La Tortue et le Démon

Faîtes-nous partager votre fibre littéraire en écrivant votre propre histoire mettant en scène les personnages de Dragon Ball et, pourquoi pas, de nouveaux ! Seules les fanfictions textes figurent ici.

La Tortue et le Démon

Messagepar Batroux le Mer Mai 07, 2014 11:44

Image

Synopsis:
En cours d'élaboration...

Avant-Propos:
Spoiler
Voici ma nouvelle Fan-Fic: La Tortue et le Démon. Pour l'instant, je ne peux pas trop dire de choses mais je vais quand même faire un petit effort. Le dessin en haut de page vous en dit un peu. C'est un projet qui sera probablement "long".
Je pense que l'on va s'éloigner de ce que j'ai déjà fait jusqu'à présent, donc il y aura sûrement des ratés mais c'est quelque chose que j'ai envie d'essayer, comme un challenge. Ici, je vais d'une part m'éloigner de Dragon Ball tout en essayant d'y revenir. C'est assez compliqué à expliquer mais c'est aussi assez clair dans ma tête. J'ai d'ailleurs toujours en tête les remarques qui m'ont été faite auparavant et je compte bien sûr les utiliser pour m'améliorer.
Je ne comptais pas me relancer dans une fan-fic mais finalement, et il faut bien que je l'avoue, j'ai pris goût à l'écriture. Cela me plait, cela m'occupe, cela me fait même chié par moment, vous l'aurez compris c'est une belle histoire d'amour. Si j'ai flirté avec l'écriture en écrivant le Bonheur est à portée de fin, je l'ai finalement embrassé avec La Déchéance du Héros.
Pour l'instant les chapitres (hors Introduction) seront plus courts et je pense garder ce nombre de mots tout au long de la fic mais je suis d'humeur assez changeante comme vous le savez.
J'espère que vous aimerez ce nouveau projet.
Pour les dates de parutions, j'ai un peu d'avance mais je compte en avoir plus, beaucoup plus, du coup elles seront assez aléatoires en fonction de mon humeur, de mon avancement et de ma connexion.
Je vais poster l'introduction dans la journée, peut-être même dans la soirée, histoire de bien relire et de commencer sur de meilleures bases que La Déchéance du Héros et surtout si ma connexion en carton le permet.
Je vous souhaite donc, par la présente, une très bonne et agréable lecture.


TOME 1: La Tortue
Arc 1: Début de Vie
Introduction: "L'homme le plus fort"

Partie 1:
Chapitre 1: Feu de Cheminée
Chapitre 2: Douloureuse Décision
Chapitre 3: Le Cancéreux
Chapitre 4: La Rafle



Dernière édition par Batroux le Lun Août 25, 2014 14:12, édité 8 fois.
Fan de Valérie Pécresse.
Vous allez voir flou.
Avatar de l’utilisateur
Batroux
 
Messages: 6803
Inscription: Jeu Mars 18, 2010 15:19

Re: La Tortue et le Démon

Messagepar Bushido le Mer Mai 07, 2014 12:21

Tout ce que j'ai à dire, c'est que j'ai hâte de voir ça ! Voyons voir si ton "nouveau bébé" sera à la hauteur de son grand frère. :D :lol:
Avatar de l’utilisateur
Bushido
 
Messages: 4764
Inscription: Lun Avr 22, 2013 14:40

Re: La Tortue et le Démon

Messagepar Batroux le Mer Mai 07, 2014 19:05

Spoiler
Bushido a écrit:Tout ce que j'ai à dire, c'est que j'ai hâte de voir ça ! Voyons voir si ton "nouveau bébé" sera à la hauteur de son grand frère. :D :lol:


Et bien le voici ! En tout cas j'espère qu'il sera à la hauteur, sinon mieux ! Une chose est sûre, ce sera différent sur certains aspects. ;)



Introduction: "L'homme le plus fort"


Le soleil était haut dans le ciel, le calme apparent ne me rendait pas plus serein que cela. La Terre et son climat étaient extrêmement généreux, ils offraient en ce jour une nature riche et enivrante que cela soit la faune ou bien la flore. Malgré cela, une impression de mort se faisait oppressante et bientôt omniprésente.

La jeunesse à mes côtés ne semblait pas la détecter, excitée surtout à l'idée de combattre le plus grand démon de l'histoire. Il était impatient de pouvoir dépasser ses propres limites et de se battre tout simplement pour le destin de la Terre et de ses habitants. Malgré le nom de son maître, il avait su montrer certaines valeurs et un certain sens des responsabilités.
Ten Shin Han était impressionnant de témérité, aveuglé par le futur challenge, prompt à mesurer ses capacités et bien qu'il s’efforça de ne rien laisser transparaître, je ressentais en lui le doute, le doute de notre victoire. Je ne pouvais pas lui en vouloir, moi-même distinguai le spectre de la mort sur mes épaules devenues beaucoup moins larges avec le temps.

Mon sixième sens s'alarma, je levai les yeux au ciel et je le vis.

Un vaisseau apparut avec une gigantesque force à son bord. Il était temps pour moi de dispenser la dernière leçon. Il était enfin temps pour moi de prendre un repos bien mérité dans l'apprentissage des arts-martiaux en offrant la théorie et la pratique de la technique. Une technique que beaucoup ont qualifié d'ultime durant les siècles.
Petit à petit, je poussai mes ressources à leur paroxysme. Aujourd'hui je me fis le plus beau des cadeaux : je m'offris un dernier combat qui je l'espérai, devienne une sortie digne de cette réputation que l'on m'avait donné. Il était temps de laisser place à la nouvelle génération bien plus prometteuse que la mienne. Il était temps que le titre « d'homme le plus fort » revienne à qui de droit.
Une brise légère se leva et en même temps je sentis ce mélange de peur et d'excitation dues à l'idée d'affronter à nouveau ce démon parcourir mon être. Je ne parvenais pas à déterminer laquelle de ces deux sensations provoqua ces frissons qui parcouraient mon échine.
Même si j'avais pu déterminer la cause de ce petit mal, compte tenu des circonstances, cela aurait été une information vaine, je restai au pied du mur dans l'impossibilité de reculer.

Il était là-haut et se doutait de ce qu'il se tramait ici bas, il avala ses Dragon Ball et je compris pourquoi je sentais l'omniprésence de la mort autour de moi. La future confrontation sonnait comme une inéluctable conclusion.

Je mis mon plan à exécution, une décision qui me semblait capitale, sans savoir si Ten Shin Han la comprendrait. Je l'immobilisai avec un spray paralysant.
Je n'étais pas très fier de cette attaque fourbe mais avec le temps il comprendrait, du moins je l'espérais. Il le fallait.
En cas d'échec de ma part, il deviendrait la dernière forteresse capable de bloquer l'ascension de ce monstre.
Je plaçai Ten Shin Han de sorte qu'il me voit combattre et qu'il voit notre adversaire bouger. Avec ses dons d'analyse du combat, cela pouvait lui donner un sérieux avantage s'il devait lui aussi un jour combattre le démon. Et puis, il fallait qu'il me voit aussi, il fallait qu'il la voit.
Juste avant de sortir de ma cachette je fis part de mes dernières directives à Chaozu caché quelques mètres plus loin. Chaozu était bien plus docile que Ten Shin Han, je savais que lui m'obéirait.

Les pas effectués pour sortir de derrière mon rocher étaient tremblotants, comme dans ma jeunesse, comme ce jour où je marchai à droite de mon Maître.

Mes jeunes amis, apprenez de ce qu'il va se passer aujourd'hui : regardez et apprenez, c'est la dernière leçon du Maître des Tortues !

Un...
Deux...
Trois...
Pfouuu...


-Piccolo ! Je suis là ! Clamai-je.

C'est la dernière ligne droite.

-On a déjà été présentés ? Comment connais-tu mon nom ? Demanda-t-il sans me laisser le temps de répondre. Peu importe, de toutes façons tu vas mourir. Reprit-il. J'admire ton courage. Me lança le démon tout en descendant de son vaisseau.

Le mal... Ses pieds avaient à peine touché le sol que je sentais déjà sa supériorité m'asphyxier. Il était encore plus grand et plus imposant que dans mes souvenirs mais montrer mon doute serait fatal, face à lui tout pourrait devenir fatal.
Je parlai avec lui mais j'avais l'impression que ce n'était pas moi, j'avais la sensation de n'être qu'un spectateur de cet ultime affrontement.
Que m'arrivait-il ?
Mon corps vibrait de frissons mais ce n'était plus de la peur, c'était de la détermination, la soif, l'envie, l'excitation du vieux maître d'arts-martiaux que j'étais de combattre l'être le plus puissant que j'ai jamais connu, d'annihiler le mal, de venger mon Maître. Petit à petit je reprenais le dessus.

-Mes Dragon Balls sont enterrées ici ! Si tu les veux, il faudra me passer sur le corps.

-Pff... Hé ! Hé ! Hé ! Tu me fais rire !

-Pas pour longtemps, répondis-je sur un ton hautain et confiant, les frissons s'estompèrent enfin alors que je lui répondais.

-Hé ! Hé ! Hé ! Tu ne devrais pas me provoquer ainsi. Tu sais à qui tu parles ? Tu joues avec ta vie. Ton attitude est tout simplement suicidaire. Tenta-t-il de me déstabiliser, il avait fait pareil avec mon Maître et cela n'avait pas marcher sur lui et cela ne marchait pas sur moi non plus...

-Je sais à qui je m'adresse, ce n'est pas la première fois que nous nous affrontons, autrefois avec mon Maître, j'ai déjà eu affaire à toi. Lui répondis-je, avec une pointe de nostalgie et un zeste d'amertume.

-Hein ?!

-Tu veux connaître le nom de mon Maître ? Maître Mutaïto !

Mon effet était des plus réussis.

-Hein ?! Qu... ?! Hurla-t-il le visage défait par la stupéfaction.

Je sortis de la poche intérieure de ma veste une capsule, je la jetai par terre, à peine l'appareil qu'elle contenait se fit apercevoir que Piccolo cria son nom dans une voix autre que terrifiée.

-L'autocuiseur ! Non ! Impossible !

Il tentait de se rassurer en clamant que c'était impossible mais je ne lui en laissai pas le temps. Les coups psychologiques pouvaient avoir plus d'impacts que la plus puissante des attaques au corps à corps, c'était le moment à saisir.

-Je suis certain que tu n'as pas oublié la technique qui avait permis à mon Maître de t'enfermer dans l'autocuiseur !

Le visage verdâtre du démon se blanchit au fur et à mesure que je lui hurlai dessus, sa bouche béante laissant apparaître ses canines. Il se reprit rapidement ou bien était-ce son instinct couard qui apparut. Il prit la fuite vers son vaisseau mais il était déjà trop tard. Je hurlai déjà le nom de cette technique !

-MAFUBA !

Ce court échange me permit de rassembler mes dernières forces pour pratiquer cette technique. Je lançai alors sur Piccolo l'attaque, les bras levés vers le ciel.

J'avais sous mon emprise le démon et je le fis tournoyer dans les airs pour le rapprocher de l'autocuiseur. Cela ne dura que quelques secondes mais cela me semblait durer une éternité. Mes forces se vidèrent vraiment rapidement. Je tournai mes bras encore et encore et Piccolo se rapprocha inexorablement, sans pouvoir rien faire, de sa future prison.
Sa taille se rétrécit, son visage se mit à porter le spectre de la terreur. Il le sentait. Je m'en doutais. J'y étais enfin.
Plus que quelques centièmes de secondes pour contrecarrer la menace.
Le rayon tourbillonnant tapa alors l'autocuiseur. Celui-ci vola à quelques dizaines de centimètres du sol devant mes yeux qui s'écarquillèrent.

Mon souffle se coupa, ma vision se troubla, j'aperçus ma sœur qui me parlait mais je n'entendais rien puis d'un coup c'était la vision de Piccolo assis au sol en face de moi qui me frappa, l'autocuiseur dans son dos.
Il me fallut quelques centièmes de secondes pour comprendre.

-J'... J'ai échoué...

Le démon haletait et il disparut encore. Je me retrouvai dans un dojo où tout un groupe d'élèves travaillaient des coups au shinai puis tout redevint noir et je revis Piccolo.

-Zut... J'y étais presque...

Son Gohan? Guymao et... moi... Que font-ils ici ? Qu'est-ce que je fais, ici... ?
Mais c'est... Je... Je t...
Je tentais de leur apprendre la technique du Kaméhaméha mais que se passe t-il ? Pourquoi j'ai ces visions ? Pourquoi je me vois ?

Mon cœur... Argh !
Ma poitrine, elle me fait mal... Serait-ce la fin... la fin de ma vie ? Ces flashs de mon passé...
Serait-ce ce vieil adage qui dit qu'à l'instant où la vie d'un homme s'achève, il la voit défiler... ?

Je retrouvai un semblant de force, je retrouvai un semblant d'espoir quand une image de Goku vint me frapper.

-Je... Je n'ai pas réussi à te vaincre mais plus jamais tu ne vivras en paix...

Maître ?! C'est... C'est... l'instant où mon Maître est mort, le moment où il a pu enfermer Piccolo... C'est... C'est...

-Un... un jour quelqu'un arrivera à te battre et à sauver le monde... Je... Je...


Mes jambes me lâchèrent, je sentais le poids de la gravité sur tout mon corps comme si elle m'ordonnait de tomber au sol. Je n'avais plus la force de lutter tandis que je chutai. Le temps semblait ralentir, tout autour de moi semblait se figer. La vision de Piccolo s'arrêta lentement, il ne bougeait plus. Il en était de même pour les sons qui arrivaient jusqu'à mes oreilles, ou encore la douleur qui s'estompait. Tous mes sens étaient perturbés peut-être même annihilés.
Le décors de ma défaite se remplissait de nuages noirs, toutes les personnes présentes disparurent, tout devint noir et silencieux. Un calme à la fois relaxant et inquiétant.

Dans un clignement d’œil, je me retrouvai à genoux dans le néant, je ne ressentais plus aucune douleur. Ce poids qui comprimait ma poitrine avait disparu.
Le temps donnait l'impression de s'être arrêté, je ne voyais rien à part une vaste étendue noire puis un son vint perturber ce calme apparent, un bruit de goutte d'eau qui tombait sur une petite flaque et encore une, deux, trois et toute une multitude de gouttes qui tombaient.

Le néant se troubla à son tour, le noir commençait à disparaître ou plutôt à se métamorphoser en des sortes de nuages sombres, là, juste en face moi.

Un éclair fendit ces nuages, le prétexte qui me permit de fermer mes yeux et quand je les rouvris, je me retrouvai à genoux dans une flaque d'eau, une marre de boue sous une pluie battante, sous un orage extrêmement violent. J'essayai de me relever mais mon corps n'obéissait pas. L'averse ruisselait sur ma vieille carcasse, coulait le long de mon crane, le long de ma moustache. Quelque chose me chagrina, de mes yeux coulait autre chose que l'eau de pluie.

-Des larmes ? Pensai-je.

Oui, c'était bien des larmes.
Pourquoi pleurais-je ?

Au loin j'entendis alors un cri vite étouffé par le tonnerre. Quelqu'un était poursuivi, un bruit de pas rapides et affolés se rapprochèrent de moi. Deux personnes s'arrêtèrent pour récupérer leur souffle mais ceux qu'ils fuyaient les rattrapèrent.
L'une des deux personnes ordonna à l'autre de fuir mais il état déjà trop tard, l'assaillant avait déjà attaqué et d'après son mouvement, il était très fort. Le jeune homme tomba au sol sans pouvoir se défendre, ses yeux étaient grands ouverts et son regard m'était destiné, sa bouche gorgée de sang aussi.
Sa soif de vivre était grande, il serrait ses poings très fort et tentait de dire quelque chose mais cela était difficilement perceptible, je ne compris que « Ro... Ro... ».
L'agresseur attrapa le deuxième individu par le poignet et tourna la personne violemment. Dans le mouvement, la personne perdit la capuche qui la protégeait de la pluie.
Un éclair illumina la scène, je vis alors une beauté sans nom, mon regard se posa alors sur ce qu'elle portait dans ses bras, un bébé. Il se mit à pleurer au moment où celle qui tentait de le protéger fut projetée au sol. L'agresseur fixa l'enfant de ses yeux jaunes et il tenta de le dérober mais la mère le repoussa d'un geste du bras. Il essaya encore une fois, sans succès. Elle ne céda pas, elle gardait son enfant près d'elle, près de son cœur. De magnifiques dents blanches apparurent et disparurent aussi vite que les éclairs qui illuminaient la Terre.
L'assaillant se courba au dessus d'elle et l'attrapa par le cou de sa main gauche, son bras droit en arrière montrait clairement une position d'attaque. Il frappa la jeune femme d'un geste rapide et furieux. Il se remit droit et ricana. Il lécha chacune de ses phalanges, avec un bonheur probablement inégalé.

Il regarda l'enfant avec un air ravi. Il commença à se courber.

Quand il se baissa pour ramasser le bébé il fut percuté violemment par une masse d'air, cela ressemblait étrangement à un kiai. La personne apparut alors, très grande.
L'agresseur, allongé sur le dos recula aussi vite qu'il put quand il vit le visage de celui qui l'avait frappé, tétanisé et terrorisé. Le sauveur du bébé appela alors un dénommé « Monsieur Popo » qui arriva sur un tapis volant. Le grand homme lui suggéra de s'occuper de la blessée et de l'enfant, ce qu'il fit de suite.
Il tenta de rassurer la demoiselle blessée mais elle savait que c'était la fin de sa vie, elle agrippa l'étrange bonhomme par sa tunique et lui demanda de prendre soin de son bébé dans un dernier soupir.
La jeune femme mourut sous les yeux choqués de cet étrange monsieur. Le plus grand des deux tua l'agresseur des deux parents avec une facilité déconcertante.
Monsieur Popo prit l'enfant dans ses bras et le serra pour le tenir bien au chaud.


-Si vous n'étiez pas intervenu, il aurait pris l'enfant... Pourquoi kidnappent-ils des bébés, que veulent-ils en faire ? Demanda l'homme aux yeux étranges.
-Je ne sais pas mais cela ne présage rien de bon.
-Et qu'allons-nous faire du bébé ?
-Nous allons le laisser aux portes d'un temple, tu veilleras à ce que quelqu'un le trouve et s'en occupe.
-Oui, Maître.
-Je rentre au palais, rejoins-moi une fois que le petit sera à l'abri.

Le plus grand des deux hommes disparut tandis que l'autre grimpa sur son tapis et disparut à son tour, le bébé dans les bras.

Je ne comprenais pas pourquoi j'avais vu cette scène dramatique. Pourquoi je m'étais mis à pleurer alors que je ne connaissais pas ces personnes... Pourquoi mon cerveau provoqua une telle hallucination ?

Alors que je me posai ces questions, l'environnement dans lequel j'avais été plongé, avait changé. Le décors n'était plus le même, j'avais quitté l'espèce de ferme où un double assassinat avait été commis pour me retrouver à côté de cet étrange monsieur qui portait un turban blanc sur la tête, caché derrière un tas de buissons.
Il observait au loin la lumière d'une imposante bâtisse ; un temple au vue de son architecture, un temple qui me rappelait vaguement quelque chose.
L'homme à mes côtés ne semblait pas me voir, ni me sentir, il donnait l'impression d'être vraiment impatient, son regard s'illumina quand la porte du temple s'ouvrit. Une demoiselle en sortit, elle se baissa, appela quelqu'un et ramassa l'enfant... Je la connaissais.

Je regardai alors le porche de l'édifice puis Monsieur Popo, mon regard fit plusieurs allers et plusieurs retours et je compris pourquoi il était impatient. Il sourit quand il vit la femme prendre le bébé dans ses bras. Il s'apaisa quand il vit qu'elle amusa le nourrisson avec son doigt. Elle commença à découvrir le bébé de la première couverture quand une seconde jeune femme sortit à son tour.

-Un bébé ? Mais que fait-il là ?
-Je ne sais pas, quelqu'un a sonné et quand je suis sorti j'ai trouvé cet adorable bout de choux au pied de cette colonne.
-Tu crois qu'il a été abandonné ?
-Cela m'en a tout l'air. Répondit la première dame avant de parler directement à l'enfant. Mais ne t'inquiète pas, on va bien m'occuper de toi.
-C'est un garçon ou une fille ?
-Je ne sais pas, c'est ce que j'allais regarder quand tu es sortie.
-Tiens ! Regarde ! Il y a quelque chose de brodé sur sa couverture... Roshi... mmmhhh... Roshi, c'est un prénom de garçon ça, même pas besoin de vérifier.
-Alors comme ça tu t'appelles Roshi ? Enchanté bonhomme. Dit la jeune femme qui avait le bébé dans ses bras avant de se retourner et de rentrer dans le temple.

Monsieur Popo souriait alors de toutes ses dents, il déplia son tapis et grimpa dessus avant de disparaître.

Moi, je restai là, stupéfait par ce que je venais de voir, par ce que je venais de vivre, par ce que je venais de comprendre.
Je n'avais jamais su ce qui était arrivé à mes parents biologiques. Je compris pourquoi des larmes avaient coulé tout à l'heure. Je ne le savais pas mais mon inconscient lui s'en souvenait, je ne savais par quel miracle.
Je me rendis finalement à l'évidence, il semblait bien que ce vieil adage n'était pas une chimère. J'étais au seuil de la mort et il m'était permis de vivre ma vie une seconde fois.
Fan de Valérie Pécresse.
Vous allez voir flou.
Avatar de l’utilisateur
Batroux
 
Messages: 6803
Inscription: Jeu Mars 18, 2010 15:19

Re: La Tortue et le Démon

Messagepar Joka le Mer Mai 07, 2014 19:51

Ayé, j'ai lu.

Bien que je n'ai toujours pas lu ta fiction La déchéance du Héros (arrêtez de me jeter des cailloux), je n'ai pas pu n’empêcher d'attaquer ton nouveau projet.

Alors déjà, j'aime beaucoup ton style, c'est vraiment bien écrit. La façon que tu as choisi pour raconter l'histoire de Mutenroshi est original. Au début, je pensais que tu allais ré-écrire cette partie de Dragon Ball, mais pas du tout.
J'ai hâte de voir comment tu vas développer la relation de Tortue Géniale avec Tsuru, Baba et son entrainement avec Mutaïto.

Tu as capté mon intérêt, je vais suivre ta fic de près. =)
Univers 09 : L'Histoire des Terriens
C-33 fait du break dance dans le topic ! !
Avatar de l’utilisateur
Joka
Superstar Méphistophélique de l'Union Sacrée
 
Messages: 4260
Inscription: Jeu Jan 02, 2014 20:40

Re: La Tortue et le Démon

Messagepar loupzaru le Mer Mai 07, 2014 20:41

Je rejoins Joka, c'est très bien écrit et ammené d'une façon originale. De plus, belle illustration au passage. A une époque, j'avais essayé moi aussi de faire quelques dessins pour mes fics, je devrais peut-être recommencer :D
Avatar de l’utilisateur
loupzaru
 
Messages: 446
Inscription: Lun Août 22, 2011 15:41

Re: La Tortue et le Démon

Messagepar Bushido le Mer Mai 07, 2014 21:46

Oh. Un style naratif interne. Une auto-biographie de Muten Roshi ! :D

C'est plaisant à lire, je trouve. Très. Sa change en effet du style que tu nous a déjà fait découvrir, mais sa ne choque pas plus que ça. :)

Bonne continuation.
Avatar de l’utilisateur
Bushido
 
Messages: 4764
Inscription: Lun Avr 22, 2013 14:40

Re: La Tortue et le Démon

Messagepar Batroux le Jeu Mai 08, 2014 1:45

Joka a écrit:Ayé, j'ai lu.

Bien que je n'ai toujours pas lu ta fiction La déchéance du Héros (arrêtez de me jeter des cailloux), je n'ai pas pu n’empêcher d'attaquer ton nouveau projet.

L'avantage avec cette fic c'est que même en ayant pas lu la Déchéance du Héros, tout le monde pourra comprendre ! ^^

Joka a écrit:Alors déjà, j'aime beaucoup ton style, c'est vraiment bien écrit. La façon que tu as choisi pour raconter l'histoire de Mutenroshi est original. Au début, je pensais que tu allais ré-écrire cette partie de Dragon Ball, mais pas du tout.
J'ai hâte de voir comment tu vas développer la relation de Tortue Géniale avec Tsuru, Baba et son entrainement avec Mutaïto.


Tu as capté mon intérêt, je vais suivre ta fic de près. =)[/quote]

Je suis ravi que tu aies apprécié mon approche et que tu la trouves originale, car c'est ce que je voulais faire. Bien sûr je n'échappe pas aux clichés (Le noir, la brume sombre, la pluie, la boue...)
Je pense que vous allez être surpris sur les différentes relations. J'ai eu quelques idées que je trouve sympathiques à exploiter, on verra ça plus tard.

loupzaru a écrit:Je rejoins Joka, c'est très bien écrit et ammené d'une façon originale. De plus, belle illustration au passage. A une époque, j'avais essayé moi aussi de faire quelques dessins pour mes fics, je devrais peut-être recommencer :D

Merci ! Parfois, certaines illustrations sont sympathiques à faire. Celle du dessus en fait partie ! J'aime bien faire ce genre de dessin "affiche".

Bushido a écrit:Oh. Un style naratif interne. Une auto-biographie de Muten Roshi ! :D

C'est plaisant à lire, je trouve. Très. Sa change en effet du style que tu nous a déjà fait découvrir, mais sa ne choque pas plus que ça. :)

Bonne continuation.

Merci Bushido !
Pour l'introduction, c'est vrai que cela fait autobiographie mais dans la suite...
Vous verrez bien ! ;)

Merci à tous et à bientôt !
Fan de Valérie Pécresse.
Vous allez voir flou.
Avatar de l’utilisateur
Batroux
 
Messages: 6803
Inscription: Jeu Mars 18, 2010 15:19

Re: La Tortue et le Démon

Messagepar Pensyves le Jeu Mai 08, 2014 11:58

Alors, j'avais bien aimé tes précédentes fictions, de fait quand j'ai vu l'auteur, je me suis dit allez op on va lire ça...

Je retrouve ici une description bien amenée d'un moment de dragon ball que j'avais aimé. Voyant le mafuba je me dis, tiens mais où veux t'il en venir. je pensais à une changement de l'histoire ou une chose du genre.
Finalement après l’expérience de mort imminente de Roshi, on arrive avec cette histoire de bébé et je me dis WTF, mais c'est quoi cette histoire? Que deviens Roshi , des questions se bousculent dans mon esprit. Finalement le chapitre ce conclus magnifiquement et répond à mes attentes. Me revoilà fidèle lecteur, impatient de voir le développement de cette histoire! (Il y a vraiment qu'avec toi que je fais d'aussi longs commentaires ...)
Pensyves
 

Re: La Tortue et le Démon

Messagepar Batroux le Mer Juin 25, 2014 12:08

Et voici le Chapitre 1 qui se sera fait attendre, le coquin.
Toujours pas de rythmes de parutions, j'ai toujours pas fini mon Arc mais je sens l'inspiration tapoter légèrement ma tête !

Allez, Bonne Lecture !


Chapitre 1: Feu de Cheminée

Par cette nuit noire, Aurah et Dena rentrèrent dans le temple avec un nourrisson dans les bras.
C'était l'une de ces nuits où il n'était pas bon de dormir dehors. Il faisait extrêmement froid dans cette région du Nord. Il y avait ce vent glacial qui pénétrait les vêtements. Ces souffles d'airs inspirés se frayaient un chemin jusque dans les poumons. Plusieurs quintes de toux apparaissaient et le seul moyen de les arrêter étaient de se poser au coin d'un feu et de laisser son corps reprendre le dessus.

L'hiver était drôlement rude cette année là. Dans le temple, malgré les feux allumés dans les pièces à vivre, malgré les prières que les enfants faisaient à Bouddha. Toutes les personnes avaient froid. Et ce n'était malheureusement pas les histoires racontées par Aurah qui parvenaient à réchauffer les petits petons frigorifiés. Non, ces histoires ne réchauffaient que les cœurs des enfants, enfin de presque tous les enfants...

Aurah traversa ce long couloir accompagnée de Dena. Elle portait cet enfant, cet enfant qui avait été déposé aux portes du temple. Bien sûr, durant quelques secondes, elle s'était posée la question : Qui a pu abandonner un enfant ?
Elle se posait toujours cette question, à chaque fois.
Elle passa devant le feu rapidement. Si les autres enfants voyaient le bébé... C'était foutu, elle ne pourrait pas s'en occuper. Certains d'entre eux relevèrent la tête, apercevant la jeune femme tenir un linge épais, délicatement et fermement.
-Tante Aurah ! Qu'est-ce que c'est que tu tiens !? Demanda une enfant.
-Ce n'est rien. Répondit-elle rapidement et furtivement.

Une réponse qui non seulement ne satisfaisait pas la curiosité de l'enfant mais qui éveilla celle des autres.
Assis au coin du feu, il y en avait une vingtaine emmitouflé dans des couvertures, attendant impatiemment la lecture d'avant le coucher.
Quatre ou cinq se relevèrent et tentèrent de suivre Aurah. Ils furent vite expédiés par Dena, qui leur ordonna d'une voix ferme mais douce de se rasseoir. Elles allaient revenir.

Les deux femmes se hâtèrent de rejoindre les cuisines. Dena s'occupa de récupérer le lait et elle le fit chauffer après avoir rapidement allumé un feu, sur les braises de l'ancien. Dans un placard devait traîner un biberon, un vieux biberon.
Dena le nettoya rapidement et comme elle put pendant qu'Aurah regardait le petit ange ouvrir les yeux.
Quelques minutes suffirent à ce que le biberon soit nettoyé et prêt à recevoir le lait, prêt lui-aussi.

Le petit bébé avait très bon appétit. Il but ce lait plus rapidement qu'il ne fut préparé.
Dans l'encadrement de la porte se trouvaient deux enfants qui de leurs grands yeux et de leur bouche en forme de « O » exprimèrent un : Oooh ! Un Bébé !

Prises sur le fait, Dena et Aurah ne purent que se retourner avec un léger sourire.
-Filez ! On va vous le présenter une fois qu'il aura fini son repas.

Les enfants partirent en courant, assez contents de cette découverte. Revenus au milieu de leur camarades, les questions allaient bon train !
-Alors, Alors ! Qu'est-ce que c'est ?
-C'est un Bébé !
-Un bébé ? !
-Ouais, il est tout petit et il boit le lait ! Elles vont venir nous le présenter !

Soudain une voix dans le coin de la pièce se fit entendre. C'était une voix d'enfant mais le ton employé était profondément adulte.
-Les bébés, c'est nul ! Ça pleure, ça mange, ça chie et surtout ça fait chier !

Tous les enfants se retournèrent et virent alors cette petite fille. Elle avait de longs cheveux violets et semblait extrêmement petite pour son âge.
-AAAAh ! T'as dis deux gros mots, Baba ! Je vais le dire !
-En fait, j'en ai dis qu'un, parce que ça fait partie de la même famille « chie » et « chier », ça fait partie de « chier » ! Répondit Baba.
-AAAAh ! Tu les as redis !

Aurah rentra alors dans la pièce, creusant un long silence. Elle se mit dos au feu et s'agenouilla doucement, le bébé dans les bras.
-Les enfants, j'aimerai vous présenter un nouveau venu. C'est un petit garçon et il s'appelle Roshi.

Tous les petits s'approchèrent et regardèrent le bébé avec des yeux ébahis comme si c'était la première fois qu'ils voyaient un bébé, ce qui était probablement le cas.
Une multitude de questions s'envolèrent dans la pièce. Et à chacune des questions, Baba formula une réponse, avec une habileté qui n'était propre qu'à elle.
-Il a quel âge ?
-D'après toi ?

-Comment il s'appelle ?
-Roshi, elle l'a déjà dit, crétine !

-C'est une fille ?
-Roshi, c'est un prénom de garçon, la débile...

-C'est un garçon ?
-Crétine.

-Il vient d'où ?
-D'un vagin.

-On peut le garder ?
-Tu nettoieras ces merdes quand il fera sur la moquette.


Et à la fin de chacune des réponses formulées, Aurah lançait des regards tristes vers Baba mais la petite fille, probablement la plus âgée du groupe, ne pouvait s'empêcher de sourire, fière d'elle.

Dena vint près du groupe d'enfants. Elle était restée en retrait.
-Allez, c'est l'heure ! Tous au lit !
-Oh non !
-C'est pas juste !
-Pourquoi ?

-Pas de discussion, c'est l'heure ! Continua-t-elle.
-Mais on a pas eu d'histoire ! Protesta l'un d'entre eux.
-C'est vrai, mais vous avez eu du temps pour profiter du nouveau venu !

Les enfants se levèrent à contre cœur, lançant des derniers regards attendris sur le bébé. Ils traînèrent les pieds, expiraient longuement mais s’exécutèrent finalement.
Seule Baba restait dans son coin, sans bouger, juste en regardant Aurah et le bébé.
-Tu veux venir le voir, Baba ?
-Non.
-Tu es sûre ?
-Totalement.

La petite fille se leva finalement pour rejoindre les autres. Et à un mètre tout au plus d'Aurah elle jeta un regard à la femme et au nourrisson. Aurah abaissa ses bras.
-Il est encore plus moche que ce que j'imaginais ! Clama-t-elle.

Elle se dirigea vers les dortoirs quand Dena rentra. La jeune femme passa la main sur la tête de Baba.
-Mauvais caractère ! Lui dit-elle, sur un ton taquin.

La petite s'arrêta, elle regarda du coin de l’œil la jeune femme. Elle ouvrit la bouche puis la ferma. Elle continua son chemin vers son lit, sous le regard amusé de Dena.

Le sourire du visage d'Aurah avait disparu quand les enfants s'étaient levés pour partir se coucher.
Aurah était une belle et jolie jeune femme. Elle ne devait pas avoir plus de la vingtaine, vingt cinq ans peut-être. Elle possédait une longue chevelure rousse qu'elle n'attachait que rarement.
Elle était, en présence des enfants, toujours d'un caractère doux. Elle savait se montrer ferme et autoritaire sans forcément faire preuve d'agressivité. Ces enfants n'avaient pas besoin d'agressivité, du moins elle le pensait.
De ses gestes et de ses paroles débordaient une profonde générosité et une infinie gentillesse. Les enfants l'aimaient beaucoup et elle les aimait beaucoup elle aussi.

Pourtant son visage radieux se changea définitivement quand Dena se rapprocha d'elle. Elle savait ce que sa collègue allait lui dire. Elle y avait déjà pensé.
-Tu n'aurais pas dû leur montrer.
-Je sais. Je ne comptais pas au début mais...
-Ils ne vont pas comprendre.
-Mais est-ce que l'on est obligé ?
-Oui, je pense. Si cela venait à se savoir, s'ils venaient à l'apprendre... Le temple ne pourrait pas tenir. Et surtout nous n'avons rien pour nous défendre ou pour les défendre.

Dena était un peu plus âgée que Aurah. Peut-être cinq ou dix ans de plus. C'était difficile à dire. Son visage semblait jeune mais des rides ornaient son front et d'immenses poches sombres semblaient s'accrocher désespérément à ses yeux noisettes. Quelque chose, dans les années qui avaient précédé sa vie au temple avait laissé une empreinte sur son visage. Une empreinte dramatique et drôlement inquiétante.
-Ce n'est qu'un bébé !
-Justement, c'est bien parce que ce n'est qu'UN bébé, que l'on ne peut pas faire courir ce risque aux filles. On ne peut pas le garder.

Les deux demoiselles n'en avaient jamais discuté mais leur vécus étaient à quelques drames prêts similaires. Elles étaient proches en de nombreux points, surtout pour aborder et éduquer les enfants dont elles avaient la responsabilité.
Mais leur vies leur donnaient des points de désaccord comme ce fameux soir, comme cette fameuse nuit d'un hiver glacial où elles recueillirent un nourrisson.

L'une savait ce qu'il adviendrait du temple s'il venait à se savoir qu'un petit garçon avait été recueilli. L'autre refusait de se l'avouer.
En ces temps plus que médiocres, ils refusaient aux garçons le luxe de vivre une enfance épanouissante. D'un côté comme de l'autre. Et justement, si un côté ou l'autre venait à savoir qu'un petit garçon avait été abandonné au pied d'une porte et que celui-ci n'eut pas été déclaré...
Dans le meilleur des cas, les deux jeunes femmes finiraient dans des prisons et dans le pire elles seraient confrontées à la mort.

C'était totalement inhumain d'abandonner un enfant, mais est-ce que le garder avec elles, sachant pertinemment le risque que cela ferait courir aux autres enfants, n'était pas encore plus inhumain ?

C'était une question qui effleurait l'esprit de Dena et Aurah. C'était une question gravissime que jeta Dena à Aurah pour que cette dernière prenne une décision en toutes connaissances de causes...
Les enfants l'avaient vu, les enfants savaient que c'était un petit garçon. Elles ne savaient pas de quoi il en retournait, à peine, vaguement.
Les garnements savaient que le temple ne recueillait que des petites filles. Par déductions essentiellement. Elles savaient à peu de choses près dans quel monde elles vivaient.

Et si l'une d'elle venait à dire la vérité. Et si l'une d'elle venait à expliquer, pour une raison ou un autre, qu'un soir d'hiver, Dena et Aurah avaient recueilli un petit garçon du nom de Roshi...

Le feu crépitait. La couleur des flammes, la couleur des braises donnaient une ambiance particulière à la pièce à vivre. La chaleur n'arrivait pas à réchauffer les cœurs des jeunes demoiselles. Non. Aucune décision prise ce soir-là ne pouvait donner une quelconque chaleur à ces problèmes soulevés.

Les jeunes femmes continuèrent de débattre, chacune avec des arguments, chacune avec des interprétations de la vie qui leur étaient propres. Elles continuèrent jusqu'à tard dans la nuit, se rapprochant toujours un peu plus de l'aube, et s'éloignant toujours un peu plus de la décision à prendre.

Elles choisirent finalement d'aller se coucher. « La nuit porte conseil » disait-on. Pour ce qu'il en restait, et pour le temps qui leur restaient à dormir... Les conseils que le sommeil leur prodiguerait devraient sûrement être pris avec toute la mesure dont elles étaient capables.

Aurah partit dans sa chambre, Roshi dans les bras. Elle se coucha avec le bébé. Elle le regardait avec des yeux de mère, avec ses yeux de femme triste et fatiguée. Ce petit pourrait être une bénédiction, comme une malédiction.

Dena partit elle-aussi se coucher. Elle espérait trouver le sommeil. Et bien souvent, c'est quand on l'attendait avec impatience que l'on s’apercevait qu'il ne venait jamais. Elle parvint à s'endormir, tard, vraiment très tard. Malheureusement pour elle, ces rêves ne lui apportèrent que très peu de conseils. Non, ils étaient d'une humeur relativement maligne. Ils la plongèrent dans son passé. Il la plongèrent dans ce qu'elle avait vécu de pire.
A défaut de lui avoir porter de véritables conseils, ces rêves, ces cauchemars plutôt... l'avaient conforté dans ce choix, dans cette idée qui avait tellement choqué Aurah. Elle ne pouvait pas revivre ça. Elle ne pouvait pas se permettre de faire vivre ça à Aurah et aux enfants. Non.

C'était au dessus de ses forces. Elle préférait passer un mois, peut-être une année à regretter d'avoir abandonner le bébé plutôt que de s'y attacher, plutôt que de l'élever et de le voir tout de même arraché à ses bras dans le meilleur des cas.
Elle préférait se détester pendant un temps considérable que d'éprouver encore cette douleur, dont elle avait tant de mal à se remettre, qui s'atténuait à peine au bout de sept années...
Fan de Valérie Pécresse.
Vous allez voir flou.
Avatar de l’utilisateur
Batroux
 
Messages: 6803
Inscription: Jeu Mars 18, 2010 15:19

Re: La Tortue et le Démon

Messagepar Joka le Mer Juin 25, 2014 12:41

Voila enfin le chapitre 1 ! :p

J'ai bien aimé le caractère insolent et effronté que tu as donné à Baba. Ca correspond bien à son air ronchon qu'on lui connait tant dans le manga et l'anime. Les règles du Temples sont vraiment sévères envers les garçons, je me demande comment tout ça va évoluer. Néanmoins, je reste curieux de savoir comment tu compte développer la future relation fraternelle entre Roshi et Baba !

Bon courage pour la suite ! =)
Univers 09 : L'Histoire des Terriens
C-33 fait du break dance dans le topic ! !
Avatar de l’utilisateur
Joka
Superstar Méphistophélique de l'Union Sacrée
 
Messages: 4260
Inscription: Jeu Jan 02, 2014 20:40

Re: La Tortue et le Démon

Messagepar Batroux le Mar Juil 08, 2014 11:51

Spoiler
Joka a écrit:Voila enfin le chapitre 1 ! :p

J'ai bien aimé le caractère insolent et effronté que tu as donné à Baba. Ca correspond bien à son air ronchon qu'on lui connait tant dans le manga et l'anime. Les règles du Temples sont vraiment sévères envers les garçons, je me demande comment tout ça va évoluer. Néanmoins, je reste curieux de savoir comment tu compte développer la future relation fraternelle entre Roshi et Baba !

Bon courage pour la suite ! =)


Ahah... Et bien merci. Vous verrez bien comment tout cela va évoluer.

Et en route pour le chapitre 2 !


Allez, Bonne Lecture !

Chapitre 2 : Douloureuse Décision

Il était difficile de poser des mots sur ses souvenirs. Depuis, ce jour, elle n'en avait parlé à personne, même pas à ses sœurs, même pas à sa mère. Elle y pensait, énormément même si avec le temps cela ne se résumait plus qu'à un rituel le matin, au réveil où elle se demandait : Pourquoi ?

Il était extrêmement difficile pour elle de s'endormir, sereine. Elle aimait pourtant s'endormir. Elle aimait fermer les yeux avec l'intime espoir qu'elle reverrait son fils, qu'elle reverrait son mari. Les revoir vivre, sourire, jouer. Les revoir s'approcher d'elle, avec dans les mains, des fleurs fraîchement coupées qu'ils lui donnèrent avec ce même sourire et ces mêmes yeux enfantins.
C'était de ça dont elle voulait rêvait. C'était de ça dont elle voulait se souvenir. C'était ça qu'elle voulait revivre quand elle s'endormait et pas de cette horrible nuit où...

L'esprit peut-être le pire des maux, quelque soit l'homme ou la femme. Il ne prodigue pas ce dont on a besoin, ce que l'on veut, non. L'esprit nous renvoie le plus souvent à ce qu'il faut.

Et cette nuit là, cette nuit où elle et Aurah s'étaient quittés sur un désaccord profond. Dena trouva le sommeil et rêva de ce qu'il s'était passé sept années plutôt.

C'était une journée ensoleillée, une magnifique journée comme souvent dans l'hémisphère sud de la planète. Le soleil était à son plus haut sommet et frappait le sol d'une chaleur loin d'être étouffante, juste réconfortante et chaleureuse.
C'était de ces dimanches comme elle les aimait. Son mari l'emmenait elle et son fils en promenade, en aventure comme il le disait à son fils. Ils partaient marcher de longues heures dans les montagnes verdoyantes. Ils pique-niquaient à l'ombre d'immenses arbres dont elle oubliait à chaque fois les noms.

C'était ces journées revigorantes qu'elle appréciait plus que tout au monde. C'était un rêve de petite fille qui s'éveillait et se métamorphosait en réalité, sa réalité.
La petite famille était bien loin des ouvrages de la société, elle était loin de cette affreuse réalité qui était la sienne mais sans qu'elle ne le sache, encore...

Son mari n'était pas parfait, bien au contraire, il avait des défauts, énormes, mais elle l'aimait et il l'aimait lui aussi. Et malgré cela, malgré les problèmes qu'ils avaient au sein de leur activités professionnelles, au sein de leur finances, peut-être même dans leur couple, rien n'arrivait à entacher ces dimanches baignant de soleil et de joie de vivre. Presque rien.

Le trajet du retour fut ponctué des ronflements d'un enfant dans le dos de son père qui avait couru toute une journée sans s'arrêter. Son visage apaisé et serein reflétait la joie qui transpirait de cette modeste famille, et surtout le plaisir qu'un enfant de son âge devait ressentir.

La nuit arrivait tous les jours en retard presque, d'une certaine manière, comme si elle n'avait pas envie de venir... Et alors qu'elle arrivait enfin, la famille était à quelques mètres de sa petite maison. Une espèce de petite ferme perdue à quelques kilomètres de la plage et à quelques kilomètres de la montagne.

Des lumières attirèrent les regards. Des lumières que le feu de cheminée allumé par Aurah pour les enfants avait rappelé à Dena.

La petite famille se rapprocha, lentement. Le mari donna à sa femme l'enfant à porter. Et ils continuèrent de se rapprocher, lentement, de pas incertains. Il y avait une dizaine d'hommes. Ils portaient de longs manteaux et leur visages étaient cachés par une capuche, reflétant malgré sa couleur, la vivacité des flammes de leur torches. Ils portaient un sigle sur leur torses virils et étaient probablement recouverts d'une armure.
-Ce sont les... Ce sont les... Balbutia-t-elle.
-Ne t'inquiète pas, tout va bien se passer. Répondit sur un ton certain, son époux.

Il cachait en réalité, avec brio, son angoisse.

Ils étaient maintenant à quelques mètres de leur maisons quand ils se firent repérer par les hommes en noirs. Dena serra son fils avec plus de force et de vigueur. Elle le serrait contre sa poitrine comme si quelque chose allait se passer.

Un sourire éclata alors derrière l'ombre d'une capuche. Il étincela derrière une discussion qui avait été entreprise entre le père de famille et le chef de cette troupe.
-Je ne compte pas prendre parti, ni pour les uns, ni pour les autres. Dit fermement l'époux.
-Il faut pourtant vous décider, soit vous êtes avec nous, soit vous êtes contre nous.

Le rictus sadique, croyant être habilement caché ne l'était pas, pas du tout. Dena le remarqua. Ses jambes donnèrent l'impression de se vider de leurs forces, comme s'il n'y avait plus que de frêles os qui la maintenaient debout, elle et son fils.

-Je ne veux pas être mêler à ça ! Répondit autoritairement le mari.
-Que vous le vouliez ou non, vous y êtes mêlés. Décidez-vous !
-Je refuse.
-Le refus n'est pas autorisé, cher monsieur.

Le mari resta aussi bien campé sur ses jambes que sur ses positions. C'était l'un de ses défauts, il était têtu.

-Très bien, puisqu'il en est ainsi. Puisque par la discussion, nous n'arrivons à rien, vous nous voyez obligés de...

Le chef de troupes n'avait pas fini sa phrase que l'homme au sourire malin se jeta sur l'époux. Il se jeta dessus, déchirant son veston de cuir, déchirant sa capuche, laissant apparaître une imposante musculature sous une peau affreusement écailleuse. Le mari de Dena se protégea de son avant bras mais sans succès, il fut briser avec autant de facilité qu'il n'en faut pour briser une paille. L'époux hurla de douleur avant de comprendre, avant d'avoir ce flash. Il se tint le bras face aux rires affreusement démoniaques de ces interlocuteurs et il se retourna.

Dena vit le regard de son mari, elle vit dans ses yeux, la terreur. Pas celle de mourir mais celle de les voir mourir. Il l'implora par son silence, il l'implora de comprendre ce qu'il lui demandait. Et Dena comprit, elle comprit derrière cet effroyable silence, devant ce regard douloureux.
-Fuis, Dena, Fuis !

Elle se mit à courir, sans se retourner, les larmes aux yeux. Elle essaya d'allonger ses jambes pour agrandir ses enjambées, elle essaya. Elle tenait toujours aussi fermement son fils qui hurlait : Papa !

Elle ne voulait pas regarder par dessus son épaule, elle ne voulait pas mais elle le fit quand même, elle le fit parce que... parce que...
Elle vit la tête de son époux tranchée d'un coup sec. La tête tomba par terre et roula jusqu'aux marches du perron. Les yeux de Dena s'agrandirent par la stupeur. Elle ne devait pas pleurer ! Elle voulait mais elle ne pouvait pas. Son fils... Son fils, elle ne pouvait pas, pas devant lui. Elle ne devait pas témoigner de l'horreur pas devant les yeux émeraudes déjà emplis de larmes de son petit garçon.

La troupe la poursuivit de longues minutes. Dena courait, rapidement, pas assez. Elle sentait dans son dos les pas lourds et assurés de ces hommes. Elle ne se retourna plus. Elle sentait son souffle se faire de plus en plus court, elle sentait la panique que son cœur émettait. Elle sentait les pleurs de son fils couler entre ses seins.

La nuit était finalement tombée. La seule lumière était celles des torches qui la poursuivait inlassablement. Elle traversa toute la forêt, elle sauta des ruisseaux. Elle se fit mutiler par des branches d'arbres, par des ronces. Elle fit fuir les oiseaux. Mais elle ne vit pas, elle ne se rappela pas de cette falaise, celle qui permettait au glacier de fondre sans inonder sa maison. Elle la vit, trop tard. Elle essaya de s'arrêter, sa cheville se tordit tandis que son corps partait dans le vide.

Elle se rattrapa à une racine, à ce miracle. Elle tenait son enfant par la main gauche, et leur vie par la main droite. Son fils hurlait, hurlait à la lune. Effrayé comme il n'était pas permis.
-Shhuut Shuut ! Lui fit-elle d'une voix qui se voulait rassurante.

Comment une voix pouvait elle rassurante au dessus d'une cinquantaine de mètres de hauteur ?
-Écoute-moi, écoute-moi bien. Maman va te remonter mais pour ça, il faut que tu l'aides, d'accord ? C'est comme quand on fait de l'escalade avec...

Et elle repensa au moment où la tête de son mari vola par dessus les flammes.

-C'est comme quand on fait de l'escalade... Tu vas t'accrocher à mes épaules et me monter dessus. D'accord ? Tu verras ça va aller !

Tout en tenant avec conviction la racine de sa main droite, elle força de son bras gauche pour monter son fils à la hauteur de ses épaules. L'enfant silencieux comprit. Il lâcha la main de sa mère avant d'attraper son épaule. Une fois bien accroché aux épaules, il put se glisser sur le rebord.
-Maintenant, tu vas courir te cacher ! Tu m'entends ! Cours !
-Mais... Et toi ?
-Ne t'inquiète pas pour moi ! All...
-Oui ! Ne t'inquiète pas pour pas pour ta maman ! Gronda une voix sortie de l'obscurité.

L'enfant sentit ses yeux s'agrandir, son cou se rétrécir et sa tête s'allonger. Il vit dans le regard de sa mère. Il était jeune mais il comprit.

-Attrapez-le !

Un garde se saisit du gamin, l'attrapant par le cou et le soulevant du sol.
-Votre mari a fait une grossière erreur d'appréciation. S'il était venu de son plein gré il aurait pu garder la tête sur les épaules. Ha ! Ha ! Ha ! Pouffa-t-il avant de reprendre en montrant le fils du pouce. Dites- lui au revoir, je ne pense pas que vous vous reverrez, Madame.
-Non ! Non ! Arrêtez ! Je vous en supplie !
-Vous ne devriez pas vous agiter comme ça. Vous risquez de tomber !
-Arrêtez ! Je vous en supplie ! Ce n'est encore qu'un...
-Qu'un enfant ? C'est ça que vous alliez dire ? On sait, Madame, c'est pour ça qu'on le prend. Il se fait tard, nous devons y aller. Bonne Soirée, Madame.


La couette chaude vola au bout du lit. Un corps en sueur se releva. De grosses gouttes venaient percuter les cuisses de Dena. Les yeux dans le vide, la bouche respirant bruyamment. Le soleil percutait ces longs cheveux attachés pour la nuit.
Elle se précipita hors du lit, avec une seule idée en tête. Elle s'habilla rapidement et se dirigea vers la chambre d'Aurah.
Elle ouvrit la porte violemment. Aurah n'était pas là. Au milieu du lit, un rectangle d'oreillers se dessinait. Dena s'approcha. Le petit dormait, il dormait paisiblement d'un sommeil de plombs...

Elle le regarda dormir, les yeux d'abord inquisiteurs devinrent doux. Elle regardait la poitrine du petit se soulever et s'abaisser, lentement et précautionneusement.
Et elle le revit, elle le revit, son fils, son bébé dormir comme dormait ce petit. Elle... Elle... Non, Aurah avait raison. Elles ne pouvaient pas laisser ce petit à l'abandon, elles ne pouvaient pas le confier à qui que ce soit, non. Ce petit avait été posé devant leur portes, il y avait forcément une raison. Elle se rapprocha et s'assit au bord du lit, doucement. Elle posa sa main sur la poitrine de l'enfant. Le petit se réveilla, fit des mouvements, comme des étirements avec ses bras avant d'ouvrir ses petits yeux.
-Ça y est, il s'est réveillé ? Demanda Aurah près de la porte, un biberon à la main.

Dans un premier temps, Dena ne répondit pas. Non, elle était subjuguée par le bébé. Comme si elle voyait un souvenir du passé se matérialiser, comme si finalement, ça l'apaisait de voir ce petit bout de choux, respirer, se réveiller, s'étirer. Sa peau, sa douceur, sa chaleur, c'était autant de souvenirs importants que revigorants... Ce gamin, c'était peut-être sa seconde chance, c'était peut-être un don du ciel. Dieu qui essayait de réparer ses erreurs. Et si c'était ça, alors... alors... si c'était ça, il fallait... Non ! Et même si ce n'était pas ça, il fallait garder ce petit, il fallait l'aimer, le choyer comme n'importe quel autre enfant !

Et tout en caressant de son doigt la poitrine de l'enfant, Dena répondit :
-Oui, ça y est, il est parmi nous...
Fan de Valérie Pécresse.
Vous allez voir flou.
Avatar de l’utilisateur
Batroux
 
Messages: 6803
Inscription: Jeu Mars 18, 2010 15:19

Re: La Tortue et le Démon

Messagepar Joka le Mar Juil 22, 2014 15:23

Tiens ! J'aurais pourtant juré avoir commenté ! xD

Enfin, il n'est jamais trop tard pour se faire briser une ou deux rotules. J'ai bien aimé ce petit flash-back sur Dena via son rêve (ou plutôt cauchemar). On en en apprend un peu plus et à la fois pas du tout. C'est vraiment rageant ! x)

En tout cas, c'est toujours aussi intriguant. J'ai hâte de lire la suite !
Univers 09 : L'Histoire des Terriens
C-33 fait du break dance dans le topic ! !
Avatar de l’utilisateur
Joka
Superstar Méphistophélique de l'Union Sacrée
 
Messages: 4260
Inscription: Jeu Jan 02, 2014 20:40

Re: La Tortue et le Démon

Messagepar Warokoo le Sam Août 09, 2014 19:25

*Ninja !*

Fic plaisante pour le moment, même style d'écriture dramatique habituelle 8-), et on sent que même s'il n'y aura pas de puissance de fou ou de capacité à détruire des planètes etc ce sera du bon ^^

En attendant la suite je m'évapore de nouveau. En esperant qu'elle arrive bientôt :P.

On m'a dit que je pouvais être n'importe quoi alors je suis devenu un...

*Ninja !* ( :arrow: )
Tic, tac, tic, tac. Vous entendez ? C'est votre vie qui s'écoule.

Vous voulez quelque chose ? Alors prenez le !

Montages Musique, Délires, etc : Warokoo
Avatar de l’utilisateur
Warokoo
 
Messages: 806
Inscription: Mar Fév 28, 2012 6:27

Re: La Tortue et le Démon

Messagepar Batroux le Sam Août 16, 2014 15:56

Spoiler
Joka a écrit:Tiens ! J'aurais pourtant juré avoir commenté ! xD

Enfin, il n'est jamais trop tard pour se faire briser une ou deux rotules. J'ai bien aimé ce petit flash-back sur Dena via son rêve (ou plutôt cauchemar). On en en apprend un peu plus et à la fois pas du tout. C'est vraiment rageant ! x)

En tout cas, c'est toujours aussi intriguant. J'ai hâte de lire la suite !


Yep, j'essaye de distiller quelques éléments ici et là, sans trop en dire. Si c'est rageant pour vous, ça l'est aussi pour moi. Faut que je fasse gaffe à tout ce que j'écris. J'avais peur que balancer un flash-back sur un personnage nouveau ne vous perde ou vous rebute mais je suis content de voir que non

La suite est en cours d'écriture. J'ai fini la partie deux et je suis entrain de finir la partie trois de l'Arc 1.

Warokoo a écrit:Fic plaisante pour le moment, même style d'écriture dramatique habituelle , et on sent que même s'il n'y aura pas de puissance de fou ou de capacité à détruire des planètes etc ce sera du bon ^^

Non, je pense pas qu'il y aura de puissances de fou et de destruction d'univers dans cette fic mais sait-on jamais où l'inspiration va me mener ! :P

Merci Warokoo


Et voici le temps du Chapitre 3 !
La publication sera irrégulière comme vous avez pu le constater, je ne peux pas faire autrement pour le moment. J'ai eu une grosse grosse rade d'inspiration et en plus j'essaye de prendre mon temps et de pas faire de bourde car je me lance dans un sacré truc et c'est moins facile que pour la Déchéance du Héros ! Voilà ! Patience est mère de sûreté.

Chapitre 3: Le Cancéreux


Dera et Aurah étaient dans la cuisine du temple. Une fenêtre gigantesque donnait sur ce jardin clôturé d'imposantes remparts. Elles préparaient le repas pour leur petite colonie, et Aurah regardait et écoutait les enfants jouer, des sons et des bruits qu'elle ne se lassait définitivement pas d'entendre. Elle regarda avec insistance cette petite scène, assez amusante sur le moment : du Baba tout craché !

La petite fille aux longs cheveux violets se balançait tranquillement sur cette planche de bois attachée par deux bouts de cordes quand elle pouffa d'exaspération.
Le petit Roshi se dirigeait vers elle, les bras en l'air tout heureux. Criant son nom à plusieurs reprises : Baba ! Baba !

-Dégage de là, le Cancéreux ! Éructa-t-elle.
-M'appelle pas comme ça ou je le dis à Tante Aurah, Baba !
-Dis ce que tu veux, t'as une tête de cancéreux, c'est pas ma faute ! Répondit-elle en se victimisant.
-T'es vraiment pas gentille !
-Il serait tant que tu t'en aperçoives... le... Cancéreux... Dit-elle en appuyant bien le surnom.
-Arrête ! Cria-t-il avant de partir.
-C'est ça, dégage ! Va chouiner ailleurs.

Roshi lui tourna le dos et repartit vers l'intérieur du temple, les mains dans les poches, la tête enfoncée dans les épaules.
D'abord souriante, Baba prit un visage légèrement triste.


Cela faisait maintenant plusieurs années que Roshi était devenu un plus grand et plus fort garçon. Les changements furent radicaux, de grandes étapes avaient été franchies :
De cris stridents et assez énervants, mélangés à des crises de larmes, Roshi était parvenu à : « Tante Aurah, j'ai faim » ou « Tante Aurah, quand est-ce qu'on mange ? ».

Combien de temps s'était-il écoulé ? Quatre, peut-être cinq ans, où Roshi avait grandi au milieu de toutes ces jeunes filles. Au début, il était un peu le poupon dont elles rêvaient toutes, puis petit à petit, Roshi s'affirma, il devenait, même en l'absence de garçons de son âge et même en l'absence de figure paternelle, un petit garçon assez ordinaire.

Il était devenu un garçon gentil, poli, docile. Il respectait, un peu forcé, toutes les jeunes filles qui avaient bien grandi. Elles le rendaient fous, le forçant à faire tout un tas de choses qu'il ne voulait pas faire.
Mais le plus étrange dans tout cela, c'est qu'il s'était profondément lié avec Baba.
Baba n'était pourtant pas la plus gentille des petites filles. Elle était amère, grossière, avec une totale absence de maternité dans ses paroles et dans ses gestes et pourtant... C'était avec elle qu'il passait le plus clair de son temps. Qu'il essayait du moins.
Elle avait beau l'envoyer paître par des surnoms idiots et humiliants, tous les jours, tous les matins, il se collait à elle comme une tartine de beurre vient se coller contre le carrelage, une fois tombée.

-Elle ne l'avouera jamais mais cela lui plaît, elle aime qu'on s'intéresse à elle. Pensa alors Aurah, tout en souriant et en continuant de regarder Baba sur sa balançoire.

Baba avait un fort caractère, plus fort que toutes les filles réunies. Elle ne mâchait pas ses mots. Quand elle avait quelque chose à dire, elle le disait avec un ton et une honnêteté aussi tranchant que des rasoirs. C'était son tempérament.
Derrière cela, se cachait un cœur énorme. Elle ne le montrait jamais mais il était là. Dena et Aurah avaient d'ailleurs de gros doutes, au début.

En réalité, la petite agissait dans l'ombre. Une fois Dena l'avait surprise entrain d'essayer de recoudre Monsieur Toto qui s'était abîmé sur une branche. La petite fut prise sur le fait et n'osa rien dire. Dena lui fit un clin d’œil et porta l'index à ses lèvres : elle ne dirait rien et elle ne dit rien.
Le lendemain, la petite Michiyo retrouva son doudou partiellement réparé, elle était la petite fille la plus heureuse du monde.
Et derrière, toujours dans le même coin de la pièce à vivre, Baba, plongée dans sa lecture ne put s'empêcher de lui dire :
-Va danser ailleurs, la baleine !

Baba n'était pas une petite fille ouverte aux autres. Elle était bien plus intelligente que les filles de son âge. Quand elle avait été recueillie, elle avait mis longtemps avant de décrocher un mot. Ses regards étaient autrement plus éloquents.
Elle ne parla jamais de ce qu'elle avait vécu avant de rencontrer Aurah dans ce village, qui serait annexé plus tard à la capitale du nord.

Au fur et à mesure des années, ce fameux soir, elle ne dit qu'une seule chose sur elle, sur son passé, une chose troublante :
-Je les ai vu... Je suis désolé, Aurah... J'aurais du... J'aurais du...

Elle ne termina jamais cette phrase pourtant, on sentait que cela pesait et que cela l'effrayait.

Face à l'intellect de l'enfant, Dena et Aurah pensèrent que c'était peut-être une manipulation mais la petite fille démontrait le contraire.
Il y avait quelque chose qui pesait sur sa conscience, quelque chose de lourd, de profond qu'elle n'osait pas encore exprimer.
Une chose était sûre, elle essayait de se rendre différente vis à vis des autres. Elle voulait montrer et mettre à nu quelque chose pour parvenir à cacher autre chose. En tout cas, si ceci n'était qu'une théorie, Dena et Aurah en étaient convaincues.
-Un jour peut-être, elle nous expliquera. Pensèrent les deux adultes.

La vie suivait son cours. Comme une rivière qui jamais ne dépassait de son lit, la vie au temple était ainsi faite. Les journées avaient été minutieusement étudiées. Il y avait des activités pour chaque enfant. Il y avait des temps d'enseignements, qu'ils soient scolaires, c'est à dire : Lecture, écriture, mathématiques ou plus professionnels : Cuisine, agriculture, couture et bricolage en tous genres. Il y avait aussi et bien heureusement des temps de récréations, avec des jeux fabriqués au début par les adultes puis par les enfants eux-mêmes en fonction des ressources du temple.

Les temps étaient extrêmement difficiles et c'était comme un miracle que le temple tienne encore debout après cette décennie.
Les moines avaient déserté, il y avait des années de cela. Il y avait une réelle chasse à l'homme. Ils avaient laissé les lieux à Aurah ainsi qu'aux enfants. Contraints et forcés.
Elle redoutait de les voir revenir un jour et de se faire expulser comme la dernière des parias... Elle était terrorisée à l'idée de voir revenir les moines, armés jusqu'au dents avec la ferme intention de mettre tout le monde dehors. Dans la théorie comme dans la pratique, ils en avaient totalement le droit. Mais alors, que pourrait-elle faire avec tous les enfants ?
Et encore qu'aujourd'hui, il n'était plus qu'une dizaine, à l'époque, ils étaient une trentaine, tous sexes confondus.

Le temple était immense, il devait faire dans les quatre cent voire même cinq cent mètres carrés. Il n'y avait que les premiers cent mètres carrés qui étaient utilisés : le rez-de-chaussé. Il y avait cette pièce à vivre qui servait à l'époque de salle à manger, les cuisines, un immense salon et quelques pièces qui servaient de débarras.

Aurah commença à aménager le rez-de-chaussé avec les enfants qui étaient restés. La salle à manger se transforma en pièce de vie polyvalente, le salon se transforma en dortoir pour les filles, tandis que les débarras se transformèrent en chambre d'adultes.

Aurah voulait être au plus près des enfants et voulait que les enfants soient au plus près d'elle. Elle voulait qu'ils se sentent en sécurité, même si, elle se l'avouait volontiers, elle ne pourrait pas faire grand chose si cela recommençait. Mais, cela la rassurait de les savoir près d'elle.

Elle avait eu énormément de chance de rencontrer Dena, même si les circonstances de leur rencontres aient été assez effrayantes. Dena tambourinait comme un fantôme sur la grande porte. Les enfants étaient terrifiés, elles avaient peur, peur que cela recommence, peur que cela soit encore une fois les hommes en noir.
Les portes du temple étaient juste extraordinaires. Elles mesuraient dans les trois mètres de hauteur, bien que personne n'ait pris la peine de réellement les mesurer. Elles étaient faites dans un bois probablement très ancien et surtout très résistant.

Ces portes, ces avant-gardes avaient maintenu les hommes en noir un long moment dehors, assez pour que les enfants puissent se cacher et Dena aurait eu tout le loisirs de mourir si Aurah ne lui avait finalement pas ouvert la porte.

Elle s'était vautrée lamentablement sur le sol, à peine la porte eut été entrouverte. Elle était faible, très faible. Certaines filles étaient descendues, trop curieuses ou trop anxieuses du sort d'Aurah. Ce fut une bénédiction.
Aurah donna des directives que les filles exécutèrent rapidement : Allumer un feu, sortir du linge et tout un tas de choses auxquelles on ne pense pas quand on a entre sept et douze ans.

Dena était dans un état pitoyable. De sa mémoire, Aurah n'avait jamais croisé une personne dans un tel état. Même les clochards de la capitale de l'Ouest, même les paysans des régions centrales, n'étaient pas aussi... n'étaient pas... comme elle.
Elle empestait une odeur de fientes, de crottins et sans en rajouter de porcheries. Ses cheveux étaient emmêlées par paquets, ils ressemblaient à des tubes de gras. Le visage semblait être peint, comme des peintures militaires, de ces peuples anciens. La réalité était tout autre, c'était la plus noire et la plus collante des crasses. Ses habits n'étaient pas sans reste non plus. Déchirés en de nombreux endroits, il était temps qu'elle se retrouve au coin d'un feu. L'hiver arrivait et il serait comme tous les autres : rudes.
Aurah ne savait pas ce qu'elle avait vécu mais elle pouvait se l'imaginer et ce n'était pas très encourageant...
Dena reprit rapidement des forces et s'intégra, après quelques temps, sans difficulté à cette petite communauté atypique. Et depuis, elle était devenu un pilier important.
Elle n'hésita pas à chercher du travail pour pouvoir ramener de l'argent justement à ce foyer. Et c'était en partie grâce à elle, à ses efforts et ses connaissances, qu'un potager put renaître de ses cendres.
Si au début, elle avait eu du mal à se familiariser avec ces coutumes du nord, avec toutes ces petites filles, pour des raisons qu'elle rêvait plus qu'elle n'exprimait, elle y parvint finalement et avec brio.

Bien qu'avec des enfants, on ne sent jamais vraiment seul. L'arrivée de Dena fit du bien et soulagea Aurah. Elle se sentait bien plus soutenue pour gérer les aléas de cette vie, qu'elle n'avait pas choisi. Pouvoir s'appuyer sur quelqu'un, pouvoir parler de ses doutes, de ses peurs, avoir un avis en retour, un autre point de vue, cela avait quelque chose de réconfortant.

Si un jour, cela devait se reproduire. Si un jour, pour une raison ou une autre, les hommes en noir devaient revenir, alors Aurah pourrait autant s'appuyer sur Dena que Dena pourrait s'appuyer sur Aurah. C'était ça le plus important, que les adultes, ces personnes en qui les enfants vouaient une totale confiance soient en mesure de les protéger, de les mettre à l'abri de ce danger qui planait malheureusement sur leur tête, notamment depuis qu'elles avaient recueilli Roshi.

Dena permit quelques temps après son arrivée d'élargir la vision du monde d'Aurah. Si dans le nord ils étaient encore préservés, cela n'était pas le cas des autres régions. Le monde devenait de plus en plus fou, de plus en plus atroce, de plus en plus meurtrier. Aurah en avait eu un bref et douloureux aperçu mais ce n'était rien, rien si l'on mettait tout, bout à bout.

En ces temps de troubles, il fallait se prémunir face au pire. Si jusqu'à aujourd'hui et ce durant quelques années, elles avaient pu échapper aux divagations des hommes, cela pouvait ne pas durer. Rien n'est immuable. Cette apparente paix, cette joie de vivre qui régnait au sein du temple pouvait devenir en l'espace de quelques secondes, un véritable enfer, un brasier sans nom, une éruption volcanique aussi soudaine que violente, aussi éphémère que douloureuse, aussi destructrice que le démon lui-même.

Aurah commença à se souvenir malgré elle de cette chaude soirée d'été, bien avant que Dena n'arrive au temple, quelques temps avant que le rez-de-chaussé soit aménagé selon certains critères. Elle se souvint de ce bruit, lourd et puissant.
Fan de Valérie Pécresse.
Vous allez voir flou.
Avatar de l’utilisateur
Batroux
 
Messages: 6803
Inscription: Jeu Mars 18, 2010 15:19

Re: La Tortue et le Démon

Messagepar niicfromlozane le Lun Août 25, 2014 1:51

Salut Batroux,

Bon, comme tu peux t en douter, j ai déjà lu ta fic, parce que, bon, quand un truc est bien fait -comme, par exemple, ta précédente fic- ben y a des chances que le truc suivant soit bien aussi. Et j'aime bien lire des trucs bien. Souvent, c'est mieux que les trucs nuls.

Alors, même si j'ai toujours eu un peu d'appréhension pour les préquels qui constituent un exercice plus difficile que le "what if" ou la "sequel" auxquels tu t'es deja exercé - et encore plus sous forme de fanfic à parution intermittente-, ben je me suis lancé dans la tienne assez confiant.

Évidemment, jusqu'ici, c'est un peu difficile de juger, mais je tenais à relever deux excellents points, ne serait-ce que pour t'encourager:

• d'abord, j'aime beaucoup la manière dont tu as introduit le sujet. Utiliser la mort de Roshi et la fameuse expression "voir sa vie défiler devant ses yeux", c'était vraiment très bien senti.

• ensuite, si l'utilisation d'OC est toujours assez délicate dans une fanfic et que beaucoup tombent dans le travers de les présenter comme s'ils étaient dans un récit original, ben je trouve qu'en l'occurrence, tu t'en sors vraiment pas mal. De plus, les premiers chapitres sont assez courts, et je t encourage à continuer en ce sens dans un premier temps, car ça permet au lecteur de s'habituer aux persos sans se lasser.

Bref, jusqu'ici, c'est plaisant, et je ne doute pas que tu sauras nous faire rêver comme à ton habitude, tout en abordant des sujets matures, en traitant de sujets sérieux sur un ton à la fois léger et grave.

Comme Muten Roshi.

Bon courage et à plus tard pour un commentaire plus poussé!

++

Niic
Avatar de l’utilisateur
niicfromlozane
Voyageur du Temps
 
Messages: 5449
Inscription: Lun Avr 15, 2013 23:22
Localisation: Lôzane, Rock City, mais ailleurs dans le temps

Suivant

Revenir vers Fanfictions

Qui est en ligne ?

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 33 invités