Origines

CHAPITRE 1
Un être voguait nonchalamment dans l'espace primitif, se déplaçant dans le vide hostile avec grâce et aisance.
Son corps, robuste, fin, souple et élégant, était pratiquement insensible à la pression du vide, au froid et aux rayons cosmiques.
Son métabolisme corporel était si évolué qu'il pouvait se passer de respirer pendant plusieurs années sans en être affecté. Et lorsqu'il respirait, c'était avec la faculté rare, pour ne pas dire unique, de pouvoir inspirer et expirer à peu près n'importe quel gaz existant dans l'univers, le rendant capable de s'adapter et d'évoluer sur la plupart des planètes existantes.
Son organisme était un joyau de l'évolution et plaçait son espèce au sommet de la chaîne alimentaire de l'univers.
Sa puissance aussi.
L'être stoppa soudainement son vol gracieux à travers le cosmos noir et étoilé.
Ses sens perfectionnés s'émoustillèrent et détectèrent quelque chose.
Son attention se porta alors sur un globe perdu au milieu du vide.
Il se trouvait là, sur son chemin, une magnifique planète, aux teintes atmosphériques oranges et vertes.
L'être se surpris à la contempler longuement, de son regard de braise.
Et à voir la beauté de ce corps céleste, son coeur se mit à brûler d'envie et de désir. Une jalousie brûlante s'empara de lui. Cette planète était si belle qu'il devait se l'approprier et la posséder.
Un sourire glacial se dessina sur ses fines lèvres noires. Il descendit alors lentement et avec souplesse, dans l'atmosphère en direction de la surface, avec la ferme intention d'y éradiquer toute trace de vie sur son sol.
Il fallait que cette planète soit sienne, à lui tout seul, et à personne d'autre.
Plusieurs autochtones virent un point brillant dans le ciel qui se rapprochait à toute allure. Intrigués, ils lâchèrent leurs outils de travail pour mieux regarder, ne se doutant de rien.
L'être venu de l'espace atterrit souplement sur le sol et cet atterrissage provoqua des ondes de choc invisibles qui se répercutèrent, provoquant des tremblements de terre et des raz de marée jusqu'à l'autre bout de la planète.
Les malheureux autochtones à proximité de l'impact et de l'épicentre, n'eurent pas le temps de hurler et furent engloutis par les immenses failles et crevasses qui s'ouvraient dans le sol, ouvertes par la chute de cette apparition venue du ciel.
Indifférent au chaos qu'il provoquait, l'être fixa alors les alentours de son terrible regard rougeoyant.
Sur cette planète, il se sentait plus léger qu'une plume.
Et terriblement puissant.
Avec un petit sourire, il leva son bras et fendit l'air d'un geste ample.
La pression du déplacement d'air de sa main était tel que toute la région fut balayée et se volatilisa, comme emportée par un ouragan fulgurant. Un dixième de la planète fut rasée en un seul geste.
-Que cette planète est fragile... Songea silencieusement l'être, en son for intérieur.
Ce n'était pas la première fois qu'il dévastait involontairement la surface d'une planète juste en esquissant quelques mouvements.
Il fit quelques pas. Et chacun de ses pas était comme un tonnerre qui secouait le sol. Car la puissance au repos qu'il dégageait était si grande que la planète n'y résistait pas.
Finalement, déçu de ne pas pouvoir se déplacer et explorer tranquillement cette belle planète sans que celle ci ne se disloque à chacun de ses mouvements, l'être prit son envol et s'éleva hors de l'atmosphère.
De l'espace, il fixa à nouveau la surface de la planète qu'il avait foulée. Celle-ci était dévastée, de larges fissures et failles labouraient son sol de part en part par sa faute, rien que parce qu'il s'y était promené. Elle était, par conséquent, inutilisable pour lui. Quel dommage...
Exaspéré, il leva alors l'index de sa main droite dans le vide. Une boule noire grésillante zébrée d'éclairs rouges se forma à l'extrémité de son doigt fin. Et d'un geste majestueux, presque dédaigneux, il la largua en direction de la planète. Une explosion sourde et apocalyptique, retentit dans toute cette parcelle du cosmos. La planète verte et orange disparut dans un feu d'artifice étincelant qui illumina le terrible regard rougeoyant de son bourreau.
Puis lorsque le calme revint, l'être s'en détourna sans remords, toutefois déçu d'une telle fragilité, et reprit tranquillement son chemin à travers le vide, en virevoltant gracieusement entre les innombrables débris de matière en suspension qui jonchaient l'endroit où s'était autrefois tenue une splendide planète verte et orange et qui avait eu le malheur d'être trop fragile pour lui.
Pendant qu'il filait en silence à travers le vide étoilé, il réfléchissait.
C'était au moins la centième planète qu'il pulvérisait parce qu'il était trop puissant pour la coloniser.
Cette situation ne pouvait plus durer.
Il fallait y remédier.
Comment posséder ces planètes qu'il trouvait si belles et sans les détruire instantanément...?
La solution s'imposa à lui, tout naturellement.
Sentant subitement pour la première fois un processus bizarre s'opérer en lui, il décida d'entrer en méditation immobile et alla se recroqueviller au coeur d'une petite étoile vide et inhospitalière, là où il était certain qu'aucune forme de vie autre que la sienne ne pourrait l'y déranger.
Il demeura ainsi, muet et immobile, à l'écoute des ébullitions chimiques et des réactions internes de son corps.
Au fil de sa concentration, son corps finit par muer et évoluer de façon surprenante :
Il adopta naturellement une forme régressive de son organisme afin de pouvoir s'adapter à la fragilité de l'environnement stellaire.
Sa mutation opéra lentement et progressivement. Son apparence ainsi que sa puissance originelle se mirent à se modeler et à changer.
Ses traits originaux se modifièrent et devinrent monstrueux et grossiers.
De petit, fin, mince et élégant dans sa forme originelle, il se développa, et grandit en taille et en masse corporelle. Des cornes effrayantes poussèrent sur sa tête et son corps.
Paradoxalement, sa puissance se mit à diminuer, comme étouffée, réprimée et enfouie dans les moindres recoins des cavités de son nouveau corps.
Sa nouvelle physionomie, devenue monstrueuse, restreignait ses facultés de déplacement dans le vide et dans l'air et il dégageait bien moins de puissance qu'avant.
Son évolution en une mutation naturelle régressive, scellant sciemment ses facultés incontrôlables, firent de lui un être effrayant à voir et terriblement repoussant.
Lorsqu'il sentit que sa mutation fut enfin achevée, il émergea de sa torpeur et décida d'aller tester son nouveau corps, à présent doté de restrictions volontaires, plus adapté aux normes d'un environnement fragile.
Il quitta la petite étoile dans laquelle il s'était lové pour muer en toute quiétude.
Il partit alors à la recherche d'une planète quelconque dans le secteur, pour tester les contraintes de son nouveau corps.
Il se délecta à l'idée de pouvoir vider une planète de ses habitants sans la détruire entièrement, à cause de sa puissance originelle trop grande et incontrôlable.
Lorsqu'il posa le pied sur une nouvelle planète inconnue, il fut agréablement surpris de constater que celle ci ne se disloquait pas systématiquement à chaque mouvement qu'il faisait.
Par contre, tous les autochtones s'enfuyaient de terreur à sa vue.
-Je vois... Songea t-il, avec un sourire horrible, en tournant sa tête monstrueuse et allongée, dotée de cornes terribles.
Il comprit que pour masquer sa baisse drastique de puissance, sa nouvelle apparence agissait comme un camouflage naturel pour induire en erreur ceux qui le voyaient. Moins il était puissant, plus il était monstrueux à voir, trompant astucieusement ses ennemis sur la puissance moindre qu'il dégageait sous cette apparence.
-Parfait... Se dit-il.
Même en ayant enfoui une bonne partie de sa véritable puissance au plus profond de lui, il savait qu'il restait largement supérieur à la moyenne des peuples qu'il pouvait croiser.
Il allait profiter de sa mutation pour répandre la terreur sans être handicapé par sa véritable puissance, afin d'éradiquer tranquillement les autochtones et s'approprier leurs habitats naturels qui s'ajouteraient à sa collection personnelle, pour le seul plaisir et l'égoïsme personnel que lui procurait la position hiérarchique de sa puissance, unique dans l'univers.
Ce serait bien plus jouissif que de tout détruire d'un coup malencontreusement, ne laissant pas à ses victimes le temps d'apprécier la terreur qu'il souhaitait leur infliger.
Il ne cherchait pas la destruction, au fond. Il savait apprécier la beauté de l'univers et souhaitait ardemment qu'elle lui appartienne, à lui seul.
Et là, il venait de franchir la première étape d'une succession de mutations pour s'adapter à la moyenne de l'univers, afin de combler son désir brûlant de collectionner et de posséder les plus belles planètes de la galaxie sans les abîmer profondément.
Il lui restait encore beaucoup de chemin à faire avant d'arriver à une maîtrise totale de sa puissance pour épargner correctement toutes les planètes qu'il souhaitait voir porter son nom.
A suivre....
Un être voguait nonchalamment dans l'espace primitif, se déplaçant dans le vide hostile avec grâce et aisance.
Son corps, robuste, fin, souple et élégant, était pratiquement insensible à la pression du vide, au froid et aux rayons cosmiques.
Son métabolisme corporel était si évolué qu'il pouvait se passer de respirer pendant plusieurs années sans en être affecté. Et lorsqu'il respirait, c'était avec la faculté rare, pour ne pas dire unique, de pouvoir inspirer et expirer à peu près n'importe quel gaz existant dans l'univers, le rendant capable de s'adapter et d'évoluer sur la plupart des planètes existantes.
Son organisme était un joyau de l'évolution et plaçait son espèce au sommet de la chaîne alimentaire de l'univers.
Sa puissance aussi.
L'être stoppa soudainement son vol gracieux à travers le cosmos noir et étoilé.
Ses sens perfectionnés s'émoustillèrent et détectèrent quelque chose.
Son attention se porta alors sur un globe perdu au milieu du vide.
Il se trouvait là, sur son chemin, une magnifique planète, aux teintes atmosphériques oranges et vertes.
L'être se surpris à la contempler longuement, de son regard de braise.
Et à voir la beauté de ce corps céleste, son coeur se mit à brûler d'envie et de désir. Une jalousie brûlante s'empara de lui. Cette planète était si belle qu'il devait se l'approprier et la posséder.
Un sourire glacial se dessina sur ses fines lèvres noires. Il descendit alors lentement et avec souplesse, dans l'atmosphère en direction de la surface, avec la ferme intention d'y éradiquer toute trace de vie sur son sol.
Il fallait que cette planète soit sienne, à lui tout seul, et à personne d'autre.
Plusieurs autochtones virent un point brillant dans le ciel qui se rapprochait à toute allure. Intrigués, ils lâchèrent leurs outils de travail pour mieux regarder, ne se doutant de rien.
L'être venu de l'espace atterrit souplement sur le sol et cet atterrissage provoqua des ondes de choc invisibles qui se répercutèrent, provoquant des tremblements de terre et des raz de marée jusqu'à l'autre bout de la planète.
Les malheureux autochtones à proximité de l'impact et de l'épicentre, n'eurent pas le temps de hurler et furent engloutis par les immenses failles et crevasses qui s'ouvraient dans le sol, ouvertes par la chute de cette apparition venue du ciel.
Indifférent au chaos qu'il provoquait, l'être fixa alors les alentours de son terrible regard rougeoyant.
Sur cette planète, il se sentait plus léger qu'une plume.
Et terriblement puissant.
Avec un petit sourire, il leva son bras et fendit l'air d'un geste ample.
La pression du déplacement d'air de sa main était tel que toute la région fut balayée et se volatilisa, comme emportée par un ouragan fulgurant. Un dixième de la planète fut rasée en un seul geste.
-Que cette planète est fragile... Songea silencieusement l'être, en son for intérieur.
Ce n'était pas la première fois qu'il dévastait involontairement la surface d'une planète juste en esquissant quelques mouvements.
Il fit quelques pas. Et chacun de ses pas était comme un tonnerre qui secouait le sol. Car la puissance au repos qu'il dégageait était si grande que la planète n'y résistait pas.
Finalement, déçu de ne pas pouvoir se déplacer et explorer tranquillement cette belle planète sans que celle ci ne se disloque à chacun de ses mouvements, l'être prit son envol et s'éleva hors de l'atmosphère.
De l'espace, il fixa à nouveau la surface de la planète qu'il avait foulée. Celle-ci était dévastée, de larges fissures et failles labouraient son sol de part en part par sa faute, rien que parce qu'il s'y était promené. Elle était, par conséquent, inutilisable pour lui. Quel dommage...
Exaspéré, il leva alors l'index de sa main droite dans le vide. Une boule noire grésillante zébrée d'éclairs rouges se forma à l'extrémité de son doigt fin. Et d'un geste majestueux, presque dédaigneux, il la largua en direction de la planète. Une explosion sourde et apocalyptique, retentit dans toute cette parcelle du cosmos. La planète verte et orange disparut dans un feu d'artifice étincelant qui illumina le terrible regard rougeoyant de son bourreau.
Puis lorsque le calme revint, l'être s'en détourna sans remords, toutefois déçu d'une telle fragilité, et reprit tranquillement son chemin à travers le vide, en virevoltant gracieusement entre les innombrables débris de matière en suspension qui jonchaient l'endroit où s'était autrefois tenue une splendide planète verte et orange et qui avait eu le malheur d'être trop fragile pour lui.
Pendant qu'il filait en silence à travers le vide étoilé, il réfléchissait.
C'était au moins la centième planète qu'il pulvérisait parce qu'il était trop puissant pour la coloniser.
Cette situation ne pouvait plus durer.
Il fallait y remédier.
Comment posséder ces planètes qu'il trouvait si belles et sans les détruire instantanément...?
La solution s'imposa à lui, tout naturellement.
Sentant subitement pour la première fois un processus bizarre s'opérer en lui, il décida d'entrer en méditation immobile et alla se recroqueviller au coeur d'une petite étoile vide et inhospitalière, là où il était certain qu'aucune forme de vie autre que la sienne ne pourrait l'y déranger.
Il demeura ainsi, muet et immobile, à l'écoute des ébullitions chimiques et des réactions internes de son corps.
Au fil de sa concentration, son corps finit par muer et évoluer de façon surprenante :
Il adopta naturellement une forme régressive de son organisme afin de pouvoir s'adapter à la fragilité de l'environnement stellaire.
Sa mutation opéra lentement et progressivement. Son apparence ainsi que sa puissance originelle se mirent à se modeler et à changer.
Ses traits originaux se modifièrent et devinrent monstrueux et grossiers.
De petit, fin, mince et élégant dans sa forme originelle, il se développa, et grandit en taille et en masse corporelle. Des cornes effrayantes poussèrent sur sa tête et son corps.
Paradoxalement, sa puissance se mit à diminuer, comme étouffée, réprimée et enfouie dans les moindres recoins des cavités de son nouveau corps.
Sa nouvelle physionomie, devenue monstrueuse, restreignait ses facultés de déplacement dans le vide et dans l'air et il dégageait bien moins de puissance qu'avant.
Son évolution en une mutation naturelle régressive, scellant sciemment ses facultés incontrôlables, firent de lui un être effrayant à voir et terriblement repoussant.
Lorsqu'il sentit que sa mutation fut enfin achevée, il émergea de sa torpeur et décida d'aller tester son nouveau corps, à présent doté de restrictions volontaires, plus adapté aux normes d'un environnement fragile.
Il quitta la petite étoile dans laquelle il s'était lové pour muer en toute quiétude.
Il partit alors à la recherche d'une planète quelconque dans le secteur, pour tester les contraintes de son nouveau corps.
Il se délecta à l'idée de pouvoir vider une planète de ses habitants sans la détruire entièrement, à cause de sa puissance originelle trop grande et incontrôlable.
Lorsqu'il posa le pied sur une nouvelle planète inconnue, il fut agréablement surpris de constater que celle ci ne se disloquait pas systématiquement à chaque mouvement qu'il faisait.
Par contre, tous les autochtones s'enfuyaient de terreur à sa vue.
-Je vois... Songea t-il, avec un sourire horrible, en tournant sa tête monstrueuse et allongée, dotée de cornes terribles.
Il comprit que pour masquer sa baisse drastique de puissance, sa nouvelle apparence agissait comme un camouflage naturel pour induire en erreur ceux qui le voyaient. Moins il était puissant, plus il était monstrueux à voir, trompant astucieusement ses ennemis sur la puissance moindre qu'il dégageait sous cette apparence.
-Parfait... Se dit-il.
Même en ayant enfoui une bonne partie de sa véritable puissance au plus profond de lui, il savait qu'il restait largement supérieur à la moyenne des peuples qu'il pouvait croiser.
Il allait profiter de sa mutation pour répandre la terreur sans être handicapé par sa véritable puissance, afin d'éradiquer tranquillement les autochtones et s'approprier leurs habitats naturels qui s'ajouteraient à sa collection personnelle, pour le seul plaisir et l'égoïsme personnel que lui procurait la position hiérarchique de sa puissance, unique dans l'univers.
Ce serait bien plus jouissif que de tout détruire d'un coup malencontreusement, ne laissant pas à ses victimes le temps d'apprécier la terreur qu'il souhaitait leur infliger.
Il ne cherchait pas la destruction, au fond. Il savait apprécier la beauté de l'univers et souhaitait ardemment qu'elle lui appartienne, à lui seul.
Et là, il venait de franchir la première étape d'une succession de mutations pour s'adapter à la moyenne de l'univers, afin de combler son désir brûlant de collectionner et de posséder les plus belles planètes de la galaxie sans les abîmer profondément.
Il lui restait encore beaucoup de chemin à faire avant d'arriver à une maîtrise totale de sa puissance pour épargner correctement toutes les planètes qu'il souhaitait voir porter son nom.
A suivre....