par San999 le Ven Mars 08, 2013 21:20
Merci! Ravi que cela te plaise! ^^
[edit]Je l'avais promis il y a longtemps, et je le fais enfin, même si cela a pris le temps! Un nouveau chapitre spécial de cette fic, qui servira d'épilogue. Ce chapitre se concentre sur Kulishô. J'espère qu'il vous plaira.[/edit]
Épilogue:
Au Paradis
Nous vivions dans la terreur. Depuis quelques jours, le monde subissait les attaques meurtrières d'un monstre nommé Boo. Il avait une apparence ridicule. Rose, les yeux plissés comme un renard, obèse, chauve avec une espèce de longue protubérance molle sur le sommet du crâne, un pantalon blanc bouffant et un gilet noir qui laissait ressortir son ventre bedonnant. Il aurait été risible s'il n'avait probablement été la créature la plus terrible que le monde ait connu. En à peine deux jours, il avait fait plus de victimes que même le Grand Roi Démon Piccolo, il y a plus de deux-cents ans ! Les grandes villes avaient totalement disparu, rasées par des boules d'énergie ou bien complètement vidées de leurs habitants par ce démon rose qui leur destinait un sort qui aurait été comique s'il n'avait pas été aussi profondément horrible. Le monstre les transformait en friandises pour ensuite les dévorer goulûment. Cette folie cannibale se poursuivait depuis quelques jours. J'avais la sensation que l'humanité était au bord de l'extinction. Nous avions de la chance que notre village se trouve isolé loin de tout. Le monstre ne nous avait pas encore atteints. Mais pour combien de temps ?
Quand ce monstre fit son apparition, il était accompagné d'un petit être à l'air vicieux, qui se dénommait Babidi. Il prétendait commander Boo. Il était très chétif. Sa couleur de peau était d'un étrange jaune sale avec un long crâne clairsemé de poils éparses, et tout aussi fripé que le reste de son corps. Il avait de grands yeux globuleux et vicieux. Il portait une toge bleue avec un M dessus, et une cape orange. Son visage était une sorte de petit museau avec deux petites protubérances, comme des antennes de chaque côté de la bouche. Quand son visage d'horreur était soudainement apparu dans mon esprit, et que son atroce voix nasillarde avait raisonné dans ma tête, je n'ai pas tout de suite compris ce qu'il se passait. J'ai cru que j'avais des hallucinations, mais j'ai vu que tout le monde autour de moi vivait la même chose. Quand il nous a présenté sa créature, j'ai failli rire. J'ai déchanté quand Boo a d'abord transformé en bonbons tout les habitants d'une ville, avant de les manger, puis de raser la ville en soufflant dessus. Oui, en soufflant, tout simplement. Je n'ai jamais vu rien de tel, que cela soit venant de Piccolo ou de Cell.
Babidi avait alors menacé de détruire toute vie sur la planète dans les cinq jours, s'il ne retrouvait pas trois personnes. Quelle ne fut pas ma surprise de voir parmi les visages qu'il montrait par télépathie, celui du fils du Roi Démon Piccolo... C'était la deuxième fois que je le voyais après sa première apparition au vingt-troisième championnat. Je ne sais pas pourquoi, mais Babidi avait l'air de lui en vouloir, autant qu'aux deux gosses qu'il nous avait aussi montrés. Je n'ai pas reconnu l'un d'eux, bien que son visage me rappelait quelque chose. Ses cheveux lavandes surtout me laissent l'impression de l'avoir déjà vu. Par contre, j'ai reconnu le deuxième enfant. C'est le portrait craché de Son Gokû. Il a donc un deuxième enfant et lui aussi se bat contre les monstres, c'est de famille apparemment. Toujours est-il, qu'un homme avait alors tout de suite répondu à l'appel télépathique du sorcier. L'imbécile ne tarda pas à se rendre compte que négocier avec un psychopathe est inutile, quand le sorcier le tua en lui faisant éclater la tête. D'un autre côté, je me demande qui était le plus idiot, celui qui croyait calmer un homme capable de massacrer une ville entière le sourire aux lèvres, ou ce même homme qui effraie ses potentiels informateurs en tuant l'un d'eux gratuitement... Je crois que personne ne voudrait d'une mort aussi affreuse, en tout cas pas moi. J'ai vraiment cru que j'allais me sentir mal, quand j'ai vu ça.
Plus tard, Babidi avait continué à nous montrer la destructions de plusieurs villes. Jusqu'à ce que Gokû apparaisse... À ce moment, je m'étais demandé où étaient Kulilin et tous les autres. Babidi avait commencé à nous montrer sa rencontre avec Gokû, alors que ce dernier tentait de négocier sans succès. Apparemment, ils s'étaient déjà rencontrés avant... Gokû s'est alors lancé dans une explication à laquelle je n'ai rien compris. Il changeait la couleur, la coiffure ou la longueur de ses cheveux, faisant apparaître des éclairs autour de lui. J'ai arrêté depuis longtemps de me poser des questions sur les capacités de Kulilin et ses amis, mais tout de même... On aurait dit des tours de magie... Pas étonnant que Satan arrive à faire croire ce qu'il veut à la population. Puis, Gokû avait commencé à se battre contre Boo. Comme d'habitude avec eux, le combat était très violent et même cataclysmique. Gokû avait offert un bon combat contre Boo, et j'avais même cru qu'il allait gagné. Mais je ne sais pas pourquoi, il avait arrêté le combat et l'avait remis à plus tard. Puis, il avait disparu et Babidi avait alors coupé le contact. Les massacres s'étaient poursuivis et même accélérés, mais Babidi ne nous les montrait plus. D'après les rares témoins, Boo n'était plus accompagné par lui et plus personne n'avait revu Babidi.
Le lendemain, j'ai vu quelques lueurs dans le ciel, elles se sont abattues sur nous et me voilà. Je ne sais pas trop ce que c'est que cet endroit... Quoi que... Non, en fait, je sais. Je crois que je suis mort. Et c'est l'Au-Delà. Plusieurs âmes se bousculent autour de moi. Tout est assez confus. Il y a une espèce de mer de nuages jaunes à perte de vue et le ciel est de la même couleur, mais un peu plus pâle. Oh ! Je vois un espèce de gigantesque palais blanc devant nous, avec "WELCOME" écrit sur le bâtiment qui sert de porte d'entrée. Quelle superbe structure ! Bien qu'elle soit un peu étrange. On dirait une grande pagode aux toits en tuiles rouges avec des cornes sur l'étage supérieur. Il y a un long muret qui en fait le tour et de grandes tours parsemées autour du bâtiment principal.
« Avancez ! Et ne vous bousculez pas ! »
Je me tourne vers la voix qui vient de prononcer ces instructions. Mais... C'est un oni ! C'est la première fois que j'en vois un. Alors ils existent ? J'en vois quelques autres, qui donnent aussi des instructions. Mais ils sont un peu différents de ce que raconte le folklore. Ils ont bien une ou deux cornes disposées diversement sur leurs crânes et la peau rouge ou bleue, mais ils portent des costumes à cravates et certains des lunettes de vue. Ils ressemblent à de parfaits employés de bureau et utilisent des mégaphones pour nous parler.
« Non, mais t'as pas entendu ce que l'oni a dit ?? Avance ! »
L'une des âmes dernière moi me sort de ma réflexion et se met à me pousser. J'avance, mais me précipite trop et bouscule deux âmes devant moi.
« Eh toi ! Fais attention! Tu as marché sur mon feu-follet !
- Ah... Pa... Pardon ! »
Je commence à être un peu perdu, avec toute cette agitation, et puis il n'y a pas beaucoup d'espace pour qu'on avance. On est sur une espèce de route-passerelle assez étroite.
« Je comprends même pas ce que je fais là ! J'étais tranquillement en train de dormir et soudainement bam ! Je suis là !
- Moi, j'ai vu des lueurs dans le ciel !
- Vous croyez que c'était Boo ?
- J'ai entendu dire que Satan allait le combattre !
- Ah ! Si c'est vrai, alors c'en est bientôt fini de Boo.
- Ouais, mais c'est trop tard pour nous...
- J'aurai même pas connu de garçon !
- Satan va nous venger !
- Ouais !
- Comme si Satan pouvait faire quoi que ce soit... À l'heure qu'il est, il a sûrement déjà été tué d'une pichenette de Boo... »
Je me rends compte que j'ai parlé à voix haute, quand tout le monde se tourne vers moi, avec un air furieux malgré leur absence de visage. J'ai tendance à oublier que les gens voient en Satan un grand héros et qu'ils aiment pas trop quand on le critique... Je mets mes mains sur ma bouche, en me rendant compte de ce que j'ai dit. Tiens ? Je peux former des mains avec mon âme !
« Qu'est-ce que t'as dit, toi ?!
- Comment oses-tu dire ça de Satan ?!
- C'est le plus fort !
- Il nous a déjà sauvé de Cell !
- Ouais !
- Et puis, c'est le père de ma future fille ! Enfin... De mon ancienne future fille... J'étais enceinte de lui.
- Hein ?! C'est vrai ?!
- Mais non ! Elle arrête pas de dire ça pour se faire mousser, mais en fait... »
Je les laisse continuer leur conversation pour le moins étrange et j'essaie de faire revenir mes bras. Hmm... Ca ne marche pas... Il faut me concentrer. Si j'utilise la méthode de concentration que m'a apprise Nam, où il faut sentir chaque partie de son corps, peut-être que... Alors... Se concentrer... Je pense à ma main gauche. Elle est là, je la sens, sa structure, plate, un dos, une paume, cinq doigts articulés et fins que je gesticule... ... Oh ! Waaah ! Elle est vraiment là ! Aller ! Concentre-toi encore plus. Pense à ton corps... Après un petit moment de concentration où j'essaie de reconstruire dans mon esprit la sensation de tous mon corps, j'ouvre les yeux et je regarde en bas. Oh ! J'ai un torse ! Et des bras entiers ! J'ai pas encore de jambes et mon corps est blanc translucide et se finit en vapeur, mais c'est déjà pas mal.
« Ha ! Ha ! Ha ! J'ai récupéré un corps ! Cool !
- Waaaah ! Comment t'as fait ça !?
- C'est cool !
- Tsss ! T'es le mec qui disait que Boo avait tué Satan, non ?
- Quel frimeur !
- T'es trop "cool" pour avoir du respect envers le plus grand héros que la Terre ait porté, hein !?
- Ouais et t'es trop "cool" pour être juste en forme de vapeur ! "Ouh ! Regardez ! J'ai un corps !" "Regardez ! J'ai un visage !" Arrête de faire ton intéressant !
- Quand on est trop stupide pour reconnaître la grandeur de Satan, on la ramène pas ! »
Devant ce sursaut d'hostilité je préfère reprendre ma forme vaporeuse. Sales cons... Gnagnagna Satan... Il est nul votre Satan ! Kulilin, sa femme et ses amis sont beaucoup plus forts que lui ! C'est eux qui sauveront la Terre ! Enfin... J'espère que Kulilin et les autres sont toujours vivants... Et dire que je n'aurai jamais eu le courage d'aller le retrouver pour m'excuser...
Au bout d'une longue attente, je me retrouve enfin à l'intérieur de la grande pagode centrale. Le géant en face de moi est saisissant. Il est habillé avec un élégant ensemble costard-cravate gris et blanc, assis tranquillement face à un gigantesque bureau. Il ressemble à un cadre d'entreprise. Mais il a la peau rouge sang, une grande barbe de crin noir, et un chapeau cornu avec marqué dessus le kanji signifiant "cité" et qui se trouve être le premier caractère de ce que je devine être son nom : Enma. Alors il existe... Il a l'air fatigué et feuillette un grand livre, avec un crayon à la main. Deux onis de taille normale et ressemblant à ceux à l'extérieur se tiennent de chaque côté du bureau.
« Kulishô. »
Le roi Enma prononce mon nom avec une voix forte et claire, pleine d'autorité, sans être agressive. Je m'avance.
« O... Oui...
- Hmm... Oh ! Mais... Tu es le frère de Kulilin, l'ami de Son Gokû !
- Hein ? Vous... Vous connaissez mon frère... ?
- Oui... Il est déjà passé par là... » me répond-il d'un air absent.
« Alors Kulilin est mort ?! »
Alors Boo a même réussi à le tuer lui ?! Je sens une boule dans ma gorge... Enfin, non, j'en ai pas... C'est bizarre d'être juste une âme. Mais... Kulilin... Enma interrompt mes pensées.
« Hein ?? Non, non, il n'est pas mort en ce moment ! »
Il a l'air surpris que j'aie cru Kulilin mort, mais là, c'est moi qui suis étonné pourquoi a-t-il dit qu'il était déjà passé ici ?
« "Pas... en ce moment"... ? Et vous avez dit qu'il était passé ici... Que v... »
Sans plus prendre la peine de m'écouter, il poursuit :
« Tu n'as pas toujours été très gentil avec ton frère. »
Je rougis et je baisse le regard, un peu honteux.
« Enfin... Tu as aussi parfois essayé de l'aider. Pas souvent, mais quand même, ça rattrape un peu. Par contre, tu as été un très mauvais professeur et souvent méchant avec tes mauvais disciples »
Il plisse le regard. J'ai encore plus honte. C'est vrai que j'avais parfois tendance à me défouler sur les disciples que je n'aimais pas. Ce n'est jamais allé trop loin, mais je ne leur rendais pas la vie facile...
« Mais tes dernières années, sans être héroïques, sont tout de même assez exemplaires... »
Il poursuit, sans me regarder... Pensif... Finalement, il souffle, d'un air fatigué.
« Bon ! C'est pas parce que tu es de la famille d'un ami de Gokû que je peux passer trop de temps avec toi. Nous sommes assez débordés comme ça. Aller ! Tu mérites bien le Paradis ! Suivant ! »
Il met un tampon sur son cahier et un oni s'approche de moi.
« Si vous voulez bien me suivre, l'avion spirituel va bientôt partir en direction du Paradis. »
Je suis soulagé ! Je me rends soudainement compte que mes actions passées ou mon manque d'action auraient pu peser en faveur de l'Enfer... Bon, peut-être que je dramatise un peu, je n'étais pas un monstre tout de même, mais il n'y avait pas de quoi être fier. Je suis content de voir que ces dernières années sont considérées comme "exemplaires" par une autorité divine !
Je suis l'oni dans un long couloir avec quelques autres âmes, quand on en sort enfin, j'aperçois... un... avion... ? C'est vrai que c'est ce que l'oni a dit, maintenant que j'y pense. L'Au-Delà utilise des avions pour transporter les âmes au Paradis... ? Bon. Je suppose qu'il faut prendre les choses comme elles viennent... Nous montons les uns après les autres et nous installons dans les fauteuils. Décidément... L'Au-Delà est bien étrange. Suis-je vraiment mort ? Ou est-ce un simple rêve ? Soudainement une oni habillée en hôtesse de l'air se met à parler d'une voix nasillarde.
« Mesdames et messieurs ! Bienvenue à bord de l'avion de Paradise Soulline. Nous nous assurons de la salvation et de la bénédiction de vos âmes durant ce vol à destination du Paradis. Ne vous souciez pas des ceintures de sécurité inexistantes, car en tant qu'esprits immatériels, vous n'en avez pas besoin et depuis des millions d'années que cet avion existe, il ne s'est jamais écrasé. Nous vous informons que vous n'avez pas le droit à des bagages, car tout ce dont vous aurez besoin se trouvera au Paradis. Inutile donc d'aller au bureau des réclamations pour exiger des affaires personnelles de votre ancienne vie. Si vous vous sentez mal, utilisez le sac en papier dans la pochette devant vous pour y déverser votre ectoplasme. Merci de votre attention. Nous vous souhaitons un très bon voyage. »
Je m'attendais à tout, sauf ça, en mourant...
Nous arrivons très rapidement. Avant de descendre, l'hôtesse de l'air nous dit encore :
« Mesdames et messieurs ! Nous sommes arrivés à votre destination finale. Nous vous informons qu'il existe un bureau du tourisme pour vous renseignez sur les principaux lieux d'intérêts du Paradis. Vous comprendrez que ceux-ci étant très nombreux, je ne peux vous les lister dès maintenant. Si vous désirez quelque chose qui n'existe pas encore au Paradis, comme une plage de pépites de chocolat avec une mer de chantilly ou des roses bleues à pois vert fluo, vous pouvez vous rendre au bureau de réalisation des vœux. Il vous sera fourni ce que vous désirez dans la limite des stocks disponibles. L'argent est inutile ici, ne vous en souciez donc pas. Si vous souhaitez voir des proches décédés avant vous, il vous suffira de penser à eux, et vous vous retrouverez immédiatement face à eux. Si vous ne les trouvez pas, c'est qu'ils sont malheureusement en Enfer ou ont déjà migré vers leur vie suivante. Aucune visite ne sera alors accordée, peut-être les reverrez-vous s'ils se comportent correctement lors de leur seconde vie. Nous vous informons également que certains résidents du Paradis ont encore leurs corps physiques. Il s'agit de héros ayant accompli de grands actes de bravoure et de dévotion de leur vivant, et qui ont ainsi été récompensés. Inutile donc d'assaillir le bureau des réclamations pour exiger vos propres corps mortels. Cependant, sachez que vous pourrez vous-même donner à votre âme la forme que vous aviez quand vous étiez encore vivants avec un peu d'entraînement, bien qu'elle restera immatérielle. Nous vous souhaitons un bon séjour éternel ! »
Après être descendu de l'avion, je regarde autour de moi. L'endroit est magnifique, comme on pouvait s'y attendre. Plein de verdures et de jardins colorés partout, de magnifiques fontaines et quelques bâtisses à l'architecture variée, mais toujours belle. Le ciel est jaune, parsemé de nuages bleus. Je me promène un peu et admire le paysage, parsemé de quelques feu-follets.
Bon ! C'est pas tout ça, mais j'ai plusieurs personnes à aller visiter. Et je sais par qui je veux commencer. L'hôtesse de l'air a dit de penser à la personne que l'on veut trouver. Je ferme mes yeux spirituels. … Waah ! Ca y est ! Je sais où elle est. J'ouvre les yeux... Elle est là. En face de moi. Je sens le visage que j'ai formé avec mon âme s'irradier de bonheur. Une grande chaleur se forme en moi, et je sens que des larmes ne vont pas tarder à se former.
« M... Manda... »
Elle me regarde, avec un air surpris, puis un sourire se forme sur son visage translucide.
« Crétin, » me dit-elle en faisant soudainement une grimace où elle plisse les yeux, fronce les sourcils et le nez, et retrousse ses lèvres sur un côté.
Je perds immédiatement mon entrain.
« Hein ? »
Je pensais avoir un meilleur accueil. Je regarde sa mine agacée. Je baisse le regard. Les larmes menacent encore de couler, mais pour une autre raison. C'est vrai qu'elle n'a pas de raison de vouloir me voir après toutes ces années. Elle s'est peut-être trouvé quelqu'un d'autre. C'était une ado à l'époque où elle est morte, et moi, je suis un vieux décrépi. Il y a un petit moment de silence.
« Kulishô... Arrête de faire cette tête de chien battu... Je suis contente de te voir. »
Sa voix est douce, cette fois. Je lève le regard, elle a un sourire qui semble signifier qu'elle est désolée pour son accueil. Je ne sais pas quoi répondre. Elle se rapproche de moi.
« Je suis désolée pour l'accueil froid, Shô-chan. »
Elle m'enlace. Je la prends aussi dans les bras que je viens de créer.
« Hi ! Hi ! Hi ! Tu sais que si j'avais un corps, tu me ferais mal à serrer aussi fort ?
- Désolé. »
Je la relâche.
« À voir la forme que tu donnes à ton âmes, t'es un peu jeune pour être mort. Je suppose que toi aussi tu as été tué par ce monstre qui sévit sur Terre, aux dernières nouvelles ? J'ai entendu dire que beaucoup de gens de notre planète arrivent chez nous, à cause de lui.
- De "notre" planète ? Il y en a d'autres avec des êtres vivants ?
- Oui. Mais tu auras le temps de le découvrir, plus tard. D'abord, j'aimerais que tu me dises si tu t'es enfin réconcilié avec Lin-kun. Parce que quand je l'ai vu, il m'a dit que tu l'avais encore rejeté quand il était parti du temple, et que vous ne vous étiez plus jamais revu. T'es vraiment qu'une tête de mule !
- Ah ! C'est pour ça que tu m'as appelé "cré..." Attends... ? Kulilin est mort ?
- Ben oui. Enfin... Non. Plus maintenant. Enfin... Je crois pas. S'il l'est de nouveau, il est pas venu me voir, en tout cas. »
Elle m'a perdu, là.
« De... De quoi tu parles... ?
- Il est mort, mais ensuite, je crois qu'il a ressuscité. Enfin, c'est ce qu'on m'a dit, dans le coin. Paraît que cela arrive parfois. Mais je n'ai vu que lui, personnellement. Comme il a disparu devant moi et que je ne l'ai plus retrouvé au Paradis, je ne vois que cette explication. »
Je prends un petit moment pour digérer l'information. Je souffle. Je suppose que plus rien ne devrait m'étonner.
« Décidément... Il combat des démons et des monstres, sait voler et maintenant il peut ressusciter...
- Oh ! Il m'a raconté sa vie un peu mouvementée quand il est venu ici. D'ailleurs, tu sais qu'il était parmi ceux à avoir eu le droit à un corps physique reconstitué ? Mais comment es-tu au courant de tout ça, toi ? Tu t'es réconcilié avec lui, depuis sa résurrection ?
- Cela ne m'étonne pas qu'il ait eu son corps. Malheureusement, non, je ne me suis pas réconcilié avec lui. Disons, que je l'ai vu durant les divers championnats et une fois à la télé, en train de combattre un monstre appelé Cell.
- Ah! Celui-là, je le connais pas. Il a encore eu des drôles d'aventures depuis son départ, apparemment. »
Elle se renfrogne.
« Et tu ne t'es pas encore réconcilié avec lui... ? J'ai un peu perdu la notion de temps... Cela fait combien de temps depuis ma mort... ?
- Un peu plus de vingt-cinq ans... »
Je la regarde un peu honteux, et elle est se mordille la joue, comme pour ne pas s'énerver. C'était un aspect d'elle que je n'avais découvert que peu avant sa mort. Enfin, non, pour être tout à fait honnête, je l'avais déjà vue agacée avant, mais elle semblait toujours avoir sa contenance. Peut-être est-elle plus colérique que je ne l'imaginais.
« … Ok. Et je suppose que c'est parce que tu ne sais pas comment le retrouver... ?
- J... J'ai jamais vraiment essayé. »
Je baisse les yeux, à nouveau honteux. Elle reste un moment silencieuse. Puis elle se rapproche et me demande doucement, tendrement et peut-être un peu tristement.
« Pourquoi Kulishô... ? J'espérais que tu avancerais un peu... Tu l'aimes ton frère, je le sais. Et c'est ta seule famille. Pourquoi t'être laissé autant éloigné de lui ? Est-ce qu'après tout ce temps, tu continues de lui reprocher tout ce qui ne va mal dans ta vie... ?
- N... Non ! C'est fini, ça ! Mais c'est vrai que j'ai mis du temps à comprendre... C'était il y a seulement cinq ans que j'ai ouvert les yeux... Quand Kulilin est venu m'annoncer qu'il se mariait. Je l'ai repoussé encore une fois, très violemment. J'ai été odieux avec lui et avec sa fiancée. Et ils sont partis. Après leur départ, ce qu'ils m'ont dit, surtout ce que lui m'a dit, a résonné dans ma tête, et c'est là que j'ai réalisé ce que j'étais devenu. Mais je ne pouvais pas tout simplement apparaître devant lui, comme ça. Je devais d'abord changer, et j'ai... commencé à voyager, à apprendre sur moi-même et sur ce qui m'entoure. J'avoue que cela fait un moment que je retarde le moment de commencer à le rechercher. J'avais un peu peur que cette fois, ce serait lui qui ne voudrait pas me voir. Et j'avais aussi peur de m'excuser... Je ne sais pas comment le faire... Et maintenant, c'est trop tard... » j'ajoute un peu tristement.
« … Tu as changé Kulishô... Tu es devenu plus mûr, même si cela a pris du temps, d'après ce que tu me dis, et tu me sembles moins en colère... » dit-elle tendrement.
Je sens mon âme se réchauffer. Venant d'elle... Je crois que c'est la meilleure chose que je pouvais entendre... Ces mots sont d'autant plus importants venant d'elle.
« Quand il reviendra ici, je t'accompagnerai et on ira lui parler. »
Je souris.
« Oui.
- Y'a intérêt, sinon je te castre et je me fous que tu sois juste un esprit ! » dit-elle en essayant de prendre l'expression d'une racaille ou dieu sait quoi. J'éclate de rire.
« Eh ! Rigole pas ! Je suis sérieuse ! »
Finalement, elle se joint à mon rire.
« Alors comme ça, Lin-kun s'est marié, hein ? » me demande-t-elle avec son sourire taquin.
- Hé ! Hé ! En tout cas, c'était leur intention, quand je les ai vus.
- Comment elle est ?
- Elle est incroyablement belle ! Blonde, aux yeux bleus ! Et elle est aussi forte que lui ! Incroyable, hein ? Faut croire que les dieux du combat ne fréquentent que les autres dieux du combat.
- Ha ! Ha ! Ha ! J'en reviens pas que tu dises que t'en frère est un dieu du combat !
- Eh ! Il faut dire ce qui est... Il est largement au-dessus de ce que je croyais possible.
- Hé ! Hé ! Et elle avait l'air d'être quelqu'un de bien ?
- Je ne sais pas... Elle était très froide, peu bavarde et assez agressive en fait... Mais étrangement, elle a l'air de tenir beaucoup à Kulilin. Elle lançait des piques aux maîtres du temple, parce qu'ils n'avaient jamais défendu mon frère, quand il subissait des brimades. Et elle avait aussi vraiment l'air d'avoir envie de me casser la gueule, avec la façon dont je traitais son fiancé. Oh mon dieu ! Elle a failli me tuer quand je me suis mis à la draguer juste par mépris envers mon frère. »
Oups ! J'aurais peut-être pas dû dire ça... Mais finalement, Manda ne fait que rire.
« Nooon ! T'as pas fait ça ?!
- Si ! J'étais complètement saoul ! Je voulais pas vraiment faire quoi que ce soit avec elle. Mais j'étais tellement en colère avec Kulilin, parce qu'il avait l'air tellement heureux, avec sa future femme et tout... et... Bref...
- … Et toi... ? Tu t'es... marié... ? » elle me demande, hésitante, se mordillant les lèvres.
« … Non... Je n'ai jamais pu... Peut-être que si j'avais arrêté de me lamenter sur moi-même... Ou s'il y avait eu une autre femme comme toi, capable de voir à travers ma carapace...
- Vil flatteur ! » dit-elle avec un ton entre le plaisantin, l'embarras et le flirt. C'est vraiment en train d'arriver ? Si j'avais encore un cœur, il battrait la chamade ! « C'est normal. Je suis unique... Tu ne trouveras jamais quelqu'un d'autre comme moi.
- Hé ! Hé ! Non, effectivement... Je n'ai jamais trouvé... Et je n'ai pas pu t'oublier... Et toi... Tu... Tu as trouvé quelqu'un, ici... ?
- Non. Mais moi, j'avais l'éternité devant moi… Tu sais, quand je suis arrivée ici... Je me suis fait à l'idée que tu te marierais. Après tout, il fallait que tu sois heureux... Que tu continues de vivre... C'est dommage que tu n'aies pas vécu ça...… Je m'étais préparée à ce que lorsque tu reviendrais, les choses ne soient plus pareilles... Mais finalement te voilà... Et tu me dis que tu n'as pas pu m'oublier...
- Hé ! Hé ! Cela doit te faire peur qu'un vieux comme moi, s'intéresse encore à toi... Hé ! Hé !
- Mais non ! Tu dois avoir quoi... ? Quarante-et-un, quarante-deux ans... ? … Oh ! Mon dieu, c'est vrai que t'es vieux !
- Eeeeh !
- Je plaisante ! L'âge n'a pas vraiment d'importance ici... »
Je la regarde, et son visage d'adolescente a été remplacé par celui d'une femme mûre. C'est bien elle, mais plus âgée.
« Oh ! Comment tu... ?
- Tu apprendras à faire ça aussi. »
Elle me prend la main.
« Hé ! Hé ! J'espère bien que j'apprendrais... Je préférerais me rajeunir, en fait.
- Dis tout de suite que tu trouves que je suis trop ridée !
- Pas du tout ! J'aurais aimé voir ton visage évoluer naturellement vers cette apparence, avec le temps. »
On reste un moment silencieux.
« Je ne comprends pas vraiment ce que tu peux me trouver... Comment ça se fait que tu n'aies pas trouvé quelqu'un au Paradis. Je suis qu'un sale con vaniteux et têtu.
- Tu l'étais.
- Aïe ! Tu ne nies pas que cela ait été vrai par le passé.
- Comme tu l'as dit, il faut dire ce qui est. Mais même si c'est ce que j'ai cru au début, je me suis rendu compte que tu n'étais pas que ça.
- Ah oui... ?
- Oui. Tu es quelqu'un de très protecteur, au fond. Je sais pas très bien l'expliquer, mais je savais que sous ta carapace, tu étais quelqu'un de bon, quelqu'un sur qui je pourrais toujours compter. Généreux. »
Je rougis.
« Arrête je n'étais pas comme ça.
- Tu ne le montrais pas. Et je ne l'ai pas vu tout de suite. Heureusement que Monsô m'a forcé à mieux te regarder.
- Monsô ?
- Oui. C'est lui qui est venu me parler, après que toutes tes tentatives de m'impressionner aient échoué. Franchement, t'étais d'un lourd. Ha ! Ha ! Ha ! J'essayais de ne pas être brusque, en te rejetant, mais rien à faire. J'étais à deux doigts de craquer. Tu comprenais pas quand je refusais poliment de sortir juste avec toi. Et t'as Monsô qui vient me voir pour me dire qu'en fait, au fond, t'étais un chic type. Je l'ai pas cru. J'ai cru que c'était juste ton meilleur pote qui voulait t'aider à tirer un coup. En plus, après, on a entendu quatre gamins rigoler parce qu'ils avaient recouvert le pauvre Lin-kun d'une peinture indélébile. Et toi, t'avais l'air de t'en foutre. J'avais envie de te mettre un pain ! … Mais ensuite, quand on les a recroisés, derrière le vieux parc, et qu'on les a vu se diriger vers les toilettes, tu t'es séparé du groupe. J'ai cru que t'allais aux toilettes. Mais Monsô m'a prise par la main et m'a convaincue de le suivre. Et là, on s'est caché et on t'a observé. On t'a vu les faire tomber dans la fosse sceptique, comme si c'était accidentel. J'ai bien ri, même si j'ai cru que c'était un simple hasard. Mais après ça, j'ai commencé à me poser des questions... Je me suis mis à mieux t'observer et je t'ai vu parfois faire ce genre de chose à nouveau. Et puis, j'ai aussi vu que parfois, quand tu engueulais Kulilin, c'était comme si tu voulais juste le faire se bouger... Alors peu à peu... voilà...
- … Je ne savais pas tout ça.. Monsô était un véritable ami... J'ai aussi été très injuste avec lui, quand tu es morte... »
Elle fronce les sourcils.
« Tu t'es fâché avec lui aussi ? »
Je soupire.
« Malheureusement... Mais j'ai pu m'excuser auprès de lui, avant de partir pour mon voyage. Et nous nous sommes réconciliés. Il faudra que je le trouve, après, il est peut-être mort lui aussi.
- Tu as tout le temps. Raconte-moi plutôt ce que tu as vu durant ton voyage. »
Je souris. Je me mets alors à lui raconter les aventures que j'ai vécues. Parfois je cède à la tentation d'embellir un peu les choses, en rajoutant un monstre, un bandit ou une catastrophe que j'aurais affronté vaillamment, mais elle le remarque presqu'à chaque fois et me remet à ma place. Alors je finis par simplement lui raconter ce que j'ai vu. La découverte de cultures différentes, parfois si étonnantes. Les paysages merveilleux et innombrables que j'ai vus. Les nuits que j'ai dû passer à la belle étoile ou dans des rues de grandes mégalopoles. Des villes aux gratte-ciels gigantesques, parfois sphériques, avec des sky-car qui parcourent constamment les routes et le ciel. Des petits villages plus modestes où la technologie a à peine pris racine. Des forêts tropicales aux plantes exotiques et variées, les cris et les chants d'animaux comme seuls fond sonores. Les grandes plaines où des fleurs s'étendent à perte de vue. Les plages dont on ne voit pas le bout, la mer turquoise ou bleu sombre terminant l'horizon. Les steppes arides avec des nomades vivant modestement. Des tundras glacées dont la beauté ne se saisit qu'avec l'habitude. Les gens que j'ai rencontrés, si divers, parfois excentriques, parfois sympathiques, parfois drôles, parfois ennuyeux, énervants ou même un peu effrayants. Je lui parle de la petite maison typique traditionnelle abandonnée que j'ai trouvée dans une montagne pleine de forêts de bamboos. Je lui raconte la vision à couper le souffle qu'était la gigantesque Tour Karin et les histoires que m'en ont raconté ceux qui s'en prétendaient les gardiens. Je lui conte les histoires folkloriques que j'ai entendues, comme le mythe sur les dragon balls, sphères magiques censées exaucer des vœux. Les dangers, réels cette fois mais plus modestes, que je tentais d'éviter. Je lui raconte la fois où j'ai dû courir pour échapper à un dinosaure carnivore que j'ai pas pu identifier. Je lui relate la fois où j'ai failli mourir de maladie, et n'ai dû la vie qu'à un couple de personnes âgées qui ont pris soin de moi, dans cette montagne reculée. Je lui fais part de la pauvreté que j'ai vue, parfois. De l'aide que j'ai essayé de fournir quand je croisais une telle misère, avec cependant la tristesse de ne pouvoir faire plus. Je lui raconte la seule fois où j'ai réellement arrêté un bandit qui menaçait une famille isolée. Elle ne m'a pas tout de suite cru, mais je l'ai convaincue que cette fois, je disais vrai. Je lui parle de Nam, et de son village, dans lequel je me suis enfin installé, m'habituant à cette vie, considérant ce village comme mon chez moi. Le fait que j'aie le respect des villageois, leur amitié. Et surtout le respect de moi-même. Et tout ce que m'a appris Nam, en tant qu'expert en arts martiaux : La patience, l'endurance, la modestie, la concentration, un certain calme...
« Tu ne t'es peut-être pas marié, mais ces dernières années ont été belles pour toi, ça se voit. Je suis contente. Tu as grandi, Kulishô...
- Tu m'as connu quand j'avais seize ans et j'ai quarante-deux ans. Encore heureux que j'aie grandi. »
Elle me frappe doucement sur l'épaule.
« Tu vois très bien ce que je veux dire !
- Je suis un peu plus en paix avec moi-même... Il n'y a qu'une chose qu'il me reste à faire... »
Elle me sourit. Puis, soudainement, elle prend un air interloqué.
« Ah ! Il t'arrive la même chose qu'à Kulilin, lorsqu'il a disparu, tu deviens plus transparent ! Tu vas être ressuscité !
- Hein ?
- Pas le temps. Trouve Kulilin et réconcilie-toi avec ! »
Elle dépose un rapide baiser sur mes lèvres.
« Et trouve-toi une femme ! Sois heur... »
Je me retrouve soudainement au village. Nam et les autres villageois sont autour de moi. J'entends soudainement une voix. Je ne la connais pas. C'est un homme. Il explique qu'on a été ressuscité, mais que le combat contre Boo n'est pas fini. Il nous demande de lever nos mains pour récupérer notre énergie. Je fronce les sourcils. Qui est-ce ? Et si c'était encore Babidi et l'un de ses pièges... ? J'aimerais aider, mais je n'ai pas envie d'être naïf et d'empirer la situation... Puis une autre voix résonne, nous demandant encore une fois de lever les mains. Cette fois, la voix me dit quelque chose... Ah ! C'est...
« Son Gokû ! » s'exclame Nam. « Je connais cet homme ! Levez vos mains ! Faites-moi confiance ! »
Je souris et je lève les mains. Kulilin, sa femme et ses amis se battent encore. Pour nous. Ils vont encore nous sauver. Battez Boo ! Je viendrai te voir, Kulilin !
Je suis content que tu le penses! 
Mais je commence à mélanger je pense ! La scène entre Songoku et Krilin qui se parle m'a vraiment marrer 
