DBEM CHRONICLES

yo,
faites pas attention a ce qui était écrit avant l'édit. Cette fic se déroule dans l'univers de DB Ex Machina. Trois ans avant la destruction du Ruban Rouge
DBEM CHRONICLES
partie 1
L’homme qui rit. (Fic courte)
premiere partie.
Lundi 25 novembre. Quartier général du Ruban Rouge, section scientifique, cabinet psychologique. 16h.
Le docteur Merahn lisait un rapport sur la mission des soldats qu’il allait recevoir. C’était un homme de taille moyenne, proche de la quarantaine, aux cheveux poivre et sel gominés. Son visage parfaitement rasé, sérieux et sévère lui donnait un air concentré et ses lunettes rondes renforçaient cette impression. Il portait toujours un veston noir par dessus une chemise blanche et un pantalon noir, maintenu par une ceinture, noire elle aussi, tout comme ses chaussures impeccablement cirées. La cravate qu’il réajustait de temps en temps était rouge, arborant le sigle RR. Il buvait un verre d’eau près du distributeur du couloir qui menait à sa salle d’attente. Il entendit les bruits de pas caractéristiques des rangers sur la moquette et leva le regard sur l’homme qui arriva à sa hauteur.
« Alors doc’ ? »
Cette phrase avait le don d’énerver le docteur Merahn. Il était le psychologue de l’armée du Ruban Rouge depuis assez longtemps pour constater que les hommes lui étaient bien inférieurs en culture et en éducation. Ces gradés... quel langage simpliste et grossier. Le général devrait prendre l’initiative de faire éduquer un tant soit peu ses troupes.
Il soupira.
« Ils sont tous aptes à parler. Je vais les recevoir. Et tâcher d’en savoir plus sur ce qui s’est passé. »
« Ouais. Mais faites gaffe, y’en a un qu’a l’air agité. J’ai disposé deux gardes d’vant le cabinet, au cas où... »
« Je vous en remercie. »
Quelques minutes plus tard, le docteur Merahn était assis derrière son bureau.
Le soir commençait déjà à arriver, une lumière pâlotte filtrait à travers les stores. Il alluma sa lampe de bureau. Il sortit un stylo, de quoi noter, consulta sa montre à gousset, et expira fort. Il était temps de commencer.
« Faites entrer le premier, je vous prie. »
La porte s’ouvrit. Un homme chauve entra. Il était très grand et large d’épaules, vêtu simplement d’un débardeur blanc qui trahissait sa musculature impressionnante, et d’un treillis. La chaise craqua un peu lorsqu’il s’assit.
Merahn sortit la fiche du soldat qu’il lu à haute voix.
« Soldat première classe Alexander Srovski, section du colonel Brown. A servi pendant cinq ans en tant que seconde classe avant de monter en grade. Homme volontaire et faisant montre d’un grand sang froid et professionnalisme. Si j’en crois aussi cette fiche, vous n’avez jamais été suivi par une aide psychologique. »
Il regarda le soldat. Son visage était impassible.
« Qu’est-ce qui vous pousse aujourd’hui à découvrir mon cabinet, Alexander ? »
Le colosse ne dit rien. Il baissa ses yeux pâles sur le docteur et soupira.
« Vous savez docteur, je me suis engagé par nécessité. Pour subvenir aux besoins de mes proches. Je suis un soldat, et je fais mon boulot, rien de plus. Quand on m’envoie dans une opération, tuer, c’est aussi par obligation que je le fais. Je ne le fais pas par plaisir. Je suis un soldat, pas un assassin. J’ai tâché de faire profil bas et d’essayer de fermer les yeux sur les ...exactions que mes camarades commettent.
La dernière mission que j’ai effectuée fait partie de celles que j’aime le moins. »
« En effet, il s’agissait de prendre d’assaut un quartier défavorisé de la ville de SantaNochte. Vous deviez déloger la mara locale... » dit le docteur en lisant cette fois le rapport.
Il remarqua que le soldat avait baissé le regard et qu’il fronçait les sourcils.
« Alexander... j’imagine que vous n’avez pas spécialement envie d’en parler. Mais je dois comprendre... »
Il prit une autre feuille.
« Vous étiez cinquante. La mara ne comptait qu’une quinzaine de membres et vous aviez l’avantage de l’effet de surprise... »
Le soldat commença à suer. le jeu d’ombres et de lumières sur son visage soulignait ses traits qui se tendaient.
« Trois. C’est le nombre de soldats qui sont revenus. Vous et vos deux camarades... Trois soldats sur cinquante »
Il posa la fiche.
« Alexander...Que s’est-il passé là-bas ? »
Le colosse se pencha un peu. Son visage affichait un mélange d’incompréhension et de colère.
« Nous les avions eu docteur. La mara ne nous avait pas vu venir, mais les combats ont été violents et nous avons perdu dix soldats. Une partie des civils s’étaient ralliés à nos ennemis. »
Il marqua un temps de pause.
« Face à ça, notre supérieur a décrété que les civils étaient des ennemis potentiels. Et vous savez ce que ça signifie...n’est-ce pas ? »
Merahn hocha la tête.
« Le colonel Brown n’avait pas exactement une bonne réputation. Je ne compte plus les fois où il fût réprimandé pour excès de violence. Chose assez exceptionnel, même pour le Ruban Rouge. »
Le soldat acquiesça.
« Ça a duré une heure environ. Les autres soldats pillaient les baraques. On entendait des cris et des coups de feu. Je m’étais écarté volontairement dès le début à la limite du quartier, mais j’entendais tout et ça me donnait la nausée... »
Un autre temps de pause.
« Tout d’un coup, j’ai remarqué que les bruits changeaient. Les coups de feu doublèrent, triplèrent. Les cris des innocents ont cessé pour laisser place à des cris d’agonie. Et puis c’est là que je l’ai entendu... »
Il déglutit.
« J’ai entendu un rire... »
Il regarda le docteur droit dans les yeux. Quelque chose venait d’apparaître dans son regard. Et Merahn savait ce que c’était.
La terreur.
« Ce rire... jamais je n’avais entendu quelque chose de semblable... Et pourtant j’en ai entendu des choses, là d’où je viens... »
Il frissonna.
« Ça faisait... comme un cauchemar dont on ne parvient pas à se réveiller. Ça résonnait dans ma tête... je n’entendait plus que ça et tout mon corps a commencé a trembler. Je n’avais jamais tremblé docteur... ni de froid ni de rien d’autre. Jamais. Et j’ai tremblé... j’ai tremblé... »
Le docteur nota immédiatement cette répétition. Son patient commençait à craquer.
Il décida de radoucir le jeu en posant une autre question.
« Comment vous êtes-vous échappé ? »
Le grand soldat sembla se calmer quelque peu. Il se redressa sur sa chaise.
« J’été déjà en bordure de la ville, je me suis simplement dirigé vers le lieu où nous avions laissé nos véhicules. Dans une impasse. »
L’expression que Merahn vit apparaître sur son visage le surpris. En effet, il s’attendait à revoir de l’angoisse, et au lieu de ça, c’était une rage à l’état pur.
« Quand je suis arrivé, il y avait deux de mes... ‘‘camarades’’, qui étaient là... je me suis approché...et là... »
Il regarda le docteur droit dans les yeux.
« Ils riaient, eux aussi... ils s’amusaient... »
Son regard devint bestial.
« Ils tiraient sur un enfant... un enfant docteur. Il était recroquevillé contre un mur.
Ils lui tiraient dessus avec leurs armes, les yeux fermés, comme les lanceurs de poignards au cirque... Le gamin n’osait pas bouger. Il pleurait... et criait de peur quand les balles pulvérisaient le béton, à quelques centimètres de lui. Et ils riaient... ils riaient....Je suis père docteur, j’ai une fille de six ans...et ils riaient...
ils riaient en tirant sur un enfant qui avait l’âge de ma fille...et le rire continuait à résonner dans ma tête. »
Merahn sentit que le colosse était de nouveau au bord de la rupture...
« J’ai regardé le gamin, je les ai regardés eux... le rire repris de plus belle, il se mêlait au leur dans ma tête... l’image de ma fille... ma fille de six ans... la rage... le dégoût...tout se brouille. Et je cesse de lutter...
...
J’ai levé mon bras. J’ai visé. Et je les ai tués. »
Il marqua une pause. Le docteur Merahn ne dit rien.
« Je me suis approché du gamin. Il était terrorisé et continuait de pleurer. Je me suis assuré qu’il n’était pas blessé et...j’ai entendu un bruit derrière moi...suivit du claquement d’une culasse
...
Il était là...
...
Il était là et il me regardai......il m’a laissé partir... »
« Qui Alexander ? Qui était là ? »
« ... »
Comme le colosse ne disait plus rien depuis quelques minutes, Merahn s’apprêtait à demander au soldat suivant d’entrer que le grand soldat dit soudain
« Il n’existe aucun homme que je craigne docteur... Mais ce...truc... »
Il se pencha en avant. Un masque d’horreur se dessinait sur son visage.
« ...Ce truc...m’a fait ressentir la peur que l’on éprouve lorsque la mort vous enveloppe dans ces bras... »
Il se redressa. Inutile de l’interroger plus que ça.
« Je vous remercie Alexander... Vous pouvez sortir. »
« Merci docteur »
Il se leva et sortit. Merahn nettoya ses lunettes et finit de prendre quelques notes.
La soirée allait être longue.
faites pas attention a ce qui était écrit avant l'édit. Cette fic se déroule dans l'univers de DB Ex Machina. Trois ans avant la destruction du Ruban Rouge
DBEM CHRONICLES
partie 1
L’homme qui rit. (Fic courte)
premiere partie.
Lundi 25 novembre. Quartier général du Ruban Rouge, section scientifique, cabinet psychologique. 16h.
Le docteur Merahn lisait un rapport sur la mission des soldats qu’il allait recevoir. C’était un homme de taille moyenne, proche de la quarantaine, aux cheveux poivre et sel gominés. Son visage parfaitement rasé, sérieux et sévère lui donnait un air concentré et ses lunettes rondes renforçaient cette impression. Il portait toujours un veston noir par dessus une chemise blanche et un pantalon noir, maintenu par une ceinture, noire elle aussi, tout comme ses chaussures impeccablement cirées. La cravate qu’il réajustait de temps en temps était rouge, arborant le sigle RR. Il buvait un verre d’eau près du distributeur du couloir qui menait à sa salle d’attente. Il entendit les bruits de pas caractéristiques des rangers sur la moquette et leva le regard sur l’homme qui arriva à sa hauteur.
« Alors doc’ ? »
Cette phrase avait le don d’énerver le docteur Merahn. Il était le psychologue de l’armée du Ruban Rouge depuis assez longtemps pour constater que les hommes lui étaient bien inférieurs en culture et en éducation. Ces gradés... quel langage simpliste et grossier. Le général devrait prendre l’initiative de faire éduquer un tant soit peu ses troupes.
Il soupira.
« Ils sont tous aptes à parler. Je vais les recevoir. Et tâcher d’en savoir plus sur ce qui s’est passé. »
« Ouais. Mais faites gaffe, y’en a un qu’a l’air agité. J’ai disposé deux gardes d’vant le cabinet, au cas où... »
« Je vous en remercie. »
Quelques minutes plus tard, le docteur Merahn était assis derrière son bureau.
Le soir commençait déjà à arriver, une lumière pâlotte filtrait à travers les stores. Il alluma sa lampe de bureau. Il sortit un stylo, de quoi noter, consulta sa montre à gousset, et expira fort. Il était temps de commencer.
« Faites entrer le premier, je vous prie. »
La porte s’ouvrit. Un homme chauve entra. Il était très grand et large d’épaules, vêtu simplement d’un débardeur blanc qui trahissait sa musculature impressionnante, et d’un treillis. La chaise craqua un peu lorsqu’il s’assit.
Merahn sortit la fiche du soldat qu’il lu à haute voix.
« Soldat première classe Alexander Srovski, section du colonel Brown. A servi pendant cinq ans en tant que seconde classe avant de monter en grade. Homme volontaire et faisant montre d’un grand sang froid et professionnalisme. Si j’en crois aussi cette fiche, vous n’avez jamais été suivi par une aide psychologique. »
Il regarda le soldat. Son visage était impassible.
« Qu’est-ce qui vous pousse aujourd’hui à découvrir mon cabinet, Alexander ? »
Le colosse ne dit rien. Il baissa ses yeux pâles sur le docteur et soupira.
« Vous savez docteur, je me suis engagé par nécessité. Pour subvenir aux besoins de mes proches. Je suis un soldat, et je fais mon boulot, rien de plus. Quand on m’envoie dans une opération, tuer, c’est aussi par obligation que je le fais. Je ne le fais pas par plaisir. Je suis un soldat, pas un assassin. J’ai tâché de faire profil bas et d’essayer de fermer les yeux sur les ...exactions que mes camarades commettent.
La dernière mission que j’ai effectuée fait partie de celles que j’aime le moins. »
« En effet, il s’agissait de prendre d’assaut un quartier défavorisé de la ville de SantaNochte. Vous deviez déloger la mara locale... » dit le docteur en lisant cette fois le rapport.
Il remarqua que le soldat avait baissé le regard et qu’il fronçait les sourcils.
« Alexander... j’imagine que vous n’avez pas spécialement envie d’en parler. Mais je dois comprendre... »
Il prit une autre feuille.
« Vous étiez cinquante. La mara ne comptait qu’une quinzaine de membres et vous aviez l’avantage de l’effet de surprise... »
Le soldat commença à suer. le jeu d’ombres et de lumières sur son visage soulignait ses traits qui se tendaient.
« Trois. C’est le nombre de soldats qui sont revenus. Vous et vos deux camarades... Trois soldats sur cinquante »
Il posa la fiche.
« Alexander...Que s’est-il passé là-bas ? »
Le colosse se pencha un peu. Son visage affichait un mélange d’incompréhension et de colère.
« Nous les avions eu docteur. La mara ne nous avait pas vu venir, mais les combats ont été violents et nous avons perdu dix soldats. Une partie des civils s’étaient ralliés à nos ennemis. »
Il marqua un temps de pause.
« Face à ça, notre supérieur a décrété que les civils étaient des ennemis potentiels. Et vous savez ce que ça signifie...n’est-ce pas ? »
Merahn hocha la tête.
« Le colonel Brown n’avait pas exactement une bonne réputation. Je ne compte plus les fois où il fût réprimandé pour excès de violence. Chose assez exceptionnel, même pour le Ruban Rouge. »
Le soldat acquiesça.
« Ça a duré une heure environ. Les autres soldats pillaient les baraques. On entendait des cris et des coups de feu. Je m’étais écarté volontairement dès le début à la limite du quartier, mais j’entendais tout et ça me donnait la nausée... »
Un autre temps de pause.
« Tout d’un coup, j’ai remarqué que les bruits changeaient. Les coups de feu doublèrent, triplèrent. Les cris des innocents ont cessé pour laisser place à des cris d’agonie. Et puis c’est là que je l’ai entendu... »
Il déglutit.
« J’ai entendu un rire... »
Il regarda le docteur droit dans les yeux. Quelque chose venait d’apparaître dans son regard. Et Merahn savait ce que c’était.
La terreur.
« Ce rire... jamais je n’avais entendu quelque chose de semblable... Et pourtant j’en ai entendu des choses, là d’où je viens... »
Il frissonna.
« Ça faisait... comme un cauchemar dont on ne parvient pas à se réveiller. Ça résonnait dans ma tête... je n’entendait plus que ça et tout mon corps a commencé a trembler. Je n’avais jamais tremblé docteur... ni de froid ni de rien d’autre. Jamais. Et j’ai tremblé... j’ai tremblé... »
Le docteur nota immédiatement cette répétition. Son patient commençait à craquer.
Il décida de radoucir le jeu en posant une autre question.
« Comment vous êtes-vous échappé ? »
Le grand soldat sembla se calmer quelque peu. Il se redressa sur sa chaise.
« J’été déjà en bordure de la ville, je me suis simplement dirigé vers le lieu où nous avions laissé nos véhicules. Dans une impasse. »
L’expression que Merahn vit apparaître sur son visage le surpris. En effet, il s’attendait à revoir de l’angoisse, et au lieu de ça, c’était une rage à l’état pur.
« Quand je suis arrivé, il y avait deux de mes... ‘‘camarades’’, qui étaient là... je me suis approché...et là... »
Il regarda le docteur droit dans les yeux.
« Ils riaient, eux aussi... ils s’amusaient... »
Son regard devint bestial.
« Ils tiraient sur un enfant... un enfant docteur. Il était recroquevillé contre un mur.
Ils lui tiraient dessus avec leurs armes, les yeux fermés, comme les lanceurs de poignards au cirque... Le gamin n’osait pas bouger. Il pleurait... et criait de peur quand les balles pulvérisaient le béton, à quelques centimètres de lui. Et ils riaient... ils riaient....Je suis père docteur, j’ai une fille de six ans...et ils riaient...
ils riaient en tirant sur un enfant qui avait l’âge de ma fille...et le rire continuait à résonner dans ma tête. »
Merahn sentit que le colosse était de nouveau au bord de la rupture...
« J’ai regardé le gamin, je les ai regardés eux... le rire repris de plus belle, il se mêlait au leur dans ma tête... l’image de ma fille... ma fille de six ans... la rage... le dégoût...tout se brouille. Et je cesse de lutter...
...
J’ai levé mon bras. J’ai visé. Et je les ai tués. »
Il marqua une pause. Le docteur Merahn ne dit rien.
« Je me suis approché du gamin. Il était terrorisé et continuait de pleurer. Je me suis assuré qu’il n’était pas blessé et...j’ai entendu un bruit derrière moi...suivit du claquement d’une culasse
...
Il était là...
...
Il était là et il me regardai......il m’a laissé partir... »
« Qui Alexander ? Qui était là ? »
« ... »
Comme le colosse ne disait plus rien depuis quelques minutes, Merahn s’apprêtait à demander au soldat suivant d’entrer que le grand soldat dit soudain
« Il n’existe aucun homme que je craigne docteur... Mais ce...truc... »
Il se pencha en avant. Un masque d’horreur se dessinait sur son visage.
« ...Ce truc...m’a fait ressentir la peur que l’on éprouve lorsque la mort vous enveloppe dans ces bras... »
Il se redressa. Inutile de l’interroger plus que ça.
« Je vous remercie Alexander... Vous pouvez sortir. »
« Merci docteur »
Il se leva et sortit. Merahn nettoya ses lunettes et finit de prendre quelques notes.
La soirée allait être longue.