Eeeeet, chapitre supplémentaire ! Toujours au paradis/enfer et toujours des combats !
Ce chapitre est un peu plus long que les précédents, mais les autres seront un peu plus court et un peu plus centrés sur des combats en particulier, donc ce sera un peu plus digeste.
Enfin, je ne vous retiens pas davantage, bonne lecture !
Chapitre 90 : Tenir bon
Trebla restait calme. Derrière lui se trouvait le palais d’Enma et il ne laisserait aucun condamné l’atteindre. Certes ledit palais était dans une bulle, mais il n’était pas invulnérable pour autant. Après tout, certains démons étaient sans doute capables de percer ces prisons colorées. Il avait essayé aussi, mais la puissance qu’il avait dégagée aurait pu tuer les prisonniers. Le mieux demeurait de rester de garde, de les protéger, le temps que les responsables de cette situation soient vaincus.
Jusqu’à maintenant, personne ne s’était encore manifesté face au palais. Ce qui était à la fois une bonne chose, et la source d’un profond ennui.
-On devrait vraiment rester ici ? On ne peut pas aller aider ?
Trebla baissa la tête pour regarder l’une des trois petites créatures qui le regardait avec des grands yeux. Son air faussement boudeur dissimulait l’excitation d’aller se battre. Et la frustration de rester inactif. Ils étaient jeunes, tous les trois. De récents disciples de Lehcsah que ce dernier lui avait confiés.
-Patience, fit un autre disciple, les bras croisés, les yeux fermés.
Le grand lézard vert s’appuya sur sa lance. Il sentait un combat intense, non loin. Un autre, au centre de l’enfer, tout aussi intense, et enfin Lehcash, aux portes des abysses. Trois affrontements. Trois renforts potentiels. Trebla souffla.
-Vous savez être prudent ?
-Toujours !, répliqua le troisième disciple, qui ne s’était pas encore exprimé.
-Ouiiiiiii ! fit le premier disciple.
Le second se contenta d’ouvrir les yeux et d’acquiescer.
-Très bien. Urath, tu vas prêter assistance au combat majeur le plus proche. Jaor, part soutenir ceux qui se battent dans le deuxième plus éloigné. Néol, je compte sur toi pour épauler Lehcsah. Des questions ?
-Non !
Trop content de partir, Jaor décolla immédiatement dans une bourrasque de ki bleu. Urath fit de même, ne pouvant retenir un grand sourire. Seul Néol resta en arrière.
-Pourquoi cet ordre-là ?
-À ton avis ?
-Hmm… Jaor est impulsif et impatient… s’il avait rejoint un combat immédiatement, il se serait lancé dedans sans se poser de question. Le mieux reste qu’il se dépense un peu avant. Urath est calme et concentré, il analysera la situation avant de se joindre à l’affrontement. Mais on aurait très bien pu échanger nos places, d’où ma question…
Trebla souris. Néol connaissait très bien ses frères. Toutefois, certaines nuances lui échappaient encore.
-Tu as raison, sauf qu’Urath aurait été trop tenté de prêter assistance à la moindre personne ayant besoin d’aide. Alors que toi, tu feras passer la mission en priorité. Et étant donné que le chemin est long jusqu’à l’abysse…
-Alors je suis le plus apte à m’y rendre. Je comprends. Bien, plus de temps à perdre.
Le dernier disciple s’envola dans une aura bleutée intense. Trebla le regarda faire, les bras croisés. Le lézard espérait juste ne pas les avoir envoyés à la mort…
***
Goku glissa sur la terre sèche avant de se pencher en arrière, évitant de peu une main griffue qui essaya d’atteindre son visage. Le saiyan effectua une roulade arrière pour se repositionner, et retrouver un semblant d’équilibre, mais Janemba revenait déjà à la charge. Le guerrier évita d’un bond un coup de pied fouetté à ras du sol, avant de répliquer d’un kikoha à bout portant. Aucune explosion n’eut lieu. Et pour cause, le kikoha avait disparu dans un portail avant de réapparaître au loin. Le seul point positif étant que Janemba manqua de temps pour le renvoyer à l’expéditeur.
Optant pour un corps à corps, Goku se jeta sur son adversaire. Alternant entre des attaques plus ou moins directes, et des feintes, il ne parvenait pas à atteindre Janemba. Progressivement, il ralentissait la cadence, essoufflé. Le démon frappa à ce moment précis. Son adversaire sourit, sa faiblesse simulée avait payé.
Le saiyan saisit le poing de Janemba et en profita pour le frapper en plein visage, d’un crochet dévastateur. Puis, dans une frappe circulaire redoutable, il lui enfonça son pied dans les côtes. Le démon perdit son souffle, et son ascendant. Goku profita de son avantage pour s’acharner sur lui, frappant de toutes ses forces, matraquant la créature avec toute la hargne dont il était capable. Enfin, il créa un kikoha dans sa main droite pour l’écraser contre son adversaire. Mais, à sa grande surprise, ce dernier se dématérialisa, se transformant en petit cube qui disparaissait à vue d’œil. L’attaque termina dans le vide, et Goku dans la surprise la plus totale.
La matérialisation eut lieu collé au saiyan, qui sentit une main contre son flanc. Sans avoir le temps de réagir pour autant. La seconde d’après, une explosion eut lieu et Goku roula sur le sol avant de se relever prestement. Sa tenue était déchirée sur tout son flanc droit, découvrant un t-shirt bleu qui avait connu de meilleurs jours. Face à un tel ennemi, subir des dégâts était inévitable, mais ce dernier paraissait indemne, et ce malgré l’assaut précédent. Le fils de Baddack serra les dents. Il était clairement en difficulté.
Comme s’il percevait ces inquiétudes, Janemba afficha un grand sourire, de quoi inquiéter le guerrier saiyan. L’instant suivant, le démon lança son bras en direction de son ennemi, et ce malgré la distance. Et, à la surprise du saiyan, le bras s’étendit. Les yeux écarquillés, Goku saisit à deux mains le membre de son adversaire, glissant de quelques mètres dans la procédure, verrouillant ses jambes pour ne pas perdre du terrain. Déjà, Janemba préparait sa deuxième main. Main qu’il aurait sans doute lancé s’il n’avait pas été pris dans une grande explosion. Puis une deuxième. Puis une troisième. Goku tourna la tête et en vit l’origine.
Nappa n’était pas aussi puissant que le gentil saiyan, mais il savait que des explosions répétées pouvaient, a minima, désorienter une adversaire. Et dans le meilleur des cas, le blesser. En somme, ce n’était pas perdu. Encore furieux de la perte de son père, et ignorant que ce dernier reviendrait, le saiyan chauve se déchaînait, levant son index et son majeur à répétition, en direction de Janemba. Ce dernier, pour le moins frustré, replia son bras étendu et l’utilisa comme un fouet, frappant Nappa en pleine côte sur son retour.
L’imposant saiyan fut expulsé au loin, crachant du sang, les yeux grands ouverts. Goku se redressa, prêt à charger, mais plusieurs ombres recouvrirent le champ de bataille. Des Oozarus, la gueule grande ouverte.
-Non ! Partez !
Le père de Gohan ne savait pas si ses congénères ne l’avaient pas entendu, ou tout simplement ignoré, car ils firent feu. Les vagues de ki buccal s’écrasèrent sur Janemba dans une immense explosion, recouvrant toute la zone dans un gigantesque nuage de fumée. Même Goku, bien plus loin, dû se couvrir les yeux de son bras, les dents serrées. Dès qu’il le put, il essaya de localiser Janemba pour l’empêcher de contre-attaquer. Il le trouva enfin, haut dans le ciel. Mais trop tard.
Le démon tendit ses mains et tira une série de vagues d’énergie qui fauchèrent chaque guerrier géant, les transperçant les uns après les autres dans un rire cruel. Les Oozaru chutèrent. Les plus chanceux moururent sur le coup, désintégrés dans leur forme. D’autres, moins fortunés, furent sévèrement blessés. Ils s’écrasèrent sur le sol, une main là où une blessure sanguinolente se trouvait, attendant un coup de grâce. Enfin, certains, traversés de part en part par un rayon, perdirent leur queue, et leur transformation.
Ce fut le cas d’Hanasia, qui reprit sa forme initiale, une main sur le ventre, sa queue amputée à la base. La guerrière, tenace, tendit une main tremblante vers Janemba. Ce dernier la remarqua, sourit, et détruisit son bras d’un nouveau rayon. La saiyanne chuta à genou, croisa le regard de son fils, bien loin, avant qu’un rayon ne lui arrache la tête, et la vie. Enfin, elle disparut. Une explosion dorée retentit alors.
Hanasia n’avait pas été une figure maternelle pour Goku de son vivant. Mais dans la mort, elle avait exprimé toute la fierté qu’elle avait pour son fils, et son amour maternel de son mieux. Que ce fut par les mots ou les gestes. Un lien s’était tissé entre eux, et bien que leurs aspirations et leur vision du monde différaient, le guerrier savait que sa mère tenait à lui. Il était l’une des rares personnes pour qui elle avait une sincère affection. La voir mourir alimenta une vague de rage chez le super saiyan 3. Une rage qu’il exprima dans une aura déployée à pleine puissance avant de se jeter tête la première contre Janemba.
Le démon, satisfait du carnage, se tourna vers son adversaire principal. Un adversaire qui était étonnement proche, le poing tendu dans sa direction, les yeux chargés d’une haine qui rivalisait avec sa cible.
-Janem…
Le poing déforma le visage du démon. Goku passa derrière son ennmi, prit appui sur le sol et enfonça son genou dans le dos du démon. D’une pirouette, il se retrouva devant lui, et lui envoya son pied en plein torse. Enfin, Goku saisit la queue de son adversaire paralysé, tourna sur lui-même et l’envoya droit contre le sol. Janemba se releva, sonné et confus, une main sur le visage.
-Ba ?
Un pied l’écrasa de nouveau sur la terre sèche pour l’y enfoncer encore plus profondément. Deux mains se posèrent sur son torse, enfin la voix du saiyan retentit :
-Haaa !
Une immense vague de ki enveloppa le démon le plongeant dans une rivière de ki bleu écrasante. Le déferlement d’énergie dura pendant quelques secondes avant de s’arrêter brutalement. Goku recula, volant en arrière, ne relâchant pas du regard le cratère fumant qu’il avait créé. Il s’attendait à voir le démon surgir à n’importe quel instant. Il prit tout de même le temps d’essuyer son front. Puis il sentit un déplacement, dans son dos. Un mouvement imperceptible.
Il se retourna prestement, le poing armé. Déjà, la main griffue s’était refermée sur sa gorge, lui arrachant le souffle. Dans un réflexe de survie, le saiyan glissa son pouce entre la paume démoniaque et sa chaire avant de remonter au niveau des phalanges, saisissant avec force une main qui pouvait arracher sa trachée. De sa main libre, il essaya de frapper, mais elle fut interceptée.
Un genou en plein ventre coupa le souffle de Goku. Ce dernier serra les dents. Il perdait le duel de force brut. Il le savait. Son adversaire jubilait. À cet instant, Janemba fut expulsé au loin, frappé par un nouvel intervenant. Ou plutôt, une nouvelle intervenante.
-Bah alors Goku, on se relâche ? s’amusa Senya avant de lancer un grand sourire au saiyan qui reprenait son souffle.
-Huff… huff…
Le saiyan ne répondit pas, il se contenta d’essuyer sa bouche du revers de la main.
-Sympa les cheveux longs au passage !
-Hmh, merci, répliqua le saiyan.
La réponse était froide. Senya comprit que le guerrier était pour le moins tendu. Quelque chose de grave s’était passé. Elle préféra ne pas insister davantage et se mit en garde, imitant le sérieux de son ami.
Les deux guerriers se tournèrent vers Janemba qui se relevait déjà en s’étirant, tout en jetant un regard courroucé à la nouvelle intervenante. Cette dernière soutint le regard, déployant son ki doré parsemé d’éclairs bleus. Son ki brut rappela à Goku celui de Darack, mais un peu plus concentré tout en étant moins écrasant.
-Kakarotto, c’est lui le salopard responsable de tout ça ? demanda Baddack en se positionnant à droite de son fils.
Goku acquiesça, avant de répondre :
-Oui, c’est lui, et il est très fort.
-Je vois.
Baddack jeta un œil derrière lui, embrassant du regard les quelques Oozaru agonisant, le village presque entièrement détruit. S’il ne s’agissait pas d’âmes, de nombreux cadavres joncheraient sur le sol.
-Et maintenant ? demanda Senya, en craquant ses poignets.
-Pas de quartier, répliqua Baddack en faisant exploser un ki doré parsemé d’éclairs bleutées...
***
Gohan fronça les sourcils. Akuoni, la démone, son adversaire, dansait. Elle agitait ses hanches, bougeait son corps dans des enchaînements pour le moins déroutant. Gohan ne comprenait pas ce qu’il voyait. Peu à peu, il ne voyait plus vraiment clair. Enfin, il comprit. D’une manière ou d’une autre, la démone essayait de se jouer de ses sens et de le perturber. Le tout lui faisait désormais l’effet d’une illusion d’optique, mais il ne serait pas étonné si la magie avait une place dans tout cela. Alors qu’il maintenait sa garde, concentré, Zora s’inquiétait.
Elle ne comprenait pas pourquoi le saiyan fixait un point vague alors que son ennemi s’approchait dangereusement de lui, pas à pas, avec précaution, toute griffe dehors. Puis elle saisit. Il était sous l’emprise d’une illusion. Il voyait Akuoni danser au loin alors que l’originale s’approchait sans problème, invisible aux yeux du métis. Elle aussi pouvait le voir, mais elle l’ignorait facilement. Le sort était simple, relativement facile à rompre, mais pas pour un non initié. Ce que Gohan était.
Alors, elle fit un sprint aérien en direction du métis, pour éviter le moment critique où Akuoni serait à portée. Elle ignora la douleur lancinante provenant de côtes encore mal soignées. Elle ignora le risque et le danger. Elle tendit sa main vers le guerrier alors que la démone armait son bras. Zora toucha enfin l’épaule du guerrier. Elle aurait aimé hurler : réagis, esquive, bouge, défends-toi. Elle n’en eut pas le temps. Elle n’en eut pas besoin.
Gohan para instantanément la main griffue qui se dirigeait droit vers son torse et infligea un puissant crochet du droit. Akuoni se rétablit dans une pirouette, les yeux écarquillés, le regard perdu. Elle se demanda comment son adversaire avait fait pour rompre son sortilège. Avait-il joué la comédie ? L’avait-il tourné en ridicule ? Elle remarqua enfin Zora, une main sur l’épaule du métis. Akuoni lâcha un sifflement furieux.
-Merci, fit Gohan dans un sourire, elle a failli m’avoir.
-De rien, elle utilise des illusions. Tant qu’on est en contact, elle ne pourra pas te piéger.
-Je vois. Reste coller à moi, elle va essayer de tuer.
Zora se renfrogna.
-Oui, sûrement.
***
Darack fit craquer ses articulations sans lâcher son adversaire du regard. Il ne parvenait pas à prendre l’avantage, mais c’était réciproque. Son ennemi restait sur la défensive, renvoyant les boules de ki et répliquant aux attaques. Le tout en restant prudent. Le saiyan l’inspecta une fois de plus.
Il ne pouvait pas atteindre sa tête sans qu’une barrière rouge n’apparaisse. Il ne pouvait pas frapper son corps sans que l’armure ne s’hérisse de piquants qui pouvaient atteindre trois bons mètres. Quant aux kikohas et autres vagues de ki, elles étaient constamment renvoyées.
Le super saiyan 2 jeta un regard aux gantelets sur le sol, il avait essayé de s’en servir comme appât, en vain. Arssard n’avait pas mordu à l’hameçon. Tant pis. Pour vaincre son adversaire, il allait devoir prendre des risques, en commençant par neutraliser les bottes. Mais comment ?
Alors que Darack réfléchissait, Arssard commença enfin à agir plus ouvertement. Il joignit ses poings et se mit à psalmodier. Des petites lueurs apparurent progressivement autour du saiyan. D’abord sans effets, le saiyan sentit quelque chose s’insinuer dans son esprit alors qu'elles se multipliaient. Lorsque le fils de Soria comprit de quoi il s’agissait, il eut des sueurs froides : un contrôle mental.
Moins rapide et efficace que celui de Babidi, mais un contrôle mental tout de même. Le guerrier se raidit face à une telle intrusion. Il chargea le démon. Alors qu’il s’approchait suffisamment, la cuirasse se hérissa de piquants. Le guerrier voulut en saisir un, mais ce dernier se recouvrit à son tour de fines pointes. C’est avec une main sanglante et une migraine pénible que Darack recula. Inconsciemment, il prit appui sur son pied droit troué et grimaça de douleur.
Par défaut, il tira un kikoha, mais comme toujours, son ennemi frappa ses jambières et la boule de ki fit demi-tour. Darack la dévia d’un revers, l’envoyant au loin avant qu’elle ne revienne. Il se contenta de l’encaisse sur son avant-bras. À nouveau il serra les dents. Il avait oublié les effets des éclairs noirs.
De nouveau, le contrôle prit de l’espace. La panique commença à gagner le saiyan. S’il perdait le contrôle de son corps, son ennemi le tuerait.
(Non.)
Les yeux du guerrier s’arrondirent.
(Je ne te tuerai pas. Pas tout de suite. Je t’enverrai tuer ton ami, ou mourir contre lui. Je me servirai de toi comme d’un bouclier humain. Tu seras mon esclave. Tu es trop puissant pour être jeté sans être pleinement utilisé.)
Darack fit exploser son ki et chargea Arssard. Il disparut grâce au Shukan Ido. Arrivé dans le dos, il tira un kikoha à bout portant. Le démon n’aurait pas le temps de faire claquer son équipement. Le kikoha fut intercepté par des piques. Trop proche, Darack ne put s’éloigner suffisamment avant que quelques piques ne l’atteignent, créant des petits trous sanglants sur son abdomen. Sanglants, mais plus dérangeants que graves.
Arssard se retourna, continuant de psalmodier.
(Tu es déjà à moi.)
Le saiyan, essoufflé frappa le sol de rage. Le marbre blanc fissuré vola en éclats autour de lui. Sa vue commençait à s’obscurcir et il était à court d’idées. Il devait absolument trouver une solution. Il regarda autour de lui. Et il eut un déclic.
Il tendit sa paume, non pas vers Arssard, mais en direction du sol, et créa une puissante explosion qui fractura le sol dans un nuage de fumée. Le démon recula de quelques pas, s’attendant à un nouvel assaut désespéré. Enfin, une forme apparue dans la fumée, petite, sûrement un kikoha. Alors que le démon s’apprêtait à faire claquer ses bottes, il s’étonna que la boule de ki soit si petite, et si peu lumineuse. Il comprit un peu tard qu’il ne s’agissait pas d’un kikoha.
La pierre fondit sur lui, frappant son armure avec force. Il tint bon. Mais lorsqu’il aperçut la lapidation qui l’attendait, il perdit sa contenance. Encaisser une pierre lancée par un super saiyan 2 était déjà difficile pour lui, mais une telle grêle était impossible. Pourtant, il maintint son sort, un temps. Avant de céder sous les impacts. Son armure subissant choc après choc. Dans un juron, il mit un terme à sa technique et déploya son ki pour se protéger.
La seconde suivante, Darack apparut. Non pas devant son adversaire ou derrière lui, mais sur le côté. Dans un mouvement aussi sec que brutal, il envoya son talon gauche dans le genou du démon. Un craquement retentit, suivi d’un cri de douleur.
Arssard tomba à la renverse alors que les piques de son armure prirent le saiyan en chasse. Ces derniers parvinrent à perforer leur cible à l’épaule, créant de nouveaux trous sanguinolents. Sans pour autant tirer un sourire au démon submerger de douleur.
-Sale petite merde !, cracha Arssard dans un regard haineux.
Darack répliqua par un grand sourire avant de cracher sur le sol, fier de lui. Le démon était en mesure de se soigner, mais il doutait que son ennemi ne le laisse faire. Alors, il se résolut à demander de l’aide.
(-Bibidi, j’ai besoin d’assistance !)
(-Hmm… déjà ?)
(-Envoie quelqu’un !)
(-Hmm…)
(-Ce n’est pas le moment de faire l’hésitant !)
(-Hésitant, moi ? Vraiment ?)
(-Bibidi !)
(-Je t’entends Arssard, et crois-moi bien que je n’hésite pas quand je te dis que je ne vais envoyer personne.)
(-Qu-quoi ?! Ne te fous pas de moi ! Le paradis est à portée ! Sans moi, tu ne pourras pas y arriver ! C’est maintenant ou jamais !)
Les yeux d’Arssard s’arrondirent quand il entendit son interlocuteur rire avant de prendre la parole.
(-Tu n’as vraiment rien compris. Cette révolte n’est qu’une étape parmi d’autres. Une étape et rien de plus. Tu ne croyais pas prendre le paradis si facilement quand même ? Allons, Arssard, nous savons tous les deux que tu n’es pas si naïf.)
(-Bibidiiiiiiiii…, grinça mentalement Arssard.)
(-Pas la peine de s’énerver à ce point, voyons.)
(-…que veux-tu en échange de mon sauvetage ? Mon allégeance ? grogna le démon, résigné.)
Un ricanement résonna dans l’esprit du démon.
(-Tu es vraiment désespéré, ton adversaire doit être redoutable.)
(-…)
(-Ce que je veux Arssard ? Tu m’as déjà donné ce que je voulais.)
-Espèce de salopard ! hurla le démon sans se rendre compte qu’il s’exprimait à voix haute.
(-Maintenant Arssard, ait l’obligeance de mourir en silence, comme un bon petit sbire.)
Et la connexion mentale se rompit.
-Espèce de sale traître ! Je vais t’écorcher vif !
Darack fronça les sourcils. Il se doutait bien que son adversaire ne s’adressait pas à lui.
-Toi ! Toi ! Oui, toi ! Tu sais combien d’années ça m’a pris pour accomplir ça ?! hurla le démon en écartant les bras pour embrasser les environs.
-Non, et je m’en fous.
-Animal stupide, je vais te tuer ! Je vais te massacrer ! Je vais…
-Essaye déjà de tenir debout, on verra après.
-Raaaaah !
Arssard leva un doigt au ciel et une lumière éblouissante aveugla le saiyan qui recula. Par réflexe, Darack envoya une boule de ki sur son adversaire. Et à sa grande surprise, son attaque lui revint en plein torse. Le guerrier tituba, décontenancé, alors que la lumière faiblissait.
Arssard avait saisi la jambière de sa jambe cassée pour la frapper contre l’autre, et ce non sans mal. Darack grimaça. Ennemi ou pas, il devait bien admettre que le démon avait de la ressource.
***
Gohan se débrouillait au mieux face à Akuoni. Ses déplacements étaient limités par son contact obligatoire avec la magicienne, mais au moins il pouvait riposter. Il restait donc sur la défensive pendant que la démone lui tournait autour comme une prédatrice. Akuoni enrageait lentement. Elle avait déjà tenté les grandes vagues de ki, les bombardements répétés et autres assauts plus ou moins directs. Sans succès.
Alors, elle concocta un plan méticuleux dans son esprit. Un plan précis pour prendre l’ascendant sur le métis saiyan. Un plan qu’elle termina dans un sourire mauvais. Sans attendre davantage, elle tenta une frappe de sa main droite. Gohan la dévira d’un revers du gauche. Puis, c’est le poing gauche de son adversaire qui arrivait. Le métis le stoppa net, l’enserrant entre ses doigts avant de frapper de sa main libre.
Une frappe directe, en plein visage. Et Akuoni encaissa volontairement dans une grimace de douleur. Le saiyan fut pris de court, une brève seconde. Largement assez pour que la démone tente d’atteindre les côtes du métis. Ce dernier intercepta l’attaque en la saisissant au vol, créant un second bras de fer. Bras de fer qu’il gagnait peu à peu. Akuoni trembla légèrement, feignant la faiblesse. Puis elle sourit de toutes ses dents pointues.
Elle se laissa chuter en arrière, écartant les bras par la même occasion, emportant ceux de son adversaire. Leurs deux corps étaient presque collés, visage contre visage, torse contre torse. Lorsque la démone ouvrit la gueule, Gohan s’attendit à recevoir une vague de ki. À la place, il reçut un coup de langue baveux sur tout le côté droit. La salive gluante irrita sa peau, recouvrant sa paupière droite désormais fermée. Un angle mort venait de se créer.
Akuoni visa les côtes droites du guerrier, non pas avec ses griffes, mais la pointe de sa queue. Toutefois, Gohan sentit le mouvement, et esquiva l’attaque en pliant les deux paires de bras de force. La pointe de la queue traversa son GI, éraflant son flanc, remontant jusqu’au torse dans une fine coupure. Mais elle ne remplit pas son objectif. Akuoni serra la mâchoire, frustrée. Ce fut au tour du métis de sourire. Il rouvrit les bras, collant de nouveau leur corps, bloquant le membre d’Akuoni entre leurs deux torses.
Avant que cette dernière n’eût le temps de se reprendre, le métis plia les bras de la démone derrière son dos, créant deux clés de bras pour mieux l’écraser contre lui. Entre eux deux, il sentait la queue s’agiter comme un vers, essayant péniblement de se retirer de cette pression qui la comprimée. Akuoni elle-même se tortillait désespérément, prise au piège, grognant, sifflant, couinant de rage, de frustration et douleur. Gohan serra plus fort malgré les couinements désormais aigus de son adversaire. Il espérait au moins lui briser un os. Et vu l’angle que prenaient les épaules, c’était en bonne voie.
Mais la démone se reprit, furieuse comme jamais. Elle tenta un coup de tête, mais la distance manquait pour le rendre efficace. Au troisième échec, et alors que son corps était dangereusement comprimé, que ses os ployaient progressivement, elle ouvrit grand la bouche, une lueur s’accumulant à l’intérieur. Gohan serra avec plus de force pour avorter le Chou Makouhou. Il comprima certes la cage thoracique de la démone, mais la vague d’énergie continuait sa lente formation.
La solution vint de Zora. Elle s’agrippa de son mieux à Gohan et plaça l’une de ses mains sur le front de la démone.
« -Nim Tassar ! »
Un sort électrique peu coûteux, puissant, mais ayant pour défaut principal de ne s’appliquer qu’au contact. Un sort très situationnel et parfaitement adapté au moment. Même si Zora manquait de force, ce sort était suffisant pour stopper la démone dans son élan. Cette dernière s’agita de plus belle, essayant de se libérer. Finalement, dans un nouveau sursaut, une idée lui vint.
Akuoni plaça ses deux jambes autour du métis. Deux jambes suffisamment longues pour atteindre Zora qui termina plaquée contre le dos du guerrier. Gohan, qui écrasait de tout son poids la démone comprit ce que cette dernière tentait en entendant un craquement suivi d’une plainte étouffée.
Gohan ne pouvait pas se permettre de lâcher Akuoni, pour une fois qu’il la tenait entre ses mains. S’il la lâché maintenant, il risquait de ne jamais la saisir de nouveau. Mais s’il ne faisait rien, la magicienne allait finir broyée contre son dos. À regret, il commença à relâcher un peu de pression.
-Ne la lâche pas !, grogna Zora entre ses dents.
-Si je ne la lâche pas, tu…
-Elle me tuera dans tous les cas ! Je veux… krrrr… je veux qu’elle crève ! T’occupes… pas... de moi !
Gohan, résolut serra de toutes ses forces, espérant tuer la démone avant que Zora ne succombe. Akuoni hurla. La démone lança un regard au métis. Un regard menaçant. Un marché. Une libération pour une autre. L’échange de regard se fit. Le cœur lourd, le métis ferma les yeux et serra les dents. Akuoni siffla de rage et accentua la pression. Un craquement sinistre retentit. Les jambes de la démone atteignirent son adversaire, le serrant contre elle. Le ki de Zora disparu. Si Akuoni lui échappait, alors elle emploierait des illusions, et il n’y survivrait pas. Maintenant, ou jamais. Le métis déploya son ki dans un cri de rage. Il voulait la vaincre et venger la magicienne, que sa mort ne soit pas inutile.
-Raaaaaaghghhh… !
Le cri mourut dans sa lancée. Tout le côté droit du visage du métis était anesthésié. Là où la salive avait frappé. Ce n’était pas juste de la bave. Déjà le guerrier sentait des picotements dans son bras droit, et même son ki perdit en intensité. Pourtant, il ne lâcha rien. Il déploya toutes ses forces pour briser l’échine de la démone. La concernée fit exploser son ki violet, essayant de repousser le demi-saiyan. Elle parvint à gagner un peu de terrain. Juste un peu, sur le bras droit. Juste assez pour libérer sa queue.
Cette dernière sortit immédiatement, libérée de cette pression, dégainée à la vitesse d’une dague. Et comme une dague, elle allait se planter entre deux côtes. Gohan réagit instinctivement et se dégagea de sa trajectoire. Mais il perdit davantage de sa prise. Un genou vint le percuter en plein ventre. La situation s’inversait. Pour ne pas perdre tous ses efforts, et gâcher le sacrifice de Zora, le métis tira un kikoha à bout portant.
L’explosion le projeta dans les airs avant qu’il n’atterrisse sans trop de mal. L’œil droit toujours fermé, il regardait impuissant la démone sur ses coudes. Elle peinait autant à se relever qu’à reprendre son souffle. Elle se laissa chuter sur le dos, un temps, celui d’une régénération sommaire. Son bras gauche se réalignait lentement avec son épaule. Le métis serra les poings. Il doutait de sa victoire, mais il lutterait jusqu’au bout. Il se releva péniblement. Il devait tirer profit de l’état de la démone tant qu’il le pouvait.
-Hey, je suis Urath, je suis venu t’aider !
Gohan sursauta, il n’avait pas senti venir le nouveau venu. Il jura intérieurement, constatant que ses sens étaient plus handicapés que prévu.
-Merci pour l’aide Uraht, moi c’est…
Les mots du fils de Goku moururent dans sa bouche lorsqu’il posa son regard sur le nouveau venu…
***
Lehcsah écrasa l’un des Cell jr sur le sol sans ménagement. Un deuxième tenta de le frapper en plein dos d’un coup de pied fouetté. Il ne percuta qu’une bulle magenta électrifié, le stoppant net. Et le laissant vulnérable. Le nograd se retourna d’un mouvement sec, le tout pour infliger un coup de poing électrifié dans le visage de son adversaire. Un autre Cell jr joignit ses deux mains sur le côté au loin, préparant une attaque.
Lehcah leva une main au ciel et l’abattit brusquement d’un éclair apparu de nulle part. Au sol, son prisonnier s’agitait pour se libérer, sans résultats. Le dernier Cell Jr., celui qui avait exécuté le garde d’élite, se releva enfin, encore secoué. Ses frères et lui, se reprenant progressivement, encerclèrent Lehcsah qui ne bougea pas d’un iota. Au contraire, le lézard souffla longuement, tout en fermant les yeux.
Prenant son acte pour une insulte, ou une opportunité inespérée, les trois rejetons de Cell fondirent ensemble sur leur cible. Le guerrier nograd resta immobile. Avec le moins de mouvements possible, il para, dévia et bloqua les différents assauts. Il en profita même pour saisir le poignet de l’un de ses adversaires pour l’envoyer s’écraser contre un autre. Le dernier, surpris, recula, superposant ses deux mains sur son front, les paumes en direction de sa cible.
Lehcash arma son bras, ouvrant enfin les yeux, mais le Cell Jr. sous son pied déploya son ki, le déstabilisant.
-Masenko !
Le rayon doré fusa, et explosa presque immédiatement. Lorsque la fumée se dissipa, tous purent voir Lehcsah indemne. Et pour cause, il avait utilisé son prisonnier comme bouclier humain. Bouclier fumant qu’il jeta sur le côté. Puis il passa à l’attaque.
En un instant, il atteignit le tireur et lui enfonça son poing dans le ventre, coupant son souffle. Puis il percuta son crâne à l’aide son coude, l’assommant. Les deux autres rejetons bleus revenaient à la charge, dans son dos. Le nograd déploya ses ailes. Des éclairs turquoise interceptèrent les deux petits êtres, pris de tremblements avant de finir repousser dans une grande explosion.
-Bien, au tour du géniteur…, marmonna Lehcash.
Sans prévenir, il fondit sur Cell, encore les bras croisés. Ce dernier écarquilla les yeux face à la vitesse de son adversaire. Il eut tout juste le temps de saisir le poing du guerrier avant d’esquisser un sourire.
-Pas mal du tout !, avoua la créature de Gero.
Pour toute réponse, Lehcsah saisit l’avant-bras de son adversaire et répliqua par :
-Thunder Touch.
Le choc électrique fut dévastateur. Cell tremblait à son tour, courbé en arrière, alors que des dizaines d’éclairs magenta l’enveloppés comme des serpents. Il resta ainsi une poignée de secondes avant de se redresser, affichant un grand sourire. Lehcsah n’eut pas le temps de réagir. Un coup de tête en plein museau le repoussa immédiatement.
-Héhéhé, moi aussi j’ai des éclairs ! Raaaaah !
Alors que le ki de Cell montait en flèches, de nombreux éclairs apparurent effectivement dans son aura. Le guerrier nograd se mit en garde, attendant sa contre-attaque. Il ne put s’empêcher de lancer un bref regard en direction des Cell jr. qui se réunissait dans son dos, réveillant au passage celui assommé.
-Tu nous as sous-estimés, lézard. On verra comment tu t’en sors face à nous cinq.
Lehcsah grommela avant de sourire à son tour. Pour une fois, il allait avoir le droit à un combat digne de ce nom.
***
Ryack ignora les hurlements du démon prisonnier du Soul Implode, aussi pénibles fussent-ils. Un certain Garlic Jr., apparemment. Un immortel. Il avait fait le fier en arrivant. Cela n’avait pas duré. Désormais, une horde de démons lui faisait face, mais avec le sol jonché de cadavres, ils hésitaient. Le saiyan n’avait montré aucune pitié.
-Alors, on a peur maintenant ?
Un démon se détacha des rangs. Un grand démon de trois mètres, d’un violet sombre, doté de grandes cornes, d’yeux verts étincelants et d’une fourrure noire sur le torse. Ses jambes arquées comme un bouc étaient cachées par un pantalon qui s’arrêtait où débutaient ses sabots.
-Moi, Seigneur Zeratu, je prendrai ta tête !
Le démon, dans une aura ténébreuse, se jeta sur Ryack. Alors qu’il atteignait le saiyan, ses poings se couvrirent de gantelets terminant par un pic chacun. Il frappa enfin. Et cela ne fit aucune différence. Zeratu était puissant, sans doute capable de mettre à mal quelqu’un comme Freezer. Mais Ryack n’était pas Freezer.
Le guerrier évita la frappe pour le moins directe et enfonça son poing dans l’abdomen de son adversaire, le traversant sans effort. Le démon grogna de douleur, mais il ne recula pas. Il leva ses deux poings en hauteurs pour les abattre sur le super saiyan 2. Ce dernier devait reconnaître la ténacité de son adversaire, à défaut de sa solidité. D’un kikoha à bout portant, il décapita le démon.
-Toi, Seigneur Zeratu, tu es mort.
Le cadavre de son adversaire chuta sur le sol, inerte. Ryack monta dessus pour être bien visible.
-Quelqu’un d’autre veut tenter sa chance ?!
Les démons inférieurs se lancèrent des regards inquiets. Certains reculèrent lentement dans des murmures. Aucune réponse ne vint. Si ce n’est un bruit de chaînes. Un bruit de chaînes lointain. Accompagné d’un souffle.
Les démons se mirent à rire, et contre toute attente, ils prirent la fuite, non sans jeter un regard haineux pour certains, ou d’un sourire jubilatoire pour d’autres, à Ryack. Ce dernier, sachant qu’il n’obtiendrait pas de réponses, et n’ayant pas envie d’abandonner son poste, sortit Garlic Jr. de sa prison pour l’interroger.
-C’est quoi ce bruit de chaînes…
-Ahhh… Ahhh…
Le corps fumant, le démon ne répondit pas, trop occupé à récupérer. Ryack décida de le motiver en prisant l’une de ses jambes. Le cri ne se fit pas attendre, bien qu’il sonnât bien plus comme un cri d’indignation que de douleur.
-Héhéh… C’est ta mort qui arrive… Ahahaha… Argh !
Une autre jambe de brisée. La patience du saiyan était limitée.
-Des détails !
-Je ne sais pas ce que c’est, concrètement, mais je sais que tu n’y survivras pas. Il n’y a pas que des démons au Makaï ! Ahahah !
-Tss.
Le guerrier recula de quelques pas, se fiant au bruit de chaînes pour repérer la créature qui n’émettait pas de ki. Tout ce qu’il vit été une colonne de fumée noire au loin. Une colonne qui se rapprochait lentement. Et pour la première fois depuis très longtemps, une sueur froide glissa le long de son échine.
Ryack ignorait ce qui venait à lui, mais il ne céderait pas à la peur. Il tiendrait sa position, quoi qu’il en coûte.