Spoiler
Mesdames et messieurs, je vous demanderai un tonnerre d’applaudissement pour le tant désiré C-26 !!
Fiou, c'était un petit filou, ce C-26 mais j'espère que vous l'apprécierez autant qu'il a été apprécié. And just as always, un gargantuesque merci à Butterfle pour sa relecture, sa re-relecture et tout plein de choses encore !
Bonne lecture tout le monde !! =)
Chapitre 26 :
Tenshinhàn Vs. Tenshinhan 2 ?!
De nouveaux ennemis jaillissent de l’ombre !
Tenshinhàn Vs. Tenshinhan 2 ?!
De nouveaux ennemis jaillissent de l’ombre !
Précédemment dans C-25 a écrit:Krilin vient finalement à bout de son long périple sur la route du Serpent et rencontre le Kaïo du Nord. A son arrivée, il fait la connaissance du premier élève du maître des lieux, Olibu, dont la force excédant celles des Saïyens n’a d’égale que sa bonté. Ayant été préalablement invité par le maître des lieux, Chiaotzu et le Tout-Puissant surprennent Krilin par leur présence. Après avoir discuté des cas Tenshinhàn et Yamcha, Krilin et Chiaotzu apprennent qu’il est possible pour eux d’être ressuscités en utilisant un hypothétique set de Dragon Ball se trouvant sur la planète Namek. De leurs côtés, Végéta parvient à éliminer Zarbon grâce à sa nouvelle puissance tandis que Tenshinhàn est toujours en proie avec les Héloïtes.
Sur Freezer 11.
Face contre terre et diminué comme jamais il ne l’avait été, Végéta reprenait à peine connaissance. Groggy, ses pensées confuses couplées à sa vision trouble l’empêchaient de recouvrir une totale maîtrise de lui. Frustré de sa condition, il effectua des mouvements de corps hasardeux, ceci afin d’essayer d’évaluer l’ampleur des dégâts. Par chance, tout semblait opérationnel... Trop même : Végéta ne ressentait aucune douleur, chose on ne peu plus étrange compte tenu de ce qu’il avait dû endurer. Son combat contre Zarbon avait été d’une rare violence, c’était certainement la confrontation la plus pénible qu’il ait eu à livrer au cours de son existence - même les humiliantes corrections de Freezer n’avaient pas été aussi virulentes.
Les yeux semi-fermés, il se mut de sorte à se retrouver sur le dos, les bras grands écartés et la mâchoire béante. Bien que banal, ce bref mouvement lui demanda une quantité non négligeable de force. Encouragé par quelques grognements, ses muscles se surpassèrent pour porter le poids de son corps ébranlé. Une fois redressé sur ses pieds, son esprit entra dans un imbroglio absolu lorsqu’il s’aperçut que le sentiment de bien-être de tout à l’heure n'était pas qu'une impression erronée. Durant cette convalescence forcée où plusieurs jours s’étaient écoulés, toutes ses blessures avaient disparues comme par magie. Ses os fêlés s’étaient ressoudés tandis que les multiples égratignures et autres plaies qui perlaient sur son corps s’étaient refermées, ne laissant de visible que quelques cicatrices qui finiraient par s’estomper avec le temps.
La bouche entrouverte, le Prince retira brusquement ses gants et contempla avec stupéfaction les paumes de ses mains tremblantes. Il pouvait clairement sentir l’énergie couler à flot dans ses veines ; le flux était si abondant qu’il pouvait percevoir des bribes de son aura s’échapper des pores de ses mains.
- C-Comment est-ce possible… ? Je me sens… régénéré !
Dans son esprit, la plénitude dont il jouissait ne pouvait être que factice. Ce confort indescriptible n’aurait en temps normal dû se manifester qu’après avoir ingurgité un de ces mystérieux haricots terrien, ou alors suite à une séance de plusieurs heures (voire jours) au sein d’une cuve régénératrice... Or, à sa connaissance, il n’avait pas le moindre souvenir d’avoir récemment fait l’expérience de l’un des deux procédés. Alors qu’il se démenait à chercher une explication rationnelle, la flaque de sang qui émanait d’un corps décapité avachi non loin de là ruissela jusqu’à ses pieds.
- Qu’est-ce que…
Il dirigea son regard vers la source du liquide bleuté et resta subjugué lorsqu’il remarqua le cadavre de l’ex-bras droit de Freezer baigner dans son sang. Il avait été si absorbé par ses réflexions qu’il ne s’était même pas rendu compte de l’odeur nauséabonde qui se dégageait du macchabée. Abasourdi, il le fixa durant un long moment d’un œil avide et assoiffé de réponses. Était-ce lui le responsable de cette boucherie... ? Même s’il n’arrivait pas à s’en souvenir, une petite voix, qui lui susurrait à l’oreille qu’il n’y était pas totalement étranger, l’aida à se remémorer des derniers événements.
- C’est moi qui… murmura-t-il, incrédule.
S'il se rappelait dorénavant de la fureur et de la frustration qui l'avaient animé à ce moment, il se souvenait surtout de l'inimaginable puissance qu'il avait déployée. Il revit également le visage de Zarbon, pétrifié par la peur, ainsi que de ses vaines tentatives de repentance suintant l'hypocrisie juste avant de pulvériser son horrible faciès d'un geste anodin. Le sourire mauvais inscrit sur le visage de Végéta s'éclipsa aussitôt pour laisser place à un rire des plus sardoniques. L'esclaffement fut d'une telle vivacité que les âmes errantes des environs auraient presque pu le confondre pour un chant invocatoire.
- Ha ! Ha ! Ha ! Je le savais, j'en étais sûr depuis le début ! Je suis le véritable Super Saïyen ! proclama-t-il, sa main plaquée sur son faciès dans un geste triomphal.
Cette douloureuse expérience avait beau gonfler davantage son orgueil, elle confirmait une fois de plus une vérité qu'il avait toujours crue authentique : sa royale personne était bien l'Élue de sa race ! Le guerrier providentiel tant redouté ! L’incarnation physique même de la Légende tant crainte par le Tyran ! Ces sornettes comme quoi Freezer était venu à bout du Guerrier Millénaire n'étaient en fin de compte que de vulgaires mensonges. Bon sang ! Comment avait-il pu croire ne serait-ce qu’un seul instant à de telles inepties ?! Il se sentait ridicule, honteux même d'avoir pu douter de sa destinée.
- Ta fin est proche, Freezer ! clama-t-il soudain, les poings serrés dirigés vers le ciel. Le jour où j’empaillerai ta tête arrivera bien plus tôt que tu ne le crois !
Bien qu’enchanté d'avoir pu développer une nouvelle force en un laps de temps aussi court, Végéta restait lucide. Il avait bien conscience que seul un sot se reposerait entièrement sur ses acquis, et le prince n’était pas fait de ce moule, fini l'imprudence ! Les yeux rivés vers les nuages, il exhibait désormais une mine bien plus sérieuse. Même s'il était parvenu à éliminer de grandes menaces, d'autres obstacles encore plus redoutables rodaient toujours et n’attendaient qu’un faux-pas de sa part pour l’éliminer.
- Je n'arriverai pas à vaincre Freezer juste comme ça. Peut-être qu'avec l'étrange aura rouge du Terrien... chuchota-t-il, pensif, avant de s'exclamer comme s'il avait eu la révélation du siècle. Mais oui, c'est ça ! Avec cette technique, je ne ferai qu’une bouchée de lui !
Pour avoir encaissé moult fois l’aura de Kaïo, le prince était persuadé que le gain de puissance obtenu avec cette habilité serait à coup sûr décisif pour les batailles à venir. Quand bien même il restait fermement décidé à retrouver Tenshinhàn, Végéta ne partit pas immédiatement à sa rencontre. Il souhaitait d'abord profiter de ce répit pour s'occuper de quelque chose d'autre. D'une affaire toute aussi importante à ses yeux...
Il se rendit vers les décombres du bâtiment central - atomisé quelques heures plus tôt par ses soins - et déblaya complètement la zone d'une vague d'énergie bien concentrée. Une fois les débris désintégrés et le paysage éclairci, il jeta quelques coups d’œil dans les alentours et finit par débusquer l'objet de ses recherches.
- Bingo ! s’exclama-t-il, un léger rictus se formant sur ses lèvres.
Au beau milieu du secteur dénué de tout gravats se trouvait un petit accès souterrain dans lequel étaient entreposées toutes les ressources vitales de la base, à savoir des vivres très nutritives (mais au goût exécrable) ainsi que des équipements de combat et médicaux en tout genre. En soi, tout ce qu'un soldat destiné à entreprendre des conquêtes et affronter moult batailles avait besoin. Le prince se glissa à l'intérieur du passage sombre et se laissa chuter sur une bonne cinquantaine de mètres. Lorsque ses pieds entrèrent en contact avec le carrelage poussiéreux, le générateur d'urgence s'enclencha et redonna vie à la pièce : de multiples luminaires encastrés sur les murs blindés s’activèrent à la chaîne, dévoilant au grand jour l'immensité du sous-sol.
- Hum... Voilà qui est bien mieux !
Sans plus tarder, il s’attela à la recherche d’une nouvelle tenue de combat, la sienne étant en piteux état. Après avoir vidé une dizaine de compartiments où bon nombre d’armures étaient bien trop grandes pour lui, il finit bien malgré lui par jeter son dévolu sur un ensemble destiné aux soldats de petite taille. Même s'il n'était pas atteint de nanisme, la morphologie de Végéta lui permit de s’adapter sans aucun problème. Tour du destin, si cette fois la stature lui allait comme un gant, le plastron assorti, lui, était un ancien modèle sans épaulettes dont l'élasticité laissait beaucoup à désirer en comparaison des nouvelles versions. C'était un peu contraignant, faute d'habitude, mais du moment que cela pouvait le protéger un minimum, c'était le principal.
Il posa tout son attirail (combinaison, gants, plastron, bottes, détecteur) sur le côté et alluma l'une des cuves régénératrices de secours disposées en file indienne. Cette mystérieuse transformation l'avait certes revitalisé au point de ne plus ressentir aucune douleur, il préférait toutefois s'assurer que tout allait pour le mieux, et pour cela, rien ne valait les bonnes vieilles méthodes. Ainsi, en attendant que machine finisse de se charger, Végéta rassembla la quasi-totalité des denrées alimentaires qu'il avait pu trouver et les dévora toutes sans faire la fine bouche, laissant échapper à chaque becquée un petit grommellement désappointé.
Pendant ce temps sur Hélior.
L'ordre des nobles ainsi que les nombreuses familles des victimes avaient tenu à ce qu'un procès en bonne et due forme soit ouvert afin que les actions répréhensibles de Tenshinhàn soient jugées dans les plus brefs délais. Compte tenu des circonstances, la revendication fut acceptée sans appel par le souverain de la planète.
Pour la majorité de l’opinion publique, Tenshinhàn n’était qu’un criminel de la pire espèce auquel il fallait assigner la peine capitale le plus tôt possible. Dans les faits, ils ignoraient qu’il les avait sauvés d'un futur génocide en se débarrassant de Kiwi. Cependant, même si cela avait été par mégarde, le guerrier à trois yeux avait tout de même attiré le soldat d'élite sur Hélior, causant non seulement la destruction de plusieurs infrastructures mais aussi la mort d'innombrables citoyens. Sans compter que lors de son atterrissage en pleine métropole, il plaidait coupable du décès de plus d'une centaine d'autochtones.
Ses crimes restaient, dans tous les cas, lourds et préjudiciables.
De ce fait, la salle du trône d'une très large superficie fut temporairement aménagée de sorte que le jugement de l’humain soit effectif et pour que tous les concernés puissent y assister. Au devant de la pièce se tenait le Roi de Hélior, assis sur son trône, en compagnie de ses deux plus fidèles sujets : le Ministre de Droite chargé des affaires exécutives, et le Ministre de Gauche chargé des affaires législatives. Le monarque disposait quant à lui d'un plein pouvoir judiciaire dont la contrebalance n'existait pas. À eux trois, ils formaient un noyau central et indissociable autour duquel tout gravitait.
Pour plus de praticité, de multiples rangs de sièges avaient été disposés sur les deux côtés de la salle, laissant ainsi la voie libre du milieu pour permettre à l'accusé de s'avancer. Bien que Tenshinhàn ne fût pas encore là, les tierces partis commençaient déjà une joute verbale des plus houleuses, chacun essayant de convaincre l'autre faction qu'il détenait la vérité absolue.
- Il est coupable, s'écria l'un des aristocrates, nous exigeons que la peine capitale lui soit attribuée sur-le-champ !
- Attendez ! Nous ne pouvons prendre une telle décision sans l’avoir d’abord écouté ! défendit Tidar d'une voix forte, prêt à s'attirer les foudres des siens. Il a tout de même sauvé notre planète de cet envahisseur au périple de sa vie alors qu'il n'était même pas obligé de le faire !
- Foutaises ! coupa Eleim d'un ton sans réplique, déterminé à se venger du précédent affront qu'il avait dû subir. Ce meurtrier est venu à bord d'une capsule que seuls les mercenaires de Freezer utilisent ! C’est la preuve irréfutable que tout a été prémédité dans le but de gagner notre confiance et de nous voler notre technologie !
- Sale gosse ! chuchota Tidar avant de reprendre de plus belle, résolu à rétablir un semblant de vérité et de justice. C'est une hypothèse plausible, c'est vrai, mais s'il avait véritablement été un espion, il se serait rallié à cette créature ! Or, il l'a combattue et vaincue, sans compter qu'au final, il s'est de lui-même rendu sans faire usage de violence !
Bien qu’ennuyé de voir son argumentaire sans cesse contré, Eleim esquissa un sourire malicieux, le genre d’expression qui dissimulait un plan machiavélique. Du moment qu'il pouvait arriver à ses fins, tous les coups étaient permis.
- Ne l'écoutez pas, père ! dit-il en se tournant vers le souverain en prenant un ton outrageusement surfait. Ce ne sont que des mensonges ! L'accusé a essayé de me tuer pendant que je l'interrogeais, les caméras de surveillance sont là pour vous prouver ma bonne foi !
Face à cette soudaine révélation, les patriciens affichèrent une mine choquée et se mirent à discuter vivement entre eux. En quelques secondes, un brouhaha de murmures et de chuchotis envahi la salle, faisant ainsi encore plus planer le doute sur la présumée innocence de Tenshinhàn. Le changement d’atmosphère tournant désormais en sa faveur, Eleim conclut ses allégations en ajoutant les faits calomnieux que personne ici présent ne pouvait vraiment infirmer, faute d'évidence.
- Sans compter que je l'ai aussi entendu comploter en secret avec Tidar ! En échange de sa libération, l'accusé lui avait promis de l'aider à perpétrer son Coup d'État !
Le concerné écarquilla grand les yeux de stupéfaction. Ce maudit gamin était pourri de nature, ça, il en était bien conscient pour s'en être occupé depuis sa tendre enfance, mais il ne s'attendait pas à ce qu'il en vienne à user de telles bassesses pour avoir le dernier mot.
- Comment oses-tu proférer de tels mensonges, Eleim !! hurla Tidar, hors de lui. Tu te rends compte de ce que tu es en train de débiter ?!
- Moi, mentir ? Je ne fais que répéter ce que j'ai entendu, rétorqua le jeune prince, un sourire narquois sur le visage.
Le corpulent Héloïte grinça des dents et serra les poings, prêt à éclater. Si jamais ces imbéciles de seigneurs se mettaient à croire à ces immondes insanités, et qu’à côté, le Roi les suivaient dans leur erreur, il risquait au mieux de passer en Cour martiale, et au pire, d'être exécuté dans la minute qui suivrait.
- Majesté ! implora-t-il dans un ultime recours, je vous conjure de me croire ! Ma famille a toujours fidèlement servi la vôtre, jamais il ne me viendrait l'idée de commettre un acte aussi vil et lâche !
Nonobstant le fait que le souverain était d'un âge assez avancé, ses facultés intellectuelles ne s'étaient pas amoindries pour autant. Ce dernier se rendit bien compte que le procès avait laissé place à des règlements de compte personnels ; sans compter qu'il vouait effectivement une confiance quasi-aveugle envers la dynastie de Tidar. Il était grand temps de mettre un terme à cette mascarade avant que la plèbe ne se mette à son tour à pester. Sans prévenir, le monarque se leva de son trône et beugla d'une voix tonitruante amplifiée grâce à un micro exigu :
- SIIIIIIIIILEEEEEEEEEEEEEEEENCE !!! Faites ramener l'inculpé à la Cour ! Je prendrai ma décision après avoir entendu sa version des faits ! En attendant, je ne veux plus entendre un mot !!
Dans les bas-fonds du palais royal.
Cloîtré dans une minuscule cellule où les conditions d’hygiène étaient déplorables, la geôle de Tenshinhàn empestait un mélange de souffre et de rat mort. Le sol poussiéreux et empli de moisissures rajoutait un surplus d'inconfort à cette ambiance déjà morose. Assis en tailleur, poignets enchaînés au mur et chevilles menottées l’une sur l’autre, Tenshinhàn n'avait pas changé de position ni même susurré de mot depuis qu'on l'avait emmené ici.
Et il y avait de quoi.
Lorsqu'il avait appris les charges retenues contre lui, un fracas du tonnerre retentit dans son cœur et le fit entrer dans un état second. Paralysé par ces révélations, il dut obtempérer sans rechigner avec les forces de police et militaire. Sur l'instant, il ne s'en était pas rendu compte, mais une légère altération s'opérait déjà en lui. Un sentiment qu'il n'aurait jamais cru expérimenter avait remonté pour envahir tout son être : le remord.
Tiraillé par cette torture mentale depuis qu'on l'avait emmené ici, Tenshinhàn se mit à transpirer à grosses gouttes et à respirer difficilement. Ne sachant pas comment calmer cette soudaine angoisse intense, il ferma les yeux par réflexe pour essayer de se détendre puis sombra sans s’en même s'en apercevoir dans un état inconscient proche de la syncope. Lorsqu'il rouvrit les paupières la seconde d'après, il se trouvait dans un tout autre endroit, un lieu complètement différent de ce qu’il connaissait.
- Mais ! tonna-t-il tout en regardant à droite et à gauche. Où est-ce que je suis… ?
Au cœur d'une gigantesque pièce parsemée d’accès et d'escaliers disposés un peu partout, la surface réelle de l’espace ne semblait avoir à première vue aucune limite. Chaque porte menait en des lieux différents : des ravins sans fond, des îles désertes, des culs-de-sac, mais le plus souvent, le pauvre explorateur se retrouvait ramené à la case départ. Tout portait à croire que l’architecture originale du site avait été conçue dans un seul et unique but : semer le trouble et la confusion dans l'esprit de celui qui serait transporté ici. Néanmoins, bien que l'agencement restait tant exceptionnel au niveau du design que mystérieux dans son origine, cet endroit n'avait dans les faits rien à voir avec ce qui se faisait dans le monde réel. Tenshinhàn l'ignorait sur le moment, mais ce lieu spécial se trouvait être la manifestation physique de deux esprits à la base tourmentés et diamétralement opposés dont il faisait partie intégrante.
Assise sur l’un des nombreux escaliers non loin de là, une ombre familière prit soudainement la parole. Son timbre quasi-identique à celui de Tenshinhàn résonna à travers toute la salle, laissant un long écho retentir sur plusieurs secondes.
- Est-ce que tu comprends maintenant ce que je ressentais lorsque j'étais moi aussi en perdition ?
Tenshinhàn tourna brusquement la tête vers l'individu qui venait de s’exprimer. De tous les êtres, c’était bien le dernier sur qui il s’attendait à tomber.
- T... Toi ? Qu'est-ce que tu fous ici ?! demanda-t-il très étonné avant de reprendre d'un air plus grave. Non attends, je comprends maintenant... C'est toi qui m'as ramené là, hein ?
- Pas la peine de te montrer aussi agressif, répondit Tenshinhan d'une voix rassurante, c'est parce que tu es en train de douter que nous sommes tous les deux réunis ici.
- Ne me fais pas rire ! Moi, douter ? répliqua-t-il d'un air hautain. Ne me compare pas à un minable comme toi !
Tenshinhan disparut d'un grésillement pour réapparaître à quelques mètres de son alter ego, le visage empli de tristesse et d’amertume.
- C’est pourtant la vérité. On l'était déjà physiquement, et aujourd’hui, on commence à avoir la même vision des choses, précisa-il, d'une voix sincère, tu n'en n’as juste pas encore pris conscience.
Irrité par une telle suffisance, Tenshinhàn laissa sa colère prendre le dessus et frappa son jumeau d'un violent crochet du droit qui l'envoya racler le sol sur plusieurs mètres. Il accompagna ensuite l'assaut physique d'une offensive verbale dévoilant les craintes et angoisses qui l’avaient toujours hanté.
- Ferme-la !! Tu crois que je ne vois pas clair dans ton jeu ?! N'essaie pas de m'embrouiller avec tes conneries ! Jamais je ne te laisserai reprendre le contrôle !
Tenshinhan se releva tout doucement, essuya le filet de sang qui coulait de sa lèvre et annonça d’un ton toujours aussi calme mais cette-fois plus ferme :
- Tu ne comprends donc pas qu’on n'a pas besoin d'être ennemi ni même que l'un de nous ait l'ascendant sur l'autre ? Enterrons cette hache de guerre une bonne fois pour toute ! Tu vois bien que ça ne nous réussi pas d'être séparés !
Tenshinhàn éclata de rire.
- L'enterrer, tu dis ? Pour que tu puisses mieux me poignarder le dos avec, oui ! Tu espères tromper qui, espèce d’imbécile ? J'ai moi-même utilisé ce procédé pour t'avoir !
- Mais bon sang ! craqua Tenshinhan, frustré par tant d’opiniâtreté. Quand est-ce que tu comprendras que je suis de ton côté ?! Tu as des remords sur ce qui s’est passé, tout comme j'en ai eu, et sache que…
- Je t’arrête tout de suite ! Moi avoir remords ? Ha ! Ha ! trancha le sosie toujours aussi condescendant dans ses paroles. Mais pour qui tu me prends à la fin ? C’est une émotion de faible créée pour les faibles ! Je ne sais pas ce qui s'est passé plus tôt mais je me connais très bien, et je sais que jamais je ne ressentirai quoi que ce soit pour des étrangers !
Tenshinhan ferma les yeux et soupira.
- Tu as en partie raison sur ce point, révéla-t-il, le malaise que tu as ressenti jusqu’à maintenant était surtout la manifestation de mes propres sentiments…
- Hé ! Je m’en doutais ! commenta Tenshinhàn, un sourire goguenard sur le visage. Toujours là pour fourrer ton nez là où tu ne devrais pas !
- J’ai dit en partie seulement. Vu ma position actuelle, je n’aurais jamais pu avoir une telle emprise si tu n’avais pas toi-même été affecté par les événements ! Peu importe à quel point tu chercheras à le cacher, tu n’es pas quelqu’un de mauvais.
Irrité, Tenshinhàn tourna la tête et cracha par terre.
- Ecoute-moi, reprit son jumeau, décidé à changer les choses aujourd’hui. Tel que c’est parti, on n’arrivera à rien si on continue de se mettre des bâtons dans les roues, et tu le sais. Je ne veux sincèrement plus avoir à me battre contre une facette de moi-même, je cherche vraiment à faire la paix avec toi.
Tenshinhàn fixa son double du regard, tentant de déceler s’il s’agissait là d’une entourloupe bien déguisée, mais comme il pouvait s'y attendre, l’honnêteté et la franchise se dégageaient de lui.
- La paix, hein… ? Très bien, admettons juste une seule seconde que ce soit réciproque… Comment comptes-tu t'y prendre ?
Son interlocuteur s'accorda enfin un long sourire satisfait. Il s’était attendu à essuyer un non catégorique accompagné d'une nouvelle raclée... quel soulagement de constater qu'un échange convivial était finalement possible. Peut-être parviendrait-il à lui faire entendre raison sans avoir à... l’utiliser.
- J'ai eu le temps d'y réfléchir et je me suis rendu compte que nous n'étions pas différents du Tout-Puissant et de Piccolo Daimaô, commença-t-il d'une voix sérieuse. À l'époque, le Maître s'était juste contenté de se débarrasser de son autre moitié, chose que j'avais jadis moi-même fait en te réprimant, et que je regrette beaucoup aujourd'hui.
- Epargne-moi ce préambule pompeux ! grogna Tenshinhàn, ennuyé. Où tu veux en venir à la fin ?
- L'harmonie. L'harmonie est la clef et la solution à notre problème. Je suis persuadé que si l’on s'accepte tous les deux tels que nous sommes, sans chercher à trahir l’autre, on parviendra à rétablir un nouvel équilibre qui sera cette fois basé sur une totale confiance mutuelle !
Tenshinhàn souleva un sourcil, interloqué, avant de s’esclaffer.
- Tu n'es pas sérieux, là ? C’est tout ? Et moi qui avais pendant un bref instant cru que ce serait quelque chose de crédible, tu me déçois ! énonça t-il tout en commençant à s’éloigner. Bon, dis-moi comment on sort d’ici, j’ai assez perdu de temps avec toi.
Tenshinhan resta silencieux, pensif. Il baissa les yeux, à la fois déçu que ses paroles n’aient pas eu l’effet escompté, et navré de ce qu’il s’apprêtait à faire.
- Je t’ai posé une question ! beugla son double, dépêche-toi de me faire sortir d’ici !
- Tu n’iras nulle part, fit Tenshinhan, je suis désolé.
D’un claquement de doigts, une douzaine de chaînes lumineuses sortirent des parois et transpercèrent de part en part Tenshinhàn, pris au dépourvu, mais ne causant à première vue aucun dégât physique.
- Mais ! C’est quoi, ce bordel ?!
- J’ai essayé de dialoguer avec toi, de trouver un consensus, avoua Tenshinhan, le cœur lourd, mais tu as refusé d’écouter…
La suite d’anneaux entrelacés prit successivement une teinte rouge sang et commença à pétrifier le corps de Tenshinhàn. En une fraction de seconde, toute la partie inférieure de son enveloppe corporelle fut transformée en roche, laissant ce qui restait se faire lentement dévorer à son tour.
- Toi... Tu n'es... qu'une espèce... DE TRAITRE !!! vociféra-t-il à s’en arracher les cordes vocales. Tu joues les bons samaritains, les êtres purs qui n'ont rien à se reprocher, mais au fond, tu vaux encore moins que moi, sale hypocrite !
- Tu te trompes ! répliqua le double d’une voix troublée. Je voulais vraiment régler tout ça pacifiquement, c’est ton obstination qui m’a forcé à faire ce choix !
- Tu peux déblatérer toutes les excuses que tu veux, tu m’as poignardé dans le dos alors que j’ai failli te faire confiance, je ne te pardonnerai jamais ça, tu entends ?! Je reviendrai un jour, et à ce moment-là, je te jure que je te détruirai définitivem… ! hurla Tenshinhàn une dernière fois avant d’être entièrement transformé en statut de pierre, une expression courroucé sur son visage.
Affecté par ces dernières paroles, Tenshinhan s’approcha du monument humain et posa une main à la fois tremblante et compatissante sur son épaule.
- Dirige toute cette haine sur moi si cela peut t’apaiser, murmura-t-il d’un ton qui se voulait sincère, mais je te promets que je trouverai bien un moyen pour que nous puissions vivre tous les deux.
Au même moment, une voix rauque d'une des sentinelles résonna à travers toute la salle, faisant trembler toutes les fondations.
- Je nous sauverai... Coûte que coûte, ajouta Tenshinhan avant que le lieu ne disparaisse complètement sous un torrent de lumière blanche.
- Hé toi ! T’es sourd ou quoi ?! Je t’ai dis que la sieste était terminée ! somma le garde tout en retirant les attaches. Notre Roi souhaite t’entendre, alors dépêche-toi de te lever !
Cela faisait des lustres depuis la dernière fois où il avait eu le contrôle. La première chose qu’il remarqua fut cette étonnante puissance qui émanait de lui. Il devait reconnaître que Tenshinhàn avait fait de l’excellent travail dans ce domaine, lui n’aurait probablement jamais pu atteindre un tel niveau aussi vite. Il aurait aimé continuer de découvrir les quelques autres nouveautés mais le moment n’était pas vraiment bien choisi. Tenshinhan resta silencieux et s'exécuta sans plus tarder. Il accompagna les deux soldats qui le tinrent chacun par un bras jusqu'à la salle du trône. Lorsqu'ils arrivèrent à destination, une multitude de paires d'yeux le fusilla du regard. Ces expressions faciales mêlaient dégoût, haine et peur à son encontre, mais il n'en tint pas rigueur pour autant. Compte tenu des circonstances, c'était là une réaction on ne peut plus normale.
Ils continuèrent leur chemin jusqu'à ce qu'un jeune garçon d'une dizaine d'années ne casse leur progression. Sans prévenir, ce dernier sortit un poignard de sa manche et le planta sur l’abdomen du guerrier à trois yeux, laissant jaillir une quantité impressionnante de sang. S'il l'avait vraiment voulu, Tenshinhan aurait aisément pu éviter l'attaque voire même contracter ses muscles pour faire se briser l'arme blanche, mais il n'en fit rien. Bien au contraire, il fixa le jeune enfant d'un air compatissant et désolé. Ces yeux emplis d'incertitude, ce regard noir et froid, c'était comme s'il se revoyait plus d’une décennie en arrière, à l'époque même où le Maître des Grues et Tao Paï Paï l'avaient pris sous leurs ailes.
- Ha ! Ha ! Bien joué, Xeniloum ! jubila Eleim, très amusé. C'est tout ce que cette ordure mérite !
- Mais bon sang ! enchaîna le Roi de Hélior choqué par une telle scène. Que quelqu'un se saisisse de cet enfant ! Évacuez-le de la Cour immédiatement !
Un des gardes intervint tel l’éclair et souleva le jeune garnement par la taille qui se débattit comme un lion.
- Non, lâchez-moi ! Je dois le tuer, c’est un assassin ! brailla-t-il tout en étant traîné de force vers la sortie. Mes parents sont morts à cause de lui, il n'a pas le droit de vivre !!!
Malgré sa blessure, Tenshinhan continua de se diriger jusqu'au barreau où il serait entendu.
- Nous n'allons pas y aller par quatre chemins, étranger, annonça l'autorité suprême d'une voix ferme. Dis-nous simplement qui tu es, d'où tu viens et quels sont tes objectifs vis-à-vis de nous. Si tu coopères, je saurai me montrer juste à ton égard, dans le cas contraire, je n'hésiterai pas à prendre des mesures drastiques !
Au point où il en était, le guerrier à trois yeux ne voyait aucun intérêt à mentir. De toute façon, il avait déjà pris sa décision de tout révéler sans chercher à se dédouaner. Si jamais il devait endurer une peine, aussi dure devait-elle être, alors il en serait ainsi.
- Merci de me recevoir, Majesté. Je me nomme Tenshinhan et je..., commença-t-il avant de tourner brusquement la tête vers l'une des fenêtres, non, c’est impossible !
- Et bien alors ? Continue, nous t'écoutons !
Tout à coup, une puissante explosion provenant de l'extérieur fit trembler l'ensemble du palais. L'immense lustre se fracassa au sol tandis que les murs se fissurèrent à de multiples endroits, causant un raffut de tous les diables dans la salle.
- Par le saint Hélioros ! C'est un jour maudit, ma parole !! tonna le souverain, sidéré que les événements se retrouvent à ce point perturbés. Que se passe-t-il encore ?!
Non loin de là, une capsule spatiale venait d'atterrir, formant comme à son habitude un gigantesque cratère accompagné d’un vacarme abasourdissant. Le sas d'ouverture se déplia et dévoila l'ombre qu'elle contenait : vêtu d'une combinaison bleu marine, d'un détecteur violet et d'une armure dénuée d'épaulettes, le fier Saïyen laissa échapper un petit soupir de soulagement, satisfait de constater que la planète n'était pas (encore) à feu et sang.
- Bien, murmura Végéta, un sourire ironique sur les lèvres, il est grand temps de retrouver notre ami Terrien.
Pendant ce temps sur Cooler 416.
En cette période de crise, les guerriers d'élite se faisaient de plus en plus rares. Trouver des êtres à la fois très puissants à l'échelle de l'univers et désireux de travailler pour une entité supérieure n'était pas chose aisée. A vrai dire, c'était même quasiment devenu impossible puisque dans la majorité des cas, ces potentiels futurs soldats refusaient de trahir leur patrie et préféraient tomber au combat avec les honneurs plutôt que de vendre leurs âmes au diable.
De ce fait, former un commando d'élite à la fois fiable, craint et efficace était une tâche extrêmement ardue.
Heureusement, il existait toujours une autre alternative, très peu usitée vu la difficulté, mais qui avait jadis fait plusieurs fois ses preuves : les mutants. La plupart d'entre eux étaient déjà des guerriers aguerris avec plus ou moins une capacité spéciale hors norme. Toutefois, pour les rendre encore plus dangereux, leur constitution de base avait été génétiquement modifiée dans le but de leur faire atteindre une puissance qu'ils n'auraient jamais pu obtenir en temps normal.
Dans l'histoire de l'Empire, très peu de cobayes avaient réussi à supporter ces modifications irréversibles. À ce jour, seuls les défunts Sauzer, Dore et Neizu ainsi que les actuels membres du Commando Ginyu faisaient partie de cette caste très restreinte de combattant. Des rumeurs disaient que Cold lui-même s'était adonné à ce genre d'expérimentations sur sa personne plus jeune, mais cela restait comme de nombreux mythes, à savoir des fables non vérifiables.
Pour pouvoir transformer un soldat en une véritable machine de guerre, il fallait respecter un processus tout ce qu'il y avait de plus complexe et risqué. Afin qu'un seul mutant puisse être considéré comme une réussite, il était nécessaire de sacrifier en moyenne plusieurs milliers de puissantes futures recrues. Mais même si Cooler restait conscient du coût onéreux de l’opération, sa volonté de vouloir reformer un nouveau commando était plus forte que tout. Il tenait absolument à faire bonne figure en cas d'invitation chez de puissants partenaires ou lors de prestigieuses réceptions. Et puis, quel genre de souverain serait-il sans gardes royaux pour l'assister ?Malheureusement pour lui, tout ne se passait pas comme prévu. Les volontaires qui s'étaient proposés jusqu'à maintenant n'avaient rien de bien spectaculaire. Certains disposaient bien d'une grande force de combat mais cela restait risible en comparaison d'un soldat de la trempe de Zarbon ou Dodoria.
Avachi sur son véhicule flottant, Cooler laissa échapper un petit bâillement avant d'annoncer d'une voix terne :
- Suivaaaaaant.
D'un pas lent, l'appelé fit son entrée et fixa d'un air de défi le démon du froid - impassible face à ce genre d'intimidation. Le regard de Cooler adopta un air sombre lorsqu'il s’aperçut que ledit volontaire ne portait aucune armure de combat ni même de détecteur, il ressemblait davantage à une sorte de mercenaire. Avec cette première constatation, il comprit que l'individu n'était pas vraiment là pour passer l'entretien d’embauche. Il concentra son attention sur le physique du particulier et le scruta minutieusement : une boite crânienne anormalement allongée vers l'arrière, deux iris jaunes dénués de pupilles, des lèvres boursouflées disgracieuses et une étrange inscription noire gravée sur le front. Cooler avait vu et rencontré de nombreuses espèces au cours des multiples batailles qu’il avait jadis livrées par le passé, de ce fait, il disposait au sein de sa mémoire d'un glossaire incroyablement vaste. Malgré cet atout considérable, il ne parvint pas à découvrir la dénomination de la race qu'il avait en face de lui.
- Bien le bonjour à toi... mercenaire. Je suppose que tu es venu ici pour venger ton peuple ou quelque chose dans le genre, soupira le démon du froid, ennuyé.
- Pas vraiment, tu es même loin du compte, révéla l'étranger, un sourire repoussant vissé aux lèvres. J'ignore même carrément ce qui leur est arrivé, et pour tout te dire, je m'en moque un peu beaucoup.
- ...Oh. C'est rare que mon intuition me trompe, avoua Cooler, un brin étonné, mais alors dis-moi : si tu n'es pas là pour prendre ma tête ni pour être à mon service, quelle est la raison de ta venue ?
- Mon Maître a reconnu ta force et désire t'avoir dans ses rangs ! Moi, je suis en quelque sorte la force qui te persuadera de nous rejoindre si jamais tu venais à refuser notre... invitation !
- Hé ! Hé ! Vraiment ? Tu as bien du courage pour me parler sur ce ton, insecte ! se moqua Cooler, une main devant la bouche. Enfin, peut-être arriveras-tu à tuer mon ennui. Approche donc, je vais essayer de ne pas t'éliminer trop vite.
- Allons, allons, Pui Pui, résonna une voix frêle dans la pénombre, où sont donc passées tes bonnes manières ? Sois gentil, je te prie. Après tout, le Seigneur Cooler ici présent deviendra très bientôt l'un de nos plus fidèles compagnons.
Forces de combat + explications :
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