Le Sacre

Faîtes-nous partager votre fibre littéraire en écrivant votre propre histoire mettant en scène les personnages de Dragon Ball et, pourquoi pas, de nouveaux ! Seules les fanfictions textes figurent ici.

Re: Le Sacre

Messagepar omurah le Dim Oct 25, 2015 15:18

Franchement j'aurais pas cru mais la relative lenteur à laquelle l'histoire s'amorce (parce qu'on ne peut pas dire que ça avance lentement, c'est pas ça, c'est juste qu'on en est encore à la phase "camper le débat") est une bonne chose. A choisir je préfère que ça continue comme ça et que tu prennes tout le temps nécessaire pour ancrer ton univers. Après ce sera beaucoup plus facile de surfer sur ce qui a été ainsi édifié. Moi je suis pas pressé.

Pour ce qui est de ce chapitre tu as trouvé le moyen d'introduire des personnages de manière fluide en enrobant le tout d'intrigue tout en continuant de tisser la toile de l'univers. Un chapitre très complet donc dans sa construction et ses enjeux. Sur la forme c'est toujours très solide avec de belles tournures et des images souvent très intéressantes. Les passages d'action sont rondement menés, j'ai adoré le moment où le soldat glisse sur le capot pour dévier le kikoha.

Sinon, le rêve s'éclaircit un peu plus. On se demande maintenant si Gyumao est vivant ou mort. Probablement mort. Dans le rêve cette histoire de grand dinosaure et de petit dino m'intrigue encore. Je ne sais pas si ça fait référence à un démon majeur et un démon mineur... ou autre chose. Certainement autre chose vu le "plus sournois". Du genre Piano peut-être, mais ce même dino n'a rien fait de particulier dans ce rêve, donc on a juste l'info de son existence au fond. Ce qui est peut-être censé être un tease sur son importance dans l'histoire, sinon je vois pas.

Par contre je suis paumé over 9000 pour ce qui est du compatriote boiteux.
Yamcha n'était pas boiteux..., le loup à patte avant blessée oui, mais... hum.
Et puis, Yamcha était-il compatriote de Julian ?
Et puis ce loup-là n'était pas mort dans le rêve, alors que Gyumao si par exemple. Si ce n'est pas fait exprès... C'eut été déroutant.
hum... hum. Je suis paumé XD
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Re: Le Sacre

Messagepar Oméga le Mer Oct 28, 2015 17:57

Je cite:
"Longue histoire, je vous raconterai."

J'ignore si cela n'est que moi et mon langage très... louche, mais j'aurais mis cela à la place:
"Une longue histoire vous raconterai-je."

Ce n'est que moi ? Serai-je un pauvre fan de Gohan isolé ? :cry:

---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Bon, ne parlons plus de mon langage ma foi fort bizarroïde et disons que cette fiction est très bien travaillée avec détail, action et bien d'autres choses ! :P

A la prochaine,
De retour pour vous jouer un mauvais tour !

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Re: Le Sacre

Messagepar GLaDOS le Jeu Oct 29, 2015 16:58

Merci beaucoup à vous deux !

    Pour Omurah :

omurah a écrit:A choisir je préfère que ça continue comme ça et que tu prennes tout le temps nécessaire pour ancrer ton univers. Après ce sera beaucoup plus facile de surfer sur ce qui a été ainsi édifié. Moi je suis pas pressé.


Ca tombe bien, moi non plus. J'ai bien l'intention de prendre le temps qu'il me faudra pour installer l'univers et ses ramifications. Attendez-vous d'ailleurs à ce que certaines commencent à apparaître et grandir prochainement, j'espère que ça ne perdra personne :p

omurah a écrit:Sur la forme c'est toujours très solide avec de belles tournures et des images souvent très intéressantes. Les passages d'action sont rondement menés, j'ai adoré le moment où le soldat glisse sur le capot pour dévier le kikoha.


Merci ! ^.^

Je me méfie toujours de l'action parce que ce n'est pas toujours mon fort et surtout j'ai peur de griller toutes mes cartouches dès le début, pour faire du redondant sur la fin. J'avais notamment peur que ce passage-ci paraisse trop court, surtout parce que l'action n'était pas tellement centrale.

omurah a écrit:Par contre je suis paumé over 9000 pour ce qui est du compatriote boiteux.
Yamcha n'était pas boiteux..., le loup à patte avant blessée oui, mais... hum.
Et puis, Yamcha était-il compatriote de Julian ?
Et puis ce loup-là n'était pas mort dans le rêve, alors que Gyumao si par exemple. Si ce n'est pas fait exprès... C'eut été déroutant.
hum... hum. Je suis paumé XD


Je ne vais pas commenter sur la justesse de tes déductions, mais faites attention en tentant d'analyser le rêve. Ne partez pas trop loin dans le complexe et ne vous focalisez pas sur la moindre image ou expression, au risque de perdre de vue l'ensemble ^.^

Merci pour ton retour et j'espère que vous finirez par comprendre tout ça :p

    Pour Oméga :

Oméga a écrit:Je cite:
"Longue histoire, je vous raconterai."

J'ignore si cela n'est que moi et mon langage très... louche, mais j'aurais mis cela à la place:
"Une longue histoire vous raconterai-je."

Ce n'est que moi ? Serai-je un pauvre fan de Gohan isolé ?


Eh bien, ton expression n'est pas fausse. Cependant, elle est d'un registre assez élevé. Or, si l'on regarde la version japonaise du manga, on remarque que des personnages comme Chichi et Gyumao s'exprime avec un accent assez rural, caractéristique de la province Sud-Ouest d'Hokkaido. Dans de telles conditions, il est impossible de placer dans leur bouche des expressions de ce type, il faudrait une traduction plus précise pour retranscrire la subtilité de leur façon de parler.

Non je déconne, j'ai pas la moindre idée de comment Chichi parle dans le manga original. Je sais cependant que ce n'est pas de façon aussi soutenu. Je fais assez attention à ce que mes dialogues - à défaut d'être caractéristique à chaque personnage - colle à ce qu'il se passe. (Un de mes objectifs actuels consiste à améliorer la spécificité des dialogues, d'ailleurs) Raison pour laquelle je suis très économe de dialogue dans les scènes d'actions par exemple. Ici, j'imagine mal Chichi parler avec ce registre quelle que soit les conditions. Ce serait plutôt réservé à des personnages plus posés qui cherchent à en imposer par leur langage. Dans ma fic, les démons pourraient en user par moment, entre eux, ou Archibald, mais pas Chichi en tout cas.
Remarque intéressante en tout cas, je ne pensais pas que certains verraient Chichi s'exprimer ainsi.

Oméga a écrit:Bon, ne parlons plus de mon langage ma foi fort bizarroïde et disons que cette fiction est très bien travaillée avec détail, action et bien d'autres choses !


Merci beaucoup et contente de t'avoir vu posté ici ^.^
Hésite à préciser ces "bien d'autres choses" dont tu parle, une prochaine fois !

En vous remerciant pour les retours, à la prochaine pour le chapitre suivant.
Le Sacre
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Re: Le Sacre

Messagepar Tierts le Sam Nov 07, 2015 15:42

Voilà voilà , j’ai encore pris mon temps pour relire le chapitre et le commenter, mais ça vient :p

Au début, je me suis retrouvé un peu comme omurah disait un peu plus tôt : on cherche bien quoi pouvoir dire de neuf sur ce chapitre. C’est toujours bien écrit, évidemment, mais celui-là était moins percutant. A part bien sûr le "HOLY SHIT" moment que j’ai eu à l’apparition du nom de Chichi, mais j’y reviendrais ^^

A la relecture, tout de même j’ai bien aimé la petite phase d’action. J’ai pas ressenti autant de tension qu’avec Sahane mais j’ai l’impression que c’est fait exprès. Déjà, y a un parallèle entre les deux combats, même situation, même type d’ennemi. Du coup, Julian a l’air de bien moins hésité qu’elle, il est plus à l’aise avec la baston, ou alors c’est juste le contexte qui lui convient.

Dans l’ensemble, ça reste un petit combat dont on connaît l’issu, donc ça ne me choque pas qu’il soit court. Il y a des moments assez cools, moi j’ai bien aimé l’image du démon dans les airs qui tire vers le sol puis se fait tacler et emmener par terre.

Et puis le gros morceau avec la présentation de deux nouveaux persos. Amusant que le fameux "Guerrier du Nord" ne marque pas tant que ça en comparaison de Chichi. Et elle, j’avoue, j’aime beaucoup. C’est très con parce qu’on a rien vu mais son design fait qu’on s’arrête tout de suite sur elle. On comprends aussi d’où venaient les surnoms de la "Reine" au tout début et le fameux lionceau. J’ai bien hâte de la voir interagir un peu plus, j’ai l’impression qu’on va retrouver un peu de sa sévérité du manga mais sous une forme un peu plus … Bourrine. Et puis aussi, d'en apprendre plus sur ce qui lui est arrivé exactement, même si on a déjà des pistes.

En tout cas, surpris de revoir ce personnage, je m’y attendais pas. Ou plutôt, je m’attendais à en revoir d’autre avant Chichi, bonne surprise donc :p

A part ça, vraiment, c’est toujours du bon quoi. Le style est cool, on s’emmerde pas. C’est un chapitre qui permet de faire avancer l’histoire et présenter des persos sans pour autant que ça révolutionne tout.

Du coup, j’ai envie de dire bonne continuation, hâte de lire la suite
Chroniques de la Famille Cold
Sur Namek, le souverain Freezer réussit à défaire le terrifiant Super Saïyen. Il peut enfin étendre son emprise sur l'univers sans danger. Du moins, le croit-il car il découvrira bientôt que ses nouvelles conquêtes vont lui apporter bien des problèmes.

Tome 3 En cours - 1 Chapitre par semaine jusqu'à Mai 2024 - Prochain chapitre le 01/04/2024
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Re: Le Sacre

Messagepar GLaDOS le Dim Nov 15, 2015 11:44

Bonjour !

Aujourd’hui, pas mal de chose à dire, donc on va commencer sans attendre par une réponse :

    Pour Tierts :
Spoiler
Tierts a écrit:Déjà, y a un parallèle entre les deux combats, même situation, même type d’ennemi. Du coup, Julian a l’air de bien moins hésité qu’elle, il est plus à l’aise avec la baston, ou alors c’est juste le contexte qui lui convient.

On peut en effet établir un parallèle entre les deux et c’était fait pour mettre en évidence les différences des deux personnages

Tierts a écrit:J’ai bien hâte de la voir interagir un peu plus, j’ai l’impression qu’on va retrouver un peu de sa sévérité du manga mais sous une forme un peu plus … Bourrine. Et puis aussi, d'en apprendre plus sur ce qui lui est arrivé exactement, même si on a déjà des pistes.

Cela va venir assez vite, je vous rassure. Je n’ai pas introduit Chichi dans le seul but de faire joli, c’est un personnage qui va prendre une belle importance assez rapidement. Quant à son caractère : vous avez déjà eu des indices mais je vais vous le laisser découvrir.

Tierts a écrit:A part ça, vraiment, c’est toujours du bon quoi. Le style est cool, on s’emmerde pas. C’est un chapitre qui permet de faire avancer l’histoire et présenter des persos sans pour autant que ça révolutionne tout.

Merci ! Ne vous en faites pas, on va finir par arriver au moment où ça bouge un peu plus ^.^


Je me répète souvent là-dessus mais c’est très cool d’avoir vos retours non seulement parce que ça vous plaît mais aussi parce que je sais ainsi ce qui a marché ou non, comment et — à peu près — pourquoi :p

Au fait, vous vous souveniez du beau fanart dont j’avais promis des versions couleurs ? Eh bien par ma faute ça a pris du retard, mais les voilà enfin !

    Pour les amoureux du dessin animé :
Spoiler
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    Pour les amoureux des colos de Toriyama :
Spoiler
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Merci encore mille fois à Abysse pour ces beaux cadeaux que je m’en vais ajouter à la page d’accueil fissa !

Maintenant que c’est corrigé, voici la suite :

***

    LA SOLDATE POURPRE

Spoiler
La lame s’enfonça entre les écailles et le grognement du prisonnier suffit à lui extirper un sourire. Elle avait fini par trouver un point sensible, après tout. Sans empressement, elle fit jouer ses doigts autour du manche pour que le couteau tourne lentement autour de la cible. L’écaille se tordit sous la pression, se soulevant pendant qu’elle retournait la lame à l’intérieur, jusqu’à ce qu'elle réussisse finalement à la faire sauter. La vision du squame sanglant tournoyant dans les airs avant de s’écraser au sol arracha un nouveau gémissement de douleur au prisonnier et un sourire à sa tortionnaire.

« Tu vois que vous pouvez souffrir un peu. On progresse. »

Sans se soucier d’une possible réponse, elle planta de nouveau la lame dans le genou pour s’attaquer à une autre écaille. Ces démons étaient résistants mais en s’y prenant assez lentement, on arrivait à d’assez bons résultats. Le bourreau était particulièrement fier d’être le premier à pouvoir s’y essayer. Elle écarta une mèche violette de ses yeux pour mieux en profiter.

« Alors, au sujet de ces missiles…
- Va te faire foutre. »

La bravade du démon fut étouffée dans l’œuf par la pointe de la lame qui s’enfonça directement dans sa chair. Un grognement sourd s’échappa de sa large poitrine et elle le sentit se contorsionner sur sa chaise. Le siège réagit rapidement et des petites pointes sortirent des accoudoirs et du dossier pour s’enfoncer entre les écailles. Le démon se mit à trembler pendant que les spasmes parcouraient son corps. La tortionnaire recula juste à temps, laissant son arme plantée dans le genou, ce qui ne fit qu’arracher une écaille de plus. Elle attendit que la crise soit terminée et se fendit d’un beau sourire.

« Oh, Celo. Nous avons déjà parlé de cette mauvaise habitude que vous avez d’utiliser votre énergie vitale. Pas ici, pas dans cette salle, pas avec moi. C’est compris ? »

Les yeux de la créature se plantèrent sur elle. Ils avaient virés au rouge depuis le début de l’interrogatoire, ce qui ne pouvait être qu’un bon signe. C’était une chance que cette chaise fonctionne, il aurait été inutile de faire tant d’efforts pour capturer ce démon autrement. L’appareillage avait demandé des mois de travail acharné.

« Je vais arrêter avec ça, tu es d’accord ? » dit-elle en arrachant déjà le couteau de la plaie maintenant ouverte.

L’interrogatrice se détourna de sa proie pour revenir à une table où était étalées toute une garniture d’armes et d’outils très diversifiés. La plupart serait inutile sur un démon, de toute façon. Elle laissa sa main traîner au-dessus des nombreux pistolets et elle finit par se décider sur le plus gros calibre. L’arme se balançait d’une main à l’autre pendant qu’elle revenait vers lui.

« J’ai toujours voulu savoir, commença-t-elle en appuyant le canon sur la plaie sans écaille. Est-ce que ce sont les écailles qui vous protègent ou bien tous votre corps est résistant ? »

Elle eut le temps de voir la peur sur le visage du démon avant que la détonation ne l’oblige à fermer les yeux. Il hurla cette fois-ci, si fort qu’elle faillit manquer le craquement dans son genou. La balle ne ressortit pas.

« Ah, donc vous avez des rotules finalement. Et si on tire d’assez près, il semblerait que vous soyez moins immunisé. C’est très intéressant. »

Elle recula de nouveau et admira son œuvre. Celo avait autrefois été un démon fier et imposant. Il avait le torse large et la tête plutôt petite. Ses jambes étaient fortes et hautes, il dominait largement la grande majorité des humains sur cette planète. À présent, il n’était plus que l’ombre de lui-même. Des entailles couvraient ses épaules puissantes, son torse était brûlé à gauche et elle avait même pris le soin d’arranger son nez, ne laissant que des morceaux de cartilage et du sang séché au milieu de son visage. Les démons n’avaient pas besoin d’être séduisants de toute façon.

Reposant son arme sur la table, elle reprit le couteau et l’essuya proprement sur un chiffon d’un blanc immaculé. Faisant mine d’hésiter devant la lame, elle finit cependant par la reposer à son tour et enfila un gant par-dessus le chirurgical qu’elle portait déjà à la main droite.

Combinaison de cuir noir et de câble métallique, l’objet n’était pas particulièrement beau. Elle vérifia quelques attaches et actionna ses doigts, les tubes de métal coulissant lentement les uns dans les autres.

« Nous ne sommes pas obligés de faire tout ça, tu sais ? Dis-moi ce que je veux savoir et nous en arrêterons là. Je ne te promets pas la liberté, bien sûr, mais on arrêtera de t’embêter comme ça. Qui sait, tu seras peut-être libéré une fois que nous en aurons finis avec tes camarades. Et tu n’auras plus mal. »

Un mensonge éhonté. Il ne sortirait pas en vie d’ici. Au moins, la partie sur la douleur était vraie. Comme il ne répondait pas, elle s’approcha lentement de lui, jusqu’à poser la main sur son épaule.

« Sais-tu ce que c’est ? demanda-t-elle sans attendre de réponse. Cela me permet d’actionner ma main avec une force bien supérieure à celle que je pourrais développer normalement. Supérieure à la tienne aussi, je pense. »

Pour le démontrer, elle appuya légèrement ses doigts, les tubes suivants son mouvement. Le démon se tordit de douleur.

« Je ne sais pas ! cracha-t-il. Elle nous dit pas tout ! Je…
- Fais un effort, tu dois bien te souvenir de quelque chose, n’importe quoi. »

Elle appuya à nouveau, cette fois en tordant l’épaule vers l’arrière.

« Les transports ! Je peux vous donner leurs routes et… »

D’un geste rapide de la main, elle fit disparaître le gant derrière son dos et adressa un agréable sourire au prisonnier. Enfin, après presque une semaine pour tout mettre en place, il craquait en moins de deux jours ? C’était presque décevant, mais elle était simplement très douée. De son autre main, elle rajusta son chignon au teint violet.

« Tu vois, ce n’était pas bien difficile. Je vais envoyer des gens pour t’écouter et noter ce que tu nous dis. »

Avant de quitter la salle, elle arracha ses gants et jeta les chirurgicaux dans la benne prévue à cet effet. De l’autre côté, elle salua brièvement les deux hommes qui la relaieraient et aspergea ses mains de savon. L’eau chaude effaça rapidement la sensation étrange que laissait le latex sur sa peau. En relevant les yeux vers le miroir, elle vit que quelques tâches de sang violet s’étaient égarées sur son beau visage.

Une goutte tombait lentement sous un œil bleu profond, comme une larme. Une autre s’était étalée sur son menton et une dernière, au sommet de son front, menaçait de se perdre dans ses cheveux lavande. S’aspergeant d’un coup, elle les effaça d’un revers de la main, puis sourit à son reflet. A son âge, elle ne devrait plus se retrouver à faire ce genre de basse besogne, mais elle avait insisté pour tester ces nouvelles inventions.

« Colonel ! » l’interpella une voix, l’extirpant de ses pensées.

Veronica Violet se retourna vers le jeune lieutenant.

« Le général vous avertit qu’il est disponible plus tôt que prévu, si vous voulez le rejoindre immédiatement.
- Merci lieutenant, rompez. »

Elle attendit qu’il soit parti pour se tourner vers le miroir et inspecter son uniforme. La colonel dut se pencher au maximum pour s’assurer que le double R imprimé sur sa poitrine n’avait pas été taché. Une fois satisfaite, elle s’engouffra dans les couloirs souterrains.

La base avait été construite au sein de ce qui était un ancien complexe de laboratoire. Aussi, certains couloirs avaient une forme étrange, formant un cercle parfait qui parcourait toute la structure. C’était aussi le moyen le plus simple de rejoindre le bureau du général. Sans hâter le pas, Veronica perdit aussi peu de temps que possible. Elle hésita même à prendre une cigarette, peut-être aurait-elle dut en prendre une pendant l’interrogatoire. C’était toujours intéressant, même si le démon n’aurait sans doute pas été sensible aux brûlures mineures.

Elle se retint suffisamment longtemps pour rejoindre la porte, frapper, et entendre un faible « Entrez » de l’autre côté. Sitôt à l’intérieur, elle fit claquer ses deux talons l’un contre l'autre et salua militairement son supérieur.

« Général, vous aviez demandé à me voir. »

Le vieil homme releva doucement les yeux vers elle. Il semblait avoir encore pris un an depuis la dernière fois qu’elle l’avait vu — et c’était il y a deux jours. Il n’avait plus rien à voir avec l’homme qu’elle était allée chercher à l’époque de la résurrection. Ses cheveux roux brillants avaient virés au gris, puis au blanc. Il s’était laissé pousser une moustache fournie, qui était elle aussi devenue blanche avec le temps. Son menton carré s’était recouvert d’une fine couche de poudre immaculée, un début de barbe qu’il avait depuis plusieurs mois à présent. Seuls ses yeux conservaient encore l’énergie de l’époque, deux iris d’un brun clair et qui luisaient d’un éclat de cuivre.

« Colonel, souffla-t-il. Installez-vous. »

Sa voix était basse, faible, mais elle conservait la clarté qui avait toujours fait de lui un des meilleurs officiers du Ruban Rouge. Il fut un temps, le Général Copper était un homme impressionnant sur tous les points, mais ses larges épaules s’étaient ratatinées avec la vieillesse. Il n’avait conservé qu’une musculature sèche et un corps tout en longueur. Par chance, il n’était pas aussi petit que ne l’était son cousin, même s’il pouvait en donner l’impression, engoncé qu’il était dans son fauteuil, caché par le bureau.

« On m’a transmis votre souhait de faire tester ces nouvelles… inventions. J’ai pensé que vous auriez fini, à cette heure ? »

Il l’avait interrogée dès qu’elle fut assise, ce qu’elle avait toujours apprécié avec lui. On ne perdait pas de temps avec des bêtises.

« Tout à fait, j’ai commencé l’interrogatoire. La chaise fonctionne très bien, il est impossible pour un démon — ou qui que ce soit d’autre — de faire appel à son énergie vitale. Le gant fonctionne aussi très bien. J’ai aussi constaté qu’ils étaient bien sensibles à la douleur. »

Hermann Copper ne fronçait que rarement les sourcils devant elle, mais Veronica sut qu’il le ferait à cet instant, s’il n’était pas capable de tant de retenue.

« C’était dangereux, finit-il par lâcher. Vous auriez dû envoyer quelqu’un d’autre, si ces machines avaient été défectueuses…
- J’avais confiance. »

Il soupira et releva les yeux vers elle, avec une note de déception au fond du regard. Elle s’y était habituée quand on touchait à ce sujet.

« Cela fait des années qu’on a mis Brief sur ce projet et tout ce que nous avons, c’est un gant de combat. »

Le général se pencha vers ses feuilles, comme si au sein de ses papiers se trouvait la solution à tous leurs problèmes. Il se massa les tempes.

« Gero était un spécialiste de ces technologies, je suis sûr qu’il aurait pu préparer quelque chose pour chacun de nos soldats. »

Avant qu’elle n'eut le temps d’ouvrir la bouche, il la regarda de nouveau.

« Je ne souhaite plus voir nos soldats mourir parce que ces créatures sont nées vingt fois trop fortes. »

Que voulait-il qu’elle dise ? Il avait raison. Cette guerre était absurde et perdue depuis le début. Elle ne s’y était lancée que parce qu’elle ne voyait pas quoi faire d’autre. Elle n’aurait même pas eu l’idée d’aller chercher Copper s’il n’y avait pas eu Brief, à l’époque où les portes de la prison s’étaient ouvertes.

« Général, vous savez ce que je pense de Gero. »

Il le cachait bien, mais elle distingua le presque-sourire sous sa moustache.

« Je sais, Veronica. L’homme était un fou, je ne vous contredirai pas, mais il était diablement doué. Il nous faut des fous de ce genre-là dans notre camp, aujourd’hui plus que jamais. »

Le colonel Violet n’était pas d’accord. Elle ne pouvait pas être d’accord. Ce n’était pas Copper qui avait fait le déplacement jusqu’en zone 36, il y a de cela douze ans. Gero ne voulait plus quitter son laboratoire. Son fils. La pensée lui était revenue absurdement, en même temps que l’image d’un homme immense endormi dans une cuve non-naturelle. Il essayait de ressusciter son fils.

« Il n’est plus de ce monde, général. Brief l’est. »

Cela mit fin à la discussion, le seul et unique sujet sur lequel Copper et elle ne s’entendait pas. Non pas que Veronica lui en voulait, il ne pouvait pas savoir, il ne voulait pas imaginer, et c’était un poids qu’elle ne voulait pas ajouter à ses épaules. Il en supportait déjà bien assez. Sans lui, sans sa vision, son intelligence, l’humanité aurait plié le genou depuis longtemps. C’était elle qui était venue le chercher, oui, mais c’était lui qui avait ressuscité le Ruban Rouge.

Cette pensée fit réapparaître l’image du jeune homme aux cheveux roux mal coiffés, baignant dans une cuve aux couleurs bizarres. Elle la chassa de son esprit.

« Qu’avez-vous tiré du démon ?
- Il pense ne pas savoir grand-chose, je le crois. Il a jeté un coup d’œil à certains transports de marchandises et pourra donner des indications. Avec les informations qu’on a déjà…
- Nous pourrons trouver l’endroit. »

Il opina de la tête et, cette fois, son maigre sourire était clairement visible. La soldate savait combien la nouvelle lui plairait, cela faisait si longtemps qu’ils préparaient ça.

« Bien, très bien, reprit-il avant de plonger son regard dans le sien. Vous allez en bas ? »

Après plus de treize ans, ils se connaissaient beaucoup trop bien. C’en était presque effrayant.

« Oui.
- Vous transmettrez mes félicitations et mes remerciements à Brief. »

Veronica ne put s’empêcher de sourire. Ils n’étaient pas toujours d’accord sur ce sujet, mais le général Copper restait l’homme qui avait mené le Ruban Rouge là où il en était aujourd’hui. Il ne la décevait jamais.

« Bien sûr, mon général. »

Comme il ne l’arrêta pas quand elle se leva, elle jugea la conversation terminée et sortit.

Après avoir traversé quelques couloirs, le seul moyen de se rendre « en bas » était de prendre l’ascenseur. Veronica était l’une des rares personnes du centre à l’utiliser régulièrement. Elle s’empêcha de siffloter pendant la longue minute de descente, jurant une fois de plus de faire ajouter une petite musique pour occuper l’esprit.

Les portes s’ouvrirent et l’odeur du hangar assaillit ses narines avec insistance. L’huile et la graisse se côtoyaient, comme d’habitude, ainsi qu’une odeur de brûlé qui n’était pas aussi classique mais dont elle ne s’inquiéta pas outre mesure. Elle rentra à grands pas et appela immédiatement le propriétaire des lieux.

« Bonjour, Bulma ! »

La seule réponse qu’elle reçut fut un grognement et un bruit métallique. En se tournant dans cette direction, elle repéra rapidement la touffe de cheveux violets jaillissant de derrière la carcasse de ce qui avait un jour été un tank. Sa dernière visite remontait à hier mais elle était presque sûre que cette chose avait eu un canon à ce moment-là. Veronica contourna le véhicule sans attendre.

« Bulma, tout va bien ? »

Les cheveux longs et violets s’agitaient en tous sens sans que le moindre début de réponse ne semble émerger. Elle s’approcha assez pour voir la jeune femme, accroupie devant les chenilles du tank, elle cherchait quelque chose qui s’était glissé dans les rouages. Sa tenue de mécanicienne était tachée de nouveau, de l’huile, de la graisse et quelque chose qu’elle n’identifiait pas. Le plus étrange étant que les tâches de la veille avaient disparues mais que de nouvelles était apparues. A sa ceinture pendait toujours l’appareil circulaire que beaucoup convoitait à une époque, rendu inutile à présent.

« Bulma ? » dit Violet en posant doucement une main sur son épaule.

Le docteur Brief sursauta, ramenant ses deux bras vers elle, sa main droite refermée sur une clef à molette, sans doute ce qu’elle cherchait dans le char. Ses yeux bleus très clairs virevoltaient en tous sens mais finirent par se fixer sur le visage de Veronica. C’était encore une très belle femme, songeait le colonel, malgré le cambouis qui s’étalait sur sa joue droite et l’odeur d’huile qui émanait d’elle.

Elle savait que Bulma Brief avait parfois du mal, elle lui laissa un peu de temps pour se calmer, puis recommença, en douceur.

« Tout va bien ? »

Les yeux de la mécano passèrent du tank à Violet, puis de nouveau au tank.

« J’ai démonté le canon. Le lieutenant Cyan ne portait pas ses boutons de manchettes tout à l’heure. J’ai perdu ma clef. Tu as l’air contente. J’ai retrouvé ma clef. Dans l’ensemble, ça va. »

Le lieutenant Cyan était l’homme qui lui apportait à manger. Il n’était pas encore midi, ce qui voulait dire qu’en parlant de tout à l’heure, elle voulait dire hier soir. Veronica se détacha d’elle quelques secondes pour fouiller le hangar du regard et le savant bordel que Bulma appelait son système de tri. Sur un plan de travail, un plateau repas attendait, intact. Cela arrivait trop souvent ces derniers temps, elle allait devoir demander à Copper de diminuer la pression.

« Oui, je suis contente. J’ai testé ta chaise et ton gant, ce matin. »

Bulma cilla une fois, deux fois, avant de comprendre de quoi on lui parlait.

« C’était bien ?
- Très bien. »

La conversation se termina là. La plus petite des deux femmes fixait l’autre comme un faon prit dans des phares. Veronica ne lui en voulait pas. Certains parmi les officiers jugeaient que ce hangar et sa propriétaire étaient inutiles, surtout depuis que l’état de Bulma avait empiré, mais elle lui devait tout. Elle ne pouvait l’abandonner, surtout pas quand elle faisait encore preuve d’une intelligence pareille.

« Cigarette ? »

Le regard de Bulma s’éclaira et réussit à arracher un sourire à la colonel. Elle dégaina son paquet et offrit un cigarette à la jeune femme, avant d’en prendre une pour elle. C’est aussi elle qui utilisa le briquet, de peur que l’autre ne se brûle. Ce n’est qu’après deux bouffées qu’elle se souvint d’à quel point ça lui avait manqué ce matin. La main de Brief tremblait pendant qu’elle tirait sur la sienne.

« Bulma ? »

Écrasant sa clope, elle tendit la main vers sa joue, tirant sur sa peau pour mieux voir les cernes sous ses yeux. Elles étaient trop larges.

« Tu as dormi cette nuit ?
- Bien sûr, la nuit c’est pour dormir.
- Hier à partir de 23 heures jusqu’à aujourd’hui 7 heures, est-ce que tu as dormi ? »

Lorsqu’elle baissa honteusement les yeux, Veronica sut la réponse.

« Non, je travaillais. Ce n’était pas la nuit. »

Le colonel s’empêcha de pousser un soupir. Ce n’était pas sa faute. Elle essayait de lui imposer des horaires, un rythme régulier et facile à suivre. C’était important pour Bulma. Quand elle pensait à la jeune femme sûre d’elle et pleine de rage qu’elle avait rencontrée à l’époque. Il y avait encore un espoir, il devait y en avoir encore un.

« On va dormir dès que tu auras fini la cigarette.
- Ah. Mais Hermann veut que j’améliore la technologie de la chaise. Portable c’est possible, mais c’est dur. Projectiles peut-être, mais dur et pas facile de viser avec. Bombe pas possible mais…
- Stop. Pas trop de pensées à la fois, tu te souviens ? J’ai dit qu’on se reposait après la cigarette.
- D’accord. »

C’était dit sur le même ton absent habituel. Bulma tira encore quelques bouffées de sa clope et Veronica hésita à en prendre une autre, mais abandonna l'idée en cours de route. Au lieu de cela, elle passa une main dans les cheveux de la mécano, les ébouriffant encore plus. Au bout de quelque secondes, elle tira délicatement sur quelques nœuds pour les défaire.

« Il faudra que je te coupe les cheveux, aussi. On dirait moi quand j’étais au lycée, c’est ridicule.
- Ils sont bien.
- Non. C’est de la graisse ça ? »

Bulma secoua la tête pour se défaire de son emprise. Ses mains ne tremblaient plus mais elle se cramponnait fermement à sa cigarette. Veronica se prépara à la forcer à se coucher.

« C’est vrai qu’on se ressemble. »

La remarque soudaine la fit sourire. Ce n’était pas tout à fait vrai, sauf pour les cheveux justement. Et même là, Bulma ne les coiffait plus depuis longtemps, tandis qu'elle les gardait toujours en un chignon soigneusement monté.

« Oui, tu pourrais finir par t’appeler Violet aussi.
- Si c’est une demande en mariage. Il faudrait attendre la fin de la guerre. »

La plaisanterie la surprit tellement qu’elle mit plusieurs secondes à se tourner vers Bulma, mais c’était encore assez vite pour distinguer l’éclat de malice au fond de ses yeux bleu. Oui, la docteur Brief qu’elle avait connue n’était pas encore complètement partie, même si elle n’était pas sûre de savoir ce qu’elle devait faire pour la faire revenir.

« Dodo ! » annonça-t-elle à la vue du mégot inutilisable.

La jeune femme la regarda un instant, puis le jeta par terre et l’écrasa.

« Maintenant ?
- Maintenant. »

Elle passa un bras sur ses épaules pour la contraindre à rejoindre le lit de camp, caché dans un coin du hangar. Là, Veronica l’aida à se glisser hors de sa combinaison de travail, puis resta assise aux côtés du lit jusqu’à s’assurer qu’elle fermait bien les yeux.

L’image d’un homme à la carrure de taureau s’imposa à son esprit, ses cheveux roux flottant dans le liquide qui le maintenait en vie. Elle secoua la tête pour chasser ces pensées. Bulma Brief était brillante mais elle n’avait rien à voir avec cela. Elle ne finirait pas comme lui. Veronica comptait bien s’en assurer.

Ce n’est qu’une fois Bulma endormie depuis cinq minutes que le colonel se leva pour reprendre son travail.


***

Dernière édition par GLaDOS le Dim Jan 24, 2016 12:35, édité 1 fois.
Le Sacre
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Re: Le Sacre

Messagepar omurah le Lun Nov 16, 2015 21:49

Un bon chapitre dans le style, comme toujours. Un beau phrasé, un bon chara-developement. Je trouve Bulma très réussie. Cette histoire de missiles et le tease sur les travaux de Gero apportent aussi une touche intéressante. Les infos sont distillées subtilement, comme l'apparente disparition/destruction des boules de cristal. L'impact de ce type d'informations reste néanmoins moindre puisque ces dernières sont imprécises. Mais à part ça, pour des teases, ils sont très bien gérés. On tient donc avec ce chapitre nos fameux cuivres ? En relisant le fils prodige ça me fait penser (le lien que fait Clavecin entre l'iPod et les cuivres... à moins que ce lien entre Harpie et les cuivres vienne plutôt de leur proximité géographique, auquel cas je suis à l'Ouest) à un groupe spécialisé dans la conception et les appareils. Donc Ruban Rouge, les robots tout ça. Même si je ne vois pas (encore) le lien avec le mot "cuivre" sinon que ce mot est prononcé une fois dans le chapitre.
Bwef, un nouveau chapitre sympathique et bien écrit, pour résumer.

Ps : si jamais Violet apparait dans ma fic, rappelle-moi de l'appeler Veronica, ce nom est parfait :mrgreen:
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Re: Le Sacre

Messagepar Tierts le Jeu Nov 19, 2015 20:00

Bon bah comme je l'ai déjà écrit plus tôt, j'ai trouvé ce chapitre vraiment énorme, peut-être un de tes meilleurs à mon avis.

On avait tous compris que quand il s'agissait de créer des personnages et de développer leur personnalité de façon cohérente, t'étais pas la dernière, mais avec celui-là t'as fait fort. En quelques scènes, on apprend à connaître Violet (C'est vrai que le prénom est cool d'ailleurs :p). Elle est d'abord agressive, puis professionnelle, puis carrément maternelle vis à vis de Bulma. Pourtant, j'ai pas ressenti ça comme un changement brusque, ça s'est fait progressivement et j'ai pas de mal à croire que quelqu'un puisse penser comme ça. Super boulot sur elle, j'ai très hâte de lire d'autres chapitres de son point de vue, j'espère qu'ils ne sont pas trop rares :p

Par contre, tu l'attendais et je suis obligé de le sortir : JE LE SAVAIS. Grâce à une conversation dont ta relectrice fut témoin avec RMR sur un stand DBM, le nom de Copper fut évoqué et il y a eu un gros TILT dans mon petit cerveau. D'ailleurs omurah, si tu voulais savoir le lien avec les Cuivres, Copper signifie Cuivre en anglais comme Red pour le Ruban Rouge. (Pourquoi pas Ruban Cuivre ?)

Même en le sachant, j'ai bien aimé son introduction, surtout parce que je m'y attendais pas là. Et j'y pense : bravo de m'avoir fait pensé à Bulma pendant toute la première partie ! J'imagine que c'est voulu et je suis tombé en plein dedans, je me demandais ce que tu avais osé lui faire à la pauvre fille. Bilan, je ne sais pas si c'est pire, mais j'ai bien aimé le caractère que tu lui as donné. Elle est très différente de celle du futur de Trunks par contre, comment tu expliques ça ? (C'est peut-être un spoil mais bon ...) On sent bien qu'il y a quelque chose de pas super rond là-dedans.

Dernier détail que j'ai adoré : la façon dont Gero est introduit. T'en parle tellement que j'ai du mal à croire qu'il soit vraiment mort, mais même si c'était le cas je trouve ça génial. Le lien Gero/Brief est souvent fait dans les fics (y compris par moi) mais faire qu'un perso s'inquiète de voir Bulma devenir folle comme Gero, je crois que c'est une première. Ca donne un côté un peu ... pas glauque mais tristounet, bizarre ... dérangeant, surtout que Violet a l'air d'avoir été bien choquée, et qu'elle est pourtant pas plus choquée que ça par la torture. Affaire à suivre, j'imagine, mais je suis très curieux.

Enfin bref, entre Veronica super maîtrisée, le perso de Bulma qui est très cool, la révélation sur les Cuivres et l'introduction de Gero à laquelle je ne m'attendais pas, c'est trop. Moi j'adore.

Par contre, plus ça avance, plus on a de questions, prends garde à finir par y répondre quand même :p
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Re: Le Sacre

Messagepar omurah le Dim Nov 22, 2015 15:49

Tierts a écrit:D'ailleurs omurah, si tu voulais savoir le lien avec les Cuivres, Copper signifie Cuivre en anglais comme Red pour le Ruban Rouge.

Lol, j'ai conduit des mini-cooper sur Ps2 pendant des années du coup je pensais savoir tout ce qu'il y avait à savoir sur "cooper" (vitesse, adhérence, pointe, frein...) mais visiblement "cooper" avait encore un secret pour moi :mrgreen:

Et sinon, tes commentaires sont vraiment un véritable caviar à chaque fois, dommage qu'ils soient aussi ciblés :P
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Re: Le Sacre

Messagepar GLaDOS le Dim Déc 20, 2015 16:39

Bonjour !

Pardon de n’avoir pas répondu pendant aussi longtemps, je voulais avoir quelque chose à offrir en prime et il s’avère que ça n’est pas le cas. Ou plutôt, ce n’est pas comme j’avais prévu. Pas de chapitre encore cette semaine, navrée. J’ai pris un peu de retard et on a l’intention de toujours les fournir propre et bien corrigé, donc vous devrez encore attendre. Si tout se basse bien une semaine, sinon plus.

Pour vous faire patienter, voici ce que vous attendiez tous : Une F.A.Q sur Le Sacre, car vous vous posez mille et une questions, je le sais. Je vais même l’accompagner d’une petite surprise parce que je suis sympa comme ça. Mais d’abord, je vais répondre aux coms quand même, soyons sérieuse.

Pour omurah :
Spoiler
omurah a écrit:Les infos sont distillées subtilement, comme l'apparente disparition/destruction des boules de cristal.
Ah ? Parce que ce genre d’information, je les balance subtilement surtout parce que… ça ne devrait même pas vous étonner :p

omurah a écrit:Donc Ruban Rouge, les robots tout ça. Même si je ne vois pas (encore) le lien avec le mot "cuivre" sinon que ce mot est prononcé une fois dans le chapitre.


omurah a écrit:
Tierts a écrit:D'ailleurs omurah, si tu voulais savoir le lien avec les Cuivres, Copper signifie Cuivre en anglais comme Red pour le Ruban Rouge.

Lol, j'ai conduit des mini-cooper sur Ps2 pendant des années du coup je pensais savoir tout ce qu'il y avait à savoir sur "cooper" (vitesse, adhérence, pointe, frein...) mais visiblement "cooper" avait encore un secret pour moi :mrgreen:


Copper, omurah. Copper, pas Cooper. :p
Ce n’est donc pas un secret que le mot te gardait mais juste un nouveau mot, tout simplement.

omurah a écrit:Ps : si jamais Violet apparait dans ma fic, rappelle-moi de l'appeler Veronica, ce nom est parfait

Je n’y manquerai pas, comme je ne manquerai pas de demander des droits pour l’utilisation de ce prénom.

Merci pour ton commentaire ! Ne t’en fais pas, les choses vont commencer à s’éclaircir, doucement comme à mon habitude, mais ça va commencer.


Pour Tierts :
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Tierts a écrit:Super boulot sur elle, j'ai très hâte de lire d'autres chapitres de son point de vue, j'espère qu'ils ne sont pas trop rares :p

Merci beaucoup ! Comme tu le dis, j’essaye de concentrer une bonne partie de mes efforts sur la création de mes personnages et de leurs caractères. Je suis donc bien contente que cette Violet plaise et surtout qu’elle paraisse logique. La suite de ses aventures devraient vous plaire aussi :p

Tierts a écrit:Par contre, tu l'attendais et je suis obligé de le sortir : JE LE SAVAIS. Grâce à une conversation dont ta relectrice fut témoin avec RMR sur un stand DBM, le nom de Copper fut évoqué et il y a eu un gros TILT dans mon petit cerveau. D'ailleurs omurah, si tu voulais savoir le lien avec les Cuivres, Copper signifie Cuivre en anglais comme Red pour le Ruban Rouge. (Pourquoi pas Ruban Cuivre ?)


C’est injuste, tu n’aurais jamais pu trouver sans RMR ! C’est de la triche.
(Soyons honnêtes : Ruban Cuivre, ça fait moche. Et surtout, ça ne sonne pas du tout comme une famille d’instruments de musique, ce qui pouvait laisser penser que les Cuivres étaient des démons :p)

Tierts a écrit:Elle est très différente de celle du futur de Trunks par contre, comment tu expliques ça ? (C'est peut-être un spoil mais bon ...) On sent bien qu'il y a quelque chose de pas super rond là-dedans.


Bonne question. Si tu le permets, je vais expliquer ça dans la F.A.Q qui va venir tout de suite, mais j’y ai pensé, t’inquiètes. (Content que ça fonctionne en tout cas)

Tierts a écrit:Ca donne un côté un peu ... pas glauque mais tristounet, bizarre ... dérangeant

Tout ce qui tourne autour de Gero est dérangeant, je trouve. Surtout avec les dernières révélations de Toriyama à ce sujet en interview, dont je me suis servi d’ailleurs. Au vu du ton de ma fic, je ne pouvais pas introduire le scientifique autrement que comme ça :p

Merci pour ton commentaire ! J'espère que l'ambiance continuera de te plaire quand les choses deviendront plus claires, ça vient je le jure.


Et le moment que vous attendez tous, la super Foire Aux Questions que je prépare consciencieusement depuis des mois :

Spoiler
Pour commencer, d’où viens ce titre incompréhensible et monosyllabique ?

Grande question n’est-il pas ? Je ne peux y répondre sans spoiler ma grande saga.

Pourquoi ta Chichi est-elle différente du manga ?

Je l’ai remaniée à ma sauce, chacun apprécie ce qu’il veut après :p

C’est incompréhensibleuh !!!!! Ta fic s’appelait « Chroniques d’une révolution » avant et maintenant c’est juste le Sacre, que caches-tu ?!!!

Suspens, ah ah

Yamcha qui meurt dès ton prologue, c’est un troll ?

Bien sûr, je n'écris que pour faire des clins d’œils marrants

Comment fais-tu pour écrire aussi merveilleusement bien ?

Je n’arriverai à rien sans ma fidèle relectrice et amante ButterflyAway, qui a d’ailleurs participé à l’écriture de cette merveilleuse F.A.Q.

On sent l'influence d'une certaine saga télévisuelle sur tes écrits - Game of Thrones pour ne pas la nommer - est-ce volontaire ?

Va te faire empapaouter

Voilà voilà. Donc sérieusement, vous trouverez quelques compléments d’informations plus bas dans ce post. Aucune des réponses précédents n’est à prendre au sérieux.


Mais d’abord, je vous transmets un nouveau cadeau de la part d’Abysse, que j’espère vous apprécierez autant que moi j’apprécie :p
Cette illustration concerne les évènements qui se sont déroulés avant le début de cette fanfic, ils n’ont pas forcément été abordé dans le texte et ne le seront pas forcément en détail. Vous êtes prévenus :


Spoiler
En noir et blanc :
Image
Et en couleur :
Image


Merci encore pour ce beau cadeau, Abysse ^.^

Et maintenant, pour un complément d’information :

Spoiler
A propos du "canon" de la fic et des sources que j'utilise :
Cela va sans dire mais ma source primaire est le manga et c’est à vrai dire la seule source que je considère valable pour la fic. Les plus attentifs auront certainement noté l’introduction d’élément qui n’ont jamais été évoqué in-manga, tel que le fils de Gero. Cela vient d’une interview de Toriyama. Je ne connais pas toutes ses interviews donc je peux pas vous dire si c’est "canon" ou pas. Je pioche un peu où je veux, y compris les interview. Pour ce qui est des événements, vous pouvez tout de même vous fier au manga avant tout, je n'ai jamais vu l'anime entièrement donc j'ignore ce qui a été ajouté et modifié. J’ai aussi utilisé les couleurs de l’anime dans un certain nombre de description : celles de Piccolo et de Violet par exemple. Cependant, j’ai préféré conserver les couleurs du manga pour Bulma, d’où des cheveux violets plutôt que bleu-vert.
Là-dedans, est-ce qu’on peut vraiment parler de "canon", je ne sais pas moi-même. Voilà simplement d’où je tire mes descriptions et mes détails.

Le processus d’écriture et de publication :
Je me rends compte que je l’ai très souvent évoquée ici mais sans jamais vraiment dire explicitement comment se passait la relecture. Actuellement, une seule relectrice s’occupe de tous les chapitres du Sacre, remerciez donc fort ButterflyAway qui - au-delà de toute blague et exagération - fait un super boulot et vous permet d’avoir des chapitres quasi-exempts de fautes et surtout des mes innombrables répétition.
Lors des premiers chapitres, j’avais également demandé avis et corrections à Inikisha et Tierts. Il m’arrive encore de les solliciter pour des détails et des parties de certains chapitres, mais dans l’ensemble, il n’y a plus que ButterflyAway et moi.
Je doute qu’il y en ait mais si certains qui me lisent n’ont pas encore lu les fics de ces trois zigotos, je vous recommande de vous y mettre et plus vite que ça. Vous les trouverez sous les noms de « Le Test », « L’Ogre » et « The Cold’s Family’s Chronicles »

Au sujet des modifications faites aux personnages originaux :
Du fait de la nature de cette fic — Un What-If raconte une histoire alternative — certains personnages ont vus leur façon d’être modifiée drastiquement. Ce n’est pas le cas de Piccolo qui est tout à fait semblable à celui des manga, mais prenez Bulma et Chichi.
Chez la première, je me suis en partie inspirée de ce que l’on voit d’elle dans le futur de Trunks. Notamment, le fait qu’on la retrouve en mécanicienne mais aussi le fait qu’elle fume, détail présent autant dans l’anime que le manga il me semble. Cependant, j’ai aussi pris en compte que cette Bulma a subi des choses terribles à un âge beaucoup plus jeune que celle de l’univers original, et elle ne les as subis de la même façon. Souvenez-vous que la Capitale de l’Ouest était la première ville sur la liste de Piccolo et vous comprendrez facilement ce qui a mené à retrouver Bulma ainsi.
Pour Chichi, je ne peux pas tout dévoiler de son passé, mais sachez déjà que je me suis plus inspiré de ce qu’on voit d’elle avant la période "Z". Avant son mariage avec Goku, elle apparaît en combattante durant le tournoi où s’affronteront Goku et Piccolo Jr. C’est donc à partir de cette Chichi combattante que celle-ci a évolué et non pas de la mère de famille responsable qu’elle est devenue par la suite.

Au sujet des personnages et de leurs noms :
Comme la grande tradition de Toriyama était de cacher un certain nombre de jeux de mots dans les noms des personnages, j’étais bien obligée de ne pas tout choisir au hasard et voici donc les explications pour ceux qui vous auraient échappés :
Les démons :
Ici pas besoin de longues explications, les fils et filles de Piccolo portent tous des noms dérivés d’instruments de musiques.
Clavecin devait à l’origine s’appeler Orgue, et inversement. L’Orgue étant l’instrument le plus monumental qu’on puisse imaginer, il semblait logique que le plus puissant enfant de Piccolo s’appelle comme ça. Cependant, je n’aimais pas trop la sonorité et le nom paraissait trop court, j’ai préféré utiliser Clavecin, plus long et plus noble. Cela reste un instrument très classique, qui s’associe bien avec la personnalité du personnage. Orgue a été conservé pour être le second de Clavecin.
Harpie ne vient pas de la créature mythologique comme cela pourrait y sembler, mais bien de l’instrument Harpe auquel l’ajout d’un I permet de créer cette double référence qui colle parfaitement au personnage.
À l’origine, je prévoyais que l’affiliation des démons et leurs régions détermine la famille d’instrument à laquelle leur nom faisait référence. J’ai cependant vite abandonné cette idée car cela restreignait mes possibilités. Il en reste quelques traces toutefois, notamment le nom d’Epinette l’ancien gouverneur du Sud, qui fait référence à un instrument de la famille des Clavecins. J’ai préféré restreindre les noms à des instruments facilement identifiable et reconnaissable.
Celo est une référence au suffixe italien -cello que l’on retrouve dans le violoncelle et qui signifie simplement violon réduit. Cela semble approprié puisque Celo est un démon mineur contrairement aux Clavecin, Harpie et autre Touba.

Les humains :
Sahane : Vient du prénom indien Sahana, qui signifie Patience — autant dans le sens classique que dans le sens d’endurance.
Julian : A en réalité une double signification, c’est à la fois une référence à une amie sur un forum où l’on trouve des loup-garou, mais aussi une référence à l’adjectif julien, qui en français se réfère à Jules César, le « Dernier des Républicains » comme Julian est le Dernier des Loup-Garou. J’avoue que celui-là, il est impossible à trouver.
Tous les humains n’ont pas un nom qui permet un jeu de mot, mais il peut y avoir une logique dans les différents prénoms ou nom de famille. Je vous recommande de chercher pour les différents généraux mais aussi pour Hagon.

Le Colonel Violet et le Général Copper ne sont pas de moi. Les deux viennent du manga où l’on voit Violet pendant une case et où le nom de Copper n’est que mentionné. Je me suis contenté de leur ajouter un nom de famille. Les autres membres des Cuivres vont cependant garder la particularité de l’armée du Ruban Rouge, mais je me suis autorisée à varier la palette des couleurs, même si pour le moment, vous n’avez croisé que Cyan

Je crois que c’est tout pour aujourd’hui, hésitez pas si quelque chose n’est pas clair ou si j’ai oublié un détail, ça m’arrive souvent.


Voilà, je crois que c’est tout pour aujourd’hui, à la semaine prochaine !
Le Sacre
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Re: Le Sacre

Messagepar Tierts le Sam Jan 02, 2016 15:36

Tu va quand même chercher super loin pour certains noms, moi je n'y voyais que des petites références xD

F.A.Q intéressante à lire en tout cas (pour la vraie) et qui donne quelques idées sur la façon dont tu bosses sur ta fic.

Mais surtout, super dessin de la part d'Abysse ! La version colorée est super bien faite, notamment cette luminosité un peu crépusculaire dans le ciel. L'expression de Piccolo est cool, on ressent bien qu'il a flippé à cause du Mafuba (je présume). C'est une bonne façon de nous donner des infos sur ce qui est arrivé dans le passé de ta fic ^^

Et voilà, maintenant tu peux poster tranquille
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Re: Le Sacre

Messagepar GLaDOS le Dim Jan 24, 2016 12:34

Hé ! Vous vous souvenez de cette fic ? Moi oui.

On a perdu pas mal de temps, donc je vais pas m'attarder plus, on fait vite, je promets.

Encore merci à Abysse pour ce troisième fanart que je conservais pour moi comme une égoïste depuis des semaines. Il illustre le dernier chapitre : LA SOLDATE POURPRE.

Spoiler
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Vous pouvez le retrouver en page d'accueil avec les autres.

Sans plus de blabla, on avance :

***

    LA PRINCESSE DES TUNNELS IV

Spoiler
Grégoire avait refusé de lui dire où il s'était procuré la voiture. Après la troisième fois, elle avait arrêté d'insister, même si elle était à peu près sûre qu'il l'avait volée quelque part.

C'était un vieux modèle, qui fonctionnait encore avec quatre roues. De fait, il arrivait fréquemment que la voiture bondisse suite à une imperfection de la route, surtout à la vitesse à laquelle il conduisait. Sahane était certaine que c’était illégal mais il n'y avait plus personne pour faire respecter ça.

Ils avaient passé plus d'une semaine là-dedans, dormant tantôt à la belle étoile, tantôt dans un petit hôtel. Plume et elle avaient continué de se relayer pendant les nuits pour s'assurer que rien n'arriverait. Le chat prenait de plus en plus de tours de garde car il se reposait de jour, dans la voiture, là où Sahane n'y arrivait décidément pas. Elle avait craint au début de s'endormir sous l'ennui que présentait un voyage pareil, mais quelque chose l'en empêchait. Peut-être était-ce le souvenir de sa dernière expédition en voiture, peut-être la crainte de laisser tout contrôle à son coéquipier imposé.

Ses nuits étaient toujours aussi agitées, cependant. Elle se réveillait parfois en sueur, parfois les larmes aux yeux, et chaque fois plus tendue. Il était impossible que Grégoire ne l'ait pas remarqué, mais il n'avait pas fait la moindre remarque à ce sujet.

« Peut-être qu'on aurait dû prendre à droite plus tôt. »

Il marmonnait dans sa barbe – avait-elle seulement poussée depuis qu'elle l'avait rencontré ? - et elle avait appris à ignorer ça quand il conduisait. Le soldat n'attendit pas vraiment de réponse et elle n'en avait pas à lui donner de toute façon. Son regard sombre retourna plutôt à sa contemplation du paysage, même si contempler était un bien grand mot.

A mesure qu'ils s'étaient éloignés de la capitale, ils avaient traversé des petites villes de plus plus touchées par la nouvelle situation. Cela avait d'abord étonné Sahane, surtout après avoir constaté l'effervescence de la capitale de l'Est, qui semblait ne pas souffrir de la domination démoniaque. En ville, un semblant d'ordre régnait encore mais ici, dans les campagnes, les bandits s'en donnaient à cœur joie. Certains villages étaient à moitié vides, des maisons éventrés les seuls restes de la civilisation. D'autres étaient simplement fantômes, les habitants ayant fuis depuis longtemps. Ils avaient même dormis au sein d'une maison capsule au toit défoncé par un tir de roquette, entourée d'autres habitats semblables.

Ils avaient eu la chance de ne croiser personne et, depuis plusieurs heures, même les habitations devenaient une vision rare. Sahane était sûre d'avoir aperçu une maison isolée, au détour d'un virage, mais elle était bien trop loin pour voir si elle était encore habitée. La région était désertée, pourquoi elle n'en savait rien.

« Ah ! »

L'exclamation satisfaite de son conducteur l'arracha à ses pensées et elle se tourna aussitôt vers l'arrière, mais tout allait bien : Plume continuait de dormir paisiblement. Grégoire en profita pour lui adresser un grand sourire et désigner du doigt la petite forêt dans laquelle il s'engageait. Ce n'était pas une route, décida Sahane, pas même un chemin. La voiture s'y enfonça tout de même, bondissante et tremblante. Il lui était difficile de croire que le chat réussissait encore à ne pas se réveiller. En quelques secondes, ils furent entourés d’arbres hauts et de buissons denses qui bordaient la route comme pour faire une haie d'honneur.

« Je t'avais dit qu'on finirait pas le retrouver. »

Elle s'en fichait. La jeune fille détourna de nouveau le regard vers sa fenêtre et haussa les épaules. C'était ainsi qu'elle s'adressait à lui la plupart du temps et il avait progressivement abandonné l'idée de commencer une conversation avec elle, à moins que ce ne soit réellement nécessaire. Aujourd'hui, toutefois, il était plus motivé.

« Je ne sais pas si je te l'ai déjà dit mais tu es chanceuse. »

Elle n'en avait pas le souvenir mais ne voulait pas vraiment savoir en quoi. Quelque chose en elle lui hurlait d'exploser, de lui mettre sous le nez les morts qu'il avait provoqué, encore une fois. Elle savait que ce serait inutile et se contenta de se tourner vers lui en silence. Le soldat prit ça comme une autorisation à continuer.

« Le général Brastra sera présent pour t'accueillir mais on m'a dit que notre instructeur sera là aussi, l'équivalent de ton maître, mais de chez nous. »

Il ne lui avait pas donné cette information avant de partir ce matin. Non que cela change quoi que ce soit, mais la mention de l'instructeur de l'Est avait suffit à lui faire relever les yeux, plus alerte. Elle ne l'avait jamais rencontré, ni ses élèves, mais en avait suffisamment entendu parler.

« Son élève aussi sera là, continua Grégoire sans se rendre compte du trouble de la jeune femme.
- Son ? Il n'en a qu'un ? »

Grégoire détourna totalement les yeux de la route, ce qui avait le don de stresser Sahane, même si elle avait appris que lui faire remarquer ne servait à rien.

« Oui, depuis longtemps maintenant. Il a dit que les autres n'étaient pas dignes de son enseignement et qu'il préférait se concentrer sur une seule élève. »

Elle n'en était pas vraiment surprise. De ce qu'elle avait entendu de lui, c'était tout à fait cohérent. C'était un homme sûr de sa force et de son enseignement, mais qui avait surtout une forte notion d'individualité. Là où Yamcha avait toujours préféré qu'ils s'entraînent en groupe, pour que chacun fasse progresser les autres à sa matière. Elle savait bien sûr que chaque enseignant avait son élève « favori » ou « fétiche ». Celui qu'on jugeait le plus à même de se battre contre les démons. Elle était celle du centre et se souvenait encore d'Hagon, dans le Nord. Peu-être avait-elle déjà entendu le nom de celui de l'Est mais il lui échappait.

« On m'a dit que c'était un homme très dur. » finit-elle par lâcher.

Le sourire qui fendit les lèvres de Grégoire ne lui disait rien qui vaille. Il fit même un effort pour contenir un rire, ce qui était encore pire.

« La seule chose que je peux contredire à ce sujet, c'est qu'il est plus une machine qu'un homme, à présent. »

De ça aussi, elle en avait entendu parler mais elle n'osait pas imaginer à quoi cela ressemblait. La jeune fille brûlait soudainement de poser des questions à son sujet, sans trop savoir lesquelles étaient correctes et ce qu'elle devait demander en premier. Grégoire ne lui en laissa pas le temps.

« Nous y sommes. »

Les soubresauts du véhicule l'avait complètement empêchée de prendre conscience qu'ils ralentissaient. Les parages étaient toujours aussi sombres, entourés qu'ils étaient, mais devant eux s'ouvrait une grotte, trop large pour être complètement naturelle. Ce n'était pas une entrée très discrète. Grégoire dû tout de même sortir pour pousser deux rochers trop gros sur le côté, puis il avança la voiture à l'intérieur.

Les phares éclairaient un tunnel qui rétrécissait rapidement, jusqu'à se terminer à seulement dix mètres de l'entrée. Sahane fronça les sourcils. Sans y faire attention, Grégoire éteignit les phares, puis les ralluma deux secondes, avant de les éteindre à nouveau. Elle le regarda faire sans comprendre pendant un moment avant de saisir qu'il s'agissait d'un code. Ils attendirent moins d'une minute avant qu'un déclic ne se fasse entendre depuis la radio du véhicule. Le soldat braqua immédiatement le volant vers la gauche et accéléra. La jeune femme faillit se jeter sur lui pour l'en empêcher avant de se rendre compte que le mur avait disparu.

Il se referma derrière eux et les plongea dans le noir pendant quelques secondes, avant que la roche ne laisse place à des parois de béton parfaitement lisse. Des néons blafards étaient installés au plafond, projetant une lumière trop blanche sur eux alors que la voiture avançait. Sahane dû contenir un sourire sarcastique.

Je suis de retour à la maison.

Sans Pietro, sans les autres. Elle était de retour après un échec comme jamais elle n'en avait connu. Elle ferma les yeux et laissa le souvenir lui étreindre le cœur.

Le trajet ne dura que quelques minutes et ils arrivèrent bientôt dans un gigantesque hangar souterrain, conçu pour accueillir trois fois plus de véhicules qu'il n'y en avait à l'heure actuelle. Une femme se tenait devant une porte, en uniforme vert complet. Ses cheveux blonds lui rappelèrent Lapias, car elle les portait en queue de cheval, soigneusement rangés dans son dos. La femme se mit au garde-à-vous dès qu'ils sortirent, puis se tourna successivement vers Grégoire et Sahane.

« Caporal Shaini, Mademoiselle, commença-t-elle avant d'hésiter en voyant Plume, sans savoir comment le saluer. Je vais vous escorter jusqu'au bureau du Général, il vous attend. »

Elle avait oublié de se présenter. Sahane voulut lire le nom sur son uniforme mais elle se détourna avant qu'elle ne puisse le faire et ils se mirent à la suivre en silence. Les couloirs étaient presque identiques à ceux qu'elle avait connu dans le Centre. Une différence lui sauta tout de même aux yeux au bout de quelques secondes : la lumière artificielle des néons éclairaient des bandes colorées sur les murs, qui devaient servir à se repérer dans la base. Elle nota rapidement qu'ils étaient en train de suivre la ligne bleu.

Leur chemin prit fin quand ils arrivèrent dans un cul de sac, où la signalisation terminait sur une porte. Un jeune homme était planté devant, en uniforme vert simple mais dont l'épaule était garnie de médailles. Leurs significations échappaient à Sahane mais elle devinait qu'il ne s'agissait que de décorations puisque l'homme était assigné à garder une porte. Grégoire et la femme qui les accompagnait se raidirent en approchant et se mirent au garde-à-vous face à lui.

« Mon général. »

La surprise écarquilla les yeux de la jeune fille. Un général ? Il paraissait si jeune pourtant... ou ! Une fois proche, elle le regarda plus attentivement. Il avait la peau cuivrée, comme la sienne, et le visage fin parfaitement imberbe. Sa coiffure était tout ce qu'on pouvait attendre d'un militaire ; les cheveux noir, arrangés en brosse. Ce n'est que lorsqu'il se mit à sourire qu'elle aperçut enfin, à la commissure de ses lèvres et aux coins de ses yeux, les rides qui trahissaient son âge. Avant qu'elle n'eut le temps de prononcer un mot, l'officier avait attrapé sa main droite entre les siennes. Sa poigne était molle, en complet contraste avec sa voix.

« Mademoiselle Sahane ! Je suis sincèrement, profondément désolé de ce qui vous est arrivé. Nous sommes en contact avec Archibald pour nous assurer que ça n'arrivera définitivement jamais plus. »

Alors qu'il se détachait enfin d'elle, Sahane nota qu'il remarquait seulement Plume. Tout comme la soldate de tout à l'heure, il semblait ne pas savoir comment s'adresser à lui, mais au moins il ne l'ignora pas.

« Monsieur, je vous présente également nos sincères excuses. »

Manifestement soulagé d'être débarrassé de cette formalité, le général se retourna sur Grégoire et posa brusquement ses mains sur ses épaules. Le geste semblait un peu trop familier à Sahane mais cet homme avait semble-t-il décidé de la surprendre.

« Lieutenant Shaini, entonna-t-il sur le même ton un peu trop enthousiaste. Vous avez réagi intelligemment et efficacement. Je ne saurais trop vous en remercier, mais nous en discuterons un autre jour. Prenez un peu de temps pour vous reposer.
- Bien mon général. »

Grégoire se tourna vers Sahane avec un mince sourire et lui fit un signe de tête. L'instant d'après, il disparaissait déjà dans le couloir. Sahane prit alors conscience que leur accompagnatrice s'était également volatilisée. Il ne restait plus que Plume et elle, sans qu'ils n'aient prononcé le moindre mot.

« Oh euh... Enchantée, général, monsieur Brastra. »

Il éclata d'un rire un peu absurde compte tenu de la situation et se retourna d'un coup pour ouvrir en grand la porte de son bureau.

« Je ne vais pas vous retenir très longtemps, rassurez-vous. Installez-vous confortablement tous les deux, je vais juste mettre quelques choses au point. »

Sahane partagea un regard interloqué avec Plume. Elle qui s'était attendue à parler avec un clone du général Archibald ne savait pas trop comment réagir face à cet homme souriant et affable. Même maintenant qu'elle pouvait voir qu'il n'était pas aussi jeune qu'il pouvait le laisser paraître, elle n'arrivait pas à croire qu'il possédait un grade aussi élevé. Et pourtant. Greg s'était mis au garde-à-vous devant lui et il avait été pardonné. Pire, Brastra n'avait pas du tout mentionné l'horreur de ce qui était vraiment arrivé. La jeune fille savait qu'elle ne devait pas se laisser aveugler. Aussi souriant qu'il puisse être, le général était un militaire comme les autres et il n'envisageait ses hommes qu'en terme de pertes.

Avec une profonde inspiration, elle vint s'installer sur la première chaise venue dans le bureau. Plume la suivit sans discuter et Brastra referma les portes derrière eux. La salle était tout aussi sobre que pouvait l'être le bureau d'Archibald, là-bas, chez elle, mais quelques tableaux aux murs redonnaient quelques couleurs. Elle n'était pas sûre de savoir ce qu'ils figuraient, ni même s'ils étaient sensés représentés quelque chose, mais leurs couleurs chaudes la rassurait d'une certaine façon.

« Dès qu'on m'a averti, j'ai immédiatement envoyé un message au général Draco, ainsi qu’à ton responsable. Nous allons tout mettre en œuvre pour que la suite de ton voyage se déroule parfaitement, mais en attendant nous t'avons réservé des quartiers ici. »

C'était encore le moins qu'ils puissent faire. Sahane nota qu'il était naturellement passé au tutoiement mais ne s'en offusqua pas. Son regard se posa simplement sur le général ; il arborait toujours le même demi-sourire et elle commençait à se demander si ce n'était pas sa façon à lui de ne rien montrer. Archibald parlait doucement et conservait toujours un air neutre. Lui, il la bombardait de paroles et de sourires, mais les deux cachaient la même chose.

« Quand pourrons-nous partir ? » questionna-t-elle froidement.

Cela le prit au dépourvu et pour la première fois depuis le début de leur conversation, il détourna le regard sur quelques papiers posés à sa gauche.

« Eh bien, vraisemblablement, nous devrions pouvoir tabler sur un convoi sécurisé d'ici deux à trois semaines... normalement. »

Peut-être perçut-il son agacement, car il s'empressa de fouiller parmi ses papiers.

« Mais en attendant, tu devrais pouvoir t'entraîner avec notre instructeur. Il a été averti de ton arrivée et son élève est très enthousiaste à l'idée de te rencontrer. D'ailleurs, ils nous rejoindra expressément sous peu. »

Elle n'était pas sûre d'être aussi contente qu'eux à cette idée mais préféra ne pas en faire la remarque au général. Celui-ci fit glisser vers elle un plan grossièrement imprimé sur un papier qui donnait l'impression d'avoir été froissé et défroissé plusieurs fois avant de finalement lui être confié. Des instructions y étaient tracées d'une écriture manuscrite précise et délicate.

« Monsieur, j'avoue qu'on ne m'avait pas informé de votre présence, fâcheusement. Désirez-vous des quartiers à part ? termina-t-il a l’intention de Plume, avec le même ton gêné que sa subordonnée.
- Oh non, ça ira, merci, répondit timidement le chat.
- Est-ce que le général Archibald était au courant des méthodes d'infiltration employées ici ? »

Sahane avait bien conscience qu'elle interrompait probablement le général dans sa série de questions inutiles mais il était des choses dont elle voulait discuter immédiatement. Il pouvait bien sourire de tout son soûl, ça ne ramènerait pas Pietro et les autres. Elle n'oublierait pas cela.

Brastra sembla un peu pris au dépourvu pendant un temps, mais il se raidit rapidement sur sa chaise. Son ton avait changé, plus sérieux. Peut-être se décidait-il enfin à lui parler comme à une adulte.

« Tout à fait, Sahane. Je pense d'ailleurs très sincèrement qu'il emploi le même genre de méthode. Évidemment, il y a des inconvénients et cela est dangereux, mais nous avons une fenêtre sur les activités de Daïmao et de ses gosses, ce que nous ne pouvons décemment pas négliger. »

Un léger silence s'installa suite à cette explication. Sahane attendait. C'était tout ce qu'il avait à lui dire ? Des inconvénients ? C'était comme ça qu'il voulait en parler ? Elle commença à s'avancer sur son siège, le général reculant du sien comme par réflexe, quand ils furent soudain interrompus.

La porte se retrouva catapultée avec force, claquant violemment contre le mur métallique. Le coup de tonnerre que cela produisit fit se retourner Sahane et Plume d'un seul mouvement. Elle levait déjà les bras en position de défense.

« Bonjour ! » entonna une voix enjouée.

La jeune fille qui se tenait dans l'encadrement de la porte posa la pied qu'elle avait utilisé pour ouvrir celle-ci et s'avança aussitôt dans la pièce. Le général ne l'avait pas invitée à le faire mais il ne semblait pas s'offusquer.

« Bonjour, Renys. » répondit-il comme si de rien n'était.

Avant que Sahane n'ait eu le temps d'abaisser sa posture, la jeune femme l'avait rejointe. De grands yeux verts inquisiteurs se posèrent sur elle.

« C'est toi, Sahane ? Je suis Renys, c'est moi la plus forte ici ! Enfin, Païoh ne prend qu'une élève mais c'est moi, donc je suis la plus forte. Tu as été entraînée par Yamcha, non ? Tu dois être super forte. C'est vrai que tu as le bâton magique ? »

Elle enchaînait si vite les questions qu'elle en était essoufflée. Du moins c'est ce que crut Sahane pendant une seconde, puis elle prit le temps de l'observer. Renys portait une tenue d'entraînement noire, renforcée aux épaules et aux genoux mais laissant ses bras nus. Ses cheveux roux étaient coupés courts et en bataille. Sa peau blanche étaient perlés de sueur et elle exhalait une odeur citronnée de transpiration. Cette Renys devait sortir d'une session de combat.

« Euh... Oui c'est moi et oui, j'ai le bâton. Enchantée, je suppose. »

La rousse se mit à bondir sur ses deux pieds et sourire comme une gamine dans un parc d'attraction.

« C'est super ! Je peux le voir ? Je peux ? Oh pardon, je parle trop encore et je dois t'embêter. »

Elle se tourna vers Plume comme si elle venait de le remarquer.

« Oh, bonjour ! Tu es Plume ? »

Sahane profita que la tornade d'énergie se désintéresse d'elle pour jeter un coup d'oeil au général, mais celui-ci s'était détourné d'elle pour suivre du regard la jeune fille. Il était inutile d'insister pour le moment, alors l'élève de Yamcha revint à l'empêcheuse de questionner en rond. Si Sahane ne s'était jamais trouvée très grande, elle était impressionnée par cette fille qui réussissait l'exploit de faire une tête de moins qu'elle.

Elle resta ainsi quelques secondes, interdite, avant que la fille ne se tourne vers elle, comme si elle avait senti son regard.

« En tout cas, c'est super de t'avoir ici. On va être partenaire d'entraînement, tu vas voir ! Ce sera super ! »

Renys avait posé les poings sur ses hanches d'un air qu'on ne pouvait pas contredire. Même après avoir rencontré Brastra, son enthousiasme était déstabilisant. Elle n'était pas toujours comme ça quand même ?

« Hum. Oui, Yamcha nous recommandait de varier nos partenaires alors je pense que ce nous sera utile à tous les deux. » tempéra Sahane.

Le sourire de la rousse troublait les quelques tâches de rousseur qu'elle arborait aux joues.

« Païoh va être content de te voir aussi, même s'il ne te le montrera pas. Tu as le bâton avec toi, au fait ? »

La facilité avec laquelle Renys changeait de sujet était assez déconcertante, mais au moins savait-elle s'imposer. Et puis, songea Sahane, c'est peut-être la seule personne que je puisse à peu près comprendre ici. Elle n'était pas une militaire, après tout.

D'un coup d'épaule, la jeune fille ramena son sac devant elle et l'ouvrit.

« Bâton, grandis. »

Ses doigts se refermèrent sur le manche dès qu'elle le vit sortir et elle laissa tomber le sac. Le bâton avait repris sa taille habituelle et elle le tendit à sa future coéquipière. Renys le prit du bout des doigts, comme s'il s'agissait d'un artefact sacré qu'elle avait à peine le droit de toucher. Un soupir impressionné échappa de ses lèvres alors qu'elle inspectait attentivement la surface de l'arme.

« C'est dingue, reprit-elle, étonnamment bas. C'est vraiment le bâton qu'a utilisé Son Goku contre Piccolo ?
- Aucun doute. »

Sahane avait ouvert la bouche pour répondre mais quelqu'un avait pris l'initiative. Une voix aux étranges consonances métalliques, comme si elle résonnait derrière un masque. Les deux jeunes filles se tournèrent immédiatement vers l'encadrement de la porte. Une silhouette était plantée là, les toisant toutes les deux.

Elle aurait pu passer pour humaine, engoncée dans sa tenue traditionnelle. Une sorte de veste longue et verte qui lui descendait jusqu'aux genoux, les manches étaient jaunes et amples, suffisamment amples pour cacher entièrement ses bras. Au centre du torse était affiché un symbole que Sahane reconnu comme celui de l'école de la grue. Seul son visage était dévoilé mais c'était largement assez. Sa tête avait été remplacée par des plaques de métal assemblées pour donner l'apparence d'un visage, les deux viseurs ronds figurant les yeux et le haut du crâne était un genre de dôme grisâtre. Ne restait d'organique que son menton et sa bouche, surmontée d'une petite moustache. Cette même bouche qui se tordit d'un sourire mauvais alors que les faux yeux se tournaient vers elle.

« Je ne vois pas pourquoi ils ont jugés que nous avions besoin de ce joujou, mais ils ont bien décidés qu'ils avaient besoin de toi.
- Païoh ! » le réprimanda Renys avant d'adresser à l'autre jeune fille un sourire d'excuse.

Tao Paï Paï rentra dans la pièce sans faire un bruit et son regard vide passa de son élève à Sahane, avant de retourner au général. Il n'accorda même pas un coup d’œil à Plume.

« Je vais voir ce que je peux faire d'elle. »


***

Dernière édition par GLaDOS le Dim Mars 27, 2016 11:41, édité 2 fois.
Le Sacre
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Re: Le Sacre

Messagepar omurah le Dim Jan 24, 2016 20:11

Tao Paï Paï qui entraine Sahane. C’est une belle manière de boucler un chapitre ^^ d’autant qu’apparemment c’est pour du 3 semaines, donc je suis curieux de voir ce qu’il va en faire x) ; mais peut-être aussi que tu réserves à ces deux-là une tout autre tournure. Wait and See.

C’est toujours très très bien écris niveau ambiance et tout (tmtc mais ça fait pas de mal de le rappeler) et Renys rehausse un peu les couleurs si je puis dire xD hâte de voir comment elle se bat, si on en a l’occasion. C’est marrant qu’elle ait un prof comme Tao et garde quand même cette humeur et ce ton quand elle s’adresse à lui. Je suis curieux de voir quels type d’interactions ils ont, mais c’est sympa d’emblée.

J’aime beaucoup ce concept de découvrir les personnages connus au compte-goutte en soignant leur introduction. Pour le coup ça fait quand même beaucoup de personnages déjà, mine de rien… cette histoire serait-elle plus longue que ce que je pensais au départ =p ?

Surtout quand je pense à Gero, lui il est quasiment parti pour être anachronique et peut théoriquement fumer tout ce beau monde en trois secondes à son meilleur niveau (genre C-16 apparemment mais peut-être autrement ou autre chose), et là est la question, quel sera le talent du gars et que va-t-il pondre ou qu’a-t-il déjà pondu comme invention ?

J’avoue que j’ai du mal à suivre avec précision la chronologie dans laquelle s’insère l’histoire et les événements modifiés directement ou par effet domino. Parce que j’accuse encore et toujours, à cette heure, moult lacunes pour ce qui est du déroulé précis des événements pré-Z. Donc pour ce qui est des théories et tout… je serai probablement moins pertinents et pointu que les autres lecteurs ^^’ mais je suis quand même toujours avec plaisir et facilité, en prenant ce que je peux prendre et my bad pour le manque d’acuité générale :3

Par exemple là j’ai aucune foutue idée de si Krilin est mort ou vivant à cette période lol, si quelqu’un peut me le dire ça m’arrangerait xD A moins que les autres lecteurs soient pour le coup logés à la même enseigne :lol:
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Re: Le Sacre

Messagepar GLaDOS le Dim Mars 27, 2016 11:40

Désolée de ne pas t'avoir répondu plus tôt, omurah.

Comme souvent, je ne trouve pas grand chose à répondre si ce n'est merci pour tes commentaires.

omurah a écrit:Pour le coup ça fait quand même beaucoup de personnages déjà, mine de rien… cette histoire serait-elle plus longue que ce que je pensais au départ =p ?


Elle est en tout cas plus longue que je ne le pensais au départ donc... Pourtant, je mets un point d'honneur à ajouter le minimum d'intrigues et sous-intrigues alors que j'avance dans l'écriture, mais je me vois tout de même rajouter un chapitre par là pour rendre ce personnage plus clair, un par ci pour éviter que celui-là ne sorte de nulle part, et ainsi de suite.
Je pense tout de même ne pas me tromper de trop en affirmant que cette fic ne sera pas très longue.

Je vais me permettre de ne pas répondre à tes questions, par principe, mais je sais que quelqu'un finira par le faire, ce n'est pas un détail très complexe. (Enfin, normalement :p)

En attendant :

***

    LA SOLDATE POURPRE II

Spoiler
L'ombre du général se retira et la carte s'éclaircit. Maintenant que son bureau s'était progressivement vidé, Copper n'avait plus besoin de se tenir debout. Veronica tira une chaise à elle une fois qu'elle eut fini d'arranger une série de papiers dans un porte-documents. Elle consulta sa montre ; presque onze heures, la réunion avait durée plus longtemps qu'elle ne l'aurait cru. Cela arrivait de plus en plus souvent, ce qui était un bon signe, selon le général. Plus ils avançaient, moins les informations avaient besoin d'être compartimentés. Toutefois, certaines précautions étaient toujours nécessaires.

« Nous avons obtenu toutes les informations que nous pouvions auprès de ce fameux Celo, commença Hermann Copper. Je tenais à vous remercier de l’attention que vous lui avez apportée, cela n’aurait peut-être pas été aussi rapide sans votre intervention. »

Veronica s’autorisa un petit sourire à la mémoire de ses séances d’interrogatoire avec le démon. Elle doutait sincèrement que ce soient ses interventions qui aient été décisives — n’importe qui aurait obtenu le même résultat — mais elle pouvait bien récupérer un peu de crédit.

« C’est tout naturel, mon général. Je suppose que ce sont des informations sensibles puisque nous n’en avons pas parlé au cours de la réunion. »

Le général Copper sourit, ce qui était devenu rare avec les années. Il attrapa la carte par ses coins et la replia avec le soin qui le caractérisait. Elle disparue dans un tiroir assez rapidement et il s’empressa d’en sortir une autre pour la déplier devant Veronica. Celle-ci était plus précise que la précédente, elle représentait la région Sud et ses multiples îles éparpillées. Deux points avaient été marqués au stylo, avec une telle précision que ça semblait imprimé directement sur le papier.

« Notre amie commune a commencé à pratiquer le cloisonnement de l’information, manifestement. Même ses démons commencent à ne plus comprendre ce qu’elle fait exactement. C’est très intéressant. Nous avons toutefois été capables de croiser toutes les informations pour isoler deux bâtiments. Les missiles sont entreposés dans l’un ou l’autre, ou dispersés entre les deux. »

La colonel n’eut pas besoin de se pencher sur la carte pour comprendre la situation. Les deux îles étaient suffisamment éloignées l’une de l’autre. L’une d’elle ne lui évoquait rien, mais la plus au Sud était parfaitement connue d’elle, et de tout le monde dans la région Sud.

« Vous pensez Harpie suffisamment folle pour entreposer des missiles de cette envergure chez elle ? Je sais qu’elle ne craint rien mais elle a montré un attachement… particulier à ce bâtiment. »

Les démons avaient cette mauvaise habitude d’être particulièrement résistants aux explosions. Même les plus mineurs pouvaient encaisser des missiles à courte portée sans craindre plus qu’une vague blessure. Il y a quelques années, il avait fallu faire sauter tout un building pour ne faire que blesser le précédent administrateur de la région. Harpie était d’un tout autre calibre. Même si Veronica brûlait d’envie de tout faire sauter pour voir comment la créature s’en tirerait, elle savait que ce n’était pas raisonnable. Le Ruban Rouge récupérait tout ce qu’il leur était possible de réquisitionner depuis des années avec un objectif bien plus précis en tête.

« J’ignore ce dont Harpie est capable exactement, ses méthodes changent constamment. Je ne sais pas si elle cherche à s’adapter à nous ou si elle a simplement envie de se démarquer de son prédécesseur, mais je ne me risquerais pas à l’analyser. Si j’étais elle, je diviserais mon stock en plus de deux morceaux, mais je suppose qu’elle préfère avoir des hommes de confiance autour d’eux. »

Si elle avait été Harpie, Veronica aurait commencé par détruire toute trace de missiles dans la région. Le Sud était la seule des cinq grandes zones dans laquelle l’arsenal humain était encore disponible. Tous les autres avaient détruit ou démantelé les leurs dès qu’il était apparu que certaines armes étaient capables d’atteindre leurs troupes les plus faibles. Seule la négligence de Piccolo — qui jugeait ces objets inutiles contre lui — avait permis aux différentes résistances humaines de s’organiser autour d’un matériel décent. Pendant de nombreuses années, le Ruban Rouge avait été obligé de fabriquer ses propres explosifs, mais depuis l’avènement de Harpie, des objets humains avaient commencé à resurgir un peu partout sur les îles du Sud. Étonnamment, la nouvelle gouverneur préférait les conserver plutôt que de simplement les détruire. Au début, le général avait pensé à des pièges mais il s’était avéré que les armes récupérées étaient parfaitement fonctionnelles.

« Deux stocks donc. Nous pourrions récupérer facilement celui-ci. » fit remarquer Veronica en désignant celui qui se tenait sur une petite île isolée.

Elle se doutait déjà que le général ne l’avait pas retenue ici pour lui parler de cet endroit.

« En effet, mais nous ne pouvons nous permettre de négliger l’autre possibilité. J’ai donc besoin que vous montiez une équipe pour infiltrer la résidence de Harpie. Peu importe la méthode que vous choisissez, je vous fournirai toutes les informations nécessaires, à la fois sur la configuration du bâtiment et sur les allers et venus du démon.
- Aurai-je des restrictions sur le nombre d’homme que je peux emmener ? J’aimerais aussi utiliser un accès complet au laboratoire de Brief. Je pense qu’un bon nombre de ces dernières inventions pourraient nous être utiles. »

Sa dernière remarque fit visiblement sourire le général. Il tapota sur la carte du bout de l’index. Ses yeux cuivrés la détaillèrent lentement.

« N’avez-vous pas déjà plus accès que moi à ce laboratoire ? Bien sûr, vous pouvez utiliser tout ce que vous voulez, y compris ce qui est expérimental. Vous en assumerez les conséquences une fois sur le terrain, je ne me fais pas de souci à ce sujet. »

Veronica se retint de rebondir sur sa dernière phrase. Ils savaient tous les deux le terrain glissant. Il n’avait pas confiance en Bulma et elle pouvait le comprendre, même si elle n’appréciait pas de la voir remise en question de cette façon.

« Bien, mon général. Et au sujet des hommes ? Y a-t-il un délai ? »

Hermann Copper reprit l’air sérieux qui le caractérisait si bien.

« Pas plus de vingt. Je vous transmettrai des dossiers de nos meilleurs soldats. Je peux vous mettre une limite d’un mois si ça vous fait plaisir, mais vous savez comme moi que nous sommes pressés. »

C’était un demi-mensonge et elle le savait. Cela faisait presque quinze ans qu’ils avançaient dans l’ombre, parfois avec l’impression de ne rien accomplir pendant des mois, parfois en se demandant s’ils n’allaient pas trop vite. Récemment, les choses s’étaient accélérées et il était important de maintenir ce rythme mais il n’existait pas d’homme plus patient que le général Copper. Si elle devait prendre deux ans pour lui ramener ces missiles, elle le ferait et il l’accueillerait avec un sourire.

« Vingt hommes, c’est une équipe conséquente. Je pense que j’en emmènerai moins que ça, pour une mission pareille.
- Ce serait sage, oui. Cela évitera aussi que nous perdions tous nos meilleurs éléments si le pire devait se produire. »

Le général avait toujours eu à coeur de minimiser les pertes acceptables pour toutes les missions et elle avait finit par prendre cette même habitude. C’était un changement important pour la colonel qui avait servi sous les ordres de Red, mais pragmatique. Chaque année, la surface et la population de la Terre se réduisaient un peu plus. S’ils recrutaient chaque année de nouvelles têtes, ils ne pouvaient pas se permettre que les pertes excèdent de trop ces arrivées. C’était une équation terrible dans sa simplicité, mais qu’ils surveillaient de près chaque jour qui passait.

« Ces hommes sauront pourquoi ils se battent, mon général.
- C’est ce pourquoi ils ont signé, colonel. La raison pour laquelle nous sommes tous sacrifiables ici. »

La transition lui fit froncer les sourcils. Elle l’observa se pencher sur la carte à nouveau alors qu’il détaillait lentement les contours du bâtiment.

« Ils ne sont plus nombreux à habiter dans cette zone, mais il y a toujours des civils.
- Certains sont venus de leur plein gré, général, s’empressa de préciser Veronica. Invités par Harpie elle-même. »

Elle n’aimait pas la direction que cette conversation était en train de prendre. Comme le général Red, Copper avait ses lubies et elle pouvait les comprendre, mais ça ne les rendait pas plus facile à suivre.

« Nous savons tous les deux ce que "plein gré" signifie quand on reçoit cette invitation. Je ne vous demande pas de pratiquer d’extraction, colonel. Je veux simplement m’assurer que vous vous souvenez des règles, même pour une mission comme celle-ci.
- Il n’y a aucune perte acceptable pour les civils, monsieur. Je sais bien cela. »

Violet s’autorisa à se détendre un petit peu, ce n’était pas ce qu’elle avait craint. Quoiqu’en dise le général Copper, ces gens avaient choisi leur camp au début de cette guerre et c’était celui de l’inaction. Elle ferait son possible pour que rien ne leur arrive mais ce n’était pas sa priorité. Hermann Copper lui avait bien expliqué sa stratégie, des années plus tôt, quand ils établissaient cette base. S’ils voulaient que les idéaux de l’armée du Ruban Rouge survivent à tous ceci, il fallait non seulement se débarrasser des ennemis de l’humanité mais que cette même humanité leur soit reconnaissante sans leur trouver aucun tort. Veronica avait accepté de suivre ces règles seulement après s’être assurée qu’elles ne concernaient pas les criminels qui avaient volontairement rejoint le camp de Piccolo. La Résistance pouvait choisir de se montrer clémente avec eux, il était hors de question de pardonner une trahison pareille.

Les deux officiers étudièrent pendant presque une heure la carte et le peu qu’ils savaient des nouvelles installations de la démone. Ils posèrent les bases d’un plan que le colonel Violet aurait la responsabilité de peaufiner dans les jours à venir, pendant qu’elle monterait son équipe de choc. Lorsqu’elle referma la porte du bureau derrière elle, il allait être l’heure du déjeuner. Elle savait donc exactement quoi faire.

Malgré le personnel réduit de la base, il y avait déjà une queue formée dans le couloir menant au réfectoire. Les hommes se redressèrent tout de même à son approche et firent leur salut pendant qu’elle les contournait. La porte des cuisines s’ouvrit alors qu’elle attendait depuis déjà deux minutes.

« Vous êtes en retard, lieutenant. » Commença-t-elle.

Le bond que fit Cyan faillit renverser le plateau qu’il tenait précautionneusement sur une seule main. Il le rattrapa habilement tout de même, s’appuyant de l’autre main contre l’encadrement de la porte. Son regard paniqué se stabilisa quand il la reconnut et il fit claquer les talons pour la saluer.

« Colonel. Je suis désolé. Les cuistots ont pris un peu plus de temps à faire jouer les épices, ils me disent.
- Repos, lieutenant. Ce n’est rien. Je vais prendre ce plateau si vous le voulez bien. Et un autre pour moi. Prenez-vous une vraie pause déjeuner. »

Les yeux de Cyan s’éclairèrent aussitôt et il lui tendit le plateau avant de se précipiter à l’intérieur pour en demander un nouveau. Veronica en profita pour l’inspecter : un ramassis de légumes sur lesquels on avait posé une tranche de viande rouge comme si elle était tombée par hasard. Elle était en train de se demander où pouvait bien se trouver les épices quand la porte se rouvrit sur le même lieutenant qui tenait un plateau identique.

« Madame. Bon appétit à vous. Souhaitez-le au docteur Brief aussi. »

La colonel lui adressa un dernier sourire pour lui signifier que c’était apprécié. Son regard s’arrêta tout de même sur un détail.

« Vous avez un bouton de manchette qui a foutu le camp, ici. »

Elle crut qu’il allait de nouveau sursauter mais il se contenta de regarder son bras droit sans donner l’impression de comprendre.

« Oh oui, euh… Je ne sais pas quand c’est arrivé, je vais en mettre un autre dès que possible.
- Faites vite, lieutenant. Un uniforme impeccable est la marque d’un bon officier et je sais que vous en êtes un. »

Il n’eut pas l’air de comprendre le rapport mais elle ne tenait pas à prendre le temps de lui expliquer. Sur un dernier salut formel, elle le planta là pour prendre la direction du laboratoire.

Pour la cinquième fois en une semaine, elle se maudit pour ne pas avoir encore installé de musique dans cet ascenseur. La descente était interminable et le son bien peu agréable. Il était sûrement possible de mobiliser un technicien pour une matinée et installer ça, ce ne devait pas être bien compliqué. Lorsque les portes s’ouvrirent enfin, elle fut assaillie par le silence qui régnait dans le hangar-laboratoire.

« Bul… ! »

Avant qu’elle n’ait finit de prononcer son nom, une détonation monstrueuse la fit s’accroupir, la main posée sur la crosse de son arme de poing, les deux plateaux au sol. C’était un tir d’un sacré calibre, probablement un sniper. Le temps qu’il recharge, elle pouvait facilement atteindre la couverture du tank.

« Bulma ? »

Son cri resta sans réponse, jusqu’à ce qu’elle contourne le blindé pour retrouver un champ de tir aménagé. Des câbles avaient été grossièrement disposés pour en figurer les limites. Les cibles étaient apparemment des amas de fils dans lesquels on avait fourré des couvertures et des draps propres. Bulma se trouvait à l’autre extrémité, un protège-oreille grossier coupant sa chevelure en deux. Elle était en train de recharger un fusil de précision qui faisait deux fois la longueur de son bras. Veronica reprit les plateaux, les posa sur la chenille du tank et la rejoint avant qu’elle n’ait terminé. Elle lui retira le protège-oreille. La scientifique ne sursauta pas mais se tourna vivement vers elle.

« Oh ! Colonel. On est déjà le soir ?
- Non, il est midi. J’ai apporté à manger. Pause repas. »

Bulma Brief suivit le regard de Violet jusqu’aux plateaux et fronça les sourcils. Elle n’avait pas reposé son arme. Elle cligna plusieurs fois des yeux avant de finalement demander :

« Il est arrivé quelque chose au lieutenant Cyan ?
- Non. Je l’ai croisé aux cuisines et comme je comptais passer, je lui ai pris ton plateau. »

Elle eut l’air infiniment soulagée et se décida à reposer son fusil sur une table garnie d’armes plus ou moins bien assemblées. Veronica s’assura qu’elle soit bien déchargée et rabattit la sécurité, avant de revenir vers la scientifique qui avait déjà choisi son plateau. Elle allait lui demander où elles pourraient manger quand elle la vit bondir sur la chenille du tank et installer le repas sur ses genoux. Violet fit la même chose et s’assit à côté d’elle. Du coin de l’œil, elle pouvait voir Bulma qui comptait quelque chose, massacrant un légume du bout de sa fourchette à chaque mesure.

« Le général m’avait demandé d’adapter mes munitions à plus d’armes. J’ai du mal avec des armes. Comme le fusil, là. Pour l’instant, je pense qu’il faut… continuer avec celles qu’on a déjà. »

Veronica était au courant de cette requête. Les munitions Brief étaient efficaces même sur les démons et il était donc important que tous les corps d’armée puissent s’en servir. Bulma lui avait expliqué leur technologie il y a moins d’un an — ou peut-être encore avant ? Il s’agissait de balles auxquelles avait été ajoutées des lames miniaturisées ; la grande spécialité de l’entreprise des Brief. Avec le tournoiement du projectile, ces mini-scies n’avaient aucun mal à traverser les écailles des plus puissants démons. Veronica soupçonnait que ce soit aussi le cas pour Piccolo mais encore fallait-il qu’elles fassent du dégâts une fois à l’intérieur.

« C’est pas grave. Tu nous as déjà beaucoup aidés, prends le temps qu’il faudra pour que ça fonctionne. »

Elle attendit d’être sûre que Bulma soit bien rassurée avant d’ajouter :

« D’ailleurs, j’aurais besoin d’un petit stock de ces munitions pour une mission qui aura lieu bientôt. Je te donnerai les modèles qu’il me faut. »

La plus jeune des deux femmes se redressa légèrement et abandonna la découpe de sa viande pour se tourner vers Veronica.

« Ce sera quoi comme mission ? »

Selon le protocole, Bulma n’avait pas besoin de savoir ça, mais le colonel Violet avait déjà profité de nombreuses fois des conseils de la scientifique. Elle n’allait pas les refuser cette fois-ci.

« Infiltration et extraction, dans le quartier-général de Harpie. On ne sera pas beaucoup et si tout se passe bien, on ne devrait pas tirer, mais on ne sait jamais.
- On ? Tu vas y aller aussi alors ? »

La question la prit par surprise. Cela faisait en effet longtemps qu’elle n’avait pas participé à ce genre d’opération mais elle savait que pour une mission de pareille importance, elle ne pouvait pas simplement donner des ordres depuis la base. Elle devait être sur place, avec ses soldats, pour les guider et leur indiquer la marche à suivre en temps réel.

« Eh bien, il faudra bien que je les accomp… »

Avant qu’elle n'eut terminé sa phrase, Bulma avait sauté de son perchoir, son plateau repas se répandant au sol avec fracas. La scientifique se tenait droite comme un I, ses yeux bleus fixaient intensément les siens.

« Bulma, calme-toi. Ce n’est qu’une mission, j’en ai déjà fait plein d’autres, tu sais.
- Non ! Ce n’est pas "comme les autres" et tu le sais ! C’est chez elle ! C’est dangereux et c’est pour ça que tu veux mes munitions ! »

Prudemment, Veronica reposa son plateau sur les chenilles. Elle n’avait rien à répondre à cela, c’était vrai. Bulma le prit comme une autorisation à continuer. Elle trépignait devant Violet et semblait hésiter entre la foudroyer du regard ou la supplier.

« C’est chez Harpie et c’est dangereux. Et si c’est dangereux, je ne veux pas que tu partes. Quand c’est dangereux, ils partent et ils disent que c’est pas grave. Et ils reviennent pas ! »

À gestes lents, la colonel quitta elle aussi son perchoir et tenta de s’avancer vers Bulma. Celle-ci se recula aussitôt et se mit à fixer ses pieds.

« Bulma, ce sera la routine. Je te le jure. On va prendre toutes les précautions. Je te promets que je reviendrai.
- Je m’en fous de ce que tu promets !! »

L’explosion avait été aussi soudaine que brutale. Le cri retentit encore pendant de longues secondes contre les parois de métal du gigantesque hangar. Les deux femmes étaient restées figées face à face, les pupilles claires de Bulma fusillant celles, plus sombres, de la colonel. Veronica ne l’avait jamais vue comme cela.

« Tu… Tu ne promets pas quand tu ne peux pas savoir ! Et tu ne peux pas ! Vous… Vous êtes tous comme ça ! Vous dites n’importe quoi et vous ne revenez jamais ! Alors vous pouvez bien promettre. Je ne suis pas une idiote ! Tu ne promets pas ! Tu ne promets pas. »

C’est lorsqu’elle vit les larmes commencer à perler aux coins de ses yeux que Veronica se décida enfin à réagir. Cette fois-ci plus rapide que Bulma, elle la rejoint en quelques pas et l’attrapa par les épaules. La scientifique avait faiblement tenté de reculer mais elle trépignait toujours, les bras tremblants. Violet la serra contre elle, sans réfléchir, et referma les bras autour d’elle. La colonel adoucit sa voix pendant qu’elle glissait une main rassurante dans les cheveux de sa compagne.

« Je suis désolée, Bulma. Je suis désolée. Je ferai attention, promis. Je ferai… »

Elle sentit de petits poings se serrer contre son ventre et le front de la scientifique frotter contre son épaule.

« Non, non, non, non, non…
- Tout va bien se passer, je te jure. Tout va bien se passer. »

Les sanglots redoublèrent d’intensité et Veronica resserra d’instinct ses bras autour de la jeune femme. Elle voulait l’empêcher de trembler, mais elle savait qu’elle ne pourrait pas lui faire oublier les larmes.

« Ils disent tous ça. Et ils ne reviennent pas. Et ils ne sont plus comme avant. Et ils continuent de le dire. Papa et Maman. P’tit Son. Krilin et Kame. Chaozu et Ten et Lunch et Chichi et Yamcha et… »

La litanie de noms continua de s’étirer. Certains bien connus de Veronica mais beaucoup dont elle n’avait entendu parler que par Bulma. Presque tous étaient des experts en arts-martiaux, qu’elle méprisait tant. Ce Son dont Bulma parlait était même le principal responsable de la destruction de leur armée, bien des années auparavant. Bien sûr, elle ne pouvait pas mettre ça sur le dos de la scientifique. Elle en supportait déjà bien assez. Veronica était tout de même à court de mots et elle préféra bercer la jeune femme contre elle, chuchotant contre son oreille des mots sans sens. Le petit manège dura de longues minutes, jusqu’à ce qu’enfin la voix de Bulma redevienne audible, bien que brisée.

« Tout ne va pas bien se passer. Je t’interdis de me le promettre.
- D’accord. D’accord, je ne promets pas. »

Brusquement, elle sentit Bulma se raidir contre elle. La scientifique la repoussa brusquement, ses yeux clairs noyés de larmes s’étaient écarquillés sous le coup d’une intuition.

« Je sais ! »

Avant que Veronica ne puisse poser la moindre question, le docteur Brief avait déjà disparu derrière le tank. Elle lui emboîta le pas aussi vite que possible et la retrouva rapidement dans une alcôve formée par des étagères supportant des pièces métalliques diverses. Bulma ouvra violemment tous les tiroirs d’un vieux meuble de fer rouillé. Avec une exclamation de victoire, elle leva le bras et se tourna vers la colonel.

« C’est un vieux projet, mais ça devrait faire l’affaire. » expliqua le docteur Gero de sa voix lancinante.

La militaire eut un mouvement de recul. Les pupilles claires, si claires, du vieux scientifique la perçait sans effort. Elle cligna plusieurs fois des yeux avant que l’image du vieil homme ne soit remplacée par une Bulma inquiète.

« Veronica ? Ça va ?
- Je… Oui, ça va Bulma. Ça va. Qu’est-ce que c’est ? »

La jeune femme resta circonspecte une seconde avant de finalement s’avancer et tendre sa main vide vers le colonel Violet.

« Donne ta main.
- Ma… ?
- Ton poignet, imbécile. »

Avant qu’elle ne puisse répliquer, Bulma lui attrapa la main gauche et fit passer quelque chose autour de son avant-bras.

« Promets-moi de l’utiliser si quelque chose tourne mal, d’accord ? Tu peux promettre ça. »

Veronica releva les yeux. Ceux de Bulma était toujours brillants de larmes, mais elle pouvait y déceler autre chose. Quelque chose qui l’empêcherait de refuser. Elle poussa un soupir.

« Je te le promets. »


***

Dernière édition par GLaDOS le Dim Mai 15, 2016 13:34, édité 1 fois.
Le Sacre
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Re: Le Sacre

Messagepar omurah le Dim Mars 27, 2016 14:51

Yay un chapitre !

Bon bah j'ai ma réponse concernant Krilin...... je crois xD
Tu es très constante dans la qualité des chapitres, il n'y a pas jusqu'ici de maillon faible. Le rendu de l'ambiance est toujours aussi cool et j'accroche toujours au côté militaire/film de guerre. Bulma est intéressante à suivre parce qu'imprévisible dans ses mots et ses actes, tout en conservant l'intelligence et l'acuité qui la caractérisent. Et Violet qui va dans l'antre d'Harpie, ça c'est de la tournure qui claque ! Je la vois bien être coincée là-bas - en miniature, genre enfermée dans une boite d'allumettes et oubliée - après que la mission ait capoté, du coup la résistance devra se grouiller sinon elle crève d'asphyxie xD

La grosse révélation du chapitre, pour moi, c'est les munitions spéciales de Bulma. Voilà qui est très intéressant et donne une nouvelle perspective à l'échiquier global ! D'ailleurs je me demande pourquoi ça ne fait pas plus d'émules parmi les stratèges de la résistance. Il y a pourtant de quoi faire. Surtout qu'à côté, ils s'astiquent le manche sur deux missiles (pas que ça me dérange hein, moi je suis toujours content quand on parle de bombes et de missiles dans une fic :mrgreen:). Cela dit, un truc m'échappe certainement, mais j'ai pas compris pourquoi Copper qui préfère minimiser les pertes acceptables, envoie d'abord Violet chez Harpie alors que les deux missiles pourraient se trouver dans l'autre planque oO

En tout cas, le chapitre est maîtrisé dans le fond et la forme, comme d'hab. L'attente est parfois longue mais ça vaut totalement le coup.
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Re: Le Sacre

Messagepar Tierts le Mer Mars 30, 2016 18:31

Cette fois, je me force à répondre tôt pour pas oublier :p

Je voulais te donner la réponse pour Krilin, omurah, mais j'ai oublié aussi. C'est sa mort qui marque le début de la Saga Piccolo dans Dragon Ball, donc je pense qu'on peut assumer qu'il est mort aussi dans cette réalité ^^

J'ai beaucoup aimé ce chapitre ! Comme les autres, je commence à peiner pour trouver quoi dire, c'est juste du bon quoi. J'ai l'impression que je vais avoir un gros faible pour les chapitres de Violet. J'aime bien lire ses interactions avec Copper, ça prends son temps mais je trouve qu'ils "sonnent" bien. J'arrive pas bien à l'expliquer, mais le fait qu'ils aient des points de désaccord et qu'on lise les pensées de Veronica à chaque fois qu'ils en parlent, ça m'amuse. J'arrive presque à l'entendre grincer des dents. D'ailleurs, le fait qu'on soit dans la tête de quelqu'un d'à ce point sans pitié est plutôt sympa aussi, ça confirme encore cette impression bizarre avec ce perso à la fois très violent et super tendre quand il s'agit de Bulma.

Le passage avec elle est le meilleur du chapitre d'ailleurs. Son coup de gueule est assez compréhensible et je me suis vraiment senti triste pour elle. Et puis, ça en rajoute encore sur le fait qu'elle reste une génie malgré l'état dans lequel elle est. Sa litanie de nom me rassure pas mais elle cite Chichi, donc est-ce qu'elle la croit morte ou bien elle parle simplement de ceux blessés ? Voir Violet complètement démunie à la rassurer, c'était sympa aussi.

L'apparition de Gero m'a fait bugué un moment, j'ai cru à une faute. Bien pensé et ça ne fait que me renforcer dans l'idée qu'il y a anguille sous roche avec cette histoire. J'ai pas d'idées sur ce que Bulma donne à Veronica à la fin. Si j'ai bien compris, omurah, tu pense que c'est la montre à miniaturiser ? Je suppose que ça correspond mais j'vois pas trop à quoi ça servirait là où elle va xD Enfin, j'en sais rien.

Va-t-on revoir Harpie ? Une confrontation avec elle serait intéressante, ou elle pourrait discuter musique si ça manque à Violet aussi :p

Enfin bref, la forme est toujours impeccable, le fond se met doucement en place mais il y a vraiment un côté agréable à découvrir ces personnages au fur et à mesure. J'aime toujours beaucoup.

Ah oui, et pour le chapitre précédent : Mecha Tao Paï Paï ! YEAAAAAAH ! xD
Sahane est toujours aussi buté mais vu que son nouveau maître a pas l'air super sympa, j'ai peur que ça s'arrange pas. J'ai peur pour Renys, ça a l'air d'être un perso "lumineux", quelque chose me dit qu'elle connaîtra un destin tragique.*juge sur trois ligne de dialogue* xD

Continu comme ça !
Chroniques de la Famille Cold
Sur Namek, le souverain Freezer réussit à défaire le terrifiant Super Saïyen. Il peut enfin étendre son emprise sur l'univers sans danger. Du moins, le croit-il car il découvrira bientôt que ses nouvelles conquêtes vont lui apporter bien des problèmes.

Tome 3 En cours - 1 Chapitre par semaine jusqu'à Mai 2024 - Prochain chapitre le 01/04/2024
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