desa a écrit:Superbe chapitre.
J'ai pas franchement d’en écrire plus mais je voulais saluer cette fin grandiose pour une fic qui le fut tout autant.
Merci Beaucoup !
Voici le dessin promis dans la semaine. Illustration vite réalisée pour le chapitre 62.
Et deux petits bonus. Des scènes que j'avais imaginé et même écrite mais que je n'ai finalement pas retenu !
Et maintenant, le vif du sujet. Le dernier chapitre de la Déchéance du Héros !
Bonne Lecture !
Chapitre 63 : La Déchéance ou l'Avènement de l'avenirComment expliquer à ces deux garnements plein de vie, l'histoire qui les concerne.
Piccolo avait encore du mal à faire le deuil de ces événements. Il était profondément attaché à Goku et à Gohan. Et en l'espace de quelques jours, il avait perdu ces deux êtres chers. Comment pourrait-il expliquer de manière compréhensible et sans choquer les deux enfants, que leur pères étaient morts en tentant de combattre le mal absolu ? Que l'abomination qu'était devenu Gohan était responsable de leur vies sans père ?
Comment pourrait-il expliquer, comment pourrait-il conter cette histoire sans que cela ne dégénère ?
Lui-même était encore affecté, comme Krillin, comme Bulma, comme tous les autres.
Ils avaient gagné, ils avaient réussi.
Cela faisait sept années maintenant, et c'était encore si présent dans sa mémoire. Il n'était pas le seul. Bulma aussi en souffrait et en était terrifiée. Le doyen avait beau tenté et essayé de les rassurer, cela ne marchait que modérément.
Piccolo aurait pu broder une histoire, il aurait voulu ne pas raconter cette histoire en parlant de Gohan, en se contentant de nommer Dabra.
Mais il ne le pouvait pas. Il ne pouvait pas renier cet enfant malgré tout ce qu'il avait fait. Il restait ce sempiternel sentiment que Piccolo ne serait pas vivant aujourd'hui, s'il n'avait pas rencontré ce gosse et changé à son contact.
Peut-être qu'il fallait juste ne pas en parler. Tant que les gamins n'étaient pas en demande, tant qu'ils n'étaient pas poussés par cette curiosité, peut-être que les adultes devaient se contenter de garder le silence. C'était déjà assez dur pour eux de l'accepter, d'accepter le fait que maintenant ils étaient seuls. Il n'y avait plus de Terre, plus de Namek, plus de Dragon Ball, plus de Royaume des Morts. Certains y parvinrent, même s'ils avaient caché le mal.
Krillin s'en sortait bien. Il avait une femme, une fille. Puerh les avait aussi adopté.
Roshi ne vivait pas trop mal sur le territoire des Dieux. Il s'était découvert quelques points communs avec le Doyen des Kaio Shins.
Ten Shin Han et Chaozu vivaient ensemble, comme toujours et agissaient ensemble dans l'univers.
Les quatre Kaio étaient restés aussi, sondant l'univers de leur antennes.
C'était Piccolo qui avait émis l'idée le premier. Il s'était caché derrière un prétexte. Ils ne pouvaient pas rester vivre dans le KaioShinKai sans participer à certaines tâches. En réalité, il était terrifié à l'idée que cela recommence.
D'un commun accord avec le Doyen, ils décidèrent que le KaioShinKai ne resterait pas sans rien faire dans l'univers. Les trois humains, le namek et la cyborg deviendraient les gardiens de l'univers. La jeune femme avait souvent besoin d'exercice. La vie de famille, cela allait bien quelques jours...
Ils avaient un pouvoir exceptionnel et les puissances dans l'univers étaient relativement faibles. Dans le pire des cas, à l'aube d'une grande menace, le Doyen gardait un atout dans sa manche : La révélation ultime de potentiel.
Tous refusèrent la proposition. Ils n'en voyaient pas l'utilité.
Piccolo était le plus puissant d'entre tous et ne cessa jamais l'entraînement.
La vie avait tant bien que mal repris son cours. Le génie de la famille Brief avait permis de monter un confort toujours plus appréciable pour les humains.
Les enfants grandirent rapidement et si au début, le Namek était réticent à s'occuper d'eux. Il céda, il céda sous la pression de la dernière conversation avec Goku. Il céda aussi pour parvenir à exorciser ses démons. Ils étaient l'avenir après tout.
L'avenir avait tout pour être radieux. Il n'y avait que cette ombre au tableau : les cauchemars de Goten, aussi réels que puissent l'être un coup de poing qui t'arrive en pleine figure.
L'enfant en avait parlé une fois à sa mère et face à son état de détresse, il finit par garder tout cela sous silence. Et en effet, il y avait de quoi effrayer l'enfant. Était-ce une raison suffisante pour que la vérité sur leur origines éclatent ? C'était la question, la question que se posait Piccolo, au moins une fois par jour.
Il se décida à en parler au Doyen. A en parler plus précisément. Peut-être qu'il aurait des réponses à fournir et des solutions à proposer. Piccolo l'espérait.
-Cela ressemble fortement à un combat intérieur. Répondit le Doyen. Je ne peux malheureusement pas faire grand chose.
-Mais...
-Le choix lui appartient : Rejoindre ce monstre ou le combattre. Pour le moment, Goten semble indécis.
-Et si le jour où il se décide, il rejoint le monstre ?
-Nous aviserons ce jour-là.
-Je ne peux pas ! Je ne peux pas laisser faire ça ! Pas une fois de plus ! Le namek tourna les talons.
-Piccolo, attendez ! Le namek s'arrêta. Il y a une différence notable entre ce qu'il s'est passé et ce qu'il pourrait se passer. Je ne remets pas en doute les dires du petit, au contraire, j'y porte une grande attention. Mais la différence avec son frère est gigantesque. Goten vit en harmonie ici. Il est aimé, il est choyé.
-Son frère aussi l'était !
-Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit ! Laissez-moi finir. Il aime vivre ici, de cette manière, avec vous, avec nous. Il n'a pas vécu ce qu'a vécu son frère. Il vit autre chose. Il n'a jamais dû mener de combats où sa vie était en danger. Il n'a jamais eu à faire les choix que son frère a du faire. Il vit dans un monde de paix, avec sa mère, adoptive, et son frère. Même s'il choisit le monstre à un moment, il n'est pas dit qu'il ne revienne pas. Il n'a qu'une influence depuis qu'il sait parler, c'est nous, ce que nous représentons. Et il me semble que c'est plutôt positif, non ?
-Je vois ce que vous voulez dire.
-Vous avez été un Dieu, Piccolo, il me semble ? Vous devez arriver à percevoir certaines choses mieux que les autres, non ?
-Oui.
-Que percevez-vous chez Goten ? Est-ce qu'il y a quelque chose d'alarmant ?
-Non, il ressemble en tout point à son père.
-Bon, vous voyez ? Que vous vous inquiétez, c'est tout à fait normal mais il ne faut pas non plus tout dramatiser, Piccolo.
-Vous le feriez si vous étiez passé par quoi nous sommes passés.
-Probablement, oui. Répondit sobrement le Doyen en pensant à Dabra.
Il y avait dans cet échange quelque chose de réconfortant pour le Namek. Le Doyen avait posé le doigt sur quelque chose de juste. Le vécu des deux enfants étaient diamétralement différents. A cet âge là, Gohan avait déjà combattu de nombreuses fois, il avait vécu les prémices du pire. Goten en était loin, extrêmement loin. Comme Krillin l'avait fait remarqué à plusieurs reprises, appuyé par Bulma et Roshi, Goten possédait cette candeur, cette joie, cette innocence et cette naïveté typique du Goku qu'ils avaient connu. L'enfant avait plus d'éducation. Il ne faisait pas « Pan, Pan » pour reconnaître le sexe de la personne qui lui parlait. Gohan était déjà un combattant redoutable à cet âge-là.
Après tout, peut-être que le Doyen avait raison, peut-être qu'il n'était pas nécessaire de discuter du passé, pour le moment. Ce qui ravirait probablement Bulma, tant elle s'inquiétait pour ses deux enfants.
Cependant Piccolo devait parler à Goten, il devait parler de ses rêves. Il devait lui expliquer certaines choses.
Le soir ne tombait pas, il ne tombait plus depuis sept ans. Juste les aiguilles des horloges qui tournaient et indiquaient les heures importantes. Ce soir là, alors que les deux grands garçons rentraient à contre cœur, Piccolo se permit de prendre Goten avec lui. Bulma regarda le Namek d'un œil inquisiteur puis elle entendit dans sa tête.
-Ne t’inquiète pas, je ne vais rien lui dire, juste l'écouter.
Le visage de la terrienne s'apaisa. Trunks rentra sous les moqueries de Goten qui lui, avait droit à un sursis avant de devoir prendre son bain. Trunks fulminait tout en croisant les bras mais ça lui passerait. Si Goten ressemblait physiquement à son père, Trunks avait réussi à développer ces quelques manies qui ressemblait tant à Vegeta.
L'ancien ennemi de Goku et son second fils s'envolèrent quelques minutes. Ils se posèrent tout autant rapidement. Piccolo fit comprendre à l'enfant qu'il voulait qu'il s'assoit. Le namek resta debout, tournant le dos à l'enfant.
-Et c'est parti pour une grande leçon... Je ne sais pas si je préfère pas le bain, finalement... Pensa Goten.
Piccolo entendit ces pensées mais ne releva pas. Il enleva sa cape, son turban et les posa au sol. Puis il surprit Goten en s'asseyant côté de lui.
-J'aimerai te parler de deux trois choses, Goten.
L'enfant avala sa salive, il ne savait pas trop ce qui allait se passer.
-Tes rêves. Reprit Piccolo.
Le visage de l'enfant se ferma totalement. Il ne voulait pas en parler. Il plongea sa tête entre ses bras, eux-mêmes appuyés contre ses genoux.
-Je ne te demande pas d'en parler, je te demande d'écouter et de comprendre ce que je vais te dire, Goten.
L'enfant releva légèrement la tête, un œil était visible entre ses épaisses mèches de cheveux.
-Je sais qu'il y a un monstre dedans, je sais qu'il te fait peur, de plus en plus peur. Je sais qu'il te dit des choses. Je sais tout cela...
Goten releva la tête un petit peu plus, visiblement intéressé parce que le namek allait dire.
-Ce n'est qu'un rêve, Goten. Un mauvais rêve, certes, mais cela ne reste qu'un rêve. Aujourd'hui, tu n'y arrives pas, tu n'arrives pas à le combattre, pas vrai ?
L'enfant opina du chef.
-Mais ça c'est aujourd'hui, peut-être que demain tu y parviendras ! Peut-être que tu le combattras et que tu gagneras.
Les yeux légèrement humidifiés, Goten lâcha une question et attendit un grondement de la part du Namek.
-Et si j'essayais de discuter avec lui ?
-Tu peux aussi essayer. Les combats ne se gagnent pas qu'avec les poings, tu sais ?
Le namek se garda bien de lui expliquer, que lui, il préférait gagner avec ses poings, cela durait moins longtemps. L'enfant ne répondit pas.
-Tu peux essayer de discuter avec lui, de comprendre pourquoi il vient te voir la nuit. Peut-être qu'il souffre, peut-être qu'il a besoin de toi. Peut-être pas. Tout cela sont des choix que tu devras faire. L'aider, l'écouter, le combattre. La solution t'appartient. Si cela ne marche pas, peut-être qu'il faudra tenter autre chose. Mais tu es grand maintenant, tu es fort, tu es comme ton père. Tu sauras prendre les bonnes décisions. J'en suis sûr, je te fais confiance.
Il y eut un léger silence...
-Il me demande pourquoi je l'ai abandonné... J'ai l'impression que je le connais mais je ne sais pas qui c'est.
-Tu l'as vraiment abandonné ?
-Je ne sais pas.
-Et aujourd'hui, si tu le connaissais, si tu devais l'abandonner, pourquoi le ferais-tu ?
-Parce que je n'aime pas ce qu'il est.
-Tu pourrais lui dire. Lui expliquer, pourquoi.
-Mais cela pourrait être méchant si je lui dis qu'il pue !
-Parfois la vérité est cruelle à entendre, c'est vrai, mais c'est encore plus cruel de ne pas la dire.
La conversation entre l'ancien démon et l'enfant à l'immense candeur continua une grosse heure. Piccolo raccompagna Goten devant sa maison pour être sûr qu'il rentre bien chez lui. La porte s'ouvrit. Trunks était entrain d'engloutir une multitude de plats, un trait de Vegeta encore... Il avait la mine sérieuse et il se mit à bouder quand son frère rentra dans la maison. Une petite pointe de jalousie s'était installée mais elle ne durerait pas.
Bulma se mit dans l'encadrement de la porte esquivant de justesse Goten qui passa comme une fusée. La surprise passée, elle demanda :
-Ça va, cela s'est bien passé ?
Goten, rapidement assis, regarda sa mère et d'un clin d’œil lui dit :
-Oui !
Et à voix basse elle demanda au Namek :
-Ça va ? Cela s'est bien passé ?
Piccolo sur le point de partir, se retourna.
-Ils sont notre avenir, ils décideront ce qu'ils deviendront, ce pour quoi ils combattront et ce pour quoi ils vaincront. Les cartes sont dans leur mains, c'est à eux de jouer, mais à ta place, je ne me ferais pas trop de soucis.
Sans que personne ne s'en aperçoive, deux ombres, invisibles, apparurent, elles planaient autour de cette verte prairie. Elles s'arrêtèrent au dessus de la maison de Bulma.
-Il semblerait que nous ayons échoué.
-Rien n'est immuable. Aujourd'hui fut un échec, c'est vrai. Mais rien n'est moins sûr pour demain. Le mal est toujours là, en chacun d'entre eux. Il ressortira tôt ou tard et cela recommencera. Qu'importe le nombre de fois où le Makaï sera détruit, il renaîtra, il redeviendra fort. Il échouera peut-être encore de nombreuses fois mais dans tous les cas, il sera toujours là et nous, nous serons toujours là.Les deux cavaliers du Chaos disparurent du KaioShinKai avec l'idée, peut-être même la certitude, qu'un jour ils reviendraient, qu'ils détruiraient cette terre, accompagnés du nouveau seigneur du Makaï. Tant qu'il y avait de la vie, le Makaï ne pouvait mourir.
Bulma regarda le Namek s'envoler. Il avait le don de l'agacer quand il prenait ces airs et faisait ses phrases toutes faites de grand sage taciturne. Elle regarda la table. Elle regarda ses deux fils. Elle les voyait se chamailler.
-Donne-moi une côte de porc !
-Non, après j'en aurais plus assez pour moi !
-Bon, donne moi des patates, alors.
-T'as qu'à te lever !
-Maman !
Ils continuèrent de longues minutes sans s'arrêter mais l'esprit de la terrienne était déjà ailleurs.
Elle se souvint de ce fameux jour, ensoleillé, où sa voiture s'était retournée, où elle avait rencontré cet étonnant petit garçon à queue de singe, naïf, tellement naïf comme ce petit garçon qui venait de crier son nom : Maman.
Elle se souvint de ce regard triste et princier à la fois, de l'être qu'elle avait aimé et qu'elle continuait d'aimer. Cet être qui s'était, comme Goku, sacrifié pour donner une chance à ces deux enfants de vivre dans la paix, de leur donner goût à cette ère qu'il avait à peine effleuré des doigts et qu'il aurait fini par apprécier.
Elle sourit en repensant à ces deux hommes. Un premier sourire était triste, triste de nostalgie mais finalement il se changea en un second rempli de joie. Voyant en ces deux enfants, leur pères comme ils étaient et comme ils auraient pu être.
Elle avait perdu les deux hommes de sa vie et même plus. Mais elle avait gagné le bonheur de ces deux enfants et ça, malheureusement, même si elle avait encore du mal à l'admettre, cela valait tous les sacrifices du monde.
Fin.