Dragon Ball Extended Universe : Les Chroniques d'une Guerre

Faîtes-nous partager votre fibre littéraire en écrivant votre propre histoire mettant en scène les personnages de Dragon Ball et, pourquoi pas, de nouveaux ! Seules les fanfictions textes figurent ici.

Re: Dragon Ball Extended Universe : Les Chroniques d'une Gue

Messagepar Imate le Dim Jan 24, 2016 4:38

Un peu plus d'un mois d'absence, j'ai battu mon record ! Comme quoi, j'ai bien fait de ne pas donner de rythme de parution :lol:
Mais ça y est ! Je le sors ce chapitre 9 ! Ce n'est clairement pas une heure pour poster, je l'avoue (un peu plus de trois heures et demi d'après ma montre^^), mais même si personne ne risque de me lire à cette heure ci, au moins ce sera fait ! Inutile de retarder davantage sa sortie, elle l'a été bien assez ! N'hésitez pas à commenter, critiquer, questionner, je suis ouvert à tout ! Et sur ces quelques mots, je vous laisse à ce chapitre, alors encore désolé pour l'attente, et bonne lecture ! :D

Chapitre 9 : Fin du premier tour, mi-temps, et nouveaux joueurs.


Précédemment, dans Dragon Ball Extended Universe !

Rage sur la planète Pomélo ! Le Général Danmarine, le lieutenant Ranfu, et les soldats Dodoria et Zōra ont échappé de justesse à un violent crash de vaisseau provoqué par les autochtones de la planète.
Blessé durant leur fuite, le Général Danmarine a été forcé de tenir le lit alors que la situation sur le champ de bataille est des plus préoccupante. Face aux armées du prince Mélo, qui ignore encore que son frère Zarbon est en route pour le rejoindre, le Commandant Niwa et sa seconde Rubī tiennent l'ennemi en respect de leur mieux, incapables de faire usage du canon à flux sans toucher leurs hommes également.

Pendant ce temps, dans le vaisseau sphérique du Grand Commandant Kota, leader de la flotte impériale, complots et conspirations mystérieuses se jouent entre les Généraux Rōku, Satsu, Pierrot et Byōna, quatre hauts-gradés aux caractères tous affirmés et bien différents, cachant chacun leur part d'ombre et de secrets. Dans ce flot de mensonges et d'incertitudes, le Général Rōku commence à regretter ses actes, et craint les répercussions à venir si Freeza l'apprenait.

Sur Pomélo, alors que Danmarine fraîchement rétabli vient de vaincre le chef des traqueurs, Gurē, Dodoria a été victime d'un kidnapping et est retenu captif par Jatoron, l'exécuteur du prince, dans un endroit inconnu. Avant de partir à sa recherche, le Général et ses hommes rejoignent le champ de bataille afin de repousser l'ennemi.

Et alors que se jouent guerre et conspiration, sur Freeza 79, ce sont les enfants Guldo, Barta, Ginyu, et surtout Kiwi et Naeko, qui se battent pour des raisons qui pourraient bien ne pas être aussi puériles que ne le suggère leur âge.


* * *



« KIWI !! »



« NAEKO !! »



À la surface de Freeza 79, des coups bien trop violents pour la taille des poings qui les portaient, s'échangeaient entre le frère d'un Général et le fils d'un noble. Mais plus que violents, ils étaient surtout porteurs d'émotions. Pas seulement l'expression de leurs ressentiments, mais aussi de l'opposition de leurs idéaux. Deux mondes s'affrontaient dans ce duel qui n'avait plus rien d'une simple bagarre d'enfants.

Mais le plus surprenant – car leur seule force inhabituelle pour deux enfants ne l'était pas autant – oui le plus surprenant était sans doute le sourire qui s'était dessiné sur le visage de chacun d'eux.

Lors d'un échange de coups très rapproché, les deux enfants parèrent simultanément le coup de l'autre, ce dont profita Naeko pour pivoter derrière son rival en laissant glisser son pied à terre sur 180°, balayant la poussière rouge du terrain de sport.
Une fois derrière lui, le jeune noble, dos à dos avec Kiwi, saisi les poignet de ce dernier et se balança au dessus de lui afin de lui claquer le genoux en plein visage. Projeté sur un mètre ou deux, Kiwi essuya vivement le coin de sa bouche d'un geste de rage, et se jeta à nouveau sur l'autre, sous les yeux écarquillés du petit trio qui observait sagement sur le côté.

« C'est dingue !! Pas vrai, Barta ? » demanda le jeune Guldo ébahi d'un tel spectacle, lui qui ne soupçonnait pas une telle force chez leur ami, ce à quoi le grand bleu répondit par un simple hochement de tête. Mais Ginyu, tenu par ces deux là, avait l'air de parfaitement savoir quelle serait l'issu de ce combat.

« Naeko...va battre Kiwi. » dit-il, sans pour autant cesser de ricaner discrètement.

« Tu crois que Naeko va gagner ?! » demanda inquiet le plus petit du groupe.

« Bien sur ! Naeko est fort. Il est beaucoup plus fort que moi...bien plus fort que ce faible de Akeru... »

Que marmonnait Ginyu ? Et qui pouvait bien être ce Akeru ? Ces questions qui se superposaient dans l'esprit de Barta – alors qu'elles restèrent bien loin de frôler celui de Guldo – ne trouvèrent aucune réponse. Peut-être était-ce tout simplement trop flou pour lui, mais Barta préféra penser que la raison venait du combat qui se jouait devant lui, perturbant ainsi sa réflexion.

« Tu sais le pauvre, c'est rare pour moi de m'amuser autant. Pourtant... » s'interrompit le blond un instant pour dégager une mèche de cheveux de son front avec la main droite, « Je pense qu'il est temps d'en finir. »

Aussitôt dit, Naeko exécuta ses menaces. Sa vitesse était telle qu'à l'instant ou il plongea en avant sur Kiwi, le coude brandit pour le cogner dans son visage, on eut l'impression qu'il s'était volatilisé l'espace d'une seconde.
Éjecté en arrière par ce coup, Kiwi, qui ouvrit un unique œil pour voir le responsable, se ressaisi en plantant fermement son pied sur le sol, et fonça à son tour sur lui pour envoyer son poing dans sa figure en guise de représailles.

Sa déception de l'avoir loupé – qui plus est deux fois – fut de courte durée tant Naeko répliqua rapidement par un coup du bout du pied dans le menton de l' Actinidia-seijin qui s'éleva ainsi dans les airs. Il se fixa au dessus de Naeko, et lorsqu'il le vit l'inciter à venir d'un geste de la main en signe de provocation, il laissa éclater sa colère et prit d'assaut le blondinet.
Le choc du poing de Kiwi s'enfonçant dans le sol rouge et poussiéreux souleva un nuage écarlate duquel s'échappa Naeko d'un élégant bond en arrière durant lequel il enleva le premier bouton de sa chemise blanche, sans doute plus pour se mettre à l'aise que pour draguer les filles de son âge qui observaient discrètement le match depuis l'arrière des gradins. Le petit riche rebondit sur le sol par trois fois, d'une manière féline pour ne pas abîmer ses mocassins, et lança une sphère d'énergie dorée de la main droite simultanément avec un bond de côté.

L'explosion causa grand bruit, autant par la détonation que par les cris de Barta et Guldo qu'elle déclencha. Haletant et couvert de poussière, Naeko gardait envers et contre tout ce sourire narquois qui le caractérisait si bien.

« Tu m'as fait peur sur ce coup je dois bien l'admettre. Mais c'est fini. Jamais un noble ne sera vaincu par un... »

La surprise fut aussi grande pour lui que pour Ginyu à en juger par la chute soudaine de leur mâchoire. Perçant le nuage de fumée dans lequel il aurait dû être au moins amoché, Kiwi se propulsa vers Naeko en hurlant à la mort, une plainte emplie de conviction, et poussée non pas à l'intention de son adversaire, mais plus certainement à celle d'un homme qu'il désirait plus que tout rendre fier.

Naeko n'avait jamais aussi bien perçu les sentiments puissants de Kiwi qu'à cet instant ou leurs crânes se heurtèrent. Ses yeux se révulsèrent alors qu'il sentit son cerveau vriller à l'intérieur de sa tête, et les os de sa boîte crânienne vibrer autant que les ailes d'un colibri. La douleur était telle qu'il n'avait même pas senti le sol au moment de s'y écraser.

Lui et Kiwi demeuraient à terre, respectivement sur le dos et sur le ventre, mais seul l'un d'eux était encore conscient. Le vainqueur n'était pas celui attendu, et c'est bien pour cela que Barta et Guldo poussèrent la chansonnette tout en sautillant vers Kiwi pour le porter en triomphe. Ginyu, qui avait suffisamment récupéré pour tenir seul sur ses pieds, avança lentement vers Naeko, tandis que Kiwi, porté par le duo de choc, tournait encore la tête pour le regarder alors qu'il s'éloignait.

« Tu as perdu...comment as-tu pu perdre ? » demanda le batracien tremblant, d'une voix qui laissait supposer un proche sanglot incompréhensible.
Naeko gisait aux pieds de Ginyu, les yeux fermés. Venant juste de reprendre conscience après ce coup, la jeune tête blonde garda le silence un moment avant de répondre sèchement en ouvrant les yeux, mais non sans un léger tremblement dans la voix suite des coups reçu, un condescendant « La ferme...Ginyu »

Le mot de trop. Ginyu grinça des dents, et agrippant le col de son rival, approcha son visage du sien, les yeux injectés de sang, et hurla à en postillonner sur le visage du blessé.

« Toi ferme la, Naeko ! On devait être plus fort que ça ! On devait être le vainqueur ! Ce n'était pas censé se passer comme ça ! »

« On ? » répéta Naeko, dubitatif. Il fixa un instant Ginyu à bout de souffle. Il ne comprenait pas cette accès de rage. Son ami avait gagné, non ? Alors d’où lui venait une telle colère ?
Mais peu importait pour le jeune noble. Il dégagea la main de Ginyu de son col déjà bien assez froissé à son goût, et se laissa retomber par terre, faisant s'envoler un léger nuage de poussière, et lui demanda d'un ton amère de le laisser tranquille.
Ginyu le laissa là, voyant le regard de son rival se perdre dans ses réflexions, et tourna le sien vers Kiwi porté en triomphe par ses deux acolytes.

– « MES deux acolytes... » pensa Ginyu en serrant le poing –

– « ...Nos deux acolytes » pensa Ginyu en souriant –

« It's Change Time ! »

* * *

Sur le champ de bataille de Pomélo, l'arrivée héroïque de Danmarine semblait avoir provoqué un inexplicable changement. Après son sauvetage de Rubī qu'il semblait connaître, le Général commença à balayer les ennemis l'entourant, aidé de son lieutenant Ranfu et leur jeune protégé Zōra.

Au sol, le Général affrontait des dizaines de soldats en même temps. Esquivant une série de coups de poings visant son visage, contrant certains d'entre eux avant de répliquer par un crochet du droit ou un coup de pied en plein menton. Parfois même, il se saisissait du bras de l'ennemi pour le projeté, trop occupé par d'autres pour l'achever. Il s'en occuperait plus tard après tout.
Six d'entre eux armèrent leurs arcs sur lui et tirèrent une salve lumineuse de flèches qu'il évita en s'élevant au dessus du sol, la cape au vent, puis répliqua par un rayon d'énergie qui explosa au contact des tireurs. Ce qui n'empêcha apparemment pas d'autres de sortir en nombre de l'écran de fumée tout juste provoqué par cette attaque, lui faisant face à nouveau.

Loin de se dégonfler, Danmarine tira simplement sur son gant blanc pour le resserrer sur sa main, de peur qu'il ne tombe – le style avant tout – et s'engagea dans la flopée d'ennemis qu'il assommait un à un entre dix coups esquivés à haute vitesse. Le Général était débordé par les assauts ennemis au point qu'il n'eut que tout juste le temps de saisir la jambe de l'un de ses assaillants et de le projeter sur un Pomélo-seijin sur le point de frapper Zōra par derrière à plusieurs mètres de lui au sol.

« Me-merci, Danmarine sama ! »

Qu'importe, le vrai danger se trouvait derrière eux. Un danger paré d'or et de pierres précieuses, semblant encore plus préoccupé par son apparence que Danmarine. Un danger armé d'une épée éclatante comme le soleil, du nom de Mélo.

Le prince blond souriait en regardant les exploits du dernier des guerriers Actinidia-seijin servant dans l'armée impériale, le cœur empli de l'excitation d'un beau, d'un vrai duel. Débarrassé du menu fretin une fois le dernier d'entre eux stoppé dans sa course vers lui d'un simple coup donné du dos de son poing gauche, Danmarine remarqua lui aussi Mélo. Les deux prestants guerriers se firent face, l'éclat de la volonté luisant dans leurs yeux plus encore que celui de l'armure princière. Un éclat signifiant pour l'un l'envie de combat, et pour l'autre le désir de repartir chez lui le plus vite possible, et en un seul morceau.

Tout sourire, le beau prince à la peau bleue pâle qui flottait dans l'air commença à se laisser glisser lentement vers Danmarine. Le combat allait éclater...

...quand une seconde vague d'ennemis plus massive encore arriva vers Danmarine par surprise et le submergea une fois encore. Le prince n'interviendrait pas – il se le refusait – pensant qu'il n'y aurait ni gloire ni honneur à attaquer un homme déjà assaillit de toute part. Il attendrait, cela était sans importance, le temps ne lui manquait guère.
Mais le temps était un luxe que tous le monde n'était pas prêt à se payer.

« Commandant Niwa ! Nous avons stoppé le tir du canon à flux, mais celui-ci est presque intégralement chargé et prêt à tirer à la moindre nouvelle fenêtre d'ouverture ! Nous attendons vos ordres ! »

Un soldat chargé de la communication venait – avec empressement – quérir le Commandant Niwa, et lui transmettre les dernières informations des techniciens et autres artilleurs désignés aux postes de canonniers. Observant les combats, les mains dans le dos, le reptilien mit un temps certain à répondre. Lorsqu'il reçu une goutte de pluie sur l’extrémité de son long museau vert forêt, provoquant un léger tressaillement dans tous son corps, il se décida à répondre nonchalamment.

« Aaaah ? Le tir de canon a été stoppé ? »

L'officier ne comprenait pas. Il demanda à son Commandant de bien vouloir se répéter, mais il n'obtint pas exactement ce qu'il voulait. C'est en tout cas ce qu'il supposa au moment ou il sentit la patte râpeuse du crocodile serrer sa gorge.

« Et...qui vous a donné l'ordre d'annuler le tir ? » questionna à son tour le supérieur, ce à quoi le pauvre officier répondit difficilement que personne ne l'avait fait.
Tristement, cette réponse qui n'avait pas grand intérêt fut la dernière chose qui sortit de sa bouche. Ou du moins l'avant dernière, puisqu'elle précéda son dernier souffle nauséabond avant d'être lâché dans la boue comme un simple déchet dont on voudrait se débarrasser.

« Effectivement, personne. Soyez plus attentif à l'avenir. » souffla-t-il sur un ton d'un calme perturbant.

Ce conseil, personne n'en comprit l'intérêt – étant destiné à un mort – non personne, pas même l'innocent troufion qui se tournait les pouces sur une chaise depuis maintenant plus d'une heure au lieu de se battre, et qui se vit confier le poste de ce qui gisait dans l'eau croupie aux pieds de Niwa.

« Amorcez de nouveau l'arme, officier. Lorsque la charge aura été finalisée...faites feu sans sommation. » ordonna le cruel reptile avant de se tourner à nouveau vers l'horizon, les mains dans le dos, avec autant de considération pour la suite des événements que pour le cadavre que deux jeunes infirmiers emmenaient avec eux ; certainement pour le jeter dans une fausse, dans le meilleur des cas …
… « Exécution. »

Zōra, qui peinait à vaincre quelques adversaires, était fasciné de voir la dextérité avec laquelle Ranfu et Rubī coopéraient pour décimer les lignes ennemies. En regardant partout, à l'est comme à l'ouest, nul par ailleurs il ne vit pareil écart entre les ennemis et les soldats de Freeza. En cherchant bien cela dit, ses yeux finirent par se poser sur un spectacle qui fit virer le chaleureux éclat rougeoyant de son visage à un pâle rose.

« Le canon...il brille ! »

Ranfu se retourna aussitôt en entendant cela. Et en effet, il brillait. Un intense éclat bleu s'échappait de la gigantesque arme de destruction massive qui magnifiait la ligne de front de l'envahisseur. D'énormes perles de sueurs coulaient sur le front de Ranfu, qui appela désespérément son Général, ce dernier ayant à peine le temps de lui accorder un regard et une oreille attentive au vu du travail dont il s'occupait.

« Le canon ! Il va faire feu ! »

Impossible pensa Danmarine.
Pas maintenant.
Pas comme ça.

« Toi ! Rappel tes hommes sur le champ et nous battrons également en retraite ! » hurla-t-il à Mélo qui le regardait se battre depuis un moment. Bien que confiant et souriant, la surprise prit néanmoins place sur son doux visage. Comment savait-il qu'il était le meneur ? L'habitude des batailles sans doute. À moins que ça ne soit dû à cette armure si voyante.

« Si vous ne partez pas maintenant, ce sont nos deux armées qui vont finir en cendres ! Fait moi confiance, partez ! »

Lui faire confiance...Voilà bien une demande qui jamais auparavant n'avait été formulée par quelque soldat de Freeza.
Non, même en cherchant bien, Mélo qui pourtant bataillait depuis longtemps déjà n'avait jamais entendu pareille folie. Faire confiance à un ennemi...cet homme avait-il perdu l'esprit ? Il n'en avait pas l'air, et la sincérité était le seul sentiment distinguable dans son expression, abstraction faite de l'indéfectible peur qui venait de l'envahir subitement.

Il ne fallut pas si longtemps à Mélo pour comprendre que cette peur et la lueur bleutée du canon venant de s'allumer – du moins à en juger par la fumée noire s'échappant de ses énormes pieds métalliques et le sol grondant sous les vibrations de ses mécanismes grinçants – n'étaient pas tout deux dissociables.
Il hésita, tergiversa, médita. Rien n'y fit. Le prince ne voulait pas se résoudre à abandonner, à perdre la bataille – à d'autres – perdre la face !
Il ne le voulait pas, mais c'est à contre cœur qu'il interpella tous les Pomélo-seijin autour de lui d'un vaste geste du bras droit en hurlant de battre en retraite. Bien sur, ils furent sous le choc, mais loin d'eux l'idée de désobéir au prince, non pas par peur, mais par respect.

Face à l'immense effort d'humilité dont fit preuve le prince, Danmarine rappela lui aussi ses hommes, avec l'aide de Ranfu et Rubī pour capter l'attention des foules. Les deux armées partirent dans la hâte dans des directions opposées, à l'inverse de Danmarine et Mélo qui demeuraient tout deux au centre de l'amas de corps, de poussières, et de débris communément appelé champ de bataille, au lieu de champ de mort qui pourtant lui siérait sans doute bien mieux.

« Nous nous reverrons, Général. Je l'espère. »

« J'aimerai vous dire que ce sentiment est partagé, mais je préférerai éviter d'avoir à me battre. »

« Hé, honneur et compassion. Es-tu sur d'être l'un de ces chiens à la botte de Freeza ? »

« Hélas, aussi longtemps que j'aurai des choses à protéger, je resterai fidèle à Freeza sama. »

« Je vois... »

Volant avec assez de célérité pour tracer des stries dans l'air, Ranfu fonçait en direction du canon pour stopper le tir. Il arriva finalement à destination, en panique, et somma les techniciens du canon de cesser immédiatement toute attaque. Et ce ne fut pas l'officier fraîchement nommé qui y changea quoi que ce soit malgré ses plaintes qui furent ceci-dit rapidement conduites à terme par un poing qui se posa sur son visage.
Comprenant que Ranfu n'était pas homme à contrarier, tous s'activèrent pour stopper les machines, tout en priant pour ne pas être ceux qui goûteraient aux foudres du Commandant.

Rubī elle aussi était arrivée, hurlant dans les oreilles de Niwa, furieuse qu'il ait ainsi tenté de faire tuer tous le monde, elle y compris. Mais sans surprise, elle réalisa que l'entreprise était veine, puisqu'il ne réaliserait sa présence qu'une fois sortit de son état de stase psychologique.
Zōra se posa lui aussi enfin à côté de Rubī et Niwa, qui ne manqua pas de tourner la tête pour lui demander qui il était, au grand damne de sa seconde qui enragea bruyamment qu'il remarque si vite la présence du nouvel arrivant alors qu'elle attendait encore une réaction.

« Tient...l'ennemi est partit ? Dans ce cas le tir n'est plus nécessaire, si ? » demanda le Commandant d'une voix désespérément mollassonne.

« Il ne l'est pas, Commandant »

Cette voix vers laquelle le reptile ce tourna, aucun doute qu'il s'agissait de celle de Danmarine, qui avançait en marchant vers lui, suivit de Ranfu à peine revenu de la base du canon.
C'était fini, le canon ne brillait plus, ne fumait plus, ne tremblait plus.

« L'ennemi a donc battu en retraite, c'est une victoire mon Général. Félicitations. » congratula le Commandant.

« Ne me dîtes pas...que vous aviez prévu tout ça ? Le tir de canon n'était que du bluff ?! » cria Ranfu totalement perdu par la situation.

Le Commandant ignora complètement la question du lieutenant. Il marcha les mains dans le dos, sans même regarder qui que ce soit, puis se mit à parler.

« Errant dans un champ de fleurs, piétinant les roses de la vie, et ne réalisant qu'à peine le linceul de mort dans lequel je suis enveloppé, j'avance, j'avance, et je ne remarque qu'à l'instant ou j'atteins cet arbre poussant sous la lumière de l'aube, la main glaciale qui se pose sur mon épaule, et cette voix qui m'appelle, tel un râle irrésistible, me conduisant vers l'inéluctable. »

« C'est quoi ce charabia ?! » demanda en s'énervant la jeune femme aux longs cheveux pourpres, aussi perplexe face à ces mots au demeurant sans queue ni tête que ne l'étaient les autres.

« Ce n'est rien, que les divagations d'un Commandant aigri. Pour répondre à votre question, non, je n'avais absolument pas prévu la réaction de l'ennemi. Je comptais simplement sur l'effet de surprise pour les annihiler. »

« Et nous avec ! » compléta Ranfu en attrapant Niwa par le col de son armure.

« Nous étions condamnés à perdre, l'arrivée du Général n'aurait rien changé à terme. Je devais agir. »

« Vous parlez de haute trahison envers le Général Danmarine ! Vous finirez en coure martiale si Danmarine sama a la clémence de ne pas vous exécuter sur le champ ! »

« Il suffit, Ranfu. »

Personne ne comprit la réaction de Danmarine. Il ne semblait ni en colère, ni même contrarié. À vrai dire, il n'avait plus l'air de penser à ce qui venait de se produire, presque comme ci rien ne s'était produit. En fait, autre chose occupait son esprit.

« Commandant, je vais avoir besoin de vos connaissances du terrain. L'un de mes hommes a été enlevé, je dois le retrouver au plus vite. »

* * *

Retranchés au cœur de leur ville fortifiée et protégée par un vaste dôme d'énergie orange, les armées de Pomélo se dispersaient. Après un tel coup d'éclat, des bruits de couloirs se rependaient déjà. Le prince Mélo, accompagné par quelques hauts-gradés discutant entre eux de cette scandaleuse décision comme si son instigateur se trouvait ailleurs, marcha jusqu'à une table de pierre ou il s'installa – une fois qu'il eut demandé « poliment » à ses hommes de disposer – puis posa son visage au creux de ses mains. Un repos sans doute bien mérité, et agrémenté de l'apaisant chant des oiseaux et des rires d'enfants bénéficiant de l'ignorance de la guerre qui se jouaient à l'extérieur du dôme.

Mélo releva la tête, mais non pas, comme il l'aurait voulu, pour admirer le pot-pourri de château médiévaux et manoirs aux allures versaillaises entre lesquels serpentaient une route sur-élevée par de long piliers d'acier et couvertes de vitres lui donnant l'apparence d'un aquarium parcouru par divers chars que tractaient les étranges chevaux que l'on trouvait souvent dans les grandes plaines dorées de Pomélo.

Et si ce superbe décors bien plus plaisant pour les yeux que les champs de batailles n'était pas la cause de son redressement, l'interpellation d'un invité surprise l'était certainement.

« J'ai ouïe dire en arrivant ici que le grand prince Mélo venait de revenir de bataille après avoir subit une cuisante défaite. Quelle surprise m'envahit en constatant qu'il ne s'agissait pas de vulgaires ragots. »

« Toi... » soupira le prince en entendant cette voix familière.

« Ainsi donc, tu as fuit le combat la queue entre les jambes avant même que je n'ai le temps de venir m'amuser. N'as-tu pas reçu mon message ? »

« Il a dû se perdre en route, mon frère. » répondit Mélo en souriant tandis que son frère Zarbon lui prit la main pour le relever. « Comment s'est passé le voyage ? »

« Un peu longuet à mon goût. En tout cas trop long pour que je sois là à temps. »

« Et qu'aurait changé ta présence au combat, mon frère ? Toi qui passe ton temps assis sur un trône. Je doute que l'on ait besoin d'un littéraire ou d'un poète durant une guerre. » rétorqua Mélo, causant un lourd silence tout autour d'eux.

« Il faut croire que le temps passé avec tes hommes dans les tavernes à boire et à charmer la gente féminine ne t'a pas aider à devenir un meilleur chef de guerre que ne l'ont fait mes livres. »

Cette fois, il ne s'agissait plus seulement d'un silence, mais d'une tension presque palpable. Tous les yeux étaient rivés sur les deux princes, semblant prêt à sauter à la gorge de l'autre. Ils attendaient tous que l'un d'eux fasse quelque chose, n'importe quoi qui rompe la lourde ambiance stressante qui figeait le temps depuis de longues secondes. Finalement, c'est Zarbon qui se décida à rompre se silence....en riant aux éclats.
Mélo suivant son frère dans ce rire bruyant et éclatant de sincérité, tout le monde se détendit instantanément.

« Ces petites joutes verbales m'avaient manqué, Zarbon. »

« À moi aussi mon frère, à moi aussi. Mais...nous devrions parler sérieusement de la situation, ne crois tu pas ? »

Les visages des deux frères, tout juste éclaircis par la joie de leurs retrouvailles, retrouvèrent une expression grave. Ils s'installèrent tout deux autour de cette même table en pierre. Mélo sembla faire un signe à l'un de ses hommes qui partit aussitôt, sans vouloir expliquer à Zarbon de quoi il retournait, bien qu'il le lui ait demandé.

« Peu importe...que peux-tu me dire au sujet de l'ennemi au terme de cette bataille ? » poursuivit Zarbon.

« L'ennemi a un avantage technologique, c'est certain. Leurs armes, leurs tenues, leurs moyens de transports, ils nous dépassent de très loin. »

« Nous nous sommes refusé l'excès de progrès technologique pour préserver notre planète, et pour privilégier l'entraînement au combat plutôt que de compenser des faiblesses par la technologie. »

« Il ne s'agit pas que de ça. Ils sont bien entraînés, il y en a même certains qui pourrait sûrement nous poser des problèmes. »

« Vraiment ? Tu as rencontré quelqu'un d'intéressant ? »

Mélo ne répondit pas immédiatement, regardant le retour de l'homme partit plus tôt, visiblement pour lui apporter une bouteille et un verre, qu'il lui servit aussitôt. Ce ne fut d'ailleurs pas Zarbon et ses réprimandes qui empêchèrent Mélo de boire avant de reprendre.

« Maintenant que tu en parles...il y avait cette fille, aux cheveux rouges. »

« Était-elle forte ? »

« Forte ? Ça mon frère, j'en sais rien. Tu m'as juste demandé si quelqu'un m'avait intéressé, non ? » lança le prince paré d'or en riant, posant ses pieds sur la table tout en buvant une gorgée de son verre. Néanmoins, il suffit que Zarbon insiste sur l'importance de cette conversation pour que Mélo retrouve son calme – certes non sans mal – et pointe un détail qu'il estimait « intéressant ».

« Si...il y avait ce type, avec sa cape. Un Général. » ajouta-t-il avant de finir son verre puis de le poser sur la table. « Celui-ci, on doit s'en méfier, j'ai aucun doute là dessus. »

« Sais-tu qui il est ? » demanda finalement Zarbon à son frère.

« Hm ? Maintenant que tu le dis, j'ai entendu un gamin le remercier. Comment était-ce ? Dimariane ? Dianmerane ? Non...Ah ! Rien à faire ! Je m'en souviens pas ! »

Soupirant, Zarbon lui répondit « Tu es bien trop distrait, Mélo. »

Le jeune dirigeant se leva de table et tourna le dos à son frère. Alors qu'il s'éloignait, il entendit la voix de son frère prononcer sur un ton sobre un mot qui lui était totalement étranger.
Ce mot ? …

… « Danmarine »

* * *

– « Danmarine... »

Même dans l'espace intersidéral, ce mot occupait l'esprit de certaines personnes. Et plus précisément – en l’occurrence – celui du Général Rōku qui longeait les couloirs du vaisseau de Kota. L'imposant félin demeurait perturbé par les récents événements. Il réfléchissait : Devait-il remettre en question sa position dans les « affaires » de Kota ? Après tout, s'il s'était engagé – qui plus est en étant au fait des risques encourus – il l'avait fait pour une bonne raison, et surtout, en dernier et ultime recours. Se retirer maintenant qu'il avait trempé dans des magouilles suffisamment compromettantes pour le discréditer aux yeux de l'empereur était-il bien pertinent ?

Soudain, alors qu'il était prit dans le fil de ses pensées, Rōku vit interrompre sa réflexion soudainement alors qu'il passait non loin du bureau de Kota. Sa fine ouïe féline lui permettait d'entendre à une certaine distance de manière claire et précise. Par le passé, cette capacité lui avait bien servit. Quelle fut sa stupeur lorsque pour la première fois, il regretta d'entendre...

« Pars dès que tu le peux pour la surface de Pomélo avec Pierrot et rejoins le campement du Commandant Niwa. Tâchez de ne faire aucune vague. Et lorsque tu en auras l'occasion...élimine Danmarine. »

– Danmarine, encore ce mot. Comment pouvait-il revenir dans tant de conversations si importantes ? Qu'avait-il réellement de spécial ? Cela, Satsu, à qui Kota venait de confier un assassinat, ne s'en souciait guère. Il n'avait que faire de ces choses là.
Réfléchir et philosopher ne rapportait pas assez.

Au tournant d'un couloir, Satsu surgit, et vit Rōku seul au beau milieu de cet espace vide. Il s'avança afin de passer – ou plutôt était-ce là ce qu'il avait prévu – mais il savait lui même qu'il n'échapperait pas au Général.

« Alors comme ça … tu es envoyé sur Pomélo, Satsu ? »

« Ouais, on dirait bien … Rōku. »

Plus rien. Plus aucun mot ne fut prononcé après ces deux phrases succinctes. Satsu avait connaissance du caractère peu loquace du Kone-seijin, mais il apparaissait évident que ce silence était dû à plus qu'une tendance à la sobriété.
Pas manqué, puisque Rōku n'en avait pas fini.

« Tu comptes le faire … hein ? »

« Ouais … un truc à redire ? »

De nouveau, pas de réponse. Encore ! Et ce n'était pas le peu de patience dont le ciel avait fait offrande au mercenaire originaire du monde de Hera qui allait l'aider.

« Bon, ce genre de conversations chiantes où on se regarde dans le blanc des yeux, ça me botte pas, vieux ! » balança avec entrain – mais non sans un agacement certain – le Hera-seijin qui avança, bien décidé à passer.

C'était sans compter sur le poing de Rōku qui frappa la coque du vaisseau juste devant son visage pour lui barrer la route.

« Repenses à ce que j'ai dit, Satsu. Tout ceci nous dépasse. Nous sommes allés beaucoup trop loin. Mais si toi et moi unissons nos forces contre Kota, alors peut-être pourrons nous racheter notre vie auprès de Freeza sama. Qu'en dis-tu ? »

Satsu ; face à Rōku de quelques centimètres à peine ; conserva le silence à son tour un moment, avant d'abaisser le poing du félin.

« Désolé … mais la loyauté, ça paye pas de quoi s'acheter une belle planète pour la retraite. »

« Kota se débarrassera de toi quand il en aura fini, ou au moindre problème comme il est en train de le faire avec Danmarine. Ne lui fais pas confiance. »

Oooooooooooh, pourquoi tant de vilains mots au sujet de notre ami commun. Vous seriez-vous levé de mauvais «poil»...Six san ?

Impossible ! Ne l'avait-il pas entendu venir ? Ni le cliquetis de ses longs talons effémines, ni son souffle aussi bruyant et exaspérant que son incessant ricanement. Rien – non rien n'avait été annonciateur de sa venu – celle du Général Pierrot qui se tenait juste derrière Rōku, dos au mur, agitant ses griffes devant ses yeux.

Les vilains garçons doivent être punis, pas vrai … Six san ?Héhéhé …

Cette voix si aiguë et haut perchée ; cet insupportable vocabulaire de clown de cirque ; cette gestuelle diabolique ; cette fausse innocence masquant une âme aussi pourrie que les trognons de pommes amassés sous le lit de ce même individu.
Et par dessus – oui par dessus toute cette accumulation de défauts se prêtant à lui vouer une haine incommensurable – ce rire. Cet atroce, horrible, affreux rire qui résonnait encore et encore dans ce couloir comme une provocation permanente à l'encontre de Rōku dont les poings se crispèrent alors que son esprit était au bord de la rupture.

« PIERROT !!! »

À suivre !
Dernière édition par Imate le Lun Fév 01, 2016 2:55, édité 2 fois.
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Re: Dragon Ball Extended Universe : Les Chroniques d'une Gue

Messagepar omurah le Dim Jan 24, 2016 20:14

+ 1 pour le résumé, ça dépanne pas mal et ça permet de replonger efficacement dans l'histoire ^^

Je trouve ça intéressant d'avoir un genre de gentil (Roku) chez les méchants qui du coup ne devrait pas passer pour un gentil mais pour un méchant (puisque Freeza est le méchant et que Roku veut aller dans le sens de Freezer) là où du coup les autres (Kota & co) deviennent les méchants alors qu'au fond… ils s'opposent à Freezer et peuvent être vus comme les gentils… mais pas vraiment puisqu'ils font que servir leurs intérêts. #mindfuck. Bref, j'aime bien ce jeu de perspectives ^^

D'ailleurs ça fonctionne aussi pour Rubi, Zora ou Ranfu par exemple, dont on oublierait presque qu'ils bossent pour un Tyran. Mais du coup ça me fait penser que ça manque peut-être un peu d'exposition de la politique de Freeza et des méthodes de l'empire et du positionnement des différents personnages à ce propos (notamment les 3 précités) (pour les autres persos on a déjà quand même eu un aperçu dans le vaisseau de Danmarine si je me souviens bien… et Niwa lui son attitude lunatique parle à sa place). Du reste, ça viendra probablement petit à petit ^^

Ou pas, c’est pas indispensable hein, ça dépend de ce que t’as prévu et ce que tu préfères laisser à l’imagination du lecteur; mais ça pourrait être intéressant notamment par rapport à la plus jeune génération… de savoir comment ils sont conditionnés ou de quelle manière ils gèrent la chose. Sans transition, j'ai pas compris cette phrase :

Tu sais le pauvre, c'est rare pour moi de m'amuser autant. Pourtant...

« Le pire » peut-être ?

Sans transition encore, on retrouve la petite bande des juniors, et c'est toujours plaisant de les voir. De très beaux passages comme le coup de poing dans le sable rouge, ou le tir avec un bond de côté ou encore la comparaison avec les ailes d'un colibri ^^ et la phrase qui est venue juste après ; une autre phrase intéressante, celle Ginue, intrigante parce qu'il qualifie Akeru de faible tout en semblant le mettre sur un certain piédestal. C'est peut-être la jalousie qui parlait lol.

Autre chose d'intrigant et d'intéressant, la mise en avant de Kiwi, qui du coup dame le pion au commando Ginue ; or on sait que le commando finira par atteindre les plus hauts niveaux de l'empire… et pas Kiwi (enfin si mais dans une moindre mesure), pourtant, là, il semble bien parti pour. Donc naturellement on se demande ce qui s'est passé.

Le commando a progressé beaucoup plus vite ? Kiwi a atteint son plafond de verre ? Un événement lui a "brûlé les ailes" ? En tout cas c'est intéressant et inattendu comme tournure, de voir Kiwi passer devant pour l'instant. Et alors que dire de la fin de la première partie du chapitre sinon que je m'y attendais pas du tout et que c'est aussi surprenant qu'intriguant là encore. Tu gères bien tes effets x) Et globalement le style et les phrases de ce chapitre sont particulièrement soignés. On a même droit à de la poésie x)

D’ailleurs, en parlant de style…

DanmarineLeBGaugantblanc a écrit:le style avant tout


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Et j’ai bien aimé le moment où Danmarine lâche le « fais-moi confiance » à Melo x) sympa aussi la manière dont tout le monde a un peu Danmarine dans la tête à un moment du chapitre (ce VIP quand même) et je suppose que même si ça n’a pas été montré… je paris ma réserve de café que Kiwi aussi pensait à Danmarine au même moment lol.

Le canon (oui, je suis nul pour les transitions) vraiment, l’une des grandes réussites de cet arc Pomélo. Il est quasiment une entité à part entière, un enjeu, une épée de Damoclès, tout ce que tu veux. Et tu as bien géré pour le coup la description du délire, notamment la charge du canon, la fumée noire tout ça, + le trouffion qui en branlait pas une (j’ai bien aimé cette scène x))… non, vraiment, c’est bien géré. Le commandant Niwa aussi est très bien négocié sur ce chapitre, vraiment.

Don Imate DelaPléiade a écrit:Mélo releva la tête, mais non pas, comme il l'aurait voulu, pour admirer le pot-pourri de château médiévaux et manoirs aux allures versaillaises entre lesquels serpentaient une route sur-élevée par de long piliers d'acier et couvertes de vitres lui donnant l'apparence d'un aquarium parcouru par divers chars que tractaient les étranges chevaux que l'on trouvait souvent dans les grandes plaines dorées de Pomélo.

Ça, c’est cool. Ça manque peut-être un peu de ponctuation, mais c’est cool.
Et pour rester dans le cool, j’ai un regret sur ce passage :

« Ces petites joutes verbales m'avaient manqué, Zarbon. »

« À moi aussi mon frère, à moi aussi. Mais...nous devrions parler sérieusement de la situation, ne crois tu pas ? »

Je trouve que la suggestion (au lecteur) a un chouïa tué l’effet recherché. Si tu t’étais arrêté simplement à l’éclat de rire en te passant de ces deux commentaires, je pense que ça aurait eu plus d’impact, et que le lecteur aurait quand même compris ^^ ; Si tu connais Game of Thrones je gage que tu vois tout de suite à quelle scène je pense, pour illustrer ce propos.

Melo, la grande classe quand même, ça a beau être un personnage secondaire (et je mets une pièce sur sa mort très prochaine xD) il est pas loin d’être celui qui m’a le plus tapé dans l’œil en tout et pour tout (et l’allusion à Rubi était bien vue). Tu l’as bien développé et sous plusieurs coutures. Après c’est difficile de trancher parce que tu gères vraiment bien tes différents personnages, c’est le gros point fort de cette fic. Sans transition : Roku qui gueule en plein cœur du vaisseau… je veux pas dire mais là il s’est un peu beaucoup grillé quoi x) je donne plus cher de ses fesses à partir de maintenant. Là reste que Byona et je me souviens plus de son alignement, s’il est pro Roku ou pro Kota. Du coup limite je vais éviter d’aller me spoiler en lisant les chaps précédents, ça me fait un petit suspens x)
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Re: Dragon Ball Extended Universe : Les Chroniques d'une Gue

Messagepar Imate le Dim Jan 24, 2016 23:50

Et bien merci beaucoup pour ce long et joli commentaire :D

Le résumé je l'ai pensé indispensable vu mon absence d'un mois, ça évite de devoir se retaper tous les chapitres précédents pour se resituer.

omurah a écrit:Je trouve ça intéressant d'avoir un genre de gentil (Roku) chez les méchants qui du coup ne devrait pas passer pour un gentil mais pour un méchant (puisque Freeza est le méchant et que Roku veut aller dans le sens de Freezer) là où du coup les autres (Kota & co) deviennent les méchants alors qu'au fond… ils s'opposent à Freezer et peuvent être vus comme les gentils… mais pas vraiment puisqu'ils font que servir leurs intérêts. #mindfuck. Bref, j'aime bien ce jeu de perspectives ^^


Ce que tu me dis là me fait très plaisir vu que c'est vraiment le but de cette fic, centrée sur des personnages travaillant pour le compte de Freeza, donc techniquement méchant, mais que je veux faire paraître gentil, ou plutôt montrer qu'ils ne sont pas tous pourris jusqu'à la moelle, et sortir du classique "Je suis méchant parce que je suis méchant".

omurah a écrit:
Tu sais le pauvre, c'est rare pour moi de m'amuser autant. Pourtant...

« Le pire » peut-être ?


Non il ne s'agit pas d'une coquille, c'est Kiwi qu'il appel "Le pauvre" en fait^^ Il n'est pas si pauvre que ça d'ailleurs, mais pour un noble comme Naeko, n'importe qui semble pauvre s'il n'est pas fils de grand seigneur.

omurah a écrit:Sans transition encore, on retrouve la petite bande des juniors, et c'est toujours plaisant de les voir. De très beaux passages comme le coup de poing dans le sable rouge, ou le tir avec un bond de côté ou encore la comparaison avec les ailes d'un colibri ^^ et la phrase qui est venue juste après ; une autre phrase intéressante, celle Ginue, intrigante parce qu'il qualifie Akeru de faible tout en semblant le mettre sur un certain piédestal. C'est peut-être la jalousie qui parlait lol.


J'aurai dû me douter qu'avec tous ces nouveaux noms, ça finirai par coincer^^ Le jeune blond se nomme Naeko, ce n'est pas lui que Ginyu qualifie de faible. D'ailleurs ça semblerait plutôt bizarre vu que Ginyu dit justement "Naeko est fort, pas comme ce faible de Akeru"
Akeru est un nom prononcé par Ginyu pour la première fois, et inconnu de tous (ce qui explique l'incompréhension de Barta en l'entendant)

omurah a écrit:de savoir comment ils sont conditionnés ou de quelle manière ils gèrent la chose.


C'est principalement une dictature militaire, les enfants sont dès leur plus jeune âge endoctrinés et conditionnés dès l'école pour devenir de bons militaires. Mais j'y reviendrai effectivement plus tard :wink:

omurah a écrit:Et alors que dire de la fin de la première partie du chapitre sinon que je m'y attendais pas du tout et que c'est aussi surprenant qu'intriguant là encore. Tu gères bien tes effets x) Et globalement le style et les phrases de ce chapitre sont particulièrement soignés. On a même droit à de la poésie x)


Merci beaucoup ! J'ai vraiment essayé de changer un peu le style de mes tournures de phrases et de donner une profondeur au texte, également au travers de la mise en page. Je suis plus dans le descriptif habituellement, là j'ai essayé de vraiment me servir des mots eux mêmes et de la façon de les utiliser/disposer. C'est votre fic qui m'a donné envie d'évoluer de ce côté là mine de rien, alors merci.
Bon niveau poésie (je présume que tu fais allusion à Niwa) c'est une phrase de mon cru, donc il ne faut pas m'en vouloir si ce n'est pas super pointu^^ Content qu'elle t'ait plu en tout cas :P

Concernant mes personnages, tu n'imagines pas à quel point c'est plaisant de lire qu'ils sont "le point fort de la fic", merci vraiment !
J'ai essayé pour Niwa de lui donner dans ce chapitre en plus de sa tendance à avoir la tête dans les nuages, une cruauté insoupçonnée et une certaine déshumanisation (en déshumanisant aussi le reste, comme en qualifiant l'officier qu'il tue de "ce qui gisait dans l'eau croupie" par exemple).
Quant à Mélo, ravis qu'il te plaise également ! Je voulais l'inverse de son frère Zarbon qui est correcte et très propre sur lui. Un prince plus impertinent.

Encore merci pour ce commentaire et pour tes conseils (notamment la dernière partie de ton commentaire) en tout cas ! Je vais essayer de sortir le prochain chapitre plus vite que pour celui-ci (je ne promet rien cela dit xD)
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Re: Dragon Ball Extended Universe : Les Chroniques d'une Gue

Messagepar omurah le Lun Jan 25, 2016 0:51

Imate a écrit:Non il ne s'agit pas d'une coquille, c'est Kiwi qu'il appel "Le pauvre" en fait^^ Il n'est pas si pauvre que ça d'ailleurs, mais pour un noble comme Naeko, n'importe qui semble pauvre s'il n'est pas fils de grand seigneur.

Omuralouest a encore frappé ^^’ c’était évident en plus lol, merci pour la précision.

Imate a écrit:J'aurai dû me douter qu'avec tous ces nouveaux noms, ça finirai par coincer^^ Le jeune blond se nomme Naeko, ce n'est pas lui que Ginyu qualifie de faible. D'ailleurs ça semblerait plutôt bizarre vu que Ginyu dit justement "Naeko est fort, pas comme ce faible de Akeru"
Akeru est un nom prononcé par Ginyu pour la première fois, et inconnu de tous (ce qui explique l'incompréhension de Barta en l'entendant)

Non, non, j’avais bien compris ^^ je parlais bien d’Akeru et pas de Naeko =p

Imate a écrit:Merci beaucoup ! J'ai vraiment essayé de changer un peu le style de mes tournures de phrases et de donner une profondeur au texte, également au travers de la mise en page. Je suis plus dans le descriptif habituellement, là j'ai essayé de vraiment me servir des mots eux mêmes et de la façon de les utiliser/disposer. C'est votre fic qui m'a donné envie d'évoluer de ce côté là mine de rien, alors merci.

Nan, merci à toi, c’est cool ^^

Imate a écrit:Concernant mes personnages, tu n'imagines pas à quel point c'est plaisant de lire qu'ils sont "le point fort de la fic", merci vraiment !

Pour le coup tu peux te remercier aussi, parce que c’est mérité et y'a du taf derrière :)
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Re: Dragon Ball Extended Universe : Les Chroniques d'une Gue

Messagepar Sanadas28 le Jeu Jan 28, 2016 13:46

Et ben une histoire sur les hommes de freezer, j'avoue je me demandais ce que ça donnerai. Donc j'ai commencé à lire ta fic sans attentes juste pour la découvrir et paf je me rend compte que j'ai lu sans modération dévorant les passages pour savoir comment dammarine va s'en sortir. Tu arrives à donner un certain charisme à dodoria où même à kiwi version enfant. Je te tire mon chapeau. Qu'une chose à dire: la suite ( veux voir ce pierrot mort et zarbon combattre)
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Re: Dragon Ball Extended Universe : Les Chroniques d'une Gue

Messagepar Imate le Lun Fév 01, 2016 2:53

Ossu ! C'est Imate !
Tout d'abord, merci beaucoup pour ce commentaire et ces compliments Sanadas ça fait vraiment plaisir ! J'espère réussir à te captiver autant avec la suite !

Maintenant, le chapitre ! Et oui, et de dix ! Je suis personnellement content de constater qu'à ce stade ça fourmille toujours autant d'idées dans mon esprit concernant la suite, et qu'inspiration et plaisir sont toujours au rendez-vous lorsque j'écris. Alors qu'est-ce que 10 chapitres quand je vois ou en sont certains ?^^ Mais c'est déjà un début satisfaisant et je compte bien poursuivre encore un long moment. Sur ce, je remercie encore une fois les commentateurs, mais aussi les lecteurs silencieux, j'espère que la suite vous plaira tout autant (voir plus soyons fous :lol: ), et place au chapitre !

* * *


Chapitre 10 : Un cimetière d'épaves sous une lune azure


Assis sur un banc, dissimulé dans l'ombre de telle manière qu'il était impossible d'apercevoir clairement son visage, l'individu au physique pour le moins imposant portait une impressionnante paire de chaînes aux poignets, allant parfaitement avec la cellule dans laquelle il était enfermé.
Comment en était-il arrivé là ? À quel moment avait-il fauté ? Ces questions, il se les posait sans cesse depuis maintenant plusieurs heures. Soudainement, comme s'il avait entendu un son pourtant inaudible pour une oreille non aguerrie, le prisonnier releva la tête, éclaira les ténèbres de ses fines pupilles brillant d'un vert phosphorescent. C'est alors que du coin de la pièce, une personne de petite taille s'avança et apparut à ses yeux.

« Que viens-tu faire ici...Byōna ? »

« Euh...ne soyez pas si rigide, je suis simplement venu vous rendre visite, Rōku san. »

Le félin tenta de se lever, mais sentant une forte douleur, son derrière retomba aussitôt sur le banc comme s'il avait été aimanté, tandis qu'un filament de sang à la couleur étrangement rosée s'écoulait lentement sur le sol.

« Inutile de forcer, Rōku san ! Vous n'êtes pas encore remis de votre combat. Je serai bref, ne vous en faites pas. »

Sans daigner répondre, Rōku observa simplement en silence son interlocuteur, agitant – consciemment ou non – sa longue queue féline en signe de curiosité manifeste.

« Je...je sais que vous êtes contre les pratiques de Kota san, et donc que vous demeurez fidèle à Freeza sama. Ce que vous avez fait tout à l'heure, en vous opposant à eux...c'est la preuve que vous ne souhaitez pas trahir l'empire finalement...pas vrai ? » demanda le jeune Général timidement.

« Que veux-tu au juste ? Si c'est Kota qui t'a envoyé m'interroger, va lui dire qu'il n'a qu'à venir lui même. »

« N-non, Rōku san, vous vous méprenez. Je suis simplement venu m'assurer de ce que je savais déjà. Rassurez-vous, vous ne resterez pas enfermé ici bien longtemps. »

Le chat regarda longuement Byōna d'un air intrigué, cherchant le sens des mots qu'il venait d'entendre.

« Qu'est-ce que tu comptes faire petit ? Excuse moi, mais je doute que... »

« Je vous ai dit que... » coupa Byōna sans prévenir, « ...je m'occupais de tout. »

Le ton sur lequel ce jeune Général venait de parler ; oui aucun doute qu'il ne s'agissait pas du même ton timide et peureux que ses paroles arboraient tantôt. Ni hésitation, ni bégaiement.

« Dit...qui es-tu ? Pourquoi travailles-tu pour Kota ? Quel est ton but ? »

« Haha, cela fait beaucoup de questions, Rōku san ! » ricana le jeune homme en reprenant son habituelle voix hésitante. « Ne vous en faites pas ! » ajouta-t-il en clignant sympathiquement de l’œil. « Vous aurez vos réponses le moment venu. »

Restant sur ces paroles énigmatiques et sans s'étendre davantage, Byōna, son sourire naïf et innocent sur le visage, tourna simplement les talons et quitta ce lieux lugubre et humide, laissant ainsi Rōku avec pour seule compagnie, ses nombreuses interrogations qui se résumaient dans son esprit en un simple et unique : Pourquoi ?

En longeant les longs couloirs blancs du vaisseau sphérique, Byōna traversa celui qui fut récemment le théâtre d'un affrontement aussi bref que violent, opposant Pierrot à Rōku. Les énormes creux et cratères au sol comme au plafond, les marques de griffes – probablement appartenant aussi bien à Pierrot qu'à Rōku – ornant les murs immaculés du couloir, sans parler des tâches de sang tout juste séchées par la climatisation miraculeusement épargnée dans la bataille. Nul doute que le combat n'avait rien eu d'amical.

Mais ça, Byōna le savait. Après tout, il était présent, dissimulé dans le coin de l'intersection entre ce couloir et celui adjacent, et observant les moindres faits et gestes des autres Généraux. D'ailleurs, il n'avait pas été le seul. Le singulier renard à poils verts et pourvu d'une queue touffue qui vouait sa fidélité à Danmarine en tant que son espion personnel, avait également assisté à la scène.
Effectivement, Danmarine avait lui aussi posé ses pions – juste au cas ou s'était-il dit – sans se douter qu'il avait sûrement si bien fait. Ou du moins, ce serait le cas si jamais Fox parvenait à le joindre pour lui communiquer ces fichues renseignements. Et ce n'était pourtant pas faute d'essayer, à chaque pause dont il bénéficiait entre ses heures de travailles avec le reste de l'équipage, encore et encore, désespérant de ne pas pouvoir contacter son Général. Mais il essayait, envers et contre tout, sans doute un peu par peur d'être réprimandé si jamais Danmarine venait à apprendre qu'il avait lambiné dans le vaisseau en profitant simplement de cette croisière spatiale tous frais payés.
Encore que ; le mot «croisière» n'était certainement pas le plus approprié pour qualifier ce séjour au milieux de ces fous. En tout cas, c'est ce que pensait le renard depuis qu'il avait vu ces deux Généraux s'opposer l'un à l'autre. Pour preuve, il y pensait encore, incapable de se le sortir de la tête, et se remémorant chaque instant, chaque mouvement effectué, chaque mot prononcé ; tout lui revenait en mémoire comme s'il fut traumatisé tel un enfant apeuré à la vu de ses parents se battant afin de se disputer un morceau de viande ; sans doute était-ce coutumier pour un renard comme lui.

« PIERROT !!! »

C'est à ce moment ! Oui juste à ce moment précis, après ce cri plein de colère et de ressentiments arrivés au terme d'un long cumul devenu impossible à contenir, que le Général Rōku avait lancé son poing dans la direction du visage blanc pâle de Pierrot, avec pour objectif de le décorer d'une marque supplémentaire pour compléter la tapisserie de divers tatouages colorés qu'il arborait. Mais visiblement, le Général clownesque ne devait pas apprécier son art...
Au dernier moment, Pierrot avait esquivé le coup surpuissant de Rōku qui projeta une onde de choc jusqu'au mur du fond, faisant virevolter les babines et les poils du visage de l'espion qui regrettait déjà d'être venu les observer de là-bas. En entendant le déplacement d'une fluidité sans pareil que Pierrot avait effectué pour se glisser derrière lui, Rōku se retourna afin de porter cette fois-ci un coup qui ne devait pas manquer sa cible ! Pour autant – qu'il s'agisse de son poing ou du visage de Pierrot – aucun d'eux n'était décidé à rencontrer l'autre.
Ayant frappé cette fois vers le bas, le félin avait enfoncé son poing dans le sol du vaisseau, creusant ce dernier d'un cratère parfaitement dessiné, tandis que l'extravagant Pierrot avait serpenté sur le côté de son massif adversaire pour sauter jusqu'au plafond et s'y attacher tel une redoutable mante religieuse prête à fondre sur sa proie de ses griffes aussi acérées que des lames. Mais c'était également le cas de Rōku, dont les griffes félines habituées à déchirer la chair n'avaient pas l'intention de se laisser faire.
Les deux ennemis jurés se jetèrent l'un sur l'autre, les mains armées en avant afin de trancher son opposant. Malgré la robustesse de celles de Rōku qui parvinrent à résister au choc de la confrontation, l’extensibilité infinie des griffes de Pierrot lui permit de prendre le dessus en découpant celles du tigre avant de l'envoyer au sol d'un coup de talon aiguille dans le visage. Ceci dit, ce ne fut pas assez pour contre-dire le dicton traditionnellement attribué aux chats, que Rōku se fit un malin plaisir de démontrer en se réceptionnant parfaitement sur ses deux pieds avant de lever la tête pour lancer un regard vengeur à son assaillant.

« Héhéhé ! Pas mal Six san, pas mal ! Je m'amuse comme un petit fou ! » clama le Général burlesque en riant avant de bondir d'en haut sur sa victime en poussant un terrible cri aiguë toujours aussi insupportable pour les oreilles sensibles de Rōku, raison première de la haine qu'il lui vouait intarissablement.

Manquant son premier assaut, Pierrot enchaîna immédiatement une série d'attaques tranchantes visant à achever rapidement son adversaire ; attaques qui ne parvinrent à aucun moment à toucher leur cible, à l'inverse de la paroi droite du couloir qui se vit longée par une marque indélébile de griffure. Lorsque le Kone-seijin contra l'un des coup de Pierrot, ce dernier eut un haussement de sourcil caractéristique chez lui d'une inquiétude soudaine. En effet, venant de réaliser la dangerosité de son rival favori, celui-ci s'empressa d'esquiver habilement et avec dextérité les coups de poing dévastateurs du Général à morphologie féline en ondulant à la manière d'un vil serpent moqueur. D'ailleurs, hurler à Pierrot de mourir à de multiples reprises n'aida en rien Rōku à le toucher.

Et pendant ce temps ? Satsu observait bien sagement la scène, demeurant aussi passif que ne l'étaient Byōna et Fox qui espionnaient discrètement dans leur coin. Pourtant, il se vit obligé de se déplacer en voyant arriver le coup suivant tant celui-ci débordait d'une énergie meurtrière, alors que Rōku poussait un cri terrifiant en le portant. Force est de constater qu'il avait vu juste !
Le poing de Rōku, heureusement – ou malheureusement – esquivé par Pierrot, avait déployé une telle puissance que l'acier recouvrant les murs et le sol s'arracha de toute part en même temps que les boulons qui le maintenaient ne sautent sous la pression, laissant du même coup quelques traînées de fumée ci et là, rapidement dissipées.

« On fatigue,...Six san ? » murmura Pierrot à l'oreille d'un Rōku momentanément essoufflé alors qu'il flottait juste derrière lui, sans que le Général Kone-seijin ne comprenne à quel moment il avait eu le temps de disparaître. L'atmosphère lourde pesait sur lui. Aussi bien perturbé par sa vitesse que par sa technique de rémanence employée à l'instant pour éparpiller quelque huit clones immatériels de sa personne tout autour de lui, le Général Rōku commençait à perdre confiance.
Perdre confiance, oui. Mais se laisser abattre ? Ça jamais il n'y penserait, et certainement pas face à «ce type».

« Ne me...SOUS-ESTIME PAS !!! » rugit le tigre bleu en déployant autour de lui un vent de flux mauve cerclé d'une fine pellicule blanche qui balaya tous les reflets du clown, ainsi que l'original qui se retrouva projeté au tapis juste devant le nouveau dominant de ce duel dantesque.
Rōku, toujours enveloppé de son écrasante aura, s'approcha lentement de Pierrot, dont le sourire satisfait avait visiblement disparu, pour le plus grand plaisir de l'autre.

« C'est fini, Pierrot, abandonne. Tu vas devoir répondre de tes actes devant Freeza sama. »

« Hé ! C'est amusant, un chat se comportant en chien de garde ! » plaisanta Pierrot qui retrouva soudainement le sourire, tandis qu'apparut un inquiétant éclat dorée dans ses yeux en même temps que disparut le flux que Rōku maintenait jusqu'alors autour de lui. Non seulement son flux, mais son corps tout entier venait d'être paralysé.

« Mon corps...de la psychokinésie ? Pierrot enfoiré ! Tu n'es qu'un sale lâche ! »

« Héhé, si vos armes sont vos muscles, les miennes sont mes neurones. » déclara fièrement le clown en se relevant pour s'avancer devant le légume qu'était devenu Rōku, son large sourire terrifiant de retour, et le cliquetis de ses fins talons raisonnant dans le couloir redevenu calme en un instant.
« Je ne suis pas suicidaire vous savez,...Six san. Je sais pertinemment qu'à long terme, un affrontement rapproché avec vous dans un lieux si confiné me vaudra une défaite sans équivoque. Il m'a donc fallut en arriver là, ne m'en veuillez pas ! Héhéhéhéhé ! »

Agrémentant ce rire moqueur d'une série de coups de griffes ravageurs, Pierrot mit Rōku à genoux, avant de lui saisir les poils du crâne puis d'utiliser cette prise pour lui claquer violemment la tête contre le sol. Désormais accroupi, le Général au visage tatoué releva légèrement la tête du félin afin de le fixer dans les yeux, et de se délecter de sa souffrance, savourant du regard la moindre goûte de sang perlant au bord de ses lèvres.

« Laissez moi vous révéler un secret, un tout petit, vilain, et délicieux petit secret,...Six san. » murmura Pierrot d'une voix empreinte d'un profond sadisme malsain avant de coller littéralement son visage au sien pour lui parler.

« Je n'en ai strictement rien à foutre de ce que peut penser cette raclure de Freeza, je ne m'intéresse qu'à ma satisfaction personnelle. Ni plus...héhéhé...ni moins. »

« Arrêtes un peu tes conneries, Pierrot. On se casse d'ici, alors magne toi le train avant que je ne t'éclate ! » beugla Satsu sans crier gare au clown qui avait totalement oublié sa présence. Peinant à se sortir du feu de l'action, il fallut un certain temps d'attente à Pierrot pour répondre.

« Je vois...vous avez raison, Satsu san, allons-y. »

Le Général à la chevelure verte hérissée lâcha alors la tête ensanglantée de la victime de sa cruauté qui retomba contre le sol, et se redressa pour suivre Satsu vers le hangar – ce dernier pensant à ce moment précis « tu m'en dois une, abruti de chat », ou quelque chose du genre – alors que la garde armée de Kota, d'étranges hommes-poulpes verts vêtus d'une armure blanche rayée de bandes noires et dotés de longues lances à la pointe électrifiée, fit irruption aussitôt la bataille achevée pour s'emparer du Général défait et amorphe, et l'emmener en cellule sous les yeux de Fox qui sortait tout juste de sa cachette pour profiter du calme enfin revenu. Néanmoins, il ne mit pas longtemps à réaliser que ce calme ne serait que de courte durée.

« Je vais faire quoi moi ? Si je n'arrive pas à contacter Danmarine sama avant que ces deux là ne débarquent sur Pomélo, il risque de se faire tuer, ou pire, de me tuer ! »

* * *

« Je vais faire quoi moi ?! » demanda Ranfu à son Général sur un ton désespéré. « Pourquoi vous me collez le gamin dans les pattes ? Je bosse mieux en solo vous le savez ! »

Danmarine, son lieutenant Ranfu, le soldat Zōra et la seconde de Niwa, la belle Rubī, se trouvaient tout les trois accroupis autour d'un rocher sur lequel une grande carte était posée, perdu au beau milieu d'une immense dune de sable ayant la particularité d'arborer cet éclat solaire qui lui donnait l'apparence d'un sublime désert de poussière d'or. Nul faune ou flore donc pour le décorer, la seule présence environnante – exception faite des nombreuses épaves de vaisseaux probablement écrasées ici depuis des années et s'enfonçant inexorablement dans le sable – étant celle de Danmarine et ses hommes. À cette heure tardive, le petit groupe avait pour seule éclairage rendant visible la carte, la douce lumière bleutée de la lune de Pomélo qui rayonnait de son plein éclat dans le ciel dégagé, tandis que le soleil peinait à faire parvenir ses derniers rayons qui disparaîtraient sûrement d'ici trois heures tout au plus.

« Nous devons nous séparer en deux groupes pour couvrir les zones susceptibles de servir de repère à l'ennemi. Et nous devons nous déplacer rapidement et discrètement, c'est pourquoi il est exclu de se déplacer par plus de deux. Et je ne peux pas laisser Zōra seul. »

« Dîtes plutôt que vous voulez vous retrouver seul avec Rubī, Général. » répondit Ranfu avec une rare impertinence envers son respecté supérieur, qu'on ne lui reconnaissait pas.

« N-ne dit pas n'importe quoi, Ranfu ! » bafouilla le Général, tandis que de légères rougeurs coloraient ses joues avant de se relever, balayant sa cape en arrière d'un geste de la main. « C'est un ordre lieutenant, pas de discussion ! »

« Bien compris, mon Général » acquiesça Ranfu d'une manière un tantinet ironique et peu convaincue.

Quelques heures plus tôt, alors que l'ennemi avait été repoussé de justesse grâce à l'étrange combinaison que formaient le courage héroïque de Danmarine et la personnalité aussi bien impitoyable qu'imprévisible de Niwa, ce dernier avait sur les ordres du Général fait imprimer une carte basée sur les cartographies satellites et les rapports mêlés des espions et des éclaireurs, afin de pouvoir déterminer les lieux souvent exploités comme base ou repère par les Pomélo-seijin. Avec l'aide de Rubī qui bénéficiait d'une connaissance relativement étendue de la zone, Danmarine et ses hommes étaient ainsi partis à la recherche du disparu Dodoria.

Après que l'aiguille des minutes de la montre de Ranfu eut le temps de faire plusieurs tours de cadran, les deux équipes avaient eu le temps d'explorer presque intégralement ce gigantesque désert, faisant face aux tempêtes de sable, aux vers de sable géants que Danmarine et Rubī abattaient d'un simple coup de poing et Ranfu d'un banal tir d'énergie – à l'inverse de Zōra qui lui préférait esquiver de son mieux les imposants insectes – mais aussi, accessoirement, à l'appel de la soif, avant de n'avoir chacune plus qu'un lieu à explorer. Cette fois, sauf erreur de la part du QG, Dodoria n'était plus très loin.

« Tu n'es pas très bavard aujourd'hui, Danmarine. Me ferais-tu la tête ? À moins bien sur que tu ne sois vraiment préoccupé par ton petit protégé, hein ? »

L'impertinente beauté à la chevelure rougeoyante, Rubī, semblait apprécier titiller le Général alors qu'ils marchaient tout deux dans ce désert sous la lune, profitant visiblement d'un passif commun.

« Ne dis pas de sottises, Rubī. Je cherche juste à récupérer l'un de mes hommes qui est en possession de renseignements sensibles. Je ne suis pas inquiet, pas le moins du monde. »

« Vraiment ? Remarque, la dernière fois que l'on s'est vu, nous n'avions pas vraiment beaucoup «parlé» non plus, pas vrai, Général de mon cœur ? »

« Arrête avec ça, inutile de parler du passé. Soit un peu attentive à ce qui nous entoure, une mission capitale en territoire ennemi n'est pas vraiment l'occasion idéale pour évoquer nos souvenirs. »

« Toujours aussi rigide, hein ? C'est bien ton grand défaut ça, et pas qu'en conversation d'ailleurs. »

En entendant la provocation de trop, le Général Danmarine s'arrêta soudain de marcher et se retourna vers Rubī qu'il fixa dans les yeux à quelques centimètres à peine, le visage encore plus rouge qu'il ne l'avait été tantôt.

« Qu'est-ce que tu insinues au juste ?! J'en ai plus qu'assez de ton comportement rebel ! Tu sembles oublier que je suis ton supérieur ! » cria, un brin gêné, le Général à l'habitude imperturbable. Preuve en était – du moins si elle était encore nécessaire – de l'étrange pouvoir qu'exerçait la jeune femme sur lui.

« Ooh, vraiment ? N'est-ce pas ce qui t'as pourtant séduit chez moi immédiatement, mon beau Général...Dan-ma-rine ? »

Disparu ! Envolé le teint mauve de la peau de l'Actinidia-seijin, qui avait entièrement laissé place à un rouge vif. Les deux gradés, l'un face à l'autre, et plus proches que jamais, se fixaient dans le blanc des yeux sans défaillir, l'un maintenant difficilement son regard fixe, et l'autre souriant de fierté, et jubilant de pouvoir le déstabiliser à ce point. Oui, disparu. Envolé de l'esprit de Danmarine le sauvetage de Dodoria.

Mais au même moment, à l'opposé d'ici, la lumière de la lune – pourtant tout aussi présente – ne suffisait pas à donner la même ambiance romantique que certains appréciaient bien malgré la situation.

« J'EN AI ASSEZ !!! » –

– Ces mots venaient à l'instant de résonner dans le désert, d'une voix si féroce qu'elle aurait certainement fait fuir les animaux s'il y en avait eu. Cette voix – probablement plus exaspérée que réellement agressive – provenait sans le moindre doute possible du lieutenant Ranfu, arrivant au bout de sa patience, une fois encore.

« M-mais, Ranfu san... » commença timidement à répondre le soldat Brench-seijin avant d'enlever l'une de ses bottes pour la vider. « Mes chaussures sont pleines de sable. »

« Alors enlève les ! Mais pour l'amour du ciel, arrête de te plaindre en permanence du moindre problème, veux-tu ?! Tu n'es plus un gamin, tu es un soldat maintenant, alors agis en tant que tel ! Compris ?! » hurla le lieutenant crispé dont le visage rougissait à vu d’œil pour des raisons bien différentes de celles de Danmarine.

« C-compris, Ranfu san ! Je vais faire de mon mieux ! » affirma Zōra en se mettant au garde à vous, bien décidé – une fois de plus – à corriger son attitude, tandis que Ranfu lui tournait le dos en signe de contrariété, les yeux fermés, sans doute pour calmer d'éventuels maux de têtes naissant.

« Putain...des fois je me demande si... »

Stupeur ! Alors qu'il ne s'y attendait pas, le lieutenant Ranfu, en rouvrant les yeux, découvrit juste devant lui, une sonde scannant sa personne et celle du soldat Zōra à l'aide de son œil bionique, avant de le contourner d'un mouvement rapide et déconcertant.

« Impossible, une sonde ? Zōra, attrape ce truc ! »

Acquiesçant une fois encore, le jeune garçon rouge de peau se jeta sur la sonde qui l'évita d'une habile rotation, le laissant s'enfoncer la tête dans le sable après sa chute, alors qu'elle s'éleva dans les airs et tira un rayon d'énergie bleu sur la cible facile qu'il était.
Par chance, Ranfu apparut juste devant la trajectoire du tir et le renvoya d'un revers de la main sur la sonde qui explosa en plein ciel. Zōra sortit enfin la tête du sable, et demanda, crédule, ce qu'il venait de se passer sans qu'il n'ait pu intervenir.

« L'ennemi ne dispose pas de ce genre de moyens technique. Aucun doute, c'était une sonde impériale...l'une des notres. »

– Des notres ? – répéta inutilement la jeune recrue, comme pour essayer de mieux comprendre comment il était possible que l'ennemi ait pu réquisitionner et reprogrammer une sonde de l'armée de Freeza. Improbable pensait-il. Impossible même ! Et pourtant, cette sonde ne venait pas de nul part.

Bip ; Bip ; Bip

– Hm ?

« Parle. »



« Je sais rien... »



« Parle. »



« Je sais rien je te dis !! »

Toujours retenu captif dans ce lieux obscur et étrangement humide – considération faite de l'environnement extérieur totalement désertique – Dodoria endurait les incessants interrogatoires ponctués de sympathiques séances de torture dont raffolait Jatoron. Le Durian-seijin n'était pas décidé à donner de réponse à quelque question que ce soit, et ce n'étaient semble-t-il pas les multiples trous qu'avait percé la rapière de l'exécuteur dans son corps qui le rendraient davantage bavard. Malheureusement pour le chef barbare, cette absence de résultats probants ne serait pas une raison suffisante pour que l'épéiste ne boude son plaisir de le trancher violemment dans le dos après avoir tourné autour en arborant sur le visage un air sadique et fier, tout en gardant cette expression glaciale et insensible.

– Haaaaaaaaa !

Un cri venait de retentir, là, en plein milieu du désert, en pleine nuit, à quelques dizaines de mètres à peine de Ranfu et Zōra qui venaient de détruire la mystérieuse sonde qui les avait découvert il y avait de cela tout juste quelques secondes.

« Cette voix...Ranfu san ! »

« Oui ! » répondit vivement le lieutenant à peine son nom fut prononcé par le jeune soldat. « C'était la voix de Dodoria. Il est là bas, dans la carcasse de cet énorme vaisseau. »

– Jatoron sama. Nous avons reçu un signal provenant de l'extérieur. La sonde vient de détecter une présence inconnue.

« Vraiment ? » interrogea l'exécuteur – à peine surpris en réalité – tout en s'amusant à tourner le bout de sa fine lame dans la chair rose du Durian-seijin qui retenait ses hurlements par fierté, là ou sa sueur et son sang ne pouvaient plus s'empêcher de couler le long de son corps charcuté.
« Il semblerait que tes amis soient venus finalement, déchet. »

« Héhé...mon cul. » murmura le Durian-seijin, un léger sourire difficilement maintenu malgré la douleur. « Jamais ils ne viendraient pour moi...ils me laisseront crever ici, je te l'ai dit. »

Juste devant cette prison improvisée, Ranfu et Zōra restaient dissimulés derrière les dunes, réfléchissant à un plan d'action. Autant dire que la présence du fin tacticien qu'était Danmarine leur aurait bien servit en cet instant.

« Qu'allons nous faire, Ranfu san ? Dodoria san est sûrement en train de se faire torturer, nous devons le secourir ! »

« Je le sais bien. Mais...nous ne savons pas combien ils sont à l'intérieur. Le plus sage serait sûrement d'aller prévenir Danmarine sama et... »

« Nous n'avons pas le temps, Ranfu san ! » insista le jeune Brench-seijin, causant la surprise de son supérieur qui ne s'attendait pas à un tel élan de courage de sa part. « Nous devons agir maintenant ! »

Le lieutenant observa un moment dans le plus grand des silence la détermination qui brillait de mille feux sans les yeux de son protégé. Il était bien décidé à sauver celui qu'il considérait comme son ami. Et ça, Ranfu ne pouvait que le comprendre. Après tout, Danmarine l'avait sauvé en arrivant sur cette planète, risquant sa vie pour lui. Il n'y avait aucune raison pour qu'il ne fasse pas de même en cet instant.

« Tu as raison. On doit faire quelque chose. » admit l'homme aux longs cheveux rouges alors qu'il prépara au creux de sa main droite une sphère d'énergie rose qu'il laissa flotter un moment, le visage pensif, et un regard ferme et déterminé.

« Vous allez les attaquer directement de l'extérieur ? »

« Non...j'envoie simplement un message. »

De quel message parlait-il ? Zōra pointait son habituel regard éberlué vers son lieutenant, imaginant difficilement le «message» qu'il pourrait bien faire passer avec cette boule de flux.

– Dis moi où sont tes camarades, et peut-être pourrais-je abréger tes souffrances si tes aveux me conviennent.

Dodoria releva la tête, fixant son kidnappeur. Contre toutes attentes, celui-ci, le visage enflé par les coups, l’œil fermé par une paupière gonflée et endolorie, ce malgré l'insupportable douleur qu'il endurait – douleur qui aurait sans doute déjà tué beaucoup d'autres que lui – afficha un large sourire qui déstabilisa alors le Pomélo-seijin lui faisant face, avant de lui cracher du sang au visage.

« Hé ! Tes aveux, tu peux te les carrer au fond de ton cul ! » cria le Durian-seijin en riant.

« Quelle vulgarité... » lui répondit son tortionnaire qui venait de sortir un mouchoir en tissu qu'il utilisa afin de s'essuyer le visage.

« Dois-je poursuivre, Jatoron sama ? » demanda son subordonné trapu.

« Non...ce ne sera pas nécessaire. » commença l'homme aux allures latines qui visiblement n'était pas à l'aise en ce lieu si répugnant. Avant de poursuivre, il s'approcha du prisonnier, et écarta d'une main la mèche de son visage, tout en posant la seconde sur le manche de la lame reposant jusqu'alors dans son fourreau. « Nous n'en tirerons rien ! » déclara-t-il tout en sortant son épée pour la planter dans le cœur du Durian-seijin. Une expression vide remplaça la conviction qui jusqu'ici marquait son visage, tandis qu'un filet de sang teignit de rouge la fine lame de la rapière.

Le soleil venait de se coucher pour la deuxième fois depuis l'enlèvement de Dodoria, qui voyait sa vie commencer lentement à s'éteindre, quand tout à coup, Ranfu, qui se trouvait à l'extérieur, lança avec conviction sa sphère de flux aussi haut qu'il le put avant de la faire éclater d'un geste de la main de manière à ce que la détonation soit visible d'aussi loin que possible.
À l'intérieur de l'épave, l'homme de main de Jatoron remarqua en premier l'éclatante lumière rose qui se diffusait juste au dessus d'eux, à travers les nombreux et larges trous qui parsemaient le plafond de la carcasse d'un ancien vaisseau transporteur d'eau écrasé dans ce désert lors d'un voyage humanitaire. Puis Jatoron leva lui aussi les yeux au ciel, laissant la lumière rosée se refléter dans ses yeux oranges par dessus lesquels s'étaient posés des mèches de ses longs cheveux verts ondulés.

Bien loin d'ici, Danmarine et Rubī qui se tenaient l'un contre l'autre, les mains sur la taille de leur partenaire, aperçurent eux aussi l'explosion qui venait de retentir au dessus des quelques rares nuages voguant dans la voûte céleste.

« Ranfu ! C'est son signal, nous devons faire vite, Rubī ! »

Un nouveau trou vint rejoindre les autres dans le plafond de la carcasse lorsque Ranfu la perça d'un magistral coup de poing qui manqua de justesse le Pomélo-seijin trapu et s'enfonça dans sol, projetant un nuage de sable autour de lui. Suite à quoi, l'homme de main de Jatoron répliqua en se jetant sur le lieutenant par une série de coups tous contrés par d'habiles parades du poignet de Ranfu, à l'exception du dernier qui fut simplement bloqué dans sa main. Le borgne sauta malgré la prise exercée sur son avant bras, et frappa Ranfu d'un coup de tibia en plein visage, le projetant en arrière.
Le lieutenant dérapa sur le tapis de sable d'or et freina sa course à l'aide de ses pieds, fixant ensuite son adversaire en restant accroupi. Zōra arriva alors en appelant son lieutenant – tout en manquant au passage de trébucher dans des barres métalliques empilées là – avant d'apercevoir Dodoria, attaché tel un morceau de viande découpé.

« Dodoria san ! Vous allez bien ?! »

« Ranfu ? Et...le gamin ? » souffla le prisonnier qui recouvra partiellement sa volonté en voyant ses camarades intervenir.

« Il semblerait que contrairement à tes dires, mon plan ait fonctionné à merveille. Le leurre a attiré les rats dans leur trou. » affirma avec aplomb l'exécuteur du prince. « Mais ou se trouve donc votre Général Danmarine ?

« Comment connais-tu Danmarine sama ?! Qu'est-ce que tu lui veux ?! » demanda Ranfu avec fureur.

« Moi ? Je ne lui veux rien. Si ce n'est sa tête, je ne lui veux absolument rien. »

« Raclure ! »

Avec colère, le lieutenant se jeta sur Jatoron afin de venger l'honneur attaquée de son Général. Mais c'est pourtant son homme de main qu'il rencontra le premier. Armé des chaînes qui jusqu'ici étaient simplement enroulées autour de ses poignets, le Pomélo-seijin en lança une sur Ranfu qui l'évita dans sa course en s'abaissant vivement. Lorsque la seconde arriva sur lui une seconde et demi plus tard, c'est d'un saut qu'il l'esquiva, avant de plonger sur son assaillant pour tenter de lui porter un coup de poing. Seule l'air fut alors frappée !
L'homme au bandeau venait de réapparaître dans le dos de Ranfu et de lui lancer une nouvelle fois l'une de ses chaînes cette fois contrée d'un revers du bras gauche. Pourtant, sentant une forte douleur, Ranfu s'écrasa au sol. En se relevant rapidement, il remarqua une étrange brûlure rose sur son bras. L'explication n'était pas loin.

Autour des chaînes du Pomélo-seijin, un manteau de flux électrique s'était formé afin d'amplifier les attaques. Autrement dit, le moindre contacte entraînerait une blessure, inévitablement. Le combat serait plus ardu que prévu !
Une nouvelle fois, les chaînes du borgne arrivèrent vivement sur le lieutenant qui s'éleva pour les éviter. Mais en les voyant, quelle fut sa surprise lorsqu'il réalisa qu'elles ne le visaient pas, mais avaient été lancées directement sur le plafond au dessus de lui pour le faire s'effondrer. Ranfu se retourna d'un seul coup et stoppa la chute de débris avec ses deux mains, avant d'enfoncer son poing dans l'énorme morceau de métal tout juste tombé, et le fit exploser en concentrant son flux à l'intérieur.
C'est alors que le borgne apparut devant lui et le projeta d'un coup de pied au visage contre l'une des parois du vaisseau, puis il réapparu une nouvelle fois près de lui pour l'envoyer se cogner sur des caisses de marchandises qui tombèrent suite au choc, et le processus se répéta encore une fois, Ranfu se retrouvant face contre terre. L'homme aux chaînes retomba devant lui, et laissa ses chaînes se démêler sur le sol.

« C'est fini pour toi, chien de Freeza. Meurt. » déclara avec calme l'assassin qui envoya une ultime fois ses armes sur le blessé qui tentait en vain de se relever. Mais à la dernière minute, une explosion pourpre le protégea des chaînes qui furent renvoyées sur le lanceur, à son tour projeté par son propre flux.

« Merci...Danmarine sama... » marmonna Ranfu en se relevant enfin. Devant lui, son sauveur à la silhouette fine et rouge, les cheveux blancs coiffés en bataille, n'était visiblement pas celui qu'il imaginait, à sa plus grande surprise.
– Zōra ?!

« Moi aussi je peux me battre, Ranfu san ! Allons-y ensemble ! »

Fier de son protégé, Ranfu retrouva le sourire, et accepta volontiers son aide. Les deux hommes se placèrent côte à côte, prêts à se battre ensemble. Le regard déterminé de Zōra prouvait à quel point il tenait à rendre fiers ses nouveaux mentors. Et cela – pas le moins du monde le doute n'était permis à ce sujet – il y était parvenu.

– Deux contre un ? J'ignore comment sont fixées les règles d'honneur chez les déchets de votre espèce, mais ici, sur Pomélo, les vrais duels se déroulent en un contre un.

En écartant légèrement le col V de son costume blanc aux allures latines, Jatoron s'approcha lentement du groupe en rangeant sa rapière dans son sublime fourreau.

« Celui-ci est bien plus dangereux que l'autre...je le sens. » avoua le lieutenant qui voyait déjà perler sur son front de lourdes gouttes de sueurs.

– Si c'est un duel que tu cherches, je suis ton homme.

Une voix de provenance inconnue venait de se faire entendre de tous, résonnant dans tout le vaisseau. Tous cherchaient des yeux d’où elle pouvait provenir. Tous sauf Jatoron, qui maintenait son regard fixé dans le vide, le visage inexpressif.
C'est alors qu'une explosion perfora sans prévenir le mur longeant la droite de Jatoron et des autres, laissant un nuage de fumée s'inviter à l'intérieur, tandis que deux silhouettes étaient à peine distinguables à travers elle.

« T'en as pas marre des entrée théâtrales...abruti... » ronchonna Dodoria, toujours suspendu par une chaîne, mais ne pouvant s'empêcher de laisser apparaître un léger sourire en coin caché par le filet de sang qui en dégoulinait.

Te voilà enfin … Général.

« C'est donc moi que tu cherchais ? Désolé de t'avoir fait attendre dans ce cas. » s'excusa avec un soupçon d'ironie le Général originaire d'Actinidia que tous pouvaient enfin apercevoir clairement maintenant que la fumée s'était dissipée, ainsi que Rubī qui se tenait à ses côtés.

* * *

Au campement de Niwa, tous les soldats présents formaient un large rang parfaitement aligné, avec le Commandant à l'avant. Le reptilien observait le ciel, attendant apparemment quelque chose.
En effet, une navette approchait lentement du sol. Celle-ci se posa délicatement devant l'impressionnant comité d'accueil une fois ses six pieds d’atterrissage déployés, lâchant au passage quelques jets de vapeur. À l'ouverture de la porte, une dizaine de soldats sortirent en courant afin de former une haie d'honneur en se tenant à cinq de chaque côtés.

– Je déteste toujours autant voyager dans ces minuscules vaisseaux. Y'a que dalle pour se mettre à l'aise.

Deux ombres apparurent alors à la porte de l'engin, l'un très grand et à la carrure imposante, visiblement vêtu d'un long manteau, l'autre plus petit et maigrichon, dont seuls les chaussures à hauts talons étaient visibles sur le moment.

– Héhéhéhéhéhé, je ne vous savez pas aussi précieux,...Satsu san.

C'est alors qu'apparurent les deux Généraux Satsu et Pierrot à la sortie du vaisseau, côte à côte, et le Commandant Niwa au bout de la haie d'honneur prêt à les accueillir.

« Bienvenus sur Pomélo ; Satsu sama, Pierrot sama »

À suivre !

Dernière édition par Imate le Mer Fév 24, 2016 0:11, édité 3 fois.
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Re: Dragon Ball Extended Universe : Les Chroniques d'une Gue

Messagepar omurah le Mar Fév 02, 2016 14:02

Ce commentaire est écrit depuis un bon moment mais je ne trouve le temps de le poster que maintenant haha.

J'ai pas du tout senti les 6000 mots passer. J'aurais parié qu'il y en avait 4000 avant de vérifier sur Word.

Tu manies très bien les couleurs. Tes récits sont très colorés. Peut-être un peu de focus sur le cocktail de couleurs au détriment des autres sens ou des autres angles descriptifs, parfois, mais sinon, c'est vraiment du bon, pour la visualisation on peut difficilement faire mieux :)

Tu as choisi la dénomination flux à la place de KI, c'est un détail sympa et original :mrgreen:

Les combats en huis-clos j'ai toujours aimé ça, et ça change de nos sempiternels combats dans le désert x) le principal combat de ce chapitre est rondement mené et intense et ne perd rien du fait qu'on en avait déjà l'issue, au contraire, c'était bien vu comme agencement.

Je commence à cerner un peu plus Pierrot. Un genre d'Hisoka (je sais pas si tu connais Hunter x Hunter), j'aime beaucoup !

Danmarine, son lieutenant Ranfu, le soldat Zora et la seconde de Niwa, la belle Rubi, se trouvaient tout les trois accroupis autour d'un rocher sur lequel une grande carte était posée, perdu au beau milieu d'une immense dune de sable ayant la particularité d'arborer cet éclat solaire qui lui donnait l'apparence d'un sublime désert de poussière d'or. Nul faune ou flore donc pour le décorer, la seule présence environnante – exception faite des nombreuses épaves de vaisseaux probablement écrasées ici depuis des années et s'enfonçant inexorablement dans le sable – étant celle de Danmarine et ses hommes. À cette heure tardive, le petit groupe avait pour seule éclairage rendant visible la carte, la douce lumière bleutée de la lune de Pomélo qui rayonnait de son plein éclat dans le ciel dégagé, tandis que le soleil peinait à faire parvenir ses derniers rayons qui disparaîtraient sûrement d'ici trois heures tout au plus.

Putain, vraiment, j'aime beaucoup tes descriptions d'environements ou d'ambiances. C'est simple, percutant, et on visualise très bien. C'est précisément le genre de truc que j'aurais écris, ou plutôt que j'aurais voulu écrire (reste à voir si j'en aurai eu les capacités =p)

Les transitions ou le placements des scènes sont intelligemment gérés. Quand tu me vois brosser globalement comme ça dans un commentaire en général c'est que j'ai vu tellement de détails intéressants que j'ai la flemme de tous les relever, parce qu'il y en a partout (le mec qui glisse sur le sable qu'ils ont fait tomber en rentrant par effraction dans la pièce, le sauvetage de Zora quand on se serait attendu à l'entrée en scène de Danmarine... et tellement d'autres détails croustillants qui démontrent ton travail d'orfèvre). Tu es en plein level up de style et de qualité de chapitre, c'est flagrant sur les deux derniers ; une fois c'est le hasard, deux fois, c'est le talent :)

Edit : :!: :!: Je me disais bien que j'avais oublié quelque chose.
Danmarine vindiou !

Danmarine est excellent, comme toujours. Tu ne choisis jamais la facilité avec tes personnages - et celui-là en particulier - et au moment où on pense que ça y est, on les a cernés... paf, tu en remets une couche. C'est assez bluffant. Et à quoi on voit que ça marche ? Eh bien au fait que même si tu lui retires les intrigues qui gravitent autour de lui, le personnage en lui-même reste intéressant. La preuve, je t'avais signifié assez tôt dans la fic mon intérêt grandissant le concernant alors qu'à ce moment-là rien ne le prédestinait à être un personnage central. Cette manière de nuancer le personnage avec sa roucoulade qui vient dans un moment de climax dramatique total où Dodoria pisse le sang et tout... je sais pas d'où t'es venue cette idée mais ça prend un aller simple pour le panthéon du collector.
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Re: Dragon Ball Extended Universe : Les Chroniques d'une Gue

Messagepar Imate le Mer Fév 03, 2016 23:26

Merci encore une fois :D

Tu marques un point, je me focalise pas mal sur le sens de la vue (notamment au niveau des couleurs comme tu le soulèves), et ce surtout parce que c'est par la vue que les gens visualisent le mieux les choses, c'est donc en stimulant l'imagination visuelle que je pense arriver le mieux à faire visualiser les choses. Néanmoins, tu as raison, essayer d'utiliser les autres sens serait un aspect intéressant à explorer, je pense y réfléchir sérieusement. Du coup, merci pour ça. Et merci pour le compliment sur les descriptions d'environnements aussi^^

Oui en effet je voulais utiliser "Flux" et non "Ki" parce que je ne voulais pas entrer dans le "comme par hasard" un peu facile, en l'occurrence "ils utilisent la même unité que sur Terre pour mesurer l'énergie". Un peu comme quand le terme "unité" est remplacé par "kili" dans l'arc Babidi de Dragon Ball.

Merci pour le combat ! C'était un choix risqué mais volontaire de ma part d'en révéler l'issu d'abord, pour donner une mise en scène original, et provoquer la surprise avec Roku en prison dès le départ, je trouvais ça plus frappant comme surprise que de montrer sa défaite au final. Content que ça ait fonctionné sur toi ^^

Pour Pierrot, non je ne connaissais pas Hunter X Hunter, enfin je connaissais le nom, mais je n'ai jamais vu ne serait-ce qu'une page ou une minute d'épisode, alors tu imagines bien ma surprise en voyant ce Hisoka qui pour le coup ressemble à Pierrot sur plusieurs aspects, physiquement parlant en tout cas :shock:
Sacrée coïncidence, même si j'imagine bien que c'est dur à croire :lol:

Et enfin, content que Danmarine te plaise toujours autant ! Avec cette scène, en plus de faire un parallèle entre romantisme, humour (Zora/Ranfu) et drame (côté Dodoria) je voulais montré encore une autre facette de Danmarine, approfondir les personnages.

Juste pour finir, ces deux phrases :
Tu es en plein level up de style et de qualité de chapitre, c'est flagrant sur les deux derniers ; une fois c'est le hasard, deux fois, c'est le talent
Cette manière de nuancer le personnage avec sa roucoulade qui vient dans un moment de climax dramatique total où Dodoria pisse le sang et tout... je sais pas d'où t'es venue cette idée mais ça prend un aller simple pour le panthéon du collector


Vraiment, merci beaucoup, c'est tellement gratifiant de lire ça !
Un Général...ne doit jamais faillir à son devoir - Les Chroniques d'une Guerre

Un Durian nait pour combattre, un Durian vit par sa force, et quand le jour viendra, aucun de nous ne versera de larmes, car un Durian meurt pour la gloire ! -
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Le troisième œil d'un Mittsume-jin, jamais ne dort, jamais ne pleure, jamais ne se clôt. - L'Œil qui ne pouvait pleurer

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Re: Dragon Ball Extended Universe : Les Chroniques d'une Gue

Messagepar omurah le Ven Fév 05, 2016 21:14

Imate a écrit:Pour Pierrot, non je ne connaissais pas Hunter X Hunter, enfin je connaissais le nom, mais je n'ai jamais vu ne serait-ce qu'une page ou une minute d'épisode, alors tu imagines bien ma surprise en voyant ce Hisoka qui pour le coup ressemble à Pierrot sur plusieurs aspects, physiquement parlant en tout cas :shock:
Sacrée coïncidence, même si j'imagine bien que c'est dur à croire :lol:

Non, penses-tu. Tout a déjà été fait de toute façon, ça a longtemps été ma signature d'ailleurs "it's all been done" ^^

Et enfin, content que Danmarine te plaise toujours autant ! Avec cette scène, en plus de faire un parallèle entre romantisme, humour (Zora/Ranfu) et drame (côté Dodoria) je voulais montré encore une autre facette de Danmarine, approfondir les personnages.

Pour le coup, c'est totalement réussi.
Et vu ta manière de penser tes personnages, je suis vraiment hypé pour Cooler :)
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Re: Dragon Ball Extended Universe : Les Chroniques d'une Gue

Messagepar Imate le Sam Fév 20, 2016 20:54

J'aurai encore mis le temps décidément ! :lol:

Mais le voilà ce chapitre 11, et plus long que prévu en plus ! :P
Comme d'habitude, j'espère que ça vous plaira, n'hésitez pas à me donner vos avis, blablabla, vous connaissez le refrain ^^ Donc sur ce, bonne lecture à vous !

Chapitre 11 : Dans le sens des aiguilles d'une montre


Tic … Tac ...Tic … Tac

Une porte s'ouvrit. La faible lumière blanche des lampadaires éclairant la rue traversa l'ouverture l'espace d'un instant, avant que la porte ne se referme en grinçant longuement. Du moins, le son sembla grincer longtemps pour celui qui l'avait refermé d'un geste mollasson. Puis, plus rien. Plus une once de lumière n'éclairait la lugubre maison dont les fenêtres étaient couvertes de longs rideaux déchirés en leur partie basse. L'individu, de petite taille, avança après un certain temps de latence devant la porte, d'un rythme lent et morne. Il sentit alors son pied se refroidir après avoir touché une surface collante. Malgré les ténèbres qui masquaient sa vision, l'odeur émanant de la flaque séchée ne faisait aucun doute quant à son origine. Même le parfum ambiant de poussière et de renfermé piquant autant les sinus que les yeux n'était pas suffisante pour dissimuler cette forte odeur. Il s'agissait bien d'une vaste flaque de sang probablement coagulée depuis longtemps.
Envahi d'une immense fatigue, il dût presque forcer pour décoller son pied et poursuivre son chemin.

Tic … Tac ...Tic … Tac

Instinctivement, par habitude sans doute, le petit homme enjamba sans même regarder deux cadavres gisant là, sur le sol, et – à en juger par l'état d'avancement de leur décomposition – probablement morts depuis très longtemps. Mais le plus terrifiant dans tout cela, c'était la manière dont, une fois le canapé gagné par celui qui semblait être un simple enfant, ce dernier, tout en posant ses pieds sur la table basse elle aussi ensanglantée, salua les deux cadavres sur un ton monocorde et perturbant au bout de quelques secondes de silence.

Tic … Tac ...Tic … Tac

- « Salut...Maman...Papa »

Cette voix, celle de Ginyu dissimulé dans l'ombre, venait de résonner dans ce large et sinistre salon aux meubles abîmés et renversés, aux cadres inclinés, et aux sols et murs couverts de sang. Sur une étagère – elle aussi en piteuse état et irrégulièrement peinte d'une sombre couche de couleur rouge dégoulinante – un cadre photo attira le regard du garçon. Deux parents, heureux, se tenant tout deux aux côtés de leur enfant. La famille batracienne – dont l'identité ne devait être nul autre que celle des deux cadavres ici présents et Ginyu lui même – arborait pourtant une expression de joie, et à en juger par l'âge déjà avancé de l'enfant sur la photo, elle ne devait pas être si ancienne. Alors comment ?
Comment la situation avait-elle pu changer à ce point ? Par quelles circonstances abominables la vie de cette famille comblée avait-elle viré au cauchemar sanglant qu'incarnait dorénavant l'enceinte de l'obscure maison ?

* * *

-Que fait Ginyu san, il en met du temps à revenir ?

Après la bagarre ayant éclatée plus tôt, Kiwi, Guldo et Barta – une fois un rapide saut à l'infirmerie effectué, histoire de décorer le vainqueur de quelques pansements en signe de blessures de guerre – s'étaient tout les trois rendu devant leur salle de classe pour le prochain cours, un cours d'histoire des institutions impériales semble-t-il. Sans doute un autre nom pour «propagande mensongère». C'est en tout cas ce que pensait Guldo, ou du moins ce que lui avait dit son grand-père.
Alors que le petit groupe d'amis attendait l'arrivée du professeur dans ce large couloir dont les murs oranges donnaient la nausée à un Barta qui en voyant cette couleur ne pouvait s'empêcher de penser à l’écœurante purée de carotte que lui préparait sa mère, le jeune Naeko, toujours vêtu de sa chemise blanche déchirée et de son pantalon de costume bleu tout aussi poussiéreux que sa paire de mocassins, arriva lui aussi, les mains dans les poches, comme si ni le récent combat ni l'état de sa tenue ne le préoccupaient.

«Naeko, ou est passé Ginyu ? Il n'est pas avec toi ?» demanda Kiwi au fils de seigneur qui allait passer devant lui sans s'arrêter pour rejoindre ses groupies qui l'attendaient au bout du couloir.

«Il est rentré chez lui» répondit sèchement le blondinet, en ne prenant pas plus la peine de s'arrêter que celle de regarder son interlocuteur. Il serait d'ailleurs sûrement partit sans un mot de plus, si Kiwi ne l'avait pas retenu en agrippant son épaule de la main gauche.

«Naeko...qu'est-ce qu'il s'est passé ? Qu'est-ce qu'il t'a dit ?»

Un silence s'installa en même temps que souffla ce vent de tension. Naeko était certainement le seul dans tous ce couloir à ne pas regarder Kiwi à cet instant. Tous attendaient, les yeux rivés sur les rivaux, attendant que quelque chose vienne rompre ce silence. Un poing, un pied, un genoux, n'importe quoi !
Et finalement, quelque chose vint effectivement mettre un terme à ce face à face – si tant est que l'on puisse parler de face à face lorsque l'un tourne le dos à l'autre – digne des plus grands westerns. Mais pas un coup, non. Le jeune riche se contenta d'une tape sur la main de l'Actinidia-seijin pour la dégager de son épaule.

«Qu'est-ce que j'en sais ? Je n'ai strictement rien compris à ses balbutiements. Mais plus important, ne te prend pas pour mon égal simplement parce que tu as gagné cette fois.»

Sa provocation déclamée, Naeko avança encore un peu plus, laissant Kiwi derrière lui, perplexe et vexé. Néanmoins, il s'arrêta une fois encore après quelques mètres, tourna légèrement la tête pour regarder Kiwi par dessus son épaule, et, plus surprenant encore que le sourire sincère qu'il afficha, les mots qu'il prononça avant de repartir ravirent le cœur de Kiwi.

«La prochaine fois...je compte bien gagner. Alors d'ici là...prend soin de toi, ok ?»

Il n'en revenait pas. Ces mots, Kiwi le savait, ils étaient la preuve que Naeko le considérait comme son égal, malgré ce qu'il avait pu dire. Ils étaient la preuve qu'il l'estimait. Qu'au fond, ce combat les avait rapproché. Et ça, c'était ce qu'il lui fallait pour retrouver le sourire.

«Ouais ! Moi non plus je vais pas te laisser gagner si facilement, Naeko !» répondit le jeune frère de Danmarine, le sourire jusqu'aux oreilles, tandis que Naeko, tout en s'éloignant, le saluait d'un geste sobre la main.

«Hihi ! On dirait que tu l'aimes bien finalement, hein ?» ricana Guldo en tapotant du coude son ami Actinidia-seijin.

«Qu-quoi ? Bien sur que non, il me saoule mais c'est un bon rival, voilà tout !» répondit-il vivement en rougissant de gêne alors que le petit être verdâtre riait aux éclats. Cet instant de joie suffisait à calmer les tensions que ressentaient tous le monde dans ce couloir. Pourtant, cette bonne humeur contagieuse, Barta devait y être vacciné. Le grand bleu – debout juste à côté de Kiwi droit comme un piqué, sans se soucier du fait qu'il soit en plein milieu du passage, ou encore qu'il n'empêche d'autres élèves de passer – avait les traits du visage marqués par le doute et l'inquiétude. Sa bouche, elle, restait fermée. Mais son esprit, à contrario, était ouvert et en pleine réflexion.

-Ginyu san...il n'était pas dans son état normal. À quoi pouvait-il bien penser ? Quand il regardait Naeko, son regard n'était plus le même. Il semblait si...envieux. Et, ce qu'il a dit à ce moment là...Qui c'est, ce Akeru ?

La cloche sonne, et s'en suit alors un rapide mouvement en direction de la porte, emportant Barta telle une vague jusqu'à sa place, coupé net dans sa réflexion. À l'inverse, certains n'avaient toujours pas fini leur profonde introspection. De fait, Naeko, lui aussi assis sur sa chaise habituelle, méditait encore sur les récents événements, tout en fixant – consciemment ou non – les aiguilles de l'horloge suspendue au dessus du tableau digital de cette salle de classe aux allures modernes avec ses murs métallisés et éclairés de LED bleues.

-«It's change Time»...hein ? Qu'est-ce que tu voulais dire par là, Ginyu ? Je sais que tu avais encore toute ta tête. Enfoiré...qu'est-ce qu'il prépare ?

Chacun séparément, les jeunes enfants possédaient des pièces d'un puzzle dont ils ignoraient même l'existence, et dont la portée leur échapperait de toute manière. Mais une chose était certaine : Les puzzles, ces jeux pour enfants, n'étaient certainement pas la préoccupation du soldat qui conversait avec le professeur juste devant la porte de la salle de classe. Plus certain encore – bien que personne ne l'ait remarqué – il s'agissait bien de Kiwi que pointa le doigt de l'enseignant sans même que l'intéressé ne le sache, trop occupé à rire avec ses deux amis. Restait néanmoins en suspend cette question : Était-ce lui qui provoquait ce sourire qui se dessina alors sur les lèvres de l'homme mystérieux ?

-Ce gamin ? C'est donc lui le frère de ce Général Danmarine. Kiwi...c'est ça ?

Tic … Tac ...Tic … Tac

* * *

Explosion !

Un éclatement d'étincelles crépitantes couleur émeraude – à l'étrange aspect d'une poussière lumineuse – pulvérisa le plafond de la carcasse du vaisseau dans lequel était retenu captif le Durian-seijin que venait secourir l'escouade de choc menée par Danmarine.
Flottant dans les airs, les bras en croix devant son visage après s'être protégé du choc, Danmarine observait à travers la fine traînée de fumée subsistante laissée par l'attaque, le responsable de ce troublant mais non moins dangereux spectacle. L'exécuteur du prince, les deux pieds posés sur le sol, et une main calée dans le bas du dos, pointait l'extrémité de sa rapière vers lui, cette dernière émettant encore faiblement la même lueur verte.

«Je vois, tu projettes ton flux au travers de ta lame afin de le disperser en un millier d'éclats ? Voilà un style peu commun.» complimenta le Général souriant, dont la cape s'agitait légèrement avec le vent chaud qui soufflait le long de ce vaste désert doré.

«Il est trop tôt pour me complimenter, Général. Notre tango ne fait que commencer» lui répondit alors le kidnappeur, dont le teint de peau azure se trouvait sublimé par l'éclat bleuté de la lune passant désormais au travers du large trou qu'il venait de creuser.

Pousser par le désir de combattre, Danmarine plongea vers le bas pour contre-attaquer, sans compter sur le déplacement quasi-instantanément de Jatoron – la chemise en lin blanche ondulant des suites de sa soudaine accélération – qui le rejoignit le premier, le genoux en avant et plaqué contre ses côtes. S'en suivit alors une rotation de l'exécuteur qui ré-expédia Danmarine au fond de l'épave d'un violent coup de pied dans la colonne vertébrale.

«Danmarine sama !»

Zōra, en plein affrontement contre le sbire de Jatoron, avec l'aide précieuse de Ranfu et Rubī, perdit sa concentration en voyant son mentor si vite mis au tapis.

«Reprend toi Zōra !» réprimanda alors le lieutenant entre deux contres bien placés. «Le Général Danmarine ne perdra pas si facilement ! Dépêche toi d'aller libérer Dodoria, vite !»

Ressaisi grâce à cette intervention, Zōra retrouva ses esprits et se précipita vers le Durian-seijin suspendu tel un jambon par des chaînes. Bien que couvert de sang et de plaies, Dodoria était toujours conscient, et bien décidé à se sortir de là.

«Pas trop tôt gamin, vous foutiez quoi bordel ? Magne toi de me détacher, grouille !»

Dans un impressionnant fracas, Danmarine décolla de plus belle et repassa par la lucarne nouvellement installée par Jatoron afin de l'attaquer de nouveau, mais cette fois-ci dans un duel aérien. La série d'attaques lancée par le Général fut difficilement esquivée par Jatoron, jusqu'à ce que finalement, l'un de ses nombreux coups ne fasse mouche, percutant le fin visage de l'exécuteur, davantage surpris que furieux de constater l'écoulement de son précieux sang par l'une de ses narines. Mais le temps jouait contre lui, aucun permis ne lui serait accordé, il fallait se remettre !

Cela, Jatoron aurait sûrement préféré le réaliser avant de recevoir le second poing de son adversaire dans la mâchoire, l'expédiant un peu plus bas. Freinant dans sa chute – donnant presque l'impression de marcher sur l'air – Jatoron répliqua par une attaque ascendante de sa fameuse poussière d'émeraude. Cependant, l'orbe de flux blanche comme neige que lança l'Actinidia-seijin balaya les éclats qui se retrouvèrent dispersés dans l'air, devenant ainsi aussi inoffensifs que de vulgaires pétards.
Dégageant d'un coup d'épée latéral la sphère envoyée par Danmarine – qui explosa de fait en plein milieu des dunes alors illuminées par une intense lumière blanche – Jatoron réalisa le défi qui s'offrait à lui, sans pour autant perdre le masque inexpressif qui lui couvrait le visage.

«Apprête-toi, Général. Nous n'avons pas fini de danser notre...» déclara Jatoron en marquant une courte pause pour retirer sa seconde main reposant jusqu'ici dans son dos, « ...tango de la muerte»

«C'eut été avec plaisir, mais je ne suis pas venu ici pour danser. Vous m'en voyez sincèrement désolé.» s'excusa Danmarine non sans une pointe d'ironie dans la voix, tout en maintenant lui aussi son sérieux.

«Insolent.»

Au sol, le laquais à l’œil bandé jouait de ses chaînes à merveille, résistant aux assauts combinés du duo aux cheveux rouges. En se balançant de tuyaux en tuyaux, enroulant ses chaînes autour d'eux d'un seul lancé, il se déplaçait d'une manière fluide et rapide, perturbant ainsi ses adversaires qui eux, au contraire, se voyaient gênés par ce lieu lugubre et étroit. L’acrobate se jeta alors les deux pieds en avant sur Ranfu qui se retrouva projeté contre un empilement de caisses métalliques, laissant Rubī seule face à lui. Le visage de la jeune femme se crispa, certes, mais elle n'était pas du genre à se laisser abattre. Avec hargne – et en faisant abstraction de l'humidité ambiante de l'épave du transporteur d'eau qui l'incommodait – Rubī lança son pied vers le visage de l'ennemi qui aussitôt le contra avec le sien, forçant les deux adversaires à pirouetter en arrière avant de charger de nouveau.
La jeune femme usa cette fois de son poing pour l'atteindre, mais le sbire anonyme se décala légèrement sur la droite afin de l'éviter, tout en laissant l'une de ses chaîner se nouer autour du bras de Rubī. Prise au piège, cette dernière ne put rien tenter lorsqu'elle senti ses pieds décoller du sol sous l'influence de la chaîne, et encore moins quand celle-ci la claqua au sol, puis l'envoya vers un mur sur lequel elle se réceptionna avec les deux pieds, avant de saisir la chaîne avec son autre main pour tenter de tirer son assaillant, qui envoya alors son autre chaîne autour de la seconde main de Rubī, et ramena la jeune femme contre le sol, ventre à terre.

Derrière eux, Ranfu, qui venait tout juste de se relever, tira de sa bouche une orbe rose explosive. Sa cible – une fois sa victime libérée de son emprise – envoya ses chaînes s'enrouler autour de la sphère de flux. Pourtant celle-ci, bien qu'entravée, poursuivit sa route. Désorienté, le sbire attrapa la sphère entourée de ses chaînes d'une main, et détourna la tête. Une lumière rosâtre brilla alors, et l'orbe éclata sur lui, lui brûlant pour moitié le visage alors marqué par des braises rose pâle.

-Qu'est-ce que tu glandes ?!! Enlève moi ça tout de suite !

Ce cri, il venait de Dodoria. À sa voix, il était impossible de ne pas remarquer l'agacement que produisait sur lui le jeune Zōra, qui tentait tant bien que mal de briser ses chaînes en les frappant du revers de la main.

«Ce ne sont pas des chaînes ordinaires, Dodoria san. Je fais de mon mieux mais ça risque de prendre du temps.» avoua la jeune recrue, d'un ton empreint de remord et de peur des représailles que cela pourrait lui coûter.

«Je m'en fou ! Si tu ne m'enlèves pas rapidement cette merde, je me servirai de ton cou pour les briser !»

«Oui ! Oui ! Oui ! Oui ! Oui ! Oui ! Oui ! Oui !» brailla à plusieurs reprises le Brench-seijin en martelant de plus en plus vite les liens retenant captif l'imposant barbare.

En un éclair, Rubī apparut juste devant son opposant, et le frappa du pied, avant qu'il ne s'éloigne d'un bond afin d'envoyer une chaîne sur son adversaire. Rubī l'évita puis fonça vers lui tout en se saisissant de la chaîne.

«Rubī attends ! Ses chaînes... !»

L'avertissement de Ranfu, bien que de mise, arriva trop tard pour empêcher les mains de la jeune femme d'être brûlées par le flux qu'elles libérèrent.
Mais contre toutes attentes, ce n'est pas ce qui arrêta Rubī, qui poursuivit sa course vers son adversaire, presque sans se soucier de la douleur. Profitant de la surprise que causa cette situation cocasse, elle tira d'un coup sec sur la chaîne, ramenant vers elle l'acrobate, qu'elle frappa avec une force inouïe en plein visage. Violemment projeté contre l'une des paroi de l'épave, l'homme au bandeau ne semblait plus capable de se relever.
Essoufflée, Rubī leva les yeux au ciel – non pas pour admirer la pleine lune de ce soir – mais bien pour contempler l'intense bataille se déroulant au dessus de leurs têtes.

L'exécuteur apparut devant Danmarine, l'épée pointée sur son ventre, assez vite pour que le battement de cil du Général ne soit une fenêtre d’opportunité suffisante afin d'attaquer.
La main à plat, Danmarine poussa sur la lame de la rapière afin de se décaler sur la droite pour éviter l'attaque qu'il redoutait. Pourtant, Jatoron ne tira pas, et se rua de nouveau sur lui pour enchaîner des dizaines de petites attaques rapides du bout de sa lame. Aussi difficile que cela soit pour Danmarine de toutes les éviter, il se devait d'y parvenir ! Puis vint la dernière, c'était le moment de la stopper avant de reprendre l'avantage.

Mais c'était une feinte ! Jatoron stoppa son bras une seconde à peine avant d'atteindre Danmarine, tandis que le bout de son épée brillait déjà de mille feux.

-Et mer... !

Trop tard. La déflagration de poudre de jade venait d'emporter le Général, causant le hurlement de détresse de Ranfu et Rubī, tout deux spectateurs.

La scène dramatique toute entière se reflétait en double dans les grands yeux claires de Rubī : L'éclat d'émeraude de l'attaque meurtrière, la fumée verte laissée derrière elle, le sourire satisfait de l'exécuteur, le poing du Général au regard déterminé et furieux percutant son visage au sortir de l'écran de fumée, Jatoron traversant le plafond d'acier de l'épave avant de s'écraser au sol.

«Danmarine !» cria de nouveau la jeune femme, mais cette fois-ci, le sourire aux lèvres, et un profond soulagement présent dans la voix.
Le Général, la cape brûlée aux trois quarts et les sublimes gants blancs noircies par les flammes – de même que ne l'avait été son visage, malgré tout exempt de marques ou blessures, et affichant une expression ferme – se posa lentement jusque devant Rubī et Ranfu.

«Ranfu...» commença le Général avant de finalement tourner la tête en direction de son fidèle lieutenant. «Je crois bien qu'il va me falloir une nouvelle cape»

«Hahaha ! Ne vous en faites pas Danmarine sama, je suis sur qu'on vous trouvera ça à notre retour !»

«Toujours aussi attaché à ton apparence, hein ?» piqua la jeune femme, élargissant encore davantage le sourire de Danmarine qui posa sa main sur le bras de Rubī qui rougit légèrement, tandis que Ranfu, gêné, détourna le regard.

«Dieu soit loué, c'est enfin terminé !» souffla le jeune Zōra, soulagé que les combats arrivent enfin à leur terme.

«Pas terminé pour tout le monde, gamin ! Magne toi de me libérer au lieu de rêver !» hurla de nouveau Dodoria – étrangement vigoureux pour quelqu'un de si mal en point – remotivant la recrue qui se remit à attaquer la chaîne de manière irréfléchie, au point même d'avoir recours à ses dents.

L'ennemi était vaincu, Dodoria retrouvé, et l'équipe enfin réunie. Pour la première fois depuis leur arrivée sur Pomélo, la situation semblait enfin prendre un tournant en leur faveur.

* * *

-Moi ?

Dans sa salle de classe, à l'académie de la planète Freeza 79, Kiwi venait d'être frappé par l'incompréhension. Que lui voulait ce soldat ? Il n'était qu'un simple élève de l'académie, rien de plus.

«C'est peut être à propos de ton frère, Danmarine. Il est Général, non ?» supposa Guldo, apeurant sans le vouloir son ami qui pensa immédiatement au pire.
Kiwi se leva avec un soupçon d'inquiétude et suivit l'énigmatique soldat vers l'extérieur de la classe, sous le regard incertain de Naeko qui n'accordait pas sa confiance à l'homme vêtu d'une combinaison blanche rigide garnie d'un «K» sur la poitrine.

Cette lettre, Naeko l'avait déjà vu quelque part. Mais ou ? Cela, il ne s'en rappelait plus. Quand était-ce ? Peut-être lors de l'un de ces habituels repas que son père organisait avec d'autres grands seigneurs et chefs de guerres. Oui, ce devait être cela, il se souvenait bien de quelque chose. Des gardes portant cet uniforme, escortant un étrange vieillard pourvus de tentacules.
C'est là que tout lui revint. Ce Grand Commandant qui parlait avec son riche père de complots et de coup d'Etat, qui avait prononcé plusieurs fois en de mauvais termes le nom de Danmarine dont venait de parler Guldo. C'était bien l'un de ses hommes, l'un des hommes de celui qui souhaitait la mort de Danmarine : Kota !

Dans la hâte, le jeune Naeko laissa tomber sa chaise, et dégagea la porte d'un coup d'épaule pour partir à la poursuite de Kiwi, loin de se préoccuper des interpellations de son professeur. Réalisant que quelque chose n'allait pas, Barta et Guldo échangèrent un regard qu'ils comprirent mutuellement, et suivirent Naeko en courant – une fois encore – en ignorant les hurlements du professeur.

Dans le grand hall aux imposantes colonnades crèmes décorées de longues fougères grimpantes, complètement désert à cette heure de la journée, deux autres hommes vêtus de la même armure attendait le troisième qui arrivait justement en compagnie de Kiwi. Le jeune Actinidia-seijin, bien que perplexe, suivait le soldat sans s'inquiéter outre mesure. Mais c'était sans compter sur l'arrivée de Naeko qui accourut à toute vitesse en tenant d'une main le nœud de sa cravate bleue.

«Kiwi ! Ces types vous veulent du mal à toi et ton frère, éloigne toi d'eux !»

Entendre «vouloir du mal» et «frère» dans la même phrase fut suffisant pour faire réagir Kiwi. Ni une ni deux, l'élève dégagea son poignet que tenait l'homme et s'éloigna d'un bond pour rejoindre Naeko, ainsi que Guldo et Barta qui se tenaient tout deux à ses côtés.

«Quand êtes vous arrivés ?» demanda le blondinet, surpris de les voir apparaître si brusquement.

«Héhé ! On allait pas laisser Kiwi avec ces mecs louches, pas vrai Barta ?» ricana fièrement Guldo, approuvé par son grand ami.

«Les gars...» sourit le jeune Kiwi, heureux de voir accourir ses amis pour lui.

«On se réjouira plus tard...» raisonna Naeko, qui retroussait déjà les manches de sa chemise déchirée tout en s'avançant à la tête du petit groupe d'enfants. «J'ai comme l'impression qu'ils ne vont pas lever le drapeau blanc aussi facilement.»

Forts de la motivation procurée par les liens qui les unissaient, les quatre enfants se mirent en position de combat, tous prêt à en découdre face aux trois présumés soldats de Kota.

«Voilà pourquoi je déteste les enfants...» confia l'un d'eux en soupirant, les mains sur les hanches, avant d'avancer vers le quatuor de fortes têtes. Lorsqu'il tenta d'attraper l'enfant qu'il était venu chercher, Kiwi le repoussa en arrière et s'échappa, tandis que les autres enfants se dispersèrent eux aussi.

-Attrapez-les !

Les trois soldats se jetèrent sur les élèves, bien décidés à tous les mettre hors d'état de nuire – ou plutôt de fuir – bien loin de s'attendre à une résistance quelconque.

Quelle erreur !
L'un d'eux fit face à Barta, un large sourire aux lèvres, bien que curieux de savoir pourquoi l'enfant arborait un sourire certainement encore plus grand que le sien. Sans comprendre quoi que ce soit, le soldat reçut une gifle, puis deux, puis trois. Barta répétait les aller-retour à une vitesse purement déconcertante. Furieux de ne pouvoir réagir devant une telle rapidité – et accessoirement d'en être à la vingt-deuxième baffe en à peine quelques secondes clairement humiliantes – l'homme poussa un cri vengeur, qui se solda finalement par la tant attendu vingt-troisième.

Guldo, piégé contre un mur devant un soldat l'ayant poussé à reculer, regardait son opposant avec quatre yeux écarquillés et de la sueur coulant le long de son front, avant de prendre une grande respiration, comme pour évacuer son stress.

«Vient avec moi, gamin ! Inutile de résister !»

«Hihi, hé monsieur !» ricana Guldo qui venait de retrouver le sourire, sans raison apparente se disait le soldat. «Pourquoi vous avez enlevé vos vêtement devant un enfant ? Espèce de pervers !»

-Quoi ? C'était l'incompréhension totale pour l'homme ! Comment tout son équipement s'était-il retrouvé aux pieds du gamin ? Comment avait-il fini en caleçon tout juste le temps d'une respiration ?
Se sentant ridicule – probablement à juste titre d'ailleurs – il bondit sur Guldo pour s'emparer de lui une fois pour toute. Le choc fut d'autant plus grand au moment de percuter le mur, entendant ricaner de plus bel l'insupportable gnome verdâtre.

«Il faut vous acheter des lunettes, monsieur le pervers ! Hahaha»

-LA FERME GAMIN !

Trempé ! Qui aurait effectivement pensé qu'en se jetant de nouveau sur Guldo, il manquerait à nouveau sa cible ? N'importe qui de censé il est vrai.
Mais qui en revanche aurait pensé qu'en procédant ainsi, l'homme se retrouverait la tête la première plongée dans un baquet rempli à ra-bord d'eau froide qui n'était pourtant pas là il y a encore quelques secondes? Personne de censé ne l'aurait fait.

«C'est pour ça que vous avez enlevé vos vêtements, vous deviez prendre votre douche, c'est ça ?» moqua une fois de plus le jeune impertinent, sous le regard éberlué de Kiwi qui venait d'assister à toute la scène sans être capable de discerner le moindre mouvement.

-Kiwi !

Trop occupé à observer le combat adjacent, l'Actinidia-seijin n'avait pas remarqué le troisième homme se jetant sur lui. Fort heureusement, Naeko arriva à temps pour frapper l'homme en plein visage et l'éloigner de Kiwi.

«Merci, Naeko !»

«Pas le temps de se donner de l'amour. On y va ensemble !»

«Ouais !»

Le duo de rivaux se lança alors sur leur ennemi, Kiwi exécutant une vive roulade pour le frapper dans le ventre tandis que Naeko bondit vers lui, le poing lancé sur sur son visage. Une seconde galipette de l'Actinidia-seijin l'amena dans le dos du leader dans le but de frapper du pied à l'arrière de son genoux gauche qui se plia alors, forçant l'homme à s'accroupir – et de fait – à faciliter la voie qu'emprunta le pied de Naeko vers son menton.
Debout, mais vacillant, l'agent de Kota essuya le sang qui coulait sur ses lèvres avant d'entrer dans une colère noire. Il se rua sur les deux gosses, cette fois entièrement dénué de toute compassion, mais au contraire habité d'une réelle envie de leur faire payer cette humiliation. C'était sans compter sur l'avantage certain des enfants en matière d'agilité et de vitesse que leur procurait leur petite taille.
Kiwi et Naeko esquivaient chacun des coups du soldat en armure blanche en sautant par dessus, en roulant sur le côté, en se servent de son bras comme d'une balançoire, ou encore en glissant entre ses jambes, et profitant de chaque esquive pour lui porter une rapide contre-attaque.

Résultat des courses, tout ce qu'obtint l'homme – et non il n'avait pas obtenu sa pitoyable vengeance contre de simples enfants – c'est un épuisement offert avec un paquet d’hématomes en bonus. Quelle surprise supplémentaire cela fut lorsqu'il releva les yeux et vit les deux jeunes garçons fondre sur lui, pointer chacun à bout portant la paume de leur main devant son estomac, et relâcher une violente onde de flux qui le projeta contre une colonne qui se fissura à l'impact.

«Bien joué, Naeko !» complimenta Kiwi en tendant sa main vers le blondinet, qui après un léger temps d'attente et d'hésitation, lui serra finalement.

-H...hey ! Les gars !

Un seul d'entre eux tenait encore debout. Les rôles inversés, il était celui reculant devant Barta et Guldo, qui gloussaient tout deux comme de jeunes idiots, avant que Barta ne fasse une étrange proposition à son compère.

«On lui fait le coup de la Tornade Renversante ?»

«C'est partit !»

Soudainement, Guldo disparut devant les yeux ébahis du soldat apeuré, quand tout à coup, Barta se mit à courir aussi vite qu'un éclair bleu tout autour de lui, sans s'arrêter. Au bout de quelques secondes, l'homme fut frappé – non pas par Barta – mais d'un tournis presque hypnotique.
Voyant l'homme commencer à tituber, le grand bleu stoppa son sprint circulaire, le regarda en souriant, et déclara simplement «Tombe !» en le poussant du bout du doigt. Le déséquilibre qu'il subissait, associé à Guldo qui était apparu subitement derrière lui en position accroupie, causa l'inévitable chute de l'homme en arrière, désormais à terre, les yeux tournant et tournant tels deux tourbillons.

«On l'a fait ! On a battu ces types haut la main ! Ginyu san serait fier de nous !» déclara fièrement Barta.

Néanmoins, le jeune noble ne semblait pas convaincu de cette prestation. «Pas de quoi se vanter avec une technique aussi ridicule.»

-Nous n'aurions pas dû vous sous-estimer...

Le meneur du trio vaincu plus tôt par Kiwi et Naeko, toujours conscient malgré le choc, venait de s'adresser aux enfants qui fêtaient déjà leur victoire. Prenant cela comme un rappel à l'ordre, Kiwi retrouva son sérieux et s'approcha de l'homme afin de lui demander une fois pour toute ce qu'il lui voulait.

«Je ne te répondrai pas, gamin !»

C'est ce que déclara le soldat portant l'insigne du Grand Commandant avant de voir ses dents voler et sa mâchoire se briser soudainement sous le pied de Naeko, dont la semelle était désormais couverte de sang.

«On sait que tu travailles pour le compte de Kota» annonça-t-il d'abord, avant de saisir les cheveux du soldat pour lui relever la tête en prenant soin – cela allait de soit – de la claquer contre la colonne sur laquelle il était adossé.
«Mon père connaît bien les rats dans votre genre et les procédés que vous employez. Vous cherchiez à faire chanter son frère, pas vrai ? Inutile de mentir.»

«C'est...c'est vrai. Le Grand Commandant...Kota sama, nous avait chargé de t'enlever. Tu aurais dû servir de moyen de pression...pour forcer ton frère à se rendre.»

«Qu'est-ce que tu dis ?! Qu'est-ce que vous voulez à mon frère ?!»

«Héhé...un gamin comme toi ne comprendrait rien à ces histoires de politiques. Sache juste que...même si par miracle, ton frère revient en vie de Pomélo...vous serez traqués. Jamais plus vous ne vivrez en paix, ton frère et toi, ou que vous alliez.»

Le sombre discours de l'agent de Kota avait sans doute glacé le sang de ces jeunes enfants. Kiwi ne comprenait pas comment son frère – un Général admiré et respecté – avait pu se faire tant d'ennemis. Il ne réalisait pas encore à quelle point dans ce monde, la renommé et le respect sont indissociables de la jalousie et de la haine.

«Héhéhé...ceci dit...tu n'auras sûrement pas l'occasion de mourir avec ton frère.» souffla l'homme à la mâchoire brisée,faisant sourciller un Naeko soupçonneux.

«Puisque vous connaissez les intentions de Kota sama...» poursuivit-il tout en déployant une énorme quantité de flux au creux de sa main. «...je dois vous emporter avec moi !»

-Kiwi, Naeko ! Faites gaffe !

Kiwi vécut cet instant comme si le temps s'écoulait au ralentit. Il vit tout d'abord une intense lumière s'étendre tout autour de sa source – autrement dit le kamikaze qui riait aux éclats, si fort qu'il en projetait du sang par la bouche – puis la main de Naeko se poser sur son torse, le pousser en arrière. Il vit, tout en sentant son corps reculer sous la pression qu'avait exercé la main de son rival, la déflagration qui emporta le responsable avec elle. Mais surtout, ce qu'il vit, alors qu'il tendait impuissant la main en avant, c'était son sauveur le regardant, le sourire aux lèvres, ses cheveux dorés flottant, tandis que les flammes de l'explosion l'enveloppaient inexorablement.

Tic … Tac ...Tic … Tac

-NAEKO !!!

* * *

-Hé ben c'est pas dommage ! La prochaine fois que t'auras à me libérer, essaye de penser à faire fondre les chaînes avec ton flux AVANT que le combat soit fini !

-Excusez moi, Dodoria san !

N'imaginant pas une seule seconde ce que les répercussions de ses actes pouvaient provoquer en ce moment sur Freeza 79, Danmarine – ainsi que son escouade – savouraient un court instant de répit avant de quitter cette lugubre épave à l'atmosphère humide pour traverser à nouveau le désert, qui avait au moins l'avantage de leur proposer un vent tiède et agréable à cette heure de la nuit.

«Danmarine...comment dire ça...c'est sympa d'être venu me chercher, voilà.»

«Tu pourrais au moins le remercier pour ça, Dodoria !» râla encore le lieutenant Ranfu, sitôt interrompu par la main de Danmarine qui se déposa sur son épaule.

«C'est déjà un très gros effort pour lui de me dire ça, ne soit pas trop dur.»

«Oui bon euh...je vais chercher mon épée et on se tire de ce trou à rats miteux, ok ?»

Le Durian-seijin partit à la recherche de sa fidèle arme, certainement laissée quelque part comme un vulgaire déchet.
Le jeune Zōra observait calmement le cadran de sa montre à gousset argentée qu'il venait de sortir de sa sacoche. Ce précieux cadeau que lui fit son père le jour de son quinzième anniversaire, Zōra l'emmenait partout avec lui. Dans les instants de joie, comme dans ceux de peine, il aimait observer les aiguilles tourner – tout spécialement une nuit comme celle-ci afin de l'admirer sous les rayons de la lune – et réfléchir calmement. Au bout de tous ce temps, si Zōra était bien certain d'une chose, c'était que le monde était aussi bien calibré que les rouages de sa montre. Pour lui, le monde tournait, dans un seul sens, sans que l'on puisse l'en empêcher ou le ralentir. Dans le sens des aiguilles d'une montre.

«Dodoria ! Si tu ne te dépêches pas on part sans toi !» cria le Général, probablement pour plaisanter.

-La ferme ! J'arrive quand j'arrive, je repartirai pas sans mon épée.

Clic...


Toujours à l’affût, le Général entendit un léger bruit, comme un caillou tombant et ricochant sur le sol. Rubī remarqua le visage grave arboré par Danmarine, et comprit elle aussi que quelque chose n'allait pas.

«J'ai comme un mauvais pressentiment...»

-Ça va, je te dis que j'arrive !

C'est alors qu'un amas de débris se retrouva projeté de toute part. La raison ? Elle venait de se relever de sa difficile chute alors qu'on la pensait mise hors-jeu.
Les vêtements abîmés, du sang et de la crasse sur le visage, mais surtout une inhabituelle expression de fureur marquant ses traits, Jatoron était de retour.

«Encore toi ?!»

«Tu m'as mis en colère...Général...héhéhé...et ce n'est pas bon de me mettre en colère !»

«C'est vraiment le même type ?» demanda Rubī, à la fois inquiète et surprise de voir l'homme froid et impassible qu'il était se comporter d'une manière aussi dérangeante.

«Abandonne, dans ton état tu ne pourras rien faire !»

«Savais tu, Général...» poursuivit l'exécuteur en ignorant totalement l'intervention de Danmarine, «...que sur notre planète, certains individus ont la capacité de se métamorphoser dans certaines situations ?»

«Qu'est-ce qu'il raconte ce taré ?» demanda Ranfu qui masquait difficilement ses craintes.

«Moi par exemple...alors que je suis un homme au naturel calme, il n'existe qu'une manière de réveiller mon vrai pouvoir...» reprit-il, alors que sa peau, visible sous l'éclat de la lune bleue de Pomélo, commençait à onduler d'elle même, et que de répugnantes pustules proliféraient sur sa surface.

-IL FAUT ME METTRE EN COLERE !

Le choc était assuré ! Le bel homme qu'était Jatoron avait en un instant perdu son charme, laissant place à une bête hideuse et terrifiante au museau courbé et à la musculature au moins triplée de volume, suffisamment pour avoir réduit en lambeaux la chemise qu'il portait.
Le monstre grogna tel un animal, foudroyant de terreur les personnes qui assistaient à cet horrible numéro. Mais cette réaction fut la seule permise.

Prit d'un accès de rage et de fureur, mêlé à une vitesse plus incroyable encore qu'elle ne l'était auparavant, la créature se rua sur Ranfu, Rubī et Danmarine, qui se retrouvèrent tous projetés par la force écrasante de Jatoron.
Lorsque ce monstre dirigea son regard sanguinaire empreint de folie en direction de Zōra, le jeune garçon serra sa montre dans sa main et pria pour ne pas souffrir.

Au moment ou l'exécuteur arriva pour lui porter un coup fatal, Dodoria surgit de nul part, sa bien aimée enfin retrouvée, et protégea la recrue en recevant le coup à sa place, heureusement bloqué par son épée.

«Fou le camp gamin ! Il est pour moi !»

Prit de panique, le Brench-seijin eut tout juste le temps d'obéir et de s'éloigner avant qu'un second coup ne frappe Dodoria qui se retrouva alors au tapis, souffrant encore beaucoup trop de ses blessures.
L'animal s'acharna alors sur le Durian-seijin en l'accablant de coup de griffes dont il se protégeait avec sa fidèle lame.

Bien qu'il soit un guerrier passionné, Dodoria mentirait s'il disait ne pas s'être sentit soulage en voyant une sphère d'énergie exploser sur le visage de Jatoron, stoppant ainsi son carnage. Danmarine, à peine relevé, venait de tirer d'affaire son acolyte.

«C'est moi ton adversaire, Jatoron !»

Inutile de le préciser. Le monstre galopait déjà à quatre pattes vers Danmarine. Perturbé par le comportement bestial de son adversaire, le Général se retrouva submergé d'attaques toutes plus sauvages les unes que les autres, alliant griffures, morsures et autres frappes violentes.

Zōra observait la scène en tenant aussi fort qu'il le pouvait sa montre contre sa poitrine. Ranfu, Rubī et Dodoria, tous sonnés par l'attaque du monstre, gisaient au sol sans pouvoir se relever.
Impuissant et terrifié, tout ce que pouvait faire Zōra en ce instant, c'était prier pour que Danmarine reprenne le dessus et vienne à bout de ce monstre. Mais en voyant Jatoron attraper sans délicatesse aucune la gorge du Général et le traîner contre les murs en courant à toute vitesse, riant plus fort que ne le ferait un aliéné échappé de l’asile, le jeune Brench-seijin sentait l'espoir s'envoler autant qu'il sentait contre sa poitrine le cliquetis des aiguilles de sa montre.

-HAHAHAHAHA ! Crève, Général !

Tic … Tac ...Tic … Tac ...

À suivre !

Dernière édition par Imate le Mer Fév 24, 2016 0:31, édité 1 fois.
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Re: Dragon Ball Extended Universe : Les Chroniques d'une Gue

Messagepar omurah le Mar Fév 23, 2016 22:21

J'ai trouvé une bonne partie du chapitre encore plus romanesque que d'habitude, et la plupart des effets de style ont fait mouche. Naeko est brillant sur ce chapitre qui le met largement à l'honneur. La scène de kidnapping raté et le combat qui allaient avec étaient très bien réalisés. J'ai toujours eu un gros faible pour les scènes d'enfants qui font tourner en bourrique des adultes (Denis la malice powa, les vrais savent) et sur ce point, c'était très bon :mrgreen: . Le sacrifice de Naeko étant la cerise sur le gateau. Faire du gars le plus hautain du groupe celui qui finalement s'avérera le plus altruiste, je suis certain que c'est pas un hasard ;) ; globalement le côté "vous ne serez plus jamais en sécurité nulle part" est quelque chose que j'adore et qui marche toujours sur moi, que ce soi en film ou en jeux-vidéo.

La technique de Barta et Guldo est sympa, ça me fait penser à un truc mais j'arrive pas à mettre le doigt dessus =p -(il y a un clin d'œil à une autre oeuvre ou alors ça c'est vraiment passé dans DB ?) ; le suspens sur Ginue s'aggrandit et son histoire a l'air particulièrement intéressante, y'a de quoi faire en même temps avec un perso comme ça, je suis ça avec intérêt du coup :)

Côté Pomélo, j'arrive pas à savoir si le perso de Jatoron est un personnage tertiaire, secondaire ou principal :lol: c'est pas une critique au contraire, c'est très intéressant, tu as tellement développé quasiment tous les persos qui apparaissent que c'est plus possible de savoir qui est de passage et qui est là pour durer, et ça tient en haleine. J'ai pas vu venir le coup de la transfo, très bien vu :)

En tout cas ça fait plaisir de revoir Dodoria dans le game, le fait d'en avoir fait un enjeu sur la durée façon "sauver le soldat Dodoria" (tiens, j'y pense, un autre clin d'oeil ?) lui a définitivement donné une certaine aura en créant une hype autour de sa libération ^^

Sur la forme et les détails de mise en scène que ce soit en combat ou en dehors des combats, c'est toujours très imaginatif et plaisant (le coup des chaînes autour de la boule de flux, quand on visualise, ça claque), GG :)
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Re: Dragon Ball Extended Universe : Les Chroniques d'une Gue

Messagepar Imate le Ven Avr 08, 2016 18:09

En réponse à omurah :
Spoiler
Merci à nouveau ! Si j'en juge à ton commentaire, je pense avoir atteint les objectifs que je cherchais, déjà si tu as été réceptif à l'ambiance et à la scène avec les enfants qui contraste pas mal avec le reste (et que j'ai écrite avec beaucoup de plaisir^^), je suis ravis ! Et je le suis d'autant plus si j'ai réussi à faire passer l'émotion avec la "grande scène" de Naeko ! :D

Pour la technique de Barta et Guldo en duo, nope ni clin d’œil à une oeuvre ni référence à Dragon Ball. Après il est possible que quelque chose du genre ait déjà été fait (enfin pas dans Dragon Ball en tout cas ça j'en suis sur^^) mais sinon c'est du entièrement fait maison :p

Tant mieux aussi si les histoires qui gravitent un peu autour de tous les persos (Jatoron, Ginyu et Dodoria pour le coup) te plaisent. Il y a tellement de points de vue que je ne peux pas tous les montrer dans un seul chapitre (coucou Niwa, Kota, Roku et Mélo/Zarbon :mrgreen: ), c'est donc plaisant et rassurant de savoir que ça n'est pas une gène et que l'intérêt est suscité :D

Encore merci pour tes compliments et encouragements, ça motive énormément pour continuer et essayer d'élever encore davantage le niveau. A la prochaine pour la suite ! ;)


Rapidement avant la lecture de ce chapitre, je m'excuse du retard plutôt conséquent^^
J'avoue que ce n'est pas facile de concilier le travail à la fac et l'écriture ces derniers temps, mais j'ai profité du temps libre que j'avais cette semaine pour terminer ce chapitre qui traîne depuis pas mal de temps.. :oops:
Je ne vous embête pas plus longtemps, bonne lecture à tous !

Chapitre 12 : Aube


Précédemment ! (ouais vu que ça fait un bail on va rafraîchir un peu tout ça)

Alors que sur Pomélo, la guerre opposant les princes Zarbon et Mélo à l'armée de Freeza commandée sur place par le Commandant Niwa, récemment rejoint par les Généraux de Kota, Satsu et Pierrot, les ennuis se poursuivent !

Après de longues recherches, Danmarine et ses hommes retrouvent enfin Dodoria retenu prisonnier par Jatoron, l'exécuteur personnel du prince Zarbon. Alors que le Général Danmarine, suite à un périlleux affrontement, pensait avoir enfin vaincu le ravisseur, ce dernier révéla au grand jour son véritable visage, et se servit de sa nouvelle puissance qu'il déchaîna contre ses ennemis.


 Impuissant et terrifié, tout ce que pouvait faire Zōra en cet instant, c'était prier pour que Danmarine reprenne le dessus et vienne à bout de ce monstre. Mais en voyant Jatoron attraper sans délicatesse aucune la gorge du Général et le traîner contre les murs en courant à toute vitesse, riant plus fort que ne le ferait un aliéné échappé de l’asile, le jeune Brench-seijin sentait l'espoir s'envoler autant qu'il sentait contre sa poitrine le cliquetis des aiguilles de sa montre.

-HAHAHAHAHA ! Crève, Général !
 

Pendant ce temps, sur Freeza 79, le grand Commandant Kota poursuit ses noirs desseins jusqu'à s'en prendre au jeune frère du seul homme à lui résister, le frère de Danmarine, Kiwi. Les hommes envoyés par Kota cependant submergé par l'ingéniosité des jeunes prodiges, révèlent le commanditaire de cette tentative d'enlèvement, avant de causer une puissante explosion dans le but d'emporter avec eux les jeunes Guldo, Barta, Kiwi, et Naeko. Voyant le danger menacer son ami, le jeune blond décide de sauver Kiwi, au prix de sa propre vie.

 
Kiwi vécut cet instant comme si le temps s'écoulait au ralentit. Il vit tout d'abord une intense lumière s'étendre tout autour de sa source – autrement dit le kamikaze qui riait aux éclats, si fort qu'il en projetait du sang par la bouche – puis la main de Naeko se poser sur son torse, le pousser en arrière. Il vit, tout en sentant son corps reculer sous la pression qu'avait exercé la main de son rival, la déflagration qui emporta le responsable avec elle. Mais surtout, ce qu'il vit, alors qu'il tendait impuissant la main en avant, c'était son sauveur le regardant, le sourire aux lèvres, ses cheveux dorés flottant, tandis que les flammes de l'explosion l'enveloppaient inexorablement.

-NAEKO !!!


* * *

Au cœur des ténèbres, dans un lieu sombre à l'environnement presque imperceptible, et dont le sol était subtilement surplombé d'une fine pellicule de brume inquiétante, un incessant bruit d'eau – ou plus précisément de gouttelettes d'eau tombant incessamment – résonnait au milieu du vide.

Le doux vent soufflant à travers les fissures qui perçaient les murs faisait s'agiter un large morceau de tissu blanc planté au bout d'un pieux dépassant d'un amas de débris. Partant de là, une sinistre traînée de sang traçait un chemin que même les plus vaillants hésiteraient à suivre. Le plus terrifiant – à condition que l'on puisse faire face à la vision d'horreur du bras violet gisant seul sur le sol sans le reste du corps – se trouvait certainement à l'extrémité de la voie, immobile sur le sol, et adossé contre un mur de ferraille fraîchement peint d'un vif rouge semblant être la source de l'écoulement persistant.

Oui, ce corps ensanglanté et abîmé, reposant là, dénué de son bras droit, causerait chez n'importe qui – si tant est qu'il soit saint d'esprit – un sentiment d'effroi. Ce cadavre livide et sans vie que l'on ne reconnaissait qu'au second coup d’œil sans son habituel teinte violette, aucun doute ne subsistait quant à son identité. C'était bien lui, vidé de toute substance et de toute volonté, certes, mais ce visage était bien le sien.

… Danmarine !

-Réveille toi ! Hey ! Aller réveille toi je t'en supplie ! Pense à ton frère, tu ne peux pas l'abandonner !

Aucune réponse. Flottant dans le néant, l'interpellé ne semblait plus pouvoir répondre aux appels désespérés de son ami.

-Je sais que tu es vivant, tu ne peux pas mourir ! Aller debout, lève toi ! … Kiwi !

Le jeune garçon ouvrit alors les yeux, découvrant ses amis Barta et Guldo qui l'appelaient à s'en déchirer les poumons depuis déjà prêt de dix bonnes minutes. Il était bien vivant, en un seul morceau.
Aucun lieu apocalyptique, seulement le grand hall de l'académie, dont le centre se trouvait calciné et couvert de débris tombés là suite à l'effondrement du plafond et des colonnades voisines. De toute part, pour déblayer les débris ou éteindre quelques feux naissant, les résidant de l'enceinte s'activaient, jouant ainsi une agréable mélodie – aussi baptisée brouhaha – que Kiwi n'avait jamais trouvé aussi harmonieuse qu'en cet instant ou il réalisait qu'il était bien vivant.

«Ce n'était...qu'un rêve ?» murmura l'enfant, déboussolé suite aux récents événements. Projeté par l'explosion qu'avait provoqué son ravisseur, le jeune Actinidia-seijin reprenait tout juste conscience – et avec elle – recouvrait également ses souvenirs les plus douloureux.
«Et Naeko ! Est-ce qu'il...»

Guldo et Barta se regardèrent un moment, avant que le plus grand ne se décide à prendre la parole.

«Il a vraiment été courageux, sans lui...tu serais sûrement mort»

Kiwi n'y croyait pas. Pourquoi l'avait-il sauvé ? Pourquoi, alors qu'il pensait n'éprouver pour lui que de la haine il y a encore quelques heures, il se sentait dévasté à l'idée qu'il avait pu se sacrifier pour lui. Ce n'était pas uniquement par fierté, cela Kiwi s'en fichait pas mal au fond. Il devait l'admettre : Penser qu'il venait de perdre Naeko le faisait profondément souffrir.

«C'est pour ça que...» reprit Barta en posant affectueusement sa main sur l'épaule de son ami, «On pouvait pas le laisser mourir comme ça, pas vrai ?»

Il n'en fallut pas davantage pour que le visage de Kiwi ne s'éclaircisse. En effet, le jeune garçon réalisa en tournant la tête que le blondinet se tenait dos au mur, bras croisés, le regard posé dans le vide. Sans se soucier de ses quelques blessures, il se redressa sur ses deux pieds et rendit visite à son sauveur.

«Heureux de voir que tu vas bien...Naeko» lui dit-il d'un ton sobre, ou du moins autant qu'il le pouvait, incapable de dissimuler entièrement sa joie.

«J'aurais dû mourir...Quand je t'ai sauvé, je le savais. J'aurais dû mourir, et pourtant...»

«Et pourtant tu es là, pas vrai ? C'est que ton destin n'était pas de mourir aujourd'hui. Mon frère me répète toujours qu'il ne mourra pas parce que son heure n'est pas venue.»

«Tu y crois vraiment ?» demanda le jeune noble d'une manière aussi intriguée que mélancolique, exprimant l'état de perdition dans lequel il se trouvait.

«Malheureusement...parce que ça veut dire que je vais devoir te supporter un peu plus longtemps !» piqua l'Actinidia-seijin pour énerver son ami, dans l'espoir que celui-ci retrouve son habituelle répartie.

«Je sais vraiment pas ce qui m'a poussé à sauver une vermine dans ton genre, Kiwi !» répliqua alors Naeko, pour le plus grand plaisir du provocateur.

Barta et Guldo observaient la conversation d'un peu plus loin, sans intervenir. Ils semblaient apprécier de voir leur ami si ravis. Mais leurs regards semblaient cacher autre chose. Barta songeait effectivement à la manière dont il avait interpellé son ami Guldo pour lui demander « d'arrêter tout », avant de foncer attraper Kiwi au vol. Il repensait à cet instant ou, alors qu'il lâcha son ami contre le mur, une fois écarté de l'explosion, il vit Guldo apparaître juste à côté, tenant Naeko alors qu'il se trouvait en plein cœur des flammes de l'enfer un dixième de seconde plus tôt. Pourtant à l'accoutumé fiers d'exposer leur impressionnante vitesse, les deux enfants n'envisageaient étrangement pas cette fois-ci de se vanter de cet exploit.
Kiwi tapa sur l'épaule de son rival tout en riant, comme pour lui dire de se calmer, puis rejoignit ses deux amis. Naeko le regarda s'éloigner de lui. Il était heureux d'avoir survécu. Bien sur, il était heureux de le retrouver. Cependant, impossible pour lui de se sortir de la tête cette totale et indéniable certitude qui lui torturait l'esprit. Cette affreuse certitude qu'il se répétait inlassablement, marque indélébile d'une vulnérabilité ancrée en lui sans qu'il ne l'ait vu jusqu'alors.

-J'aurais dû mourir...

* * *

Bien loin du soleil qui éblouissait Naeko en projetant ses rayons au travers des larges baies vitrées du hall de l'académie, sur Pomélo, c'était l'éclat bleuté qui éclairait le vaste désert au milieu duquel trônait une immense carcasse de vaisseau, arène ou se jouait l'un des plus grands combats du Général Danmarine.

«Vous allez-bien, Dodoria san ?» demanda innocemment le jeune Zōra à son sauveur qui peinait à se relever en prenant appui sur son épée.

«Même si j'étais déjà salement amoché, ce type cogne dur, y'a pas à dire. Danmarine risque d'en chier contre lui.» déduisit le Durian-seijin des coups qu'il avait reçu de Jatoron, en ne manquant pas bien sur de jurer tel un charretier.

«Vous pensez que le Général risque d'être vaincu ?»

«Hé...aucun risque. Si je suis bien sur d'une chose au sujet de Danmarine...c'est que ce con est assurément increvable !»

Un choc projeta sable et débris dans toutes les directions à l'instant ou ces mots émanèrent de Dodoria. Danmarine et Jatoron se faisaient face dans un impressionnant duel de force à une dizaine de mètres de là ou se tenaient les spectateurs.
Les deux guerriers opposaient leurs corps couverts de sang et de blessures, aucun d'eux n'y avait échappé !
Porté par une inexplicable et inébranlable détermination, le Général affrontait à armes égales un adversaires qui quelques minutes plus tôt semblait pourtant invincible. S'étant saisi du bras droit du monstre, Danmarine le projeta contre un tas de morceaux de ferraille contre lequel il s'écrasa avant de se relever aussitôt en dégageant les obstacles d'un simple geste enragé, puis poussa un cri sauvage à son adversaire, laissant couler allègrement de longs filets de salives de sa gueule bestiale.
Imperturbable – même devant le regard horrifiant et sanguinaire du Pomélo-seijin – Danmarine arracha ce qu'il restait de sa cape accroché à ses épaulières puis chargea l'ennemi tout en l'obstruant d'un barrage de kikohas afin de l'immobiliser. Une fois à proximité, le Général se laissa glisser à ses pieds pour esquiver son contre vengeur, et l'expédia dans les aires d'un coup de pied au niveau du menton. Le monstre se stoppa dans le vide, désormais au dessus de l'épave dont il venait de traverser la paroi supérieure, et hurla à la lune une nouvelle fois. Il ne comprenait pas. Dodoria et Zōra ne comprenaient pas. Ils ne comprenaient pas comment un tel revirement de situation était possible.

-Tu te souviens de la capacité de Danmarine sama dont je t'ai parlé, Zōra ?

Le lieutenant Ranfu, lui aussi fortement diminué par ses précédentes batailles, se tenait debout avec l'aide de Rubī qui le soutenait de son mieux. Visiblement loin de l'incompréhension dans laquelle baignaient les autres, il se proposa d'éclaircir cet étrange vivacité que le Général avait tout simplement sortit soudainement de son chapeau.

«La capacité de régénération de Danmarine sama est lente en temps normal, mais durant un combat, lorsque les blessures subies par le corps restent superficielles, la restauration des tissus est accélérée grâce à une hormone similaire à l'adrénaline que sécrètent ses cellules.»

«Quel rapport y a-t-il entre sa capacité de guérison et sa soudaine montée en puissance ?» interrogea la recrue, perplexe face aux explications du lieutenant que Dodoria fixait intensément d'un regard vide de compréhension.

«Quand la guérison se fait à vitesse normale, le corps guérit simplement, c'est vrai. Mais lorsque cette hormone accélératrice intervient, la régénération se fait presque instantanément, si bien qu'à une telle vitesse, les réserves d'énergie de Danmarine sama ne sont pas simplement restaurées avec les blessures. Elles excèdent leurs limites naturelles, et plus le corps subit de dommage, plus il guérit...et plus son flux croit et s'intensifie.»

Le mystère de la puissance du Général s'éclaircit alors pour Zōra. Dodoria quant à lui se contentait de fixer indéfiniment le lieutenant, attendant peut être – dans un espoir probablement vain – un soudain éclair de lucidité qui lui permettrait de voir ces explications scientifiques autrement que comme une simple suite de mots trop complexes pour faire parti de son vocabulaire barbare.
En attendant que celui-ci ne sorte de cet état de réflexion aussi intense qu'inutile, l'affrontement se poursuivait alors que Jatoron avait de nouveau porté un assaut au sol. Force fut pour lui de constater l'impuissance de ses attaques animales toutes contrées par le Général, le poussant à récupérer son épée plantée dans un tas de sable non loin de lui. Voyant le monstre se jeter sur Danmarine en possession de sa lame, Dodoria hurla le nom de son Général à pleins poumons afin de l'interpeller, et lui jeta sa propre épée que Danmarine utilisa en guise de réponse, contrant la fine rapière de Jatoron dans un éclat d'étincelles aux reflets de jade qui frôlèrent son visage crispé par la douleur et la rage de vaincre.

* * *

L'épais liquide rouge s'écoulait rapidement dans la gorge de cet individu assoiffé. Assis à une table, Satsu buvait son verre comme s'il s'agissait d'une simple eau minérale, à croire que la forte teneur en alcool de cette boisson offerte par le Commandant Niwa qui les accueillait lui et Pierrot n'atteignait même pas ses papilles gustatives.

«Ton alcool a pas vraiment de goût si tu veux mon avis, t'as pas un truc plus fort ?» grommela Satsu, insatisfait de cette liqueur typique de Pomélo.

«Veuillez m'excuser, Satsu sama. Les habitants de cette planète ont pour habitude de préférer les alcools raffinés, c'est tout ce que nous avons pu trouver»

Les plates excuses présentées par le Commandant tranchaient nettement avec son caractère habituellement froid et peu expressif. Face à ses supérieurs, Niwa semblait préférer rester à sa place.

«Allons Commandant, ne vous excusez pas. Il faut pardonner à mon camarade. Le raffinement n'a jamais été l'un de ses points forts, héhéhé»

À en juger par le regard menaçant que jeta Satsu au Général moqueur, son intervention lui avait sans doute fortement déplu. Cela n'empêcha pas cependant Pierrot d'afficher son éternel sourire sournois et ravis de ses tirades. Il ne fit pour autant pas cas de ce bref échange, et annonça les raisons de leur présence.

«Kota san est très mécontent de votre performance sur Pomélo, Niwa san. Les choses n'avancent pas au rythme qui avait été convenu. » commença le Général clownesque sur un ton sans nul doute menaçant, avant de poursuivre en posant ses pieds sur la table, claquant ses talons aiguilles sur la bouteille d'alcool vidée par Satsu un peu plus tôt.
«Il serait fâcheux que Freeza sama soit entretenu de vos échecs répétés, n'est-ce pas ?»

«Mais...nos effectifs sont bien trop réduits pour mener un assaut efficace, j'ai bien peur que nous ne soyons contraints de maintenir notre position défensive à moins que Kota sama ne nous envoi les renforts que je lui ai réclamé.»

«N'ayez crainte, je ne suis pas là pour vous réprimander, Niwa san !» ricana Pierrot en se redressant d'une manière aussi soudaine que surprenante.
«Nous avons été envoyés ici pour accomplir un objectif précis, ainsi que pour vous livrer un nouvel ordre de mission. D'une pierre....deux coups.»

Pierrot profita de la pose qu'il avait marqué en milieu de phrase pour sortir une tablette électronique qu'il tendit au Commandant. Celle-ci contenant les instructions directes de Kota, Niwa prit soin de les lire attentivement. Alors qu'il se concentrait sur le texte, un lourd silence s'était installé. Un silence que rien ne rompit, à l'exception de l'insupportable claquement des griffes de Pierrot entre elles.

Les yeux écarquillés, de la sueur coulant sur son museau reptilien, et les imposantes pattes écailleuse tremblantes, Niwa ne parvenait pas à masquer sa surprise.
Sa surprise ? Son effroi serait sans doute plus juste.

«Ces ordres...sont-ils approuvés par Freeza sama ?» demanda-t-il inquiet, et même terrifié par ce qu'il venait de lire.

«Oseriez-vous mettre en doute la loyauté de Kota san ? Une erreur supplémentaire de votre part risquerait de vous coûter bien plus que votre poste, Niwa san.»

Devant la sombre et oppressante présence de ce clown faussement souriant, le Commandant se rétracta aussi vite qu'il reposa l'horrible tablette sur la table.

«Parfait ! Ravis de vous trouver si raisonnable, Niwa san ! Après tout...vous êtes bien placé pour savoir ce qu'il coûte à un insecte de tenter de voler parmi les oiseaux, n'est-ce pas ?»

La manière dont Pierrot venait de murmurer la fin de cette évidente menace en relevant le menton de Niwa avec l'une de ses griffes glaça le sang des personnes présentes autour de cette mystérieuse réunion. L'attitude si détendue de Pierrot paraissait de plus en plus n'être qu'une façade aux yeux de tous.
Si Niwa retirait bien une certitude de cet échange – après avoir eu le profond déplaisir de sonder son regard à quelques centimètres à peine – c'était que Pierrot était à n'en pas douter, le mal incarné.

Le clown se leva, laissant là Niwa livré à lui même face à sa terreur, tout en ordonnant à une poignée d'hommes de se préparer à former une escouade pour la future mission «top secrète». Avant de quitter les lieux à son tour, le Général Satsu jeta un regard presque compatissant – sans pour autant être dénué d'un brin de suffisance – à ce pauvre Niwa complètement dépassé par les événements.

-Hey ! Pierrot !

Cette manière si rustre de l'interpeller, sans même avoir à écouter la voix de son interlocuteur, Pierrot était certain qu'il ne pouvait s'agir que de «ce rustre de Satsu».

«Pas que ça m'enchante plus que ça, mais concernant la mission, j'aime autant que tu me laisses m'occuper de l'assassinat. La diplomatie, c'est pas trop mon truc.»

«Héhéhé ! Bien entendu, Satsu san ! Je ne prévoyais guère de laisser une tâche réclamant un minimum d'éducation à un individu de votre trempe !» piqua sournoisement le Général au visage tatoué.
«Je vous cède volontiers la tâche subalterne qu'est l'assassinat. J'ai connaissance de votre amour du sang. Après tout, vous êtes un véritable «Satsuseijin»*...pas vrai ?»

Le grand Général bleu de peau eut besoin d'un effort surhumain pour contenir sa colère et se retenir de répondre physiquement aux provocations de son confrère. En regardant partir l'insupportable clown, Satsu serrait son poing de toutes ses forces, tandis que sa longue chevelure orangée s'ébouriffait d'elle même lorsque le sol se fissura légèrement sous ses pieds.

Quel dilemme ! Par quoi les soldats présents pouvaient bien être le plus terrifiés ? La colère froide de Satsu, ou l'attitude imperturbable de Pierrot qui se contenta de tourner légèrement la tête pour contempler avec son habituel sourire narquois, le teint de peau de l'autre Général tourner au rouge en même temps que ses yeux s'injectaient de sang ?

* * *

Face à la gravité de la situation, seul dans sa cabine, Fox – l'espion chargé par Danmarine de le prévenir de tout agissement de Kota – était actuellement à son trente-deuxième tour, tournant en rond encore et encore afin de réfléchir à un moyen de le contacter. Pour autant – et ce même avec toute la bonne volonté dont il faisait preuve – le renard ne pouvait rien faire tant que la communication radio ne serait pas rétablie.

Arrivé à sa trente-cinquième rotation, il se trouva coupé dans sa réflexion lorsqu'il aperçu dans l'ouverture de sa porte, la silhouette d'un jeune Général traverser le couloir menant a bureau de Kota en plein milieu de la nuit. Ni une ni deux, le temps n'était plus à la réflexion, l'espion allait se mettre à ce qu'il savait faire de mieux.
Une fois la porte lentement ouverte manuellement – sans doute afin d'éviter que le bruit du mécanisme d'ouverture automatique n'alerte ce mystérieux passant, l’anthropomorphe à poils verts se glissa tel une ombre dans le couloir, et longea vivement le mur en toute discrétion.
Il hésita un moment avant de tourner dans le couloir suivant, là ou s'était dirigé celui qu'il observait. Finalement, après quelques secondes, Fox se décida, découvrant ainsi que les doutes qu'il nourrissait n'étaient pas infondés. L'homme s'était bel et bien introduit dans le bureau personnel du Grand Commandant, dont la lumière éclairait faiblement le couloir obscur.

Dissimulé dans l'ombre, le renard écoutait attentivement à l'aide de sa fine ouïe de canidé, espérant entendre une voix, un son, n'importe quoi qui puisse rompre l'angoissant silence de la nuit. Mais tout ce qu'il entendit, ce fut le bruit de tiroirs s'ouvrant et se fermant, accompagné d'un concerto de dossiers papier retournés dans tous les sens par l'individu. Prendre son courage à deux pattes et se décider à jeter un œil dans la pièce lui permit alors de constater l'identité de ce visiteur nocturne. Comme il le pensait, il s'agissait bel et bien du jeune Général Byōna, farfouillant activement dans les dossiers personnels de Kota. Restait à savoir ce qu'il cherchait aussi désespérément.
Cela, l'espion doutait de le découvrir à l'instant ou Byōna cessa tout mouvement, se tenant aussi droit et fixement qu'une statue de cire. Se pensant découvert, Fox sentit son rythme cardiaque s'accélérer à cause de la peur. Nul doute que si les renards pouvaient transpirer, c'est à grosses gouttes qu'aurait sué l'animal. Quel soulagement ce fut pour lui de le voir avancer vers une armoire en titane qu'il ouvrit lentement afin de regarder à l'intérieur.

Fox cessa un instant d'observer le Général, saisissant cette occasion de souffler un peu et de se calmer, puis lança de nouveau son regard dans le bureau. Soudain, son rythme cardiaque s'accéléra une nouvelle fois. Les yeux de Fox s'étaient figés dans le vague, tandis que sa gueule restait grande ouverte.
Si sa pression artérielle venait de faire un tel bond, c'est parce que dans ce bureau qu'il avait quitté des yeux quelques secondes à peine, pas âme qui vive ne s'y trouvait. Sentant alors une main se poser sur sa gueule par derrière, Fox crut sa dernière heure arriver.

Mais à quel moment ? À quel moment précisément Byōna avait-il eu le temps de quitter cette pièce et de se glisser derrière lui aussi imperceptiblement qu'un nuage de fumée ?

-Oh, ce n'est que vous, Fox san. Vous m'avez fait peur.

«Peur» ? De qui se moquait-il ? Fox le savait, il ne trompait personne avec ses incessants tremblements et ses poils hérissés, c'est lui qui était terrifié. Byōna enleva sa main délicatement et laissa l'espion se tourner vers lui, ravis de ne pas finir en amuse-gueule pour les petites réunions des Généraux.

«Vous ne devriez pas suivre les gens ainsi en pleine nuit, vous risqueriez de vous attirer des ennuis vous savez. Heureusement que vous êtes tombé sur moi !» s'amusa le Général,un large sourire chaleureux et rayonnant sur le visage.
«Un autre que moi vous aurait certainement tué.»

À cet instant, Fox sentit presque son cœur bondir hors de sa poitrine. Bien que le sourire de Byōna lui semblait tout à fait sincère, il ne pouvait s'expliquer pourquoi il ressentit alors un profond mal-être, une peur insondable.

«Bien, bonne nuit Fox san. Vous devriez regagner vos quartiers au plus vite, et je vais faire de même.» salua-t-il poliment. En le voyant partir, Fox recommença à respirer, du moins pour quelques secondes, avant de le voir s'arrêter pour lui adresser une dernière politesse.

«Oh, j'allais oublier ! Si vous pouviez garder pour vous ce que vous avez vu ce soir, je vous en serais extrêmement reconnaissant.»

Devant un jeune homme si souriant et si charmant, n'importe qui se sentirait en confiance. Mais alors, pourquoi ? Pourquoi Fox se sentait-il aussi terrifié ?
Une fois l'ombre du Général sortie du couloir, l'espion se laissa tomber à quatre pattes, prit d'une soudaine suffocation.

-Ce type...il sent...la mort..

* * *

Ses cheveux écarlates flottant aux vent, et le sable porté par ce courant d'air chaud lui fouettant le visage, Rubī levait les yeux vers le ciel dans lequel se poursuivait le duel du Général Danmarine. La jeune femme peinait à maintenir un œil ouvert – si bien à cause de l'éclat aveuglant de la lune que des grains de sable farceurs – mais ne pouvait détacher le regard de cet exceptionnel affrontement.

Jatoron, bien que muni de sa fine épée, attaquait d'une manière tout aussi bestiale que tantôt – bien loin de la grâce dont il faisait preuve dans sa forme habituelle – à tel point que, du fait de l'inconvenance d'un tel style de combat pour une rapière, Danmarine n'avait aucun mal à contrer chaque attaque à l'aide de la lame Durian, sans même prendre la peine d'esquiver. Tenter une attaque frontale avec une si fine lame fut l'erreur fatale pour l'arme qui se brisa contre la solide épée de Dodoria. Le monstre recula devant cet adversaire qui lui paraissait de plus en plus inaccessible.

«Abandonne, tu n'as aucune chance contre quelqu'un comme moi, exécuteur»

Plus enragé qu'apeuré, Jatoron fixait le corps de son ennemi, intrigué par ces légers filaments de fumée s'échappant de ses plaies, dont la cicatrisation se faisait à vu d’œil.

«Tu as enfin compris ? Tant que tu ne parviendras pas à me porter un coup fatal, je ne faiblirai pas»

Les yeux écarquillés et rouges, les griffes faisant couler la substance violette lui servant de sang en s'enfonçant dans ses propres mains, et de la salive coulant abondamment de sa large gueule animale, les nerfs de Jatoron étaient sur le point de craquer. Grand fut alors le désappointement de Danmarine lorsque celui-ci éclata de rire.

«Un coup fatal ?! Te fous pas de ma gueule ! JE VAIS TE REDUIRE EN POUSSIERE !»

En hurlant à la mort face à la lune – faisant vibrer le désert tout entier – l'exécuteur projeta des deux mains un puissant jets d'éclats de flux fragmentés couleur émeraude. Voyant l'arrivée imminente de cette cascade de poussière explosive, Danmarine cria à Dodoria de « lui pardonner » avant de lancer son épée devant lui pour se protéger du choc.

Au sol, dans la carcasse illuminée par la déflagration de jade crépitante – plus dévastatrice encore que la précédente suite à la métamorphose de Jatoron – le petit groupe spectateur resta silencieux. Tous maintenaient – bouche bée – le regard sur le même point.
Fixant l'épais nuage de fumée verte qui stagnait devant ses yeux, Jatoron ne put s'empêcher d'avoir un sursaut de surprise lorsqu'il vit l'énorme épée traverser l'écran résiduel, lancée sur lui à pleine vitesse.

De justesse, le Pomélo-seijin s'écarta pour laisser passer le projectile. Il réalisait qu'il était passé si près de la mort que son ombre planait au dessus de lui. Une ombre qui lui sembla bien réelle un instant.
Et pour cause ! L'épée que Jatoron venait d'esquiver sur le fil du rasoir venait tout juste d'être réceptionnée par Danmarine, passé derrière lui d'une manière aussi vive qu'inattendue en profitant de la diversion crée par la fumée causée par l'impacte entre l'attaque de l'exécuteur et la grossière lame Durian visiblement indestructible. L'ombrage que l'exécuteur avait perçu – quoique tardivement – n'était autre que celui projeté par le Général arrivant au dessus de lui arme à la main, et abattant d'un coup net l'énorme épée sur lui, alors qu'il avait pour seule protection son bras droit qu'il disposa face à lui faute d'une quelconque autre garde.

Teint par l'éclat bleu de la pleine lune, le flot de sang qui s'échappa du corps du Pomélo-seijin s'écoula tel une pluie mauve jusqu'aux pieds de Ranfu et ses camarades, ainsi que ce qui semblait être le bras droit de Jatoron, tranché d'une manière aussi rustre et vulgaire que le propriétaire de l'épée barbare.
Hurlant à la mort, amputé d'un bras, et le corps entaillé du haut du visage à la base du tronc, l'exécuteur se vidait de son sang aussi vite que son corps retrouvait son état normal.

«ORDURE ! Je ne serai pas vaincu par un déchet de Freeza ! Tu m'entends, déchet ?! Je suis...je suis...JATORON SAMA !»

Porté par sa fierté, sa rancœur, et par un élan de désespoir, Jatoron se jeta vainement sur Danmarine en se propulsant à l'aide de ses dernières réserves d'énergie – sans même se soucier de l'affolante quantité de sang qu'il pouvait perdre – sans doute afin de lui porter un ultime coup qui à défaut de vaincre son ennemi, rachèterait au moins son honneur.

Pourtant, cet honneur, le Général lui en ferait grâce. Prit de vitesse, Jatoron ne put anticiper l'arrivée éclair de son adversaire, ni même la flamme de flux dorée qu'il approcha de son torse mutilé avant de tirer, emportant au loin dans un feu sacré rayonnant, l'exécuteur du prince qui injuria son bourreau avec toute la haine dont il disposait, avant de finalement s'écraser tel une étoile agonisante dans les dunes éclatantes du désert de Pomélo.

Danmarine flottait encore au dessus de l'épave de vaisseau d’où le petit groupe l'observait. Fixant l'horizon en pensant à son vaillant adversaire, le Général pensait avec mélancolie aux nombreuses vies qu'il avait déjà pris, et aux nombreuses autres qu'il devrait encore prendre. Épuisé, aussi bien physiquement que psychologiquement, l'Actinidia-seijin tomba lentement vers le sol, contrôlant sa chute du mieux qu'il le pouvait dans son état déplorable.
Lorsque finalement ses pieds touchèrent de nouveau le chaud et doux sable couvrant la terre ferme, Danmarine se fit accueillir par les acclamations de ses hommes, les félicitations de son lieutenant et ami, les remerciements de son protégé à qui il restitua son épée, et même par une accolade sans doute plus qu'amicale de la belle Rubī.

Tout ce dont pouvait rêver n'importe quel chef militaire revenant triomphant d'une bataille...

Tout ce que Danmarine pensait ne pas mériter pour n'avoir produit d'autre exploit que le meurtre d'un homme protégeant sa patrie. La guerre était ce qu'elle était, mais en aucun cas cet homme ne trouvait légitime de se réjouir des flots de sang qu'elle répandait.

Alors que le soleil se lèverait bientôt, et que le cycle du jour ferait disparaître les malheurs du précédent pour n'en accueillir que plus encore, chacun des acteurs de ce qu’appelait Danmarine cette « vaste mascarade » s'apprêtait à tourner une nouvelle page, conscient ou non que la suivant ne serait que pire.

Sur Freeza 79, Kiwi et ses deux amis, dans le hall dévasté par les complots nées de la cupidité sans limite de Kota, répondaient aux questions des autorités du système, loin de réaliser l'ampleur des événements, tandis que Naeko était partit seul, toujours plongé dans un profond doute depuis l'incident.
Dans l'imposant vaisseau ovale du Grand Commandant, alors que la nuit ne se finirait que dans deux courtes heures pour l'équipage, le Général Byōna alors prit dans une passionnante lecture au bureau de sa cabine, arbora un sourire amusé avant de fermer sa porte à l'aide de sa commande à distance, bloquant la vue au curieux renard, dissimulé dans l'ombre malgré les avertissement qu'il avait reçu tantôt. Trop impliqué dans la lecture pour aller se coucher, Byōna éclaira de sa lampe l'une des feuilles du dossier subtilisé plus tôt dans les appartements de son supérieur.

-Alors c'est donc ça qu'il mijote. Kota...

Prisonnier dans sa cellule, Rōku – dont les forces drainés par les imposantes menottes attachées autour de ses poignets ne lui permettraient pas de se libérer seul – prenait son mal en patience, attendant de savoir ce que Byōna pouvait bien avoir en tête.
À la surface de Pomélo, le Commandant Niwa fixait toujours d'une expression horrifiée – tiraillée entre peur et stupeur – l'ordre de mission reçu depuis que les Généraux Satsu et Pierrot avaient quitter le campement, chacun dans une direction opposé et accompagnés d'une petite troupe de soldats. Là ou Satsu arborait un visage sobre et terne, noyant sa colère dans l'alcool, Pierrot affichait éternellement son insupportable sourire machiavélique.
Bien loin d'ici, à l'orée du désert, un homme bien mal en point, le visage défiguré pour moitié, et le corps mutilé dont les écoulements de sang permanent teignait le sable d'un mauve à la limite du pourpre, serrait de la seul main lui restant, une poignet de ce sable chaud comme il s'accrochait avec la même fermeté à la vie.
À quelque kilomètres de là, Danmarine, soutenu par Ranfu et Zōra tant il peinait à marcher du fait de l'épuisement causé par un excessif usage de sa capacité régénératrice, perdait progressivement conscience.

«Nous devons vite lui trouver un lieu de repos pour qu'il récupère ! Danmarine sama ne tiendra pas indéfiniment, surtout avec cette chaleur !» s'affola le lieutenant, très protecteur avec son supérieur. La réponse du Durian-seijin les accompagnant n'était cependant pas des plus encourageante.

«Et ou est-ce que tu comptes trouver un endroit comme ça en territoire ennemi, crétin ?»

Seul un court instant de silence fit office de réponse au barbare, qui n'eut qu'à suivre le regard de Ranfu maintenu dans la direction d'un rustique village isolé près d'une oasis.

«Tu n'y penses quand même pas...hein ?»

Ne faisant que peu fi des avis de ses camarades, Ranfu – après avoir, quelques secondes durant, bien réfléchi à sa décision – se décida à avancer seul vers ces quelques habitations, prêt à prendre le risque d'être reconnu par les habitants si cela était dans l'intérêt du Général. Voyant la détermination du lieutenant, les autres le suivirent finalement malgré leurs inquiétudes, Dodoria en dernier.

Alors que le soleil se lèverait bientôt, et que le cycle du jour ferait disparaître les malheurs du précédent pour n'en accueillir que plus encore, la petite escouade du Général Danmarine s'apprêtait à pénétrer dans ce village, espérant pouvoir profiter enfin de ce repos tant mérité.

À suivre

Note : -Satsuseijin est un jeu de mot entre le terme «Satsujin» qui signifie «assassin» (d’où vient le prénom «Satsu») et le suffixe «seijin» employé très souvent et servant à désigner la race / l'origine d'un individu (Durian-seijin ; Actinidia-seijin etc)
Dernière édition par Imate le Ven Avr 08, 2016 20:54, édité 1 fois.
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Re: Dragon Ball Extended Universe : Les Chroniques d'une Gue

Messagepar omurah le Ven Avr 08, 2016 20:45

Yo Imate !

Du coup je pense que kiwi a eu un flash de la mort de Danmarine, ou d'un moment où il en était vraiment pas loin. Et j'ai eu une révélation tout d'un coup, ma main à couper que c'est Kota qui aura directement ou indirectement la peau de Danmarine, et ça va faire des étincelles avec Kiwi *-* peut-être une alliance avec Six-san et Byona.

-J'aurais dû mourir...

Tiens donc, je ne suis pas sûr de savoir ce vers quoi tu essayes de nous emmener avec ça mais c'était en tout cas très bien emmené :mrgreen:

Ça se sent que tu t'amuses à chorégraphier et mettre en scène tes combats, et c'est communicatif, surtout que je suis sensible à certains termes comme "arène" :) j'apprécie toute cette inventivité. Et la cohérence qui en découle, par exemple l'atout hormonal de Danmarine ou encore le moment où Jatoron, perdant du terrain, décide d'aller récupérer son épée. Et l'inventivité qui revient encore sur la table au moment où l'affrontement vire au duel d'escrime.

Sinon je veux voir ce félon de Niwa être traduit en cour martiale ! Je l'aime bien mais cour martiale quand même, y'a pas de raison ! :evil:
Sinon j'ai aussi beaucoup de sympathie pour ce pauvre Fox x) il rattache quelque part le lecteur à un niveau presque plus humain, de par son impuissance et le fait qu'il s'agit d'un pion cerné par des tours et autres cavaliers x)

Sur la forme et la mise en scène globale, c'est toujours très bon. Le découpage interne, pareil. Et je n'ai pas remarqué de fioritures particulières, le chapitre est direct et maîtrisé. D'ailleurs c'est facile de remarquer que tu apportes un soin particulier à chaque paragraphe, pour y faire passer des idées diverses et variées, dans le style narratif et l'ambiance surtout. L'amalgame entre Kiwi et Danmarine au début du chapitre, et le bis répétita placent sur les cycles du jour, pour ne citer que ces deux exemples.

La dernière partie avec la fin du combat Danmarine/Jatoron et le moove à la Minato Uzumaki avec l'épée indestructible de Dodoria, ça envoie du pâté ! Et je sens que la prochaine affiche titanesque sera Danmarine/Satsu ! Ou alors Zabon et Dodoria qui feraient une alliance de circonstance, ou encore Mélo qui se ramène... y'a tellement de possibilités de scénarios à ce stade de l'histoire :mrgreen:

Nan franchement cette histoire m'emballe de plus en plus. Il a le feu au cul Danmarine. Tout le monde veut sa peau, c'est vraiment grisant. Très appréciable aussi l'introduction de ce fameux ordre de mission reçu par Niwa. Ça manquait peut-être d'un petit complément d'information ou indice quelconque, pour engager encore plus le lecteur, sans trop en dévoiler. Un peu la même remarque pour le moment où Byona dit "alors c'est donc ça que mijote Kota", c'est évidemment intéressant mais j'ai toujours pensé que dans ce genre d'exercice, il était toujours utile "stratégiquement" d'en donner un peu plus au lecteur, pour lui permettre une certaine anticipation, ou de prendre la mesure des conséquences éventuelles, encore une fois sans trop en dire ;)

Le retour de Jatoron m'a laissé perplexe je dois avouer. En général j'adore les persos increvables, mais là je pense que sa mort avait du sens et aurait pu rester telle quelle. Je me surprend moi-même à dire ça parce que j'apprécie vraiment le perso (je l'avais déjà dis je crois) mais c'est le tout premier ressenti que j'ai eu donc j'en fait état x) j'ai confiance néanmoins, si tu l'as fais revenir, c'est que tu juges qu'il y a encore quelque chose à faire avec lui et je reste ouvert :)

Autre critique mais c'est vraiment pour t'aider à t'améliorer dans la construction des chapitres si je peux le faire (les critiques positives c'est bien mais s'il n'y a que ça c'est pas cool t'es pas d'accord ?) le fait que Danmarine ressorte tout juste d'une assez longue période d'alitement pour retomber à nouveau dedans, ça peut être un peu frustrant pour le lecteur dans l'aspect "progressif" de la narration, on peut avoir une sensation de Back to the future. Surtout que stratégiquement, tu as teasé un petit passage de Satsu (et à plus long terme l'aspect : Danmarine THE homme à abattre), du coup avoir un Danmarine au fait de sa gloire (ou du moins frais et dispo) aurait apporté un élément de tension en cela que l'effet de balancier jouerait en sa défaveur, car "tout ce qui monte doit redescendre". Mais là il est déjà bas, donc difficile de le voir tomber plus bas. Après je parle peut-être trop vite, je ne sais pas ce que tu as prévu donc je m'avance à tord peut-être, surtout que tu as beaucoup de cartes à jouer là, sur Pomélo, donc à ce stade de l'histoire il peut encore se passer tout et son contraire, et ça c'est le bien :)

Il n'empêche que j'ai beaucoup aimé ce C12 et que je trouve que tu pousses à chaque fois toujours plus loin la qualité des chapitres sans avoir encore atteint ton plafond et c'est assez impressionnant 8-) ; j'ai hâte de lire les retours d'autres lecteurs du coin, parce que je trouve que cette fic mérite vraiment et largement plus d'exposition. Au fait, la balise justify ça te tente pas ? Elle est cool pourtant =p

Edit :
ahhh...... en fait je viens de me rendre compte que je m'étais trompé et que Niwa dans cette histoire est plus un otage qu'un bourreau ! xD
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Messagepar Imate le Ven Mai 20, 2016 15:25

Nous revoilà ! De retour après un bon moment d'absence, partiels obligent^^
J'espère que l'attente n'aura pas été trop longue, et que la suite vous plaira ! Donc sur ce, bon chapitre 13 (enfin ! :lol: )

Chapitre 13 : La cible, l'assassin, l'espion, et le psychopathe


Précédemment ! (ouais on sait jamais, ça peut servir)

Après un duel acharné entre Danmarine et le ravisseur de Dodoria, Jatoron est finalement défait par le Général.


«ORDURE ! Je ne serai pas vaincu par un déchet de Freeza ! Tu m'entends, déchet ?! Je suis...je suis...JATORON SAMA !»

Porté par sa fierté, sa rancœur, et par un élan de désespoir, Jatoron se jeta vainement sur Danmarine en se propulsant à l'aide de ses dernières réserves d'énergie – sans même se soucier de l'affolante quantité de sang qu'il pouvait perdre – sans doute afin de lui porter un ultime coup qui à défaut de vaincre son ennemi, rachèterait au moins son honneur.

Pourtant, cet honneur, le Général lui en ferait grâce. Prit de vitesse, Jatoron ne put anticiper l'arrivée éclair de son adversaire, ni même la flamme de flux dorée qu'il approcha de son torse mutilé avant de tirer, emportant au loin dans un feu sacré rayonnant, l'exécuteur du prince qui injuria son bourreau avec toute la haine dont il disposait, avant de finalement s'écraser tel une étoile agonisante dans les dunes éclatantes du désert de Pomélo.


Épuisé, celui-ci se rend avec ses hommes dans un village perdu en plein désert afin d'y trouver refuge et de profiter d'un repos durement gagné.

«Nous devons vite lui trouver un lieu de repos pour qu'il récupère ! Danmarine sama ne tiendra pas indéfiniment, surtout avec cette chaleur !» s'affola le lieutenant, très protecteur avec son supérieur. La réponse du Durian-seijin les accompagnant n'était cependant pas des plus encourageante.

«Et ou est-ce que tu comptes trouver un endroit comme ça en territoire ennemi, crétin ?»

Seul un court instant de silence fit office de réponse au barbare, qui n'eut qu'à suivre le regard de Ranfu maintenu dans la direction d'un rustique village isolé près d'une oasis.

«Tu n'y penses quand même pas...hein ?»

Ne faisant que peu fi des avis de ses camarades, Ranfu – après avoir, quelques secondes durant, bien réfléchi à sa décision – se décida à avancer seul vers ces quelques habitations, prêt à prendre le risque d'être reconnu par les habitants si cela était dans l'intérêt du Général. Voyant la détermination du lieutenant, les autres le suivirent finalement malgré leurs inquiétudes, Dodoria en dernier.


Tout juste arrivés à la surface de la planète Pomélo, le Général Pierrot transmet un mystérieux et terrifiant ordre de mission au Commandant Niwa, en charge de la bataille contre les forces armées des princes Mélo et Zarbon, eux mêmes retranchés dans la ville fortifiée que tentent de pénétrer en vain les forces de Freeza. Tandis que Pierrot s'est vu confier ce qu'il appel une mission de négociation, Satsu quant à lui part de son côté avec une troupe d'hommes afin d'accomplir ce en quoi il est spécialisé : Un assassinat !

«Pas que ça m'enchante plus que ça, mais concernant la mission, j'aime autant que tu me laisses m'occuper de l'assassinat. La diplomatie, c'est pas trop mon truc.»

«Héhéhé ! Bien entendu, Satsu san ! Je ne prévoyais guère de laisser une tâche réclamant un minimum d'éducation à un individu de votre trempe !» piqua sournoisement le Général au visage tatoué.
«Je vous cède volontiers la tâche subalterne qu'est l'assassinat. J'ai connaissance de votre amour du sang. Après tout, vous êtes un véritable «Satsuseijin»...pas vrai ?»


Au même moment, dans le vaisseau du Grand Commandant, le Général Byona semble avoir fait une importante découverte au sujet de Kota.

Trop impliqué dans la lecture pour aller se coucher, Byōna éclaira de sa lampe l'une des feuilles du dossier subtilisé plus tôt dans les appartements de son supérieur.

-Alors c'est donc ça qu'il mijote. Kota...


* * *

Plongé dans un lourd silence depuis la détonation provoquée par l'attentat survenu dans le hall du rez-de-chaussée, le long couloir circulaire aux murs tapissés de moquette rouge situé au sommet de la tour centrale de l'académie militaire de Freeza 79 était rythmé par le son de bruits de pas ne cachant pas la hâte avec laquelle l'individu présent se rendait au bureau de Sorbet.
Pourvu d'une paire de lunettes de vue et vêtu d'une armure verte sans épaulières – typique des hommes de mains du Général des armées – Tagoma pénétra dans le bureau de son supérieur hiérarchique tout en s'excusant du dérangement occasionné.

«Qu'y a-t-il, Tagoma ?» demanda sèchement le petit homme bleu siégeant sur sa large chaise de bureau rouge derrière son bureau, le tout semblant nettement disproportionné par rapport à la taille du propriétaire.

«Les rapports des agents en charge de l'enquête sur les attentats viennent de m'être transmis. Les témoins auraient affirmé que les responsables travaillaient pour le compte du Grand Commandant Kota»

Un court instant, Sorbet conserva le silence, terminant sa lecture d'un dossier à la reliure rouge, et tamponné de la marque «Elite Program». Un moment avant que Sorbet ne referme la première page du dossier, Tagoma aperçut tout juste les lettres «Sa» en tête de page, certainement le nom d'une énième race ayant attisé la curiosité des dirigeants du programme «Elite».

«Je vois...il fallait s'y attendre tôt ou tard.» commença l'officier en charge de la 79ème planète de l'empereur, se levant de son siège en direction de la baie vitrée se qui se trouvait derrière lui.
«Si l'implication de Kota est révélée au grand jour, les services de renseignements ne sauraient tarder à remonter jusqu'à nous. Tagoma, qui pour le moment a eu accès à ces informations ?»

«Pour le moment, je suis l'unique personne à qui les autorités ont remis leur rapport d'information, Sorbet sama. Cependant, il y a de fortes chances que ce rapport circule dans les différents services dès demain. Nous ne disposons que de peu de temps»

«Le laisser jouir d'une telle liberté d'action était une erreur, nous aurions dû nous attendre à ce qu'il agisse par fierté, et ses actes irréfléchis à l'encontre du frère de Danmarine risquent bien de conduire à notre perte !»

Voyant la colère monter chez le colérique Sorbet, Tagoma préféra conserver le silence, n'émettant pour seul son qu'un discret ravalement de salive.

«Laissons le mener à bien ses affaires sur Pomélo pour le moment. Mieux vaut rester discrets. Nous devons éviter à tout prix que PuiPui sama ou Freeza sama n'apprennent quoi que ce soit au sujet de cette histoire. J'espère qu'il saura tenir au silence ses complices.»

«À ce sujet...» enchaîna aussitôt le second de Sorbet, «Il semblerait que le fils de l'un des alliés de Kota ait été impliqué dans l'affaire de l'attentat. Le fils du Baron Gintokin*, un certain Naeko.»

Frappé de stupéfaction, Sorbet se retourna violemment vers Tagoma, dégommant au passage la statue se trouvant à côté de lui d'un rayon tout droit tiré de la pierre précieuse ornant sa bague, causant le sursaut de son second. Tagoma savait parfaitement que provoquer la colère de Sorbet, pourtant d'un naturel calme, comportait certains «risques».

«Je ne tolérerai aucune interférence ! Tagoma ! Convoque immédiatement ce Kintogin ou je ne sais qui ! Si à cause de son misérable fils notre culpabilité éclate au grand jour, il le paiera de sa vie !»

* * *

Des flots de larmes s'écoulaient du ciel de Pomélo, presque comme si la planète exprimait sa souffrance à travers cette plainte déversée par delà ses contrées. Cependant, la région désertique ou se trouvaient Danmarine et ses hommes semblait échapper à cette peine. En effet, perdu à la lisière des immenses dunes de sable doré récemment quittées par le Général, se trouvait un humble village articulé autour d'une oasis, et vivant sans doute de l'élevage de ces étranges chèvres brunes longues sur pattes qui se trouvait plus au sud des habitations faîtes de pierre et de bois.
Bien qu'en apparence pauvre et enclavée, cette petite communauté devait certainement servir de relais à bon nombre de voyageurs s’aventurant dans ces régions désertiques. C'est en tout cas ce qu'en avait conclu un étrange petit groupe de cinq pèlerins vêtus de tuniques brunes en piteux état – si profondément encapuchonnés qu'il était impossible de distinguer leurs visages – en pénétrant dans une auberge de voyageurs.
Inutile de dire qu'apercevoir parmi eux un colosse de deux mètres pourvu d'une épée a vite dissuadé l'aubergiste de les interroger sur les raisons de leur présence sur Pomélo, ou sur le contenu de l'imposante caisse d'acier transportée par la brute épaisse les accompagnant, ou encore ce qui était arrivé à l'individu boitant et essoufflé qui se tenait au centre. Il préféra de loin se contenter de leur confier la clé de la plus grande chambre à le demande du rouquin qui s'était chargé du paiement, et les laissa gagner cette vaste pièce tout juste remplie de quatre couchettes pour le moins précaires, étendues sur le plancher.

Dodoria fut le premier à ôter sa capuche, se plaignant de la chaleur, certes bien plus élevée que sur Durian, mais qui pour lui n'était sans doute qu'un prétexte pour râler une fois encore, au grand damne de Zōra qui craignait de lui servir de défouloir.
Ranfu et Rubī installèrent délicatement Danmarine sur l'une des couchettes, adossé contre le mur comme il le souhaitait.

«T'es du genre à te retrouver souvent mal en point hein, Danmarine ? Regardes toi, déjà deux fois que le grand Général fini le nez dans la boue depuis qu'on est arrivé. Hé ! Jamais deux sans trois, c'est ça votre expression nan ?» vanna le Durian-seijin en déposant dans un coin de la pièce sa précieuse épée ainsi que la caisse métallique. Sans attendre, son lieutenant prit sa défense comme à l'accoutumé.

«Danmarine sama n'est pas blessé, il a simplement besoin de repos. Quand ses réserves d'énergie excèdent ainsi leurs limites, le corps de Danmarine sama est soumis à de lourdes tensions, voilà tout. Il ne tardera pas à se retaper»

«En tout cas, nous avons eu de la chance de tomber sur cette caisse de vieux vêtements dans la soute de ce vaisseau !» coupa le jeune Zōra, espérant ainsi mettre un terme à une dispute naissante en balbutiant ces quelques banalités. «On a même pu cacher nos armures à l'intérieur !»

«Si tu l'aimes tellement cette caisse, je te laisse la porter au retour, ça soulagera un peu mon dos !» répliqua le Durian-seijin, saisissant chaque occasion pour faire preuve d'une pointe d'agressivité, bien que cette fois-ci, l'humour était assez évidemment reconnaissable dans sa voix, si bien que les autres rirent en voyant la complicité qu'entretenait le désagréable Dodoria avec le jeune Zōra. La brute, d'ailleurs – et ce en dépit du fait qu'elle râla une fois encore en réponse à cette réaction selon lui «trop joyeuse» – ne put s'empêcher d'esquisser un sourire qui n'échappa pas aux yeux aguerris du Général. Pour Danmarine, le voir ainsi s'intégrer si bien au groupe était porteur d'une sincère satisfaction.

«Au fait, Ranfu...» appela le Général au milieu de ces éclats de rires qui cessèrent aussitôt face au sérieux de Danmarine. «Je crois...qu'il va me falloir une nouvelle cape cette fois.»

Surpris par une telle légèreté au vu de la situation, le petit groupe ne put s'empêcher de rire une nouvelle fois. Les rayons du soleil perçaient les fenêtres en toile de la chambre, un doux zéphyr pourtant bien rare en ce désert ardent apportait avec son souffle la fraîcheur de l'ouest et les pétales virevoltant des plantes de sable, et le chant des oiseaux des dunes aux plumes roses et vertes se joignaient aux rires des compagnons dans une symphonie qui se raréfiait dans l'univers par les temps qui couraient.

Était-ce les nerfs, ou la joie intense de profiter enfin d'un moment de paix. Il l'ignorait, il ne se l'expliquait pas, mais il riait, le barbare sanguinaire, le briseur de crânes, le puissant Durian-seijin. Il riait, lui aussi, sans s'en rendre compte. Peut être pas aux éclats, il est vrai, après tout cela ne faisait que peu de temps qu'il avait rejoint Danmarine. Mais il riait.

Ce n'était pourtant pas le cas de tous le monde en ce jour nouveau sur Pomélo. En atteste l'état d'épuisement de l'escouade placée sous les ordres de Satsu, actuellement en pleine traversée épuisante du désert.
Alors que le grand Général bleu de peau marchait d'un pas ferme sur le sol de sable mou qui s'étendait sous ses pieds – tout en buvant généreusement presque sans discontinuer au goulot de la bouteille d'alcool en verre qu'il tenait fermement – les hommes qui le suivaient, et regrettaient de s'être vu imposer la marche à pied au lieu du voyage aérien dans le cadre de cette opération de recherche, se plaignaient aussi énergiquement que possible de la chaleur et de la soif qui se faisait sentir. Mais face à ces plaintes, Satsu restait silencieux. C'est d'ailleurs pour cela – et aussi certainement parce que la chaleur et la fatigue diminuaient leurs réflexes – que les hommes manquèrent de laisser tomber la bouteille lancée par le Général.
Assoiffés, les soldats se la disputèrent jusqu'à ce que le plus habile parvienne à se l'approprier afin de déposer ses lèvres sur le bord, et de laisser se déverser sur sa langue le désaltérant nectar dont il rêvait. Quelle fut sa surprise lorsque le breuvage tant convoité, et source de fantasmes depuis bientôt trois heures de marche, lui brûla le palais et les papilles au point qu'il aurait tout recraché s'il ne fut pas si déshydraté.

«Mais c'est...du whisky ?» pesta le jeune officier casqué qui toussait encore après avoir ingurgité cet alcool d'environ 48 degrés au bas mot.

«Elle vient de ma réserve personnelle, partagez la entre vous en attendant qu'on trouve un village pour acheter de l'eau, et me faite plus chier, c'est clair ?» grommela le Général à l'épaisse chevelure orange en s'allumant un cigare, bien charitable de céder l'une de ses précieuses bouteilles parmi les dizaines qu'il cachait sous son long manteau déchiré.

Dieu seul sait ce que n'aurait donné Satsu pour se trouver à l'instant les fesses clouées sur le tabouret d'un bar plutôt que perdu en plein désert. Mais c'était assurément devenu un luxe de nos jours que de pouvoir passer la journée accoudé à un comptoir, descendant les verres et accostant les dames. Un luxe que – fort heureusement pour Mélo – un prince pouvait se payer sans soucis.

Dans la ville fortifiée qui faisait face au campement de Niwa – protégée sous l’indéfectible dôme orangé – une troupe de gardes armés de lances se tenait au garde à vous devant une petite taverne aux allures de pub britannique dont l'ambiance pour le moins bruyante animait la petite rue pavée et fleurie dans laquelle il se trouvait. Ils n’obstruaient cependant pas le passage, et laissaient circuler dans un sens comme dans l'autre la clientèle du bar, qui semblait par ailleurs franchir le seuil de la porte moins adroitement en sortant qu'en entrant. Ces quelques soldats en poste ici ne faisaient qu'attendre, sans but précis, celui qui les avait placé là avant de pénétrer dans ce pub au toit de chaume.

Installé au bar avec les autres ivrognes, un jeune homme d'une grande prestance – tranchant nettement avec les habitués de l'endroit – et vêtu d'une armure d'or qu'il ne quittait jamais, en était à sa onzième choppe de bière, et demi si l'on compte celle qu'il avait subtilisé à son voisin de beuverie lorsqu'il s'était éclipsé une énième fois aux toilettes.

-Hé, patron ! Remettez donc une tournée, j'ai comme l'impression que la salle meurt de soif, pas vrai les gars ?!

Entendre le jeune prince annoncer sa douzième tournée tandis qu'il finissait de lécher le fond de sa choppe tout juste parsemée d'un peu de mousse résiduelle provoqua un hurlement de joie de la part des clients installés à chaque tables par dizaines. Il faut dire que ce n'est pas tous les jours que le prince Mélo se rend dans un bar quelconque pour y payer tout au long de l'après-midi bières, plats en sauces et autres mets si peu raffinés dont il raffolait tant. Non, cela n'arrivait pas tous les jours, mais bien une fois par semaine, lorsque le souverain se laissait de la vie de cour.
Autant dire que le gérant de l'établissement se frottait les mains en cette journée dont le revenu équivaudrait à un bon mois de travail !

Mélo, assis sur un simple tabouret sur lequel siègent habituellement les membres du bas peuple, et profitant de la charmante compagnie qui s'était installé sur sa jambe droite, n'avait pas l'air tant préoccupé par l'ennemi qui avait prit position à tout juste quelques kilomètres de la cité. Inutile de dire qu'il était l'opposé parfait de son frère.

-Il est ici, n'est-ce pas ?

En posant la question à la garde personnelle de son frère stationnée devant un bar dont il raffolait, Zarbon connaissait pourtant déjà l'évidente réponse, comme en témoigna le long soupir qu'il expulsa alors même que la seule réponse qu'il obtint n'était qu'un lourd silence qui, cependant, en disait long.
Armé d'un mouchoir en soie parfumé à la rose qu'il appliqua contre son nez si délicat, le frère cadet de la lignée des Yūdaina pénétra dans ce qu'il considérait n'être qu'un vulgaire bouge. Ni la prestance que lui conférait son long manteau aux teintes brunes porté par dessus sa tunique blanche, ni le bruit de ses talonnettes claquant sur le parquet ne le firent remarquer. L'attention portée au «prince soleil» paré d'or éclipsait même sa célèbre beauté. Ou plutôt – pensait-il – la bière qu'il avait offert à la salle les empêchaient de le remarquer.

«Mélo...» interpella le Prince au front orné d'une perle argentée, non sans un léger écœurement dans la voix, sans doute dû autant à l'ambiance de ce rade qu'à l'état lamentable de son frère.
«Tu empestes l'alcool...tu es encore saoul comme cochon à ce que je vois ?»

«Sois pas rabat-joie, p'tit frère !» lança le jeune seigneur de guerre alcoolisé, tout en serrant par la taille la jeune femme qui se tenait à lui avec insistance. «Viens boire un verre avec nous ! Ça te changerait de tes bouquins et de ton vins vinaigré !»

Encore un soupire. Jamais Zarbon n'en expirait autant que lorsqu'il voyait son frère. «N'as tu pas conscience de la situation ? Ce n'est certainement pas le moment propice pour t'amuser et t'imbiber d'alcool.»

«Quelle situation ? L'ennemi a fuit la queue entre les jambes comme un chien auquel on aurait piqué la truffe ! Je fête ma victoire comme il se doit !» brailla le prince en levant son verre avec la salle toute entière, n'épargnant pas son frère d'être aspergé d'un peu de mousse sur le visage.

«C'est peine perdue...» pensa-t-il désespéré, et pressé de quitter ce lieu sordide dont les effluves lui piquaient les narines pourtant protégées par son mouchoir qu'il utilisa pour s'essuyer le visage.
Comprenant qu'il ne le ferait pas changer d'avis, Zarbon profita du siège libre qui l'attendait juste à côté pour s'installer et commander lui aussi l'une de ces «bières» qu'affectionnait tout particulièrement son aîné. Y goûter releva pour lui de l'exploit, si bien qu'il se félicita de ne pas avoir expulsé la première gorgée dont la forte saveur de houblon lui retourna presque l'estomac si peu habitué à ce genre de boissons.

«J'ai bien envie de revoir ce Général Diamérine et de lui payer un verre à l'occasion de notre prochain combat ! Héhé, peut être même que je pourrai en offrir un à la charmante demoiselle aux cheveux rouges !»

«Ne te fais pas d'illusions, tu ne dois pas sympathiser avec les hommes de ce Freeza. Ils sont viles, et cruelles.»

«Même ce gars avec qui on est entré en contacte ?» demanda surpris – du moins autant qu'il pouvait l'être dans son état – le prince aîné qui buvait en même temps une gorgée supplémentaire, presque sans se soucier des accolades de sa «camarade».

Ce à quoi répondit Zarbon aussitôt sa seconde gorgée de blonde ingurgitée, plus facilement que la première semblait-il. «Même lui. Il se sert simplement de nous pour arriver à ses fins. Mais si on peut se servir de lui pour repousser Freeza, je suis prêt à coopérer avec ce genre d'ordure.»

Ce genre d'ordure.
Voilà bien un qualificatif qui aurait pu définir bon nombre de personnes engagées dans cette guerre. À cet instant, bien au dessus des nuages surplombant cette cité multiculturelle, l'une de ces personnes – à l'intérieur d'une immense sphère de métal suspendue dans l'exosphère de Pomélo – fouillait les nombreux tiroirs et casiers de son bureau à l'aide de ses multiples tentacules verdâtres et moites.

«Il n'est pas là...» s'inquiéta l'énorme poulpe vêtu d'une toge blanche.



«Il n'est pas là ?» s’interrogea le Grand Commandant à morphologie de poulpe.



«IL N'EST PAS LA !» hurla le vieux Kota à pleins poumons pour la troisième fois consécutive, balayant la surface de son bureau d'un violent coup de tentacule.

Pour une raison ou une autre, le chef de la flotte semblait inquiet d'avoir perdu quelque chose, au point d'avoir alerter tout le couloir de sa voix portante, et en l’occurrence timbrée d'une rage qui aurait presque fait passer son teint vert à un rouge sanguin.

-Pardonnez moi, Kota san...

«Qu'y a-t-il ?! Je suis occupé !» répondit de manière agressive l'interpellé, sans même s'être retourné pour constater qu'il s'agissait du Général Byōna se tenant sur le pas de la porte automatique, un dossier à la main.

«C'est ce dossier que vous cherchez, n'est-ce pas ?»

Voyant le jeune homme brandir un dossier cartonné jaune, le poulpe barbu eut presque peine à croire qu'il s'agissait bien de «ce» dossier. L'innocent Byōna qui arborait même maintenant une expression angélique dont on ne douterait pour rien au monde.

«Ou l'as tu eu...que sais tu de ce dossier ?»

«Oh ? Haha, excusez moi, Kota san» ria le jeune Général en frottant l'arrière de son crâne, gêné de son impolitesse. «J'ai dû oublier de vous préciser que c'est moi qui pose les questions, je suis navré.»

Les yeux soudainement injectés de sang, et une énorme veine grossissant instantanément sur sa tempe, Kota laissa éclater sa colère et lança six de ses huit tentacules à l'assaut de Byōna sans même l'avertir.
D'une extrême habileté, le Général esquiva sans besoin aucun de reculer les coups pourtant rapides du Grand Commandant, en ondulant tel une vipère. Chacune des tentacules se colla au mur d'acier blanc auquel Byōna tournait le dos. Kota resserra son entrave sur lui en une seconde, décidé à le faire prisonnier. Mais en ne sentant rien de plus que de l'air au moment de se saisir de lui, il comprit qu'il l'avait manqué. Comment aurait-il pu prévoir que son adversaire aurait disparu l'espace d'une seconde pour arriver derrière lui.

«Je n'ai plus besoin de jouer la comédie, j'ai eu les preuves dont j'avais besoin. Avec ceci, votre culpabilité ne fait plus le moindre doute.»

En effet, le Général Byōna avait tout planifié. Sans rien laisser au hasard, il s'était renseigné à la perfection sur le Grand Commandant. Il avait en tête le moindre mot de la moindre ligne de son fichier personnel qu'il avait consulté aux archives.

Nom : Kota
Âge : 103 ans
Grade : Grand Commandant
Race : Kushu-seijin (de « Shokushu » signifiant « tentacules »)
Aime : Conspirer, s'enrichir
N'aime pas : Danmarine, les hommes loyaux

Le Grand Commandant est ce que l'on pourrait appeler un vétéran de l'armée impériale. Originellement l'un des conseillers du Grand Conseil Militaire sous le régime de Cold sama, il devint le conseiller personnel de Freeza sama et son mentor pendant des années, jusqu'au jour ou le tyran décréta ne plus avoir besoin de ses services, et l'écarta de ses affaires personnelles en lui attribuant le rôle de Grand Commandant, qui n'est autre que le dirigeant de l'entièreté des flottes de l'armée. Bien qu'à un poste important, Kota n'a jamais pardonné à Freeza sama ce qu'il considère encore à ce jour comme une trahison. Ses intentions réelles sont inconnues, mais il semble avoir perdu sa loyauté envers son souverain.
Il est davantage réputé pour son intelligence et ses talents de tacticiens, n'ayant jamais fait montre d'aucune combativité.


Bien sur, il avait prit la liberté d'y incorporer quelques «remarques personnelles» et quelques ajouts qui lui semblaient nécessaires.

«C'est Freeza qui t'envoie...pas vrai ?»

«Freeza sama se méfie de vous depuis longtemps, Kota san, et à raison. Il semblerait qu'il ait été bien avisé d'envoyer en infiltration dans vos rangs le meilleur agent de l'unité de renseignements.»

«Voilà pourquoi je n'ai trouvé que si peu d'informations sur tes états de services, Byōna. Enfin...si c'est là ton véritable nom.»

«Ça l'est, tant que Freeza sama décide de m'appeler ainsi.»

Le tension qui régnait dans le bureau était presque palpable, formant un voile électrique entre les deux individus. Profitant de cet instant de silence, Kota laissa glisser lentement l'un de ses bras sous son bureau qui actuellement servait de séparation entre lui et Byōna. Ce n'est qu'une fois qu'il eut enfoncé un bouton dissimulé sous ce meuble – et après un échange de regards qui paraissait durer depuis une indescriptible éternité – que le Grand Commandant projeta son bureau sur l'agent des renseignements avant de se jeter bestialement dans le couloir, prenant la fuite en courant sur les murs à l'aide de ses ventouses.
Byōna, qui avait anticipé la félonie de l’octopode, désintégra d'un geste de la main le projectile tout en maintenant ce visage stoïque bien distinct de son sempiternel sourire naïf. Néanmoins, la poursuite qu'il entama en se ruant dans le même couloir se vit être interrompue aussitôt par l'intervention de la garde du Grand Commandant justement appelée quelques secondes plus tôt, fraîchement arrivée pour bloquer le passage au jeune Général à l'aide de leurs fameuses lances électrifiées. Voyant disparaître sa cible de son champ de vision tandis que des dizaines d'autres soldats apparaissaient de toutes part pour l'interpeller, Byōna sentit la situation lui échapper pour la première fois de sa vie. Il le savait, il avait vu Kota appuyer sur ce maudit bouton. Mais pour que la garde ait pu intervenir si vite, il avait du prévoir son coup bien à l'avance. Il savait ses rangs infiltrés depuis longtemps, et attendait l'instant idéal pour débusquer le traître. Byōna le savait, il avait cru être le plus malin dans cette affaire, mais il n'en était rien. Il avait tout prévu...
Ce maudit poulpe !

Alors qu'il réfléchissait en même temps qu'une lourde goutte de sueur coulait le long de son front – réalisant que même lui ne pourrait pas faire face à une garde de soldats d'élite toute entière – Byōna sentit à l'autre bout du couloir, dissimulé dans l'ombre, la présence d'un renard bien curieux qui l'observait encore.
Ne comprenant pas la raison du sourire qui venait de se dessiner sur les lèvres du Général, les soldats commencèrent à paniquer. En le voyant lever lentement les bras, l'un d'eux le somma de ne faire aucun mouvement brusque. Pourtant, malgré ces avertissements, Byōna leva complètement les mains en l'air, l'une de chaque côte de sa tête.

«Haha ! Ça va, je me rend» ria inexplicablement le jeune Général, pour le plus grand soulagement des hommes ici présents.
«Ne serrez pas trop les menottes s'il vous plaît. C'est inutile, après tout je ne suis qu'un simple espion»

L'entendre dire ça avec un rayonnant sourire sur les lèvres souleva le cœur de Fox. Il était lui aussi un «simple espion» perdu au milieu de tous ces monstres, il pouvait le comprendre mieux que quiconque. Comment pouvait-il le laisser ainsi dans le pétrin ? C'était décidé ! Il ne le ferait pas maintenant, peut être ne le ferait-il même pas aujourd'hui, mais c'était décidé ! Il devait lui venir en aide coûte que coûte !

Tout le monde ignorait pourquoi – alors qu'il était emmené vers la cellule haute sécurité du secteur pénitencier du vaisseau – le Général Byōna arborait de nouveau son sourire innocent. Mais peu importait au fond. Kota sortait victorieux de cette courte bataille, observant depuis son poste de surveillance, à travers les écrans retransmettant les images des caméras installées dans les couloirs, la défaite de son jeune adversaire qu'il savourait allègrement d'un air sournois qui avait l'air d'inquiéter le transpirant agent de sécurité assis juste à côté de lui en train de siroter son soda, se demandant stupidement si cet air menaçant lui était destiné.

* * *

-C'est inutile ! Jamais on ne pourra pénétrer leurs défenses, c'est impossible.

À la surface de Pomélo, cachés derrière un roc tout juste assez massif pour ce petit groupe de cinq, Pierrot et la troupe qui lui avait été assignée observait de loin et dans la plus grande discrétion la cité au dôme orange qu'ils devaient infiltrer secrètement.

«Allons, vous n'avez aucune raison de douter de moi, Kuso san !» lança sur un ton amical le Général clownesque en caressant de ses griffes le visage du soldat inquiet.
«Je sais parfaitement comment pénétrer le dôme, de la manière la plus simple qui soit !»

«Vous connaîtriez une sorte de passage secret ? Un souterrain ?»

«Pas du tout, pas du tout, vous cherchez trop loin mon cher !»

Tous suspendus aux lèvres du Général si sûr de lui, les soldats de Niwa attendaient d'entendre le formidable plan de Pierrot.

«Nous allons tout simplement entrer par devant, simple comme bonjour non ?»

Stupéfaction est le mot le plus approprié pour décrire ce que ressentirent ces hommes en entendant de telles balivernes. «Passer par devant ?» se disaient-ils, partir au casse-pipe serait plus juste.

«Vous divaguez, Pierrot sama ! C'est de la folie, non, du suicide ! Jamais ils ne nous laisseront passer, et ils sont bien trop nombreux pour que nous puissions forcer le passage !»

Le courageux porte parole venait de clamer la pensée de tous en se levant fièrement devant Pierrot, et faisant de son mieux pour retenir les tremblements de ses jambes alors que le visage du clown s'assombrissait et que son sourire extravagant paraissait de plus en plus terrifiant.

«Ainsi donc...vous oseriez contester mes ordres ?» demanda poliment – et sur un ton paradoxalement aussi jovial que sombre – le Général en charge de la mission d'infiltration.

«C'est...c'est exacte ! Nous refusons de nous sacrifier inutilement ! Nous connaissons les risques encourus par ceux qui vous désobéissent, mais...quitte à mourir alors autant essayer de nous rebeller contre vous !»

Acclamé par ses pairs, le jeune officier observait le calme inquiétant de Pierrot, déjà prêt à se défendre face à une éventuelle attaque de la part du Général.

«Vous rebeller contre moi...hein ?» répéta-t-il ironiquement en leva lentement ses yeux sanguinaires et meurtrier vers son interlocuteur. «Pourrais-tu me le redire sans trembler des genoux ? Je les entends s'entrechoquer d'ici héhéhé !!»

Ce rire, ce diabolique et méprisable rire fut la dernière chose qu'entendit le révolutionnaire avant de sentir s'enfoncer dans sa poitrine les longues griffes acérées de Pierrot qu'il n'avait même pas eu le temps de voir bouger.

«Je suis quelqu'un de si charitable. Vous avez choisi la mort ? Laissez moi donc vous l'offrir sur un plateau, mes chères petites merdes adorées !»

Sans la moindre délicatesse, Pierrot – d'un geste soudain et violent de la main – dégagea ses griffes du thorax de sa victime, arrachant son armure et sa chaire sans vergogne.
Qu'il s'agisse du leur ou de celui de leur camarade qui avait eu la chance de mourir le premier, les victimes de Pierrot se retrouvèrent couvertes de sang alors qu'au loin, dans cette vaste contrée déserte et ravagée par la guerre, on entendit par dessus le lourd silence de mort qui régnait, des hurlements de peur et de souffrance, accompagnés par le rire le plus sadique et malsain qui ait jamais retentit sur Pomélo.

* * *

Le vent était frais, les passants humaient la large variété de senteur des produits du marché, allant de la viande et du poisson aux fruits et légumes, en passant par les ateliers artisanaux de parfums et autres savons. La chaleur du désert et les rayons du soleil semblaient presque insignifiants par une si radieuse et paisible journée.
Si seulement leurs identités ne devaient pas être tenues secrètes, les trois individus encapuchonnés – en pleine «mission de ravitaillement» comme le disait si bien Danmarine pour éviter de vexer Dodoria en lui demandant banalement d'aller faire les courses – se seraient volontiers dévêtis.

Tandis que le jeune Zōra, un magnifique sourire aux lèvres, découvrait avec passions des lieux, des sons et des odeurs qui lui étaient inconnus en passant de stand en stand, Dodoria et Ranfu remplissaient leur sac de vivres, nourriture et eau, bien heureux de constater que la monnaie universelle instaurée par la famille de Cold depuis plus d'un siècle afin de faciliter le commerces entre planètes avait cours sur Pomélo. Après tout, les visites de voyageurs aliens de passage n'étaient pas rare.

«Ranfu, rappel moi pourquoi Danmarine nous a envoyé faire ses courses pendant qu'il glande à l'hôtel ?»

«Montre un peu plus de respect envers le Général Danmarine, Dodoria ! Nous sommes ici pour acheter de quoi nous nourrir, et si Danmarine sama n'est pas venu c'est parce qu'il a besoin de repos»

«Mouais, admettons. Mais dans ce cas, si tu m'expliquais pourquoi Rubī n'est pas venue avec nous, hein ?» rétorqua le Durian-seijin en se saisissant d'un fruit ovale et vert tacheté de rose – tout à fait appétissant pour le barbare qui avait déjà mangé des fruits semblables sur sa planète – dans lequel il mordit à pleine dent de manière si sauvage que le fruit juta abondamment.
«Si tu veux mon avis, j'ai plutôt l'impression que ce saligaud de Danmarine voulait se débarrasser de nous, tu sais, histoire d'avoir la chambre pour eux seuls, héhé»

«Que...Danmarine sama ne ferait jamais une chose pareille en plein milieu d'une opération !» contredit le lieutenant dont la tête ressemblait maintenant plus à une pivoine rien que d'imaginer cette éventualité.

«Hahahaha ! T'inquiètes lieutenant, je déconne !» pouffa Dodoria en tapant sèchement son supérieur dans le dos, au summum de sa personnalité si rustre.
«Tu viens gamin ? On a fini, on rentre.»

En entendant la voix rauque de son protecteur, Zōra répondit par la positive d'une voix enjouée, et rejoignit ses mentors en vitesse, toujours le sourire aux lèvres, après avoir salué le marchand à qui il venait d'acheter une nouvelle montre à gousset pour à peine quelques pièces d'argent.
Sur le chemin du retour, tandis que Zōra montrait fièrement sa nouvelle acquisition à Dodoria, le lieutenant Ranfu semblait être en pleine réflexion, briefant ses hommes sur la suite des événements.

«Danmarine sama aura certainement retrouvé toutes ses forces d'ici ce soir, il récupère rapidement. Nous partirons dans la nuit afin de rejoindre la ville fortifiée. J'espère vraiment que tout se...»

De retour à l'auberge, ce que vit Ranfu le coupa net dans le fil de son récapitulatif. Une fois qu'ils réalisèrent que le silence soudain du lieutenant n'était pas dû au hasard, Dodoria et Zōra stoppèrent eux aussi leur conversation et suivirent les yeux de Ranfu.
À cet instant ils aperçurent, eux aussi, la troupe de soldats en position à la réception de l'auberge ou ils résidaient. Épuisés par leur long voyage, les soldats, vêtus des mêmes armures que Danmarine et ses hommes, étaient tous essoufflés et assoiffés, au point que l'un d'eux buvait sans aucune honte l'eau destinée aux montures des voyageurs, la tête la première dans l'abreuvoir, à genoux sur le sol.

-Hé ! Tu pourrais te tenir un peu, pour quoi va passer l'armée de Freeza sama ?

-Qui s'en préoccupe ? Je crève de soif, j'ai l'impression que ce whisky n'a fait qu'empirer les choses, maintenant j'ai la tête qui tourne !

-C'est le soleil qui t'a trop tapé sur le crâne, abruti.

Abrité derrière une caisse, Ranfu analysait rapidement la situation tout en observant. «Six hommes à l'extérieur, huit en comptant celui à l'intérieur et le gros balèze au comptoir. Vu leurs tenues, ces types sont avec nous. Mais qu'est-ce qu'ils fichent ici, ils recherchent sûrement Danmarine sama...»

«Qu'est-ce qui te fait dire ça, ils pourraient être la par hasard non ?» supposa bêtement Dodoria, à qui Ranfu répondit qu'il n'y aurait aucune raison pour qu'ils se soient retrouvés aussi loin du champ de bataille, en plein milieu du désert de surcroît.

«Dites, Ranfu san, cet homme avec son long manteau et ses cheveux oranges, ce ne serait pas...»

Au comptoir, s'adressant à l'aubergiste, un énorme cigare encore fumant dans la bouche, un long manteau gris par dessus une armure noire et blanche sans épaulettes, l'individu coiffé d'une crête orange lui tombant jusque dans le dos n'était pas inconnu à Ranfu non plus.

Ce ne serait pas ?



-Satsu !

«Ce type est de mèche avec Kota, ils travaillent ensemble depuis des années. Kota n'a jamais pu voir Danmarine sama en peinture, je doute que Satsu soit ici pour une simple visite de routine.»

«Danmarine et la rouquine sont toujours là haut, ils risquent de tirer une sacrée gueule en les voyant débarquer. Une idée pour les sortir de là peut être ?» entassa Dodoria qui n'aidait guère son lieutenant.

Au même moment, trois ombres qui se déplaçaient furtivement bondirent de toit en toit, passant par hasard dans le seul champ de vision de Zōra qui, inquiet, tenta en vain de prévenir son lieutenant, bien trop occupé par l'élaboration d'une stratégie pour l'écouter.

«Je réfléchi...on n'a pas vraiment le choix. Dodoria, on va devoir attirer leur attention pour les forcer à nous poursuivre, pendant ce temps Zōra, tu iras prévenir Rubī et Danmarine sama, compris ?»

«Attendez Ranfu san ! J'ai...» tenta une nouvelle fois Zōra, mais coupé en plein élan par un cri insistant de son supérieur qui le fit taire, apeuré par ce soudain excès d'autorité.

«Parfait. Vous êtes prêts ? Zōra ? Do...Dodoria ?!»

-Cinq personnes vous dîtes ? Dans la plus grande chambre ? J'aimerai y jeter un œil si ça ne vous...

CRACK !!

La scène se déroula au ralentit pour le Général visé.
Sous le poids de l'imposante lame Durian de Dodoria, le comptoir de la réception se brisa en une projection de centaines de copeaux de bois. Le tranchant de l'épée – qui avait tout juste frôlé la manche droite de Satsu – avait à peine été remarqué par le fumeur qui tourna lentement la tête vers le gêneur dont la capuche s'était enlevée au moment d'attaquer, dévoilant ainsi son visage aux yeux de tous. Une fois encore, le barbare n'en avait fait qu'à sa tête, ignorant les instructions de Ranfu.

-Quel con !

Dodoria, une fois son attaque portée, s'écarta vivement, et fixa un court instant le Général et ses hommes, leur laissant ainsi pleinement le temps de le reconnaître, et de réaliser qu'il était le protégé de Danmarine. C'est alors qu'il se tourna vers Ranfu et l'interpella à voix haute malgré les grands signes qu'il lui fit depuis sa cachette pour lui demander de se taire.

«Dépêche toi de sortir, on s'arrache ! Danmarine !»

Danmarine ?!

Cette pensée, cette surprise, ce choc, traversa au même moment les esprits de Satsu et de Ranfu, ce dernier ne comprenant pas immédiatement la démarche du Durian-seijin. Quel idiot se dit-il, c'était pourtant si évident !

Le lieutenant sortit de sa cachette, toujours à tête couverte, et prit la fuite avec Dodoria, alors que Satsu ordonna aussitôt à ses hommes de les pourchasser avant de les suivre lui aussi. Zōra, laissé seul accroupi derrière une caisse, eut besoin d'un léger temps d'introspection pour comprendre ce qu'il venait de se passer avant de reprendre ses esprits et de foncer à l'intérieur de l'auberge, emportant avec lui le sac de courses laissé là par ses compères.

En y entrant – et bien qu'il fit abstraction des beuglements de l'aubergiste braillant à propos du coût des réparations de sa réception – le jeune Brench-seijin fut forcé de s'arrêter en voyant devant lui l'un des hommes de Satsu sortant des toilettes.

«Hein ? Ou sont partis Satsu sama et les autres ?»

«Je...je suis désolé !»

«Désolé ?»

Ce n'est pas par plaisir ! Voilà ce que se répéta Zōra lorsqu'il envoya son poing dans le visage du pauvre soldat décontenancé, bien loin de comprendre pour quelles raisons il se retrouvait la tête la première dans le mur après avoir reçu une droite magistrale.

À l'étage, dans la plus grande chambre de ce relais, le vacarme qui venait de retentir au rez-de-chaussée n'avait pas dû interpeller les résidents. En tout cas, pas d'après la position de Rubī, allongée sur le torse de «son» Général.

«Quel dommage que tu doives te reposer, Général chan. Pour une fois qu'on se retrouve un peu tout les deux.» murmura le jeune rousse sur le ton taquin que l'on pouvait toujours lui prêter.

«Dans le mesure ou je dois rester allongé encore un peu, j'imagine qu'il n'y aurait pas de mal à ce qu'on se divertisse un peu» sous-entendit l'Actinidia-seijin qui semblait se laisser quelque peu prendre au jeu.

«Toujours aussi formel quand tu parles, mais bizarrement c'est ce que j'aime chez toi.»

Alors que la jeune femme approchait ses lèvres de celles du Général, ce dernier la repoussa d'un air grave. Il venait d'entendre quelque chose.

«Quelqu'un arrive, éloigne toi ! Rubī !»

À cet instant, une valse à quatre temps se joua. Rubī s'écarta en exécutant une gracieuse roue arrière, Danmarine se releva d'une roulade tout en brandissant le poing enveloppé de son aura, et Zōra entra dans la pièce aussi maladroitement et ridiculement que l'aurait fait un Bean ou un Chaplin, manquant presque de tomber avec le sacs de provisions. Tout juste eut-il le temps de hurler à Danmarine de ne pas l'attaquer que se joua le quatrième temps, lorsque trois assassins vêtus de noir surgirent par la fenêtre de toile.

Le premier reçut de plein fouet le coup longuement anticipé par le Général et se retrouva projeté par la porte, manquant presque d'emporter Zōra dans sa chute si le jeune Brench-seijin ne l'avait évité de justesse.
Subissant toujours le contre-coup de son précédent combat, Danmarine sentit s'alourdir ses jambes, peinant à tenir debout face aux deux autres tueurs qui tombaient sur lui, leurs poignards prêts à frapper. Autant dire que sans l'intervention de Rubī ; qui emporta l'un d'eux avec son pied en le ramenant vers le bas pour le claquer contre le sol avant de saisir le dernier par le poignet pour le défenestrer par la dernière fenêtre encore intacte ; le Général se serait vu en mauvaise posture.

Danmarine ôta le masque de l'homme qu'il avait lui même assommé, dévoilant un visage bleu de peau et une chevelure verte. Pas le moindre doute, il s'agissait bien d'un Pomélo-seijin. Désormais, leur position était de toute évidence compromise.

-Et maintenant Ranfu, une idée de génie peut être ?

Alors que le lieutenant et le barbare qui l'accompagnait fuyaient à toutes jambes l'escouade de Satsu, l'ironie du Durian-seijin n'aidait pas à trouver cette «idée de génie» qui pourrait bien leur sauver la mise. En effet, Ranfu n'avait pas vu plus loin que cette diversion, si bien qu'ils se retrouvaient contraints de fuir jusqu'à épuisement de l'un ou l'autre camp.
Pendant ce temps, dans la chambre de l'auberge, Danmarine gravait à l'aide de son flux d'étranges symboles sur le parquet, sous les yeux pleins d'incompréhension de Zōra.

«Parfait, avec ça, Ranfu nous retrouvera sans mal.» murmura le Général avant de se redresser, tourné vers ses deux acolytes. «Nous devons partir immédiatement. Zōra ! Attrapes la caisse et suis nous par la fenêtre, en vitesse !»

Profitant du calme qui régnait désormais dans la rue depuis le départ de Satsu et ses hommes, Danmarine, Rubī, et Zōra – encombré d'un sac de courses et de l'énorme caisse contenant leurs armures, et accessoirement bien assez lourde pour lui faire regretter la présence de Dodoria – bondirent par la fenêtre latérale de la chambre pour se laisser tomber dans une étroite ruelle. L’atterrissage fut moins réussi pour certains qui se retrouvèrent écrasés par le poids d'un bagage gênant, mais ils étaient au moins parvenus à s'éclipser discrètement de l'hôtel.
Sur ordre de Danmarine, la soldate et la jeune recrue se dirigèrent rapidement vers un convoie stationné juste en face d'eux.

Toujours dissimulé sous son capuchon – espérant bénéficier encore un peu du bénéfice de l'anonymat – le Général n'eut qu'un mot à glisser au propriétaire du transport de marchandises, ainsi qu'une petite bourse un tant soit peu garnie, et obtint un aller simple pour trois personnes à l'arrière de cette charrette tirée par deux étrange zébus au pelage rose, dont le regard vide et la manière de mâchonner continuellement une épaisse poignée d'herbes bleutées ne témoignaient guère de leur intelligence.
Alors que Rubī et Zōra étaient entrés les premiers – plus difficilement pour ce dernier qui peinait à mettre un pied devant l'autre – Danmarine jeta un dernier regard derrière lui, pensant à ses hommes, et priant pour leur salut.

* * *

Glou....Glou....Glou

-Pfouuuu ! Cette bière m'a donné encore plus soif ! T'en reveux une, petit frère ?

Assis au comptoir depuis des heures, Mélo semblait bien décidé à rester ici pour boire ad vitam æternam, à l'inverse de Zarbon qui, tout juste arrivé non sans peine à la moitié de sa troisième pinte, n'avait déjà plus les yeux en face des trous, pas tant à cause de l'alcool que du goût prononcé de houblon, qui pour une raison inexplicable l’écœurait autant qu'il le rendait accro.

«Mélo, ne devrait-on pas ralentir un peu ? J'ai la tête qui tourne, et nous sommes censés rencontrer notre contacte dans peu de temps.» essaya de raisonner le plus jeune des deux princes, qui commençait à voir trouble à force d'inhaler les relents d'alcool qui flottaient dans l'atmosphère.

«T'inquiètes, Zarbon ! Quand il arrivera, je lui paierai un verre à la santé de Pomélo ! Pas vrai les gars !» s'exclama le jeune homme en net état d'ébriété, sous les acclamations de la salle toute entière.

-Oooooooh ! Quelle générosité, Prince san !

En un instant, la salle se tut et se tourna dans la direction d’où provenait cette voix nasillarde dont le timbre aiguë venait de vriller les tympans de tous les poivrots encore en état d'entendre ce qu'il se passait autour d'eux.
L'individu posa l'un de ses longs talons aiguilles sur le comptoir du bar, puis le second, et se dressa au dessus de la salle. Marchant le long du bar en écrasant les verres se trouvant sur son passage, le funambule se laissait volontairement tituber et tanguer de droite à gauche comme s'il eut été suspendu le long d'un fil.

«Qui es-tu ? Que nous veux-tu étranger ?» s'énerva soudainement Zarbon qui n'avait pas l'air d'apprécier les manières de ce nouvel invité.

-Ne soyez pas si rigide, Shinju* chan ! N'avions nous pas conclu de nous retrouver aujourd'hui pour discuter de nos «accords»

Zarbon était stupéfait, et Mélo l'aurait sûrement été lui aussi s'il n'avait pas été autant imbibé d'alcool. Il paraissait inconcevable qu'un homme de Freeza ait pu pénétrer ainsi dans la ville fortifiée sans alerter la garde ni même se faire remarquer. L'extravagant contact que devait rencontrer le prince continua de longer le comptoir jusqu'à lui, et se laissa glisser, posant ses fesses juste devant Zarbon.

-Mais de quelle impolitesse fais-je preuve, je ne me suis pas présenté !

Sans la moindre once d'hésitation, il se saisit de la choppe de bière que venait de se faire servir Mélo, et l'ingurgita d'un trait, avant de la reposer violemment devant son propriétaire, et d'essuyer précautionneusement avec ses longues griffes la mousse qui lui dessinait une immonde barbe jaunâtre sur le visage.

-Mon nom est Pierrot Von Circus, enchanté !

À suivre !

Notes : -Gintokin, le nom de famille de Naeko, donne une fois décomposé «Gin to Kin» qui signifie en japonais «argent et or», deux métaux précieux symbolisant la richesse.

-Kuso désigne en japonais littéralement une «merde», ici charmante expression de l'affection que porte Pierrot à ses hommes.

-Shinju signifie «perle», en référence à celle que porte Zarbon sur le front.
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Re: Dragon Ball Extended Universe : Les Chroniques d'une Gue

Messagepar omurah le Ven Mai 20, 2016 21:06

«Si tu l'aimes tellement cette caisse, je te laisse la porter au retour, ça soulagera un peu mon dos !»

mais juste :lol: quoi ; il en a de bonnes Dodoria, pis sur ce chapitre il faut dire que le personnage achève de devenir vraiment attachant, c'est ce qui est bien avec les fics, des personnages plus rapidement traités dans l'oeuvre originale peuvent prendre une toute autre dimension grâce aux fans et c'est très cool ^^ D'ailleurs ça vaut aussi pour Zarbon, donc j'ai beaucoup aimé le traitement, à l'image d'un peu tous les personnages en fait (je l'ai déjà dit je crois, que les perso c'était ton gros point fort). Tu es du reste en train de développer un certain talent voire un talent certain pour les transitions subtiles, c'est notable et assez singulier pour mériter un bravo + GG.

J'aime bien la complicité naissante en filigrane entre Zora et Dodoria ^^ ils font une belle paire.

De manière plus globale, toute la team Danmarine est super bien construite et va vraiment me manquer si elle doit éclater à la fin de l'arc Pomélo :') ; cette team aurait vraiment été bankable au cinoche, amha. En fait cette histoire me fait penser à un truc qui passerait très bien au cinéma (film ambiance Western), suffirait de changer les noms et de virer les références à Dragon Ball et t'as une histoire bien ficelée au niveau de sa construction et de ses intrigues, le genre qui vaut totalement le coup d'acheter son ticket en salles (avec une affiche qui claque en mode pyramide avec Freezer/Cooler en haut, les généraux en centre, Ginue & co à la base, etc. xD)

À cet instant ils aperçurent, eux aussi, la troupe de soldats en position à la réception de l'auberge ou ils résidaient. Épuisés par leur long voyage, les soldats, vêtus des mêmes armures que Danmarine et ses hommes, étaient tous essoufflés et assoiffés, au point que l'un d'eux buvait sans aucune honte l'eau destinée aux montures des voyageurs, la tête la première dans l'abreuvoir, à genoux sur le sol.

-Hé ! Tu pourrais te tenir un peu, pour quoi va passer l'armée de Freeza sama ?

-Qui s'en préoccupe ? Je crève de soif, j'ai l'impression que ce whisky n'a fait qu'empirer les choses, maintenant j'ai la tête qui tourne !

Excellent ce passage ! Les descriptions et l'ambiance dans ce chapitre - et ses grands-frères - sont vraisemblablement très travaillées et non moins réussies, ce qui permet de ne pas sentir le temps passer à la lecture et d'en vouloir encore donc gros + 1 à ce niveau-là :)

Un long et bon chapitre en somme, Danmarine est vraiment un très bon perso, il me fait penser à quelqu'un que je connais dans la vraie vie d'ailleurs xD ; tu prends le temps d'instaurer une ambiance, de poser des détails qui donnent un cachet et de la consistance à chaque chapitre. Les éléments de suspens aussi sont catchy (nottament le rôle que jouera fox dans la suite de l'histoire). Sur ce chapitre-ci, contrairement au précédent, j'ai pas de critiques significatives qui me vienne. Quelques coquilles mais rien qui ne ralentisse la lecture.

Bref, nice one et moi need la sweet ! :mrgreen:
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