Origines

[Abysse]

CHAPITRE 1



Un être voguait nonchalamment dans l'espace primitif, se déplaçant dans le vide hostile avec grâce et aisance.
Son corps, robuste, fin, souple et élégant, était pratiquement insensible à la pression du vide, au froid et aux rayons cosmiques.
Son métabolisme corporel était si évolué qu'il pouvait se passer de respirer pendant plusieurs années sans en être affecté. Et lorsqu'il respirait, c'était avec la faculté rare, pour ne pas dire unique, de pouvoir inspirer et expirer à peu près n'importe quel gaz existant dans l'univers, le rendant capable de s'adapter et d'évoluer sur la plupart des planètes existantes.
Son organisme était un joyau de l'évolution et plaçait son espèce au sommet de la chaîne alimentaire de l'univers.
Sa puissance aussi.

L'être stoppa soudainement son vol gracieux à travers le cosmos noir et étoilé.
Ses sens perfectionnés s'émoustillèrent et détectèrent quelque chose.
Son attention se porta alors sur un globe perdu au milieu du vide.
Il se trouvait là, sur son chemin, une magnifique planète, aux teintes atmosphériques oranges et vertes.
L'être se surpris à la contempler longuement, de son regard de braise.
Et à voir la beauté de ce corps céleste, son coeur se mit à brûler d'envie et de désir. Une jalousie brûlante s'empara de lui. Cette planète était si belle qu'il devait se l'approprier et la posséder.
Un sourire glacial se dessina sur ses fines lèvres noires. Il descendit alors lentement et avec souplesse, dans l'atmosphère en direction de la surface, avec la ferme intention d'y éradiquer toute trace de vie sur son sol.
Il fallait que cette planète soit sienne, à lui tout seul, et à personne d'autre.

Plusieurs autochtones virent un point brillant dans le ciel qui se rapprochait à toute allure. Intrigués, ils lâchèrent leurs outils de travail pour mieux regarder, ne se doutant de rien.
L'être venu de l'espace atterrit souplement sur le sol et cet atterrissage provoqua des ondes de choc invisibles qui se répercutèrent, provoquant des tremblements de terre et des raz de marée jusqu'à l'autre bout de la planète.
Les malheureux autochtones à proximité de l'impact et de l'épicentre, n'eurent pas le temps de hurler et furent engloutis par les immenses failles et crevasses qui s'ouvraient dans le sol, ouvertes par la chute de cette apparition venue du ciel.
Indifférent au chaos qu'il provoquait, l'être fixa alors les alentours de son terrible regard rougeoyant.
Sur cette planète, il se sentait plus léger qu'une plume.
Et terriblement puissant.
Avec un petit sourire, il leva son bras et fendit l'air d'un geste ample.
La pression du déplacement d'air de sa main était tel que toute la région fut balayée et se volatilisa, comme emportée par un ouragan fulgurant. Un dixième de la planète fut rasée en un seul geste.

-Que cette planète est fragile... Songea silencieusement l'être, en son for intérieur.
Ce n'était pas la première fois qu'il dévastait involontairement la surface d'une planète juste en esquissant quelques mouvements.
Il fit quelques pas. Et chacun de ses pas était comme un tonnerre qui secouait le sol. Car la puissance au repos qu'il dégageait était si grande que la planète n'y résistait pas.
Finalement, déçu de ne pas pouvoir se déplacer et explorer tranquillement cette belle planète sans que celle ci ne se disloque à chacun de ses mouvements, l'être prit son envol et s'éleva hors de l'atmosphère.
De l'espace, il fixa à nouveau la surface de la planète qu'il avait foulée. Celle-ci était dévastée, de larges fissures et failles labouraient son sol de part en part par sa faute, rien que parce qu'il s'y était promené. Elle était, par conséquent, inutilisable pour lui. Quel dommage...
Exaspéré, il leva alors l'index de sa main droite dans le vide. Une boule noire grésillante zébrée d'éclairs rouges se forma à l'extrémité de son doigt fin. Et d'un geste majestueux, presque dédaigneux, il la largua en direction de la planète. Une explosion sourde et apocalyptique, retentit dans toute cette parcelle du cosmos. La planète verte et orange disparut dans un feu d'artifice étincelant qui illumina le terrible regard rougeoyant de son bourreau.

Puis lorsque le calme revint, l'être s'en détourna sans remords, toutefois déçu d'une telle fragilité, et reprit tranquillement son chemin à travers le vide, en virevoltant gracieusement entre les innombrables débris de matière en suspension qui jonchaient l'endroit où s'était autrefois tenue une splendide planète verte et orange et qui avait eu le malheur d'être trop fragile pour lui.

Pendant qu'il filait en silence à travers le vide étoilé, il réfléchissait.
C'était au moins la centième planète qu'il pulvérisait parce qu'il était trop puissant pour la coloniser.
Cette situation ne pouvait plus durer.
Il fallait y remédier.
Comment posséder ces planètes qu'il trouvait si belles et sans les détruire instantanément...?

La solution s'imposa à lui, tout naturellement.
Sentant subitement pour la première fois un processus bizarre s'opérer en lui, il décida d'entrer en méditation immobile et alla se recroqueviller au coeur d'une petite étoile vide et inhospitalière, là où il était certain qu'aucune forme de vie autre que la sienne ne pourrait l'y déranger.
Il demeura ainsi, muet et immobile, à l'écoute des ébullitions chimiques et des réactions internes de son corps.
Au fil de sa concentration, son corps finit par muer et évoluer de façon surprenante :
Il adopta naturellement une forme régressive de son organisme afin de pouvoir s'adapter à la fragilité de l'environnement stellaire.
Sa mutation opéra lentement et progressivement. Son apparence ainsi que sa puissance originelle se mirent à se modeler et à changer.
Ses traits originaux se modifièrent et devinrent monstrueux et grossiers.
De petit, fin, mince et élégant dans sa forme originelle, il se développa, et grandit en taille et en masse corporelle. Des cornes effrayantes poussèrent sur sa tête et son corps.
Paradoxalement, sa puissance se mit à diminuer, comme étouffée, réprimée et enfouie dans les moindres recoins des cavités de son nouveau corps.
Sa nouvelle physionomie, devenue monstrueuse, restreignait ses facultés de déplacement dans le vide et dans l'air et il dégageait bien moins de puissance qu'avant.
Son évolution en une mutation naturelle régressive, scellant sciemment ses facultés incontrôlables, firent de lui un être effrayant à voir et terriblement repoussant.

Lorsqu'il sentit que sa mutation fut enfin achevée, il émergea de sa torpeur et décida d'aller tester son nouveau corps, à présent doté de restrictions volontaires, plus adapté aux normes d'un environnement fragile.
Il quitta la petite étoile dans laquelle il s'était lové pour muer en toute quiétude.
Il partit alors à la recherche d'une planète quelconque dans le secteur, pour tester les contraintes de son nouveau corps.
Il se délecta à l'idée de pouvoir vider une planète de ses habitants sans la détruire entièrement, à cause de sa puissance originelle trop grande et incontrôlable.

Lorsqu'il posa le pied sur une nouvelle planète inconnue, il fut agréablement surpris de constater que celle ci ne se disloquait pas systématiquement à chaque mouvement qu'il faisait.
Par contre, tous les autochtones s'enfuyaient de terreur à sa vue.

-Je vois... Songea t-il, avec un sourire horrible, en tournant sa tête monstrueuse et allongée, dotée de cornes terribles.
Il comprit que pour masquer sa baisse drastique de puissance, sa nouvelle apparence agissait comme un camouflage naturel pour induire en erreur ceux qui le voyaient. Moins il était puissant, plus il était monstrueux à voir, trompant astucieusement ses ennemis sur la puissance moindre qu'il dégageait sous cette apparence.


-Parfait... Se dit-il.
Même en ayant enfoui une bonne partie de sa véritable puissance au plus profond de lui, il savait qu'il restait largement supérieur à la moyenne des peuples qu'il pouvait croiser.

Il allait profiter de sa mutation pour répandre la terreur sans être handicapé par sa véritable puissance, afin d'éradiquer tranquillement les autochtones et s'approprier leurs habitats naturels qui s'ajouteraient à sa collection personnelle, pour le seul plaisir et l'égoïsme personnel que lui procurait la position hiérarchique de sa puissance, unique dans l'univers.
Ce serait bien plus jouissif que de tout détruire d'un coup malencontreusement, ne laissant pas à ses victimes le temps d'apprécier la terreur qu'il souhaitait leur infliger.
Il ne cherchait pas la destruction, au fond. Il savait apprécier la beauté de l'univers et souhaitait ardemment qu'elle lui appartienne, à lui seul.

Et là, il venait de franchir la première étape d'une succession de mutations pour s'adapter à la moyenne de l'univers, afin de combler son désir brûlant de collectionner et de posséder les plus belles planètes de la galaxie sans les abîmer profondément.
Il lui restait encore beaucoup de chemin à faire avant d'arriver à une maîtrise totale de sa puissance pour épargner correctement toutes les planètes qu'il souhaitait voir porter son nom.



A suivre....

[sonluffy-z]

A nouveau une fic sur les démons du froid Abysse.

J'aime bien ce premier chapitre, on reconnait bien ton style dans l'écriture, tu l'aurais posté sous un autre pseudo je t'aurais grillé direct
Vivement la naissance des fils et aussi de voir comment l'empire va se crée.

[Kishin92]

est-ce que c'est un remake de l'ancienne fic sur l'origine des démon du froid ? avec Freegeder si je me souvient bien et d'autre
si oui dommage j'avait adoré la partie qui retraçait l’évolution de l’espèce ca donnait un genre très sc fic qui m'avait donné une grande envie de suivre

[RMR]

Nous revoilà sur l'origine des démons du froid ! C'est très visuel, comme chapitre, avec la destruction de la planète, les gestes de la créature, le fait qu'il se love dans une étoile, tout ça. J'aime bien !

[Abysse]

A nouveau une fic sur les démons du froid Abysse.

Oui, en effet, m'y revoilà ! Ca changera un peu des aventures de Broly qui sont bel et bien finies !

J'aime bien ce premier chapitre, on reconnait bien ton style dans l'écriture, tu l'aurais posté sous un autre pseudo je t'aurais grillé direct

Content que mon style, "si reconnaissable", comme tu dis, te plaise toujours autant !

Vivement la naissance des fils et aussi de voir comment l'empire va se crée.

Ce n'est même pas sûr qu'il s'agisse bien de Cold qui est mis en scène dans ce premier chapitre...!

est-ce que c'est un remake de l'ancienne fic sur l'origine des démon du froid ? avec Freegeder si je me souvient bien et d'autre

Tu as bonne mémoire, je suis surpris et content que tu te souviennes bien de l'ancienne fic !
Oui, c'est en quelque sorte un remake, revu et modifié.

si oui dommage j'avait adoré la partie qui retraçait l’évolution de l’espèce ca donnait un genre très sc fic qui m'avait donné une grande envie de suivre

Patience... Vous ignorez encore le contexte de ce premier chapitre... Flashback ? Evénement à venir ? Qui est ce type ? D'où vient-il ? Que diable fait-il ici ?

Nous revoilà sur l'origine des démons du froid ! C'est très visuel, comme chapitre, avec la destruction de la planète, les gestes de la créature, le fait qu'il se love dans une étoile, tout ça. J'aime bien !

Merci RMR, content que tu aies apprécié le premier chapitre de cette reprise !
En espérant que ça continuera de te plaire par la suite !


CHAPITRE 2



Au coeur du système stellaire dans lequel elle folâtrait et vagabondait, la créature, maintenant pourvue d'une monstrueuse tête allongée et de protubérances corporelles cornues, découvrait les capacités que lui conféraient sa toute première métamorphose régressive.
Lorsqu'il posa le pied sur une nouvelle planète qu'il avait choisie pour tester son nouveau corps, il s'attendit à ce que le sol de celle-ci ci s'entrouvre en deux, fracassé par la densité gravitationnelle que générait habituellement sa puissance à l'état pur.
Pour une fois, ce ne fut pas le cas.
Son atterrissage sur cette gravité dérisoire pour son organisme, provoqua néanmoins une onde de choc assez conséquente, faisant monter d'un cran le niveau des mers de cette planète.
Il redressa doucement son corps et se mit à scruter les environs en tournant sa tête hideuse. Il prit le temps d'assimiler la composition des mélanges de gaz qui formaient cette atmosphère, en humant bruyamment.
Une fois accoutumé aux conditions atmosphériques locales, il décida de jauger la résistance de l'air, par rapport à la puissance actuelle qu'il dégageait.
Il leva soudainement deux doigts, à une vitesse soigneusement graduée et mesurée.
La végétation luxuriante aux alentours et les forêts de la région prirent alors subitement feu. Tout ce qui n'était pas assez lourd ni assez dense se carbonisait sous la bourrasque provoquée par le frottement d'air de ses doigts.
Mais la région et le relief ne se volatilisèrent pas systématiquement dans un ouragan, comme ça aurait été le cas s'il avait effectué les mêmes gestes en forme originelle.

-Voilà qui est mieux. Se dit-il, content de sa nouvelle maîtrise.

Tournant de nouveau sa tête monstrueuse pour inspecter les environs à l'aide de ses sens performants et aiguisés, il repéra les traces d'une civilisation non loin d'ici, en détectant les vibrations de battements de coeur de milliers d'êtres vivants regroupés au même endroit.

-Hum... Voyons voir ce que donnent les effets et restrictions de ma nouvelle apparence sur les autochtones locaux... Sourit-il, en affichant un rictus déformé sur son visage allongé et monstrueux.

D'un cinglant coup de queue qui fit s'entrouvrir le sol, la créature décolla et se rendit, en fendant l'air, vers ce qui s'apparentait à une vaste ville à l'horizon, grouillant d'autochtones.

Le peuple de cette planète vivait, pour la plupart d'entre eux, dans de gigantesques tours en pierre et autres roches locales, taillées à la main et concentrées en vastes agglomérations communes.
C'était donc un peuple indigène de constitution plutôt robuste, sachant travailler à la main le relief de leur propre planète afin d'y construire leurs habitats.

Les habitants étaient inquiets.
La plupart d'entre eux avaient stoppé leurs travaux et autres activités quotidiennes habituelles.
Ils avaient vu, bouches bées, une sorte d'étoile filante tomber du ciel au loin, précédant un tremblement de terre et de bourrasques suivies de multiples incendies.
Tout à coup, les citadins autochtones sentirent un vent sinistre et de mauvais augure, balayer leurs visages et devenir de plus en plus violent.
Un malaise indescriptible s'empara de tous les habitants de la ville.
Sans qu'ils ne sachent pourquoi, leurs solides édifices, de taille monumentale, se mirent à vibrer et à se craqueler pour s'effondrer successivement les uns après les autres, dans un effet domino.
Beaucoup de gens furent écrasés et périrent sous les multiples avalanches de roches qui détruisaient leur ville rocailleuse.
La population locale était en proie à la panique et à l'incrédulité, ignorant la cause de ce phénomène qui provoquait la chute de leur ville.
La panique et l'anarchie régnaient dans les rues.
C'est alors que ceux qui avaient été épargnés par le cataclysme qui secouait les édifices, aperçurent la créature :
Une silhouette hideuse à la tête allongée et au corps disproportionné, marchait tranquillement au milieu des ruines.
Il se dégageait de cet être venu d'ailleurs, un tel magnétisme que la roche se pulvérisait sur son passage. Tous les êtres vivants à proximité du chemin de cette créature tombaient raides morts les uns après les autres, comme foudroyés.
Rares étaient ceux qui pouvaient se tenir près de ce monstre et rester en vie. Les plus faibles mouraient instantanément tandis que les plus costauds tenaient quelques secondes, à peine.
Ceux avaient le temps d'apercevoir son apparence et son visage voyaient leur sang se figer dans leurs veines avant de se consumer sous la chaleur ardente que dégageait le corps de l'alien.

L'horrible créature se délectait de la terreur et de la mort qu'inspiraient sa seule présence et son apparence monstrueuse. Les races vivantes de cette planète étaient si faibles et si fragiles qu'elles se consumaient comme des fétus de paille sur son passage. Personne n'était en mesure de soutenir son terrible regard rouge.

Au beau milieu du chaos des ruines de la ville qu'il venait de dévaster, quelque chose capta son attention.
Un des autochtones de cette planète, un seul.
Encore en vie.
Il n'était pas mort ni totalement consumé. C'était bien le premier autochtone qui parvenait à rester en vie en sa présence.
Il était recroquevillé sur le sol, le corps couvert de brûlures, souffrant le martyr et n'osant pas lever les yeux vers la monstrueuse créature.
Intriguée, cette dernière avança vers lui, creusant des cratères à chaque pas.
Plus le démon s'approchait, plus l'infortuné survivant sentait son coeur se serrer dans sa poitrine au point de l'étouffer. Sa solide constitution physique ne lui permettrait plus de résister très longtemps, tant l'aura naturelle du monstre à coté était dense. C'était comme se tenir juste à coté d'une source de radioactivité brute. Ca le tuait rapidement de l'intérieur.

-Je te félicite, siffla la voix aiguë et glaciale de la créature, en se tenant à la hauteur du malheureux indigène. Sache que tu as l'honneur d'être la première forme de vie inférieure que je rencontre et qui ne se consume pas instantanément devant moi.

L'autre ne répondit pas. Il ne pouvait pas émettre le moindre son. Il était écrasé au sol par une force invisible, face contre terre, en proie à une violente terreur et une panique intérieure sans bornes.
La fréquence sonore de la voix glaciale était si aiguë que ses tympans n'y résistaient pas et se crevaient. On aurait dit le crissement d'un trou noir. Tout le corps de l'autochtone était agité de spasmes et de convulsions.

-Si tu es encore vivant, cela signifie que ma mutation porte ses fruits... Mon dégagement de puissance est bien moins dense qu'avant... Fufufu... A présent, voyons donc jusqu'où se limite la résistance physique et mentale de ta forme de vie archaïque... Regarde moi et contemple donc mon apparence !

La voix glaciale résonna directement comme un ordre dans le cerveau de l'autochtone. Il n'eut d'autre choix que de lever péniblement les yeux bien malgré lui, et de regarder ce démon en face.
Ses yeux plongèrent dans le regard de braise de la créature.
Une expression de terreur, sans nom, déforma son visage et son corps, comme s'il implosait à la seule vue du monstre.
Les flammes dévorantes invisibles du regard rougeoyant se mirent à consumer le malheureux autochtone de l'intérieur, et tout son corps entier prit feu, le calcinant dans d'atroces souffrances.

La créature regarda avec un secret plaisir, l'autochtone agoniser et brûler en cendres en quelques secondes.

-Que ce spectacle est fascinant... Songea t-il. Ma nouvelle apparence commence bel et bien à me libérer de l'ennui !

En effet, sous sa précédente et véritable forme, tout était si fragile et si faible...
Il contrôlait si mal son immense puissance qu'il était incapable de se tenir correctement sur la moyenne des planètes vivantes comme il en avait envie, sans les consumer d'un coup... C'en était devenu lassant... Tout était d'un si terrible ennui, en forme originelle... Il ne pouvait même pas se délecter de l'emprise que pouvait avoir sa puissance sur les autres êtres vivants...

Mais là, sa mutation récente lui offrait le moyen de se modérer, et de lui faire apprécier, à leur juste valeur, des concepts qu'il aurait trouvés trop fades et brefs à vivre, en temps normal.

Satisfait de cette nouvelle expérience de la terreur qu'il pouvait à présent faire goûter aux entités inférieures grâce à sa réduction de puissance, l'être démoniaque continua sa funeste oeuvre, région par région, ville par ville, en prenant tout son temps.
Lorsqu'il eut fini, il quitta la planète pour mieux contempler le résultat de son nettoyage planétaire.

-Hum... Ce n'est pas encore ça.

En effet, il fut déçu de constater que les couleurs de la surface de la planète et les limbes avaient perdu de leur superbe. Malgré sa forme réductrice de puissance, il l'avait quand même pas mal amochée.
La planète n'était plus aussi jolie à voir qu'avant, avec toute sa surface déformée et calcinée. Toutefois, elle tenait encore en un seul morceau, ce qui était déjà un exploit en soi. Mais il n'avait pas réussi à ne pas affecter son noyau par ses dégagements de puissance intempestifs.
La planète était en train de mourir, menaçant d'imploser à tout moment.
Mais il s'en fichait. Ce n'était pas les planètes vivantes qui manquaient dans le cosmos.
Il n'avait pas envahi cette planète là pour la garder, mais juste pour tester sa puissance en forme réduite. Il décida alors de s'en débarrasser, comme d'un jouet cassé.

Légèrement dédaigneux, l'être prépara de nouveau une sinistre boule noire grésillante qu'il mit toutefois un peu plus de temps à générer et à concentrer que s'il avait été en forme originelle.
Pour conclure, il fit sauter les restes de la malheureuse planète cobaye qu'il n'avait pas réussi à garder parfaitement intacte.
En tout cas, il notait un net progrès dans sa maîtrise de lui même. Il contrôlait un peu mieux sa puissance. Et il s'en ennuyait déjà moins.
Mais ça ne suffisait pas encore. Il fallait qu'il apprenne à moduler et réduire davantage sa puissance, de sorte qu'il ne puisse détruire le contenu d'une planète que dans les proportions voulues.

Augmenter sa puissance naturelle ne l'intéressait donc pas. Ca ne lui avait jamais effleuré l'esprit. Aucun intérêt car celle-ci, de tout premier ordre, le catapultait d'emblée à la naissance, lui et son espèce, au sommet de la hiérarchie des êtres vivants de l'univers. Et de loin.


A suivre...

[RMR]

Le processus suit son cours, il va continuer à créer des formes de réduction, et c'est toujours aussi bien décrit.

[desa]

Tiens, tu as donc décidé de refaire de façon différente ta fic sur les origines des démons du froid. En tout j’avoue préféré cette version ou l'on voit évoluer l'originel même de cette race et suivre son périple jusqu’à l'aboutissement de son empire.

P.S: Je te conseille de ne point parler de puissance avant que cela devienne raisonnable style SSj3.Je préfère ne pas savoir si l'originel se farcit du Vegeto.

[Foenidis]

La genèse de cet ancêtre frigidaire est très joliment décrite... ta prose est élégante et agréable à lire, les descriptions très bien menées, bref, un très bon cru.

[sonluffy-z]

Un très bon chapitre, je l'avais lu sans commenté.
Le sadisme est naturel chez les démons du froid. J'ai beaucoup aimé la scène avec l'autochtone en train d'agoniser sous la simple présence du démon.

[Abysse]

CHAPITRE 3



Au cours des décennies suivantes, l'entité extraterrestre polymorphe avait pris goût et plaisir à posséder et à se délecter de toutes les planètes que sa puissance en forme réductrice lui permettait de fouler.
Il commençait à discerner dans quelles mesures et quelles limites il pouvait se permettre de déployer ses capacités physiques en fonction du degré de fragilité des divers environnements planétaires.
Il apprit aussi à jauger approximativement, si telle ou telle planète du cosmos était apte ou non à supporter sa présence physique sur son sol.

L'alien savait qu'il ne pouvait pas rester très longtemps sur les petites planètes fragiles et à faible gravité. Celles-là finissaient toujours par se broyer, immanquablement, sous sa densité corporelle actuelle.
Dès qu'il jugeait une petite planète trop fragile et insignifiante pour lui, soit il la dédaignait et passait simplement à coté, soit il la détruisait d'un seul coup, sans autre forme de procès. C'était selon son humeur et ses envies destructrices du moment.

Sur d'autres planètes, plus grosses, la gravité et la superficie étaient suffisamment élevées pour supporter son passage en forme réductrice.
Il exterminait alors méthodiquement tous les autochtones locaux qu'il pouvait croiser sur leurs surfaces, en prenant soin d'éviter de provoquer des dommages collatéraux capables de perturber leurs noyaux et de les faire imploser.
Ce qui n'était pas toujours chose facile, même avec sa puissance actuelle restreinte.
Toutes ces planètes ne lui résistaient malheureusement jamais bien longtemps.
Dès qu'il se lassait d'une planète sur laquelle sa présence sur son sol commençait à rendre sérieusement instable, il s'en débarrassait pour aller s'en accaparer d'autres, toujours plus grandes, plus belles et plus solides.

Lorsqu'il tombait sur une planète suffisamment robuste et qu'il parvenait à la raser de ses habitants sans l'abîmer profondément, il l'ajoutait ensuite, avec amusement, à sa collection personnelle et lui donnait son propre nom. Puis de temps en temps, il y revenait, juste pour la contempler longuement et jouir à nouveau de son atmosphère.
Mais il était souvent déçu, car beaucoup de ses planètes conquises se désagrégeaient en son absence, suite aux maltraitances qu'elles avaient subies lors de son premier passage. Il n'était pas rare non plus qu'il ne retrouvait pas une de ses planètes là où elle aurait dû se situer dans l'espace vide, car elle était partie à la dérive ou avait implosé, trop instable.

Les planètes qu'il retrouvait dans un état de délabrement avancé ou flétries, alors elles ne méritaient plus de porter son nom ni de faire partie de sa collection.
Et comme il aimait bien les choses en ordre sur son territoire stellaire, il les achevait d'une puissante boule d'énergie destructrice. A contrecoeur pour quelques unes, sans états d'âme pour d'autres.

-Les planètes incapables de refléter ma grandeur et ma puissance ne me sont d'aucun intérêt. Se disait-il souvent, déçu.

Le problème, c'est que la plupart des plus belles planètes vivantes existantes du cosmos ne supportaient pas ou mal sa puissance, même en forme de réduction.
Du coup, sa petite collection était bien piètre :
Gravement abîmées, certaines de ses planètes se désagrégeaient et tombaient en miettes, d'autres étaient devenues moches, invivables et irrespirables, ou encore arrivées en fin de vie et au bord de l'implosion.
Le verdict était sans appel : La puissance qu'il dégageait sous cette forme demeurait trop importante.

-A quoi cela me sert-il de disposer d'une apparence réductrice, si c'est pour que ses effets aient aussi peu de différences avec ma forme originelle ?

Il n'était pas satisfait. Sa forme actuelle, bien qu'infiniment moins destructrice qu'auparavant, demeurait imparfaite.
Il s'en contenta néanmoins pendant quelques décennies supplémentaires.

Son passe-temps favori restait la découverte de sensations toujours plus jouissives et plus cruelles, lorsqu'il exprimait sa supériorité sur les êtres vivants des rares planètes sur lesquelles il pouvait se tenir.
En effet, nul ne résistait à sa terrible apparence. Aucune forme de vie inférieure à la sienne n'était suffisamment robuste pour supporter sa présence, même passive.

Cependant, l'alien polymorphe avait remarqué que quelques rares autochtones, sur des planètes plus solides que la moyenne, parvenaient à survivre plusieurs minutes en sa présence avant de s'effondrer rapidement.
Et c'est ce qui le fascinait le plus, d'achever lentement un être vivant inférieur.
Quand il en tuait un ainsi, à petit feu, il s'ennuyait moins en l'espace de quelques secondes que en toute une décennie à errer dans le vide stellaire sous forme originelle.
Au fil du temps, il y avait tant prit goût, qu'il finit par réfléchir à un moyen de prolonger ces petits instants de plaisirs qui lui procurait sa forme réductrice imparfaite.
Ses dégagements de puissance, bien que formidablement restreints, étaient encore si denses qu'il consumait malheureusement trop vite tous ceux qu'il aurait voulu voir rester en vie plus longtemps, afin de jouir davantage de leur terreur et de leur impuissance.

-Comment faire en sorte que l'intensité de ma puissance m'octroie le droit de décider, de mon propre-chef, de la vie ou de la mort d'un être inférieur ? Elle qui est si grande que je ne peux qu'irrémédiablement infliger la mort seule, malgré moi ? Se questionna t-il, souvent.

Ces questions existentielles lui minèrent de plus en plus l'esprit, au cours des décennies suivantes.
Ces tourments de l'esprit, ajoutés à son incapacité à garder vive la beauté des surfaces planétaires fragiles qu'il envahissait, allèrent bientôt le mener à une nouvelle mutation.

C'est aussi en ces temps là que se manifestèrent, avec de plus en plus d'évidence, les premiers désavantages morphologiques de sa forme réductrice.
Il y avait un prix à payer pour avoir fragmenté son pouvoir originel et s'être ainsi adapté à la fragilité stellaire de son milieu.

A force de rôder de plus en plus souvent sur diverses conditions atmosphériques planétaires, son métabolisme en forme réductrice devint de moins en moins adapté aux conditions de vie dans l'espace.
De cause à effet, il se sentit instinctivement obligé de posséder toujours plus de planètes vivantes, afin de s'y ressourcer davantage en mélanges gazeux locaux, en plus d'exterminer les populations existantes.
Mais comme la plupart de ces planètes ne lui résistaient jamais bien longtemps sous sa forme actuelle, il devait fréquemment passer à la suivante. Et ainsi de suite.
Il devint donc, sans s'en apercevoir, de plus en plus dépendant des diverses conditions de vie planétaires, à force de les fréquenter et de s'y complaire en massacres locaux.

Puis un jour, son organisme connut quelques déséquilibres chimiques :
Il passait plus de temps dans l'espace à la recherche de nouvelles planètes que sur le sol de ces dernières, trop fragiles.
Il sut qu'il n'avait alors que deux choix :
Soit il fragmentait et scellait de nouveau une partie de sa puissance dans une nouvelle mutation régressive, afin de pouvoir passer davantage de temps sur le sol d'une planète fragile.
Soit il revenait à sa forme originelle, beaucoup plus autonome, lui garantissant de nouveau une survie presque illimitée dans l'espace. Mais dans ce cas là, il redeviendrait si puissant qu'il ne pourrait plus jamais goûter aux petits plaisirs que lui procurait la vie planétaire.

Il se mit de nouveau en stase dans une petit étoile mourante, afin de faire un choix sur les réactions chimiques qui s'opéraient en lui, de plus en plus instables.

Il n'avait instinctivement aucune envie de revenir à sa véritable apparence. Il n'y avait rien à faire dans le vide infini et morne de l'espace. S'il reprenait sa forme originelle, sa vie retomberait immanquablement dans les affres de l'ennui et de la morosité de la toute-puissance. Ca faisait si longtemps qu'il s'ennuyait et errait dans l'espace en forme originelle, si haut placé dans la hiérarchie des puissances de l'univers qu'il ne pouvait pas saisir toutes les petites nuances qu'offraient les petits plaisirs de terroriser un système stellaire.

Un des autres arguments en faveur d'une nouvelle mutation régressive, était qu'il avait aussi remarqué que cela augmentait sa longévité et son espérance de vie. Son coeur battait plus lentement et il dépensait moins d'énergie qu'il n'avait réellement besoin d'en utiliser. Il vivait donc plus longtemps en économisant son énergie.

Son choix fut vite fait.
Il décida donc sciemment de morceler une nouvelle fois sa puissance.
Il vivrait ainsi plus lentement, bien que cela le rendrait paradoxalement plus fragile et plus sujet aux rudesses de l'environnement.
C'était une nouvelle expérience de l'inconnu qu'il voulait absolument découvrir.
Il pourrait enfin être en mesure de préserver la beauté de ses planètes, d'y passer plus de temps à s'y ressourcer et à en éradiquer les habitants, avec des méthodes toujours plus lentes et cruelles.

Au final, une véritable régression physique et mentale de son être.

Son corps muta.
Sa monstrueuse tête allongée se modifia et devint plus humanoïde. Les horribles excroissances grotesques qui parsemaient et longeaient sa tête se résorbèrent pour laisser place à deux immenses cornes noires, majestueuses et imposantes, qui pointaient vers les cieux.
Ses énormes épaulettes osseuses rapetissèrent et devinrent polies et arrondies.
Son corps s'allongea légèrement, de manière élégante, gommant les anciennes disproportions de son buste par rapport à ses membres.
Sa puissance se fragmenta et diminua une nouvelle fois. La plus grande partie fut enfouie et scellée au plus profond de son être.

Sa deuxième métamorphose réductrice était enfin achevée.



A suivre...

[RMR]

L'ensemble du cheminement du personnage est logique est intéressant, suivre ses pensées sur l'état des planètes, son conditionnement atmosphérique, tout ce qui l'amène à continuer ses régressions, c'est cool.

[sonluffy-z]

La raison de la régression est tout à fait compréhensible.
J'aime beaucoup le fait que ses formes de réductions lui apportent des avantages comme une plus grande longévité mais aussi des défauts : dépendance à l'air, impossibilité de rester trop de temps dans l'espace mais je suppose que ce temps se compte en années^^.

[kouki]

superbe fanfic
hâte de lire la suite

[Abysse]

CHAPITRE 4



Surgissant du vide de l'espace noir, la créature aux grandes cornes majestueuses abattit d'un coup sa masse et sa densité corporelle sur le sol de la surface d'une planète moyenne.

Un vaste cratère s'ouvrit à son point d'atterrissage, suivi d'ondes de choc qui réveillèrent d'un coup les volcans éteints de cette planète.

Mais la croûte continentale et le manteau ne se fendirent pas en deux jusqu'au noyau, comme ça aurait été le cas pour un atterrissage en forme originelle.
Et les plaques tectoniques ne protestèrent et ne hurlèrent pas au point de faire monter brusquement le niveau des mers, comme en première forme réductrice.

La créature polymorphe se redressa lentement et inspira longuement, pour ensuite assimiler en quelques secondes les mélanges gazeux locaux qui formaient cette atmosphère.
Puis il fit quelques pas.
Le sol s'effrita sous ses pieds en gémissant, laissant de profondes empreintes qui se pulvérisaient d'un pas à l'autre. Les activités volcaniques à proximité redoublèrent d'intensité.
Il réalisa qu'il était une fois de plus obligé de léviter légèrement au dessus de la surface, pour ne pas s'enfoncer grotesquement dans le sol.

Mais instinctivement, sous cette seconde forme réductrice, il sut comment adapter à peu près correctement la masse énergétique de son corps actuel à la gravité. Son aura violette en alerte diminua légèrement et se résorba en lui, mieux comprimée dans son corps.
Il parvint ainsi à atténuer la violence du choc de chacun de ses pas, et le sol put supporter un peu mieux sa densité corporelle.
Après quelques essais qui saccagèrent le sol de la région, il parvint à faire en sorte que la surface sur laquelle il marchait, demeure sable et se fendille à peine à chaque pas.
Il eut un sourire satisfait. Il s'était enfin découvert la faculté de se mettre à peu près en symbiose avec ce genre de gravité dérisoire.

Qu'en était-il de la résistance de l'atmosphère, face à des mouvements vifs ?
Il réitéra donc son schéma habituel d'observation du frottement de l'air par rapport à ses mouvements.
Il fit un geste qu'il jugeait simple et mesuré. Une bourrasque balaya les environs, sur une dizaine de kilomètres carrés, déracinant les arbres dans son rayon d'action et aplatissant les collines et les montagnes les plus proches.

-Hum... Encore un peu...

Il résorba davantage l'aura violette qui émanait de lui, et la vivacité des ses gestes diminua davantage d'intensité.
Il esquissa un nouveau mouvement de la main, le plus faible et le plus lent qu'il pouvait déployer.
Cette fois-ci, l'environnement tint bon et n'en fut presque pas affecté.
Victoire.
Il contrôlait à présent beaucoup mieux le flux d'énergie restreint que dégageait son corps.
Certes, la région dans laquelle il procédait à ses tests était dans un sale état, mais les répercussions sur le reste de la planète étaient presque nuls.
Soudain, ses sens développés captèrent les infimes déplacements d'air de mouvements autochtones, non loin.
Il allait pouvoir s'amuser comme bon lui semblait.

C'était une journée normale pour les habitants de cette planète, de nature paisible et pacifique.
Ceux-ci n'étaient pas très développés technologiquement, et vivaient de l'agriculture.
A l'origine, leur planète était entièrement volcanique. Mais au fil du temps, la plupart des volcans primitifs s'étaient éteints, ce qui avait permis le développement de la faune et la flore actuelle. Les anciennes coulées de magma, qui s'étendaient autrefois sur toute la planète, avaient refroidies et s'étaient mélangées à la composition du sol, le rendant riche en oligo-éléments et permettant le développement de l'agriculture.
Et aujourd'hui, les autochtones constataient avec stupeur le réveil brutal et inexplicable de leurs antiques volcans qu'ils croyaient éteints. Que se passait-il donc ? Est-ce que ça avait un rapport avec cette étoile filante violette au loin qui avait fait trembler le sol en tombant sur leur planète ?

Une poignée de villageois, mus par la curiosité, décidèrent d'aller voir ce qu'il en était, et pourquoi de curieux phénomènes météorologiques et des éclairs magnétiques agitaient toute une région, au loin.
Leur planète étant de grande taille et la gravité supérieure à la moyenne des autres corps célestes. Par conséquent, ces autochtones-là étaient très résistants. D'apparence humanoïde, leur peau était bleue, et ils avaient des cheveux écaillés de couleur grise. Les plus puissants d'entre eux maîtrisaient même l'énergie corporelle sous forme de Kiaï. Ceux-là étaient les chefs de leurs villages et se servaient de leur force pour aplanir et labourer plusieurs hectares de sol en quelques instants.

Lorsque la petite troupe d'autochtones villageois, menés par leur chef, arrivèrent à proximité de la région secouée par ces cataclysmes peu naturels, ils furent surpris de voir que l'origine de tout ce remue ménage semblait provenir d'une espèce de forme de vie inconnue et étrangère.
Du haut de la colline dévastée sur laquelle il se tenaient, surplombant la vallée dans laquelle l'alien polymorphe se livrait à ses expériences d'adaptation de son corps, les villageois étaient surpris et stupéfaits par ce qu'ils voyaient.

-Qu'est ce que c'est que ça ? Qui est-ce ?

-Aucune idée, chef... Tout ce dont je suis à peu près certain, c'est que cette chose n'est clairement pas d'ici...

-C'est lui qui provoque toute cette agitation ? Comment est-ce possible ?

L'alien stoppa tout d'un coup ses mouvements, comme s'il les avait entendus, même à cette distance. Puis il disparut de leur champ de vision.

-Ca alors ! Ou est-il passé ?

-Je suis là.
Résonna une voix aiguë et glaciale, qui fit se figer la troupe d'autochtones.
Certains ne supportèrent pas la fréquence sonore de cette voix et s'effondrèrent. Les plus robustes, dont le chef, se retournèrent en tremblant.

La créature se tenait là, les bras croisés, tout juste derrière eux, et les toisait de ses pupilles écarlates.

Tous tombèrent instantanément sous l'emprise du terrible regard rougeoyant et furent immédiatement paralysés, tels des statues de pierre.
Pareils à des grenouilles hypnotisées par un serpent.
Incapables du moindre geste.
Ils réalisèrent alors qu'ils étaient en train de mourir à petit feu, sous l'intensité de ce regard de braise. Certains voulurent détourner les yeux pour échapper à ce regard terrifiant, mais ils n'y parvenaient pas.
Impossible.

-Fufufu... Vous êtes en mon pouvoir, résonna la voix glaciale de l'être. Vous êtes pareils à des insectes d'été attirés par la lumière du feu.

En effet, les membres de la petite troupe commencèrent à se consumer lentement dans d'atroces souffrances. Il ne restât bientôt plus que leur chef qui pouvait tenir debout, plus puissant et ayant plus de force vitale que les autres.
Ce dernier était parvenu in extremis à détourner les yeux et ainsi d'échapper à une mort certaine. Mais il n'était pas tiré d'affaire pour autant. Il venait seulement de retarder son sort de quelques instants.

-Tu es très fort, admit la créature aux cornes noires, d'une voix amusée. Probablement le plus puissant de cette insignifiante planète... Mais combien de temps vas tu donc résister à mon apparence actuelle ?

Le chef du village, à présent le seul encore en vie de sa petite troupe, sentait la panique de la mort le submerger. Il avait compris que le seul moyen de rester en vie à coté d'un tel démon, était de ne pas le regarder droit dans les yeux. Mais il émanait un tel magnétisme de ce monstre qu'il ne pourrait plus résister très longtemps à la tentation de retomber sous la coupe de ce terrible regard.

-Allons... Regarde moi ! Fit le démon, avec un sourire carnassier.

-Uuuuuh.... Arghhh... JA... JAMAIS...!!!
Le chef autochtone leva péniblement deux doigts et les porta à son visage en tremblant. Puis il se creva les yeux, dans une gerbe de sang.

-Comment...? S'étonna l'alien aux grandes cornes noires, pour la première fois confronté à une telle volonté de s'accrocher à la vie, de la part d'un indigène local.

-Je... Je ne risque plus de pouvoir te regarder... à... à présent... PRENDS CA !!! Hurla le chef à la peau bleue et aux cheveux d'écaille, en désespoir de cause, en rassemblant ses dernières forces pour délivrer un Kiaï offensif capable d'aplatir plusieurs hectares de terrain d'un coup.

La vague d'énergie psychique s'écrasa sur le corps du démon dans un nuage de poussière.
Mais cela ne servit à rien.
En dépit de ses yeux crevés, le malheureux autochtone sentit que le démon n'avait pas une seule égratignure.

-Ta forme de vie obsolète est si pathétique... Sourit la silhouette cornue, en réapparaissant quasiment indemne du nuage de poussière qui se dissipait.

Le chef du village était paralysé de terreur. Et la vie s'échappait de plus en plus de son corps.

-Q... Q... Qui... Qui es tu...? Marmonna t-il, dans un souffle.

-Quelle importance puisque tu es, de toute évidence, déjà mort...? Mais je vais être gentil et te le dire... Ouvre grand tes oreilles tant qu'il te reste un souffle de vie... Mon nom est...

Mais le chef, vidé de sa force vitale, n'eut pas le temps d'entendre la fin de la phrase qu'il s'était déjà effondré sur le sol, aux pieds de la créature.
Mort.

L'alien regarda alors en silence la petite troupe qu'il avait exterminée en quelques instants. Ces quelques moments avaient été extrêmement divertissants.
Il avait si bien réussi dans son dernier processus de réduction de puissance que pour la première fois, quelqu'un avait été capable de riposter avant de mourir.
De plus, sa puissance était si basse à présent, que les formes de vie les plus robustes semblaient être devenues capables de survivre à sa présence, du moins à condition qu'ils ne le regardassent pas directement dans les yeux.

L'être aux cornes noires esquissa un petit sourire de satisfaction et décida de déployer, avec triomphe, l'étendue de ses pouvoirs restreints.
Il leva son bras gauche vers les cieux, dans un mouvement télékinésique qui semblait pouvoir contrôler les éléments.

-Que le ciel rugisse !
Le tonnerre et la foudre tonnèrent tout d'un coup et des nuages noirs s'amoncelèrent, suivis d'éclairs et d'orages magnétiques.

-Que la terre gronde !
Fit-il, en abattant son bras droit en direction du sol.
Les éruptions volcaniques à proximité redoublèrent d'activité. Les volcans vomirent d'immenses pans de lave en fusion, en provenance directe des entrailles de la planète.

-Et maintenant... Que l'extermination totale des habitants de cette planète commence !



A suivre...

[kouki]

super chapitre
vivement la suite