visible sur leurs visages.

Le Bras de Kalta ne fut pas en reste, les quatre commandos étaient debouts en moins d’une seconde. L’alarme.

« Qu’est-ce que… ?
- En avant ! »

Palpi n’avait pas attendu sa question et filait déjà à travers les couloirs de la base pour jaillir à l’extérieur. Tous avaient suivis aussi vite. Anik frôlant d’un peu trop près quelques soldats pendant qu’il traversait le camp. Varidal et Aidan suivirent de leur mieux.

Depuis les airs, la scène était claire, malgré la pénombre qui commençait à tomber sur le désert. Au pied du gigantesque temple, l’armée de Passaros attaquait les fidèles et ceux-ci ripostaient. Ou l’inverse. Toujours est-il que des décharges d’énergie fondaient dans tous les sens. Le sable était soulevé par les explosions et les combats se déportaient même dans les airs, car plusieurs passaris, même civils, savaient voler.
Plus important que tout : Aidan commençait à voir des corps tomber. Les explosions devenaient de plus en plus fréquentes et puissantes. Un conflit de cette envergure sur une planète où la puissance moyenne était si grande…

« Commandant !
- Je sais, indiqua Palpi, la main portée à son détecteur. Colonel, je ne sais pas ce qui se passe mais vous devez essayer de minimiser les dégâts. Surtout ne tirer par sur la structure. Mes hommes et moi allons essayer de séparer la foule. Préparez vos hommes à former un cordon de sécurité. Aidan, tu penses pouvoir les repousser sans les blesser ? »

Une technique de base : concentrer son énergie pour créer un déplacement d’air, mais sans y ajouter la puissance nécessaire pour brûler ou détruire. Facile quand il s’agissait de séparer deux adversaires. Moins quand ils étaient des milliers.

« Oui, Commandant.
- Parfait. Anik, tu restes en retrait pour le moment. Je vais essayer de trouver le général passari et…
- Commandant Palpi ? intervient la voix du colonel impérial dans leurs oreilles. Les ishtaris disent que leur prophète a été tué, c’est la raison de l’émeute. Le Patriarche prétend qu’il n’a rien à voir dans cette histoire.
- Non… Varidal, dans les rangs rebelles : soignes les blessés civils que tu peux. »

Aidan était aussi choquée que son supérieur : après tous les efforts faits pour obtenir la paix, et après une pareille démonstration, pourquoi commettre un acte pareil et mettre en péril la planète entière.

« Il y a quelque chose qui ne colle pas, Commandant.
- Je sais Aidan. On tirera les choses aux clairs une fois la situation stable. On fonce ! »

Elle opina et une aura blanche l’enveloppa. Accélérant aussi vite que possible, elle fonça vers le conflit. Des explosions d’énergies fusaient tout autour d’elle, mais Aidan était bien assez puissante pour ne pas s’inquiéter de pareilles décharges.
Le problème était bien différent : il n’y avait déjà plus de limite clair entre les fidèles du prophète et l’armée. Les toges et les uniformes permettaient au moins de différencier les passaris les uns des autres, mais les camps étaient déjà bien mélangés car ceux qui ne pouvaient utiliser leur énergie pour tirer s’étaient jetés dans des corps à corps de plus en plus violents. Et elle n’avait pas le temps de faire dans la dentelle non plus.

Aidan planta un genou au sol, là où s’était situé la limite du camp religieux, il y a encore quelques minutes de cela.

« STOP ! »

Son énergie explosa depuis son corps, en une demi-sphère parfaite, poussant l’air, le sable, et les vivants de tous les côtés. Une onde de choc qui grandit avec son cri, attrapant tous les passaris sur son passage et les repoussant d’un côté ou de l’autre.
Trop facile.

Le Commandant volait une dizaine de mètres au-dessus d’elle, surveillant la confusion créé par sa décharge d’énergie. Tous les combats n’avaient pas arrêtés, mais suffisamment de passaris avaient été cloués au sol par la puissance du souffle pour qu’un vague silence s’installe. Il en profita tant qu’il pouvait.

« Au nom de l’Empire, arrêtez-vous ! Vous avez tous le droit d’accéder à cet artefact mais pas si vous vous entretuez pour le faire ! Nous allons tirer la situation au clair mais en attendant…
- Traîtres ! Vous conspirez avec les drachmiens contre nous !
- Mensonges ! »

Les insultes et les cris fusaient, de tous les côtés. Mais la voix du Commandant, amplifiée par un dispositif de son détecteur, avait au moins réussi à attirer l’attention. Les choses commençaient à se calmer.

« Si le conflit continu, l’Empire déclarera la zone interdite ! tonnait-il, avant d’amener la main à son détecteur pour parler cette fois-ci uniquement à ses hommes. Aidan, Anik, séparez ceux qui se battent encore. Sans les tuer, Anik.
- Bien reçu. »

Déployant de nouveau son aura autour d’elle, Aidan se propulsa dans un déluge de sable vers le combat le plus proche.

* *
*

Varidal slalomait entre les tentes, esquivant de temps en temps une attaque lancée par un opposant à l’Empire. Facile pour elle, avec l’entraînement qu’elle avait eu, mais le camp était plongé dans un chaos sans nom. Cris, pleurs, tirs et explosions se succédaient à un rythme effréné qui empêchait même elle de prendre la mesure de ce qui se passait.

Elle ne s’arrêtait qu’en voyant des blessés, sa priorité. Ici, un passari presque entièrement carbonisé par une attaque ennemie. Là, un père qui avait encaissé un peu trop en essayant de protéger son enfant. Et par là, un soldat drachmien appelait à l’aide pour sa collègue à la jambe fauchée par une explosion. Certains avaient tentés de l’empêcher d’approcher, effrayé par son uniforme ou simplement parce qu’elle n’était pas passari. Aucun n’était assez puissant pour l’en empêcher cependant.
Elle n’avait pas besoin de dépenser toute son énergie pour les soigner. Juste assez pour les stabiliser, et il lui suffisait pour ça d’apposer ses mains sur leurs corps pendant quelques temps, en espérant ne pas perdre trop de plumes dans l’opération. Ses yeux acérés regardaient en permanence autour d’elle, autant à la recherche d’autres victimes qu’à l’affût d’un assaut plus dangereux. Pour l’heure, l’armée drachmienne était encore loin du centre du camp.

Souvent, son regard revenait au mur noir qui les surplombait tous et plongeait les lieux dans une ombre de plus en plus sombre à mesure que la nuit tombait. Comment ces gens pouvaient avoir décidé de vivre sous un pareil bâtiment, elle peinait à l’imaginer, mais ce n’était pas son boulot pour le moment.
C’est en l’observant qu’elle remarqua quelque chose d’étrange : une petite silhouette vêtue d’une toge blanche qui filait vers le sommet en longeant la paroi. Pas pour combattre, manifestement, mais avec une cible bien précise en tête, vu la vitesse. Plus bizarre encore : le Cube semblait légèrement vibrer, comme en écho aux combats qui se déroulaient autour de lui.

« Commandant, il y a quelque chose de suspect. Je vais vérifier. »

Palpi était occupé à tenter de calmer la foule. Il ne lui faudrait qu’une seconde pour aller s’assurer que rien de grave n’était en train de se produire.
La commando fila vers le Cube avant de pivoter vers le haut, suivant le chemin de la silhouette aussi vite qu’elle le pouvait. Elle parvint au sommet en quelques secondes, et hoqueta de surprise.

Deux arcs de pierre étaient en train de s’élever depuis le toit du Cube, formant lentement une arche parfaite et presque aussi grande que le Cube lui-même. La petite silhouette se dirigeait vers le centre de cette même arche, et elle l’entendait maintenant psalmodier quelque chose.

« Commandant ! Je crois qu’un fidèle est en train de faire quelque chose de très bizarre. »

Cette fois-ci, seuls des grésillements lui répondirent. Son détecteur était brouillé. Elle sentit alors un déplacement d’air dans son dos et se retourna. Une touche de blanc passa devant ses yeux, puis un éclat métallique étrangement familier.

Il était déjà trop tard.

* *
*

Le coup de pied de Tao Paï Paï cueillit Varidal en plein visage, la propulsant rapidement vers le Cube. Il ne lui laissa pas le temps de s’y écraser, se propulsant vers le ciel avant de filer vers le bas encore plus vite, les deux bras tendus vers l’avant comme un marteau parfait.
Le tueur à gage la percuta de plein fouet, craquant son armure sous la pression, et l’envoyant vers le sol avec suffisamment de force pour créer un cratère dans le sable. Mais pas assez pour la tuer, il le savait. Hors de question d’énerver l’Empire à ce point.

Il l’observa s’écraser violemment au sol, le sable s’élevant autour d’elle pour former un nuage de poussière. Puis se mettre à vibrer dans les airs. Son regard alla au Cube, qui vibrait de plus en plus intensément, au point qu’il devenait impossible de le manquer. Le temple paraissait prêt à décoller… ou à s’enfoncer profondément dans la terre.

« Garlic ! Quoi que vous fassiez, dépêchez-vous d’en finir. »

Le client avait prétendu n’en avoir que pour quelques minutes et ce délai était déjà passé. Et voilà qu’il changeait brusquement de cachette sans le prévenir. Tao avait faillit le laisser se faire rattraper par un membre du Bras de Kalta. En apercevant Varidal, il avait réagi par instinct.
Heureusement, elle était sans doute la plus faible du groupe. Bien loin de son niveau.

Clac.

Le claquement derrière lui avait été sec, comme deux pierres qui s’entrechoquent avant de s’accrocher l’une à l’autre.

« Oh, j’ai terminé, répondit enfin Garlic. Et ta récompense approche. »

Lorsque Tao se retourna vers son client et l’arche qu’il avait créé depuis la pierre. Le coucher de soleil de Passaros avait disparu. Un paysage tout autre apparaissait à travers l’arche. Le mercenaire n’arrivait à distinguer que quelques pics rocheux, qui n’avaient rien à voir avec le désert. Mais le plus choquant était le ciel d’un rouge intense.

Ça, et l’armée qui avançait vers lui depuis l’autre côté de l’arche. Des centaines de silhouettes aux formes diverses et variaient qui couraient, glissaient ou volaient vers lui. Et devant elles, Garlic. Sa toge blanche vola dans les airs alors qu’il déployait soudain des muscles gigantesque, quintuplant de taille avant de fondre vers lui.


Dernière édition par Tierts le Lun Août 28, 2023 14:10, édité 2 fois.
Chroniques de la Famille Cold
Sur Namek, le souverain Freezer réussit à défaire le terrifiant Super Saïyen. Il peut enfin étendre son emprise sur l'univers sans danger. Du moins, le croit-il car il découvrira bientôt que ses nouvelles conquêtes vont lui apporter bien des problèmes.

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Tierts
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Re: The Cold's Family's Chronicles

Messagepar Tierts le Jeu Juin 15, 2023 11:59

Chapitre 6 : Déchirure


Contrôler sa force était censé être la base de l’entraînement, tout le monde devait pouvoir le faire. Quand on avait la puissance d’un passari, il fallait rapidement apprendre à ne pas tuer instantanément dès qu’on affrontait quelqu’un. Apprendre à se contrôler était donc essentiel pour évoluer dans des situations plus complexes qu’un combat à mort.
Plus facile à dire qu’à faire, lorsqu’on se retrouvait dans un chaos pareil.

Lazenam avait cru voir le calme de retour quand le commando impérial était intervenu. Il y avait eu une gigantesque explosion, qui l’avait repoussé sur plusieurs dizaines de mètres, elle et tous ses adversaires. Et puis un début d’explication, ou de menace, peu importe, tant que les choses se calmaient. Mais ensuite, une explosion au pied du Cube : le bâtiment entier s’était mis à vibrer au point de faire trembler le sable autour de lui.

Les attaques avaient recommencé presque aussitôt. Le premier fidèle à se jeter sur elle venait de prendre un coup de pied en plein visage, pour retourner s’écraser dans le sable. Lazenam pensait ne pas avoir frappé trop fort… mais elle était aussi sûre d’avoir entendu un craquement. Pas le temps de se poser la question. Derrière elle, une immense silhouette, vêtue de la même toge blanche. Instinctivement, elle dressa son bras, où le blaster endommagé ne servait plus à rien.
Le coup de poing l’atteint à l’avant-bras, détruisant ce qui restait de son blaster et pressant si violemment qu’elle cru perdre son poignet. Elle tint le coup cependant, utilisant la douleur pour propulser son énergie dans son autre main, qu’elle projeta vers l’ennemi. Le rayon d’énergie traversa son torse.

L’espace d’un moment, le temps sembla enfin ralentir assez pour que Lazenam puisse observer ce qui se passait. Le champ de bataille était un chaos absolu : une confusion de toge blanche et d’uniforme qui se battaient dans les airs, sur le sol, partout. Quelques uniformes impériaux approchaient aussi, mais trop tard : ils n’étaient encore que des points noirs dans le ciel. Son regard s’arrêta sur son adversaire, au torse transpercé. Elle vit alors que c’était une femme, un peu plus grande qu’elle, de longs cheveux oranges flottant vers le ciel, le regard soudain perdu alors que la vie quittait son corps. Elle tomba en arrière et s’écrasa dans le sable.
Un autre instinct lui dictait de l’attraper pour l’empêcher de tomber. Elle tendait déjà la main quand autre chose la fit se retourner tout aussi brusquement. Juste à temps. Des deux mains, elle stoppa une boule d’énergie de la taille de sa tête. Lazenam crut d’abord pouvoir la dévier en un instant, mais l’énergie était beaucoup plus intense qu’elle l’imaginait. Elle dut utiliser toute sa force pour ne serait-ce que l’empêcher de la transpercer. La passari poussa un hurlement, levant les bras pour repousser l’énergie et l’envoyer, enfin, se perdre vers le ciel.

Elle sentait ses mains trembler, la peau en partie calcinée sur ses paumes. Quelle puissance !

C’est en levant les yeux qu’elle aperçut le responsable. Une créature comme elle n’en avait encore jamais vu. Plus grand qu’elle, il n’avait rien d’un passari : entièrement couvert d’une fourrure brune, il portait d’un pantalon noir tenu par une chaîne au niveau de ses hanches. Il avait trois têtes, aux longues gueules pleines de dents pointues, toutes ricanant alors qu’il lançait des boules d’énergie depuis ses deux mains, sans se soucier de ce qu’il touchait. Un ennemi. Et derrière lui, il y en avait d’autres. Des centaines d’aliens inconnus, mais qui ne portaient pas l’armure impériale.

C’était un danger pour tout le monde présent ici. Fidèles ou pas. Lazenam ne réfléchit pas et se jeta dans les airs. En un saut, elle était sur lui, et elle tournoya dans les airs pour donner encore plus de puissance à son coup de pied. Parfaitement coordonnée, elle frappa en pleine tempe, au-dessus d’un oeil rougeoyant. Le monstre ne broncha pas. Pourtant, elle était sûre de ne pas avoir contrôlé sa force cette fois, elle avait donné tout ce qu’elle avait.

La créature ricana et ouvrit la gueule. La lueur l’avertit du danger et la soldate se jeta vers l’arrière, juste à temps pour esquiver le rayon d’énergie rouge qui fila juste sous son nez.
Il était trop puissant pour elle. Beaucoup trop.

C’est ce qu’elle eut le temps de penser avant de voir les deux autres gueules s’ouvrir de la même façon, la même lueur inquiétante brillant à l’intérieur. Elle n’aurait pas le temps d’éviter cette fois-ci.
Lazenam ferma les yeux.

* *
*

« Tu va mourir, oui ?! »

A l’instant où Tao hurlait, il posait les deux mains sur le torse de son énorme adversaire, et il projeta tout ce qu’il avait comme énergie. Pas de rayon ou de boule parfaitement organisé, non. Une simple explosion.
Garlic poussa un hurlement alors que son corps était vaporisé. Son torse disparaissait en premier dans la vague d’énergie, suivit par tout le reste. Jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien. La vague d’énergie s’arrêta enfin.

Tao Paï Paï observa les cendres de son adversaire tomber vers le sable, bien plus bas. Il ne pensait pas avoir besoin de se donner autant pour s’en débarrasser : le client n’était pas si puissant. Pourtant, tous ses coups précédents n’avaient eu aucun effet. Chaque fois qu’il le frappait, Garlic revenait à la charge quelques secondes plus tard. Si bien que leur combat s’était progressivement déporté le long de la paroi du temple gigantesque.
Ce n’était pas plus mal. Maintenant qu’il avait une seconde de calme, le tueur à gage pouvait observer le champ de bataille, dans lequel s’était jeté l’armée qui était sortie de l’arche. Ce qui était déjà un beau chaos s’était transformé en une débandade complète, où plus personne ne savait quoi faire. Et comment ne pas le comprendre : les créatures qui avaient jaillies du temple étaient d’une puissance bien supérieure à la moyenne de Passaros, ou de l’Empire.

Tao ignorait d’où son client tenait ces amis, mais ils représentaient une menace.
Une main se referma soudain sur son pied. Une main d’un bleu foncé qu’il ne connaissait que trop bien.

« Ahahahahah ! hurlait Garlic Jr. en l’attrapant. »

Le démon tournoya dans les airs, ne relâchant Tao que pour le faire s’écraser contre le Cube. Trop éberlué pour riposter, il arrêta cependant sa course à temps.

« Imbécile ! Tu ne peux pas me tuer. Je suis Garlic Jr. ! L’Immortel. »

Encore une fois, le nom fit tiquer quelque chose en lui, mais il n’avait pas le temps de se poser la question. D’un geste de la main, il transforma une portion entière du ciel devant lui, incluant Garlic, en un déluge de flammes. Tao se propulsa vers le haut, tout en s’assurant que le corps de son client chutait bien vers le sol. Une fois de plus.

Au-dessus de lui, la masse de démons qui sortaient du portail commençait à former une armée de plus en plus imposante. Son coup d’éclat n’était pas passé inaperçu et plusieurs silhouettes se détachèrent du groupe pour se diriger vers lui. Le détecteur intégré à son crâne de cyborg se mit à biper.
Ils étaient puissants. Bien trop pour des trouffions.

« Vous tombez bien ! rugit le cyborg en accélérant encore. »

Le premier se propulsait grâce de larges ailes de ptérodactyles, mais il avait la tête d’un carnosaure, couvert d’écailles d’un vert malade. Tao para sans difficulté ses coups et lui attrapa la gorge. Le dispositif au centre de sa paume se mit aussitôt à pomper son énergie pour remplir les réserves.

« Dodompa ! »

De l’autre main, il fit sauter la tête du suivant. Le rayon continua sa course pour aller se perdre dans la mêlée, attirant encore plus d’attention sur lui.

Ils étaient des centaines. Non, des milliers.
Tao en prenait brutalement conscience. Des milliers de guerriers aux formes diverses, à la puissance suffisante pour éliminer des bataillons impériaux entiers. Et ils étaient en train de se disperser. Certains fonçaient vers le conflit entre passaris, mais Tao en voyait aussi se diriger directement vers le camp impérial. Et il devinait déjà l’issue de ces combats.

Laissant tomber le corps vide d’énergie de sa première victime, le tueur à gage se retourna pour découvrir trois autres démons, aux écailles identiques, qui attendaient derrière lui. De l’énergie se concentraient dans leurs mains, et leurs yeux rougeoyantes étaient fixés sur lui. Il eut le temps de croiser les bras devant son visage, mais l’explosion les enveloppa tous les quatre. Elle souffla sa toge blanche et sa tenue de protection, dévoilant un torse fait de plus de métal que de chair.
La fumée et le sable n’était pas encore dispersé que Tao surgit face à ses adversaires, une lame remplaçant sa main gauche. Il poussa un rugissement de colère, alors qu’il les frappait l’un après l’autre. Puis Garlic, de nouveau. Le mercenaire perdait patience et découpa son ancien client en deux d’un seul coup. Déjà, de nouveaux démons l’entouraient.

Il pouvait les battre, et il pouvait tenir longtemps. Tout ce qu’il avait à faire, c’était absorber l’énergie de l’un d’entre eux. Mais chaque fois qu’il le tenterait… Il se mettrait en danger.

Tao hurla, projetant son énergie tout autour de lui pour faire exploser l’air elle-même. Ses adversaires furent repoussés, ou tués ; peu lui importait. Il lui fallait une seconde de réflexion. Il ne pouvait pas affronter une armée entière, pas quand ses effectifs paraissaient illimités. Il fallait que ça s’arrête.
Son regard vira vers le bas et la plaine dévastée qu’était devenu la base du Cube. Une grosse silhouette bleu s’y redressait encore, un regard brûlant de haine dirigé vers lui. Tao se souvenait d’autre chose à cet endroit. Un sourire mauvais étira les lèvres du tueur, puis il fondit vers le bas, pile quand Garlic Jr. tenta de voler vers lui.
Il traversa le corps du démon sans une hésitation et atterrit au sol, juste à côté des gravures qu’il connaissait bien… et de la pierre pulsante qui s’y trouvait toujours.

« Non ! gargouilla la moité de Garlic tombé à côté de lui. »

Tao ne répondit que par un ricanement mauvais, tendant déjà la main vers son dû.

* *
*

Comment la situation avait-elle dégénéré aussi rapidement ?

Il y a encore une minute, Palpi tentait tant bien que mal de calmer les hostilités entre deux forces ennemies, gagnant du temps pour que les forces impériale se mobilisent et maintiennent la paix. Et puis, le champ de bataille déjà confus avait explosé sous les nouveaux arrivants et de multiples attaques venant du ciel.
Même le génial tacticien qu’il était avait mis quelques secondes à comprendre l’ampleur de la catastrophe, en voyant arriver la nouvelle armée, mais surtout en lisant les puissances successives affichées par son détecteur. C’était bien au-delà de ce qu’on attendait d’un soldat de l’Empire. Il y en avait même qui pouvait rivaliser avec l’ancien commando Ginue dans le tas.
Ou avec lui.

Tout ce qu’il avait pu faire, c’est balayer de la main devant lui pour faire exploser toutes les attaques possibles avant qu’elles n’atteignent leurs cibles. Et maintenant il slalomait entre les passaris en hurlant des ordres comme il le pouvait entre trois camp différents.

« Battez en retraite ! Évacuez le champ de bataille, vous n’êtes pas de taille ! »

C’était aussi le cas de l’Empire, mais ils pouvaient au moins tenir assez longtemps pour sauver quelques civils… Ou ils pouvaient l’espérer.

« Colonel ?
- Je vous reçois Commandant. Nous sommes attaqués, je ne peux pas vous fournir d’aide. Le base… Je ne sais pas si on peut… »

Derrière les efforts conséquents du soldat pour maintenir une voix calme, Palpi percevait déjà les échos des combats. Si même le colonel se battait…

« Anik ?
- Déjà en chemin. Je vais les massacrer.
- Une idée sur qui ils sont ?
- C'est pas à moi d'y réfléchir, Chef.
- Il y a une arche qui est apparut au-dessus du Cube, intervint la voix d’Aidan. Ils sortent de là. Ils sont des milliers.
- N’approche pas Aidan. Aide l’évacuation ici, si ça capote, va aider Anik, je file récupérer Varidal.
- Bien Commandant ! »

A l’instant où il prononçait ses mots, Palpi accéléra pour se diriger vers l’ancien camp de fidèle, maintenant un champ de ruine qui ne faisait qu’empirer avec le temps. Tout s’était effondré en si peu de temps.

Loin derrière lui, il entendit un hurlement guttural. Il se retourna à temps pour voir une énorme explosion dispersée les rangs de plusieurs centaines des créatures. Au centre, une fine silhouette diffusait une aura rougeoyante, qui pulsait violemment autour de lui. Anik pouvait faire gagner du temps à l’armée pour s’organiser.

De l’autre oeil, Palpi tentait de surveiller la progression autour de lui, mais il n’était pas en bonne position pour suivre tout le champ de bataille. C’est pour cela que tout bon stratège niostien préférait se positionner en hauteur pour surveiller l’avancement de son plan. Mais il avait abandonné l’idée depuis un moment, la priorité était de sauver un maximum de personne, et de récupérer ses hommes.
Il y avait quelques créatures qui quittaient la formation principale pour descendre vers le camp ou vers le champ de bataille, apparemment dans le seul but d’y semer un peu plus de chaos. Un combat avait aussi lieu le long du gigantesque mur du temple, peut-être Varidal ? Projetant ses deux mains vers le haut tout en continuant de voler, Palpi projet plusieurs boules d’énergies vers ceux qui attaquaient depuis le ciel.

« Varidal, vous me recevez ? C’est vous que je vois combattre ?
- Non… cracha une voix épuisée. Je suis au pied du Cube, je vais vers le nord. »

Blessée. Palpi pouvait l’entendre à sa voix. Et pas qu’un peu.

« J’arrive, ne bougez pas !
- J’évacue des civils, Commandant. Des gosses… Ne vous approchez pas du combat, c’est Tao Paï Paï et… »

De nouveau, la communication fut brouillée.

« J’arrive ! cria-t-il dans le vide.
- Commandant, mes hommes se font massacrer. Je dois sonner la retraite ! »

Le Colonel. Non, c’était beaucoup trop tôt. Ils étaient si puissants que ça ?

« Anik ?!
- Écartez-vous ! Barrez-vous ou je vous fais tous sauter avec ces enfoirés !
- Anik !
- QUOI ?! Je fais ce que je peux.
- Protèges nos troupes. C’est la priorité, pas la destruction des autres.
- RAAAAH ! »

Palpi coupa la communication avant d’entendre la suite. Il avait atteint le mur et fila vers le nord, jusqu’à apercevoir une petite silhouette bleu qui faisait son possible pour amener avec elle deux plus petites créatures aux cheveux oranges.

« Varidal ! appela-t-il. »

Et avant qu’il ne puisse entendre sa réponse, quelque chose le frappa violemment derrière la tête.

Son corps percuta le Cube avant de retomber dans le sable. Avec un grognement de douleur, Palpi se retourna, l’énergie déjà concentrée dans ses mains pour foudroyer son assaillant.
La créature était déjà devant lui.

L’explosion les engloutit tous les deux, projetant du sable et de la fumée tout autour de lui. Heureusement qu’il avait réagi vite. Un bip rapide lui fit manquer plusieurs battements de coeur. Son détecteur. Et au moment où il affichait enfin un résultat, Palpi perçut l’énergie monstrueuse qui n’avait pas bougé, dans la fumée. « INDÉTERMINÉ »

Impossible.

La poussière se dispersa lentement, révélant une créature humanoïde. Plus que cela en réalité : elle ressemblait à une humaine, un peu plus grande que lui, mais elle ne portait ni armure, ni vêtement. Son corps était entièrement recouvert de papier, brunis par le temps et couvert d’inscription. Seuls ses yeux étaient visibles, deux billes noires entourés d’une peau bleuâtre qui l’observaient avec une curiosité manifeste. Deux bandelettes de papiers s’ouvrirent pour révéler une bouche beaucoup trop grande, aux dents qui ne semblaient être que des canines.

« C’est toi qui braille tous ces ordres depuis un moment ? C’est insupportable. »

Palpi était entraîné à surveiller ses adversaires : à prévoir leurs mouvements aux infimes changement de leur posture. C’était d’autant plus facile avec les humanoïdes, même ceux qui étaient beaucoup plus puissant que lui. Ce fut la seule chose qui le sauva. Quand le coup de poing partit, il pivota sur le côté, sentant la main effleurer son cou alors qu’elle percutait le mur.
Sans attendre d’avantage, il fila vers le haut, gardant le regard rivé sur elle. C’était juste, très, juste, sa puissance était monstrueuse, mais il pouvait prévoir ses coups tant qu’il l’avait en ligne de mire.

« Varidal ! Filez d’ici. Je… »

Quelque chose se referma sur sa jambe. Pourtant elle n’avait pas bougé. Il baissa les yeux pour découvrir une bandelette de papier enroulée autour de sa jambe. Il se sentit tiré vers le sol avec une force colossale et eut le temps d’entendre un ricanement strident.

« Restes ici, et prosternes-toi ! »

* *
*

Le rayon d’énergie passa juste au-dessus de son épaule. La frôlant bien assez pour exploser au passage l’épaulière et la faire violemment tourner sur elle-même. Aidan se laissa emporter, ignorant la douleur dans ce bras-ci pour tendre l’autre. Elle prit une seconde pour calculer son coup et s’arrêta brusquement dans le mouvement, tirant un rayon d’énergie à son tour. La créature qui l’avait ciblé n’eut pas le même réflexe salvateur qu’elle, transpercé en plein torse.
Aidan regarda son corps tomber : elle pouvait même voir à travers le trou creusé dans sa cage thoracique. Derrière elle, une base impériale en complète perdition, et une armée de créature qui semblait ne jamais s’arrêter.

Elle ne comprenait pas ce qui se passait : l’assaut était constant et bien plus difficile à maîtriser qu’une armée de passari. Ils étaient des milliers, mais presque tous différents. En fait, cela ressemblait à l’armée des Cold, sauf que leur puissance dépassait de loin celle des soldats de l’Empire. Et qu’ils ne portaient pas d’uniforme.

« Anik ? Je n’arrive pas à contrôler le flot qui se dirige vers toi, ils sont trop nombreux, comment se passe l’évacuation ?
- Elle ne se passe pas ! Il y en a trop et je ne peux pas tous les buter, pas comme ça !
- Colonel ?!
- On fait ce qu’on peut ! »

Aidan tenta de décoller pour prendre plus de recul, mais un coup la cueillit à la nuque, la renvoyant vers le sol. Elle roula avec le mouvement, levant les deux mains pour projeter une boule d’énergie violacée. Encore une fois, elle n’eu qu’à peine le temps de voir son assaillant se faire emporter par son attaque, avant d’en voir deux autres qui approchaient.

« Commandant ? Il faut qu’on change de tactique, rien ne marche.
- …
- Commandant ?
- …
- Anik ? Aidan ?! Le Commandant est en danger ! »

C’était la voix de Varidal. Dans la mêlée, Aidan avait faillit oublier que c’était elle que Palpi était allé récupérer.

« Quoi ? Où êtes-vous ? Qu’est-ce qui s’est passé ?
- Pied du temple ! Je ne sais pas ce qui… Je ne sais pas !
- J’arrive !
- Non ! Anik, tu dois aider nos hommes à partir, j’y vais.
- NON ! rugit le reptile.
- Anik ! S’il te plaît ! »

Un râle de colère lui répondit, mais elle était déjà partie, ignorant les rayons d’énergies qui la suivaient sur le chemin. La commando d’élite slaloma entre les explosions, entre les créatures qui pleuvaient sur elle, et enfin entre les débris de tente, vers le Cube.

Quand elle l’atteint enfin, elle n’eut qu’une seconde à attendre avant de percevoir les cris de Varidal. Sa collègue était recroquevillé au fond d’un cratère creusé dans le sol, sur le corps reconnaissable du Commandant du Bras.

« Je n’y arrive pas, se lamentait-elle en pressant pourtant ses deux mains sur le torse du niostien. »

Aidan se posa à côté d’elle et étouffa un hoquet de surprise en découvrant l’état de Palpi. Outre le trou visible dans son armure, et la peau en partie calcinée en-dessous, elle voyait surtout la sueur s’accumuler sur son visage et ses mains tremblantes.

« Qu’est-ce qui s’est passé ?
- Je ne sais pas, j’ai éloigné des gosses et je suis revenu aussi vite que j’ai pu, mais… »

En posant la main sur le front de son supérieur, Aidan faillit se brûler.

« Il faut qu’on y aille.
- Commandant ? interrompit la voix du Colonel. On ne tient plus rien.
- L’armée passari est en déroute complète ! cria une autre voix.
- Ils ont pris un vaisseau ! compléta une autre. »

Elle n’avait pas le temps de répondre, percevant des forces qui convergeaient vers elles. Aidan se retourna pour faire à quatre silhouette massives. Les créatures souriaient et elle sentit l’énergie se concentrer dans leurs mains et dans leurs gueules. Aidan grimaça et se jeta en avant. Elle frappa la première, brisant la nuque d’un reptile, esquivant le coup d’un autre et ripostant dans le même mouvement. Le troisième attrapa sa jambe et la jeta au sol, pour que le quatrième commence à la frapper au visage. Elle sentit son nez se briser, quand elle l’énergie quitta ses mains pour transpercer le troisième. Alors qu’elle bondissait sur ses pieds, Varidal attrapait le bras de son dernier adversaire, le tirant assez pour que la boule d’énergie qu’il préparait aille se perdre dans le ciel. Aidan fit une pirouette en arrière, frappant des deux pieds au passage, et elle le vit retomber au sol, mort.

« Varidal, attrape le Commandant et… »

Il y en avait déjà d’autres. Trois cette fois. Un immense golem de pierre, un homme couvert d’écailles jaunâtres et un autre qui arborait de grandes ailes de corbeau à la place des bras.

« Colonel ? appela-t-elle dans son détecteur.
- Barrez-vous ! »

Ce n’était pas la voix du Colonel, ou d’Anik.
Mais déjà, elle devait lever les deux bras pour attraper un poing de chaque homme, tentant ensuite de les envoyer l’un contre l’autre. Le corbeau partit vers le haut et elle suivit. Le golem la percuta de plein fouet avant qu’elle ne puisse décoller. Son dos frappa avec force contre le gigantesque mur.

« Colonel ?! »

Elle attrapa le corbeau et poussa un hurlement de rage. Ses mains rayonnèrent d’énergie avant de faire exploser son torse, et celui de son collègue jaune derrière lui. Déjà, le golem se redressait après avoir écrasé Varidal au sol.

« ANIK ! »

Une gigantesque explosion retentit derrière le golem. Elle vit le camp impérial en flamme, une colonne de fumée et de feu se jetant à la poursuite de plusieurs vaisseaux amiraux qui décollaient.

Cela ne distrait le golem qu’une seconde. Il se retourna vers elle, découvrant pour la première fois une énorme bouche, dont les dents étaient des stalactites et stalagmites. Un soupir échappa à Aidan et elle leva les poings, prête à encaisser même si les forces commençaient à lui manquer.
Enfin, il s’arrêta. Brusquement. Et une nouvelle silhouette apparut, juste devant elle. Les yeux d’Anik brillait d’un éclat qu’elle ne lui avait jamais vu. De la rage pure. Derrière lui, le golem se baissa pour observer son propre torse, qui avait maintenant un trou en son centre. Un trou qui faisait à peu près la taille du reptile. Il resta figé quelques secondes face à sa propre mort, puis s’effondra en plusieurs énormes roches qui s’écrasèrent dans le sable.

Aidan, terrifiée, ne comprit qu’à ce moment que le regard de son collègue n’était pas posé sur elle, mais sur le corps de Palpi, derrière elle.

« Attrapez-le. Accrochez-vous. On se casse.
- Anik, hoqueta-t-elle. Où est le Colonel ?
- Ils sont tous morts ou partis. On y va. Récupère Varidal. »

Celle-ci les rejoint à ce moment, repoussant une énorme pierre qui était tombée sur elle. Elle paraissait défaite, ses plumes recouvertes d’une couche de sable et de poussière qui lui faisait perdre toute couleur. Elle fila jusqu’à Palpi et le souleva de son mieux. Le Commandant haletait comme s’il peinait à aspirer le peu d’air autour d’eux. Aidan vint l’aider et elles s’accrochèrent toutes les deux aux épaules d’Anik.
Celui-ci jeta un rapide coup d’oeil autour d’eux. Le camp rebelle n’était plus qu’un champ de cratère et de sable calciné. Toute la zone autour du Cube n’était plus que cela : des ruines. La bataille était terminée et les combats s’étaient déportés vers le camp impérial.

L’aura rougeoyante du reptile les entoura et il décolla plus violemment encore qu’Aidan l’avait imaginé. Elle dut s’accrocher de toutes ses forces et vit Varidal faire de même. En un rien de temps, elles traversèrent ce qui restait de l’armée passari et arrivèrent dans les ruines du camp impérial. Seule la piste d’atterrissage était encore à peu près intacte et un vaisseau en décollait d’ailleurs.
Anik l’ignora complètement pour filer jusqu’à leurs pods. Ce n’est qu’en les voyant qu’il s’arrêta brutalement. Aidan n’attendit pas son autorisation pour porter le Commandant dans le sien, Varidal filant à ses côtés.

« Dépêchez. Personne n’approchera. »

Anik se mit à léviter quelques mètres au-dessus des pods, la lumière semblant se concentrer entre ses mains pour devenir rouge. Elles ne firent qu’à peine attention, penchée sur le corps du Commandant. Aidan parvint à décrocher le respirateur et lui mettre sur la bouche.

Les pods de l’Empire n’étaient pas conçus pour soigner qui que ce soit, mais ils étaient très bon pour maintenir quelqu’un en vie sur de longues distances, si son état n’était pas trop grave. Palpi était encore entier, cela devrait aller en théorie, mais quelque chose de bizarre était à l’oeuvre, Aidan pouvait le dire.
Elle sauta en arrière avec Varidal, pendant que le petit vaisseau se refermait.

« C’est fait, j’ai initié le décollage. On a une minute. »

Anik poussa un hurlement et rassembla ses deux mains devant lui. L’énergie qui déferla de ses bras forma un immense rayon rouge, qui fila droit vers le ciel, capturant des centaines de silhouettes dans son sillage. Des silhouettes qui ne tardèrent pas à devenir des points de plus en plus vague au coeur d’une énergie qui les consumait.
Aidan préféra ignorer les hurlements. Elle fila dans son pod et referma la porte derrière elle. Varidal était déjà dans le sien.

« Anik !
- J’arrive.
- Anik ! »
Du coin de l’oeil, elle surveillait les signaux vitaux du Commandant. En chute libre. Sans doute le temps que le machine se mette en route.

« On décolle ! »

Elle vit le reptile disparaître de son champ de vision et entendit son pod se verrouiller. Ils étaient tous là. Une seconde plus tard, les quatre vaisseaux décollèrent en même temps, filant en un parfait arc de cercle vers l’espace.

« Je devrais sortir pour faire sauter la planète pendant qu’on est là.
- Anik ! Les passaris n’y sont pour rien.
- Et alors ? Ils étaient en train de piquer nos vaisseaux, il faut…
- Anik… intervint une voix trop faible pour être bien entendue. Anik…
- Commandant ?
- Le Prince… Les bandelettes… »

Aidan se jeta presque sur l’écran qui affichait ses signaux vitaux, mais elle n’y vit rien de bon. Tout était en chute libre.

« Commandant, tenez bon, j’ai envoyé un signal de détresse.
- Le Prince… dites-lui… les bandes…
- Quel Prince ? l’interrompit Aidan, de plus en plus paniquée. Restez calme, Commandant, on est avec vous. Continuez de parler. »

Il fallait qu’il reste conscient, non ? Surtout, ne pas le laisser sombrer dans l’inconscience, pas dans un état pareil, pas quand son coeur envoyait de tels signaux. La voix de Palpi était tellement faible, elle avait du mal à entendre ce qu’il essayait d’articuler, mais plusieurs mots se répétaient souvent.

« Commandant, ça va aller, on est là. Je vous écoutes.
- Le petit Prince… dites… dites…
- Commandant, vous reconnaissez nos voix ?
- Dites-lui… fier de… fier de lui.
- Commandant ?!
- …
- Commandant ! »

La machine lui hurlait dessus en bip depuis quelques secondes, mais Aidan refusait de l’écouter. Même les voix d’Anik et de Varidal devinrent un bruit de fond pendant qu’elle appelait son supérieur.

Elle cria le nom de Palpi pendant encore une minute avant de se rendre à l’évidence : il ne répondrait plus.


Dernière édition par Tierts le Lun Août 28, 2023 14:10, édité 1 fois.
Chroniques de la Famille Cold
Sur Namek, le souverain Freezer réussit à défaire le terrifiant Super Saïyen. Il peut enfin étendre son emprise sur l'univers sans danger. Du moins, le croit-il car il découvrira bientôt que ses nouvelles conquêtes vont lui apporter bien des problèmes.

Tome 3 En cours - 1 Chapitre par semaine jusqu'à Mai 2024 - Prochain chapitre semaine du 15/04/2024
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Re: The Cold's Family's Chronicles

Messagepar biskus le Sam Juin 17, 2023 22:55

Je suis choqué, tu as osé tuer palpi…. Je devrais intenter un procès pour ça.
Sincèrement ton chapitre était riche en rebondissements et en émotions ça m’a fait un pincement au cœur que tu es choisi de faire tuer un des personnage principaux.
Je te félicite et même toi je ne te félicite pas je vais bouder.
En sachant que le lien qui unissait palpi et l’enfant de freeza…. Je pense que ça va faire des dégâts
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Re: The Cold's Family's Chronicles

Messagepar Antarka le Dim Juin 18, 2023 8:38

En fait c'est pour ça que Tierts a choisi de re-ecrire les premiers chapitres du Tome 3. Ça lui avait pas suffi de tuer Palpi une fois. Fallait recommencer.

Auteur sadique :(
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Re: The Cold's Family's Chronicles

Messagepar Tierts le Lun Juin 19, 2023 12:02

biskus a écrit:Je suis choqué, tu as osé tuer palpi…. Je devrais intenter un procès pour ça.


Honnêtement, je ne pensais pas choqué à nouveau, puisque c'était déjà fait dans la première version de ce tome 3. Comme dit Antarka, il fallait que je le fasse une deuxième fois.
Je suppose que c'est une bonne chose de voir ces réactions, c'est que le personnage était plutôt réussi.

Merci encore de suivre et de commenter, biskus, ça fait plaisir de découvrir l'effet qu'ont ces chapitres ! ^^

Pour information : cette semaine est la dernière au cours de laquelle il y a aura deux chapitres (le suivant jeudi donc) après ça on part sur un seul petit chapitre par semaine. (En attendant que j'ai bel et bien terminé d'écrire le tome 3 entier)

Chapitre 7 : Déchirés


La planète était complètement perdue.

C’était la première fois que Tao assistait à une défaite pareille de l’Empire. Même pendant la période de guerre civile, alors que les planètes se soulevaient les unes après les autres contre le règne des Cold ; les batailles étaient au moins entre deux forces à peu près équivalentes. Cette armée de démon avait écrasé l’armée de Passaros, l’armée de l’Empire, et tout ce qui se trouvait sur son passage.
Mais pas lui.

Garlic Jr, ou Garlic l’Immortel, peu importe le nom qu’il voulait se donner, n’avait pas réussi à l’arrêter. Et aucun de ses sbire n’avait été en mesure de l’empêcher de rejoindre son vaisseau. Il avait dû batailler, c’est vrai : ses vêtements étaient en lambeaux et il était couvert de sang, mais c’était celui de ses adversaires.
Alors que son vaisseau quittait enfin l’atmosphère, il pouvait constater la débandade de l’Empire : une dizaine de vaisseaux avaient décollés, mais la plupart étaient remplis de démons. Et ils partirent dans des directions différentes, disparaissant dans les limbes de l'hyperespace, l’un après l’autre.

Un seul resta sur place. Dans un sale état.

Son ordinateur de bord bipa à son tour. Un signal de détresse, universel. Celui-là devait contenir les rescapés de l’Empire. Une part de lui voulait ricaner, mais une autre hésitait presque à presser le bouton pour leur répondre. Il finit par désactiver ce signal et enclencher une toute autre communication.

« Le canal que vous cherchez à utiliser est privé et protégé. Veuillez attendre la fin du cryptage avant de parler.
- Yantz, bordel, c’est urgent !
- Veuillez attendre la fin du cryptage avant de parler. Un autre canal va être sélectionné, reprise à zéro du cryptage. »

Le chasseur de prime prit soin de couper son micro avant de pousser un râle de colère.

Le temps que la connexion se forme, il donna les coordonnées de sa destination, et tendit la main devant lui. Au centre de sa paume métallique, un objet rond pulsait lentement d’une lueur violette.
Il allait leur faire payer de s’être attaqué à lui.

* *
*

« Vous êtes sûres que cela va arriver bientôt ? »

Bra avait fait tout son possible pour prendre un ton aussi délicat que possible avec ses amies, elle ne voulait pas donner l’impression de ne pas prendre au sérieux les avertissements. Après tout, c’était une voyante qui les donnait et Persée lui faisait entièrement confiance.
Cass opina gravement.

« Mes dons ne se manifestent que très rarement. Mais quand ils le font, il ne faut pas longtemps avant que la réalité ne les rattrape. J’ai vu l’ascension de Cold avant qu’il n’arrive et j’ai perçu le danger du Super Saïyen Légendaire avant qu’il n’explose, mais les deux étaient déjà nés et sur leurs voies respectives quand ils me sont apparus. »

La chasseuse de prime, installée à côté de son amante sur le sofa, observait Bra sans rien dire. La jeune femme avait été heureuse de les retrouver et de les inviter toutes les deux chez elles, mais les nouvelles étaient bien plus mauvaises que ce qu’elle avait pu imaginer.

« Et vous savez ce que ça pourrait être ?
- Je n’ai rien vu de très précis, malheureusement. C’était le cas avec Cold aussi ; uniquement un démon cornu.
- Une orbe, un crystal, un arbre, un temple et… Freezer mort ? C’est bien ça ?
- En résumé, répondit Persée, en jetant un regard à ces notes. Il y a quelques autres choses, des colonnes, un démon…. ?
- Ce n’est pas très clair. Freezer est déjà mort.
- Les visions sont rarement très claires et elles peuvent être métaphoriques. Freezer représente peut-être l’Empire qu’il a créé. Ou tout autre chose.
- C’est pour ça que nous sommes là, conclut Persée d’un ton plus définitif. »

Bra savait reconnaître quand son amie était fatiguée de parler d’un sujet et elle s’arrêta là. C’était compréhensible : pour la saïyenne, tout ce qui se disait ressembler à des contes ou des récits mythologiques, mais Persée comme Cass avaient vécu ces récits. Elle ne devait pas apprécier qu’on émette le moindre doute.

« Je suis désolée, ni Kalta ni Siberia ne sont sur Terre en ce moment, mais j’ai demandé à ce qu’ils soient contactés dès que possible. Tu les connais, ils prendront ça au sérieux. »

Persée haussa un sourcil. La chasseuse de prime se redressa sur le sofa, arrangeant quelques mèches de cheveux argentés vers l’arrière, son regard noir était posé sur son ancienne élève. Elle sembla prendre conscience d’avoir été un peu agressive et se calma visiblement.

« Merci, Bra. Je sais que c’est un peu spécial comme arrivée. J’aurais aimé venir simplement pour prendre des nouvelles et voir ton nouveau chez toi.
- Oh c’est vrai que ça fait un an que vous n’étiez pas venues ! »

Son enthousiasme était un peu surjouée mais elle voulait détourner la conversation du sujet très lourd que ses deux amies avaient amenés. Autant parce qu’elle ne savait pas quoi leur dire que parce qu’elle voulait que Persée et Cass se sentent bien ici. Elle observait particulièrement la voyante et son regard vide. Même si elle ne pouvait rien voir, elle donnait l’impression de fixer un point dans le fond de la salle depuis un moment maintenant.

Persée devait saisir son objectif, car elle continua sur un ton amusé.

« C’est très joli ces maisons capsules, comme tu disais toujours. Tu as sélectionné avec ton copain… You-quelque chose ? Youssop, c’est ça ?
- Oh euh… On a rompu, il y a six mois de cela. Je pensais en avoir parlé. »

La chasseuse de prime haussa un sourcil encore plus haut.

« Hin hin… Jaloux de ton autre petit ami ? »

Bra l’attendait celle-là, et elle vit le sourire amusé sur les lèvres de Cass. Au moins cela avait réussi à la détendre un peu.

« Je ne suis pas avec Kalta. Je n’ai jamais été avec Kalta. Je ne serais pas avec Kalta. Arrêtez avec ça.
- Bien sûr que non. »

Alors qu’elle s’apprêtait à dire quelque chose, une sonnerie bien connue retentit vers la cuisine. Bra saisit l’occasion pour échapper à cette discussion et bondit sur ses pieds.

« Ça doit être pour vous, j’y vais ! »

Elle eut tout de même le temps de voir Persée rouler des yeux avant de disparaître dans la salle attenante. L’écran de communication clignotait d’une petite lueur rouge, ce qui signifiait que l’appel venait du centre impérial. Bra répondit aussitôt et ne fut pas surpris de retrouver le crâne insectoïde de l’Administrateur Loppeg. La chitine couverte de cicatrice et vieillie par le temps, il avait d’énormes yeux alvéolés qui semblaient toujours bouger de droite à gauche.

« Administrateur ! Vous avez réussi à contacter l’Empereur ?
- Non, répondit la voix basse et cliquetante de l’insecte. L’Empereur a répondu à un signal de détresse, je tenais à vous en informer au plus tôt. »

Bra sentit aussitôt ses muscles se tendre. Un signal de détresse ? Alors que Cass venait de lui donner un avertissement plus qu’inquiétant. Cela ne pouvait pas être une coïncidence, n’est-ce pas ?

« Un signal de détre…
- Je vous mets en contact avec Dame Siberia, je n’ai pas le détail. Bonne journée, Dame Bra.
- Ce n’est pas…
- Salutations, Dame Brief. »

Elle ferma les yeux l’espace d’un instant, s’autorisant une seconde pour soupirer. En espérant que la nihilienne au bout du fil ne le perçoive pas. Bra releva les yeux pour croiser ceux, rouges de sang, de Siberia. Grande et fine, elle semblait flotter dans les airs, face à la caméra. Le bulbe violet au centre de son crâne reflétait une lumière que Bra n’arrivait pas à identifier, mais qui ne faisait qu’accentuer l’impression de couronne que donnait le contour osseux qui l’entourait et retombait devant son visage.

« Dame Siberia. C’est un plaisir de vous voir. Vous savez que vous pouvez m’appeler Bra.
- Dame Brief. J’ai peu de temps, nous venons d’être prévenus. L’Administrateur vous a déjà parlé du signal de détresse, il ignore que c’est le Bras de Kalta qui a demandé de l’aide. »

Le sang de la saiyenne se glaça sur place. L’Empire n’était déjà pas du genre à appeler à l’aide, mais si on parlait de son unité d’élite alors cela signifiait que la menace était très sérieuse.

« Mon fils est déjà en route, reprit Siberia. Nous n’avons reçu que des bribes de ce que le Bras transmet, mais il semble indiquer que leur commandant est tombé au combat. »

Comme tous les nihiliens, Siberia avait le don de garder le même ton froid et distant, quel que soit ce qu’elle racontait. Y compris quand elle annonçait la mort d’un des plus importants officiers de son Empire. Le coeur de Bra bondit dans sa poitrine. Palpi ? Elle ne le connaissait pas, pas réellement. Elle ne pouvait pas le considérer comme un ami, mais elle savait surtout qu’il avait été le mentor de l’Empereur pendant son enfance.
Un père, que Kalta veuille l’admettre ou non. Et si elle était trop jeune pour se souvenir de quand c’était arrivé, elle savait le trou que cela pouvait laisser de le perdre.

« Dame Brief ? Vous me recevez ?
- Oui, Siberia… Dame ! Dame Siberia… Je vous reçois. Où est… où est-il ? Votre fils. Ils pourraient avoir besoin d’aide, nous pouvons…
- Cold 285. Je vous transmets les coordonnées. L’Administrateur Loppeg a ordre de mettre à votre disposition tous les vaisseaux que vous demanderez. »

La respiration toujours difficile, Bra eut à peine le temps de murmurer un “Merci” que déjà la communication était coupée et l’image de Siberia avait disparue.
C’est le visage encore marqué par le choc qu’elle revint dans le salon pour trouver Persée et Cass. Le regard de la chasseuse de prime lui indiqua tout ce qu’elle avait besoin de savoir : son inquiétude était marqué sur ses traits et c’était visible à des kilomètres. Pourtant, ce fut la voyante qui demanda la première.

« Tout va bien, Bra ? Que se passe-t-il ? »

Quelques secondes passèrent avant qu’elle ne trouve ce qu’elle pouvait répondre à cette question.

« Le Bras de Kalta est en danger. Le Commandant est peut-être mort. Kalta est en chemin pour les retrouver. Je… Je crois qu’il faut que j’y aille aussi. »

Persée s’était déjà redressé, d’un seul bond. Dans ses yeux noirs, Bra voyait la même détermination qu’elle, mais aussi la même conclusion : la vision de Cass pouvait bien être sur le point de se réaliser.

« On prend mon vaisseau, le Tempête est ce qu’il y a de plus rapide. Prends tes affaires.
- O…Oui. »

Bra fila dans sa chambre, jetant sur le lit quelques affaires. Le départ précipité, en plus de ce qu’elle venait d’apprendre, réveillait de mauvais souvenirs, mais elle fit son possible pour les ignorer. Une fois que le tas de vêtement posé sur le lit fut assez haut, elle sortit une capsule de valise, jeta l’amas de tissu à l’intérieur, et pressa pour refermer la valise, avant de la transformer en valise.

Quand elle revint dans le salon, Persée semblait l’attendre et elle vit dans les yeux en amande la même inquiétude. Bra fit de son mieux pour la rassurer avec un demi-sourire, mais elle savait avoir à faire avec quelqu’un d’infiniment plus vieux qu’elle : aucune chance de la tromper aussi facilement.

« Eh, ne sautons pas aux conclusions, d’accord ? On va voir ce qui se passe et on commencera à parler d’apocalypse une fois qu’on sera sûres, ok ?
- Oui, bien sûr. Ne t’en fais pas. Et… Cass ? »

La voyante s’était éloigné du sofa, marchant jusqu’au fond de la salle, où un long sofa avait été poussé contre le mur. C’était pourtant derrière lui que Cass paraissait regarder. Un commentaire absurde puisqu’elle ne pouvait pas voir.

« Cass ?
- Il y a quelque chose, ici. »

Le sang de Bra se glaça une fois de plus. C’est vrai. Les cartons. Elle avait oublié qu’elle les avait fourré ici en attendant de savoir quoi en faire. Avec un petit soupir, elle franchit les derniers mètres la séparant de son amie, découvrant à son tour la poignée de vieux cartons.

« Ce sont les affaires de ma mère, je n’ai jamais… commença-t-elle avant de sentir sa voix se serrer. Je n’ai jamais pris le temps de m’en occuper. »

Sans hésiter, Cass tendit la main pour attraper un carton et le tirer à elle. Bra n’osa pas intervenir. Elle la regarda ouvrir et fouiller dans un concert de pièces détachées et d’outils dont la jeune femme connaissait l’utilité mais aurait été incapable de s’en servir aussi bien que Bulma. Ce n’était pas ce qui intéressait Cass cependant, car elle finit par sortir un étui de velours pourpre, alourdie par l’objet qu’il contenait. Celui-là, Bra le connaissait bien.

« C’est un détecteur. Il ne fonctionne pas. Enfin… »

Comme elle lui tendait l’étui, Bra sortit précautionneusement l’objet du velours. Un simple écran circulaire, avec quelques boutons en son sommet pour régler l’échelle et l’allumer. Simple et élégant. Du travail de Brief en quelque sorte. Elle appuya sur le bouton principal et un bip retentit pendant qu’un cercle jaune parcourait l’écran depuis son centre jusqu’aux bords. Sans rien indiquer. Avec un soupir, elle éteint la machine.

« Il n’y a plus de Dragon Ball à détecter, conclut-elle. »

Alors qu’elle allait ranger l’appareil, Cass se redressa et prit sa main entre les siennes, serrant de force ses doigts autour du Détecteur.

« C’est un objet gravé de souvenirs. De bons souvenirs. Garde le avec toi, Bra. »

Son ton était sérieux, beaucoup trop sérieux. Surtout quand ses yeux d’un blanc laiteux semblaient l’observer avec une pareille intensité. Elle avait l’impression que Cass ne la regardait pas, mais quelque chose au plus profond d’elle. Quelque chose qui la fit se recroqueviller un peu en l’imaginant.
Néanmoins, elle accrocha l’étui à sa ceinture.

* *
*

« DEAD ZO… »

Avant qu’il n’ait pu finir, de longues bandelettes brunes s’étaient enroulés autour de ses deux bras, ramenant violemment ses mains contre son ventre, pendant que d’autres bandelettes s’enroulaient autour de son visage. Et surtout sa bouche.
Garlic Jr. hoqueta de douleur en sentant l’ichor noire pénétrer entre ses lèvres, provoquant aussitôt un réflexe nauséeux. Il avait l’impression qu’on lui mettait de la moisissure directement sur la langue. L’odeur pénétra par l’intérieur du nez, lui rappelant la pourriture et la mort avec une violence tel qu’il manqua de vraiment vomir dans sa propre bouche.

« Tu oses ?! tonna Resheph. »

Elle fit voler ses bandelettes vers le haut, emportant le pauvre démon avec elles. Garlic ne s’arrêta qu’en percutant violemment le plafond de la salle de contrôle. Un hoquet de douleur lui échappa, mais ce n’était que l’occasion pour ce liquide visqueux et noir de rentrer encore un peu plus dans sa bouche.
La douleur le frappa alors, plus intense que tout ce qu’il avait connu. L’impression que sa gorge brûlait de l’intérieur. Il pouvait sentir les flammes descendre le long de son appareil respiratoire et il n’osait imaginer la sensation quand elles atteindraient ses poumons. Déjà, des larmes perlaient le long de ses yeux.

« Et si je ne t’avais pas arrêté ? Tu aurais catapulter tout le vaisseau dans ta dimension pourrie ?
- RESHEPH ! Arrêtes, tout de suite ! »

L’arrivée d’Ithaxus dans le cockpit lui sauva la vie. Si l’on pouvait dire. Resheph poussa un grognement et ramena brusquement ses bandelettes à elle, sauf celles qui continuaient de recouvrir la bouche du démon. Cela eu aussi pour conséquence de le renvoyer au sol, avec autant de violence que lorsqu’il avait frappé le plafond. Un “boum” métallique résonna dans l’immense salle de commande, où une dizaine de démons étaient réunis.

« Je le corrigeais pour son incompétence, et voilà que monsieur tente de lancer sa technique, Ithaxus. Je nous ai sauvé la vie. »

La silhouette encapuchonné ne réagit pas aux propos de Resheph et vint se pencher sur Garlic, toujours au sol. Dans la pénombre relative du vaisseau, seule une moitié de visage était visible, une peau verte pâle parcourue de fins boutons noirs, au-dessus desquels brillaient un oeil jaune.
Une main se tendit sous la cape, attrapant le menton de Garlic entre des serres acérées.

« Garlic a retenu la leçon, n’est-ce pas ? souffla une voix doucereuse. Il sait que le Roi le condamnerait à des tourments éternels s’il faisait échouer nos efforts maintenant, n’est-ce pas ? »

Il y avait une folie dans cette unique œil qui fit frissonner Garlic Jr. Il n’hésita pas une seconde avant d’opiner plusieurs fois de la tête, mais n’osait plus boucher les lèvres de peur d’être à nouveau intoxiqué.

« Bien… Relâches-le. »

Resheph poussa un nouveau grognement de colère, mais sa dernière bandelette libéra enfin Garlic, qui prit une immense inspiration. Est-ce qu’il était mort ? Sans doute ; il ne sentait plus de douleur dans ses poumons. La magie qui le maintenait en vie travaillait déjà à recréer son corps comme il devrait être. Il tourna les yeux vers Resheph, mais la démone s’éloignait déjà, les bandelettes revenant s’enrouler autour de son corps.

« Reprenons. Tu t’es fait voler la clef parce que tu n’es, respectueusement, pas assez puissant pour arrêter le voleur, ça arrive. Tu sais où est parti le voleur, n’est-ce pas ?
- J’ai une idée, oui. Mais je ne sais pas s’il sera toujours là. S’ils sont prudents, ils partiront avant notre arrivée.
- Tut tut tut, je ne t’ai pas demandé des excusez d’avance. Je veux des coordonnées. »

Dans un ample mouvement, Ithaxus se redressa, emportant avec lui Garlic entre ses serres. Il le lança vers le tableau de bord, où le petit démon s’écrasa. Deux démons s’affairaient sur les commandes, tâchant de comprendre cette technologie qui n’existait pas dans le Makaï. Déjà, Ithaxus se désintéressait de lui.

« Lachésis ! Une fois que nous serons suffisamment proche, tu sauras la repérer ? »

Une démone fit quelques pas dans la grande salle. A peine plus grande que Garlic, elle avait un visage beaucoup plus large, à l’énorme gueule de grenouille et aux yeux globuleux proéminents. Elle en attrapa un pour le détacher comme si de rien n’était et regarder dedans avec l’autre.

« Bien sûr Monseigneur. Mais qu’en est-il des autres objectifs ? »

De son oeil visqueux, elle indiqua l’immense plaque de verre qu’Ithaxus avait fait installer dans la salle de contrôle. Garlic n’y connaissait rien, mais il devinait qu’il s’agissait d’un plan de cette dimension.

« Nous commençons la traque tout de suite. Nous avons bien assez de vaisseaux. J’en prends deux avec moi, envoyez les autres à la chasse. Et bien sûr, préparons-nous à éliminer les cibles les plus dangereuses. Nous en avons manqué une aujourd’hui. Belial est déjà en route pour la troisième. Quant aux deux premières… »

Même de sa position, Garlic pouvait sentir le regard lourd de sens qu’Ithaxus jetait à celle qui venait de le torturer. Les bandelettes se dressèrent lentement autour du corps de Resheph, comme autant de cobras prêt à frapper.

* *
*

Il y avait deux maîtres mots à bord du Rédemption : ombre et silence. Ombre d’abord, car malgré tous les éclairages que diffusaient les ordinateurs de bord dans le centre de commande, la majeure partie de l’immense salle était plongée dans l’ombre. Et silence car on attendait de tous qu’ils travaillent dans un silence respectueux des autres.

Vaisseaux amiral de l’Empire, le Rédemption dépassait en taille tous les autres, construits sur son modèle. Ancien, il disposait des systèmes de commandes les moins intuitifs qu’Akkilae ait connu. Jamais il n’aurait imaginé s’en plaindre, bien sûr. Son affectation sur le vaisseau était déjà un grand honneur. Il n’avait peut-être jamais eu l’occasion de le piloter alors que le Roi Cold était à bord, mais il pouvait au moins se vanter d’avoir piloté pour son petit-fils. Ce qui était, selon les anciens, un travail plus facile.
Akkilae était encore trop jeune pour avoir servi sous Cold, il n’était encore qu’un bleu quand la mort du Roi avait été annoncée. On disait que servir dans son centre de commande revenait à avoir un poid constant sur les épaules, comme une tonne de brique qui pressait lentement sur votre colonne vertébrale. Selon les vétérans, c’était pour cela qu’il devenait si facile de s’incliner devant lui quand il apparaissait.

Jusque là, Akkilae avait toujours pris ces ragots comme une plaisanterie.

Mais voilà, aujourd’hui, ils avaient reçus un appel de détresse. Un évènement déjà rare, mais encore plus quand on considérait l’origine de l’appel et le code qui l’accompagnait : l’identification du Bras de Kalta. L’équipe d’élite de l’Empire. Le commando quand on envoyait quand toutes les autres solutions avaient échoués et qu’on voulait rappeler à tout le monde qui dirigeait l’univers. En bref, ls soldats les plus puissants que l’univers aient portés.
Et ils appelaient à l’aide.

Pire encore, ils annonçaient un mort. Leur Commandant.

Au milieu de nouvelles déjà catastrophiques : Cold 285 était tombé, l’armée impériale était en déroute avec plus de 80% de pertes. Les morts civils se compteraient en milliers, peut-être millions. Plusieurs vaisseaux avaient été volés. Le plus grand désastre militaire depuis la Guerre Civile. Et la mort du Commandant du Bras. Palpi, stratège émérite et conseiller de Cold. Personne n’arrivait à sa cheville dans tout l’Empire. S’il pouvait être tué, alors personne n’était à l’abri. Sauf peut-être Dame Siberia et l’Empereur.
Empereur qui était à leur bord. Sur l’immense siège central qui dominait le reste du centre de commande, plongé dans une obscurité totale. D’ordinaire, on pouvait voir ses yeux, rougeoyants, au milieu des ténèbres, mais pas aujourd’hui.

Il devait être en méditation et ne devait pas être dérangé. En tout cas, c’est ce que l’équipage avait décidé à l’unanimité, sans se concerter.
Akkilae n’osait certainement pas détourner le regard dans cette direction.

Soudain, un immense flash blanc envahit la salle de commande. Ils sortaient d’hyperespace. Il n’y eu aucune secousse : il avait parfaitement maîtrisé leur approche. Juste assez éloigné de la planète pour la voir apparaître comme une bille jaune dans l’espace. Mais surtout, plus proche, un vaisseau impériale : le large disque semblait flotter à la dérive. Ses pattes d'atterrissage étaient encore déployés, détruites pour la plupart, et il y avait manifestement des portions de coques qui avaient été pulvérisées par des attaques.

Un souffle étouffé parcourut la salle. Tout le monde sentait les ennuis arriver, et c’était à Akkilae de parler.

« Cible repérée. Nous allons commencer nos approches. »

Une voix glacée retentit derrière lui, étouffant les mots qui allaient venir ainsi que tous les bruits qui osaient emplir la salle. La voix n’eut aucun mal à tous les écraser pour imposer qu’on l’écoute, même si son volume restait parfaitement égal à l’habitude, peut-être même plus bas.

« Nous recherchons des pods de combattants, messieurs. »

Akkilae pouvait la sentir. La tonne de brique qui pressait sur son cou et le forçait à baisser le regard sur son écran. Il n’avait pas besoin de se retourner pour savoir que deux billes d’un rouge intense étaient apparues au milieu de la salle de commande.

« Bien sûr, Seigneur Kalta. Nous lançons les recherches. »

En silence, Akkilae pria tous les dieux de sa planète que l’ordinateur ne prenne pas longtemps à repérer le Bras. Même ainsi, il n’était pas sûr d’être sauvé.

* *
*

Le Tempête sembla freiner brusquement à la sortie de l’hyperespace. Bra n’avait pas l’habitude des méthodes de conduite de Persée et se retrouva propulsée vers l’avant. Elle n’évita le tableau de bord qu’en réagissant au dernier moment pour s’arrêter à un centimètre de celui-ci.
Derrière elle, Cass était tranquillement cramponnée à son propre siège.

« Je t’avais prévenu qu’il fallait s’accrocher.
- J’ai fait au plus vite, grogna Persée. Ils sont là. »

A travers la large baie vitrée, Bra pouvait vérifier que c’était le cas. Deux vaisseaux impériaux flottait dans l’espace, côte à côte. L’un était deux fois plus grand que l’autre, et Bra l’identifia immédiatement. Elle se concentra aussitôt et perçu les forces à l’intérieur.

L’une était gigantesque ; elle la visualisait comme un point violacée dans le froid de l’espace, qui ne diffusait aucune chaleur. Kalta. L’une, plus petite, était un petit point bleu qui brûlait intensément. Aidan. Quelque chose d’énorme et d’un rouge intense était à un autre bout du vaisseau, diffusant une lumière et une rage trop grande pour lui. Anik. Puis, aux côtés d’Aidan, elle sentit le petit point rose qu’était Varidal. Ils étaient tous là.
Sauf Palpi.

« Merde… souffla-t-elle sans pouvoir s’en empêcher. »

Elle vit la grimace de Persée et ne fit pas un commentaire de plus alors qu’ils commençaient leur approche.

En fait, dès que les deux sas furent connectées, elle se jeta en avant sans faire attention à l’officier impérial qui venait les accueillir. Persée serait là pour les détails.
Elle traversa les couloirs du vaisseaux à toute vitesse, jusqu’à reconnaître deux figures. La première, aux plumes bleues couvertes de sang et de poussière, était assise sur le sol, recroquevillée sur elle-même. La deuxième, debout et à peine plus grande, tourna de grands yeux d’or vers elle. Aidan fit quelques pas dans sa direction, tremblant dans son armure impériale.

« Bra ! Je… Je ne sais pas ce qui s’est passé. Tout a… Tout a foiré. Le Commandant… »

Aidan s’était arrêté face à elle, hésitant comme si elle n’osait pas franchir les derniers pas. Bra fit l’effort, attrapant doucement les épaules de la jeune femme.

« Je sais Aidan. Tu n’as rien à te reprocher, tu as fait tout ton possible. »

Elle avait tenté de rendre sa voix aussi rassurante que possible, car elle était sincère. Le rapport qu’elle avait entendu était extrêmement confus, mais il paraissait clair que la situation était inédite. Surtout pour avoir fait autant de dégâts.

« Je n’ai pas réussi à le soigner… souffla Varidal en se redressant, le dos frottant contre le mur. »

Bra tendit un main vers elle, mais la commando la considéra sans vraiment la voir.

« Le Commandant est mort, Bra… murmura Aidan comme si elle avait besoin de le dire encore une fois. C’est ma faute. Notre faute. On a…
- Chut. Aidan, tu ne pouvais rien faire. »

Elle avait resserré une main sur l’épaule de la jeune femme, sa voix plus assurée maintenant. Si le Bras de Kalta, de toutes les unités de l’Empire, avait été forcé de battre en retraite, ce n’était pas Aidan qui aurait pu faire une différence. En fait, elle avait eu de la chance de s’en sortir en vie.

« Aidan, on prendra tout le temps qu’il faut pour en parler après, mais j’ai besoin de savoir quelque chose. Kalta est là. Où ? »

Bra sentit l’épaule s’affaisser sous sa main et la commando d’élite baissa la tête. Avec un soupir, elle désigna de la tête la porte derrière elle.

« A l’intérieur… Avec le Commandant. »

Elle releva les yeux vers la porte en question et sentit son courage lui faire défaut. Mais elle ne pouvait pas attendre. Bra appuya sur le bouton d’ouverture.
Devant elle, une minuscule salle, d’un blanc immaculé. Sinon la cape noire qui descendait des épaules de Kalta. La tête baissé sur le lit, l’Empereur ne bougea pas quand elle entra mais elle sut qu’il était conscient de sa présence. Elle fit un pas, commençant à tendre la main, et sa voix l’interrompit.

« Merci d’être venue, Bra. »


Dernière édition par Tierts le Lun Août 28, 2023 14:11, édité 2 fois.
Chroniques de la Famille Cold
Sur Namek, le souverain Freezer réussit à défaire le terrifiant Super Saïyen. Il peut enfin étendre son emprise sur l'univers sans danger. Du moins, le croit-il car il découvrira bientôt que ses nouvelles conquêtes vont lui apporter bien des problèmes.

Tome 3 En cours - 1 Chapitre par semaine jusqu'à Mai 2024 - Prochain chapitre semaine du 15/04/2024
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Re: The Cold's Family's Chronicles

Messagepar Tierts le Jeu Juin 22, 2023 12:06

Bonjour !

Suite de l'aventure et deux choses importantes à souligner :
- A partir de la semaine prochaine, je repasse à seulement 1 chapitre par semaine mais je peux vous assurer que j'ai de quoi tenir un an avec ça
- Si je ne me trompe pas, nous atteignons avec ce chapitre 8 à peu près le même point que j'avais atteint avec le précédent Tome 3. Je ne sais pas s'il y en a beaucoup qui lisent en ayant connaissance de cette précédente tentative mais au cas où, nous arrivons au point de rupture, c'est de l'inédit après ça.

Et donc :

Chapitre 8 : Hanté


Palpi avait demandé cette entrevue, mais il se retrouvait à être nerveux. Ce n’était pas courant chez son espèce et encore moins chez lui qui se vantait de toujours pouvoir prévoir les mouvements de ses adversaires. Qu’il s’agisse d’un combat ou d’une conversation. Rares étaient ceux à contredire à cette règle mais la famille Cold, pour des raisons évidentes, en faisaient partie. De tous, c’était cependant celui-ci qui créait cette sensation de nervosité intense. Non pas par peur, mais parce qu’il ne savait vraiment pas à quoi s’attendre de tout cela.

Ils venaient de retourner dans l’espace impérial et, après avoir reçu la nouvelle, l’ancien Général n’avait demandé qu’un moment dans une salle privée du Rédemption. Le vaisseau était vaste, disposant de bien assez de pièces pour satisfaire à sa demande. Palpi en avait demandé une petite et on lui avait offert une chambre. Un lit, creusé dans la paroi pour prendre le moins de place possible, un petit bureau accolé au mur et une chaise. Voilà tout ce dont il pourrait disposer. Ah non, il y avait aussi une anfractuosité au-dessus du lit pour tout soldat qui voudrait stocker livres ou holos. Non qu’il en aurait besoin aujourd’hui.

La porte finit par s’ouvrir enfin dans un chuintement caractéristique. Palpi se retourna en s’attendant à trouver deux silhouettes, mais il n’y en avait bien qu’une seule, plus petite que lui et plus fine également. Il ressemblait vraiment à l’idée que Palpi s’était faite d’un jeune Freezer, avant qu’il ne se transforme bien évidemment..
La couronne d’os qui entourait la plaque violacée au centre de son crâne ne présentait pas encore de corne, mais elle avait déjà de petites excroissances qui préfigurer leurs localisations futures. Il avait des yeux identiques dans leur froideur alors qu’il analysait la salle en entrant, apparemment déçu de la petite taille de l’endroit.

« Bonjour Général, salua poliment le Prince Kalta. »

Palpi se redressa insensiblement, ajustant son armure même s’il savait qu’il n’avait rien à se reprocher sur le port de son uniforme. Il inclina profondément la tête.

« Mon Prince. »

Le jeune nihilien fit quelques pas dans la salle, jusqu’à ce que la porte se referme derrière lui. C’est alors qu’il darda son regard rougeoyant vers lui.

« Mon papi a dit que vous alliez devenir mon chef de commando.
- C’est exact, mon Prince.
- Et que vous alliez m’entraîner aussi.
- C’est exact, mon Prince. »

Kalta fronça les sourcils, jaugeant de haut en bas son nouveau Commandant. Il ne cacha pas ses doutes.

« Vous avez travaillé avec mon papa.
- Oui, c’est exact.
- Vous l’aviez entraîné ?
- Non, mais j’ai eu l’honneur de m’entraîner avec lui, à plusieurs reprises.
- C’est vrai ? »

Les yeux rouges du jeune homme brillait d’un nouvel éclat. Palpi aurait dû le savoir.

« Oui, c’est vrai. Je n’ai jamais connu de meilleur combattant que votre père.
- C’est ce que dit papi, mais aussi que je pourrais devenir meilleur que lui, un jour. Peut-être en m’entraînant.
- Je sais me battre et j’ai combattu auprès des meilleurs guerriers de notre ère, je ferais tout mon possible pour vous donner l’enseignement que vous méritez. »

Il y avait un peu plus dans le respect dans le regard du nihilien que précédemment, mais Palpi n’était pas certain. Il était si difficile de lire leurs yeux. Son langage corporel paraissait plus ouvert mais peut-être qu’il ne projetait que ce qu’il espérait voir.

« On commencerait quand ?
- Nous pourrions commencer dès maintenant mon Prince. »

De nouveau, le nihilien regard tout autour de lui. Cette fois, l’expression de son visage était très claire : il était plus que dubitatif.

« Ici ? Ce n’est pas très pratique.
- Nous ne sommes pas obligés de combattre, mon Prince. L’entraînement commence par comprendre beaucoup de sujet sur le combat lui-même.
- Comme quoi ? »

Le jeune Prince cligna des yeux plusieurs fois, sans s’arrêter de fixer Palpi. Il n’avait jamais eu d’enfant, mais il savait reconnaître ce signal. Le petit nihilien était perdu.

« Mon Prince. Est-ce que le Roi Cold vous a parlé du Super Saïyen de la légende ?
- Papi ? Oui, il m’a dit que mon papa l’avait tué.
- C’est vrai. Vous saviez qu’il était extrêmement puissant ? Peut-être même plus que le Seigneur Freezer.
- C’est pas vrai. Sinon papa ne l’aurait pas tué. »

Prudemment, Palpi tendit la main, paume ouverte. Il ne cherchait pas à insulter la mémoire de Freezer, mais il savait aussi où il voulait aller avec ça. Il lui fallait juste un peu plus de temps.

« Votre père l’a tué parce qu’il savait pourquoi il combattait ce super saïyen.
- Pour gagner ?
- Non, mon Prince. Lorsqu’il a affronté le Super Saïyen, c’était dans l’espace autour de la Terre. Le Super Saïyen se battait pour tuer votre père. Mais votre père, lui, se battait pour vous. »

Kalta fronça à nouveau les sourcils, mais il ne paraissait plus énervé. Au contraire, une curiosité enfantine se lisait dans ses traits. Cela adoucit un peu Palpi, qui se mit naturellement à parler plus bas.

« Vous étiez dans la balance. S’il perdait, vous alliez être tué aussi. Vous comprenez mon Prince ? Savoir pourquoi l’on combat est aussi important que de savoir combattre. La puissance brute est une chose, les techniques aussi, mais votre meilleure arme est votre cerveau. Comprendre pourquoi un adversaire combat peut vous faire gagner sans avoir besoin de donner le moindre coup. »

Le regard du Prince n’avait pas changé, mais Palpi savait à présent qu’il avait son attention pleine et entière. Il se permit même un léger sourire alors qu’il désignait le lit et la chaise à son invité.

« Voulez-vous vous asseoir pour que nous parlions de cela, mon Prince ? »

Enfin, les iris rougeoyants se détachèrent de lui. Ils considérèrent un moment le siège posé là, puis le lit. En quelques pas, Kalta fut au pied du lit et, en un bond, il s’installa dessus. Sa queue se tordit dans son dos, comme pour désigner la chaise. Le Général fit quelques pas à son tour, attrapant la chaise pour s’y installer.
Avec un soupir rassuré, il commença, regrettant maintenant de n’avoir emporté aucun livre.


* *
*

Bien des années plus tard, la chambre n’avait pas changé. L’Empire n’avait jamais trouvé d’intérêt à modifier un design qui fonctionnait très bien : les chambres n’étaient là que pour que les soldats aient un endroit où dormir rien d’autre. Il n’y avait donc rien d’autre dans celle-ci que le lit et des étagères vides.
Kalta ne pouvait s’empêcher de penser qu’il manquait des éléments, mais il n’arrivait pas à identifier quoi.

Chaque fois que son regard s’arrêtait sur le corps du Commandant, l’Empereur sentait quelque chose qui manquait.
Le visage du niostien paraissait paisible, comme plongé dans un rêve agréable, mais Kalta savait très bien que ce n’était pas le cas. Il ne savait pas encore qui avait fait ça, mais il ne tarderait pas à le trouver.

Ce qui était arrivé était une première : une force armée qui débarquait de nulle part, prenait le contrôle d’une planète en moins d’une heure et ridiculisait toute son armée au passage. Du jamais vu.. Et pour l’heure, l’Empereur n’arrivait pas à s’en soucier.
Son regard revenait invariablement à Palpi, et au trou qu’il ressentait dans cette pièce.

Il avait fait amener le corps du Commandant dans le Rédemption dès qu’ils avaient retrouvés le commando. Il n’avait pas adressé la parole à Aidan alors qu’elle lui faisait son rapport. Il avait suivi le corps jusqu’à cette chambre. Il n’avait pas répondu au médecin qui avait examiné le corps et les conclusions de la machine intégrée à son pod. Il avait ordonné à tout le monde de sortir et puis il était resté là.

Avec Palpi.

Il ne sut pas combien de temps cela dura. Assez pour que la saïyenne vienne le rejoindre.

« Merci d’être venue, Bra. »

Que pouvait-il dire d’autre ? L’Empire était en difficulté, la situation était exceptionnelle et très dangereuse. Il pouvait s’en sortir seul, mais il apprécierait toute aide pour comprendre le problème et le résoudre. Et il ne connaissait personne d’aussi puissant que la saïyenne.

Il la sentit approcher encore, et prit conscience qu’il n’avait toujours pas détaché son regard de Palpi. Elle posa sa main sur l’épaulette de son armure, écartant légèrement les pans de sa cape à ce moment. Le contact lui fit enfin tourner la tête et froncer les sourcils.

« Je suis tellement désolée, Kalta. »

Voyant son regard, elle retira sa main, mais elle resta près de lui, l’observant avec une lueur étrange dans ses yeux saphirs. De l’inquiétude, finit par comprendre le nihilien.

« Je sais combien il comptait pour toi, reprit-elle, d’une voix trop douce. Je ne le connaissais pas personnellement, mais tout le monde me l’a décrit comme un grand homme.
- Il a été empoisonné, coupa Kalta. »

C’était la conclusion du médecin, un produit particulièrement toxique qui s’était attaqué en quelques minutes à tous les organes du niostien. N’importe qui aurait succombé en quelques secondes. Un corps entraîné et résistant pouvait espérer tenir un peu plus longtemps, mais pas assez pour atteindre une cuve de soin.
C’était la vérité et pourtant Bra semblait prise de court. Elle s’était arrêté, ses yeux papillonnant du Commandant à lui.

« Ils devaient savoir combien il était dangereux, souffla-t-elle enfin. Mais Kalta, si tu as besoin de temps ou de parler.
- Oui, répondit-il sans hésiter. Je dois rester encore un peu de temps ici. Est-ce que tu peux réunir le commando ? Varidal a vu quelque chose de bizarre, nous devons comprendre ce qui se passe. »

L’Empereur parlait de la même voix calme, froide, que tout le monde lui connaissait, à lui et à toute son espèce. Il réfléchissait à voix haute, se lançant dans la suite des évènements, car il n’y avait rien d’autre à faire. Il ne pouvait pas laisser ce qui était arrivé sur Cold 285 rester impuni.

Bra ne semblait pas comprendre ce qu’il disait. Elle était restée figée de nouveau, et poussa enfin un soupir en posant de nouveau sa main sur son épaule.

« Je m’en occupe. Prends le temps qu’il te faut. »

Kalta voulu la remercier de nouveau, mais le temps qu’il quitte des yeux Palpi, la saïyenne n’était plus là.
Il revint donc au Commandant. Il ne comprenait pas.

Kalta était un nihilien. Son espérance de vie dépassait de très loin la quasi-totalité des espèces de la galaxie. Il savait depuis toujours que le temps qu’il grandisse, vieillisse, et meurt, il allait voir tous ceux qu’il avait connu mourir de vieillesse. C’était attendu et logique quand on vivait aussi longtemps. Ce n’était pas un drame.
Mais Palpi n’était pas mort paisiblement dans son sommeil, malgré l’impression que donnait son visage. Quelqu’un, quelqu’un que l’Empire n’avait pas encore identifié, lui avait pris la vie. Et l’avait ainsi volé à Kalta.

Qui qu’ils soient, ils allaient payer.

Dans un claquement de cape, l’Empereur se retourna et sortit.

* *
*

« Vous n’avez pas l’autorisation d’approcher, indiquait une voix automatique. Nos canons sont parés à tirer.
- Yantz ! Tu veux entendre ce que j’ai à te dire, je te le garantis ! »

Malgré tout, Tao ralentit. Le maître de la Guilde était bien assez paranoïaque pour vaporiser son vaisseau s’il approchait de trop près. Les améliorations de Gero lui permettait sans doute de survivre quelques temps dans l’espace, mais il n’avait pas envie de tester la limite de la cybernétisation.

« Yantz ?
- Une seconde. Je vérifie que les troupes de Cold ne t’ont pas suivies.
- Cold est mort, tu te souviens ? Et l’Empire ne m’a pas suivi. Ce n’est pas de lui que je m’inquiéterais si j’étais toi. »

Il y eut un délai un peu étrange après sa dernière correction, mais la voix de Yantz finit par reprendre.

« Bien sûr. Tu peux t’amarrer. »

Tao retint un sifflement exaspéré et enclencha plutôt le pilotage automatique pour se rapprocher de la station spatiale arachnéenne. Ce n’est que lorsque la phase d’amarrage fut bien amorcée que la voix de Yantz retentit de nouveau dans son communicateur.

« J’ai tenté de capter les communications de Cold depuis ton départ de Cold 285 mais quelque chose nous brouille. Je pense que l’armée que tu as vu est en bonne passe de mettre le nihilien en difficulté.
- Ce caillou aura donc un bon prix, non ?
- Incorrect. Seule l’armée ennemie y trouve un intérêt. Cold pourrais tout aussi bien nous détruire avec la pierre. Nous n’avons que peu à gagner et tout à perdre avec ce caillou. Tu sais que je n’aime pas me placer en ennemi de Cold.
- Kalta.
- Oui… Peu importe. »

La porte de son vaisseau s’était enfin ouverte sur un des innombrables couloirs du Tartare. Tao s’avança en attendant de voir s’il allait enfin pouvoir rencontrer son employeur, mais le maître de la Guilde resterait paranoïaque jusqu’au bout. C’était à se demander s’il habitait bien sur la station.

« Alors que veux-tu en faire exactement ?
- J’ai analysé nos chances et je vais contacter l’Empire dès que possible.
- Quoi ?
- Nous n’avons aucun intérêt à la garder, nous allons leur confier en échange d’être laissé tranquille. Nous n’avons rien à voir avec la guerre qu’ils s’apprêtent à livrer. »

C’était aussi simple que ça ? Tao s’avançait déjà dans les coursives de l’immense station, suivant les indications lumineuses qui le guidaient jusqu’à une chambre similaire à celle où il avait déposé l’artefact la première fois. Il n’aimait pas bien l’idée de traiter avec l’Empire ainsi, mais la situation était inédite et il savait combien Yantz était prudent habituellement.

« Je te laisse le caillou ici et l’Empire viendra le récupérer alors ? demanda-t-il en insérant l’artefact pulsant dans un tube. Je préfère ne pas être là quand l’Empire se pointera.
- Non, Tsuru. J’ai besoin que tu sois-là, en sécurité. Je ne veux pas que ce caillou tombe entre les mains de qui que ce soit d’autre. »

Tao regretta aussitôt d’avoir abandonné son prix et il fut tenté de briser le tube, avant qu’il ne disparaisse dans les conduits de la station. Il n’aurait sans doute pas pu en tirer le moindre argent mais il détestait l’idée de devoir faire face à des troupes impériales.

« Ne t’en fais pas, Tsuru. Tu feras partie de la négociation. Je prends toujours soin de mes collaborateurs, annonça la voix de Yantz, résonnant dans l’immense station vide. »

Le chasseur de prime releva le nez vers une des innombrables caméras qui surveillaient l’endroit. Une fois de plus, il tenta de scanner la zone, sans détecter la moindre source de vie. Un coup d’oeil à la gigantesque étoile rouge qui baignait l’endroit de sa lumière et il comprit d’où venait la difficulté à repérer Yantz. Puis, il nota quelque chose à la surface de l’étoile : elle paraissait bouger plus que d’habitude.

« Il se passe quelque chose ?
- Je prends une précaution supplémentaire. Pour notre sécurité à tous les deux. »

Tao alla trouver une autre ouverture qui ne donnait pas directement sur l’étoile, pour mieux comprendre ce qui se passait, mais il pouvait sentir que le Tartare se déplaçait. Pour la première fois depuis qu’il l’avait visité, la station mouvait pour de bon et non plus au rythme d’un orbite tranquille autour de la supergéante. Ce fut rapide, beaucoup plus qu’il ne l’imaginait en voyant la taille de la station. Ils se contentaient de faire le tour, mais il comprit rapidement pourquoi.

De l’autre côté de la supergéante, un gigantesque nuage semblait flotter dans l’espace, occupant des centaines de milliers de kilomètres cube. La cachette idéale.

* *
*

Bra était ressorti de la chambre avec la furieuse impression d’avoir loupé quelque chose. Elle avait eu la constante sensation d’un étau qui se serrait autour de sa gorge et l’empêchait de prononcer les bons mots. Les connaissait-elle seulement ?

C’était une chose d’avoir connu la perte que Kalta avait subi, mais c’était complètement différent de la comprendre. D’abord parce que l’Empereur était nihilien et qu’il ne ressentait peut-être pas ces pertes de la même façon qu’elle, mais aussi parce qu’il n’était tout simplement pas elle. Elle avait voulu lui dire qu’elle imaginait à quel point Palpi était important pour lui et qu’elle serait là pour en parler s’il le voulait. Elle voulait lui dire que c’était un moment difficile mais qu’on finissait toujours par en ressortir. Elle voulait lui dire tellement de choses sans parvenir à trouver les mots. Il paraissait déjà concentré sur autre chose, de toute façon.
Cela lui rappelait quelque chose. Elle était encore trop jeune à l’époque de la mort de son père pour se souvenir de la réaction de sa mère, mais elles avaient connus d’autres pertes après cela. Et sa mère avait toujours été prompte à se plonger dans le travail pour oublier. Ou pour avancer. Elles avaient passés tellement de temps à ne pouvoir rien faire d’autre qu’avancer. Mais elle n’était pas sûre que Kalta apprécierait cette comparaison.

« Comment ça s’est passé ? »

La voix d’Aidan la tira brusquement de ses pensées, mais Bra lui en fut reconnaissante. Elle eut même un vague sourire, même s’il n’était pas bien convaincant.

« Il va bientôt nous rejoindre pour planifier la suite. Où en êtes-vous ? Où est Anik ? »

La saïyenne regardait autour d’elle ; Aidan et Varidal attendaient ici depuis un moment apparemment, et Persée les avait rejoint.

« Il est dans la salle d’entraînement. Depuis un moment maintenant mais… je ne sais pas dans quel état.
- Blessé ?
- Ce n’est pas le problème. »

Bra aurait dû le deviner. Elle opina de la tête, gravement.

« Allons-y. Kalta saura nous repérer. »

Elles se mirent en route, traversant le Rédemption et ses immenses couloirs. Bra n’avait visité le vaisseau qu’une seule fois auparavant et elle avait été impressionné par les dimensions de chaque salle, comme s’il était conçu pour des créatures bien plus grandes. Considérant la diversité des formes que pouvaient prendre les nihiliens, c’était sans doute plus prudent ainsi, et cela aidait l'armée de Kalta puisque la diversité des espèces qui la composaient était tout aussi grande.

Avant qu’elle ne passe le pas de la porte, un bruit de métal crissant retentit dans la salle d’entraînement. Bra accéléra aussitôt, alors qu’Aidan et Varidal restèrent en arrière. Elle trouva le dernier membre du commando seul, son armure brisée en plusieurs points toujours sur le dos. Anik avait enfoncé son poing dans l’un des murs avec une force telle que même ces parois conçues pour encaisser les pires chocs s’étaient tordues.

« Anik ? appela-t-elle. »

Le lézard ne parut pas reconnaître sa voix, mais il se retourna quand même. Ses yeux irradiaient d’une lueur rouge qui ne disait rien qui vaille, surtout quand il avisa Persée, derrière elle. Il se tourna presque violemment vers Aidan. Ses mouvements étaient saccadés, exsudant une violence impossible à ignorer : il donnait l’impression d’un prédateur prêt à se jeter sur sa proie.

« Super, siffla-t-il. On va recevoir de l’aide de traîtres à l’Empire, maintenant ? En plus d’engager des incompétents ? »

L’aigreur dans sa voix prit Bra par surprise. Elle ne savait même pas à qui Anik s’adressait. Aidan sembla comprendre, elle.

« Je te demande pardon ?
- Je ne t’excuse pas ! gronda le commando d’élite. C’est pas les deux-là qui vont nous aider si on continue de faire n’importe quoi. J’aurais pu sauver le Commandant sans tes conneries !
- De quoi ?! Mes conneries ? Qu’est-ce que tu racontes ? »

Bra sentit ce qui allait se passer avant les autres. Anik était largement plus puissant qu’Aidan et Varidal, aussi n’eurent-elles pas le temps de réagir quand son énergie explosa autour de lui, comme une flamme rouge qui enveloppait son corps. Bra le vit prendre son élan et réagit avant.
Au moment où il allait se planter devant Aidan, l’énergie déployée dans une posture d’attaque évidente, il se retrouva face à elle. Son aura était déployée autour d’elle, pas encore dorée, mais prête à l’arrêter s’il le fallait.

« Du calme, Anik !
- Du calme ! cracha-t-il, encore plus énervé. Le Commandant est mort par sa faute ! J’aurais pu tous les tuer si on ne s’était pas bêtement concentré sur la garnison. Ils sont quasiment tous morts de toute façon ! J’aurais du y aller sérieusement dès le début et on en serait pas là ! »

Il était difficile de voir au-delà de ses propos venimeux. Bra n’avait pas connu de membre plus agressif de l’armée de Kalta, mais elle voulait aussi croire qu’il était simplement blessé. Il venait de perdre son Commandant, avec qui il avait travaillé pendant des décennies. Il avait aussi le droit d’être secoué. Mais pas d’agresser tout le monde.

« Tu te fous de moi ?! C’est le Commandant qui t’a ordonné de prendre soin de la garnison et il fallait bien qu’on essaie de sauver les civils ! »

Elle aurait aimé calmer le jeu, mais Aidan ne lui rendait pas l’exercice facile. Même retranchée derrière elle, la commando d’élite s’était mise à hurler en réponse.

« NON ! Justement, on s’en tape putain ! C’est mignon vos conneries, mais on a perdu la planète, la flotte et LE COMMANDANT ! »

L’énergie d’Anik grandit encore, la flamme atteignant le plafond de la salle d’entraînement, pourtant énorme. Le vaisseau entier se mit à trembler comme s’il était secoué par un géant en colère.

« On aurait du faire comme du temps de Cold et tuer tous ceux qui sont pas contents ! J’aurais fait exploser tout ce temple et le Commandant… Le Commandant… !
- ANIK ! »

Bra n’y tenait plus. Son énergie explosa autour d’elle, devenant une flamme blanche qui n’avait aucun mal à concurrencer celle du lézard. Elle fit un pas, l’énergie rougeoyante rétrécissant devant elle, puis un autre. Le bras tendu vers lui, soutenant son regard brûlant.

« Tu as obéi à ton Commandant et tu sais ce que Palpi aurait voulu. N’est-ce pas ? »

L’énergie du commando d’élite ne faiblissait pas. Bra se savait plus puissante que lui, mais il restait d’une force monstrueuse, et il se contrôlait à peine. Elle voulait voir dans ses yeux de la peine, mais elle n’arrivait à distinguer qu’une rage folle.

Un grésillement retentit derrière lui. Une forme blanche, noire et violacée apparue au milieu de la salle d’entraînement.

« Saïyenne, tu t’en prends à mes hommes ? »

Aussitôt, l’aura d’Anik disparu et il se retourna d’un bond vers l’Empereur, inclinant la tête aussi bas que possible.

« Seigneur Kalta.
- Ce n’est pas le moment de chercher à porter le blâme sur qui que ce soit dans nos rangs, Anik.
- Mais, Seigneur…
- Anik. »

Kalta n’avait pas élevé la voix. Il s’était contenté de répéter son nom. Son regard de sang était posé sur le reptile, trop fixe. Il attendit qu’un long moment de silence se soit passé pour le relever sur Bra, puis sur Persée. La saïyenne laissa retomber la tension et le vaisseau cessa de trembler.

« Persée, bienvenue à bord. Commençons. Tu peux te relever, Anik. »

Bra n’avait pas besoin de regarder en arrière pour sentir que tous ceux qui étaient dans la salle hésitaient, le regard fixé sur l’Empereur comme s’il allait exploser à tout instant.

« Ce n’était rien, Kalta. Tout le monde est un peu tendu, je crois, tenta-t-elle de tempérer.
- L’incident est clos. Aidan ? »

La jeune femme était sortit de l’ombre de Bra. Elle fit un pas en avant, observant tout à tour la saïyenne et le nihilien avant de prendre la parole.

« Nous n’avons réussi à reprendre contact avec la planète que très récemment, il semble que rien n’ait été détruit à part notre base et toute la zone autour du temple. Sur les huits vaisseaux qui étaient sur place, 6 sont tombés au mains de nos ennemis, 1 a été détruit dans l’évacuation de la base et le dernier a été endommagé mais a permis d’évacuer 96 soldats. Nous ne savons pas ce qu’il est advenu des vaisseaux car les communications sont brouillés. »

Kalta bougeait à peine, mais il intégrait manifestement ces informations. Son regard se déporta, insensiblement, sur Varidal.

« Nous n’avons pas été en mesure d’obtenir un relevé clair sur le niveau des troupes ennemis, mais il est bien plus élevé que le niveau moyen des troupes impériales. Nous avons relevés des individus à plusieurs dizaines de milliers d’unités. Et… Et j’ai relevé au moins un individu dont la force était trop grande pour être mesuré.
- Je croyais que les détecteurs pouvaient monter jusqu’à deux millions ? s’étonna Aidan.
- Dans la mêlée, il est possible que la concentration de trop de puissances étrangères aient perturbés le relevé, surtout à un niveau aussi important.
- C’est la personne qui a tué Palpi ?, trancha brutalement Kalta. »

Varidal et Aidan se jetèrent un coup d’oeil. Anik faisait lentement le tour de Bra pour se ranger à quelques mètres de son unité, sa curiosité autant piquée que celle de l’Empereur.

« Oui. J’ai eu l’occasion de la voir, reprit Varidal. Je dirais 1m70, le corps couvert de bandages en papier, peau bleu en-dessous. Je n’ai pas pu identifier son espèce.
- Ils avaient tous une tête différente, intervint Anik. Tous ceux qui sont sortis du portail.
- Le portail était fermé à notre départ. Soit parce que leur temps était limité, soit parce que toute leur armée était sortie. On ne sait pas du tout d’où ils venaient. Probablement une zone non-explorée de la galaxie.
- Peu importe. »

Bra s’efforçait de suivre et d’extraire autant d’information que possible du rapport. Heureusement, Aidan était exhaustive, mais les interruptions de Kalta n’aidaient pas. Elle comprenait ses raisons, mais elle ne put s’empêcher de lui jeter un regard sombre. L’Empereur l’ignora.

« Varidal, tu as vu autre chose, n’est-ce pas ?
- Je… Je crois, Seigneur Kalta. J’ai tenté de suivre un individu qui quittait la zone et j’ai été attaqué. Ce fut rapide mais… il ressemblait beaucoup à Tao Paï Paï.
- Tao ? s’exclama Bra, prise par surprise.
- Un ancien soldat du Bras, expliqua Kalta. Nous pensions qu’il avait été tué par Cell, pendant notre combat, saïyenne.
- Je sais qui est Tao Paï Paï. Il est terrien, tu sais ? Mais je ne comprends pas ce qu’il viendrait faire là. »

Elle vit dans les yeux de Kalta qu’il n’avait pas pensé au fait que Tao était terrien. Le regard de sang était fixé sur elle, comme s’il cherchait encore comment réagir à son intervention. Heureusement, Aidan reprit.

« En tant que cyborg, il ne dégage pas d’énergie et ça le rend impossible à détecter. Il était dans une position idéale pour déserter, mais s’il est originaire de la Terre, je ne sais pas pourquoi il nous trahirait. Ou pour qui.
- Ma mère m’a parlé de lui. C’était un assassin avant d’être engagé par l’Empire. Il n’a pas de moral ou d’objectif sinon sa propre survie. Et peut-être avoir de l’argent.
- Quand tu dis assassin, intervint brusquement Persée. Tu veux dire professionnel ? »

C’était la première fois depuis le début de cette conversation que l’ancienne chasseuse de prime prenait la parole et c’était avec un ton étrange qui interpelle Bra. Il y avait de l’inquiétude, en plus d’un intérêt soudain.

« Oui, je ne veux pas dire qu’il a tué quelques personnes. C’était son métier. Pourquoi ?
- Dans ce cas, j’ai peut-être une idée de vers qui il se serait tourné en échappant à l’Empire. »

Tous les regards étaient maintenant tournés vers elle, mais les yeux en amande ne semblaient voir personne, perdus dans le vague, jusqu’à ce qu’on toque doucement contre le métal, derrière elle. Persée se retourna en première mais tous le regards suivirent.
Cass se tenait dans l'embrasure de la porte, une main timidement tourné vers l’intérieur pour assurer qu’elle pouvait entrer. Ses yeux laiteux allèrent immédiatement vers Persée.

« Mon amour, le vaisseau reçoit une communication. C’est un ancien code. Très ancien. »


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Re: The Cold's Family's Chronicles

Messagepar Tierts le Lun Juin 26, 2023 12:00

Chapitre 9 : Confluence


« Je n’aime pas qu’on ne puisse pas écouter ce qui se raconte là-dedans… »

Aidan parlait surtout pour ne pas laisser un silence un peu trop pesant s’éterniser. Les esprits s’étaient échauffés jusqu’à un point effrayant. Elle n’avait jamais vu Anik comme ça. Elle n’avait jamais vu Bra obligée d’intervenir et elle n’avait jamais vu l’Empereur dans un tel état. Bien sûr, la situation était exceptionnelle et tout le monde allait réagir différemment, elle comprise, mais elle voulait tout de même essayer de garder un minimum de normalité.

Ils s’étaient réunis dans le couloir du gigantesque vaisseau, juste à côté du sas qui menait au Tempête, là où Persée était en train de discuter avec son contact. Dans l’espoir, maigre, qu’elle obtienne des informations sur Tao et leurs ennemis.

« Persée dit que cet homme est un paranoïaque qui apprécie d’avoir toujours le contrôle total sur une situation. Je connais un peu le type et on risquerait de n’avoir aucune information si on tentait quelque chose qu’il détecterait. »

Comme toujours, Bra répondait en se montrant aussi diplomate que possible et elle disait vrai mais ça n’aidait pas beaucoup pour le silence.

« Un seigneur du crime paranoïaque qui a survécu jusqu’à aujourd’hui après avoir connu mon grand-père, ajouta Kalta à voix basse. Je ne sous estimerais pas ces capacités à surveiller ses communications. »

L’Empereur lévitait dans les airs en position du lotus, à un mètre du sol, depuis un moment maintenant. Comme il avait les yeux fermés, Aidan avait commencé à se demander s’il était toujours avec eux.

« Et j’ai entièrement confiance en Persée, ajouta Bra. »

Cela sembla clore la conversation. Instinctivement, les yeux d’Aidan allèrent vers ses collègues, mais Varidal paraissait ailleurs, et Anik refusait de croiser son regard. De désespoir, elle se tourna vers la seule personne du groupe qu’elle ne connaissait absolument pas : la jeune femme aux cheveux noirs qui se faisait appeler Cass. Avant qu’elle ne puisse dire quoi que ce soit, la voix de l’Empereur retentit à nouveau.

« Redites-moi ce que vous avez vu exactement, Cass. La partie concernant mon père ? »

La voyante se redressa insensiblement, tournant immédiatement la tête vers la voix même si elle ne pouvait évidemment pas voir le nihilien.

« Je l’ai simplement vu mort, Seigneur Kalta. Transpercé par une épine. Et puis, son corps paraissait exploser. Il libérait une énergie dorée.
- Mon père est déjà mort.
- J’en suis consciente, Seigneur Kal…
- Vous pensez que c’est son Empire que vous avez vu mourir ? Son héritage ? Et que cette épine est l’armée que nous venons d’affronter ? »

Cass sembla prise de court. Non parce que la question était étrange mais parce qu’elle y avait sans doute déjà pensé et n’avait pas osé le dire au nihilien.

Le chuintement du sas trancha le silence juste à temps pour que tous les regards se tournent vers Persée. Même l’Empereur ouvrit un œil.

« C’est bon. J’ai des coordonnées.
- Des coordonnées ? Pour quoi ?
- Votre traître. Et une orbe que ces gens utilisaient pour ouvrir la porte, selon Yantz. Il prétend ne rien savoir du client. Juste son nom : Garlic. »

Un échange de regard entre tous les présents fit dire à Aidan que personne ne connaissait ce nom. Mais elle perçut un peu d’espoir aussi, au moins dans le regard de Bra et de Varidal. Cela paraissait presque trop facile, mais ils avaient une piste.

« Il nous vend bien vite son homme, commenta l’Empereur en premier. On peut faire confiance à cet homme ?
- Yantz ? Uniquement quand il trouve son intérêt dans l’histoire. Je pense que sa priorité est de survivre et de ne pas être tué. Il veut que l’on récupère l’orbe et Tao Paï Paï, puis qu’on le laisse partir sans être impliqué dans la suite. Quelle qu’elle soit. »

Un reniflement de mépris répondit, mais il ne venait pas de l’Empereur. C’était étonnamment Bra qui l’avait laissé échapper.

« Un peu facile après tout ça.
- Oui, confirma Kalta. Mais cela me convient pour l’instant. Il nous faut cet orbe et toutes les informations que ces deux là peuvent fournir sur leur client. Nous partons. »

Aidan se tendit aussitôt en voyant l’Empereur déplier ses jambes pour toucher le sol. Un regard de sang se posa sur chaque membre de l’équipe, y compris Bra, avant de se retourner dans un claquement de cape vers le centre de commande du vaisseau.

* *
*

Le Rédemption était en route depuis déjà deux heure et l’arrivée était prévu dans un peu plus de huit heures. Le voyage allait être cours et considérant l’état d’esprit des occupants du vaisseau, c’était sans doute pour le mieux.
Bra avait tenté de retourner voir Kalta mais il s’était enfermé dans la salle de communication en essayant de contacter les autres vaisseaux de la flotte. De ce qu’elle avait compris, ils avaient réussis à faire passer le message concernant ce qui était arrivé à Passaros, mais ils peinaient à recevoir la moindre communication en retour. Quelque chose était à l’oeuvre pour brouiller les communications.

Persée et Cass s’étaient vus assigner une salle et s’y étaient réfugiées dès que possible. Elle aussi y avait eu droit mais préférait encore se dégourdir les jambes. Anik était parti dormir, soi-disant, et Varidal avait fait de même ; les membres du commando d’élite apparemment habitués aux phases de sommeil très courtes pour se reposer. Aussi, Bra était venu tenir une promesse et frapper à la porte de la dernière membre du commando.

« Entrez. »

Commando d’élite ou pas, Aidan avait droit à la même chambre que le reste de l’armée de Kalta. En fait, la salle lui rappelait assez brutalement celle où le corps de Palpi reposait en ce moment-même. Cela tendit immédiatement la saïyenne de retrouver Aidan assise sur le lit ainsi. Elle paraissait en posture de méditation mais s’était redressé pour la saluer.

« Hey. Comment ça va ? »

Début un peu faible, mais elles savaient toutes les deux pourquoi elle était là. Comme Aidan lui désignait l’unique chaise de la petite chambre, Bra la tira à elle pour s’installer.

« Fais comme chez toi. Et pas super, comme tu peux l’imaginer. »

Au sourire qu’elle lui jeta, Aidan ne lui en voulait pour ce début de conversation. Elle essayait, sincèrement, mais ce n’était pas facile de parler de ce genre de chose. Surtout au vu des circonstances et de leur passif. Bra fit tout de même un effort pour retrouver ses mots et pour les assembler en une phrase cohérente mais, surtout, rassurante.

« Je sais que tu as fait tout son possible. Ne fais pas attention à ce qu’Anik raconte.
- Il a raison.
- Non, il n’a pas…
- Si Bra, il a raison : s’il s’était déchaîné dès le début, il aurait sans doute empêché tout ça. Il aurait aussi tué des milliers de personnes qui n’avaient rien à voir dans toute cette histoire au passage, mais il aurait réglé le problème. Les gens que le Commandant s’est évertué à sauver… »

La saïyenne acquiesça cette fois, rassuré par le tour que prenait le sujet. Elle connaissait assez Aidan pour ne pas l’imaginer prendre le parti de son collègue sur ce point, même si cela faisait quelques temps qu’elles n’avaient pas parlés ainsi.

« Tu es du même bois que ce Palpi. Pire même, et butée. Et la dure leçon est qu’on ne peut pas toujours sauver tout le monde. »

Bra vit les yeux d’or se braquer sur elle, sans cacher ni leur surprise, ni leurs doutes.

« Est-ce que c’est bien Bra Brief qui me dit ça ? LA Bra Brief ? J’ai pris un coup sur la tête pendant les combats ?
- Eh ! J’ai dis que c’était une leçon, pas qu’elle était facile à intégrer. »

Elles échangèrent un rire. Pas aussi franc qu’il n’aurait pu être, mais c’était une belle avancée au vu des circonstances. Aidan, comme tous les autres, tentait d’affecter un air parfaitement apaisé, mais elle avait été touché durement.

« Eh, reprit Bra plus sérieusement. Tout ceux qui parlent de Palpi en parlent comme quelqu’un de très bien, même quand j’étais dans le camp d’en face, les gens voyaient en lui un des rares officiers raisonnables. »

Ades n’utilisait pas des termes aussi élogieux, mais l’esprit était là. Et puis, Bra était là pour rassurer son amie, pas pour reprendre exactement les termes utilisées par le président de Stygis.

« Je suis vraiment désolée pour ce qui est arrivée. Mais de ce que vous avez raconté, il est mort en tentant de sauver un maximum de vie, et vous avez fait tout votre possible aussi.
- C’est pour ça que je me suis engagée.
- Je sais.
- Et j’ai bien fait ! clama-t-elle aussitôt comme si Bra l’avait attaquée. S’il n’y avait eu qu’Anik sur place…
- Je sais, je sais. Heureusement que tu étais là. Ce que vous avez tenté de faire a probablement sauvé des vies. Des milliers, peut-être. Peu importe ce que penses Anik, ce n’est pas comme ça que votre Commandant voulait gérer la situation. Varidal et toi, vous avez fait ce qu’il fallait. Tu sais que ça valait le coup, n’est-ce pas ? Qu’il fallait au moins essayer ? »

Aidan se calma progressivement, opinant de la tête mais les yeux d’or toujours dirigée vers le sol. Elle était encore tendue, Bra ne pouvait pas vraiment lui en vouloir.

La jeune commando laissa échapper un long soupir, détournant le regard vers le plafond sans vraiment y chercher quoi que ce soit . Puis elle déploya ses jambes pour se rapprocher autant que possible de Bra tout en restant sur le lit. Elle tendit la main vers celle de la saïyenne pour la tapoter doucement.

« Merci d’être venue en tout cas. Je sais que ce n’était pas uniquement pour moi, mais c’était très gentil quand même. »

Bra écarquilla les yeux, se redressant sur la chaise, avant de comprendre qu’elle plaisantait à son sourire.

« Comme si j’allais vous laisser gérer une menace interplanétaire sans moi. »

La moue qu’Aidan afficha ensuite disait tout ce qu’elle pensait : ils auraient besoin de toute l’aide qu’ils pouvaient recevoir.

« Comment il va au fait, l’Empereur ? »

Bra perdit aussitôt sa bonne humeur, baissant le regard sur la main d’Aidan.

« Je ne sais pas… »

* *
*

Ithaxus avait finit par renvoyer tout le monde. Le centre de commande n’était pas assez grand pour tous les accueillir et le démon était fatigué de les voir constamment ici. Ils étaient maintenant entassés dans les couloirs du vaisseau mais cela n’avait pas d’importance : il pouvait respirer. Et seul le personnel important était présent avec lui. Notamment ceux qui maintenaient les communications.
Atropos était agenouillée près de la console qui permettait de communiquer avec le reste de l’univers. L’immense batracienne psalmodiait dans l’ancienne langue Madoshi pendant qu’elle gravait quelque chose, vraisemblablement dans son bras. Ithaxus tenta d’écouter quelques temps avant de se désintéresser d’elle pour se diriger vers la zone centrale. Il avait retiré le siège qui occupait cet espace originellement, sans doute réservé au Commandant du vaisseau, et y avait fait installé un piédestal pour une pierre bien particulière.

Parfaitement sphérique, elle paraissait contenir une tempête sombre en permanence. Chargée de magie, elle pouvait être utilisé par les meilleurs magiciens du Makaï pour des sorts impressionnants. Lui n’en avait besoin que pour une chose.
Lorsqu’il plaça ses serres au-dessus de la pierre, la tempête se dissipa lentement pour afficher le visage couvert de bandelettes de Resheph.

« Ithaxus, si c’est encore pour donner des ordres, je vais te…
- Tu ne feras rien, Resheph, gronda-t-il immédiatement. Le Roi m’a désigné responsable pour cette mission. Veux-tu que je te traîne à ces pieds pour que tu lui expliques tes problèmes ? »

Intérieurement, il soupirait. Monter une opération pareille avec les imbéciles qui peuplaient le Makaï était une entreprise monumentale, ne serait-ce que par le nombre d’ego avec lesquels le Roi devait composer. Et par sa faute, Ithaxus était bien forcé de faire de même. Il n’y avait personne de plus difficile à gérer que Resheph. Même à distance, sa voix parvenait à l’énerver quand elle résonnait ainsi dans son esprit.

Les billes noires de ses yeux brillèrent d’une colère qu’il connaissait bien, à la seule mention du Roi. Mais, par chance pour elle, elle n’ajouta rien.

« Bien. Est-ce que Garlic est toujours avec toi, et coopératif ?
- Junior est toujours là, répondit-elle avec un rire mauvais. Il fera ce qu’on lui demande.
- Nous arrivons bientôt. Je veux que vous soyez les premiers à intervenir. En cas d’urgence, Garlic pourra emmener la pierre avec lui.
- Sérieusement ? Nous avons tué tout ceux qui se sont dressés sur notre chemin, Ithaxus, ne fais pas comme…
- Le Roi sait mieux que toi les forces que nous affrontons. Notre priorité est de garder les portes ouvertes, pas de nous perdre dans des démonstrations de force. »

Un soupir exaspéré retentit dans son esprit. Plus vite cette stupide mission serait terminée, plus vite Ithaxus pourrait retourner à son travail. Il devait se répéter ça chaque fois qu’il interagissait avec la démone.

« Le Roi a aussi dit que nous devrions éliminer les menaces si nous en avions la possibilité. Tu n’es pas obligé d’être brave, Ithaxus, j’en finirais pour nous tous et tu pourras retourner à ton laboratoire. »

Les lèvres du démon se retroussèrent pour montrer des crocs impressionnants, mais cela n’eut d’autre effet que de faire rire Resheph.

« Seigneur Ithaxus. »

Le centre de commande entier tremblait chaque fois qu’Atropos ouvrait la bouche, sa voix grave résonnant dans les corps de tous les démons présents. Elle tourna la tête vers lui, son long museau affichant toujours la même expression attristée.

« Je reviens vers toi, Resheph, dit-il avant de couper la communication. Que se passe-t-il ? »

Il avait quitté le centre du pont pour approcher de la gigantesque créature, levant les yeux vers elle.

« Nous captons une communication, mais pas impériale. Voulez-vous que je laisse passer ? »

Pas impériale ? Ithaxus haussa un sourcil, considérant qui pouvait bien tenter de les contacter alors qu’ils approchaient de leur but. La curiosité finit par l’emporter sur la raison.

« Laisse passer. Préparez-vous à la couper à mon ordre. »

Instinctivement, il allait retourner vers la pierre, avant de se rappeler qu’ils parlaient d’une communication par la technologie de ce plan. Déjà, la perspective lui paraissait moins attrayante, mais il s’était engagé à présent : au moins, ce ne serait pas Reseph. Atropos traîna sa masse à quelques mètres de lui, laissant enfin apparaître le grand écran qui servait à l’Empire pour communiquer. Il clignota de blanc, mais sans afficher le moindre visage.

« J’ai quelque chose que vous recherchez. Je peux vous guider jusqu’à moi, annonça une voix rendue difficilement reconnaissable par une modification informatique. »

Le Seigneur démon haussa un sourcil, du côté du visage où il en avait un.

« Qui êtes vous et pourquoi feriez-vous cela ? De quel objet parlez-vous ?
- Mon nom n’a pas d’importance et je parle de ce qui a ouvert le portail sur Cold 285. Votre combat est contre l’Empire, pas contre moi. Prenez votre pierre et laissez-moi en paix, c’est tout ce que je demande. »

Un sourire carnassier déchira violemment les lèvres de Ithaxus. C’était vraiment trop facile avec les habitants de ce plan.


* *
*

Salut tout le monde, j’ai enregistré ça pour le cours d’éthique d’hier. Si quelqu’un a les notes de programmation de la semaine dernière, je suis preneur !

« [...]
Bien sûr, les merveilles de l’informatique ont été étudiées sur des centaines de mondes pendant des siècles. Le plus souvent pour des besoins pratiques, mais aussi à la recherche de deux rêves que vous connaissez tous très bien : la création d’une intelligence artificielle capable de rivaliser avec les intelligences organiques et la possibilité de l’immortalité de la conscience.
Réfléchissons un peu sur cette seconde idée. D’où vient-elle ? La théorie était qu’en créant un support suffisamment complexe pour imiter toutes les formes de conscience, on pourrait ensuite créer une “empreinte” de l’esprit et la conscience de quelqu’un. Si cette personne venait ensuite à mourir, disons au moment même où l’empreinte était créée, alors la conscience de cette personne pourrait tout de même continuer sous la forme du programme informatique qui simule sa conscience.
Comme vous l’avez compris, cela ouvrirait la possibilité d’une immortalité à la personne qui se plierait à cet exercice.
Alors pourquoi, comme avec la véritable intelligence artificielle, n’avons nous pas atteint ce niveau ? Pourquoi ne connaissez-vous personne d’immortel ?
Eh bien, c’est là que nous rencontrons une limitation intéressante de ce type de programme : ils sont trop sophistiqués.
Avant vos questions, je m’explique. Un programme informatique suffisamment complexe pour simuler une conscience doit avoir comme possibilité de changer, de s’améliorer et de changer. Après tout, même si vous en doutez peut-être pour certains de vos camarades, c’est le cas de tout le monde.
* rires perceptibles à l’enregistrement *
Tout le monde sait faire un programme informatique qui s’améliore, c’est la base de toutes nos recherches. On ne veut pas un programme qui sait reconnaître la photo d’une supergéante rouge, on veut un programme qui devient de plus en plus doué pour les reconnaître, n’est-ce pas ?
Mais qu’en est-il d’un programme conçu pour simuler une conscience ? A quel vitesse voudriez-vous qu’il s’améliore ? Qu’il change ? Avez-vous déjà tenté de faire changer d’avis quelqu’un ? Cela prends plus de temps que quelques secondes, je peux vous l’assurer.
Une conscience “copiée” sur un tel programme se retrouverait à changer beaucoup trop vite, si bien qu’en quelques jours, elle n’aurait plus rien à voir avec l’individu d’origine. Parfois avec des résultats catastrophiques. Imaginez gagner des millénaires d’expérience en l’espace de quelques secondes ? L’esprit organique n’est tout simplement pas fait pour supporter un flux d’information pareil.
Ce n’est pas grave ! Nous n’avons qu’à insérer des limitations au programme informatique pour empêcher l’évolution de se faire très rapidement. N’est-ce pas ? Ce n’est pas exactement facile, mais c’est faisable. Qui a pensé à cela dans la classe ? Levez la main, ne soyez pas timide. Très bien.
Correct ! Mais aussi complètement faux. Cela a été tenté, mais ces tentatives se sont toujours soldés par des échecs.
Pourquoi ? Quelqu’un a une idée ? Non ? Ah Luffsony, j’écoute.
* voix trop basse pour être captée par l’enregistrement *
Oui, c’est vrai : les limitations informatiques ne peuvent jamais imiter parfaitement le rythme organique. Trop chaotique, trop imprévisible. Pour être plus précis : si vous insérez des limitations informatiques à une conscience organique, vous obtenez un programme qui peine à se renouveler.
Il y a toujours quelqu’un, d’une certaine façon, et cette personne peut toujours apprendre, mais les limitations insérées à sa personnalité vont l’empêcher de vraiment changer. Vous vous retrouvez avec le problème inverse de notre précédent problème. Dans les pires cas, vous avez l’impression de parler à un mur, qui ne peut même plus assimiler les nouvelles informations.
Vous avez créé vos pires professeurs, en somme. Pas exactement le rêve de l’immortalité, n’est-ce pas ?
* rires perceptibles à l’enregistrement *
Voilà pourquoi ces recherches ont toujours abouties à des échecs. Soit vous obtenez une conscience trop éloignée de l’originale, au point de devenir méconnaissable, soit vous obtenez une copie de l’originale mais bornée et limitée au point de n’être plus qu’une parodie de l’individu d’origine.
Maintenant, est-ce que vous pouvez me donner des exemples des limitations que vous tenteriez d’appliquer à une conscience pour l’empêcher d’évoluer trop vite ? Qui sait, j’ai peut-être un génie dans ma classe qui saura résoudre ce problème millénaire ?
[...] »

Extrait du cours du Pr. Lailailo, année 259 de l’ère de Cold.


Dernière édition par Tierts le Lun Août 28, 2023 14:12, édité 2 fois.
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Re: The Cold's Family's Chronicles

Messagepar biskus le Mar Juin 27, 2023 19:59

Là je fais vite fait un tour de deux chapitres,
Plus je lis, Plus je me dis que Ce qui caractérise Ta fiction, c’est l’émotion.
Autant il y a énormément de fiction dont je suis amoureux car elles sont intenses raconte beaucoup de choses mais dans la tienne il y a un truc que je ressens un peu plus que dans les autres c’est l’émotion le côté un peu Dramas ressort beaucoup plus.
Si certaines fiction ou une manière de raconter l’histoire qui est profonde et prenante, d’autres qui ont une manière de Décrire les chorégraphies de leur combat avec des retournement de situation assez surprenant, la tienne à ce petit quelque chose dans le côté sombre ou le côté triste que je ressens plus qu’ailleurs .

La suite la suite la suite
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Re: The Cold's Family's Chronicles

Messagepar Tierts le Jeu Juin 29, 2023 17:53

Hey biskus et merci beaucoup pour ton message, ça fait vraiment très plaisir

Plus je lis, Plus je me dis que Ce qui caractérise Ta fiction, c’est l’émotion.
Autant il y a énormément de fiction dont je suis amoureux car elles sont intenses raconte beaucoup de choses mais dans la tienne il y a un truc que je ressens un peu plus que dans les autres c’est l’émotion le côté un peu Dramas ressort beaucoup plus.

Je ne sais pas si on peut dire que l'émotion caractérise CFC depuis le début de la fic, mais j'ai certainement essayé d'améliorer ce point beaucoup avec le tome 3. Et je suis heureux que tu le remarques.

Je pense pouvoir promettre que le reste de la fic sera dans le même ton, j'essaie de réserver du temps aux personnages pour qu'ils s'expriment et acceptent les évènements de la fic.

La suite la suite la suite


Et je te retrouve lundi pour la suite, un chapitre un peu plus long que le précédent !
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Re: The Cold's Family's Chronicles

Messagepar Lalilalo le Lun Juil 03, 2023 10:36

Très intrigué par ce professeur Lailailo :mrgreen:

La Normandie.
Son climat.
Ses fromages.
Ses usines qui crament.
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Re: The Cold's Family's Chronicles

Messagepar Tierts le Lun Juil 03, 2023 15:45

Ah ! Je me demandais s'il allait être relevé xD
Content de te revoir sur ce topic, Lalilalo !

Je ne peux pas te promettre de revoir souvent ce cher professeur, mais qui sait, ce ne sera peut-être pas le seul cours qu'il va donner dans ce tome 3... (Et bien sûr, j'espère que le nom du professeur ne te dérange pas !)

En attendant, la suite :

Chapitre 10 : Dans les brumes du Tartare


Sans la voir, il pouvait deviner la pulsation de l’orbe, dissimulé derrière plusieurs couches d’acier.
Tao se demandait si Yantz espérait sincèrement que cela lui permettrait de protéger l’artefact de qui que ce soit. N’importe quel soldat de l’armée de Cold serait capable de briser la protection. Il y avait tout un réseau de tube qui traversait la station, et peut-être qu’il pourrait la perdre là-dedans, mais pas face à quelqu’un dont les réflexes étaient aussi aiguisés que les siens.
C’était d’ailleurs pour ça qu’il était resté là. Yantz était bien sympathique, mais Tao n’était pas un idiot. Si les choses dégénéraient, il allait prendre sa monnaie d’échange et filer avec.

Le maître de la Guilde n’avait rien dit depuis un moment, aussi Tao s’était adossé à un mur, ses systèmes au repos et le regard tourné vers le nuage de gaz et de débris qui entourait actuellement la station spatiale. Cela avait au moins l’avantage de donner une nouvelle teinte au monde : la lumière rougeoyante de la supergéante se glissait entre les poussières pour prendre une teinte rosâtre beaucoup plus douce.
Bien sûr, le chasseur de prime n’admirait pas la vue. En réalité, il scannait en permanence les environs, profitant des dons de Gero pour s’assurer que rien ne pouvait le surprendre. Il avait aussi tenté d’analyser les systèmes de la station qui l’entourait, mais malgré la complexité des programmes installés par le scientifique, il n’était pas en mesure de comprendre quoi que ce soit. Le gigantesque vaisseau semblait fonctionner de façon entièrement automatisé et ne disposait que du minimum vital pour assurer la survie de ses invités.

Un bip soudain le réveilla complètement. Ce système là n’était pas de Gero, mais installé par l’Empire et il ne servait qu’à une seule chose : détecter les êtres vivants et évaluer leur puissance. Deux informations importantes : il y en avait des centaines et ils étaient très puissants.

« Yantz ! appela-t-il aussitôt. Ils nous ont trouvés. Ce n’est pas l’Empire ! »

La station ne répondit pas, le laissant dans un silence qui s’éternisa beaucoup trop longtemps. Par la baie vitrée la plus proche, il vit les nuages de poussières roses être brusquement dispersé par l’arrivée d’un vaisseau impérial. Puis d’un deuxième. Un seul continua son chemin en direction du Tartare.

« Yantz ? »

Encore une fois pas de réponse, mais le léger bruit d’un système qui se mettait en marche. Rien qu’un humain aurait put détecter ; c’était à peine un souffle provoqué par la mise en marche d’une machine.

Tao réagit instantanément. Il bondit dans les airs, son bras traversant sans difficulté le plafond et se referma sur le tube d’acier. Un crissement métallique retentit dans la petite salle, alors que toutes les couches d’acier pliaient et se brisaient sous la poigne du cyborg. L’artefact tomba au sol, interrompu dans la course folle qu’il s’apprêtait à commencer dans les entrailles de la station. Il roula sur le sol, émettant toujours une légère lueur violacée, à intervalles irréguliers.

« Tao, cela ne sert à rien, intervint enfin la voix de Yantz. Cold ne devrait pas tarder à arriver. Nous verrons qui s’en sort. Si tu es vivant à la fin de cette opération, tu y gagneras beaucoup aussi.
- Si je suis vivant à la fin de cette opération, je te retrouverai.
- J’en doute. »

Sans perdre plus de temps à discuter, Tao récupéra la sphère au sol et se lança à travers les coursives aussi vite qu’il le pouvait. D’un oeil, il pouvait surveiller l’arrivée du vaisseau, une plateforme se déployait déjà pour l’accueillir, juste à côté d’où était amarré son chasseur. Il allait devoir se battre pour le rejoindre.

Rien qu’à son détecteur, il pouvait deviner la nuée de créature qui attendait dans le vaisseau, prête à se déverser dans le Tartare à sa recherche. Déjà, tous ses systèmes s’activaient, prêts à combattre.

Un nouveau bip retentit.
Une puissance beaucoup plus importante. Deux, en fait. De l’autre côté de l’immense station spatiale. Un autre vaisseau spatiale était apparu, beaucoup plus grand que les deux autres, mais possédant la même forme. Tao n’avait même pas besoin de l’examiner.

Rédemption. Le vaisseau du Roi Cold.
Peut-être que Yantz n’avait pas entièrement tort après tout.

* *
*

Comme prévu, le Rédemption se mit à trembler en sortant de l’hyperespace. Ils avaient détectés le nuage de poussière une heure avant l’arrivée, mais ne pouvaient pas l’éviter puisque leur objectif était là. Les boucliers au maximum, l’ancien vaisseau passa les nuages de gaz, rendus rose par la lumière de la gigantesque étoile au loin, pour foncer vers la station spatiale. Celle-ci s’affichait sur l’écran du sas où l’équipe d’élite attendait, en compagnie de la saïyenne.
Kalta jeta un regard à cette station à la forme incompréhensible. Elle se déployait dans l’espace depuis une vague masse de métal, mais il était difficile de la diviser en section bien définies tant les branches s’étendaient loin. Un appareil de cette taille ne pouvait passer inaperçu que grâce à l’étoile monstrueuse de son système.

« Une passerelle nous attend, nota Persée, la voix rendue métallique par son casque.
- Deux vaisseaux sont déjà là, fit-il plutôt remarquer. »

Les deux vaisseaux impériaux portaient les traces du combat qui avait eu lieu sur Cold 285. L’un d’eux tournoyait doucement sur lui-même alors qu’il approchait de sa propre passerelle, prêt à s’amarrer à la station. Lui aussi était attendu.

« Yantz nous a trahi. »

L’Empereur n’avait pas besoin de plus pour comprendre. Que ce maître criminel cherche à l’attirer dans un piège ou simplement à jouer les deux camps l’un contre l’autre, cela n’avait pas d’importance pour lui. Il n’était rien de plus qu’un nom de plus sur la liste de ceux qui allaient payer pour les derniers évènements.
Déjà, l’esprit du nihilien se concentrait sur les nombreuses forces qu’il sentait dans la station. Ou plutôt, dans le vaisseau qui s’en approchait : il n’arrivait pas à percevoir le moindre être vivant dans la station elle-même. Ceux qui allaient l’envahir étaient puissants en revanche. A l’échelle de l’univers. A son échelle, ils étaient insignifiants. Aucune de ces présences n’aurait été en mesure de vaincre Palpi.

Ce n’est qu’après qu’il la sentit. Beaucoup plus loin, dans l’autre vaisseau. Une puissance intense.

« Saïyenne, tu l’as perçu ?
- Hm ? Oh. Wow. »

Il vit le bleu de ses yeux s’écarquiller alors qu’elle prenait elle aussi la mesure de leur adversaire. Incroyablement fort, bien au-delà de presque tout le monde dans cet univers. Mais pas assez pour l’inquiéter. Ni elle, ni lui.

« Vous allez devoir vous battre en milieu dangereux si vous allez sur cette station, reprit soudain Kalta. Prenez les masques. Ils vous permettront de respirer, au moins un temps, si tout explose. »

Un soldat lambda ne pouvait pas espére survivre longtemps dans l’espace, mais quand on pouvait modeler son énergie à faire exploser des planètes, on savait se protéger des conditions les plus dangereuses. Sauf le manque d’air. Les commandos ouvrirent les compartiments qui contenaient les masques et Aidan en jeta un à Bra. C’était des masques simples, en bandes noires ou blanches, qui recouvraient la bouche et le nez. En parfait accord avec l’armure impériale.
Cela allait beaucoup moins à la saïyenne. Une sorte de combinaison bleu outremer couvrait son corps du cou jusqu’aux extrémités des membres et une armure entièrement blanche recouvrait son torse sans la moindre épaulette ou jupe pour protéger ses jambes. Kalta avait trouvé la tenue peu optimisée, mais Bra lui affirmait que c’était une création de sa mère pour son entraînement.

La saïyenne semblait distraite en mettant son masque, le regard dirigé sur Kalta.

« Comment ça, "vous" ? Tu n’es pas de la partie ? »

L’Empereur se tourna vers le vaisseau le plus lointain, où il sentait encore cette puissance qui ne semblait rien faire d’autre qu’attendre. Hors de question de lui laisser la moindre chance de s’enfuir.

« Je m’occupe de l’ennemi. Récupérez la pierre. »

Sans rien ajouter, le nihilien amena ses deux doigts sur son front et se concentra l’espace d’une seconde avant de se téléporter dans un grésillement.

Kalta réapparu au milieu d’un centre de commande très similaire à celui du Rédemption. Si ce n’est que la dizaine d’individu qui l’entouraient maintenant ne portait pas l’uniforme impérial. Ils avaient des formes diverses et variées, certains si grand qu’ils devaient baisser la tête pour ne pas se frotter au plafond, d’autres si petit qu’ils s’empilaient les uns sur les autres pour se tenir sur une chaise. Tous affichaient la même expression surprise à son apparition. Tous sauf un.

Celui qui dégageait la plus grande énergie se tenait à quelques mètres de lui, enveloppé dans la pénombre. Il se fendit d’un sourire.
« Votre Majesté. J’espérais justement votre visite. »

Kalta ne lui laissa pas le temps de se réjouir ou de se vanter de quoi que ce soit, sa voix glacée l’interrompit.

« Je me fiche de qui vous êtes, ce que vous voulez ou ce que vous êtes. Je n’ai qu’une question : pouvez-vous survivre sans air ? »

Cette fois, il distingua de la surprise dans l’attitude de son hôte, qui fit un pas en arrière. Trop tard.
L’Empereur poussa un hurlement. L’énergie qu’il concentrait se matérialisa autour de lui comme une carapace brillante. Toutes les créatures reculèrent face à la lumière de plus en plus vive, pendant que son cri emplissait l’espace. Kalta n’explosa pas tout de suite, se concentrant de plus en plus, amassant de l’énergie dans des flashs de plus en plus intenses qui baignèrent le centre de commande dans une lumière aveuglante.

Quand il laissa son énergie exploser, c’était avec assez de force pour emporter trois fois le vaisseau, et tous ses occupants.

* *
*

Bra n’avait même pas eu le temps de prononcer un mot avant de voir Kalta disparaître.

Un grognement de rage lui échappa aussitôt après. Instinctivement, elle voulait le rejoindre. Ils étaient dans une situation où ils ne savaient rien de leurs opposants, sinon qu’ils avaient déjà prouvés être capable d’utiliser du poison pour arriver à leurs fins. Ce n’était pas le moment de foncer dans le tas tout seul. Mais il y avait Persée, Anik, Aidan et Varidal avec elle. Et il était hors de question de les laisser elles, seules.
Les trois membres du commando fixaient toujours l’endroit où s’était trouvé l’Empereur, une seconde plus tôt, bouche-bée. Bra poussa un soupir frustré et attrapa un détecteur pour le fixer à son visage, au-dessus de son masque.

« On sera tous les 5, apparemment. Ils sont en train de se disperser dans la station. Nous allons faire 3 groupes. Varidal et Anik. Persée et Aidan. Je serais seule. Vous prévenez dès que vous trouvez Tao Paï Paï ou un ennemi trop dangereux. »

Elle vit très bien le visage du reptile s’animer et se préparait déjà à le remettre à sa place, mais Varidal posa une main sur le bras d’acier de son coéquipier. Bra n’était pas sûre qu’il puisse vraiment le sentir, mais il perçut le mouvement et se tourna vers elle. Ce n’était pas le moment de discuter et ils le savaient tous.

Dans un chuintement sec, la porte entre les deux vaisseaux s’ouvrit sur un couloir d’un blanc immaculé.

« En avant ! »

Et les trois groupe se dispersèrent.

* *
*

Kalta avait fermé les yeux, évitant ainsi d’être aveuglé par la lumière de sa propre attaque. Il n’avait de toute façon pas besoin de cibler : la sphère parfaite créée par la déflagration allait envelopper le vaisseau entier et tous ses occupants. Il n’y avait personne à bord suffisamment puissant pour y résister, et ceux qui y résisteraient se trouveraient alors incapable de respirer dans le vide de l’espace. Il attendit quelques secondes pour rouvrir les yeux, s’attendant à trouver l’immensité de l’espace. En apercevant le plafond, il comprit qu’il y avait un problème.

L’Empereur se prépara au pire, laissant une aura d’énergie argentée l’envelopper alors qu’il observait partout autour de lui. Le centre de commande était intact, les créatures terrifiées et plaquées contre les murs, mais pas blessées. Un seul se tenait encore debout, face à lui, le bras levé. Les derniers filaments d’énergie filaient vers lui pour disparaître sur ses doigts. C’est là que Kalta vit leur forme : les dernières phalanges étaient aplaties comme des ventouses, d’un rouge brillant contrairement au bras d’un noir intense.

Dans la lumière provoquée par sa propre énergie, il pouvait enfin voir son ennemi. L’homme était assez grand et Kalta crut d’abord voir la silhouette fine d’un scientifique. Sauf que ce n’était pas une blouse blanche que l’inconnu portait mais une longue toge, ouverte sur son torse et révélant l’énorme cicatrice qui semblait découper son corps en deux. En fait, en le regardant attentivement, le nihilien vit des points de suture partout sur son corps. Son adversaire n’était pas un alien qu’il pouvait reconnaître, ce n’était qu’un assemblage disparate de morceaux bien trop diverses pour former un tout cohérent.
Un de ses bras démarrait au coude, celui qui avait observé son énergie, mais l’autre remontait jusqu’à une épaule et ses doigts étaient des serres. Son torse était bicolore, bleu écailleux d’un côté et vert lisse de l’autre. Même son visage était séparé en trois. Une ligne de suture démarrait sous ses cheveux et descendait jusqu’à son nez avant de se diviser encore. L’oeil gauche brillait d’un jaune intense sur une peau bleue, le front dépourvu de cheveux, l’oeil droit ressemblait à celui d’un humain mais sur une peau rouge brûlante, une touffe de cheveux jaunes recouvrant le tout. Et sa bouche était de la même couleur noire que le bras qui venait d’absorber son énergie. Elle souriait.

« Merci, votre Majesté. Je ne savais pas à quel point le combat serait difficile, mais vous m’avez bien aidé. »

Kalta était resté figé, tentant de comprendre ce qu’était cette créature. Sa voix sonnait comme un chanteur tentant désespérément d’atteindre des notes au-delà de sa portée, comme si sa gorge était constamment arrachée. Il ne ressemblait à aucune espèce connue.

L’inconnu laissa exploser son énergie à son tour, s’enveloppant d’une aura verte pulsante. Sa puissance était bien plus grand que ce qu’il avait laissé deviner plus tôt. Les yeux rouges s’écarquillèrent en comprenant : ce n’était pas seulement l’énergie qu’il avait volé, la créature avait aussi caché sa force pour l’attirer dans un piège.
Il le vit fondre sur lui et leva les deux bras pour parer son coup. Lorsqu’il frappa de ses serres, pourtant, elles traversèrent les bras du nihilien puis son visage. L’image de Kalta se dissipa au moment où il se téléportait derrière lui. L’ennemi n’eut que le temps de se retourner pour bloquer le pied du nihilien dans sa poigne fermée. Avant qu’il ne puisse faire quoi que ce soit, la queue de Kalta le percuta au menton, projetant sa tête en arrière.
Le sang qui échappa de ses lèvres était vert. La langue qui vint le cueillir était longue et souple comme celle d’un caméléon.

« Intéressante technique… J’ai hâte d’ajouter vos morceaux à ma collection. »

La créature maintint sa prise sur le pied du nihilien et frappa violemment sur le sol comme avec un marteau. Sans lâcher, il pivota ensuite pour faire tournoyer Kalta et cogner de nouveau son crâne contre le métal du vaisseau. Cette fois l’Empereur se téléporta au dernier moment, emportant avec lui son adversaire.
Plutôt que de percuter le sol, Kalta entra en collision avec un autre ennemi, le traversant dans une éclaboussure de sang. Le choc fit lâcher son adversaire et il s’en profita pour se remettre debout dans les airs. Dans une pirouette, il enchaîna les coups de pied et se propulsa plus haut dans les airs, tendant déjà la main vers l’inconnu. L’énergie affluait déjà mais il se retint au dernier moment.

La créature avait tendu sa main noire, prête à absorber son énergie. Il souriait de toutes ses dents, couvert du sang de son compatriote.
Kalta garda la main tendue mais changea de cible, visant bien à droite de son ennemi. Le rayon d’énergie pur fila vers la baie vitrée, pulsant d’une lueur violacée. L’autre fila à sa suite, trop vite pour l’oeil de Kalta. Un instant plus tard, il était sur la trajectoire du rayon et celui-ci disparaissait dans sa main.

Rapide. Mais l’absorption lui prenait trop de temps.

Dans un nouveau grésillement, Kalta fut sur lui et cette fois l’énergie fut libérée à quelques centimètres de son crâne. L’explosion enveloppa les deux combattants dans un nuage de fumée.
L’Empereur recula dans les airs, vérifiant que personne n’intervenait. Les autres créatures semblaient divisés entre celles qui fuyaient le centre de commande et celles qui observaient le combat avec fascination.

Sentant son énergie apparaître à nouveau, le nihilien avait déjà tendu la main pour l’accueillir d’un nouveau kikoha. Il fut beaucoup plus rapide que prévu. Jaillissant de la fumée comme un démon de flamme, des serres se refermèrent sur son bras et le tirèrent violemment vers un genou qui téléscopa Kalta au ventre. L’Empereur de l’univers cracha du sang violet, sentant le souffle de l’inconnu sur son oreille.

« Chaque fois que vous tentez de nous tuer, votre Majesté, vous me rendez plus fort. Mais je vous en prie, continuez. »

* *
*

Dès qu’elles avaient pénétrées dans la station spatiale, Persée lui avait indiqué de la suivre. La chasseuse de prime avait l’air de savoir où elle allait, mais quand Aidan l’avait questionné, sa réponse avait été vague.

« Je sais comment Yantz fonctionne. Il ne va pas placer ce qui compte le plus pour lui au centre de la station. »

Le raisonnement ne lui paraissait pas absurde, d’autant que Persée était la seule personne à avoir connu cet homme. Cela dit, c’était il y a des siècles, une durée bien trop importante pour la plupart des espèces, qui peinaient déjà à la conceptualiser. A quel point quelqu’un pouvait-il changer ? Aidan n’avait pas protesté cependant : il leur fallait bien une tactique pour naviguer dans ce labyrinthe de métal. Et elle avait ses propres méthodes pour aider.

« Stop ! pila-t-elle soudainement au détour d’un couloir. »

L’armure sombre s’arrêta au même moment, flottant comme elle au-dessus du sol. Le casque noir pivota vers elle. La commando désignait déjà sa prochaine destination.

« Des forces importantes, par là ! Autour de 15 000. »

Aucun doute sur l’identité des créatures qui dégageaient une telle puissance. Restait à savoir si elles avaient trouvés Tao Paï Paï. Alors qu’elle filait déjà dans cette direction, elle entendait la voix de Persée dans son détecteur.

« Prépare une attaque mais laisse moi passer devant. »

Un crissement retentit alors et Aidan vit une lame noire sortir de chaque poignet de la chasseuse de prime. Quand elles virent enfin les cibles, au détour d’un couloir, la commando impériale ralentit légèrement. C’était exactement le type de créature qu’elle avait vu sur Cold 285. Toute une colonne avançait dans le couloir, le dos tourné. Quelque chose devait être en train de se passer à l’avant de leur colonne, car il y avait de l’agitation.
Persée n’attendit pas. La voix rendue métallique par son armure, elle poussa un hurlement et se jeta en avant, lames tendues de chaque côté de son corps. Aidan vit les créatures qui formaient l’arrière se retourner, juste à temps pour bondir de terreur.

Dans l’espace restreint formé par le couloir, cela ça ne les sauva pas. L’armure les percuta de plein fouet et creusa un chemin entre les ennemis. Les rares corps qui n’étaient pas découpés par les lames furent projetés contre les murs. Ce n’est qu’alors qu’Aidan comprit ce que Persée attendait d’elle.
L’énergie concentré en une boule luminescente entre ses mains, elle plongea à son tour dans la mêlée. Elle n’avait qu’à suivre le chemin tracé par Persée, libérant un faisceau d’énergie chaque fois qu’une main se tendait vers elle. Plusieurs mains qui tentaient de l’attraper furent brûlées, ou explosées. C’est ainsi qu’elle traversa la colonne, terminant sur une pirouette en se posant auprès de Persée.

Elles étaient au centre d’un croisement de couloirs et déjà plusieurs corps étaient étalés au sol. Les membres manquants et les énormes estafilades trahissaient la coupable. Derrière elles, la colonne se reformait, repoussant les morts et les blessés pour se préparer à attaquer comme un énorme serpent bloqué dans le couloir.

Aidan ne pouvait pas faire n’importe quoi dans une situation comme celle-ci de peur de faire exploser les couloirs entiers et les condamner tous à une morte lente dans le froid de l’espace. Elle était bien assez forte pour les repousser cependant. Se campant sur ses deux jambes, elle tendit un bras vers eux, paume ouverte, et son énergie jaillit, non pas dans un puissant kikoha, mais dans un déplacement d’air. Comme un mur qui prenait le couloir entier et fila vers le groupe. Des genoux plièrent pour ne pas être repoussés, tandis que les plus faibles volaient à plusieurs dizaines de mètres.

« Ils se battaient avant qu’on arrive. »

Le commentaire de Persée la prit par surprise. Elle se retourna vers elle, juste à temps pour voir quelque chose arriver depuis leur gauche.

« Attention ! »

L’armure avait déjà réagi, pivotant à temps pour éviter le projectile. Il s’écrasa là où Persée s’était trouvée un instant plus tôt. C’était une personne. Ou plutôt un robot. C’est en voyant le métal se plier contre le sol de la station qu’Aidan comprit de qui il s’agissait.

« Tao ! On l’a ! »

Elle se retourna vers Persée pour avoir confirmation, mais elle ne la trouva pas. Une silhouette tout autre s’était insérée entre elles.

A peine plus grande qu’elle, la peau bleue recouverte de plusieurs couches de bandages brunis par le temps. Aidan n’eut que le temps d’écarquiller les yeux avant d’entendre un ricanement mauvais. Suivi d’une explosion.
La créature lui tournait le dos, ce n’était donc pas elle qui était visée. Elle vit Persée être propulsée en arrière avec une force incroyable. L’armure noire, jusque là intouchable, rebondit contre les parois des couloirs comme une poupée cassée, et finit par s’écraser une vingtaine de mètre plus loin, creusant le métal sous son poids. Aidan était toujours figée sur place.

Quand la créature se retourna pour planter un regard noir dans le sien, elle bondit enfin en arrière, mais ça ne sembla qu’amuser un peu plus son étrange ennemie. Ses bandages s’ouvrirent sur une bouche beaucoup trop grande, d’où sorti une voix aiguë qui agressa les oreilles d’Aidan.

« Enfin ! Autre chose que du métal, que je m’amuse un peu. »

La créature ne bougea pas mais les bandages se détachèrent de son corps, prenant vie comme des serpents. Elles se déroulaient au-dessus des épaules de la créature, créant une danse hypnotique, dardant une extrémité recouverte d’un liquide noire en direction d’Aidan. Et puis, au son du rire de la créature, elles se jetèrent sur elle.

“Les bandelettes…” souffla la voix du Commandant, quelque part dans l’inconscient de la jeune femme.

Sans réfléchir, elle projeta toute son énergie devant elle, sans se préoccuper de faire dans la dentelle. Dans le même mouvement, elle bondit en arrière. L’explosion ne fut pas assez grande pour détruire l’intersection, ou même briser le métal, mais c’était assez pour stopper net l’assaut de bandages. Un nuage de fumée et de métal brûlé envahit l’espace où elle se trouvait une seconde plus tôt.

Un ricanement échappa du nuage. Elle vit des morceaux de bandages apparaître au plafond et au sol, toujours reliés à la créature dissimulée dans la fumée. Un nouveau bond en arrière la fit rencontrer un mur. Un mur de muscle. Au-dessus d’elle, un colosse à tête de taureau referme des bras puissants sur ses épaules.

« Maîtresse Resheph, je la tiens.
- Excellent ! »

Aidan raidit tous ses muscles, incapable de bouger alors que les bandelettes se tendaient vers elle, avant de se dresser comme des serpents prêts à mordre. L’explosion précédente ne leur avait pas fait le moindre dégât, à moins qu’il s’agisse d’autres bandelettes.
Elle se rappela les cris de douleur du Commandant, lors de ses derniers instants, et ferma les yeux.

Il y eut un grésillement. Puis une chaleur intense l’enveloppa. Elle ne sentit aucun contact, de bandelettes ou d’autre chose. Le colosse qui la tenait recula avec un glapissement de douleur.
Quand elle rouvrit ses yeux d’or, Aidan était face à une lumière plus intense encore que la supergéante rouge à l’extérieur. Une flamme d’or brûlait au centre du couloir, avec assez d’intensité pour rôtir les bandages. L’air pulsait autour d’elle, repoussant la fumée pour dévoiler la créature qui l’avait attaqué, mais les billes noires de ses yeux n’étaient plus sur Aidan, concentré sur le nouvel intervenant.

Dans le couloir, diffusant la lumière d’un soleil, les cheveux dorénavant dorés et dressés sur sa tête, se tenait Bra Brief.

La super saïyenne.


Dernière édition par Tierts le Lun Août 28, 2023 14:12, édité 2 fois.
Chroniques de la Famille Cold
Sur Namek, le souverain Freezer réussit à défaire le terrifiant Super Saïyen. Il peut enfin étendre son emprise sur l'univers sans danger. Du moins, le croit-il car il découvrira bientôt que ses nouvelles conquêtes vont lui apporter bien des problèmes.

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Re: The Cold's Family's Chronicles

Messagepar Antarka le Mar Juil 04, 2023 17:45

Bon le scenar a bifurqué au chapitre d'avant, mais celui ci marque donc le contenu inédit par rapport à l'ancienne version.


Je sais pas comment l'exprimer trop. Mais lire ces chapitres directement sur le forum de l'US, bah c'est plus sympa ^^
#jesuiswoke
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Re: The Cold's Family's Chronicles

Messagepar Tierts le Lun Juil 10, 2023 11:58

Antarka a écrit:Bon le scenar a bifurqué au chapitre d'avant, mais celui ci marque donc le contenu inédit par rapport à l'ancienne version.


En effet, le scénario avance vraiment ici par rapport à l'ancienne version. Ce qui est logique puisque nous avons atteint le chapitre 10, là où la première version du Tome 3 s'était arrêté au chapitre 9
Comme quoi, même avec presque 10 ans de différence, je fais avancer au même rythme xD

Antarka a écrit:Je sais pas comment l'exprimer trop. Mais lire ces chapitres directement sur le forum de l'US, bah c'est plus sympa ^^


Ahah ! Je pense qu'ils sont plus lisibles ici que sur le fichier que je t'envoie. C'est plus aéré sur le forum (pour éviter l'effet gros pâté) et en plus je repasse sur chaque chapitre avant publication pour modifier/améliorer ce que je peux.
Content que ça te plaise, ça te donne l'occasion de redécouvrir ce que tu as déjà lu ^^

Edit :

C’est l’heure du chapitre 11. Je tiens à remercier Tonay (Lisez sa fic ici) qui m’a fait quelques retours concernant un combat de ce chapitre et qui m’a bien aidé à le réécrire un peu. Notez qu’il n’a eu accès qu’à un seul combat donc tout le reste qui est nul, c’est entièrement ma faute :p

Chapitre 11 : Démons & Espace


Chaque coup était ponctué d’un grésillement. Ce qui avait commencer comme un guet-apens se transformait en un corps à corps frénétique et déséquilibré. Son adversaire était terriblement rapide, mais Kalta pouvait se déplacer instantanément d’un bout à l’autre de la pièce. Le seul moyen de le prendre de vitesse, enfin tant qu’il aurait un public en tout cas. Son ennemi aux morceaux rapiécés filaient derrière lui et ils échangeaient régulièrement des coups assez puissants pour faire plier les murs et plaquer les spectateurs au sol, mais jamais assez forts pour détruire le vaisseau.
Plusieurs fois, l’Empereur tenta de pulvériser tout ce qui se trouvait autour de lui, mais son adversaire tenait apparemment à garder l’endroit aussi intact que possible et il était bien assez puissant pour prendre toute l’attention de Kalta.

Le nihilien roula au sol avant que les serres ne se plantent dans le sol, y laissant de profondes marques pendant que son adversaire arrachait une plaque de métal. Une impulsion plus tard et Kalta était debout, pivotant de justesse pour éviter la plaque qui alla se planter dans le mur derrière lui. Lorsqu’il se retourna, l’homme se tenait debout à quelques mètres de lui, mais sa posture n’était plus celle du combat immédiat.

« Vous vous débrouillez mieux que je ne l’imaginais, votre Majesté. »

Depuis qu’il avait appris à combattre, Kalta savait reconnaître un adversaire qui était toujours à l’affût mais prêt à une trêve. Une part de lui n’attendait qu’une bonne ouverture pour le tuer, mais une autre voix lui murmurait de le laisser parler. Peut-être avait-il agi un peu trop rapidement. Maintenant qu’il était potentiellement en mauvaise posture, il ne devait pas cracher sur une occasion d’en apprendre plus.

« Et vous êtes plus puissants que vous ne le montrez, qui que vous soyez. C’est une maîtrise rare dans ce coin de la Galaxie. »

Au loin, il pouvait sentir les énergies de son commando, toujours en pleine forme, mais aussi la force reconnaissable de Bra. Elle n’était pas encore à fond, même si elle affrontait une puissance presque équivalente. Manifestement, son adversaire actuel n’était pas le seul à pouvoir cacher son niveau.
Il avait un peu de temps pour en apprendre autant que possible.

Visiblement amusé, l’autre fit une révérence bien trop appuyée, avant de se fendre d’un sourire mauvais. Sourire rendu encore plus dérangeant par les sutures s’étirant lorsque ses lèvres bougeaient. Si c’était douloureux, la créature ne le montrait pas un seul instant.

« Flatteur. Vous pouvez m’appeler Ithaxus. Ce sont les élites du Makaï que vous affrontez, votre Majesté, préparées spécialement pour vous.
- Oh vraiment ?
- Vraiment, s’amusa l’étrange créature. Je crains que vous ne soyez sur notre chemin. Je me suis permis de réquisitionner vos vaisseaux. Et vos planètes, prochainement. »

En entendant cela, Kalta avisa le seul élément du décor qui n’appartenait pas à une salle de contrôle impériale classique. Derrière eux, un énorme panneau de verre avait été installé, montrant des symboles à la fois complexes et familiers. Cela ressemblait à une carte stellaire, très primitive.

« Et vous n’avez pas pensé à demander ?
- Mon Roi n’a pas pour habitude de demander.
- Votre Roi ? »

Même après leur affrontement, Kalta était surpris par le toupet de son adversaire. Encore plus de l’entendre rire en réponse à sa question, de cette voix si étrange qui paraissait peiner sur les sons les plus aigus.

« Je suis navré votre Majesté, je ne suis pas assez bête pour tout vous dire. Je gagnais juste un peu de temps. »

Derrière Kalta, le nihilien sentit soudain le mouvement d’une énorme créature. Elle ressemblait à une gargouille prenant vie, tenant à la main une gigantesque hache. Jusque là immobile, elle avait apparemment charger son énergie dans son arme, brillant maintenant d’une lueur rouge inquiétante. La créature avait bondit au signal de son maître et abattit son arme sur l’Empereur.
Dans un grésillement, Kalta réapparut dans le dos d’Ithaxus. Pendant qu’ils parlaient, sa longue queue s’était lentement recouverte d’une énergie brûlante et violacée, et c’est avec cet appendice qu’il frappa.

« Moi aussi. »

Ithaxus bondit vers l’avant, mais trop tard pour éviter le coup. La lame d’énergie l’atteignit à l’aisselle et traversa toute l’épaule. Il n’y eu aucune éclaboussure de sang, ni cri de douleur. Les yeux vairons s’écarquillèrent en découvrant son membre détaché de son corps. Le bras noir volait dans les airs, coupé au niveau de la suture. Kalta ne lui laissa même pas le temps de retomber au sol. Déjà, il tendait une main directement contre le visage de son ennemi.

« Absorbe donc ça ! »

Et le kikoha explosa depuis sa paume.

* *
*

Bra gardait les yeux fixés sur l’être le plus dangereux de cette station.
La description collait : longues bandelettes qui recouvraient tout le corps, yeux noirs, et fâcheuses tendance à utiliser son étrange accoutrement pour attaquer. Elle devait l’avoir à l’oeil pour éviter un coup en traître, mais elle sentait Aidan derrière elle et le démon qui la maintenait contre lui.

« Lâche-la, ordonna-t-elle sans lui jeter un regard. »

Elle n’entendit qu’un reniflement dédaigneux en réponse. Bra n’avait pas le temps pour ces bêtises. Elle tendit le bras derrière elle. La boule d’énergie libéré dans le mouvement explosa contre la tête du monstre, pas assez forte pour le décapiter sur le coup, mais bien assez pour le faire lâcher prise et retomber lourdement sur le sol. L’autre créature, Resheph de ce qu’elle avait entendu dans son scouter, se mit à ricaner, apparemment en observant la chute de son allié.

« Bra ! Les bandelettes… commença la voix épuisée d’Aidan.
- Je sais. »

Cette fois, elle s’autorisa à se tourner brièvement vers la commando d’élite, soulagée de la trouver sans trace de blessure. En fait, elle se remettait déjà debout, le regard levée vers elle avec un mélange de respect et d’inquiétude.

« Je m’en charge. Va vérifier Tao Paï Paï et la pie… »

Sentant le déplacement d’air bien avant que l’ennemie approche, Bra pivota. Sa main se referma sur un poing tendu. L’air explosa autour d’elle. La créature visait la nuque, mais Bra eut à peine le temps de s’en remettre. Resheph tentait une nouvelle attaque. L’air explosa une nouvelle fois quand elle attrapa le pied dans son autre main.

« La Princesse saïyenne intervint ! s’amusa la créature.
- Tu n’as pas idée. »

Le genou de la saïyenne percuta violemment le ventre qu’on lui offrait ainsi en pâture. Puis elle relâcha son poing pour attraper la jambe des deux mains. Dans un hurlement et un tourbillon, elle la projeta à travers le couloir.

« Trouve la pierre ! »

Ce fut le dernier ordre qu’elle lâcha avant de filer derrière Resheph.
Comme une fusée dorée, elle rattrapa la créature, prête à la frapper une fois de plus vers le sol. Son poing rencontra les deux mains jointes de la créature, et elle fit son visage s’ouvrir sur une gueule pleine de dents. Sa force augmenta brutalement.
Plus puissante qu’elle n’en avait l’air.

Avant qu’elle ne puisse réagir, les deux pied de la créature percutèrent son ventre. Elle fut projeté contre le plafond, rebondissant juste assez vite pour que Resheph se jette sur elle. Une pluie de coup martela ses épaules.
Beaucoup plus puissante qu’elle n’en avait l’air.

« Aaaah ! »

Avec un puissant kiaï, elle repoussa Resheph. La démone ne recula que d’un petit mètre. Les deux adversaires se stabilisèrent dans les airs, face à face, mais à l’horizontale par rapport à la gravité artificielle de la station.

« Enfin, cracha la créature. Je vais pouvoir te faire goûter à mon meilleur poison, je l’ai préparé… ! »

Pendant qu’elle parlait, ses bandelettes se dressaient autour de son corps, comme de multiples tentacules prêtes à frapper. Une série de petites explosions vinrent les pulvériser avant qu’elle ne puisse terminer sa phrase.

« Moins de parlotte, plus de combat, asséna Bra, l’index encore tendu vers elle. »

Pour la première fois, elle vit l’étrange bouche de son adversaire se tordre non plus pour sourire mais pour se contracter de colère.

« Je vais te massacrer, saïyenne. »

Du coin de l’oeil, Bra aperçut une autre bandelette glisser discrètement jusqu’au sol et commencer à se faufiler dans une autre direction. Plus loin, l’armure noire de Persée était encore étendue au sol, la chasseuse de prime apparemment sonnée par le coup. C’était évidemment la cible de cette attaque.

Prise d’un nouvel éclat de colère, Bra fit exploser son aura tout autour d’elle. Ses cheveux se dressèrent encore un peu plus au-dessus de son crâne, illuminée d’un or encore plus brûlant, des éclairs parcourant son aura qui occupait maintenant tout le couloir. Y compris la pauvre bandelette de papier qui entra en combustion à l’instant où un éclair la toucha.
Bra releva un sourire sarcastique vers la démone.

« Bien essayé. »

La silhouette de Resheph avait presque disparue. Une fumée noire émergeait des bandes de parchemin qui la recouvrait, remplissant le petit couloir. Et son énergie disparaissait.
Bra se mit sur ses gardes, les poings tendus devant elle, mais la fumée la rattrapa tout de même. Elle put la sentir glisser dans son respirateur. Une odeur de pourrie et de mort s’infiltra dans ses narines.

« Qu’est-ce que… ? toussa la saïyenne. »

Comme un diable surgissait de sa boîte, le visage déformé et hurlant de la créature jaillit des ombres, fonçant beaucoup trop vite sur elle.

* *
*

Les explosions se multipliaient autour de lui depuis un moment, mais Garlic était parvenu à garder ses yeux sur l’objectif et sa prise sur le mur pour ne pas être emporté. Décidément, la puissance de Resheph était déjà absurde mais celle de la femme qu’elle affrontait l’était tout autant, sinon plus. Il n’avait pas cru le Roi quand il avait exposé son plan. Heureusement qu’il n’avait pas fait l’imbécile.

Repoussant le corps évanoui d’un colossal minotaure, le démon profita que les deux monstres de puissance se soient éloignés pour bondir vers le couloir où il avait vu le cyborg disparaître tout à l’heure. Tsuru avait été blessé par Resheph, il devait avoir ses chances contre lui à présent. Et puis, tout ce qu’il avait à faire, c’était récupérer la pierre. Encore quelques jours à supporter les Seigneurs du Makaï et le plan du Roi aboutirait. Ainsi que le sien.
Le corps déjà déformé par la transformation, les muscles gigantesques prêts à écraser tout ce qui passerait sur son chemin, Garlic bondit dans le couloir annexe. Il n’était pas le premier à l’avoir fait. Une jeune femme en tenue impériale était déjà agenouillé auprès du cyborg. Celle-ci était bien loin du niveau de Resheph : il pouvait s’en occuper.

D’un bond, il se jeta vers elle, l’épaule en avant et prêt à emporter les deux faiblards avec lui.
Garlic eut l’impression de rentrer dans un mur. Son épaule s’écrasa contre la paume de la commando d’élite, retournée vers lui. Il vit des yeux dorés briller d’une colère intense.

« Mais c’est pas vrai, bordel ! »

Avant qu’elle ne puisse l’attaquer, il ouvrit la bouche et une déflagration d’énergie en sortit, emportant la jeune femme et le chasseur blessé.

« Vous ne me prendrez pas mon dû ! tonna le démon. »

Il se mit à charger, cette fois à travers l’énergie qu’il avait lui-même relâchée, sans se soucier des dégâts encaissés. Il repoussa la soldate et continua jusqu’à attraper le corps du cyborg, le plaquant contre le mur le plus proche. Une décharge électrique jaillit de l’épaule où Resheph avait sectionné son bras et les yeux mécaniques s’ouvrirent brusquement.

« Encore toi ? »

Garlic ne prit pas la peine de répondre, frappant de la tête contre celle de l’assassin. Le choc résonna contre la coque et dans le couloir, ainsi que dans son propre corps. C’était plus dur que prévu. Objectif réussi cependant : la tête du cyborg partit en arrière et la poigne de sa main survivante s’était ouverte. Juste assez pour que Garlic pose la main sur l’artefact noir que le chasseur tenait.

« Ah ah ! »

A peine avait-il eu le temps de se réjouir qu’il sentit un déplacement d’air contre sa joue. Garlic se retourna à temps pour voir le pied qui vint le percuter, s’enfonçant dans son crâne avec suffisamment de force pour déformer ses os. Sa tête entière partit sur le côté au point de faire craquer son cou. Enfin son corps se décida à suivre et il fut catapulté à l’autre bout du couloir, chaque rebond contre le plafond ou le sol faisant à nouveau craquer son cou.

* *
*

« Je le tiens ! »

Anik avait probablement hurler ça tout près d’elle, compte tenu qu’elle était accroché au lézard, mais ils allaient tellement vite qu’elle ne l’entendit que dans son scouter. A l’instant où ils avaient entendus que Tao avait été repéré, Anik lui avait demandé de s’accrocher à lui et il avait foncé à travers les couloirs de l’immense station spatiale en direction d’Aidan.
A plusieurs reprises, elle avait cru qu’un virage exécuté un peu trop vite allait les envoyer dans l’espace, mais Anik maîtrisait très bien son vol. Heureusement.

Il continua même de le maîtriser quand il aperçu un ennemi et fondit sur lui, le percutant en plein visage avant de s’arrêter enfin. Varidal le lâcha aussitôt, encore secouée. Ils n’étaient pas seuls : Aidan se redressait difficilement, un peu plus loin, appuyée contre un mur, Tao Paï Paï se tenait debout. Un bras en moins, mais toujours le cyborg qu’elle avait connu au service de l’Empire. Anik le reconnut aussi.

« Toi… gronda-t-il.
- Il a l’artefact ! hurla Tao en retour, la main pointée vers l’énorme créature qu’Anik venait d’envoyer plus loin. »

Tous les regards se tournèrent vers lui. A une dizaine de mètre, le couloir formait un carrefour avec un autre. Un tas de cadavre témoignait des combats qui avaient eu lieu. Plus loin encore, le démon se redressait difficilement, une énorme main venant replacer sa mâchoire dans un craquement sinistre. Ses yeux étaient d’un blanc laiteux, son visage tordu par la colère.

« Je vais tous vous massacrer ! »

Une énorme boule d’énergie se matérialisa devant son torse, pulsant d’une lueur dorée. Il la projeta dans leur direction. Ils pouvaient tous la voir venir. L’attaque était particulièrement puissante, mais pas bien rapide. Même Varidal pouvait suivre sa progression. Dans d’autres circonstances, cette attaque aurait été une erreur fatale, mais elle était assez grande pour occuper tout l’espace du couloir.
Cela ne paraissait pas inquiéter Anik.

« Sérieusement ? »

Le reptile s’avança de quelques pas, tandis que Varidal filait vers Aidan pour vérifier son état. Le regard fixé sur l’attaque, sa collègue ne paraissait pas inquiète non plus.

« Je vais bien. Pas besoin de soin… »

Anik tendit le bras vers la boule d’énergie. En un cri, il projeta un puissant rayon. Celui-ci traversa le couloir, puis l’attaque du démon, et continua son chemin. La boule explosa dans une déflagration monstrueuse mais qui ne fit que noircir les murs. Un hurlement retentit à travers la fumée : il devait avoir atteint sa cible.
Aidan regardait ça avec de grands yeux écarquillés.

« La femme aux bandelettes, elle est là. Bra l’affronte.
- Quoi ?! »

Anik s’était retourné vers elle, le regard brûlant, sans plus se soucier de la créature qu’il venait de brûler. Et c’est à ce moment qu’elles apparurent, engagées dans un corps à corps mortel. Les deux silhouettes filaient de couloir en couloir à une vitesse hallucinante.
Voir Bra Brief se battre au meilleur de sa forme était déjà un évènement, la saïyenne bondissait de mur en mur, assaillant son adversaire de coup chaque fois qu’elle passait à côté d’elle, tout en esquivant chaque tentative de la toucher. Une foudre de guerre. Mais voir quelqu’un lui tenir tête, sans que cette personne ne soit le Seigneur Kalta. C’était aberrant. Pourtant c’était bien ce que faisait l’étrange femme bandées. Son style était beaucoup plus agressif. De ce que Varidal arrivait à distinguer, elle tentait de frapper à la gorge de la saïyenne dès que celle-ci passait à portée.

« Il faut qu’on récupère l’artefact, coupa Aidan, la seule à ne pas être perdue en contemplation muette. »

Anik ne répondit pas, mais son aura s’amplifia autour de lui, donnant un éclat rougeoyant à la lumière qui éclairait ses yeux et ses dents.

« Anik !
- Vous vous en chargez, gronda-t-il.
- Non ! cria Varidal. »

Mais c’était trop tard. Il avait déjà bondit vers l’avant, laissant une traînée rouge derrière lui. Son hurlement de colère était à glacer le sang.
Il prévint aussi l’ennemie de son arrivée. Varidal la vit se retourner, comme au ralenti. Elle plongea sous la lame d’énergie que le reptile avait matérialisé le long de son bras, attrapa sa queue avec un sourire malsain, puis l’envoya directement sur Bra.

Celle-ci parvint à esquiver la lame avec la même prestance, mais elle fut tout de même percutée par le corps de son allié, tous les deux envoyés s’écraser dans les cadavres laissées là un peu plus tôt.
Varidal voulut pousser un cri de désespoir, mais celui-ci s’étrangla dans sa gorge quand elle vit autre chose.

Plus loin, au milieu des décombres, la créature qu’Anik avait tué se relevait encore, de la poussière et des débris tombant de ses muscles massifs. Il avait encore un énorme trou dans la poitrine, fait par l’attaque de son collègue.

Mais le trou se refermait.

* *
*

Il avait absorbé ça.

Kalta restait bouche-bée, observant les derniers filaments d’énergies se concentrer et filer vers la bouche du dénommé Ithaxus. La langue de reptile, démesurément longue, sortit d’entre ses lèvres pour se pourlécher le visage. Les yeux vairons de son adversaire brillait d’amusement, sans aucune trace de douleur suite à la perte de son bras. Un rire secoua la créature.

« Ah ! Merci votre Majesté. »

Encore trop sous le choc pour réagir, Kalta ne para pas le coup de pied qui l’envoya vers le plafond. Ithaxus le rejoignit là-bas avant qu’il ne le percute et tournoya pour frapper du pied et l’envoyer contre le sol où le nihilien s’écrasa enfin.

« Vous êtes vraiment amusant. J’espère que tout cet univers aura des espèces aussi intéressantes que la vôtre. »

Difficilement, Kalta se releva. Du sang violet perlait depuis ses lèvres et le coup qu’il venait de recevoir semblait encore pulser dans son ventre. Ce Ithaxus était vraiment plus puissant qu’il ne l’avait pas imaginé. Il pouvait le vaincre, le nihilien en était persuadé. Tout ce qu’il lui fallait, c’était décrypter les capacités de son adversaire.

« Vous ne trouverez rien d’aussi intéressant que moi.
- C’est ce qui m’effraie oui, ça me donne presque envie de vous garder pour la fin. Cependant… »

Ithaxus tendit la main vers lui, ses serres se refermant dans le vide. Kalta n’eut que le temps de tendre ses muscles pour une attaque, quand il sentit brusquement son ventre s’enflammer. Il manqua de se plier en deux sous la douleur mais résista juste assez longtemps pour voir le démon se poser devant lui.
Son genou le frappa en pleine mâchoire. Un claquement sinistre résonna dans la grande salle alors que Kalta reculait. La même douleur atroce s’empara de son visage. Il trébucha en arrière.

« Pas si intéressant, cela dit. Votre système nerveux est le même. Tellement manipulable. »

Le jeune nihilien avait déjà pris des coups douloureux mais cette fois-ci n’avait rien à voir. Il avait l’impression que sa chair était à vif, ses nerfs écartelés par une force inconnue.

Lorsque Ithaxus fondit de nouveau sur lui, il vit trouble et ne parvint pas à parer ses frappes. Il reculait toujours, esquivant de son mieux et repoussant les attaques qui devenaient de plus en plus rapide. Le visage déformé de son adversaire était fendu d’un sourire toujours plus grand

« Alors votre Majesté ?! Battez-vous. »

Kalta referma enfin les doigts sur le poing de la créature. Il ignora la lame de douleur qui s’enfonça dans sa main, tordant le bras de son ennemi. C’était lui qui grimaçait, là où Ithaxus semblait s’amuser, mais il était un guerrier, entraîné à résister à la douleur. Son autre poing s’enfonça dans le crâne du démon, qui s’écrasa au sol avec un grognement.

« Tu crois m’avoir comme ça, cracha-t-il en contrôlant une grimace de douleur. »

La moitié du visage enfoncer dans le métal, le démon tourna un oeil brillant sur lui. Son ricanement résonnait déjà. Ils décollèrent à toute vitesse, propulsée par Ithaxus, et Kalta s’écrasa en premier contre le plafond. Avant même qu’il ne puisse se stabiliser, la créature se reprenait et ses serres tracèrent des sillons sur le torse du nihilien.
Quand la douleur le reprit, Kalta disparut dans un grésillement.

Le pauvre démon auprès duquel il réapparut fut fauché par un coup de queue rageur, retombant en morceau derrière lui. Toujours un de moins.
Mais l’Empereur était épuisé. Le combat avait été bref mais la douleur vrillait encore son corps, là où Ithaxus avait frappé. Elle se calmait déjà, mais pulsait toujours comme un signal inquiétant qui parcourait tout son corps.

Hors de question de fuir, mais il lui fallait une solution. Faire tout sauter n’en était pas une. Même s’il parvenait à déjouer la vigilance de son adversaire, il était maintenant persuadé que la créature ne serait pas bien dérangée par le froid de l’espace et l’absence d’air.

Son oeil rouge avisa le lâche qui l’avait attaqué dans le dos tout à l’heure. La grande gargouille s’était mise en retrait, la hache toujours levée mais positionnée devant cette immense carte stellaire qui décorait le pont.
Voilà une idée.

* *
*

Le trou était enfin refermé.
En plus de la douleur, il y avait quelque chose d’horriblement inconfortable dans la sensation de l’air qui traversait son torse. Garlic n’était pas fâché que ce soit terminé. Manque de chance, c’était remplacé par la sensation familière de multiples coups de poing qui martelaient ses muscles. Elles étaient deux cette fois, minuscule comparées à lui, mais bien assez fortes pour le mettre en difficulté. D’autant qu’il se refusait à utiliser la main qui tenait l’artefact.

« Lâchez-moi ! »

Il balaya l’air devant lui de ses bras puissants. L’une d’elle esquiva, mais pas celle aux plumes bleu. Le démon ne se retint pas. Prise par la gorge, il la frappa aussi fort que possible contre le mur de métal. Une fois, deux fois. L’autre tentait déjà d’immobiliser son autre main.

« Attrape donc ça ! »

La petite créature bleu percuta sa collègue de plein fouet, l’envoyant à son tour dans le mur, mais en suivant derrière elle. Garlic savait qu’il n’aurait que quelques secondes de répit. Il savait déjà comment les mettre à profit.
Ouvrant la gueule aussi largement que possible, il déposa l’artefact entre ses dents et referma comme il le pouvait. Ce fut plus difficile que prévu et il sentit sa gorge et son œsophage lutter pour faire passer la pierre, mais il parvint à déglutir enfin.

« Ah ! Maintenant venez-donc !
- Avec plaisir, répondit une voix métallique. »

Tsuru était à nouveau face à lui, aux côtés des deux idiotes. Il avait bien un bras en moins, mais l’autre s’était transformé en lame noire, à l’éclat inquiétant. Mais pas aussi effrayant que le sourire mauvais affiché par l’assassin.

« Ne crois pas qu’elle soit hors de ma portée maintenant… »

Déjà, les deux autres se relevaient. Et Resheph était occupée avec la super saïyenne. Garlic était fatigué, profondément fatigué.
Quand le cyborg bondit vers lui, il eut à peine le temps de lever la main. La lame traversa son bras mais s’arrêta contre ses os. Avec un hurlement de douleur, il abattit son autre poing sur l’impériale qui lui fonçait dessus. La troisième, celle au yeux brillant d’or, le percuta violemment au ventre. Elle l’entraîna avec lui jusqu’au bout du couloir, percutant le mur avec assez de force pour faire grincer la station entière. Au moins, il n’avait plus de lame plantée dans le bras.

« Tenez-le ! gronda la voix de Tsuru.
- Non ! »

Il avait réussi à échapper à la prise du commando. Ses deux mains concentraient toute son énergie en une attaque qu’il comptait projeter sur lui, mais Tsuru ne lui laissa pas le temps. La boule détonna entre ses mains, aveuglant tout le groupe et le projetant contre le plafond. C’est là qu’instinctivement, il reprit sa forme normale. Ses muscles disparaissant en un instant et le poids de l’artefact dans son ventre se faisant brusquement sentir. Il fila dans la fumée, se jetant à terre pour être aussi discret que possible. Tout ce qu’il avait besoin de faire, c’était rejoindre Resheph et les troupes, il devait bien y avoir des survivants.

« On ne bouge pas. »

Au-dessus de lui, la commando impériale avait posé son pied sur sa jambe, appuyant sur son genou pour l’empêcher de ramper.

Au loin, il voyait encore Resheph, enveloppée d’une aura verdâtre, qui affrontait la flamme dorée de la super saïyenne. De la fumée toxique les entourait encore. Avant qu’il ne puisse l’appeler, Tsuru et l’étrange créature à plume se positionnèrent entre lui et sa sauveuse potentielle. Il croisa tout de même son regard, au détour d’un coup. Les billes noires se focalisèrent sur lui.

« GARLIC ! hurla-t-elle soudain, joignant les deux mains devant elle »

Le rayon d’énergie qui en jaillit frappe la saïyenne de plein fouet. Les deux jambes campées sur le sol, elle tenait le rayon à deux mains. La détermination dans ses yeux était perceptible même pour le démon, mais elle reculait tout de même, lentement. Resheph poussa un cri et son rayon doubla d’intensité, projetant Bra de plus en plus loin.

« Je n’ai pas le temps de faire du babysitting ! cria encore la démone. Tu sais ce que tu as à faire ! »

Ce qu’il avait à faire ? L’idée lui était venue bien sûr, mais il la trouvait profondément déplaisante. Peut-être pas autant que d’être éventré par le chasseur de prime cependant.

« Keuf… C’est bon, je vais vous donner ce que vous voulez. »

Il tenta de se retourner pour observer les commandos impériaux, mais la pression sur son genou grandit encore. La jeune femme se pencha vers lui.

« Tu crois que c’est le moment de négocier ? Trop tard.. Tao !
- Tant pis pour vous ! DEAD ZONE ! »

Un immense craquement retentit soudainement. La station entière se mit à trembler, le métal crissant comme s’il était écrasé entre les mains d’un géant. Le couloir dans lequel ils étaient se tordit d’un coup et de multiples alarmes se mirent à sonner, des plaques de métal glissant les unes sur les autres pour tenter de prévenir l’inévitable.
Même les deux monstrueuses combattantes se retournèrent, interpellées.

Au bout du couloir, derrière l’élite impériale, l’air sembla se tordre et brûler comme du papier. L’espace changea, perdant tout sens, avant que la spirale infernale n’apparaisse brusquement, ses bras déchirant le métal de la station comme du chiffon. Le froid de l’espace envahit l’endroit et l’attrait absolu de la Dead Zone les aspira.

C’était la première fois que Garlic accueillait cette sensation.


Dernière édition par Tierts le Lun Oct 30, 2023 16:33, édité 3 fois.
Chroniques de la Famille Cold
Sur Namek, le souverain Freezer réussit à défaire le terrifiant Super Saïyen. Il peut enfin étendre son emprise sur l'univers sans danger. Du moins, le croit-il car il découvrira bientôt que ses nouvelles conquêtes vont lui apporter bien des problèmes.

Tome 3 En cours - 1 Chapitre par semaine jusqu'à Mai 2024 - Prochain chapitre semaine du 15/04/2024
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