L'Ogre

Faîtes-nous partager votre fibre littéraire en écrivant votre propre histoire mettant en scène les personnages de Dragon Ball et, pourquoi pas, de nouveaux ! Seules les fanfictions textes figurent ici.

Re: L'Ogre

Messagepar Chocoloutre le Mer Avr 22, 2015 13:35

Ravi que ça t'ai plu, j'espère que la suite sera à la hauteur. ;)
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Re: L'Ogre

Messagepar Tinky Dan Dan le Dim Avr 26, 2015 4:42

Désolée il est plus de 4h30 quand j'écris ce message, je vais galérer à m'exprimer.

La partie 1 :

Ma partie préférée ! Que ce soit pour l'ambiance, les personnages (Thomas Red <3 ), et l'utilisation de Gohan et Vegeta. J'ai encore en tête le passage très réussi de Vegeta parlant à Bulma au cimetière, franchement c'était génial.
J'ai beaucoup aimé la façon dont tu as fait entrer l'Ogre en scène, avec la recherche du bouquin dans lequel était dessiné un kaio shin, la course poursuite lors de l'enlèvement de Tidus et l'emprisonnement de Gohan.
J'ai peu de choses à dire sur cette partie, parce que je t'en ai déjà assez fait l'éloge et qu'au final j'ai peu de choses négatives à dire.

La partie 2 :

Alors, peut-être que je ne suis pas objective parce que je n'ai jamais été fan de toute ce qui se passe dans les déserts ( je sais pas pourquoi mais j'ai horreur de ça), mais je trouve cette partie bonne sans plus contrairement à la qualité à laquelle je m'étais habituée de ta part.
Là où des personnages comme Thomas Red (je l'aime vraiment, désolée), son pote avec son chien napolitain ou les jumeaux espagnols avaient un charme certain et une certaine consistance pour le peu qu'on en voit,ceux de la partie 2 sont fades... Que ce soit le méchant que Videl bute à coup de lance ou Toh... Franchement je trouve ils sont pas horribles mais j'ai pas pris spécialement de plaisir à suivre l'histoire quand elle était centrée sur eux.
Un personnage auquel je commence à beaucoup m'attacher, c'est Tidus, il a l'air sympa et j'ai beaucoup aimé son changement et son désir de connaître la vie qu'il a raté durant son enfance. Oh d'ailleurs ! J'ai ADORE les passages de Gohan et Tidus dans les derniers chapitres, Gohan pète trop la classe franchement.
Je suis moins intéressée par la crise d'ado de Trunks mais j'ai trouvé le passage de Vegeta avec Bra trop meugnon.

Alors au final ils sont à l'intérieur de l'Ogre ? On se croirait dans One Piece, l'auteur serait capable de sortir un truc du genre.
J'ai une hâte énorme de connaître la suite, grouille-toi...

Cela dit je suis pas sûre d'avoir compris, Omurah dit qu'il a compris quelque chose à la fin du chapitre mais je ne sais pas ce que c'est, quelqu'un peut m'éclairer ?

Edit : Ils sont dans le passé de notre monde apparemment, c'est chelou...
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Re: L'Ogre

Messagepar niicfromlozane le Dim Avr 26, 2015 10:40

Cela dit je suis pas sûre d'avoir compris, Omurah dit qu'il a compris quelque chose à la fin du chapitre mais je ne sais pas ce que c'est, quelqu'un peut m'éclairer ?


LE fait que Gohan et Tidus sont à l'intérieur de l'Ogre, je crois. Il faisait allusion au fait qu il a eu de la peine à percuter
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Re: L'Ogre

Messagepar Chocoloutre le Dim Avr 26, 2015 12:46

Tinky Dan Dan a écrit:La partie 2 : Alors, peut-être que je ne suis pas objective parce que je n'ai jamais été fan de toute ce qui se passe dans les déserts ( je sais pas pourquoi mais j'ai horreur de ça), mais je trouve cette partie bonne sans plus contrairement à la qualité à laquelle je m'étais habituée de ta part.

On en a déjà parlé et je ne crois vraiment pas que tu manques d'objectivité : cette deuxième partie est moins bonne, voir mauvaise. L'intrigue est très mince, ce que font les personnages n'a aucune importance puisque les problèmes se résolvent d'eux-même et surtout, comme tu l'as remarqué, les personnages n'ont aucune épaisseur. Ce sont des pions sans vie.

Tinky Dan Dan a écrit:Un personnage auquel je commence à beaucoup m'attacher, c'est Tidus, il a l'air sympa et j'ai beaucoup aimé son changement et son désir de connaître la vie qu'il a raté durant son enfance. Oh d'ailleurs ! J'ai ADORE les passages de Gohan et Tidus dans les derniers chapitres, Gohan pète trop la classe franchement. Je suis moins intéressée par la crise d'ado de Trunks mais j'ai trouvé le passage de Vegeta avec Bra trop meugnon.

Du coup développer les personnages, c'est un de mes principaux objectifs pour cette dernière partie et je suis content de te voir réagir là-dessus parce que ça veut dire que je m'en sors pas trop mal pour l'instant. Après il faudra voir sur le long terme si j'ai fait de la merde ou pas, mais au moins j'ai fait quelque chose et c'est déjà une amélioration héhé.

Ton retour me fait très plaisir, je suis content de voir que tu as été sensible à ce que je voulais faire. :)
Par contre non, ils sont dans le présent : entre omurah et toi, je commence à me demander si j'ai été suffisamment clair. C'est le chapitre supposé planter le décor, si je me suis planté c'est problématique quand même. Niic tu as eu du mal à comprendre aussi ?
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Re: L'Ogre

Messagepar niicfromlozane le Dim Avr 26, 2015 13:09

Absolument pas. Je me suis simuplement dit que le monde a l intérieur de l Ogre était différent de celui à l extérieur et avait ses propres règles. Avrai dire, il ne m est même pas venu à l esprit que ça pouvait pétré autrement.

Un des trucs dont je me réjouis, c est de voir comment y vivent les gens. Le premier truc qui m est passé par là tête c est que leur société soit "meilleure" que la nôtre et que du coup l Ogre ne soit pas mauvais.

Bref, un endroit très ouvert, je me réjouis de voir ce que tu vas en faire.
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Re: L'Ogre

Messagepar Batroux le Dim Avr 26, 2015 14:36

Bon j'ai mis le temps mais j'ai relu, comme promis.

L’Ogre lui paraissait simplement hors d’atteinte, trop vieux et trop profondément enraciné dans l’Univers pour que celui-ci puisse supporter son absence.


« C’est sa faute, se disait-il, on ne demande pas à un Saiyen de maîtriser sa colère » Il regrettait l’époque où il suffisait de distribuer les coups pour régler une situation : Freezer était peut-être terrifiant mais on pouvait lui taper dessus, ou au moins essayer


Excellentes.

Quelque chose m'a gêné dans les dialogues. Ils m'ont paru un peu forcés (surtout entre Gohan et Tidus) même si de bonnes lignes apparaissent, comme celle-la que j'ai trouvé super:
Tidus a écrit:— J’ai pas d’amis, répondit-il d’un ton soudain froid et dur. Ma famille, c’est pas ma famille, je me souviens même plus d’eux. Ils étaient peut-être gentils mais moi je me rappelle pas. C’est comme si je les connaissais pas.


Dans ton chapitre, il y a trois parties distinctes. La mise en page est super pour la lecture, on s'arrête pas de lire. L'écriture est top, c'est bien espacé néanmoins quelque chose m'a gêné dans le fond et la forme.
Tu fais intervenir Vegeta/Trunks/Bra. Si j'étais friand de ces passages dans la partie I, là je l'étais moins. Je m'explique:
On est au niveau de l'histoire à un moment critique. Les trois meilleurs guerriers de l'univers ont tenté de combattre l'Ogre et se sont fait "Fuck in the Ass" rapidement, donc ils reviennent dans le Rêve. J'ai trouvé qu'après ce passage, les soucis familiaux de Vegeta étaient hors de propos. La rage de Trunks envers son père, si fondée soit-elle, est hors de propos par rapport aux enjeux narratifs dans le monde réel. Pareil pour la relation Bra-Vegeta. C'est mignon, c'est plutôt bien écrit mais je pense que c'est pas au bon endroit. (Et si cela marchait bien dans la partie I, c'est qu'on était dans un contexte "réel". Thomas menait une enquête, Vegeta et ses mômes étaient en deuil. Le contexte s'y prêtait beaucoup mieux)
De plus, toujours sur cette partie de ton chapitre, je trouve que tout va trop vite. Il y a le conflit, et on tient les tenants et les aboutissants trop rapidement (et c'est pour ça aussi que c'est pour moi "hors de propos"). Si tu n'avais pas révélé les raisons de la colère de Trunks, peut-être que nous nous serions demandés "Pourquoi il est en colère ? Parce que Vegeta et Goku sont revenus sans Gohan, peut-être parce que Vegeta est allé combattre l'Ogre alors que Trunks et Bra ont perdu leur mère il y a peu, et que perdre leur père, ça craint encore plus... ect..."
Cela aurait distillé un peu plus de tensions, en plus de la menace que représente l'Ogre.

Hop, et pour bien faire le lien avec le dessus, je quote ce passage:
Gohan laissa échapper un grognement. Oui, il avait vu. Il était de plus en plus persuadé que sa théorie était juste et que l’Ogre exerçait une certaine influence sur l’adolescent. Comment, pourquoi, quand… Ça il l’ignorait. Il regarda autour de lui mais il n’y avait que de l’eau, à perte de vue.


Ici, tu résous pas le problème que pose l'Ogre, comme tu as "résolu" ou "expliqué" le pourquoi du comment du comportement de Trunks. (Heureusement, sinon la fic serait finie :P).

Il tenta alors s’élancer, se propulser jusqu’à la surface

Il manque quelque chose non ? Une ponctuation ou un "de" ?

Donc en fait si je devais faire une petite analyse. Tu as pris en compte les différentes remarques qu'on a pu te faire sur la partie II et tu as essayé d'y remédier. Pour l'instant, dans mon cas, c'est pas encore du meilleur effet. J'ai l'impression que ça (partie Vegeta) a été placé parce que ça a plu mais que ça n'a pas forcément d'intérêt général dans l'histoire (alors que ça en avait un dans la partie I).

Enfin voilà. Si j'ai pas été trop clair (ce qui est probable, je suis cassé), on en rediscutera sur IRC.
Fan de Valérie Pécresse.
Vous allez voir flou.
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Re: L'Ogre

Messagepar Chocoloutre le Dim Avr 26, 2015 20:00

niicfromlozane a écrit:Absolument pas.

Bon tu me rassures, merci. J'espère que tu ne seras pas déçu, la réalité n'est jamais à la hauteur des fantasmes !

Batroux a écrit:Quelque chose m'a gêné dans les dialogues. Ils m'ont paru un peu forcés (surtout entre Gohan et Tidus)

Les dialogues c'est ma bête noire ! Il semble que je m'en sorte pas trop mal en général mais je les écris comme ça. J'ai encore du mal à trouver l'équilibre entre spontanéité et caricature mais les prochains chapitres seront l'occasion de faire des expériences. Tu me diras ce que tu en penseras.

Batroux a écrit:J'ai l'impression que ça (partie Vegeta) a été placé parce que ça a plu mais que ça n'a pas forcément d'intérêt général dans l'histoire (alors que ça en avait un dans la partie I).

C'eeeeest pas tout à fait faux, à la base du moins. C'est quelque chose qui a effectivement été très apprécié dans la première partie, que j'avais un peu mis de côté dans la deuxième, et que j'ai décidé de remettre dans la troisième par pur fanservice. Ça ne veut pas dire que je n'ai pas cherché (et espérons trouvé) de choses intéressantes à raconter grâce à lui. ;)

Batroux a écrit:De plus, toujours sur cette partie de ton chapitre, je trouve que tout va trop vite. Il y a le conflit, et on tient les tenants et les aboutissants trop rapidement (et c'est pour ça aussi que c'est pour moi "hors de propos").

Si c'est l'impression que ça donne, c'est ma faute et d'ailleurs omurah l'a relevé aussi. Pour faire court, Trunks a l'air de faire à son père des reproches complètement injustes... Et c'est probablement le cas. Peut-être que ça cache quelque chose de plus profond qui s'exprimerait de manière maladroite et disproportionnée ?
Disons que j'ai le sentiment que vous avez pris pour une résolution du conflit ce qui n'en sont que des indices, des prémices, et que c'est quelque chose qu'il faut observer sur son entièreté. Mais bon je ne peux vous le reprocher, c'est le format qui veut ça et c'est à moi de m'arranger pour que mon message passe comme il faut.

Batroux a écrit:Il manque quelque chose non ? Une ponctuation ou un "de" ?

Un "de" effectivement, c'est corrigé merci. :)



Voilà sinon je voulais vous remercier encore pour vos retours et vous exprimer ma petite gêne. Sincèrement je ne sais pas toujours quoi répondre, j'ai peur d'en faire trop et de donner l'impression d'avoir pris le melon ou de trop peu en faire et de donner l'impression de m'en foutre.
Donc voilà, c'était pour vous dire que je ne m'en fous pas, au contraire. :)
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Re: L'Ogre

Messagepar niicfromlozane le Dim Avr 26, 2015 21:44

Bon tu me rassures, merci. J'espère que tu ne seras pas déçu, la réalité n'est jamais à la hauteur des fantasmes !


Non, je ne serai pas déçu, imaginer là où l'auteur veut m'emmener et ce qu'on pourrait faire de son univers c'est un de mes "réflexes de lecteur" depuis tout petit. Ce que je voulais faire passer, c'est que ton histoire est très originale et fait turbiner mon imagination un maximum, qu'elle m'inspire et qu'elle est source de réflexion. Cet espèce de mix entre DB et Jonas est vraiment chouette, ça lui donne un petit côté mythologique qui s'intègre vraiment bien dans l'univers DB qui est toujours allé chercher son inspiration dans ce type d'histoires, à commencer par l'idée originale; et l'idée de faire continuer l'action dans l'Ogre en réunissant enfin Gohan et Tidus est vachement bien aussi, tout en te permettant de prolonger le côté "absence de pouvoir" en toute cohérence, ce qui te permet de continuer à utiliser le personnage tout en explorant des pistes scénaristiques plus proches de ce que tu souhaites écrire. C'est malin.

Bref -je divague déjà :D-, quand je lis, j'attends avant toute chose de rêver et dans ton cas le contrat est déjà rempli. Pour moi, tout ce qui te reste à écrire et à partager avec nous c'est du bonus, donc non, je ne serai pas déçu, car je doute que tu te mettes à faire soudain n'importe quoi et que techniquement le niveau ne cesse d'augmenter, je le vois mal s'écraser soudainement.
Et puis, si mon idée ne correspond pas à ce que tu veux faire ben tant mieux!! Ça me permettra de l'utiliser un jour :D

Non, sérieusement, ta fic a des défauts, on les a relevés et l'analyse que tu viens d'en faire montre que tu en as pleinement conscience, mais comme nous tous t'es ici aussi pour apprendre et globalement/relativement, faut pas déconner: t'assures. Grave.

C'eeeeest pas tout à fait faux, à la base du moins. C'est quelque chose qui a effectivement été très apprécié dans la première partie, que j'avais un peu mis de côté dans la deuxième, et que j'ai décidé de remettre dans la troisième par pur fanservice. Ça ne veut pas dire que je n'ai pas cherché (et espérons trouvé) de choses intéressantes à raconter grâce à lui. ;)


Ben du fan service de ce niveau, si t'as réussi à l'intégrer à la trame générale, c'est pas moi qui vais m'en plaindre :) J'ai fait pareil de mon côté: j'ai vu que certains de mes persos secondaires plaisaient à une partie du lectorat, ben je leur ai filé des rôles que je ne pensais pas leur donner au départ tout en développant leur background. Du moment que ça se trouve pas inutile dans le truc global, ça peut pas faire de mal, bien au contraire! Ça montre aussi que t'es attentif aux retours et exploiter ses forces, c'est tout aussi important que de combler ses faiblesses, voire plus!

Si c'est l'impression que ça donne, c'est ma faute et d'ailleurs omurah l'a relevé aussi. Pour faire court, Trunks a l'air de faire à son père des reproches complètement injustes... Et c'est probablement le cas. Peut-être que ça cache quelque chose de plus profond qui s'exprimerait de manière maladroite et disproportionnée ?


Ben je sais pas quel regard vous portez sur les relations enfants-adultes, mais quand bien même je ne suis pas parent, ce genre de réaction, j'ai pu les constater et chez mes élèves, et chez les enfants de mes potes. Perso, ça m'a semblé parfaitement cohérent et ça accentue bien au contraire la détresse de Vegeta.

Mais ce qui m'a le plus touché dans cette partie, c'est surtout Bra qui vient lui en remettre une couche par-dessus en lui foutant un dilemne insoluble au travers de la tronche. On le sent vraiment "dépassé" et ce fut doux à lire.
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Re: L'Ogre

Messagepar Cavaren le Mar Mai 05, 2015 19:33

Je viens de lire cette fanfiction et j'ai adoré ! :D La deuxième partie est moins bien que la première mais j'ai bien aimé, pour la dispute entre Végéta et Trunks je trouve aussi que Trunks s'énerve trop facilement et surtout j'ai trouvé bizarre que quand Végéta revoi Bulma il apprend que ses enfants l'aime et tout il est un bon père et là on apprend que Trunks a toujours était pas très proche de son père et que ça allait mal entre eux. Il faut savoir ça va bien ou pas ? Je trouve plutôt que Trunks a toujours été proche de son père par exemple quand Végéta lui fait un câlin car il va mourir il l'assome après mais c'est l'intention qui compte :lol:

Voilà bonne continuation ! :D
Dernière édition par Cavaren le Dim Mai 17, 2015 0:09, édité 1 fois.
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Re: L'Ogre

Messagepar ButterflyAway le Sam Mai 16, 2015 16:36

Alors, alors !

Dans ce pavé je vais chipoter pour des trucs que certains trouveront certainement abusés, mais ce sera le but : Inikisha souhaite s'améliorer et je lui fait donc part de toutes les remarques a priori négatives que j'ai pu trouver dans son texte somme toute relativement bon. Bref, c'est parti :

Je suis globalement du même avis que Batroux.

Selon les passages, certains dialogues ne sonnent pas assez naturel. Pour deux raisons, et selon tes types de personnages :
- soit ont sent l'intention de l'auteur derrière qui fait qu'on ressent immédiatement leur finalité, l'information que tu as voulu transmettre, rendue sans fard. Ça engage les personnages comme Gohan à manquer de profondeur (en rapport avec ce que tu nommes "coquilles vides'") et ne suivre un cheminement que dans un seul but : faire avancer l'intrigue. "Tu as vu ? - Oui, j'ai vu." ; "Tu peux voler ? Non, je ne peux pas." ; "Comment ça se fait ? - Je ne sais pas." Alors oui, de base ce qui ne sert pas à faire avancer l'intrigue est à tej', mais il manque des artifices (dans les lignes de dialogue ou en dehors) qui donnent des émotions aux personnages.
- la sur-utilisation de tics de langage. En fait, je suis partagée. D'un côté c'est exactement ce genre de chose que j'aime bien retrouver et qui rendent le récit plus vivant (voir une remarque ci-dessous) et influent de la personnalité, mais je trouve que tu abuses avec. On sent le calcul derrière. C'est souvent exagéré, comme le chef du désert, et donc l'effet souhaité s'inverse. L'émotion est trop suggérée, alors que paradoxalement tu doses vraiment très bien tes descriptions, ce que j'aime le plus lire dans ta fic.

Des personnages secondaires voire très secondaires ont donc plus de consistance que ce que tu as rendu de Gohan ou Goku. Sans doute que, parce qu'ils ne devaient apparaître qu'un court instant, tu leur a insufflé une personnalité, des tics de langage ou une gestuelle qui les a rendus (trop ?) vivants. A l'inverse des personnages conducteurs du texte, qui comme on l'a assez souvent répété, n'agissent que dans un seul but, etc, tu sais déjà tout ça.

Cela dit, ce n'est pas le cas pour Végéta, que tu développes beaucoup.
Eh bien justement, j'ai été déçue du traitement que tu as fait de Végéta à partir de la seconde partie.

La première est pourtant vraiment extra. Mais vraiment, avec un dosage juste parfait. Le souci c'est que maintenant, ces moments rares, presque écrits clandestinement dans le fil de son deuil, sont de plus en plus fréquents, et la scène du dernier chapitre avec Bra, concrètement, je la trouve pas aussi forte que les autres, peut-être de trop malgré la beauté de l'écrit. La rareté qui faisait l'intérêt du truc commence à s'étioler. Peut-être aurais-tu dû insérer ce passage dans le prochain chapitre, histoire de laisser respirer, comme le suggère Bat'.

Je suis extrêmement partagée avec la scène du "retour" de Bulma, et la scène qui s'ensuit avec Trunks et Bra. Je vais commencer par dire ce qui m'a gênée : le mort qui revient voir une dernière fois l'être aimé pour lui redonner la force de continuer... c'est d'un cliché, mais un truc que j'avais jamais lu avec toi et qui m'a semblé facile pour le coup.

Certains mots chez Végéta j'adhère pas spécialement non plus ("pédale" ou "ma puce"). Parce que je ne lis pas Végéta, mais Inikisha, du coup j'y crois moyen. A force de discuter avec toi j'ai commencé à apprendre ta façon de t'exprimer, les mots que tu es susceptible d'employer. Disons qu'en lisant ça sans savoir qui est l'auteur, je devinerais que c'est toi. Il y a d'autres personnages qui ne m'apparaissent pas très en accord avec eux-même, Goku par exemple. Il parle pas énormément, mais il est d'un sérieux... Mais c'est un choix que tu as opéré en les plaçant dans un contexte différent et plus dur. Solution de facilité et excuse pour d'éventuels OOC ? Peut-être faut-il voir là un manque de recul face à ta propre façon de penser les choses, et d'imaginer comment parlerait une autre personne (une autre personne qui a sa propre personnalité que tu n'as pas inventée, challenge d'autant plus conséquent).

Avec un tel décalage d'univers, pour ne pas trop surprendre négativement le lecteur qui veut un minimum de DB, j'aurais peut-être opté pour la solution de Lamantin : faire du total inédit. Même si je sais très bien les raisons qui t'ont poussé à écrire cette fic telle quelle... Lire "Végéta" dans une fic, ça attire du monde :P

Pour en revenir à ce que je disais sur le retour de Bulma et ce qui s'ensuit, je comprends tout à fait le cheminement du récit, et il est cohérent. Ça suit une bonne évolution de deuil, avec la phase d'acceptation. Aussi, la façon de parler plus douce permet de voir que Végéta a pris en compte ce que lui a dit Bulma et qu'il tente de l'appliquer. Mais voilà, selon la vision que l'on s'en fait, je trouve le changement assez brusque, pour un mec qui, quand il dit qu'il veut serrer son fils dans ses bras avant de se faire sauter, ne le place que timidement près de sa jambe. Alors "C'est rien mon bébé d'amour" c'est trop se lâcher, là :P

Il regrettait l’époque où il suffisait de distribuer les coups pour régler une situation : Freezer était peut-être terrifiant mais on pouvait lui taper dessus, ou au moins essayer

La seule fois où il a essayé, il s'est fait descendre. Présenté comme ça, on dirait que taper sur Freezer était une des activités quotidiennes et banales des soldats sous son emprise. Enfin, la tournure me semble étrange, quoi.

Jamais Végéta n’aurait osé s’adresser au Roi de cette manière, même s’il avait pu le battre en duel. Il avait bien trop de respect.

Carrément subjectif, mais perso j'y crois pas une seule seconde. Cela dit, c'est ta vision des choses et je la respecte le temps du récit.

En revanche j'ai beaucoup aimé les passages avec Tidus, notamment le petit chapitre de la partie 2 que tu lui as entièrement consacré, très beau texte.
LE TEST
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Re: L'Ogre

Messagepar Chocoloutre le Sam Mai 16, 2015 22:40

Merci Cavaren. :) Niic, je t'ai donc répondu en MP.

ButterflyAway a écrit:Dans ce pavé je vais chipoter pour des trucs que certains trouveront certainement abusés, mais ce sera le but : Inikisha souhaite s'améliorer et je lui fait donc part de toutes les remarques a priori négatives que j'ai pu trouver dans son texte

Tout à fait. Image

ButterflyAway a écrit:- soit ont sent l'intention de l'auteur derrière qui fait qu'on ressent immédiatement leur finalité, l'information que tu as voulu transmettre, rendue sans fard.

Je crois que ce défaut est très localisé : tu l'as d'ailleurs cité, c'est Gohan. J'en ai déjà parlé, je lis un livre de Stephen King sur l'écriture et il y écrit que tous les personnages sans exception contiennent un petit morceau de l'auteur. Gohan ne fait pas exception, il en contient même beaucoup trop. C'est quelque chose que j'ai remarqué il y a un moment déjà, il réagit comme je réagirais (ou comme je me plais à croire que je réagirais), prend toujours la bonne décision... Il est le moteur de l'intrigue mais c'est aussi lui qui contrôle le volant et c'est un problème.
Pour être tout à fait honnête, c'est quelque chose que j'ai du mal à corriger. J'espère y arriver durant la troisième partie car il aura davantage d'opportunités de prendre la mauvaise décision et de faire parler ses émotions, mais si j'y arrive, ça représentera une cassure dans le personnage. Nécessaire cependant.

ButterflyAway a écrit:- la sur-utilisation de tics de langage.

Comme toi je suis partagé. J'en ai pas mal parlé avec Batroux, je galère avec les dialogues : j'ai du mal à doser comme tu dis, à insuffler de la vie dans les paroles sans en faire une caricature. Je ne me suis pas encore beaucoup penché sur l'art du dialogue et donc ma boite à outils s'en trouve un peu dégarni : il y a l'argot, les hésitations, les répétitions... Seulement je ne sais pas m'en servir et il me manque des outils.

ButterflyAway a écrit:Des personnages secondaires voire très secondaires ont donc plus de consistance que ce que tu as rendu de Gohan ou Goku.

On a déjà parlé de Gohan, mais rapidement sur Goku : c'est un choix que j'ai fait, malheureux peut-être, de ne pas traiter certains personnages. Disons que je me suis retrouvé face à une situation où je devais inclure toute une tripotée de personnages (Goku, Piccolo, Chichi, Oob, etc.) dont je savais qu'ils ne me seraient d'aucune utilité et qu'ils encombreraient le récit à vouloir à tout prix leur donner une ligne de dialogue.
J'avoue pour le coup ne pas avoir si j'ai fait le bon choix. Traiter des personnages connus de tous pour pouvoir dire qu'ils sont là ou les ignorer complètement ? Une troisième solution peut-être ? Je ne sais pas.

ButterflyAway a écrit:Cela dit, ce n'est pas le cas pour Végéta, que tu développes beaucoup.
Eh bien justement, j'ai été déçue du traitement que tu as fait de Végéta à partir de la seconde partie.

Je pense savoir d'où vient le problème et c'est le même qui coule toute la seconde partie : je ne savais pas où j'allais, je n'avais pensé qu'aux quelques maillons de mon intrigue et pas du tout aux personnages.
Encore une fois, j'espère plus que je ne pense que ça s'améliora durant la troisième partie. Végéta en a fini avec son deuil, place à autre chose. Tu me diras ce que tu en penseras.

ButterflyAway a écrit:Je suis extrêmement partagée avec la scène du "retour" de Bulma, et la scène qui s'ensuit avec Trunks et Bra. Je vais commencer par dire ce qui m'a gênée : le mort qui revient voir une dernière fois l'être aimé pour lui redonner la force de continuer... c'est d'un cliché, mais un truc que j'avais jamais lu avec toi et qui m'a semblé facile pour le coup.

Tu m'en avais déjà parlé, je vais pas te mentir ça m'avait fait un peu mal parce que j'en étais fier. :P Je trouvais ça beau et fort, souligné par le fait que la séparation était inévitable et encore aujourd'hui je trouve que mes idées étaient bonnes. Disons que j'avais autre chose en tête et j'ai foiré mon exécution (ces bonnes idées, je ne les ai pas toutes utilisées), je pense que ce serait mieux passé si j'avais maîtrisé un peu plus mon sujet.

ButterflyAway a écrit:Certains mots chez Végéta j'adhère pas spécialement non plus ("pédale" ou "ma puce"). Parce que je ne lis pas Végéta, mais Inikisha, du coup j'y crois moyen. A force de discuter avec toi j'ai commencé à apprendre ta façon de t'exprimer, les mots que tu es susceptible d'employer.

Honnêtement je ne sais pas. Je vois bien Végéta dire "pédale", "ma puce" peut-être moins c'est vrai. Après on en revient à ce qu'on disait par rapport aux dialogues, effectivement j'ai du mal. J'ai d'ailleurs ressenti plusieurs fois ce que tu relèves, quand je fais parler un personnage... Ben c'est moi qui parle, ce sont mes expressions, mon vocabulaire, mes tournures de phrase. Je le corrige alors (ou du moins j'essaye) mais ça doit m'échapper encore souvent.
Pour ce qui est de la solution de facilité pour de l'OOC... Oui, je pense. Inconsciemment sans doute mais avec le recul, oui je pense que c'est ça. J'avais pas trop l'intention de me prendre la tête au départ et je n'avais pas réalisé dans quoi je me lançais !

ButterflyAway a écrit:Mais voilà, selon la vision que l'on s'en fait, je trouve le changement assez brusque, pour un mec qui, quand il dit qu'il veut serrer son fils dans ses bras avant de se faire sauter, ne le place que timidement près de sa jambe. Alors "C'est rien mon bébé d'amour" c'est trop se lâcher, là :P

Rassure-moi, j'ai pas écrit ça ? :P
Sinon je ne suis pas trop d'accord, mais encore une fois c'est sans doute ma faute. Végéta n'a pas vraiment changé au fond : par contre, il se force. Il se force à sourire, il se force à être plus doux, plus affectueux... Du moins c'est l'idée que j'en ai, et sans doute que je m'y prend mal parce que ça ne passe pas.

ButterflyAway a écrit:La seule fois où il a essayé, il s'est fait descendre. Présenté comme ça, on dirait que taper sur Freezer était une des activités quotidiennes et banales des soldats sous son emprise. Enfin, la tournure me semble étrange, quoi.

L'intention est plutôt de souligner la toute-puissance de l'Ogre : Freezer a traumatisé Végéta, à mon avis plus que Boo qui était à des années-lumières de l'empereur... Et pourtant, je suis persuadé que c'est Freezer qui hante les cauchemars de Végéta. Alors quand il en vient à regretter Freezer (parce que lui, même s'il se faisait démonter, il y avait une chance au moins, on pouvait essayer), ça montre que l'Ogre est sur une dimension différente.
Je ne sais pas trop si tu as raison sur ce point ou si c'est moi qui m'obstine. Je fais beaucoup d'efforts pour que l'Ogre soit clairement identifié comme autre chose que le nouveau méchant à déboiter après un level-up d'un saiyen random et de bien montrer que j'emmène l'histoire ailleurs, mais peut-être que j'en fais trop.

ButterflyAway a écrit:Carrément subjectif, mais perso j'y crois pas une seule seconde. Cela dit, c'est ta vision des choses et je la respecte le temps du récit.

Pour le coup oui, je pense que c'est assez ouvert à l'interprétation. C'est le Végéta que j'imagine, fier de son héritage et qui le place au même niveau que ses enfants.
Après, et j'admet que c'est un peu facile, ce n'est pas moi qui le dit : c'est Végéta, donc il peut bien penser qu'il ne l'aurait jamais fait alors qu'en fait... ;)

ButterflyAway a écrit:En revanche j'ai beaucoup aimé les passages avec Tidus, notamment le petit chapitre de la partie 2 que tu lui as entièrement consacré, très beau texte.

C'est mon préféré. =3 Je suis très content que tu en parles parce que non seulement je me suis bien amusé à l'écrire, mais tout le chapitre renferme quelques petites miettes qui m'ont servies au récit (par exemple, à la fin Tidus se retrouve face à fleuve ; et Gohan retrouve Tidus... au bord d'un fleuve ;)) ou qui apportent au fond de l'histoire. (concernant l'Ogre par exemple)

Bref.
Excellent commentaire, je te remercie chaudement. Tu appuies sur le problème majeur : les personnages, que ce soit dans leur personnalité ou leur expression. Je vais faire de mon mieux pour les rendre plus crédibles et plus épais, j'ai hâte d'avoir ton avis à la fin de la troisième partie.
J'en profite pour vous donner quelques nouvelles : le prochain chapitre est prêt depuis un moment, en fait il n'y a plus qu'à le passer au four dira-t-on. Je n'ai pas une situation très stable en ce moment (boulot, appart, etc.) donc il m'est difficile de me poser pour travailler dessus mais j'espère pouvoir le publier la semaine prochaine.
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Re: L'Ogre

Messagepar Cavaren le Dim Mai 17, 2015 0:14

À d'accord bonne chance ! :D et je suis impatient de voir la suite ! :D et sinon a mon avis vers la fin il va y avoir un truck du genre Tidus se suicide avec l'ogre ou quelque chose comme ça mais je suis curieux de savoir quel est le secret pour vaincre l'ogre et aussi d'en savoir plus sur ces gens qui vivent et habitent à l'intérieur de l'ogre. Bonne chance pour la suite ! :D
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Re: L'Ogre

Messagepar Chocoloutre le Mar Sep 01, 2015 1:48

III

Chapitre 15

Métère


*


Gohan pensait débarquer sur le port mais, à son approche, les deux pêcheurs s’étaient soudainement mis à chuchoter précipitamment et à leur lancer des regards inquiets. Finalement, celui à la peau glabre s’empara du gouvernail et fit virer le bateau de bord.
— Y a une petite crique plus à l’ouest. On va y débarquer et attendre la nuit là-bas.
— Pourquoi ? demanda Gohan d’un ton suspicieux.
L’autre pêcheur désigna les cheveux blonds de Tidus.
— Parce qu’avec ça sur l’crâne, il passera pas inaperçu et on essaye d’pas attirer l’attention de Gallien.
Sans laisser à Gohan le temps de répondre, il retourna aux commandes du bateau. Quelques minutes plus tard, le port était hors de vue et ils s’engouffraient effectivement dans une petite crique discrète, masquée par des arbres au feuillage si dense qu’on ne pouvait découvrir l’enfoncement qui se cachait derrière eux. Ils posèrent le pied sur du sable blanc, chauffé par le soleil, et allèrent s’abriter à l’ombre d’une petite grotte peu profonde.
— Crispus va partir au village prévenir not’ chef de votre arrivée pour qu’il nous attende. On peut lui faire confiance mais il faut attendre que tout l’monde dorme, c’est plus prudent. On sait pas qui pourrait vous voir et être un peu trop bavard, prudence hein ?
Crispus s’enfonçait déjà dans la végétation, les laissant seuls avec le pêcheur à la barbe blanche.
— Est-ce que vous pouvez nous expliquer un peu ce qui se passe ? Enfin, on ne connait même pas votre nom ! s’agaça Gohan.
— C’est qu’à moitié vrai, vous connaissez l’nom de Crispus. Moi mon nom c’est Otho. Et pour c’qui est de c’qui s’passe, vous devriez l’savoir non ? Si vous connaissez Gallien…
Gohan ne répondit rien et un sourire satisfait étira les lèvres du pêcheur.
— Ouais c’est bien c’que j’pensais. C’qui faut savoir, et comme vous le savez pas ça m’fait penser que vous êtes pas d’ici, c’est que personne n’a les cheveux dorés comme le ptiot là. Personne. Maint’nant la question c’est… Si vous venez pas d’ici, vous v’nez d’où ? Parce que Deinta est p’têt pas très grande mais c’est la seule terre qu’y est, donc vous voyez le problème !
— Vous ne nous croiriez pas.
— Ben m’le dites pas alors, mais faudra le dire à not’ chef. Sinon on pourra pas vous aider et croyez-moi qu’avec cette tignasse, il vous faudra de l’aide si vous voulez pas qu’Gallien vous attrape.
— C’est qui Gallien ? demanda Tidus.
— Gallien c’est le Grand Prêtre, le chef des prêtres. Et comme beaucoup de gens écoutent les prêtres, et qu’les prêtres écoutent Gallien, ben du coup les gens ils écoutent Gallien. C’qui est pas forcément une mauvaise chose tout le temps hein, même moi j’trouve qu’il faut écouter les prêtres. J’ai toujours vécu selon les règles de Métère et…
— Métère ?
— Ouais, Métère. Celle qui a créé Deinta, qui nous a tous créés, Métère quoi. Bref, j’ai toujours vécu avec ses règles parce que les prêtres disent que si on le fait, alors Métère nous récompense avec une vie agréable et ils ont pas menti, je suis heureux, j’ai une belle femme, de beaux enfants… Enfin, une belle fille. Bref. Nan le problème, c’est qu’Gallien il est un peu… Il va trop loin. Je suis pas d’accord avec lui sur certaines choses et Minervus — not’ chef, vous allez le voir tout à l’heure — non plus.
— C’est pour ça que nous n’avons pas pu débarquer sur le port ? Quel rapport entre les cheveux de Tidus et Gallien ?
— Ouaip. Comme j’vous ai dit, des cheveux dorés comme ça, ça s’est jamais vu et Gallien il serait très intéressé par quelqu’un comme ça. Et on préférerait qu’il vienne éviter de fouiller par-ici, si vous voyez c’que j’veux dire…
— Pas vraiment, répondit Gohan.
— Bah c’pas grave. Vous verrez, Minervus vous expliquera.
Gohan se frotta les yeux : une migraine de plus en plus violente lui sciait le cerveau, fruit de la fatigue et du stress accumulés. Du coin de l’oeil, il voyait que Tidus cherchait à accrocher son regard mais il garda le visage enfoncé dans ses mains. Il savait bien que Tidus n’était pas responsable de tout cela mais il lui en voulait tout de même, aussi idiot que cela pouvait être. Pour l’instant il avait besoin d’un peu de calme et de solitude. Tidus abandonna finalement et entrepris de fixer obstinément l’horizon. Otho semblait avoir dit ce qu’il avait à dire et dessinait dans le sable avec son doigt.
À la nuit tombée, après quelques heures silencieuses où personne n’était sorti de ses pensées, Crispus fit son apparition : sans mot dire, ils se levèrent tous et le suivirent, s’enfonçant dans la jungle à sa suite. À peine étaient-ils à l’abri des arbres que la chaleur et la moiteur les assaillirent, contrastant avec la fraîcheur du bord de mer. L’obscurité était si profonde que Gohan n’aurait pas pu retrouver son chemin, il en était sûr — à peine pouvait-il distinguer les feuilles et les racines sur lesquelles il posait les pieds. Ils progressèrent en écartant les branches, troublant le sommeil de quelques oiseaux qui s’envolèrent en coassant de mécontentement. À un moment, Gohan cru même sentir quelque chose de poilu lui frôler la jambe mais il ne vit rien. Finalement, ils virent des baraques s’esquisser derrière le feuillage de la jungle et bientôt Misène se découvrit devant eux : plongé dans le noir, à peine éclairé par une lune blanche, le village s’enfonçait dans le sable froid. Ils longèrent sans bruit les petites maisons en bois, sans rencontrer personne. Les baraques n’étaient pas fermées, et les ouvertures pour les portes et les fenêtres n’étaient masquées que par de simples étoffes, laissant parfois échapper de l’intérieur un ronflement ou un soupir. Ils atteignirent finalement une maison plus grande que les autres : celle-ci avait des volets et une porte, flanquée d’un homme qui y montait la garde. Il ouvrit la porte et la referma aussitôt derrière eux. Une très jeune femme les attendait à l’intérieur, dans un vestibule obscur, et les mena à la pièce qui se trouvait derrière elle.
— Par ici.
L’endroit était faiblement éclairé par quelques bougies et était de toute évidence un bureau, destiné au travail et à la réunion comme l’attestaient les deux chaises qui s’y trouvaient. Au centre siégait un grand secrétaire, simple mais de bonne facture, et derrière lui un très vieil homme. Le crâne dégarni et tâché, les mains plissées et abimées, il était si frêle qu’on avait peur de respirer trop fort. Il fronçait les sourcils, ajoutant encore aux plis qui chahutaient sur son front et ne quittait pas Tidus du regard.
— Veuillez nous pardonner pour cette clandestinité, mais il est préférable que vous restiez cachés pour l’instant. Surtout vous, mon jeune ami… Tidus, n’est-ce pas ?
Sa voix était douce et claire et à l’inverse de son corps, semblait avoir échappée aux ravages du temps.
— Je suis Minervus, chef de Misène.
— Pourquoi doit-on se cacher ? Qui doit-on craindre ? demanda Gohan.
— Gallien, évidemment.
— Nous ne savons pas qui il est, juste qu’il est le chef de votre… Religion, ou que sais-je.
— C’est donc que vous venez d’ailleurs, car nul ne peut vivre sur Deinta sans connaître Gallien. Venez-vous d’ailleurs ? D’une terre inconnue ?
Ils ne répondirent pas. Minervus souriait.
— Gardez vos secrets. Mais puisque vous ne connaissez rien de Gallien, je vais répondre à votre question et vous dire pourquoi il doit tout ignorer de votre existence.
Il s’éclaircit la gorge.
— Notre terre est fertile, et grâce à Métère nous ne manquons de rien : les fruits sont juteux et sucrés, le poisson se presse dans nos filets, l’air est pur. Les bêtes se nourrissent d’herbe grasse pour nous offrir leur viande délicieuse, l’eau fraîche descend des montagnes pour nous abreuver. Des générations entières ont pu vivre paisiblement sur Deinta sans que rien ne vienne les troubler, à peine la pluie ou le froid. Mais depuis des années, un mal s’étend sur nous : la fièvre s’empare de nous, homme, femme ou enfant, et l’enlève à sa famille. Elle a enlevé son fils à Otho.
Le pêcheur baissa furtivement les yeux avant de se redresser bravement.
— Mais ce n’est pas sans espoir ! continua Minervus. Non, car nous avons avec nous l’amour de Métère… Elle nous soigne parfois mais surtout, elle nous a donné une tête pour penser.
Une jeune femme, adossé au mur du fond derrière Tidus et Gohan qui ne l’avaient pas vu, fit quelques pas. Sa peau était plus pâle que celle des autres mais son visage l’animait de couleurs vives et elle se dressait de toute sa hauteur, aussi grande que Gohan.
— Exact. Et ce serait gâcher le don de Métère que de ne pas l’utiliser, mais Gallien n’est pas d’accord avec cela. Il ne pense qu’à la prière, à l’offrande, au sacrifice de soi… Et refuse la connaissance. Idiot.
— Permettez-moi de vous présenter Tullia, intervint Minervus. Tullia est une savante, et comme beaucoup d’autres elle oeuvre à trouver à la fièvre son remède.
— Et je l’aurais déjà trouvé si je n’étais pas obligée de me cacher ! Gallien réprime les savants, et il en a fait disparaître beaucoup au nom de Métère. Il a fait brûler leurs laboratoires, détruire leurs notes… Des années entières de recherches réduites en fumée.
— Oui mais, intervint Otho, il faut quand même admettre qu’ses méthodes fonctionnent parfois. Par exemp…
— Bien sûr, bien sûr, mais justement ! Si nous combinions les deux, on pourrait la soigner à tous les coups !
— Oui… Oui, c’est vrai, admit le pêcheur en baissant la tête.
Le silence s’installa.
— Métère ne voulait pas te punir en te prenant ton fils Otho, dit finalement Tullia en posant la main sur son épaule.
Il ne répondit rien mais esquissa un sourire forcé.
— Pardonnez-moi mais je ne comprends toujours pas le rapport avec Tidus, intervint Gohan.
— Pour être tout à fait honnête avec vous, moi non plus, répondit Minervus. Mais cela ne peut être un hasard, un enfant de Métère si unique, en des temps si troublés… Et le temps montrera son oeuvre, j’en suis sûr. Gallien serait de mon avis aussi, mais je doute qu’il vous accueille avec autant d’enthousiasme : il serait plein de méfiance et de jalousie, il aime Métère mais ne lui fait pas confiance. Et malheureusement, il a du pouvoir sur Deinta — plus que Métère elle-même selon certains, mais je n’irais pas jusqu’à ces extrémités. Il voit tout, il sait tout. Ou presque…
Le vieillard sourit légèrement à l’intention de Tidus comme pour le rassurer, mais l’adolescent n’était visiblement pas à son aise.
— Il ne vous trouvera pas ici. Vous n’êtes pas prisonniers et vous pouvez partir si vous le souhaitez mais si vous préférez rester, nous pouvons vous loger et vous nourrir. Otho a déjà offert sa maison et bien sûr, j’offre aussi la mienne.
— Ma fille a à peu près ton âge, dit Otho à Tidus, il est tard et elle dort mais tu pourras la voir demain si tu veux.
— Heu…
Tidus lança un regard à Gohan qui acquiesça d’une moue : avaient-ils vraiment le choix, au fond ? Ils étaient libres de s’en aller bien sûr mais ils étaient complètement étrangers à ce monde et s’y aventurer seuls relevait du suicide. Gohan le savait et Minervus aussi, il en était sûr.
— Bon, d’accord.
Otho sortit de la pièce, suivit par Tidus qui lança un dernier regard inquiet à Gohan avant de disparaître lui aussi. Minervus se leva péniblement, agrippé à une canne en bois dont il se servit pour s’appuyer et contourner le bureau.
— Je vous le redis, gardez vos secrets. Je vous livrerai les miens et ceux de Métère, peut-être cela vous incitera-t-il à me faire confiance. Tout cela peut attendre demain en tout cas, car vous devez être épuisé et moi-même je n’ai plus la vigueur d’antan. Tullia, ma chère, pourriez-vous… ?
— Bien sûr.
La jeune femme lui fit signe de la suivre : revenus dans le vestibule, elle emprunta un petit couloir qui faisait un coude, jusqu’à une petite pièce fermée par une porte : derrière, un petit lit et un meuble à tiroirs. Tullia alluma la bougie qui se trouva dessus et dit avant de sortir :
— Bonne nuit.
Gohan s’assit quelques instants sur le lit : il espérait obtenir des réponses et il en avait eu, mais cette terre semblait troublée et peut-être Tidus allait-il être important pour elle aussi. Son intuition ne le quittait pas : Tidus était profondément lié à l’Ogre. La Terre ne serait pas sauvée sans lui, ça ne faisait aucun doute, mais probablement avait-il également un rôle à jouer dans l’histoire de ce monde étrange. Pouvaient-ils d’ailleurs sauver à la fois la Terre de l’Ogre et préserver cet univers qui vivaient dans ses entrailles ? Comment ? Il tournait et retournait ces questions dans sa tête et ne se rendit pas compte qu’il plongeait dans le sommeil, encore tout habillé, à moitié allongé sur le lit.



* * *


Tidus fut réveillé par le soleil qui chauffait son visage. Il était étendu sur une paillasse, coincée entre les murs d’une petite pièce qui ne comportait rien d’autre qu’un petit panier en osier et une collection de coquillages, pendue au mur par une ficelle. Otho l’avait emmenée ici durant la nuit mais il faisait trop sombre et il était trop fatigué, alors il n’avait pas fait attention à ce qui l’entourait. Sans même y réfléchir, guidé par sa curiosité, il souleva le couvercle du panier pour regarder ce qu’il contenait : quelques vêtements, un couteau, un coquillage en forme de coeur à travers lequel on avait passé du fil pour le transformer en collier et un petit instrument qui ressemblait à une flûte. C’est au moment où il reposait le couvercle qu’il aperçut quelqu’un l’observer, caché derrière l’étoffe qui masquait l’ouverture de sa petite chambre. Il tourna la tête mais la petite silhouette avait déjà disparu. Il était parfaitement réveillé maintenant et il écarta l’étoffe : l’ouverture donnait sur un tout petit couloir, avec deux nouvelles ouvertures à sa gauche et face à lui, et à droite une pièce plus grande qu’il pouvait voir de là où il était. Il s’y avança pour découvrir ce qu’il avait deviné dans l’obscurité de la nuit : des murs chargés de paniers de fleurs, de fruits, des vases en terre remplis d’eau douce alignés à l’ombre… Et au centre, une grande table autour de laquelle étaient assis Otho, une femme et une jeune adolescente. Cette dernière fixait obstinément le fond de son écuelle vide.
— Bonjour mon garçon, dit la femme en le voyant arriver. Viens t’asseoir avec nous, Otho a presque fini de préparer le petit-déjeuner.
Le pêcheur était en train de découper de grossiers morceaux de fruits juteux, avant de les jeter dans un grand bol qui contenait déjà un mélange de noix et de baies.
— Je m’appelle Cassia, je suis la femme d’Otho. Et voici Laelia, notre fille. Tu as bien dormi ?
— Heu… Oui, merci.
— C’était la chambre de Julius, notre fils. Cela nous fait plaisir qu’elle soit à nouveau occupée.
Tidus ne répondit rien mais elle n’attendait pas de réponse de toute façon. Elle se leva pour aller presser de petits fruits à l’écorce bleue, récupérant leur jus dans un petit pichet de terre. Elle en versa un peu dans quatre verres qu’elle remplit d’eau fraîche. Alors qu’elle les apportait à table, Otho distribuait le petit-déjeuner : il secoua sa fille d’une patte bourrue comme pour lui intimer de manger alors qu’il la servait généreusement. Le silence était retombé : Cassia semblait perdue dans ses pensées, Laelia se contentait de glisser des regards furtifs vers Tidus et lui et Otho avaient la bouche pleine. Tidus ne connaissait aucun des aliments qui se trouvait dans son assiette, même s’ils ne lui semblaient pas tout à fait étranger. Il aimait ce repas, frais et désaltérant, le troisième seulement qu’il prenait depuis qu’il avait ouvert les yeux. Bien sûr il se souvenait de tout ce qu’il avait pu manger avant cela mais désormais, chaque nouvel instant semblait jeter une lumière nouvelle sur ses expériences passées. Un raclement de chaise interrompit le cours de ses pensées :
— Bon ! Je vais voir Crispus, annonça Otho. Tu vas rester ici, faut pas sortir hein. Je reviens tout à l’heure.
Il embrassa sa femme et sa fille et sortit, inondant la pièce de lumière le temps d’une seconde. Cassia regarda l’étoffe voleter avant de retomber en place, et se tourna vers Tidus en souriant :
— Je suis désolée que tu doives te cacher comme ça, chez des inconnus en plus. Minervus pense que c’est mieux, on ne veut pas que Gallien et ses prêtres viennent retourner le village pour te trouver.
— Peut-être oui.
— Tu ne crois pas ?
— Je ne sais pas. Je sais que Minervus pense que je suis spécial mais c’est juste à cause de mes cheveux… Je suis né comme ça, c’est tout. D’où je viens c’est pas extraordinaire, alors je pense que personne ne voudrait me trouver à cause de ça.
— Tu viens d’où ?
Laelia avait enfin levé la tête de son petit-déjeuner. Elle le fixait intensément maintenant, et Tidus lui rendit son regard. C’était la première fois qu’il pouvait la regarder vraiment, puisqu’il n’osait pas le faire tant qu’elle l’ignorait : ses cheveux étaient longs et noirs, sa peau brune et ses yeux verts comme des émeraudes. Elle portait une simple tunique couleur crème et ses mains étaient déjà sales, même si elle ne semblait pas s’en soucier.
— D’ailleurs. De dehors.
— Dehors ? Ça veut rien dire.
— Non ça veut pas rien dire ! Dehors, c’est en-dehors de l’Ogre : c’est une bête immense, et on est à l’intérieur de son ventre.
Laelia resta interdite pendant une seconde avant d’exploser de rire.
— Tu racontes n’importe quoi ! Maman, il raconte n’importe quoi.
Cassia sourit tranquillement :
— Métère est toute-puissante, tu sais. Rien n’est impossible pour elle. Peut-être que le monde de Tidus se trouve lui-même dans le ventre d’une bête plus grande encore, et qu’il ne le sait pas.
— Oui peut-être, admit Laelia après un temps de réflexion. Mais moi je crois plutôt que c’est n’importe quoi.
Tidus haussa les épaules : si elles ne voulaient pas le croire, tant pis pour elle. Ce n’était pas lui qui posait des questions, il ne faisait qu’y répondre.
Pendant ce temps-là, Gohan marchait aux côtés de Tullia dans les rues du village. Elle ne lui avait pas posé de questions mais Gohan s’était montré très intéressé par ses travaux : elle ressemblait aux érudits des temps anciens qui connaissaient les plantes, l’arithmétique, l’astronomie, le dessin et l’ingénierie. Tullia connaissait aussi les animaux, la médecine, l’Histoire et la poésie. Gohan ne perdait pas de vue qu’à l’extérieur, l’Ogre allait bientôt commencer à dévorer la Terre mais il n’avait pas la solution à portée de main : la meilleure chose à faire était encore d’en apprendre davantage sur ce monde étrange, et une savante était un don du ciel. Il avait donc bombardé Tullia de questions jusqu’à ce qu’elle lui propose de l’accompagner jusqu’à son « étude », cachée dans Misène.
Le repère de la savante se trouvait au bord de la jungle, et il leur fallu quelques minutes de marche pour y arriver. Gohan eut ainsi l’occasion d’observer la vie s’épanouir tout autour dans les rues, même s’il se demandait si on pouvait vraiment appeler ça des rues. Les petites maisons en bois et au toit en tiges semblaient avoir poussé sans ordre ni direction, et l’on se déplaçait entre elles en choisissant le chemin le plus rapide sans jamais faire de détour. Ils durent parfois laisser passer des enfants, aux cheveux longs et noirs et aux tuniques blanches, ou quelqu’un chargé d’une caisse de poissons mais ils arrivèrent bientôt à la petite maison qui abritait les recherches de Tullia. Le port et ses petits bateaux la cachaient des regards ; elle n’avait aucune ouverture pour les fenêtres et sa porte — une vraie, que l’on pouvait fermer avec un verrou — faisait face à la mer. Tullia toqua quatre fois contre le bois et un homme vint lui ouvrir. Il lança un regard à Gohan puis un autre à Tullia, interrogateur.
— Ça va.
L’homme hocha la tête et s’éloigna, les laissant seuls devant la porte ouverte.
— Il habite en face et il garde le laboratoire la nuit, au cas où.
— C’est risqué, non ? demanda Gohan alors qu’il pénétrait à l’intérieur.
— C’est sûr… Mais il a de bonnes raisons d’en vouloir à Gallien.
— Qu’est-ce qu’il lui a fait ? demanda Gohan.
Tullia referma la porte et le verrou derrière lui.
— Il lui a coupé la langue, parce qu’il proclamait dans les villes que Gallien pervertissait les principes de Métère.
Gohan avait trop bien observé le mal à l’état pur pour penser pouvoir le retrouver dans un humain, mais il n’imaginait pas ce qui pouvait justifier un tel acte. Il regarda autour de lui et vit dans la pièce sombre, seulement éclairée par la lumière qui filtrait à travers la porte et quelques bougies, plusieurs petites montagnes de papier. Il s’en approcha et vit qu’elles étaient couvertes de notes griffonnées, d’équations, de schémas étranges mais aussi de croquis de corps humains, lourdement annotés. D’autres représentaient des plantes, des animaux étranges ou mêmes des croquis distraits, des dessins potaches ou des constellations.
— Voilà, c’est mon travail. Bon il n’y a pas que celui sur la fièvre, j’ai réussi à en emporter pas mal.
Elle s’était assise sur une paillasse posée au milieu du fatras.
— Je dormais là avant, je ne voulais pas m’éloigner de mes recherches… Mais bon, c’est quand même plus confortable dans une vraie maison.
— Vous avez du fuir ?
— Oui, avant j’habitais à la capitale, à Métèram, mais j’ai du partir parce qu’on m’a dénoncé. À moi aussi, on a failli me couper la langue… Ou pire.
— Parce que vous dessinez des fougères ? demanda Gohan alors qu’il examinait justement le croquis d’une plante touffue.
— Oh non, c’est surtout quand je m’intéresse à la philosophie, aux mathématiques ou à la médecine que ça déplait à Gallien et à ses chiens.
Gohan s’assit sur la petite chaise et prit une autre feuille au hasard, mais il n’y comprenait rien.
— Il a fait brûler beaucoup d’archives avant même de devenir Grand Prêtre donc il y a tout à faire, ou à refaire plutôt. Avant je faisais partie d’un petit cercle de gens comme moi, et on avait décidé de réunir autant de connaissances que possible en partageant nos propres archives ainsi que nos travaux et nos découvertes. Gallien nous laissait tranquille tant qu’on restait discrets et que l’on se contentait de faire des rimes ou de calculer la meilleure route pour acheminer le poisson des ports jusqu’aux villes, mais on a du lui rapporter nos autres sujets de discussion. Heureusement j’ai des amis chez les prêtres et j’ai pu m’enfuir avant qu’on m’attrape, mais tous n’ont pas eu cette chance… Je me suis réfugié ici, parce que je connais Minervus depuis longtemps et que je savais qu’il pourrait me cacher.
— Et qu’est-ce que c’est que cette maladie exactement ?
— Justement, on ne sait pas. Ça commence par de la fièvre, des frissons, des vertiges. Au bout du deuxième jour seulement, on constate l’apparition de poches de sang blanc — souvent sous les aisselles et au pli de la cuisse — et au cinquième jour, parfois plus tard, le malade meurt. On compte des centaines de cas et quelques dizaines seulement de survivants, tous miraculeux.
— Et Gallien refuse la médecine ?
— Pas toute la médecine. Il accepte que l’on recouse des plaies ou que l’on soigne les coups de froid, mais pas ce fléau. Selon lui, c’est une punition de Métère pour je ne sais quoi… Foutaises, pesta-t-elle. Bref, il considère que puisque c’est envoyé par Métère, on doit accepter la leçon et s’en rendre à elle, la prier et lui faire des offrandes pour qu’elle soigne la maladie.
— Et vous n’êtes pas d’accord ?
— Ah ça non ! Peut-être que c’est voulu par Métère mais alors, je suis sûre qu’elle a aussi voulu qu’on se débrouille un peu avec ce qu’on a et qu’on combatte cette saleté par nos propres moye…
On toqua à la porte. Tullia fit signe à Gohan de se taire et alla regarder à travers les planches avant d’ouvrir le verrou. C’était l’homme de tout à l’heure : il était agité, le souffle court et il montrait frénétiquement du doigt l’entrée du village. Des hommes en rouge et en noir s’y groupaient, face à des pêcheurs qui semblaient les empêcher de passer.
— C’est pas vrai ! Gallien ! Vite !
Tullia se précipita sur une besace en cuir et commença à tourbillonner partout à l’intérieur, attrapant des feuilles à la volée et les fourrant précipitamment dans le sac. Au même moment, des cris se firent entendre : les prêtres avaient forcé le barrage et s’éparpillaient entre les maisons jusque dans leur direction.
— Gallien est là ? demanda Gohan.
— Non, non… Pas lui, mais ça ce sont ses chiens. C’est comme s’il était là en personne.
Pendant ce temps, le garde muet ouvrait une trappe dissimulée sous la paillasse et voulut y faire entrer Gohan. Il protesta :
— Non, non ! Je n’ai pas de raison de m’enfuir, et il faut que je retrouve Tidus !
— S’il est malin, il est déjà parti. Et moi aussi il faut que je parte, je suis recherchée je vous rappelle ! Et vous devriez venir avec moi, parce qu’ils verront tout de suite que vous n’êtes pas d’ici et ils commenceront à poser des questions.
Gohan ne bougeait pas : le garde n’avait qu’à l’accompagner, lui allait retrouver Tidus. Le corps à moitié caché par la trappe, Tullia lui lança un regard implorant :
— S’il vous plait, venez avec moi. Lui ne peut pas venir, il a une autre mission et il s’y est préparé. Tidus s’en sortira très bien sans vous, il ira se cacher dans la jungle avec Otho. S’il vous plait.
Cela faisait longtemps, bien avant de pénétrer dans l’Ogre, qu’il ne savait plus quelle décision prendre. L’éventualité de se tromper lui tordait le ventre mais il fallait prendre une décision et Tullia aussi avait besoin de son aide. Il jura, les dents serrées et pour lui-même, avant de sauter dans la trappe. Elle donnait sur un tunnel creusé dans le sable, dans lequel on pouvait marcher en courbant le dos et qui s’enfonçait loin vers la jungle. Tullia lui tendit une petite torche avant de lever la tête vers le garde muet et anonyme qui les pressait silencieusement de partir, penché sur la trappe :
— Merci. Bonne chance. Adieu.
Il referma la trappe et Tullia tapota l’épaule de Gohan pour qu’il avance. Ils n’avaient pas fait quelques pas qu’ils purent entendre des coups donnés à la porte en bois. Gohan se retourna instinctivement mais Tullia l’enjoigna à continuer : elle tremblait et il l’entendit renifler de plus en plus fort au fur et à mesure qu’ils s’éloignaient du village, dans les ténèbres.
Laelia fixait Tidus, qui lui tentait de l’ignorer, en silence depuis de longues minutes déjà quand Otho fit irruption dans la maison. Il attrapa un sac de toile et commença à y jeter des provisions en vrac : fruits, noix, viande et fromage accompagnés de vêtements plus épais et de choses diverses.
— Il faut partir, vite. Les hommes de Gallien sont là, ils vont fouiller les maisons.
— Ils me cherchent ? demanda Tidus en se levant précipitamment, sans trop savoir pourquoi : il n’était pas certain de ne pas vouloir être trouvé finalement.
— Non mais ils vont te trouver, répondit Otho.
Cassia l’entrainait déjà vers les chambres.
— Laelia viens, intima-t-elle. Vous allez sortir par la fenêtre de ta chambre et tu vas l’emmener dans la jungle pour vous cacher. Allez assez loin pour ne pas qu’on vous trouve, mais restez assez près pour pouvoir revenir, d’accord ?
Son teint était blème et ses mains tremblaient.
— Mais non, je ne veux pas ! Je veux rester avec vous !
— Je peux me débrouiller seul vous savez, dit Tidus. Elle n’est pas obligée de venir.
— Si, tu te perdras dans la jungle sinon, répondit Otho. On ne peut pas venir avec vous, ils nous connaissent et ils nous chercheront.
— Laelia tu obéis, ordonna sa femme alors que la jeune fille s’apprêtait à protester de nouveau.
Otho la hissa jusqu’à la fenêtre et l’aida à passer à travers, alors que Cassia prenait Tidus par les épaules :
— Minervus pense que tu es très important et que tu n’es pas venu à nous par hasard. Je ne sais pas quel rôle tu as à jouer, et je pense qu’il ne le sait pas non plus… Mais tu es spécial, c’est sûr.
Otho l’aida à passer de l’autre côté et à peine avait-il aterri qu’il se retournait pour demander :
— Et Gohan ? Mon ami ?
Il n’eut qu’un chuchotement pour réponse : « Filez ! ». Laelia le prit fermement par la main et l’entraîna dans la jungle, à quelques mètres. Il tourna la tête et vit des hommes habillés en rouge et en noir s’éparpiller dans les rues, s’agglutiner face aux maisons, cris et calvacades accompagnant leur passage. Il cherchait Gohan dans la foule mais Laelia le tira vers les profondeurs vertes.
— Viens !




Dernière édition par Chocoloutre le Jeu Sep 03, 2015 13:00, édité 3 fois.
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Re: L'Ogre

Messagepar niicfromlozane le Mar Sep 01, 2015 10:48

Bon, je vais passer les compliments -tu sais que je te lis avec plaisir, non?- pour relever un truc que je trouve agaçant : les persos qui t'expliquent qu'on va en apprendre plus plus tard et qui restent le plus silenceux possible en faisant un max de rétention d'informations. C'est un procédé qui a tendance à m'énerver, mais c'est peut-être personnel, d'autant que les raisons de cette rétention ne nous sont expliquées que par la gentillesse des hôtes qui ne veulent pas brusquer leurs invités et leur font une confiance totale.
J'ai donc trouvé un peu étrange le peu d'intérêt que les habitants de l'île portent à l'origine des visiteurs, s'ils les pensent si importants pour combattre le Mal qui ronge leur île. De la part de Gohan aussi, je trouve étrange qu'il n'ait pas la volonté de presser un peu plus les habitants pour en apprendre sur leur mode de vie, leur fonctionnement, et tout ce genre de choses, alors qu'il est quand même en train de jouer contre la montre.
Bref, la manière que tes personnages ont de ne pas croiser leurs infos m'agace un peu, comme si tu essayais de ne pas faire avancer l'histoire trop rapidement, dans le but de garder des révélations pour la suite. Ça manque de naturel.

Sinon, y a pas mal de bonnes idées dans ce chapitre, notamment l'opposition science/religion dans le cadre d'un passage avec Gohan, l'utilisation de la blondeur de Tidus dans ce contexte (ça va faire plaisir à Batroux ;) ). Je suis aussi assez intéressé à voir comment tu vas gérer la séparation entre Tidus et Gohan, notamment lequel des deux persos on aura l'occasion de suivre plus tard. SI ça devait être Tidus, je serais assez content, ça pourrait permettre pas mal de fraicheur.

Pour en revenir à ce que je disais au-dessus, si tu voulais vraiment maintenir une forme de suspens, ça aurait pu être intéressant de faire tourner tout le chap autour de Tidus, qui, de par son jeune âge ou simplement son apparence étrange, aurait permis de changer l'angle d'approche et de faire se dérouler la scène entre Gohan et Tullia hors-champ et de présenter le monde autrement, au moins pour un temps.
Comme je ne suis pas très clair, je vais préciser:
J'ai le sentiment que les adultes jouent à cache-cache avec les révélations, et que c'est parce que tu veux installer un certain nombre de trucs, notamment la culture et le mode de vie des habitants de l'île. Du coup, je pense qu'il aurait été préférable de jouer le plan de la découverte autour de Tidus, parce que son état d'enfant le rend plus à même de "profiter" des merveilles qu'il peut découvrir et de se montrer naïvement curieux qu'un Gohan qui porte une responsabilité bien lourde. Ce que tu fais d'ailleurs dans la seconde partie avant de revenir sur Gohan, et c'est là que ça coince un peu pour moi. Peut-être que faire tout le chapitre de son point de vue aurait rendu le truc plus fluide et aurait atténuer que les persos agissent pour t'arranger plutôt qu'à cause de leur caractère propre.

Mais je pinaille.

Sinon, je relève un truc que je vois chez pas mal de fic-eur et que j'ai un peu de peine à m'expliquer, c'est les trucs qui "semblent" faire quelque chose, comme ici :

chaque nouvel instant semblait jeter une lumière nouvelle sur ses expériences passées.


Souvent, je trouve le verbe sembler lourd et inutile. Et je fais pareil, au point qu'avec le temps, je fais un ctrlF sur ce verbe et en général, j'en vire les 3/4, ce qui allège vachement le texte. Après, à nouveau, c'est peut-être moi et le verbe sembler est vachement bien.


++
Dernière édition par niicfromlozane le Mar Sep 01, 2015 16:29, édité 2 fois.
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Re: L'Ogre

Messagepar Gotenkusu le Mar Sep 01, 2015 14:55

J'aime bien ta Fan-Fiction :D
Continue comme ça ! J'espère que tu ne l'abandonneras pas comme certains... (Moi :lol:)

Bonne continuation. :wink:
-"Le sort de la Terre et de l'univers tout entier est entre les mains de Goten et Trunks ! Une nouvelle fusion, l'augmentation de la puissance de Cell, ainsi que d'autres choses ! Venez lire ma Fan-Fiction :
=> La Nouvelle Saga Cell
-Fan-Fiction terminé."

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