L'Ogre

Faîtes-nous partager votre fibre littéraire en écrivant votre propre histoire mettant en scène les personnages de Dragon Ball et, pourquoi pas, de nouveaux ! Seules les fanfictions textes figurent ici.

Re: L'Ogre

Messagepar biskus le Dim Mars 29, 2015 21:53

Jaime bien cette scène de combat et le désespoir de l arbre perdu.
C'est marrant mais tes méchant leurs parole , leurs taille, me font penser a hokuto no ken en fait le paysage ,les villages m'y font fortement penser.
biskus
 
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Re: L'Ogre

Messagepar Chocoloutre le Dim Avr 05, 2015 16:38

Spoiler
Je n'avais pas réalisé très honnêtement, mais maintenant que tu le dis c'est exactement ce que j'avais en tête. Les quelques tomes que j'ai lu ont dû me marquer plus que je ne le pensais. :)


/!\ Voilà, c'est le dernier chapitre qui manquait. Le prochain chapitre publié sera le premier chapitre de la troisième et dernière partie de l'Ogre, ce sera donc le début de la fin ! Il sera publié le lundi 13 avril, pas demain donc mais le lundi d'après. Bonne lecture !

II

Chapitre 13

La bête


*


On n'entendait que les soupirs et le raclement des chaises dans la poussière. Ils étaient tous réunis autour de la grande table de l'oasis, celle qui sert aux débats et aux conseils, mais personne ne parlait. L'expédition était arrivée les mains vides au milieu de la nuit et le récit de leur échec avait abattu tous ceux qui étaient restés, alors qu'ils voyaient leur seul et unique espoir partir en fumée.
Autour de la table, seul Végéta manquait à l'appel. Il était allé s'asseoir en haut des remparts, en quête de tranquillité et d'intimité. Il regardait ses pieds, il regardait le ciel, il regardait ses mains... En fait, il ne regardait rien vraiment. Les genoux collés contre son torse, il enfouit son visage dans ses bras et ferma les yeux. Il avait tourné et retourné les mêmes questions pendant si longtemps, sans jamais trouver de réponse, qu'il ne savait plus tout à fait ce qu'il recherchait. Il se torturait depuis la mort de Bulma et tout allait mal. Aucune lumière au bout du tunnel. Il sent alors le contact d'une main qui se pose sur la sienne. C'est impossible pourtant, il n'a entendu personne s'approcher et il l'aurait de toute façon senti bien avant. Il lève la tête pour voir qui vient le déranger et hésite un instant : c'est un rêve, il doit s'être endormi. Ça ne peut être que cela car elle est là, Bulma le regarde sans rien dire et lui sourit. Végéta ne dit rien non plus, il la regarde simplement, la bouche entrouverte. Quelques secondes passent et il se lève enfin, lui prend les mains et l'attire à lui. Il la sent respirer, il sent sa chaleur, il devine plus qu'il ne sent la douceur de sa peau et se laisse envahir par le parfum de ses cheveux. De longues minutes passent alors qu'il la serre contre lui et qu'il l'entend pleurer contre sa poitrine. Enfin, il la repousse et ses doigts toujours emmêlés dans ses cheveux, lui demande :
— Comment ?
Elle le regarde à travers ses larmes, détourne les yeux et répond en se mordant la lèvre :
— J... Je ne sais pas. Je ne me rappelle de rien... J'ai ouvert les yeux et tu étais là devant moi.
Végéta ne l'avait jamais vue autant pleurer et pourtant, il l'avait souvent vue pleurer. Il avait beaucoup changé pour elle mais cela n'avait pas été simple et cela s'était fait dans les pleurs et dans les cris. Cette espèce d'harmonie, de compréhension, qu'ils avaient fini par atteindre était quelque chose de beau et il avait fallu se battre pour cela. Il avait vu son corps froid, il l'avait vue entrer en terre. Ce monde était fou...
— Écoute... Chéri, il faut qu'on parle.
— De quoi ?
— De nous. Des enfants. Tu le sais.
Il la regarda un instant avant de répondre.
— Non, pas maintenant. Plus tard.
— Si, maintenant. Chéri, je sais que ça a été dur pour toi depuis que je suis parti et...
— Tu plaisantes ou quoi ? Tu sais à qui tu parles ? C'est pas deux gamins qui...
— Allez, arrête... Pas avec moi, pas aujourd'hui. Ça n'a jamais marché ce cinéma, même au début, alors maintenant ? Nous avons deux enfants, deux beaux enfants tous les deux, je sais ce que tu as au fond du cœur, je sais ce que tu caches. Je t'aime, tu sais. Et je te connais. Je sais que tu as du bon en toi et que tu es fier, alors tu ne veux pas le montrer, mais je sais ce que tu as fait. Je t'ai vu regarder Trunks, et puis Bra, quand ils dormaient. Je t'ai vu tenir la main de Bra...
— Arrête...
— … quand tu l'emmenais à l'école. Je t'ai vu relever ton fils...
— Ça suffit...
— … quand tu l'envoyais au tapis. Je...
— ARRÊTE JE TE DIS ! Je sais tout cela.
— Et je sais que tu le sais, pourquoi te le dirais-je sinon ? Mais tu as besoin de l'entendre, tu as besoin qu'on te le dise. Et je vais te dire autre chose : ils le savent aussi. Chéri, tu... Tu es un prince, le dernier des tiens avec Goku et vos enfants, je sais quel genre d'homme tu es, quel père tu es et ils le savent aussi. Tu es rugueux, dur et personne ne sait mieux que nous trois à quel point tes gestes d'affection sont rares, et précieux. Tu penses vraiment qu'ils ne les remarquent pas ? Végéta, mon amour, quand tu poses la main sur l'épaule de ta fille, quand elle fait semblant de dormir et que tu viens éteindre sa lampe, elle s'endort toute contente ; quand tu souris à ton fils alors que vous vous entraînez, quand tu le félicites parce qu'il a placé un bon coup, il m'en parle toute la semaine.
Végéta ne dit rien. Il ne la regardait même plus, il fixait ses pieds. Mais il écoutait.
— Chéri, ils savent. Tu ne ressembles pas aux autres pères, tu n'es pas celui qui les fera rire ou qui leur enverra une carte pour leur anniversaire... Mais c'est pas grave. On n'a jamais été une famille normale de toute façon... Ce que je veux te dire, c'est qu'un père ils n'en ont qu'un et ils s'en fichent des autres. Ils t'aiment toi, ils te connaissent... Alors cesse de te torturer. Tu vas t'en sortir.
Il avait glissé contre le mur du rempart, jusqu'à se retrouver assis à nouveau et il restait là avec la tête dans les mains ; alors elle se pencha vers lui et le serra contre elle sans rien dire, parce qu'elle savait ce dont il avait besoin, ce qu'il n'aurait jamais demandé, ce qu'il n'aurait jamais laissé faire si on avait pu le voir.
Au bout d'un moment, elle lui prit les mains et il leva les yeux vers elle. Elle l'embrassa doucement et lui dit :
— Je dois partir. Tu le sais. Je suis revenue pour toi, pour toi seul mais tu n'as plus besoin de moi maintenant. Tu vas y arriver. Je t'aime.
Il ne dit rien. Oui, il savait qu'elle allait partir. Il aurait voulu que ce soit autrement mais dès qu'il l'avait vu, il avait su qu'elle le quitterait à nouveau. Il l'avait senti tout au fond de lui, parce que c'était de là qu'elle était venue, alors qu'il était au plus bas et qu'elle était venu pour lui. Alors il lui sourit seulement et la regarda disparaître, tout doucement. Chaque seconde qui passait l'enlevait un peu plus. Il pouvait voir les lumières de l'oasis percer à travers elle, comme des étoiles, et elle lui souriait aussi. Enfin, elle disparu complètement. Son cœur se brisait pour la deuxième fois mais oui, elle avait raison. Il y arriverai.
Il resta assis là quelques instants. Il avait passé sa vie à être en colère mais ces derniers mois avaient été les pires. Il avait oublié ce qu'était la vie sans gorge serrée, sans poids sur la poitrine, ou ce qu'on ressentait lorsqu'on avait confiance en ce qu'on faisait. Alors maintenant, délivré de toutes ces entraves, il profitait de cette sérénité tant rêvée, avant de retrouver la tâche qui l'attendait et pour laquelle il se sentait prêt, enfin. Il se releva, passa une main sur son visage et alors qu'il allait retrouver les autres autour de la table, un cri retentit : « Gohan ! Non ! », mais il n'eut pas le temps d'en entendre plus. Il sentit ses membres s'ankyloser et son esprit glisser, comme aspiré vers l'intérieur, et tout devint noir.

* * *

Quand Gohan ouvrit les yeux, il vit Shibito debout face à lui, son propre sac de senzus, offert à Tidus, à la main. À ses côtés, Goku et Végéta se réveillaient eux aussi. Il attrapa la main tendue de Shibito qui l'aida à se relever et croisa son regard. Il était dur et Gohan savait pourquoi : il n'avait pu l'ignorer, elle l'avait frappé dès son réveil comme une vague, la puissance de l'Ogre était colossale. Tous les quatre, ils n'échangèrent qu'un seul regard mais c'était tout ce dont ils avaient besoin : ils s'élancèrent tous en même temps dans les airs.
Ils avalaient les kilomètres, leur force retrouvée, mais chaque mètre semblait plus pénible que le précédent tant ils devaient lutter contre le feu de l'Ogre, une énergie telle qu'elle leur chauffait la peau. Seul Shibito ne semblait pas affecté mais il aurait été impossible de savoir si cela était dû à la nature de son être ou à la détermination qui l'animait. Ils survolèrent des campagnes inondées, ravagées par les vagues ; des forêts écrasées par le silence ; des routes aux voitures pliées les unes contre les autres et étalées sur le bas-côté ; des villes fantômes grignotées par les incendies. Ils le virent longtemps avant d'arriver près de lui, même s'il n'était encore qu'une masse noire et informe au loin. L'air se faisait lourd, si épais qu'ils leur semblait nager plutôt que voler. Ils avaient laissé la terre loin derrière eux et survolaient maintenant l'eau agitée et déchirée par les vagues, s'enfonçant toujours plus loin dans l'océan. Enfin ils furent forcés de s'arrêter car ils se trouvèrent pétrifiés par ce qu'ils voyaient.
Il était là, devant eux. Titanesque, si grand qu'on ne pouvait voir sa tête en même temps que l'on observait sa queue. Au milieu de l'océan, comme un continent surgi du fond de l'eau, l'Ogre nageait paisiblement. Noir comme de l'ébène, sa peau comme de la roche et parsemée de reflets bleus nuit, il ne ressemblait à rien qui ait jamais respiré dans l'Univers. Avait-il des pattes invisibles, plongées dans l'eau ? Des yeux cachés dans les replis de sa peau calleuse ? Un nez, aux orifices si noirs qu'ils se confondaient avec le reste de son corps ? On ne pouvait voir de lui qu'une gueule, immense, comme une crevasse qui déchire la surface et dans laquelle se déverse l'eau, l'air, la terre. Il inspire, engloutit des litres de liquide, et expire paresseusement de fins nuages, presqu'invisibles, par de petits trous qui s'ouvrent sur ses côtés. L'eau autour de lui se fait plus sombre, elle s'agite et bouillonne alors qu'elle recouvre la langue blanche et épaisse qui se cache à l'intérieur de la gueule.
Ni Gohan, ni aucun de ses trois compagnons ne parle. Ils se tiennent à bonne distance de l'Ogre mais sont pétrifiés par le spectacle qui s'offre à eux.
— Il faut reprendre un senzu, annonça Shibito. On ne peut pas se permettre de perdre quelqu'un pendant la bataille, et cela fait presque une heure maintenant. Peut-être font-ils effet plus longtemps, mais dans le doute...
Le sac passa de main en main, Gohan se servant le dernier. Ils regardèrent l'Ogre pendant encore un moment avant que Gohan ne demande :
— Comment on s'y prend ?
Végéta accueillit la question avec un grognement.
— On fonce dans le tas.
Il fila alors, aussitôt rattrapé par les trois autres qui n'avaient pas eu le choix de le suivre. Ils traversèrent sans encombre les nuages expirés par l'Ogre et ce n'est qu'une fois qu'ils furent tout près de lui, presque à pouvoir le toucher, qu'ils réalisèrent à quel point il était immense. Ils pouvaient à peine voir l'eau sous eux, si hauts qu'ils étaient, si grand qu'il était. Ils tournent autour de lui, se séparent, cherchent une faille et enfin, le frappent. Ils tentent de percer sa peau, de le noyer sous les vagues d'énergie et la terre tremble sous l'écho de leurs coups. Pourtant aucun sang ne coule, aucune plaie ne s'ouvre. Mais l'Ogre tremble, il s'étire ; il rugit, il crie, il hurle. C'est sa colère oui, mais aussi sa peur et sa surprise qu'il crie. Il se met à trembler, se contracte et se raidit soudain : il expulse alors, détachées de son corps, des éclats de peau durcie, comme des épines qu'il projette sur ses agresseurs. Elles les écorchent, les coupe, tant et si bien qu'ils n'ont d'autre choix que de se retirer pour pouvoir les esquiver. L'eau bouillonne sur son côté et il soulève une patte, immense, palmée et griffue, dans un mouvement étrange : il est à la fois lent, très lent, comme s'il lui était pénible de se mouvoir ; mais pour celui qui se trouve sur son chemin, pour Shibito, c'est trop rapide pour qu'il puisse s'en écarter. Il eut à peine le temps d'apercevoir la masse noire dégoulinante d'eau de mer qui s'abattait sur lui avant qu'elle ne le frappe. L'impact lui brise les os, lui ouvre le crâne, lui arrache la peau et l'expédie tout droit vers le fond de l'océan. Dans le chaos qui avait résulté de la riposte de l'Ogre, et si loin de lui, personne ne le vit tomber.
Les attaques pleuvent sur l'Ogre tandis qu'il continue de cracher ses projectiles. Gohan, Goku et Végéta tournent autour de lui et continuent de chercher la faille mais en vain. Sa peau est trop dure, rien ne la perce et chaque fois qu'ils déversent une vague d'énergie qui explose sans même le brûler, c'est le triple que l'Ogre aspire. Gohan s'acharne mais il a déjà compris : ils ne peuvent rien. Ne pourront jamais. S'il n'était qu'un humain, Gohan serait terrifié ; et terrifié il l'est, mais sa moitié saiyenne est fascinée, émerveillée. Gohan a vu et même combattu les monstres les plus terrifiants, il a senti le désespoir s'insinuer en lui et l'odeur de la mort lui chatouiller les narines. Mais là... Tout est différent. L'Ogre n'est pas simplement fort. Il vient d'un autre monde, un monde qui leur est interdit. Par dépit, Gohan lance une dernière attaque mais elle lui fait l'impression d'un courant d'air sur sa cuirasse.
L'Ogre continue de s'agiter, c'est comme trois moustiques qui tournent autour de lui et l'importunent. Dans un sursaut de colère, il rugit et crache un torrent d'énergie qui renverse Végéta. Projeté en arrière, il tombe et plonge au milieu des flots déchaînés. Goku se précipite et, un instant plus tard, ressort de l'eau en le portant sur son épaule. Gohan le rejoint aussitôt :
— C'est fini, il faut partir. Il est trop fort.
Goku acquiesça : oui, il l'était. Ils allaient devoir trouver autre chose et si Gohan n'avait pas la solution, il savait où commencer ses recherches.




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Re: L'Ogre

Messagepar omurah le Dim Avr 05, 2015 19:50

La description de l’ogre, couplée au caviar qui nous a été servi au chapitre IV (II), force carrément le respect.
C’est très imagé et tout aussi original. Je me demande vraiment où tu es allé chercher certaines tournures de phrases :o
Fais tourner l'adresse de ton dealer, ça a l'air de décoiffer x)
Hâte d’être au 13 ;)
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Re: L'Ogre

Messagepar niicfromlozane le Dim Avr 05, 2015 20:28

Cette dernière scène est magnifique.

J'avais trouvé la partie 2 un peu lente et moins intense que la première, notamment à cause des révélations un peu maladroites, mais cette scène rattrape largement l'ensemble. Elle est superbe.

Comme dit mon VdD, vivement la suite :)
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Re: L'Ogre

Messagepar biskus le Dim Avr 05, 2015 22:08

Ba j'ai bien aimer la rencontre physique entre nos héros et l ogre hâte de voir la tactique des sayans , pauvre kibitoshin le dindon de la farce il c'est fait exploser .
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Re: L'Ogre

Messagepar Chocoloutre le Lun Avr 06, 2015 17:53

omurah a écrit:Je me demande vraiment où tu es allé chercher certaines tournures de phrases :o

Je me nourris d'épines de pin pendant sept jours afin d'entrer en état de méditation profonde, et ainsi je peux me connecter à l'Univers qui partage avec moi ses tournures de phrases les plus swagg. Véridique.

niicfromlozane a écrit:J'avais trouvé la partie 2 un peu lente et moins intense que la première, notamment à cause des révélations un peu maladroites, mais cette scène rattrape largement l'ensemble. Elle est superbe.

Tout à fait. C'est en partie dû à l'atmosphère que je voulais donner (l'air est lourd et désagréable, le temps passe lentement) mais la deuxième partie est clairement en-dessous de la première parce qu'il ne s'y passe pas grand-chose ; de là, forcément les révélations font effet de pétard mouillé. Enfin c'est un vaste sujet, je suis content que cette dernière scène rattrape ça. :)

En tous cas merci de vos retours, ça me fait très plaisir. Je vous donne rendez-vous la semaine prochaine ;)
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Re: L'Ogre

Messagepar Antarka le Mar Avr 07, 2015 10:06

Retard rattrapé (fiction relue tant qu à faire).

Je rejoins un peu Niic, en moins gentil (le rêve de l‘Ogre, me suis carrement fait chier). Bon je chipote, globalement j aime beaucoup, meme si je me pose pas mal de questions qui auront pas forcément de réponses (l Ogre à été scellé dans notre soleil ? Comme de par hasard ? Et d ou ses disciples ont entendu parler de lui alors que meme pour les Kaioshins il reste une legende et à été scellé alors que le soleil était tout jeune ?)

Perso j y vois une influence Lovecraftienne, meme si ça tient ans doute à l‘Ogre lui-même (aka entité hyperpuissante et hyperancienne, forme de vie bien au delà de ce qu on peut connaitre d habitude, à peine apprehendable pour l esprit humain).

Voire une infuence King/Straub (le Talisman si tu connais). Mais bon vais m arreter la dans les ressentis avant de devenir vexant en involontairement sous entendant que ton histoire manque d une identité propre, ce qui est pas le cas.
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Re: L'Ogre

Messagepar Chocoloutre le Mar Avr 07, 2015 13:42

Antarka a écrit:Je rejoins un peu Niic, en moins gentil (le rêve de l‘Ogre, me suis carrement fait chier).

Je l'ai dit plusieurs fois mais je ne suis pas du tout, du tout satisfait de cette partie. J'ai fait beaucoup d'erreurs et je comprends que tu te sois fait chier, heureusement qu'elle est courte ! J'ai beaucoup appris grâce à elle, j'espère que je réussirai à corriger tout ça dans la dernière partie.

Antarka a écrit:je me pose pas mal de questions qui auront pas forcément de réponses (l Ogre à été scellé dans notre soleil ? Comme de par hasard ? Et d ou ses disciples ont entendu parler de lui alors que meme pour les Kaioshins il reste une legende et à été scellé alors que le soleil était tout jeune ?)

Alors à moins que je n'ai mal compris, tu as certaines réponses dans le texte. Elles ne sont pas forcément explicitées mais on peut les déduire.

Antarka a écrit:Perso j y vois une influence Lovecraftienne, meme si ça tient ans doute à l‘Ogre lui-même (aka entité hyperpuissante et hyperancienne, forme de vie bien au delà de ce qu on peut connaitre d habitude, à peine apprehendable pour l esprit humain).

Tu la vois, elle est bien là ! Ça s'est un peu estompé je pense et il n'y a pas qu'elle, mais oui je lisais du Lovecraft quand j'ai commencé à travailler sur l'Ogre. Sinon je ne connaissais pas le livre "Le Talisman", ça a l'air sympa je note merci.

Antarka a écrit:Mais bon vais m arreter la dans les ressentis avant de devenir vexant en involontairement sous entendant que ton histoire manque d une identité propre, ce qui est pas le cas.

T'en fais pas pour ça, je suis un auteur débutant et amateur donc mon histoire souffre de beaucoup de défauts. Je suis tout de même content qu'elle ait son identité propre comme tu dis, c'est un grand pas. Image

Merci pour ton retour !
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Re: L'Ogre

Messagepar Batroux le Mar Avr 07, 2015 19:50

J'ai tout relu, c'est vrai que c'est chiant. Vivement le 13 avril.
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Vous allez voir flou.
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Re: L'Ogre

Messagepar Chocoloutre le Lun Avr 13, 2015 18:30

.
Chronologie des évènements

* * *

Un petit bonus en attendant lundi. J'ai essayé de replacer les évènements majeurs ou datés de la première partie de l'Ogre dans le contexte de Dragon Ball. J'ai pris mes informations sur cette page.
/!\ Attention spoilers : si vous n'avez pas lu la première partie, n'allez pas plus loin.

  • -???: Apparition de l’Ogre.
  • -???: L’Ogre est vaincu, Sikhandi commence à rassembler ses fidèles.
  • 2 juin 454: Phinéas Red surprend quatre hommes dans la forêt, absorbés dans un étrange exercice.
  • 5 juin 454: Phinéas Red s’inquiète de visites inhabituelles d’étrangers dans son magasin.
  • 461: le démon Piccolo est enfermé dans un autocuiseur.
  • 688: Ouverture de la librairie Red par Alphonse Red.
  • 737: Naissance de Goku.
  • 753: Naissance de Thomas Red. Goku tue le démon Piccolo.
  • 771: Naissance de Tidus.
  • 774: Goku tue Boo.
  • 776: Thomas Red reprend la librairie de son père.
  • 783: Tidus est enlevé de sa famille et placé dans une famille d'accueil.
  • 784: Goku part entraîner Oob.
  • 24 février 785: Bulma reçoit la première lettre de Thomas Red.
  • 2 mars 785: Bulma répond à Thomas Red.
  • 9 mars 785: Bulma reçoit la deuxième lettre de Thomas Red, insistant pour qu’elle prenne la menace au sérieux.
  • 28 mai 785: Bulma répond à Thomas Red en admettant que les documents semblent authentiques mais qu’elle reste sceptique.
  • 2 juin 785: Thomas Red avoue qu’il n’a rien d’autre à lui donner pour appuyer ce qu’il affirme.
  • 18 juin 785: Bulma avoue à Thomas Red qu’après avoir étudié les documents avec l’aide d’un ami, elle est intriguée et intéressée, et qu’elle le recontactera.
  • 30 juillet 785: Bulma est assassinée.
  • 2 août 785: Gohan contacte Thomas Red.
  • 10 septembre 785: Gohan reçoit la réponse de Thomas Red.
  • 17 septembre 785: Gohan rencontre Thomas Red.
  • 15 novembre 785: Tidus est enlevé par les fidèles de l’Ogre.
  • 20 novembre 785: L’Ogre se réveille et sort du Soleil.

Edit: je voudrais poster mon chapitre comme prévu, mais pour l'instant je ne peux pas le faire sans double-poster. Or je tiens à garder un sommaire organisé, avec des liens directs vers les chapitres et annexes, sans les mélanger dans un même message.
Dernière édition par Chocoloutre le Lun Avr 13, 2015 18:41, édité 1 fois.
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Re: L'Ogre

Messagepar Batroux le Lun Avr 13, 2015 18:33

Maintenant, tu peux poster... :)
Dernière édition par Batroux le Lun Avr 13, 2015 18:39, édité 1 fois.
Fan de Valérie Pécresse.
Vous allez voir flou.
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Re: L'Ogre

Messagepar Chocoloutre le Lun Avr 13, 2015 18:39

Spoiler
Bim badabim nouveau chapitre, bim badaboum c'est trop cool. Je vous avoue que le petit pincement au coeur au moment d'appuyer sur "Envoyer" m'avait manqué : est-ce qu'ils vont aimer ? Je le trouvais bien ce chapitre mais en fait non, il est naze... Est-ce que je devrais pas relire encore une fois ? Mais allez, vient une heure où il faut publier.
Donc voilà, c'est le début de la fin. Il ne me reste plus qu'à espérer que cela vous plaise et à vous souhaiter une bonne lecture. :)


III

Chapitre 14

À travers la gueule


*


Le parfum de la résine se mêlait à celui de la pierre et du métal brûlés, et la poussière finissait encore de retomber. Gohan regardait les ruines du chalet, le poing serré sur les quelques senzus qu’il allait devoir rationner pour rester éveillé. Après la bataille contre l’Ogre, devant leurs maigres provisions, il avait été décidé que Goku et Végéta retourneraient dans le Rêve pour les économiser le temps que Gohan trouve une solution : à eux trois, ils n’auraient pu rester qu’une poignée d’heures de toute façon. Bien sûr, c’était le choix le plus logique mais il aurait souhaité que son père soit là aussi. Il commença à fouiller les décombres tout semblait avoir été détruit. Quelque part, cachés sous les ruines, se trouvaient les corps sans vie de Tidus et de Thomas Red… « C’est sans espoir », pensa-t-il. L’Ogre semblait invincible. Il était à des années-lumières de tout ce que Gohan avait pu rencontrer. Chaque adversaire, aussi fort soit-il, avait sa faiblesse. Chaque ennemi pouvait être dépassé. L’Ogre lui paraissait simplement hors d’atteinte, trop vieux et trop profondément enraciné dans l’Univers pour que celui-ci puisse supporter son absence.
Gohan en était là de ses réflexions quand une gigantesque source d’énergie apparue avant de s’évanouir presque aussitôt, comme si la foudre avait déchiré le ciel. Tout était redevenu calme et rien ne venait plus troubler l’horizon, à part l’Ogre massif et lointain. Chaque homme, chaque animal était plongé dans un profond sommeil alors qui, ou quoi, cela pouvait être ? Gohan avait aussitôt pris son envol, survolant les arbres à toute vitesse. Peut-être Shibito avait-il survécu, peut-être avait-il réussi à se traîner hors de l’eau et essayait-il d’appeler à l’aide ? Il avait disparu lors de la bataille et si personne n’avait osé le dire, tous savaient ce qu’il était advenu de lui. Il scrutait le sol, à la recherche d’un mouvement, d’une couleur plus vive qui trahirait une étoffe… Il ne vit rien jusqu’à rejoindre le cours d’un fleuve animé d’une violente colère. Il bouillonnait, hurlait, lançait de toutes ses forces son eau contre les rochers, comme pour les écarter du passage, comme pour faire reculer la forêt qui l’encerclait. Les arbres semblaient s’approcher pour l’étouffer, laissant à peine quelques mètres entre eux et les flots découpés par les rapides. Pourtant Gohan ne lui prêtait aucune attention : sur la rive, un petit corps trempé rampait loin de l’eau.
Le reconnaissant avec stupeur, il se posa en douceur près de lui. Tidus cracha et toussa encore un peu avant de s’effondrer sur le dos. Il observait Gohan du coin de l’oeil mais ne semblait pas l’avoir vu atterrir.
— Ç… Ça va ? balbutia Gohan.
Tidus tourna la tête pour le dévisager, avant de se relever.
— Ouais.
— Tu… Tu te rappelles de moi ?
— Ouais… T’es venu chez moi une fois.
Gohan peinait à croire qu’il s’agissait du même enfant. Il ne lui aurait alors pas donné plus de dix ans mais aujourd’hui, il en faisait facilement quatorze ou quinze. Tidus soutenait son regard, ne marmonnait pas.
— Qu’est-ce qui s’est passé ? Tu es tombé dans l’eau ?
— Ouais je sais pas comment c’est arrivé, je me suis appuyé contre les rochers, j’ai glissé et je me suis cogné contre le fond. Après j’ai pas compris, je me suis retrouvé dans les airs et je suis retombé par terre.
Tidus le regardait d’un air suspicieux. Il se méfiait, c’était certain, mais Gohan devinait que des questions lui brûlaient les lèvres et à qui d’autre pouvait-il les poser ? Il ne s’était pas trompé car, après quelques secondes, l’adolescent lui demanda :
— On est où ? Qu’est-ce que je fais là ? Et toi ? Qu’est-ce qui se passe ?
Gohan lui raconta tout. Du début à la fin. Tidus ne disait rien mais plus Gohan avançait dans son récit, plus il se montrait ouvertement incrédule. Il finit par grimacer :
— Bien sûr. Écoute je comprends ni ce que je fais dans ce trou paumé, ni pourquoi j’ai l’impression d’avoir dormi pendant des années et de me réveiller seulement maintenant, mais je suis pas complètement stupide non plus.
Gohan s’attendait à cette réponse — son propre beau-père avait vécu dans le déni un certain nombre d’années — et il savait déjà quoi faire, même si cela n’allait pas être très agréable. Alors il saisit Tidus avant qu’il n’ait eu le temps de réagir et s’envola aussitôt, ignorant les hurlements de l’adolescent qui voyait le sol s’éloigner dangereusement, fonçant vers la côte. Gohan ralentissait légèrement à chaque fois qu’ils passaient au-dessus d’une ville, pour que Tidus puisse voir le monde tel qu’il avait été laissé : les routes jonchées de voitures encastrées les unes dans les autres, les corps éparpillés à même le sol, les incendies et les inondations qui ravageaient tout sur leur passage. Au bout de quelques minutes seulement, il se posa sur une colline non loin de là où Végéta, son père et lui s’étaient retrouvés après leur défaite. Ils étaient plus proches cette fois car il voulait que Tidus puisse voir distinctement ce qu’il était venu lui montrer. Il tendit le doigt pour le lui montrer mais Tidus avait déjà les yeux rivés sur l’Ogre.
— Tu me crois maintenant ? Désolé d’avoir été si brusque mais il faut faire vite.
Tidus ne répondit pas immédiatement, assommé par la réalité qui le heurtait de plein fouet.
— J… Je sais pas… Pourquoi tu dors pas toi ?
— Je te l’ai dit, j’ai mangé des haricots magiques.
— C… Connerie ! Ils marchent pas tes haricots tous pourris, j’ai essayé. J’ai trouvé un type bizarre près du chantier, il était dans les vapes et je lui en ai donné un mais ça lui a rien fait.
Le coeur de Gohan se serra. Au moins avait-il une réponse quant au réveil mystérieux de Shibito…
— Ça n’agit pas immédiatement sur ça, je ne sais pas pourquoi. Je connais celui que tu as voulu soigner, i… Il est mort. En essayant de le tuer.
Tidus regardait l’Ogre qui voguait tranquillement vers la côte. Il ne dit rien pendant quelques secondes, comme plongé dans une intense réflexion, puis finalement :
— On pourrait… Partir, non ?
— Même si tu te caches très loin, l’Ogre finira par dévorer la Terre. Ça ne servirait à rien.
— Non, je veux dire… Si tout ce que tu m’as dit est vrai… Alors on pourrait aller ailleurs que sur la Terre… Non ? C’est forcément possible, dit-il dans un pouffement crédule et malaisé.
— Et abandonner ta planète ? Ta famille ? Tes amis ? s’indigna Gohan.
— J’ai pas d’amis, répondit-il d’un ton soudain froid et dur. Ma famille, c’est pas ma famille, je me souviens même plus d’eux. Ils étaient peut-être gentils mais moi je me rappelle pas. C’est comme si je les connaissais pas.
Tidus avait le visage fermé et continuait de fixer l’Ogre. Gohan lui répondit doucement :
— Je peux comprendre, tu sais. Que tu sois en colère, que tu n’aimes pas cette planète qui ne t’a rien offert. Mais il n’y a nulle part où se cacher et aucun moyen d’y aller de toute façon. Et puis… Peut-être que tu n’as pas encore d’amis, peut-être que tu ne veux pas de ta famille mais moi j’ai une femme, une petite fille, des amis… Et ils comptent tous sur moi pour les sauver. Je ne sais pas encore comment faire mais je ne peux pas le faire sans toi.
Tidus s’essuya les yeux.
— Je viens juste de commencer à vivre, j’aurais voulu tout connaître. C’est pas juste, je…
Sa voix mourut et Gohan attendit qu’il se reprenne. C’était beaucoup à encaisser en si peu de temps, il le savait. Alors il attendit, même si chaque seconde qui passait était précieuse. Finalement, Tidus fit un pas en avant. Puis un autre. Et encore un autre. Gohan observait cet étrange manège, se demandant si l’adolescent n’allait pas bêtement essayer de s’enfuir. Il n’aurait pas pu prévoir que Tidus allait brusquement s’élancer dans les airs et filer vers l’Ogre. Gohan resta un instant paralysé, frappé par la surprise, avant de se lancer à sa poursuite. Heureusement, il volait bien plus vite que Tidus et le rattrapa en quelques secondes, hurlant pour couvrir le bruit du vent :
— Qu’est-ce que tu fais ? Tu voles ?
Tidus ne répondit pas, ne tourna même pas la tête vers lui. Gohan le saisit par la manche et croisa son regard vide et sans éclat. Il n’était pas certain de comprendre ce qui se passait mais commençait à s’en faire une vague idée. Décidé à ne pas laisser l’adolescent s’approcher de la bête, il tenta de le tirer vers lui mais une violente décharge lui fit lâcher prise. Ses nouvelles tentatives n’eurent pas davantage d’effet et ils n’étaient maintenant qu’à quelques centaines de mètres de l’Ogre. Gohan pouvait voir l’eau bouillonner autour de lui et entendit, comme sortie des flots, une longue plainte monter, monter jusqu’à emplir l’air et l’assommer quasiment. Tidus se jeta dans la gueule de l’Ogre qui s’ouvrait et s’enfonça loin, toujours plus loin à l’intérieur. Gohan hésita un instant avant de le suivre mais… De toute façon, sans lui, tout était perdu. Il en était persuadé. Il se rua alors à sa suite, avant que l’Ogre ne lui barre la route, et rattrapa Tidus qui plongeait dans l’obscurité. Elle les embrassa aussitôt, les enveloppa de son manteau en même temps que l’air se faisait chaud, puant, si lourd qu’il devenait difficile de respirer. Gohan eut à peine le temps d’entendre Tidus hurler — était-il revenu à lui ? — qu’il se cogna contre une paroi et perdit connaissance.


* * *


— Va te faire foutre !
Trunks avait presque craché sa colère avant de tourner les talons et de s’éloigner à grands pas, fuyant les vociférations de son père. L’espace d’un instant, Végéta fut tenté de lui courir après pour lui infliger la correction qu’il méritait : comment osait-il lui parler ainsi ? À lui, son père ? Jamais Végéta n’aurait osé s’adresser au Roi de cette manière, même s’il avait pu le battre en duel. Il avait bien trop de respect. Malgré tous ses efforts, rien ne semblait pouvoir inculquer cette notion à Trunks. Il tremblait de rage et serrait les poings, hésitant encore à le rattraper. La fureur l’empêchait de penser correctement et son sang de Saiyen bouillait dans ses veines. De petits pas se firent entendre derrière lui et il se retourna pour découvrir Bra, tremblante, qui avait prit son courage à deux mains et risquait un coup d’oeil. Ses yeux étaient humides et elle voulut s’enfuir elle aussi, mais Végéta fut plus rapide qu’elle.
— Oh chérie…
Tout était fini. Sa rage était retombée, avait fondu comme de la neige en été. Il souleva Bra de terre pour la serrer contre sa poitrine et elle cacha son visage dans son cou. Elle pleurait silencieusement alors que Végéta lui caressait les cheveux et lui parlait à l’oreille :
— Il faut pas pleurer, c’est rien… C’est rien ma puce, c’est rien… C’est des mots c’est tout, il le pense pas… Moi non plus… C’est rien…
Végéta regardait dans le vide. Il ne s’entendait pas avec Trunks bien avant la mort de Bulma et leur relation n’avait fait qu’empirer depuis, mais elle avait franchi un nouveau cap depuis que Kakarotto et lui étaient revenus seuls dans le Rêve. À ses yeux, Végéta était responsable de la défaite contre l’Ogre et il lui reprochait d’avoir laissé Gohan. « Il ne dit rien à Kakarotto pourtant » pesta-t-il intérieurement. Alors Trunks lui tenait tête, refusait de lui obéir et faisait étal de sa mauvaise humeur. Bien sûr, Végéta ne faisait rien pour arranger les choses : chaque tentative s’était soldée par un échec, sa bonne volonté s’effondrant aussitôt que Trunks l’envoyait balader et qu’il explosait de fureur, creusant un peu plus le fossé qui les séparaient. « C’est sa faute, se disait-il, on ne demande pas à un Saiyen de maîtriser sa colère » Il regrettait l’époque où il suffisait de distribuer les coups pour régler une situation : Freezer était peut-être terrifiant mais on pouvait lui taper dessus, ou au moins essayer. Il était le prince des Saiyens, il savait que l’Ogre n’était pas de son niveau et ne le serai jamais. Il savait aussi qu’il n’obtiendrait pas le pardon de Trunks en lui collant une raclée. Peut-être pourrait-il sauver Bra : elle le craignait car il avait toujours été un père froid et colérique mais il s’efforçait maintenant de lui donner l’affection qu’elle réclamait. Et puis, c’était plus facile qu’avec Trunks car elle lui montrait le respect qui lui était dû. Il sentait le coeur de sa fille s’emballer à chaque fois qu’il approchait et il ignorait si c’était de peur ou de joie.
Les reniflements de Bra l’arrachèrent à ses pensées. Il desserra son étreinte et baissa les yeux vers elle, croisant son regard : elle le soutint cette fois, et Végéta s’efforça de lui sourire. Elle le lui rendit, les yeux rougis, le nez morveux, les joues sales. Végéta sourit à nouveau devant ce pathétique spectacle, sincèrement cette fois. Elle était si belle… Comme Bulma. Il n’y avait jamais fait attention mais elles se ressemblaient tellement qu’il n’aurait pas pu les différencier au même âge. Et c’était sans parler de leurs cheveux, dont il avait au début moqué la teinte.
— J’ai faim. Viens.
Elle lui prit la main et ils partirent vers le centre de l’oasis. La tristesse s’emparait doucement de Végéta alors qu’il se demandait si sa fille lui ressemblerait un jour. Trunks lui ressemblait, ça oui c’était sûr : même si leurs cheveux n’étaient pas de la même couleur, ils avaient les mêmes yeux, la même fossette au menton… Et même s’ils avaient été élevés dans deux cultures si différentes l’une de l’autre, on ne pouvait pas dire qu’il n’y avait rien de lui en Trunks. Son caractère de feu, son talent guerrier… Bulma n’aurait pas évoqué les mêmes choses c’était certain[ Elle aurait plutôt parlé de leur douceur cachée au fond d’eux, de leur fierté qui leur faisait justement cacher cette douceur, d’un sens de l’humour cynique.], mais elle aurait été d’accord.
Il soupira. Trunks refusait de voir tout ça, et lui-même l’oubliait trop souvent.


* * *


Gohan voyait briller le soleil, loin au-dessus de lui, comme une tache floue qui lui abîmait les yeux, déchirée par l’eau emplissant ses poumons. À peine reprit-il conscience qu’il voulut la recracher mais peine perdue, il ne fit qu’en avaler encore un peu plus. Il tenta alors de s’élancer, se propulser jusqu’à la surface mais son énergie l’avait abandonné et ses poumons se gonflaient, gonflaient, gonflaient d’eau. Il frappa désespérément des jambes et commença à remonter… Lentement… Bien trop lentement… Il était trop loin et l’obscurité se saisissait de lui. Il agita les jambes une dernière fois et tendit la main alors que tout devenait noir et que ses doigts, le temps d’une seconde, transperçaient la surface avant de replonger aussitôt. Il sombra peu à peu, s’enfonça dans l’abîme glacé mais en fut brusquement tiré : agrippé, poussé jusqu’au soleil, l’air lui caressa le visage et emplit enfin ses poumons qui crachaient leur eau… Tidus émergea à son tour.
— Merci… souffla Gohan, encore crachant et haletant.
— Je t’ai vu tomber mais le temps que je te rejoigne, t’avais déjà coulé. J’ai cru que tu t’étais noyé avant de te voir remonter mais j’ai bien vu que t’y arriverais pas. Qu’est-ce qui s’est passé ? On est vraiment… ?
— Oui, mais ce serait plutôt à moi de te poser la question. Qu’est-ce qui t’a pris ?
— Je sais pas… J’ai eu l’impression de me retrouver comme avant, dans le brouillard, sauf que là je contrôlais plus du tout ce que je faisais… Je volais t’as vu ça !
Gohan laissa échapper un grognement. Oui, il avait vu. Il était de plus en plus persuadé que sa théorie était juste et que l’Ogre exerçait une certaine influence sur l’adolescent. Comment, pourquoi, quand… Ça il l’ignorait. Il regarda autour de lui mais il n’y avait que de l’eau, à perte de vue.
— En tous cas maintenant je peux plus voler. Mais toi tu peux non ?
— Non, je ne peux plus. Ce n’est pas la première fois et je suis sûr que c’est à cause de lui, pesta Gohan.
— Ah…
Gohan leva la tête, comme si la réponse allait s’inscrire dans le ciel sans nuages. Un grand oiseau blanc volait au loin. Cela devait vouloir dire qu’il y avait de la terre ferme quelque part, du moins l’espérait-il… Et rien ne lui disait non plus que l’oiseau s’y rendait, peut-être s’enfonçait-il plus loin vers le large. Pourtant il fallait prendre une décision.
— On va nager. Tu vois l’oiseau là-bas ? On va le suivre, il va bien se poser quelque part.
— Tu plaisantes ? Comment tu sais ?
— Je n’en sais rien mais ça vaut mieux que de rester là à attendre de se noyer ou de nager au hasard, non ?
Ils se mirent alors en route, nageant doucement pour économiser leurs forces. L’eau était froide. Gohan savait qu’il pouvait tenir longtemps ainsi, lui qui avait subi les entraînements de Piccolo, mais il s’inquiétait pour Tidus qui peinait déjà et pataugeait plus qu’il ne nageait. Et qui savait ce qui pouvait se trouver dans l’eau, avec eux… En d’autres circonstances il aurait pu terrasser n’importe quelle menace mais en cet instant il se sentait particulièrement vulnérable. De toute façon, s’il était en pleine possession de ses capacités, ils n’auraient pas eu à nager… Ils continuèrent ainsi pendant de longues minutes avant de s’arrêter un moment pour que Tidus puisse se reposer, s’appuyant sur Gohan tant bien que mal. Ils ne parlaient pas, économisant leur souffle et n’ayant de toute façon rien à se dire. Gohan n’était déjà plus sûr d’aller dans la bonne direction. Il scrutait l'horizon à la recherche d'un indice lorsque des voix, portées par le vent, lui parvinrent jusqu'aux oreilles.
Gohan et Tidus se mirent aussitôt à crier, à hurler, à taper des mains dans l’eau pour appeler à l’aide. Les voix se turent alors, avant de reprendre plus fortes, plus pressées. Oui ! On les avait entendus. Ils continuaient de crier pour les guider. Enfin, au prix de longues minutes de plaintes et d’appels, un petit bateau se dessina sur la ligne d’horizon. Sa voile blanche était gonflée par le vent et sa coque bleue, écaillée et couverte de coquillages, ouvrait l’eau pour filer jusqu’à eux. Deux hommes le commandaient : un à l’arrière près du gouvernail, l’autre penché à l’avant. Celui à l’avant était très grand, très mince, au torse nu et à la peau brune. Il était glabre et il portait un anneau doré à l’oreille. L’autre, plus vieux, portait une épaisse barbe blanche qui se mêlait aux poils de sa poitrine, dépassant de sa chemise couleur rouille. Ses cheveux étaient longs et blancs comme sa barbe, sa peau rougie par le soleil — et sans doute un peu aussi par la petite fiole qui dépassait de sa poche de pantalon.
Ils leur lancèrent une corde et les firent monter à bord, avant de leur offrir de l’eau douce qu’ils burent goulûment. Le plus vieux s’exclamait :
— Eh ben mes ptiots ! Z’avez d’la chance qu’on soit passés par là et qu’la mer soit si calme, sinon on vous aurait pas entendus ! Qu’est-ce qui vous est arrivé ? Z’avez coulé ?
Gohan lança un regard à Tidus, comme pour lui dire de se taire.
— O… On ne sait pas, oui sûrement. On ne se rappelle pas, dit-il en se mordant la lèvre tant son mensonge était mauvais.
— Tiens donc ? répondit l’homme incrédule. Des soucis avec Gallien hein ? Allez on va dire qu’on vous croit, c’est pas nous qu’on vous fera des ennuis à cause de lui…
— Et vous vous rappelez vos noms ou ça aussi vous avez oublié ? demanda l’autre, moqueur.
— Oui, heu… Moi c’est Gohan, lui c’est Tidus.
Bien sûr ils n’avaient pas gobé son grossier mensonge et Gohan ignorait de qui ils parlaient, mais ils semblaient s’en contenter alors il n’allait pas les contredire.
— Pas communs comme noms ça. J’crois même que j’en ai jamais entendu des comme ça. M’enfin bref… On rentrait là, vous ferez bien un p’tit bout d’chemin avec nous ?
L’homme à la barbe éclata d’un grand rire et à partir de cet instant, on ne s’intéressa plus à eux. Les deux hommes semblaient très occupés à manoeuvrer le bateau, à ranger des caisses de poissons encore frétillants, à plier un filet… Gohan et Tidus sentaient le vent leur fouetter le visage et l’entendait faire claquer la voile. L’esquif semblait voler sur l’eau mais il se passa néanmoins un long moment avant qu’ils ne virent la côte apparaître. Au pied d’une montagne recouverte d’arbres se trouvait un petit village. De petites baraques s’entassaient sur le sable, les pieds enfoncés dans l’eau, et de grands oiseaux blancs comme celui qu’ils avaient suivi volaient en cercle au-dessus d’elles.
— Et voilà, on y est. C’est Misène, c’est la maison ! annonça l’homme torse nu.
Gohan regardait le village approcher. S’il était heureux de ne pas s’être noyé, il s’inquiétait de la suite des évènements : il avait peine à croire qu’un tel monde se trouve à l’intérieur de l’Ogre et se demandait comment ils allaient en sortir. Il était épuisé et ses pensées s’éparpillaient, incapable de se concentrer. Au moins, songeait-il, Tidus était-il à ses côtés et quelque chose lui disait que la clé de tout ça se trouvait là, cachée dans le ventre de l’Ogre, aussi fou que ce soit.




Dernière édition par Chocoloutre le Jeu Sep 03, 2015 13:02, édité 3 fois.
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Re: L'Ogre

Messagepar omurah le Mer Avr 15, 2015 0:10

J’ai capté qu’à la fin Oo
Bizarre, vu tous les indices plus ou moins flagrants, après coup, qu’il y avait sur le chemin.
C’était fait exprès ou c’est juste moi le teubé Oo ?

Très belle mise en scène en tout cas, pour un chapitre globalement dans la même veine que les précédents. Toujours ce souci du détail très agréable :) J’ai néanmoins trouvé les raisons ayant poussé Trunks à péter une durite un peu légères, pour un tel degré de désaveu. Peut-être aurait-il été intéressant qu’on ne sache même pas pourquoi il était en colère contre son père.
J’ai quand même bien aimé toute la partie avec Végéta, en particulier l’hésitation qu’il affiche et le petit passage avec Bra ensuite, même si ça m’aurait pas déplu d’avoir, pour une fois, une focale sur un autre personnage que Végéta, genre Goku ou même du Krilin pour changer :3
Mais bon, je peux comprendre qu’il n’y aurait clairement pas eu tant de choses à dire concernant ceux-là, alors qu’il y avait matière pour Végéta puisqu’il avait déjà son subplot à lui de planté.

Ça n’en reste pas moins un chapitre à la mise en scène excellente, je serai curieux de savoir ce que Gohan a bien pu confondre avec le soleil ! A moins que l’ogre ait bouffé le soleil Oo

edit : au fait, il est où Oob (voir, Majin Buu) ? Je vois qu'il apparait dans la chronologie, je n'ai pas souvenir qu'il soit fait mention de lui parmi ceux qui ont débarquer dans le rêve pour sauver Gohan & Co.
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Re: L'Ogre

Messagepar Chocoloutre le Jeu Avr 16, 2015 22:22

omurah a écrit:J’ai néanmoins trouvé les raisons ayant poussé Trunks à péter une durite un peu légères, pour un tel degré de désaveu. Peut-être aurait-il été intéressant qu’on ne sache même pas pourquoi il était en colère contre son père.

Justement, on ne le sait pas ;) On sait vaguement qu'il lui reproche la mort de Bulma et l'échec contre l'Ogre mais d'une part, rien ne dit qu'il n'y a que cela et d'une autre, rien ne dit que Trunks a raison de le faire. Je n'aime pas trop m'expliquer en long et en large mais je vais essayer d'explorer un peu les relations père/fils grâce à Trunks et Végéta : c'est le domaine des sentiments, ce n'est pas forcément logique en soi et il faut parfois se dire qu'il y a peut-être plus que ce qui est dit.

Pour ce qui est de Oob et de Majin Buu, je ne crois pas les avoir mentionnés effectivement. C'est un des défauts de ma fic, je n'ai pas voulu gérer cette pléthore de personnages : ça ne m'intéresse pas trop car l'intérêt est assez limité, ce serait simplement pour dire "oui oui il est bien là". Peut-être que j'essayerai de les placer quelque part pour corriger mon oubli. :)

En tout cas je suis content que le chapitre t'ai plus. Je ne répond pas à tout car comme je disais, je n'aime pas trop m'expliquer en long et en large mais je peux au moins dire que dans ce chapitre, j'ai essayé de planter les éléments que je vais essayer de développer dans cette troisième partie. Ça va donc s'articuler autour de Trunks, Végéta, Gohan et Tidus avec différents thèmes.
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Re: L'Ogre

Messagepar niicfromlozane le Jeu Avr 16, 2015 22:55

Ca démarre sur les chapeaux de roues, ce chapitre. Ca valait la peine d'attendre. Mention spéciale à la description des doigts de Gohan qui effleurent la surface avant de replonger. J'ai adoré la tournure de cette phrase, ca m'a complètement remis dans l'histoire.
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