Gardien : Dessaram

Je sais parfaitement que j'ai toujours une fic en attente depuis quatre mois dont le prochain chapitre se fait désirer ( même s'il est plutôt bien entamé pour le coup, au moins au 2/3) mais je me permet de poster un one shot. Un très bref one shot. D'une page et demie, c'est dire si c'est court...
Il a été écris dans un très brusque moment d'inspiration entre deux devoirs alors j'en ai profité et je le partage avec vous. Comme toujours, vous êtes libres de commenter ou non.
Et comme toujours, je vous souhaite une bonne lecture.
PS : je posterai peut-être d'autre one shot, selon mes moments d'inspirations. J'essayerai de ne pas laisser le sujet s'enfoncer et disparaître dans le forum.
J'ai toujours été convaincu que lorsque je disparaîtrai, ce serai en sauvant les miens, en me sacrifiant de la manière la plus noble et la plus courageuse qui soit. Et puis, un jour, je me suis rapproché de cette mort, de cette possibilité. Et j'ai eu une réaction si évidente, si naturelle que je ne l'avais même pas imaginé. J'ai eu peur. Moi, le guerrier réputé comme invincible, respecté pour ma sagesse et ma profonde connaissance des arcanes, j'ai eu peur quand cette possibilité est apparue. Je pouvais mourir. J'ai craint cette mort tant que sa possibilité a persisté. Puis, quand cette même possibilité s'est confirmée, je n'ai étrangement plus eu peur. J'ai souri. L'inconnu avait laissé place à la certitude. L'inquiétude à l'acceptation. J'allais mourir. Mourir au combat contre un être dont je ne connaissais l'existence que depuis une poignée de jours.
Cet être qui jubilait face à moi, qui riait à gorge déployée, savourant sa victoire. Son rire devint contagieux. Moi aussi je me mis à rire, ce qui l'arrêta net dans son élan. Il m'observa soudainement comme on observe une anomalie. Il ne comprenait pas. Et il avait beau penché sa tête aussi bien à droite qu'à gauche, il ne comprenait toujours pas. Mon rire s'est lentement arrêté pour laissé place à un sourire. Oui, il ne comprenait pas. Comment le pouvait-il ? Je n'étais qu'une suite de surprises pour lui. Le premier à lui tenir tête, le premier à le mettre à terre et certainement le premier à le blesser durablement. Et maintenant, j'étais le premier à lui rire au visage. À rire de la mort. Non, il ne pouvait pas comprendre. Et pour être honnête, je ne comprenais pas moi même. C'était ainsi, ce genre de moment qu'il faut vivre pour espérer, un jour, l'analyser avec plus de recul.
Et le comprendre.
Maintenant il était étrangement immobile. Lui qui s'était battu comme un petit diable hyperactif était devenu si sage que s'en était presque touchant. Presque. Je savais bien qu'il continuait à me jauger avec intérêt. Il espérait encore pouvoir ''jouer'' avec moi. Mais moi, je savais une chose que lui ignorait. Le jeu allait toucher à sa fin, pour nous deux.
Dans une irrésistible envie d'en finir, je m'avançais, pas à pas. Toujours plus lentement. Je ne tenais même plus mon bras gauche en sang, ayant renoncé à l'idée de faciliter la cicatrisation de mes blessures. À quoi bon ?
Après chaque pas, je sentais encore un peu plus le poids du combat sur mes épaules. Mon dos craquait, mes mains étaient douloureuses et du sang coulait depuis mon front, glissant sur mon nez avant d'atteindre mon menton.
Et lui, pendant ce temps, il me regardait. Ses yeux rouges essayaient de comprendre. De me comprendre. Alors que moi, je l'avais déjà percé à jour. Je le comprenais. Je le connaissais. Je mettais déjà mon plan à exécution. La magie opérait déjà dans mon crâne. Je sentais se volatiliser des siècles de connaissances qui ne seraient, et ne seront jamais, transmis à qui que ce soit. Mais qu'importe, l'univers avait bien plus d'importance que moi. Que mes millénaires d'existence.
J'arrivais enfin face à lui. Et mon sourire se réanima, plus étincelant que jamais même si je soupçonnais la disparition de quelques dents. Il me sourit en retour, levant la tête pour pouvoir plonger son regard dans le mien. Son sourire était étonnant doux, presque chaleureux. Un véritable enfant. Ce moment aurait pu durée une éternité. Mais malheureusement…
« -Finis-le ! Termine ce combat ! »
Cette voix nasillarde. Cette maudite voix au loin, parfaitement adapté au lâche qui l'utilisait. Le sourire d'enfant, sous l'effet d'une crispation, se transforma en sourire de diable. Un sourire carnassier. Mon propre sourire s'effaça devant une telle concentration de malveillance. Ah… si seulement j'étais intervenu avant. Alors mes amis seraient toujours vivant, et moi, je ne m'apprêterai pas à faire l'ultime sacrifice. Un bruit attira alors mon attention. Un râle suivit du roulement de quelques pierre. Mon sourire revint. Je n'étais pas le dernier. Mais je devais faire vite, pour m'assurer que ce fait perdure. L'instant d'après, je me suis entendu dire :
« -Quand tu veux, mon grand. »
Son poing m'a traversé le ventre comme on traverse une feuille de papier. J'ai eu mal. Tellement mal. J'en aurais peut-être pleuré, même si la dignité et la fierté me l'auraient déconseillées. Mais je n'en avais pas le temps. Avec une lenteur mesurée qui ne laissait pas soupçonner la moindre tentative d'attaque, je plaçais mes mains sur ses frêles épaules. Des éclairs en jaillirent, plus impressionnants que dangereux. Mais l'artifice avait fonctionné. Le corps caoutchouteux du diablotin s'étira jusqu'à m'envelopper. Il ne prenait pas de risques inutiles. Je n'en aurais pas pris non plus. Mais ça ne le rendait que plus prévisible.
Alors que je le sentais me consumer, me dévorer avec empressement, mes neurones avaient entamé leur autodestruction à une vitesse affolante. J'étais toujours capable de penser, mais de manière infantile. Et ce pour les cinq secondes qu'il me restait à vivre. Mes cinq dernières secondes d'indépendances.
Je connaissais déjà la suite des événements. Le cocon. La disparition. Je ne serais plus de ce monde pour constater la mort de mon adversaire. Je ne reverrai plus Enma, les Kaïos ou qui que ce soit. Mais j'avais ce sentiment. Ce sentiment puissant qui m'accompagnait dans cette dernière ligne droite. L'accomplissement. Je n'étais pas parvenu à éliminer un danger qui menaçait tout l'univers, un autre devrait le faire pour moi. Mais j'étais persuadé que cela arriverait. Que quelqu'un se dresserait face à ce danger. Qu'il serait terrassé.
Tout ce que je pouvais espéré maintenant, c'est d'avoir suffisamment préparé le terrain…
Il a été écris dans un très brusque moment d'inspiration entre deux devoirs alors j'en ai profité et je le partage avec vous. Comme toujours, vous êtes libres de commenter ou non.
Et comme toujours, je vous souhaite une bonne lecture.
PS : je posterai peut-être d'autre one shot, selon mes moments d'inspirations. J'essayerai de ne pas laisser le sujet s'enfoncer et disparaître dans le forum.
Sacrifice
J'ai toujours été convaincu que lorsque je disparaîtrai, ce serai en sauvant les miens, en me sacrifiant de la manière la plus noble et la plus courageuse qui soit. Et puis, un jour, je me suis rapproché de cette mort, de cette possibilité. Et j'ai eu une réaction si évidente, si naturelle que je ne l'avais même pas imaginé. J'ai eu peur. Moi, le guerrier réputé comme invincible, respecté pour ma sagesse et ma profonde connaissance des arcanes, j'ai eu peur quand cette possibilité est apparue. Je pouvais mourir. J'ai craint cette mort tant que sa possibilité a persisté. Puis, quand cette même possibilité s'est confirmée, je n'ai étrangement plus eu peur. J'ai souri. L'inconnu avait laissé place à la certitude. L'inquiétude à l'acceptation. J'allais mourir. Mourir au combat contre un être dont je ne connaissais l'existence que depuis une poignée de jours.
Cet être qui jubilait face à moi, qui riait à gorge déployée, savourant sa victoire. Son rire devint contagieux. Moi aussi je me mis à rire, ce qui l'arrêta net dans son élan. Il m'observa soudainement comme on observe une anomalie. Il ne comprenait pas. Et il avait beau penché sa tête aussi bien à droite qu'à gauche, il ne comprenait toujours pas. Mon rire s'est lentement arrêté pour laissé place à un sourire. Oui, il ne comprenait pas. Comment le pouvait-il ? Je n'étais qu'une suite de surprises pour lui. Le premier à lui tenir tête, le premier à le mettre à terre et certainement le premier à le blesser durablement. Et maintenant, j'étais le premier à lui rire au visage. À rire de la mort. Non, il ne pouvait pas comprendre. Et pour être honnête, je ne comprenais pas moi même. C'était ainsi, ce genre de moment qu'il faut vivre pour espérer, un jour, l'analyser avec plus de recul.
Et le comprendre.
Maintenant il était étrangement immobile. Lui qui s'était battu comme un petit diable hyperactif était devenu si sage que s'en était presque touchant. Presque. Je savais bien qu'il continuait à me jauger avec intérêt. Il espérait encore pouvoir ''jouer'' avec moi. Mais moi, je savais une chose que lui ignorait. Le jeu allait toucher à sa fin, pour nous deux.
Dans une irrésistible envie d'en finir, je m'avançais, pas à pas. Toujours plus lentement. Je ne tenais même plus mon bras gauche en sang, ayant renoncé à l'idée de faciliter la cicatrisation de mes blessures. À quoi bon ?
Après chaque pas, je sentais encore un peu plus le poids du combat sur mes épaules. Mon dos craquait, mes mains étaient douloureuses et du sang coulait depuis mon front, glissant sur mon nez avant d'atteindre mon menton.
Et lui, pendant ce temps, il me regardait. Ses yeux rouges essayaient de comprendre. De me comprendre. Alors que moi, je l'avais déjà percé à jour. Je le comprenais. Je le connaissais. Je mettais déjà mon plan à exécution. La magie opérait déjà dans mon crâne. Je sentais se volatiliser des siècles de connaissances qui ne seraient, et ne seront jamais, transmis à qui que ce soit. Mais qu'importe, l'univers avait bien plus d'importance que moi. Que mes millénaires d'existence.
J'arrivais enfin face à lui. Et mon sourire se réanima, plus étincelant que jamais même si je soupçonnais la disparition de quelques dents. Il me sourit en retour, levant la tête pour pouvoir plonger son regard dans le mien. Son sourire était étonnant doux, presque chaleureux. Un véritable enfant. Ce moment aurait pu durée une éternité. Mais malheureusement…
« -Finis-le ! Termine ce combat ! »
Cette voix nasillarde. Cette maudite voix au loin, parfaitement adapté au lâche qui l'utilisait. Le sourire d'enfant, sous l'effet d'une crispation, se transforma en sourire de diable. Un sourire carnassier. Mon propre sourire s'effaça devant une telle concentration de malveillance. Ah… si seulement j'étais intervenu avant. Alors mes amis seraient toujours vivant, et moi, je ne m'apprêterai pas à faire l'ultime sacrifice. Un bruit attira alors mon attention. Un râle suivit du roulement de quelques pierre. Mon sourire revint. Je n'étais pas le dernier. Mais je devais faire vite, pour m'assurer que ce fait perdure. L'instant d'après, je me suis entendu dire :
« -Quand tu veux, mon grand. »
Son poing m'a traversé le ventre comme on traverse une feuille de papier. J'ai eu mal. Tellement mal. J'en aurais peut-être pleuré, même si la dignité et la fierté me l'auraient déconseillées. Mais je n'en avais pas le temps. Avec une lenteur mesurée qui ne laissait pas soupçonner la moindre tentative d'attaque, je plaçais mes mains sur ses frêles épaules. Des éclairs en jaillirent, plus impressionnants que dangereux. Mais l'artifice avait fonctionné. Le corps caoutchouteux du diablotin s'étira jusqu'à m'envelopper. Il ne prenait pas de risques inutiles. Je n'en aurais pas pris non plus. Mais ça ne le rendait que plus prévisible.
Alors que je le sentais me consumer, me dévorer avec empressement, mes neurones avaient entamé leur autodestruction à une vitesse affolante. J'étais toujours capable de penser, mais de manière infantile. Et ce pour les cinq secondes qu'il me restait à vivre. Mes cinq dernières secondes d'indépendances.
Je connaissais déjà la suite des événements. Le cocon. La disparition. Je ne serais plus de ce monde pour constater la mort de mon adversaire. Je ne reverrai plus Enma, les Kaïos ou qui que ce soit. Mais j'avais ce sentiment. Ce sentiment puissant qui m'accompagnait dans cette dernière ligne droite. L'accomplissement. Je n'étais pas parvenu à éliminer un danger qui menaçait tout l'univers, un autre devrait le faire pour moi. Mais j'étais persuadé que cela arriverait. Que quelqu'un se dresserait face à ce danger. Qu'il serait terrassé.
Tout ce que je pouvais espéré maintenant, c'est d'avoir suffisamment préparé le terrain…