[fic en duo] Cogito Gero Sum

Faîtes-nous partager votre fibre littéraire en écrivant votre propre histoire mettant en scène les personnages de Dragon Ball et, pourquoi pas, de nouveaux ! Seules les fanfictions textes figurent ici.

Toi, oui toi, vénéré lecteur, vénérée lectrice, ton avis global sur CGS nous intéresse !

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Re: [fic en duo] Cogito Gero Sum

Messagepar omurah le Jeu Juil 14, 2016 19:59

Paulemile a écrit:Winter is here 8-)
Non, pas encore, merde :lol:

lol, aux dernières nouvelles winter a atteint le milieu de la route, il va pas tarder à coming

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On te remercie pour la précision Winter who is coming, maintenant bouge ton gros cul :twisted:

Paulemile a écrit:Bon, on sent bien la tension à son max, là. L'équipe a la classe, je kiffe bien tous les persos présents.
Un Saiyajin boosté par le Wheelo d'un lointain univers ? Ca m''intéresse cette histoire :mrgreen:

Content que tu apprécies l'équipe et content que Shanks t'intéresse :mrgreen:

Paulemile a écrit:Par contre, je suis passé à côté d'un truc ou il manque deux personnages qui n'ont pas été cités. Quand Rokaioshin fait le tour, il parle bien de 6 guerriers, dont Paikuhan, Slug, Tapion/Hilldegarne et Piccolo. Il exclut Shanks, CF, Cell et Gohan qui ne sont pas encore là. Il reste donc deux gens pas nommés.


Tu as cité les 5 premiers
Edit : ah flûte, ils sont cinq en tout en fait, pas six (je corrige tout de suite, merci), et le cinquième c'est donc Dendé de l'u5 ^^
Spoiler
échange entre Cell et C-F au c13 a écrit:Tout juste le robot eut-il prononcé ces mots, à l’endroit de Cell :

— J’y vais. Je te laisse t’occuper de Son Gohan u6. Je me charge de Païkuhan u12 et Tapion u3.

— O-kay.

— Ton ami de l’u5 dont j’ai oublié le nom m’a dit qu’il se chargerait du Kami sama que tu sais.

— Oui, oui, on fait comme ça, lâcha Cell dans un petit sourire.


passage du c19 a écrit:Ce dragon était donc bien plus petit que le populaire Shenron, mais aussi bien plus bourru et impatient. L’entité aux yeux rubis interpellait incessamment C-F de sa voix tonitruante. Lequel C-F ne démordait pourtant toujours pas de son apparent vœu de silence. Un troisième namek — de taille normale celui-ci — semblait au contraire chercher à calmer le dragon, en négociant quelque prorogation d’échéance.


(on sait juste que c'est un namek, dans le chapitre du dessus, mais s'pas un grand spoil donc on peux balancer son nom (Dendé, donc) sans attendre le chapitre suivant) Mais même la mention du fait qu'il y a un troisième namek dans la bande est très noyée dans le récit et du coup il y avait effectivement plus de chance que toi et d'autres passiez à côté plutôt que l'inverse ; j'essaierai de corriger ça tout à l'heure :)

Paulemile a écrit:Sinon, juste quelques trucs qui m'ont fait tiquer au niveau de l'écriture, parce que le fond est parfait :
-Scouter au début du chapitre, j'ai cru que tu parlais des scouters de l'armée de Freezer, alors qu'en fait tu parles d'un scooter
-Le "j'assumerai" de Tapion à Slug, qui veut doit être remplacé par "supposerai", "estimerai", peu importe. Assume dans ce sens, c'est de l'anglais :mrgreen:

Merci et merci ^^
Je corrige tout de suite.

Paulemile a écrit:La session sur la paranoïa était excellente aussi.

Tu nous en vois ravis :)

Paulemile a écrit:Grosse hype sur le chapitre suivant. C'est obligé, c'est là que ça va partir :lol:

Y'a moyen :mrgreen:

Merci pour ton commentaire btw ^^
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Re: [fic en duo] Cogito Gero Sum

Messagepar Max le Jeu Juil 14, 2016 22:24

On va tenter d'accélérer le rythme, histoire d'arriver à la fin sans trop d'accrocs assez rapidement. Enfin, ce dernier tiers de la fic apportera sans doute le lot de combat qui ont été teasés depuis le chapitre 8 =p

Chapitre 19 : tir croisé




C-F soutenait silencieusement tous les regards… jusqu’au bout. Et de ces regards lourds comme du plomb… il tira un chiffre : 50% étaient pour son exécution. 50% étaient contre. C'était du moins ce qu'il lui avait semblé comprendre à l'instant. Aussi fut-il extrêmement surpris de voir cette estimation passer — l'instant d'après — à un ratio de 70/30 en sa défaveur et en lieu et place du 50/50 qui courait jusqu'alors. Surpris parce qu'une évolution aussi subite des sondages d'opinion n'avait absolument aucun sens, puisqu'elle signifiait que certains des partisans de sa survie étaient subitement passés du côté de ses détracteurs ; et ce sans raison apparente, en l'espace de quelques secondes.

C-F avait-il fait quoi que ce soit de mal ou de suspicieux entre le premier sondage et le second ?
Quelque chose venait manifestement de modifier l'avis de certaines personnes sur son cas. Mais quoi ?

Cette question était déjà secondaire, aux yeux du nihilien… qui n'avait dans l'immédiat que ce ratio de 70/30 à l'esprit. Ce même ratio qui témoignait explicitement du fait que la vie du robot ne tenait désormais plus qu'à un cheveu coupé en quatre. Un regard de travers… et il se faisait décapiter. Un mot mal interprété… et il se faisait décapiter. Un mouvement de l'auriculaire trop brusque… et il se faisait décapiter.

Évidemment, un tel constat n'appelait qu'à une conclusion : fuir. Il fallait fuir… tout de suite. Or, le seul ticket de sortie que voyait C-F dans les environs était la bande de Cell juniors, assis en cercle non loin des boules de cristal. Ils jouaient au poker à même le sol… et n'écoutaient apparemment rien de ce qui se disait autour d'eux. Au moins… ils n'avaient pas l'air contrôlés. C-F les interpella télépathiquement… jusqu’à ce que les plus réceptifs d'entre eux entendent son SOS et s'empressent de tapoter l’épaule du chauffeur privé du nihilien parmi eux ; lequel chauffeur se leva alors pour s’approcher du robot et prendre les ordres…… mais la queue de Tapion lui barra soudain la route. Laquelle queue était tellement longue que le flûtiste n’eut même pas besoin de se lever de son trône de fer… pour étendre son appendice jusque devant le rejeton de Cell.

— Ôte-moi d'un doute, Freezer…… t'ai-je déjà dit que j’étais encore capable de me transformer ? souffla Tapion, avec nonchalance dans la voix… mais froideur et mépris dans les “yeux”.

— …

— Ah et, au fait, avant que j’oublie : je suis contrôlé par Démigra.

— …

— Le plus intéressant dans l'histoire étant qu'on me souffle à l'oreille que c'est aussi le cas de Piccolo, Dendé, Païkuhan… et Slug, asséna finalement le flûtiste sur un ton rieur qui se voulait sans appel. Pour la petite histoire, Slug pourra vous confirmer qu'il a su résister plus longtemps que nous autres… mais il a bien fini par tomber, lui aussi.


Voilà qui expliquait le soudain revirement dans les sondages recueillis par C-F… qui n'eut par ailleurs que le temps d'en venir à cette déduction ; ayant été sitôt ré-abordé par l'intimidant flûtiste — haut comme deux étages d'immeuble malgré sa position assise — depuis son trône de fer ; l'artiste était affalé dans la molle posture d'un roi ayant trop mangé, ce qui lui conférait paradoxalement une aura de grandeur et d'assurance intimidante. Il avait toujours ses deux interminables jambes étalées devant lui, occupant quasiment tout l'espace, tandis que son coude lourdement ancré sur l'appui-bras de son siège — ainsi que la main au bout, retenant nonchalamment son menton — lui accordaient indéniablement une assise singulière dans les esprits ; et sa voix tumultueuse n'était pas pour arranger la chose.

— Vous trois… C-F, Shanks et le doyen… êtes apparemment les seuls à avoir pu résister jusqu'ici aux attaques de notre nouveau maître. Bravo. Mais je vous apprends que Démigra - étant fatigué d'essayer de vous contrôler - a décidé que ce qu'il ne pouvait pas avoir, personne ne l'aurait. C'est donc pour vous l'heure de mourir, au cas où vous ne l'auriez pas compris. Et vous savez ce que dit le proverbe : quand Cell n'est pas là…, sourit vaguement Tapion, sans terminer sa phrase, déjà parfaitement comprise par tout le monde.


Freezer 3.0 dévisagea les voisins immédiats du flûtiste, pour s'assurer du fait qu’il allait effectivement devoir les considérer, eux aussi, comme ses ennemis… ainsi que Tapion venait de l’annoncer. Les sourires plus ou moins explicites que le nihilien reçut en retour lui suffirent comme preuve. Il se tourna alors subitement en direction de ses deux voisins à lui… à savoir Shanks et le doyen des Kaïoshins… qui, pour leur compte, lui rendirent deux regards dans lesquels se confondaient perplexité et panique.

Paniqué, il y avait de quoi l’être. Shanks était toujours assis en tailleur, par terre, à se faire libérer son potentiel… jusqu’ici inconnu du doyen lui-même. Mais le récent coup d’éclat de Tapion renvoyait clairement cette libération aux calendes grecques ; la priorité étant dorénavant de se battre pour sauver sa peau ; du moins était-ce la seule priorité que Shanks daignerait reconnaître. C-F mangeait d'ailleurs du même pain… mais l’esprit plus perspicace du robot se voyait, en sus, embarrassé de questions autres que celles liées à sa seule survie ; des questions ayant pour dénominateur commun : le dragon.

Les cinq nouveaux pions de Démigra n’allaient certainement pas se gêner pour réveiller l’entité omnipotente et formuler quelque vœu édicté par l’Archidémon… qui se terrait encore au sud du Kaioshinkaï, à protéger son précieux bâton magique. Pourtant, même absent, il était indéniable que Démigra venait bel et bien de mettre le “commando Cell” au bord de l’échec et mat. Fait majoritairement illustré par la dure constatation, pour Freezer 3.0, de ce que les coups qu’il pouvait encore jouer étaient non seulement très peu nombreux mais s’avéraient qui plus est tous à double tranchant. L’ex-empereur galactique pouvait par exemple tenter de réveiller lui-même le dragon… pour prendre de vitesse les marionnettes de Démigra et formuler un souhait par défaut, fût-ce un vœu “culotte” ; il pouvait aussi tenter de détruire les boules de cristal par un furtif rayon digital… afin d'empêcher que le dernier vœu du dragon ne tombe entre les mains de Démigra. Mais l'un comme l'autre et quelle que soit la décision que pourrait prendre C-F… cette dernière se traduirait nécessairement par la perte du précieux troisième et dernier vœu, censé être réservé à la reconstruction de l’Omnivers, après la défaite de Démigra. Défaite qui semblait de plus en plus utopique.

C-F se paya le luxe d'analyser une dernière fois la situation, dans le détail, tant qu'il le pouvait encore. Première constatation : Slug, contrairement à Piccolo, ne s'était pas encore levé. Même Tapion avait fini par se détacher de son siège, caressant dès lors les nuages à la pointe de ses cornes. Mais Slug, non. Il était toujours bien assis dans son trône, écrasé par l'âge ; Dendé se tenait d'ailleurs debout à son chevet, passivement. C-F déduisit de cet état de fait que les deux congénères nameks avaient probablement été mis sur le banc des remplaçants par Démigra, l'un du fait de sa vieillesse et du cruel manque d'endurance physique qui allait avec ; l'autre tout simplement car — bien qu'ayant la robustesse d'un adulte dans la force de l'âge, au contraire de Slug — n'avait cependant pas le combat pour spécialité ; l'utilité première du pion Dendé se trouvait ailleurs.

Tandis qu'elles poursuivaient leur tour d'horizon analytique, les pupilles de C-F se posèrent bientôt sur la bande de Cell Juniors.

Dans un monde parfait, l’un des jeunes fils de Cell actuellement présents comprendrait, sans qu’on ne le lui explique, l’urgence absolue de la situation eu égard au dragon. Ce fils providentiel se débrouillerait alors pour atteindre les boules de cristal et les téléporter ailleurs, loin de la clique de Tapion. C-F, dont l'esprit considérait encore en boucle cette tournure idéale, orienta ses yeux vers le Cell Junior passablement paniqué dont le flûtiste barrait encore la route au moyen de sa gigantesque queue.

Le fils de Cell ainsi empêché ne savait vraisemblablement pas comment réagir. Il hésitait à enjamber la barrière qui s’était soudain dressée en rempart devant lui ; C-F accrocha finalement le regard de son petit valet tâché de noir et tenta d’entrer en communication télépathique avec lui, pour lui indiquer ce qu’il devait faire. Mais le nihilien n’eut jamais l’occasion de s’adresser au Cell miniature… dont la tête vola bientôt en éclat, balayée, d’un simple revers, par la queue du flûtiste ; laquelle queue prolongea son élan pour se muer en fouet ; lacérant l’air sur un large rayon ; emportant au passage toutes les têtes des Juniors assis en cercle à la gauche du trône de Tapion. Aucun des gamins n’eut ne serait-ce que la latitude de se lever en vue de déguerpir.

Ils n'eurent même pas le temps de crier assis. Le silence demeura imperturbé entre l'avant et l'après exécution. Un bloc de sang violet se jeta simplement dans l’air… avant de retomber en douche froide… maculant les visages de C-F, Shanks et Rō Kaïoshin… qui réalisèrent alors très vite dans quels draps ils se trouvaient, désormais. Tous les Cell Juniors ayant été subitement terminés sans préavis… quitter le Kaioshinkaï à l’anglaise n’était plus possible. Les trois derniers agneaux étaient faits comme des rats ; et Cell n’allait probablement trouver que des cadavres — leurs cadavres — lorsqu’il s’en reviendrait de sa petite virée sur Cold444.

Freezer 3.0 grinça des dents lorsqu'il eut prit pleinement conscience de la nouvelle donne ; il échangea alors de nouveaux regards, lourds de sens, avec le vieux doyen des Kaïoshins…… mais surtout avec le sayen assis en tailleur ; celui-là même qui se redressa bientôt droit sur ses guiboles, sans quitter l'ex-empereur des yeux. En se levant… Shanks avait officiellement mit fin à l’opération du doyen… qui dut bien s’y résoudre, bon gré mal gré, pleurant intérieurement ce gâchis monumental. Le rouquin de son côté était déjà passé à autre chose… et fixait toujours le nihilien robotique, cherchant à puiser dans ces yeux amarantes le courage qu’il lui manquait… et auquel C-F accordait apparemment libre accès, le temps d’un échange de regards.

La passation fut soudain interrompue, par l’irruption d’un titanesque Kikoha — d’auteur inconnu — apparu ex nihilo, pile à équidistance du nihilien et du sayen. La seconde d’après… la boule de Ki éclatait dans un son hors du temps… ensevelissant bientôt toute la zone sous un torrent de flammes étendues.

L'herbe au sol se consumait encore quand Freezer 3.0 et Shanks s'extirpèrent du brasier, par le haut… comme deux dauphins jaillissant soudain de la surface de l'océan. L'un des deux dauphins avait eu — à temps — le réflexe de se protéger de la grenade, au moyen d'un bouclier de Ki ; c'était celui dont les vêtements étaient encore parfaitement intacts ; vêtements se résumant à un tablier rose… rien de plus.

C-F, qui planait encore dans les airs, tourna — aussi rapidement qu'anxieusement — la tête vers son nouveau frère d'armes, pour prendre la mesure des dégâts éventuellement encaissés ; le nihilien vit alors en direct un pied étranger s'enfoncer dans le ventre du roux, quasiment jusqu'au dos, pour l'éjecter l'instant d'après dans un bang caractérisant le franchissement du mur du son. Un autre bang — plus curieux — suivit presque immédiatement ; mais C-F ne se risqua pas à détourner le regard de leur agresseur… pour s'enquérir de la chose. Il retira plutôt prestement son tablier rose et réactiva son invisibilité… afin de perturber l'élan de Païkuhan et surtout pour que ce dernier ne devine pas où et comment il allait être frappé. L'enturbanné reçut alors la première balayette de C-F — qu'il n'avait pas vue venir — et se retrouva tête en bas. La seconde balayette ne tarda pas, droit dans les dents, et Païkuhan se retrouva illico à l'endroit de nouveau, tête en haut, pour se prendre quasi-instantanément trois formidables gifles, aussitôt suivies d'un prodigieux coup vertical sur le crâne… qui l'envoya s'écraser dans le plancher sans qu'il n'ait jamais pu savoir si cet ultime volée avait été dispensée avec les mains ou les pattes de l'ex-empereur.

Pourtant… C-F percuta le sol avant Païkuhan. Le nihilien — en dépit de son invisibilité — venait de se faire monstrueusement basher par la queue de Tapion ; qui s'était comme… téléporté… au dessus du robot ; ce dernier n'avait de fait rien eu le temps de comprendre. C-F et Païkuhan, tandis qu'ils tombaient à la vitesse de l'éclair, eurent le temps d'échanger un bref regard — quand bien même auraient-ils largement préféré échanger des coups, ne serait-ce qu'un seul — avant d'être tous les deux enterrés six pieds sous terre… creusant par là même deux fosses juxtaposées. Pour la condamner immédiatement, dans l'une de ces deux fosses fut coulé, non pas du béton, mais un torrent de Ki… sous la forme d'une pluie diluvienne… de Kikohas chargés à bloc.

Cette averse avait Piccolo pour auteur. Le namek géant se tenait en suspension dans l'air… précisément à la place où se tenait Tapion une fraction de seconde plus tôt. Ce même Tapion qui n'était déjà étrangement plus visible nulle part. Le namek quant à lui poursuivait son pilonnage, sourire carnassier aux lèvres. Sa puissance maximale n'avait plus rien à voir avec ce qu'elle fut avant que Démigra n'infiltre sa psyché et fasse sauter certains verrous limitant son potentiel. L'Archidémon immortel avait bien moins de talent dans la libération de potentiel qu'un Babidi… qui en avait lui-même largement moins que le doyen des Kaïoshins… pourtant Piccolo se sentait déjà tellement puissant, à cette seconde.

L'euphorie qui l'avait saisi après avoir assimilé Nail était insignifiante comparé à…… à ça.

Son sourire — qu'on eut put croire impossible à étirer davantage sans qu'il ne se déchire les lèvres — s'élargit pourtant… lorsqu'il vit une ombre émerger de la fosse à la droite de celle qu'il pilonnait sans temps mort. C'était Païkuhan qui se défaisait apparemment enfin de son tombeau de roche. Pas trop tôt. Ils n'allaient pas être trop de deux pour se débarrasser du fameux cyborg ultime du docteur Wheelo de l'u2. Cyborg qui n'en était — à n'en pas douter — qu'à l'échauffement ; là où tous les autres avaient déjà au moins atteint leurs 50%. Sachant cela, Piccolo s'apprêta à crier le nom de Païkuhan pour lui demander de le rejoindre dans les airs… mais son hurlement s'étouffa subitement dans sa gorge… tandis que son sourire s'effaçait en un clin d'œil… cédant à une mine parfaitement déconfite et paniquée. Ce n'était pas Païkuhan qui venait de sortir de la fosse de droite… mais C-F. Le même C-F qui était pourtant censé se trouver dans celle de gauche. Le namek, totalement paralysé par l'incompréhension, en oublia quasiment de cesser de canarder la fosse de gauche… qu'il devinait pourtant déjà être occupée par nul autre…

… que Païkuhan.

Une fois de retour à la surface, C-F prolongea son mouvement ascendant et décolla lentement, à la verticale, avant de subitement réactiver son invisibilité — désactivée par le dernier coup de queue de Tapion — d'une simple pression du pouce sur la poitrine ; il disparut alors instantanément du champ de vision d'un Piccolo plus paniqué que jamais ; et paniqué… le namek se savait avoir toutes les raisons de l'être… lui qui avait pu capter toute la froideur du regard du nihilien, juste avant que ce dernier ne se soustraie à sa vue.

Le mazoku ne comprenait toujours pas comment le robot s'était débrouillé pour changer de place avec Païkuhan. Le fils de Cold avait peut-être creusé un tunnel entre les deux fosses. Piccolo n'en avait aucune idée et — succombant à la pression — invoqua à gorge déployée le nom de Tapion… qui apparut alors subitement à sa droite, comme recraché par le néant. Les deux géants — de la taille d'une maison à étage — se tinrent bientôt épaule contre épaule… assurant chacun les arrières de l'autre. Ce qui n'était jamais plus qu'une expression de la langue… parce qu'en pratique, un certain quelqu'un se tenait déjà debout — tel un bourreau sans visage — sur le sommet du crâne de Tapion.

Ce même quelqu'un qui levait lentement le bras de la mort, au dessus de sa tête. Dans le plus parfait des silences.

Freezer 3.0 était un poids plume… et Tapion n'était pas un combattant, ce que le robot n'avait pas manqué de remarquer dès leur première rencontre. Le flûtiste possédait un corps surpuissant… mais l'esprit ne suivait pas. Aussi, de la même manière qu'un humain non entrainé pouvait ne pas sentir un moustique se poser sur son bras… Tapion n'avait pas senti C-F se poser sur sa tête. Preuve, s'il en fallait, qu'il n'était pas un artiste martial digne de ce nom. Le robot gageait pourtant que Tapion, en matière de puissance brute, n'en demeurait pas moins le mieux classé de toute l'équipe mise sur pieds par l'être dit parfait. Et le fait que le flûtiste soit en plus apparemment capable de se téléporter à loisir en faisait, aux yeux de C-F, une priorité absolue, loin devant Piccolo. Un guerrier disposant d'une force brute insondable tout en étant parfaitement à l'aise dans ses déplacements… c'était ce qui pouvait s'imaginer de pire sur le papier. Il fallait absolument régler ça. Et C-F s'était justement posté sur la tête de Tapion pour s'assurer du fait que, si ce dernier en venait à se téléporter, il emporterait alors automatiquement son passager clandestin avec lui, sans le savoir ; permettant ainsi audit passager de finir le travail, une fois rematérialisé ailleurs.

Au final — et comme C-F l'avait imaginé — Tapion, sauvé par son instinct, disparut subitement, juste avant que le Kienzan écarlate du robot ne touche son crâne pour forer jusqu'à son cerveau. Et Tapion s'étant volatilisé, le disque d'énergie était naturellement allé se perdre dans la nature. Jusqu'ici rien de trop étonnant ; mais C-F eut bientôt la surprise de constater que, lui, n'avait pas disparu ; il n'avait pas bougé d'un centimètre. Pourtant, tout contact physique entrainait normalement une téléportation groupée. C'était en tout cas ce que le nihilien avait toujours cru. Alors… pourquoi pas cette fois ? Cette question n'eut pas de réponse dans l'immédiat puisque l'attention du robot fut détournée par l'ombre qui était soudain apparue, plus loin en bas, sous ses pieds, étalée à même l'herbe du sol. Ce qui ne pouvait vouloir dire qu'une chose…

… Tapion se trouvait pile au dessus de la tête du nihilien.

C-F se devinait déjà plus mort que vif au moment où le flûtiste mettait 100% de sa force dans un coup de queue qu'il abattit soudain sur le crâne du nihilien… dont la conscience, les pensées, l'esprit et tout le reste fut instantanément annihilé tandis qu'il rejoignait le sol… dont la surface se découvrit bientôt un nouveau cratère, dans un fracas de tous les diables. Cratère qui ne pouvait pour autant pas être qualifié de tombe… dans la mesure où son occupant n'était pas encore du nombre des trépassés ; état de fait qui l'étonna — lui le premier — lorsqu'il revint à lui, bougonnant bientôt de de douleur au fond d'un trou par ailleurs moins profond qu'il n'aurait logiquement dû l'être. Fait plus étonnant encore : C-F percevait, depuis son cratère, la résonnance de longs mugissements de douleurs… qui n'étaient pas les siens. Des mugissements bestiaux.

Tapion ?

Oui, Tapion.

Le nihilien reconstitua alors en esprit la scène de son exécution ratée et comprit pourquoi la queue de Tapion se trouvait étrangement enfouie avec lui, dans le cratère, plutôt qu'accrochée à son propriétaire. Et Freezer 3.0 ne put alors s'empêcher d'être reconnaissant envers Gero, qui l'avait conçu de sorte à ce que tous ses Kienzans soient nativement affublés de la fonction tête chercheuse. En vertu de quoi, le Kienzan précédemment décoché par le fils de Cold avait su virer de bord tout seul et reprendre la direction de sa cible initiale… lorsque cette dernière s'était soudain rematérialisée au dessus du nihilien. Le disque avait alors tranché la queue de Tapion une fraction de seconde avant que ce dernier ne l'abatte sur le robot. L'énorme appendice n'avait de fait pas heurté la tête de C-F avec 100% de la force du flûtiste mais avec beaucoup moins que ça. Et ce que le robot avait pris pour un coup direct était en réalité le simple poids de la queue tombant d'elle-même et sans élan… comme la pomme de Newton.

Les cris de Tapion perdirent progressivement en intensité… signe que l'état de choc était passager et pas plus impactant que ça. Le nihilien au sol ne put d'ailleurs retenir un considérable accès de déception lorsqu'il comprit que cette queue coupée ne vaudrait finalement rien en termes de dégâts sur le flûtiste.

Déçu, donc.

Est-ce cela… qu'avait ressenti Krilin, lorsqu'il m'avait tranché la queue sur Namek ?

C-F se prenait un retour karmique en bonne et due forme. Il en avait plus ou moins conscience… et savait toute complainte parfaitement inutile à cet égard. Dura lex sed lex. Ce qui venait d'arriver devait arriver… et l'intéressé n'y pouvait rien ; C-F n'avait aucun droit de veto ou regard sur ces affaires-là. Il se contenta donc de soupirer vaguement avant d'en revenir à des considérations plus terre-à-terre. Freezer 3.0 éjecta alors d'un revers du bras gauche l'encombrant appendice qui l'étouffait et qui menaçait même de l'étrangler depuis qu'il s'était mis à être secoué de spasmes et à cracher du sang partout. En se relevant pour retourner au charbon, C-F vérifia au passage que son invisibilité était toujours active… ce qui n'était pas le cas.

Il ne la réactiva pourtant pas immédiatement ; en conséquence… Piccolo et Tapion n'eurent aucun mal à le localiser tandis qu'il sortait de son trou, et les deux camps purent alors échanger quelques regards d'une rare intensité… avant de subitement tous orienter leurs pupilles — d'un même élan — en direction de la fosse dans laquelle avait été enterré Païkuhan. Le temps suspendit alors son vol.

C-F, Piccolo et Tapion — bientôt rejoints dans leur anxieuse observation par Dendé et Slug — attendaient désormais le verdict. Païkuhan allait-il sortir de sa tombe ou pas ? Le rival de l'illustre Son Goku avait-il survécu à l'averse de Piccolo… ou pas ? Voilà la question qui se posait, dans un silence quasi-regilieux. Freezer 3.0 et les quatre pions de Démigra attendirent longtemps… assez longtemps pour qu'il soit désormais évident…

… Que Païkuhan ne sortirait pas de son trou.

Les regards de C-F et Piccolo se croisèrent.

L'un arbora alors l'étouffant masque de la défaite… et l'autre celui, étincelant, de la victoire. C-F choisit d'ailleurs ce moment pour réactiver son invisibilité… enfonçant ainsi le clou de l'échec dans la gorge du namek… qui se tourna subitement vers sa droite pour chercher le soutient moral du flûtiste, désormais amputé de sa queue ; c'est alors que Piccolo réalisa qu'il n'y avait plus personne… à sa droite.

C-F fit quelques pas hasardeux puis décolla de quelques centimètres… pour s'assurer que personne ne le suive du regard en se basant sur l'affaissement de l'herbe à chacun de ses pas. Il fusa alors dans une direction arbitraire, dans le seul but de s'éloigner du cœur de l'action en vue de revenir ensuite attaquer ses ennemis en traître… une fois qu'il serait certain qu'ils avaient parfaitement perdu sa trace. C-F n'alla pourtant pas bien loin. À peine avait-il parcouru 30 mètres qu'il se heurta violemment à une paroi invisible. Le nihilien qui venait par là même de dévoiler sa position sur la “carte” n'eut même pas le temps de se réceptionner au sol, après s'être étourdi. Il fut immédiatement enseveli sous un barrage de micro-Kikohas bleus et d'énormes Kikohas rouges. Les bleus appartenaient à Dendé et les rouges au seigneur Slug.

C-F n'avait absolument pas anticipé le timing de leur entrée en scène. Il l'aurait pensée plus tardive. Il se serait d'ailleurs attendu à tout sauf à être subitement agressé par Dendé… dont il n'avait absolument pas vu venir les capacités purement martiales, probablement débloquées ou acquises depuis que Démigra lui avait mis la main dessus. À moins que le namek eut été déjà capable de tout ça avant l'intervention de Démigra… sans jamais s'en être vanté ? Ce qui eut été logique, en fin de compte. Le grade de ce Dendé-ci étant un cran au dessus de celui qu'avait le Dendé de l'univers n°6… qui était responsable d'une seule planète… là où le Kami-sama ici présent avait à charge un système solaire entier… dont plus de la moitié des planètes était habitée. Un tel Dieu censé veiller sur autant de mondes ne pouvait pas se permettre de négliger son entrainement martial — en prévision d'éventuelles catastrophes — au profit de la gestion courante de ses tâches divines, qu'il reléguait d'ailleurs régulièrement à son assistant. Sans compter que le Kami-sama ici présent, contrairement à celui de l'univers n°6, n'avait sous le coude, ni sayens, ni terriens surentrainés à même de prendre correctement en charge le “département défense”.

Le nuage de fumée bicolore s'épaississait et s'élevait de plus en plus dans le coin sud-ouest de la cage transparente sur laquelle Freezer 3.0 avait buté. Ce dernier était totalement pris au piège des Kikohas, pas nécessairement mortels, si pris à l'unité, mais clairement critiques vu le phénomène de submersion qu'avait permis, en première instance, l'étourdissement du nihilien, juste après s'être cogné la tête.

La panique commença bientôt à le gagner. Les dégâts sur son corps doublaient quasiment toutes les demi-secondes et l'ex-empereur ne pouvait toujours pas s'extraire du barrage d'énergie qui l'inondait. Il ne pouvait même pas répliquer au moyen de ses propres Kikohas. Il ne pouvait en fait strictement rien faire… car pour agir, il lui fallait une fenêtre d'action, si petite soit-elle. Mais cette fenêtre ne se profilait pas, vu le caractère sans temps mort et furieusement cadencé du bombardement dont il était la cible… et dont le principe et la visée tenaient d'ailleurs plus de l'étreinte du boa que du pilonnage destructeur. C'était en fait le même principe que l'attaque en rafale à laquelle Freezer avait eu recours contre Piccolo, des années en arrière. Le voilà qui goûtait désormais à sa propre médecine ; peut-être bien dans le cadre d'un second retour karmique. Toujours était-il que le nihilien n'aurait assurément pas l'ombre d'une fenêtre d'action d'ici à ce que les fusilleurs arrêtent l'arrosage le temps de recharger leurs tirs. Et encore, pour peu qu'ils se relaient intelligemment… C-F n'aurait alors théoriquement plus de chance de s'en tirer.

Mais la théorie ne se vérifiant pas toujours en pratique, le nihilien eut tout à coup la surprise de voir se dessiner d'elle-même la fenêtre qu'il convoitait tant. Ça n'avait duré qu'un quart de seconde… pendant lequel l'arrosage qui le paralysait avait perceptiblement souffert d'une chute de pression. Un miraculeux quart de seconde qui avait permis à Freezer 3.0 de tendre le bras face à lui… pour enfin être en mesure de combattre le feu par le feu. Par ailleurs, c'est en relevant la tête juste avant son premier tir que le fils de Cold comprit d'où lui était venue l'ô combien salutaire chute de pression : le nombre de Kikohas qui s'abattaient sur lui à la seconde était passé, l'espace d'un instant, d'environ 50/seconde à tout juste 10/seconde. Les 40 autres Kikohas n'ayant jamais eu l'occasion d'atteindre leur cible puisqu'ayant été stoppés, à mi-chemin, par la rafale de tirs que Shanks avait initiée, s'imposant par là même comme nouveau protagoniste de la fusillade désormais bilatérale.

C-F, cette fois immuablement très amoché, se redressa laborieusement… et fit quelques pas en avant. Des pas lents… titubants… aléatoires… qui donnaient pourtant l'impression de n'effacer en rien l'aura de paix intérieure et de tranquillité inaliénable qui ne semblait jamais quitter le robot, quelles que soient les circonstances.

C-F tendit bientôt un bras devant lui… et se lança alors dans une partie d'arroseur arrosé, avec Dendé et Slug comme adversaires, Shanks comme allié, et Piccolo comme spectateur, depuis les “tribunes”. Trois rapides coups d'œil ci et là du champ de bataille n'avaient pas suffi au nihilien pour repérer Tapion… ni même le doyen. Et le robot n'hasarda pas de coup d'œil supplémentaire… la situation ne le permettait pas ; elle forçait aux arbitrages quant à la gestion des ressources ; et le temps était la plus vitale des ressources, loin devant le Ki, à cette minute précise ; aussi le nihilien préféra-t-il braquer son regard sur Shanks. Il remarqua alors que ce dernier ne semblait curieusement pas souffrir de dégâts particuliers, ni de l'explosion de la grenade de tantôt — dont il ne s'était pourtant pas protégé — ni du fantastique coup de pied qu'il s'était mangé juste après ; non plus du fait de s'être vraisemblablement écrasé ensuite, tout comme C-F, contre une paroi de la cage de Ki ; paroi assurément plus inviolable qu'un flanc de montage. En dépit de quoi… Shanks était parfaitement intact… ce qui avait de quoi surprendre C-F… mais l'heure ou plutôt la minute n'était pas aux questions.

Le fils de Cold sourit au sayen… dont les yeux brillèrent du courage emprunté lorsque leurs regards se croisèrent. C-F profita du fait qu'il avait l'attention de son camarade pour lui soumettre télépathiquement l'idée qui lui était venue et qui — si la chance était de leur côté — allait s'avérer, à elle seule, décisive. Shanks détourna bientôt le regard du nihilien pour se concentrer sur la fusillade à flux tendu et contrer le maximum d'obus adverses. Il opina néanmoins discrètement du chef, en guise d'approbation, une fois qu'il eut prit connaissance de l'idée de C-F, somme toute évidente. Le nihilien prévoyait d'intensifier progressivement le tir croisé… lentement, pour s'assurer du fait que les tireurs d'en face restent bien en mesure de suivre le rythme, sans flairer le piège et sans être tentés de décrocher… quitte à demander le soutien de leurs camarades inactifs, ce à quoi invitait justement et sciemment le plan du frère de Cooler, qui se suffisait du fait que l'équipe d'en fasse ne décroche pas de la fusillade. Ce qui ne serait justement plus possible une fois que la passe d'armes atteindrait une intensité telle que s'y soustraire reviendrait à se prendre d'un coup toutes les balles ennemies. Arrivé à cette étape, étant donné que personne ne serait plus en mesure de décrocher, ce serait alors à qui viderait son chargeur le premier… et se retrouverait ensuite totalement exposé, à nu. Ce serait précisément à ce moment-là que l'équipe de Tapion comprendrait — trop tard — qu'il ne fallait jamais s'engager dans un duel d'endurance avec deux cyborgs… dont les piles d'énergie étaient sans limites.



~~~~~~~~


Une minute.

La fusillade venait de passer le cap de la minute ; elle se trouvait pourtant encore sur la pente ascendante. De mémoire de nihilien millénaire… C-F n'avait jamais vu d'échange de Kikoha durer aussi longtemps. Il en découvrait donc pour la première fois les particularités et les suites, aussi bien sur l'environnement que sur les corps, en particulier les doigts… de plus en plus engourdis et chauds.

Le sol, sur tout le périmètre de la cage transparente, donnait tout l'air d'un gruyère si criblé qu'il ne serait bientôt plus possible d'y poser le pied sans toucher un cratère ou un autre. L'air quant à lui était devenu si brûlant que respirer n'effleurait déjà plus l'esprit de personne. Autant boire un bidon d'essence et se jeter une allumette incandescente dans le gosier. Du reste, l’omniprésente odeur d’herbe carbonisée — ainsi que l'indescriptible cacophonie, proprement orageuse — ajoutaient à la confusion générale déjà très singulière.

Cerise sur le gâteau : un mur de fumée séparait désormais l’aire de combat en deux parties.

Il était apparu suite à l’explosion de la grenade ayant donné le coup de sifflet de départ du tir croisé. Ce mur avait ensuite progressivement été renforcé et alimenté par les collisions de Kikohas qui avaient majoritairement lieu à son niveau, au milieu de terrain ; balle au centre. De fil en aiguille, le bourbier avait pris une telle épaisseur qu’il ne fut bientôt plus possible de voir à travers. C-F et Shanks tiraient donc à l'aveuglette dans l’opaque écran de fumée… et voyaient les Kikohas ennemis leur venir au travers de ce même écran… sans qu’il n’y ait d’échanges de regards possibles entre les deux camps d’artilleurs, puisqu'ils ne se voyaient tout simplement pas. Le clivage était par là même clairement scellé.

Deux bips dans le conduit auditif du nihilien avertirent ce dernier du fait que les chiffres s’apprêtaient à tomber ; les chiffres de l’analyse statistique partielle qu’il s’était commandée à lui-même ; l’idée étant d’avoir un panorama objectif et actualisé de la situation… et surtout de la probabilité de victoire de son duo.

Gen :
Profondeur de champ de la cage : 60 mètres.
Force minimale du vent : 71km/h

Statistiques individuelles (Shanks) :
Débit moyen : 50kik/s
Tx de réussite : 47%
Tx de rebonds encaissés : 20%
Tx de retour des tirs « sortants » : 23%
Tx de renvoi des tirs « entrants » : 6%
Tactiques les plus usitées : pas croisés ; balles à effet ; champs de force ; tirs en chapelet.
État physique : frais et dispo.


C-F ne put terminer sa “lecture” ; il fut subitement interrompu par un Kikoha reçu en plein dans le dos ; Kikoha qui le fit dangereusement trébucher en avant sur plusieurs mètres, tandis qu'une myriade d'autres bombes, profitant de l'énorme ouverture, s'abattait de tout son poids sur son corps ; les obus explosèrent pourtant ailleurs… puisqu'ayant étrangement glissé sur la peau du nihilien… devenue luisante l'espace d'un battement de cils. C-F avait été sauvé in extremis par sa télékinésie… et surtout par son temps de réaction record. Lorsqu’il se redressa du coup en traître… le robot comprit que la cage jouait clairement plus contre Shanks et lui que contre le camp adverse. S’il avait pu se prendre un missile ennemi dans le dos alors que personne ne se trouvait derrière lui… c’était nécessairement parce que ce missile avait rebondi sur la paroi “sud” de la cage… pour ensuite venir le frapper par derrière.

Et l’événement n’était pas anecdotique. Ce n'était pas la première fois que ça arrivait. En témoignaient d'ailleurs les statistiques de Shanks concernant l'effet boomerang des tirs entrants et sortants. Effet boomerang clairement à l'avantage des artilleurs se trouvant de l'autre côté du mur de fumée. C-F se demanda bien vite quelle était la véritable forme de la cage de Ki. Etait-elle semi-sphérique ? Cubique ? Pyramidale ? Il n'avait pas la réponse à cette question. Pas encore. Le camp ennemi, au contraire, la connaissait très certainement… et savait donc précisément sous quels angles torpiller pour tirer parti des rebonds.

C-F ne paniqua pas.
La “team Démigra” jouait tout simplement les coups à sa disposition. Quoi de plus normal.

C'était le jeu…

Et la partie ne faisait que commencer.

Cela dit, une chose était déjà sûre : autant n'était-il pas encore possible d'affirmer qui allait la remporter… autant était-il déjà certain que la victoire se jouerait sur l'actuel tir croisé… et sur rien d'autre que ça, sachant que le point de non retour avait finalement et fatalement été franchi. L'intensité de la fusillade avait enfin atteint son pic ; il n'était, dès lors, plus possible de terminer l'affrontement autrement qu'en allant au bout de la chose, au bout de ce bras de fer… jusqu'à ce que l'un des camps cède et se fasse ensevelir sous les balles adverses.

13000 Kikohas avaient été lâchés, en tout, depuis le début des échanges. Du jamais vu. En tout cas pour C-F… qui, s'il n'avait pas reçu de ses capteurs le bon chiffre, aurait sans doute juré que la température elle-même avoisinait les 13000° ; et que le vent soufflait à 13000km/h ; pareil pour l'intensité des sons ambiants ; autant pour l'opacité du mur de fumée séparant le nord et le sud de la cage invisible.

Le mur…

C-F activa sa vision thermique pour voir à travers la barrière gazeuse… mais réalisa — comme il s'y attendait — que la volée de Kikohas “entrants” faisait écran et empêchait de distinguer quoi que ce soit. C-F tenta alors de reconfigurer certains filtres de ses capteurs supra-sensoriels… pour effacer virtuellement la présence des Kikohas. La manœuvre fut un succès : le robot eut bientôt la bande de Tapion en visuel, sous la forme de tâches plus ou moins rouge-orangées. Les surprises s'empilèrent alors… à mesure que le robot baladait son regard thermosensible un peu partout.


Tapion était là, bien visible. Toujours la même apparence insectoïde.
Piccolo et lui se tenaient droits, en première ligne, côte à côté, bras croisés. Ils avaient apparemment retrouvé une taille humaine.
Slug se tenait à l'arrière-garde, toujours assis sur son trône de fer. Il assurait, d'une main, la moitié des tirs ennemis.
Dendé se tenait debout, au chevet du vieux super Namek. Il assurait l'autre moitié des tirs.
Le corps — ou plutôt le cadavre — du vieux Kaïoshin était là aussi, apparemment. Il gisait au sol, désarticulé et cramé.
Le dragon quant à lui se trouvait plus loin… en dehors même de la cage invisible. Il avait probablement été mis hors zone par l'ennemi.
Une énorme masse — informe, non identifiée et extrêmement chaude — flottait au dessus du trône de Slug.


Le fis de Cold allait décidément de surprises en surprises. Sauf peut-être pour la mort du doyen ; il l'avait déjà devinée. Le vieux avait très probablement été tué et soufflé par la déflagration de la grenade ayant ouvert les hostilités ; son corps avait ensuite dû être baladé par le vent aux quatre coins de la cage. Une bien triste fin. Mais la situation était de toute façon très claire, pour C-F, qui l'appréhendait dans toute sa binarité : soit Démigra allait se faire battre… auquel cas tous les morts reviendraient à la vie et vivraient heureux et auraient beaucoup d'enfants. Soit… Démigra allait triompher… et C-F — avec tant d'autres — rejoindrait le vieux dans la mort pour lui tenir compagnie.

Et malheureusement pour Démigra… la préférence du prince — dauphin du défunt roi Cold — n'allait pas à cette dernière option. Ce même prince qui désengagea d'ailleurs bientôt son bras gauche de la fusillade. Par là même, seul son bras droit arrosait dorénavant le nord de la cage, où se barricadaient encore les quatre pions de Démigra. Quoique parler de pions eut été abusif… puisqu'il s'agissait, du moins pour trois d'entre eux, des #1 de leurs univers respectifs. En réalité, de tout le Kaioshinkaï, seuls C-F et Piccolo pouvaient éventuellement se demander s'ils n'étaient pas tous les deux une erreur de casting. Les autres — de Shanks à Dendé en passant par Démigra — connaissaient quant à eux très bien la légitimité de leur présence.

Pas paniqué pour un sou, ni même tenté par quelque complexe d'infériorité que ce soit, C-F gardait son bras gauche armé ; poing contre hanche. Le membre ainsi mis de côté prenait du volume à vue d'œil, par saccades. Les veines du biceps et de l'avant-bras gonflaient… comme gorgées de sang. En réalité… c'était de Ki qu'elles se gorgeaient, et bientôt… la charge du bras gauche fut complète. C-F se le dévissa alors, comme on dévisserait le capuchon d'une bouteille. Une fois retiré, il ficha le bras dans le sol tapissé de cendre. Il avait planté son membre amovible de sorte à ce que ce dernier forme un angle de 90°… l'avant-bras à l'horizontale et la main grande ouverte… en direction du nord.

Cette même main qui se mit bientôt à canarder de Kikohas la rive ennemie. Les doigts bougeaient, parfois, à la manière d'un gouvernail, pour varier les angles de tir et couvrir la plus grande surface possible. Le nihilien détacha alors graduellement son bras droit du tir croisé… sachant que le gauche avait correctement pris le relai… en pilote automatique. Ce système de tourelle allait s'avérer particulièrement utile pour C-F… qui se sentit une fois de plus reconnaissant envers Gero pour avoir pensé à une telle fonction qui — associée à celle d'invisibilité — allait permettre à C-F de se déplacer à loisir sur la carte tout en trompant tout le monde quant à sa position réelle.

Sa prochaine destination était d'ailleurs toute trouvée : le nord.
Le robot avait l'intention d'aller se glisser derrière le rideau de fumée.

C'était aussi pour cette raison qu'il avait tenu à placer une tourelle : ne pas laisser Shanks batailler seul en première ligne tandis que lui irait posément s'infiltrer dans le camp ennemi. Infiltration qui pouvait prendre plus ou moins de temps, raison pour laquelle C-F avait assuré à sa tourelle une autonomie de trois minutes. Trois minutes durant lesquelles le sayen aurait tout le soutient offensif qu'il était en droit d'attendre, et le nihilien : tout le temps d'aller incarner l'évanescence de l'ombre du Grand Faucheur, de l'autre côté de la barrière.

Avant de partir, le neveu de Winter tendit la main droite vers sa tourelle et entoura cette dernière d'un mini bouclier protecteur. Il tourna alors les talons et fit quelques pas avant de soudain prendre son envol en direction, non pas du nord, mais du sud ; car avant de traverser le mur de fumée… C-F voulait d'abord tenter, si possible, d'abattre la cage ; au pied de laquelle il ne tarda pas à atterrir. En faisant alors glisser sa main sur la plaque invisible… il comprit de suite qu'il s'agissait d'un immense dôme. Pas de cube ni de pyramide, donc. Il passa le message à Shanks, par télépathie, avant d'aussitôt couper la fugace communication unilatérale… pour ensuite s'orienter vers la paroi transparente, de face, jambes fléchies, main droite serrée et jetée en arrière, pour se donner de l'élan.

C-F abattit alors son poing sur la paroi invisible, du plus fort qu'il put, c'est-à-dire avec la puissance dûment localisée de sept dodompa full power. Tout trembla alors…… tout sauf la cage, qui n'avait pas bougé d'un iota, au contraire du sol, de l'air, et du corps de C-F… qui vibrèrent à l'unisson.

Le nihilien ramena sa main à lui et la secoua passablement dans le vide, comme pour évacuer un tant soi peu la douleur.

Tandis qu'il agitait encore le bras, Freezer 3.0 se déportait, à l'occasion, en haut, en bas, à gauche… ou à droite ; non pas pour exécuter le début d'un cheat code à même de renverser le cours du combat… mais pour esquiver les nombreux Kikohas perdus… en provenance directe du bras de fer énergétique qui faisait encore rage dans son dos.

Le fils de Cold repéra alors, presque par hasard, une zone neutre minuscule, dans un coin de la cage qui était apparemment épargné par l'angle des tirs ennemis. Preuve en était que l'herbe à cet endroit avait encore une teinte bien verte… ce qui tenait du petit miracle. C-F se rendit sur cette petite terre d'asile et s'y posta. Le calme lui tomba sitôt dessus. Et avec le calme : la faculté de réfléchir plus posément.

Les constats affluèrent alors dans son esprit organisé.

. La cage était solide. Trop solide. Elle s'était même avérée imprenable, pour C-F. La seule manière pour lui de la détruire était donc la voie indirecte, à savoir : tuer l'auteur de la cage pour dissiper cette dernière. Le cœur du problème tenant justement en ceci que l'auteur en question pouvait être n'importe lequel des 4 pions de Démigra ; ces derniers ayant d'ailleurs vraisemblablement fait en sorte de ne laisser filtrer aucun indice à ce sujet. Impossible de déterminer qui était à l'origine de cette prison de Ki… par analyse du comportement des quatre manipulés. Pire encore… il se pouvait très bien que la cage ait non pas un… mais bien quatre auteurs. Ce qui expliquerait accessoirement sa solidité et la rendrait par ailleurs infiniment plus difficile à faire tomber, parce qu'il faudrait alors théoriquement tuer l'ensemble desdits quatre auteurs.

. Le fait que le dragon soit encore en vie signifiait que Démigra ambitionnait bien de récupérer le dernier vœu. Ce qui ne saurait se faire tant que C-F au moins serait vivant… dans la mesure où le robot pouvait tenter de prendre tout le monde de vitesse, une fois le dragon éveillé, en entrant télépathiquement en communication avec ce dernier, pour formuler un souhait quelconque, par défaut.

. Les pions de Démigra étaient apparemment tous incapables de ressentir les énergies. Même Piccolo… autrement ce dernier aurait perçu l'échange-éclair qui s'était effectué sous terre entre C-F et Païkuhan. La seule explication à cela, du moins la seule que voyait C-F, tenait en ceci que les marionnettes héritaient probablement des caractéristiques de Démigra ; ce même Démigra dont il était justement de notoriété publique qu'il ne savait pas ressentir les énergies.


D'autres constats — découlant ou non des précédents — titillèrent l'esprit de C-F… mais le robot les négligea.
Il les négligea dans la mesure où il en savait désormais assez pour tirer la seule conclusion qui importait dans l'immédiat :

Pour débloquer la situation… il fallait au moins un mort de plus.

Les idées désormais claires… C-F s'éloigna de la paroi qu'il venait de frapper… et commença alors à marcher droit devant lui, en direction du nord cette fois. Ses huit premiers pas se firent sans accroc. Le neuvième à contrario ne fut jamais effectué ; quelqu'un étant apparu derrière le robot qui accusa dans le même temps une résistance inattendue. Une résistance consistant concrètement en une main affublée de cinq doigts ; une main qui s'était subitement refermée sur l'avant-bras du nihilien… stoppant net sa marche.



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Cogito Gero Sum[Terminée] : Fic en duo avec Omurah.
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Re: [fic en duo] Cogito Gero Sum

Messagepar Paulemile le Ven Juil 15, 2016 15:51

(Promis, ce commentaire n'est pas une réponse aux éloge d'Omurah à mon propre chapitre. C'est juste sincèrement mérité :mrgreen: ).

Putaiiiiin ! J'avais tellement pas vu ça venir :lol:
Enfin je m'étais douté que certains de la team se feraient avoir par Démigra, mais pas aussi vite, et pas autant. Et finalement, l'idée me plait à fond alors qu'une heure plus tôt, j'étais super chaud pour voir tout le monde attaquer Démigra de front. Bien joué :wink:

Bon sinon, il va falloir refaire des awards depuis le début à cause de cette fic. C-F est totalement terrible et je regrette de ne l'avoir jamais nominé avant. Déjà Cell c'était juste :mrgreen: Démigra aussi en son temps... bref. Ca défonce.
Pareil ce Shanks, je me doutais qu'il serait violent 8-) D'ailleurs, le vieux Kaioshin a-t-il un peu amélioré son potentiel quand même ou pas ? Dans le manga, quand Gohan s'énerve parce que ça prend trop de temps, on sent clairement qu'il a déjà une puissance plus grande qu'avant, même si le rituel n'est pas fini.

Sinon j'ai particulièrement aimé le fight contre Païkuhan, malgré sa rapidité. C'était particulièrement bien écrit, bien rendu.

Ok c'est un fail de ma part pour Dendé. Faut pas se fier à mes oublis, c'est un truc récurrent chez moi :o Même si normalement, votre rythme soutenu fait qu'on est toujours bien dedans. Winter is here 8-)

Bon, ça manque de Winter quand même, du Winter, l'oncle de Freezer, quoi. Et de Cell aussi :twisted:
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Re: [fic en duo] Cogito Gero Sum

Messagepar xela26 le Ven Juil 15, 2016 22:55

Je sais plus trop quoi dire pour ce dernier chapitre, à part :shock: :shock: :shock:

A quand le retour de Cell et l'arrivée de Gohan ?
Cell: l'ascension de la terreur- Cell a vaincu Son Gohan lors du Cell game!! Quel sort réserve-t-il à la Terre?? Pour le savoir....viewtopic.php?f=42&t=5990
Chapitre 138: publié
Chapitre 139- 145: 90%- relecture, correction

Cell: Damned Souls- Les aventures parallèles de héros de "l’ascension de la terreur". Pour les connaitre:
viewtopic.php?f=42&t=6774
abandonnée
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Re: [fic en duo] Cogito Gero Sum

Messagepar Max le Mar Juil 19, 2016 22:13

Paulemile a écrit:(Promis, ce commentaire n'est pas une réponse aux éloge d'Omurah à mon propre chapitre. C'est juste sincèrement mérité :mrgreen: ).

Putaiiiiin ! J'avais tellement pas vu ça venir :lol:
Enfin je m'étais douté que certains de la team se feraient avoir par Démigra, mais pas aussi vite, et pas autant. Et finalement, l'idée me plait à fond alors qu'une heure plus tôt, j'étais super chaud pour voir tout le monde attaquer Démigra de front. Bien joué :wink:

Bon sinon, il va falloir refaire des awards depuis le début à cause de cette fic. C-F est totalement terrible et je regrette de ne l'avoir jamais nominé avant. Déjà Cell c'était juste :mrgreen: Démigra aussi en son temps... bref. Ca défonce.
Pareil ce Shanks, je me doutais qu'il serait violent 8-) D'ailleurs, le vieux Kaioshin a-t-il un peu amélioré son potentiel quand même ou pas ? Dans le manga, quand Gohan s'énerve parce que ça prend trop de temps, on sent clairement qu'il a déjà une puissance plus grande qu'avant, même si le rituel n'est pas fini.

Sinon j'ai particulièrement aimé le fight contre Païkuhan, malgré sa rapidité. C'était particulièrement bien écrit, bien rendu.

Ok c'est un fail de ma part pour Dendé. Faut pas se fier à mes oublis, c'est un truc récurrent chez moi :o Même si normalement, votre rythme soutenu fait qu'on est toujours bien dedans. Winter is here 8-)

Bon, ça manque de Winter quand même, du Winter, l'oncle de Freezer, quoi. Et de Cell aussi :twisted:


Mine de rien, on approche de la fin, Winter, Cell, et plein d'autres trucs auront droit à un peu plus de temps d'antenne :mrgreen:
Du coup, encore une fois, merci beaucoup, ça fait plaisir que nos choix et nos prises de risque (bien que relatives au final, on fait que ça depuis le début) plaisent.
Pour Shankz, sa puissance à été améliorée, pas énormément, mais un peu.

Pour des awards, peut-être qu'Omurah compte en refaire l'année prochaine, j'suis pas dans la confidence :mrgreen:

Merci encore de nous suivre, mine de rien c'est motivant. :D

xela26 a écrit:Je sais plus trop quoi dire pour ce dernier chapitre, à part :shock: :shock: :shock:

A quand le retour de Cell et l'arrivée de Gohan ?


Réponse bientôt =p Merci du com & d'avoir lu =p

-----------------------------------------------------------------

Je profite de la réponse pour poser une petite question. Ecoutez-vous les OST qu'on met parfois en début / milieu de chapitre ? On peut pas vous forcer de toute manière, mais c'est juste pour avoir une idée. :mrgreen:
C-20 demain ou jeudi à priori.
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Re: [fic en duo] Cogito Gero Sum

Messagepar omurah le Mer Juil 20, 2016 19:57

Yosh !

Chapitre n°20 en approche :3

Rapidement : merci beaucoup Paulemile pour ton big commentaire, il fond dans la bouche :mrgreen:
Le tien tout autant Xela, je suis absolument ravi par les smileys que t'as utilisés ! Parce que ça veut dire que l'effet de surprise qu'on a cherché à mettre en place a marché comme on voulait ! Du coup merci pour le retour ! :D

J'en profite au passage pour réitérer la question de Max sur les musiques =p
Max a écrit:Ecoutez-vous les OST qu'on met parfois en début / milieu de chapitre ?

En je suis aussi curieux de savoir - pour ceux qui les écoutent (bien sûr ce n'est pas obligé, genre pas du tout, à la manière de osef) - si vous préférez les instrumentales sans paroles (question de concentration) ou si vous arrivez quand même à lire avec son + paroles dans les oreilles =p (perso je préfère en général les instrumentales, mais ça dépend).

Buen, j'arrête là le blabla, et je cède la place au chapitre ^^

________________________________


Chapitre 20 : Team segpa.


— Attends……… c'est moi ou…… il regarde vers nous ? bégaya le fils unique de Végéta.

Goten orienta le regard en direction du gratte-ciel perdu dans le décor — celui que Trunks lui montrait du doigt — mais, le temps de reporter son attention au niveau dudit bâtiment, il n'y avait déjà plus rien ni personne au sommet. Ce qui n'empêcha pas au fils cadet de Goku de tressaillir… pour ensuite se mettre à trembler tout en poussant de petits geignements puérils. Et pour cause : l'immense singe doré venait d'atterrir subitement devant lui, à même pas dix mètres, dans un fracas qui leva tous les cœurs.

La secousse avait flanqué Trunks au sol ; et son meilleur ami le redressait déjà en catastrophe… pour ensuite prendre ses jambes à son cou ; Goten courrait aussi vite que possible mais ses pieds battaient dans le vide. Il n'avançait pas d’un iota et s'en rendit compte en même temps que le singe — qui les tenait dans la main — les menait à hauteur de son visage… jusqu’à pouvoir déposer ses immenses pupilles écarlates sur les proies frétillantes que les deux préadolescents se devinaient être.

Le métis aux cheveux d'or se retint de déchanter et — par réflexe — se cramponna de toutes ses forces aux replis charnus de la paume géante ; s'évitant ainsi de s'envoler sous la puissance du monumental hurlement de la bête. Mais Goten réalisa vite qu'il n'avait absolument aucune raison de s'accrocher ainsi… et préféra alors se laisser balayer totalement par l'haleine étrangement mentholée de la créature.

Dès l'instant où il avait lâché prise, le métis fut soufflé en ligne droite sur une centaine de mètres.

Goten déclencha alors empressement son aura ; il saisit Trunks au vol……

… et feinta de justesse le revers de phalanges du singe, en prenant subitement de la hauteur.

De la main gauche : le métis aux yeux verts serrait bien fort son meilleur ami contre lui ; de la droite : il visait grossièrement les yeux du singe doré. Goten n'avait jamais commis d'erreur aussi grave de son vivant… car au même instant : deux rayons carmin s’échappèrent, par pur réflexe de survie, des pupilles du géant, pour aller abattre le métis en ligne droite. Goten engagea immédiatement son dos ; par réflexe de survie lui aussi… mais surtout pour protéger Trunks.

Le petit-frère de Gohan fut finalement heurté entre les omoplates avec la force de trois soleils… avant d’être projeté au loin, en ligne droite, par le flux de Ki incendiaire et continu. Goten avait le souffle trop court pour hurler de douleur… il venait de parcourir deux cents mètres en l’espace de quelques battements de cils exaltés. Le singe quant à lui courrait vers l’avant pour rattraper sa proie, alors même qu'il n'avait toujours pas cessé d'éjecter cette dernière à la force de ses deux rayons oculaires, fusionnés au centre. La bête géante courrait par conséquent comme un âne après une carotte au bout d’un bâton.

C’était dire son QI.

Goten rassembla l’intégralité de ses forces en un point au milieu du dos… il y provoqua alors une explosion qui l’éjecta vers l’avant plus vite que le rayon oculaire lui-même ne l'éjectait ; dudit rayon, le métis fut donc temporairement détaché. L'explosion qu'il avait créée pour en arriver à ce résultat lui avait parfaitement annihilé le dos ; sacrifice qui lui avait néanmoins permis de gagner l’espace et le répit nécessaires pour pouvoir pivoter de 360° et stopper — de la main droite — le rayon oculaire qui lui revenait déjà dessus à toute allure. Le bang à l’impact fut si ravageur qu’il fit ré-émerger la conscience de Trunks… qui s'était évanoui depuis un bout de temps.

Son Goten poussa un cri de guerre démentiel juste avant de faire jaillir — pour la toute première fois de sa vie — un Kaméhaméha expérimental à une main ; la droite ; celle qui était déjà en contact avec le rayon oculaire du singe doré.

Ce Kaméhaméha — pourtant encore jamais tenté — fut un succès : il naquit sans malformation et rencontra finalement le dense rayon écarlate, résolu à le repousser. Un bras de fer sans pitié s’engagea alors. Le Kaméhaméha conquérant grappillait mètres sur mètres, du moins au début… avant que les deux attaques ne se stabilisent en un point médian… sans plus vouloir céder le moindre centimètre.

Le singe géant — qui courrait encore droit devant lui — s’arrêta d'avancer lorsqu’il ne fut plus qu’à une vingtaine de mètres du métis ; le point de jonction des deux rayons s'était quant à lui déjà fait bien plus proche du fils de Goku que de la bête dorée ; cette dernière lui étant manifestement supérieure en puissance brute. Redoutant la défaite, Goten refit soudain exploser son aura toutes voiles dehors…

… ré-assommant ainsi Trunks sans préavis.

Le point de jonction du rayon bleu et du rayon rouge approchait pourtant toujours du fils de Goku… et ce à vitesse grand V.
Goten devait absolument renverser la vapeur, d’ici cinq secondes tout au plus, sous peine de finir en méchoui.

Mais pour renverser ladite vapeur, il avait besoin de sa main gauche. Ce qui impliquait de lâcher Trunks.
Pour qu’au moins l’un des deux s'en sorte et puisse vivre pour deux… Goten n’avait d’autre choix que celui de lâcher Trunks.

Le fils de Chichi ne put jamais s’y résoudre…

… Et préféra perdre son bras droit.

Une bonne moitié de l’immense giclée de sang fut happée et vaporisée par le rayon oculaire du monstre au pelage dorée ; rayon qui alla finalement se perdre dans la nature tandis que Goten chutait comme une pierre. La meurtrissure de son membre supérieur — tranché jusqu’à l’épaule — le plongeait en état de choc ; ce qui eut pour conséquence de lui faire perdre sa transformation juste avant de s’écraser au sol, dos contre terre, dans un fracas de tous les diables. Ayant eu la malchance de perdre sa transformation juste avant le choc… Goten avait subi dix fois plus de dégâts au contact du sol dur et impitoyable ; et pourtant — pour la seconde fois — il avait préféré Trunks à son précieux dos.

Mais c’était la fois de trop.

Le plus jeune des deux métis rendit ses tripes et sombra.

Trunks émergeait au contraire tout juste de son précédent évanouissement, et — se remémorant rapidement les grandes lignes de la situation — réalisa être étonnement intact ; il ne se posa pas la question du pourquoi du comment et entreprit plutôt de se mettre Goten sur le dos pour s'enfuir en courant ; mais le singe doré avait déjà effectué un bond immense pour les ramasser tous les deux. Il les emprisonna bientôt entre ses deux immenses mains… comme on chercherait à aplatir quelque moustique.

La lumière s’était éteinte… et fut à nouveau… lorsque les paumes s'écartèrent enfin, au bout d'une minute.

Trunks se rendit alors rapidement compte que la plupart de ses os avaient cédé sous la pression des mains du singe. Il ne pouvait plus du tout bouger les jambes ; il ne les sentait même plus. Seuls ses bras lui avaient permis de se redresser un tant soit peu, au comble de la panique. Son ouïe quant à elle fut bientôt happée par le hurlement déchirant et ininterrompu que poussait son meilleur ami, à côté.

Goten devait vraiment avoir très mal quelque part… même si Trunks ne devinait pas encore où ; et — alors qu'il allait tenter de ramener son cadet à la raison de l'immédiat et de l'urgence, en reportant son regard vers lui — Trunks réalisa enfin : Goten gisait dans une petite flaque rouge, les jambes inclinées dans une position à glacer le sang. Le fils de Chichi pouvait définitivement dire adieu à ses membres inférieurs, à minima. Il respirait encore… mais ses yeux étaient kaput, il était aveugle et ne le savait pas encore. L'esprit catastrophé de Trunks voulut alors rappeler à Goten l'existence des boules de cristal… voire des senzu.

L'esprit de Trunks voulut partager un peu de la douleur de son ami, dans l'instant présent.
Au lieu de quoi, le fils de Végéta perdit simplement pied avec la réalité, puisqu’à nouveau confronté à l’ombre de sa propre mort.

Le singe géant quant à lui — apparemment agacé par les hurlements du fils de Goku — approcha bientôt son index et son pouce de ce dernier… tandis que le métis s’arrachait encore les cordes vocales.

Les deux doigts velus prirent alors Goten en étau.

Lequel étau se resserra, encore…… et encore.

Par instinct de survie une fois de plus, Goten bloqua — avec son dos d'un côté… et ses pieds à plat de l'autre — les deux énormes doigts qui cherchaient à l'écraser comme une bulle de papier bulle ; le fils de Goku poussait de toutes ses forces pour se dégager. Il poussait tout en hurlant de douleur… mais l'étau se resserrait toujours plus dangereusement. La bête décérébrée — sans réduire la pression de ses doigts — porta soudain le métis dans les hauteurs, jusqu'à le faire stationner en face de son immense pupille gauche, sans se préoccuper du fils de Bulma qui fit les frais du subit mouvement ascendant ; Trunks dégringola de la main gigantesque et tomba dans le vide, serrant les yeux de toutes ses forces et hurlant de terreur, tandis que son ventre à plat approchait dangereusement du sol… toujours aussi dur et impitoyable.

Au même moment, le singe doré réduisait en purée la nuque — et tous les os — de Goten ; en un seul craquement sordide…

Craquement qui — à l'échelle du singe géant — n’était pas plus impressionnant que celui d’un brin d'allumette.



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C-F faisait les cent pas sur les lourdes dalles du palais de Dieu.

Le robot passait parfois devant Shanks, qui méditait en tailleur, assis sur les carreaux, rechargeant ainsi ses batteries vidées aux ¾ par le tir croisé qui avait eu lieu au Kaioshinkaï. Freezer 3.0 passait aussi parfois devant Dendé et Popo, ceux de l'univers n°6 ; qui n'avaient rien à voir avec la marionnette se trouvant encore au Kaioshinkaï avec ses pairs. Durant sa marche hasardeuse, le nihilien passait aussi devant les corps de Végéta et Goku, étalés sur une natte à même les carreaux. C-F tentait tant que faire se pouvait de ne pas les regarder. La vue de cadavres n'avait jamais été sa tasse de thé… en tout cas plus depuis qu'il était devenu un androïde.

Un androïde parfaitement conscient d'exister… mais surtout : un androïde qui s'en voulait énormément de n'avoir pas retenu leur sauveur — à Shanks et lui — lorsque ce dernier s'était téléporté hors du palais… en vue d'aller livrer un colis aux fils des deux sayens qui gisaient ici-même, sur le ventre. Ledit sauveur… n'étant par ailleurs autre qu'un Cell junior ; type transporteur. Il s'agissait en l'occurrence du seul fils de Cell ayant échappé à la rafle mortelle de Tapion. Ce Cell junior était le seul, parmi tous ses frères — décédés à cette heure — qui avait eu l'idée salvatrice de déplacer son noyau dans sa jambe. Bien sûr… il ne l'avait pas fait au moment de la rafle — il n'en aurait pas eu le temps — mais bien avant que la situation ne vire au grabuge. Ce déplacement avait été pour lui une simple précaution, du type “juste au cas où” ; une précaution qui lui avait finalement sauvé la vie… et permis de guetter le moment propice pour sortir de l'ombre et repêcher les deux cyborgs.

Ce Cell Junior avait fini par donner son nom à C-F, sur demande du robot lui-même.

Mickaël. Un nom que le nihilien n'allait pas oublier de si tôt. Un nom appartenant assurément à un petit futé, car le Cell Junior ne s'était pas contenté de téléporter les deux cyborgs sur Terre, en lieu sûr ; il avait aussi eu l'idée de prendre avec lui deux des sept boules de cristal liées au dragon à tête de carpe. Ces mêmes deux boules orange qui se trouvaient justement au palais de Dendé à cette même minute, rangées dans une chambre du bâtiment central, par Mister Popo… qui s'astreignait d'ailleurs régulièrement à l'accomplissement de rondes, histoire de vérifier que les deux artefacts n'avaient pas bougé. En prenant ces deux dragon balls… Mickaël avait voulu s'assurer du fait que la “team Démigra” ne soit plus en mesure de formuler de vœu important… quand bien même réveillerait-elle le dragon. Du moins… c'était ce qu'avait théorisé le Cell junior… pensant que moins il y avait de boules de cristal à portée du dragon… moins la puissance de ce dernier était significative.

Drôle de calcul ?

Oui, drôle de calcul. C-F — qui avait lui-même adhéré à cette vision des choses dans un premier temps — s'était néanmoins fait un devoir de vérifier cette théorie auprès de qui s'y connaissait ; il tomba alors de haut lorsque Dendé lui appris que les choses ne marchaient pas comme ça… et que la puissance d'un dragon — une fois ce dernier invoqué — ne dépendait absolument pas de la présence des boules de cristal.

Malheureusement… au moment où C-F avait appris ça… Michaël était déjà parti livrer son colis : les deux potalas, que lui avait remises le doyen des Kaïoshin juste avant de rendre son dernier souffle sur sa terre natale. Lorsqu'ils s'étaient croisés… Rō Kaïoshin avait supplié Mickaël d'accomplir sa dernière volonté, à savoir : remettre les potalas, en main propre, à Goten et Trunks, qu'il avait repérés et choisis pour succéder à Gogeta. Laquelle dernière volonté ne serait finalement jamais réalisée. Et C-F le savait déjà… lui qui venait à l'instant de sentir la vie de Goten s'éteindre totalement ; s'éteindre alors même que Mickaël — qui était déjà arrivé depuis un bon moment dans le désert où se trouvaient les deux préposés à la fusion — traînait secrètement dans le coin depuis tout ce temps, en attente d'une ouverture ; du moment opportun pour tirer les deux jeunes garçons des griffes de l'incommensurable bête dorée.

Ce même moment opportun qui ne se présenta finalement jamais.
Et sans Goten… remettre les boucles d'oreille à un Trunks à l'article de la mort n'avait aucun sens.
Par dépit, le Cell Junior revint donc finalement au palais de Dendé ; et fut accueilli par des cris…

— Michaël retourne vite au Kaioshinkaï ! Tu dois absolument récupérer les cinq autres boules de cristal !

Cinq phrases hautes en couleur s'échangèrent suite à cette dernière, entre Michaël et C-F. Mais elles s'échangèrent avec les yeux. Après quoi, le Cell Jr bientôt tout aussi paniqué que C-F — dès lors qu'il avait fini par à peu près comprendre le problème — porta empressement deux doigts à son front tout en jetant négligemment les deux potalas en direction du robot… qui les saisit au vol, avec la bouche.

Avec la bouche parce qu'il n'avait plus de bras. Le gauche se trouvant encore planté au Kaioshinkaï… oublié là-bas depuis la fuite trop précipitée. Le droit ayant quant à lui été sectionné par C-F lui-même, sous le coup de la panique, au moment où Mickaël était soudain apparu dans le dos du robot pour lui agripper la main. C-F eut à ce moment-là pensé que son avant-bras avait été fait prisonnier par un ennemi furtif… du genre Tapion ; et pour se défaire de la prise : le robot s'était hâtivement sectionné le bras, au moyen d'un vif rayon oculaire, avant d'effectuer une subite série de pirouettes pour s'éloigner du danger ; danger dont il s'était vite rendu compte — amer — qu'il n'avait existé que dans sa tête.

Le nihilien manqua d'avaler les boucles d'oreilles sacrées et les recracha subitement au sol avant de se mettre à tousser.
Par ailleurs, au moment-même où la première potala heurta les carreaux sanctifiés … Mickaël disparaissait du palais.

Il disparut 20 secondes…

40 secondes…

1 minute…

2 minutes…

C-F — jusqu'ici la tête dans les nuages — se tourna subitement en direction de Dendé ; le robot s'étant rendu compte que deux longues minutes, deux minutes entières… venaient de passer. Dieu haussa alors des épaules, l'air grave. Il l'avait bien entendu remarqué lui aussi : Mickaël était parti beaucoup trop longtemps… et ce n'était pas normal. Mais il n'y avait malheureusement rien d'autre à faire que de prier pour son retour… et attendre patiemment, sachant qu'il n'y avait aucun moyen d'aller enquêter sur disparition, au Kaioshinkaï ; la seule autre personne qui aurait pu faire l'aller-retour Kaioshinkaï-Terre s'avérant être Kibito. Or, ce dernier était occupé ailleurs… chez le roi Enma, avec Shin, à chercher une solution à un problème qui, s'il ne se posait pas encore clairement, n'allait pour autant pas manquer de bientôt mettre les pieds dans le plat : le Dieu de la Destruction.

À dire vrai, il y avait bien quelqu'un d'autre, en dehors de Kibito, qui aurait pu débloquer la situation. Ce quelqu'un qui n'était autre que Raël. Mais lui aussi s'avérait inscrit aux abonnés absents. Plus personne ne l'avait vu depuis qu'il avait ingurgité un senzu chez maître Karin, espérant se remettre de ses maux de tête assassins. Ce qui fut le cas… et Raël s'était alors immédiatement téléporté nul ne savait où ; informant vaguement le chat grassouillet du fait que Gohan n'aurait pas besoin de ses services de transporteur dans l'immédiat… et qu'il allait donc profiter de cette petite permanence pour aller chercher C-17 et C-18, en vue de grossir les rangs de “la team Cell”, en matière de cyborgs intouchables.

Depuis lors… Raël n'avait plus donné signe de vie.

Au final, C-F se voyait donc coincé au palais divin ; et ce jusqu'au retour de quiconque s'avérerait capable de le téléporter ailleurs. Désœuvré, le robot pensa brièvement à aller rendre visite à Gero, pour demander au vieil homme de leur céder gracieusement — à lui et à ce qu'il restait du commando Cell — les deux derniers vœux de Shenron, étant donné la récente perte de contrôle sur la situation. Mais deux faits clouaient les pattes du nihilien sur les dalles du sanctuaire divin. Le premier : quitter les lieux revenait à prendre le risque de rater le retour de Mickaël… et tant d'autres événements importants qui, assurément, se tiendraient ici-même, dans les minutes, voire les secondes, à venir.

Deuxième fait : l'énergie — et donc la présence — de Gero n'était plus perceptible.

Le père adoptif de Gordon avait certainement enfilé la combinaison d'invisibilité que le nihilien incorporait lui-même nativement. Cette même combinaison qui avait permis à Gero de fuir son laboratoire à l'arrivée de Trunks venu du futur. Cette même combinaison qui ne servait pas qu'à se rendre invisible ; elle camouflait aussi totalement la présence de son porteur ; et tant d'autres choses encore. Hiéronimus l'avait certainement portée par précaution… histoire de n'être plus joignable que sur rendez-vous ; sachant que se balader à ciel ouvert avec un dragon sacré sous le coude n'était pas la plus brillante des idées, question discrétion. Or Gero était brillant… et discret.

De toute façon C-F n'avait aucune assurance quant au fait que les deux derniers vœux n'aient pas déjà été tous utilisés ; sans compter le fait que Shenron — aux dires de Cell — n'était vraisemblablement plus capable d'exaucer que des vœux anecdotiques… tant il avait perdu en puissance. Voilà toutes les raisons qui clouaient les pattes du nihilien sur les dalles du gigantesque dôme renversé. Et tandis que le robot broyait encore du noir dans son coin… un puissant coup de vent attira soudain l'attention de tous ceux qui se trouvaient en ce moment-même dans les jardins du palais, dont C-F. Un coup de vent en provenance du bâtiment central… vers lequel tous les yeux convergèrent bientôt.

Gohan…

Winter…

C'était Gohan et Winter qui sortaient enfin de la salle de l'Esprit et du Temps, dans laquelle le fils aîné de Goku avait tenu à aller se décrasser… même si ce n'était que pour quelques semaines. C-F les détailla d'un regard empreint de curiosité… tandis que les deux guerriers s'avançaient lentement vers le milieu du jardin, là où se trouvaient Popo, Dendé… ainsi que les corps de Végéta et Goku. C-F — s'il n'avait pas su, de la bouche de Dendé, que Gohan se trouvait dans le coin — ne l'aurait pas reconnu au premier coup d'œil. Les cheveux du métis avaient poussé… pas au point de lui tomber sur les épaules, mais pas loin. Winter quant à lui avait retrouvé toute sa superbe. Sa peau dorée ruisselait de sueur sur une longue liste de muscles tous redevenus bigrement saillants. Sa silhouette s'était quant à elle remarquablement affinée… et tous ses membres répondaient présents… exception faite de sa jambe droite, troquée contre son éternel cône de bois.

Winter lança un regard méprisant en direction de son neveu… lorsqu'il se rendit compte de sa présence. C-F ne comprit pas la raison d'un tel regard… mais sut que cela avait — de près ou de loin — un rapport avec les capacités de régénération de son oncle, lorsqu'il se rendit compte, en jetant un œil au compteur d'activation/désactivation desdites capacités, que ces dernières avaient été désactivées et réactivées plusieurs fois — pas loin d'une dizaine en tout — sans que C-F ne s'en soit rendu compte. Il devinait bien que les premières désactivations avaient pour cause les enfantillages de Gordon. Les suivantes avaient quant à elles de fortes chances d'être dues aux chocs reçus par le robot durant son dernier combat au Kaioshinkaï.

Winter détourna finalement le regard de son congénère… au moment-même où ce dernier en venait, de son côté, au constat que le fameux voyant était présentement au vert. C-F n'eut donc pas besoin de le réactiver. Plus de peur que de mal de toute façon… Winter était débrouillard et le fait qu'il soit encore en vie en témoignait. Il avait même l'air de s'être fait un nouvel ami… du moins la proximité physique du nihilien et du fils aîné de Goku laissait-elle augurer du fait que ces deux-là pouvaient au moins respirer le même air, désormais, ce qui n'était pas du tout acquis à priori. C-F eut d'ailleurs la confirmation du fait que les deux ressortissants de la salle de l'Esprit et du Temps faisaient un peu plus que de tolérer leur présence respective… lorsqu'il vit, avec un certain étonnement, le coude de Winter se poser sur l'épaule de Gohan… tandis que ce dernier conversait encore avec Dendé. C-F aurait bien souri à cette scène… mais sourire était la dernière chose dont il avait envie, à cette minute.

Ce dont il avait envie, là tout de suite, c'était de savoir pourquoi Mickaël n'était toujours pas là…


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Quand Cell, usant du déplacement instantané pour échapper à l’enfer naturel qu’était Cold 444, posa le pied sur le sol dévasté du Kaioshinkaï, ses muscles tendus se relâchèrent instantanément avec la baisse de gravité ; l’air nourricier et pur emplissant à nouveau ses poumons. Il marqua pourtant un temps d’arrêt… face au spectacle qu'il lui était donné de voir.

Le goût amer de la défaite lui vint rapidement en bouche. Avait-il des hallucinations ? Etait-ce les gaz de Cold 444 qui l’avaient rendu fous ? Cette planète-prison faisait plus de dix fois la taille de Jupiter après tout, et la gravité n’y était pas en reste.

Non, ce n'était pas ça ; et même s'il avait de toutes ses forces espéré que ce scénario ne se produise pas, l'être parfait devait se rendre à l’évidence : son équipe d’élite avait été anéantie. Ou plutôt : elle était passée à l’ennemi. C’était du moins la seule conclusion qu’il pouvait tirer en voyant Slug… le bras encore enfoncé dans le crâne de l'un de ses enfants — Mickaël à vue de nez — dégoulinant de sang violet.

L'hybride serra les poings ; la rage lui montait au nez. Non pas qu’il s’émouvait outre mesure du sort de ses Cell Juniors, créés pour être des soldats jetables ; mais s’en prendre à eux était un affront direct envers lui ; et un acte de trahison envers la cause qui les avaient tous rassemblés. Cell posa brièvement ses pupilles sur sa progéniture charcutée. Il s'agissait bien de Mickaël, le junior à qui l'être parfait avait suggéré de déplacer son noyau, dès fois qu'une mutinerie aurait lieu en son absence ; et Cell ne s'y était d'ailleurs pas trompé.

— Oh, Cell ! Tu reviens au bon moment ! Tes petites ordures ont essayés de nous trahir ! D’ailleurs, Freezer et…

L’hybride n’écoutait déjà plus Slug, qui se perdait en justifications inutiles, quand bien même savait-il pertinemment que le nouvel arrivant n’y croirait pas. Le dragon était toujours en vue, c’était tout ce qui importait, à présent, aux yeux de Cell…

Quant à ces traîtres…

Piccolo se tenait en retrait, reclus dans le mutisme et fermant d'ailleurs bientôt calmement les yeux, tentant par là même — et autant que possible — de ne pas paraître louche. Tapion, lui, s’était visiblement réfugié à l’intérieur de sa créature… qui, de fait, ressemblait désormais plus à une statue qu'à un être animé par la vie. Dendé quant à lui, à la manière de Piccolo, tentait de rester neutre ; tout en accompagnant quand même Slug dans ses arguments.

— Assez.

Cell interrompit les divagations des traîtres, en baissant la tête tandis que son regard s'assombrissait. Le trahir ; mais en plus le prendre pour un imbécile ? C’en était trop.
Ses yeux se raidirent quant il laissa enfin la colère froide l’envahir. Sa puissance grimpa en flèche, en harmonie avec la densification progressive de l'aura qui le nimbait ; l'aura dorée caractéristique des super sayens.

— Laissez-moi vous dire deux bonnes choses… commença le clone, embrassant à présent du regard la totalité du groupe tombé sous le joug de Démigra. La première, c’est que mes enfants sont programmés pour m’obéir. C’est dans leurs gènes. Par définition, ils ne peuvent pas être contrôlés…


La déclaration jeta un froid, tandis que les traîtres se mettaient en position de garde, prêts à cogner. Dur.

— La deuxième…

Cell disparut, ne laissant derrière lui qu'une traînée lumineuse formant un angle droit. Il avait en fait dérapé si vite qu’aucun des autres ne l’avait vu se volatiliser. Piccolo, Dendé et Slug le cherchèrent du regard, en suivant l'angle droit lumineux qui pointait vers l'Est. Ils ne trouvèrent rien, pourtant, à l'Est.

— … C’est que je suis beaucoup plus fort que vous, termina la création du docteur Gero, en retirant sèchement son bras maintenant carmin du crâne d’Hildegarn, lâchant au passage quelques bouts moelleux que d'aucuns devinaient être des bouts de cervelle.


Éclaboussé par le sang de la créature insectoïde, qui fit trembler le sol en s'écroulant, l'être parfait fut parfaitement incapable de réfréner un sourire indubitablement sadique. Le désespoir. Il s’était assagi… mais voir le visage de ses ennemis être déformé par la douleur lui faisait quelque chose. Peut-être avait-il simplement été programmé en ce sens.

Toujours était-il que Dendé fut le suivant à périr ; lui qui fut le premier à avoir eu le cran de foncer sur l’hybride, le corps recouvert d'une aura rouge flamboyante, tandis que Slug, pris de court, talonnait son congénère dans son offensive téléphonée ; Piccolo ayant quant à lui déjà prit la position caractéristique du Makkankosappo.

L’hyper tempête rouge vermeil du Kami-sama de l'univers n°5 fut littéralement déchirée — et son “pilote” avec — lorsque Cell effectua un ample balayage, du bras droit, emprunt de Ki. Certains commençaient à croire que le moindre mouvement de l'être parfait promenait la mort comme un gros chien en laisse mordant tout ce qui passait trop près de son maître…

Piccolo, encore et toujours sous contrôle de Démigra, fixait, sans grands états d'âme, le massacre qui se déroulait sous ses yeux. Cell prenait son temps avec Slug ; il ne lui brisait qu’un ou deux os par coup, quand il aurait facilement pu le terminer dès le premier. Si le but de l'hybride était d’impressionner Piccolo et Démigra — qui observaient tous deux la scène à travers les seuls yeux du namek — alors c’était réussi. Auréolé de cette aveuglante aura… d'un or étincelant ; le corps nimbé d’électricité ; Il était évident que Cell n’avait pas chômé depuis son propre tournoi…… si tournoi il y avait eu, chez lui.

Il avait qui plus est joué intelligemment. Hildegarn représentait la plus grande menace… puisqu’il pouvait se rendre intangible. Attaquer le flûtiste en premier privait donc les pions de Démigra d’un excellent allié et d’un support tactique inestimable. Mais la plus grande erreur de la petite bande de traîtres avait été de ne pas jouer en équipe soudée. Démigra les avaient d'ailleurs sans doute déjà abandonnés à leur sort. Attaquer seul et sans concertation avait été l’erreur fatale de Dendé ; lequel solotage n'avait accessoirement laissé à Slug aucune chance de survie.

Ne restait plus que Piccolo.

Piccolo qui s'était entraîné pendant sept ans, sans relâche.
Piccolo qui avait reçu de Démigra, le coup de fouet dont le namek rêvait parfois la nuit.

Ce Piccolo-là… n'était pas personne. La foreuse qui changeait en ce moment-même de couleur, entre ses doigts, en était la preuve. L’arrivée de Winter, cinq ans auparavant, n’avait eu sur lui d'autre effet que celui de renforcer sa détermination ; et il voyait, encore aujourd’hui, qu’il avait eu raison de s'obstiner. Mais Cell… C’était autre chose. L'hybride était tout simplement trop fort. Là où le namek l’avait cru à peine au dessus de Son Gohan, la sauterelle aurait en réalité sans doute pu écraser le métis avec une main dans le dos. Alors pourquoi s'opposer à ça ?

Piccolo savait qu’il était manipulé. Il en était bien conscient. Cette information aurait dû le déranger. Il n’en était rien. En fait, il se sentait bien ; peut-être trop bien. Démigra, en le possédant, lui avait rendu cette part qu’il avait abandonnée, cette sauvagerie qui s’était éteinte au fil des ans, l'emmenant ainsi à passer de rival du grand Son Goku à ramasseur de balles ou distributeur de senzu. À peine mieux qu’un humain, finalement. Qui avait vaincu les sayens ? Goku. Qui avait vaincu Freezer ? Goku. Qui avait vaincu Cell ? Gohan ; ce même petiot qu’il avait formé. Qui avait vaincu Winter ? Encore Gohan. Dire qu’il n’en avait pas été fier à chaque fois aurait été un mensonge de la part de Piccolo. Mais tenir le rôle de remplaçant n'en demeurait pas moins terriblement frustrant. Et quand Démigra était arrivé…

Piccolo s'était senti à nouveau lui même. Prêt à se battre bec et ongle jusqu’à la mort, qu'importait la cause. Se battre pour lui-même… et seulement pour lui-même. Ce n'était pas pour rien, qu'il était le seul à ne pas appeler Démigra : “maître”. Ce point était d'ailleurs la clause implicite et non négociable du contrat conclu entre l'Archidémon et le subconscient du namek. Et c’est précisément avec cet état d’esprit égocentré que Piccolo relâcha son Makkankosappo-indigo sur Cell… qui venait à peine d’en finir avec Slug. Le canon perforant fit sus à l'ennemi dans un bang sonique, meurtrissant les oreilles ultrasensibles du namek, tandis qu'une seule et dernière question galopait désormais dans sa tête : Un Makkankosappo-indigo à pleine puissance pouvait-il vaincre Cell ?

Cell… dégageant plus de puissance que ce dont Piccolo n’aurait pu rêver ? Cell… à la fois tactique, puissant, rapide et intelligent ? Cell… qui avait été conçu à partir des meilleurs guerriers existants dans son univers ?

Un Makkankosappo-indigo à pleine puissance pouvait-il vaincre ça ?

Piccolo espérait vivement que oui, sinon sa défaite, tout comme la main qui allait l’abattre, lui resterait en travers de la gorge, dans tous les sens du terme.

Le temps reprit sa course, et la foreuse toucha sa cible.

Ou plutôt, la cible toucha la foreuse.

Dans un léger chuintement, comme d’une bougie que l’on étoufferait entre ses doigts, Cell avait fermé le poing sur la meilleure technique du namek, laissant Piccolo interdit, bras toujours tendu… mais tétanisé. L'hybride rouvrit bientôt la main droite — celle qui avait intercepté le rayon — révélant alors une écorchure peu profonde… qui fumait légèrement.

— Je ne te laisserai pas de seconde chance, lâcha simplement l'hybride, en fermant les yeux ; signifiant par là même que la messe était dite et qu'il n'y avait, pour lui, plus rien à voir.

Piccolo, immobile, contempla impuissant l’ombre de son adversaire le recouvrir tandis que l'être parfait, désormais à moins de vingt petits centimètres de lui, le dépassait d’une bonne tête.

Fini. L'hybride avait été trop fort… Bien trop fort…

Ou plutôt…

« J’étais trop fort » songea Cell, en laissant couler le sang du namek le long de ses doigts… pointant bientôt mollement vers le sol ravagé du Kaioshinkaï.

Cette appropriation égocentrique de pensées qui n'étaient pas les siennes… c’était une petite manie dont il avait du mal à se défaire ; se placer du point de vue adverse, lors d’un combat. Piccolo lui avait cela dit facilité la tâche, étant donné qu'il ne possédait pas de libre arbitre ; sachant qu'il n'y avait aucune raison logique pour quelqu’un comme Piccolo… de courir au suicide, tout en étant sobre et saint d'esprit.



~~~~~~~~


C-F hoqueta de surprise en voyant Cell apparaître brusquement sous son nez. Le robot chuta sur le séant, encore peu habitué à l'absence de ses bras. Il était choqué. Non pas du fait de voir l’hybride couvert de sang, allant du rouge au violet, mais du fait que l'être parfait tenait par la main nul autre que le doyen des Kaïoshins, parfaitement intact. Nonobstant l'auréole dorée qui paraissait au dessus de sa tête. Choqué, donc. Ce fut d'ailleurs le doyen qui, le premier, prit la parole, invectivant de suite le nihilien.

— Ça va pas de m’abandonner comme ça ?! J’ai failli faire une crise cardiaque quand vous êtes partis sans moi !

L’ancien empereur de l’univers, dont le cerveau bouillonnait, ne parvenait toujours pas à s’expliquer le phénomène de la présence du vieux Kaïoshin. C-F se redressa d’un rapide mouvement du buste, questionnant tour à tour Cell et le dieu violet, du regard ; ses pupilles amarante se balançant de l’un à l’autre.

— Les dieux peuvent baser l’emplacement de leur corps astral sur celui de leur corps physique à leur mort. souffla Cell, sans même accorder un semblant de regard à son interlocuteur ; l'hybride étant présentement occupé à analyser l’état du palais… et des maigres troupes qu’il lui restait.

Shanks était manifestement hors combat ; du moins pour l’instant. Même sa peau avait tourné plus sombre… certainement à cause du manque d’énergie. Apparemment — en dépit de son extraordinaire puissance — ses piles s'épuisaient vite. Elles n'étaient donc pas infinies… comme cela pouvait être le cas de certaines des créations de Gero. Du reste, si le palais avait relativement peu souffert des attaques qui avaient meurtri la planète, on ne pouvait pas en dire autant de tous les actuels résidents du sanctuaire…

Gohan et Winter étaient néanmoins prêts au combat. Du moins… ils ne semblaient souffrir d’aucune blessure majeure ; et l'hybride se doutait, au vu de la coupe de cheveux du métis, qu’ils avaient probablement fait un passage dans la chambre de l’Esprit et du Temps. C-F, ayant quant à lui perdu ses bras, Cell doutait de son utilité désormais, mais ne pouvant pas être contrôlé, le robot représentait quand même une plus-value non négligeable… surtout au regard des effectifs à disposition.

D’ailleurs, autant Winter présentait le même avantage d'immunité que C-F, autant Cell s'inquiétait-il du fait qu'il allait devoir surveiller Gohan de près… durant le combat final. Si l'hybride avait su repousser sans mal les attaques psychiques de Démigra, le mystère restait entier pour ce qui était de la force mentale du métis. L'attention de Cell, encore accaparée par le “cas Gohan” fut néanmoins détournée par la soudaine prise de parole du doyen, dont le ton semblait plus assuré que de raison…

— Ne me coupe pas la parole, cafard malotru ! geignit Rō Kaioshin en retirant sèchement sa main de celle de l'hybride, tout en lui flanquant une baffe sur le bras, au passage ; ce qui ne provoqua aucune réaction chez l'agressé.

Le bruit de la baffe permit néanmoins au doyen d'attirer sur lui toute l’attention ; à son grand plaisir. Il trottina alors, couvert par tous les regards, vers les corps étendus de Goku et Végéta, l’air intéressé.

— Personne n’a eu idée de réveiller ces deux paresseux ? Quelle façon d’accueillir ses ainés…
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Re: [fic en duo] Cogito Gero Sum

Messagepar xela26 le Jeu Juil 21, 2016 1:09

Les fatalités de Cell.... énorme !!!
Cell: l'ascension de la terreur- Cell a vaincu Son Gohan lors du Cell game!! Quel sort réserve-t-il à la Terre?? Pour le savoir....viewtopic.php?f=42&t=5990
Chapitre 138: publié
Chapitre 139- 145: 90%- relecture, correction

Cell: Damned Souls- Les aventures parallèles de héros de "l’ascension de la terreur". Pour les connaitre:
viewtopic.php?f=42&t=6774
abandonnée
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Re: [fic en duo] Cogito Gero Sum

Messagepar Paulemile le Ven Juil 22, 2016 16:11

La classe ultime de Cell 8-)
Et celle de Gohan :o
Et celle de Winter :shock:
Et le twist de fin en mode on va avoir un Vegetto Image

J'avoue juste être un peu moins hypé par l'histoire de Goten et Trunks mais bon, on ne va plus en parler apparemment. Et les potalas, j'aimerais tellement les voir sur des persos originaux, histoire d'avoir une fusion nouvelle et pourquoi pas WTF, vous en êtes bien capables :lol:
Cela dit, Vegetto m'irait très bien aussi.
C'est pas plus mal qu'il n'y ait pas trop de persos à la fois dans la baston qui s'annonce. Là c'est parfait, et je suis totalement fan de tous.
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Re: [fic en duo] Cogito Gero Sum

Messagepar Rebel O'Conner le Ven Juil 22, 2016 18:31

Paulemile a écrit: Et les potalas, j'aimerais tellement les voir sur des persos originaux, histoire d'avoir une fusion nouvelle et pourquoi pas WTF, vous en êtes bien capables :lol:
Cela dit, Vegetto m'irait très bien aussi.


perso j'aurais bien vu Wihan ( ou Gonter)
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Re: [fic en duo] Cogito Gero Sum

Messagepar Max le Dim Juil 24, 2016 19:58

xela26 a écrit:Les fatalités de Cell.... énorme !!!

Thanks a lot ! =p Ça fait plaisir de voir que tu aimes notre Cell, surtout venant de toi x)

Paulemile a écrit:La classe ultime de Cell 8-)
Et celle de Gohan :o
Et celle de Winter :shock:
Et le twist de fin en mode on va avoir un Vegetto Image

J'avoue juste être un peu moins hypé par l'histoire de Goten et Trunks mais bon, on ne va plus en parler apparemment. Et les potalas, j'aimerais tellement les voir sur des persos originaux, histoire d'avoir une fusion nouvelle et pourquoi pas WTF, vous en êtes bien capables :lol:
Cela dit, Vegetto m'irait très bien aussi.
C'est pas plus mal qu'il n'y ait pas trop de persos à la fois dans la baston qui s'annonce. Là c'est parfait, et je suis totalement fan de tous.

Comme d'hab, merci beaucoup ! Pour tes questions, réponses plus bas... =p

Rebel O Conner a écrit:perso j'aurais bien vu Wihan ( ou Gonter)


On l'aurai sans doute appelé Wihan... =p




Chapitre 21 : El Diablo



— Personne n’a eu idée de réveiller ces deux paresseux ? Quelle façon d’accueillir ses ainés…

Rō Kaïoshin gagna pour de bon l’intérêt de tous.
Gohan fut le premier à réagir ; les poings serrés ; les yeux brillant de rage. Il s’avança vers l’ancêtre, crispé au possible.

— Ne vous moquez pas des morts s’il vous plait. Mon père et Végéta sont tombés en combattant Démigra. Laissez-les tranquilles.


Pour toute réponse, l’illustre Kaïoshin, vieux de quinze générations, dispensa une nouvelle baffe… sur le crâne du métis cette fois ; métis qui, de surprise, ne remit pas immédiatement sa tête à la position d'avant-baffe… et garda les yeux écarquillés.

— Bande d'abrutis ! Qu’est ce que je viens de dire sur le respect des anciens ?

Respecte-ça pour voir…, murmura imperceptiblement le fils aîné de Chichi, en se redressant lentement, le regard assombri.

— Ils ne sont pas vraiment morts, seulement couverts du miasme, enchaîna immédiatement le doyen, coupant ainsi court aux idées noires qu'il devinait poindre en Gohan.

—Le miasme ? Qu'est-ce donc ? lança alors Cell, tout aussi curieux quant au fait d’avoir à s'inquiéter d'une nouvelle capacité unique de l’archidémon… qu'à l'idée d'une possible survie des deux sayens de sang pur.

— Tu le saurais si tu n’arrêtais pas de me couper ! C’est un sortilège utilisé pour perturber l’équilibre corps-esprit et créer un déphasage. C’est probablement ce sortilège qui a mit fin à la fusion et les a plongés dans ce coma.

— Le dragon a pourtant été formel, rétorqua Cell, incrédule. “Gogeta s'est fait terminer par Démigra”… ce sont ses mots.

— Tu parles de ce dragon qui n'a même pas assez de conscience professionnelle pour rester sur place jusqu'à ce que tous les trois vœux soient formulés ? Ce dragon qui est même allé jusqu'au sacrilège de décider lui-même d'annuler le bénéfice d'un vœu qu'il avait déjà accordé à Freezer ? Si tu veux mon avis… les paroles de ce dragon-là ne valent rien. En prononçant les mots “Gogeta s'est fait terminer”… il a certainement voulu dire que la fusion de Gogeta avait été terminée… ou encore que Gogeta était mort, ce qui, bien que maladroitement dit, n'est concrètement pas faux.

— Alors… ils… ils sont vivants ? articula fébrilement le fils aîné de Goku, les larmes aux yeux.

— Bien sûr que non ! scanda à nouveau l’ancien. Tu ne vois pas leurs auréoles ? Vous les jeunes ne savez vraiment rien…

Ni une ni deux — et sans attendre de réponse — le dieu se mit à effectuer quelques flexions, puis à étirer ses jambes au maximum, l’une après l’autre, tandis que tout le monde le fixait encore, intrigué.

— Toi qui sais tout des sorciers que tu dis mépriser…… tu crois qu’il a commencé un rituel pour libérer mon père et Végéta ? chuchota Gohan à “l'oreille” de Winter, les deux s'étant reculés entretemps, pour laisser de l'espace au doyen.

— Non, je n'ai pas encore commencé, renifla Rō Kaïoshin, ayant capté la messe basse. Je vais simplement devoir rester assis pendant un moment, donc je prends mes précautions. C’est normal de prendre soin de son corps à mon âge. Tu comprendras dans quelques millions d’années, si on survit à tout ça.


Il reprit alors ses étirements, et l’intérêt que lui portaient les gens autour diminua graduellement. Pendant les quelques minutes qui suivirent, tous se contentèrent de réfléchir à leurs options… ainsi qu'à leur stratégies personnelles ; et nul ne tenait plus que ça à briser le silence. Un silence manifestement lourd de sous-entendus : leur nouveau groupe d’assaut était-il suffisamment puissant pour vaincre Démigra ? L’univers pouvait-il vraiment être “réparé” après avoir été “cassé” ?

Dendé, particulièrement sensible, sentait de nombreuses perturbations, non seulement ici-même, au palais, mais aussi tout autour de la planète. La gravité était devenue presque nulle à certains endroits, et absolument invivable à d’autres. Le jeune “Tout-Puissant” utilisait ses capacités de gardien pour tenter de réguler l'emballement délirant des cœurs et des phénomènes naturels autour du globe… mais sans succès.

— Bon, on y va. Nous avons assez perdu de temps.


À peine avait-il prononcé ces mots que Cell, impatient, tendit un bras devant lui.
Bras que Son Gohan et les deux nihiliens agrippèrent, sans s'étendre en palabres.

— Tu es prêt, Winter ? C'est l'enfer, tu sais, là où nous allons nous rendre. Alors si tu as envie de te rétracter et de rester ici, c'est maintenant ou jamais, lâcha Cell, en se tournant vaguement vers le nihilien - tout d'or vêtu - qui l'agrippait par l'avant-bras… et qui fut passablement surpris par cette soudaine prise à partie.

— On se tutoie ? Alors tu te décides finalement à m'adresser la parole ? rétorqua Winter, qui n'avait effectivement pas encore eu l'occasion d'échanger plus qu'un regard avec l'hybride, depuis leur rencontre qui ne datait - cela dit - que de quelques secondes à tout casser.

— Tu excuseras mes mufleries, cher toi, mais nous aurons tout le temps de faire plus ample connaissance autour d'un thé et de quelques petits biscuits sur Cold444… une fois que nous aurons remis un peu d'ordre dans l'univers.

— Cold444. Winter. Tu as prononcé deux mots que tu n'es à priori pas censé connaître.

— Oui, il faut croire.

— On se connaît ?

— Il faut croire.

— Amis… ou ennemis ? lança Winter sur l'air fier que prendrait qui désireux de montrer qu'il n'était pas impressionné par son interlocuteur.

— Ennemis, lâcha Cell, dans un léger sourire, paradoxalement amical.



Le quatuor disparut alors instantanément de la surface du palais divin.



~~~~~~~~


L'incroyable chaleur ambiante fut la première chose que remarquèrent ceux qui, jusqu'ici, n'avaient encore jamais foulé le sol sacré du Kaioshinkaï ; à savoir : Son Gohan et Winter. Les deux autres quant à eux constatèrent simplement que le décor n’avait pas évolué depuis la dernière fois qu’ils l’avaient quitté. Toujours était-il que la pression qui s’accumulait sur leurs épaules à tous ne faisait bien que s'accroître…

S'ils échouaient cette fois…

… C'en serait fini de l’Omnivers.

— J’ai oublié quelque chose. Je reviens.


Aussitôt dit, Cell se téléporta, ailleurs ; laissant ses camarades en plan, sur le sol dévasté du Kaioshinkaï.

Le silence courut, cheveux au vent, pour un temps indéterminé… puis buta sur Gohan et s'évanouit.

— Vous… vous pensez qu'il va revenir… ? souffla le métis en se tournant vers les deux nihiliens.

— Oui, fit sobrement C-F.

— Je m'en moque un peu, à vrai dire, précisa Winter.

— …

— Mais dîtes-moi, relança tranquillement le nihilien doré, ce n'était pas une blague alors ?

— Quoi ? fit Gohan en se tournant vers son ex-ennemi.

— Ça. Nous. Ici.

— Je ne comprends strictement rien à ce que tu racontes, Winter.

— Donc…… j'en conclus que ce n'était vraiment pas une blague. Vous comptez vraiment sur moi pour aller tuer je ne sais quel Dieu tout puissant. Et vous comptez vraiment sur vous-mêmes. Vous deux, là ?! fit le nihilien droit comme un “i”… en pointant alternativement Gohan et C-F d'un index moqueur. À ce niveau-là ce n'est même plus de l'inconscience… c'est un sketch ! Si c'est vraiment sur notre trio que l'univers fonde ses derniers espoirs… eh bien laissez-moi vous dire qu'il est pas dans la merde ! termina finalement Winter, en croisant les bras dans un petit rire qu'il n'étouffa pas, quand bien même le savait-il parfaitement inconvenant et déplacé.

— On ne te retient pas, Winter ! s'énerva le métis en se fendant d'un regard revolver, mi-outré, mi-surpris, par tant de couardise.

— Ah non, tu ne saisis pas mon propos, sayen, répondit calmement le cousin germain du roi Cold. Je n'ai pas dit que j'avais peur d'aller affronter votre Démigra. Absolument pas. Je dis simplement que ça me fait rire de voir que VOUS pensez sincèrement que toute cette histoire pourrait, sur un malentendu, ne pas se solder par la mort des bras cassés que nous sommes. C'est tout. Vous êtes mignons. Et bêtes comme vos pieds. Mais mignons.

— Au moins on a encore DES pieds.

— Ah c'est sûr qu'avec tes deux pieds gauches… on va courir loin !

— Chut. Qui vivra verra, clôtura finalement C-F, s'immisçant subtilement entre Gohan et Winter.


Une veine enfla sur le front du survivant de Cold444… qui se tourna alors en direction du fils aîné de Chichi.

— Son… tu as encore ta barre de chocolat d'hier soir avec toi ?

— Ma… ? Oui… dans ma poche. Pourquoi ?

— Donne.


Gohan délogea ladite barre à moitié entamée et la tendit finalement à Winter… qui s'en saisit avant de se tourner vers C-F… pour ensuite s'avancer vers ce dernier et lui poser placidement le morceau de chocolat pile sur le sommet du crâne, avant de l'apostropher, après avoir reculé de deux pas.

— Tu peux me repasser la barre, s'il te plait, C-F ? Je commence à avoir faim…, souffla Winter, qui avait vraisemblablement prit le “chut” pour lui… et n'avait pas plus apprécié que ça.

C-F ne releva pas la provocation et garda une expression parfaitement neutre au moment de secouer la tête pour faire tomber le morceau de chocolat par terre. Il n'accorda pas de nouveau regard à Winter… ni même à Gohan ; le robot tourna simplement les talons et alla se poser au sol, plus loin, contre un rocher, attendant simplement le retour de Cell en perdant son regard dans le rouge du ciel, rêveusement.

Winter — à l'instar de C-F — quitta finalement sa position et alla quant à lui vadrouiller ci et là, pour opérer un petit tour du propriétaire et faire un peu de repérage, sans trop s'éloigner des deux autres.

Gohan, qui se retrouva bientôt seul, s'occupa à son tour en se lançant dans une série de pompes… à la verticale, sur une main… puis sur un doigt, à la manière d'un Végéta.

Le temps s'écoula alors dans le calme, sans plus d'événements ; les trois singes de la sagesse attendant simplement le retour du capitaine.


Spoiler
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~~~~~~~~~~~~~~~~



De retour au palais de Dendé, Cell procéda du plus vite qu'il put à la création d’un nouveau Cell Junior ; le dernier. Celui-ci en revanche serait un peu spécial ; mais sa puissance n'allait néanmoins pas dépasser celle d’un super sayen classique, sachant que l'être parfait ne pouvait pas se permettre de dépenser trop d'énergie avant son prochain combat.

—Reste ici. Tu sais ce que tu as à faire, lâcha finalement l'hybride… en baissant les yeux vers son lui miniature.


Sans prononcer un mot de plus, il disparut de nouveau ; du moins s'apprêtait-il à disparaître… mais une intense lumière dans le ciel, doublée d'un frisson dans son échine, le clouèrent totalement sur place tandis qu'il levait des yeux ébahis en direction de la comète qui pénétrait, à l'instant-même, l'atmosphère de la planète bleue.



~~~~~~~~


S’il est une relation méritant légitimement la mention « c’est compliqué » … c’est bien celle qu’entretien l’homme avec le sommeil.

Se réveiller sous l’eau et penser sérieusement à changer d’amis. Se réveiller avec une musique dans la tête. Se réveiller dans les bras d’un inconnu. Éteindre son réveil par réflexe… et s’en mordre les doigts deux heures plus tard. Crever de sommeil au moment d’écrire un rapport emmerdant… et péter étrangement la forme dès que c’est fini. Tout ça… tout le monde connait.

Mais il est un type de réveil que Gordon venait de découvrir. Lui qui avait commencé à s’endormir sur sa chaise. L’adolescent avait pourtant toutes les raisons de garder les yeux grands ouverts ; c'était la fin du monde, quand même. Et le fils adoptif de Gero se souvenait bien que l'arrivée du Grand Faucheur avait été prophétisée par C-F pour dans “cinq petites minutes”.

Sauf que vingt épisodes plus tard… il ne s’était toujours rien passé… et Gordon n’avait pas dormi correctement depuis bien trois jours.

Oui, la fin du monde n’est pas ponctuelle. Mais lorsqu’elle vient… elle vient.

Et là… elle venait enfin d'arriver. À 19 heures 56 minutes et 34 secondes. Elle était venue comme une comète s’abattant sur Terre. L’inattendu effet ultrasonique ayant précédé l’explosion avait été si perçant que certains capteurs de la montre high-tech de l’adolescent mal coiffé avaient grillé, de la fumée noire s’en échappait déjà. Gordon quant à lui expérimentait au même moment le nouveau type de réveil…

Celui qui veut qu’on ait tellement sommeil… que même la fin du monde : osef.

Oui, l’espace de dix secondes… Gordon qui avait été jeté au sol par le choc… s’était recouché sur l’herbe verte ; comme on se recoucherait pour gratter encore quelques minutes de sommeil avant d’aller au travail. Bien sûr, ça ne dura pas… il cherchait simplement à retenir un papillon qui s’envolait au loin. Le sommeil le quittait à son grand désespoir ; parce qu’il était de plus en plus excité. Oui, excité comme une puce. La “comète” avait frappé la planète à seulement deux cent mètres de sa position. S’il se dépêchait… il serait le tout premier à poser le regard dessus, et réciproquement. Être aussi le premier à mourir était le prix de cette exclusivité. Prix qu’il trouvait plutôt bon marché.

Gordon récupéra ses lunettes correctrices ainsi que son portefeuille de capsules sur la table basse.

Il se redressa… et prit alors une grande bouffée d’air… l'étirant longuement, en continu… savourant chaque goutte des tous derniers instants de sa vie trop courte.

Il l’avait commencée seul… à l’orphelinat.

Il allait la terminer seul… au cœur de cette immense plaine verte.

La solitude lui noua violemment la gorge.

Pour la diluer, il descendit le fond de jus d’orange qui dormait dans son verre.

Les regrets qui germaient comme autant de mauvaises herbes dans son subconscient… il les piétinait avant qu’ils n’aient pu pousser jusqu’à sa conscience. C’était trop tard pour regretter, C-F était déjà parti. Le robot lui avait tendu la main ; l'adolescent n’avait pas su la saisir.

Il sourit… avant d’entamer un sprint exténuant, en direction du point d’atterrissage.

Il courrait en fermant les yeux, pour ne pas se “spoiler” le spectacle…

… Et lorsqu’il se devina être suffisamment près de la zone rouge… ouvrit les yeux. Première constatation : ici, le décor avait changé. L’herbe au sol était toujours verte. Mars et Vénus batifolaient toujours dans le ciel. Mais il y avait ce cratère en plus…

— Wa…… Waaaaaahhh !


Gordon ne s’était pas attendu à un cratère de cette dimension. Il avait imaginé un rayon d’une trentaine de mètres ; c’était quasiment dix fois ça qu’il avait sous les yeux. Le jeune freluquet se trouvait à quelques pas seulement du rebord ; et le centre du gouffre était parfaitement visible loin devant, en contrebas. Le nuage de poussière avait beau être gigantissime et très dense… il s’étirait à partir du bord à l'opposé de celui de Gordon ; et prenait accessoirement des formes semi-statiques presque artistiques.

Le petit d'homme retint soudain son souffle. Lorsque le silence s’était totalement abattu sur la vallée, il s’était rendu compte d’un bruit périodique provenant du gouffre. Un bruit qu’il assimila rapidement à des pas. La Chose sortait du cratère, dans sa direction ; l’adolescent en était persuadé… et déglutit. Il avait beau jouer au grand nihiliste, sur ce coup, son cœur battait très vite… et pas que d’excitation.

Il tendit l’oreille au maximum… bien aidé par le silence absolu qui régnait en maître sur cette immense plaine déserte. Les bruits de pas faisaient étrangement plus penser au son d’un doigt claquant sur une table en fer… qu’à l’éclat d’un poing s’abattant sur un pavé en béton. Gordon fut d’ailleurs surpris de réaliser qu’il n’entendait pas deux bruits de pas… mais quatre. Oui, c’était bien quatre foulées en rythme.

Alors… soit il y avait deux personne, soit il s’agissait d’un…… quadrupède ? Le Suprême Ange de la destruction, le Cavalier de l’apocalypse… La Chose… l’Exterminateur… El Diablo himself…… était-il un genre… d’animal ? Comme dans les gravures passées de mode… dépeignant les démons, au siècle dernier ? Gordon sursauta soudain… les oreilles de la créature dépassaient enfin du rebord du gouffre.

Et quelques instants plus tard… son museau… puis son corps entier.

Gordon se recula, de neuf pas.

Il détailla bientôt l’animal sous toutes les coutures. De longues oreilles pointues ; un museau effilé ; la bouche écumeuse ; les yeux rouges… noyés dans la folie furieuse… grands ouverts… et choqués ; des crocs aiguisés… qui crissaient de gauche à droite. Mais surtout…… surtout :

un gabarit……… ridicule.

Oui, ridicule. Façon haut comme trois pommes.

Tellement risible que Gordon trouva le courage de tutoyer la chose, qui ne méritait à ses yeux plus de majuscule à son nom.

— Euh… c’est une blague ?


Aucune réponse.
L’animal ne le regardait même pas.

Il semblait chercher quelque chose… et tournait la tête en sens inverse du crissement de ses dents, avec toujours ce même regard révulsé.

Gordon relança…

— Un…… Chihuahua ? T’es en train de me dire que “La Chose” est un…… petit…… chihuahua…… Rose ?!


Le chien en question tourna subitement la tête droit vers l'adolescent, en entendant les derniers mots de ce dernier. Gordon vit les yeux de l’animal se poser sur lui ; il vit ce regard d’égorgeur de chat s’agrandir encore et encore… et se gorger de sang. Les paupières du petit chien avaient presque disparu, au profit du regard traumatique qu’il posait désormais sur le fils adoptif de Gero.

Ce dernier ne comprit pas. Pourquoi ce soudain regard ? Qu’avait-il dit de si choquant, à l'instant ?

Il ne comprit vraiment pas. Néanmoins, et même sans trop deviner pourquoi, Gordon sut qu’il venait de prononcer ses dernières paroles. Il n’y en aurait pas d’autres après celles-là. Il se retint de fermer les yeux ; mourir les yeux fermés… c’était gâcher cet instant unique.

Il ne savait pas trop comment se comporter d’ailleurs, la mort c’était vraiment nouveau pour lui.

Presque grisant.
Presque.

Qu’est-on censé faire dans pareil cas ?
Devait-il avoir une dernière pensée pour son père ?
Quelle forme devait prendre cette pensée ?
Sincère ou complaisante ?
Gordon improvisa.
Va pour la complaisance…

Il lui pardonnait d’avoir essayé de le surnommer Goku, pour exorciser sa haine.
Il lui pardonnait de lui avoir fait rater certains épisodes de sa série préférée, parce qu’il y avait du foot au même moment.
Il lui pardonnait de lui avoir injecté un truc à dessein de le rendre incapable de fumer même une seule cigarette.
Il lui pardonnait de l’avoir un jour appelé Samir.
Il lui pardonnait d’avoir oublié son anniversaire, aujourd’hui.
Il lui pardonnait de l’avoir empêché de rencontrer ses géniteurs, lorsque Gordon les avait retrouvés sur internet.
Il lui pardonnait, de l’avoir trop aimé. Plus qu'il n'aurait pu lui rendre.


Plus qu'il n'aurait pu lui rendre…

Et là était justement le drame, la hantise de jeune lycéen, celle qui lui avait fait faire des nuits blanches à ne plus les compter. Gero l'avait aimé… tant et si bien qu'il l'avait rendu honteux ; honteux de n'être pas capable de l'aimer autant en retour. Gordon s'était rendu compte avoir le cœur trop étroit pour autant d'affection… entrante ou sortante. Il n'était pas aussi expressif, dans ses sentiments, que celui-là qui l'avait adopté. Il ne se connaissait même pas de sentiments si intenses que ça, dans l'absolu. Il était “plat” de nature, en tout et pour toute matière ; ce qui le rendait mal à l'aise en présence de personnes capables d'émotions fortes, ce qu'il n'était pas. Et justement, le fait de s'aligner durant toutes ces années sur l'intensité de l'affection de Gero, en exagérant ses propres élans émotifs, avait été un sacrifice permanent. D'aucuns avaient tendance à considérer qu'il n'y avait rien de pire au monde, rien de plus triste, rien de plus déchirant, qu'un amour vécu à sens unique. Mais Gordon, lui, savait l'autre côté du miroir potentiellement tout aussi déchirant. Et l'autre côté du miroir, c'était le fait de recevoir un violent “je t'aime” en pleine gueule ; sans pouvoir répondre par la même, du tac-à-tac, ou pas avec la même verve. Oh, une fois, bien sûr, on y survit. Mais dix fois… vingt fois… cent fois…… on en meurt.

Car l'amour tue. Mais ça Gero ne pouvait pas le savoir. Et Gordon lui pardonnait cela aussi. Comme tout le reste.

Oui, Il lui pardonnait, de l’avoir trop aimé ; plus qu'il n'aurait pu lui rendre.

Et tandis qu’il égrenait encore ses complaisances, les trois dernières choses que virent les yeux ouverts de Gordon furent : le regard fou et détraqué de l’animal braqué sur lui ; ce dernier se redressant maladroitement sur ses pattes arrières… et enfin :

ses mâchoires s’écartant pour laisser entendre sa voix démentielle.


Spoiler
— Yé né souiii pas roooooooooose !!!!!!!!!!!!



La tête du petit d'homme partit en fumée.

Une fumée dont on aurait juré qu'elle avait prit la forme d'un sourire libéré, l'espace d'un instant, avant d'être dispersée par le vent.

Au même moment, la voûte céleste s’écorchait anarchiquement, d’un pôle à l’autre de la Terre.

La gravité arbitraire — jusqu’ici cantonnée au ciel — coula aléatoirement l’un des six continents… comme une ancre dans l’océan. De l’autre côté du monde, un pays de l’Est se retrouva lui aussi écrasé sous une gravité — pour le coup, plusieurs fois inférieure en terme de « G » — mais largement suffisante pour aplatir les constructions d’un pays entier. Et c'est ainsi — en fonction des « G » aléatoires — que les dégâts passaient un peu partout dans le monde de “quasi-imperceptible” à “catastrophique”.

Loin de là — dans un pays battu par l’harmattan — un certain singe doré tombait lui aussi lourdement, sur le sable du désert, déséquilibré par la puissance du tremblement de terre s'étant fait l'écho du soudain pétage de plomb de l’Exterminateur.

Trunks — jusqu’ici aplati au sol — fut jeté en l’air par l’impact du singe tombant sur les fesses ; le métis atterrit finalement nulle part ailleurs qu’au creux de la paume, ouverte à plat, du même singe. Plus précisément : Trunks atterrit pile sur le ventre de Goten… qui gisait encore lui-même dans la main géante.

Le fils de Goku — du moins son corps — fut saisi d’un spasme, à la seconde où le fils unique de Végéta lui tomba dessus de tout son poids.

Trunks, qui s’était mordu la langue en s'écrasant sur Goten, respirait encore, malgré sa vue trouble ; malgré le liquide chaud qu’il sentait couler jusque dans son cou… et dans sa bouche. En état de choc… il ne se rendait toujours pas compte être affalé sur le ventre affaissé de son meilleur ami…

Trunks regrettait tellement… il regrettait tellement cette escapade avec Goten. Pourquoi n’était-il pas resté au lit ce matin ? Non… non il ne le voulait pas… il ne voulait pas être le dernier survivant d'entre eux deux. Il ne le méritait pas… et de toute façon il ne le voulait pas. Il n’avait plus d’avenir après ça. Non… tout ça c’était un cauchemar. Une hallucination.

Oui…… mais oui ! Pourquoi ne le réalisait-il que maintenant ? Tout ça… c’était trop gros pour être vrai, trop gros pour ne pas être un cauchemar. Le métis sourit fébrilement et se pinça la joue.

Rien ne se passa.

Ses yeux bleus se figèrent d’abord dans le néant ; et il se mit bientôt à pleurer.

Et tandis que les larmes abondaient sur ses joues rouge feu, le plus âgé des deux métis rassembla le peu de substance mentale qu’il lui restait, pour ensuite hurler, d’une voix déchirée, le nom de son cadet…… sans réponse.

Jusqu’à ce qu’à ce que Trunks réalise enfin…… que Goten se trouvait juste en dessous de lui.


Non…


Non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non…



Trunks secoua Goten. Il l’appela. Goten ne répondit pas.

Le fils de Végéta tenta alors par tous les moyens de débrancher son propre cerveau, au plus vite…
… pour fuir une certaine question ; celle-là même qui tentait une percée au niveau de sa conscience :


Spoiler
Qui a tué Goten ? Le singe ou moi ?



Trunks flirta avec la folie l’espace de deux secondes.

Cette question… cette seule question…… dont il n’aurait jamais la réponse… le tua. Il ne saurait jamais si Goten était déjà mort avant qu'il ne lui tombe dessus… ou si c’était justement cette chute qui avait été le coup de grâce.

Trunks cria ; si fort.

Et, dans cet insondable océan d’émotions grises, d’hypertrophie des sens, d’envolées des passions, d’aigreur innommable, de frustration indicible, de martèlements du poing mortifères… au cœur de tout ça, Trunks n’avait absolument aucune chance… de remarquer le changement de teinte qui subitement toucha ses pupilles et sa coiffure, dans une déflagration hors du temps, aveuglante, orageuse comme mille tonnerres simultanés……… et pourtant totalement noyée par ses larmes torrentielles.



~~~~~~~~


Cinq minutes plus tard, la zone était devenue totalement déserte.

Il n’y avait plus personne. Le cortège de sayens et de singes géants s’était éloigné vers le Nord. Trunks était parti, lui aussi.

Aussi, en ce vaste désert désolé, ne restait plus que le vent sec, qui soufflait et glissait lentement sur le sable, prenant appui sur les cactus et les petites pierres… se donnant ainsi l’allant nécessaire pour atteindre le cratère tombal de Vaals… dans lequel il s’engouffra. Le vent dépoussiéra un peu le corps sans vie… avant de repartir pour sa prochaine escale touristique : la gueule grande ouverte d’un animal crevé.

Il arriva à bon port et chassa ce qu’il put des mouches virevoltant au dessus de l’immense carcasse du singe éviscéré, cruellement démembré. Brutalisé au point qu’il n’était plus possible d’y débusquer — même à la loupe — un seul poil teinté d’or.

Les poils rouge sang, à contrario, s’étendaient à perte de vue.

Le vent entra par la bouche… ressortit par le ventre… et reprit sa flânerie.




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Vous aurez reconnu dans ce chapitre un autre fanart d'Abysse, toujours aussi magnifique. J'aime particulièrement le tablier de C-F, tout à fait représentatif de celui que l'on imaginais (en plus d'être super beau).
Abysse, merci encore, c'est franchement génial. :D

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Le fanart en taille originale


Sinon je prends la liberté de demander une dernière fois : Qui écoute les ost des chapitres ? :mrgreen:
Cogito Gero Sum[Terminée] : Fic en duo avec Omurah.
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Re: [fic en duo] Cogito Gero Sum

Messagepar Axaca le Dim Juil 24, 2016 21:21

Moi je les écoutes, et pour le coup GG, elle a collé à la seconde près à mon temps de lecture.

La scène ou les trois arrivent au KaioShinKai est juste épiC

Et le passage sur l'amour entre Gero et Gordon m'a fait pleuré. Sérieux les gars, vous assurez comme des bêtes sur ce chapitre.
"Que dites-vous ?... C'est inutile ?... Je le sais !
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Re: [fic en duo] Cogito Gero Sum

Messagepar Rebel O'Conner le Lun Juil 25, 2016 19:36

je veux pas trop avoir l'air de chipoter, mais...
La gravité arbitraire — jusqu’ici cantonnée au ciel — coula aléatoirement l’un des six continents… comme une ancre dans l’océan

dans le monde de Dragon Ball, y'a qu'un seul continent sur Terre.
Spoiler
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et plein d'iles.
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Re: [fic en duo] Cogito Gero Sum

Messagepar Paulemile le Lun Juil 25, 2016 21:11

Bon alors, Goku et Vegeta vont pouvoir se fighter ou non ?
Et Trunks, il servira à quoi à part buter des Oozarus qui se baladent ? :mrgreen:

Encore un choix osé pour El Diablo. Ca correspond bien au thème de la fic donc pourquoi pas. A ce stade, vous pouvez vous autoriser n'importe quoi en fait :lol:
Bon du coup, il reste 3 minutes avant la fin de l'omnivers et la Z-Team (plus ou moins) doit se débarrasser du chien rose et de Démigra. Allez, on y croit les gars :lol:

Pas mal tout le passage sur Gero. Enfin sur Gordon, mais qui sert de background à Gero.

Sinon pour l'histoire des musiques, j'avoue que je n'ai jamais écouté. D'une part, j'ai d'abord cru comme un abruti que c'était juste pour décorer. D'autre part, je lis souvent pendant le taf en scred. Chaud pour la musique, donc 8-)
Mais j'essaierai à l'occase
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Re: [fic en duo] Cogito Gero Sum

Messagepar omurah le Ven Juil 29, 2016 23:02

@ Axaca : thanks dude ! tu peux pas savoir comme ton commentaire fait plaisir :cry:

@ Rebel O Conner : t'inquiète, on aime les chipoteurs ^.^
En l'occurence, on peut feinter le problème en se disant qu'on est pas dans l'u7 du manga et que les changements mineurs ou majeurs, c'est à la pelle. Mais le plus simple reste encore d'éditer sur ce coup =p, c'est vite fait, juste une ligne à retaper. Je le ferai sous peu. Merci pour la remarque et d'avoir lu ^^

@ Paulemile :
Paulemile a écrit:Bon du coup, il reste 3 minutes avant la fin de l'omnivers et la Z-Team (plus ou moins) doit se débarrasser du chien rose et de Démigra. Allez, on y croit les gars :lol:

Lawl, j'aurais eu exactement la même réaction que toi en vrai :lol:
Merci pour ton commentaire by the way ! :mrgreen:


_________________________________________________________________


Chapitre 22 : Dix fois la taille de Jupiter


La fumée retombait ; le bus se consumait encore dans les flammes… que n'arrangeait pas la fournaise du désert. Aucun des passagers n'avait eu l’honneur de voir le visage de la faucheuse. Tout juste l'un d'entre eux eut-il entraperçu la faux… matérialisée par deux séries de crocs à travers une vitre. Puis Boom. Puis rien. Le chien assassin plissa le regard et sauta du capot calciné, fiché dans le sable brûlant. Le flou causé par les flammes rendait la vue trouble… mais il lui semblait bien voir, au loin, quelque chose s'approcher de sa position, en marchant.

Quelques instants plus tard… ce qui n'était jusqu’alors qu'une silhouette découpée en toile de fond, se précisait.
Un garçon à la chevelure dorée… mouillé de la tête à la pointe des chaussures, en passant par son regard embué.

Il marchait dignement. Mais le chien n'aurait pas été étonné de le voir dépasser sa position sans un regard pour lui, tant il semblait ici et en même temps ailleurs. Les flammes ne le dérangeaient pas, apparemment… elles s'infiltraient d'ailleurs à peine à travers son imperméable aura ; asséchant simplement l'eau de mer ainsi que le sang d'un certain singe géant… qui maculait ses vêtements citadins.

Trunks fixait L'Exterminateur d'un “regard” tout aussi humide. Et enfin, il s'arrêta. À quelques mètres de sa nouvelle cible.

— J'ai fini par te trouver. Pour la discrétion, tu repasseras.

— Et… qui es-tou ? souffla le chien à travers son accent marqué.

— Je te retourne la question.

— Yé soui ton pire cauchemar… petit, grogna l'animal en exhibant crocs et griffes.

— Je ne crois pas, non.

— As-tou seulement conscience du fossé entre toi et moi ?

— Qu'est-ce que tu veux ?

— Passer mes nerfs, rien de plous, grogna à nouveau le petit chien en se fendant d’un immense regard revolver.

— Ça tombe bien. Je suis là exactement pour la même raison.

Les deux monstres de puissance se faisaient face. L'un avec les yeux orientés vers le haut ; l'autre avec le “regard” posé vers le bas. L'un avec la frustration dans le blanc des yeux ; et les pupilles tremblant encore de la rage incommensurable d'avoir été piqué avec une aiguille ; l'autre, tellement submergé par ses émotions, qu’il n’avait même plus de pupilles dans lesquelles lire quoi que ce soit comme sentiment.

Deux monstres… mais aussi et surtout deux échelles de puissance. L’une relative… l’autre absolue.

Trunks se propulsa en avant avec un talent tel que son image resta délibérément imprimée sur sa position de départ, comme il avait vu faire… sur les bandes vidéo des archives du Tenkaichi Budokai. Le petit chien n'eut pas le temps de comprendre la chose ou d'opérer un complet mouvement de recul ; le poing du métis s'était déjà abattu sur son crâne. Le choc avait été si puissant que tous les brasiers autour s'étaient évaporés… et certains morceaux du bus éventré devraient désormais se chercher sur un rayon de plusieurs centaines de mètres. Trunks ramena son poing face à lui.

Poing en compote.

Le métis restait pourtant imperturbable comme un chêne et complètement insensible à tout ce qui se pouvait se passer, désormais. Il se contenta de se laisser glisser jusqu'au centre du cratère que son coup de poing avait formé, pour y rejoindre le chien.

Ce dernier n'avait pas bougé d'un centimètre et le fixait encore, sans réaction particulière. Il semblait attendre son tour.

Trunks, une fois au centre du cratère, ne chercha même pas à comprendre — il n'était pas dans l'état d'esprit pour — et posa simplement sa main la moins invalide sur la gueule du chien après avoir mis un genou au sol pour se mettre à son niveau.

Un bruit strident accompagna bientôt le rayonnement jaillissant de la paume blanchie du métis. Au bout de quelques secondes… le cratère tout entier était inondé de lumière ; une perle de lumière, comme une gigantesque bille blanche — lisse et ronde — à moitié enfoncée dans le sable. Et au centre de la bille se tenaient encore Trunks et le petit chien… momentanément privés de leur vue, mais pas de la parole…

— Tu ne réagis pas ? Tu te fous de qui ?

— Y'attends, souffla le chien, en dépit de la main du métis qui lui couvrait une partie de la gueule.

— Tu attends quoi ?

— Mon tour. Et ye te préviens… moi ye ne serai pas yentil. Alors ye te conseille de ne pas te retenir. Il n'y aura que deux round.

La perle de lumière s’enfonça encore un peu plus dans le sable et se densifia ; les reflets de sa paroi externe pouvaient faire penser à une bulle de savon. Et bientôt… la bulle éclata, dans une explosion sans commune mesure.

Trunks avait tiré à bout pourtant, en y mettant 100% de son énergie.

Quitte ou double. Il s'agissait là de la plus puissante attaque de KI qu'il n'ait jamais effectuée de toute sa vie… puisque c'était la première… et donc la seule. Il venait d'ailleurs de l'inventer sur le tas, en se regardant quasiment de l’extérieur.

Le métis bondit à la verticale, pour plusieurs dizaines de mètres, avant de subitement invoquer le nom de Kinto'un… qui vint alors se glisser sous ses pieds avant qu'il n'ait pu retomber au sol. Trunks faillit pourtant trébucher par dessus bord, tant il avait perdu en équilibre, du fait de la fatigue et des dégâts qu'il avait reçus… puisqu'ayant lui-même subi de plein fouet la répercussion de sa propre offensive. Certainement aurait-il pu garder un petit dixième de son énergie pour se protéger un minimum, mais il ne l'avait pas fait ; peut-être plus par paresse et déprime que par manque d'expérience.

Peut-être aussi dans l’espoir que la douleur lui eut réinsufflé la vie dans les yeux, et fait revenir ses pupilles.

Lorsqu'il eut retrouvé un semblant d'équilibre sur le nuage, Trunks — sanguinolent, mais n'ayant pas la patience d'attendre que la poussière retombe — effectua un ample mouvement du bras, générant une bourrasque qui balaya rapidement le terrain et découvrit l'immense puzzle de roche juste en dessous.

Le chien était toujours là ; un point rose perdu dans ce décor brun et apocalyptique. Il était encore et toujours dans la même position que précédemment. A un détail près. Cette fois son poil était légèrement roussi et une très fine coulée de sang sillonnait son front. Il faisait néanmoins craquer ses jointures… et s'apprêtait apparemment à bondir dans les airs, pour rejoindre le métis. Ce dernier se mit très calmement en garde. Certaines questions lui étaient venues à l'esprit. Il allait les poser, mais finalement…… la flemme reprit le dessus.

Si le deuxième coup avait laissé le chien parfaitement intact alors Trunks aurait déjà désactivé son état de super sayen et attendu la mort. Mais là, le relatif succès de son offensive l'obligeait à continuer le combat, un peu malgré lui. Une imperceptible complainte s'échappa de ses lèvres, tandis que le vent qui se levait lui insufflait quelques bribes d'énergie. La colère jusqu'ici anesthésiée par la fatigue, se réveilla alors un peu… pas d'elle-même, Trunks était trop abattu pour ça… et dut donc l'attiser mentalement, à travers sa propre aura, tout en slalomant entre les images trop dangereuses pour sa psyché instable, comme celles de Goten… son meilleur ami… qu'il avait tué… lui-même… sans le vouloir… et tout cela à cause de…

… À cause de lui.

Ce chien. Dont Trunks avait appris — de la bouche de Raël, sur l'île désormais ravagée de Kame House — que c'était précisément l'atterrissage sur le sol terrien… qui avait fait trembler les continents. Fait trembler les continents… et fait chuter le singe géant. Fait chuter le singe géant… et fait chuter Trunks…

… Sur le ventre de Goten.

Trunks s'était rendu à Kame House pour quémander un haricot à Krilin, pour Goten, qu'il tenait dans les bras, sans jamais vouloir accepter que le métis était déjà mort… et qu'un haricot, même magique, ne guérissait pas de la mort. Trunks était arrivé à bon port mais n'avait alors rien vu d'autre sur l'île qu'une maison démolie… et des corps charcutés. Écrabouillés comme autant de crêpes… par un pilon de gravité.

Le métis n'eut finalement pas trouvé les haricots qu'il était venu chercher. Il trouva Raël à la place ; le Cell Junior s'étant rendu à Kame House dans l'espoir d'y trouver C-18, pour la recruter ; tout comme Trunks, il ne trouva finalement pas ce qu'il était venu chercher ; et les deux garçons se partagèrent alors la même désillusion ; et le même choc émotionnel, quant au spectacle horrifique dont leurs pupilles n'arrivèrent bientôt plus à se détacher.

Mais autant ce spectacle générait-il de l'effroi, chez Raël… autant provoquait-il un sentiment d'une autre nature, chez Trunks. En deux mots…

Colère.

Noire.

Le fils de Végéta — désormais face à celui qu'il tenait pour responsable de tous ses malheurs — excita encore et encore cette colère qui venait de se réinviter en son âme ; augmentant proportionnellement le nombre de pointes ponctuant son aura solaire. Les traits de son visage se durcirent progressivement… lui laissant bientôt un air furieux, exacerbé par son absence de pupille. Son aura commençait légèrement à changer de couleur, passant progressivement du jaune souffre… à un jaune cobalt éclatant.

Le chien bondit dans une position grossière, rejetant sa tête en arrière en prévision d'un coup de boule. Trunks quant à lui — bien campé sur Kinto'un — armait calmement le poing de la vengeance. Le droit. La collision était imminente… tout s'était passé très, très vite. Beaucoup moins d'un quart de seconde. Pourtant, Trunks avait eu l'impression que la scène s'était déroulée horriblement lentement ; littéralement au ralenti.

Mais seulement pour ses yeux. Ses bras eux-mêmes bougeaient très lentement… tout comme les membres du chien. Trunks pouvait le voir… et rien de plus. Il ne pouvait pas calquer le temps de réaction de son corps sur celui de ses yeux. Et c'est toujours au ralenti qu'il vit la tête du chien atteindre son épaule. Ou plutôt : dépasser son épaule. Aussi étonnant que cela puisse paraître : le chien avait visé trop haut et manqué sa cible ; son front n'avait fouetté que le vide et son menton se trouvait donc au dessus de l'épaule de Trunks. Ce dernier ne se laissa pas griser par la surprise et profita de l’opportunité saugrenue…

… pour enfoncer le poing de la justice dans les entrailles d’El Diablo.

Le fils de Végéta ne manqua pas son coup, contrairement à ce à quoi il s'était attendu, pensant que le chien avait été victime d'un sort mystérieux qui l’aurait atteint, lui aussi, au moment de frapper.

Mais non, la charge s'était déroulée précisément comme prévu ; et le poing de Trunks traversait désormais l'estomac et la cage thoracique du chien… pour ressortir de l’autre côté — à travers le dos — dans une effusion de sang violet qu'accompagnait un craquement osseux d'autant plus sinistre qu'il résonnait très fort au cœur de l'étrange état de “bullet time” dans lequel baignait le métis. État qu'il savait ne pas venir de lui-même… c'était presque comme si… comme si quelqu'un, ailleurs, essayait de lui faciliter son combat…

Les yeux exorbités de l'Exterminateur rougirent au possible tandis que ses petites jambes battaient dans le vide, anarchiquement. Du sang s'écoulait de sa bouche ; il avait perdu sa langue. Trunks le projeta au sol en l'agrippant par la tête. Le chien s'écrasa dans un fracas démentiel, comme s'il avait lui-même accéléré son retour à la terre, afin d'augmenter les dégâts sur son propre corps.

Il se passait quelque chose de bizarre. Définitivement.

Ce chien était-il suicidaire ?

Il s'extirpait pourtant déjà des décombres. Sa silhouette n'était pas visible à travers les blocs de pierre et l’imperméable nuage de sable tourbillonnant. Mais son aura — qui venait subitement de se déclencher — signalait nettement sa position. Elle était rouge… et culminait bien à une vingtaine de mètres ; au moins au début… avant de se réduire et se densifier autour de lui dans un crépitement orageux portant en lévitation quantité de fragments de roches plus grands que Trunks lui-même. Ce dernier observait encore la scène, sans état d'âme…

… quand un cri démentiel et imprévu s'éleva dans l'air, en provenance de l'Exterminateur en contrebas.

— Démigraaaaa !!! Yé né mé laisserai yamé manipouléééééééé !!!!!!!

Une assourdissante quinte de toux, grasse et rouge, jaillit bientôt de la gorge d'El Diablo ; certainement due aux dégâts causés par le poing de la justice ; et soudain : l'aura du chien éclata de nouveau, se mêlant anarchiquement à la poussière, sur une centaine de mètres.

Trunks entamait une descente quand un nouvel événement inattendu le fit s'arrêter en suspension dans l'air. Le nuage de sable n'était toujours pas retombé… et la silhouette du petit chien était toujours hors de vue. Mais son aura pouvait encore se distinguer et se comportait…… bizarrement. Elle clignotait à travers le dense nuage du désert. Elle clignotait au rythme de…… de ses battements cardiaques.

Lesquels battements étaient étrangement audibles, résonant même dans tout le désert. Puissamment et à fréquence très soutenue…

— Arrrgghhh !

C'était le chien qui avait poussé ce cri. Bientôt suivi d'une autre série de grognements, caractéristiques des gros molosses en rogne… sur le point de mordre. Mais mordre quoi ? Le chien se mit subitement à aboyer. Trunks, perplexe… hésitait à s'approcher encore plus du sol.

Un aboiement cent fois plus marqué que les autres se jeta soudain dans l'atmosphère… et quelques instants plus tard… un nouveau battement de cœur assourdissant suivait. Quelques secondes filèrent avant que la même scène ne se reproduise à l’identique :

un aboiement surpuissant… et un battement de cœur en écho.

On eut dit la répétition en boucle du schéma voulant qu'un éclair soit toujours suivi par un coup de tonnerre.

Trunks décida soudain d'aller faire avancer le schmilblick à coups de tatane. Il sauta par dessus bord ; verrouilla mentalement la position de l'aura du chien à travers le nuage de sable… et — en un clin d'œil — se déporta sous le nez de ce dernier, pour lui flanquer un coup de pied dans la mâchoire ; lequel coup de pied résonna presque aussi fort que les battements de cœur de l'animal, à travers tout le désert.

C'était un coup vertical et le chien avait été propulsé loin au dessus du vortex de sable pour ensuite chuter et s’écraser au sol à plusieurs dizaines de mètres de là. Il fut bientôt rejoint par Trunks ; qui eut la surprise de le voir se rouler par terre… de douleur.

La douleur… ce chien la ressentait apparemment enfin. Pour une raison ou pour une autre… sa vulnérabilité à cet instant était clairement maximale et universellement historique. L'occasion était en or et il ne fallait surtout pas la laisser passer. Ce coup-ci, il n'y avait pas besoin d'un super sayen 3… ni même d'un super sayen 2. Un simple super sayen de niveau 1, comme Trunks, y suffirait largement.

Pourtant, en voyant cet animal apparemment maladif se rouler dans la poussière… le métis eut un pincement au cœur. Pas par pitié. Plutôt parce que cette vue lui rappelait sa douleur propre… et qu’il se retenait maintenant de se rouler lui aussi au sol. Il aurait tellement voulu échanger le pathétique supplice physique du chien contre la torture que subissait son esprit à lui. Et le chien aurait probablement lui aussi voulu switcher de douleur avec Trunks, trouvant celle du métis pathétique et théoriquement plus supportable. Le monde est mal fait.

Mais la nature, elle, est très bien faite.

Celle-là même qui gratifia soudain Trunks d’un déclic miraculeux. Le métis intériorisa alors instantanément sa propre douleur ; en fait son instinct de survie s'en était chargé à sa place, “conscient” du fait que c’était ça…… ou la mort par chagrin.

La colère et la souffrance avaient été cette fois beaucoup trop grandes ; beaucoup plus que ne laissaient penser les apparences ; et le corps du métis avait — par quelque mécanisme alchimique hérité de la nature infiniment plus savante et habile que l'homme — lancé la procédure “sauver le soldat Trunks”. Des verrous interdits avaient alors sauté à coups de hache métaphysique.

Et voilà que désormais, d'une seconde à l'autre, cette colère n'était plus un brasier qui le consumait de l'extérieur… mais un volcan silencieux, une pile de charbon vivifiant son être de l'intérieur. Son aura en témoignait. Elle lui brûlait la peau, avant, et dansait comme tant de flammes jaune cobalt rageuses et désordonnées. Elle se présentait désormais comme un écran de fumée, éthéré et pourtant plus charnu qu’un pyrocumulus.

Ses pupilles étaient d'ailleurs revenues comme par magie.

On aurait pu penser que par cela, elles signaient une baisse de son niveau. Non. C'était le contraire.

La nature avait ouvert des portes en lui. Des portes munies de groom qui allaient automatiquement les refermer d’ici quelques instants. Le temps d’une permission, frustrante comme une bande annonce, insolite comme un early-access… et exceptionnelle comme une clé Bêta. Une galante autorisation, pour Trunks, à simplement jeter un œil de l’autre côté des portes, suivie d’une gentille invitation à oublier ce qu’il y avait vu. En fait… il s'agissait précisément du même genre de permission que la nature daignait accorder à Gohan dans son enfance… à chaque fois qu'une violente émotion teintée de colère menaçait de le consumer de l'intérieur.

Trunks s'approcha du chien, à pas lents, précautionneux, tendant déjà sa main face à lui pour vaporiser cet ennemi dont il ne savait rien… et dont il ne voulait rien savoir. Un énième battement de cœur de l'animal avachi au sol fusa dans l'air. Ce battement-ci fut tellement puissant que le sol avait tremblé sous les pieds du métis… qui s'était arrêté l'espace d'une seconde… avant de reprendre sa marche.

L'omniscience faisait défaut à Trunks… autrement, cette même marche, il l'aurait plutôt reprise à reculons.
Et comme disait l'autre : “je ne sais pas où je vais mais si je le savais… je crois bien que je n'irais plus.”

Voilà bien une maxime que le métis aurait dû connaître ; et par cœur.

Un nouveau battement de cœur survint ; violent. Le chiwawa convulsa, en crachant du sang.

Trunks ne comprenait vraiment plus rien à l'apparent état de faiblesse du chien. Mais c’était parce qu'il cherchait vaguement l'explication au niveau des environs visibles et immédiats. Or, la réponse se trouvait ailleurs, hors de vue. Elle se trouvait à des kilomètres de là, loin sous terre. Cette réponse prenait la forme d'un cocon organique, plongé dans le noir des abysses ; un énorme cocon, qui luisait de toutes ses alvéoles à chaque battement de cœur du chien. Un cocon qui produisait lui-même ce bruit de cœur battant et sinistre, à chaque fois qu'il brillait de cette lumière rose bonbon.

Trunks s'arrêta à cinq mètres de la bête au sol et tendit la main, décochant un Kikoha massif qui heurta le chien de plein fouet ; ce dernier relâcha un jappement déchirant… tout en s'envolant sur une poignée de mètres… pour retomber un peu plus loin, meurtri et fumant.


Mais vivant.


En fait… Trunks se rendit rapidement compte qu'il ne lui avait rien fait. C'était autre chose qui emmerdait le chien… pas lui.
Le métis n'en démordit pas pour autant et avala la distance avant de tirer à nouveau en direction de l'animal au sol.

La scène précédente se répéta alors : le chien s'envola comme une canette sur laquelle on aurait tiré avec un revolver. La “canette” atterrit à nouveau quelques mètres plus loin. Et Trunks réalisa finalement qu'il tirait avec des balles en éponge… sur une canette en titane.

Un nouveau battement de cœur — le douzième — fit à nouveau frémir le sol du désert ; le métis porta cette fois les mains au niveau de sa hanche droite, imitant la position qu'il avait déjà vue être effectuée par son meilleur ami maintenant décédé. Une lueur bleutée naquit rapidement au creux des doigts rougis du métis. Le chien de son côté réagissait enfin… en dressant à son tour l'un des orteils de sa patte gauche. Trunks s'étonna pourtant de ce que l’animal ne le visait pas lui… mais le ciel. Lui, il l'ignorait toujours ; toujours et totalement.

Ce n’est pas Trunks qui allait s'en plaindre. Lorsqu'il se rendit compte qu'il était libre de faire ce qu'il voulait… le métis laissa son aura s'embraser entièrement et balayer le sable de partout… ; bien décidé à prendre tout le temps de charger un Kaméhaméha plus que parfait.

La lueur bleue grossit… et grossit encore, sertissant sa chevelure d'or de sublimes reflets azur.

L'adolescent commençait à trembler ; et ses pieds… à s'enfoncer dans le sol sous le poids de la charge cosmique, floutant même les environs.

D’ailleurs, L'Exterminateur voyait flou — moins du fait du Kaméhaméha naissant que de son propre état critique ; son doigt vacillait. Il n'était pas sûr de pouvoir viser correctement. Ses yeux parcouraient le ciel, croisant diverses esquisses de différentes couleurs, lesquelles représentaient les innombrables planètes de l'Orangeraie. Son regard passait d'une esquisse à l'autre… à la recherche de la planète idéale, à savoir : l’éléphant dans le couloir ; celui qu'il n'aurait aucune chance de rater même dans son état. Et bientôt… ses yeux rencontrèrent Jupiter le grand.

Le Kaméhaméha x10 malformé de Trunks s'abattit sur lui à cet instant précis…

… l'envoyant fendre les airs et inondant son regard d'une lumière blanche toute mystique. Teintée de mort.
Ce même Kaméhaméha qui, contre toute attente, déposa bel et bien El Diablo comme une fleur fragile sur le fil du rasoir de la vie…

Son cœur, soudain, ne battait plus.
Toute la chair de sa tête avait été arrachée par l'attaque de Trunks. Son crâne blanc craie respirait pour la première fois l’air frais du dehors.

La question n’était même plus de savoir si El Diablo allait mourir…… mais simplement de quoi.

La toute bête secousse de l’atterrissage au sol ?
Ou la prochaine attaque cardiaque virtuelle de l’ennemi inconnu, si tant est qu’elle l’attrape au vol ?

Un détail cela dit : le doigt d’El Diablo avait déjà été rigidement tendu en direction de Jupiter, avant le départ de l’attaque de Trunks ; et — mu par quelque résidu de réflexe moteur post-mortem — ce même doigt se rétracta subitement en forme de “crochet”.

Trunks tomba alors des nues… et son regard hésita entre l’option de suivre la chute libre de l'animal et celle d'observer le spectacle hallucinant qui avait soudain eu cours dans le ciel, à trois heures. Le métis fit trois pas en arrière, par reflexe… tandis que ses yeux s'agrandissaient en s’arrondissant. Jupiter venait de…… de s'atrophier comme une pomme déshydratée… ou comme un papier froissé puis roulé en boule.

Et deux secondes plus tard… la réputée plus grande planète du système solaire tombait en morceaux… lesquels partirent tous en fumée noire… avant d'atteindre l'atmosphère terrestre. L'ouïe de Trunks fut happée par le bruit qu'avait fait le chien en s'écrasant au sol ; et pourtant… il avait beau se faire violence pour regarder ailleurs… le métis n'arrivait toujours pas à détacher son regard du ciel… cherchant encore à s’expliquer la situation. Il lui suffirait pourtant de poser les yeux sur le chien pour comprendre ; mais il ne le savait pas encore. Cela ne tarda pas néanmoins. Au bout de quelques instants… le fils de Bulma parvint à se forcer et reporta son attention sur la zone d'atterrissage forcé de l’Exterminateur.

Il s'y rendit en quelques bonds mal assurés. Un nouveau cratère et des blocs de roche déstructurés ; jusque là, rien d'étonnant. Quelques pipelines avaient sauté, plongeant toute la zone sous une pluie noire, épaisse et angoissante. Rien d’étonnant non plus. Par contre… le nuage de sable n'était pas assez dense pour dissimuler l'aura de la créature…… apparemment remise sur pieds.

Trunks n'y comprenait plus rien…… le cœur du chien avait redémarré ; sa tête était-elle redevenue comme neuve, elle aussi ?

Cette énergie rouge était aussi impressionnante qu'au tout début. Non… plus ; ce n'était même pas comparable. Les crépitements du sable tourbillonnant — grillé par cette aura incendiaire — étaient assourdissants. Et cette même aura s'approchait lentement du métis.

Ce dernier ne recula pas. Il était assez intelligent pour entrevoir l’inutilité d’une telle opération. Charger un nouveau Kaméhaméha était pareillement inutile. Le métis n’avait donc plus qu’une option : temporiser…… en attendant que survienne un autre de ces battements de cœur… qui avaient apparemment le bon goût d'être de son côté… et les moyens de mettre El Diablo K.O.

Trunks avait déjà compté : ces battements survenaient à peu près toutes les six secondes. Et six secondes, ça passe vite.

Ou pas. Winter en savait quelque chose.

Quand l’écran de fumée ambiant se dissipa enfin totalement, le fils de Végéta put avoir El Diablo en visuel…… et écarquilla soudain les yeux, reculant instinctivement de quelques pas… malgré lui. Qu'est-ce que c'était que ça ?


Qu'est-ce que c'était que ça ?


Ce chien n'avait plus rien d'un chihuahua rose haut comme trois pommes. Sa fourrure était rouge et la distinction entre ses poils et son aura était difficile à faire. Il était beaucoup plus grand que Trunks. Ses canines faisaient bien la longueur des bras du métis, aiguisées comme une centaine de sabres. Ses yeux jetaient des flammes et du froid… son expression faciale avait de quoi traumatiser à vie. Il était très pataudement redressé sur ses pattes arrière… singeant l'homme. Ses pupilles étaient proprement choquantes… son sourire carnassier aussi.

Trunks n'envisagea même pas un seul quart de secondes d'aller se frotter à…… à ça.
Non, même pas un quart de seconde. Il recula encore de quelques pas… bouche bée ; ses doigts tremblaient… comme son regard.

L'Exterminateur quant à lui souriait… et s'enorgueillissait d'être enfin revenu au sommet de la chaîne alimentaire universelle.

Et son sourire s'évanouit en un battement de cil lorsqu'il fut soudain violemment flanqué sur les deux genoux, par un nouveau et terrible battement de cœur ; qui cette fois fit tellement trembler le sol… que Trunks lui-même en trébucha.

Du sourire à la consternation… le chien était passé. Et le doute s'immisça dans son esprit.


Était-il vraiment au sommet de la chaîne alimentaire universelle ?


Trunks, encore prosterné au sol, se mit soudain à sourire jaune… lorsque leurs regards s'étaient croisés.

Le chien ne releva pas. Il y avait plus urgent. Il venait de maigrir de quelques dizaines de kilogrammes et ses crocs avaient aussi perdu un bon paquet de centimètres. Il orienta un doigt — devenu ersatz d’index depuis sa métamorphose — en direction du ciel… et son regard se mit en quête d'un nouveau met consistant. Vénus trainait bien dans le coin, mais c’était un amuse-bouche à côté de Jupiter. Mars : c'était pire. Même pas un bonbon. Il s’en désintéressa, quoi que la couleur caramel le fit hésiter. Détruire le Soleil n’était pas non plus une option, trop compliqué et surtout le chaos qui suivrait dans l’Orangeraie — puis sur l’infinie table de billard qu'était l'univers — serait ingérable, même pour lui.

Le fils de Bulma — pour mettre des bâtons dans les roues du Dieu de la Destruction — décocha un Kikoha en direction de l’index dressé.

Le chien ne l'avait pas oublié.

Sa patte gauche était déjà tendue vers le métis et lui avait renvoyé la balle de KI d’un seul kiaï. Trunks amortit en catastrophe ladite balle et caracola en arrière sur plusieurs dizaines de mètres ; tandis que la sphère se perdait dans les nuages.

El Diablo de son côté se mit soudain à écarquiller totalement les yeux lorsque son regard tomba, par le plus grand des hasards, sur une planète arc-en-ciel qu'il n'avait absolument pas remarquée jusqu'ici… et qui pourtant faisait bien dix fois la taille de Jupiter !

L'Exterminateur sourit d'une oreille à l'autre tout en essayant de canaliser les tremblements de son corps essoufflé, pour pouvoir verrouiller correctement ladite planète arc-en-ciel.

Il compta jusqu'à trois…

… et tira.
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Re: [fic en duo] Cogito Gero Sum

Messagepar omurah le Mar Août 09, 2016 7:52

Yo !

C23 incoming :)
Qui devait être posté par Max mais connexion temporairement HS, donc omumu dépanne =)

Et au fait, le dernier mot de cette fic est officiellement posé, donc vous en aurez la fin aussi certainement que je vais me faire un café juste après avoir posté le chapitre ci-dessous =p


_______________________________________________

Chapitre 23 : Buu


L'Exterminateur sourit d'une oreille à l'autre tout en essayant de canaliser les tremblements de son corps essoufflé, pour pouvoir verrouiller correctement la planète arc-en-ciel.

Il compta jusqu'à trois…

… et tira.

Par le plus grand des malheurs… c'est pile cet instant qu'avait choisi le nouveau battement de cœur pour venir le frapper. La pulsation avait évidemment fait trembler son doigt et lui avait fait rater sa cible. Il haletait bruyamment… tout en posant les deux poings en appui au sol pour ne pas perdre l'équilibre. Il ne voulait pas croire que le timing de cette attaque ait pu être hasardeux… et tapa du poing sur la roche.

Son corps — suite à la dernière pulsation cardiaque — avait à nouveau perdu de sa superbe. Sur tous les plans ; de l'aura à la longueur des griffes en passant par le gabarit. Il tremblait encore… mais finit par relever la tête et se remettre debout. Son index s'orienta à nouveau vers le ciel.

L'avantage — pour El Diablo — de ces attaques virtuelles, tenait en ceci qu’elles avaient apparemment un “cooldown” et ne pouvaient l’atteindre que sur un certain intervalle de temps ; autrement dit : entre deux attaques, il avait le champ libre ; mais il fallait faire vite. La prochaine charge le rendrait peut-être assez vulnérable pour faire les affaires du petit garçon d'à côté ; qui le regardait encore d'un air patient… mais avide, attendant son tour, ironiquement.

L'Exterminateur devait aller au plus urgent… et Trunks le savait très bien. D’où le sourire placardé sur le visage de ce dernier.

L'astre fut enfin verrouillé mais — au moment où le chien au pelage non plus rose mais rouge s'apprêtait à consommer la planète arc-en-ciel pour de bon — un nouveau battement cardiaque le renvoya sur les genoux, endommageant ses rotules au passage. Ses yeux s'agrandirent sous l'effet de la colère et de l'incompréhension. Ça n'avait pas de sens… ça ne faisait pas six secondes complètes… ce dernier battement était arrivé…… en avance. Le chien n'eut même pas le temps de s'en plaindre… qu'une nouvelle pulsation cardiaque résonna dans le désert.


Et puis une autre…

Et une autre…

Et une dernière pour la route…


Le chien aux yeux révulsés et au corps vibrant fiévreusement fut saisi à la gorge par une panique encore plus grande que celle qui l'avait étreint au moment de son réveil en catastrophe quelques années plus tôt. Son regard passa instantanément de la crainte lucide à la folie irrationnelle ; celle-là même qui le poussa à la bêtise de soudain s'arracher le cœur… dans un hurlement à en rendre folles les âmes sensibles.

El Diablo le tenait bientôt dans sa main droite… le précieux organe vital. Il s'en était défaussé sans trop réfléchir. Et désormais… sa bouée de secours tenait à la seule idée de compenser cette perte vitale par une maîtrise bouddhique de sa respiration ; couplée au souffle de Brahma ; comme palliatif temporaire et approximatif, en attendant. Sa constitution unique lui permettait cet excès, cette petite folie.

Et alors… il attendit. Il attendit de voir si cet acte avait été la bonne solution. Plus de cœur… plus de battement de cœur… et plus de siphonage éhonté. Ça se tenait en théorie. Restait à valider dans la pratique. Quelques secondes s'écoulèrent… sans plus d'événement notable… sinon que le sourire placardé sur le visage de Trunks avait disparu, cédant à un air circonspect et interrogateur.

Le chien — satisfait de la tournure des événements — verrouilla, à nouveau et empressement, la planète arc-en-ciel.

Cette fois… il put enfin la détruire et en absorber l'essence sans encombre.

Son ombre s'allongea alors progressivement au sol… jusqu'à englober Trunks et au-delà. Ce dernier leva progressivement les yeux — des yeux catastrophés — suivant la croissance exponentielle que subissait le corps du chien, à vue d'œil. Une myriade de losanges osseux parcourait ses mollets, et certaines parties du reste de son corps, tandis que l’iris de ses yeux avait entièrement viré au noir d'encre, strié de bleu ; sa taille ne cessait d'augmenter… et ses avant-bras disproportionnés obligeaient les deux poings au bout à rejoindre lourdement le sol.

Ce qui lui servait de boîte crânienne — mêlé à son cou — faisait désormais la taille d'un véhicule familial au bas mot.

Et soudain……… le processus s'inversa totalement.

Le chien perdit d'un claquement de doigt — ou plutôt d’un battement de cœur — un bon tiers de ses acquis.
Ce yoyo entre évolution et involution plongeait Trunks dans une infinie confusion. Mais confus… le chien l'était bien plus.

Son cœur battait encore dans sa main droite… et pourtant… il venait à nouveau de subir l'une de ces satanées attaques virtuelles dont il ne parvenait pas à déterminer l'origine. Ce n'était apparemment pas le garçon devant lui qui en était responsable… mais cette seule information ne l'avançait en rien.

Le pire étant que — qui que soit l'être qui le siphonnait — ce dernier avait désormais amassé assez d'énergie noire pour le faire paniquer, lui, El Diablo. C’était tout simplement irréel… le torrent noir était censé être impalpable pour le commun de l’univers. Sa captation revenait à vouloir emprisonner du vent entre ses doigts. Et pourtant… quelqu’un quelque part y arrivait. Ce qui était d’autant plus dramatique pour El Diablo qu'aucune solution ne se présentait à son esprit… pour endiguer la “saignée”. Si ça continuait ainsi… il allait se faire sucer jusqu'à l'os.

Loin du désert tombal qui accueillait l'Exterminateur et Trunks… le cocon de Buu brillait encore, suite à la dernière absorption de l'énergie divine et singulière du chiwawa légendaire. Une dense fumée colorée — rose et noir — commença à jaillir des orifices prévus à cet effet ; et bientôt — dans un claquement sonnant le glas des jours heureux — les deux moitiés du cocon s'affaissèrent enfin… libérant l'être au-delà de toute légende.

La fumée noire se condensa rapidement au creux de la caverne… sitôt enveloppée par la fumée rose… et bientôt, un humanoïde mono couleur et bien formé s'étirait dans le vide comme un chat, avec un air froid et austère… bientôt remplacé par un sourire mauvais et des yeux en virgule, paradoxalement plus glaçants encore. La gomme rose entreprit alors de se libérer de sa prison de pénombre et de roche…


… Pour aller saluer ses nouveaux amis.



~~~~~~~~


Trunks s'était remis sur ses deux jambes et toisait El Diablo du regard.
Ce dernier par contre l'ignorait encore et toujours. Leurs yeux s'étaient tout juste croisés une fois, hasardeusement, et rien de plus.

Le métis hésitait encore à faire exploser son aura pour réengager le combat. Mais à quoi bon ? Il se demandait en fait s'il ne serait pas plus sage d'attendre que le drôle de yoyo — auquel le chien était apparemment soumis — ne porte ce dernier à ses plus bas niveaux. Mais le problème d'attendre ainsi… c'était qu'El Diablo pouvait aussi en profiter pour retrouver ses couleurs en s’attaquant aux astres dans le ciel.

En l'état actuel des choses… Trunks ne se sentait certainement pas de taille à l'affronter. Malgré le fait que le chien ne soit à vue de nez plus qu'à 40% du niveau maximal auquel il était monté jusqu'ici. Le métis se demandait s'il ne devrait pas tenter de faire sauter les planètes de l'Orangeraie pour couper les vivres de l’Exterminateur. Mais cette option n'était pas jouable. El Diablo avait une manière bien particulière de “nettoyer la table sans salir”. Trunks, lui, s'il faisait sauter l’Orangeraie de front, ferait exploser la Terre par ricochet.

Tout bien pesé, les options du métis n'étaient pas bien resplendissantes. La meilleure pour l'instant restait quand même celle d'empêcher El Diablo de taper dans le self-service suspendu au dessus de leurs têtes. Oui… mais comment ? Trunks réfléchissait à cent à l'heure…

Il réfléchissait si intensément… qu'il n'avait toujours pas remarqué la présence de Buu ; qui était arrivé sur les lieux depuis longtemps. Trunks avait de toute façon peu de chances de sentir sa présence sans se retourner puisque l’énergie divine absorbée par le Djinn camouflait peu ou prou sa propre aura primaire. El Diablo et Buu se dévisageaient silencieusement. L'un avec un air tendu comme une corde à linge…

… l'autre avec un sourire enfantin, léger comme une plume.

La frustration du chien se lisait sur ses veines saillantes.

De voir que celui qui le mangeait de l'intérieur… osait se présenter à lui ; et n'était guère plus qu'une vulgaire créature rose bonbon, fragile, menue — voire maigre — petite, peu ingénue et grossièrement violente… là où lui n’était ni plus ni moins que l'incarnation de la Destruction, dans le plus pur et noble sens du terme. Qu'un tel être l'ait confondu avec son garde-manger était impardonnable. Inqualifiable même.

Et soudain… sa mémoire lui revint. Non… cet être n'était pas n'importe qui. C'était……… Buu. Oui. Le Buu. Il ne l’avait pas immédiatement reconnu parce que la dernière fois qu’il l’avait vu… Buu ne ressemblait pas à ça. Il l’avait connu plus gros, plus grand… plus tout en fait.

Plus que jamais… l'issue de cet affrontement était incertaine. El Diablo le savait. Il se demandait si Buu l'avait reconnu… difficile à savoir ; le petit démon rose souriait… mais son expression faciale ne laissait pas vraiment transpirer d'éclats d'ingéniosité particulièrement éblouissants. S'il était doué d'intelligence… alors Buu le cachait très bien. Son sourire s'élargit d’ailleurs… tandis qu'il écartait bras et jambes.

Trunks vit soudain une ombre s'allonger au sol… ce qui l'extirpa de sa transe analytique.

Cette ombre ne pouvait pas appartenir à El Diablo… puisqu'El Diablo était juste en face de lui. C'était d'autant plus étonnant que l'ombre en question avait pourtant bien l'allure d'El Diablo. Trunks sentait une énergie irrégulière dans son dos… tandis que le chiwawa qui se trouvait face à lui n'en dégageait tout simplement pas. Le métis pivota sur lui-même et eut la surprise de tomber sur un nouveau chien en tout point identique à celui qu'il venait tout juste de quitter des yeux. A ceci près que le nouveau venu était rose… là où El Diablo était rouge.

Le nouveau chien lui fit soudain un signe de l'index… l'air de dire “ramène-toi”.

Le sang de Trunks ne fit qu'un tour… mais il se calma en réalisant que ce n'était pas à lui que le nouveau chien s'adressait… mais à El Diablo, qui se trouvait dans son dos. C'était évident… Trunks n'intéressait personne ici. C'était à peine si sa présence était remarquée.

— À quoi est-ce que tou joues, Buu ? Pourquoi est-ce que tou prend la même apparence que moi ? siffla El Diablo de sa voix caverneuse.

Pour seule réponse, Le Djinn se fendit d'un fou rire, sans s'arrêter, tout en tapant violemment des poings sur son torse.

Les deux chiens humanoïdes s'élevèrent bientôt majestueusement au dessus de la tête de Trunks ; et lorsque ce dernier réalisa que le combat allait s'engager trop près de lui… fit vrombir son aura et fusa en un battement de cil dans une direction arbitraire… pour échapper au rayon du début de la rixe. Le fils de Bulma se retrouva en une demi-seconde à mille lieux de là. Et lorsqu'il freina en se retournant… sa surprise fut complète ; le combat avait non seulement déjà commencé… mais était même très avancé.

En un clin d’œil, le décor avait déjà changé du tout au tout… et se voyait torturé dans tous les sens.

L’apocalypse reliait le ciel et la terre. Les explosions de Ki et autres bangs supersoniques se multipliaient à une vitesse telle… qu'ils furent bientôt tous homogénéisés sous la forme d'une aberration extrêmement localisée : un tourbillon rouge, rose et jaune… symbolisant respectivement El Diablo, Buu et enfin leurs diverses attaques. Tous les éclats de voix et autres déflagrations s'échappant du tourbillon avaient aussi été uniformisés en un immense rugissement cyclique… et puissant à en faire saigner des oreilles.

Seul le bruit d’un battement de cœur s’était — à un moment — nettement détaché de la mélasse sonore pourtant hurleuse. Du reste, Trunks savait que s'il plongeait un doigt charnu dans ce tourbillon de son et de lumière opaque… ce serait pour n'en récupérer que l'os. Rentrer dans la mêlée n'effleurait même pas son esprit. Il n'y voyait que du feu… et serait d'ailleurs bien incapable de différencier El Diablo de Buu ; ils se ressemblaient trop, et la frontière entre le rose et le rouge était trop imprécise, vu leurs déplacements proprement impossibles à suivre.

Et soudain… un paramètre de l'équation — que tous avaient oublié — se déversa dans cette zone du désert, pour se rappeler aux mémoires. Ce paramètre jeta ses pieds de géant dans le plat irréaliste, sans prévenir personne, à la grande stupéfaction de Trunks.

Ce paramètre, c'était la gravité.

Une “poche” de gravité venait à l'instant-même — et sous le regard médusé du métis — de s'abattre sur le tourbillon rouge, rose et jaune.

L'effet qui en découla fut alors pour le moins sidérant.

Buu et El Diablo, de par leur niveau aberrant, n'avaient toujours pas cessé de se battre. Pourtant… Trunks n'osait même pas imaginer la quantité de “G” qui venait de leur tomber dessus… pour être ainsi capable de forcer ces deux monstres à s'étriper désormais littéralement au ralenti, dans une débauche de chorégraphie et de style, que pouvaient maintenant pleinement embrasser les yeux du métis… qui jusqu'ici n'arrivait pas plus à suivre le déroulement du combat… que s'il s'était agi d'un film russe sous-titré en coréen.

Buu et El Diablo quant à eux galéraient. Oui, ils galéraient. C'était clair et net aux yeux de Trunks.

Et c'est à peu près la dernière chose qu'il vit… puisqu’il fut lui aussi soudain plaqué au sol, comme si le ciel lui était tombé sur la tête. Cette même-tête qui se détacha du tronc du métis, sous la violence de l'impact. Au même moment… plusieurs autres plaques de cette gravité surréelle aux relents magiques s'abattirent bientôt sur toute la surface du désert d'Ogbi. Une kyrielle de plaques aléatoirement grandes ou petites ; légères ou très… très lourdes ; transformant toute la zone, sur un kilomètre carré, en un gigantesque damier improbable… et hasardeusement mortel pour quiconque oserait y pénétrer ou l’arpenter.



~~~~~~~~


Démigra avait chaud… malgré le fait qu'il s'était débarrassé de sa tunique… et même de son débardeur ; se retrouvant depuis lors torse nu, au beau milieu du Kaioshinkaï devenu fournaise depuis sa dislocation. Oui, Démigra crevait de chaud ; et de jalousie… eu égard aux quatre individus qui lui faisaient face à l'instant, et dont les organismes semblaient à même d'ajuster leur température interne. Du moins pour trois d'entre eux… à savoir : Cell, Winter et C-F. Gohan quant à lui devait certainement avoir au moins aussi chaud que Démigra… sinon beaucoup plus, vu le lourd attirail de sport dont le métis était encore affublé.

— Gohan, tu ne voudrais pas retirer ton survêt' décathlon s'il te plait ? Tu me donnes chaud rien qu'à te regarder !

— …


Aucune réponse… ni de Son Gohan ni des autres. Les quatre défenseurs de l'univers se tenaient cois, alignés à l'horizontale et espacés entre eux d'environ un mètre chacun. Ils se trouvaient en outre à cinq mètres seulement de la position de l'Archidémon… qui se devinait embrigadé dans un imminent combat à 1 contre 4. Imminent seulement, vu qu'il n'avait pas encore été engagé. Les deux camps se jaugeaient toujours ; se défiaient sans mots, juste avec les yeux… pour l'instant. Pourtant Démigra fuyait parfois les regards qui lui étaient adressés.

Il les fuyait, non par crainte, mais simplement pour jeter occasionnellement quelques coups d'œil à la montre qu'il avait au poignet. Une montre qu'il avait invoquée dès son retour au Kaioshinkaï et qui avait la même utilité que la boule de cristal du doyen ; à savoir : surveiller tout ce que l'on voulait, à la seule force de la pensée. Et justement… Démigra était actuellement plus intéressé par ce qui se passait sur Terre que par les quatre mousquetaires qui lui faisaient face. Et sur Terre… il se passait quelque chose qui ne plaisait pas du tout à l'Archidémon : le doyen était visiblement en train d'essayer de réveiller Goku et Végéta. Or… en voyant cela, Démigra n'avait évidemment pas manqué d'anticiper le retour… non pas de Gogeta… mais de Végéto !

La naissance de Végéto était la pire des choses qui pouvait arriver pour l'Archidémon ; pire encore que la présence d'El Diablo… qui se faisait d'ailleurs victimiser par Buu aux dernières nouvelles. Démigra s'en assura en switchant l'image pour avoir en visuel le combat du Djinn et du Dieu de la Destruction ; et comme l'Archidémon venait de le penser : El Diablo était déjà à ramasser à la petite cuillère. Buu lui mordait présentement dans le mollet comme on mordrait dans un gigot de bœuf. Et ce mollet n'était visiblement déjà plus celui d'un immense cerbère… mais bien celui d'un chien de taille moyenne… voire petite. Buu siphonnait El Diablo depuis le début de leur combat… et ne s'arrêterait probablement que lorsque le chien serait aussi fin qu'un brin de paille. En attendant… cela ne réglait toujours pas le problème “Végéto”.

C'est alors que Démigra eut une idée ; une idée qui le fit passablement sourire. Sourire qui n'échappa pas à certains. L'Archidémon mit quant à lui sa pensée à exécution et approcha sa montre de sa bouche, comme pour parler dedans… ce qu'il fit d'ailleurs… et ses mots ne furent entendus par personne d'autre que lui-même…

Laisse donc le cabot tranquille, il n'y a rien d'amusant à tirer sur une ambulance.
Laisse-moi plutôt te filer une adresse… où tu trouveras vraiment de quoi t'amuser.


Démigra éloigna alors ses lèvres de la montre, avec l'assurance que les mots qu'il venait de prononcer avaient bien atteint leur destination, à savoir : le subconscient de Buu. Et il n'y avait pas de subconscient plus influençable que celui de Buu… dans tous l'univers. L'Archidémon, sûr de son coup, éteignit alors sa montre… sachant qu'il n'aurait probablement pas le temps d'y jeter de nouveaux coups d'œil une fois le combat commencé.

Son combat…

Démigra reporta alors son attention sur le quatuor qui réclamait sa tête au bout d'une pique.

— Désolé de vous avoir fait attendre, gentlemen ! fit l'Archidémon en leur souriant tout en ouvrant grand les bras, l'air de dire “je suis tout à vous maintenant… ” et déclarant ainsi, solennellement, la chasse au Démigra : ouverte.

Pour toute réponse…

Cell rendit au démon une moue outrée.
C-F…… un regard neutre.
Gohan…… un crachat.
Winter…… un sourire.

Et sur ces dernières discourtoisies, sourire compris, tout le monde — jusqu'ici immobile — se déracina enfin ; d'un même essor si synchrone que les cinq pas résonnèrent comme un seul dans tout l'univers ; les deux camps s'avancèrent alors lentement l'un vers l'autre ; Démigra : avec les bras toujours ouverts et accueillants ; les quatre élus de la Providence : avec les poings bien fermés… avides de sang impur.
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