Le Sacre

Faîtes-nous partager votre fibre littéraire en écrivant votre propre histoire mettant en scène les personnages de Dragon Ball et, pourquoi pas, de nouveaux ! Seules les fanfictions textes figurent ici.

Re: Chroniques d'une révolution

Messagepar Hone Dake No Brook le Sam Août 23, 2014 22:32

C'est un vrai bonheur à lire!
Décidément, les "Et si Piccolo avait gagné?" sont très, très bons sur ce site!
C'est plus compliqué que ça
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Re: Chroniques d'une révolution

Messagepar Paulemile le Dim Août 24, 2014 9:41

Chapitre sympathique. C'est cool de mettre en scène des Terriens un peu différents de ce qu'on voit d'habitude. Dans l'univers de DB, il est toujours dit qu'il existe une grande variété d'espèces. Les loups garous s'intègrent bien là-dedans. Tu as apparemment prévu de faire intervenir quelques nouveaux personnages, j'aime bien :D
Et ce senzu qui disparait mystérieusement... ca promet tout un tas de bonnes choses !
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Re: Chroniques d'une révolution

Messagepar Joka le Lun Août 25, 2014 19:00

Bonjour,

comme le pseudo à ma gauche l'indique, je suis Joka, et...

...

...

Comment ça a déjà été fait ?! Comment ça je ne suis pas original ?!

*Se met à bouder comme Franky dans One Piece*

Plus sérieusement, j'ai beaucoup aimé ton dernier chapitre. Le fait que tu mettes en avant des OC ne me gêne pas du tout, surtout lorsque ce ne sont des Terriens qu'on a jamais vraiment vu à l'oeuvre dans Dragon Ball (du moins à ma connaissance).

Et aussi, j'adore la façon dont (je sais que tu n'aimes pas l'utilisation du "dont" dans les fics mais je suis persuadé que tu me pardonneras quand même cet affront) tu distilles (on a que des bribes mais c'est justement parce-que c'est révélé au compte goutte qu'on veut en savoir plus) les informations sur les événements du passé (Piccolo qui s'attaque à la tour sacrée, Goku qui a bien bu la Shoshinsui et qui a malgré tout perdu...).

C'est vraiment intéressant tout ça ! Vivement la suite ! x)
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Re: Chroniques d'une révolution

Messagepar siberia le Mer Sep 10, 2014 19:10

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Re: Chroniques d'une révolution

Messagepar GLaDOS le Lun Oct 27, 2014 21:40

Bonjour à tous et à toutes, comme le pseudo à votre gauche l'indique, je suis GLaDOS et il est temps de poster le prochain chapitre.

Vous l'avez attendu un certain temps, j'en suis consciente et je m'en excuse. Mais sachez que c'est pour la bonne cause car il s'agit sans doute du meilleur chapitre écrit à ce jour. L'équipe a travailler jour et nuit pour vous fournir ce petit bijoux d'écriture.
J'en profite pour remercier le magnifique et grand Papillon Ardent sans qui ce chapitre ne serait qu'à demi monstrueux. Ah oui et Inikisha aussi a dit quelques mots lors de la relecture.
On a tous mis le meilleur de nous-même dans ce chapitre ultra-travaillé, j'espère que vous l'apprécierez autant que nous on l'a apprécié !

***

    LA PRINCESSE DES TUNNELS

Spoiler
Au-dessus d'elle un néon clignotait faiblement, peinant à éclairer la portion de couloir où elle s'était installée. La tête coincée entre les genoux, elle ne pouvait distinguer que l'éclat blafard sur le sol gris.

Du peu qu'elle se souvenait, Sahane avait toujours connu ces longs couloirs aux murs lisses et métalliques. Un étranger pourrait se perdre en quelques secondes dans le dédale souterrain, mais elle en connaissait tous les recoins. Elle y avait grandi et avait mémorisé toutes les irrégularités, les défauts et les maigres décorations de ces murs. Ils avaient fini par devenir sa maison et elle s'y sentait en sécurité plus que partout ailleurs. Aujourd'hui, les murs reflétaient juste un immense vide.

Son mentor était mort. Et elle savait très bien qui l'avait tué. Les même personnes qui, quinze ans auparavant, avaient emporté son père. Il riait quand il était parti les affronter, elle s'en souvenait. À l'époque, on l'avait protégée en l'emportant ici, sous terre, avec ce qu'il restait de l'armée humaine. Maintenant on ne pouvait plus creuser plus loin pour se cacher, alors elle se contentait de se rouler en boule, blottie contre les murs froids de sa maison. Les bras croisés autour des genoux et le front posé au-dessus.

Elle voulait qu'on la laisse tranquille. Que personne ne vienne lui parler. Pas les autres élèves, qui ne comprendraient pas. Encore moins les militaires, qui étaient responsables. Et surtout pas le général, qui avait eu l'idée d'envoyer Yamcha là-haut. Oh bien sûr, c'était nécessaire, cela faisait partie du "plan", il fallait le faire. C'était nécessaire. Le général disait toujours ça et ses pions mourraient toujours. Cette fois, c'était son maître qui en avait fait les frais. L'homme qui l'avait recueillie, qui lui avait tout appris.

Yamcha n'avait même pas évoqué la possibilité de son non-retour quand il était parti. Il leur avait donné à tous les instructions pour s'entraîner en son absence, il avait placé les autres sous la responsabilité de Sahane mais il n'avait rien fait d'autre. Elle aurait voulu qu'il lui en parle, qu'il lui dise ce qu'elle devait faire lorsqu'il ne serai plus là, mais il ne parlait jamais de cela. Une seule fois, il avait évoqué une telle chose et elle s'en souvenait comme si c'était hier. Deux ans plus tôt, lorsqu'il lui avait dit qu'elle le dépassait enfin, il avait annoncé qu'elle devrai continuer l'entraînement s'il devait disparaître, et qu'elle irai affronter Piccolo. Il plaisantait, c'était ce qu'elle avait pensé à l'époque.

Aujourd'hui, elle venait à en douter. L'avait-elle vraiment dépassé comme il le prétendait ? Bien sûr, elle avait passé toute son enfance à s'entraîner et elle était très vite devenue la plus forte du groupe, celle sur laquelle Yamcha s'était focalisé pour l'endurcir autant que possible. De là à dire qu'elle était devenue plus forte que l'un des derniers disciples de Kame Sennin, il y avait un pas qu'elle n'était pas prête à franchir. Devait-elle vraiment continuer seule maintenant ? Elle n'avait que dix-neuf ans, elle n'était pas prête à affronter Piccolo, ou n'importe lequel de ses sbires. Avait-elle seulement le choix ?

« Ah, tu es là, princesse. »

La voix lui fit relever la tête. Elle savait pourquoi on venait la voir et elle n'avait qu'une envie : les envoyer voir ailleurs, qu'ils la laissent tranquille encore quelques minutes, ou quelques heures. Mais ce fut Pietro qu'elle découvrit dans le coin du couloir. Malgré l'heure grave, ses cheveux blonds en bataille et ses yeux bleus brillants lui donnaient toujours cet aspect rieur. Il tenait sa casquette dans la main droite et refusait toujours de la porter sur la tête pour compléter son uniforme. De tout ceux qui pouvaient venir la voir, il avait fallu que ce soit lui. Le seul sur lequel elle ne pouvait pas crier ou s'énerver. Il se gratta la joue où proliférait une barbe blonde mal rasée.

« Le général peut te recevoir tout de suite, si tu veux. »

Bien sûr que non, elle ne voulait pas. Être observée par ces yeux gris-verts inquisiteurs et entendre cette petite voix malsaine lui parler était la dernière chose dont elle avait envie en ce moment. Elle voulut se lever et le hurler à la tête de Pietro, mais lorsqu'elle se mit debout, rien ne sortit de sa bouche. Il était déjà sur elle et l'entourait de ses gros bras musclés.

« Je suis désolé pour ce qui est arrivé, princesse. »

Elle voulut l'insulter, lui dire de ne pas l'appeler princesse, lui dire tant de choses. Elle ne réussit qu'à laisser sa tête tomber sur son épaule. Sahane ne pouvait pas lui en vouloir à lui, elle le connaissait depuis trop longtemps, depuis qu'il avait été assigné à la surveillance des gamins qu'ils étaient à l'époque. Elle s'en souvenait encore, la même tignasse blonde, la même casquette tenue dans les mains, mais des bras plus petits que ça et un ton moins grave. Il avait changé à mesure que le grade sur son uniforme évoluait, mais il restait leur Pietro et aucun des élèves de Yamcha ne pouvait lui dire quoi que ce soit.

« Ça va aller, princesse. Tu verras. » dit-il à voix basse.

C'était lui qui, le premier, avait eu l'idée de l'appeler princesse, parce qu'il connaissait son père de réputation. Pourtant son père n'avait jamais été roi, ou noble d'ailleurs, mais c'était le titre qu'on lui donnait sur les rings. Quand il riait si fort et que les poings de ses adversaires ne rencontraient que le vide. Il était un vrai roi des arts martiaux, lui avait dit Pietro un jour, c'est normal que tu en sois devenue une princesse.

Elle se détacha de lui à contrecœur et passa ses deux mains dans ses longs cheveux noirs pour y refaire sa queue de cheval. Inutile de se présenter devant le général avec une coiffure non réglementaire, elle n'était pas encore aussi irrespectueuse que son ami.

« Je ne vais pas le faire attendre alors.
- Tu n'es pas obligée d'y aller tout de suite. »

Non, il avait raison, mais elle voulait en finir au plus vite avec cette histoire. La jeune femme le contourna en silence et prit le chemin du bureau d'Archibald.

---

Toutes les salles de la base étaient dépourvues de lumière extérieure et le bureau du général ne faisait pas exception à la règle. Seule une lampe suspendue au plafond permettait de discerner les contours de la pièce. A l'image du vieil homme, le bureau était sobre et – aux yeux de Sahana – presque vide. Quelques papiers étaient soigneusement rangés dans des serviettes de cuir, un vieil ordinateur trônait éteint aux côtés d'une radio qui semblait sortir d'un musée d'antiquités. La seule touche de décoration était un cadre dans lequel on pouvait distinguer une photo présentant une belle femme aux yeux rieurs entourés de deux garçons qui se chamaillaient. Personne ne les avait jamais vu alors Sahane avait fini par douter de la véracité de cette photo, mais jamais elle ne poserait la question.

Posé derrière son bureau, l'officier la fixait de son regard vert-gris qu'elle détestait tant. Ses petits yeux perdus au milieu du visage tanné par le temps, elle les trouvait toujours trop inquisiteurs, même quand le général ne la regardait pas vraiment, comme aujourd'hui. Archibald parlait dans sa radio, sans paraître se soucier de la présence de la jeune femme. On lui avait pourtant assuré qu'il était libre mais il avait reçu un appel en urgence le temps qu'elle rejoigne son bureau.

« Oui, prononçait-il dans un genre de murmure. Ce n'est pas une très grosse perte, vous êtes sûrs ? »

Sahane en profita pour le détailler du regard, une fois de plus. Archibald avait beau être vieux, il était encore bâti comme un soldat, avec des épaules larges et puissantes, qui remplissaient un uniforme lissé à la perfection. Il se tenait toujours droit sur sa chaise, même quand il répondait ainsi avec une sorte de nonchalance. La jeune femme se trouvait toujours fascinée par les plis de son crâne chauve : on disait qu'il l'avait rasé intégralement dès qu'il avait commencé à perdre ses cheveux. Il conservait cependant une grosse moustache blanche, taillée en pointes.

« Écoutez, si les Cuivres veulent l'avoir, grand bien leur fasse. Du moment qu'ils ne menacent pas nos plans. »

Sahane releva les yeux mais il était déjà en train de raccrocher. Les nouvelles du Sud étaient rares et elle était toujours curieuse de ce qui pouvait bien se passer là-bas. Archibald fit pivoter sa chaise pour lui faire face et elle n'osa pas poser de question, c'était déjà étonnant qu'il autorise à ce qu'elle entende tout cela.

« Tout va bien, Sahane ? entama-t-il d'une voix si basse qu'elle dû se pencher pour l'entendre. Je tiens à te renouveler mes condoléances pour Yamcha, tu sais que nous souffrons tous de sa disparition. »

Pourtant ce n'était pas de la peine qu'elle percevait dans les minuscules pupilles qui se posaient sur elle, simplement le même calme qui l'agitait toujours. Elle n'avait jamais vu le général énervé, pas même quand elle avait refusé d'aller à l'entraînement et qu'elle lui avait crié dessus quand elle avait onze ans. Il se contentait de murmurer ses ordres et ses réprimandes, et obligeait ainsi ses subordonnés à se taire et à se pencher pour l'écouter.

« Je vous remercie, général. »

Il opina de la tête et la regarda un instant, comme cherchant à percer ses yeux pour comprendre ce qui se passait dans son crâne. L'instant passa, et il se pencha pour sortir quelque chose d'un tiroir. Lorsqu'il le déposa devant elle, Sahane avait déjà compris de quoi il s’agissait. C'était un long tube de bois, enveloppé dans une protection de cuir, doté d'un harnachement qui devait permettre de le porter dans le dos. C'était l'objet pour lequel son maître était mort, elle en prononça le nom du bout des lèvres, comme s'il brûlait.

« Le bâton magique...
- Yamcha a réussi à le récupérer comme nous le pensions. Tu comprends comme sa mission était importante. »

Elle voulut lui hurler que non, qu'elle ne voyait pas en quoi un bout de bois, aussi magique fût-il, pouvait compenser la perte d'un des hommes les plus forts et expérimentés de la résistance. Le simple fait qu'ils aient récupérés l'objet sans sauver son maître représentait tout à ses yeux. Ils avaient prévus depuis le début une zone dans laquelle le voleur devrait lancer le bâton, au cas où il n'arriverait pas à s'échapper. Résultat, il était mort et Archibald savourait une demi-victoire, elle en était sûre. Sahane voulu renverser le bureau sur le vieil homme. Mais Yamcha lui avait expliqué lui-même l'importance de sa mission, il lui avait détaillé les avantages conférés par cette arme à qui savait la manier. Si son maître était persuadé de l'utilité de cette relique, alors elle ne pouvait pas vraiment contredire le général.

« Il faut maintenant que nous en fassions bon usage. Nous pensions te le confier directement mais... »

Il n'avait pas besoin de finir. Sahane savait qu'elle n'était pas le meilleur résultat du programme, malgré tous les efforts de Yamcha. On prétendait qu'au Nord s'entraînait l'homme le plus prometteur de l'espèce humaine, et les rapports venus de l'Est étaient tout aussi encourageants. En comparaison, la jeune femme ne valait pas grand-chose et on n'allait pas gâcher une telle arme avec elle.

« Vous allez l'envoyer au Nord, suggéra-t-elle.
-Exact. »

Elle fut surprise qu'il réponde de façon aussi catégorique. Le général était réputé pour son extrême paranoïa et il contrôlait soigneusement les informations qui circulaient au sein de la base – mais pas toujours avec succès. S'il permettait qu'elle soit au courant pour la destination du bâton, cela voulait forcément dire que...

« Je vais avoir besoin de toi pour cela. Je dois le faire escorter et autant qu'il soit entre les mains de quelqu'un qui saura le manier. »

Elle comprenait à présent pourquoi elle avait été convoquée, cela n'avait rien à voir avec la mort de son maître. Archibald avait simplement besoin d'un nouveau pion pour la suite de son plan et comme leur maître en arts martiaux n'était plus là, il se rabattait sur ce qu'il y avait de moins pire dans la base. Elle se retint de se lever pour l'insulter. Ne pouvait-il pas, ne serait-ce que quelques minutes, prétendre qu'il était réellement touché par ce qui arrivait ? Elle n'avait jamais supporté ses manières de faire, ce calme sempiternel, cette douceur feinte dans la voix. Tout cela n'était que nonchalance et mépris. Il ne semblait jamais se soucier de rien sinon de ses plans méticuleux et de la façon dont il allait les mener à terme, peu importait les vies sacrifiées pour cela.

Elle voulait prendre le bâton et lui ordonner de grossir pour s'en servir de gourdin sur ce sale crâne chauve, mais elle s'entendit prononcer à la place :

« Je m'en occuperai. Je ne serai pas seule, je suppose ? Où allons-nous ? Et quand ? »

Archibald ne se fendit même pas d'un sourire. Il repoussa simplement l'étui contenant le bâton vers elle et se pencha de nouveau pour déballer une grande carte de papier. Il appartenait à ces vieux de la vieille qui continuaient d'utiliser ces cartes alors même que tous les autres officiers plus jeunes travaillaient sur des écrans. Cette carte en particulier était élimée sur les bords et avait été pliée tant et tant de fois qu'elle commençait à s'ouvrir au niveau des plis. Elle était cependant très soignée et détaillée. Les régions étaient soigneusement annotées et délimitées, ainsi que les différentes sections. Une chose avait été rajoutée au gros crayon rouge : des croix sinistres barraient totalement certaines sections. Quinze en tout. Les quinze qui avaient été sélectionnées par Piccolo Daïmao chaque année pour la destruction, comme il l'avait promis le jour où il avait pris le pouvoir.

« Je ne peux pas te donner la localisation exacte de votre rencontre avec les forces du Nord mais vous emprunterez cette route d'abord dans la zone 22, puis vous longerez la 23 à la frontière avec la 24. Ensuite, direction plein Nord. Je ne peux pas t'en dire plus immédiatement mais tu interrogeras sûrement le chef d'expédition pendant le voyage, c'est Pietro qui commandera l'escouade. »

Elle suivit attentivement le début du chemin, tracé par le doigt du général sur la vieille carte, mais releva vivement les yeux à l'évocation de Pietro. Elle ne savait pas trop s'il avait choisi exprès ou s'il avait simplement pris l'homme le plus compétent à disposition, mais elle lui en était reconnaissante. Sahane commençait à prendre conscience qu'elle allait quitter sa maison – aussi sombre et froid soit-elle. Elle appréciait d'emporter un bout de chez elle dans son voyage.

Puis, elle nota qu'il n'avait pas répondu à la troisième question.

« Et quand allons-nous...
- Demain à l'aube. Piccolo va choisir sa prochaine section dans l'après-midi, il faut que vous soyez en marche à ce moment-là. Nous vous contacterons quand elle sera choisie et vous pourrez ainsi bifurquer si c'est sur votre chemin. Vous voyagerez habillés en civils et ne vous ferez remarquer sous aucun prétexte. »

Dans le ton sans appel et pressé du général, elle sentit qu'elle n'en tirerait rien de plus. Il avait sans doute un nouvel appel à prendre et n'avait plus de temps à consacrer à un pion comme elle. Sahane inclina poliment la tête et se leva.

« Bien général, je vais préparer mes affaires.

- Une dernière chose, l'interrompit-il. Sahane... quelqu'un d'autre tenait à vous accompagnez. Ce n'est pas de mon ressort de lui refuser alors discutez avec lui. Il vous attend dehors. »

La princesse des tunnels fronça les sourcils mais ne fit pas de commentaire. Elle fit une sorte de salut militaire et ressortit à grands pas.

« Le bâton ! »

Elle se retourna juste à temps pour rattraper le bâton magique d'une main, les joues rougies par la honte d'avoir oublié l'objet. Archibald ne prit même pas la peine de la disputer, il replongeait déjà les yeux sur ses notes. Elle ouvrit la porte sans rien dire.

Dehors l'attendait un petit chat au pelage blanc et gris tirant sur le bleu. Il avait ceci de particulier qu'il flottait dans les airs et dardait ses prunelles noires sur elle.

« Plume ! »

Sahane se jeta sur lui et l'enserra avant qu'il n'ait le temps de dire un mot. Le compagnon de Yamcha lui rendit ce câlin en enfouissant son museau contre elle. Ils ne dirent pas un mot pendant une minute. Les deux ne s'étaient plus revus depuis qu'on leur avait annoncé la mort du maître de la jeune femme et du plus fidèle ami du chat. Ils partageaient la même peine, mais Sahane ne voulait pas l'évoquer à voix haute. Elle ne l'avait que trop sentie ces dernières heures.

« Cela risque d'être dangereux, tu sais ?
- Yamcha n'aurait pas voulu que je t'abandonne, décréta simplement le chat. »

Elle n'eut pas la force de le contredire.

---

Ils étaient six en tout dans la voiture. À l'arrière, Pietro se tenait à sa droite et Kino à sa gauche, Plume était installé sur ses genoux. À l'avant, Lapias occupait la place du passager et Oto le volant. Sahane aimait bien cette équipe, elle les connaissait tous très bien, sauf peut-être Oto qui venait d'être réassigné à leur unité. Tous l'avaient salué avec respect et gentillesse pendant qu'ils rangeaient leurs affaires dans les trois capsules qu'on leur avait laissé. La voiture était un modèle flottant, devenu rare depuis l'accession au pouvoir de Piccolo Daïmao, mais très utile pour se déplacer en silence et rapidement.

Le début du voyage avait eu lieu sous terre et bien qu'elle s'était promis de se comporter comme un soldat modèle, la monotonie des murs gris et des néons clignotants avait fini par lui faire fermer les yeux quelques secondes.

Elle n'avait pas dormi de la nuit, tenue en éveil par l'idée de découvrir des prairies luxuriantes et un soleil étincelant. Mais le sommeil la saisit avant la sort et quand elle se réveilla, la lumière du jour lui brûla les yeux. C'était Oto qui occupait la place passager et Lapias qui conduisait. Ils étaient sortis. Sahane se redressa sur son siège en secouant sans le vouloir le pauvre Plume qui devait dormir aussi. Cette fois, c'était définitif : elle avait quitté la base. Elle allait découvrir une toute autre région.

Ils traversaient une forêt, dont les frondaisons empêchaient la lumière d'atteindre pleinement la voiture. Les arbres n'étaient même pas beaux et grands, ils étaient tordus et brisés, les feuilles d'un vert pâle et froid.

« Réveillée, princesse ? demanda Lapias, sans se détourner du volant. »

Sahane se fendit d'un sourire dans le rétroviseur central, qui fit rire la jeune blonde. Lapias portait les cheveux détachés comprit-elle soudain, c'était la première fois qu'elle la voyait ainsi. C'était sans doute un moyen de paraître encore plus « civil ».

La princesse jeta un regard dans le miroir. Elle n'avait aucun mal à passer pour une fille de la campagne dans ses vêtements sales et mal assortis, elle n'avait jamais été faite pour l'uniforme. En revanche, ils risquaient d'avoir du mal à se faire passer pour une famille, songea-t-elle. Lapias et Pietro avaient des cheveux d'un blond si clair qu'il en était éblouissant au soleil, et ceux des deux autres n'étaient pas bien sombres, alors que les siens étaient d'un noir de jais. Elle avait aussi une peau cuivrée qui faisait défaut aux quatre soldats.

« Prête à rencontrer la Reine des Glaces, Sahane ? demanda Oto. »

Le sourire fut général mais Lapias reprit son coéquipier presque instantanément.

« T'es con. Elle l'a déjà vue. »

Si Sahane avait encore un doute sur la concernée, elle comprit alors. L'instructrice du Nord n'était pas réputée pour être très agréable et chaleureuse, mais on ne pouvait guère le lui reprocher. Sahane l'avait en effet rencontrée – elle et son plus brillant élève – il y a de cela quelques années et le souvenir était encore frais.

« La Reine des Glaces, c'est comme ça que vous l'appelez chez vous, Oto ? Reprit Pietro.
- Pourquoi, vous avez un autre surnom vous ?
- Bah ouais, la Reine des Cendres. »

Un fou rire secoua la voiture flottante, à l'exception de Kino qui affichait toujours un air sombre.

« Les gars, sans déconner...
- Oh ça va Kino, elle est pas là pour nous entendre, le calma Pietro avec son sourire perpétuel. Et puis je l'adore cette femme. C'est juste que je préfère la voir de dos que de face. »

Cette fois-ci, la plaisanterie réussit à arracher un sourire au jeune homme.

Le bruit de l'explosion commença par emplir l'espace et écraser les rires joyeux par sa puissance. Puis la chaleur fit rougir les portes gauches et le souffle vaporisa les vitres dans les airs. Enfin, les flammes pénétrèrent dans la voiture et bientôt le monde de Sahane tourna au rouge vif.


***

Dernière édition par GLaDOS le Dim Oct 04, 2015 10:09, édité 2 fois.
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Re: Chroniques d'une révolution

Messagepar Lamantin_Furtif le Lun Oct 27, 2014 23:22

Bon retour sur l'US. La parodie de Niic m'a bien fait marrer, d'ailleurs. Hâte de voir qui sera le prochain (la prochaine ?)

Sinon, le chapitre est bien même si "classique", on voit Sahane qui sera surement le perso principal. elle m'apparaît assez humaine, au moins, mais on en voit pas beaucoup plus. Les persos sont vite fait cool, mais on sent bien que tout ça ne sert qu'à introduire l'action à venir. Donc ça se lit vite fait d'un oeil vaguement intéressé, en essayant de deviner les interactions futures.

Et là TOUT EXPLOSE :shock:

J'aime ça.


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Re: Chroniques d'une révolution

Messagepar Paulemile le Mar Oct 28, 2014 10:39

C'est vrai, ça démarre doucement, le rythme est tranquille. Ca ne serait pas dérangeant si les chapitres ne sortaient pas tous les 3 mois :lol:
Bon je déconne, tu tafes à ton rythme (vous tafez, apparemment ?), c'est juste que je vais devoir relire les chapitres précédents pour tout me remettre bien en tête. Après j'aime toujours autant le style d'écriture. La suite sera plus centrée sur l'action, ça me va 8-)
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Re: Chroniques d'une révolution

Messagepar Joka le Mar Oct 28, 2014 17:31

J'ai à peu près eu le même ressenti que mes deux voisins du dessus. J'ai bien aimé l'introduction de ce nouveau personnage - Sahane - et même si on n'en apprend pas non plus des masses sur elle, c'était assez intéressant. Par contre, je suis bien curieux de lire la suite parce-que là, c'est vraiment brutal comme fin de chapitre !
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Re: Chroniques d'une révolution

Messagepar GLaDOS le Lun Nov 17, 2014 23:27

Bonsoir à tous et à toutes, comme le pseudo à votre gauche l'indique je suis GLaDOS et je dois vous faire une confession.

Cela fait très longtemps que j'ai commencé à écrire cette fic, au moins - oulà - 4 mois. Depuis, j'ai évolué, j'ai appris, j'ai grandi, j'ai mûri. Je ne suis plus aussi satisfaite de ce que j'ai écris à mes débuts et je pense qu'il est temps de recommencer à zéro. Préparez vous donc à acceuillir la V2 de ma fic très prochainement, réécrire, améliorée et bien plus belle. J'espère qu'elle vous plaira.

***

    LE FILS PRODIGE

Spoiler
La capitale de l'Est s'éveillait lentement aux premières lueurs du jour. De sa position, il pouvait presque voir les rues se remplir unes à unes à mesure que les rayons du soleil les atteignaient. Depuis quelques années, la population augmentait et il le sentait d'ici. Plus le temps passait et plus ils étaient nombreux à se lever le matin pour aller travailler, pour aller vivre, pour tenter de maintenir un activité normale malgré l'épée de Damoclès qui leur frôlait les cheveux.

Le raisonnement des nouveaux arrivants était simple : depuis l'arrivée de Piccolo, seule la capitale de l'Ouest avait été détruite et c'était la première année de son règne. Celle du centre avait aussi été détruite cette année-là mais c'était dû au fait d'un combat que menait le nouveau seigneur de la Terre. Certains en étaient donc arrivé à la conclusion que les capitales étaient systématiquement épargnées – ou au moins gardées pour la fin – par les démons. Seulement, lui, il était bien placé pour savoir que c'était faux. Mais pourquoi leur dire ?

Il admirait cette force qu'avait les citadins de continuer à vivre ainsi sans se préoccuper de la suite. Ils allaient tous mourir, ainsi l'avait promis Piccolo Daïmao, mais en attendant ils n'avaient rien d'autre à faire que de poursuivre leurs existences comme ils le pouvaient. Sitôt les premières semaines de panique passées, la vie avait repris son cours. Plutôt confortablement même, dans les capitales où la police continuait de faire son travail. Ici, à l'Est, il restait deux hôpitaux en état de fonctionner et les pillages avaient été minimes. Les disparitions, en revanches avaient été plutôt nombreuses.Personne n'était dupe, c'était pour moitié des morts, victimes des gangs qui sillonnaient à présent les campagnes.

C'était cependant l'autre moitié qui le dérangeait . Ceux qui avaient choisi de ne pas continuer à vivre comme ça, ceux qui avaient choisi de se battre. Il avait fallu moins d'un an pour que la résistance se mette en place, mais à quoi s'attendait son père en leur promettant qu'il détruirait toute les régions une à une ?

« Monseigneur ? »

S'arrachant à sa contemplation de la ville en éveil, Clavecin se retourna vers son subordonné. Le petit démon n'avait guère été gâté par leur père. Bossu, la tête tordue en avant par un immonde bec crochu, il semblait toujours sur le point de basculer vers l'avant. Le gouverneur de l'Est soupçonnait que ce soit pour dissimuler ses jambes difforme qu'il portait en permanence une robe informe, où le symbole du démon se lisait en rouge sur blanc. Mais Orgue s'acquittait de ses tâches avec méthode et opiniâtreté depuis plus de treize ans maintenant et son grand frère n'avait rien à lui reprocher.

En comparaison, Clavecin était plus grand et de belle carrure, les épaules carrées et les écailles brillantes. Ses pieds finissaient sur des griffes soigneusement taillées et même sa tête ronde était surmontée de deux petites cornes bien droites. De grandes ailes membraneuses se déployaient dans son dos et les deux articulations comportaient une serre pointant vers le haut. Seuls ses doigts se trouvaient dépourvus de griffes mais ils n'en étaient pas moins mortels. Et lorsqu'il tourna son regard sur Orgue, ses yeux en fentes brillaient d'une lueur jaune.

« Oui, frère ? »

Tout faible que pouvait être Orgue en comparaison d'un démon majeur comme Clavecin, ils étaient tous les deux issus du même père. Même si le second s'entêtait à l'appeler « seigneur », Clavecin appelait « frère » tous les autre démons qu'il côtoyait.

« L'un des humains que vous avez capturé la semaine dernière est mort ce matin, il était épuisé, je crains. »

Le grand démon opina du chef. Il était un peu déçu mais il fallait s'y attendre. Deux humains avaient survécus à l'interception de la patrouille, les deux seuls qui n'avaient pas assez résisté pour l'obliger à les tuer. Il les avait ramenés dans l'espoir d'en tirer quelque chose mais ce n'était pas une mince affaire.

« Vous avez fait tout ce que vous pouviez, j'en suis sûr. Il n'a rien dit avant de mourir ?
- Non, seigneur. En revanche, l'autre est toujours vivant et il a dit qu'il voulait bien parler, mais seulement à vous. »

Ses lèvres se fendirent en un sourire et le bec d'Orgue tenta d'afficher une expression semblable – ou n'était-ce qu'une impression ? Clavecin avait toujours du mal à interpréter le visage de son second, malgré les années passées avec lui.

« Probablement pour m'insulter avant de mourir, je présume. A moins qu'il ne veuille tenter de me tuer ?
- J'en doute monsieur, il n'est plus en état pour cela. »

Clavecin sourit à nouveau. Il ne mettait pas en doute sa parole, Orgue accomplissait toujours tout ce qu'on lui confiait avec soin et précision. Il maîtrisait d'ailleurs de plus en plus son sujet, cela devait être la première fois qu'un humain survivait aussi longtemps à ses traitements.

« Très bien alors, ne le faisons pas attendre.
- Vous n'êtes pas obligé, monsieur. Je peux aussi l'achever tout de suite, il ne nous apprendra rien.
- On ne sait jamais, frère. Qui sait, celui-ci est peut-être moins bête que les autres. »
- Puis-je vous rappelez qu'aujourd'hui vous devez vous rendre à la capitale, seigneur ? C'est le jour de...
- Je sais quel jour nous sommes, interrompit calmement Clavecin. Je m'en irai dès que j'en aurai terminé avec l'humain. Pars devant. »

Dès qu'Orgue fut dehors, le démon se débarrassa d'un geste de la tenue noire qu'il avait porté cette nuit. Elle ne servait qu'à patrouiller dans le ciel nocturne sans éveiller le moindre soupçon. Même si les humains avaient d'autres moyens de détecter sa présence, il préférait ne pas prendre de risque.

Pour l'anniversaire de la conquête de la Terre par son père, il allait devoir prendre une tenue plus propre que cela. Il opta pour un large pantalon de tissu bleu foncé, soutenu par une grande ceinture rouge, elle aussi en tissu. Pour le haut, il hésita à simplement laisser ses écailles à l'air libre mais finit par se dire qu'il serait de bon ton de porter haut et fort les couleurs de son père. Il choisit donc un haut blanc sur lequel le symbole rouge était bien évidence, sur le torse. Le dos lui était interdit car il était percé de deux fentes symétriques qui laissaient ainsi passer les deux ailes du démon.

Une fois correctement affublé, il sortit de la salle qui lui servait de bureau et descendit quatre à quatre les escaliers en colimaçon. C'était la seule chose qu'il n'aimait pas dans ce bâtiment : cet étroit escalier de pierre. L'architecture humaine pouvait être magnifique vue de l'extérieure, mais à l'intérieur, tout était petit sombre. C'était sans doute du fait de l'âge de l'édifice, il était peut-être même plus vieux que son père. C'est ce qui avait plu à Clavecin, l'endroit était aussi âgé que la ville elle-même et tous les citadins étaient habitués à le voir, contrairement à l'immense palais que s'était fait construire son père.

La pièce centrale était immense à l'origine, car elle servait à de grands rassemblements religieux. Clavecin avait fait installer de grands murs de brique pour la rendre plus fonctionnelle, mais ce n'était pas les seuls changements. Quand il atteignit le sol, il n'eut que quelques pas à faire pour rejoindre le second escalier, droit celui-ci, qui menait aux niveaux souterrains. Creuser sous la structure n'avait pas été facile mais cela permettait d'augmenter considérablement l'espace utilisable et cachait admirablement bien ce que l'on y faisait.

Orgue attendait dans un petit couloir sombre, accompagné d'un démon plus large qui gardait l'entrée de la cellule. Clavecin salua l'un et l'autre d'un « frère » avant de rentrer à la suite de son second.

L'humain était couché sur un lit de pierre noire. Une de ses jambes pendait mollement sur le côté, brisée. Comme le reste de sa personne. L'une de ses mains était manquante mais l'autre témoignait des sévices qu'on leur avait infligés jusqu'à rendre chaque doigt inutilisable. Loin d'être en reste, le visage était tuméfié et le front si brûlé que les derniers vestiges de blonds se cachaient sur la nuque du soldat. Orgue avait véritablement tout essayé.

« Alors humain, on voulait me voir ? »

Le démon s'agenouilla pour mettre son visage à la hauteur de celui de l'humain.

« J'espère que vous avez quelque chose de plus original que vos camarades précédents à me proposer. Je peux vous faire confiance ?
- Non, finit par articuler l'humain. C'est vraiment pour des renseignements... C'est... »

Il avait du mal à articuler mais faisait manifestement un effort pour tendre les lèvres vers Clavecin. Habituellement, il leur laissait une chance de cracher mais il était hors de question de salir sa tenue aujourd'hui, il esquiverait sans attendre. Il n'était donc pas utile que l'humain tente sa chance cette fois-ci.

« Oui, j'écoute.
- Tes renseignements, tu peux te les foutre au cul. »

Le sourire satisfait fit saigner les lèvres meurtries et dévoila une rangée où manquaient plus de la moitié des dents. Hideux, songea Clavecin. Il poussa un soupir en venant poser la main un peu au-dessus de la nuque du pauvre homme.

« Je vous avais dit d'être original, n'est-ce pas, Orgue ? »

Sans attendre de réponse, il posa son autre main sur la bouche de l'humain. La torsion fut si rapide qu'il craignit de lui détacher la tête du corps, mais il n'y eu qu'un craquement propre, avant que la tête ne retombe sur la pierre noire, les yeux désormais vide.

« C'était le quatrième à vous dire ça, monsieur, signala Orgue. »

Clavecin ignorait pourquoi mais son second tenait un registre des dernières paroles de ses prisonniers. Peut-être espérait-il y découvrir une logique. Le démon majeur avait depuis longtemps compris que ce n'était là que les derniers soubresauts d'une fierté blessée. Il avait même cessé de trouver cela courageux, l'humour de répétition ne lui plaisait guère.

Le gouverneur laissa un instant traîner son regard sur le cadavre brisé. Il ne s'attendait pas à apprendre quoi que ce soit de lui mais ne pouvait s'empêcher de ressentir un brin de déception d'être descendu jusqu'ici pour une énième boutade stupide. Il était assez rare qu'ils réussissent à faire parler les humains, un beau résultat de la politique de son père encore une fois, mais peut-être que celui-là cherchait à cacher quelque chose d'important. Clavecin tritura cette pensée en quittant la salle pour remonter vers la surface.

« Orgue, commença-t-il sur le chemin, augmente le rythme des patrouilles et leur nombre, à partir de mon départ jusqu'à... nouvel ordre. Je pars tout de suite.
- Bien monsieur. »

Son second ne posait jamais trop de questions et il lui en était reconnaissant. Peut-être avait-il suivit le même raisonnement que lui, ou peut-être craignait-il simplement sa colère s'il devait le contredire ? Clavecin ne pouvait pas le savoir mais il respectait assez l'esprit d'Orgue pour supposer qu'il s'agissait de la première option. Quoi qu'il en soit le démon ferait ce qu'il fallait pour assurer la sécurité de la capitale en attendant le retour du vrai gouverneur. Il l'accompagna tout de même à l'extérieur une fois qu'ils furent sortis des souterrains.

Le soleil était encore faiblard, là-bas au-dessus de l'horizon et il peinait à traverser la couche nuageuse. Cela donnait à la lumière un aspect grisé et les murs de la ville en semblaient encore plus ternes. Quelques rares humains passaient dans la rue perpendiculaire à l'immense quartier général, mais la plupart choisissait plutôt de l'esquiver en passant par les ruelles. Clavecin ne leur jeta pas un regard tandis qu'il déployait ses longues ailes membraneuses.

« Surveillez particulièrement cette rue, confia-t-il à Orgue, pris d'une intuition. Il se pourrait qu'ils tentent d'infiltrer la ville.
- Ce sera fait monsieur. Bonne journée. »

Ils échangèrent un sourire. Sans connaître exactement ses pensées, le second pouvait deviner que Clavecin n'appréciait pas particulièrement le spectacle auquel il était contraint de participer. Il le salua de la tête.

« Bonne journée, frère. »

Un seul battement d'ailes lui fut nécessaire pour décoller. Il s'aida de son énergie pour gravir les mètres suivants et dépasser bientôt le plus haut bâtiment de la ville. Il s'ébroua en traversant un nuage bas et ressurgit au-dessus de tout cela, la chaleur du soleil atteignant enfin pleinement ses écailles. Clavecin resta une minute en suspension dans les airs, membres déployés pour recevoir la lumière et la force de l'astre lointain. Puis il poussa un soupir et, dans un battement puissant, prit la direction de l'ouest.

---

Il posa le pied face à l'immense palais de son père une heure plus tard à peine. Quelque chose en lui voulait percuter de plein fouet ces immenses tours de pierre pour voir combien de temps tiendrait le bâtiment s'il commençait à s'effondrer de partout, mais Père n'en serait pas content. Pourtant il haïssait cette immondice géante que Piccolo Daïmao avait fait construire sur le sang des innocents. Quelle meilleure manière de donner envie aux hommes de vous affronter qu'en les tuant inutilement ?

Sans laisser sa mauvaise humeur influer sur son intonation, Clavecin salua les gardes à l'entrée et pénétra en vitesse dans les grands couloirs du château. Il avait arrêté depuis longtemps de détailler les bas-reliefs ou les colonnes – pourtant si étranges – et se dépêcha de rejoindre la grande salle de la tour centrale dans laquelle ses frères l'attendaient déjà.

La table était ronde et taillée dans une pierre aussi noire que la nuit. Toutes les chaises étaient identiques, à l'exception d'un trône majestueux qui restait vide face à lui. Autour du siège imposant, quatre démons avaient déjà pris place.

« Mes frères, quelle joie de vous revoir enfin. »

Juste à droite du trône était assis le misérable Piano, deuxième de son nom, dont le bec frottait contre la pierre, était juché sur un siège trop grand pour lui. Il n'était officiellement que second de Daïmao mais c'était vraiment lui qui administrait la région centre. A sa droite, Luth dépassait de son siège. Le représentant du Nord avait encore grossit depuis l'année dernière aurait juré Clavecin et il semblait assoupi. De l'autre côté de la table, Touba faisait rouler ses muscles et claquer ses doigts sur la pierre. Il ne semblait jamais à l'aise quand il quittait la région Ouest. Enfin, le regard de Clavecin tomba sur le représentant du Sud, une petite créature malingre dont les bras semblaient toujours destinés à tomber.

« Où est notre chère sœur ? le questionna Clavecin en prenant place. »

Cymbale, deuxième du nom, et second de Harpie la gouverneur du Sud, répondit d'une voix tremblante.

« Dame Harpie participait à une opération contre les Cuivres aujourd'hui. Elle m'a chargé de l'excuser et de prendre sa place. »

Clavecin retint un ricanement amusé. Harpie était bien la seule à pouvoir se permettre ce genre d'extravagances, il ne pouvait lui reprocher d'en profiter pendant qu'elle le pouvait encore. Leur Père semblait avoir un faible pour elle comme il en avait eu un pour son fils prodige il y a des années de cela, il tolérerait son absence. Le gouverneur de l'Est , en revanche, ne pouvait s'empêcher d'être déçu de son absence. Elle était bien la seule des trois autres gouverneurs à le comprendre et à l'amuser. Harpie était leur petite sœur à tous mais aussi la plus active et la plus volontaire du groupe. Daïmao n'avait guère hésité à suivre son conseil quand Epinette avait été tué il y a trois ans. Pour juguler une zone aussi perturbée que le Sud, il fallait un gouverneur qui n'hésite pas à agir et leur sœur était parfaite dans ce rôle. Aujourd'hui, Clavecin regrettait presque d'avoir proposé son nom à leur père.

« Tu as failli nous faire attendre, Clavecin. »

La voix grondante semblait jaillir d'un couloir vide et noir. Tous se tournèrent dans cette direction sauf lui, et il crut une seconde que les tremblements allaient tuer le pauvre Cymbale. L'immense silhouette de Daïmao se détacha de l'ombre pour s'approcher lentement de son trône. Il tenait dans la main un objet étrange aux proportions déformées.

« Vous savez bien que j'arrive toujours à l'heure, Père.
- Je sais. Je vois aussi que votre sœur n'a pas jugé utile de nous faire grâce de sa présence. »

Comme prévu, il était bien plus amusé que contrarié en remarquant l'absence de Harpie.

L'empereur Piccolo prit place et jeta sa prise au centre de la table. La tête rebondit une fois ou deux avant de stabiliser au centre, violacée et brisée. Il eut été impossible d'en reconnaître le propriétaire si l'on avait pas été informé des derniers événements.

« Belle prise que ce Yamcha, Père. Encore un maître d'arts martiaux en moins. Je suis surpris que vous n'ayez pas fait annoncer sa mort par la télévision. »

La manœuvre aurait été stupide et prétentieuse, exactement le genre de chose auxquelles Piccolo Daïmao était habitué depuis quinze ans.

« Nous avons jugé que ce n'était pas nécessaire, répondit Piano. Il est encore plus efficace que personne ne soit au courant de la réalité de cette résistance, et surtout qu'ils n'imaginent pas qu'un des leurs aient pénétrer le palais pour subtiliser quelque chose. »

« Nous » signifiait probablement que le pauvre Piano avait passé une matinée entière à raisonner Daïmao, peut-être n'était-il pas si bête après tout. Ses illusions étaient amusantes tout de même, comme s'il existait encore des humains dans ce monde inconscient des actions de la résistance.

« Peu importe, trancha brutalement Daïmao. Le voleur a réussi à faire disparaître le bâton, je veux qu'il soit retrouvé avant une semaine. »

Si vous m'aviez écouté, Père, vous n'auriez pas à vous soucier de ce bout de bois.

Clavecin n'avait eu de cesse de lui dire que ce château était trop grand et trop complexe pour être gardé efficacement. Il avait gâché des centaines de vies et de jours dans un bâtiment trop immense pour être utile. Pire encore, il s'en était servi pour stocker cette relique de Goku comme s'il ne pouvait pas se résoudre à le détruire.

Tout ce qui va vous arriver est de votre faute, Père. J'espère que vous en aurez conscience.


Le gouverneur de l'Est n'avait pas la moindre envie d'aider dans cette rechercher, c'était à son père de s'occuper de ce qui arrivait dans le Centre.

« Je vais faire envoyer des équipes aux frontières pour vous aider, s'il a été récupérer, il n'ira pas bien loin. »

Une fois que les quatre région aient jurés d'aider le roi démon, ils purent passer aux choses sérieuses, comme les appelait Daïmao.

« Vous êtes de bons enfants. Commençons sans plus attendre. »

Un spectacle pitoyable et risible du point de vue de Clavecin. La machine fut amené ainsi qu'une caméra devant laquelle on la positionna. Le mécanisme contenait encore vingt-huit boules, chacune marquée du numéro d'une section. Comme à chaque anniversaire du début de son règne, Piccolo allait en détruire une et il avait besoin de la présence de l'élite de ses enfants pour se faire. C'était pathétique.

Ils s'étaient tous levés pour voir, mais lui demeura un peu en retrait. La machine tournait et tournait de plus en plus vite, de sorte qu'on ne distinguait plus les numéros. Enfin, une boule fut expulsée et atterrit droit dans la main de leur Père.

« Vingt-trois, lut-il à voix haute. Ce n'est pas bien loin en plus. »

Pour preuve, il pointa la boule en question vers la caméra, avertissant ainsi des milliers de gens de leur mort prochaine. Si la section avait été plus loin, les plus rapides auraient eu le temps de se sauver mais la section 23 n'était qu'à quelques centaines de kilomètres des ruines de la capitale du Centre.

« Mon fils, m'accompagneras-tu cette fois encore ? »

Clavecin mit un moment avant de comprendre qu'on s'adressait à lui, Piccolo Daïmao n'utilisait presque jamais le mot « fils ». Il se retint de cracher à la figure du grand démon qui l'avait engendré et se contenta de laisser un sourire fendre son visage.

« Ce serait un honneur, Père. »

Un honneur de vous accompagner pour massacrer notre force de travail.

Pourquoi son Père ne pouvait-il comprendre que le pure massacre n'avait pas de sens et qu'ils se dirigeaient vers l'abîme en continuant ainsi ? Une fois tous les humains morts, que leur resterait-il à faire ? Alors que vivants, ils étaient encore très utiles. Pourtant le roi démon aurait du le savoir mieux que quiconque : c'est de cela qu'il s'était servi pour faire bâtir la monstruosité qu'il appelait palais.

Touba se porta aussi volontaire et Piccolo l’accueillit avec joie. Il demanda si l'un des gouverneurs avait quelque chose à ajouter mais personne ne dit rien, pas même le petit remplaçant de Harpie qui semblait hésiter. Ils quittèrent la salle.

Tous trois décollèrent en vitesse pour rejoindre les frontières de la section 23. Touba souhaitait que son père lui donne des missions plus intéressantes que de surveiller sa région, et il argumenta en sa faveur durant tout le voyage. Clavecin n'écoutait pas d'une oreille très attentive mais il saisit tout de même que son frère souhaitait se montrer plus actif dans la lutte contre les humains. L'Ouest n'était en effet pas la région qui posait le plus de problème mais l'imbécile aurait du s'en réjouir plutôt que de vouloir à tout pris se battre ainsi. Voulait-il finir comme Epinette ?

« Nous y sommes. »

La voix de son père le sortit de ses pensées et le fit s'arrêter en une seconde. Touba fit de même et les deux se tournèrent vers Piccolo.

« Touba, à la frontière Ouest. Clavecin, à la frontière Est. Je m'occupe du centre, puis on refait un tour pour s'assurer que la section est bien détruite. »

Comme le démon ne connaissait pas la carte par cœur, il prenait souvent un peu de marge supplémentaire et les sections alentours étaient partiellement abîmées. Encore du beau gaspillage mais à ce point, Clavecin ne les comptait plus. Il obéit sans discuter et se dirigea vers la frontière Ouest heureusement matérialisée par une route bien droite et propre. Quelques véhicules l'empruntaient même, espérant sûrement rejoindre la section plus au nord.

Le gouverneur de l'Est les laissa rouler, bien loin au-dessus d'eux. Il attendit d'entendre la première explosion pour réagir. L'énergie se concentra alors dans ses mains et il visa le sol. Quelques voitures étaient encore sur la route.

Il attendit une seconde et tira.


***

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Re: Chroniques d'une révolution

Messagepar Joka le Jeu Nov 20, 2014 18:39

J'ai bien aimé la petite réunion familiale et les rôles accordés à chacun, je n'imaginais pas ça comme ça. En fait, je croyais qu'ils seraient bien plus "désorganisé".

Par contre, juste par curiosité, les démons de Piccolo Daimaô sont-ils asexués comme lui ? Je me le demande parce qu'il est dit dans "LE FILS PRODIGE" qu'Harpie est leur "sœur". A moins qu'il soit possible pour Daimaô de donner vie à des démons ayant des traits féminins mais sans pour autant aller plus loin... :p
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Re: Chroniques d'une révolution

Messagepar Lamantin_Furtif le Dim Nov 23, 2014 20:38

Mon intérêt pour cette fic vient de décoller, j'adore vraiment le personnage de Clavecin. Sa situation et sa personnalité le rendent très intéressants.

Il est d'ailleurs intéressant que tu aies fait du grand méchant de cette histoire une espèce de mégalomane complètement irrationnel, ça change du méchant trop fort et badass qui a toujours un plan en tête.
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Re: Chroniques d'une révolution

Messagepar GLaDOS le Mar Août 04, 2015 16:41

J'avais prévenu.

Flemme de faire une intro à la con aujourd'hui.

***

    LA PRINCESSE DES TUNNELS II

Spoiler
La voiture se souleva violemment alors que le souffle en envahissait l’intérieur. Pendant quelques secondes, Sahane eut l'impression que leur véhicule s'apprêtait à faire un visage serré dans les airs, puis elle prit conscience qu'il était en train de se retourner. Sans même y penser, elle s'était penchée brutalement en avant dès que le souffle les avait atteint, protégeant Plume du pire. C'est au moment où le flanc droit percuta violemment le sol que les choses devinrent confuses. Elle ne pensa qu'à protéger le petit changeforme.

La voiture était sur le côté et – penchée dans cette position – elle n'arrivait pas à atteindre sa ceinture. C'est Pietro qui la détacha et la tira, ainsi que Plume, hors du véhicule. Le temps qu'elle comprenne ce qui venait de se passer, il s'était de nouveau engouffré dans la carcasse pour en extirper Kino. Le jeune homme hurlait de douleur, son flanc gauche brûlé et découvert ; la chair noircissait déjà. Mais Sahane n'arrivait pas à entendre ce qu'il criait, comme un sifflement continu dans son oreille.

« ...ette ! » Hurla Oto, le seul à être debout. 

C'est à ce moment qu'elle vit qu'il avait sorti son arme et visait par-dessus la carcasse de la voiture. Il se baissa brutalement et Sahane vit passer un objet cylindrique, laissant une traînée de fumée derrière lui. La roquette détona dans la forêt derrière eux.

Cette nouvelle explosion sembla signer le retour de l'ouïe de la jeune femme.

«  … Va bien ?! » Lui hurla Pietro, penchée au-dessus de Kino.

Elle acquiesça sans réfléchir, regardant partout autour d'elle. Lapias n'était pas encore sortie de la voiture.

Relâchant Plume, elle voulut rentrer par une portière défoncée mais Oto la retint d'une main.

« On est attaqués ! Quatre ou cinq. Roquettes et mitraillettes bas de gamme. Des bandits. »

Sahane n'était pas une idiote, elle avait bien compris ce qui se passait. Elle n'en était pas moins perdue. On l'avait entraînée à être une combattante, pas un soldat. Ce n'était pas du tout la même chose de s’exercer avec des gens qu'elle avait connus depuis toute petite et de se retrouver confrontée à une véritable attaque sur un terrain inconnu.

« Je dois les contourner, s'entendit-elle crier. Vous pourriez me faire une ouverture ? »

C'était l'enseignement de Yamcha qui remontait à la surface. En combat rapproché, en les prenant à revers, elle pourrait facilement se débarrasser d'eux, qui que soit les « eux » en question. Encore fallait-il réussir à les contourner.

Oto tira deux fois au-dessus de la carcasse, mais ses balles ne produisirent pas d'autres effets que de se perdre dans la végétation. Sahane jeta bien un coup d’œil mais elle ne distinguait personne dans la pénombre du sous-bois. Elle entendait très bien les tirs cependant, sifflant au-dessus d'elle, les balles s'écrasant au sol devant la voiture, ou percutant ce qui servait de flotteur au véhicule. Par chance, le réservoir n'était pas de ce côté-là et inatteignable pour eux.

« Hors de question. Prends Plume, le bâton et cours. » ordonna soudain Pietro en montrant les bois de l'autre côté. 

Elle pourrait en effet facilement les rejoindre sans être touchée, puis s'y perdre et ils ne pourraient jamais la retrouver. Mais ensuite ? Elle aurait abandonné ses camarades à la mort et ne saurait même pas où aller pour rejoindre les bases du Nord. Même si c'était Pietro, elle n'hésita que quelques secondes à lui répondre.

« Tu peux rêver. Je reste. Occupez les quelques secondes et je passe ! »

Elle ignorait si elle donnait vraiment l'impression d'être assurée. Son cœur battait la chamade et elle serrait ses main autour de ses cuisses pour s'empêcher de trembler. Jamais elle ne pourrait maintenir son assurance jusqu'au bout du combat, mais elle devait au moins essayer.

« J'ai une idée ! » lança soudain une voix si petite qu'elle aurait pu la rater au milieu du chaos.

Tous se tournèrent vers Plume. Le chat volant s'entoura de fumée comme il avait l'habitude de le faire et brusquement ils faisaient face à une roquette de modèle militaire standard, flottant dans les airs.

Oto et Pietro se regardèrent pendant quelques secondes. Elle était sûre que Pietro allait refuser. Il se prenait pour son protecteur et allait probablement tout gâcher dans l'objectif stupide de la garder hors de danger. Elle se décida à partir quoi qu'il dise et jeta un petit regard à son ami. C'était pour lui qu'ils auraient tous dû s'inquiéter.

« C'est d'accord. »

La jeune fille écarquilla les yeux et échangea un bref regard avec Plume. Ils avaient donc un plan. Ils s'accroupirent tous derrière la carcasse de leur voiture, sous les tirs ennemis. Kino grognait toujours de douleur mais il faisait de son mieux pour ne plus parler, une main pressée sur un bandage fait à la va-vite tout autour de son torse.

« Prends ça ! » lui ordonna Pietro en détachant l'arme de poing de Kino de sa ceinture. 

Elle contempla l'acier noir du pistolet pendant de longues secondes. Ce n'était pas ainsi qu'on lui avait appris à se battre. Elle savait le manier bien sûr, mais Yamcha leur avait toujours enseigné à ne pas utiliser des armes pareilles. Elle fit non de la tête, mais le blond lui fourra le métal froid dans les mains.

« Prends-le ! »

La jeune femme eut un geste désolé et rangea rapidement l'arme dans son sac, juste à côté du bâton magique. Elle n'avait pas le temps de discuter plus longtemps, et si cela pouvait le rassurer, elle ne s'en priverait pas.

Quelques secondes plus tard, c'est elle qui propulsa la roquette-Plume dans les airs, lui donnant une trajectoire en cloche vers la forêt.

« Roquette ! » cria une voix de femme.

Les buissons se mirent à frémir tandis qu'on bougeait à l'intérieur pour ne pas se retrouver prisonnier de l'explosion. C'est à ce moment qu’elle se jeta vers l’avant. Elle n'eut le temps que d'entendre Pietro tirer, puis un cri de douleur derrière un arbre.

Elle avait parcouru les trois quarts du chemin quand ils comprirent la supercherie et que les balles se mirent à siffler autour d'elle.

Tu n'es pas plus rapide qu'une balle, mais tu es plus rapide que ceux qui tirent. En pleine course, tu n'as qu'à bouger d'un rien pour les empêcher de t'atteindre.

Yamcha ne mentait pas. Elle était un maître d'arts martiaux, avec des réflexes plus élevés que presque toute l'espèce humaine. En course, elle vira à gauche, puis à droite, puis plongea vers l'avant. Les balles sifflaient autour d'elle mais Sahane savait que les plus proches n'étaient dues qu'à la chance. Le dernier plongeon la fit rentrer dans la forêt et elle vit une feuille explosée sous un tir juste devant elle, mais les tirs s'estompaient déjà.

D'une simple impulsion, elle se propulsa dans les airs, brisant trois branches avant de se rétablir au cœur du feuillage d'un grand arbre. Le temps qu'elle saute sur l'arbre le plus proche et les tirs avaient déjà cessés. On l'avait perdue de vue. Et elle en avait presque oublié son cœur qui menaçait de défoncer sa cage thoracique avec un pareil rythme.

« On a une évadée !
- Elle est de notre côté, faites gaffe !
- Où est la roquette ?! »

Ils n'avaient pas retrouvé Plume, ce fut bien la seule chose qui la fit sourire. La fusillade s'était aussi calmée, elle entendait de plus en plus souvent les détonations des armes standards de Pietro et Oto, et de moins en moins souvent les autres.

C'était à elle de les retrouver maintenant.

Vous n'êtes ni des armes, ni des tueurs. Vous êtes des humains, à ceci près que vous avez appris à maîtriser l'énergie élémentaire qui nous relie tous. Concentrez-vous et vous la percevrez partout où elle se trouve. Y compris chez les autres.

Perchée sur une petite branche, Sahane ferma les yeux et tenta de laisser l'énergie l'envahir. Tout ce qu'elle perçut d'abord, ce fut le son de son propre cœur, le bruit assourdissant du sang qui se répandait dans tous son corps, les frissons qui la recouvraient presque entièrement. Sa propre peur. Elle n'arriverait jamais à rien si elle se laissait ainsi dominer par ses émotions.

Un craquement assourdissant la fit se retourner d'un coup. Quelqu'un courait dans la forêt, à une douzaine de mètre. Des frissons recouvraient son corps aussi, alors qu'il entendait les balles siffler autour de lui. C'était le plus proche. Et il était tout aussi effrayé qu'elle. Ils ne s'attendaient pas à une résistance, comprit la jeune fille. Cela n'avait rien à voir avec leur chargement, ils n'étaient attaqués que parce que les forêts n'étaient plus sûres depuis que Piccolo avaient fait ouvrir toutes les prisons.

D'un bond silencieux, elle se jeta dans un autre arbre. Les feuilles l'accueillir dans un bruissement léger et son équilibre la fit se rétablir aisément sur les branches, sans qu'un seul craquement ne soit perceptible. En deux autres bonds, elle était au-dessus du bandit. Il était plus vieux qu'elle ne l'imaginait, le haut de son crâne commençait à se dégarnir. Il serrait contre lui un petit fusil d'assaut, l'index déjà sur la gâchette. Il avançait à pas prudents, tournant sur lui-même un peu trop souvent pour couvrir ses arrières. Soudain, il fut attiré par un frémissement dans un buisson et pointa son arme dans cette direction, lui tournant le dos.

« Un tigre ! » beugla-t-il. 

Le temps qu'il appuie sur la détente, le félin en question s'était déjà évaporé et Sahane était déjà derrière lui. D'un seul coup du plat de la main, elle le fit voler sur plusieurs mètres, jusqu'à ce qu'il croise un arbre et le percute de plein fouet. Un craquement de mauvais augure se fit entendre et son nez laissa une traînée de sang sur le tronc alors qu'il retombait lentement au sol. La jeune femme grimaça, elle y avait sans doute été un peu fort ; ils n'étaient pas des combattants après tout, juste des imbéciles avec une arme dans les mains. Elle n'avait jamais réellement frappé quelqu'un qui n'était pas lui aussi entraîné aux arts martiaux.

Plume se glissa jusqu'à elle, ayant repris son apparence normal. Elle lui sourit.

« Tu maîtrises de mieux en mieux ton tigre. Tout va bien ?
- Rien de cassé. Et lui ? »

La jeune fille haussa les épaules, même si elle regrettait un peu d'avoir frappé si fort, elle ne pouvait trop s'en vouloir dans une situation comme celle-là. Elle allait repartir quand un grésillement la fit se rapprocher de l'homme à terre. À sa ceinture pendait une sorte de talkie-walkie qui s'était allumé. Sahane aperçu aussi une arme de poing et la lança dans les fourrés plus loin après en avoir retiré les munitions. La radio s'était tue, mais elle recommença à grésiller dès qu'ils se retournèrent et une voix de femme se fit entendre, paniquée.

« Jeff, tu entends ? Jeff ?! Écartez-vous tous de la route, Piccolo va faire sauter la... »

Avant même qu'elle ne finisse sa phrase, une lumière intense pointa entre les feuilles à droite de Sahane. Elle ne crut même pas à une torche, reconnaissant immédiatement son origine. Sa bouche s'ouvrit en un cri pour avertir Pietro, qui devait encore se trouver sur la route. Elle ne sut jamais si son appel allait être muet ou non, le bruit de l'explosion la rattrapa et étouffa tout ce qu'elle pouvait entendre.

Perdue dans la lumière et dans le son de cette destruction, elle se souvint que la route se situait entre les zones 23 et 24. Elle ne se souvenait plus de quel côté elle était et se demandait, absurdement, laquelle avait été choisie cette année. Cela ne pouvait être que cela, aucune arme terrestre n'atteignait le niveau d'un tir de démon : la zone choisie cette année était proche. Seuls les plus grands experts en arts martiaux pouvaient espérer réussir pareils exploits. Et seul Piccolo Daïmao avait un goût prononcé pour la destruction de pays entiers.

Aveugle et sourde, elle battit des mains pour attraper Plume et le serrer contre elle pendant qu'elle faisait barrage avec son corps pour le protéger de son mieux. Elle sentit la chaleur lécher son dos et sut qu'elle était tournée dans la bonne direction. Une seconde explosion retentit, puis une troisième. Il y en eu sans doute d'autres mais le son ne lui parvenait plus à ce moment.

Lorsqu'il revint enfin, ce fut sous la forme d'un tir de fusil, d'un cri de douleur, puis de nouveaux cris, où se mêlaient des voix connues et inconnues.

« La voiture !
- Ils sont à découverts !
- Roquette !
- Maintenant ! Go, go ! »

Sahane voulut courir vers la lisière de la forêt, mais l'explosion retentit avant même qu'elle ne voit la route. Cette fois, elle entendit très bien le cri qui s'échappa de ses lèvres. Un « non ! » qui lui déchira les cordes vocales et se mua en lamentation. Elle faillit étouffer Plume à le serrer contre elle mais c'est lui qui la ramena à la réalité.

« Ils arrivent » tentait-il de lui faire comprendre.

La radio avait repris sa litanie mais c'était une voix d'homme cette fois-ci.

« Greg, t'es là ? Ils ont eu Jess aussi. On en a toujours une quelque part de notre côté. On a plus de réponse de Jeff non plus.
- Elle a peut-être sa radio, fais gaffe. »

Il n'y eut pas de réponse, mais Sahane en savait assez. Même dans le chaos généré par l'explosion, ils allaient la rechercher et ils étaient encore au moins deux. Elle avait l'occasion de faire quelque chose pour Pietro, Oto, et tous les autres. Qui que soient ces hommes, elle n'allait pas leur faire le plaisir de fuir. Instinctivement, sa main se glissa dans son sac pour se refermer sur une arme.

« Reste ici » murmura-t-elle à Plume.

Sans attendre sa réponse, elle bondit dans l'arbre le plus proche et disparut dans le feuillage. De la poussière apportée par le souffle résiduel balayait toute la lisière de la forêt, se déposant sur toutes les plantes et donnant une teinte grisâtre aux feuilles déjà pâles. Il allait être difficile de se déplacer en silence sans faire réagir ce dépôt mais elle doutait que les bandits soient assez attentifs pour noter de la poussière qui tombe.

Sahane ferma les yeux et essaya de nouveau de s'apaiser pour les sentir, mais son esprit la ramena vers là où elle avait abandonné la voiture. Elle ne sentait plus rien là-bas, plus d'énergie, plus de respiration, pas même un mouvement. Son cœur s'accéléra follement mais cette fois-ci, ce n'était pas de la nervosité. Elle voulait retrouver ses hommes, celui qui maniait les roquettes, et tous les autres. Elle allait les retrouver, pour Pietro. Pourtant, la jeune femme n'arrivait pas à se concentrer assez fort pour les localiser. Tous ce qu'elle percevait, c'était la mort et la destruction. L'odeur de brûlé de la forêt de l'autre côté de la route, un souffle continu en provenance de la zone entièrement dévastée, le bruit de centaines d'animaux au ras du sol qui fuyaient la zone.

Un craquement. Tout proche.

Restant au-dessus du sol, elle bondit sur un autre arbre pour le voir approcher. L'homme tenait une petite mitraillette dont il tournait le canon partout autour de lui, au moindre bruit, mais pas vers le haut. Il devait dépasser la quarantaine, avec de longs cheveux blonds et sales, ainsi qu'un début de barbe d'une couleur plus sombre. Elle ne pouvait sentir son cœur mais elle le savait nerveux, tout comme ses collègues. Il ne portait pas de lance-roquette, mais il pouvait très bien l'avoir déposé plus loin. Sahane serra ses doigts autour du manche de son arme.

Elle atterrit dans son dos, assez lourdement pour qu'il l'entende et se retourne vers elle. La combattante avait déjà lancé son mouvement, tournoyant sur elle-même pour lui donner de l'amplitude pendant qu'elle criait.

« Bâton, grandis ! »

Le petit morceau de bois qu'elle tenait obéit instantanément et se transforma en longue perche. Un claquement de mauvais augure retentit quand son extrémité percuta les mains du bandit. La mitraillette vola dans les airs sans avoir tiré un seul coup de feu. Sahane se mit à courir vers lui, à une vitesse telle qu'elle fut sur lui avant qu'il ne prenne complètement conscience de la perte de son arme. La jeune femme n'eut que le temps d'entendre un « Merde ! » désespéré. Elle ne prit aucun risque, sautant dans les airs et lançant sa jambe en avant pour un coup de pied retourné qui le catapulta au sol, à plusieurs mètres de son point de départ.

Aux pieds de quelqu'un.

Sahane le vit au moment de se réceptionner. Elle tenait déjà son bâton à deux mains, pointé vers lui. Le bandit était plus jeune que son compère, ses cheveux étaient courts et bruns, même son début de barbe avait été taillé pour ne paraître daté que de trois jours. Il tenait un petit pistolet, pointé vers elle mais il n'avait pas tiré. Il hésitait, la main légèrement tremblante. Elle ignorait pourquoi mais savait que dans ces conditions, elle pourrait facilement esquiver s'il tirait. Peut-être n'en aurait-elle même pas besoin.

« Baisse ton arme et je ne serais pas obligée de m'occuper de toi aussi. »

Elle espérait sonner menaçante et devait avouer qu'elle avait plutôt bien réussi. Les mots étaient sorti d'entre ses dents, pleins de rage et de colère, mais au moins ils avaient rempli leur office. L'homme garda son arme levée, pourtant.

« Greg ? » tenta-t-elle, en se souvenant des deux voix entendues tout à l'heure.

Il acquiesça.

« Tu es le dernier ? »

Il opina encore, avec moins de conviction cependant.

« Tu peux encore t'en sortir sans rien de cassé et emmener les autres loin d'ici. Baisse ton arme. »

Ils restèrent ainsi pendant près de dix secondes à s'observer en silence. Sahane hésita plusieurs fois à simplement se jeter sur lui à pleine vitesse, il n'aurait pas le temps de la toucher, mais elle ne pourrait pas contrôler pleinement sa force dans de telles conditions. Même si quelque chose en elle ne désirait rien d'autre que de lui faire très mal, tout le reste de son être lui hurlait de ne pas le faire. Et puis, il hésitait beaucoup trop pour tirer maintenant.

Greg finit par baisser son arme, le canon pointé vers le bas. Elle s’efforça d'afficher un sourire confiant et se détendit un peu.

« Bien, et maintenant tu va me dire... »

La détonation faillit la faire sursauter.


***

Dernière édition par GLaDOS le Dim Oct 04, 2015 10:10, édité 2 fois.
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Re: Chroniques d'une révolution

Messagepar Paulemile le Jeu Août 06, 2015 22:23

Bon alors c'est super bien écrit et prenant mais... je dois tout relire, j'ai oublié tout le début, je n'ai plus aucune idée de ce qu'il se passe ni qui sont tous ces gens. Donc prochain commentaire quand j'aurai tout relu :lol
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Re: Chroniques d'une révolution

Messagepar GLaDOS le Mer Août 12, 2015 16:53

Juste un petit message pour répondre à quelques commentaires que j'avais oublié et aussi signaler que j'ai corriger plusieurs fautes dans le chapitre "LE FILS PRODIGE" où s'étaient glissés de nombreuses confusions Est/Ouest. Je sens que ça va me poursuivre sur pas mal de chapitre mais je vais devoir vivre avec. Pour que vous soyez capable de me signaler ces fautes, n'oubliez pas que Clavecin gouverne l'Est et que c'est la Capitale de l'Ouest, où se trouvait Capsule Corp. qui a été détruite dans le passé.

Joka a écrit:Par contre, juste par curiosité, les démons de Piccolo Daimaô sont-ils asexués comme lui ? Je me le demande parce qu'il est dit dans "LE FILS PRODIGE" qu'Harpie est leur "sœur". A moins qu'il soit possible pour Daimaô de donner vie à des démons ayant des traits féminins mais sans pour autant aller plus loin... :p


Je ne vais rien dire sur un personnage qui n'est pas encore apparu, mais je peux répondre à la première question. Les démons issus de Daimaô sont en effet asexués.

Lamantin_Furtif a écrit:Mon intérêt pour cette fic vient de décoller, j'adore vraiment le personnage de Clavecin. Sa situation et sa personnalité le rendent très intéressants.

Il est d'ailleurs intéressant que tu aies fait du grand méchant de cette histoire une espèce de mégalomane complètement irrationnel, ça change du méchant trop fort et badass qui a toujours un plan en tête.


Je suis contente que le personnage de Clavecin arrive à accrocher des gens, il faisait partie des personnages que j'avais hâte d'introduire dans le récit. A noter cependant que pour ce qui est du méchant principal, je me suis contenté de reprendre le travail de Mr. Toriyama puisque Piccolo Daimaô ne m'a jamais paru être du genre à tout prévoir à l'avance et à apprécier se complaire dans sa propre puissance. Cela n'en fait cependant pas un imbécile pour autant, méfiez-vous.

Paulemile a écrit:Bon alors c'est super bien écrit et prenant mais... je dois tout relire, j'ai oublié tout le début, je n'ai plus aucune idée de ce qu'il se passe ni qui sont tous ces gens. Donc prochain commentaire quand j'aurai tout relu :lol


Ce n'est pas pour rien que j'avais laissé un message quelques jours en avance pour vous prévenir :p

J'en profite pour annoncer que j'ai pris un petit peu d'avance, ce qui me permet de prédire sans crainte que le prochain chapitre arrivera d'ici la fin de la semaine prochaine, probablement le dimanche 23. Ceci afin que vous ne mettiez pas en condition pour attendre six mois, je pense que pendant quelques chapitres, on aura un rythme à peu près régulier.
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Re: Chroniques d'une révolution

Messagepar Paulemile le Ven Août 14, 2015 6:54

GLaDOS a écrit:
Ce n'est pas pour rien que j'avais laissé un message quelques jours en avance pour vous prévenir :p



Je sais bien mais je voulais tout de même lire la suite en espérant que les souvenirs reviendraient d'eux-mêmes. Ce ne fut pas le cas. Maintenant j'ai tout relu et j'ai encore préféré à la première fois (qui remonte à 2014 quoi). J'ai juste une petite question. J'ai du mal à savoir si Sahane a simplement peur pour ses collègues ou pour elle également. Je veux dire, c'est une experte en arts-martiaux, peut-être plus forte que Yamcha et elle a peur des balles de flingues ? A ce moment du manga, les héros sont largement trop forts pour ça. Le combat dans la forêt est bien écrit mais il donne quand même l'impression que Sahane est à peine plus forte que le Goku du tome 1. J'ai vraiment du mal avec ça. Il y a peut-être une volonté de ta part de réduire l'écart de puissance entre les humains classiques et les experts en arts-martiaux mais du coup, ça manque d'une petite explication... je sais pas. A part ça, le scénario me plait vraiment et les personnages sont attachants. J'aime beaucoup.
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