La révolte

Faîtes-nous partager votre fibre littéraire en écrivant votre propre histoire mettant en scène les personnages de Dragon Ball et, pourquoi pas, de nouveaux ! Seules les fanfictions textes figurent ici.

Re: La révolte

Messagepar Point le Dim Août 06, 2017 18:28

J'ai réellement pas envie de débuter GoT que ce soit génial ou pas, mais si ma fic peut être comparé à ce genre de séries cultes, alors ça ne peut être qu'un compliment ! ( ou bien faut que je rajoute du sesque pour que ce soit encore mieux :o ). La volonté de me diriger au plus vite vers les arcs qui concernent Freezer est justifiée simplement par l'envie de faire avancer le personnage de Ginue. Ma fic étant centrée autour de lui, je ne trouve pas qu'il semble plus brillant que les autres, au contraire de Tial, de Giorno et de Mani. Et c'est aussi car j'avais à la base prévu beaucoup beaucoup plus que ce que je vais narrer, d'une parce que c'est trop long pour pas grand chose, et de deux parce que j'ai toujours aimé le " Ah ah, en fait c'était ça depuis le début mais tu le savais à cause de l'élément X du chapitre 21,7 ! " que je suis en train de développer pour que ça soit encore plus cool tavu.
Et aussi parce que je veux pas me lasser. Je suis quelqu'un qui se lasse très très vite des choses. Je ne sais pas me concentrer sur un truc, mon attention se détourne très rapidement, et écrire toujours sur la même chose ( ici, la guerre et le lol ) va me démotiver. Mais t'inquiètes, t'as pas besoin de commenter plus, t'as déjà fait beaucoup ! Merci !
La révolte
En cours.
Le plus modeste des êtres...Un homme qui fera peur au plus grand des démons...Celui-là même qui en deviendra le guerrier le plus fidèle...


Le fruit de ses tourments
En cours.
Piégé à cause de ses origines, Thalès va tenter de survivre pour venger son peuple. Mais avant tout, il va devoir se battre contre lui-même, et ce sera bien plus dur que ce qu'il imaginait.
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Re: La révolte

Messagepar Point le Dim Oct 22, 2017 4:37

Chapitre 24: Infiltration






Environ 4 années s’écoulèrent suite à la bataille du poste-frontière. Pour les rebelles, ce fut une victoire malheureuse qui s’inscrivit dans le sang. Malgré tout, ils récupérèrent une partie de l’armée de Latcalis, bénéfique ajout. Pour la dictature, ce fut une honteuse défaite : la destruction du passage et les pertes financières et klimiennes furent terribles, tout autant que l’état du Sergent-chef Boraliza, laquelle ne put plus se battre pendant trois années. La reconstruction de l’obligé mur empêcha Rafi et ses troupes de concentrer la totalité de leurs effectifs dans d’autres zones prioritaires, et en particulier l’Ouest et la guerre contre Morio. Le seul point positif se découvrit comme la trahison du guerrier de Latcalis qui rejoignit leurs rangs et gravit les échelons de manière fulgurante. Chaque camp paré de ses champions, la guerre s’accélérait. Prenant du terrain sur le régime, Giorno Gévanna et Vinegar Diavlo gagnaient de plus en plus de place au sein même des quartiers principaux de la mégalopole. Le Grand Général durcit encore sa politique, annihilant de plus en plus la notion de liberté. Malgré les moyens phénoménaux employés dans la défense, les attaques concentrées sur plusieurs champs de batailles laissèrent alors l’intégralité du sud-est du pays aux rebelles. N’ayant plus besoin de se réfugier, ils bénéficiaient d’une base d’opération efficace. Malgré la rivalité entre les deux partis rebelles, la coopération fut inévitable mais les quartiers de chacun divisés.

A Morio, grâce à trois des natifs de la jungle qui escaladèrent la tour Zema, les cinq guerriers divins descendirent pour participer au combat. Envoyés face au plus fidèle stratège de Rafi K. Ouki, le sadique Memento Sven-Tvsekoeg, ils parvinrent à le contenir. Les No Klimian’s Land finirent par se remplir et le champ de bataille se vit plus praticable. Les affrontements plus directs étaient plus récurrents mais l’avantage n’était pas deviné. La grande base principale ouest fut alors prise et mise à sac, obligeant une retraite jusqu’autour de la citadelle de Thomore. Des bases cardinales, seule celle de l'ouest tenait encore. Elle ne pourra pas y parvenir indéfiniment : les forces de Giorno se condensaient en périphérie.

La tête de la dictature le savait : les forces rebelles gagnaient du terrain, et la guerre tournait mal pour eux. Mais ils étaient loin d’être abattus. Rafi obligea la plus grosse partie de ses citoyens à se replier aux alentours de la citadelle. Tentant d’empêcher au mieux le recrutement rebelle, il s’assurait aussi d’avorter les bombardements éventuels en se servant des gens comme boucliers. Depuis un an, le champ de bataille se stabilisait. Giorno et Diavlo ne parvenait plus à gagner autant de terrain qu’avant. Les offensives des généraux écrasaient d’ailleurs toute insurrection adverse à partir du moment où le combat se voyait à ciel ouvert.

Une semaine passa sans que de véritables escarmouches ne se produisent. La base Ouest était le dernier établissement qui empêchait l’accès à la citadelle de Thomore. Les espions rebelles ont reçues la mission d’opérer à l’intérieur. Il y aurait, dit on, une arme destructrice endormie depuis quatre ans. Que signifiait ce repère temporel ? Quatre ans était aussi la venue de l’armée de Latcalis. Les soupçons de Diavlo furent décuplés, et plusieurs fois il émit la possibilité de trahison de la part des natifs de la forêt et même de Giorno. Pour être sûr de l’intégrité de ceux-ci, il envoya avec les espions du leader aux lunettes noires ses propres champions.

Les quatre klimiens pénétraient alors avec astuce et discrétion dans la base sud.


* * *



Dans huit secondes, le garde en patrouille tournerait dans l’allée et disparaîtra. Ginue s’extirpa du camion à ordures dans lequel il s’était introduit et fit mouvoir ses yeux dans toutes les directions. Il ne remarqua pas plus que les deux allées qui se tenaient devant lui. Il n’eut pas de mal à se relever, sa nouvelle prothèse à la jambe étant parfaitement adaptée à cette dernière. Son attirail était aussi léger que lui : un couteau de lancer de qualité supérieure et un autre plus adapté au combat rapproché, un simple plastron en cuir et pantalon de même facture libéraient ses mouvements et faisaient de toute manière écho à sa force ridicule.

Il tapota sur le dessus du véhicule et un homme de très grande taille en sortit. Les antennes sciées, les pupilles tatouées de rouge et la mâchoire noircie par l’encre lui conféraient une apparence plutôt démoniaque. Il était très bien entretenu et aimait porter cette combinaison entièrement grise et beaucoup trop moulante. Second de Diavlo et son principal informateur, Baal accompagnait le jeune Ginue et le surveillait. Ses compétences en infiltration et en combat rapproché étaient très connus des services de la dictature, en mal.

Suivant, le vieux Mephisto fit craquer son dos. Vétéran de toutes les guerres, il n’avait jamais été abattu malgré son statut de fantassin. Laissant les huit décennies lui succéder, il continuait son combat contre la mort en l’affrontant dès qu’il le pouvait. Chaque année qui passait lui donnait envie de se trancher une nouvelle fois la peau sur ses bras. Véritables vestiges de cicatrices, de ses doigts à ses épaules étaient de véritables atouts combinés à tout ce qui peut être tenu.

Enfin, le mastodonte posa pieds à terre. Montagne infâme de muscles, son visage était masqué par des charnières pour éviter qu’on ne remarque ses plaies. En armure de cuir, tout comme Ginue, il fit quelques lourds pas en avant, opérant des déplacements bizarres avec ses bras, et après quelques mètres…

...trébucha et se traîna sur le sol.

-Pas facile de bouger dans ce nouveau corps, hein Tekla ? chuchota Ginue.

-Je suis trop lourd et trop gros...c’est perturbant, grogna-t-il.

-Tu aurais préféré que ce soit moi qui échange avec lui ? Déjà que je ne suis pas capable de marcher, ricana-t-il.

-Faites vous discrets, sales gosses, susurra agressivement Baal en aidant Tekla à se relever.

Devant eux, l’arrière de la base ouest. Heureusement que cette heure extrêmement tardive de la nuit permettait une interpellation minimale des surveillants. En vérité, la paranoïa de Rafi se voyait très peu impactée par l’horaire...mais il était quand même question d’une dizaine de patrouilleurs en moins. Tout bonus était bon à prendre. Ils avaient pénétrés dans une camionnette de déchets et avaient attendus son transport jusqu’aux zones autour de la base sud. Les camions ayant une capacité extrême, ils ne se déchargeaient qu’un jour sur deux et le reste du temps, étaient stationnés à l’intérieur. Ayant patientés, entassés dedans, pendant plusieurs heures, ils ne sentaient pas très bon et semblaient engourdis. L’astuce de Baal fit preuve quand il jeta sur le sol un paquet enveloppé dans du plastique :

-Tenues de rechanges qui devraient pas sentir. Dépêchez vous de les mettre ou retournez dans le camion.

Ils enfilèrent alors ces combinaisons intégralement noires, capuche comprise et poches à armes intégrées. Les anciennes tenues remplirent le camion.

Mephisto s’approcha du mur et y colla son oreille. Il attendit alors quelques secondes puis changea d’oreille. Enfin, il se retourna :

-A gauche, ils sont au moins deux et bougent peu. A droite, ils sont trois, et ils marchent vers nous.

D’un regard, Baal fit comprendre qu’il allait s’occuper des immobiles. Il détala dans les ombres et fonça jusqu’à eux. Ils le virent à la dernière seconde et levèrent leurs fusils, mais leurs têtes s’entrechoquèrent trop violemment pour que leurs cerveaux puissent envoyer un signal d’information autorisant l’appui sur la détente. Assommés, le second de Diavlo leur appuyant sur la gorge et les tua. De l’autre coté, c’est Ginue qui, en les voyant avancer et en se voyant rater le lancer de couteau, corrigea la trajectoire et en abattit un. Et Mephisto coupa la respiration d’un autre, vola son arme, la plaça sous le menton du second, tira, balaya les jambes du premier, attrapa ses antennes alors qu’il n’était pas encore au sol, et l’y emmena assez vite pour lui fendre le crâne.

La détonation alerta quelques personnes, mais le groupe avait déjà disparu.

Une porte en fer leur servit d’échappatoire vers l’intérieur. Avançant en premier, le vieillard repérait les ennemis et s’en occupait, supporté par Ginue et sa double-vue. Ce bâtiment était encore loin de la réelle base sud. Ils n’étaient que dans les appartements du personnel, soit la zone la moins dangereuse du complexe, évitant donc celle des élites, des soldats et de développement. Enfin, c’était cette dernière qui intéressait le groupe : c’était là qu’était ce fameux secret. Finalement, le but des quatre protagonistes n’était pas clair. Ils ne savaient pas ce qu’il se tramait, et prendraient mesures nécessaires au moment nécessaire. Si c’était une arme, ils la détruiraient. Si c’était un traître ou un nouvel ennemi, ils s’en débarrasseraient.

Là, Tekla s’arrêta net. Une carte du complexe se voyait affichée au mur. Les trois autres s’y attardèrent, et ils décidèrent d’un chemin à prendre. Après ces quelques couloirs, ils trouveraient une passerelle et rejoindraient le complexe prisé. Encore fallait-il y parvenir, mais leurs capacités respectives devraient suffire.


* * *



-Monsieur, une alerte pour vous, si je puis vous importuner ! trembla en accourant le plus banal des klimiens en direction de son supérieur.

-Allez-y.

-Des individus, certainement rebelles, se sont infiltrés dans le complexe. Ils sont quatre, dont deux connus : Azimo « Baal » Daniel et le démon de Talia Altaël, récemment disparu et à compté d’aujourd’hui considéré comme traître. Ils ont pénétrés ici et nous ne les retrouvons pas. L’alerte a été lancée et je me devais de venir vous annoncer cela.

-Je vois…

La salle était énorme. Véritable bijou d’architecture, coincé sous six étages d’ascenseur et plusieurs dizaines de mètres de terre, presque deux kilomètres carrés avaient été creusés pour y abriter toutes sortes d’expériences au nom de la dictature. Quelques scientifiques y habitaient même. Toutes les pièces rattachées à l’endroit participaient à son fonctionnement. Très métallique, ses parois lisses donnaient un style très nouveau, très moderne. Mais le plus beau était le centre : c’était là qu’était l’arme suprême de la dictature même, dont on ne pouvait finalement pas correctement donner un nom par rapport à sa forme. En fait, il y avait un énorme canon, bien plus grand et bien imposant que ceux qu’on a l’habitude de voir, mais pas énorme au point de dépasser une maison. Après, sa forme montrait un canon. L’aspect cylindrique de la machine rapprochait, en tout cas, celle-ci d’un canon, mais le bout cubique pouvait faire penser à autre chose.

Par contre, que penser des nombreux médecins tout autour de la-dite arme ?

Il y avait un klimien en dessous. Un énorme klimien qui portait le canon sur son dos. C’était impossible, complètement incohérent : qui pouvait se targuer de posséder une telle force pour soulever sans effort autant de kilogrammes ? La présence de docteurs devait y être pour quelque chose, ils devaient ou le doper ou l’aider à encaisser le contrecoup.

Soudainement, des cris venant d’un ascenseur se firent entendre sur une plate-forme éloignée en hauteur. Le gradé près du canon géant aperçut même un scientifique passer par-dessus la barrière destinée à protéger le klimien moyen de la chute. Grognant, il hurla à ceux qui s’amusaient à infiltrer la base quelques mots, d’une voix plutôt nasillarde :

-Savez-vous ce que vous faites, intrus ?

Aucune réponse autre que celle des quelques épines censées abattre les assaillants, et l’effroi des tireurs fraîchement mis au tapis. On discernait leur avancée par le nombre de corps que l’on voyait voler, et au bout d’une quinzaine de mètres enfin la réaction du général se fit plus véhémente. Arrachant sa longue cape rouge qui traînait sur les dalles métalliques, il fit pareil avec sa longue carcasse d’acier qui recouvrait ses bras, laissant découvrir des gants rouges et de fins muscles sculptés. Sa ceinture et ses brassards verdâtres passaient à merveille avec son pantalon ample mauve et ses chaussures pointues brunes. Quand on s’attardait sur son visage, on remarquait la dureté de son regard, abattu par des années d’habileté en art de stratégie de la guerre : le fait d’observer la position de chacun de ses soldats à une vitesse hallucinante en avait dessiné des marques autour de ses arcades, laissant le doute quand à l’état de cette partie du visage. Son antenne et son oreille droite étaient balafrées en partie par quelques flammes qui avaient peintes des cicatrices, témoignant de beaucoup de choses.

Et sans crier gare, le gradé lança en balayant l’espace devant lui des flèches de ki.

La célérité des projectiles dépassa la résistance de l’acier des barrières et pénétra même dans les murs derrière en brûlant toute matière qui fumera encore pour un certain temps. Par malchance, même, l’un des employés s’en prit une dans le ventre et y laissa la vie…

...quant aux envahisseurs, ils y échappèrent avec brio.

Même Tekla dans le corps de ce fameux Altaël, d’une force étonnante, ne fut touché. Il commençait à apprendre à courir avec ces muscles énormes. Quand à Ginue, son don de prescience était devenu une banalité, il s’en servait encore plus intuitivement qu’il respirait. Baal et Mephisto en tête, le groupe avançait sans difficulté, malgré les assauts incessants de tirs venus de toutes parts. Malgré leur avancée, ils ne savaient toujours pas ce qu’ils cherchaient. Le tour effectué de la salle ronde, ils se dispersèrent aussi vite que le gradé rechargeait ses munitions de ki en se concentrant pour en malaxer un maximum. Tekla et Ginue pénétraient dans les bureaux et cherchaient des documents compromettants, puis bazardaient ce qui ne les intéressaient pas. Les deux alliés de Diavlo bondirent directement vers l’ennemi principal et le canon, faisant fuir les quelques médecins encore là, ils firent face à leur adversaire, prêts à en découdre.

Instinctivement, Baal passa le mot à son équipier :

-Gobels Airémaire. Il est des neufs, ou de ce qu’il en reste.

Perturbé dans ses machinations par leur arrivée, le nommé leva son visage vers ses nouveaux jouets et leur adressa une provocation :

-Diavlo n’est pas capable de se débrouiller tout seul ?

-Disons que se débarrasser de toi ne nécessite pas son déplacement, rétorqua Baal.

-Viendra-t-il me voir pour récupérer vos cadavres ?

-Peut-être, mais ils seront alors auprès du tien, gamin.

Une aura orangée s’éleva autour d’Airémaire : une teinte particulièrement rare. Les études sur l’énergie des institutions klimiennes – point sur lequel s’accorderaient les scientifiques de Morio et de Talia – déduisaient que parmi l’arbre des couleurs, l’orange se voyait être la moins acquise des auras. Dans certaines cultures, c’était synonyme de puissance. Mais Gobels Airémaire s’en fichait éperdument, et fonça sur Mephisto en croisant les bras. Pour dire la vérité, il préparait de véritables lames de ki entre chacun de ses doigts. Tranchant l’air car le vieillard avait esquivé, un sillage de flammes se figea dans l’air, preuve de la véhémence de son attaque. Absolument au même moment, Baal brandissait son poing en avant pour briser une côte du gradé, lequel appuya sur le sol avec sa jambe pour opérer un spectaculaire salto en avant qui empêcha les deux hommes de Diavlo de le toucher. Dos à ses ennemis, Airémaire jeta au jugé ses lames en arrière, espérant toucher l’un des deux, mais ces derniers étaient malins : ils se rapprochèrent. Pour éviter de toucher l’homme sous le canon, Gobels savait avoir jetés ses projectiles de mort dans la périphérie d’un large cône autour du canon.

Et la réaction s’organisa comme une danse.

Ramassant une seringue dont il brisa le contenu – sinon quoi cela aurait pu être un dopant quelconque – Mephisto se dirigea avec le poing de Baal dans la nuque de son ennemi, qui se retourna en balançant deux nouvelles lames. Se divisant, le duo accepta de participer à l’affrontement contre chaque bras. La pointe de la seringue pénétra entièrement dans une épaule gauche dénudée, mais…

...seulement car l’autre coté du corps écrasait la mâchoire de Baal.

Ne pouvant se concentrer sur les deux en même temps, Airémaire préféra tuer le plus dangereux d’abord, et para le coup de poing en levant agilement son genou avant de coller sa propre droite. Projeté en arrière, le blessé fit un retourné acrobatique pour se redresser. Étonné par le choix de Gobels, l’attention de Mephisto fut presque divisée. Ce presque était déjà de trop. Ses doigts n’atteignirent pas sa cible, soit les yeux du membre des neufs – dans un espoir de les percer – car son poignet fut arrêté par un bras gauche plus vif que le sentiment de s’être fait piquer. Un coup de crâne brutal termina de le repousser.

Arrachant la seringue d’un coup sec, un sourire se dessina sur le visage d’Airémaire :

-Pas mal pour des larbins.

-Pas mal pour un esclave, se pressa de dire Memento.

-Pour qui me prenez-vous, déchet ? Vous me dérangez, je vais en finir. N’hésitez pas, tentez le tout pour le tout, et échouez !

Dès la dernière syllabe prononcée, deux sabres d’énergie s’échappèrent de ses paumes et prirent place dans deux poings brûlants. Airémaire s’élança alors, et encore une fois le sillage de son énergie embellit la scène. Baal tapa sur l’épaule de son coéquipier et chuchota quelques vifs paroles avant de lui-même, armé de son couteau soigneusement dissimulé sous ses vêtements, se diriger sans courir vers la bête klimienne qui le trancherait inévitablement. S’il ne réagissait pas, il serait tranché en quatre, en croix, une expression morbide de la victoire pour la dictature. S’il ne bougeait, n’attaquait pas, il perdrait. Rien n’était certainement sur ce monde assez vif pour sauver Baal. Et pourtant…

...Gobels se stoppa net, le tranchant énergétique de ses armes à deux centimètres de la gorge ennemie.

Mephisto était assis, jouant avec son poignard, le jetant et le rattrapant dans sa main, un genou levé et l’autre jambe tendue. Il ne regardait pas son ennemi, celui-là même qui était bien plus fort qu’eux réunis, mais les plate-formes surélevées, cherchant Ginue et Tekla du regard. Il n’avait plus d’intérêt pour cette partie du combat, il ne considérait même plus Airémaire comme son adversaire.

L’homme sous le canon était-il important ?

C’était le pari des seconds de Diavlo. Si le haut-gradé avait menée à terme course folle, son œuvre aurait été détruite. Il grogna et opéra un saut de retraite :

-Misérables...Vous vivez dans le déni depuis bien trop longtemps, qui êtes vous donc pour vous croire capable de mettre fin à la dictature !?

-Regarde bien, Baal, tu ne l’as pas reconnu, ce mastodonte derrière moi ? interrogea, ignorant totalement Airémaire, le preneur d’otage.

-Maintenant que tu me le dis, je crois l’avoir déjà vu.

-Une vieille légende que l’on croyait éteinte voilà bien des années, mais il ne mérite pas cette fin.

-Attends Mephisto, moi je l’bute si tu le fais pas, on va pas garder ça à portée de tir de nos installations !

-Nous allons détruire le canon seulement, vu son état, ça m’étonne que le temps l’ai gardé. Dans un sens, il me ressemble.

-Allez tes fichus états d’âmes ! Baal lécha du regard les deux épées et finit par accorder de l’intérêt à la présence de Gobels. Ah ! Qu’est ce qu’on va bien pouvoir faire de lui quand il clamsera ? On va le récupérer et en faire un zombie ?

-Tu te crois intelligent, gamin ? Vous périrez dans peu de temps, broncha-t-il.

-Ah oui ? Explique.

-Regarde au-dessus de ta tête ! hurla-t-il.

Ils sentirent presque le ki affluer en masse à quelques mètres de leurs têtes : des centaines de lames aiguisées se formaient en groupe étonnamment coordonnées en paquets. L’aura d’Airémaire explosa tout autour de lui, et il jubilait. Tendant ses bras vers l’avant, il n’avait qu’un mouvement à faire pour que sa machinerie ne termine ce combat, qu’un arc de cercle à entamer pour que l’ordre soit donné.

Mephisto et Baal se redressèrent d’un coup. Ils savaient qu’ils ne survivraient pas, ou difficilement, à une telle pluie de couteaux. Alors, ils fomentèrent chacun de leur coté une manière d’y survivre, mais le feu que composait le ki de ces armes empêcherait forcément n’importe quel bouclier de résister. Même, se cacher derrière le klimien sous le canon ne pouvait constituer une barrière efficace, car une simple inclinaison, une simple redirection signifierait des dégâts létaux.

Là, Gobels leur parla :

-Une dernière volonté ?

Les deux compères le fixèrent, immobiles. Le vieux fantassin rétorqua d’abord :

-J’aurai aimé comprendre pourquoi tu nous as laissé vivre quelques secondes de plus.

-Et moi, pourquoi la dictature s’amuse à employer ton genre de sous-doués.

Airémaire ne comprenait pas la cause de leur optimisme. Ce fut seulement quand son dos faillit se plier en deux, complètement assaillit par un poing gigantesque, qu’il perçut comme un début de justification. Obnubilé par son affrontement, il avait oublié les deux autres. Mais même s’il chutait, hébété par la force titanesque du corps d’Altaël – maintenant Tekla – il n’en avait pas fini avec Mephisto et Baal. Presque au sol, à la limite entre la conscience et l’inconscience, il demanda à ses lames de s’abattre.

Le son aiguë qui en découla fut horrible, et le sang qu’elles recueillirent bien pire.

Airémaire, vaincu en un coup par surprise, gisait sur le sol, loin de la mort, et tout aussi loin de la victoire. Ginue, ne voulant pas tuer quiconque, déplaça son corps vers l’intérieur de la structure, intimidant au passage un médecin réfugié derrière un bureau. Quand il retrouva ses complices, il remarqua l’état de ces derniers, et s’en voulut de ne pas avoir pu les prévenir alors qu’il avait tout vu.

Baal n’avait été brûlé qu’à la cuisse, ce qui l’empêcherait de courir, mais Mephisto avait tout encaissé dans la chute complètement aléatoire des lames désordonnées. Les tranchants s’étaient figés dans ses bras, pour cinq, dans le dos, pour deux, dans les mollets, pour trois, dans le pied gauche, pour une, dans l’oreille, pour une dernière, avant qu’elles ne disparaissent, structure du ki oblige. Il était évanoui, et malgré les tentatives de réanimation de son binôme, ne se réveilla pas.

-Il faut l’évacuer, où est Airémaire !? cria Baal, presque affolé.

-Hors d’état de nuire, j’ai caché son cadavre un peu plus loin.

-Il est mort !?

-Sa colonne a été brisée par Tekla. Mais nous nous occuperont de discuter plus tard, il faut fuir maintenant.

Depuis déjà plusieurs minutes, la sonnerie d’alerte assourdissait tout le monde. Toute la base était à l’émoi, et les chances d’échappée du groupe, avec un blessé grave, étaient menacées.


* * *



Les rebelles, alors possesseurs d’une grosse partie de la mégalopole, avaient quand même gardés leurs habitudes. Leurs quartiers généraux se voyaient nombreux pour éviter que toutes les informations convergent en un même point pour les espions de la dictature. Ainsi ce fut dans cet arbre gigantesque, fameux point de vue, autrefois appelé la tour « Drump », qu’actuellement les quatre figures essentielles de la rébellion s’étaient réunies, toutes ici pour discuter d’une offensive particulière. Ces figures se voyaient toutes accompagnées de gardes du corps choisis personnellement, pas pour réellement protéger d’une altercation avec une autre, mais bien pour endiguer une attaque de la dictature au moyen d’une élite.

Pour les présentations…

Son manteau noir, ultra épais, camouflant l’intégralité de son corps qu’on devinait plutôt fort, était surmonté d’un chapeau melon aux reflets bleus marine. Entre les boutons, qui n’étaient donc pas fermés, on apercevait la chemise de qualité étonnante, certainement trop onéreuse, qui le caractérisait, et que dire de son pantalon d’une facture similaire ? Même ses bottes noires ébènes se voyaient un peu cachées par le manteau. Son cigare éternellement accroché entre ses canines, Diavlo, avec son regard ahuri qui n’inspirait pas confiance, demandait d’un claquement de doigts – gantés – à son garde personnel, Duriel, une brute dans le pure sens du terme, au torse nu et au short brisé par sa petitesse par rapport aux mollets puissants qu’il avait, d’avancer.

Il posa sa paume sur la table ronde qui siégeait au centre de la pièce et ricana, ses arcades froncées, démontrant une détermination certaine, mais aussi un agacement :

-J’espère que cette fois, Candya, nous aurons un véritable plan. J’en ai marre d’envoyer mes gars au casse-pipe pour tes beaux yeux.

La dénommée fit d’un simple signe de l’œil à Diavlo de bouger sa grosse main de la table qu’elle avait longuement préparée. Il s’exécuta. Ensuite, la klimienne décroisa les bras pour, elle, aplatir une position de la carte qui était dessinée sur une large feuille, une carte de Talia et alentours, sur le grand bureau. Malgré le temps qui passait, la mère de Tekla n’avait jamais autant parut vigoureuse. Ses traits montraient la dureté de ses décisions et l’implacabilité de sa détermination. Il s’en était passé du temps depuis qu’elle était arrivée dans ce pays, il s’en était fallu des batailles pour qu’elle trouve sa place parmi le haut-commandement rebelle. Sa tenue militaire en témoignait. D’une puissante intonation, elle montra une grande tranchée qui longeait les No Klimian’s Land et s’arrêtait pas loin des limites entre la zone contestée et la zone occupée par la dictature :

-Ce long sentier est sûr, Vinegar. Mes unités et moi même y sont allées pour tâter le terrain. Entier a débusqué des tireurs d’élites et après interrogation, nous avons pisté leurs repères. Nous contrôlons plusieurs points de sorties potentiels des soldats du Grand Général.

-Rafi est bien capable de sacrifier des hommes pour brouiller nos pistes. Et si ce n’est pas lui, alors c’est Memento. Je ne peux pas accepter de vous donner de mes gars sur ce coup sans résultats plus poussés, d’autant plus que mes seconds ne sont toujours pas revenus, vous vous souvenez, de leur mission suicide ! répliqua Diavlo, une veine sur la tempe.

Une voix s’éleva encore plus véhémente, et c’était Entier, compagnon et garde du corps de Candya :

-Comme si cette mission ne concernait que vous ! Vous avez insisté pour que mon fils et Ginue accompagnent vos larbins, s’ils y passent, je m’occuperai personnellement de vous, Diavlo !

L’ambiance s’échauffait. Diavlo allait répondre et mettre de l’huile sur le feu, mais intervint le troisième membre, sur quatre, de l’affaire, en la personne de Giorno, éternellement affublé de ses lunettes et de son manteau de cuir – et accessoirement, de ses bandages qui ne seront jamais enlevés, brûlures obligent :

-Je pense que si nous voulons trouver un terrain d’entente, nous devrions éviter de parler de ceci, d’autant qu’il n’y a aucune raison pour que des guerriers aussi expérimentés que Baal et Mephisto et des atouts aussi importants que Ginue et Tekla n’échouent.

Pour le bien des négociations, tout le monde se tut, non sans s’échanger de dangereux regards. Puis, Giorno reprit :

-Je me permets de prendre position contre chacun de vous. Candya, vous…

-Arrête ça Giorno, tutoies moi comme tout le monde.

-Meh...Enfin...Candya, tu as potentiellement une ligne d’attaque intéressante, mais qui manque de rigueur. Tes attaques incertaines ont très souvent fonctionnées, mais nous avons perdus beaucoup, beaucoup de monde dans ces batailles. Ce que Diavlo essaie de dire, c’est qu’il considère qu’il paie bien plus lourd que nous en armes et en hommes.

-Je suis pas si riche que ça, mais niveau taxes, putain…

-Pas la peine d’en rajouter, reprit Giorno. Ce que je propose, c’est d’abord d’attendre le retour de nos quatre amis. Sans nos plus puissantes unités, nous ne pourrons rien mener sur la base sud. Ensuite, nous allons devoir opérer plus rapidement. Nous savons que Rafi prépare un bombardement massif à cause de son projet de destruction massive. Si le temps venait à nous manquer, nous perdrions inévitablement.

-Et donc nous attendons encore ? grimaça Candya.

-D’un coté, nous ne pouvons attendre. De l’autre, la seule solution qui s’offre à nous, la tienne, est incertaine. Nous n’allons pas utiliser toutes nos ressources pour tomber dans un piège, mais nous n’allons pas utiliser toutes nos ressources pour attendre de voir si c’est un piège. Nous sommes bloqués.

Un Fugo presque endormi, la momie de la rébellion comme on l’appelait, à cause de son masque blanc qu’il ne retirera jamais, se décala sur le coté, pour laisser au dernier des quatre et son garde personnel, qui n’était pas une figure connue, la possibilité de passer sur son fauteuil roulant. Bloqué devant la table, il jeta quelques coups d’œil et finit par une conclusion :

-Vous êtes bien plus fougueux que nous n’étions à l’époque. Diavlo, je sais que ce n’est pas dans ton genre d’être impulsif, mais c’est en traînant que nous perdrons. Tu as peur de donner de tes unités ? Alors, que fais-tu ici ?

-Je déteste tes leçons de morale, Bruno.

-Et moi je n’apprécie pas ton sens du sacrifice qui s’amenuise de jours en jours. Nos vies ne signifient rien, elles ne sont que des outils au service de la justice. Alors, nous allons suivre le plan de Candya. C’est risqué, des gens mourront dans nos rangs, des sacrifices inutiles, des décès vains surgiront de toutes parts, mais nous gagnerons. Nous avons toujours gagné, car nous avons toujours sacrifié.

Giorno, Diavlo et Candya le regardèrent comme on regardait un sage, mais n’étaient pas d’accords avec lui. Il semblait avoir raison, et pourtant il tenait des propos qui n’engageait qu’une opinion un peu extrême. C’est Giorno qui prit la parole en premier pour répondre :

-Le sens du sacrifice ne signifie pas qu’il faut jeter en pâture tout le monde.

-Et nous ne perdront d’autant plus de gars que la puissance d’un piège, s’il y en a un, rajouta Diavlo.

-Oui, il faut être véhément, mais ne pas lancer notre vie dans une incertitude. Je suis folle, mais pas à ce point, fit Candya.

Là, Bruno se retourna et alla se recaler sur le mur, plus confortablement :

-Je ne suis plus de la partie, et je sens que je ne le serais définitivement plus dans peu de temps. J’aimerai voir la dictature tomber avant la fin de ma vie. J’ai passé l’entièreté de ma vie à lutter contre Rafi. Nous sommes si prêts du but...et vous avancez si peu.

Fugo parvint à s’approcher de son vieux mentor et commençait à serrer les dents. L’attention de tout le monde se détourna d’un éventuel début de compassion...et se dirigea vers la colère du borgne :

-Depuis le début, vous n’avez agit que dans des lieux isolés, et nos vous avons toujours suivis. Nos stratégies ont toujours été planifiées des mois à l’avance, pointilleusement, minutieusement, au contraire de Diavlo qui menait des attaques expéditives. Est-ce la peur qui vous a changé ? Est-ce que vous pensez que nous allons perdre cette guerre, que nous échouerons parce que vous n’êtes plus aux commandes ? De la lâcheté ou de l’égoïsme pur ? Je ne sais plus si je vous reconnais Bruno.

Presque comme s’il allait l’agresser, le garde du corps s’interposa. Fugo recula non sans tenter de l’intimider de son regard divisé. Bruno parut troublé, et en ce sens, serra les dents. Il finit par écraser les accoudoirs de sa chaise et à forcer pour se lever. Et l’on vit, sous ses paupières meurtries, quelques larmes. Il parvint à poser ses jambes, et on le regardait comme on voyait un dieu revenir d’entre les morts. Une fois à portée de taille des autres, sa souffrance était bien visible mais il la contenait pour annoncer son plan aux autres :

-Mon temps est révolu, comme tu l’as précisé, Fugo. Mon sacrifice il y a quatre ans nous a offerts beaucoup : Kavoth est mort, son neveu dans notre camp, et la base nord mise à sac. Mais l’évènement majeur fut celui de la mise au commandement de Giorno.

-Bruno...je…

-Grâce à lui, nous avons pu récupérer les précieuses ressources de Latcalis, et avons mêmes été mis en contact avec une forme de vie extra-klimienne. Maintenant, nous sommes proches de vaincre une bonne fois pour toute l’armée de la dictature. Et pour cela, je vais intervenir, une dernière fois. Candya, ton plan sera le notre, Diavlo, je veux tes hommes sur le coup.

-Comment comptes-tu garantir nos chances ? questionna Candya.

-En fonction de ça, on verra ce que je te file, répondit Vinegar.

Bruno contempla l’assistance et ses larmes cessèrent de s’écouler. Il était plus que déterminé cette fois. Serrant les poings, il détacha de sa gorge son ultime idée, son ultime ordre :

-Je pénétrerai seul dans l’engouffrement que nous cherchons à percer, une incroyable bombe attachée à mon corps. Lorsque je ne serai plus, je sais que vos troupes sauront couvrir leurs visages de balles, et me venger.

Même les mouches étaient pétrifiées, même le silence se demandait de faire moins de bruit, tant les déclarations de Bruno étaient perturbantes. Là, s’éleva Giorno, son plus proche ami ici, abasourdi :

-Nous ne pouvons pas te laisser faire ça.

Il eut un rictus, un rictus malsain, en le fixant :

-Vous ne pouvez pas m’empêcher de faire ça.
Dernière édition par Point le Sam Nov 04, 2017 15:54, édité 2 fois.
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Re: La révolte

Messagepar Artikod le Lun Oct 30, 2017 0:59

Fiouuuu j'y suis arrivé, finalement :o
Bon, je vais essayer de commenter pour finir dans le temps imparti - dans l'espoir que mon corps me lâche pas en cours de route :mrgreen: - mais j'améliorerai ça demain. Ou quand j'y penserai, et que j'aurais le temps. Demain quoi. Je perds vachement de temps pour rien.

Donc, j'ai tout lu. Tu dois t'en douter vu que je commente >< merde, je sens que je deviens lourd.

Alors, je dois bien avouer que j'ai eu du mal à rentrer dedans au début, avec le prologue et le chapitre 1, mais après, tout est allé. J'ai adoré l'humour utilisé, notamment l'interruption du combat entre Kavoth et Bruno & Giorno par Mani, j'avoue avoir rigolé comme un débile alors que j'étais seul dans ma chambre. La déformation des pseudos de gens d'ici est bien fun aussi.
Les combats étaient super aussi, mention spéciale à celui contre Ein, où j'ai absolument tout réussi à m'imaginer, de souvenirs.
En vrai, je crois que j'aurais pas besoin d'éditer ça demain. Pas que j'ai pas envie, ou quoi que ce soit, au contraire. J'ai vraiment envie d'être utile, et de te permettre de progresser, même un peu, mais là, je suis obligé de l'admettre, je suis pas à un niveau d'écriture assez élevé pour réussir à faire une remarque constructive. Bien sûr, c'est pas parfait, mais, de mon point de vue, c'est vraiment excellent !

Maintenant que j'ai rattrapé mon retard, je continuerai de suivre ! Bonne continuation !
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Re: La révolte

Messagepar omurah le Dim Nov 12, 2017 21:55

Ma foi, un très bon chapitre dans l'ensemble, avec une fin à la hauteur :)

Wallah ça manque de Mani, mais bon, il faut savoir se faire désirer aussi :mrgreen:

L'apparition du gars des 9 était bien cool, sa défaite plus rapide que je n'aurais cru mais en même temps, il en reste encore 8 ou 7 autres donc c'est un peu normal que les héros décrochent au moins une victoire d'importance :p

Le reste (outre le mec qui supportait un canon) c'est de la tactique et du verbiage militaire jusqu'à plus soif, mais il se trouve que je suis très friand de verbiage militaire donc tu as au moins en moi un bon client ^^

Donc, très bon chapitre dans l'ensemble

Apparemment, le titre de La Révolte ne ferait pas référence uniquement à la révolte sur Klim, du coup je suis curieux de voir la gueule qu'aura l'autre révolte quand elle arrivera si elle arrive ^^

GG et bonne chance !
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Re: La révolte

Messagepar Point le Dim Nov 12, 2017 22:07

omurah a écrit:Ma foi, un très bon chapitre dans l'ensemble, avec une fin à la hauteur


A hauteur de quinze centimètres d'après l'échelle de moyenne des tailles des races découvertes par l'Empire depuis l'an 0 si tu veux plus de détails :)

omurah a écrit:Wallah ça manque de Mani, mais bon, il faut savoir se faire désirer aussi


Et aussi de Naranz, héhé. Y'a du people en moins.

omurah a écrit:L'apparition du gars des 9 était bien cool, sa défaite plus rapide que je n'aurais cru mais en même temps, il en reste encore 8 ou 7 autres donc c'est un peu normal que les héros décrochent au moins une victoire d'importance :p


On en connait que trois pour le moment: Kavoth ( vaincu ), Boraliza ( vaincue, mais remise sur mandibules ) et le fameux Airémaire, bien vaincu comme il faut.
Je suis même pas sûr de tous les faire apparaître ololol

omurah a écrit:Le reste (outre le mec qui supportait un canon) c'est de la tactique et du verbiage militaire jusqu'à plus soif, mais il se trouve que je suis très friand de verbiage militaire donc tu as au moins en moi un bon client ^^


Bof, je fais surtout ça pour garder de la cohérence et trouver un moyen de logique que tout le monde se foute sur la gueule héhé. Et toi qui fait parfois attention aux détails; j'ai été étonné que tu ne remarques pas les petites apparitions d'Entier. Explication soon :)

omurah a écrit:Apparemment, le titre de La Révolte ne ferait pas référence uniquement à la révolte sur Klim, du coup je suis curieux de voir la gueule qu'aura l'autre révolte quand elle arrivera si elle arrive ^^


Sans spoiler cette magnifique histoire, il est effectivement question de plusieurs révoltes. Quatre pour être exactes, mais ne nous précipitons pas sur le mot en question qui pourrait avoir plusieurs significations.

Merci beaucoup man !
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Re: La révolte

Messagepar Point le Jeu Jan 18, 2018 10:56

Chapitre spécial: Contacts




Irrégulières et légères. C’était comme cela qu’Ein considérait les venues de Tial. Elle lui reprochait de ne pas lui offrir assez pour ce qu’elle donnait en retour, cloîtrée dans son vaisseau gigantesque. Voilà deux ans qu’elle n’en sortait presque plus et qu’elle menait ses expériences sur les sujets klimiens que le vétéran de Latcalis lui apportait. Bien entendu, Giorno n’était pas au courant de cela. Il fallait dire qu’il aurait refusé d’utiliser les cadavres frais de ses ennemis pour qu’une extra-klimienne ne s’en serve pour des choses qu’il ignorait.

Son statut au sein de la rébellion était spécial. Rare, hormis les réfugiés de la jungle bien connus, étaient ceux qui avaient rencontré cette forme de vie alienne. Lorsque Tial avait besoin de lui rendre visite, il était toujours accompagné de ses plus fidèles soldats, ceux capables de garder des secrets, faudrait-il mourir pour cela. Cependant, le conseil des quatre – Diavlo, Candya, Bruno et Giorno – hésitait sur son intégration directe dans les rangs rebelles. Candya était pour, jugeant que sa taille et sa force incroyable au combat pouvaient constituer un sérieux atout. Bruno, quant à lui, et après avoir discuté longuement avec la créature, voyait en elle un des piliers de la victoire. Sa technologie futuriste pourrait être une arme décisive. Diavlo et Giorno n’avaient pas sa confiance. L’un disait que seule la race klimienne pouvait régler ses problèmes, et l’autre qu’elle avait un grain pour faire ce genre de choses sans remords aux gens, soit les utiliser comme des sujets d’expérience.

Finalement, la décision pencha en faveur de ceux qui étaient pour.

Chaque mois, un détachement rebelle allait prendre des nouvelles et des armes. Parfois, ils ramenaient des fusils rafistolés, d’autres fois de véritables bombes dont la machinerie était trop complexe pour eux. Il y eut cependant quelques périodes de mou durant lesquelles elle préférait dormir et glander, lassée de ne pas pouvoir mener à bien ses projets personnels. Heureusement que Tial était là, car à eux deux ils avaient aménagé une salle du vaisseau pour y entreposer de louches choses. Là, Ein s’en donnait à cœur joie.

On avait même interdit à Ein de sortir de son vaisseau pour ne pas qu’elle alerte la dictature. Elle n’obéissait pas. Il fallait dire que son besoin de liberté passait avant tout, surtout après des années enfermée dans les geôles de Freezer, et torturée, bien évidemment. D’ailleurs, c’était ce genre de souvenirs qui trahissaient son sommeil et ses longues attentes. Des souvenirs malheureux, mais teintés d’espoir. Malgré une folie relative, Ein gardait en tête son objectif final : utiliser les contaminés par l’essence pour tuer Freezer et aider sa propre rébellion. Une rébellion bien plus importante que celle qui troublait Klim et ses habitants.

Le saiyen était-il encore en vie, d’ailleurs ?

Alors qu’elle était la Grande Scientifique de Freezer 42, soit le grade le plus honorifique de l’intégralité de l’Empire, elle avait recueilli suite à l’Incident un jeune prometteur rejeté de sa race : un saiyen dont elle avait oublié le nom depuis le temps. Vingt ans déjà qu’elle avait quitté ce dernier ! Ils travaillaient avec leur groupe sur un matériau qui avait réussi à blesser Freezer lui-même : l’Essence. Finalement, l’Empereur, à la suite d’une bataille, s’était débarrassé de tous les scientifiques de projet. Combien en réchappèrent ? Quatre, cinq, huit peut-être ? Après qu’ils eussent rejoins la rébellion, Ein trouva des traces de Klim, une planète test sur laquelle ils avaient utilisés la faune pour leurs expériences.

Et s’ils avaient su plus tôt que les klimiens étaient si réceptifs à l’Essence !

Tial était le seul lien entre elle et la victoire. Si elle le rompait, les klimiens refuseraient de l’aider à abattre Freezer avec leurs pouvoirs extraordinaires : deux individus capables d’échanger de corps, l’un capable de modifier l’espace, encore un de jouer avec les souvenirs, et d’autres...Voilà bien des armes étonnantes ! Ein reprenait confiance en elle, il ne lui fallait qu’attendre.

Un matin, les troupes arrivèrent au vaisseau. Après les avoir faits rentrer, elle jaugea leur nombre et calcula celui des têtes qu’elle connaissait. Seulement deux : Mani et Naranz. La taille du sniper avait augmentée, signe de croissance. L’autre semblait avoir abandonnée son manteau à plumes pour sa simple écharpe. Ils semblaient à la fois complices et distants l’un de l’autre. Qu’importait cela pour Ein, elle ne désirait que leurs exigences pour s’en acquitter au plus vite. C’est le plus jeune qui parla :

-Bonjour à vous, Ein. Nous venons chercher les armes que nous avons demandés.

-Je vais aller les chercher. Qu’avez vous apporté, vous?

Naranz fit déposer un énorme bagage porté par quatre klimiens. Après avoir lui-même enlevée la bâche par-dessus, il fit découvrir à Ein un véritable aquarium verdâtre : du Zaka à l’état liquide, un minéral assez spécial capable de modifier la perception et aussi de remplacer à peu près aussi efficacement le pétrole. Cette denrée spéciale était rare à Morio, mais foisonnait dans l’est de Talia. Les minéraux avaient été récupérés par la rébellion, et nul doute que si Ein réussissait à faire quelque chose avec ce matériau uniquement récupérable sur Klim, alors les rebelles pourraient se procurer des armes pour un faible coût.

-J’espère que cela peut vous intéresser, c’est du Zaka fondu, je crois. Si vous le désirez, nous pourrons vous en procurer du solide, mais nous n’avions que ça sous la main avant de partir à cause de problèmes de transport, prétexta Mani alors qu’il savait très bien que ce n’était qu’un moyen de faire patienter l’alienne.

D’ailleurs, Ein n’était pas dupe. Elle l’avait compris, depuis longtemps. Elle attrapa avec une de ses trois mains gauches le contenant et le déposa plus loin, puis l’échangea avec des fusils à l’apparence futuriste, capables de s’attacher autour du poignet :

-Ce sont des armes qui utilisent le ki. Ne l’utilisez que si vous êtes forts, sinon vous allez mourir, grogna Ein.

-Merci beaucoup pour votre aide, Ein. Nous utiliserons ces armes avec sagesse, remercia Naranz.

-Vous faites la guerre, vous n’êtes pas sages, klimien.

-Vous marquez un point, mais si nous nous battons pour de bonnes causes, est-ce mal ?

-Depuis des années déjà je cherche des réponses à cette question. Bon, partez d’ici et terminez cette guerre, commença à augmenter le ton l’ancienne Grande Scientifique.

Naranz, Mani et les autres ne se firent pas prier et lui dirent au revoir. L’alienne attendit que leur ombre disparaisse au loin pour refermer la porte. Mais un vent venant du haut d’un arbre proche attira ses sens. Figé, debout sur une branche, les trois paires de bras croisées, une personne qui n’était pas membre du groupe précédent jaugeait la venue d’ailleurs avec des arcades froncées. Ein n’avait pas envie de se battre, et donc ne se plaça pas en garde, se contentant de continuer de le fixer.

Finalement, il se laissa choir et se rattrapa au bout moment, toujours les bras croisés, en face d’Ein. Elle le reconnut d’un seul coup, et ce n’est pas elle qui se mit en position de défense, mais son instinct même, apeuré, oui, la boule au ventre, l’animal étant plus réactif que la scientifique :

-Toi !?

-Oui, moi. J’ai à te demander quelque chose.

-Je ne t’aiderai jamais klimien !

-Pourtant, je vais te proposer un marché que tu ne pourras pas refuser.

-Je ne t’écouterai pas, hurla-t-elle en se retournant pour fermer la porte.

Avant même que son corps n’ose faire un mouvement, la voix de l’intrus l’en garda. Il se détacha les cordes vocales pour pousser son rugissement :

-Je te tuerai si tu n’acceptes pas mon marché.

Les orbites d’Ein voulurent s’échapper, mais finirent par se stabiliser pour sa propre survie. Elle oublia de fermer la porte, mais se rappela qu’elle pouvait continuer sa mission si elle répondait positivement. Quand est-ce que ce marché pouvait l’arranger ?

Le klimien s’avança jusqu’à elle, à portée de coup, ce qui la fit trembler, et enfin il lui révéla ses intentions :

-Je veux que tu m’empoisonnes avec ton essence.

A ce moment-là, Ein regarda Entier. Non pas avec ses yeux, mais avec une curiosité morbide étonnante. Oui, elle avait envie de jouer avec ce corps qui l’avait tant fait souffrir il y a deux années, oui elle avait envie de le pourrir, de rater l’expérience, d’en finir avec lui. Mais d’un coté, elle se rendait compte des possibilités extraordinaires que ce corps si petit renfermait, cette force si folle que ses pauvres douze unités de l’époque avaient transformée en cinquante. En possession de l’essence, il serait certainement invincible, et malgré leurs différends elle posséderait un allié de premier choix contre Freezer.

Alors, Entier constata le sourire d’Ein, et il l’avait prévu.

Ein susurra en se retournant, calmement cette fois-ci, aveuglée par son envie :

-Suis moi.

Il ne se pressa pas, et la porte du vaisseau se referma presque d’elle-même.


* * *



Des heures, peut-être un jour. Oui, Entier comptait dans sa tête le temps que cela prenait, figé sur le grand appareil d’Ein. Par rapport à son souvenir, il essayait de se remémorer le temps du traitement de Tial et de Tekla. Rien que d’y penser lui torturait l’esprit. Si Ein le laissait ici plus d’heures que ce qu’il pensait être nécessaire en fonction de ce qu’il déduisait du passé, il extirperait tous ces fils de ses muscles et les lui ferait bouffer. Cependant, il commençait déjà à en ressentir les effets : sa vision se teintait parfois de bleu, et il savait que quelque chose en lui n’allait pas comme avant. Il était différent, il était comme Tial, plus éveillé.

Quelques minutes plus tard, l’alien enleva les branchements.

Des effluves de sang s’échappèrent aussi, preuves du mouvement sec d’Ein sur le si petit corps d’Entier. Cependant, ce dernier n’avait pas eu mal. Au contraire, son attention était plutôt centrée sur ses propres aptitudes que sur sa douleur, aussi intense puisse-t-elle être. Oui, il la sentait encore. Il sentait l’essence monter en lui, parcourir ses veines, ses canaux sanguins, sa chair et ses os : il faisait corps avec le liquide de Yardrat, corps avec cette ressource aux pouvoirs infinis.

L’ancienne Grande Scientifique sourit alors, prête à lui demander quels étaient ses pouvoirs. Et Entier lui répondit alors, les yeux illuminés :

-Lève ta jambe.

Quelle idée saugrenue. Mais enfin, pour la science, Ein n’eut d’autre choix que de s’exécuter, et leva donc sa jambe droite vers le haut.

Avait-elle aussi demandé pour son bras gauche ?

Ce que vit Entier en tout cas, ce ne fut pas de mouvement de la part de la jambe, et cela afficha sur son visage une expression de contentement. C’est à ce moment qu’Ein tiqua :

-Tu...Tu as levé mon bras?

-Non, tu as levé ton bras toute seule.

-Je suis sûre de l’avoir fait avec ma...

Les yeux d’Entier se teintèrent de nouveau, au moment de cette fin de phrase, provoquant de la part d’Ein une nouvelle interrogation.

-Qu’as-tu fait ?

-Tu n’as pas finie ta phrase.

-Bien sûr que si.

-Non, j’te jure : « Je suis sûre de l’avoir fait avec ma... »

-Ma jambe.

-Je suis capable de…

Entier était excité. Son pouvoir était encore à des années de montrer tout son potentiel, mais il commençait à en maîtriser les arcanes les plus basiques. Il s’en retourna vers l’entrée, prêt à partir. Mais Ein n’en avait pas fini avec lui, ni commencé en fait. Elle se voyait dans une situation d’incompréhension :

-Quel a été le cadeau de l’essence ?

Freiné dans son élan, le père de Tekla fronça les arcades et se retourna vivement :

-Pourquoi te le dirai-je, chose ?

-Le marché !

Techniquement, ce dernier ne comportait qu’une astuce de mots, une manipulation du langage, « Je veux que tu m’empoisonnes avec ton essence » n’étant qu’une blague destinée à corrompre la lucidité d’Ein et jouer avec son instinct, son envie. Cependant, une sensation étreignit presque l’exilé, une sensation de compassion envers cette misérable personne. Tout autant que pour se débarrasser de la présence d’Ein, Entier le lui expliqua :

-Laito m’avait parlé de signaux que le cerveau klimien envoie au corps. Des signaux, des messages très rapidement envoyés pour donner un ordre, pour organiser le corps. Je vois ces messages, non mieux, je les prévois. Tout ton corps est un enchevêtrement de fils, de points A à des points B, dont je peux lire le contenu.

-En d’autres termes, tu peux modifier les informations électriques émises par mon cerveau ?

-Non, mais je peux en modifier la direction. Quand tu as voulu lever ta jambe, c’est seulement l’action « lever » que j’ai gardé, et que j’ai transféré dans ton bras. En fait, je pense que c’est un échange : le reste de l’action, c’est à dire « mon bras » je l’ai interverti avec une donnée fantôme « ne rien faire avec mon bras ».

-Donc tu as joué avec ces signaux en échangeant des informations qui n’existent pas avec des informations qui existent ? C’est extraordinaire !

-De plus, j’ai empêché la fin de ta phrase de parvenir. Tu as cru avoir exprimé ta phrase en entière, mais la fin a été physiquement déplacée dans ta jambe. Tes lèvres n’ont pas reçue l’information de le dire, mais ta jambe oui. Une jambe ne parle pas, d’où le silence.

-C’est fou…

Une idée parvint à la pensée d’Entier, qui s’empressa, emboîtant le pas, de se montrer :

-Peut-être aussi pourrai-je bloquer des signaux directement dans ton cerveau, empêchant que celui-ci ne puisse envoyer un seul signal…

-…et par conséquent me tuer. C’est extraordinaire !

Entier ne sut dire si elle avait raison de réagir comme ça. Lui-même trouvait son don complètement abusif dans les capacités qu’il lui donnait. Mais il n’oubliait pas ce qu’il avait dû payer pour acquérir l’Essence. Lorsqu’il a vu ses mentors et son fils êtres malmenés par le produit, il a considéré ça comme une trahison. Il les a chassé, il les a maudits. Il a même un temps reconsidéré son amour envers sa famille et ses proches…

...mais c’est ce dernier qui l’a fait changer.

Ces deux années à former les jeunes klimiens à l’art du combat pour qu’ils puissent protéger la grotte en son absence l’ont fait réfléchir. Il se voyait comme Tial. Il a achevé de bâtir une défense solide, prête à affronter Latcalis, prête à user de son corps pour le sacrifice. Et ce fut en leur enseignant qu’il reçut lui-même une leçon.

Une leçon qu’il gagna de la peur.

Il passa des nuits à regarder le ciel, espérant que sa femme et son fils lui reviennent, mais il savait que c’était vain, qu’ils avaient fait le sacrifice, qu’ils avaient eu le courage de voyager, quoiqu’il en coûta et coûtera. Il avait été un faible, en tant que klimien, en tant que guerrier, en tant qu’ami, et surtout en tant que père. Le ciel et les dieux hypothétiques en qui il lui était arrivé de croire en seraient témoins : il s’en voulait. Il s’en voulait assez d’avoir réagi comme cela, d’avoir tout abandonné, et d’avoir écris aux autres pour le leur faire part. Maintenant, alors qu’il savait que la grotte était protégée par une nouvelle génération, celle en qui il avait cru, il avait essayé de penser que Tial avait eu raison, que sa vision des choses était meilleure, plus réaliste. Il voulait la confirmer, et se rassurer.

Ce fut pour cette unique raison qu’Entier décida de venir au vaisseau.

Il considérait tout autant l’Essence comme un poison que comme la clé de voûte de ses tourments, celle qui lui permettrait d’atteindre sa famille, de les aider et de secourir les autres. Plus il expiera ses péchés, plus il se sentira mieux. Un désir égoïste ? Non, un grand pardon, une façon pour lui de témoigner à Candya, sa femme, Tekla, son fils, Laito et Tial ses aînés, Laktoz sa rivale et Ginue son ami tout son amour pour eux. Il s’était promis de ne pas obéir à ses pulsions, de ne pas être soumis à ses pulsions intérieures. Peut-être que son nouveau pouvoir fonctionnerait sur son propre système nerveux ?

Entier y pensait, à tout cela. Il s’était arrêté un petit moment dans ses menaces pour faire le point, et Ein restait lucide auprès de lui. Elle lorgna les ressources que Mani et Naranz avaient apportées et finit par vouloir conclure la conversation:

-Merci beaucoup à toi, klimien. Bien que je te déteste, tu m’as fais un cadeau et j’en suis heureuse. Pars, je ne veux pas savoir pourquoi tu as voulu de l’Essence.

-Ein, dis moi, quand est-ce qu’ils reviendront par ici ? questionna Entier.

-Dans trois ou quatre semaines maximum. Votre ami viens très souvent me voir.

Qui était cet ami ? Entier n’avait pas imaginé que cela puisse être son mentor, il pensait plutôt à Ginue ou Laito. Mais est-ce que dans leur esprit, Entier était encore considéré comme leur ami ?

-Viennent-ils toujours à la même heure ?

-Non, ils essaient d’être discrets et imprévisibles. Je ne sais jamais quand les attendre.

-Je vois. Alors je vais m’installer ici, dans une pièce que je choisirai, et tu me fourniras tout ce dont j’ai besoin. C’est compris ?

Elle ne pouvait refuser. Après tout, c’était la vie de son cerveau qui était en jeu !

-J’en serais ravie...je crois.

-Et non, je ne participerai pas à d’autres expériences.

-Oh…

Oui, elle avait espéré.



* * *




Entier était déjà parti depuis plusieurs jours avec les rebelles. Tial avait été là, comme l’avait prévu Ein, et il ne l’avait pas accueilli de façon cordiale. Le duel aurait été plus musclé si le jeune Mani ne s’était pas interposé, servant de médiateur entre le traître et le trahi. Il y eut un demi-pardon sous condition de rédemption, déjà entamée depuis longtemps. La finalité resta la même : Ein était seule.

Comme d’habitude, ses journées étaient organisées entre quatre parties : le matin klimien, elle tentait de contacter le quartier général de la rébellion intergalactique contre l’armée de Freezer pour signaler sa position, toujours sans succès. Ensuite, elle sortait dans Latcalis pour étudier la jungle et y ramener des ressources nouvelles, dans l’espoir de faire progresser la science. La troisième partie consistait simplement en des expérimentations sur ce qu’elle avait trouvé, des constats et des notes. Puis, enfin, elle dormait quelques heures, même si son corps n’en avait que peu besoin, seulement pour faire passer le temps.

Et un matin, elle reçut un signal.

Naranz et Mani avaient apporté du minerai de Zaka à l’état liquide. Elle s’en servit pour alimenter des batteries, comme carburant. Son analyse du matériau arriva à la conclusion que l’étrange élément était capable d’amplifier plusieurs autres éléments. Elle y parvint même à un moment à considérer le Zaka comme magique, avant de comprendre sa véritable nature, écrasée par un déluge de notes scientifiques. Pour voir, elle connecta ses batteries de Zaka à son processus de câblage. Quelle ne fut pas son bonheur de voir que son écran affichait quelque chose d’autre que du vide. Mais, ce ne fut que de courte durée.

« Fréquence détectée. Adresse : réseau de transmission Freezer 65. État : faible. Le serveur tente d’établir une connexion fiable avec les serveurs de l’Empire. Veuillez patienter. »

Sur sa chaise, Ein hurla et décocha un triple coup de poing dans son ordinateur, faisant éteindre l’écran et toute tentative de connexion. Transpirant tellement fort qu’elle pourrait glisser sur le sol, la Grande Scientifique comprit son erreur encore plus vite qu’elle se dirigeait vers la sortie de son vaisseau, pour s’enfuir de son PC, pour s’enfuir de sa bêtise. Elle respirait très fort, elle haletait.

Ce n’était pas un serveur illégal de la rébellion qu’elle avait rejoins, mais un de ceux de l’Empire. Ainsi, elle avait signalé sa présence à l’armée de Freezer, elle avait montré Klim comme ayant un signal émetteur, comme étant possiblement en possession de ressources volées. La planète n’était pas dangereuse, ni intéressante pour l’Empereur, mais savait-on jamais.

Ein faillit s’évanouir. Si elle venait de détruire toutes ses chances de sauver l’univers en condamnant les contaminés par l’Essence, alors elle ne se le pardonnerait jamais.



* * *


Le bullshit scientifique que je fais là :D
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Le fruit de ses tourments
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Piégé à cause de ses origines, Thalès va tenter de survivre pour venger son peuple. Mais avant tout, il va devoir se battre contre lui-même, et ce sera bien plus dur que ce qu'il imaginait.
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Re: La révolte

Messagepar omurah le Ven Jan 26, 2018 18:57

Juste génial, le concept du pouvoir d'Entier
Très mindfuck comme délire x)
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omurah
 
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Re: La révolte

Messagepar Point le Ven Fév 23, 2018 18:09

Chapitre 25: Enjeux



« Le Nouvel Ordre a été renversé ? Le Général Rafi K. Ouki a assassiné son dirigeant ? »


Les respirations de Bruno n’avaient jamais été si lourdes et difficiles. Il était prêt, habillé de lourdes plaques de métal et d’armures de haute qualité, avec seulement son visage découvert. Dans l’hélicoptère rebelle n’étaient présents que lui, Giorno et Bacchio, conduisant le véhicule. La tension se voyait décuplée, au fur et à mesure de l’avancée de l’engin volant.

« Bruno, Diavlo, venez avec moi, nous allons mettre un terme aux actes de ce fou. »


Depuis plusieurs minutes déjà les deux protagonistes se regardaient : l’un pleurait, l’autre regrettait, mais rien de visible. Ils gardaient en eux leur haine de ce monde et de tous ces événements. Cependant, aucun d’eux n’étaient dupes, ils savaient qu’aujourd’hui, il n’y aurait pas de miracle. Après tout, c’est dans le sang que l’on trace de nouvelles routes. La base Ouest était visible depuis déjà quelques secondes au moins, mais pas assez pour que de leur coté leurs canons antiaériens ne les détectent.
« Il avait tout prévu depuis la mort de son père. Nous avons été bernés...Mais ne vous en faites pas, nous trouverons une solution ! »


C’était juste en-dessous que la brèche détectée par Entier et ses unités se situait, la limite exacte qui définissait le point de rencontre hypothétique entre les forces de Morio venues des No klimian’s lands, les rebelles des territoires contestés et le point d’accès des renforts de la dictature. Un lieu symbolique, n’est ce pas, qui guiderait les armées en plein cœur d’une base Ouest déjà meurtrie par Morio et les guerriers divins. Le coup final, l’appel à l’assaut avait été lancé depuis hier. Que ce fut Diavlo et ses cogneurs, Giorno et ses Princes ou Candya avec ses véhicules armés, tout le monde répondait présent, de la plus fraîche recrue à l’expérimenté. Seuls quatre répondaient absents : Mephisto, Baal, Tekla et Ginue. N’ayant pas été retrouvés, on craignait le pire. Certains ne pensaient pas à une victoire sans ces atouts, mais le temps ne donnait pas assez pour les attendre.

« Je ne vais pas m’en sortir. Bruno, Diavlo, vous prendrez ma suite. Montrez à Rafi ce que les rebelles savent faire, et rendez lui ceci... »


Bruno allait mourir. Il avait demandé cela, il allait provoquer cela. Il avait tant donné, ses espoirs aveint été portés par tant d’autres personnes, tant d’événements, tant de souvenirs, et notamment par celui de son mentor, dont il se souvenait des paroles. C’était lui qui l’avait emmené ici avec Diavlo, lui qui avait tant essayé de tuer ce poussin gigantesque tout juste sorti de son œuf corrompu : Jak le Faucon, héros rebelle et ancien compère de Rafi. Par le passé, Jak s’était vu offert une bague par le dictateur, symbole de leur rivalité.

Et aujourd’hui, c’était elle que Bruno tenait entre ses mains.

Il la faisait tourner entre ses doigts gantés et la haïssait. Ce combat que Rafi avait gagné contre Jak, il l’avait aussi gagné contre Bruno. Mais aujourd’hui, l’héritage de ce héros ne sera pas perdu. Le vieux klimien leva deux bras gauches pour faire lever la tête de Giorno, accoudé, au bord des larmes. Il s’approcha de lui comme il le pouvait, et lui fit ouvrir une main :

-Tu sais très bien ce que je vais te confier, mon ami.

-En suis-je digne ?

-Tu le sauras au même moment où Rafi te suppliera de l’épargner.

-Sans toi nous…

-Sans moi vous gagnerez cette bataille, et après, cette guerre. Comprends, mon ami, que ce que je vais faire n’est en aucun cas un suicide, mais un sacrifice nécessaire.

-Ton absence sera difficile.

-Je ne serai pas absent très longtemps, mon esprit restera à jamais dans vos cœurs, et dans vos espoirs, dans cette nouvelle Talia que vous formerez.

Giorno se saisit, tremblant, de la bague. Ses lunettes ne continrent pas les larmes de couler, et non plus l’hélicoptère de s’arrêter au dessus du point décisif. La radio grésillait quelques mots, et Bacchio comprenait que les troupes étaient arrivées, prêtes. Un dernier examen de la zone et les rebelles furent sûre de sa dangerosité et de son incertitude. Enfin, le silence donna le départ à Bruno qui prit son casque pour se l’attacher. Sa tenue servait à empêcher un tir de Prince de la dictature de le faire exploser en l’air avant l’arrivée au sol. Mais, juste avant que la dernière sangle de sa tenue ne soit attachée, que les lèvres de Bruno ne soient pour la dernière fois à l’air libre, il fixa son ami et lui dit :

-J’aurai bien voulu une dernière clope mais ça serait compliqué.

-Bruno...merci pour tout...presque geignit le nouveau leader des rebelles.

-Occupes toi bien de Naranz, il est comme mon fils. Et toi aussi, je te considère comme son grand-frère. Quoiqu’il arrive, lève la tête et fait face, agit comme un fier guerrier de Morio, et maintenant de Talia.

Bruno enfila son casque, et l’interstice ridicule entre l’extérieur et l’intérieur de l’armure laissa quelques mots s’échapper, alors que le corps du vieux fumeur entamait sa chute :

-Gagne moi cette satanée guerre !

Personne ne put dire si Giorno s’effondra au sol ou si ce fut le souffle de la gigantesque explosion qui le fit basculer.


* * *



Leurs bottes traînaient dans la boue, pour ceux qui pouvaient encore marcher correctement, soit seulement Tekla dans son nouveau corps, même s’il trébuchait encore parfois à cause de ces énormes mollets qu’il se coltinait, mais aussi de la carcasse fumante de Mephisto, qui laissait échapper du sang par tous les pores de sa peau à cause de ses blessures incroyables. Il n’avait pas encore repris conscience, et le Baal qui rampait presque à cause de sa cuisse percée en était attristé. En colère tout d’abord, puis attristé.

Aussi incroyable que cela puisse paraître, le groupe avait réussi à infiltrer et s’échapper de la base Ouest, non sans mettre à sac les bureaux, découvrir l’arme secrète de la dictature et vaincre l’un de ses généraux. Ce point fut d’ailleurs rapidement évoqué par Baal qui ne posa pas d’autre question, persuadé de la mort de Gobels. Les quatre rebelles passaient alors tout près des routes les plus utilisées, et se dissimulaient parmi les habitations encore actives en faisant attention à ne pas se faire voir. Tekla le savait, pas loin de là une des rares rebelles encore infiltrées officiait et les aiderait à se reposer le temps de contacter le quartier général.

Ils finirent par y parvenir, non sans effrayer un voisin qui fut passé sous silence par un Ginue prévoyant, anticipant son cri et le soustrayant à la conscience quelques minutes. Une fois rentrée, la rebelle en question, une vieille dame, ancienne combattante et robuste personne, installa Mephisto au bord de la mort dans un lit pour lui opérer les premiers soins, dans la mesure du possible. Il fallait dire que ses blessures étaient profondes, brûlées mais non cautérisées. Là où Baal attendait les dents écrasées les unes sur les autres que son compagnon ne se réveille, et que Tekla veillait à ce qu’ils ne se fassent pas repérer, Ginue ne tarda pas à demander le contact avec Giorno à cette femme qui les avait aidé :

-J’ai besoin de parler avec Giorno.

-Bien sur, mais la connexion au réseau pirate est très lente et aléatoire dans cette zone, d’où mon isolation. Et en plus, avec l’assaut actuel, il sera difficile de savoir si on vous répondra, répondit-elle.

-L’assaut actuel ?

-Un assaut improvisé, complètement. Nous avons détecté une zone non-protégée de ravitaillement propice à une attaque, et il a été décidé de l’utiliser le plus vite possible pour directement pénétrer la base Ouest.

-C’est peut-être un piège. Ont-ils conscience de ça ?

-Vous n’êtes vraiment pas au courant de cet assaut… ?

-Nous étions en mission d’infiltration, nous n’avons pas été rappelés.

-Le général Bruno a décidé de mener un assaut suicidaire, seul, pour empêcher un éventuel piège et permettre aux troupes de librement attaquer le flanc de la base Ouest.

-Suicidaire !? s’interrogea Ginue. A la bombe, ok, mais encore ? Vous ne m’aidez pas.

Difficile de discuter avec quelqu’un qui prévoit vos paroles.

Elle expliqua plus en détail le plan de Bruno, et ils furent horrifiés. Après quelques minutes, le réseau put être établi mais ce fut Mani Sven-Tveskoeg qui décrocha :

-Tiens, les chouchous. Comment ça se passe ?

-On a pas le temps de discuter Mani, cria Ginue. Il faut que je vous rejoigne, et Tekla aussi. Mephisto et Baal sont inaptes au combat, nous demandons aussi du transport pour eux.

-Les gars, j’allais partir pour le champ de bataille, vous allez devoir vous débrouiller. Ou alors…

-Ou alors quoi ?

-...ou alors le plan complètement fou de Candya, que nous avons tous refusés d’exploiter, mais qui va se passer quand même, parce qu’elle est bornée, va pouvoir vous aider.

-Abrège.

-Le vaisseau d’Ein. Essayez de le choper quand il passera au-dessus de vous.

La communication s’interrompit alors. Mani aimait bien les mises en scènes. Alors Ein prenait part au combat, comme il avait été plusieurs fois suggéré ? Toute l’armée rebelle devait être mobilisée en urgence dans cet assaut sur la base. Nul doute qu’elle sera prise en très peu de temps, d’autant plus qu’ils en revenaient triomphants. Ils avaient vaincus Airémaire et certainement mis hors d’état de nuire le klimien sous le canon, et cela pouvait avoir un rôle décisif.

Tekla releva sa grosse carcasse volée et lui affirma quelque chose :

-Je ne peux pas me battre aussi bien que je l’ai déjà fais par le passé, dans ce corps. Je pense que je vais rester ici avec Mephisto et Baal.

-J’ai besoin de toi pour me battre, je n’ai pas la capacité de le faire seul, et tu le sais bien.

-Je peux t’aider à atteindre le vaisseau mais je ne te suivrai pas.

-La base Ouest n’est pas loin ! Nous pouvons oublier le vaisseau et prendre part nous-mêmes à l’affrontement, ils ont besoin de nos pouvoirs, ils ont besoin de nous !

-Je ne te suivrai pas Ginue, alors sois tu restes ici et tu te morfonds avec moi, sois tu y vas et tu changes le cours de cette bataille.

Ginue jeta sa cape au sol et frappa contre un mur. Il tremblait :

-Je t’ai frappé dans une de mes visions…

-Tu me menaces ?

-Je te montre que je ne peux me battre sans toi, tu es comme mon frère, je ne veux pas te laisser là ! Alors je ne veux pas te persuader à m’accompagner, Tekla.

Le corps d’Altaël s’approcha de Ginue, dans toute sa terrible splendeur. Ginue n’arrivera jamais le faire tomber avec sa ridicule puissance. Les deux klimiens se faisaient face et semblaient déterminer à montrer à l’autre quelle sera la voie qu’ils choisiront tous deux. La vieille dame qui les avait accueillis regardait le duel avec une hâte que cette altercation de gamins se termine. Tekla enchaîna sur quelques paroles :

-Je ne te le répéterai pas : sors d’ici. Moi non plus, je ne voudrais pas t’expédier dehors, mais je crois que cela va être la seule solution.

Sans attendre, Ginue prit appui sur sa prothèse et bondit sur Tekla, tentant un uppercut directement dans le masque de cuir de la créature klimienne. Mais un bras bien plus puissant saisit le sien et le projeta en arrière, lui faisant cogner la porte. Étalé au sol, il peina à se relever mais c’était déjà trop tard, car Tekla faisait peser son ombre au dessus de lui, et le saisit par le bras supérieur droit. Cependant, ça, Ginue l’avait vu, aussi en profita-t-il pour bloquer un maximum de bras avec ses jambes et asséner en plein dans le nez de Tekla un coup de poing. Mais la vigueur du corps d’Altaël n’en eut pas cure : Ginue embrassa le mur.

-Tu comprends que tu ne pourras pas me forcer. Qu’est ce qu’il te faut de plus pour te convaincre ?

-Tekla...Tu me dis que tu ne pourras pas autant te battre dans ce corps qu’avant, et tu me montres le contraire. Tu n’as aucune raison de ne pas m’accompagner, ou alors tu as peur ?

-Je n’ai pas peur.

-Alors suis moi. Ou devient la honte de la rébellion.

Ginue se redressa difficilement, et se retourna, prenant la porte. Immobile, Tekla réfléchissait. C’était une puérilité cette provocation, mais en soit, il s’était piégé lui-même. Après tout, il contrôlait de mieux en mieux ce corps et n’avait aucune raison de ne pas y aller. Ce que le fils d’Entier regrettait, c’était d’avoir perdu tout ce pour quoi il s’était entraîné des années : dans le corps trop puissant d’Altaël, le ki se conduisait moins bien. Bien que la grande majorité de sa puissance mentale eut été transférée avec son âme dans ce corps, le ki resta dans les restes écrasés du corps originel. C’était que Tekla n’avait aucune confiance en cette brutalité qu’il incarnait maintenant. Tout ce que son enveloppe physique avait accumulée en réflexes s’était perdu. Oui, il avait peur, mais pas de la guerre et de la mort, mais de n’être qu’un grand morceau de chair inutile au milieu de la bataille. Ginue espérait-il lui faire comprendre cela ? Non, Ginue avait une sorte de considération envers Tekla qui lui déplaisait : de deux années devant lui, le devin se prenait pour son grand-frère, et donc lui ne représentait qu’un enfant. Dans cette condescendance, Ginue s’amusait à le provoquer comme on le ferait à un petit garçon. Comment son meilleur ami le considérait ? Tekla n’était plus un gosse. Il savait que tout n’était qu’une manipulation de Ginue, mais il avait raison sur toute la ligne : il dompterait ce corps et ils sauveraient ensemble la pays.

En ouvrant la porte et en adressant ses au-revoir à la dame qui les avait aidés, il se rendit compte que son ami l’attendait, de dos. Il constata :

-Mes visions le savent : tu m’as dis que je te prenais pour un idiot. Mais avant que tu ne le penses, sache que si je te presse et te brusque autant, c’est parce que j’ai trop peur de te perdre pour que tu sois imprudent. Mais nous en parleront quand nous le pourrons. On a un vaisseau à attraper, allons y.

De quoi était faite cette larme qui s’évanouit sous le masque du visage d’Altaël : de la joie ou de la frustration ?


* * *



L’ellipse avait aidé Naranz. Durant toutes ces années, le jeune sniper s’était décidé à devenir un garçon indépendant de son père adoptif, un véritable combattant et non pas un soutien occasionnel, malgré sa performance remarquable lors de la bataille du poste-frontière. Il avait commencé par s’entraîner physiquement, mais il était de constitution frêle, rappelons le. Son principal but se voyait aussi de devenir l’égal de l’astucieuse Candya, de Diavlo et et de Giorno : il pensait en connaître bien plus qu’eux sur la situation en elle-même du champ de bataille. Le dernier passait plus de temps derrière son bureau que sur le champ de bataille ces temps-ci, et Diavlo n’a jamais été un grand combattant sur le terrain. Candya souffrait de maladie, impossible pour elle de participer. Ce fut cette expérience que Naranz rêvait de partager, car malgré son âge ridicule, sa culture encore pire influent sur sa qualité d’expression, et son manque de crédit, il était toujours considéré comme le toutou et fiston chéri du vieux Bruno.

Puis il rencontra Mani Sven-Tvsekoeg.

Il était peut-être l’inverse de Naranz : né dans un milieu riche, il a pu aimer et connaître sa famille, apprendre d’eux, être instruit. Même si ces enseignements étaient ceux de la dictature, il restait un garçon intelligent et savait où situer Talia sur la carte du monde. Il y avait déjà un écart qui était tracé par l’hérédité entre les deux garçons. Mais finalement, là où ils se différenciaient vraiment était par leurs capacités et leur charisme, car là où le protégé de Bruno était un manieur de Prince efficace qui ne ratait que peu ses cibles, le fils de Memento et neveu de Kavoth était pourvu d’une habileté naturelle à manier le ki, et à former autour de ses mains des lames. Quand le premier avait dû apprendre dans la souffrance à manier une arme, l’autre semblait simple de constituer son corps comme une machine. Rajoutons en : Naranz n’était pas respecté à cause de ses défauts de langage et son apparence juvénile, et la prestance de Mani demandait au reste de le suivre.

Opposés en tout, mais si proches.

Dès qu’ils se sont rencontrés, ils comprirent que l’un et l’autre deviendraient de grands amis, même si en tout premier lieu ils voulaient s’entretuer. Ils se rendirent compte de leur complémentarité dans un champ de bataille : le cerveau et les muscles, aussi étonnant que cela puisse paraître, étaient inversés. Si Naranz ne montrait pas d’habileté supplémentaire que la maîtrise de son arme, il se voyait être un homme de la boue, du sang et de la mort, un garçon élevé comme un soldat, ayant vécu et souffert comme tel, toujours en retrait perché sur une colline, scrutant les cadavres de ses alliés : il avait gagné l’expérience que Mani n’avait pas, mais lui était celui qui pouvait incarner cette expérience. C’est grâce à ce duo que Candya put devenir aussi influente dans l’armée de la rébellion, elle savait discerner les potentiels. Et quand elle vit quels phénomènes elle avait déniché, elle s’empressa de demander à diriger cette unité.

Ce trio, maîtresse et élèves astucieux, se verrait aussi être de la partie lors de l’assaut d’aujourd’hui.

Assis en tailleur sur le toit d’un arbre délabré, détruit lors de bombardements, Naranz attendait en pleurant. Il suivait des yeux l’hélicoptère qui emmenait Bruno à son sacrifice, et il serrait les dents de colère. Ses yeux rougissaient, ils s’apprêtaient à exploser de rage et de frustration. Si son père se suicidait, ce n’était pas de sa faute : Rafi lui avait tout pris, ses vrais parents, beaucoup d’amis, et maintenant lui, celui qui l’avait forgé. C’était la première fois qu’il pleurait par rapport à cette situation, il avait réussi à se retenir lorsque l’ancien dirigeant des rebelles lui avait annoncé.

Mais Naranz se releva bien vite quand le souffle de l’explosion finit par atteindre ses antennes. Ah, il fallait bien le venger non ? Le jeune garçon sortit son arme fétiche – ce même Prince usé qu’il utilisa lors de l’assaut d’il y a 4 ans – et s’allongea, prêt à opérer. Il fit un bilan de la scène.

Comme espéré, la zone était brûlée comme aucune. La bombe que Bruno portait était de bonne facture mais le secret était dans la réserve de ki que le vieil homme avait formée dans sa main. Les deux sources de feu combinées avaient ravagées l’entièreté du passage, lequel ne constituait plus qu’un fumant cratère. On remarquait en large les passages d’égouts découverts où il était entreposé des armes, et maintenant leurs restes. La chance apparut quand on remarquait qu’il dut y avoir une réserve de poudre, car il y eut d’autres explosions plus mineures, mais il y en eut. De la même façon, il se montrait des armes lourdes dissimulées dans des tranchées, comme des canons, mais elles furent aussi soufflées. Passons au plus horrible : les klimiens tués. Le narrateur omniscient renseignerait sur une soixantaine de morts, quarante deux blessés graves et douze blessés légers. Le personnage spectateur verrait de la fumée, du sang et des larmes. Le carnage ne laissa d’ailleurs aucune place au bon goût, car toute l’horreur de la scène se complaisait dans les restes des morts, éparpillés, tapissaient la scène et remplissaient le décor.

Alors que les armées jointes de Giorno et Diavlo déferlaient dans l’allée et en finissaient avec le reste de leur espoir, accompagnés par les unités d’élite de Candya, on entendait des signaux d’alarmes pour avertir que la cache d’armes de la base Ouest avait été attaquée. Car oui, il fallait remettre les choses dans son contexte : s’ils n’avaient pas attaqués plus tôt, c’était car ils pensaient que cette entrée était gardée, cachée et peut-être piégée. Mais en vérité, tout le mouvement de secteur se traduisait en un flux d’armes conséquent. En plus de poignarder la dictature, la rébellion devint une infection qui alla pénétrer dans le bras de l’ennemi. En seulement quelques minutes, les klimiens rebelles arrivaient aux portes de la base ouest avec 98 % de leurs effectifs.

Derrière Naranz, Mani apparut et lui tapota sur l’épaule. Il contemplait la scène avec de grands yeux et un sourire entre le satisfait et le dégoûté :

-Est-ce que tu trouves tout cela beau Naranz ?

-De quoi tu parles ?

-De cette scène, de ce combat, de cette victoire, et plus encore de ce paysage.

-Je trouve ça horrible, mais j’en suis heureux.

-Développe.

-Le sacrifice de Bruno a été une décision de merde mais c’était la meilleure. Tous les gens qu’il a tué avaient fait le mauvais choix, mais c’était des klimiens comme les autres, seulement ils étaient manipulés. Je suis heureux de cette victoire, mais ce paysage est horrible. Nous faisons le mal pour faire le bien, et je ne sais pas si nous sommes encore du bon coté quand je vois ça.

-Je vais te confier ma pensée : tout ça n’est qu’un détail. Il y a toujours eu des guerres et il y aura toujours des guerres. Mais à chaque fois qu’une mauvaise personne prend le pouvoir, tout le monde le regrette et tout le monde en souffre, jusqu’à ce que l’on envoie quelqu’un pour prendre sa place, et bam, le bien. Nous sommes le bien et nous remplaceront le mal jusqu’à ce qu’il resurgisse. Puis on devient les méchants, et tout recommence. Tu sais Naranz, on ne vit pas souvent deux guerres, mais contente toi de penser que tu mourras certainement avant le prochain cycle.

-Alors il est trop beau de penser que l’on pourra faire la paix pour toujours n’est ce pas ?

-Je n’y crois pas. Mais j’attends la personne capable d’unir tous les peuples de Klim. J’aimerai dire quelque chose, mais je risque d’être considéré comme un traître…

-Je ne dirai rien.

-La personne la plus proche d’unir le globe est Rafi.

-Tu as été élevé par des gens de la dictature, tu peux pas réfléchir correctement.

-Soyons objectifs : Talia était une cité-état qui se basait sur les relations avec l’extérieur, et l’endroit le plus riche du monde peut-être avant les révoltes. Si Rafi veut contrôler le monde, il aurait dû le faire de manière plus subtile. Là, il a juste attiré la haine. Mais s’il gagne cette guerre et qu’il n’y a pas de riposte réelle des autres pays hormis Morio, je pense que Rafi aura toutes les clés pour…

-Chuuut…

-J’ai le droi…

-Ferme là, j’ai besoin de me concentrer pour tirer. Mais pourquoi tu es là ?demanda alors Naranz en oubliant qu’il venait de lui sommer de se taire.

-Je te cherchais et je me suis dit que tu serais à l’endroit le plus haut du champ de bataille. J’ai vu juste.

-Tu devrais y aller.

-Non, je ne suis pas venu si haut juste pour te voir. Disons que j’ai un rendez vous.

-Avec qui ?

-Plutôt « avec quoi ». Tekla et Ginue ne devraient pas tarder non plus. Je t’en ai pas parlé mais, si tu vois le vaisseau d’Ein juste au-dessus de ta tête, ne fais pas attention.


* * *



Rafi K. Ouki n’en croyait pas ses cavités auditives.
Le message que l’un de ses subordonnés avaient portés se montrait plutôt dérangeant. La base Ouest, son dernier bastion hormis la citadelle contre les rebelles, avait été attaquée par un ou plusieurs kamikazes sur une ligne de ravitaillement trop en évidence. Il ne s’occupait pas de la base car elle était confiée à Memento Sven-Tvsekoeg, donc il était en rogne de la savoir assiégée alors que la situation actuelle se montrait en défaveur de l’ennemi. Il allait devoir envoyer des troupes d’élites de sa réserve personnelle pour tenter de contenir l’offensive. Il ne connaissait pas encore le nombre de légions adversaires. Peut-être étaient-elles suffisantes pour percer, peut-être étaient elles totales ? Non, aucun militaire ne serait assez fou pour envoyer l’intégralité de ses effectifs en même temps. L’enjeu était grand, jusqu’où Bruno allait-il aller ?

Le Grand Général attendait d’autres rapports, et voici donc que deux messagers venant de deux différents postes s’amenaient. Avant qu’ils ne parlent, Rafi les interrompit :

-Brièvement, expliquez moi. Les détails m’importent peu !

Les deux klimiens se regardèrent pour savoir qui allait commencer et finalement celui de gauche prit la parole :

-Mon général, une attaque de très grande envergure fait des ravages sur le front Ouest, dans une zone de ravitaillement. Il a été signalé la mort de Bruno Buccharatti, leader de la rébellion, dans un attentat suicide à la bombe. Nous avons abattu l’hélicoptère qui l’avait largué et exécutés les survivants mais nous avons été repoussés dans les hauteurs. Nous estimons que l’intégralité des forces de la rébellion ont été demandées pour cet assaut.

Les yeux de Rafi s’ouvrirent en grand. Il avait bien compris que l’assaut était de grande envergure, et que c’était une bombe qui avait tout secoué jusqu’ici, mais de savoir que ce fut Bruno qui mit fin à sa vie le rendait pensif. Il se retourna et fit un signe de la main pour exprimer son envie de changer de sujet, pour le meilleur ou le pire. Le premier messager partit donc, laissant parole à son confrère :

-Monsieur, l’incompréhension est totale, il a été signalé puis confirmé la présence d’un énorme engin non identifié de taille anormale. Il est bien plus grand que n’importe lequel de nos équipements. Nos commandants ne savent pas quoi faire contre cela. Avez-vous des directives ? Je possède quelques clichés si vous voulez avoir des preuves visuelles.

Rafi prit les photos dans ses mains. De toute évidence, les rebelles s’étaient emparé d’un objet des moins communs. Était-ce une sorte de...Non, Ouki n’était pas un enfant : il était inconcevable que cet objet puisse venir de l’Espace. Mais l’on pouvait douter : il avait beaucoup voyagé à travers le monde et jamais il n’avait vu cela de telle architecture dans les véhicules. Il devait le voir de plus près mais le risque de se retrouver acculé et d’être tué était supérieur à sa curiosité. Il rendit les images au messager et lui donna quelques ordres :

-J’ai appris il y a quelques minutes que le commandant Airémaire a été retrouvé à moitié mort dans les locaux de développement de la base Ouest, saccagée par des rebelles. Nous n’avons pas le temps de rechercher les coupables pour le moment, mais je voudrais que vous demandiez au commandant les codes pour diriger son arme contre cet énorme véhicule volant. Il saura quoi faire. Est-ce compris ?

-Oui, mon général. J’ai aussi une demande de madame Boraliza qui a appelé pour des renforts. Elle est sur le front et aimerait des secours d’élite.

-Je ne peux pas prendre le risque d’y envoyer mes gardes personnels. Néanmoins, je peux l’y aider. Où est Tarka ?

-Je ne le sais personnellement pas précisément, mais d’après mes souvenirs, il a été repéré à Morio et blessé par les gardiens de la tour. Il tentait de tuer…

-Peu m’importe! Je le veux en secours. Il est temps de porter un coup fatal à la rébellion. Disparaissez, maintenant.

Comme demandé, il s’éclipsa.
Rafi resta les bras croisés dans le dos comme tout bon méchant, perché en haut de son balcon, ne gâchant pas son énergie à montrer son aura ténébreuse. Ainsi la rébellion s’était dotée de véhicules hors du commun, de pouvoirs surnaturels de natures étranges et surtout, ils avaient des jeunes tous aussi talentueux que Mani, dont certains noms étaient connus de lui seul ou presque. Ah, la guerre risquait de s’annoncer bien plus compliquée qu’elle n’était déjà. Si la base Ouest tombait, la dictature ne commanderait plus que le centre du pays, et encerclée la citadelle de Thomorre sera plus vulnérable. Rafi faisait confiance en ses commandants, ils étaient tous animés d’une sorte de soif infinie de sang. Il ne restait plus que Mani à contraindre...c’était tout ce qu’il restait à faire…

D’un coup d’un seul, Rafi serra ses dents et écrasa en deux une table qui passait par là. Le choc le repoussa lui-même en arrière, tant sa colère fut prononcée. Depuis tout à l’heure, il tentait d’éviter d’y penser, éviter de se souvenir. Bruno était mort hein !? Quel idiot...Ils s’étaient promis ce jour là, lors du trépas de Jak, que ce seraient eux ou lui.

-C’est moi qui devait te tuer. C’est à moi que venait le droit d’en finir avec ta vie et tes misérables idées. Mais je te connais Bruno, je sais que tu as confié l’avenir de vos idéaux misérables à des jeunes pousses prêtes à tout pour défendre tes actes. Sont-ce ces réfugiés de la Forêt Maudite ? Je vois que tu gardes ton sens de la surprise. Mais que penses-tu de mon cadeau, et de la graine empoisonnée que tu gardes dans tes rangs ?

Rafi attendait une visite. Il l’avait presque oubliée. Alors qu’elle rentrait dans la pièce, vêtue d’une armure de combat de dernière génération, elle s’amusa à provoquer le leader suprême en se mettant bien au dessus de lui, comme si elle le commandait. Puis, elle dit :

-J’ai entendu qu’il y avait du grabuge pas loin d’ici. Alors, on a trop peur de se bouger le train et de sauver ses larbins ? Ce serait dommage de perdre ENCORE une base non ?

-Parle moi sur un autre ton. Ce n’est pas parce que je crois en tes pouvoirs que tu dois te sentir mon égale. Je n’aurai aucun remord à te tuer, et tu le sais.

Pour appuyer sa déclaration, il éleva jusqu’au plafond son aura de noirceur totale qui fit reculer la combattante d’un pas. Il la dissimula à ce moment même.

-Tu as fait un pas en arrière. C’était ton instinct. Même toi qui battrait Kavoth en duel tu n’a pas pu en ton for intérieur rester stoïque face à moi. Et tu penses pouvoir continuer l’insubordination comme cela ? Reste à ta place ou tente de me détrôner.

Elle serra les dents et reprit de l’assurance :

-Bah, quoiqu’il en soit, je veux de la baston. Si on m’appelle ici c’était parce qu’on avait besoin de madame pour régler les problèmes, vrai ? Je viens d’apprendre que Gobels s’est fait dérouter. Je l’aimais pas de toute façon, mais il comptait trop sur ses attaques et délaissait sa garde.

-Il était quand même le seul à m’avoir jamais touché en combat singulier. Ne sous-estime personne. Mais oui, venons en au fait. J’ai envoyé Tinky et Memento est aussi sur le coup. Toi, j’ai une mission spéciale à te confier. Dans quelques minutes, l’engin volant de la rébellion va être abattu. Normalement, les unités d’élites de nos ennemis devront être occupés. Je veux que tu recherches Giorno Gévana, un des actuels dirigeants, que tu connais bien. Débrouille toi pour le garder en vie mais ramène le.

-Oh, vous voulez faire tomber le roi blanc avant que le vrai combat ne s’engage ?

-Le roi noir, je préfère.

-Je disais ça parce qu’ils avaient attaqués en premier.

-Je ne veux pas qu’il prenne confiance en ses espoirs. Je vais couper une des trois têtes restantes et laisser les deux dernières s’entre-déchirer. Je ne vais pas attendre qu’ils assiègent Thomore pour me battre. J’ai un monde à conquérir. Maintenant, vas y. Je tiens à regarder le spectacle de l’explosion qui va s’ensuivre.

-Giorno hein ? Je vois. Et bien, allons y !

Elle se retourna et sortit au pas de course. Mais juste avant qu’elle ne disparaisse Rafi hurla :

-Ne me déçois pas , Laktoz !


* * *



Giorno, l’hélicoptère posé, criblé d’épines et tailladé de toutes parts, attrapa vite un communicateur pour contacter Diavlo et Candya. Il était paniqué :

-Ici Giorno ! Où en êtes vous avec la brèche ?

-Alors parce qu’on est à la tête des rebelles on oublie le code ?

-J’ai pas envie de rire, loin de là.

-Diavlo a entamé une percée monstre dans le cratère et nous sommes en position de supériorité écrasante. Mani, Naranz, Fugo et Entier y sont. Nous allons bientôt atterrir nous aussi, qu’est ce que tu comptes faire maintenant ?

-Je vais tenter d’éliminer Memento. J’ai vu son bataillon en retrait, je pense qu’il sait où est le repaire et qu’il a été dépêché par Rafi pour tout mettre à sac. Il doit trop compter sur les autres. Tu aurais quelqu’un à envoyer pour me soutenir ?

-Si ce que tu dis est vrai, tu n’as pas a t’inquiéter, les abominations fongiques de Bacchio ont été sorties, ils ne devraient pas pénétrer chez nous.

-Mais il se retirera alors et pourrait nous prendre à revers. J’en fais une affaire personnelle.

-Tu sais que tu risques beaucoup pour ça ? Peut-être que ton absence nous condamnera. Et qu’est ce que ça fait qu’ils nous submergent par l’arrière, ils sont beaucoup moins nombreux !

-T’occupes pas de moi. Où sont Ginue, Tekla et les hommes de Diavlo ?

-Ils ont été blessés après avoir éliminé Airémaire. Mes dernières infos mentionnent la présence des deux frères terribles dans le vaisseau. Quant aux deux autres, je crains de me faire engueuler.

-Ils sont trop loin, je vais me débrouiller tout seul, merci.

-Bon tant pis, je vais devoir t’envoyer Laito.

-Tout mais pas ça tu m’entends !? Candya ? Réponds, Candya ?

La ligne avait été interrompue. Depuis le coup des propulseurs il y a deux ans, Giorno ne faisait pas confiance à Laito. Il était fou et même si ses machines étaient puissantes, elles en restaient pour le moins instables ! Jamais ils n’auraient dû lui accorder une équipe de chercheurs, d’ailleurs. Espérons au moins qu’il arrive vite et qu’il ne fasse pas de bêtises.

Le leader rebelle piqua un sprint dans les champs pour intercepter Memento. Il vit aux loins des explosions de véhicules et leur fumée s’élever. Les abominations auraient vaincues les sbires ? Dans le doute, aucune autre hypothèse ne fut émise. En ce sens, le klimien au manteau de cuir ne réfléchit pas plus à la situation. Il y a quatre ans, Boraliza l’avait sérieusement embêté, mais elle restait peut-être la plus forte des neufs. D’après les dernières nouvelles, le père de Mani devait être redoutable mais moins dangereux. Il n’était connu que pour sa loyauté et son manque de considération envers ceux qu’ils ne pensaient pas digne de vivre ou de le servir. Giorno se disait par excès d’orgueil qu’il s’en occuperai simplement, mais rappelons nous que son mentor est mort peu de temps avant, et qu’il cherchait au fond de lui à l’oublier pour que ce soit moins dur. Un pour un, la vie de Bruno contre celle du dernier Sven-Tveskoeg encore actif pour la dictature – aux dernières nouvelles.

Peut-être par envie théâtrale, Giorno fit un bond sur une souche haute où plus personne n’habitait à en voir l’état, non loin du repaire rebelle, en territoire contrôlé. Memento profitait de l’attaque rebelle pour ne pas s’inquiéter de voir beaucoup de défenses, et surtout, de se trouver en zone contestée. Le combat avait déjà commencé, et effectivement les tas de cadavres géants s’occupaient plutôt bien des unités. Faisons le point maintenant : le fou du volant Bacchio avait une fascination morbide pour la mort et son symbolisme. Il était un des seuls à se rendre régulièrement en solitaire dans les abords de Latcalis par les vestiges d’anciennes constructions rebelles et avait après des expériences découvert quels champignons menaient les abominations à se créer. Les testant en laboratoire ou dans des grottes gigantesques aménagées en flanc des montagnes de la jungle, il faisait grossir ces monstres et les appâtaient pour s’en servir comme armes. Plusieurs fois ces idées furent niées à cause de la force des créatures qui pouvaient se retourner contre les rebelles, mais le succès étrange et conséquent de l’assaut du poste-frontière convainquit beaucoup de l’utilité de ces bêtes. Ici, il y en avait trois, de tailles moyennes. Le souci du détail emmena Bacchio à deux choses : nourrir ses « enfants » avec uniquement de la chair de soldats de la dictature – en secret, tant cela horrifiaient une partie des rebelles – et à leur donner des...surnoms.

En face de Lola, Lou et Lori – les fameuses – se trouvaient quatre véhicules armés – nous ne comptâmes pas les deux qui peignaient les murs – accompagnés de seize personnes autour et neuf dedans. Ils étaient équipés d’armes lourdes pour détruire un maximum mais l’entrée principale – les rebelles n’avaient pas pris la peine de la cacher dans leur attaque hâtive – était protégée par les trois monstruosités libérés de chaînes ou d’entraves. Elles n’avaient pas été contenues, car au final les rebelles savaient que s’ils gagnaient cette guerre, ils n’auraient pas besoin de cet arbre. Ils n’avaient de toute façon pas qu’une base d’opération et celle-ci, bien qu’importante, serait remplaçable. Quoiqu’il en soit, Giorno, du haut de ses immeubles, n’était pas spécialement au final intéressé par les monstres, mais bien par l’endroit où se situait Memento. Il ne devait pas être dans une voiture, trop simple, mais il n’était pas à proximité d’elles non plus. Le connaissant, il accompagnerait le tout, ne faisant confiance à personne d’autre que lui. Alors il serait peut-être…

...aussi sur les toits.

Comme dans toute fiction, c’était à ce moment là que le personnage, en se rendant compte de la chose, se faisait happer par celle-ci. Aussi, Giorno se retourna vers l’arrière prêt à tirer une salve de ki sur Memento, mais il n’y était pas. Quelle chance ! Alors le leader rebelle courut sur les souches pour trouver où pourrait bien être l’ennemi alors que ses unités se faisaient massacrer par les abominations. Il scruta comme un chasseur et comme un chassé, mais ni proie ni prédateur ne s’amenèrent. Peut-être qu’il était réellement dans une voiture ? Ce serait une erreur de débutant mais...savait-on jamais.

Et Giorno comprit au bon moment.
L’objectif de Memento était de détruire un maximum de données et d’équipements rebelles, il était donc logique qu’il soit déjà à l’intérieur. Il n’avait pas perdu son temps...mais par où diable était-il entré ? Giorno sauta sur une bâche mal disposée sur un bâtiment et un accès s’y découvrit, plutôt bien caché. Une fois à l’intérieur, le leader rebelle se dissimula accroupi derrière des bureaux. Son objectif était de surprendre Memento. Mais rien n’y fit, jusqu’à ce que son instinct – toujours – lui intime de se déplacer plus loin. Il avait eu raison.

La voix de Memento s’annonça nasillarde :

-C’est ça qui est drôle avec les rebelles. Ils passent du temps à chercher où sont passés leurs poursuivants, mais ils oublient qu’ils sont poursuivis.

Inutile de se cacher plus longtemps. Giorno dévisagea Memento avec toute la colère qu’il était capable d’éprouver et répondit :

-Je te l’accorde, tu m’as eu. Mais tu mourras quand même. Prépare toi.

-Inutile, je n’ai pas envie de me battre. Pas maintenant en tout cas. Je me suis déjà beaucoup fatigué à te regarder courir et avoir peur de ton ombre, je préfère me reposer et attendre que tu t’épuises tout seul.

-C’est vrai que je commence déjà à avoir des crampes à force d’endurer tes conneries. Tu me laisses le premier coup ?

-Si ça ne tenait qu’à moi. Montre lui.

Mais à qui faisait-il référence ? Memento Sven-Tveskoeg disparut instantanément et des dents anormalement écartées firent leur apparition. Ce n’était plus le père de Mani. Il était comme un monstre à qui on avait donné corps klimien. Giorno leva ses bras pour se mettre en garde, l commençait à comprendre pourquoi Memento disait qu’il ne se battrait pas. Le démon approchait.
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Re: La révolte

Messagepar omurah le Ven Fév 23, 2018 19:51

Zut ! Autant au début je m'ennuyais un peu, autant plus ça allait, plus je voyais la fin du chapitre s'approcher dangereusement et ça c'est pas cool xD
L'assaut était bien conceptualisé, c'est toujours de la bonne came, les personnages ont toujours une bonne épaisseur (Rafi est stylé tiens), les enjeux aussi pour le coup, je trouve que la fin ne se suffit pas à elle-même, j'entends par là qu'à mon sens le chapitre aurait dû s'achever un peu plus tôt (au début de la rencontre Giorno-Memento) ou un peu plus tard, m'enfin ce n'est que mon avis :P
Bref, pour en revenir aux vieux sondages qu'on faisait ici avant (ça me manque d'ailleurs :cry:) avec des notes et tout, j'aurais probablement mis 7,85450…/10 à ce chapitre ^^
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Re: La révolte

Messagepar Point le Ven Fév 23, 2018 20:26

L'idée c'était un peu de démarrer l'assaut pré-final en posant les bases de ce qui allait se passer, avec un duo Ginue-Tekla en retrait, un Giorno actif, Mani et Naranz au plus proche du combat et une Laktoz qui s'avérait être dans l'autre camp. Après, y'a pas eu de combat ici, d'où l'ennui, plus du blabla et du déplacement, mais faut bien bien préparer la suite.

Ouai, je vais refaire un sondage au passage, ça fait longtemps. J'en profite pour te dire que c'est cool de te voir aussi actif sur le fo ( ce qui n'a rien à voir ). Je n'oublie pas Calfiru :)
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Re: La révolte

Messagepar Artikod le Ven Fév 23, 2018 23:52

Coucou !

Du coup, j'ai lu ton chapitre, sinon, je ne serai pas ici. Question de logique, je crois.
Toujours est-il que je l'ai lu, et que, de ce fait, je vais me permettre de te placer un petit commentaire ici-même, d'une part parce que t'es sympa, et d'une autre parce que tes écrits sont vraiment cool. De ce fait, tu pourrais être amené à penser "Mais il est teubé lui, pourquoi il étoffe ça ? Tout ceci n'a aucun sens !" Et tu aurais complètement raison.

BON ! Je suis fatiguant, n'est-ce pas ? Du coup, je vais VRAIMENT commenter maintenant.
...
Alors...promis, c'est absolument pas une énième blague nulle. Juré, même. Le soucis, c'est que là, j'ai vraiment beaucoup de mal à trouver de quoi parler, parce que j'ai été à fond dedans (presque) du début à la fin. Mais donc, je vais parler de ce presque.
En fait, ce presque, ça ne vient absolument pas de la fic, ou de toi, mais de moi. Comme tu me l'as très gentiment fait remarqué, j'avais complètement zappée la condition physique qu'avait désormais Bruno. Mais maintenant, tout est arrangé ^^

SI ! Alors peut-être que c'est encore une fois moi qui ai oublié le contenu des autres chapitres mais le coup de Laktoz qui se révèle être dans l'autre camp, ça m'intrigue vraiment beaucoup !

De ce fait, je te souhaite une bonne continuation, que je continuerai à suivre o/
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Re: La révolte

Messagepar Point le Jeu Sep 13, 2018 18:33

Chapitre 26: Embrouilles


Candya regardait la table devant elle. Elle y avait posé tous ses pions, chacun signifiant un membre puissant de l’armée révolutionnaire, de manière à savoir qui commandait. Heureusement, la salle se montrait assez peu éclairée, ainsi par les hublots du vaisseau d’Ein on ne pensait pas à viser par ici en premier, contrairement aux étages supérieurs qui étaient bombardés par les missiles de Rafi au sol. Elle fit le point sur les unités disponibles en essayant d’oublier la possibilité qu’elle pourrait exploser à tous moments avec le vaisseau : Giorno venait de se diriger vers le QG histoire de sauvegarder quelques plans et mettre fin à la vie de Memento. Aucune nouvelle de lui depuis lors bien que des espions ont pu transmettre la défaite des troupes de Memento, broyées par les abominations fongiques. Laito avait été envoyé en renfort. Plus au nord, Tial et Diavlo se perdaient corps et âmes dans le combat au sol, soutenus par tout le monde. Naranz de même y était. Bacchio surveillait le terrain depuis son avion, mais il a été confirmé qu’il avait dû battre retraite à cause de dommages graves sur sa machine. A Morio, les soldats divins avaient été mis en déroute mais continuaient de garder l’endroit. Pour finir, ici dans le vaisseau, Entier, Ginue, Tekla et Mani se tenaient prêts à être parachutés.

Après avoir passé un large coup d’oeil sur les autres troupes moins importantes, Candya se remémora les informations quant aux ennemis : depuis que Kavoth avait été tué, il ne restait plus que huit des « neufs »Récemment, Gobels avait été vaincu aussi. D’après les informations de feu Bruno, à Thomore se trouvait toujours au moins trois de cette élite suprême. On savait depuis peu que la fameuse et destructrice Boraliza avait rejoins le combat. En ce sens, et avec le fait que Memento était certainement en duel contre Giorno, il ne pouvait comme surprise n’y avoir que trois des « neufs ». Mais outre le vaisseau, Candya avait heureusement trois atouts dans sa manche, trois petites armes de secours qui rivaliseraient avec ces trois personnes là : seulement deux étaient connues. Parmi celles que les leaders rebelles connaissaient tous, il y avait le canon principal du vaisseau qui d’après les tests pourrait raser la moitié de Thomore. Mais ce furent les dires d’Ein. Difficile de croire là-dessus. La seconde révélée était Ein elle-même : sa force gigantesque serait un effet de surprise étonnant, d’autant que sa nature extraklimienne pourrait démoraliser l’armée ennemie.

Tout cela était bien beau, mais Candya avait encore bien plus peur d’une chose. Un élément qui la troublait depuis deux ans à un point tel qu’elle n’en dormait pas parfois. Et cela, un élément qui changerait certainement le cours de la bataille…

...c’était Laktoz.

Candya avait l’horrible impression que son amie sera de la partie. Entier était aussi à bord du vaisseau, aussi quand il vit les quelques gouttes perler sur le front de sa femme, il alla la voir :

-Tout va bien ?

-Que ferais-tu si Laktoz se battait ?

-Je...C’est une question difficile. Je pense qu’elle est devenue plus forte que moi, mais son pouvoir est à double tranchant.

-Justement. Tu prévois de te battre contre elle ? Il n’y a que nous deux qui en connaissons la nature.

-C’est notre devoir de la mettre en déroute, elle est dangereuse. Pour tout dire, je pense même que Giorno est incapable de la vaincre. Je ne suis même pas sur qu’à nous trois on puisse ne serait-ce que la blesser.

-Encore une fois...tu ne saisis pas mes paroles. Jusque...Jusqu’où irais-tu ?

-Je serai incapable de la tuer. Elle a été mon amie la plus précieuse, celle qui m’a toujours motivé à être celui que je suis, avant que tu ne deviennes cette personne. Sans vous trois, avec Tial, je n’aurai jamais été...moi.

-Je suis trop faible pour la tuer mais...si je le pouvais, je le ferai.

-Tu es...sérieuse ?

-Je suis la générale en chef de cette armée. Diavlo, Giorno et...Bruno...ont fait leur temps. Je suis orgueilleuse mais sans moi nous serions tous encore en train de préparer notre révolution dans deux garages délabrés. Laktoz a rejoins l’autre camp : elle est notre ennemie.

-Elle est aveuglée par son désir de combat !

-Et elle a choisi de combattre contre moi. Tu vois ces pions ? Ils représentent tous les ennemis les plus dangereux. A la fin de la journée, je veux qu’il n’y en ait plus aucun sur la table. Celui-ci, c’est celui de Laktoz.

-Tu es déterminée et je ne pourrais rien dire. De toute façon, je suis à tes ordres.

-Ne dis pas ça comme ça.

-Depuis que je vous ai tous abandonnés il y a quatre ans, je me dois de me faire pardonner. Dans mon esprit, ce n’est toujours pas fait. Obéir à la personne que j’ai le plus déçu est la moindre des choses à faire.

-Nous parlerons de ça plus tard. J’ai un plan qui risque comme toujours de dégénérer ou de réussir avec brio.

-Explique toi.

-Sois surpris : demain, nous aurons tué Rafi. Thomore tombera avec lui.

-Demain !? C’est impensable !

-Nous ne sommes que le matin. J’ai prévu de capturer la dernière des bases cardinales vers 16 heures. Ensuite, j’ordonnerai à tout le monde de se diriger vers Thomore. Contrairement aux soldats de Rafi qui se relaient tous à des heures précises, nous nous sommes capable d’opérer sur des missions de plusieurs jours. Nous aurons l’avantage de l’endurance.

-C’est de la folie !

-Le sacrifice de Bruno n’aura pas été vain. Il sera la clé de notre victoire, enfin. Entier, nous sommes nés dans le pire des endroits, nous nous sommes battus comme des diables et alors que notre espoir nous a menti, cette cité prometteuse, nous nous sommes élevés pour continuer ce que d’autres ont débutés, pour enfin un endroit sur cette maudite planète où l’on peut vivre heureux. Tu veux encore attendre des années pour arriver à cet idéal ?

-J’espère que tu sais ce que tu fais.

-Mais maintenant je vais te donner des ordres plus concrets, mon amour. Emmène Mani avec toi, je vous veux juste ici…

Candya montra un pan de ville qui se trouvait proche du théâtre des affrontements. De manière sûre, cet endroit avait été déserté, mais du fait de son irrégularité de terrain, il constitue un frein à toutes les avancées dans les deux sens. Cependant, c’était aussi un chemin direct mais très long entre la base ennemie et le QG. Si des renforts d’élites, c’est à dire en très petit nombre, voulaient aider Memento, alors ils passeraient par ici. Une autre éventualité était qu’ils fassent un énorme détour, mais le temps manquait à la dictature pour organiser ses défenses. La probabilité pointait vers l’hypothèse de Candya.

-Qu’est ce que nous allons y faire ?

-Vous allez être parachutés là-bas pour servir de barrière aux renforts probables de Memento. Rafi ne voudrait pas gâcher ses meilleures unités en les faisant passer par les voies que nous contrôlons, c’est à dire toutes, même si nous sommes en difficulté par les airs. Il n’y a que par ici qu’ils seraient susceptibles de passer.

-Et pourquoi seulement nous deux ?

-Parce que je ne peux pas prendre le risque non plus de diviser nos troupes. La poussée exceptionnelle que nous leur faisons subir les démoralise. S’ils voient qu’une partie des troupes bat en retraite, cela pourrait en motiver certains. De toute façon, ils ne seront pas plus d’une centaine, ce qui est suffisant pour vous deux.

-Et pourquoi Mani ?

-Contrairement à vous tous, Mani ne représente rien pour moi. Il n’est qu’une monnaie d’échange. Imaginons que son père apprenne sa mort, peut-être qu’il accourra pour se venger. Rien que le fait qu’il se situe tout proche pourrait aider à notre cause. Tu saisis ?

-C’est un peu crue comme façon de voir les choses.

-Mani vous berne par ses belles paroles mais je ne l’ai jamais cru. Crois moi : c’est un opportuniste. Si nous perdons, il nous trahira à la fin et il prétendra s’être infiltré.

-Et bien je vais aller le voir et lui dire. Bonne chance. Appelle au moindre problème, tu es la première personne que j’irai secourir.

-Porte toi bien.

Il ne fallut pas plus de temps à Entier pour attraper le fils de Memento et le jeter dans le vide. Mani ne savait rien de sa mission.


* * *



Peu de gens pouvaient remarquer le contraste étrange entre les deux manières de voir le champ de bataille : dedans et hors. De chaque coté, chacun soutenait l’effort de guerre, mais pour ceux qui faisaient parti de chacun, le poids décuplait sur leurs épaules. C’était le cas de Naranz.

Le combat violent au sol, dirigé par Tial et Diavlo, se montrait d’autant plus sanglant que les deux hommes étaient des brutes. Si le jeu avait été défensif, la difficulté aurait été plus forte, mais étant donné la nature offensive de l’assaut, s’inquiéter serait juste une erreur. Cependant, il ne fallait pas croire que tout était rose : Tial, en première ligne, encaissait avec son propre corps toutes les épines et coups ennemis. Les autres qui constituaient la ligne de front tombaient un par un dans la plus pure boucherie. En fait, certains couraient derrière pour récupérer les corps de leurs amis et les bouger pour qu’ils ne gênent pas. Ceux des ennemis étaient piétinés, servaient de tremplin. L’effet de surprise, la démoralisation, le sous-nombre, et la liste était encore longue pour expliquer pourquoi les soldats de la dictature restaient si faibles. On penserait héroïque malgré le bain de sang la scène, mais il n’en était rien : balayer le champ de bataille et voir en arrière la montagne de corps laissait un goût plus qu’amer dans la bouche. Si vous y étiez, vous n’aviez même pas une chance sur deux.

Dans le vaisseau, dans les hauteurs, simples spectateurs, et les autres qui étaient obligés de voir le massacre, s’en rendaient compte mais ne participaient pas outre mesure. Ils espéraient simplement la fin. Certains même n’avaient pas de camp, voulaient simplement que cela finisse, que tout se taise. Par la dictature comme par les rebelles des soldats avaient été dépêchés pour emmener les civils en lieu sûr. L’Histoire retiendra même des noms de personnes des deux camps s’étant alliées pour protéger les innocents de ces conflits idiots. Les cris de toutes ces familles qui espéraient que leur fils ou leur fille ne meurt pas, en sachant qu’il ou elle n’était pas en vie ceinturaient l’énorme champ de bataille comme une chorale morbide.

Perché, Naranz pouvait alterner entre ces deux univers. Il préféra intervenir dans la bataille en contrebas. Après tout, son arme n’était pas faite seulement pour tuer. Candya lui avait confié une mission différente de celle des autres snipers. Son Prince avait été modifié par Laito et présentait un chargeur étrange, bifurquant vers le haut. Un prototype étrange qui dépassait en terme de puissance toutes les autres machines. Son viseur n’espérait pas trouver les autres snipers pour les abattre, mais scrutait le sol dans l’espoir d’y voir quelqu’un. Naranz savait exactement à qui il devait percer le crâne.

Mais le sang n’était pas assez proche, il fallait du concret. Tial n’avait jamais autant été au paroxysme de son art, celui de chasser, celui de tuer. Il avait été pourvu d’une armure de combat extrêmement performante et il avait été chargé de foncer dans le tas, pour le dire crû. Menant une des deux parties de la mêlée, il servait de clou supersonique pour bénéficier encore plus de l’effet de surprise. Malheureusement, son élan implacable ne lui laissait pas le temps pour s’occuper des blessés, et nous comprenons aisément pourquoi nous appelions ça une boucherie. Il fallait dire que ceux qui n’avançaient pas étaient piétinés, et ceux qui ne sautaient pas au bon moment alimentaient le cercle vicieux. Au final et parmi l’horreur, tout se passait pour le mieux. Par l’explosion, la muraille avait été percée, mise à jour pour laisser rentrer dans la grande base l’armée rebelle. Et après quelques dizaines de minutes de combat, Tial pénétra dans la base prêt à tout faire sauter.

Si Tial était le clou, alors Diavlo était le marteau. En profitant de la puissance de son allié, il poussait le groupe encore plus fort en se débarrassant de tout ce qui gênait : cadavres ennemis et alliés, unités spéciales, snipers, tactiques surprises. Le dévouement et le sens du sacrifice des fidèles de Diavlo était considéré comme du fanatisme, mais était diablement efficace : le vieux manipulateur qu’il était servait aussi de relais de renseignements entre Candya et le front et des unités très originales pouvaient se prêter au combat, avec les plus connus, les fusées de Diavlo, des vieillards incapables de tenir une arme qui n’en avaient pas grand-chose à faire d’être propulsés par des explosifs, tant qu’ils convoyaient les messages à temps. Dans un sens, les quelques explosions ici et là ressemblaient à des feux d’artifices. Diavlo lui-même traversait le champ de bataille, mais il était moins jeune et se faisait entourer de gardes d’élites, mais élites dans le sens la crème de la crème de luxe, mention élite. Il arrivait de lui-même à quelques pas de la base.

Cependant, quelqu’un les y attendait, et ce fut prévisible de l’attendre : Kahei, la muraille vivante. D’habitude, Kahei gardait la citadelle de Thomore, elle en connaissait tous les recoins, avait mémorisé tous les pièges et tous les passages secrets, mais jour de malchance, elle n’y était pas aujourd’hui, jour de repos. Enfin, ça aurait été un jour de repos si on ne l’avait pas appelée pile à ce moment là pour « sauver Talia ». Son armée personnelle avait aussi été dépêchée. En somme, une véritable masse informe de guerriers et guerrières munies de boucliers plus grands qu’eux. En voyant l’attroupement de boucliers, Tial ne stoppa pas son avancée, n’ayant finalement et simplement pas compris que parmi tout ça se cachait une membre des neufs.

Quand son corps tout entier fut projeté à quelques mètres de là, il y pensa.


* * *



Voilà donc un personnage qui a été oublié depuis longtemps : Trysh. Trysh faisait parti d’un plan de Candya visant à...négocier avec les autres états. En effet, la géopolitique du monde de Klim n’était pas si compliquée mais finalement ne s’arrangeait pas, preuve étant que Rafi K. Ouki n’était pas le dernier des imbéciles. Au nord, le grand état de Kurimu n’avait pas tenté de se battre contre Rafi. En effet, des croyances religieuses avaient emparées le pays, et les incroyables avancées technologiques, de loin les plus poussées de la planète, se constituaient ennemies. Avec un pouvoir aux mains du fanatisme mais le pays entier ne devant sa survie qu’à une technologie omniprésente, les conversations internationales devinrent compliquées. Grâce à la conscience de beaucoup de politiciens qui restaient en place grâce à leur popularité, une paix civile s’installa, malgré quelques attentats pour l’un ou l’autre camp. Aveugles sur les situations à Talia et Morio, ils préférèrent attendre que leur propre situation ne se débloque.

Mais les Kurimiens avaient un sombre secret.

Il y a dix ans, Kurimu développa une bombe si puissante que sa simple explosion ferait rentrer le monde entier dans un hiver nucléaire et passer la population klimienne à 10 % de son état actuel, pas la situation espérée par beaucoup en somme. Certains politiciens, parmi les rares à connaître l’existence de cette arme, crurent bon d’utiliser celle-ci à des fins dissuasives, mais d’autres voix s’élevèrent pour éviter que l’existence de cette bombe ne trouble la population. Cependant, force était de constater que Talia ne pourrait pas considérer le danger potentiel de cette arme comme nul, ainsi les scientifiques tentèrent de réguler la puissance de l’arme atomique pour ne pas qu’elle puisse détruire plus que le pays de Talia au maximum. Des taupes de Morio opéraient déjà sur le terrain de Kurimu, apportant ainsi toutes ces informations. Celles ci coûtèrent leurs vies, pour une majorité. Ainsi, Trysh n’avait pas d’autre but que celui de...récupérer cette bombe. Candya ne comptait pas ce bonus comme ses acquis, comme quelque chose qui jouerait un rôle dans la bataille actuelle. Seulement, pour plus tard, au cas où.

La guerrière venait d’infiltrer avec un groupe armé la base militaire où devraient se trouver les missiles. Kurimu n’avait jamais été très belliqueuse, et n’avaient pas les meilleurs militaires. La science, la science, toujours la science, on négligeait les soldats, qui à défaut d’avoir un bon entraînement étaient dotés de bons équipements. Enfin bon, face aux biceps de Trysh, tes millimètres d’épaisseur d’armure, ça ne signifie pas grand-chose. Sans prendre le temps de couvrir ses arrières, en soi un risque énorme, Trysh attrapa une bonne partie des officiers supérieurs de la base, en enferma une bonne partie et prit en otage discrètement les deux dirigeantes de l’endroit, allongées, incapacitées, à la merci de Trysh et ses gars :

-Nous avons balayés toute la zone, et il n’y a pas une seule bombe, ce serait sympa de nous dire où ça se cueille avant que je ne perde patience, engagea-t-elle.

-Vous êtes des terroristes ? De Talia ? paniqua une des deux otages.

-Oui et oui, mais on est pas les méchants. Moi si, mais pas les autres.

-La bombe est ici, mais nous ne vous céderont rien ! Ouki n’a qu’à venir chercher les bombes lui même !

-Oh, justement voilà la méprise. On est pas pour Ouki, mais au nom de la rébellion de Talia.

-Et alors ? Vous finirez simplement par le remplacer, peut-être en pire ! En voilà la preuve, vous venez voler une arme dangereuse !

-Vous savez très bien à Kurimu que Rafi passera un jour par chez vous pour y imposer son mode de vie. Vous avez des enfants madame ? Moi j’avais une fille, elle a été subjuguée par leurs discours, elle est partie dans leur armée et elle est morte en campagne. La dernière fois que je l’ai vue, c’était quand elle était partie le sourire aux lèvres de pouvoir servir son pays ! Si vous pensez que ça m’amuse de vous coller un flingue sur la tempe, alors que vous avez peut-être des gens qui vous attendent à la maison, vous vous trompez.

-Pourtant, vous voulez une arme capable de raser le pays entier. C’est ça votre justice ?

-Nous nous dévouons corps et âmes pour que Talia redevienne comme elle a été par le passé. J’obéis aux ordres, je ne sais pas ce qui est préparé avec ce qu’on cherche. Si ça ne tenait qu’à moi, j’évacuerai tout le monde avant de tout faire sauter et effacer cette image de merde qu’est devenue la ville que ma fille aimait tant. On aurait pas pu négocier l’arme ultime, donc on vient la prendre. J’ai trop parlé, à votre tour, soyez constructive.

-Vous pensez valoir mieux qu’eux ?

-J’ai dis constructive, pas redondante.

-Et c’est dans ce sang, ces prises de force, la prise d’otage que vous nous faites subir que vous espérez bâtir un pays libre ? Vous êtes des barbares comme les autres, je préfère mourir que vous donner le moyen de tuer encore plus.

-Bon, écoutez : notre chef s’est fait sauter y’a quelques heures, la moitié de nos soldats n’ont que quatre bras, depuis plus de décennies que vous ne le pensez des gens crèvent parce qu’ils peuvent pas boire autre chose que leur propre pisse en regardant la photo de leurs proches décédés, on a tous buté des gens à tour de bras sans se demander ce qu’on faisait, on est des monstres à forme klimienne avec de sérieux problèmes physiques et mentaux. Alors oui, ce que vous dites, on le sait. Mais y’a des gens chez nous qui voient plus grands, mieux et sans tâche. On les croit, on les suit, ils sont nos raisons de vivre. On préfère être des sauvages qui se démerdent entre eux plutôt que des moutons incapables de penser par eux-mêmes, mais qui ont un frigo et la clim. Vous comprenez ? Rien n’est juste. Vous devriez revoir vos cours d’Histoire. Dernier avertissement : où sont les trucs qui explosent ?

-Je comprends votre rage et votre peine. Mais mettez nous à notre place. C’est le plus grand secret de notre pays, l’arme la plus puissante jamais conçue sur cette planète. En vous donnant son emplacement, je donne à des gens désorganisés le plus gros risque d’extinction de la race klimienne !

-Désorganisés, c’est pas ce qu’en dit cette opération. c’est pas moi qui suis attachée. Enfin bon, vous avez un courage que je n’aurai jamais cru voir ici. Alors, je vais être gentille et juste vous assommer le temps qu’on trouve. D’ailleurs, si ça peut vous rassurer, on a buté personne. On a blessé vos potes mais personne n’est mort.

-Si vous trouvez, essayez de faire le bon choix.

-Toujours !

Derrière son crâne, un soldat de Trysh lui amena la crosse de son fusil et elle s’allongea inconsciente auprès de l’autre cheffe de l’endroit qui ne parlait pas. Trysh s’agenouilla devant celle ci :

-Faut que je répète tout ?

-Je ne vous dirai rien non plus.

-Soyez plus coopérative, vous aurez un bon point.

-Assommez moi, qu’on en finisse…

-Non, je suis sur qu’on peut obtenir quelque chose de vous.

-Qu’est ce que je viens de dire !? N’essayez même pas de m’enrôler, je ne me laisserai pas faire.

-Elle je l’ai assommée, vous je vous tuerai.

-Mais vous êtes folle ! Pour…Vous êtes une folle !

-Pourquoi moi et pas elle ? C’est ce que vous alliez dire ? Je joue avec votre peur. Vous pensiez juste recevoir un coup sur la tête et nous ralentir, mais non, ce sera la mort. C’est injuste mais je suis pas venue avec un drapeau « Paix, amour, égalité ». C’est m’aider ou mourir.

-Vous ne le ferez pas. Vous n’avez tué personne, vous ne le ferez pas pour moi.

-L’exception qui confirme la règle ? Enfin bon. Ce serait trop cliché de faire un décompte, vous répondriez au 1, ça n’a pas de suspens. Alors je vais vous laisser une dernière phrase, choisissez bien vos mots, je serai implacable.

-Je vais vous aider...à...à…

-Voilà qui est raisonnable. Mais « à » quoi ?

-Je veux, j’exige… que vous ne relatiez pas ces faits à nos supérieurs. Savoir que j’ai volontairement offert la bombe la plus puissante du pays à des terroristes me vaudra la peine de mort. J’ai encore besoin de vivre pour stopper les attentats fanatiques de ces extrémistes qui détruisent le pays. J’espère que vous venez vraiment de Talia...Je ne supporterai pas de donner l’arme à ceux que je hais.

-Exiger n’est pas une bonne idée quand on a un fusil pointé sur le crâne. Soyez rassurée, nous savions tout ça. Quand nous serons partis, vos amis vous retrouveront tous assommés et attachés, avec un petit message signé de la part de Diavlo, un gars de chez nous qui est responsable de pas mal de trafics à Kurimu.

-Vous utilisez un gars de chez vous comme cible ?

-Diavlo est mal aimé ici. Il a lui même endossé la responsabilité de ces actions. C’est même lui qui a commandé toute cette opération.

-La bombe n’est qu’une garantie ?

-En vérité, je sais tout et c’est la marque du mauvais joueur.

-Expliquez vous.

-C’est simple : on perd, on lance la bombe, Talia est rasée, gagnants comme perdants, fin, Morio repasse sur les décombres, fais le ménage et tout rentre dans l’ordre.

-Et si vous gagnez ?

-Nous détruirons la bombe, sans déconner, vous vous rendez compte de ce que vous avez construit ? Vous rendez ça public et le monde est à vos pieds, moi je vous le dis.

-Ce serait lâche.

-On est plus à ça près. En parlant de ça, levez vous et guidez nous. C’était sympa mais j’ai plus le temps de causer. Allez.

Les rebelles s’emparèrent une heure plus tard de la bombe. Ils feront transporter celle-ci par avion et, même si les autorités de Kurimu avaient été prévenues et qu’elle s’opposèrent au transport, les rebelles réussirent à passer l’arme jusque dans les territoires rebelles. Pour information, Trysh n’aurait pas tué la commandante, de même qu’elle relâcha cette dernière comme les autres otages sans violence. Au total, deux personnes seront tuées dans l’assaut : une guerrière rebelle et un tireur embusqué kurimien lors de la bataille du transport de la bombe.

Les rebelles avaient réussis à obtenir un moyen de gagner la guerre peu importe les situations. Restait à savoir si ils gagneraient dans les mauvaises.


* * *



Kavoth Sven-Tvsekoeg avait écrasé son démon à l’intérieur de lui il y avait fort longtemps. Le guerrier n’avait jamais trouvé d’intérêt à garder son alter ego. La malédiction de sa famille pesait trop lourd sur sa conscience. Son frère Memento était de toute façon le préféré, il avait toutes les faveurs des ancêtres, et lui Kavoth se devait de suivre la cadence de son prodige petit frère. Ainsi, pour ne pas lui ressembler, et pour aversion pour cette malédiction, il obtint quelque chose de mieux : dans la drogue qu’était le Zaka modifié, il réussit à fusionner l’esprit de son démon avec le sien, et il obtint la force démentielle que le monde lui reconnut avant les événements de l’attaque initiale de la base Nord, il y a quatre ans. Son cas était unique, mais justement, c’était parce qu’il était unique qu’il était haït. Tout le reste de la famille Sven-Tveskoeg avait été tué, il ne restait maintenant plus que deux membres, père et fils. Le démon intérieur de Mani se montrait étrange, dans le sens où il n’agissait pas comme tous les autres démons : d’habitude, ils aidaient leur hôte à rester en vie. Dans le cas du démon de Mani, ce dernier semblait assoiffé de sang, se libérant quand il le fallait pour prendre des vies, et quand un élément le dérangeait, qu’il ne voulait le supporter, il laissait Mani le faire, souvent dans la douleur.

Bref, le cas classique et poussé à son paroxysme, c’était bien évidemment Memento, et son démon, Mori. Il n’avait pas un démon couard, donc il pouvait contrairement à son fils laisser sa vie être gardée par son démon, et il n’avait pas consumé le monstre comme son frère, permettant de libérer toute sa puissance. Et justement, Giorno, qui devait affronter la chose, commençait à comprendre pourquoi il avait toute la confiance de Rafi, parce que sa puissance dépassait l’entendement. Son aura, rouge foncée, recouvrait jusqu’à ses membres. On eut même dit qu’il n’avait plus six bras, mais simplement deux, deux énormes bras.

-Mori, pour vous servir...

Quand Mori s’approcha de Giorno dans l’espoir de le tuer, le leader rebelle ne resta pas statique.

Il avait peur.

Ce n’était pas une peur constante, une peur qui le hantera toute sa vie, elle était simplement passagère, éphémère, c’était l’aura de Mori qui le faisait frissonner, perdre ses moyens dans l’instant. En relativisant, Giorno comprit que Mori était moins fort, moins résistant, moins préparé, et qu’il n’avait pas à le craindre, pourtant il restait horrifié, son corps voudrait partir. C’était cela Mori, une incarnation de la peur dans sa plus simple idée, se diffusant plus vite qu’on le croit, avant qu’on ne le sache.

Mais Giorno devait affronter la peur, la surmonter pour sauver les intérêts de la rébellion. La première chose à faire était de faire partir Mori d’ici, pour ne pas qu’il détruise le QG. Prenant son courage à six mains, Giorno Gévana joua le jeu et créa l’illusion d’être encore plus apeuré qu’il ne l’était, cherchant de ses yeux une fenêtre par laquelle sauter. Mais alors qu’il faisait la comédie, Mori susurra :

-Non Giorno...La vraie terreur…tu ne la ressens pas encore…

Une voix de mort. Même un mort ne parlerait pas aussi mortellement, même une tombe trouverait le cadavre en dessous plus vivant. Cette fois, le cerveau de Giorno arrêta de réfléchir et il se laissa envahir. Il cherchait cette fois un échappatoire pour survivre. Quelque chose lui intimait de se battre, mais la peur avait le dessus, et Giorno brisa une fenêtre proche pour garder sa propre vie. Le simple fait de protéger sa vie avant l’intérêt de toute la rébellion lui était bien nouveau, car l’horreur qu’il ressentait annihila toute parcelle de notion de bien commun en son esprit.

Maintenant qu’il était à sa merci, Mori n’avait pas à aller bien loin. Giorno sera décontenancé et mourra vite. Memento lui avait promit plus que ça...autant dire que son alter ego était grandement déçu. Alors, il sauta aussi par la fenêtre, mais plus vite, et écrasa au sol le fameux Giorno, lui soufflant l’idée de pouvoir s’enfuir, et son cri de terreur résonna jusque dans les oreilles des soldats affrontant les abominations.

-Une fin minable pour quelqu’un de pathétique. Tout le monde espérait mieux de toi.

Le bras droit de Mori s’apprêtait à perforer la nuque de Giorno et l’assassiner, annihilant tous les espoirs de vengeance de Bruno, et peut-être après la motivation de tous les rebelles. Mais il fallait croire que l’intuition féminine avait un pouvoir immense. Un véritable barrage de roquettes fusa sur Mori qui fut obligé de battre en retraite par un saut périlleux sous peine de déguster. Les projectiles allèrent raser une habitation plus loin.

-Hey mon pote, je suis sûr que t’es content de me voir.

Laito, bien sur. Ainsi que son meilleur ami : le robot géant. Une véritable machine de guerre sortie tout droit des cerveaux du monde entier, Laito étant allé se servir dans toutes les contrées du monde, Kurimu incluse, pour s’offrir plus ou moins légalement les pièces de ce monstre mécanique. D’une apparence très simple, il était façonné pour détruire un maximum d’après son arsenal : juste au dessus du cockpit central, un énorme canon, sur chacun de ses bras énormes, des dizaines de lances-missiles, sur ses jambes massives, des pièges pouvaient être déclenchés, relâchés et activés, derrière, un énorme système de propulsion au zaka, et en guise de coeur, de la technologie alien offerte par Ein pour tout alimenter.

En voyant cela, Mori ne savait pas quoi faire. Pour avoir déjà essayé, c’était en contact direct avec ses yeux que la terreur s’exerçait, et Laito était protégé par une vitre de verre. Enfin, aucun des deux rebelles ne possédait cette information. Le double de Memento allait devoir briser cette couche inutile pour pouvoir terrifier l’ennemi. Giorno, lui, se remettait un peu des effets de la peur, comme il le disait à son ami :

-Il me fait trop peur pour que je puisse l’approcher. Il va falloir que tu m’aides.

-C’est ce que je fais. La cavalerie est arrivée, c’est pas génial ?

-Tu ne ressens pas la peur ?

-Jamais, je suis un chevalier des temps modernes.

-Je vais essayer de le combattre à tes cotés. Est-ce que tu as un plan ?

-Tu viens sur ma monture et je pars au galop.

-Arrête de parler de chevaux. Non, il vaut mieux qu’on se sépare pour l’attaquer sur deux fronts.

-Tant que tu pleure pas parce que le grand méchant loup t’as fait peur, c’est ok. Tu le retiens et je le dézingue ?

-On va essayer ce plan.

Mori était déjà redescendu. Ne pouvant affronter Laito dans son armure, il tira sa langue fourchue vers Giorno pour le paralyser à nouveau, mais le robot géant se positionna dans le champ de vision du démon. Laito se moqua de lui en tirant quelques petits missiles pour créer un large écran de fumée. Ce fut ce qui arriva. A en juger par le souffle et les dégâts de l’explosion précédente, Mori ne pouvait pas prendre de plein fouet ces missiles et esquiva. Grimpant sur un toit, il cherchait à prendre de la hauteur pour éviter d’être surpris par les deux ennemis en même temps. Son but était bien entendu de les paralyser tous deux. Giorno chercha à contourner la battisse. Il devait vraiment compter sur Laito malgré le fait qu’il ne lui faisait pas confiance, après tout le scientifique était imprévisible.

Voyant à travers la fumée, le robot géant la traversa le poing en avant pour éclater Mori. Ce dernier le remarqua et bondit sur le bras juste avant de se faire toucher pour courir jusqu’à la vitre et la briser. Mais c’était bien l’idée de Laito et pointa quelques micro pistolets directement sur la créature. Mori les esquiva aussi en se précipitant sur le coté, par contre son jeu aérien n’était pas franchement top et l’anticipant, le scientifique fou put lui décocher une bonne grosse balayette. Façon de dire qu’il finit dans le mur. Encaissant, Mori fonça cette fois directement par la voie du sol. Il se dit que le klimien à l’intérieur avait prévu toute éventualité consistant à briser la vitre, aussi pour empêcher ce dernier de continuer à se moquer, il fallait casser un ou deux genoux. La poussière restait levée mais elle se dissipait. Juste à temps pour montrer à Mori l’armement extrême qu’il s’apprêtait à frapper, et aussi les missiles qui furent décochés. Cette fois, pas question de les esquiver ; il les détruira en plein vol quitte à prendre un peu de dégâts.

C’était sans compter sur Giorno qui tira un rayon d’énergie au loin, dans la direction présupposée de l’avancée de Mori. Ce dernier n’avait pas le choix : dévier le rayon et prendre les missiles, ou esquiver les missiles, prendre leur souffle et le rayon. Dévier le rayon vers les missiles ne ferait que renforcer le tout et engendrer plus de dégâts. La spécialité de Mori était le combat en duel, et il n’avait pas prévu que quelqu’un protégé par une vitre ne vienne l’affronter. Ah, ce n’était pas très chanceux. Mori était après tout un double maléfique, il avait ses spécificités, et Memento d’autres. Alors, il se laissa rendormir et donna le lead à son véritable lui. Quelques secondes auraient pu être sympas, mais non : Memento ne put réfléchir à autre chose qu’à faire exploser son énergie autour de lui.

Giorno et Laito passèrent un bras devant leurs yeux pour éviter la poussière, le second plus par réflexe car il n’en avait pas besoin. Memento était à genoux, brûlé de tous les cotés, et il fixait Giorno avec des yeux larmoyants. Il ne bougeait absolument pas, pétrifié dans ce regard. Il n’était pas Mori, aussi Giorno n’avait pas de crainte à avoir. Il haussa le ton en s’adressant à lui :

-Pour tout ce que tu as fais Memento, tu devrais mourir, plusieurs fois même, mais je déteste avoir à tuer. Quand je peux l’éviter, j’évite. Alors rends toi ou oublie ce que je viens de dire.

-Tu es trop bon. C’est pour ça que tu es faible.

-Je m’en fous, t’as perdu. Ne perdons pas de temps en discussions.

-Où est mon fils ?

-Après tout ce temps, tu en as enfin quelque chose à faire de Mani ?

-Ce crétin arrogant tient plus de mon frère que de moi. J’agis dans l’ombre quand il se manifeste au grand jour, il est un gros bourrin teigneux quand j’apprécie donner des coups de couteaux dans le dos. Mais il reste mon unique enfant. Qu’avez vous fait de lui ?

-On l’a remis dans le droit chemin. Je crois. Peut-être. Enfin bref, il n’est pas dans ton camp et c’est le principal. Je te passe les menottes ou tu veux le faire toi même ?

Alors qu’il disait cela, Giorno vit que Memento n’avait que deux bras. Oui, seulement deux bras, comme Mori. Il savait que quelque chose clochait alors il voulut se défendre. Mais trop tard, Memento lui éclata la nuque avec la force ultime de ses six bras. En fait, l’agenouillé était une projection de Mori, une image rémanente. L’effet de surprise fut total et malgré l’infériorité au combat de Memento Mori, l’attaque laissa Giorno out, assommé. Il n’aura plus besoin d’avoir peur.
Laito, abasourdi, voulut tirer tous ses missiles sur l’ennemi, mais ce dernier attrapa le corps inanimé de Giorno pour l’en dissuader. Le scientifique détestait ce genre de situation, aussi parla-t-il en premier :

-Qu’est ce que je dois faire pour éviter qu’il ne meurt ?

-On se soumet déjà ? Giorno est le nouveau dirigeant rebelle à ce qu’on sait, entre autres, et je ne veux pas qu’on en fasse un martyr comme avec Bruno. Je ne vais pas le tuer, mais je vais faire pire.

-Il ne parlera pas sous la torture, je suppose. Moi oui, mais pas lui.

-Quelle fidélité à la cause. Et bien, voilà ce que je demande ; décharge toutes tes armes sur ces bâtiments. Tu me laisseras ensuite partir et je le relâcherai. Je respecte une majorité du temps ce type d’arrangements.

En demandant cela, Memento savait qu’une fois le quartier général détruit, d’une la dictature s’en trouvera renforcée, ou en tout cas la rébellion amoindrie, mais en plus la destruction des documents importants par un membre des rebelles, ici Laito, sèmera le doute et la discorde dans les rangs ennemis quant à la loyauté du scientifique. Memento repartirait gagnant dans tous les cas.

Cependant, Laito n’arma aucun de ses canons.


* * *



Laktoz, elle était juste là, brillante et transpirant la puissance, dans le viseur de Naranz. C’était elle qu’il cherchait, et un peu par hasard, il la vit débouler à toute vitesse sur un passage dans les hauteurs, loin de la bataille principale que couvrait le jeune sniper. Elle avait changée : une couronne d’acier recouvrait son crâne, camouflant ses antennes, et une épaisse cuirasse la protégeait partout, sauf sur les bras. Quand certains rebelles l’attaquaient, eux qui étaient en repli, elle ne les tuait pas, mais les balançait au loin avec une facilité déconcertante. Les quelques buissons des hauteurs se montraient trop, et Naranz aurait du mal à avoir un bon point de vue pour l’abattre. Lui qui visait la tête en permanence, avec la protection crânienne de la guerrière ainsi que sa vitesse, il lui sera difficile de la toucher efficacement.

Mais par chance, Laktoz stoppa sa course effrénée : elle semblait regarder un dispositif sur son bras, comme un communicateur haute technologie. Il n’en fallut pas plus à l’expert pour faire ce qu’il devait faire, et Naranz appuya sur la gâchette, décocha du prince une balle spécialement conçue pour les cibles puissantes, c’est à dire les personnes ayant des habilités au-delà du commun des mortels. L’épine fusa si vite que Naranz fut poussé en arrière au moment d’appuyer sur la détente. La seconde qui suivit sembla si longue pour le tireur alors même qu’elle n’était qu’une seconde, car au cas où il réussirait à tuer Laktoz, il aurait littéralement vaincu une pièce maîtresse de la dictature. Le jeune homme n’avait jamais connu Laktoz, et quand elle trahit le camp rebelle il y a deux ans, Naranz n’y avait pas prêté grande attention.

Et effectivement, l’épine s’enfonça jusqu’à en ressortir de l’autre coté du cœur d’une Laktoz stupéfaite.

Figé dans le temps, le corps de Laktoz ne s’effondra pas, bloqué sur des genoux qui n’en démordaient pas, car la force de son métabolisme empêchait le choc de l’épine de le faire choir. Son expression d’étonnement ferait plaisir à n’importe quel sadique de l’assassinat, mais pas à Naranz qui restait prêt à réitérer l’attaque. Et rien ne se passa, Laktoz ne bougeait pas, ni pour tomber, si pour se redresser. Un moment le tireur pensa à une sorte de métaphore de la guerrière qui meurt debout, mais non, car l’instant d’après…

...Laktoz disparut, pour réapparaître, quelques pas en arrière.

Littéralement, on aurait cru que Naranz avait juste fantasmée la scène. N’était ce pas le cas ? Naranz avait bien imaginé quelle avait été la capacité liée à l’essence de laktoz, car elle avait bien été exposée à l’essence il y avait de cela des années, en contact d’un tigre de Latcalis. Les pouvoirs d’Entier et de Tial étaient déjà tordus, il imaginait bien que Laktoz pouvait faire quelque chose comme cela aussi. Mais où était l’échange dans ce pouvoir ? Elle aurait échangé une envie avec un véritable fait ? Il n’y avait qu’un moyen de le savoir : Naranz regarda dans son chargeur pour savoir si l’épine avait bien été tirée...et oui.

En contrebas, Laktoz se rendait bien compte que quelque chose s’était passé. Elle devait se douter qu’un sniper l’avait attaquée, alors elle chercha dans les hauteurs. Naranz prit ses jambes à ses ailes et recula jusqu’à ne plus être repérable. Du point de vue de Laktoz, la surprise avait été immense. En lorgnant du coté de l’épine dans le sol, elle se doutait bien qu’elle en aurait été tuée si effectivement la balle avait touchée au but...et même si elle avait touchée la tête, il s’en était fallu de peu pour qu’elle y reste, ou en tout cas la trace du passage. Mais non. Cependant, Laktoz ne pouvait perdre du temps à attaquer le sniper, car elle devait s’acquitter de sa mission en priorité. Normalement, le passage était sûr, Rafi n’avait peut-être pas anticipé que la rébellion ne le voit, et encore moins que quelqu’un n’arrive à tirer de si loin. Mais elle aura la tête de Giorno...si Memento ne l’avait pas déjà entre ses mains. Après tout, Laktoz concourrait pour appartenir aux Neufs, ou plutôt pour remplir les trous que Kavoth et Airémaire ont laissés.

Il ne lui restait qu’un fait d’armes suffisamment prestigieux et ce serait dans la poche.
La révolte
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Le plus modeste des êtres...Un homme qui fera peur au plus grand des démons...Celui-là même qui en deviendra le guerrier le plus fidèle...


Le fruit de ses tourments
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Re: La révolte

Messagepar omurah le Jeu Oct 25, 2018 16:16

Y'a pas à dire, La Révolte reste quand même ta meilleure fic, en tout cas à mes yeux (même si j'aurais toujours un faible pour les RCZ ♥ bon et puis tes BD sont évidemment hors catégorie, de loin la meilleure prod' de tout l'US toutes catégories confondues, DBM, DBT et consort peuvent aller se rhabiller :mrgreen:)

Sérieusement, tout l'échange entre Trysh et ses captives est excellent, 10/10, du grand Point

Le reste du chapitre aussi est très bon, je me suis pas ennuyé une seconde (oui, j'avoue, il m'arrive parfois de m'ennuyer quand je lis FT, sans rien retirer aux qualités de la fic en question, nombreuses, en tout cas ça ne m'arrive jamais quand je lis La Révolte)

Je ne suis pas spécialement pressé que l'intrigue prenne une dimension spatiale, bon, pas que ça ne m'intéresserait pas, mais pour moi "La Révolte" est avant tout celle de Klim, et c'est le fin mot de cette histoire-là qui m'intéresse surtout, je me souviens que tu disais qu'en fait de "La Révolte" il était plutôt questions de révoltes avec un s donc. Bon, ok je demande à voir, je ne me ferme pas à un élargissement des horizons puisque ça reste le même auteur, ce devrait donc être la même qualité :mrgreen:
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Re: La révolte

Messagepar Point le Jeu Oct 25, 2018 22:23

Wow, je m'y attendais pas XD

C'est pas bon pour l'égo ce genre de commentaires...mais grand merci !

J'ai pas mal de difficulté à écrire les RCZ depuis que...le troisième est parti en fumée quand j'ai supprimé le dossier. Donc niveau motivation, va falloir être speedboosté pour que je réécrive tout ça !
L'échange avec Trysh, j'avoue être assez déçu. Tout repose sur le dialogue au final, l'intro et l'outro de ce moment là sont assez baclées et j'avais l'impression de juste avoir marqué " lé rebel on 1 bonb atomik lol "

Il va forcément y avoir une dimension spatiale au bout d'un moment, on reste dans du Dragon Ball et dans l'origin story de Ginue( bien originale pour le coup, dans le sens où c'est de moi ) donc la case Freezer va forcément intervenir à un moment ou à un autre. Mais de toute façon, même si je m'éloigne de Klim, il reste encore trop de " secrets " que j'ai passé sous silence pour le moment pour que je ne fasse pas un ou de chaps spéciaux pour expliquer l'ellipse des quatre ans.

Et pour la BD, n'hésite pas à en parler sur le topic, ça le upera ( une manipulation somme toute classique pour améliorer les chances d'être lu, bien entendu )
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Re: La révolte

Messagepar Point le Jeu Déc 27, 2018 14:04

Dans les épisodes précédents...

La bataille pour la base Nord se poursuit ! Après le sacrifice héroïque de Bruno, une brèche s'est formée dans les barrières de la base, laissant Tial et Diavlo commander les troupes d'attaque. Le vaisseau d'Ein, avec cette dernière et Candya à son bord, surplombe le champ de bataille, prêt à envahir la zone. Ginue et Tekla viennent d'ailleurs d'y parvenir pour connaître leurs prochains ordres de mission. Deux groupes ont été rattrapés par des missions spéciales: d'un coté, Entier et Mani ont été chargés d'intercepter et tuer Laktoz, qui prévoyait de venir aux secours de Memento, qui lui avait affaire avec le second groupe, Laito et Giorno défendant le QG rebelle. Naranz rôdait dans la zone après avoir échoué à abattre Laktoz, et Trysh est en chemin pour ramener la bombe de Kurimu chez les rebelles...






Chapitre 27: Intensité



C’était certainement une blague . Une très mauvaise blague, d’ailleurs.

Alors qu’Entier et Mani atterrissaient derrière un bout de roche, ils pouvaient constater que l’armée de renforts qu’ils attendaient ne semblaient pas être une armée justement, mais bien une seule personne. Entier, d’ailleurs, avait reconnu l’unique renfort, et il suait tant que cela en était dégoûtant. Mani, qui avait été emporté sans prévenir pour sauter, s’approcha d’Entier pour râler :

-Je te rappelle qu’avec mon blouson il faut que je dégage mes ailes avant de pouvoir planer, la prochaine fois il faudra prévenir !

-Regarde qui on doit affronter…

-Tiens, Laktoz, la grande gueule. C’est l’ennemie de la rébellion, on est deux on pourra la vaincre facilement.

-Tu ne comprends pas...Quand elle est partie, il y a deux ans, elle m’a montré ses pouvoirs...Seul Tial, Candya et moi en connaissons la nature ! Si l’essence m’a donné le pouvoir le plus tordu qui soit, il me faut pouvoir l’utiliser, mais elle...il est à la fois simple et complètement impossible à contrer sans stratégie.

-Arrête donc le mystère et explique moi.

Laktoz savait qu’il y avait quelqu’un derrière le petit rocher isolé. Au lieu d’hurler qu’elle l’avait découvert, elle se prépara à attaquer et frappa plusieurs fois dans le vide, avec ses six bras et ses jambes, comme un entraînement.

-Elle peut laisser vacante des images d’elle-même, ou quelque chose comme ça. Elle peut nous frapper à rebours si on se dirige vers là où elle a déjà frappé, expliqua Entier.

-J’ai pas compris. Elle peut attaquer de loin avec son corps ?

-En vérité, je n’ai pas trouvé où était l’échange là-dedans…

-On est bien avancés…

Maintenant qu’elle avait préparé le terrain, il ne suffisait plus qu’à les faire sortir de leur trou. Laktoz pointa son poing vers le rocher et le dézingua d’un rayon d’énergie. Le voyant arriver de par la signature énergétique, Entier attrapa Mani et le jeta plus loin, ainsi ils esquivèrent l’explosion mais durent se découvrir. Le regard des deux natifs de Latcalis se croisèrent...et tous deux changèrent d’expression. Là où Entier gardait un peu de détermination et s’apprêtait à frapper son amie, Laktoz se rappelait de son passé et craignait de l’affronter. Cependant, elle se souvint qu’elle n’était plus vraiment l’ami en question, qu’elle travaillait pour la dictature et qu’Entier et le jeune Mani devaient être éliminés. C’est donc par là qu’elle commença :

-Salut Entier, tu viens pour moi ? Tu as laissé tomber Candya ? Après tout, tu l’avais déjà fait quand nous avions été capturés par l’extraklimienne non ?

-Tes provocations puériles ne sont pas très efficaces. Nous sommes ici pour te mettre hors d’état de nuire.

-Quand je suis partie, tu n’as pas été capable de me vaincre. Ce n’est pas le fils de Memento qui fera pencher la balance en votre faveur. Surtout pas lui en fait.

-Mais nous avons progressé depuis tout ce temps. Il maîtrise son démon maintenant, et moi mon pouvoir…

-Comme si vous étiez les seuls. Tu te souviens de pourquoi je suis partie ? Maintenant, je suis la klimienne la plus forte du monde.

-Il va falloir le vérifier, gueula Mani en faisant jaillir ses lames. Et souviens toi de mon nom : je suis Mani, et rien d’autre, même pas un Sven-Tveskoeg, et encore moins le fils de mon père. Quand mes mains auront arrachées ta trachée, tu rigoleras moins.

-Voilà un enfant bien agressif. Tu ressembles plutôt bien à Memento au final.

-Assez de blablas, Laktoz. Il est l’heure d’en découdre.

Plus bas, de manière à chuchoter, Entier annonça le plan à son équipier :

-Je vais l’empêcher de te frapper, fonce. Si ça tourne mal, je ne serai pas loin derrière.

Et tout autant que le ki de Mani tournait lame autour de ses poignets, les yeux du père de Tekla s’illuminèrent d’un bleu clair magique. Laktoz croisa ses bras et fronça les yeux pleine de concentration. La charge du garçon, qui se tenait bien en avant de manière à ce que ses mains percent l’herbe sous ses pieds en un long trait de feu indigo, percuta le champ de vision de la traîtresse en moins de temps qu’il n’en fallut de temps pour le décrire, et alors cette dernière ferma les yeux un instant. Entier échangea l’information «  regarder » de ses yeux avec celle « refermer » de sa main qui se changea en poing, car il comprit que ses pouvoirs fonctionnaient aussi avec ses propres informations, même en combinaison avec celles d’une autre personne.

Ainsi, car Laktoz s’en trouvait perturbée, elle qui ne pouvait pas intercepter Mani en sachant où frapper, et ce dans la seconde qui lui a été enlevée, elle dut activer son pouvoir. D’un coup d’un seul, Mani fut complètement criblé de coups d’une puissance étonnante, dans la tête et dans tout le corps. Rejeté en arrière, sonné, étonné, même Entier ne pouvait pas y faire grand-chose. Laktoz rouvrit les yeux et constata que ça avait marché. Entier alla voir Mani et ce dernier se releva avant, preuve qu’il savait encaisser quelques coups :

-Elle m’a frappé tellement vite que je n’ai pas eu le temps de voir ses poings me frapper !

-Non, elle ne t’as pas frappé, elle avait déjà frappé cet endroit auparavant.

-Tu veux dire que je ne pourrai pas la frapper ?

-Tu as été frappé par une image du passé, d’un coup de poing déjà en train d’être frappé ! Et ça marche aussi avec un kikoha. Il faut qu’elle bouge, mais elle semble s’être taillée une barrière aussi offensive que défensive.

-Au final, ce n’est pas plus mal…Notre mission est d’empêcher l’envoi de renforts. Plus elle met de temps à nous combattre, moins elle aidera nos ennemis.

-On ne va pas la regarder sans rien faire pendant une heure, il faut la vaincre. En plus, elle peut nous attaquer à distance.

-Ce n’est pas plus mal non plus, ça m’étonnerait qu’elle excelle à distance. Il faudrait la fatiguer en l’obligeant à dépenser son ki .

-Tu voudrais jouer sur l’esquive ? En vérité, ça me plaît, elle est un monstre au corps à corps.

Laktoz se disait qu’ils complotaient trop pour que justement un kikoha n’aille pas les réveiller, et s’ils esquivèrent avec une certaine aisance, elle se doutait bien qu’ils avaient un plan. De toute manière, son pouvoir est beaucoup trop fort pour qu’elle perde, et son arrogance avait de quoi être justifiée. Une nouvelle fois, les deux joyeux lurons sautèrent pour ne pas que l’explosion ne les atteigne, et ils obligeaient Laktoz à utiliser ses deux mains. Le plus étrange fut qu’elle continua le jeu pendant longtemps avant de s’arrêter, transpirant plutôt bien. Elle hurla aux deux compères :

-Vous pensiez que m’épuiser serait une bonne idée ? De toute façon si vous ne venez pas je viendrai à vous.

-Viens donc, Laktoz, je n’attends que ça, de te prouver que tu ne me vaux pas en force brute !

-Pas tout de suite, mange ça d’abord !

La fameuse aura, bleue et éthérée, se matérialisa dans l’espace comme une brume à l’aspect plus solide, tout autour de Laktoz et jusque dernier Mani et Entier. Entier ne s’en rendit pas compte de suite, car il n’avait pas pensé à une chose, et il aurait dû : Laktoz pouvait aussi dupliquer ses kikohas, lesquels alors retournèrent le temps pour voyager jusqu’au présent, et fuser pour détruire. La myriade d’énergie qui en coûta d’ailleurs beaucoup à Laktoz, bénéficia d’un effet de surprise qui laissa bouche bée le père de Tekla, et qui lui fit d’ailleurs la fermer, kikoha touchant la tête sans avertir. Heureusement, Mani ne faisait que lire le sous-texte de son plan initial, qu’il n’avait expliqué à Entier. Après tout, il ne fallait pas beaucoup d’imagination pour se douter que Laktoz montrait effectif son pouvoir sur les kikohas ( et d’ailleurs Entier en manquait, en témoignait l’utilisation moindre de ses pouvoirs basés dessus ).

Couvert par le bruit démesuré et l’épais mur de fumée, qui décidément aidait pas mal les rebelles dans cette guerre, Mani s’en sortit indemne de l’attaque et prépara son atout : inspiré d’Airémaire, sa main devint alors un large couteau très fin qui allait de son poignet jusqu’à trois mètres devant lui. Il ne restait plus qu’à abattre cette lame pour que tout le ki emmagasiné auparavant ne décuple la taille de cette arme d’énergie et n’aille fracasser, d’ici, la pauvre Laktoz qui toussait à cause de la fumée. Au loin, des réfugiés qui avaient déjà été étonnés par l’apparition soudaine d’explosions en dehors de la zone principale de combat, le furent encore plus quand la purée de poix se scinda proprement.

Et une simple erreur de calcul coûta gros à la rébellion.

Laktoz fut littéralement coupée en deux tranches, mais pas au bon endroit : toute la partie gauche de son corps se détacha, du cou jusqu’au genou, et ce sans qu’aucun ligament, partie de chair ou quoi que ce soit ne puissent lier les deux bouts, y compris les organes. L’armure ne put en aucun cas échapper à cette règle ou réduire les dégâts. Laktoz s’en rendit compte à temps, la mort semblait inférieure en réflexes et ne l’attrapa pas avant qu’elle ne fasse revenir son corps à son état initial, comme elle l’avait fait avec l’épine de sniper. Mani n’avait pas touché la tête, auquel cas il aurait gagné, Naranz avait lui juste eu la malchance de tomber sur une Laktoz sur ses gardes, malgré son tir fructueux. Et en cela, Mani fit une erreur : un petit plus à gauche, et il aurait pu enlever une épine gigantesque du pied de la rébellion…

...mais au lieu de cela, Laktoz lui écrasa le visage avec deux de ses poings.

Cette fois ci, pas de pitié, la forme du nez de Mani s’en trouva déformée, ainsi que la tronche du relief plus loin. Voilà comment les erreurs sont récompensées dans la dictature, mais Laktoz n’en avait pas gagné un sourire : étonnée par la puissance de Mani, bouleversée par ses deux morts en peu de temps, elle ne pouvait tout simplement plus les laisser l’affronter, il fallait en finir, vite et bien.

Entier, un peu plus loin, ignorait le sort de Mani, et se demandait encore s’il avait gagné ; il fallait le renseigner.


* * *



En reprenant ses esprits, Tial ne savait pas trop ce qui l’étonnait le plus : qu’une énorme barrière se soit dressée devant l’avancée fulgurante de l’assaut rebelle, ou justement que l’assaut rebelle se soit arrêtée à cause d’une simple barrière. En vérité, ce n’était pas une simple barrière, oh loin de là, ça c’est sûr ! C’était Kahei, la muraille vivante, une guerrière d’exception qui protégeait Thomore, et connaissait bien tous les recoins de la citadelle, une information qui avait été récupérée par Diavlo, bien entendu. Mais Kahei, bien qu’étant le pilier de Thomore, se trouvait être de même une personne qui travaillait énormément, et il y avait un jour de repos qu’elle se laissait par semaine, un jour de repos qui était aujourd’hui, un jour de repos qu’elle ne pourrait pas effectuer, à cause d’une certaine explosion et d’une certaine attaque surprise. Autant dire qu’elle et ses soldats n’avaient pas forcément envie de rire. Il fallait bien qu’une personne de son statut sorte pour endiguer le problème rebelle et arrêter cette grosse percée.

Le bouclier de Kahei était encore une fois une merveille de technologie klimienne : légère et résistante, elle prenait place sur le bras inférieur droit de la guerrière et se modelait presque avec ses mouvements, façon de dire que les rouages qui composaient l’arme s’agençaient en fonction de comment Kahei bougeait le-dit bras. Elle avait ici une arme de corps à corps aussi offensive que défensive, aussi pratique qu’efficace, et en plus de cela, fonctionnait en plus de toutes les lames que les autres bras portaient, car si Kahei était un monstre défensif, elle ne s’en débrouillait pas moins bien en attaque. Toutes ses unités utilisaient un équipement similaire, et étaient connues pour ne jamais laisser passer une mêlée. Kahei s’était volontairement mise en tête pour tanker Tial.

Ce dernier, d’ailleurs, n’avait pas apprécié d’avoir valdingué plus loin et se releva aussitôt prêt à en découdre. Ou aurait voulu, disons le clairement, car Kahei n’attendit pas pour lui casser les dents une nouvelle fois à coups de bouclier. La troisième fois, par contre, il apprit la leçon et para de ses cinq bras, mais sans la faire bouger. Alors il sauta en arrière et resta dans la mêlée naissante pour se cacher et attaquer par un autre coté. Kahei n’était bien rapide mais elle n’avait pas envie de chercher et anticipa cette idée, ce en quoi elle défonça tout le monde devant elle hormis ses alliés. Mais étrangement elle ne frappa pas Tial, même dans sa furie. La raison était la simple suivante : il avait disparu. Pourtant, Kahei avait été attentive, et il n’avait pas pu s’échapper à moins d’avoir été extrêmement rapide. Elle ne voyait pas vraiment d’autre alternative. Ou alors si : on lui avait vite fait dit au détour d’une information que les ennemis avaient des pouvoirs. Alors, s’il avait un pouvoir, il avait peut-être la faculté d’être invisible. Sur l’instant, Kahei n’avait pas tant que cela envie d’y croire, et encore moins d’y réfléchir, elle se fit sortir du combat par une guerrière, qu’elle connaissait bien comme toutes ses unités :

-Vous allez bien, madame ?

-Oui, ne te laisse pas distraire, bats-toi.

Kahei se retourna, pour continuer de chercher des yeux son ennemi au milieu de la boucherie, mais rien. Un souvenir alors refit surface dans son esprit, comme s’il lui avait été enlevé, comme si on l’avait manipulé : celui d’avoir vu devant elle Tial lui dire ces mots :

-Vous allez bien, madame ?

Pourquoi pensait-elle à cela, à échanger les personnes qui parlaient ? Oh, il aurait fallu comprendre avant, Tial apparut dans son dos, et lui enfonça ses trois poings dans la colonne, ce qui la projeta loin. Kahei commençait à comprendre alors qu’elle se relevait, prête à charger : Tial avait un pouvoir étrange. Justement ce qu’elle n’aimait pas…

-Je suis désolé, mais il semblerait que tu aies eu une réminiscence. Tu ne saurais pas où est passée ta copine ? Ah non, c’est vrai, je l’ai abattue…

Effectivement, le corps inerte de la guerrière qu’avait entraperçue Kahei gisait non loin de là. La femme au bouclier ne laissa pas qu’un peu éclater sa rage et détala comme une dératée pour exploser la sale face de ce vantard. Tial se concentra un peu, sur la défensive, proche d’être touché, et ses yeux s’illuminèrent de ce fameux bleu qui caractérisait l’emploi de l’essence chez les klimiens. Il utilisait son pouvoir d’échange.

Kahei frappa Tial si fort qu’il en cracha du sang, mais il resta immobile, le bouclier lui perforant le torse, et…

Non, bien sur que non. Tial esquiva cette attaque en bondissant, attrapant le crâne de Kahei avec deux de ses mains et prenant appui dessus pour arriver derrière elle avec une poussée offensive. S’il réussit, il fut surpris que cela ne lui fasse pas tant de dégâts que ça, et surtout de l’attaque quasi réflexe qu’elle utilisa en guise de contre : se retournant d’une vivacité spectaculaire, elle fit briller son bouclier-bras qui coupa l’air en deux pour venir trancher Tial. Cela obligea Tial à se baisser pour esquiver et ainsi perdre en occasion et en mobilité, Kahei pouvant avoir l’initiative, ce dont elle ne se découraga pas, au contraire. Les enchaînements supplémentaires suivants mirent à mal Tial qui commençaient à comprendre qu’il vieillissait. La fougue de la jeunesse, c’est beau, surtout que Kahei était loin de manquer d’expérience. Finalement, Tial fut percuté en pleine tronche par le bouclier, malgré ses esquives expertes, et une de ses mandibules rejoignit le sol avec quelques dents, le défigurant à vie.

Prenons un temps pour réfléchir, tout comme Tial qui profita de la reprise du souffle de la muraille klimienne pour le faire. Dans un combat de surklimiens, quelques secondes pouvaient être plus longues que des minutes, et des minutes des heures. Tial, au fur et à mesure de sa vie, perdait son sens magique de l’anticipation. Quand il avait trouvé Ginue dans la forêt, il ne faisait rien d’autre que de compter sur sa capacité étrange à prévoir le futur d’une seconde. Ein lui avait révélé que l’essence avait conféré à son esprit un pouvoir latent indépendant de son pouvoir d’échange de souvenirs, dont Kahei en fit les frais juste avant. Laktoz avait aussi acquis cette capacité, de manière moindre, mais le cas le plus significatif était Ginue, qui lui voyait le futur des secondes à l’avance. Malheureusement, Tial avait de plus en plus de mal à le faire, et cela était de moins en moins précis, la preuve en était qu’il ne sauva pas sa mandibule. Tial tenta alors d’analyser Kahei : elle était une monstre de force et de résistance, elle était rapide dans l’exécution de ses mouvements, d’une fluidité extrême, et comme si cela ne suffisait pas, elle pouvait décocher sans broncher des lames d’énergies. Non, elle devait bien avoir une faiblesse. Si la force de Tial ne suffisait pas, il devra utiliser ses autres pouvoirs : la faculté de repérer les gens à distance, octroyée par l’essence, par leur dégagement d’énergie, et son pouvoir d’échange.

Fin des pensées, retour à la réalité. Kahei ne s’arrêta pas de frapper, Tial finit par parer les coups, et à chaque frappe, il sentait ses mains s’engourdir. Kahei lui était supérieure. Tial essayait de trouver comment exploiter son pouvoir de la meilleure manière, d’ailleurs, il tenta d’utiliser durant les escarmouches l’échange de souvenir, en incarnant de par la mémoire de Kahei l’apparence de plusieurs femmes, mais rien à faire, elle avait compris le truc, et frappait d’autant plus fort qu’elle ne savait pas qui elle avait en face d’elle, si ce n’était un ennemi. Tial finit par réussir à s’y soustraire et s’éloigna d’un long bond. Tial décida d’essayer de la perturber en parlant :

-Attends ! N’y a-t-il pas un moyen que nous arrêtions de nous battre ?

-Quelle question débile !

-Génial. C’est vraiment drôle, vraiment, regarde…

Kahei l’ignora et supprima par sa vitesse supersonique tout espace entre eux deux. Les yeux de Tial reparurent bleus, et alors il prit une grande inspiration, fatigué d’avance par l’effort énorme qu’il allait faire pour mettre en déroute son adversaire :

-Débile ! Débile ! Débile ! Débile ! Débile! Débile ! hurla la voix de Kahei dans sa tête.

Tial passa expertement sur le coté, esquivant l’attaque de Kahei avec beaucoup de chance, utilisant sans le savoir la seconde de confusion de la guerrière. Oui, résonnant dans sa tête, le mot qu’elle avait prononcé lui brouillait ses réflexions, vu qu’elle ne pouvait entendre que ça dans son esprit. Tial perdait ses forces au fur et à mesure qu’il maintenait ses loupiottes allumées, mais justement, il finit par aboutir à une sorte de confession, un grand sourire sur les lèvres :

-J’ai toujours trop cru en moi, et j’ai toujours pensé tenir le monde sur mes épaules. Puis, j’ai compris qu’il me faudrait du soutien pour avancer, sinon quoi je finirai par m’écraser à cause de mon orgueil. C’est pourquoi je sais que demander de l’aide durant un combat n’est pas un déshonneur. Tu devrais essayer, dit-il alors qu’il était en dessous, simple provocation.

-Jamais je ne demanderai d’assistance à quelqu’un si je n’en ai pas besoin, hurla-t-elle en se tenant le front, qui lui susurrait encore « débile « , insupportable symphonie.

-En fait je dis ça pour moi aussi.

Entra alors un nouveau challenger : Diavlo. En fait, il était là depuis le début, à analyser le combat pour mieux rentrer dedans. C’était ça Diavlo : laisser faire, et rafler le butin derrière. Ici, le butin était la gloire d’avoir éliminé une des neufs. Bruno et Giorno avaient déjà eu leur moment, et Mephisto et Baal, ses propres guerriers, avaient tabassés Airémaire ! Non, Diavlo ne laisserait pas Tial faire tout le boulot tout seul ! Allez, c’était l’heure de tout déchirer !

Diavlo mit en scène son entrée : il sauta d’un petit rocher et atterrit tout près de Kahei. Il toussa, parce que sa corpulence certaine ne supporta pas ce petit saut non contrôlé, et il hurla :

-Moi, Diavlo, je suis venu pour te vaincre, Kahei la muraille vivante, et je…

Kahei lui asséna un coup de bouclier en plein dans le museau, enfin, aurait asséné, s’il n’avait pas esquivé de justesse, avec un peu de chance. Il sortit de son manteau long une barre en acier, plutôt énervé :

-On ne m’interrompt pas durant mes répliques !

Tial faiblissait, il ferma les yeux, et les « débiles » laissèrent place aux pensées de Kahei. Ils étaient deux, autour d’elle, mais elle ne semblait pas y voir un problème. Autour des trois guerriers nommés, la bataille s’était tassée, les rangs rebelles n’avançaient plus, et la dictature faisait ralentir l’offensive jusqu’à Thomore. Pourtant, il ne restait ici pas plus de deux kilomètres entre le bat de la colline où se situait Rafi et la boucherie. Au dessus, le vaisseau d’Ein voyait la fin de guerre approcher, par sa seule présence.


* * *



Ginue et Tekla ne parlaient plus depuis bien dix minutes. Après tout, ils s’étaient battus. Les deux amis finirent par atteindre le vaisseau d’Ein : leur rapport avait été précieux, mais Candya était plutôt en colère. Ils se rendirent dans la salle de contrôle, où elle les fit s’asseoir avant de leur étourdir le crâne à force de cris :

-Donc, vous êtes en train de me dire que vous avez pénétré dans une base secrète, à quatre, et que vous n’avez pas été repérés ?

-Pas au début, tout du moins, susurra Ginue.

-Que vous avez combattu puis vaincu Airémaire, aka un des neufs, et que vous êtes tous les deux indemnes ?

-Nous oui...Les commandants de Diavlo sont actuellement pris en charge, dans un état critique.

-Que vous avez rencontré une arme surpuissante, potentiellement dangereuse, dans la dernière base active hormis Thomore, gardée justement par l’un des neufs, que vous l’avez regardée de vos yeux, que vous avez jugé que cela aurait pu être l’occasion de la désactiver…

Elle prit une inspiration certaine, et avait dans ses yeux une telle rage que Ginue, en la fixant, n’osa même pas utiliser son pouvoir de prédiction pour savoir ce qu’elle allait dire :

-...ET VOUS AVEZ JUSTE PÉTÉ DEUX ORDINATEURS ET QUELQUES PAPERASSES ÉGARÉES SUR LES BUREAUX !?

Dis comme ça, effectivement, cela paraissait idiot. Dans le feu de l’action, ils n’avaient pas osés perdre plus de temps dans cette salle, surtout que Baal et Méphisto se battaient. Mais ils avaient eu tort...Candya finit par s’asseoir aussi, exaspérée, et se massant le crâne :

-Bon..bon...bon...Vous savez que Rafi va utiliser cette arme contre nous n’est ce pas ?

-Peut-être que non...crut Tekla.

-C’est dans la base Ouest qu’il a décidé de construire ce canon, comme vous me l’avez décrit. D’après vous, il y aurait un homme en dessous de ce canon. D’après moi, cette arme aurait été conçue pour prendre un avantage considérable sur le front de Morio, mais maintenant, je suis sure que cela va se retourner contre nous.

-La salle est située en sous-sol, le temps qu’ils déplacent le tout il faudra attendre encore une heure ou deux, dans le pire cas moins d’une heure. Mmmhhh...D’après ta réponse, je dirai que la dictature choisira de viser le vaisseau. Encore que nous ne savons pas si c’est vraiment un canon.

-Bon, j’ai énormément de choses à gérer. J’ai juste eu le temps de faire parvenir cette info à Diavlo, personne ne sait encore qu’Airémaire a été tué. Avec un peu de chance, même Rafi n’est pas au courant. Il y a trop d’inconnues, il est fou de continuer le combat, mais je sais que nous pouvons y arriver. La guerre se terminera ce soir.

-La guerre ? La bataille tu veux dire ? s’offusqua le fils.

-Non, la guerre. Je vais vous faire un topo global du champ de bataille actuel ; Laito et Giorno sécurisent le QG contre Memento. Tial et Diavlo s’occupent du front, contre Boraliza et potentiellement d’autres commandants. Le vaisseau s’approche lentement de Thomore, soutenu par les forces de Bacchio, même s’il semble en déroute actuellement. Nous avons encore pas mal de jokers : Ein est prête à sauter et Trysh est doucement en train de venir avec une bombe. Pour finir, je ne devrai pas vous le dire mais…

-Oh merde…

-Comme tu dis.

-Je sais pas si je veux savoir, râla Tekla .

-Mani et ton père sont en train de se battre contre Laktoz...révéla Ginue.

Tekla se releva d’un seul coup, hors de lui. Il se souvenait de Laktoz, de ce qu’elle avait fait. L’énorme corps de Tekla s’avança d’un pas vers Candya avec les nerfs à vifs :

-Je veux y aller. Papa est incapable de la battre.

-Je sais. Mani est avec lui.

-Même à deux ! Laktoz est invincible ! Ginue et moi sommes les seuls à pouvoir la vaincre !

-Je ne te permettrai pas de voler son corps. Toi non plus Ginue.

-Pourquoi avoir envoyé Papa mourir ?

Candya posa la paume de sa main sur le masque du coprs d’Althaël. Ses yeux s’illuminèrent et le masque se déchira sur lui-même, laissant apparaître un horrible visage, brûlé, incroyablement laid, infernal. Tekla fit un bond, se cachant comme un malpropre, manquant de tomber.

-Mais qu’est ce qui ne va pas chez toi !?

-Ton visage, il est si dégoûtant. Tu es la personne qui m’est la plus précieuse dans ce monde. Comment avons-nous pu te laisser devenir comme ça ?

-Ce n’est pas votre faute.

-Si Tekla. Nous sommes sortis de Latcalis dans la douleur et la mort, nous avons cru enfin pouvoir vivre dans de bonnes conditions et tu as vu ce qui nous est arrivé ? Ce qui t’es arrivé ?

-C’est de la faute de Laktoz, pas la tienne.

-J’aurai pu venir, mais j’ai eu peur d’affronter mon amie. Ton père aussi. Nous avons été faibles, et il l’est toujours. Moi, j’ai changé. Je sais que ton père peut la tuer, mais il ne le fera pas, il ne lui donnera pas le coup de grâce. Mani est mauvais, il la tuera. Laktoz n’est plus la personne avec qui j’ai passé mon enfance.

-Et s’ils échouent ?

-S’ils échouent ? Peu importe. Même elle est incapable de retourner cette guerre. Quand nous aurons marché sur Thomore, nous n’aurons pas à nous soucier d’elle : nous serons beaucoup trop nombreux.

-Tu t’en fiches que Papa meurt ?

-Il ne mourra pas. Laktoz n’est attaché qu’à lui. Elle aurait pu le tuer avant, quand tu as échangé...avec ce monstre. Je n’ai aucun souci à me faire.

Tekla la regarda. Sa mère, il ne la voyait que trop peu. Elle avait tant changée. Elle se montrait déterminée, insensible, violente avec celle qu’elle aimait. Son désir de victoire était si fort. Ginue se leva et sortit de la pièce, il susurra simplement :

-Je vais me préparer. Nous allons retourner au labo et détruire ce canon.

Alors qu’il partait, il avait prédit que Candya allait lui dire cela. Il laissa donc la mère et le fils seuls, pas par lâcheté, mais parce qu’il y avait des choses qu’il ne devait pas entendre. Tekla se releva aussi, toujours en cachant son visage. Il voulait parler mais Candya le coupa. C’était elle qui parlait, pas lui :

-Je ne te demande pas ton avis Tekla. Tu vas retourner là-bas avec Ginue et vous allez empêcher ce canon ou quoi que ce soit d’arriver. S’ils sont trop forts, appelle moi avec un communicateur et nous trouverons un moyen de le détruire. Est-ce compris ?

-Ginue et moi ne sommes pas des éclaireurs, nous sommes des guerriers de support.

-Ginue n’a pas refusé. Dépêche toi de le rejoindre, et je te dis une dernière chose : ne prends pas part au combat contre Laktoz. Je te l’interdis, en tant que mère et en tant que ta supérieure. Dis moi que tu as compris.

-J’ai compris.

Les dents crochues du corps d’Althaël ricochèrent sur les autres. Il ne voulait pas laisser son père mourir. Est-ce qu’elle avait encore de la considération pou lui ? Quoiqu’il en soit, il quitta la pièce lentement, comme déçu. Qu’est ce qu’était devenu sa famille ?

Candya se tenait la main. Elle tremblait. Ses os avaient à peine tenus le choc de l’utilisation du pouvoir. Elle comprenait de plus en plus que le sacrifice était la seule manière de réussir. Sa famille, tous les autres, son statut et sa vie : tout devait être tourné vers un futur meilleur. Elle était déterminée à un point où il n’y avait plus aucune différence entre elle et Rafi au niveau de la stature. Une aura se développait autour de la native de la jungle. C’était à elle de mener les siens jusqu’à la victoire. Rien ne l’en empêchera.
La révolte
En cours.
Le plus modeste des êtres...Un homme qui fera peur au plus grand des démons...Celui-là même qui en deviendra le guerrier le plus fidèle...


Le fruit de ses tourments
En cours.
Piégé à cause de ses origines, Thalès va tenter de survivre pour venger son peuple. Mais avant tout, il va devoir se battre contre lui-même, et ce sera bien plus dur que ce qu'il imaginait.
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