Chroniques de la Famille Cold

Faîtes-nous partager votre fibre littéraire en écrivant votre propre histoire mettant en scène les personnages de Dragon Ball et, pourquoi pas, de nouveaux ! Seules les fanfictions textes figurent ici.

Re: Chroniques de la Famille Cold

Messagepar Tonay le Mer Déc 13, 2023 16:45

Encore un chapitre très intéressant.

Les discussions entre les kaïos est assez instructive, bien que ce soit pour l'ensemble des éléments que l'on connaît déjà. Toutefois, je m'attends désormais à un retour de Cell.

Belial est terriblement dangereux, mais pas autant qu'une armée de Nihiliens. La volonté de prise de pouvoir de Sibéria est cohérente, surtout si elle veut mener son peuple au combat. Néanmoins, elle aurait dû garder ses intentions pour elle, elle risque de se faire tuer avant son duel.

Kalta est toujours sonné et je ne m'attendais pas à retrouver la planète Vegeta. Ou plutôt, ces environs. Après tout, il n'y a plus de planète normalement, juste un champ d'astéroïde.

La musique choisit m'a fait rire, ça détonnait sérieusement avec la lecture x)
Survivants
Et si trois autres saiyans avaient survécu à la destruction de la planète Vegeta ?

One Shot
Un mage un peu excentrique. Un Kaïo. Un métis saïyan. Un démon. Un démon du froid. Qui doivent sauver l'univers dans un combat épique. Qu'ajouter de plus ?
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Re: Chroniques de la Famille Cold

Messagepar Tierts le Lun Déc 18, 2023 13:01

Bonjour Tonay ! Comme d'habitude, quelques réponses :

Tonay a écrit:La volonté de prise de pouvoir de Sibéria est cohérente, surtout si elle veut mener son peuple au combat. Néanmoins, elle aurait dû garder ses intentions pour elle, elle risque de se faire tuer avant son duel.


Ce n'est pas dans les habitudes des nihiliens de s'assassiner comme ça. Ils sont assez directs sur ce qu'ils veulent obtenir et comment :p

Tonay a écrit:Kalta est toujours sonné et je ne m'attendais pas à retrouver la planète Vegeta. Ou plutôt, ces environs. Après tout, il n'y a plus de planète normalement, juste un champ d'astéroïde.


Tout à fait, c'est le champ d'astéroïdes qui a perturbé l'arrivée du Rédemption dans le système !

Tonay a écrit:La musique choisit m'a fait rire, ça détonnait sérieusement avec la lecture x)

Parfois, je prends juste des musiques un peu aléatoire de ma playlist d'écriture xD

Merci à toi pour ta fidélité et nous arrivons donc au prochain chapitre. Je remercie toujours Lamantin_Furtif pour son aide même si malheureusement vous ne bénéficierez pas de sa relecture pour ce chapitre, sauf première partie. Je remercie aussi Antarka qui m'a bien aidé pour une des scènes de ce chapitre, j'espère qu'elle vous plaira.

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Chapitre 34 : Spectres du passé


Au cours des derniers millénaires, Cass avait connu beaucoup de maisons. Il lui fallait souvent plusieurs jours pour s’habituer parfaitement à leur configuration et pour se déplacer en toute confiance. Mais entre chaque déménagement, elles avaient emprunté le même vaisseau : le Tempête. Cette configuration-là, la voyante la connaissait par cœur. Elle connaissait exactement le nombre de pas nécessaires pour traverser chaque couloir, la position de chaque bouton et était même capable de manier un peu le tableau de commande en cas d’urgence.
Elle savait aussi très bien où allait Persée quand elle ne se sentait pas bien.

Ce fut donc tout naturellement qu’elle revint de l’infirmerie, traversa le vaste hangar du Rédemption et fila dans le Tempête. Elle trouva la porte de leur chambre et entra sans hésiter. Le vague sursaut de Persée lui confirma que la chasseuse de prime était bien là, exactement où elle s’attendait à la trouver : assise au bord du lit, à l’extrémité opposée à leurs coussins, le visage baissé.

La voyante fit un pas prudent et ce fut ce qui la sauva. Son pied buta contre quelque chose au sol. Une morceau de métal dur qu’elle reconnut au son qu’il fit en raclant sur le métal du vaisseau.

« Oh merde, mon casque. Je suis désolée. »

Cass tendit la main vers son amante pour l’empêcher de se lever. Persée savait d’ordinaire qu’elle ne devait rien laisser traîner mais la situation était particulière. La voyante se pencha doucement et attrapa le casque d’une main, laissant l’autre traîner tâtonner autour pour s’assurer que c’était la seule pièce d’armure sur son chemin. Puis elle s’avança doucement jusqu’au lit pour s’asseoir et déposer le casque à côté d’elle. Sa main chercha celle de son amante, puis décida de s’arrêter plutôt sur sa hanche, la découvrant dépourvue d’armure également.

« Ce n’est rien, commença-t-elle d’une voix douce, étouffant sa propre tristesse. »

Pendant un long moment, elles restèrent simplement là. Cass n’avait pas envie, ni besoin, de presser Persée. Elle était simplement soulagée de la trouver là, et en vie. Progressivement, elle se pencha vers elle, jusqu’à pouvoir suivre le rythme délicat de sa respiration. Elle était encore perturbée, reniflant de temps en temps, un léger tremblement dans la gorge. Cass posa la tête sur son épaule.

« La gamine va peut-être mourir, finit par murmurer Persée. »

Cass laissa un silence s’installer pendant quelques secondes, au cas où elle voulait ajouter quelque chose, mais ces mots seuls semblaient l’avoir épuisée.

« Elle ne va pas mourir, mentit-elle. Et elle n’est plus une enfant, Persée. »

C’était en partie un mensonge aussi. Bra avait à peine plus de vingt ans, une poussière dans la longue vie que les deux femmes avaient partagée ensemble, et de nombreuses espèces considéraient cet âge comme celui d’un enfant. Mais pas les saïyens, ni les terriens. La demi-saïyenne ne pouvait plus être considérée comme une enfant, plus depuis très longtemps.
Elle avait mûrie trop vite. Forcée par les circonstances. Persée et elle en avaient toutes les deux conscience.

« On n’en sait rien, éructa l’ancienne chasseuse de prime. On l’a encore mise en danger.
- Bra fait ses propres choix à présent. Tu crois qu’elle aurait préféré nous laisser gérer cette situation seules ? Elle t’aurait tué de ne pas l’avoir prévenue. Et elle s’en serait mêlée quoiqu’il arrive. »

C’était tellement facile de rassurer quelqu’un ainsi, quand Cass elle-même se sentait profondément coupable de ce qui était arrivé. Pas de l’attaque la plus récente, mais de tout ce qui était arrivé à la saïyenne. Elle avait été placée beaucoup trop tôt dans une position où elle était le seul espoir d’un univers terrifié par les Cold. Le Roi était mort depuis et le nouvel Empereur apparaissait comme un être plus raisonnable, mais on continuait de la voir comme une force importante au maintien de l’équilibre. Comme un contre-pouvoir nécessaire.
Bra n’avait que vingt ans. Elle n’aurait jamais dû recevoir autant de responsabilités sur les épaules, mais c’est ce qu’elle devait supporter à présent. Et même l’ancienne chasseuse de prime, qui connaissait pourtant le poids d’un tel fardeau, ne pouvait la soulager. C’était sans doute pour cela que Persée était dans un tel état.

Ces cinq années de paix n’avaient pas été suffisantes pour calmer les blessures accumulées pendant la guerre contre Cold.

« Elle ne devrait pas avoir à affronter des démons, souffla soudain Persée. Aucun d’entre eux ne devrait avoir à le faire. Babidi est mort. Dabra aussi… »

Ces noms ne signifiaient que peu de chose pour Cass, mais elle se souvenait de les avoir entendus dans la bouche de son amante quand l’Empire avait annoncé la destruction de la “Menace Buu.” Freezer avait alors prétendu avoir été aidé par les dieux eux-mêmes. Persée n’y avait jamais cru.

« Nous ne pouvons pas contrôler ce qui doit être, mon amour. Nous ne pouvons que jouer avec les cartes que le destin nous offre. Ces démons sont une menace, n’est-ce pas ?
- La pire qui soit, l’interrompit soudain Persée. Ils ne doivent pas…
- Bra et Kalta sont les seuls capables de les affronter, n’est-ce pas ?
- … Je ne vois personne d’autres mais…
- Bra a les meilleurs soins qu’on puisse imaginer. Kalta tient à elle. Tout le monde ici tient à elle. Nous ferons tout ce qu’on peut pour la sauver et ils réussiront à sauver l’univers. Une fois de plus. »

Cass ne pouvait pas voir le visage de son amante, mais elle pouvait sentir ses épaules s’affaisser. C’était la première fois qu’elle la percevait aussi abattue. Elle semblait craindre quelque chose. Etait-ce ainsi qu’elle avait réagit quand Cell avait menacé l’univers entier ?

« L’une des commandos est toujours auprès de Bra, reprit-elle soudain, sa voix s’affaiblissant à chaque mot. Elle prie tous les dieux de l’univers de la sauver. »

La voyante ne croyait plus en des forces supérieures depuis longtemps, mais elle comprit soudain ce qui perturbait tant son aimée.

« Est-ce que je devrais leur dire ?
- Persée….
- Qu'il n’y a plus de Kaïoshin pour les écouter ? Est-ce que je devrais leur dire que c’est ma faute ?
- Ce n’est pas votre faute, mon amour. »

Cass s’était redressé, attrapant cette fois-ci la main de Persée et la serrant entre les siennes. Elle injecta autant de conviction dans son ton qu’elle pouvait en réunir. Elle refusait de la voir sombrer ainsi. Pas après tout ce qu’elles avaient traversées.

« Ils recherchent des Dragon Ball, Cass. Et je ne sais pas ce qu’ils veulent faire avec mais… J’ai peur que ce soit pire que tout ce qu’on ait connu. »

Sa voix tremblait. Cass ne l’avait jamais entendu ainsi. Elle se leva et contourna son aimée, attrapant d’autorité sa nuque pour l’attirer contre elle, pressant son front contre son ventre et l’entourant de ses bras. Comme si elle pouvait disparaître l’inquiétude de Persée dans la chaleur de son corps.

« Ce n’est pas votre faute… »

* *
*

Varidal sortait de la salle des communications. Depuis qu’ils étaient sortis de l’hyperespace, ils scannaient les environs à la recherche du moindre signal. Officiellement, c’était pour détecter un éventuel vaisseau qui contiendrait la Dragon Ball, mais elle savait que ce n’était pas toute la vérité. L’Empereur voulait réunir les artefacts, c’est vrai, mais les membres d’équipages espéraient tout autre chose. Une communication. Un signal. N’importe quoi. Un signe d’un autre vaisseau ou d’une planète impériale. Tout ce qui pourrait leur donner un indice sur l’état de l’Empire, sur l’état de leur planète d’origine ou de leurs compagnons dans une autre unité de l’Empire.
Pour l’heure, l’espace était silencieux.

Les démons avaient réussis à imposer une chape de plomb sur l’équipage. Tous craignaient que, si les communications reprenaient un jour, ce ne serait que pour annoncer une suite de funestes nouvelles. D’autant qu’à bord, tous savaient ce qui se passait à présent.
Il n’avait fallu que quelques heures pour que les circonstances de leur fuite du système Cleskter se répandent dans le Rédemption. Même en ayant récupéré ce qu’ils étaient venus chercher, ils avaient subis l’une des pires pertes imaginables. La saïyenne n’était pas morte, mais elle ne s’était toujours pas réveillée et personne ne savait si elle pourrait le faire un jour. Pire : ils avaient vu l’Empereur, le fils de Freezer, le petit-fils de Cold, l’être le plus puissant et le plus influent de cet univers, fuir la queue entre les jambes, le corps brisé et en panique.

Tout le monde s’imaginait la même chose : l’Empire était à feu et à sang. Sauf que, contrairement à la période de la Rébellion et du retour du Guedester, il était impossible d’estimer les dégâts.
Ce qui ne faisait qu’empirer les choses.

Varidal connaissait le soldat qui gérait les communications, Maratin, et il était tout aussi déprimé que les autres. Non seulement on ne savait pas ce qui se passait, mais on ne savait pas où on allait, à la poursuite d’une Dragon Ball qui se déplaçait, avec la perspective de voir débarquer les démons qui avaient tués le Commandant Palpi à tout moment. Elle avait fait son possible pour les rassurer, mais sans grand succès.
Sans doute parce qu’elle-même n’était pas bien confiante.

Et c’est ainsi qu’elle se trouvait à errer dans les couloirs interminables du Rédemption, sans oser revenir aux quartiers du commando d’élite. La prudence voudrait qu’elle aille se reposer, mais elle savait que le sommeil resterait un objectif inatteignable. Machinalement, elle approchait de l’infirmerie, et commença à accélérer, sans aucune envie d’y rentrer pour vérifier l’état de leurs deux patients. Elle aperçut alors une silhouette, adossé au mur juste à côté de la porte.

« Anik ? »

Le reptile ouvrit les yeux à son approche. Il n’était pas vraiment assoupi, mais Varidal savait qu’il ne dormait pas comme elle. Un instant, elle craignit l’éclat dans ses iris rouges, mais il n’y avait pas trace de colère dans sa voix.

« On est bientôt arrivés ?
- Aucune idée. Qu’est-ce que tu fais là ? »

Il fit un signe de tête vers la porte.

« Aidan est là-dedans. Je vérifie de temps en temps son état. »

Varidal ne chercha pas à cacher sa surprise. Anik n’avait jamais cherché à devenir le grand ami d’Aidan, mais c’est vrai qu’il était attentif à ce qui se passait dans le commando, depuis toujours.

« Elle a été dormir ?
- Non, elle n’a pas bougé d’ici. Elle a somnolé juste avant qu’on sorte de l’hyperespace mais les secousses l’ont réveillée. »

La commando jeta un regard à la porte à nouveau. Elle ne devrait pas être étonnée. Aidan était la plus jeune du commando, la plus sensible et c’était Bra qui était blessée. Après la mort du Commandant…

« On devrait lui parler. »

Anik laissa échapper un vague ricanement, son visage reptilien se tordant dans ce qui ressemblait à un haussement de sourcil.

« Pour lui dire quoi ? Des banalités ? On ne sait même pas ce qu’a la saïyenne.
- Pour la soutenir. »

Le lézard poussa un soupir et il considéra Varidal un long moment, cette fois elle vit que ses yeux brillaient d’une colère contenue. Elle s’attendait presque à ce qu’il attaque, mais à la place, il serra les dents et choisit avec soin ses prochains mots.

« Et donc ; pourquoi faire ? C’est pas ça qui fera survivre la saïyenne. »

Varidal n’hésita pas un instant.

« Parce que c’est ce que Palpi aurait fait. »

L’argument le surprit. Les yeux écarquillés, il se redressa et se pencha vers elle, toujours avec la même méchanceté dans le regard.

« Le Commandant est mort. Tu peux l’imiter tant que tu veux, tu ne le ramèneras pas et tu ne seras jamais comme lui.
- Tu ne seras jamais au niveau de l’Empereur. Tu t’entraînes quand même.
- Je ne vois pas le… »

Varidal était fatiguée. Elle ne réfléchissait même plus à ce qu’elle faisait. Sans prendre en compte le ton colérique du commando, ni ses yeux menaçants penchés dans sa direction, elle l’interrompit. Elle posa une serre acérée sur son torse et y tapota avec insistance.

« Parce que tu veux être utile. Parce que tu es plus utile quand tu fais un effort. Je fais pareil. Je ne serais jamais le Commandant, c’est vrai et toi non plus. Mais si je m’en approche un peu, si tu t’en approche un peu, l’Empire s’en portera mieux. Et Aidan aussi. »

Cette fois, elle vit la lueur de colère dans ses yeux disparaître. Peut-être était-ce la mention du Commandant, ou le fait qu’elle ait osé se dresser contre lui. Un temps, elle avait craint sa réaction, mais ce qu’elle vit dans les yeux rouges l’effraya encore plus. Il n’était pas en colère. Il était fatigué.
Anik décolla son dos du mur et appuya sur le bouton pour ouvrir la porte. Varidal passa la première.

L’infirmerie était une des rares salles du Rédemption où la lumière était peut-être trop importante, baignant tout l’endroit d’une lueur blanche qui agressait les yeux. L’Empire faisant dans l’efficacité avant tout, ils avaient alignés des cuves de soin le long d’un mur, laissant simplement un couloir pour y accéder. C’est dans ce couloir qu’opérait les médecins. C’est aussi là qu’Aidan se tenait assise, les bras enroulés autour de ses genoux et la tête enfouie entre ses coudes, de sorte que seul une touffe de cheveux roux semblait émerger de l’armure. Elle releva les yeux quand elle les entendit arriver, tournant des iris dorés et humides dans leur direction.
Si sa peau était pâle d’ordinaire, elle paraissait maintenant dépourvue du moindre atome de couleur.

« Oh hey. Il faut y aller bientôt ?
- Non, ne t’en fais pas. On vient juste voir comment tu… comment tu te sens. »

Varidal s’était arrêté devant la machine juste à gauche de celle que Bra occupait. C’était la plus efficace après celle de la saïyenne et c’était donc là qu’ils avaient installés le pirate de l’espace après que l’Empereur l’ait éjecté de la meilleure machine. Le médecin l’avait aussi bourré d’un cocktail de somnifères pour éviter qu’il ne se réveille alors que personne n’était préparé à le recevoir. Restait à espérer que ce serait efficace.

« Oh… C’est gentil. »

Elle paraissait presque déçue, mais Varidal savait que ce n’était pas de leur présence. Aidan aurait sans doute préféré qu’ils aient besoin d’elle. De quoi occuper son temps, pour ne pas penser à ce qui se passait à l’infirmerie. Elle commençait à la connaître. Elle et tous les soldats de l’Empire, des gens d’action avant tout.
Varidal s’avança jusqu’à elle, jetant un regard discret à la cuve de soin et aux signaux vitaux de la saïyenne.

« Elle ne tremble plus, nota Aidan. Et les signaux sont calmés, même s’ils ne sont pas au top. Le médic n’ose pas se prononcer, parce qu’il ne comprend rien à ce qu’elle a pris comme poison, mais c’est encourageant… Non ? »

Les yeux d’or se tournèrent vers elle, presque suppliants.

« Bien sûr, mentit Varidal en s’asseyant à ses côtés. L’Empereur l’a sortit de là en un rien de temps. Elle va s’en tirer. »

Elle tendit prudemment sa main pour attraper une épaule d’Aidan. Peut-être que son ton n’avait pas été assez convaincant, car la jeune lantraki hocha faiblement la tête avant de ramener son regard vers la saïyenne qui flottait dans le liquide de soin.

« Si elle ne s’en tire pas, je ne sais pas ce qu’on fera… S’ils ont réussis à lui faire ça, à elle alors…
- Mais elle va survivre, bordel ! »

Varidal manqua de sursauter. Les deux femmes pivotèrent vers Anik. Il paraissait énervé. D’un geste brusque, il désigna la cuve.

« C’est la fille de Vegeta, non ? Vous étiez pas là à l’époque, t’étais peut-être même pas née Aidan, mais j’ai jamais connu de crevard plus tenace que lui. C’était devenu une légende sur Freezer 82 à l’époque. »

Elles étaient toujours trop choquées pour répondre, fixant Anik pendant qu’il déblatérait sans leur prêter attention.

« Le saïyen a survécu à Namek. Il a survécu à l’invasion et à Cooler. Il est revenu attaquer Freezer, s’est fait démonter, a quand même réussi à revenir une troisième fois tenter de le buter. Et seulement là, il est mort. »

Il termina en désignant Bra dans la cuve.

« C’est sa gamine. Vous croyez qu’elle va mourir à la première frayeur ? D’ici trois jours, elle est debout et ils iront cramer la saloperie qui a tué Palpi, comme ils ont cramé Cell. »

Varidal le fixait du regard, les yeux ronds, cherchant des mots pour lui exprimer à quel point il pouvait se montrer brute et stupide quand il voulait. Un hoquet de la part d’Aidan l’empêcha de dire quoi que ce soit. Ce n’était pas encore un ricanement, mais ça s’en rapprochait. Et en effet la jeune soldate souriait tristement, les yeux humides toujours tourné vers la cuve.

« Tu as raison, elle va vite revenir. »

Varidal fronça les sourcils sans perdre Anik du regard. Il capta enfin ses yeux et agita vaguement les bras, l’air de dire “Quoi ?”. Elle roula des yeux sans rien ajouter et colla son dos au mur.
Elle s’assit aussi confortablement que possible et se colla contre son amie.

« Je reste tant qu’elle n’est pas réveillée. Si tu veux dormir un peu. »

Aidan ne répondit pas, les yeux scannant toujours la saïyenne, mais elle opina doucement. Varidal revint à son autre collègue. Le grand lézard haussa les épaules. Il resta à distance mais se colla tout de même au mur, bras croisés.


* *
*

Kalta rajusta le scouteur sur son oreille. Aussitôt, la voix du navigateur retentit.

« Je vous assure, Seigneur Kalta. L’appareil nous indique que la Dragon Ball est devant nous, mais il n’y a rien. Nous devrions recalibrer.
- L’appareil fonctionne. Ouvrez le sas. »

Comment voulait-il recalibrer au juste ? Le détecteur n’avait pas été conçu par des scientifiques impériaux et la seule personne qui était vaguement familière de sa conception était actuellement endormie à l’infirmerie. Kalta refusait qu’on mette en doute le résultat, si la Dragon Ball était devant eux, c’est qu’elle était devant eux. Peut-être flottant dans le vide de l’espace. Ils n’avaient pas été capables de la détecter ou de la voir depuis la salle des commandes.
Kalta avait perdu patience. Il ne pouvait plus rester dans la salle des commandes à attendre de trouver une Dragon Ball qui se cachait. Pas alors que Bra luttait pour sa survie dans l’infirmerie de son vaisseau. Pas pendant que ses signaux restaient désespérément faibles. Alors il avait donné l’ordre d’évacuer le hangar. Il allait sortir lui-même pour vérifier.

Un léger déclic retentit au moment où les portes s’ouvrirent, mais rapidement, plus aucun son ne résonna dans le hangar alors que le vide envahissait la zone. Le nihilien s’éleva simplement pour sortir, laissant le froid de l’espace entourer son corps de son étreinte étonnamment rassurante.

Il se détacha lentement du vaisseau et plongea dans l’immensité vertigineuse de l’espace. N’importe qui serait mort en quelques secondes ou quelques minutes, gelé par le froid absolu. Ceux qui résisterait assez longtemps pourraient devenir fou, au milieu de rien. Lui était un nihilien. L’espace n’était qu’un environnement parmi les autres, mais c’était le seul qui n’appartenait qu’à eux. Ils étaient les seuls à le supporter. Mieux, à le connaître. Kalta s’y déplaçait avec grâce, flottant dans le noir à la recherche de la Dragon Ball.
Au loin, il distinguait l’étoile qui avait un jour projeté sa lumière jusqu’à la planète des saïyens, mais c’est bien tout ce qu’il voyait. A part le vaisseau, cette zone était vide de toute présence. Ni planète, ni astéroïde, pas même le moindre débris. Ils étaient bien loin de l’ancien orbite de la planète Vegeta, même si Kalta tenta tout de même de regarder dans cette direction.

Pourquoi ce système ? Est-ce que le destin avait un très mauvais sens de l’humour et désirait voir la dernière saïyenne mourir là où son peuple avait été exterminé par son père ?
Kalta n’avait pas besoin d’un pareil rappel maintenant. Freezer avait fait cela pour éliminer une bonne fois pour toute la menace saïyenne, sans savoir qu’elle viendrait un jour prendre sa revanche. Encore. Et encore. Et encore. Même après avoir réussi à le tuer.

Et voilà que son fils faisait tout son possible pour sauver la dernière héritière de cette espèce maudite.

« Où est-elle ? Par rapport à ma position ? »

Son corps contenait encore assez d’air pour produire du son que le scouteur pouvait capter. La réponse d’Akkilae ne tarda pas.

« Droit devant vous, Monsieur. Environ 920 m, et 200 m vers votre haut. »

Kalta leva les yeux, mais il ne voyait toujours que le vide de l’espace et les lueurs d’étoiles lointaines. Ici et là, il arrivait à distinguer quelques très vagues nuances de couleur, signalant l’état de ces anciennes boules de gaz.
Quelque chose le fit soudain tiquer. Cette étoile là. Il l’avait déjà vu. Juste un peu plus bas. La constellation qu’elle formait avec celles qui l’entouraient n’était pas orientée de la même façon, mais c’était bien la même étoile. Son regard alla vers les autres étoiles, une par une, il les vérifia. Il y avait des jumelles partout.
Instinctivement, il concentra son énergie dans son bras et leva doucement la main.

« Votre Majesté ? entendit-il à son oreille. »

Ils devaient surveiller ses mouvements, sans comprendre ce qu’il faisait. Kalta ne prit pas la peine de répondre. Un point rouge se mit à briller au bout de son index, comme une petite étoile qui éclaira progressivement l’espace devant lui. La lumière ne se propageait pas correctement. Il y avait quelque chose.

Au moment où il allait tirer, l’espace s’ouvrit devant ses yeux. Une lumière apparut, si violente en comparaison des lueurs lointaines qu’elle manqua de l’aveugler.
Il s’agissait de portes de métal se séparaient lentement. Elles formaient un rectangle de plusieurs dizaines de mètres de côté et dévoilaient un hangar profond baigné dans une lumière jaune pâle. Un hangar assez grand pour accueillir plusieurs fois un vaisseau de la taille du Rédemption.

Les parois qui entouraient le hangar perdirent progressivement le camouflage qui cachait le vaisseau aux yeux du monde. C’était plus grand qu’un croiseur impérial, bien plus grand que le Rédemption, plus grand que la plupart des structures impériales. Un cube de métal qui flottait dans l’espace, couvert de plusieurs centaines de tiges qui pouvaient projeter une image des étoiles qui l’entouraient. Un camouflage optique. Une mesure de sécurité supplémentaire, quand le vaisseau était manifestement indétectable.

Kalta s’efforçait de connaître toutes les espèces de son Empire, au moins de nom et de visu. Il connaissait la plupart des structures autorisées à voler entre les planètes. Tous les vaisseaux de commerce, de guerre et de transport civil. Il devait être familier de tout cela s’il voulait comprendre une menace quand elle survenait.
Cette chose ne correspondait à rien de connu.

Une silhouette apparut, minuscule au milieu des portes du hangar. Elle lui parut d’abord humaine, bipède en tout cas, et agitait le bras dans sa direction. Comme si elle le saluait joyeusement.
Kalta plissa les yeux pour mieux le distinguer. Cette forme là était connu. Commune même. Le corps massif, trapu, la peau rose, les cheveux noirs coupés en bol et une fine moustache qui descendait sur son double menton. Il ressemblait à un humain. Mais il y avait autre chose. Quelque chose qui protestait au fond de son esprit, sans qu’il parvienne à mettre le doigt dessus.

Le détail frappa soudain l’Empereur. L’homme portait un scouteur. Et une armure impériale. Une armure d’un modèle qui n’était plus utilisé depuis des dizaines d’années.
Il ne ressemblait pas à un humain.

Il ressemblait à un saïyen.


Dernière édition par Tierts le Mar Jan 09, 2024 10:40, édité 2 fois.
Chroniques de la Famille Cold
Sur Namek, le souverain Freezer réussit à défaire le terrifiant Super Saïyen. Il peut enfin étendre son emprise sur l'univers sans danger. Du moins, le croit-il car il découvrira bientôt que ses nouvelles conquêtes vont lui apporter bien des problèmes.

Tome 3 En cours - 1 Chapitre par semaine jusqu'à Mai 2024 - Prochain chapitre semaine du 15/04/2024
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Re: Chroniques de la Famille Cold

Messagepar Tonay le Mer Déc 20, 2023 13:50

Encore un chapitre très sympa, bien plus émotionnel, quelque peu triste, mais en soi une bouffée d'air malgré la tension ambiante. La situation est grave et on s"y attarde davantage pour développer les personnages dans des interactions bienvenues.

Entre une Persée qui culpabilise, Varidal qui obtient un développement appréciable et Anik toujours autant rentre dedans, j'ai bien aimé le chapitre. Comme toujours, tu gères très bien ce genre de passage, toujours agréable à lire.

Je me demande si tu t'es inspiré d'un filler de DBZ avec le vaisseau-miroir. Je pense que oui. En tout cas l'idée m'avait marqué, elle est très bonne dans le concept. Juste un peu risqué lorsqu'il y a des planètes à proximité, sous peine de ruiner le camouflage. Heureusement, ton idée est meilleure, rendant ledit vaisseau faussement invisible.
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Re: Chroniques de la Famille Cold

Messagepar Tierts le Mer Déc 27, 2023 13:06

Bonjour Tonay ! Merci pour tes compliments, j'espère que la suite continuera de te plaire !

Tonay a écrit:Varidal qui obtient un développement appréciable et Anik toujours autant rentre dedans, j'ai bien aimé le chapitre. Comme toujours, tu gères très bien ce genre de passage, toujours agréable à lire.

Pour le coup, j'ai eu droit à un peu d'aide de la part d'Antarka qui est largement responsable de l'interaction Anik/Varidal dans le couloir. En tout cas, c'est lui qui a eu l'idée ^^

Tonay a écrit:Je me demande si tu t'es inspiré d'un filler de DBZ avec le vaisseau-miroir. Je pense que oui. En tout cas l'idée m'avait marqué, elle est très bonne dans le concept. Juste un peu risqué lorsqu'il y a des planètes à proximité, sous peine de ruiner le camouflage. Heureusement, ton idée est meilleure, rendant ledit vaisseau faussement invisible.

Je ne vais pas te répondre tout de suite, parce que tu as la réponse dans le chapitre, mais tu trouveras un petit complément sous spoiler, à lire après lecture du chapitre :p
Spoiler
Je n'ai jamais vu DBZ en entier donc ce filler m'est complètement inconnu. Je me suis plus simplement inspiré de tous les vaisseaux furtifs que l'on peut retrouver dans divers ouvrages de science-fiction ^^


J’espère poster le prochain chapitre la semaine prochaine mais vous comprenez bien que les fêtes risquent de grandement influer sur la publication. Dans le pire des cas, il y aura un trou d’une semaine en attendant la sortie, le mardi 9 janvier.

La suite avec toujours une superbe correction de la part de Lamantin_Furtif !

---


Chapitre 35 : Le Vaisseau fantôme


Kalta n’était pas sûr de ce qu’il faisait. Il avait subitement l’impression d’être dans un rêve ou une hallucination. Le vaisseau qui était apparu devant lui ne lui rappelait rien de connu, alors que son seul habitant visible semblait débarquer de plusieurs décennies en arrière. Il arborait un sourire niais qui allait en grandissant à mesure que le nihilien se rapprochait. Plus troublant encore, il ne dégageait aucune énergie, mais c’était sans doute parce que ce bâtiment n’émettait pas le moindre signal sinon celui de la Dragon Ball à son tour. Un appareil furtif.
Qui contenait des individus semblables à des saïyens.

Quand est-ce que cette espèce allait finir de leur poser des problèmes ?

Puisqu’il semblait inviter à venir, le nihilien avait filé jusqu’à la bouche monumentale qui formait l’entrée à un hangar. L’inconnu était toujours là, un regard rieur posé sur lui. Il faisait des gestes de la main pour lui dire de se rapprocher. A sa ceinture, une fine couche de fourrure confirmait les suspicions de Kalta : c’était une queue de singe. L’homme était bien un saïyen.

L’Empereur cligna des yeux et, quand rien ne changea, il traversa enfin le champ de force du hangar. Aussitôt, son corps fut assailli par l’air artificiel mais aussi par l’étrange silence qui régnait dans le vaisseau. Il n’y avait même pas le bourdonnement sourd qui devenait un bruit de fond sur les bâtiments de cette taille. Un silence impressionnant. Qui ne dura qu’un instant.

« Hey ! Eh bah ça fait plaisir de vous rencontrer enfin, venez donc ! »

Le saïyen riait, un trop large sourire aux lèvres. Il était posé au sol, quelques mètres en contrebas. Kalta l’observa un moment, toujours sans ressentir la moindre énergie. Il tendait la main vers lui, dans un geste que le nihilien connaissait chez les terriens.
Le nihilien se posa et, pris de court, tendit prudemment sa main. Elle fut saisie sans hésiter dans la grosse paluche du saïyen, qui posa même son autre main sur son avant-bras.

« Panpukin, enchanté ! Détendez-vous, Sire. Vous nous suivez depuis des heures et maintenant qu’on vous accueille enfin, vous faites comme si j’étais un fantôme. Qu’est-ce qu’il y a ? »

Comme s’il voulait secouer le nihilien, l’homme donna un grand coup dans son épaule, avant de partir d’un rire gras. Kalta était trop choqué pour répondre immédiatement.

« Empereur Kalta, finit-il par répondre, la voix blanche.
- Je sais qui vous êtes. Je crois bien que la moitié de l’univers le sait ! Ahah !
- Qui êtes vous ?
- Panpukin, je l’ai déjà dit. Pan. Pu. Kin. C’est…
- J’ai entendu, coupa le nihilien, plus violemment cette fois. »

L’impertinence de ce type, qui ne travaillait même pas pour lui, commençait à réveiller un peu l’Empereur. Il voulait des explications. Sur sa présence ici, sur cet endroit, sur ce qui se passait. Mais surtout, il était venu pour la Dragon Ball.

« Que voulez-vous savoir, M’sieur l’Empereur ?
- Vous êtes un saïyen ?
- C’est plus compliqué que ça, mais je vais laisser le chef vous expliquer après.
- Votre chef ?
- Ouais. Il est occupé pour le moment, mais comme vous aviez l’air insistant, il m’a envoyé vous accueillir. Vous voulez visiter en attendant qu’il soit dispo ? »

Les yeux de Kalta ne pouvaient pas s’écarquiller davantage à ce stade de la conversation. Soudainement, toutes les mésaventures précédentes s’effaçaient dans sa mémoire et il revenait à l’instant présent, pour se demander qui était cet homme, pour qui il travaillait et pourquoi il lui parlait comme ça.

« Vous faites venir vos gars alors ? Il y a largement la place pour accueillir tout le vaisseau. Et c’est pas un piège, promis !
- Ce n’est pas très efficace, comme avertissement fait pour rassurer.
- Ptètre pas en effet, ahah ! Mais c’est vrai, vous êtes le mec le plus puissant de l’univers, après Bra Brief, mais elle est avec vous donc pas de soucis non plus. On va pas s’amuser à tenter un truc contre vous. »

La mention de Bra le ramena brusquement aux évènements passés. Il revit la flamme dorée s’éteindre et le corps chuter. Son regard s’étrécit et ses lèvres se tordirent en une moue agressive.

« J’ai dis une connerie ? Elle n’est pas avec vous ?
- Peu importe. »

Kalta amena la main à son visage pour activer son scouteur.

« Je suppose que vous avez vu le vaisseau.
- Euh… Oui, Seigneur Kalta, répondit la voix d’Akkilae, presque rassurante dans le contexte. Mais il n’apparaît toujours pas sur nos scanners. Est-ce que… ?
- Venez vous poser.
- Bien, Seigneur Kalta. »

Le nihilien baissa la main, ramenant toute son attention sur le large saïyen qui semblait attendre bien gentiment les prochaines questions.

« Votre vaisseau peut repasser en mode furtif une fois que nous aurons atterri ?
- Sans problème, c’est comme ça qu’on passe le plus clair de notre temps. Et le plus obscur aussi ! »

Il parut trouver ça très drôle.

« Faites-le, s’il vous plait.
- Déjà transmis aux commandes ! »

Au moins, il était efficace. Et cet endroit était peut-être un don des dieux pour éviter aux démons de venir achever le travail. Kalta restait cependant méfiant. Si des saïyens avaient survécu - encore ! - il voulait comprendre comment et quels étaient leurs plans.

* *
*

Ils étaient tous les deux stables. Cela faisait plusieurs heures maintenant.
Combien, Aidan aurait été incapable de le dire, mais elle savait qu’ils étaient stables. L’homme qu’ils avaient récupéré dans la base pirate, elle s’en fichait éperdument, mais elle surveillait les signes vitaux de Bra comme si un changement pouvait intervenir à tout moment. Car elle savait que c’était le cas. Le poison, quoi que ce soit, avait évolué en quelques minutes avec le Commandant. Bra avait été plongée dans la cuve bien avant que ce délai soit dépassée, mais ça ne voulait pas dire qu’il ne pouvait pas faire effet à tout moment.

Elle refusait d’être ailleurs si cela arrivait. Quels que soient les changements, elle devait être là. Ne serait-ce que pour aller chercher le docteur plus vite que n’importe qui dans l’Empire. Sauf l’Empereur bien sûr. Et Anik. Peu importait.
Le médecin ne passait plus très souvent, mais il s’efforçait de revenir toutes les deux heures, vérifiant les vitaux comme il faisait en ce moment, et repartait sans un mot. Aidan avait fini par l’ignorer aussi. Il ne pouvait rien lui dire de plus de toute façon.

Bip. Bip.
« Qu’est-ce que c’est ?! »

Avant qu’elle ne puisse y penser, Aidan était debout, le regard fixé sur la machine qui contenait Bra. C’était elle qui avait produit ce bruit, elle en était sûre. Mais pourquoi ? Et pourquoi est-ce que le médecin avait à peine réagi ? Il était là, elle venait de constater sa présence, et celle de Varidal assoupie à ses côtés.
Il mit bien trop longtemps à se retourner vers elle, au point qu’elle veuille lui arracher ses gros yeux globuleux.

« Ce n’est rien. La machine a terminé son cycle. D’habitude, elle libère la personne une fois que celle-ci est guérie mais je l’ai programmée pour continuer, au cas où. Tant que les signes ne sont pas revenus à la normale… »

Il tentait d’avoir un ton rassurant, mais rien de ce qu’il disait ne servait à calmer Aidan. Bra était blessée, peut-être mourante, et tout ce qu’ils pouvaient faire c’était espérer que cette machine parvienne à la soigner par miracle.

« D’accord… Merci, souffla-t-elle, après un effort conscient pour se calmer. »

Son regard revint vers la machine et elle sursauta brusquement. Des yeux azur la fixaient depuis l’intérieur, paniqués.

« Bra ?! »

La demi-saïyenne se mit à s’agiter dans la cuve, les bulles se multipliant autour d’elle. Un bip constant emplit la salle et le docteur courut jusqu'à son moniteur.

« Calmez-vous Madame Brief. Restez calme, je vous prie. C’est une cuve de soin, vous êtes en sûreté.
- Tout va bien Bra, je suis là, ajouta Aidan en posant la main sur la vitre qui les séparait. »

Elle vit le liquide se vider soudainement. Bra avait arrêté de se débattre.

« Qu’est-ce qui se passe ?!
- Elle est consciente et ses signaux sont stables, elle peut sortir et… »

Aidan l’attrapa à la gorge avant qu’il ne puisse finir, le plaquant violemment contre la machine qui émit un grincement sec. C’était bien la procédure, Aidan la connaissait. Une méthodologie héritée de l’ère de Cold. Mais il était hors de question d’appliquer la même logique à Bra, pas après qu’elle soit passée si près de la mort.

« Vous êtes malade ? On ne sait même pas ce qu’elle a !
- Mais madame ! On ne peut pas la garder éternellement, ce n’est pas…
- Vous allez remettre la cuve en marche, ou je vous… !
- Stop ! »

La saïyenne avait crié aussi fort qu’elle le pouvait mais sa voix restait étouffé par la vitre. Elle tendit la main depuis l’intérieur et n’eut aucun mal à repousser la vitre malgré les protestations de la machine, soulevant la porte avant de s’élever hors de la cuve. Elle reprit alors une grande inspiration.

« Je veux sortir.
- Mais Bra, tenta Aidan en relâchant le docteur. »

La jeune femme descendit doucement jusqu’à se poser au sol, elle fit un petit sourire à son amie.

« J’étouffe là-dedans. Je vais bien, je t'assure.
- Tu mens. »

Aidan commençait à connaître cet air qu’elle prenait quand elle voulait rassurer quelqu’un mais qu’elle se sentait en réalité extrêmement mal. La commando d’élite en avait déjà bien assez soupé, ce n’était pas pour le tolérer dans une situation pareille. Bra tenta bien de l’apitoyer pendant quelques secondes, mais la dureté dans son regard doré finit par faire plier la saïyenne.

« D’accord je ne suis pas au mieux de ma forme, mais je ne veux pas y retourner. Il n’y a pas moyen de me surveiller sans m’enfermer dans une boîte ? »

Elle s’était tourné vers le médecin, qui inclina aussitôt la tête. Bra n’avait aucun statut officiel au sein de l’Empire, mais il semblait comprendre que lui refuser quoi que ce soit n’était pas une option.

« Je vais vous chercher un bracelet moniteur. Restez avec le commando Aidan. »

La commando en question n’avait pas bougé, un regard sévère toujours posé sur Bra. Le médecin prit soin de se faufiler aussi discrètement que possible hors de la salle.
La saïyenne paraissait gênée, osant à peine la regarder.

« Je suis désolée si je t’ai fait peur.
- Ce n’était pas ta faute. Maintenant par contre, c’est ton choix.
- Aidan. Tu ne peux pas couver tout le monde. Je vais bien, je t’assures »

Bra lui prit la main, la serrant entre les siennes. Ses paumes étaient chaudes, beaucoup trop. Grimaçant, Aidan toucha son front sans prêter attention à la tentative de la rassurer. Bra était encore brûlante. Elle s’était apprêté à l’engueuler, mais elle était maintenant assez proche pour que Bra fasse une moue suppliante.

« S’il te plaît… »

Après une longue hésitation, elle sentit ses épaules s’affaisser.

« Je ne te quitte pas d’une semelle.
- Super ! Comment il va lui ? demanda-t-elle en désignant le pirate dans sa cuve »

Bra avait tenté l’enthousiasme débordant, mais sa respiration était trop lourde, et la façon dont elle avait changé de sujet bien trop évidente. Elle s’était même retournée pour ne pas regarder Aidan dans les yeux.

« Il est vivant, répondit froidement la soldate.
- Ah, bien. Où est Kalta ? »

* *
*

« Nous n’avons pas d’arme à l’intérieur du hangar. Si un vaisseau arrive à s’y poser, c’est qu’on l’aura pas déglingué avant, donc il est invité, expliquait Panpukin avec un large sourire. »

Dans l’oreille de l’Empereur, les techniciens confirmaient les dires du saïyen. Il n’y avait pas d’armement braqué sur eux, une fois qu’ils avaient passé le champ de force du hangar. Kalta restait méfiant : ce vaisseau avait la technologie pour se cacher de tous leurs senseurs, il pouvait très bien cacher des pans entiers de son armement.
Ils surveillaient tous les deux l’arrivée du Rédemption. Le vaisseau impérial traversa le champ de force sans le moindre problème, amorçant un atterrissage lent et provoquant un sifflement de Panpukin.

« Fiou ! J’en avais jamais vu de si gros. C’était la limousine du vieux Cold ça, non ?
- Je vous demande pardon ? répondit froidement Kalta.
- J’ai demandé si c’é-tait la li-mou-sine du vieux Col-d, répéta le saïyen en détachant chaque syllabe comme si l’Empereur avait mal entendu. »

Kalta le considéra un long moment. Si la situation n’avait pas été aussi grave, il aurait sincérement considéré le faire sauter sur place, comme il avait tué ce traître de Tao Paï Paï. C’est après tout ce que méritaient ceux qui s’opposaient à l’Empire. Mais ce Panpukin ne s’opposait pas à lui justement. Il était impoli et son rire gras commençait à irriter le nihilien, mais il n’était pas un ennemi. S’il ne venait pas d’insulter son grand-père, il lui aurait presque rappelé un général qui était mort face au Guédester. Nik, le nom lui était resté. Lui n’outrepassait jamais certaines limites.
Pour le moment. Kalta ne pouvait pas se permettre de remettre le saïyen à sa place. Il voulait d’abord comprendre ce qui se passait ici.

« C’était le vaisseau amiral du Roi Cold, oui.
- Super. Vous voulez qu’on regarde tout l’atterrissage ou la viste vous intéresse ? Parce que c’est pas qu’on s’embête, mais…
- J’attends quelques personnes.
- A vos ordres. »

Kalta ferma les yeux et prit une inspiration. Ce vaisseau était indétectable. Les démons ne pouvaient pas les trouver ici. Ils n’avaient pas trouvé cette Dragon Ball, ce qui voulait dire qu’ils ne pouvaient pas les détecter aussi précisément que l’appareil de Bulma Brief. Une excellente nouvelle.
Bra était réveillée, même si elle était mal en point. Il leur fallait juste quelques instants de calme, pour se remettre et préparer une contre-attaque digne de ce nom. Pas trop longtemps, car Kalta n’osait pas imaginer ce que les envahisseurs faisaient à son Empire pendant qu’ils se reposaient ici en léchant leurs plaies.

« Excusez-moi un instant, reprit Kalta, sans regarder le saïyen et en s’éloignant déjà.
- Pas d’problème ! »

L’Empereur leva les yeux au ciel en s’écartant, portant déjà la main à son scouteur pour réduire au maximum le son que Panpukin, ou d’autres capteurs aux alentours, pourraient capter.

« Anik, tu restes à l’intérieur avec nos paquets. Varidal et Persée devraient rester dans le coin aussi. Surveillez bien notre invité dans la cuve. Bra est en route, avec Aidan. On reste en contact. Si la communication est coupée pendant plus d’une minute, tu commences à tout faire sauter.
- A vos ordres. »

La voix du reptile reflétait un plaisir mal dissimulé. Il n’attendait que de pouvoir se défouler sur quelque chose et ce Cube tombait à point nommé pour ça. Anik était toujours zélé mais cela atteignait des sommets depuis que le Commandant était mort. Un instant, Kalta nota qu’il devrait désarmer cette bombe-là dès qu’il le pourrait mais il avait trop à faire. Beaucoup trop de sujet flottaient dans son esprit en ce moment. A commencer par…

« Ah la voilà ! »

Il se retourna à l’exclamation de Panpukin. Au-dessus d’eux, la rampe du vaisseau s’abaissait pendant l’atterrissage. Aidan n’avait pas eu la patience d’attendre la procédure complète. A ses côtés, il aperçut les cheveux lavande de la saïyenne et une sensation apaisante se répandit son corps depuis son ventre. Elle était vivante.
Mais très vite, il fronça les sourcils en la voyant chuter vers le sol aux côtés d’Aidan. Les deux faisaient un bel effort pour camoufler son état, mais il connaissait assez Bra pour sentir qu’elle n’était pas au meilleur de sa forme. Son vol était trop lourd et pas assez bien contrôlé.
Elle est encore affaiblie.

Le saïyen ne remarqua rien en revanche, s’avançant vers les deux jeunes femmes avec un grand sourire et les bras grands ouverts.

« Bienvenue chez nous ! Ca fait plaisir d’avoir des invités, surtout des jolies frimousses comme ça. Vous v’nez pour la visite aussi ? »

Avant qu’elles ne puissent répondre, Kalta se posa à côté du large saïyen. Il prit cependant une seconde pour se délecter de l’air ahuri de Bra et Aidan : au moins il n’était pas le seul perturbé par l’attitude de cet homme.

« Euh… Bonjour. Je suis Bra.
- Et Aidan.
- Enchanté mesdemoiselles ! Panpukin. »

Le regard de la saïyenne tomba sur lui et Kalta pouvait y voir toutes les questions qu’elle se posait. Il se tourna tout de même vers Panpukin.

« J’aimerais ne pas perdre de temps. Est-ce que vous pouvez m’amener à votre… chef ?
- Vous êtes sûr ? La visite est vraiment…
- Votre chef. Nous avons à parler.
- Comme vous voulez ! T’façon, vous en verrez bien assez sur le chemin ! »

Et là-dessus, il se retourna avec un grand geste, sans plus faire attention aux deux autres. Kalta le laissa partir en avant, gardant l’oeil sur lui. De l’autre, il vit Bra s’approcher de lui à petits pas.

« Merci au fait. Aidan m’a raconté.
- Tu aurais fait la même chose. Comment tu te sens ? »

Son sourire n’était pas assez convaincant pour lui. La saïyenne n’en était pas avare d’habitude, mais cette fois ses lèvres semblaient lutter pour s’étirer ne serait-ce que d’un centimètre. Sa respiration était trop lourde.

« Je vais bien. Il fallait que je sorte.
- S’il se passe quoi que ce soit, j’ai demandé à Varidal de surveiller le bonhomme. Je pourrais te téléporter là-bas.
- Pour retrouver la cuve, super.
- Bra…
- Je plaisante. »

Cette fois, le sourire parut plus sincère. Elle se pencha ensuite vers lui, attirant Aidan pour qu’elle entende aussi.

« C’est moi où ce type est un…
- C’est ce que j’essaie de comprendre. Il n’a pas répondu. On va bien voir avec son chef. »

Dans les yeux turquoise de la jeune saïyenne, il lut pendant un bref un espoir, quelque chose d’à peine existant, qui disparut la seconde suivante. Elle-même ne devait pas être sûre de ce qu’elle voulait, c’était un peuple qu’elle n’avait pas connu. Mais Kalta était presque sûr de son côté : les saïyens s’étaient éteints avec Paragus. Il ne restait qu’elle. Quelle que soit la réponse qui les attendait chez ce chef, il sentait qu’elle allait être décevante pour son amie.

* *
*

Aidan observait chaque recoin de l’étrange vaisseau avec la sensation que quelque chose de très grave allait arriver si elle ne surveillait pas tout ce qui s’y passait. Rien que la présence d’un saïyen voulait dire que quelque chose n’allait pas. Elle n’avait rien contre Bra, bien sûr, au contraire, mais les saïyens était supposés disparus depuis très longtemps. Une météorite avait percuté leur planète selon la version officielle, mais beaucoup savaient désormais que c’était le Seigneur Freezer qui avait détruit Vegeta. Et quand on considérait les décennies qui avaient suivies, on comprenait la décision du nihilien. Les saïyens, et le Prince Vegeta en particulier, s’étaient montrés un constant problème.

Comment l’un d’eux avait pu revenir d’entre les morts, elle l’ignorait, mais ça ne lui plaisait pas. Surtout au sein d’un vaisseau comme celui-là, qui ne paraissait pas compatible avec le niveau technologique de la civilisation saïyenne au moment de sa disparition. Il y avait forcément autre chose. Et ça ne pouvait être que sinistre.
Heureusement, ce Panpukin ne semblait pas vouloir leur cacher grand-chose, sinon l’identité de ce chef qu’ils allaient de toute façon rencontrer. Dans les longs couloirs sombres qu’ils traversaient, les portes qu’ils passaient étaient ouvertes et ils étaient libre de jeter un coup d’oeil à l’intérieur.

Les couloirs étaient, par ailleurs, à taille humaine, ce qui était un changement bienvenu par rapport au gigantisme que le Rédemption affichait malgré sa taille inférieure. En revanche, les salles variaient considérablement en volume. Le plus souvent, elles étaient vides, mais parfois ils apercevaient des silhouettes s’y affairer. Toutes portaient de vieilles armures impériales, toutes avaient les cheveux noirs, et toutes avaient la même queue de singe enroulé autour de la taille.
Des saïyens.

Alors que l’Empereur voulait faire au plus vite, la curiosité finit par avoir raison de Bra, ainsi que d’Aidan. Elles interrompirent leur vol face à une grande porte qui paraissait ouvrir sur un désert. Kalta s’arrêta le dernier, uniquement parce que Panpukin avait plongé pour les rejoindre.

« Pas mal hein ? »

Aidan s’était avancé, soutenant aussi discrètement que possible la demi-saïyenne. Devant elle s’ouvrait un véritable paysage. Du sable rouge s’étendait sur des centaines de mètres, ponctués de pics rocheux qui paraissaient sur le point de s’effondrer, comme si un enfant avait mal empilé ses jouets. Il y avait même un ciel, qui ne pouvait être qu’artificiel, à la couleur jaune parsemée de reflets roses et rouges.

« Qu’est-ce que c’est ? demanda timidement Bra.
- Un environnement artificiel, ça s’voit pas ? C’est pour tester nos plantes quand on a fini de les préparer.
- Vos plantes ? Les préparer ? Comment ça ?
- Reconstruction génétique à partir du peu d’information qu’on peut retrouver et des sous-espèces qui existent sur d’autres planètes. L’évolution des plantes peut être rapide sur des écosystèmes différents, mais celles qu’on étudie sont plus souvent invasives et conservent leur patrimoine génétique relativement intact. »

Les trois regards se retournèrent en même temps sur le saïyen. Tous aussi hallucinés. Et manifestement, cela l’amusait beaucoup. C’était forcément une phrase qu’il avait apprise par coeur. Il n’avait pas vraiment l’air d’un scientifique.
Mais ce fut Aidan qui comprit soudain devant quel paysage ils se trouvaient.

« Vous reconstruisez l’écosystème de Vegeta.
- De Plant, oui. Le chef est justement à l’étage, avec les plantes. Vous v’nez ? »

Le choix du nom pour la planète fit tiquer l’Empereur, au point qu’Aidan le vit hausser un sourcil. Elle comprenait très bien. Ce n’était pas le nom que les saïyens donnaient à leur planète. C’était un nom plus vieux que ça.
Bra, en revanche, ne sembla pas comprendre la nuance, et elle s’éleva dans les airs, prête à repartir. Après un regard à l’Empereur, Aidan fit de même.

En moins de dix secondes, ils furent en effet à l’étage supérieur et s’arrêtèrent à la suite de Panpukin devant une porte un peu moins grande. La chaleur à l’intérieur de la salle frappa Aidan. L’air paraissait aussi plus sec. L’endroit devait être contrôlé de près et pour cause : des centaines de lignes de végétaux s’alignaient les unes derrières les autres. Certains étaient de jeunes pousses, certains avaient déjà atteint plusieurs mètres de haut. Des pots paraissait libérer uniquement des feuilles, de plusieurs mètres de long et de cinquante centimètre de large, elles passaient d’un vert intense à un rouge qui n’était pas sans rappeler le sable de la salle plus bas.

« Voilà notre serre, idéale pour faire pousser c'qu’on réussit à recréer et pour pratiquer les premiers test d’intégrité, commentait Panpukin. »

Au loin, Aidan vit une des plantes à feuilles. Elle avait développé des fleurs sur les contours de chaque feuille, de petits points rouges qui perçaient dans cet océan de vert et d’ocre.

« Et voilà notre grand chef ! s’exclama soudain le saïyen. »

Il avait bifurqué dans une autre direction et Aidan s’arrêta une seconde en la voyant. Une alcove de végétation jaillissait face à eux, de puissants arbres étiraient leurs branches au-dessus d’un mur ocre où des fleurs perçaient ça et là. On aurait pû y voir un reflet du ciel étoilé, s’il n’y avait la silhouette qui s’affairait sur une grande feuille.

Posé sur une plateforme sphérique rouge qui flottait au-dessus du sol, un homme était penché sur une fleur. Ce n’était clairement pas un saïyen. Sa peau était bleue et il n’était pas habillé comme eux. Un large plastron blanc protégeait son buste, s’étendant en épaulettes arrondies d’un vert bien trop intense pour se fondre dans la végétation. En fait, cela évoquait un peu une protection de guerrier, très étrange en ces lieux, même les draperies bleues qui tombaient de son plastron sur son pantalon vert rappelait un peu les protections de hanches de l’armure impériale.
Il se retourna vers eux en les entendant arriver, une fleur rouge dans la main. Aidan vit d’abord la barbe grise qui tranchait son visage en deux. Mais elle fut plus surprise de voir deux yeux de couleurs différentes : l’un blanc, l’autre rouge, tous deux sans iris ou pupille. Et ils semblèrent se fixer sur eux au même instant, alors que Panpukin entamait les présentations.

« Empereur Kalta, Mademoiselle Brief, Mademoiselle Aidan, je vous présente le Docteur Raichi. »




*Certains d'entre vous auront noté la référence de Panpukin. D'autres se demandent peut-être pourquoi ce choix pour son attitude. Eh bien, ce n'est pas tant un choix mais un hommage que j'espère réussi à un autre Panpukin dont vous pouvez suivre les aventures en suivant le lien ici. Et bonne lecture !
Dernière édition par Tierts le Lun Jan 08, 2024 16:05, édité 1 fois.
Chroniques de la Famille Cold
Sur Namek, le souverain Freezer réussit à défaire le terrifiant Super Saïyen. Il peut enfin étendre son emprise sur l'univers sans danger. Du moins, le croit-il car il découvrira bientôt que ses nouvelles conquêtes vont lui apporter bien des problèmes.

Tome 3 En cours - 1 Chapitre par semaine jusqu'à Mai 2024 - Prochain chapitre semaine du 15/04/2024
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Re: Chroniques de la Famille Cold

Messagepar Tonay le Jeu Déc 28, 2023 13:17

Décidément, les saiyans ça refuse obstinément de mourir !

Encore un chapitre intéressant qui mêle découverte et état émotionnel des différents protagonistes. Voire physique, dans le cas de Bra. Le comportement de Panpukin m'amuse, presqu'autant que l'air sidéré permanent de Kalta. Un démon du froid expressif, c'est toujours comique.

J'aime bien la mention de Nik, un parallèle avec Panpukin des plus justes.

Bra est enfin sorti de la cuve, mais pas d'affaire. Je ne serais pas étonné que ce nouveau vaisseau tombe à pic.

Concernant Raïchi, je suis très curieux de voir ce que tu vas en faire. La situation actuel laisse penser que le personnage varie fortement de ce que l'on connait de lui. Soit il a ressuscité les saiyans pour x raisons, notamment pour avoir des soldats à disposition, soit ce sont des fantômes qu'il utilise. Ce qui, encore une fois, est dans le champ des possibles.

Il est donc apte à soigner Bra... ou à l'achever. Mais vu le danger que représentent les démons, j'imagine que la première option est la plus probable. Après, il ne me fait pas l'effet d'un scientifique fou dévoré par la haine et la vengeance **tousse** comme un certain Gero **tousse**, mais je n'en sais pas assez pour tirer des conclusions définitives de toute façon.

Bref un bon chapitre, avec toujours son p'tit cliffhanger !
Survivants
Et si trois autres saiyans avaient survécu à la destruction de la planète Vegeta ?

One Shot
Un mage un peu excentrique. Un Kaïo. Un métis saïyan. Un démon. Un démon du froid. Qui doivent sauver l'univers dans un combat épique. Qu'ajouter de plus ?
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Re: Chroniques de la Famille Cold

Messagepar Tierts le Lun Jan 08, 2024 13:55

Salut Tonay ! Toujours un plaisir de te voir et désolé d'avoir fait attendre une semaine cette fois, j'avais envie de prendre une vraie grosse semaine de vacances ^^

Tonay a écrit:Le comportement de Panpukin m'amuse, presqu'autant que l'air sidéré permanent de Kalta. Un démon du froid expressif, c'est toujours comique.

Là-dessus, il faut remercier Paulemile qui a fait de Panpukin le saïyen qu'il est dans ce chapitre. Quant à l'air de Kalta, je me suis inspiré des réactions que Freezer a pu avoir vis à vis de Goku

Il est donc apte à soigner Bra... ou à l'achever. Mais vu le danger que représentent les démons, j'imagine que la première option est la plus probable. Après, il ne me fait pas l'effet d'un scientifique fou dévoré par la haine et la vengeance **tousse** comme un certain Gero **tousse**, mais je n'en sais pas assez pour tirer des conclusions définitives de toute façon.

Comme tous les personnages de films et d'OAV, je me permets de les reprendre beaucoup plus "à ma sauce" dont vous découvrirez qui est "mon" Raichi dans les chapitres à venir. J'espère qu'il va vous plaire !

---


Chapitre 36 : Le Docteur


Le Docteur souffrait d’un mal de tête atroce. Quelque chose pulsait violemment contre son crâne.

Il lui fallut de longues secondes avant de comprendre que ce n’était pas une invention de son esprit, mais bien une alarme qui résonnait tout autour de lui. Plusieurs alarmes en fait. C’était un concert dissonant et agressif qui emplissait l’air.
Et lui peinait à ouvrir les yeux. En fait, il peinait à se souvenir de s’être levé ce matin, ou de l’heure qu’il était. Ou de ce qui se passait.

Le centre spatial. Une connexion se fit enfin dans son cerveau. Cette alarme, c’était celle du centre spatial. C’était là qu’il se trouvait. Bien sûr ! Il était venu très tôt ce matin pour préparer l’envoi d’Hatchiyack en orbite.
Quelque chose avait dû mal tourner. Il s’en voulu aussitôt : ce n’était pas sa spécialité, mais il aurait dû mieux superviser les ingénieurs qui se chargeaient de la fusée. Maintenant, ils allaient perdre des mois à recommencer, après qu’il ait bataillé des années pour obtenir l’autorisation d’envoi. Il était fatigué à l’avance.

Raichi ne se sentait pas seulement fatigué en fait. Il prit soudain conscience d’être épuisé.

Au prix d’une longue lutte, il finit par ouvrir les yeux. Aussitôt, il comprit que c’était beaucoup plus grave que ce qu’il imaginait. Un mur s’était effondré, écrasant plusieurs machines sous son poids et envoyant des débris dans toute la salle des commandes. Le corps d’un technicien reposait contre la console principale, les jambes écrasées par un morceau de béton armé, le visage pressé contre le métal.

    Dr. Raichi ?
Une voix lui parlait, mais il ne savait pas d’où elle venait. Il voulait tourner la tête pour regarder autour de lui, mais sa nuque paraissait couler dans du ciment. Il finit par y parvenir, et obtint une vue de l’extérieur, mais seulement partielle. Il n’arrivait à voir que le ciel et la pleine lune qui éclairait la nuit pour la première fois depuis des siècles. C’est vrai que c’était ce soir. Quelqu’un lui avait proposé d’observer le phénomène astronomique mais il avait préféré travailler.

Qui était-ce, déjà ?

Un rayon lumineux traversa soudain le ciel, depuis le sol. Il alla se perdre dans les nuages sombres.

    Dr. Raichi.
« Je vous entends ! Où êtes vous ? Que se passe-t-il ? »

Les alarmes continuaient de résonner. Ce n’était pas que le centre spatial. La ville entière hurlait. Pourquoi ?
Une attaque.
C’était impossible, ils avaient travaillé tellement dur pour empêcher ça.

    Hatchiyack.
« Je sais, nous devrons reprogrammer l’envoi. Ce n’est pas l’urgence. Que se passe-t-il ? »

    Non. Vous ne comprenez pas. La ville est perdue. Plant est attaqué.
« Impossible. Nous sommes indétectables. »

    Les saïyens.
Les primates ? Non, ce n’était pas possible. Raichi avait toujours dit que c’était une très mauvaise idée, mais cela ne pouvait pas dégénérer à ce point. Impossible, absurde ! Pourtant quand il tourna encore la tête, pour obtenir une vue depuis bien plus haut sur le mur, il vit des formes gigantesques évoluer dans la cité, détruisant des bâtiments entiers par de simples coups de pattes. Des singes géants.

« Où sont nos forces ? Notre armée. Qui que vous soyez, venez m’aider et nous nous réfugierons dans le bunker. »

Tous les bâtiments d’importance disposaient d’un refuge d’urgence en sous-sol. Le centre spatial devait en avoir un, peut-être même le plus solide de tous. Après la chambre du Conseil.

    Il a été détruit dans la deuxième salve, Dr. Raichi. Il n’y a plus personne en vie dans ce bâtiment.
« Pardon ? Nous sommes encore là. Qui êtes-vous à la fin ? »

    Hatchiyack.
Ce n’était pas une voix qu’il entendait depuis tout à l’heure. C’était des informations qui lui parvenaient directement. Comment était-ce possible ? Quelque chose n’allait pas. Il devait…

« Non. Hatchiyack communique par la console. Il faut l’utiliser. Il peut capter l’énergie vitale de nos meilleurs scientifiques, avant qu’ils ne soient victimes des saïyens. »

    Il n’y a plus personne de vivant dans cette ville, Dr. Raichi. J’ai tenté d’étendre mes capteurs sur le reste de la planète, mais je ne sens rien.
Oh.

Non, Plant ne pouvait pas tomber ainsi, pas après tous leurs efforts. Ils étaient là pour protéger l’univers, pas pour être les premières victimes. Il avait travaillé toute sa vie pour ça. C’était le fruit de son labeur qui lui parlait. La création qui allait protéger l’univers entier.

« Hatchiyack. Capte les énergies de notre conseil ou à défaut de nos meilleurs scientifiques à ta portée. Je vais préparer le décollage avant de me réfugier au bunker. Je ne sais pas si je m’en sortirai mais… »

    Vous l’avez déjà fait, Dr. Raichi. Et j’ai déjà collecter toute l’énergie que je pouvais. Nous décollons dans 5 secondes.
Nous ?

Raichi sentit un froid glacial le frapper soudainement. Il voulu cligner des yeux mais s’en trouva incapable. Il voulut tourner la tête et sa vision changea soudainement. Il ne tournait pas la tête : il changeait de caméra.

Il n’était plus dans son corps.

Plus vraiment. Il revint à la salle de commande et parvint à zoomer sur le technicien affalé sur la console de commande, les jambes écrasées. Un technicien à la barbe grise qui lui rappelait brutalement quelque chose.

    Non. Ce n’est pas possible.

    Vous avez déjà programmé l’envoi, Docteur. J’ai capté votre énergie et votre mémoire, je vais vous transférer le contrôle de tous mes programmes. Je n’ai pas la portée suffisante pour faire plus. Pas tant que nous sommes ici.

    Non ! On ne peut pas faire ça. Le Conseil… ! La planète… ! Nous devons.
Une explosion ébranla le centre spatial. Une monstrueuse boule de flamme et de fumée apparut sous la fusée. Brusquement, ils furent dans les airs, filant vers le ciel et l’orbite de Plant. Des têtes simiesques se tournèrent dans leur direction, certaines tentèrent même de lui tirer dessus sur le trajet, sans succès.

Bientôt, il vit la ville où il avait grandi, où il avait vécu, s’éloigner. C’était une ruine maintenant, parcourut de nombreuses silhouettes massives, qui dansaient sur les cadavres de ses collègues, de ses voisins et de sa famille.

Des saïyens.

Quelque chose se brisa en lui.

    Vous êtes le dernier espoir des Tsufuls, Dr. Raichi.
* *
*

« Bienvenue à bord d’Hatchiyack. »

Le dénommé Raichi s’exprimait d’une voix douce, légèrement traînante. Il n’avait aucun mal à se faire entendre dans l’immense serre. Sa plateforme rouge s’avança vers eux sans un bruit et ce fut à ce moment là que Bra aperçut les étranges protubérances sur son front, qui déformaient son visage asymétrique. Comme des bosses ou des excroissances osseuses sous sa peau bleue.

« Je vous prie de m’excuser pour le comportement de Panpukin. Hatchiyack simule à la perfection la personnalité de ses cibles et il est particulièrement compliqué de leur apprendre quoi que ce soit de nouveau. J’ai passé plus de temps sur la physique et la biologie élémentaire que sur la politesse. Une omission de ma part. »

Le scientifique se tut quelques instants, alors que son regard s’attardait un moment sur le saïyen. Puis, il revint vers elle.

« C’est un plaisir de vous rencontrer. »

Bra le trouvait agréable, dans sa façon de parler comme dans la légère tendresse avec laquelle il parlait de ce “Hatchiyack.” En revanche, plusieurs détails l’inquiétèrent dans ses mots. Mais Kalta la devança.

« Vraiment ? Vous semblez faire beaucoup d’effort pour cacher ce vaisseau à la vue de tous.
- C’est vrai, répondit le docteur avec un sourire. Je n’ai pas pour habitude d’accepter des visiteurs, mais puisque vous êtes si insistant, je ne vois pas pourquoi je devrais vous refuser mon hospitalité. Je crois savoir que vous êtes un dirigeant raisonnable, Seigneur Kalta, et tout ce que je désire c’est continuer à travailler en paix. »

Le regard vairon parcourut les trois invités. Bra tenta de sourire à son tour : c’était rassurant de tomber sur quelqu’un qui ne les attaquait pas à vue. Cela changeait des derniers jours.

« Enchanté Dr. Raichi, commença-t-elle en voyant les deux autres hésiter.
- Enchanté Docteur, enchaîna Aidan.
- Je pense que vous nous devez des explications, conclut Kalta. »

Leur hôte poussa un soupir. Il ne paraissait pas frustré, mais fatigué.

« Je comprends, Seigneur Kalta. Mais peut-être pourrions-nous commencer autour d’un repas. C’est la moindre des choses, après vous avoir fait courir plusieurs heures sur nos traces. Il faudra que vous m’expliquiez comment vous nous avez trouvé, à ce sujet. Je pensais vraiment être indétectable.
- Nous pouvons parler sur le chemin de votre repas. »

Kalta était tendu et ce n’était pas uniquement à cause de l’impolitesse du fameux Panpukin mais bien parce que les derniers jours avaient été particulièrement éprouvants. Elle le comprenait, même si elle ne pardonnait pas toutes ses sautes d’humeur et son comportement avec certaines personnes. Ici, elle supposa cependant que sa méfiance était normale, à défaut d’être polie.

« Bien sûr, suivez-moi, répondit tranquillement le Dr. Raichi en les contournant pour sortir du jardin. Pour commencer, vous serez sans doute rassuré d’apprendre que Panpukin, comme tous ceux que vous avez pu apercevoir sur ce vaisseau, n’est pas réellement un saïyen. C’est une reconstruction de la personnalité et de la puissance de l’original, au moment de sa mort.
- Et tout aussi beau surtout ! commenta le concerné. »

Raichi ne pouvait pas lever les yeux au ciel, sans iris, mais il donnait tout de même l’impression que c’était ce qu’il venait de faire. Bra, quant à elle, fixait le faux saïyen qui les suivait toujours. Il avait pourtant l’air parfaitement réel, il avait une personnalité à part et il semblait indépendant. Qu’est-ce que ça voulait dire, une reconstruction, exactement ? Et à partir de quoi ?

« Pourquoi avez-vous reconstruit le corps et la personnalité de saïyens morts depuis longtemps ? finit-elle par demander, beaucoup plus méfiante.
- Les saïyens m’ont tué. Bien avant votre naissance à tous les trois. Hatchiyack, le vaisseau dans lequel vous vous trouvez, est une machine que j’avais conçu pour emmagasiner l’énergie libérée par les êtres les plus puissants de notre planète au moment de leur mort. Une force de défense qui ne nécessite pas de sacrifier les meilleurs guerriers à chaque bataille. Il s’avère que les saïyens se sont trouvés souvent les plus puissants et, pour être honnête, les plus proches. Nos capteurs n’ont pas une portée infinie. »

Encore une fois, Raichi ne paraissait pas se vexer. Il expliquait calmement, le visage tourné vers Bra et sans trace d’animosité. Ce fut la voix de Kalta qui brisa le court silence.

« Vous êtes un Tsuful.
- Correct. En partie.
- Vous avez dit qu’ils vous ont tué ? demanda Bra, en ignorant la réponse précédente.
- Correct. J’étais aux côtés d’Hatchiyack quand c’est arrivé. Ma personnalité a été intégrée à la machine et j’en dirige les capacités depuis. Je me fais appeler Dr. Raichi par ces faux saïyens, mais la réalité scientifique est que le Dr. Raichi est mort sur Plant avec le reste de son espèce. Je ne suis qu’une reconstruction de ce qu’il fut, au moment exact précédant sa mort. »

Ils parlaient avec un homme décédé depuis des décennies. Cette pensée resserra la gorge de Bra. Il y avait quelque chose de morbide dans un vaisseau rempli de fantôme, dont le dirigeant avait été la victime des autres.
Soudain, le nom de l’espèce donné par Kalta la frappa. Elle avait déjà entendu ce nom, sur Yaxche. C’était une espèce très ancienne.

« Les saïyens vous ont tués pour votre planète. Pour l’ajouter à la collection de Freezer ? »

Raichi ralentit un peu, mais il ne se retourna pas vers elle cette fois-ci. En revanche, elle pouvait sentit les regards de Kalta et d’Aidan sur elle. Le nihilien était difficile à lire, pour une fois, mais c’est l’expression d’Aidan qui la perturba le plus : elle paraissait attristée.

« Non, répondit enfin le docteur. Ils n’avaient pas besoin de recevoir des ordres pour prendre cette initiative. C’était bien avant qu’ils ne croisent le fameux Freezer. Les saïyens étaient simplement fatigués de partager leur planète avec nous, je suppose. Une fois qu’ils ont terminé de nettoyer nos villes, ils ont sélectionné un Roi. Et ils ont renommé la planète. »

Vegeta. Ils l’avaient renommé Vegeta. Le nom que son père porterait bien plus tard. Mais à quel point plus tard ? Sa mère n’avait jamais donné de détail sur l’histoire du peuple saïyen, parce que Vegeta lui-même ne l’avait pas fait avec elle. Bra s’était toujours satisfaite de savoir qu’ils avaient été détruits par les Cold après avoir été utilisés pour leur puissance. Elle ne pensait pas…

La jeune femme se sentit faiblir, ses jambes tremblantes sous son corps. Elle tomba vers l’avant mais Aidan la rattrapa pour la maintenir debout. Quelque chose cogna dans sa poitrine, quelque chose de brûlant.

Elle ne pensait pas que leur passé comportait la destruction d’une autre espèce. Pas comme ça en tout cas.

« Woooh ! T’es sûr qu’ça va, gamine ?
- Je vais bien.
- Vous mentez. »

Tout le petit groupe s’était arrêté dans le couloir sombre. Raichi s’était retourné vers elle, tout comme Kalta. Elle vit le nihilien se rapprocher insensiblement d’elle.

« Vous êtes blessée, ou malade. Quelque chose que l’Empire ne parvint pas à soigner ? C’est extrêmement rare. La médecine n’est pas ma spécialité mais je vous assure que mon vaisseau a reconstruit les meilleures technologies tsufuls. Laissez-moi vous examiner et je pourrais prescrire un remède à votre problème. »

Bra voulut dire quelque chose mais, à nouveau, sa respiration devenait difficile. La proposition était tentante, de même que la voix douce du scientifique. Mais avant qu’elle ne puisse dire quelque chose, Kalta s’était interposé entre Raichi et elle.

« Non, docteur. Vous ne finirez pas le travail. »

* *
*

Les choses étaient devenues tendues très vite. Même ceux qui suivaient la conversation à travers les scouteurs se rendirent compte que quelque chose venait de se jouer. Persée venait de voir Anik se redresser. Il avait amené les deux Dragon Ball dans l’infirmerie, pour pouvoir surveiller tous leurs paquets en même temps, mais il semblait prêt à partir même si son regard était confus.

« Qu’est-ce qui se passe ?
- L’Empereur craint que le tsuful ne veuille se venger des saïyens en éliminant la dernière.
- Oh. »

Persée n’avait même pas considéré cette option. Elle était restée figée depuis que le nom de ce peuple avait été mentionné. Il en restait un. Même si ce n’était pas vraiment le cas. Les mots de la machine, sur Yaxche, résonnaient en boucle dans son esprit.

L’Empire Tsuful a subi des pertes d’environ 100%. La congrégation Namek a été détruite.

« Il faut que j’y aille, décida-t-elle subitement. »

Les deux impériaux se retournèrent en même temps vers elle.

« De quoi ? Où ?
- Les rejoindre. Gardez les Dragon Ball. »

Un temps, elle hésita à se brancher sur la communication des scouteurs pour prévenir Kalta, mais ce vaisseau était entièrement sous le contrôle de Raichi. Les conversations n’étaient pas sûres.
Il fallait qu’elle les rejoigne avant que les choses ne tournent mal mais aussi avant que la conversation ne parle des Dragon Ball. Contrairement à Bojack, Raichi savait peut-être très bien de quoi il s’agissait. Il n’allait certainement pas la laisser s’envoler comme ça.

* *
*

Bra se sentait piégée. D’un côté, Kalta faisait face au Dr. Raichi, le regard de plus en plus fermé. Derrière elle, Aidan semblait déterminée à empêcher Panpukin d’approcher. Les deux se comportaient comme s'ils allaient être attaqués à tout moment, alors que le Docteur n’avait pas bougé.

« Est-ce qu’on pourrait tous se calmer, s’il vous plaît ? plaida-t-elle, plus faiblement qu’elle ne l’aurait voulu.
- Ils craignent que j’ai l’intention de vous tuer, expliqua Raichi de la même voix douce. Ils supposent certainement que je cherche à venger mon peuple en m’assurant que les saïyens n’aient plus aucune descendance. Et en un sens, ils n’ont pas tort.
- Quoi ?!
- Pendant longtemps, j’ai surveillé les saïyens en attendant une occasion de me venger, collectant les énergies des plus puissants pour tuer les autres un jour. Freezer m’a privé définitivement de cette occasion. Mais j’ai continué de surveiller leurs activités. Jusqu’à leur disparition. Pourtant, je peux vous assurer que je n’ai aucune envie de vous faire le moindre mal, Bra Brief. »

Kalta ne fit pas un pas de côté. Au contraire, il leva doucement la main, son index se mettant déjà à briller.

« Vous savez qui elle est.
- Bien sûr. Le cryptage de vos communications est, respectueusement, élémentaire. J’ai accès à toutes les informations que l’Empire transmet et même ce qu’il veut cacher. Je sais qu’elle est la fille du prince Vegeta et d’une scientifique terrienne, je sais qu’elle est plus puissante que tout ce que mon vaisseau peut produire, et je sais qu’elle n’est pas saïyenne. »

Tout cela faisait beaucoup d’information, et Bra peinait déjà à suivre avant. Maintenant elle se sentait menacée, sans trop comprendre pourquoi, et voilà que le fantôme d’un homme mort depuis des décennies commençait à raconter des absurdités.

Et il y avait toujours cette pulsation dans sa poitrine. Comme si son cœur voulait arracher ses côtes pour s’échapper. Maintenant, elle avait aussi la sensation qu’un liquide visqueux et froid emplissait ses poumons.

« Kalta, laisse-moi parler. »

Aidan était de nouveau derrière elle, Bra posa une main délicate sur son épaule mais s’y appuya tout de même pour se redresser un peu. Le nihilien s’était retourné vers elle, les yeux rubis l'interrogeant silencieusement. Il finit par consentir. Ses épaules s'affaissèrent et il se décala juste un peu, assez pour qu'elle croise le regard du tsuful.

« Qu’est-ce que vous racontez ?
- Je ne raconte rien, Mademoiselle Brief. J’expose des faits. Vous n’êtes pas une saïyenne.
- Demi-saïyenne si vous voulez, il n’empêche que je suis…
- Votre patrimoine génétique est à 50% celui d’une saïyenne, c’est vrai. Cela ne fait pas de vous une saïyenne. Je n’ai pas votre date de naissance, mais je peux estimer votre âge : vous n’avez pas connu le prince Vegeta. Il ne devait être en vie que pendant la première année de votre existence. Au mieux. »

Bra ne répondait pas, le regard halluciné posé sur le vieil homme. Elle voulait savoir où il voulait en venir.

« Vous n’avez pas été élevé par des saïyens. Qui que soit le responsable de votre éducation, il ne vous as pas élevé comme eux. Du peu que j’arrive à comprendre de la culture terrienne, vous en êtes plus proche que vous ne l’êtes de celle de Vegeta. Vous vous considérez peut-être saïyenne car l’Empire se plaît à vous définir ainsi, mais je ne vais pas laisser ses définitions dicter ma conduite et mon éthique. Votre père n’était pas né lors de la destruction de mon peuple. Plant avait disparu bien avant votre naissance. Personne ne vous a enseigné à révérer le passé guerrier des saïyens, ni à ne respecter que la force primaire, comme ils le faisaient. En ce qui me concerne, le peuple saïyen est mort avec Paragus. »

Pendant tout son monologue, les yeux vide du tsuful étaient restés fixés sur elle. Le ton du vieil homme se voulait peut-être rassurant mais ce n’était pas du tout l’impression qu’elle avait. Elle sentait chaque mot lui percer le coeur avec une violence qu’elle ne comprenait pas. Elle était une saïyenne. Elle était la fille de son père et elle s’était battue toute sa vie contre ceux qui avaient détruit son peuple et tant d’autres.
Mais rien de ce qu’il racontait n’était faux. C’était tout le problème.

Elle restait sans voix. Kalta s’était tourné doucement vers elle, l’interrogeant de son regard rubis. Elle ne savait pas ce qu’elle devait lui dire. Qu’est-ce qu’elle pouvait dire à ce fantôme qui lui disait ce qu’elle était ?

« Je vous en prie, Mademoiselle Brief. Vous êtes affaiblie et souffrante. Laissez-moi vous examiner. Enterrons cette hache de guerre inexistante, comme vous avez enterré celle qui vous liait aux nihiliens. »

Dans les yeux du fantôme, elle n’arrivait pas à déceler de mensonge ou de vérité, il n’y avait rien. Sa voix était douce mais ses phrases étaient analytiques, détachées. Il avait la sincérité d’un homme qui ne faisait que raisonner, sans écouter ses émotions. Elle voulait le croire, mais elle sentait encore les regards suspicieux de ses deux compagnons.

« Bra… commença Kalta.
- Ils pourront rester avec vous et vérifier tout ce que je fais. Vous avez la puissance nécessaire pour détruire ce vaisseau si ce que je fais ne vous plaît pas, Seigneur Kalta. Laissez-moi la soigner.
- On ne le connaît même pas, tenta Aidan. »

Son ton était déjà bien moins certain que celui de l’Empereur. Elle semblait s’inquiéter, mais pas vis-à-vis du tsuful. Tout cela était trop stupide : elle ne connaissait rien des tsufuls jusqu’il y a quelques minutes et voilà qu’on lui demandait d’enterrer un conflit qu’elle n’avait pas connu. Que personne n’avait connu ici. Sauf l’homme qui lui proposait de l’aider.

Bra secoua la tête. Peu importait qu’elle soit saïyenne, terrienne ou rien de tout cela. L’univers était en danger. Elle ne pouvait aider personne si elle restait dans ce état. Car ça, elle l’avait appris de ses deux parents, qu’ils aient été présents ou non. Il fallait se battre pour les autres.

« Stop, tous les deux. Merci, mais c’est à moi de décider. Je vous fais confiance, Docteur Raichi. Allons-y. »


Dernière édition par Tierts le Lun Jan 15, 2024 17:18, édité 1 fois.
Chroniques de la Famille Cold
Sur Namek, le souverain Freezer réussit à défaire le terrifiant Super Saïyen. Il peut enfin étendre son emprise sur l'univers sans danger. Du moins, le croit-il car il découvrira bientôt que ses nouvelles conquêtes vont lui apporter bien des problèmes.

Tome 3 En cours - 1 Chapitre par semaine jusqu'à Mai 2024 - Prochain chapitre semaine du 15/04/2024
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Re: Chroniques de la Famille Cold

Messagepar Tonay le Lun Jan 08, 2024 17:00

Un bon retour à toi Tierts après une semaine de repos bien mérité !

Ce fut un chapitre plaisant, dans la continuité et la logique du précédent. Des questions évidentes ont été abordées, ce qui était nécessaire.

La première partie du chapitre était sympathique, le début de Raichi, la fin des Tsufuls.
Les différentes discussions sont bien amenées, la meilleure concernant celle de l'identité de Bra. Une remise en question de son identité terriblement nécessaire, surtout que ça chamboule pas mal le personnage qui s'est toujours identifiée comme saiyanne. Ce qu'elle n'est pas. Pas entièrement, en tout cas.

En sommes, un retour aux sources, tout en faisant progresser l'intrigue principale. Reste à voir le déroulé du soin plus que nécessaire pour Bra. Et la suite des événements, Raichi sera peut-être un allié inattendu, à défaut d'être un observateur neutre dans ce conflit qui le concerne, qu'il le veuille ou non.

C'est un peu amusant de se dire que Kalta va piocher des renforts dans les OAV :lol:

J'attends donc la suite lundi prochain !
Survivants
Et si trois autres saiyans avaient survécu à la destruction de la planète Vegeta ?

One Shot
Un mage un peu excentrique. Un Kaïo. Un métis saïyan. Un démon. Un démon du froid. Qui doivent sauver l'univers dans un combat épique. Qu'ajouter de plus ?
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Re: Chroniques de la Famille Cold

Messagepar Tierts le Lun Jan 15, 2024 12:59

Bonjour Tonay ! On reprend gentiment le format hebdomadaire !

C'est un peu amusant de se dire que Kalta va piocher des renforts dans les OAV :lol:

Pour l'instant, Kalta n'est pas très enthousiaste à l'idée de piocher quoi que ce soit chez Raichi, mais voyons-voir comment ça va évoluer.

Les différentes discussions sont bien amenées, la meilleure concernant celle de l'identité de Bra. Une remise en question de son identité terriblement nécessaire, surtout que ça chamboule pas mal le personnage qui s'est toujours identifiée comme saiyanne. Ce qu'elle n'est pas. Pas entièrement, en tout cas.

J'avais envie que Raichi apporte quelque chose de différent qu'à son habitude. Je reviendrais sans doute plus tard (genre... la fin de la fic) sur mon raisonnement et mes hésitations autour de lui, mais pour le moment je vais laisser la fiction parler pour elle-même. En espérant que la suite te plaise !

---


Chapitre 37 : Le Destin de Plant


Raichi relisait pour la dernière fois ce contrat. Contrairement à beaucoup de contrats gouvernementaux, celui-ci était remarquablement simple, mais il impliquait sans doute plus de chose que tous ceux que le docteur avait signé jusque là.

Interdiction de mentionner le contenu de ses travaux à qui que ce soit.
Interdiction de mentionner ce qu’il allait apprendre à qui que ce soit.
Surveillance constante pour assurer la confidentialité de son travail.
Fonds illimités.

Fonds illimités…
C’était ce dernier point qui l’avait le plus choqué. Le Conseil de Plant n’était pas réputé pour allouer des fonds à la légère. En fait, il fallait parfois plus de temps pour obtenir les fonds que pour mener ses recherches. Chaque scientifique d’envergure avait l’occasion de prouver sa valeur au Conseil, à condition de se montrer patient, et prudent avec l’argent qu’on lui allouerait. “Fonds illimités” signifiait que ce qu’il allait accomplir était d’une importance capitale pour son monde.

Le scientifique pouvait sentir sa gorge se serrer à mesure qu’il relisait les lignes. Il pensait de prime abord qu’Hatchiyack pourrait servir à l’armée, mais cela allait au-delà de ses espérances. Les premiers mots prononcés par le Président du Conseil après qu’il ait terminé sa présentation auraient dû lui mettre la puce à l’oreille, mais il n’avait pas osé espérer autant.

« A quelle échelle pensez-vous que votre technologie est réalisable ? »

Il s’en était suivi une longue et riche discussion sur le prototype et les différents capteurs qui pouvaient y être adjoints pour permettre à la machine de détecter des hôtes. Raichi avait reçu le feu vert pour continuer ses travaux et plus encore. Une semaine plus tard, il était convoqué à la plus haute instance de la planète : le Centre de Recherche N°1, au centre de la capitale. On l’avait placé dans une petite salle sombre et le contrat l’attendait là, sur la table.
C’était une consécration. Rien d’autre. Tous les grands scientifiques de Plant avaient déjà entendu des rumeurs sur les activités du gouvernement : le programme d’exploration spatiale secret ou les différentes études de pathogènes. Des fantasmes, rien de plus. Raichi n’avait jamais imaginé que sa petite machine de sauvegarde de l’énergie pourrait entrer dans la même catégorie, mais il semblerait qu’il se soit trompé.

« Docteur. Êtes-vous satisfait de votre lecture ? »

Il n’avait même pas entendu la porte s’ouvrir. Devant lui se tenait la Directrice du département de Biologie. Un peu plus grande que lui, elle avait depuis longtemps laissé ses longs cheveux gris tomber sur ses épaules, encadrant un visage encore doux malgré les rides. Son regard, en revanche, avait quelque chose de trop calculateur, alors que ses yeux bleus le fixaient.

« Bien sûr, Madame. »

Le contrat glissa vers elle, signé. Raichi n’avait décelé aucun piège. Elle se fendit d’un sourire et récupéra le document.

« Excellent. Veuillez me suivre. Que vous compreniez immédiatement les enjeux de votre travail. »

Elle attendit poliment qu’il se relève pour se mettre en route. Les couloirs étaient étroits et parcourus par des dizaines de personnes, comme on l’attendait d’un centre de recherche. La Directrice ne fit attention à personne et traça son chemin sans se soucier de qui elle pouvait déranger. Raichi suivait, profitant du sillon qu’elle créait pour ne bousculer personne et pour ne pas être bousculé. Ils atteignirent un ascenseur qu’elle déverrouilla avec une carte que le scientifique n’avait jamais vu.

« Connaissez-vous les pyramides de Dananp Gugung ? Les lignes d’Achoulu ? Les vestiges de Klebiog ? »

La question le prit par surprise, mais il se tenait au courant des dernières découvertes scientifiques depuis qu’il avait 12 ans. Maintenant qu’il en avait 72, son cerveau avait emmagasiné bien assez de connaissances pour entretenir ce genre de conversation.

« Des sites archéologiques bien connus, en effet. Sujet de controverses chez les adeptes de théories “alternatives” concernant notre histoire. Ils sont remarquables, mais pollués par les théories loufoques.
- Très bien, Docteur. Il y a 40 000 ans, le code de ces bâtiment a été décrypté. Nous avons gardé le secret précieusement depuis. En semant d’autres faux indices quand c’était nécessaire.
- C’est une plaisanterie ? »

Raichi en riait déjà. Et à la place de la Directrice, il aurait sans doute fait la même chose. Quelle meilleure blague que d’accueillir un nouveau avec les théories du complot les plus idiotes et absurdes que l’on pouvait concevoir ? Mais il était un vieux singe, à qui on ne pouvait plus apprendre de grimace.
Alors que l’ascenseur arrivait enfin à destination, dans les profondeurs du sous-sol, la Directrice se retourna avec un sourire en coin. Le couloir qui s’ouvrait devant eux était vide, pas âme qui vive. Il était aussi beaucoup plus étroit que ceux qu’ils venaient de parcourir dans les étages supérieurs.

« Je suis très sérieuse, Docteur Raichi. Le Conseil de l’époque a trouvé un message, enterré profondément sous notre pôle sud et crypté de façon à ce qu’il soit impossible de l’ouvrir jusqu’à ce nous ayons compris le code caché dans ces monuments. Et jusqu’à ce que nous ayons réglé nos différents.
- Respectueusement Madame, c’est absurde. Chacun de ces sites a une explication parfaitement rationnelle. Je crains de ne pas saisir votre humour.
- Je vous en prie Docteur. J’étais comme vous. Ah, nous sommes arrivés. »

Elle s’était arrêtée devant une grande porte noire. Après une seconde d’hésitation, elle repassa une carte d’accès, encore différente de la précédente, sur un petit appareil et poussa les deux battants.

C’était une petite salle rectangulaire, tout aussi sombre. En fait, elle n’occupait que quelques mètres carrés, avant de les empêcher d’avancer avec une rambarde d’acier. Ils étaient sur une plateforme qui donnait sur un gouffre, et au fond une énorme structure métallique, de forme pyramidale, reposait sur le sol. Son sommet était un crystal dont la structure était familière. Au moment où Raichi se penchait pour vérifier, l’hologramme s’activa.
Il apparut à son niveau, à peine plus grand que lui. C’était un tsuful, trapu comme lui. Il était rasé de près, le regard fixe et déterminé. Son style vestimentaire était étrange : pas la moindre épaulettes, pas de draperies mais une série de collier ornés de motifs très précis. Des distinctions militaires ou gouvernementales, analyse aussitôt le scientifique.

    « Bonjour,

    Ce message sera retranscrit dans toutes les variations de langage vers lesquelles vous devriez avoir évolué. Un traducteur vers vos langues les plus anciennes sera également disponible dans le cas où votre langue aurait évolué au-delà de nos attentes.

    Si vous écoutez ce message, vous devez avoir atteint l’âge où votre civilisation envisage de conquérir les étoiles et de s’étendre dans l’univers. Cela devrait être arrivé environ 3 750 000 ans après votre apparition sur la planète Plant, en tout cas selon vos connaissances.
    Cette version de votre histoire est incomplète et vous avez dû le comprendre pour trouver ce message. Nous sommes des tsufuls, habitants cette planète depuis plus de dix millions d’années quand ce message est enregistré. Nous avons conquis les étoiles. Nous avons découvert que le vaste univers abrite la vie sous des formes très diverses. Nous nous sommes faits des alliés et des ennemis. Notre influence couvre des centaines de systèmes. Mais si vous écoutez ce message, nous avons disparu.

    La planète Plant comporte plusieurs bunkers souterrains qui contenaient la technologie et le matériel génétique nécessaire à donner un nouveau départ à notre espèce. Nous avons gardé ces informations et notre technologie hors de votre portée en attendant que votre espèce ait mûri comme nous avons dû mûrir pour connaître notre apogée.
    Ce message est enregistré par une intelligence artificielle qui va maintenant vous exposer la raison de notre extinction et les mesures à prendre pour que cela n’arrive pas une deuxième fois. »
L’hologramme tressauta. Deux fois. Comme si même cet être artificiel hésitait. La voix qui s’éleva ensuite était bien la sienne mais Raichi y décela des délais et intonations qui n’avaient rien de naturel. Une reconstitution, sans doute par une intelligence artificielle.

    « Assaut sur l’Empire. Créature à la puissance incalculable. Pertes très élevées. Seuils critiques atteint.
    Dernière mise à jour avant passage au noir total : Namek ne répond plus. Yaxche est disloquée. »
L’hologramme tressauta encore, reprenant d’une voix plus assurée.

    « L’univers est un endroit dangereux. Notre espèce n’a pas la puissance de feu nécessaire pour affronter certaines créatures, dont l’énergie vitale dépasse de loin tout ce que nous pouvions imaginer. Notre intelligence et notre technologie nous ont permis de nous élever au rang des espèces les plus influentes, mais nous n’avons pas agi seul. Si vous écoutez cette version du message : vous êtes à présent seuls.

    Vous serez la seule espèce à connaître la menace qui plane sur cet univers. Et vous serez la seule à disposer des outils pour le protéger, mais il vous faut plus. Dans l’ordinateur que nous avons laissé, vous trouverez des pistes pour compenser la perte des autres protecteurs de l’univers. Nous vous laissons le soin d’achever notre travail et de restaurer l’équilibre.

    Tant que vous ne disposez pas de ces outils, ne vous aventurez pas dans les autres galaxies. Votre survie en dépend.
    Il est impératif qu’avant de vous aventurer plus loin dans l’espace infini, vous compreniez les responsabilités qui incombent à notre espèce. Notre savoir-faire et notre intelligence doivent être mis au service de toutes les formes de vie.

    Nous sommes les Tsufuls et nous vous confions avec ce message le destin de l’univers.
    Vous êtes les Tsufuls et nous avons confiance en vous. »
L’hologramme se figea et l’image disparut progressivement, laissant Raichi halluciné. Il se retourna vers la Directrice.

« Vous comprenez l’importance de vos travaux, Dr. Raichi ?
- Oui.
- Excellent. Nous allons pouvoir…
- Il n’avait pas terminé. »

Comme si elle une projection artificielle elle-aussi, la Directrice se figea avec un air crispé. Raichi ne s’arrêta pas là.

« J’ai travaillé sur les hologrammes pendant des années, je sais reconnaître quand il a été charcuté. Il manquait des informations. »

Un éclat amusé brilla dans les yeux calculateur. Un sourire apparut sur ses lèvres.

« Vraiment excellent, Dr. Raichi. Veuillez me suivre. J’ai quelque chose à vous montrer. »


* *
*

« Je suis désolé pour la pauvreté de l’équipement, nous n’avons jamais de blessés. »

Kalta surveillait de près les installations en question. La saïyenne pouvait faire confiance à l’étrange vieillard, mais il n’allait pas la laisser commettre une grossière erreur.

Raichi les avait conduit dans une petite salle où l’éclairage froid et blanc rappelait les infirmeries impériales. L’endroit paraissait peu usité mais il y avait bien de l’équipement.. Contrairement à une infirmerie impériale, la place était occupé par toutes ces machines, plutôt que par des cuves de soin. Elles étaient entassés les unes à côté des autres, certaines fixées au mur, et cela créait un labyrinthe de métal assez impressionnant pour une si petite salle. Kalta devina à leur apparence qu’il s’agissait surtout de machines de mesure. Quelques unes devaient aussi permettre de synthétiser des produits mais elles étaient rares. Le vieil homme sur sa plateforme flottait entre les machines comme s’il savait exactement où il allait malgré le fouillis ambiant.

« Installez-vous, je vous prie, demanda-t-il à Bra en désignant un lit de métal trop petit pour elle.
- Vos saïyens reconstitués ne se blessent jamais.
- Alors ça ! Jamais ! tonna Panpukin, derrière eux.
- Et même s'ils étaient blessés, nous ne sommes que des projections d’énergies. Une fois épuisés, nous disparaissons et Hatchiyack nous reconstruit après avoir rechargé ses batteries. »

Son explication ne parut pas distraire Raichi de son travail. Il aidait Bra à s’installer sur le lit improvisé. Discrètement, Kalta fit signe à sa commando de se positionner près du tsuful pour le surveiller de près.

« Vous êtes confortable ? Parfait. Respirez. Seigneur Kalta, un de mes saïyens a trouvé un de vos hommes dans les couloirs. Il nous cherche je crois.
- Quel homme ? gronda aussitôt l’Empereur, qui n’avait pas reçu la moindre information dans son scouteur.
- Un dénommé Persée. Armure noire intégrale. »

Manifestement, le scientifique et ses saïyens étaient liés d’une façon ou d’une autre. Il avait donc des yeux partout, sans grande surprise.

« Amenez-la ici.
- Bien. Elle sera là dans quelques minutes. Tout va bien, Mademoiselle Brief ?
- Appelez-moi Bra. Et ça va, merci. »

Il avait amené une fine seringue et commençait à tirer le bras de la saïyen. Aidan lui prit l’objet des mains pour l’inspecter longuement, avant de lui rendre. Raichi tourné les yeux vers elle pendant l’inspection, sans faire de commentaire.

« Je vais prélever un peu de sang, pour voir si je peux trouver quelque chose là-dedans avant de vous soumettre à un scan complet. Panpukin ? »

Le large saïyen s’avança pour entourer le bras de Bra d’un élastique verdâtre, juste avant que l’aiguille ne traverse sa peau. Elle ne grimaça pas une seconde.

« Très bien, Bra. Merci Panpukin. Voyons. Pendant l’analyse, vous pourriez m’expliquer comment vous m’avez trouvé et ce que vous cherchez ici ? »

Il s’était éloigné vers une machine. Kalta le suivait d’un regard scrutateur, surveillant chaque mouvement du vieil homme. Sans réponse, ce dernier continuait.

« Les communications impériales se sont toutes tues il y a quelques jours. Je suppose donc qu’il se passe quelque chose mais je ne saurais dire quoi. Une autre rébellion me paraît peu probable mais je ne vois pas d’où une attaque pourrait venir. Selon mes analyses, il n’y avait aucune force susceptible de poser problème à l’Empire, tant que vous étiez à sa tête. »

L’appareil allumé, des données commencèrent à s’afficher, dans une langue que Kalta ne comprenait pas mais qui était évidemment familière au tsuful.

« Votre vaisseau est furtif mais il contient quelque chose que vous ne pouvez pas cacher, explique Kalta. C’est comme ça qu’on vous a retrouvé. »

Il ignora les autres questions. Le scientifique parut amusé par sa réponse, mais certainement pas inquiet. Il se tourna lentement vers lui et fut interrompu avant d’avoir pu ouvrir la bouche. Un saïyen entra dans la salle, escortant Persée. Il ne semblait pas ravi d’être ici, mais prit tout de même le temps de s’incliner devant Raichi.

« Docteur.
- Ah merci. Bonjour Persée, enchanté. Bienvenue sur Hatchiyack. »

Un hoquet ressentit derrière eux. Bra s’était redressée, les yeux rivés sur le saïyen.

« Son Goku ?! »

Le nom n’était pas inconnu à Kalta. Aussitôt, il se tendit, l’énergie affluant dans son bras. Si le docteur cachait des fantômes d’une telle puissance, il pouvait leur cacher bien plus. Son attention se concentra sur le fantôme, mais il ressemblait à un saïyen ordinaire. Yeux noirs, cheveux noirs, armure impériale très ancienne. Seul point marquant : une cicatrice sur la joue, mais c’était plutôt courant chez les guerriers.
Le saïyen observa Bra, puis Raichi. Ni l’un ni l’autre ne comprenait ce qu’il était en train de se passer, mais en l’espace d’un instant, la situation venait de se tendre. Kalta, lui, était prêt.

« Connais pas.
- Vous devez confondre, Bra. Peux-tu lui donner ton nom, s’il te plaît ?
- Baddack. »

Kalta se rapprocha de la demi-saïyenne. Elle détaillait le fantôme qui, aux yeux du nihilien, ressemblait à tous les autres. Sa coiffure était un peu plus étrange que celle du dénommé Panpukin, avec des mèches partant dans tous les sens, pas vraiment retenues par le bandeau rouge qu’il avait enroulé autour de son front.

« Vous… Vous lui ressemblez beaucoup. A Son Goku, le saïyen qui a failli tuer Freezer, sur Namek.
- Navré, jeune fille, Je ne connais pas ce nom. Ce n’est pas un nom saïyen.
- Oh ? Oh ! Mon père l’appelait Kakarot ! Ca vous dit quelque chose ?
- Kakarot ? C’était mon gosse. Il était trop faible alors il a été envoyé sur une planète de basse classe. »

Le dénommé Baddack n’avait pas eu besoin de réfléchir pour s’en souvenir, mais aucune trace d’émotion ne déforma son visage quand il évoqua son fils décédé. Jusqu’à ce qu’il affiche enfin un sourire satisfait.

« Eh, pas si faible que ça finalement. Mais jamais connu, navré.
- Tu peux disposer, Baddack.
- Bien, Docteur. »

Le saïyen s’inclina une dernière fois avant de quitter la salle. Le regard de Kalta était revenu sur le bon Docteur. Il pouvait se donner des airs de négociateur pacifique ; il y avait quelque chose de suspect. Pourquoi amener précisément le saïyen qui était relié au fameux Goku ? Est-ce qu’il essayait de prouver quelque chose ? Et pourquoi Persée s’était-elle sentit obligée de venir les rejoindre comme ça ? C’est elle qui s’avança ensuite. Sa voix métallique restait perturbée, après cette confrontation.

« Seigneur Kalta, est-ce que nous pourrions parler en privé avant que vous poursuiviez cette discussion ?
- Pourquoi donc ? intervint Raichi. Nous arrivions justement au moment où vous me disiez comment vous m’avez repéré. »

Le ton du Docteur avait changé. Il n’était pas encore menaçant, mais il y avait quelque chose d’agacé dans ses mots. L’hésitation de Persée était perceptible même à travers l’armure, mais ce fut vers Kalta qu’il se tourna. Il attendit, mais le nihilien se contenta de lui renvoyer son regard, en silence. Raichi parut enfin agacé et il poussa un léger soupir.

« Ne perdons plus de temps : c’est une émission particulière que vous avez repéré. Quelque chose que je ne contrôle pas. Est-ce que c’est la Dragon Ball ? Vous cherchez à me priver de mon vœu ?
- Vous connaissez donc les Dragon Ball ? s’étonna l’Empereur. »

Raichi ne répondit pas. Il tourna lentement la tête, ses yeux étranges et vairons observant chaque membre de l’assemblée rassemblée dans son laboratoire, avant qu’il ne parte dans un rire incontrôlé. Un mélange perturbant de ricanement amer et de vrai rire amusé. Rire qui ne se calma qu’au bout de longues secondes.

« Mieux que vous, je dirais. »

* *
*

« L’hologramme était fourni avec autant d’information que possible concernant l’univers d’avant ce cataclysme qui les a frappé. Il détaillait notamment trois espèces d’importances qui avaient pour charge de garder l’équilibre dans cet univers. Une de ces espèces était la nôtre. Une autre maîtrisait une magie inconnue que les tsufuls étudiaient mais sans parvenir à la comprendre. Enfin, la troisième présentait une énergie vitale particulièrement importante. Je n’ai pas besoin de vous expliquer les conséquences sur les capacités au combat. La combinaison de ces trois forces permettaient un univers harmonieux, comme vous pouvez l’imaginer.
- Bien sûr. »

Raichi faisait de son mieux pour avoir l’air confiant, tout en suivant le rythme de la Directrice qui avait repris sa marche. Il ne pouvait en réalité imaginer qu’en partie. Jusque-là, Plant s’était imaginée seule dans l’univers, même si toutes les théories scientifiques paraissaient confirmer l’existence de vie extraterrestre. Lui avait toujours cru que si d’autres formes de vie existaient, elles n’avaient pas atteint leur niveau de civilisation. Ou alors elles l’avaient atteint bien avant eux, avant de péricliter.
La perspective que les premiers contacts aient eu lieu il y a plusieurs millions d’années et qu’une civilisation entière s’était dressée au centre de l’univers avant de s’effondrer avait quelque chose de vertigineux.

« Il semblerait que nous soyons la seule civilisation survivante de ces trois forces et il est donc de notre devoir d’utiliser notre génie scientifique pour compenser la disparition des précédentes. D’où l’importance de votre projet.
- J’ai bien compris. Mais il y avait autre chose…
- J’y viens, Docteur Raichi, le coupa-t-elle. »

Ils avaient atteint un autre ascenseur. Comme si ce complexe pouvait s’enfoncer encore plus profondément dans la terre. Raichi n’en était plus à une surprise près. Il observa à peine les boutons qu’elle pianotait pendant qu’il écoutait ses explications.

« A mesure que nous étudions les différents projets de la civilisation tsuful proto-cataclysme, le programme nous dévoilait plus d’information. Je soupçonne qu’il soit programmé pour nous les donner au compte-goutte en fonction de nos avancées scientifiques. Nous avons tenté de le hacker à plusieurs reprises, évidemment, mais sans succès. Il a fini par nous apprendre autre chose, cependant.
- Quelque chose que vous gardez plus secret que l’existence des extraplantiens.
- Précisément. Ces trois civilisations précédentes ne se sont pas alliées par hasard. Il a indiqué qu’elles ont affronté ensemble une menace extra-dimensionnelle qu’il identifie comme des “Démons” et ils ont reçu une récompense.
- Une récompense ? De la part de qui ?
- C’est là une information qu’il n’a pas encore jugé utile de nous donner. En revanche, à force de recherche dans ses bases de données, nous avons obtenu la récompense en question. »

Tout cela faisait mal à la tête. Brusquement, on était passé de l’existence d’autres civilisations extraplantiennes à celle d’une autre dimension. Il avait l’impression d’être soudain le protagoniste d’un mauvais roman de science-fiction. Alors qu’il n’avait jamais pris la peine de consulter le moindre ouvrage de ce type ! Justement pour éviter la pollution de cerveau qu’il avait l’impression de subir à cet instant précis.

« Vous n’êtes pas… »

L’ascenseur s’ouvrit brusquement devant lui, sur une salle sombre et vide. Les parois étaient à peine discernables dans l’obscurité, à plusieurs dizaines de mètres de sa position. Le plafond était encore plus loin. Il reconnut une forme ovale, comme un oeuf de métal profondément ancré dans la planète. Un seul couloir gris avançait dans le vide avec pour seule sécurité contre une chute de maigre rambardes qui encadraient le chemin jusqu’à une plateforme ronde et faiblement éclairé.

Un champ de force. Raichi en avait assez vu. Le dernier né de la sécurité sur Plant. Les coffres de ce type était réputé inviolable. Et celui-ci ne protégeait que sept objets.

Sept sphères de cristal grises. En plissant les yeux alors qu’ils se rapprochaient, Raichi parvint à distinguer quelque chose à l’intérieur de chacune des sphères. Des étoiles d’un jaune électrique paraissaient flotter. Leur nombre variait d’une boule à l’autre.

« Docteur Raichi : voici les Dragon Ball de Plant. La raison pour laquelle vos ressources sont illimitées à partir de maintenant. »


Dernière édition par Tierts le Lun Fév 26, 2024 12:07, édité 1 fois.
Chroniques de la Famille Cold
Sur Namek, le souverain Freezer réussit à défaire le terrifiant Super Saïyen. Il peut enfin étendre son emprise sur l'univers sans danger. Du moins, le croit-il car il découvrira bientôt que ses nouvelles conquêtes vont lui apporter bien des problèmes.

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Re: Chroniques de la Famille Cold

Messagepar Tonay le Mer Jan 17, 2024 17:02

Hello Tierts !

Un chapitre pour le moins sympathique. J'ai bien aimé ce développement du background des Tsufuls et de la planète Plant. Ironique aussi. Ils se sont tellement focalisés sur une menace lointaine qu'ils ont ignoré la menace immédiate qui était à leur porte, sous la forme de saiyans et d'Oozaru.

Les échanges avec Raichi deviennent tendus, et à juste titre. D'un autre côté, les protagonistes cherchent à empêcher le vœu des démons, pas tant que ça à en faire un. De ce fait, Raichi ne devrait pas être en privé. Enfin, ça c'est dans le meilleur des mondes, parce que rien ne confirme que son vœu soit si positif que cela.

Toutefois, si un set ancien de Dragon Ball existe, cela implique que leur créateur existe également. Donc d'anciens Namek. Curieux ça, ou ce sont des Dragon Ball pour le moins spéciales.

Dans tous les cas, je suis toujours curieux de voir la suite !

PS : le choix de la musique m'a fait rire, chronologiquement, on est bel et bien période GT ! Futur SSJ 4 Bra avec la fourrure ? :lol:
Survivants
Et si trois autres saiyans avaient survécu à la destruction de la planète Vegeta ?

One Shot
Un mage un peu excentrique. Un Kaïo. Un métis saïyan. Un démon. Un démon du froid. Qui doivent sauver l'univers dans un combat épique. Qu'ajouter de plus ?
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Re: Chroniques de la Famille Cold

Messagepar Antarka le Mer Jan 17, 2024 19:28

Ah tient, Plant avait un set COMPLET de Dragon Ball ? Je m'en rappelais pas.
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Re: Chroniques de la Famille Cold

Messagepar Tierts le Lun Jan 22, 2024 13:05

Salut tous les deux !

Tonay a écrit:Ironique aussi. Ils se sont tellement focalisés sur une menace lointaine qu'ils ont ignoré la menace immédiate qui était à leur porte, sous la forme de saiyans et d'Oozaru.

Le genre d'ironie qui est très classique mais que j'apprécie toujours

Tonay a écrit:Toutefois, si un set ancien de Dragon Ball existe, cela implique que leur créateur existe également. Donc d'anciens Namek. Curieux ça, ou ce sont des Dragon Ball pour le moins spéciales.

Je pense que le chapitre qui suit va vous éclairer un peu sur les Dragon Ball, mais je peux aussi vous donner une indication qui devrait vous faire réfléchir à l'origine des Dragon Balls
Spoiler
Pour l'écriture du Tome 3, j'ai pris en compte la remarque du Vieux Kaïoshin au sujet des Dragon Ball, que je paraphrase ici :
"Ces artefacts ne doivent être confiés qu'à des peuples sages comme les Nameks.


Antarka a écrit:Ah tient, Plant avait un set COMPLET de Dragon Ball ? Je m'en rappelais pas.

Je t'assures que ce n'est pas quelque chose que j'ai changé depuis ta lecture (Contrairement à d'autres détails qui changent dans chaque chapitre xD) J'ai toujours décrit un set complet ^^
Tu confonds peut-être avec Raichi lui-même qui n'en a qu'un seul, mais qui n'est pas issu du set de Plant.

---

Chapitre 38 : Les reliques


Bra ne se souvenait pas avoir jamais été malade. Elle connaissait le concept et sa mère avait plusieurs fois été inquiète de la trouver brûlante après un entraînement, lui expliquant qu’elle avait peut-être de la fièvre et qu’il fallait contrôler ça. Jamais elle n’avait ressenti la gêne que Bulma décrivait pour expliquer le concept de maladie. La grippe, le rhume, même la varicelle, toutes ces maladies terriennes étaient étrangères à son sang mêlé. C’était donc une sensation très étrange pour elle, cette impression d’être alerte à chaque mouvement de son corps, mais aussi loin de tout ça, comme si ses sens ne lui transmettaient des informations qu’à travers un brouillard épais.

Cela avait empiré depuis qu’elle s’était installée sur la table du Docteur Raichi, suffisamment graduel pour qu’elle en prenne à peine conscience. Les mots du tsufuls avaient toujours du sens, mais elle peinait à connecter toutes les phrases pour former une histoire cohérente. En plus, elle avait l’impression qu’il manquait plusieurs pièces à son puzzle.

« Vous dites que votre peuple a également des Dragon Ball donc… Que plusieurs peuples en disposaient, tenta-t-elle pour vérifier qu’elle avait bien compris.
- Avait, corrigea Raichi. Les tsufuls avaient des Dragon Ball. Elles ont été désactivées avec la destruction de notre peuple et l’explosion de la planète a, je pense, définitivement mis fin à leur existence. »

Comme depuis le début de leurs interactions, Raichi était très factuel. Sa voix n’était pas froide comme celle d’un nihilien, mais il y avait un vide étrange que Bra ressentait quand il s’adressait à elle. Quelqu’un qui parlait du génocide de son peuple et de la destruction de sa planète ne devrait pas s’exprimer aussi calmement.

« Je ne blâme pas votre père pour sa décision, reprit-il à l’intention de Kalta. Il ne pouvait pas savoir et il s’est contenté d’éliminer une menace qui devait être arrêtée. Mais il a aussi détruit le meilleur espoir du peuple tsuful. Il ne reste que moi et mes maigres compétences. Et votre Dragon Ball. »

Kalta n’avait pas bougé non plus, pas depuis que Raichi avait commencé son récit. Ses yeux rouges fixaient le docteur avec un calme confondant. Beaucoup trop de calme en fait. Bra connaissait assez l’Empereur pour savoir que ce silence n’était pas naturel, compte tenu de tout ce qui venait de se passer et de tout ce qu’ils venaient d’apprendre.

« C’est une belle histoire, tsuful, mais rien ne me dit que tu ne l’as pas inventée. Ou que ceux qui te l’ont raconté ne l’ont pas inventée. Pour donner plus d’importance à votre espèce.
- Il dit vrai, Kalta. »

La voix sortie de l’armure noire était étonnamment plus hésitante que d’habitude. Persée paraissait prête à partir en courant.

« Qu’est-ce que tu en sais ?
- Je suis ancienne, Kalta. Bien plus que toi et bien plus que ton grand-père. Fais-moi confiance juste une seconde, s’il te plaît. »

Son ton était presque suppliant, et la façon dont elle s’adressait à Kalta était nouvelle. Bra pouvait sentir les trémolos dans sa voix. Chaque mot était pesé avec soin et éjecté du bout des lèvres, comme si elle craignait de blesser quelqu’un avec.
Soit l’Empereur ne perçut rien de tout cela, soit il s’en fichait : il avait tourné la tête vers Persée, la fixant d’un regard rougeoyant. Elle finit par continuer.

« J’ai lu des textes, il y a bien longtemps, qui racontent une histoire similaire. Les dieux ont créé cet univers, rendant les démons jaloux et les démons ont attaqué le monde créé par les dieux. Trois peuples se sont dressés contre eux et ont permis de les vaincre. Les gardiens, les mages et les ingénieurs. Ces peuples ont été récompensés. Vous n’êtes pas obligés de croire en des légendes, mais le parallèle me paraît assez…
- Les nameks seraient les mages et les tsufuls seraient les ingénieurs, j’ai bien compris, coupa Kalta. Qu’en est-il des gardiens ? Ce serait mon peuple ? Les Yaxcien ?
- Pourquoi pas ? »

Bra parvenait enfin à placer un mot. Deux même. Elle avait l’impression que sa bouche était pâteuse et que chaque mot peinait à se faire entendre, mais au moins Kalta se tut. Il ne la regardait pas, mais elle savait qu’il écoutait. La jeune femme reprit après une hésitation.

« Tu ne sais rien d’eux. Pas plus que nous. On a trouvé la Dragon Ball dans leur salle du trône. Ils savaient ce que c’était. C’était peut-être la leur. Et l’hologramme qui nous a parlé a qualifié les Nameks et les Tsufuls d’alliés. »

Elle-même avait un peu de mal à y croire. Les seuls nihiliens qu’elle avait connus en dehors de Kalta étaient Cold et Siberia. Les seuls autres nihiliens que l’univers connaissait étaient les fils de Cold, Freezer et Cooler. N’importe lequel de ces noms suffirait à terrifier les habitants de n’importe quel planète. Imaginer que ce peuple ait un jour été un protecteur pour l’univers… C’était absurde. Imaginer qu’ils aient été alliés avec les nameks, le peuple que Freezer avait exterminé pour obtenir les Dragon Balls… C’était inenvisageable. Mais tellement de temps avait passé depuis, ce n’était pas impossible.

Elle vit le doute dans les yeux de Kalta. Lui aussi avait du mal à y croire.

« Tu ne dis pas toi-même que tu utilises ta puissance pour garantir la paix ? Pour que personne ne puisse te contester ? Peut-être qu’ils faisaient la même chose ?
- Nous ne disposons que de très peu d’information sur les deux autres peuples mais cette hypothèse n’est pas sans mérite. Le peuple namek en était un, je l’ai compris en consultant les archives impériales sur leur Dragon Ball.
- Les nameks ont créé les Dragon Balls, corrigea Kalta. C’est pour cela que Freezer 82 en disposait aussi avant que leur seul namek ne soit tué… par des saïyens, d’ailleurs. »

Bra accusa le choc, mais sans surprise cette fois-ci. Elle connaissait cette histoire. Sa mère n’était pas avare de détail concernant les protecteurs de la Terre. Raichi ne se laissait pas décontenancer, continuant sur le même ton égal.

« Rien ne prouve que les nameks sont les créateurs des Dragon Balls. Je soupçonne que leur maîtrise de la magie leur en a donné un plus grand contrôle que mon peuple. Les informations dont je dispose suggère une source extérieure comme origine de ces trois sets de Dragon Balls. Quant à celui de la Terre…
- Il serait un dérivé de celui de Namek ? suggéra Aidan. »

La jeune commando restait postée toute proche de Bra mais elle suivait la conversation avec une attention dévorante. Cela fit doucement sourire la demi-saïyenne. Aidan emmagasiner toujours les informations à une vitesse impressionnante. Mais l’Empereur restait dubitatif. Elle soupçonnait qu’il n’aimait pas que Raichi bouleverse ses convictions sur l’univers.
Bra pouvait très bien comprendre ça.

« Comment ça, consulter les archives impériales ? reprit soudain Kalta, en pivotant vers le Dr. Raichi.
- Votre sécurité informatique laisse profondément à désirer. Je ne cherche qu’à me tenir informé, Seigneur Kalta. N’y voyez aucune malice. Je n’ai rien modifié, je n’ai pas non plus dérobé quoi que ce soit. En revanche, c’est ainsi que j’ai retrouvé la trace de ma Dragon Ball.
- Pardon ?
- L’Empire n’est pas particulièrement méticuleux pour compiler les informations des peuples conquis, mais j’ai fini par trouver une description qui correspondait étrangement aux artefacts que j’ai eu l’occasion d’observer. La sphère était décrite comme d’un âge indéterminé et n’était pas concordante avec l’art ou le style des vestiges dans lesquels elle a été trouvé. J’ai donc envoyé un de mes hommes la récupérer discrètement dans les réserves du musée de Cold 165 où elle reposait. Et voilà.
- Là, c’est du vol, intervint Aidan.
- Discutable. Vous n’en aviez pas l’utilité et j’avais enfin l’opportunité de ramener mon peuple à la vie. »

Voilà donc pourquoi il avait une Dragon Ball, réalisa Bra. C’était tout ce qu’il essayait de faire dans ce vaisseau, depuis des décennies maintenant. Avec le pouvoir des Dragon Ball, il pouvait accomplir tout cela, en un seul vœu. Ce qui voulait aussi dire…

« Je ne peux pas vous confier cette Dragon Ball, reprit-il. J’ignore quel est votre objectif actuel, mais le peuple tsuful doit être ramené dans cet univers. Et c’est pour cela que j’existe. Rien d’autre. »

Le docteur parlait sur le même ton égal mais Bra voyait que la tension dans la salle ne faisait qu’augmenter. Le regard rubis de Kalta était toujours sur le tsuful, mais il était impossible d’y lire une émotion particulière. Même le nihilien n’arrivait pas à décider de ce qu’il pensait. Tous les autres regards étaient sur lui, sur l’Empereur, attendant de savoir ce qu’il allait faire.

« Stop. »

Bra se redressa sur son lit, grimaçant quand la douleur se manifesta. Elle se sentait comme si elle venait d’être tabassée, quelques secondes plus tôt seulement, mais elle se força à bouger.

« Vous nous avez accueilli très gentiment, Docteur Raichi. Et vous travaillez même sur un remède pour moi. Je crois qu’il est temps de profiter poliment de cette hospitalité et de ne pas nous enfoncer dans des débats stériles. Et si nous vous expliquions notre situation ? Un peu plus tard autour d’un repas, comme vous le proposiez ? »

Le faciès du scientifique changea enfin. Ses rides se détendirent et il se tourna vers Bra. Ses yeux étranges étaient posés sur elle, mais elle n’avait pas l’impression d’être soumise à la moindre inspection. Pourtant, ça devait être le cas, car il finit par sourire comme si ce qu’il voyait lui plaisait.

« Excellente idée Mademoiselle Brief. Prenez un peu de temps pour vous reposer et prendre votre remède.
- Mon remède ? Vous avez déjà une idée ?
- Oh, c’est en préparation. Très puissante toxine. Première fois que je vois ça. Rien d’impossible à éliminer cependant. Je vous laisse accès à cette console si vous voulez en vérifier la composition. C’est cette machine qui va la synthétiser pendant que je fais préparer un dîner. Panpukin restera avec vous, prévenez-le quand vous serez prêt à me joindre pour une discussion plus conviviale. »

Bra écarquilla les yeux. Déjà en synthèse ? Si Raichi disait vrai, ça faisait de lui un génie, ou de cette technologie quelque chose de bien supérieur à ce que l’univers connaissait. Derrière lui, Kalta paraissait tout aussi surpris. Il n’appréciait pas de se faire passer devant. Avant qu’il ne pense à dire quelque chose ou à s’avancer, elle l’interrompit à nouveau.

« Kalta. Nous devrions parler avant de prendre une décision irrationnelle. Retournons au vaisseau pour nous préparer.
- Je vous suis, annonça Panpukin.
- Vous resterez à l’extérieur, corrigea l’Empereur d’un ton glacial.
- Sans problème, boss ! »

Raichi les observa encore un moment avant de se retourner lentement, sa plateforme sphérique flottant déjà vers la sortie. Kalta le suivait d’un regard qu’elle devinait de plus en plus noir.

Une fois sûre que personne ne la voyait, elle tendit la main pour attraper le poignet du nihilien et l’empêcher de faire une bêtise. Ils avaient à parler avant de faire quoi que ce soit de plus.

* *
*

Kalta fit vider la salle de contrôle.
Chacun de ses hommes étaient maintenant réquisitionnés pour surveiller chaque parcelle du vaisseau et s’assurer qu’aucun saïyen artificiel ne s’y introduisait. Il avait aussi renforcé la sécurité autour de l’infirmerie : hors de question que le criminel récupéré dans le système Clusker se réveille et fasse la moindre victime.

Il n’aimait pas être ici. Il n’aimait pas être enfermé. Il n’aimait pas que l’équipage de ce vaisseau soit une troupe de saïyens fantômes. Si encore, il avait eu l’occasion d’affronter un adversaire intéressant, mais de ce qu’il avait compris, aucun de ces fantômes ne pouvait se dresser contre lui.
D’autant qu’il avait un autre genre d’adversaire à affronter pour le moment.

« Tu es sûre que tout va bien ? »

Bra s’était adossé à une console de pilotage. Elle tentait manifestement de se donner un air détendu mais il la connaissait : elle ne se sentait pas bien. Aidan avait dû l’épauler jusqu’au vaisseau et son visage était en sueur sans avoir subi le moindre combat. Il aurait préféré qu’elle se sente bien, considérant tout ce qu’il allait dire de ses dernières actions. Depuis son trône central, il tentait de trouver les bons mots pour commencer depuis un moment.

« Je vais m’en sortir, Kalta. On va même avoir droit à un remède. »

Son ton était déjà fatigué. Voilà qui commençait bien.

« Si on décide de faire confiance à ce docteur.
- Tu penses qu’il a menti ?
- Je pense que rien ne prouve ce qu’il raconte.
- Persée confirme son histoire. J’ai confiance en elle.
- Sérieusement, Bra ? “Je l’ai lu dans de vieux livres.” C’est tout ce qu’il te faut pour la croire ? Tu ne trouves pas ça un peu bizarre ?
- Elle n’a jamais essayé de nous arrêter ou de nous ralentir, Kalta. Elle a toujours été là pour moi. »

Il avait tout de même atteint quelque chose. Elle se redressait et détournait le regard, cachant un soupir. Kalta fronça les sourcils en reconnaissant cette attitude, elle avait quelque chose à dire, mais ils n’étaient pas encore sur ce terrain.

« Je sais que c’est bizarre mais pour le moment, leur histoire est cohérente. Et même si c’était faux, ça n’a rien à voir avec son histoire sur les saïyens. Tu le crois là-dessus ?
- Qu’il ne te considère pas comme une saïyenne ? Je peux comprendre sa logique même si je ne la partage pas.
- Tu savais. »

Le regard de Bra s’était rétrécit, soudain plus agressif. Kalta comprit alors que c’était de ça qu’elle voulait parler, en priorité. Il regretta de ne pas l’avoir observé avec plus d’attention quand le sujet était évoqué avec le Docteur.

« Pour les Tsufuls. Tu savais que mon peuple les avait massacrés.
- Bien sûr que je le sais. Ce n’est pas exactement un secret, même si peu connaissent l’existence des tsufuls.
- Pourquoi tu ne m’en as pas parlé ? »

La question le surprit. Bra s’était redressé entièrement, croisant les bras et braquant les yeux sur lui. Elle dégageait presque le même calme glacial qu’un nihilien. Mais il y avait encore du travail.

« Sur Yaxche tu veux dire ?
- Ou sur le chemin. Ou quand on s’engueulait. Tu avais l’occasion.
- Je ne vois pas ce que ça t’apporterait, répondit-il après un moment d’hésitation, haussant les épaules. C’était il y a bien longtemps. Ton père n’était pas né. Je ne suis même pas sûr que ton grand-père ait été impliqué. La chronologie est assez vague. Les saïyens n’étaient pas très bons pour garder des archives correctes.
- Encore plus difficile une fois la planète détruite.
- Touché. »

Bra afficha un maigre sourire. Elle l’étonnait. Lui ne savait vraiment pas pourquoi il avait préféré lui cacher. Une information inutile, probablement. Elle n’avait rien à voir avec ça, comme le disait Raichi. Lui révéler ne servirait qu’à la blesser.

Un silence s’installa entre eux un moment. Le regard bleuté de la saïyenne s’égarait dans la salle, sans chercher quelque chose de particulier. Kalta sentit qu’elle cherchait ses mots pour lui dire quelque chose alors il attendit qu’elle le fasse, sans la presser.

« Je ne te reconnais plus en ce moment, tu sais ? Je veux dire… Que tu ne fasses pas confiance à Raichi, je comprends. Mais à part ça tu fonces dans le tas sans réfléchir, depuis plusieurs jours maintenant. Le Docteur n’est pas un ennemi. Et si on discutait avec lui avant de passer directement aux menaces et aux attaques ? Il a l’air d’un homme raisonnable. Je sais que la situation est grave mais ce n’est pas la première fois qu’on affronte quelque chose de ce genre. Et tu étais toujours… Plus calme que moi, disons. En tout cas, dans des situations similaires. »

Des situations… Elle était drôle. Il n’y avait jamais eu qu’une seule situation similaire. Il y a longtemps maintenant.

Saches que ton grand-père ne doit plus être très concerné par ce genre d’affaires à présent.

La voix de Cell résonnait encore dans son esprit. Cinq ans après. Il était plus calme à l’époque, c’est vrai. Et elle, beaucoup moins. Mais il se souvenait très bien de l’état de l’Empire à l’époque. De la peur. De ce qu’ils avaient dû faire.

« Tu avais perdu ta mère à l’époque, répondit-il après un trop long moment de silence. »

Un éclat douloureux brilla dans les yeux bleutés pendant un instant. Kalta le connaissait bien, mais il continua avant qu’elle ne puisse dire quelque chose.

« Cell avait promis de rester tranquille et nous n’avions besoin que de quelques jours. Aujourd’hui, l’Empire est attaqué de partout en ce moment. Nos communications sont bloquées. On ne sait pas où ils sont. On ne sait pas ce qu’ils font exactement. On ne sait pas….
- On ne sait pas où est Siberia. »

Bra avait prononcé cette phrase comme si c’était une révélation. Elle venait sans doute seulement de faire le lien. Et c’était exact. Avec la destruction des communications, ils n’avaient pas la moindre idée d’où était sa mère.

La saïyenne s’avança à pas prudent vers lui.

« Je suis désolée, Kalta. Je ne pensais pas…
- Je n’ai pas peur pour elle, coupa-t-il trop vite. Elle est bien assez forte pour gérer ces démons. »

Sauf Ithaxus et Resheph, mais Kalta prit grand soin de ne pas préciser ça. Bra recula d’un pas. A nouveau, elle semblait chercher ses mots. Et à nouveau, il se contenta de la regarder en attendant qu’ils lui viennent.

« Et Palpi est mort.
- Je ne vois pas ce que…
- Kalta. Tu as le droit d’être en colère. Je le suis aussi. Je ne veux rien d’autre que nous débarrasser de ces types. Mais on ne peut pas faire n’importe quoi.
- Comme tu le fais en faisant confiance au premier tsuful artificiel venu ? »

Ce qui aurait dû être une plaisanterie moqueuse se transforma dans sa bouche en une pique glacée, qui la fit encore reculer. Cette fois-ci cependant, elle fronça les sourcils et serra les poings. Dans un seul mouvement, elle franchit les derniers mètres qui les séparaient.

« Je ne vais pas me perdre dans la paranoïa. C’est en s’entraidant qu’on progresse et qu’on règle les problèmes.
- C’est Ades qui t’a apprit ça ? Rappelle-moi ce qu’il a fait quand Cell est arrivé ?
- Quel rapport ?! C’est à moi de décider si je veux de ce remède !
- Et c’est à moi de décider ce que je dois faire pour l’Empire, Bra ! Il ne s’agit pas de ce que je veux. Il s’agit de centaines de planètes qui sont peut-être attaquées en ce moment. Je n’ai pas le temps de jouer à ces jeux. »

Kalta s’était redressé sur son trône, plantant un regard rubis dans les yeux de la saïyenne. Les deux jeunes gens passèrent un moment à se jauger ainsi, testant leurs déterminations sans oser baisser les yeux.

« C’est ma responsabilité, Bra. Nous en avons parlé, tu te souviens ? Il faut bien quelqu’un pour empêcher que l’univers ne cède au chaos total. Et c’est exactement ce qui se passe. J’ai pris cette responsabilité. Tu ne peux pas comprendre, évidemment. »

Elle hoqueta.

« Sérieusement Kalta ? Tu crois que je n’ai jamais eu la moindre responsabilité ? Ce n’est pas parce que mon père ne m’a pas laissé l’univers sur un plateau que je n’ai pas eu de responsabilités, nihilien. »

La voix de la saïyenne s’était faite lourde, comme un bloc de béton. En fait, pour la première fois, elle lui rappelait un peu celle d’un nihilien, et cela le prit de court. Il observait toujours ses yeux et y lu ce qu’il craignait : il l’avait blessé. Pour de bon.
Bra secoua la tête avec un soupir lourd.

« Laisse-moi juste une chance de discuter avec Raichi. Si je n’arrive à rien, tu fais ce que tu veux. Mais laisse-moi d’abord lui parler. Que l’on ne passe pas notre temps sur ce vaisseau à nous menacer les uns les autres. »

La mâchoire de la saïyenne se contracta, son regard empreint d’une détermination qu’il ne lui connaissait que trop bien. Kalta l’observa un long moment, avant d’abandonner avec un soupir.

« D’accord. »


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Re: Chroniques de la Famille Cold

Messagepar Tonay le Mer Jan 24, 2024 17:08

De manière très originale, je vais dire que c'est un chapitre intéressant.

En tout cas, j'ai bien aimé le lire, toujours beaucoup de discussions, mais ça avance, même si lentement. La tension perdure et est ravivée, mais ça commence à durer sur plusieurs chapitres, du coup ça s'étiole un peu. Bien que le moment de conflit entre Bra et Kalta, pour le moins inattendu, ravive le tout.

La justification de l'existence des Dragon Ball est risqué, mais pourquoi pas. Après tout, difficile de savoir si ce sont elles qui ont été "confiées" ou si c'est la possibilité de les créer qui l'ont été. Après tout, Kami a dit lui-même les avoir créées pour donner de l'espoir aux humains. Reste à savoir maintenant si on fait fasse à une traduction défaillante du vieux Kaïoshin.

Concernant les doutes de Kalta, ils sont légitimes. Après tout, Persée peut bien dire ce qu'elle veut et difficile de croire le premier fantôme venu. Mais l'une, comme l'autre, n'ont jamais rien fait qui permette de donner le moindre doute, ou de susciter la méfiance. Donc, accusation de paranoïa justifiée. Reste à voir comment ça va finir tout ça.

Pendant ce temps, Bidoh pionce.

Quoi qu'il en soit, je suis toujours curieux de voir ce qui va se passer, même si on avance par petit bond.

PS : pour une fois, rien à dire de spécial sur la musique ^^
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Et si trois autres saiyans avaient survécu à la destruction de la planète Vegeta ?

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Re: Chroniques de la Famille Cold

Messagepar Tierts le Lun Jan 29, 2024 13:01

Bonjour Tonay !

Tonay a écrit:Bien que le moment de conflit entre Bra et Kalta, pour le moins inattendu, ravive le tout.

Ce n'est pas un secret que ce sont les scènes que je m'amuse le plus à écrire, même si j'aime aussi beaucoup écrire pour Raichi dans cette partie !

Tonay a écrit:La justification de l'existence des Dragon Ball est risqué, mais pourquoi pas. Après tout, difficile de savoir si ce sont elles qui ont été "confiées" ou si c'est la possibilité de les créer qui l'ont été. Après tout, Kami a dit lui-même les avoir créées pour donner de l'espoir aux humains. Reste à savoir maintenant si on fait fasse à une traduction défaillante du vieux Kaïoshin.

Dans tous les cas pour moi cela signifie qu'ils n'en sont pas à l'origine, même s'ils peuvent les créer. Ils ne sont pas inventeurs de la formule en tout cas. Je ne suis pas en train de réécrire l'histoire de Kami, il a bien créé les Dragon Balls de la Terre dans ma fic ^^

Tonay a écrit:Quoi qu'il en soit, je suis toujours curieux de voir ce qui va se passer, même si on avance par petit bond.

Si tout se passe bien, ce chapitre devrait faire un plus grand bond, mais je te laisse en juger par toi-même

---

Chapitre 39 : Le dîner


La table avait bien des proportions gargantuesques mais la salle dans laquelle ils avaient été installés ne reflétait pas l’esprit d’un banquet digne de ce nom.
Aidan n’en avait pas connu tant que ça, sur Lantraki ou ailleurs, mais elle en savait assez pour savoir qu’il fallait des couleurs, de la décoration, des lumières partout, des tentures… Un peu de grandiose ! Presque toutes les cultures savaient faire quelque chose dans ce goût là quand il s’agissait de recevoir du monde.

Peut-être que ce n’était pas le cas des Tsufuls.
Les murs étaient nus et affichaient un gris neutre d’un bout à l’autre de la salle. La lumière venait du plafond était blafarde et clinique, comme si la table n’était qu’une table d’opération pour géant. Raichi avait au moins fait l’effort d’éclairer davantage l’extrémité de la salle où ils étaient installés, regroupés en bout de table, mais cela créait une impression encore plus bizarre : l’autre côté de la salle était plongé dans une semi-obscurité sinistre. Et ça ne collait absolument pas avec l’attitude joviale du gros saïyen qui amenait les plats depuis qu’ils étaient assis.

« Et voilà ma purée réinventée ! annonça-t-il avec fierté en posant un énorme bol sur la table. »

Cela ressemblait à une purée tout ce qu’il y avait de plus ordinaire, même la couleur brune profonde parsemée de petits points verts ne surprenait pas Aidan. Raichi, au bout de la table, poussa un soupir.

« C’est une vieille recette tsuful, expliqua-t-il.
- Mais j’ai ajouté deux fois plus de beurre ! se vanta immédiatement Panpukin. »

Chacun des plats du saïyen avait apparemment bénéficié d’une “amélioration” de sa part. Une amélioration qui consistait la plupart du temps en un ajout de matière grasse. Au début, Aidan pensait que les fantômes saïyen avait le droit à un peu de libre-arbitre, mais elle commençait à croire que c’était une instruction de Raichi. Peut-être pour mettre Bra plus à l’aise.

« Merci, Panpukin. »

La jeune saïyenne était installée à la droite d’Aidan, face à l’Empereur. Elle semblait aller mieux depuis l’injection. Aidan s’était assurée elle-même que le produit était sans danger en surveillant sa conception et l’analysant trois fois dans le laboratoire médical du Rédemption. Même ainsi, elle avait hésité. Mais pas Bra. Elle faisait confiance à ce type, aussi étrange soit-il. Depuis, la commando ne perdait pas de vue son amie.

« Tout est là, Panpukin ?
- Sauf les desserts !
- Tu peux disposer.
- Bon appétit à tous ! Mettez un peu de chair sur ces os ! »

Il partit d’un grand rire gras, tapotant la large chaise sur laquelle l’Empereur était installé comme s’il s’adressait à lui. Avant que quiconque ne puisse faire lui répondre, il se lança dans une révérence exagérée, en reculant vers la sortie.

« Encore une fois, je m’excuse pour leur comportement. Il est important que la machine conserve leurs personnalités. »

Ce n’était pas la première fois qu’il mentionnait cela et Aidan se demandait toujours pourquoi. Elle ne doutait pas que ce soit vrai : Raichi avait l’air sincèrement navré et il n’avait pas l’air du genre à vouloir conserver les personnalités de ces saïyens intactes, donc il devait y avoir une bonne raison à cela.

« Merci de votre invitation en tout cas, Docteur Raichi, commença Bra.
- Merci d’avoir accepté. Comment vous sentez-vous, Mademoiselle ?
- Beaucoup mieux, merci encore. »

Ils étaient cinq autour de la table : l’Empereur, Bra, Raichi, Persée et elle. Mais il n’y avait que quatre assiettes, car le Docteur n’avait pas besoin de manger. C’était une vision assez étonnante de voir le Seigneur Kalta ainsi assis à une table. L’Empereur ne s’arrêtait en général que pour des discussions avec des dirigeants locaux et ce n’était jamais autour d’un repas. Ce soir, fait encore plus étonnant, il paraissait fatigué. Il surveillait la conversation mais sans intervenir, sauf par politesse.

« Merci, docteur Raichi. Votre hospitalité est bienvenue en ces temps troublés. »

Persée le remercia à son tour puis ce fut au tour d’Aidan.

« Je vous en prie. Pour tout vous avouer, je suis curieux de voir ce que vous pensez du repas : nous cultivons ces plantes depuis très longtemps mais n’ayant pas besoin de me nourrir, je n’ai jamais pris le temps de vérifier le goût. J’aimerais entendre et consigner vos impressions. Il ne s’agit là que des végétaux que nous sommes parvenus à recréer fidèles à ceux qui couvraient la planète Plant avant sa destruction.
- Et la viande ? demanda aussitôt Bra, son regard s’arrêtant sur les larges morceaux découpés par Panpukin.
- Synthétique, j’en ai bien peur. Je travaille sur les espèces animales mais je ne suis pas encore parvenu au point de pouvoir les élever pour leur viande. Recréer un écosystème prend du temps. »

Bra parut déçue. Aidan leva les yeux au ciel. S’il y avait bien une chose que la demi-saïyenne avait hérité du côté de son père, c’était l’appétit légendaire des saïyens et leur appétence pour la viande. Pour elle qui avait le plus souvent droit aux portions de l’Empire, la synthétique était tout aussi bonne que la vraie. Elle se leva pour servir mais fut arrêtée par le Docteur Raichi.

« Laissez-moi faire. Et dites-moi plutôt ce qui vous amène soudain chez moi. »

Aidan tourna aussitôt la tête vers le Seigneur Kalta. Il lui fit signe de s’asseoir et elle laissa donc Raichi les servir les uns après les autres. Les quatre invités s’observaient les uns les autres sans savoir quelle réponse donner.

« L’univers est attaqué, finit par prononcer Kalta d’une voix froide.
- Des démons, précisa Bra. Nous pensons qu’il s’agit de la même menace que votre peuple a déjà affronté, il y a bien longtemps. »

Le Docteur finissait de poser un large morceau de viande dans l’assiette de la saïyenne. Il parut surpris, mais ne doutait pas de leurs paroles.

« Ils sont à la recherche des Dragon Ball.
- Voilà ce qui explique l’activité inhabituelle dans notre système, ces derniers jours. Nous avons détectés des vaisseaux impériaux mais la puissance moyenne du personnel à bord était bien supérieure à celles des troupes impériales.
- On ignore ce qu’ils veulent faire avec, mais si ce sont bien les même forces qu’il y a des millions d’années, alors ils représentent une menace pour tout le monde.
- Les démons n’ont que du mépris pour cet univers, intervint brusquement Persée. Une fois leur objectif accompli, ils ne chercheront qu’à le détruire, ou à tuer autant que possible. »

Son ton était grave, encore plus que d’habitude. Aiden sentit un frisson remonter contre sa colonne vertébrale comme un serpent. Elle n’avait aucun mal à la croire.

« Ils n’ont pas réussi à me trouver, cependant. Contrairement à vous.
- Ils auraient fini par le faire, tsuful. Quand nous les avons rejoint dans le système précédent, ils sortaient une station spatiale d’un soleil. Ils ont les moyens d’obtenir ce qu’ils veulent. »

Raichi tourna lentement la tête vers l’Empereur, son regard vide scannant longuement le nihilien.

« Est-ce une menace, votre Majesté ?
- Absolument pas, intervint Bra. Il dit vrai : ils ont un moyen de repérer les Dragon Ball, celle que vous avez était localisée. Vous êtes mobiles donc ils prendront plus de temps à la trouver mais ils finiront par venir à vous. Comme nous l’avons fait. »

Elle essayait de calmer le jeu, tout en profitant du dîner. En fait, elle prenait une bouchée dès que quelqu'un d’autre parlait, écoutant tout en mangeant. C’était la seule à l’avoir fait, pour le moment. Aidan considéra un moment son assiette avant de prendre ses couverts pour commencer à son tour.
Au moins, le ton doux de la saïyenne semblait calmer le Docteur.

« Je devrais donc vous confier ma Dragon Ball pour éviter qu’elle ne tombe entre de mauvaises mains. C’est ce que vous êtes en train de me dire. Ainsi, vous obtenez ce que vous voulez. Et je perds ma chance de ressusciter mon peuple. »

Evidemment, le vieil homme n’était pas dupe. Il n’avait aucune raison d’abandonner son trésor comme ça, sinon le fait qu’il allait le perdre de toute façon. Bizarrement, ce n’était pas souvent une méthode de négociation efficace.

Pendant un temps, seuls les bruits de mastication de Bra lui répondirent. Elle tenta de finir vite, mais avait été trop ambitieuse sur sa bouchée. Aidan capta le regard de l’Empereur : il avait sans doute envie de répondre par l’affirmative. Heureusement, il se contint jusqu’à ce que Bra déglutisse et revienne à l’attaque.

« Au contraire. Nous utiliserons les Dragon Ball pour réparer les dégâts faits par les démons au cours de l’attaque, et comme des appâts pour nous débarrasser d’eux. Ensuite, je me ferai un plaisir de vous aider à les retrouver, un an après leur utilisation.
- Vous avez donc bien un appareil permettant de les localiser. Fascinant. J’aimerais beaucoup comprendre son fonctionnement. En plus d’y avoir accès, bien entendu. »

Le visage de Bra se ferma. Aidan interrompit sa découpe de viande pour tourner une main vers elle mais s’arrêta avant de poser la main sur son bras. La saïyenne reprit d’une voix blanche.

« Malheureusement, celle qui l’a inventé ne pourra vous l’expliquer mais je pourrais essayer de vous exposer ce que j’en comprends. Il faudra simplement attendre un an… ou le délai qu’il faut à ces Dragon Ball pour redevenir active. Vous avez déjà attendu plusieurs décennies, Docteur. Un an de plus, je sais que c’est long mais ça ne représente pas grand chose pour vous. Et cette fois, vous aurez la garantie de les retrouver en une semaine. »

C’était une grande promesse. Aidan n’était même pas sûre que Bra ait l’autorité pour la faire, mais après tout le détecteur était à elle et personne d’autre. Raichi semblait en prendre conscience aussi, car il n’était tourné que vers elle.

« Je peux vous faire confiance, Mademoiselle Brief ?
- Je vous ai fait confiance, non ? Et je suis en pleine forme. Kalta, tu ne serais pas contre le retour des tsufuls, n’est-ce pas ? »

Soudainement pris à parti, l’Empereur marqua un temps d’arrêt avant de répondre.

« Bien sûr que non, je ne vois pas pourquoi je m’opposerai à une espèce supplémentaire au sein de l’Empire.
- Nous n’avons pas parlé de rejoindre votre Empire, Seigneur Kalta, précisa Raichi. Mais je suis sûr que le gouvernement de Plant considérerait la question avec sérieux. »

Aidan savait reconnaître ça. C’était un “non” très poli. Quelque chose que l’Empereur n’avait pas l’habitude de se voir opposé. Il ne semblait pas surpris cependant, au contraire. Il affichait un de ses rares sourires, aussi fin soit-il.

« Si vous nous confiez votre Dragon Ball, j’en discuterai avec plaisir. »

Le Docteur Raichi avait changé d’attitude depuis le début de cette discussion et Aidan le notait à présent. Son visage paraissait plus éclairé, ses traits plus détendus et il n’inspectait plus ses invités avec curiosité. Bra devait avoir réussi : il était heureux de leur offrir sa Dragon Ball.
Cependant, il considérait la question avec soin, elIe pouvait presque entendre les calculs qu’il faisait derrière ses yeux vides. Enfin, il tourna la tête vers Kalta, sans que ses yeux ne quittent Bra.

« Dans ce cas, Seigneur Kalta, je vous propose…
- Empereur Kalta. Princesse Bra. Si vous êtes toujours en vie, je sais que vous m’entendrez. »

La voix surgit des ténèbres fit sursauter tout le monde. Persée était déjà debout, la main tendue vers la source du son.

De l’autre côté de la salle, une silhouette était apparue dans l’ombre. Un homme s’avança lentement vers eux, une longue cape flottant dans son dos. Il ressemblait à un humain, si ce n’était l’aspect cadavérique de sa peau et le brillant trop intense de ses yeux. Et puis, il y avait la façon dont son image vacillait dans l’ombre, comme si elle n’arrivait pas à en sortir complètement.

« Je suis le Roi du Makaï. Vous pouvez m’appeler Auriel. »

* *
*

Dès que la voix inconnue avait retentit dans son vaisseau, toutes les alarmes silencieuses d’Hatchiyack s’étaient déclenchées. Raichi contrôlait avec soin chaque être vivant qui posait le pied sur son domaine et celui-ci était apparu de nulle part.

Il ne fallut que quelques dixièmes de secondes pour qu’il comprenne que ce n’était pas une vraie intrusion. L’inconnu n’était pas réellement présent. Ce n’était qu’une projection, même si la nature de cette projection était unique. Aucun outil technologique ne permettait cet exploit. Considérant ce que venaient de lui apprendre ses invités cependant, il comprit que cette présence était magique. Il remarqua aussi que le regard turquoise du dénommé Auriel n’allait pas vers Kalta ou vers Bra, mais vers un point dans le vide.
Simultanément, il vérifia tous ses scans du secteur et des activités impériales autour de lui. Silence complet. Le seul vaisseau impérial des environs était dans sa calle.
En moins d’une seconde, il avait analysé tout cela et il informa ses invités.

« C’est une projection. Vous êtes en sécurité ici. Il ne peut pas vous voir et je doute qu’il puisse nous entendre. »

L’Empereur n’avait pas bougé de sa place, contrairement à la terrienne, qui avait bondit loin de la table, s’enveloppant d’une énergie dorée.

« Je suis navré que nous en arrivions là. J’aurais préféré ne pas avoir à communiquer avec vous, mais il semblerait que vous ayez compris ce que je cherchais dans votre plan et que vous ayez décidé de me rendre la tâche ardue, continua l’apparition. »

Comme il l’avait deviné, cet Auriel ne pouvait pas les voir ou les entendre. Il projetait son image et sa voix, mais sans pouvoir entendre de réponse.

« Sachez que je n’ai aucun intérêt pour votre petit Empire ou pour vos ambitions, mais je désire ces Dragon Balls. Au moment où je vous parle, je pense que vous avez retrouvé celle qui nous manquait. Félicitations. »

L’apparition se précisait. Silhouette humanoïde. Assez grand. Des yeux d’un turquoise brillant. Il ne ressemblait pas à l'image que se ferait Raichi d’un démon mais il savait que les apparences pouvaient être trompeuses.

« Je vous propose de ne plus perdre de temps. Si vous voulez que je quitte votre univers au plus vite, apportez-moi les Dragon Ball sur la planète où nous sommes arrivés. Sinon, je me verrai obligé de demander à mes lieutenants de ravager les autres mondes de votre précieux Empire. Jusqu’à ce que vous entendiez raison ou qu’il n’en reste plus. Je crois que vous les avez rencontrés donc vous savez qu’ils en sont capables. »

Voilà une menace on ne peut plus claire. Cet homme promettait des milliards de morts pour obtenir ce qu’il voulait.

L’univers est un endroit dangereux.

« Je vous laisse 24 heures pour me rejoindre. Après cela, mes lieutenants sillonneront l’univers à votre recherche. Je dirais que nous n’aurons pas besoin de plus de deux semaines. A bientôt. »

Vous serez la seule espèce à connaître la menace qui plane sur cet univers.

C’était donc ça. Voilà ce qui avait attaqué l’univers une fois. Voilà ce qui avait projeté son espèce au premier rang. Et voilà ce qui avait sans doute provoqué leur destruction.

L’apparition vacilla une dernière fois, puis ses membres parurent s’étirer en arrière, comme si l’ombre du vaisseau les absorbait. En quelques secondes, elle n’était plus là. Un silence de mort était tombé dans la pièce.

« C’est un piège. »

Bra Brief avait pris la parole la première.

« Évidemment, répondit le nihilien. Mais il menace tout l’Empire. »

Et vous serez la seule à disposer d’outils pour le protéger.

La dénommée Persée, celle qui portait une étrange armure noire, n’avait pas bougée depuis l’apparition du démon. Elle avait encore le bras tendu dans sa direction approximative. Mais à présent qu’il était parti, Raichi nota qu’elle tremblait. Il fit un scan rapide, mais il ne fit que confirmer ce qu’il soupçonnait déjà : l’individu sous l’armure était en panique.

« C’est Auriel… souffla-t-elle, sans se retourner. »

Kalta pivota pour regarder Bra. Ces deux-là ne faisaient plus attention à personne.

« On ne peut pas les laisser faire.
- Je suis d’accord.
- Vous ne pouvez pas l’affronter ! tonna soudain Persée. C’est Auriel. Le Roi des Démons. Il est immortel. »

Les deux se tournèrent d’un seul mouvement vers elle, mais ce fut la terrienne qui prit la parole en première.

« Je sais qu’il est dangereux Persée. Il doit être aussi fort que ses lieutenants, sinon plus, mais nous ne pouvons pas laisser des gens mourir comme ça. Nous avons les Dragon Ball. Ils ne peuvent plus menacer que nous à présent. Si l’on se prépare bien…
- Vous n’avez aucune idée de qui il est !
- Ce n’est pas Cell, répondit Kalta. Nous avons un moyen de contrer le poison de Resheph à présent. Ithaxus et elle sont dangereux mais nous pouvons les battre. Quant à ce Roi…
- Il est invincible ! »

Cette fois, elle s’était retournée, sa voix perdant en volume mais devenant de plus en plus désespérée. Raichi observait toute la scène se jouer, sans les interrompre. Des phrases entendues il y a bien longtemps résonnaient dans son esprit.

Notre espèce n’a pas la puissance de feu nécessaire pour affronter certaines créatures.

« Nous n’avons fait que réagir jusqu’à maintenant. Il faut passer à l’offensive, Bra.
- En nous préparant correctement, nous devrions pouvoir les battre. Il nous faudra toute l’aide qu’on peut trouver, Kalta.
- De qui parles-tu ?
- Celui que nous avons récupéré.
- Tu n’es pas sérieuse. C’est non. On ne le connaît pas, je ne vais pas mettre mes troupes en danger avec un criminel potentiel sur le terrain.
- Est-ce qu’on ne devrait pas lui parler au moins ?
- C’est hors de question. Trop risqué. »

Il semblerait que vous soyez seuls à présent.

Ses ancêtres s’étaient trompés. Ils n’étaient pas seuls. Et malgré la perfidie des saïyens, il était encore possible pour Raichi d’accomplir le destin des tsufuls. Il intervint avant que la discussion ne tourne au vinaigre.

« Si c’est cette toxine qui vous inquiète, je peux vous fournir d’ici deux heures un produit qui vous immunisera à ses effets. Je dois pouvoir l’adapter à la morphologie de toute votre troupe, Seigneur Kalta. »

Les mots étaient sortis de sa bouche sans qu’il y réfléchisse plus que ça. Son esprit était déjà ailleurs. Hatchiyack entier s’activait. Les saïyens interrompaient leurs tâches pour se préoccuper du plus urgent. Il réunissait tout ce dont il aurait besoin. Il faisait disparaître ceux qui étaient inutiles.

« Ce serait extraordinaire, Dr. Raichi ! s’enthousiasme Bra. »

Il tourna lentement la tête dans sa direction, sans vraiment la voir.

Votre programme pourrait nous permettre de mener un terme aux recherches sur les saïyens.

« Je peux faire mieux encore, Mademoiselle Brief. Je peux vous donner de quoi les affronter. »

Dernière édition par Tierts le Lun Fév 26, 2024 12:06, édité 1 fois.
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Re: Chroniques de la Famille Cold

Messagepar Antarka le Lun Jan 29, 2024 15:33

"- C’est une vieille recette tsuful, expliqua-t-il.
- Mais j’ai ajouté deux fois plus de beurre ! se vanta immédiatement Panpukin. »



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Re: Chroniques de la Famille Cold

Messagepar Tonay le Jeu Fév 01, 2024 13:02

Aaaaaah, voilà un grand bond comme je les aime ! Un grand coup de pied dans la fourmilière.

L'ambiance du repas est des plus intéressantes, ça oscille toujours avec des négociations et il y a une attention du détail, tant en termes d'ambiance, d'éclairage et de nourriture des plus réussies.
Les invités discutent, se jaugent... puis il y a Auriel qui débarque en hologramme pour un meeting pol- ... pour lancer un ultimatum.

Bra et Kalta sont fidèles à eux-mêmes, juste Persée qui panique. Persée l'ancienne. Ancienne à quel point déjà ? Et de quelle origine ? J'ai un trou de mémoire :p

Bref, un très bon chapitre qui fait bien avancer l'histoire, qui n'oublie aucune piste et où tous les personnages sont fidèles à eux-mêmes. C'est toujours très appréciable et je suis curieux de voir comment tout cela va être mis en place.
Bien que je présume que Raïchi va mettre à leur disposition son armée de fantôme, si ce n'est quelque chose de bien plus... costaud !

PS : je ne peux plus écouter cette musique sans penser à Cell de TFS Abridged :lol:
Survivants
Et si trois autres saiyans avaient survécu à la destruction de la planète Vegeta ?

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Un mage un peu excentrique. Un Kaïo. Un métis saïyan. Un démon. Un démon du froid. Qui doivent sauver l'univers dans un combat épique. Qu'ajouter de plus ?
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