La déchéance du Héros

Faîtes-nous partager votre fibre littéraire en écrivant votre propre histoire mettant en scène les personnages de Dragon Ball et, pourquoi pas, de nouveaux ! Seules les fanfictions textes figurent ici.

Re: La déchéance du Héros

Messagepar niicfromlozane le Ven Fév 21, 2014 2:06

Raah Niic ou le monsieur jamais content ! Je publie pas, il se languit et quand je publie, je publie trop vite :P


Ben tu publies pas pdt les vacances, et tu rushes en plein concours de fic et quand j fais 75h par semaine. Un peu de considération pour tes lecteurs, que diable! (que Dabra? Que Gohan?) :wink:

C'est parce que tu n'as pas de coeur, ça !


Ah ouais! J'avais jamais remarqué, mais maintenant que tu le dis…

C'est parce que tu es un ivrogne, ça !


Putain mais c'est que c'est vrai aussi! ;) Plus sérieusement, c'était une image, mais j'ai beaucoup aimé le côté confidences à cœur ouvert (vu que Goku en a un, lui), très bien rendu.

Ces passages, c'était juste pour mon plaisir. Surtout la dernière "histoire" avec le lézard qui bouffe du gosse.


Si tu travailles dans l'éducation, je comprends…
Mais le Cimetière sert d'introduction à ce qu'il se passe dans ce chapitre. Je voulais que des questions comme:
"Ptain, t'es trop con Gohan, Dabra a voulu te buter et tu sautes dedans quand même ?! Pourquoi ?! T'as de la merde dans le yeux ?! T'as failli te faire chopper par les âmes du Cimetière, et toi tu sautes dedans ?!"
résonnent dans vos esprits.


C'est réussi, en tout cas en ce qui me concerne.


Pour ce qui est du passage sur Léthé, je crois que c'est avant tout une question de savoir prendre du recul par rapport à ce qu'on écrit pour "analyser" le texte et ses climaxs, afin d'optimiser ces pasages-là, à la manière d'un tennisman qui élève son niveau de jeu dans les passages importants. Et c'est vachement dur, surtout sur ses propres textes. Perso, j'ai bcp plus de facilité avec ceux des autres que les miens, car je suis moins impliqué émotionnellement. Je sais pas si c'est comme ça chez tout le monde, d'ailleurs.

Et voilà, je suis en retard pour le boulot ! Bande de pas gentils ! :P


Hé hé! J'adore quand un plan se déroule sans accroc!
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Re: La déchéance du Héros

Messagepar Batroux le Dim Fév 23, 2014 13:52

Et voilà la suite. Les dates de parution changent encore. On passe à un chapitre et demi par semaine. Donc en gros, y aura des semaines où vous aurez qu'un chapitre et des semaines où vous en aurez deux. Pour faire simple, on va dire qu'une semaine sur deux vous aurez deux chapitres. Un petit moment de faiblesse dû à mes congés enfin arrivés ! Profitez-en ! Parutions le Mercredi (ou Mardi soir) et le Dimanche.
Bonne Lecture.



Chapitre 48 : La Déchéance de l'Esprit - Partie 3

Son Gohan ferma les yeux quelques instants, quand il les rouvrit Léthée et Dabra avaient disparu. Des sons de pas apeurés l'intriguèrent. Visiblement cela venait de sa tanière. Le jeune métis essaya de se relever, il parvint à se tenir sur ses coudes avec quelques difficultés. Il entendit alors une petite voix effrayée.
-Maman ! Papa ! J'ai peur ! Y a des bruits qui font peur ! Venez me chercher !

Une petite tête orné d'un couvre chef rouge et d'une espèce de boule orange sur son sommet apparut dans l'ouverture de la grotte. De petites mains s'agrippaient avec vigueur sur cette paroi. Le petit être fit glisser un pied sur le sol, se penchant un peu plus sur l'extérieur. Ses dents se mirent à claquer les unes contre les autres. Ses mains commençaient à trembler. Le mur naturel ne le réconfortait plus assez.
Quelque chose d'autre attira l'attention du métis-sayien. Une masse géante derrière cette montagne s'était dessinée... Il ne discernait qu'une partie de cette forme et cela s'apparentait à une tête énorme posée sur des bras d'une longueur et d'une grosseur exubérantes. Cette espèce de chose gigantesque fit un pas sur le côté et le sol se fissura sous l'effet du poids, de la force de ce monstre.
Un autre pas de ce monstre souleva assez de roches pour qu'elles se rapprochent de l'enfant. Le petit garçon se recula de quelques pas, encore plus effrayé.
Gohan vit alors les habits de l'enfant, il ne put empêcher ses yeux de s'agrandir sous l'effet de la surprise. Le petit garçon était habillé d'un chapeau rouge, d'une tunique jaune qui descendait jusqu'au niveau des genoux. Les manches de sa tunique et de son pantalon étaient verts.

Soudainement un rugissement bestial se fit entendre. Le monstre s'était avancé et rugissait de toutes ses forces tout en levant les bras au ciel. Il ramena ses bras sur sa poitrine et la frappa avec vigueur. Une longue queue se balançait dans son dos et fouettait l'air. L'enfant restait caché dans la grotte mais poussé par une curiosité maladive, il sortit encore une fois la tête pour comprendre d'où venaient ces terribles cris.
Le monstre frappa alors le haut de la tanière et celle-ci s'effondra morceaux par morceaux. Le petit garçon se mit à courir aussi vite qu'il put pour sortir de la grotte et pour éviter de se prendre une roche sur la tête. Tout en s'enfuyant de quelques vingtaines de mètres, il s'embroncha les pieds et tomba par terre. Il se mit à pleurer : tomber sur les genoux, cela faisait mal à cet âge là.
Il se releva rapidement et sentit alors un souffle putride dans son dos. Tout son corps fut paralysé durant quelques secondes puis il se mit à trembler parcouru de frissons dans le dos, sur les bras, sur le ventre, sur les jambes.
Jambes qui semblaient ne plus supporter ce poids que constituaient la tête et le haut du corps.

Tandis que l'enfant se retournait, ses yeux laissaient s'échapper de petites larmes d'effroi avant qu'ils ne se glacent face à l'horreur qui s'était dessinée devant lui. Les yeux s'agrandirent, les pupilles se rétractèrent.
L'enfant était face à des yeux rouges, un rouge sang. Le monstre avait de longues oreilles pointues posées sur un crâne velu. Sa gueule inspirait la mort. Un long museau renifla alors l'enfant. Les canines étaient au moins aussi grandes que le petit garçon qui mouillait son pantalon.
Bégayant sans oser crier : Maman, Papa...
Pleurant sans oser renifler la morve qui s'accumulait dans son nez.
Le monstre rugit alors sur l'enfant, lui faisant perdre l'équilibre et le poussant à tomber sur les fesses.
Les dents de l'enfant se mirent à claquer violemment, les bras dans le dos, posés sur le sol, le maintenaient assis. Le monstre prit la position d'un gorille. Appuyé sur ses deux pattes arrières et sur une patte avant, il frappa avec son quatrième membre à côté de l'enfant. Le grand bébé toussa après que la masse de poussière soit rentrer en contact avec l'air qu'il respirait. Le gorille se mit encore à hurler sur l'enfant dont le chapeau s'envola.
Le petit garçon n'arrivait plus à retenir ses larmes. De gros sanglots coulaient le long de sa frimousse. Malgré lui il commençait à renifler, son buste avait des sursauts, ses cordes vocales jetaient des onomatopées furtives : hée hée hée !
Son souffle se fit de plus en plus court. Le petit garçon à la tunique jaune était terrifié et ne comprenait pas ce qui lui arrivait, il ne comprenait pas pourquoi son papa et sa maman n'étaient pas là pour le protéger de ce monstre.

Son Gohan était toujours présent. Il regardait la scène avec intérêt. Il se demandait ce qui allait se passer. Le jeune homme tentait de comprendre pourquoi son cerveau lui montrait ces images de lui. Pourquoi le montrer à cet âge là, dans un premier temps et pourquoi le montrer sous la forme d'un Oozaru ? Car il était persuadé d'être les deux acteurs de cette scène. Fallait-il qu'il intervienne ? Si oui, il ne savait pas pour qui intervenir...

Le petit garçon tentait de se reculer, discrètement. Comment pouvait-on essayer de s'enfuir quand l'ennemi était devant soi ?
L'enfant poussa avec les pieds et tira avec les mains pour se reculer. L'Oozaru ne bronchait pas, il laissait faire le petit. Le petit Son Gohan se releva alors et se mit à courir. L'Oozaru tapa du pied et fracassa le sol jusqu'à l'enfant et même plus loin. Le petit tomba dans une espèce de petite crevasse, tentant de s'accrocher à une petite paroi. Le gorille géant fit un seul bon qui le mena au dessus du garnement. Encore une fois, il se tapa les pectoraux avec violence tout en hurlant.
Il leva son pied visiblement bien décidé à en finir avec cet espèce de gros bébé peureux et pleurnichard mais soudainement une voix se fit entendre.
-Laisse mon fils, sale monstre !

Le petit Gohan regarda et cria : Maman ! Envahit par un flot de réconfort.

L'Oozaru regardait cette femme se rapprocher tout en retroussant les manches de son habit.
-Qui es-tu pour faire du mal à mon petit Son Gohan ! Hein qui es-tu ?! Hurla-t-elle avant de s'en prendre à son chérubin. Et toi Gohan ! Ne t'avais-je pas dit de rester près de la maison, de ne pas t'éloigner ?! Regarde dans quel état tu es ! Et qui c'est qui va devoir tout nettoyer ?! Tu es bien comme ton père ! Tu ne penses jamais à moi, tu n'en fais qu'à ta...

Le singe géant frappa alors d'un revers de main la jeune femme qui vociférait ici et là. La maman décolla du sol avec force et fissura légèrement une roche avec son crâne. Ses yeux devinrent blancs jusqu'au moment où le sang qui se frayait un chemin à travers le cuir chevelu vint maquiller d'un rouge écarlate le visage et les yeux ouverts de la terrienne.
Le garçonnet hurla alors : Maman ! Maman ! Tout en essayant de gravir ce tas de roches qui l'entourait. Un autre cri le rassura.
-Chichi ! Non !
L'enfant cria alors : Papa ! Avec vigueur avant de se mettre à pleurer.

Son Goku était habillé avec la tenue originelle de Kamé-House. Son visage était fermé mais s'était radoucit quand il appela son jeune fils.
-Viens là mon fils ! Cria-t-il d'une voix rassurante avant de s'en prendre à l'Oozaru. Toi, Monstre comment as-tu osé faire ça à ma femme ! Tu vas me le payer !

Le petit Son Gohan se rapprocha en courant aussi vite qu'il put de son père. Il lui sauta dans les bras. Goku le serra fort contre lui avant de le porter à bout de bras. Il le regarda avec un air sérieux.
-Gohan, pourquoi n'as-tu pas défendu ta maman ?
-Ce monstre est trop fort. Répondit le garçonnet qui pleurait.
-Tu aurais dû essayer Gohan, tu aurais dû le combattre pour protéger ta mère. Je ne serais pas toujours là mon grand... Tu es très fort, tu sais ?! Peut-être même plus que moi !
-Mais papa, je suis qu'un petit garçon.
Goku laissa tomber le petit par terre.
-Si tu n'es qu'un petit garçon alors ne fais rien et regarde les gens que tu aimes mourir !

Et le sayien fonça sur l'Oozaru aussi vite qu'il put. Il tenta de frapper le monstre au visage et il y parvint mais le gorille ne sentit rien. Il hurla comme pour repousser Goku et il attrapa de sa main, le serrant avec force et vigueur. Le corps de Goku se tordit sous la pression des doigts du gorille. Sa voix semblait appeler l'achèvement. Le monstre le jeta au sol et l'écrasa de sa patte, il donna plusieurs coups, il s'acharna sur le sayien au sol dont la lueur combattante finit par s'éteindre.
Le gorille se mit à genoux et frappa la terre, de ses poings, de contentement plusieurs fois puis il se releva, regarda le petit garçon avec une lueur de mort dans ses yeux.
Le monstre mit la tête en arrière et une aura rose commença à sortir de sa bouche. Le petit Son Gohan regarda une dernière fois sa maman, son papa et son futur bourreau puis il ferma les yeux tout en sanglotant.
L'oozaru tira alors sa rafale d'énergie qui fit disparaître le petit garnement et ne laissa qu'une tranchée longues de plusieurs dizaines de mètres. Il regarda alors l'autre Gohan au sol et s'en rapprocha tout doucement.

La bête ne semblait plus autant agressive et avide de sang. Ses pas ne détruisaient plus le sol, le monstre semblait être détendue.
Proche de Gohan, l'oozaru s'accroupit et approcha son index du jeune homme au sol. Gohan le regardait, il n'était pas effrayé, il n'était pas en colère. Il savait, il avait saisi les idées de cette scène violente. Il laissa le doigt parcourir son corps, effleurer délicatement son visage puis il posa sa main contre l'ongle de la bête. L'oozaru commença alors à disparaître.

Son corps se dématérialisa sous les yeux de l'enfant après leur contact. Il semblait s'évaporer lentement il semblait se transformer en une espèce de fumée aussi noire que les ténèbres pouvaient l'être. Tout son bras disparaissait puis tout le haut de son corps semblait se transformer. Il ne restait que cette étrange fumée, flottant dans les airs.
Finalement, cette émanation se projeta comme une attaque sur l'enfant au sol. Il eut un violent recul avant de lâcher un « arg ! » d'apaisement et de revenir vers l'avant. Il ouvrit les yeux et il porta un nouveau regard sur ce qui l'entourait.
Un espèce de brouillard se matérialisa devant lui. Il percevait cette décennie qu'était sa vie se dérouler sous ses yeux.

L'enfant se vit naître, il se vit nourrisson dans la maternité. Derrière une vitre, son père et son grand-père discutaient. Enfin, Guymao parlait à Goku qui avait collé ses deux mains sur la vitre, les yeux plein d'éclats. Il ne répondait que très peu à son beau père et quand il le faisait, le père de Chichi riait aux éclats en tapant dans le dos du sayien.

Gohan se vit alors dans les bras de son père, entrain de pleurer toutes les larmes de son corps. Le garnement était déjà orné du couvre chef rouge et portait la boule à quatre étoile. La boule que son arrière grand-père avait laissé en héritage à Goku.
Chichi préparait un biberon et Goku était en charge de garder l'enfant. La mère expliquait calmement au père que la tenue du bébé pouvait être perfectionnée. Le sayien aimait se perfectionner. Il remua le bébé, délicatement et tendrement pour trouver la position idéale et adéquate Chichi se rapprocha et donna le biberon au père qui le fit boire à son enfant.

La scène changea encore. Gohan avait grandi, il tenait sur ses deux jambes et sur sa queue. Le métis sayien était debout, tenu par sa mère. Goku était à quelques mètres d'eux, accroupi les bras tendus vers son fils. Le petit Gohan riait, il riait aux éclats et tentait d'avancer vers son père tout en titubant. Goku le félicitait à chaque nouveau pas. La fierté se lisait dans les yeux de ce père atypique. Chichi était derrière l'enfant et avançait d'un demi-pas quand l'enfant en faisait cinq. Quand le bébé arriva enfin pour se blottir dans les bras de son père, sa mère ne put s'empêcher d'applaudir et de voir perler quelques larmes de joie.

Gohan était âgé maintenant de trois ans et des poussières. Il était assis sur une chaise de la salle à manger. Il sirotait un bon jus de fruit, bien frais comme il l'appréciait. Chichi était affairée à la cuisine. Elle mijotait de bons petits plats pour le déjeuner et elle gardait l'espoir qu'il en resterait pour le souper. A côté de l'enfant se trouvait tout un tas de livres sous emballage. L'enfant entendit un cri à l'extérieur de la maison, il se retourna pour regarder à travers la fenêtre et vit son père au loin, enfoncé dans la forêt préparait quelque chose. Une lumière bleue illuminait Goku. L'enfant n'eut pas le temps de voir ce qu'il se passait que sa mère le gronda.
-Ce n'est pas une tenue à table ! Dit-elle sur un ton autoritaire.
Le petit garçon se retourna alors rapidement, posa les bras sur la table en faisant bien attention de ne pas mettre les coudes sur celle-ci et finit son jus de fruit comme un bon fantassin qui obéissait à son lieutenant. Chichi se retourna alors et un sourire se dessina sur son visage.

Toujours à la même époque, Gohan était dans son lit. Il était bien confortablement installé entre les peluches de dragons, de lions, d'extra-terrestres que son grand-père lui avait offerte toutes plus mignonnes les unes que les autres. Il était bien au chaud, content, s'offrant même le luxe de se blottir contre trois d'entre elles. Soudainement une voix stridente se fit entendre...
-Non, il est totalement hors de question que tu entraînes notre fils, Goku !
-Mais Chichi ! Il est fort, je le sais, je le sens !
-Et alors ?! Que veux-tu que cela me fasse qu'il soit fort ! Si c'est pour le voir combattre des monstres comme Piccolo avec ses poings, qu'il risque sa vie pour protéger les gens, je ne veux pas ! C'est trop dangereux ! Et puis d'abord, Peut-être qu'il est très fort mais il est aussi très intelligent !

La mère se déplaça alors vers le buffet de sa salle à manger et ouvrit un tiroir. Dedans était posée une pochette avec écrit dessus « Son Gohan ». Elle ouvrit la pochette et montra à Goku des feuilles volantes.
-Regarde Goku, regarde comme ton fils est doué ! Il sait déjà reconnaître les lettres de l'alphabet et écrire son prénom alors qu'il n'a toujours pas mis un pied à l'école !
Pourquoi devrais-je le laisser devenir une personne décérébrée à force de prendre des coups, comme tous tes amis !
-Tu n'es pas juste Chichi ! Mes amis ne sont pas...
-Je ne veux pas savoir ! Fin de la discussion !
-Quelle tête de mule... Soupira Goku.
-Je te demande pardon ?! S'exclama de colère la terrienne.
-Non, non rien, je me demandais si la mule était bonne à manger... Hahaha ! Répondit le sayien tout en se grattant la tête.
-C'était moins une... Pensa-t-il alors.

Gohan était dans sa chambre. Bien installé sur sa chaise de bureau. Devant lui une pile d'une dizaine de feuilles était posée. L'enfant avec un crayon à la main, tentait de reproduire son prénom à la perfection sur des interlignes. Les semaines passaient et sa mère voulait qu'il écrive de plus en plus petit. Une chose qu'il ne comprenait pas vraiment. S'il écrivait de plus en plus petit, au bout d'un moment, il ne pourrait plus lire son prénom. L'enfant releva la tête et souffla un petit instant. Cela faisait déjà une heure qu'il travaillait assidûment et il vit son père à travers la vitre. Celui-ci avait son index devant la bouche et il lui faisait comprendre qu'il voulait qu'il sorte.
-Maman va me gronder. Fit l'enfant à voix basse tout en ouvrant la fenêtre.
-Mais non, mais non... Tu n'as pas envie de sortir prendre l'air?
-Si, mais Maman va me gronder, Papa ! Répondit l'enfant.
-Allons, elle n'en saura rien...
Sauf que Chichi avait plusieurs sens cachés et elle le sut. Elle attrapa son mari et son fils avant qu'ils n'aient échangé le moindre enchaînement... Son mari se fit houspiller comme il en avait souvent l'habitude et l'enfant se fit gronder, comme il l'avait prédit...

Arriva ce fameux jour où son père l'emmena voir Roshi et Krillin. Très fier de son fils, il voulait le présenter à son vieux maître et à son meilleur ami. La journée ne se termina pas comme il l'espérait.
Les souvenirs se focalisèrent sur une vision de Chichi pleurant sur son canapé, alors qu'elle venait d'apprendre la mort de son époux et le kidnapping de son fils par Piccolo. Elle s'en voulait tellement d'avoir autorisé à Goku et à Gohan cette petite escapade sur Kinto-un...
Ce rôle de méchante, de tortionnaire qu'elle se donnait, n'était clairement pas dans sa nature mais à la maison, elle était seule. Elle était le chef de famille, elle était l'ordre et la loi. Elle était obligée de l'être sinon sa vie ne serait devenue qu'un immense chaos. Goku avait des qualités, énormes mais il avait aussi d'énormes défauts...

Malgré la vingtaine passée, il restait encore et toujours un grand enfant. Il ne fuyait pas les responsabilités, quoi que parfois... Il ne les fuyait pas, il ne les voyait tout simplement pas. Ce n'était pas sa faute. Elle connaissait le passé de son époux. Il avait été élevé par un homme, âgé, perdus sur un mont... Et au décès de son grand-père, il avait été livré à lui-même. Son seul repère, son point d'accroche avait été les arts-martiaux, même encore aujourd'hui alors qu'il avait une famille, un pied à terre. Son objectif était toujours les arts-martiaux mais ils entraînaient trop de souffrance et de douleur. Son fils ne devait pas tomber là dedans... Mais c'était déjà trop tard.
Piccolo prit l'enfant, pour l'entraîner en vue d'une menace gigantesque.
La mère vécut cela comme un échec... Elle s'en voulait. Toutes ces années à essayer de le protéger de ce démon et finalement, son enfant était seul avec lui...

Quelques temps plus tard, elle retrouva son enfant perdu dans un désert rocheux. Le peuple de Goku avait été défait. Les morts étaient nombreuses et douloureuses mais Chichi ne pensait qu'à son petit et à son mari. Pouvait-on lui en vouloir ? Pendant un an cette femme avait vécu seule, sans les deux amours de sa vie... Quand elle serra Gohan dans ses bras, elle ne put s'empêcher de l’inonder de larmes. Son mari était en piteux état mais vivant. Ces signes vitaux n'étaient pas engagés, Chichi se permit alors d'ignorer Goku. Elle voulait lui donner une leçon en espérant qu'il la comprendrait... mais ce fut un échec.

Gohan était assis sur son lit d’hôpital, il partageait la chambre avec son père et Krillin. Cela faisait déjà plusieurs jours qu'ils parlaient de se rendre sur Namek pour ressusciter leur amis. Gohan soufflait l'idée qu'il voulait aller lui aussi sur Namek. Chichi parvint plusieurs fois à tuer dans l’œuf cette idée saugrenue. Qu'est-ce qu'un enfant de son âge pourrait bien faire sur une planète aussi lointaine de la Terre, aussi loin de sa mère ? Il en était hors de question. Mais l'enfant était déterminé, plus que jamais.
Du haut de ces cinq ans il parvint à faire taire sa mère, chose que peu de gens aient réussi à faire. Chichi resta stupéfaite par les cris de son enfant et par les propos tenus. Elle le regarda et quelque chose se brisa en elle. Elle avait tout fait pour le tenir hors de ces dangers, hors de ces comportements.
C'était un échec, un échec flagrant et destructeur pour cette mère. Elle ne le dit pas, elle ne s'en douta probablement pas mais ce jour-là, elle n'arrivait pas à poser de mots sur ce sentiment qui l'enivrait.

Le rôle des parents est et était de protéger leurs enfants, quoi qu'il arrive. Il faut et fallait les préserver. Le rôle n'est et n'était pas facile à tenir, surtout pour la terrienne qui devait jouer à la fois le rôle du père et de la mère. Elle avait tenu bon quelques années, elle était parvenue à maintenir son petit Gohan à l'écart de toutes ces choses mais tous les éléments semblaient s'être déchaînés contre elle. Ces choses aussi irrationnelles qu'elles pouvaient être se dressaient comme un mur entre elle et son fils. Elle aurait dû briser cette barrière, elle aurait dû passer encore pour la grande méchante, pour la mère intrusive et abusive, image que son entourage avait d'elle mais ce jour-là dans cette chambre d'hôpital, elle ne pouvait pas. Elle s'était retrouvée dépassée. En face d'une situation qu'elle voulait mais ne pouvait pas maîtriser.

Cet aveu d'échec se sentit dans les années qui suivirent. Elle tentait de contenir son fils, de le cloisonner, profitant de l'absence de Goku pour reposer des bases saines d'éducation à son fils. Cela marcha, un temps. L'arrivée de Trunks, l'annonce des cyborgs et la volonté de son fils de s'entraîner avec son père et son ami avaient encore tout chamboulé.
Encore une fois, ce jour-là, Chichi aurait dû faire des pieds et des mains pour garder Gohan près d'elle, pendant que Piccolo et Goku se tapaient dessus. Ce n'était pas la place d'un enfant. Chichi aurait dû l'en empêcher, elle l'aurait dû le préserver... C'était son rôle ! Gohan lui en aurait voulu, un temps, et puis cela se serait tassé...

Aujourd'hui, ce sentiment était plus fort que tout, elle comprit, elle s'en voulut. Elle réalisait, elle arrivait à mettre des mots sur ces sentiments : Elle avait abandonné son fils.


Une main décharnée caressa l'épaule de l'enfant, elle se voulait douce mais la peau pleine d'ampoules donnait un sentiment désagréable et nauséabond. L'enfant ouvra un œil et il aperçu un visage qui aurait pu le traumatiser à vie si Gohan avait vécu une vie ordinaire.
-Gohan, ça va ? Demanda une voix plus ou moins familière.
-Scar... Scare... Scarecrow ?
-Mais qu'est-ce qui t'a mis dans cet état, Boss ?
-J'ai fait un mauvais rêve... Enfin je crois...
-Me dit-pas que c'est cette saleté de dragon qui t'a fait ça !?
-Dragon... ?

L'enfant regarda à côté de lui, il y avait ce dragon, celui-là même qui lui avait prêté allégeance dans son rêve. Était-ce vraiment un rêve si le petit dragon était là ? Il était allongé à ses côtés, docile et attendant l'éveil de son maître.
-Non, non, ce n'est pas lui, c'est très bizarre...
-Ouais, le Makaï, ce n'est pas une promenade de santé. Allez, lève-toi.

Le démon aida l'enfant à se relever. Le petit était vacillant. Il leva difficilement la tête et aperçu au loin. Il les aperçut, Dabra et Léthée, sourires aux lèvres.
-Qu'est-ce qu'on fait maintenant, Boss ?

Son Gohan était un enfant plein de vie. Il était un enfant aussi normal que les autres, excepté pour sa queue de singe. Il était heureux, sage, souriant, poli, docile. Il s'intéressait à tout et à rien. Il était motivé pour devenir un grand savant, il s'en était donné les moyens alors qu'il ne savait toujours pas écrire et lire le mot « savant ». Il aimait regarder son père s'entraîner par la fenêtre, il l'enviait, il aurait aimé avoir ce pouvoir lui aussi. Il aurait aimé faire des arts-martiaux une passion, un hobby, un exutoire quand les journées d'études l'épuiseraient.
De cette manière, il aurait contenté sa mère et son père. Il serait devenu ce que sa mère attendait de lui et il se serait permis de devenir un bon pratiquant d'arts-martiaux, assez pour pouvoir combattre son père en matchs amicaux. Cela aurait été le parfait consensus …
Au lieu de ça il s'était retrouvé bridé dans un premier temps et mit face à un destin qu'il ne devait pas vivre. Obligé d'assumer un rôle qu'un enfant de son âge n'aurait pas dû assumer. On lui imposa des responsabilités qui incombaient à des adultes. Il les comprit et prit des décisions en conséquence. Il tua des gens parce que certains de ses proches le faisaient, parce qu'il y était obligé et parce que tuer l'ennemi semblait naturel. L'enfant n'était pas à l'aise avec ces convictions, il le fit tout de même, à plusieurs reprises. Il rencontra des monstres, des tyrans, des êtres assoiffés de sang, du sien. Beaucoup se servirent de lui autant d'un côté que de l'autre, pour le blesser lui ou son entourage.

Aujourd'hui, les choses étaient claires dans les yeux de l'enfant. Il avait prit une décision qui le mettrait face à son destin. Une décision que beaucoup de son entourage ne comprendrait pas. Il avait pris le parti de vivre uniquement pour lui sans plus rien ressentir, ces sentiments qui gravitaient autour de lui et qu'il assimilait, il ne les voulait plus. Ils ne semaient que la mort sur son passage. Il avait été tour à tour abandonné, manipulé, jeté dans une fosse au lion, ce schéma s'était trop répété. Ceux qu'il aimait se servaient de lui, ils ne prenaient pas en considération ce que l'enfant voulait, ils ne voyaient que le bonheur des autres, et le sien dans tout ça ? Quand est-ce qu'ils pensaient à Gohan et à ce à quoi il aspirait ?
Aujourd'hui, tout cela allait changer et... définitivement...
En signant ce pacte avec le diable en personne, il venait d'accéder à la délivrance, à la liberté...
C'était ce qui l'éloignait de ses proches et le rapprochait de Dabra.
C'était ce qu'il convoitait et c'était ce qu'il allait offrir à l'univers en tant que nouveau seigneur du Makaï : la liberté.
Fan de Valérie Pécresse.
Vous allez voir flou.
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Re: La déchéance du Héros

Messagepar niicfromlozane le Dim Fév 23, 2014 14:44

Un excellent chapitre, cohérent, plaisant à lire et qui pose parfaitement les bases de la psychologie de Gohan pour la suite.
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Re: La déchéance du Héros

Messagepar xela26 le Lun Fév 24, 2014 1:28

Tu publies tellement vite que je n'ai pas eu le temps de te faire mon retour additionnel sur l'avant dernier chapitre !

Du coup je passe à celui la.
Bon, sincèrement, j'ai eu beaucoup de mal à rentrer dedans, j'ai du m'y reprendre deux ou trois fois avant de raccrocher les wagons. Heureusement que, une fois arrivé à la partie ou le gorille géant disparait devant Gohan, ça s'est amélioré.

Le chap n'est clairement pas mauvais, bonne construction et bonne écriture, mais j'ai clairement pas accroché cette première partie avec le gorille Goku et Chichi...
Cell: l'ascension de la terreur- Cell a vaincu Son Gohan lors du Cell game!! Quel sort réserve-t-il à la Terre?? Pour le savoir....viewtopic.php?f=42&t=5990
Chapitre 138: publié
Chapitre 139- 145: 90%- relecture, correction

Cell: Damned Souls- Les aventures parallèles de héros de "l’ascension de la terreur". Pour les connaitre:
viewtopic.php?f=42&t=6774
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Re: La déchéance du Héros

Messagepar Batroux le Mer Fév 26, 2014 10:21

Spoiler
niicfromlozane a écrit:Un excellent chapitre, cohérent, plaisant à lire et qui pose parfaitement les bases de la psychologie de Gohan pour la suite.


Merci !

xela26 a écrit:Tu publies tellement vite que je n'ai pas eu le temps de te faire mon retour additionnel sur l'avant dernier chapitre !

Tu peux toujours le faire, si le cœur t'en dit. :)

xela26 a écrit:Du coup je passe à celui la.
Bon, sincèrement, j'ai eu beaucoup de mal à rentrer dedans, j'ai du m'y reprendre deux ou trois fois avant de raccrocher les wagons. Heureusement que, une fois arrivé à la partie ou le gorille géant disparait devant Gohan, ça s'est amélioré.


En écrivant cette première partie, j'avais en première idée de faire un truc plus "compliqué". Un truc qui deviendrait compréhensible qu'au moment où Chichi et Goku apparaissent. Mais c'était finalement trop compliqué à écrire, donc j'ai cuté certains passages, j'en ai réécrit d'autres. Et cela donne cette partie hybride entre ce que je fais classiquement et ce que je voulais faire.

xela26 a écrit:Le chap n'est clairement pas mauvais, bonne construction et bonne écriture, mais j'ai clairement pas accroché cette première partie avec le gorille Goku et Chichi...


Du coup, je peux expliquer un peu plus ma démarche qui a été relativement éprouvante à mettre en scène. Je suis parti sur une simple idée: La symbolique.
Je voulais symboliser ce que Gohan devenait, ce qu'il allait faire, et finalement pourquoi il le ferait.
Donc:
-Ce qu'il allait faire = le Cimetière
-Ce qu'il devint = Dabra/Léthée
-Pourquoi = Chichi/Goku/Oozaru et la partie souvenirs

Et je me suis aperçu que c'était assez difficile comme exercice. Il faut en dire assez mais pas trop pour que cela ne saute pas aux yeux. En écrire assez dans une certaine forme pour que ce ne soit pas lourd. C'était une prise de risque de ma part, voulue, comme une forme de challenge. La mayonnaise n'a pas pris, peut-être est-ce un avertissement pour essayer des trucs plus simples. :)

Comme me l'avait demandé Warokoo:
Dexter n'a pas été mon influence pour ces chapitres, ça aurait pu l'être. Fight Club, en revanche a été l'idée proéminente pour développer cette part de "schizophrénie", ou dédoublement voir détriplement de personnalité chez Gohan. Pour ceux et celles qui n'auraient pas vu le film, la suite sous spoil.

On a Gohan en Lui et Tyler Durden qui se manifeste sous la forme de plusieurs protagonistes.

Cela me permettait d'approcher la psychologie de l'enfant sous une forme plus originale (dans ma fic, j'entends) sans tomber dans une espèce de linéarité qui au bout de presque 50 chapitres pourrait devenir extrêmement redondante, déjà à écrire et ensuite à lire pour vous.
Parce que c'est ça en ce moment mon plus gros soucis, continuer d'écrire et de décrire mon histoire en essayant d'innover, et de "casser" un peu le rythme pour qu'elle ne se retrouve pas à bout de souffle.

Voili Voilou.
Alors du coup: Les deux autres dragons, ils deviennent quoi ?
Dabra/Gohan, assimilation, fusion, rien de tout ça ?
:P


Les petits Loups ! Les petit Loups ! Deux chapitres par semaine, c'est dorénavant possible ! Donc DEUX CHAPITRES par semaine.
C'est dire l'avance que j'ai pris...
Bref voici le nouveau chapitre, Bonne Lecture !


Chapitre 49 : La Déchéance de Piccolo II


Goku et les quatre Kaios étaient au bureau du poste frontière. L'endroit était identique à la dernière fois où Goku était passé devant cette entité. C'était une vieille architecture rappelant la vieille cabane dans laquelle vivait le sayien dans sa jeunesse.
Le sol était recouvert d'un parquet incroyablement vieux mais aussi incroyablement bien conservé. Remarque, ce n'était pas les âmes qui salissaient le sol de leur pied. Les ouvertures sur le reste du monde ne montraient qu'une étendue de nuages jaunes jusqu'à perte de vue. Beaucoup d'êtres, visiblement sous les ordres de la divinité, se décarcassaient pour que les âmes restent dans le rang, pour que le jugement divin : Enfer ou Paradis, se fasse dans les plus simples et pratiques conditions.

Bien évidemment, il y avait toujours des âmes récalcitrantes qui essayaient d'esquiver le jugement dernier. Pour la plupart, ils pensaient savoir où ils iraient mais en réalité ils ne savaient pas ce qu'ils deviendraient.

Enma était toujours aussi massif. Il devait mesurer dans les quinze mètres de hauteur et devait facilement faire huit mètres de large. Ses bras frappaient machinalement les feuilles avec les tampons. Il était facile de croire que le gardien de l'autre monde ne lisait même pas les fiches qui défilaient, en réalité, après tant d'années, de siècles voire de millénaires d'expérience, il avait juste besoin de visionner deux lignes sur les feuilles. Il les balaya de ses yeux en moins d'une seconde et la sentence tombait. Un travail répétitif et lassant mais personne d'autre n'était en mesure de le faire alors Enma continuait.

Il râlait, soufflait, criait même parfois. Ce travail le rendait fou, surtout quand les êtres sous ses ordres ouvraient les fenêtres... Toutes les fiches du seigneur s'envolèrent... Cela avait le don de l'exaspérait mais c'était devenu comme une forme de jeu. Ses subordonnés le faisaient exprès, pour qu'il se lâche un peu, en général quatre fois par semaine...

Enma mit un petit moment avant de se rendre compte de la présence de ses supérieurs... Un petit toussotement du Kaio du Nord signala leur présence.
Le Roi regarda alors dans la direction et cria : Stop on arrête tout !
Ces employés se plièrent alors en quatre, criant dans leur mégaphone de patienter aux âmes, relayant l'information dans leur talkie-walkie à leur collègues plus en recul ou plus en avant. Certains se jetèrent au milieu de la file comme s'ils sacrifiaient leur vie. Ces scènes que Goku observait brièvement aurait pu prêter à sourire, si la situation n'avait pas été si désespérée...

Le Kaio du Nord s'entretint alors avec Enma, tentant d'expliquer la situation qui nécessitait la présence de Goku dans le Royaume des Morts malgré le fait qu'il soit vivant. Enma prit une mine grave et réfléchit quelques instants. Il ouvrit son tiroir et en sortit une télécommande. Il appuya sur un bouton, une flèche qui descendait était dessinée dessus. Un écran dans le dos du souverain descendit, un écran géant. Il tapota sur sa télécommande, il regarda des parties de l'univers, il ne vit rien de bien spécial. La menace ne semblait pas être imminente...

Tout en réfléchissant, il se disait que cette menace était un prétexte hasardeux pour laisser le sayien rentrait dans ce monde. Cependant, il connaissait les Kaios, ils ne se déplaçaient jamais pour rien et surtout à quatre... Car oui, les rumeurs allaient bon train sur les mésententes entre ces divinités.
Enma statua encore de longues secondes dans sa tête.
-Bon c'est d'accord, je vous autorise à rentrer avec Son Goku.
-Vous nous en voyez ravis, Enma !

Le colosse ouvrit un autre tiroir de son bureau et donna un badge à Goku qu'il devrait porter autour du cou durant tout son séjour. Le sayien le prit et l'enfila.
-Je n'ai pas besoin de vous montrer le chemin Kaios ?
-Non, cela ira merci ! Répondit le Kaio du Nord.

Tous les cinq se dirigèrent alors vers une plate-forme spéciale où des avions et des hélicoptères divins atterrissaient et décollaient. Goku suivait tout le monde avec quelques pas de retard. Il réfléchissait, il doutait... Il avait en réalité peur d'être déçu, déçu de ne pas trouver les réponses qu'il cherchait, peur qu'il n'existe aucune réponse à ce mal qui rongeait son fils et sa famille mais il se devait d'essayer, il se devait de tout tenter pour sauver son fils.

Il monta dans l'avion et s'assit. Un steward se déplaça dans l'appareil priant les usagers d'attacher leur ceinture. Le bonhomme figea son regard sur Goku qui ne l'aperçut même pas... Cet être était vivant, il n'avait pas d'auréole... Puis il aperçut les Kaios. Il détala alors rapidement. Il y avait des divinités dans son appareil... L'individu se sentit grandir démesurément : Il était dans le même vol que des dieux ! C'était excitant.
Après les messages d'usage donnés par le commandant, l'avion décolla rapidement et vola quelques minutes à peine avant de se poser.

Les quatre Kaio descendirent accompagnés du vivant. Goku regarda les installations sans vraiment les voir. Le ciel était d'un rose qui aurait pu être réconfortant. Il était parsemé de nuages jaunes immobiles. En face de lui se dressait une bâtisse, probablement un point d'accès au Royaume des Morts. Ils y rentrèrent.

Les Kaio saluèrent leurs subordonnés de l'autre Monde puis ils sortirent. Ils se retrouvèrent devant un immense mur de plusieurs centaines de mètres de haut. Les divinités se mirent à marcher, tranquillement. Goku suivait tout aussi tranquillement. Ils longèrent le mur durant de longues centaines de mètres puis ils arrivèrent devant un portail. Un portail d'une couleur or, il s'ouvrit devant eux. Ils s'engouffrèrent alors dans le mur d'enceinte.
Un immense bâtiment invisible de l'extérieur à cause du mur qui s'élevait sur plusieurs centaines de mètres. Il était d'un blanc immaculé. Les jardins étaient florissants. D'une verdure à faire rougir Piccolo. De beaux arbres étaient taillés dans des formes animales, géométriques et diverses. Visiblement le ou les jardiniers se faisaient plaisir en s'occupant de cet espace. Goku ne porta pas réellement attention au décor somptueux.

Ils rentrèrent dans le bâtiment. Un magnifique hall, immense, aux couleurs vives et chaudes. Tout était extrêmement coloré mais avec un certain goût et une certaine classe, dans des tons bleutés, ors et même orangées. Sur les côtés jonchaient de beaux et grands escaliers, tout en marbre ou dans une matière s'en rapprochant. Ils montaient sur plusieurs étages.
Les quatre Kaios se séparèrent et sans surprise, chacun des trois montèrent dans les étages qui leur étaient dédiés. Ils avaient leur appartements respectifs et allaient s'y reposer avant de rejoindre le maître et l'élève à la bibliothèque.


Les deux compagnons continuaient leur ascension dans le Royaume des Morts. Ils quittèrent le hall et traversèrent une allée dallée. Elle était posée sur un espèce de lac rose. Les espaces verts étaient gigantesque mais pas autant que le bâtiment qui était en forme de « U ». Des obélisques s’apercevaient au loin, elles paraissaient si petites mais devaient être gigantesques pour qu'on puisse les voir.

Kaio continuait d'avancer tranquillement. Goku le suivait. Il aurait aimé presser le pas. Ils se retrouvaient sur un îlot au milieu du lac. Deux ponts étaient posés dessus et donnaient la possibilité de rejoindre l'aile Ouest ou l'aile Est. Ils prirent la direction de l'aile Ouest. Ils restèrent à l'extérieur et ils longèrent les murs, de longues minutes. Ils passaient devant des baies vitrées immenses. Parfois, ils entendaient des cris de joie, principalement.
Ils se retrouvèrent dessous une pergola enveloppée d'une espèce de lys blanc.
Kaio se saisit de la poignée et la tourna puis il regarda Goku.
-Surtout tu me laisses parler. Ordonna-t-il.
Goku leva un sourcil.
-Le maître des lieux n'est pas méchant pour deux sous mais il est très protocolaire. Alors tu écoutes ce qu'il dit et tu appliques.

Goku était surpris du ton pris par son maître. Il était rare qu'il soit aussi autoritaire. Cela avait attisé sa curiosité de rencontrer ce bonhomme.
Ils rentrèrent. Il y avait des livres de partout. La salle était gigantesque et montait dans les étages par le biais de mezzanines toutes en bois massif.
L'odeur avait quelque chose de sereine. Cette odeur que les livres dégagent mélangée à celle du bois massif et extrêmement vieux. Goku n'était pas particulièrement habitué à cette odeur, il n'était pas un rat de bibliothèque mais pourtant le sayien se sentit calme et apaisé et cela faisait longtemps que cela n'était plus arrivé.

A la rentrée des deux individus, comme une fusée, un vieux monsieur disparut de son huitième étage pour réapparaître devant eux. Le vieillard avait des cheveux longs coiffés en brosse. Son menton était invisible sous une barbe bien fournie. Il portait de belles lunettes noires comme Kaio et Roshi.
Ses vêtements étaient assez paradoxal compte tenu de la fonction qu'il occupait. En effet, il portait une sorte de gilet en jean, un peu décousu sur les épaules, un pantalon lui aussi en jean et des bottes de cuirs aux bouts carrés. Ses mains étaient affublés de gants marrons, du cuir aussi visiblement.
Goku regarda ce personnage un peu surpris presque amusé.

-Bonjour, avez-vous votre carte de bibliothèque ?
-Bonjour Daï Kaio. Lança à voix basse le Kaio du Nord tout en s'inclinant.
-Et il ne me salue pas, lui ? Demanda le Daï Kaio.
Le maître de Goku tenta de lui mettre un coup de coude discret pour qu'il s'exécute lui aussi.
-Bonjour Daï Kaio. Fit alors le sayien en s'inclinant à son tour.
-Avez-vous votre carte de bibliothèque ?
-Non, nous ne l'avons pas mais permettez-moi de...
Le vieil être fit apparaître un livre énorme.
-Très bien je note, Kaio du Nord a oublié sa carte de bibliothèque. Cela fait la troisième fois, vous savez ce qu'il adviendra de votre carte si vous l'oubliez cinq fois, Kaio ?
-Mais... Mais... Oui, je sais.
-Très bien. Et ce jeune homme ?
-Je n'en ai pas, je ne suis jamais venu ici.
-Quel est ton nom ? Ce n'est pas la première fois que l'on essaye de m'entourlouper...
-Son, Son Goku.

Le Dieu attrapa alors la carte qu'il portait autour du cou. Il la regarda, la retourna dans un sens puis dans l'autre. Il fit apparaître un autre livre monstrueux. Visiblement c'était un listing des membres de son antre.
-Mmmh... en effet je ne te trouve pas. Ce n'est pas grave.
Le livre disparut de ses mains quand il le referma. Il regarda Goku puis claqua des doigts. Une carte apparut dans sa main.
-Tiens, ta carte. Ne la perds pas. Bon, puis-je vous aider en quoi que ce soit ?
-Et bien, nous aimerions feuilleter quelques ouvrages sur la naissance du Makaï et sur le Makaï en général. En fait nous voudrions savoir si... Fit Kaio doucement avant d'être coupé.
-Oh... Ce sont des lectures passionnantes. Anciennes, vraiment. Ce sont les premiers Kaios qui prenaient souvent des notes sur ce qu'ils voyaient, ce qu'ils entendaient. De vieux recueils faits de légendes très prenantes. Ce ne sont pas des lectures à mettre dans toutes les mains par contre... Je vais vous montrer.

Les trois êtres se téléportèrent au quatrième étage, deux sans rien comprendre.
-Voilà, nous y sommes. Vous trouverez tout un tas de choses sur le Makaï. Des œuvres et essaies philosophiques, sur son importance ou non dans l'univers. Des récits probables sur sa création.
-Et avez-vous des ouvrages qui traitent du pouvoir de son Seigneur ? Demanda Kaio.
-Mmmh, non pas vraiment. Nous avons quelques livres y faisant référence...
Ils les téléportèrent au sixième étage.
-... Ici par exemple dans ce manuscrit...
Goku lit la tranche du livre : « La Descendance de L'Ogre »
-... L'Ogre est une histoire assez déroutante, se passant sur une planète lointaine et au fur à mesure de la lecture, on s'aperçoit que L'Ogre et sa descendance seraient en fait l'ancien et le nouveau Seigneur du Makaï. Mais c'est une fiction, je doute que cela puisse vous aider dans vos recherches. D'ailleurs, pourquoi souhaitez-vous vous renseigner sur le Makaï ? Demanda le Daï Kaio.

Un silence pesant s'installa alors. Kaio regardait Goku qui baissait la tête. Son élève n'était visiblement pas prêt à en parler. Il répondit alors :
-Simple curiosité. On aimerait bien comprendre le fonctionnement de ce monde. Les pouvoirs de son Seigneur, ce qui fait d'un être ordinaire, un seigneur du Makaï.
-Hmm... Je vois... Je ne sais pas vraiment si je possède un tel ouvrage ici. Beaucoup parle du Makaï, très peu de son Seigneur. Nous avons vraiment très peu d'informations sur lui. Dans mes souvenirs il me semble qu'il s'appelle Dabra mais c'est là juste des informations redondantes qui se basent plus sur des rumeurs que sur des faits réels. Aucune preuve tangible n'a jamais été fournie...


Goku avait raison de douter. Il conservait tout de même un petit espoir. Espérant que ce lieu serait magique et sacré. Qu'à la moindre de ses pensées, un livre lui apparaîtrait dans les mains ouvert à la bonne page et que la recherche se clôturerait en cinq petites minutes. Au lieu de cela il se retrouvait entouré d'une armada de livres qui potentiellement pourrait détenir une information plus ou moins décisive pour sauver son fils. C'était maigre mais c'était pour l'instant l'unique espoir du père. Goku se revoyait quelques temps en arrière. Il se revoyait se téléporter en toute hâte dans le Makaï face au désarroi de Piccolo.
Piccolo, il n'était jamais aussi désarmé face à une situation. Le namek était un fin stratège. Il avait su développer cette capacité d'évaluation des situations en un clin d’œil, voire peut-être même un peu plus. Le voir si désarçonné sur la planète de Kaio et même dans le Makaï avait eu un gros effet sur le sayien. Il savait que le namek portait un amour inconditionnel pour son fils, le considérant comme le sien. La seule chose qui avait pu mettre dans cet état Piccolo était Gohan, forcément, mais Goku devait en avoir le cœur net. Il se téléporta dans le Makaï.

Bien qu'il ne faisait qui penser, ces mêmes sensations se saisirent de son corps comme ce jour-là.

Il était apparu sur un flanc de montagne et il assistait à une transformation, un sacre. Tous ces démons autour de son fils, il était dans un premier temps effrayé mais il comprit qu'il ne tremblait pas pour les bonnes raisons. La puissance de son fils dépassait encore toutes les limites à un niveau qu'il ne s'imaginait pas. Les pulsations et les variations du ki étaient si fortes. Les démons semblaient prêter allégeance à son fils... Mais Pourquoi, que s'était-il passé ? Goku comprit, il le ressentit au fond de son être, de son âme. Son fils avait changé mais il se refusait d'y croire. Cela ne pouvait être possible ! Un cri, un rugissement prit Goku comme une cible. Un terrible tremblement vocal qui glaça le sang du sayien, pour la première fois de sa vie... Mais il refusait d'y croire. Il ne pouvait pas avoir sauver Goten et en même temps avoir condamné son autre fils. Ce n'était pas juste, ce n'était pas possible !

Et pourtant, ce rugissement n'était qu'un prémices. Gohan contrôlait les démons, il les envoya sur son père. Cela le paralysa.

Ils se jetèrent sur lui avec vigueur et conviction. Goku était encore affaibli. L'énergie qu'il avait récupéré de Piccolo ne lui permettait pas de mener un tel combat, face à autant d'ennemis. Dans un premier temps, il se laissa faire.
Les démons le maltraitaient, ils l'attaquaient de tous les fronts, sous toutes les formes. Des morsures, des griffures, des attaques de Ki. Goku se réveilla finalement. Ramené par des images de Goten, de Chichi et de Gohan. Il se défendit comme il put face à cette horde. Il envoya les poings, les pieds, la tête, des kiais, de l'énergie. Ils étaient trop nombreux. Il ne parviendrait pas à se défaire d'autant d'ennemis. Ses réserves de ki s'amenuisaient et s'il attendait trop, il ne pourrait plus se téléporter. Il resterait coincé dans ce monde. Goku fit exploser son aura sous forme de kiai suffisamment longtemps pour qu'il puisse disparaître et réapparaître sur la planète de Kaio. Et là, ses amis s'occupèrent de lui. S'en suivit un dialogue borné avec Bulma.


Piccolo était un namek. Longtemps inconscient de ses origines, il se rappela qu'il était arrivé sur Terre il y avait des siècles. Son vaisseau se posa sur Terre, dans une des régions les plus difficiles à vivre pour un humain lambda.
Il attendit patiemment, il ne savait pas trop pourquoi mais il attendait.
Les journées étaient longues, très longues. Quelque chose se levait tous les matins et se couchait tous les soirs et laissait apparaître alors une immense boule blanche dans le ciel. Cette immense boule lui servait alors de lumière.

Le jeune namek était resté de longues années, voir des décennies seul. La folie se proposa à lui comme une amie ; elle tendit une main que le jeune namek refusa.
Le désespoir de revoir, un jour, sa famille venir le chercher l’enivra et c'était ainsi qu'il partit découvrir la Terre. Il descendit ces hauts plateaux rocheux, il parcourut de longues vallées d'herbes vertes. Il rencontra des bêtes qui l'attaquèrent, poussées par la faim.
Ces bêtes étaient impressionnantes mais n'avaient que cet aspect... Jamais elles ne purent le blesser. Ces attaques ne servaient qu'à briser leur dentition sur des morceaux de chair du namek. Il ne leur en tint, d'ailleurs, pas rigueur bien heureusement pour elles. Il continua son exploration de la Terre et il mit des mois à rencontrer des formes de vies « intelligentes ».

De petits villages, de petits hameaux poussaient comme des champignons dans les claires et vastes prairies. Des cabanes faites dans ce matériel, le bois, de différentes tailles. Piccolo observa de loin les autochtones de cette étrange planète. Il ne comprenait pas ce qu'ils disaient mais il arrivait à ressentir les joies et peines de chacun.
Leurs modes de vie étaient bien ritualisés. Chaque fois que l'immense boule jaune apparaissait dans le ciel, les humains se montraient dans les espèces de petites allées qui séparaient les cabanes. Et chaque fois que la boule jaune se couchait, ils disparaissaient dans leurs cabanes.

Dans la journée, beaucoup d'entre eux allaient taper sur des cailloux. De temps en temps, certains hurlaient de joie et levaient vers le ciel une espèce de pierre dans les tons bleus, blancs. D'autres autour sentaient monter la frustration, la colère...
Parfois, ils buvaient un étrange breuvage qui les rendaient soit euphoriques, soit méchamment en colère, entraînant de violentes bagarres.
Piccolo était spectateur de ce mode de vie qui lui paraissait pour le moins étrange, il avait tenté à plusieurs reprises de rentrer en contact avec les autochtones. Il était seul depuis tant d'années, il aurait apprécié un peu de compagnie, imparfaite fut-elle.

Et un jour, il se décida, il s'avança dans le village, espérant que cela changerait quelque chose. La peur noua ses entrailles entre elles.

Il tomba nez à nez avec un enfant, bien plus petit que lui. L'enfant le regarda de grands yeux ronds tout en léchant sa sucette, Piccolo s'approcha de lui et sourit, singeant les coutumes terriennes. Le namek lui tendit la main. Il avait vu les humains se faire ce geste tous les matins. Le marmot ne réagit pas tout de suite puis il se recula d'un pas.
-Un... un... Commença à bredouiller l'enfant.
-Mam... Mama... Maman... Commença-t-il à dire de manière plus audible.
-Un démon, Maman ! Hurla-t-il alors.

Le gamin jeta sa sucette sur Piccolo pris d'incompréhension et le terrien se mit à courir vers sa cabane. Les parois de bois laissaient échapper un affolement de l'enfant et l'incompréhension de la mère. Le petit ouvrit la porte de la cabane tirant sa mère par la main. Celle-ci s'énerva contre son fils. Les élucubrations de son fils ne lui permettraient pas de préparer le déjeuner et le dîner en temps et en heure.

Dans l’entrebâillement de la porte, la mère lâcha son plat sur le sol avant de s'écrier d’effroi. Le garnement dans les jambes de sa mère regarda avec une peur et un dégoût l'être vert prostré dans la petite allée de leur village. Piccolo regarda et sentit les mauvaises intentions de ces deux humains. D'autres arrivèrent en criant d'une voix interrogative, et tous eurent la même réaction.
-Mais qu'est-ce que c'est que cette abomination ?!

Les quelques hommes prirent alors ce qui leur tombait sous la main : fourche, pioche, pelle, fusil. Et ils se rapprochèrent du jeune namek qui sentait les mauvaises intentions de ce petit groupe d'humains. D'abord pris de tétanie dû à la plus totale des incompréhensions, Piccolo se mit à détaler, il courut rapidement, bien plus que l'humain moyen.
Il avait senti la folie enivrer ce village, la peur, le rejet catégorique.
Les villageois tentèrent de le poursuivre mais ils se firent vite distancer.

Piccolo avait trouvé refuge dans une forêt. Elle était sombre et à peine clairsemée des rayons du soleil, cachés par de grands arbres, immenses, aux troncs probablement millénaires... Il s'adossa contre l'un de ces immenses végétaux et se laissa glisser par terre. Il prit sa tête entre les mains et il pleura. Combien de fois cela faisait-il que le namek avait été, non seulement, rejeté mais pourchassé comme la pire des engeances...

Le namek n'en pouvait plus, cela faisait des décennies qu'il était arrivé sur cette planète, cela faisait tellement longtemps qu'il était seul, sans d'autres individus de sa planète. Chaque tentative d'intégration se soldait par une battue... Les humains avaient peur de lui, il le comprenait. Ils n'avaient pas la même couleur de peaux, ils n'avaient pas ces espèces d'antennes... Mais bon sang ! Il cherchait juste de la compagnie. Il n'allait pas dévorer leurs enfants, il n'allait pas voler leur espèces de cailloux resplendissants. Non, il voulait juste de la compagnie ! Compagnie, amitié qui lui étaient systématiquement refusées...

La tristesse s'intensifiait, elle se métamorphosait, elle devenait un poison coulant dans ses veines. La colère prenait bientôt le pas sur cet esprit devenant de plus en plus faible. Piccolo se leva, en colère, et fit exploser son aura en hurlant de longues secondes. Les arbres semblaient reculer sous l'impact du ki du Namek. La terre se souleva sur les racines. Les végétaux commençaient à vaciller. Piccolo regarda le ciel, le maudissant. Il en voulait à ses parents de l'avoir envoyé ici, de l'avoir forcé à rester seul avec ces barbares. Il tomba finalement au sol. Posant une main pour retenir son buste et sa tête. Il haletait, la sueur dégoulinant de tout son crâne. Il releva la tête et entendit alors :
-On t'a enfin trouvé démon.

Une phrase incompréhensible pour les oreilles du Namek. Si ce n'était le terme « démon », déjà employé par le petit villageois. Piccolo se releva face à cet amas d'humain armé de leur outils de fortune. Un espèce de moustachu portant un chapeau de paille s'élança sur le Namek avec sa pelle.


Piccolo ouvrit les yeux. Son flegme légendaire n'aurait pas pu masquer son visage devenu presque blafard. Il quitta sa position zen et posa les pieds au sol.
-Pourquoi ai-je rêvé de ça ? Se demanda-t-il.

Le soleil ne s'était toujours pas levé sur le palais de Dendé. Piccolo était comme d'accoutumée seul, dehors. Il s'avança sur les bords du palais et regarda alors la région du Yunzabit. Son vaisseau avait disparut, il était retourné sur Namek et avait été détruit avec celle-ci. Piccolo inspira et expira un peu fort.
Popo arriva dans son dos. Et il se mit à regarder lui aussi le Yuzanbit.
-Nostalgique ? Demanda l'homme à tout faire du palais.
-Non, pas vraiment...
-Pourquoi regardez-vous en bas alors, Piccolo ?
-Je ne sais pas. C'est confus... J'ai rêvé de mon arrivée sur Terre et de mon premier contact avec les terriens. Il me semble que Kami te l'avait raconté, Popo ?
-Oui, en effet, tristes souvenirs et dures épreuves.
-C'est du passé... Répondit Piccolo.

Le namek s'avança alors vers le palais laissant Popo et le Yunzanbit derrière lui.
Même si Kami-Sama n'existait plus, il le retrouvait dans ce Piccolo. Il vivait à travers lui. Le serviteur reconnut immédiatement ses rictus. Cette mine grave et sérieuse appartenait aux tourments que pouvait vivre l'ancien Dieu.

Piccolo ne pouvait s'empêcher de penser à ce rêve. Pourquoi avait-il rêvé de ce passage de sa vie, enfin de son ancienne vie ? Il ne l'avait même pas vécu lui même, c'était son père et Kami qui avaient vécu cette épreuve, pas lui. Pourquoi alors cela lui revenait comme ça ? Un tour de Kami dans son esprit, qui essayait de lui faire comprendre quelque chose en rapport avec les récents événements ? Même tapis et disparu, ce vieux naïf pouvait encore lui donner des leçons ? Ou alors était-ce peut-être une nostalgie de l'ancien démon qu'il était et qu'il aurait pu être ? Démon... Makaï... Les cavaliers du chaos ? Non, ils étaient apparus bien plus tard dans sa vie... Quand Kami-Sama était parvenu à intérioriser ce double maléfique et destructeur qu'était son père...
Piccolo était assez incertain et cela l'énervait de ne pas avoir les réponses, surtout quand celles-ci lui paraissaient si proches... La chose dont il était sûr c'est que cela avait un rapport avec Gohan.

Le Namek s'hydrata dans la cuisine du palais et se mit, comme beaucoup en ce moment, à penser à ce fils. Ce gamin, ce garnement geignard qu'il avait recueilli bien malgré lui après avoir tué son père. Il voulait l'entraîner, en faire un combattant d'exception à l'approche de la menace qu'était Vegeta même si cela signait, éventuellement, sa propre perte.

Il se souvint de ses premiers sentiments à l'égard de ce petit terrien aux origines extraterrestres : Lui coller une bonne droite pour qu'il ferme enfin sa bouche, pour qu'il arrête ces pleurnicheries qui devenaient stridentes quand elles parvenaient aux oreilles du Namek.

Lui en coller une l'aurait séché sur place, le laissant comme une carcasse d'animal attaquée par les lions. Cela aurait posé plus de problèmes qu'autre chose. Le gamin se serait réveillé et se serait remis à chialer, parce que c'était une chialeuse et parce qu'il aurait eu mal à la joue. Quelle plaie...

L'idée de le laisser pendant six mois dans un désert pouvait être aussi à double tranchant. Il aurait pu ne pas survivre, il a bien failli ne pas survivre d'ailleurs... Mais après tout, si Piccolo avait pu vivre des années à s'entraîner en vue d'un combat final avec Goku, le fils de celui-ci ne pouvait que survivre.

C'était probablement l'une des raisons qui a fait qu'ils se sont rapprochés. Piccolo était né après la mort de son père, il avait grandi, seul, dans une seule optique, tuer Son Goku. Comme une petite voix dans sa tête, comme si Dieu lui même lui ordonnait : il fallait tuer Son Goku.
Dans un sens, n'avait-il pas élevé Gohan de la même manière... Le petit a été lâché avec pour seules armes, ses larmes, dans un désert.
Il avait été frappé, brûlé, électrocuté, mordu dans le seul but de le préparer au combat contre les sayiens.

La seule différence, et de taille, était que Piccolo s'était élevé, seul, dans la haine et la vengeance, là où Gohan avait été élevé dans l'amour et la joie par ses deux parents. Piccolo avait connu le pire avant le meilleur, Gohan vivait l'exact opposé.
Le jeune sayien était probablement plongé dans la haine la plus totale. Celle qui est viscérale, qui remonte de l'abdomen pour nourrir tous les muscles d'un corps humain et qui alimente le cerveau d'impulsions aussi malsaines que destructrices.
Ce jour-là, dans le Makaï, pourquoi Piccolo était-il resté sans voix face à la complainte de Gohan ? Pourquoi n'avait-t-il pas su trouver les mots ? Il avait pourtant toujours su trouver les mots...

Quelque soit la situation, il avait toujours plus ou moins trouvé la bonne formule pour motiver son élève. Pourquoi avait-il été rendu aphone, au moment le plus important de sa vie ? Gohan n'était qu'un gamin, il aurait pu lui mentir, le manipuler... Cela ne l'avait pas gêné auparavant mais le namek ne parvint pas à s'y résoudre. Il lui soutint la vérité.

S'il avait été encore ce démon... Cet être qui fit trembler la Terre rien qu'à l'évocation de son nom... Il n'en aurait rien eu à faire de mentir au gamin mais Piccolo avait changé. Il s'était radouci. De temps en temps il avait un sursaut, pendant un combat où il pouvait réellement se faire plaisir en tabassant de l'ennemi, et c'était bon mais même ces moments devenaient dérisoires.
Goku l'avait changé, d'être à abattre, il était devenu un ami et un fidèle ami. Gohan lui aussi, ce gamin tête à claque était devenu une raison de vivre. La fusion avec Dieu avait sûrement mis un point final à la métamorphose que le namek avait enclenché bien des années auparavant.

Cette transformation mentale avait peut-être été sa plus grande erreur.
Peut-être qu'à l'arrivée de ce sayien, il aurait dû se rallier à eux et annihiler la Terre à leurs côtés plutôt que de combattre avec Goku...
La Terre détruite, Kami-Sama emprisonné par un Mafuba, il n'y aurait pas eu l'arrivée de Babidi et Dabra. Les cyborgs seraient restés à l'état de plans et auraient fini brûlés. Cell ne serait jamais apparu. Et avec le temps, il aurait probablement réussi à vaincre Freezer, en s'étant au préalable débarrassé des trois sayiens. Il aurait régné d'une main de maître sur la galaxie. Il aurait pu avoir une équipe d'élite à son nom : « La main de Piccolo ».

Le Namek agrippait fermement l'évier sur lequel il se tenait. Les yeux ouverts mais divaguant dans ses pensées.
Cet échec, ce plus grand échec, ces paroles d'enfant. Ces questions, ces ordres, ce « non » tellement attendu et qui n'était jamais sorti... Il aurait aimé se fracasser le crâne contre une surface et restait raide mais il ne le pouvait pas. Il y avait une sacrée différence entre ce que l'on pouvait faire et ce que l'on voulait faire.
Il aurait voulu être en mesure de vaincre Freezer mais il ne le pouvait pas. Si Gohan n'était pas intervenu, Piccolo serait mort.
Il aurait voulu développer sa puissance à un niveau jamais atteint, dépassant, Goku, Vegeta, Trunks et surtout Gohan. Il aurait voulut détruire Cell sans devoir faire appel à Gohan. Il l'aurait voulu... mais il ne le pouvait pas.

Il aurait voulu ne pas mettre ce fils dans toutes ces situations dramatiques. Il aurait voulu dire à Vegeta : Non, hors de question ! Comme il avait pu faire la leçon à Goku lors du Cell-Game mais il n'a pas pu... Il n'a pas pu... Il ne le pouvait plus ! Comment le pouvait-il ? Comment pouvait-il pensé au bonheur de Gohan, avant le destin de l'univers, avant le destin des deux bébés ?

C'était probablement inconscient, le namek ne s'en rendait probablement pas compte sur le moment et même maintenant mais les priorités avaient changé. Gohan avait la plus grande force, la seule qui pouvait rivaliser avec celle de Dabra. Comment auraient-ils pu laisser Gohan sur Terre ? Comment auraient-ils pu lui laisser le soin de décider, sachant que la réponse pouvait être « non » ? C'était impensable, contre-nature... Et pourtant, aujourd'hui Piccolo en était à se dire : Peut-être que nous aurions dû... mieux agir. Nous aurions dû plus réfléchir à un plan avant de se lancer...

Le Namek repensa à Chichi qui quelques heures plus tôt l'avait surpris, totalement. S'attendant à des hurlements hystériques, à recevoir des coups, à ressentir toute la rage dont pouvait faire preuve la mère quand on s'attaquait à sa famille. Il n'y eut rien de tout cela, rien du tout. Il n'y eut qu'une mère blessée, poignardée par les choix des autres.
Elle était dans le vrai. Elle l'avait toujours été. Peut-être qu'une mère arrive à sentir ces choses-là. Peut-être qu'il aurait fallu l'écouter.
Comment un être aussi impassible que Piccolo arrivait-il à douter autant ? Comment pouvait-il se poser autant de questions alors que d'ordinaire, tout lui paraissait si simple ?
Trop de « peut-être », bien trop de « et si » se bousculaient dans ses idées mais Kibito pourrait changer cela, dans un avenir proche.
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Re: La déchéance du Héros

Messagepar niicfromlozane le Mer Fév 26, 2014 21:44

Encore un très bon chapitre de transition. Je ne l'avais aps encore relevé, mais j'aime bien la manière dont cet arc prend son temps pour s'installer après le climax de la fin de l'arc 4.

J'ai trouvé le passage à la bibliothèque un peu long; je ne suis vraiment pas sûr que la partie chez Enma soit vraiment nécessaire, par exemple; je ne vois pas ce qu'elle apporte, mais je serai peut-être surpris.

Par contre, toute la partie avec Piccolo est magnifique et très bien sentie.

Et les quelques clin d'œil sont très sympas :)

++
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Re: La déchéance du Héros

Messagepar Bushido le Mer Fév 26, 2014 22:08

Tres bon chapitre. On vois bien le tourment des deux papas.

Il y a beaucoup de clein d'oeil dont la Trilogie de l'ogre de Inikisha - qui a d'ailleurs disparut -

aurions nous droit à un nouveau dédoublement? OoO

Bref. Bonne continuation!
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Re: La déchéance du Héros

Messagepar Pensyves le Mer Fév 26, 2014 23:44

Superbe chapitre! Je pensais aux lu des premières lignes te conseiller de revoir tes terminaisons en "ait" et "er" mais ...

Magnifique, tu apporte là un background encore plus élaborés à l'ensemble de tes personnages avec un distillat d'allusions tant à dragon ball qu'au multivers de l'union sacrée avec une porte vers ce qui pourrait être une fic intéressante avec ton What if de piccolo!

Je suis content de cette superbe lecture!
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Re: La déchéance du Héros

Messagepar Batroux le Jeu Fév 27, 2014 0:10

niicfromlozane a écrit:Encore un très bon chapitre de transition. Je ne l'avais aps encore relevé, mais j'aime bien la manière dont cet arc prend son temps pour s'installer après le climax de la fin de l'arc 4.

J'ai trouvé le passage à la bibliothèque un peu long; je ne suis vraiment pas sûr que la partie chez Enma soit vraiment nécessaire, par exemple; je ne vois pas ce qu'elle apporte, mais je serai peut-être surpris.

Par contre, toute la partie avec Piccolo est magnifique et très bien sentie.

Et les quelques clin d'œil sont très sympas :)

++


J'essaye d'apporter un autre souffle à cette partie. Je prends plus le temps de décrire même si bientôt
Spoiler
Tout va péter incessamment sous peu !


C'est bizarre que tu ais trouvé le passage Enma/Bibliothèque Long. Je pensais qu'on me dirait que justement c'était trop court.
Enfin, hein, je vais pas me plaindre hein. :)

Merci pour la partie sur Piccolo.

Et pour les clins d'oeil, cela faisait un moment que j'y pensais, genreuh cet été. Et puis j'ai écrit la partie sur la bibliothèque et c'est venu naturellement.

Bushido a écrit:Tres bon chapitre. On vois bien le tourment des deux papas.

Il y a beaucoup de clein d'oeil dont la Trilogie de l'ogre de Inikisha - qui a d'ailleurs disparut -

aurions nous droit à un nouveau dédoublement? OoO

Bref. Bonne continuation!


Ouais, c'était le chapitre clins d'yeux. :P
Ravi que cela t'ai plu ! Merci.

Par contre, "un nouveau dédoublement" ? Tu entends quoi par là ?

Pensyves a écrit:Superbe chapitre! Je pensais aux lu des premières lignes te conseiller de revoir tes terminaisons en "ait" et "er" mais ...

Magnifique, tu apporte là un background encore plus élaborés à l'ensemble de tes personnages avec un distillat d'allusions tant à dragon ball qu'au multivers de l'union sacrée avec une porte vers ce qui pourrait être une fic intéressante avec ton What if de piccolo!

Je suis content de cette superbe lecture!


Eh beh ! Je m'attendais vraiment pas à ça, comme réaction ! Parce qu'à la base c'était juste des petits caméos (qui date d'octobre 2013, époque où Inikisha était encore là) et un peu plus tard pour "la main de Piccolo". Et le reste, c'est juste du Canon - La Déchéance du Héros.
Enfin en tout cas je suis content que cela t'ait plu à ce point, que cela vous ait plus à ce point.
(Parce que je ne sais pas ce que c'est le Multiverse de l'Union Sacrée)
Enfin voilà ! Merci et je suis content que tu ais trouvé cette lecture, superbe !
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Re: La déchéance du Héros

Messagepar Pensyves le Jeu Fév 27, 2014 0:15

Pour te répondre, pour moi le multiverse de l'union sacrée est la conception que je me fait de l'ensemble des fictions traitant de dragon ball sur ce forum qui se relient d'une façon ou d'une autre tant par le biais d'allusions que par l'usage d'un vocabulaire propre (nihilien, etc) typique à ce seul forum et qui crée une superbe toile d'araignée reliant ainsi toute les fictions dans un système complexe d’enchevêtrement d'univers parallèles ayant tous de près ou de loin un lien supplémentaire et complémentaire à la seule référence de Dragon Ball.
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Re: La déchéance du Héros

Messagepar niicfromlozane le Jeu Fév 27, 2014 13:57

J'essaye d'apporter un autre souffle à cette partie. Je prends plus le temps de décrire même si bientôt
Spoiler

J'ai hésité à écrire: bon, là, ce serait le moment que ça pète.

Mais en même temps, ce souffle d'air frais ne peut que rendre la baston qui s'annonce épique et mémorable.
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Re: La déchéance du Héros

Messagepar Batroux le Sam Mars 01, 2014 18:40

niicfromlozane a écrit:
J'essaye d'apporter un autre souffle à cette partie. Je prends plus le temps de décrire même si bientôt
Spoiler

J'ai hésité à écrire: bon, là, ce serait le moment que ça pète.

Mais en même temps, ce souffle d'air frais ne peut que rendre la baston qui s'annonce épique et mémorable.


Encore un peu de patience, tout vient à point à qui sait attendre.

Et voici, le nouveau chapitre: On est pas dimanche et je m'en fous en fait. Bonne Lecture.

Chapitre 50 : La Déchéance d'une belle journée

C'était une nuit comme toutes les autres. Il se réveilla après avoir eu son quota d'heures de sommeil. Il sortit les jambes du lit, se leva et marcha. Les mains en avant comme un zombie, cherchant cette maudite chaise où avait été jetées en boule les habits.
L'heure n'était pas à la rigolade, il fallait vite s'éclipser avant que Bulma ne se réveille elle-aussi et qu'elle demande au prince de s'occuper du petit, encore, aujourd'hui. Désormais sur la pointe des pieds, le sayien quitta la chambre à coucher.

Ni le frottement des habits entre eux, ni le grincement de la porte n'enleva la terrienne des bras de Morphée. Elle dormait, enfin... Elle avait été longue à trouver le sommeil, elle en devenait même stressante. Elle était contrariée.
Si son esprit était préoccupée, la terrienne le masquait bien devant tous les autres mais dans le fond d'un lit, il était impossible de cacher ce genre de choses. Vegeta l'avait senti avant tout le monde et il en avait eu la confirmation, justement au fond du lit.

Son petit bout de femme était fort. Elle n'avait peur de rien, ni même de lui. Au début cela le frustrait un peu, Il était un Prince, celui du peuple le plus puissant de l'univers. Elle, elle n'était qu'une terrienne... Comment pouvait-elle à cette époque... mais cela était vite devenu un petit jeu entre eux.

Pas besoin de grands discours ou d'engueulades publiques. Non, ce couple était tout dans la finesse, dans la discrétion des choses. Un regard suffisait pour qu'ils se comprennent l'un l'autre. Une discrète expiration d'air suffisait à entendre une contrariété. Un croisement de bras suffisait à comprendre un agacement.
Toutes ces petites choses, invisibles aux yeux des autres, rendaient le couple, que formaient Bulma et Vegeta, ordinaire même s'il pouvait paraître atypique.

Le sayien était bien décidé à prendre sa journée. Se lever avant le soleil, ouvrir la porte de la chambre et filer dans un endroit désert et surtout calme. Loin des cris d'euphories ou de rage, loin de la petite bouche baveuse et des doigts humides de son fils. Le prince avait besoin de calme. Le prince voulait se retrouver un peu, n'être présent que pour lui-même et un peu pour quelques rafales de vent qui balaieraient ses cheveux mais pour rien ni personne d'autres.
Il voulait bien faire des efforts mais il avait lui aussi des limites qu'il ne pouvait encore franchir.

Ses jambes, enfin, plutôt son appareil digestif le dirigea vers les cuisines. Ce palais était dorénavant bien connu de tous. Depuis l'apparition de Cell, ils avaient plus passé de temps ici que n'importe où ailleurs.
Dans ses longs couloirs jonchés de portes où se mélangeaient classe et goût, le silence était d'or.

Vegeta marchait d'un pas militaire. On ne plaisantait pas avec le petit-déjeuner. Son seul soucis était, pour ainsi dire, de rencontrer quelqu'un sur le chemin ou encore pire, de trouver quelqu'un dans les cuisines, quelqu'un qui aurait la parlotte un peu trop facile. Et bizarrement Vegeta pensa à Krillin.
Tous les autres ne l'appréciaient guère. Le grand chauve à trois yeux, le terrien balafré, passaient leur chemin quand ils le voyaient et c'était une bonne chose. Krillin quant à lui, il se sentait plus proche du prince et ça l'énervait. Vegeta avait fait amende honorable sur Namek, pour sa survie avant tout, pas pour se faire des amis... Le terrien s'était même permis de donner une leçon au prince avant l'arrivée de Babidi sur Terre... Inconcevable... Enfin, tout cela aurait été inimaginable si Vegeta n'avait pas posé le pied sur Terre.

Tout ou presque avait changé à leur retour de Namek. Il avait été ressuscité par ses ennemis. Il avait été accueilli par Bulma et ses parents. Parents qui étaient, ô combien, stressants. Ces petits vieux ne ressentaient pas l'effroi que voulait provoquer Vegeta. Bien au contraire, ils étaient aux petits soins avec le prince. La mère lui faisait du rentre dedans typiquement terrien, sous les yeux amusés de sa fille et devant un malaise indicible de Vegeta.

La pensée de tout faire sauter lui avait effleuré l'esprit, une bonne centaine de fois dans les trois premiers jours et même dans les mois qui suivirent mais Vegeta vit finalement un certain intérêt à cette mascarade.
Le prince était loin de tout ce qu'il avait connu et il se retrouvait dans une maison avec les plus grands génies que la Terre ait porté... Il aurait été idiot de ne pas en profiter. Il se fit monter une salle d'entraînement, il fit créer des appareils spéciaux pour parfaire la maîtrise de sa force et atteindre le super sayien. La vie suivit son cours et...
Pourquoi pensait-il à ça ?

Vegeta se saisit de la poignée et entra dans les cuisines. Personne... Rien, tout était désert de chez désert... Très furtivement il espéra que les placards ne soient pas vides eux aussi... Il fut vite rassuré. Il remarqua sans que cela ne l'émeuve plus que ça que l'évier était cassé et la faim reprit la place dans son esprit.
Il s'attabla rapidement après avoir fait un inventaire visuel du garde-manger et après avoir tout posé sur une table. Les viandes étaient crues mais cela n'était pas un problème. Le pain était un peu dur aussi mais cela, non plus, ne posait pas de problème. De grandes bouchées engloutirent toutes ces victuailles.

S'il y avait bien une leçon que son père lui avait donné et qu'il avait retenu c'était qu'il fallait petit-déjeuner comme un roi. Il y avait certains de ces préceptes qui ponctuaient encore la vie du sayien. Beaucoup d'entre eux avaient été effacés par le temps, par la Terre, par Bulma mais certains restaient encore profondément bien ancré dans sa ligne de vie.

Vegeta se leva et sortit des cuisines. Il se dirigea vers l'extérieur. Il fallait se dépêcher, l'aurore montrait le bout de son nez, les autres n'allaient pas tarder à se lever et l’alpaguer de discussions interminables, de sourires gênés, de regards haineux ou de longs silences qui donnaient à ses index l'ordre de traverser ses biceps avec une frénésie à peine dissimulée.

Il traversa la longue allée couverte. Il s'attendait à apercevoir Piccolo sur sa gauche dans une position de lévitation mais il n'y était pas et quand bien même il y aurait été, ce n'était que Piccolo... Le namek ne l'aimait pas et de manière générale il n'aimait pas parler... Une aubaine !
Il ne restait que quelques pas, voir quelques mètres de vol avant d'être libre pour la journée et peut-être pour la journée suivante.
Vegeta ne dessinait que rarement des sourires sur son visage. Et quelle chance c'était pour ceux et celles qui vivaient avec lui... Les haussements de lèvres étaient chez Vegeta l'apparition un peu maladroite d'une satisfaction sadique et très éphémère. Son visage de combattant solitaire devenait alors celui d'un jeune démon monstrueux prêt à tout raser dans le quart de seconde qui suivait...
Et alors qu'il s'apprêtait à s'envoler, quelque chose l'interpella.


Il y avait de cela quelques dizaines de minutes, une grosse heure tout au plus. Piccolo était dans les cuisines. Le namek de nature impassible et inébranlable s'était laissé aller à une faiblesse : une première. L'ancien dieu de la Terre sentait la pression dans ses muscles. Il n'était pourtant pas en situation de combat, il le savait mais quelque chose dans son corps lui imposait cet état. Le premier ennemi à franchir la porte connaîtrait le courroux du plus puissant des nameks.

Le namek avait toujours été dépassé par les sentiments humains. L'amour, l'amitié, ce genre de choses qu'il ne comprenait pas ou refuser de comprendre pourtant de l'amour il en avait à revendre. Que cela soit en tant que démon, comme l'avait démontré le passé ou en tant qu'ancien Dieu, protecteur d'une planète et de ses habitants.
Il était aussi un très bon ami, un puissant compagnon sur lequel on pouvait s'appuyer, de qui on pouvait attendre du soutien. Cependant les concepts même de ces mots le dépassait, seuls les actes comptaient et aujourd'hui, il pouvait douter de ses actes.

Il y avait très peu de choses qui pouvait émouvoir l'ancien démon. Il avait été surpris de compatir à la détresse d'une terrienne, par deux fois qui plus est. Il était probable qu'à l'époque de son arrivée sur Terre, l'enfant puis l'adulte venu d'un autre monde s'était considérablement endurci pour vivre et ne plus être affecté par les assauts terriens qui s'attaquaient plus à ses différences qu'à la personne qu'il était. Aujourd'hui, petit à petit, cette barrière invisible s'effritait.

Rejeté par son fils adoptif, par deux fois qui plus est. Abandonné, d'une certaine manière, par la seule personne capable de comprendre le malaise qui lui étreignait les muscles, parti il ne sait où... Piccolo se retrouvait une fois de plus seul face à ses anciens démons, ceux d'une enfance douloureuse, dans le rejet et l'abandon.

La différence notable dans la psyché du namek : Il pensait mériter ce rejet.
Le temps était long et passait très, voire trop lentement. Il le rongeait de l'intérieur. Les tics et tacs d'une horloge qui percutaient ses oreilles comme des gouttes d'eau tombant d'un robinet mal fermé pouvaient s'éclater sur une évacuation dans un évier. Tout cela était lassant et ouvrait une porte minuscule à une folie grandissante d'autant plus dangereuse qu'elle était contrainte au silence.

Et le couinement d'une porte qui s'ouvrit interpella le namek, pourtant plongé à la fois dans son passé et dans son présent.
Une carrure immense, de longs cheveux blancs soyeux, une couleur de peau rosâtre, un visage qui montrait le poids de l'expérience par des rides d'expressions pas très expressives, se montrèrent en même temps qu'une tenue en plusieurs pièces de couleurs rouges et bleues.
Piccolo resta sans bouger, le nouvel hôte en fit de même avant de demander :
-Vous n'avez pas l'air bien Piccolo, que se passe-t-il ?
-Il faut que je m'occupe... Répondit le namek avant de se forcer à sourire. Il faut que je trouve cette épée. Si elle existe, si elle peut ramener Gohan, il faut que je la trouve et que je comprenne comment m'en servir.
-Vous n'êtes tout de même pas entrain de me demander de vous amener au KaioshinKai ?

Piccolo se releva alors et jeta un regard à Kibito qui en disait long sur son état d'esprit. Il s'inclina comme pour saluer selon les coutumes.
-C'est exactement ce que je vous demande, Kibito.

S'ensuivit un dialogue qui pouvait être similaire à ceux de deux sourds. Le dernier protecteur du KaioShinkai se refusant d'amener un mortel dans le royaume des Dieux, tandis que le mortel en question s'échinait à faire comprendre que c'était probablement la seule solution pour sauver l'univers.

Piccolo avait du mal à saisir l'essence du refus de Kibito. Le grand maître focalisait sur une espèce de règlement et le suivait à la lettre ou du moins le suivait presque à la lettre. Il ne fallait pas que de mortels montent dans les cieux, c'était interdit, c'était laisser une porte ouverte au Makaï.
La seule nuance que Kibito ne comprenait pas c'était que le Makaï en était à un point qu'il ouvrait les portes lui même. Il les défonçait à coups de pieds. Et il ne tarderait pas à forcer la serrure du KaioShinkai et à l'investir pour le détruire. Piccolo souligna ces faits avec beaucoup d'aplombs et de dramatisme même s'il aurait aimé être plus convainquant, même s'il l'aurait dû l'être encore plus, encore une fois.

Piccolo fit un parallèle entre lui et Kibito. L'ancien démon était né juste pour venger son père de Goku. Pendant ses jeunes années, il ne s’inquiéta pas du reste. Tuer Goku était devenu sa ligne de vie. Cet ordre provenu d'outre-tombe était la raison de sa naissance. Le jeune démon se devait d'être le digne fils de son père et même plus encore. Kibito était à peu de choses près dans la même situation.

Il était l'unique survivant du Kaioshinkai, son unique et dernier représentant. Il s'accrochait à ces préceptes comme il pouvait s'accrocher aux bas de sa mère quand il n'était encore qu'un jeune enfant. Il fallait maintenant couper le cordon. Il fallait sortir les mots justes à la secondes près. Il ne pouvait supporter l'idée d'être en échec sur ce terrain là, encore une fois.
Après maintes négociations, le namek eut finalement gain de cause, Kibito finit par céder.

« Certaines règles doivent être enfreintes. » C'était cette phrase, qu'il entendit par deux fois alors que Piccolo ne l'a formula qu'une seule fois. Kaio Shin l'avait déjà dite quand ils descendirent sur Terre pour chercher de l'aide.
Le règlement avait été mis de côté pendant une année. Si son ancien maître s'était permis ce pas de côté, Kibito pouvait se permettre de céder au Namek. Cela lui coûtait énormément mais c'était, du moins il l'espérait, un mal nécessaire.

Les deux protecteurs se téléportèrent alors. Le voyage ne prit qu'une fraction de seconde. Les cuivres de la cuisine, cette immense table faite dans un bois aussi ancien que le palais lui-même, ces immenses garde-mangers où plus tard Vegeta trouverait de quoi rassasier son ventre carnassier, disparurent de la vision du Namek.
-Nous y sommes. Expira difficilement Kibito.

De petites rafales de vent poussaient l'herbe verte foulée par les pieds de Piccolo et de Kibito. Ces petites rafales de vent qui bousculaient les brins d'herbe avaient quelques choses d'apaisant, d'accueillant. Comme si l'air était chargé de douceur et de bienveillance. Cette herbe semblait exalter de vie même à l'ombre de cet immense arbre. Haut d'une bonne centaine de mètres, un diamètre avoisinant les vingt mètres, il était probablement l'arbre le plus immense qu'il ait été donné de voir à un mortel.
Au loin, le ciel se reflétait dans une étendue d'un liquide similaire à de l'eau. Un petit lac au liquide impassible dessinant tout les alentours : ces arbres, centenaires, probablement millénaires, cette roche qui s'élevait sur des dizaines de mètres couverte d'un tapis d'herbe verte. Les couleurs étaient quelques peu dénaturées dans le reflet de l'eau mais il n'y avait pas à dire, ce paysage était des plus somptueux.

Le ciel n'était pas sans reste. Il était dans des ton rosés, mauves. Des couleurs extrêmement douces qui donnaient l'illusion d'avoir été peintes à la main. De nombreux astres bleuâtres se posaient au milieu des cieux si apaisant à sa vision. Si l'on y prêtait bien attention il était même possible d'apercevoir des étoiles.

Piccolo remarqua qu'il n'y avait pas de soleil, d'où venait alors cette lumière naturelle ? Mais le namek fut vite interpellé par la couleur du ciel qui s'assombrissait. Le namek regardait à la verticale et comme une parure, comme un pot de peinture que l'on aurait laissé couler, une couleur bleue foncée avec certains aspects de noirs commençaient à voiler ce ciel. Kibito avait remarqué lui aussi cet état de fait et se demandait, comme le namek, le pourquoi du comment. Il n'avait jamais vu pareil phénomène en plusieurs millions d'années de vie sur cette terre sacrée. Sans vraiment se poser de questions il trouva néanmoins une réponse convaincante : c'était l'équilibre universel qui se renversait.

Cela devait agir sur le Kaioshinkaï et si cela agissait sur la terre sacrée, qu'en était-il des mondes inférieurs ? Kibito inspira et expira une bonne bouffée d'air, comme pour contraindre un malaise et à la fois se satisfaire de sa sage décision, si bien sûr son hypothèse était juste.
-Suivez-moi. Lança Kibito.

Le namek était toujours aphone devant ce paysage divin. Il mit quelques secondes à voir dans les airs, l'attendant. Ils s'envolèrent ensemble.
-Votre monde est...
-Menacé. Coupa Kibito. Regardez cette partie du ciel, regardez cette noirceur qui l'envahit, c'est... ce n'est pas bon, pas bon du tout.
-Vous pensez que c'est le Makaï ?
-Par déductions et hypothèses. J'ai vécu plus longtemps que certaines planètes et je n'ai aucun souvenirs de pareil phénomène... J'espère que nous réussirons, sinon mon monde risque de sombrer, au même titre que l'univers.

Un silence s'installa entre les deux entités divines. Ils volaient rapidement, se rapprochant aussi vite qu'ils pouvaient de l'épée divine. Ils avalaient les mètres comme les sayiens avalaient des portions gargantuesques de nourriture comme s'ils étaient persuadés que gagner quelques minutes pourraient être décisif à l'avenir.

Ils se posèrent non loin d'une rivière. Ils la longèrent pendant quelques minutes. Le liquide coulait tranquillement et semblait venir de la roche à quelques mètres, peut-être d'une cavité souterraine. Ils arrivèrent devant une immense barrière de roches, toute de verdure vêtue. Des herbes dans les hauteurs continuaient de battre le rythme de la brise et devant eux, à hauteur d'homme se trouvait une espèce de lierre. Le végétal semblait être similaire à celui que l'on trouvait sur Terre. Les racines prises dans le sol donnaient tous le loisir à ses appendices d'évoluer comme bon leur semblaient. Et elles avaient évolué, les fines branches montaient jusqu'à perte de vue.

Kibito s'approcha de la paroi et d'un revers de main fort délicat, il déplaça le lierre comme l'on tire un rideau pour essayer de regarder discrètement à travers une fenêtre. Piccolo aperçut alors une espèce de grotte, Kibito s'y engouffra dedans et le namek le suivit. L'ancien démon s'aperçut alors que ce n'était pas une grotte mais une sorte de pallier. Et s'il avait été surpris dès son arrivée, il se retrouva comme amorphe devant un tel décors.

Devant lui s'élevait une colonne de roche à une vingtaine de mètres de hauteur. Cette colonne se trouvait au beau milieu d'un lac alimenté par une cascade qui semblait ne jamais vouloir s'arrêter. Cet édifice était entouré de hautes falaises qui donnaient l'impression de le protéger. Quelques tâches vertes venaient colorer l'ensemble. Un petit point brillant scintillait tout en haut de la colonne de roche, l'épée : la Z-Sword.

Cet artefact magique, cette arme légendaire connue uniquement des Dieux, forgée, pour ainsi dire par les feux de l'enfer et renfermant le dernier et unique espoir des civilisations universelles. Il était là, à portée de main. La solution, la réponse, elles étaient là.
Entre impatience et contemplation, Piccolo et Kibito se hâtèrent de rejoindre l'objet scellé.


Vegeta était effaré sur le sol du palais. Une telle puissance, un véritablement déchaînement de ki s'éprit de la Terre. Il leva les yeux en direction des forces et il vit quelque chose, un truc lui rappelant un mauvais souvenirs, l'un des plus mauvais qu'il soit.
Le ciel sembla se déchirer comme si quelque chose essayait de le pénétrer violemment et n'y parvenait pas. Et soudainement, une violente tempête de vent s’abattit dans les airs ; elle ne fit aucun dégât si ce n'était une odeur nauséabonde, malsaine, une odeur de souffre mais plus particulièrement une odeur de malaise, d'échec, de l'un de ses plus grands échecs. Il semblait tenir à peine sur ses jambes.

Le ciel s'était fissuré, le jaune azur de l'aube était coupé par une espèce de carré cisaillé à la hâte. Ces couleurs criardes, ce rouge, ce orange, ce marron... Ces couleurs, c'était celles du Makaï.
D'immenses rugissements résonnaient dans les airs, les nuages terriens s'enfuirent. Tout un tas de petits bonshommes semblèrent se jeter de leur fenêtre vers la Terre. Ces êtres immondes et tous aux même faciès. Des monstres gigantesques se faufilèrent à leurs tours et frappèrent les nuages, les fendant de leurs puissantes ailes dans des hurlements. Un, deux, trois, quatre et le décompte dépassa la dizaine. Des dragons immenses survolèrent les cieux de la Terre, crachant du feu dans tous les sens.
La monstrueuse puissance continuait de s'avancer. Un ki à la fois familier et totalement nouveau, colossal, dépassant l'imagination, encore une fois... Bien au delà du niveau de Dabra, bien au delà au niveau que Vegeta avait pu atteindre lors de l'invasion du Makaï. Elle traversa à son tour cette fenêtre dimensionnelle ; elle se ferma.

Vegeta était comme pétrifié, que devait-il faire ? La première idée du sayien était d'attaquer sans réfléchir. Une pensée très rapide et surtout éphémère, il se retourna en un instant vers le palais. Deux choses lui vinrent à l'esprit : sa femme et son fils. La troisième était : le groupe. Il se focalisa sur le ki de Dendé et se rua dans le palais, à la limite de défoncer les portes et les murs sur son chemin. Il tomba nez à nez avec le jeune Dieu.
-Que se pass...
Dendé n'eut pas le temps de finir sa phrase que Vegeta le coupa.
-Rassemble ma femme et mon fils et met-les à l'abri ! Amène-les ailleurs ! Dépêche-toi !
-Mais où ? Répondit le namek.
-Où tu veux du moment que c'est loin de la Terre ! Le plus loin possible !

Vegeta sortit aussi vite qu'il pût.
-Et toi, Vegeta, que vas-tu faire ? L'interpella Kami-Sama
-De mon mieux ! Répondit-il rapidement tout en continuant sa course.


« Pourquoi est-il revenu ? Je croyais qu'il n'en avait plus rien à foutre de la Terre, que c'était pour ça qu'il était resté dans le Makaï ! Revient-il pour se venger de son père, de Piccolo, de moi, de nous ? Et ces enfoirés qui se sont barrés je ne sais où ! Le petit va être déçu de ne trouver que moi... Mais d'un côté, je n'aurai pas à retenir mes coups. Je vais pouvoir y aller à fond dès le début et vu sa puissance... Je doute que cela soit suffisant... »

Vegeta s'arrêta finalement au milieu de la haie de palmiers. Une chose l'interpella, peut-être insignifiante mais l'ennemi ne se dirigeait pas vers le palais bien au contraire il semblait s'en éloigner. Pourtant, tout paraissait être une invasion : des sous-fifres, des dragons et leur chef en personne... Que pouvaient-ils bien venir faire sur Terre, si ce n'était pas la vengeance qui animait Son Gohan ? Une quête des Dragon Balls ? Le sayien ne tarderait pas à avoir la réponse.


Piccolo était enfin à quelques mètres de la fameuse épée. Celle-ci même qui avait ranimé une petite flamme d'espoir, celle-ci même qui pourrait probablement ramener Gohan parmi les siens, celle-ci même qui permettrait au namek de racheter ses péchés et de faire amende honorable auprès de l'enfant qui l'avait tant métamorphosé... mais une petite voix dans sa tête l'en empêcha. En plein vol, le namek s'arrêta. Il entendit et écouta la douce et tremblotante voix de son homologue. Ses yeux s'agrandirent. Les veines de son cou nouèrent son appareil respiratoire et ses cordes vocales qui ne purent sortir qu'un râle aussi court que surpris. Le namek se tourna vers Kibito, il lui expliqua la situation et après cela, ils disparurent du KaioshinKaï.
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Re: La déchéance du Héros

Messagepar Batroux le Mar Mars 04, 2014 17:14

Et voici la suite ! Bonne Lecture !

Chapitre 51: La Déchéance des solutions

Dendé rassembla les siens, aussi vite qu'il put. L'annonce de Vegeta avait eu un certain effet, à moins que cela ne soit le comportement du sayien qui fit prendre conscience au Dieu de la Terre que quelque chose d'horrible se tramait, une fois n'était pas coutume...
De fait non, Dendé avait senti comme Vegeta ce ki colossal et malveillant. Une puissance de tous les diables et ce n'était rien de le dire. Mais le petit Dendé ne se laissa pas laminer par une telle nouvelle, bien au contraire, il prit son courage à deux mains et se dirigea dans les plus brefs délais réveiller ses compagnons.

Aidé de Mister Popo il tambourina aux portes comme un dératé. L'espace nuit du palais n'était d'ailleurs qu'une succession de portes ouvrant sur des chambres.
Certains guerriers étaient déjà levés et en tenue. Cette nouvelle menace les avait tiré de leur sommeil. Seules les terriennes et Guymao furent réveillés par une espèce d'hystérie collective.
Le temps de s'habiller et Bulma sortit de sa chambre avec les deux garnements dans les bras. Guyamo sortit lui aussi, habillé de son pantalon marron et demanda ce qu'il se passait.

La mine grave de son maître répondit en partie à ses interrogations. Kamé Sennin n'avait pas trouvé le temps ou l'envie de remettre ses lunettes de soleil, elles servaient surtout à regarder intensivement mais discrètement les attributs féminins, et son regard était autrement plus éloquent qu'un long discours.
Guyamo voulut des précisions et il les eut. Dendé et Krillin expliquèrent que cette force monstrueuse n'était autre que Gohan. Chichi marqua un temps d'arrêt.

Son petit était revenu sur Terre, il était là à à peine quelques kilomètres d'elle, il était revenu. Mais à l'écoute du discours de Dendé sur ses ondes « maléfiques » la terrienne s'empêcha de réagir, elle s'en empêcha.
Bulma remarqua l'absence de Vegeta et quand elle décida d'en parler, Dendé la coupa. Le jeune Dieu expliqua que Vegeta avait donné l'alerte et qu'il avait ordonné une « évacuation » de la Terre en urgence. La terrienne n'eut pas le temps de protester, qu'il fallait attendre le père de son fils, que Dendé invita alors ses amis à se rapprocher et l'attraper par sa tunique. Il savait où il devait les emmener.

Vegeta était pour bon nombre de terriens, un rustre, un être doué d'une trop grande fierté, un tas de muscles increvable et sans cervelle.
Yamcha se prêta souvent à ces traits d'humour, uniquement quand le sayien n'était pas dans les parages.
Mais Yamcha n'était clairement pas le mieux placé pour en parler, il n'était pas tellement objectif.
Dendé vint finalement à penser que Vegeta n'était peut-être plus aussi mauvais que l'être qu'il avait connu sur Namek. Il était peut-être impétueux et souvent impulsif mais il savait faire montre d'un savoir-faire en stratégie que peu d'individus pourrait égaler. Peut-être même que cette capacité était d'ailleurs trop souvent écrasé par des réactions spontanées et irréfléchies.

Alors que quelques minutes plus tôt Dendé se demandait encore où il pourrait mettre à l'abri tous ses proches, Vegeta avait déjà tout planifié et tout calculé. Son cerveau ne fit qu'un tour et cela suffit. Le sayien se rappela que le jeune Dieu avait un don, un don peu commun : la téléportation.
Il se souvint qu'après la victoire de Gohan sur Cell, Dendé était venu le chercher dans le royaume des morts. Vegeta menait la vie dure à Enma et le namek était arrivé juste à temps pour le ramener sur Terre. Sa technique n'avait rien à voir avec celle de Kakarotto, mais finalement, elle montrait son utilité. Tout comme Dendé, il n'était pas particulièrement très apprécié par Vegeta.
Son utilité se caractérisait surtout aux yeux du sayien pour son pouvoir à fabriquer des Dragon Balls.
Vegeta s'avoua qu'en réalité, ce gamin était très pratique, avec ses dons de guérison et cette technique divine de se déplacer au bureau du poste-frontière, le petit allait pouvoir se sauver et sauver la famille du sayien.

En se sauvant lui-même, Dendé serait probablement capable de refaire des Dragon Balls, où qu'il soit et une possible destruction de la Terre pourrait n'être qu'un éphémère souvenir tout comme une éventuelle mort du sayien. Dans la précipitation, Vegeta en avait oublié les Dragon Balls de Namek tout autant capables de réaliser ces souhaits.

Dendé se vit agrippé par deux mains tandis que les personnes qui se tenaient prêtes à être téléportées se virent elles-aussi alpaguées. Une dizaine de personnes allaient visiter le bureau du poste-frontière. Ils allaient rencontrer le grand roi Enma.
Chichi s'était accrochée à Bulma en toute fin de chaîne. Dendé demanda si tout le monde était là pour indiquer leur départ.

Les doigts de Chichi se desserrèrent autour du bras de Bulma. La maman de Trunks tourna alors sa tête et vit les yeux de Chichi tomber vers le sol avant de les remonter.
Bulma hoqueta une petite poussée d'air comme effarée par ce qu'était entrain de faire son amie. Chichi vit quelques larmes perlées aux coins de ses yeux. Bulma tenta dans un mouvement de rattraper la jeune femme mais celle-ci esquiva tout en se reculant de quelques pas. Tous remarquèrent alors la feinte de Chichi.
La fille de Guymao gémit péniblement.
-Occupe-toi bien de mon Goten, Bulma.

Le long couloir dans le dos de Chichi disparut et apparut alors un bureau gigantesque, le carrelage du sol d'une blancheur éclatante laissa place à un parquet ancien, la vision de la mère de Goten s'éteignit pour laisser naître celle d'individus bleus ornés de cornes blanches.

La terreur empreinte dans les murs avaient disparu en même temps que toutes les personnes qui habitaient dans le palais de Dendé. Chichi resta là quelques secondes. Elle venait d'abandonner son cadet. Elle en était consciente et c'était pour elle la meilleure solution. Elle essuya ces petites larmes qui donnaient milles éclats à ses yeux de petits revers de main et elle se tourna. Elle se mit à marcher d'un pas rapide, elle traversa le palais pour en sortir.
Une fois à l'extérieur, elle appela alors une vieille connaissance.



Le Makaï : Essai et Théories
Par Guts Griffith


Le Makaï est une terre brûlante. Elle est probablement aussi vieille que l'univers lui-même. Une création divine, un objet contre-balançant le KaioShinKaï, nous n'avons pas trop d'idées quant à sa création cependant certaines théories ont surgi au cours des siècles et millénaires à ce propos dont voici les majeures :
-Le Makaï serait une planète comme les autres mais ses habitants auraient des dons particuliers, comme bon nombre d'habitants de planètes me direz-vous, à la seule différence que le Makaï serait juste un monde perverti car né dans la perversion. Une armée se serait donc levée pour combattre ce monde, les Kaio Shins.
-Au moment du Big Bang, deux pôles se seraient crées, le KaioShinKaï et le Makaï. Nés pour lutter l'un contre l'autre, créant ainsi les bases des notions comme le bien et le mal.
-Si tant est qu'un Dieu de l'univers ait existé, une armée révolutionnaire se serait levée contre cette divinité et aurait tout fait pour la mettre en échec.
Nous tenterons donc d'infirmer ou de confirmer certaines de ces théories dans un premier temps en nous appuyant sur l'influence qu'a eu et aura le Makaï dans l'univers et ensuite, dans un second temps nous discuterons de l'essence de cette terre.

Le Makaï est né il y a probablement des millions d'années. Beaucoup théorisent sur le fait que le « monde des démons » soit né en même temps que le domaine des Dieux. En effet, il y aurait dans l'univers une force, quelque chose que l'on nomme le Ki. Ce pouvoir aurait besoin pour vivre de deux pôles distincts.
Aujourd'hui nous appelons ça « le bien » et « le mal » mais à l'époque il n'y avait pas d’appellation à proprement parlé. Ces notions sont venues par les différents actes qui ont pu se faire dans l'univers.

D'un côté, le KaioshinKaï qui a œuvré pendant des millénaires à mettre en place un règlement, même si cela est réducteur de l'appeler ainsi, pour régir l'univers dans une forme d'ordre et de droiture. Les Kaio Shin créèrent deux mondes, le paradis et l'enfer. Ces deux univers étaient menés par un être impartial.
Étudiant les faits et les actes des individus mortels et les jugeant en conséquence.

Le Makaï est en cela un monde à part. En effet, il est apparu que certaines âmes, certains ki, que l'on peut qualifier de particuliers ne se dirigeaient pas vers le monde des morts. Il a été démontré que ces individus, morts dans d'atroces souffrances, souvent dues à des actes de barbaries infâmes se voyaient diriger vers le Makaï après un laps de temps indéfini.
Au fur et à mesure du temps, il nous est apparu que le nombre de ces personnes n'avaient cessé de croître. […]

Une investigation avait été menée pour comprendre ce phénomène. Des entités à l'espérance de vie relativement longue avait été envoyés sur des planètes, choisies au préalable et déjà observées, incognito.
Sur beaucoup de planètes il ne se passa rien mais sur certaines, dont le nombre n'avait cessé de croître, des phénomènes étranges étaient apparus.

En effet, des vagues de violence envahirent ces planètes. Les gouvernements politiques avaient été retournés par des guérillas urbaines. Et les guérillas elles-mêmes se disloquèrent en se détruisant de l'intérieur. Il a été rapporté que très peu de morts avaient été envoyés au bureau du poste-frontière ce qui laissait présager une influence notable du Makaï.

Bien sûr, aucune preuve n'a été formellement fournie, il n'en reste que quelques interprétations qui, selon nous, sont totalement fondées. Les ressorts d'une telle activité a été longtemps source d'incompréhension.

Que ferait le Makaï des âmes « damnées » ?

Il a été montré bien plus tard, grâce à au peuple des Yardrats, que les âmes des défunts étaient bien « récoltées » par le Makaï. Ce monde était entrain de se créer sa propre population. […]

C'est ainsi que les penseurs de l'époque développèrent l'idée qui est la notre aujourd'hui.
Le Makaï est un cercle au demeurant vicieux ; il distille le chaos dans des mondes, pousse les populations, les peuples à s'entre-déchirer de la pire des manières, à commettre les actes les plus atroces.
De fait, les victimes nourrissent le Makaï, elles le rendent plus fort et assis un peu plus son influence dans l'univers.

D'après des recherches menées auprès des Kaio Shins, il existerait une balance universelle. Si l'on considère l'univers comme un cercle, l'équilibre serait une droite coupant celui-ci en deux parties égales.

En fonction des actes perpétrés dans l'univers cette droite monterait et descendrait, donnant plus de force à un côté ou à un autre. Le Makaï agit dans ce sens. Il voudrait accroître son pouvoir, l'étendre jusqu'à ce qu'il ne reste rien de son Némésis.
Est-ce que les Kaio Shins de l'époque, cette seconde génération, en avaient conscience ? Est-ce qu'ils ont décidé de ne pas agir ? Ou alors, n'ont-ils pas senti le danger et de fait n'ont rien mis en oeuvre pour constituer une défense. Peut-être pensaient-ils que le projet du seigneur du monde des ténèbres était bien trop ambitieux ?

Une rumeur courait et court toujours comme quoi, le seigneur des ténèbres aurait envoyé des entités pour l'aider. Nous ne savons pas d'où peuvent venir ces entités. Nous avons une vague idée de ce quelles représentent : l'essence même du mal […]

Nous n'avons pu recueillir de témoignages, juste des faits relatés par des tiers. Ces entités seraient des spectres n’apparaissant quand de rares occasions.
Bien sûr tout ceci est à prendre avec des précautions. En effet, rien de tout ceci ne se base sur des faits réels, juste sur des rumeurs.
En revanche, ces rumeurs sont devenues pertinentes à nos yeux quant nous nous sommes rendus compte du nombre d'histoires contées par divers mondes, si éloignés les uns des autres qu'une coïncidence ne put être probable. […]

Cependant une question qui reste sans réponse demeure toujours : Est-ce que le Makaï est à l'origine des maux de l'univers ou bien est-ce que les maux de l'univers sont à l'origine du Makaï ?
Aucun être de chair ou de ki n'est actuellement capable de répondre et nous doutons qu'un jour, une réponse soit établie. […]

Le Makaï est un monde fait de violence et de pensées impures. Il est un mal qui ronge l'univers, il semble n'avoir aucune faiblesse et il ne serait pas fortuit de dire qu'il ne cesse de s'améliorer.
Les Kaio Shins sont dépassés et semblent ne pas s'en soucier, par méconnaissance, par peur, par fainéantise... Nous savons en revanche ce qui en résulte : une recrudescence de violence et de haine dans l'univers.

Si pendant longtemps, un lien n'avait pas été établi, aujourd'hui, il est tout à fait concevable de mettre ceci sur le dos du Makaï.

Et c'est en cela que s'installe une différence notable entre le KaioshinKaï et le Makaï. Le Makaï semble être un agent de terrain, il œuvre en son sens et pour acquérir des bénéfices. En somme il fait tout pour accroître son influence sur l'univers ou d'une certaine manière, il fait tout pour diminuer l'influence des Kaio Shins et cela fonctionne, modérément, mais cela fonctionne.

Au delà des perversions que représente le Makaï, il est devenu facile d'en conclure, qu'importe son origine, qu'il est l'antithèse, qu'il est une sorte de Némésis, qu'il est pas essence le contre-pouvoir du Kaioshinkaï.

Comme cela a été brièvement expliqué lors de notre première partie, nous n'avons aucune idée quant à la création du Makaï et quant à son but lors de sa naissance mais au cours des siècles, une fois n'est pas coutume, des théories ont surgi souvent de nulle part et dans de rares cas d'interprétations.

Certains philosophes ont donc émis certaines idées en se basant sur les travaux de recherches qui ont été faits, comme nous le faisons aujourd'hui.
Le peuple des Yardrats a donc encore été mis à contribution pour mener des études. En effet ce peuple était doué dans l'art des déplacements.
Ils appelèrent ça les déplacements instantanés. Il paraîtrait qu'à l'origine de cette technique se cachait un Kaio Shin.
Quoi qu'il en soit, le peuple Yardrat a énormément œuvré pour tenter de comprendre le fonctionnement du Makaï et à travers cet essai, nous souhaitons leur rendre un hommage pertinent et solennel, car les pertes ont été relativement nombreuses. [...]

Dès les premières visites dans le Makaï, il est apparu que ce monde était un monde extrêmement rude. Les conditions de vie y étaient particulièrement difficiles. Aux premiers regards il apparaissait comme un monde clairement dévasté.

Toutes les formes de vies végétales étaient mortes et probablement depuis un long moment. Des arbres s'érigeaient sur des vingtaines de mètres sans avoir une seule once de verdure. Leurs couleurs étaient dans des tons sombres, très sombres : noir, marron, gris. Comme s'ils avaient été brûlés.
Le sol en lui même semblait être de la poussière de roche. Si une brise se levait, il était facile de se faire couper par des grains de sables qui venaient fouetter les visages.
C'était une terre sèche et aride, s'il a pu exister de l'eau ou autre liquide, annonciateur de vie dans le Makaï, ils n'ont pas été découverts à l'époque et je doute que l'on en découvre dans le futur. Pourtant il a été recensé de nombreux torrents et rivières de lave. Les volcans semblaient être en constant éveil. Se dégage de ce monde alors une extrême chaleur et une capacité à respirer réduite.
L'air étant chargé en souffre, une forte odeur s'engouffrait dans les cloisons nasales en les brûlant plus ou moins selon le temps d'exposition et semblaient même attaquer l'épiderme des individus les plus faibles physiquement et dont la maîtrise du ki était fortement réduite. [...]

C'est ainsi qu'est née la théorie sur les habitants du Makaï, à savoir qu'ils n'étaient pas vivants. Les conditions étaient et sont tellement difficiles dans le Makaï qu'il était difficilement envisageable qu'une forme de vie ait pu naître sur son sol et même évoluer pour pouvoir y vivre. En mettant ceci en relation avec l'idée selon laquelle le Makaï serait un réceptacle à certaines âmes damnées, il semblerait que cela corrobore nos théories.

Ces individus arboraient tous des attraits physiques similaires. Ils ont été décrits comme très grands en comparaison avec d'autres peuples. En bonne forme physique mais vraiment très maigres, à la limite du rachitique. Il semblait qu'ils n'aient aucunement besoin de respirer. Très peu de peuples dans l'univers ont su développer cette capacité. [...]

Leur comportement social rappelle en quelques sortes le royaume animal. Il semble exister plusieurs castes. Nous en a été, au cours de cette étude, dénombré trois :

-Les intellectuels : De manière générale, ils sont doués d'une grande force physique, capables de manipuler le ki et surtout sont intelligents. Certains apparaissent assez limités dans certains cas cependant leur intellect ne se résume pas à suivre leur instinct primaire. Ils sont capables de communiquer par des conversations simples mais structurées, de se créer des habits et même des habitations pour vivre en communauté.

-Les volatiles : Probablement les plus féroces. Leur attraits physiques leurs permettent de s'envoler et de se retrouver au dessus des menaces du sol.

-Les bipèdes : Ils marchent, ils grognent et se battent à mort avec leur congénères comme dans des meutes de loups, l'esprit de communauté en moins.

Quelques notes ont été rapportées en complément : ils s'avèrent que ces individus pratiquent le cannibalisme. Il est important de préciser que c'est un cannibalisme primaire et forcé par les rudes conditions du Makaï.
Il n'y a a priori aucune naissance relatée dans le Makaï, ni même aucun enfant, d'aucune sorte. Ceci peut-être expliqué, encore une fois, par les conditions de vie extrêmement difficiles qui régissent le Makaï.
Les différentes castes vivraient entre elles. Les intellectuels chasseraient les bipèdes, les volatiles chasseraient eux-aussi les bipèdes et les bipèdes se chasseraient entre eux.
Aucune mesure ne semble être prise par le seigneur du Makaï. En ce sens, le seigneur semble laisser une totale liberté à son peuple. Il ne règle aucun conflit, il n'intervient sur aucun sujet. Il est comme un courant d'air, insaisissable et inapprochable.

Durant toutes ces années d'études du Makaï, il n'a été qu'aperçu de loin. Il était en revanche présent. Son pouvoir était immense et pouvait se sentir des planètes supérieures. C'est d'ailleurs grâce à cela que le peuple des Yardrats a pu se téléporter dans le Makaï.
En revanche, il était difficile de localiser le seigneur sur la planète. Son ki semblait être à la fois nulle part et de partout. Imprégnant l'air, le magma, le sol, le ciel comme si le Makaï et son maître ne faisait qu'un. […]

Selon différentes interprétations et encore une fois, cela ne sont que des théories, il semblerait que le Makaï et son maître soient intimement liés. L'un est une partie de l'autre. Soit le monde puise ses pouvoirs dans le maître, soit le maître puise ses pouvoirs dans le monde. L'un ou l'autre, il nous apparaît comme une évidence que les deux sont indissociables, l'un ne peut pas exister sans l'autre. [...]

Le Makaï est un pôle de l'univers indissociable du Kaioshinkaï et indissociable de l'univers lui même. Dans cet écrit, nous avons tenté de valoriser certaines idées, certaines théories quant à sa création et son but dans l'univers. Nous avons donc essayé d'expliciter son influence dans l'univers. Nous avons essayé de montrer en quoi, nous considérions le Makaï comme le contre-pouvoir divin.
Nous avons tenté d'expliquer en nous appuyant sur des études menées auparavant, le fonctionnement de ce monde atypique. Nous avons essayé d'expliquer la nature et le fonctionnement de ce monde. Il a été [...]


-Mais... Pensa le Kaio du sud.

Cela faisait maintenant plusieurs jours que les Kaio des quatre galaxies et Goku s'étaient attablés autour d'une ribambelle de livres, tous autant vieux que poussiéreux. Les lectures étaient franchement monotones et redondantes. Cela allait de l'essentiel aux plus pures spéculations abracadabrantes.
Le Makaï était comme un fait divers, il faisait couler beaucoup d'encre et parfois sans raison apparente. Les quatre protecteurs des quatre galaxies n'en revenaient pas qu'il y ait autant d'informations basées sur rien du tout. Des lectures bien pauvres de part leur fond et leur forme. Pourtant là, le Kaio du sud marqua un temps d'arrêt.
Il revint en arrière en tournant les pages rapidement dans un sens puis dans un autre. Se disant : Mais où est-ce que je l'ai vu ce maudit passage !?
Là ! Ses yeux attrapèrent enfin les quelques mots. Il relut le passage.

[...]
Selon différentes interprétations et encore une fois, cela ne sont que des théories, il semblerait que le Makaï et son maître soient intimement liés. L'un est une partie de l'autre. Soit le monde puise ses pouvoirs dans le maître, soit le maître puise ses pouvoirs dans le monde. L'un ou l'autre, il nous apparaît comme une évidence que les deux sont indissociables, l'un ne peut pas exister sans l'autre. [...]


Le Kaio du sud releva la tête et vit ces trois homologues complètement amorphes derrière leur lunettes de soleil, ou son monocle. Le sayien, Goku, était la tête dans les livres entrain de dormir. Il n'avait jamais autant lu de toute sa vie.
-J'ai enfin trouvé quelque chose d'intéressant ! Clama le Kaio du Sud.

Les trois autres gardiens de galaxies levèrent la tête comme devant une apparition divine.
-Venez-voir ! Lisez ça ! Encouragea le plus grand des Kaios.

Les trois alliés de Goku accoururent. Se bousculant un peu les uns les autres, pour essayer de lire avant l'un ou l'autre. Cette révélation, si fondée pourrait mettre fin à cette torture.
Est et Ouest lurent vite et montrèrent leur soulagement. Nord lut plus lentement et à plusieurs reprises. Il prenait son temps. Il voulait être sur de bien comprendre ce paragraphe et prit en conséquence toutes les précautions. Tous attendaient impatiemment sa réaction.
-Si j'ai bien compris, selon cette théorie, le seigneur du Makaï est indissociable de son monde. Donc... Enfin... Une possibilité me vient en tête. Si l'on élimine le Seigneur du Makaï, nous détruisons son monde.
-Nous avons tous compris la même chose ! Clama le Kaio de l'est. La solution est là !
-Tu sembles oublier quelque chose d'important : l'actuel seigneur du Makaï est infiniment plus puissant que toutes les menaces confondues de l'univers, il est le fils de Goku et je doute qu'il veuille tuer son fils. Rétorqua Kaio du Nord.
-Euh...
-Attendez deux secondes. Ne nous emballons pas ! Si en éliminant le seigneur on détruit le Makaï, est-ce qu'il ne serait pas possible d'utiliser la réciproque de cette théorie ? Je veux dire. En tant que tel, le monde du Makaï est une planète comme les autres.
-Où veux-tu en venir ? Demanda le Kaio du Nord.
-Qu'il serait plus facile de détruire ce monde que son seigneur.
-Mais comme ils sont, apparemment, indissociables, détruire l'un revient à détruire l'autre... Et je tiens à vous rappeler que l'on parle de génocide aussi. Piqua Kaio du Nord. Vous voulez vous rendre responsable de la mort de millions d'individus ?

Un effroyable silence se glissa dans la conversation. Une solution avait peut-être été trouvée mais dans cette équation, il y avait trop de variables, beaucoup trop.
Décemment, ils ne pouvaient vaincre le seigneur du Makaï. Son pouvoir était colossal. Gohan était encore qu'un jeune enfant et il ne serait pas possible de faire comprendre à Goku que pour le destin de l'univers, il fallait qu'il meure. Comment faire comprendre cela à un père ?
De plus, si l'on occultait le fait que Gohan soit l'ennemi numéro un de l'univers, détruire le Makaï était une possibilité qui rendrait tous ces acteurs responsables d'un génocide. C'était se rabaisser, en quelques sortes, au niveau perfide des tyrans de la famille du froid.
Qui serait capable de sauver des milliards de vivants en sacrifiant des millions de damnés ?
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Re: La déchéance du Héros

Messagepar xela26 le Mar Mars 04, 2014 23:25

A la questions posée par les kaioh, moi je réponds.....
Oui ! :twisted: :twisted:

De très bon chapitres que tu nous a sortis la ( les 3 derniers) surtout la déchéance de Piccolo 2.
Je trouve que tu t'en sors nettement mieux dans tes parties sans Gohan qu'avec.

Vivement la suite
Cell: l'ascension de la terreur- Cell a vaincu Son Gohan lors du Cell game!! Quel sort réserve-t-il à la Terre?? Pour le savoir....viewtopic.php?f=42&t=5990
Chapitre 138: publié
Chapitre 139- 145: 90%- relecture, correction

Cell: Damned Souls- Les aventures parallèles de héros de "l’ascension de la terreur". Pour les connaitre:
viewtopic.php?f=42&t=6774
abandonnée
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Re: La déchéance du Héros

Messagepar desa le Mer Mars 05, 2014 1:59

Péter cette putain de planète, nom de dieux. C'est pas comme si votre plan de tuer n'impliquait pas déjà que le makai disparaisse avec lui. Et on parle de l'univers entier tout de même.
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