Origines

[desa]

Au moins sa raclée lui aura remis les idées en place. Il va sûrement se résigner a aller en forme régressive encore une fois pour que les formes de vies inférieurs puissent survire a son passage.

[Abysse]

CHAPITRE 7


L'alien polymorphe déchaînait actuellement l'étendue des capacités de sa puissance en seconde forme réductrice, en plein coeur du vide stellaire dans lequel il s'adonnait au long et difficile apprentissage du contrôle de sa puissance.

Il savait que par sa seconde forme, et uniquement sous celle-ci, du moins pour l'instant, il pouvait contrôler et faire varier sa puissance réduite sur une plage très large, contrairement à ses formes précédentes.
L'aura et la densité moyennes de son corps transformé actuel étaient suffisamment basses pour ne pas ébrécher et entailler une planète de faible gravité à chacun de ses pas. Quant aux êtres vivants dont il s'appropriait les planètes et territoires, certes, certains se distinguaient nettement de leurs congénères par leur puissance plus grande que la moyenne, mais quelles que soient les écarts pouvant exister entre eux, ils restaient tous dérisoires face à lui, et sa seconde forme réductrice.

La meilleure expression des variations volontaires de sa puissance bridée, se traduisait par l'intensité de son regard. Il restait si puissant sous cette forme qu'il n'avait généralement pas besoin de lever le petit doigt pour mater une autre forme de vie que la sienne. Il lui suffisait simplement de fixer un autochtone, ou un groupe d'autochtones, et d'augmenter jusqu'à un certain point l'éclat de sa prunelle pour les paralyser de terreur, les réduire à l'impuissance, puis tous les volatiliser en même temps. S'il ne dosait pas suffisamment les émanations oculaires de sa puissance, son regard de braise était capable de vaporiser à peu près n'importe quel être vivant de l'univers, même en seconde forme réductrice.
Ceux qui survivaient à l'intensité de son iris, c'était parce qu'il le voulait bien. Et ceux-là, ils étaient entièrement en son pouvoir et soumis à sa volonté. Il pouvait les faire se suicider sur le champ ou se battre entre eux, selon son bon vouloir. C'est ce à quoi il s'adonnait, généralement, quand il ne les exterminait pas purement et simplement.

Mais quelque chose avait changé en lui.
Certes, il continuait à tuer et à éradiquer tous ceux qui ne lui plaisait pas, par pur instinct primaire de la loi du plus fort.
Mais suivant les conseils de son puissant congénère qui était apparu précédemment et bien plus expérimenté, l'alien prit la résolution de ne plus tuer systématiquement chaque race d'être vivant inférieur qu'il croisait.
Maintenant qu'il avait acquis suffisamment d'expérience et qu'il était devenu capable de contrôler sa puissance via ses transformations, et qu'il pouvait faire en sorte que les planètes ne brisent plus à chacun de ses pas et que les êtres vivants ne se dessèchent plus en poussière à sa vue, il comprit alors un peu mieux ce qu'on attendait concrètement de lui, depuis qu'il fut livré à lui-même, bien des siècles auparavant.

Il ne suffisait pas d'accumuler un plus grand nombre possible de planètes en balayant tous leurs habitants. Il fallait également les entretenir, faute de quoi, elles dépérissaient, perdaient leur valeur et ne comptaient plus dans son tableau de chasse. C'est ce que son congénère, celui qui était visiblement capable de maîtriser sa puissance en forme originelle, le lui avait fait comprendre.
Et la clé pour prendre le contrôle de ces planètes sans qu'elles ne dépérissent était juste d'en éliminer les têtes pensantes ou les représentants les plus puissants, et non pas leurs peuples entiers, indispensables à la bonne marche générale de la planète.

C'est ainsi que son nom et son apparence actuelle allaient se répandre comme une traînée de poudre dans toute la galaxie.
Rares étaient ceux qui pourraient se douter que ce n'était pas là sa véritable apparence, et qu'il possédait encore deux transformations, puisque aucune personne encore en vie ne pouvait témoigner du temps où il dévastait impitoyablement des centaines de mondes sous ses formes précédentes.

Après un éprouvant vol spatial de plusieurs semaines, au cours duquel il arrivait sérieusement aux limites d'autonomie dans le vide hostile de sa seconde forme réductrice, l' alien polymorphe débarqua, presque par hasard, en vue d'un quadruple système planétaire habité, au beau milieu du vaste territoire stellaire sur lequel il se trouvait et se livrait aux différentes étapes du contrôle de son corps.

Karambaar était un quadruple système planétaire civilisé, le plus développé de cette partie de la galaxie.
La gigantesque planète principale possédait trois lunes qui gravitaient autour d'elle, et chacune de ces lunes étaient colonisées par les autochtones locaux, qui disposaient d'un certain degré de civilisation et d'une haute technologie.

Bip.
Le bruit prit au dépourvu l'opérateur de la lune de surveillance de ce système.
Il vérifia son radar. Un point rouge était apparu soudainement, et le radar lui annonçait qu'il approchait à vive allure.
Bip. Bip, bip, bip...
L'opérateur sentit son coeur battre à toute vitesse. Cela avait l'air énorme...
-Stalag, que voyez-vous sur votre radar ?
-Mon radar... Qu'est ce que c'est, bon Dieu !
-Nous aussi, on le voit. Est ce que les autres satellites de surveillance l'ont détecté ?
Stalag leva la tête. Il appuya sur plusieurs touches pour entrer en contact avec les deux autres lunes qui gravitaient autour de la planète principale.
-Oui, je confirme. Les stations annexes l'ont aussi détecté. Ils me disent que c'est probablement un astéroïde.
Stalag regarda à nouveau l'écran lumineux. Il n'était pas convaincu. L'objet ondulait légèrement et semblait se diriger droit sur eux, comme s'il les prenait pour cibles...
-Cessez toutes les communications ! Ordonna Stalag.
-Hein ?
-Eteignez tous les systèmes... Tout de suite !
Stalag coupa communications et fréquences.
-Si c'est une forme de vie hostile, qui plus est de cette taille, il va foncer sur nous à cause des vibrations et des impulsions électriques de nos satellites. Alors, coupez votre courant !
Le coeur de l'opérateur adjoint fit un bond. Il arrêta les communications à travers l'espace.
-Chef, que devons nous faire ?
-Stalag est cinglé, répondit le chef-opérateur. Rétablissez les communications et reprenez la procédure habituelle.
-...
Stalag s'arrêta de parler : il venait enfin de distinguer sur son écran la chose qui rodait à moins de 10 000 kilomètres. Elle était blanche, d'aspect humanoïde et dotée de cornes gigantesques.



A suivre....

[kouki]

Super chapitre
l'empire des Cold va enfin naitre

[Abysse]

CHAPITRE 8



Les lumières du poste de contrôle de la première lune de surveillance du quadruple système de Karambaar s'éteignirent doucement, plongeant le satellite entier dans un immense voile d'obscurité. L'opérateur, Stalag, ne distinguait même plus sa propre main ; mais il la sentait trembler. Il la garda à proximité de l'interrupteur de remise en marche des systèmes.
La "chose" arriva enfin à leur niveau, à moins de 100 km, dans le vide. C'était une lueur pâle et indistincte, avec des points rouges à l'endroit des yeux, et qui évoluait dans les ténèbres de l'espace étoilé. Elle jaugeait ses proies, glissant lentement en direction du satellite.
Stalag et les autres opérateurs sentirent leur gorge se serrer.
Il n'y avait pas de doute. Ce n'était pas là un astéroïde vagabond mais bel et bien une forme de vie inconnue, effrayante, visiblement très évoluée et capable de se mouvoir dans l'espace, tel un poisson dans l'eau. Du jamais vu.
Ils découvraient maintenant la tête aux deux énormes cornes, le corps massif, la longue queue fouettant dans le vide.
Stalag estima au jugé que la créature mesurait facilement deux ou trois mètres et se demanda comment elle avait pu générer un signal aussi gros et aussi dense, d'ordinaire réservé aux astéroïdes.
La bête sembla se désintéresser d'eux, et se dirigea vers le second satellite de surveillance.
Stalag eut le sentiment que son réflexe d'avoir coupé tous les systèmes leur avait probablement sauvé la vie, à lui et son équipe.
Il entendit comme dans un souffle, la voix de son subordonné à coté de lui.
-C'est quoi cette chose... Qu'est-ce qu'on fait maintenant ?
-Restez calme. Pour le moment, il nous évalue et n'est probablement pas sûr de nous avoir repérés... J'espère... Ne faites aucun mouvement, il faut prendre garde à ne pas déclencher de réaction.
-Stalag ! Au rapport !
La voix de son chef, en provenance de la planète principale, se propagea dans toute la pièce.
-Chef, taisez-vous, chuchota Stalag. On nous observe.
-Opérateur-adjoint !
Ce dernier ne répondit pas. Il était fasciné par la créature et complètement paralysé par la peur.
Soudain, le monstre fit demi tour et fonça sur eux.
La créature brillait dans les ténèbres étoilés, comme un spectre.
Stalag et son équipe eurent à peine le temps d'apercevoir une lueur grandir sur le coté droit de la vitre du poste d'observation. Une force colossale fracassa le flanc du satellite de surveillance. La puissance de l'impact fut celle d'un énorme astéroïde percutant une petite planète. Renversés comme des pantins, précipités la tête en bas, Stalag et les autres opérateurs voulurent crier. Ils n'eurent que le temps d'entendre le craquement sinistre de la vitre blindée de la salle de commandes avant que leurs crânes n'explosent et que leurs cerveaux ne se broient.

Excité, l'alien frémit de plaisir.
Il venait de détruire une des trois lunes de surveillance de la planète principale. Il s'éleva alors en direction des deux autres satellites, qui dégageaient eux aussi des sortes de fréquences qui titillaient ses sens.

Le chef de secteur, responsable de la première lune de surveillance depuis la planète principale, s'assit sur sa chaise avec raideur.
-Il faut absolument que nous sachions ce qui s'est passé là-haut, dit-il en désignant les écrans de contrôle désespérément silencieux.
Son adjoint tentait en vain d'établir un contact radio :
-Stalag, m'entendez-vous ? Allô, Stalag ?
De leur coté, les supérieurs hiérarchiques et les responsables des deux autres lunes de surveillance discutaient avec véhémence par le téléphone interne.
-Chef ! Les opérateurs des deux autres lunes me disent que c'est une sorte de créature inconnue et non répertoriée qui...
L'opérateur s'arrêta au milieu de sa phrase. Une seconde secousse en provenance directe de l'espace se fit sentir.
-Nous... Nous avons perdu le contact avec le satellite numéro deux !
-Passez moi l'état-major... Vite ! Il nous faut le feu vert pour que la troisième lune déploie son arsenal avant que...
Trop tard.
Une troisième secousse annonçait la destruction de la dernière lune de surveillance.
La planète principale, privée de ses trois lunes sur lesquelles était concentré tout le fleuron de leur technologie de surveillance spatiale, était à présent aveugle et sourde, face à cette menace venue d'ailleurs.

Le bâtiment était en pleine ébullition. Les gens allaient et venaient, dans un brouhaha infernal. Pour la centième fois, le responsable en chef des satellites de surveillance se retourna pour regarder les écrans de contrôle muets, comme s'il espérait que ceux-ci allaient se rallumer miraculeusement et émettre un signe de vie.
A l'état-major, les hauts-gradés n'arrivaient pas à comprendre comment la nouvelle avait pu se répandre aussi rapidement. Il s'était déroulé quelques minutes à peine, depuis la subite fin de communication avec les trois satellites. Il y avait visiblement eu des fuites et une dizaine de chaînes d'information locales ainsi que d'autres envoyés spéciaux se pressaient aux portes du gouvernement Karambaarien, afin d'en savoir plus sur ce qui se passait dans l'espace.

Les masses d'autochtones grouillantes qui étaient dehors et qui avaient le nez en l'air, intrigués, aperçurent une étoile filante, blanche et menaçante, grossir de plus en plus.
La réaction du gouvernement ne se fit pas attendre.
Du sol autour du bâtiment principal de la planète surgirent des silos à missiles qui pointèrent en direction du ciel.
-Feu !
Les canons crachèrent des rayons laser plasma parfaitement rectilignes, en direction de cette étoile filante blanche vivante qui pénétrait dans l'atmosphère.
Le ciel entier résonna de sifflements aigus que généraient les salves de canons à ions.
Lorsque les batteries furent à plat, les canons marquèrent une accalmie pour recharger leurs accumulateurs.
Le monde entier retenait son souffle.
Soudain, en provenance des nuages de poussières qui obscurcissaient le ciel, en réponse au coups de canon, une lumière violette aveuglante se déploya et toute la ville ainsi que le siège gouvernemental se volatilisèrent. Des milliers d'autochtones disparurent en poussière en même temps.

L'alien abattit sa masse sur le champ désert où se tenait encore la ville, un instant plus tôt.
Il fut satisfait de noter qu'il avait réussi déployer sa puissance avec parcimonie, car du sol plat et rasé s'élevèrent des clameurs souterraines. Il se douta qu'il devait y avoir des bunkers souterrains où se terraient les survivants du rasage de la ville.
En effet, deux immenses battants de portes d'un hangar souterrain s'ouvrirent à l'endroit ou s'était jadis tenu le siège du gouvernement.
Une navette en jaillit, avec les membres les plus éminents de Karambaar dedans, et qui tentaient de prendre la fuite.
Amusé, l'alien regarda la fusée s'éloigner. Il prit une brève impulsion et le sol se fendit légèrement. Il décolla à son tour et d'une vitesse inouïe, il rattrapa et dépassa la fusée gouvernementale en un instant. Il s'immobilisa juste devant et pointa son bras en avant.
Un violente secousse agita les passagers de la fusée. Celle-ci venait de s'immobiliser d'un coup, par magie.
-Q... Qui êtes vous et q... que voulez-vous ? Grésilla une voix métallique en provenance de la fusée neutralisée.
-Le nouveau maître de ce système, répondit la voix d'outre-tombe de l'alien. A présent, cette planète est mienne. Et vous allez tous m'obéir sinon je vous extermine et je remplace votre peuple par le peuple d'une autre planète sous ma coupe...

A suivre....

[kouki]

Super chapitre

[sonluffy-z]

Très intéressante l'attaque de ces lunes.
Maintenant il va s'attaquer a la planète principale, ça va etre dur de se retenir de pas tuer tout le monde^^.

[Abysse]

CHAPITRE 9



Une décennie plus tard après l'invasion de la planète la plus civilisée du secteur stellaire dans lequel il vagabondait, l'alien polymorphe en seconde forme réductrice était à la tête d'une dizaine de mondes et de planètes, sur lesquelles il épargnait sciemment les autochtones locaux.
Depuis qu'il avait revu sa façon de penser et d'agir, sa politique de soumission par la terreur fonctionnait à merveille. Vu qu'il se donnait, à présent, la peine d'épargner le quota de formes de vie nécessaires à l'écosystème d'une planète qui lui plaisait, la rumeur de ses forfaits et de ses exactions se répandit donc à une vitesse fulgurante dans tous les systèmes stellaires voisins de cette portion de galaxie.
Il y eut bien diverses alliances entre nombre de peuples de la galaxie pour tenter de s'opposer à cet alien surpuissant qui s'appropriait leurs territoires stellaires, mais toutes échouaient lamentablement.
Aucune alliance, aucune tactique, ni la technologie avancée, ni la force, ni la ruse, ni la magie ne pouvaient abattre la puissance de l'alien venu d'ailleurs.
Toutes les rébellions de peuples et d'autochtones se soldaient par des échecs retentissants et écrasées dans le sang. Pire encore, les potentielles planètes d'origine de chaque race rebelle étaient impitoyablement réduites en poussière et rayées de la carte du cosmos.
La réputation de l'alien polymorphe aux gigantesques cornes noires devint telle que plus personne n'osa s'opposer ouvertement à lui. Son nom était synonyme d'effroi absolu. La moindre contestation de son règne signifiait l'extermination pure et simple de toute forme de vie insoumise et le génocide des peuples concernées.
Ceux qui eurent vent de sa sinistre réputation et qui se doutaient que leur planète serait la prochaine sur sa liste, ceux-là anticipaient fréquemment l'événement et préféraient se soumettre sans opposer la moindre résistance.
Il n'était pas rare que, lorsqu'il se rendait sur une nouvelle planète dans le but d'en faire sienne, les autochtones locaux attendaient sa venue et se prosternaient automatiquement à son arrivée.
A tel point que l'alien n'eut bientôt plus besoin de se déplacer en personne pour coloniser une planète, sa réputation le précédait et suffisait amplement pour s'assurer une soumission totale.
Il se forma aussi, au fil du temps, toute une caste d'adorateurs attirés par sa puissance et sa grandeur.
Son regard flamboyant, quand il n'était pas mortel pour ceux qui le fixaient, inspirait à la fois admiration et épouvante, même chez les plus grands. Rares étaient ceux qui pouvaient soutenir l'éclat de l’œil rouge et y résister.
Il était si puissant, primitif et imbu de sa supériorité qu'il ne songeait même pas à s'accaparer les technologies des mondes qu'il envahissait, sans même se rendre compte des avantages et facilités qu'elles pourraient lui conférer.
Il vivait du jour au jour, se déplaçant de planète en planète par ses propres moyens, sa faculté à survivre dans n'importe quel milieu le rendait extrêmement favorisé et toute technologie lui semblait totalement superflue et indigne de sa personne.

Puis, un jour, alors qu'il était assis sur une planète fraîchement conquise sans coup férir, par le seul fait de sa sinistre réputation qui le précédait, et qu'il était drapé dans ses noires pensées, au sommet de la plus haute montagne de la planète, entouré de sa cour d'adorateurs qui le suivaient partout à distance respectueuse, un nouvel événement inattendu survint.

L'alien sentit de nouveau une présence familière. En provenance de l'espace.
Une silhouette familière à l'aura gigantesque surgit du cosmos et pénétra dans l'atmosphère de la planète occupée. Son apparition dans l'atmosphère déclencha des ouragans. La planète entière fut secouée par des cataclysmes météorologiques, d'immenses pans de poussière s'élevèrent et virent obscurcir l'étoile lumineuse qui apportait chaleur et lumière sur ce corps céleste colonisé, comme une éclipse.
La cour d'adorateurs à proximité furent balayés comme des feuilles mortes. Les plus résistants parvinrent à s'accrocher à quelque chose et virent l'être qui provoquait ce cataclysme.
Ce dernier se posa lentement devant l'alien colonisateur, dans un coup de tonnerre qui illumina leurs traits respectifs.
Stupéfaits, les adorateurs qui n'avaient pas été balayés par cette apparition, n'en crurent pas leurs yeux : Les deux êtres qui se tenaient face à face, leur Dieu et l'inconnu, se ressemblaient et visiblement, se connaissaient.

-...

Les deux aliens se fixèrent intensément.
Le reste des adorateurs qui n'avaient pas été balayés par l'arrivée du second alien commencèrent à se consumer. En effet, rares étaient les êtres vivants qui pouvaient supporter le magnétisme et la pression ambiante issus d'un tel face à face, même passif, entre ces deux monstres.

-...

-Bravo, il semble que tu aies suivi mon conseil. Tes planètes sont à présent resplendissantes. C'est la preuve que tu commences à maîtriser ta puissance et à en faire usage avec parcimonie.

Se souvenant de l'humiliation subie quelques années auparavant par ce même congénère, et qui l'avait empêché se de transformer d'un simple revers de la main, l'alien en seconde forme réductrice resta circonspect :

-Que me veux-tu encore ? Gronda t-il.

-Je vais te le dire, mais auparavant, je voudrais que tu me montres ta forme originelle.

-Pourquoi donc... ? Fit-il, surpris.

-Car tu devrais maintenant être capable de conserver la puissance minimale de ta forme de réduction et ce, en forme originelle, tout comme moi.

-... Vraiment ? Très bien.

Sur ces mots, l'alien en seconde forme réductrice choisit d'obtempérer et entama sa métamorphose pour regagner la splendeur de sa forme originelle. Son congénère ne l'en empêcha pas, cette fois-ci.

-Ah ! Et tâche de ne pas dévaster cette misérable planète en te métamorphosant. Ce sera la preuve de ta maturité.

-...

Le sol se mit à trembler et à se fissurer.
D'innombrables pans de roches se soulevèrent, partout sur la planète.
Dans un fracas infernal d'énergie pure, l'alien regagna petit à petit sa forme originelle. Il lutta pour ne pas se laisser dominer par sa propre puissance et parvint à ne pas raser totalement la planète sur laquelle ils se trouvaient, lui et son congénère.
Néanmoins, les répercussions d'énergie modifièrent l'environnement, le soleil fut totalement masqué par les immenses pans de poussière qui s'élevèrent et la planète fut plongée dans le noir. Les formes de vie locales aux quatre coins du globe moururent, ne supportant pas les effluves d'énergie qui se dégageaient du corps de l'alien en pleine transformation.
Toutefois, la planète, bien que salement amochée, tint bon. Elle ne se brisa pas et resta en un seul morceau. Mais toutes les formes de vie alentours disparurent. La caste d'adorateurs qui suivaient l'alien comme son ombre se volatilisèrent sans laisser de traces, irradiés par l'énergie qui se dégageait du corps en pleine métamorphose.
Il ne resta plus que lui et son congénère.
Enfin, dans un dernier jaillissement d'énergie, l'alien métamorphe revint à sa forme originelle.

-C'est fait... Et maintenant... ?

-Bravo, tu es enfin capable de passer en forme originelle sans tout détruire, je t'en félicite. Ton entraînement et apprentissage en solitaire dans cette portion de galaxie se sont avérées salutaires.

-...
Et alors ? Qu'attends tu de moi ? Tu veux te battre contre moi ? Piaffa t-il, impatient.

-Fufufu, Cold, mon frère, nous réglerons nos propres comptes plus tard, en temps voulu. Pour l'instant, j'attends juste de toi que tu m'aides à renverser et tuer notre père... Seul, je n'y arriverais pas. J'ai besoin de ta puissance, à présent que tu sembles enfin la maîtriser. Elle ne sera pas de trop.


A suivre...

[sonluffy-z]

Hoho très intéressant cette fin de chapitre.

J'aime bien le fait que Cold ne soit pas encore intéressé par les technologies des planètes qu'il annexe. Ses adorateurs deviendront sans doute par la suite, les membres de son armée personnelle. Vraiment j'ai hâte de voir tout ça en venir à ce que l'on connait de Cold et sa famille dans le manga. C'est toujours aussi bon.

[Majin-vegeto89]

j'aime toujours autant le scénario, mais j'ai une petite remarque à faire sur le style, que je vois de plus en plus au fil des chapitres: les répétitions.

tu répète très souvent les même informations encore et encore, et ça alourdit beaucoup ton écriture. tu cite très souvent par exemple la forme actuelle de Cold. dans tout tes chapitres ou presque, on a quasiment un rappel de sa forme actuelle par paragraphe. le lecteur sait parfaitement dans quel forme il est et que tout ce qu'il fait est affecté a cette forme, inutile donc de le remettre a chaque fois. un autre exemple plus axé sur le sens que sur les mots:

Il était si puissant, si primitif et si imbu de sa supériorité qu'il ne songeait même pas à s'accaparer les technologies des mondes qu'il envahissait

dans le même paragraphe, tu mets:

Il était bien trop sauvage et primitif pour réaliser tous les avantages et facilités qui pourraient lui conférer les diverses technologies existantes sur les mondes qu'il s'appropriait.

pour une nouvelle information (les avantages et facilités) tu répète tout le reste (primitif, les mondes qu'il envahit). je te donne juste une autre façon de tourner la chose, mais je ne dis pas que c'est meilleur, juste une autre façon de voir:

Il était si puissant, primitif et imbu de sa supériorité qu'il ne songeait même pas à s'accaparer les technologies des mondes qu'il envahissait, sans même se rendre compte des avantages et facilités qu'elles pourraient lui conférer

et comme ça tu t'épargnes une phrase complète et le paragraphe est moins redondant.

je ne veux pas te vexer, hein. je te donne juste mon avis, à toi de voir si tu trouve que j'ai raison ou tord . je continuerai a lire de toute manière^^

[Abysse]

Merci pour la critique, ça fait plaisir et c'est constructif !
C'est vrai qu'il y a des répétitions, je dis souvent « l'alien en seconde forme réductrice » pour parler du protagoniste. Je faisais ça volontairement lorsque le mystère planait encore sur son identité, et maintenant que tu le dis, effectivement, j'aurais pu éviter de le rappeler systématiquement, ou du moins, trouver d'autres formulations relatives à son apparence pour éviter de sombrer dans la lourdeur et la répétition du même terme. C'est noté.

un autre exemple plus axé sur le sens que sur les mots:

Il était si puissant, si primitif et si imbu de sa supériorité qu'il ne songeait même pas à s'accaparer les technologies des mondes qu'il envahissait

dans le même paragraphe, tu mets:

Il était bien trop sauvage et primitif pour réaliser tous les avantages et facilités qui pourraient lui conférer les diverses technologies existantes sur les mondes qu'il s'appropriait.

J'avoue. C'est presque deux fois pareil pour rien.
D'ailleurs la reformulation que tu me proposes est parfaite, je te la pique et m'en vais corriger et la placer dans le paragraphe !

Encore merci, n'hésite pas à pointer du doigt les aspects négatifs, ça me permettra de les éviter, de m'améliorer et de ne pas retomber dans les mêmes travers, à l'avenir.

[broly97]

Je me doutait un (tout petit) peu que le démon du froid en question était cold. J'imagine donc que tu lui donne le même niveau de puissance que celui de DBM ?

Par contre son frère est une sacrée en.....é. Franchement, les démons du froids, quelle race. Ils n'ont pas changés. Aucun esprit de famille.

En tout cas, hâte de voir ce que va donner la suite de ta fic que je trouve super.

[desa]

Ainsi donc c’était Cold. Faut avouer que de ceux qu'on connait c’était le plus susceptible. On est donc en train d'assister a la naissance de l'empire des Cold. Je me demande comment il va ensuite se debarasser de son frère.

[Abysse]

CHAPITRE 10


Planète Cold I, anciennement Karambaar.

Sur les ruines de la toute première planète sur laquelle Cold avait délibérément décidé d'épargner, pour la toute première fois de son existence, les formes de vie inférieures qui s'y trouvaient.
Le Dr Sckernis, un scientifique Karambaarien renommé, arriva à l'entrepôt souterrain Zêta, sous les ruines de l'ancienne ville.
Il avait appris au dernier moment que la réunion ultra-secrète à laquelle il avait clandestinement été convié, se déroulait finalement à l'autre bout de la ville, par souci de sécurité et de prudence envers les adorateurs et les fanatiques de l'alien polymorphe qui avait envahi et colonisé, à lui seul, leur planète natale ainsi que nombre de systèmes voisins.
La conférence en huis-clos avait déjà commencé au moment ou il débarqua enfin à la hâte, quelques heures après.
L'entrepôt Z possédait un vaste réseau de bunkers souterrains très élaborés, et dont l'existence était ignorée de la poignée d'adorateurs fanatiques que Cold avait séduits puis pervertis par sa toute puissance physique et destructrice et le charme de sa malice, et de sa grandeur malfaisante primitive.
Quand le Dr Sckernis entra, un soldat lui tendit un traducteur instantané.
Une table de conférence improvisée avait été dressée à coté de projecteurs et de diapositives sophistiquées.
- Professeur S, vous êtes en retard fit une voix grave.
- Je sais. En partie parce que j'ai été prévenu du changement d'endroit au denier moment.
On lui avança un siège.
Sckernis balaya la salle du regard. Parmi l'assistance, il reconnut certains dignitaires de la planète, des représentants d'autres planètes et de systèmes voisins, des hauts scientifiques de l'univers, ainsi que des philosophes renommés, etc.
Il fit un bref signe de tête à quelques uns, qu'il connaissait personnellement. D'autres, inconnus, le dévisagèrent.
- Très bien, messieurs... et professeur S, annonça la voix du commandant L, présidant la réunion secrète, à l'autre bout de la table. Si vous voulez bien vous installer, j'aimerais que nous commencions. Vous savez tous que l'heure est extrêmement grave pour nombre de systèmes planétaires de notre galaxie. Alors les règles sont simples : je vous pose des questions et vous me donnez des réponses. D'abord, fit-il en allumant une diapositive en trois dimensions représentant Cold en train d'attaquer une planète, est-ce que quelqu'un pourrait me dire quelle est cette chose ?
Un scientifique à blouse blanche au premier rang, fut le premier à prendre la parole.
- D'après l'observation attentive des nombreuses images enregistrées qui nous sont parvenues, il s'agit là d'une créature intelligente inconnue qui n'est répertoriée nulle part dans les archives des systèmes de la galaxie. Manifestement, c'est une forme de vie partageant une apparence commune et des traits communs à de nombreuses branches d'espèces vivantes répertoriées. Là ou cette créature se distingue nettement du reste du règne extraterrestre, c'est qu'elle est parfaitement capable de survivre et d'évoluer dans l'espace, et par là-même, possède aussi une double faculté génétique unique, d'adaptation à la plupart des milieux respirables et irrespirables. C'est une observation des plus surprenante.
- Pas à nos yeux, répliqua un représentant d'une autre planète. Certaines espèces sont capables de survivre dans l'espace et d'autres de s'adapter à divers milieux atmosphériques. Mais nous reconnaissons qu'aucune espèce connue ne saurait survivre et se déplacer suffisamment longtemps et suffisamment vite dans l'espace pour atteindre, par ses propres moyens une planète ou une lune voisine, si proche fut-elle dans le cosmos.
- J'ajouterais, fit un troisième scientifique, que cette créature possède une densité corporelle absolument remarquable et capable de produire un magnétisme physique unique, capable de bouleverser avec aisance, les fondations mêmes d'une planète de taille et de gravité moyenne.
- Densité corporelle ? Magnétisme physique ? Soyez plus clairs, messieurs, fit le commandant.
-Scientifiquement, cette créature est capable de fusionner ses cellules calorifiques à très grande vitesse, un phénomène relativement peu connu de la science... Cela s'apparente à de toutes petites fusions nucléaires dans le corps et qui...
Un philosophe se leva à son tour et coupa la parole :
- L'énergie spirituelle, ou le Ki si vous préférez, selon certaines coutumes et diverses vieilles croyances tribales planétaires. Je rejoins mon collègue dans la mesure où la notion de Ki n'est pas un phénomène inconnu et inobservable, notamment chez certains peuples primitifs et certaines formes de vie nées d'une mutation... Mais la maîtrise et l'utilisation de l'énergie physique à de tels niveaux, c'est-à-dire d'ampleur destructrice planétaire, c'était tout bonnement impensable...Jusqu'à maintenant.
Le commandant L n'aimait pas du tout ce qu'il entendait.
- Ce que je veux savoir maintenant, repris la voix autoritaire, c'est d'où vient cette créature, si d'autres existent, et dans ce cas si elles peuvent venir ravager et s'approprier nos planètes ? Docteur N ?
- Nous supposons que cette créature provient d'une étendue largement inexplorée de l'espace. Il existe des endroits extrêmes si éloignés que la chaleur et la lumière des étoiles n'y pénètrent pratiquement pas. L'environnement stellaire et les conditions de vide spatial y sont si hostiles et si chaotiques qu'ils rendent, en principe, impossibles le développement de la vie et l'exploration par technologie spatiale. Faute de pouvoir y accéder, nous n'avons pratiquement aucune idée des formes de vie monstrueuses qui pourraient s'y être développées...
- La densité corporelle titanesque que peut générer cette créature prouve qu'elle possède un corps parfaitement adapté aux milieux stellaires les plus durs et à gravité extrêmes. Cette endurance expliquerait en partie leur facilité à se mouvoir dans un milieu stellaire moindre, tel notre galaxie.
- Le monstre que vous voyez ici sur l'hologramme, a attaqué et colonisé la plupart des planètes de notre zone de cosmos en se déplaçant dans l'espace aussi vite que le meilleur de nos vaisseaux. Si une telle créature a pu venir jusqu'ici, d'autres le pourraient aussi.
- Vous êtes en train de me dire qu'il existe au moins un autre spécimen de ce monstre quelque part dans les profondeurs du cosmos ?
Toute l'assistance se mit à se regarder en silence, avec vive inquiétude.
- C'est exact.
Toutes les têtes se tournèrent vers le professeur S.
-Tard la nuit dernière, j'ai loué à prix d'or les services d'un téléporteur Yardrat pour qu'il m'emmène à l'endroit où l'on a découvert les restes de la dernière planète sur laquelle se serait posée la créature. Je voulais examiner les fragments de roche. Pendant que nous étions là-bas à chercher des informations, mon détecteur a brièvement enregistré deux signaux énormes au loin.
J'ai demandé au Yardrat s'il pouvait suivre ces signaux mais ce froussard a paniqué, m'a dit de garder mon argent et nous sommes rentrés dare-dare.
- Cela ne prouve rien, dit un autre.
- Attendez, il y a mieux. Ce matin, on a retrouvé non loin de la bordure de la nébuleuse, les débris d'une navette spatiale de fanatiques qui tentaient de suivre la créature. L'unique survivant est en soins intensifs et hurle avec un mélange d'effroi et de fascination qu'il a vu deux de ces créatures. Celle qui nous a attaqués et... une autre.
- Ridicule ! rétorqua un dignitaire.
- S'il vous plaît, asseyez-vous, ordonna L... Docteur S, puisque apparemment vous avez l'air si sûr de vous, peut être pourriez-vous me dire ou sont allées la ou les créatures.
- Je l'ignore, monsieur.
L'assistance et les rangs échangeaient des propos à voix basse dans leurs langues. Le scientifique à blouse blanche, le docteur N et le dignitaire bombardèrent S de questions.
- Messieurs, messieurs !
L se leva pour reprendre le contrôle de la conférence.
- Comme je vous l'ai précisé, c'est moi qui pose les questions. Je veux bien être certain de comprendre la situation. En résumé, vous pensez qu'il y a quelque part une ou plusieurs sortes d'extraterrestres très agressifs, surgis des profondeurs stellaires dont on ne sait pratiquement rien, parfaitement autonomes dans l'espace et sur n'importe quelle planète, et capables de pulvériser celles-ci par leur seule force physique ?
Est-ce que c'est bien cela ?
-Oui, monsieur !
-Ce que je veux, ce sont à présent des solutions. Alors oui ou non êtes vous en mesure de me dire si nous pouvons envisager quoi que ce soit contre ces créatures, si elles reviennent ?
-...


A suivre...

[sonluffy-z]

Bon chapitre, que vont choisir ces dirigeants...s'allié à Cold dans l'espoir d'avoir une vie plus ou moins comme actuellement où se battre contre l'alien et mourrir dans d'atroces souffrances.

[Abysse]

CHAPITRE 11


Sur Cold I, ex planète Karambaar :
- Commandant, si cette créature revient, accompagnée ou non, nous ne pourrons pas réagir. Nous avons bien vu qu'elle est capable de résister à l'explosion d'une planète et nous ne disposons pas d'un armement capable de générer beaucoup plus de dégâts qu'une explosion planétaire.
- Quand bien même parviendrons nous à l'attirer dans un piège ultra élaboré où nous concentrerions le fleuron de la technologie de notre force de frappe militaire, encore faudrait-il être certain du résultat. Cette créature est monstrueusement rapide et résistante.
- Que se passerait-il si nous rations notre coup ?
- Les représailles seraient terribles pour la ou les planètes rebelles concernées. On l'a bien vu à l'oeuvre. Cette créature est dotée de sens extrêmement efficaces qui lui permettent de déduire avec une précision diabolique l'origine d'une attaque portée contre elle.
- Comment cela ?
-Elle est capable de "sentir" la signature technologique d'une attaque, et de deviner de mémoire, de quelle planète qu'elle a déjà colonisée proviennent les matières premières utilisées pour l'attaque. C'est-à-dire en fonction des alliages de métaux ou de la combinaison chimique ou nucléaire de nos bombes... Puis, la planète responsable est ensuite traquée et rayée de la carte du cosmos en représailles...
- Nous verrons comment outrepasser ce point. En attendant, veuillez continuer sur les capacités sensorielles.
- Le peu que nous sachions sur ce monstre, poursuivit un savant, c'est que la nature l'a doté de capacités inouïes. Il faut bien se rendre compte que nous ne sommes pas en train de parler d'une forme de vie évoluée ordinaire, mais d'une formidable machine de guerre. C'est un prédateur unique et inconnu, répertorié nulle part, et qui a su s'adapter à la teneur et à la fragilité de nos environnements planétaires. Un prédateur possède des organes sensoriels qui lui permettent de rechercher, dépister, identifier et traquer ses proies. C'est commun à tout le règne extraterrestre sauvage. Sauf que cette créature est si haut-placée dans la hiérarchie du règne du vivant que ses proies sont à une échelle... pratiquement galactique et planétaire.
Un silence pesant s'installa parmi les représentants de toutes planètes à la réunion secrète.
- Ce qui nous a permis de déduire, par raisonnement logique, étant donné l'étude des différentes frappes de cette créature sur nos planètes et sur nos peuples, c'est que cette créature ne peut pas se concentrer ni se focaliser sur un seul être vivant ou un petit groupe d'êtres vivants en particulier. Elle peut savoir et deviner si il y a des êtres vivants sur une planète, mais pas exactement ou, sauf pour ce qui est des grandes villes bien visibles. Par exemple, si nous étions les derniers êtres vivants de cette planète, ce monstre ne pourrait pas savoir avec exactitude ou nous sommes actuellement. Il devinerait que nous sommes là, quelque part sur la planète, mais c'est tout.
Quelque part, l'échelle cosmique de ses sens est un avantage pour nous. Nous sommes trop petits et insignifiants pour être détectés avec précision. La signature d'un banal être vivant n'est pas la même que celle d'une puissante bombe dont il pourrait soupçonner la provenance.
- Nous savons aussi que cette créature ne semble pas être évoluée au point de vouloir s'accaparer la technologie d'autrui pour se faciliter la tâche, apparemment.
- C'est censé être une bonne nouvelle ?
- Non. Parce que si cette créature avait vent de notre réunion sur telle ou telle planète, elle n'aurait pas besoin de fioritures technologiques pour nous repérer. Vu ce dont elle est capable, elle n'aurait tout bonnement qu'à faire sauter ladite planète pour nous déloger et nous faire disparaître...
-C'est bien instructif tout ça, mais ça ne répond toujours pas à nos interrogations. Qu'est ce que c'est que cette créature, pourquoi est-elle apparue sans crier gare, et pourquoi assujettit-elle nos planètes et systèmes ?
-...


Pendant que les mortels du monde d'en bas s'interrogeaient sur cette menace venue d'ailleurs, d'autres personnes connaissaient déjà quelques éléments de réponse.

Un petit gros, doté d'antennes paraboliques, vêtu d'une tunique sur laquelle étaient inscrits en caractères divins "Roi de l'univers", scrutait anxieusement les événements depuis sa petite planète individuelle, dans une dimension au dessus.
Ces êtres monstrueusement puissants qui avaient fait irruption dans la galaxie qu'il surveillait... Il avait sa petite idée sur leur provenance... Il avait deviné qu'elles étaient plus anciennes que l'univers lui même...
Suite à ses observations des exactions de Cold et de son frère qui oeuvrait parallèlement dans une galaxie voisine, il acquit la certitude que cette race, présentant des capacités physiques hors normes que les êtres vivants des quatre galaxies existantes n'étaient pas censés avoir, étaient natifs... de l'univers d'avant la venue des quatre Kaioshin suprêmes.
Seules les conditions de vie extrêmement rudes de l'univers d'avant la formation des quatre galaxies pouvaient expliquer ces extraordinaires puissances physiques et métaboliques à l'oeuvre chez un même individu.
Autrefois, dans l'univers, il n'y avait pas de chaleur, pas de lumière, pas d'étoile et encore moins de planète sur laquelle se poser et vivre. Tout n'était que vide, chaos, gaz, fragments de matière, obscurité complète, le tout d'un froid permanent stagnant au zéro absolu, et de pressions spatiales ambiantes énormes, supérieures à celles d'aujourd'hui.

En effet, il y a plus de 15 générations, chaque génération divine du calendrier Kaioshin étant de l'ordre de plusieurs millions d'années, naissait l'univers actuel.
Les premiers Kaioshin étaient descendus dans l'espace vide, primitif et obscur, alors uniquement constitué d'éléments gazeux primitifs et l'avaient colonisé.
Sous l'action de leur puissante magie commune, les divers amas gazeux primitifs s'étaient mélangés et condensés au même endroit. Ce fut l'instant du "bigbang". L'explosion des mélanges gazeux projeta de l'énergie qui s'éparpilla aux quatre coins du vide, formant les quatre galaxies. Des étoiles se formèrent un peu partout et leur lumière, inondant alors pour la première fois le cosmos vide et obscur, favorisa et permit l'apparition de la vie sur les planètes formées.
Mais le Kaio du Nord savait qu'il existait des créatures primitives très anciennes, et qui étaient déjà là bien avant la venue des Kaioshin.
Elles dataient de l'univers d'avant le bigbang et la formation des quatre galaxies actuelles.
Ces créatures de l'obscurité et du froid peuplaient et régnaient, parait-il, autrefois sur la vaste étendue de vide primitif, noir et hostile. L'arrivée brutale de la grande lumière et des étoiles tua ou obligea la grande majorité d'entre eux à se réfugier dans les tréfonds de l'univers, dans un endroit où la lumière intempestive des Kaioshin ne passerait pas. Cet endroit fut ensuite scellé hermétiquement et appelé Makaï.
Mais les créatures d'avant l'univers actuel ne s'étaient visiblement pas toutes réfugiées dans le Makaï. Certaines semblaient avoir choisi de rester et de survivre dans le nouvel univers, celui contrôlé par les Kaioshin.
Ce n'est que maintenant que le Kaio du Nord le comprit et s'en rendit compte.
-Si ce Cold et son frère font partie d'une race antérieure au bigbang qui ne semble pas s'être exilée dans le Makaï, comment ça se fait qu'ils ne se manifestent que maintenant ? Que s'est-il passé ? Qu'ont-ils fait pendant plus de 75 millions d'années que les quatre galaxies existent ?
Lui, un dieu qui surveillait pourtant une bonne partie de l'univers, il n'avait pas su les voir ni soupçonner leur existence avant qu'ils ne se manifestent. Comment ça se fait ? Et s'ils étaient deux, pouvait-il y en avoir encore d'autres ?
Autant de questions dont il ignorait les réponses.
Comment de tels êtres ont-ils pu survivre et s'adapter aux énormes bouleversements de l'environnement spatial ? Leur corps et leur puissance ne sont pas censés survivre dans un environnement stellaire lumineux et d'une densité gravitationnelle nulle... Avec autant de puissance dans un si petit corps, ils devraient normalement se dilater et exploser... A moins qu'ils n'aient évolués dans le sens inverse pour survivre et s'adapter ? Oui, c'est ça... Ces transformations... Ils se sont tout bonnement adaptés... Et maintenant ?
Chaque réponse apportait son lot de questions suivantes.
-Ce dont je suis à peu près certain, c'est que si il n'y a personne dans l'univers capable de s'opposer à eux, une bonne partie du cosmos va connaître une sombre période...


Dans les tréfonds de l'espace, en dessous des quatre galaxies, à la lisière de la frontière avec le Makaï, dans une zone stellaire obscure et dépourvue d'étoiles, que l'on pourrait qualifier de vestige datant de l'univers d'avant, une gigantesque planète était sur le point d'approcher la taille limite à laquelle une planète peut se former avant de s'effondrer sous sa propre gravité et devenir ainsi une étoile.
Cela faisait exactement 75 millions d'années que le processus s'opérait. La vieille planète, aussi vieille que l'univers lui même, allait finalement se transformer en étoile, obligeant ses occupants à la quitter.
Sur son sol, malgré les conditions, un être singulier y vivait encore et ne l'avait jamais quittée. Sauf ses deux fils.
Le Roi Korudo était le dernier descendant de ceux qui ne s'étaient pas réfugiés dans le Makaï, il y a des millions d'années. Sa planète refuge qui se transformait irrémédiablement en étoile était l'événement déclencheur qui allait bouleverser une bonne partie des peuples et systèmes habités des quatre galaxies. Ce changement environnemental avait tiré de leur retraite la race ancienne d'êtres vivants qui s'y étaient terrés et qui n'avaient pas bougé depuis des millions d'années.

-Notre race est sur le déclin... Nous sommes devenus faibles et voués à disparaître dans un univers qui n'est plus le nôtre, prédit la puissante voix grave et calme du vieux Korudo, tel un crissement de trou noir.
Pourtant, il était sans doute l'être le plus puissant que l'univers actuel ait jamais porté.
Seulement, il était vieux, immensément vieux. Et il avait donné naissance à deux fils, sacrifiant et fragmentant deux transformations pour perpétuer le cycle de leur survie.
Bien que physiquement diminué, son apparence restait peu commune et particulièrement impressionnante : Il avait les yeux entièrement rouges et des excroissances frontales osseuses blanches et gigantesques, vestiges d'une ancienne et exceptionnelle transformation au delà de la forme originelle. Ses larges épaules et ses excroissances dorsales étaient tout ce qu'il avait gardé de sa première forme réductrice. Ses deux immenses cornes noires latérales et acérées, sur un corps massif et droit, étaient les traits caractéristiques d'une seconde forme réductrice. Tout ce qui restait de sa forme originelle était la texture et le teint de la peau de son corps.
Sa puissance actuelle était pourtant équivalente à celle de ses deux fils réunis, leur ayant conféré à chacun un quart de sa puissance originelle et de ses transformations pour leur permettre de naître et de se développer par eux-mêmes. Ce rapport de force lui conférait une soumission totale et individuelle de la part du ou des fils au père, à chaque génération.
Mais si jamais ses deux fils venaient à s'allier contre lui ? Le vieux Roi savait que ce jour viendrait, car le destin de leur race était que le ou les fils détrônent le père.
Mais ses fils se disputeraient immanquablement à leur tour le trône dans un sanglant combat fratricide. Au final, il ne pouvait sinistrement y avoir qu'un seul représentant de leur race à chaque nouveau cycle. Et celui-ci engendrerait plus tard à son tour, cédant une parcelle de sa propre puissance pour créer un ou plusieurs nouveaux êtres qui s'entre-tueraient ensuite à l'âge adulte, quelques centaines d'années plus tard.
Ils faisaient et survivaient ainsi depuis des millions d'années. Mais leur puissance allait irrémédiablement en décroissant. Chaque génération, depuis le chamboulement de l'univers, était irrémédiablement et immanquablement plus faible que la précédente, suivant une adaptation évolutive régressive et forcée pour survivre.
-Notre race est sur le déclin, se répéta encore une fois le vieux Roi, les bras croisés, se tenant sur sa planète, en fixant le ciel faiblement étoilé de sa région du cosmos, et qu'aucune atmosphère planétaire ne venait retenir.
Pourtant, au commencement de l'univers, bien avant que les premières étoiles ne se déploient et ne réchauffent les amas gazeux des premières planètes, leur race avait dominé et régné sans partage sur l'espace primitif de l'univers d'avant la venue des étoiles, pendant des millions et des millions d'années.
Puis un jour, il y eu une refonte de l'univers.
Des êtres divins venus d'au-delà l'univers étaient descendus et avaient répandu la lumière et la chaleur des soleils. Depuis, ces foyers lumineux ne cessaient de se propager lentement, faisant reculer toujours plus loin les démons de la nuit éternelle qui étaient là avant.
La plupart des démons issus des ténèbres glacials, fuyant la lumière et la chaleur des géantes rouges, s'étaient réfugiés dans une autre dimension. La race de Korudo était la seule race, d'avant l'expansion de la lumière des étoiles, qui ne s'était pas réfugiée dans une dimension annexe.
Leur remarquable constitution physique leur permit de survivre dans les replis les plus secrets et les plus sombres qui pouvaient encore subsister dans l'univers à présent ensoleillé.
La plupart des membres de leur race n'avaient pas survécu aux bouleversements universels et gravitationnels provoqués par le bigbang des Kaioshin antiques.
Leurs corps, surpuissants, d'un coup privés de gravité spatiale ambiante énorme, n'arrivaient pas à se maintenir dans les nouvelles pressions du vide et favorables à l'apparition de formes de vie inférieures.
Beaucoup de leur race étaient jadis si puissants, qu'ils s'étaient dilatés et avaient implosé de l'intérieur, incapables de contenir leur propre puissance.
Mais d'autres parvinrent à s'adapter et à survivre dans ces nouveaux milieux stellaires. Ceux là étaient arrivés à réduire leur masse corporelle pour survivre plus longtemps. Les transformations réductrices étaient nées. C'est ainsi que l'espèce survécu, tant bien que mal, au cours d'un lent et irrémédiable cycle de perte de puissance à chaque nouvelle génération. Ils payaient le prix pour avoir choisi de ne pas se réfugier dans une autre dimension.
Du coup, ils vivaient isolés, à l'abri dans les profondeurs stellaires. Ils répugnaient à s'aventurer vers la surface stellaire lumineuse en expansion,
Et maintenant, la gigantesque planète sans vie sur laquelle ses ancêtres s'étaient réfugiés depuis l'aube des temps, était en passe de devenir une de ces saletés d'étoiles qu'ils détestaient tant. Lui, Korudo, voulait y rester jusqu'au bout, mais ses deux fils, Cold et Chill, l'avaient déjà quittée et s'étaient aventurés, pour la première fois, vers des planètes et des espaces autre que le leur, découvrant leurs propres facultés d'adaptation régressives, parachevant la faiblesse et le déclin de l'espèce, même s'ils étaient encore, et de loin, les êtres les plus puissants qui soient dans cet univers peuplé d'êtres inférieurs ne vivant que grâce au réchauffement des planètes par les étoiles.


A suivre...