Trois Petites Secondes

Faîtes-nous partager votre fibre littéraire en écrivant votre propre histoire mettant en scène les personnages de Dragon Ball et, pourquoi pas, de nouveaux ! Seules les fanfictions textes figurent ici.

Trois Petites Secondes

Messagepar omurah le Sam Nov 15, 2014 14:26

Holy cow en fait ça prend du teeemps les relectures :shock: moi qui pensait que j’allais torcher ça en 5mn je suis tombé de haut :|
Bref, salut à toi qui passe par là :)

Un ersatz de synopsis se trouve dans le texte en violet juste avant le chapitre.

Ça va être une courte fic (en deux chapitres à la base, mais je risque de subdiviser ça)
J'ai terminé toute l'écriture avant de poster ici, histoire d'être sûr d'aller au bout.

Il y a certaines digressions mineures par rapport à l'univers du manga original, faciles à remarquer par ailleurs pour les initiés que vous êtes, donc je n'en ferais pas la liste ici.

J’ai intégré les musiques ayant inspiré et accompagné l’élaboration de cette courte fic afin que ceux que ça intéresse puisse s’immerger dans l’ambiance de l’histoire en parallèle de leur lecture (clic droit, nouvel onglet, toussa).
Parfois une musique vaut mieux que mille mots.

Par rapport aux noms des perso, j’ai fais selon les sonorités auxquelles je suis habitué ou que j’aime bien.
Sur ce… bonne lecture j’espère :)

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{Krilin faillit sourire. Il se demanda ensuite si c’était ce genre de pirouettes farfelues
du destin qui allait à nouveau avoir cours et leur permettre de battre Freeza... Ou au moins de survivre.
La réponse était claire.
Non.
Ils allaient tous les trois mourir. C’était certain. C’était logique… Inévitable… Juste une question de temps...}



Partie I ~ Kienzan.

Mort. Il l’était.
Ou plutôt était censé l’être.
Alors comment se faisait-il qu’il se tenait encore là, flottant non loin, à quelques dizaines de mètres ?
Frais comme un pinson, l’air goguenard.

C’était à n’y rien comprendre et Freeza nageait en pleine confusion.

De son côté, Krilin rageait. Il n’avait au final détaché qu’un tout petit morceau de queue inutile.
Quelques dizaines de centimètres plus haut et l’univers était sauf. Quelques centimètres plus haut, et toute la gloire lui revenait, pour des siècles et des siècles.

Mais sa maudite main avait flanchée sous le coup des tressautements et de la pression.
La chance était en or. Et pareille opportunité n’allait probablement plus jamais se présenter.

Pourtant, c’était bien un sourire de placardé sur son visage. Sourire que Freeza prenait pour de la provocation, tandis qu’il ne s’agissait que d’une forme de résignation s’étant emparée du visage du terrien.
Lequel finit cependant par dresser, haut, un bras jusqu’au-boutiste lourd de détermination. Non pas à gagner, mais à donner le meilleur de lui-même jusqu’à la toute fin.

Concentrant son énergie à la fleur de la paume de sa main gauche, il en fit bientôt jaillir un amas confus et fumeux d’un genre de gaz qui, au contact de l’air, prit bientôt la forme d’un disque crépitant d’énergie pure au tranchant inégalé.
Krilin décocha un, puis deux… trois… dix… vingt… et toute une soixantaine de kienzan à la suite, lesquels fusèrent en direction d’un Freeza déjà au summum de la colère.

Le nihilien observait les scies circulaires fondre sur lui et comprit à cet instant qu’il n’avait pas à faire à n’importe qui.
Pas à cause du nombre ou de l’aspect de la technique, mais parce qu’il avait remarqué que les kienzan avaient été orientés de sorte à contrôler la plupart de ses points de fuite.

Tout était maitrisé. Il suffirait que Freeza cherche à esquiver un kienzan vers le haut pour en rencontrer un autre l’attendant à cet endroit précis. Il suffirait qu’il cherche à passer en obliquant selon une certaine inclinaison pour avoir la surprise de voir un kienzan qui l’attendait encore, comme par hasard, dans la même inclinaison que lui.

Rien n’avait été laissé au hasard. La configuration particulière de cette attaque avait été probablement soigneusement pensée à tête reposée en un autre temps, puis parcoeurisée par son utilisateur. Freeza s’en était rendu compte en quelques infimes fractions de secondes, intuitivement.

Autant qu’il avait rapidement compris que ce genre de technique était par essence et paradoxalement vouée à être facile à contrecarrer.

La pire des idées étant d’analyser la vitesse et l’espacement entre les kienzan, pour chercher à connaître la trajectoire et la chorégraphie optimale lui assurant une évasion sans bavure. Car, entre autres, certains kienzan oscillaient d’une oscillation anarchique et imprévisible, même pour leur auteur. Freeza l’avait remarqué. C’était probablement une mesure de plus que comptait cette technique.

L’attaque était, à dessein, aussi rapide que soudaine. Il était certain que la plupart des personnes s’y étant frottées n’avaient pas eu le temps d’opérer la moindre analyse et, prises d’une probable panique, avaient eu pour premier réflexe de chercher bêtement à éviter les disques un à un par anticipation, dans une danse millimétrée, "au kienzan le kienzan".

Et cette seule erreur de sauter sur la première idée venue, par instinct, était en réalité la grande force de cette salve de disques tranchants et était, selon Freeza encore, probablement ce qui avait dû couter la vie à tous ceux qui y avaient eu à faire.

La vraie solution n’était pas difficile à trouver en elle-même, mais la circonstance l’occultait complètement et le terrien jouait certainement sur ce fait.

Cependant, Freeza avait une présence d’esprit hors norme lui ayant permis de ne pas tomber dans cet écueil. Le reste n’était désormais plus qu’une formalité.

Les kienzan pouvant être assimilés à une sorte de tunnel concentré dans un champ restreint, il fallait chercher à s’extirper du rayon général d’action, malgré les disques qui menaçaient, plus loin, de tous côtés.

Plus on s’éloignait du cœur de l’attaque, plus ses éléments étaient distants les uns des autres et plus il était aisé d’en réchapper. Bien sûr, cela n’apparaissait pas au premier coup d’œil, c’était une constatation qui demandait un certain sang-froid… et du sang-froid, Freeza en avait litres sur litres.

Le nihilien n’avait donc plus qu’à choisir parmi les points de fuite qui conduisaient à sortir du tunnel plutôt qu’à y survivre.
Les premiers kienzan de Krilin couvraient une majorité de ces directions, compte tenu de leur taille et de leur angle dont le calcul intuitif ne permettait à l’adversaire que de deviner une marge et non une ligne précise.

Mais l’attaque du chauve étant limitée en ressources, il y avait nécessairement des endroits moins protégés que d’autres. Et Freeza en remarqua un. Une ligne concave plus ou moins libre sur la gauche. Il lui suffisait d’emprunter ce canal, sans en dévier du moindre centimètre.

Par une ligne donnée passaient plusieurs kienzan, sans concomitance et à divers endroits de cette ligne. En partant du fait que Freeza ne modifierait pas sa vitesse, tout se jouerait alors, pour Krilin, sur le rapport entre cette dernière et le moment où ses kienzan croiseraient la ligne empruntée par le nihilien.

Autrement dit : trop tard et l’adversaire passait avant, trop tôt… et ce dernier pouvait s’échapper après le passage des kienzan.
Le "timing" des kienzan devait être bon et reposait plus sur une histoire de distance, le long de la ligne en question, que de vitesse, étant donné que les disques avaient tous la même.

Il ne s’agissait donc au final que d’une approximation et Freeza le savait.
Krilin, ne pouvant connaître la vitesse du Nihilien, était donc contraint de conjecturer. Mais Freeza savait aussi qu’au jeu des conjectures, Krilin partait gagnant car rien ne l’obligeait à espacer ses kienzan de manière uniforme.

Il pouvait au contraire les arranger de sorte à brosser toutes les éventualités : organiser les deux premiers kienzan en privilégiant l’idée selon laquelle Freeza avait une vitesse de 10, puis les deux suivants en partant du postulat qu’il avait par exemple une vitesse estimée à 12.
Krilin n’avait pas besoin de connaître la vitesse exacte de Freeza. Il lui suffisait de mettre en place son organisation simplement en prenant en compte le plus de scénarios possibles.

Seulement, cela présupposait aussi une vitesse constante et plus ou moins prévisible de Freeza.
Vitesse constante qui, au demeurant, était plus que vraisemblable et qui, d’ailleurs, constituait probablement le second écueil dans lequel tombaient la plupart de ceux qui avaient éventuellement su éviter le premier piège de la technique.

En effet, selon Freeza encore, la plupart de ceux qui avaient eu, même pris par le temps, la bonne idée de fuir sur les côtés, n’avaient toutefois pas pris la peine de jouer de subtilité et avaient juste foncé bêtement dans une direction, à plein gaz… se pensant plus intelligents que ceux qui auraient commis l’erreur de rester au cœur de l’attaque…
Du pain bénit pour le chauve.

Mais c’était là une attitude que Freeza n’avait aucune intention d’adopter. Le nihilien cherchait intuitivement à deviner l’architecture pour laquelle Krilin avait opté.
10, 12, 14… ?
Ou alors 10, 8, 16… ?
Ou peut-être 11, 12, 13… ?

Le subconscient de Freeza, infiniment plus rapide que son cerveau matériel, avait suggéré ces trois possibilités sans toutefois que ce dernier ait eu le temps ou la possibilité d’en prendre connaissance.
C’était un raisonnement intuitif, qui ne consommait quasiment pas de temps, mais avait aussi le défaut de ne pas remonter clairement au cerveau.

Quoi qu’il en soit, dès l’instant où Freeza avait compris qu’il devait moduler sa vitesse, Krilin n’avait pratiquement plus eu aucune chance de gagner… puisque, étant limité dans ses ressources, il avait certes le choix, mais un choix quasi insignifiant compte tenu de toutes les possibilités existantes.

Rien n’empêchait Freeza d’opter pour du 5, 4, 3 ou pour du 32, 14, 26…
Krilin ne se doutait peut-être même pas que Freeza pouvait monter à certains nombres et avait alors opté pour un nuage de chiffres que le nihilien pouvait surpasser sans mal.

Freeza hésitait désormais entre une série de vitesses extrêmement faibles et une série de vitesses maximales. Il opta finalement pour la première option, supposant que Krilin avait probablement eu à cœur de ne pas le sous-estimer et donc d’établir une architecture osée et ambitieuse au niveau des chiffres.

Moins d’une seconde plus tard, Freeza, stoppant sa course, sentit le vent s’engouffrer entre ses jambes tandis que le sifflement de l’air qui se déchirait s’éloignait progressivement de lui, signe qu’il avait proprement échappé aux kienzan, lesquels poursuivaient leur débandade vers l’horizon.

Le nihilien prit un petit souffle.

Légèrement recroquevillé, il faisait dos aux terriens et à Végéta. Sa colère n’avait pas tari d’une goutte. Comment ce misérable humain pouvait oser être encore en vie alors qu’il lui avait lui-même transpercé l’abdomen ?
Plus loin, Krilin quittait sa position d’attaque pour reprendre un air plus neutre tandis qu’il percevait sans vraiment y prêter attention, les insultes rageuses et menaces outrancières que Végéta avait recommencé à proférer allégrement à l’endroit de Freeza.

Krilin n’était pas vraiment déçu que son attaque ait raté. C’était le contraire qui l’aurait étonné. Freeza n’était pas le genre qu’il s’attendait à avoir aussi facilement.

Le condisciple de Gokū reprenait contenance, tandis que son corps lui faisait violemment comprendre qu’il n’appréciait que moyennement d’être ainsi dépossédé des 9/10e d’énergie qu’il possédait jusqu’alors.


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Freeza se redressa et, ignorant végéta, prit le parti de s’assurer une bonne fois pour toute que cette fois, le chauve y reste pour de bon.
Krilin sentant venir la violente charge dans sa direction pris les devants et, puisant dans ses dernières réserves, fusa dans une direction arbitraire, aussi vite que son corps le lui permettait et pouvait le supporter.

Une boule à l’âcreté indicible trouva alors domicile dans la gorge de l’ex-disciple du maître des tortue qui s’attendait à ce que d’un instant à l’autre Freeza, l’ayant devancé, apparaisse devant lui et stoppe sa course.

Le sentiment était intenable pour Krilin. Ce dernier finit par s’arrêter de lui-même, comme pour éviter d’en laisser la possibilité à Freeza.
Mais où fuir ?



♬ « Qui n'a plus d'espoir n'aura plus de regrets. » ♪


Krilin fit volte-face. Il vit alors le nihilien, fonçant vers lui, débordant de rage, toutes griffes dehors.

Le terrien fit descendre la boule qu’il avait dans la gorge. Quelque chose d’autre venait de monter la remplacer.
« C’est vrai. Pourquoi avoir peur ? On a perdu d’avance de toute façon. Quoi qu’il arrive, l’important c’est de tout donner, jusqu’au bout, et ne pas avoir de regrets. »

Krilin durcit ses muscles et se mit en position de contre-attaque au corps à corps.
Freeza, qui n’était au départ qu’un point au loin, n’était maintenant plus qu’à quelques mètres au dessus du visage de Krilin et ce dernier pouvait désormais lire toute la folie qui s’était emparée du tyran.

L’empereur de l’univers, brandissant sa main gauche, se laissa perdre de l’altitude, sans rien enlever à la vitesse démesurée qui le conduisait vers Krilin.

Ce dernier serra les dents. Il allait être réduit en charpie. Freeza n’était plus qu’à quelques centimètres.
Le terrien arma sa jambe droite, bien décidé à donner le plus formidable coup de genou de sa vie.

Exit le Taiyoken, Krilin prenait conscience qu’il ne pourrait pas fuir indéfiniment l’affrontement. Il faudrait bien qu’à un moment où un autre, ils en passent par un choc frontal. Il faudrait bien qu’à un moment où un autre, lui et les autres parviennent à accepter que depuis le début, ils ne faisaient que fuir la réalité de la surpuissance de Freeza.

Krilin, dos au mur, était désormais prêt à être le premier à affronter cette réalité.

Il balança puissamment son genou en avant tandis que la main de Freeza s’écrasait sur son visage.
Le noir s’abattit sur le terrien.

Son genou n’avait été d’aucune utilité, Freeza l’avait bloqué avec son propre genou et ainsi propulsé, ou plutôt emporté Krilin avec lui dans une chute effrénée en direction du sol.

L’ancien disciple de Muten-Rōshi sentit que son articulation avait explosé. Et il était désormais aveugle et bientôt mort.
Ses dernières forces se trouvaient dans sa jambe désormais invalide et coupée de toute alimentation, n’attendant plus que de se vider de l’énergie cinétique qu’elle comportait encore, pour ensuite retomber et céder à la pression que Freeza exerçait dessus avec son propre genou.
Mais il sentit soudain que cette même pression qui les emmenait tous deux vers le sol, avait soudain disparu.

Pour une raison ou une autre, Freeza s’était arrêté.
De gré ou de force ?

Les sens chamboulés de Krilin ne lui permettaient pas de trouver réponse à cette question, tandis qu’il poursuivait sa chute sous l’irrépressible appel d’une gravité qui se voulait meurtrière vu l’état dans lequel il se trouvait.
Freeza se retourna, les yeux injectés de rage.
Quelqu’un lui retenait la queue.

Gohan vit Freeza se retourner dans sa direction et eut la soudaine sensation de sentir son cœur qui cherchait à s’enfuir en transperçant sa cage thoracique. Sensation accompagnée d’une violente montée d’adrénaline qui le fit voir flou pendant quelques instants.
Sans s’en rendre compte, il souhaita à cet instant être ailleurs… très loin de là. Mais c’était malheureusement impossible. Il avait accouru sans réfléchir pour aider Krilin. Et si c’était à faire, il le referait probablement… et tant pis.

Pour autant, Gohan redécouvrait la définition de la peur à chaque fois que son regard croisait les pupilles amarante du démon Freeza.
A chaque fois qu’il avait l’impression d’être le centre de l’attention de ce dernier.

Et le semi-saiyajin savait que Freeza le voulait souffrir, lui tout particulièrement, ce pour le bombardement aérien signé "colères_de_Gohan.corp ©", dont le nihilien avait fait les frais quelques minutes plus tôt.

Gohan voulut fuir, mais il n’arrivait pas à se résoudre à lâcher la queue de Freeza. Non pas qu’il retenait le nihilien d’aucune manière (ses petites patounes n’en faisaient même pas le tour), mais Gohan avait cette sensation que, dès l’instant où il la lâcherait, c’en serait finit de lui... Le paradoxe était inquiétant.

Le fils de Gokū grignotait quelques instants de vie.
Ses mains tremblaient pathétiquement et peinaient à "retenir" l’imposant appendice qui glissait de plus en plus de ses paumes devenues moites.

Le regard assassin du monstre braqué sur lui le décortiquait, tordant et torturant son esprit.
Gohan se décida enfin, sans crier gare. Il lâcha en un clin d’œil la queue et fonça à plein gaz, yeux clos, dans la première direction arbitraire que son cerveau avait déterminée.

Plus loin, au sol, Krilin avait plusieurs os en compote.
La chute fut très, très rude… mais malheureusement pas mortelle.
Deuxième constatation à laquelle vint rapidement le terrien, il n’était malheureusement pas aveugle non plus. Freeza avait forcé sa main sur son visage, le privant ainsi de lumière, et l’esprit du terrien, en état de choc, avait exagéré la situation.

Krilin avait déjà perdu 9/10e de son énergie dans la précédente salve de kienzan.
Et il venait de perdre plus de la moitié de ce qu’il lui restait en canalisant très maladroitement, du fait de la fatigue et d’une précipitation impérieuse, ses dernières réserves pour survivre à la chute.

Il n’en avait désormais plus assez ne serait-ce que pour voler. Plus assez pour rendre l’ascenseur à Gohan… et c’était ce qui l’énervait le plus. Il ne pouvait plus compter que sur une intervention providentielle de Végéta…

Gohan sentait que Freeza se rapprochait dans son dos. Le fils de Chichi se retenait de céder à la peur en s’arrêtant comme Krilin plus tôt. Préférant s’accrocher à la vie, il carburait, gaspillait, brûlait…
Ses réserves d’énergie fondaient comme neige au soleil, il les laissait couler sans s’imposer la moindre limite ou retenue et sans compter à la dépense. Et pourtant freeza se rapprochait. Gohan le percevait parfaitement.

Soudain, le métis sentit une chaleur à la base de sa tête, comme un picotement.
Une masse solide venait d’entrer en contact avec son cou.
Une masse fine et aiguisée… comme une griffe ou un ongle acéré.
C’était Freeza qui lui ôtait la vie.

Gohan, qui n’eut même pas le temps de voir cette dernière défiler devant ses yeux, entendit soudain un fracas assourdissant dans son dos.

Le métis fit instantanément volte-face, ignorant le mince filet de sang qui s’écoulait depuis son cou jusqu’au peu qu’il restait de son armure.
Gohan vit alors que Freeza fusait à toute allure vers le sol de la planète.

Végéta l’avait cueilli comme une frêle fleur d’automne, d’un ciseau retourné à la puissance que Gohan devinait sans mal, vu l’intonation assourdissante qu’avait produit le coup inattendu ainsi que la vitesse à laquelle Freeza se rapprochait du sol.
Le prince saiyajin, de son habituel air dédaigneux, toisa alors Gohan.

« Elle est où ta copine ? »

C’est à cet instant que Gohan se souvint effectivement que Krilin gisait probablement à cet instant même à terre, éventuellement mort.
Freeza quant à lui fonçait encore à une vitesse ahurissante en direction du sol. Ce dernier hurlerait assurément sous le coup d’une atroce douleur si les pattes crochues du monstre venaient à s’écraser sur son flan.

Et ce fut le cas. Freeza se réceptionna dans un atterrissage d’une violence qui n’avait, par conséquent, d’égale que celle avec laquelle il fut projeté. Si le sol avait à se plaindre, c’était à Végéta qu’il fallait s’adresser.
Le nihilien de son côté n’avait souffert d’aucune espèce de dégât notable, si ce n’était les tremblements et frissons dont son corps fut parcouru à l’atterrissage.

Le sol, fracturé en bloc massifs sur des dizaines de mètres n’était plus qu’un puzzle épars de roches géantes.
Le nihilien se redressa en silence, du haut de ses deux mètres vingt.

D’abord, le sauvetage du premier nabot par le second, et puis le sauvetage de ce dernier par Végéta… et ensuite quoi… le sauvetage de Végéta par le premier nabot ? Freeza comprit à cet instant que son premier menu problème était l’infériorité numérique.

Le nihilien porta un doigt à sa bouche et effaça la fine trace de son sang qui s’y était déposée. Finalement le coup de Végéta n’était pas si anodin que ça et aura au moins réussi à faire couler un tant soit peu le sang de Freeza. Chose dont Végéta pourrait se vanter dans l’Au-delà, si Au-delà il y avait.

Freeza tenta de reprendre le calme dont il était drapé lors de son arrivée sur Namek.
Irrité… il ne pouvait nier l’être, maintenant. Mais dépassé… certainement pas.

Le prince de l’univers analysa calmement la situation. Il était conscient du fait que s’il fonçait à l’instant sur Végéta, le petit saiyajin trouverait le moyen de lui coller un coup de tête dans le flan, en sortant de derrière les fagots. L’ossature de Freeza était probablement la seule chose sur laquelle Végéta et ses deux sbires se focaliseraient, pour essayer de le tuer de l’intérieur, sachant que l’extérieur était imprenable.

L’autrefois élégante créature, qui n’était désormais qu’un tas de muscles aux postures grossières, mais loin d’être sans cervelle, savait que de ses trois opposants, Végéta était de loin le plus lâche… puisque le plus lucide.

Végéta serait donc, des trois, le plus réticent à attaquer freeza par derrière, en traître. S’il le faisait ce serait vraiment qu’il avait la certitude que ça passerait comme une lettre à la poste, comme plus tôt avec son ciseau renversé.

Donc, s’il fallait éliminer ces misérables insectes un par un, commencer par le petit saiyajin était la clé. Freeza, liant l’acte à la pensée, pris son envol en direction de Gohan et Végéta.

Un peu plus haut, Gohan et Végéta se regardaient encore dans les yeux. Gohan aurait bien voulu rester soutenir Végéta, qu’il sentait déjà défaillir à la vue de l’approche de Freeza, mais le cas de Krilin hantait son esprit. Le métis voulait au moins savoir si son ami était toujours vivant. Il voulait au moins savoir s’il avait encore une raison de se battre avec autant de volonté.

Gohan savait que même si Végéta ne le dirait jamais à haute voix, il avait peur d’être laissé seul face à Freeza, et le prince saiyajin sentait que c’était justement ce qui allait se passer sous peu. Mais il ne retiendrait le métis ni oralement ni physiquement… trop fier.
Gohan se sentait cette fois assez lâche pour profiter de cette fierté et s’éclipser sans avoir à se justifier.

Oui, il s’en sentait capable. Il se sentait à même de trahir Végéta là maintenant, pas par rancune, mais parce qu’il n’arriverait pas à se concentrer en ne sachant pas si Krilin était encore vivant ou non.
Malheureusement, Freeza n’était pas de cet avis.
Au grand bonheur de Végéta… et à la grande surprise de Gohan, c’était ce dernier que le nihilien avait pris pour cible.

Végéta, qui s’était alors discrètement détaché, savourait déjà la douce sensation de l’arrière-train de Freeza sur le cuir de sa botte.
Le prince saiyajin patienta, tentant d’effacer sa présence, non pas en masquant son énergie… il ne le pouvait pas, mais en bougeant le moins possible pour se faire naturellement oublier. Dût-il pour cela éviter de ciller.

Il avait tout son temps et était bien décidé à l’étirer autant que nécessaire, en dépit de l’état de Gohan.
Seulement, un événement inattendu refroidit immédiatement les ardeurs du prince à prendre le nihilien en traître par derrière.
En effet, Freeza, tandis qu’il démolissait chaque centimètre carré du corps du métis, agitait sa queue dans tous les sens, telles les pales géantes d’un ventilateur tranchant comme un rasoir et tournoyant puissamment sans ordre ni régularité.

Oh, Végéta avait compris.
C’était pour lui ça.
Cette queue qui s’agitait n’était certainement pas due au fait que Freeza était survolté au combat. Il n’y avait même pas de combat contre Gohan.
C’était donc pour lui, ça.

Cette fois, Freeza ne l’avait pas oublié. Un coin de l’esprit du nihilien traînait toujours au niveau de Végéta et l’immobilisme de ce dernier n’y ferait plus rien.

Le meilleur ennemi de Gokū fut alors pris d’une certaine panique. Gohan en moins, c’était plus d’attention de Freeza pour sa pomme ensuite.
Végéta n’avait pas prévu la mort de Gohan, mais il était hors de question qu’il s’approche de Freeza dans ces conditions.
En même temps… la mort de Gohan ne s’avérerait-elle pas, sur le long terme, plus handicapante ?

Végéta doutait et pensait encore, tandis que le fil de la vie de Gohan s’effilochait dangereusement, à mesure que les secondes s’écoulaient.
Freeza fit un petit bond tout en frappant Gohan. Ce bond était à dessein d’esquiver quelque chose qu’il avait entendu trop tard, puisque trop concentré sur Gohan. Freeza esquiva donc, par réflexe, sans pour autant avoir encore identifié la nature de cette chose.
Détournant un instant le regard, il constata qu’il s’agissait d’un des disques du nabot ratatiné au sol là-bas au loin.

Freeza reporta son attention sur Gohan, ce petit interlude passé. La pluie de coups de tête reprit alors de plus belle.
Végéta voyait le Kienzan poursuivre sa course vers le ciel tandis que le son caractéristique de l’attaque s’estompait. Il se demandait si Gohan, malgré le fait qu’il était sur le point de mourir, avait ressenti un certain soulagement en comprenant que son ami était encore vivant.
En tout cas c’était le cas de Végéta. Il pensait jusque-là que Krilin était mort, d’où l’importance qu’il accordait à Gohan, qui constituait par conséquent sa dernière couverture.

Mais désormais, le choix entre se faire déchiqueter par la queue de Freeza et sauver Gohan ne se posait même plus.
Végéta hasarda un regard sur l’immense plateau qu’était le sol de Namek. Il aperçut Dendé derrière un rocher.

Son ticket de sortie.

Freeza ne semblait plus aussi pressé de les éliminer et Végéta avait une idée claire et précise de ce qu’il lui restait à faire :
Faire soigner le chauve. Aller combattre Freeza avec lui, tomber dans le lac en se faisant démolir par le nihilien et passer ainsi pour mort, se faire soigner et profiter du fait que Freeza soit encore occupé avec Krilin pour tailler sa route. Éventuellement, libérer Gokū au passage pour gagner d’avantage de temps et s’assurer une sortie sans effluves, laissant toute la clique aux mains expertes de Freeza.

Végéta s’arrêta soudain de penser, au comble de la surprise, de s’observer ainsi en train de débiter tas d’immondices. Il faillit se vomir lui-même. De quelle bassesse pouvait bien relever le dernier prix honnête de la vie ?

Un déchaînement de KI d’un azur intense secoua l’atmosphère ambiant et fit virevolter jusqu’aux vêtements de Dendé en contrebas, Déchaînement instantanément suivi d’un déplacement rageur, imperceptible à l’œil nu de ce même namek qui observait la scène.
Végéta s’était transposé derrière Gohan… et, dans un hurlement de colère noire, contre lui-même et à l’endroit de celui qui l’avait poussé à en venir aux pensées les plus abjectes, le prince saiyajin transperça brutalement le dos du métis d’un coup de poing à la précision extrême qui, pour autant, n’avait que la zone du cœur de Freeza pour dessein.

Ce dernier ne vit rien venir… et sans même réaliser ce qui lui arrivait, se trouvait déjà à des dizaines de kilomètres de la position dans laquelle il s’était trouvé un battement de cil plus tôt.

Freeza avait momentanément perdu tout contrôle. Il sentait une gerbe de son sang lui remonter à la bouche tandis que sa poitrine le brûlait.
N’arrivant plus à se maintenir en lévitation, il chuta comme une pierre en direction de l’infini des plaines herbeuses de la planète Namek…



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A des kilomètres de là, Gohan, embroché comme un vulgaire morceau de viande, ne tenait encore en l’air que grâce au bras tendu qui le traversait au niveau du tronc, en dessous de l’omoplate gauche. Le cœur était très certainement touché.
Toujours sous le coup de la colère, Végéta en oubliait la présence du métis, lequel était à cet instant sur le fil du rasoir le séparant du néant.
Gohan agrippait par instinct de survie le bras de Végéta de ses deux mains et agitait grossièrement ses pieds dans le vide, tandis qu’une quantité alarmante de sang s’échappait de sa bouche ainsi qu’à travers les espaces non remplis par le bras de Végéta. Gohan semblait crier… mais aucun son ne sortait.

Dendé ne perdit rien de ce qui se passait et était bien le plus catastrophé de tous. Non pas à cause du sordide de la scène mais parce que la blessure de Gohan, si on pouvait encore appeler ça une blessure, était beaucoup trop grave, beaucoup trop profonde et se situait dans la zone de tous les cauchemars pour tout guérisseur.

Le cas de Gohan n’était clairement pas récupérable, Dendé ayant en outre déjà vomi ses tripes pour sauver le chauve, même s’il n’en laissait rien paraître.

Végéta reprit assez rapidement ses esprits. Il n’avait pas voulu ça. Gohan n’était pas sa cible. Mais c’était la seule manière qu’il avait trouvée pour atteindre Freeza, sous l’emprise d’un coup de sang passager.
Cela dit, se faisant violence pour ne rien laisser paraître de la pointe de satisfaction que cette scène lui inspirait quand même, végéta détacha Gohan de son bras tout en se laissant perdre de l’altitude pour ensuite balancer le corps, désormais inconscient, en direction de Dendé, qui ouvrit silencieusement des bras plus que tremblants…



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Dernière édition par omurah le Sam Nov 15, 2014 16:55, édité 1 fois.
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Re: Trois Petites Secondes

Messagepar Paulemile le Sam Nov 15, 2014 16:08

Tu m'étonnes que ça te prenne du temps à relire, vlà la taille du chapitre que tu nous ponds :lol:
Enfin voilà, j'ai lu, j'ai bien aimé. Le style d'écriture est assez original, très descriptif, très précis. J'ai pensé à une résolution de problème de maths quand tu détailles la stratégie des Kienzan :lol: En tous cas c'est agréable à lire de mon point de vue. Intense, prenant... que du bon

Sur le fond maintenant, c'est un what-if qui diverge pendant le combat contre Freezer, j'imagine ? Ca parait évident mais comme ce n'est pas précisé, je me permets quand même de demander. :D
Bon du coup, deux chapitres, je suis déçu, je suis plutôt fan des fics qui s'étalent sur des dizaines de chapitres, tant pis, c'est quand même cool.

EDIT : juste un truc que j'ai oublié. Tu dis que Gohan attrape la queue de Freezer... queue qui a quand même été coupée par Krilin. De même, ça la fout mal pour la protection vis-à-vis de Vegeta, le coup de l'hélicoptère là (l'image mentale que j'en ai eue m'a d'ailleurs bien fait rire :lol:). En tous cas, même s'il lui reste suffisamment de queue pour faire tout ça, précise peut-être à ces moments que c'est bien le cas :wink:
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Re: Trois Petites Secondes

Messagepar omurah le Sam Nov 15, 2014 16:53

Merci pour ton commentaire Paulemile :)

Paulemile a écrit:Tu m'étonnes que ça te prenne du temps à relire, vlà la taille du chapitre que tu nous ponds :lol:
Enfin voilà, j'ai lu, j'ai bien aimé. Le style d'écriture est assez original, très descriptif, très précis. J'ai pensé à une résolution de problème de maths quand tu détailles la stratégie des Kienzan :lol: En tous cas c'est agréable à lire de mon point de vue. Intense, prenant... que du bon

Précis, oui… en tout cas j’ai vraiment fait un effort dessus et je suis content que tu l’aies remarqué.
Pour la stratégie des kienzan en fait j’ai hésité à la virer car j’avais beau la raccourcir, ça restait toujours longuet et indigeste de mon point de vue. Là encore content de voir que ça passe à ton niveau. C’était ma grosse inquiétude par rapport à ce chapitre.
Sur le fond maintenant, c'est un what-if qui diverge pendant le combat contre Freezer, j'imagine ? Ca parait évident mais comme ce n'est pas précisé, je me permets quand même de demander. :D

Toutafé, c’est un what-if, la fin sera clairement différente de ce qui s’est passé dans le manga :)
Bon du coup, deux chapitres, je suis déçu, je suis plutôt fan des fics qui s'étalent sur des dizaines de chapitres, tant pis, c'est quand même cool.

A vrai dire, moi-même je suis plus friand de longues épopées magistrales que de ‘courtes’ parenthèses… mais, tu verras toi-même, à la fin du dernier chapitre que si j’avais allongé le truc ça aurait fatalement perdu en intérêt… car en fait tout le fond de cet OS se base sur cette fin.
EDIT : juste un truc que j'ai oublié. Tu dis que Gohan attrape la queue de Freezer... queue qui a quand même été coupée par Krilin. De même, ça la fout mal pour la protection vis-à-vis de Vegeta, le coup de l'hélicoptère là (l'image mentale que j'en ai eue m'a d'ailleurs bien fait rire :lol:). En tous cas, même s'il lui reste suffisamment de queue pour faire tout ça, précise peut-être à ces moments que c'est bien le cas :wink:

ah mince, c'est vrai que "un morceau de queue inutile" c'est pas assez précis. Dans ma tête le morceau que krilin a coupé fait moins de dix centimètres de longueur (juste la pointe de la queue en fait)... mais je viens de vérifier pour ce qui est du manga et il semble que c'est pas loin de la moitié qui y soit partie là-bas.
Je vais clarifier ça en mettant "un tout petit morceau de queue inutile" XD
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Re: Trois Petites Secondes

Messagepar Joka le Sam Nov 15, 2014 19:43

J'avais lu quelque part que tu avais toi aussi un projet de fic, je ne suis pas déçu de l'attente ! Globalement, c'est vraiment bien écrit, les descriptions sont bien détaillés et il y a une utilisation d'un vocabulaire vraiment riche, j'aime beaucoup. Et puis, le fait que ce soit un What-if en soit, c'est encore mieux (mon type préféré dans les fanfic).

Concernant le fond du chapitre en lui-même, j'ai bien aimé le traitement de Végéta. Le fait qu'il ait envisagé de prendre la fuite en élaborant un plan un peu sur le tas, la description de ses états-d'âmes sur le moment après s'être aperçu que c'était indigne de lui, c'était vraiment bien sympa. Et puis, le personnage reste fidèle à lui-même à cette époque, en démontre sa dernière action sur Gohan. Il n'a pas hésité à le blesser grièvement dans le seul but de causer des dommages à un Freezer déjà sur-boosté, c'est lui tout craché. Et puis comme on dit, la fin justifie les moyens.

S'il y a un petit point négatif, ce serait effectivement la première partie avec Krilin et ses Kienzan. Tu t'es un peu trop focalisé là-dessus, mais ce n'est pas bien grave au final.

Vivement la deuxième (et dernière) partie !
Univers 09 : L'Histoire des Terriens
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Re: Trois Petites Secondes

Messagepar omurah le Ven Nov 21, 2014 12:05

Spoiler
Joka a écrit:J'avais lu quelque part que tu avais toi aussi un projet de fic, je ne suis pas déçu de l'attente !

C'était sur ta fic, d'ailleurs je pense que j'ai oublié de te répondre désolé. Hum, le projet dont je t'avais parlé n'est pas celui là, mais je n'en dis pas plus :P
Globalement, c'est vraiment bien écrit, les descriptions sont bien détaillés et il y a une utilisation d'un vocabulaire vraiment riche, j'aime beaucoup. Et puis, le fait que ce soit un What-if en soit, c'est encore mieux (mon type préféré dans les fanfic).

J'ai pris le temps de soigner les phrases, j'aime quand une lecture coule toute seule, content que ce soit agréable sur la forme :)
Concernant le fond du chapitre en lui-même, j'ai bien aimé le traitement de Végéta. Le fait qu'il ait envisagé de prendre la fuite en élaborant un plan un peu sur le tas, la description de ses états-d'âmes sur le moment après s'être aperçu que c'était indigne de lui, c'était vraiment bien sympa. Et puis, le personnage reste fidèle à lui-même à cette époque, en démontre sa dernière action sur Gohan. Il n'a pas hésité à le blesser grièvement dans le seul but de causer des dommages à un Freezer déjà sur-boosté, c'est lui tout craché. Et puis comme ont dit, la fin justifie les moyens.

hum hum, Je peux te dire que Végéta va encore faire du Végéta incessamment sous peu :)
S'il y a un petit point négatif, ce serait effectivement la première partie avec Krilin et ses Kienzan. Tu t'es un peu trop focalisé là-dessus, mais ce n'est pas bien grave au final.

yup, j'ai écris ça limite sans décoller mes mains du clavier, donc j'avais pas le recul à ce moment là... :(
Vivement la deuxième (et dernière) partie !

Hum, j'ai refais mon découpage avant de poster la première partie et actuellement il y en a plus de deux donc ce ne sera probablement pas la dernière :D

Merci pour ton commentaire (c'est motivant pour la fic en cours, vu que celle-ci est déjà finie) ^^


J'aurais finalement pas internet du week-end du coup je poste le deuxième chapitre aujourd'hui :)
La relecture a été faite un peu plus à l'arrache que la première fois, en espérant que trop de coquilles ne m'aient pas échappé.

Bref résumé du chapitre précédent.

Freeza déglingue Krilin malgré la stratégie en intégrale triple f(ln3) de ce dernier.
Puis le nihilien prend Gohan pour cible.
Végéta profite du fait que Freeza ne le calcule pas pour l'attaquer mais dût pour cela sacrifier Gohan en lui faisant un nouveau trou de balle. Mais Végéta n'est pas inquiet, pensant que Dendé réglera ça vite fait.
Sauf que Dendé, qui a tout vu et qui est bien au fait de ses propres limites, sait que là… c'est mort, y'a rien à faire, Gohan est juste bon pour la poubelle… ou alors…


Partie II ~ Un choix cornélien.

« Je vais chercher l’autre. Freeza sera probablement de retour d’ici six à sept secondes, plus énervé que jamais. On n’aura probablement pas le temps de les guérir tous les deux. Donc fais vite et occupe-toi au moins de celui là. »

« … »

Image

Végéta revint sur ses pas quelques instants plus tard avec Krilin. Lequel gisait sur le bras du prince.
L’anxiété étreignit lentement la gorge de Végéta. Il craignait d’atterrir sur une flaque du sang des deux qu’il avait laissés derrière lui, tandis que Freeza le gratifierait du sourire le plus ironique qu’il ait en réserve.

Heureusement ce ne fut pas le cas. Toujours pas de Freeza en vue. Végéta avait peut-être sous-estimé son coup de poing. Cela dit, moins de dix secondes s’étaient écoulées depuis la disparition du nihilien, ce qui ne suffisait pas pour ne serait-ce qu’envisager de se réjouir.

Le prince arriva en volant horizontalement. Il avait aperçu Dendé et Gohan, lequel était visiblement rétabli. Tandis qu’il se postait à leur niveau, un fait étrange attira soudain l’attention du prince : le namek ne semblait plus aussi frais et dispo’ qu’il l’était quelques temps plus tôt.
Non, à bien y regarder, il était d’ailleurs complètement avachi, même si encore debout.

Son teint n’était plus au vert mais avait viré à une espèce de jaune d’herbe flétrie.
Il ressemblait à un légume ratatiné par la déshydratation et ne pesait probablement pas plus de quelques petits kilogrammes désormais.
Végéta fit facilement le rapprochement avec Gohan.

« Hé… qu’est-ce qui t’arrives ? »

« … »

« Ne me dis pas que nous soigner t’épuise à ce point ? »

« En temps normal ça pourrait aller… mais les dégâts subis par Gohan étaient trop importants. »

Végéta ne répondit rien. Il tourna la tête vers Gohan. Ce dernier était bien portant et pleurait.
Végéta comprit que le namek avait, volontairement et sans le consentement de Gohan, sacrifié sa personne.

Végéta comprit aussi que le namek n’en aurait certainement pas fait de même pour lui et se serait probablement contenté de dire que les dégâts étaient trop importants pour être résorbés.
Végéta marqua un silence. Il restait relativement calme malgré le fait que Freeza pouvait débarquer d’un instant à l’autre. Le prince s’adressa alors à nouveau au namek.

« J’espère qu’il te reste assez de jus pour moi et celui-là. Et ce n’est pas une question. »

« … »

Végéta, toujours suspendu à un mètre du sol, marqua un nouveau silence puis jeta négligemment un Krilin à peine conscient de lui-même en direction de Gohan, lequel, ouvrant les bras, s’apprêtait alors à réceptionner son ami… lorsqu’une violente bourrasque de vent emporta le corps meurtri du terrien plusieurs mètres plus loin.

Cette bourrasque de vent portait le lourd nom de Freeza.

Elle enserrait le pauvre quasi-trentenaire pour le cou tandis que tous les autres avaient déjà disparu derrière les fagots ou les nuages, dès que deux d’entre eux au moins eurent réalisé que, de vent, il n’y eut que l’annonciateur de mort.

Freeza n’afficha rien. Son visage portait les stigmates des deux dernières attaques de Végéta et il avait pu s’en rendre compte en se regardant à la lumière d’une eau de lac cristalline.

Cette fois, il voulait en finir avec ces moucherons et allait les gratifier d’une mort lente et douloureuse au possible.
Krilin, à demi conscient, se sentit prendre de la hauteur. Freeza l’emmenait visiblement assez haut pour que le terrien n’ait pas la mauvaise idée d’essayer de s’échapper dans l’état qui était le sien.

Quelques instants plus tard, Freeza s’était stabilisé à une hauteur que Krilin évaluait, sans la constater de visu, à trois cent cinquante mètres.
Le meilleur ami de Gokū se demanda s’il n’allait pas tout de même tenter le coup de sauter dans le vide. Ne serait-ce que pour éviter que Freeza ne se serve de lui comme monnaie d’échange.

Trop tard. Krilin avait par ailleurs visé en plein dans le mille. Lorsque Freeza commença à l’étouffer sauvagement en lui enserrant le cou d’une main, l’humain avait rapidement compris que le monstre cherchait à faire chanter les autres pour qu’ils se montrent.

Seul était désormais audible le bruit du vent qui sifflait.
Les secondes s’écoulèrent ensuite lentement, lourdes comme du plomb.
Krilin mourant, à petit feu, dans la main glaciale d’un être qui l’était encore plus.

Plus loin, un certain Végéta rampait au sol, agonisant. Le prince vouait désormais une haine patentée à l’égard de Gohan. Lequel avait refusé, malgré l’insistance du prince, de porter à ce dernier le coup qu’il quémandait.
Végéta avait dû le faire lui-même, bravant par là son instinct de conservation. Il ne s’en était même pas cru capable. Et pourtant, il allait bien mourir du fait de son propre coup.

Bien sûr, il n’en avait pas l’intention. Il cherchait plutôt une renaissance. Et escomptait d’ailleurs cette dernière être encore plus impressionnante que celle dont Gohan avait bénéficié un peu plus tôt.
Et ce car Végéta, lui, avait dû se blesser lui-même. D’une manière ou d’une autre, ça ne pouvait pas compter pour rien. Qu’il s’agisse de réactions chimiques obscures, ou de règles édictées par les dieux, la symbolique de l’autodestruction, du sacrifice de soi par soi, ne pouvait pas ne rien signifier…

… Et Végéta se mit à rire tout en cherchant Dendé du regard.

Ce fut bientôt fait, le prince rampa derrière un rocher puis, après avoir discrètement capté l’attention de Dendé, fit signe à ce dernier de l’approcher. Le namek, ayant d’abord marqué une profonde réticence, finit par timidement avancer vers Végéta jusqu’à rejoindre sa position.

« Fais ton job… que je puisse continuer à me battre contre Freeza. »

« … »

« Tu entends ce que je te dis !? »

Dendé était statique, ses poings desséchés pendant le long de sa tunique.

« Hé, c’est à toi que je parle imbécile ! »

« Je… je ne vais pas vous guérir. Je refuse de venir en aide à un assassin comme vous. »

« Qu’est-ce que tu dis ?! »
Végéta avait dit cela en grognant. Il cherchait à intimider le namek mais se rendait bien compte que cela ne fonctionnerait pas cette fois.

« Je refuse de vous soigner. »

« Si tu… ne le fais pas… nous allons… tous mourir ! » Peina à articuler Végéta qui se sentait sombrer.

« Je ne vous soignerai pas… »

« Quelle partie de « nous allons tous mourir » n’as-tu pas comprise ?! »

« Allez-vous faire voir.» Lâcha le namek en faisant deux pas en arrière pour éviter le bras que Végéta tendait sournoisement vers sa petite jambe meurtrie.

Végéta se sentait perdre conscience… en même temps que tout espoir, non seulement de battre Freeza, mais même de survivre. Il n’avait plus la force d’argumenter. Plus la force de parler. Il savait qu’il n’en avait plus que pour deux ou trois phrases au maximum avant de succomber à l’inconscience.
Les phrases de la dernière chance.

« Ton ami… là-bas, va mourir si… tu ne m’aides pas. »

« … »

« Il va mourir… étouffé… mourir dans d’atroces sou… souffrances… »

Dendé ne réagissait pas. Végéta de son côté avait épuisé son stock d’arguments. Il espérait que Gohan se montre à cet instant pour raisonner le namek, mais savait qu’une chose pareille n’arriverait pas. Gohan était loin d’ici.
Végéta mâcha les derniers mots qu’il était encore capable de prononcer. Il venait de remarquer que Dendé ne regardait pas Krilin.

« Re… regarde-le… regarde-le mourir, imbécile. Tu fuis ta propre réalité. Si tu es vraiment… prêt à me laisser… mour… mourir ici, alors regarde-le jusqu’au bout. Assume ton… choix. Es… pèce de lâche… imbécile, dégonflé… assassin toi-même. Fais face à tes choix ou laisse ceux qui en sont capables les faire à ta place. »

Dendé ne répondit absolument rien. Végéta, à bout, céda enfin au noir complet.

Pendant ce temps, Ailleurs, à plusieurs dizaines de mètres au dessus du sol, Krilin, sous la pression des doigts acérés du tyran, partait de plus en plus loin.

Loin de la réalité.

Il essayait de se souvenir de son nom, pour se raccrocher au monde réel, mais ce nom lui échappait comme le vent que l’on essaierait d’emprisonner entre ses doigts.

De fait, il oubliait même la raison de sa présence, et même ce pourquoi il avait cette sensation de ne pas pouvoir respirer alors qu’il en avait envie.

Etait-il à la piscine ?
Dans l’eau au bord de Kame House ?
Quelle heure était-il ?
Il n’en savait rien et se posait ces questions.

Krilin partait de plus en plus loin. Il essayait de se souvenir de son nom, pour se raccrocher à la réalité, mais ce nom lui échappait comme le vent que l’on essaierait d’emprisonner entre ses doigts.

Pourquoi cette sensation de flotter ?
Etait-il sous l’eau?
Quelle heure était-il ?
Il n’en savait rien et se posait ces questions.



D’ailleurs, pourquoi se posait-il des questions… ?
Quelles questions se posait-il encore, d’ailleurs… ?

Krilin ne s’en souvenait plus.
Il lui semblait pourtant que c’était quelque chose d’important…



Non… c’était autre chose qui était important.
Krilin se demandait de quoi il parlait…
Il avait perdu le fil.



« Un fil… »
« Un fil de quoi ? »
« Y a-t-il quelque chose dont je dois me souvenir ? »
« J’ai l’impression que c’était important… »
« Euh…. »
« Je… voulais à tout prix ne pas oublier quelque chose… »
« … »

Krilin se noyait dans un océan de rien.

« Bah… ça ne devait pas être si important que ça… »
« … Non ? »
« Qu’est-ce que c’était, merde ! »
« Je voulais m’en souvenir… »
« Mais pourquoi, au fait ? »
« C’était important, putain ! »

Krilin s’enfonçait dans les méandres de cet océan d’inexistence…

« … »

« Et puis merde … qu’est-ce qui pourrait être si important de toute façon ? »
« … »
« Bref. »
« Où suis-je ? »
« Je suis en train de faire un rêve éveillé ? »



♪ « Avec tambours et trompettes » ♬


Krilin sentait qu’on lui tapotait sur la joue.
Il sentait qu’on lui criait son nom, qu’on lui criait de se réveiller, même s’il n’entendait pas un traître mot.
Soudain, l’air lui manqua. Krilin étouffait. Cruellement. Il cherchait l’air… il cherchait désespérément.

Le chauve partit en ascension.
Il nagea vers le haut, cherchant l’air à tout prix.
Krilin monta encore… encore… et encore.

« HAHHHHH !!!…. haaah….haaa…haa…»
De l’air ! … Enfin !

Krilin avait tous les sens engourdis. Il entendait des voix, lesquelles se faisaient de plus en plus précises. Il sentait un contact humain sur sa peau.
Un contact féminin.
Un contact familier.

« Dès que tu le sens, te gêne pas pour enlever tes mains de mes fesses… crétin ! »

La vue de Krilin s’affina.
Bulma.
Le jeune homme regarda autour de lui. De l’eau à perte de vue. Et puis… Kame House.
Le soleil, et le bruit des oiseaux…

« Depuis quand est-ce que je suis là ? »

« De quoi tu parles ? Et puis d’ailleurs ne parles même pas, tu n’es pas encore en état. »

« … »

« Gokū! Viens récupérer ton copain s’il te plait. »

« Aye ! »

Krilin reconnut cette voix au loin. Elle appartenait à son meilleur ami. Son ami d’enfance.

Krilin se laissa porter. Il avait marqué un instant de méfiance lorsque Gokū l’avait touché, mais le chauve avait instantanément reconnu le contact de son ami. Son odeur… ses manières. C’était bien Gokū, aucun doute là-dessus.

Image

Krilin fut installé dans le salon. Salon qu’il ne connaissait que trop bien. Sa vue était désormais limpide comme à l’accoutumée.
Sa fille, Maron, se tenait à son chevet tandis que C-18 le regardait, adossée à un mur au fond, avec un air calme que seul Krilin savait traduire comme étant une furie contenue.

Il sembla aussi à Krilin que C-18 destinait le même air, en plus insistant, à Bulma qui s’était d’un coup faite toute petite. Krilin se demandait pourquoi.

« Quelqu’un va-t-il enfin m’expliquer ce qui se passe ici, merde à la fin ! » Fit Krilin en prenant préalablement soin de boucher les oreilles de sa fille.

Bulma, qui lui devait des explications, s’y attela tandis que Krilin observait du coin de l’œil Gokū en train de s’adonner à ce qui semblait être un combat amical relativement musclé avec un jeune garçon étrange aux cheveux argentés.

« En bref… »

« Attends… » Coupa Krilin en se retournant vers le garçon. « On a des invités ? »

« Je déteste être coupée Krilin… Je disais donc en bref, tu… »

Bulma marqua une pause et rectifia la fin de sa phrase en réponse au regard assassin que C-18 venait de lui lancer.
« Nous… avons eu la mauvaise idée de faire un concours pour voir lequel tiendrait le plus longtemps en apnée… »

« … Et… et tu as triché ? »

« Heu…oui, mais... »

« Avec tes machines…. Je…je crois que je me souviens… »

« Euh… »

« Et moi en refusant de perdre, j’ai fini par…me noyer... Et c’est toi qui m’as remonté… »

« C’est ça! » fit Bulma dans un grand sourire tandis que son maillot de bain une pièce dégoulinait encore d’eau. « Je vois que tu n’as pas tant perdu la mémoire que ça gars, maintenant si tu veux bien m’excuser, je dois m’éloigner autant que faire se peut de ta femme chérie. »

Bulma, qui ne plaisantait pas du tout, prit séance tenante le chemin de l’étage, y rejoignant Krilin ne savait qui.
Le chauve enfonça soudain sa tête et son front entre ses deux mains, nageant encore dans le flou, tandis que sa fille tirait sur son short de bain, visiblement pour lui poser une question.

« Papa ! »

« … Hm… oui chérie ? »

« Tu es amnésiaque ! »

« Je crois bien oui… Hahahaha. Mais, toi qui veux faire des études littéraires, on dit amnésique, Maron. » Termina Krilin avec un doux regard de père-poulet.

Krilin entendit du coin de l’oreille que C-18, qui ne s’intéressait plus à ce qui se passait dans le salon, avait quitté sa position stationnaire habituelle, dos au mur, pour elle aussi quitter les lieux en prenant la direction de l’arrière de la maison.
Krilin, en se concentrant, perçut les voix de Lunch et de Chaoz quelque part à l’étage.

Le père de Maron sentit la colère lui monter. Qu’est-ce qui lui avait pris de rester en apnée aussi longtemps. Perdre la mémoire, même passagèrement, n’avait en réalité rien d’une chose amusante et il s’en rendait compte maintenant. Tout ce dont il se souvenait c’était des gens autour de lui, et… peut-être aussi…

« … »

« Arghhh !! »

« Papa !? » fit Maron dans un sursaut d’inquiétude pour son père.

« … Ça va…… Ça va. »

« Ça va ? »

« Ouais… ça va. »

« … »

Maron grimpa hardiment sur les genoux de son père et, se blottissant contre ce dernier, balança ses pieds dans le vide dans un mouvement de va-et-vient.
Krilin se sentait perdu. Déboussolé. Inexistant.

« Tu es sûr que ça va papa ? » Fit Maron en se retournant puis en collant quasiment son visage à celui de son père pour établir le contact visuel.

« J’ai… j’ai fait un rêve horrible. »

« C’est un cauchemar donc. En plus tu peux pas rêver sous l’eau, donc c’était plutôt une hallucination. Tu as vu quoi ? »

Krilin n’eut pas le temps de répondre, ayant été interpellé par des bruits de pas s’approchant du salon.
Il s’agissait de Chichi et de Yamcha lesquels, ayant entendu du bruit, étaient descendus voir ce qui se passait.
Quelques instants plus tard, ils étaient au niveau du chauve, qui se tenait encore la tête, le regard perdu le long du plancher.

« Hey vieux… ça va ? » Fit Yamcha en portant une main à l’épaule de celui qui fut son Condisciple.

« Ouais……. Non… Non, ça va pas du tout. »

« On m’a dit que tu avais perdu la mémoire ? » fit Chichi en époussetant le visage plein de sable de la fille de Krilin, puis de ce dernier.

« Quelque chose comme ça. » Fit Krilin en se redressant pour ensuite s’affaler plus confortablement sur le divan, balançant ses deux bras à l’arrière de ce dernier et en orientant son visage vers le plafond.

« J’ai entendu le mot cauchemar… »

« Je… »

« Tu es juste fatigué, c’est tout. » Fit Chichi en secouant l’index, Je vous prépare un dîner qui te remettra d’aplomb pour toute la semaine, fait moi confiance.

« Ah, c’est vrai ! Qu’est-ce qu’on mange chérie ?! » Fit Yamcha en se désintéressant soudain complètement de Krilin.

« Pour les bien-pensants, tout ce qui se mange. Et pour les plus courageux un peu de ce qui ne se mange pas trop aussi. » Dit Chichi dans une moue complaisante, sentant déjà venir les déserteurs.

Krilin n’accordait pas grande attention à ce que disaient Yamcha et Chichi. Sa préoccupation était toute autre, et seule sa fille le sentait, mais ne sachant plus comment intervenir, Maron se tint à l’écart des adultes.

« Je… j’ai oublié beaucoup de choses. »

« Ah ? Quoi ? »

« A.. ha… ha... ha.. ». fit Krilin sans sourire.

« Ferme la Yamcha, tu vois bien qu’il n’est pas bien. » Renchérit Bulma en réinvestissant la pièce.

« C’est bon, je plaisantais… et puis pourquoi ne pourrait-il pas se souvenir du contenant à défaut du contenu ? » Fit l’incriminé en s’asseyant à côté de Krilin.
Gokū fut le suivant à intégrer le salon. Il se dirigea vers le petit comité et resta debout à côté de Chichi, disposé à écouter silencieusement ce que Krilin avait à dire.

« Alors, tu nous racontes ce fameux rêve… » Fit le fils adoptif de Gohan.

« …. Freeza. »

A l’évocation de ce nom, Chichi fit un pas en arrière retenant sa stupéfaction. Krilin venait de plomber l’ambiance en quelques instants. En un seul et unique mot.
Qu’est-ce qui lui prenait d’évoquer un tel nom en ce jour festif ?
Gokū arbora finalement un air grave qui lui allait assez bien.
Yamcha et Bulma de leur côté avaient été au moins aussi surpris l’un que l’autre et contrairement à Chichi, n’avaient pas eu la décence de se retenir de le montrer.
L’un, qui s’était assis sur le dossier du divan à l’arrivée de Gokū, se retrouvait désormais les quatre fers en l’air, tandis que Bulma, elle, s’était instinctivement éloignée et cachée de Krilin, comme s’il était en lui-même porteur de danger, chose profondément stupide qui amusait Yamcha, lequel, encore couché au sol, la pointait désormais d’un doigt moqueur.

« Oui, et donc ? » Fit Gokū. « Ce n’est pas grave, tu as rêvé de Freeza, ça fait rien. Ça m’arrive aussi d’y penser. Ça ne fait même pas trois mois qu’on l’a tué après tout. »

« On… on l’a tué ? » Fit Krilin avec une pointe de stupéfaction.

« Bah… oui, tu étais là toi-même, ne me dit pas que tu as oublié. » Lâcha Gokū en se grattant la tête de surprise.

« Eh, bien… A dire vrai je ne me souviens même pas de son visage… »

« Quoi !!? Tu es sérieusement atteint alors. »

« Remarque, c’est pas plus mal finalement. » Murmura Chichi.

« Hm… » Se contenta de lâcher Krilin.

« Allez, arrête de te miner » encouragea Gokū. « On l’a battu. Toi, moi et Piccolo. Lorsque je suis sorti du caisson de régénération, je vous ai rejoints et on a fini par l’avoir ensemble. Même si on était tout les trois plus très sexy après ça. »

Bulma et Chichi approuvèrent d’un signe de tête plein de compassion avant de laisser les garçons blablater entre eux.
La jeune Brief s’en retourna à sa baignade, elle était simplement venue récupérer une serviette. Chichi de son côté s’orienta vers la cuisine.
Krilin quant à lui n’avait, décidément, toujours pas la tête à se relaxer et discuter simplement du passé.

C’est alors qu’une étrange omission de Gokū retentit dans son esprit et l’inquiéta soudainement.

« Et Gohan ?! Et végéta ?! »

Le silence général qui s’abattit soudain sur la pièce, et auquel Krilin ne s’attendait pas, ne lui disait rien de bon. Yamcha, reprenant son sérieux en réalisant que Gokū avait encore du mal à parler de cela, épargna au père de Gohan cette douleur et prit le parti de donner à Krilin l’explication que ce dernier semblait attendre.

« Lorsque Gokū est arrivé sur place… c’était déjà trop tard pour ces deux-là. Vous étiez tous les trois à terre et, toi, tu es celui que le dénommé Dendé a choisi de sauver en premier… avant de se faire tuer par Freeza. Ensuite tu es parvenu à résister jusqu’à l’arrivée de Gokū et Piccolo. »

Un nouveau silence s’abattit… Pesant… Etouffant.
Krilin se leva et se dirigea vers Gokū. A l’instar de Yamcha plus tôt qui avait posé sa main sur l’épaule de l’homme sans nez, ce dernier chercha aussi à avoir un geste envers son ami Gokū.
Il l’enserra, tempe contre ventre.

Son Gokū posa sa main sur l’épaule de Krilin… Et eut soudain une réaction à laquelle ce dernier ne s’attendait pas du tout.

« Mais nan !! Il déconne !! Ahahah !! »

« Mahahahaa !! Le coup de chaud que je t’ai foutu, Krilin !! T’inquiètes, Gohan est à l’étage.» S’esclaffa Yamcha en s’affalant à nouveau sur son divan. Un imperceptible air gêné eut tout juste le temps de s’imprégner sur son visage, avant de s’estomper tout aussi rapidement.
Le chauve de son côté n’y comprenait plus rien…

… Mais une chose était sûre. Il n’avait aucune envie de rire.
Et ce qui l’énervait encore plus, c’est qu’il ne savait pas pourquoi.

Krilin arma un poing chargé de colère et de frustration qu’il abattit sans ménagement sur la joue de Gokū, lequel alla s’écraser de tout son long à travers la palissade séparant le salon de la chambre du bas. Yamcha réagit alors au quart de tour en bondissant sur Krilin et en le secouant. Son impulsion première fut de le bousculer, mais sans trop savoir pourquoi, il s’était freiné au dernier instant.

« Mais t’es con ou quoi ?! Gokū est malade ! Tu veux le tuer ou quoi !!? C’était juste une putain de blague ! »

« … Je…. il y a quelque chose, dont je dois me souvenir… »

« Tu entends ce que je te dis ?! » Fit Yamcha tout en faisant deux pas en arrière pour calmer les tensions et établir un contact visuel avec Krilin qui, au contraire, ne cessait de fuir le regard de l’ancien voleur.

Gokū montra enfin signe de vie en bougeant les jambes puis en se défaisant péniblement de sa prison de bois. Yamcha accourut mais Gokū lui fit signe que ça allait. Reprenant un air plus sérieux, le saiyajin, à demi assis au sol, toisa Krilin du regard.

« Tu n’es pas dans ton état normal… je pense que tu devrais peut-être voir un médecin. »

« … Ce dont j’aurais besoin, c’est plutôt d’un sophrologue. » Souffla Krilin, les yeux toujours rivés vers le plancher.

« Un sophrole quoi ? … Ecoute Krilin, ce n’est pas si grave d’avoir oublié toutes ces choses. Moi ma tête est aussi vide qu’une calebasse vide, je m’en plains pas pour autant. »

« Gokū… » Fit sobrement Krilin, commençant tout juste à retrouver sa lucidité et se sentant mal d’avoir ainsi violenté son ami alors qu’en temps normal, il aurait été le premier à approuver ce genre de blagues pas drôles du tout.

Krilin prit une légère inspiration pour se calmer. Il venait de se donner une image de voyou face à sa fille, laquelle l’observait certainement quelque part dans son dos, et ça, il n’arrivait pas à se le pardonner.
L’ex-petit ami de Marlène réalisa alors qu’ils n’étaient plus seulement quatre dans la pièce. La plupart des autres, ayant entendu l’agitation, s’étaient agglutinés au niveau du cadre de l’entrée du salon ou, pour certains, avaient bravé l’antre tumultueux, se tenant prêts à essayer de séparer les gens si besoin était.

Mais ce n’était pas utile. Krilin n’avait plus l’intention de frapper qui que ce soit et pour quelque raison que ce soit, il s’en voulait déjà assez.

« Je… je dois me souvenir de quelque chose… »

« Pourquoi donc ? » Fit Bulma en retirant son tuba, interloquée.

Ne laissant pas le temps à Krilin de répondre, une nouvelle voix s’adressa à lui.

« Ecoute, peut-être que je me trompe mon fils, mais, en écoutant les gens parler de toi à droite à gauche, j’ai l’impression que tu es à cheval entre deux réalités. » Souffla Kame-Sen'nin en se rapprochant de son ancien élève. « Ne te laisse pas illusionner. Nous sommes là, tout aussi réels que toi. Peut-être as-tu l’impression d’avoir plus existé dans cette autre réalité que dans celle-ci puisque tes souvenirs sont plus concentrés là-bas. Mais fait moi confiance, ne perds pas pied avec le vrai pour t’intéresser à un rêve. »

« Vous dites qu’on a battu Freeza… »

« Tu… as Battu Freeza. » Renchérit Roshi, au corps et à la voix tassés par le temps et les trop longues siestes sur sa chaise longue. « Toi, et Gokū... ensemble. »

« Ce rêve… »

« Que se passait-il dans ce rêve ? »

« Ça non plus je ne m’en souviens pas. »

« Alors où est ton problème ? »

« Justement… si je m’en souvenais il n’y en aurait pas… mais, là… j’ai l’impression d’oublier quelque chose d’important. »

Kame-Sen'nin ne répondit rien, préférant laisser à Krilin le temps de digérer ce qui venait de se dire et d’en découdre avec ses réflexions. Le silence perdura tandis que Yamcha, aidé par Chichi, relevait Gokū pour l’installer sur un divan.

Ce fut cette fois au tour de C-18 de parler. Jusqu’alors silencieusement adossée au cadre de la porte du salon, elle avait attendu patiemment que tout le monde y aille de sa petite réflexion. Puis, du simple fait d’avoir fait lever sa voix parmi la masse des autres, avait fait taire ces dernières, sans forcer le ton.

La dame s’adressa alors à son mari de son habituelle voix cristalline, à la douceur et à la compassion inégalée.

« Bon et sinon tu nous gonfles avec tes histoires de rêve ! Quoi que tu aies oublié ça ne pouvait pas être si important que ça. »

« Certes… j’en conviens. »

« Mais… »

« Mais justement… je crois me souvenir… je crois me souvenir que j’avais anticipé ce raisonnement dans mon rêve. Je me vois en train de pleurer. En train de me supplier moi-même de ne pas céder à la facilité de ce raisonnement. »

« Eh bien n’y cède pas. »

« … »

« Vas-y, rends-toi malade à essayer de te souvenir de ce qui n’est rien d’autre qu’un rêve. Frappe à nouveau des infirmes, deviens fou et tue toute ta famille avant de te donner toi-même la mort. »

« … »

« … »

C-18 avait volontairement grossi le trait. Mais le tableau qu’elle avait dressé n’était pas si irréaliste que ça. Elle avait bien senti que sa soudaine perte de mémoire perturbait Krilin plus qu’elle n’aurait dû. Elle avait bien senti, et les autres commençaient à le comprendre aussi, au sérieux sur le visage du chauve, que ce n’était pas une banale parenthèse qui allait bientôt se refermer mais que Krilin entamait doucement mais sûrement, les premiers pas d’une descente aux enfers dont il ne ressortirait pas indemne.

Krilin de son côté en avait trop entendu. Il prit, sans plus un mot, la direction de la cuisine, témoignant ainsi de sa volonté de s’isoler.
Bientôt, tous s’étaient aussi dispersés et le salon ne recevait plus qu’Oolong et Plume, jouant à la console.

Dix minutes s’écoulèrent ainsi.

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Krilin était encore assis sur les froids carreaux de marbre de la cuisine tandis qu’il entendait les gens qui réinvestissaient l’étage au dessus de sa tête. D’autres se trouvaient sur la plage, il les apercevait par la fenêtre. Et d’autres encore, avaient repris leurs droits dans le salon. Mais personne n’était venu le déranger dans la cuisine. Pas même Chichi qui avait pourtant encore quelque chose sur le feu.

Malgré les bruits de fond, le silence, à peine perturbé par les cris de la marmite sur le feu, était roi et permettait à Krilin de se calmer.

Soudain, quelqu’un, dans son dos, avait visiblement décidé de franchir la ligne rouge en pénétrant dans la cuisine.
Krilin n’était pas du genre à jouer au petit chef et à donner des ordres suivant son bon plaisir. Mais lorsqu’il en donnait, ou en insinuait, il entendait bien que ces derniers soient respectés.

Le chauve ne se retourna pas. Il sentit que la personne s’approchait. Une personne dont il ne pouvait pas ressentir le KI.
Cette même personne lui tapa légèrement le dos du bout d’un pied dénudé. C’était sa façon à elle de lui mettre la main sur l’épaule… ou alors elle avait la flemme de se baisser. Cette fois, c’est d’un ton un chouia plus obligeant qu’elle s’adressa à lui.

« Ecoute. Tu as peut-être l’impression d’être le seul ici à broyer du noir, et donc les rires des autres t’indisposent… mais l’ambiance générale actuelle n’est qu’une façade. Les gens que tu vois ici ont tous des problèmes aussi gros que les tiens, et ça tu sembles l’avoir oublié en même temps que ton indulgence habituelle… »

« Des problèmes aussi gros que les miens… permets moi d’en douter. »

« Ton ami Gokū que tu vois tout sourire n’en a plus que pour quelques semaines. Son fils… son unique fils… n’est plus qu’une loque humaine. Bulma est veuve. Gokū t’a menti tout à l’heure en te laissant croire que Végéta avait survécu. Il n’a juste pas trouvé le courage de dire le contraire puisqu’étant directement responsable de la mort de ce dernier. Même si ça non plus il ne l’a pas dit. Et Bulma ne peut même pas pleurer la mort de Végéta ouvertement, étant donné que seul ton ami Gokū et moi, accidentellement, sommes au courant de la relation qu’elle entretenait avec celui qui est encore considéré ici comme une engeance. Tu n’aurais pas du évoquer ce Freeza ainsi, tu as fait remonter des choses à la surface et tu as fait peur à tout le monde. Tu n’es pas le seul, les gens en font encore des cauchemars, mais ça tu sembles aussi l’avoir oublié. »

« Je… »

« "Tu" rien du tout. Tu vas prendre ta décision, maintenant. Parce que, comme je te l’ai déjà dit, tu me gonfles sérieusement là. Alors soit tu oublies que tu as oublié quelque chose, soit tu pars d’ici et tu ne reviens que quand tu seras revenu à toi. Reste à voir si tu seras encore le bienvenu… »

« … »

« Je peux aussi te donner quelques coups sur la tête si tu veux. Ça ne te tuera pas, mais avec un peu de chance, tu oublieras éventuellement ce rêve. Et, en cas de grave commotion, on pourra toujours te guérir avec vos haricots. Mais sérieusement, fais-ton choix… Tout de suite. Sinon je le ferais à ta place. »

Krilin marqua un silence. La proposition, ou plutôt la mise en demeure avait quelque chose de tentant sans qu’il ne sache vraiment pourquoi.
Si… il savait pourquoi. C’était parce que C-18 en le brutalisant ainsi lui donnait l’occasion unique de tourner la page. Krilin nageait entre deux eaux et c’était là le fait le plus désagréable pour lui. C-18 avait raison. Il devait choisir une bonne fois pour toute entre, d’un côté, cette obsession naissante que tous, et lui-même, devinaient plus dangereuse qu’elle ne pourrait sembler… et, d’un autre côté, sa famille et ses amis.

A la croisée des chemins, il devait prendre une route et oublier définitivement l’existence de l’autre. Krilin devait faire ce choix cornélien.



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Voilà, voilà... tu l'as pas vu venir celle-là hein :) ?
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Re: Trois Petites Secondes

Messagepar Bushido le Ven Nov 21, 2014 13:43

Tu l'embrouille avec tes histoires là !

Déjà, la relation entre vegeta et bulma n'est pas aussi tôt dans l'histoire. Ensuite, il y a c-18 et sa fille qui sont la et enfin yamcha a appelé chichi chérie ! :lol:
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Re: Trois Petites Secondes

Messagepar omurah le Ven Nov 21, 2014 13:57

En fait c'est très simple, Chichi avait pas ses lunettes, du coup Yamcha a sauté sur la seule occasion de sa vie d'avoir vite fait une copine et il a imité la voix de Gokū :D
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Re: Trois Petites Secondes

Messagepar Joka le Ven Nov 21, 2014 19:02

Ah ouais, le coup du rêve, je ne l'ai pas vu venir, bien joué. Moi qui croyais que ce serait un What-if "normal", là, je dois dire que je suis très curieux de connaitre le fin mot de l'histoire.

N'empêche, tout ce chapitre (surtout la dernière partie) était bien intriguant ! D'ailleurs, je n'arrive pas vraiment situer l'époque exacte. Tu dis par l’intermédiaire de Goku qu'il s'est écoulé trois mois depuis la mort de Freezer, mais le fait que Krilin soit déjà avec C-18 et qu'il ait déjà un enfant me fait penser que cette date est volontairement erronée.

Et je ne sais pas pourquoi mais j'ai comme le sentiment que toute la partie où Krilin dialogue avec ses amis est également un rêve (Inception powa).

Vivement la suite !
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Re: Trois Petites Secondes

Messagepar RMR le Ven Nov 21, 2014 19:40

En tout cas, si c'est bien un rêve, je trouve que c'est drôlement bien fichu. Il y a une succession de petits éléments par-ci par-là un peu "wtf" mais que personne ne prend en considération, un type au cheveux argentés qu'on ne sait pas d'où il sort, qui n'intervient pas et auquel personne ne s'intéresse à part très brièvement Kuririn au début, des gens qui vont et viennent sans trop de raisons (Blooma qui revient avec un tuba quoi...), des sautes d'humeurs des personnages, des situations improbables (Chichi x Yum Cha, Yum Cha qui plaisante sur la mort de Gohan, mais en fait ça va, il est en vie, c'est juste une loque), ça retranscris super bien l'ambiance d'un rêve. En fait, c'est comme s'il y avait une focale, le centre d'attention de Kuririn, avec un déroulé assez net, et gravitant autour, une masse d'éléments inordonnés et incohérents. Si c'est bien un rêve, j'en ai rarement vu avec un aussi bon rendu (ce qui motive d'ailleurs mon commentaire, le premier chapitre, lui, ne m'avait pas fait particulièrement forte impression, sans être mauvais non plus, hein).
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Re: Trois Petites Secondes

Messagepar Max le Ven Nov 21, 2014 22:47

Hello !

Hum, si c'est un rêve, l'ambiance est assez réussie. On y trouve pas mal d'éléments WTF. Un rêve dans un rêve ?


Le style est propre, rien a redire et j'ai pas vu de fautes. Je vais suivre cette fic avec assez d'attention, bonne chance '-'
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Re: Trois Petites Secondes

Messagepar omurah le Jeu Nov 27, 2014 13:13

Chalut ! :3
C’est parti pour le troisième et dernier chapitre de cette fic ! Ne passez pas à côté des musiques en parallèle, elles ne demandent qu’à caresser vos oreilles nostalgiques :3
Si vous le voulez bien, réponse à vos précédents commentaires en fin de chapitre, histoire de pas spoiler.


Partie III ~ Rester ou partir, telle n’est plus la question.


Le chauve prit une inspiration durant laquelle il laissa libre cours à ses réflexions. Au moment de l’expiration, sa décision était prise. Et sa réponse se calqua sur le même ton que celui de la dernière phrase de la jeune femme, question d’équilibre.

« Ouais… ok… maintenant ferme la et vas voir ailleurs si j’y suis. Cette décision ne te regarde pas que je sache. Je ne t’ai pas obligée à écouter mes problèmes. »

C-18 se redressa. Elle était jusque-là à moitié accroupie et cette position inconfortable la dérangeait.

« … Tu as de la chance que Maron ne soit pas là. Sinon j’aurais encore été obligée de te faire une scène à la con. »

« … »

« J’aurais essayé. »

Ce furent les derniers mots de C-18 dont la tentative d’intimidation avait lamentablement échoué et qui, battue, avait quitté la cuisine aussi simplement qu’elle y était entrée.

Krilin suivit du coin de l’oreille le bruit des pas de sa femme. Elle s’était dirigée vers le salon, puis vers l’étage au dessus. Là où tous les bruits se mêlaient entre eux et effaçaient ceux des déplacements de la dame autoritaire, qu’il ne changerait ni n’échangerait pour rien au monde.

Les heures s’écoulèrent ainsi.

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Le salon était à nouveau la pièce la plus occupée. Suivi de la chambre du haut et de l’arrière-cour où Gokū et Chichi faisaient des grillades.
La plage était déserte. En cette heure du soir, l’eau n’était plus si bonne.
Les animaux nocturnes investissaient le seul palmier de l’île tandis que les moustiques, derniers vestiges tolérés d’un temps où cette île n’était pas si déserte que ça, aiguisaient leur arsenal.

Gokū, dans l’arrière-cour, avait du mal à ne pas céder à la tentation du fumet qui se dégageait du barbecue. Il était assis sur une chaise en plastique, adossé à l’un des poteaux en bois de la petite véranda, tandis que Chichi retournait la viande, à moins d’un mètre de lui.
D’ordinaire, la jeune femme, compatissante, laissait toujours Gokū piquer un ou deux morceaux. Mais n’ayant pas apprécié la petite altercation que ce dernier avait eue avec Krilin, et ne voulant rien entendre du fait qu’il était l’agressé de l’histoire, elle l’avait mis au piquet sans céder à ses suppliques.

Gokū, après une dernière tentative, baissa les bras. Il lâcha un râle d’exaspération et plaça ses mains derrière sa tête en avançant un peu sa chaise pour se balancer en équilibre et passer le temps.

Soudain, le saiyajin sentit que sa main droite, à l’arrière de sa chaise, venait de rentrer en contact avec un corps tout frêle et froid. Lequel, dans un sursaut, agrippa le bras musclé du saiyajin.

« FREEZAAAA !!! »

Gokū sauta instantanément au plafond, son cœur dansant la samba dans sa poitrine.

« FREEZA !! OÙ ÇA ?! OÙ ÇA ?! OÙ ÇA FREEZA ?! »

Des rires suivirent. Contrastant avec la terreur puis la perplexité qui dominaient encore Gokū.
Ce dernier mit plusieurs secondes à comprendre que Maron lui avait fait une blague. De fort mauvais goût.

Gokū prit le temps de se remettre de ses émotions et, tandis que son cœur retrouvait un rythme décent, le saiyajin ramassa la chaise qu’il avait renversée et y reprit place, tandis que Maron s’avançait devant lui en riant et en le pointant du doigt.
Chichi de son côté continuait d’aplatir les steaks crus qu’elle destinait au grill.
Elle n’avait aucunement été intimidée par la plaisanterie de Maron vu qu’elle en avait déjà fait les frais plus tôt, comme nombre d’autres personnes présentes sur l’île dont Gokū venait tout juste de rejoindre la triste liste.

« HAHAHAHA ! Excellent ! » Fit Gokū en plaçant Maron sur ses jambes tandis que cette dernière affichait le V de victoire. « Heureusement que j’ai une bonne constitution cardiaque sinon tu m’aurais achevé ! »

« Bande de trouillards. Y’en a pas eu un pour rattraper l’autre. » Fit Maron sans se départir de son sourire.

« Tu l’as faite aux autres ? Haha ! ….Euh, attends, tu l’as pas faite à Piccolo j’espère !? Il n’y survivrait pas ! »

« Je ne sais pas où il est. » Fit marron en se nichant plus loin vers la hanche de Gokū, qui de sa maladresse habituelle l’avait placée inconfortablement en équilibre sur son genou.

Le saiyajin de son côté perdit son air jovial, le troquant pour une mine plus sombre, lorsqu’il posa la question qui venait de sonner à son esprit.

« Tu l’as… faite à Krilin ? »

« Je ne sais pas où il est non plus… c’est bizarre, ils ont tous les deux disparu. »

« … »

« Dis… pourquoi vous avez tous aussi peur de Freeza ? Qu’est-ce qu’il vous a fait ? »

« Euh… Maron tu veux pas d’abord aller voir si Oolong et Plume ont arrêté de jouer à la console ? Je préfère éviter une nouvelle crise de Bulma. »

« … Et pourquoi vous évitez toujours le sujet de Freeza ? Je ne comprends pas. »

« … »

« Vous l’avez battu pourtant non ? »

« On… non, pas vraiment. On n’a pas battu freeza… »

« Mon papa dit toujours que toi et grand frère Gohan êtes les plus forts de l’univers. »

« Ton papa exagère beaucoup parce qu’il nous apprécie. A vrai dire même à quatre nous ne sommes pas de taille contre Freeza. Mais bon, tu vois, il est mort... donc ça va. On a de la chance. »

« Comment il est mort alors ? »

« … Makkankosappo. »

« Maka… quoi ? »

« L’attaque la plus puissante de Piccolo. Mais Végéta et Gohan ont dû… donner de leur personne pour retenir Freeza. Et même sans ça, Freeza est surtout tombé par excès d’orgueil Il pensait pouvoir survivre et n’a pas jugé bon de sacrifier ses deux bras pour se libérer de Végéta et Gohan. »

« … Et si jamais Freeza devait revenir, vous allez refaire la même chose ? Vous allez nous protéger pareil hein ? On n’a pas à avoir peur dis ? »

« Gokū ! Tu sais pourtant que c’est justement pour ça que tu dois éviter de parler de cette créature aux enfants. Fustigea Chichi qui leur faisait dos. Ce n’est pas la respecter que de ne pas édulcorer l’histoire juste parce qu’elle le demande, c’est plutôt la traumatiser à vie. »

« J’ai... édlulcloré l’histoire… murmura imperceptiblement Gokū. Et Chichi a raison Maron, ce n’est pas que tu sois trop jeune ou pas. C’est juste que tu n’as pas besoin de tout savoir. Comprends ça s’il te plait. »

« Mais tonton, toi tu vas partir ailleurs. C’est maman qui me l’a dit. Alors comment vous pourriez refaire la même chose sans toi ? »

« Freeza est mort. On a plus besoin de s’inquiéter à son sujet ma chérie. Tu peux dormir tranquille. Je veillerai toujours sur toi… où que je sois. »

« Mais s’il revient ? »

« Si tu veux une réponse honnête... même si Freeza revenait, et qu’il était tué ensuite, il y aurait quand même d’autres gens pour menacer le monde. Ça ne changera pas. Alors plutôt que de te faire du mal, pense plutôt à ce que tu vas manger tout à l’heure ! » Acheva Gokū en retrouvant son sourire.

Plus loin - mais pas si loin que ça - sur le toit en tuiles de Kame House, deux êtres conversaient, les yeux rivés vers l’océan. Ils avaient entendu tout ce que disaient Gokū et Maron plus loin en bas, et cela avait engagé leur conversation.
« Tu penses encore à cette histoire de rêve… »

« Oui. Cela dit, l’histoire que tu m’as racontée sur la mort de Freeza me rassure un peu. J’ai… j’ai l’impression que les souvenirs me reviennent... Par contre ton histoire à propos d’une troisième transformation me fait encore froid dans le dos. Moi qui pensais que sa première transformation était la seule qu’il avait en réserve… »

« Tu as surtout l’impression de ne plus savoir où tu en es. A mon avis tu devrais faire comme ta femme te l’as dit et partir quelques temps. Freeza est mort, il n’a même pas eu l’occasion d’atteindre sa troisième transformation. Nous avons eu beaucoup de chance. S’il revenait aujourd’hui, personne ne pourrait lui résister. Donc autant que tu t’en ailles retrouver tes esprits et reprendre l’entrainement. Je vais faire de même de mon côté.
En ce qui me concerne Freeza est loin de mon esprit. Il appartient au passé. Nous devons nous concentrer sur les éventuelles menaces à venir, et fais moi confiance… il y en aura. »

« De… nouvelles menaces ? »

« Tu en doutes ? Mon père… puis moi-même… Radditz… Végéta… Freeza… Tu doutes encore ? Nous avons tué Freeza il y a trois mois. Je nous donne à peine deux ans avant que de nouveaux problèmes se fassent jour.
Cela dit, en ce qui me concerne ce n’est pas un souci. Je ne fais que te prévenir. »

Un long silence eut le temps de se balader. Piccolo et Krilin contemplant toujours les vagues mourant sur les rochers.

« Tu sais quoi… »

« … »

« Je ne vais pas partir. Je vais rester ici. Je vais m’entrainer avec Gokū et oublier toute cette histoire de rêve. »

« Hn… c’est pas comme si j’en avais quelque chose à foutre. » Lâcha Piccolo d’un air dédaigneux pour bien marquer le fait que jusque-là il ne parlait pas sous le coup d’un attachement à tous ces gens mais simplement parce qu’étant doué de parole, il avait le loisir de jouir de cette dernière, sans pour autant que la raison en elle-même soit si importante que cela.

Krilin se laissa aller à un petit sourire tandis que les étoiles scintillant à l’horizon ne parvenaient pas à donner à ses yeux l’éclat qu’elles dégageaient.

Un bruit attira alors l’oreille des deux guerriers. Quelqu’un montait sur le toit.
Seul Piccolo se retourna, pour réaliser, sans trop de surprise puisqu’il avait senti le KI approcher, que la jeune Pan les avait rejoints en passant par la fenêtre de la chambre juste en dessous.

Cette dernière, rangeant les clés de son véhicule dans sa poche, se dirigea vers eux et tendit la main à Piccolo, en guise de salut. Lequel, pour toute réponse, se contenta de garder les bras croisé et de la fixer de son éternel regard acide.

La jeune adulte baissa la main et se dirigea vers Krilin qu’elle n’avait pas vu en arrivant quelques minutes plus tôt sur l’île, accompagnée de sa mère.

Arrivée au niveau de Krilin, Elle se pencha un peu sur le côté pour observer le visage de ce dernier qui avait toujours les yeux perdus vers l’horizon.

« Bonjour, monsieur. »

« …
Hm ? Ah… salut Pan. »

« … Euh… à qui ai-je l’honneur ? »

Krilin se retourna, légèrement surpris.

« Tu ne me reconnais pas ? »

« Euh… n… non. Je devrais ? »

« C’est moi… »

« … Vous… qui ? »

« Moi… m… moi… »


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Dans le salon, la première partie du repas avait été servie par Maron et Chichi aidées de Gokū et Plume. Tous se trouvaient donc dans la pièce centrale de la maison, certains, attablés, d’autres affalés de-ci de-là et d’autres encore, faisant fi des commandements de Bulma, continuant de jouer à la console. Krilin, toujours sur le toit, sentait parfaitement tout cela, comme s’il se trouvait dans le salon à cet instant même.

Yamcha et Chaoz étaient assis par terre, contre un divan.
Bulma et Chichi de leur côté disputaient un bras de fer non loin. Bulma perdait du terrain. Heureusement pour elle, personne ne les regardait.
Gokū et Maron quant à eux s’étaient rués sur la bouffe. Sans considération aucune pour ceux qui n’allaient peut-être se suffire que de leurs restes.
C-18 et Roshi étaient assis sur un divan un peu à l’écart. Roshi donnant l’air de regarder le match d’Oolong et Plume tandis que ses lunettes fumées étaient la couverture idéale permettant à ses yeux de bifurquer sur la poitrine de C-18 sans risque de se faire prendre.

Cette dernière avait aussi l’esprit perdu au niveau de la partie que disputaient Oolong et Plume, partie qu’elle regardait machinalement sans intérêt particulier. Son attention se porta ensuite sur des bruits de pas provenant de l’escalier menant à l’étage.
Il s’agissait de Krilin. Lequel ne tarda pas à faire son entrée dans le salon tandis que ce dernier accueillait désormais un silence lourd et complet.
Krilin par sa seule présence, et surtout l’air toujours aussi acariâtre qu’il avait imprimé sur son visage, avait complètement plombé l’ambiance. Une fois de plus.

C-18 le regardait déambuler dans le salon, sans broncher. Elle lisait sur son visage qu’il avait finalement pris sa décision. Et elle lisait aussi que c’était celle qu’elle craignait le plus : Il avait décidé de partir.

Krilin marchait dans le salon. Une chose était vraie, il était toujours sur les nerfs. Mais il ne voulait pas que tout le monde se taise. Ce silence l’insupportait encore plus. Il se savait responsable de cette ambiance. Il entendait les murmures provenant des quatre coins du salon.

« Que fait-il là, ça y est, il s’est calmé ? »
« hé, Chaoz, regarde derrière lui, c’est Piccolo… »
« Bulma… regarde un peu C-18… j’ai vraiment pitié d’elle. »
« Hé, arrête de me voler mes cuisses de poulet ! »
« Non, chichi arrête. Ne l’approche pas, tu vois bien qu’il est à fleur de peau. Ignore-le, il finira par quitter le salon de lui même»

Plume, de peur de provoquer une saute d’humeur de Krilin ou de quelqu’un d’autre, diminua discrètement le son de la télévision. Il/Elle s’apprêtait aussi à lâcher la manette et cherchait déjà un moyen de quitter le salon en douce avant que ça n’éclate.

Krilin semblait chercher quelque chose dans le salon. Pareil pour Pan et Piccolo qui s’activaient à retourner coussins et bibelots.
Celui qui était le centre de toute l’attention, était aussi bien conscient que d’éventuelles paroles sortant de sa bouche n’auraient, à cet instant, valeur de rien ou pas grand-chose. Pourtant, il parla quand même, sans viser personne en particulier et sans s’arrêter de chercher ses affaires dans le salon.

« Vous êtes comme des adultes qui ont appris à cacher leur douleur et à faire des faux-sourires. Mais moi je ne veux pas être comme ça. Je ne veux pas faire semblant que tout va bien alors que ce n’est pas le cas. »

Krilin marqua un silence car il retenait sa respiration pour ne pas absorber la poussière se trouvant sous le divan qu’il fouillait à cet instant. Il reprit quelques instants plus tard, tandis que Pan lui apportait ce qui ressemblait à une botte.

« Il y a un moment où il faut comprendre que l’important n’est pas d’avoir fait le bon choix ou non. L’important c’est d’avoir le courage de faire ce choix, en espérant que ce soit le bon. Ne pas faire de choix, voilà le choix de l’immature. »

Krilin fut interrompu par la voie de sa fille, qui avait cessé de concourir avec Gokū dès l’instant où elle avait perçu dans la voix de son père quelque chose qui lui déchira le cœur.

« Papa… »

« Et quand bien même le choix s’avérerait mauvais au final. Se persuader que ce n’est pas le cas revient à se priver de la possibilité de faire un nouveau choix, le bon cette fois.
Papa… pourquoi tu parles comme si tu allais pleurer ? »


♬ « I See Fire » ♫

Cette fois ce fut Piccolo qui apporta à Krilin l’une de ses affaires. Un t-shirt.
Maron pleura avant son père. L’intonation de Krilin eut d’ailleurs raison des plus véhéments de son auditoire, dont Chichi et Yamcha. La voix de Krilin aurait à cet instant fendu la roche la plus solide tant elle était empreinte d’acidité, d’une envie de pleurer réprimée qui la rendait encore plus douloureuse à entendre.

Et pourtant, Krilin ne s’arrêtait pas de parler, hoquetant parfois mais trouvant toujours le moyen pour que sa voix et ses paroles restent compréhensibles.
Bulma en vint à souhaiter qu’il pleure et parle en pleurant. Car la voix d’une personne qui ne pleurait pas encore et qui se retenait de le faire était douloureuse.
Et pourtant, Krilin ne s’arrêtait pas de parler.

« Je vous aime tous. Soyez en convaincus. Je laisse ma femme et ma fille derrière moi, mais ce n’est certainement pas pour moi que je fais ça. »

Pan apporta à Krilin sa botte manquante. Et Maron, sa fille, qui s’était aussi mise à chercher, lui apporta un short noir. Krilin se mit à chercher le dernier objet qui lui manquait tandis qu’il se dirigeait, probablement pour la dernière fois, vers la porte de sortie de la maison.

« Je vous vois vous féliciter et vivre dans l’insouciance. Mais, pour moi, l’heure n’est pas encore à l’insouciance mais au désespoir. Car Freeza n’est pas cet horrible cauchemar dont vous parlez à l’imparfait. Freeza est tout ce qu’il y a de plus vivant. »

Ça y est. Krilin pleurait… enfin.

« Gohan, Végéta…. Gokū, nous avons placés nos vies en première ligne. »

Krilin avait élevé sa voix. Il parlait même très fort. Sa voix n’était plus que pleurs. Mais elle incorporait aussi maintenant une violente détermination. Une violente rage.

« Notre avenir, nous l’écrivons à cet instant même ! Ce destin, nous allons le forcer… »

Krilin marchait vite. Il passa entre Oolong et Plume, assis devant la télévision. Oolong se souvenant de ce qu’il avait dans les mains, cacha empressement sa manette, bien conscient du contraste qu’elle faisait avec ce qui se passait à cet instant, mais il fut stoppé dans son élan par la main de Krilin qui enserrait presque sauvagement son poignet.

« Non. Continuez. Votre insouciance est la seule raison qui nous pousse à faire ce que nous faisons. Vos sourires sont les seules choses qui nous raccrochent encore à la vie. Ils sont notre moteur, notre seule ambition. Souriez, donnez nous le courage dont nous avons besoin. »

Krilin pleurait encore. Il se dirigeait cette fois vers la porte de sortie, cherchant au passage le dernier élément qu’il lui manquait. Il sentit alors que l’on tirait sur son t-shirt noir pour l’interpeller.
Se retournant, il vit alors qu’on lui tendait son plastron. Un plastron en très piteux état. Cassé et brulé à moult endroits avec un trou béant au niveau de l’abdomen. Krilin tendit alors la main et prit la dernière pièce de son armure.

« Merci petit… »

Krilin enfila le plastron et prit finalement et définitivement la porte. Laquelle s’était transformée en tunnel lumineux.
En se saisissant du plastron, Krilin avait eu l’occasion de remarquer l’état de ses mains et du reste de son corps. Il était grièvement blessé, maculé de traces de sang et de terre.

Une fois qu’il eût franchi le seuil, tout ce qui se trouvait derrière lui disparut. Il ne restait plus que le tunnel, désormais sombre. Avec des lampes à huile accrochées au plafond duquel fuitaient des gouttes d’un liquide aux reflets rappelant l’eau de Namek.
Une porte grinçante sans loquet se trouvait au bout de ce tunnel lugubre. Krilin avança vers cette dernière.

Quelques instants plus tard, il se trouva face à la porte en fer et s’apprêtait à la pousser lorsqu’une voix dans son dos lui l’interpella. Une voix qu’il ne connaissait que trop bien. Il se retourna et vit la silhouette qui se tenait derrière lui à quelques mètres de distance.
Gokū le regardait. Il souriait et dégageait l’aura mêlant aveuglante prestance et infinie douceur que tous lui avaient toujours connue.
Gokū leva sa main droite, puis le pouce, qu’il avança et maintint dressé, en direction de Krilin.
Leurs regards se croisèrent et se soutinrent.
« Tu peux le faire, Krilin. Vous pouvez le faire ! Laissez-moi où je suis et agissez comme des grands. »
Krilin observait Gokū. Il resta ainsi quelques secondes puis fit un signe de tête en guise d’approbation. Le père de Maron franchit alors enfin et définitivement la porte qui séparait son subconscient de sa conscience.

L’esprit de Krilin fut alors assailli de questions tandis qu’il se sentait revenir à la réalité, retrouvant l’ensemble de ses souvenirs réels et perdant, dans la même lancée, la majeure partie, si ce n’est tous les souvenirs, de cette drôle d’hallucination.

Que se passait-il en ce moment dans le monde réel ?
Combien de temps exactement s’était écoulé ? Une seconde ? Une minute ? Une heure ?
Gohan avait-il cédé au chantage du tyran en sortant de l’ombre ?
Autant de questions auxquelles le terrien aurait très bientôt la réponse…

Un temps indéfini plus tard, Krilin, à peine sorti de son subconscient, reprit les choses exactement là où il les avait laissées.
Il était donc toujours en train de mourir, sous la pression des doigts puissants de Freeza.
Son corps n’était plus qu’une loque pendouillante et Krilin se souvenait à cet instant des misérables 0,5/10e d’énergie qu’il lui restait suite à sa dernière chute dans le vide… sans compter sa dernière utilisation du kienzan.
Canalisant ses maigres réserves, le chauve se saisit brusquement de la taille du tyran avec les jambes, enserrant cette dernière aussi fort que possible…

Image

Pendant ce temps, à plusieurs kilomètres de là…
Gokū était toujours plongé dans son caisson de régénération.
Ses seules pensées à cet instant allaient vers son meilleur ami. Des pensées qui, si elles avaient eu à être exprimées verbalement, l’auraient été pour partie en murmures et pour l’autre en criant au mégaphone.

« Je ne suis rien face à Freeza ! Rien ! Peanut ! Et vous non plus ! Donc si nous pouvons le faire ensemble, vous pouvez le faire tous seuls ! Oui… vous pouvez le faire… tu peux le faire Krilin ! Vous n’avez pas besoin de moi. Aies confiance en les accès de rage de Gohan ! Aies confiance en l’obstination et la résistance monstrueuse de Végéta ! Et aies confiance en ta... ! En ta... en ton... grand sens de... euh... Tu peux le faire ! »

On arrive au dernier tournant du chapitre et de cet OS et en fait la partie suivante fait suite à une assez longue ellipse. Il s’est passé beaucoup de choses entretemps (coupées au montage), que je posterai peut-être une autre fois sous la forme d’un bonus.


« Ne me dis pas que tu vas te jeter sur Freeza comme un homme au comble du désespoir se jetterai sur un train ? Ne me dis pas que tu es tombé aussi bas. »

« Si. Ma décision est prise. Et si vous mettiez un peu votre fierté de côté, vous feriez de même. Se battre ne sert à rien. N'essayez pas de me retenir. »

« Je n'ai aucune intention de retenir une merde comme toi. Dès que tu auras fini de me guérir, tu pourras aller mourir où bon te semble » cracha Végéta.

Le prince ne s’intéressa même pas à la réponse de Dendé, préférant se concentrer sur sa guérison, laquelle suivait normalement son cours.
Malheureusement, afin probablement de s’éviter un essoufflement et donc une mort prématurée, le namek semblait prendre tout son temps.

Mais le temps, c’était Gohan. Et du Gohan, il n’y en avait plus.

Végéta de son côté sentait qu’il avait dépassé son niveau d’origine depuis longtemps et continuait de progresser à vitesse constante. La mort de Gohan ne l’affectait pas tant que ça, pour autant elle lui avait mis un certain coup au moral sans qu’il ne s’en rende vraiment compte.

Végéta était du genre à s’attacher au combat. Il était du genre à nouer ses liens dans la souffrance et la douleur partagée. Ce qui ne fut jamais le cas concernant Nappa.

Krilin et Gohan étaient ses vaillants soldats… ceux avec lesquels il avait, en quelques secondes, tout connu, avec lesquels il était descendu jusqu’aux abysses des sentiments les plus indicibles.
Voir que l’un de ses soldats n’aurait pas la satisfaction de le voir brandir la tête de Freeza lui laissait un goût amer. Ce qu’il ne s’avouerait jamais à lui-même par ailleurs.

Végéta, depuis sa position couchée, sentit soudain que Dendé commençait à mourir. Or le prince du royaume qui n’existait que dans sa tête en était à un instant critique de sa renaissance. En l’état actuel des choses, il était certes fort, mais pas encore assez pour écraser Freeza.

Végéta s’apprêta alors à dire quelque chose, n’importe quoi, histoire de renforcer la volonté de vivre de Dendé mais un événement attira alors son attention, coupant momentanément court à ses réflexions. Le prince était tellement concentré sur sa propre personne qu’il n’avait même pas remarqué que Freeza avait, depuis longtemps, lancé son attaque sur Krilin et que ce dernier se débattait entre la vie et la mort.

Le terrien soutenait la gigantesque bombe écarlate au dessus de sa tête. A la seule force de ses bras qui faiblissaient à vue d’œil.

« Tu vas connaître la souffrance d’être responsable de la mort de tous les autres, et de la destruction de cette planète. »

Cette phrase prononcée par le nihilien résonnait encore dans l’esprit de Krilin qui, tel Atlas, ne portait pas que sa vie à bout de bras. Il portait aussi celle de la planète entière. Il portait à bout de bras la vie du dernier espoir potable de l’univers, à savoir Gokū. Et pour peu que Piccolo, qui ne se montrait toujours pas, se trouve actuellement sur la planète Namek, s’en serait aussi à jamais fini des Dragon Ball.

Krilin portait tout cela à bout de bras. Et il le faisait seul. Végéta ne se doutait probablement pas que cette bombe en recelait, en son sein, une autre. Cette autre que Freeza avait bien précisé être à même de raser la planète aussi facilement et rapidement que le couteau tranche dans le beurre.

La bombe apparente quand à elle avait été calquée sur la résistance du terrien, résistance que Freeza avait au préalable estimée à main levée. Il avait ainsi conçu cette sphère rougeâtre, supposée achever Krilin physiquement et mentalement. L’achever lentement, à l’usure.

Végéta, pensant Krilin capable de s’en sortir, ou plutôt pariant sur les chances de ce dernier, allait probablement, comme il n’avait eu de cesse de le faire, laisser ses acolytes se dépatouiller et chercher pendant ce temps à grappiller encore quelques instants de sa renaissance, jusqu’au tout dernier moment possible. Trop attaché à cette dernière pour l’écourter sans une raison impérieuse.
Ce que Freeza savait parfaitement. Il n’avait pas manqué de remarquer tout ce temps les agissements de Dendé.


♪Trois petites secondes ♫

Krilin avait maintenant un genou à terre.

Il avait appelé, supplié Végéta, plusieurs fois… Mais ce dernier avait fait la sourde oreille.

Krilin avait désormais deux genoux à terre.

Ses veines désormais plus qu’apparentes serpentaient un corps tremblant comme une feuille. Les muscles de ses bras et de ses cuisses étaient les plus sollicités et avaient atteint un volume inquiétant.
Trop lourde. Beaucoup trop lourde…

Krilin cria à nouveau à l’endroit de Végéta mais ce dernier n’entendait rien. Ne voulait rien entendre. Le prince prévoyait bien de venir en aide à Krilin au moment opportun, mais allait d’abord continuer à progresser encore quelques dernières petites secondes aux frais de Dendé.

Krilin était maintenant à moitié assis.

Il perdait l’équilibre. Obligé d’utiliser l’une de ses mains pour se retenir au sol, faute de quoi, il tomberait et la bombe l’écraserait, l’emportant, lui et toute la planète avec.

Végéta voyait cela. Il comprit que Krilin n’y arriverait pas tout seul… mais se donna encore trois secondes. Oui, trois petites secondes…
Krilin avait mis une main au sol et tenait désormais la bombe d’une seule main. La sphère mortelle reposait ainsi le long du bras grand ouvert du guerrier et sur sa main au bout.

L’odeur de brûlé lui donnait la nausée.
La douleur était inimaginable. C’était comme retenir un rocher parcouru de lave.
Krilin avait la sensation qu’on avait prit son bras et son cou et qu’on les avait posés sur une plaque chauffante.
Plus de la moitié des os de son corps avaient rompu sous le poids et la pression monstrueuse.

Il voulut crier à nouveau à l’endroit de Végéta mais n’arrivait même plus à débloquer sa respiration. Chaque plus petite cellule de son corps, chaque infinitésimale gouttelette de son esprit était mobilisée vers un seul but : tenir.

Végéta voyait cela. Encore deux petites secondes… non trois, le chauve tiendra bien trois secondes.

« Fais plus vite toi espèce d’enfoiré de namek incapable !! » Maugréa le prince.

La douleur était horrible. C’était presque comme si un simple humain s’était vu déposer une voiture au dessus de sa tête. La différence étant toutefois que Krilin, lui, n’avait pas le choix. Il n’avait pas le choix de s’écrouler ou pas. Quelque soit le poids de cette bombe. Aussi impossible et même impensable que ce soit, il n’avait pas le choix.

Krilin glissa et s’écroula à moitié. Il tenait encore la bombe d’un bras tandis que le coude de son autre bras supportait le déséquilibre sur la droite.
Le terrien sentit soudain ses deux tendons d’Achille lâcher et perforer sa chair. L’instant d’après, son genou gauche se disloquait complètement.
Tous ses muscles étaient contractés et sollicités au delà de leur maximum. Ils allaient tous rendre l’âme d’un instant à l’autre.

Krilin n’arrivait toujours pas à débloquer sa respiration ne serait-ce que pour s’adresser une dernière fois à Végéta.

Ce dernier, en analysant le terrien ouvrit progressivement de grands yeux et entreprit subitement de repousser Dendé pour tenter de se relever en quatrième vitesse.

Le regard des deux guerriers n'eut jamais le temps de se recroiser.
Krilin sentit toutes ses forces le quitter.
Ses doigts crispés se détendirent d'eux-mêmes tandis que ses muscles encore valides se dilataient lentement… relâchant toute la pression.

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Voilà, voilà. Bushido, tu as tes réponses :)
Comme vous l’avez assez rapidement deviné (effectivement Joka les trois mois c’était un indice volontaire), il s’agissait bien d’une hallucination.
Et comme l’a noté RMR, j’ai essayé de retranscrire l’ambiance particulière d’un rêve, entre autres, l’aspect « c’est incohérent… mais bizarrement tout le monde s’en fiche »
En fait, l’hallucination de Krilin était un rêve prophétique un peu comme le cas de Baddack. Mais ce n’était pas une vision du futur. Il y avait certes de nombreux éléments vus en avance (qui peuvent d’ailleurs vous permettre de deviner le fin mot de l’histoire et au delà) mais aussi des mésinterprétations du cerveau de Krilin, du symbolisme, des anachronismes, des « ce qui se serait passé si » et autres éléments sans queue ni tête.
Merci beaucoup d’avoir lu, commenté ou survolé cette petite fic ! :)
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Re: Trois Petites Secondes

Messagepar Warokoo le Jeu Nov 27, 2014 14:48

Haha, génial ce three shot. Avec ces petits interlude musicales que je n'ai pas manqué d'écouter en même temps. La plus tranquille étant celle du 2e chapitre :p.

Hallucination/rêve bien retranscrit, je me suis dis jusqu'au bout "merde qu'est ce que ça signifie ?" :lol:.

En gros ces "Trois Petites Secondes" sont 3 secondes de trop qui ont eu raisons de Krillin c'est ça ? Ou bien même si Vegeta serait intervenu directement le résultat aurait été le même ? :o

Enfn bref. J'aimes bien ton style 8-)

A un prochain récit j'espère :lol:
Tic, tac, tic, tac. Vous entendez ? C'est votre vie qui s'écoule.

Vous voulez quelque chose ? Alors prenez le !

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Re: Trois Petites Secondes

Messagepar Bushido le Jeu Nov 27, 2014 20:08

Frieza : il ne te reste plus que cinq minutes à vivre...

C'est la sensation que j'ai eu quand vegeta se disait "Mouais, encore trois secondes..."
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Re: Trois Petites Secondes

Messagepar omurah le Jeu Nov 27, 2014 21:43

Warokoo a écrit:Haha, génial ce three shot. Avec ces petits interlude musicales que je n'ai pas manqué d'écouter en même temps. La plus tranquille étant celle du 2e chapitre :p.

c'est gentil ^^
Et c'est super cool que tu aies écouté les musiques en parallèle, je les aurais pas intégrées pour que dalle :p
Hallucination/rêve bien retranscrit, je me suis dis jusqu'au bout "merde qu'est ce que ça signifie ?" :lol:.

C'était le but. Souffler le chaud et le froid jusqu'au bout. L'intervention de Pan étant le coup décisif censé faire pencher la balance, mais bon je ne doute pas que certains ont percé à jour le pot aux roses dès le début :)

En gros ces "Trois Petites Secondes" sont 3 secondes de trop qui ont eu raisons de Krillin c'est ça ? Ou bien même si Vegeta serait intervenu directement le résultat aurait été le même ? :o

En fait Végéta a essayé d'intervenir, il s'est levé et a foncé vers Krilin mais c'était trop tard, Krilin avait déjà été enfoncé très loin sous terre par la bombe :)

A un prochain récit j'espère :lol:

J'espère aussi :lol:
Merci à toi.


Frieza : il ne te reste plus que cinq minutes à vivre...

C'est la sensation que j'ai eu quand vegeta se disait "Mouais, encore trois secondes..."


Pourrais-tu préciser ta pensée stp, j'avoue que je ne comprend pas ce que tu veux dire :?
Tu fais référence au fait que Freeza subirait lui-même les retombées de son attaque ?
Je me suis reposé sur ce passage entre autres à ce sujet.
Spoiler
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Je me suis gouré ? Il est expressément dit quelque part dans le manga/animé qu'il ne peut pas survivre plus de cinq minutes ?
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Re: Trois Petites Secondes

Messagepar Bushido le Jeu Nov 27, 2014 21:47

C'est une référence au cinq interminable minutes de l'anime :wink:
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