DBAF-Lamantin

Salutations, il est temps de faire une présentation décente pour cette fic.
Pour ceux qui débarquant, je suis déjà à l'origine de trois One-shots assez longs :
Une couronne à terre
Alpha et Oméga
Héritage
Cette fanfic découle directement de ceux-ci, il est donc indispensable de les lire au préalable. (attention, "Une couronne à terre" et "Héritage" ont tous les deux une parenthèse située un peu plus loin dans le sujet de la fic. )
C'est fait ? Vous voulez toujours continuer ? Parfait, vous pouvez y aller.
Je vous laisse tout de même avec un petit sommaire des personnages :
Mon rythme d'écriture n'est pas exactement "rapide", mais je n'ai pas pour projet d'abndonner de sitôt.
Le personnage de Taris a été emprunté à l'excellente fanfic "l'empereur Sayen", de Majin-Vegetto. il est également très présent dans Cold family's chronicle de Tierts (très bonne fanfic également)
L'immortel de Pandora vient du roman DBM. créé par salagir (il me semble) et mis en mouvement par Loïc Solaris. La version que je présente ici s'écarte cependant beaucoup de la leur.
Dragon Ball After Future (version Lamantin)
Cela sembla réveiller un peu Enma, qui approuva ce que le plus jeune des deux dieux venait d'annoncer.
*******
Cold 24 était sans conteste l'une des plus puissantes planètes-métropoles de la galaxie. Elle était réputée pour son industrie du luxe et ses hôtels ridiculement fastueux, ce qui en faisait une destination de choix pour une pseudo-reine en visite diplomatique à travers l'empire. Dame Cadenza était parvenue à sécuriser et maintenir en ordre tout un sous-secteur pendant la guerre civile qui avait suivi la chute de Cold, et sa descendance faisait à présent partie du gratin de la haute société inter-galactique.
Haute société qui embêtait le roi Nordis plus qu'autre chose, et il était de toutes façons bien trop occupé ailleurs pour participer à une chose aussi triviale qu'une soirée de gala, fut-elle organisée dans les coins les plus huppés de Cold 24, ou même dirigée par une personnalité aussi illustre que la princesse Mi Amore Cadenza, petite fille de dame Vitria Cadenza, celle-la même qui avait joué un rôle si important dans la guerre civile.
Enfin, croyait avoir joué. Parce que, si Nordis n'avait pas apparu pour sauver tout le monde, la lignée des Cadenza se serait brisée net en même temps que le cou de la dame, sous la poigne d'un quelconque autoproclamé seigneur galactique. Sans doutes était-ce pour le rappeler que le roi avait tenu à ce que l'un de ses hauts gradés appartienne à la liste des invités. Cela n'avait pas plu aux aristocrates qui avaient fait tout leur possible pour empêcher un guerrier surpuissant de gâcher la distinction de leur événement, mais un groupe indépendantiste opportun avait récemment lancé des menaces de mort et des attentats à l'encontre de la princesse, et Nordis avait insisté pour lui fournir le meilleur garde du corps qui soit...
Au final, tout le monde en sortait gagnant. Nordis avait son pion bien casé, la princesse récupérait l'un des éléments les plus prestigieux et distingués des forces impériales, les terroristes avaient l'impression d'être pris au sérieux, et Taris avait le droit à ce qui se rapprochait le plus d'une permission, pour lui. Dans un hôtel de tout premier choix, en plus, et avec le loisir de se payer quasiment n'importe quoi aux frais de l'empire.
Le général avait craint de se retrouver assigné à une cruche, mais la princesse s'était au contraire avérée aussi sagace que séduisante, et Taris n'avait pas tardé à apprécier sa compagnie. Le seul inconvénient était que, quoique parfaitement consciente du véritable statut du militaire, elle persistait à lui demander ce qu'on exigerait d'un véritable garde personnel. En l'occurrence, lui chercher de ces confiseries hors de prix aux parfums improbables qui font le plaisir des puissants.
Taris se fixa finalement sur une boutique ridiculement luxueuse dont l'enseigne affichait « Délices d'outrelieux » en lettre torsadées. Voilà qui conviendrait sûrement. Il poussa doucement la porte, tout en se demandant ce que pourrait bien désirer une personne aussi distinguée et déconnectée du monde que la jeune fille dont il avait la garde...
Le petit bonhomme moustachu dans la boutique affichait des signes de stress évidents, et bafouilla un « Bienvenue, que puis-je pour vous, monsieur ? » des plus paniqués lorsqu'il entra.
Le commerçant devait l'avoir reconnu, se dit-il. Et peut-être avait-il quelques affaires à cacher au gouvernement... Mais cela était le dernier de ses soucis. Son esprit tentait de déduire les préférences de sa protégée à partir de ce qu'il savait d'elle. L'image de Mi Amore, avec sa taille de guêpe et sa peau satinée qui n'avait jamais connu que l'abondance se matérialisa dans son esprit.
« L'univers est décidément bien étrange. », se dit Taris, avant de matérialiser une lame d'énergie et d'aider le confiseur à dépecer son nouveau trésor.
*******
Sur une petite lune, perdue au fin fond de la galaxie sud, en tailleur au fond d'un gigantesque cratère causé par la chute d'une météorite plusieurs fois millénaires, l'être le plus ancien de l'univers expirait. Il expirait depuis trois ans, l'air si peu dense du satellite n'avait pas la moindre importance dans le maintient de ses fonctions vitales, mais il continuait de le faire, par réflexe, ou par nostalgie. Il avait des poumons, et une morphologie d'être terrestre, alors il avait bien été fait pour respirer, selon toute logique. Autant continuer.
Les pensées traversaient ses neurones à la vitesse d'une plaque tectonique, et traitaient les informations avec des mois de décalage. Le temps ne signifiait plus rien à cet être qui avait vu les âges le traverser depuis plus longtemps qu'aucune autre créature. Les premiers dieux lui semblaient ne dater que d'hier, il avait tutoyé les balbutiements de l'univers, et en était le témoin indestructible. Les éons avant passé sur son corps et son esprit, épargnant l'un, usant l'autre jusqu'à ce qu'il n'en reste qu'une poussière apathique. Il avait tenté de mourir, plusieurs centaines de fois, plusieurs milliards, peut-être, pour le peu dont il se souvenait encore... Mais rien n'avait marché, rien ne marchait jamais sur lui. Peu importait la puissance, la sorcellerie, la science, le savoir cosmique qui étaient invoqués, il se remettait toujours. En un instant la plupart du temps, en des mois pour les tentatives les plus fructueuses... Une fois, désespoir de cause, il s'était jeté dans une étoile, pour se réveiller comme un idiot, des milliards d'années plus tard, sur les restes refroidis, toujours aussi immortel.
Il avait tenté de se passionner, pour les arts martiaux, pour la magie, pour le dessin, pour la musique, pour l'amour, pour la science, pour la guerre, pour tout ce qui était imaginable, et avait tout, maîtrisé au plus haut point à un moment ou l'autre de son interminable existence, pour toujours finir par se lasser. Comment faire autrement ?
L'ennui et le sommeil avaient élimé son attention et sa volonté jusqu'à l'os, et il n'était guère plus qu'une chose qui parvienne à remonter un peu le moral de l'Immortel de Pandora des abîmes sans fond où il était plongé.
Du chocolat.
L'information fusa à travers son cerveau depuis ses narines, bousculant tous les autres signaux si désespérément lents. En un instant les circuits nerveux ranimèrent la gigantesque et indestructible carcasse blanc craie, et ce fut tout l'être qui s'ébranla.
Si il avait un jour eu des couleurs, les millénaires les avaient délavées. D'un blanc grisâtre uni, son corps recouvert d'aspérités évoquait une statue antique dont l'érosion aurait effacé les détails, avec en lieu et place d'yeux deux billes nacrées sans pupilles. Les paupières battirent quelques instants, afin de clarifier sa vue, et d'apporter un peu de tonus dans ce corps qui s'éveillait enfin après des décennies d'hibernation. Quelques minutes lui furent nécessaires pour se souvenir de comment articuler une phrase, à mesure qu'il reprenait un rythme normal.
L'air blasé, l'immortel saisit les chocolats d'un geste sec.
*******
Un gigantesque buste surplombait le désert, mais la pierre rougeâtre s'était érodée, et on ne distinguait presque plus rien du visage qui s'y était trouvé. Un observateur non-averti aurait pensé à une construction incroyablement ancienne, et aurait gratifié l'information comme quoi elle n'avait pas quatre ans avec la plus sincère des incrédulités.
C'était pourtant exact. Les milliers de statues semblables s'effritaient à toute vitesse dès qu'on avait le dos tourné, de même que les toiles et les tapisseries représentant la même personne se délitaient les une après les autres, et que les équipes chargées de leur entretien omettaient systématiquement de s'en occuper. Pour un plan génial, ça en avait semblé un, au début. Mais c'était sans compter la puissance de la magie à l’œuvre. L'organisation d'une poignée de mortels, même très disciplinés, ne pouvait lutter contre un univers entier. Rapidement, on avait abandonné l'idée d'entretenir les œuvres en périphérie, et l'on s'était limité à la Citadelle et à ses alentours. Et même là, il devenait de plus en plus difficile de maintenir ces images et ces idoles en place, afin que la population ne perde jamais de tête qu'ils avaient encore une reine, et qu'elle n'était qu'en voyage.
Après s'être injecté le liquide cérébral de son grand-oncle, supposément doté de vertus prophétiques, Baphasi avait déclaré vouloir se rendre dans les désolations, afin d'en ramener « le salut et la damnation » qui lui permettraient de vaincre le monde d'en-dessus. Sur le moment, tout-le-monde avait tenté de la raisonner. Et tout-le-monde avait échoué.
Trois ans maintenant qu'elle était introuvable, et c'était à lui de tenter de toutes ses forces de maintenir son souvenir dans les crânes de ses sujets. L'effet délétère de la magie du makaï avait moins d'effet sur une mage de son acabit, d'autant plus qu'il se bardait de protections en permanence, mais il sentait malgré tout que ce ne serait pas éternel. Il avait retrouvé cette statue-là par pur hasard, et il n'avait aucun moyen d'estimer combien d'autres il avait abandonné.
Le nécromancien avait bien changé, depuis le jour de sa capture. Sa peau avait retrouvé la teinte hâlée presque brune de ses meilleurs jours, et ses yeux ambrés avaient échangé leurs stries rouges pour les contours noircis au khôl qu'il avait affectionné dans ses plus jeunes années. Ses cheveux noirs bouclés avaient repoussé jusqu'à ses épaules, et il avait repris l'habitude d'ornementer la barbe qui descendait de son menton d'une série d'anneaux dorés. N'aurait été son regard plein d'une sagesse cruelle, on lui aurait donné vingt-cinq ans. Pour ses déplacements incessants, il avait opté pour une simple tunique noire brodée de fils d'or, et un de pantalon bouffant typique des démons. Les sorciers portaient habituellement tout un attirail de livres, de parchemins, et de colifichets en tous genre, en plus de leur sacro-saint sceptre, mais il était bien au-dessus de tout cela. À deux ou trois exceptions près, c'est à peine si il accordait de l'attention aux pitoyables illusionnistes qui pullulaient dans le royaume.
Eux, par exemple, auraient vu dans la reconstruction du buste un défi de très haut niveau. Ce fut en riant à cette pensée qu'il laissa son pouvoir reconstituer le monument comme au premier jour, à partir du sable aux alentours. Cela ne lui avait pris qu'une poignée de secondes et ne requit pas plus de concentration que ne l'aurait fait une simple soustraction pour un esprit plus commun. Aussi réagit-il en un temps record lorsqu'il ressentit la présence derrière lui. S'approcher aussi près sans qu'il ne s'en soit rendu compte en disait long sur le talent et les intentions de l'inconnu.
Déployant d'un coup ses immenses réserves de ki, il se projeta d'un seul bond dans la direction opposée, alors que des dizaines de murailles invisibles se créaient autours de lui, que des fantômes traqueurs sortaient du sol, prêts à frapper quiconque assez fou pour approcher, qu'une aura de flamme noires l'englobait comme une armure, et qu'une grande faux translucide apparaissait entre ses mains, qui se mirent à faire tournoyer l'instrument avec une dextérité surhumaine, prêtes à trancher tout agresseur sur-le-champ.
- Tu peux ranger ton jouet. On a essayé assez de fois pour dire que ça ne marche pas, non ?
Le nécromancien mit quelques instants à accuser le coup. Qu'est-ce que ce type pouvait bien faire ici ? De tous les visiteurs à lui envoyer, on avait choisi le seul sur qui son domaine de prédilection n'avait aucune influence. Quelle guigne ! Il se détendit lentement, alors qu'il dématérialisait la faux et ses flammes noires, inutiles s'il prenait à son interlocuteur l'envie de l'agresser. Il se redressa, et le toisa (exercice ô combien difficile, vu que l'Immortel le dominait d'un mètre trente) avec à la bouche un rire jaune chargé d'acide.
Ils tournèrent simultanément la tête vers la nouvelle puissance qui s'approchait à toute vitesse. De toute évidence, il y avait au moins une personne dans le coin pour savoir sentir les puissances. Abel grogna un juron, et invoqua tout un attirail de chaînes, de barrières et de bulles de protection qui immobilisèrent instantanément un immortel surpris et peu inquiété.
De toutes façons, il était bien plus intéressé par la créature qui venait de les rejoindre. Les flammes noires que dégageaient ses mains et ses yeux ambre confirmaient ce que la fréquence unique de son ki annonçait déjà. Une jeune fille, démone jusqu'au bout des ongles comme en témoignaient ses dents pointues, sa peau rouge terre et sa haute stature, mais aussi une magicienne de tout premier ordre, à en juger par la puissance des barrières dont elle s'était entourée.
L'immortel rassemblait progressivement les éléments dont il disposait pour tenter de reconstituer la vérité. La gamine était très jeune, même selon les standards des mortels. Et elle était sacrément bien habillée. Bracelets à profusion aux chevilles et aux poignets, et un diadème autour du front. Sa garde était identique à celle du nécromancien, mais ça ne collait tout simplement pas à ce qu'il connaissait d'Abel...
Elle sembla vouloir joindre le combat, ou tenter des attaques sur l'immortel, mais fut interrompue en plein mouvement par la voix de celui que ne pouvait qu'être son père.
Cela sembla motiver la dénommée Panka qui décolla en trombe, avec malgré tout un regard en arrière chargé de soupçons vers les deux duellistes.
Dès qu'elle eut disparu à l'horizon, le nécromancien révoqua les liens, pour à la place noyer toute la zone sous une tempête de feu, d'orages électriques, de piliers de lumière, et des fameuses flammes noires. Toute la zone, à l'exception de l'endroit où ils se trouvaient lui, l'immortel, et la statue. Sa haine muée en calme, il prit la parole.
Pour ceux qui débarquant, je suis déjà à l'origine de trois One-shots assez longs :
Une couronne à terre
Alpha et Oméga
Héritage
Cette fanfic découle directement de ceux-ci, il est donc indispensable de les lire au préalable. (attention, "Une couronne à terre" et "Héritage" ont tous les deux une parenthèse située un peu plus loin dans le sujet de la fic. )
C'est fait ? Vous voulez toujours continuer ? Parfait, vous pouvez y aller.
Je vous laisse tout de même avec un petit sommaire des personnages :
Spoiler
Mon rythme d'écriture n'est pas exactement "rapide", mais je n'ai pas pour projet d'abndonner de sitôt.
Le personnage de Taris a été emprunté à l'excellente fanfic "l'empereur Sayen", de Majin-Vegetto. il est également très présent dans Cold family's chronicle de Tierts (très bonne fanfic également)
L'immortel de Pandora vient du roman DBM. créé par salagir (il me semble) et mis en mouvement par Loïc Solaris. La version que je présente ici s'écarte cependant beaucoup de la leur.
Dragon Ball After Future (version Lamantin)
Acte 0 - Le sang des martyrs
Chapitre 1 - Avec quelques millions d'années de retard...
- - Et ils sont en retard, d'habitude ?
- - Pas de cinq heures en tous cas.
Cela sembla réveiller un peu Enma, qui approuva ce que le plus jeune des deux dieux venait d'annoncer.
- - Ouais, il a raison. Je veux dire, du côté de Satan, ça m'étonnerait pas ce genre de coups, mais Margaret a toujours été régulière. Au pire, Hexas serait venu s'excuser pour eux, mais là... Enfin, c'est bizarre.
- De toute façon, je ne vois pas pourquoi vous traitez avec des gens comme ça. On ne peut pas leur faire confiance, et aucun accord avec eux ne peut mener à quelque chose de bon. Des makaïoshins ! Vous vous rendez compte de ce que vous faites ? De mon temps, on leur mettait des bâtons dans les roues dès qu'on en avait l'occasion, et le reste du temps, on les ignorait.
- - Une fois tous les cinq cent ans, on peut faire un effort, non ? Comme ça on a une idée de ce qu'ils mijotent, et on peut éventuellement s'organiser ensemble si quelque chose susceptible de menacer tout le monde se présente. Ça nous a bien aidé pour l'histoire avec Boo, mine de rien.
- Les terriens ont bien aidé,oui ! Le seul type sous leur juridiction qu'on ait vu dans toute cette affaire, il t'a à moitié tué. Ça en dit long sur la confiance qu'on peut leur accorder.
- Bon, écoutez, je voudrais pas vous interrompre, mais comme ils ne viennent pas, je vais reprendre le travail, moi. Le stagiaire doit être débordé.
- - Il va quand même falloir tirer cette histoire au clair. Ne pas venir sans même prévenir, ils ne nous l'avaient jamais faite.
- Et tu comptes envoyer qui ? Un des terriens ?
- J'aimerai autant éviter. Ils sont en paix depuis longtemps, mieux faut que ça reste ainsi. Je pensais plus à l'immortel.
- Il est toujours là, lui ?
- - Ça t'étonne ?
- Non, non... C'est logique après tout... Mais c'est une vraie tête de mule, non ? Vous avez trouvé le moyen de le faire bouger ?
- Oh que oui...
*******
Cold 24 était sans conteste l'une des plus puissantes planètes-métropoles de la galaxie. Elle était réputée pour son industrie du luxe et ses hôtels ridiculement fastueux, ce qui en faisait une destination de choix pour une pseudo-reine en visite diplomatique à travers l'empire. Dame Cadenza était parvenue à sécuriser et maintenir en ordre tout un sous-secteur pendant la guerre civile qui avait suivi la chute de Cold, et sa descendance faisait à présent partie du gratin de la haute société inter-galactique.
Haute société qui embêtait le roi Nordis plus qu'autre chose, et il était de toutes façons bien trop occupé ailleurs pour participer à une chose aussi triviale qu'une soirée de gala, fut-elle organisée dans les coins les plus huppés de Cold 24, ou même dirigée par une personnalité aussi illustre que la princesse Mi Amore Cadenza, petite fille de dame Vitria Cadenza, celle-la même qui avait joué un rôle si important dans la guerre civile.
Enfin, croyait avoir joué. Parce que, si Nordis n'avait pas apparu pour sauver tout le monde, la lignée des Cadenza se serait brisée net en même temps que le cou de la dame, sous la poigne d'un quelconque autoproclamé seigneur galactique. Sans doutes était-ce pour le rappeler que le roi avait tenu à ce que l'un de ses hauts gradés appartienne à la liste des invités. Cela n'avait pas plu aux aristocrates qui avaient fait tout leur possible pour empêcher un guerrier surpuissant de gâcher la distinction de leur événement, mais un groupe indépendantiste opportun avait récemment lancé des menaces de mort et des attentats à l'encontre de la princesse, et Nordis avait insisté pour lui fournir le meilleur garde du corps qui soit...
Au final, tout le monde en sortait gagnant. Nordis avait son pion bien casé, la princesse récupérait l'un des éléments les plus prestigieux et distingués des forces impériales, les terroristes avaient l'impression d'être pris au sérieux, et Taris avait le droit à ce qui se rapprochait le plus d'une permission, pour lui. Dans un hôtel de tout premier choix, en plus, et avec le loisir de se payer quasiment n'importe quoi aux frais de l'empire.
Le général avait craint de se retrouver assigné à une cruche, mais la princesse s'était au contraire avérée aussi sagace que séduisante, et Taris n'avait pas tardé à apprécier sa compagnie. Le seul inconvénient était que, quoique parfaitement consciente du véritable statut du militaire, elle persistait à lui demander ce qu'on exigerait d'un véritable garde personnel. En l'occurrence, lui chercher de ces confiseries hors de prix aux parfums improbables qui font le plaisir des puissants.
Taris se fixa finalement sur une boutique ridiculement luxueuse dont l'enseigne affichait « Délices d'outrelieux » en lettre torsadées. Voilà qui conviendrait sûrement. Il poussa doucement la porte, tout en se demandant ce que pourrait bien désirer une personne aussi distinguée et déconnectée du monde que la jeune fille dont il avait la garde...
Le petit bonhomme moustachu dans la boutique affichait des signes de stress évidents, et bafouilla un « Bienvenue, que puis-je pour vous, monsieur ? » des plus paniqués lorsqu'il entra.
Le commerçant devait l'avoir reconnu, se dit-il. Et peut-être avait-il quelques affaires à cacher au gouvernement... Mais cela était le dernier de ses soucis. Son esprit tentait de déduire les préférences de sa protégée à partir de ce qu'il savait d'elle. L'image de Mi Amore, avec sa taille de guêpe et sa peau satinée qui n'avait jamais connu que l'abondance se matérialisa dans son esprit.
- - Je vais prendre des chocolats... Quelque chose de petit et de très très cher, si possible.
- - C'est à dire que, monsieur... Il ne nous reste plus rien. Quelqu'un vient de passer, et il a tout acheté.
- - Monsieur, si n'est abuser de votre bonne volonté, j'aimerais vous demander un petit service...
- - Bon, qu'est-ce que vous me voulez ?
- Disons qu'il n'a pas payé d'une manière très... Pratique. Il paraît que vous êtes très fort, alors si vous pouviez m'aider à ranger ça... Contre rémunération, bien sûr.
« L'univers est décidément bien étrange. », se dit Taris, avant de matérialiser une lame d'énergie et d'aider le confiseur à dépecer son nouveau trésor.
*******
Sur une petite lune, perdue au fin fond de la galaxie sud, en tailleur au fond d'un gigantesque cratère causé par la chute d'une météorite plusieurs fois millénaires, l'être le plus ancien de l'univers expirait. Il expirait depuis trois ans, l'air si peu dense du satellite n'avait pas la moindre importance dans le maintient de ses fonctions vitales, mais il continuait de le faire, par réflexe, ou par nostalgie. Il avait des poumons, et une morphologie d'être terrestre, alors il avait bien été fait pour respirer, selon toute logique. Autant continuer.
Les pensées traversaient ses neurones à la vitesse d'une plaque tectonique, et traitaient les informations avec des mois de décalage. Le temps ne signifiait plus rien à cet être qui avait vu les âges le traverser depuis plus longtemps qu'aucune autre créature. Les premiers dieux lui semblaient ne dater que d'hier, il avait tutoyé les balbutiements de l'univers, et en était le témoin indestructible. Les éons avant passé sur son corps et son esprit, épargnant l'un, usant l'autre jusqu'à ce qu'il n'en reste qu'une poussière apathique. Il avait tenté de mourir, plusieurs centaines de fois, plusieurs milliards, peut-être, pour le peu dont il se souvenait encore... Mais rien n'avait marché, rien ne marchait jamais sur lui. Peu importait la puissance, la sorcellerie, la science, le savoir cosmique qui étaient invoqués, il se remettait toujours. En un instant la plupart du temps, en des mois pour les tentatives les plus fructueuses... Une fois, désespoir de cause, il s'était jeté dans une étoile, pour se réveiller comme un idiot, des milliards d'années plus tard, sur les restes refroidis, toujours aussi immortel.
Il avait tenté de se passionner, pour les arts martiaux, pour la magie, pour le dessin, pour la musique, pour l'amour, pour la science, pour la guerre, pour tout ce qui était imaginable, et avait tout, maîtrisé au plus haut point à un moment ou l'autre de son interminable existence, pour toujours finir par se lasser. Comment faire autrement ?
L'ennui et le sommeil avaient élimé son attention et sa volonté jusqu'à l'os, et il n'était guère plus qu'une chose qui parvienne à remonter un peu le moral de l'Immortel de Pandora des abîmes sans fond où il était plongé.
Du chocolat.
L'information fusa à travers son cerveau depuis ses narines, bousculant tous les autres signaux si désespérément lents. En un instant les circuits nerveux ranimèrent la gigantesque et indestructible carcasse blanc craie, et ce fut tout l'être qui s'ébranla.
Si il avait un jour eu des couleurs, les millénaires les avaient délavées. D'un blanc grisâtre uni, son corps recouvert d'aspérités évoquait une statue antique dont l'érosion aurait effacé les détails, avec en lieu et place d'yeux deux billes nacrées sans pupilles. Les paupières battirent quelques instants, afin de clarifier sa vue, et d'apporter un peu de tonus dans ce corps qui s'éveillait enfin après des décennies d'hibernation. Quelques minutes lui furent nécessaires pour se souvenir de comment articuler une phrase, à mesure qu'il reprenait un rythme normal.
- - ...Kaïoshin... ? ...Tu... as... changé...
- - Ah, tu t'es réveillé ? Tiens, on t'a amené une petite surprise !
- - On vient à peine de se quitter, qu'est-ce que tu veux de moi ? Boo est vaincu, non ?
- Heum... L'affaire Boo, ça date de plus de cent ans.
- …
- Si, si, je t'assure !
- - Admettons. Je suis désolé de ne pas avoir réussi à vous aider sur ce coup-là, mais ce Dabra était vraiment trop fort pour moi. Merci pour le cadeau, mais je vais retourner dormir.
- Attend ! On a un gros problème.
- Réglez-le tout seuls. Ou envoyez vos terriens, là. N'essayez pas de m'avoir je sens leurs kis, je sais qu'ils sont là. Maintenant, fichez-moi la paix.
- C'est au Makaï, on a plus de nouvelles. Les Kaïoshins ne peuvent pas y aller, et c'est trop dangereux pour les terriens. Ils n'y connaissent rien, ils pourraient se faire tuer ou que sais-je ?
- - Misérables fous, si vous croyez pouvoir m'amadouer et me tenir en laisse, vous avez fait une terrible erreur. Je suis un million de fois plus ancien que votre ordre ridicule, et je serai là pour voir votre chute, et la chute des successeurs de vos successeurs sur toutes les générations à venir. Vous n'êtes rien comparé à ce que j'ai vu et vivrai. J'ai accepté d'aider à pallier votre incompétence une fois, cela ne fait pas de moi votre égal ; encore moins votre serviteur. Partez.
L'air blasé, l'immortel saisit les chocolats d'un geste sec.
- - Ok, tu gagnes, je vais te dire ce qui se passe là-bas, mais tu as intérêt à me filer de quoi tenir le trajet.
*******
Un gigantesque buste surplombait le désert, mais la pierre rougeâtre s'était érodée, et on ne distinguait presque plus rien du visage qui s'y était trouvé. Un observateur non-averti aurait pensé à une construction incroyablement ancienne, et aurait gratifié l'information comme quoi elle n'avait pas quatre ans avec la plus sincère des incrédulités.
C'était pourtant exact. Les milliers de statues semblables s'effritaient à toute vitesse dès qu'on avait le dos tourné, de même que les toiles et les tapisseries représentant la même personne se délitaient les une après les autres, et que les équipes chargées de leur entretien omettaient systématiquement de s'en occuper. Pour un plan génial, ça en avait semblé un, au début. Mais c'était sans compter la puissance de la magie à l’œuvre. L'organisation d'une poignée de mortels, même très disciplinés, ne pouvait lutter contre un univers entier. Rapidement, on avait abandonné l'idée d'entretenir les œuvres en périphérie, et l'on s'était limité à la Citadelle et à ses alentours. Et même là, il devenait de plus en plus difficile de maintenir ces images et ces idoles en place, afin que la population ne perde jamais de tête qu'ils avaient encore une reine, et qu'elle n'était qu'en voyage.
Après s'être injecté le liquide cérébral de son grand-oncle, supposément doté de vertus prophétiques, Baphasi avait déclaré vouloir se rendre dans les désolations, afin d'en ramener « le salut et la damnation » qui lui permettraient de vaincre le monde d'en-dessus. Sur le moment, tout-le-monde avait tenté de la raisonner. Et tout-le-monde avait échoué.
Trois ans maintenant qu'elle était introuvable, et c'était à lui de tenter de toutes ses forces de maintenir son souvenir dans les crânes de ses sujets. L'effet délétère de la magie du makaï avait moins d'effet sur une mage de son acabit, d'autant plus qu'il se bardait de protections en permanence, mais il sentait malgré tout que ce ne serait pas éternel. Il avait retrouvé cette statue-là par pur hasard, et il n'avait aucun moyen d'estimer combien d'autres il avait abandonné.
Le nécromancien avait bien changé, depuis le jour de sa capture. Sa peau avait retrouvé la teinte hâlée presque brune de ses meilleurs jours, et ses yeux ambrés avaient échangé leurs stries rouges pour les contours noircis au khôl qu'il avait affectionné dans ses plus jeunes années. Ses cheveux noirs bouclés avaient repoussé jusqu'à ses épaules, et il avait repris l'habitude d'ornementer la barbe qui descendait de son menton d'une série d'anneaux dorés. N'aurait été son regard plein d'une sagesse cruelle, on lui aurait donné vingt-cinq ans. Pour ses déplacements incessants, il avait opté pour une simple tunique noire brodée de fils d'or, et un de pantalon bouffant typique des démons. Les sorciers portaient habituellement tout un attirail de livres, de parchemins, et de colifichets en tous genre, en plus de leur sacro-saint sceptre, mais il était bien au-dessus de tout cela. À deux ou trois exceptions près, c'est à peine si il accordait de l'attention aux pitoyables illusionnistes qui pullulaient dans le royaume.
Eux, par exemple, auraient vu dans la reconstruction du buste un défi de très haut niveau. Ce fut en riant à cette pensée qu'il laissa son pouvoir reconstituer le monument comme au premier jour, à partir du sable aux alentours. Cela ne lui avait pris qu'une poignée de secondes et ne requit pas plus de concentration que ne l'aurait fait une simple soustraction pour un esprit plus commun. Aussi réagit-il en un temps record lorsqu'il ressentit la présence derrière lui. S'approcher aussi près sans qu'il ne s'en soit rendu compte en disait long sur le talent et les intentions de l'inconnu.
Déployant d'un coup ses immenses réserves de ki, il se projeta d'un seul bond dans la direction opposée, alors que des dizaines de murailles invisibles se créaient autours de lui, que des fantômes traqueurs sortaient du sol, prêts à frapper quiconque assez fou pour approcher, qu'une aura de flamme noires l'englobait comme une armure, et qu'une grande faux translucide apparaissait entre ses mains, qui se mirent à faire tournoyer l'instrument avec une dextérité surhumaine, prêtes à trancher tout agresseur sur-le-champ.
- Tu peux ranger ton jouet. On a essayé assez de fois pour dire que ça ne marche pas, non ?
Le nécromancien mit quelques instants à accuser le coup. Qu'est-ce que ce type pouvait bien faire ici ? De tous les visiteurs à lui envoyer, on avait choisi le seul sur qui son domaine de prédilection n'avait aucune influence. Quelle guigne ! Il se détendit lentement, alors qu'il dématérialisait la faux et ses flammes noires, inutiles s'il prenait à son interlocuteur l'envie de l'agresser. Il se redressa, et le toisa (exercice ô combien difficile, vu que l'Immortel le dominait d'un mètre trente) avec à la bouche un rire jaune chargé d'acide.
- - Ah, l'Immortel. C'est toi. Qu'est-ce que tu deviens ? Pour ma part, la mort m'a beaucoup occupé. Tu sais, depuis que tu m'as livré à cette bande de malades !!!
- - Ne ressors pas ces histoires. Je suis resté neutre, comme je l'ai toujours promis.
- Tu étais neutre quand on travaillait ensemble pour trouver le moyen de te tuer, peut-être ? Tu étais neutre quand on testait tous les deux les inventions de Shabbath ? Quand on a banni Thanathos ? Quand on a fondé l'Encyclopedia Galactica, avec les autres ? Nous étions amis, espèce de vieux connard sénile, et tu nous a tous trahis !
- - C'est terminé, Abel. Ils ont gagné, et la paix est revenue. Les mages, c'est de l'histoire ancienne. Psychée est planquée à l'autre bout de l'univers, Thanathos est banni, et tous les autres sont morts. Arrête les frais maintenant. Laisse-leur ce qu'ils voulaient, je ne leur dirais pas que tu t'es échappé. Tu peux vivre tranquille, comme ça.
Ils tournèrent simultanément la tête vers la nouvelle puissance qui s'approchait à toute vitesse. De toute évidence, il y avait au moins une personne dans le coin pour savoir sentir les puissances. Abel grogna un juron, et invoqua tout un attirail de chaînes, de barrières et de bulles de protection qui immobilisèrent instantanément un immortel surpris et peu inquiété.
De toutes façons, il était bien plus intéressé par la créature qui venait de les rejoindre. Les flammes noires que dégageaient ses mains et ses yeux ambre confirmaient ce que la fréquence unique de son ki annonçait déjà. Une jeune fille, démone jusqu'au bout des ongles comme en témoignaient ses dents pointues, sa peau rouge terre et sa haute stature, mais aussi une magicienne de tout premier ordre, à en juger par la puissance des barrières dont elle s'était entourée.
L'immortel rassemblait progressivement les éléments dont il disposait pour tenter de reconstituer la vérité. La gamine était très jeune, même selon les standards des mortels. Et elle était sacrément bien habillée. Bracelets à profusion aux chevilles et aux poignets, et un diadème autour du front. Sa garde était identique à celle du nécromancien, mais ça ne collait tout simplement pas à ce qu'il connaissait d'Abel...
Elle sembla vouloir joindre le combat, ou tenter des attaques sur l'immortel, mais fut interrompue en plein mouvement par la voix de celui que ne pouvait qu'être son père.
- - Panka, stop ! Ça ne marchera pas sur lui ! Il est trop dangereux pour toi, vas chercher des renforts pendant que je le retiens !
Cela sembla motiver la dénommée Panka qui décolla en trombe, avec malgré tout un regard en arrière chargé de soupçons vers les deux duellistes.
Dès qu'elle eut disparu à l'horizon, le nécromancien révoqua les liens, pour à la place noyer toute la zone sous une tempête de feu, d'orages électriques, de piliers de lumière, et des fameuses flammes noires. Toute la zone, à l'exception de l'endroit où ils se trouvaient lui, l'immortel, et la statue. Sa haine muée en calme, il prit la parole.
- - Il nous reste un peu plus de deux minutes avant qu'elle ne revienne, alors on va essayer d'en apprendre le plus possible tous les deux. Une question, chacun son tour., Je commence. D'accord ?
- - D'accord.
- Il reste combien de Kaïoshins ?
- Deux. Un seul en était se se battre, mais il est très puissant. Il peut le devenir beaucoup plus si il comprend à quel point tu es dangereux.
- - À toi.
- Comment es-ce que tu es sorti ?
- - Baphasi. Reine du Makaï. Elle a réussi à vaincre les makaïoshins et a mis tous Eden à sac. Ça a entraîné ma libération.
- - Comment est-ce qu'ils on eu Khaine ? Tous les autres mages, je veux bien y croire, mais celui-ci était invincible.
- Crois moi ou pas, mais il est mort au combat. Je ne sais pas quel champion ils lui ont trouvé, mais j'ai vu son cadavre comme je te vois.
- - Oui, je sais que ça a l'air impossible, mais c'est pourtant bien le cas. Je n'en sais pas plus. D'où sort cette gamine, Abel ?
- Du ventre de la reine. À mon tour...
- Pas si vite ! Je te connais, mieux que ça, ce n'est pas du tout ton genre. Depuis quand es-ce que tu...
- On ne m'a pas demandé, figure-toi.
- - Je leur devais bien ça non ? Elle m'a sauvé la vie, bordel ! Je...
- - Ils arrivent. Dis-moi ce qui m'attend, là-haut.
- Une armée. Ce qui a tué Dabra s'est multiplié en une force plus redoutable que tout ce que tu as pu connaître. Aucun ost jamais levée par les titans, les mages ou les dieux n'a avoisiné la force de ce peuple. Tes démons sont puissants, mais je te le dis tout de suite : ils vont se faire broyer en un instant si tu les confrontes à cela. Je les ai senti se battre, depuis l'autre bout du monde. Il y avait une chose... Abel, même Kaine n'a jamais été aussi puissant. C'est du suicide.
- - Tu vas quand même essayer, n'est-ce pas ? Soupira le géant.
- Les dieux ont trop de crimes à leur actif. Il est temps qu'ont les fasse payer. Les mortels ont le droit de se gouverner eux-mêmes. Tu n'as pas vu le makaï se métamorphoser comme je l'ai vu. Dès que Éden est tombé, ils ont commencé à changer. Les démons ne sont pas maléfiques : ce sont les dieux qui les corrompaient, et les Kaïoshins ont laissé faire ça sans broncher.
- Bien. Allez vous faire tuer, pour ce que ça me fait. Et je peux savoir ce qu'elle est partie faire dans les désolations, ta reine ?
- Chercher le salut pour son peuple. Et la damnation pour les dieux et leurs larbins. Va-donc leur répéter ça.
- - Ah, une dernière chose. Il paraît qu'un type indestructible a tué tous les titans. Gilgamesh.
- C'est ce qui se raconte, oui.
- J'y crois pas une seule seconde.
- - Mais moi non plus, Abel. Moi non plus.
- - Il est parti, c'est ça ?
- - Enfui, en fait. Il a du vous sentir arriver. Mais il ne reviendra pas; ne t'en fais pas pour lui.