par Kame-boy le Ven Nov 12, 2010 18:15
Tu attend la suite avec impatience mais normalement tu l'as reçu par mail aujourd'hui (ou plutôt cette nuit). Sinon, dis moi et je te l'enverrai à nouveau.
P.S : faudrait que tu édites ton message parce que tu as fait un mini spoil en donnant une info que seule les 10 participants sont censés avoir pour l'instant (si tu ne vois pas laquelle, contacte moi par MP stp ^^)
Chapitre III :
Sous les yeux d’un Bajiri exprimant son malaise par un nerveux massage capillaire, Salsifi créa une boule de ki aux allures de néon, avant d’envoyer celle-ci sous le toit du chapiteau. Les pupilles des quatre saiyens se dilatèrent à la vue de cette drogue lumineuse, leur donnant un air béat. Bajiri semblait lutter contre cette tentation, sa main aux doigts écartées couvrant son visage, mais laissant passer tout de même une grande quantité d’ondes « Zénos ». Un concert de craquements d’os et de toile accompagna la métamorphose des guerriers en singes géants. Salsifi et Baddack, reconnaissables à leurs armures respectivement blanche et vertes, s’assirent lourdement aux abords de l’arène, non sans avoir poussé auparavant un puissant cri de satisfaction. En temps normal, Kyuuri était déjà plus grand que son adversaire mais, sous cette forme bestiale, l’écart était bien plus évident : 10 centimètres s’étaient mués en 1 mètre. Cependant, cette différence n’était pas la plus marquante, le contraste de comportement s’imposa vite comme moyen de distinguer chacun des protagonistes. Bajiri sautillait sur place, se frappait la poitrine de rage, bavant d’impatience d’attaquer. Ce qu’il fit d’ailleurs sans plus attendre, en bondissant vers un imperturbable et souriant ennemi. Ce dernier recula tranquillement, laissant Bajiri se tromper de cible. En effet, l’énorme poing du primate fracassa inutilement le sol. Les tentatives suivantes connurent le même sort, dans une tempête de coups de poings désordonnés. Un rire guttural agita alors le buste de Kyuuri, moqueur :
- Ah ah ah ! À ton âge tu ne maîtrise pas encore ta forme Oozaru ? Je parie que tu pisses encore au lit !
Vexé, Bajiri sentit la moutarde lui monter au nez ; un peu plus et de la fumée sortait de ses naseaux. Il n’articula aucune réponse et se limita à des grognements indistincts. Le peu de lucidité qu’il lui restait lui commandait d’arrêter de jouer au moulin à vent et il passa à la phase de destruction massive. Des kikohas sortirent de sa gueule par salves successives, arrosant toute la surface de l’arène. Salsifi et Baddack furent obligés de se lever pour esquiver les quelques « balles perdues » qui se dirigeaient vers eux.
- On lui coupe la queue ? demanda Baddack, contrarié.
- Mon frère, je me suis posé la même question… mais, même si un tel manque de maîtrise mérite une disqualification, on ne peut pas écourter ce combat. Un guerrier doit être prêt à lutter au péril de sa vie pour être digne de servir notre roi !
Kyurri, malgré son sang-froid, n’arrivait pas à trouver l’ouverture. Il s’aperçut vite que ses propres kikoha ne faisaient qu’énerver d’avantage son gorille d’opposant, insensible à la douleur, shooté à l’adrénaline. Il fit alors la moue, contrarié.
- Pardon ! cria t-il à son adversaire.
Surpris, les deux sélectionneurs haussèrent les sourcils avec une parfaite synchronisation. Ce fut encore plus le cas quand les doigts de Kyuuri se mirent à danser, à se plier et déplier si vite qu’on ne les voyait plus. L’espace d’un instant, on eu pu croire qu’il s’agissait des battements d’ailes d’un papillon.
- Gokusha An’na Shikyo ! annonça sobrement le saiyen à l’armure jaune et noire.
Le ki de Kyuuri se manifesta alors sous l’apparence d’un éclair bleuté, sortant de sa main droite en sifflant. Le serpent d’énergie grésillante se faufila entre les attaques de Bajiri et, même dépourvu de gueule, goba le grand maladroit. L’oozaru surexcité se débattit dans cette prison ainsi créée, impalpable mais causant une douleur bien réelle. Plus Kyurri serrait fortement ses poings, plus son attaque se densifiait et empêchait l’oxygène de passer. Le corps de la victime ne tarda pas à être parcouru de spasmes, de soubresauts annonciateurs de mort imminente. Les yeux humides de Bajiri fixaient la lune artificielle, implorant son aide, un très hypothétique don de puissance brute. Ses prières ne furent pas exaucées mais il obtint bien mieux… Un éclair de lucidité venait de frapper à la porte du subconscient de la bête, l’instinct de survie saiyen avait un invité inattendu : une idée ! La forme de la boule d’ondes zénos inspirait à Bajiri la création d’une sphère. Une sphère d’énergie, tournant sur elle-même et entraînant dans sa valse le ki de Kyuuri. Sa geôle en était réduit au statut de fil retournant à l’état de bobine. Les doigts de fée de l’oozaru au plastron jaune et noir exécutèrent une vaine chorégraphie, pour tenter d’inverser la tendance. Mais le serpent obéissant n’était désormais plus qu’une espèce de corde entre les mains de l’ennemi… Enfin libre de ses mouvements, Bajiri projeta l’énergie qu’il s’était approprié. Celle-ci n’allait pas bien vite et le singe visé était plutôt rassuré :
- Ma technique lui aura quand même fait perdre beaucoup de vitalité, il n’a plus la force de lancer convenablement une attaque !
- Nami Gen’ei ! pensa avec conviction Bajiri, à défaut de pouvoir l’hurler.
Sa boule de ki disparut alors soudainement. Le son qu’elle produisait s’éclipsa lui aussi, laissant planer, quelques centièmes de seconde, un silence de mort. Kyuuri n’eu pas le temps de se demander ce qu’il se passait, il n’eu que le loisir de ressentir une douloureuse surprise. Un vif courant électrique venait de parcourir sa colonne vertébrale, secouant jusqu’au plus profond de sa conscience d’oozaru : sa queue venait de partir en fumée. L’audience en était médusée, y compris un nouveau venu…
Un saiyen châtain observait la scène, planant sous les combles du chapiteau. Il devait avoir 22-23 ans mais son sourire mutin lui donnait une allure plus jeune. Il portait les cheveux longs, jusqu’aux épaules, une petite touche rebelle. Tout comme Bajiri, sa queue n’était pas visible. Sage précaution. Son gabarit, par contre, se rapprochait plutôt de celui de Kyuuri. Il se dégageait de lui à la fois force et tranquillité, concentration et bonhomie. Il fixait de ses yeux de chat l’arène, visiblement satisfait par la tournure des événements :
- Bien joué mon grand ! Je savais que tu en étais capable, ma poule ! On a peut-être, nous autres, les neurones qui dansent la javanaise quand on est transformé, indisciplinées, mais au moins ça bouge là-dedans ! Et paf, vlà une idée qu’elle est bonne ! pensait l’inconnu, fier et amusé.
Lorsqu’il vit sous ses pieds le massif Bajiri maltraiter son insecte d’adversaire, à coups de poings, massues titanesques, son sang ne fit qu’un tour :
- Un peu de fair-play, que diable ! Je t’ai connu plus sport ! Oui, je sais, tu as la cervelle sur courant alternatif dans cet état. Laisse faire tonton Toumo, je vais arranger ça !
Le saiyen châtain ferma les yeux et se dirigea vers la lune artificielle, située juste au-dessus de lui. Il posa sa main sur la fine pellicule d’énergie sphérique et se laissa chatouiller la moelle épinière par les ondes traversant ainsi son corps. Il laissa échapper un petit rire enfantin, puis son visage se ferma brutalement ; il y avait un moment pour tout ! La boule d’ondes Zenos se déforma, comme tordue par la douleur, avant d’éclater dans un déluge de lumière. Les oozarus, aveuglés, durent se protéger de leurs épais avant-bras. Lorsqu’ils purent réouvrire les yeux, le coquin avait filé, laissant derrière lui quatre nigauds décontenancés.
Non loin de là, dans la même cité, Tamato sortait vidé de sa séance d’entraînement quotidienne. Potatoes lui assena une claque derrière la tête, en guise de salut, puis retourna dans le couloir glaçant menant aux salles inhumaines. Courga attendait son vieil ami dans le vestiaire, comme d’habitude, obsédé par les progrès qu’il pouvait bien faire. Il procéda au rituel de chaque début de semaine et actionna son scaouter dernier cri, objet rare que seuls l’élite avait le privilège d’utiliser.
- 1240, pas mal du tout ! Tu as gagné d’avantage en un mois que lors de la dernière année et demie. Ces nouvelles salles sont de vraies usines à champions, des mines d’or ! Je suis passé de 9530 unités à 9620, ce qui est déjà satisfaisant, mais tu fais mieux que moi. Continue comme ça, mon ami !
- J’ai du mal à te reconnaître, tu es si enthousiaste, remarqua Tamato sur un ton monotone.
- C’est normal, je sens qu’on est à l’aube d’une nouvelle ère, j’ai du mal à contenir mon excitation.
- Et puis, après tout, tu es un ado, c’est normal que tu sois grisé pour un rien…
- Je peux te retourner ta remarque de tout à l’heure… Où est l’imagination si fertile de ce bon vieux Tamato ? Où est ta soif d’aventure ?
- Pfff, tu parles… Vive l’aventure dans 50 mètres carrés…
- Tu plaisantes ?! Mais c’est le prix à payer Tama… Tu n’arriveras à rien sans effort !
- Mon âme n’a pas de prix ! assena l’aîné des deux saiyens, plantant son regard noir dans celui déchiré de son ami, sonné par cette réplique cinglante.
Il n’eut pas le temps de rejouer la scène dans sa conscience, de recoller les morceaux du puzzle afin de réagir, une série de tintements se chargea de le sortir de sa léthargie. 45 000. Son détecteur venait de capter une énergie de 45 000 unités !
- Pas possible… Qui peut bien avoir une telle puissance ?! En plus, elle vient de disparaître… Si c’était un oozaru, la puissance aurait augmenté progressivement…
- Ca vient d’où ? demanda Tamato, seulement à moitié intéressé.
- C’est tout près d’ici, à 20 kilomètres vers l’ouest. Attends… Il y a des sélections par là-bas… J’espère que…
Courga manipula de ses doigts crispés la coque de son scaouter, cherchant fébrilement des informations sur l’écran.
- Non…
- Qu’est ce qu’il y a ? demanda le jeune homme aux grands yeux et cheveux en bataille, soudain plus concerné.
- R… rien… Bouge pas, je reviens ! dit Courga en déglutissant, se levant doucement pour cacher son sentiment de peur. Il quitta doucement la pièce, à un rythme qui n’était pas du tout celui de son cœur.
Alors qu’il s’éloignait du complexe d’entraînement royal et du palais qui le jouxtait, il sentait que son ombre avait trouvé une camarade…