[Archive] Un Prince nommé Végéta - terminée

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[Archive] Un Prince nommé Végéta - terminée

Messagepar Antarka le Jeu Nov 05, 2015 0:38

Hello à tous.

Tout d abord je precise que je suis pas l auteur de cette fiction.

Celle ci est achevée depuis plus de 15 ans, et dispose même d une suite. Renommée dans le petit monde de la fanfiction, elle est à l heure actuelle indisponible sur internet.

Suite à quelques recherches, le mail de l auteur à été retrouvé (ici : http://www.angelfire.com/nt/vegeta/fanfics.htm), des mails échangés (ici : viewtopic.php?f=42&t=6346&start=345#p332276), et donc son autorisation obtenue pour poster la fiction ici. J'ai attendu car pensait qu'il pourrait le faire lui même.

Le rythme de parution sera en gros de 3-4 chapitres par semaine (je me reserve des exceptions si pas dispo). J ai pas touché à la mise en page, à part rajouter quelques sauts de ligne pour que ça fasse pas trop pâté. Si vous etes pas content concernant les prénoms des persos ou la mise en page des dialogues, c‘pas moi ! La première fiction fait 20 chapitres.


Cette fiction commence au 28ème Tenkachi Budokai, le fameux tournoi du tome 42, ou Goku part entrainer Uub. Ce sera donc une suite .


Lien vers les chapitres :
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20

Un Prince nommé Végéta -- Chapitre 1




Le regard de Végéta fit le tour du stade. Tous les participants étaient réunis sur l'aire de combat. Il était un peu déçu qu'il n'y ait pas de nouvel adversaire valable. Les humains qui comptaient participer n'avaient aucune chance, et les seuls susceptibles de pouvoir atteindre la finale en dehors de lui-même seraient Kakarotto et Majin Buu. Le premier fils de Kakarotto ne participait pas, il avait définitivement laissé tomber les combats, et Piccolo se contenterait de regarder les matchs cette année. De toute façon, se dit le Saiyen, il n'aurait pas lui non plus eu de grandes chances de remporter la victoire. Et il devait bien se l'avouer, la défection de Son Gohan le soulageait un peu. Le gamin était vraiment incroyablement puissant, même s'il négligeait son entraînement.

Dix ans après la mort de Buu, ils se retrouvaient de nouveau pour un championnat d'arts martiaux. Les spectateurs s'étaient installés dans les gradins, et Mr Satan, qui faisait maintenant partie de la famille de Gokuu, leur avait trouvé des places près de l'aire de combat pour sa fille et sa petite famille. Un peu gênés par les regards de spectateurs envieux, ils s'étaient également rendu compte que si près du ring, ils ne voyaient absolument rien. Ils avaient fini par aller s'installer dans une tribune. Seuls les Nameks, Piccolo et Dunde, étaient restés à leurs places. La petite troupe était au complet. Bulma et Bra avaient accompagné Végéta et Trunks qui devaient combattre, au grand regret de ce dernier, d'ailleurs. Chichi était venue avec son père pour acclamer Son Gokuu et son fils Goten. Videl et Son Gohan ne prenaient pas part au combat, mais leur petite fille Pan avait pris le relais. Son père était fier d'elle, il l'avait bien entraînée. La seule chose qui lui fasse un peu peur, c'est qu'elle ne puisse pas contrôler sa force sous le coup de l'émotion, et qu'elle tue quelqu'un par mégarde. Le vieux Tortue Géniale, plus en forme que jamais, venait lui aussi regarder les combats ; même si son regard déviait aussi souvent qu'il en avait l'occasion vers les jupes et la poitrine des jolies demoiselles, il était surtout là pour admirer son ancien et plus brillant élève, Son Gokuu. Yamcha avait cessé de combattre, tout comme Gohan. Il préférait venir voir un beau combat plutôt que de se faire tuer par un Demi-Saiyen ou un de leurs pères. Krilin était également venu, accompagné de sa famille. C18 était toujours aussi peu loquace, et il était conscient que les yeux de sa fille Marron étaient en permanence rivés sur ce garnement de Goten.

Quant à Dunde, il aurait très bien pu observer les matchs depuis son palais flottant au-dessus de la Terre. Mais Piccolo ne serait jamais venu s'il était resté là haut. Et il savait que son mentor aimait être en compagnie de ses amis, même s'il ne l'avait jamais dit. Du reste, les combats étaient prometteurs, et il semblait de rigueur depuis quelques temps qu'un Dieu descende sur Terre pour le championnat d'arts martiaux. Mais Dunde avait également une autre raison de descendre sur Terre ce jour là. Il avait eu le même pressentiment que Gokuu : quelque chose allait se produire lors de ce championnat, et il espérait seulement que la triste aventure qu'ils avaient vécue dix ans auparavant ne se renouvelle pas. Il avait commencé à observer la foule. Mais bien qu'il soit le Dieu de cette planète, il ne savait pas vraiment de quel côté viendrait la surprise.

Son Gokuu scrutait également les participants du regard. Oui, il en était maintenant convaincu. Il avait devant lui celui qu'il attendait depuis si longtemps. Il avait quelques temps auparavant eu une sorte de prémonition, qui l'avait décidé de participer à ce championnat. Quelqu'un d'incroyablement fort allait combattre également. Il avait immédiatement repensé au vœu qu'il avait fait dix ans auparavant, à l'instant où il avait tué Buu : il avait souhaité que ce dernier se réincarne sous la forme d'un humain pour qu'il puisse de nouveau se battre contre lui. Et dès qu'il avait vu le jeune garçon, il avait su que son désir avait été exhaussé. Ce brave Enma Daioh ne lui refusait vraiment rien. Il avait décidé de faire preuve d'un peu d'humour, et de donner le nom de "Uubu" à celui qui incarnait l'ancien "Buu". Il se dit que la prochaine fois qu'il mourrait, il lui faudrait remercier le gardien du paradis pour ce qu'il avait fait. Mais en attendant, il devait disputer un match contre le garçon, et il s'en réjouissait d'avance. Gokuu était naïf, mais il avait appris un certain nombre de choses dans sa vie. Par exemple, que dans certaines occasions, on pouvait se permettre de tricher. Il fit discrètement appel à Boubou lors du tirage au sort, pour répartir les combattants entre eux. Celui-ci, amusé par ce nouveau jeu, écouta ses directives et utilisa ses pouvoirs magiques pour un peu forcer la main au hasard.

Le premier combat devrait opposer Pan à Mou Kekko. Ce dernier était un géant humain, qui se mit à rire en voyant qu'il devrait combattre contre une fillette. Celle-ci était impressionnée par la cérémonie, car c'était son premier véritable combat en public. Elle savait qu'elle pouvait gagner contre n'importe quel être humain, mais elle avait un léger trac. Elle leva les yeux, et vit son père, dans les tribunes, qui lui souriait en levant un pouce vers le haut, en signe de victoire. Son visage s'épanouit, et elle oublia un instant que plusieurs milliers de personnes la regardaient.

Ainsi que Gokuu l'avait demandé, le second combat opposerait le Saiyen et Uubu. L'instant de vérité était proche. L'enfant semblait nerveux, et se demandait vraiment ce qu'il faisait là. Bien entendu, il était venu pour l'argent de la récompense qu'empocherait le vainqueur. Une somme colossale, qui permettrait aux habitants de son village de manger. Car c'était la famine sur son île, et ses talents de combattant l'avaient désigné pour participer à ce championnat. Cependant, Uubu leva les yeux vers l'homme qui allait être son adversaire, et qui lui souriait. Ca ne le rassurait pas du tout, car ce Gokuu semblait très fort, et expérimenté. On voyait nettement les muscles de son torse sous son T-shirt, et Uubu se dit qu'il aurait mieux fait de ne pas venir. Mais la seule idée d'abandonner, et de se discréditer aux yeux de sa famille, le répugnait. Il combattrait loyalement, selon les règles ancestrales des arts martiaux, et tant pis s'il perdait.

Gokuu, malgré le sourire qu'il affichait sur son visage, se sentait un peu mal à l'aise. C'était totalement inhabituel chez lui. S'il avait deviné correctement, il ne pourrait jamais vaincre ce gamin, malgré une vie d'entraînement intensif. Il lui avait fallu l'aide de tous les habitants de la Terre une décennie auparavant pour venir à bout du monstre, et si ce frêle enfant était réellement sa réincarnation, seul son manque d'expérience pourrait lui faire perdre le match.
Mais Gokuu n'était pas venu pour gagner, cette fois. Ils avaient tous fait leurs preuves, il n'était plus question de compétition. Ce qu'il espérait, c'était pouvoir tester le jeune garçon, pour pouvoir de nouveau se battre contre quelqu'un à sa hauteur. C'est l'inconvénient majeur de devenir trop puissant, se dit Gokuu. Même son fils cadet ne lui arrivait pas à la cheville, et l'aîné ne faisait que lire et étudier jour et nuit. Gokuu sentait son instinct de Saiyen s'éveiller à la vue d'Uubu. Si seulement il pouvait avoir raison...

Buu désigna ensuite deux humains pour disputer le troisième match. Captain Chicken et Kiraano n'avaient rien de comparable avec Gokuu ou les autres Saiyens, il fallait simplement les caser quelque part.

Le quatrième combat verrait s'affronter Buu lui-même et Son Goten. Buu n'avait rien contre l'adolescent, il voulait simplement s'amuser contre quelqu'un de fort. Gokuu aurait été parfait pour ça, mais il lui avait demandé de se battre contre Uubu. Buu n'avait pas très bien compris ses raisons, mais il trouvait amusant de répartir les combattants alors que tout le monde croyait que c'était l'œuvre du destin.

Quand à Goten, il se frappa le front lorsqu'il tira son numéro dans l'urne, et vit son nom s'inscrire en face de celui de Buu sur le tableau. Il avait perdu d'avance. Mais quelle idée aussi de participer à un tel championnat ! Il aurait mille fois préféré aller se balader avec sa dernière petite amie en date. De toute façon, il n'était venu là que parce que son père venait, et qu'il savait que ce dernier désirait sa présence. Bien, il espérait simplement ne pas se blesser, pour pouvoir aller en ville le lendemain.

Trunks se battrait contre un certain Ottoko Sukii lors du cinquième match. Trunks était absolument dégoûté par son adversaire, qui avait commença à lui faire des avances : il s'approcha, un peu près au goût de Trunks, et commença son numéro de charme. Je ne veux pas le toucher, se dit Trunks. Je vais l'expédier hors du terrain en un clin d'oeil, tant pis pour cet imbécile.

Et le dernier combat de ce championnat opposerait les deux derniers participants : un humain nommé Nok contre Végéta. Ce dernier jeta un coup d'oeil à son adversaire. Lamentable. Il posa son regard sur celui que Kakarotto soupçonnait être la réincarnation de Buu. Cet enfant ne dégageait aucune puissance, se pouvait-il que l'autre Saiyen ait raison ? Il était fou, mais lorsqu'il s'agissait de combat, Végéta devait bien admettre que Kakarotto était un vrai magicien. Peut-être avait-il raison. De toute façon, Kakarotto avait toujours eu une chance incroyable, il pouvait tout aussi bien être dans le vrai. Le dénommé Nok, à oui, mon adversaire, se dit Végéta, s'approcha. Végéta n'avait pas besoin de se retourner pour le sentir arriver par derrière. L'humain commença à lui parler. Végéta l'écouta seulement parce que l'autre était vraiment très proche.

"Ah," fit-il, "je me bats contre un vieillard. Tu n'as pas un peu peur, papy ? Je vais te tuer."

Végéta en avait assez d'une telle impertinence. Il était un Saiyen, et qui plus est le dernier Prince de son regretté peuple. Il souleva sa main et lui effleura le visage. L'autre alla s'écraser contre un mur, la plus grande partie de ses dents en miettes. Végéta avait fait très attention de ne pas le tuer seulement parce que Bulma lui aurait fait une scène, et il n'y tenait pas du tout. La femme pouvait se révéler redoutable, de ce côté là. D'autre part, un tel geste l'aurait automatiquement disqualifié, et il allait gagner, cette fois. Si jamais l'humain se relevait, et bien il pourrait se battre contre lui, aucun problème.
 
Le commentateur annonça le début des combats.
 
Mou Kekko et Pan montèrent sur le terrain de combat. L'homme exultait, il était certain de remporter la victoire contre un tel adversaire. Il décida de s'amuser un peu, pour fêter son accession rapide en quarts de finale.

"Hé," fit-il en s'adressant à Pan qui s'inclinait respectueusement devant lui, comme le voulait la tradition. "Tu veux vraiment te battre contre moi ? Tu n'es qu'un moustique.", fit-il avec un sourire cruel

"C'est parti !" cria l'arbitre. A l'insulte, le caractère Saiyen de Pan s'était éveillé. Elle ne vit pas ses parents l'encourager, car elle était concentrée sur son adversaire. Elle sauta en l'air, et lui flanqua un gifle. Les yeux de l'homme faillirent sortir de leurs orbites, et quelques-unes une des ses dents furent projetées au sol. Il n'eut cependant pas le temps de s'en inquiéter, car déjà Pan s'était retournée dans les airs, et elle lui asséna un magistral coup de pied au visage. Le fier combattant fut éjecté du terrain. Pan avait gagné.

Des ambulanciers vinrent tout de suite ramasser le corps tremblant de Mou Kekko, sous le regard incrédule des spectateurs. L'homme était sous le choc, comme la plupart des spectateurs d'ailleurs. Cette fillette n'était décidément pas ordinaire. Gohan et Videl purent se permettre un long soupir. L'homme était encore en vie. Les yeux de Chichi brillaient de plaisir. La fillette semblait suivre les traces de son père et de son grand-père. Quant à Mr Satan, du haut de sa tribune personnelle, il était à la fois fier de sa petite fille, qui venait de remporter la victoire avec une facilité déconcertante, et terriblement inquiet pour sa propre personne, car il devrait se battre contre le vainqueur du championnat. Les autres combattants ne verraient sans doute aucune difficulté à lui laisser la victoire (il s'était déjà assuré que Buu avait bien compris la consigne), mais comment expliquer à la fillette qu'elle devait perdre face à son grand-père si jamais elle arrivait en finale ?

L'arbitre demanda aux combattants du prochain match de se présenter sur l'aire de combat. Gokuu souriait en descendant les marches qui menaient des vestiaires au ring. Il se rappelait son premier championnat: il avait eu à peu près le même âge que son adversaire d'aujourd'hui. Il y avait combien de temps déjà ? Il ne parvenait pas à compter. Ca n'avait aucune importance, c'était très ancien, à présent. Mais il se rappelait son enthousiasme ce jour là, et tous les jours des championnats suivants. A ce moment encore, alors qu'il s'avançait sur les dalles de pierre du stade, il se sentait heureux comme un enfant à l'idée de se battre. Et s'il ne se trompait pas, son adversaire en valait réellement la peine.

Uubu transpirait déjà à grosses gouttes, avant même d'avoir commencé le combat. Il ne se sentait pas du tout certain de lui-même. Mais il lui fallait absolument gagner, ses amis avaient besoin de cet argent. Gokuu s'inclina devant lui, et Uubu en fit de même. Puis le signal du départ fut donné, et le jeune garçon se sentit littéralement paralysé. Des gens le regardaient. Une vraie foule, qui porterait sans doute un jugement sur son combat. Mais par-dessus tout, l'homme en face de lui venait de se mettre en position de combat, et il était terrifiant. Il trouva la force de bouger pour se mettre en position de défense. Surtout, ne pas se déconcentrer. Gokuu se jeta sur son adversaire, et celui-ci eut toutes les peines du monde à parer ses attaques . L'échange de 'formalités' une fois fini, Gokuu était perplexe. Comment se faisait-il que le garçon ne se défende pas ? Manifestement, il avait peur. Bon, j'essaie autre chose, se dit Gokuu.

Uubu fut étonné d'entendre son opposant l'insulter. Il lui avait pourtant paru correct, il avait respecté les règles des arts martiaux jusqu'à présent. Pourquoi lui dire de telles choses ? Uubu perdit un instant la raison, et frappa Gokuu au bras. Ce dernier se figea de douleur. Comment le gamin avait-il fait ça ? Son bras lui faisait mal, et il savait parfaitement qu'il y avait très peu de gens qui pouvaient se vanter d'être capables de lui faire mal. Mais il avait remarqué la lueur qui avait brillé un instant auparavant dans les yeux du garçon. Oui, ,ca devait être lui. Uubu entendit ensuite Gokuu insulter sa famille. S'en était trop. Cet homme était horrible, il n'avait aucun droit de dire ça. Uubu se sentit submergé par une rage incontrôlable, un pouvoir d'une amplitude infinie monta du plus profond de son être. Il se courba légèrement, pour crier de toutes ses forces le "Kiai" le plus puissant qui lui était possible. L'énergie se dégagea de son corps, pour envahir l'espace autour de lui.

Gokuu n'eut pas de temps de se rendre compte de ce qui se passait. Il fut emporté dans les airs par une énergie qu'il reconnaissait trop bien. Seuls ses extraordinaires réflexes lui permirent de s'arrêter à quelques mètres du sol. Si le garçon avait eu plus d'expérience, il aurait sans doute déjà gagné. Plus aucun doute à présent. Gokuu s'arrêta, à la grande surprise de son adversaire, et mit le pied à terre. Puis il raconta tout à Uubu de son origine, qui il était et ce qu'il attendait de lui. Il fallait entraîner ce garçon, et pour deux raisons. La première était que si jamais l'enfant tombait sous une mauvaise influence, il deviendrait une crainte pour l'humanité. Avec la puissance de Buu, il pouvait détruire la Terre sans faire attention. La seconde raison était plus personnelle: depuis dix ans, Gokuu n'avait plus d'adversaire valable. L'entraîner lui permettrait de développer sa force, ce qui lui promettait de merveilleux combats, longs et difficiles, comme les aiment les Saiyens.

Son explication finie, Gokuu s'envola sous les yeux ébahis de son nouveau pupille et des spectateurs pour arriver au niveau de la tribune depuis laquelle le regardait Chichi. On se revoit dans quelques années, d'accord ? Et Gokuu demanda à Uubu de monter sur son dos, pour rentrer chez lui, où il suivrait un entraînement destiné à faire de lui un excellent combattant. Uubu protesta qu'il voulait toujours remporter le combat, afin de pouvoir gagner l'argent si important pour lui et sa famille. Pas de problème, fit Gokuu, ce bon Mr Satan a des réserves personnelles, il suffit de lui demander. Mr Satan, sans bien se rendre compte, accepta, trop heureux de voir le guerrier s'en aller. Une difficulté de moins pour conserver son titre de champion du monde un peu plus longtemps. Ce dernier point facilement résolu, mais Son Gokuu trouvait toujours une solution à tout problème, les deux nouveaux amis s'envolèrent. En quelques secondes, ils avaient disparu au loin. C'était la conclusion à de nombreuses et mouvementées aventures.


***


Tous les gens présents dans le stade furent étonnés du départ des deux combattants. Et le match, alors ? Ils avaient pourtant bien commencé. Les arbitres se mirent à se gratter la tête.
Manifestement, c'était un abandon des deux côtés, ce qui voulait dire qu'il n'y avait pas de gagnant. Comment faire pour les prochains matchs ? Mais les plus étonnés étaient sans doute les membres de la famille de Gokuu. Même si ce comportement était typiquement le sien, il n'y avait pas d'erreur possible. Et bien, il faudrait de nouveau s'habituer à vivre sans Son Gokuu, mais ils commençaient à avoir l'habitude.
Au milieu des protestations indignées de Bulma, Chichi se sentit tout à coup un peu malade. Quand allait-elle revoir son mari ? Et qu'allait-il faire à entraîner ce garçon, quand il avait pour une fois une vie bien rangée, des fils et une femme en bonne santé, et une maison agréable à vivre ? Son père commença à la consoler, mais Chichi ne se sentait pas d'humeur à se faire consoler. Gohan était également stupéfait de la décision de son père, et Goten se rendit compte avec horreur qu'il perdait le père qu'il avait mis si longtemps à trouver, et qu'il avait vécu peu de temps avec lui, en fin de compte. Mais ce n'était pas comme s'il était mort de nouveau, il pourrait toujours aller le voir si l'envie lui en prenait. Et en fin de compte, il devait bien admettre que son père était libre de faire ce qui lui plaisait, et que ce qu'il venait de faire était totalement naturel pour lui. Bien, à plus tard, se dit Goten. Ce n'est vraiment pas mon jour. A l'autre bout du vestiaire, il pouvait voir ce gros pantin rose de Buu jouer à faire des ombres chinoises avec ce qui lui tenait lieu de mains, dans la lumière du soleil, en éclatant de rire. Il ne serait pas facile à battre, celui là.

Végéta se permit presque de sourire. Ah, Kakarotto, tu n'as pas changé. Il était venu principalement pour voir ce qu'il en était de la réincarnation de Buu. Kakarotto avait bien agi en partant l'entraîner, et Végéta le comprenait parfaitement. Et bien, il n'y avait plus aucun intérêt à rester là. Végéta pensa à partir sur-le-champ, mais finalement, il haussa les épaules et décida de rester. Puisqu'il était là, autant en profiter. Un peu d'exercice physique lui ferait du bien, d'autant plus qu'il avait fait quelques petits progrès ces dernières années. Il avait prévu de se défouler contre Kakarotto, mais il pourrait toujours aller le chercher s'il voulait vraiment se battre contre lui, plus tard. Pour le moment, il avait un championnat à gagner. Son visage ne reflétait aucune expression, mais il jubilait intérieurement.
Dunde soupira profondément. Piccolo lui adressa un regard satisfait. Pour une fois, Son Gokuu n'avait déclenché aucune catastrophe interplanétaire, et c'était aussi bien comme ça, même si c'était un peu inhabituel. Le jeune Dieu était heureux de constater que l'âme de Buu ne s'était pas réincarnée en un être maléfique. Bien que le jeune Uubu possède toute la puissance de son triste prédécesseur, il deviendrait un vaillant combattant, et pourrait perpétuer la tradition des arts martiaux. Il avait le meilleur des professeurs, et un esprit pur. Dunde avait jugé nécessaire de s'assurer par lui-même que rien de fâcheux pour l'humanité ne se produise cette fois, et il était content du résultat. Il prendrait certainement un grand plaisir à observer depuis son palais le déroulement de l'entraînement d'Uubu.

Le troisième combat de ce championnat déjà mouvementé pouvait commencer. Les deux hommes montèrent sur le terrain de combat. Captain Chicken avait l'air grotesque dans son costume ridicule, et Kiraano, malgré son jeune âge, avait de l'expérience. Le poids et la taille de son adversaire jouaient contre lui, mais il s'en servit pour faire tomber celui-ci hors du terrain. Kiraano fut ainsi sélectionné pour les quarts de finale.

C'est ainsi qu'arriva le quatrième combat. Les combattants étaient Majin Buu, et Son Goten. Buu monta sur le ring d'un air réjoui. Personne ne le connaissait -- tous les souvenirs de Buu dans la mémoire des humains avaient été effacés six mois après la mort du Buu maléfique -- à part Satan, qui lui cria des encouragements depuis sa tribune. De son côté, Goten n'en menait pas large. Il vit sa mère lui faire un petit signe de la main, et son frère lui adresser un signe de victoire. Contre Buu, il savait qu'il ne pourrait pas faire grand chose, même en se transformant en Super Saiyen.
"Vous pouvez y aller," fit l'arbitre, et Buu se mit à rire en se tenant le ventre. Goten devint sérieux, et se mit en position de combat. Les leçons de son père n'avaient peut être pas été aussi inutiles que ça. Il comptait bien voir ce qu'il pouvait faire.

"Hé, Buu," cria t-il. "Tu es en forme ?"

"Oui, ça va," répondit le gros extraterrestre rose de sa voix semi-enfantine.

"Mm.." Goten avança un pied, les bras positionnés en défense. Quel était le meilleur moyen d'atteindre son adversaire ? Il serait inutile de le blesser, il se régénèrerait aussitôt. Non, Buu était très puissant, mais peut être un peu lent à réagir. Pouvait-il s'en servir pour le faire tomber de la surface de combat ?

Goten se jeta sur Buu. Mais celui-ci cessa de rire et se concentra en le voyant arriver. Le pied de Son Goten s'enfonça dans la figure de Buu, et celui-ci fut projeté en l'air. Goten était déjà au-dessus de lui, et il le frappa de ses poings réunis, avec le maigre espoir de lui faire toucher le sol. Mais Buu absorba le coup, et Goten eut tout juste le temps d'éviter un coup de poing. Le bras de Buu passa au-dessus de sa tête, et Goten sourit pendant un instant. Buu avait plus d'un tour dans son sac, son bras se recourba, et son poing s'abattit sur la nuque de Goten. Celui-ci fut assailli par la douleur, et s'effondra au sol.

Il haletait lorsqu'il sentit Buu atterrir à côté de lui.

"Tu devras faire un peu mieux," fit Buu. Goten ne jugea pas utile de lui répondre. Au lieu de quoi il se releva, pour sentir qu'un poing s'enfonçait dans son estomac. Comment avait-il fait ? Il n'avait rien vu venir. Très bien, se dit Goten, il veut jouer à ça. Du reste, il n'avait pas vraiment le choix. Il se transforma en Super Saiyen, dans un cri de rage. Son énergie explosa en une aura lumineuse, et ses cheveux se dressèrent sur sa tête, comme animés d'une vie propre. Buu éclata de rire, ce qui énerva Goten encore plus. Du côté de la foule, un frison d'angoisse s'éleva. Quelques spectateurs avaient des souvenirs de ces guerriers aux cheveux brillants, et de ce que ça pouvait signifier.

"Ton énergie est misérable," lui fit Buu. "Tu ferais mieux d'abandonner."

Mais Goten n'en avait pas l'intention. Ils s'envolèrent simultanément sous les regards ahuris des spectateurs, qui ne comprenaient pas comment une telle chose était possible, et le combat aérien commença. Goten frappait à toute vitesse, mais Buu parait facilement tous ses coups, et en profitait pour s'amuser un peu. Goten s'énervait de plus en plus, incapable de toucher son adversaire. Pris d'un accès de colère, il enfonça son poing dans le ventre de Buu, qui le regardait avec un sourire cruel. Goten lui sourit également. Au moment de retirer son poing, Goten sentit qu'il n'en était pas capable. Buu avait déformé son corps de telle façon qu'il puisse le maintenir prisonnier. Goten tenta de toutes ses forces de se libérer, sans résultat. Son sourire s'estompa.

Buu le frappa alors au ventre. Goten eut le souffle coupé, mais déjà les poings gantés de Buu s'abattaient de nouveau sur lui. Il lui fallait réagir, et vite, parce qu'il ne tiendrait pas longtemps.
Dans les vestiaires, Trunks observait son ami. Il se frappa une main sur le front en voyant Buu retenir Goten de force, et lorsqu'il commença à frapper, il n'eut plus aucun doute sur l'issue du combat. Mais que voulait donc faire Goten ? Gagner ? C'était ridicule. Abandonne avant de te faire mal, pensa Trunks.

Chichi fut terrifiée lorsqu'elle vit que Goten ne pouvait plus bouger. Buu avait peut-être changé, mais il restait très fort. A côté d'elle, Bulma se mit à crier.

"Allez, Goten, réagis !"

Au son de sa voix, Goten tourna la tête. Manque d'attention, il prit un poing de Buu dans un oeil. Sentant son sang couler le long de sa joue, Goten devit furieux. Ah non ! se dit-il. Maintenant, je suis défiguré, et je peux aussi bien annuler mon rendez-vous de demain ! La rage s'empara de lui. Comment ce monstre rose se permettait-il de telles choses ? Une vague d'énergie étincelante se dégagea de son corps sous l'effet de la colère. D'un coup, Goten retira son poing. Buu, étonné, ne se rendit pas compte de la suite des évènements. Goten était furieux, et il projeta une boule d'énergie devant lui. Elle explosa à bout portant sur Buu, qui fut projeté au loin. Goten était sous son adversaire, et il l'expédia en l'air en frappant des deux pieds. Puis il monta aussi vite qu'il put, pour saisir une cheville de Buu. Il se mit alors à tomber, en entraînant son adversaire derrière lui, de toute sa vitesse de Super Saiyen. Son intention était de s'arrêter au dernier moment, pour faire tomber Buu au sol.

Mais celui-ci reprit ses esprits. Il n'avait pas attendu une telle réaction de la part de l'adolescent. Il voyait ce qu'il voulait faire, mais apparemment, Goten ne voulait plus jouer. Dommage.
Buu s'arrêta en l'air. Goten sentit son bras se tendre, et il fut obligé de lâcher Buu. Cependant, il n'eut pas le temps de voir arriver le second poing du monstre sur lui. Il fut frappé au visage, et tomba de quelques mètres. Lorsqu'il releva la tête, ce fut pour voir le bras de Buu allongé jusqu'à lui, et qui s'enfonça dans son estomac ; la vue de Goten se brouilla. Il se sentit tomber au sol, mais ne put rien faire pour s'en empêcher. Tout ce qu'il put faire, c'est de ne pas s'écraser à terre, en atterrissant assez maladroitement. Il tomba sur l'herbe, et se roula en boule pour faire cesser la douleur. Ses cheveux étaient de nouveau noirs.

Végéta était un peu surpris par le combat. Non par la victoire rapide de Buu, le gamin n'avait pas fait attention. Mais par la contre-attaque de Goten un moment auparavant. Quoi que ce soit qui ait mit Goten furieux, sa force avait atteint un niveau impressionnant à ce moment là. Mais les demi-Saiyens avaient toujours fait preuve d'un potentiel extraordinaire.

Buu se mit à rire en retombant. Goten, immobilisé au sol, jura silencieusement. Il avait perdu d'une façon lamentable. Au bout de quelques instants, il se mit sur ses pieds. La foule, jusque là silencieuse, lui fit une ovation. Le combat, même s'il avait été terrifiant pour la plupart des gens, avait été fantastique. Des brancardiers arrivèrent, mais Goten les dédaigna. Il n'avait rien de cassé, c'était une chance, et il n'aurait besoin que de quelques heures pour se remettre. Pendant que l'arbitre annonçait le nom du vainqueur, Goten prit la direction des tribunes. Il vit sa mère déboucher de la sortie des escaliers, et se ruer sur lui.

"Goten !" cria t-elle, en arrivant sur lui. "Tu t'es fait mal ?"

"Non," répondit-il, puis il s'éloigna. Chichi se figea, un peu surprise par sa réaction grossière. Peut-être qu'il était quand même blessé, et elle courut pour le rattraper. En passant à côté des vestiaires, Goten vit Trunks qui lui souriait. Goten ne put s'empêcher de lui rendre son sourire. Il était en colère, mais à bien y réfléchir, il ne se trouvait pas de motif valable pour être réellement en colère. Après tout, sa défaite était prévisible.. Il lança un signe de la main à Trunks, et sentant sa mère haleter en arrivant à sa hauteur, il la prit par les épaules avant de monter les escaliers pour rejoindre ses amis dans les gradins. Chichi, de nouveau surprise par son changement d'attitude, ne protesta pas cette fois.

Trunks regarda son ami partir. Apparemment, la victoire de Buu l'avait énervé, mais comment en aurait-il pu être autrement ? Goten et Trunks étaient incroyablement forts, mais Buu était invincible. Les pensées de Trunks furent interrompues par une pression sur son bras. Il tourna lentement la tête, pour tomber nez à nez avec son prochain adversaire, Ottoko Sukii. Trunks fit rapidement un bond de côté.

"Essaie encore de t'approcher, et tu vas le regretter," cria t-il.

"Pas la peine de t'énerver," fit l'autre. Déçu, mais bien décidé à recommencer, il s'éloigna en lançant un clin d'oeil à Trunks, et en lui faisant un petit signe. Celui-ci , rouge de colère et de honte, se retourna pour ne plus avoir à le regarder. C'était bientôt son tour. Attends un peu, pensa Trunks.

Goten et Chichi arrivèrent dans la tribune, et s'assirent côte à côte.

"Beau combat," fit Gohan. Videl acquiesça.

"Tu parles," lui répondit Goten, en faisant la moue. "J'ai perdu en deux minutes."

"Il est très fort, c'est tout. Mais tu as fait des progrès." Goten jeta un coup d'oeil à la ronde. Tous ses amis lui souriaient. Son visage s'éclaira. Et toute trace d'humiliation et de honte disparut.

"Tu as raison. Je n'avais pas une chance." fit Goten. Son frère lui tapa dans le dos en riant, manquant de le faire basculer de sa chaise. Buu n'était pas le seul à être fort. Goten lui sourit, et tourna son regard vers l'aire de combat. L'arbitre expliquait pour la dixième fois à Buu que ce n'était pas encore son tour pour le combat suivant, et l'extraterrestre le regardait d'un air triste. Il sortit un bonbon de sa poche, l'avala, éclata de rire, et s'en alla en dansant sur un pied vers les vestiaires. L'arbitre, un peu décontenancé, reprit son sérieux et se tourna vers la foule.

"Mesdames et messieurs, sans tarder, voici le combat suivant. Il opposera le jeune Trunks à Ottoko Sukii." L'arbitre s'interrompit, en relisant le nom. Non, ce n'était pas une blague. Il releva les yeux. "Souhaitons leur bonne chance !"

Il quitta l'aire de combat sous les acclamations de la foule. Les deux adversaires sortirent l'un après l'autre du vestiaire, et Trunks crut un instant que son opposant allait encore tenter de se jeter sur lui. Trunks se retourna, et s'éloigna à une distance respectable de son adversaire. Ils se faisaient maintenant face, et l'arbitre leur donna le signal du départ. Aussitôt, l'adversaire de Trunks se jeta en avant.

Trunks n'eut aucun mal à l'éviter. Il avait les bras croisés, mais ça ne l'empêchait pas de bouger. Ottoko Sukii passa à côté de lui quand Trunks s'écarta. L'autre se retourna, un peu étonné de la rapidité de son opposant, mais il fit un nouveau clin d'oeil et tenta d'attraper Trunks. Pendant un moment, le jeu continua ; Trunks, impitoyable, fit échouer toutes les tentatives de l'autre pour le saisir. Excédé, Ottoko Sukii finit par s'arrêter, pantelant.

"Mais tu vas arrêter de bouger, oui !" Trunks lui adressa un sourire féroce, tout en se demandant quelle était la façon la plus adaptée de gagner. Il n'avait aucune envie de frapper l'autre, il aurait pu le tuer d'un coup, en plus de se salir les mains. Il fit signe à son adversaire d'approcher. L'éclat se ralluma dans les yeux de ce dernier, qui ne se fit pas prier. Trunks recula lentement, et l'autre le suivit, épuisé par les mouvements violents qu'il venait de faire. Les spectateurs riaient.

Manifestement, il y avait une différence de niveau entre les deux combattants. Trunks recula jusqu'au bord de la surface de combat, puis il disparut. Ottoko Sukii, surpris, se retourna, pour tenter de localiser Trunks, et celui-ci réapparut, à quelques mètres devant lui. Il fit un geste de la main, comme pour chasser une mouche, et le souffle d'air dégagé fit chuter son adversaire en arrière. Il sortit de l'aire de combat.

Trunks se redressa, et quitta le ring en faisant un signe de victoire. Bien trop facile pour lui. La foule l'applaudit, même si personne n'avait compris comment il avait fait pour gagner, pendant que l'arbitre le déclarait vainqueur. Il regagna les vestiaires.

En passant la porte des vestiaires, il croisa son père, qui prenait le chemin de la sortie, pour son prochain match. Végéta lui adressa un sourire cruel quand ils se croisèrent. Trunks se demanda pourquoi, jusqu'au moment où il posa son regard sur le tableau donnant la progression de chaque combattant dans le tournoi. Lors des quarts de finale, il devrait se battre contre le vainqueur du match opposant son père à Nok. Trunks sentit son estomac se serrer. Il connaissait son prochain adversaire. Il se retourna, pour regarder la surface de combat d'un air songeur. Pan, le voyant de retour, courut vers lui en souriant. Il la fit monter sur ses épaules, en essayant de ne pas paraître trop triste.

"Sans attendre," déclara l'arbitre, "voici le dernier combat de ces huitièmes de finale. Applaudissez les combattants," fit-il en se tournant vers les escaliers menant au ring. Les adversaires se positionnèrent.

Alors comme ça, pensa Végéta en regardant son opposant, tu as osé revenir.
L'autre se mit à trembler en voyant Végéta croiser les bras devant lui. Il n'avait toujours pas compris ce qui lui était arrivé un moment auparavant, lorsque quelque chose l'avait violemment frappé au visage. Mais il soupçonnait que Végéta y était pour quelque chose. Il lui manquait quelques dents, mais il était bien décidé à se battre maintenant.

"Hé," fit-il en s'adressant à Végéta, "tu comptes gagner ?" Sur ce, il éclata d'un rire nerveux. Végéta ne le regarda même pas. Il lui tournait presque le dos, et l'autre fut vexé par cette attitude. Il se mit en position d'attaque, et dans un cri supposé faire peur à l'adversaire, se jeta en avant.

Végéta le fit arriver comme au ralenti. Tous les humains bougeaient à une vitesse lamentable. Et celui-ci dépassait les limites autorisées en matière de bêtise. Lorsque son adversaire fut suffisamment proche, Végéta libéra une quantité infime de son énergie, et érigea un champ de force qui cloua l'homme sur place.

Mr Satan connaissait Végéta depuis un moment. Il doutait que son adversaire ait une chance, mais ce qu'il voyait l'effrayait: Nok était comme paralysé, incapable de bouger. Et Végéta n'avait pas levé le petit doigt. Pas encore.

La foule était perplexe. Un des combattants semblait se désintéresser du match, tandis que l'autre venait subitement de s'arrêter net, comme s'il avait heurté un mur invisible.

Nok poussait de toutes ses forces. Malgré ça, il ne parvenait pas à avancer d'un pouce. Pire encore, il sentit bientôt que ses pieds glissaient d'eux même en arrière, comme s'il était repoussé par une force mystérieuse. La transpiration commença à couler de son visage, et il redoubla d'efforts pour ne pas tomber en arrière.

Du haut de la tribune, Bulma regardait Végéta. Elle lui avait bien recommandé de ne tuer personne, cette fois. Il avait fait semblant de ne pas l'écouter, en se moquant presque d'elle, mais manifestement, il avait compris la consigne. D'un autre côté, elle se demandait ce qu'il attendait pour pousser son adversaire hors du terrain.

Végéta regardait la foule d'un air distrait. Les spectateurs ne comprenaient rien à ce qui se passait, manifestement. Il regarda dans la tribune, et vit Bulma qui le fixait d'un air perplexe. Puis il tourna la tête vers son opposant. Il lui adressa un petit sourire. "Alors," fit-il, "on ne bouge plus ? Qu'est-ce que tu attends, attaque-moi. Je croyais que tu voulais me tuer." L'autre était bien trop concentré sur ses efforts pour penser à une réponse valable. Il se fatiguait, et perdait de plus en plus de terrain.
Végéta cessa de sourire. Cet humain ne valait vraiment pas la peine qu'il perde son temps plus longtemps. D'un coup, il libéra plus d'énergie, et expédia l'homme voltiger dans les gradins. Puis il se dirigea vers les vestiaires.

Personne n'avait compris ce qui venait de se passer. Nok avait été proprement propulsé hors de la surface de combat, mais comment ? L'arbitre ne comprenait pas non plus, mais il monta sur le ring.

"Et bien, hum.." fit-il, d'une voix peu assurée. "Nok est sorti de l'aire de combat, donc il a perdu. Végéta est autorisé à participer aux quarts de finale," déclara t-il. Une ovation accueillit ses mots. "Les combats reprendront dans un petit quart d'heure, le temps pour les combattants de se reposer."

Dans les vestiaires, Pan était descendue de sur les épaules de Trunks. Lorsque son père avait gagné, il avait soupiré, et l'avait posée à terre pour aller s'asseoir dans un coin, l'air triste. Elle regarda Végéta entrer dans la pièce, et jeter un regard sur son fils. Pan fronça les sourcils, mais n'attacha pas plus d'attention à la scène. Elle se demandait contre qui elle allait se battre. Elle aurait du affronter le gagnant du match opposant Uubu et son grand-père, mais ils étaient partis tous les deux. De son côté, Buu mangeait toujours des bonbons, sans se soucier du prochain combat qu'il disputerait contre Kiraano. Celui-ci chercha son adversaire des yeux, puis, le trouvant, ne sut que penser. Buu semblait peu concerné par le championnat, mais il paraissait fort. Il aurait peut-être du mal à gagner.
Goten déboula dans les vestiaires, en sa qualité d'ex-participant. Il donna une tape dans le dos de Trunks.
"Bravo," lui fit-il, "tu as passé le premier tour. Pas comme moi..." Mais constata que son ami ne partageait pas son enthousiasme.

"Ca ne vas pas ?" lui demanda t-il. Trunks releva la tête ; il ne souriait pas, non plus.

"Quoi ?" demanda Goten. Sans répondre, Trunks tendit une main, et Goten chercha du regard ce que son ami désignait. Il vit, dehors, le tableau donnant l'ordre des prochains combats. En face du nom de Trunks, un arbitre écrivait celui de son futur adversaire. Goten eut un frisson en voyant qu'il s'agissait de Végéta.

Goten cessa de sourire, et s'assit sur le banc, à côté de son ami. Il posa la tête dans ses mains. Finalement, Trunks n'avait pas de raison particulière de se réjouir, il le comprenait très bien. Et il sentait l'amertume de sa défaite refaire surface. Au fond de la pièce, adossé à un mur, et le visage aussi expressif qu'une pierre, Végéta les fixait du regard. Trunks soupira longuement.

Fin du chapitre 1

Lien vers Chapitre 2
Dernière édition par Antarka le Sam Nov 05, 2016 19:54, édité 13 fois.
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Re: [Archive] Un Prince nommé Vegeta

Messagepar Tiguor le Jeu Nov 05, 2015 0:47

*Tiguor voir les mots "Un Prince nommé Végéta"*
*Tiguor clique sur le sujet à la vitesse de la lumière pour lire cette magnifique fiction*

Enfin! Enfin, Un Prince nommé Végéta qui est facilement trouvable ! J'adore cette fic, surement l'une de mes préférées, et une des premières que j'ai lu, avant même de m'inscrire ici sur l'US ! Merci Antarka, tu gère ! :D
Jugement Dernier One Shot : Et si Goku Black rencontrait les Saiyens de l'Univers 6 dans le futur ?
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Re: [Archive] Un Prince nommé Végéta

Messagepar Antarka le Jeu Nov 05, 2015 14:16

Résumé du chapitre précédent :

Spoiler
Le jeune Uub a créé la surprise en resistant à Goku. Ce dernier, reconnaissant en lui la réincarnation de Buu, à décidé de partir l entrainer.
Le tournoi se poursuit finalement sans nos 2 protagonistes, et il est décidé que la finale se deroulera à 3 participants, dont la jeune Pan, qualifiée suite au départ de Goku et Uub.
Si Goten perd lamentablement contre Buu, Vegeta et Trunks se qualifient sans soucis pour les demis finales, ou ils doivent se rencontrer au grand désespoir du fils de Vegeta.


CHAPITRE 2



Les cinq combattants sélectionnés pour le second tour sentaient tous plus ou moins leur anxiété augmenter avec le temps. Les combats allaient bientôt reprendre. Pan n'avait pas d'adversaire pour son combat, car Gokuu et Uubu étaient partis tous les deux. Buu avalait toujours des bonbons en souriant, et Végéta était adossé au mur, les bras croisés, et les yeux fermés. Il n'avait pas vraiment besoin de se concentrer pour son prochain match, mais il n'y avait rien d'intéressant à regarder de toute façon. Trunks et Goten s'enfonçaient dans leur désespoir, en poussant des soupirs de plus en plus profonds. Quant à Kiraano, il était à l'entrée, regardant le terrain de combat.

Dans les tribunes, Gohan et Videl pariaient sur les chances de Pan avec Krilin. Celui-ci était convaincu que la fillette n'avait pas une chance d'arriver en finale, étant donné que ses adversaires étaient bien trop puissants. Mais Gohan lui soutenait qu'avec un peu d'astuce, elle pouvait même gagner. Evidemment, il n'en pensait rien, mais il s'amusait à rendre son ami furieux. Videl lui avait emboîté le pas.

Piccolo et Dunde étaient immobiles, sous le soleil de cette après-midi radieuse. Un serveur s'approcha d'eux, et demanda d'abord à Dunde s'il voulait boire quelque chose. Celui-ci accepta un jus de fruit. Lorsque l'homme se tourna vers Piccolo, ce dernier se contenta de lever un sourcil, d'un air menaçant. L'autre s'enfuit rapidement.

Dunde sourit. "Hé, Piccolo," fit-il entre deux gorgées, "tu n'as rien cassé, cette fois."

Piccolo tourna légèrement la tête de côté. "Quoi ?" demanda t-il, sincèrement surpris.

"Je veux dire," répondit le jeune Dieu, "tu n'as pas fait exploser tous les appareils photo et les caméras, cette fois. Tu as oublié ?"

"Ah," soupira t-il. "Non, ce n'est pas ça. Cette fois, je ne participe pas. Si les autres tiennent à être filmés, c'est leur problème"

"Ah ah." répondit Dunde. Finalement, même Piccolo avait changé avec le temps. Dunde se demanda qui allait gagner. Il ne voyait que trois possibilités: Buu, qui partait largement favori, car il était totalement invincible. Peut-être que si Son Gokuu s'était battu contre lui, il aurait pu gagner, mais la question ne se posait plus. La seconde possibilité était Végéta. Il était fort, et peut-être qu'avec suffisamment de technique, il avait une chance. Et comme le destin était souvent capricieux, il ne fallait pas négliger l'option que représentait Trunks. Lui aussi avait plus d'un tour dans son sac, même si en toute logique, il ne valait pas grand chose face à son père. Et malgré toute la fantaisie du destin, il ne pensait pas possible que Pan ou l'humain puissent gagner. Buu semblait le choix le plus évident, à juste titre.

La fin de la pause arriva, et l'arbitre monta sur la surface de combat. L'attente ne serait plus longue

***

L'arbitre venait d'avoir une difficile conversation avec les organisateurs du tournoi, après le double abandon du premier tour. Il semblait que chaque fois que cet homme appelé Son Gokuu était présent, il se passe quelque chose d'extraordinaire pour le déroulement normal et logique du tournoi. Cette fois, ils avaient du ruser pour trouver une solution Après coup, elle semblait pourtant naturelle.

"Chers spectateurs," commença t-il, en manquant perdre son équilibre, et en se rattrapant de justesse. Il s'éclaircit la voix. "Mm. Les quarts de finale vont bientôt commencer." Un cri de joie s'éleva du public.

"Vous savez que deux participants ont décidé de quitter le tournoi lors du premier tour. Le vainqueur de ce combat aurait du affronter mademoiselle Pan." Celle-ci écoutait de ses deux oreilles, depuis l'entrée des vestiaires.

"Nous avons décidé de considérer ce départ comme un abandon, ce qui fait que Pan est directement admise en demi-finale, sans avoir à se battre."

Pan sauta de joie. Lors de son premier championnat, elle arrivait directement en demi-finale. Elle remercia son grand-père pour être parti avec ce garçon. Elle tourna la tête, et vit Trunks, toujours à l'intérieur, à côté de Goten. Ils n'avaient pas bougé d'un centimètre ni prononcé un mot depuis un bon moment. Elle courut vers eux, les yeux brillants, pour leur annoncer ce qui venait de lui arriver. Trunks faillit éclater en larmes quand il apprit qu'elle disputerait la demi-finale, et la tête de Goten tomba en avant et ses cheveux formèrent un rideau qui empêchait de voir son visage. Pan fronça les sourcils et se dit que décidément, ces deux là n'allaient pas très bien. Elle courut à l'extérieur pour faire un signe de la main à ses parents.

Sa mère la vit et lui rendit son signe. Gohan éclata de rire, se retourna, et il donna une grande claque dans le dos de Krilin qui faisait une tête pitoyable. Videl les regarda et se mit également à rire. Sans le vouloir, ils venaient de marquer un point contre Krilin. Pan ne comprit pas ce qui se passait, mais elle sourit à ses amis.

"Je t'avais prévenu," fit Gohan, en se retournant. La colère monta au visage de Krilin. "Elle a eu de la chance," fit-il, un peu fort. Bulma se retourna. La première chose qu'elle vit fut la tête de Krilin, sur laquelle elle flanqua un grand coup de poing. "Tu vas arrêter, oui ?" fit-elle d'un air irrité. "Je ne peux pas entendre ce que dit le présentateur, avec tes plaintes." Krilin se retourna en se frottant la tête, plus surpris que blessé. "Mais..." commença t-il. Bulma le coupa. "Je ne veux rien savoir. Tu ne t'intéresses à rien." L'expression de Krilin devint encore plus triste, et tous les autres éclatèrent de rire, faisant sursauter Bulma. Krilin se rassit d'un air dépité, à côté d'une Marron hilare.

"Et maintenant," continua l'arbitre, qui avait attendu que les spectateurs comprennent bien quelle était la situation, "applaudissez les combattants qui vont s'affronter dans ce premier combat du second tour. Mr Buu contre Mr Kiraano."

Les deux adversaires sortirent des vestiaires. Kiraano remarqua avec une pointe d'irritation que le gros bonhomme rose mangeait encore des sucreries. Et le match, qu'en faisait-il ? Il n'avait pas l'air très concerné. Soit il était idiot, soit il était sûr de lui. L'homme se positionna en attaque. Il n'allait pas lui laisser une chance. L'arbitre donna le signal du départ.

Majin Bu, quant à lui, se lécha le bout des "doigts". L'inconvénient du chocolat, c'est qu'on s'en met partout, se dit-il. Il sentit l'humain devant lui se mettre en colère. Un petit instant, pensa t-il. Je suis à toi tout de suite. Kiraano était bien décidé à gagner, mais pour commencer, il fallait au moins que son adversaire se mette en position de combat. Enfin, il vit l'autre le regarder, et sentit un frisson lui courir le long de la colonne vertébrale. Avec un cri, il se jeta en avant.

Buu le regarda venir, totalement serin. Il avait envie de s'amuser, mais comment allait-il faire avec un tel adversaire ? Il ne pouvait même pas voler... Après tout, écouter les directives de Son Gokuu n'était peut-être pas une bonne idée. Il aurait du choisir lui-même l'ordre des combats.

Perdu dans ses pensées, Buu ne faisait même pas attention à son adversaire, qui lui tapait dessus, comme sur un vrai punching-ball. L'humain n'en croyait pas ses yeux: malgré tous ses coups les plus violents et les plus rapides, il ne faisait pas bouger son opposant. Celui-ci ne semblait même pas être conscient de sa présence. Ses poings s'enfonçaient légèrement dans le ventre charnu de Buu, mais sans lui causer le moindre mal. Il releva la tête, pour remarquer l'air pensif de Buu. Persuadé qu'en fait, il était paralysé de peur, il continua.

Buu tourna la tête, pour regarder le public. Tous ces gens attendaient de voir un beau combat. Buu, du reste, ne demandait pas mieux. Mais l'arbitre, avant le début des combats, avait bien spécifié que pour gagner, il ne fallait tuer personne. Tant de manières. Buu retourna à ses pensées, en se demandant ce que son ami Mr Satan allait bien lui offrir à manger ce soir.

L'humain finit par s'arrêter, à bout de souffle. Ses bras lui faisaient horriblement mal, mais le résultat en valait la peine: grâce à sa rapidité et sa présence d'esprit tout au long du combat, il n'avait pas été touché une seule fois par son adversaire. Mieux, celui-ci n'avait pas pu bouger. Il était fier de lui. Mais il fallait dire qu'il s'était beaucoup entraîné pour atteindre un tel niveau. Il décida de se reposer cinq secondes, pour reprendre sa respiration. Buu était sans doute terrassé par la douleur, et il ne tenait sur ses jambes que par un suprême effort de volonté. Encore quelques coups bien placés, et le tour était joué. Kiraano sourit, en inspirant bruyamment, courbé par l'effort qu'il venait de fournir. Il dégoulinait de transpiration.

Buu redressa la tête, et fixa l'homme du regard. "C'est déjà fini ?" demanda t-il. "Bon, tant pis." Sur ce, il donna une claque à son opposant. Qui s'écrasa contre le mur des vestiaires. Il tomba au sol. Le mur était fêlé et portait la trace du corps de l'homme. Buu regarda l'arbitre qui, les yeux exorbités, monta sur le ring pour compter d'une voix blanche jusqu'à dix. Après quoi, des brancardiers arrivèrent au pas de course pour emporter l'homme, heureusement encore vivant. Buu fut déclaré vainqueur, et il s'éloigna, un peu déçu de son combat. Il avait hâte de se battre contre son ami, le champion du monde des arts martiaux. Ca au moins, ça promettait d'être plus intéressant.

***

Bulma haussa les épaules. Encore une chance que cette baudruche n'ait pas tué son adversaire par manque d'attention. Elle ne portait pas Buu particulièrement dans son cœur, mais elle savait qu'il était inoffensif. Une victoire facile, et un combat peut-être un peu long, le coup décisif s'était fait attendre. Le champion humain était manifestement très fort, mais que pouvait-il faire ? Il était sans doute maintenant dégoûté des arts martiaux pour le restant de ses jours. C'est le problème de se battre contre un de ces maniaques du combat, se dit Bulma en pensant notamment aux Saiyens. Les humains ne devraient pas être autorisés à participer à de tels tournois.

En attendant, l'arbitre annonçait le prochain combat. Trunks contre Végéta. Bulma était doublement concernée. Elle ne se faisait pas trop d'illusions sur les chances de Trunks ; même si le père de ce dernier avait énormément changé durant les dernières années, ce n'était pas son style de laisser la victoire à quelqu'un d'autre, serait-ce son propre fils. Trunks aurait à se surpasser.

Végéta ouvrit les yeux d'un coup en entendant l'arbitre appeler les combattants pour le dernier match des quarts de finale. Ses yeux se posèrent sur le pitoyable duo, au fond des vestiaires. Goten et Trunks n'osaient pas lever la tête.

Il se dirigea vers la porte. "Debout" fit-il en passant non loin de Trunks. Celui-ci se leva, tel un automate. Il avait mille fois pensé à déclarer forfait, mais il savait que son père ne l'y autoriserait pas. Goten leva une main en signe d'adieu lorsque Trunks sortit à son tour.

"Espérons que ce combat sera plus long que le précédent," fit l'arbitre. "Souhaitons leur bonne chance !". Il quitta le ring sous les applaudissements du public. Trunks leva la tête pour voir le visage de sa mère, dans les tribunes. En le voyant, elle prit un air surpris. Puis elle fronça les sourcils, comme pour dire Et alors ? Tu pourrais sourire, on te regarde ! Trunks se força à ne pas baisser les yeux en regardant son père. Celui-ci lui faisait face, les bras de nouveau croisés.

"Vous pouvez y aller !" fit l'arbitre.

"Je ne vais pas te manger," fit Végéta. "Alors arrête de faire cette tête. Tu t'es déjà battu contre moi, souvent." C'était bien d'ailleurs ce qui faisait peur à Trunks. Lors des fréquents entraînements que son père lui imposait, il ne parvenait jamais à l'essouffler. Au moins, il savait à quoi s'attendre. Et ils ne se battraient pas sous une gravité de 400 G, c'était déjà ça de gagné.

"Bon, je vais te donner un petit avantage," déclara Végéta. Trunks le regarda avec incrédulité. Mon père, faire une faveur ? pensa t-il.

"Ne me regarde pas comme ça. Je suis de bonne humeur, tu devrais en profiter."

Trunks se dépêcha d'acquiescer de la tête, en reprenant subitement espoir.

"Quel genre d'avantage ?" demanda t-il. Son père lui adressa un petit sourire cruel.

"Je ne me transformerais pas en Super Saiyen. Quoi qu'il arrive. Je veux m'amuser un peu."

Les yeux de Trunks faillirent sortir de leurs orbites. S'il promet ça, c'est qu'il est sûr de lui, pensa t-il, mais c'est quand même une bonne nouvelle.

"C'est vrai ?" demanda t-il, toujours un peu suspicieux.

"Evidemment, idiot. Je ne suis pas du genre à faire des promesses en l'air."

Trunks reprit immédiatement toute sa lucidité. Et sa réaction ne se fit pas attendre. Il fit monter sa puissance aussi vite que son organisme le lui permit, et se transforma en Super Saiyen. L'énergie explosa en flammes jaunes, et se dégagea en de grandes vagues de lumière. Les cheveux bleus et fins du garçon se dressèrent sur sa tête, en resplendissant d'une lumière aveuglante. Il fit monter sa puissance à son maximum. Les pierres du stade commencèrent à se soulever, et des gravats furent projetés dans les airs, avant d'être désintégrés en une fine poussière.

Végéta sourit. Le garçon lui ressemblait par plus d'un aspect. Il savait profiter d'un avantage, et appliquait à la lettre la principale leçon qu'il lui avait enseignée : ne jamais laisser une chance à l'adversaire. Très bien.

Certains spectateurs avaient commencé à baisser la tête en voyant Trunks se transformer. Encore un de ces étranges combattants aux cheveux dorés. Quelle catastrophe allaient-ils encore provoquer ?

Le garçon se redressa, légèrement plus grand qu'avant, et surtout bien plus musclé, sous l'effet de toute la puissance que son corps dégageait.

"Tu crois pouvoir gagner ?" demanda t-il, en souriant. Végéta reprit son expression glaciale.

"Idiot, je ne t'aurais jamais fait cette proposition sinon." Sur quoi, Végéta disparût. Même en état de Super Saiyen, Trunks eut du mal à voir venir son poing sur lui. Son père avait des ressources. Même s'il ne dégageait pas autant d'énergie que lui, il était très rapide.

Trunks para les coups que lui administrait son père. Dans un premier temps, Trunks se dit qu'il allait commencer par esquiver, avant d'attaquer. Mais son père se fit de plus en plus rapide, et Trunks se rendit bientôt compte qu'il ne pouvait pas attaquer. Tout à coup, il reçut un pied dans la figure, et fut projeté au loin. Seuls ses réflexes lui permirent de ne pas chuter hors de la surface de combat; il tendit les bras pour prendre appui sur le sol, et se servit de sa prise pour s'envoler. Son père le suivit, et ils se firent face de nouveau, à trente mètres du sol.

"Impressionnant," fit Trunks. "Même sans te transformer, tu arrives à me tenir tête."

"Hm" fut la réponse de son père. Trunks sourit de nouveau.

"Ce combat est intéressant. On n'avait jamais fait ça."

"Tu parles trop," fit Végéta, en disparaissant de nouveau. Trunks fut expédié au loin par un poing venu de nulle part. Pendant quelques minutes, Trunks continua à parer du mieux qu'il le pouvait les attaques fulgurantes de son père. Vu du sol, les spectateurs ne pouvaient presque pas les voir, tellement ils étaient rapides. Quand ils restaient suffisamment longtemps en place, on pouvait deviner une silhouette, qui disparaissait aussitôt. Par contre, on entendait très nettement le bruit de leurs coups, tellement rapides que s'en était un crépitement continu. Et soudain, un des combattants fut projeté dans les airs à la suite d'un bruit plus violent. Incroyable, pensa Trunks. Il est plus rapide qu'un Super Saiyen, dans son état 'normal'. Mais par contre, il a négligé quelque chose...

Trunks localisa son père, à quelques mètres devant lui. Aussi rapidement qu'il le put, il mobilisa toute sa puissance, pour projeter un rayon d'énergie d'une main. Surpris, Végéta préféra l'éviter. Sans ses pouvoirs de Super Saiyen, il ne pourrait pas le repousser. Il monta, et Trunks suivit son mouvement des yeux. Puis il fit feu de sa seconde main. Le rayon fonça directement sur Végéta. Celui-ci, les yeux agrandis de surprise, ne put que mettre les bras sur son torse, et rentrer la tête dans son cou, en une position de défense quasi instinctive. Il prit le rayon de plein fouet.

L'explosion secoua le stade. Les spectateurs étaient tellement effrayés par le bruit que personne n'osait bouger.

Trunks regarda son père, immobile dans les airs. Il se tenait toujours dans la même position de défense, et son corps fumait de toutes parts. C'était logique, pensa Trunks. Sans se transformer, il n'est pas assez puissant pour résister à ce coup. J'ai gagné.

Végéta décroisa lentement les bras. Il souriait. "Bien," fit-il. "Très bien, Trunks. Tu te sers de ta tête." Trunks écarquilla les yeux. Il avait espéré en finir avec ce coup là, mais son père n'avait rien, pas une seule égratignure. Il n'était même pas essoufflé.

"La puissance n'est pas tout," fit Végéta, en enfonçant un genou dans le dos de Trunks. Celui-ci se rattrapa de justesse quinze mètres plus bas. Il n'avait pas vu venir le coup. Comment faisait-il ?

"Je l'ai souvent appris à mes dépends," continua Végéta. Trunks réussit cette fois à bloquer le poing de son père, en se servant de ses deux mains. Mais l'autre poing s'enfonça dans son ventre. Il ne pouvait rien faire.

Trunks eut le souffle coupé, et il sentit les poings de son père le frapper à la nuque. Un coup terrible, porté à la limite de la puissance du Super Saiyen. Il chuta, en tentant de distinguer le stade, pour ne pas être disqualifié. Il anticipa mal son atterrissage, et brisa plusieurs dalles de pierres en arrivant au sol.

"Réagis," fit Végéta en le projetant de nouveau en l'air. Le corps de Trunks lui faisait mal de toutes parts. Il luttait pour rester sous son apparence de Super Saiyen. S'il échouait, il savait qu'il perdrait. Il ne comprenait pas comment son père pouvait se déplacer si vite malgré sa faible puissance. S'en était presque... illogique.

Il sentit Végéta qui arrivait à toute vitesse derrière lui. Il eut la présence d'esprit de l'éviter au dernier moment, et le pied de son père ne rencontra que du vide. Trunks reprit rapidement sa respiration. Il avait encore ses chances. Il regarda plus bas Végéta s'arrêter, et le fixer du regard.

"Tu veux continuer ?" demanda t-il, en souriant légèrement.

"Je ne perdrais pas," répliqua Trunks. Le sourire de Végéta se fit encore plus froid. Trunks se dit que maintenant qu'il en était là, il ne pouvait quand même pas s'arrêter. Son corps serait de toute façon meurtri, alors autant donner son maximum. Il commença à faire monter de nouveau sa puissance.

Les yeux humains ne pouvaient pas suivre les mouvements des combattants. Mais d'autres yeux avaient parfaitement suivi le déroulement du match. Piccolo serra les dents en se demandant qui allait gagner. Végéta avait sûrement une confiance absolue en lui, pour refuser de se transformer ; comme d'habitude, se dit le Namek. Et Trunks manquait sérieusement d'expérience. Il ne pouvait pas utiliser toute sa puissance.

Gohan fronça les sourcils lorsque Trunks se cabra en arrière, et que l'amplitude de son aura augmenta brusquement. La lumière dégagée masqua un instant celle du soleil. Il tentait le tout pour le tout. Le combat allait très bientôt se terminer.

Trunks était non seulement fou de rage de se faire battre par son propre père, qui plus est dans son état de guerrier normal, mais il ressentait également l'excitation que tous les Saiyens avaient toujours éprouvé au moment du combat. Il fit monter sa puissance à son maximum. L'énergie se dégageait en vagues puissantes qui faisaient trembler les pierres du stade, bien plus bas. Trunks redressa la tête, et son regard se riva à celui de son père.

Végéta en eut un instant le souffle coupé. Pas par la force de son fils, il était capable de faire cent fois mieux. Mais la ressemblance avec l'autre guerrier, qu'il avait rencontré bien des années auparavant, était saisissante. En état de Super Saiyen, l'expression de Trunks était aussi froide et déterminée que celle du jeune homme qui avait remonté le temps pour les prévenir du danger qu'allaient représenter les androïdes. Celui qui avait contribué à changer le Prince Saiyen.

Trunks passa à l'attaque. Végéta esquiva, mais le poing de son fils le cueillit à la mâchoire. La force et la vitesse du garçon avaient grandement augmenté. Enfin un combat qui en valait la peine.

Trunks réussit à frapper son père d'un genou, avant d'éviter de justesse un coup de poing. Puis il ne put éviter le coup suivant. Mais il le sentit à peine, et continua à frapper. Il était tellement concentré sur l'idée de gagner qu'il ne se rendait même pas compte que son père évitait facilement tous ses coups. Après une série d'efforts épuisants, il reprit un instant son souffle. Et se trouva de nouveau projeté vers le sol à grande vitesse. Il réussit à se poser sur les pierres sans mal, mais ne se rendit pas compte que Végéta était déjà derrière lui. Un coup entre les omoplates le fit chuter à terre. Il tomba à genoux. Son énergie diminua. Il lui fallait de nouveau lutter pour rester un Super Saiyen.

Goten ferma les yeux lorsqu'il vit son ami s'effondrer. Il avait encore moins de chance que lui. Son père était totalement impitoyable. Au moins, Buu n'avait pas attendu avant de le faire sortir du terrain. Comme d'habitude, Végéta s'amusait.

Trunks vit les bottes de son père se poser devant lui. Il haletait. Comment se faisait-il qu'il se fasse manipuler de la sorte ? Son père ne dégageait actuellement pas le dixième de sa propre puissance.

"Ca suffit," fit Végéta. "Tu as perdu. Abandonne."

Trunks le nargua du regard. Pas question, pensa t-il. En une fraction de seconde, il appela à lui toute l'énergie qui lui restait, et projeta ses bras devant lui, puis ses muscles se tendirent au maximum, canalisant une puissance phénoménale. La boule de lumière éblouissante se mit rapidement à grossir entre ses paumes ouvertes, avant d'exploser en un rayon de feu, tiré à bout portant, dans un bruit de tonnerre. Il fut obligé de reculer pour compenser la force de son rayon. La lumière aveugla momentanément la foule.

Mais le rayon traversa seulement l'image résiduelle de Végéta, puis alla se perdre dans le ciel, et continua sa trajectoire dans l'espace. Trunks écarquilla les yeux. Com.. fut sa seule pensée, avant de s'écrouler au sol, frappé à la nuque par le tranchant de la main de son père. Ses cheveux reprirent leur habituelle couleur bleutée.

Végéta regarda son fils, qui luttait contre l'inconscience. Il avait été obligé de le frapper un peu fort, pour l'immobiliser. Le gamin avait-il perdu la raison, de projeter un tel rayon d'énergie, si près du sol ? Il était passé à quelques mètres seulement au-dessus des plus hauts gradins. Il aurait pu y avoir des dégâts. Désolé, pensa Végéta, mais il faut savoir s'arrêter.

L'arbitre, terrifié, monta sur l'aire de combat, sur des jambes flageolantes, et se mit à compter d'une voix mal assurée. Trunks l'entendit, à la limite de sa conscience, et tenta furieusement de se relever. Mais son corps refusait de répondre. Impossible de bouger ne serait-ce qu'un doigt. Et il se sentait lentement dériver...

"Et dix !" fit l'arbitre, soulagé. "Végéta est déclaré vainqueur, et participera à la demi-finale !"

La foule, jusque là silencieuse, acclama le Saiyen qui regagna les vestiaires d'un pas tranquille. Tout en marchant, il regarda sa tenue de combat bleue. Elle était toute déchirée, il aurait vraiment du en apporter une autre. Mais il n'était pas blessé, donc il oublia l'état de son vêtement. De plus, il connaissait maintenant tous les participants du dernier combat avant la finale, qui opposerait le vainqueur à Mr Satan. Un léger sourire lui étira les lèvres lorsqu'il passa la porte menant à la salle adjacente au terrain de combat. Il attendait ce match de pied ferme. Mais pour l'instant, il avait une dernière chose à faire avant d'être vraiment prêt.

***

Chichi porta les mains à sa bouche lorsque Trunks s'écroula au sol. Elle regarda Bulma, qui était très calme malgré ce qui venait de se passer.

"C'est horrible... Bulma..." commença t-elle. Son amie tourna la tête vers elle.

"Horrible ? Quoi ? Végéta a gagné. C'est bien, non ?"

"Oui, mais... et Trunks ?" fit Chichi, l'air offusquée par sa réponse. Le visage de Bulma prit une expression de surprise, et elle regarda Trunks, apparemment inconscient, pendant que l'arbitre comptait.

"Trunks ? Il va bien. Il lui en faut plus que ça. Je reviens." Sur ce, elle se leva, manquant renverser Krilin qui tendait la tête par-dessus son épaule pour voir le terrain.

"Tu pourrais faire attention !" lui fit Bulma. Krilin semblait de nouveau tomber des nues.

"Où vas tu ?" demanda Chichi. "Je peux t'aider ?"

Bulma s'arrêta, sous les regards de la petite troupe. "Non," fit-elle. "Je vais voir Végéta."

Elle se fraya un passage parmi ses amis, et descendit les escaliers au pas de course. Elle savait que dans une semaine tout au plus, Trunks serait remis. Mais Végéta avait encore des matchs à disputer, et elle voulait s'assurer qu'il n'était pas blessé.

Elle descendît dans les vestiaires, malgré les protestations véhémentes d'un juge qui la suivait, voulant lui interdire l'accès à la pièce, sous le mauvais prétexte qu'elle n'était pas participante. Elle le poussa de côté. Elle assistait à des tournois depuis plus longtemps que ce gringalet était en vie. Il n'allait pas lui dire ce qu'elle avait à faire. Elle entra et chercha Végéta du regard. Il n'était nulle part. Dans les vestiaires, il n'y avait plus que Majin Buu, qui lisait une bande dessinée à l'envers, en tentant de comprendre ce qu'il voyait d'un air préoccupé, et Pan, qui était à la porte donnant sur le terrain. Elle se retourna et courut vers Bulma quand elle la vit.

"Bulma !" fit-elle, d'un ton joyeux. "Je participe à la demi-finale ! Tu as vu ça ?" Bulma se pencha et la prit dans ses bras. Elle sentit le petit cœur de la fillette battre à tout rompre.

"Bravo," fit-elle. "Tu es très forte, tu vas gagner, c'est sûr." Le visage de Pan s'illumina d'un sourire radieux.

"Tu as vu Végéta ?" demanda Bulma. Pan acquiesça.

"Il est rentré après son combat."

"Il allait bien ?" fit Bulma. La fillette lui répondit aussitôt.

"Il n'avait pas l'air blessé. Mais sa tenue est toute déchirée."

"Et... où est-il maintenant ?"

"Il est parti par-là, fit Pan, en désignant une porte dans le mur derrière Bulma. Elle se retourna, et fronça les sourcils. Par-là ? pensa t-elle. Mais il n'y a rien pour lui ici. A part... Elle sourit. Oui, c'était bien le comportement typique d'un Saiyen. Elle s'avança dans le couloir, devinant ce qu'elle allait trouver. Elle ne se trompait pas.

Elle découvrit Végéta, sa tenue toute déchirée, noircie et encore fumante, qui tenait un homme par le revers de sa chemise, les pieds à trente centimètres du sol. L'homme étouffait, et ne pouvait pas parler, malgré toute la bonne volonté de son interlocuteur. Bulma posa rapidement Pan au sol, et se jeta sur lui. Elle lui tapa sur l'épaule, en faisant attention de ne pas se faire mal, et prit son ton le plus autoritaire.

"Lâche le ! Je croyais que tu étais plus malin que ça. Tu ne vois pas que tu l'étrangles ?"

Il posa l'homme, dont le visage venait de passer du rouge au violet. Ce dernier s'effondra au sol, et reprit difficilement sa respiration.

"Mais j'ai faim," fit Végéta, en tournant la tête vers elle. "Et cet idiot ne veut pas comprendre."

"Je suis certaine que tout va s'arranger." Elle se frotta le poing. "Monsieur ?" demanda Bulma, en se penchant au-dessus de l'homme. "Vous pourriez nous commander un repas pour vingt personnes, s'il vous plait ? Et c'est urgent," ajouta t-elle en faisant un petit signe en direction de Végéta.

L'homme releva la tête, acquiesça d'un signe, en adressant un regard plein de reconnaissance à Bulma. Il se dépêcha de s'enfuir dans les cuisines, trop heureux d'être de nouveau libre de respirer.

"Et voila, fit Bulma. "C'est aussi facile que ça."

"Hm." grogna Végéta, son visage toujours de glace. Il croisa les bras, en se demandant pourquoi on ne lui avait encore rien apporté. Il commençait sérieusement à perdre patience. Son estomac grondait. Bulma passa les mains sur son dos, d'un air dégoûté.

"Végéta," fit-elle. "Evidemment, tu n'as pas porté d'autre tenue. Ca va, au moins ?"

Il plongea les yeux dans les siens. Et ne répondit pas. Ces humains et leurs questions idiotes... Mais c'était Bulma, pas n'importe quel humain. Il soupira.

"Oui," fut sa seule réponse, jugeant que c'était plus que suffisant. Il tourna de nouveau la tête vers la porte où l'homme avait disparu. Il leur donnait encore quelques secondes. Après quoi, il faudrait qu'il s'en occupe lui-même.

"J'espère pour toi," fit Bulma. "Parce que si tu perds ce championnat, je te le ferais regretter. Et tu ne forces pas, compris ? A ton âge."

Végéta en oublia momentanément son ventre. Il faillit sourire, mais ça aurait été indécent, devant les humains qui commençaient à s'agitaient comme des fourmis, maintenant pris de folie subite. Bien, ils se décidaient quand même à réagir, se dit-il.

"Mon âge ? Les Saiyens vivent bien plus longtemps que vous autres les humains. Je suis encore jeune, figure toi. Et pour longtemps." Il ne mentait qu'un tout petit peu. Bulma sourit et plongea une main dans sa poche.

"Bon, en attendant, jeune homme, je crois que vous avez de la chance. Si j'arrive à la retrouver... ah, voila," fit-elle d'un air de triomphe, en sortant une capsule de sa poche. Pan, jusque là admirative devant le comportement de Bulma, s'approcha pour mieux voir. Bulma pressa le bouton de la capsule, et la jeta devant elle. Végéta tourna la tête pour voir ce qui allait apparaître. Un simple sac de voyage.

Bulma s'agenouilla à côté du sac, et l'ouvrit. Pan vint à côté d'elle, encore plus curieuse. Bulma se releva, en tenant un petit tas de tissus bleu. Une autre tenue de combat. "Tiens," fit-elle, en lui tendant le vêtement. "Va te changer. Après, tu pourras manger. Ils en ont sans doute pour quelques minutes, encore. De toute façon, tu as le temps, le prochain combat doit commencer dans une demi-heure.

Végéta serra les dents, et prit ce qu'elle lui tendait. Quelques minutes ? Mais il allait mourir de faim dans trois secondes, s'il n'avalait rien. Puis il laissa tomber. Bulma ne se tairait jamais s'il n'obéissait pas. Il tourna la tête, et s'éloigna pour trouver un endroit où se changer. Bulma le regarda partir, soupira, et son regard tomba sur Pan, qui la regardait bouche bée.

"Il faut savoir parler aux hommes, tu sais," fit-elle. "Tu apprendras, crois moi."

Pan acquiesça, encore ébahie de l'autorité dont Bulma venait de faire preuve. Puis elle prit la main que lui tendait Bulma, et elles se dirigèrent toutes les deux vers les cuisines, pour avertir le chef que Végéta n'allait pas tarder à revenir, au cas où ils tenaient encore à la vie.

Trunks sortit d'un halo sombre. Il se rendit également compte que la douleur revenait. Son corps entier était meurtri. Il ne pouvait toujours pas bouger, et sentit qu'on le soulevait, puis qu'on le posait sur une civière. Après quoi on l'emporta en vitesse vers l'infirmerie. Il entendait des voix autour de lui, sans arriver à comprendre ce qu'elles disaient. Son esprit refusait de fonctionner. Il ne parvenait même pas à compter ses côtes cassées.

On le posa sur un lit, et il sentit tout à coup une agitation autour de lui. Il ouvrit difficilement les yeux, et vit la tête de son ami Goten penché au-dessus de lui. Il tenta de lui sourire pour le rassurer, mais ne réussit même pas à garder les yeux ouverts. Bon sang, s'il survivait, il ferait payer à son père pour ce qu'il venait de lui faire.

Il entendit vaguement de nouvelles voix, sans pouvoir vraiment les identifier. Puis tout à coup, il sentit que quelqu'un lui saisissait le bras droit. Au lieu de lui faire mal, son bras meurtri fut soudainement envahi par une fraîcheur étonnamment relaxante. Puis la sensation monta, jusqu'à son épaule, pour lui envahir progressivement la poitrine, puis tout son corps. Et soudain, il se sentit plus en forme que jamais. Il était complètement guéri. Il ouvrit les yeux d'un coup.

Et vit le visage souriant de Dunde au-dessus de lui. Il sourit à son tour, et s'assit dans son lit. A quelques mètres de là, les médecins faillirent s'évanouir.

"Merci, Dunde," fit Trunks, ne sachant pas comment exprimer toute sa gratitude. C'était un des avantages de connaître Dieu personnellement.

"Ca va mieux ?" demanda le Namek. Trunks sauta sur ses pieds, et les docteurs s'évanouirent pour de bon.

"Super, merci mille fois." Ses yeux brillaient de plaisir. Il se rendit compte avec surprise que derrière Dunde, il y avait Goten, Gohan et Videl, ainsi que Chichi. Il leur sourit à tous, en faisant un petit signe de victoire. L'absence de ses parents ne l'étonnait pas du tout. Il donna un coup dans le dos de Goten, et éclata de rire.

"Qu'est-ce qui est si drôle ?" demanda son ami.

"Ta tête," répondit Trunks. "On dirait que tu as vu un fantôme." Goten sourit, se rendant compte qu'il s'était réellement inquiété pour son ami. Ils sortirent tous de l'infirmerie, et prirent le chemin des gradins.

"Ca ne te fait rien d'avoir perdu ?" demanda Goten.

"Si," fit Trunks, soudain prenant un air sérieux. "Je vais voir mon père," fit-il, "j'ai quelques mots à lui dire." Il sentit une pression sur son épaule. Il tourna la tête, pour voir Gohan.

"Non," fit ce dernier. "Il a eu raison."

Trunks s'arrêta, et se tourna vers lui.

"Quoi ? Qu'est-ce que tu veux dire ?" lui demanda t-il, en fronçant les sourcils.

"Ton père a bien fait de t'arrêter. Tu es allé trop loin, tu as failli tuer des gens dans le public."

Trunks battit des paupières, puis se rappela de ce qui s'était vraiment passé. Puis il rougit jusqu'à la pointe des oreilles. Lorsqu'il tenta de parler, il ne put que bafouiller.

"Je -- ah, oui -- " ; il préféra se taire. Il prit une profonde inspiration, et tenta de mettre de l'ordre dans ses idées. Complètement concentré sur sa puissance, il en avait même oublié un instant la présence des spectateurs. Et ce n'était que de la chance si son attaque finale n'avait pas fait de dégâts. Du coup, sa colère envers son père retomba. Il avait agi avec discernement. Il lui faudrait peut-être même s'excuser auprès de lui. Gohan lui frotta la tête d'une main.

"Ce n'est pas grave, il n'y a rien de cassé. Ou pire..." fit-il. Trunks frissonna à cette idée. "Viens, on va s'asseoir," continua Gohan. La petite troupe continua son chemin.

"Je ne comprends toujours pas comment il a pu gagner," fit Trunks. "J'étais bien plus fort que lui." A côté de lui, Gohan acquiesça de la tête.

"Tu as commis une erreur classique," fit-il. Trunks le regarda, en l'écoutant attentivement. La réputation de combattant de Son Gohan n'était plus à faire.

"Tu as trop compté sur ta force," fit Gohan. "Et tu as complètement négligé ta vitesse de réaction. Tes réflexes. C'est vital, tu dois absolument travailler cet aspect si tu veux progresser." Trunks acquiesça. Gohan avait été le premier à atteindre le niveau deux. Il savait de quoi il parlait. Et Trunks comprenait un peu mieux. En effet, son père n'avait pas eu beaucoup d'efforts à faire. Il était rôdé aux combats rapides depuis bien plus longtemps que lui. Pas étonnant qu'il ait décidé de donner l'avantage à Trunks, en ne se transformant pas. Il était certain de gagner, contre son fils.

"Je comprends," fit Trunks, d'une voix qui exprimait toute son amertume. Son père ne devait pas avoir une très haute opinion de lui, maintenant. Il se sentait honteux de ce qu'il avait fait.

"Ne t'inquiète pas," fit Dunde. Trunks pivota, pour le regarder. Il était rare que Dunde se mêle des histoires des hommes. "L'estime que Végéta te portes n'a pas baissé. En fait, elle a même augmenté." Trunks était surpris.

"Pourquoi ?" demanda t-il. "Je suis un imbécile, j'aurais pu tuer des centaines de gens." Dunde inclina la tête.

"C'est une erreur. Ton père en a commis bien d'autres, plus graves, il ne peut pas t'en vouloir. Mais par contre, tu as progressé à ses yeux. Je t'assure, il considère que tu t'es bien battu."

Inutile de demander à Dieu comment il savait de telles choses. Trunks était un peu surpris par la nouvelle, mais ça lui faisait plaisir. Si son père en tirait un bilan positif... c'était plutôt bon signe.

Ils passèrent à côté de Piccolo, dont les yeux ne bougèrent même pas. Dunde s'assit de nouveau à sa place, à côté du grand Namek. Trunks et les autres continuèrent vers leurs places dans les tribunes. Les deux demi-Saiyens discutaient déjà d'autre chose, comme si rien ne s'était passé. Dunde soupira légèrement, ce qui fit pivoter une oreille de Piccolo d'une fraction de millimètre.

"Ne prends pas un air si surpris, Piccolo," fit Dunde. "J'ai guéri Trunks, oui. Tu l'aurais laissé dans cet état ?"

"C'est un petit idiot," fit Piccolo. Dunde sourit légèrement.

"Tu n'as jamais fait d'erreurs, toi ? Il est jeune, il apprend." Piccolo serra les dents. C'était la vérité, il avait fait des choses bien pires que Trunks aujourd'hui, du temps où il combattait contre Son Gokuu. Il avait tendance à l'oublier. Ca lui laissait quand même le droit d'être de mauvaise humeur, s'il en avait envie.

Son oreille reprit sa position antérieure. La discussion était finie. Encore plusieurs minutes avant le prochain match, malheureusement. De son temps, pensa t-il, on ne faisait pas de si longues pauses avant les combats. Dunde sourit de nouveau.


Fin du chapitre 2.
Dernière édition par Antarka le Mar Nov 17, 2015 13:49, édité 1 fois.
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Re: [Archive] Un Prince nommé Végéta

Messagepar Rammus le Ven Nov 06, 2015 20:29

Merci pour le boulot fournis en amont afin de nous ressortir cette fic. J'ai essayé de griller les étapes pour lire les chapitres en avance :p, mais effectivement elle est introuvable sur le net. Merci à toi et à son auteur !
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Re: [Archive] Un Prince nommé Végéta

Messagepar Antarka le Ven Nov 06, 2015 22:50

Y a pas tant de boulot que ça ^^‘ mais merci.

Heureux que tu l'ai pas trouvé sur le net, ça aurait rendu inutile de la poster ici.


Résumé des chapitres precedents :

Spoiler
Vegeta s est posé en handicap de ne pas se transformer en Super Saiyan contre Trunk, ce qui n empecha pas la defaite de ce dernier, qui manqua provoquer une catastrophe en perdant son sang froid.
Buu s est quand a lui qualifier pour la phase finale sans problème, combat qui le verra opposé à la fois à Vegeta et Pan.


Un Prince nommé Végéta -- Chapitre 3





Végéta arriva à la porte. Il avait sa nouvelle tenue de combat. Bulma le vit, et elle s'avança, suivie de Pan et d'un cuisinier. L'homme regarda autour de lui, d'un air étonné.

"Où sont... les autres invités ?" demanda t-il d'un ton peu assuré. Bulma tendit un doigt vers Végéta.

"Ils sont tous là. Végéta, c'est prêt."

Il ne se fit pas prier. Il s'avança, et l'homme s'écarta à temps pour le laisser passer. Il se dirigea droit vers la table, chargée de plats fumants, s'assit et commença sans plus de cérémonie à engloutir tout ce qu'on lui avait préparé. Tous les plats y passèrent les uns après les autres.

Bulma et Pan étaient habituées à voir un Saiyen manger, mais pas les cuisiniers. Lorsqu'ils virent toute la nourriture préparée disparaître, ils commencèrent à s'inquiéter.

Un des cuisiniers s'approcha discrètement de Bulma. Elle tourna la tête vers lui.

"Heu..." commença l'homme. "Vous croyez qu'il en aura assez ?"

"Oui," fit Bulma, "il ne mange jamais beaucoup avant un combat. Le trac, vous comprenez." L'homme acquiesça, bouche bée. Végéta cessa une seconde d'engloutir la nourriture, pour lever un sourcil. Ce n'était pas le trac qui l'empêchait de manger ; mais inutile de le lui faire remarquer. Il avait d'autres préoccupations pour le moment. Il s'empara d'un autre plat.

Comme l'avait prévu Bulma, Végéta s'arrêta à l'avant dernière portion, complètement rassasié. Il se leva, son visage toujours aussi froid que d'habitude, et quitta la pièce.

Bulma remercia les cuisiniers, et suivit Végéta vers le terrain de combat. La demi-finale allait commencer. L'arbitre criait déjà dans son micro, à l'extérieur. Bulma fit un signe de la main à Pan, et courut pour aller regagner sa place. Pan lui rendit son salut, et se dirigea avec émotion vers la porte de sortie.

"Mesdames et messieurs," fit l'arbitre, "voila le dernier combat avant la finale. Les règles de ce combat sont simples : nous avons trois participants, sélectionnés lors des deux premiers tours, et ils vont s'affronter simultanément. Le gagnant de ce match affrontera Mr Satan en finale." Ses derniers mots furent salués d'une ovation pour le champion du monde des arts martiaux. Satan, dans sa tribune, se leva, et tendit les bras vers le ciel. La foule l'acclama de nouveau. Il prit un micro, et s'adressa au public.

"Vous connaissez déjà le nom du futur vainqueur, non ?" demanda t-il. De nouveaux cris lui firent savoir que la foule n'avait pas perdu foi en lui. Il était toujours le champion incontesté, même s'il se demandait comment il allait faire pour le rester cette année encore. Une chose à la fois, se dit-il. Il aviserait le moment venu. Il se rassit, toujours sous les applaudissements du public.

"Et maintenant," fit l'arbitre, "applaudissez nos trois derniers participants."

Dans les vestiaires, Pan, Buu et Végéta prirent le chemin de la sortie.

***

Bulma regagnait la tribune lorsque Pan sortit sur l'aire de combat. Elle s'assit, et remarqua que Trunks était là, complètement remis de son combat. Elle fut un instant étonnée, puis se souvint que Dunde pouvait guérir n'importe quelle blessure. Une bonne chose de faite. Il ne pourrait pas faire semblant de s'évanouir quand elle lui passerait le savon qu'il méritait.

Pan s'avança lentement sur le ring. Elle hésitait, maintenant qu'elle se rendait compte qu'elle était en demi-finale. Ses adversaires étaient très forts, elle ne savait pas comment elle allait faire pour se battre. Elle repensa aux leçons que lui avait données son père. Il lui faudrait absolument se rappeler de toutes les astuces qu'il lui avait apprises. Elle leva la tête vers le public, puis continua d'avancer.

Buu s'avança à son tour sur le terrain, en tournant la tête à droite et à gauche. Il allait se battre contre cette enfant, la petite fille de Mr Satan. Son ami lui avait spécifié qu'il faudrait lui laisser la victoire, s'il se battait contre lui. La directive s'appliquait-elle également à Pan ? Il aurait du lui demander. Il fouilla dans ses poches à la recherche de quelque chose à manger, mais ne trouva rien. Tant pis, il se concentrerait sur son ses adversaires. Quelle drôle d'idée, quand même, ce combat à trois.

Le dernier participant sortit des vestiaires. Végéta inclina la tête, à cause de la lumière du soleil. C'était une journée magnifique, le ciel était d'un bleu pur, sans nuages. Un léger vent soufflait sur le stade, rafraîchissant les pierres surchauffé. Il avait appris à apprécier de telle choses, avec le temps. En fait, depuis qu'il était totalement en paix avec lui-même. Il se souvenait exactement de la nuit, quelques années auparavant, où il avait finalement fait face à sa propre réalité. Depuis ce moment là, il avait cessé de se battre contre des souvenirs. Et il avait commencé à vraiment apprécier la vie sur cette planète. Il regarda Bulma pendant une fraction de seconde. Il put voir dans ses yeux qu'elle savait ce qu'il pensait à ce moment précis. Et à sa façon, elle lui souhaitait bonne chance.

Ses petits yeux noirs se posèrent sur Majin Buu, et il cessa de sourire. Il se mit au troisième coin du triangle que formaient maintenant les combattants, et décroisa les bras, pour se mettre en position de défense. Il jeta un coup d'oeil à Pan-la fille de Gohan, elle était forte, mais ce n'était qu'une inoffensive fillette de quatre ans, elle allait se faire balayer en un instant. Ce qui l'intéressait plus, en revanche, c'était le combat contre Majin Buu.

Buu se rendit compte que Végéta le regardait. Il fixa un moment son regard sur lui, et pendant un instant, son visage ne fut plus celui d'un gros bébé. Il se rappelait de ce que pouvait faire Végéta.

L'arbitre, au centre du triangle, recommença son discours.

"Je rappelle aux participants qu'ils n'ont pas le droit de porter de coup mortel, sans quoi ils seraient disqualifiés. Mis à part ce petit détail, tous les coups sont permis." Il s'éloigna prudemment, jusqu'au bord de la surface de pierre, avant de crier, "Vous pouvez y aller !". Puis il courut se mettre à l'abri.

Pan fut tout d'abord surprise. Personne ne bougeait. Buu et Végéta se regardaient dans les yeux. Elle n'osait pas attaquer la première. Elle attendrait de voir comment les choses allaient évoluer.

Buu éclata de rire. Puis il regarda de nouveau Végéta.

"Hé, Végéta," fit-il. "Tu veux encore te battre contre moi ? Tu ne te souviens pas de ce qui t'es arrivé, la dernière fois ? A mon avis, tu ferais mieux d'abandonner."

Végéta serra les dents. Si, il se souvenait parfaitement de ce jour là. Il avait voulu sauver l'humanité, en supprimant celui qui menaçait de l'exterminer. Il avait forcé son corps à délivrer toute son énergie vitale. Pour créer une gigantesque explosion, qui avait ravagé les alentours. Mais ça n'avait pas suffi. Rien ne pouvait atteindre Buu. Il s'était régénéré, même après que son corps ait été déchiqueté. Végéta se rendit compte avec une certaine surprise que Buu, depuis dix ans, n'avait pas du tout changé. Est-ce que son créateur, en plus de lui donner l'invincibilité, l'avait fait immortel ? Mais nul n'est vraiment invincible, se dit Végéta. Buu pas plus que les autres. Et aujourd'hui, il se sentait capable de gagner.

"Tais-toi," fit Végéta. "Je me battrais."

"Comme tu veux," fit Buu, en se préparant à lui foncer dessus. Végéta lui fit un signe de la main.

"Un instant, et je suis à toi." Buu se redressa. Il voulait s'échauffer ?

Végéta sentit sa puissance monter. Il n'avait pas besoin de faire d'efforts de concentration pour ça, désormais. Il savait qu'il n'aurait pas une chance sous son apparence normale, comme lors de son combat contre Trunks. Lentement, il fit donc augmenter son énergie.

Le vent commença à s'élever sur la surface de combat. La poussière soulevée par les précédents combats fut chassée par cette brise surnaturelle. Végéta serra les poings, et son aura de Super Saiyen se matérialisa autour de lui. Ses cheveux ne bougèrent pratiquement pas, mais prirent la couleur dorée caractéristique. Une fois de plus, le public retint son souffle.

Mais Végéta n'en avait pas fini. Il continua de se concentrer, de plus en plus. Il se courba légèrement en arrière, et sentit ses muscles encore augmenter de volume, et se durcir. Son corps se modifia lentement, devenant plus grand et mieux proportionné. Ses cheveux prirent une teinte plus foncée.

Pan luttait de toutes ses forces pour ne pas se faire emporter par le flot d'énergie que déversait Végéta. Mais elle sentait ses pieds glisser petit à petit, bien qu'elle soit maintenant pliée en deux pour mieux résister. Son père lui avait appris à 'sentir' la force d'un adversaire. Et ce qu'elle ressentait actuellement la glaçait de peur. Une puissance gigantesque, qui la submergeait totalement. Elle en avait presque mal à la tête.

Les éclairs bleutés explosèrent et coururent sur le sol lorsque Végéta dépassa dans un cri le niveau deux du Super Saiyen. C'était maintenant une tempête énergétique sur le stade. Pan fut projetée dans les airs, et seule la technique qui lui permettait de voler l'empêcha de tomber au sol. Elle s'éloigna de quelques dizaines de mètres. Végéta redressa la tête. Le flot d'énergie que canalisait son corps était inimaginable. Ses cheveux, sous ce niveau, étaient encore plus rejetés en arrière. Et ses yeux étaient d'un bleu encore plus profond. De petits éclairs crépitaient autour de son corps.

Mais s'il voulait avoir une chance contre Majin Buu, il ne devait pas en rester là. Buu l'avait déjà vaincu, facilement, sous cette apparence. Végéta lâcha donc son énergie. L'île entière se mit à trembler. Le centre du stade fut envahi de lumière, et pendant un instant, il fut impossible de distinguer quoi que ce soit. Puis l'énergie se dissipa. Un petit cratère était imprimé dans la pierre, sous les pieds de Végéta qui flottait à quelques centimètres du sol déchiré. Les spectateurs étaient terrifiés. Lorsque Végéta s'était transformé, certains avaient reconnu celui qui, dix ans auparavant, avait tué des centaines de personnes d'un simple geste de la main. Mais personne n'osait bouger.

Buu, les yeux étrécis, regarda Végéta se redresser. Il était donc au moins aussi fort que lui, maintenant, car il pressentait que ce n'était pas là sa limite. Comment est-ce que ça se faisait ? La dernière fois, il n'avait pas été si fort.

"Alors," fit Végéta. "Tu veux toujours que j'abandonne ?" Il sourit légèrement. Puis simultanément, les deux combattants se volatilisèrent.

Des sons ressemblant fortement à des coups de canon retentirent dans l'air, et les ondes de choc secouèrent les spectateurs. Végéta et Buu se battaient cependant à plusieurs centaines de mètres du sol.

C'était un combat au corps à corps. Personne n'avait encore réussi à porter un coup ; les deux adversaires paraient toutes les attaques de l'autre. Végéta se sentait renaître. Il pouvait faire ce qu'il voulait de son corps. Sous son apparence de Super Saiyen 2, il lui pouvait se déplacer comme il voulait, à des vitesses inimaginables. Et la force supplémentaire qu'il avait acquise au cours des dernières années lui permettait maintenant de rivaliser contre Buu. Mais il n'avait pas simplement acquis une plus grande puissance. Il avait augmenté sa vitesse de réaction. Dans cet état, il pouvait porter des centaines de milliers de coups par seconde, sans se fatiguer. Le problème, c'est que Buu faisait exactement la même chose.

Buu était tout de même surpris par les progrès que Végéta avait fait. Il n'avait pas encore pu le frapper. Il appréciait la façon qu'avait le Saiyen d'aller droit au but, en se battant directement à pleine puissance. Il avait attendu un tel combat depuis bien longtemps.

C'était la même chose pour Végéta. Depuis quelques années, il savait que la course à la puissance était terminée, plus personne ne pouvait rivaliser contre Kakarotto ou lui. Et ces deux là n'étaient plus ennemis. Il avait conservé l'habitude de s'entraîner quotidiennement, dans sa salle de gravité. Il n'avait plus recherché à augmenter son énergie à des niveaux fabuleux. Mais curieusement, sa force avait augmenté d'elle-même, sans qu'il ait à torturer son corps. Végéta sentait que ça avait quelque chose à voir avec son état d'esprit, mais il ne savait pas exactement de quelle façon ça pouvait entrer en jeu. Peut-être simplement était-il plus calme, moins pressé.

Il se tourna et réussit à placer un pied dans le ventre de Buu. Sa chair se déforma, épousant la forme de sa botte, mais Végéta devait déjà parer les poings vengeurs de Buu. Il avait bien fait de lui laisser la vie sauve, après le combat contre le Buu maléfique, se dit-il. Sinon, il n'aurait eu aucun adversaire aujourd'hui. Végéta sentit ses instincts de Saiyen reprendre le dessus. Il se sentait à la fois invincible et immortel, et plus que tout, sa fierté dépassait toutes les limites. Mais une partie de sa cruauté avait disparu, comme s'il s'était assagi avec le temps. Il y avait cependant une différence entre la cruauté brutale, irréfléchie, et l'impitoyabilité. Il profiterait de la moindre occasion, sans laisser une chance à son adversaire. Ce sentiment là était beaucoup plus dangereux, mais il avait appris à le contrôler.

Buu réussit à frapper Végéta au visage. Le Saiyen serra les dents, et disparut pour le frapper à son tour dans le dos. Buu se retourna en l'air, et projeta une boule d'énergie capable de détruire une étoile. C'est comme ça ? se demanda Végéta. Les choses sérieuses vont commencer.

Végéta repoussa la boule de feu d'une main, et elle alla exploser dans l'espace. Buu se rendit compte qu'il venait de déclarer ouvertement la guerre à son adversaire. Végéta sourit, et tendit une main, perpendiculairement à son torse. Puis avec un cri, il lança son propre rayon. Buu ne se fit pas prier. Il projeta lui aussi un rayon en même temps. Les deux énergies se rencontrèrent, et l'explosion résultante illumina le ciel pendant un instant. Puis le corps à corps reprit de plus belle.

Gohan fronça les sourcils. Ces deux-là étaient complètement fous. Ils allaient tout détruire, s'ils continuaient de se battre avec leurs techniques les plus puissantes. Heureusement, leur premier enthousiasme semblait être passé, et ils se battaient de nouveau normalement. Si jamais un de leur rayon atteignait le sol, il pouvait très bien désintégrer la planète.

Piccolo était surpris par l'énergie et la technique de Végéta. Apparemment, d'après ces quelques minutes de combat, il pouvait dire que les deux combattants étaient de la même force. Combien de temps allaient-ils encore tenir à se rythme ? Dunde et lui se regardèrent un instant. Oui, ils le sentaient tous les deux, Buu comme Végéta n'étaient pas au maximum de leurs capacités. Ce qui promettait encore un long combat.

Trunks et Goten observaient tous les deux le combat, bouche bée. Ils comprenaient maintenant parfaitement pourquoi ils avaient perdu. Dix ans auparavant, Végéta avait perdu contre Buu, mais maintenant, il arrivait à lui tenir tête. Seul Son Gokuu sous son apparence de Super Saiyen 3 avait réussi à contenir Buu, dans le passé. Végéta n'avait pas la puissance de Gokuu, mais Buu ne se donnait pas à fond non plus. Trunks se demandait encore comment son père avait pu repousser le coup de Buu aussi facilement, un instant auparavant. Lui aussi avait encore des réserves, il aurait pu le jurer.

Végéta donna une rapide série de coups de poing, que Buu arrêta tous. Mais un pied de Végéta lui atterrit de nouveau dans le ventre, et Buu en eut le souffle coupé. Il lui fallait réagir. Végéta était trop rapide pour qu'il puisse tenter la même prise qui lui avait permis de gagner contre Goten. Mais il avait une autre idée. Il sentit Végéta passer derrière lui, et Buu descendit rapidement. Il leva la tête et vit Végéta le suivre, par derrière. Buu se retourna alors, et expédia deux morceaux de sa propre chair rose sur le Saiyen. Celui-ci, étonné, ne fut pas assez rapide pour réagir. Un morceau lui emprisonna les poignets, l'autre les chevilles. Il ne pouvait plus bouger. Buu remonta alors, et le frappa de ses deux poings réunis, à la base du cou. Malgré toute sa puissance, Végéta sentit sa vision se brouiller. Il se laissa tomber au sol, pour reprendre ses esprits.

Mais l'autre le suivait, et le frappait maintenant de ses pieds. Buu avait utilisé la même technique que lors de son premier combat contre Végéta, un peu améliorée. Mais le Saiyen ne s'avoua pas vaincu. Il se concentra, tendit ses bras au maximum. Il fit exploser le lien rose. Puis d'un petit rayon, il coupa celui qui lui tenait les pieds. Après quoi il disparut de nouveau, et frappa Buu à la tête. Celle-ci se déforma, complètement aplatie. Ceux qui avaient des jumelles sursautèrent.

Sans donner le temps à Buu de se remettre, Végéta lança quelques petites boules d'énergie, en prenant soin qu'elles explosent toutes sur Buu. Ce dernier tomba au sol. Il réussit à modifier sa trajectoire pour s'écraser sur la surface de combat.

Pan avait observé tout le combat depuis sa position aérienne. Elle était proprement terrorisée, et seule la perspective de perdre l'empêchait de s'enfuir. Elle ne comptait pas attaquer, cependant.

Buu se redressa tant bien que mal. Son corps entier était déformé, troué, et sa tête ne ressemblait plus à grand chose. Végéta se posa devant lui, et croisa les bras. L'arbitre se demandait comment l'autre pouvait toujours être en vie. Aussi fut-il étonné de le voir se régénérer. Au bout de quelques secondes, Buu avait retrouvé son aspect normal. Il se tapa sur le ventre, l'air triste, pour s'épousseter, et dévisagea Végéta. Quelques gouttes de transpiration perlaient au front de ce dernier.

Les deux adversaires se regardèrent un bon moment sans prononcer un mot. Le silence était total, car le public n'osait pas parler non plus.

"Pas mal," finit par dire Végéta. "Tu n'es pas au maximum, n'est-ce pas ?"

"Toi aussi, tu te retiens," fit-il. Végéta sourit. "Je n'ai pas envie de gagner trop vite, c'est tout." Buu sourit.

"Tu bluffes. Tu ne pourras pas résister longtemps. Tandis que moi, je me régénèrerais tant que je voudrais."

"Pff," fit Végéta, en croisant les bras. "Il y a d'autres moyens de gagner."

Puis il se rendit compte que Buu n'était plus devant lui. Et un des poings de son adversaire le frappa sur le côté de la tête. Végéta contre attaqua aussitôt, en saisissant Buu par un revers de sa veste. Puis il se servit de la masse de son adversaire pour le faire basculer, et le projeta dans les airs avec les pieds. Et lança une nouvelle boule d'énergie, que Buu évita. Mais Végéta était déjà derrière lui, et le combat reprit avec une nouvelle intensité. Dans le ciel, la lumière dégagée devint rapidement éblouissante.

Bulma en avait le souffle coupé. Elle n'avait pas imaginé que Végéta puisse tenir tête à Majin Buu aussi longtemps. Comme un enfant avec un nouveau jouet, il faisait durer son plaisir. Les autres regardaient également la lutte avec attention, en se demandant qui allait finalement avoir le dessus.

Seul le bruit des explosions pouvait renseigner les spectateurs sur le déroulement du combat. En dehors de ça, les deux adversaires étaient trop rapides. Mis à part le fait que se battre dans les airs semblait tout à fait naturel, aujourd'hui, les combattants faisaient preuve d'étranges capacités.

Dans sa tribune, Mr Satan était malade. Son visage était blanc comme la craie. Si Buu était le vainqueur, il pouvait compter sur son abandon, et il resterait le champion du monde. Mais si Végéta remportait ce combat, c'était une autre paire de manches. Il ne voyait pas comment convaincre le Saiyen de perdre. Il le savait très susceptible.

D'un pied, Végéta donna une rapide série de coups au but. Mais Majin Buu contre-attaqua aussitôt, pour donner trois grands coups de poing en plein dans l'estomac de Végéta, qui eut un instant le souffle coupé. Buu s'était déjà placé derrière lui, et le Saiyen le frappa d'un coude au menton, avant de se retourner et de lui lancer une petite boule d'énergie qui fit explosion à bout portant. Mais pas avant que le rayon de Buu n'explose contre sa jambe, brûlant la tenue de Végéta.

Piccolo était complètement abasourdi. Ni l'un ni l'autre ne semblait faiblir, après de si violents efforts portés à de telles vitesses. Lui-même commençait à avoir mal à la tête à force de suivre leurs mouvements. Il était content de ne pas avoir participé. Quant à Dunde, il ne parvenait toujours pas à déterminer lequel de ces deux là remporterait la victoire. Tout était encore possible.

Tout à coup, les deux adversaires firent de nouveau apparition sur la surface de combat. Ils étaient tous les deux un peu essoufflés, et avaient besoin de se reposer un instant. Mais il ne baissaient pas leur garde pour autant, et leurs yeux restaient attentifs au moindre mouvement de l'autre. Buu régénéra quelques récentes blessures, et Végéta jura silencieusement. Ce maudit extra-terrestre était inépuisable. Sa propre tenue de combat était de nouveau toute déchirée et brûlée. Il saignait en de nombreux endroits, mais il n'avait rien de sérieux. Et il gardait confiance en lui.

"Tu as changé," fit Buu. Végéta savait qu'il ne pensait pas simplement à sa force physique. Buu avait remarqué que Végéta se battait selon de nouvelles règles. Cette fois-ci, la victoire n'était pas son seul but. Il se battait vraiment.

"Tu ne te bats pas à fond," fit Végéta. "Je suis un peu déçu. Tu as peur ?"

"Je ne veux pas te faire mal, c'est tout," répliqua Buu. Végéta le nargua.

"Ne t'inquiète pas pour moi. Bats-toi au maximum."

"Tu perdrais tout de suite," fit Buu.

Depuis la tribune, Gohan se demanda ce que les deux combattants cachaient. L'attitude de Végéta était surprenante. Il ne laissait pas une opportunité à son adversaire de prendre l'avantage, mais apparemment, il se ménageait. Comme s'il voulait faire durer le combat.

"Bon," fit Végéta. Il se tendit, et augmenta encore son énergie un peu. Son aura brillante explosa de nouveau autour de lui. Buu eut le temps d'écarquiller les yeux avant d'être projeté en l'air par un pied surgi de nulle part. Végéta le frappa ensuite en l'air, et Buu s'écrasa sur les pierres du ring. Il se redressa aussitôt, et repartit à l'attaque. Mais son soupçon s'avérait exact : Végéta était maintenant encore plus rapide. Quoi qu'il en soit, il avait encore plus d'un tour dans son sac.

Buu se rendit rapidement compte qu'il perdait. Inexorablement, les poings de Végéta le frappaient de toutes parts. Il voyait son adversaire, mais toutes les tentatives qu'il faisait pour l'atteindre étaient vaines. L'autre parvenait à éviter toutes ses attaques. Et le corps de Buu portait de plus en plus de marques de poings.

Excédé, Buu fit feu avec un super Kaméhaméha, appris lors de son combat contre Gokuu niveau trois. Mais Végéta sourit, se baissa avec une rapidité effarante, le rayon se perdit dans l'atmosphère, et Buu ne put empêcher le Saiyen d'enfoncer son coude dans sa tempe. Sa tête se déforma comme un ballon. Même s'il pouvait se régénérer à l'infini, la douleur était terrible. Il fut sans défense l'espace d'un millième de seconde, ce qui fut plus que suffisant pour que Végéta se retourne, tête en bas, et lui donne un magistral coup de pied qui le cueillit au ventre. Buu ne put rien faire pour s'empêcher de tomber. En arrivant au sol, il fit exploser les dalles de pierre du ring, et l'impact creusa un large cratère.

Buu repartit aussitôt à l'attaque. Il remonta à l'altitude où Végéta l'attendait, en souriant. Les yeux de Buu n'étaient plus que des fentes, et son visage était tout rouge. De la vapeur sortait des trous qu'il avait à la tête et aux bras. Enfin pensa Végéta. Nous y voila. Il avait fait tout ça dans un seul but : énerver Majin Buu. Non pas pour l'humilier, mais pour pouvoir enfin se battre contre lui à armes égales. Buu laissa éclater sa colère, et tendit les bras au-dessus de la tête. Une boule d'énergie apparut entre ses mains, et il la projeta de toutes ses forces sur son adversaire. Végéta monta, mais se rendit vite compte que la boule de feu le suivait. Il savait du reste qu'il ne pourrait pas gagner cette manche là. Elle le suivrait jusqu'au bout du monde. Il s'arrêta donc, et écarta les bras au maximum. Puis créa devant lui la plus puissante barrière d'énergie qu'il put. La boule de feu l'atteint, et explosa. Un nouveau soleil apparut dans le ciel pendant quelques secondes.

La lueur ne se dissipa pourtant pas. Buu, déchaîné, lançait maintenant d'autres boules d'énergie, toutes aussi puissantes les unes que les autres, à l'endroit où était Végéta. Elles explosèrent toutes au même point. Mais Buu était infatigable, maintenant, et projetait ses bombes de plus en plus vite. Il ne semblait pas vouloir s'arrêter de sitôt.

En bas, l'impact des coups de Buu créaient un tremblement de terre. Le public, terrifié, avait commencé à évacuer le stade. Les pierres tremblaient de plus en plus, et tout menaçait de s'écrouler d'un instant à l'autre.

Piccolo et Gohan se lancèrent un regard. Il fallait faire quelque chose, car non seulement Buu mettait en danger la vie des spectateurs, mais Végéta avait complètement disparu. La puissance phénoménale de Buu était de loin supérieure à tout ce dont Végéta avait fait preuve jusqu'à présent. Mais le Saiyen avait cherché les ennuis, en provoquant Buu de la sorte. Soit il avait envie de mourir, soit il savait ce qu'il faisait.

Buu continuait à lancer ses bombes, toujours au même rythme. Puis soudain, il s'arrêta. Il n'était pas fatigué du tout, mais il voulait voir ce qu'il en était de son adversaire, à présent. Lorsque les nuages de l'explosion se dissipèrent, il le chercha du regard. Et le trouva.

Végéta était recroquevillé sur lui-même, en position fœtale. Il était toujours en état de Super Saiyen, donc encore en vie. En bas, tous poussèrent un long soupir. Apparemment, il avait réussi à se protéger des attaques de Buu. Lentement, Végéta se redressa. Il ne souriait plus. Puis, il tomba au sol.

Buu le regarda chuter, comme une feuille morte. Au bout de quelques secondes, Végéta s'écrasa sur la surface de combat. Son corps fumait de partout. Buu descendit. Il n'en avait pas fini avec le Saiyen. Il était toujours en colère contre lui.

Lorsque Buu posa pied à terre, Végéta n'avait pas bougé. Il était toujours allongé au sol. Dans le stade, les spectateurs avaient cessé d'évacuer. Le tremblement de terre s'était arrêté. Tous tournèrent leur regard vers l'aire de combat, où un des combattants gisait, face contre terre. Seule sa lourde respiration trahissait le fait qu'il était toujours en vie.

Gohan s'assit. Tous ses amis étaient terrifiés, comme le reste des spectateurs. Le visage de Bulma était pâle. Elle porta une main à sa bouche. "Végéta," fit-elle, dans un souffle.

"Il va bien," lui fit Gohan. Les regards convergèrent sur lui. Trunks et Goten n'en croyaient pas leurs yeux. Buu était réellement terrible, quand il était en colère. Bulma prit un air étonné.

"Comment le sais tu ?" demanda t-elle à Gohan. Celui ci tourna la tête vers Végéta. "Regarde," fit-il.

"Relève-toi," dit Buu. "Tu n'as rien."

Végéta se mit lentement debout. Il haletait, et n'arrivait pas à reprendre son souffle. Son visage n'exprimait aucune émotion, mais il bouillait d'une rage intérieure.

"Tu n'as fait que tester ma technique," fit Buu. "C'est pour ça que j'ai arrêté. J'ai compris que ça ne te faisait rien."

"Ce n'est pas entièrement vrai," déclara Végéta. "Tu m'as fait mal, et tu vas le payer."

"C'est ce qu'on va voir."

Simultanément, les deux adversaires se jetèrent l'un sur l'autre. Végéta projeta Buu dans les airs, mais reçut une gifle sur le côté de la tête, qui l'étourdit un instant. Puis il se jeta à la poursuite de Buu, les poings serrés. Malgré sa colère, Végéta exultait. Ca faisait longtemps qu'il ne s'était pas battu de la sorte. Buu était maintenant à pleine puissance, et il comptait bien voir ce qu'il valait contre lui. Il n'avait rompu le combat un instant auparavant que pour reprendre sa respiration. Les bombes de Buu l'avaient complètement submergé, il n'avait pu ni respirer ni bouger. Il avait concentré toutes ses forces sur sa barrière, que l'énergie de Buu avait presque traversé, dans les derniers instants.

Pan se posa sur la surface de combat. Elle avait été surprise un moment auparavant lorsque Buu s'était déchaîné. Comment pouvait-il dégager autant d'énergie ? Elle se demandait si son père était capable de faire la même chose. Son attaque la plus puissante n'était rien à côté de ce qu'elle venait de voir. Elle haletait. Le seul fait de lutter contre les vents engendrés par la bataille l'avait épuisée. Elle jeta un regard sur les gradins. Personne ne faisait attention à elle, tout le monde était hypnotisé par le combat aérien qui venait de reprendre. Elle pensa à abandonner, mais elle se ravisa. Elle ne laisserait pas tomber sans combattre. Même si elle n'avait aucune chance contre ces deux là.

"Tu crois qu'il va gagner ?" demanda Bulma à Gohan. Celui-ci observait le combat de très près. Mais il s'était vite rendu compte que Végéta avait maintenant le dessous. Buu l'avait saisi à la gorge d'une main, et lui frappait le visage de l'autre.

"Je ne sais pas," répondit-il. "Tout est encore possible." Il n'en pensait pas un mot. Effectivement, le Saiyen avait fait des progrès, mais ça ne suffisait pas contre un Buu en colère.

Dans les airs, Végéta luttait pour se dégager. Il ouvrit une main, tendit ses doigts au maximum, et les planta dans le bras de Buu. Celui-ci fut surpris, et retira sa main. Végéta en profita pour lui donner un coup de pied, mais Buu l'absorba sans problème. Et frappa à la nuque. Végéta tomba, submergé par la douleur.

De nouveau, il s'écrasa au sol. Il était accroupi sur les genoux lorsque Buu se posa devant lui, et lui donna un coup de pied dans le ventre. Végéta fut soulevé de terre, mais réussit à saisir le pied de Buu, et à l'entraîner avec lui. Puis d'un coup de poing, il l'envoya à l'autre bout du ring.

Les deux combattants se redressèrent, et se firent face, sans bouger. Végéta avait plusieurs côtes enfoncées, il saignait à plusieurs endroits ; ses bras étaient meurtris, et il était brûlé de partout. Un filet de sang coulait du coin de sa bouche. Il était blessé, mais il ne voulait pas abandonner maintenant. Buu, de son côté, n'avait aucune blessure physique, car il se régénérait à chaque fois. Et Végéta l'énervait de plus en plus, en refusant d'abandonner. Il avait l'intention de gagner, et le récent retournement de situation montrait clairement qu'il avait l'avantage.

"Tu n'as pas une chance," fit Buu. "Tu es fichu."

Un sourire froid et impitoyable étira les lèvres couvertes de sang de Végéta.

Fin du Chapitre 3
Dernière édition par Antarka le Mar Nov 17, 2015 13:54, édité 1 fois.
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Re: [Archive] Un Prince nommé Végéta

Messagepar omurah le Ven Nov 13, 2015 20:48

Mince... je pensais avoir commenté ce début de fic. J'ai oublié ce que j'avais prévu de dire du coup. C'était un truc du genre y'a quelques longueurs mais la construction est bonne, puis quand on rentrera dans le coeur du truc, ça va certainement décoiffer plus facilement. Pis les sequels et moi c'est une longue histoire d'amour. Pis ça parle de Végéta, que demande le peuple.
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Re: [Archive] Un Prince nommé Végéta

Messagepar goget le Ven Nov 13, 2015 20:50

Bah, où sont les chapitres qui devaient sortir chaque jour ? :?
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Re: [Archive] Un Prince nommé Végéta

Messagepar Antarka le Sam Nov 14, 2015 12:58

Chapitre 4


Le calme le plus absolu régnait à présent sur le stade. Les spectateurs étaient plus effrayés qu'amusés. Et sur la surface de combat, les deux adversaires se faisaient face. Chacun d'eux souriait, mais d'un sourire cruel. Buu, toujours aussi énervé, tendit un bras vers Végéta. Une petite sphère d'énergie commença à luire dans sa main.

"Tu as perdu," déclara Buu. "Tu abandonnes ou je t'achève ?"

Végéta riva son regard au sien. Dans la main de Buu, la sphère grossissait.

Végéta avait prit sa décision. En fait, il savait qu'il allait le faire depuis le début. Il savait également que ce n'était pas un combat ordinaire qu'il menait. C'était l'occasion pour lui de montrer qui il était vraiment. Il se fichait complètement qu'on le comprenne ou pas. Il savait qu'il avait la possibilité de gagner. Non pas seulement pour gagner un combat contre ce gros extraterrestre rose. C'était bien plus que ça.

Pour Végéta, gagner un combat avait toujours été une affaire d'honneur. Et ce championnat ne faisait pas exception à la règle. Il voulait gagner pour lui-même, et dans une certaine mesure, pour le peuple des Saiyens, pour leur rendre un hommage. Si son peuple n'avait pas été exterminé par le tyran Freezer, il serait maintenant Roi de sa planète. Il aurait droit de vie et de mort sur tous ses sujets. La conception du pouvoir dans la terminologie Saiyen était unique dans l'univers. Le Roi était non seulement le meilleur guerrier de son peuple, mais il était aussi le leader, celui qui commandait le peuple le plus puissant de toute la galaxie. Une race de guerriers, dont la seule raison de vivre était de se battre, et l'honneur suprême consistait à mourir au combat. Freezer avait détruit la planète Végéta d'un seul mouvement. Gagner ce combat lui permettrait de laver tous les affronts qu'il avait subis dans sa vie. Le monstre Freezer qui l'avait tué. Cell qui avait tué Trunks, et il n'avait rien pu faire, à l'époque. Buu qui avait tué les membres de sa famille, alors que Végéta était encore une fois dans l'autre monde. Végéta voulait regagner son honneur de Prince, même s'il était le dernier des Saiyens encore en vie, avec Kakarotto.

Et il en avait maintenant la possibilité. Je vais le faire se dit-il avec un orgueil démesuré. Je vais en finir pour de bon. Il savait qu'il n'était pas en mesure de gagner dans l'état actuel des choses, mais ça n'avait aucune importance. Vraiment aucune. Végéta se redressa, serra les poings, et toisa Majin Buu.

"Hé, baudruche," fit-il. "Tu ne crois quand même pas que je vais me laisser faire ?"

Buu le regarda avec surprise.

"Tu es trop faible," fit-il. "Tu ne peux plus te battre."

"Tais-toi," fit Végéta d'un ton rude. "Tu veux te battre ? Vraiment te battre ?"

Buu avait toujours le bras tendu vers lui, et la boule d'énergie brillait de plus en plus.

"Qu'est-ce que tu veux dire ?"

"Hinn" grimaça Végéta. "Tu vas voir."

Végéta serra les poings. Pour réussir, il savait qu'il lui faudrait se concentrer au maximum. Mais il avait confiance en lui. Puis il se tendit, et pencha la tête en arrière en hurlant. En hurlant de tous ses poumons.

Buu fut surpris par le comportement de Végéta. Dans sa main, la lueur diminua, disparut tout à fait, et il baissa le bras.

Le cri de Végéta n'était pas un simple artifice pour effrayer l'adversaire. Il exprimait toute la rage qu'il ressentait. La rage qu'il ressentait principalement contre ses ennemis antérieurs, la plupart tués par Kakarotto. Et la colère qu'il ressentait contre lui-même, pour avoir été trop faible dans le passé. Il bannissait par ce cri primal tous les déshonneurs qu'il avait connus dans sa vie. Il avait appris à vivre sur cette planète, il s'y sentait même heureux, maintenant. Mais à cet instant là, il redevint le Prince Saiyen d'autrefois.

Le hurlement emplit l'espace du stade. Puis il se propagea sur l'île, et sur l'océan qui l'entourait. Et l'aura de Super Saiyen de Végéta redoubla d'intensité. Le stade entier commença à trembler sur ses bases. Le Saiyen se concentrait de toutes ses forces, et son énergie se dégagea en ondes de lumières. Des colonnes d'énergie s'élevèrent du stade vers le ciel, jusque dans l'espace. Au centre, le corps de Végéta brillait de plus en plus intensément.

Buu recula de quelques mètres. Il ne s'était pas attendu à ça. Apparemment, Végéta avait encore d'impressionnantes réserves d'énergie, et sa puissance dépassait celle de Buu, désormais.

Bulma regardait son Saiyen, fascinée. Elle avait su qu'il préparait quelque chose, mais jusqu'à ce jour, elle ne savait pas exactement quoi. Elle savait que ce que faisait Végéta actuellement n'était pas simplement d'augmenter sa force. D'une certaine manière, il voulait se venger sur le destin.

Gohan commença à s'affoler. Il avait vu Pan se faire emporter par la tornade que le Saiyen venait de déclencher, et il l'avait perdu de vue. De plus, les spectateurs évacuaient de nouveau le stade, qui tremblait de plus en plus. Que voulait donc faire Végéta ? Il regarda dans sa direction, et vit que le Saiyen se concentrait de plus en plus, faisant monter sa puissance aussi vite qu'il le pouvait. S'il continuait encore longtemps, il allait y avoir des dégâts. Mais qu'espère t-il ? se demanda Gohan. Végéta ne pourrait jamais soutenir un tel rythme dans son état. Il était complètement fou de faire ça, il n'arriverait qu'à se fatiguer plus vite.

"Il faut partir," cria Krilin, lorsque de la poussière commença à tomber du plafond de pierre. Les blocs tremblaient de plus en plus, et certains avaient commencé à se fendiller. Ils menaçaient de se disloquer à tout moment. La petite troupe commença à se lever, mais Bulma se retourna.

"Attendez," fit-elle, en levant une main. "Il n'arrivera rien, je le connais."

"Tu es malade ?" demanda Gohan. "Regarde le, il est déchaîné. Il faut l'arrêter."

"Non," fit t-elle d'un ton autoritaire. "Il sait parfaitement ce qu'il fait. C'est -- je ne sais pas comment l'expliquer, mais j'ai l'impression qu'il va se produire quelque chose -- de différent." Elle ne trouvait pas ses mots. Dans ses bras, sa fille avait tourné la tête, pour regarder son père. Bulma croisa le regard de Videl, et celle-ci comprit qu'elle lui demandait de l'aide.

"Je pense qu'elle a raison," fit Videl. Tous se tournèrent vers elle. "Je crois qu'on devrait rester. Les autres peuvent partir, on s'en fiche. Il faut rester pour voir ça, je pense que c'est important." A son tour, elle regarda Son Gohan. Il acquiesça ; il resterait.

Le regard de Bulma passa à tour de rôle sur tous ses amis. D'une manière ou d'une autre, il la comprirent. Et malgré le tremblement de terre qui se faisait plus fort, tous tournèrent leurs regards vers l'intérieur du stade.

Le cri s'était modifié. C'était maintenant la plainte d'un gigantesque animal blessé, qui provenait du centre de ce qui était une véritable tornade d'énergie, et il semblait généré par cette puissance extraordinaire. Les éclairs couraient sur la surface de combat, et les arcs électriques brisaient les pierres qu'ils atteignaient ; quelques pierres se soulevèrent, puis explosèrent en s'envolant, réduites en poussière par les vagues d'énergie. Le corps de Végéta se souleva de terre de lui-même, sous l'effet de la puissance dégagée, et s'éleva lentement dans le ciel, dans une flamme de lumière étincelante. Dans les gradins, le public s'enfuyait rapidement. La foule était prise de panique, et courait aussi vite que possible vers les sorties de secours. Même les services de sécurité avaient quitté l'île. Le ciel autour de l'île fut envahi d'engins volants de toutes sortes, qui prenaient n'importe quelle direction, pourvu qu'ils puissent s'éloigner à toute vitesse. Buu, au sol, luttait pour ne pas être emporté par les ondes dégagées par le corps de Végéta. Il était accroupi, mais sentait ses pieds lentement glisser. Il dut faire appel à son énergie pour ne pas être emporté.

La puissance de Végéta était de plus en plus importante, atteignant des niveaux incommensurables. Dans le ciel, il était au centre d'une boule de feu, de laquelle émergeaient des éclairs. Vu du sol, une nouvelle étoile venait d'apparaître dans le ciel, sa lueur éclipsant même celle du soleil. Piccolo, debout près de sa chaise renversée, les dents serrées, était proprement terrifié par le Saiyen ; et Gohan se demandait toujours pourquoi le Saiyen faisait une telle chose.

Végéta sentait sa force augmenter, pour atteindre des niveaux incroyables. Malgré tous ses efforts, le stade avait commencé à s'écrouler. Mais maintenant, c'était trop tard, il ne pouvait plus arrêter le processus. Il avait atteint le point de non-retour. Il se concentra donc sur ce qu'il faisait, et laissa exploser sa colère, toute la rage qu'il tenait cachée au fond de son être, qui s'y était accumulée et concentrée au cours des années. Il vit en un éclair ses plus grandes déceptions défiler devant ses yeux, lui emplir la tête, le narguer comme pour dénoncer d'une manière encore plus évidente le nombre de fois où il avait été déshonoré : sa première mort après un supplice affreux infligé par Freezer ; le combat contre les androïdes, qui s'était révélé un échec total même après quatre longues années d'entraînement, au cours desquelles il avait atteint le niveau de Super Guerrier ; son combat contre Cell, qui l'avait ridiculisé après qu'il l'ai laissé absorber le dernier cyborg, C18 ; et au moment où Son Gohan était devenu le premier Super Saiyen 2, il s'était senti complètement anéanti par sa puissance extraordinaire, ridiculisé malgré un entraînement poussé à ses limites ; la mort de Kakarotto, qui s'était sacrifié en tentant de sauver la Terre ; lorsque Buu s'était régénéré, après qu'il se soit lui-même sacrifié dans le but de l'exterminer ; et tous les autres affronts qu'il avait subis, de la main de son père ou de Freezer, où il s'était également senti ridicule et impuissant. Le sentiment se fit insoutenable, l'écrasa de toute sa puissance, mais il continua de l'activer, d'attiser le feu qui brûlait dans son esprit. C'était nécessaire. Il fallait mettre la vérité à nu.

Végéta savait que pour réussir, il devait s'accepter totalement. Lui, et tout ce qui le composait. Il devait fusionner avec lui-même, et il devait pour cela renoncer à tout sentiment de honte, de culpabilité, renoncer à son orgueil et sa fierté. Il continua de se remémorer tous les évènements importants qui l'avaient fait tel qu'il était.

Il se souvint clairement du moment où le jeune Son Gohan avait atteint le niveau de Super Saiyen 2. Sa puissance d'alors était incalculable, il avait ridiculisé Cell en quelques coups, alors que même Kakarotto, qui était jusqu'alors le plus fort d'entre eux, n'avait rien pu faire contre le monstre. Il s'était senti humilié, et lorsque Kakarotto était mort pour la seconde fois, en refusant de revenir à la vie, il avait cru qu'il allait en mourir. Il avait alors renoncé au combat sur le coup, mais son orgueil l'avait vite remis sur le chemin de sa salle s'entraînement.

Il revécut également le jour où Kakarotto s'était transformé en Super Saiyen 3. Il avait assisté à toute la scène depuis l'autre monde, où il était en sursis. Kakarotto avait découvert une nouvelle technique de combat pour augmenter sa puissance au-delà de toute limite, et il s'était de nouveau senti humilié ; car lors de son récent combat contre l'autre Saiyen, ce dernier avait délibérément refusé de se battre à pleine puissance, ce qui voulait clairement dire qu'il ne le jugeait pas assez fort pour lui résister.

L'esprit du Saiyen était en feu, le hurlement intérieur était totalement insoutenable. Il continua d'augmenter, d'atteindre des proportions incalculables. Il semblait à Végéta qu'il allait exploser. Puis soudain, tout s'arrêta pour le Saiyen. Et une explosion gigantesque illumina le ciel.

Pendant plusieurs secondes, le bruit indescriptible et la lumière insoutenable empêchèrent quiconque de respirer. Puis lentement, le calme revint. La terre avait cessé de trembler. Il n'y avait plus un bruit, ce qui contrastait étrangement avec le vacarme qui avait régné jusqu'alors. Le vent se calma. Et la douce lumière du soleil brilla de nouveau sur le stade défiguré.

Son Gohan releva la tête, et ouvrit les yeux. Autour de lui, ses compagnons en faisaient de même. Il vit que Videl était assise au sol, mais elle n'avait rien. Bulma tenait Bra recroquevillée contre elle. Les autres aussi allaient bien. Videl ouvrit les yeux, d'un air étonné, et regarda autour d'elle. Les autres l'imitèrent.

Le stade était vide de spectateurs. Les gradins étaient à moitié effondrés, et on voyait nettement des fissures courir dans chaque bloc de pierre. Le stade n'était plus qu'un champ de ruines. Mais tout à coup, Gohan, Krilin, Trunks, Goten et Piccolo sursautèrent en même temps. Ils s'étaient instinctivement mis à la recherche de l'énergie des combattants, et ce qu'ils avaient ressenti les terrifiaient.

Ils ne sentaient plus que la présence de Majin Buu.

Ce dernier se tenait encore à genoux sur le stade, et se relevait lentement. Il tourna la tête en tous sens, et chercha son adversaire du regard. Sans le trouver.

Gohan se pencha au-dessus du parapet qui surplombait l'aire de combat, et regarda dans toutes les directions.

"Il est mort ?" se demanda t-il à voix haute. Derrière lui, son frère et Trunks s'approchèrent. Il sentait le trouble chez eux aussi. Tout comme lui, ils avaient remarqué la totale absence de Végéta. Bulma se glissa entre eux.

"De qui parles-tu ?" demanda t-elle en regardant Gohan. Celui-ci tourna la tête vers elle, et son visage pâlit.

"De... de Végéta," bafouilla t-il. "Il a disparu. Totalement."

"Quoi ?" demanda t-elle. "Tu veux rire. Il est là haut." Elle tendit un doigt vers le ciel. Tous pivotèrent dans la direction qu'elle indiquait, tous sens en alerte. Mais ils ne ressentirent toujours rien.

"Comment le sais-tu ?" demanda Gohan. "Je ne vois rien du t...". Il se figea, et ses yeux s'étrécirent, pour affiner sa vision. Effectivement, il distinguait quelque chose. Haut dans le ciel, il y avait une petite lueur. Qui grossissait.

Buu, qui avait également levé la tête en voyant les autres regarder en l'air, vit lui aussi la lueur approcher. Il avait de bien meilleurs yeux que les autres, et vit qu'il s'agissait de Végéta. Mais il était à peine reconnaissable. Et il se demanda un instant s'il avait des visions ou pas, parce qu'il ne ressentait toujours rien, pas la moindre énergie provenant du Saiyen.

Végéta descendit sur l'aire de combat, et se posa sur une zone encore pavée de pierres. Tous purent alors nettement le voir. Mais personne n'en croyait ses yeux.

Les cheveux de Végéta étaient encore plus recourbés en arrière que dans son état de Super Saiyen 2, et plus longs de quelques centimètres. Mais surtout, ils étaient presque blancs, maintenant. Ses yeux étaient d'un bleu extrêmement pâle, comme décolorés. Ses muscles avaient légèrement grossi, pour adopter une forme encore mieux proportionnée. Et son corps était entouré d'éclairs d'énergie pure, d'une blancheur insoutenable, qui crépitaient furieusement en formant des cercles autour de son torse et de ses membres. Mais le fait le plus étrange de tout était que Végéta ne dégageait absolument aucune énergie. Absolument aucune.

Dunde était peut-être celui qui était le plus étonné de tous. Il avait toujours considéré Végéta comme un mécréant, tout au plus un jouet du destin ; mais maintenant, il lui semblait tout comprendre. Et ce n'était pas simplement une sensation. Il venait de comprendre ce que le Saiyen venait de faire. Et il en oubliait de respirer.

Piccolo se demanda s'il était fou. Tout être vivant dégageait une certaine quantité d'énergie, aussi infime soit-elle. Et au repos, Végéta dégageait quand même la puissance de quelques milliers d'humains. Mais le spectacle qu'il avait devant lui, le rendait perplexe. Autant par l'étrange apparence du Saiyen que par l'absence inexplicable d'énergie. Pourtant, se dit le Namek, il est là, je ne rêve pas. Pourquoi est-ce que je n'arrive pas à détecter sa présence ?

Buu regarda Végéta avec une certaine perplexité. Qu'est-ce que c'est que ce nouveau numéro ? se demanda t-il. S'il croit m'impressionner. Mais malgré toutes les raisons qu'il avait de penser que maintenant, son adversaire était inoffensif, Majin Buu ne put s'empêcher de ressentir un petit frisson. Il venait de croiser le regard du Saiyen. Et y avait déchiffré une froideur mortelle.

Végéta était satisfait de lui-même. Il était parvenu à son but. Ce qu'il venait de faire était bien plus que de se transformer, d'acquérir une nouvelle forme de puissance. Depuis des années, il avait recherché une technique qui le rende totalement invincible. Et il y était parvenu. Mais pour réussir, il avait du faire des efforts inimaginables ; pas des efforts physiques -- sa puissance était incroyablement élevée, il n'avait presque plus besoin de la développer. Mais cette technique exigeait des efforts d'une autre nature. Il s'agissait d'une fusion interne. Végéta avait finalement compris que pour devenir puissant, il ne suffisait pas d'entraîner son corps. Lorsqu'il avait finalement accepté de faire face à sa propre réalité, quelques années auparavant, il avait senti qu'il était invincible. Que lorsqu'il s'accepterait lui-même, qu'il serait totalement en paix avec lui-même, il atteindrait un nouveau niveau de puissance. Il avait un instant pensé au Super Saiyen 3, lorsqu'il avait atteint pour la première fois ce niveau. Et la technique qu'il avait développée était équivalente au Super Saiyen 3, sinon plus puissante.

Au moment où le rugissement dans sa tête avait atteint son paroxysme, qu'il avait pensé mourir en acceptant tous les déshonneurs qui avaient terni son existence, en renonçant à tout orgueil, toute vanité, il avait franchi une limite. Au-delà de cette limite, ce qu'il avait découvert l'avait stupéfié. Car ce qu'il y avait, c'était... le néant ; le vide, l'absence de toute émotion, de toute existence. Dans cet état, il ne ressentait plus rien. Au lieu de quoi, il savait. Il savait qui il était, pour la première fois depuis cette fameuse nuit, où il avait réalisé la plus belle chose de sa vie, dans les bras de Bulma, il savait véritablement qui il était.

Il était Végéta, le Prince des Saiyens. Non pas le petit imbécile, arrogant et vaniteux, qu'il avait été la majeure partie de sa vie. Mais un véritable Prince. Il ne ressentait plus aucun orgueil, plus aucune haine. Tout ce qu'il avait jusqu'alors détesté, il l'acceptait. Tout ce contre quoi il avait lutté -- sa propre impuissance, la plupart du temps -- il l'assimilait. C'est ce qui faisait sa puissance, sa nouvelle force. Et au moment précis où sa puissance physique, sous l'effet de la colère inimaginable qu'il ressentait, avait atteint son maximum, au moment où tout son potentiel énergétique avait été libéré, et qu'il avait atteint la limite -- son énergie apparente avait disparue, tout comme sa haine, et tous ses sentiments. Son instinct avait pris le relais, tout ce qui composait l'essence même du Saiyen qu'il était. Le combat et le goût du sang, la joie pure qu'il se souvenait d'avoir ressenti dans son enfance, en tuant pour la première fois, tous ces sentiments étaient remontés à la surface, puissants et exaltants à la fois. D'une manière ou d'une autre, son corps ne dégageait plus aucune puissance. Son énergie restait confinée dans son corps, car elle trouvait son origine dans ce même néant qui l'avait à présent envahi. Et cette énergie était infinie.

Végéta savait également qu'en s'acceptant lui-même, il avait accepté bien d'autres choses ; il avait réalisé une fusion, avec son passé, mais aussi avec le reste de l'univers. Et il n'en ressentait aucune joie, il acceptait simplement ce fait. Et maintenant, il pouvait agir comme bon lui semblait, car il était en accord avec lui-même.

Il leva la tête, vers le rayon d'énergie que venait de projeter Majin Buu. L'issue du combat n'avait plus aucun intérêt à ce stade là, mais il savait qu'il allait le finir. Pour lui-même, pour son peuple dont il avait finalement accepté la disparition. Il vit l'énergie approcher de lui, à une vitesse effrayante. Mais dans l'état où il était, la vitesse ne voulait plus rien dire, tout comme le temps, ou toute autre considération matérielle. Il tendit paresseusement la main en avant, et le rayon, capable de désintégrer un soleil, ricocha contre sa paume, et alla se perdre dans l'espace. Cet imbécile de Buu n'avait rien compris, il continuait le combat comme s'il n'était pas déjà fini.

Tous sursautèrent quand ils virent le rayon de Buu atteindre Végéta. Le Saiyen n'avait apparemment plus aucune énergie, mais il repoussa pourtant facilement le rayon. Les yeux de Piccolo lui en sortirent presque de leurs orbites. Il n'avait pas vu Végéta lever la main.

Il ne le vit pas non plus disparaître, pour se matérialiser derrière Buu, et le projeter d'une main à quelques kilomètres d'altitude. Le Namek vit simplement une lueur, mais Végéta avait déjà rattrapé Buu depuis longtemps. Il leva la tête, pour voir Buu se redresser, et regarder nerveusement autour de lui dans l'air. Végéta apparut devant Buu, les bras croisés, l'expression sur son visage plus froide que jamais.

"Qu'est-ce que tu as fait ?" demanda Buu. "Tu ne devrais pas être si fort, maintenant, je ne sens pas du tout ta force." Le Saiyen se contenta de le regarder, sans bouger d'un millimètre.

"Regardes toi," fit Buu. "Tu étais à moitié mort il y a cinq minutes. Qu'est-ce qui t'es arrivé ?"

Toujours aucune réponse. Au lieu de quoi, Végéta avait soudain levé un bras dans la direction de Buu ; celui-ci eut un sursaut. Il n'avait pas vu son mouvement. Et il ne comprenait rien à ce qui était en train de se passer. Comme par miracle, Végéta était mille fois plus puissant et plus rapide que lui, alors qu'un instant auparavant, il n'aurait pas pu le toucher. Et ce regard... il en était presque... effrayant.

Puis Végéta écarta trois doigts de son poing serré. Buu reconnut la prise. Le Saiyen l'avait déjà tenté contre lui, dix ans auparavant. Buu éclata de rire.

"Tu ne crois quand même pas gagner avec cette technique. Je la connais, elle ne me fera rien."

Mais l'autre restait impassible, son visage semblait de pierre. C'était comme s'il ne pensait pas, ou plutôt comme s'il ne ressentait aucune émotion.

Gohan écarquilla les yeux. Lui aussi venait de comprendre. Pas tout, ça lui aurait été difficile. Mais il comprenait que Végéta était infiniment plus puissant qu'avant, malgré le fait que son corps ne dégage absolument aucune puissance. Il avait découvert une nouvelle technique. Mais une question se posait encore : était-ce réellement une technique de combat ? Lorsqu'il vit Végéta tendre le bras, il redoubla d'attention. C'était le moment décisif.

Comme par magie, le rayon de lumière blanche surgit de la paume de la main tendue du Saiyen, et se propagea à une vitesse fantastique, entouré d'éclairs bleutés. Buu n'eut pas le temps de réagir ; il vit le rayon arriver sur lui, et attendit le choc. Puis il se rendit soudain compte qu'il n'était pas touché, et baissa la tête. Pour voir la pointe du rayon pénétrer délicatement dans sa chair, et acquérir une nouvelle vitesse. Puis il se retrouva sous des centaines de mètres d'eau de mer. Le Saiyen ne s'était pas contenté de lancer son rayon à une vitesse prodigieuse ; il l'avait presque arrêté devant Buu, pour ne pas le transpercer de part en part sous l'impact, et l'avait de nouveau fait accélérer pour projeter Buu sous l'océan.

Majin Buu resta quelques secondes sous l'eau, à se demander comment il était arrivé là si vite. Il n'avait même pas eu le temps de penser. Il sortit de l'eau, pour voir que Végéta descendait vers l'aire de combat. Puis Buu se souvint des règles du combat. Il avait perdu, car il ne devait pas toucher le sol -- ni l'eau -- en dehors du ring. Lentement, d'un air dépité, il se dirigea lui aussi vers le terrain de combat.

Il se posa sur la terre mis à nu. Et regarda son adversaire. Les éclairs crépitaient toujours autour du corps de Végéta, l'illuminant d'une lueur spectrale. Buu se rendit compte qu'il ne le voyait pas respirer. Peut-être que cette nouvelle technique, ou quoi que ce soit, lui permettait de ne plus en avoir besoin. Il était étrange, quand même, ce Saiyen...

Buu éclata de rire. Il avait déjà oublié qu'il avait perdu. Il était totalement incapable d'éprouver de la rancune, et il se souviendrait longtemps de ce combat fabuleux. Même s'il ne comprenait pas comment Végéta avait pu devenir si fort. Et pas simplement si fort ; même si ça non plus, il ne le comprenait pas parfaitement.

"Bravo," fit-il. "Tu as gagné. Tu as réussi."

Végéta le regarda, le visage toujours de glace. Oui, il avait réussi. Mais ce qu'il avait fait dépassait largement le cadre d'un combat.

Buu quitta l'aire de combat. Il commençait à avoir faim, et il prit le chemin des cuisines.

Végéta sembla alors se détendre. Ses bras s'abaissèrent, ses épaules se voûtèrent. Et il s'effondra au sol, en retournant à son apparence de Saiyen normal. Il se retrouva sur les mains et les genoux, à respirer goulûment. Sa technique spéciale l'avait complètement épuisé. Il avait mal partout. Chacun de ses muscles le faisait souffrir, et la douleur augmentait graduellement, maintenant qu'il avait retrouvé son aspect normal.

Les membres de la petite troupe, du haut de leur tribune, soupirèrent de soulagement lorsque l'énergie de Végéta se fit de nouveau sentir. Il avait gagné. Même s'il semblait maintenant fatigué, il avait réussi à battre Majin Buu. Gohan se rendit compte avec stupéfaction que même son père dans son état de guerrier trois n'avait pas pu faire une telle chose. Et Végéta avait agi avec une facilité déconcertante. A quel point était-il fort, maintenant ?

L'arbitre releva la tête. Depuis un moment, la tempête semblait s'être calmée. Il se redressa, s'épousseta, et vit Végéta, presque allongé sur une dalle de pierre toute fendue, respirer avec difficulté. Il était temps de monter sur ce qui restait de l'aire de combat pour le déclarer vainqueur. L'absence de spectateurs ne le gênait pas, même s'il aurait aimé partir avec eux. Il s'avança, mais son attention fut attirée par une mouvement à la limite de son champ de vision.

"KA -- ME !!"

QUOI ?? pensa Végéta, en même temps que tous les autres. Il voulut redresser la tête, pour voir d'où venait le cri qui lui glaça le sang. Mais il n'avait plus aucune force, et le mouvement lui prit plus de temps qu'à l'ordinaire. Tous les muscles de son cou protestèrent violemment.

"HA -- ME !!"

Sa vision s'éclaircit, au travers du sang qui lui coulait dans les yeux. Et il la vit. La fille de Gohan. Elle était à quelques mètres du sol, les mains en coupe réunies à son côté, une petite lumière brillant déjà entre ses paumes. Evidemment, pensa t-il. Son père lui a appris la technique. Et je l'ai complètement oubliée, la petite peste. Il avait fait une erreur, en sous-estimant Pan. Maintenant, elle le regardait avec la même expression que son grand-père avant l'attaque.

"HAAAAA !!!" cria Pan, en tendant brusquement les mains devant elle. Le rayon se propagea en direction de Végéta. Elle avait mis toute sa puissance dans cette attaque. Elle comptait bien gagner le combat.

Végéta savait que le rayon allait le toucher. Il ne pouvait plus bouger du tout. Il fit la dernière chose qui était possible : dans un effort de volonté, il croisa les bras sur sa poitrine, et baissa la tête pour se protéger le visage. Le rayon d'énergie, inoffensif en d'autres temps pour lui, fit explosion contre ses bras. Le choc lui fit presque perdre conscience. Il se sentit soulevé de terre, et projeté au loin. Lorsqu'il rouvrit les yeux, il était étendu dans l'herbe noircie qui bordait la surface de combat. Il était sorti du ring. Il avait perdu. Végéta s'évanouit.

Pan se posa au sol, sous les regards incrédules de ses parents et amis. Les yeux de Goten et Trunks faillirent exploser. Il fixèrent du regard la fillette qui tenait à peine sur ses jambes ; elle exultait malgré le fait qu'elle soit épuisée. Puis les deux adolescents tournèrent simultanément la tête vers l'autre, se regardèrent en silence quelques secondes, et explosèrent en sanglots, chacun la tête sur l'épaule de l'autre. Cette gamine venait de remporter le tournoi mondial des arts martiaux ; elle avait même réussi à battre Végéta.

L'arbitre monta sur la surface de combat. Il s'avança vers Pan, qui tendait les bras vers le ciel, en signe de victoire. Elle était complètement épuisée : elle avait été emportée à plusieurs reprises par les vents et les marrées énergétiques dégagées par le combat, mais elle avait réussi à ne pas toucher le sol. Et le Kaméhaméha, laborieusement appris avec son père, avait drainé ses dernières réserves d'énergie.

"Mesdames et messieurs," fit l'arbitre, en se tournant vers la dernière tribune où il restait des spectateurs, "voici notre gagnante. Elle vient de remporter la demi-finale de notre tournoi. Elle va maintenant se battre contre notre champion du monde, Mr Satan en personne !"

Tous sursautèrent ; ils avaient tous oubliés jusqu'à la présence de Satan. Celui-ci, dans sa tribune personnelle, releva la tête, couverte de poussière. Il s'était roulé en boule lorsque Végéta avait failli faire écrouler le stade, et il n'avait pas bougé depuis. Il regarda vers le bas, et vit Végéta inconscient, dans l'herbe. Il avait perdu. Pan était victorieuse. Il devrait se battre contre sa propre petite fille.

"Mais avant ça, vous avez droit à une pause de vingt minutes." Il jugea que c'était plus que nécessaire, étant donné qu'il n'y avait de toute façon plus personne pour regarder le combat. Et toutes les caméras de télévision avaient été détruites ou emportées par la tornade. Quelques journalistes étaient restés, par pur esprit professionnel, et prenaient maintenant des photos du champ de ruines qu'était le stade. Et de la gagnante.

Tous descendirent de la tribune en courant -- sauf Trunks et Goten, qui pleuraient toujours. Végéta gisait dans une flaque de son propre sang, ne montrant plus aucun signe de vie. L'attaque finale de Pan l'avait sérieusement touché. Il n'avait même pas eu la force de l'éviter.

Dunde fut le premier à arriver près du Saiyen. Il le regarda un instant, en souriant. Il savait maintenant que Végéta avait changé. Ce n'était plus le monstre qui avait contribué à exterminer les Nameks, lors de la bataille contre Freezer. Et la première fonction de Dieu n'était-elle pas de pardonner ? Il s'agenouilla auprès de la forme sans vie du Saiyen. Et il plaça ses mains au-dessus de sa poitrine.

La troupe arriva au petit trot quelques secondes plus tard, Bulma et Bra en tête. Ils firent cercle autour de Végéta. Qui ouvrit bientôt les yeux, complètement guéri par les dons de Dunde. Il resta quelques secondes immobiles, ses yeux faisant le tour de la petite foule. Bra se jeta au cou de son père, en souriant. Elle avait été un peu effrayée, mais apparemment, il allait bien maintenant.

"Wow, Végéta, ça c'était du spectacle," fit Yamcha. Gohan acquiesça.

"Mais tu aurais pu faire attention," fit Krilin, en mettant une main derrière la tête, comme s'il était gêné. "Les spectateurs sont tous partis."

Végéta ne lui accorda pas plus d'attention que ça. Il se redressa légèrement, et s'appuya sur ses coudes, en secouant la tête, pour chasser les dernières traces d'inconscience. Bulma s'agenouilla à côté de lui, et leurs regards se croisèrent.

Il vit dans les yeux bleus de Bulma qu'elle le comprenait. Et qu'elle l'acceptait elle aussi comme il était. Elle savait ce qui s'était passé lors de sa lutte intérieure, un moment auparavant.

Puis les yeux de Bulma se durcirent, elle fronça les sourcils, et l'attrapa par le devant de sa tenue toute déchirée. Elle fit tous les efforts possibles pour tenter de le soulever, mais Végéta dut l'aider en se levant de lui-même. Une fois debout, Bulma le gifla par deux fois. Végéta la regarda, en souriant presque.

"Tu es fier de toi, imbécile ?" demanda Bulma d'un ton rude. "Regarde ce que tu as fait du stade. Et cette tenue de combat était toute neuve ! Regarde un peu dans quel état tu es !" Les autres éclatèrent de rire. Quelques choses avait manifestement changé chez Végéta. Mais Bulma était toujours la même.

"Tais-toi," fit le Saiyen. "Tu vas me rendre sourd, à force de crier."

Il croisa les bras, comme s'il ne s'était rien passé. Il était guéri de ses blessures, Dunde pouvait réparer n'importe quel corps. Mais sa tenue n'était plus que loques. Il manquait de grands morceaux de tissus sur ses membres et son torse. Végéta redressa fièrement la tête, pour reprendre son attitude arrogante habituelle. Il tourna la tête vers Pan, qui arrivait droit sur eux. Les autres en firent de même, et la fillette grimpa dans les bras de sa mère.

"Tu as vu, maman ?" demanda t-elle avec une certaine fierté dans la voix. "J'ai gagné le match. Je vais arriver en finale."

"Oui," fit Videl, en lui souriant. "Tu es vraiment très forte, n'est-ce pas Krilin ?"

Tous les regards convergèrent vers Krilin, qui se figea brusquement. Il avait complètement oublié ce pari stupide.

"Attendez," fit-il, sous les rires de ses amis, "j'ai dit qu'elle ne pourrait jamais gagner le championnat, et elle doit encore disputer un combat pour gagner tout à fait."

"Mauvais perdant," fit Videl, en lui tirant la langue. "Un pari est un pari, Krilin, tu as perdu."

"Mm" grogna Krilin, en croisant les bras, et en se détournant.

Pendant que tout le monde riait, Végéta regarda Dunde tendre la main à Pan. Elle le fixa un instant, étonnée, et saisit sa main. Presque aussitôt, elle retrouva ses couleurs, et son visage exprima toute la surprise qu'elle ressentait.

"Qu'est-ce que --"

"Tu en avais besoin," fit Dunde. "Tu vas devoir te battre de nouveau."

Végéta remerciait intérieurement Dunde de l'avoir guéri. S'il avait fait ça, c'est sans doute qu'il avait compris ce qui lui était arrivé, lors du combat. Tant pis. Tant mieux. Il s'en fichait complètement. Végéta repensa à l'attaque de Pan. Elle avait attendu le bon moment pour attaquer, et y avait mis toute sa force. Elle aurait pu le tuer, si elle avait été plus forte. Végéta se souvint de la douleur qu'il avait ressentie au moment où le Kaméhaméha avait explosé contre ses bras. Il avait perdu parce qu'il avait manqué d'attention. Mais ça ne lui faisait rien, maintenant. La fillette avait un grand potentiel. Et elle aimait les arts martiaux. C'était une bonne chose.

Le regard de Végéta croisa tour à tour ceux de Piccolo, et de Gohan. Apparemment, ils comprenaient eux aussi à leur façon qu'il avait changé. Puis il fit un rapide tour d'horizon. Le stade était dévasté, malgré tous les efforts qu'il avait fait pour que ça n'arrive pas. Les humains étaient partis, et c'était une bonne chose. Ils n'avaient pas besoin d'eux pour finir le tournoi.

Pan, maintenant complètement remise, sauta hors des bras de sa mère, et se mit à courir dans tous les sens, en sautant en l'air, pour fêter sa victoire. Elle s'arrêta un instant, adressa un signe de la main à Mr Satan, en lui souriant, puis reprit sa danse. Le champion du monde, les quelques cheveux qui lui restaient tout ébouriffés, lui rendit son signe d'un air hagard. Il n'arrivait pas à croire que sa petite fille ait pu gagner contre ce monstre de Végéta. Elle aussi, elle était forte. Mais soudain, il se souvint qu'il lui faudrait vraiment se battre contre elle. Pas question de perdre le titre de champion du monde, il lui fallait agir, et vite. Il se redressa, épousseta ses habits et sa cape, et descendit les escaliers qui menaient vers l'aire de combat quatre à quatre.

Lentement, la petite troupe reprit le chemin de la tribune. Végéta suivait, derrière, aux côtés de Piccolo. Ils ne se disaient pas un mot, leurs visages aussi ouverts que des tombes, mais force était bien d'admettre que ces deux là étaient heureux de se retrouver. Enfin, heureux à leur manière. Piccolo et Végéta avaient en commun de ne sourire que très rarement, de parler encore moins souvent, et avaient à peu près le même caractère. Et d'une façon ou d'une autre, ils se retrouvaient toujours ensemble.

"Alors, Végéta, tu es content ?" demanda le Namek.

"De quoi parles tu ?" demanda Végéta, sans prendre la peine de tourner la tête vers son interlocuteur.

"Tu le sais. Cette nouvelle technique de combat. Enfin, si c'est une technique. Tu dois être content, tu es devenu bien plus fort que nous tous."

"Mm," grogna le Saiyen. Piccolo continua.

"Comment as-tu fait pour atteindre ce niveau ? Et comment se fait-il que tu ne dégages aucune énergie, dans cet état ?"

"Je ne connais pas les réponses à tes questions, Piccolo," fit Végéta, légèrement irrité, en mentant un tout petit peu. Même ce Namek pouvait se révéler collant. "Et ce n'est pas vraiment une technique de combat, si tu veux savoir."

"Mm, je m'en doutais un peu, tu vois," répondit Piccolo. "Tu as du beaucoup t'entraîner, pour atteindre ce niveau," fit-il.

"Non," répondit Végéta. Piccolo leva un sourcil. Ca, c'était inattendu. Et intéressant.

"En fait," continua Végéta, "je ne m'entraîne plus comme avant. Mais ma force a augmenté presque toute seule." Piccolo était doublement surpris. Ce Saiyen l'étonnerait toujours.

"Et comment se fait-il que tu ne te sois pas transformé en Super Saiyen 3 ?"

Végéta soupira. "Le Saiyen 3," fit-il, franchement énervé maintenant, "n'est qu'une technique pour accroître sa puissance, tu le sais. J'ai développé ma propre technique, elle est un peu différente."

"Je vois," fit Piccolo, l'air songeur. Ca m'étonnerait, pensa Végéta, en souriant presque.

"Hé, vous deux," fit Bulma, en rompant le rang, et en s'approchant d'eux. "Vous n'avez pas bientôt fini de marmonner dans votre coin ? Montez, et en vitesse, la finale va bientôt commencer."

Piccolo grogna, et regagna sa place, à côté de Dunde. Végéta lui adressa un imperceptible salut de la tête, et suivit Bulma dans les escaliers. Il avait autant envie de rester là que d'aller se pendre, mais de toute façon, il ne pouvait aller nulle part. Dunde avait guéri son corps, mais n'avait rien pu faire pour son estomac. Après son combat, il mourrait littéralement de faim, et il ne se sentait pas l'envie de voler jusqu'à Capsule Corporation maintenant. Il arriva dans la tribune, et on lui laissa une chaise près de Bulma. Trunks et Goten avaient cessé de pleurer dans leur coin, et regardaient maintenant la surface de combat d'un air songeur, en soupirant.

Bulma se tourna vers Végéta, et plissa le nez.

"Non mais, tu t'es vu ?" fit-elle. "Tu es dégoûtant. Vas te changer tout de suite. Et va prendre une douche, aussi. De toute façon, le combat ne commence pas avant plusieurs minutes encore."

Végéta se leva et quitta la tribune. Cesserait-elle un jour de parler ? Il se dirigea vers les vestiaires, soulagé de ne plus avoir à l'entendre.

***

Mr Satan se cachait derrière une colonne. Il tendit le cou, et inspecta rapidement le stade. Personne ne le regardait, c'était parfait. Sa réputation ne souffrirait pas qu'on le surprenne à cet endroit. Il était à mi-chemin entre la tribune et les vestiaires des combattants. Il s'assura de nouveau qu'on ne le voyait pas, et se jeta derrière la colonne suivante. Petit à petit, il arriva ainsi aux vestiaires.

A l'intérieur, il n'y avait que Pan ; elle était retournée la tête en bas, ne tenant en équilibre que sur un doigt. Et elle s'abaissait et se redressait régulièrement. Elle s'échauffait pour son match suivant. Il eut un frisson en la voyant faire ses exercices, puis s'approcha.

Au bruit de ses pas, Pan releva la tête. En voyant son grand-père, elle se remit debout, et se jeta contre lui. Elle atterrit dans ses bras, manquant le faire tomber. Satan passa sa main dans les cheveux de la fillette.

"Ma petite fille," fit-il sur un ton chaleureux. "J'ai vu ton combat, tu t'es bien débrouillée."

"Merci grand-père," fit Pan, qui rayonnait. "On va se battre tous les deux, maintenant ?"

"Hem, oui," bafouilla Satan. "Mais tu vois," fit-il en la posant à terre, et en s'agenouillant à côté d'elle, "c'est un combat amical, il ne faudra pas frapper trop fort."

"Oh, mais tu es trop fort pour moi," fit Pan en riant. Mr Satan, lui, ne riait pas. "Je vais me battre à fond," fit Pan. Satan sursauta.

"Surtout p--" il s'arrêta. "Je veux dire, oui, bien sûr, c'est normal." Pan lui souriait toujours, et il tenta de ne pas paraître trop malade. Comment lui expliquer qu'il lui faudrait perdre ?

L'arbitre entra dans la pièce. Il s'avança droit vers Mr Satan.

"Ah, champion, on vous a cherché partout. Que faites-vous ici ?" Satan se redressa.

"Quoi," fit-il, "je n'ai pas le droit de venir voir ma petite fille ?" L'arbitre prit un air dépité.

"Hem, si, bien entendu. Mais... je voudrais vous poser une question..."

"Et bien allez-y" fit Satan, en toisant l'homme du regard.

"Ah, bon. Et bien, c'est à propos de la finale. Vous voyez, il n'y a presque plus de spectateurs, et seulement quelques journalistes. Les caméras de télévision sont toutes cassées, personne ne pourra assister à votre exploit." Satan prit un air contrarié.

"Ah oui, bien sûr --" Il se mit à réfléchir. "Ce n'est pas très bon pour mon image, ça, de gagner sans que personne ne puisse le voir. Il n'y a vraiment aucun moyen de retransmettre le combat à la télévision ?"

"J'ai bien peur que non. Voyez-vous -- le tremblement de terre a fait fuir tout le monde."

"Dans ce cas," fit Satan, qui venait d'avoir l'idée de sa vie, "reportons le match à un autre jour." L'homme haussa les sourcils.

"Oui," continua Mr Satan, "nous organiserons une finale du monde plus tard, comme ça ma petite fille pourra se reposer de son combat."

"Mais je ne suis pas fa--", commença Pan

"Allons, Pan, tu étais épuisée," fit Satan. "Je ne voudrais pas être injuste avec toi. On se battra simplement plus tard, d'accord ? Et en plus, ça permettra à tout le monde de voir notre combat." La fillette fit la moue. Puis un grand sourire éclata sur son visage.

"D'accord, grand-père. Comme ça, je pourrais encore m'entraîner un peu."

Oh mon Dieu pensa Satan. "C'est d'accord," fit-il, en cachant son malaise. Il se tourna vers l'arbitre. "Vous n'avez qu'à annoncer que le combat est reporté, et vous occuper de trouver un jour où je ne sois pas trop occupé pour organiser cette finale." L'homme acquiesça, et partit en direction de l'aire de combat. Satan et Pan le suivirent.

***

Végéta revint s'asseoir dans la tribune. Il avait remis les habits avec lesquels il était venu, après s'être lavé. Malheureusement, il mourrait littéralement de faim, et il lui tardait réellement de rentrer. Il s'assit à côté de Bulma, lorsque l'arbitre arriva sur l'aire de combat, Satan et Pan sur les talons. La finale allait commencer.

L'arbitre tapa dans son micro. Il fonctionnait encore, un véritable miracle. Son regard passa sur les gradins vides. Seul ce petit groupe était resté pendant le combat titanesque qui avait opposé Buu à Végéta. Il se tourna vers eux.

"Hem. Cher public," commença t-il. "Notre champion a décidé de reporter la finale, en raison du trop petit nombre de spectateurs. Veuillez nous pardonner pour ce contretemps, mais vous serez tenus informés du jour où aura lieu la finale du monde. Pour l'instant, le titre de champion du monde reste toujours entre les mains de Mr Satan."

Il continua un petit moment son discours, en s'excusant plusieurs fois. Videl soupira. Son père était incroyable. Il trouvait toujours une solution pour garder son titre un peu plus longtemps.

"Et bien," fit Gohan, "c'était une belle journée. C'est une bonne chose dans un sens qu'ils aient décidé de reporter la finale. Il commence à se faire tard." En effet, le soleil était déjà bas sur l'horizon, et la luminosité avait bien baissé. Ils se levèrent les uns après les autres, en s'étirant.

En bas, Piccolo et Dunde commencèrent à s'élever dans les airs. Ils s'approchèrent du groupe, et firent des signes d'adieu. Puis disparurent à l'horizon, en direction de la tour Karine. Krilin soupira.

"Bon, on a plus qu'à rentrer chez nous. A la prochaine, les amis."

"Un petit instant," fit Videl. "Tu n'as pas l'impression d'oublier notre pari, Krilin ?"

"Quoi ?" fit Krilin, étonné. "Encore cette bêtise ? Pff.."

"Hé, il ne fallait pas parier. On a gagné, maintenant on peut décider de ce que tu nous doit." Elle regarda Gohan, et lui sourit. Il lui rendit son sourire. Pan arriva par la voie des airs, se posa sur les épaules de son père, et lui prit ses lunettes. Gohan tendit les bras pour les lui reprendre, mais Pan comptait s'amuser encore un peu.

"Bon, qu'est-ce que tu veux ?" demanda Krilin. Videl regarda la petite troupe. Ils avaient tous l'air plus ou moins fatigués. Elle savait ce qui ferait plaisir à tous.

"C'est simple," fit Videl. "Tu paies un dîner. Pour nous tous."

Végéta, qui avait commencé à s'esquiver, avec l'idée de retourner immédiatement chez lui avec sa petite famille, se figea au mot 'dîner'. Il tourna lentement la tête tandis que Krilin, pris d'un horrible pressentiment, en faisait de même. Leurs regards se croisèrent. Les yeux de Végéta s'étrécirent, et le visage de Krilin pâlit.

"Non, Videl," fit-il. "C'est hors de ques--"

"C'est une bonne idée, je trouve," fit Bulma. "Qu'est-ce que vous en pensez, vous autres ?" Tous acquiescèrent. C18, qui se tenait derrière Krilin, le frappa à la tête.

"Bravo, imbécile," fit-elle. Tout le monde éclata de rire. Krilin regarda de nouveau Végéta. Puis Son Gohan, Goten et Trunks. Quatre Saiyens. Qui le regardaient tous d'un air très intéressé. Krilin sentit son ventre se serrer. Qu'allait lui coûter ce repas ? Il baissa les bras, l'air dépité. La petite troupe prit le chemin du restaurant le plus proche.

Fin du chapitre 4
Dernière édition par Antarka le Sam Nov 14, 2015 15:02, édité 3 fois.
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Re: [Archive] Un Prince nommé Végéta

Messagepar goget le Sam Nov 14, 2015 13:13

À quoi sert le "Tous" à la fin ?
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Re: [Archive] Un Prince nommé Végéta

Messagepar Antarka le Sam Nov 14, 2015 15:01

Mea culpa, chapitre pas entier, c est corrigé, et un de plus !


Un Prince nommé Végéta -Chapitre cinq






Trunks et Goten, à la seule idée de manger, avaient oublié leurs déceptions de la journée. Tout au long du chemin, ils s'étaient tenus de chaque côté de Krilin, en lui souriant à chaque fois qu'il leur avait adressé un regard noir. De son côté, Bulma avait fait de son mieux pour consoler Chichi, qui commençait déjà à regretter Son Gokuu. La perspective de vivre de nouveau pendant un temps indéterminé sans son mari ne lui plaisait guère. Bulma la comprenait ; elle n'imaginait pas pouvoir, elle non plus vivre sans Végéta. Celui-ci, tout au long du chemin, avait suivi la troupe les bras croisés. Son estomac le faisait de plus en plus souffrir, mais il n'aurait jamais osé se plaindre devant tout le monde.

***

Marron s'était placée juste derrière Son Goten tout en marchant. Elle faisait tout ce qu'elle pouvait pour attirer son attention, mais l'adolescent semblé autrement plus intéressé par Krilin.

Le groupe arriva en vue du restaurant. Bulma et Videl tournèrent simultanément la tête l'une vers l'autre, et elles prirent la tête pour se rendre directement dans les cuisines. Il valait mieux les prévenir de ce qui les attendait. Pendant ce temps, la petite troupe entra dans le restaurant, et commença joyeusement à s'installer. Trunks et Goten, tenant chacun Krilin par une épaule, le soulevèrent et le posèrent sur une chaise, entre eux deux. Krilin eut beau protester, il se vit assigner sa place de force, sous les regards amusés de sa femme et de sa fille. Cette dernière s'installa en face de Goten. Elle ne comptait pas laisser tomber si facilement.

Les serveurs, étonnés à la vue d'une telle foule, se concertèrent du regard pendant un instant. Puis ils haussèrent les épaules, et s'avancèrent vers la joyeuse assemblée.

"Que désirez vous manger ?" demanda l'un d'eux. Goten, Gohan, Trunks et Pan se regardèrent une demi seconde, et répondirent en chœur :

"Tout ! !" Végéta inclina imperceptiblement la tête. A présent, il mourrait de faim. Les serveurs sursautèrent devant tant d'enthousiasme, et Gohan reprit la parole.

"On ne vous a pas prévenus ? Je croyais que... ah !" s'exclama t-il, à la vue de Bulma et Videl qui passaient la porte menant aux cuisines. Derrière elles, les cuisiniers apparurent timidement, et lancèrent un discret "psssit !" vers les serveurs. Ceux-ci s'éloignèrent, et s'entretinrent un instant avec leurs supérieurs ; après que les yeux leurs soient littéralement sortis des orbites, ils se retirèrent eux aussi en cuisines.

Le regard de Bulma fit rapidement le tour de l'assemblée ; elle repéra Chichi et se dirigea vers elle. Tout en contournant la table, elle remarqua l'air clairement triste de son amie. Elle connaissait la cause de ce chagrin.

"Ne t'inquiète pas," fit-elle à voix basse en arrivant près d'elle, "tu le connais, il reviendra bien un de ces jours." Chichi leva la tête, et sourit à Bulma. Elle était bien la seule à la comprendre, avec Videl. Chichi regarda de l'autre côté de la table, vers celle qui tenait Gohan par un bras. Videl lui adressa un sourire gêné.

"Je sais bien," fit Chichi, en baissant la tête. "Et même si je suis habituée à ne pas le voir pendant des années, ça me fait quand même quelque chose... ça passera, et comme tu dis, il reviendra." Chichi poussa un long soupir. Bulma fronça les sourcils.

"Ecoute, tu as une bonne raison de te sentir triste, mais - non Végéta, tu restes assis, on va t'apporter à manger - mais tu vois ce que je veux dire ? Les Saiyens sont simplement impossibles à vivre." Tout le monde éclata de rire, y compris Chichi, lorsque Bulma coupa net la tentative de Végéta pour faire accélérer les choses. Le Saiyen se rassit, mais fit craquer ses doigts d'un geste plus ou moins involontaire, bien décidé à se lever envers et contre tous s'il avait à attendre encore quelques minutes. Décidément, ces humains aimaient jouer avec leur vie.

"Tu vois bien que tu arrives à rire," fit Bulma. Chichi la regarda d'un air surpris.

"Oui," fit-elle en rougissant. "Tu as raison, je m'inquièterais plus tard. Et je peux te garantir que lorsque je le reverrais, je lui passerais le savon de sa vie. Il n'aura plus envie de repartir comme ça, sur un coup de tête." Les deux amies échangèrent un regard complice. Végéta frissonna à la seule pensée de ce qu'aurait à subir Kakarotto. Non pas qu'il ait à craindre les misérables coups que sa femme lui administrerait - elle se ferait sans doute mal en tapant trop fort - mais les humains, et spécialement les modèles féminins, pouvaient se révéler exaspérants par leur façon de crier et de se plaindre à tout bout de champ. Un sale moment en perspective, même pour cet idiot de Kakarotto.

Les pensées du Saiyen furent subitement interrompues par l'arrivée de plusieurs serveurs portant chacun un plat fumant. Végéta faillit se jeter sur eux, tellement son ventre le faisait souffrir. Enfin, un plat fut posé devant lui. A sa droite, il y avait Goten, et Yamcha à sa gauche. Ce dernier sentit le regard du Saiyen sur lui, et se dépêcha de reculer, l'air plus effrayé qu'affamé. Goten, malgré la faim qui le tenaillait, se dit que dans la vie, il y avait quelques priorités à respecter, même pour un demi-Saiyen. Il mit donc une main derrière la tête, et éclata de rire.

"Je me servirais ailleurs," fit-il, "je n'ai pas si faim que ça," déclara t-il malgré les protestations de son ventre. Végéta lui sourit, grommela un 'merci' presque inaudible, et il s'empara du plat. Et se mit à engloutir ce qu'il contenait sans plus attendre.

Goten soupira et tourna la tête. A deux places de lui, Trunks avait lui aussi commencé à dévorer à toute vitesse, malgré les protestations de Krilin, qui lui secouait un bras pour avoir une part. Après tout, c'est lui qui payait le repas. Trunks ne lui accordait absolument aucune attention, et il en était déjà à la moitié du plat.

"Trunks," fit Goten, qui commençait sérieusement à s'inquiéter pour son ventre. "Donne-moi ce plat immédiatement, Krilin doit manger aussi." Trunks s'interrompit, l'air étonné. Puis il tendit le plat à Goten, en rougissant.

"Pardon," fit-il à Krilin. Celui-ci adressa un regard plein de gratitude vers Goten ; il n'aurait jamais imaginé le garçon capable de tant d'attention envers lui. Goten prit le plat, et commença à remplir l'assiette de Krilin. Celui-ci tourna la tête vers Trunks, et lui tira la langue ; puis il fronça les sourcils en voyant le garçon exploser de rire. Il dirigea son regard vers son assiette, pris d'un horrible pressentiment. En effet, elle ne contenait à peu près que de quoi remplir l'estomac d'un bébé - et encore, un bébé anorexique. Krilin tourna alors la tête vers Goten, mais il était déjà trop tard ; l'autre moitié du plat avait disparu. Si le regard de Krilin avait pu à ce moment là lancer des éclairs, Goten aurait très certainement été foudroyé.

Goten lui sourit rapidement, et se mit à la recherche d'un autre plat, sans remarquer les regards presque désespérés de Marron.

***

Une fois le repas fini et tous les ventres remplis, les amis se séparèrent de nouveau ; Krilin fit la grimace au moment de payer, et son regard fit le tour de la salle, à la recherche d'une âme charitable qui l'aiderait. Mais à ce moment là, étrangement, tout le monde fut très occupé et ne lui accorda aucune attention. Il marmonna quelque chose d'incompréhensible, et paya tout de sa poche.

Le groupe se fractionna en sortant du restaurant, et chacun se mit à la recherche de ses capsules ; Chichi, accompagnée de ses fils, son père, Videl et Pan, monta dans l'avion de Gohan. Krilin et sa famille firent décoller leur propre appareil dans la même direction que prit Yamcha, puis ils se séparèrent au bout d'un petit moment. Bra, Végéta et Bulma montèrent dans l'avion où Trunks s'installa aux commandes, et prirent la direction de Capsule Corporation. Après le décollage, Trunks brancha la radio de l'appareil, et la régla sur une fréquence qu'il connaissait bien. Un crachotement dans les haut-parleurs lui apprit qu'à l'autre bout, la liaison avait été établie.

"Goten ? Tu pilotes toi aussi ?" demanda t-il dans le micro.

"Oui," fit son ami. "Les autres sont trop fatigués."

"Pareil de mon côté. On va se balader demain ?"

"Demain ? Hem... j'ai autre chose à faire. Tu vois ce que je veux dire ?" Un rire général éclata dans les deux appareils simultanément. La nouvelle petite amie de Goten lui laissait peu de temps libre.

"Oui, je vois," répondit Trunks. "C'est pas grave, je trouverais bien quelque chose à faire. On se verra plus tard. Salut."

"A la prochaine Trunks !" salua son ami en éteignant la radio. Chaque pilote ajusta ses instruments, et poussa le levier de la vitesse ; de grandes langues de feu jaillirent des réacteurs, et les deux avions se séparèrent dans un rugissement de tonnerre.

***

Bulma se réveilla, sans ouvrir les yeux. Elle était encore fatiguée et, du reste, était parfaitement à l'aise dans son lit. Comme d'habitude, elle était recroquevillée au côtés de Végéta. D'un bras puissant, il lui étreignait les épaules, et la tête de Bulma était posée sur les muscles de son torse. Sa respiration était régulière. Il ne dormait pas, elle pouvait le sentir. Et elle savait également qu'il avait détecté son réveil ; elle ne se trompait pas.

"Bonjour" fit-il. Elle sourit et finit par ouvrir les yeux.

"Salut," dit-elle. "Ca va, toi ?"

"Evidemment," répondit-il d'un air étonné, comme si elle venait de demander la chose la plus idiote au monde. "Pourquoi est-ce que ça n'irait pas ?" Bulma soupira et tenta de le pincer, sans parvenir à tendre sa peau.

"Tu t'es battu hier ; je me suis dis qu'avec un peu de chance tu ne pourrais pas bouger aujourd'hui."

"Hum," gronda t-il. "Pas de chance alors. Dunde m'a parfaitement guéri." Bulma se souleva sur un bras et s'assit en s'adossant au montant du lit. Puis elle étira ses bras au-dessus de sa tête, en baillant.

"Oui, pas de chance," ajouta t-elle. "J'aurais pu rester au lit toute la journée avec toi." Le Saiyen autorisa un demi sourire à étirer ses lèvres.

"Paresseuse. Tu as des choses plus importantes à faire." Il croisa les bras sous sa tête. Bulma lui sourit et commença à se lever. Puis elle se sentit rappelée en arrière par des bras d'acier.

"Ca ne t'empêche pas de rester un peu quand même," fit Végéta. Bulma, s'attendant à cette réaction, se retourna et se coucha sur lui. Deux choses étaient certaines : il était en forme, et de bonne humeur. La journée commençait bien.

***

Trunks descendit les escaliers menant à la cuisine, les yeux toujours à demi-fermés. Il ne se souvenait plus très bien de ce qu'il avait décidé de faire aujourd'hui. Peut-être rien. Ca lui reviendrait plus tard. Il entra dans la cuisine, et la seule chose qu'il remarqua c'est que ses parents ne s'étaient pas encore levés. Il pourrait en profiter pour manger ce qui lui ferait plaisir avant que son père n'arrive. Trunks se mit à fouiller dans les placards, sans trop savoir non plus ce qu'il cherchait, et commença à jeter sur la table tous les paquets de gâteaux qu'il trouva. Au bout d'un moment, il perçut le bruit des pieds nus de sa soeur dans l'escalier.

"Bonjour Trunks !" fit Bra. Son frère tourna la tête tout en continuant de chercher à tâtons dans le placard ce qui l'intéressait.

"Bonjour Bra. Qu'est-ce que tu fais déjà debout ? D'habitude, tu attends que maman se lève aussi." Bra ne se démonta pas, et lui adressa son sourire habituel ; Trunks fronça les sourcils.

"Je t'ai entendu descendre le premier. Tu peux me préparer mon petit déjeuner s'il te plait?"

"Mm. Assieds-toi à table." Elle se dépêcha d'obéir, et ouvrit un paquet de biscuits aux amandes. Trunks fit un effort pour se rappeler ce qu'elle prenait d'habitude le matin, puis il haussa les épaules, en décidant qu'un bol de lait ferait l'affaire.

"Tu es toujours en pyjama," fit Bra, en engloutissant goulûment les gâteaux les uns après les autres. "Et tu ne t'es pas peigné," continua t-elle avec un pouffement de rire. Trunks se retourna, et la regarda fixement.

"C'est la même chose pour toi, je te fais remarquer. Et puis tais-toi, où je ne te prépare rien du tout."

"D'accord," fit Bra, tout en continuant de rire. Son frère avait toujours l 'habitude de s'habiller correctement, mais c'était une autre affaire au réveil. Bra continua tranquillement d'avaler ses biscuits.

"Tu as vu comment papa s'est battu, hier ?" demanda t-elle. Trunks soupira. Décidément, sa soeur pouvait se révéler très gênante.

"Je sais, merci," fit Trunks. "C'est contre moi qu'il s'est battu."

"Non, pas là. Après, dans son match contre le gros Buu."

"Oh, ça... Avec toutes les fois qu'il a failli faire écrouler la maison, j'aurais bien du me douter qu'il avait trouvé une nouvelle technique."

"C'est amusant," continua Bra. " Il est devenu de plus en plus fort, et puis après on a plus rien senti du tout."

Trunks, qui avait finalement réussi à faire chauffer le lait de sa soeur sans le faire trop bouillir, et qui lui apportait son bol, faillit le lâcher.

"Qu'est-ce que tu dis ? Tu n'as plus rien senti ?"

"Oui," acquiesça Bra en regardant son frère tout en se demandant ce qu'elle avait dit de si étonnant. "Tu l'as bien senti toi aussi, non ?"

"Heu - oui, mais c'est différent." Il posa le lait devant la fillette, et saisit un paquet de biscuits pour lui-même. Bra plongea plusieurs gâteaux dans son bol, et les fit couler les uns après les autres.

"Tu veux dire que tu peux - sentir la force des gens, Bra ?"

"Hn hn," fit-elle, acquiesçant de nouveau. Trunks était réellement étonné. Personne n'avait appris à Bra comment se battre, se défendre, ou même mesurer la force d'un adversaire. Peut-être que l'information intéresserait son père.

"C'est bien ?" demanda Bra.

"Sûr. Papa sera content." Le visage de sa soeur s'illumina d'un large sourire. Elle finit son petit déjeuner en vitesse, puis se leva.

"Je vais jouer dehors en attendant que maman se lève," fit-elle. Son frère lui adressa un signe de la tête et la laissa partir. De son côté, Trunks était maintenant tout à fait réveillé. Il n'avait rien prévu pour la journée, mais il avait suffisamment d'examens qui approchaient pour trouver de l'occupation. Il soupira, et quitta la cuisine sans prendre la peine de rien ranger.

***

Goten souleva paresseusement une paupière, et chercha la façon la plus simple de sortir son bras enroulé dans ses draps - sans déchirer les draps. Puis il jeta un coup d'oeil à sa montre. Seulement alors il sursauta et se réveilla complètement. S'il ne voulait pas être en retard pour le rendez-vous qu'il avait lui-même fixé à son amie, il lui faudrait maintenant se dépêcher.

Il s'habilla avec les premiers habits qu'il trouva, et descendit les escaliers quatre à quatre. Il faillit sortir directement, puis il se ravisa et il entra dans la cuisine. Gohan, Videl, Pan et Chichi prenaient leur petit-déjeuner. Il fit un signe de la main, et lança un regard à la recherche de quelque chose à manger.

"Bonjour tout le monde," lança t-il, et il vit la pile de tartines que s'était préparée Gohan. En un éclair, il s'en empara, et avant que quiconque n'ait pu lui rendre son salut, il était sorti.

"Hey, attends un peu !" cria son frère, mais c'était trop tard. Dehors, Goten courait déjà en avalant à toute vitesse le petit-déjeuner de Gohan. Dès qu'il eut fini, il s'envola et monta rapidement en altitude, puis accéléra dans un boom supersonique. L'avion serait trop lent aujourd'hui pour lui.

"Trop tard !" fit Videl. Pan éclata de rire avec sa mère. Dépité, Gohan se mit à la recherche d'autre chose pour remplir son estomac. Chichi sourit.

"Tes réflexes se sont rouillés, Gohan," fit-elle. Son fils se tourna vers elle.

"Pas du tout. C'est simplement... non mais vous avez vu ça, débarquer tout à coup, me voler mon petit déjeuner, et partir sans même dire merci ?"

"Il est pressé," répondit-elle. "Et il était un temps où tu étais comme lui. Tiens, mange ça à la place." Elle lui tendit une part de la pâtisserie qu'elle venait de sortir du four. Il l'accepta de bon cœur. Il ne perdait vraiment pas au change.

"Hé, j'en veux moi aussi !" fit Pan sur un ton de reproche. Chichi sourit et lui tendit le plat.

"Tiens, je m'en doutais bien." La fillette s'empara d'une part encore plus grosse que celle qu'avait son père, et l'engloutit en quelques bouchées. Il ne resta bientôt plus rien de la pâtisserie. Mais Chichi avait l'habitude. Depuis le temps où elle avait des Saiyens sous son toit, elle savait que la nourriture disparaissait bien plus vite qu'on ne la préparait. Elle eut simplement un petit pincement à l'estomac, en pensant que si Gokuu avait été là ce matin, le gâteau aurait à peine eu le temps de sortir du four. Malgré tout ce que pouvait en dire Bulma, elle appréciait sa façon de manger, et elle devait bien se l'avouer, sa façon de vivre en général ; même s'il lui était souvent arrivée de s'énerver quand il devenait vraiment trop exaspérant. Chichi laissa échapper un soupir.

***

Bulma servit son petit déjeuner à Végéta, et se prit le sien ensuite. Lorsqu'ils s'étaient levés, Bra avait accouru de dehors, où elle avait déjà commencé à s'amuser avec ses jouets. Ensuite, elle était partie regarder la télévision. Trunks s'était lui aussi levé plus tôt que ses parents, et il était remonté dans sa chambre, en prétendant qu'il allait étudier. Bulma trouvait un peu étonnant que Goten ne soit pas déjà arrivé, puis elle se souvint de la conversation de la veille entre les deux adolescents. Goten ne serait sans doute pas là de toute la journée, donc il était tout à fait possible que Trunks étudie réellement.

Bulma finit de manger bien avant Végéta, et elle le regarda engloutir la fin de son petit déjeuner. Puis il se leva, se massa les muscles des épaules, et la quitta en lui disant qu'il partait dans la salle d'entraînement pour son échauffement matinal. Elle lui sourit, en lui recommandant comme d'habitude de ne pas faire écrouler la maison, et il partit. Bulma s'en alla dans le salon, en se demandant ce qu'elle allait faire de sa journée ; elle avait quelques petits projets qui attendaient depuis déjà quelques temps dans son laboratoire, elle pourrait tout aussi bien avancer un peu.

Cependant, en voyant la télévision qui fonctionnait, elle s'assit à côté de sa fille. Elle regardait un dessin animé qui apparemment l'intéressait beaucoup. En voyant sa mère s'asseoir près d'elle, Bra s'avança vers elle, et finit par monter sur ses genoux. Bulma la fit asseoir confortablement, et commença à lui caresser la tête d'une main.

Le programme télévisé fut subitement interrompu par un bulletin d'informations spécial. Sur un fond musical grandiose, apparut la tête de Mr Satan, qui occupa bientôt la totalité de l'écran. Puis un présentateur annonça avec emphase la prochaine finale du monde des arts martiaux. Bulma se mit à sourire.

"Ne manquez pas cet évènement sans précédent," déclara fièrement la voix du présentateur. "Notre champion rencontrera la finaliste du championnat du monde qui a eu lieu hier même." Suivirent des images du grand stade spécialement agrandi pour l'occasion. Un reporter faisait état que le stade était complètement dévasté, à cause d'un terrible ouragan sans précédent, et les images le prouvaient. C'était la raison officielle du report de la finale. Mais Bulma savait bien qu'en fait, Satan ne pouvait supporter de se battre sans spectateurs, ne serait-ce que pour se ridiculiser.

La fin du reportage montra les deux adversaires chacun sur un demi écran. Satan souriait et se tenait avec les mains sur les hanches, toisant Pan qui avait été photographiée en position de combat. Sur les genoux de Bulma, sa fille se trémoussa.

"Maman, Pan va vraiment se battre contre lui ?" Bulma lui sourit, et acquiesça.

"On dirait bien, il ne va pas pouvoir y échapper longtemps."

"Il est fort, Mr Satan ? Je ne l'ai jamais vu se battre." Bulma fronça les sourcils.

"A vrai dire, moi non plus. Enfin, je veux dire, à chaque fois qu'il est monté sur un ring, il a trouvé un moyen pour obtenir la victoire sans qu'on le voie réellement se battre." Bra tourna la tête pour regarder le visage de sa mère. Celle-ci retrouva son sourire, et pinça le nez de Bra. "Mais sinon je pense qu'il est fort, oui. Pour un humain, du moins..."

"Ah," fit Bra, d'un air déçu. "Alors ça veut dire qu'il est moins fort que papa ?"

"Qui ne l'est pas ?" Bulma pensa avec appréhension ce qui se serait passé si Végéta n'était pas sorti du terrain la veille ; lui, il n'aurait jamais accepté de remettre la finale à un autre jour, malgré toutes ses blessures ou sa faim. Et dans ce cas là, Satan se serait trouvé dans une situation délicate. Encore une fois, il avait eu une chance terrible que Pan ait trouvé le moyen de remporter la victoire. Elle était persuadée que l'homme resterait champion du monde de nouveau, même s'il n'avait pas une chance contre sa propre petite-fille. Il avait trop de ressources pour perdre.

Le programme normal reprit à la télévision, et Bulma se leva.

"Je vais faire des courses aujourd'hui. Tu veux venir avec moi ?" demanda t-elle à Bra. La fillette se retourna, son visage rayonnant, et acquiesça rapidement.

"Dans ce cas tu viens te laver et t'habiller."

"Oui !" fit Bra, en se levant ; elle courut à l'étage, et fut dans la salle de bains en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Bulma la rejoint plus lentement.

***

Gohan bloqua le coup de pied de Pan, mais celle-ci réagit rapidement ; elle se retourna en l'air, et donna un autre coup de pied, la tête en bas. Gohan se recula de quelques centimètres, et le pied ne l'effleura même pas. Sa fille profita de sa petite taille pour passer entre ses jambes, et se lancer en l'air derrière lui. Le jeune homme se retourna pour bloquer une furieuse série de coups de poings dirigés vers sa poitrine.

"C'est bien," fit-il, l'air sérieux. Sa fille progressait de jour en jour, et il était étonné par la volonté qu'elle mettait dans ses combats. Elle était plus forte que la majorité des Saiyens ne l'avaient été à son âge, et elle progressait tous les jours.

"Mon oeil," fit Pan, le souffle court. "Je ne peux même pas te toucher." Gohan sourit.

"Le jour où tu y arriveras, je te paierais une maison en chocolat." Il sentit l'ardeur des poings de sa fille redoubler.

"Tu dis ça, mais maman ne voudra pas." Gohan éclata de rire. Il eut à incliner la tête de côté pour éviter un nouveau coup de pied qui aurait facilement détruit un immeuble. Il en profita pour saisir sa cheville avant qu'elle ne la retire, et la projeta en l'air. Pan retrouva ses esprits rapidement, et elle se jeta de nouveau sur son père. Au moment où elle crut le toucher, elle se rendit compte que son poing passait à travers une image. Elle réagit à la vitesse de l'éclair ; cherchant rapidement la présence de son père, elle changea brusquement de direction, en jetant son pied devant elle. Gohan était cependant légèrement décalé de la position qu'elle avait estimée, et elle le manqua de quelques centimètres. Ne perdant aucun temps, elle le prit de nouveau pour cible. Gohan la laissa se battre un petit moment.

"Je voudrais te dire quelque chose au sujet de cette finale," lui dit finalement Gohan, après quelques minutes de combat silencieux. Il vit le visage de sa fille s'éclairer d'un sourire l'espace d'un instant.

"Je vais gagner," déclara t-elle. Gohan sentit une goutte de sueur couler dans son dos. C'est bien ce qui lui faisait peur.

"Ecoute, je voudrais que tu laisses ton grand-père gagner, Pan." Celle-ci s'arrêta net, comme pétrifiée. Elle s'entraînait depuis si longtemps pour ce championnat ! Elle ne pouvait pas laisser tomber comme ça.

"Qu - quoi ? Qu'est-ce que tu dis ?" Gohan lui adressa un sourire un peu gêné.

"Oui, tu as bien entendu. Tu ferais mieux de perdre."

"Non," fit Pan en secouant la tête. "Je suis arrivée en finale, c'était difficile, je ne veux pas abandonner."

"Je ne veux pas que tu abandonnes," fit Gohan. "J'ai dit que je voulais que tu perdes, c'est différent."

"Je ne comprends pas, papa," se plaignit la fillette. Il ne la croyait pas capable de gagner ?

"Et bien c'est simple. Tu vas disputer cette finale, comme c'est prévu. Simplement je veux que tu laisses ton grand-père gagner le combat, en faisant semblant de te battre pour de vrai."

"Hn ?" s'exclama Pan. Elle ne comprenait toujours pas.

"Ecoute," fit Gohan, en s'agenouillant, et en lui faisant signe d'approcher. Pan lui obéit, l'air contrarié, et Gohan passa une main dans ses cheveux. "Je sais que tu es très forte," commença Gohan, en parlant à voix basse, comme s'il s'était agi d'un secret. "Tu n'as pas besoin de me le prouver autrement que comme tu le fais, en t'entraînant tous les jours. C'est très bien, et tu fais des progrès même si tu ne le vois pas. Mais..." Leurs regards se croisèrent.

"C'est différent pour ton grand-père, tu sais. Il est vieux, maintenant, et il voudrait garder son titre de champion du monde encore un peu. Tu comprends ?" La fillette secoua la tête en signe de négation.

"C'est la règle du combat," fit Pan. "Le plus fort gagne." Gohan fronça les sourcils légèrement.

"Tu as raison. Mais il est vieux, tandis que tu as tout le temps de gagner ce titre toi-même. Ne sois pas si pressée. Même si tu en as la possibilité, il vaudrait mieux que tu ne te battes pas à fond contre lui. Tu risquerais vite de lui faire mal, et tu ne le veux pas, quand même ?" Pan nia de nouveau, l'air désolé.

"Non, je ne veux pas lui faire de mal. Mais je ne comprends pas pourquoi je devrais le laisser gagner." Gohan soupira.

"Il y a dix ans, Pan, avant même que tu naisses, ton grand-père a fait quelque chose d'extraordinaire pour le monde. Tu ne peux pas t'en souvenir, bien sûr, mais les gens s'en souviennent, eux, et tout le monde serait vraiment déçu de voir le grand champion du monde perdre son titre." Pan était intéressée, maintenant. Quelques chose d'extraordinaire ? Elle aurait bien aimé savoir quoi.

"Tout le monde sait bien qu'il devra un jour ou l'autre perdre sa place de champion du monde, mais c'est inconcevable. Tu ne voudrais pas rendre malheureux des millions de personnes simplement en gagnant ce titre ?" Pan se mit à réfléchir.

"Mais si je suis vraiment plus forte ? Je dois perdre quand même ?"

"Heu... oui, il vaut mieux. Ca serait si étrange si une petite fille gagnait contre l'idole de tout le monde. Tu comprends ?"

"Pas tout à fait." Gohan commençait à manquer d'arguments valables. Il réfléchit une seconde.

"Je vais essayer de faire une comparaison. Tu as sans doute quelqu'un que tu admires, non ? Quelqu'un que tu penses invincible." La fillette acquiesça d'un air ébahi. La personne en qui elle avait le plus d'estime au monde... était son propre père, car il faisait sans arrêt des choses incroyables. Mais elle ne pouvait quand même pas le lui dire, pas maintenant.

"Bien. Tu ne pourrais sans doute pas supporter que quelqu'un soit plus fort que cette personne, hein ?" Elle pensa en un instant que personne ne pourrait jamais battre son père. C'était totalement impossible.

"C'est la même chose pour Mr Satan, tu vois. Tout le monde est persuadé qu'il est invincible, et ça rendrait des tas de gens malheureux que quelqu'un lui fasse perdre son titre de champion du monde." Le visage de Pan s'éclaira subitement. Elle commençait à comprendre. Alors comme ça, même les adultes pouvaient avoir des idoles !

"Ca alors," fit-elle à voix basse. "Si c'est comme ça, je vais le laisser gagner. Je ne veux pas rendre les gens tristes." Gohan soupira. Il avait peut-être évité un désastre.

"C'est bien, tu as compris. Mais tu devras quand même te battre contre lui, pour que tout le monde soit certain que c'est lui le plus fort." Pan acquiesça, bouche bée.

"Maintenant, tu peux rentrer te reposer si tu veux." Il se leva et commença à s'avancer vers la maison, mais sentit que sa fille restait immobile derrière lui.

"Papa," demanda Pan, la voix hésitante. Il s'arrêta, et se retourna à moitié vers elle, les mains sur les hanches. "Oui ?" demanda t-il.

"Ca veut dire que je peux continuer à m'entraîner quand même ?" fit Pan. Le visage de son père s'illumina d'un grand sourire, qui retroussa ses lèvres sur ses dents blanches.

"Tu ne crois quand même pas que tu vas t'arrêter là, dis-moi ?" Sur quoi, il disparut aux yeux de sa fille, et elle sentit qu'il lui tirait les oreilles par derrière. Sa discussion oubliée, Pan se retourna à toute vitesse, et lança un poing vengeur vers le nez de son père.
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Re: [Archive] Un Prince nommé Végéta

Messagepar Antarka le Mar Nov 17, 2015 13:29

Un prince nommé Végéta, chapitre 6
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Ikare se tassa encore plus dans le coin d'ombre. Elle se demandait ce que voulaient les hommes qui étaient entrés quelques minutes auparavant. Son père tenait une bijouterie, et il était en magasin comme d'habitude. Pour sa part, elle et sa mère étaient dans l'arrière boutique, en train de regarder une émission de télévision. La clochette avait sonné, comme à chaque fois qu'un client entrait, et sa mère s'était levée, comme d'habitude pour aller aider le père d'Ikare.

Seulement cette fois, sa mère avait poussé un hurlement en entrant dans le magasin, et Ikare avait eu le réflexe de se jeter dans un placard. Elle avait entendu des coups sourds, des chuchotements, et deux hommes habillés de noir étaient entrés dans la maison. Par la porte entrouverte, elle les avait vus arriver, regarder un peu partout d'un air suspicieux, et se retirer dans le magasin en riant après avoir fait tomber la télévision au sol.

Ikare n'avait que cinq ans et demie, elle était terrifiée dans son coin d'ombre, et ne demandait qu'une chose : voir ses parents. Elle se tassa en boule, et refoula ses larmes. Elle sentait que si elle pleurait, les hommes la trouveraient, et lui ferait sans doute du mal. Mais c'était très dur de ne pas pleurer, de plus en plus dur.

***

Goten jeta rapidement un coup d'oeil à sa montre, puis se reprocha de l'avoir fait. Plus que quelques minutes avant son rendez-vous. Heureusement la ville était très proche, mais il avait encore le problème de se poser ; il décida qu'étant donné les circonstances, il valait mieux prendre le risque de survoler la ville.

Il prit de l'altitude, pour que personne ne puisse le voir, et se laissa rapidement tomber sur le toit d'un immeuble. Le temps de prendre l'ascenseur, il déboula dans la rue, et se mit à courir pour rejoindre le plus vite possible le point de rendez-vous. Les passants se retournaient sur son passage, mais il s'en moquait. D'après les regards étonnés qu'il recevait de toutes parts, il avait vaguement l'impression d'être ridicule, mais il ne savait pas trop pourquoi. Il attribua ça à sa hâte, on courrait rarement en ville. Enfin, il ne lui resta plus qu'une rue à traverser, et il arriva sur la place où de nombreux oiseaux s'envolèrent pour le laisser passer. Il avait demandé à sa nouvelle petite amie de le retrouver à côté de la fontaine. La fontaine se tenait au milieu de la place, et lorsque Goten leva les yeux et scruta la foule du regard, il la vit.

Il avait rencontré Hana au lycée, bien entendu. Elle était plutôt petite pour son âge, mais la première fois qu'il le lui avait fait remarquer, elle lui avait volé dans les plumes, en lui répliquant qu'elle s'en fichait complètement. Elle était mince, blonde, portait ses cheveux en une tresse qui lui tombait jusqu'au bas du dos, et son visage exprimait un mélange de curiosité naturelle et d'énergie assez surprenant. Elle avait également d'adorables yeux marron agrémentés de petites tâches vertes ; mais ce n'était ni la tresse blonde, ni les yeux marrons tachetés de vert qu'il avait remarqué en premier. En fait le premier contact qu'il avait eu avec elle, c'était lorsqu'il avait reçu sa main en pleine figure, pour n'avoir pas fait attention où il posait les pieds lors d'un match de volley-ball -- il lui avait littéralement écrasé un pied en retombant un peu lourdement, et en plus elle faisait partie de l'équipe adverse. Il s'était excusé et avait repris sa place comme si rien ne s'était passé, mais il ne l'avait pas quitté des yeux pendant tout le reste du match.

Elle était habillée d'une paire de jeans, et portait une petite veste sans manches noire. Il posa les yeux sur son visage, et put y lire de la colère. C'était toujours la même chose avec les filles ; il suffisait d'être en retard de quelques instants pour qu'en revanche elles soient en avance. Il lui faudrait dire deux mots à Dunde à ce sujet là. Mais soudain, l'expression de colère d'Hana se changea en surprise, elle le détailla du regard pendant une seconde, puis elle éclata de rire. Goten fronça les sourcils, et s'approcha en se frottant la nuque d'une main.

"Salut Hana" fit-il en arrivant près d'elle.

"Bonjour Goten" répondit-elle, puis elle ne put s'empêcher d'éclater de rire une nouvelle fois. Goten jeta un regard autour de lui, à la recherche de ce qui pouvait la faire tant rire. Pourtant sur la place ne justifiait une telle bonne humeur. Peut-être était-elle simplement heureuse de le voir ?

"Comment ça va ?" demanda t-il. Elle le regarda un instant, et fut secouée d'un nouveau rire. "C'est moi qui devrais de le demander" fit-elle. "Tu es passé où, sous un train ?"

Goten ne comprenait toujours pas. Tout était normal chez lui ; il passa une main dans ses cheveux pour s'assurer qu'il n'était pas trop ébouriffé après son vol, mais ce n'était pas ça. Ses habits étaient propres, et il baissa la tête pour le vérifier...

Goten sursauta. Il n'avait pas fait attention aux habits qu'il avait enfilés le matin, et il se rendit compte avec consternation qu'il avait repris la tenue de la veille, dans laquelle il s'était battu. Le pantalon était tout déchiré et poussiéreux, sans parler du T-shirt qui tombait en lambeaux. Il comprenait maintenant l'humeur réjouie d'Hana, et les regards surpris des passants dans la rue. Son amie le prit par la main.

"Allons te trouver des vêtements convenables, mon pauvre Goten. On dirait que tu t'es battu avec quelqu'un."

"En fait..." commença Goten. Puis il se reprit. Pas besoin qu'elle apprenne si tôt à propos de son origine mi-extraterrestre. "Hem... tu as fait quoi hier ?" demanda t-il tout en la regardant enfiler son sac à dos. Certaines filles se promenaient avec un sac à main. Pas Hana.

"Je suis allé courir le matin, puis je suis allée à la plage avec des amies, pourquoi ?" répondit-elle en commençant à le traîner vers un magasin de confection.

"Heu... pour rien. Tu n'as pas regardé le championnat d'arts martiaux à la télé ?"

"Non" fit-elle en se retournant vers lui, l'air subitement menaçant. "Tu as un problème contre la plage ?"

"Pas du tout," fit Goten en soupirant. Au moins elle n'avait pas pu le voir sur le terrain de combat. "En fait j'adorerais y aller un de ces jours." Hana sourit à moitié.

"On verra si tu es aussi bon nageur que moi." Goten lui sourit à son tour, et se laissa entraîner.

***

Le père d'Ikare retrouva un instant ses esprits. Il se souvenait vaguement que des hommes habillés de noir étaient entrés pendant qu'il lisait tranquillement son journal, derrière son comptoir, et il avait eu à peine le temps de lever les yeux qu'il avait senti quelque chose s'enfoncer dans son cou. Il supposait qu'il s'agissait d'une seringue emplie d'un tranquillisant, car il s'était écroulé au sol en un instant. Sa femme avait subi le même traitement, et il pouvait la voir, allongée au sol et évanouie à quelques mètres de lui.

Les voleurs pillaient maintenant la bijouterie en riant et en brisant joyeusement les vitrines les unes après les autres. Le système de sécurité était actionné par un bouton à côté de la caisse, mais la première chose que les malfaiteurs aient fait, c'est détruire le boîtier de contrôle qui joignait le magasin au poste de police. Plus aucun espoir de ce côté là. L'homme n'avait plus qu'une idée en tête : protéger à tout prix sa petite fille. Il ignorait si les voleurs lui avaient fait du mal, et il priait pour que ce ne soit pas le cas.

Laborieusement, l'homme se traîna très lentement vers l'arrière boutique. Les autres ne le remarquèrent même pas, occupés à emplir leurs sacs de bijoux. Le père d'Ikare se sentit presque soulagé lorsqu'il parvint à se traîner jusque dans le salon attenant au magasin, mais malheureusement un des malfaiteurs le vit du coin de l'oeil.

"Hey ! Le vieux se tire !"

Immédiatement, le chef de la bande se jeta sur l'homme qui, d'un regard horrifié, vit approcher l'arme de son visage.

"Dommage pour toi," fit le bandit avec un sourire sinistre. Il commença à presser la détente, prenant tout son temps pour terrifier sa victime avant de l'exécuter.

Dans son placard sombre, Ikare vit l'homme en noir approcher le canon d'un fusil de la tête de son père. Elle avait vu de nombreux films policiers, et elle savait de quoi était capable l'arme. Normalement elle ne prêtait aucune attention à la mort des gens sur le petit écran, mais la pensée que son père allait mourir était insupportable.

Ikare hurla de toutes ses forces.

Immédiatement, l'un des malfaiteurs, surpris par le cri, saisit son arme et tira une rafale de fusil à répétition, qui brisa la vitrine qui donnait sur la rue. Le chef de la bande brandit son arme vers l'intérieur de la maison, sans rien voir, et se retourna vers l'intérieur du magasin. Déjà des passants hurlaient dans la rue. La police allait arriver très bientôt.

"Imbécile !" cria t-il vers celui qui avait laissé partir son arme. Puis l'homme se ravisa, et réfléchit un instant. Oui, des gémissements lui parvenaient depuis... ce placard, là bas, qu'il avait failli ne pas remarquer. Il se jeta en avant, revolver au poing.

***

Goten et son amie plaisantaient joyeusement, lorsque la rafale de fusil passa à quelques mètres d'eux. Immédiatement les passants les plus proches se jetèrent au sol en hurlant, et la foule aux alentours se dispersa avec des cris de panique. Hana s'était jetée en arrière, mais elle n'était pas terrorisée, comme put le constater Goten en lui adressant rapidement un regard. Que faire ?

Manifestement une bijouterie était en train de se faire dévaliser, et les hommes étaient armés et dangereux. Mais devait-il se jeter dans la mêlée pour les immobiliser avant qu'il n'y ait des victimes ? Il avait déjà eu quelques petites amies auparavant, et à chaque fois qu'il avait voulu les impressionner avec ses performances sportives, elles l'avaient quitté. Il ne comptait pas perdre Hana de la même façon ; peut-être que la police allait arriver rapidement, et qu'il n'aurait pas besoin d'intervenir ? Goten recula, et prit Hana par la main. Son visage exprimait de la peur, bien entendu, mais aussi une certaine fascination.

Une autre rafale fut tirée, et la vitrine du magasin s'effondra complètement. Un homme habillé de noir émergea, un fusil mitrailleur au poing, plusieurs revolvers à la ceinture, tenant une fillette par le cou de l'autre main. Goten sentit son cœur bondir, mais il se retint. Hana serrait de plus en plus sa main.

"Reculez !" cria l'homme. Plusieurs de ses semblables apparurent, tenant chacun des armes et de lourds sacs. Goten ne se fit aucune illusion sur leur contenu, mais ça n'avait pas d'importance par rapport à cette fillette que le chef tenait en otage. Elle semblait paralysée de frayeur, et ses pieds touchaient à peine le sol dans la poigne de l'homme. Goten jeta un regard à la ronde. Pas de policier, et la foule était prise de panique. Il était le seul à pouvoir faire quelque chose.

Le voleur tira de nouveaux quelques balles en l'air, pour persuader la foule de reculer plus rapidement. Puis il fit un signe de tête à un de ses compagnons. L'autre acquisca, et s'avança en direction d'un fourgon. Ils allaient s'échapper avant que la police n'arrive. Goten se dit qu'il lui faudrait trouver une nouvelle petite amie sous peu.

Mais avant qu'il ne puisse réagir, Goten sentit la prise d'Hana se dégager, et il la vit se jeter en avant.

"Laissez là tranquille !" cria Hana en tendant le doigt vers la fillette. "Partez si vous voulez, mais laissez-la !"

Le chef de la bande tourna la tête vers elle. Il eut un rictus. La fille ne manquait pas de courage, mais tant pis pour elle. Il était près de réussir, et ce n'était pas une gamine qui allait lui dire ce qu'il devait faire. Il leva son arme dans sa direction.

"La ferme, fillette !" fit-il. Il ajusta son tir, et pressa la détente.

Hana écarquilla les yeux de terreur en voyant l'homme lui tirer dessus. Qu'avait-elle imaginé ? Que l'homme allait lâcher son arme et s'excuser ? Son comportement était absurde, maintenant elle était morte, et son seul regret c'était de ne pas être allé plus loin avec Goten. Dommage.

Malgré l'obscurité, Hana se rendit compte qu'elle n'était pas tout à fait morte. En fait, elle n'était pas morte du tout, et il faisait noir simplement parce qu'elle avait fermé ses yeux par réflexe. Elle ouvrit les paupières, et tout ce qu'elle put voir, c'était le T-shirt déchiré de Goten en gros plan, et vue de dos. Qu'est-ce qui s'était passé ?

Le chef de la bande écarquilla les yeux. Comment avait fait ce gamin pour se déplacer si vite, et apparemment tendre la main avec une rapidité diabolique pour... attraper les balles au vol ?? Les petits morceaux de métal tintèrent sur l'asphalte de la rue.

"Dommage" fit Goten, toute trace d'humour disparue dans sa voix. "Tu n'as pas choisi le bon jour. Ni les bons adversaires."

Sans attendre, les gangsters saisirent leurs armes et mirent Goten en joue. Cependant Goten avait déjà disparu. Il planta un coup de coude dans l'estomac du chef, et abattit rapidement de quelques manchettes les autres membres du groupe. Puis il prit toutes les armes et vida les chargeurs. Le tout avait duré moins d'une demi seconde.

Goten s'approcha d'Ikare en souriant, qui tremblait de terreur près de la forme pantelante du chef de la bande. Il s'agenouilla, la prit dans ses bras, et se redressa. Au loin, il entendait les hurlements des sirènes des voitures de police. Les voleurs n'auraient pas le temps de se relever avant leur arrivée. Mais un bruit lui fit relever la tête. Un vrombissement de moteur.

Le dernier malfaiteur, remis de sa surprise en voyant ses compagnons se faire abattre, décida de s'échapper, et fit démarrer le fourgon au volant duquel il s'était déjà installé. Les pneus crissèrent sur le goudron, et le véhicule se jeta sur la route.

Goten sourit de nouveau à Ikare, et sans relever la tête leva paresseusement une main dans la direction du fourgon qui s'enfuyait. Un rayon d'énergie fit exploser un pneu du véhicule qui zigzagua, avant de croiser le chemin d'un lampadaire, s'immobilisant pour de bon dans un choc terrible.

"Ca va ?" demanda Goten à la fillette, qui le regardait à présent avec étonnement.

"Qui tu es ?" fit-elle à son tour.

"Je m'appelle..." il se figea. La police allait arriver, il ne manquait plus que son nom soit évoqué. "Peu importe," fit-il en riant. "Qu'est-ce qui s'est passé ?"

"Mon papa et ma maman," fit Ikare en tendant un doit vers le magasin pillé. Goten fut pris d'un frisson, et se dirigea rapidement vers l'intérieur de la boutique. Les parents d'Ikare s'étaient partiellement remis de l'effet du tranquillisant, et titubaient déjà vers la sortie en se tenant mutuellement. Goten s'approcha, et posa Ikare devant le couple. La fillette se jeta dans les bras de sa mère.

"Ca ira ?" demanda Goten. L'homme redressa la tête vers lui, et acquiesça lentement, d'un regard étonné.

"Qu'est-ce qui s'est passé là dehors ?" demanda t-il en désignant du doigt les malfaiteurs évanouis.

"Pas grand chose," fit Goten, en saluant de la main, et en s'éloignant. La police était maintenant assez proche, il avait intérêt à déguerpir, et rentrer chez lui car Hana serait sans doute furieuse. En sortant de la boutique, il rencontra les regards ébahis de dizaines de passants, parmi lesquels figurait Hana. Il s'approcha d'elle, une main derrière la tête.

"C'est... Goten... comment..." bafouilla son amie. Goten regarda rapidement autour de lui, la prit par une main, et s'enfuit avec elle au coin de la rue. Tout en courant et la traînant derrière lui, il se demandait ce qu'il allait bien pouvoir lui dire maintenant.

***

Végéta flottait au-dessus de Capsule Corporation, les bras croisés sur sa poitrine, les yeux à moitié fermés à cause du soleil matinal, et détailla la ville du regard.

Il y avait eu un temps où il avait pensé naturel que cette ville, tout ce qui l'entourait, la planète entière, étaient siens. En tant que Prince du peuple le plus puissant de l'univers, il était normal qu'il en soit le maître absolu. Mais le temps avait passé, il avait changé, et les évènements lui avaient appris à se montrer un peu plus humble -- et qu'on ne résolvait pas forcément tous les problèmes par la force.

Il se rendit compte qu'il avait dérivé un peu au-dessus de la ville, mais il s'en moquait. De toute façon, ces stupides humains ne regardaient jamais en l'air, à part quelques fois les enfants qui lui adressaient des signes de la main en riant, et en agitant les bras pour essayer de voler eux aussi. C'en était presque lamentable, la faiblesse de ces terriens.

Au loin il aperçut la voiture de Bulma, qui rentrait de son shopping. Il l'avait tout d'abord reconnue à la vitesse ; le véhicule de Bulma était l'engin le plus rapide de cette ville, et elle aimait en profiter. Elle avait souvent des ennuis avec la police à ce sujet, étant donné que sa vitesse moyenne était le double de la limite autorisée, mais elle s'en moquait.

Végéta vit la voiture de sport s'immobiliser devant le building de Capsule Corporation ; Bulma et Bra descendirent, et Bulma partit à la recherche de quelques robots pour porter les paquets qui emplissaient le coffre. Bra, quant à elle, leva la tête, adressa un signe de la main à son père en souriant, et ce dernier leva une main vers elle. Bra se jeta ensuite à la suite de sa mère. Végéta se souvint alors qu'il avait eu deux enfants ; il sourit brièvement, et descendit.

Trunks était plongé dans un problème de mathématiques que même son ordinateur dernier cri ne parvenait pas à résoudre, et il était prêt à pulvériser la machine quand il entendit un faible coup contre la baie vitrée de sa chambre. Il tourna la tête, et son humeur se fit encore plus sombre lorsqu'il vit son père, flottant tranquillement au dehors, lui sourire aimablement, et en lui faisant signe d'approcher de la main. Il savait ce qu'il voulait -- un combat, encore une fois. Trunks en avait assez de se faire taper dessus pour rien, et il devait étudier un peu pour ses examens qui approchaient rapidement. Il ignora donc son père, et se remit au travail.

Cependant, il écarquilla rapidement les yeux et tourna de nouveau violemment la tête vers la vitre. Végéta avait un bras tendu vers lui, et une boule de lumière commençait à briller dans sa paume. Trunks savait que son père n'hésiterait pas à dévaster sa chambre pour obtenir ce qu'il voulait. Le garçon se leva, et s'avança rapidement vers la fenêtre, qu'il ouvrit d'un geste violent.

"Ecoute, je n'ai pas le temps de m'amuser aujourd'hui. Tu n'en as pas eu assez hier ?" fit Trunks sur un ton de reproche.

"Justement" répondit Végéta avec un demi sourire. "Ta performance d'hier me laisse penser qu'il te faut encore t'entraîner. Sérieusement."

Trunks pensa fugitivement à le faire taire d'un coup de poing, mais se rendit compte que c'était exactement ce que son père recherchait.

"Plus tard. J'ai d'autres préoccupations. Et de toute façon ça ne sert à rien de s'entraîner." Le regard de Végéta se fit réellement froid. Un poing partit, et s'immobilisa à quelques centimètres du nez de Trunks.

"Ah oui ?" demanda Végéta. "J'aurais pu t'assommer d'un coup. Tu ne fais jamais attention à rien. Viens t'entraîner."

Trunks soupira. Il savait que s'il n'obéissait pas, son père le traînerait de force dans la salle de gravité, et il eut un frisson. Il désigna du doigt son bureau, encombré de papiers.

"Il me faut étudier, essaie de comprendre. C'est important, plus que d'aller me faire à moitié tuer. Va t'entraîner avec quelqu'un d'autre."

Végéta ne répondit pas. Mais son regard exprimait clairement son opinion. Il croisa les bras de nouveau, et dévisagea son fils.

"Alors puisque tu préfères réfléchir que te battre, suis-moi. Pour parler." Sur quoi il s'envola.

Trunks le regarda d'un air étonné. Son père, parler ? Très bien, tant qu'il ne s'agissait pas d'aller se faire rouer de coups. Trunks ouvrit la fenêtre en grand, et s'envola à la poursuite de son père. Il eut du mal à le rattraper.

***

"C'est à cause de la théorie de mon père," fit Goten, en essuyant la sueur qui coulait du front de son amie. Celle ci, haletante, reprit un petit moment sa respiration.

"C'est l'excuse la plus idiote que j'ai jamais entendue," fit-elle entre deux inspirations. "Essaie autre chose."

"C'est vrai," se plaignit Goten. "Il pense que tant qu'il y a des gens comme... lui, sur Terre, il y aura d'autres personnes pour provoquer des ennuis, et c'est pour ça qu'il lui arrive toujours des choses insensées. Je suppose que la théorie doit s'étendre aux membres de sa famille." Hana le regardait, l'air mi-amusée, mi-agacée.

"Toujours rien compris. Faudrait que je rencontre ton père."

"Mm. Ca va être dur ces temps-ci. En plus..."

Hana se leva violemment, et lui planta un doigt sur la poitrine. "N'essaie pas de changer de sujet de conversation" fit-elle rudement. Goten balbutia, mais elle continua.

"Comment as-tu fait pour assommer tous ces bandits ?" demanda t-elle. "Et qu'est-ce que tu as fait, quand on m'a tiré dessus ? Et quand la voiture s'enfuyait ?" Elle ponctua chaque question d'un petit coup de poing sur le T-shirt en lambeaux de Goten, qui recula sous l'effet de la surprise.

"C'est long à expliquer," commença t-il.

"J'attends," fit Hana en se plantant devant lui, les mains sur les hanches. Elle avait l'air tout, sauf patiente.

"Je ne peux pas te l'expliquer comme ça, il me faut du temps," continua Goten.

"Arrête un peu," fit son amie. "On se connaît depuis un mois, et je ne t'avais jamais vu assommer cinq personnes en un quart de seconde auparavant. Et je n'ai jamais vu quelqu'un résister à des balles de revolver. Alors tu me réponds."

Goten jeta un regard autour de lui. Il l'avait entraînée dans toute la ville, et ils étaient à présent dans une zone peu habitée, presque la campagne. Personne aux alentours. Si c'était des réponses qu'elle voulait, elle allait en avoir.

Il tendit son bras droit dans la direction d'Hana, se concentra un instant, puis projeta son bras de côté, et expédia un rayon d'énergie étincelante sur un rocher de quelques tonnes à une vingtaine de mètres. Le rocher fut enveloppé par l'énergie, et fut désintégré en quelques fractions de secondes. Lorsque le nuage de poussière se dissipa, le sol était nu et lisse sur une centaine de mètres.

Hana sembla perdre toute sa force. Ses épaules s'affaissèrent, son expression se figea, et ses yeux semblèrent exploser hors de son crane. Goten se traita d'imbécile. Il n'avait pas voulu y aller si fort pour une première fois, mais elle l'avait énervé.

Hana se retourna lentement vers lui, le regardant avec incrédulité. Sa bouche s'ouvrit mais aucun son n'en sortit.

"Bon," fit Goten, "comme tu peux voir, je ne suis pas tout à fait normal. Ce n'est pas de la magie et si tu ne t'enfuies pas tout de suite, j'aurais peut-être une chance de t'expliquer."

"Je..." commença Hana, en reculant de quelques pas. Elle semblait retrouver ses esprits. "J'aimerais bien m'enfuir, mais j'ai bien peur de ne pas en avoir la force." Elle se retourna, et alla s'asseoir sur l'herbe, à quelques pas de là. Goten alla s'asseoir à côté d'elle.

"C'est une longue histoire," fit-il en soupirant.

***

Trunks s'immobilisa aux côtés de son père. Ils avaient volé plusieurs minutes, et flottaient à environ trois kilomètres du sol. Personne ne risquait de les entendre, si c'était ce qui inquiétait son père.

Végéta croisa lentement les bras, et regarda son fils dans les yeux.

"Alors comme ça, s'entraîner c'est perdre son temps ?" fit-il, sa vois plus froide que la glace.

"Je..." Trunks savait à quel point les combats étaient importants pour son père, mais il lui fallait s'expliquer une bonne fois pour toutes.

"Si c'est ce que tu penses dis le, je n'ai pas toute la journée à perdre."

"Oui," fit Trunks. "Oui, d'une certaine manière, je ne vois pas pourquoi j'aurais besoin de m'entraîner encore, étant donné que nous sommes en paix. C'est une perte de temps, il vaut mieux que j'étudie pour mes examens."

"Bien," fit Végéta. "Mais dis-moi une chose, Trunks." Ce dernier n'aimait pas du tout le son de la voix de son père. Il en avait des frissons dans le dos.

"Dis-moi, si nous sommes en vie, et en paix, c'est grâce à qui ?" demanda Végéta.

"D'accord," répondit Trunks. "Je me souviens de la bataille contre Buu. On a tous participés, et on a gagné parce qu'on savait se battre."

"Non," fit Végéta, en secouant la tête. "Tout d'abord il n'y a pas eu que Buu. Tu n'as jamais connu ton... homologue, dans une autre ligne temporelle, qui s'est battu contre Cell. Et avant lui il y a eu Freezer. Et d'autres. Mais le plus important, c'est qu'à chaque fois on a gagné... enfin Kakarotto a gagné grâce à l'entraînement..."

"Oui mais..."

"Laisse moi finir," coupa Végéta. "Lui, et moi, on s'est entraînés bien plus que tu ne peux simplement l'imaginer. Qu'il soit plus fort que moi est un détail, je n'en ai pas honte. Mais tu n'as jamais subi ce que nous avons affronté. Tu es presque né avec les pouvoirs d'un Super Guerrier, Trunks. Mais je me suis entraîné pendant des années pour atteindre ce niveau. Et je l'ai dépassé. J'ai même dépassé d'autres niveaux de puissance, que tu n'as jamais atteint, et que tu ne cherches même pas à atteindre."

"Mais il n'y a plus de raison de se battre !" cria presque Trunks.

"Tu crois ça ? Et que vas-tu faire si un quelconque monstre débarque sur Terre, plus fort ou plus rusé que ceux que nous avons connu ? Te diras-tu simplement 'il n'y avait pas de raison de s'entraîner' ? Et tu te laisseras tuer sans riposter ?"

"Non, bien sûr."

"Mais regarde-toi, tu n'as même pas atteint le stade du Super Saiyen 2. Que pourrais-tu faire contre un autre Buu ?"

"Il y a toi. Et puis Son Gokuu." riposta Trunks, plein d'amertume.

"Je vais te dire un secret, Trunks," fit Végéta, sans sembler plaisanter pour autant. "Ni moi ni Kakarotto ne sommes immortels."

Trunks fut frappé comme si son père lui avait transpercé l'estomac d'un coup de poing. Il se moquait de lui.

"Je sais bien, mais..."

"Mais quoi ? Je mourrais un jour, Kakarotto aussi. Qui va perpétuer l'art du combat ? Qui sera assez fort pour s'opposer à une autre créature comme Cell ou Buu ? Tu ne serais même pas capable de vaincre un Cell."

"Mais arrête avec tes suppositions. Moi et Goten pouvons fusionner, et rien ne pourrait nous résister."

"Admettons. Et après ? Je veux dire, après toi, Goten, tes enfants et leurs propres enfants ? Si tous nos descendants se mettent à abandonner le combat, comme c'est le cas pour le moment, que va t-il se passer ? Et l'honneur des Saiyens, qu'en fais-tu ?"

"Les Saiyens sont morts."

"Pas tout à fait," fit Végéta. "Il en reste deux bien vivants, qui n'ont jamais abandonné l'hypothèse que tout peut arriver à tout moment. Je comprends que ce soit important d'étudier, mais avec ton potentiel se serait si facile d'atteindre des niveaux de puissance que ni moi ni Kakarotto n'avons jamais rêvé. Toi, et ce garnement de Goten, vous avez une telle puissance cachée que vous ne cherchez même pas à développer. J'en ai presque honte pour toi. Vas-y, continue d'agir comme ça. Je suis assez grand pour veiller sur moi-même, mais je n'aimerais pas être à ta place quand il n'y aura plus de Saiyens du tout. Réfléchis-y."

Sur ce, Végéta disparut à l'horizon, dans la direction opposée à Capsule Corporation, laissant Trunks à ses pensées. Son père avait raison. Comme toujours. Qu'il aille au diable après tout. Le monde n'allait pas s'écrouler demain. Trunks reprit le chemin de la maison, se demandant comment il allait faire pour être prêt à temps pour ses examens.

***

"Je vois," fit Hana, en inclinant lentement la tête. "Si je comprends bien, tu es le descendant d'un peuple d'extraterrestres aux pouvoirs magiques..."

"Les Saiyens," coupa Goten. "Et ce ne sont pas des pouvoirs magiques, c'est notre force naturelle." Il avait essayé d'être le plus clair possible, mais doutait que son amie ait tout compris.

"Mm," fit-elle en hochant de nouveau la tête, l'air dubitative. "Et d'après ce que tu me dis-tu n'es pas tout seul, toute ta famille et celle de ton ami Trunks font partie de la même catégorie. Ton père s'est battu contre des monstres horribles, et d'après toi c'est ton frère qui a tué Cell, pas Mr Satan." Goten leva la tête vers elle.

"Soit tu es le plus grand menteur de ce siècle, Goten," fit Hana en se levant, "soit c'est moi qui deviens folle."

"Pas du tout," fit Goten en secouant la tête. "C'est la vérité, tu en as eu la preuve."

"Je n'ai pas encore compris ce que j'ai vu." Goten poussa un long soupir.

"Pas grave. Au moins, ne vas pas raconter à tout le monde ce que je t'ai dit."

"Pas de souci à te faire," fit Hana en lui tournant le dos. "Personne ne me croirait, de toute façon."

"Bon," fit Goten en se levant, et en époussetant ses habits déchirés, "je suppose que tu veux rentrer chez toi maintenant."

"C'est une idée," fit Hana en acquiesçant. "Mais d'abord on va s'occuper de te trouver d'autres habits, d'accord ?" Goten leva la tête, surpris. Elle ne réagissait pas comme les autres filles qui avaient eu un aperçu du vrai Goten. Il ne savait pas trop s'il lui fallait s'en réjouir ou pas. Hana tourna la tête vers lui, et elle lui souriait. Apparemment elle ne lui en voulait pas trop d'être à moitié Saiyen.

"Et bien tu viens ?" fit Hana en se retournant. Goten s'empressa de la rattraper.

"Il y a d'autres choses que tu sais faire, à part détruire des rochers d'une main, et assommer des voleurs à la vitesse de la lumière ?" Goten était carrément étonné, cette fois-ci. C'était bien la première fois qu'une fille lui demandait ça.

"Heu... oui," bafouilla Goten. "Je peux voler, entre autres," fit-il en se soulevant d'une bonne vingtaine de centimètres du sol. Hana le regarda flotter en l'air, sans être sûre de comprendre ce qui se passait. Goten finit par retomber à terre.

"C'est tout ?" demanda Hana, d'une voix blanche.

"Non," fit Goten. "Mais je préfère ne pas tout de dire aujourd'hui. Ce serait un peu long. Et difficile à croire, pensa t-il pour lui-même. Notamment le Super Saiyen. "Alors comme ça tu ne m'en veux pas ?" Cette fois-ci le visage d'Hana exprimait de la surprise.

"T'en vouloir ? Tu m'as sauvée, et tu as aussi sauvé cette fillette, tout à l'heure." Elle le revit, prendre la petite dans ses bras après l'attaque. Hana avait eu l'impression que la terreur de la petite fille avait cessé une fois que Goten l'avait touchée.

"Tu n'as pas été mal non plus," fit Goten. "J'étais impressionné quand tu t'es opposée aux bandits." Hana haussa les épaules.

"Je ne le referais plus jamais, crois-moi. Je n'avais même pas pensé qu'il puisse me tirer dessus." Goten sourit. Peu de gens pouvaient se vanter d'avoir été aussi courageux. Il commençait à apprécier Hana de plus en plus.


Fin du chapitre 6
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Re: [Archive] Un Prince nommé Végéta

Messagepar Antarka le Mer Nov 18, 2015 22:59

Un Prince nommé Végéta -- Chapitre 7








Trunks froissa sa feuille de papier blanche, et jeta son stylo au sol. Il n'arrivait pas à se concentrer. Toute l'après midi, il avait repensé à ce que son père lui avait dit ; il ne parvenait pas à s'ôter ses mots de la tête. Et plus il y pensait -- plus il devait s'admettre que son père avait raison.

Qui était-il pour juger ce qui était bon ou non pour lui ? De quel droit pouvait-il décider de ne plus s'entraîner, en pensant que son père serait toujours là pour régler les problèmes ? Toute sa vie, il n'avait pensé qu'à lui-même. On lui avait bien entendu raconté l'histoire terrible du combat contre Cell, et il ne se représentait pas du tout dans la peau de l'autre Trunks, qui avait courageusement remonté le temps, et qui s'était entraîné aux côtés de son père et de Son Gokuu pour éliminer la menace qui avait alors pesé sur la Terre. Trunks ne parvenait pas à s'identifier à ce garçon qui avait subi des épreuves terribles, qui n'avait plus d'amis dans son monde, et qui avait même été tué dans cette dimension.

Trunks savait parfaitement que le monde ne risquait plus rien, tant que son père, celui de Goten, lui-même et son ami étaient encore en vie. Mais pas une seconde auparavant il n'avait pensé à ce qui arriverait ensuite. Bien entendu que la tradition des arts martiaux devait être conservée. Et la race des Saiyens ne devait pas s'éteindre -- qui savait ce qui pouvait arriver ? D'un côté il avait envie de choisir sa propre destinée, de vivre sa vie comme il l'entendait. Mais peut-être était-ce penser de façon égoïste ? Peut-être devait-il consacrer un peu plus de temps à s'entraîner sérieusement. Peut-être devait-il aussi en parler à Goten.

Ses pensées furent interrompues par un léger coup frappé à la porte. Il n'eut pas le temps de répondre que déjà la porte s'ouvrit, et sa soeur entra dans la chambre. Elle le regarda en souriant.

"Qu'est-ce que tu veux ?" demanda Trunks. Bra se mit à sautiller sur un pied, puis sur l'autre.

"Maman te demande si tu veux manger. C'est l'heure du repas." Absorbé dans ses pensées, Trunks avait oublié l'heure. Il se leva en soupirant, et descendit les escaliers à la suite de sa soeur.

En entrant dans la cuisine, la première chose qu'il remarqua fut le visage menaçant de son père. Il s'installa à sa place habituelle, sans lâcher un mot. Sa mère sortit un plat du four, et le posa au milieu de la table.

"Tu es là, Trunks. Comment ça marche, tes examens ?"

"Pas trop bien," grommela Trunks, sans lever la tête. Il entendit son père pousser un petit ricanement.

"Tu as des problèmes dans quelle matière ?" demanda Bulma, sans comprendre qu'il se passait quelque chose entre le père et le fils. Trunks haussa les épaules, sans répondre et se servit lorsque se fut son tour. Végéta engloutissait déjà sa propre part.

Au bout de quelques minutes, pendant lesquelles Bulma fit la conversation -- essentiellement avec elle-même -- Trunks se leva, regarda son père droit dans les yeux, de son regard le plus noir, et quitta la pièce. Végéta, sans broncher, l'imita quelques secondes plus tard.

"Hé ! Attendez, vous deux ! Où allez-vous ?" demanda Bulma, en les regardant disparaître dans le couloir. Puis elle posa son regard sur Bra, qui mangeait tranquillement.

"Tu es encore là toi ?" fit-elle à sa fille. Bra pouffa de rire, et avala sa bouchée.

"Ils sont bizarres ces deux là aujourd'hui," fit Bulma en se levant pour aller fouiller dans le frigo. "Bra, tu prendras un dessert ?"

***

Goten regarda sa montre, et fit la grimace.

"Il faudrait que j'y aille," fit-il à Hana. "Ma mère va être furieuse, je suis déjà en retard pour le dîner."

Toute la journée ils s'étaient promenés dans la ville, et Hana s'était comportée comme s'il ne s'était rien passé dans la matinée. Ils étaient allés dans le grand centre commercial de la cité, puis avaient déjeuné dans un petit restaurant, et avaient passé l'après-midi au cinéma. A présent le soleil se couchait, et illuminait d'une couleur orange le ciel violet du crépuscule.

"Je ne te demande pas comment tu vas rentrer," fit Hana en riant. "Moi il va me falloir prendre le train, comme d'habitude."

"Je peux te ramener chez toi, si tu veux," offrit Goten. Son amie éclata de rire.

"J'imagine bien la tête de mon père si je reviens en volant, dans les bras d'un extraterrestre..."

"Saiyen" fit Goten, énervé. Elle le fait exprès, ou quoi ?

"Peu importe. Non, merci, je préfère rentrer par mes propres moyens."

"D'accord. Alors on se voit demain, à l'école ?"

"Ca me semble bien comme ça," fit-elle en riant de nouveau. Goten pouvait dire des choses atrocement bêtes, de temps en temps. Elle s'approcha de lui, et posa une main sur son bras.

"Et, hem..." commença Goten, manifestement mal à l'aise, en regardant cette main à la peau étrangement douce contre son bras. Hana leva la tête, et cessa de rire. Elle plongea son regard dans ses yeux magnifiques, qui l'avaient attiré dès la première fois. Pendant quelques secondes, il se regardèrent sans rien dire. Hana pouvait sentir son cœur battre de plus en plus rapidement, et elle avança la main, tout près de la poitrine de Son Goten. Elle se sentait étrangement en paix, et elle avait la sensation que Goten partageait les mêmes émotions qu'elle. Imperceptiblement, elle s'approcha de lui, jusqu'à pouvoir sentir la chaleur qui se dégageait de lui. Goten lui sourit.

"Oui ?" demanda t-elle dans un souffle, ses lèvres à quelques centimètres de celles de Goten.

"Je..." fit Goten, en rougissant légèrement. "Je voulais aussi te remercier pour avoir trouvé ce T-shirt pour moi, il me va très bien."

Hana le regarda, les yeux vides. Elle s'était imaginée qu'il allait... enfin que c'était le moment où normalement il aurait du... elle fut soudain prise d'une envie de le frapper, vraiment fort, rien que pour la peine. Son regard et ses poings se durcirent.

"Pas de quoi. Salut." Elle tourna fièrement les talons, et s'éloigna rapidement.

"C'est ça. A demain," fit Goten, l'air médusé. Qu'avait-il encore fait ? Apparemment il venait de la vexer, mais pourtant il avait tenté d'être gentil. Il soupira, en se demandant si son frère avait eu autant de difficultés avec Videl. D'après les souvenirs qu'il en avait, Videl avait aussi eu de ces subites sautes d'humeur. Les filles... impossible de les comprendre.

Il sortit rapidement de la ville, et s'envola à toute vitesse vers la maison. Chichi allait encore lui reprocher d'être sorti toute la journée, sans avoir étudié. Tant pis, il devrait s'y mettre cette nuit, s'il arrivait à se concentrer.

***

Trunks entra dans la salle de gravité, son père sur les talons, et la porte se referma derrière eux. Végéta se planta devant son fils, les bras croisés.

"J'espère que tu as une bonne raison pour interrompre mon repas," fit-il.

Trunks lui adressa un regard par-dessus son épaule, tout en se dirigeant vers le centre de la pièce. Il atteignit le générateur de gravité, le mit en route, et régla la puissance au maximum. L'appareil se mit à bourdonner, et gémit pour atteindre 400 G le plus rapidement possible. La structure de la salle toute entière se mit à grincer sous l'effet de la force produite.

Trunks se retourna vers son père, et se mit en position d'attaque.

"Puisque c'est un combat que tu veux," fit-il en fixant son père du regard, "tu vas l'avoir." Végéta esquissa un demi sourire.

"Bonne décision," lança t-il.

"Hm. Mais cette fois-ci ce ne sera pas si facile. Tu es prévenu."

Végéta leva un sourcil. Il était presque amusé. C'était Trunks qui disait ça ? Ce gamin était vraiment d'une impertinence inimaginable. Il tenait ça de son côté humain, sans doute. A moins qu'il commence enfin à se sentir Saiyen, pensa Végéta en se souvenant de son comportement quand il était plus jeune.

"Tu dis ça à chaque fois," fit Végéta, sans décroiser les bras; signe qu'il ne jugeait pas nécessaire de se préparer pour se battre contre Trunks. Ou qu'il se moquait de lui, ce qui revenait au même. L'expression de son fils vira à la colère. Il serra les poings, et Végéta put sentir son énergie augmenter rapidement. Toujours la même technique: il comptait y aller au maximum dès le début. Cet enfant ne serait donc jamais capable d'apprécier un bon combat, long et difficile ? Enfin, si c'était ce qu'il voulait. Végéta décroisa les bras.

***

Bulma s'éveilla partiellement, se retourna dans son lit, et tendit un bras sous les couvertures. Au bout de quelques secondes d'investigations, elle eut la nette sensation que quelque chose n'allait pas, et elle se réveilla complètement. Dans la semi-pénombre de la chambre, elle se redressa pour constater qu'elle était seule dans le lit. En fait, se souvint-elle, elle était allée au lit seule. Elle tourna la tête vers le réveil; il était trois heures du matin. Mais où pouvait donc se trouver Végéta à une heure pareille ? Il était souvent dehors la nuit, elle savait qu'il n'avait pas besoin de dormir beaucoup. Mais cette fois-ci elle avait le pressentiment qu'il était encore dans le bâtiment. Elle s'allongea, et croisa les bras derrière la tête en se demandant comment elle pouvait en être aussi certaine.

La nuit était silencieuse; enfin presque silencieuse, il n'y avait que ce léger bourdonnement incessant qui venait de l'extérieur, et que l'on entendait que lorsque...

Bulma se redressa dans le lit. Le bruit venait du générateur d'énergie principal, qui fournissait la puissance nécessaire au fonctionnement de l'appareil de gravité. Donc Végéta était toujours dans la salle d'entraînement. Elle se demanda un instant si Trunks était toujours avec lui, puis elle décida que c'était hautement improbable car le garçon devait aller à l'école le lendemain.

Soudain le bourdonnement diminua, puis cessa tout à fait. Bulma soupira. Elle allait voir débarquer Végéta dans quelques minutes, et elle referma les yeux en songeant qu'il n'aurait sans doute pas du tout envie de dormir après une séance d'entraînement. Un sourire s'étira sur ses lèvres.

Elle s'était presque rendormie lorsque la porte s'ouvrit presque sans bruit. Elle entendit qu'il alla ouvrir la fenêtre, pour profiter de l'air frais de la nuit, puis il se coucha à même les couvertures, un bras derrière la nuque. Bulma étendit une main sur sa poitrine. Sa peau était humide de la douche qu'il avait prise en sortant de la salle de gravité, mais ses muscles étaient encore brûlants et contractés à la suite de ses exercices. Elle ressentit un petit sursaut sous sa main.

"Tu ne dormais pas ?" demanda t-il à voix basse.

"Non; j'attendais," fit-elle d'une voix ensommeillée, mais néanmoins railleuse. "Tu t'entraînes pour quoi ? Le prochain championnat, déjà ?"

"Je ne m'entraîne pas," grogna t-il. "C'est Trunks qui voulait se battre."

Ce fut au tour de Bulma de sursauter. Elle se dressa sur un bras, et fixa son visage dans la lumière qui venait du ciel étoilé.

"Ne me dis pas que tu t'es battu avec Trunks pendant tout ce temps."

"Qu'est-ce que je viens de dire ?" fit Végéta, un début d'impatience dans la voix.

"Où est-il maintenant ?" demanda t-elle, à présent tout à fait réveillée.

"Je l'ai posé sur son lit," répondit-il. "J'ai... frappé un peu fort, et il s'est évanoui. Les jeunes, ça n'a aucune résistance."

"Mais tu te rends compte ?" fit-elle, en élevant la voix. "Il doit aller à l'école dans quelques heures, qu'est-ce que..."

"Du calme," coupa Végéta, en inspirant profondément pour se calmer lui-même. "Il est Saiyen. Les Saiyens peuvent se battre des jours sans s'arrêter, et n'ont pas besoin de huit heures de sommeil comme vous autres humains. Pas d'inquiétude, il n'aura aucun problème."

"Il n'est pas habitué, il n'arrivera jamais à se lever, et ensuite..." Végéta ferma les yeux, et prit une autre profonde inspiration. Que fallait-il donc faire pour faire taire cette femme ?

"... tu m'écoutes au moins ?"

"Pas du tout. Dors."

Bulma lui donna un léger coup dans les côtes. "Je te disais --"

Végéta soupira une fois de plus. Il ne connaissait qu'une méthode valable pour la faire taire pour de bon.

***

Goten s'éveilla d'un seul coup. Sans savoir trop pourquoi, il sentait qu'il était heureux. Heureux et insouciant. Il bondit de son lit, s'habilla en vitesse, et alla écarter les rideaux; le soleil resplendissait sur la campagne, et ses rayons matinaux illuminaient de mille feux la petite rivière qui coulait au pied de la maison. Goten eut la sensation que la nature toute entière était plus vivante que d'habitude. Il tendit les bras au-dessus de la tête pour s'étirer, et s'en sentit encore plus reposé. Il se surprit à penser qu'il lui fallait se dépêcher, ce matin. Il ne savait absolument pas pourquoi, mais il descendit les escaliers quatre à quatre.

***

La première sensation qu'il ressentit fut de la douleur. Non pas une douleur diffuse, comme quand on dormait dans une mauvaise position; il avait l'impression que sa tête allait exploser.

Les sensations suivantes furent encore douloureuses. En fait chacun de ses membres lui faisait mal, sa poitrine brûlait comme s'il n'arrivait pas à respirer correctement, et il ne savait pas s'il arriverait à bouger une jambe. De plus, il n'en avait aucune envie.

Toujours sans ouvrir les yeux, Trunks se rendit compte que ses oreilles bourdonnaient également. Ça, il savait pourquoi: à cause du réveil qui ne cessait de sonner depuis quelques minutes. Il mobilisa toute son énergie, souleva un poing et l'abattit sur le malheureux appareil. Le bruit cessa immédiatement. Trunks laissa retomber son bras, qui était devenu infiniment lourd.

Ensuite il se demanda quelle heure il pouvait bien être. Il se savait pas du tout si c'était le matin ou le soir, ni quel jour c'était, ni ce qu'il avait fait la veille. Dans un suprême effort de volonté, Trunks ouvrit les yeux. La lumière étant trop forte, il les referma aussitôt.

Environ cinq minutes plus tard, il commença à bouger, et s'assit sur le bord de son lit. Il ouvrit de nouveau les paupières, et constata qu'il était déjà habillé. En fait peut-être ne s'était-il pas déshabillé pour aller au lit ? Ca semblait probable, vu que ses vêtements étaient déchirés, et couverts de tâches de sang.

Son propre sang.

La lumière se fit alors dans son esprit, et il se souvint de son combat contre son père, qui avait duré plusieurs heures -- il n'aurait pas pu dire combien exactement. Il se souvenait aussi de la volonté avec laquelle il s'était battu la veille, comme s'il avait cru possible de vraiment vaincre son père. En fait Végéta s'était contenté de disparaître à chaque fois qu'il avait voulu le toucher. La seule chose qu'il ne pouvait pas se rappeler, c'était d'être allé se coucher. Trunks soupira, se doutant de ce qui avait du se passer. Bon sang, son père n'y avait vraiment pas été de main morte, sa nuque lui faisait la sensation d'être brisée.

Trunks se leva et se dirigea vers la douche.

La journée allait être longue.

***

Goten se posa à l'endroit habituel, et se mit à courir en direction de l'école -- un peu vite peut-être pour les passants qui tournaient la tête d'un air médusé sur son passage. Il n'avait pas vu Trunks lorsqu'il était arrivé au point de rendez-vous, et il l'avait attendu pendant quelques minutes -- il lui faudrait téléphoner pour savoir ce qui se passait. D'un coup d'oeil à sa montre, Goten se rendit compte qu'il était en avance de quelques minutes, ce qui était tout à fait inhabituel. En arrivant au lycée, il aperçut des amis de sa classe, et il leur fit un signe de la main en s'avançant vers eux.

"Salut Takuro ! Bonjour Keiko !"

"Bonjour Goten," firent-ils. "Tu es tombé du lit ? D'habitude tu arrives toujours avec cinq minutes de retard." Goten éclata de rire. Il se sentait vraiment bien, aujourd'hui.

"Qu'est-ce que tu as fait ce week-end ? " demanda Keiko, une jeune fille aux cheveux noirs qu'il savait être studieuse en cours.

"Oh, pas grand chose d'intéressant," fit-il en se grattant la nuque d'une main, en arborant son plus radieux sourire. Il ne pouvait quand même pas leur avouer qu'il s'était battu au championnat du monde des arts martiaux.

"Tiens, voila Hana," fit Takuro, d'un air désinvolte. Goten se tourna la tête dans la direction de l'entrée. Il la vit s'avancer vers leur petit groupe, un sourire rayonnant sur le visage, comme d'habitude. Goten lui adressa un signe de bienvenue.

"Salut Hana," fit-il. "Ca va bien ?"

"Oui, évidemment," fit-elle en le regardant comme s'il venait de lui demander la chose la plus idiote du monde. Elle salua les deux autres.

"Tu n'es pas venu avec Trunks ?" demanda son amie à Goten. "D'habitude vous arrivez toujours ensemble."

"C'est vrai," fit Goten en acquiesçant de la tête. "Mais je ne sais pas ce qu'il a, je ne l'ai pas vu ce matin. C'est important ?"

"Non," répondit-elle en haussant les épaules. "Je l'ai juste remarqué, c'est tout."

"Ah ah," fit Goten, sans trop savoir quoi dire.

"Tu restes pour l'entraînement de sport, ce soir ?" demanda soudainement Hana, les yeux brillants de son énergie habituelle.

"Et bien... oui, de toute façon il faut bien que je fasse du sport au moins une fois par semaine, non ?"

"Et puis ça ne te pose pas trop de problèmes," fit-elle avec un clin d'oeil. Goten lui sourit.

Tout à coup la sonnerie retentit, et le petit groupe s'avança vers le bâtiment où les étudiants affluaient pour commencer les cours de la journée, tout en continuant de discuter.

***

"Viens par-là," lui fit Trunks en lui saisissant le bras. Goten, un peu surpris par le comportement de son ami, se laissa entraîner hors de la foule. De toute façon, se dit-il, il est bizarre aujourd'hui. Je me demande ce qu'il a bien pu manger ce matin pour être comme ça. Je ferais mieux de ne pas le contrarier.

Pour commencer, Trunks était arrivé avec près de vingt minutes de retard en cours, et Goten avait immédiatement remarqué que quelque chose n'allait pas bien chez lui. En l'observant, il avait remarqué que son ami avait failli s'endormir à plusieurs reprises durant la journée, et qu'il bougeait d'une façon bizarre, comme si ses muscles lui faisaient mal. Pourtant Dunde l'avait bien guéri, après son combat contre Végéta.

"Qu'est-ce que tu veux ?" demanda Goten.

"Te parler," répliqua Trunks d'un air bourru.

"Fais vite, alors. Je veux aller en sport, il y a un marathon ce soir," fit Goten, en tournant la tête de tous les côtés pour tenter de localiser Hana. Elle doit déjà être sur le terrain, se dit-il.

"Laisse tomber," fit Trunks. "Si tu veux du sport, tu vas en avoir." Goten, intrigué par ces mots, tourna la tête vers son ami et fronça les sourcils.

"Comment ça ?" demanda t-il. "Qu'est-ce que tu veux dire ?"

"Je veux dire," fit Trunks en le regardant de son air le plus lugubre, "que je veux me battre contre toi. Tout de suite."

"Hein ?" fit Goten, totalement abasourdi. "Tu es en colère après moi ? Mais pourquoi ? Qu'est-ce que j'ai fait ?"

"Ce n'est pas ça, Goten," soupira Trunks. "Je ne sais pas comment te l'expliquer, mais il faut que je m'entraîne. Plus sérieusement, en tout cas." Goten le fixa avec des yeux agrandis par la surprise.

"T'entraîner ? Au combat ? Trunks, tu es certain que tu vas bien ?"

"Non, je ne vais pas bien. J'ai passé la nuit à me battre contre mon père." Les yeux de Goten s'agrandirent encore plus.

"Contre Végéta ? Mais pourquoi ?"

"Je te l'ai dit. Il faut que je m'entraîne."

"Un instant, Trunks," fit Goten en posant une main sur l'épaule de son ami. "Il y a quelque chose de grave ? Je n'ai senti aucune présence mauvaise, pourtant, ces derniers temps."

"Non, ce n'est pas ça non plus," fit Trunks avec un nouveau soupir. "Mais... j'ai eu une petite discussion avec mon père, hier."

"A propos de quoi ?"

"Mon entraînement, justement," répondit Trunks. "Et je me suis mis à réfléchir. Je me suis rendu compte que finalement, je suis un paresseux. Quoi que je fasse, je n'arrive jamais à battre mon père. Bon sang, Goten, il n'a même pas besoin de faire d'effort pour me faire mordre la poussière."

"Et ça te dérange ?" demanda Goten. "Tu sais bien que ton père est trop fort. Il passe son temps à s'entraîner, depuis qu'il est né. On ne pourra jamais devenir aussi forts que lui, c'est évident."

"Justement, c'est bien ce qui me dérange. Pourtant, on a les moyens de devenir aussi puissants que mon père ou que le tien." Goten eut un sursaut. "Tu ne te rappelle pas ?" demanda Trunks.

"Quoi ?" fit Goten. Il commençait à en avoir assez de cette discussion qui le mettait mal à l'aise. On était plus en temps de guerre, qu'il sache. Quel besoin de devenir plus puissants ? Goten jeta un regard à la ronde. Dans la cour du lycée, il ne restait que de rares groupes d'étudiants qui discutaient avant de se quitter. Il allait vraiment être en retard pour la séance de sport.

"Quand on devait se battre contre Buu," répondit Trunks.

"Et bien quoi ? Explique-toi."

"On s'est entraînés l'équivalent de quelques jours, dans cette fameuse salle spéciale. Et pourtant, on a pu développer notre puissance de façon incroyable. A tel point que lorsqu'on a fusionné, on a même pu atteindre le niveau de Super Saiyen 3, sans grand effort."

"Et bien ?"

"Et alors, ça veut dire qu'on a un potentiel de puissance incroyablement élevé. Je suis certain qu'on pourrait rattraper nos pères très rapidement, si on le voulait vraiment. En quelques années, on pourrait même les dépasser." Goten eut un sursaut.

"Des années ? Mais tu es tombé sur la tête ? On doit passer nos examens de fin de trimestre dans quelques semaines, on a pas vraiment le temps de s'amuser à se battre pour le moment. Et puis d'abord, à quoi ça nous servirait, de devenir plus forts ?" L'expression de Trunks se fit nettement plus dure.

"C'est toi qui es idiot !" fit Trunks, en pointant un doigt vers la poitrine de son ami. "Tu as déjà pensé au futur ?" demanda t-il. Goten prit un air perplexe. Que voulait-il dire ?

"Je ne comprends pas trop," fit-il. Trunks soupira, comme s'il était épuisé.

"Réfléchis une seconde. Si personne ne s'entraîne, si la tradition des arts martiaux se perd -- je ne veux pas parler de ce que les humains appellent 'arts martiaux' -- et bien que se passera t-il si un nouveau Cell ou Buu arrive sur la planète ?" Goten resta interloqué quelques instants, et haussa un sourcil.

"Tu réfléchis trop, mon pauvre Trunks," fit-il. "Il n'y aura plus jamais de Cell, ou de Buu, ou plus rien qui ne soit un véritable danger. C'est fini, le temps des monstres qui ne rêvent que de détruire la Terre."

"Qu'en sais-tu ?" fit Trunks, en croisant les bras d'un air méprisant. Goten ne put s'empêcher de remarquer à quel point son ami pouvait ressembler à Végéta, dans cette posture, malgré ses cheveux pâles et ses habits à la mode.

"D'accord," admit Goten. "Je ne peux pas l'affirmer. Mais ça semble si irréaliste. Mon père et le tien se sont battus pendant si longtemps pour éliminer toute menace, je pense honnêtement que ce n'est vraiment pas la peine de s'affoler."

"Oh non," fit Trunks en secouant la tête. "Pas de s'affoler. Mais de nous servir un peu de notre cerveau, et simplement d'émettre l'hypothèse. Alors, qu'en dis-tu ?"

"De quoi ? De cette idée de s'entraîner ?" Trunks hocha la tête. Goten se gratta l'arrière de la nuque, signe qu'il se mettait à réfléchir intensément.

"Je ne sais pas," finit-il par dire. Trunks sentit qu'il perdait patience.

"De toute façon," fit Goten en haussant les épaules, "on a pas vraiment le choix. J'aimerais bien m'entraîner aussi, mais il reste le problème de l'école. Comment veux-tu faire ? On a pas du tout de temps pour se battre, même après les cours. Il faut quand même étudier un minimum, et dormir aussi."

"Je sais bien, imbécile. Mais il existe une autre solution."

Goten se demanda s'il avait bien compris ce que son ami venait de dire. Puis il eut un frisson. Mais le regard sombre de Trunks ne laissait aucun doute sur le sens de ses paroles.

***

Du bleu partout. Le ciel était bleu, avec quelques rares nuages blancs épars à l'horizon, et le soleil allait se coucher dans moins d'une heure. Dans la direction de l'ouest, le ciel s'embrasait de couleurs orangées et violettes. L'océan était bleu, d'un bleu profond, et de l'altitude où il était, il pouvait à peine voir les vagues soulever la surface de l'eau.

Végéta aimait aller voler au-dessus de la mer -- c'était encore un des rares endroits sur cette planète qui ne soit pas envahi par les humains, même si les îles étaient nombreuses dans cette région. Il volait lentement, s'arrêtait parfois pour fixer le ciel, sans autre but que de profiter d'un moment de paix. Il avait bien essayé de se détendre à Capsule Corporation, mais à part lorsqu'il s'enfermait dans la salle de gravité il croisait toujours Bulma au coin d'un couloir, et elle pouvait vraiment se révéler exaspérante de temps en temps -- bien qu'il lui semble qu'elle se soit calmée, ces dernières années. De plus, il aimait le calme qui régnait au-dessus de l'océan.

Un sourire lui étira le coin des lèvres. Lui, apprécier le calme ? Il se surprenait pour une fois à penser à autre chose que la meilleure façon de mettre cet imbécile de Kakarotto au tapis. Et ça lui arrivait de plus en plus souvent, il ne savait pas vraiment s'il devait s'en réjouir ou non.

Mais depuis la veille, il ne cessait de réfléchir à la discussion qu'il avait eue avec son fils. Le gamin ne faisait vraiment aucun effort pour réfléchir, il avait du le brusquer un peu. Mais il avait obtenu ce qu'il souhaitait: la nuit dernière, Trunks s'était battu comme jamais. Végéta avait été un peu étonné de la puissance que son fils avait manifestée -- il n'était plus si loin que ça du Super Saiyen niveau deux. Mais ce qui lui manquait, c'était la rage qui le ferait progresser. Et comment lui en vouloir ? Trunks avait grandi dans un cocon, il n'avait jamais eu à s'entraîner sérieusement pour développer sa puissance. Et son orgueil l'affectait sans doute dans le même sens -- quel besoin de devenir plus puissant quand il n'y avait aucun problème ?

Végéta ne doutait pas que son fils avait réfléchi lui aussi depuis la veille. Il ne savait pas ce qui allait en résulter. Son fils était parti le matin même, comme d'habitude, mais sans lâcher un mot. Déciderait-il de se comporter de façon plus responsable, ou allait-il persister à refuser de reconnaître la réalité ? Car finalement, même s'il est vrai que Trunks et Goten n'avaient pas un besoin vital de s'améliorer au combat, ils ne devaient pas non plus se relâcher tout à fait. Et apparemment, les deux garçons ne comprendraient jamais ce que c'est que d'être réellement Saiyen, avec tout ce que ça impliquait en souffrances, satisfactions, et également au niveau de l'honneur. Et Végéta se dit que même si Kakarotto avait tout oublié de ses origines Saiyennes, il n'avait jamais cessé de s'améliorer. Et il était bien le seul à vraiment apprécier un bon combat. Certaines choses semblaient gravées dans les gènes.

Le soleil se couchait maintenant, la luminosité diminuait progressivement et les étoiles se mettaient en place dans le ciel sombre. Le Saiyen se coucha sur le dos, et fixa son regard sur ces points lumineux. Combien de races les Saiyens avaient-ils asservies, ou plus simplement anéanties ? Il n'en avait aucune idée. Mais il n'arrivait pas à en éprouver du remord, ni de la honte. Même si en tant que dernier Prince des Saiyens toute la responsabilité lui en revenait, il en éprouvait malgré tout de la fierté. Les faibles ne peuvent pas survivre, et les Saiyens avaient toujours triomphé. Bulma lui avait un jour expliqué son point de vue -- des centaines de races, avec toutes leurs connaissances, leurs découvertes, leurs coutumes, avaient été réduites en poussière. Manifestement elle en avait été dégoûtée. La seule chose que Végéta regrettait maintenant, c'était que ces peuples connaissaient pour la plupart des techniques de combat inconnues des Saiyens, et qu'ils auraient mieux fait d'apprendre avant de faire le ménage. Mais les Saiyens n'avaient été que des brutes qui ne voyaient pas plus loin que le bout de leur nez, pour la plupart.

Et combien de races telles que les Saiyens existaient encore dans l'univers ? Lorsqu'il était enfant, Végéta avait entendu des légendes à propos de mystérieux peuples extrêmement puissants, vivant dans de lointaines galaxies. Une de ces légendes prétendait même que les Saiyens avaient été obligés d'évacuer leur planète d'origine à cause de ces mystérieux combattants, pour ensuite prendre celle de ce faible peuple, à qui ils avaient volé leur technologie, pour en faire une nouvelle planète Végéta. Mais à l'époque, il n'était qu'un jeune prince prétentieux et vaniteux au possible -- il avait simplement rejeté ces histoires bonnes uniquement pour soldats de faible rang. Mais il savait bien quelle était la vérité: Freezer avait été infiniment plus puissant que le plus fort des Saiyens, et pourtant il était considéré comme faible dans son propre peuple. Un jour ou l'autre, des races douées pour le combat feraient leur apparition. La Terre n'avait que peu d'intérêt, elle était petite et éloignée de tout. Mais comment savoir ce qui passerait dans le cerveau du premier extraterrestre hostile qui passerait à proximité ? Les humains n'avaient aucune conscience ce cela.

Par conséquent, Végéta jugeait raisonnable de rappeler à Trunks que tout pouvait arriver, à tout moment. Son fils était peut-être frustré maintenant, mais il lui faudrait aussi apprendre un peu de modestie. Végéta avait le sentiment d'avoir fait sa part, il fallait maintenant que la nouvelle génération se rende compte de l'utilité de conserver une certaine présence d'esprit. Mais le Saiyen savait qu'il lui restait cependant quelques petites tâches à accomplir. Un sourire se dessina sur ses lèvres. Dès qu'il se sentirait prêt, il savait exactement ce qu'il allait faire.

Une aura brillante se matérialisa autour de son corps, et Végéta se rua en direction de Capsule Corporation.

***

Le lendemain matin, une porte glissa silencieusement dans le couloir du premier étage de Capsule Corporation. Nulle lumière n'était allumée, et seul le faible bourdonnement des systèmes d'alimentation en énergie se faisait entendre. Trunks passa la tête par l'ouverture, et tendit l'oreille.

Il savait que malgré l'heure matinale, son père ne se lèverait pas avant une bonne heure encore. De toute façon, il ne faisait rien d'illégal, mais il ne tenait pas à réveiller tout le monde. Ce qui l'inquiétait surtout, c'était sa soeur. Bra n'avait peut-être l'air de rien, mais elle était toujours au mauvais endroit au mauvais moment, et elle aurait tôt fait de l'entendre s'il commettait une seule imprudence. Et il ne manquerait plus qu'elle le voie se lever à cinq heures du matin. Elle ne se priverait pas de le répéter à son père, et il aurait encore des ennuis.

Il descendit l'escalier le plus silencieusement possible, enfila ses chaussures, et sortit du bâtiment. Sans perdre de temps, Trunks s'envola dans le ciel encore totalement sombre.

***

Il avait froid; il attendait depuis un petit moment déjà, et en plus du froid, il commençait à s'ennuyer. Il hésitait à se réchauffer en faisant augmenter son énergie vitale, car son frère aurait pu le détecter, et trouver suspecte sa présence à l'extérieur à une heure si matinale. Goten soupira une nouvelle fois.

Il se concentra, et il lui sembla détecter quelque chose. Quelques instants plus tard, il était fixé: Trunks se dirigeait bien vers lui. Une minute plus tard, son ami s'immobilisait devant lui.

"Salut," fit Trunks, son sourire caché par l'obscurité. "Tu m'as attendu longtemps ?"

"Ca fait quelques minutes," répondit Goten. "Je commençais à avoir un peu froid."

"Désolé," s'excusa Trunks. "Je ne voulais pas voler trop vite. On aurait pu me détecter."

"Je comprends. Tu n'as pas changé d'avis ?"

"C'est plutôt à moi de te demander ça," répliqua Trunks. "Je ne pensais pas te voir ce matin, c'est mon idée après tout."

"Je sais. Je persiste à penser que c'est inutile et grotesque, mais je ne vais pas te laisser me surpasser. Motivé comme tu l'es, tu n'aurais aucun mal à me battre ensuite."

"Mm," fit son ami avec un sourire en coin. "Je veux surtout en remontrer à mon père. C'est lui qui m'a entraîné là dedans, il va en avoir pour sa peine."

"Tu comptes réellement arriver à son niveau ?" demanda Goten, un air de surprise dans la voix. "Je ne sais pas si tu te rends comptes, mais il est plus fort que..."

"Merci, je sais," coupa Trunks. "D'habitude, c'est sur moi qu'il se défoule. La nuit dernière, il m'a assommé, et je ne sais quel sentiment de bonté a bien pu le pousser à me jeter sur mon lit pour que je finisse la nuit autrement que sous une gravité de 400 G." Goten ne put réprimer un petit ricanement. S'il avait pu voir le regard que Trunks lui jeta, il aurait été foudroyé sur place.

"C'est la seule solution, de toute façon," continua Trunks. "Tu es prêt ?" demanda t-il à Goten. Celui-ci dressa la tête vers lui, et redevint sérieux.

"Prêt," fit-il, sans aucune hésitation.

"Alors allons-y."

Leurs auras augmentèrent rapidement jusqu'à entourer leurs corps, et ils ne laissèrent bientôt plus qu'une traînée d'énergie dans le ciel qui commençait à pâlir à l'horizon. Le jour allait se lever.

Fin du chapitre 7
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Re: [Archive] Un Prince nommé Végéta

Messagepar Antarka le Mar Nov 24, 2015 14:02

Désolé des gros retards.



Un prince nommé Végéta -- Chapitre 8






"Ils arrivent."

Un hochement de tête presque imperceptible accueillit cette affirmation laconique. Dunde, qui se tenait sur les marches du Palais du Paradis, s'avança lentement sur la place. Le soleil se levait à l'horizon, et le Namek fit quelques pas dans la lumière qui inondait les bâtiments. Derrière lui, Piccolo était en position de méditation, sa grande cape blanche enroulée autour des épaules. Il n'avait pas eu besoin d'ouvrir les yeux pour détecter l'arrivée des garçons.

Dunde s'immobilisa sur une dalle de pierre. A l'horizon, deux étincelles venaient d'apparaître à ses yeux divins. Elles se mirent rapidement à grossir, et dans une courbe élégante, Goten et Trunks finirent en douceur leur vol pour se poser à quelques pas de Dunde.

"Bonjour Dunde," firent-ils à l'unisson en s'inclinant respectueusement. L'interpellé leur rendit leur salut. Les garçons se tournèrent ensuite vers Piccolo. "Comment ça va ?" demanda Goten, sans s'adresser à aucun des Nameks en particulier. Piccolo leva une main en signe de salut, sans interrompre sa méditation.

"L'école, ce n'est pas ici, les garçons."

Les deux garçons posèrent leur sac d'école au sol d'un air un peu gêné.

"Ca va bien," répondit Dunde avec un large sourire. "Et vos familles ?" Trunks et Goten inclinèrent la tête simultanément. Ils emboîtèrent ensuite le pas à Dunde qui commençait à se diriger en direction du palais.

"Je sais déjà ce que vous voulez, mais ça ne vous empêche pas de me le demander," fit Dunde. Goten le fixa du regard d'un air surpris, et Trunks lui donna un léger coup de poing dans les côtes.

"Imbécile," fit-il. "C'est Dieu, ne l'oublie pas. Il sait ce qui se passe dans la tête de chaque être vivant sur cette planète, à tout moment."

"Et bien," commenta Goten, en se fendant d'un sourire franc, "au moins ça va nous faire gagner du temps." Piccolo inclina une de ses grandes oreilles vertes. Lui il aurait bien aimé savoir ce que ces deux garnements venaient faire au Palais à cette heure matinale.

"Nous ne resterons pas longtemps," fit Trunks, qui jugea utile de prendre la situation en main. "Nous voudrions simplement savoir s'il y a toujours cette salle d'entraînement spéciale dans le palais."

Piccolo ne put se retenir, et cette fois il ouvrit les yeux, pivotant en l'air vers les garçons pour mieux les observer.

"Mm," fit Dunde en s'arrêtant. Il se retourna vers les deux garçons, et inclina la tête.

"Oui, elle a été reconstruite avec le reste des bâtiments par le Dragon Sacré de Namek après la mort de Buu." Une expression de satisfaction s'afficha sur le visage des deux adolescents.

"C'était notre principal problème. Nous savions que la porte de la salle avait été... détruite," fit Trunks en jetant un bref coup d'oeil à Piccolo, "et nous nous demandions si nous pouvions de nouveau y avoir accès." Piccolo braqua un regard noir dans leur direction, et Dunde sourit légèrement.

"Vous n'avez pas à vous en faire. L'ancienne salle a été endommagée, mais son état a été restauré ensuite."

"Ainsi," fit Piccolo d'une voix où perçait une certaine surprise, "vous comptez vous entraîner, tous les deux ?" Trunks et Goten hochèrent la tête.

"Nous avons décidé qu'un peu d'exercice ne nous ferait pas de mal. Dunde, pouvons-nous utiliser cette salle quand nous en avons envie ?"

"Si vous le voulez, vous pouvez y aller tout de suite," fit le Namek sans se départir de son sourire. Trunks leva un sourcil.

"Non-merci," s'empressa t-il de répondre. "Nous ne faisons que demander pour l'instant. Nous avons nos examens dans peu de temps, nous n'aurions pas assez de temps maintenant pour nous entraîner sérieusement. Mais ensuite nous sommes en vacances, et nous comptons bien passer quelques jours dans cette salle."

"Non," fit Dunde. Trunks et Goten le fixèrent du regard avec surprise.

"Je veux dire," ajouta le Namek, "les règles n'ont pas changé. Vous n'avez droit qu'à 48 heures au maximum dans la salle spéciale. Ensuite, la porte disparaîtrait à jamais, et vous ne pourriez plus... enfin, sauf si vous fusionnez, vous ne pourrez jamais sortir." Les deux garçons échangèrent un sourire. La puissance de leur fusion était telle qu'ils pouvaient créer un trou entre les deux dimensions, et sortir sans problème de la salle d'entraînement.

"Merci, Dunde," fit Goten. "Je pense que 48 heures seront bien plus que nécessaires. Ca fera deux ans, à l'intérieur, c'est ça ?"

"Oui," acquiesça Dunde. "De plus, vous bénéficiez d'un petit avantage."

"Hein ? Qu'est-ce que tu veux dire ?" demanda Trunks.

"Comme la salle a été reconstruite, avec le reste de la planète, le temps que vous avez déjà passé à l'intérieur lorsque vous étiez enfants ne compte plus. Vous avez toujours droit à 48 heures dans la nouvelle salle." Un sourire illumina le visage des deux amis.

"Merci Dunde," firent-il presque simultanément. Piccolo, jusque là se contentant d'observer la scène, ne put s'empêcher de poser une question.

"Petits, je voudrais savoir une chose," fit-il sans bouger davantage. Les garçons se tournèrent dans sa direction.

"Quoi ?" demandèrent-ils simultanément.

"Pourquoi voulez-vous vous entraîner dans la salle spéciale, et ainsi perdre plusieurs années de temps 'réel', alors que vous pourriez vous entraîner tranquillement dans le monde réel ?" Goten prit la parole le premier.

"C'est simple, Piccolo. Tout d'abord les conditions de vie dans la salle sont plus rudes que sur Terre, donc l'entraînement est plus efficace, et ensuite --"

"Ensuite," fit Trunks à son tour, "nous ne sommes pas certains de ce qui pourrait arriver à la planète si nous devenions trop puissants. Par exemple mon père et celui de Goten provoquent de gigantesques tremblements de terre chaque fois qu'ils atteignent leur limite, nous ne voulons pas faire la même chose. Au moins, dans la salle, nous sommes isolés du reste de l'univers."

Piccolo acquiesça, satisfait de leur réponse.

Trunks jeta un coup d'oeil à sa montre.

"Goten, il va falloir se dépêcher pour ne pas être en retard. Viens." En une demi-seconde, il enfilèrent tous deux leur sac à dos, et saluèrent de nouveau respectueusement Dunde.

"Au revoir," firent-ils. "Et merci pour tout," ajouta Trunks. Dunde leva sa main en signe d'au revoir, et les garçons se mirent à courir en direction du vide qui entourait le Palais de toutes parts. La puissance de leur décollage souleva la poussière des pierres, et leurs auras disparurent rapidement au loin.

Dunde se retourna d'un air pensif, et fit quelques pas en direction d'un massif de fleurs. Mr Popo arrosait les plantes vertes, et il s'immobilisa à son côté.

"Qu'en penses-tu, Popo ?" demanda Dunde.

"Moi maître ?" fit le gros bonhomme sans surprise, en interrompant sa tâche matinale. "Je pense que si ces deux là s'entraînent deux années complètes dans cette salle, le monde pourra être tranquille pour un bon moment. Jamais personne n'aura eu une puissance égale à celle qu'ils développeront par cet entraînement. Même pas Son Gokuu, je pense."

Dunde se contenta d'incliner la tête. Popo se pencha de nouveau sur ses fleurs, comme si c'était la chose la plus importante de l'univers, et Dunde s'éloigna à pas tranquilles vers le bord du Palais, où il s'immobilisa pour observer le monde des humains. En passant, il remarqua que Piccolo s'était replongé dans sa méditation. Il remarqua aussi la goutte de sueur qui perlait au front du Namek.

***

Végéta lança une série de coups de poings furieux en l'air, projeta ensuite une boule d'énergie qui aurait facilement détruit la planète, et se déplaça à grande vitesse pour l'intercepter avant qu'elle ne s'écrase sur les murs de la salle de gravité. L'explosion le secoua à peine. Cependant, il s'interrompit un instant, il descendit au sol et croisa les bras; puis son regard se posa sur son fils.

Trunks l'étonnait. Depuis quelques jours, il avait entrepris de s'entraîner plus efficacement. Il avait jusqu'à présent refusé tout combat, mais à la place il s'exerçait individuellement. Depuis plus de deux heures, il se tenait en position verticale, sur un seul doigt, et il s'abaissait et se redressait alternativement. Le tout à gravité maximale. Toutes les dix minutes environ, il changeait de bras. La sueur coulait maintenant de tout son torse, mais elle se trouvait instantanément vaporisée en atteignant le sol métallique, porté au rouge par l'énergie que dégageaient leurs deux corps.

"Et 10 000 !" fit Trunks en se redressant subitement sur ses pieds d'un geste souple. "Assez pour aujourd'hui," continua t-il en fixant son père du regard. "Il me faut étudier un peu."

"Tu ne voudrais pas plutôt..."

"Non," fit Trunks d'un air définitif. "Tu sais bien que je ne suis pas à ta hauteur. Pas encore." Végéta ne put s'empêcher de remarquer le sourire qui souleva le coin des lèvres de son fils. Qu'est-ce qu'il croit ? se demanda le Saiyen. Que c'est avec quelques malheureux exercices qu'il va me dépasser ? Trunks laissa son père seul dans la pièce, pour aller prendre une douche, et il comptait étudier une bonne partie de la nuit. Ses examens commençaient dans deux jours, et il avait bien l'intention de réussir. Dans tous les domaines se dit-il, en se massant les bras, qui lui faisaient à peine mal.

Il avait failli éclater de rire à l'expression qu'il avait lue sur le visage de son père. Celui-ci ne savait apparemment plus quoi penser de ces entraînements quotidiens. Il avait refusé tout combat contre Végéta pour ne pas risquer de se blesser. Mais on en reparlera dans deux ans, pensa t-il en ouvrant le robinet de l'eau froide au maximum. L'eau lui détendit progressivement les muscles.

Il laissa son esprit dériver un instant, et ses pensées le ramenèrent au moment où il avait expliqué à sa mère qu'aussitôt la dernière épreuve de ses examens teminée, lui et Goten allaient passer deux ans dans la salle d'entraînement spéciale du Palais du Paradis. Officiellement il irait faire du camping avec Goten pendant quelques jours, pour ne pas éveiller la curiosité de son père.

Elle avait commencé par protester, bien sûr. Il allait vieillir de deux ans, pendant lesquels elle ne le verrait pas. Quand il lui avait rappelé qu'en jours terrestres, ça ne représentait que deux jours, et qu'après tout il avait le droit de faire ce qui lui plaisait, elle s'était calmée pour écouter ses raisons. Et elle avait compris que pour une fois, il avait envie de donner à son père une raison d'être fier de lui. Elle avait cessé sa résistance.

Il se demandait ce que son père dirait en le voyant revenir, plus âgé de deux ans, et bien plus puissant que 48 heures auparavant. Il voudrait sans doute se battre tout de suite, et Trunks espérait ne pas le décevoir cette fois-ci.

***

Goten se retourna pour voir un poing arriver droit sur lui, et il projeta un pied en avant pour bloquer. Pas de chance, son frère était déjà loin, et le tranchant de la main de Gohan s'abattit dans ses côtes. Goten se plia de douleur, en inspirant profondément.

"Tu n'es pas assez rapide," fit Gohan d'une voix plaintive. "Pourquoi insistes-tu pour te battre contre moi, alors que tu sais que tu n'y arriveras jamais ?"

Les cheveux brillants de Goten retrouvèrent leur habituelle couleur noire. Il se leva péniblement, et se dirigea vers Pan, qui lui tendit une bouteille d'eau. Il la vida d'un trait.

"Parce que," fit-il en reprenant son souffle, "je compte être prêt contre Trunks lorsque je vais aller m'entraîner avec lui. Je sais qu'il se prépare lui aussi, je ne veux pas qu'il me dépasse." Gohan laissa échapper un petit rire.

"Tu as du travail, mon petit frère. Mais je croyais que tu as des examens dans quelques jours ?"

"Mm," fit Goten, en s'essuyant le visage. "Deux jours." Pan se rendit compte qu'elle retenait son souffle depuis un petit moment, et elle expira. Elle comprenait maintenant pourquoi elle n'avait jamais pu gagner contre son père. Il était invincible. Totalement invincible. Goten s'était transformé en Super Saiyen pour lui faire face, mais il avait perdu, une fois encore. Elle assistait aux entraînements des deux frères depuis quelques soirs, et à chaque fois elle était un peu plus étonnée. Elle n'arrivait même pas à suivre leurs mouvements des yeux, et elle découvrait sans arrêt de nouvelles techniques de combat lorsqu'ils ralentissaient.

"Ca suffit pour ce soir," continua Goten. "Tu m'aides pour mes exercices ?" demanda t-il avec un regard suppliant à Gohan.

"Bien entendu," répondit celui-ci, qui se contenta de s'essuyer le front d'un revers de la main, et s'avança vers Pan, pour la prendre dans ses bras en éclatant de rire. Goten était dégoûté; lui, il était en sueur, et épuisé. Est-ce que la puissance et l'endurance de Gohan n'avaient pas de limites ?

On en reparlera dans une semaine, pensa t-il en suivant son frère à l'intérieur. Au moins faire de l'exercice physique avait un avantage: il se sentait maintenant plus détendu pour étudier.

***

Végéta arriva à la porte du laboratoire, et attendit un dixième de seconde que le système automatique le reconnaisse avant de lui ouvrir la porte. Un jour se dit-il, je ferais sauter tout le mur pour aller plus vite. Mais Bulma n'apprécierait sans doute pas, donc il lui faudrait se retenir encore un petit moment.

Il se mit à la recherche de Bulma, tout en repensant à ce qui s'était produit plus tôt dans la journée. Le matin même, Trunks était parti pour son soi-disant camping avec Goten. Végéta avait croisé le regard de son fils quand il avait franchi la porte. Il le soupçonnait d'aller faire n'importe quoi, sauf du camping. Il n'avait aucune idée de ce que préparait le gamin, mais d'après le sourire presque moqueur qu'il lui avait lancé, il supposait que c'était un mauvais coup. Enfin, il verrait bien. Trunks avait annoncé son retour pour dans quelques jours. Mais en attendant Végéta s'ennuyait, et il s'était enfin décidé.

Il la trouva couchée sous un nouveau modèle de véhicule aéroporté qu'elle mettait au point pour la compagnie. Il jugea le prototype comme un petit chef-d'œuvre, même si la technologie des humains était encore un peu primitive. Bulma avait explosé de joie le jour où elle avait découvert le principe du nouveau moteur qu'elle avait entrepris de construire, et elle garantissait de bien meilleures performances que les machines existantes. D'après ce qu'il pouvait voir, elle avait bien avancé dans son travail.

Elle se redressa en apercevant son ombre, et s'essuya les mains sur sa combinaison déjà tâchée.

"Qu'est-ce que tu veux ?" demanda t-elle, en se penchant au-dessus de sa boîte d'outils. Elle en sélectionna un, et se retourna vers son invention.

"Te dire que je vais faire un tour," fit-il.

"Bien," répondit Bulma sans interrompre son travail. "D'habitude tu ne viens pas me prévenir, tu es malade aujourd'hui, quelque chose ne va pas ?"

"Je ne sais pas quand je vais rentrer," ajouta t-il.

"Quoi ?" fit-elle en se retournant brusquement. "Qu'est-ce que tu as dit ?"

"Je ne sais pas quand je vais revenir," répéta t-il en commençant à s'impatienter.

"Où vas-tu ?" demanda t-elle en posant les mains sur les hanches.

"Ca ne te regarde pas," fit-il en lui tournant le dos. "Je m'ennuie à mourir ici, je vais m'amuser un peu."

"T'amuser ?" fit-elle d'une voix surprise. "C'est nouveau, ça." Elle le regarda s'éloigner rapidement vers la porte.

"Essaie de rentrer en un seul morceau, si tu reviens," ajouta t-elle. Elle savait ce que Végéta pouvait entendre par "s'amuser". Il leva une main en signe de salut, et quitta la pièce pour de bon.

Bulma se replongea dans sa tâche. Le moins qu'on puisse dire, pensa t-elle, c'est que les choses bougent, aujourd'hui. Elle repensa à Trunks, et se demanda ce que son fils allait faire si son père n'était pas rentré dans deux jours. Elle soupçonnait Trunks de s'entraîner également avec le but d'arriver à la hauteur de Végéta.

***

"Où tu t'en vas, papa ?" demanda Bra, en voyant passer son père du coin de l'oeil dans le couloir. Il s'immobilisa, et passa la tête par la porte ouverte. Bra était assise sur son lit, en train de lire. Il n'était pas si pressé, après tout. Il pouvait dire au revoir à sa fille d'une manière plus civilisée.

Végéta entra dans la pièce, et alla s'asseoir aux côtés de Bra. Il lui posa une main sur la tête, geste que Bulma faisait souvent, mais qui était plutôt inhabituel chez lui. Bra le regardait d'un air étonné.

"Je vais me promener," fit-il. Aussitôt, le visage de sa fille s'illumina.

"Je peux venir avec toi ?" demanda t-elle, un grand sourire sur les lèvres. Il aurait du y penser.

"Non, pas cette fois-ci, Bra. Je préfère que tu restes ici." Bra fronça les sourcils. D'habitude, son père ne refusait jamais à la prendre dans ses bras ou sur son dos pour aller voler au-dessus de la mer. Pourquoi pas aujourd'hui ?

"Je vais un peu loin," répondit Végéta à la question que Bra ne posa pas. "Et je risque de rentrer tard. La prochaine fois ?" Bra inclina rapidement la tête. Après tout, son père aussi avait le droit de faire ce qu'il voulait.

"C'est pas grave," fit Bra. "De toute façon, j'ai un livre intéressant. Je viendrais un jour où j'ai le temps." Végéta lui sourit et se leva.

"A plus tard," fit-il avant de quitter la chambre.

***

Piccolo se concentra de toutes ses forces. Grâce à ses pouvoirs spéciaux, lui seul -- et peut-être Dunde -- parvenait à briser le mur des dimensions qui séparaient le monde réel de l'intérieur de la salle spéciale d'entraînement. Il s'en était servi dix ans auparavant pour avertir les garçons de l'arrivée imminente de Buu. Cette fois-ci, il voulait savoir ce qui se passait dans la salle, sans entrer en contact avec eux. Ils étaient entrés dans la salle quelques heures auparavant, et il voulait voir quels progrès ils avaient fait.

Pour réussir, il devait tout d'abord se connecter à l'espace-temps différent qui régnait dans la salle. Le temps se propageant beaucoup plus rapidement à l'intérieur, il devait adapter son cerveau à une nouvelle vitesse de réaction, pour pouvoir apprécier les évènements qui se produisaient, en "temps réel".

Il ne perçut d'abord qu'un vague brouillard, puis une image s'imposa dans son esprit. Elle devint de plus en plus nette, et il sut ce qu'il voyait: loin de la porte d'entrée, les deux demi-Saiyens se faisaient face, en mode Super Saiyen. Ils étaient essoufflés tous les deux, mais leurs auras craquaient de toutes parts et leurs regards restaient rivés l'un sur l'autre, comme s'ils étaient de véritables ennemis. Piccolo connaissait ce regard; il l'avait vu de nombreuses fois dans les yeux de Son Gokuu, au moment du combat. Et aussi dans ceux de Végéta et de Son Gohan.

Ce regard lui faisait froid dans le dos. Les Saiyens n'avaient pas leur pareil en ce qui concernait la cruauté, et les yeux des deux adolescents étaient à ce moment là emplis de haine. Une haine pure, qui n'avait pu être inspirée qu'à la suite d'un long et fastidieux combat. Pourtant, il sentait leurs énergies qui augmentaient, pour dépasser tous les niveaux qu'ils avaient atteints auparavant. Et le phénomène augmenta. De véritables flammes énergétiques enveloppèrent les corps des deux garçons.

"Ka !"

Piccolo se concentra pour ne pas perdre l'image. Goten porta les mains en coupe devant lui.

"Mé !"

Trunks, quant à lui, augmenta son énergie de plus belle.

"Ha !"

Goten porta les mains à son côté, et Trunks projeta ses bras devant lui, en les tendant au maximum. Une petite sphère d'énergie pure se forma entre les palmes de chacun des combattants.

"Mé !" Les boules d'énergie grossissaient rapidement. Les auras de Trunks et Goten grandissaient encore, pour illuminer le paysage monotone de la salle d'une lueur spectrale, irréelle. Puis les deux garçons se décidèrent, simultanément.

"HAAA !!!" firent-t-ils en même temps, en relâchant instantanément toute l'énergie qu'ils avaient accumulé. Deux rayons d'une puissance inouïe furent projetés, exactement dans le même axe. Piccolo recula mentalement; il en oubliait presque qu'il ne pouvait être touché. Simple réflexe.

Les deux boules d'énergie se rencontrèrent dans une explosion qui défiait l'imagination. Des éclairs zébrèrent un instant le ciel, et Piccolo fut repoussé par le choc. Il ouvrit les yeux, se retrouvant hors de la salle. Son front était en sueur. Il n'avait pas pu soutenir l'effort plus longtemps.

Non loin de lui, Dunde se tenait debout, immobile, les yeux clos, et l'air serein. Piccolo se demanda s'il arrivait à voir ce qui se passait dans la salle en ce moment même, malgré toutes les difficultés qu'il avait lui-même éprouvées. Il connaissait la réponse. Dunde n'était pas Dieu pour rien.

***

Les deux demi-Saiyens soutenaient un effort désespéré. L'énergie nécessaire à repousser le rayon sur l'autre commençait à les épuiser. Ils se battaient depuis plusieurs heures l'un contre l'autre, et aucun n'avait réussi à prendre le dessus jusqu'à présent. Celui qui réussirait à tenir le plus longtemps gagnerait le combat. Chacun savait que le perdant serait emporté par la vague énergétique, et avait peu de chances de survivre.

Mais ce combat dépassait maintenant le cadre d'un simple entraînement. Chacun donnait son maximum pour soi-même, pour dépasser ses limites. Goten avait une revanche à prendre: dix ans auparavant, Trunks l'avait battu lors de la finale enfant du championnat des arts martiaux. A cette pensée, il eut un regain d'énergie, et la boule de feu fut repoussée vers Trunks. Quant à ce dernier, il ne voulait s'avouer vaincu à aucun prix; son amour propre lui interdisait de perdre contre Goten -- qui n'était même pas de sang royal -- et il réussit à trouver la force de repousser l'attaque de Goten. La boule de feu géante recula du côté de Goten.

Depuis le moment où ils étaient entrés dans la salle d'entraînement, ils n'avaient pris du repos que pour dormir. Ils s'exerçaient soit seuls, soit ils se battaient l'un contre l'autre. Leur force avait déjà considérablement augmenté, mais ils souhaitaient aller plus loin. Ils avaient commencé à se battre depuis un bon moment, et ils en portaient les marques tous les deux.

Goten sentit clairement que le rayon était repoussé de son côté. Il ne pouvait plus rien faire, il était déjà à son maximum. Il savait qu'il ne pourrait pas maintenir ce rythme très longtemps. Son corps tout entier le faisait souffrir, et ses bras commençaient à trembler d'épuisement. Trunks, quant à lui, trouvait la force nécessaire à maintenir l'effort dans sa détermination sans bornes. Il était lui aussi à sa limite, mais il voulait gagner à tout prix.

Alors que la boule de feu avançait désespérément vers Goten, et que celui-ci sut qu'elle allait le frapper dans quelques instants, il prit une résolution. Il n'avait plus rien à perdre maintenant. Et il ne pourrait jamais dépasser ses limites à moins de se forcer. Alors autant donner tout ce qu'il avait maintenant, sans compter -- au risque suprême de mourir s'il le fallait. Goten augmenta désespérément la puissance de son Kaméhaméha. La douleur devint intolérable.

Tout à coup, Goten sentit que quelque chose se brisait en lui. Comme si tout d'un coup, toute la puissance de l'univers se déversait en lui. L'énergie se mit à couler librement dans toutes les fibres de son corps, comme si plus rien ne pouvait la retenir plus longtemps. Il sentit ses muscles devenir infiniment plus durs, ses cheveux se dresser sur sa tête comme s'ils faisaient partie de cette aura qui embrasa subitement son corps. Une aura de lumière pure, qui se propagea en une boule de lumière à travers l'espace.

Trunks pensait avoir gagné; mais tout d'un coup, il sentit une énergie gigantesque monter en Goten. Une énergie qu'il n'avait jamais ressentie qu'en son père où celui de son ami. Et il vit venir droit sur lui la boule de feu la plus immense qu'il ait jamais vu. Son rayon était proprement absorbé par ce second soleil, qui se propageait vers lui à une vitesse terrifiante. C'est alors que Trunks eut réellement peur, peur pour sa vie, une peur qui lui serra le ventre, et il perdit le contrôle de lui-même.

Toute la puissance qu'il avait en réserve, une énergie incommensurable, se déchaîna d'un seul coup. Terrifié par la transformation que Goten venait de subir, Trunks ne se rendit même pas compte qu'il se passait exactement la même chose chez lui. Dans une seconde explosion de lumière, Trunks projeta un rayon d'énergie qu'il lui avait seulement été donné de voir en rêve.

Les deux garçons se transformèrent en Super Saiyens, niveau deux, presque simultanément.

L'onde de choc résultant de l'explosion de deux gigantesques boules d'énergie fut terrifiante. La salle d'entraînement, pourtant aussi grande que la Terre elle-même, se mit à trembler sur ses bases. Cependant les deux garçons n'étaient pas encore conscients de ce qui venait de se passer. Ils luttaient encore pour leur survie, et leur énergie s'accroissait à l'infini. Chacun projetait de toutes ses forces son rayon contre l'autre. Au centre de cette véritable colonne de feu, l'énergie radiait sous la forme d'une mini supernova blanche, entourée d'éclairs crépitants. Le diamètre de cette sphère augmentait sans cesse, vaporisant sur son passage le matériau blanc qui composait le sol de la salle. Pourtant chacun des adversaires tenait bon, et augmentait même sa force de seconde en seconde. Aucun ne céderait.

Lentement, et comme d'un commun accord, Trunks et Goten s'élevèrent dans les airs. Ils n'avaient plus l'impression de fournir un effort. A ce niveau, tout était bien plus facile. Et étant donné que la sphère d'énergie centrale continuait de grossir inexorablement, ils s'éloignèrent en conséquence. Ils finirent par se retrouver à quelques centaines de mètres l'un de l'autre. Mais cette situation ne mènerait nulle part, et ils le savaient tous les deux.

Simultanément, ils rompirent le combat. Toute l'énergie accumulée dans la boule centrale fut libérée d'un seul coup, sous la forme de la plus gigantesque explosion à laquelle il leur ait jamais été donné d'assister. Sur Terre, l'explosion aurait dévasté tout ce qui aurait été sur son passage, et aurait sans doute causé des dégâts permanents à la planète. Mais ici, tout était vide, et l'onde de choc se contenta de se propager sur toute la surface de la salle.

Les deux combattants avaient déjà repris un combat au corps à corps. Ils découvraient avec surprise un nouveau niveau de puissance, et se rendirent peu à peu compte de l'étendue de ce qu'ils pouvaient maintenant faire. Ils bougeaient infiniment plus vite, pouvaient porter des coups avec une bien plus grande précision, et ne se fatiguaient pas. De plus, il leur semblait à tous les deux pouvoir deviner les intentions de l'autre avec une facilité déconcertante.

Trunks porta une rapide série de coups de poing au visage de Goten, mais celui-ci se contenta de les éviter en bougeant simplement la tête. Après quoi, il tenta de frapper Trunks au ventre d'un coup de pied, mais l'autre se baissa avec une rapidité surprenante, et se releva en lançant un crochet en direction du torse de Goten. Ce dernier le saisit d'une main, bloqua de l'autre le second poing de Trunks qui avait surgi de nulle part, et frappa de la tête. Trunks fut propulsé dans les airs, mais se reprit immédiatement, et disparût pour enfoncer un pied dans les côtes de Goten. Celui-ci en resta étonné pendant quelques nanosecondes, surtout par le fait qu'il ne ressentait aucune douleur, puis il se dépêcha de saisir la cheville de Trunks à deux mains pour le projeter de nouveau en direction du sol. Puis il lança quelques rayons d'énergie concentrée à sa poursuite.

Trunks pivota sur lui-même, évita tous les rayons, et projeta lui-même une boule de lumière d'une main. Goten l'évita en montant rapidement de quelques centaines de mètres. C'est tout ce que Trunks attendait: il calcula rapidement la trajectoire de Goten, et lança une nouvelle sphère, qui l'intercepta. Goten eut tout juste le temps de se protéger de ses bras croisés avant qu'elle n'explose contre lui.

Il braqua son regard sur Trunks, et serra les dents.

Il n'allait pas se laisser faire.

***

Dunde rouvrit les yeux, et se rendit compte qu'il était en sueur et essoufflé. Il prit quelques profondes inspirations pour se calmer. Piccolo se tenait près de lui, et le fixait d'un regard interrogateur.

"Ils viennent d'atteindre le second niveau du Super Saiyen," commenta Dunde. Piccolo ne put empêcher ses yeux de sortir de leurs orbites.

"Mais ce n'est pas possible !" cria t-il. "Ils ne sont là dedans que depuis cinq heures, ce qui équivaut pour eux à environ... 75 jours, si je ne me trompe pas." Dunde inclina la tête pour confirmer son rapide calcul, et aussi sa surprise. "Sais-tu combien d'années Son Gokuu s'est entraîné avant d'atteindre ce niveau ?" demanda Piccolo.

"Gohan a été plus rapide," lui rappela Dunde. "Mais la puissance de ces deux là ne cesse d'augmenter, même Gohan n'avait pas une telle énergie potentielle. De plus, ils sont au même niveau, et se battent à puissance maximale pour tenter de se dépasser mutuellement."

Piccolo en avait le souffle coupé. Comment imaginer que ces deux garnements pourraient atteindre un tel niveau au bout d'un temps si court ? S'ils décidaient de réellement passer deux jours complets dans cette salle, il ne pouvait imaginer ce qui aller en résulter, et dans quel état ils allaient sortir.

Fin du chapitre 8
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Re: [Archive] Un Prince nommé Végéta

Messagepar omurah le Sam Nov 28, 2015 13:22

Retard rattrapé.
Il m'arrive parfois encore de sauter des lignes mais sinon la curiosité est toujours là. Les passages avec Végéta dégagent une certaine emphase mélancolique. Un peu étonnante pour moi à ce stade d'évolution du personnage. Il n'est pas au bout de son chemin personnel apparemment, c'est intriguant. La mise en scène du passage en SSJ2 était superbe. Je suis curieux de voir ce que ça va donner au sortir de la salle.
Merci de prendre le temps de partager cette fic avec nous Antarka :3
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Re: [Archive] Un Prince nommé Végéta

Messagepar Antarka le Sam Nov 28, 2015 17:31

Un Prince nommé Végéta-chapitre 9






Il se dirigeait à l'énergie que dégageait celui qu'il cherchait. Pour lui, elle était comme une lumière dans son esprit, et ses tranquilles mais puissantes pulsations lui rappelaient plus d'un combat passionnant. Et de nombreux échecs. Mais ça allait changer.

Végéta avait survolé une bonne partie de l'océan, et il était à présent au-dessus d'un archipel. Il sentait qu'il approchait de sa destination. En effet, quelques secondes plus tard, il s'immobilisa au-dessus d'une grande île habitée. L'île était très verte, couverte de forêts, et il pouvait voir des villages de petites maisons rondes dans la montagne qui dominait l'endroit. Végéta laissa son regard courir aux alentours. Il se souvenait de cette région de la planète; le combat contre Cell s'était déroulé à quelques centaines de kilomètres de là.

Son regard descendit, et il aperçut la petite maison enfouie dans la verdure. Rapidement, Végéta se laissa tomber à terre. Ses pieds touchèrent le sol avec un bruit sec, sous le regard de l'autre Saiyen.

"Salut Végéta," fit Gokuu avec un regard ébahi. Végéta tourna son regard vers lui. Kakarotto était toujours habillé de son éternelle tenue de combat orange, et il affichait son habituel regard qu'il ne pouvait s'empêcher de qualifier d'idiot. A ses côtés, se tenait le jeune garçon qu'il connaissait pour avoir vu au championnat: Uubu. Ce dernier était en sueur, et haletait. Ils venaient d'interrompre leur séance d'entraînement quand ils avaient senti sa présence approcher.

"Salut. Alors, on fait des progrès ?" demanda t-il à l'adresse d'Uubu.

"Il est très doué," répondit Gokuu en se frottant la nuque de sa main droite. "Il sera bientôt plus fort que nous s'il continue comme ça," ajouta t-il. Végéta émit un grognement de désapprobation, et jeta un coup d'oeil aux alentours.

La maison dans laquelle Uubu vivait avec sa famille était une ferme, bordée de tous côtés par une végétation luxuriante, excepté pour un petit chemin qui montait vers la montagne. Apparemment les gens d'ici n'étaient pas très riches, mais ils avaient su se créer un cadre de vie agréable.

"Pourquoi es-tu venu ?" demanda Gokuu. Végéta sortit de ses pensées, et se tourna de nouveau vers lui.

"Devine," fit-il, en étrécissant son regard. Kakarotto le fixa d'une mine encore plus étonnée.

"Tu as si faim que ça ? Bulma t'as mis à la porte, et --" Végéta faillit en tomber à la renverse.

"Non, imbécile !" cria t-il lorsqu'il fut remis de sa surprise. "Je suis venu pour me battre, j'espère que tu sais ce que je suis capable de faire, maintenant !" Gokuu s'interrompit au milieu de sa phrase, et éclata d'un rire franc.

"Ah, bien sûr, j'oubliais. Oui, j'ai sentit l'énergie que tu as dégagée, lors du tournoi des arts martiaux. C'était très impressionnant, mais qu'est-ce qui s'est passé ? Ca a duré très peu de temps, et ensuite ta force a baissé d'un coup."

"Ca," fit Végéta en souriant, "tu le sauras si tu me suis. Ca fait longtemps que j'attends ce moment, tu sais."

"Mm..." fit Kakarotto en inclinant la tête d'un air à présent sérieux. "Mais où veux-tu aller ? On risque de faire des dégâts, si on se bat ici."

"J'ai une idée," répliqua Végéta en souriant de nouveau.

***

Bulma connecta un ensemble de fils, tout en louchant sur ses schémas de câblage. Si elle ne se trompait pas, elle allait réellement mettre au point un moteur révolutionnaire, qui aurait de bien meilleures capacités que ceux qui existaient déjà. A l'origine, elle s'était mise à la recherche d'un nouveau procédé capable de produire plus d'énergie pour faire fonctionner un générateur de gravité plus puissant, en vue d'améliorer la salle de gravité de Capsule Corporation. Les entraînements de Végéta coûtaient une fortune en électricité de ce point de vue là. Elle était sur le point de réussir, et elle en tremblait presque. Plus que quelques branchements, et elle serait vite fixée.

Tout à coup, une alarme se mit à retentir, et Bulma sursauta en jurant à voix haute. C'est toujours dans les moments tels que celui-ci que surviennent des désagréments. Elle essuya la sueur qui perlait à son front, et se dirigea à grands pas vers la console de son laboratoire, avec la ferme intention d'atomiser le système qui osait la distraire dans un moment pareil.

Elle s'assit et se mit à taper rageusement quelques commandes sur le clavier de son ordinateur. Au bout de quelques millisecondes d'investigations, la machine lui renvoya un message qui lui fit l'effet d'une douche froide, et qui lui fit oublier son expérience. Une personne non reconnue par le système venait d'entrer dans le bâtiment, et d'après le dispositif de sécurité, était toujours à l'intérieur.

Rapide comme l'éclair, Bulma ordonna immédiatement le verrouillage de sécurité de toutes les portes de Capsule Corporation, et fit composer automatiquement le numéro de la police. Elle aurait de loin préféré que Végéta eut été là, mais bien évidemment il était toujours en vadrouille quand on avait besoin de lui. Dans tout le bâtiment, les portes d'acier de toutes les chambres se fermèrent, et seul un code spécial qu'elle connaissait permettrait de les ouvrir. De même, les fenêtres aux verres incassables se verrouillèrent. Il était impossible de sortir désormais. Bulma se félicita d'avoir conçu un tel dispositif de sécurité. Les voleurs, où qui que ce soit, allaient en avoir pour leur argent. Bra, qui lisait toujours dans sa chambre, fut surprise de se retrouver subitement enfermée.

Bulma fit une rapide enquête d'après les données collectées par les caméras et autres systèmes à infrarouges disséminés dans le bâtiment. Les intrus étaient au nombre de deux, et se trouvaient dans le salon de la maison. Elle en fut doublement surprise: premièrement, le système était censé donner l'alarme aussitôt que quelqu'un pénétrait dans l'enceinte de la maison. Normalement, personne n'aurait du avoir le temps de franchir la distance du sas d'entrée au salon en si peu de temps. Et deuxièmement, l'endroit où ils avaient choisi de se rendre ne renfermait pas d'objets de valeur. Elle aurait plutôt soupçonné qu'ils se rendent dans un laboratoire, pour tenter de voler un matériel précieux.

Intriguée mais aussi énervée par ce qui lui arrivait, Bulma se leva avec précipitation, et se dirigea vers la porte du laboratoire. Qui qu'ils soient, les intrus allaient avoir affaire à elle.

Elle passa rapidement les quelques portes la conduisant au cœur du bâtiment. Elle s'immobilisa un instant devant la dernière barrière entre elle et le salon, en pensant à ce qui se passerait si jamais les intrus étaient armés. Puis elle tapa le code d'accès. Elle allait leur apprendre à l'interrompre au milieu de la plus passionnante expérience du siècle.

Bulma pénétra dans le salon, et la porte se verrouilla d'elle-même derrière elle. Son regard fit rapidement le tour de la pièce, et Bulma fronça les sourcils.

Il n'y avait absolument personne ici.

Plus intriguée qu'affolée, Bulma s'assura que personne n'avait forcé d'ouverture pour sortir du bâtiment. Les portes et les fenêtres étaient hermétiquement closes. Elle pensa un instant aux grilles d'aération, mais personne n'aurait pu circuler dans ces conduits étroits, et de plus tout était intact. Bulma se gratta la tête quelques instants, en se demandant si le système de sécurité n'avait pas pu commettre une erreur. En théorie c'était possible, mais pourtant elle l'avait testé elle même, et --

Elle se figea brusquement; devant elle, elle avait la preuve que quelqu'un était bien entré dans la pièce: le tiroir d'une commode était à moitié ouvert. Mais de toute évidence les intrus n'étaient plus ici, désormais.

***



"Hein ?" fit Kakarotto en fixant Végéta d'un air étonné. "Aller se battre sur une autre planète ?"

"Oui," répondit Végéta. Tu n'as qu'à choisir une planète non peuplée, et nous téléporter là-bas. Toi non plus tu ne tiens pas à détruire la Terre par mégarde, je pense."

"Non, bien sûr," fit Kakarotto avec un petit rire. Uubu les fixait du regard depuis le début de leur conversation, sans oser intervenir. Cet étrange personnage -- au moins aussi étrange que son maître -- venait proposer à Son Gokuu d'aller se battre avec lui, sur une autre planète. Comment comptait-il y aller ? Et venait-il de parler de téléportation ?

"Mais il y a un petit ennui," fit Kakarotto en fronçant les sourcils. Végéta soupira.

"Quoi encore ?"

"Je ne connais aucune planète en dehors de celles où je suis déjà allé, et elles sont toutes peuplées."

"Tu ne peux pas en chercher une, avec ta technique spéciale de téléportation ?"

"Héé... tu sais le temps que ça me prendrait ? Des siècles, par ce que je ne connais pas l'endroit exact."

Végéta fit une moue dégoûtée. Cet imbécile avait la possibilité de se déplacer instantanément dans tous les points de l'univers, mais voilà qu'ils étaient bloqués ici à cause d'un prétexte stupide. Tant pis. S'il le fallait, il le défierait ici même.

"Ahh," fit Kakarotto en prenant un air subitement éclairé. "Je sais comment on va faire, Végéta," annonça t-il en fixant ce dernier du regard. Le Saiyen haussa un sourcil, impatient de connaître l'idée de l'autre. Il valait mieux se méfier, aussi.

"Uubu," fit Gokuu en s'adressant au garçon, "je vais régler un vieux compte avec Végéta. Je ne sais pas combien de temps ça va prendre, mais en attendant, tu peux te reposer, et t'entraîner comme je t'ai montré si tu veux." Uubu acquiesça d'un hochement de tête.

"D'abord," fit Kakarotto en s'approchant de Végéta, "on passe prendre des senzu. On ne sait jamais, on risque d'en avoir besoin."

"Petite nature," répliqua Végéta avec un demi sourire.

"C'est parti," fit Kakarotto d'une voix joyeuse, en posant une main sur l'épaule de Végéta. Puis ils disparurent tous les deux.

***

Bulma avait coupé tous les circuits de sécurité, et elle montait à l'étage. Elle comptait aller rassurer sa fille, mais celle-ci la rejoint dans l'escalier. Elle lui sauta dans les bras.

"Maman," fit-elle d'une voix excitée, "la porte s'est fermée tout à l'heure, je ne pouvais plus sortir de ma chambre."

"Je sais, Bra," répondit Bulma en passant une main dans les cheveux de la fillette. Puis elles descendirent les marches. "C'est moi qui avais tout fermé."

"Pourquoi ?" demanda Bra.

"Il y avait un voleur dans la maison. Deux, en fait."

"Des voleurs ? Où sont-ils ?"

"C'est le problème, je ne sais pas. Et je ne sais pas non plus ce qu'ils ont pris. Apparemment, il ne manque rien." Bra fit une moue dubitative, sans savoir trop quoi penser de cette aventure.

Un robot vint avertir Bulma que la police se trouvait devant les bâtiments de Capsule Corporation. Bulma soupira, et sortit de la maison. Dehors, il y avait toutes les patrouilles de police de la ville, qui encerclaient véritablement la coupole et ses dépendances. Après s'être expliquée, en s'excusant pour le dérangement inutile, Bulma rentra, et s'assit sur un banc, sous les frondaisons qui poussaient dans cet invraisemblable jardin qu'abritait Capsule Corporation, Bra sur ses genoux.

"Ce que je me demande," fit Bulma à haute voix, "c'est comment ils ont été assez rapides pour accéder à l'intérieur en si peu de temps. J'ai réagi immédiatement, ils n'auraient pas du dépasser le stade de cette cour."

"Peut-être qu'ils sont très forts, comme papa ?" fit Bra.

"Mm. J'en doute. Mais reste aussi un autre problème: ils sont sortis sans ouvrir une porte ou une fenêtre. Que dis-tu de ça ?" Bra prit un air songeur. Sa mère oubliait quelques fois que Bra n'avait que cinq ans. La fillette ne comprenait rien à ce qui se passait.

"Tu es sûre qu'il y avait quelqu'un, maman ?" finit par demander Bra.

"Absolument," répondit-elle d'un air indigné. "Si tu veux, j'ai tous les enregistrements. D'ailleurs, c'est une idée, ça," ajouta t-elle en se levant. Elle posa Bra au sol, et commença à la traîner en direction de son laboratoire.

"Qu'est-ce que tu vas faire ?" demanda Bra.

"Voir comment ils sont sortis," répondit sa mère d'un air triomphant. Elles arrivèrent rapidement dans le laboratoire où Bulma travaillait avant d'être interrompue, et cette dernière s'installa devant l'écran de son ordinateur. Bra prit un tabouret qui traînait dans la pièce, et se haussa à hauteur de la table pour voir ce que faisait sa mère.

"Tu vois ça," fit Bulma en désignant de l'index un plan du premier étage du bâtiment. Bra écarquilla les yeux, et vit une sorte de petit polygone au bout du doigt de sa mère. Bulma agrandit rapidement le plan.

"C'est le salon. Regarde, normalement j'ai toute la séquence. C'est dommage qu'il n'y ait pas de caméras dans cette partie de la maison, je n'ai que des détecteurs, et --"

Bra vit deux petits cercles rouges apparaître sur l'écran.

"Qu'est-ce que c'est ?" demanda t-elle. Au bout de quelques secondes de silence, elle jeta un coup d'oeil à Bulma. Celle-ci était bouche bée.

"Ce sont -- les intrus. Il semble qu'ils sont... apparus, de nulle part." Bra fronça les sourcils. C'était impossible.

L'image se colora subitement de traits jaunes à divers endroits.

"Ca," fit Bulma, "c'est quand j'ai bloqué toutes les issues." Les deux cercles se déplacèrent sur l'écran, pour s'immobiliser à une position que Bulma jugea représenter le meuble qui avait été ouvert. Puis il y eut une sorte de petit tremblement sur l'écran, et les deux cercles disparurent.

"Ah... mais comment font-ils ça ?" fit Bulma à voix haute. "C'est totalement incroyable. Et -- là, Bra, regarde: c'est moi."

Un autre cercle apparût devant un trait jaune qui symbolisait la porte, puis entra dans le salon. Bulma interrompit la simulation, et posa le menton dans ses mains.

"C'est inconcevable. Je ne comprends pas pourquoi des gens sont entrés dans cette pièce. Ni comment ils ont fait. Mais une chose est certaine, ils ont une technique très spéciale."

"Qu'est-ce qu'ils ont pris, maman ?"

"Justement, rien. Enfin je crois." Bulma tourna la tête vers sa fille, et passa une main dans ses cheveux. "Il n'y a rien de précieux dans cette commode, je n'ai pas beaucoup de bijoux et de toute façon ils sont dans ma chambre."

"Ca ne pourrait pas être une de tes inventions qui pourraient intéresser des voleurs ?" demanda Bra. Bulma réfléchit une seconde.

"Mes inventions les plus importantes sont dans ce laboratoire. Je ne garde que quelques circuits sans importance au fond de certains tiroirs. Seul le Dragon Sacré pourrait dire ce qui --"

La main de Bulma interrompit subitement ses caresses sur la tête de Bulma. Bra sentit qu'en fait, les doigts de sa mère tremblaient légèrement. Elle la regarda, et vit qu'elle était toute pâle.

"Maman ? Que --"

"Viens !" fit Bulma d'une voix où perçait -- de la peur. Elle se leva d'un bond, et Bra la suivit. Sa mère vola littéralement jusqu'au salon. Bra ne l'avait jamais vu courir si vite dans la maison.

Bulma se jeta sur le meuble qui avait été ouvert, ouvrit le tiroir en grand, et commença à éparpiller les affaires qu'il contenait. Des vêtements se mirent à encombrer le sol de la pièce, et toutes sortes de papiers et petits ustensiles les imitèrent. Lorsque le tiroir fut vide, Bulma resta un instant immobile, les yeux vides. Puis elle se jeta sur un téléphone, et composa rapidement un numéro.

"Allo, Chichi ? C'est Bulma. Excuse-moi, c'est urgent. Tu peux me passer Gohan s'il te plait ? Merci, j'attends."

Bra n'avait jamais vu sa mère dans un tel état. Elle semblait véritablement désespérée. Et maintenant elle appelait Son Gohan, c'est donc qu'il y avait quelque chose de grave. Bulma jeta rapidement un coup d'oeil à sa fille.

"Ne t'en fais pas, Bra, tout va s'arranger. Enfin j'espère -- Ah, Gohan, c'est toi ? Oui, bonjour, c'est Bulma. Tu peux venir ici de toute urgence s'il te plait ? Quelqu'un a volé le radar du Dragon."

***

Goten lança son poing en avant. Il y mit toute son énergie de Super Saiyen, niveau deux. Il doutait que quiconque ou quoi que ce soit puisse résister à un impact d'une telle nature. Pourtant Trunks bloqua le coup, de ses deux mains réunies, en faisant une grimace. Goten sauta en arrière, et se mit sur la défensive.

"Tu m'as fait mal !" cria Trunks. "Comment arrives-tu as frapper si fort ?"

"Tu n'es pas mal non plus," répliqua Goten. "Tu m'as presque cassé deux côtes tout à l'heure avec ton coup de pied. J'ai mal partout."

"Je suppose qu'on devrait prendre un peu de repos," fit Trunks en laissant retomber son aura. "Ca fait combien de temps qu'on se bat ?"

"Je ne sais pas," répondit Goten en laissant son énergie l'abandonner. En retrouvant son apparence normale, la douleur revint également. Et l'effet du combat qu'ils menaient sans interruption depuis plusieurs jours se fit sentir, dans tout son corps.

"Je vais bien dormir," fit Goten.

"Moi aussi," rétorqua Trunks en titubant. Il s'approcha de son ami, et ils ne purent s'empêcher de se soutenir mutuellement pour ne pas tomber. Ils étaient au bout de l'épuisement, et se mirent à marcher vers le seul bâtiment que contenait la salle spéciale, où ils pourraient enfin prendre du repos et manger.

"C'est incroyable la protection que procure notre énergie," fit Goten. "Je me sens comme si j'allais m'évanouir."

"Moi c'est pareil," répondit Trunks. "Tu te souviens de ce jour où on s'est transformés en Super Saiyens 2 ?" Un sourire étira les lèvres meurtries de Goten.

"Oui, on s'est réellement évanouis au bout du compte, et on a tout juste eu le temps de rentrer pour ne pas mourir de faim."

"Tu crois qu'on est devenus aussi forts que nos pères ?" Goten mit un moment à assimiler la question. Au loin se profilait la forme réconfortante de la porte de la salle, où il savait qu'il pourraient manger. Mais Trunks n'était pas pressé pour avoir une réponse, de toute façon.

"Je n'en ai absolument aucune idée," finit-il par répondre. "Tout ce que je sais c'est que mon père peut se transformer en Super Saiyen 3, et nous pas. Donc je suppose que nous ne sommes toujours pas au même niveau."

"Mm," grogna Trunks. "Je ne sais pas si c'est un très bon argument."

"Comment ça ?"

"Tu sais bien... le Super Saiyen 3 est plus ou moins une technique que ton père a élaboré pour accroître ses forces, ce n'est pas vraiment un niveau de puissance à part."

"Mais il a quand même du s'entraîner pour ça, non ?"

"Oui, bien sûr," fit Trunks en passant une main autour des épaules de son ami. Il était vraiment à bout. "Mais il s'épuise très rapidement à ce niveau, et tu te souviens de ce qui s'est passé lorsqu'il a regagné l'autre monde pendant la bataille de Buu ? Il nous a montré comment il réalisait sa transformation. Je pense qu'il augmente son énergie vitale à son maximum, pour atteindre un niveau relativement instable."

"Mais tu crois qu'on pourrait faire la même chose ?" demanda Goten en passant à son tour un bras sur les épaules de Trunks.

"Non. Pas encore, du moins. On ne ferait que s'épuiser pour rien. Il nous faut continuer à nous améliorer auparavant. Mais on a encore le temps, je te rappelle. Ca ne fait que neuf mois environ qu'on est là dedans, on a encore plus de la moitié du temps accordé."

"J'espère que ça suffira. Mon père s'est entraîné sept ans dans l'autre monde pour atteindre le niveau trois. On aura pas ce temps."

"T'inquiète, il nous faut accroître notre énergie, maintenant. La force physique et l'endurance, ainsi que la vitesse, suivront. Enfin c'est ce que je pense."

"Mm," fit Goten. Ils approchaient, et la perspective d'un bon repas, puis d'un sommeil de trois jours, emplissaient son esprit. "On verra ça plus tard, d'accord ? Je meurs de faim."

"Bébé," railla Trunks. Ils se jetèrent tous deux dans le garde-manger que Mr. Popo avait constitué avant leur entrée dans la salle.

***

"Bonjour maître Kaioh !" lança gaiement Gokuu en faisant un grand geste de la main. L'interpellé, assoupi dans une chaise longue, ouvrit les yeux et bailla. Il se frotta les yeux, et finit par se lever.

"C'est toi Son Gokuu ?" demanda t-il, incrédule. "Et tu es venu avec un de tes amis ?" Le roi de la galaxie Ouest dévisagea Végéta, avant de le reconnaître.

"Mais je me souviens de toi," fit-il en ajustant ses lunettes sur son nez. "Tu es cet autre Saiyen qui n'arrête pas de te battre contre Gokuu, c'est ça ?" Végéta gronda, et croisa les bras. Il jeta un regard autour de lui. Il n'aimait pas particulièrement l'autre monde.

"Mais que faites-vous ici ?" demanda le roi Kaioh. "Vous êtes de nouveau morts ?"

"Non, maître Kaioh," répondit Gokuu en s'approchant de lui. "Je sais bien que les vivants n'ont pas le droit d'être ici, mais si vous ne dites rien à Enma Daïo, tout devrait bien se passer. En fait, j'ai quelque chose à vous demander."

"Vraiment ?" fit son interlocuteur en se tournant de nouveau vers Gokuu. "Et bien dis-moi quoi, que je puisse voir ce que je peux faire pour toi."

"Voila, Végéta et moi aurions besoin d'aller sur une planète déserte."

"Comment ? Mais pourquoi voulez-vous faire une telle chose ?"

"Pour nous dégourdir un peu les muscles. Nous avons peur de faire ça sur la Terre, nous risquerions de faire des dégâts."

"Oh je vois," fit le roi en fronçant les sourcils. Ses pieds se soulevèrent du sol de quelques centimètres, et Gokuu ne put s'empêcher de sourire en voyant l'auréole qui suivait tous ses mouvements. "En effet, c'est plus prudent si vous comptez vous battre. Mais pourquoi as-tu besoin de moi dans ce cas ? Je suppose que tu peux te téléporter sans moi."

"Oui," répondit Gokuu. "Mais je n'ai absolument aucune idée de l'endroit où il pourrait y avoir une planète inhabitée."

"Ah, d'accord. Tu as donc besoin de mon aide pour trouver une planète loin d'ici, hm ? Et bien je vais voir ce que je peux faire pour toi."

Kaioh se détourna des deux Saiyens, et ses antennes se mirent à osciller pendant qu'il se concentrait pour tenter de localiser une planète. Gokuu tourna la tête vers l'endroit où Végéta attendait toujours, les bras croisés.

"Tu vas voir, Végéta," fit-il. "Il va nous trouver ça rapidement. Il est très fort." Végéta haussa un sourcil pour toute réponse. Puis il jeta un nouveau regard à la ronde. Ils n'étaient pas loin du poste frontière de l'autre monde, et si quelqu'un surprenait des vivants dans cette zone, ils auraient intérêt à fuir en vitesse.

"Mm," grommela Kaioh. "Gokuu, je crois que j'ai trouvé quelque chose. Oui, c'est bien une planète inhabitée."

"Vraiment ?" s'exclama le Saiyen. "Fantastique, dites-moi simplement dans quelle direction elle se situe."

"Ce n'est pas si simple," ajouta le roi Kaioh. "Elle est très loin, et possède une très forte gravité. Je ne sais pas si vous pourrez vous battre là bas."

"Une forte gravité ?" demanda Gokuu. "Combien de fois celle de la Terre ?"

"Environ trente fois, c'est beaucoup." Végéta eut un petit ricanement.

"Ca ne nous gênera pas du tout, je vous assure," fit Gokuu. "Où est-elle ?"

"Et bien... par ici," fit Kaioh en tendant un bras. "Mais tu n'arriveras jamais à te téléporter là-bas."

Gokuu, qui avait porté une main à son front pour commencer à se concentrer, interrompit son geste d'un air étonné.

"Pourquoi pas ?" demanda t-il.

"Réfléchis un peu," fit Kaioh en croisant les bras derrière le dos. "Il n'y a aucun être vivant sur cette planète. Hors si je me souviens bien, ta technique de transposition repose sur la détection de l'énergie vitale."

"C'est vrai," fit Gokuu. "Je n'arriverais jamais à la trouver s'il n'y a absolument aucune forme de vie."

"Je peux vérifier si tu veux, mais je n'avais rien détecté la première fois." Les antennes se remirent à vibrer. Végéta suivait la scène avec intérêt. Il aurait du se douter que s'ils choisissaient une planète dépourvue de vie, Kakarotto ne pourrait pas assurer le transfert.

"Oh, il y a bien quelque chose," s'exclama le roi Kaioh. "Mais ce sont de simples végétaux rudimentaires, je ne sais pas si tu arriveras à détecter leur énergie."

"Je ne saurais jamais si je n'essaie pas," fit Gokuu. Il posa deux doigts sur son front, et se concentra en fronçant des sourcils. Il focalisa toute son attention dans la direction que lui indiquait Kaioh. Au bout d'un moment, son visage sembla se détendre.

"Je crois que je perçois quelque chose," déclara t-il. "C'est très faible, mais effectivement je pense que c'est la bonne planète." Il tourna la tête vers l'autre Saiyen. "Végéta, tu viens ? On y va."

"Tu es sûr de toi ?" demanda Végéta en posant une main sur l'épaule de Gokuu. "Et il y a de l'air, au moins, sur cette planète."

"Ne t'en fais pas," fit Kaioh. "Tu peux me faire confiance, je fais bien mon travail." Végéta inclina légèrement la tête.

"Merci maître Kaioh !" lança Gokuu. "Et au revoir." Il se concentra une dernière fois sur la faible énergie qui se dégageait de la lointaine planète, et disparût.

***

Le jeune Namek fouilla le paysage du regard, en essuyant la sueur qui coulait sur son front. Il lança son lourd sac sur son dos, et s'envola pour avoir un plus grand angle de vue. A l'horizon, le soleil déclinait, et serait couché dans moins d'une heure. Il lui faudrait se dépêcher pour rentrer au village, mais il comptait finir sa tâche avant tout.

Sur leur planète, les membres du peuple Namek travaillaient dur depuis des années pour améliorer leur cadre de vie. Et, entre autres choses, les enfants étaient souvent envoyés à la recherche de graines d'arbres, qui pourraient ensuite être ensemencées aux abords des villages.

Le petit Taneda s'était bien éloigné de son village, mais il savait exactement dans quelle direction se diriger pour rentrer. De plus son sac n'était pas encore tout à fait plein, il aurait encore le temps de trouver des graines avant la fin de la journée. Justement, il aperçut au loin un bosquet d'arbres, et il se dirigea dans cette direction.

En arrivant auprès des arbres, un sourire étira ses lèvres. Il se posa rapidement, et commença de fourrer toutes les graines qu'il trouvait dans son sac. Il suffisait d'ouvrir la coque solide pour libérer plusieurs petites boules noires, qui deviendraient ensuite de grands arbres aux feuilles bleues. Cet endroit ci regorgeait de fruits qui jonchaient le sol. Taneda remarqua qu'il ne pourrait pas tout prendre aujourd'hui. Il lui faudrait donc revenir demain pour finir le travail. Mais le chef de son village serait content, son peuple disposerait de nombreuses variétés de plantes pour les prochains semis.

Une fois son sac plein à craquer, Taneda s'envola, plus lentement à cause du poids juché en travers de ses épaules. Il jeta un dernier regard à la ronde, pour être certain de retrouver l'endroit le lendemain, et s'attarda un peu dans la direction du soleil couchant. On lui avait dit que sur l'ancienne planète Namek, avant sa naissance, il y avait trois soleils et jamais de nuit. Leur nouvelle planète tournait autour d'un unique soleil, mais c'était bien suffisant. Et ça leur permettait maintenant d'assister à de superbes couchers de soleil, où le ciel d'un bleu limpide s'embrasait de chaudes couleurs orangées et jaunes. Les petits nuages éthérés qu'on apercevait uniquement dans ces moments là rajoutaient à la splendeur des couchers du soleil de Namek.

Taneda détourna son regard, et commença à augmenter sa vitesse dans la direction de son village, quand ses yeux furent attirés par une chose étrange. Il ne l'avait pas remarqué en arrivant, mais près du bosquet d'arbres, se trouvait bien un petit cratère. Le petit Namek descendit vers le trou dans le sol pour mieux observer.

C'était bien un cratère, comme ceux creusés par les météorites qui s'écrasent au sol. Il faisait quelques mètres de diamètre. Taneda était d'autant plus intrigué que c'était le premier qu'il voyait -- mais il ne voyait aucun débris de roches aux alentours, rien qui n'indique l'origine de ce cratère. Etrange, il en parlerait au chef dès son retour.

Il allait partir quand un rayon de lumière fut réfléchi dans le fond du trou, et l'éblouit un instant. Le petit Namek posa son sac au sol, intrigué, et descendit dans le cratère avec prudence, pour éviter de glisser. Peut-être que la chaleur de l'impact avait fait fondre les roches au point central, et qu'il allait retrouver une sorte de verre coloré au fond ? Une fois tout au fond de l'entonnoir, Taneda commença à déblayer la poussière pour mieux voir ce qui l'avait ébloui un instant auparavant. Il n'eut pas à travailler longtemps pour découvrir une petite sphère noire, légèrement plus grosse qu'une graine des arbres qui le surplombaient. Le plus intrigant, c'était que la surface de cette graine lui semblait absolument noire, et réfléchissait les rayons de soleil qui l'atteignaient. Il tourna la petite boule dans la paume de sa main -- elle lui semblait chaude, et agréable au toucher.

Séduit par la chose, le petit Namek fourra la pierre -- qu'est-ce que ça pouvait être d'autre ? -- dans son sac, et prit le chemin du retour.



Une fois rentré au village, Taneda entreposa son sac de graines dans la réserve, et garda sa pierre noire avec lui. Puis il se dirigea vers la plus grande maison, celle du chef du village, où tout le monde se réunissait le soir pour la veillée. Il s'installa au milieu du groupe en pleine discussion, et posa son caillou devant lui.

Un adulte qui se tenait à côté de lui remarqua l'objet, et le saisit pour l'examiner attentivement. Il y donna quelques coups du bout de l'ongle. La surface parfaitement lisse renvoya un son plein.

"Qu'est-ce que c'est ?" demanda t-il à Tanéda. Le gamin lui sourit.

"Je ne sais pas, j'ai trouvé ça dans un cratère, vers le Nord."

"Un cratère ? Sans doute une météorite qui s'est écrasée là bas. Tu as trouvé ce caillou au fond ?"

"Oui," acquiesça Taneda.

"Etrange," fit son interlocuteur. Depuis qu'il avait pris la chose en main, il la frottait de son ongle. Mais il n'arrivait pas à rayer la surface noire et luisante de la pierre. "Ca ressemble à une goutte d'un matériau fondu, c'est très solide. Tiens."

Il rendit sa pierre à Taneda, qui la reprit. "C'est sans doute un morceau de la météorite qui a fait ce cratère," ajouta l'adulte, avant de se replonger dans la discussion du groupe.

Taneda fixa sa pierre avec incrédulité. C'était la première météorite qu'il trouvait, il y avait de quoi être fier.

Fin du chapitre 9
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