Merci pour ton commentaire Signun
Signun a écrit:Par contre, j'ai l'impression d'avoir loupé un truc : je n'ai pas souvenir d'avoir lu ce que devenait les acolyte de Bojak. Est ce qu'on sait ce qu'ils sont devenu ou bien l'auteur nous a pas encore donné d'indice ? Parce que bon, s'ils sont encore en vie, ils risquent certainement de s'entre-déchirer pour le contrôle de l'empire.
Tu n'as rien loupé du tout, on ne sait rien des lieutenants de Bojack depuis la bataille d'Ice 14, même avant.
La suite, maintenant, je voulais la poster pour Noel , mais pas le temps, trop de bouffe à finir. Prenez quand même ce chapitre comme un cadeau tardif. Avec le concours et la relecture de Lyne et Tonay.
Chapitre 126...
Les soubresauts de la navette projetèrent quelques lames en dehors du verre, sur sa main.
Il leva les yeux sur le garde gêné qui lui tendait une serviette.
-Mons-Monseigneur F...
-Ce n'est rien, dit-il en prenant le tissu.
Comment ce stupide serviteur pouvait seulement penser à complaire à son supérieur dans un moment pareil ? Si leur tentative échouait ce serait le cadet de ses soucis. Filk essuya les gouttes qui reposaient sur les écailles de sa main.
«
Atterrissage sur Khardiata imminent » fit la navigatrice principale.
-Si on n'est pas pulvérisés avant, commenta cyniquement un autre passager.
Filk termina sa gorgée de kavass tranquillement. Puis il se tourna vers le propriétaire de la voix acerbe qui venait de se faire entendre.
-Conseiller Yaol'nut, je ne vois pas pourquoi il nous ferrait abattre maintenant. Il nous a assuré au moins d'écouter nos doléances.
-Avant de nous éliminer, gouverneur Filk. Il peut changer d'avis sur un coup de tête. Nous le savons tous très bien.
-Oui. Comme nous savons aussi qu'il peut nous éliminer à tout moment. Alors maintenant ou plus tard...
-Libre à vous de ne pas aimer la vie, gouverneur. Personnellement, je préfère tout faire pour durer le plus longtemps possible.
Filk temporisa face au yardrat acariâtre. Le reste de la délégation arriva et coupa court à sa future réplique. Ils ne s'assirent pas, restant debout malgré les vibrations résiduelles.
Le dragonnoïde jeta un coup d’œil à l’extérieur, à travers un des hublots de la navette.
Son œil perçant reconnu une forme ailée les escortant. L'enfant du monstre les cornaquait toujours. Yaol'nut avait tort de s'inquiéter, il ne leur arriverait rien. Tant qu'ils étaient encore en l'air. Quelques nuages roses flottaient dans le ciel à l'atmosphère verdâtre de ce monde vidé. Les nuages étaient nets, signe que le vaisseau ralentissait fortement. Puis le ciel à l’extérieur du vaisseau s'assombrit. Ils devaient passer dans quelque formation nuageuse d'importance. Après un dernier vrombissement plus profond que les précédents, tout devint calme.
«
Atterrissage effectué avec succès. Bienvenu sur Khardiata»
Les dignitaires, une quinzaine, se préparèrent en silence. Ex-impériaux, renégats unionistes, pirates séditieux, criminels même. Les anciennes divisions n'avaient plus cours depuis longtemps. Si la fatigue faisait d'un saint et d'un gredin des frères, le chaos et la peur avaient rassemblé ceux qui se croyaient à une époque les ennemis les plus acharnés. Une époque qui paraissait tellement lointaine...
Deux politiciens, représentants de ce qui restait de l'Union, sortirent après leurs gardes du corps. Précaution inutile mais qui sauvegardait les apparences.
-
Pff, regarde moi ces deux empaffés. Filk fut l'un des seuls à entendre Llorik s'en prendre dans sa barbe à ses frères de race yardrat.
Était-ce la fureur de se trouver si près du danger après sa retraite terrienne qui le mettait dans un tel état ?
-Qu'importent ces comploteurs. Si nous échouons...
-Bien dit gouverneur, chuchota-t-on derrière son dos.
Filk se retourna complètement. Le méprisable ashkourate était accompagné de ses deux lieutenants, une femelle humanoïde lambda et un mâle livrain apprêté. Yags le dépassa et se plaça près des ex-séparatistes. Les vieilles rancœurs ne s'effaçaient pas si facilement après tout.
La planète Khardiata était calme et paisible. Ils avaient atterri dans une région assez sauvage où une végétation exubérante s'imposait tranquillement. Les arbres locaux étaient parés de larges feuilles d'or irisés qui brillaient de mille feux et semblaient couvertes de diamants. L'air était encore frais de la pluie récemment tombée, des gouttes paraient la nature de bijoux d'eau éphémères. Peu de bruits d'animaux par contre. Était-ce surprenant sur un monde visité par Cell ?
Puis il le vit. En l'air, les surplombants, un enfant de Cell les dominait.
Un frisson parcourut l'assemblée, pourtant constituée d'êtres parmi les plus froids et les moins émotifs des mondes spatiaux connus.
-Bon, vous m'suivez !? éructa la gorge fluette de la petite terreur.
Yaol'nut, Tolmik et leur escorte décollèrent les premiers, rapidement suivis par les autres.
Ils ne découvrirent la dévastation de la planète qu'en la survolant : les villes éventrées, les paysages rasés, les forêts brûlées, les cratères d'impact gigantesques. Et ce vide, comme si le règne animal tout entier se cachait des tueurs qui défiguraient leur monde. La vie elle-même avait pris la fuite...
Le monstre miniature ralentit à l'orée d'une cité plus importante que les autres et partiellement intacte. Un espace dégagé accueillait un vaisseau impérial typique à forme de lentille écrasée posé sur ses multiples pattes insectoïdes, que la délégation hétéroclite atteignit trop rapidement. Un groupe de personnes les attendaient. Un groupe disposé de part et d'autres du fauteuil installé à même le sol. Du fauteuil sur lequel trônait Cell. Son petit se posa devant lui alors qu'il se levait. Filk atterrit face à celui qui faisait trembler tout l'espace, à peine quelques mètres les séparaient. Ses camarades se posèrent à leur tour, et les serviteurs de Cell les encerclèrent. Le gouverneur, qui aurait juré reconnaître un ancien impérial, resta stoïque.
-Eh bien messieurs dames, vous me décevez en bien. Je ne pense pas que vous soyez suicidaires mais vous avez eu le courage de venir. Où est-ce de la témérité ? Quelles qu'en soient vos raisons, j'apprécie le geste.
Le tueur de mondes avait ouvert le « dialogue » et manifestait son intérêt pour eux. Son sourire faussement chaleureux et vraiment moqueur contrastait avec ses yeux roses et froids, accentuant le malaise qui naissait en lui. C'est donc avec une assurance parfaitement feinte que Filk s'avança d'un pas. Il n'avait pas fini gouverneur de secteur impérial sans avoir déjà rencontré ce genre de situations :
-Nous sommes obligés d'insister. J'ai bien peur qu'il en faille plus pour entamer notre détermination...
Mauvaise réponse. Cell sourit. Il allait répondre mais Filk le devança de justesse et enchaîna tel un bulldozer.
-Heureusement nous touchons notre but, pour le meilleur espérons-le. Nous vous avons renouvelé nos doléances. Quelle est votre réponse ?
L'instant critique.
Cell sourit en coin et marcha de long en large, prenant tout son temps pour répondre. Il était tel un fauve prêt à se jeter sur des proies qui se savaient condamnées, et les proies c'était eux !
Finalement...
-J'ai peur de devoir refuser votre proposition, gouverneur Filk. Je préfère les choses telles quelles sont, navré si vous vous êtes mépris sur mon compte.
Cell observa certains des compagnons de l'impérial se tendre. Tous cependant gardaient un calme apparent malgré leurs ki fluctuants. Ils étaient vraiment pas mal, ces hauts responsables des états qu'il avait ruiné. Pour l'instant.
-Diriger des mondes ? Conquérir l'univers ? C'est d'un banal ! Ça ne m’intéresse pas.
-Devenir le maître des mondes, être le plus puissant, c'est pourtant le rêve de tous ! Nous vous l'offrons sur un plateau ! s'exclama Yaol'nut.
Cell vrilla un regard sec sur le yardrat qui se tassa légèrement sous cet intérêt néfaste.
-Le plus puissant, je le suis déjà. Devenir le maître de quelques cailloux dans l'espace n'est aucunement un défi pour moi et ne serait qu’une confirmation inutile de ma force . Ce que j'aime, vous ne pouvez malheureusement pas me le fournir de cette façon.
Le politicien de l'Union bomba le torse en ajustant sa toge colorée, prêt à continuer cette insensée joute verbale avec le monstre.
-Alors que voulez-vous donc ?
Le nihiliste croisa les bras derrière son dos et fit quelques pas au milieu des hauts dignitaires, frôlant ou passant tout prêt de certains. Malgré l'oppression qu'ils ressentaient, tous restèrent dignes.
-Ce que je veux ? Ce que j'aime ? Vous ne l'avez toujours pas compris?
Son auditoire gardant le silence, Cell se tourne vers un unioniste dans un mouvement purement théâtral.
-Ne faites pas les ignorants, mes compatriotes terriens vous en ont sans doute parlé...
La réticence des politiciens et chefs de guerre se prolongeait.
-Vous savez très bien ce qui me meut. Débarquer sur une planète, y défier ses champions, les affronter pour ensuite savourer leur terreur quand ils comprennent que la défaite et la mort de ce qu'ils ont de plus cher au monde est inéluctable. Ou encore ces individus désespérés qui, pour échapper à leur extinction, trahissent leurs serments les plus fidèles, leurs amis, leur famille, leurs enfants même pour vivre quelques secondes de plus. Quand des cités, états, pays, civilisations, mondes, déchirent et se déchirent, s'infligent à eux-même plus de souffrance que je ne leur en aurai jamais donné, avant même que moi et les miens ne débutions nos combats et nos tournois. À se demander qui, d'eux ou de nous, sont les véritables « monstres » !
La peur, presque palpable, contraignait les mendiants qui lui faisaient face à garder leurs bouche et becs fermés. Au grand plaisir de Cell, qui termina sa tirade.
-J'aime le combat, j'aime le chaos, j'aime l'affrontement, j'aime ce genre de défis, et je n'ai pas besoin de vous pour me les procurer.
Filk eut le courage de briser la torpeur et l'effroi qui paralysaient ses camarades.
-Je comprends. Cette liberté sans limites, cela sonne effectivement bien, en théorie, répondit-il courageusement.
Il garda le silence pendant que Cell le fixait à nouveau de son regard torve.
-Mais la réalité que vous vivez n'est peut-être pas aussi proche que ce que vous nous racontez. Je n'ai entendu dans votre « credo » aucune notion de temps de voyage nécessairement lent entre plusieurs planètes. Sans compter les places fortes quasi-vides, les planètes désertées et les résistants inexistants. Où peut-être raffolez-vous de ce genre d'empêchements?
Cette fois, Cell ne s'amusait plus de l'entendre. Il avait troqué son sourire vicieux par un masque froid, prélude à une sanction proche. Son visage de tueur le lui démontrait amplement. Les serviteurs du monstre se rapprochèrent perceptiblement, menaçants, de même que son rejeton bleu. Mais le dragonnoïde ne flancha pas, il devait continuer, aller jusqu'au bout.
-Nos organisations respectives sont affaiblies, en proie au chaos que vous avez provoqué. Au chaos que vous chérissez tant. Nous avons cependant encore assez de moyens pour constater certaines choses. Malgré votre optimiste affiché, vos tournois et vos activités sur les mondes que vous visitez deviennent de plus en plus difficiles. Êtes-vous sûr de vouloir continuer ainsi ? Comme une musicienne qui entre en transe après avoir passé des années à répéter ses gammes , il faut être soi-même ordonné pour apprécier et magnifier le désordre...
Les yeux de braise du dragon anthropomorphe ne se détournèrent pas, ne cillèrent pas, à la surprise de Cell. Culotté il l'était , assurément.
-... Il est dans votre intérêt d'avoir une structure plus ample sur laquelle vous appuyer, quelle que soit le nom que vous lui donnez
Le vainqueur de Bojack et des super sayans sembla se détendre. Il décroisa ses bras et...
« Clap clap clap clap clap »
...applaudit.
-Vous êtes d'une éloquence et d'une capacité de séduction remarquable, gouverneur Filk. Je comprends pourquoi vous êtes resté au service de Bojack...
Le dragonnoïde silencieux préféra passer outre et ne pas s'engager sur ce chemin glissant.
-Mais je ne suis pas votre défunt maître, gouverneur. M’embarrasser de personnes à protéger et à choyer ? c'est le cadet de mes soucis, ce sont même des actions totalement antithétiques aux miennes, vous êtes bien trop intelligent pour ne pas vous en rendre compte.
L’endeuilleur des mondes avait retrouvé sa facétie habituelle et le narguait avec un étonnement feint.
-À moins que vous ne me preniez pour un sot ?
Le tension monta d'un cran en même temps que le visage de Cell, qui se fermait dans une mimique agressive. Un des séparatistes, Yaol'nut, s’immisça dans la discussion, permettant au dragonnoïde de souffler et de mettre de l'ordre dans son esprit.
-Qui a dit protéger ? Nous parlons de dominer !
Cell transperça le yardrat, qui lui parlait sur ce ton peu amène, du regard. Pour peu, il l’aurait littéralement empalé avec des rayons de d’énergie oculaire. Les ki des autres, négligeables, montèrent en flèche, signe qu'ils étaient sur la défensive même s'ils n'en laissaient rien paraître extérieurement. Ces politiciens et autres fonctionnaires étaient d'un tout autre niveau que ceux qu'il avait croisé jusqu'à présent. « L'élite » de la galaxie... Ils n'étaient pas si mauvais. Même si à la fin, comme tous les autres, il les briserait. Le yardrat n'en n'était cependant pas encore à ce niveau, les flammes de la détermination illuminaient tout son être.
-Qui que vous soyez, vous jouez sur les mots. Le concept de dirigeant suprême, même s'il domine, implique toujours une part minimale de protection. Pour être dirigeant, il faut diriger. Cela sous-entend un peuple, un royaume. Il n’y a pas de roi sans peuple. Sinon, il n’est roi, ou prince, de rien.
-Conseiller Yaol'nut, pour vous servir. Excusez-moi, mais je vais devoir vous répéter la question que le gouverneur Filk vous a posé tantôt.
Cell le dévisagea avec circonspection. Le dragon lui aurait posé une question importante ?
Yaol'nut perçu le doute de Cell. Il lui remémora la précédente séquence du gouverneur.
-Nous vous le demandons à nouveau Cell. Depuis combien de temps vous êtes-vous établi sur une planète pour y mener vos... activités sans que la moitié des planètes que vous fouliez n'ait déguerpi ou fuit avant votre arrivée ?
-...
-Trop longtemps vu votre regard, continua un Yaol'nut téméraire jusqu'au bout. -Le gouverneur vous l'a rappelé, nous ne vous posons cette question que parce que nous connaissons la réponse, tout comme vous. Vous avez pu profiter de la stupeur consécutive à la chute de Bojack pour imposer votre volonté, mais cette période transitoire touche à sa fin. Les peuples s'organisent et mettent de plus en plus fréquemment vos projets en échec.
-Et bien tant mieux ! réagit avec une vivacité imprévue Cell. - Cela ne fera que rajouter des obstacles à ma progression. Ma quête deviendrait rapidement morne si personne ne tentait de me résister ! Un combat contre un ennemi vaincu d’avance est une mise à mort, pas un combat ! Qu’ils me résistent, je ne demande pas mieux !
Yaol'nut, désarçonné par la réaction de Cell, vacilla. Il s'attendait plus, comme ses « camarades » présents, à une manifestation de colère de Cell qu'à une joie presque forcée.
Llorik, le renégat yardrat qui était resté avec les impériaux après la chute des Colds, s'avança de quelques pas, son armure d'apparat faisant rempart entre lui et l'exterminateur.
-Pardonnez mon interruption, mais les peuples de l'espace ne sont pas aussi isolés et reculés que les terriens...
Cell considéra plus sérieusement le yardrat combattant. Ce n'était pas son armure mais le ki qu'il dégageait qui indiquait cela. Il était bien plus élevé que les autres, excepté celui du gouverneur à tête de dragon. Et stable, contrôlé.
-Les mondes trouveront les moyens de vous fuir et de retarder votre... grand dessein, et …
-C'est à moi de me répéter, cela ne me dérange pas, au contraire ! Quel ennui si tout était prévisible, ces imprévus rajoutent un surcroît de chaos qui n'est pas pour me déplaire. Je ne suis pas contre une petite traque.
Yaol'nut reprit la main. Il se décala pour faire face à Cell.
-Oh, je n'en doute pas. Vous vous en amuserez certainement pendant un certain temps. Mais après ? Que va-t-il se passer quand le chaos que vous chérissez tant vous débordera, vous submergera ? Les peuples de l'espace s'adaptent vite aux invasions, développent chaque jour de nouveaux moyens de détection et fuient en masse au moindre soupçon.
-Vous radotez. Si vous...
-Et cela n'ira que croissant, avec les résistances d'Abo, Cado et des compagnons survivants de Bojack qui vous narguent avec les flèches d'or et d'argent. Malgré votre pouvoir et votre savoir, l'espace vous échappe encore. Sans même évoquer le fait qu'avec des échecs qui s'accumulent, les mondes reprendront confiance. Une confiance relative certes, mais quand même une confiance. Cette terreur que vous vous targuez d'inspirer ne sera que partielle. Les peuples vivront avec, et votre nom ne sera associé, tout au plus, qu'à un danger que l'on peut fuir avec un peu de chance et une bonne préparation. « Cell » ne deviendra jamais synonyme de terreur, comme Cold a pu signifier, pendant des décennies, « dieu vivant »
La bise, pourtant tempérée, qui ponctua la fin de la tirade de Yaol'nut, glaça de stupeur la délégation de dignitaires spatiaux. Filk darda ses prunelles de feu sur l'insolant séparatiste puis sur Cell. Quelle folie avait donc pris ce politicien de bas étage pour provoquer le Fléau ? Tolmik s'écarta tranquillement de son audacieux camarade. Ça ne changerait rien à son sort en cas de réponse physique de Cell mais bon, ça avait quelque chose de rassurant . Llorik fit le vide dans son esprit, comme avant un combat. C'était inutile, mais il tenait à mourir en essayant de porter un coup aux monstres de ki qui se tenaient près de lui. Car au vu de la fluctuation dans l'esprit de Cell- qu'il percevait pour la première fois- ils étaient probablement déjà morts.
Basilik serra les poings. L'attitude arrogante de certains chefs ne l'étonnait plus vraiment. Mais celui-là dépassait tout ce qu'il avait vu. Comment un tel déchet pouvaient parler de la sorte à père ? Il le ferait souffrir et regretter ses moqueries.
Cell considéra longuement l'impudent qui osait s'adresser à lui de la sorte, hésitant quant à la sanction à appliquer. Plus tard, il paierait plus tard. Ce « Yaol'nut » pensait sûrement le déstabiliser, et le pire, c'est qu'il y arrivait partiellement, lui et ses camarades. Ils ne disaient pas que des bêtises ou des mensonges. C'était même quasiment tout le contraire. Pourtant...
-Je ne vois pas bien où vous voulez en venir, mentit-il. Supposons que vos...élucubrations soient vraies. Si vous êtes persuadés de me tenir en échec, que faites-vous devant moi, à m'expliquer comment je serais combattu, fit Cell, un sourire presque guilleret aux lèvres.
Yaol'nut allait répondre, mais Cell lui reprit la parole en arborant un masque plus dur, celui du véritable prédateur qu'il était.
-Ce n'est qu'un jeu de l'esprit, évidement. Je n'ai pas besoin de vous. Je peux traquer qui je le veux, quand je le veux.
-Nous le savons bien, insista Yaol'nut. Je ne fais que vous décrire ce qui se passera dans les grandes lignes, nous éliminez n'y changera rien.
-Alors quel est votre intérêt, puisque votre intervention ne changera rien à la fin?
Filk s'interposa pour faire redescendre la tension.
-Vous gagnerez à la fin, c'est inéluctable. En mettant plus de temps. Le temps, là est le paramètre principal. Ce sera là la différence entre un Cell synonyme de pouvoir absolu sur la vie et la mort, et un Cell équivalent à une menace évitable.
-Tant de sollicitude de votre part, gouverneur Filk ? Merci de vous soucier de ma réputation !
Cell fit quelques pas, au soulagement de Filk. Il semblait mettre en suspens ses velléités d’exécution rapide. Le gouverneur battit le fer qu'il venait-l'espérait-il- de porter au rouge.
-Si vous acceptez nos services, vous pourrez traquer les derniers rebelles. Reprendre vos activités favorites, et plus enc...
L'être parfait se raidit.
-Vous vous répétez vous aussi, Filk. Je vais devoir mettre un terme à cette discussion si vous ne faites que radoter et m'ennuyer. Pour la dernière fois, ais-je une tête à être empereur, à protéger des g...
-Que nenni !
Cell se tourna vers Yaol'nut, irrité. Le yardrat allait particulièrement souffrir tout à l'heure.
Yaol'nut perçu pendant un battement le ressentiment de Cell à son égard. Le fléau se reprit presque instantanément et arbora un masque mi flegmatique mi persifleur. Il parla cependant :
-Li-Libre à vous d'instiller les activités que vous voulez. Vos « tournois » seront, avec quelque explication vaseuse, redoutés mais acceptés.Une apparence de cadre stable, c'est tout ce qu'il faut aux peuples. Les Colds ont fait bien plus que vous, pourtant ont duré des décennies.
-Pour la dernière fois, tout ça, je peux le faire tout seul et à ma manière, je n'ai pas besoin de vous. Vous ne m'êtes pas d'une grande utilité, messieurs dames...
-Huhum, Conseiller Tolmik, de l'Union des mondes libres pour vous servir.
Cell, Basilik et leurs serviteurs prêtèrent attention au nouvel orateur, un yardrat avec la même tenue que l'insolent Yaol'nut. Que diable allait-il encore ratiociner, s’impatienta Cell.
-J'aimerais juste ajouter, pour votre information, les incroyables archives que l'Union possède. L'accès à tous les savoirs des peuples accumulés pendant des millénaires vous sera profitable ne serait-ce que pour mieux connaître leur psychologie. Les savoirs sur les mondes des vivants et les arts mystiques peuvent vous intéresser, Mais aussi l'au-delà, le royaume des morts. Où nous savons que certains de vos anciens ennemis se cachent...
Les compagnons de Tolmik se figèrent, certains bloquant même leur respiration.
Finalement, c'était le politicien de l'Union qui avait tiré leur dernière salve. En subiraient-ils les conséquence, pensèrent-ils tous peu ou prou ?
Cell bloqua sur ce« Tolmik », à l'insatisfaction puis l'inquiétude de Basilik. Encore aujourd'hui, Père devenait parfois ombrageux quand on évoquait les super sayan. Ce que ce fêlé de yardrat avait fait, ça il l'avait bien compris. Père resta calme. D'apparence. Le fait qu'il passe son pousse sur ses quatre doigts, tic involontaire quand il était agacé, montrait ses turbulences intérieures. Le regard paternel croisa le sien, Basilik comprit le signe. Enfin. Dommage que les insolents ne payent pas un peu avant. Peut-être qu'ils s'amuseraient un peu avec eux quand père en auraient fini.
Cell disparut sans crier gare. Llorik fut le premier à se tourner vers Tolmik, derrière lequel Cell s'était téléporté. Les autres firent volte-face avec un second temps de retard mais personne ne tenta d'action inconsidérée.
La cauchemar des mondes se pencha lentement vers Tolmik, qu'il dominait de toute sa taille, et lui susurra à l'oreille :
-Enfin des propos qui m’intéressent. Vous allez me dire en détail tout ce que vous savez...
Le petit de Cell s'approcha de Tolmik, stoïque malgré la sueur qui perlait déjà sur son front.
Il avait en main un petit boîtier qu'il ouvrit, son contenu lançant des éclats métalliques sous la lumière du soleil de ce monde.
-...quand vous m'aurez rejoint.
Filk compris ce qui les attendait.
-J'aimerais mieux garder mon libre arbitre, moi ainsi que les corps supérieurs de nos organisations.Vous pourrez toujours endoctriner les échelons subalternes, mais avec la stabilité retrouvée, les mondes vous suivront, réagit-il.
-Et moi je ne préférerais pas, désolé de ne pas vous faire pleinement confiance, rétorqua un Cell terriblement souriant.
-Soit, se soumit Filk. Nous ne pouvons nous opposer à vous...
En plus du petit de Cell, d'autres gardes s'approchèrent. Llorik se tendit, prêt à une résistance inutile.
-... mais sachez que nos troupes et nos mondes, prêts à se livrer à vous de leur plein gré, n'accepterons pas de nous voir contrôlés. Si c'était le cas, ils commettraient l'erreur de rejoindre ceux qui vous résistent encore. Avec leurs ressources, j'ai peur que d'autres vaisseaux ultra rapides ne fassent rapidement leur apparition, rendant plus difficiles encore vos actions.
-Tu tentes de me faire chanter ?
-J'aimais je n'oserais ! Je vous informe juste des difficultés qui pourraient vous attendre. L'Espace est si vaste qu'il constituera toujours une issue pour les mondes que vous visitez. Acceptez notre allégeance, et vous serez à la tête de vastes étendues en bien moins de temps que vous ne le pensez. Le véritable chaos ne s'apprécie que s'il est confronté à l’ordre, comme le jour le plus éclatant ne se savoure pleinement qu'après la longue nuit sombre.
Cell le considéra un instant avant de faire signe à son enfant. Il se figea, ainsi que les autres gardes.
-Vous-même n'avez pas mis à mal et abattu l'empereur que je servais en un jour. Vous avez développé un embryon d'organisation efficace sur Ice 127 et Ice-R-159 pour réaliser vos objectifs. Vous comprenez très bien de quoi nous parlons quand nous évoquons la stabilité au sein du chaos.
-La comparaison n'est pas valable. Ces deux planètes me suffisaient pour mes besoins d'alors. Je n'ai pas besoin de m'encombrer de milliers de mondes pour réaliser mes objectifs. Pourquoi ferai-je compliqué quand je peux aller au plus simple ?
-Pardonnez mon insistance, mais je persiste à penser que vous sous-estimez la logistique minimum nécessaire à …
-Vous commencez à m'ennuyer, coupa court Cell. Basil..
-Qu'avez-vous à perdre à tenter l'expérience ? se reprit Filk. Au pire, si cela ne vous convient pas, libre à vous de revenir à vos premières méthodes, personne ne pourra s'y opposer de toute manière.
Le vainqueur de Bojack fit à nouveau signe à son enfant de mettre en suspens son geste.
Il se rapprocha calmement de Filk.
-Vos propos m'ont l'air trop beaux pour être vrais. Supposons que je vous fasse confiance, malgré le fait que vous ayez servi ou collaboré avec ceux qui s'opposaient à moi...
Filk reprenait espoir. Enfin la carapace de Cell se fendait. C'était maintenant qu'ils devaient le faire revenir à la raison.
-...Quel est vôtre intérêt dans tout cela?
Yaol'nut fixa Filk, lui laissant tacitement la parole pour ce qui allait se jouer. C'était leur dernière chance.
-C'est vrai, j'ai servi Bojack, et certains ici ont collaboré avec les super sayans. Je ne vais pas parler pour eux mais si je me suis soumis à Bojack, c'est parce que je crois que seul le plus puissant est en mesure de diriger et gouverner. Bojack l'était à ce moment-là. Vous avez prouvé que vous lui étiez supérieur. La place suprême vous revient donc de droit.
-Ku hu hu ! Vous ne prenez pas beaucoup de risques. Toujours du bon côté, ricana Cell. Au moins Je sais qui parmi vous me soutiendra si je trébuche un jour. Personne !
-....
-Mais cela n'arrivera pas, au pire mes petits vous éliminerons s'il m'arriverait malheur, n'est-ce pas Basilik !
-Ouais !
-C'est de la science-fiction, évidemment. Quant à vos intérêts directs, j'imagine qu'il serait infiniment mieux pour vos et vos proches d'être parmi ceux qui bénéficieront de ma protection, parce qu'utiles.
-C'est aussi trivial que cela, j'en ai bien peur, déclara tout de go Filk.
-J'en ai croisé ma part des spécimens comme vous.
Le dragonnoïde se relâchait progressivement. Leur persévérance payerait-elle enfin ?
Cell pensif, faisait les cents pas en pesant le pour et le contre de la propositions réitérée de ces dignitaires à la dérive...
Ils sont agaçants mais ils ont raison...C'est vrai que les Cell-Games sont de moins en moins simples à organiser...Leur proposition est trop belle pour être honnête, ils n'hésiteront pas à me planter un couteau dans le dos à la première occasion... Je devrai être sur mes gardes, le temps de les utiliser pour pister Gohan et Goku... Et puis ça fera un peu de concurrence à Chenki, il a tendance à se croire à l'abri... Je me débarrasserai d'eux après, pas question de devenir leur nounou de luxe ! Pour qui me prennent-ils ? C'est moi qui gagnerai à la fin... Voyons cela comme un nouveau défi... Ils finiront soit brisés, soit totalement soumis ! Puis je liquiderai cet empire ennuyeux...Filk et ses camarades observèrent Cell se détendre et s’asseoir négligemment sur son siège défoncé. La créature posa son menton sur sa paume, perplexe.
-Puisque vous tenez tant à vous mettre à mon service... Votre première tâche sera de me rassembler, sur tous les mondes sous vos juridictions, tout les contes, légendes, mythes et faits sur la dimension des morts et les plans d’existences mystiques...
Tolmik s'agenouilla, imité par ses compagnons de fortune.
-Empereur Cell ! Nous vous jurons fidélité, assist...
-Détrompez-vous. Je n'ai jamais dit que j'acceptais votre stupide proposition. Mais comme vous êtes si motivés à me plaire, vous allez vous occuper de cela en priorité.
-... Oui... Monseigneur ? proposa Filk.
-Pour me prouver votre bonne foi et votre motivation, l'un de vous se soumettra totalement à mon volonté, ne serait-ce que pour confirmer vos dires.
-Pardon ?
-Basilik !
Ce dernier se dirigea vers celui que son géniteur lui désignait d'un coup de menton, le dernier yardrat à avoir parlé. Il saisit rudement l'individu consterné, qui cherchait du regard le soutien de ses amis. Aucun ne broncha.
Tolmik réitéra ses œillades. Yags, la racaille mafieuse, détournait la tête. De gens d'honneur, des affranchis, tu parles ! Filk gardait son attention fixée sur Cell. Tolmik croisa ensuite le regard du renégat qui l'observait sans ciller. Seul Yaol'nut serrait la mâchoire, silencieux. Tolmik accepta son sort. Les autres n'allaient pas le « sauver » alors qu'une solution s'offrait enfin. Il se sacrifiait pour le bien commun, pour une cause bien supérieure à sa petite personne, chose qui ne lui était pas arrivée depuis bien longtemps. Il suivit sans broncher le petit tueur, digne jusqu'au bout.
-Ne vous inquiétez pas, nous nous sommes beaucoup améliorés. Votre ami sera toujours lui même.
Filk ne réagit pas. Si la perte de Tolmik était le prix à payer pour rassurer Cell, soit. Il n'apprendrait rien qu'ils ne leurs avaient pas dit...
Il est intéressé. Du moins pour un temps. Cell, un monstre ? Il est tel un enfant sans bornes qui s'évertue à s'amuser comme il l'entend et se croit sans limites... Si on arrive à l'assagir au moins pour quelques temps, alors c'est gagné. Un semblant d'ordre régnera. Les choses reprendront leur cours. Toujours du bon coté. Contrairement à Bojack, il n'y aura pas de période d'essai avec lui, je le serai tout le temps, à l'essai... Le chat s'amusait avec nous, les rats... Il faudra vite qu'il comprenne que grâce à moi, le rat, il en attrapera plus des souris... Basilik observait tout ce petit monde de loin. Tout ça ne lui plaisait pas. Qu'est ce qu'ils avaient à gagner à s'embarrasser de tous ces lèches-bottes, prêts à leur tourner le dos à la moindre occasion ? À la place de père, il les aurait tous tués où convertis... « Filk », c'était ça ? Il avertirait Mesh et ils l'auraient à l’œil, ce bonimenteur...
Arc 2: Space Amazing Stories terminé. Arc 3 à suivre...
ça y est, une (longue) étape de la fic se termine...
Merci aux courageuses personnes qui n'ont pas lâché l'affaire et qui suivent cette histoire depuis toutes ces années, aux lecteurs et lectrices de l'ombre, à ceux qui se manifestent de temps en temps ou fréquemment, aux commentateurs réguliers ainsi qu'aux relecteurs et relectrices qui m'ont permis d'en arriver là...