Le Sacre

Faîtes-nous partager votre fibre littéraire en écrivant votre propre histoire mettant en scène les personnages de Dragon Ball et, pourquoi pas, de nouveaux ! Seules les fanfictions textes figurent ici.

Re: Le Sacre

Messagepar omurah le Sam Avr 02, 2016 17:02

Tierts a écrit:Je voulais te donner la réponse pour Krilin, omurah, mais j'ai oublié aussi. C'est sa mort qui marque le début de la Saga Piccolo dans Dragon Ball, donc je pense qu'on peut assumer qu'il est mort aussi dans cette réalité ^^

Merci pour le tuyau :) (je visualisais pas cette mort là, juste après le tournoi, je croyais à une autre mort, faut dire que Krilin est un habitué de la chose donc ça n'aide pas x))

J'ai peur pour Renys, ça a l'air d'être un perso "lumineux", quelque chose me dit qu'elle connaîtra un destin tragique.

Lol, maintenant que tu le dis, ça sonne comme une évidence xD

Si j'ai bien compris, omurah, tu pense que c'est la montre à miniaturiser ?

Oh, j'ai balancé le premier truc qui m'est venu, mais comme je suis souvent à côté de la plaque, ça vaut ce que ça vaut x)
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Re: Le Sacre

Messagepar GLaDOS le Dim Avr 17, 2016 16:16

Bonjour et merci à vous deux pour vos messages encourageants, on va tenter de continuer à ce rythme. Mise à jour légère aujourd'hui - pas de chapitre - mais d'abord, de rapides réponses. Ne vous attendez pas à des miracles, je ne suis décidément pas douée pour répondre aux commentaires, mais je fais de mon mieux promis.

Pour omurah :

Spoiler
omurah a écrit: Surtout qu'à côté, ils s'astiquent le manche sur deux missiles (pas que ça me dérange hein, moi je suis toujours content quand on parle de bombes et de missiles dans une fic ). Cela dit, un truc m'échappe certainement, mais j'ai pas compris pourquoi Copper qui préfère minimiser les pertes acceptables, envoie d'abord Violet chez Harpie alors que les deux missiles pourraient se trouver dans l'autre planque oO


Premier truc qui t'échappe et que je n'ai peut-être pas fait assez clair : ils parlent d'un stock de missiles, donc sûrement plus de deux. Ils parlent de deux points car il y a deux endroits où Harpie peut les entreposer. Il y aura donc deux missions pour les récupérer, en quasi-simultané. Cela évitera que les démons n'aient le temps de modifier leur plan après une attaque sur un des points.
J'ai fait cette préparation de plan assez courte car ce n'est pas le genre de scène que j'affectionne mais elles permettent de planter pas mal de chose. Je l'allongerai peut-être si elle n'est pas assez claire.

omurah a écrit:(je visualisais pas cette mort là, juste après le tournoi, je croyais à une autre mort, faut dire que Krilin est un habitué de la chose donc ça n'aide pas x))


Dans la catégorie des trucs qui viennent du manga et qui semblent vous avoir surpris : le détecteur de DB inutile dans le précédent chapitre de Veronica. Piccolo a tué Shenron une fois son vœu accompli, d'où des Dragon Ball qui ne fonctionnent plus.
Je tenais juste à le préciser car ce n'est sans doute pas quelque chose qui sera évoqué de nouveau, ou alors dans très longtemps.

Contente que ça te plaise toujours ^.^


Pour Tierts :


Spoiler
Tierts a écrit:D'ailleurs, le fait qu'on soit dans la tête de quelqu'un d'à ce point sans pitié est plutôt sympa aussi, ça confirme encore cette impression bizarre avec ce perso à la fois très violent et super tendre quand il s'agit de Bulma.


Je suis contente que ces interactions plaisent, mais j'avoue que je ne décrirais pas vraiment Veronica comme violente. Elle est dénué de pitié quant à certaines personnes mais ce n'est pas vraiment de la "violence"

Tierts a écrit:L'apparition de Gero m'a fait bugué un moment, j'ai cru à une faute


J'aime beaucoup dans les films ou les jeux quand on joue ainsi avec les possibilités de la caméra, un personnage qui apparaît dans le cadre au détour d'un obstacle ou après un demi-tour. Après plusieurs tests, je me suis rendu compte que c'était beaucoup plus dur à rendre à l'écrit, mais j'aime bien ce côté soudain. ^.^
Tierts a écrit:J'ai peur pour Renys, ça a l'air d'être un perso "lumineux", quelque chose me dit qu'elle connaîtra un destin tragique.*juge sur trois ligne de dialogue* xD


Ca me vexe, vraiment.

Merci encore !


Et la mise à jour promise : une liste des personnages. Il n'y a pas de description physique ou de leur caractère, mais plutôt un résumé de leur lien entre eux au sein des organisations que vous connaissez. Cela devrait permettre d'être moins perdu dans les noms assez nombreux que j'ai introduit.
C'est aussi ajouté à la page de garde et je la mettrais à jour régulièrement. En espérant que ça aide.

DRAMATIS PERSONAE :

Spoiler
LES DÉMONS


Créatures de légende pendant des siècles, ils sont devenus les souverains de la planète Terre depuis l’accession au pouvoir de leur père à tous.

LE ROI DÉMON PICCOLO, dit Piccolo Daïmao, souverain auto proclamé de la planète depuis la destruction de la Capitale, quinze ans plus tôt. Il règne depuis son immense forteresse, construite sur le sang et les cadavres des humains qu’il a réduit en esclavage. Il a engendre de nombreux enfants pour l’aider à contrôler la Terre.

    — Son fils, PIANO, deuxième du nom, administrateur de la région Centre, il passe pour le bras droit de son père mais c’est surtout lui qui a pour charge de gérer tout ce qui n’intéresse pas le Roi.
      — Son fils, TAMBOURINE, troisième du nom, appelé le garde du corps de PICCOLO, réputé parmi les plus puissants des démons.

    — Son fils, CLAVECIN [LE FILS PRODIGE], administrateur de la région Est, membre du quatuor et réputé parmi les plus puissants enfant du Roi. Il a des opinions plus tranchées que ses frères et sœurs sur les méthodes de leur père.
      — Son fils, ORGUE, bras droit du précédent, qui l’aide à gérer les affaires de la région Est, fidèle à son supérieur.

    — Son fils, LUTH, administrateur de la région Nord, membre du quatuor et plus large que ses chaises.

    — Son fils, TOUBA, administrateur de la région Ouest, membre du quatuor et toujours avide de combat. Réputé parmi les plus puissants enfants du Roi.

    — Son fils, {EPINETTE}, ancien administrateur de la région Sud, membre du quatuor. Assassiné par les Cuivres, dans l’explosion de son centre de commandement.

    — Sa fille, HARPIE, remplaçante d’{EPINETTE}, administratrice de la région Sud, proche de son frère CLAVECIN qui l’a recommandé à leur père.
      — Son fils, CYMBALE, deuxième du nom, ancien assistant d’{EPINETTE} et dorénavant au service de celle qui lui a succédé. Malingre et faible.
      — Son fils, CELO, démon mineur, capturé par les Cuivres et interrogé durement.

LES CUIVRES


Armée ressuscitée depuis les cendres du Ruban Rouge, ils sont la principale force d’opposition aux démons dans la région Sud. Leurs méthodes ont cependant été modifiées par leur nouveau dirigeant.

— Le Général en Chef HERMANN COPPER, un des deux rescapés de l’état major du Ruban Rouge, disparu après la destruction du quartier général et la mort de son cousin {LE GÉNÉRAL RED}. Il coordonne les actions de son armée depuis une base installée secrètement dans un ancien laboratoire souterrain.

    — Le Colonel VERONICA VIOLET [LA SOLDATE POURPRE], bras-droit de COPPER, deuxième rescapée de l’état major du Ruban Rouge, capturé et emprisonné après la défaite de celle-ci. Libérée à l’accession de PICCOLO au pouvoir, elle a eu un grand rôle dans la résurrection du Ruban Rouge.
      BULMA BRIEF, P.-D.G. de Capsule Corporation et responsable du secteur Recherche et Développement des Cuivres. Elle se confine essentiellement à son laboratoire.
      — Le Lieutenant SEBASTIAN CYAN, Lieutenant en charge des communications, notamment entre le secteur R&D et le personnel de la base.

LA RÉSISTANCE


Reste du gouvernement humain renversé par les démons et de l’armée qui n’a pas été démantelé. Ils se terrent un peu partout sur le globe et utilise des méthodes de guérilla dans l’espoir de vaincre Piccolo avant que ce dernier ne termine de détruire la planète. Plusieurs groupes existent, très secrets entre eux et répartis par région.

— Le Général en Chef ARCHIBALD, dirigeant des forces du Centre depuis un réseau de tunnel aux entrées multiples. Responsable de la coordination entre tous les autres groupes.

    — L’instructeur du Centre, {YAMCHA}, survivant de la deuxième attaque contre PICCOLO et un des hommes les plus puissants du globe. Tué par PICCOLO après avoir infiltré sa forteresse pour lui dérober le bâton magique.
      — Son élève la plus prometteuse, SAHANE [LA PRINCESSE DES TUNNELS], surnommée princesse d’après le nom de scène de son père, héritière des techniques de la Tortue et porteuse actuelle du bâton. Interrompue dans son voyage vers le Nord.
      — Son ami, PLUME, chat polymorphe extrêmement doué. Il accompagne SAHANE dans son périple vers le Nord.
    — Les soldats {PIETRO}, {LAPIAS}, {OTO} et {KINO}, escorte de SAHANE lors de son déplacement vers le Nord. Massacrés par des bandits lors d’une embuscade.

— Le Général ????, dirigeant des forces de l'Ouest.

    — L’instructeur de l'Ouest, KARINE, chat intelligent et ancien propriétaire de la Tour Karine. En route vers le Nord.
      — Son élève le plus prometteur, JULIAN [LE DERNIER LOUP-GAROU], Loup-Garou et maître du corps à corps. En route vers le Nord avec son maître.
      — Son ancien élève, {UPA}, fils de {BOLA} et gardien de ce qui était la Tour Karine. Mort dans son lit après avoir contracté la Peste Verte.

— Le Général DRACO, dirigeant des forces du Nord.

    — L’instructrice du Nord, CHICHI, Reine de la montagne de Feu, fille de {GYUMAO}, marquée par les flammes.
      — Son élève le plus doué, HAGON, homme le plus puissant de la Terre, promis à manier le bâton magique.

— Le Général BRASTRA, dirigeant des forces de l’Est depuis un réseau de tunnel. Éternel optimiste.

    — L’instructeur de l’Est, TAO PAÏ PAÏ, frère de l’ancien {MAÎTRE DES GRUES} et dernier héritier des techniques de cette école. Ex-Assassin, vaincu par un enfant à la queue de singe. Son corps détruit a été en grande partie mécanisé.
      — Son unique élève, RENYS.
    — Le caporal infiltré, GRÉGOIRE SHAINI, tombé sur SAHANE pendant son transfert vers le Nord. Il a abandonné sa mission sous couverture pour la ramener au QG de l’Est.
Dernière édition par GLaDOS le Mar Avr 19, 2016 22:56, édité 2 fois.
Le Sacre
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« Un très bon style d'écriture. »
- Kouki -
« Mais elle est trop bien ta fic en fait. »
- Lamantin_Furtif -
« Et la lumière fut. »
- Omurah -
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Re: Le Sacre

Messagepar Lamantin_Furtif le Dim Avr 17, 2016 18:04

Ah ouais, mais elle est trop bien ta fic en fait :shock:

J'ai rattrapé 4 chapitres d'un coup, et c'est une sacrée claque à l'aarrivée.
Je veux dire, avant c'était déjà bien, hein. Sahane, Julian, ils étaient cools tous les deux, on les suivait pépère en attendant les passages avec Clavecins, parce qu'il faut avouer que c'est lui qui déchirait le plus.

Mais les passages avec Violet et Bulma... Wow, quoi. C'est à la fois super original, réussi , fascinant... Ouais, génial.

Tous les camps (rebelles, RR et Clavecin+Harpie) sont attachants, en fait, et ils désirent tous la défaîte des deux autres. Les voir tourner en rond comme des vautours autours de la carcasse métaphorique de Piccolo senior, c'est assez jouissif. (d'autantplus que la carcasse pourrait parfaitement les tuer s'ils se montrent imprudents).

Bref, bien du bon, continue comme ça !
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Re: Le Sacre

Messagepar omurah le Mar Avr 19, 2016 14:21

+ 1 Lamantin.
Et +1 pour le Dramatis Personae.

GLaDOS a écrit:Dans la catégorie des trucs qui viennent du manga et qui semblent vous avoir surpris : le détecteur de DB inutile dans le précédent chapitre de Veronica. Piccolo a tué Shenron une fois son vœu accompli, d'où des Dragon Ball qui ne fonctionnent plus.
Je tenais juste à le préciser car ce n'est sans doute pas quelque chose qui sera évoqué de nouveau, ou alors dans très longtemps.

Et la lumière fut.
Bon, maintenant la question qui me travaille : quid de Popo et Kami ????
Bon, je l'avais déjà dis mais là c'est décidé, je me refais le manga avant de me faire HadoShoryuukener hors du temple de la fic pour indigence culturelle aggravée. Du moins l'arc Piccolo Daimao, parce que là je crains xD

GLaDOS a écrit:Premier truc qui t'échappe et que je n'ai peut-être pas fait assez clair : ils parlent d'un stock de missiles, donc sûrement plus de deux.

Heeuuuu... nan, le texte est parfaitement clair, c'est moi qui suis à la ramasse Oo
Je sais pas comment ces deux passages :
«Si j’étais elle, je diviserais mon stock en plus de deux morceaux»
« Deux stocks donc. Nous pourrions récupérer facilement celui-ci.»

ont pu m'échapper. J'avais visualisé deux missiles tout du long, pour une raison obscure x)
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Re: Le Sacre

Messagepar Axaca le Mer Avr 20, 2016 11:24

Ayé, enfin lu toute ta fiction !
Je dois avouer que je suis super intéressé par ce qui a pu mener à cette divergence.
En tout cas c'est vraiment super bien écrit et ficelé (en même temps depuis le temps que tu t'amusais à taper sur les autres ficeurs, il fallait bien que ta fic soit au moins irréprochable :P )

J'adore ce que tu as fait de Bulma et Violet, mais je suis aussi vachement intéressé par Sahane, Hugon et Julian. Clairement les personnages que je préfère, et c'est vraiment du super boulot, parce que réussir à rendre des personnages complètements inédits au seins d'un univers qui contient beaucoup de personnages appréciés des fans c'est dur. Et tu le réussit parfaitement.

Bref, hâte de lire la suite.
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Mais on ne se bat pas dans l'espoir du succès !
Non ! non, c'est bien plus beau lorsque c'est inutile !"
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Re: Le Sacre

Messagepar GLaDOS le Dim Mai 15, 2016 13:33

Bonjour ! Nouveau chapitre en approche, mais d’abord quelques réponses :

À Lamantin :

Spoiler
Lamantin_Furtif a écrit:Ah ouais, mais elle est trop bien ta fic en fait

Bah oui, hein. Tu croyais quoi ?

Lamantin_Furtif a écrit:Mais les passages avec Violet et Bulma... Wow, quoi. C'est à la fois super original, réussi , fascinant... Ouais, génial.

Merci ! Je n’étais pas sûre de la façon dont ces chapitres seraient reçus, surtout à cause de Bulma, mais je suis contente de voir qu’ils ont plu !

Lamantin_Furtif a écrit:Bref, bien du bon, continue comme ça !

Merci encore ! Et plus sérieusement, ça me fait très plaisir d’avoir un retour comme celui-là de ta part


À Omurah :

Spoiler
omurah a écrit:Bon, maintenant la question qui me travaille : quid de Popo et Kami ????Bon, je l'avais déjà dis mais là c'est décidé, je me refais le manga avant de me faire HadoShoryuukener hors du temple de la fic pour indigence culturelle aggravée. Du moins l'arc Piccolo Daimao, parce que là je crains xD

Je n’ai pas oublié Popo, ni Kami, ne vous en faites pas pour ça :p
J’espère que tu as eu le temps de lire un peu, parce qu’on continu tout de suite.


À Axaca :

Spoiler
Axaca a écrit:Ayé, enfin lu toute ta fiction !Je dois avouer que je suis super intéressé par ce qui a pu mener à cette divergence.

Il était temps !
Dans les pages de commentaires précédentes, tu devrais trouver quelques hypothèses sur la divergence qui a mené à tout ça, si ça t’intéresse tant

Axaca a écrit:En tout cas c'est vraiment super bien écrit et ficelé (en même temps depuis le temps que tu t'amusais à taper sur les autres ficeurs, il fallait bien que ta fic soit au moins irréprochable )

Je crois fermement qu’il n’est pas besoin d’être parfait ou de "faire mieux" pour pouvoir critiquer quoi que ce soit, mais j’apprécie quand même que la fic passe pour irréprochable :p

Axaca a écrit:J'adore ce que tu as fait de Bulma et Violet, mais je suis aussi vachement intéressé par Sahane, Hugon et Julian. Clairement les personnages que je préfère, et c'est vraiment du super boulot, parce que réussir à rendre des personnages complètements inédits au seins d'un univers qui contient beaucoup de personnages appréciés des fans c'est dur. Et tu le réussit parfaitement.

Ah, enfin un peu d’amour pour mes petits Julian, Sahane et Hagon. Je suis contente.
Je savais en écrivant toute cette histoire que Clavecin et Violet attireraient plus rapidement l’attention mais les autres méritent aussi qu’on les suive, en tout cas j’espère. En espérant que leur évolution les rendent d’autant plus intéressants, vous allez passer pas mal de temps dans leurs têtes alors autant que ce soit agréable ^.^


On est parti !

***

    LE DERNIER LOUP-GAROU IV

Spoiler
Cette fois-ci, le coup n’était vraiment pas passé loin. Julian sentit l’air déplacé par le pied de son adversaire alors qu’il tournoyait dans les airs. Il fut même obligé de se projeter encore un peu plus loin pour s’assurer de ne pas être cueilli à l’atterrissage. Pourtant, l’autre combattant était déjà là lorsqu’il reposa les pieds au sol. Seuls ses réflexes surhumains lui permirent d’attraper au vol le poing fermé qui s’était dirigé vers son visage. D’une poussée violente, il éloigna l’ennemi qui pirouetta agilement pour rester à distance du prochain coup.

« Trop lent ! »

Julian entendit trop tard les pas derrière lui et il sentit bien vite une poigne se refermer sur sa nuque pour forcer son crâne contre le sol. Hagon ne fut pas en reste, rattrapé lui aussi par un balayage qui fit s’écraser son menton sur l’acier froid. Leur maître s’arrêta entre les deux et les toisa l’un après l’autre. La sévérité obscurcissait toujours son œil.

« Je vous ai demandé de vous entraîner, pas de danser. Hagon, surveille tes jambes, je pourrais te désarçonner avec une brindille. Julian, plus de force. Tu as du punch, sers t’en. On a une infirmerie à dix mètres alors bats-toi comme si c’était un démon. »

Chichi attendit que les deux jeunes hommes se soient relevés pour ajouter d’un ton cassant.

« Non, bats-toi comme si c’était Piccolo. »

Il y avait toujours quelque chose de déçu dans son ton lorsqu’elle commentait leurs performances. Même alors que Julian n’avait jamais rencontré quelqu’un d’aussi fort qu’Hagon. Upa aurait sans doute pu rivaliser, mais lui n’avait aucune chance. Comme il n’osait pas répliquer, le loup-garou baissa les yeux et se massa distraitement le nez. Elle était tournée de telle façon que la partie brûlée de son visage lui faisait face et cela rendait encore plus difficile l’idée de répliquer.

Son partenaire d’entraînement semblait avoir choisi la même stratégie ; il se massait le menton en silence, puis s’inclina poliment devant son maître. Cela sembla satisfaire la combattante, qui consentit à quitter la zone de combat pour retourner se poster le long des murs de la salle d’entraînement. Derrière elle, l’acier était enfoncé et noirci par une attaque énergétique d’importance. Cela avait surpris Julian au début, car il n’avait jamais connu pareille salle, lui qui avait toujours combattu en plein air. L’idée de devoir se battre dans cet environnement fermé fait d’acier — surtout de cette dimension — ne lui plaisait pas.

« On reprends ? »

Il quitta des yeux son nouveau maître, pour retrouver son partenaire d’entraînement. Sa rigueur était admirable : Hagon avait déjà fléchi les genoux sur sa position, les deux mains levées en une posture mixte qui ne laissait pas deviner sa prochaine action. Il fit de même, pliant les jambes et serrant les poings pour indiquer l’offensive.

« Quand tu veux. »

Ce n’était pas la première session d’entraînement avec les guerriers du Nord, mais chaque fois Julian se faisait les même réflexions. Hagon n’avait pas usurpé sa réputation. De lui se dégageait un calme impressionnant, quelle que soit la difficulté que leur imposait leur maître. Le combat était son élément. Pour autant, Julian ne l’avait vu sourire qu’en dehors des affrontements. Dès qu’il y était plongé, plus rien d’autre n’existait, son visage se fermait. C’était là une capacité de concentration que le jeune homme n’avait jamais vu auparavant, même Upa pourtant bien plus doué que lui n’arrivait pas à se retenir de sourire à chaque parade qu’il réussissait.

Cette fois, cependant, le champion du Nord n’avait pas bougé. Il attendait le premier assaut pour prendre l’avantage, il faudrait donc frapper fort dès le début. Jusque là, il n’avait jamais réussi à vraiment faire vaciller Hagon, malgré quelques belles tentatives. Julian balançait doucement son poids d’un pied à l’autre, détendant ses muscles alors qu’il prenait de longues inspirations.

Son énergie canalisée, il la fit exploser à ses pieds pour se jeter vers l’avant. Selon son plan, la vitesse qu’il allait prendre suffirait à surprendre son adversaire. Il était à mi-chemin quand il se rendit compte qu’il avait mal analysé la stratégie d’Hagon. Le blond s’était lui aussi propulsé en avant. Julian tenta de ralentir, de se rattraper avant le choc qu’ils allaient subir. Son poing était déjà levé, il pouvait donc encore porter son coup. Son adversaire fut sur lui en un instant et referma les deux mains sur son bras. Pendant une seconde, ils furent suspendus ainsi dans les airs, puis Hagon termina son mouvement en appuyant de son épaule pour rejeter le bras prisonnier vers l’avant.

Il n’avait pas mis assez de force cependant, Julian fut capable de contrôler son trajet, suffisamment en tous cas pour que le choc contre le mur ne lui écrase pas les omoplates. Il était capable d’esquiver le coup suivant. Le poing du champion fit s’enfoncer l’acier de plusieurs centimètres. Julian y vit une chance : il porta sa propre attaque du coude et entendit distinctement le grondement de douleur quand il frappa son avant bras. Hagon bondit en arrière et il en profita pour se relever correctement.

« Faites attention aux murs, les enfants. Nous n’avons qu’une seule salle comme ça. »

Le commentaire de Chichi lui fit tourner la tête. Elle le vit et grimaça. Peut-être s’apprêtait-elle à dire quelque chose mais Julian comprit à ce moment qu’il n’aurait jamais dû se tourner. Il vit le coup venir trop tard et dut lever les deux mains pour arrêter la semelle de son adversaire, à quelques centimètres de son visage.

« Faites attention aux distractions ! »

Le loup-garou banda ses muscles et grogna brutalement pour jeter ses deux bras vers le haut. Il voulut enchaîner sur un coup de pied mais Hagon avait déjà exécuté une pirouette pour s’éloigner. Ils fondirent de nouveau l’un sur l’autre. Julian visait la gorge et toucha le torse, il ne savait pas ce que son partenaire visait mais il toucha l’épaule. S’ensuivit un échange de coups violents, mais qui ne touchèrent presque jamais leurs cibles. Même au corps à corps, les deux combattants étaient trop rapides pour que l’un ou l’autre n’arrive à son but. Jusqu’à ce que l’élève de Karine ne sente son corps partir vers l’avant, cependant : si son poing n’avait touché que le vide, celui d’Hagon l'avait frappé en plein ventre. Le souffle coupé, il sentit un goût de bile remonter dans sa gorge.

Le coup suivant l’envoya s’écraser de nouveau contre le mur d’acier, proche de l’une des portes. Il remarqua d’ailleurs qu’elle était ouverte. Le loup-garou se relevait déjà quand ils furent interrompus.

« Stop les garçons. Pas mal quand même. Utilisez la force de l’autre. Un démon sera toujours plus endurant que vous, ce sera un combat de résistance, vous devrez prendre le moindre avantage.
- Eh, celui-là me paraît bien résistant. En tout cas, il est dans un meilleur état que ceux que j’ai vu la dernière fois. » L’interpella une autre voix.

La nouvelle venue était adossée au mur, à moins de trois mètres de là où il venait de s’écraser. Concentré sur le corps à corps avec Hagon, il ne l’avait pas vu arriver. C’était une femme aux traits sévères, malgré un regard bleu pétillant. Julian lui donnait la cinquantaine, avec ses rides légères aux coins des yeux. Elle portait l’uniforme pâle des troupes du Nord mais ses cheveux blonds étaient laissés libres sur ses épaules. Alors qu’elle se tournait vers le loup-garou pour lui adresser un sourire, il aperçut son bras droit et comprit qui elle était.

« Julian, c’est ça ? On m’a parlé de toi, en bien. Enchantée de faire ta connaissance. »

Elle lui tendait la main et il fut bien forcé de saisir les doigts métalliques entre les siens. L’énorme main de fer se referma sur la sienne comme des serres et le sourire de la femme s’agrandit. Julian ne s’attendait pas à une telle poigne, même venant d’une prothèse comme celle-là.

« Général, c’est un honneur. »

Le général Draco le relâcha juste à temps pour que Chichi les rejoigne. Elle empoigna l’officier dans une étreinte rapide et lui tapota le dos avec familiarité. Elle paraissait étonnamment petite par rapport à la nouvelle arrivée, impression encore accentuée par la prothèse métallique massive qui remplaçait son bras droit.

« Bon de te revoir Opale. »

Malgré cette démonstration, le ton de leur maître n’avait presque pas changé. Cela n’empêcha pas l’officier de lui adresser un grand sourire.

« Pour moi aussi, Chichi. Je vois que l’extraction s’est bien passée. Comment va Karine ?
- Rien de cassé. De ton côté ? J’ai entendu dire que l’attaque avait été retardée. »

Alors que les deux femmes s’engageaient dans une conversation que le jeune homme ne pouvait pas comprendre entièrement, il jeta un regard à son adversaire de tout à l’heure. Hagon s’était avancé vers eux et le général prit le temps de lui serrer la main à son tour avant de répondre.

« On a obtenu les informations que l’on voulait et même plus. J’ai préféré attendre pour préparer un plus beau coup. »

Les deux élèves se jetèrent un regard signifiant que ni l’un ni l’autre ne savait de quoi il était question. Hagon ne semblait pas s’en soucier. C’était sans doute l’habitude de travailler dans le milieu de l’armée. Julian n’avait presque jamais côtoyé d’uniformes avant leur départ vers le Nord : la zone Ouest était celle où la résistance était la moins active, et pour cause, la région entière était en majorité couverte par un désert, si ce n’était au sud. La plus grande métropole avait été la première détruite par Piccolo Daïmao au début de son règne. C’était un endroit idéal pour se cacher mais pas pour préparer une révolte.

« Nos amis du Sud m’ont fait parvenir un message, avait repris Opale Draco. Je voulais t’en parler avant qu’on ne lance une opération. »

Bien qu’ils prennent le soin de rester silencieux pendant la discussion, Hagon s’approcha de lui pour lui tapoter l’épaule avec un sourire. Il avait l’air satisfait de leur courte session d’entraînement. Ce n’était guère étonnant, le jeune homme adorait s’améliorer. Julian avait rapidement compris qu’il était comme Upa, qu'il n’avait de cesse de tirer les autres vers le haut même en leur étant supérieur.

« J’aimerais qu’ils l’entendent aussi, si ça les concerne.
- Bien sûr, mais pas ici. »

Cette simple affirmation sembla suffire aux deux femmes qui s’éloignaient déjà. Hagon eut un petit sourire avant d’entraîner son partenaire vers les vestiaires.

« Je crois qu’on en a fini pour aujourd’hui. C’est dommage, c’était bien parti.
- Ah ? Je vois pas trop en quoi… »

Le jeune homme fut interrompu par une tape violente dans le dos, qui faillit le projeter en avant. Au rire enthousiaste qui suivit, il était pourtant clair qu’Hagon n’avait pas cherché à lui faire mal. Après l’entraînement, il était difficile de contrôler sa force. Heureusement, Julian pouvait encaisser.

« Fais pas ton modeste. T’as eu des super réflexes, tu contres bien les attaques. Ce n’est pas orthodoxe mais justement, on s’y attend pas. Ça peut devenir un énorme avantage, tu te rends pas compte. »

Le loup-garou ouvrit la bouche pour répondre, mais la trouva sèche. Il avait la sensation d’avoir déjà vécu cette conversation, plusieurs fois. C’était gentil de la part de son partenaire et il ne doutait pas que ses intentions étaient nobles, mais il savait aussi que ce n’était pas réel. Hagon cherchait surtout à compenser le ton sec de son maître et il n’était pas très doué pour trouver de bons points. Julian appréciait tout de même l’effort.

« Tu dis ça, mais tu te débrouille encore mieux. Surtout pour te rétablir après une esquive. C’est… plutôt cool. »

Sur le chemin des vestiaires, il se demanda s’il n’aurait pas pu trouver un meilleur commentaire à faire. C’est qu’Hagon était un combattant de premier ordre, plus fort, plus rapide, plus technique. Il était digne de l’héritage de Son Goku. Pourtant, quelque part, le jeune homme ne pouvait s’empêcher de songer qu’Upa aurait été encore meilleur.

Une fois arrivés dans le fameux bureau, Julian constata qu'il était bien plus grand qu’il ne l’imaginait. La pièce comportait non seulement la table de travail du général Draco, mais aussi une large table basse sur laquelle était présentement étalé le schéma qui les intéresserait. Comme pour toutes les salles du complexe il n’y avait aucune fenêtre, et la lumière ne venait que de nombreux néons disposés tant au plafond que sur les murs. Il n’y avait pas de tableau mais plusieurs photos. La plus proche affichait une petite troupe posant dans les bois. A leur sourire Julian supposa que cela se passait avant la prise de pouvoir de Piccolo. Au premier rang se tenait une femme aux longs cheveux blonds rappelant le général. Elle avait encore ses deux bras.

La même femme, avec vingt ans de plus, attira son attention en tapotant sur le schéma. Elle désigna de son bras métallique le canapé qui entourait la table. Opale Draco s’était approprié la seule chaise disponible, pour n’y poser que le pied.

« Dépêchez un peu, je n’ai pas toute la journée. »

Malgré ce qu’elle disait, son ton n’avait rien d’agressif. Tout au plus affichait-elle un petit sourire. C’est surtout le regard de leur maître qui obligea les deux combattants à venir s’installer au plus vite. Chichi se tenait à l’extrémité du canapé, bras et jambes croisés. Ce n’est qu’en contournant la table que Julian aperçut son maître, installé en face. Le vieux chat avait déposé sa canne sur le côté et fixait le papier.

« Vous ne voulez pas attendre vos officiers pour commencer à proposer votre fameux plan ? Demandait-il.
- Inutile. »

Elle évacua la suggestion d’un geste vague de la main gauche.

« Nous attendons une bonne occasion et je pense qu’elle n’est pas pour tout de suite. Inutile de prendre le risque que l’information se répande avant que l’on ne se mette en route. J’ai besoin que nous soyons au clair sur vos capacités, cependant. »

Si Julian n’était plus étonné de la prudence dont faisaient preuve les différents généraux, il était toujours surpris de voir que les maîtres d’arts martiaux et leurs élèves étaient mis dans la confidence si facilement. Karine lui avait un jour expliqué que cela tenait à un raisonnement simple : les pratiquants d’arts martiaux, qui qu’ils soient, étaient des ennemis du roi Piccolo. C’était lui-même qui se les était tous aliénés pendant les premières semaines de sa prise de pouvoir, en les massacrant. Aujourd’hui, les quelques survivants étaient les seuls à pouvoir tenir tête aux démons, il était donc logique de les voir comme des pièces d’une importance capitale dans le jeu qui se jouait.

Le jeune loup-garou n’appréciait pas cet état de fait, qui plaçait tous les élèves de Chichi ou de maître Karine à des rangs supérieurs aux meilleurs officiers. Hagon lui avait plusieurs fois fait part de l’injustice que ressentaient les soldats vis à vis de cette attitude, aussi logique soit-elle. Aucun des deux n’était en mesure d’y changer quoi que ce soit, cependant, et Chichi ne semblait pas pressée de s’en préoccuper non plus.

Ils semblaient tous attendre quelque chose, puisque même une fois Julian et Hagon installés côte à côte, le général n’ouvrit pas la bouche.

« Ah, te voilà. »

Chichi avait parlé la première quand la porte s’était ouverte en silence. La jeune femme qui entra la referma discrètement et adressa un beau sourire à son maître, puis aux autres participants de la petite réunion.

« Excusez-moi du retard, on m’a prévenue un peu tardivement. »

Sevinya, la deuxième élève la plus prometteuse de Chichi, rejoignit rapidement la tablée et s’installa près d’Hagon comme elle en avait l’habitude. Aussi grande que son camarade, elle en était pourtant l’opposée parfaite. Sa peau était aussi sombre que celle d’Hagon était claire, ses longs cheveux noirs ne libéraient son visage que grâce à une queue de cheval sagement entretenue. Le pire étant leurs yeux, là où le jeune homme les avait d’un bleu vif, Sevinya les avait d’un noir profond. Julian pouvait difficilement le manquer puisqu’il l’observait alors qu’elle surplombait la carte. Il la vit foncer les sourcils et poser en première la question.

« J’ai peut-être manqué le début mais que sommes-nous en train de regarder exactement ? »

La carte n’était pas très claire au premier coup d’œil. Julian y avait d’abord vu un réseau très compliqué de routes, avant de se rendre compte qu’il n’y avait aucune raison de créer un tel enchevêtrement, même pour le carrefour le plus alambiqué qui soit. Cela ressemblait plutôt à des tunnels.

« La planque de ce cher Luth. Nos amis les Cuivres ont bien voulu nous faire parvenir leurs données, une fois que nous avons obtenu les coordonnées exactes de l’entrée. »

Le général Draco pointa du doigt ce qui devait être cette même entrée, pour ceux n’ayant pas encore compris.

« Qu’est-ce que les Cuivres ont à voir avec tout ça ? » demanda Hagon.

La question était plus que légitime ; Julian ne connaissait que peu de chose de la faction installée dans la région Sud, mais il savait qu’ils n’étaient pas très coopératifs. S'ils s’étaient volontairement distancés du reste de la résistance, c’était pour une raison, n’est-ce pas ? Au vu des regards échangés autour de la table, ils n’étaient pas les seuls à être dubitatifs. Même leur maître s’était tourné vers Opale dans l'attente d'une explication.

« Vous voyez la silhouette autour de tout ça ? C'est le Mont Chauve. Les démons sont beaucoup de choses, mais pas des travailleurs. Ils n’ont pas creusé eux-mêmes leur base. C’est un ancien complexe de recherche de l’armée du Ruban Rouge. Il y en a plusieurs dans la région. On ignore pourquoi Luth a choisi celui-ci, mais il ne devait pas s’attendre à voir les plans ressurgir. »

Les choses commençaient à former un tout cohérent. Cet assemblage absurde de tunnels ressemblait bien plus à l’image qu’on se faisait d’un laboratoire de savant fou qu’à une base d’armée, même une armée démoniaque. C’est en suivant le tracé délicat de la montagne dans laquelle il était creusé que le jeune homme prit conscience de l’entreprise monstrueuse qu’avait dû représenter l’installation. Elle commençait à mi-hauteur, mais s’enfonçait ensuite à des centaines de mètres, sous la montagne elle-même. Il avait déjà entendu des histoires au sujet de l’armée du Ruban Rouge — Upa n’avait de cesse de vanter les mérites de l’homme qui les avait vaincu : Son Goku — mais il n’avait pas imaginé de pareils exploits.

D’un seul coup, la méfiance que l'on ressentait partout vis à vis des Cuivres prenait tout son sens. Ils affrontaient peut-être Piccolo, mais ils étaient les héritiers d’une armée qui avait causé son lot de malheurs à l’époque. Upa lui avait raconté comment un assassin engagé par la même armée avait tué son père. Il avait été ressuscité par la suite, grâce à une magie puissante, à laquelle Piccolo s’était assuré qu’ils n’aient plus accès aujourd’hui. Quant à l’assassin, Julian savait qu’il risquait de le rencontrer un jour et il n’osait y penser.

« Ils vous ont donné ces informations comme ça ? » Demanda-t-il timidement.

Le général Draco était occupée à détailler les différents corridors et les notations concernant les portes qui reliaient les zones entre elles, quand il posa la question. Elle ne releva qu’à demi la tête vers lui, mais il crut distinguer le début d’un sourire. Elle répondit moins sèchement qu'il le craignait.

« Ils ne se battent peut-être pas exactement pour la même cause, mais on est tous du côté humain. Ce n’est pas la première fois qu’on s’échange de bons procédés. Qui plus est… J’ai l’impression qu’un peu d’agitation ici les arrangerait. »

Elle retourna à ses explications et Julian sut qu’il n’obtiendrait rien de plus à ce sujet. Il préféra donc se reculer un peu et se concentrer sur les détails du plan que leur supérieure expliquait. Ce n’était encore qu’une ébauche et ne comportait même pas les effectifs, mais Opale Draco avait l’intention d’employer au mieux ses « ressources en arts martiaux » comme elle les appelait.

« Selon nos informateurs, Luth s’est établi au plus profond de sa base. Je veux que tout soit nettoyé avant qu’on y arrive, et qu’on ne lui laisse aucune chance de fuite. Vous vous regrouperez dans cette salle s’il n’est pas encore dehors. S’il sort, je veux que tout le monde soit capable de converger vers lui en trente secondes, alors vous resterez en contact radio constant, c’est compris ?
- Il ne faut pas lui laisser l’initiative, argua Chichi. Je peux prendre une escouade et le chemin le plus court. On le coince dans son bureau et je m’occupe de lui. »

De sa main brûlée, elle montra le chemin qu’ils pourraient emprunter, puis ferma le poing au-dessus de la cible. Karine fut le premier à lever les yeux pour fixer Chichi du regard, mais le général fit de même quelques secondes plus tard.

« Chichi, tu es sûre que… ?
- C’est un membre du quatuor. Je ne vais pas te laisser l’affronter seule. » acheva Opale.

Le poing s’abattit avec une telle violence sur la table que les trois élèves faillirent sursauter. Julian se tourna aussitôt vers Hagon mais celui-ci avait déjà détourné le regard de la scène. Sevinya appliquait la même prudence. Le loup-garou pouvait sentir la pièce refroidir autour d’eux.

Le quatuor était un nom que Julian avait entendu plusieurs fois, c’était celui qu’on donnait aux quatre démons nés en premier après la prise de pouvoir de Piccolo. Clavecin, Touba, Epinette et Luth avaient ensuite hérités chacun d’une région du monde à administrer. Le terme quatuor avait été conservé, même après la mort d’Epinette. D’autres démons étaient souvent évoqués pour le remplacer, comme Harpie, la nouvelle gouverneur du Sud ou Tambourine, le garde du corps de Daïmao, mais pour l’heure le nom n’évoquait que ces quatre là. Quatre démons que l’on ne devait pas prendre à la légère. La mort d’Epinette avait pourtant prouvé qu’ils étaient mortels.

« Ce n’est pas de Clavecin qu’on parle, même pas Touba, cracha Chichi. Luth s’est empâté avec les années, il n’a pas eu un vrai combat en plus de dix piges. Hagon pourrait le vaincre facilement, Sevinya pareil, et toi aussi Julian.
- Peut-être. Ou peut-être qu’il est aussi en forme que ses frères. Je ne vais pas prendre le risque, tu attendras. »

Julian vit distinctement le poing marqué par les cicatrices se serrer. Il pouvait entendre les dents de son nouveau maître grincer et personne dans la salle ne pipait mot. Même Maître Karine avait fini par se détourner du spectacle. Jusque-là, il n’avait jamais senti une telle agressivité se dégager de maître Chichi. Le côté de son visage qui exprimait encore des émotions était déformé par une rage contenue.

Par contraste, le général conservait un calme impressionnant.

« Je ne vais pas sacrifier des hommes pour des caprices. Vous attaquerez Luth si vous avez l’avantage du nombre ou si vous n’avez pas le choix. Nettoyez la zone avant et tu pourras lui faire ce que tu veux, je m’en fiche. Suis-je claire ? »

Pendant plusieurs secondes, la salle fut plongée dans un silence que seule sa propre respiration semblait briser. Julian hésitait à entrer en apnée quand leur maître en arts martiaux souffla enfin :

« Parfaitement claire, Général. »


***

Dernière édition par GLaDOS le Dim Juin 05, 2016 13:57, édité 2 fois.
Le Sacre
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Re: Le Sacre

Messagepar omurah le Dim Mai 15, 2016 14:55

Bouya ! ça accélère et la hype monte de deux crans avec ce chapitre ! Je ne sais pas comment tu vois le découpage de ta fic, mais j'ai l'impression que là on entre doucement dans une nouvelle phase, maintenant que le débat a été très bien planté de partout.

J'aime bien la manière dont tu as échelonné l'histoire, on sent vraiment le poids du grade de chaque démon, en partant des plus mineurs pour arriver jusqu'à Piccolo Daimao. Conceptuellement parlant, ta fic est quasiment un cas d'école je trouve, elle est bien pensée dans sa charpente, sans donner l'impression d'être scolaire pour autant.

Chichi est badass au possible sinon, elle crève l'écran sur ce chapitre. Mais tous les autres persos s'en sortent bien aussi, nottament Draco. L'entrainement au début était nerveux et parsemé de bonnes idées de mise en scène et de "chorégraphies", un autre point sympa de ce chapitre.

Hâte de lire la suite, j'ai déjà la hype quant à un potentiel tag Chichi/Tao, et plein d'autres tag possibles en fait *-*
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Re: Le Sacre

Messagepar GLaDOS le Dim Juin 05, 2016 13:35

Bonjour ! Merci Omurah, quelques réponses pour toi :

Spoiler
omurah a écrit:Je ne sais pas comment tu vois le découpage de ta fic, mais j'ai l'impression que là on entre doucement dans une nouvelle phase, maintenant que le débat a été très bien planté de partout.

On arrive en effet à la phase où le décor a été posé et on va pouvoir passer - doucement - au premier acte

omurah a écrit:Conceptuellement parlant, ta fic est quasiment un cas d'école je trouve, elle est bien pensée dans sa charpente, sans donner l'impression d'être scolaire pour autant.

C'est dans les vieux chaudrons qu'on fait les meilleures soupes :p
Je pense qu'on peut se permettre des structures très classiques dès l'instant qu'on sait où l'on va.

omurah a écrit:Chichi est badass au possible sinon, elle crève l'écran sur ce chapitre.

Heureusement qu'il est arrivé après la manche badass de ce concours alors, où elle aurait battu Julain :p


Et la suite, avec une partie du fameux tag qui t'intéresse :


***

    LA PRINCESSE DES TUNNELS V

Spoiler
La voiture cahotait tous les trois mètres. Ils traversaient un paysage comme Sahane n’en avait jamais vu : une forêt de champignons gigantesques. Leurs pieds s’élevaient à plusieurs dizaines de mètres de hauteur et c’était l’ombre de leur chapeau qui empêchait de voir les dommages de la route. Malgré tout, la jeune femme ne pouvait détacher son regard du rétroviseur central et du trench-coat du conducteur.

Tao Paï Paï avait insisté longuement sur l’importance de leur déguisement. Pas de gi, pas de tenue de combat, ils devaient pouvoir passer — au moins de loin — pour une famille ordinaire. Sahane n’était pas sûre que l’imperméable beige qu’il avait enfilé par-dessus un costume délavé soit un bon choix. Elle n’arrivait pas à s’imaginer le cyborg autrement que dans la tenue de l’école de la Grue. Renys et elle avaient opté pour des tenues beaucoup plus classiques : jean et t-shirt. Elle en avait choisi un blanc et simple, alors que Renys en avait préféré un violet criard avec des lettres à paillettes épelant « I am a Goddess. »

Ils étaient partis depuis déjà une heure, sans que Sahane n’ait compris parfaitement l’intérêt de la mission. Selon leur maître, ils allaient récupérer des informations et elles en profiteraient pour s’exercer. Brastra aurait pu envoyer n’importe qui, alors pourquoi eux ? Elle avait cependant appris à ne pas discuter, surtout pas avec Tao. Renys était la seule à pouvoir le faire revenir sur une décision et elle n’avait pas non plus moufté du voyage. D’ailleurs, ce silence était très étonnant.

« Une fois qu’on sera dehors et loin, tu me montreras un Kamehameha, Sahane ? Hein ? »

Cela ne pouvait pas durer. Au moins, cela offrait une distraction bienvenue, elle allait pouvoir arrêter de fixer les vêtements de Tao Paï Paï.

« Je sais pas trop. C’est une mission discrète, non ?
- Tout juste. Pas de démonstration de force, pas d’explosion. Vous vous entraînerez au corps à corps en milieu cloisonné, un point c’est tout. »

C’était bien une chose que Tao ne pouvait pas changer : sa voix avait toujours un accent métallique. Au début, Sahane s’était demandé pourquoi alors que sa bouche était l’un des rares morceaux organiques qu’il avait conservé. Au bout de quelques jours, elle s’était rendu compte que sa gorge entière avait été remplacée par un appareillage du même acabit que le reste de son corps, et que c’était de là que venait le son.

« Oh. Mais Païoh !
- En plus, tu n’as pas besoin d’apprendre cette technique. Le Dodompa lui est bien supérieur. À se demander pourquoi Yamcha s’est fatigué à t’apprendre ça, gamine. »

Sahane serra les dents, sans répondre. Elle avait pris l’habitude qu’il la surnomme ainsi, alors même qu’elle avait à peu près le même âge que Renys. Non content de cela, il prenait un malin plaisir à saisir chaque occasion pour critiquer l’entraînement de maître Yamcha. Comment on pouvait prendre autant de plaisir à cracher sur la mémoire d’un homme mort, la jeune femme avait renoncé à le comprendre.

« Enfin, je suppose que c’est normal de la part de quelqu’un qui n’était pas destiné à succédé à Kame Sennin. Il a fait de son mieux connaissant…
- Vous n’êtes pas un vrai maître non plus. »

Elle l’avait sifflé plus que parlé, mais il avait très bien compris, et Renys aussi. Elle la vit écarquiller ses grands yeux verts, alors que les interfaces oculaires vides du cyborg se tournaient à demi vers le rétroviseur. Ce n’était pas une bonne idée, elle le savait, mais elle s’en fichait. Sahane n’avait même pas passé deux semaines avec lui qu’il avait déjà tout tenté pour la pousser à bout. L’insulter elle n’avait pas suffi longtemps, il s’en prenait donc toujours à Yamcha et même à Plume. Il avait d’ailleurs interdit que le changeforme ne les suive aujourd’hui. Pour sa sécurité soi-disant.

C’était à croire que tout le monde ici cherchait à l’irriter, mais Paï Paï était le pire d’entre tous. Renys s’était vite avérée la seule capable de s’adresser à elle sans être horripilante, et ce malgré sa propension à monopoliser la parole. La jeune femme débordait d’énergie et de curiosité, elle avait interrogé Sahane sur le fonctionnement du Centre et lui avait servi de guide pour comprendre la base de l’Est. Quand il s’agissait d’affronter son maître, en revanche, elle se contentait de détourner les yeux et de crier « Païoh » de temps en temps. Elle ne pouvait pas compter sur son aide.

« Maître Yamcha m’a dit ce que vous faisiez avant tout ça. C’est votre frère qui était le maître des Grues, pas vous. Vous n’étiez même pas dans l’école. »

Il ne répondait toujours pas, mais Sahane pouvait voir dans le rétroviseur sa mâchoire se contracter à mesure qu’elle continuait. Un étrange sentiment de satisfaction l’envahit : il n’était donc pas intouchable. Elle venait de titiller un point sensible. Il l’avait bien cherché.

« Vous étiez un assassin et c’est Son Goku qui vous as…
- C’est vrai. Je n’ai jamais été un vrai maître de l’école de la Grue, mais ne croit pas que ça me prive de toute expérience. »

Tao Paï Paï l’avait d’abord interrompu sèchement mais il n’avait pas élevé la voix comme elle s’y attendait. Il s’exprimait avec calme, mais un calme sourd qui laissait présager une tempête grondant sous les rouages de son corps métallique. Le regard de Renys était posé sur elle, inquiet.

« Ton maître a raconté beaucoup de chose, on dirait. Il a mentionné la fois où je l’ai empêché de mourir étouffé dans son sang ? »

Sahane ne sut comment réagir. Elle pouvait voir dans le rétroviseur que ses yeux s’étaient écarquillés et elle sentait sa langue remuer contre ses joues, comme si elle aussi cherchait ses mots. Yamcha ne lui avait jamais parlé de ça, et elle aurait sans doute refusé d’y croire s’il n’y avait pas eu ce sourire triomphant chez Tao.

« Non, hein ? Il t’a sans doute aussi parlé de Tenshinhan, par contre, je me trompe ? … Réponds.
- Oui, il m’en a parlé.
- C’est bien. Le plus brillant élève de cette école depuis longtemps. Puissant, rapide mais surtout déterminé. Dévoué aux arts martiaux avant tout, un rêve pour mon frère. Mais de fait, il était si puissant qu’il lui fallait un adversaire à la hauteur pour véritablement progresser. »

Son maître n’avait été que vague — comme il l’était bien souvent — en évoquant Tenshinhan et son passé, mais de ce qu’elle avait réussi à obtenir, rien de ce Tao Paï Paï racontait n’était absurde. Et pourquoi mentirait-il ? Sahane pouvait déjà deviner la suite.

« Vous l’avez entraîné.
- Évidemment. Qui d’autres ?… Un bon gosse. Il avait un truc, que vous oubliez toujours. Un objectif, clair et précis. Il voulait devenir comme moi, pendant un temps. »

Le changement dans sa voix faillit la faire hoqueter. C’était la première fois qu’elle percevait une émotion autre que le mépris chez lui. Ce n’était pas encore de la fierté, mais ça devait s’en rapprocher. À présent, même Renys s’était tourné vers lui, mais elle ne semblait pas surprise. Elle devait déjà avoir entendu cette histoire.

« Pour quelqu’un qui n’est pas un maître, je me suis bien débrouillé. Le gosse a gagné le tournoi d’arts martiaux qui a suivi. Je n’étais pas là pour voir ça. Et là, après sa victoire, voilà qu’il renie mon frère, son maître de toujours, pour cet abruti des tortues. »

Le cyborg partit d’un rire grinçant. Il n’y avait plus aucun son dans la voiture, les deux jeunes filles buvaient ses paroles. Sahane ne cessait de regarder sa bouche, le seul point de son visage qui trahissait des émotions. Il avait la mâchoire serrée, ce n’était pas de la comédie, il s’était vraiment senti trahi.

« Donc, le petit bâtard se tire sans manquer d’insulter mon frère. Maintenant, si je te dis que c’était le 22e tournoi, ça fait tilter un truc ?
- Le dernier tournoi. » souffla Renys comme si elle avait besoin de lui rappeler.

Tout le monde connaissait la date du dernier tournoi. Celui où les démons de Piccolo avaient refait surface, jour du premier meurtre et début de la fin pour l’humanité. Beaucoup disaient que la bataille avaient été perdue dans ces premiers jours où le futur roi avait été capable d’éliminer des dizaines d’experts en arts martiaux.

« Le traître a peut-être eu le temps de regretter ce qu’il a fait. Tu sais ce qui lui est arrivé ? »

Sahane baissa le regard. Elle n’était que trop au courant. Ce Tenshinhan, si fort soit-il, avait fait partie des premières victimes du démon. Yamcha lui avait raconté qu’il représentait une telle menace pour Daïmao qu’il avait été tué peu après Son Goku, celui qui avait disputé la finale contre lui.

« Piccolo l’a tué, finit-elle par répondre en voyant qu’il attendait quelque chose. »

Un rire rauque lui répondit et la voiture pila. Les deux interfaces oculaires se tournèrent brutalement sur elle.

« Piccolo lui a arraché les deux jambes avant de passer un bras au travers de son torse. Devant des caméras de télévision, pour nous montrer à tous. En direct. Je parie que Yamcha ne t’as pas raconté cette partie de l’histoire, hein ? »

Sahane ferma les yeux et tenta de ne pas imaginer. Peine perdue, les images affluèrent dans son esprit, de même que des cris de douleurs alors même qu’elle n’avait jamais entendu ce Tenshinhan. La bile lui brûla la gorge mais elle parvint à ne pas bouger. L’atmosphère dans la voiture était glaçante. Tao retourné vers la route, elle voulut ouvrir la bouche pour dire quelque chose mais il n’y avait pas de mot. Si la moitié de ce que son maître lui avait raconté au sujet de l’école des Grues était vrai, alors il pouvait bien pester tant et plus, l’ex-tueur aurait tort.

Avant qu’elle ne puisse trouver quelque chose à dire, il avait repris :

« Mon frère est peut-être mort, mais je connais encore les techniques de la Grue, lâcha-t-il au bout de cent mètres. Renys ?
- Oui, maître Tao ?
- Tu me feras penser à lui apprendre le Dodompa, un de ces jours. »

Elle la consulta du regard. Ses yeux verts brillaient de nouveau, comme si cette simple idée lui suffisait pour oublier la conversation précédente.

« Oui Païoh ! »

Le reste du voyage se passa en silence. Elle ne tenait pas à rouvrir d’autres plaies. Pas tant par souci des sentiments de Tao Paï Paï que parce qu’il était sans doute capable de s’énerver plus que ça, et qu’elle ne voulait pas voir ce qu’il deviendrait alors. Sa coéquipière devait être d’accord sur ce point puisqu’elle ne dit rien non plus. Elle avait le nez collé à la fenêtre et Sahane finit par observer avec la même curiosité la forêt de champignons se densifier peu à peu.

Jusqu’à ce qu’ils arrivent à un village et à une éclaircie brutale. Au bout de la route était un panneau couvert de mycélium où un nom n’était pas lisible. Derrière lui, une poignée de maisons s’étalait, juste avant une immense plaine complètement vide. Tao arrêta la voiture à l’entrée du village et descendit le premier. Sahane suivit, son regard fixé sur la plaine. Il n’y avait pas d’herbe, ni de champignon, ni rien, juste un territoire dévasté qui s’étalait à des kilomètres à la ronde.

« La zone 40, expliqua Tao. Ça doit bien faire 7 ou 8 ans maintenant. Rien n’a repoussé dessus. Sauf ce truc là-bas. »

Son bras émit un grincement étrange au moment de se lever pour désigner quelque chose derrière une maison. Un unique champignon se dressait, seul sur la zone détruite, il paraissait immense même s’il devait en réalité être plus petit que tous ceux qu’ils avaient vu jusque là. Sahane eut un sourire un peu stupide, cela ressemblait à un pied de nez de la planète aux démons.

« Le village… ?
- Une partie se trouvait en zone 40, l’autre non. Il a été évacué avant que ça n’arrive, si tu te poses la question. »

Ce n’était pas dans les habitudes de Tao Paï Paï que de s’inquiéter des civils, elle se permit donc de hausser un sourcil. Ce à quoi il ne répondit que par un rictus.

« Il est pas encore là. Prenez une maison et battez-vous à l’intérieur. Je ne veux pas entendre la moindre décharge d’énergie. Corps à corps uniquement et évitez de péter les murs.
- À vos ordres, Païoh ! »

Une chose que l’ancien tueur était capable de faire, c’était donner des règles précises à ses exercices. Et si au début Sahane n’avait pas trouvé ça très intéressant, elle s’était vite rendu compte que ça permettait de cerner rapidement un point faible pour le corriger. Il n’était peut-être pas un vrai maître, mais il se débrouillait plutôt bien. Bien sûr, il ne devait pas compter sur elle pour lui dire ça un jour, mais ça expliquait pourquoi Renys était si douée.

« Celle-ci ? Proposa-t-elle à cette dernière en se dirigeant vers une petite maison en dome.
- Surtout pas ! »

À son air surpris, la petite rousse comprit qu’elle devait donner quelques explications, mais ce fut leur maître qui s’en chargea. Il approcha la maison et pointa du doigt un petit panneau de commande près de la porte. Un logo de C imbriqué dans un autre C y était inscrit.

« Une maison capsule. Abandonnée depuis des années. Tu ne sais jamais quand elle vont se déclencher d’un coup pour reprendre leur forme de capsule. Tu ne veux pas être dedans quand ça arrive. La chance est faible, mais on va éviter de la tenter, ok ?
- Bien reçu, Monsieur. »

Sahane jeta un coup d’œil à la maison pendant qu’elles allaient vers une autre. Elle tentait d’imaginer ce que ça ferait de se trouver à l’intérieur pendant qu’elle reprenait sa taille. Sans connaître cette technologie sur le bout des doigts, elle savait qu’elle ne fonctionnait pas bien avec les objets organiques. Elle déglutit, mieux valait penser à autre chose.

Elles se trouvèrent une maison plus classique, deux étages et presque entièrement vide : les occupants avaient pris le temps d’emporter un maximum de choses. Renys décida de se positionner derrière le comptoir de la cuisine.

« Prête ? Go ! »

La rousse bondit sur un tabouret et se propulsa en avant. L’attaque était puissante, mais elle se voyait de loin. Sahane eut tout le temps de lever les mains pour attraper le pied au vol et rejeter son adversaire vers le sol. La table basse se brisa en trois morceaux et Renys grogna de douleur. Avant qu’elle n’ait le temps de se réjouir, cependant, elle encaissa un coup de pied au ventre et recula en hoquetant.

Le temps qu’elle se reprenne, sa coéquipière avait déjà bondit, debout de nouveau et dans une posture de combat plus classique. Elle attendait. Sahane ne voulait pas la décevoir. Elle se jeta sur Renys et les deux jeunes femmes se mirent à tournoyer l’une autour de l’autre. Toutes deux plus concentrées sur la défense que l’attaque, leurs coups manquaient et frôlaient bien plus souvent qu’ils ne touchaient leurs cibles. Son adversaire plongeait sans cesse pour passer sous les attaques. Cela finissait par ressembler à une danse, même si elles augmentaient sans cesse la vitesse de leurs enchaînements.

Renys finit par rompre le corps à corps avec une pirouette arrière. La brune resta sur la défensive pendant quelques secondes, juste assez pour la voir sourire et frapper du pied sur le sol, envoyant devant elle un débris de la table de bois. D’un coup de poing, elle le vit voler en éclat. Sahane n’eut d’autre choix que de se baisser brusquement. Des mains, elle se protégea le visage mais en profita aussi pour faucher l’espace devant elle de la jambe droite. Comme elle l’imaginait, un grondement de douleur lui répondit. Elle pivotait déjà sur le sol pour accueillir Renys comme il se doit, mais.. elle ne la trouva pas.

Lorsque Sahane rouvrit les yeux, ce fut pour découvrir son adversaire suspendue dans les airs au-dessus d’elle. La rousse lui tira la langue avant de lui décocher un coup à la tempe, trop léger pour l’assommer.

« Païoh a interdit les explosions, mais pas la danse de l’air. »

Elle se contint de gronder en réponse : elle aurait dû y penser. Après une seconde de réflexion, Sahane se mit à sourire. La danse de l’air n’était peut-être pas une si bonne idée dans un espace à ce point confiné. Renys n’eut pas le temps de voir venir. Appuyant ses deux mains sur le sol, la brune commença par ramener ses genoux vers elle, avant de déplier brutalement ses jambes dans le ventre de son adversaire. Elle en eut le souffle coupé et alla s’écraser au plafond, de longues fissures se creusant dans le matériel fragile.

La rousse retomba quelques secondes plus tard, mais sans attaquer. Elles avaient toutes les deux le regard fixé sur le plafond, qui craquelait encore. Quand il sembla clair qu’il n’allait pas s’effondrer, elles reprirent leurs postures de combat. Et cette fois, Sahane avait préparé quelque chose.

Avant que son adversaire n’ait le temps d’attaquer, elle se mit à bouger. Elle tournait autour de Renys, mais c’était surtout ses bras qu’elle déplaçait, bien plus vite que le reste de son corps, de haut en bas, de gauche à droite, dans différentes postures d’attaque et de défense. Elle les laissait parfois immobile, un temps infime mais assez pour laisser une image. Il ne fallut pas longtemps pour voir les yeux de la rousse s’écarquiller, c’est une seconde après qu’elle frappa.

Renys n’avait pas prédit le coup, mais elle pouvait tout de même le sentir venir. Elle pivota pour esquiver, comme l’avait anticipé Sahane. Elle s’arrêta net, replia son bras et bondit dans les airs. Le coup de pied retourné atteignit son adversaire à la joue et la projeta en arrière. Elle envoya balader tout ce qu’il y avait sur le comptoir de la cuisine, avant de s’écraser contre les tiroirs dans un fracas de tonnerre.

« Oh merde, ça va ? »

Avant qu’elle n’ait pu foncer vers la cuisine pour s’en assurer, la tignasse rousse réapparut de derrière le comptoir, accompagnée d’un grand sourire.

« C’est trop cool ce que tu viens de faire ! T’avais l’air d’avoir six bras ! C’est Maître Yamcha qui t’as appris ça ? »

D’abord soulagée de voir que son amie n’avait rien, la jeune femme se sentit brutalement vidée à la question. Cette technique — plutôt un tour de passe-passe — elle avait l’impression de la connaître depuis toujours, mais elle se souvenait encore des premières fois où elle l’avait pratiqué. Devant la télévision, en regardant une rediffusion des combats de son père.

« Non, pas vraiment. C’est juste un truc simple, je pourrais te montrer le concept. C’est facile. »

Renys en sembla enchantée. Elle commençait à s’avancer vers elle quand Sahane l’arrêta, levant la main et tournant la tête vers un mur. Plongée dans leur combat, elle n’avait rien décelé tout de suite, mais cet instant de pause lui avait suffit. Elle prit une grande inspiration et commença à fermer les yeux, mais elle n’en avait pas besoin pour s’assurer de ce qu’elle avait senti. Des énergies, humaines, qui approchaient.

« Il faut prévenir Païoh ! »

La rousse avait sûrement senti la même chose qu’elle. Leur combat et la perspective d’un autre entraînement oubliés, elles se ruèrent vers la sortie. Leur professeur ne dégageait pas de force comme les autres êtres vivants, en cela il tenait vraiment plus de la machine, mais il n’était pas non plus difficile à trouver. Il se tenait debout devant une des maisons capsule quand elles le rejoignirent.

« Je ne vous ai pas dit d’arrêter.
- On n’est plus seuls, l’interrompit Sahane. Plusieurs personnes approchent. Au moins trois. Dans la forêt.
- Il y a une autre force. Là-haut, rajouta Renys, le doigt levé vers le champignon solitaire surplombant la plaine dévastée. »

Sahane commença par froncer les sourcils, elle n’avait pas senti celle-là. Pourtant, il ne suffit que quelques secondes à se concentrer à nouveau pour la sentir, au niveau du chapeau géant. Tao Paï Paï tournait aussi la tête dans cette direction, mais rien de ce qu’elles disaient ne semblait le perturber. Une voix déformée par des grésillements répondit à sa place, en provenance de la maison.

« Là-haut, c’est moi. Et ils sont quatre à approcher, je pensais que vous le saviez. »

Les deux jeunes femmes se regardèrent, toutes deux aussi perdues, jusqu’à ce que leur professeur reprenne. Il se tourna vers la porte et surtout vers l’interphone d’où était sorti la voix.

« Notre informateur. Tu as pris ton temps. Ils sont avec Piccolo ?
- Ouais. Patrouille classique. Je les vois pas tous. De là, je vois fusil de chasse, pistolet, couteau, oh, une mitrailleuse.
- Du fretin.
- Si tu le dis. J’allais me plaindre qu’ils t’envoient toi et des élèves, mais finalement... »

Quel que soit l’outil qu’utilisait l’informateur pour parler via cet interphone, il déformait considérablement sa voix. Certains mots étaient inaudibles, et une fois entendu il fallait encore les comprendre. Il avait bien dit « mitrailleuse » ? Sahane ne s’était peut-être pas assez intéressée aux méthodes des troupes criminelles de Piccolo, mais c’était du matériel un peu lourd pour une patrouille. Tao ne se fit pas la réflexion, il s’en fichait probablement.

« Quatre ? Ce sera court comme entraînement. Renys, ils viennent par où ? »

Avant qu’elle ne puisse donner une répondre, une détonation retentit comme un coup de tonnerre dans le village. Le son se propageait d’autant mieux que toute une partie de l’horizon n’était plus qu’une plaine vide. Ce n’était pas le bruit d’un simple pistolet, ça Sahane en était sûre même sans en avoir jamais manié.

« Plus que trois, grésilla l’interphone. »

Elle n’avait pas eu besoin qu’on lui dise pour le sentir. Focalisée sur la progression de ses énergies, la jeune femme n’avait pas put manquer la disparitions subite de l’une d’elle. Le choc lui serra le cœur, sans qu’elle sache pourquoi. C’était la première fois qu’elle percevait une vie s’éteindre avec une telle acuité.

« Ils arrivent par l’est, réussit-elle à lâcher. Ils avancent plus vite maintenant.
- Il y en a un qui contourne autrement, vers la route, compléta Renys.
- Pas dans ma ligne de mire pour l’instant, démerdez-vous. »

Tao ne répondait toujours pas, il avait l’air ennuyé. S’éloignant un peu de l’interphone et de la maison, il tourna la tête vers l’est, puis vers l’ouest, et enfin vers la route d’où ils étaient venus, dont la vue était bloqué par la maison capsule.

« Renys, tu prends les deux vers l’est. Sahane, je te laisse te charger de celui qui approche de notre voiture. »

En toute circonstance, il devait prendre plaisir à la rabaisser, mais elle n’allait pas lui faire le plaisir de réagir. Elle lui tourna simplement le dos et commença à contourner la petite maison. Un seul bandit ne lui poserait aucun problème, il suffisait d’esquiver les tirs et de le rejoindre au corps à corps. Elle le voyait déjà, silhouette lointaine qui prenait position au couvert des champignons, en train de placer quelque chose sur un trépied.

Sahane reconnut l’objet juste avant qu’il ne se mette à tirer. Elle pivota pour esquiver la première balle, pirouetta au-dessus de la salve suivante et se jeta en arrière pour que le reste ne l’approche pas. Les impacts au sol la suivirent, avant de disparaître quand elle trouva couvert derrière la maison. Le bruit n’arrêta pas, en revanche, des centaines de balles impactant les murs du village en même temps. C’était moins assourdissant que la détonation de tout à l’heure, mais c’était continu et suivit par les heurts des débris. Les maisons étaient solides mais elles subissaient un déferlement. Elle pouvait les sentir trembler.

Tao Paï Paï était encore là, un rictus goguenard aux lèvres.

« Oh. La mitrailleuse, j’avais oublié.
- Je peux m’en occuper, je vais voler.
- Bon plan, il aura du mal à viser dans les airs, mais va plutôt aider Renys. Je m’en occupe. »

La rousse, qui n’était pas partie non plus, se tourna brusquement vers son maître.

« Je peux le faire seule, Païoh. Vous n’avez pas besoin d’y aller.
- Non, mais contrairement à vous, je ne crains pas les balles. »

Alors qu’il prononçait ses derniers mots, une plaque de métal noire surgit de son menton pour recouvrir sa bouche jusqu’à son nez. Il avait fait ainsi disparaître les dernières traces de chair humaine de son visage. Pour autant, Renys fronçait toujours le nez, contrariée comme jamais Sahane ne l’avait vu.

« Mais…
- Allez ! Je me charge du reste. »

Elle s’apprêtait à le voir décoller, mais il se contenta de marcher à découvert. Aussitôt, le bruit des impacts changea pour devenir le tintement des balles contre l’acier. Sahane vit des trous nets apparaître dans le trench-coat, sans que leur professeur ne bouge. Tao Paï Paï fit un pas vers le tireur, puis un deuxième, méthodique et lent.

« On y va ! »

Renys l’arracha à sa contemplation. Elles sentaient toutes les deux les autres forces approcher. Les deux élèves bondirent d’un couvert à l’autre, mais à aucun moment la mitrailleuse ne les inquiéta, même si elles pouvaient l’entendre continuer à tirer.

« Ils sont derrière cette maison. »

Sahane n’avait même pas besoin de se concentrer pour les sentir. Ils se cachaient pour éviter d’être victimes d’un nouveau tir du sniper perché au loin. Renys acquiesça doucement, puis montra le toit avec un sourire. L’idée était simple.

Elles ne pouvaient pas attendre et prendre le risque qu’ils bougent à nouveau. Elles bondirent simultanément au-dessus de l’habitation et atterrirent entre les deux hommes. Sahane entendit un cri de surprise. Elle avait déjà levée la main pour attraper le canon d’un fusil. D’une seule rotation du poignet, elle tordit l’acier pour le tourner complètement à l’opposé. Il n’y eu pas de tir. Derrière elle, un bruit d’arme qui tombe au sol, Renys n’avait pas eu de problème non plus.

Le bandit à l’arme brisé était un homme imposant, dont les yeux verts s’écarquillèrent quand elle le plaqua sans effort contre le mur le plus proche. Il ne tenta même pas d’attraper son couteau et leva aussitôt les mains. Celui que Renys avait désarmé était moins raisonnable. Le jeune homme avait déjà une lame dans la main gauche et tenta d’attaquer la petite rousse. Elle ne répliqua que par une frappe de la paume. Un coup léger, mais qui le repoussa sur plusieurs mètres, pour percuter une autre demeure. Sahane sentit un frisson la parcourir.

« Renys, attrape-le ! »

Elle vit le trou se former sur son front, rouge et fumant, puis l’arrière de son crâne explosa pour couvrir le mur de sang. La détonation ne retentit qu’après, aussi assourdissante que celle de tout à l’heure.

« Sven ! hurla l’homme au crâne rasé qu’elle tenait contre le mur. »

Avant qu’il ne se débatte d’avantage, elle le frappa à la tempe et il perdit immédiatement conscience. Sahane le lâcha aussitôt pour retourner vers sa partenaire. Elle n’avait l’air que modérément contrariée.

« Ça va ?
- Oui, merci. Il pourrait prévenir… Au fait, Païoh a terminé. »

En effet, les tirs de mitrailleuse avaient cessés. Elles commencèrent par amener leur prise évanouie à l’interphone, puis elles firent route vers la lisière de la forêt. Il suffisait de suivre les impacts laissés au sol et contre les murs. Si le petit village avait été sauvegardé pendant des années, il était maintenant défiguré par des centaines — des milliers — de perforations minuscules.

Leur maître se tenait debout au pied d’un immense champignon. Il avait l’air de tenir à bout de bras le bandit qui avait manié la mitrailleuse. C’était une femme aux longs cheveux bruns qui s’agitaient contre sa prise. Il était impossible de savoir combien de balles Tao avait encaissé, mais son costume étaient en lambeaux. Des morceaux d’imperméable beige subsistait sur ses épaules et un reste de veste couvrait la moitié de son torse. Le reste dévoilait un corps de métal, assemblage de plaque noire et de jointure jaune.

En se rapprochant encore, elles virent aussi qu’il ne tenait pas la femme à bout de bras. Seule sa main droite était levée, son index planté dans sa gorge comme une seringue. Des perles rouges suintaient contre le métal. Cela expliquait la respiration haletante de la bandit et ses tentatives désespérés de griffer le bras de l’ancien assassin. Elle se débattait, tout en essayant d’aspirer de l’air.

« Vous avez eu les deux autres.
- On en a capturé un, l’autre est mort, répondit Renys.
- Qu’est-ce que vous faites ? demanda Sahane. »

Le regard de leur maître se tourna vers elle et la plaque noire descendit pour révéler un sourire.

« Je termine le boulot. Pourquoi vous en avez gardé un en…
- Dodompa ! »

Le rayon d’énergie traversa le torse de la pauvre femme en train de se débattre et elle cessa de bouger. Tao se retourna vers son élève. Renys avait le doigt toujours tendu, les yeux brillants dirigés sur son maître.

« Elle souffrait, Païoh. Sahane a capturé quelqu’un pour qu’on puisse l’interroger à la base, c’est les ordres. »

C’était la première fois qu’elle voyait ces deux-là ne pas être d’accord sur quelque chose. Elle s’attendait à voir le maître en arts martiaux exploser, mais il se contenta de rejeter le cadavre au sol. Tao Paï Paï attrapa la mitrailleuse tombée au sol et la cassa en deux sans effort.

« À la voiture, toutes les deux. »

Il fit un autre pas et tomba à genoux en grognant. Sahane vit distinctement un arc électrique trembler sur son épaule.

« Païoh !
- Ça va.
- Vous allez arrêter les bêtises, ils vous ont déjà dit pour les réparations…
- Ça va ! gronda-t-il. »

Renys resta tout de même à ses côtés le temps qu’il se relève. On pouvait entendre des grincements dans ses articulations et son bras gauche pendait contre son corps sans bouger.

« Allez récupérer votre prisonnier, si vous y tenez. »

Lorsqu’il se remit à avancer, Sahane nota qu’il était plus lent qu’avant et son bras gauche ne bougeait toujours pas. Il activa l’interphone quand ils rejoignirent la maison. Sahane écoutait la conversation pendant qu’elle s’assurait que le bandit capturé était toujours en vie, même s’il n’avait pas repris conscience.

« Toujours là ?
- Vous avez pris votre temps. J’ai laissé quelques papiers dans la baraque, si ça vous intéresse toujours. Rien de palpitant, mais il me semble que notre cher Clavi s’intéresse de près au Nord.
- Le Nord ? Pourquoi ?
- Il faudra que je lui demande la prochaine fois qu’on partagera un café. Qu’est-ce que tu veux que j’en sache ? Moi je transmets. Maintenant tirez-vous avant qu’il en arrive d’autre, moi je dois rentrer. »

Elle l’entendit soupirer, puis le bruit sourd de la porte qui s’écrase au sol.

« Emmenez-le à la voiture. Renys, tu conduis au retour. Sahane, mets le dans le coffre. Brise lui une jambe si tu as peur qu’il se réveille. »

Le corps ne pesait pas bien lourd, elle profita donc du retour au véhicule pour interroger sa partenaire.

« Renys, ça va ? »

D’abord surprise par la question, la rousse garda une expression interdite quelques pas, avant de se fendre d’un beau sourire.

« Rien de cassé, tu ne devrais pas t’inquiéter pour moi. Et toi ? Tu as été super, même si Païoh ne le dira pas. »

Ce n’était pas de cela dont elle aurait voulu parler, mais Renys n’avait peut-être pas envie d’aborder le sujet. Comme elles avaient rejoint la voiture, Sahane abandonna. Elle ouvrit le coffre et hésita une seconde devant la jambe de son prisonnier.

Elle finit par la replier contre son corps, referma le coffre et alla s’asseoir à sa place.


***

Edit : Dans ma précipitation, j'avais oublié d'accompagner ce chapitre du fanart d'Abysse qui allait avec, et que je garde précieusement pour moi depuis plusieurs mois. Oui, parce que je ne voulais pas vous spoiler de tout à l'époque, et surtout parce que je ne voulais pas briser les espoirs de Joka :p
N'ouvrez donc ce spoiler qu'après lecture du chapitre !

Spoiler
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***

Le Sacre
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Re: Le Sacre

Messagepar Lamantin_Furtif le Dim Juin 05, 2016 17:41

Encore de bons chapitres que voilà. j'ai lu les deux d'une traite, et on sent l'histoire qui se met bien en place... Mais un peu lentement peut-être ? Je ne sais pas. Tout est très agréable, les personnages sont calmement développés, mais je ne suis pas pris aux trippes comme ça peut être le cas avec mes deux chouchous.

Bref, ça manque un peu d'action et de graavité, mais je suis bien conscient que le rythme doit se poser de temps en temps pour développper les persos (ce qui se passe ici). Comme d'habitude, le niveau global est très bon.
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Re: Le Sacre

Messagepar omurah le Dim Juin 05, 2016 22:00

Le commentaire de Lamantin est surtout le signe qu'on aime l'histoire et qu'on a envie de savoir ce qui se passe après :mrgreen:

Pour parler rapidement de ce chapitre : tu as un style très mature que j'adore et qui me donne l'impression que moi j'écris des trucs "childish" à côté :lol: ; énormément de bonnes idées aussi (même si je trouve dommage que l'enjeu des papiers récupérés apparaisse comme relativement anecdotique), tes voyages en voiture sont toujours très intéressants, le coup des maisons capsules, l'ambiance avec la zone 40, le développement des persos (j'aime de plus en plus Sahane, je dois avouer qu'au début elle me laissait un peu indifférent, mais là avec ce chapitre surtout, elle fait sa petite percée dans mon coeur). L'entrainement très bien mis en scène, Tao et Rénys sont cools (et le côté Yin/Yang du duo est super), l'ambiance de film d'action/espionnage était swagesque. Le côté sombre et dystopique est toujours aussi grisant.

Du très bon. Keep the love coming !

Ps : superbe fanart aussi ! Abyssu sensei toujours au top 8-)
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Re: Le Sacre

Messagepar niicfromlozane le Lun Juin 06, 2016 17:20

Bonjour Madame,

Alors voilà. J'ai lu, relu, et je pense que je vais lire encore une fois. Pour plusieurs raisons :

— La première est assez évidente : c'est cool, et très dense. À savoir qu'il y a énormément d'informations dans les différents chapitres. On sent que tu maîtrises ton sujet et que tu as tenu compte des nombreuses remarques que tu adressais aux autres pour essayer de livrer le meilleur travail possible. En tant que lecteur, on se sent super respecté et les rares imperfections techniques -compliments à ta relectrice- ne gâchent absolument pas l'expérience. Et du coup, toute cette densité et la manière dont tu avances tes pions sur l'échiquier du monde sont passionnants à suivre.
— Il a déjà été mentionné en quoi ton histoire rappelle une grande saga de fantasy. Je vais y ajouter un détail que je n'ai pas vu relevé : l'utilisation intelligente de la séparation du monde original en 4 points cardinaux et une région centrale, typique de ce type de littérature depuis Tolkien, que tu as su exploiter à merveille. C'est le genre de technique qui permet de faire passer des promesses aux lecteurs, d'instaurer facilement une structure. Quand on y réfléchit, ça fait un peu artificiel, mais au niveau du contrat de lecture, l'effet obtenu est saisissant. Et à titre personnel, envisager DB avec ce point de vue fantastique, c'est vraiment nice, puisque c'est un type de récit que j'adore. Je vais y ajouter toute l'intrigue autour du bâton magique, qui tient ici le rôle de l'artefact dans la construction classique du récit selon Campbell. Visiblement, tu vas t'écarter du modèle classique, et je me réjouis d'avoir le fin-mot. Encore une fois, c'était extrêmement intelligent et ça donne à l'histoire un cachet qu'on en trouve nulle part ailleurs dans le forum. Bravo pour cette trouvaille.
Le contexte est également intelligent. En plaçant ton histoire à la fin de DB plutôt que dans DBZ, tu évites l'écueil qui rend les OCs si délicats à manipuler, en permettant à tes personnages de flirter entre la limite de l'humain et de la surpuissance. La légère liberté que tu as prise avec la résistance des personnages aux armes conventionnelles est grisante. Il fallait y penser, et ça en rebutera peut-être certains, mais une fois le premier étonnement passé, ça fonctionne à merveille, en tout cas avec moi. Tout cela humanise le monde auquel on est habitué, et je pense qu'encore une fois, c'était vraiment très malin, surtout avec le chara-development que tu avais envie de faire.
— Les autres ont déjà relevé le soin que tu as apporté à tes personnages, du coup je vais pas m'y étendre, et simplement abonder dans le sens de ce qui a déjà été écrit. Attachants, humains, vivants, blah blah blah, blah blah. Bon travail. Je suis jaloux. Voilà. C'est dit.

Toutes ces raisons font qu'on entre facilement dans le texte et que pour trouver à redire et mieux saisir les différentes articulations du récit, une deuxième lecture n'est pas de trop. Et une troisième me permettra certainement d'étoffer ce que je vais dire ci-dessous par quelques exemples. En effet, j'ai pas mal passé de pommade, je vais en garder pour des commentaires ultérieurs (parce que bon, tu el mérites bien et que c'est agréable), et passer à des critiques plus négatives, que j'espère constructives.

Quand j'ai cherché à apporter un peu plus au topic qu'un vieux "My god c'est trop bien !" dans le plus pur style du lamantin, le premier truc qui m'a frappé, c'est un souci de rythme, paradoxalement dû au fait de ton excellente technique. Et là, je vois une marge de progression. Je m'explique : on sent que tu as bien assimilé les différents conseils donnés aux jeunes auteurs, que tu fais un énorme effort pour les appliquer et ton vocabulaire soutenu te permet de sacrés effets. Le problème, c'est que tu maîtrises tellement bien la technique que tu oublies complètement de la déconstruire. Par exemple, on a exactement le même genre de rythme/narration/construction des phrases dans les scènes de combat, les dialogues et dans les passages calmes ou descriptifs au niveau de la narration.
Un passage qui me paraît particulièrement parlant, c'est le combat de Julian contre le démon sur le port.

Le démon avait fait exploser les planches de bois sous ses pieds lorsqu’il s’était propulsé vers l’avant. Le choc de son poing contre la paume du jeune homme créa une onde de choc qui acheva de détruire les planches sur lesquelles reposaient Julian. Lui-même ne recula que de quelques centimètres, mais il sentait déjà les planches suivantes sur le point de se briser. Sa réaction surprit tout de même le démon, qui ne devait pas être habitué à une telle résistance de la part d’un humain. Son seul coup aurait sans doute été suffisant pour tuer n’importe quel homme.

Au lieu de cela, Julian se servit de la force qu’il avait mis dans ses phalanges pour l’entraîner vers l’avant, tenant fermement son poing dans ses mains. Il lui fit traverser les planches du quais et le relâcha au dernier moment. On entendit le bruit du plongeon quelques secondes plus tard. Le quai finit de s’affaisser tout autour de lui mais le jeune homme resta suspendu dans les airs, son regard fixé sur les eaux troubles en-dessous. Maître Karine n’était plus en vue.


Je ne pense pas qu'il était nécessaire d'entrer autant dans les détails. OK, tu as voulu que tout le monde ressente bien l'impact du premier coup sur le ponton, mais au final, on se trouve à lire pendant une bonne minute au sujet d'une action qui dure une demie-seconde. Pour ma part, je ne peux que te conseiller de suivre un conseil que m'avait donné Tonay, qui consiste à raccourcir ses phrases et détails au maximum quand on décrit une action précise en combat, et à faire confiance à l'imagination du lecteur pour se figurer les détails sur ce genre de scène. Sur cette base, tu devrais pouvoir largement diversifier ton style pour bien l'adapter aux différentes situations. typiquement, ici, je pense que les deux dernières phrases ne servent à rien et qu'un :

Le ponton explosa quand le démon se propulsa vers l’avant et l'impact de son poing contre la paume de Julian acheva de le faire voler en éclats. Surpris par une telle résistance, le sbire ne réagit même pas quand le jeune homme assura sa prise sur son poignet pour le projeter vers le bas. Le bruit du plongeon retentit dans tout le port, et tandis que le quai finissait de s’affaisser, Julian resta suspendu dans les airs, son regard fixé sur les eaux troubles en-dessous de lui. Maître Karine n’était plus en vue.


aurait été plus efficace. Mais ce n'est que mon avis.

Je vais pas justifier tous les changements ici et c'est fait en 2 minutes, mais je pense que tu vois l'idée. À mon sens, on en arrive au même résultat en évitant pas mal de détails inutiles, voire franchement discutables, comme le fait qu'il faille plusieurs secondes au démon à arriver dans l'eau, ou qu'il traverse le ponton dont tu viens de dire qu'il a volé en éclat, des détails que je suppose hérité d'un gros travail sur la scène.
Bref. C'est un exemple qui vaut pour les scènes d'action, puisque ton style très descriptif est vraiment parfait dans les passages les plus calmes. Je pense qu'en travaillant quelque chose de plus épuré, tu devrais pouvoir maîtriser les deux extrêmes d'un spectre qui te permettra des résultats plus pointus dans le rythme et un plus grand confort de lecture.

L'autre truc qui m'a un peu dérangé, c'est l'extrême introspection qui a lieu lors des dialogues.
Voilà. Je crois que tout est dit. On a un peu l'impression que personne ne peut prononcer une phrase sans entrainer une analyse référentielle complète de la part du protagoniste principal et une psychothérapie accélérée de ses considérations. C'est pas franchement mauvais en soi, mais à force, ça a tendance à sortir un peu des relations entre personnages et à provoquer l'effet inverse de ce que tu essaies de faire, c'est-à-dire développer le perso et nous parler de ses émotions. Et du coup, je me suis assez souvent retrouvé, en fin de dialogue, à reprendre cinq ou six paragraphes plus haut pour essayer de le lire d'une traite et comprendre quelles interactions liaient les personnages. de temps en temps, se contenter d'une brêve incise, ce serait certes moins précis, mais aussi beaucoup plus fluide.

Voilà.

J'espère que ces deux critiques seront bien reçues. En relisant, je constate que j'en ai fait un peu trop sur le sujet, mais je te promets que ça partait d'un bon sentiment, et ça n'enlève rien au fait que "ta fic est une véritable invitation à rêver dans un monde de Dragon Ball tel qu'on le connaît, et pourtant suffisamment différent pour nous surprendre à chaque nouveau chapitre."

Et en guise de conclusion, je te souhaite bonne chance pour la suite. Je reviendrai avec d'autres coms, sûrement plus légers et fanboy.

++, Madame
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Re: Le Sacre

Messagepar Paulemile le Mer Août 03, 2016 15:19

Bien, bien, bien...

J'avais arrêté de lire cette fic car je m'étais embrouillé dans les sous-intrigues et les nombreux personnages inconnus du manga, bien aidé par le rythme de parution erratique :mrgreen:
J'ai tout relu, je finis à l'instant. Le moins qu'on puisse dire, c'est que je ne regrette pas d'être revenu à cette fiction. Lire tout d'une traite (en tout cas sans pause de plusieurs semaines) m'a permis de capter à quel point le récit était bien structuré, cohérent et surtout, pas bien compliqué à comprendre. Ce n'est absolument pas confus comme j'ai pu le penser auparavant.

Bref, c'est excellent.
La lecture est simplement un petit peu gâchée par des fautes qui traînent un peu partout. En moyenne je dirais 7 ou 8 par chapitre. C'est pas énorme mais pour une fic comme celle-ci, écrite par vous savez qui, c'est important de le souligner :mrgreen:

Pour le reste, c'est du génie. Comme l'a fait remarquer Niic, je faisais autrefois partie des gens qui étaient dérangés par le fait que les balles de flingue pouvaient blesser les experts en arts-martiaux. Aujourd'hui plus du tout, je trouve même que ça apporte énormément à la fic, ça ajoute une dimension dramatique bienvenue.

La période post 22ème tournoi en est totalement sublimée, même si tout un tas d'autres choses participent à cette ambiance dark assez énorme.

Je suis également assez fan du fait que le Kamehameha ou le Dodompa soient des techniques ultimes connues de très peu de gens. Bon, c'était effectivement le cas à l'époque de DB mais pas 15 ans après, à l'époque de la fic. Ça évite tout le bordel lié aux puissances abusées de DBZ et le lot de persos largués qui va avec.

D'ailleurs ça me fait réfléchir à un truc. La notion de Ki est très rarement, voire pas du tout évoquée. Il y a bien les attaques énergétiques mais rien d'autre en fait. Sahane, qui a été pourtant entraînée par Yamcha, ne paraît pas connaître le Ki, comment le contrôler, comment s'entraîner pour progresser plus efficacement... etc. C'est peut-être implicite et ça m'a échappé mais du coup, on dirait que les protagonistes sont simplement des humains plus forts que la moyenne mais pas des manieurs de Ki au sens Dragon Ball du terme (Kameha et Dodompa mis à part, donc).

En tout cas, je suis à fond dedans à nouveau. Bien plus que la première fois en fait. Tu as une aptitude (c'est carrément un don à ce niveau là) à rendre tous tes personnages énormissimes en un ou deux paragraphes, je suis totalement jaloux aussi :twisted:


Bon par contre, ça fait 2 mois que la suite se fait attendre. C'est pas bien du tout :mrgreen:
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Re: Le Sacre

Messagepar omurah le Sam Juil 08, 2017 10:40

Une reprise éventuelle un jour prochain ?
Mieux vaut tard que jamais :cry:
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Re: Le Sacre

Messagepar Ronshen le Dim Juil 09, 2017 20:46

J'aimerai aussi, étant devenu fan de ce récit de Glados :)
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