DBAF-Lamantin

Faîtes-nous partager votre fibre littéraire en écrivant votre propre histoire mettant en scène les personnages de Dragon Ball et, pourquoi pas, de nouveaux ! Seules les fanfictions textes figurent ici.

Re: DBAF-Lamantin

Messagepar omurah le Dim Déc 06, 2015 17:19

ouuuhhhh chapiiiiiiiiitre. mine, mine, mine, miiiiineeeee.
Sinon, je te charrie parfois mais ton rythme est tout à fait correct hein, je dirai même dans la moyenne haute du topic, conjoncturellement :p .... même si on sera d'accord que Paulemile te regardera probablement à jamais dans le rétroviseur avec un air condescendant :p
Cela dit une petite relecture de plus t'aurait permis d'éviter certaines fautes assez évidentes... :mrgreen:

Bon, l'histoire avance pas des masses dans les grandes lignes (mais dans les petites ça y va et c'est toujours très intéressant) mais à ce niveau d'écriture ça ne me dérange pas du tout (mais je peux comprendre que pour d'autres, impatience se fasse). Panka et Uranie toujours aussi intéressantes, y'a de bonnes références, le développement de l'univers toujours au cœur du récit, avec en sus une continuité quant à l'organisation des factions (la bouteille sous pression). Bref, toujours du très bon. Tout comme Butterfly tantôt, j'ai hâte de voir qui tu as prévu de faire sauter comme un bouchon de liège et qui aura l'honneur de survivre :mrgreen: ... à moins que tu sois comme moi et que tu aimes quand tout pète à la fin :twisted:
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Re: DBAF-Lamantin

Messagepar Lamantin_Furtif le Mer Fév 10, 2016 0:53

Allez, je commence à répondre entre les chaps, histoire de ne pas laissser en suspens pendant des mois.

omurah a écrit:Sinon, je te charrie parfois mais ton rythme est tout à fait correct hein, je dirai même dans la moyenne haute du topic, conjoncturellement :p .... même si on sera d'accord que Paulemile te regardera probablement à jamais dans le rétroviseur avec un air condescendant :p


Oui, mais bon, le forum a connu des phases plus actives de ce côté-là (sauf chez Paulémile, mais lui c'est une machine, c'est pas possible)

(pour le sfautes, mea culpa, j'en ai corrigé 2-3, là)

Au niveau des survivants, j'ai prévu de faire plusieurs actes donc je ne peux pas tuer tout le monde :cry:

Si ça peut en rassurer certains, le bouchon commence à bouger d'ici 3 chapitres grand max

EDIT :

Nouveau chapitre !



Chapitre 10 - premier sang


Unio avait eu l'occasion de visiter un bon nombre d'endroits insolites depuis le début de leur folle escapade, mais c'était la toute première fois qu'il en visitait plusieurs en même temps. Il se dandina tant bien que mal sur son vieux tabouret en plastique, sans oser demander un meilleur siège. De l'autre côté du menhir qui leur servait de table, Psychée, de retour du comptoir, s'assit confortablement dans son énorme fauteuil de cuir, en lui amenant sa consommation (un verre d'eau. Les Nameks n'étaient pas réputés pour leurs qualités de gourmets.). Suspendu au plafond, le crocodile empaillé le dévisageait d'un air réprobateur depuis maintenant près d'une demie-heure. Unio était sûr de l'avoir vu lui faire un clin d’œil, mais impossible d'en être sûr...
Cet endroit le mettait mal à l'aise.

    - Alors, vous avez eu les informations que vous recherchiez ?

Psychée prit le temps de tirer une grande gorgée d'ale de sa choppe et de la savourer avant de répondre.

    - Oui et non. J'ai eu quelques confirmations, mais pas grand-chose de plus. Rhéa n'a pas vraiment survécu à la singularité, je le crains.


Rhéa. La tenancière de cette aberration qu'était le Relai du destin. Depuis l'autre côté du comptoir, on pouvait la voir s'affairer, diriger la petite cour des miracles qui lui servait de personnel. Mais de tous ces monstres en costard blanc, de ces abominations tentaculaires qui s'affairaient derrière les tireuses, de ces divinités déchues qui s'occupaient maintenant à servir des rafraîchissements, elle était sans conteste la plus sidérante. Elle était agréable, maternelle, et amenait un sourire enfantin même sur les visages les plus endurcis de la clientèle. Elle était était belle, aussi. Pas belle comme une femme, cependant. Belle comme les montagnes où Unio avait grandi, comme les jungles de Tangiv 5, qu'il venait juste de quitter. Là où la canopée couvrait pudiquement une vie exubérante. Elle était belle comme un lagon, comme un récif de corail multicolore aux eaux limpides, comme un lynx en chasse, et comme sa proie, à l’affût. Et comme mille choses encore, qu'Unio n'avait pas eu la chance de vivre et de voir.
Et elle était grande, aussi. Si l'on l'observait attentivement, elle restait une femme mûre, que l'âge n'avait pas encore ternie, dont les formes généreuses et la chevelure opulente semblait occuper plus d'espace qu'elles n'auraient dû.
Mais dès lors qu'on tournait le regard, elle grandissait. Sa silhouette doublait, triplait, se fondait aux murs et aux cloisons, ses mains devenaient les meubles et ses cheveux la tapisserie. Par un curieux effet d'optique, les murs se déformaient avec sa respiration, et chaque brique répétait sa voix.
D'affirmer qu'une telle chose n'était pas vraiment vivante confinait à l'oxymore.

    - Bon, on en est pas plus avancé, alors ?

    - D'une certaine manière, si. J'ai des pistes pour trouver un meilleur témoin.

Unio continua à la dévisager, alors qu'elle prenait une autre gorgée d'ale. Elle évitait son regard. Après toutes ces années de vie commune , il avait fini par saisir la personnalité de Psychée ainsi que son plus grand défaut : la lâcheté. Si elle ne donnait jamais d'informations sensibles ou gênantes de prime abord, elle cédait immédiatement sous n'importe quelle pression.

    - Psychée ?

    - Oui ?

    - Qu'est-ce que la singularité ?

Elle ne soutint le regard de son disciple que quelques instants.

    - Si elle arrive, cela n'aura plus d'importance. Aucun de nous deux n'y survivra.

    - …

    - Allez, fini ton verre, on doit y aller.

    - Dites-moi. Ou alors je vais demander à Rhéa, mais je le saurai avant de partir.

Le regard fixé sur sa choppe, Psychée haussa les épaules, et prit une troisième gorgée.


*******

On ne pouvait pas qualifier le palais seigneurial d'Ionia de « vaste », à proprement parler. Il s'agissait en fait d'un complexe de nombreuses petites bâtisses reposant sur les sphères de métal antigravité qui faisaient la richesse et la renommée de la ville. Ionia était située sur un gisement presque inépuisable du précieux minerai, exploité à outrance par la population. Le tracé souvent erratique des galeries avait fragilisé le sol, forçant le recours à toujours plus de sphères antigrav pour renouveler celles qui arrivaient en fin de vie, et empêcher la ville de s'effondrer sur place...
Plusieurs millénaires de cette exploitation toujours plus sauvage et lucrative avaient abouti au seul résultat possible : Ionia reposait désormais sur un immense fossé profond de plus de sept cent mètres, où des nuées de mineurs se relayaient pour extraire ce qui prévenait la ville au-dessus d'eux de s'effondrer sur leurs têtes. Dans ce nouveau milieu s'était développée une seconde ville, composée de petits bâtiments facilement déplaçables quand le tracé de nouvelles galeries l'exigeait. Un labyrinthe de huttes, de tentes et de caravanes, modestes, mais qui profitaient du marché de l'antigravité bien plus facilement que la cité en suspension, des centaines de mètres au-dessus d'eux, et sans la contrainte de remplacer les sphères.

Occasionnellement, un bloc laissé à l'abandon échappait à l'administration et s'effondrait sur la ville basse, causant des dégâts substantiels, mais ce n'était pas encore suffisant pour dissuader les locaux et les pionniers attirés par les richesses du sol. Malgré les revenus conséquents des mines, la noblesse avait de plus en plus de mal à conserver son monopole face aux marchands et aux mineurs clandestins, et beaucoup de princes quittaient la maison familiale pour s'installer en contrebas, là où une paire de bras solides et un esprit travailleur pouvaient transformer un petit investissement en un empire économique, et où les forces de l'ordre embauchaient à tour de bras pour maintenir la loi.

Les réformes de Panka avaient encore enrichi la ville-basse, qui se constituait lentement une élite intellectuelle, alors que la ville-haute, peu à peu désertée par ses habitants, entreprenait un lent démantèlement. Le monde bougeait, même après des millénaires...

Une part non négligeable des niveaux supérieurs s'était transformée en ville fantôme. S'y réunir discrètement ne représentait pas de difficulté, surtout avec la pleine collaboration des dirigeants Ioniens. La dame régente Yarma Ki n'avait pas plus d'affinités pour le nécromancien que Ladra ou Ellac. La part haute de la ville avait été soigneusement effacée de la sphère d'influence du septième mage, et était désormais la seule cité à ne pas employer de zombies, même au sein de son armée.
Bientôt, cela redeviendrait la norme. Ellac, Yarma et Ladra avaient réuni leurs meilleurs éléments, et il était plus que temps de mettre un terme à l'inexorable prise de pouvoir du nécromancien. Leur stratégie était en place. Ils n'auraient pas de difficultés à localiser leur cible et à la maintenir dans l'enceinte de la Citadelle. Ensuite, les hommes de Ladra infiltreraient leurs combattants d'élite parés des protections tribales et masqués par un tissu dissimulateur de ki développé dans les ateliers ioniens. Il ne restait qu'à déclencher l'attaque, et ils attendraient d'être réunis pour cela.
Accompagnée de Nadil, Ladra évolua par bonds rapides dans le labyrinthe tridimensionnel branlant de la cité, jusqu'à une des salles annexes les moins accessibles du palais. Elle s'était assurée de ne pas être suivie, mais scanna tout de même attentivement les alentours pendant quelques minutes. Rien, sinon que Nadil semblait anormalement anxieux, mais la situation le justifiait.

Elle s'approcha de la porte et frappa la série de coups qui lui servait de mot de passe. La porte s'ouvrit bien vers l'intérieur, mais ce fut pour dévoiler une pièce remplie de cadavres. L'intégralité de leur réunion était étendue là, raide morte. Elle n'eut qu'à peine le temps d'identifier les runes phosphorescentes qui ornaient toutes les robes de Yarma, qu'une poigne la saisit par derrière depuis se ongle mort pour l'immobiliser.
Même si elle n'avait elle n'était que très rarement poussée à utiliser sa force, Ladra était une héritière royale, et disposait par conséquent d'une constitution surhumaine, qu'elle complétait par la maîtrise de plusieurs arts martiaux. Le Makaï ne comptait que quelques dizaines de combattants capables de lui en remonter. Et ceux capables de la surpasser de comptaient sur les doigts d'une main. Aussi ne s'attendait-elle pas, quand elle envoya par réflexe un coup de coude supposé tuer sur place un agresseur normalement constitué, à voir son attaque parée de justesse sans que la prise sur son épaule ne faiblisse.

Lorsqu'elle réalisa que l'attaquant en question n'était autre que son fils aîné, le masque impassible qui lui tenait lieu de visage vola en éclats. Ses traits fins et durs se raidirent en une grimace de haine pure, ses doigts se tordirent en deux griffes mortelles, et elle entama la tâche qu'elle savait accomplir mieux que personne : Tuer.
Nadil était un combattant accompli, mais de là à contenir la fureur de sa génitrice, il y avait un monde. Très rapidement, il sentit son avant-bras céder, et il en savait assez pour savoir ce qui suivrait... Mais cela n'arriva pas. Le déchaînement de Ladra ne dura que quelques secondes avant que deux autre individus ne surgissent de leur lieu de rendez-vous pour sauver Nadil. Ladra tenta de les exécuter rapidement, mais ils s'avérèrent trop bon combattants pour cela et elle dut, seule contre trois, s'éloigner pour temporiser.

Les autres traîtres étaient des gardes d'élite de la citadelle. Pas étonnant qu'ils aient pu tenir la distance avec elle... Mais leur uniforme à eux n'était pas rouge sombre, mais blanc : c'était la garde rapprochée de Panka.

    - Évitez de résister, s'il vous plaît. J'aimerais ne pas avoir à vous neutraliser vous aussi.

L’héritière du Makaï venait de sortir de la pièce enténébrée, toujours nimbée de l'aura de flammes noires qui avait mis une fin brutale la réunion. Ladra la gratifia de son regard le plus méprisant.

    - Tu as choisi ton camp à ce que je vois. Qu'en penserait ta mère ?

Les flammes noires disparurent, et Panka sortit totalement de la bâtisse, toisant sa tante.

    - Ne me parlez pas de loyauté. Vous étiez sur le point d'orchestrer une attaque contre un membre de la famille royale. Même vous n'avez pas ce genre d'autorité.

    - Imbécile, il est sur le point de mettre tout le Makaï à ses pieds ! Si nous agissons vite...

    - Si vous aviez agi vite vous vous seriez tous fait tuer. Mon père maîtrise encore mieux les flammes que moi.

Elle désigna les cadavres d'un geste pour illustrer son propos, puis, voyant que Ladra ne répondait pas, se concentra pour faire apparaître un portail magique face à elle. Lorsque l'ouverture atteignit sa taille, elle reprit la parole.

    - Je suis la seule à pouvoir arrêter mon père. Et maintenant que je vous vous tenez tranquille, je vais m'en charger.

Un étranger n'aurait rien vu qu'autre qu'un dédain glacé dans l'expression que Ladra lui adressait alors qu'elle empruntait le portail, mais Panka savait où déceler la lueur de fierté dans l’œil de sa tante.


*******


De près, Rhéa était encore plus dérangeante. On pouvait distinguer dans sa pupille comme des milliers d'étoiles briller. Lorsque Unio s'était levé pour lui adresser la parole, elle l'attendait déjà derrière le comptoir. En formulant sa question, il savait qu'elle ne le laissait faire que par politesse : elle avait, d'une manière ou d'une autre, déjà entendu toute leur conversation.
Lorsqu'il en eut fini, elle acquiesça patiemment, et décrivit de son doigt un cercle sur le zinc du comptoir. Par un quelconque artifice, elle imprimait derrière une lueur bleue qui conserva la forme.

    - Ceci, dit-elle en pointant le cercle, est notre univers avant la dernière singularité. Tout autours, le néant où rien ne subsiste. À sa frontière, les horreurs du cercle extérieur. Psychée te les a déjà présentées.

Unio acquiesça silencieusement, alors qu'un frisson lui parcourait l'échine à l'évocation de ces créatures.

    - En son centre, l'arbre-monde, dont le pouvoir seul nous préservait du néant. C'était la forme d'énergie primordiale à l'origine de ce monde, dont chaque chose émanait. Et la plus importante de ces choses était la vie.
    De l'essence de l'arbre-monde naissaient les archéens. Des âmes sans substances qui, se complexifiant, donnaient naissances aux émotions primordiales, qui étaient alors aussi celles de l'arbre lui-même. Ces pensées étaient immenses, omniprésentes, et les plus puissantes prirent un corps et une âme à la manière des archéens. Ces créatures étaient les titans. Et j'étais la plus grande d'entre toutes.
    Les titans, à leur tour, transformaient le monde, et se créaient des bulles où ils permettaient à des formes de vie inférieures de naître : les mortels.
    Ceci dura jusqu'à l'arrivée du Dragon.

Unio senti comme un malaise au fond de lui à la mention de ce mot. Rhéa lui sourit tristement et continua.

    - L'origine de cette chose, je l'ignore moi-même. Elle remontait à la singularité précédente. Son pouvoir était sans la moindre limite : il remodelait le monde selon sa volonté : d'une simple pensée, il pouvait modifier l'univers jusque dans ses fondements, et, comme toute les créatures au pouvoir incommensurable, elle ne désirait qu'une chose : un pouvoir absolu.
    Un pouvoir tel que seul l'arbre-monde pouvait lui conférer. Mais nous ne l'avons pas laissé faire.
    Un être se dressa pour l'affronter. Il était le premier et plus puissant des mortels. Né quelques instants à peine après la précédente singularité, dans le seul but de contenir le Dragon. Il parvint à unir les mortels, les titans, les archéens, et l'arbre-monde lui-même contre cet ennemi commun.

La réalisation frappa Unio.

    - Primus.

    - Exactement. Il n'a pas toujours été qu'un fantôme.
    Mais toute immense que soit notre coalition, notre pouvoir réuni n'était qu'un désagrément mineur aux yeux du Dragon, et notre lutte était vouée à l'échec. Aucun mot d'aucun langage n'aurait pu décrire ce combat qui n'en était pas un : je ne sais toujours pas si nos efforts l'ont vraiment freiné.
    C'est alors que, devant notre défaite imminente, alors qu'il ne nous restait pas d'autre choix, Primus abattit son dernier atout. Il lança la seule chose capable d'atteindre un être tel que le Dragon : La singularité.
    Primus alla trouver l'arbre-monde, et, pour que l'ennemi ne s'en empare jamais, le fendit en deux.

    Et, alors que les archéens, les titans et les mortels se sacrifiaient pour contenir le Dragon, Primus cacha la moitié de l'arbre là où notre ennemi serait forcé de l'affronter. Dans un nouvel univers conçu sur mesure pour le détruire, où son pouvoir serait réduit à un mince reflet de ce qu'il était réellement. Ce monde fut appelé l'arène. Et, pour le créer, il fallut sacrifier le corps de la plus grande créature de l'univers.

    - Vous.

    - Moi.

Et son doigt traça un second cercle, minuscule en comparaison,, dont le bord rejoignait celui du premier en un unique point. Elle ponta alors le centre des deux cercles, et, perçant le zinc, deux petites pousses jaillirent aux centres des cercles pour illustrer son propos. Un mince filet de lumière les reliait, comme pour rappeler qu'elles n'avaient autrefois été qu'une.

    - Je parvins à conserver une incarnation, néanmoins. Aussi faible et inconsistante soit-elle. Et j'ai pu assister au reste du combat.
    Le Dragon, furieux de s'être fait duper, entra dans l'arène, où l'attendaient Primus et ses meilleurs combattants. Des êtres dont les pouvoirs, insignifiants dans l'ancien monde, devenaient décisifs dans l'univers restreint de l'Arène. Cela coûta la vie aux meilleurs d'entre eux, Primus inclus, mais ils parvinrent, envers et contre tout, à défaire ce qui avait vaincu l'univers entier.

Unio resta silencieux, réévaluant la situation à la lumière de ce qu'il venait d'entendre. Rhéa reprit avant qu'il n'ait eu le temps de finir.

    - L'univers change de forme à chaque singularité. Comme une bête qui mue au fil de sa vie. Pour nous autres qui en arpentons la peau, c'est une mort presque assurée. Elles sont de plus en plus meurtrières : seules sept créatures ont survécu à la dernière singularité, je ne sais pas combien traverseront celle-ci. Je ne sais même pas si quelque chose subsistera. C'est pour cela que votre mission est capitale : votre ennemi ne menace pas que vos vies ou celles des autres mortels. Il menace la vie en elle-même.

Le namek senti un fardeau invisible lui peser sur les épaules. Il ne pouvait pas le faire. Personne ne pouvait le faire. La tâche revenait à des monstres, aux mages dont Psychée lui avait raconté les histoires. Khaine, Abel, Caldagla, Lucifer, Aurus ... Des noms pareils pouvaient changer le monde, pas le sien. Mais il n'était pas seul. Abel Alazrhad était là, quelque part, en train d’œuvrer pour que le monde entier survive à ce qui se préparait, et Unio était déterminé à ne pas faillir aux mages.

    - Ce lieu où le Dragon a été tué, l'arène, c'est le Makaï, n'est-ce pas ?

Rhéa secoua la tête, comme pour corriger un enfant.

    - Non, Unio. L'Arène est le monde où tu as grandi. Et j'ai dit que le Dragon avait été vaincu. Pas qu'il était mort.


*******


Ils étaient une demie-douzaine de vieux chanceliers croulants à se bousculer, serrés les uns contre les autres, trop effrayés pour prendre la parole en premier. Ridicule. Abel n'était même pas plus grand que certains d'entre eux. Une liasse de papiers en main, il donnait des ordres de dernière minute aux groupes de sorciers organisés par ses soins, qui volaient d'un bout à l'autre du siège de la loge des « érudits de Néphratis », nommée ainsi en la mémoire de Naphratis la flamboyante, qui avait sûrement été un peu plus dégourdie que ses abrutis de congénères pour plier le plan du feu, supposait Abel. Peu importait en fait. Le bâtiment avait un positionnement et des dimensions idéales pour que le septième mage le transforme en véritable forteresse, et c'était tout ce qui comptait. À côté de lui, sa secrétaire zombie griffonnait maladroitement un rapport détaillé sur les événements. Personne ne le lirait, mais Abel trouvait l'effet de style redoutable.
Après tout, le style comptait. C'était aujourd'hui qu'il écraserait l'ancienne monarchie pour faire entrer le Makaï dans un nouvel âge d'or. Il était très largement temps de remettre un peu d'ordre dans ce gigantesque foutoir qu'était devenu le monde en l'absence des mages, et il fallait bien commencer quelque part. Il allait frapper un grand coup, en se défendant tout à fait légitimement contre une agression injustifiée de la part de Ladra et de ses sauvages, et ce sous les yeux du plus de figures influentes possible. Il aurait pu le faire sans toutes ces installations, bien sûr, mais son statut de monstre de puissance était déjà établi. Il lui fallait aussi prouver ses talents de stratège et d'organisateur.

Ce fut finalement une petite vieille rabougrie qui prit la parole pour le groupe. Abel lui fit la fleur de ne pas l'ignorer. Ils étaient sûrement assez perspicaces pour réaliser que le pouvoir leur échappait des mains, pas la peine de remuer le couteau dans la plaie.

    - Hummm... Loin de moi l'idée de remettre en cause votre prescience, mais vous êtes sûr qu'ils vont se montrer ?

Ah, c’était cela. Ils craignaient que lui, Abel Alazrhad ait organisé tout ce raffut -qui les rapprochait dangereusement de la haute trahison- sur des bases erronée. Il nota toutefois la mention de « prescience » là où il n'y avait jamais eu qu'un service de renseignements très efficace. Les rumeurs sur ses pouvoirs allaient bon train. Tant mieux.

    - Bien sûr. Ce n'est qu'une question de temps. D'ici la fin de la journée, ils seront venus, vaincus, et nous pourrons fêter ma victoire dans la salle du trône si cela vous chante. Je suis sûr que ma fille acceptera, compte tenu des circonstances.

Sous son sourire mielleux, il grimaça par anticipation. Mais, mais au vu des mines soulagées de ses interlocuteurs, le mensonge était passé. Gérer Panka serait sans aucun doute le point critique de cette journée.

Une explosion se fit entendre à l'extérieur, suivie de plusieurs hurlements. Hurlements de peur, constata Abel après un léger scan de la zone : personne n'avait été blessé. L'aura familière de l'intruse lui arracha cependant une moue contrariée. Il s'envola, quittant le conseil de grabataires qui se répandaient en excuses et en approbations autours de lui.

    - Tout le monde reste à son poste ! Je m'occupe personnellement de celle-là !

Il fallait toujours que quelque chose aille de travers....


*******


Abel sortit par une mezzanine, surplombant de haut les nombreuses résidences luxueuses parmi lesquelles s'était plantée la loge. On pouvait encore voire les boucliers magiques luire de l'attaque qu'ils venaient d'encaisser.
Et quelle attaque ! Sacrément puissante. Tellement puissante, en fait, que la responsable était toute désignée.

À trois cent mètres du nécromancien, flottait Uranie, noyée dans la robe de sorcier qu'elle portait six jours sur sept. À moins qu'elle n'en ait plusieurs identiques... Abel arrêta là le vagabondage des ses idées.

    - Uranie ! Tu n'es pas obligée de faire ça tu sais ? Tu as un grand potentiel. De quoi faire un mage, et je pèse mes mots !

Il dut se contenter d'une salve de tirs incendiaires comme réponse.

    - Bon, je suis vraiment désolé d'en arriver là mais tu ne me laisse pas le choix. Une fois que toute cette histoire est finie, je te ressuscite et on en discute à tête reposée d'accord ?

La réponse était conçue pour apparaître identique, et il aurait effectivement été trompé s'il n'avait pas pris soin de vérifier minutieusement les traces de magie partout dans le zone. Mais Abel était un vieux de la vieille, et il sentit la présence chargée de ki qui sortit d'un portail à sa droite assez vit pour invoquer une muraille protectrice entre lui et le kikoha qui suivit, tout en déviant de l'autre main les tirs incendiaires d'Uranie.
L'épais entrelacs d'os et d'obsidienne tout juste invoqué trembla sous l'impact, mais tint bon. Panka venait d'intervenir, et elle semblait pencher du côté de Ladra... C'était l'heure de se replier Les fortifications allaient en fait s'avérer utiles lorsque le reste des insurgés allait attaquer (ce qui n'était normalement qu'une question de secondes). Abel se retourna pour partir se cacher dans la loge. Pas question de se laisser avoir par un appât aussi grossier. Il pensait que sa fille tenterait de forcer la muraille, ou de la contourner, mais elle accusa une bonne seconde d'immobilité, qu'Abel mit à profit pour regagner la trappe.


Il avait presque atteint l'ouverture qu'un sifflement aigu se fit entendre. Un instant plus tard, il se heurtait à un mur, dans le noir total. Il fit apparaître une lumière dans sa main droite, et la balaya partout devant lui.

    - Qu'est-ce que....

Le mur s'étendait dans toutes les directions : au-dessus, en dessous, à gauche, à droite, derrière. Il avait été coincé dans une sphère. Panka venait d'invoquer l'un des sceaux d'interdiction démoniaque. Pour ce qu'en savait Abel, seule la force brute pouvait briser ces artefacts : la magie et le ki rebondissaient dessus sans effet. Or, la force brute était précisément le point faible du nécromancien.
Malin, très malin. Mais cela n'allait pas le retenir plus de quelques secondes. Il avait un sortilège pour toutes les situations.

Il ferma les yeux, joignit les mains, et concentra ses ressources psychiques pour faire apparaître l'une de ses créations les plus singulières : la puce-foreuse. Une bête de plus de deux tonnes et demie, dont, comme le nom l'indiquait, se résumait plus ou moins à une énorme puce dont la tête avait été remplacée par une puissante vrille. Cet animal, aussi ridicule soit-il, avait défoncé sans aucun mal la plupart des murailles rencontrées par Abel au cours de sa longue carrière.
Sous la lumière blafarde dégagée par sa main, il put observer l'animal prendre appui sur un bout de toit, actionner sa vrille, dresser tout son corps dans la direction qu'il allait frapper. Il commença à réfléchir à un sortilège à envoyer sur ces sales gamines lorsqu'il remonterait... Oh et puis zut, il allait juste les tuer, et les ressusciter plus tard. C'était de loin l'option la plus simple.
Alors seulement il saisit une chose.

Il y avait quelqu'un d'autre dans le sceau.

Abel se jeta sur le côté, esquivant de justesse la masse qui traversa son ancienne position à une vitesse fulgurante, percutant à la place la puce-foreuse. Ils se perdirent au loin dans les ténèbres, avec un fracas épouvantable et le chuintement caractéristique que provoquait une invocation détruite.

Quoi que ce soit, cette chose allait terriblement vite. Abel ne prit pas le temps d'analyser la situation. Il matérialisa simultanément son aura de flammes noires et le sortilège qu'il réservait originellement à Panka. Quand bien même elle parviendrait à esquiver son attaque, les flammes noires la tueraient instantanément si elle avait le malheur de les effleurer. Mais il ne raterait pas sa cible.
Les plans élémentaires du métal et de la suprématie se plièrent sous sa volonté pour fusionner, et donner naissance à l'attaque la plus mortelle qu'ait vu le Makaï en dix mille ans. Une lame acérée nimbée d'une aura mortelle se manifesta en lévitation autours de lui. L'arme changeait perpétuellement de forme, de nouveaux tranchants bruts jaillissaient et disparaissaient de de tous les côtés. La seule uniformité dans cette apparition était le tranchant. Elle semblait vouloir trancher, tuer, comme si la masse de pointes et le lames en mouvement était dotée d'une volonté propre.

Il ressentit le mouvement de son adversaire avant de l’apercevoir, et projeta l'éclat d'acier primordial droit sur sa cible. S'il n'esquivait pas il y passait à coup sûr. Rien ne résistait à l'acier primordial.
La créature n'esquiva pas. L'acier atteignit son front en même temps que son corps arrivait dans la lumière dégagée par Abel. Il eut ainsi tout le loisir d'observer son projectile rebondir sur la peau du colosse qui se détachait de l'obscurité à toute vitesse.

Toujours abasourdi, il ne put pas empêcher l'homme de l'atteindre, le saisissant à la gorge pour le plaquer au mur. Les flammes noires dansaient sur sa peau cuivrée comme autant d'insectes impuissants à protéger leur maître. Aucun effet. On ne peut pas tuer un mort.

Trop rapide pour être esquivé, trop puissant pour être paré, le poing de Gilgamesh l'invulnérable pulvérisa le crâne d'Abel Alazrhad et le sceau d'interdiction dans un même élan.
Dernière édition par Lamantin_Furtif le Dim Nov 05, 2017 23:41, édité 2 fois.
"Dorenavant votre rage me parviendra comme un sketch de Gad Elmaleh"
Many, 12 juin 2016


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Re: DBAF-Lamantin

Messagepar omurah le Lun Fév 15, 2016 13:27

Toujours aussi ouf et passionnant.

Tu avais parlé de 3 chapitres pour voir les choses bouger, perso je trouve que déjà sur ce chapitre, ça bouge carrément :mrgreen:

Déjà, à la première partie, j’étais tellement à fond dedans que j’ai failli ragequit à la transition sur la citadelle (ou quelque autre endroit). Donc, cette première partie (et la troisième qui va avec) je pense que je n’étonnerai aucun de tes lecteurs en disant que, niveau originalité, ça se pose là et au dessus c’est le soleil (pour peu qu’on aime les délires cosmogoniques, that is).

Ce qui est bien c’est qu’avec la troisième partie tu as su trouver le juste milieu entre révélations et mystère. En fait c’est tellement bien dosé qu’on pourrait penser que tu avais tellement de révélations sous le coude que t’as pu te permettre d’en balancer trois louches à l’aise sans griller tes jokers. Résultat : le lecteur en a pour son argent et peut se gaver de toutes les friandises que tu as balancées sur la table… tout en restant alléché (le lecteur) par ce qui est encore exposé en vitrine.

Pour parler un peu du relai du destin en lui-même, le temps passé (dans l’un des chaps précédents) à élaborer son atmosphère prend tout son sens et c’est très bien géré, du coup ; j’avoue que sur le chapitre en question, autant j’avais trouvé l’épanchement descriptif tout à fait délicieux dans le fond et les idées exposées, autant la digression en elle-même me paraissait maladroite en terme de construction globale ; finalement… avec ce chapitre… tes choix scénaristiques plus en amont prennent tout leur sens.

Pour en revenir un peu au Makai. Tu as réussi à me faire totalement accrocher à tes OC, au point que je change de chouchou quasiment à chaque chapitre… dès que l’un desdits OC est un peu plus mis en lumière. Et tout cela est servi par une intrigue toujours aussi bien ficelée et absorbante. Un peu plus de substance et on pourra bientôt se lancer dans des théories perchées comme seuls les fanboys et fangirls savent en pondre. Et c’est clair que de la matière… on en aura. Ton univers est clairement dans sa phase d'expansion… et il y a déjà pourtant beaucoup, beaucoup de grain à moudre.

Je t’avouerai que le twist de l’arrivée de Gilgamesh ne m’a pas émoustillé plus que ça (mais il m’a quand même surpris… et positivement) ; peut-être parce que je ne prends pas encore la bonne mesure de la portée que peut avoir l’introduction du personnage dans le bordel (même si je sais qu’il est OP) ça viendra sûrement.

Par contre, la mort d’Abel….. 0.O
En toute fin de chapitre en plus…….
Chapeau. Je l’ai vraiment pas vu venir et c’est du plus bel effet, là, dans la mise en scène et le timing.
Dire que c’était lui le nouveau chouchou dont je parlais au dessus T—T
Il est sérieusement mort O.o ?!
Après… c’est clair qu’il était carrément OP ce mec…
*omurah réfléchi…. Encore……….. et encore…….*
Attend…. Attend… attend….
*omurah percute*
Qu’est-ce que Gilgamesh foutait là ???? Oo
#long_à_la_détente

Need la sweet Oo
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Re: DBAF-Lamantin

Messagepar Antarka le Lun Fév 15, 2016 19:53

Je n'y crois pas a la mort d'Abel perso, mais on verra.

Gilgamesh... Gilgamesh... je suis perdu, entre le moment ou je sais pu qui est tombé sur son corps, l insinuation comme quoi il etait sans doute pas mort un autre moment pq trop balaise... c est qui ce type deja ? >< un des anciens seigneurs du makai je crois, le premier, qui a vaincu les titans et, couvert du sang de son frere, est invincible ? Mais keskifou la ?

M enfin, j vais essayer de critiquer ta fiction, ca va pas etre evident.

Deja, j adore, pour poser le tout.

J ai totalement bouffet tout tes one shots a leurs sorties, et encore depuis, et j ai eté sideré par ton style, surtout vu ton jeune age, style non seulement efficace mais surtout maitrisé, mature.

Puis sur le fond de tes histoires, je suis scotché.

Tout ce que je viens de dire s applique aussi a cette fiction, mais pas que.

Forcement, c est pu du one shot, tu fait sur la durée, avec un scenario trés ambitieux (a ce niveau la, tu pourrais pondre une saga de 6000 pages).

Je trouve que tu t en sors bien, meme si on se perd vraiment dans tes personnages, surtout les demons (j ai retenu Baphasi, Ladra, Abel et je viens de zapper le nom de la gamine de Baphasi et Abel). J ai egalement du mal a visualiser ou tu veux aller mais bon, j ai confiance. Me suis planté sur la nature de ta singularité mais pas de tant (je pensais que ca serait ta version du Big Bounce).
Je regrette le manque d indication temporelle aussi, j aurais bien aimé avoir une date de temps en temps, ou une indication plus subtile (genre le dernier chap se deroullant sur Terre, glisser que Goku est mort depuis 200 ou 500 ans).
La j avoue que je sais pas si on est 200 ou 2000 ans aprés le tome 42. Ca me frustre.

Si j ai du mal a savoir ou tu vas, c est que meme si j adore ce que tu fait, c est vraiment eloigné de Dragon Ball, malgré un background certain.

En fait j ai de plus en plus envie de te demander si tu serais pas amateur de Peter F Hamilton, je vois des similitudes dans vos styles, et certaines de vos idees.


M enfin bref, suis pendu a tes chapitres, tes idees, tes personnages si nombreux que tu sembles preparer une oeuvre considerable. J aime. Continue ainsi et serait comblé.

Et tu geres le cliff ouais.
Ce forum est totalement rouxciste.
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Re: DBAF-Lamantin

Messagepar Lamantin_Furtif le Mar Fév 16, 2016 1:28

Bon, avant tout, MERCI pour vos retours.

Je sais que je ne répond pas très souvent, demanière laconique, et c'est de une parce que j'écris surtout pour moi-même , mais aussi parce que je trouve un peu ridicule de produire presque autant de contenu pour parler de son travail que de travail (coucou Niic, Kouki et Antoine Daniel (même si je doute que ce dernier me lise)).

Bref, tout ça pour dire que je fais pas ça pour l'argent les commentaires, mais là j'avoue que j'avais besoin d'une confirmation que je n'étais pas en train de faire n'importe quoi. à vai dire'avais très peur que les explications du bacckground passent mal, en fond comme en forme. Suite à pas mal de stress et de remises en question IRL, j'envisageais d'arrêter ou de mettre en pause indéterminée... De voir que ça vous plaise même si vous vous accordez sur les problèmes, ça me rassure un peu.
Enfin, passons.

omurah a écrit:Tu avais parlé de 3 chapitres pour voir les choses bouger, perso je trouve que déjà sur ce chapitre, ça bouge carrément :mrgreen:

Ouais, mais bientôt ça bougera encore plus ! :lol:

omurah a écrit:Déjà, à la première partie, j’étais tellement à fond dedans que j’ai failli ragequit à la transition sur la citadelle (ou quelque autre endroit). Donc, cette première partie (et la troisième qui va avec) je pense que je n’étonnerai aucun de tes lecteurs en disant que, niveau originalité, ça se pose là et au dessus c’est le soleil (pour peu qu’on aime les délires cosmogoniques, that is).

C'est cool que tu dises ça, vu que c'est précisément ces parties là qui me font le plus peur. Enfin, si on aime pas trop les délires cosmologiques, je pense que ma fic a tout de suite moins de charme.

omurah a écrit:Ce qui est bien c’est qu’avec la troisième partie tu as su trouver le juste milieu entre révélations et mystère. En fait c’est tellement bien dosé qu’on pourrait penser que tu avais tellement de révélations sous le coude que t’as pu te permettre d’en balancer trois louches à l’aise sans griller tes jokers. Résultat : le lecteur en a pour son argent et peut se gaver de toutes les friandises que tu as balancées sur la table… tout en restant alléché (le lecteur) par ce qui est encore exposé en vitrine.

Bah, oui en fait, c'est exactement ça ^^
Faut aussi se dire que, si lla singularité a été éclaircie, la chute des mages reste bien plus obscure et dense en intrigues.

omurah a écrit:Pour en revenir un peu au Makai. Tu as réussi à me faire totalement accrocher à tes OC, au point que je change de chouchou quasiment à chaque chapitre… dès que l’un desdits OC est un peu plus mis en lumière. Et tout cela est servi par une intrigue toujours aussi bien ficelée et absorbante. Un peu plus de substance et on pourra bientôt se lancer dans des théories perchées comme seuls les fanboys et fangirls savent en pondre. Et c’est clair que de la matière… on en aura. Ton univers est clairement dans sa phase d'expansion… et il y a déjà pourtant beaucoup, beaucoup de grain à moudre.

Si tu veux commencer... Je pense que quelqu'un de très fort et calé dans le sujet, avec une intuition scandaleuse peut déjà deviner le big bad guy.
Pour les personnages, le fait qu'ils soient des OCs, justement, m'a poussé à les développer beaucoup pus que prévu initialement, justement pour vaincre cette indifférence que le lecteur a à priori envers eux. Le passage sur terre m'a bien fait plaisir de ce point de vue là. Pratiquement pas de travail à faire sur les persos canon. :mrgreen:

omurah a écrit:Je t’avouerai que le twist de l’arrivée de Gilgamesh ne m’a pas émoustillé plus que ça (mais il m’a quand même surpris… et positivement) ; peut-être parce que je ne prends pas encore la bonne mesure de la portée que peut avoir l’introduction du personnage dans le bordel (même si je sais qu’il est OP) ça viendra sûrement.

Bof, son arrivée n'était en fin de compte qu'un moyen d'arriver à
omurah a écrit: la mort d’Abel….. 0.O

et ça, ça a marché (et tant mieux, vu le temps que jj'ai passé à monter son aura d'invincibilité :lol: )

omurah a écrit:Qu’est-ce que Gilgamesh foutait là ???? Oo

Les solutions sont limitées. Relever des cadavres, c'est pas commun comme don.

En tout ccas, merci pour tes comms, Omurah ! (celui-ci et tous les autres) C'est vraiment le petit boost qui me pousse à écrire au lieu de rester avachi à regarder des matches de LoL toute la soirée. (j'aime bien LoL, mais écrire est quand même plus gratifiant)

Maintenant, Antarka :

Antarka a écrit:Je n'y crois pas a la mort d'Abel perso, mais on verra.

à raison. Il est coriace, le salopiaud

Antarka a écrit:Gilgamesh... Gilgamesh... je suis perdu, entre le moment ou je sais pu qui est tombé sur son corps, l insinuation comme quoi il etait sans doute pas mort un autre moment pq trop balaise... c est qui ce type deja ? >< un des anciens seigneurs du makai je crois, le premier, qui a vaincu les titans et, couvert du sang de son frere, est invincible ? Mais keskifou la ?

Ok, je vais faire un petit sommaire des personnages avec une description, je crois qu'avec les temps de parution, il y a des oublis et des confusions inévitables. (En gros, t'as bon : en retrouvant son cadavre, Baphasi bloque pas mal et a du mal à croire à l'existence d'un être à même de l'assassiner. Tu as du superposer avec le même genre d'incrédulité qu'Abel exprime à la fin du premier chapitre quand l'Immortel lui dit que Khaine, membre le plus puissant de l'orddre, avait été surpassé au combat. )

Je me rend compte que c'est assez tentaculaire et exigeant de tout suivre. J'en demande beaucoup trop, ça doit etre l'influence du trone de fer.

Antarka a écrit:J ai totalement bouffet tout tes one shots a leurs sorties, et encore depuis, et j ai eté sideré par ton style, surtout vu ton jeune age, style non seulement efficace mais surtout maitrisé, mature.

Merci. C'est ce su quoi j'essaie de faire attention en effet. J'ai un peu de mal à savoit d'où je l'ai tiré, ce style, justement. Il ne ressemble pas à mes lectures favorites.

Antarka a écrit:Puis sur le fond de tes histoires, je suis scotché.

:D

Antarka a écrit: Me suis planté sur la nature de ta singularité mais pas de tant (je pensais que ca serait ta version du Big Bounce).

Bah, pas du tout en fait. C'est exacctement un Big Bounce, en moins "total" si on veut, mais c'est pratiquuement ça. Bien joué.

Antarka a écrit:Je regrette le manque d indication temporelle aussi, j aurais bien aimé avoir une date de temps en temps, ou une indication plus subtile (genre le dernier chap se deroullant sur Terre, glisser que Goku est mort depuis 200 ou 500 ans).
La j avoue que je sais pas si on est 200 ou 2000 ans aprés le tome 42. Ca me frustre.

Ok ok. Alors pour ça, on va dire que les événements s'enchaînent assezz vitee depuis le chapitre 1, mais je vais faire gaffe à améliorer les choses de ce côté là
Antarka a écrit:Si j ai du mal a savoir ou tu vas, c est que meme si j adore ce que tu fait, c est vraiment eloigné de Dragon Ball, malgré un background certain.
.
y'a pas que ça. Comme tu l'as noté, je m'engage sur un truc assez ambitieux, je n'ai aucune idée de si je réussirai à coller tous les morceaux sans que ça parte en vrille, mais, vu que je fixe le tempo, ça devrait aller.
Après, on est vraiment plus du tout sur du DB, en effet. On s'en éloigne de plus en plus avec chaque OS, tant dans l'ambience que dans les lieux et la temporalité. C'est un peu la culmination.
Autant faire avec, même si je conçois qu'il devient un peu hypocrite d'apppler ça une "fanfic".

Antarka a écrit:En fait j ai de plus en plus envie de te demander si tu serais pas amateur de Peter F Hamilton, je vois des similitudes dans vos styles, et certaines de vos idees.

Jamais lu un seul de ses bouquins. ais il va falloir que je le fasse, visiblement.

Bref, merci por tes encouragements, ça me touche d'autant plus que je sais avoir affaire à un grand amateur de SF (genre dans lequel ma fic peut définitivement être classée).


EDIT :
(bah ouais, du coup j'avais oublié :oops: )

Sommaire des personnages :
(sans spoilers si vous avez lu jusqu'au précédent chapitre)

Mages :

Spoiler
Primus

Thème : https://www.youtube.com/watch?v=FT9XPqt4Fkw
Apparence : Une grande (presque deux mètres de haut) créature à la peau immaculée et sans défauts. Son corps est caché dans une grande robe grise ornée d'un I. Sa tête enfoncée sur un cou très court est parfaitement lisse, à l'exception de douze yeux noirs sans paupières, ses « mains » sont en réalité des dizaines de pattes d'insecte dotées de multiples articulation. Il semble flotter dans les airs, quoique sa robe cachât toute la partie inférieure de son corps, et n'émet jamais le moindre son.
Position : Premier mage, fondateur de l'ordre. Mort lors d''une catastrophe antédiluvienne appelée « singularité », il est parvenu à faire perdurer son fantôme, qui apparaît lors de visions à certains sorciers, qui deviennent alors son seul moyen d'interagir avec le monde.
Capacités : apparaître dans les rêves, télépathie, pseudo-omniscience


Psychée

Thème : https://www.youtube.com/watch?v=nkRwwNcIkEw
Apparence : Vieille femme dans la soixantaine d'aspect très quelconque, ses cheveux sont coupés court, sa peau est tannée et ridée, et ses vêtements restent ternes, simples, chauds et pratiques. Elle affiche un perpétuel air lassé, vidée qu'elle est par sa vie interminable
Position : Second mage, elle a abandonné la puissance et la renommée à la chute de son ordre pour se cacher loin du monde, dans une petite cabane en forêt, loin de la civilisation et du regard des kaïoshins
Capacités : réceptivité exceptionnelle aux apparitions de Primus. Ses pouvoirs magiques sont négligeables par rapport à ceux des autres membres de l'ordre, et ses capacités physiques sont à peine au-dessus de celle d'un humain ordinaire.



Abel Alazrhad

Thème : https://www.youtube.com/watch?v=ysiNChV9eGA
Apparence : Un homme d'entre vingt et trente ans. Sa peau est très bronzée et ses yeux ambrés. D'une morphologie très sèche, il mesure environs un mètre quatre vingt. Cheveux bouclés noirs descendant aux épaules et barbe de la même couleur tressée attachée par des anneaux d'or. Il souligne ses yeux au kohl, et affectionne les vêtements noir, blanc crème, ainsi que les dorures.
Position : Ambiguë au makaï : officiellement prisonnier, il cumule en réalité les rôles de conseiller, de favori de la reine, de premier sorcier de la Citadelle et de professeur particulier de la princesse héritière
Capacités : Ressusciter les morts, créer des zombies obéissants à partir d'un cadavre, faire apparaître le feu noir, il est le plus puissant sorcier que le monde ait connu depuis des millions d'années, et, pour couronner le tout, est presque impossible à tuer


Khaine

Thème : https://www.youtube.com/watch?v=qwJj2EpC8vg
Apparence : ???
Position : Plus puissant membre de l'ordre des mages. Abel ne croit pas à l'existence d'un être capable de le vaincre.
Capacités : Supposément invincible


Thanatos

Thème : https://www.youtube.com/watch?v=JZmv7y_goLk
Apparence : ???
Position : Mage. Les autres membres de l'ordre furent contraints de le bannir dans une autre dimension, avec l'aide de l'Immortel
Capacités : ???


Lucie

Thème : https://www.youtube.com/watch?v=64Zar3jmDBE
Apparence : Variable : Sous sa forme originelle, un observateur non averti ne verra d'elle qu'une série d'arabesques lumineuses se dessinant de manière anarchique dans l'air. Ses déplacements se font sur un plan élémentaire différent, ce qui la rend virtuellement impossible à localiser, observer ou combattre. Si elle décide de se fixer sur le plan matériel, elle prendra la forme d'une petite créature féminine au dos orné de six appendices battant l'air à toute vitesse. Sous cette forme, elle dégage tant de lumière qu'il est impossible de la regarder de face sans perdre la vue.
Position : Elle est le quinzième mage, et l'un des plus puissants.
Capacités : Vitesse de déplacement presque impossible à concurrencer, invulnérabilité aux attaques physiques, pouvoir magiques monstrueux.


Démons :

Spoiler
Baphasi

Thème : https://www.youtube.com/watch?v=LcihD7tyPvM
Apparence : Grande femme (1m90) débordant d'assurance. Ses cheveux noirs et raides sont coiffé court, et tout son corps est soigneusement entretenu. Sa peau a une teinte rouge brique, ses oreilles sont longues et pointues, ses canines anormalement longues, ses yeux d'un brun rougeâtre très sombre. Sa forme physique est exceptionnelle, et tout, dans son teint, dans sa musculature puissante, dans sa démarche, respire la vitalité et la domination.
Position : Reine légitime du Makaï, elle est néanmoins oubliée par la quasi-intégralité de son peuple, suite à son pèlerinage dans les désolations. Après avoir absorbé le liquide cérébral de son grand-oncle, doté de vertus divinatoires, elle a décidé de partir pour trouver la force de mener sa vengeance à terme.
Capacités : puissance exceptionnelle, même parmi les autres démons de haut rang. Elle est également une magicienne correcte, et peut invoquer les artefacts spécifiques de la famille royale (la lance, le cimeterre, les sceaux d'interdiction...). De plus, sa transpiration est un paralysant surpuissant, qui peut terrasser pratiquement n'importe quelle créature si inhalée


Ladra

Thème : https://www.youtube.com/watch?v=r8rWfPPrKJ0
Apparence : Une femme très sèche, fine et androgyne. D'un âge difficile à cerner : son corps conserve une fermeté qu'on hésite à attribuer à une pratique physique stricte ou à des aides magiques. Son œil gauche invalide recouvert d'un bandage laisse perpétuellement échapper des larmes.
Position : Intendante du Makaï en l'absence de la reine. Elle est la petite sœur de Dabra, et par conséquent la tante de Baphasi. Sa réputation de cruauté sans limite et ses talents de politicienne et de combattante font d'elle la personne la plus influente et redoutée du Makaï.
Capacités : Redoutable combattante et sorcière, elle est de sang royal et peut donc invoquer les mêmes artefacts que Baphasi. Ses larmes rendent quiconque les ingère fou (excepté elle-même).


Ellac Csapas

Thème : https://www.youtube.com/watch?v=2RPreJw3Sjw
Apparence : Petit, velu, râblé, avec des bras trop longs et puissants pour des jambes trop courtes et arquées, il semble à mi-chemin entre l'homme et le singe. Il est cependant assez effrayant et charismatique pour convaincre son entourage de ne pas le lui rappeler.
Position : Chef de la plus grande tribu nomade du Makaï, et représentant plus ou moins officiel de toutes les tribus. Très estimé de feu Dabra, son influence s'étend loin dans la citadelle et dans les cités. Il est reconnu comme l'un des rares démons à être revenu intact d'un pèlerinage dans les désolations.
Capacités : Force brute sidérante, transformation le mettant loin au-dessus des autres démons.



Adjack

Thème : https://www.youtube.com/watch?v=t5UQQ9_17VA
Apparence : De taille moyenne, elle a le corps athlétique et plein de santé que seul l'alliance d'un mode de vie sain et une d'une constitution solide peut conférer. Ses cheveux blonds bouclés qu'elle attache en tresse, ses grands yeux verts passionnés et son énergie lui confèrent un charme tout particulier.
Position : Bras droit de Ladra, elle se charge de faire régner sa loi en son nom, mais avec une image publique bien plus positive. Elle est la bâtarde de Dabura et a été élevée dans les tribus nomades, où elle a développé avec l'aide de son père une force prodigieuse. Elle est également capitaine des gardes de la citadelle.
Capacités : Recrutée pour ces capacités martiales, elle se repose presque uniquement sur sa force physique hors norme, et peu d'ennemis parviennent à se défaire de ses prises. Son charisme lui a immédiatement attiré les faveurs des membres de la citadelle et des gardes dont elle a la charge.


Nadil

Thème : https://www.youtube.com/watch?v=qQVngbDTAZ0
Apparence : Grand jeune homme filiforme et androgyne. Il n'a pas de barbe et porte ses cheveux impeccablement coiffés jusqu'aux épaules. Précieux, il porte une grande attention à ses vêtements, toujours chers et taillés sur mesure.
Position : Fils aîné de Ladra, il est un prince de sang royal, mais est juste assez éloigné de la lignée régnante pour se retrouver privé du Don. Il reste l'une des personnes les plus influentes de la cour.
Capacités : Redoutable combattant, et sorcier de très haut niveau, il est également érudit, et ne se prive pas de le faire remarquer.


Uranie

Thème : https://www.youtube.com/watch?v=obJ21k3Hylo
Apparence : Petite, frêle et plate, elle flotte dans sa robe de sorcière trop grande pour elle. Ses cheveux sombres très raides tombent, désordonnés, jusqu'à ses hanches et ses grands yeux mauves sont perpétuellement à l'affût du moindre détail. Elle passe l'essentiel de son temps à s'entraîner à la pratique de la magie et à étudier à la bibliothèque.
Position : En tant que deuxième plus puissante magicienne du Makaï, elle sert de conseillère, de confidente et de bras droit à la détentrice du trône, qu'il s'agisse de Panka ou de Baphasi. Son asociabilité et sa dévotion fanatique la rendent virtuellement incorruptible.
Capacités : Ses capacités de sorcière sont no seulement extrêmement puissantes, mais aussi versatiles. Elle est également presque incollable sur l'histoire, la politique, les domaines de la magie et de la science.


Panka

Thème : https://www.youtube.com/watch?v=T-CliOV5-sg
Apparence : Une jeune fille plus petite que sa mère (1m75). Ses cheveux noirs aux reflets bruns sont légèrement ondulés, et son regard ambre inspire la confiance. Charismatique, ses redoutables capacités de combattante ne sont pas aussi évidentes que chez sa mère, et il est même assez difficile de garder à l'esprit que ce personnage aimable, gracieux et intelligent cache une force redoutable.
Position : Princesse héritière du Makaï, elle étend son influence sur le peuple, les classes les moins influentes et les loges de sorciers par des actions de bienfaisance. Épargnée par les feux croisés de sa tante et de son père, elle fait figure de troisième parti modéré et quasi-inattaquable.
Capacités : Combine les pouvoirs de son père:Abel Alazrhad et de sa mère : Baphasi. Elle peut donc d'une part générer le feu noir mortel, ressusciter les morts et lancer de puissants sorts, et d'autre part se voit dotée du Don, d'une constitution surpuissante, et put invoquer à loisir les sceaux d'interdiction, le cimeterre et la lance des rois du Makaï.


Gilgamesh

Thème : https://www.youtube.com/watch?v=YEXlrM9bvt8
Apparence : Un véritable colosse, de deux mètres trente, aux muscles d'acier dont chacun des traits rappelle la noblesse et la force. Mort depuis une éternité, sa barbe et ses cheveux sont blanchis salis et partiellement arrachés, ses yeux ont disparu depuis longtemps, mais sa peau reste intacte : semblable à une armure parfaite de bronze coulée à même son corps, elle est aussi lisse, brillante, et ne présente ni blessure ni imperfection.
Position : Premier roi du Makaï et fondateur de la dynastie des rois-démons. Selon la légende, il mena les démons à la victoire contre les titans et extermina leur race.
Capacités : D'une force redoutable, son plus grand atout reste sa peau complètement imperméable à toutes les formes d'agressions. Qui qu'il soit, son meurtrier a dû le noyer pour en venir à bout.


(terriens, aliens et autres à venir)
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Re: DBAF-Lamantin

Messagepar omurah le Sam Fév 20, 2016 13:48

Lamantin_Furtif a écrit:C'est cool que tu dises ça, vu que c'est précisément ces parties là qui me font le plus peur. Enfin, si on aime pas trop les délires cosmologiques, je pense que ma fic a tout de suite moins de charme.

Tu devrais aller postuler chez Marvel, tu vas tous les mettre à l'amende en deux-deux ! x)

Si tu veux commencer... Je pense que quelqu'un de très fort et calé dans le sujet, avec une intuition scandaleuse peut déjà deviner le big bad guy.

Challenge accepted !

Sinon, très sympa le sommaire :) ; j'ai pas encore écouté tous les thèmes, mais ça va se faire :3

Par contre......

Capacités : Combine les pouvoirs de son père:Abel Alazrhad et de sa mère : Baphasi. Elle peut donc d'une part générer le feu noir mortel, ressusciter les morts et lancer de puissants sorts, et d'autre part se voit dotée du Don, d'une constitution surpuissante, et put invoquer à loisir les sceaux d'interdiction, le cimeterre et la lance des rois du Makaï.

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Re: DBAF-Lamantin

Messagepar Lamantin_Furtif le Lun Mai 16, 2016 19:28

Allez, on ne va pas laisser cette fic sombrer dans l'oubli et l'opprobre de la seconde page, tout de même. Quel genre de personne ferait ça ?
merci de votre soutien, et on y va.


Chapitre 11- Révélation



Gryff prit son élan, attentif. Ce qui n'était pour des enfants normaux qu'un innocent jeu de balle, devenait pour des natifs du Makaï comme lui et ses petits camarades, une source de bleus et contusions en tous genre. Éviter le ballon de cuir était une telle motivation qu'ils détalèrent à toute vitesse en voyant que le plus costaud d'entre eux l'avait ramassée. Pas assez vite, cependant. Gryff était sacrément fort pour son âge, et il se voyait déjà prendre la tête de sa tribu, un jour...
Tout était plus simple quand on était le petit dernier du chef, et pas un petit démon émergé et adopté par pitié par un artisan. Mais ce genre de considération ne traversait pas l'esprit d'un enfant de dix ans. Ses sens acérés remarquèrent le saut que Shimi, une amie d'un an plus jeune que lui, venait d'entreprendre pour se mettre à l'abri derrière un buisson. Elle était plutôt rapide, mais ne savait pas encore voler, et certainement pas esquiver en vol le tir surpuissant que son camarade lui réservait.
Trop vite pour que la plupart des autres enfants ne puissent le suivre, il envoya la balle à toute vitesse entre les omoplates de son amie... Qui fut brutalement projetée sur le côté juste avant d'être touchée. Tous les enfants écarquillèrent les yeux, abondant de « Waaaah » et de « Ooooh » admiratifs, et s'empressant de relayer l'information que tout le monde avait déjà parfaitement capturé. « Shimi sait voler ! T'as vu ??? »

L'intéressée ne cachait pas sa joie. Son groupe d'amies s'était déjà agglutiné à côté d'elle pour la complimenter, et surtout rappeler à tout le monde qu'elles étaient affiliées à l'héroïne du jour.

Griff n'aimait pas du tout cela. Il était censé être la vedette de ce jour-ci ! Et de tous les autres jours aussi, tant qu'on y était ! Il chercha des yeux un autre centre d'intérêt que cette enquiquineuse... Plus personne ne faisait attention à lui...

Son regard balaya plusieurs fois le groupe, sans succès, puis s'égara vers leur campement... Rien. On pouvait apercevoir les structures volantes d'Ionia au loin... Rien non plus... Quant à l'est, vers les désolations...
Griff écarquilla les yeux dans une grimace de stupéfaction que, for heureusement pour lui, aucun de ses camarades ne remarqua. Pétrifié, il en oublia de respirer, jusqu'à ce que d'autres cris le ramènent à la réalité.

Quelque chose approchait. Loin à l'est, avant qu'on ne perde de visibilité, le ciel s'assombrissait à toute vitesse, un gros nuage noir avançait droit vers leur direction. Mais les nuages étaient beaucoup plus haut dans le ciel, et ils n'avançaient pas aussi vite. Secondes après secondes, on distinguait un peu plus les points qui le composaient. Un essaim. Un essaim de créatures volantes se dirigeait droit vers eux. À une vitesse sidérante, car, malgré la distance, les individus le composant étaient devenus presque distinguables des uns des autres. Comme ils devaient être grands ! Nulle part au Makaï il n'existait d'oiseaux, de mammifères ou d'insectes volants de cette envergure. Et aucun d'entre aux ne pouvait manifester sa présence d'une brève lumière visible à une telle distance.

Dragons.

    - Griff ! Retourne au camp avec les autres !

Razza , le plus âgé de ses frères, venait d'intervenir à toute vitesse. Une seconde plus tard, Jadna, sa cadette le rejoignait. Tous deux gardaient ouvraient de grands yeux ébahis sur le spectacle. C'était une catastrophe sans précédent que se présentait d'un seul coup devant eux.

Ils n'auraient pas le temps de ranger quoi que ce soit, ils allaient perdre tout ce qu'ils possédaient, et qui sait s'ils arriveraient seulement à sauver leurs vies ? Et s'ils parvenaient à s'enfuir, où iraient ils ?
Shimi volait au-dessus d'eux tous, maintenant, mais personne ne s'en souciait. Griff menait la bande d'enfants droit vers le campement. Les chocs de la course se répercutaient dans sa colonne vertébrale, faisant défiler le sol sous lui à toute allure. Il jeta un coup d’œil en arrière pour vérifier que tout le monde suivait.
Autant de dragons... Sa tribu ne pourrait rien faire. Son père avait tué un dragon, une fois, mais c'était il y a longtemps, et il y en avait tellement... Sa vue se brouilla, mais il essuya rapidement les larmes. Un futur chef ne pleurait pas !

Griff ferma fort les paupières pour garder la face. Il les rouvrit jute à temps pour éviter de percuter la personne qui venait d’atterrir en travers de son chemin. Il mit quelques instants à comprendre de qui il s'agissait, et lorsque tous les enfants se soient arrêtés, il réalisa que la reine du Makaï en personne invoquait un portail pour leur permettre de s'échapper.

À travers l’ellipse plate qui s'était matérialisée dans les airs, on pouvait voir les murs de la Citadelle, et d'autres portails par lesquels des groupes de civils étaient évacués. Il lui fallut un regard pressant de la part de Panka pour reprendre ses esprits, et mener sa petite bande vers un lieu plus sûr.


*******


Utiliser le sort de « gélification de l'air » avait semblé être une excellente idée de prime abord, et Nadil avait prouvé ses talents de sorcier en parvenant à étendre la zone d'influence sur toute la horde de dragons. Mais il s'était rapidement avéré que les bêtes auxquelles ils avaient affaire étaient d'une toute autre catégorie que celles auxquelles le Makaï s'était habitué. L'air gélifié ne leur opposa qu'une résistance mineure, et l'équipe d'intervention de la Citadelle fut rapidement bombardée de bouts de gel qui reprenaient rapidement leur consistance originelle, alors que le mur de fortune était impitoyablement déchiqueté par les immenses ailes membraneuses.
Nadil toujours occupé par son ambitieux sortilège, il revenait à Adjack d'organiser les troupes pour cette impossible tâche. Elle avait tout au plus une cinquantaine de gardes rassemblés à la hâte. Des combattants de haut niveau, certes (elle s'en était assuré), mais elle doutait de leur capacité à neutraliser des créatures aussi imposantes. Elle aboya quelques ordres dans son talisman de communication, et décida de donner l'exemple. Si elle n'éliminait pas personnellement une de ces saletés, ils risquaient de perdre leurs moyens. Ils n'avaient eu que quelques minutes pour se préparer à affronter une menace d'ampleur démentielle.
Ces monstres étaient apparus de nulle part, et ils promettaient de détruire la moitié du Makaï si l'on les laissait faire. Mais les laisser faire ne figurait pas au programme. Adjack concentra son ki, et cibla le premier reptile à se dégager du piège de Nadil , optant pour une approche en spirale, pratique pour éviter un éventuel jet de flammes. L'exemple sembla convaincant, et elle vit du coin de l’œil que le reste de ses troupes la suivait.

Son attention fut immédiatement recapturée par une tentative de morsure incroyablement véloce. Plus grands, plus rapides... Si la résistance et l'intelligence de ces saletés suivait, le combat risquait d'être plus compliqué que prévu. La capitaine de la garde décocha un coup de pied dans les mâchoires du monstre, et repris de la distance, en quête d'une ouverture. Elle n'eut pas à chercher longtemps. Le dragon ne fit même pas mine de la combattre, et profita qu'elle se soit écartée pour glisser sous elle d'un battement d'ailes, et filer droit vers la Citadelle. Désarmée, elle put constater que l'ensemble des créatures, d'ordinaire si agressives, suivait la même stratégie, et évitait soigneusement ses soldats, prenant juste la peine de les écarter d'une morsure ou d'un jet de flammes quand ils se mettaient en travers de leur chemin.

Nadil lâcha enfin son emprise sur son sortilège, et se jeta sur le côté pour esquiver celui qui lui fonçait droit dessus, tout en préparant une série de boules de feu. L'animal de parut même pas indisposé par les attaque, est lui passa devant, comme cela était arrivé à Adjack et à tous les autres.
Il cessa rapidement son bombardement de toute façon inefficace, et se tourna vers sa cousine, effectuant des mains, de la tête et des épaules, le signe universel signifiant « Qu'est-ce que c'est que ce bordel ? »


*******



Adjack parvint finalement à trouver un angle que le cou serpentin n'arriverait pas à atteindre, et s'accrocha tant bien que mal à l'un des pics ornant le dos du dragon, lequel se contorsionnait sans parvenir à la happer, tout en volant à tire-d'ailes vers l'intérieur du Makaï. Avant de chercher à exécuter l'animal, elle tenta de se rassurer sur le comportement de ses soldats, via l'artefact de vision globale que Panka lui avait préparé. Le capitaine mit ses jambes hors de portée d'une patte griffue qui déchira le cuir de ses bottes et le velours rouge de son uniforme. Elle se concentra, et activa d'une impulsion mentale la plaque runique qu'elle avait nouée autour de son front.
Sa vue se double, et elle put observer la situation de ses gardes, tout en conservant assez de perception de son environnement pour repousser d'un grand coup de botte une autre patte griffue.

Elle eut le droit à un aperçu du chaos total qui régnait sur le « champ de bataille ». Ou plutôt, le convoi de reptiles cracheurs de feu, poursuivis par une poignée de combattants déboussolés, qui tentaient désespérément de leur faire ralentir l'allure. Sans grand succès. Quelques gardes avaient bien réussi à s'arrimer sur les membres squameux d'un monstre ou d'un autre, mais de là à y rester en un seul morceau... Sans même parler d'infliger le moindre dégât à l'une de ces bêtes ! Grulm, un de ses combattants les plus courageux venait de se faire projeter au sol, la cuisse déchirée. Heureusement pour lui, les dragons ne déviaient pas de leur trajectoire pour l'attaquer.

Inquiète pour son agent, Adjack resta concentrée sur Grulm une seconde de plus alors qu'il reprenait le contrôle et freinait sa chute, quand deux énormes masses noires le doublèrent pour s'abîmer droit vers le sol caillouteux. Un sourire se dessina sur le visage du capitaine, lors qu'elle adoptait un angle de vue lui confirmant ce dont elle se doutait. Deux autres dragons chutaient déjà, et d'autres étaient à venir : Panka faisait parler ses flammes noires. Les reptiles paraissaient complètement incapables de saisir ce qui se tramait, tout à leur précipitation : la princesse du Makaï virevoltait entre les griffes, les ailes membraneuses et les écailles tranchantes, éclair noir et insaisissable, laissant derrière elle une traînée de dragons morts qui tombaient l'un après l'autre comme autant de mouches géantes.

Toute à sa joie momentanée, Adjack en avait presque oublié sa position. La peau du dragon s'était avérée suffisamment flasque, et son cou assez souple pour se retourner sur lui-même en un instant, et la fille de Dabura fut ramenée à la réalité par une double rangée de crocs se rapprochant à toute vitesse de son visage. Folie. Elle n'avait pas le temps d'esquiver. Sa dernière pensée fut pour les avertissements de Panka, qui lui avait pourtant martelé les risques de son dispositif de surveillance. Les premières flammes luisaient dans la gorge de la bête, et Adjack les yeux écarquillés devant le prédateur, ne vit plus que des dents et un gosier illuminé.







Il lui fallut encore cinq seconde pour se rendre compte que la gueule du monstre ne se rapprocherait pas plus. Ils étaient arrêtés en vol, et l'animal, prêt à la gober, ne bougeait plus que très faiblement. La seule partie de son corps encore libre de ses mouvements étaient ses deux gros yeux jaunes à pupille verticale. Ce regard fixe, qui s'agitait parfois frénétiquement à la recherche d'une échappatoire, Adjack le connaissait par cœur, pour l'avoir déjà suscité chez les nombreuses bêtes des désolations dont elle avait faite ses proies. Chez un dragon, cependant, c'était la toute première fois. Ces bêtes n'avaient pas de prédateurs naturels, et ce regard-là était celui que réserve la proie à son chasseur. Et en toute logique, au vu de la direction dans laquelle le dragon paralysé lançait son regard désespéré...

Adjack se retourna lentement. Voir un démon du froid pour la première fois était souvent une expérience traumatisante, et la taille phénoménale de Banquiz n'arrangeait pas les choses. Ses grands yeux rougeoyants la dévisagèrent encore un moment, alors que sa longue queue blanche décrivait des mouvements toujours plus frénétiques.

    - Il faut faire attention avec les dragons, madame. Ils ont tendance à mordre. Maintenant, si vous voulez bien m'excuser, moi et mes amis allons vous en débarrasser, nous vous saurions gré de ne pas intervenir. Vous pourriez vous faire mal.

La tirade était évidemment railleuse, mais Adjack était trop déstabilisée pour lui faire ravaler sa fierté. L'idée faisait à peine son chemin dans sa tête, quand la main droite jusque-là crispée du démon du froid se referma brusquement en un poing. La combattante sentit le corps reptilien sous elle se déformer, il y eut un craquement d'os torturé, puis plus rien. Le poing se relâcha, et le colosse pâle fit le geste de jeter quelque chose. Alors seulement Adjack put remarquer que celui-ci venait de broyer sept autres dragons dans son étau télékinétique, en plus de celui sur lequel ils se trouvaient tous les deux. Les bras ballants, elle balaya l'impossible scène de chasse : des dizaines de combattants monstrueux sortis de nulle part fondaient sur l'ost draconique, exécutant les reptiles par dizaines. Paniqués, les dragons tentaient de s'éloigner du foyer de l'action, mais les nouveaux-venus étaient trop rapides. Les cous étaient brisés, les crânes éclatés, et les ailes emportés par des vagues de kikohas. Partout autours d'elle, le plus grand rassemblement de dragons jamais vu au Makaï était réduit à néant. Ce fut en observant d'un œil horrifié la manière dont un petit adolescent tout juste vêtu d'un pagne venait de déchausser sa mâchoire en une contorsion impossible pour engloutir d'une seule monstrueuse bouchée la tête de l'une des bêtes, qu'elle saisit enfin sa signification de ce pandémonium.

Les dragons fuyaient. Ils fuyaient devant un plus gros prédateur qu'eux.

Perdue, elle finit par trouver Panka du regard : celle-ci volait en l'air, le regard fixe. Pour la seconde fois en un temps bien trop court, Adjack se sentit stupide et suivit les yeux de sa souveraine jusqu'à atteindre la cause de tout cette folie.

Elle retint un moment de panique en voyant les deux immenses ailes carmines se déplier et se replier à intervalles réguliers. Les dragons étaient dans les tons bruns, ocres ou verts, noirs pour les spécimens les plus massifs et féroces. Celui-ci était rouge sang, et aurait fait passer celui qui avait faillit la tuer quelques instants plus tôt pour du menu fretin.

Un géant. Les combattants qui, pour une raison ou une autre, ne participaient pas à la chasse avec Banquiz, paraissaient minuscules à côté. Mais le fait qu'il se volette tranquillement à côté des étrangers sans tenter de les dévorer n'était pas le plus absurde : perchée sur l'énorme crâne, les mains sur les hanches, une silhouette conquérante observait le spectacle. Comme s'il s'était agit d'un balcon et pas d'une monstruosité capable d'engloutir un seigneur régent en un battement de cœur. La vision d'Adjack n'était pas la plus développée parmi ses congénères démons, et il lui fallut attendre que le groupe se soit approché beaucoup plus, et que la plupart des dragons aient mordu la poussière, pour enfin reconnaître les traits de Baphasi sur le visage tanné et endurci de la cavalière.


*******

Le domaine Cadenza était assez vaste pour abriter, en plus de l'imposant palais seigneurial et des kilomètres carrés de jardins, un terrain d'entraînement spécialisé pour les utilisateurs de ki. On y trouvait même une petite terrasse protégée par de puissants boucliers, afin que la dame puisse observer ses combattants s'entraîner sans craindre de kikohas perdus.
Une sécurité d'autant plus bienvenue que les individus qui s'affrontaient ici auraient ridiculisé la pourtant très compétente garde du domaine. Il s'agissait, après tout, d'un commando d'élite de Cold, et de Taris en personne.
Le son des chocs se répercutait partout, et toute tentative de distinguer les images rémanentes de Sally et de son capitaine s'avérait vaine pour l’œil inexpérimenté, même sur cet espace dégagé.

Mi Amore avait complètement abandonné l'idée de capter autre chose que le son et les subtiles perturbation imposées aux nuages, loin en l'air. Penchée sur ses documents, et vêtue sobrement (de son point de vue, du moins : ce tailleur bleu marine taillé sur mesure valait une petite fortune, sans même parler de l'unique pierre solaire qui ornait son fin diadème), elle s'était plongée dans ses rapports. La visite de Taris, toute agréable qu'elle fût, lui avait fait perdre beaucoup de temps en paperasse. Cela faisait maintenant trois ans qu'ils s'étaient rencontrés, et, si elle était remarquablement douée pour paraître en contrôle quelle que soit la situation, elle ne pouvait s'empêcher de se sentir débordée.
Taris en lui-même était un homme déstabilisant. Prévenant, aimable, passionné, mais il ne parvenait jamais totalement à cacher ce qu'il était véritablement : un monstre. Comment faire abstraction du fait qu'il soit capable de briser, de détruire chaque chose en un battement de cœur, que son âge faisait de lui un ancêtre parmi les ancêtres, que sa force le mettait au-dessus des dieux ?

Il y avait entre lui et la princesse une distance que toute la volonté du monde ne pouvait écraser. Face à lui, elle était une enfant, un grain de poussière qu'un simple geste pouvait balayer... Mi Amore était rappelée à sa vraie place : elle n'était qu'un symbole, un épouvantail placé là en tant qu'intermédiaire du pouvoir. Le véritable pouvoir qui maintenait les quatre galaxies en paix était précisément cette force, cette épée de Damoclès maintenue par Taris, ses mutants et, par-dessus tout, les démons du froid, qui terrifiaient plus encore que l'envie et la cupidité ne fascinaient. Tout ne tenait, au final, qu'à cette poignée de personnes. À cette petite famille rassemblée par un destin impitoyable, et qui portait sur ses épaules des milliards de vies.

Une famille de mutants. Voilà ce qu'était réellement le gouvernement galactique, et elle n'avait pu le réaliser qu'en s'y greffant par alliance. Lors des rares entrevues entre Nordis et Taris auxquelles elle avait pu assister, l'intimité de ces deux êtres inatteignables s'était manifestée comme une évidence, et elle avait alors seulement cessé de s'étonner de la liberté avec laquelle Taris pouvait se permettre de la visiter.
Ces deux-là tenaient à l'un l'autre comme à la prunelle de leurs yeux. Ce n'était pas qu'une question de force : il y avait aussi cette longévité obscène qu'ils partageaient et qui faisait d'eux les garants de la pérennité de l'empire.

C'était un sentiment très différent de la supériorité acquise à laquelle Mi Amore avait été habituée toute sa jeunesse, mais il y avait comme un attrait irrésistible à toucher du doigt cette goutte de vérité, à s'asseoir aux côtés de ces rois unis par leur fardeau.

Une explosion de plus secoua la terrasse, faisant tomber quelques documents au sol. La princesse se recoiffa d'un geste et tourna le regard vers le ciel. Polt, le combattant imberbe à la peau vert pâle qui servait de second à Taris, fixait le combat, les mains derrière le dos. Ils n'était que deux dans la pièce, et les crispations de ses doigts n'échappèrent pas au regard de Mi Amore.

    - Il y a un problème, Polt ?

Bref silence. Impact, à l'extérieur.

    - Il n'aurait pas dû laisser passer ce coup-ci.

Elle mit quelques instants à tenter de saisir où il voulait en venir. Les mutants avaient encore des problèmes à accepter sa présence.

    - D'après lui, Sally est l'une des plus...

Autre bruit d'impact, particulièrement violent.

    - Celui-ci non plus.

Mi Amore n'était pas habituée à ce qu'on l'interrompe, mais en l'état présent, la frustration de ne pas pouvoir observer ce qui se déroulait dehors rendait l'affront négligeable. La voix de Polt semblait sincèrement inquiète. Et cela était contagieux.
Il y eut encore un moment de blanc

    - Qu'est-ce que vous voyez ? Dites-moi.

    - Personne ne s'en est rendu compte... C'est lent. Il y a vint ans, quand il me formait, il était plus fort...

Il craignait d'en dire trop, c'était évident. Mais il avait besoin d'aide, et Mi Amore savait à quel point ces combattants tenaient les uns aux autres. Lentement, elle prit peur d'être liée à cela.

    - Qu'est-ce qui lui arrive ?

    - Je... Je ne sais pas. Je suis le seul à l'avoir remarqué. Les autres sont trop éloignés de lui. J'ai retrouvé un enregistrement d'un de ces combats il y a deux cent ans, pendant la guerre Zodiane... Ça n'avait rien à voir avec maintenant.

Il en avait beaucoup dit. Entre de mauvaises mains, ce renseignement pourrait embraser une petite guerre civile, et donnerait un nouveau souffle à tous les mouvements séparatistes du monde. Il posa sur elle un regard interrogateur et chargé d'espoir. Taris n'avait pas eu de relation stable depuis très longtemps (une certaine Soltraki), et elle était devenue pour lui le meilleur moyen d'atteindre son père adoptif.
Mi Amore ferma les yeux... Il était de ces confessions intimes dont elle aurait préféré se passer.

    - Il est fatigué. Terriblement fatigué.

Polt la dévisageait toujours, suspendu à ses lèvres.

    - Taris refuse de dormir depuis une éternité, son corps commence à céder.


*******



Les cris de joie, les chants et les spectacles de projections cinématomagiques avaient métamorphosé la Citadelle en un cœur festif pour les réjouissances qui éclataient partout dans le Makaï.

La reine était de retour. Chaque cité était en joie : les tambours de Noxus répondaient aux trompettes d'Ionia, et partout dans les steppes, on pouvait voir s'illuminer les feux de joie. Baphasi était de retour ! La reine était de retour ! Les désolations l'avaient engloutie, mais elle en était ressortie grandie, et elle avait réussi ce qu'aucun souverain avant elle n'avait seulement osé essayer. Elle était revenue avec une armée de héros anciens, qui iraient conquérir le monde d'au-dessus et vengeraient Dabra. Le Makaï retrouvait son ancienne reine, plus grande et forte que jamais, et qui leur promettait une guerre si glorieuse que leur génération serait comparée à celle de Gilgamesh lui-même.

Si le Makaï le désirait, cependant, c'était un autre débat. Déjà, entre les feux et derrière les tentures, là où l'on ne craignait d'être entendu, les premiers chuchotements inquiets s'échangeaient. Le peuple du Makaï avait goûté à la paix, et la souveeraine proche et attentionnée qu'ils venaient de perdre leur convenait parfaitement. Et que dire alors des monstres exotiques dont Baphasi s'était entichée ?
Il se murmurait même qu'elle avait fait entrer un dragon dans la citadelle...


Cette dernière rumeur était infondée. Quiconque ayant raté festivités pour se promener au milieu des magnifiques paysages de montagne à l'est de la Citadelle, et pris la peine de regarder en l'air aurait pu confirmer. Le ciel du Makaï , qui diffusait normalement une perpétuelle lumière tamisée, était obscurci par les gigantesques ailes du dragon écarlate. La bête mesurait aisément trente mètres d'envergure, et autant de long si l'on incluait la queue. L’ascension jusqu'au sommet se fit tranquillement, l'air ne se raréfiait pas tant en hauteur, au Makaï. Le dragon décrivit quelques cerces dans les airs, laissant les autres êtres vivants terrorisés s'enfuir devant sa présence. Quelques battements d'ailes couchèrent l'herbe sur les centaines de mètres alentours, alors que les griffes labouraient la terre meuble.
Et seulement, la bête se métamorphosa. Les ailes se rétractèrent, la chair se tordit, les écailles se fondirent dans la peau alors que la mâchoire se raccourcissait. En moins d'une minute, il était devenu un homme glabre aux longs cheveux noirs rabattus en queue de cheval, d'âge incertain et dont la peau pâle se trouvait protégée par des vêtements de cuir artisanaux et usés, mais de facture plus que décente.
Il avait conservé sa forme draconique un sacré bout de temps, principalement pour dissuader les importuns de le suivre. Il avait un rendez-vous et ne tenait pas à être dérangé.

D'un seul mouvement souple, il s'assit sur un rocher et tenta de se concentrer. Il n'en eut pas le temps : il est difficile de penser à quoi que ce soit lorsqu'un quasar miniature vous brûle les yeux à travers les paupières. Il passa la main devant ses yeux déjà douloureux, et engagea normalement la conversation : sans même prendre en compte ce type de ki inimitable, il était hautement improbable que quelque autre entité que ce soit ait adopté un avatar aussi odieux.

    - Salutations, Lucie. Ravi de vous savoir de retour parmi nous.

Elle ne fit absolument aucun effort pour réduire la luminosité. Ils devaient être visibles à des kilomètres.

    - Pour vous, ce sera Lucifer, Sepet. Je constate que vous avez survécu à la purge.

Sepet Drake prit une brève inspiration. Les mages formaient une communauté très fermée, et Lucie était manifestement très soupçonneuse vis à vis des modalités sa survie, là où l'intégralité de l'ordre avait été exterminée. Il n'était qu'un sbire d'Abel, après tout. Elle n'avait pas de raisons de lui faire confiance outre mesure. Et aucune trace du nécromancien à l'horizon, bien sûr. Cela s'annonçait affreusement mal : si sa mémoire était correcte, le quinzième mage était notoirement violent et imprévisible, en plus d'occuper une place dans le top cinq pour ce qui était des capacités martiales.
Il fallait la jouer fine le temps que son protecteur décide de se pointer.

    - Abel nous a conçu résistants. Vous n'êtes pas sans savoir que nous étions ses sujets finaux pour la création de corps virtuellement immortels, et que j'étais le deuxième meilleur du lot.

Heureusement pour lui. Le meilleur du lot servait encore de corps-hôte au nécromancien. Nécromancien qui ne se décidait décidément pas à pointer le bout de son nez, alors que Baphasi avait très explicitement évoqué sa présence au Makaï, avec des... Détails, qui prouvaient leur forte intimité, et qu'elle n'aurait définitivement pas pu trouver dans une source écrite.

    - Donc vous avez subsisté cent mille ans dans un monde contrôlé par les Kaïoshins et les Makaïoshins, sans vous faire abattre ou retrouver. C'est bien cela ?

    - …

    - …

Un traître. Elle le prenait pour un traître. Il avait survécu pendant des éons, tenté de renverser les dieux à lui tout seul et failli mourir à l'occasion. Il avait organisé une toile secrète de combattants et d'espion pour préparer le retour des mages. Il s'était mis tout le monde d'au-dessus et le Makaï à dos un nombre incalculable de fois dans ses tentatives plus ou moins ratées de venger Abel, au point de devoir se cacher dans les désolations. Et tout ça pour qu'on l'accuse de traîtrise ?
L'orgueil faillit lui faire perdre sa contenance, mais il se retint. Si son service auprès du nécromancien lui avait appris une chose, c'était bien de ne jamais mettre un mage en colère. Manque de chance pour lui, Lucie semblait déjà en colère, et prête à le désintégrer sur place.

Il allait y passer. Vraiment, en plus : aucune chance pour que son organisme hors-norme échappe à la fureur de cette créature, d'autant plus quelle était sûrement consciente de ses capacités de régénération, et quelle n'allait pas ce contenter de le priver de quelques organes vitaux, comme cela avait causé la perte de plusieurs de ses ennemis.
C'était vraiment une journée de merde.

    - … Oui … ?

Il fallait essayer, mais Drake ne se faisait pas d'illusion : il était bon pour un ramonage psychique intégral. Et ensuite, il se ferait sûrement tuer, parce que Lucie était de toute évidence bien la garce psychotique qu'Abel lui avait décrit.
Il ne mentait même pas, en plus. Oh, bien sûr, il aurait pu faire un peu plus d'efforts pour l'ordre, mais en toute honnêteté, tout s'était passé très vite. Les Kaïoshins et leurs alliés avaient frappé vite et fort. En quelques heure d'heures, une bonne moitié les mages avait été exterminée, Abel inclus. Ensuite, Khaine avait annoncé qu'il « prenait les choses en main », et Sepet en avait déduit que le problème était pour ainsi dire réglé. Le onzième mage était peut-être plus puissant que tous ses confrères réunis, et il n'avait pas l'habitude de faire traîner les choses.
Et puis voilà que l'impensable s'était produit : Khaine avait été vaincu, et tout était parti en vrille. Sepet n'était qu'un pion sur l'échiquier. Un fou, à la limite. Et voilà que l'équivalent d'une valise remplie de reines avait été balayée... Oui il avait fui, oui il s'était caché, fait passer pour mort, et re-caché. Qu'y avait-il d'autre à faire ?

Ses pensées prenaient un tour très désagréable de « bilan pré-mortem ». Mais là encore, c'était sûrement justifié. Plus qu'à espérer qu'Abel fasse l'effort de le ramener à la vie, même si c'était dans un corps de moindre facture. Sepet avait confiance : Abel avait peu d'amis, mais il tenait sincèrement à eux...

Sûrement ?

Et si Lucie décidait de cacher son méfait ? Si elle avait un moyen pour empêcher l'âme d'un défunt de s'accrocher à elle ? C'était très certainement le genre de saloperie dont elle était capable...

Le silence fut interrompu par des bruits de pas derrière lui. Il risqua un œil derrière lui, et cru d'abord à une hallucination. Protégé de la radiance émise par Lucie par son bras droit, un jeune homme en pyjamas à pois et chaussé d'une pantoufle solitaire se ruait dans leur direction en criant « Attendez, madame ! ». Jusque-là, Sepet appréciait ce garçon, sans aller jusqu'à cautionner ses goûts vestimentaires.

    - Il... Haaa, haaaa... Il ne faut pas le tuer, madame. Il a raison... Il est dans notre camp...

Sepet imagina un regard accusateur et soupçonneux de la part de Lucie. C'était facile, il s'y exerçait depuis plusieurs minutes, déjà.

    - Et qu'est-ce qui pourrait permettre à un apprenti sorcier de dire si oui ou non mes soupçons sont fondés ?

Au moins, ça ferait quelqu'un avec qui discuter au paradis. (Ou en enfer, plus probablement. Sepet se dit qu'il irait très certainement en enfer).
Matsu mit quelques dangereuses secondes de plus à formuler sa réponse, agitant l'index gauche en signe de négation.

    - C'est pas moi... Haaaa, haaa... C'est le mage... Celui qui vient dans les rêves...

Il haleta encore un peu, mais Sepet le soupçonnait sérieusement de chercher ses mots.

    - Brimus. Voilà. Brimus a dit qu'on aura besoin de lui.


********


Depuis le jour où Baphasi les avait défoncées, les portes d'Eden étaient restées entrouvertes., Les hommes en service s'écartèrent prestement à la simple vue de la personne qui s'apprêtait à entrer. Inutile de questionner les droit que pouvait avoir la reine concernant ses allées et venues au Makaï.

Celle-ci passa devant eux en trombe, Uranie sur ses talons, faisant signe que personne ne la suive. Si son visage et son attitude paraissaient considérablement plus tendus depuis son séjour au Makaï, elle ne manifestait pas les signes précurseurs des brusques accès de colère que les gardes les plus anciens avaient appris à détecter. C'était à la fois rassurant et étonnant : les récents événements liés au nécromancien auraient dû la mettre hors d'elle. Le voyage l'avait véritablement transformée. Il restait à savoir si c'était en bien ou en mal.

Eden n'avait pas changé depuis la dernière venue de la reine : toujours ces mêmes structures en ruine, toujours cette souche noircie et rabougrie, privée de sa source de vie, toujours ce puits droit, s'enfonçant dans d'insondables profondeurs. Baphasi ordonna à sa pupille de rester en arrière. Elle souhaitait s'entretenir en personne avec Abel Alazrhad.
Toujours aussi fidèle, Uranie s'arrêta net à la mention de l'ordre. Elle continuait de fixer sa reine avec une dévotion fanatique dans les yeux. Baphasi pouvait voir les légers frémissements au coin de sa bouche, la dilatation de ses pupilles. Et surtout son ki. Oh, son ki en disait tant sur elle. C'était un livre ouvert pour qui savait le lire, et Baphasi avait beaucoup appris au cours de son voyage... Son peuple était si naïf, si mal préparé au monde et à ses dangers. Ils se figuraient que la force brute et leur magie primitive étaient une assurance de tranquillité, qu'elles les protégeraient du monde extérieur. C'était un miracle qu'ils aient survécu aux Makaïoshins, et, sans l'intervention de Panka, ils n'auraient jamais résisté au nécromancien. Et tout cela n'était que la prémices du raz-de marée qui s'approchait.

Baphasi comprenait à présent à quel point son peuple était sous-armé pour les événements qui s'annonçaient. Elle aurait bien prolongé son entraînement, mais le temps lui manquait désespérément, et ses nouveaux alliés, tout peu fiables qu'ils soient, devraient lui permettre de sécuriser un pied à terre dans le monde d'au-dessus. C'était une première étape essentielle à son plan.


Effrayée, résolue, Baphasi adressa un sourire reconnaissant à Uranie, et trembla intérieurement devant la joie intense que la jeune femme éprouva en retour, inconsciente de la transparence de ses pensées. La reine était revenue de son voyage transformée : au-delà de ses cicatrices, de sa démarche plus tendue, ses sens étaient ouverts à des milliers d'informations dont elle n'aurait même pas soupçonné l'existence, ses capacités martiales avaient radicalement changé, mais surtout, elle était devenue plus calme, plus observatrice, plus sage. Elle marquait un temps de réflexion après chaque information qu'elle recevait, en opposition aux ordres impulsifs auxquels elle avait habitué le Makaï. Les désolations qui avaient appris la prudence et l'humilité. Elles lui avaient appris qu'elle n'était qu'une pièce dans un plan plus grand et plus ancien, et par-dessus tout, elles lui avaient montré à quel point le monde pouvait être dangereux, même pour elle.
Surtout pour elle.

Baphasi s'autorisa un moment de réflexion avant de plonger dans le puits. C'était l'une des dernières étapes : il fallait négocier tant qu'elle était en position de force. Abel serait un allié indispensable.
Les cellules défilèrent les unes après les autres alors qu'elle s'enfonçait plus profond et que la lumière au-dessus se rétrécissait. Identiques, les portes qui avaient abrité tant d'horreurs défilaient. Elle s'arrêta un bref instant devant l'une d'elles. Derrière, se trouvait ce qui restait du Makaïoshin fou et démembré. Elle ne tenait pas vraiment à en voir plus que ce qu'elle imaginait. Le corps de Gilgamesh, soumis à la volonté de Panka, avait jeté le nécromancien dans une cellule toute proche, plus spacieuse que les autres.
Encore une preuve de magnanimité et de diplomatie. Sa fille s'était contentée de remettre Abel à sa place de prisonnier. Elle lui avait tout de même broyé le crâne au passage pour faire bonne mesure, mais on n'arrêtait pas un nécromancien avec un air contrit et quelques remontrances.
Baphasi sourit un instant à cette idée. Cela valait peut-être la peine d'être essayé, en fin de compte. Sans plus délayer, elle enclencha le mécanisme d'ouverture.

La pièce où le nécromancien était reclus n'avait plus rien d'une cellule sordide : Panka, sans doute préparée à l'éventualité où elle devrait enfermer un allié incontrôlable, avait fait aménager des cellules pour assurer un confort plus qu'acceptable. Depuis son lit rembourré aux multiples couvertures, Abel détourna l'attention du roman qu'il tenait. Baphasi reconnut une espèce de niaiserie à l'eau de rose qu'elle était persuadée d'avoir fait éradiquer de la bibliothèque de la Citadelle... Il jeta le livre sur le côté, et se leva avec sourire accueillant. Elle choisit de lui rendre un visage plus fermé.

    - Tu peux m'expliquer ce qui s'est passé ?

Coupé dans son élan, Abel s'arrêta à quelques mètres d'elle.

    - Ta fille m'a éclaté la tête, figure toi.

Baphasi le dévisagea de haut en bas. Il n'avait pas l'air changé, hormis que sa barbe et ses cheveux étaient beaucoup plus courts qu'à l'accoutumée. Impossible de les coiffer en tresse, ou d'y accrocher les babioles dorées qu'il affectionnait tant.

    - Je trouve que tu t'en sors plutôt bien pour quelqu'un qui a tenté un coup d'état.

    - Oh, ça ? Eh bien, je n'allais pas laisser Ladra me découper en morceau sans rien faire, si ? Et il fallait laisser une certaine stabilité au Makaï pour que je puisse aller te chercher, au cas où ton petit voyage se serait mal passé.

    - Oui, j'avais cru comprendre. Ce qui m'étonne, c'est que tu ne te sois pas encore échappé.

Une seconde, Abel fit mine d'être outré par une telle accusation, mais, à l'attitude de sa conjointe, il devina qu'il ne serait pas possible de la tromper sur ce point.

    - Hum... Disons que mes plans ne requièrent pas que je sois à l'extérieur. Et... Panka a vraiment l'air de préférer que je reste ici. C'est mieux pour le royaume.

Les dernières phrases étaient surprenantes, prononcées sur le ton de la confession.

    - Elle fait une bonne reine, n'est-ce pas ?

    - Oui. Excellente.

    - Meilleure que moi.

C'était une constatation. Il y avait comme un goût d'inéluctable dans sa voix. Abel hésita un moment sur l'interprétation de cette phrase. Il ne pouvait plus lire dans le ki, les mouvements et la voix de Baphasi comme autrefois.

    - Qu'est-ce que tu as en tête ?

    - Pendant l'invasion, il me faudra ton aide pour vaincre les dieux d'au-dessus.

À la mention de ses ennemis jurés, le nécromancien dévoila un rictus cruel qui arracha un sourire à la reine du Makaï.

    - Avec plaisir.

    - Merci. Je te ferai libérer pour l'assaut, pour l'instant tu restes ici.

    - Je peux me libérer tout seul, tu sais.

Un vrai gosse. Elle éluda la proposition d'un geste de la main.

    - Je pense que as déjà fait assez de dégâts.

Baphasi se surprit elle-même à prononcer ces mots, elle qui ne s'était jamais vraiment souciée de la vie de ses sujets, ou de semer la destruction. Ce n'est que lorsqu'on est sur le point de les perdre, qu'on réalise la valeur des choses.

    - Rien d'irréparable, c'est promis.

Voila qui laissait de la marge à un nécromancien. Les yeux dans les yeux, ils rirent un instant de la plaisanterie.

    - Et bien soit. Que puis-je faire d'autre pour votre bon plaisir, Majesté ?

Il avait accompagné la question d'une petite révérence, que Baphasi mit a profit pour entrer plus avant dans la pièce. Elle était sobrement décorée, mais comparé à ce dont elle avait dû se contenter ces trois dernières années, c'était le grand luxe. Du coin de l’œil, elle remarqua un panier, au milieu duquel une pomme solitaire avait échappé au mage. L'appétit du nécroamncien pour les fruits frais surpassait presque le sien.
Sous les yeux de ce dernier, elle attrapa rapidement la pomme et croqua à pleines dents. Fermant les yeux, elle prit le temps de savourer la chair juteuse et sucrée du fruit. Encore une chose dont elle s'était privée trop longtemps. Elle les rouvrit pour croiser les yeux rieurs et ambrés d'Abel.

    - Je t'en amènerai d'autres, promis. Fit elle, avant de reprendre une bouchée.


*******


Si le mont Paozu était réputé pour sa faune et sa flore exubérantes, l'hiver conservait ses droits sur lui comme sur chaque montagne. Les mois de février étaient glaciaux, et la neige rendait les hauteurs inaccessible et silencieuse. Le lourd manteau blanc étouffait le mont et éloignait les humains par un froid mordant et un perpétuel risque d'avalanche. Le lieu avait été classé réserve naturelle, et il ne restait guère qu'une seule trace de peuplement humain dans la petite jungle qui avait poussé à flanc de montagne, méticuleusement entretenue par les successeurs du héros qui avait, il y a longtemps, grandi en ces lieux.
En dehors de ce devoir quasi-saint d'entretien, même mes successeurs de Son Goku ne passaient pas plus de temps que de raison dans cette maison de rondins, surtout en hiver, où les températures aurait découragé n'importe qui.

Seule une personne capable d'accéder à la montagne par un temps pareil, et désirant absolument la solitude était susceptible de s'y trouver en cette nuit d'hiver. Son Goujin répondait aux deux prérequis.
Debout, devant la cabane qui avait abrité les années d'enfance de son ancêtre, il contemplait la vallée obscure en contrebas, les bras ballants. En dépit du bon sens, il avait jeté au sol pull, bonnet et écharpe. Le vent glacé soufflait contre ses bras nus et la protection risible que constituait son T-shirt. Mais il n'avait pas froid. Les flammes du super-sayen l'entouraient, le protégeaient des éléments et de l'obscurité. Les éclairs qui parcouraient son corps étiraient occasionnellement les ombres des arbres enneigés en des géants imaginaires, qui disparaissant l'instant suivant.
Il n'avait pas bougé depuis presque une heure. C'était dangereux de prolonger ce niveau de super-sayen à ce point, on le lui avait souvent répété. Le corps n'était pas capable d'encaisser un stress aussi intense indéfiniment, et cela avait de graves répercussions sur la durée de vie et le vieillissement.

Les yeux dans le vague, Goujin conserva encore son état. Il sentait quelques muscles tressaillir, sous l'effort continu. Ce tout relatif aveux de faiblesse lui arracha une grimace de dégoût, et il passa, les poings serrés et le visage crispé, au niveau supérieur.

Le super sayen 3. Celui que Gokuu et Vegeta avaient mis une vie à atteindre. Leur aboutissement de puissance ultime à eux, les sayen.
Les flammes s'étaient faites tempête, et les éclairs jaillissaient presque continuellement de son corps. Les silhouettes des sapins ne retournaient plus à l'obscurité menaçante, et n'étaient plus que des sapins. La vallée s'illuminait maintenant en continu, et il pouvait voir ce qu'il s'y déroulait.
Rien, bien sûr. Ce n'était qu'une vallée calme, au bord d'une montagne calme, sur une planète calme, dans un monde calme.

Il se remémora l'avant veille. L'anniversaire de ses dix-huit ans. Plusieurs mois déjà que ni Boo ni Kyra ne représentaient plus le moindre défi pour lui. Le super sayen 3 l'avait projeté à un tout autre niveau. Il avait fait le plus d'efforts possibles pour faire plaisir à tout le monde : il s'était concentré sur ses études malgré son manque de talent, s'était fait des amis hors du cercle fermé des sayens... Son nouveau statut de célébrité avait aidé : il cumulait les rôles de pompier, gendarme, secouriste tout-terrain... Les premiers mois avaient été durs, mais les gens s'étaient en quelque sorte habitués à l'idée d'avoir des sortes de superhéros disponibles. À deux reprises, un déséquilibré l'avait agressé dans la rue, et il y avait bien eu une ou quelques remarques désobligeantes, mais il savait passer au-dessus de ces inconvénients.

Oui, il avait fait tout ce qu'on pouvait attendre d'un bon sayen... Mais sans réussir à cacher la sensation vide qui l'habitait. Il n'aimait pas ça, ne voulait pas de cette vie, même s'il s'agissait du seul choix raisonnable. Ce qu'il aimait, ce qui faisait battre son cœur comme rien d'autre et donnait un sens à sa vie, il en avait maintenant honte.

    Le combat.
    L'adrénaline.
    Le risque
    Le danger
    La violence
    Le défi.

Il ne pouvait pas le cacher complètement. Cela avait fini par percer. Les siens avaient vu son vrai visage et, en famille loyale, ils l'avaient caché. Ils avaient fait comme si de rien n'était. Comme s'il ne s'agissait là que d'un détail et comme si lui offrir une vie normale serait suffisant à assurer son bonheur.
Mais pour ses dix-huit ans, ils avaient fait un peu tomber le masque. À trois heures de l'après midi, ils l'avaient emmené vers le palais divin. « une surprise »
Oh, ça en avait été une. Au moment où il croyait ne plus jamais trouver de défi, s'était présenté rien de moins que le numéro deux de l'au-delà : Son Pan, ravie de rencontrer, ne serait-ce que pour une journée, le numéro un du monde mortel.

Rien à voir avec Boo. Rien à voir avec Kyra. Boo n'avait pas l'âme d'un guerrier, et Kyra était juste bonne à cogner. Pan, elle... Elle n'était pas juste incroyablement forte, pas juste incroyablement douée... Elle avait ce petit quelque chose qui creusait un écart infini entre Goujin et tous les autres. Pour la toute première fois, chaque coup ne résonnait pas comme une confirmation qu'il écraserait tôt ou tard son opposant, pour la toute première fois il affrontait un adversaire à arme égale.

Il avait pu dévoiler la puissance du super-sayen 3 dans toute sa splendeur. C'était bien le minimum pour tenir la distance face à une Pan qui en avait fait autant. Les kis dévastateurs s'étaient déchaînés l'un contre l'autre dans un déferlement de violence brute que seuls les deux acteurs avaient compris. Pour tous les autres, cela avait été terrifiant. Ils avaient pu constater à quel point cet adolescent leur avait échappé des mains. Ils comprenaient à présent la terreur des terriens, soumis aux caprices d'une force supérieure. Ils comprenaient que la savoir bien intentionnée ne changeait rien à l'affaire : ils étaient piégés sur terre avec lui.

Pendant le temps du combat, et pour la toute première fois de sa vie, Goujin s'était senti entier. Tous les plaisirs de la vie terrestre lui paraissaient maintenant fades en comparaison. Il avait trouvé son héroïne, sa flamme, son sens. Et puis elle avait disparu. Un quart d'heure à peine, et elle s'était évaporée dans l'air, rappelée à la mort par sa transformation.


Et il en était là, maintenant. À contempler un horizon dont ses capacités surhumaines avaient déjà scanné le moindre recoin. Tout le monde devait savoir qu'il était transformé, que maintenir ainsi cette forme était risqué.
Et pourtant, personne ne lui parlait. Personne ne lui disait d'arrêter.

L'évidence le frappa comme aucun des coup de Son Pan.

Ils avaient peur. Ils avaient peur qu'il ne les tue tous sur un coup de tête, pour s'offrir une dernière petite étincelle de défi, pour forcer le paradis et le monde mortel à lui envoyer leur meilleur, et vaincre ou mourir, peu importerait, alors.
L'idée, toute folle et impossible qu'elle soit, était séduisante. Partir dans une explosion, plutôt que de mourir d'ennui dans cette existence passive.

….

C'était ridicule.


Personne ne lui pardonnerait jamais un tel éclat, certainement pas lui-même.
Non, la solution à tous ses problèmes se présentait, limpide. Il allait rassurer ses proches, mettre un terme à son ennui, et retrouver ses vrais semblables du même coup.

Il prit une grande inspiration, ferma les yeux, luttant pour contenir ses larmes, tout en s'élevant dans les airs. Se jeter dans le soleil serait la manière la plus simple et la moins destructrice d'en finir pour de bon.

« Non, Goujin. »


La voix avait jailli dans sa tête, sans prévenir. Il fut si surpris qu'il en perdit sa transformation un instant, avant que le froid ne le force à la réactiver.

« Une menace ténébreuse grandit dans les profondeurs du Makaï, elle se prépare à surgir et briser l'équilibre cosmique. Ce monde a besoin d'un champion, ou il est condamné.
Tu as été choisi, Son Goujin. Tu seras ce champion. »


Ses yeux verts braqués sur les étoiles, il laissa échapper en un souffle une question dont il connaissait déjà la réponse.

    - Qui êtes-vous ?

« Nous sommes les Kaïoshins. », répondit la voix.



« Dieu », entendit-il.
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Re: DBAF-Lamantin

Messagepar Bushido le Lun Mai 16, 2016 19:50

Très bon chapitre. Je m'attendais à tout sauf à "ça" pour la perte de puissance du bonhomme.
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Re: DBAF-Lamantin

Messagepar omurah le Lun Mai 16, 2016 20:32

C'est très rare que je me sente embarqué aussi facilement dans un récit. Genre le retour de Baphasi au Makai. J'y étais. J'étais un pauvre villageois paumé dans la foule, assourdi par l'effervescence, qui cherchait à capter une image de la reine de retour, voire un regard qu'il chérirai toute sa vie.

Et ce n'est qu'un exemple. Une goutte d'eau.

Y'a trop de choses à dire sur ce chap et c'est assez décourageant, parce que j'ai pas envie de parler juste d'un truc arbitrairement alors qu'il y a aussi beaucoup à dire sur un autre. Et là j'ai juste pas le temps de tout disséquer en commentaire (à la bourre niveau révision, exam jeudi). Donc je vais me contenter d'un ridicule : c'est excellent. Genre vraiment excellent.

PS : la scène "c'est quoi ce bordel" avec Nadil, je sais pas si on a pensé à la même chose visuellement mais cette scène m'a juste achevé.
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Re: DBAF-Lamantin

Messagepar Max le Lun Mai 23, 2016 23:06

Bon, j'avais jamais commenté. J'étais persuadé du contraire, mais non apparemment.

J'ai pas le talent de certain de mes confrères pour faire de longs commentaire constructif, tu vas avoir droit à mon truc désarticulé... désolé =p

Comme je te l'avais déjà dit, je trouve tes différents personnages très bons. Je suis du genre à ne pas trop aimer les OC, de base, et pourtant tu parviens à rendre une fiction constituée quasi-uniquement d'OC passionnante.
Ta vision du monde post-DB est assez atypique (monde avec toujours des super-sayens, là où beaucoup voient une diminution de la force, comme une dilution du sang sayen), et ça fait du bien, de même que les différents problèmes qui se posent après la mort de nos héros. Tout s'articule assez lentement, mais surement, le lien avec l'armée d'élite en passe de constitution des kaioshins et le makai, en passant par les restes de l'empire. Les motivations de Derek et l'introspections de Goujin étaient des moments excellents je trouve.

Bonne référence aux Légendaires au fait =p

Bonne chance pour la suite, et a+
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Re: DBAF-Lamantin

Messagepar Lamantin_Furtif le Dim Juil 24, 2016 23:10

YOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOO

Mais c'est que j'allais passer en deuxième page, dites moi ! Voilà qui serait l'opprobre suprème pour un auteur de fic !
Merci pour vos commentaires, ça fait chaud au coeur et ça me pousse à écrire ! (donc plus de comms = plus de chapitres ! :mrgreen: )

Allez, je poste. Grand merci à Niic pour sa correction.


Chapitre 12 - Les défenseurs


Parmi les milliers de planètes habitées à la botte des démons du froid, seules six avaient été épargnées par la destruction de leur nom. Les innombrables mentions « Freezer », « Cooler » ou « Cold » suivies d'un numéro côtoyaient avec envie les noms de Sorukant, Alera, Rhin, Lantraki, Rte'is, et Megido. Quand le jour se lèverait sur Erdin-Fand, la capitale de cette dernière, elles ne seraient plus que cinq à partager ce privilège. Megido brûlait. La nuit était déjà confortablement installée quand l'heure fatidique avait sonné. Le gens propres sur eux avaient depuis longtemps basculé dans le sommeil, et qui ne l'étaient pas avaient pris possession des rues. Parmi eux, les moins fréquentables de tous : des cultistes. Ils vénéraient les résidents du royaume d'en-dessous, persuadés d'y trouver un quelconque pouvoir occulte, là où ils n'étaient au mieux que des espions remplaçables aux yeux des démons. Cette fois-ci, cependant, les choses étaient différentes. L'en-dessous avait cessé de les ignorer. Ils avaient de grands projets, et les cultistes y occupaient un rôle clé. Les sorciers avaient reçu de puissants dons, des promesses de richesses inimaginables, et l'aide de redoutables alliés, qui, comme eux, s'étaient dérobé au regard des Kaïoshins pendant des générations.

Aux quatre coins de la ville, de sombres rituels avaient été menés, et au douzième coup de minuit cinq longues failles avaient tracé un pentacle flamboyant au centre de la capitale. Les démons en avaient bien émergé, mais le plan des cultistes avait cessé de fonctionner à ce moment-là. Au lieu d'une horde de monstres dévorant, massacrant et brûlant tout sur leur passage, ce fut une véritable armée qui se dispersa en formation tout autours de la ville, dont les différentes divisions d'assaut et de tireurs stratégiquement positionnées se mirent en garde, en vue d'un assaut aérien. Certains comprirent que la situation ne tournait absolument pas comme prévu, et prirent sagement leurs jambes à leur cou, alors que les bataillons s'extrayaient de la faille les uns après les autres, sans leur porter la moindre attention. D'autres, plus nombreux, furieux de se voir ainsi ignorés, tentèrent d'intercepter les démons en exigeant leur reconnaissance. Les soldats du Makaï n'avaient pas de temps à perdre avec des alliés aussi inutiles, et quelques exécutions sommaires convainquirent les gêneurs de suivre l'exemple de leurs camarades.

En un peu plus d'un quart d'heure, les démons avaient totalement investi les rues, rasé les bâtiments gênant leurs lignes de vue sur le ciel, et mis en place une formation défensive prête à intercepter tout assaut aérien. Juste à temps : déjà, haut dans le ciel, on pouvait distinguer les premiers envoyés du Kaioshinkaï qui se matérialisaient les uns après les autres, hésitant encore sur la manière d'attaquer les positions démoniaques sans causer de pertes civiles. La population de la capitale rendait un bombardement en règle impensable. Les envahisseurs, en revanche, n'avaient pas ce genre de problème, et un véritable torrent de magie incendiaire et de kikohas les força à plonger vers les rues pour y engager le combat.


******


Un silence de plomb s'abattit sur le conseil royal à l'entente de la nouvelle. En à peine deux jours, ils venaient de perdre le contrôle d'une dizaine de systèmes, dont la resplendissante planète-état de Megido. Si le démon du froid assis au centre de la pièce avait été Freezer et non Nordis, plusieurs membres du conseil auraient certainement perdu la vie, mais le roi en titre se contentait de joindre les mains, concentré sur les moyens qu'il aurait pour sortir son royaume de cette situation.
Bien sûr, l'existence du Makaï n'était pas une nouvelle, et on avait à quelques reprises assisté à des situations similaires par le passé. Quelques sorciers s'arrangeaient pour ouvrir une faille rejoignant les deux côtés, et au bout de quelques jours, toute le surface grouillait de créatures plus surpuissantes les unes que les autres, qui prenaient le contrôle du gouvernement planétaire et ravageaient la surface. Du moins, jusqu'à ce que le portail se referme, les enfermant en terre conquise, sans renforts de la métropole. À partir de là, l'infertilité majoritaire chez ces créature condamnait l'invasion sur le long terme, alors que le sang des quelques individus reproducteurs se diluait dans celui de la population fertile, et engendrait une lignée de semi-démons. Ces derniers avaient été l'une des principales raisons de la lente chute de la population des rois galactiques, mais l'extinction des derniers représentants en l'an 516 avait confirmé la domination des démons du froid sur le monde connu.

Mais cette attaque-là n'avait manifestement rien à voir avec les assauts désordonnés qu'ils avaient essuyés dans le passé. Les espions sur place faisaient état d'une armée organisée qui, au lieu de semer aveuglément la destruction, avait encadré les populations conquises, et faisait pression sur les officiels pour obtenir des pilotes et des vaisseaux spatiaux. S'ils parvenaient à acquérir des moyens de transport, le pire était à craindre... Et les détecteurs longue-portée qu'ils avaient braqués sur Megido étaient explicites sur leurs chances de victoire en combat frontal. Le moindre de leurs soldats pouvait sûrement en remonter aux mutants des forces spéciales, et ils se comptaient par milliers...
Pire, ils avaient pu capter des estimations des kis dégagés par les supposés chefs. Les machines déraillaient encore plus vite que quand on les dirigeait vers la terre. À l'instant, un ultimatum leur était parvenu de la part de celle qui semblait diriger toute cette opération : une certaine Baphasi, qui exigeait la reddition sans conditions du gouvernement intergalactique. Elle avait obtenu une description détaillée du fonctionnement de ce dernier, et demandait la présence de plusieurs fonctionnaires clés, dont le roi, lors de la passation de pouvoir. Si obtempérer docilement n'était évidemment pas une option, tout refus le forcerait à l'exil, alors que la reine du Makaï prendrait le pas sur son gouvernement.

Nordis avait confiance en ses chances de survie : il avait déjà prévu une stratégie et des installations au cas où les terriens se mettraient en tête de le renverser. Mais cette fois-ci, l'ennemi avait frappé sans prévenir, de plusieurs directions à la fois, et pouvait séparer ses forces en plusieurs centaines de détachements, au lieu d'une dizaine. Tout était à revoir. Son seuls atouts étaient leur absence totale de connaissance du terrain et le manque de coopération de la population civile, mais cela ne durerait qu'un temps.
Stoïque il s'échinait à raccrocher entre eux les morceaux de sa stratégie. Autours de la table ronde, les trente hauts fonctionnaires qui formaient son conseil restreint résistaient tant bien que mal à la panique, et échangeaient à la volée des informations entre deux ordres transmis par casques ou claviers. Seul le siège de Taris était vacant. Une nouvelle brûlante lui avait fait quitter la pièce quelques minutes auparavant. Ils allaient eux aussi devoir évacuer sous peu : qui savait si les envahisseurs ne leur avaient pas déjà envoyé un détachement ?

La présence de deux membres de la garde silencieuse de chaque côté de la porte ne le rassurait qu'à peine. Ils avaient beau lui être totalement dévoués et en remonter même aux mutants de Taris lorsqu'il fallait se battre, ces cyborgs ne ralentiraient même pas un démon majeur lancé à ses trousses.
Les dernières parties du plan s'assemblaient dans sa tête, et il se leva brusquement, forçant le silence parmi ses conseillers. Ceux-ci prirent leurs opérations en pause, et tournèrent à l'unisson la tête vers lui. Le roi s'apprêta à parler, mais un léger chuintement l'interrompit, et une silhouette se matérialisa en lévitation, au-dessus du milieu de la table.
Trop vite pour que la plupart des membres du conseil ne puissent réagir, les deux gardes se jetèrent à la gorge de l'arrivant, en un mouvement de tenailles qui ne lui laissait pas l'occasion d'esquiver. Juste derrière eux, les deux autres gardes chargés de surveiller l'extérieur avaient broyé la porte renforcée qui les séparait de leur cible. Nordis s'était déjà déplacé au fond de la pièce, prêt à déchaîner toute sa puissance sur l'agresseur potentiel.

Les quatre cyborgs s'arrêtèrent dans l'air avant d'atteindre leur cible, qui ne bougea pas d'un millimètre, les bras croisés dans le dos. Un tonnerre de murmures s'éleva dans la pièces alors que les trente quatre individus présents prenaient conscience de l'identité de l'intrus. Si les quatre galaxies accueillaient une myriade de religions et de cultes différents, celui des Kaïoshins dominait incontestablement. Plusieurs des membres du conseil avaient toujours la foi, et leur Dieu se manifestait physiquement devant eux. Il n'avait fallut à Nordis qu'une fraction de seconde pour saisir le monde qui le séparait de cette entité. Les démons du froid se considéraient au-dessus des simples mortels, sur un pied d'égalité avec les Kaïoshins. Quel orgueil ! Ils n'avaient jamais prospéré que parce que les vrais dieux l'autorisaient.

    - N'ayez crainte. Nous sommes alliés dans cette guerre-ci.

Personne n'osa reprendre les mots du Kaïoshin. Cette créature dégageait une aura unique qui poussait les membres du conseil à refouler l'idée qu'il s'agisse tout simplement d'un démon sous couverture. Les Polatas à ses oreilles tintèrent, lorsqu'il pivota pour braquer ses yeux irisés droit dans ceux de Nordis, à l'autre bout de la pièce.

    - Mon armée a été défaite sur Megido. Vous devez convaincre les démons, de venir sur terre. Les sayens sont notre dernier espoir, à présent.

Personne n'osa ajouter quoi que ce soit, et les regards oscillèrent entre le roi et le dieu qui lui ordonnait de s'allier avec ses pires ennemis.



*******


    - Merde !

Taris se maudissait intérieurement d'avoir bardé le palais royal d'autant de dispositifs de sécurité, quand il en avait eu la charge. Oh, bien sûr, il s'était arrangé pour que les grilles laser, les nombreuses couches d'adamantium et de plastacier dissimulées derrière les tapisseries et autres portes blindées ralentissent à peine les démons du froid s'ils devaient manœuvrer dans le complexe, mais avec le temps, c'était devenu pour lui une tâche de plus en plus difficile.

    - Merde, merde, merde !

Il entra dans un téléporteur courte portée, et défonça une série de portes, blessant plusieurs passants sur son chemin. Tant pis. Un virage à droite, deux à gauche, et il traversa un escalier en trombe. Dans l'urgence, il avait choisi de ne pas déranger Nordis : sa présence au conseil était essentielle, mais c'était une lourde responsabilité qu'il prenait là.
Taris félicitait ses sens, aiguisés au point de remarquer une boucle de dix secondes au second visionnage, et ce parmi des centaines de vidéos semblables qui s'affichaient sur sa console de commande. Peut-être que quelques-unes des pilules dont le pôle recherche et développement le gavait servaient à quelque chose, finalement.
Les innombrables attentats qui avaient ciblés des personnalités dans tout le royaume avaient convaincu de Taris de prendre personnellement en main le système de sécurité du palais, et de coller un mutant ou un garde silencieux derrière toutes les personnes qui importaient vraiment. De toute façon, ils ne pouvaient pas engager les démons en combat frontal, alors autant se prémunir des assassins. Et ces petits salauds étaient très doués : Taris était sûr de tenir en laisse tous les groupes capables d'entraîner des tueurs de haute volée, et ceux à l’œuvre étaient si performants qu'il n'avait pas réussi à en obtenir un dans un état qui permettrait l'identification. Ils avaient aussi un système de renseignements à toute épreuve, et avaient évité la plupart des pièges. C'était une organisation puissante, préparée, et ce à l'échelle d'une galaxie entière.

Et, Taris en avait maintenant la conviction, ils avaient réussi à faire entrer un de leurs tueurs dans le palais royal. Il atterrit en haut de l'escalier, déchira la porte d'un seul mouvement de la main, et entra dans le couloir qui menait à la chambre du prince Krios.

Tuer un démon du froid adulte était une entreprise presque impossible, mais un bambin d'un an faisait une cible facile, quelle que soit l'espèce concernée. Au milieu du couloir, une silhouette en tailleur courait à une vitesse qui trahissait une force inhumaine, mais d'un pas assez léger pour que les senseurs dissimulés sous le tapis ne réalisent pas qu'il s'agissait d'une course. En se ruant à sa poursuite, Taris se dit qu'elle devait utiliser de très brèves décharges de ki pour provoquer une lévitation instantanée. Quand le son de la porte broyée atteignit la tueuse, elle fit volte-face en agrippant une sorte de long surin tranchant. Trop tard : le soldat était déjà sur lui.

Taris saisit la femme par la gorge et l'écrasa au sol d'une main en retenant le poignard de l'autre. Elle fit preuve d'une force insoupçonnée et parvint, dans son élan, à forcer la prise de Taris jusqu'à ce que son arme morde la chair bleue. Elle était sans aucun doute empoisonnée. Dans un élan de colère, surtout dirigée contre lui-même, Taris referma brutalement la main droite, déchirant la gorge de sa proie.

Il se releva, chancelant déjà à cause du poison qui infectait son système sanguin. Il s'en remettrait vite : son système immunitaire était encore plus ridiculement performant que celui des démons du froid. Quant à sa victime, la rapide grimace qu'elle avait laissé échapper en l'apercevant l'avait convaincu qu'elle finirait aussi par s'en remettre. S'ils ne révélaient leurs canines rétractables que sous le coup d'émotions intenses, les vampires supérieurs guérissaient encore plus vite que leurs confrères plus jeunes. Taris le savait mieux que quiconque, pour avoir participé à l'extermination quasi-totale de cette engeance des siècles auparavant. Enfin, c'est ce qu'il avait cru.

Malgré le mal de tête et la nausée qui commençaient déjà à monter en lui, il sourit en donnant des premiers ordres dans son micro. Tout allait mieux quand on connaissait son ennemi, et, s'il n'arriverait peut-être jamais à se débarrasser des démons, il se contenterait de tuer ces maudits buveurs de sang jusqu'au tout dernier.



*******



« Arrivée sur terre dans dix minutes. »


Lestat sortit doucement de son sommeil et se leva pour pouvoir s'étirer. Du moins, autant que ce que les dix mètres carrés de son vaisseau le lui permettaient. Un siège-dortoir, un évier, des toilettes et un placard, c'est tout ce dont il disposait. Et dire qu'il en avait bavé pour obtenir ce vaisseau discrètement !

Mais on avait besoin de lui sur terre, et au plus vite. Les lignées sur place avaient complètement dégénéré, et, après l'avènement des sayens, on ne s'était pas pressé pour remettre de l'ordre là-dedans. Maintenant, voilà qu'il fallait intervenir sur place, et Lestat était beaucoup plus puissant que ce que sa position dans leur petite hiérarchie supposait, ce qui en faisait le client idéal pour les sales boulots qui devaient impérativement être faits.
Comme assassiner des super sayens, par exemple.

À la réflexion, ce travail-ci était plus suicidaire que « sale ».
Il traîna ses pieds jusqu'à l'évier et jeta un coup d’œil au miroir. Le teint pâle, ses cheveux roux se teintaient progressivement d'un gris-argenté, mais parvenaient encore à contraster fortement. Il fit doucement jouer ses muscles, et finit par sourire, satisfait. S'il n'était que d'une taille et d'une apparence somme toute banale, à l'exception de ses cheveux, il avait une fluidité et une aisance dans le mouvement qui en fascinaient certains. Cela se montrerait utile sur place, à n'en pas douter. Sa souplesse, ses muscles et son cerveau. Il n'aurait que ça pour lui, sur place. Les sayens détectaient le ki sans machines, de cela, on était absolument sûr.

Pris de doute, il ferma les yeux et se concentra sur sa respiration pour vérifier qu'il était bien dissimulé. Bien : il dégageait encore moins de ki que ses bactéries intestinales. C'était une première étape vers le succès de la mission la plus dangereuse de sa vie. Quoi qu'il advienne ce serait aussi la dernière : s'il s'en sortait, il aurait bien gagné une promotion, et s'il ne s'en sortait pas...
Son sourire mi-confiant s'évapora.

Il ne s'en sortirait pas.

Lentement, grimaçant à l'avance en prévision de ce qu'il trouverait devant lui, il ouvrit les yeux pour découvrir le namek enturbanné qui venait de se téléporter dans le vaisseau. C'était fini avant d'avoir commencé. Il maudit intérieurement ses supérieurs pour l'avoir envoyé là.

Il y eut un silence gênant durant lequel on n'entendit que le vrombissement du moteur, puis, Piccolo se décida à prendre la parole.

    - Qu'est-ce que vous faites ici, au juste ?

Lestat n'en était pas à sa première infiltration, ni à son premier échec. Il ne lui fallut qu'un instant pour opter pour la stratégie la plus sûre : se faire passer pour un idiot. Des idiots, il y en avait partout.

    - Euuuh... En fait je me dirigeais vers Cold 332 à la base, mais j'ai pas assez de carburant.

Petit rire mi-effrayé, mi-gêné.

    - Du coup, comme il y avait des signaux ici, je me suis dis que je pourrais faire le plein...

Le visage de glace, l'ancien démon claqua des doigts.

    - C'est bon : le plein est fait. Maintenant va-t'en.

Quoi ? Il venait vraiment de ? …
Lestat jeta un coup d’œil au tableau de bord. Le plein était vraiment fait ! Qu'est-ce dont ces gens étaient capables, exactement ?
Cette fois-ci, il ne simulait plus en hochant nerveusement la tête et en entrant de nouvelles coordonnées. On pouvait bien lui passer le savon qu'on voudrait, il ne mettrait jamais les pieds sur cette maudite planète.



*******



    - Qu'est-ce que c'était ?

Piccolo prit le temps de balayer la pièce du regard avant de répondre. Les individus rassemblés témoignaient de la gravité de la situation par leur simple présence. À sa droite, le général Kaslow, chef des forces armées royales, arrivait à garder une allure sérieuse malgré ses soixante-sept ans et l'énorme moustache grise qui le faisait un peu ressembler à un morse. Il parvenait même à contenir sa nervosité à côté de Boo, qui avait pour une fois abandonné son éternel sourire pour un sérieux imperturbable, amoindri par son accoutrement et la manière dont son gros corps rose se moulait dans un fauteuil beaucoup trop petit pour lui.
Ensuite venait sans doute l'homme le plus important de cette pièce : le nouvellement élu premier ministre de la terre, Zakriel Brief, qui parlait aussi au nom des sayens. Il s'était laissé pousser une barbe soigneusement taillée, du même gris-bleu que ses cheveux, et qui rappelait la teinte de ses yeux. Toujours aussi svelte et puissant, il avait pris des années pendant les deux mois qui avaient succédé à son élection.
À sa droite, Maria Samill, la nouvelle PDG de capsule corps, à laquelle il avait cédé sa place pour occuper ses fonctions politiques. On pouvait voir sa masse de cheveux noirs frisés difficilement contenus par un élastique s'agiter derrière sa tête alors qu'elle remettait ses lunettes en place. Son regard oscillait entre l'assemblée et l'écran de son ordinateur portable. L'essentiel du plan d'évacuation dépendait d'elle et de Kaslow, et à en juger par ses cernes, elle y travaillait d'arrache-pied.
Et enfin, fermant la tablée, Son Goujin. Le jeune homme se chargeait maintenant des communications avec le Kaïoshinkaï, et ne quittait plus son uniforme bleu et rouge. Il n'avait fallut qu'un mois et demi pour le métamorphoser en un petit fanatique. Piccolo ne savait comment réagir à ce nouvel élan. Pour avoir vu cet enfant lutter contre un monde qui oppressait ses pulsions destructrices, et trouver enfin une signification à son existence, Piccolo ne pouvait pas rester insensible au caractère salvateur de la situation, mais, là où chaque personne dans cette pièce semblait ne penser qu'à la bataille à venir, il était tout aussi préoccupé par ce qui la suivrait.

    - Alors ?

Zakriel avait répété la question. La situation n'incitait pas vraiment à la patience.

    - Un intrus, j'ai réglé le problème.

Piccolo ne récolta qu'un hochement d'épaules indifférent. Problème réglé, Zakriel n'écoutait déjà plus. Il planifiait avec Kaslow les dates des déclarations officielles qu'il ferait au sujet de l'invasion extraterrestre, ainsi que ce que les rumeurs laisseraient filtrer. Il fallait faire prendre conscience à la population de la menace extraterrestre, puis la former à une évacuation rapide dans les bunkers de Capsule Corp, et le tout sans provoquer de panique. Leur fenêtre de temps était assez courte pour un travail de communication si colossal.
Pour l'instant, l'existence d'un empire extraterrestre globalement hostile était étonnamment bien acceptée. Il restait encore à leur avouer que des milliers de créatures capables de réduire la planète en poussière allaient tomber du ciel pour détruire leurs maisons, et qu'ils devraient bien sagement se cacher dans des bunkers faits sur mesure pour espérer y survivre.

Si personne ne l'avait encore énoncé tout haut, il était évident que, sans le coup d'état initié par le moine renégat moins d'un an auparavant, il aurait été fantaisiste d'espérer un gouvernement si coopératif et une population aussi confiante en la bienveillance des super sayens.

L'idée de déporter le combat sur une autre planète était tentante, mais cela impliquerait de laisser la terre sans défenses ou presque, et la menace de l'empire galactique était toujours une réalité. De plus, on pouvait s'attendre à un manque de coopération des natifs, et l'avantage du terrain était toujours bon à prendre. Non, ils se battraient sur terre, et les dragon balls répareraient les dégâts, comme toujours.

Maria leva brusquement les yeux de son clavier, et interpella Piccolo et Boo comme s'ils avaient été deux collègues tête en l'air et pas les anciens et actuels dieux en charge de cette planète. Classique, de sa part. Ce devait être le genre de choses auxquelles on s'habituait à force de côtoyer des sayens, se dit Piccolo. Et les humains s'habituaient très vite, même aux choses les plus insolites. S'aidant du schéma affiché sur son ordinateur portable, elle se mit à leur décrire le fonctionnement des macro-capsules contenant les fameux bunkers qu'ils devraient enterrer aux quatre coins du globe.

Tout était si précis, si organisé... à l'époque, quand ils avaient affronté Cold, Boo ou les cyborgs, tout était simplement une question de puissance, et rien d'autre n'importait. Il eut un sourire en coin à cette pensée. Tout était toujours une question de puissance, cela au moins n'avait pas changé. Ils ne s'occupaient là que de détails pratiques que les dragon balls pourraient régler. Pour l'instant, ils devaient vaincre. C'est ce que Goku aurait dit
Piccolo perdit instantanément son sourire. Non : les choses avaient bel et bien changé, en fin de compte. Ils n'avaient plus Son Goku.

À gauche, Goujin, les yeux grand ouverts, se voyait déjà affronter la reine des démons dans le plus glorieux combat que connaîtrait cette génération, et devenir le nouveau Goku qu'il avait toujours voulu être.
Mais ce n'était qu'un rêve. Son Goku pouvait inspirer bien des choses, mais Piccolo ne se souvenait pas d'avoir un jour eu peur de lui.


********



Freezer 413 n'était pas la planète la plus accueillante que l'empire eût à offrir : majoritairement désertique, elle se trouvait au beau milieu d'un champ de poussière spatiale et d'astéroïdes qui s'écrasaient périodiquement à sa surface, obscurcissant le ciel de teintes grises-argentées. Presque rien ne poussait ici, mais l'abondance de fer météorique suffisait à justifier la présence de quelques communautés de récolteurs qui vivaient tant bien que mal du commerce du minerai. Dans l'un de ces fortins précaires, au fond d'un vieux boui-boui qui sentait la friture et la rouille (il s'agissait en fait d'un vaisseau spatial malchanceux qu'un astéroïde avait ravagé), deux silhouettes encapuchonnées débattaient autours d'une assiette de ragoût et d'un grand verre d''eau.

    - Votre immortel n'est pas ici non plus...

    - Il y était il y a deux semaines.

    - Beaucoup d'humanoïdes peuvent atteindre trois mètres de haut...

    - C'était lui. Il a beau se cacher, il laisse une piste bien particulière si tu sais la suivre.

Unio se renfrogna, et finit son verre d'eau. Le patron et le seul autre client étaient absorbés par le téléviseur suspendu dans un coin de la pièce. Depuis une semaine, on ne parlait plus que de l'invasion en cours . Les ressortissants du Makaï envahissaient de plus en plus de mondes, et le gouvernement galactique se perdait en négociations hasardeuses. Il était évident que ni Nordis ni Taris ne pouvaient se débarrasser de cette Baphasi. À entendre Psychée, ce genre de chamboulement était normal à l'approche d'une singularité, et il fallait s'attendre à bien pire dans les décennies à venir. Le bon côté, c'était que les Kaïoshins avaient certainement les mains trop pleines pour se concentrer sur leur poursuite. Psychée n'était certainement pas la plus puissante des mages, mais elle avait plus d'un tour dans son sac. Le simple fait qu'elle parvienne à pister l'immortel à travers les quatre galaxies en était la preuve.
Unio fut pris d'un frisson à l'idée de ce dont les plus puissants mages pouvaient être capables. Cette invasion était sans le moindre doute l’œuvre du nécromancien. Le jour où il rencontrerait un second membre de l'ordre approchait à grands pas. Peut-être même en avait-il déjà ramené d'autres d'entre les morts...

Il se rappela leur visite au Relai du Destin. C'était là qu'il avait pu remettre en place la plupart des pièces du puzzle auquel ils étaient confrontés. La clé de toute cette affaire tournait sans le moindre doute autours du même sortilège qui avait permis à Primus de vaincre le Dragon : le bannissement vital. Cela consistait plus ou moins à sceller une dimension de poche à l'aide de sa propre vie.
Ce sort était si difficile à maîtriser que seuls quelques mages étaient parvenus à le lancer, mais une fois édifiée, cette cellule devenait théoriquement inviolable. La créature enfermée ne pouvait plus interagir avec le monde extérieur, ni donc mettre fin aux jours de sa prison vivante. Les sept fragments brisés du Dragon, que même Primus et ses guerriers n'avaient pas réussi à détruire, avaient été privés de la moindre trace de ki, et éjectés, impuissants, chacun dans sa propre dimension. Quand bien même tous les hôtes mourraient, les fragments du Dragon avaient perdu toute trace de personnalité et ne pourraient rien faire sans source de ki pour les nourrir.
Mais tous les hôtes ne mourraient pas. Dût le monde s'effondrer, et chaque autre fragment retrouver ses pouvoirs et sa volonté, l'immortel de Pandora resterait immortel, et dresserait sa malédiction entre la créature et le reste du monde.

C'était bien là le problème. Psychée et tous les autres refusaient obstinément de considérer l'hypothèse selon laquelle l'immortel ne le serait pas. La promesse d'une mort trop attendue était sûrement suffisante pour le convaincre de prendre le parti du Dragon... Unio avait soigneusement commencé à réviser les incantations qui lui permettraient de rejoindre le Makaï, et mettre un mage plus puissant et une armée de démons entre lui et l'entité éternelle si les choses tournaient au vinaigre.

Le second mage avait fini son assiette, et portait des yeux attentifs sur les taches de sauce qui en maculaient le fond. Plusieurs minutes de concentration intense plus tard, elle leva des yeux triomphant vers son apprenti.

    - Trouvé.



*******



Passée la déplaisante étape de confrontation initiale, Sepet avait vite pris ses aises dans le chalet qui servait de demeure secondaire au nécromancien. La plupart des combattants amenés par Baphasi occupaient une résidence spécialisée en périphérie de la Citadelle, tout près des casernes de l'armée, et encore plus proche du nexus de portails dimensionnels qui menaient aux différents fiefs conquis par les démons depuis le début de l'invasion. Il y avait toujours plusieurs équipes prêtes à intervenir. On ne savait pas quand les Kaïoshins pourraient contre-attaquer, et leurs troupes paraissant tout aussi redoutables que celles des envahis étaient désespérément faibles en comparaison.
Mais Sepet semblait être à la fois un expert en exfiltration et un tire-au-flanc invétéré. Il passait fréquemment voir Matsu pour discuter, souvent muni d'une bouteille et de quoi grignoter. Avec le temps, l'apprenti sorcier commençait à vraiment apprécier le personnage. Il était évident que cet exilé était très préoccupé par la santé d'Abel Alazrhad, et s'enquérait du moindre détail que Matsu pouvait lui fournir sur le personnage depuis sa résurrection au Makaï. Il s'agissait là d'une distraction bienvenue. Toute épuisante qu'ait été la garde de Lucie, il en venait presque à la regretter. La nouvelle incarnation de mage dont il avait la garde était d''un ennui mortel.
Difficile de faire la conversation à une colonie de fourmis.

Matsu ne doutait pas qu'il y ait un mage à l'intérieur, néanmoins. Les insectes atteignaient un niveau de coordination et d'intelligence qui confinait à l'absurde, et avaient failli s'évader de leur terrarium plus d'une dizaine de fois. L'installation actuelle, avec ses vitres régulièrement huilées pour empêcher les pattes de trouver quelques prise que ce soit, et une couche de terre trop fine pour leur permettre de cacher un quelconque dispositif, limitait au minimum les risques d'évasion. Le jeune sorcier restait sidéré que Lucie soit parvenue à capturer un pareil organisme.

Il gardait donc un œil vigilant sur le terrarium tout en partageant un excellent vin rouge avec Sepet. Ce dernier avait posé ses pieds sur la table et partageait des nouvelles de l'invasion. Il était devenu sa seule source d'information sur le monde extérieur, et cela ne l'en rendait que plus précieux. Les agents de Sepet étaient disséminés partout dans le monde d'au-dessus, et, à l'entendre, avaient joué un rôle clé dans l'invasion démoniaque. Ce rôle de maître-espion le dédouanait de toute affectation au front, et lui donnait accès à tous les renseignements que Matsu pouvait requérir.
La conversation dérivait lentement mais sûrement vers les vertus respectives des vins du Makaï et de Megido, quand l'un des brusques flash de lumière caractéristiques des arrivées de Lucie les aveugla.

    - Oh, rebonjour madame. Comment allez-vous depuis le temps ?

Depuis qu'il se savait soutenu par Abel et Primus à la fois, Sepet se permettait des éclats d'insolence qui faisaient à chaque fois frissonner Matsu. Lucie ripostait généralement en l'ignorant.

    - Abel vous félicite pour les résultats de vos agents. L'invasion avance à grands pas.

Apparemment, personne n'avait détecté les allées et venues de Lucie à travers les zones les plus sécurisées du Makaï. La régularité et la désinvolture de ses visites au nécromancien ne faisaient que souligner ce qui sautait déjà aux yeux : depuis l'instant où Abel l'avait ramenée d'entre les morts, le conflit avait escaladé à un niveau de puissance radicalement différent.
Complètement imperméable au ton froid du quinzième mage, Sepet dévoila des canines pointues avec son grand sourire.

    - Oh, merci beaucoup. Je m'étais toujours dis qu'on aurait sûrement besoin de quelques alliés, même s'ils ne sont pas très puissants. Et puis, ça fait un point de chute pour Abel au cas où...

    - Autre chose : Je suis arrivé au bout du Makaï.

    - …

Mastu tiqua. Au bout du Makaï ? Genre... Elle était allée en ligne droite à travers les dragons et les monstres, et les tempêtes, et...
Oui, c'était sûrement une partie de plaisir pour un être de son gabarit.

    - Le monde s'arrête. On se heurte directement au cercle extérieur.

La mention de ce dernier éradiqua la curiosité naissante chez Matsu. Il y eut un silence, comme si l'entité attendait une réponse ou une explication de la part de Sepet. Il n'y en eut pas. La lumière se fit progressivement plus forte et cruelle, au point de se sentir même à travers une main et des paupières closes. L'apprenti du nécromancien serra les dents et lutta pour ne pas retirer sa main nue qui commençait à brûler. En un instant, l'archéenne avait transformé une maison accueillante en enfer miniature. La voix de Lucie commençait à adopter des variations impossibles qui faisaient vibrer son torse et fissuraient le verre à la fois.

    - Abel et moi-même avons analysé les possibilités, et n'avons trouvé qu'une seule ęxplįcát̸ion, aussi incroyable soit-elle. Quelqu'un a opéré un bannissement vital sur l'intégralité de l'ancien monde, à l'̡̍̾́̐ͪ̊͐exception de cette petite parcelle.

Matsu pouvait sentir sa peau frémir tant la lumière était devenue intense. Une légère odeur de brûlé lui parvenait, le distrayant un peu de la douleur qu'il ressentait. Mais le moindre mouvement pouvait à présent lui être fatal, il en avait la conviction. Toujours plus brutale, la voix de Lucie était devenue un marteau qui lui broyait le crâne de l'intérieur à chaque syllabe. Et il ne faisait qu'écouter à la volée un message adressé à Sepet. Il entendit ce dernier tomber de sa chaise, avec un râle aigu à peine audible.

    - Cela demanderait une énergie vitale immense et͟ ͝un s̵o͢r͝ci̸er trè͝ś p͝u̴iss̨a̧nt̡, ͠b̛ien sûr̢. M̴̕͡a͏i͘͢s̷͢ vous l̉͒e̐҉ savez dͤ͊ͨ͢éͥ͒̋͏jà, n'̨es͟t̸-̴c̡e͘ ͡p҉a͢s ̤͠ͅ?
    Vous͟ ̴le ̶sa҉v͜ie̛z ̸fo͜rcé̕m͠e͠n͡t͠ E̮̘͎̖͖͖͚ͤ̍̽̈͂̑̀̚͘Ṭ̴͇̤͔̙̼͗̄̒ͭ̽͆ͥ͢ ̙̠͇͚̀͑̃̅͠V̫̝̦͚͔̳͓͎͗̀ͩ̋̐͂͜Ŏ͈̠̣͎̗̗͍́̀U̦̥͚̞͓̙͕ͧͯͣͦ͗͘͟͢S̷̖̥̘͎̗͚͕̜ͧͯͣͨ̃ͅ ̢͂ͥ͌͞҉͚̹͖͔͎Ņ̲̠ͭ̚͘Õ̶̩̬̥̥̟͉̹̽̐̉̀̚͜Ų̛͈̙̊ͯͦ̒̋̉̊̿͘Ṡ̴̺̘̹̮͖̬͇̒ͤͩ́̀ ̫̜͚͖̰̱̪̻̳͒̔̅ͬ͢͟L̦̭̼̾̉͂͒̋͋'̡̍̾́̐ͪ̊͐҉͕͘ͅA̠̰̣͈̘̠̪̮̓ͫ̽͆͋ͦͨ̚͠V̴̡̼̜͋ͅE̎ͤ̅ͭ̅̾҉̺͈̺̘̞Z̥͈̝̅͢͜ ͔̳͙̬̣͎̖̏̅͌͗̋̎ͪͥ͠C̛̟͉̮̬͎͇̣ͬͣ̀̍̓̋ͦ͊ͨ͝Ȧ͖͔ͣͩͩͦͪͨ͐C̵̘̘͖̆̐͗̓̑͞H̵̤ͬ͗ͩ̽É̯͉̣͉͍̝͎̠̿̄͝ ̘̙̫̳͇̟͐̏́̄͘͘͜!̫̣̞̹͔͕͕͓͍̌͊ͬ̽̉̚!͙͇̻̙̪͉ͦͣ̉̏ͧͥͅ ̸̬̦̼̺͓͈͓͆͂̀̑̉͑̃̓̀͜!̮̦̼̘̳͖̭̗̀ͨ̆̎ͤͤͭ͒͒͜!̢̣̭̦̪̠̊͐͆ͫ̉ͨ͠!̲̖̜̩̻̾̈́͒ͤ ̸̻̝͖͚̟̞̳͌̓̕!̞̜ͨ͆͒

La douleur était trop forte. Les larmes aux yeux, Matsu se réfugia derrière ses barrières mentales, laissant son ami seul face à l'ire de l'archéenne. Il y eut un son aigu, si aigu qu'il cessa de se cacher les yeux avec les mains pour se protéger les oreilles. Il vit la silhouette brûlante de Lucie à travers ses paupières, rien qu'un instant, puis elle disparut, laissant des tâches multicolores pour peupler un monde devenu noir. Toujours tétanisé par les pics de douleur qui lui traversaient le crâne, il cligna des yeux plusieurs minutes, jusqu'à distinguer ce qui se passait à l'intérieur de la pièce.

Seul le corps tremblant de Sepet, recroquevillé en position fœtale et la bouteille de vin renversée qui gouttait doucement sur le plancher témoignaient qu'il y ait un jour eu un mage dans cette pièce.
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Re: DBAF-Lamantin

Messagepar omurah le Mar Juil 26, 2016 18:58

Gros chapitre de malade mental

Piccolo roxxe, j'ai vraiment adoré ses apparitions.
Goujin est trop stylé, le côté fanatique, madness et tout, c'était excellent/20
Lucie...

Lucie...

Je crois que je vais écrire un poème à la gloire de ce perso (et accessoirement j'ai eu du flair de lui filer des points à la dernière manche des awards =p) tellement il déchire de sa grand-mère le caporal de l'armée du tricot.

Côté empire du froid, le charisme le dispute à la crédibilité. J'aime vraiment ce que tu fais de tout ce beau monde (Taris, Nordis, Krios...) et tu gères toujours aussi bien les apparitions divines que ce soit côté Makaïoshins ou - en l’occurrence - côté Kaïoshins. Petit bémol, j'ai toujours cette sensation que côté empire, ils sont déclassés et je vois difficilement le rôle prééminent qu'ils pourraient jouer, mais vu comment les gens sont déjà sceptiques concernant Trunks dans CGS, je suis pas le mieux placé pour critiquer de ce côté-là xD ; pis je te fais confiance les yeux fermés. Pis dans ta fic il n'est pas juste question de combat mais aussi de géopolitique donc, en cela, l'empire a toute sa place !

D'ailleurs tant que j'y suis je trouve très appréciable ta manière de toucher à l'occasion à la question des méthodes militaires, y'a cette vibe un peu tout le long du chapitre et si c'est pas le truc ultra-documenté-tavu ça reste quand même assez rare dans la section pour être souligné (vous n'êtes à ma connaissance - parmi les fics actives - qu'une toute petite poignée de 4 à toucher à ces questions là plus ou moins régulièrement).

Petit détail croustillant : garde silencieux pour dire cyborg (je crois hein, j'ai peut-être compris de travers x)) c'était excellent.

Les références aux fics du coin sont sympa aussi. Une à l'ES et une à DBT, nan ?

Bon, j'ai cité au début du commentaire qu'une petite poignée de persos parce que ce serait fastidieux de lister tout le monde mais ils sont vraiment tous très bien gérés, et j'ai un petit coup de cœur pour Zakriel depuis le chapitre avec Derek, qui se confirme ici x)

Et bien sûr, chaque paragraphe recèle son petit truc intéressant/inspiré qui mériterait d'être relevé mais j'en ai pour jusqu'à demain à ce compte-là donc je me contente de dire que ce chapitre est comme d'habitude très bon et que je suis hypé de voir que là ça décolle sur les chapeaux de roues (je pensais pas aussi tôt, bonne surprise et bonne gestion du rythme de l'histoire pour le coup).
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Re: DBAF-Lamantin

Messagepar niicfromlozane le Mar Juil 26, 2016 19:23

En effet, "Lantraki" est la planète de Soktraki, qui est tirée de ma fic.


Sinon, je ne pense que du bien de ce chapitre, vraiment. Les choses se sont clairement accélérées après une mise en place qui n'avait rien de laborieux, et là, on parait bien partis pour avoir droit à du fight bien porcinet.
Ce qui est hyper agréable, c'est les différentes manières que tu as d'entrer dans tes scènes, comme si tu prenais le lecteur par la main pour lui faire découvrir un tableau, toujours avec une amorce différente - ou presque. C'est très soigné et si tu n'y passes pas un temps fou, c'est que tu as énormément de talent.

Et je crois qu'on ne parle pas assez de la qualité de ta forme, non plus. Les phrases chantent, leur rythme est super bien senti pour l'énorme majorité d'entre elles, et c'est très, TRES rare qu'on soit arrêtés dans la lecture. En fait, quand ça m'arrive, c'est plus souvent pour me dire: "Woaw, ça claque, comme procédé" que pour em dire "là y a un bug".

Le tout pour enrober ce qui semble bien parti pour être une épopée riche, profonde et cohérente ; en tout cas, tous les signes sont réunis. Que demande le peuple ?

Spoiler
Plus de chapitres, et plus vite, évidemment ^^


++
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Re: DBAF-Lamantin

Messagepar Lamantin_Furtif le Mer Juil 27, 2016 0:11

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Merci pour les comms

omurah a écrit:
Piccolo roxxe, j'ai vraiment adoré ses apparitions.
Goujin est trop stylé, le côté fanatique, madness et tout, c'était excellent/20
Lucie...

Lucie...

Je crois que je vais écrire un poème à la gloire de ce perso (et accessoirement j'ai eu du flair de lui filer des points à la dernière manche des awards =p) tellement il déchire de sa grand-mère le caporal de l'armée du tricot.


Content de voir que les personnages dans leur ensemble te plaisent. C'est pas évident de les rendre à la fois uniques, crédibles et aptes à faire avancer l'histoire en relativement peu de lignes (ils ont tous une place assez limtée dans la fic, au final), mais on dirait que je ne m'en sort pas trop mal. C'est rassurant.

omurah a écrit:D'ailleurs tant que j'y suis je trouve très appréciable ta manière de toucher à l'occasion à la question des méthodes militaires, y'a cette vibe un peu tout le long du chapitre et si c'est pas le truc ultra-documenté-tavu ça reste quand même assez rare dans la section pour être souligné (vous n'êtes à ma connaissance - parmi les fics actives - qu'une toute petite poignée de 4 à toucher à ces questions là plus ou moins régulièrement).


Ouaip, ça aussi c'était un souci majeur. Je ne considère pas qu'on puisse vraiment s'immerger dans un univers ou des mouvements d'états, d'armées et de populations se produisent sans qu'on nes'intéresse un minimum au sujet. (je veux bien les titres de mes concurrents du coup)

omurah a écrit:Petit détail croustillant : garde silencieux pour dire cyborg (je crois hein, j'ai peut-être compris de travers x)) c'était excellent.

Euh, je ne sais pas vraiment ce que tu veux dire par là... Mais oui, la garde silenccieuse est une unité de cyborgs déjà évoquée il y a longtemps, au début de mon tout premier OS.

omurah a écrit:Les références aux fics du coin sont sympa aussi. Une à l'ES et une à DBT, nan ?


Alors, en effet, Lantraki vient de DBT, Rhin a été évoquée sur le forum RP comme planète d'origine des très ingénieux Nimbelungen, et Alera vient de mon deuxième OS, où elle est la planète d'origine des zodians.

niicfromlozane a écrit:Sinon, je ne pense que du bien de ce chapitre, vraiment. Les choses se sont clairement accélérées après une mise en place qui n'avait rien de laborieux, et là, on parait bien partis pour avoir droit à du fight bien porcinet.


wiiii. Après avoir fait monter la pression pendant une éternité , on y est presque.

Et merci ppour le reste des commentaires; j'aurais tencdance à te trouver trop gentil, mais je suppose que tu le penses sincèrement. donc je vais juste sourire avec un ar béat. enfin, bref, merci.
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Many, 12 juin 2016


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Re: DBAF-Lamantin

Messagepar Max le Ven Juil 29, 2016 0:20

Tout pareil qu'Omurah et Niic en fait. Ce chapitre c'est de l'or en boite. On sent que ça bouge, sans donner une impression de rush, et ton traitement des personnages est toujours aussi réussi. J'aime toujours autant Goujin, et ya quelques références cachées plus ou moins discrètes, comme toujours.

Bref, voilà comment j'imagine Lam' à cet instant.

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