Dragon Ball Extended Universe : Les Chroniques d'une Guerre

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Re: Dragon Ball Extended Universe : Les Chroniques d'une Gue

Messagepar Imate le Lun Août 08, 2016 21:03

CA FAISAIT LOOOOONGTEEEEMPS !

Et oui, c'est le cas de le dire, plus de 2 mois sans chapitres, j'ai "un peu" disparu de la circulation :oops:
Un peu démotivé pendant un temps peut être ? La flemme de la sortie des exams aussi, mais je suis bien décidé à m'y remettre et à poursuivre parce que clairement, c'est un vrai plaisir d'écrire cette histoire et je ne vois aucune raison de le bouder !

Je m'excuses en tout cas de l'attente pour ceux qui me lisent, et les remercies d'avance s'ils continuent de le faire. Donc bon chapitre (je l'espère) et à la prochaine, plus rapidement cette fois c'est promis juré :lol:

Chapitre 14 : Le point de non retour


Précédemment !

Danmarine et son équipe, retranchés dans un minuscule village isolé, sont forcés de prendre la fuite lorsque le Général Satsu et ses hommes débarquent soudainement, probablement animés par des intentions bien loin d'être amicales. Séparés de Ranfu et Dodoria resté sur place pour distraire Satsu, Danmarine, Rubi et Zora font actuellement route vers le dôme pour mener à bien leur mission, transportés clandestinement par un marchand de passage.

Sur le vaisseau de Kota, le Général Byona, en réalité infiltré à bord, a finalement obtenu les preuves suffisantes pour faire inculper le Grand Commandant, et a découvert la véritable nature de ses plans machiavélique. Malheureusement pour lui, la résistance dont Kota fait preuve face à la justice le contraint à se rendre.


«Haha ! Ça va, je me rend» ria inexplicablement le jeune Général, pour le plus grand soulagement des hommes ici présents.
«Ne serrez pas trop les menottes s'il vous plaît. C'est inutile, après tout je ne suis qu'un simple espion»

L'entendre dire ça avec un rayonnant sourire sur les lèvres souleva le cœur de Fox. Il était lui aussi un «simple espion» perdu au milieu de tous ces monstres, il pouvait le comprendre mieux que quiconque. Comment pouvait-il le laisser ainsi dans le pétrin ? C'était décidé ! Il ne le ferait pas maintenant, peut être ne le ferait-il même pas aujourd'hui, mais c'était décidé ! Il devait lui venir en aide coûte que coûte !


Zarbon et son frère Mélo - ce dernier prenant une pause "bien méritée" dans une taverne alors que l'état d'urgence est déclaré - se trouvent à l'abri sous le dôme protecteur de la ville, lorsqu'un mystérieux individu surgit de nul part...

«Qui es-tu ? Que nous veux-tu étranger ?» s'énerva soudainement Zarbon qui n'avait pas l'air d'apprécier les manières de ce nouvel invité.

-Ne soyez pas si rigide, Shinju* chan ! N'avions nous pas conclu de nous retrouver aujourd'hui pour discuter de nos «accords»

Zarbon était stupéfait, et Mélo l'aurait sûrement été lui aussi s'il n'avait pas été autant imbibé d'alcool. Il paraissait inconcevable qu'un homme de Freeza ait pu pénétrer ainsi dans la ville fortifiée sans alerter la garde ni même se faire remarquer. L'extravagant contact que devait rencontrer le prince continua de longer le comptoir jusqu'à lui, et se laissa glisser, posant ses fesses juste devant Zarbon.

-Mais de quelle impolitesse fais-je preuve, je ne me suis pas présenté !

Sans la moindre once d'hésitation, il se saisit de la choppe de bière que venait de se faire servir Mélo, et l'ingurgita d'un trait, avant de la reposer violemment devant son propriétaire, et d'essuyer précautionneusement avec ses longues griffes la mousse qui lui dessinait une immonde barbe jaunâtre sur le visage.

-Mon nom est Pierrot Von Circus, enchanté !


Au même moment, sur Freeza 79, alors que Kiwi et les autres reprennent déjà le cours de leur vie écolière après l'attentat ayant frappé l'académie, Naeko est inquiet de connaitre les représailles menaçant son père pour ses propres actes, celui-ci étant apparemment de mèche avec Sorbet et Kota au sein d'une affaire à la fois sombre, et sans précédents !

«Je ne tolérerai aucune interférence ! Tagoma ! Convoque immédiatement ce Kintogin ou je ne sais qui ! Si à cause de son misérable fils notre culpabilité éclate au grand jour, il le paiera de sa vie !»


* * *

Avec le vent et le chant des insectes nocturnes profitant de la pénombre et de la fraîcheur de la nuit pour sortir, le seul autre son audible dans la longue rue déserte du village enclavé était un soupir fatigué expulsant un nuage de fumée blanchâtre qui s'éleva lentement dans les airs avant de s'estomper.
Dans l'obscurité du désert, les pupilles d'un bleu glaciale du Général Satsu brillaient tels les yeux d'un prédateur sauvage. L' Hera-seijin se tenait seul non loin de l'auberge qu'avaient fuit Danmarine, Zōra et Rubī plusieurs heures auparavant, lorsqu'un homme en armure arriva vers lui en courant, sans doute afin de lui délivrer son rapport.

«Mon Général ! Aucun signe des fugitifs dans les environs ! Devons nous poursuivre notre investigation ?»

«Pas la peine...» répondit l'assassin qui tira une nouvelle latte sur le luxueux cigare qui fumait entre ses lèvres, livrés par colis depuis la planète Kabocha – très réputée pour la qualité de ses produits – et dont les braises illuminaient faiblement son visage d'une chaleureuse lueur à l'éclat vacillant.
«Si Danmarine sait qu'on le cherche, il n'a pas dû traîner dans le coin. Il est pas assez con pour ça.»

Le Général à la peau bleu joua un instant avec le pendentif qu'il cachait habituellement sous son armure, puis le laissa par dessus celle-ci, arborant le mystérieux bijoux aux reflets d'or comme s'il s'agissait pour lui du symbole de sa détermination.

«Je sais ou il va aller, j'ai pas de doute la dessus.» affirma-t-il avec assurance en laissant s'échapper un voile fumant par ses narines. «Rassemble nos hommes, on a plus rien à foutre ici.»

Le soldat acquiesça d'un ton hésitant, ne saisissant pas vraiment le sens du monologue de son Général, tandis que ce dernier s'éloignait déjà. Lorsqu'il réalisa que l'heure n'était pas à la réflexion, il s'activa à retrouver chacun des soldats éparpillés aux quatre coins du village.

-J'ai l'impression que la voie est libre...en avant, et ne nous fait pas repérer compris ?

Profitant du départ des derniers occupants de la ruelle, deux hommes encapuchonnés – l'un étant au moins trois fois plus repérable que l'autre – se faufilèrent en vitesse jusqu'au passage étroit adjacent au mur de l'auberge.
À l'intérieur, visage découvert, Ranfu observait la trace laissée là par Danmarine, au beau milieu du planché. Assis sur le rebord de la fenêtre, Dodoria, tout en se curant élégamment le nez de ses énormes doigts crochus, demanda à son lieutenant de lui déchiffrer ce qui pour lui n'était qu'un «charabia gribouillé par Danmarine».

«Ça n'a rien d'un charabia, Dodoria. C'est de l'Actinidia, la langue natale de Danmarine sama. Il me l'a enseignée afin que l'on puisse communiquer par code lui et moi. En dehors de nous deux, son frère, et deux autres Actinidia-seijin encore vivants, personne n'est capable de lire ce message.» révéla Ranfu en se redressant, avant d'enfiler de nouveau son capuchon.
«Et il m'indique précisément ou nous devons nous rendre, alors pas de temps à perdre !»

Déjà bien loin d'ici, cachés à l'intérieur d'une charrette transportant diverses marchandises allant de lots de draps blancs aux caisses de fruits et légumes frais, Danmarine, Rubī et Zōra profitaient du voyage pour prolonger encore un peu ce repos si brusquement interrompu. À ceci près bien sur que la présence de la jeune recrue ne permettait pas de reprendre ces «distractions» suggérées par la lieutenante.

Alors que la jeune rousse s'était endormie la tête sur l'épaule de son Général –épuisée elle aussi par les derniers événements et daignant enfin montrer des signes de fatigues malgré son caractère très fier – Zōra était assis sur le bord du véhicule, les jambes dans le vide, et le capuchon toujours sur la tête, au cas ou ils seraient suivis par les hommes de Satsu. Le Brench-seijin observait toujours sous l'éclat de la lune la montre à gousset qu'il avait acheté l'après-midi passée, le regard empli d'une sensible mélancolie. Assez pour intriguer son supérieur qui le questionna au sujet de l'objet, tout en veillant à ne pas trop élever la voix pour de pas réveiller l'endormie.

-C'est une nouvelle montre ? J'ignorais que tu les collectionnais.

-Vous l'avez remarqué ? Les mécanismes des montres me fascinent, il en existe autant de sorte qu'il y a de planètes, c'est pourquoi j'aimerai toute les découvrir. Et puisque mon anniversaire tombe justement demain, j'ai voulu me faire plaisir.

«Demain ? Pourquoi ne pas nous l'avoir dit plus tôt ? Je risque d'être pris de cours pour t'acheter quelque chose maintenant...» se plaignit le Général en croisant les bras.

«Comment ? Non, vous n'êtes pas obligé, je me sentirai gêné !» rétorqua le jeune Zōra, plus rouge encore qu'il ne l'était au naturel.

-Il n'y a pas de raison, nous sommes dans la même unité, pas vrai ? J'insiste, ça me fait plaisir, sincèrement. Et puis...Dodoria risque de me le reprocher si on ne t'offre rien, il est très protecteur avec toi.

«Vous le pensez ?» demanda-t-il surpris, et presque déstabilisé. Il ne le réalisait que maintenant, mais il était déjà très attaché à sa nouvelle famille.

Le véhicule poursuivait sa route dans cette atmosphère si paisible qu'il en deviendrait presque possible d'oublier la guerre faisant rage sur la planète en ce moment même. C'est sans doute pour cela que – le cœur léger et apaisé – Zōra se confia pour la première fois au Général, comme l'aurait fait un certain petit frère.

-Mon rêve...est de pouvoir un jour visiter chaque planètes, rencontrer chaque peuples. De pouvoir sentir toutes les odeurs, goûter toutes les saveurs, et toucher tout ce qui existe. Je ne suis pas fait pour la guerre, Danmarine sama. Je ne veux pas détruire les planètes que je visiterai, ni faire du mal aux peuples que je rencontrerai. Je veux pouvoir sentir autre chose que l'odeur du sang, goûter à des fruits exotiques plutôt qu'à l'amertume qui me reste en travers de la gorge après chaque batailles. C'est trop dur à supporter...Danmarine sama...je ne suis qu'un faible...

C'était plus fort que lui. Le jeune homme fondit en larmes devant son supérieur, honteux de craquer ainsi devant lui. Que penserait Dodoria s'il voyait ça ? Zōra n'avait pas pu s'empêcher de se livrer, mais il craignait d'être réprimandé par Danmarine, ce grand héros de guerre qui livrait bataille presque chaque jours depuis qu'il avait perdu son foyer. Il sentit la main du Général derrière sa tête. Une simple claque lui remettrait les idées en place, bien qu'il s'attendit à pire.

Mais pas même une claque ne fut donnée. Danmarine posa la tête de Zōra contre la sienne, front contre front. La recrue ne comprenait pas. Un pleutre comme lui méritait-il une telle empathie de la part d'un si grand chef de guerre ?

-Souffrir de la guerre ne fait pas de toi un faible, Zōra. Tu es simplement plus humain que je ne le suis aujourd'hui. J'ai déjà pleuré toutes les larmes de mon corps quand ma planète a succombé dans les cendres. Aujourd'hui, mes yeux sont aussi secs que ce désert.

Incapable de contenir le flot de larmes qui coulait depuis plus d'une minute, Zōra s'en voulait. Il ne voulait pas pleurer ainsi devant un homme qui avait tant souffert. Il n'en avait pas le droit, il pensait ne pas en avoir le droit.

-Toutes ces planètes...nous les visiterons ensemble le jour ou j'aurai terminé cette guerre. Je vous emmènerai, toi et mon frère. Si tu es prêt à m'attendre d'ici là, je ferai tout mon possible pour t'y aider, d'accord ?

Aucun mot ne pouvait sortir de la bouche du jeune homme, qu'il couvrait de ses deux mains couvertes de larmes. Le véhicule poursuivait bien sa route dans cette atmosphère paisible. Mais oublier la guerre semblait hors de propos. Et c'est sans doute pour cela que – le cœur meurtri et à jamais privé de son innocence – Zōra laissa tomber la garde devant le Général qui tentait de le réconforter au mieux.

-Je ne veux pas décevoir mon père...je ne veux pas vous décevoir...mais je...je ne peux pas continuer, Danmarine sama !

Moi non plus, pensa le Général intérieurement tout en serrant contre lui la recrue en proie au désespoir, fixant par l'ouverture arrière l'horizon qui s'éloignait d'eux, à moins que ce ne fut l'inverse. Mais il le devait, pour son frère, pour Zōra. Pour que la paix demeure, il devait mener l'empire à la victoire, coûte que coûte, et ce au prix de tous les sacrifices qui s'imposeraient à lui.

* * *

Dans une atmosphère de tension intenable, à l'intérieur de la taverne désormais vidée du flot d'ivrognes qui l'inondait tantôt, et dont la salle était tout juste faiblement éclairée par les flammes des quelques bougies toujours actives, les deux princes se tenaient face à l'inquiétant Général, dont le maquillage douteux et abondant n'inspirait guère confiance au raffiné Zarbon.

« Tu es...l'agent envoyé par Kota ? » interrogea bêtement le prince au front orné d'une perle, de manière purement rhétorique tant l'évidence de la réponse était flagrante.

-Bin-go ! Quelle perspicacité, Shinju chan ! Je ne m'étonne plus de voir «l'efficacité» de votre police désormais, héhéhéhéhé !

S'élevant d'un timide bond du sol jusqu'à la surface du comptoir qu'il effleura de la pointe des pieds, Pierrot entama un moonwalk – aussi réussi qu’inapproprié à la situation actuelle – tout en envoyant chaque verres et choppes de bière se briser contre le sol et sur les murs, projetant goûtes d'alcool et éclats de verre à proximité des deux princes, dont les visages transpiraient le malaise. Le clown se laissa retomber sur le sol une fois à l'autre bout du bar, clamant avec tout le burlesque qu'on lui connaissait : « It's show time ! »

-En effet, Kota san m'a envoyé ici afin de vous communiquer la suite des opérations, chers alliés ! Je vous prierai donc d'ouvrir bien grand vos esgourdes et de m'écouter attentivement, mes petits princes !

D'un grand calme, et sur un ton empli de sérénité, Zarbon prévint le messager de leur « montrer le respect qui leur est du » avant de se ruer sur lui d'une célérité telle qu'on l'eut cru disparu un instant, afin de lui porter un coup assez puissant pour démontrer toute la grandeur d'un prince de Pomélo. Lorsque Zarbon senti derrière sa tête se poser un long cylindre alors que sa cible venait de s'évaporer devant ses yeux, un long filet de sueur s'écoula sur son front.

-BANG !

Au bruit de cette détonation, Zarbon se laissa tomber à terre, tandis que Mélo manqua de glisser du tabouret qu'il n'avait toujours pas quitté.
En entendant le rire strident et malsain du Général, Zarbon se tourna vers lui – suite à sa tentative d'esquive – et le vit pointer un doigt en guise de canon, et un sourire moqueur à glacer d'effroi.

-Allons allons, Shinju chan ! Je n'allais tout de même pas tuer mon précieux allié alors que celui-ci a simplement voulu me faire une farce en me lançant une attaque aussi faible et ridiculement lente ! Hahahahahahaha !

La terreur et la colère s'entremêlaient d'une étrange manière dans l'esprit de Zarbon, qui faisait face pour la toute première fois à un homme qui ne lui donnait pas le sentiment d'être supérieur. Pierrot stoppa soudainement son rire – preuve suffisante que toutes émotions émanant de cet homme était bien factice – et lança un regard aussi sombre que railleur, et s'adressa au prince avec toute la désinvolture dont il était possible de faire preuve.

-Je vous en prie mon prince, relevez vous donc ! Vous avez l'air si pitoyable à trembler ainsi sur le sol...

Zarbon se releva avec un soupçon d'hésitation, craignant l'éventualité d'une attaque fourbe. Il ne lâcha pas l'agent de Kota des yeux, même lorsqu'il tira une chaise à la table contre laquelle il s'était appuyé pour se redresser, et y prit place en invitant les autres à faire de même.

Il suffisait d'observer la tenue de chacun des participants à cette petite réunion pour saisir leur état d'esprit.

Zarbon se tenait droit, raidi par l'anxiété, les mains croisées, les pupilles vacillantes, et les tempes humides.
Mélo était avachi sur sa chaise, croisant les bras pour sa part, malgré l'inconfort que lui procurait son armure d'or. Tapotant des doigts sur les brassards de son armure, il roulait les yeux de droite à gauche, observant tour à tour l'attitude de ses voisins de table.
Pierrot, quant à lui, laissait reposer ses deux pieds croisés sur la table tout en faisant craqueler ses ongles comme à l'accoutumé, surplombant ainsi le silence d'un fond sonore des plus désagréable.
Ce fut au prince cadet de signifier officiellement l'ouverture de cette table ronde.

-Les hostilités avec les hommes de Freeza s'éternisent depuis maintenant plusieurs semaines sans que Kota ne daigne nous envoyer les renforts promis. Doit-on comprendre que votre parole ne vaut guère mieux que celle de Freeza ?

-Vous auriez tord de douter de Kota san. Je crains malheureusement que ça ne soit pas réciproque dans votre cas.

-Que dîtes vous ?!

«Nous vous avions chargés d'une seule et unique mission en vous demandant d'éliminer ce gêneur, et pourtant vous êtes parvenus à échouer lamentablement !» ricana le clown qui masquait probablement son insatisfaction derrière ce masque de fausses émotions. «C'est peut être nous qui devrions remettre en doute notre alliance, vous ne croyez pas ? Mais je ne suis pas ici pour ça, je ne fais que vous livrer des instructions. »

Au pied du mur, et réalisant que l'ascendant dans cette alliance n'était pas de leur côté, eux qui dépendaient de Kota pour s'opposer à Freeza, Zarbon laissa poursuivre Pierrot sans rien dire, sous le regard passablement choqué de son frère qui n'avait pas l'habitude de le voir en position de faiblesse.

-Ni Freeza sama ni les hautes sphères de l'empire ne suivent de près l'invasion de cette planète. En réalité, il n'existe que deux obstacles aux machinations de Kota san. L'un d'eux s'est vu octroyer le titre de Commandant alors qu'il ne joue dans cette guerre rien de plus que le rôle d'artificier, jouant au tir au canard avec son énorme canon qu'il pointe allègrement sur tout ce qui bouge. Avec ce genre d'hommes, il ne faut guère plus que quelques menaces bien dosées pour, à défaut de s'attirer leur loyauté, dans le cas échéant s'assurer qu'ils ne fourreront pas leur nez dans vos affaires. Quant aux simples soldats, ils sont bien trop ignares pour se demander d’où viennent les ordres qu'ils reçoivent. Si leur supérieur leur demande de tirer, ils tirent. S'il leur demande de cesser le feu, ils se feront un plaisir de poser leur cul sur une chaise en attendant la prime de noël. C'est aussi simple que ça. En revanche, c'est bien plus difficile quand l'obstacle s'avère être aussi loyal que vaillant.

-Et cet «obstacle» n'est autre que l'homme que vous nous avez demandé d'abattre à son arrivé sur Pomélo, c'est exacte ?

-Bin-go ! Ce même obstacle que vous n'avez pas été fichus d’éliminer alors même que vous nous avions communiqué les coordonnés de son atterrissage ! Et figurez vous qu'il s'agit d'un Général des armées de Freeza ! C'est pour cette bête raison que nous ne pouvions nous en débarrasser nous même, afin d'éviter les vagues que cela causerait. MAIS ! Grâce à votre formidable incompétence, Kota san a dû se résoudre à envoyer l'un de ses propres Généraux pour l'éliminer ! Et le plus amusant voyez vous, c'est qu'ils sont tout deux en route pour cette ville !

Pris de stupéfaction, Mélo se redressa soudain sur sa chaise et claqua ses mains sur la surface boisée de la table qui craquela sous sa force.

-Ce Général, ce ne serait pas...ce Diamirane ?

-Ohoh ? Vous avez rencontré Danmarine san ? Oui, c'est bien lui qui est encore le seul à pouvoir s'opposer à Kota, et il se dirige vers votre belle ville afin d'accomplir sa mission qui est de mener à bien son siège, ça ne fait aucun doute. Et même si je ne parierai pas sur les compétences de Satsu san, il reste un Général, je présume donc qu'il viendra chercher Danmarine san ici. Si cette ville doit devenir le théâtre d'un affrontement de Généraux, alors vous feriez mieux de faire évacuer sur le champ.

-Alors vous comptez lui tendre un piège ? Ce type, je le connais pas vraiment, mais je sais qu'il est honorable ! Pas la peine d'en arriver là, laissez moi l'affronter d'homme à homme !

-Mélo ! Arrêtes de faire passer ta passion du combat avant le reste ! Il est un sbire de Freeza avant tout, il ne mérite pas de traitement de faveur.

-Votre petit frère a raison, Prince san ! Qui plus est, c'est bien parce qu'il est un homme d'honneur qu'il nous pose des soucis. Mais rassurez vous, je suis certain que Satsu san l'affrontera dans les règles de l'art ! Avant de le tuer comme un chien, bien sur.

Deux...non, plus...peut être bien trois minutes entières – et entièrement rythmées par un silence pesant – s'installèrent à nouveau dans l'établissement. Alors que Mélo, grinçant des dents et transpirant à grosses goûtes, fixait l'imperturbable Général qui attendait paisiblement une réponse sans même faire fi du temps qui s'écoulait, non pas grain par grain, mais bien pognée par poignée de sable en cette situation désastreuse ; Zarbon maintenait les yeux fermés et le visage impassible.
Deux...non, pas plus. Seulement deux mots furent prononcés par le jeune prince cadet lorsqu'il ouvrit de nouveau ses paupières naturellement bleutées : Marché Conclu.

«Voilà qui est fait ! Splendide décision, Shinju chan !» s'exclama alors l'homme aux cheveux verts forêt, alors que les sentiments du prince paré d'or étaient quant à eux plus mitigés.

-Zarbon ! Tu vas simplement accepter de retirer nos troupes et de forcer nos sujets à quitter leur foyer parce que ce type te l'a demandé ?! Tu poignarderais ce Général dans le dos après ce qu'il a fait pour limiter nos pertes ? Ou est passée ta fierté de prince de Pomélo ? Réponds moi, Zarbon !

Ramené en avant d'un geste sec et franc, tiré par le col de son armure vers son frère, Mélo vit un regard qu'il n'avait pas souvent pu apercevoir. L'avait-il même déjà aperçu ? Ce regard désemparé et perdu, empli de rage et bien loin de la noble nonchalance qui caractérisait Zarbon ?

-J'agis justement en tant que prince, Mélo ! C'est pour protéger mon peuple que je fais ça ! Qu'importe si ce type est un homme d'honneur ou non ! Je n'aurai aucun remord à laisser crever un chien de Freeza ! C'est toi qui oublies tes responsabilités, alors reprends toi !

Les bras à moitié redressés, et prêts à repousser Zarbon, de belles paroles en tête à lui jeter à la figure en guise de premier coup, Mélo, dans la plus grande simplicité, à l'inverse de son image de souverain exubérant, baissa simplement les bras, littéralement comme métaphoriquement. Il n'avait pas de raison de répondre. Il avait tord, mieux valait l'admettre.

-Dis à tes hommes de mettre en place la procédure d'évacuation d'urgence, Mélo. Guidez tous le monde jusqu'au souterrain qui mène en dehors de la ville, et faites aussi vite que possible.

Le prince en armure quitta lentement la petite taverne en silence. Plus étonnant encore – et à en juger par sa démarche – il ne semblait plus ressentir les effets de l'alcool, comme si cette conversation avait eu sur lui le même effet que ces remèdes miracles contre la gueule de bois qu'il ingurgitait étant jeune pour cacher à son défunt père le roi les beuveries ou il se rendait très souvent la nuit, sans grand succès.
Pour le prince guerrier, il n'existait plus grand déshonneur que d'abattre un valeureux combattant si lâchement. Mais devant la gravité de la situation, et surtout se sachant bien tenu en laisse par Kota sans qui ils n'avaient pas la moindre chance contre Freeza, les vieilles valeurs ancestrales du royaume n'avaient que peu de poids.

Dehors, devant ses troupes personnelles, Mélo se tenait sous la lumière de la lune de Pomélo qui se reflétait dans son armure. Même sachant qu'ils attendaient ses instructions en le fixant ainsi avec ces yeux crédules, le prince leva les yeux au ciel, observant le plafond stellaire de sa belle planète, orné ce soir là d'une deuxième lune, plus basse, plus petite, et à bord de laquelle le maître pantin tirait les ficelles de son petit théâtre à l'aide de ses nombreuses tentacules.

..Clop..

-..2214..

...Clop...

-...2215...

.....Clop.....

-.....2216.....


À ce rythme, une telle fuite des conduites de circulation d'eau mettrait à sec les réservoirs du vaisseau amiral de la flotte de Kota. Mais ce n'était guère le souci de Byōna, pour qui au contraire cette fuite était une aubaine inespérée. Quelle meilleure manière d'éviter l'ennui lorsqu'on est enfermé dans une cellule que de compter le gouttes une journée durant ?
C'était sans compter sur le plombier de bord, bien décidé à réparer la problématique fuite d'eau.

..Clip..

-..1..

...Clip...

-...2...

.....Clip.....

-.....3.....


Et le tour était joué, trois tours de clé anglaise suffirent à stopper l'écoulement. Bien moins distrayant à compter pour le prisonnier ceci dit. Enfin, c'était sans importance. Byōna n'aurait plus longtemps à attendre. Il savait qu'il pouvait compter sur «lui».

-Rōku san ? Rōku san, si vous êtes en état de comprendre mes mots, répondez moi vite s'il vous plaît.

1...2...3 minutes s'écoulèrent, sans qu'aucune réponse ne se fasse entendre de la part du voisin de cellule de l'espion.

-...Rōku san je vous en prie...je sais que vous m'entendez.

-...Qu'as tu fait pour mériter d'être enfermé là toi aussi...Byōna ?

-La même chose que vous, Rōku san. Je suis resté loyal.

Percevant le sérieux et la détermination dans la voix du jeune homme, le félin prêta soudainement attention à son confrère Général. Après quelques instants de doute, il signala son déplacement à Byōna en laissant s'entre-choquer entre eux les maillons des chaînes retenant attachés ses poignets. Rōku posa sa tête contre l'écran de flux bleu qui le retenait prisonniers en guise de barreaux.

-Que me veux tu ?

-Ce n'est pas une demande, mais plutôt une proposition que j'ai à vous faire, Rōku san. Il me faut un homme puissant, fidèle à Freeza sama, et surtout désireux de se venger de Kota. Et puisqu'il s'avère que vous correspondez à tous ces critères, je serai enclin à vous faire sortir d'ici à condition que vous m'accordiez votre aide.

Un nouveau moment d'hésitation, plus succin cette fois, certes, mais Rōku n'était pas du genre à accorder sa confiance à quelqu'un sans lui avoir fait passer un petit interrogatoire au préalable.

-Je n'aurai que deux questions. Tout d'abord, comment comptes tu nous faire sortir d'ici ?

-Ne vous inquiétez pas pour ce détail. Je me suis assuré d'avoir les bons alliés dans notre camp. Ce n'est qu'une question de temps avant que l'on vienne nous sortir d'ici.

Le félin ne répondit pas. Byōna jugea par se silence que la réponse avait dû lui convenir. À moins que ça ne soit le contraire. Difficile de cerner l'insondable Général Rōku à vrai dire. Mais en l'absence de remarque, le jeune Général préféra supposer qu'il en avait fini avec la première question.

-Et...quelle est votre deuxième question ?

-....Jusqu'à quel point je peux me permettre de cuisiner ce sale poulpe ?

* * *

Bleu, vert, et violet. Aussi discrets que trois gyrophares se promenant dans les couloirs, Barta, Guldo et Kiwi – apparemment toujours séparés de leur quatrième ami batracien qui ne daignait pas revenir à l'école – sortaient de leur cours de « Pratique et fonctionnement des armes à flux ». Un cours bien dispensable pour ces trois jeunes prodiges dors et déjà capables de projeter leur flux sans l'aide de l'intermédiaire qu'est le canon à flux, équipant plus des trois quarts de l'armée impériale. Cependant, en plus d'être un cours obligatoire, il faisait office d'heure de sieste pour les trois garnements, et ce n'était sûrement pas pour leur déplaire.

Si le cours qu'ils quittaient leur manquerait, c'était surtout à cause de celui qui les attendait. « Histoire et héritage de la famille Cold ». Un cours bien moins reposant, mais selon les professeurs « indispensable à tout bon citoyens de l'empire ».

«...et le chapitre qu'on fait en ce moment est barbant ! Comment c'est déjà ? Sciences bioniques du terroir..quelque chose dans ce goût là ?» se plaignait Barta depuis apparemment plus de cinq minutes, si bien que Kiwi se voyait obligé d'y mettre un terme.

-C'est « Sciences politiques territoriales de Freeza sama ». Pas étonnant que t'aimes pas ce cours, j'ai l'impression que tu sais même pas de quoi ça parle ! Hahaha !

Devant la moquerie de son camarade, et les rires d'encouragements que lui prodiguait Guldo, Barta ne pût s'empêcher de rougir de honte en protestant qu'il le savait très bien, alors même qu'il était évident que non étant donné le plafond de 5 sur 20 qu'atteignaient ses notes.

Alors que les trois enfants riaient, Kiwi – qui essuyait une larme coulant de son œil droit tant son fou rire s'avérait incontrôlable – aperçu son ami blond vêtu de son éternel costume bleu. Lorsqu'il l'appela à pleins poumons, et le sourire jusqu'aux oreilles, le jeune Actinidia-seijin fut surpris de n'avoir en guise de réponse qu'un vague sourire en coin et un signe de la main. Et alors qu'il allait justement partir à sa rencontre, une voix au timbre distingué prit possession du grand hall – d'ailleurs toujours en travaux depuis l'incident étrangement tu par les médias – dans lequel les enfants venaient d'arriver pour se rendre à leur cours suivant.

-NAEKO !!!

Descendant l'escalier rouge central qui passait entre les fontaines du cœur du hall aux colonnades de l'académie, un noble vêtu d'une veste en queue de pie pourpre et d'un pantalon noir, arborant une chevelure courte de la même teinte que celle de Naeko se dirigeait justement vers ce dernier. Sans doute était-il celui qui venait de prononcer son nom. Le jeune fils de baron – jusqu'à maintenant adossé contre l'une des colonnes brunes aux courbes blanches dessinées – s'avança vers l'individu qui quant à lui marchait d'un pas rapide et nerveux, en parfaite adéquation avec son visage crispé de colère et trempé de sueur. À peine eut-il rejoint son père, que Naeko se retrouva projeté par une gifle magistrale, quelques mètres plus loin, laissant ses trois camarades sous le choc.

Le baron se dirigea à nouveau vers son fils qu'il releva par le col, et le secoua avec virulence.

-Espèce de petit imbécile ! Dire qu'un cloporte comme toi m'attire de tels ennuis ! Si à l'avenir tu ne te tiens pas tranquille, je ne te garantit pas d'être aussi gentil la prochaine fois !

Immédiatement après avoir fini de vanter son infini clémence, le baron Gintokin claqua de nouveau son héritier contre le carrelage, et martela son visage à coups de talonnette, quitte à tâcher de sang ses chaussures hors de prix.

« Laissez Naeko tranquille espèce de brute ! » s'écria le jeune frère de Danmarine qui se jeta à corps perdu sur l'agresseur de son ami, qui se retourna alors et jeta un regard noir à celui qui venait de l’interpeller en se demandant qui donc osait l'interrompre.

C'est alors que, sans qu'il ne puisse rien faire, Kiwi se retrouva lui aussi à terre, le nez en sang après le coup de poing qu'il venait de recevoir.

-Qu'est-ce qui te prend ?! Naeko !

Le jeune blondinet à la frimousse ensanglantée qui s'était vivement relevé et avait fondu sur son ami se tenait encore face à lui, le poing brandi, à bout de souffle, certainement des suites de la correction qu'il avait tout récemment reçu.

-Ne te mêles pas de ça...sale pauvre. Les histoires de familles nobles ne concernent pas le bas peuple. Et surtout...ne t'approche plus de moi, compris ?

La froideur que Naeko cumulait dans son regard et dans ses propos glaça Kiwi et ses deux comparses qui ne comprenaient guère cette réaction à vif.

-Père, rentrons.

Venant de retrousser sa manche à l'instant ou il avait entendu la voix de Kiwi afin de lui porter un coup, le père de Naeko se rétracta finalement en voyant que son fils s'en était chargé, et suivit le jeune garçon vers la sortie de du bâtiment académique, laissant là – figés telles trois statues de sel – les enfants choqués de la réaction de celui qu'ils pensaient être leur ami. Kiwi en était resté cloué au sol, essuyant au coin de ses narines le sang qu'avait fait couler son rival.

-Naeko...

Observant depuis sa haute tour le baron qui bousculait son fils avec hargne jusqu'à leur véhicule flottant piloté par un chauffeur personnel, Sorbet jouait avec sa bague, posté devant la grande baie vitrée de son bureau rouge sous le regard de son subordonné.

-Le message est passé j'espère ?

-Je me suis montré on ne peut plus clair, Sorbet sama. Ni lui ni son fils ne nous causeront de problèmes à l'avenir.

De lourds nuages couvraient le ciel rosâtre de Freeza 79, masquant le soleil sur le chemin conduisant Naeko à sa voiture. Des nuages aussi noirs que ceux qui s'amoncelaient au dessus de la planète Pomélo au même moment, bien loin d'ici, alors que l'aube éclairait le matin de ses premiers faibles rayons.

-Voilà le reste, comme promis.

Après avoir déposé dans la main de son sauveur la seconde moitié de la somme d'or promise pour le voyage, Danmarine regarda leur diligence de fortune s'éloigner aussitôt de l'endroit ou il avait déposé le trio. En hauteur, postés sur une colline surplombant le dôme protecteur orangé, le Général, la jeune femme rousse, et la recrue avaient enfin rejoint à nouveau leur objectif après de nombreuses péripéties.

Le crash de leur vaisseau, leur fuite face aux traqueurs que menait Gurē, la bataille pour protéger le canon, l'enlèvement de Dodoria, le combat qui l'avait opposé à Jatoron, jusqu'à leur évasion du village afin de semer Satsu et ses hommes. Danmarine, alors qu'il fixait sa cible d'un œil vif – ce dôme orange dont l'éclat se reflétait dans la pupille du chef militaire – se remémorait chacun des obstacles qu'il avait du braver pour arriver ici. Tirant sur son gant immaculé comme pour enfoncer sa main droite plus profondément encore à l'intérieur, celui que l'on surnommait le miraculé d'Actinidia s'adressa une ultime fois à son équipe.

-Cette fois, nous y sommes, le point de non retour. Si les princes et le gros des troupes de Pomélo se trouvent sous ce dôme, alors une fois désactivé, ils n'auront d'autre choix que de capituler. Mais une fois à l'intérieur, nous serons seuls face à eux. Ce qu'on a affronté jusqu'alors....Zōra, ça pourrait bien n'avoir été qu'une douce promenade. Tu penses être prêt ?

La réponse était bien évidemment non. Même une nuit passée à cogiter à bord de cette charrette – quand bien même les secousses l'auraient suffisamment bercer pour le plonger dans un profond sommeil méditatif – n'était pas suffisante pour que le garçon ne devienne un soldat aguerri et sûr de lui. Mais il connaissait l'importance de la mission, et tout ce qu'elle représentait pour son Général. Et surtout, il était bien conscient qu'il n'avait aucune autre option à portée de main pour pouvoir ensuite rentrer chez lui.

-Oui...Oui mon Général ! Je vous promet de faire de mon mieux !

« C'est clair que sans cape, tu parais moins sexy. Mais question discours, ça reste correcte. » piqua la jeune rousse, toujours aussi taquine avec le Général.

-J'avais d'autres priorités que de trouver une cape de remplacement !

« Mais tu ne chercherais même pas à contre-dire que tu es sexy avec une cape ? Quel vantard ! » lança-t-elle avant de s'approcher du bord de la falaise, scrutant la ville fortifiée d'un air nouvellement sérieux.
« Foncer tête baissée serait suicidaire, il va nous falloir un plan pour entrer discrètement et atteindre le générateur de bouclier sans attirer l'attention. Une idée en tête ? »

-Pour le moment nous allons devoir trouver un moyen de pénétrer ces défenses. Nous y réfléchirons une fois à l'intérieur. Ranfu et Dodoria nous rejoindrons ensuite, sans aucun doute. Tous le monde est prêt ?

Le trio maintenait le regard droit sur cet horizon couleur d'aube qui incarnait leur unique chance de victoire. Remporter cette bataille, laisser la guerre derrière soit, ou rentrer voir son frère en ayant le sentiment d'avoir fait avancer les choses. La finalité pouvait bien différer, la porte de sortie, elle, était un exemplaire unique. Rubī, Zōra et Danmarine s'apprêtaient à accomplir leur leur ultime mission sur Pomélo.

-Zōra...Rubī...allons-y !

À suivre !
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Re: Dragon Ball Extended Universe : Les Chroniques d'une Gue

Messagepar omurah le Mar Août 09, 2016 7:47

Bon retour dans la section ! :mrgreen:

Et merci pour le résumé o/ en ce qui me concerne j'avais encore les grandes lignes en tête, mais ce résumé m'a quand même permis de me remettre tout de suite dans le bain de la fic.
Toujours aussi en forme dans les descriptions et l'élaboration d'ambiances à ce que je vois ^^
Nice le coup du message apparent mais que tout le monde ne peut pas déchiffrer, j'ai bien aimé.
Les généraux ont toujours autant la classe, en l’occurrence Satsu et Pierrot, ils défoncent tout :o

Pierrot stoppa soudainement son rire – preuve suffisante que toutes émotions émanant de cet homme était bien factice – et lança un regard aussi sombre que railleur

En une ligne, tu as totalement résumé le perso, dans la manière dont je l'appréhendais moi-même. Déjà ça montre que tu sais très bien véhiculer tes idées et ensuite, ce passage que j'ai vraiment beaucoup aimé - la preuve j'en parle =p - est vraiment bien tourné et dépeint magnifiquement le personnage.

Quant aux simples soldats, ils sont bien trop ignares pour se demander d’où viennent les ordres qu'ils reçoivent. Si leur supérieur leur demande de tirer, ils tirent. S'il leur demande de cesser le feu, ils se feront un plaisir de poser leur cul sur une chaise en attendant la prime de noël.

Encore un autre passage collector ^^

Zora est à l'honneur dans ce chapitre, et là encore c'est fait avec tout le talent auquel tu nous a habitué, le petit focus sur la passion pour les montres s'inscrit dans la lignée des passages mémorables du chapitre, mais tant d'autres choses encore qui donnent ce cachet de réalisme dont sauront surtout se targuer ceux qui ont le souci du détail comme toi (d'ailleurs, le passage avec les "clop" et les "clip" était excellent).

L'histoire personnelle de Naeko devient de plus en plus prenante sinon, très bien négociée de ton côté du tableau, et puis en général ce genre de personnage avec le cul entre deux chaises, c'est vraiment quelque chose qui me prend facilement aux tripes, et là c'est parfaitement réussi jusqu'ici.

Vraiment hâte de voir comment ça se dégoupille tout ça, je sens que Naeko va encore en baver :'(

Plus généralement, tous les personnages sont très bien gérés (c'est un peu ta marque de fabrique, à concurrence de la gestion des ambiances) de Rubi à Melo, et j'en passe :3

Niveau intrigues et rythme ça gère aussi, l'absence de Ginue ne m'est pas du tout apparue comme handicapante pour le chapitre, au contraire, c'est parfait pour faire monter la température =p.

Et niveau critiques... hum...

Ras :mrgreen:
J'ai relu en diagonale pour voir mais y'a rien qui dépasse =p

Ah et : Danmarine est trop cool :D ; tu peux être fier de ce perso franchement, moi je trouve qu'il aurait été totalement bankaque au niveau pro et c'est le genre qui a vraiment tout pour être iconique.
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Re: Dragon Ball Extended Universe : Les Chroniques d'une Gue

Messagepar Imate le Jeu Août 11, 2016 3:13

Omurah toujours au rendez vous, ça fait plaisir^^

Pas de souci pour le résumé, avec plus de deux mois, y'avait de quoi oublier quelques petits trucs. Donc plutôt que de lire avec des souvenirs de l'histoire façon gruyère, ou devoir se retaper le chapitre d'avant, je me suis dit qu'un résumé était encore la meilleure alternative^^

Cool que les persos te plaisent autant et que leur traitement fonctionne si bien sur toi. Je dois bien dire qu'avoir des personnages marquants et hauts en couleur, c'est un truc que je veux absolument réussir parce que si on accroche pas aux personnages, c'est pas dit que le reste suive. Donc très content de ça !

Merci beaucoup pour tes commentaires en tout cas, je dois bien dire que c'est ce qui me motive à continuer malgré le peu de retours. Clairement pour avoir son publique, il faut s'accrocher, mais on va essayer de continuer. Déjà rien qu'un lecteur qui me donne ses impressions, c'est que du bonheur^^ Donc vraiment, merci beaucoup, ça fait très plaisir :wink:
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Re: Dragon Ball Extended Universe : Les Chroniques d'une Gue

Messagepar Imate le Lun Nov 28, 2016 21:19

WOOOOOOOOOOO !!!

Bon cette fois on en est à quoi, trois mois d'absence ? (bon ok, presque quatre) Je vais arrêter de promettre de poster vite parce que clairement j'ai du mal à tenir les délais :lol:
Je m'excuse pour ceux qui me suivent et attendent la suite, ou pour ceux qui ont attendu mais ont décroché à cause de l'attente s'il y en a. Je vous avoue que concilier le boulot assez monstrueux qu'on nous file à la fac, ma petite vie à côté, et la fic, c'pas super facile^^

En tout cas vous pouvez être surs que je ne lâcherai pas cette fic, donc si vous avez la patience d'attendre entre chaque chapitre, je vais faire de mon mieux pour ne pas vous décevoir ! Et donc vous l'aurez compris (enfin...je suppose) voici le 15ème chapitre ! Et en plus on fête le premier anniversaire de la p'tite fic ! (bon c'était le 10 octobre mais on va faire un effort :mrgreen: )

Un petit résumé pas dispensable à mon avis, et ensuite, bonne lecture à vous ! :D

Previously, on L'US's Dragon Ball Extended Universe !

Image

Dans la ville fortifiée de Pomélo, l'étrange Général Pierrot, qui s'avère être le contact envoyé par Kota pour négocier avec les Pomélo-sejins, conclu un mystérieux marché avec les princes Zarbon et Melo


Marché Conclu.

«Voilà qui est fait ! Splendide décision, Shinju chan !» s'exclama alors l'homme aux cheveux verts forêt, alors que les sentiments du prince paré d'or étaient quant à eux plus mitigés.

-Zarbon ! Tu vas simplement accepter de retirer nos troupes et de forcer nos sujets à quitter leur foyer parce que ce type te l'a demandé ?! Tu poignarderais ce Général dans le dos après ce qu'il a fait pour limiter nos pertes ? Ou est passée ta fierté de prince de Pomélo ? Réponds moi, Zarbon !

Ramené en avant d'un geste sec et franc, tiré par le col de son armure vers son frère, Mélo vit un regard qu'il n'avait pas souvent pu apercevoir. L'avait-il même déjà aperçu ? Ce regard désemparé et perdu, empli de rage et bien loin de la noble nonchalance qui caractérisait Zarbon ?

-J'agis justement en tant que prince, Mélo ! C'est pour protéger mon peuple que je fais ça ! Qu'importe si ce type est un homme d'honneur ou non ! Je n'aurai aucun remord à laisser crever un chien de Freeza ! C'est toi qui oublies tes responsabilités, alors reprends toi !


Sur Freeza 79, Naeko a reçu la visite de son père, impliqué dans les malversations de Kota, suite à l'incident qui a mêlé son fils au frère de Danmarine

-Espèce de petit imbécile ! Dire qu'un cloporte comme toi m'attire de tels ennuis ! Si à l'avenir tu ne te tiens pas tranquille, je ne te garantit pas d'être aussi gentil la prochaine fois !

Immédiatement après avoir fini de vanter son infini clémence, le baron Gintokin claqua de nouveau son héritier contre le carrelage, et martela son visage à coups de talonnette, quitte à tâcher de sang ses chaussures hors de prix.

« Laissez Naeko tranquille espèce de brute ! » s'écria le jeune frère de Danmarine qui se jeta à corps perdu sur l'agresseur de son ami, qui se retourna alors et jeta un regard noir à celui qui venait de l’interpeller en se demandant qui donc osait l'interrompre.

C'est alors que, sans qu'il ne puisse rien faire, Kiwi se retrouva lui aussi à terre, le nez en sang après le coup de poing qu'il venait de recevoir.

-Qu'est-ce qui te prend ?! Naeko !

Le jeune blondinet à la frimousse ensanglantée qui s'était vivement relevé et avait fondu sur son ami se tenait encore face à lui, le poing brandi, à bout de souffle, certainement des suites de la correction qu'il avait tout récemment reçu.

-Ne te mêles pas de ça...sale pauvre. Les histoires de familles nobles ne concernent pas le bas peuple. Et surtout...ne t'approche plus de moi, compris ?


Du côté de Danmarine, lui et ses hommes ayant échappés de justesse au Général Satsu grâce à la diversion de Dodoria et Ranfu, se retrouvent désormais face au dôme protégeant la cité que les forces du commandant Niwa tentent de faire tomber depuis des semaines sans succès.

Le trio maintenait le regard droit sur cet horizon couleur d'aube qui incarnait leur unique chance de victoire. Remporter cette bataille, laisser la guerre derrière soit, ou rentrer voir son frère en ayant le sentiment d'avoir fait avancer les choses. La finalité pouvait bien différer, la porte de sortie, elle, était un exemplaire unique. Rubī, Zōra et Danmarine s'apprêtaient à accomplir leur leur ultime mission sur Pomélo.

-Zōra...Rubī...allons-y !


Image
NOW !


Chapitre 15 : Combat au sommet ! Général contre Général !


Le soleil se trouvait désormais haut dans le ciel dégagé et azure des immenses plaines de Pomélo entourant le dôme orangé. Une journée chaude et clair s'annonçait, bien différente des jours de pluie diluvienne qui la précédaient.

Alors occupé à admirer le cadran de sa montre, Zōra détourna subitement le regard lorsqu'un rayon lumineux émis par le malicieux soleil qui magnifiait le ciel s'y refléta. Le regard porté sur la gauche, le jeune homme se laissa émerveiller par une petite maison bâtie au bord d'un lac qu'encerclait un parterre de plantes luxuriantes et autres fleurs colorées. Un véritable coin de paradis enclavé, bien loin de la grande ville et ses batailles successives. L'idée de s'y reposer ne resterait qu'un doux rêve pour le Brench-seijin qui se vit soudain rappelé à l'ordre par son supérieur qui requit son attention.

Danmarine, Rubī et Zōra se trouvaient aux abords du dôme, au travers duquel il était possible d'avoir vue sur une ruelle visiblement aussi déserte qu'isolée. Le Général eut beau clamer avec assurance qu'ils pénétreraient à l'intérieur de la cité par ce pan du mur d'énergie, Rubī ne put s'empêcher de lui demander par quel «miracle» il comptait les faire entrer.

«Ce n'est pas la première fois que je rencontre ce type de technologie. Il s'agit d'un bouclier qui repousse le flux, c'est pourquoi ni les attaques du canon, ni les guerriers possédant une grande quantité de flux en eux ne peuvent le traverser» commença à expliquer le Général, qui laissait apparemment de marbre la jeune femme perplexe qui ne tarda pas à lui faire remarquer qu'il correspondait justement au type d'objets que le murs repousserait instantanément.

-Rien de plus simple, je n'ai qu'à diminuer mon flux jusqu'à un seuil trop bas pour qu'il ne puisse être détecté par le dôme, et le traverser de face.

«Vous pouvez faire ça ?!» demanda intrigué la recrue qui n'imaginait pas cela possible.

-Seuls quelques rares individus ont un contrôle précis sur leur flux, mais oui, j'en suis capable.

Sous l’œil attentif de son protégé, Danmarine – les yeux fermés et le dos excessivement droit – entra alors dans une intense concentration, à tel point que le souffle de sa respiration devint aussi imperceptible que sa propre présence qui s'effaçait presque pour le jeune débutant qu'était Zōra.

Un pas en avant...


...Puis un second


Et Danmarine traversa l'épaisse pellicule orange aussi aisément que s'il eut été immatériel. «Simple comme bonjour» qu'il disait.

-Vous êtes épatant, mon Général !

«Très impressionnant, mais c'est quoi le plan pour nous faire entrer ?» nota la jeune rousse toujours coincée de l'autre côté.

«Cette barrière empêche l'entrée de flux, mais pas la sortie.» révéla le Général en tendant ses bras vers ses deux camarades, à travers la barrière.
«Tant que je garde une partie de mon corps à l'intérieur du dôme, je ne serais pas repoussé. Si vous prenez ma main, vous serez simplement perçu comme une extension de mon corps, et la barrière ne vous rejettera pas.»

-Vas y toi Zōra kun, je te regarde faire.

Une intervention bien dispensable de la lieutenante. Zōra avait déjà saisi la main de son supérieur sans craintes ni doutes, le regard rempli d'autant de confiance que de détermination. Assistant à une si belle preuve de courage, Rubī ne put faire autre chose que suivre l'exemple, et prendre la main de son Général, qui les ramena de son côté du mur d'un coup sec. Infiltrer le QG ennemi – fait.

-On est quand même rentrés bien facilement...j'espère que je m'inquiète sans raison.

-Du calme mon petit Danmarine, si on avait dû tomber dans une embuscade, ils nous auraient déjà bondit dessus sans sommation. Tu vois bien que la voie est libre non ? Alors allons-y !

Toujours aussi sûre d'elle, Rubī prit les devant, suivie du Général et de Zōra, admiratif devant une telle autorité de la part de sa supérieure capable de faire plier Danmarine par une étrange magie qu'il ne parvenait pas à identifier. Le petit groupe s'avança alors dans cette étroite rue à pas de loup.
Le fait est que – malgré la confiance de Rubī pour qui l'adage «comme sur des roulettes» paraissait évidemment de mise – le silence pesant qui englobait les alentours éveillait les soupçons du Général. À leur sortie de la sombre ruelle, la constatation était sans appel, le piège était déjà tendu et déclenché depuis plusieurs heures.

-La ville est...entièrement déserte ?

Les portes de chaque maisons laissées ouvertes, des valises abandonnées là, en pleine rue, comme par précipitation. Et par dessus tout, pas un bruit, pas une ombre, pas même une brise ne vint rompre le silence apparemment dernier résident de cette capitale déserte.

-Danmarine sama...comment est-ce possible ? Tout le monde n'a pas simplement put disparaître, pas vrai ?

«J'imagine que tu vas tout nous expliquer pas vrai ?» demanda le Général qui faisait alors face à Zōra, soudain prit de panique en imaginant être devenu la cible de soupçons de Danmarine, qui ne s'était tout simplement pas retourné pour regarder son interlocuteur qu'il ne nomma que tardivement : «Pierrot ?»

-Quel dommage, Danmarine san ! Vous êtes arrivé trop tard, tout le monde est déjà parti !

Le regard de Rubī s'était déjà posé sur l'invité surprise vers lequel se tourna enfin Danmarine, alors que Zōra le remarqua seulement, dérouté par une présence aussi imperceptible, digne des plus grands assassins.

«Je sais que tu es le responsable. Que cherches tu à faire exactement ? Ou plutôt, que cherches à faire Kota ?» interrogea Danmarine, bien assez perspicace pour comprendre qu'il était la cible du Grand Commandant depuis son arrivée sur cette planète, mais loin d'être assez naïf pour penser obtenir une réponse de son interlocuteur.

«Allons, porter de telles accusations contre Kota san sans la moindre preuve ne vous ressemble pas, Danmarine san ! À vous entendre parler ainsi de votre supérieur, on pourrait bien croire qu'il s'agit d'un cas de haute trahison. Mais...je dois faire erreur, n'est-ce pas ?»

Il n'était pas difficile de lire entre les lignes de ces sous-entendus, Danmarine reconnaissait bien là les habituelles menaces déguisées de Pierrot dans ce ton si sombre. Un silence pesant s'installa dans la ville fantôme – déjà devenue des plus calmes depuis quelques heures – tandis qu'un échange de regards soupçonneux s'était amorcé entre les partis à ce procès de Danmarine dont le verdict avait sans doute dors et déjà été rendu sans même en avertir la défense. C'est soudainement que la tension rendue suffisamment palpable pour faire trembler le jeune Zōra se brisa à l'appel du nom de Danmarine par deux voix familières provenant de l'autre côté de la barrière.

-Danmarine sama ! Il y a urgence !

Dodoria et Ranfu arrivèrent en volant à pleine vitesse à proximité de la barrière. L'inquiétude se faisait sentir dans la voix du lieutenant, et marquait indubitablement les traits de son visage fatigué alors qu'il hurlait à gorge déployée le nom de son Général.

-Satsu ! Il a retrouvé notre trace et nous a poursuivit, il sera là d'une seconde à l'autre !

«Zōra ! Fais les entrer immédiatement ! » ordonna promptement Danmarine non sans un brin d'énervement dans la voix. Le Général sentait bien qu'il perdait pied. La situation lui échappait comme le ferait un voile de fumée que l'on essayerait désespérément de contenir au creux de ses mains.

Zōra s'approcha de la barrière et tendit ses deux mains vers Dodoria et Ranfu qui les agrippèrent sans réfléchir plus longuement. Le jeune garçon tira de toutes ses forces et se laissa tomber avec les deux poids qui s'avérèrent bien trop lourds pour lui.

«Fais gaffe à ce que tu fais Zōra ! Si tu veux te prendre une trempe j'ai encore le temps pour ça ! » grommela comme à l'accoutumé le Durian-seijin en se relevant, tandis que Ranfu, lui aussi de nouveau sur ses pieds, regardait dans la même direction que Danmarine qui se reflétait dans la goûte de sueur qui lui coulait le long de la tempe.

-Je ne suis pas certain que tu ais le temps pour ça, Dodoria...

Il se tenait déjà là, de l'autre côté de la barrière orangée, juste en face du petit groupe de Danmarine, les fixant de ses pupilles glaciales.

Il se tenait déjà là, accompagné de son escouade assoiffée et lessivée par les allers-retours effectués ces derniers jours le long du désert ardent de Pomélo.

Il se tenait déjà là, le manteau en lambeaux volant au vent, et un nuage de fumée blanche s'échappant de la bouche – ou plus exactement de l'embout de son cigare – rendant sa face semblable à celle d'un dragon sanguinaire.

Pourvu de sa longue crête rousse lui procurant une noble allure digne de celle du lion de némée, et bien décidé à accomplir sa mission, il était déjà là : Le Général assassin, le dernier Hera-seijin, le tueur à gage autrefois surnommé «Aoï Kage», l'ombre bleue, avant qu'il ne rejoigne l'armée impériale : Satsu.

-Oooooh ! Vous l'avez finalement retrouvé, Satsu san ! Je n'aurai pas du douter de vos capacités d'assassin ! Après tout, même les bêtes féroces les plus stupides sont capables de traquer une proie !

-Ferme ton clapet, Pierrot ! Une fois cette affaire terminée, ne viens pas pleurer quand je t'aurai pété la mâchoire !

-Kyahahahaha ! C'est si divertissant de vous provoquer, Satsu san ! railla le clown en éclatant de rire avant de retrouver un semblant de sérieux contrasté par son sourire machiavélique ; Mais je vais devoir vous laisser entre vous malheureusement, d'autres affaires m'attendent.

Alors que Pierrot s'évinça lentement, et d'un pas aussi instable que la démarche de l'un des ivrognes qui traînait plus tôt dans le bar du coin de la rue, en direction d'une ruelle adjacente à la rue principale, Ranfu l'interpella pour le stopper et se lança à sa poursuite, aussitôt interrompu par un ordre de son Général.

-Restes ici, Ranfu ! Tout ce que tu gagneras à te mêler de ses affaires sera de te faire tuer ! Notre adversaire se tient devant nous, restez sur vos gardes !

-Tss, sale con de Pierrot, tu aurais au moins pu me faire entrer avant de disparaître comme ça.

Sous les yeux de ses hommes, Satsu approcha sans vergogne le dôme d'énergie. En avançant son visage, son cigare passa sans problèmes le fin no man's land couleur safran. On ne put en dire autant du reste de son corps qui se heurta à la barrière qui n'avait visiblement pas l'intention de le laisser traverser.
Mais alors que l'effet repoussoir escompté aurait dû le repousser quelques mètres en arrière, il n'en fut rien. Satsu restait collé au mur d'énergie et pressait son corps contre lui en tentant d'avancer, sans même laisser transparaître de signe de douleur quelconque.

Des étincelles par centaines électrifiaient le Général tandis que de la fumée s'élevait de la surface de sa peau bleutée que faisait roussir le dôme protecteur.

«Il ne va quand même pas...essayer de passer par la force ?» s'inquiéta Zōra, tremblotant, et dont le teint rouge penchait vers le blanc devant cette démonstration de force.

Danmarine observait la scène d'un air grave – cachant volontairement son inquiétude à ses hommes pour ne pas perdre la face – bien que chacun d'eux restaient bouches bées en voyant une telle férocité.
Des fissures apparurent sur toute la surface safranée séparant les deux groupes, lorsque tout à coup, et à la surprise générale, Satsu brisa le mur par sa simple force physique, ce qui projeta des éclats d'énergies dans toutes les directions.
Zōra en esquiva une volée en sautillant maladroitement, tandis que Ranfu et Rubī esquivèrent les leurs en pivotant de droite à gauche. Dodoria quant à lui contra les projectiles à l'aide de son épée, ce qui laissa à Danmarine l'opportunité de se démarquer en saisissant au vol avec aisance le morceau de barrière qui fut projeté vers son visage en guise de salutation du Général Satsu.

Satsu se tenait là, devant la brèche qu'il venait si facilement de créer, la peau encore fumante, et – en totale opposition avec la température de sa peau partiellement brûlée par endroit – le regard aussi froid que les glaces de la face ouest de la planète Cold 444. Ses yeux, braqués droit sur l'énorme cible rouge imaginaire qui recouvrait Danmarine, ne vacillaient pas un seul instant, à l'instar de ceux de celui qu'ils visaient.

Satsu expira une énorme bouffée de fumée, tandis que Danmarine tira sur le bout de son gant droit, et que les spectateurs ravalèrent leur salive, le tout dans un calme des plus assourdissant.

-Ranfu, Rubī, Zōra, Dodoria, restez en arrière.

-Danmarine sama ! Laissez nous combattre à vos côtés ! En nous y mettant ensemble, nous...

« Faites ce que j'ai dit, c'est un ordre ! » coupa l'Actinidia-seijin sans plus attendre, et sur un ton empreint d'une inhabituelle hargne que Ranfu ne lui connaissait guère.

Danmarine et Satsu avancèrent l'un vers l'autre sans un mot, jusqu'à ce que la distance les séparant ne soit plus que de cinq mètres exactement, la distance réglementaire lors des règlements de compte. Les deux Généraux se fixèrent longuement, peut être deux minutes entières, peut être plus, avant que le plus grand des deux ne vienne rompre le silence.

-Il n'y a rien de personnel là dedans, Danmarine, tu n'es qu'un contrat comme un autre. Dans d'autres circonstances, tu es le genre de types que je pourrai apprécier.

-Tu es quelqu'un de franc, Satsu. Le genre de personne que j'apprécie également. Quelle que soit l'issue de ce combat, je n'aurai aucune rancœur envers toi. Nous empruntons simplement des chemins différents.

« Préparez vous... » prévint la belle rousse qui affichait enfin elle aussi une expression d'inquiétude ; « On raconte que quand deux Généraux s'affrontent, le choc de leurs puissances peut perturber tout l'écosystème d'une planète et faire trembler un continent entier »

À l'écoute de ce discours, Zōra fut crédule, Dodoria resta sceptique, et Ranfu se contenta d'être neutre et d'observer. Mais une chose était certaine : Cet affrontement serait le plus grandiose que chacun d'eux avait vu jusqu'à lors.

Le vent – engouffré par la brèche qu'avait creusé Satsu – souffla sur le long du chemin, la fumée de l'énorme cigare aux braises rougeoyantes s'envola avec ces dernières, le filet de sueur tiède coulant sur le front de Zōra tomba, la mâchoire de Dodoria se décrocha, et le sol se brisa en mille morceaux lorsque les poings des Généraux s'entre-choquèrent, creusant un vaste cratère qui aveugla les spectateurs d'un jet de poussière emporté par une violente bourrasque.

Suite à ce premier coup, les adversaires disparurent du champ de vision des moins expérimentés, et – seulement suivis par les yeux de Ranfu et Rubī – réapparurent par intermittences, chaque fois à plusieurs dizaines de mètres de distance du point de choc précédent, tout juste le temps d'échanger une dizaine de coups éclairs à chaque fois, jusqu'à ce qu'après une énième réapparition, Danmarine se voit projeté par un coup de pied de Satsu vers un immense immeuble.

L'assassin poursuivit sa cible à la vitesse d'un avion de chasse et largua sur lui un obus qu'il tira de la main droite. Danmarine tira lui aussi, mais sur la fenêtre de l'immeuble afin de s'y glisser pour tenter d'échapper à l'attaque. En traversant le 37ème étage de cet immeuble, rempli uniquement de bureaux administratifs, Danmarine se retourna et vit arriver sur lui l'attaque de flux, suivie de Satsu en personne qui ne comptait pas le laisser s'échapper.
Juste avant d'atteindre la seconde baie vitrée à l'autre extrémité de la pièce, Danmarine tira une nouvelle fois, cette fois-ci directement sur le projectile à tête chercheuse qui refusait de le lâcher, et sorti en brisant la verre avec sa tête, dans le plus grand des fracas que causa l'explosion derrière lui. Il s'élevait de plus en plus en regardant sous lui le nuage de fumée noir sortant du gratte-ciel, lorsqu'il aperçut Satsu sortir indemne de la déflagration, bien qu'on ne pouvait en dire autant de son cigare qui se consuma en quelques secondes à sa sortie du brasier, laissant les cendres tomber sur le visage du fumeur.

L'assassin monta assez vite vers le ciel pour dépasser son adversaire qui n'eut que le temps de relever la tête pour voir le coup arriver et l'envoyer avec violence sur la structure de béton en feu qui s'effondra sous son poids, et déclencha un souffle ravageur sur toute la ville.

Satsu se posa lentement à sa position initiale, et cracha le bout de cigare brûlé resté entre ses lèvres. Une légère brûlure marquait son œil droit suite à la chute de cendres survenue tantôt.

« Alors c'est ça...un combat entre Généraux ? » bégaya Dodoria en voyant ce qui n'était que le début de cet affrontement titanesque, inauguré par l'interminable chute de gravas qu'avait causé Danmarine en servant de projectile.

Seul Zōra s'inquiéta une seconde, allant jusqu'à crier le nom de son Général par désespoir. Une peine qu'aucun de ses trois compagnons ne prit, tant il était évident que Danmarine ne serait pas vaincu si facilement. C'est alors que s'échappa des ruines d'aveuglants rayons de lumière bleue, juste avant que que l'amas de pierres ne vole en en éclat au moment ou l'Actinidia-seijin libéra son flux, désormais entouré d'une flamme d'énergie aux reflets océan.

-C'était mon dernier cigare...

Le responsable de cette triste perte que pleurait Satsu s'approcha à nouveau en marchant calmement, presque comme si rien ne s'était passé. Tout en avançant, Danmarine ôta de sa main gauche le gant noircie et troué par l'éboulement de gravas, suivi du gant droit, qui seul, ne donnait plus la même élégance à son propriétaire.

-C'était ma dernière paire de gants.

* * *

Loin du champ de bataille ou s'affrontaient deux des plus puissants mastodontes de la galaxie, un jeune blond vêtu d'une chemise aussi ensanglantée que son visage d'ange se voyait administrer quelques soins visant à arranger les larges hématomes qui le couvraient. Il semblait pensif, assez pour rester totalement impassible pendant que la gouvernante passait sur ses plaies et ses gonflement un tampon imbibé d'alcool.

«J'ai rarement vu votre père dans une telle rage, jeune maître. J'ignore ce que vous avez bien pu faire pour le rendre si furieux, mais à l'avenir vous devriez...»

Qu'en avait-il à faire ? Le jeune seigneur balaya d'un revers de la main la pince qu'utilisait sa servante pour le soigner, la stoppant en plein milieu de sa phrase. Naeko avait brandit la main comme pour la gifler tout en la gratifiant de doux mots tels que «sale bonniche» qu'il accusa de ne pas être d'un assez haut rang pour lui parler sur ce ton. Mais en voyant son visage apeuré, fermant les yeux en attendant de recevoir le coup de l'enfant capricieux, Naeko baissa la main, réalisant qu'il n'avait aucune raison de s'emporter contre celle qui prenait soin de lui en lieu et place de son père absent et de sa mère folâtrant avec les anges. Il baissa la garde, bien que difficilement, et agrippa le jupon de sa nourrice brune et verte de peau sur laquelle il se blottit en larmes.

-Kiwi va...père va le tuer...Il va le tuer si je ne fais rien !

«Vous faites allusion à cet ami dont vous m'avez tant parlé ? Allons je suis certaine que votre père n'a aucune raison de lui vouloir du mal, jeune maître.» essaya-t-elle d'expliquer à Naeko pour le rassurer. Mais celui-ci avait bien peur qu'il en soit autrement.

-Il en a. Et il le tuera sans hésitation. Père n'a aucune pitié quand il s'agit de protéger ses affaires. Il faut que je l'arrête coûte que coûte. Felicia, merci pour tout ce que tu as fait pour moi.

Les larmes séchées et le cœur aussi serein que déterminé, Naeko quitta sa chambre en laissant là sa mère de substitution qu'il regrettait d'avoir parfois mal considérée. En chemin pour le grand salon ou trônait quotidiennement son père lorsqu'il résidait sur Freeza 79, il réalisa qu'il aurait du dire à Felicia qu'il l'aimait, mais malgré ses regrets et ses doutes quant à savoir si elle avait conscience de ses sentiments, le blond n'avait pas le temps de faire marche arrière, pas plus qu'il n'avait eu le temps de prendre sa petite veste bleu en partant. Il était arrivé à la grande porte, dernier rempart entre lui et l'homme qui l'avait élevé, nourri, battu, éduqué, détesté. Il était prêt à lui faire face, il le sentait, il l'espérait. Mais à peine eut-il poussé légèrement la porte que ce qu'il entendit le dissuada d'entrer.

-Baron, le domicile du Général Danmarine a été «aménagé» comme selon vos ordres.

-Je compte me rendre sur place moi même pour m'en assurer. Je refuse de laisser un pitoyable alien issu d'une pauvre famille de militaires me mettre des bâtons dans les roues. Ni lui ni son frère ne verrons le soleil se lever demain.

Pris d'effroi, Naeko laissa la porte lui échapper des mains et s'entre-ouvrir un peu plus, assez pour qu'un grincement ne signale sa présence à son père et son homme de main qui aussitôt se jeta à sa poursuite sur ordre du Baron.

Le blond prit ses jambes à son cou et s'enfonça dans le labyrinthe de couloirs qui constituait sa demeure. Plus il courait – tournant tantôt à droite, tantôt à gauche, afin de semer son poursuivant – et moins il entendait les pas de ce dernier derrière lui. Arrivant à une fenêtre que venait tout juste d'ouvrir l'une des nombreuses domestiques, il entendit, à l'instant même qui précéda son saut, la voix de Felicia qui hurla lorsque l'agent du Baron entra dans la chambre de Naeko. Pourvu qu'il ne lui arrive rien, c'est sans doute ce qu'il se dit en prenant son envol à pleine vitesse en direction du quartier ou il savait que Kiwi résidait, sans pour autant connaître l'adresse exacte.

Pourvu que j'arrive à temps...

C'est sans doute ce qu'il se disait en survolant ces quartiers presque précaires qui lui semblaient bien pauvres pour qu'un Général y vive. Encore aurait-il fallu qu'il connaisse Danmarine pour comprendre son aversion pour l'opulence.

-Bon les gars on se voit demain !

Pourvu qu'il ne soit pas trop tard... !

-À demain Kiwi ! Passe une bonne soirée hein !

Pourvu que je parvienne à le sauver... !

Le jeune Actinidia-seijin rentrait enfin chez lui après une journée bien remplie et surtout une altercation qu'il ne s'expliquait pas avec celui qu'il pensait être son ami. L'appel de son canapé allait enfin entendre réponse.

Pourvu qu'il m'entende !

Alors qu'il venait d'appuyer sur l'interrupteur permettant à sa porte de s'ouvrir, le frère de Danmarine entendit une voix familière résonnant en hauteur.

-KIWI !!!

En entendant son nom, le garçon leva les yeux au ciel et aperçut Naeko voler vers lui à pleine vitesse. Le blond attrapa son ami en se posant et le plaqua au sol avant qu'il n'ait le temps de poser un pied à l'intérieur. Alors que les deux garçons se trouvaient à terre, Kiwi cogna Naeko dos au sol et s'apprêta à le frapper au visage.

-Mais tu cherches quoi en fait, Naeko ?!

Avant que Kiwi n'ait le temps d'abattre son poing sur contre le visage de son présumé agresseur, l'intérieur de son doux foyer s'embrasa dans une détonation qui déclencha une panique totale dans les rues. Les marchands et les passants prirent la fuite en hurlant de peur, les étales prirent feu comme du vulgaire petit bois qui décora le ciel d'une épaisse fumée noire parsemée de braises étincelantes, et alors que la maison de Kiwi et Danmarine – refuge dans lequel ils se sont durement reconstruit après le massacre de leur peuple – s'effondrait sur ses fondations dans un fracas strident, l'Actinidia-seijin regardait le regard désemparé – et illuminé par les flammes – de son ami dont les cheveux se laissaient ballotter par la bourrasque.

-Votre père avait raison à votre sujet, Naeko sama...vous êtes sans conteste le plus grand échec de sa vie.

Voyant le visage du jeune blond se déconfire de peine, Kiwi tourna les yeux vers la source de cette voix. L'homme aux cheveux noirs plaqués sur la droite de son front portait un gilet noir sans manches par dessus sa chemise blanche. Il s'agissait du bras droit du baron Gintokin, dont les corrections administrées quotidiennement avaient marqué la chair de Naeko.

-Votre père est un homme riche, puissant, influant. Il est inévitable qu'un tel homme commette quelques erreurs. En l’occurrence, une erreur.

Incapable de contenir ses larmes, le fier Naeko tomba le masque devant son ami, qui quant à lui ne put contenir sa rage, et se releva en ne manquant pas de lancer un regard noir au nouvel arrivant qui continuait d'avancer vers eux d'un pas nonchalant.

-Lui qui a pourtant essayé de vous élever au mieux, vous le remerciez en vous acoquinant avec un misérable roturier de bas étage.

S'interposer et crier à l'individu de la fermer ne permit pas à Kiwi de trouver son attention, l'homme continuait de proférer ces lourdes paroles à l'origine de la détresse de Naeko qui – toujours étalé sur le sol – couvrait ses yeux d'une main trempée de larmes et serrait les dents pour étouffer ses humiliants sanglots.

-En tant que votre tuteur et en ma qualité d'homme de main, il est de mon devoir de réparer ses erreurs et de le débarrasser du nuisible que vous êtes.

«Fermes la j'ai dit ! Naeko vaut mieux que des sales types dans votre genre ! Il se la pète un peu parfois c'est vrai...mais au fond c'est un gars bien ! Alors foutez lui la paix ! » proclama le jeune Actinidia-seijin qui parvint enfin à attiser la colère de l'homme qui pointa vers lui sa main dont la paume s'illumina.

-N'interfères pas dan les histoires de la famille Gintokin, prolétaire !

L'homme fit feu sans sommation sur le pauvre Kiwi qui ne s'attendait pas à voir la balle d'énergie passer à côté de lui, le laissant indemne. Naeko, qui jeta un œil à la situation, était laissé tout aussi perplexe que son ami par ce qu'il venait de voir.

Un seau ?!

Le bras droit du baron – la tête couverte d'un seau sorti de nul part – venait de rater sa cible. Il se débarrassa vivement de l'objet, et alors qu'il tenta de faire un pas en avant, ses lacets – noués entre eux pour une raison inexplicable – causèrent inévitablement sa chute.

«C'est quoi ce bordel ?» s'exclama le blond en séchant ses larmes alors qu'il se relevait pour se tenir à côté de Kiwi, qui semblait désormais mieux comprendre la situation, à en juger par le sourire en coin qu'il arborait.

-Pas d'bol le vieux ! Quand un type touche à un d'nos potes, on est obligés de lui botter le cul !
-Pas d'bol le vieux ! Quand un type touche à un d'nos potes, on est obligé de lui botter le cul !


Ces voix résonnant en parfaite harmonie ne pouvaient appartenir qu'à « eux », cela allait de soit pour Kiwi. Le tuteur de Naeko jeta ses chaussures dans un geste de rage avant de se relever, la mèche rebelle allant de paire avec l'expression de rage qui couvrait son visage à la place du pauvre seau jeté aux flammes. Il leva les yeux, et vit sur le toit d'une maison voisine à celle de Danmarine – pour le moment épargnée par le brasier – deux garnements observant avec satisfaction leur petit manège.

-Whoa ! C'te coiffure de naze, t'es sur qu'elle est pas illégale par hasard ?
-Whoa ! C'te coiffure de naze, t'es sur qu'elle est pas illégale par hasard ?


Fou de rage, l'homme s'élança dans les hauteurs à la poursuite des deux chenapans, dont le plus grand cria à Kiwi qu'ils « s'occupaient de son cas ». Atteignant le sommet de la bâtisse d'un bond, il tenta de décocher un coup au quat'zyeux vert de peau qui disparu instantanément tandis que le second répliqua en attaquant leur assaillant d'un coup de pied sonique au visage.

-Qui diable êtes vous, gredins ?

« Prolé' je sais pas quoi, gredin, tu parles chelou t'sais, le vieux ! » s'amusa le petit vert réapparu juste derrière l'homme en chemise blanche qui eu à peine le temps d'être surpris avant de recevoir un direct du gauche dans l'estomac, cadeau du grand bleu à la vitesse inhabituelle.

-On est les potes de Kiwi et Naeko, et les deux plus grands caïds de l'académie. Le duo bicolore, Guldo et Barta !

-De la racaille...

Resté sur la terre ferme, Naeko regardait la scène bien peu visible du fait de l'épaisse fumée noire que produisait les flammes. Kiwi, qui se tenait juste devant lui, s'adressa à son camarade sans même se retourner, sans même lui adresser un regard, probablement parce qu'il se sentait honteux de lui poser cette question. Honteux d'avoir douté de lui même un instant.

-Naeko...c'est pour ça que tu m'as frappé à l'académie...tu voulais me protéger de ton père, c'est ça ?

Le blond ne répondit pas, les mots n'étaient pas nécessaires. L'Actinidia-seijin se retourna finalement, les yeux humides bien qu'asséchés par la chaleur ambiante. C'est un sourire qu'il aurait voulu lui adresser. Mais ce qu'il vit derrière Naeko, celui qu'il vit, transforma son sourire en une expression de haine que Naeko devina être destinée à quelqu'un d'autre. Quelqu'un qu'il ne connaissait que trop bien.

« Il est rare de vous voir vous déplacer en personne... » commença-t-il le regard bas, avant de se tourner lui aussi vers la présence menaçante. « Père »

Les deux enfants faisaient face à cet homme vêtu d'un costume rouge sang en queue de pie, dont seule la moitié droite était éclairée par la lueur vacillante des flammes, tandis que la gauche, elle, demeurait aussi noirâtre que son âme.

-Tu m'as grandement déçu, fils. De la vermine alien...est-ce là ceux que tu as choisis pour compagnons ? Je ne saurais tolérer un héritier entaché d'une telle honte.

-Vous qui êtes à la botte du Grand Commandant Kota, et vivez sous le joug perpétuel de Freeza sama...n'êtes vous pas vous même entaché de cette honte, père ?

Kiwi comprit en écoutant cette conversation que le père de Naeko faisait parti de ce que son frère avait appelé devant lui des Conservateurs. Ces humains qui désirent tant reconquérir l'univers et redevenir l'espèce au sommet de la chaîne alimentaire, et éprouvent à l'encontre des races aliens un profond dégoût. C'est dans une telle famille aux valeurs d'un autre temps qu'avait grandi Naeko, dont le cœur aurait sans doute entièrement sombré comme celui de son père s'il n'avait pas croisé la route de celui de Kiwi et ses amis. La distance de Naeko, son rejet de la rivalité de Ginyu, son isolement, tout apparaissait maintenant clair.

-Il est parfois nécessaire d'être proche de ses ennemis pour pouvoir mieux les poignarder dans le dos. C'est une leçon que je n'aurai pas eu le temps de t'enseigner, Naeko.

Sans prolonger plus longuement cette entracte, le baron se jeta sur son fils et le saisit à la gorge pour en finir rapidement.

-Tu es bien comme ton idiote de mère, et je vais t'envoyer la rejoindre.

Faire remonter en Naeko les souvenirs de sa mère déclencha chez l'enfant une hargne brûlante qui lui donna la force de se dégager de la prise de son père et de lui envoyer un coup de talon retourné directement dans la mâchoire. Furieux, le baron s’apprêta à bondir à nouveau sur le blondinet, sans prévoir qu'il recevrait à ce moment là le poing d'un misérable alien à la peau mauve en plein sur le nez, l'envoya rouler dans la poussière.

«Humain ou alien, et alors ?! Nos différences n'ont aucune importance !» commença Kiwi que Gintokin – tout juste remis sur ses deux pieds – voyait comme un moralisateur naïf.
«Soit bien sur d'une chose ! Quatre yeux, quatre bras, une queue, des cornes, des antennes, des tentacules...j'ai pas besoin de ça pour te botter les fesses ! Je vais t'éclater avec mes poings, d'humain à humain !»

-Ne te compares pas à moi comme si tu étais mon égal, créature abjecte !!

Le baron rouge et le frère de Danmarine se jetèrent l'un sur l'autre, prêts à opposer leurs poings et leurs valeurs. Kiwi usa de l'avantage de sa petitesse pour éviter le coup de Gintokin et s'acharna sur son torse à grande rafale de poings. L'homme en costume attrapa l'une des petites antennes que les Actinidia-seijin portaient sur les joues, et tira pour jeter l'enfant contre une étale du marché qui se brisa sous son poids. Kiwi se saisit de ce qu'il pu trouver à proximité – en l’occurrence un fruit rond et jaune de la taille d'un melon – et le lança sur le visage du baron qui, à cause de cette diversion, ne vit pas arriver son jeune adversaire qui enroula ses petites jambes autour de son cou et martela de coups son visage recouvert de jus. Mais l'homme – qui ouvrit difficilement les yeux en raison de l'acidité que contenait le fruit – attrapa Kiwi par le col de son armure pour le soulever, et, après l'avoir sommer de ne pas l'importuner davantage, plaqua contre son ventre une boule d'énergie qui le projeta à terre dans un violent fracas, jusqu'aux pieds de Naeko qui cria le nom de son ami gisant dans son propre sang.

«Il semblerait que je doive me salir les mains en premier lieu» annonça d'un ton funeste le baron en crachant une goutte de son propre sang avant de faire un pas vers Kiwi, que Naeko protégea en faisant barrage de son propre corps.

-Écartes toi de mon chemin, Naeko, ne me causes pas davantage d'ennuis.

«Je n'en ferai rien...» souffla le jeune garçon – éclairé par les flammes du brasier auquel il tournait le dos – en arrachant la manche droite de sa chemise, déchirée et abîmée par le souffle de l'explosion, «Je n'hésiterais plus à m'opposer à vous père, quoi qu'il m'en coûte. Je vais vous montrer la fierté que je porte en moi, non pas en tant que votre marionnette de fils, mais en mon nom, Naeko Gintokin !»

* * *

Un vrombissement, divers bips sonores, et des sons de chocs électriques parcourant les longs circuits enfermés dans des tubes transparents.

Des éclats de LED multicolores, des éclairs blancs éclairant en continue l'obscure salle des machines, en plus de l'imposant voyant bleu, pièce central de l'énorme générateur au pivot tourbillonnant et reliant la machine aux centaines de tubes éparpillés au plafond par des filets électriques.

Des bruits de talons aiguilles, des claquements répétés, et une voix chantonnant un air aussi burlesque que sinistre.

-Ils se sont bien gardé de nous parler d'une telle technologie, messieurs les écolos anti révolution industrielle ! Héhéhéhé !

Pierrot se trouvait face à un gigantesque générateur à l'intérieur de la salle des machines qui alimentait toute la ville. Il s'approcha du panneau central qu'il fixait avec un air terriblement sadique, un étrange dispositif entre les mains, lorsqu'une secousse vint perturber son instant de délectation, si bien qu'il manqua de se mordre la langue alors qu'il la passait à outrance sur le bout de ses lèvres.

-Tsss, moi qui espérais qu'il ferait dans la dentelle. Pourquoi m'attendre à de la finesse en envoyant un gorille...enfin, occupons nous de nos affaires !

À l'extérieur, une tour proéminente se voyait percer de part en part par les allers-retours de Danmarine et Satsu s'affrontant dans un duel aérien acharné dans lequel aucun ne parvenait à prendre l'ascendant. Arrivés au sommet, les deux Généraux se posèrent sur le toit, l'un en face de l'autre, à bout de souffle et couverts d'éraflures.

De la poche intérieure de son manteau en lambeaux, Satsu – le regard bas – sorti une flasque de verre remplie d'un alcool sans doute semblable au bourbon que l'on pouvait trouver sur Terre. Lentement, il en dévissa le bouchon afin d'en déguster le contenu. Mais Danmarine, las de ce combat qui n'avait que trop duré ainsi que des frasques de l'assassin qui ne le prenait pas au sérieux, éclata à la fois la petite bouteille et le visage de son possesseur d'un direct du droit qui l'expédia au tapis.

-Tu empestes déjà bien assez l'alcool. Terminons vite ce combat, Satsu.

À terre, du sang violet coulant du creux de sa bouche, le Général à la peau bleutée se releva en ricanant. Chose certaine, il avait senti passer ce coup. Mais alors pourquoi ce soudain excès de confiance l'envahissait-il soudainement ?

Debout, Satsu se retourna subitement vers le Général d'Actinidia, un sourire sur le visage. En se relevant, il avait laissé sortir le pendentif doré qu'il portait autour du cou, jusqu'ici camouflé sous le col de son armure.

-Sais-tu, Danmarine, qu'on me surnomme le plus faible des Hera-seijins ?

Dans le ton de Satsu, Danmarine sentit soudainement comme un changement radical. L'atmosphère elle même lui sembla plus lourde à l'instant ou Satsu arbora ce terrifiant sourire.

Au sol, Ranfu s'inquiétait de l'attroupement de cumulus sombres s'agglutinant au dessus de son Général. Son regard grave allant de pair avec celui de Rubī ne rassurait pas le jeune Zōra dont le visage était trempé de sueur, malgré la main rassurante de Dodoria posée contre son dos.

Le pendentif de Satsu s'illuminait faiblement par instants. Le survivant du massacre de Hera leva les yeux au ciel, observant la masse nuageuse qui lui rappelait étrangement de vieux souvenirs.

-Aujourd'hui, je suis l'un des généraux les plus puissants de l'empire de Freeza. Mais à une époque, je n'étais qu'un jeune délinquant, un paria, trop faible pour être considéré par les siens, réduit à voler pour vivre et à fermer sa gueule pour ne pas se faire tuer par les caïds qui faisaient la loi dans les bas quartiers ou j'habitais. Puis un jour tout a changé. Ma vie a brusquement prit un autre tournant quand un homme m'a pris sous son aile et a fait de moi un membre de son gang.

Le pirate le plus redouté de la planète Hera...Bojack !

À suivre !

. . .

-Non mais regardez moi cette pagaille qu'ils ont fichu ! Comment je suis censé gagner ma vie moi maintenant ?

Dans un petit village, perdu en plein désert de Pomélo, le gérant d'une auberge laissée en piteux état par le passage d'un certain Général observait sa bâtisse d'un air accablé, se demandant comment il pourrait bien payer les réparations.

C'est alors qu'un homme marchant péniblement dans le sable, vêtu d'une tunique déchirée et d'un capuchon couvrant son visage s'approcha. À en juger par son état, dépossédé d'un bras et couvert de blessures, l'homme devait être un vagabond. En titubant, il vint à la rencontre de l'aubergiste qui ne le remarqua qu'en entendant le son de sa voix.

… De l'eau …

-Vous avez l'air d'être dans un sale état mon pauv' vieux. Seulement comme vous voyez, je suis pas vraiment en état de vous offrir le gîte et le couvert.

… De l'eau …

-Vous êtes sourd ou quoi ? C'est pas par plaisir que je vous envoie à la concurrence, mais va falloir trouver un bar ou un hôtel ailleurs.

L'individu aux frusques couvertes de sang et de sable traîna la jambe jusqu'à l'homme et l'attrapa de son unique main par le col, le tirant vers lui de façon à ce qu'il puisse voir son visage de prêt. Le visage défiguré d'un borgne dont les traits bien que méconnaissables n'étaient pas inconnus à l'homme. Un borgne dont l’œil restant arborait de subtiles nuances d'émeraude.

-Impossible...vous...vous êtes !

… De l'eau …
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Re: Dragon Ball Extended Universe : Les Chroniques d'une Gue

Messagepar Point le Lun Nov 28, 2016 22:32

Ah ah ah Imate !
Je suis pas bon pour commenter les fics après avoir rattrapé 10 chaps ou plus, m'enfin bon, un comm est un comm !

Donc je vais faire un petit classement en mode + et - comme on fait quand on a pas le temps ou la flemme:

Les + :

-Danmarine: Un personnage réellement attachant, vraiment intéressant et doué d'un certain charisme alors que c'est juste un Kiwi avec des gants et une cape quoi. J'aime bien son style, et tout comme Omurah dans Calfirou, j'ai été obligé de faire un caméo du perso. Sans rire, ce personnage se doit d'être intégré en tant que référence tellement il est cool. Il a une personnalité cool, un design étrangement cool - je sais pas, pour moi il est orange de peau alors stop me charier moi j'aime ok ???? - et ce qu'il fait dans la fic, bah c'est...Je n'ai aucun vocabulaire...juste cool à la Danmarine. Ouai " Cool comme Danmarine " ça sonne bien.

-Le type d'histoire: Rien à dire de plus que j'adore les fics DB sur l'Empire et l'espace, sur l'univers étendu de Dragon Ball, les différentes échelles de pouvoir etc...Moi j'en fais, toi t'en fais, comment ne pas aimer ? Et surtout, je trouve ça assez réaliste au possible.

-Le vocabulaire employé: Contrairement aux remarques émises par certains potos, moi je trouve ça cool les noms en japonais - même si j'en retiens que la moitié - et les jeux de mots genre " Pierrot ". ça donne un coté genre, j'irai pas jusqu'à Toriyama, mais un coté bah...ouai c'est pas exactement ça, original dans le sens "qui vient du Japon" avec des vrais noms non-traduits ou traduits comme on peut. Et aussi je n'ai qu'un exemple, mais remplacé " ki " par " flux " etc... ça donne un coté réaliste que j'apprécie.

-L'atmosphère: Le style en est pour beaucoup, mais j'arrive facilement à rentrer dans l'univers et poser un cadre pour voir les personnes s'entrecasser la gueule. Pour ça, j'aime.

-La présence du commando Ginue: Besoin de me justifier ?


Les -:

-Difficulté à rentrer dans l'histoire: J'ai énormément de mal à suivre. Ou je lis trop vite, ou certaines scènes importantes ( surtout les conversations entre les puissants en parallèle de la guerre ) sont juste...j'arrive pas à intégrer. Que ce soit ce qu'on dit, ce qu'on fait, ce qu'on prévoit de faire ou pas faire, je trouve ça flou. Enfin, la seule histoire dans laquelle je me suis pas perdue, c'est celle de Kiwi, Naeko et Ginue.

-Il manque Recoom et Jeece: Ultra Grumbl dans ta face !

-Kiwi et Dodoria: Les personnages sont tellement détaillés dans leurs choix et valeurs que quand on voit ce qu'ils sont dans le manga, on ne peut que se demander de quelle manière ils vont diverger pour...régresser ? Ouai, je sais pas si t'as fais les bons choix. A voir.


Sinon, dommage que tu n'aies pas employé le système de sondages d'Omurah nouvellement encouragé. M'enfin c'est ton droit.

Pour ce chapitre, je trouve juste cette scène bigrement épique, et juste pour ça gros + 1:
Seul Zōra s'inquiéta une seconde, allant jusqu'à crier le nom de son Général par désespoir. Une peine qu'aucun de ses trois compagnons ne prit, tant il était évident que Danmarine ne serait pas vaincu si facilement. C'est alors que s'échappa des ruines d'aveuglants rayons de lumière bleue, juste avant que que l'amas de pierres ne vole en en éclat au moment ou l'Actinidia-seijin libéra son flux, désormais entouré d'une flamme d'énergie aux reflets océan.

-C'était mon dernier cigare...

Le responsable de cette triste perte que pleurait Satsu s'approcha à nouveau en marchant calmement, presque comme si rien ne s'était passé. Tout en avançant, Danmarine ôta de sa main gauche le gant noircie et troué par l'éboulement de gravas, suivi du gant droit, qui seul, ne donnait plus la même élégance à son propriétaire.

-C'était ma dernière paire de gants.


Bref, à dans 5 mois pour le chapitre suivant !

Edit: j'ai voté " 8 ou + " d'un petit 8, plutôt 7, quelque chose mais j'arrondis et " Bon rythme " ^^ voiloul
La révolte
En cours.
Le plus modeste des êtres...Un homme qui fera peur au plus grand des démons...Celui-là même qui en deviendra le guerrier le plus fidèle...


Le fruit de ses tourments
En cours.
Piégé à cause de ses origines, Thalès va tenter de survivre pour venger son peuple. Mais avant tout, il va devoir se battre contre lui-même, et ce sera bien plus dur que ce qu'il imaginait.
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Re: Dragon Ball Extended Universe : Les Chroniques d'une Gue

Messagepar omurah le Mar Nov 29, 2016 1:47

Yo Imate Dono !

Ouuuh, excellent le coup du bouclier anti-flux et la manière dont Danmarine gère la traversée !
Et puis juste après, le passage de Satsu. Badass over 9000 ! La barrière qui éclate et tout le monde qui esquive à sa manière, c'était très la classe aussi ^^. Ouais non mais en fait je vais arrêter de tenir le compte des passages badass parce qu'il y en a trop de partout. Là au moment où j'écris, j'en suis au moment où Danmarine retire son gant pendant que Satsu recrache la fumée, et je m'en tiendrai à ça niveau badassité sinon mon commentaire risque de faire 3 pages xD
Spoiler
Oh ! Mais que vois-je ! Cold444 !
#consécration
ça fait plaiz!

Le combat était Epic (et le passage relevé par Zaagaan tout autant!). Je sais pas combien de temps ça te prend pour écrire un fight de cet acabit mais clairement, là on est sur le haut du panier de la section. Easy. J'adore Naeko sinon. Je l'ai déjà dit non ? Me souviens pas. Mais en tout cas j'aime beaucoup le personnage. Probablement - pour moi - le mieux écrit de la fic, avec Danmarine. Et pourtant y'a de la concurrence niveau personnages bien écrits, dans c'te fic.

J'ai voté OMG jatan la swiit parce que bah c'est totalement trop ça 8D (d'autant que j'ai aucune idée de qui est le mystérieux arrivant à la fin, si un lecteur plus perspicace que moi a trouvé, wallah fais tourner tes infos !)
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Re: Dragon Ball Extended Universe : Les Chroniques d'une Gue

Messagepar Point le Mar Nov 29, 2016 2:19

Moi j'avais cru comprendre que c'était le frère ou le gars de la même espèce de Tapion là. Si c'est pas ça, soit j'ai manqué un chap, soit j"ai rien compris XD
La révolte
En cours.
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Le fruit de ses tourments
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Re: Dragon Ball Extended Universe : Les Chroniques d'une Gue

Messagepar Imate le Sam Déc 03, 2016 20:35

Merci à vous deux pour vos retours ! :D

Zaagaan

Zaagaan Protecteur a écrit:Je suis pas bon pour commenter les fics après avoir rattrapé 10 chaps ou plus, m'enfin bon, un comm est un comm !


Pas d'accord, tu t'en sors pas si mal :P

Zaagaan Protecteur a écrit:Il manque Recoom et Jeece: Ultra Grumbl dans ta face !


Un peu de patience, m'enfin ! :lol:

Zaagaan Protecteur a écrit:Kiwi et Dodoria: Les personnages sont tellement détaillés dans leurs choix et valeurs que quand on voit ce qu'ils sont dans le manga, on ne peut que se demander de quelle manière ils vont diverger pour...régresser ? Ouai, je sais pas si t'as fais les bons choix. A voir.


Pour ça faudra attendre la fin de l'histoire pour comprendre l'évolution des personnages, mais si ça peut te rassurer, j'ai pas pris cette direction au hasard sans penser à ce que ça implique. Et puis les persos sont si vides et anecdotiques dans le manga que les laisser tel quel n'aurait pas eu beaucoup d'intérêt^^

Zaagaan Protecteur a écrit:Difficulté à rentrer dans l'histoire: J'ai énormément de mal à suivre. Ou je lis trop vite, ou certaines scènes importantes ( surtout les conversations entre les puissants en parallèle de la guerre ) sont juste...j'arrive pas à intégrer. Que ce soit ce qu'on dit, ce qu'on fait, ce qu'on prévoit de faire ou pas faire, je trouve ça flou. Enfin, la seule histoire dans laquelle je me suis pas perdue, c'est celle de Kiwi, Naeko et Ginue.


Ah ça par contre pas d'excuses^^
Je pensais pas que c'était si compliqué, même si je voulais pas faire trop simple, j'essaye de rendre les choses quand même faciles à comprendre sans partir dans tous les sens. Faudrait que j'essaye d'éclaircir tout ça alors :D

omurah san

Vraiment content de retours toujours aussi positifs, ça boost de fou sérieusement ! :lol:

Rien que pour le combat pourtant court je suis ravis si la scène rend bien ! Je pourrais pas te dire combien de temps l'écriture m'a pris, mais je l'ai imaginé alors que j'étais perdu dans mes pensées pendant les cours, du coup ça m'a pris moins de temps à écrire une fois devant la page. En tout cas merci encore^^

omurah a écrit:J'ai voté OMG jatan la swiit parce que bah c'est totalement trop ça 8D (d'autant que j'ai aucune idée de qui est le mystérieux arrivant à la fin, si un lecteur plus perspicace que moi a trouvé, wallah fais tourner tes infos !)

Zaagaan Protecteur a écrit:Moi j'avais cru comprendre que c'était le frère ou le gars de la même espèce de Tapion là. Si c'est pas ça, soit j'ai manqué un chap, soit j"ai rien compris XD


Je vous renvoie à la fin du chapitre 12 qui teasait déjà un peu cette scène. L'effet aurait surement mieux marché si je mettais pas 2/3 mois à sortir un chapitre j'avoue :mrgreen:
Par contre personne n'est de l'espèce de Tapion, je crois que j'en ai perdu certain à vouloir mettre des noms de races originaux partout xD

Le mot de la fin :
Zaagaan Protecteur a écrit:Bref, à dans 5 mois pour le chapitre suivant !


C'est pas cooooool ! Mais je t'accorde le point :lol:
Pour le coup j'écris déjà le chapitre suivant en ce moment ! On verra si je le boucle d'ici peu, peut être qu'un miracle se produira et que j'arriverai à sortir deux chapitres en moins de trois mois x)
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Re: Dragon Ball Extended Universe : Les Chroniques d'une Gue

Messagepar omurah le Dim Déc 04, 2016 12:16

Don Imate de la moderazione a écrit:Je vous renvoie à la fin du chapitre 12 qui teasait déjà un peu cette scène. L'effet aurait surement mieux marché si je mettais pas 2/3 mois à sortir un chapitre j'avoue :mrgreen:

Aaaahh Jatoron, d'accord ! On a notre réponse Zaagaan :mrgreen:
Du coup j'ai hâte de voir ce que tu as prévu pour notre survivor, Imate ! 8D
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Re: Dragon Ball Extended Universe : Les Chroniques d'une Gue

Messagepar Imate le Dim Fév 19, 2017 19:11

Je ne dirai qu'une chose :

Zaagaan Protecteur a écrit:Bref, à dans 5 mois pour le chapitre suivant !


Nope, il m'a seulement fallut deux mois et demi 8-) 8-) 8-)

Chapitre 16 : La mort bleue


Précédemment dans Dragon Ball Ext...dans DBEULCDG ! (même comme ça c'est trop long...)

Infiltrés dans la cité fortifiée, le Général Danmarine et ses hommes se trouvèrent pris au piège dans une ville déjà évacuée, avec pour seul comité d'accueil le Général Satsu, envoyé par le Grand commandant Kota pour stopper Danmarine, avec qui ce dernier a entamé un combat titanesque.


L'assassin monta assez vite vers le ciel pour dépasser son adversaire qui n'eut que le temps de relever la tête pour voir le coup arriver et l'envoyer avec violence sur la structure de béton en feu qui s'effondra sous son poids, et déclencha un souffle ravageur sur toute la ville.

Satsu se posa lentement à sa position initiale, et cracha le bout de cigare brûlé resté entre ses lèvres. Une légère brûlure marquait son œil droit suite à la chute de cendres survenue tantôt.

« Alors c'est ça...un combat entre Généraux ? » bégaya Dodoria en voyant ce qui n'était que le début de cet affrontement titanesque, inauguré par l'interminable chute de gravas qu'avait causé Danmarine en servant de projectile.

Seul Zōra s'inquiéta une seconde, allant jusqu'à crier le nom de son Général par désespoir. Une peine qu'aucun de ses trois compagnons ne prit, tant il était évident que Danmarine ne serait pas vaincu si facilement. C'est alors que s'échappa des ruines d'aveuglants rayons de lumière bleue, juste avant que que l'amas de pierres ne vole en en éclat au moment ou l'Actinidia-seijin libéra son flux, désormais entouré d'une flamme d'énergie aux reflets océan.

-C'était mon dernier cigare...

Le responsable de cette triste perte que pleurait Satsu s'approcha à nouveau en marchant calmement, presque comme si rien ne s'était passé. Tout en avançant, Danmarine ôta de sa main gauche le gant noircie et troué par l'éboulement de gravas, suivi du gant droit, qui seul, ne donnait plus la même élégance à son propriétaire.

-C'était ma dernière paire de gants.


Sur Freeza 79, le baron Gintokin, père de Naeko, et lui aussi de connivence avec le traitre Kota, a tenté d'ôter la vie de Kiwi, frère du Général responsable de ses misères. Désireux de protéger son ami, Naeko est venu arrêter son père, et s’apprête à l'affronter lui et ses vieux démons aux côtés de Kiwi.

-Tu es bien comme ton idiote de mère, et je vais t'envoyer la rejoindre.

Faire remonter en Naeko les souvenirs de sa mère déclencha chez l'enfant une hargne brûlante qui lui donna la force de se dégager de la prise de son père et de lui envoyer un coup de talon retourné directement dans la mâchoire. Furieux, le baron s’apprêta à bondir à nouveau sur le blondinet, sans prévoir qu'il recevrait à ce moment là le poing d'un misérable alien à la peau mauve en plein sur le nez, l'envoya rouler dans la poussière.

«Humain ou alien, et alors ?! Nos différences n'ont aucune importance !» commença Kiwi que Gintokin – tout juste remis sur ses deux pieds – voyait comme un moralisateur naïf.
«Soit bien sur d'une chose ! Quatre yeux, quatre bras, une queue, des cornes, des antennes, des tentacules...j'ai pas besoin de ça pour te botter les fesses ! Je vais t'éclater avec mes poings, d'humain à humain !»

-Ne te compares pas à moi comme si tu étais mon égal, créature abjecte !!

Le baron rouge et le frère de Danmarine se jetèrent l'un sur l'autre, prêts à opposer leurs poings et leurs valeurs. Kiwi usa de l'avantage de sa petitesse pour éviter le coup de Gintokin et s'acharna sur son torse à grande rafale de poings. L'homme en costume attrapa l'une des petites antennes que les Actinidia-seijin portaient sur les joues, et tira pour jeter l'enfant contre une étale du marché qui se brisa sous son poids. Kiwi se saisit de ce qu'il pu trouver à proximité – en l’occurrence un fruit rond et jaune de la taille d'un melon – et le lança sur le visage du baron qui, à cause de cette diversion, ne vit pas arriver son jeune adversaire qui enroula ses petites jambes autour de son cou et martela de coups son visage recouvert de jus. Mais l'homme – qui ouvrit difficilement les yeux en raison de l'acidité que contenait le fruit – attrapa Kiwi par le col de son armure pour le soulever, et, après l'avoir sommer de ne pas l'importuner davantage, plaqua contre son ventre une boule d'énergie qui le projeta à terre dans un violent fracas, jusqu'aux pieds de Naeko qui cria le nom de son ami gisant dans son propre sang.

«Il semblerait que je doive me salir les mains en premier lieu» annonça d'un ton funeste le baron en crachant une goutte de son propre sang avant de faire un pas vers Kiwi, que Naeko protégea en faisant barrage de son propre corps.

-Écartes toi de mon chemin, Naeko, ne me causes pas davantage d'ennuis.

«Je n'en ferai rien...» souffla le jeune garçon – éclairé par les flammes du brasier auquel il tournait le dos – en arrachant la manche droite de sa chemise, déchirée et abîmée par le souffle de l'explosion, «Je n'hésiterais plus à m'opposer à vous père, quoi qu'il m'en coûte. Je vais vous montrer la fierté que je porte en moi, non pas en tant que votre marionnette de fils, mais en mon nom, Naeko Gintokin !»


Dans le même temps que l'affrontement opposant Satsu à Danmarine, Pierrot, lui aussi envoyé par Kota, semblait occupé à accomplir une mission top secrète.

Des éclats de LED multicolores, des éclairs blancs éclairant en continue l'obscure salle des machines, en plus de l'imposant voyant bleu, pièce central de l'énorme générateur au pivot tourbillonnant et reliant la machine aux centaines de tubes éparpillés au plafond par des filets électriques.

Des bruits de talons aiguilles, des claquements répétés, et une voix chantonnant un air aussi burlesque que sinistre.

-Ils se sont bien gardé de nous parler d'une telle technologie, messieurs les écolos anti révolution industrielle ! Héhéhéhé !

Pierrot se trouvait face à un gigantesque générateur à l'intérieur de la salle des machines qui alimentait toute la ville. Il s'approcha du panneau central qu'il fixait avec un air terriblement sadique, un étrange dispositif entre les mains, lorsqu'une secousse vint perturber son instant de délectation, si bien qu'il manqua de se mordre la langue alors qu'il la passait à outrance sur le bout de ses lèvres.

-Tsss, moi qui espérais qu'il ferait dans la dentelle. Pourquoi m'attendre à de la finesse en envoyant un gorille...enfin, occupons nous de nos affaires !


Alors qu'aucun des deux Généraux ne parvenait à se départager, un élément inattendu vint faire pencher la balance en faveur de l'assassin de Hera.

Le pendentif de Satsu s'illuminait faiblement par instants. Le survivant du massacre de Hera leva les yeux au ciel, observant la masse nuageuse qui lui rappelait étrangement de vieux souvenirs.

-Aujourd'hui, je suis l'un des généraux les plus puissants de l'empire de Freeza. Mais à une époque, je n'étais qu'un jeune délinquant, un paria, trop faible pour être considéré par les siens, réduit à voler pour vivre et à fermer sa gueule pour ne pas se faire tuer par les caïds qui faisaient la loi dans les bas quartiers ou j'habitais. Puis un jour tout a changé. Ma vie a brusquement prit un autre tournant quand un homme m'a pris sous son aile et a fait de moi un membre de son gang.

Le pirate le plus redouté de la planète Hera...Bojack !


An 480, 207 ans plus tôt...

Bien avant la naissance de Freeza ou même celle de son frère aîné, Cooler. À une époque ou Cold n'était encore qu'un enfant, plus de vingt ans avant l'avènement du plus grand empire que l'univers ait connu, à la surface d'une planète rocheuse grisâtre perpétuellement arrosée de pluies légèrement acides stérilisatrices pour la terre, un jeune garçon âgé d'à peine huit ans errait seul dans les rues d'une sombre cité.

Sa tenue terne et abîmée ne contrastait absolument pas avec l'architecture morne et monochromatique des habitations faites de pierre. Seuls ses yeux d'un bleu glacial apparaissaient visibles sous son capuchon. La faim pesait sur le jeune garçon autant que la solitude.

Un soupir, qui se matérialisa dans l'air froid sous la forme d'un panache blanc qui s'éleva une fois sorti de la bouche du garçon. Voilà bien la seule chose qui le faisait se sentir comme les autres, en plus du teint bleu de sa peau.

Je suis née de faible constitution. En comparaison de mes semblables, ma force est insignifiante. Je supporte difficilement le climat de notre planète. Et plus que tout, je suis seul. J'ai toujours été seul.

En passant devant une étale, le jeune garçon vit une belle femme à la peau turquoise, le sourire aux lèvres, rire aux éclats avec le marchand barbu et joufflu aux airs sympathiques qui venait de lui vendre les petits pains chauds dont la délicieuse odeur chatouillait les narines de l'enfant qui entendit son ventre crier famine.

-Encore ce sale mioche qui vient traîner par ici ?! Je ne donne même pas à manger aux cabots du quartier, alors n'espère pas avoir quelque chose en venant quémander !

Épuisé, affamé, affaibli mentalement, le garçon n'étais pas capable de riposter aux injures du vieil homme aux longs cheveux blancs bouclés, pas plus qu'il ne put éviter le projectile qu'il reçut en plein visage, jeté avec une telle violence que le fragile enfant tomba à la renverse. À terre dans la boue, encore sous le choc, il réalisa que ce qu'il avait prit pour une pierre en la recevant à en juger par la dureté de l'objet, n'était en fait qu'une miche de pain rassie, ou plutôt le quart de l'une de celles vendues par le marchand quelques jours plus tôt.

-Prends ça et fiches moi le camp ! Et que je ne te revois pas dans les parages !

Mes parents m'ont abandonné le jour de mes quatre ans, me voyant comme une honte pour la famille et pour notre peuple. Les miens m'ont renié pour ma faiblesse. Ma planète elle même m'a fait subir un enfer durant toute mon enfance. Dans un monde ou seule la force et le statut permettent d'être accepté, un vagabond sans le moindre talent tel que moi n'avait aucune chance de trouver sa place.

Alors que son regard furieux était dirigé contre le paria qui se trouvait à terre, le marchand ne vit qu'au dernier moment ses cagettes de fruits être renversées de son comptoirs et finir en bouilli sur le sol.

-Tu peux pas faire attention espèce de...Ah ! C'est vous !

L'enfant en voyant la peur sur le visage du vieux vendeur fut intrigué par celui qui l'avait provoqué si facilement. Un homme aux épais cheveux oranges ébouriffés. Vêtu d'une veste en cuir, un sabre Yatagan attaché à la ceinture, et accompagné d'une sublime jeune femme aux longs cheveux roux ondulés qui lui serrait le bras, le jeune homme aux allures de voyou affichait un large sourire en voyant la détresse de l'homme, qu'il attrapa par le crâne afin de lui écraser le visage contre son étal de bois clair avant de le laisser tomber sans plus de considération que pour un vulgaire déchet.

-C'est comme ça que tu traites les mendiants vieillard ?

«Gokua, arrêtes de perdre ton temps, on devait aller faire les boutiques ensemble, tu te rappelles ?» interloqua la jeune femme qui parut au premier abord très superficielle pour le gamin qui dévisageait le couple, ce qui n'échappa pas au grand caïd.

-Une minute, Zangya.

L'homme se baissa, comme pour ramasser quelque chose, puis s'approcha du petit vagabond qui tenta de reculer de crainte d'être battu. Mais c'était peine perdu. Trop faible pour fuir, il préférait encore se résigner. C'est alors qu'il vit, au creux de la main que le délinquant approchait de son visage, un fruit vert éclatant au parfum sans pareil.

-Prends ça p'tit mec ! T'es un dur toi pas vrai ?

Après l'avoir gratifié d'une caresse sur la tête – par dessus la capuche qui lui couvrait le visage – l'épéiste laissa là l'enfant et partit avec sa belle amie, sous les yeux étrangement émerveillés d'un gosse partagé entre l'excitation de goûter à se met délicieux plus appétissant que tous les festins qu'il s'était imaginé pouvoir goûter un jour, et le bonheur intense d'avoir – ne serait-ce qu'une fois – reçu enfin l'attention de quelqu'un. Il croqua dans le fruit juteux qui dégoulina sur sa tunique, tout en regardant partir son héros.

An 482, 205 ans plus tôt...

-REVIENS LAAAAAA !!!

-Héhé ! Essayes de m'attraper si tu peux, pépé !

Dans une rue très fréquentée de la basse ville, un marchand en léger sur-poids et portant une imposante barbe opposée à son début de calvitie poursuivait un jeune garçon vêtu d'un capuchon et bondissant aussi habilement qu'un singe entre les bannes protégeant les devantures des magasins du soleil.

-Kof...kof...je laisse tomber...sale gamin...

Grâce à cet homme, j'avais retrouvé confiance en moi et en notre espèce. J'avais à nouveau de l'espoir. L'espoir d'un lendemain plus lumineux. Assez pour me donner envie de vivre, pour la première fois.

Le quartier, bien plus agité et animé qu'il ne l'était deux ans plus tôt, bénéficiait de la douce chaleur de l'été bien plus épanouissante pour les habitants que les pluies acides qui les arrosaient à longueur d'année.

Posté sur un toit, l'enfant âgé de d'une dizaine d'années enleva sa capuche, dévoilant le visage souriant et mûrit du jeune fripon qu'il était devenu depuis ce fameux jour, et croqua à pleine dents dans le fruit qu'il venait de dérober au marchand qui – à force de subir les frasques du garçon – en avait perdu la quasi totalité de ses tant regrettés cheveux bouclés.

-Hmm...bon ! Aujourd'hui, baignade !

Le trognon rongé et la bouche essuyée d'un revers de la manche, le petit rebelle reprit sa course et bondit de toits en toits avec une énergie débordante qu'il ne se connaissait pas auparavant.

Jours après jours, le garçon gagnait en force et en vitalité. Il était forcé de voler pour survivre, de squatter des logements délabrés et abandonnés la nuit, et de se vêtir de frusques à la provenance douteuse. Mais c'est de cette manière – paradoxalement – qu'il retrouva goût à la vie. Car désormais, il le faisait, non pas simplement pour vivre sans but, mais pour pouvoir un jour être celui qui redonne espoir à un enfant seul et désemparé.

À son retour en ville, après une journée passée à se détendre à l'oasis qu'il affectionnait tant comme pouvaient en témoigner ses cheveux encore humides, l'enfant aperçut un quatuor armé de lances et vêtus de toges rouges en pleine conversation avec le marchand de qui il tenait sa principale source d'alimentation.

-Ça ne peut plus durer ! Ce rapace me rend la vie impossible depuis des mois et vous ne faites rien !

-Monsieur calmez vous je vous prie, et décrivez nous ce voleur afin que nous puissions l’appréhender.

«La milice...ils sont venus pour moi ?» se demanda avec inquiétude le jeune accusé qui se souvenait de la réputation de cette police milicienne œuvrant dans les basses villes : Impitoyable et déterminée à faire régner l'ordre à n'importe quel prix.

Fuir était la meilleure solution, si ce n'était la seule. C'est bien pour cela que l'enfant regretta de ne pas avoir prit ses jambes à son coup plus tôt lorsque le vieux marchand le repéra en levant la tête, croisant de ses yeux haineux ce regard innocent.

-C'est lui ! Attrapez le !

À peine eut-il le temps de trébucher en arrière – comme bousculé par la peur qui venait de l'envahir – que le petit voleur vit arriver sur lui en un éclair l'un des trois miliciens armé de son imposante lance avec laquelle il tenta de le pourfendre impitoyablement. En se laissant tomber sur la banne qui se trouvait en dessous de lui, il parvint à échapper de justesse à la faucheuse, dont les collègues étaient bien décidés à faire de lui un énième exemple de la rigidité des lois de Hera. L'un des deux lanciers restés à terre proclama avec assurance que le ravisseur de fuirait pas, et frappa du poing contre le sol qui se fissura le long de la rue, obligeant l'enfant à sauter par dessus une barrière conduisant à la ruelle voisine.

Alors qu'il se faufilait dans cette étroite ouverture, se pensant protégé des trois brutes épaisses, il aperçut l'un d'eux surgir devant la sortie, le second bloquer l'entrée, et ne réalisa qu'à la dernière seconde que le troisième venait de faire irruption depuis l'intérieur du bâtiment en brisant le mur. Par chance, il réussit à escalader jusqu'à rejoindre les toits, et reprit sa course folle.

Voir des gardes armés poursuivre un enfant avec une telle véhémence et tenter de l'abattre quitte à causer des dommages collatéraux, cela choquerait au sein de l'empire de la famille Cold. Mais à l'époque, et sur la planète Hera, ce genre de pratique répressive était monnaie courante. Comme le clamait le roi de Hera avec fermeté le jour de son sacre : Violer la loi, sous toutes les formes que ce soit, c'est s'opposer au roi. Et pour un tel crime, une seule peine était envisageable.

Le garçon vêtu d’une bure précaire bondit du toit et agrippa un linge tendu sur un long fil, juste à temps pour éviter de se faire attraper par la main de l'un des trois hommes qui venaient de le rattraper. Il se laissait glisser à toute vitesse lorsque les miliciens firent feu pour tenter de l'atteindre avec une attaque de flux qui, par miracle, n'atteignit que le fil qui se sépara alors en deux, laissant le garçon pendu au bout de cette liane qui l'emmena jusqu'au sol ou il atterrit rudement. Sans même se retourner – tant il était évident qu'une seule seconde de relâchement lui octroierait un aller simple pour le monde d’où on ne revient pas – il se glissa à l'intérieur d'un trou se trouvant au bas d’un mur, échappant une nouvelle fois à la main de l'un de ses poursuivants qui tenta de l'agripper en passant par l'ouverture. De l'autre côté, l'enfant dévala une longue pente qui l'amena finalement dans une impasse. Il aurait aimé se persuader qu'il les avait semé. Mais il n'était pas si naïf.

Une lance se planta dans le sol juste devant lui, une seconde derrière, et la troisième finit de l'enfermer dans ce triangle funeste. Les trois hommes se postèrent chacun derrière leur arme figée dans la terre, et la délogea d'un geste sec pour la pointer sur le jeune garçon. Il était perdu, à leur merci, sans la moindre issue possible. Mais même à cet instant, son dernier instant, il ne regrettait pas les actes qui l'avaient conduit ici, tant ils avaient été paradoxalement si salvateurs pour lui qui n'avait aucun goût pour la vie. « J'ai joué, j'ai perdu. Game Over »

Les trois hommes, sans aucun avertissement ni même aucun mot d'aucune sorte, abattirent leurs armes longues sur le petit voleur qui servirait d'exemple pour ceux qui penserait à transgresser l'incontestable loi du royaume de Hera. C'est alors que le bout de leurs armes, forgées dans l'or le plus précieux de la planète, percèrent l'air que respirait encore le garçon. Retenues par une nuée d'étincelants filaments rouges, les lances ne parvinrent pas à leur cible. Il était difficile de dire qui du garçon ou des impitoyables miliciens fut le plus surpris à l'instant ou un jeune homme pourvu d'un turban mauve apparut subitement au milieu des lances dans une étrange nébuleuse multicolore pour saisir le garçon. Et alors que les trois hommes réussirent à s'extirper de l'emprise des étranges liens psychiques, ils disparurent instantanément avant d'avoir pu frapper leur victime.

-Comment vas-tu petit ?

« Qui...êtes vous ? » rétorqua le «petit» encore sous le choc d'avoir échappé à une fin inévitable de la manière la plus inattendue qui soit.

-On m'appelle Bujin. Bujin le magnifique ! Nul n'échappe à ma magie !

En clamant ces quelques mots semblant sortis tout droit d'un spectacle d’illusionnisme, le petit homme – en réalité à peine plus haut que l'enfant qu'il venait de sauver – matérialisa au creux de sa main une boîte à musique qu'il tendit au crédule enfant qui le regardait de ses yeux émerveillés comme un terrien regarderait un célèbre champion d'arts martiaux moustachu.

An 489, 198 ans plus tôt...

En harmonie avec le souffle du désert portant avec lui une myriade de grain de sable gris, une douce mélodie mélancolique sifflait dans le vent au sommet d'une colline donnant sur une ville sombre et délabrée, là ou seules les oreilles d'un jeune homme bien âgé de 16 ou 17 printemps pouvaient l'entendre. Vêtu d'une tenue étrangement similaire à celle qu'il portait dans sa jeunesse, l'adolescent écoutait inlassablement la mélodie d'une boîte à musique qu'il avait posé à côté de sa tête alors qu'il était allongé prêt d'un local en bois précaire visiblement fait main ou étaient entreposées toutes sortes de produits volés.

Sans même prendre la peine de porter son habituel capuchon, le jeune homme arpentait une rue qui lui semblait aussi familière qu'étrangère. Ni odeur ni musique, ni marchands ni foule de consommateurs. À l'image du reste de la cité, et tristement du reste de la planète, cette rue passante si vivante autrefois s'était vue tomber en décrépitude en l'espace de seulement quelques années. Un vieil homme moustachu, moins rond qu'il n'avait pu l'être – encore que toujours bien portant – balayait la devanture de sa maison au moment ou l'adolescent passait en le regardant du coin de l’œil. La cité était devenue bien calme, désertée par le gros de sa population passée, et désormais aux mains des gangs de hors la loi qui sévissaient depuis maintenant quelques années. Pillards, mercenaires, bandits de grand chemin, toute la vermine que le roi avait tenté de réprimer d'une main de fer faisait maintenant la loi dans les villes basses, laissant à la sainte capitale l'immense privilège d'être la dernière cité régie par l'inflexible loi royale qu'appliquait la milice sanguinaire de sa majesté.

Mais son bon seigneur ne l'entendait certainement pas de cette oreille, et comptait bien reprendre le pouvoir sur la moindre ruelle qui oserait prétendre aller à l'encontre de ses directives. Alors que le jeune homme à la boîte à musique traversait les sombres quartiers de l'ancienne ville marchande, il entendit résonner dans le calme macabre de la cité les hurlements de détresse de trois de ses semblables. Usant de sa légendaire agilité, il s'élança jusqu'aux toits afin de repérer la source de cet appel à l'aide.

-Gokua !

C'est alors qu'il les aperçut. Les héros de son enfance, les modèles qui l'ont conduit à devenir le jeune homme fort qu'il était, ces rebelles ayant toujours défié l'autorité royale et qui aujourd'hui se trouvaient aux prises avec une escouade de gardes armés, dont quatre d'entre eux menaçaient de leurs lances Gokua, le délinquant épéiste vêtu d'une veste en cuire et d'un bandeau frontale en tissu rouge, que la belle jeune femme rousse du nom de Zangya appelait de loin tandis que Bujin, le magicien au turban, retenait trois autres ennemis en les immobilisant à l'aide de ses pouvoirs psychiques.

En les voyant ainsi en danger, le jeune homme en oublia la peur qui l'avait envahi lors de sa dernière altercation avec la milice. Il leur devait la vie, sans nul doute, il en était persuadé, et se sentait comme investi d'une dette qu'il se promit de rembourser aujourd'hui, quitte à devoir la payer de son sang. Soigneusement, il sortit la boîte à musique héritée du magicien qu'il conservait toujours dans sa poche, et tendit l'autre main vers elle, focalisant toute sa concentration sur celle-ci.

Pris au piège, les rebelles étaient prêts à s'avouer vaincus, sachant pertinemment que la reddition signifiait la mort. Mais lorsque retentit dans la ruelle une apaisante mélodie jouée à l'ocarina, un étrange sentiment d'incompréhension et d'espoir les enveloppa. La résonance donnait l'impression d'une musique venant de toute part, intriguant aussi bien les miliciens que les hors la loi interpellés qui regardaient tout autours d'eux. Le capitaine de la milice, reconnaissable à la majestueuse plume rouge qui ornait son casque, envoya l'un de ses hommes vérifier la source de cette «insupportable vacarme» visiblement trop mélodieux pour ses oreilles.

Armé de sa lance qu'il tenait de manière à pouvoir occire sans sommation le musicien impromptu venu interrompre leur passage à tabac, le milicien scruta les moindres recoins, allant jusqu'à s'aventurer dans les bâtisses délabrées entourant la petite place ou le trio était fait prisonnier. En tendant l'oreille, le soldat parvint à repérer la source du bruit, au bout d'un long couloir dont le plafond parsemé de trous – laissant passer par endroits de légers rayons de lumière tranchant avec l'obscurité du bâtiment – témoignait de la rudesse des pluies d'acide dont les effets se voyaient sur les années. Lorsqu'il arriva au bout après une bonne minute, tant il se tenait sur ses gardes de peur de tomber dans une embuscade, il découvrit, au milieu d'une pièce entièrement vide à l'exception d'un empilement de caisses dans le coin droit à côté de la porte et de quelques déchets recouvrant le sol, une petite boîte à musique blanche aux ornements dorés enveloppée d'une bulle de flux translucide dont la nature similaire à une bulle d'eau et les propriétés énergétiques particulières étaient certainement à l'origine de cet effet d'amplificateur de son qui avait permit à la discrète mélodie de résonner si loin.

Pensant qu'il s'agissait sans doute d'une énième farce des jeunes délinquants du coin, le soldat ne poussa pas la réflexion plus loin, et arma simplement sa lance à la vertical, prêt à l'abattre sur la petite boîte à musique. La punition des responsables pouvait attendre. Lorsqu'il commença son geste descendant, une silhouette – jusque là suspendue de tout son long au plafond à l'aide de deux canifs acérés – tomba directement sur lui et asséna un coup meurtrier la première, profitant de l'effet de surprise. Le jeune homme récupéra sa précieuse relique puis s'empara de l'arme longue de sa victime avant de partir au pas de course.

Les toits rejoins, au moment même ou les collègues de l'abonné absent commencèrent à avoir des soupçons sur sa disparition prolongée, le délinquant bondit et projeta la lance de toutes ses forces dans la direction de Gokua, dont les geôliers s'écartèrent subitement pour éviter l'attaque, à l'inverse du prisonnier qui préféra saisir sa chance en même temps que la lance plantée devant lui afin d'attaquer ses quatre ennemis simultanément. L'un d'eux parvint néanmoins à esquiver le tranchant de la pointe en s'élevant au dessus du sol, ce qui stupéfia le jeune sauveur du gang rebelle. La lévitation n'était pas une faculté si répandue sur Hera après tout.

En l'air, le milicien – après avoir fait tourbillonner sa lance d'une manière aussi élégante qu'accessoire – braqua la pointe vers le roux vêtu de cuir. La lame d'or se fendit en deux, laissant se concentrer en son cœur un brasier prêt à jaillir. La belle bleue rejoignit son amant afin de l'aider à repousser l'attaque. Mais contre toutes attentes, au moment ou la déflagration jaillit de l'arme, cette dernière fut percutée par un projectile énergétique – certes de bien moins grande envergure – mais suffisant pour dévier in extremis la charge qui partit exploser en hauteur. Tous les regards se tournèrent alors vers le responsable. Le jeune homme à la tunique déchirée, bien connu de la milice pour leur avoir échappé pendant des années, et réputé pour sa faculté à disparaître sans laisser de trace. À la vue de son sourire malicieux et de son visage aux traits fins et enfantins qui avait le don d'enrager la garde royale, le sang du soldat ne fit qu'un tour, et il se jeta sur lui depuis les airs afin de le perforer de sa lance. Mais celle-ci se bloqua, net, un instant avant de pénétrer le thorax du garçon qui n'avait même pas eu le temps d'anticiper le moindre mouvement.

-Gamin...c'est toi qui a sauvé la vie de mes hommes ?

Sa vie, il la devait à cet homme imposant, pour ne pas dire immense. Probablement plus de deux mètres, tout en muscles. Son long manteau noir et le bandana qui surplombait ses cheveux roux ne laissaient aucun doute quant à son identité. Il était le meneur de la rébellion, le plus virulent opposant au système de la planète Hera, le seul homme connu pour incarner un réel danger pour le roi : Bojack.

Le titan brisa la lance forgée dans l'or le plus précieux de Hera simplement en refermant la main sur elle, avant de passer son poing à travers le ventre de son propriétaire d'une aisance déconcertante. Mais pas aussi déconcertant que le sourire sombre qu'il afficha lorsque le sang de sa victime gicla sur son visage. Au sol, les hommes retenus par les liens magiques de Bujin avaient tous été exécutés sans pitié par un barbu coiffé d'une crête basse, et habillé d'un gilet sans manches, sûrement arrivé avec Bojack.

-Je te dois beaucoup pour ce que tu as fait aujourd'hui. Tu peux être fier de toi.

Entendre ces mots du meneur rebelle en personne emplit le jeune garçon d'une intense fierté et d'une immense joie. S'imaginait-il seulement que ce qui allait suivre transformerait sa vie à tout jamais.

-Que dirais-tu de rejoindre mes rangs petit ? Tu ne m'as pas l'air très fort, mais tu sembles malin et assez courageux. Qu'en penses tu ?

Le jeune Hera-seijin resta bouche bée devant cette proposition. Il était entouré des personnes qui lui avaient inspiré le respect pendant toutes ces années. Chacun d'eux était présent, et lui offrait la possibilité de faire partie des leurs. L'anxiété empêchait la réponse de s'extirper de sa gorge, bien qu'il la connaissait déjà tant il avait pu imaginer cet instant un nombre incalculable de fois.

-C'est une offre assez précipitée, si tu as besoin de temps pour réfléchir je comprendrai.

Bojack tourna le dos et s'éloigna de lui, suivit de sa troupe. Et alors qu'il regardait ses héros partir, il serra contre lui sa précieuse boîte à musique, prit une profonde inspiration, et se libéra enfin du poids qui lui pesait sur la langue.

« J'accepte ! »

* * *

Cela faisait maintenant quelques mois que le jeune homme faisait parti de la bande de ses rêves. Son intégration au petit groupe n'était pas encore pleinement acquise, mais il s'entendait globalement avec chacun d'eux. Dans leur repère, les hors la loi semblaient se tourner les pouces. Gokua, avachi sur un canapé en piteuse état à côté de Zangya, observait Bujin qui s'entraînait à parfaire ses tours de cartes. En se saisissant d'une bouteille en verre reposant jusqu'à maintenant sur le petit meuble voisin, l'épéiste s'adressa à leur jeune recrue qui se réchauffait les mains près d'un tonneau de fer abritant un feu en guise de chauffage précaire.

-Dis gamin, je me demandais, ton nom, c'est pas vraiment «Satsu» si ?

«C'est si évident que ça ?» répondit timidement le jeune homme en contemplant le brasero. «Je n'ai pas de vrai nom. En voyant ma faiblesse, mes parents m'ont abandonné quand j'avais quatre ans, mais je n'ai aucun souvenir des moments passés avec eux. Ce nom...je me le suis donné à moi même pour paraître fort, pour me sentir fort. C'est idiot pas vrai ?»

«Un peu oui» répondit Gokua en riant, tandis que le bras droit barbu du leader de la rébellion, Bido, fit irruption dans la pièce.

-Activez vous, c'est l'heure !

«L'heure ?» se demanda la recrue alors que tous le monde était déjà debout, prêts à en découdre.

-Bojack a certainement décidé qu'il était temps. Temps de prendre d'assaut la capitale.

Bojack avait rassemblé une armé entière à son service. Bandits, voleurs, délinquants, parias. Toutes les brebis galeuses, le cancer de Hera, rassemblés pour marcher sur la cité royale. Ce jour là, j'ai vu plus de sang couler que dans toute ma carrière d'assassin. C'était un vrai massacre, soldats comme civils, femmes et enfants, ils se sont tous entre-tués. D'un côté, une guerre civile sur une planète ou la force moyenne des habitants dépasse même celle des meilleurs généraux de Freeza, il fallait s'attendre au pire...

Hera était en feu après trois jours de ce conflit. Les deux camps s'étaient décimés mutuellement, et la violence des affrontements avait réduit la planète à néant, si bien qu'elle avait était réduite à l'agonie. Grâce à mes talents d'expert en fourberie, j'ai pu nous frayer un chemin jusqu'à l'intérieur du palais. Les vrais intentions de Bojack se sont révélées à ce moment là, quand on est entré dans la salle du trésor.

-Les voilà enfin ! Hahahaha ! Après tant d'années je vous tiens enfin dans mes mains !

«Qu'est-ce que c'est ?» demanda le jeune garçon crédule à qui Bujin répondit en affichant le même sourire plein de folie que son supérieur riant aux éclats.

-Ce sont les Artefacts de la Destruction. On raconte qu'un Dieu à la force sans limite aurait scellé une partie de sa puissance dans ces bijoux et les aurait confié aux premiers Hera-seijins afin qu'ils puissent semer la destruction. Mais le roi est parvenu à leur reprendre après une longue bataille à l'origine des conditions de vie désastreuses de notre planète. Quiconque porte ces bijoux peut accéder à une puissance infinie, c'est pourquoi le roi les garde ici.

«Mais désormais ils m'appartiennent !» hurla l'homme au bandana en se parant d'un collier composé de quatre talismans, et de deux boucles d'oreille. Chacun fit de même, à l'exception de Satsu qui regardait ses camarades rire aux éclats, ravis de s'approprier une telle puissance.

-Et nos compagnons morts au combat ? C'est tout ce que ça vous fait ?! Ne me dîtes pas qu'on a fait tout ça juste pour ces babioles !

Bojack s'approcha du jeune homme tout en serrant la boucle de son oreille droite, puis, à portée de Satsu, lui broya l'estomac d'un direct du poing gauche, laissant le garçon au tapis, criant de douleur.

-On dirait que je me suis trompé sur ton compte. Je pensais que ta vie misérable t'avait rendu insensible et fort, mais finalement tu n'es bien qu'un déchet sans intérêt. Je vais te laisser la vie sauve, en gage de remerciement pour ton aide. Maintenant, allons prendre la tête de son altesse royale !

Il avait raison, à ce moment là je n'étais rien de plus qu'une merde écrasée sur le carreau. Je ne valais rien, même si j'ai cru quelques temps être l'égale de ces « héros » que je respectait tant. Quand Bojack et sa bande ont quitté la salle du trésor, j'ai rampé sur le sol comme une vulgaire loque jusqu'à atteindre un objet brillant que j'observais depuis un moment. Un artefact, le dernier, laissé là par inadvertance. Je l'ai pris et je me suis levé tant bien que mal pour quitter le palais dont les fondations tremblaient et dont les plafonds et les murs s'effondraient à cause du combat opposant le roi et la bande de Bojack. Avec le recul, j'imagine que le roi devait conserver un artefact sur lui, certainement sa précieuse couronne. Mais ça n'a pas du lui suffire.

Bojack a remporté la victoire, la monarchie était tombée, et la planète Hera était enfin un monde libre pour la centaine de survivants. Cette bande de cons. Une fois en possession du vaisseau du roi, le seul vaisseau jamais construit sur Hera, Bojack s'est débarrassé de tous les survivants avant de quitter la planète. Le seul à avoir survécu à ce massacre, c'est moi, Satsu le lâche, Satsu le fuyard, Satsu le plus faible Hera-seijin. Notre planète commerçant régulièrement avec d'autres peuples, j'ai attendu qu'un cargo se pose à la capitale, et j'ai quitté cette terre morte avec l'équipage. Et après un siècle d'errance, j'ai rejoins l'empire de Cold et sa famille.

An 687, de nos jours

Le médaillon de Satsu brillait de plus en plus, alors que Danmarine, le regard grave, fixait avec attention son adversaire, se préparant au pire.

«N'importe lequel d'entre eux aurait sans doute pu vaincre Freeza même sans la puissance des artefacts. S'ils n'avaient pas mystérieusement disparus, aucun doute que Bojack dominerait l'univers.» contait Satsu tout en se délestant de son long manteau et de l'armure qu'il portait en dessous, au désarroi de Danmarine qui ne supportait pas d'être ainsi sous-estimé.
«Même si ma puissance est bien loin de la leur, avec cet artefact, même toi tu ne seras pas un problème, Danmarine. La force est la seule chose qui compte dans ce monde de rapaces. Pas la justice, ni aucune de ces valeurs à la con. Seulement la force»

L'Actinidia-seijin ôta lui aussi son armure, se retrouvant également torse nu face à son imposant adversaire qui lui déconseilla cette imprudence.

-Je te combattrai à armes égales, Satsu. Et puis, cette armure seule ne rend pas très bien sans ma cape et mes gants de toute façon.

Caché derrière ce trait d'humour, Danmarine avait sans doute conscience qu'une armure ne le protégerait plus, et préférait favoriser une totale liberté de mouvements. Voyant sa mise en garde ignorée, Satsu libéra finalement la puissance de son artefact qui s'illumina de mille feux tandis que la flamme de son énergie, teintée d'un éclat d'émeraude, s'éleva jusqu'au sombre amas de cumulus noirs agglutinés dans le ciel de Pomélo. Dans un hurlement de fureur, Satsu laissa exploser sa musculature et sa peau virer au vert pâle. Danmarine parvenait tout juste à rester en place face à la micro tempête déclenchée par l'énergie du Général, qui sans attendre un instant de plus, se jeta sur son adversaire avec une telle puissance que la tour s'effondra instantanément. Danmarine, alors qu'il commençait à chuter avec les décombres, n'eut le temps de voir arriver ce Satsu plus rapide que le son, ni lui ni son poing qu'il reçut en pleine figure.

L'Actinidia-seijin s'écrasa au sol dans le fracas le plus total. Dodoria, Zōra, Ranfu et Rubī se ruèrent auprès de leur Général, qu'ils trouvèrent au fond d'un cratère, les yeux révulsés. La jeune femme accourut vers Danmarine, et afficha une expression d'effroi en relevant sa tête. Rubī tremblait de tout son corps, envahie par la terreur.

-Sa...sa nuque...

«Impossible ! Il n'a reçu qu'un seul coup !» s'écria Dodoria, derrière qui Zōra se cachait en tremblant comme une feuille, ce à cause de quoi la brute lui cria de se ressaisir. À côté, le lieutenant Ranfu serrait les poings, le regard bas. Incapable de contenir sa colère, il leva les yeux vers le responsable, et lui hurla de «crever» avant de bondir sur lui, malgré les avertissement de Rubī qui lui hurla de ne rien tenter.

Habité par un calme étrange qu'on ne lui connaissait pas, Satsu resta stoïque en voyant Ranfu arriver sur lui par les airs. Ce dernier se stoppa net en arrivant face à lui, et expulsa par la bouche son célèbre Eraser Gun qui explosa à bout portant sur le visage du Général. Mais les avertissements de Rubī semblaient avérés. Satsu n'avait pas bougé d'un centimètre, ce qui ne fit cependant pas reculer Ranfu, bien décidé à venger Danmarine. Le lieutenant se jeta une fois encore à corps perdu contre le Général qu'il enchaîna de coup plus violents les uns que les autres, d'abord au niveau du torse et du ventre, avant de tenter un crochet du droit dans sa mâchoire en constatant l'inefficacité de son premier enchaînement. Mais cette seconde tentative ne semblait malheureusement pas porter davantage ses fruits.

Satsu, resté de marbre, redressa la tête, saisit le poignet de Ranfu, et le regarda droit dans les yeux – contre toute attente – pour lui présenter ses excuses. Zōra manqua de tourner de l’œil lorsqu'il entendit cet insupportable bruit de craquement et de déchirure, mêlé à un écoulement épais et sourd. Comme l'on arracherait une feuille en deux, Satsu venait de prendre le bras de son adversaire d'un geste effroyablement nonchalant. Ranfu poussa le cri le plus horrifiant qu'il avait été donné d'entendre au jeune Brench-seijin. Le lieutenant tenait avec son autre main la plaie béante qui remplaçait son bras, arraché jusqu'en dessous de l'épaule. La sensation de toucher son os et les lambeaux de sa peaux manqua de peu de faire s'évanouir Ranfu avant que l’hémorragie ne le fasse. Satsu, dans le plus perturbant des calmes, se servit impitoyablement du bras de Ranfu pour le frapper et l'envoyer au tapis avant de jeter le membre exsangue plus loin.

« Gamin, prépare toi à combattre ou tu es mort ! » proclama Dodoria en dégainant son énorme épée, tandis que Zōra osait à peine se mettre en position de défense. Le calme olympien et la froideur de Satsu rendaient honneur à sa réputation d'assassin sans scrupule, sans doute le meilleur que cet univers ait connu. Alors qu'elle regardait la scène, impuissante, Rubī sentit soudainement ses mains brûler.

* * *

Entre les débris et les flammes, dans la rue ou résidait Danmarine sur Freeza 79, Naeko faisait face à son père. Le jeune garçon était essoufflé et en sueur, tant à cause du combat que du brasier environnant. Le blondinet essuya le sang qui coulait au coin de sa bouche, et se redressa fièrement, décidé à affronter cet homme qui jamais ne l'avait serré contre lui ne serait-ce qu'une fois.

-Tu as toujours été un parasite, Naeko. Toujours à me gêner dans ce que j’entreprends. Toujours à prendre de mauvaises décisions. Toujours à t'entourer des mauvaises personnes, comme de cette maudite servante alien qui te sert de nourrice. Et maintenant tu me prouves que tu n'as pas non plus l'étoffe d'un guerrier. Tu m'auras cependant au moins appris une chose aujourd'hui. Il semblerait que je n'ai jamais eu d'héritier.

Le garçon se crispa. Mais il s'en voulait. Pourquoi se sentir ainsi heurté par les paroles d'un homme qu'il avait définitivement rayé de sa vie ? Le poing et la mâchoire serrés, il réalisa sa faiblesse. Son père avait sans doute raison à son sujet.

-Vous avez raison...

Naeko et son père réagirent tout deux en entendant cette voix. Le jeune noble se retourna pour voir ce que le baron regardait déjà. Enveloppé d'un léger voile de fumée s'échappant de sa peau dont les plaies se refermaient lentement, l'Actinidia-seijin se leva.

-C'est vrai...il n'est pas votre héritier. Il vaut bien mieux que ça. Il ne s'abaissera pas à votre pitoyable niveau. Naeko n'est pas du genre à comploter, à trahir ses amis. Il est comme mon frère, la fierté et l'honneur sont des valeurs qu'il défend. Naeko n'est pas votre héritier ! Naeko est Naeko !

-Comment peux tu être encore en vie après ce coup ?

-Un Général...ne faillit jamais à son devoir.

Debout face à un Dodoria ébahis et à Zōra et Rubī au bord des larmes, le survivant d'Actinidia déploya une quantité phénoménale d'énergie, refermant chacune de ses plaies en un clin d’œil.

-C'est peine perdue. Tu n'as aucune chance contre moi.

-Ne sous estime pas...

Se coupant lui même au milieu de sa phrase, le miraculé se propulsa contre son adversaire qu'il frappa violemment au ventre. Mais alors que l'écart semblait impossible à combler auparavant, cette fois, le coup fit vaciller l'ennemi.

-LA FIERTE D'ACTINIDIA !!!

Restauré par la force du désespoir, l'alien à la peau mauve attaqua de plus belle. Remis de la surprise, son adversaire parvenait cependant à contrer ses assauts. D'un violent coup, il le renvoya manger la poussière, le visage écrasé dans le sol. Pourtant, tel un mastodonte insensible à la douleur, il se releva presque instantanément et se jeta à nouveau dans la bataille, le visage fumant, et indemne.

Après une série d'attaques finalement inutiles, l'Actinidia-seijin esquiva un coup qui menaçait de lui être fatal en bondissant au dessus de son adversaire qu'il bombarda d'un volet de boules d'énergie explosant à son contact. Son adversaire balaya la fumée résidu d'un revers de la main, trop tard cependant pour anticiper le coup de poing qui arriva contre son arcade sourcilière fendue sous le choc, le forçant à reculer de quelques mètres.

-Comment peux tu seulement être encore en vie et me résister ? Je devrais pouvoir t'écraser ! Qui es-tu bon sang ?!

-On m'appelle le survivant d'Actinidia. Je me bat en espérant voir un jour ce monde en paix ! Et surtout...je me bat pour la personne qui m'est le plus chère. Je me bat pour revoir demain le visage de mon frère ! Je suis...

-KIWI !!!
-DANMARINE !!!

À l'unisson, le cœur de chacun des frères battait à la chamade, portés par une force inconnue. Ils livraient en ce jour leur plus grand combat, un combat bien trop rude pour eux. Pour le gagner, leur force d'aujourd'hui ne suffirait pas. C'est pourquoi, tels deux phœnix renaissant de leur cendres, les Actinidia-seijins, soignant leurs blessures afin de devenir de plus en plus fort, puisaient dans leur force du lendemain.

-Dodoria ! Rubī ! Je vais avoir besoin de votre aide ! Restez à distance, mais attaquez le autant que vous le pouvez ! Zōra, applique les premiers soins à Ranfu et maintiens le en vie ! Tout se joue ici !

Face à une telle prestance et un tel courage, même Dodoria n'osa pas contester les ordres du Général. En voyant cet homme, le torse couvert de sang, le visage déterminé, se relever encore et encore, il se prit même à avoir pour la première fois de l'admiration pour un autre homme que lui même, sentiment qu'il éclipsa bien vite cependant afin de se concentrer sur le combat.

-On y va ensemble, Naeko ! À nous deux on peut le battre !

Bien que rempli de doutes et d'hésitation, le petit blond saisit la main que lui tendait son ami, et tout deux s'apprêtèrent à défaire une bonne fois pour toute le baron et ses desseins. Les deux enfants se placèrent en position de départ de course, et s'élancèrent en même temps dans un sprint endiablé à l'assaut du baron rouge. Kiwi se baissa dans sa course pour servir de tremplin à Naeko qui prit appuie sur son dos pour bondir et asséner un coup de talon ascendant sur le crâne de son père qui n'eut le temps de contre-attaquer à cause de l'attaque frontal de Kiwi déjà revenu à la charge. Le blondinet attrapa la main de son ami pour lui donner de l'élan et l'envoya frapper son père qui se retrouva projeté en l'air. Profitant du contre poids, c'est cette fois l'Actinidia-seijin qui lança Naeko – lâchant sa main cette fois-ci – en direction de son père, tel un boulet de canon qui le heurta avec la tête puis le saisi, tourbillonna, et le renvoya au sol vers Kiwi qui s'était déjà jeté vers lui pour l'attraper à nouveau et le claquer contre le sol. Face au duo, Gintokin semblait impuissant.

De leur côté, l'escouade de Danmarine affrontait tant bien que mal le titan de Hera qui encaissait sans broncher chaque attaques. Les rayons tirés par Rubī et les attaques furtives de Dodoria à l'épée parvenaient à le déstabiliser assez pour que Danmarine l'attaque au niveau de la poitrine. Mais Satsu – lorsqu'il ne recevait pas de coups lui faisant l'effet d'une piqûre de moustique – parvenait à contrer son adversaire. L'Actinidia-seijin esquivait autant que faire se peut les contre-attaques de son ennemi, mais recevait par moments un violent coup passé au delà de sa vigilance. À chaque coup qu'il recevait – que ce dernier l'écrase dans le sol ou ne le projette contre un bâtiment réduit à l'état de débris sous le choc – Danmarine sentait ses muscles se déchirer, ses os se briser, et ses organes vibrer dangereusement. Rien pourtant ne l'empêchait visiblement de se relever et d'attaquer de plus bel son adversaire au torse.

-Vas-tu te décider à mourir, Danmarine ?!

Indéniablement, les attaques lancées par l'immortel étaient de plus en plus rapides et puissantes, Satsu ne pouvait le nier. C'était cependant loin de pouvoir l'atteindre. Le Hera-seijin tendit la main vers Danmarine, qui paniqua pour la première fois, et se dégagea avant de recevoir le tir d'énergie qui balaya la zone. Profitant de l'immobilisation de l'assassin, Danmarine attaqua son visage d'un coup de tibia rotatif, suite à quoi Satsu lui saisit la jambe, prêt à l'arracher comme le bras de Ranfu, bien qu'il se demanda jusqu’où irait le pouvoir régénérateur de Danmarine.

C'était sans compter cependant sur l'intervention de Rubī qui frappa de toute ses forces derrière le genoux de Satsu qui plia la jambe et fléchit pour la première fois, avant de recevoir une attaque lourde de l'épée de Dodoria directement sur la nuque. Grâce à quoi, Danmarine se dégagea de son emprise, et envoya valser le Général Satsu d'un tir de flux magistral à tout juste dix centimètres de distance.

-Dodoria ! Ton épée !

Danmarine couru vers le Durian-seijin et bondit dans sa direction, devant quoi le barbare plaça son épaisse lame face à lui. Lorsque les pieds de Danmarine firent pression contre le dos de son épée, Dodoria propulsa de sa force colossale son Général en direction du second, pendant que Rubī relâchait la totalité de ce qu'il lui restait d'énergie dans une salve interminable de fines flèches d'énergies qui – bien que trop faibles pour blesser Satsu – l'immobilisaient efficacement tant cette myriade de projectiles le prenait de vitesse. Assez en tout cas pour qu'il ne remarque pas Danmarine, projeté le poing tendu au milieu de ces centaines de tirs.

Sur Freeza 79, le baron semblait avoir reprit momentanément l'avantage sur les deux enfants. Mais ceux-ci étaient loin d'avoir dit leur dernier mot, et comptaient bien sur l'efficacité de leur duo pour reprendre le dessus. Usant de sa petite taille, Kiwi se glissa entre les jambes du noble et resta accroupi derrière lui, tandis que Naeko jeta son épaule contre lui, le poussant juste assez pour le faire trébucher sur le petit Actinidia-seijin qui en profita pour attraper l'une de ses jambes, Naeko ayant saisi l'autre, et les deux garçons jetèrent l'homme de toutes leurs forces droit devant eux.

-Naeko ! Projette ton flux sur moi ! Te retiens pas !

Hésitant à peine une seconde, Naeko comprit et tira une onde d'énergie sur son ami qui se retrouva tiré comme une balle en direction du baron qui traversait la rue sans pouvoir s'arrêter.

-Je met tout dans ce coup ! Ma puissance, et la leur !

Renforcé par la projection de son ami, et enveloppé de toute son énergie, l'Actinidia-seijin lança de toutes ses forces ce poing décisif en plein dans le thorax de son adversaire qui reçut le choc de plein fouet.

Sous ses phalanges, Danmarine sentit enfin ce qu'il espérait. Ce craquement qui signifiait pour lui la victoire.

-Impossible ! C'est ce que tu cherchais à faire depuis le début ?!

Le manque de jugeote de Satsu lui avait été fatale, et alors que sa peau vira de nouveau à son bleu naturel, il se retrouva projeté contre un pan de mur tenant tout juste debout.

À bout de force, l'Actinidia-seijin faisait face à son adversaire, encastré dans un mur à quelques dizaines de mètres. Ses muscles tout endoloris lui faisaient souffrir le martyr. Mais repousser ainsi ses limites lui avait finalement permis de terrasser un adversaire plus fort que lui.

Danmarine vacilla, incapable de tenir sur ses jambes tant il avait abusé de sa capacité. Alors qu'il tomba en avant, il sentit une masse le retenir. Dodoria l'avait attrapé avant qu'il ne chute, et les deux hommes s'échangèrent un sourire bien différent de leurs habituelles prises de bec. Rubī arriva pour l'aider à marcher, tandis que Zōra les rejoignit, tenant un Ranfu bien mal en point et incapable lui aussi de marcher seul.

-Danmarine sama...je vous ai cru mort.

-Tu sais bien que je suis invincible, Ranfu.

-Hé...vous savez que j'ai perdu un bras à cause de vous ? La prochaine fois, tâchez de me prévenir à temps.

Dans un état misérable, et pourtant d'une étrange bonne humeur – à en juger par ce rire collectif que seul Dodoria ne partagea que d'un simple sourire silencieux – la petite escouade venait de remporter une victoire inattendue. Satsu éliminé, les hommes de Danmarine se pensaient enfin en sécurité, débarrassés du traître envoyé par Kota pour leur mettre des bâtons dans les roues. Mais le Général savait bien que Kota avait plus d'un tour dans son sac et plus d'un homme dans sa poche. D'autres ennuis guettaient certainement dans l'ombre, et la victoire sur Pomélo n'était pas encore acquise. Mais pour le moment, ils étaient tranquilles, et pourraient peut être finalement profiter d'un instant de répit.

. . .

-Héhé...Boom !

. . .

Un tremblement, une vibration, une onde de choc, une explosion.

Une bâtisse se trouvant au cœur de la ville venait à l'instant d'exploser dans un terrible fracas et dans un vrombissement électrique. Les perpétuels reflets ambrés illuminant la ville partiellement devenue ruines disparurent en même temps que le dôme protecteur.

« Danmarine sama ! D’où venait cette explosion ? Pourquoi le dôme est-il en train de disparaître ? » paniquait Zōra devant une énième situation inattendue.

-Pierrot...

Satsu, à nouveau sur pieds, s'approcha du petit groupe en boitant, ce à quoi Dodoria répondit en pointant son épée vers lui et en le menaçant de le débarrasser d'une certaine partie de son corps au moindre pas supplémentaire.

-Cet enfoiré avait prévu son coup depuis le départ.

Un tremblement, une vibration, une onde de choc, de la fumée noire.

À plusieurs kilomètres de la capitale, la machine de mort de l'armée de Freeza s'activait à nouveau dans un vacarme des plus total jusqu'à faire trembler le sol, prête à faire feu.

-Niwa sama, notre canon est prêt à faire feu ! Nous attendons vos ordres !

L’anthropomorphe à la gueule de crocodile se tenait comme d'habitude au bord de sa falaise, observant l'horizon les mains dans le dos, au creux desquelles se trouvait l'ordre de mission délivré par Pierrot.

-Même la plus fleurie et noble des roses fane un jour, ne laissant derrière elle qu'une pléiade de pétales morts teintant le sol de rouge, laissant place aux jeunes pousses fleurissant au pied de l'arbre qui s’accapare la magnificence du soleil. Préparez la charge et faites feu sur la ville sans sommation soldats.

-Mais Niwa sama, d'après les rapports, le Général Danmarine, le Général Satsu et le Général Pierrot se trouvent sur place !

-Allons allons allons allons allons allons ! C'est là une nouvelle nouveauté que de voir les troufions discuter les ordres de leurs supérieurs ! N'est-ce paaaaaas Niwa san ?

Sur l'épaule du commandant, une main blanchâtre aux longues griffes noires se posa délicatement, appartenant sans le moindre doute au même clown agaçant que la voix qui venait de résonner.

«Pierrot sama ! Comment avez vous pu revenir si...» bégaya le même soldat de bas étage à qui le Général lança un regard sanguinaire qui le glaça. «À...à vos ordres commandant Niwa !»

-C'est ainsi qu'on se fait respecter de ses hommes, Niwa san. Un peu d'humour et le tour est joué héhéhéhé !

Niwa conservait le silence devant les frasques du burlesque Général, qui caressait délicatement de ses longues griffes les écailles de ses joues.

-Néanmoins, Niwa san, ordonner le feu en sachant pertinemment que la vie de deux Généraux sera mise en danger, n'est-ce pas là un crime punissable de mort ? C'est si regrettable, moi qui vous appréciais tant ! N'y a-t-il donc aucune autre solution ? Non, aucune n'est-ce pas ? Quelle tragédie Niwa san !

-Le ciel....est bien nuageux aujourd'hui. Finissons-en, les dés de mon destin étaient déjà jetés lorsque votre talon a foulé le sol de Pomélo après tout. Faites en sorte que cela soit rapide.

-Héhé...voilà bien un sang froid digne du reptile que vous êtes, Niwa san. Je vous regretterai sincèrement.

Sans davantage de fioriture, Pierrot enfonça ses griffes dans le dos de Niwa dont les yeux s'écarquillèrent en même temps que la charge fut tirée du canon dans le silence absolu pour le commandant dont les sens s'effaçaient déjà à cause des effets du poison mortel recouvrant les griffes du clown. Ni le tremblement, ni la vibration, ni l'onde de choc, ni même la lumière bleue du gigantesque projectile se reflétant dans ses yeux mornes ne furent perçus par Niwa dont la vie quittait lentement le corps.

Alors qu'il admirait l'immense sphère de flux bleutée, Pierrot dégagea le cadavre du crocodile planté sur ses griffes en le poussant avec le pieds directement dans le précipice, sous les yeux apeurés et terrifiés de ses hommes.

-Va donc te faire bouffer par les verres avec les autres vermines mortes au combat.

Épuisés et blessés après une énième bataille, le petit groupe de Danmarine ainsi que Satsu se trouvaient pris au piège dans une cité vouée à disparaître d'ici moins d'une minute sous la menace de cet obus titanesque.

-Dan...Danmarine sama ! Que fait-on ? La ville va être réduite en poussière d'une seconde à l'autre ! Vous avez un plan pas vrai ? Danmarine sama ?!

Le Général n'avait rien à répondre à son jeune protégé. Il aurait aimé rassurer Zōra, mais le regard terne de Satsu – qui venait de sortir une flasque de la poche de son pantalon dans laquelle il but goulûment – en disait long. Tout était fini, pour chacun d'eux. Il le savait. Et Danmarine, dont l'espoir semblait s'être éteint, fixait intensément ce jugement dernier magenta sans faillir, déterminé à faire face jusqu'au bout avec ses hommes.

Un tremblement, une vibration, une onde de choc, et une immense explosion d'un bleu intense ravageant la cité et ses environs.

À suivre...
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Un Durian nait pour combattre, un Durian vit par sa force, et quand le jour viendra, aucun de nous ne versera de larmes, car un Durian meurt pour la gloire ! -
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Re: Dragon Ball Extended Universe : Les Chroniques d'une Gue

Messagepar omurah le Mar Fév 21, 2017 16:52

L'enfance de Satsu sur Hera c'était super intéressant, j'ai même eu du mal à revenir au récit principal tellement j'étais dedans. Bon, et surtout, l'idée du Power-UP de Bojack justifié par une sorte d'intervention de Beerus, c'est juste génial comme idée !

Toujours un sens de la transition subtile épatant, ce genre de choses ci-contre t'es à ma connaissance le seul à faire ça dans le coin (en tout cas aussi régulièrement) :
Naeko n'est pas votre héritier ! Naeko est Naeko !

-Comment peux tu être encore en vie après ce coup ?

-Un Général...ne faillit jamais à son devoir.

(ceux qui n'ont pas lu le chapitre, n'essayez pas de comprendre cette citation, c'est pas possible :p)

Pour le gagner, leur force d'aujourd'hui ne suffirait pas. C'est pourquoi, tels deux phœnix renaissant de leur cendres, les Actinidia-seijins, soignant leurs blessures afin de devenir de plus en plus fort, puisaient dans leur force du lendemain.

Dat classe 8-)

Sinon, tu as l'habitude de mettre un passé simple après alors que
Alors qu'il tomba en avant

or il me semble que l'imparfait est plus mieux dans ce genre de contexte ^^
pareil avec "tandis que"
tandis que Zōra les rejoignit

RIP Niwa :'(
Tes vers vont nous manquer :'(

L'ambiance et les chorégraphies des fights sont toujours aussi énormes, comme d'hab j'ai envie de dire.
Et cette fin...

PS : traitement des personnages, allant du principal au secondaire, toujours aussi léché.
Ton histoire en elle-même est très intéressante (et surtout très prometteuse), mais limite je serais capable de continuer à lire même sans l'histoire, rien que pour le chara-dev, tant c'est de la bonne came à ce niveau-là.
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Re: Dragon Ball Extended Universe : Les Chroniques d'une Gue

Messagepar Point le Jeu Fév 23, 2017 21:19

Wesh Imatééééééééééé ( à lire avec la voix d'une japonaise surexcitée d'avoir vue sa star préférée dans la rue)

Très bon chapitre sans déconner !
Danmarine badass à souhait, même Kiwi se débrouille bien. Satsu est un antagoniste cool, et sublimé par un très intéressant background qui laisse présager pleeeeeeeeins d'autres trucs de ce type, soit que du cool. L'idée de tout rattacher au gang Bojack pourrait faire théoriser que tu rattacheras d'autres films à ton histoire, genre Tapion, et ça donne de la hype ( même si peut-être injustifiée ). Sinon, la mise en scène dont tu parlais sur le channel, avec Kiki et Dada qui crient ensemble, c'était bien cool, même si c'est un exercice très difficile en fanfic je trouve, par rapport au format. On pleurera les morts et le bras de Jean-Louis Papa Nappa, et on pleurera surtout de devoir attendre huit mois supplémentaires pour voir la suite débarquer ici :(
La révolte
En cours.
Le plus modeste des êtres...Un homme qui fera peur au plus grand des démons...Celui-là même qui en deviendra le guerrier le plus fidèle...


Le fruit de ses tourments
En cours.
Piégé à cause de ses origines, Thalès va tenter de survivre pour venger son peuple. Mais avant tout, il va devoir se battre contre lui-même, et ce sera bien plus dur que ce qu'il imaginait.
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Re: Dragon Ball Extended Universe : Les Chroniques d'une Gue

Messagepar Sanadas28 le Mer Mars 01, 2017 20:37

Toujours aussi sympa à lire des personnages très attachant hâte de voir comment dodoria et kiwi vont devenir les pourritures de dbz. Ainsi qu'avoir des nouvelles de ginue et de voir la naissance du commando ginue. Dans dbz je n'ai pas l'impression que le commando et une quelconque amitié envers kiwi ou même une grosse relation entre barta et guldo hâte de voir les évolutions des personnages juste un hic la parution des chapitres je surkiffe les fic sur l'univers de freeza dont pour moi le méchant emblématique de dbz
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Re: Dragon Ball Extended Universe : Les Chroniques d'une Gue

Messagepar Imate le Ven Mars 10, 2017 3:08

QUOI ?

COMMENT ?

IMPOSSIBLE !

Cet homme...viendrait-il de sortir deux chapitres en un mois ? ! :shock:

Je ne sais pas si ce sont les provocations de Zaagaan, vos encouragements et compliments à tous qui me font vraiment plaisir, ou si je suis simplement malade, mais faut croire que j'ai trouvé le temps et la motivation pour écrire beaucoup ces derniers temps ! J'espère que ça vous fera plaisir ! :P

Sur ce, je vais simplement commencer par vous répondre, puis place au chapitre !

omurah san
Spoiler
Merci beaucoup à toi ! Au début j'ai hésité pour l'enfance de Satsu, a faisait presque figure de chapitre spécial. Content que ça t'ai tant convaincu ! J'aime toujours autant lire tes retours, notamment sur certaines formes de style, c'est très gratifiant^^

Pour la conjugaison que tu relèves, je t'avoues avoir hésiter sur le temps à employer pour le verbe tomber. Je voulais le retranscrire comme une action immédiate et courte, la chute et le coup de Satsu arrivant simultanément, de manière instantanée. Donc l'imparfait ne me semblait pas adapté. Mais c'est vrai qu'à lire ça fait bizarre :?


Zaagouneeeeeeeeeeeet
Spoiler
Content que le chapitre t'ait plu ! Si l'idée d'incorporer des films à la chronologie te plaît, sache que c'est en effet quelque chose que je voulais faire, d'ou l'intégration de Cooler dans le premier chapitre. Content que ça te plaise. Et j'espère ne pas t'avoir déçu avec cette fameuse mise en scène, vu comment je te l'avais teasé ! :lol:


Monsieur Sanadas
Spoiler
Toujours un plaisir de lire de nouveaux retour ! Et très content de voir que tu me lis toujours ! Même si tu ne commentes pas à chaque fois, rien que de savoir que tu n'as pas décroché, c'est top. Les évolutions des personnages et leurs rapports entre eux viendront avec le temps, pas d'inquiétude :D


Et sans transition, ni résumé (je me permet de skip le résumé pour cette fois vu le peu de temps qui s'est écoulé entre les deux chapitres, mais si vous préférez avec résumé n'hésitez pas à me le dire, je ferai en conséquence :wink: ), bonne lecture à tous !

* * *


Chapitre 17 : L'ombre, le briseur, et le survivant


Rends nous fiers Zōra ! Combat pour Freeza sama et devient un grand chef militaire ! Honore la race des Brench-seijins !

-Du...sang ?

Immobile au milieu d'un champ de bataille et des combats sans merci, Zōra, les mains pleines de sang, face au cadavre d'un Pomélo-seijin, perdait tous ses moyens, au bord de la crise de panique.

-Ressaisis toi gamin ! Pas le temps de chialer pendant une bataille ! Une seconde d'inattention, et tu meurs !

-Souffrir de la guerre ne fait pas de toi un faible, Zōra. Tu es simplement plus humain que je ne le suis aujourd'hui. J'ai déjà pleuré toutes les larmes de mon corps quand ma planète a succombé dans les cendres. Aujourd'hui, mes yeux sont aussi secs que ce désert.

Je ne veux pas...je ne veux tuer personne ! Je ne veux pas...je ne veux pas...

Bleue

C'est la première couleur qu'il vit en ouvrant les yeux. Zōra leva soudainement les paupières et observa autour de lui en roulant ses yeux de droite à gauche. Un immense terrain vague, ravagé, agrémenté de rares débris ayant résisté au carnage. D'étranges petites aurores bleues ondulaient tout autour.

Rouge

C'est la deuxième couleur que vit Zōra – accompagnée d'une odeur prononcée de fer – lorsque après avoir porté la main au niveau de son ventre dans lequel il sentait un étrange vide, il regarda sa paume, couverte de sang. Son sang. Celui qui s'écoulait abondement de la plaie se trouvant au milieu de son ventre. À moins que ce qu'il vit ne vienne du long filet de sang coulant de son crâne à demi ouvert.

Rose

C'est la troisième couleur qu'il aperçut à l'instant ou Dodoria accourut vers lui. Il semblait crier. Son visage transpirait la peur et l'affolement. Mais pourquoi ? Qu'avait-il fait ? Et pourquoi ne l'entendait-il presque pas ?

Que s'était-il passé....déjà ?

32 minutes plus tôt, à bord du Transporteur O-8 de Kota

À l'intérieur de sa salle sécurisée, un bureau aux murs renforcés par un matériaux anti-flux et capables d'isoler le sien afin d'être indétectable, Kota glissait sur le sol de long en large avec ses gluantes tentacules. Il lui était impossible de cacher son anxiété aux deux gardes restés avec lui pour le protéger. Scrutant les écrans de ses caméras de surveillance tout en essayant de se rassurer sur la situation qui finalement n'avait que failli lui échapper, l’octopode ne pouvait s'empêcher de faire le bilan du fiasco en train de se jouer.

Après tout, l'affaire n'était pas mince. Il avait bien failli se discréditer totalement en échouant dans sa tentative d'assassinat de Danmarine, qui bien vivant risquerait après cela de ne pas le laisser s'en sortir ainsi. Rōku avait fini par se retourner contre lui, trop loyal envers Freeza pour l'être envers Kota, et il était maintenant retenu dans une cellule, son sort en suspend. Byōna n'était finalement qu'un espion à la solde de Freeza, et son sort était certainement encore plus incertain que celui de son voisin de pallier en prison. Le laisser en vie revenait à donne lui même ses aveux à Freeza au sujet de ses manigances, mais le garder en prison ou même le tuer éveillerait les soupons. Quant à la situation sur Pomélo, Kota se demandait de plus en plus si son alliance avec les jeunes princes lui apporterait autre chose que des ennuis.

Lui qui comptait au terme de cette campagne acquérir une armée de Pomélo-seijins à son service, et en prime le cadavre du seul Général qu'il pensait être un danger pour ses plans, Kota se retrouvait avec une planète Pomélo bientôt aux mains de Freeza malgré lui, et avec trois Généraux contre lui pour le prix d'un.

Il lui faudrait jouer habilement ses cartes s'il voulait s'en sortir. Il pourrait gérer les deux valets de piques se trouvant actuellement dans sa main, tant qu'ils se tenaient bien sagement dans une cage. Mais pour se charger de l'As et de ses quatre rois actuellement en train d'écraser la résistance de Pomélo qu'il avait lui même initié, il lui faudrait compter sur sa carte maîtresse, son Joker.

C'est certainement trop pris dans son introspective pour garder un œil sur les écrans de surveillance que Kota n'a pas remarqué que ces derniers étaient victimes d'un brouillage momentané. Et ce ne sont certainement pas ses chiens de gardes dressés pour fixer inlassablement la porte du local qui seraient en mesure de le prévenir.

-Alors Byōna, ça vient ?

-Un peu de patience, Rōku san. Il va venir, j'en suis certain.

Alors que les deux Généraux restés fidèles au seigneur Freeza patientaient de la plus passive des façon derrière leur prison de flux, «il» laissa une oreille dépasser du coin de la porte des geôles. L'individu enjamba les deux gardes préalablement endormis à l'aide d'une tisane faite maison, et s'introduisit à l'intérieur de la prison. La clé dérobée à la ceinture de l'un d'eux, il s'approcha de la sécurité de la cellule de Byōna, et désactiva la barrière qui le retenait prisonnier.

-Voilà qui est digne de l'espion de Danmarine san. Merci de ton aide, Fox.

«Alors vous saviez ?» demanda innocemment le renard à poils verts, intimidé face à un membre de l'unité secrète de renseignements directement dirigée par Freeza, lui qui n'était finalement même pas un espion officiel, mais un simple contact de Danmarine.

-J'ai l’œil pour repérer mes semblables. Je savais que je pouvais compter sur un confrère.

Semblable ?

Confrère ?!

Ces mots résonnaient aux longues oreilles poilues de Fox comme la plus douce des musiques. Mais le moment n'était pas à l'extase.

-Fox, j'aimerai te demander un dernier service. Pourrais-tu libérer Rōku san pour moi ? Je vais avoir besoin de son aide précieuse si je veux arrêter Kota.

Rōku, justement, écoutait la conversation du fond de sa cellule. Byōna n'avait rien à voir avec le pleutre qu'il laissait paraître, cela s'entendait à ce ton si sur de lui et dirigiste. Presque aussi surprenant, ce petit renard si discret qu'il pensait ne lui être désagréable qu'à cause de sa nature canine, était en fait un espion à la botte de Danmarine. Le félin se sentait blessé dans sa fierté, lui qui avait ainsi été berné par deux de ses collègues Généraux, dupé par un poulpe véreux, et trompé par un misérable renardeau. Mais en s'alliant à Kota par obligation, il avait appris à mettre ces valeurs de côté. Il se leva du banc qui lui avait servi de lit pendant son séjour en prison, et s'approcha du mur de flux pour se révéler à l'espion en possession de la clé de sa liberté.

Fox hésita un instant à libérer l'énorme félin qui le fixait de son large œil jaune, le gauche étant perpétuellement fermé par la griffure le recouvrant. Mais face à l'insistance de Byōna qui lui demandait d'avoir confiance, il libéra finalement le géant au pelage bleu nuit, avant d'ôter les entraves de flux attachées à ses poignets. D'un geste presque dédaigneux – bien qu'il s'agissait en réalité plus d'une indomptable aversion pour la nature de son sauveur – Rōku passa à côté de lui en balayant sa cape rouge sang d'un geste de la pâte, et se plaça devant Byōna qui bien que mesurant probablement au moins quarante centimètres de moins que lui, ne lui semblait plus aussi insignifiant désormais.

«Vous avez certainement encore quelques minutes avant qu'ils ne réalisent que les caméras ont été trafiquées, mais il faut agir vite.» avertit le petit renardeau dont la peur se lisait sur le visage. «Je ne vous serai d'aucune aide pour la suite»

-Ne t'en fais pas, tu as été d'une grande aide, Freeza sama serait fier de toi. Rōku san et moi allons nous charger du reste maintenant.

-Puisque tu es en réalité un espion, j'imagine que ton niveau de Général est usurpé, Byōna. Je vais m'occuper des hommes de Kota, pendant ce temps occupes toi de débusquer ce satané poulpe.

Rōku sortit des geôles après une rapide conversation, faisant face au comité d'accueil de Kota, déjà sur place. Une centaine d'hommes armés de lances électriques vêtus d'armures blanches au design rigide, obstruant l'étroit couloir qui semblait infiniment long.

-Kota n'a pas perdu de temps à ce que je vois. Malheureusement pour vous, ce maudit clown n'est pas là pour vous venir en aide cette fois.

Les pieds du Général s'élevèrent d'à peine quelques centimètres au dessus du sol – sa cape pourpre flottant derrière lui – puis il fondit sur la garde armée tel un lion sur sa proie, proclamant qu'il trancherait la tête de quiconque oserait s'opposer à Freeza, lui qui il y a encore quelques temps n'était pourtant pas si loin de le trahir. Le choc qui résulta de la percussion entre le poing de Rōku et le cortège de tête – aussitôt balayé – produisit un bruit strident similaire aux grognements d'un tigre féroce. Leurs défenses pénétrées, le félin se retrouva en plein milieu du groupement de gardes, encerclé par les pointes électrifiées de leurs lances. Toutes griffes déployées, il bloqua la première d'entre elles à arriver sur lui, avant qu'elle ne soit suivie par toutes les autres. D'un coup ascendant du genoux, il projeta l'une d'elles au plafond, puis déplia la jambe pour projeter du pied le lancier dépossédé de son arme contre ses camarades.

Une, puis deux lances se plantèrent avec véhémence dans le rouge de la cape de Rōku qui se déchira en son bas lorsque le félin se retourna sèchement vers ses assaillants, une grande quantité de flux concentrée dans les griffes de sa patte gauche, et projeta un large tranchant de flux contre la dizaine d'ennemis se trouvant derrière lui. Profitant de sentir leur unique adversaire accablé, trois autres gardes bondirent sur le félin, leur lame de foudre en avant. Face à cet assaut traître, le Général – dont la puissance ne semblait pas avoir pâti de son séjour en prison – refusa de se laisser ainsi déborder. Ses griffes écartées dans chaque patte, il empoigna le visage de deux d'entre eux et présenta le sien au troisième qui se trouvait au centre, cognant son front même contre l'éclair de sa lance sans être affecté le moins du monde par cette décharge pourtant mortelle pour un être humain ordinaire. Après avoir mordu à pleines dents la gorge du garde terrifié et désarmé, Rōku écrasa la boîte crânienne des deux autres contre le sol métallique du vaisseau.

Les sens aiguisés de félin du Général lui permirent d'anticiper l'attaque de quatre autres ennemis qu'il esquiva d'un bon magistral vers le plafond, justement là ou s'était plantée plus tôt la lance électrique de sa première victime, qu'il s'empressa d'arracher pour s'en servir dans sa chute, frappant le sol de toutes ses forces à l'aide de cet éclair qui se projeta dans tout le périmètre et électrifia les malheureux.

Les crocs et la moustache couverts de sang, et l’œil jaune embelli par les reflets bleus issus de la décharge, le Général au physique de chat massif se releva fièrement tel un lion à la cape déchirée battante, au milieu d'un tapis de victimes et d'un champs d'éclairs crépitant et rebondissant contre son armure noire, tandis que la moitié de cette petite armée qui tenait encore debout après le choc se rua sur lui.

-On me compare souvent à un chat. Détrompez-vous. Je tient davantage du tigre à dents de sabre.

Les oreilles pleines de hurlements et de grondements de tonnerre – dont la provenance pouvait sembler douteuse au beau milieu d'un vaisseau stagnant dans la stratosphère – Fox courrait derrière sa nouvelle idole en route pour retrouver ce félon de Kota. La capacité extrêmement peu répandue de Byōna de pouvoir détecter le flux ne lui servirait pas cette fois, Kota était à l'abri dans son fichu bunker.

-Byōna senpai ! Qu'allons nous faire si nous trouvons le Grand Commandant Kota ? Nous ne sommes que deux espions !

-Ne t'inquiètes pas pour ça, Fox ! Pour l'instant nous devons juste le débusquer ! Et ne m'appelle pas senpai, toi et moi devons avoir presque le même âge !

Alors qu'ils couraient depuis plusieurs minutes dans les interminables dédales blancs du vaisseau sphérique à 100 étages de Kota, Fox et son «senpai» – qu'il ne pouvait se résoudre à appeler d'une autre manière quand bien même il n'était ni son aîné ni son supérieur hiérarchique direct – finirent par tomber face à un couloir protégé par la garde rapprochée de Kota composée de dix soldats d'élite, chacun vêtus et armés avec l'équipement traditionnel des hommes du poulpe vert, comme le signifiait si bien le Kentouré de tentacules verdâtres marquant leur poitrail en signe de fidélité.

-La lâcheté de Kota aura eu le dessus sur son habituelle finesse. Qui croyait-il tromper en postant ainsi ses meilleurs hommes dans un couloir ?

De toute évidence en effet, ces hommes n'étaient pas là par hasard. Si ce couloir exempt de toutes portes pouvait déjà poser un doute quant à sa réelle fonction – à moins qu'on ne s'interroge en premier lieu sur le talent de l'architecte ayant pensé cette impasse – la présence d'une garde d'élite dans un lieu à priori inutile achevait de convaincre Byōna. Elle était ici. L'entrée du bunker de Kota. Mais les fiers hommes forts de l'octopode demeurèrent impassibles, et armèrent leurs lances.

-Général Byōna, vous êtes en état d'arrestation pour haute trahison envers le Gand Commandant Kota. Veuillez vous rendre immédiatement.

-Pauvres fous, c'est vous et le poulpe sans honneur que vous servez qui êtes coupables de haute trahison. Freeza sama ne vous pardonnera pas. Pas plus que moi.

-By...Byōna senpai ! Ne devrions nous pas attendre la venue de Rōku sama ?

Faisant fit de l'avertissement de son admirateur, le jeune Général humain au physique aussi banal qu'insignifiant du haut de son mètre soixante s'avançait d'un pas lent mais assuré, quand il laissa soudain glisser de son protège poignet droit une petite et fine lame azure qu'il saisit fermement.

-Pensais tu réellement que l'espion le plus réputé des services secrets de renseignements de Freeza sama...n'était qu'un banal infiltré inoffensif tout juste bon à enfiler un blazer et des lunettes de soleil pour épier les passants ?

Tout en poursuivant sa marche vers les hommes de Kota, tous prêts à l'embrocher au moindre geste brusque, l'espion laissa glisser dans l’autre main une seconde lame, identique à la première.

-Je suis aussi...l'assassin le plus mortel au service de Freeza sama.

Alors qu'il avançait avec une effrayante nonchalance, le corps de Byōna illuminé d'un éclat azuré projeta une faible impulsion de flux à peine perceptible dans la direction des gardes, juste avant de s'évaporer en un filament de lumière bleue qui fondit en une fraction de seconde au milieu de tout ces soldats, ou le jeune Général se rematérialisa, à peine un instant avant que chacune de ses cibles ne commence à s'effondrer en même temps que la porte dérobée qu'il avait décelé dans le mur, alors que d'étranges lumières bleues aussi petites et volatiles que des lucioles voletaient tout autour.

-Blue Baïonnette...alors comme ça c'est un gringalet comme toi, l'assassin personnel de Freeza ?

Derrière le pan de mur découpé par Byōna, tapis dans l'ombre, un énorme amas de tentacules visqueuses grouillait sur le sol en produisant un son à la fois dérangeant et écœurant.

-Je ne pensais pas avoir attiré ses soupçons au point qu'il envoie son meilleur élément pour me surveiller. Et dire que tu as attendu tout ce temps uniquement pour en apprendre plus sur mes plans. À moins que tu n’aies simplement attendu que mes Généraux ne soient plus là. À quel moment Freeza a-t-il eu des doutes ? Ne me dis pas que c'est au moment de la rixe sur la planète Brench ? À moins qu'il n'ait décelé la présence de mes hommes parmi les pirates qui ont attaqué sa base sur la planète Ringo pour y dérober des armes.

Pendant qu'il poursuivait ses palabres – sans doute destinés à occuper l'esprit de Byōna un moment afin de gagner de précieuses secondes – le poulpe centenaire glissait lentement sur le sol vers l'entrée découpée par le jeune Général qui, quant à lui, veillait à reculer de quelques pas pour garder de bonnes distances avec le Grand Commandant.

-Freeza sama vous a toujours soupçonné, Kota. Vous qui étiez le conseiller de Cold sama depuis un demi siècle, vous n'avez pas supporté que Freeza sama ne vous retire votre fonction le jour ou il a estimé pouvoir se passer de vos services. Votre fidélité envers lui n'a jamais été plus qu'une illusion.

-Freeza n'est qu'un enfant ingrat qui a hérité de l'influence et du pouvoir de son père. Quant à Cold sama, ses méthodes prennent de l'âge, il est incapable de se comporter comme un visionnaire. Cet empire est voué à sombrer, alors autant essayer de sauver ce qui tient encore debout.

-Ne cherchez pas d'excuses pour vos méfaits. Vous n'êtes qu'un traître prêt à tout pour s'enrichir et retrouver son statut. Mais vous paierez aujourd'hui le prix de votre félonie.

-....Des mots biens forts dans la bouche d'un nouveau née.

Profitant d'une bien belle pique pour conclure cette conversation qui n'avait que trop duré, Kota lança ses tentacules par surprises pour attaquer Byōna qui para deux d'entre elles avec ses dagues avant d'exécuter un salto arrière pour s'éloigner de l'octopode. En l'air, voyant fondre sur lui un troisième bras, le jeune homme croisa ses lames pour se protéger du coup. Mais grâce à ses ventouses, Kota parvint à déposséder son adversaire de l'un de ses coutelas et à le frapper aux côtes à l'aide d'une quatrième tentacules. Le voyant dans un état momentané de vulnérabilité, le poulpe projeta cinq de ses longs bras visqueux en même temps sur son adversaire après avoir ramené son arme vers lui. Sur le point de se faire écraser violemment, Byōna rouvrit l'un de ses deux yeux fermés de douleur suite au précédent coup, puis disparut dans un éclair bleu avant de réapparaître juste devant Kota, sa dague empoignée fermement afin de la lui reprendre.

Sa dague en main, il lança une attaque directe sur le poulpe qui parvint à enrouler ses tentacules autours des poignets de son assaillant à la toute dernière seconde. Soulevé au dessus du sol, Byōna se retrouva ballotté de droite à gauche, claqué contre les murs du couloir l'un après l'autre. Pris au piège et en désespoir de cause, le jeune espion concentra dans l'une de ses lames une flamme de son propre flux, et la lança péniblement vers Kota qui n'eut qu'à se laisser glisser sur la gauche pour laisser l'arme s'enfoncer dans le mur de titane blanc juste derrière lui. L'octopode enroula chacune de ses tentacules tout autour de sa victime, décrétant qu'il avait bien assez joué comme ça. Resserrant lentement sa pression, Kota comprima les muscles et le os de Byōna qui cherchait désespérément à se libérer de l'entrave. S'il ne parvenait pas à s'en extirper dans les secondes suivantes, il savait que son sort serait réglé. Il devait absolument stopper la progression du poulpe. Malheureusement, il ne put l'empêcher de complètement resserrer ses tentacules, qui comprimèrent d'un seul coup et de toute leur force, le vide qui venait de remplacer Byōna.

-Impossible ! Ou est passé ce mioche ?!

En un éclair, le mioche s'était retrouvé derrière Kota afin d'arracher sa dague du mur dans le but d'asséner un coup fatal. Dos au mur à son tour, Kota se retourna in extremis et projeta par la bouche un épais liquide noir qui aveugla Byōna, stoppé net dans son attaque. Profitant d'avoir déstabilisé son adversaire, le Grand Commandant lança sur lui une pluie de coups rapides à l'aide de ses huit tentacules, à l'issu de laquelle il le plaqua contre le mur grâce à ses ventouses. Alors écrasé contre le mur, Byōna lâcha ses dagues qui tombèrent sur le sol.

-Ces dagues vont rester bien sagement ici. C'est grâce à elle que tu te déplaces si vite, pas vrai ?

Le poulpe enroula l'un de ses bras autour du cou du Général, l'étranglant lentement, un large sourire machiavélique sur le visage.

-Tu es cent ans trop jeune pour pouvoir me vaincre.

-Vous pourriez bien être âgé d'un millénaire...vous ne seriez toujours pas de taille face à moi, Kota.

Pris dans un accès de rage en voyant son jeune adversaire toujours assez vivace pour faire preuve de répartie, Kota poussa un hurlement de colère lorsqu'il relâcha son flux à son apogée, libérant le long de ses tentacules une décharge électrique surpuissante. Byōna, foudroyé sur place, conserva tout son calme – à l'inverse du poulpe enragé – lorsqu'il releva lentement la tête vers lui tout en serra dans le creux de ses deux poings les tentacules retenant chacun de ses poignets. D'une simple pression sur ceux-ci, Byōna stoppa net le courant électrique à la grande surprise de Kota, avant de projeter soudainement son flux vers lui sous la forme d'un puissant courant d'air.

C'est à l'instant ou ses yeux s'illuminèrent d'un éclat bleuté que Byōna s'évapora dans une nébuleuse étincelante, laissant retomber sur le sol avec ses dagues les tentacules de Kota qui, pris de stupeur, n'eut pas le temps de voir venir le terrible coup de pied qui lui fut asséné dans le dos, l'expédiant au tapis.

-Je vois...Déplacement instantané. Cela n'a donc rien à voir avec tes dagues.

-Vos connaissances sont aussi étendues qu'on le dit. En effet, il s'agit bien de la technique de déplacement instantané des Yardrat-seijins. Shunkan Ido. Néanmoins, ma maîtrise de la détection de flux est trop imprécise, et je ne peux me déplacer que sur de courtes distances.

-C'est pourquoi tu dois sentir un flux auquel tu es particulièrement sensible. Ton propre flux. C'est pour cette raison que tu as imprégné ton flux à autour de tes lames. C'est aussi pour cela que tu as projeté ton flux dans ma direction.

-Exacte. Grâce à cette technique et en dispersant mon flux aux endroits stratégiques, je peux me déplacer rapidement et sans me faire repérer dans les endroits que j'infiltre. Voilà comment j'ai pu devenir l'espion le plus prisé de Freeza sama.

Tout en tenant le crachoir au meilleur espion de l'empire, Kota reculait prudemment pour mettre de la distance entre eux. Sentir dans son dos la pointe froide de la lame de Byōna – tout juste téléporté derrière lui – lui glaça le sang et lui fit perdre tout espoir de fuite.

-Vous n'irez nul part, Kota. Abandonnez.

Dans cette atmosphère de tension presque palpable, l'attention des trois personnes présentes dans le couloir, à commencer par celle de Fox qui se trouvait prêt d'un hublot, fut captée par une intense et aveuglante lumière bleue qui illumina le noir profond du vide spatial depuis la surface de la planète Pomélo.

«Ils tirent de nouveau avec le canon à flux ?» pensa Byōna à haute voix, non sans un soupçon d'inquiétude dans la voix.

-Alors Pierrot a réussi ? Héhé...tu as perdu, Byōna. Satsu et Pierrot vont mener l'armée de Pomélo à la victoire et la rallier à notre cause. Et à leur retour à bord, ils te régleront ton compte. Personne ne te viendra en aide.

Un silence plus lourd encore s'installa en ces lieux. Difficile de dire qui de Fox ou de Byōna transpirait le plus l'anxiété. En revanche, Kota – à en juger par son atroce sourire et par sa manie d'onduler ses tentacules visqueuses – était de toute évidence le plus réjoui des hommes. Seule l'intervention de Byōna vint rompre ce calme pesant.

-Non...je peux encore compter sur son aide.

-Tu parles de Rōku ? Ne sois pas ridicule. Il est peut être très puissant, mais il ne fera pas le poids contre Pierrot et Satsu, pas plus que toi. Et à l'heure qu'il est, mon armée personnelle doit prendre bien soin de lui.

-Vous vous trompez. Je ne faisais pas allusion à Rōku....

* * *

-Général Danmarine ! Qu'allons nous faire ?!

L'immense sphère de flux chutait vers Danmarine et ses hommes, aspirant avec la force d'attraction de sa masse les structures fragilisées et autres ruines de la ville. La situation était plus désespérée que jamais. Dodoria, dans un calme qu'on ne lui connaissait pas, planta son énorme épée dans le sol meuble sous ses pieds, comme en signe de reddition, dans toute sa splendeur et sa fierté de guerrier Durian. Devant une attitude forçant autant le respect, Satsu se garda de boire la dernière gorgée de sa flasque et la lança au barbare qui attrapa le petit objet – assez facilement malgré la morphologie de ses mains, munies de trois énormes doigts – et en bu le contenu d'une traite sans chercher à le déguster. Alors que Rubī tenait Ranfu sous son bras, elle regardait intensément son Général qui ne lui accorda pourtant pas même un regard, trop enfoui en son fort intérieur, et obnubilé par cette mort bleue tombant du ciel comme une justice divine.

Zōra a encore des rêves à réaliser, sa vie commence à peine...

Rubī compte sur moi...je dois être capable de la protéger...

Dodoria m'a suivi parce qu'il a eu confiance en moi et en ma force, je ne peux pas le décevoir...

Ranfu a un fils qui l'attend chez lui...comment réagirait-il si il ne revoyait jamais son père ?

Et il n'est pas le seul...lui aussi m'attend...Je lui ai promis...qu'on irait voir un match à mon retour !


-Vous tous ! N'abandonnez pas ! Tant que nous sommes ensemble, nous avons une raison de nous battre !

Désolé d'avoir failli. En tant que Général, c'est mon rôle de toujours vous soutenir.

Empli d'une énergie presque mystique née de sa volonté et de sa culpabilité, Danmarine concentra une flamme de flux verte autour de sa main droite, et déchaîna contre l'immense sphère la plus puissante technique à sa disposition : Comet Crusher !

-Vous ne devez pas perdre espoir ! C'est le moteur qui vous rend fort ! Grâce à lui, vous pouvez vous relever, et continuer à vous battre !

«Hé ! Moi qui croyais avoir une tafiole comme Général, voilà que je retrouve le Danmarine que je connais !» beugla Dodoria qui ne semblait pas affecté le moins du monde par cette mort imminente, si bien qu'il n'eut pas à puiser bien loin pour trouver la force de tirer lui aussi un rayon d'énergie pour aider Danmarine.

-Rubī...je peux tenir debout...aide les !

N'écoutant que son courage, la jeune femme laissa Ranfu afin d'aller elle aussi porter secours à l'Actinidia-seijin.

-Alors beau gosse, on a eu un moment de faiblesse ?

Satsu, à l'arrière, regardait le petit groupe affronter désespérément leur sort. Non. Désespérément n'était pas le mot. Bien au contraire. Quand le Hera-seijin regarda la magnificence de cette attaque combinée qui – bien que probablement assez puissante pour raser une montagne – n'avait pas l'air d'affecter l'avancée de l'obus, ce qu'il vit, ce ne fut qu'un aveuglant éclat vert. Le vert de l'espoir.

-Danmarine, pauvre fou. Se battre pour une cause perdue d'avance...hé, j'ai l'impression de me voir me persuader que j'arrêterai l'alcool demain !

Lorsqu'un nouveau rayon de flux à la puissance hors norme s'ajouta à l'attaque de Danmarine, son regard se tourna vers cette aide inattendue.

-Satsu ?

-Si je veux pouvoir boire un verre demain en prétendant que c'est le dernier, j'ai plutôt intérêt à vous aider !

Zōra, trop apeuré pour agir, regardait néanmoins d'un air ébahi la force de caractère de son Général, en se demandant si cet homme connaissait seulement la peur...

Danmarine sama.


-Pierrot sama ! Le point d'impact aurait déjà du être atteint ! Mais...

-Maiiiiiiiiiiis quoi ?

-C'est impossible, mais...il semblerait que quelque chose....quelque chose est en train de ralentir l'obus !

Ayant perdu son habituel sourire clownesque, et une veine gonflée sur la tempe qu'on ne lui avait jamais vu auparavant, Pierrot grinçait des dents tant la haine qu'il éprouvait envers «cet homme» à cet instant était grande. Le seul homme à oser lui tenir tête.

Danmarine !


-ALLEZ-Y !!!

L'extraordinaire attaque lancée par le petit groupe semblait avoir ralenti la sphère, dont l'aspect instable et les fissures apparentes sur sa surface ne faisaient que redonner confiance à Zōra qui ne pouvait s'empêcher d'écarquiller les yeux devant un tel spectacle. «Il a réussi» pensait-il.

Nous sommes sauvés.

La contre attaque de Danmarine et son escouade explosa dans le plus terrible des fracs contre la gigantesque sphère, projetant un écran de fumée noire, et créant une vibration qui souffla sur chacun d'eux.

Mais à la vue de ce qui traversa la fumée noire, chacun comprit qu'après l'espoir, inévitablement vient le désespoir.

Ébréchée, fendue, perdant des fragments de son corps d'énergie qui se dispersèrent en tombant, l'obus de flux continuait de tomber, à peine ralenti, et toujours assez massif pour rayer la ville de la carte. La terre elle même commença à se détacher du sol à l'approche du mastodonte, tandis que le visage de Danmarine devint blafard, sans doute autant à cause de la froide lumière bleue qui l'illuminait que de l'éclat de l'espoir qui l'avait quitté.

Zōra tomba, genoux à terre, les yeux rivés vers le ciel. Ranfu, tenant son épaule droite dépourvue de son bras, ne put s'empêcher de verser une larme en pensant à son fils. Dodoria, pour la première fois depuis sa rencontre avec Freeza, senti une étrange sensation qui lui était inconnu, et à cause de laquelle son corps ne pouvait plus arrêter de trembler. Mais Danmarine ne pouvait se résoudre.

Sa voix était sans doute couverte par le vrombissement incessant de l'immense bombe de flux, mais quand le Général hurla à tout le monde de se mettre à l'abri – si tant est que cela était encore possible – tout le monde entendit son appel. Et pourtant...

Pourtant Dodoria ne put rien faire lorsque le souffle le happa et l'envoya se faire ensevelir sous un énorme amas de débris.

Pourtant, Ranfu ne put s'enfuir en courant à cause de son état, bien qu'il fut rattrapé par Satsu avant sa chute, ce dernier le gratifiant du doux surnom de manchot lorsqu'il lui déconseilla de tomber maintenant, juste avant de projeter autour d'eux deux un bouclier d'énergie qui paraissait bien fragile pour une telle menace.

Pourtant, Rubī n'avait pas cessé de tirer une multitude de projectile contre la sphère destructrice en hurlant à la mort, jusqu'à ce que Danmarine ne la saisisse au vol et ne se jette avec elle dans le cratère causé plus tôt par sa chute alors qu'il combattait Satsu.

Pourtant, Zōra n'écouta pas son Général, et resta à genoux face à l'inéluctable. Et alors que le jeune adolescent pleurait toutes les larmes de son corps, une seule chose marqua son esprit avant qu'il ne perde conscience. Cette couleur maudite qu'il avait l'impression de voir partout depuis leur arrivée.

Bleue

-Za...Zarbon ! Là bas, c'est...

Déjà bien loin d'ici, les deux princes étaient en approche d'une resplendissant cité, accompagnés de la population entière de la ville maintenant théâtre d'un affrontement de Généraux, avançant à bord de divers chariots ou à dos de cheval vers la cité princière. Proches de leur arrivée, les frères ainsi que leurs sujets virent une colossale explosion bleue colorer l'atmosphère.

-La ville...ils l'ont tout simplement réduite à néant...

-Ces monstres...ils viennent de priver ces gens de leur foyer. Et si nous n'avions pas évacué ils...

-Melo, nous devons continuer d'avancer. Nous leur ferons payer pour leurs crimes, en temps voulu.

À contre cœur, le prince paré d'or tourna le dos à cette vision apocalyptique et reprit la route. De l'autre côté de la région, dans un petit village perdu en plein désert, les quelques habitants animant les rues avaient tous les yeux braqués dans la même direction, à l'instar d'un patron d'auberge qui semblait avoir oublié un instant l'état de son établissement.

En direction de la cité royale, mais à l'opposé total des deux princes, un infirme borgne habillé d'une tunique poussiéreuse et un baluchon par dessus l'épaule pour l'aider dans sa traversée du désert contemplait lui aussi avec horreur le souffle bleu.

-Princes...n'entendez vous pas Pomélo crier à l’agonie ? Pourquoi la laissez vous pleurer ainsi ?

HAHAHAHAHAHAHAHA !!! Regardez ! N'est-ce pas magnifique ? N'est-ce pas resplendissant ? N'est-ce pas splendide ? N'est-ce pas ravissant ? N'est-ce pas poétique ? Danmarine et Satsu, tout les deux pris par ma reine en un seul mouvement !

Ou que l'on soit dans cette région de Pomélo, à cet instant, pendant une minute qui sembla durer une heure, la même chose captait l'attention de toute âme qui vive. Cette lueur froide, blafarde. Une lueur dont l'éclat glaça le cœur de chaque témoin de cette blessure faite à l'innocente planète turquoise. Une lueur...

Bleue

C'est la première couleur qu'il vit en ouvrant les yeux. Zōra leva soudainement les paupières et observa autour de lui en roulant ses yeux de droite à gauche. Un immense terrain vague, ravagé, agrémenté de rares débris ayant résisté au carnage. D'étranges petites aurores bleues ondulaient tout autour, probablement des résidus de la puissante explosion.

Rouge

C'est la deuxième couleur que vit Zōra – accompagnée d'une odeur prononcée de fer – lorsque après avoir porté la main au niveau de son ventre dans lequel il sentait un étrange vide, il regarda sa paume, couverte de sang. Son sang. Celui qui s'écoulait abondement de la plaie se trouvant au milieu de son ventre. À moins que ce qu'il vit ne vienne du long filet de sang coulant de son crâne à demi ouvert.

Soulevé par une force titanesque à peine affectée par le désastre, un amas de débris se retrouva projeté dans toutes les directions. Le responsable, Dodoria, sortit en titubant des ruines qui venaient certainement de lui sauver la vie. D'un geste sec de la main droite, le Durian-seijin essuya le sang qui coulait de son arcade sourcilière, puis de toute sa virilité barbare, remit en place son épaule gauche visiblement déboîtée par le choc. Le chef de guerre venait finalement d'échapper à la mort sans subir de grave séquelles. Comble du miracle, il aperçut au loin son épée, indemne, toujours enfoncée là ou il l'avait planté. En allant récupérer son arme rituelle, Dodoria jeta un œil autour de lui.

D'un côté, il vit au fond d'un cratère, Rubī crier le nom de leur Général qui s'était allongé sur elle avant l'explosion, et semblait revenir difficilement à lui, le dos encore fumant. D'un autre, il aperçut Satsu, ce titan à la puissance inimaginable, se tenir debout au dessus de Ranfu. Le Hera-seijin était couvert de son propre sang, les muscles et les os broyés par son propre bouclier qu'il dut maintenir malgré la pression causée par la bombe d'énergie. S'ils n'avaient pas pu stopper l'immense obus, leurs efforts combinés ne furent pas vains. La sphère avait été ralentie, fragilisée, affaiblie. Et par le plus grand des miracles, ils s'en étaient sortis indemnes. Danmarine n'avait peut être pas tort. L'espoir était peut être bien le plus puissant des moteurs.

Dodoria continua de chercher. Ou pouvait bien être passé ce gamin ? Certainement encore en train de dormir. Quel tire au flanc ! Il faudrait lui remonter les bretelles dès qu'il le verrait. Mais il devrait d'abord le trouver. Ou pouvait-il bien être ?

Ou est-il ?

Ou est Zōra ?

...


Rose

C'est la troisième couleur qu'il aperçut à l'instant ou Dodoria accourut vers lui.

-Gamin ! Ressaisis toi ! Tu vas t'accrocher oui ?

Le jeune Brench-seijin avait déjà perdu beaucoup de sang. Celui-ci coulait toujours du trou béant à la place duquel se trouvait auparavant son ventre et une partie de ses organes vitaux. La jambe droite retournée, et le bras correspondant décharné, tout cela n'avait l'air de rien en comparaison de la moitié de son crâne arrachée, laissant à l'air libre la surface osseuse à laquelle quelques lambeaux de peau étaient toujours rattachés. Son seul œil encore en place – malgré sa pupille blanche – ne lui permettait que de distinguer quelques formes et couleurs.

-Dodo...ria..san ?

-Tu m'entends petit ? Aller mets toi debout, c'est terminé !

-Déso...lé...Je suis...trop faible...

-Si tu cherches une excuse pour que je te porte tu rêves ! Je sais très bien que tu peux marcher !

-Je vais...essayer...

Zōra posa sa seule main valide contre le sol, et poussa de toutes ses forces. Seulement, celles-ci n'étaient plus que dérisoires.

Violet

Lorsque Danmarine accompagné de Rubī, ainsi que Ranfu et Satsu encore un peu plus loin, arrivèrent eux aussi lentement et dans un silence d'angoisse, c'est la couleur qui le marqua le plus vite.

-Danmarine sama...vous êtes tous...en vie ?

-Oui Zōra...tous le monde s'en est sorti.

Un frémissement. Probablement un sourire. Il était difficile de lire sur le visage de Zōra. Rubī, la femme au cœur de pierre, ne put s'empêcher de verser une larme malgré la carapace dans laquelle elle s'était enveloppée pour se faire respecter dans un milieu aussi difficile, tandis que Danmarine la serra contre lui, tout aussi affecté, mais masquant ses émotions de son mieux.

-Qu'est-ce que vous avez tous ? Il va s'en sortir, c'est un dur ce petit gars, pas vrai ? Aller lève toi tu m'entends ?

-Dodoria !

Cette interpellation de Ranfu sonnait comme un rappel à l'ordre de son lieutenant. Lorsque Dodoria tourna la tête vers lui, son supérieur se contenta de lui dire non de la tête, sans s'étendre davantage.

-Ce n'est...pas grave. Je suis heureux...et fier...d'avoir pu voyager...et combattre avec des gens comme vous. Je n'aurai...aucun regrets...

Dans un moment aussi déchirant, Danmarine s'approcha de son protégé et s'accroupit devant lui, comme pour lui signifier sa reconnaissance, et lui prit la main, tandis que Zōra y tenait sa précieuse montre dont le mécanisme avait miraculeusement résisté.

-Il n'y a rien de plus honorable...que de mourir au combat...pas vrai ?

-Tu peux être fier de toi, Zōra. Sois en sur.

Alors que le Brench-seijin parvint à esquisser un sourire, Dodoria se redressa et préféra s'éloigner du garçon, parti s'appuyer contre un pan de mur sur le point de s'effondrer, plutôt que de laisser ses émotions paraître au grand jour. Tous gardèrent le silence. Même lorsque le sourire de Zōra s'effaça, et qu'une larme coula de son œil.

-Non...ce n'est pas vrai...je ne veux pas...déjà mourir...

En entendant la voix tremblotante du jeune garçon, Dodoria crispa sa main contre le mur. Danmarine serra quant lui sa mâchoire, autant de peine que de colère. Colère qu'il éprouvait contre lui même à cet instant.

-J'ai peur...Danmarine sama....je vous en prie...je...

Blanc

Une pression contre sa main. Une larme. Un soupir léger. Puis plus rien. La main de Zōra lâcha celle de Danmarine qui contracta son poing, ne tenant plus désormais qu'une montre qui venait par le plus grand des hasards de rendre l'âme. Le visage ensanglanté du garçon resté figé dans cette expression de peine et de peur acheva de faire couler les larmes de Ranfu qui ne pouvait plus rester fort. Le Général d'Actinidia ferma la paupière de Zōra et se releva, incapable de détacher les yeux du corps du garçon, avant que le bruit d'un mur s'effondrant sous le poing furieux de Dodoria ne le ramène à la réalité et n'attire l'attention des autres.

-Danmarine...je te préviens. Rien à cirer de tes conneries de respect et de hiérarchie. Cet enfoiré de poulpe de Kota, je vais en faire des putains de takoyakis ! Et ça vaut aussi pour son clown ! T'as pas intérêt d'essayer de m'en empêcher !

L'Actinidia-seijin s'approcha en silence de son subordonné sous le regard attentif du reste du groupe ainsi que de Satsu. Il fixa Dodoria un instant, sans rien dire, puis se décida à lui répondre.

«Arrêtes tes conneries» rétorqua-t-il sèchement avec un parler vulgaire qui lui était rare, engendrant la colère de Dodoria qui montra les crocs. «Tu crois vraiment que je vais laisser Kota s'en sortir sans être jugé pour ce qu'il a fait ? Bien sur que je vais me charger de lui»

En entendant cela, le barbare afficha sa surprise, lui qui pensait que Danmarine n'oserait jamais s'opposer au système. Le regard désapprobateur de Ranfu fut remarqué par son Général, mais le lieutenant comprenait malgré tout.

-Cependant...nous avons une mission à terminer.

Le choc frappa tout le monde. Ranfu n'avait plus qu'un bras, Rubī était aussi épuisée physiquement que psychologiquement, Satsu était vidé de son flux et d'une bonne partie de son sang. Ils venaient de perdre Zōra. Quant à Danmarine, il n'avait que trop repoussé ses limites ces derniers jours. Pourtant sa détermination ne semblait pas faiblir. Il était prêt à s'opposer à Pomélo toute entière à lui seul.

«Danmarine sama, c'est de la folie» prévint le lieutenant aux cheveux rouges, «Nous ne pourrons jamais vaincre la résistance à nous seuls, il nous faut au moins l'aide de Niwa et ses hommes !»

-Si le canon a tiré, tu imagines bien qu'à l'heure qu'il est Niwa est soit corrompu soit mort. Nous n'avons personne d'autre sur qui compter. Mais j'accomplirai cette mission. Je vaincrai les princes de Pomélo et leur armée, même si je dois me rendre seul à la capital. Un Général ne doit jamais faillir à son devoir.

Cette phrase, Ranfu et Rubī l'avaient entendu à maintes reprises de la bouche de Danmarine. Mais jamais ils n'avaient saisi l'importance qu'elle revêtait pour lui. Et aujourd'hui, ils pouvaient en comprendre la portée.

-Rubī, emmène Ranfu au campement de base pour se faire soigner, mais ne vous faites pas repérer. Ne rentrez que si Pierrot a quitté les lieux. Je suis certain que c'est lui qui tire les ficelles de là bas, même si j'ai du mal à comprendre comment il a pu y retourner si vite.

-Danmarine sama ! Je peux encore me battre ! Je ne peux pas me résoudre à vous laisser affronter une telle armée seul !

-C'est un ordre Ranfu ! Tu comptes encore longtemps discuter les instructions de ton Général ?

La rage dans la voix de Danmarine stoppa net Ranfu dans ses élans de courage. Rubī, aussi provocatrice soit-elle, avait également compris que l'heure n'était pas à la discussion.

-Dodoria, comprend bien qu'une fois là bas, nous serons seuls contre tous. Je ne veux pas te forcer à m'accompagner. T'en sens tu capable ?

-J'espère que tu te fous de moi ? Je suis née pour me battre, bien sur que j'en suis capable.

«Je viens avec vous»

Cette voix grave et assurée ne pouvait qu'être celle de Satsu. Le Général originaire de Hera s'approcha du duo, bien décidé lui aussi à se battre pour se faire pardonner, lui qui se sentait coupable en grande partie de la situation actuelle du petit groupe, tout cela parce qu'il avait obéi aux ordres de Kota avant d'être trahi lâchement.

-Ton aide sera la bienvenue. Dans mon état actuel et avec mon corps qui se retrouve bien au delà de mes limites naturelles en terme de puissance, je doute de pouvoir libérer autant de force que durant notre affrontement. À l'heure qu'il est, je ne dois pas être beaucoup plus fort que toi, Dodoria.

-C'est censé me flatter dit comme ça ?

Les trois hommes étaient prêts à partir pour la cité royale, déterminés à vaincre la rébellion avant de regagner le vaisseau de Kota. Satsu, Dodoria, et Danmarine, ensemble pour affronter Zarbon, Melo, et leur armée. Se tenant aligné, prêt à partir en volant maintenant que plus aucun d'eux n'était activement recherché, le trio resplendissait par son assurance. Dodoria jeta un dernier regard à Zōra, n'ayant en tête que la vengeance qui l'attendait à son retour, une fois cette guerre terminée au plus vite, tandis que Danmarine serra dans sa main le trésor du défunt garçon.

L'ombre bleue de Hera

Le briseur de crânes de Durian

Le survivant d'Actinidia


Alors que Zarbon et Melo venaient de regagner le palais royal au cœur de la cité, le dernier étant attablé un verre à la main en pensant au combat qu'il aurait voulu livrer contre ce «Dimariane», ces trois titans décolèrent ensemble dans leur direction, partis à pleine vitesse devant Rubī et Ranfu qui sentirent sur leur peau le vent et la poussière soulevés par l'accélération.

La bataille finale qui déciderait du sort de Pomélo allait enfin se jouer.

À suivre !
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Re: Dragon Ball Extended Universe : Les Chroniques d'une Gue

Messagepar omurah le Jeu Mars 16, 2017 18:55

Le coup de la montre c'était ouf
Et les réactions de Dodoria aussi
Et le système de déplacement instantané de Byona
Et les effets de la masse de l'obus
Et la mise en scène globale du chap (un exemple parmi d'autres : "ces trois titans décolèrent ensemble dans leur direction, partis à pleine vitesse devant Rubi et Ranfu qui sentirent sur leur peau le vent et la poussière soulevés par l'accélération.")

Alors à la base, mon commentaire avait pas la teneur ci-dessus, j'allais débarquer et dire "oh fuuuuk, c'est dommage du coup, si DBEU avait pas été un préquel, on aurait pu avoir une scène géniale où tout le monde meurt, Zora est le seul survivant, et il part en vendetta contre Kota & co. A la manière d'un certain personnage de GoT. ça aurait eu de la gueule". Donc, telle était à la base la teneur de mon commentaire (d'ailleurs je me suis fait eu par le titre j'étais persuadé que le survivant unique ça allait être Zora xD), puis j'ai continué de lire le chapitre, et je dois avouer que même si une part de moi trouve toujours que c'eût été intéressant si tout le monde était mort, je dois dire que la mise en scène fonctionne très bien dans la version actuelle du chapitre, et puis faire que ce soit Zora qui meurt, lui le faible, lui qui ne voulait tuer personne, lui le rookie, lui qui avait réellement toute la vie devant lui, bah je trouve ça fort, ça montre vraiment les horreurs de la guerre, non vraiment très bon choix, ça aurait pas du tout été aussi intéressant si ça avait été Satsu ou Rubi, par exemple. Avec Zora par contre ça fonctionne très bien.

Très bon chapitre, le contraire eut été étonnant, depuis le temps

Deux petits bémols sur la forme (subjectifs, naturellement)
-Vous vous trompez. Je ne faisais pas allusion à Roku. Si quelqu'un peut encore arrêter vos plans et mettre un terme à votre folie, c'est bien cet homme. Lui seul peut encore vous stopper. Et je sais qu'il le fera. Je compte sur vous....

Général Danmarine.

Tout ce qui vient après "Je ne faisais pas allusion à Roku", je l'aurais viré perso. C'est trop en dire, je trouve.

Et pour les explications de la manière dont Byona utilise le déplacement instantané, plutôt qu'à travers une discussion entre Kota et Byona qui flirte un peu avec l'Exposition, ç'eût peut-être été un bon parti pris de transmettre les infos au travers des réflexions de Fox, ce qui aurait accessoirement permis de remettre ce dernier sur le devant de la scène, en lui faisant comprendre le système de Byona, pis passer par Fox aurait aussi permis de conserver au frais la tension au niveau du segment narratif Byona/Kota ^^

Voilà pour les deux remarques, que je relève juste pour la forme et le plaisir du pinaillage, parce qu'au fond : osef :p

ps : "Cet enfoiré de poulpe de Kota, je vais en faire des putains de takoyakis !"
:lol: :lol: :lol:

pps :
L'Actinidia-seijin s'approcha en silence de son subordonné sous le regard attentif du reste du groupe ainsi que de Satsu. Il fixa Dodoria un instant, sans rien dire, puis se décida à lui répondre.

«Arrêtes tes conneries» rétorqua-t-il sèchement avec un parler vulgaire qui lui était rare, engendrant la colère de Dodoria qui montra les crocs. «Tu crois vraiment que je vais laisser Kota s'en sortir sans être jugé pour ce qu'il a fait ? Bien sur que je vais me charger de lui»

Ce passage était totalement épique

Petite remarque (toujours pour la forme) : dans le texte, la phrase qui vient juste après "je vais me charger de lui" fait un peu retomber la pression. Le texte aurait peut-être gagné en rythme et en punch en retirant (ou en reportant à plus loin) la focale sur Dodoria suite au coup d'éclat de Danmarine, ce qui donnerait un truc du genre :

«Arrêtes tes conneries» rétorqua-t-il sèchement avec un parler vulgaire qui lui était rare, engendrant la colère de Dodoria qui montra les crocs. «Tu crois vraiment que je vais laisser Kota s'en sortir sans être jugé pour ce qu'il a fait ? Bien sur que je vais me charger de lui»

Le regard désapprobateur de Ranfu fut remarqué par son Général, mais le lieutenant comprenait malgré tout.

-Cependant...nous avons une mission à terminer.

Le choc frappa tout le monde, à retardement pour Dodoria, qui en était resté à la surprise de voir Danmarine embrasser la loi du Talion.


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omurah
 
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