La révolte

Faîtes-nous partager votre fibre littéraire en écrivant votre propre histoire mettant en scène les personnages de Dragon Ball et, pourquoi pas, de nouveaux ! Seules les fanfictions textes figurent ici.

Re: La révolte

Messagepar Point le Ven Oct 21, 2016 21:37

Tinky Dan Dan a écrit:Vivement la suite.


Merci beaucoup, ravi qu'elle t'aie plu :) :) :)
La révolte
En cours.
Le plus modeste des êtres...Un homme qui fera peur au plus grand des démons...Celui-là même qui en deviendra le guerrier le plus fidèle...


Le fruit de ses tourments
En cours.
Piégé à cause de ses origines, Thalès va tenter de survivre pour venger son peuple. Mais avant tout, il va devoir se battre contre lui-même, et ce sera bien plus dur que ce qu'il imaginait.
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Re: La révolte

Messagepar Point le Lun Déc 12, 2016 20:28

Résumé des chapitres précédents

Spoiler
Partie Talia:
Alors que les rebelles attaquent une des entrées de la base Nord de la dictature de Talia, le puissant général Kavoth, le klimien de fer, se joint à la partie. Les rebelles détruisent la base, et Trysh et Naranz s'enfuient avec les autres rebelles, tandis que Fugo, Bruno et Giorno éliminent les renforts de la dictature. Alors que le combat fait rage, Mani, le neveu de Kavoth, interrompt les échanges, mais il s'enfuit, poursuivi par Giorno lui-même. Quant à Fugo, étant trop faible pour affronter Kavoth, il reste en soutien. Après un dur combat, les deux adversaires tombent tous, trop blessés, et Kavoth ainsi que Bruno ne sont pas loin de mourir...en espérant que quelqu'un leur vienne en aide.


Partie Latcalis:
L'équipe de Tial, composée de Laito, Candya, Laktoz, Ginue et Entier, sont partis chasser. Soudainement, Tekla reçoit un message sur le communicateur de Ginue et s'empresse de sortir le prévenir. Il se fait capturer par un extraklimien et ce dernier débute des expériences sur lui. L'équipe de Tial affronte l'alien, mais ils se font tous capturer, Tial et Entier étant alors dans un très grave état. Peu après, Candya, Laito, Laktoz et Ginue discutent avec l'alien - appelée Ein - mais sont interrompus par Entier qui développe une nouvelle force. Après un combat, Ein est vaincue, mais elle réussit à assommer tous les klimiens. Tial se réveille et soigne tout le monde, tout en faisant un marché avec Ein.





Chapitre 20: Pleurs


- Calme-toi et arrête de crier, chuchotait Fugo en tenant son supérieur qui gisait-là, au sol, ne sachant que faire entre se débattre de douleur et se laisser mourir de sa blessure.

Bruno tenait son crâne en hurlant: compréhensible quand on remarquait la partie manquante et le bout de cerveau qui cherchait à se libérer, bloqué par la main gantée du leader rebelle qui ne voulait logiquement pas perdre son précieux organe. De la même façon, il pleurait, pas par douleur, car Bruno ne pleurait déjà plus dans ces cas-là depuis bien longtemps, mais parce qu'il pensait mourir.
Encore une fois, ce n'était pas par peur, mais parce qu'il ne pourrait jamais, ayant disparu, voir ce monde utopique qu'il cherchait à créer en descendant la Dictature. Son fameux rêve aujourd'hui détruit par le corps sculpté de son rival éternel.

Il se rendit alors compte qu'il avait anéanti ses rêves en permettant à quelqu'un de trouver un moteur pour les détruire, en l’occurrence, sa supériorité sur Kavoth, qui agit en conséquence en devenant une machine.

Actuellement, il se pensait mort, mais une claque lui changea les idées. Fugo en avait marre de l'entendre geindre: non pas parce qu'il voulait sauver Bruno de la douleur, mais surtout parce qu'il faisait un bruit épouvantable et qu'il ne permettrait pas à l'homme au bazooka d'appeler convenablement Giorno qui aurait été d'une plus grande aide à supporter son chef plutôt qu'à aller courser un gamin de quinze ans.

En ce sens, le vieil homme blessé s'immobilisa. Autant mourir dignement que de pleurer pour ses rêves futiles qu'il considère au fond de lui comme sans espoir: jamais une bonne idée de croire autant en ses idées d'utopies.

Ce qu'il reprochait à Rafi.

Avant de mourir – s'il mourait – il adressa un dernier regard à Kavoth, ou plutôt à la montagne immobile que représentait Kavoth. Il lui adressa une dernière larme, laquelle éclata sur le sol, et transmis alors mentalement au mort en face un message. Ce message, c'était tout simplement, et ironiquement, “Bien joué“.

Alors Bruno commençait à voir flou. Flou comme il n'avait jamais vu, et ce, seulement dans son oeil droit, car le deuxième - on se le rappelle - avait été avalé en même temps que son crâne.
Un flou si intense, si noir, qui progressivement remplit l'espace et le remplaça par le néant. Oui, Bruno aussi avait fermé les yeux, sans clore ses paupières.

Il restait conscient, toujours, et put même attendre la fin de la conversation téléphonique entre Fugo et Giorno. Combien de temps allait-il pouvoir tenir ? Il n'y pensa pas.
Il avait plus important à faire. Et Fugo qui était juste au-dessus de lui n'avait pas l'air de comprendre la situation.

Le leader rebelle réussit à attraper la jambe de son allié, lequel ne réagit pas, préférant armer son bazooka sans décrocher de son communicateur.

- Fu... go... écoute-moi...

Le borgne – l'ancien, pas le nouveau de deux minutes – recula sous le choc du tir de son arme, entraînant avec lui le pauvre bras taché de sang de Bruno.
Aucun doute, les renforts étaient arrivés et Fugo avait tiré pour faire décélérer les véhicules. Bruno ne prit pas la peine de regarder vers la gauche, parce que les forces lui manquaient.

C'est seulement à ce moment-là que Fugo se rabaissa, et il affirma haut et fort:

- Bon, tu peux pas te relever. Je te porte.

Bruno tapa de sa main supérieure droite sur celle que Fugo tendait. En vérité, il n'avait pas assez de forces pour cela et il la fit s'écrouler lamentablement sur son torse. Bien qu'il aie essayé de le dissuader de perdre son temps à l'aider de cette manière, il ne démordit pas et tenta avec la voix:

- Enfuis... toi...

- Sacrebleu, t'es siphonné ou quoi ? T'inquiète, t'as encore quelques dizaines de minutes à supporter et après on pourra te soigner.

- Tu n'auras pas le...... temps.

- Meuh si, Giorno arrive, il va retenir les merdeux du dictat' et j'aurai le temps de me carapater. Y'a bien ton quad caché dans les broussailles nan ?

- ...

- Bon, je m'en fous on y va.

Bazooka et Bruno, ça tapait dans les cent-vingt kilos. Plutôt difficile de se déplacer avec ça, mais il outrepassa ce préjugé et courut à toute allure. Il espérait de toutes ses forces que les quads de fuite n'aient pas tous été pris par les autres rebelles, sinon il n'arriverait jamais jusqu'aux bases avant le véritable levé du jour. Et sans ça, impossible de sauver Bruno.

Son tir a au moins eu le mérite de ralentir la course de deux ou trois véhicules, lesquels furent remplacés de vitesse par tous les autres. La cohorte était composée de six camions blindés, douze véhicules rapides et de trois à tourelles. De toute évidence, avec seulement un bazooka, des compétences martiales et une maîtrise du ki rudimentaire, Fugo n'avait aucune chance de pouvoir survivre avec un semi-cadavre sur les épaules.

Il monta le plus vite possible sur la colline où il se cachait précédemment. Là-haut, il savait qu'il y aurait quelques véhicules, ou alors juste un. Il fallait juste espérer que Trysh n'aie pas brûlé les derniers pour éviter qu'on ne trouve des preuves par analyses. Ce qui était bon signe, c'était qu'aucune fumée ne s'échappait des fourrés, donc qu'elle ne l'avait pas fait. Mais si elle ne l'avait pas justement fait, c'était possiblement parce qu'il n'y avait plus aucun quad à brûler.

Vite, il fallait chercher. Fugo tapa sur les fesses de Bruno pour voir s'il était encore en vie. On entendit un grognement: il l'était. Après quelques précieuses secondes, il repéra un guidon habilement dissimulé dans une masse de buissons. Le borgne peina à le dégager, mais il réussit à l'extraire et se plaça dessus.

Il entendit trois sons distincts, mais selon le point de vue et le contexte, tous apeurant à leur façon: un hurlement de soldat de la dictature, qui était arrivé et qui avait été assez rapide pour courser Fugo, celui d'une épine de Prince qui était allé se loger dans son crâne, entre les deux yeux, et celui d'une explosion.

Les ennemis avaient fini par arriver. Certains étaient allés poursuivre Fugo – le principal ennemi – d'autres étaient allés récupérer le corps inanimé de Kavoth, avec beaucoup d'espoir. Enfin, après les deux autres, une partie des renforts se devait de contrer un nouveau problème qui serait actuellement peut-être le pire.

Oui, Giorno fit alors une entrée spectaculaire !

Un “Boum“ par-ci, un “Zbrah“ par là, et aussi un“ Kaboom“ de ce coté-ci, l'ancien technicien détruisait un maximum de véhicules en sautant par dessus. Il évitait avec élégance les nombreux tirs de DAN et se frayait un chemin vers la colline. Il avait été touché à l'épaule, mais rien de pire, donc il passa.
Affrontant en face à face une tourelle, il eut la chance de pouvoir la contourner en profitant de l'inaction de celle-ci, le contrôleur de la machine ayant été assassiné par une épine de Prince venue d'on ne sait où.

Un assidu lecteur ou un fin analyste aurait compris que cette épine, et toutes les autres, dont celle du deuxième bruit, étaient tirées par le jeune prodige Naranz, lequel s'était trouvé grâce à Trysh un endroit d'où il pouvait supporter ses supérieurs et amis de ses précieux talents.

Giorno était arrivé en bas de la colline, Fugo démarrait le moteur en attendant le premier, et Naranz faisait s'écrouler les assaillants les plus proches.
Avec un peu de chance, bientôt ils pourraient goûter à un repos bien mérité.

Et pour l'un d'entre eux, dans le pire des cas, peut être à un repos éternel.


* * *




Dès que ses yeux découvrirent la lumière, il ne put s'empêcher de les refermer: la lampe qu'on avait pointée sur son visage était horriblement puissante, et il dut attendre quelques secondes avant de pouvoir les entrouvrir et dégager sa vision de cette agressive lueur. Par réflexe, dans ces moments-là, on bouge tout son corps pour éviter de souffrir oculairement, mais Tekla était attaché, ce qui était malheureux pour se déplacer.

La lampe fut soustraite des yeux du fils d'Entier, lequel put alors prendre une seconde pour réfléchir, et le premier mot qui lui vint à l'esprit, c'était "Où suis-je " encore une fois. Enfin non, il pensa d'abord "J'ai faim" en entendant la complainte de son estomac, mais ce ne fut pas important sur l'instant.

Tekla aperçut Ein, dans toute sa splendeur – c'est-à-dire dans un nouveau costume immaculé – si l'on oublie cette énorme cicatrice au-dessus de l’œil, résultante de l'attaque de Laktoz au crayon blanc. Celle-ci lui fit comprendre d'un mouvement de tête de détourner son regard vers la droite, laquelle direction lui montra Tial, attaché tout comme lui sur le même genre de siège où Tekla fut analysé. Tekla tenta de se dégager, tout d'abord, puis abandonna. Étonnement, il se sentait très bien, et il parierait une pièce qu'il pouvait utiliser son ki correctement.

Il ressassa son passé avant tout, et se rendit compte qu'après le début de fuite de la troupe, il avait perdu connaissance non pas sans raison comme Ginue, Laito et sa mère, mais bien par manque d'énergie, après avoir vu tous les autres s'écrouler. Avant de replonger dans l'inconscience, il entraperçut quelqu'un. De toute évidence, Tial ou Laktoz, son père étant exclu de la partie pour cause de blessures.

Mais alors, si c'était bien Tial qu'il avait vu, que faisait-il là, dans une position inconfortable ? Quoique... Tekla n'avait même pas essayé de nouer dialogue, ou même de dévisager le mentor de ses parents. Et puis, personne d'autre n'était là... Si ?

Le jeune garçon balaya l'espace: c'était la première salle, celle des œufs de soins, celle où Ein lui prit son sang, celle d'où son père était devenu monstre. Puis, plus important que tout, il fixa Tial.
Il était serein, ou bien les traits de son visage. Non, mieux, il souriait quasiment. On dira même plus: il tremblait d'excitation ! Cela se voyait à ses dents qui claquaient, comme alors qu'on va ouvrir ses cadeaux, comme alors qu'elle s'apprête à dire "Oui !", comme alors qu'on reçoit ce qu'on attendait ou l'autorisation d'aller ! Ce genre de bonheur de l'attente, ce genre d'excitation, et d'envie !

Qu'est-ce qu'attendait Tial !? De vomir un liquide qu'il ne se savait même pas posséder dans son corps, comme Tekla ? Il fallait qu'il le prévienne, qu'il le mette en garde. Il apostropha l'alien qui nettoyait un tube:

- Hé toi ! E... Ein ! Qu'est-ce que je fais encore là ?!

- Je t'avais bien dit que vous ne vous échapperiez pas, répondit-elle après avoir été surprise .

- Mais... Mais mon père ne t'a pas vaincu ?

- Oui, mais ensuite... bégaya-t-elle.

La puissante voix de Tial résonna dans les esprits:

- C'est moi qui l'ai soignée.

Tekla se retourna vers lui en tentant de se détacher pour tout mettre en œuvre à lui foutre une droite dans la mâchoire, laquelle mâchoire du vétéran qui semblait distordue à bien y regarder.

- Mais tu es fou ou quoi ?! Tu ne te rends pas compte du danger qu'on court ! Pourquoi tu la laisses faire ?

-Calme-toi gamin, si je fais ça, c'est pour tous nous sauver.

- Nous sauver ? Je ne te suis pas...

Ein activa une télécommande, et la fameuse seringue d'injection sortit d'un pan du mur, en se dirigeant lentement vers Tial, qui récupéra son sourire:

- Je n'obligerai pas les autres à procéder à cette injection, d'ailleurs, ils ont tous refusé. Je désire devenir plus fort, tout comme toi tu l'es involontairement devenu.

- Tu veux dire que... les autres sont en vie... et que je suis devenu plus fo... Attends, je ne comprends pas un mot de ce que tu racontes, sors-moi de là bordel !

- Je peux ? Intervint alors Ein, sans se soucier de cette discussion.

- Tekla, tu ne le sais pas encore, mais tu as gagné des pouvoirs phénoménaux depuis qu'Ein a révélé l'essence en toi... et je sais que tu ne comprends pas tout, et que tu as du mal à appréhender ce qu'il va advenir de nous, mais sache qu'Ein n'est pas une ennemie, et que tu dois lui faire confiance.

- Je peux ?! S'énerva l'alien en tenue blanche qui s'était pris un joli vent.

- Oui, tu peux, voulut-il conclure en fermant les yeux et en se posant confortablement.

La pointe de la seringue s'approcha alors dangereusement du bras milieu-droit de Tial – le supérieur étant sectionné depuis de nombreuses années – et s'apprêta à pénétrer à l'intérieur. Elle vacilla et se stoppa quand Tekla, qui cette fois s'énervait vraiment, laissa entendre sa colère en brûlant ses lanières avec son ki, fraîchement récupéré:

- TIAL ! Tu ne sais pas ce que tu risques !

- LAISSE-MOI TRANQUILLE ! Hurla-t-il tel un tigre de Latcalis.

Tekla frissonna et se posa sur le sol sans difficulté. S'il tentait d'affronter l'un des deux, il serait blessé à coup sûr, et quoiqu'il tentait de faire, il ne pourrait empêcher l'aiguille de déverser son jus de mort dans Tial, lequel ne se rendrait compte de sa bêtise que plus tard. Devenir plus fort ? Idiot quand on voit que Tekla n'a fait que souffrir ! Il allait dorénavant mieux, et il espérait que Tial souffre tout autant que lui a souffert. Il ne pourrait pas raisonner le combattant, alors il lui posa une dernière question, tandis que ce dernier serrait les dents pour éviter de crier sa douleur de sentir l'aiguille traverser sa peau:

- Où sont mes parents? Et les autres ?

- Ils sont tous dans la salle du combat de ton père... Aaargh... Et lui est dans l’œuf, encore une fois...

- Je peux y aller ? Ou je dois encore rester pour servir de cobaye ?

- Vas-y...

Il ne se fit pas prier, et Ein ne bougea pas d'un centimètre pour l'en empêcher. Finalement, malgré ses repères sociaux différents, l'extraklimienne respectait Tial pour sa clémence, et lui était dès lors complètement redevable. À tel point qu'elle réfléchirait même à les laisser partir... s'ils n'étaient pas si importants pour elle.

Une fois le trou – creusé par Entier avec le corps de son ennemie même – passé, il vit tous les autres – mis à part son père et Laktoz – immobile, tous une mine désastreuse sur leur visage. À l'exception d'un seul d'entre eux: Ginue. Lui, il était assis sur la table – à se demander comment il avait fait pour réussir à monter – et il avait du mal à cacher son bonheur, malgré la tristesse des autres. Oui, il souriait à moitié, en tenant dans sa main, en relisant et en relisant les messages, le communicateur de son père. Le dernier message – celui qui demandait preuve d'identité – rendait optimiste le boiteux. Il le voulait, quitter cet endroit et rencontrer ces hommes que son père côtoya jadis, là-haut, dans le monde heureux, loin des horreurs de Latcalis.

Parce que Ginue pensait qu'en ces pays d'en haut, il n'y aurait que bonheur.

Du coté de Candya, c'était une avalanche de larmes. Elle n'avait pas pu raisonner Tial, et elle n'avait pas osé, paralysée, et ce d'après elle honteusement, par peur, d'empêcher une Ein récemment soignée, de rattraper son fils pour qu'il se fasse prélever du sang de le but d'empoisonner son mentor ! Oui, son avis était qu'elle avait été faible et idiote de ne pas s'être mise en danger, aurait-elle dû mourir pour écarter Tekla d'une nouvelle expérience !

Alors quel ne fut pas son bonheur de voir marcher lentement son fils devant elle ! Elle se propulsa presque pour l'enlacer, et le serra autant que ses faibles os le pouvaient. Tekla répondit de la même façon, et ils pleurèrent conjointement. Entre deux respirations, le jeune klimien susurra:

- Tial... Il est fou...

- Non... Il est juste... inconscient...

- Il ne sait pas ce qu'il risque... Pourquoi fait-il ça...?

Les larmes de Candya décuplèrent. Elle n'avait rien pu faire contre son mentor mais ne se sentait même pas en colère contre lui. Il avait toujours fait des choses imprudentes, et il était le premier à le regretter, comme l'épisode du combat contre le tigre noir et l'abandon des trois adolescents. Répondre à son fils lui était impossible. L'esprit de Tial était si étrange, il était le guide le plus imprévisible du monde, sans doute, mais... Candya, jamais elle ne pourrait s'opposer à lui. Serait-ce par peur ou respect ? Candya ne savait pas si elle le suivait ou le subissait... et ce qu'il vient de faire la pousse à bout. S'il mourait... elle ne se le pardonnerait pas.

Laito, caché derrière un pied de la table, s'approcha de ses deux amis et posa une main sur l'épaule de Tekla:

- Je connais Tial depuis bien longtemps... et je peux te dire qu'il a une chance inouïe. Moi aussi je trouve son geste idiot, mais je le sais... je sais qu'il survivra. Si Tekla a survécu, lui devrait aussi, non ?

Tekla se détacha difficilement des bras de sa mère, mais une fois décroché, après avoir nettoyé les larmes qui coulaient sous ses yeux, tenta de changer de sujet:

- Ein m'a parlé d'essence. Vous savez ce que c'est ?

Laito changea d'expression pour son habituelle joyeuseté, même si celle-ci était un peu altérée par les évènements, heureux de pouvoir expliquer ce que lui avait dit Tial pendant l'inconscience du plus jeune des klimiens, et l'alien plus tôt:

- L'essence, c'est un composant extraklimien qui vient d'une planète éloignée nommée Yardrat. En fait, d'après Ein, nous avons tous un peu d'essence en nous.

- Qu'est-ce que ça nous fait ?

- Ein a dit que c'était différent pour chacun, en fonction de quand on est rentré en contact avec et de la quantité. Mais elle a dit que toi, tu es spécial ! Tu es le seul d'entre nous tous qui n'a jamais été en contact direct avec l'essence, tu en avais en toi à la naissance !

- Comment c'est possible ?

- La théorie d'Ein étant que tes parents étaient affectés par l'essence avant ta conception, et qu'ils t'ont transmis leur essence. De ce fait, tu posséderais une sorte d'immunité aux pouvoirs de l'essence, ou une résistance en tout cas.

- On peut avoir des pouvoirs avec l'essence ?

- Oui, comme Ginue et ses dons de prémonition. Je ne sais pas comment Ginue est entré en contact avec l'essence, ni moi d'ailleurs, ni les autres, mais Ein dit aussi que Ginue a possédé l'essence suffisamment tôt dans sa vie pour qu'avec le temps il développe son pouvoir.

Celui dont on parlait réussit à descendre grâce à un astucieux empilage de livres, et s'approcha difficilement – enfin, boitant – de la scène de discussion. Il se permit de participer:

- Mon pouvoir étant apparu à la croissance, je suppose que je suis rentré en contact avec l'essence avant même que Tial ne me recueille.

- Tu veux dire... que nous pourrions tous voir le futur, comme toi ? Dit alors Tekla.

- Je ne sais pas... Toi qui possèdes l'essence depuis toujours, tu devrais avoir eu comme moi ce don au début de ta croissance. Enfin, Ein a peut-être stoppé le processus en t'injectant ses... trucs, qui sait.

Un long silence. Ils repensèrent tous à Tial, qui volontairement était allé subir les expériences d'Ein. Tous, comme un message télépathique, décidèrent de regarder par le trou du mur... juste pour entendre, ou voir. Et si ce n'est une partie de la jambe de l'extraklimienne, rien de nouveau.

Tekla, perturbé, posa sa main sur l'épaule la plus haute de Ginue, et lui murmura:

- S'il se passe quelque chose... Préviens-moi... Je peux compter sur toi ?

- S'il se passe quelque chose, tu seras le premier à le savoir.

- ... Je ne comprends pas.

- Tu as le don d'être toujours là où il faut, et toujours là où il ne faut pas. Alors je ne m'inquiète pas pour toi, Tekla, souffla-t-il en riant.


* * *


Mani courut assez vite pour ne finalement plus pouvoir le faire dix minutes après avoir commencé. Il atteignit en rampant presque la porte du bâtiment devant lui, et la poussa difficilement, complètement exténué et essoufflé. À l'intérieur, un garde armé s'approcha, surpris, puis l'attrapa par le col – enfin, il l'attrapa par l'écharpe au début, mais elle chuta, alors il put convenablement attraper son col – et lui chuchota vivement dans les oreilles:

- Vous me paraissez bien excité, monsieur.

- Et vous, vous me paraissez bien ignorant.

Le neveu de Kavoth sortit de sa poche droite un porte-feuille en cuir, et en sortit alors qu'il était toujours soulevé par le garde une pièce d'identité, sur laquelle était marqué le prénom, et surtout le nom du jeune klimien.

Le garde lâcha presque instantanément Mani sur le sol, et se tint alors droit, tout transpirant:

- Je suis désolé, monsieur Sven-Tveskoeg... Je ne vous avais jamais vu avant aujourd'hui.

- Normal, je reste discret, contrairement à mon oncle.

- Vous... Vous... Je...

- Non, je ne te tuerai pas ou je ne demanderai pas à ce que tu meures, je suis plus tolérant que les autres membres de ma famille.

- M... Merci beaucoup...

- Je suis venu pour dénoncer quelqu'un.

- Oh ! C'est juste au fond du couloir, la porte en rouge avec le symbole de notre nation.

- Merci. Faites gaffe, je ne serai peut-être pas clément la prochaine fois.

Mani alla donc jusqu'à sa destination et ne prit pas la peine de toquer pour rentrer. De toute façon, il ne put pas rentrer, c'était fermé à clé. Il toqua, dépité, et après dix secondes qui en parurent vingt, on vint lui ouvrir. À l'intérieur, une femme plutôt grande – avoisinant les deux mètres sans hésiter – et plutôt baraquée, l'apostropha:

- Bonjour. Le bureau n'est pas encore ouvert, je vous prierai de...

Elle se rendit compte.

- Vous ne seriez pas membre des Engry ? Je vous ai vu à la télévision...

- Non, des Sven-Tveskoeg, vous comprenez que je doive passer en priori, que ce soient ou pas les heures d'ouverture de votre bureau ?

Elle ne transpira pas, et se contenta de sortir un dossier, sans s'asseoir.

- Que voulez-vous ?

- Je viens dénoncer quelqu'un.

- Oh, vous avez un nom ? Donnez-moi toutes les informations que vous possédez sur lui.

Mani ferma la porte et alla s'asseoir sur une chaise tout en remettant tranquillement son écharpe. Puis enfin il répondit, les quelques secondes d'attente étant faites exprès pour embêter la secrétaire qui l'avait fait patienter devant la porte:

- Il s'appelle Enrico. Il porte des lunettes de soleil, une chemise en cuir et des gants en cuir aussi. Il a des contacts avec l'armée révolutionnaire de Bruno Bucharatti, et a participé à l'assaut de la base Nord, il y a quelques dizaines de minutes. Il m'a agressé et m'a menacé. Cet homme se doit d'être traduit en justice.

- La description des vêtements ne sert pas à grand chose. Sauriez-vous définir son âge ou/et sa profession ?

- Je dirais qu'il approche de la quarantaine ou bien de la cinquantaine. Il n'avait pas une tenue de luxe, j'en déduis qu'il doit travailler dans le peuple.

Elle finit d'écrire et posa le dossier.

- Merci beaucoup. Talia vous doit énormément.

- Ouais, je sais. Maintenant je me casse, salut.

- Attendez...Vous avez parlé d'une attaque ?

- Ouais, vous en entendrez parler très bientôt. Mon oncle va enfin vaincre Bruno Bucharatti lui-même.

Il sortit sans fermer la porte parce que le respect, c'est pas son truc. Après être sorti du bâtiment, il regarda le ciel, et surtout, le jour se lever. Cette matinée avait été bien folle, tout autant que les mots de ce Enrico. Il disait quoi ? Que la Dictature mentait sur ses véritables objectifs, sur les objectifs du Grand Général ?

N'importe quoi, n'est-ce pas ? Mani a été éduqué, et la Dictature est tout ce qu'il y a de mieux pour tous.

Il s'avança dans les rues de cette partie du pays et finit par ne plus savoir où il allait, tant les rues se ressemblaient. Il ne savait pas ce qu'il faisait à divaguer parmi les bâtiments qui tous se réveillaient lentement, et le temps qu'il avait pris à errer. Et Mani finit par ne pas entendre un énième soldat l'interpeller. Il s'inquiétait de ce que son père et son oncle, quand ce dernier reviendra, lui diront. Quelle idée aussi, d'avoir voulu rejoindre la troupe de Kavoth ? Mani n'avait pas le droit d'aller au front avec son oncle. Trop dangereux ? La guerre n'était certainement pas pire que ce que disaient les grandes personnes, et il était bien trop fort pour périr.

Mani finit par se rendre compte de la présence du soldat quand celui-ci lui prit un bras en soufflant:

- Monsieur ?

- Mmhhh...? Vous êtes... ? Quoique, votre nom ne m'intéresses pas, coupa-t-il avant même la réponse.

- Je viens vous annoncer quelque chose de... Je vous prie de m'excuser.

- Balance.

- Vous avez été convoqué ce soir par le Grand Général lui-même... à la citadelle de Thomore.

Deux informations très dures et à la fois très étonnantes à avaler, on put même dire que si ce n'était pas le corps de Mani qui tituba alors, ce fut son esprit, et sa tête avec, qui se balança étrangement en arrière. Déjà, il avait l'immense honneur d'avoir été convoqué par le Grand Général en personne, et non pas par un intermédiaire. Il n'avait jamais été un grand nom de sa famille, et c'est d'autant plus étonnant que ce ne soit pas son père ou son oncle qui furent appelés par le dictateur. Ou bien étaient-ils là aussi, ou bien l'un d'eux ? Ensuite, ce qui effraya Mani, ce fut d'être directement appelé à la citadelle de Thomore, le cerveau de Talia, la base centrale, la tête de la dictature, et surtout, l'endroit de tous les mystères, la plus grande prison du monde, et très certainement le lieu le plus gardé de Klim. De ce fait, et d'après les rumeurs, seuls une dizaine de personnes ont foulé le pied dans cet endroit sans être prisonnier, condamné à mort, ambassadeur ou soldat. Mani était honoré et apeuré d'être autorisé à y aller... mais dans quelles circonstances ?

C'est donc ce qu'il demanda sans attendre:

- J'en serais plus qu'honoré... je suppose. Mais, pourquoi ?

- Ai-je le droit de supposer ? J'ai juste été dépêché pour vous le dire, et pour vous trouver.

- Oui, allez y.

- À cause des évènements de ce matin, le Grand Général a demandé à ce que vous soyez... appelé en remplacement. Vous n'êtes pas sans savoir que votre père est malade.

- Oui, et mon oncle ne peut pas s'y rendre ?

Le soldat fut surpris:

- Vous... Vous ne savez pas pour votre oncle ?

- ... Que s'est-il passé ?

- ...

- Parlez...

- Il... Il est... Il a été tué... par B.... Bruno Buccharatti...

Alors qu'il n'avait qu'une vingtaine d'années, le visage de Mani se décomposa instantanément. Il pâlit et il se retourna sans réagir verbalement. En revanche, il hurla et s'écroula à genoux sur le sol boueux. Les larmes ne coulèrent pas, parce que la colère les écrasa vivement. Les mains de Mani s'enveloppèrent de son caractéristique ki bleu clair et ses lames d'énergie vinrent creuser le sol. Il força sur lui-même et entre deux respirations haletantes de haine, put décocher cette phrase:

- Dis à Rafi que je serai là... et que je ferai tout pour ramener la tête de Bruno Buccharatti.


* * *


J'essaie de vraiment retranscrire tout ce que j'ai en tête vis à vis des éventuelles interrogations sur la fic, mais personne n'est dans ma tête, alors si vous avez des questions un peu sur le scénar pour ceux qui ne comprendraient pas tout, n'hésitez pas.
Je poste pour que vous puissiez lire, et en parallèle, je fais comme Imate en écrivant un résumé en Quote pour ne pas perdre ceux qui ne sont plus trop dans le délire La révolte.
Dernière édition par Point le Mer Déc 14, 2016 23:35, édité 2 fois.
La révolte
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Re: La révolte

Messagepar Rebel O'Conner le Lun Déc 12, 2016 23:06

ah, enfin la suite.
bon, je dois admettre que j'ai un peu de mal à me sentir concerné par les révolutionnaire que par le groupe prisonnier de Ein.
sans doute parce qu'ils sont un peu moins développés.

mais j'attend toujours cet fic avec impatience.
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Re: La révolte

Messagepar Point le Lun Déc 12, 2016 23:22

C'est un peu volontaire de ma part de ne pas avoir parlé des rebelles, si ce n'est de part leurs actions. J'attends la rencontre entre les deux groupes pour en parler en profondeur, même si on a déjà quelques éléments, notamment la relation Bruno - Kavoth, Bruno - Naranz ou Giorno - Layo ( le père de Ginue ), je n'ai pas réellement décrit le monde rebelle et leurs fondations.

Mais merci, j'avouerai aussi que ce chapitre me sert de transition ( efficace ? ) entre les deux évènements, dont il faut une conclusion pour enfin les faire se rencontrer, vu que ça s'essouffle pas mal. Encore un ou deux chaps et enfin de l'action véritable !

Merci du comm o/
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Re: La révolte

Messagepar Jack Le Flocon le Lun Déc 12, 2016 23:50

J'ai bien aimé ce chapitre, surtout la fin où Mani apprend la mort de son oncle par le soldat. Va-t-il devenir le futur gros vilain de l'histoire ?

J'ai donc mis un joli 8/10, mais aussi "C'est qui Imate ?" qui, je trouve, n'est pas développé et encore moins présent dans ta fic. Mais ce n'est que mon avis.

Zaagaan a écrit: une connerie ?

-L'essence, c'est un composant extraklimien qui vient d'une planète éloignée nommée Yardrat. En fait, d'après Ein, nous avons tous un peu d'essence en nous.

-Qu'est ce que ça nous fait ?

-Ein a dit que c'était différent pour chacun, en fonction de quand on est rentré en contact avec et de la quantité. Mais elle a dit que toi tu es spécial ! Tu es le seul d'entre nous tous qui n'a jamais été en contact direct avec l'essence, tu en avais en toi à la naissance !

Ein pense que tous les klimiens, et probablement tous les êtres vivants, ont de l'essence en eux, mais ça l'étonne de constater que Tekla en avait à la naissance. Pas très perspicace la scientifique.
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Re: La révolte

Messagepar Point le Mar Déc 13, 2016 0:13

Jack Le Flocon a écrit:J'ai bien aimé ce chapitre, surtout la fin où Mani apprend la mort de son oncle par le soldat. Va-t-il devenir le futur gros vilain de l'histoire ?


Ah ah qui sait ! Mais oui, Mani aura une place importante dans l'histoire.

Jack Le Flocon a écrit:J'ai donc mis un joli 8/10, mais aussi "C'est qui Imate ?" qui, je trouve, n'est pas développé et encore moins présent dans ta fic. Mais ce n'est que mon avis.


Merci pour la note ! Ah je suis désolé, mais c'est un personnage secondaire, je ne le ferai apparaître que peu ^^ Désolé de te décevoir.

Jack Le Flocon a écrit:Ein pense que tous les klimiens, et probablement tous les êtres vivants, ont de l'essence en eux, mais ça l'étonne de constater que Tekla en avait à la naissance. Pas très perspicace la scientifique.


Ah, j'ai juste mal expliqué ! En fait Laito parle de tous les klimiens d'ici, pas des autres comme Bruno. Le " Nous avons tous " désigne Candya, Laito, Ginue, Tial, Tekla, Laktoz et Entier. Mais j'avoue que j'aurai du mieux l'exprimer ! Merci beaucoup pour cette correction !

Merci du comm o/
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Re: La révolte

Messagepar omurah le Mer Déc 14, 2016 11:12

En ce qui me concerne, c'est un peu l'inverse de ce cher Rebel, j'ai beaucoup d'intérêt pour les révolutionnaires, et un peu moins pour la bande à Tial, mais avec les révélations sur l'essence et les power-up qui semblent se mijoter (déjà que le coup de sang d'Entier c'était super badass), la balance tend à s'équilibrer. Au fait, le nom de Trysh, il vient d'où ? J'ai l'impression d'y voir un subtil clin d'oeil mais je ne suis pas sûr de moi sur ce coup ^^

J'ai beaucoup aimé la petite cavale de Fugo, qui vise les quads au sommet de la colline !
Globalement tu as un univers très dense et très riche, que tu maitrises vraiment bien je trouve, perso je ne pense pas que je saurais me débrouiller aussi bien que toi avec un univers comme celui-là :p

Petit bug ici (je crois, je suis pas sûr) :
était marqué le prénom, et surtout le prénom du jeune klimien.


Joli travail sur l'ambiance aussi. On sent le poids des infrastructures !

Vivement la suite ! J'ai hâte de voir ce qu'il va se passer pour la bande à Tial maintenant que l'épisode "vs Ein" semble être consommé ^^

Spoiler
J'ai voté il y a quelques jours de cela (hier ou avant-hier, je sais pu), j'ai posé un 8 (entre autres), principalement pour le coup de la quête des quads :)
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Re: La révolte

Messagepar Point le Mer Déc 14, 2016 18:55

omurah a écrit:En ce qui me concerne, c'est un peu l'inverse de ce cher Rebel, j'ai beaucoup d'intérêt pour les révolutionnaires, et un peu moins pour la bande à Tial, mais avec les révélations sur l'essence et les power-up qui semblent se mijoter (déjà que le coup de sang d'Entier c'était super badass), la balance tend à s'équilibrer.


Il faut dire aussi que l'histoire autour de l'équipe de Latcalis commence à se répéter un peu, surtout parce qu'il faut que j'écrive les transitions pour le prochain sous-arc. Prochain sous-arc qu'Omurah tease un peu sans le vouloir en parlant des révélations sur l'essence et des power up XD

omurah a écrit:Au fait, le nom de Trysh, il vient d'où ? J'ai l'impression d'y voir un subtil clin d'oeil mais je ne suis pas sûr de moi sur ce coup ^^


Tout comme Bruno, Giorno, Fugo, Naranz et Diavlo ainsi que Bacchio, Trysh est inspiré d'un des personnages de l'équipe principale de la partie 5 de Jojo's Bizarre Adventure. Dans son cas, elle est au niveau du nom inspirée du personnage de Trish Una mais n'a rien à voir avec elle, si ce n'est le sexe.

omurah a écrit:J'ai beaucoup aimé la petite cavale de Fugo, qui vise les quads au sommet de la colline !
Globalement tu as un univers très dense et très riche, que tu maitrises vraiment bien je trouve, perso je ne pense pas que je saurais me débrouiller aussi bien que toi avec un univers comme celui-là :p


Merci beaucoup. Moi-même je m'y perds à force de le densifier, au niveau des chronologies et des âges, etc...J'ai même faillit faire une incohérence au niveau de Tial et du passé de la compagnie de Latcalis, mais j'ai réussi à me restituer habilement.

omurah a écrit:
Joli travail sur l'ambiance aussi. On sent le poids des infrastructures !

Vivement la suite ! J'ai hâte de voir ce qu'il va se passer pour la bande à Tial maintenant que l'épisode "vs Ein" semble être consommé ^^


Merci ^^
Oui, effectivement, le " VS Ein " est quasiment fini ( 2 chapitres voir si je gère le prochain un seul, pour l'épilogue et la transition ) et techniquement, vous avez déjà eu un tease depuis longtemps, si vous relisez les messages du communicateur de Layo.

Merci beaucoup pour le comm, la note, et la correction !

Autocorrection: Je sais pas si ça se fait, mais je vais me mettre un 6 / 10. Je n'ai pas réellement pris de plaisir à l'écrire, c'était vraiment la grosse transition entre deux arcs. Et niveau longueur, j'ai triché en atteignant les 5000 mots grâce aux dialogues, donc je me suis pas foulé. J'espère que ma folie certaine se ranimera au chapitre suivant !
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Re: La révolte

Messagepar Point le Sam Jan 07, 2017 0:03

Un petit exercice de réécriture, voilà donc, pour ceux qui voudraient redécouvrir l'intro de La révolte ( considérez ça comme une sorte de HD low cost ) ou tout simplement lire quelques approfondissements dans l'univers de La révolte. Je mettrai ensuite ce nouveau prologue en lieu et place de l'original. Voilà ! Un énorme merci à Masenko pour toute son aide !

La révolte: Prologue


L'enfant criait.
Son cri juvénile se réverbérait dans toutes les pièces, et même à l'extérieur, de l'arbre. Ce son aiguë déplaisait aux oreilles, mais la joie de voir l'enfant naître effacait tout sentiment négatif vis à vis du cri émit. Et le bonheur de voir son fils naître est infini, quoiqu'on en dise.

Le petit être fracassa les parois gélatineuses de son œuf, le renfermant, et montra après son premier effort, son charmant visage : De magnifiques yeux rouges et globuleux, un nez trognon, des petites lèvres presque rosées, lesquelles cachaient de courtes dents triangulaires d'un très joli blanc. De la même façon, ses antennes pointaient en arrière – signe de calme et d'une personne réfléchie – un menton fendu et des cavités auditives retroussées.

De façon évidente, le garçon était un très beau bébé.

Bien entendu, ses ailes n'avaient pas encore bien poussées, caractéristique des enfants, tout comme ses pointes sur sa colonne vertébrale, mais ses six bras – visibles entre deux craquelures – semblaient bien formés.

Sa mère, agenouillée devant l’œuf depuis plusieurs heures, attrapa le bébé dès qu'elle le distingua correctement. Elle contempla son joli minois avant de le serrer fort contre son cœur, en prenant garde de ne pas le noyer dans ses larmes de joies. Et le père, lui, émerveillé, attendait son tour, les trois paires de bras croisés. En lui, c'était une telle joie qu'il oublia presque de surveiller la veilleuse, assise devant un communicateur, à sa droite.
Ses yeux étaient écarquillés, et elle prit vivement le microphone en composant un numéro.

Pour vérifier, elle déplaça son regard vers celui du père, il ne faudrait pas que celui-ci se rende compte qu'elle appelle les gardes de l'endroit...

...mais elle ne rencontra rien d'autre qu'une épaisse barre de métal.

Son crâne fut éjecté sur un bon mètre, et la scène aurait été toute autre si le corps n'avait pas suivi aussi. Le père de l'enfant attrapa avec quatre autres bras deux autres tuyaux, lesquels servaient à la base à l'aération. L'homme transpirait alors, et il se précipita vers le microphone, qui avait de justesse pris l'appel, pour l'éteindre.

Quand un « Service de l'Hôpital, je vous écoute ? » retentit, le bouton d'arrêt de l'échange fut pressé, et la mère, horrifiée, attrapa alors son bambin en hurlant :

-Mais, tu es fou !?

Il s'appuya d'un bras sur le mur et sua d'autant plus qu'il annonçait à sa moitié son horreur :

-P...Pourquoi a-t-il fallu que ça nous arrive...à nous...

-Qu...Qu'y a-t-il ? ajouta-t-elle, paniquée.

Une armoire à produits de secours fut déplacée devant la seule porte de la salle pour la barricader, et tout en la calant correctement, le père du bébé – maintenant silencieux – répondit :

-Sa jambe...


En une fraction de seconde, l'attitude de la mère passa d'apeurée à tétanisée. Elle tourna rapidement sa tête vers les jambes de son fils et s'efforça de ne pas hurler...

...en remarquant que sa jambe gauche s'élevait moins que l'autre.

Quatre centimètres, quatre centimètres fatales et facilement remarquables...Jamais il ne pourra marcher correctement, il boitera...

Les larmes de bonheur se changèrent en une averse de peine...et elle serra son fils comme si elle allait le perdre. Le père gardait son sang froid, même si ses gouttes de sueurs, dues stress, n'avaient rien de froid, et préféra débuter l'épreuve de la fuite de l'hôpital : Brandissant les tuyaux d'acier, il fonça et commença à détruire un mur.

L'anecdote utile étant qu'il avait été, de profession, architecte, et planifia les plans mêmes de cet arbre, et en particulier de toutes les salles du rez de chaussée qu'il supervisa assidument. Justement, la naissance de son enfant dans cette salle avait été prévue, et que le mur qu'il tente d'effondrer soit un de ceux menant sur l'extérieur aussi. Ce même mur était très peu solide, et il avait fait exprès de le constituer de cette manière.

Alors l'écorce murale commençait doucement à céder sous les coups :

-Reste derrière moi ! Quand j'aurai enfoncé le mur, donne moi notre enfant, il y a un bon mètre à sauter. Tu es prête ?

Elle acquiesça, et la porte barricadée se plia sous d'énormes coups au même moment: Les gardes s'étaient doutés de quelque chose suite à l'appel, et ils intervenaient.
La femme commença d'une main à aider son homme à détruire le mur, et ils y parvinrent tandis qu'ils se demandaient ce que le gouvernement allait faire de leur enfant.

Il fallait qu'ils rejoignent un endroit sûr...

Un cri à l'accent prononcé venant d'un des gardes retentit :

- NOUS ALLONS OUVRIR DE FORCE !

N'entendant pas de réponse, les coups décuplèrent. Et l'enfant, gigoté dans tous les sens, se tortillait dans les quatre bras qui le supportaient avec une force surprenante.

L'écorce céda, la porte au même moment.

Pénétrant dans la salle, une brute épaisse ainsi qu'un vieil homme à l'allure svelte remarquèrent directement les deux lurons qui sautaient. Ils débutèrent la poursuite, mais l'avance notable du couple, qui déjà détalait, était un problème certain.

Le bébé, étrangement, cessa de pleurer quand les pieds de son père touchèrent le sol, mais heureusement, rien de grave.

Le plus gros des deux défonceurs de porte les suivit, non sans exploser le sol en arrivant : Il était massif, chacun de ses bras était assez puissant pour écraser des rochers sans forcer. Le second, moins costaud mais tout autant apeurant, de part ses yeux violets qui n'inspiraient rien de bon, s'occupa de la veilleuse en tentant de la réveiller.
Puis, s’élançant à travers les racines et traversant les chemins creusés à travers celles-ci, les parents n'eurent pas de mal à semer les surveillants du service infantile:

-On s'en sortira...Notre enfant vivra, devrai-je y laisser la peau!



* * *





Klim.
Une petite planète de la galaxie du nord. De diamètre presque deux fois plus petite que la Terre, elle est la seule et unique planète de son système a posséder la vie. Son équilibrage au niveau de la rotation autour du soleil lui vaut d'être tempérée quasiment globalement, mais étrangement de bénéficier d'un cycle jour-nuit aux trois-quarts nocturnes.

Donnant donc leur nom à leur planète, les klimiens dominent ce monde.
En apparence, les klimiens ne mesurent pas plus que quinze centimètres en moyenne. Cette taille ridicule est d'autant plus contraignante que ce qu'ils en ont fait est étonnante : Leur monde était constitué d'une faune et d'une flore bien plus grande qu'eux ! Les arbres, les animaux, et tous les phénomènes géographiques les dépassent !
Après des millénaires d'histoire, et grâce à des capacités intellectuelles et physiques étonnantes, les klimiens dressèrent la nature, et ainsi imposèrent sur leur monde une sorte de suprématie. Usant des bienfaits des arbres, ils se constituèrent des équipements à leur mesure, et notamment lors de la découverte, ou plutôt l'utilisation, du minerai de Zaka, qui équivaut à l’électricité, mais qui possède bien d'autres propriétés.

De nomades, ils passèrent sédentaires, de soumis, ils devinrent dominants, et de petits, ils devinrent les plus grands.

Au niveau physique, ils possèdent une grande paire d'yeux monochromes passant par tout le spectre de couleurs, des cavités auditives carrées, un nez humanoïde, une bouche à la dentition blanche pointue, une paire de mandibules courtes prenant leur base dans les joues, un corps résistant pourvu de six bras – la paire intermédiaire située au niveau des épaules, la supérieure derrière, et l'inférieure juste en dessous – eux-mêmes terminés par six doigts, deux jambes avec aussi six orteils, deux longues ailes – quoique la longueur varie – dures mais arrondies de manière à planer, une colonne vertébrale à pointes, et pour finir, un sexe – pour les deux genres – rétractable.
Les coloris oscillent entre le vert clair et très foncé pour le corps, et entre le gris clair et le noir. Le cas d'albinisme existe, donnant alors une teinte rougeâtre au klimien, ainsi qu'une paire d'ailes blanches et des yeux bleus clairs.

Les différences hommes-femmes n'existent pas, si ce n'est de par le sexe. En vérité, le bassin féminin klimien est un tout petit peu plus large pour laisser passer l'oeuf lors de la pondaison de ce dernier. Lequel œuf grandira alors hors de sa mère et couvé par les parents – ou artificiellement – pendant toute la durée du développement de l'enfant. La conception est identique à celle des autres humanoïdes, mais il faudra attendre un mois pour que l’œuf sorte, et cinq autres pour qu'il éclose.

Pour finir, on se rend compte de la ressemblance frappante des klimiens avec des insectes.

Aujourd'hui, la planète est divisée en une quinzaine d'états très grands en superficie par rapport à la planète : Le plus grand, au nord, celui de Kurimu, fiers de posséder la nation la plus avancée technologiquement, la mégalopole si grand qu'elle en constitua un pays, Talia, en proie depuis des années à un état dictatorial dangereux, et qui s'étend modestement sur l'équateur, Morio, le pays de la culture et de la paix, principal exportateur de ressources et pays fulminant d'argents, exerçant une pression monstre aux autres états de par sa puissance, puis vient Mür, le quatrième pays des plus grands, au sud, tout au sud, connu pour ses traditions, mais surtout pour avoir dompté en premier l'unique océan du globe. Les autres sont plus jeunes, et résultent soit de gouvernements calmes, soit de colonies sur la grande presqu'île de Djakitchan. Ce dont on ne parle pas, c'est de l'apeurante, et non-rattachée à un pays, jungle de Latcalis, une énorme zone où les monstres les plus terrifiants et gigantesques – atteignant presque deux mètres humains – pullulent et vivent en continu.

On pourrait y aller au cas par cas, mais l'histoire parle d'un couple talien.

Il y a dix-neuf ans, une guerre civile ravagea Talia. Le gouvernement, alors tourné vers la fusion de la mégalopole avec Morio, pays allié, fut renversé par les détracteurs, et les nouveaux dirigeants refusèrent. Seulement quatre mois après, ce même nouveau gouvernement tomba, de la main d'un groupe de terroristes. Adoptant un régime totalitariste, le développement de l'armée et de l'isolement – en passant par la construction d'épais murs tout autour du pays – passa en priorité, tout autant que la déclaration des nouveaux dirigeants de se préparer en vue d'une guerre généralisée. Les pays voisins, à savoir et surtout Morio et Kurimu, communiquèrent leur mécontentement, mais furent ignorés. Toutes importations et exportations furent stoppées suite à la découverte d'un gisement gigantesque de Zaka dans le nord du pays.

Malgré tout, le gouvernement morien – en étroite et secrète collaboration avec celui de Kurimu – ont envoyés des hommes – et deux en particulier - pour constituer une rébellion secrète à l'intérieur même de Talia. Ils frappent, suivant le groupe, soit dans l'ombre, soit publiquement de grands édifices militaires...et ils frappent rarement, mais sûrement.

Ce changement politique soudain fit sombrer le pays dans la terreur. Chaque individu apte passe son service militaire à quinze ans, et si ses capacités ne sont pas reconnues correctes, il passera dans le service public. Les vieux et les anciens de profession restèrent pour la plupart aussi en activité .
Après un an de règne, la dictature pouvait se targuer d'avoir augmenté son nombre de soldats de 8%, valeur qui doubla l'année suivante.
Cette omniprésence de la fonction militaire valut de strictes lois visant à assurer à Talia la perfection de chaque personne, et ce, notamment en éliminant les inaptes mentaux ou physiques graves : Dès la naissance, un enfant, par exemple, ayant des troubles cérébraux, ou handicapé – comme ayant un bras de moins – sera abattu. Si la famille s'y oppose, ils seront aussitôt éliminés pour insubordination.

L'horreur était installée partout, pas d'autre choix que d'obéir.


* * *




Alors qu'ils ressortaient de chez eux, prenant leurs affaires personnelles les plus importantes, le couple et leur enfant, qui habitaient dans une souche près de la frontière sud de Talia, détalaient vers l'ouest, où ils pourraient trouver refuge. Ayant passé l'enfant à sa moitié, le père échangeait des messages avec on ne sait qui avec son communicateur portable. L'état d'alerte avait été sonné dans le lotissement, et plusieurs agents de la loi furent dépêchés sur les routes principales. Les fugitifs ne pourraient pas s'en sortir, en théorie.

Seulement, le père ne savait alors pas ce qu'il risquait en prenant ce petit chemin, à la frontière même, mais alors à la limite géographique précise de Talia...avec Latcalis, prenant la forme d'un gouffre insondable séparé de la mégalopole par une falaise non protégée.

Juste là, et c'était peut-être une malheureuse coïncidence, un soldat s'était éloigné pour faire profiter à la jungle une petite averse jaunâtre, et il était armé. L'homme tenta quelque chose, et il dégaina son arme, arme qu'il avait caché de nombreuses années durant au cas où : L'épine – car utilisant les bienfaits de la gigantesque nature, les armes à feu tirent de petites mais solides épines – atteignit le bas de son dos, le faisant chanceler puis s'écraser sur le sol.

Grave erreur d'oublier de l'achever.

Le soldat, qui hurlait à la mort, sortit son arme à lui, et hésita sur quelle personne abattre...et il prit sa vengeance : L'épine ne fusa pas dans un point vital, mais pénétra, puis se logea, dans la cuisse gauche du père. Lequel s'écrasa lourdement sur le sol, faisant chuter son flingue qui glissa plus loin.

Alertés par le bruit des deux tirs, d'autres hommes vinrent juger la situation et virent l'homme à terre, ainsi que sa femme qui le tenait fermement :

-Allez, lève toi ! Vite, ils arrivent !

Il arracha le projectile meurtrier et souleva son genou, mais la douleur le retint au sol :

-Non...Je suis fini.

Il serra les dents, d'une part pour la douleur, d'une autre parce que se sachant condamné. Il donna ses instructions en fixant le visage affolé de sa conjointe :

-Prends le pistolet, tu sais où aller, et ne t'arrêtes pas ! Sauvez vous, et restez en vie !
- NON ! Je ne peux pas te laisser là ! Qu'est-ce qu'il deviendra sans son père ?
-Je sais qu'il me vengera. Allez, partez, ils arrivent !

Elle le baisa sur le front en laissant échapper une nouvelle salve de larmes. Détalant en arrière, le bébé tenu contre sa poitrine, elle se jeta sur le pistolet pour le saisir...

...et ses trois épaules gauches furent criblées d'une épine.

L'enfant, dans un petit drap blanc, tomba avec douleur sur le sol et hurla de douleur.

Derrière eux, le petit klimien aux yeux violets de l’hôpital, accompagné de son acolyte baraqué et de plusieurs policiers. Il était responsable de l'habile tir sur la mère, et le rictus sur son visage témoignait de la sadicité dont il faisait preuve.
Il avançait, dans son petit uniforme rouge, son arme tendue droite devant lui, et en arrière, une dizaine de soldats étaient en joue sur le couple. Un peu plus au fond, deux hommes supportaient le corps du soldat précédemment blessé.

Un cri déchirant provint de la gorge de la jeune mère, qui ne put que soumettre ses dernières volontés:

- Laissez-le vivre ! LAISSEZ-LE !

Une démarche vive témoignait de la stature du klimien aux yeux violets, et il s'approcha du couple à terre. Quand enfin à un mètre d'eux il fut, il laissa plaça au jugement :

-Vous êtes des ennemis de l'état, et ce sens, vous devez être éliminés. L'enfant ne fera pas exception.
Si madame veut bien coopérer, nous pourrions envisager de vous laisser en vie. Pour monsieur, les blessures envers un soldat sont condamnables, vous comprendrez aisément qu'il faille vous tuer.

Un long silence, révélateur de l'opinion et de la décision des fugitifs. La femme jeta un regard attristé vers les deux personnes qui lui étaient le plus cher, et baissa les yeux.
Le chef des soldats pointa son arme en direction du crâne de la mère, et il faillit presser la détente...

…quand alors le père, qui se déplaçait lentement mais sûrement, se saisit de son arme, et tira.

La main droite de l'homme aux yeux violets fut traversée de parts en parts, et il lâcha son arme dans un cri de douleur. Derrière lui, les gardes se retinrent de tirer, ayant peur de viser leur supérieur, ils attendirent donc un signal qui ne tarda pas :

-Aaaaaaaaaaaah ! Achevez les !!!

Il se jeta sur le coté, et dix sons identiques, qui n'en firent qu'un seul, crachèrent une épine.
La femme, elle, ferma les yeux. Inconsciemment, le bébé, lui, les ouvrit. Il distingua son père, dans une bien fâcheuse posture.

Et faisant barrage, son dos était percé de tous les projectiles.

Son visage s'éteignit sans attendre, mais il put adresser à sa femme un dernier sourire, puis s'écroula, décédé. Il s'était interposé et les avaient sauvés. Le sang se propagea extrêmement vite et déjà ils pataugeaient dedans.

Le soldat le plus proche de tous courut alors pendant la phase de rechargement de son arme vers la femme, pour l'abattre. Elle, elle s'agenouilla, et pleura abondamment : Elle ne pleurait pas parce qu'elle allait mourir, mais parce que son fils ne pourra pas vivre !

Alors dans un dernier soupir, elle regarda son fils, baignant dans le sang, et son mari. Elle décida de copier sa moitié, et sourit. Elle leva les yeux au ciel, et le projectile de mort enclencha sa course.

L'enfant hurla de plus belle, entouré de deux cadavres.

Le chef des soldats se redressa en hurlant et en se tenant sa main meurtrie. Il reprit son calme et regarda le bambin avec des yeux injectés de sang. Tout son sadisme lui dicta sa conduite :

-Amenez moi le gamin !

Le baraqué de l'hôpital n'enjamba pas les corps : Non, il s'en servit de support pour ne pas salir ses bottes. Quand enfin il fut à porter, il souleva le bébé qui se débattait par réflexe, et l'emmena vers son acolyte.

Le sadique donna une claque au bébé, sans prendre la peine de supporter son poids, puis lui susurra :

-Toi morveux...C'est de ta faute si je souffre ! Regarde ma main !

D'un mouvement de doigts, il fit signe au baraqué de le suivre vers la falaise :

-Il aura le droit à un sort différent.

Il souleva le bébé et l'emmena près du vide de Latcalis. Mais en le dévisageant, il fut prit d'une autre idée : Ce gosse devait souffrir plus !
Alors il sortit une épine de son chargeur et plaqua le bébé sur le sol. Il fut pression sur son dos et il donna un violent coup de poing dans les ailes du bébé, lesquelles se détachèrent et furent brisées. Enfin, il planta, et ce malgré les pleurs incessants, son épine dans son dos de nouveau-né, et y grava une inscription :

-Souffre ! Déchet ! Déchet ! Déchet !

Il attrapa la jambe défectueuse du jeune enfant, qui explosait les records de décibels produits par un corps vivant, et lâcha le petit corps meurtri du bébé près de la falaise, sans attendre plus que ça.
Le petit être s’enfonça rapidement dans l'immensité noire de Latcalis, et nul doute qu'il ne lui restait que vingt secondes à vivre.

Haletant d'énervement, le chef garda assez de sang-froid pour ne pas abattre juste pour déstresser un soldat qui lui amenait des bandages.

Des petits bips sonores se firent entendre de par la sacoche que possédait le mari. Le baraqué y trouva un communicateur, quelqu'un avait envoyé un message, et il ne le lit pas, préférant appeler son supérieur pour savoir quoi faire :

-Monsieur, que fait on des corps et de ce communicateur ?
-Jetez-les aussi, Latcalis se chargera du nettoyage.

Il s’exécuta. Les parents allèrent rejoindre leur enfant, tout comme la petite machine.

Alors que la troupe faisait passer le message de la résolution du problème de fugitifs, le baraqué alla poser une question :

- Monsieur, l'enfant, vous lui avez mutilé le dos ?

-Oui, et alors ?

-Je me demandais...

-J'ai marqué un mot dans la langue de ma mère.

-Qu'est ce que ça veut dire ?

- « Déchet ».

-Quel était le mot ?

Décidément, il lui posait beaucoup de questions. Enfin, autant le lui répondre :

-Ginue.


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je ne supprime pas le sondage du chapitre dernier, mais je n'en lance pas pour celui-ci, parce qu'aucun intérêt.
La révolte
En cours.
Le plus modeste des êtres...Un homme qui fera peur au plus grand des démons...Celui-là même qui en deviendra le guerrier le plus fidèle...


Le fruit de ses tourments
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Piégé à cause de ses origines, Thalès va tenter de survivre pour venger son peuple. Mais avant tout, il va devoir se battre contre lui-même, et ce sera bien plus dur que ce qu'il imaginait.
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Re: La révolte

Messagepar omurah le Dim Jan 08, 2017 10:51

Waw.

Jolie perf' :o

En dehors de quelques passages style :

Les pays voisins, à savoir et surtout Morio et Kurimu
Enfin, autant le lui répondre

je trouve que le supâ up de style est à la hauteur des ajouts de fond.
Ce prologue v2 est très bon.
Gros, gros, gros taf sur l'univers et le background. Respect.
Bon et faut dire quand même que t'as l'une sinon la meilleure chute de prologue/chapitre 1 de l'US, faut pas déconner. Elle est même autosuffisante, cette chute, vu qu'en fait ton prologue aurait très bien pu être un OS, laissant la suite à l'imagination du lecteur, qui devine bien que les aventures de Ginue ne font que commencer, et de quelle épique manière ma foi !
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Re: La révolte

Messagepar Point le Dim Jan 08, 2017 14:01

omurah a écrit:je trouve que le supâ up de style est à la hauteur des ajouts de fond.
Ce prologue v2 est très bon.
Gros, gros, gros taf sur l'univers et le background. Respect.


Merci beaucoup, il faut dire que mes premiers chapitres, et ce jusqu'au 9, ne bénéficiaient pas réellement de relecture, je faisais ça vite...et ne fonctionnant qu'à l'imagination. J'ai rajouté des précisions concernant Klim et les pays, et des détails pour mieux comprendre ( Oui, alors que c'est le centre de l'intrigue, je n'avais jamais dit que Talia était une mégalopole, voilà... ). J'espère que la suite de La révolte sur Klim plaira tout autant que je prends du plaisir à inventer ce genre de choses ^^

omurah a écrit:Bon et faut dire quand même que t'as l'une sinon la meilleure chute de prologue/chapitre 1 de l'US, faut pas déconner. Elle est même autosuffisante, cette chute, vu qu'en fait ton prologue aurait très bien pu être un OS, laissant la suite à l'imagination du lecteur, qui devine bien que les aventures de Ginue ne font que commencer, et de quelle épique manière ma foi !


Merci encore, et là je sais pas quoi dire ah ah ^^ Perso, j'aurai eu du mal à imaginer la vie de Ginue avec juste ce prologue, mais je connais mon histoire donc j'arrive pas à m'en détacher, je vous laisse vous forger votre avis et merci du compliment !

Sinon, il est possible que je refasse aussi les chapitres 1 à 6, mais je vais pas m'avancer. J'ai déjà suffisamment de retard sur le chapitre 21 pour m'amuser à réécrire tout ça. Enfin, ça m'aurait permis de corriger les honteuses incohérences que personne n'a heureusement remarquées ( Y'en a tellement que des fois j'invente des nouvelles sous-intrigues pour combler les trous, je vais finir par ressembler à DBM ) mais je laisserai ça à 2017.

Merci encore ^^
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Re: La révolte

Messagepar Point le Mar Jan 10, 2017 22:51

Chapitre 21: Atmosphère


Le premier qui parlerait se ferait incendier par les autres.
Là, dans la pièce sombre, où ne restait qu'un pauvre sofa bouffé par les vers et par le temps, se tenaient Naranz, assis et pensif, caressant son Prince sans risquer de faire de bruit, Trysh, les bras croisés et adossée au mur, Fugo, encore tout transpirant et qui léchait le sang d'une blessure à un avant-bras, et quatre rebelles, lesquels partageaient le canapé, serrés.

Le silence était caressé par le son du vent, qui faisait son bonhomme de chemin de par la fenêtre rudimentairement barricadée, et quelques fois ponctué par les complaintes émises des interstices de chaque coté de la porte fermée à clé.

Et ces complaintes étaient des hurlements de Bruno.

L'heure passait, et les patiences s'amenuisaient bien plus vite. Seulement, la peur de se prendre la crosse de Fugo, ou pire, une remarque de Trysh, dissuadait quiconque de ne serait-ce que respirer trop fort. Ils attendaient que Giorno sorte de la salle et qu'il rende son verdict sur l'état de Bruno. La question de sa survie était vitale pour la rébellion, ou en tout cas de cette branche, parce que personne ne saurait mener la guerre aussi bien que lui. Ses blessures, beaucoup trop graves, étaient prises en charge par quelques compétents, dont Giorno pour les actes de précision, mais rares étaient de base ceux qui survivaient quand une partie du crâne manquait.

Quand après quarante minutes les cris cessèrent, chacun sursauta de savoir s'ils venaient d'ouïr l'agonie de leur leader. Certains lâchèrent même une larme, larme qui pour éviter de se faire entendre s'évapora après avoir parcouru la moitié de la distance oeil-sol. Ce que représentait Bruno était à la fois différent pour chacun, mais identique pour tous: en tant que leader, mentor, maître ou ami, cet homme était exceptionnel. Tout le monde se le ressassait, et tout le monde se préparait au verdict.

La poignée de la porte vacilla puis s'arrêta. Ensuite, un silence, et de nouveau un mouvement: Giorno glissa sa tête dans l'interstice, et capta toutes les attentions, sans troubler le silence pesant. Au début, il hésitait à faire une blague, ou juste parler ironiquement, mais le moment n'était pas adéquat, et les représailles risquées. Alors, il finit par se découvrir en entier, et dans le vague, pour éviter de s'adresser à quelqu'un, même si personne ne voyait son regard derrière ses lunettes, il annonça enfin:

- On a fait du mieux qu'on a pu.

Là, implicitement, la nouvelle tomba, même si sujette à débat. Fugo, observateur, décela le rictus de Giorno qu'il s'empressa de cacher dans l'entrebaillement de la porte pour éviter de rire. Aussi se demanda-t-il si Giorno serait d'humeur à ne serait-ce que penser à rigoler si Bruno était effectivement décédé.
Mais pour Naranz et l'un des rebelles, ce fut une crise de larmes, ou plutôt, une averse. Et Trysh ne se permit même pas de les faire taire, car certainement à l'intérieur quelque lac de pleurs s'était déjà formé. Mais Giorno, comprenant son erreur de formulation, changea vite de bord, dans son éternelle maladresse:

- Je veux dire... Il respire encore, et les opérations ont réussi... Mais on ne sait pas s'il se réveillera. Il vit, pour le moment, c'est le principal.

Avant les réactions, Bacchio – le rebelle qui avait largué la bombe sur la base nord, de par son avion – sortit aussi de la salle d'opération. Alors qu'il enlevait ses gants pleins de sang, il interpella Giorno qui se retourna aussitôt:

- Hé, c'est qui Naranz ? Le chef s'est réveillé et a demandé à le voir ce gars et toi. Grouillez, je sais même pas comment il a repris conscience.

Tout le monde s'écarquilla et fut dans le même temps empli de joie et peine. Ils étaient tous rassurés, plus qu'inquiets, et Naranz se permit de se lever pour se diriger vers la salle, en croisant le regard de Giorno. Tous deux pénétrèrent à la suite de Bacchio, et pour le plus jeune, découvrit une assemblée de sept médecins – enfin, de ceux qui pouvaient les remplacer – agglutinés autour d'une table qui servait de lit pour Bruno.

Et lui, il était allongé là, recouvert de bandages sanguinolents. Sur son visage déjà bien tuméfié s'était installé un masque de tissu et de cuir pour recouvrir la partie gauche ouverte. L'opération avait permis de substituer le bout de crâne manquant, et ainsi le cerveau n'aurait pas idée de s'échapper. Quant à son oeil et son oreille, il devrait s'en priver. Sinon, son bras central droit, dépourvu de la moitié de son tout, était maintenant remplacé par le même genre d'artifice. Les prothèses mécaniques coûtent trop cher et le budget déjà pauvre de la rébellion ne permettrait pas ce sacrifice, qui de toute façon n'aurait pu être appliqué en une heure.

Naranz ne sécha pas ses larmes, et quand il vit le visage de Bruno, qui lui-même le contemplait du mieux qu'il pouvait, il tomba à genoux en attrapant une de ses mains:

- Bruno...

Une voix faible venue d'outre-tombe:

- Naranz... Ne t'en fais pas...

- ... Mais tu...

- Je vais pas mourir... Tu crois que j'ai que ça à foutre ? On... On a encore du boulot...

- ...

- Maintenant, file de là...

Et Naranz sortit: sa confiance aveugle en Bruno, aujourd'hui, eut l'avantage de le faire croire en la survie de Bruno, si tant est qu'il ne survivrait pas, et de le rassurer un minimum de temps. Bruno le considérait comme un fils, et leur relation s'organisait presque autour de ça.

Il avait fait venir Naranz pour le rassurer, et Giorno pour autre chose, l'autre coté de l'espoir, l'autre éventualité:

- Giorno... Si j'y passe... et de toute façon à partir de maintenant... tu commandes, quoiqu'on en dise.

- Je n'en serai pas capable... répondit-il, l'air triste.

- Tu restes le meilleur, derrière moi...

- ... Bruno...

- Bonne chance...

Son bras gauche, le supérieur, se leva, et il serra le poing:

- La dictature tombera !


* * *



Plus qu'une bonne dizaine de minutes avant que Tial ne se réveille du sommeil artificiel dans lequel il fut plongé suite à son injection, et actuellement dans la grande salle, Ein fit réunir tous les klimiens. De la même façon furent réveillés Entier et Laktoz, qui bien qu'énervés et chamboulés, déjà de par la présence d'Ein, puis de la décision de Tial, réussirent à temporairement se contrôler, calmés par leurs amis. Puis, après des tests cliniques – certifiés surs par la pression et présence d'Entier – chacun put se remettre sur ses deux jambes – sauf Ginue – afin de se préparer à récupérer Tial, et partir.

Même si Ein était contre le fait de les laisser partir, elle espérait que Tial rejoigne la rébellion intergalactique avec elle, histoire de montrer à Freezer de quel essence elle se chauffait. Avec de la chance, Tial influencera ses amis.

Le voyant lumineux de la capsule du leader du groupe de Latcalis s'activa, et la porte s'ouvrit, laissant tomber lourdement le corps à cinq bras. Ein le souleva d'une main et lui administra encore une dose de quelques médicaments, pour réhabiliter son corps plus facilement. Et finalement, Tial ouvrit un oeil, perturbé.

Il finit par se mettre debout, non sans mal, en dégageant l'épais bras blanc, et se tourna vers ses amis. Titubant, il se rattrapa sur la jambe de l'extraklimienne, puis enfin, leva un bras et les salua:

- S... Salut.

Entier s'approcha d'un pas lourd et décidé. Sur l'instant, même Ein recula, et tout le monde craignit un nouveau coup de sang. À la place, le père de Tekla ne fit que lui parler sur un ton sec, qui glaça l'atmosphère présente:

- Tu n'es qu'une sale raclure.

Tial se redressa pour paraître au niveau, même si quelques centimètres manquaient. Il sentait la force de son ancien élève et par corrélation se sentait inférieur. Mais Tial ne devait pas flancher, déjà pour honorer sa réputation et son statut, et d'autre part parce qu'il incarnait avec Laktoz la seule force d'opposition contre lui:

- Une raclure avec des super pouvoirs ! Se moqua-t-il ouvertement du père de Tekla.

- Ne joue pas au plus malin avec moi, je suis devenu bien plus fort que tout ce que tu peux imaginer.

- Ah ? Tu me menaces ? Entier... Entier... Tu étais si adorable plus jeune...

- Parce qu'en plus tu te fous de moi !?

D'un geste extrêmement vif, Entier repoussa son mentor d'un kiaï, lequel mentor qui, et surtout parce qu'il se rétablissait doucement, percuta une des jambes d'Ein. De son côté, l'alien hésitait entre soutenir Tial et s'assurer son intégration dans l'armée rebelle, ou laisser Entier faire et éviter de se faire une nouvelle fois casser les dents. Dans le doute, elle exécuta à merveille son rôle de spectatrice muette.

Tial et Entier s'échangèrent un regard haineux, et le second imposa à son ancien maître sa supériorité en s'approchant doucement. Son but était de montrer à Tial qu'il n'avait pas besoin d'utiliser un poison alien pour se renforcer, et qu'il était assez fort pour protéger ses amis et les réfugiés. Si Tial s'opposait à lui, ce serait comme à Ein, et ça tournerait très mal.

Ce fait, tous le considéraient comme acquis, comme sûr, il était donc imprévisiblement que Ginue, toujours en retrait et scrutant l'avenir pour savoir de quoi il retournerait, haussa le ton, pénétrant l'aura d'Entier sans que celle-ci ne puisse le faire taire comme elle le faisait aux autres:

- S'il y a un combat entre vous deux, la victoire reviendra à Tial.

Sans exception cette fois, ils s'étonnèrent de la révélation du jeune klimien, et en particulier Entier qui n'avait aucun doute sur sa suprématie, ce qu'il alla démontrer en contredisant Ginue:

- Ton pouvoir n'agit que sur moins de dix secondes, et s'il y a un combat, il en durera forcément plus. Alors ne me fais pas rire, tu sais très bien que je suis plus fort que n'importe qui ici.

Finalement, rien que le fait qu'Entier le regarde dans les yeux augmentait la pression de son aura invisible et pourtant si pesante, à tel point que le boîteux faillit bégayer. Il opta pour la goutte de sueur résultante de son stress et rétorqua:

- Ta force ne garantira pas ta victoire.

- Et pourtant, malgré tes pronostics vaseux, si.

- Si Tial a réellement développé un pouvoir qui ressemble au mien, alors il n'y a aucun doute: il a largement la ressource de te vaincre...

À ce moment-là, Ginue savait qu'il attisait dangereusement la colère du klimien, mais il fallait qu'il gagne du temps pour laisser Tial montrer sa nouvelle capacité. De la même façon, avoir contredit Entier revenait à se le mettre à dos, et parier sur quelqu'un d'autre que lui était pire. Ce qui défiait la limite de la patience du mari de Candya était de finir sa phrase, décision que quatre lourdes secondes de réflexions acceptèrent, non sans mesurer le risque:

- ...d'autant plus que tu es désavantagé car tu ne sais pas maîtriser tes émotions.

Alors que la discussion tournait mal, Tial n'écoutait qu'à moitié. Il aurait voulu s'y intéresser, mais il ne pouvait pas réellement, car devant ses yeux, Entier paraissait si flou. Oui réellement, sa vision se brouillait, et son corps tremblotait faiblement. Il réussit à détourner le regard vers les autres klimiens, mais de la même façon, leur silhouette s'embrumait. Alors, dans un premier temps, il tenta de se dégager de cette vision altérée, mais se rendit compte que bouger la tête de suffisait pas. Puis il distingua autour des klimiens, et même autour du pied d'Ein à coté de lui, une sorte de... d'enveloppe bleue. Oui, une sorte de pellicule d'énergie qui entourait le flou des autres, comme une aura qu'ils ne percevaient pas.

Et soudainement, Tial s'agenouilla, poussé sur le sol par une présence.

Alors que Ginue provoquait Entier, cette chute divertit l'assistance et attira l'attention. Entier fit mine d'oublier le commentaire du devin, non sans garder dans une partie de sa mémoire de lui rendre la monnaie de sa pièce, et préféra toiser son mentor en lui rappelant qu'il ne devrait pas faire le malin:

- Tu n'as pas besoin de te mettre au sol. Je ne te frapperai pas si tu évites de faire une autre bêtise. Maintenant, nous allons dire au revoir à cette monstruosité et retourner à la maison. C'est compris ?

Il était évident que cette question s'adressait à Ein en particulier, laquelle acquiesça sans y croire, sachant très bien – même si elle fut inquiétée par la chute de Tial à l'instant – que le klimien aux cinq bras ne resterait pas là sans rien faire.

Entier s'avançait dangereusement vers son ancien mentor, et à peine ses doigts s'approchèrent de lui, l'interrompit encore une fois Ginue, cette fois mû par la vérité:

- Esquive Entier !

Il n'y porta aucun intérêt, et continua sa descente vers le cou de Tial, en pensant qu'encore une fois, et mieux joué, le jeune devin se moquait de lui, pour l'apeurer et éviter à son ami de se faire attraper. Bien évidemment, la vision de Ginue s'avéra réalité, c'est à dire qu'instantanément, et sans qu'il ne se passe un temps d'attente, la salle, immaculée, prit la teinte des ténèbres.

Et la forêt de Latcalis surgit en lieu et place du vaisseau.

Ein se prenait pour un arbre géant, les dalles parallèles demeuraient terre, les klimiens paraissaient semblables à des troncs, et l'atmosphère... la pesante atmosphère de la forêt écrasa le crâne d'Entier. Cet endroit, il l'avait déjà vu, et il aurait donné quatre bras pour ne jamais y poser le pied une fois de plus. Le père de Tekla tâta du regard l'immensité de la forêt et tenta de trouver une aide, en fait un échappatoire. Il fronça les arcades, perça l'horizon camouflé par la nuit...

...puis se retourna, pour faire face à une autruche.

Le puissant klimien, le seul en mesure de blesser une vie extraklimienne, s'abattit dans la terre et sua d'assez grosses gouttes pour que de la boue se forme sous ses coudes qui ne cessaient de remuer le sol en reculant d'effroi. L'animal fit s'entrechoquer les regards, et... Entier esquiva.

Le corps musculeux du klimien s'élança vers sa droite, et s'écroula sur les dalles blanches de la salle d'expérimentations d'Ein, laquelle était alors ressuscitée, sans qu'aucun élément ne manque. Il ne put se relever, car les images qu'ils avaient vues, cette téléportation en dehors, le troublaient encore, à tel point qu'à genoux et coudes sur le sol il tremblotait.

Derrière lui, presque en souriant, mais conservant un visage neutre, Tial, des pupilles anormalement clairs, apostropha son vieil élève, qui évidemment l'entendait, ou en tout cas, l'entendrait:

- Tes souvenirs... Je les ai vus...

Les réflexes d'Entier prirent le pas sur son rétablissement hasardeux, et d'un bond agile se retourna pour asséner à Tial une triple droite améliorée par la colère qui naissait alors. Les poings n'atteignirent pas leurs cibles: Tial en para un, le milieu, et Laktoz s'était propulsée pour donner un coup d'épaule au mari de Candya et le faire se taire, projeté au loin. Le quarantenaire aurait pu se charger tout seul de son adversaire, mais l'intervention imprévue de la guerrière lui évita des complications. Cependant, le répit fut de courte durée:

- Qu'est-ce que tu m'as fait, Tial !? Hurla Entier à s'en décoller les mandibules.

Tial détourna le regard vers Laktoz et constata que la pellicule bleue autour d'elle se faisait presque aussi épaisse que celle d'Entier. Celle d'Ein en revanche, l'était bien plus. Par contre, les auras spectrales – la pellicule semble informe et ressemble à une lumière fantomatique – de Ginue, Tekla, Laito et Candya se faisaient plus minces.

Pénétrables, mais plus minces.

Tial finit par répondre, et à expliquer, pour tout le groupe, sa nouvelle capacité:

- Je ne vous vois plus comme avant... En fonction de votre force... je pense...J'arrive à distinguer en vous des images brèves, je crois que ce sont... vous souvenirs.

- Nos souvenirs ? S'interrogea Laito en avançant d'un mètre.

- J'ai pu échanger la vision actuelle d'Entier avec une image, un souvenir, de son passé. Apparemment, ce n'était pas un moment qu'il avait aimé se remémorer...

Effectivement, et il se fit entendre à ce sujet:

- Peu importe tes pouvoirs, Tial ! Je ne te laisserai pas jouer avec ce monstre en nous mettant en danger !

-Ce monstre, tu le maîtrises, donc je ne vois pas le danger.

Alors que s'échappait de son crâne une veine saillante, il ne s'emporta que dans le sens où il avança promptement de façon à faire pâlir une épine de fusil jusqu'au petit groupe de klimiens. Puis, il continua d'hurler en menaçant Tial:

- Je me vengerai de toi Tial, reste avec cette créature si tu en as envie, mais ne t'avise pas de t'approcher de nous... ou je mettrai personnellement fin à tes jours.

La tension qui régnait dans la salle hébétait l'intégralité des klimiens non-combattants directs, soit les quatre passifs de l'histoire. Chacun à sa manière supportait l'instabilité du conflit Tial-Entier, d'autant plus qu'ils avaient tous un mot à dire, et un avis à exposer. Cependant, comme avait tenté à ses risques et périls Ginue, donner son avis dans le moment présent serait suicidaire.

Entier mima à tout le monde de partir, d'un mouvement de tête en direction de la porte de sortie. Laito et Candya furent écrasés, et presque littéralement vue la position de leurs genoux, mais ne s'opposèrent pas au plus puissant des klimiens de Latcalis. Ginue jeta un dernier regard à Tial et Laktoz avant de partir, mais abdiqua.

Contre toute attente, Tekla ne bougea pas.

Entier s'approcha et le poussa sur un bon mètre pour lui dire de se dépêcher, ce que l'enfant ne supporta pas:

- Je veux rester ici !

À ce moment là, Entier ne savait pas s'il devait s'énerver parce que son fils lui désobéissait, ou bien parce qu'il voulait rester avec le monstre et cet enfoiré de traître. Dans le doute, il hurla de plus belle, profitant même de la présence d'un peu de fumée qui s'échappait de ses cavités auditives:

- On y va.

- ... N... Non... Je veux comprendre quel pouvoir je possède, comme Tial... et... bafouilla-t-il, tétanisé.

- Je ne le répéterai pas, tonna-t-il alors que sa voix même se teintait de cette aura meurtrière.

Tout au fond de la salle, et alors que la situation ne laissait aucune place au comique, à l'exact contraire, Ein, ne pouvant s'en empêcher, se surprit à ajouter:

- Oh oui ! Des tests !

Tels d'énormes joyaux ténébreux, les yeux d'Entier s'illuminèrent en pétrifiant l'extraklimienne de leur toute puissance persuasive. De la même façon, la volonté de Tekla fut presque, et ce encore une fois, aplatie par cette force étrange qui naissait en son père, l'essence même de la colère et de la haine, transposée par cette aura noire aux reflets violets.

Tel la lueur salvatrice, Laktoz s'interposa, seul rempart un minimum viable entre le père et le fils:

- J'ai le choix entre te suivre, alors que t'es devenu complètement barge, ou rester là avec des gens qui au moins tentent de se pacifier. Tu comprends pas que t'es lourd, Entier ?

- Tu ne comprends pas que Tial est devenu un allié de cette dégueulasserie qui est venue envahir notre monde et empoisonner mon fils ! Il est devenu notre ennemi !

- S'il y a bien une personne que je considère en ennemi, actuellement, c'est toi.

L'atmosphère aurait pu s'alourdir encore, mais l'un des acteurs de son agrandissement s'exprima, c'est à dire Tial, qui loin de prendre une humeur plus joyeuse, tenta de demander à ce qu'on fasse la paix:

- Entier, je sais que tous ces événements sont confus dans ta tête, mais je te prie de me croire, et même ton fils l'a compris: Ein n'est plus une ennemie, et elle pourrait même être la plus précieuse des alliés.

En lieu et place de réponse, Entier prit le chemin de la sortie. Alors qu'il traversait la porte, il prononça ces paroles en tentant de calmer ses nerfs, nerfs qui influaient encore et toujours sur sa voix, et qu'il ne contenait qu'à peine:

- Je passe par la grotte pour y prendre des affaires. Vous êtes tous autant, les uns que les autres, des traîtres. Je ne reviendrai pas de si tôt.

Puis, chacun sentit l'élan que le klimien produisit quand il détala, lequel élan se mut en un vent meurtrier qui glaça le sang de tout le monde et qui écharpa la dernière once de volonté dans ceux qui n'en avaient plus qu'une.

Et Candya s'agenouilla, avant de tomber en pleurs.


* * *



Quoiqu'on puisse en dire, ce n'était étonnamment pas une aura néfaste qui entourait la citadelle de Thomore. Ou alors Mani ne s'était pas encore suffisamment enfoncé dans le complexe de la base centrale de l'armée talienne, le cerveau de la dictature, pour comprendre toute la cruauté dont pouvait faire preuve le Grand Général, si tant est que ce n'était que la cruauté qui pouvait émaner de cette vision de l'atmosphère des bureaux et installations centrales de la base.

La grande porte d'entrée, toute de gris vêtue, était gardée par, à l'extérieur, sept gardes armés, et sept autres de l'autre coté. Bien entendu, ne sont pas comptés les barbelés au-dessus, les tirailleurs embusqués ici et là, les mines stratégiquement placées devant, et la pente difficile d'accès qui donnait sa réputation à la citadelle, car surélevée dans les hauteurs des collines du centre de la mégalopole. Autant dire que Mani n'aurait jamais pu rentrer seul, et surtout sans autorisation. Même une particule de lui n'aurait pu espérer atteindre le mur, tant les gardes auraient mitraillé son corps.

La coutume était que l'on ne passe que par les chemins de service, lors des visites de personnes importantes, et non pas, chemin plus court, par les installations. Il ne faudrait pas qu'un ambassadeur, ou n'importe qui de susceptible de passer dans un camp adverse, soit n'importe qui, puisse donner des informations, même minimes, sur l'organisation de la base. Même aériennement, des tourelles sont placées pour ne pas qu'on puisse prendre de photos du ciel. Quoiqu'il en soit, les installations sont prévues pour posséder des formes neutres ne trahissant que peu leurs véritables fonctions.

Après, et sans exagération, une trentaine de minutes de marche guidée au millimètre près par l'accueil – soit des gardes lourdement armés – le neveu de feu Kavoth put apercevoir, rentré dans un bâtiment, une table, large de deux mètres et longue d'une quinzaine, soigneusement décorée, nappe rouge, bougies flamboyantes et chandeliers dorés, assiettes et couverts dressés, plats sous cloche prêts à être consommés, mais surtout, accompagnée d'un nombre de chaises assez imposant pour que Mani ne puisse les compter qu'en s'y reprenant deux fois.

La pièce n'était pas bien éclairée, si ce n'était de par les bougies, mais paradoxalement, contenait une sorte de luminescence, certainement grâce au luxe évident de l'intégralité des matériaux de chaque meuble, ou même de chaque couvert, de chaque objet. En vérité, la seule tâche d'ombre, et l'étrange tâche invisible jusqu'à lors, fut une zone d'incompréhension dans le champ de vision. Oui, littéralement, une zone ombreuse, presque infernale, que les yeux, d'ordinaire vifs, de Mani ne purent discerner dans la pénombre, alors qu'elle emplissait l'endroit comme une tumeur, ou bien, comme une tumeur qui agissait comme une cervelle pleinement consciente de son état. Une tumeur ténébreuse qui contrôlait tel un parasite le bout de la table, laquelle ne semblait pas dérangée par la présence de l'être noir.

Et alors que la tâche d'ombre paralysait Mani, sa vision se centra sur elle.

Rien ne put éviter les pauvres pupilles du fils Sven-Tveskoeg de regarder l'être infame de lumière noire, et alors qu'il ne la voyait pas auparavant, il ne pouvait s'en dissocier du regard, par n'importe quel moyen, même en déplacant son corps, même, hypothétisait-il, en s'arrachant les yeux. Alors qu'il la fixait, et que la tumeur, qui finalement semblait être la tête informe de tout le complexe, se clarifiait, difficilement, dans l'esprit du neveu de Kavoth, elle sembla prendre une forme.

Une forme de klimien, relativement âgé, mais toujours sombre et inconnue, d'où émanait une vapeur noirâtre, qui l'ensevelissait et le cachait des regards, lesquels restaient cependant fixés sur lui. En vérité, la seule explication serait que l'homme ténébreux soit un chasseur de l'ombre, capturant et consommant sa proie qui ne pouvait au premier contact visuel plus s'échapper, doucement et sûrement.

Mani attendit donc, ses lèvres tremblotantes, sa propre mort, l'acceptant peut-être. En fait, son esprit s'enlisait inconsciemment dans une zone de non-existence qu'il ne pouvait définir, ou que son subconscient lui intimait d'atteindre avant de mourir dévoré. La-dite mort ne saurait être avancée à aujourd'hui, car le chasseur des ténèbres en décida autrement. Alors qu'il s'envolait vers le néant, une main, une main prononcée par une voix grave qui murmurait, attrapa son esprit qui se détachait, et le ramena dans le monde vivant:

- Mani Sven-Tveskoeg, 18 ans et quatrième de son école. Quel plaisir de faire ta connaissance.

Là, il fallut attendre que le corps et l'esprit de l'interpellé rentent en harmonie l'un avec l'autre pour qu'enfin la conscience puisse opérer pleinement. Et quand ce fut le cas, il remarqua qu'enfin ses yeux pouvaient librement bouger. Cependant, il ne le fit pas, car en face de lui... l'ombre s'était écartée de la personne qu'elle dissimulait, et Mani constata...

... que c'était le Grand Général de Talia, Rafi K. Ouki.

Bien qu'il fut gêné d'être seul en face de la personne la plus puissante du pays, il n'évita pas son regard et put comprendre de quelle manière la nature, et d'étonnante, ou plutôt atypique, façon, l'avait fait naître: sa peau, toute de rouge teinte, traversée par de longues cicatrices, de haut en bas, bas étant le col de sa chemise, elle-même rouge, de toutes les origines et de tous les cotés, semblait pourtant si bien entretenue, comme si les blessures le régénéraient tout autant qu'elle lui faisaient mal. De la même façon, ses ailes, visibles de part et d'autre de la chaise sur laquelle il imposait son aura de ténèbres, se distinguaient de par leur bleu clair éblouissant, ce qui n'était, ironiquement, pas le plus paradoxal avec l'atmosphère ombrageuse.

Ses yeux étaient blancs, blancs comme la plus pure des neiges.

Le visage vieilli par la guerre se caractérisait par ce coté rectangulaire, que ce soit dans sa mâchoire, angle droit au possible, que ses dents, visibles grâce à son sourire – sadique ? - ou encore de ses cavités auditives. Il fallait aussi noter son absence d'antenne gauche, laquelle était remplacée à la base par une vis en métal soigneusement enfoncé dans son crâne, crâne qui s'imposait d'autant plus que sa couleur renvoyait à la chair, comme si toute sa peau avait été arrachée.

En vérité, Rafi était un cas d'albinisme.

Le Grand Général se lassait déjà de l'attente liée à la contemplation de sa personne par Mani, mais plus que de l'attente, il espérait que le neveu du puissant Kavoth ne soit pas si faible que répondre au chef du pays devienne sa plus grosse difficulté.

Heureusement, Mani, dans un élan de courage, lui fit part de son respect:

- Quel plaisir de faire la vôtre, Grand Général, ne put-il éviter de dire sans être empli de fierté.

Le maître de la dictature porta une tasse à ses lèvres, tasse qui apparut dans les yeux de Mani comme venant de nulle part. Enfin, il n'avait pas eu l'occasion de l'apercevoir plus tôt. Puis, Rafi posa une question:

- Sais-tu pourquoi je t'ai demandé de venir ?

Il hésita: le messager avait expliqué que son père n'était pas disponible, en tant que représentant des Sven-Tveskoeg, et que son oncle... Il restait le dernier de sa famille à pouvoir venir et à participer à la réunion, réunion dont les tenants et aboutissants restaient secrets, tout comme les participants.

- Pour représenter ma famille, je crois.

- C'est faux. Si je voulais avoir un représentant de votre clan, j'aurais choisi ton père, ou son frère, pas un gamin. D'ailleurs, mes sincères condoléances, moi-même suis blessé de la disparition de ton oncle.

Plus que d'être surnommé "gamin", Mani s'énerva intérieurement du rappel de la mort de son cher oncle. Il prit cependant en considération les condoléances, et attendit que l'albinos ne continue la discussion, ce qu'il fit en posant une autre question:

- Dis-moi Mani... As-tu déjà tué un klimien de tes propres mains ?

- J... Jamais, monsieur, espérant que la négation ne donne pas mauvaise impression.

- Et... As-tu déjà posé pied sur un champ de bataille ?

- Ce matin-même, malgré moi, fit-il croire alors qu'il s'est volontairement infiltré dans le camion de renforts, mais je n'ai pas combattu.

- Mmmmhh... Tu n'es même pas allé sur l'un des No Klimian's Land entre Morio et Talia ?

- J'en ai... aperçus...

- Parfait, laissa échapper Rafi entre ses dents carrées.

- P... Parfait ?

- Si je t'ai choisi à la place de ton père pour représenter cette réunion, qui parlera des conséquences désastreuses de l'attaque rebelle de ce matin, c'est parce qu'il me faut te confier une mission, et ce, de façon privée.

- Une mission ? À moi ?

- Tu es très discret malgré ton nom, et il est rare que tu apparaisses sur les écrans. Tu ne jouis d'une bonne réputation que parce que tu possèdes de puissants talents, mais tu restes un gamin qui sort doucement de l'adolescence. Tu seras parfait pour la tâche que je vais te confier.

- Je...

- Je sais que tu n'as actuellement qu'un seul objectif, Mani, et je vais t'aider à y parvenir, mais sache que tu n'auras pas deux fois cette chance. Pour venger ton oncle, tu serais prêt à tout, n'est-ce pas ?

Une lumière apparut dans les pupilles du jeune klimien, et sa combattivité réapparut:

- Je serais prêt à n'importe quoi, même au sacrifice, pour le venger, Grand Général ! plaça Mani, en gonflant son torse et relevant la tête, son poing sur le poitrail.

- Bien, alors tu vas infiltrer le groupe rebelle de Bruno Buccharatti. Tu vas devenir l'un des leurs et monter jusqu'à leur chef, pour ensuite le détruire, lui et sa futile tentative de révolution.

- Vous voulez que je pactise avec l'ennemi !?

- Tu sais pourquoi j'ai choisi de placer les Sven-Tveskoeg comme l'une des dix familles les plus prestigieuses du pays ?

- Je l'ignore, monsieur.

- Leur loyauté. Jamais, parmi les membres de ta famille, on ne m'a pas été fidèle. Ton père aurait pu bien des fois planter un couteau dans mon dos, mais nombre de Moriens en ont reçu un à ma place.
Ce que tu apporterais à notre fier pays serait monumental, et ta renommée instantanée: imagine ton rang suite à cet exploit qu'il m'est impossible d'opérer moi-même.

- Je veux dire... J'appartiens aux Sven-Tve...

- Nous avons déjà prévu une certaine quantité de documents, véritables et erronés, que tu serais susceptible d'emmener avec toi pour confirmer ta non-affiliation avec l'armée talienne. Je ne suis pas idiot au point de croire qu'ils ne savent pas qui tu es, et des précautions ont déjà été prises.

Rafi K. Ouki se leva de sa chaise et toisa Mani du haut de son mètre quatre vingt dix:

- Maintenant, j'attends ta réponse: acceptes-tu ?
La révolte
En cours.
Le plus modeste des êtres...Un homme qui fera peur au plus grand des démons...Celui-là même qui en deviendra le guerrier le plus fidèle...


Le fruit de ses tourments
En cours.
Piégé à cause de ses origines, Thalès va tenter de survivre pour venger son peuple. Mais avant tout, il va devoir se battre contre lui-même, et ce sera bien plus dur que ce qu'il imaginait.
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Re: La révolte

Messagepar Jack Le Flocon le Jeu Jan 12, 2017 13:58

C'est toujours très bien, mon cher Zaagaan.
Voilà un petit résumé de ce que j'ai pensé de tes parties:

Partie Bruno: C'est celle que j'ai le moins aimé. La tension quant au résultat de l'opération ne dure pas assez longtemps, ce qui quelqu'un part réduit l'impact émotionnel quand on apprend la situation de Bruno. Sinon, son état physique est très bien décrit, on sent qu'elle est bien lourde en conséquence, et la détresse des protagonistes bien retranscrite.

Partie Latcalis:Ma partie préférée, même si j'étais moins intéressé par cette partie durant les chapitres précédents. La confrontation entre Entier et Tial est intéressante. Le seul point dérangeant, c'est lorsque Tial provoque son adversaire
Ah ? Tu me menaces ? Entier... Entier... Tu étais si adorable plus jeune...
Ça faisait un peu machiavélique pour le coup, c'est clair que ça ne va pas calmer Entier. Sinon, c'était bien.

Partie Mani:Ç'a aurait pu être ma préférée, mais j'ai le sentiment qu'elle était trop courte. La description du chef de la propagande est efficace. Il a un vrai physique de méchant, il en impose. Concernant la mission, je suis impatient de voir comment Mani va se débrouiller pour rejoindre les rebelles, même si on peut facilement se faire une idée à partir d'un des chapitres précédents.
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Re: La révolte

Messagepar omurah le Jeu Jan 12, 2017 17:33

Jack Le Flocon a écrit:Sinon, son état physique est très bien décrit, on sent qu'elle est bien lourde en conséquence

+1

histoire de montrer à Freezer de quel essence elle se chauffait.

Owyea, j'ai kiffey 8D

- Ton pouvoir n'agit que sur moins de dix secondes, et s'il y a un combat, il en durera forcément plus.

Pas mal, pas mal du tout ! J'adore les passages un peu "mind-game" dans les confrontations ! 8D

D'une certaine manière - du moins à priori, après... - la déchéance de Bruno a pour corollaire la responsabilisation croissante de Giorno, et ça j'ai trouvé ça franchement cool et bien senti, surtout que d'une certaine manière ça sert les routes respectives des deux personnages, que j'affectionne d'ailleurs l'un comme l'autre. Le titre du chapitre est bien trouvé aussi, effectivement, beaucoup d'atmosphère tout au long du chap, différentes mais toutes bien gérées dans leur style. J'ai une petite préférence pour celle avec Mani, d'où mon vote :) ; le style se précise et s'affine, on est peu ou prou sur le level du prologue v2 là, je trouve. Et surtout : Gros taf sur les politiques de défenses des infrastructures & autres méthodes logistiques sauce militaire, sur ce créneau-là, j'ai l'habitude de citer Lamantin ou encore Xela26, mais je me rends compte que t'as carrément ta place sur le podium de ce game-là, à mon sens. Au niveau quantitatif tu en fais même plus que les autres je trouve, pour une qualité sensiblement comparable. GG =)
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Re: La révolte

Messagepar Point le Jeu Jan 12, 2017 18:47

Merci X1000 à vous deux !

Jack Le Flocon a écrit:Partie Bruno: C'est celle que j'ai le moins aimé. La tension quant au résultat de l'opération ne dure pas assez longtemps, ce qui quelqu'un part réduit l'impact émotionnel quand on apprend la situation de Bruno. Sinon, son état physique est très bien décrit, on sent qu'elle est bien lourde en conséquence, et la détresse des protagonistes bien retranscrite.


Dommage que l'effet soit raté mais qu'on se rende compte de ce qui reste de Bruno, comme quoi Kavoth a pas entièrement foiré ^^

Jack Le Flocon a écrit:Partie Latcalis:Ma partie préférée, même si j'étais moins intéressé par cette partie durant les chapitres précédents. La confrontation entre Entier et Tial est intéressante. Le seul point dérangeant, c'est lorsque Tial provoque son adversaire


Je voulais simplement montrer que Tial n'avait pas peur, au contraire, d'Entier.

Jack Le Flocon a écrit:Ç'a aurait pu être ma préférée, mais j'ai le sentiment qu'elle était trop courte. La description du chef de la propagande est efficace. Il a un vrai physique de méchant, il en impose. Concernant la mission, je suis impatient de voir comment Mani va se débrouiller pour rejoindre les rebelles, même si on peut facilement se faire une idée à partir d'un des chapitres précédents.


On notera l'excellent jeu de mot dans le nom du grand méchant ~~ Au moins, Rafi réussit son entrée, même si il n'a encore rien montré ^^ En ce qui concerne Mani, il est vrai qu'il connait déjà un certain "Giorno" et que ce ne sera pas si simple. En tout cas, s'il accepte :wink:

omurah a écrit:Pas mal, pas mal du tout ! J'adore les passages un peu "mind-game" dans les confrontations ! 8D


S'ils veulent battre Freezer avec leur force ridicule, ils auront bien besoin de mindgame ^^

omurah a écrit:D'une certaine manière - du moins à priori, après... - la déchéance de Bruno a pour corollaire la responsabilisation croissante de Giorno, et ça j'ai trouvé ça franchement cool et bien senti, surtout que d'une certaine manière ça sert les routes respectives des deux personnages, que j'affectionne d'ailleurs l'un comme l'autre.


Merci, j'espérais que ça soit compréhensible et que ça soit mieux exécuté que le "passage de flambeau" de Tial au chapitre 3.

omurah a écrit: Le titre du chapitre est bien trouvé aussi, effectivement, beaucoup d'atmosphère tout au long du chap, différentes mais toutes bien gérées dans leur style.


Tu te rendras compte que chaque chapitre montre plusieurs histoires et scènes différentes, donc c'est assez chaud de trouver un titre qui corresponde à toutes. J'ai galéré sur certains chaps et des fois je me suis pas foulé ( Genre le 15ème " Kavoth " ololol ) mais " Atmosphère " était ce genre de titres qui m'est apparut instantanément.

omurah a écrit:Et surtout : Gros taf sur les politiques de défenses des infrastructures & autres méthodes logistiques sauce militaire, sur ce créneau-là, j'ai l'habitude de citer Lamantin ou encore Xela26, mais je me rends compte que t'as carrément ta place sur le podium de ce game-là, à mon sens. Au niveau quantitatif tu en fais même plus que les autres je trouve, pour une qualité sensiblement comparable. GG =)


Merci encore pour ce genre de comparaisons ^^ Je m'étais penché sur Xela jusqu'aux chapitres 40-50 ( j'ai arrêté parce que...ouai j'ai arrêté je sais pas, faudra que je poursuive ) et au DBAF de Lam sur quelques OS. Je suis assez content d'être comparé et même élevé au même niveau ( mon égo gonfle ) même si j'ai encore des progrès à faire. Alors que dans Le fruit de ses tourments, les environnements sont assez éphémères, ici, dans La révolte, on reverra souvent certains paysages, en particulier la citadelle de Thomore, donc j'aime à décrire le tout pour qu'on se rende compte de ce que je veux montrer ou pas.

Merci vous deux !
La révolte
En cours.
Le plus modeste des êtres...Un homme qui fera peur au plus grand des démons...Celui-là même qui en deviendra le guerrier le plus fidèle...


Le fruit de ses tourments
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