[fic en duo] Cogito Gero Sum

Faîtes-nous partager votre fibre littéraire en écrivant votre propre histoire mettant en scène les personnages de Dragon Ball et, pourquoi pas, de nouveaux ! Seules les fanfictions textes figurent ici.

Toi, oui toi, vénéré lecteur, vénérée lectrice, ton avis global sur CGS nous intéresse !

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Re: [fic en duo] Cogito Gero Sum

Messagepar Mystic_Joh le Mar Août 30, 2016 12:30

Ayé j'ai tout lu ! Mes voisins du dessus on déjà fait des gros pavés alors je vais juste résumer mon ressenti en une seule phrase... C'est génial p*tin !
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Re: [fic en duo] Cogito Gero Sum

Messagepar Paulemile le Mer Août 31, 2016 9:17

Yep, c'est génial.
Le truc qui m'a mis sur le cul, c'est Vegeto qui sert juste de sous-fifre, à se taper avec El Diablo et Buu tandis que les vrais sont contre Demigra. Fallait oser :lol: Encore une fois, pari réussi.
Bien aimé la référence au fermier Jerry aussi.
Tout le monde est en train de crever, sinon. Malgré tout, je vous fais confiance pour nous livrer un final de toute beauté. Aucun doute là-dessus 8-)
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Re: [fic en duo] Cogito Gero Sum

Messagepar omurah le Mer Août 31, 2016 16:20

xela26 a écrit:Encore une fois bravo ! Je sais pas trop quoi dire de bien constructif à part qu en à peine 30 chapitres, cette fic s est imposée comme une référence et rejoint le podium des incontournables à lire sur le forum. Rien que pour ça, respect !

Merci ! :D
Franchement si on nous avait dit que nous recevrions un jour un commentaire de cette teneur, quand nous postions le chapitre 1, nous aurions certainement ri Max et moi, à se demander si c'était bien de CGS qu'on parlait. Je me souviens encore quand nous en étions à nous dire que le chapitre 1 resterait une bonne semaine ou deux sans l'ombre d'un commentaire, mais qu'il ne fallait absolument pas que ça nous décourage.
On aurait continué, avec ou sans commentaires. Mais recevoir des encouragements comme les tiens...... je te fais pas de dessin :)

niicfromlozane a écrit:Ben c'est malade. Comme d'hab. Vous êtes vraiment doués.

Et toi très efficace pour nous donner un big sentiment d'allégresse, en une seule phrase :cry:
Et surtout, merci d'encore nous lire, au bout d'une trentaine de chap, et dieu sait qu'il y en a eu des longs/indigestes (coucou flashback n°3)

niicfromlozane a écrit:Y en a vraiment des tonnes, des métaphores aussi tripées que drôles et évocatives. Vous êtes vraiment très forts, pour ça.

C'est toujours le pied, pour nous, de jouer un peu avec le texte :)
Et encore plus le pied quand tu apposes ton seal of approval ! o/ :D

Mystic_Joh a écrit:Ayé j'ai tout lu ! Mes voisins du dessus on déjà fait des gros pavés alors je vais juste résumer mon ressenti en une seule phrase... C'est génial p*tin !

Omg, MJ sur le topic !
Merci de nous faire l'honneur d'un commentaire, et ravi de voir que tu aimes cte fic *-*

Paulemile a écrit:Yep, c'est génial.

C'est vraiment cool à lire, ça, surtout en fin de fic, parce que ça témoigne du fait - me semble-t-il - que si nous avons pu écoper - à raison - de certains cartons jaunes tout au long de l'aventure, on aura su échapper au carton rouge !

Paulemile a écrit:Le truc qui m'a mis sur le cul, c'est Vegeto qui sert juste de sous-fifre, à se taper avec El Diablo et Buu tandis que les vrais sont contre Demigra. Fallait oser :lol: Encore une fois, pari réussi.

Yay ! C'est totalement ça en plus xD

Paulemile a écrit:Bien aimé la référence au fermier Jerry aussi.

Ce chapitre n'a existé que pour cette référence :P

Paulemile a écrit:Tout le monde est en train de crever, sinon. Malgré tout, je vous fais confiance pour nous livrer un final de toute beauté. Aucun doute là-dessus 8-)

*Maxurah croise les doigts et heavybreathise*


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Chapitre 27 : comme un premier lundi de septembre



Démigra assista à un véritable spectacle son et lumière ; lequel feu d'artifice tirait sa source chez un certain Winter, revenu au faîte de sa gloire. Le nihilien lustré — sinon luisant — avait grandi ; guéri ; embelli ; sous le nez bientôt morveux de l'Archidémon. Quelques bribes de secondes seulement avaient suffi au survivant de Cold 444 — étincelant désormais de mille feux — pour être miraculeusement capable de se remettre debout tout seul. Une goutte de sueur coula le long de la tempe de l'alter-égo de Shinki juste avant qu’un poing supersonique n'explose sur sa face, si fort que ledit poing s'autodétruisit dans le même temps, sans pour autant arracher la moindre grimace suppliciée au nihilien blanc. La douleur n'eut même pas encore atteint son système nerveux que Démigra se vit propulsé dans les airs, tourbillonnant comme une boule de flipper.

Tout à sa voltige, il s'étonna d'avoir le crâne encore en un seul morceau.
Les immortels lui répétaient souvent qu'il avait la tête dure ; c'était peut-être vrai, en fin de compte.

Toujours était-il que Winter, au vu des ses propriétés singulières, pouvait se permettre de s'automutiler en plein combat et n'allait apparemment pas s'en priver. Démigra le savait du reste assez expérimenté pour faire jouer absolument tous ses avantages comparatifs tout en anticipant tout ce qu'il pouvait de ceux adverses, sans aucun laisser-aller. L'Archidémon voulut desserrer les dents histoire d'y aller de son propre commentaire, mais n'eut pas cette latitude. Winter l'avait déjà rejoint dans les nuages, pour lui coller une pichenette assassine sur chaque point vital, en l'espace d'un battement de cil ; drapé dans un calme olympien.

Le souffle totalement court-circuité, Démigra parvint, il ne savait trop comment lui-même, à murmurer quelques mots magiques abscons qui le téléportèrent à courte distance, hors de portée du démon blanc. Winter s'orienta immédiatement vers la nouvelle position de l'Archidémon et marqua alors une expression passablement surprise en constatant la distance ridicule à laquelle l'autre s'était rendu.

— Bon. Apparemment, tu n'as plus assez de “carburant magique” pour accomplir les grands miracles que tu nous servais au tout début du combat. Il ne te reste visiblement plus que les petits tours de passe-passe…

— Apparemment, oui, souffla Démigra, encore haletant. Le combat contre Cell m’aura desservi plus que je n'aurais pensé. Je le soupçonne d'ailleurs de m'avoir glissé un somnifère dans le mollet. Ça ne se voit pas là mais je ne tiens plus debout.

— J'avais remarqué, ne t'inquiète pas.

— Je sais…… je sais bien…

— Si je te casse les dents - ce que j'ai bien l'intention de faire - tu ne pourras plus répondre. Alors je te pose la question maintenant.

— Pourquoi je fais tout ça ?

— Oui.

— Franchement…… je ne sais même plus.

— …

— Mais ça n'a plus aucune importance maintenant, n'est-ce pas ?

— Non… ça n'a plus aucune importance, admit doucement Winter, en détachant passablement son attention de l'Archidémon pour ensuite chercher Gero du regard, en contrebas.

— … Qu'est-ce que tu lui veux ? lança bientôt l'alter-égo de Shinki, moyennement curieux.

— T'occupe, répondit vaguement Winter, sans détacher son regard du plancher des vaches qu'il surplombait encore d'une bonne cinquantaine de mètres.


L'Archidémon ne détachait quant à lui toujours pas ses pupilles dorées du démon blanc… qui, bien que n'en donnant pas l'air, chargeait en son for intérieur une frappe de plasma sans précédent. Une frappe cosmique dont Démigra savait très bien qu'elle lui était destinée, expressément.

Et tandis que Winter baladait encore tranquillement son regard ci et là du champ de bataille, à la recherche du père adoptif de Gordon, l'administrateur en chef de la mana esquissait un petit sourire plus affolé qu'assuré… au constat alarmant que l’air ambiant se réchauffait et s'électrifiait au galop, sous le coup de l'imminente charge de plasma qui se cuisinait encore. Les plus petits cailloux s’envolaient déjà rejoindre la stratosphère, hormis ceux qui entraient dans le périmètre de Winter ; ceux-là explosaient en plein vol. Démigra cligna une fois des yeux et le nihilien deux fois millénaire n'était soudain plus à trois mètres de là. Il flottait pile en face du rouquin et lui avait posé les deux mains à plat sur la poitrine.

— Un dernier trait d'esprit, pour la postérité ? lâcha bientôt Winter, dans un sourire glacial, tandis que ses mains non moins frigorifiques s'illuminaient sur le torse nu de l'Archidémon.

— Tu parles trop…

— Adieu ! hurla le nihilien, immuablement et manifestement passionné par la mort ; son irrépressible sourire en témoignait ô combien.


Démigra avala sa salive et se retint de fermer les yeux, tout comme il avait vu Gordon se retenir de le faire.




Rien.
Il ne s'était toujours rien passé au bout d'une dizaine de secondes.
Démigra — qui jusqu'ici fixait le vide — plongea bientôt ses yeux dorés dans ceux — amarante — de Winter.

Le doré et l'amarante se croisèrent alors, longuement.
Le doré se dilatait au fil des secondes, noyé dans l'incompréhension la plus totale.
L'amarante se mit quant à lui à greloter dans tous les sens, pataugeant dans la même incompréhension.

Et soudain, l'amarante cesse de trembler. Il se fige totalement. L'incompréhension n'est plus.
Il se met alors à rétrécir, à s'amoindrir, encore et encore, à mesure que lumière se fait.

Spoiler
L’empereur généra un bouclier extrêmement solide, anticipant la charge de la brute spartiate, qui n’en méritait clairement pas autant. Mais chat échaudé craint l’eau froide. Winter eut d’ailleurs irrationnellement peur au dernier instant, juste avant que le poing du sayen ne s’abatte sur la paroi de sa sphère vert pomme. Il recula avec ce-même bouclier, sur plusieurs dizaines de mètres.

Le sayen qui n’avait frappé que le vide — sans rien comprendre à l’inconcevable vitesse de son adversaire — poussa un hurlement de frustration démesuré et se rua à nouveau de toutes ses forces en direction de son insaisissable proie.

Et lorsque son poing fut encore une fois à un cheveu de s’abattre sur le bouclier, le sayen mourut, lui aussi sans rien comprendre, sinon qu’une ombre venue du ciel s’était élargie sous ses pieds… juste avant que le noir éternel ne s’abatte sur son esprit.

En réalité, il avait été enfoncé sous terre par le vaisseau télékinétiquement aiguisé de Winter, qui retenait jusqu’ici l’appareil en suspension dans l’air, par l'esprit, et venait de s’en servir pour abattre la brute sans avoir à gaspiller son Ki.

Gaspiller, même la plus petite gouttelette de Ki…… l'empereur en était devenu totalement, viscéralement… incapable, depuis sa bêtise d’avoir dilapidé toute son énergie dans une seule et unique attaque, pensant tuer Gohan sur le coup.

Même le bouclier qui l’entourait présentement n’était pas composé de KI brut mais d’énergie magnétique et psychique. Winter porta la main au vaisseau ; qu’il avait fait s’écraser presque en douceur, pour éviter de l’abîmer plus qu’il ne l’était déjà. Il se plaça ensuite entre l’embarcation et le reste des sayens, avant de faire repartir l’appareil vers les hauteurs… pour lui éviter une balle perdue.

Winter ne s’intéressa même pas aux deux nouveaux challengers ; il contemplait sa main, les yeux grands ouverts et les pupilles tremblantes. Il ne pouvait vraiment plus utiliser le KI. Un blocage mental l’en dissuadait à chaque fois qu’il essayait. La raclée qu’il s’était prise cinq ans plus tôt l’avait trop marqué.




Le doré et l'amarante croisent encore le fer.

Le doré et l'amarante ne se contentent plus de se dilater… de greloter… ou de trembler.

Maintenant : ils parlent ; ils s'expriment.

Le doré dit “non ?!” quand l'amarante dit “non !”
Le même mot, oui ; mais le doré l'a prononcé en souriant quand l'amarante l'a proféré en s'étouffant.

Bientôt, le doré et l'amarante ne se contentent plus simplement de soliloquer.

Maintenant : ils conversent.

Le doré demande pourquoi.
L'amarante ne répond pas.
Le doré comprend alors tout seul… et rit.
L'amarante comprend que le doré a compris… et supplie.
Le doré ne répond pas. Pas encore. Il dévore.
L'amarante se consume, il s'humilie.

Et enfin, le doré répond.

Il répond non merci.

Et alors — en une fraction de seconde — ce fut terminé.

Le bras gauche du démon roux s’enfonçait — jusqu’au coude — dans le torse du démon blanc comme neige, lui arrachant le cœur par le dos.

— Dommage Winter, tu as vraiment choisi le mauvais moment pour bugger. À peu de chose près, j’y laissais toutes mes plumes, félicita Démigra, plus que souriant.

— …

— Un dernier trait d'esprit, pour la postérité ?


Pour toute réponse, le dernier des nihiliens agrippa subitement — des deux mains — le bras de la divinité incréée ; bras toujours enfoncé dans sa poitrine ; bras à la pointe duquel battait encore bruyamment son plus précieux organe. Quelque épais filet de sang s'engageait déjà sur ses lèvres blanches, quand Winter releva la tête, les yeux striés de rouge vif ; des yeux meurtris… mais déterminés.

— Je suis… peut-être… incapable… d’attaquer… mais… mon corps vient… de perdre toute son intégrité… alors même… qu’il est devenu une usine à plasma ambulante. Tu sais ce que ça signifie… ?

— Heh ?! Attends, quoi ?! Tu n’oserais pas ! C'est quoi ce coup de Kingslayer ?! C'est pas du Winter ça ! Qu'est-ce qui te prend bordel ?! s’écria Démigra en tentant enfin de se dégager, résolument affolé.

— Me sacrifier, hein ? Hun…… dans tous les cas, je meurs. Alors, tant qu'à faire…

— Et ton honneur de duelliste tu en fais quoi ?! Tu as été battu à la régulière, tu ne peux pas faire ça, Winter !

— Ça ne me fait pas plus plaisir qu'à toi, figure-toi. Je ne suis pas en train de me venger, là, tu sais.

— Alors relâche-moi !

— Non.

— Et pourquoi pas ?!

— Parce que j'ai une dette envers quelqu'un, souffla péniblement le nihilien… qui crachait toujours plus de sang par dessus bord — dans le vide — comme qui se serait fait extraire une rangée de molaires, chez l'arracheur de dents. Et je ne peux pas me permettre de quitter ce monde comme un voleur… sans effacer la note. Mon nom en serait sali à jamais. Je ne tolère pas ça. Rien de personnel.


Démigra ne daigna même pas répondre, cette fois ; il se contenta de tirer toujours plus fort sur son bras gauche, tout en hurlements, tout en hystérie ; ce qui n'eut d'autre effet que celui d'écourter d'autant son espérance de vie… puisque Winter s'agaça de la scène au plus haut point. S'il y avait bien une chose que le survivant de Cold 444 détestait encore plus que la mauvaise bière c'était les scénettes d'hystérie. Partant de là, il s'empressa d'écourter les événements, pour ne plus avoir à souffrir des cris de plus en plus tympanisants de l'Archidémon. Winter se laissa envahir par l'électricité, et le plasma latent, qui ne demandaient qu'à remonter à la surface de son être ; son corps se mit alors à vibrer de plus en plus fort, devenant toujours plus chaud ; bientôt brûlant. De sa bouche ne tarda pas à s'écouler, en plus du sang, quelque sorte de lave brillante et fumante, tandis que de petits bangs se faisaient déjà jour dans le périmètre ceinturant les deux démons ; toujours plus fréquemment ; toujours plus près du centre.

—Tu sais… Chill s’était tranché le bras…

— Lââââche-mooooiiii !! rugit subitement Démigra, comme un fauve aux abois — à en écorcher le ciel — avant d’être totalement englouti dans l’explosion cataclysmique qui plomba le Kaioshinkaï d'or diluvien, serti d'ombres et de lumières… par milliards.




~~~~~~~~~~~~~~~~



Gero fut une nouvelle fois soufflé à terre, alors même qu’il venait à peine de se relever. Il laboura le sol sur une bonne centaine de mètres, ricocha par trois fois sur un lac — d'une rive à l'autre — et poursuivit sa débandade endiablée jusqu'à s'écraser dans les branches duvetées d'un immense arbre déraciné. Sa combinaison avait une fois de plus amorti 99% des chocs et le vieil homme n'eut que trop peu de peine à se remettre de son “voyage”.

Bientôt debout — et pris de démangeaisons oculaires — il se frotta vigoureusement les yeux, quand bien même savait-il qu'il ne fallait surtout pas faire ça. Il le fit quand même ; ce qui n'arrangea rien. La lumière passait toujours aussi péniblement à travers sa rétine, et son mal de crâne lui crevait le plafond au point qu'il fut tenté, par trois fois, de se décapsuler la tête.

Au-delà de ça, il ne voyait plus Démigra. Ni Winter.

Son esprit cartésien, mathématique ; cet esprit capable d’effectuer — pour peu qu'il eut déjà été fouetté par un bon café — une multiplication à six chiffres, de tête ; cet esprit-là mena bien vite Gero à l’affreuse vérité : il avait tué Winter.

L'explosion qui venait d'avoir lieu était sans appel et prouvait bien — aux yeux de Gero — qu'il s'était finalement trompé de bouton et avait activé la bombe que sa paranoïa lui avait intimé de construire, dans le seul but de se sentir supérieur aux monstres millénaires, du haut de ses ridicules 80 ans. Dans le seul but de faire rayonner la suprématie de la science sur la force brute ; la victoire de l'homme mortel sur diables et démons nés de la cuisse de Jupiter. Du pur chauvinisme en somme, voilà tout. Oui, ce n'était ni plus ni moins que le chauvinisme du vieux surdoué qui avait offert la mort, sur un plateau, à la personne qui lui ressemblait peut-être le plus dans l’univers : cet autre imbécile, rongé par les mêmes maux de l'âme.

Voilà.

Encore une fois, le vieux avait tout fait foirer.

Gero, planté comme un arbre au beau milieu de nulle part, se mit bientôt à applaudir, acide, amer. Il applaudit… lentement… longuement… seul… pour lui-même. Lui, la dernière personne encore debout sur cette terre ravagée dont le silence tombal et absolu n'était plus perturbé que par l'écho de ses applaudissements, aussi lents et lourds qu'interminables. Lui — Gero — qui par ces mêmes applaudissements s'autoproclamait enfin plus grand de tous les connards qu'il ait jamais rencontré de toute sa propre vie.

Chacun de ces applaudissements lui vrillait le cerveau mieux qu'avec une perceuse. Mais il y tenait.

En réalité, étant donné l'intensité indicible de son mal de crâne, le plus petit bruit tenait de l'explosion nucléaire, dans sa tête. Alors un applaudissement…

Pourtant il continua.

Il continua d'applaudir, encore…… et encore.

Sa tête siffle, encore… et encore… en réponse.

Il continue, pourtant, lentement mais sûrement… à taper dans ses mains.

Et sa tête siffle, et siffle, et siffle… comme une bouilloire sur le feu…… une bouilloire sur le point d'éclater.

Il continue.

Il ne s'arrête pas.

Il ne s'arrêtera pas.

Il ne s'arrêtera plus.



~~~~~~~~~~~~~~~~



Gero s'arrête.

Non pas pour s'éviter la mort la plus stupide qui soit mais parce qu'un bruit étranger le pousse à s'arrêter.

Ses applaudissements à lui cessent alors. Pourtant les applaudissements, eux, continuent.

Quelqu'un…

Quelqu'un d'autre s'était joint à ses applaudissements…
Ce même quelqu'un qui applaudissait encore alors même que Gero, lui, s'était déjà arrêté.

Oui, les mains fripées du vieux retraité ne battaient plus ; mais son cœur n'avait pas manqué de prendre le relai, tandis qu'Hiéronimus se demandait encore s'il n'avait pas des hallucinations auditives. Qui pouvait bien être en train d'applaudir comme ça ? Se pourrait-il qu'il y ait un autre miraculé dans les environs en dehors de lui-même ?

Gero ferma les yeux et se concentra. Trois secondes plus tard… il avait approximativement repéré — à l'ouïe — l'endroit d'où provenaient ces applaudissements. C'était tout près ; à moins de trente mètres de sa position. Plus précisément : derrière le gros rocher le plus proche en partant vers l'Est. Le seul rocher encore debout dans les environs ; rocher calciné et fiché dans le sol à la manière d'un menhir.

Et il y avait quelqu'un derrière ce menhir.

Gero, mû par la curiosité, se déracina enfin, et s'avança vers l'Est. Il fit trois pas et chuta lourdement, au quatrième, dans un cri de douleur pathétique. Hiéronimus se roula bientôt au sol comme un cochon dans la boue, tout en se demandant d'où lui venait cette douleur généralisée ; aussi soudaine que vive. L'âge ? Venait-il d'être terrassé par l'âge au mauvais moment ? Ou alors sa fracture au coccyx refaisait-elle des sienne ? Ou encore sa combinaison n'avait-elle finalement pas absorbé 99% des chocs comme elle était supposée le faire ?

La réponse était simple : c'était tout cela en même temps. Tout.

Gero jura… et se mit bientôt à ramper comme un ver… vers l'Est. Toujours vers l'Est.



~~~~~~~~~~~~~~~~







Il ne sut jamais combien de temps lui avait pris la traversée.

Une minute ?
Une heure ?
Une demi-journée ?
Une journée entière ?

Gero n'avait pas faim, donc la quatrième option pouvait être oubliée. Du reste, peu importait, finalement. Tout ce qui comptait au fond c'était qu'il avait enfin parcouru la trentaine de mètres qui le séparait du rocher. Les applaudissements n'avaient toujours pas cessé ; et Gero contournait encore laborieusement ce bloc de pierre finalement beaucoup trop large pour le peu de forces qu'il lui restait dans les avant-bras, sur lesquels il força néanmoins pour se traîner jusque devant…


… lui-même.


Gero eut un haut le cœur.





L'arroseur arrosé ?




Non.
Quelque chose ne collait pas avec cette hypothèse…

La personne qui applaudissait mécaniquement depuis tout ce temps — et qu'Hiéronimus avait enfin sous les yeux — n'était, certes, autre que lui-même. La même moustache. Les mêmes rides. La même combinaison déchirée aux mêmes endroits. Mais il y avait aussi la même boue sous les avant-bras, comme si cette personne avait elle aussi rampé sang et eau pour se traîner jusqu'ici. Ce à quoi s'ajoutaient le même air aussi blasé que ravagé ; le même regard cadavéreux ; les mêmes veines proéminentes sur le front, caractérisant son mal de crâne recrudescent ; le même rythme d'applaudissement : lent, lourd, interminable.

C'était lui. Pas un autre lui type marionnettiste tapi dans l'ombre mais le lui à l'instant T de maintenant tout de suite.

Le temps ne suspendit pas son cours, cette fois ; il s'étira. Une seconde en valut mille. Et deux jours plus tard, Gero trouva enfin le courage de desserrer les dents pour poser la question dont il redoutait la réponse autant qu'il l'avait déjà devinée, la veille, sans avoir trouvé jusqu'alors la force de chercher confirmation.

La réponse vint avant la question, finalement.

— Je suis toi, souffla l'autre, en cessant enfin d'applaudir, pour ensuite dévisager son voisin.

— Quand tu dis “moi”…… tu veux dire…

— Oui. La folie t'a rendu visite. Il fallait bien que ça arrive tôt ou tard.

— …

— Un café ?


Aurait-il été debout que Gero aux jambes défaillantes serait tombé au sol de tout son poids pour s'y laisser mourir en gémissant. Mais il gisait déjà au sol et n'avait plus une larme en réserve ; il les avait déjà toutes épuisées en apprenant de la bouche de Shenron qu'il ne reverrait plus jamais sa famille. Aussi, sa seule réaction, cette fois, fut d'afficher sur son visage un air aussi affligé que suppliant ; l'air de dire “et……… merde…” ; l'air de demander “c'est arrivé quand ça, exactement ?” ; l'air qu'aurait prit d'aucun apprenant qu'il avait raté le Bac d'un point ; l'air qu'aurait prit qui apprenant qu'on lui avait collé 360 ans de prison ferme quand bien même son espérance de vie ne dépassait pas les 90 ans.

Le temps fila… et Gero se redressa finalement un peu sur ses bras ; il s'adossa bientôt au menhir poussiéreux, en silence. Un silence qui perdura pour deux journées encore, jusqu'à ce que sa voix éraillée se jette enfin, au soir du deuxième jour, dans l'atmosphère brûlante et viciée du Kaioshinkaï.


— Oui, sans sucre.



~~~~~~~~~~~~~~~~



— … Qu'est-ce que c'est que ça ?

— Un café. Sans sucre, comme tu viens de me le demander. Pourquoi ?

— La tasse…

— Quoi… la tasse ?

— Celle que tu me tends là.

— Oui, quoi… ?

— …

— Mon bras commence à fatiguer, alors tu le prends ce café ou pas ?

— Tu n'es pas moi.

— …

— Je ne remplis jamais mes tasses de café au delà du milieu. Elles ne sont jamais plus qu'à moitié pleines sinon je ne les finis pas parce que le café refroidit entretemps. Et toi tu viens de remplir cette tasse - déjà très grande - à ras bord.

— …

— Donc tu n'es pas moi ! termina Gero, en sautant apparemment sur la première pseudo-justification venue ; en fait… la seule qui lui offrait une raison d'y croire encore un peu ; une raison de s'éloigner subitement de sa copie, à coups de reins, son dos frottant contre la pierre raboteuse.

La copie du vieux Hiéronimus ne broncha pas et se contenta de porter la tasse de café à ses propres lèvres, sur un air éminemment neutre, tout en continuant d'observer la maladroite échappée de la version originale qui s'arrêta d'ailleurs de bouger juste avant d'avoir pu creuser une distance de sécurité de trois mètres. Gero s'appuya lourdement contre le menhir, en s'agrippant subitement la poitrine, apparemment aussi essoufflé que s'il avait fait le 100 mètres.

— Tu vas te tuer tout seul, si tu continues de forcer. Reviens à côté de moi. Dans ton état tu ne peux plus aller bien loin.

— Crève ! haleta le vieux retraité, tandis que son dos refusait obstinément de se décoller de la paroi rocheuse, par manque d'allant.

— Reviens. Regarde comme on est bien là…, allez…, viens……, viens…, regarde tout ce qu'on peut faire, ironisa la copie, en se fendant enfin du sourire que s'étouffait jusqu'ici, après une nouvelle petite gorgée de café.

— Qui… qui es-tu ?

— À ton avis ?

— …

— …

— Démigra ?

— Bravo Holmes.

— …

— Non sérieusement, reviens. Je ne suis plus en état de te faire quoi que ce soit, là. Même une coccinelle pourrait me mettre K.O facile. Et de toute façon qu'est-ce que tu as encore à perdre à cette heure-ci, franchement ? Ramène tes fesses, qu'on discute un peu.

— …

— Personne ne viendra plus te chercher ici, tu sais. Il ne reste plus que nous. On est à des années-lumière de la Terre et mon petit doigt me souffle que Kibito est mort depuis peu. Donc il ne reste plus que toi et moi, jusqu'à ce que la mort nous sépare.

— C'est moi qui t'ai dit que j'avais envie de rentrer chez moi ?

— …

— Plus personne ne m'attend là-bas à cette heure… sinon mon bilan de vie… qui guette impatiemment la seconde où je pousserais la porte d'entrée… pour me sauter au visage sans un bonjour.

— Parfait ! Tu ne verras donc pas d'inconvénient à rester encore un peu ? Ne t'inquiète pas, je ne te retiendrai pas très longtemps. Vu l'état désolant dans lequel je me trouve… je crois bien que je vais tirer ma révérence avant toi, si ça peut te permettre de te sentir un peu mieux…

— … Co… comment ça l'état désolant dans lequel tu te tr…


Gero s'arrêta net, pris de court par la soudaine dissipation de l'illusion d'optique dont il avait été victime sans le savoir. Non, il n'avait pas su. Il savait, maintenant. Et la réalité lui sautait enfin aux yeux, toute crue. Le Démon en charpie — au teint blafard au possible — avait perdu une jambe ; et son bras droit ressemblait plus à une merguez oubliée sur le barbecue qu’à un membre normalement constitué. Oui, Démigra n'avait pas menti sur ce coup ; même Gero aurait sans doute été capable de l’achever s'il ne tombait pas déjà lui-même en morceaux.

Peut-être même le pouvait-il encore, malgré son état ?
Terminer toute cette histoire à mains nues, à la barbare.

Il n’en fit rien. La vengeance, Gero avait décidé de rayer ce mot de son vocabulaire. Ce mot qui avait ruiné sa vie et celle de tous ses proches dans la foulée. Hiéronimus se traîna près de la divinité aux mille et un noms, et regagna bientôt sa position d'avant : épaule contre épaule, dos contre pierre, avachis. Gero décousit alors le fil coordonnant son esprit et s'en servit pour se coudre la bouche ; puis resta là… simplement là… perdu dans le flot dorénavant désarticulé de ses pensées informes. Démigra, au contraire, était apparemment d'humeur à discuter pluie et beau temps.

— Alors, quoi de neuf docteur ?

— …

— Match nul, donc ?

— …

Peine perdue et salive gaspillée. Gero n'était pas d'humeur à ça.

Démigra comprit que le vieil homme avait tantôt prononcé son tout dernier mot de toute cette histoire, et qu'il n'y en aurait plus d'autre jusqu'au point final. Oui, le démon finit par comprendre… et se suffit alors de sourire fébrilement, en haussant les épaules ; il attendit alors simplement, en silence, que la mort s'en vienne décider qui des deux lascars prendre en premier.

Et pour passer le temps d'ici-là…

Démigra jeta un vague coup d'œil à sa montre Hello Kitty. Sa vue était trop brouillée par ses 40° de fièvre… pour lui permettre de déchiffrer correctement ce qu'il y avait d'affiché ; mais il lui sembla bien avoir lu “230 tgcm”. Il aurait cru plus, comme d'habitude. En même temps, il avait gaspillé le peu de mana qu'il lui restait… et ce dans le seul but de s'amuser à tromper l'œil de Gero, pour lui faire croire qu'il était devenu fou à lier. Encore que “gaspillé” ne soit pas le bon terme. Parce que ce “gaspillage” là valait quand même le coup. Il valait totalement le coup même, se persuada l'Archidémon, en se mettant bientôt à glousser de la tête qu'avait tirée Gero en se rencontrant lui-même derrière le rocher.

Lorsqu'il eut fini de rire de bon cœur tout seul dans son coin, entre lui et lui, Démigra entreprit enfin d'utiliser ce qu'il lui restait de tgcm… en vue de leur permettre — à tous les deux — de passer le temps ; en attendant que la mort vienne les chercher. 230 tgcm, c'était peu… mais suffisant pour invoquer une télévision. Pas un écran plat, non ; Pour le coup : un vieil écran cathodique aux couleurs baveuses. Mais c'était mieux que rien.

Aussitôt pensé, aussitôt fait.

— Tu veux profiter de la vue aussi ? lança alors l’incarnation du Chaos… qui avait fait apparaître l'écran de télévision à même le sol, juste en face de ce qu'il restait de leurs jambes à Gero et lui ; ce même écran qui retranscrivit bientôt, en direct, le combat titanesque qui retournait encore la planète Terre comme une crêpe sur une poêle.

Gero ne répondit rien.
Ses yeux étaient déjà posés sur l'écran.

Un super sayen aux airs de Végéta — à ceci près que ses cheveux lui arrivaient aux chevilles — disputait apparemment un bras de fer énergétique sans commune mesure avec une sorte de chien humanoïde rouge carmin. Les deux rayons devaient bien faire la circonférence de…… ils étaient vraiment très gros. Et leur point de jonction était beaucoup plus proche du sayen que du chien. Ce même point de jonction duquel jaillissait une véritable pluie d'étincelles rouges et bleues ; ces mêmes étincelles qui fusaient ensuite par billions aux quatre coins du monde et dont on aurait juré qu'une seule aurait suffi à incendier un pays entier. Du reste, les deux duellistes hurlaient apparemment à en rendre leurs tripes ; mais l'écran ne retranscrivait, heureusement, pas ces sons-là.

Par contre, il retranscrivait très nettement tous ceux provenant de l'espèce de cabine de commentateur sportif qui flottait dans le vide, bien au dessus du bras de fer énergétique ; une bonne centaine de mètres au dessus. Cabine rose bonbon dans laquelle s'excitait une sorte d'enfant — rose bonbon lui aussi — arborant un casque sur la tête et baragouinant au micro tout un tas d'onomatopées aussi survoltées qu'indécodables.

L'image affichée sur l'écran s'attarda encore un peu sur la cabine mono-couleur… pour ensuite la délaisser et passer en revue tout le champ de bataille, à la manière des flashs-info servis par Tartempion le caméraman juché sur son hélicoptère. Gero eut, à l'occasion de cette revue générale, la latitude de voir tout un tas de gens sinon morts… au moins à ramasser à la petite cuillère. Yamcha par exemple. Il traînait là, noyé dans la poussière. L'important c'est d'essayer, dit-on. Eh bien ils avaient été étonnement nombreux à essayer de taper l'incruste dans un combat qui les dépassait clairement tous ; nombreux même parmi les ressortissants d'autres univers à en juger par les carcasses de singes géants grossièrement entassées dans un coin.

L'image s'attarda sur le corps d'une jeune fille que Gero ne connaissait ni d'Adam ni d'Eve. Elle était dans un sale état, elle aussi, et gisait au sol comme tous les autres, mais dans une position autrement plus ridicule ; il y avait d'ailleurs fort à parier que c'était précisément cette position saugrenue qui valait à cette personne le focus caméra qu'opérait encore la télévision magique de Démigra ; laquelle télévision devait probablement avoir le même goût que son invocateur pour les cocasseries en toutes circonstances.

Ça avait tout l'air d'une humaine. Une humaine apparemment parée pour le carnaval des justiciers du dimanche, vu son accoutrement risible ; ce même accoutrement qui rappela d'ailleurs à Gero qu'il était lui-même affublé d'une combinaison qui — nonobstant son esthétique pas bien glorieuse non plus — lui donnait surtout chaud comme dans un four. Il cuisait littéralement dedans ; tant et si bien d'ailleurs… qu'il retira bientôt son masque intégral, révélant par là même son visage noyé de sueur au démon qui se tenait coi, à sa droite.

— Hey… je sais qu’on est tous les deux condamnés, mais tu ne vas pas pouvoir assister à la fin du spectacle si tu fais ça, non ? L'air du Kaioshinkaï est actuellement irrespirable pour un humain normalement constitué. Encore moins pour un vieux débris, lâcha Démigra sans y aller par quatre chemins, tout en observant curieusement Gero qui - l'ignorant - jetait déjà son précieux masque au loin.

Le père adoptif de feu Gordon soupira, bousculant par là même une certaine goutte de sang qui perla de ses narines à ses lèvres. Il n'avait pas prévu de faire entorse à son solennel vœu de silence… mais tant pis. Il allait répondre ; quand bien même prenait-il tout son temps pour le faire ; tout en fouillant une dernière fois dans ses poches trouées, à la recherche d’une éventuelle cigarette…… qu’il savait inexistante.

— Ma combinaison n’est plus étanche. Je présente tous les signes d’une contamination radioactive. Elle me donne juste plus chaud, répondit-il enfin, sommairement.

Gero haussa soudain un sourcil. Ses doigts venaient-ils vraiment de buter sur une cigarette dans sa poche ? Cette même poche qu'il avait déjà retournée une bonne dizaine de fois sans rien trouver ?

Soit.
Alléluia…


Sur cette dernière pensée emprunte de religiosité occasionnelle, il sortit la cigarette de sa poche, et l’alluma avec le briquet incorporé à son index gauche ; une autre fonction inutile, qu’il avait pourtant pris soin d’intégrer à C-F… et lui-même.

Démigra le regarda faire, en souriant sobrement, comme fier de son coup, très peu cher payé en tgcm.

Ils restèrent un bon moment encore, immobiles, fixant la télévision.
Télévision dont l’image se brouillait de plus en plus, au fil du temps.
Télévision dont l'image “s'enneigeait” de plus en plus, au fil du temps…

Jusqu'à finalement cesser de fonctionner.

Hiéronimus expulsa la fumée par le nez, noyant ainsi un soupir. Il savait pertinemment pourquoi la télévision avait cessé de marcher ; et n'eut pas à se tourner vers son voisin pour comprendre que la mort était déjà silencieusement arrivée dans leur dos et avait fait son choix quant au premier des deux à emporter. Le vieux Gero sentit bientôt la tête du roux tomber doucement sur son épaule menue… et ne fit rien ; persévérant dans l'immobilité, il se contenta de tirer une dernière bouffée cancérigène ; d’un cancer qui n’aurait pas le plaisir d'avoir sa peau.



~~~~~~~~~~~~~~~~



Gero cala la fumée en lui un certain temps… puis recracha le tout… avant de jeter le mégot au diable Vauvert.

— Tu sais… il y a quelque chose que je me demande depuis des années, murmura le retraité assis dos contre pierre, en regardant droit devant lui, perdant son regard morose aussi loin que possible, à l'horizon encore peint aux couleurs de l'explosion de Winter ; ce même horizon dans lequel Gero égara ses pupilles décolorées et ses pensées ; tout en se lançant bientôt, spontanément, dans une longue “conversation” décomplexée, avec cette personne à sa droite, qu'il savait pourtant définitivement partie.
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Re: [fic en duo] Cogito Gero Sum

Messagepar niicfromlozane le Mer Août 31, 2016 18:33

Bon, pour une fois, je vais me contenter de dire que j'ai a d o r é ce passage, à la toute fin :

Démigra le regarda faire, en souriant sobrement, comme fier de son coup, très peu cher payé en tgcm.


Franchement, c'est… classe. Classe.

Quant au chapitre dans son ensemble, il est dans la lignée des précédents. "Vivement dimanche", comme dirait Michel.
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Re: [fic en duo] Cogito Gero Sum

Messagepar Antarka le Mer Août 31, 2016 19:00

Je... pfffff... je sais pas quoi dire. Ca fait des mois que j'ai pas commenté, mais je lis toujours chaque chapitre dès sa sortie. Chacun d'eux mériterait 10 pages pour que je dise tout ce que j'ai à en dire, et y'en a trop de chapitres.

Donc je résume : j'ai vu le talent, ça m'a fait plaisir (beaucoup).
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Re: [fic en duo] Cogito Gero Sum

Messagepar Lenn-Z le Jeu Sep 01, 2016 9:54

Bon, je me sors le doigt du c... pour laisser un commentaire avant le dernier chapitre (in-extremis!)
C'est vrai quoi, la vie de fan-ficqueur est ingrate, des dizaines de gens lisent ce que tu passe des heures à écrire, et seule une poignée fais part de ses sentiments. Mais la masse silencieuse est là les gars, et elle dit OUI à votre histoire!!!

Je ne vais pas faire un retour détaillé de toute la fic, sinon dire que c'est délicieusement décalé et véritablement sans pitié. Y a un côté Game of Thrones dans la façon dont tout le monde peut mourir, jeune, vieux, chouchou des fans ou méchant charismatique. Je ne sais pas comment ça va se finir, mais le côté apocalyptique est bien retranscrit, et j'espère que la fin sera dans la même veine (pas de pression hein :mrgreen: )

Vos personnages sont excellents, et réussir à coller un tablier rose à Freeza est un tour de force hautement réussi. Je ne m'étalerai pas sur ce Winter particulièrement détaillé et précis, ce Géro humain et attachant, ce Cell qui a trouvé la rédemption, ce Gohan et jogging vert... Ce sont des idées originales, qui sortent les personnages de leur contexte habituel, de ce qu'on a l(habitude de lire dessus, et pourtant, je ne les trouve pas ooc. Je sais pas comment vous avez fait, mais ça m'énerve (mais bravo quand même)

Et avec ce dernier chapitre, ce petit tête à tête intimiste entre Géro et Démigra, on atteint véritablement un sommet. La mort de Démigra arracherait presque une larme, et l'histoire aurait pu en finir là. Bon on attend le dernier retournement de situation du docteur et le final de Végéto, mais on vous fait confiance! Le plus dur sera de se dire qu'il s'agit du dernier chapitre en fait :lol:

Ha si, une chose où je suis un peu perdu, Géro passe bien 4 ou 6 jours entre le mment de la mort de Winter et celle de Démigra... mais le bâton n'a pas encore atteint le centre du Kaioshinkai? Ou c'est une façon de parler? Tout devrait pas avoir pété depuis un moment déjà?

Allez, je prends les popcorns, je m'installe confortablement, et j'attends avec impatience le dernier chapitre. Et en 3D, s'il vous plaît!
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Re: [fic en duo] Cogito Gero Sum

Messagepar Paulemile le Ven Sep 02, 2016 11:55

Bien bien...

Gero m'aura fait passer par tous les états émotionnels possibles dans ce chapitre.

Le rire et la tristesse surtout... j'aurais jamais cru ça possible d'être autant ému par le sort (et la mort imminente) d'un personnage dans une fic.

Enfin c'est déjà arrivé, bien sûr. Mais là c'est différent, ça m'a fait l'effet d'apprendre qu'un bon ami quittait le pays et que je ne le reverrai certainement plus.

Mais le passage où il croit avoir appuyé sur le mauvais bouton, c'est énorme :lol:

Avec tous les protagonistes qu'on trouve dans cette histoire, c'est finalement le vieux croûton qui converse avec le plus gros fouteur de merde, tous univers confondus. Encore un contraste absurde qui sonne parfaitement bien tellement vous maîtrisez votre sujet.

Y a juste un truc qui me chiffonne : alors qu'on assistait à une course contre la montre haletante avec le bâton de Démigra qui s'enfonçait dans le Kaioshinkai, on n'en entend plus tellement parler depuis quelque chapitres. Or, si je me rappelle bien, on était genre à 3 ou 4 minutes de l'apocalypse totale la dernière fois que ç'a été évoqué. Lenn-Z en parle aussi d'ailleurs.

Peut-être ai-je loupé un truc, peut-être que le bâton a été détruit lors de la mort de Winter, je sais pas. J'ai de gros doutes quant au fait que ce soit un fail de votre part. Je penche plutôt pour un ultime trollage totalement assumé et pour le moment réussi, du coup :mrgreen:

Je vais être partagé quand cette fic sera terminée. Satisfait car elle aura été épique et menée à son terme, mais un peu mélancolique qu'on n'ait plus jamais de suite à tout ça. Un peu comme ça m'a fait avec DBT : Vegeta.

Un monument de l'US est né.
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Re: [fic en duo] Cogito Gero Sum

Messagepar Max le Dim Sep 04, 2016 18:04

Bon, bon.

Les plus perspicaces d'entre vous l'auront devinés, nous sommes dimanche, et par conséquent, je viens vous livrer le fin mot de l'histoire. Oui, la fin de CGS, ça fait bizarre, surtout pour nous.

Mais d'abord, les réponses aux commentaires. (aucun de nous ne sait prendre les compliments, on a été servis).

@Niic
Spoiler
niicfromlozane a écrit:Bon, pour une fois, je vais me contenter de dire que j'ai a d o r é ce passage, à la toute fin :

Démigra le regarda faire, en souriant sobrement, comme fier de son coup, très peu cher payé en tgcm.


Franchement, c'est… classe. Classe.


Ce passage de la cigarette a probablement sa place parmi mes préférés (c'est difficile à dire en fait) x)

niicfromlozane a écrit:Quant au chapitre dans son ensemble, il est dans la lignée des précédents. "Vivement dimanche", comme dirait Michel.


Image

Sérieusement, comme t'as deviné qu'on postait dimanche ? Ça nous a mis sur le cul avec Omurah xD Merci de ton passage anyway !

@Antarka
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Antarka a écrit:Je... pfffff... je sais pas quoi dire. Ca fait des mois que j'ai pas commenté, mais je lis toujours chaque chapitre dès sa sortie. Chacun d'eux mériterait 10 pages pour que je dise tout ce que j'ai à en dire, et y'en a trop de chapitres.

Donc je résume : j'ai vu le talent, ça m'a fait plaisir (beaucoup).


Nous on a vu ton com, ça nous as fais plaisir (beaucoup) =p Le fait que tu ai continué de lire (et d'apprécier), c'est tout ce qui compte. merci beaucoup !


@Lenn-Z
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Lenn-Z a écrit:Bon, je me sors le doigt du c... pour laisser un commentaire avant le dernier chapitre (in-extremis!)
C'est vrai quoi, la vie de fan-ficqueur est ingrate, des dizaines de gens lisent ce que tu passe des heures à écrire, et seule une poignée fais part de ses sentiments. Mais la masse silencieuse est là les gars, et elle dit OUI à votre histoire!!!


Bienvenu sur le topic, Lenn-Z ! Pour la confidence, on pensait rester jusqu'a la fin avec 5 à 10 retours maximum en tout, en postant le premier chapitre, donc je sais pas pour la masse silencieuse, mais celle qui s'est exprimée a large compensé =p

Lenn-Z a écrit:Je ne vais pas faire un retour détaillé de toute la fic, sinon dire que c'est délicieusement décalé et véritablement sans pitié. Y a un côté Game of Thrones dans la façon dont tout le monde peut mourir, jeune, vieux, chouchou des fans ou méchant charismatique. Je ne sais pas comment ça va se finir, mais le côté apocalyptique est bien retranscrit, et j'espère que la fin sera dans la même veine (pas de pression hein )

Tant mieux, c'est un peu l'ambiance qu'on a essayé d'obtenir :mrgreen: Quelques personnages étaient tout de même "protégés" par le scénario (ça aurai été débile de faire crever Gero au C3 par exemple), mais dans l'ensemble, c'est bien ça.
La fin arrive, et on se roule par terre sous la pression, sois en sur :p

Lenn-Z a écrit:Vos personnages sont excellents, et réussir à coller un tablier rose à Freeza est un tour de force hautement réussi. Je ne m'étalerai pas sur ce Winter particulièrement détaillé et précis, ce Géro humain et attachant, ce Cell qui a trouvé la rédemption, ce Gohan et jogging vert... Ce sont des idées originales, qui sortent les personnages de leur contexte habituel, de ce qu'on a l(habitude de lire dessus, et pourtant, je ne les trouve pas ooc. Je sais pas comment vous avez fait, mais ça m'énerve (mais bravo quand même)

On dit bien que pour réussir un personnage, il faut le mettre dans une situation qui lui est désagréable, c'est ce qu'on a fait :mrgreen: (coucou winter)
On est vraiment heureux qu'ils t'aient plus, ça fait plaisir =p

Lenn-Z a écrit:Et avec ce dernier chapitre, ce petit tête à tête intimiste entre Géro et Démigra, on atteint véritablement un sommet. La mort de Démigra arracherait presque une larme, et l'histoire aurait pu en finir là. Bon on attend le dernier retournement de situation du docteur et le final de Végéto, mais on vous fait confiance! Le plus dur sera de se dire qu'il s'agit du dernier chapitre en fait

La plus grande fierté d'un auteur, c'est de réussir à provoquer l'émotion du lecteur pour ses personnages. Alors crois moi, recevoir ce genre de remarque, c'est a peu près aussi fabuleux que Piccolo pour nous.

Lenn-Z a écrit:Ha si, une chose où je suis un peu perdu, Géro passe bien 4 ou 6 jours entre le mment de la mort de Winter et celle de Démigra... mais le bâton n'a pas encore atteint le centre du Kaioshinkai? Ou c'est une façon de parler? Tout devrait pas avoir pété depuis un moment déjà?


Nope, même pas une journée, ni même une heure en fait. (ni Gero ni Demigra n'auraient tenus 4 jours) On a tenté de faire paraître le temps plus long dans l'écriture, ça a peut etre un peu trop bien marché :mrgreen:
Anyway, on a pas oublié la fusion, réponse juste en bas.

Lenn-Z a écrit:Allez, je prends les popcorns, je m'installe confortablement, et j'attends avec impatience le dernier chapitre. Et en 3D, s'il vous plaît!


Thanks a lot ! *tends le sachet de popcorn*


@Paulemile
Spoiler
Paulemile a écrit:Bien bien...

Gero m'aura fait passer par tous les états émotionnels possibles dans ce chapitre.

Le rire et la tristesse surtout... j'aurais jamais cru ça possible d'être autant ému par le sort (et la mort imminente) d'un personnage dans une fic.

Enfin c'est déjà arrivé, bien sûr. Mais là c'est différent, ça m'a fait l'effet d'apprendre qu'un bon ami quittait le pays et que je ne le reverrai certainement plus.

Mais le passage où il croit avoir appuyé sur le mauvais bouton, c'est énorme :lol:


Comme dit plus haut, réussir à provoquer l'émotion c'est la plus grande fierté d'un auteur. Donc ça fait vraiment, vraiment très plaisir.

Paulemile a écrit:Y a juste un truc qui me chiffonne : alors qu'on assistait à une course contre la montre haletante avec le bâton de Démigra qui s'enfonçait dans le Kaioshinkai, on n'en entend plus tellement parler depuis quelque chapitres. Or, si je me rappelle bien, on était genre à 3 ou 4 minutes de l'apocalypse totale la dernière fois que ç'a été évoqué. Lenn-Z en parle aussi d'ailleurs.


Comme répondu à Lenn-Z, on a pas oublié ça :mrgreen: En fait, il me semble qu'on a jamais donné d'unité de temps mis à part l'heure du raid au Kkai (et pas l'heure de l'explosion donc).
Réponse plus bas, donc.

Paulemile a écrit: Je penche plutôt pour un ultime trollage totalement assumé et pour le moment réussi, du coup


Qui sait ? :mrgreen:

Paulemile a écrit:e vais être partagé quand cette fic sera terminée. Satisfait car elle aura été épique et menée à son terme, mais un peu mélancolique qu'on n'ait plus jamais de suite à tout ça. Un peu comme ça m'a fait avec DBT : Vegeta.

Un monument de l'US est né.


Encore une fois, être comparé à DBT est extremement gratifiant. Cette phrase est juste gold pour nous, on était très loin d'imaginer en commençant que CGS serait aussi bien reçu. Merci, merci encore !


Voici donc, l'ultime chapitre. Allons y.






Chapitre final : De fraises et de chocolat








— Tu sais, il y a quelque chose que je ne t'ai pas dit jusqu'ici.

— …

— Ne m'en veux pas. Si je te l'avais dit je n'aurais pas pu venir te tenir compagnie ici, côte à côte ; parce que tu aurais tout fait pour me tuer si tu avais su. Donc j'ai gardé ça pour moi, le temps que tu… t'envoles. J'aurais pu te le dire quand même mais alors je ne serais pas resté dans le coin ; j'aurais gardé mes distances. On serait donc morts chacun dans son coin, dans la solitude la plus absolue…

— …

— On est d'accord, tu préfères mourir ignorant que seul ?

— …

— On est d'accord.

— …

— Remarque, toi, tu es parti le premier, au bout du compte. Tu n'es pas mort seul. Je ne pourrais apparemment pas en dire autant. Le plus chanceux de l'histoire, entre toi et moi, finalement, c'est toi.

— …

— Tu n'es pas d'accord ?

— …

— Ah oui, la chose que je t'ai cachée, excuse-moi, je m'égare. Donc… tu vas voir, ce n'est pas compliqué : en arrivant au Kaioshinkaï j'ai eu le temps de faire un peu de tourisme.

— …

— Voilà. Je ne te fais pas de dessin pour le reste. Si tu pensais que le dragon à tête de carpe avait déserté par impatience, alors tu t'es trompé. Il a disparu du paysage tout simplement parce que le troisième et dernier vœu a été formulé. Par moi-même.

— …

— Tu ne me crois pas ?

— …

— Eh bien regarde. Je vais te le prouver tout de suite…, souffla Gero, en se redressant enfin, laborieusement.


Lorsque Hiéronimus cessa enfin de parler dans le vide et fut totalement détaché du “menhir”, le corps du démon — qui jusqu'ici tenait en appui sur l'épaule du vieil homme — tomba aussitôt dans la poussière. Gero s'étonna quant à lui d'avoir repéré, dans le même temps, une série de gravures qu'il n'avait pas pu remarquer jusque-là puisqu'étant inscrites précisément dans la frange du rocher sur laquelle Démigra faisait jusqu'ici reposer son dos. Hiéronimus — longtemps hésitant et méfiant — laissa finalement la curiosité l'emporter — une fois de plus — et s'approcha un peu plus près du menhir, pour déchiffrer ce qui était écrit dessus, apparemment dans sa langue.

“Il y a un tatouage sur mon bras gauche, observe-le bien et imprime-le dans ta tête.”

Gero — qui s'était penché vers l'avant pour lire — se redressa une fois fait. Il se posa alors la question de la réaction à tenir… pour se rendre compte qu'il ne savait absolument pas comment réagir. Il y avait bien un tatouage, sur le bras du démon. Difficile de passer à côté, la marque s'étendait quasiment de l'épaule au coude. Oui, il y avait bien un tatouage, mais Gero ne s'attarda absolument pas dessus, comme le commandait la gravure. Premièrement parce qu'il n'était pas né de la dernière pluie et deuxièmement parce que sa mémoire photographique avait de toute façon déjà fait des siennes et imprimé, contre sa volonté, l'image cabalistique tatouée sur le bras relativement musclé du démon désormais passé de vie à trépas. Hiéronimus passa lui-même à autre chose et s'en retourna à ses moutons laissés en plan.

Il entama alors sa marche boiteuse vers un certain monticule de terre, dressé non loin de là. Et tandis qu'il mettait encore prudemment un pied devant l'autre, l'ouïe de Gero s'attardait sur les grésillements — de plus en plus prononcés et réguliers — provenant de sa combinaison noircie par les flammes de la guerre. Laquelle combinaison ne pouvait déjà plus lui servir de protection contre rien ; encore moins de gage d'invisibilité ; mais aucune de ces fonctions ne lui était plus utile maintenant, de toute façon.

Tout ce qui lui était éminemment utile à cette minute précise c'était ses deux jambes ; ces deux échasses brinquebalantes qu'il encourageait de toutes ses forces ; qu'il suppliait de ne surtout pas le lâcher maintenant ; pas avant qu'il ait atteint le monticule au sommet duquel Démigra avait planté son bâton. Bâton sur lequel Gero avait d'ailleurs pris la précaution de placer un mouchard, lorsqu'il l'avait localisé la première fois. Un mouchard connecté au radar intégré au gant blindant la main droite du roboticien.

Avant de placer ledit mouchard, Hiéronimus avait naturellement tenté d'arracher le bâton, mais s'était vite rendu compte qu'il lui faudrait beaucoup plus que la force d'un homme, et même plus que la force d'un surhomme, pour retirer ce mythique bout de bois. Et c'était ce même “plus” que le roboticien à la retraite était précisément allé se dégoter, en s'arrogeant les services du dragon à tête de carpe, pour ensuite revenir sur ses pas, fort de ses acquis.

Et tandis qu'il avançait, Hiéronimus détaillait d'un regard curieux la “progression” du bâton, dans le monticule de terre. Le bout de bois était fiché aux 9/10e de sa longueur totale. Il semblait en stand-by absolu, mais c'était trompeur dans la mesure où tout se passait en réalité sous terre.
Gero était donc parfaitement conscient du fait que la fin des temps pouvait survenir absolument n'importe quand. D'une seconde à l'autre, sans préavis. L'octogénaire ne pressa pourtant pas le pas.

Pas besoin, dans la mesure où le troisième vœu accordé par le dragon Shenron assurait ses arrières. Troisième vœu tenant à la capacité — à usage unique — de ramener n'importe quelle personne où objet à l'état dans lequel il ou elle se trouvait à une minute donnée, sur une fourchette de 10 minutes maximum, dans le passé. Gero avait formulé ce vœu en s'inspirant des sauvegardes système qu'il avait coutume d'opérer très fréquemment. Lequel vœu était à l'origine censé lui permettre de recréer Gordon en contournant l'impossibilité de le ressusciter. Mais Gero n'avait plus l'intention d'utiliser cette capacité “reset” pour ramener Gordon. Premièrement parce que c'était désormais trop tard dans la mesure où Gordon était mort depuis plus de 10 minutes maintenant. Mais surtout parce qu'Hiéronimus avait fini par se rendre à l'évidence déchirante que récréer n'est pas ramener. Philosophiquement et pragmatiquement parlant.

Sous le regard parfaitement indifférent du retraité, le bâton s'enfonça sans crier gare aux 10/10e de sa longueur, donc totalement, tandis que Gero n'était même pas encore arrivé à mi-parcours. Le Kaioshinkaï commença à trembler, et le ciel à se déchirer comme du papier, mais Gero tua dans l'œuf la fin des temps, en activant rapidement son joker. Rapidement mais pas aussitôt, Hiéronimus ayant été curieux de voir à quoi pourrait bien ressembler la fin des temps. Il en avait eu un aperçu, l'espace d'une poignée de secondes, avant de ravaler sa curiosité pour ensuite faire usage de son joker. Les cieux s'apaisèrent immédiatement, le bâton étant revenu à la position qu'il avait eue dix minutes plus tôt, donc enfoncé de moitié seulement dans le monticule. Ce qui laissait à Gero tout le temps d'arriver à destination sans pression. Ce qui fut d'ailleurs le cas.

Gero arriva au pied du monticule, sans encombre. Et si la motte de terre ne lui arrivait qu'au genou… le bâton, lui, se hissait bien à hauteur de son visage. Hiéronimus s'en saisit d'une seule main, sans trembler. Il ne tira pas dessus ; l'arracher n'était pas son but. Par contre, il devait faire très vite. Le chien, le super sayen, l'enfant rose à crête ou quelque autre indésirable pouvaient très bien débarquer ici à l'improviste et tout faire capoter.

Autant le Kaioshinkaï avait-il été rendu à moins que ce fameux bar du Sud après une soirée bien arrosée : dévasté et jonché de corps inanimés. Autant Gero était-il pour ainsi dire affairé en cuisines, dans les coulisses du bar ; croisant les doigts pour que la petite bagarre des Tout-Puissants, sur Terre, ne s'invite pas sur son lieu de travail.

Des Tout-Puissants, oui. Tous ces crétins qui se saluaient avec les poings ne valaient pas mieux que cette appellation, péjorative dans la bouche de Gero. Oui, trois fois oui ; ça avait commencé comme ça, avec Son Goku, et ça finissait avec ces énormités qui tartinaient encore impunément la face de la Terre. Toute sa vie, toutes ses décisions, en sa qualité de père ou de citoyen, avaient été prises en fonction de l’humeur de ces monstres-là ; ces monstres qui faisaient tourner le monde.

Stop.

Stop, la course folle à la puissance.
Stop les super ceci et les mega cela.
Stop, la surenchère. Stop, l'escalade infinie.

Et surtout… surtout… : stop, les gens capables de faire sauter une planète.

Cette possibilité-là était totalement ridicule et devait disparaître immédiatement.

Et ce n'était pas le chauvinisme qui parlait, cette fois. Non, ce “stop” n'était pas celui d'un chauvin aigri mais le stop désincarné d'un homme qui avait des erreurs à réparer. Et qui avait désormais les moyens de le faire. Des moyens gracieusement mis à sa disposition par sept boules de cristal disproportionnées.

Oui, tout semblait désormais clair comme du cristal, aux yeux de Gero.
L'illusion ne prenait plus, chez lui. L'arbre ne pouvait plus lui cacher la forêt.
Depuis le début, depuis le tout début, ce n’était pas Démigra qu’il aurait fallu traquer.

Démigra n'était qu'une victime dans l'histoire. Victime de sa propre puissance.
Il n'était pas l'arbre, il n'était qu'un fruit. Un fruit pourri… mais un simple fruit quand même.

Les règles du “jeu” étaient mal faites. Vraiment mal faites. Si elles avaient permis l'existence de personnes capables de vaporiser une planète sur commande… alors les règles de l'univers ne pouvaient qu'être mal faites. Ne pas s'étonner ensuite de voir débarquer un jour quelque malade surpuissant qui ne se suffit plus de faire sauter des planètes… et vise beaucoup plus haut. Non, rien d'étonnant. Tout cela n'était que l'aboutissement logique et totalement prévisible des choses.

La main de Gero se fit plus ferme sur le bâton, tandis qu'il rabattait ses paupières, pour ne faire plus qu'un avec ce bout de bois incassable, forgé il y avait des milliers d’années de cela, dans le rituel le plus sanglant qu'eurent jamais pratiqué les plus anciennes tribus Melchior. Et lui, le vieux citadin, avait appris à s’en servir grâce à sept boules orangées qui heureusement n'étaient plus en circulation. Il les aurait détruites, autrement ; tout comme il avait l'intention de détruire les fondations du système actuel.

Gero, en posant la main sur le bâton, réalisa que ce dernier était chargé pour plusieurs millions de tgcm, peut-être même des milliards. Il fallait au moins ça pour atteindre et détruire le cœur du Kaioshinkaï, mais Hiéronimus avait bien l'intention de détourner ces milliards-là, pour les investir dans une toute autre cause que la destruction totale de l'Omnivers. Il avait l'intention de les investir dans un projet qui n'aurait pas pu être réalisé en temps normal, car les lois de l'univers ne l'auraient pas permis. Mais les lois de l'univers étaient déjà quasiment toutes effacées à cette minute précise, et Gero avait bien l'intention d'en profiter.

Il acheva d'ailleurs de localiser en esprit tout ce dont il avait besoin pour mener à bien son office. À savoir : une dimension parallèle vierge et l'adolescente fagotée en justicière de comics. Voilà les deux seuls ingrédients dont Gero avait besoin pour réécrire l'histoire à sa sauce et faire advenir le Nouveau-Monde. Un monde où chacun serait à sa place. Les forts avec les forts. Les faibles avec les faibles. Et interdiction totale de se mélanger entre eux. Pour en arriver à ce résultat fantasmagorique, Hiéronimus Gero devait logiquement faire le tri. Un tri bien ordonné. Ce qu'il n'eut aucun mal à accomplir, lui qui était capable — à cette seconde — de visualiser chacun des esprits de l’Omnivers.

Non, pas visualiser : sentir ; être ; incarner.
Démigra aurait été impressionné, si présent.
Gero utilisait le bâton mieux que lui-même.

Ce qui n'empêcha pas un certain filet de sang de bientôt s'écouler du nez du vieil homme.
L'épreuve était rude. Son cerveau, aussi performant soit-il, allait passer à la casserole cette fois.

Tant pis.
Si la folie était le prix à payer, alors soit.
Il fallait au moins ça, d'ailleurs, pour se racheter.
Gero visualisa encore tout ce qu’il voulait faire. Puis força.

Rien ne se passa.

Non, rien ne se passa. Le tri était pourtant déjà fait, ne restait plus qu'à faire chavirer le premier “domino” pour que toute la chaîne se mette en branle. Autrement dit : ne restait plus qu'à retirer le bâton de la motte de terre. Mais le problème était là, justement. Gero n'avait même plus la force de retirer ce bâton qu'un enfant de cinq ans saurait déloger d'une main. Il essayait… mais rien. Il n'avait désormais plus rien dans les bras. Même pas de quoi soulever un verre d'eau. La première étape de l'opération l'avait totalement vidé, au sens métaphysique du terme. Il ne manquait plus qu'un coup de vent pour le faire chuter. Il avait présumé de ses forces. Cette opération aurait dû être tentée après une bonne sieste suivie d'un gros repas. Pas à moitié mourant avec rien d'autre dans l'estomac que du café.

Et voilà.

Et voilà.

Encore une fois, il faisait tout foirer bêtement.

Sauf que c'était la connerie de trop et Gero était cette fois bien décidé à se casser la gueule à coups de poing avec toute la haine qu'une personne pouvait se porter à elle-même.

Se casser la figure… il n'en aurait techniquement pas eu les moyens. Il n'eut même pas le temps d'essayer…

Hiéronimus reçut subitement un choc — pour la dernière fois de la journée — et lâcha prise, roulant de tout son long dans la poussière.

Il lui fallut une bonne minute pour seulement revenir à lui et se redresser sur les coudes ; puis — avant même d'avoir relevé les yeux — le retraité pesta contre ce satané pouvoir de l’amitié qui ne se montrait pas quand on avait besoin de lui ; lui qui aurait sans nul doute rendu “l'opération sacrifice” de Gero si facile s'il avait été question d'un dessin animé. Hiéronimus pesta donc, et tenta ensuite d’identifier son agresseur, appréhendant le retour d'un certain démon roux, en débardeur, roulant des mécaniques.

Gero avait perdu pour le débardeur mais gagné pour les mécaniques.

C-F.
Ou ce qu'il en restait.

Le robot — visiblement bon pour la casse — avait télékinétiquement agrippé le bâton magique le plus puissant de l'Omnivers ; C-F adressa bientôt un clin d’œil à son premier maître ; clin d'œil suivi d’un sourire. Le même sourire qu’il avait arboré toutes ces années durant, en sa qualité de majordome de luxe.

— Bonsoir, docteur…


Sa voix hachée, grésillante et terne — sans doute un dysfonctionnement technique dû aux multiples passages à tabac que le robot n'avait certainement pas manqué de recevoir — réveilla Hiéronimus, qui se laissait déjà sombrer dans l'inconscience ; le viel homme réagit pourtant à la voix de C-F et se redressa enfin, complètement ; accordant alors au robot un premier contact visuel.

— … Pourquoi ? Pourquoi tu m'as bousculé ? Pourquoi tu prends ma place comme ça ? Qu'est-ce que tu fous encore comme connerie C-F ? Déconne pas…… déconne pas…, termina Gero en serrant les poings tandis qu'un défilé de larmes - qu'il croyait taries à jamais - trouvait enfin le chemin de son visage rivé vers le nihilien ; nihilien dont il redoutait d'entendre les prochains mots… qu'il devinait déjà plus ou moins, génie oblige.

— Désolé. Merci.

— Déconne… pas… crétinus…. ! scanda Gero en orientant immédiatement le visage vers le sol pour dissimuler un nouvel arrivage de larmes.

— Désolé. Merci.


Forcément. Quoi d'autre sinon ? Rien. C’était tout ce qu’il y avait à dire. Et à redire. Désolé. De ne pas avoir été à la hauteur. Pour avoir perdu Gordon. Pour avoir échoué à stopper Démigra. Merci. Pour sa création ? La création d'un robot qui n'en était plus vraiment un ? Non, il n’était plus une machine. Non plus ce nihilien sanguinaire dont il avait pourtant encore un parfait souvenir. Il avait conscience d’avoir été les deux, d'avoir été soumis à son égo… puis à un programme ; programme qu'il venait d'ailleurs de bafouer sciemment sachant qu'il n’avait pas le droit de se suicider, en tant que machine.

Or, ce qu’il s'apprêtait à faire signait son arrêt de mort. Quiconque retirerait désormais le bâton en mourrait, c'était le prix à payer ; et Gero s'était préparé à payer ce prix. Par contre il ne s'était pas du tout préparé à voir quelqu'un d'autre le payer pour lui, encore moins par gratitude ou par sympathie. Et l'Enfer n'aura jamais autant été pavé de bonnes intentions, car en voulant retirer le bâton en lieu et place de Gero, C-F retirait purement et simplement au retraité sa toute dernière chance de racheter ses péchés.

— Ne fais pas ça ! Tu ne comprends rien ! Tu ne m'aides pas du tout en faisant ça… au contraire, tu me rends débiteur quand tout ce que je veux actuellement c'est précisément effacer toutes mes dettes avant de partir !

— Vous ne me devez rien, docteur. Vous ne me devrez rien non plus, après ça. Et vous ne partirez pas aujourd'hui.

— Si tu retires ce bâton, si ! Je t'en devrais une, quoi que tu en dises ! Et si tu retires ce bâton, alors tu me voles ma dernière chance de réparer mes erreurs ! Si tu retires ce bâton, tu me condamnes à passer tout le reste de mon existence dans l'amertume et dans la culpabilisation !

— Le chemin vers le pardon de soi est sinueux… et difficile. Mais c'est un chemin que je ne vous permettrai pas de fuir par la facilité de la mort. Bonne chance docteur, votre route vers vous-même est encore longue, et mon seul regret sera de ne plus être là pour vous aider à vous relever quand vous tombez.

— C… Conneries ! A… arrête-toi tout de suite C-F, ceci est un ordre ! Cell est mort ! Donc je redeviens ton maître officiel, et je t'ordonne de t'éloigner de ce bâton tout de suite !


Pour toute réponse, C-F orienta la main en direction de son créateur et décocha soudain une balle au rayonnement solaire qui fusa immédiatement en direction de sa cible ; laquelle cible ne se trouva pas les réflexes qu'il fallait pour esquiver. La balle d'or s'infiltra alors dans sa poitrine ; et — aussitôt — une aura vive et étincelante enveloppa le corps de Gero — de la tête aux pieds — sous son regard aussi impuissant que catastrophé.

— Qu… Qu'est-ce que… tu m'as fait ?

— J'ai “entendu” vos pensées tout à l'heure. Vous avez configuré le bâton pour vous assurer que toute personne ayant un niveau supérieur à celui de la jeune fille - que vous avez vue tout à l'heure à la télévision - soit transvasée dans la dimension vierge que vous avez déjà sélectionnée… pour y déporter tous les “super” ; afin qu'il puissent y bâtir leur nouveau-monde rien qu'à eux. Un monde dans lequel ils pourront s'amuser à progresser infiniment et tout casser sans déranger personne sinon eux-mêmes.

— Oui. Et alors ?

— Alors je vous ai fait perdre dix ans. Votre condition physique n'est plus celle d'un vieillard de 80 ans mais celle d'un vieillard de 70 ans. Il vous faudra au moins ça pour avoir l'ombre d'une chance de survivre dans le “nouveau-monde”. Et vous avez désormais en vous le niveau de puissance brut de Radditz. Mais vous ne saurez pas l'utiliser. Ça suffira néanmoins pour faire illusion et dissuader le premier quidam basse classe venu de vous attaquer, pour peu qu'il perçoive la puissance brute en vous et vous prenne pour un combattant aguerri.

— Tu… tu n'as pas… !

— Ça ne durera pas. L'énergie vitale que je vous ai transmise est périssable et inutilisable pour attaquer ou se défendre. Elle ne saura vous servir que d'épouvantail. Et vous allez finir par retrouver vos attendrissantes 2 unités, au fil du temps. Mais avant que ça n'arrive, ce bâton vous aura déjà identifié comme l'un des “super” que vous ambitionnez de bannir dans une autre dimension où tout est à refaire.

— Dé… déconne pas ! Déconne pas !!

— Pardonnez-moi. C'était ça ou vous laisser mourir ici. Personne ne viendra vous chercher au Kaioshinkaï… et je n'ai malheureusement pas les moyens de vous ramener sur Terre. J'ai bien compris que vous ne demandez qu'à mourir ici mais je n'ai pas l'intention de vous faire ce cadeau. Bonne chance pour vos premiers pas dans le nouveau monde. Je prie pour que vous sachiez vous entourer des bonnes personnes, là-bas. S'il vous plait… ne m'oubliez pas.

Aussitôt dit, C-F retira enfin le bâton et se déchira, instantanément, littéralement. Son corps fut intégralement réduit en poussière puis aspiré par le bâton, si rapidement que les yeux épuisés de Gero n’eurent rien eu le temps de suivre. Resta tout juste un écho persistant, qui se grava dans les oreilles du retraité, comme une litanie jamais célébrée :

“Je suis mon propre maître, docteur.”


Et la lumière s'éteignit au Kaioshinkaï, tandis qu'un chapelet de gouffres de la taille de pays entiers poussait désormais sur toute la surface de la planète sacrée, comme une invasion de champignons, et ce à la seconde-même où le bâton fut retiré du monticule. Gero n'avait plus aucune échappatoire ; il ne pouvait absolument plus rien faire, sinon attendre que le sol s'ouvre sous ses pieds et lui fasse quitter ce navire pour un autre, cette vie pour une autre, dont il ne savait rien, sinon que quelqu'un, quelque part, l'y attendrait. Oui, ce timbré de Démigra n'avait rien laissé au hasard ; et Gero comprenait maintenant que le tatouage dont le démon lui avait intimé mémorisation allait en fait servir de carte de visite au vieil indolent qu'il était, une fois dans le nouveau monde. Une carte de visite à présenter à la connaissance de Démigra… qui saurait alors la reconnaître et prendre Gero sous son aile ; car les amis de Démigra seront les amis de cette connaissance, que Gero devinait être le seul et unique immortel ayant survécu à la récente descente chez Shinki ; cet immortel dont avait vaguement parlé Cell.

Oui, Démigra savait. C'était évident désormais, aux yeux de Gero. Démigra savait par avance comment toute cette histoire allait finir ; dans le détail. Peut-être même le savait-il bien avant d'avoir lancé l'opération de la fusion des univers, tout en l'ayant quand même lancée en toute connaissance de cause. Oui, il était fort probable que l'Archidémon eut su dès le premier épisode qu'il allait perdre la partie ; que cette histoire allait se terminer comme ça ; que Gero serait à l'origine d'une révolution dont il n'était d'ailleurs pas censé réchapper puisque servant de catalyseur. Mais L'Archidémon devait certainement savoir que Gero en réchapperait, in fine ; autant qu'il savait C-F toujours vivant, juste invisible et volontairement porté disparu, mais traînant en réalité dans les environs depuis tout ce temps, en quête d'ouverture, pensant s'être totalement fait oublier.

Démigra ne l'avait pas oublié. Il l'ignorait simplement.

Il savait, bien avant que ça n'arrive, que C-F se sacrifierait à la place de Gero. Il savait que Gero serait embarqué dans une nouvelle aventure, sans armes pour se défendre, dans un nouvel océan inconnu, infesté de requins plus gros et surpuissants les uns que les autres. Et c'est parce qu'il savait tout ça que l'Archidémon s'était débrouillé pour armer Gero. Pour lui donner de quoi nouer au moins un premier lien de l'autre côté du miroir ; le mettre en contact avec quelqu'un qui serait prêt à l'héberger, au moins le temps qu'il se fasse à sa nouvelle vie ; qu'il prenne un peu ses marques ; l'héberger, le protéger, le nourrir, le blanchir, le commissionner à l'occasion, lui faire voir, à leurs heures perdues, des choses de la vie…

Gero repensa à tous les événements de la journée…… et craqua enfin. Il renifla. Fort. Il voulut sourire à la mémoire de tous ces gens… ces amis… ces fils… ces frères… ces inconnus… ces rencontres… qui semblaient voir en lui il ne savait quel explorateur promis à il ne savait quelle découverte dans il ne savait quel nouveau monde inconnu. Bravant les ténèbres, Hiéronimus chercha à tâtons le bouton pour s'arracher un sourire et lever haut le poing, comme une promesse d'essayer… mais le sol s'était déjà ouvert sous ses pieds ; et le noir s'était définitivement abattu sur les terres profanées du Kaioshinkaï.

À des années-lumière de là, l'apocalypse générale — dont on pensait qu'elle avait depuis longtemps atteint son plafond théorique insurpassable — repoussa une dernière fois le curseur du chaos, à des niveaux au delà de l'imaginable. De Nappa à Végéto en passant par Cold, tout ce qui affichait plus de 1000 unités et des poussières — le niveau d'énergie actuel de Kaleen — s'enveloppa d'Éther avant d'être immédiatement aspiré vers l'espace, à la vitesse de révolution des planètes et autres corps célestes. Les livres d'histoire racontent encore la scène, dans le détail ; ils racontent que tout fils d'Adam ayant levé les yeux au ciel ce soir-là put assister à une pluie d'étoiles filantes de toutes les couleurs de l'arc-en-ciel ; chacune de ces étoiles correspondant à l'une de ces personnes qui seront, longtemps encore, appelées : “les super”.



~~~~~~~~~~~~~~~~





Trois ans plus tard…
♪♫♪♫♪♫




— Nous avons tous autant que nous sommes traversé des moments impossibles à oublier. On y était tous. Petits et grands. Hommes et femmes. Aux premières loges. Et c'est un bien triste anniversaire que nous célébrons aujourd'hui. Mais c'est aussi l'occasion de nous rappeler que nous ne formons plus qu'une grande famille recomposée, unie par les liens d'une même folle aventure vécue le même jour.

La marée humaine compacte observait silencieusement l'écran géant surplombant l'estrade, tandis que le discours du mémorial annuel débutait, en plein cœur d'un Satan-city en tête de liste des priorités de reconstruction, depuis trois ans.

— La communauté scientifique est, à ce jour encore, indécise quant aux causes. Mais les conséquences, elles, sont patentes : notre vie à toutes et à tous a été réécrite. Et la barbarie qui a eu lieu ne renaîtra jamais plus de ses cendres. Nous ferons tout pour, n'est-ce pas ? Ne sommes-nous pas tous vaccinés ?


Le public s’agita pendant quelques secondes ; les têtes des uns et des autres sifflaient encore, trois ans plus tard, du bruit des explosions cataclysmiques ; des cris d'enfants ; des horribles gémissements de Dame-Nature.

— Nous avons TOUS perdu quelqu’un qui nous était cher. Vous aurez remarqué que j'insiste beaucoup sur le mot “tous” depuis le début… et vous savez pourquoi. Si nous ratons cette occasion-là, alors nos espèces ne méritent décidément pas cette planète. Oui, je le répèterai autant de fois que nécessaire, nous avons tous perdu quelqu’un que l’on ne connaissait pas ; que l’on aurait voulu connaître. Et maintenant, j’en appelle à l’union du peu qui reste. J'en appelle, sinon à l'amour, à l'amitié. Sinon à l'amitié… à la compréhension. Sinon à la compréhension… à l'intelligence. Sinon à l'intelligence… au bon sens.


Le public retint son souffle, pendu aux lèvres roses habillées de gloss les plus célèbres de tout l'univers.

— Y a-t-il des gens de l'univers n°4 ici ! lança la présidente, complètement au hasard.


Une partie de la foule commença à hurler.

— Vous êtes ici chez vous !


La foule hurle de plus belle, électrisée.

— Y a-t-il des gens de l'univers n°11 ici ! lança la dernière des “super”, encore une fois au hasard.


La foule part en vrille, elle s'enflamme, le sol tremble.

— Vous êtes ici chez vous !


Les grondements se font tonnerres d'applaudissement.

— Mais moi je viens du fameux univers n°6, menti pieusement l'oratrice. Alors, j'aimerais savoir : y a-t-il des gens de l'univers n°6 ici ?


Le tôlé double, si tant est que ce soit possible.

— Ah, je vous vois maintenant ! Alors dit-moi, univers 6, sera-t-il murmuré au coin des bars tard la nuit que tu ne sais pas recevoir tes invités d'honneur ?

— Jamais !! finissent par hurler en boucle tous ceux à qui s'était adressée cette question, autrement dit 60% de la foule.

— Nous avons tout un monde à reconstruire. Cela ne prendra pas trois ans. Cela ne prendra pas dix ans. Alors profitons justement du fait qu'il faut tout réécrire… pour instaurer un tout nouveau paradigme. Combien avaient désespéré de changer les règles du jeu, avant, prétextant que la bataille était perdue d'avance, que le fer n'était plus chaud, que les institutions étaient trop enracinées ? Nous n'avons plus d'excuse désormais. Tout est possible maintenant que toutes lesdites institutions sont tombées. Alors faisons-en sorte que nos petits-enfants rient à gorge déployée en entendant nos histoires de vieux sur la manière dont tournait notre monde avant !


De nouveaux hurlements.

— Que dis-je, notre monde. Nos mondes ! lança l'oratrice, en levant solennellement le nez au ciel… qui n'accueillait plus seulement le soleil et la lune mais tant d'autres planètes en instance d'être occupées et édifiées.


Le public, tout feu tout flamme, scande à présent le nom de celle qui n'avait plus rien d'une héroïne du dimanche, autoproclamée et vivant dans ses fantasmes de comics. Le fantasme était devenu réalité sans son concours. Elle était littéralement devenue cette super-héroïne authentique, la dernière d'une civilisation.

Kaleen prit discrètement son envol de la scène, par derrière, sous les acclamations d'une foule hurlant son nom, tandis qu'un hologramme plus vrai que nature avait déjà pris sa place sur l'estrade, ni vu ni connu, poursuivant, à la place de l'originale, ce discours qu'elle n'avait de toute façon même pas écrit elle-même ; elle n'avait pas la verve pour, du haut de ses vingt ans. Ses plus proches conseillers en communication en avaient fait leur affaire.

Kaleen plane désormais haut dans le ciel, bien loin de la ville échafaudée de partout, travaux de reconstruction oblige. D'immenses draps avaient cela dit été exceptionnellement jetés sur toutes les installations techniques trop moches, pour ce jour spécialement. Rouge comme une tomate, Kaleen laisse bientôt tomber l'oreillette qui diffuse encore ce discours qu'elle avait eu tant de mal à prononcer sans en mourir de honte ; elle qui n'avait rien d'une oratrice ; elle qui dans son monde d’origine, avait plus souvent gaffé qu’autre chose. Elle qui se laisse bientôt paisiblement planer, sur le dos… histoire d'avoir en visuel toutes ces planètes désormais voisines de la Terre. Toutes ces planètes qu'avaient déjà investi les sayens rescapés, les dathrukis rescapés, et tant d'autres peuples en quête d'un vrai chez eux.

Kaleen soupira. Le “chacun pour soi dieu pour tous” avait apparemment encore voix au chapitre. Elle croisait néanmoins les doigts pour que les rapports de bon voisinage entre les futurs mondes de l'Orangeraie — et au-delà — soient plus une règle qu'une exception. Seul l'avenir le dirait. Elle avait été contente de voir des sayens mêlés à la foule du mémorial. C'était un bon début ; comme quoi… il y en avait de bonne volonté, apparemment. Ou du moins d'assez intelligents pour comprendre que cette ultime chance que le Destin avait offerte à la Vie était la toute dernière. Toute personne encore vivante aujourd'hui devait se voir comme tel : un miraculé, un élu du Destin, un bêta-testeur de la dernière “map” viable du jeu.

Kaleen en tout cas se voyait comme tel, depuis ce soir où elle s’était réveillée au beau milieu d’un champ de bataille dévasté, une fesse a l’air, déchaussée ; depuis ce soir où elle avait senti s'éteindre en rafale toutes les grandes puissances sévissant de par le vaste Monde. Oui, à la surface de tout l’univers, tous les combattants au dessus du niveau de Radditz avaient soudain disparu de la circulation. Il restait bien des gens oscillant entre 1 et 1000 unités : des sayens… des aliens, solitaires ou pas ; voire certains groupements d'intérêts qui par la force du nombre, parvenaient à tutoyer les 4000 unités. Même des humains… comme Tao Pai Pai… qui du haut de ses 200 petites unités avait échappé à l'aspiration du Bâton de Démigra… et figurait désormais dans la très courte liste d'êtres les plus puissants de l'univers. Ce même Tao Pai Pai qui avait déjà à son compteur 87 tentatives d'assassinat sur Kaleen, en trois ans. 87 tentatives mises en déroute, soit par la logistique implacable du conseil ministériel couvrant la présidente, soit par cette dernière elle-même, lorsque Tao parvenait à l'approcher de suffisamment près. Ce même Tao qui, de guerre lasse, avait fini par accepter la proposition que Kaleen lui avait déjà faite à chacune de leur rencontre : devenir son garde du corps personnel.

La jeune fille redoutait d'ailleurs déjà de se présenter au congrès interplanétaire de ce soir ; congrès en outre honorifiquement présidé par la seule figure dont on s'était rendu compte qu'elle était étonnement connue de tous, à travers tous les univers, du n°1 au n°12 ; cette figure qui était apparemment le seul visage qui pouvait parler à tout le monde… et donc logiquement le seul assez emblématique pour donner le ton symbolique du rassemblement : Hercule Satan.

Quant à Kaleen, sa petite fugue en plein discours — avec la complicité des techniciens du mémorial — n'allait assurément pas plaire au Grand Conseil… ni à Tao, qui prenait son job très au sérieux. Kaleen évitait d'ailleurs tant que faire se pouvait de lui rappeler qu'elle avait moins besoin de ses services que de sa compagnie. Elle qui s'était réveillée trois ans plus tôt avec rien de plus que 1000 unités dans les jambes… mais qui pouvait aujourd'hui monter beaucoup plus haut que ça. Plusieurs millions certainement, difficile de savoir puisqu'il n'y avait pas encore de détecteurs en circulation ; bien qu'un premier arrivage eut été promis par la communauté Tsufful, pour l'année prochaine. Du reste, Kaleen n'avait jamais fait mesurer sa force, dans son univers d'origine. Pas plus qu'elle n'aimait se peser dans la douche.

Toujours était-il que la jeune fille avait servi sans le savoir de référentiel au bâton de Démigra ; mais cette référence était biaisée, dans la mesure où les 1000 unités calculées par le bâton ne correspondaient pas à la puissance maximale de Kaleen, mais tout juste à ce qu'il lui restait après avoir été passée à tabac par Buu et El Diablo. Lequel biais faisait maintenant d'elle une véritable anomalie ; elle qui — trois jours après l'apocalypse — s'en était allée avaler un haricot magique chez maître Karin, dont elle avait d'ailleurs aussitôt pris congé avant qu'il ne vienne au chat l'idée de la proposer à Popo comme nouveau Kami-sama, depuis la disparition de Dendé.

Oui, une anomalie, dans un univers où posséder 50 unités revenait dorénavant à être pris pour Dieu lui-même. Une anomalie, dans un univers où quiconque — sauf elle — ayant désormais le malheur de dépasser les 1200 unités, se verrait ipso facto aspiré par un certain bâton perdu au beau milieu de nulle part. Aspiré à la vitesse de la lumière, pour être déporté ailleurs, dans le nouveau monde, sans aucun espoir de retour. Lequel risque de déportation ne concernait pas Kaleen puisque la jeune fille représentait le point mort du bâton ; point mort précisément programmé par le dernier utilisateur dudit bâton.

En tout cas, anomalie ou pas, Kaleen était contente de faire partie des très rares — à l'échelle de l'Omnivers — survivants de l'apocalypse. Elle mesurait pleinement toute la chance qu'elle avait d'être encore en vie. Oui, elle la mesurait très bien… sans se douter que cette vie, elle la devait en réalité au fait tout bête que l'appellation “Celloken” avait fait sourire un certain quelqu'un… qui n'était désormais plus de ce monde. Ce même quelqu'un qui avait sondé l'âme de Kaleen — parmi tant d'autres — et avait aussi été amusé par la formule “Ankh uhlé” ; laquelle formule ne pouvait décidément appartenir qu'à une personne ayant bon fond. Une personne qui avait tout pour être la femme de la situation. Oui, Kaleen devait la vie au simple fait que sa pureté et sa candeur avaient touché un certain quelqu'un, qui en était l'antithèse-même. Elle devait son statut de Présidente à cette même personne, pour les mêmes raisons. Elle n'en savait rien… mais il est des choses qu'il n'est pas utile de savoir.

Durant ces trois années post-apocalyptiques, la justicière avait recommencé à faire ce qu’elle avait toujours fait : Rétablir l’ordre en aidant la police. Mais à plus grande échelle désormais. Elle avait été reconnue publiquement ; massivement ; par la force des choses et sans l'avoir cherché une seconde, puisque dans sa tête à elle — et ce depuis toute petite — un vrai héros est un anonyme. Malheureusement elle n'avait pas eu le talent stratégique pour conserver son anonymat ; lequel anonymat avait tôt fait de sauter.

Le peuple ne lui avait alors plus vraiment laissé le choix. Le peuple… les peuples… l’avaient automatiquement prise pour celle qui les avait tous sauvés des démons ; des “super”. C’était peut-être vrai ? Elle ne s’en souvenait pas. Certains témoins auraient, disait-on, vu les poids lourds disparaître sous leurs yeux, que ce soit les aberrations roses ou celles aux trop longs cheveux dorés. Mais le pourquoi du comment resterait probablement à jamais irrésolu. Pour une fois, Hercule Satan avait fait en sorte de tuer dans l'œuf toutes les tentatives de lui attribuer la paternité de la chose. Sa fille unique avait probablement dû l'y contraindre. Au final, il était très peu probable que personne ait jamais le fin mot de l’histoire.

Et tandis que la brise froide lui chatouille encore la pointe du nez ; et tandis qu'un oiseau se pose sur son ventre plat, chauffé par le soleil du petit matin ; Kaleen, future Archichancelière de la suprême cour galactique, se demande simplement si les oreilles de chat qu'elle avaient vues exposées à travers la vitrine d'un magasin ce matin… iraient avec son futur costume et suffiraient à le rendre moins austère.

Son sourire enfantin éclaire son visage tandis qu’elle se laisse glisser entre les hautes montagnes qui la saluent au passage ; elle plane sur le dos à faible vitesse, volant bientôt aux cotés d'une bande d'oiseaux sauvages qui l'approchaient sans crainte aucune ; l'œil droit de la jeune fille est alors attiré par une boule brillante ; une boule orangée, flanquée d'une étoile éclatante et lovée dans un nid, entre deux œufs tachetés de bleu-gris.

La jeune femme ferme les yeux et reprend sa balade, portée par le vent.

Parfois, il valait mieux se demander si on préférait les fraises, ou le chocolat.











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Spoiler
Etant donné que c'est moi qui ai l'honneur, et la lourde tache de poster le dernier chapitre, pas question de tirer ma référence sans un dernier commentaire de fin non ? :mrgreen:
J'ai l'impression de passer ma vie à remercier, mais tant pis, je vais continuer.
Merci, lecteur d'être arrivé jusque ici.
Merci à tous d'avoir commenté.
Merci à Abysse pour ses magnifiques fanarts, qui ont légitimés l'existence de la fic à nos yeux dès le chapitre 1
Et enfin... Merci à Omurah, co-auteur de cette fic, d'avoir été là, tout simplement. Autant etre direct, si cette fic a été bonne, c'est 100% grace à lui.
Je vais lui dédier ce dernier paragraphe, tout en developpant la question du travail en duo posée en debut de fic.

Bon, deja, Omurah est un génie. Il va rougir en voyant ça (peut être) mais c'est définitiment le cas. Le mec fait meme pas d'étude de lettre, mais niveau style d'écriture, il me largue d'assez loin.
Ensuite, je saurai pas dire, pour le moment si ça lui est spécifique, mais il a une manie d'ajouter des trucs en cours de route, totalement imprévus, originaux et vachement cools. Mais là ou ça aurai pu posé problème, ben pas du tout. Ses idées s'inscrivaient presque à chaque fois dans la trame profonde et on avait pas grand chose à modifier. Les chapitres propres, c'est aussi grace à lui, je suis une brêle en orthographe :mrgreen:
Par rapport à nos méthodes de travail, pour le premier arc, on avait un squelette, qu'on a presque tenus à la lettre. On l'a fait un peu tard pour le deuxième, ça a peut etre été préjudiciable, peut etre pas, on saura jamais. Dans l'idéal (car ça c'est pas toujours passé comme ça) on alternait les chapitres à écrire, et d'ailleurs, les plus "populaires" ont généralement été ceux sur lequel on a bossé à quantité égale, plus ou moins.

Niveau idée, bosser à deux [insérer ici compliment à Omurah] est super helpful. Pour reprendre ce que je disais, notre cher animateur parvenait parfois à developper certaines de mes idées dans une direction que j'aurai jamais pu imaginer.

Si je fais le point, je pense avoir énormément appris, de lui, et de CGS en géneral, donc encore, merci.

Deux-trois fun facts : (on devait faire un gros post mais on a rien noté au final)
-Winter devait perdre son doré, qui était réellement du bronzage, mais devant sa micro popularité, on l'a laissé.
-Sa forme blanche (qu'on appelait Boros-like en privé) est totalement inspirée de One Punch Man.
-Kürge bunchden no jutsu. J'ai énoncé la technique sur skype et mon autocorrect l'a corrigé comme ça. On s'est marré, on l'a laissé.
-Il devait y avoir une bonne et une mauvaise fin au début, comme dans les visual novels. Elles existent sous forme de brouillon. Vous avez eu la fin neutre.
-Avant qu'on s'en rende compte, 2/3 des personnages mourraient hors champ.
-Cold 444. Pourquoi 444 ? à cause de la prononciation chinoise, 4 = mort.
-On compte bien réutiliser deux trois personnages pour nos fics respectives... =p
-Winter n'avait pas de nom (on l'appellait le nihilien sans nom) jusqu'a ce qu'on termine le scenario du premier arc.

Omurah en aura certainement à ajouter, il suffit d'aller voir sur skype, entre deux trolls gratuit à DBS et deux conneries balancées au hasard.

Merci à tous. :mrgreen:
Cogito Gero Sum[Terminée] : Fic en duo avec Omurah.
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Re: [fic en duo] Cogito Gero Sum

Messagepar niicfromlozane le Dim Sep 04, 2016 19:10

En attendant de voir si je trouve quelque chose de plus constructif à dire :

félicitations.

(et je n'ai pas été déçu par la fin, bien au contraire. ;) )
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Re: [fic en duo] Cogito Gero Sum

Messagepar Axaca le Dim Sep 04, 2016 19:13

Image

.Soit ma réaction a chaque chapitre de cette fic depuis le début.
"Que dites-vous ?... C'est inutile ?... Je le sais !
Mais on ne se bat pas dans l'espoir du succès !
Non ! non, c'est bien plus beau lorsque c'est inutile !"
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Re: [fic en duo] Cogito Gero Sum

Messagepar Rebel O'Conner le Dim Sep 04, 2016 20:24

on a déjà eu un après DBT: Végéta, et là, on va devoir vivre dans un après Cogito Gero Sum.

dur dur.
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Re: [fic en duo] Cogito Gero Sum

Messagepar Tonay le Lun Sep 05, 2016 20:25

Un seul regret : ne pas avoir commenté plus souvent.

Le combat Vegetto/Super Chihuahua-pas-rose/Buu était super, vraiment divertissant. Voir Vegetto en danger, ainsi que ses réactions, était amusant.

Quant à ce final. Et Gero. Ben c'était génial. Vraiment génial. Une belle fin et un bel épilogue. Un peu moins déjanté que d'habitude mais pas moins bon.
Tu risque de l'entendre souvent mais je le dis quand même. Enfin, je vous* le dis quand même (n'oublions pas que c'est une fic en duo, mine de rien) : mes félicitations, vous avez gérés ! :D

Au passage, je plussoie Rebel.
Survivants
Et si trois autres saiyans avaient survécu à la destruction de la planète Vegeta ?

One Shot
Un mage un peu excentrique. Un Kaïo. Un métis saïyan. Un démon. Un démon du froid. Qui doivent sauver l'univers dans un combat épique. Qu'ajouter de plus ?
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Re: [fic en duo] Cogito Gero Sum

Messagepar Paulemile le Lun Sep 05, 2016 21:06

Bordel (j'ai dit ça souvent aussi)
Je me rends compte seulement maintenant à quel point le titre est bien trouvé.
Comme l'a dit Rebel, il y aura un après CGS, on entre en plein dedans, dans la gueule de bois après soirée. Trop content d'avoir fait la fête mais totalement en galère maintenant qu'elle est finie. :mrgreen:

Je ne suis pas forcément ultra fan de la fin mais elle ne me dérange pas non plus. Ca reste assez original malgré tout, ce qui est déjà pas mal.
J'ai beaucoup aimé, sincèrement. C'était du beau travail du début à la fin. Dialogues mythiques, personnages géniaux, scénario impeccable, style d'écriture hallucinant :lol:

J'espère que vous allez continuer ensemble sur un autre projet.
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Re: [fic en duo] Cogito Gero Sum

Messagepar xela26 le Lun Sep 05, 2016 21:57

Paulemile a écrit:J'espère que vous allez continuer ensemble sur un autre projet.


Oui, j'espère que vous allez vous mettre sur un ou d'autres projets ! J'aimerai vraiment lire une version remastérisée de "rien qu'un senzu" Max :mrgreen: :mrgreen:

Plus sérieusement, CGS a fracassé la planète des fan fic comme la météorite qui a mis fin au règne des dinosaures. En une petite année et quelques dizaines de chapitres, les vieux animaux repus ont été balayés.
Bravo et félicitations: vous faites parti des rares élus a être arrivés au terme de leur projet. Je vais m’arrêter là, je ne ferai que paraphraser les précédentes interventions. Encore une fois bravo et merci d'avoir partagé cette histoire avec nous.
Cell: l'ascension de la terreur- Cell a vaincu Son Gohan lors du Cell game!! Quel sort réserve-t-il à la Terre?? Pour le savoir....viewtopic.php?f=42&t=5990
Chapitre 138: publié
Chapitre 139- 145: 90%- relecture, correction

Cell: Damned Souls- Les aventures parallèles de héros de "l’ascension de la terreur". Pour les connaitre:
viewtopic.php?f=42&t=6774
abandonnée
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Re: [fic en duo] Cogito Gero Sum

Messagepar Lenn-Z le Lun Sep 05, 2016 22:15

Et bien voilà, c'est fini...!
L'idée de Gero est pas mal trouvée du tout. Et CF en sortie du placard également, même si je me demande encore d'où il a sorti sa main qui a tiré le kikoha magique (on se souviendra encore du "pas de bras"... :mrgreen: )

Pour ce qui est de la fin, j'avoue avoir trouvé un peu long et m'être un peu ennuyé sur la lecture de l’épilogue de Kaleen (excepté les trois dernières phrases que j'adore). Après le rythme a été tellement soutenu que forcément, j'avais trop d'attentes je crois :twisted:
Et ne quasiment rien dire sur les plus connus des héros de la DB team dans une fanfic sur dragon ball, c'est hyper culotté, et pour le coup, très balèzement réussi. Non vraiment les gars, chapeau.

J'aurais une petite imploration à faire (je me prosterne à genoux, entendez ma prière toussa toussa :mrgreen: ), serait il possible d'avoir un aperçu des fins "evil" et "good"? En complément de la neutre? Ca m'a vraiment titillé la curiosité ça...

Donc une dernière fois bravo, je ne sais pas si vous aurez une autre collaboration de cet acabit, mais cette fanfic viens de se hisser sur le podium des fanfics terminées de ce forum. Tout en étant décalée, drôle et particulièrement violente.

Mmmmmhhhhh...... une autre, une autre!!!!! :D :D :D
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