plop plop plop
Ça devient gentiment une tradition :
Chapitre spécial n°6 : Résistance
Précédemment dans Alien VS Saiyens
Bientôt, de conquérants, les guerriers de Vegeta en vinrent à se replier et il fallut l'intervention in extremis d'un être à la puissance incommensurable pour éviter une déroute totale et sauver la planète-mère des saiyens…
Le Roi Vegeta était à cran.
Cela faisait maintenant deux semaines que son Empire implosait. Une à une, ses planètes désorganisées tombaient sous les assauts violents de Xénomorphes toujours plus puissants et effrayants. S'il y avait eu de vagues tentatives de résistance les premiers jours, la situation avait rapidement tourné à la débandade générale ; c'est à peine si des ersatz de combats avaient encore lieu.
Et depuis l'annonce d'une flotte qui se dirigeait droit vers leur planète-mère, il avait fallu prendre des mesures drastiques pour maintenir un semblant d'espoir : décimation des unités les plus faibles et châtiment exemplaire des déserteurs. Mais désormais, un semblant de calme régnait sur l'astre rosé des saiyens ; un calme d'autant plus terrifiant pour qui était habitué à l'ambiance grivoise et bouillante de la planète Vegeta. Il était clair que chacun se préparait à mourir dignement et que tout espoir de survie s'était éteint.
Pourtant, de tous les guerriers, il en était un qui n'avait pas encore cédé à la panique. Il en était un qui avait décidé de se battre jusqu'au bout. Un qui n'avait pas été impressionné par la défaite cuisante de Waka. Il avait passé les deux dernières années sur la ligne de front à se battre sans relâche, domptant les planètes les plus rétives les unes après les autres, et si la situation n'avait pas été si désespérée, il aurait certainement poursuivi sa conquête de l'espace au nom de la suprématie de la Race sayen, jusqu'à affronter et vaincre le commandant Ginyu en personne, car telle était son ambition.
Son vaisseau avait atterri sur Vegeta il y avait moins d'une heure, et il avançait droit vers la chambre royale, les sourcils froncés en un masque de détermination sans faille. Tous s'écartaient respectueusement sur son passage. Sa stature n'avait rien d'imposant et sa renommée n'égalait pas celle de Waka -“pas encore”, se plaisait-il à répéter, le sourire au coin des lèvres, persuadé qu'il était de ne faire qu'une bouchée du symbole en combat singulier-, mais son aura était palpable et suffisait largement à écarter les rares guerriers qui ignoraient qui il était.
Et quand les portes de la chambre royale s'ouvrirent devant lui, il n'attendit pas qu'on l'annonce, ni ne prit aucun gant pour s'adresser à son Roi, car tel était son privilège de sang :
— Bon, j'ai besoin des vingt meilleurs guerriers. Il y a une bande de salopards, là haut, qui n'a pas l'air d'avoir compris qui sont les véritables maîtres de la Galaxie. Je vais aller leur expliquer ça.
Alors, pour la première fois depuis la défaite de Waka, le Roi sourit. S'il y avait une personne capable de remonter le moral des troupes et de leur rendre espoir, c'était bien lui. Et il n'en attendait pas moins de son fils.
* * *
Nappa passa en revue le petit groupe qui attendait en formation devant le vaisseau furtif. Il les avait tous sélectionnés scrupuleusement et se félicita intérieurement de la composition de l'équipe. Chacun d'entre eux avait maintes et maintes fois prouvé sa valeur. Ils étaient dignes de combattre pour leur prince, et aucun n'hésiterait à mourir pour lui, il en était persuadé. Il s'agissait de la crème des guerriers sayens. L'heure n'était cependant pas encore aux réjouissances. Là, il allait commencer par les mettre au parfum :
— Bon, les mecs, inutile de se mentir. Y a pas mal de chances pour qu'ce soit la dernière fois qu'on pose les pieds sur la terre ferme. Mais un truc est sûr : si on doit y passer, ce sera pas avant d'avoir foutu la branlée de leur vie à cette bande d'insectes ! Et dans tente-six générations, ces enfoirés évoqueront encore le nom de “sayen” à voix basse, au coin du feu, tout en faisant dans leur froc de peur qu'un d'entre nous soit encore vivant et se prépare à leur botter les fesses !!
— Ferme-la, Nappa ! ordonna une voix nasillarde et ferme depuis le haut du ponton qui menait au vaisseau.
La silhouette du prince était reconnaissable entre toutes. Il portait les cheveux hérissés qui étaient la marque de sa famille depuis plusieurs générations, ainsi que l'armure royale à épaulettes flanquée d'une cape carmin. Son scouter brilla d'une lueur obscure quand il entreprit de descendre la rampe.
— Bon, pas besoin de longs discours, poursuivit-il. On y va et on les massacre. Des questions ?
Tous les soldats firent claquer leur botte en signe d'approbation.
— Parfait. La stratégie est simple : je leur fais leur fête, et si jamais j'en oublie un, vous avez le droit de le descendre. On y va.
Cinq minutes plus tard, le vaisseau décollait. À son bord, vingt-deux sayens se préparaient à aborder furtivement l'immense flotte xénomorphe qui menaçait leur planète.
* * *
Treize des cents vaisseaux avaient explosé dans la minute où Vegeta avait lancé l'assaut. Les autres avaient cependant levé les boucliers en un temps record et il avait fallu aborder le suivant à l'ancienne, en l'abordant.
À bord du quatorzième croiseur, le prince sayen vire-voletait entre ses adversaire sans qu'aucun d'eux ne puisse l'atteindre. Les rares rescapés des kikohas mortels tombaient presque instantanément sous les coups du commando d'élite qui l'accompagnait, et quand le vaisseau vomit une gerbe de feu silencieuse de toutes parts, entraînant un appareil voisin avec lui, les sayens n'échappèrent à l'explosion qu'in extremis.
À bord de la navette, le Prince évalua la situation. Ils les avaient eus par surprise, mais la suite serait beaucoup moins simple à mettre en place. Les vaisseaux aliens se réorganisaient bien plus vite que prévu. Leur coordination dépassait tout ce que Vegeta avait vu jusqu'alors. Il serra le poing. S'ils voulaient espérer remporter la victoire, il fallait obliger les xénomorphes à combattre au sol ; et pour cela, il était absolument nécessaire de détruire les systèmes de navigation pour les obliger à se poser.
— Nappa tu en prends quinze avec toi et tu obliges un maximum de vaisseaux à atterrir sur Veladia. On ne peut pas combattre dans l'espace éternellement.
— Entendu ! gronda le colosse en désignant déjà les membres de son escouade.
Jamais le prince ne s'était trouvé dans une situation aussi critique ; leurs ennemis avaient du répondant et leur organisation aurait impressionné n'importe quel stratège. Cependant la perspective d'un affrontement à mort procurait au prince des frissons de plaisir.
— On va voir ce que vous valez au sol, murmura-t-il pour lui-même. Vous allez regretter de vous en être pris aux sayens.
Puis il entreprit la manœuvre qui devrait lui permettre d'abattre un quinzième appareil avant leur arrivée sur Valedia.
Et avec un peu de chance, songea-t-il, on pourra même en avoir un de plus.
* * *
— Alors, qu'est-ce que ça donne ? s'enquit le prince dès que l'escouade de Nappa eut rejoint la sienne sur la terre ferme.
— Ça s'annonce mal, lui répondit son second. Ils ont eu Poroga, Salato et Celrus, on a été obligés de battre en retraite. On n'a pu en ramener que dix-neuf, mais au moins, y a deux des trois vaisseaux mères dans le tas.
— Bande d'incapables ! Ça n'en fait même pas la moitié !
— On n'a pas pu faire mieux. En fait, c'est un vrai miracle qu'on s'en soit sortis.
Vegeta essaya de garder son calme. Les croiseurs ennemis étaient déjà en vue, et il fallait en abattre un maximum avant leur atterrissage.
— Tu prends les autres et vous lancez l'assaut par l'est. Moi, je m'occupe de l'autre côté et on se rejoint au centre pour les achever.
Ni une, ni deux, le prince s'élança. Un canon-garrick surpuissant ouvrit le bal des hostilités, mais le bouclier du vaisseau tint le coup, et il fallut une nouvelle débauche d'énergie pour en venir à bout. Mais quand le vaisseau explosa, une nuée de xenomorphe s'en échappaient déjà, qui se précipitaient dans l'atmosphère à même le vide par les sas d'aération. Vegeta ne tomba pas dans le piège de la diversion et se précipitait déjà vers un nouveau croiseur quand ses premiers ennemis atteignirent le sol. SI les premiers s'y écrasèrent, la chute des suivants fut amortie par les corps.
Ces saloperies ne savent pas voler… constata-t-il. Grossière erreur !
Le sayen prit de la hauteur et entreprit de bombarder un autre vaisseau. À nouveau, celui-ci opposa une résistance inattendue, mais finit par céder, non sans avoir vomit une horde d'ennemis qui se précipitèrent dans le vide pour venir grossir les rangs des combattants au sol. Et à la surprise du prince, tout un escadron de xénomorphe ailés surgit d'un des deux vaisseaux-mères pour se précipiter dans sa direction.
Vegeta eut un sourire cruel. Il suffisait de s'occuper en priorité de ces saloperies-volantes. Ceux au sol ne présentaient pas la moindre menace. Il chargea une puissante attaque et se prépara à atomiser l'escadron d'un seul coup. Mais à sa grande surprise, au moment où il relâcha son attaque, l'essaim se dispersa à très grande vitesse et il n'atomisa qu'un nombre réduit d'individus.
Rapide… constata le prince intérieurement.
Les xénomorphes éliminés durant l'attaque ne valaient clairement pas la dépense d'énergie qu'il avait concédée. Il allait falloir y aller au corps-à-corps, et pendant ce temps, les autres croiseurs allaient pouvoir atterrir en toute sécurité.
Vegeta lâcha un juron et se précipita vers les aliens volants pour en finir le plus vite possible. Mais il y avait au moins deux cents individus et rapidement, il commença à sentir les effets du sang acide. Pour le moment, il ne risquait rien, mais il fallait absolument qu'il change de méthode. Et quand enfin il vint à bout du dernier adversaire, ce fut pour constater qu'un nouvel escadron de xénomorphes ailés se dirigeaient vers lui.
Saloperies !!
Mais cette fois, il avait un plan. Il concentra son énergie et se jeta la tête la première dans l'essaim, les membres repliés. Et quand il fut en plein centre, au moment où les premiers crocs allaient pénétrer sa chair, il écarta les bras et relâcha une fantastique quantité d'énergie qui eut l'effet d'une bombe. En un instant, toute menace avait été vaporisée.
Il eut enfin une seconde de répit et fit le point sur la situation. Trois croiseurs avaient déjà touché le sol et les autres protégeaient efficacement les vaisseaux-mères, complètement hors de portée. Maigre consolation : le groupe de Nappa était lui aussi venu à bout d'un appareil ennemi et ils semblaient réussir à les désorganiser suffisamment pour les empêcher d'atterrir.
Soudain, il tiqua. Il venait d'apercevoir une opportunité unique, du type que ses adversaires ne lui avaient pas encore laissée : un angle d'attaque extrêmement spécifique qui lui permettrait d'abattre trois appareils d'un coup puissant, mais pour cela, il allait devoir descendre à terre, en plein milieu de la horde des xénomorphes rampants. C'était sans doute un piège, mais l'occasion était beaucoup trop belle pour la laisser passer.
Vegeta fit exploser son aura et fusa vers le sol en concentrant l'énergie dans ses poings. Il relâcha une nuée de kikohas sur ses adversaires pour se ménager un point d'accès et atterrit en trombe, dans une onde de choc qui renvoya les imprudents aliens qui l'attaquaient déjà. Le timing serait extrêmement serré.
Bien posé sur ses appuis, les jambes légèrement fléchies, le prince écarta les bras et deux lueurs inquiétantes apparurent au creux de ses mains. Il les ramena alors droit devant lui en position de tir, mais il n'eut pas le temps de viser. Déjà, une horde d'ennemis se jetait sur lui, toutes griffes dehors. Alors, Vegeta tira à l'instinct.
— CRÈÈÈÈÈÈÈÈÈÈÈÈÈÈÈÈÈÈÈÈÈÈVE !!
La déflagration de l'attaque repoussa encore une fois ses agresseurs et un rayon d'une puissance phénoménale traversa le champ de bataille. Il éventra les deux premiers croiseurs sans ralentir sa course, mais le bouclier du troisième sembla tenir bon. Ce ne fut qu'une illusion. La seconde qui suivit, il flanchait avant de céder face à l'incommensurable pouvoir de destruction de l'attaque énergétique.
Trois croiseurs impériaux en une seule attaque, et il en sortait indemne. Ce seul moment aurait suffi à forger la légende de n'importe quel combattant dans toute la galaxie. Mais Vegeta n'eut même pas le temps de s'accorder une seconde de répit. Déjà, le flot ininterrompu de ses agresseurs lui coupait toute retraite. Au loin il aperçut un nouvel appareil ennemi tomber sous les coups du groupe de Nappa, mais il n'eut pas l'occasion de se réjouir. Il avait déjà dépensé énormément d'énergie et ses adversaires allaient le contraindre à une nouvelle explosion de Ki s'il voulait leur échapper et s'accorder un instant de répit.
Et comme il n'avait pas le choix, le prince s'exécuta.
À nouveau, il repoussait ses adversaire au prix d'une déflagration énergétique et trouvait l'opportunité de s'envoler. Mais le répit tant attendu n'eut pas lieu. Un nouvel escadron l'assaillit dans l'instant et le sayen eut toutes les peines du monde à s'en défaire. Il sortit de ce nouveau corps-à-corps épuisé. Il lui fallait absolument bénéficier de quelques secondes de repos.
C'est alors qu'il sentit la douleur au flanc droit.
Une de ces saletés l'avait mordu à un endroit de son armure dévoré par l'acide. Sa chair était profondément meurtrie. Son sang royal coulait lentement de la blessure.
Les yeux de Vegeta s'arrondirent. Ces insectes avaient osé le faire saigner ? Lui, le prince des sayens, destiné à régner sur toute la galaxie ?
Le fier guerrier ne supporta pas cette vision. Il puisa dans ses réserves qui explosèrent littéralement autour de lui et toute fatigue le quitta. Ses yeux rouges de sang témoignaient de la profonde colère qui l'habitait. Et une fois encore, le prince repartit au combat, semant la mort et la destruction dans les rangs ennemis.
* * *
Nappa avait beau avoir passé les trois dernières années aux côtés de Vegeta, le potentiel toujours plus ahurissant de son prince ne manquait jamais de l'impressionner. Alors que son propre groupe donnait tout ce qu'il avait pour des résultats mitigés Vegeta venait de détruire d'un seul coup trois croiseurs impériaux dont les boucliers fonctionnaient à pleine puissance. Il n'en fallut pas plus pour remonter le moral des troupes, qui repartirent à l'assaut de plus belle et parvinrent à abattre un nouveau vaisseau.
Leurs pertes étaient encore négligeable. Seul Matoto était hors de combat, et il avait même survécu. Mais malgré tout, ils avaient sous-estimé leurs adversaires. Désormais, la moitié de leur groupe ne faisait plus que contenir les assauts adverses, et alors qu'ils avaient réussi à avancer jusqu'ici, leur progression en était désormais réduite au point mort. Et si Nappa avait d'abord regretté de n'avoir pu attirer qu'une vingtaine de vaisseaux, il commençait désormais à se dire que quelques-uns en mois n'auraient pas fait de mal…
Soudain, une explosion de puissance hors du commun attira son attention.
Son prince venait de laisser exploser tout son pouvoir et d'effectuer une percée surprenante en plein dans les lignes ennemies, droit vers l'un des vaisseaux-mères.
Il est fou !! Ils sont trop nombreux !! Il va y rester !!
Le colosse blêmit.
— Ripotto, Chouga, couvrez-moi !! hurla-t-il en se précipitant à son tour dans la mêlée, son aura déployée au paroxysme.
Ses poings protégé par le Ki ne faisaient qu'une bouchée des adversaires qui tentaient de l'arrêter et chaque fois que la pression se faisait trop forte, il déployait des quantités phénoménales d'énergie pour repousser ses ennemis. Mû par l'énergie du désespoir, Nappa progressait dans la masse grouillantes des xénomorphes endiablés sans commettre la moindre erreur, ravageant les rangs des aliens au prix d'une débauche de puissance incontrôlée. Tout son sang sayen bouillonnait et le vétéran dépensait sans compter. Seule comptait l'assistance qu'il se devait d'apporter à son prince. Mais sa progression vers la position de Vegeta était trop lente, et il sentait que ce dernier puisait déjà largement dans ses réserves. L'idée de devoir annoncer au Roi la mort de son fils décupla encore ses forces, et Nappa força toujours plus loin dans les rangs ennemis.
Derrière lui, Chouga réalisa qu'il allait tomber. Son bras droit avait déjà commencé à fondre, rongé par l'acide. D'un regard entendu, Ripotto comprit quel était son projet et relâcha à son tour toute l'énergie dont il était capable pour permettre à son compagnon de prendre un peu plus d'altitude et lui offrir une ouverture.
Alors Chouga donna tout ce qui lui restait de force dans une attaque dévastatrice qui ouvrit un large corridor à Nappa dans la marée de xénomorphes qui leur barraient la route. C'était une attaque suicide et le colosse le comprit instantanément. S'ils voulaient rejoindre Vegeta, ce serait sa seule chance et il n'allait pas la laisser passer. Il rassembla tout ce qu'il pouvait donner et se propulsa en hyper vitesse dans la percée, tandis que derrière lui, submergé, Ripotto se lançait à son tour dans un dernier baroud d'honneur.
Il n'était plus qu'à une centaine de mètres du prince, qui venait de pratiquer une nouvelle explosion énergétique pour gagner du temps. Sa cape était en lambeaux et il était visiblement blessé, mais l'héritier du trône n'en laissait rien paraître. Coup après coup, feinte après feinte, une esquive après l'autre, il progressait inlassablement dans une direction bien définie.
Et c'est alors seulement que Nappa comprit le projet de leur plus puissant guerrier : il était déterminé à abattre directement les vaisseaux-mères, sans passer par la destruction des croiseurs restants. Finalement, au prix d'un dernier effort, il réussit à parvenir à la hauteur de Vegeta et cala son dos contre le sien. Les deux sayens étaient à bout, haletant, transpirant de toute part, leurs réserves sérieusement entamées.
— Peuh ! lâcha Vegeta entre deux coups vicieux qui abattirent une nouvelle ligne ennemie. Qu'est-ce que tu fous là ? Je ne t'ai rien demandé.
— Tu ne croyais pas que j'allais te laisser t'amuser tout seul ? répliqua Nappa, un sourire forcé au coin des lèvres.
— Bon, puisque tu es là, on va démonter ces deux saloperies. Il y a forcément un truc là-dedans qui coordonne leur assaut, si on peut les démolir, alors on a une chance de tous les buter. Tu vas me faire gagner du temps, et moi je m'en occupe.
— OK !! Tu as trente secondes.
Alors Nappa puisa jusqu'au bout de ses réserves. Trente secondes seul au milieu de cette nuée d'adversaires… Ça n'allait pas être coton. Encore une fois, son aura explosa et nappa sut que ce serait la dernière. Les sayens jouaient leur va-tout dans un quitte ou double décisif. Vegeta concentrait tout ce qui lui restait de forces pour une dernière attaque déterminante, et autour de lui, son second le protégeait sans laisser la moindre chance à leurs adversaires d'atteindre son prince.
25 secondes…
Nappa sentit soudain une brûlure au niveau de la cuisse droite. Une de ces saloperies venait de passer ses défense et de le mordre. Il la saisit à la queue et tira. Le xénomorphe lâcha sa prise, non sans arracher une large portion de chair, et la sayen s'en servit comme d'une arme. Sa queue fermement calée dans son poing, il l'envoyait voler sur ses semblables qui les harcelaient, les tenant en respect du mieux qu'il pouvait, l'autre main occupée à relâcher une nuée de kikohas sur leurs ennemis.
20 secondes…
Finalement, il dut propulser le xénomorphe sur un autre afin d'éviter que Vegeta ne soit gêné dans sa concentration, et il reprit le corps-à-corps. Il n'avait pas droit à l'erreur ; son prince était trop proche pour qu'il puisse utiliser une bombe de Ki. Qui plus est, il n'avait sans doute même plus les réserves nécessaires.
15 secondes…
Nappa ne réfléchissait même plus. Il frappait au réflexe, laissant s'exprimer toute son expérience du combat. Il sentait l'acide ronger sa chair. Ses défenses commençait à ployer dangereusement. Il ouvrit alors la gueule dans une attaque surprenante qui s'échappa de son gosier et fit le ménage droit devant lui, avant de retourner au contact de Vegeta et dut encaisser deux nouveaux assauts douloureux pour assurer la défense du prince.
10 secondes…
Jamais il ne tiendrait… Il allait flancher. Ses réserves étaient vides. Il avait été présomptueux. Il ne pouvait plus rien donner. Il voulut porter un dernier coup, mais son corps refusa de le porter et nappa sentit qu'il perdait de l'altitude. Déjà, les créatures se saisissaient de ses membres inférieures et le torturaient… Son champ de vision se troubla. C'était la fin.
Rottoka profita de l'ouverture que lui avait prodiguée Chottira et se précipita sur Nappa. De trois coups aussi précis que mortels, il le débarrassa de ses agresseurs et rattrapa le sayen au vol, avant de lui balancer une baffe en pleine poire qui rendit sa conscience au colosse.
— On s'occupe du reste, annonça-t-il rapidement. Essaie juste de rester près du prince.
5 secondes…
Vegeta n'attendit pas plus longtemps. Il fit signe aux huit derniers survivants de leur groupe de lui laisser le champ libre et relâcha la plus formidable attaque qu'il ait jamais pratiquée en combat. Le faisceau d'énergie transperça le premier vaisseau-mère qui explosa dans une gerbe de feu, avant de s'écraser sur le bouclier du second. Les xénomorphes avaient réagi à une vitesse surréaliste et redirigé toute l'énergie des boucliers dans cette direction. Vegeta força encore.
BORDEL !!
Autour de lui les xénomorphes redoublèrent pour l'atteindre et l'arrêter, mais les sayens ne laissèrent rien passer. Si les aliens voulaient ne serait-ce qu'effleurer leur prince, alors ils devraient tous les tuer. Toute la rage bestiale dont ils étaient capables résonnait dans chaque nouveau coup porté, et d'un côté comme de l'autre c'était le désespoir qui fournissait l'énergie de chaque nouvel assaut.
Et finalement le bouclier céda.
Le vaisseau-mère vascilla et parut gonfler l'espace d'un instant, avant de relâcher toute son énergie sous la forme de flammes rouge sang qui emporta l'imposant édifice dans les affres de la destruction. Le temps suspendit son cours l'espace d'un bref instant, qui marqua l'incroyable victoire des sayens sur leurs ennemis. Il y eut un repli. Les sayens tombèrent au sol, et les xénomorphes formèrent un cercle autour d'eux. Les deux groupes se tenaient en respect mutuel dans un immobilisme complet, dans l'attente du nouvel assaut qui ne manquerai pas de se produire.
À bout de force, Vegeta cherchait à reprendre son souffle. Ses hommes et lui allaient mourir sur ce foutu caillou, cela ne faisait plus le moindre doute. Mais il y avait encore une chose qu'ils pouvaient tenter.
— Écoutez-moi bien, murmura-t-il juste assez fort pour que les survivants de son groupe puissent l'entendre. À la seconde où ils attaquent, on va donner tout ce qu'on a et emporter ces enfoirés avec nous. Donnez le maximum. Pas un seul ne doit s'en sortir. Faites exploser vos corps. Ils ne doivent pas en prendre le contrôle.
Mais l'assaut ne vint pas. À la place, les aliens qui faisaient face au prince s'écartèrent pour former une sorte d'allée macabre ; et cette allée révéla un être d'une blancheur absolue qui s'avança vers eux en applaudissant lentement des deux mains.
— Bravo, Prince Vegeta, le félicita l'imposante créature. Vous avez dépassé toutes mes attentes. Mais cette fois la fête est finie.
Vegeta perçut l'ouverture. Il rassembla le peu de forces qui lui restaient dans un assaut sans espoir, que la créature bloqua en saisissant son poignet sans le moindre effort. Toujours sans forcer, elle le plia pour obliger le prince à tomber à genoux.
— Voilà une position qui vous convient mieux… annonça Sor'Ano en dévoilant une large rangée de dents cruellement effilée.
Vegeta lut sa mort prochaine dans l'absence de regard qui le fixait pourtant intensément, comme si cet être pénétrait son âme de mille coups de poignards acérés. Il était complètement incapable de faire quoi que ce soit. Même le sacrifice était au-delà de ses forces.
Alors Vegeta eut peur. Une peur profonde et d'une pureté absolue. Il perçut le projet de la créature, mais il ne voulait pas devenir à son tour un serviteur des xénomorphes. Il ne voulait pas que ces enfoirés se servent de son corps. Il ne voulait pas que sa force soit retournée contre son peuple. Il fallait absolument qu'il fasse quelque chose.
Mais il en était incapable.
Et au moment où tout semblait perdu, un événement inattendu se produisit.
Alors que Sor'Ano allait porter le coup de grâce, deux êtres apparurent juste en face de lui. Deux êtres qui n'étaient nullement impressionnés par la puissance du Xénomorphe ultime. Et l'un d'eux lui donna un ordre :
— Relâche immédiatement le prince sayen. Son heure n'est pas encore venue.
Sor'Ano toisa le petit être qui lui faisait face. Une peau violacée, une coupe iroquoise, deux yeux en amende et d'étranges vêtements colorés avec mauvais goût. Son compagnon était plus impressionnant. Aucune aura perceptible. Comment étaient-ils arrivés jusqu'à lui sans qu'il les remarque ?
Au fond, ce n'était pas important. Personne ne pouvait lui parler sur ce ton. Il dirigea l'une de ses paumes dans leur direction et relâcha une puissante attaque. Mais à sa grande surprise, celle-ci fut déviée sans mal.
— Kibito, ramène les sayens sur leur planète. Je m'occupe de lui.
L'histoire ne dit pas comment se déroula la première rencontre entre Sor'Ano et le dernier représentant des Kaio Shin. Tout ce qu'on en sait, c'est que tous deux y survécurent, et qu'à l'exception des sayens sauvés par Kibito, ils en furent les uniques survivants. Suite à cela, Kaio Shin s'établit directement sur la planète Vegeta et en assura la protection, tandis que la flotte xénomorphe fit demi-tour pour regagner Prométhée-01.
++