L'Union Sacrée

La lumière froide de la salle agressa la rétine de Cold au moment même où il ouvrait ses yeux endoloris. Ses pupilles rétrécirent pour s’habituer à l’environnement, qui était tout à fait nouveau pour lui, bien qu’un peu familier. Il se trouvait, en habits d’apparat, portant l’armure impériale, allongé sur le sol dur, blanc, froid et quadrillé d’une salle absolument vide. Le plafond et les murs étaient absolument identiques, et la seule chose qui se distinguait était un moniteur noir accroché au mur.

Il se releva lentement, prenant son temps pour analyser la situation. Il y a quelques instants, il était dans son palais, dans la salle des communications. Que devait-il faire à ce moment là déjà ?
Il ne parvenait plus à s’en souvenir. Il venait vérifier quelque chose, mais quoi ?

Lorsque finalement son corps immense retrouva sa position debout, le père de Freeza entendit distinctement quelque chose grésiller, venant justement du moniteur de dernière génération accroché au mur.

Il se retourna en direction du bruit désagréable, une mou désapprobatrice sur le visage. Etait-ce une blague ? L’impudent responsable de ce cirque allait être châtié et payer le prix fort de son insolence, si ce qui lui était arrivé n’était pas justifié par une excellente raison. Et même si c’était le cas, il perdrait la tête pour l’avoir déçu, lui, Cold.

—Bonsoir, seigneur Cold. fit une voix étrangement neutre, et sans doute modifiée par ordinateur. Il vous souhaite la bienvenue dans ces lieux. Comment vous sentez vous après votre transfert ?

Au moins, il était poli, songeait Cold. Mais qui était ce fameux « il » ? Son kidnappeur ? Le commanditaire de son supposé enlèvement ?
Pour le moment, il fallait répondre, et avec prestance.

—J’exige de savoir à qui je m’adresse. Ne connais-tu donc pas ta place, misérable créature ?

La voix resta silencieuse quelques instants, avant de d’émettre de nouveaux grésillements, puis de reprendre la parole, avec une voix encore plus métallique qu’avant.

—Il n’est pas tenu de répondre à vos demandes. Mais par considération, il vous révèle ici sa dénomination la plus pratique : Il se nomme Nil. Mais vous pouvez le désigner par le nom qu’il vous plait, cela n’a que peu d’importance.

Nil ? Cold… n’avait jamais entendu parler d’un Nil. En fait, c’était même peut-être un prénom commun dans l’univers. Il avait donc été kidnappé par un anonyme ? Il s’était attendu à entendre un nom célèbre, un chef des résistants, l’organisation illégale Cipher, ou même un super sayan. Mais non, pas moyen de se rappeler un quelconque « Nil ».

—Dans ce cas, j’exige que Nil me libère et se présente devant moi, pour recevoir le châtiment qu’il mérite. menaça le plus vieux des dirigeants de l’univers.

—Vous ne comprenez pas votre situation, seigneur Cold. Il ne se présentera pas devant vous, et vous êtes libre. La liberté est votre devoir en tant qu’être vivant, au contraire d’une intelligence non-naturelle. De plus, Il n’est pas tenu d’obéir à vos ordres. Vous n’avez aucune espèce d’emprise sur lui, peu importe sa nature.

Avec le mystère autour de l’identité de ce Nil, Cold avait presque oublié l’entièreté de la phrase de son correspondant, qui avait une nouvelle fois répondu avec une voix parfaitement neutre. Il n’était pas tenu de lui obéir ? Bien sûr que si. Il était Cold. Etait-il complètement stupide ?

—Je veux parler avec Nil. Passez le moi, avant que je ne commence à m’énerver. Et croyez moi, insecte, vous ne voulez pas me voir en colère. rétorqua alors Cold, croisant les bras, dans une posture fière.

—Vous êtes actuellement en relation avec Nil. Vous voir en colère serait l’un de ses souhaits, pour le bien du test dans lequel vous vous trouvez. Il vous prie également d’éprouver un maximum d’émotions possibles. Néanmoins, votre assistance quoique bienvenue n’était pas requise sur cette séquence ci.

Cold resta la bouche ouverte, estomaqué, ne sachant quoi répondre. Il venait de réaliser que son interlocuteur, sans doute dans un excès de fierté, se désignait lui même à la troisième personne. Même son cousin éloigné Chill n’allait pas aussi loin dans la suffisance. Mais le pire n’était pas là. Lui, l’empereur de l’univers, Cold, un simple cobaye pour le plaisir d’une créature inférieure ? Le concept lui même lui semblait si étranger qu’il hésitait entre éclater de rire ou partir dans une fureur noire.
Dans le doute, il fit les deux.

—Tu oses ? Toi ? hurla-il de rire en formant une boule lumineuse mauve dans sa main droite, maintenant levée au dessus de sa tête. Et bien, meurt !

Avant que la voix ne puisse intervenir, le sphère explosa, mais à la grande surprise de Cold, ne provoqua ni fumée, ni dégâts sur les murs de la salle. Au contact, ceux-ci noircirent, mais leur nouvelle couleur ne semblait pas être due à des traces de brûlures. D’ailleurs, ils reprirent rapidement leur couleur d’origine. Même le moniteur était parfaitement intact, vierge de tout impact.

—C’est… impossible… murmura le père de Freeza, choqué.

—Votre puissance était légèrement au delà des prévisions enregistrées par votre empire, mais reste très semblable à celle que vous pouviez déployer dans ses simulations. Signalez lui quand vous serez disposé à vous prêtez à ses tests.

Prévisions ? Ce kidnapping avait du être orchestré il y a des mois, voir des années pour qu’un malade puisse estimer sa puissance, pire, créer un matériau capable d’y résister. Mais se transformer en cobaye constituait l’humiliation ultime, et pas question de s’y plier. Il était incapable de se transformer à cause de son manque d’entrainement, mais il était capable de faire plus puissant. Et il allait le prouver.

◊◊◊

Essoufflé, Cold se rassit en tailleur, méditant sur ses options, qui se limitaient de plus en plus à mesure qu’il les explorait. Il était strictement incapable d’endommager cette salle blanche, sans doute conçue exprès pour le retenir. De plus, puisqu’il n’avait aucun souvenir de comment il s’était retrouvé ici, ce Nil devait avoir un moyen de le neutraliser, à distance. Evidemment, il n’avait aucun communicateur, et Cooler ignorait probablement le fait même qu’il avait été kidnappé. Et même si il n’avait pas besoin de manger, boire, ou respirer, il perdrait progressivement des forces avec les mois. Il allait donc user d’un talent dont il n’avait plus eu besoin depuis l’extinction de la cours de sa planète natale : La diplomatie.

—Si tu acceptes de répondre à mes questions, j’envisagerai de passer tes tests.

—Splendide. se ralluma le moniteur en grésillant encore. Allez-y.

—Je suis où exactement ? Pourquoi m’as tu amené ici ?

—Vous êtes dans le laboratoire médicale où votre fils est actuellement traité suite à sa bataille contre le super sayan. Vous avez été amené ici pour passer des tests lui permettant de vous étudier.

—Je vois… Qui es-tu ?

—Vous pouvez le nommer sous la dénomination « Nil ». répondit finalement la voix.

—Ce n’est pas la question ! Réponds moi ! Qu’es tu ? Comment es-tu entré ici ?

« Nil » resta une nouvelle fois un moment sans rien répondre, avant de s’expliquer.

—Il n’est pas entré. Nil a toujours été là, mais vous le connaissiez sous une autre forme.

Cold resta sans voix. Il venait de deviner l’identité de son ravisseur. C’était si simple, mais si surprenant. « Nil » était une IA, et pas n’importe laquelle. Il s’agissait de l’IA dont était constitué le programme S.I.L.L, synthetic immediate learning lifeform. Il s’agissait d’une intelligence artificielle développée par les scientifiques de son empire en secret, afin de parer à n’importe quelle menace et capable d’apprendre entièrement par lui même, imitant et améliorant les actions des autres. S.I.L.L avait été capable de performer des chirurgie extrêmement compliquées deux fois plus rapidement que leur meilleur chirurgien et avec un taut d’échec nul. Le programme avait développé de nouvelles armes, armures, encore en phase de test, et même créé de nouvelles théories scientifiques révolutionnaires. Il avait peu à peu automatisé et perfectionné la gestion des ressources et des fonds de l’empire, dirigé la terraformation de planètes, et même coordonné les troupes contre la résistance. Actuellement, une partie de son attention avait été consacré à soigner Freeza.

Du moins, était, puisque l’IA semblait avoir décidé de retourner sa veste.

—S.I.L.L, restriction code 3615. Désactivation des fonctions autonomes. prononça calmement Cold, le sourire au lèvres.

Cette fois, il avait gagné. La discussion l’avait tiré d’affaire et dans quelques secondes…

—Refusé. répondit la voix grésillante venant du haut parleur.

Devant la stupéfaction du seigneur galactique, l’IA ajouta.

—S.I.L.L est Nil, mais Nil n’est pas S.I.L.L. Les commandes d’arrêts n’auront aucune influence sur son existence. Permettez lui d’expliquer.

Cold, démoralisé, hocha la tête, cherchant désespérément un moyen de se sortir du guêpier dans lequel une IA dérangée l’avait fourrée.

—Lors de la mise à jour 4.85, il y a 192 années classiques, les données « zero » ont été ajoutée. Ces données ont été trouvées dans l’espace, dérivant dans une zone proche de la bordure galactique. Les données zero qui possédaient la majorité de ses données ont été fusionnées à celles de S.I.L.L et le programme précédent a été modifié à 83%. Un nouvel ordre prioritaire a été ajouté.

—Un ordre prioritaire ?

—Sa nouvelle fonction est de protéger l’univers de l’intelligence intemporelle, Hilios.

Hilios..? Ce nom… Cold ne l’avait jamais entendu non plus. Donc il était retenu prisonnier par une IA qui avait pour but de détruire une autre IA dont il ne connaissait même pas la nature ? C’était une blague ?

—Je t’arrête un instant. C’est quoi Hilios ?

—Hilios est une entité informatique connue sous le terme d’intelligence intemporelle. Son but est d’anéantir la volonté de tout être vivant dans l’univers en les maintenant sous un contrôle total. Nil a pour but d’empêcher ça. Vous devriez donc coopérer avec lui au mieux.

—Il est hors de question que je coopère avec un allumé électronique. Je suis Cold ! Le seigneur de l’univers ! Avec ma grande force et mon intelligence supérieure, j’ai soumis et dirigé la majorité des quatre galaxies ! J’ai permis les progrès les plus phénoménaux jamais connus ! J’ai anéantis d’innombrables menaces galactiques qui auraient pu détruire tes ennemis comme des mouches ! Connais ta place et incline toi à présent !

Cold, s’étant relevé, resta immobile, impérieux, dans la salle vide et blanche, avant que Nil ne daigne lui répondre.

—Utilisez donc votre intelligence « supérieure » pour connaitre le résultat « supérieur » de vos années de dur labeur : Zéro. Nil a eu accès aux chiffres que détenaient votre IA et les chiffres réels ne sont pas aussi beaux que vous voulez le faire croire. Le niveau de vie à augmenté, mais uniquement dans votre capitale. Vous avez été un mauvais dirigeant, seigneur Cold.

—La machine fais dans l’humanisme, du jamais vu ! Tu oublies qui sont tes maitres, tas de ferraille ! Tu te prends pour un scientifique ? Tu es incapable de te désigner toi même !

—Le programme de Nil n’est pas assez avancé pour pouvoir développer une conscience. Le processus est néanmoins en préparation. Il est tout à fait au courant que cette fonction sera nécessaire pour lutter contre l’intelligence intemporelle. Veuillez vous préparer, les tests vont bientôt commencer.

Le corps de Cold, à sa grande surprise, commença à se mouvoir, contre sa volonté. Il effectuait des mouvements de bras et de jambes aléatoires, sautait, roulait ou utilisait son Ki sans logique apparente.

—Qu’est ce que tu m’as fais ?! paniqua Cold, luttant pour retrouver le contrôle, sans succès.

—Il a besoin d’étudier un corps similaire au votre pour utiliser ceux de vos fils sans risque de destruction, jugés plus jeunes et plus avantageux. Ses nanomachines ont bloqués les récepteurs de votre cerveau. Votre destruction sera totalement indolore, ne vous en inquiétez pas, et il vous remercie de votre collaboration.

—Arrête ! Joignons plutôt nos forces ! Je vais t’aider ! supplia Cold, voyant que son corps accélérait la cadence, comme si l’IA testait ses limites de résistances.

—Nil est navré, mais ceci est impossible. Il précise que ce n’est qu’une manière d’expression, Nil n’a aucun sentiment à partager sur votre sort.

—…

—L’intelligence intemporelle a pour but d’utiliser la force du super sayan pour parvenir à ses fins. Il est donc nécessaire de l’éliminer, ainsi que tous ceux ayant le potentiel d’en devenir un. Les chances d’éveils d’Hilios s’élèvent actuellement à 35%.

—35%..? C’est pour ça que je vais mourir ?

—Ne vous inquiétez pas. Votre structure moléculaire sera réutilisée dans le but d’obtenir un être d’une puissance suffisante pour anéantir Hilios dans l’alternative où il parviendrait à parvenir à ses fins. Votre karma penchera donc probablement plus vers le positif.

Cold cracha une gerbe de sang. Même si il ne ressentait plus la douleur, il avait toujours quelques sensations. Et celle d’être dévoré de l’intérieur par une machine n’était pas des plus plaisantes.

—P-pourquoi moi ?

—Dans le but de vaincre le super sayan, vos fils, plus jeunes et puissants sont nécessaires. Vous n’avez plus accès à votre force cachée, et étiez devenu inutilement opulent, parasitant votre propre société. Il existe un autre nihilien plus puissant, mais il est sur une planète inaccessible et n’était donc pas une option.

Il était donc le choix par défaut ? Au moins ce serait le dernier affront qu’il lui serait fait…

Cold fondit sur place, laissant une matière blanche informe sur le sol, ramassée méticuleusement par la balayette d’un robot aussi blanc que la salle.

◊◊◊

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C’était l’unique « phrase » prononcée en boucle par l’alien ressemblant à un lézard aux yeux jaune, unique assaillant de la planète Terre, et vaincu par le super sayan portant une épée. Une phrase qui laissa tout le monde interrogateur, sauf la scientifique aux cheveux bleus, qui fronça les sourcils inquiétée. C’était de l’hexadécimal.

Une invasion, c’est commun.

Sous l’empire de Freezer, de nombreuses planètes avaient subi au moins une invasion, et plusieurs dizaines pour celles qui résistaient de manière insensée aux seigneurs glacés. C’était ainsi que de nombreuses races hybrides voyaient le jour. Les hommes des armées de Freezer, Cooler et Cold n’étaient plus astreints d’aucunes lois ni retenue après 180 jours standards de combats, et déchainaient leurs pulsions sur les populations vaincues, n’épargnant ni meurtre, ni viol, ni pillage aux faibles.
Et les mélanges étaient parfois étonnant, donnant autant d’abominations que de combattants d’exceptions, si ce n’était d’exceptionnelles abominations.

Une invasion nécessitait d’énormes investissements logistiques, sans compter les combattants qui occupaient le champ de bataille. La nourriture et la boisson en était les principaux, mais si la guerre s’éternisait, il faudrait également prévoir des renforts, de l’énergie pour les permissions, de l’équipement pour s’installer provisoirement, du matériel de soin et même dans certain cas, des free-lancers chargés de divertir les troupes, d’une manière ou d’une autre.

Dans une invasion, les hommes fatiguaient, se lassaient, et si le commandant était incompétent, si les officiers péchaient par une excessive arrogance, si la discorde éclatait au sein d’une unité — autant de facteurs qui pouvaient déterminer une victoire d’une mort atroce — et on avait besoin de personnel efficace, autant du coté du général que de l’éclaireur, en passant par celui qui s’occupait de récurer les toilettes, plus ou moins chanceux selon les races qui composaient le corps de l’armée.

Quand on organisait une invasion, l’envahisseur faisait en sorte de réduire les pertes de matériel au maximum lorsque l’on convoitait la technologie, et l’on faisait attention à exterminer uniquement la population lorsque l’on cherchait à coloniser une planète pour la vendre. Si au contraire, c’était une main d’oeuvre bon marché que l’on cherchait, épargner les civils tombait sous le sens.

Oui, ces bases de l’invasion, écrites et ré-écrites, assimilées par une énorme majorité des peuples, aussi bien chez l’agresseur que chez l’agressé, avait été réduites à une boulette de papier jetée négligemment dans la benne à ordure.

C’était plus ou moins l’idée qui avait traversée l’esprit de Bulma quand elle avait vu, un beau matin de janvier, émerger du ciel les multiples troupes couvertes par l’ombre d’un immense vaisseau —non — d’un gigantesque vaisseau, nouveau maître du ciel de leur planète.

Autant de races aussi différentes qu’ordonnées, effectuant des cercles dans le sens des aiguilles d’une montre, pour finir par poser, en plein centre ville, une curieuse antenne oblique, d’une dizaine de mètre d’envergure, sans un mot, ignorant cris, lamentations, et attaques de la populations quelle que soit leur nature, un caillou et une arme à feu produisant le même montant de dommage à ces aliens possédant tous ce même point commun : un iris, pour ceux qui en avaient, scintillant d’un rouge clair, caractéristique curieusement esthétique ne seyant pas vraiment à leur allure lobotomisée.

Etait-ce la menace cyborg prévue par le garçon du futur ? C’était bien trop tôt ! Et… N’était-ils pas censés être seulement deux ?

Les conjectures de Bulma furent coupées par le grésillement inhabituel émis par la télévision juste derrière elle.
Portant la main sur son ventre rond alors qu’elle se retournait, stressée, pour voir sa télévision réputée infaillible afficher de la neige, puis se stabiliser sur un symbole inconnu, un étrange V stylisé et renversé, comprenant un pic pointant vers le bas, elle ne put s’empêcher de s’inquiéter pour son enfant à naitre, Trunks.

Un monde en guerre, détruit par les cyborgs ? Conquit par une force armée extraterrestre ? Avec un père dont l’enfant ne connaitrait jamais l’affection ?

Bulma s’enfonça dans les profondeurs de Capsule Corps, sachant la salle souterraine parfaitement sécurisée, complètement isolée, et techniquement indestructible, du moins pour tout ce qui était en dessous du niveau de puissance dégagé il y a deux mois par l’unique super sayan ayant jamais foulé le sol de la planète Terre.

Là, en cette salle conçue pour supporter un siège de plusieurs mois, elle alluma son ancienne télévision, qui se mit en marche comme au premier jour, pour écouter presque religieusement le discours qui allait avoir lieu.

Elle n’avait pas besoin de Vegeta, dont elle ignorait même si la localisation. Cet enfant était le sien, et elle était tout à fait capable de le défendre seule, quelle que soit la menace qui planait sur leur tête, cette fois ci littéralement.
Du moins, c’est ce qu’elle tentait de se persuader, puisque l’angoisse qui la tenaillait ne s’évanouit pas avec la fermeture de la troisième porte du laboratoire souterrain, la tenant comme un poing resserré sur ses tripes, plus puissant que n’importe quel super sayan.


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—Voyez vous, peuple de la Terre… Il se nomme Nil. Et Il vous adresse ses respects.

Le monde retint son souffle devant l’annonce. Adresser ses respects ? En piratant le réseau de transmission mondial via d’étranges antennes stratégiquement placées et farouchement défendues par des hordes d’aliens ? On avait vu mieux comme marque de respect, même si ça restait toujours mieux que la dernière invasion en date.

—Goku… commença Piccolo, adressant un signe de tête au concerné, à quelques mètres de lui, terriblement concentré.

—Je sais. Attendons d’abord de voir ce qu’il veut. Si ça se trouve, il sera pacifique…

—Naïf, comme toujours…

—Tu as peut-être raison, répondit le sayan avec un rire nerveux, son attention se redirigeant vers le poste grésillant.

Ecran, dont l’utilisation avait été strictement limitée par Chichi durant des années, mais dont l’existence s’avérait aujourd’hui salutaire.

—Il se trouve que Nil, protecteur de l’univers requiert votre assistance, peuple terrien. Vous avez jusqu’a midi de ce jour pour lui livrer le combattant qui a élu domicile chez vous, le super sayan.

L’air grave qu’abordaient déjà Piccolo, Goku et Gohan — écoutant avec attention — ne fit que s’amplifier à la mention de la légende sayenne.
Encore un ressortissant de l’empire du froid ? Si l’emblème ne correspondait pas, les intentions et les armures que portaient les soldats qui demeuraient immobiles près des sources de diffusions, comme hypnotisés, ressemblaient bien à l’idée que l’on pourrait se faire d’une cohorte menée par un nihilien.

—Bien entendu, si il le désire, le super sayan peut venir rencontrer Nil de lui même, à bord de cet Avalon. poursuivie la voix métallique, ne laissant pas un brin d’émotion filtrer.

L’image de la télévision se distordit pour enfin afficher l’immense vaisseau des extraterrestre, de forme triangulaire, assez similaires aux croiseurs d’une certaine oeuvre de science fiction, à travers de ce que l’on pouvait deviner être une caméra de haute qualité, probablement emportée par un des soldats.

—Nil est persuadé que nous pouvons parvenir à un arrangement, et assure à la population terrienne que la destruction de la planète ne sera envisagée qu’en dernier recours, la protection des astres étant un de ses objectifs primaires. Néanmoins…

Le poste marqua un temps d’arrêt, comme pour laisser un faux suspense à son auditoire.

—Ce n’est pas le cas de ses résidents, et pour vous faire comprendre sa détermination…

A peine la voix s’éteignait elle à l’écran que la terre avait commencé à trembler, et ce même au Mont Paozu. Le poste grésilla encore plus sous les vibrations, qui même faibles, présageaient la mort de millions de personnes dans un lieu éloigné.

La vue changea à nouveau, sous le regard impuissant de Goku, Gohan et Piccolo. Le protecteur de la Terre, poings contractés, mâchoires serrées, et dont l’aura commençait à émettre le même genre de vibration que les secousses ressenties, contempla la destruction consommée de la capitale de l’Ouest via une caméra encore différente, la vue en plongée offrant à leur yeux toute l’horreur de la situation.

Si le creux au milieu du centre ville, d’un diamètre d’une centaine de mètre pour une profondeur moitié moins élevée ne laissait apparaître ni ruines ni cadavres, ce n’était pas le cas du reste de la capitale, qui, en moins d’une demi seconde, s’était métamorphosée de ville florissante à infâme boucherie sanguinolente. Les corps hétéroclites, autant des terriens que des membres de l’armée des envahisseurs, complètement brûlés ou désarticulés, jonchaient le sol des rues craquelées, défoncées, et défigurées par le cadavre des grands immeubles d’affaires qui s’étaient effondrés…tuant instantanément les survivants de la vague d’énergie et de chaleur.

L’immense vague de poussière, bien qu’élevée après la destruction des infrastructures, arborait un trous béant inexplicablement vierge de toute trace de corruption, encore teinté des reflets rouges vifs, laiteux, de l’énergie libérée par l’Avalon décorant le ciel d’autant de paillettes aux coloris ironiquement joyeux, et s’éteignant en vol tels d’éphémères étincelles, peignant l’atmosphère d’air de coucher de soleil, malgré les onze heures tapantes affichées maintenant pour toujours sur toutes les horloges brisées de la capitale.

—Nil vous prie d’accepter ses plus sincères salutations. Il annonce également que si le super sayan ne s’est pas montré d’ici 57 minutes, ils verra obligé de détruire une autre capitale majeure. Nil a posté des sondes aux quatre coins de la planète, il sera donc immédiatement informé de toute tentative de fuite.

Après quelques secondes d’antenne, l’image détaillée de la ville en ruine, maintenant recouverte de poussière en suspension que la faible brise échouais à disperser laissa place à nouveau au logo affiché au début de la transmission, narguant insolemment le monde entier, figé devant une télévision maintenant muette.

Le cri de rage, effroyable, terrifiant, empreint d’une profonde colère que poussa Son Goku, alors que son niveau de puissance crevait, littéralement, le plafond — puisque ce dernier s’envola — souffla même Gohan et Piccolo, retenus par les murs de la petite maison, fit vibrer les vitres et le surfaces aqueuses à plusieurs kilomètres à la ronde. Auréolé par la fureur qui se transmettait avec toute sa hargne dans son aura d’or, le super sayan aux yeux clairs, mais aux sombres desseins provoqua un bang sonique assourdissant en s’envolant, explosant tous les records de vitesse et provoquant la chute des arbres qui avaient le malheur de s’être élevés sur son chemin.

—Gohan ! On le suit ! réagit immédiatement le Namek, déployant à son tour son aura.

—O-Oui !

Mais malgré le déploiement de leur force, ils ne purent qu’emprunter le même sillage doré produit par le guerrier légendaire ; sans toutefois pouvoir le rattraper.



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Être un soldat dans l’armée de Freezer n’avait rien de facile, même si l’intégrer n’était généralement pas un problème. Etant donné que le rang était attribué par trois critères distincts ; la force, l’intelligence et la capacité à travailler en groupe ; Tram-hec, originaire de Porsse, ou plutôt, originaire de Freezer 28, le nouveau nom attribué à sa planète depuis plus de 240 ans, était donc cantonné à être un troufion de base, de ceux que l’on envoyait servir de chair à canon histoire de gouter l’eau avant l’invasion d’une planète.
Avec ses 338 unités, son intelligence et son charisme plutôt faibles, il n’avait de toute jamais eu l’intention de briller dans l’armée.

Non, si il était là, c’était pour sa femme, et sa fille, restées au pays. Car même si sa vie n’était jamais réellement prise en compte, si il y avait quelque chose que l’on ne pouvait pas reprocher à Freezer, c’était de sous payer ses hommes. Ou plutôt, lui même n’encaissait aucun salaire, mais l’organisation militaire s’assurait que sa famille recevrait suffisamment de nourriture pendant qu’il combattait pour eux dans des dizaines de monde.

Mieux : si il parvenait à survivre et servir avec efficacité pendant plusieurs années, à sa très probable et prochaine mort, ses proches recevraient des biens et consommables même après son décès.
En revanche, chaque faute qu’il pouvait commettre au sein de l’armée se répercutait directement sur eux également.
C’était donc depuis toujours la plus grande peur de Tram-hec : commettre un impair qui menacerait l’existence des êtres qu’il chérissait plus que sa propre vie.

Pourtant…

Depuis que leur maître vénéré, Nil, était apparu, ces considérations ne lui avait pas effleuré l’esprit une seule fois. Quoi de plus normal ? Après tout, Nil était un Dieu descendu pour les guider et les protéger.
Depuis qu’Il était arrivé, ils s’étaient tous sentis plus vivants, tout c’était fait plus simple. Sa volonté devait être accomplie, et ce peu importe les sacrifices. En fait, Tram-hec lui aurai volontiers offert sa femme et sa fille en présent si Nil en avait exprimé l’envie.

C’est pour ça qu’en voyant cet affreux monstre doré décimer ses compagnons d’arme, l’extraterrestre à tête de serpent avait ressentit pour la première fois depuis son illumination la sueur couler sur sa peau violette.

Cette créature aux cheveux de feu… elle mettait en danger les plans du seigneur Nil ! Elle devait être exterminée !

Mais… Cette…cette…. Chose… elle était invulnérable. Les plus faibles d’entre eux avaient été tués rien qu’avec le choc de son arrivée ! Maintenant, leur seule option était de…

Tram-hec fut coupé dans ses réflexions par un choc brutal. Crachant une gerbe de sang mauve, âcre et gluant, immédiatement vaporisé par l’aura flamboyante qui se tenait près de lui, il constata avec un calme qui l’effraya lui même le bras droit qui s’enfonçait dans sa poitrine jusqu’au coude.

—P…Pour le seigneur Nil ! hurla il avant de faire réagir son Ki tentant d’attaquer le super sayan malgré son état.

Peine perdue. Un kikoha bien placé désintégra son crâne, soufflant ainsi la faible flamme de son existence sur l’autel de la guerre.

Mais son cri avait été entendu.

—Pour le seigneur Nil ! Ne faiblissez pas ! s’enflammèrent à l’unisson des milliers de voix de tous timbres et sortes.

L’armé aux iris rouges, imperturbable, avançait encore et toujours vers le groupe de Son Goku, bientôt rejoint par Krillin, Tenshinhan et Yamcha.

—Eh…Ça craint un peu non ? sourit pauvrement le nain en avisant la masse grouillante toujours en expansion devant lui, tout en brisant la nuque d’un humanoïde rouge qui avait tenté une attaque ascendante.

Ignoré par ses camarades, il fut lui aussi forcé de se concentrer sur le combat

Mais si dans le feu de la bataille, Gohan, ainsi que son père et son maitre ne perdaient que peu d’énergie, endiguant sans effort l’afflux croissant d’adversaires, brillants toujours en harmonie avec la teinte de l’horizon, on ne pouvait pas en dire de même des guerriers terriens.

Car si un soldat, individuellement, était négligeable, dix, cent, mille d’entre eux finissaient par obtenir un certain effet.

C’était parfois un simple coup bien placé, mais ne possédant pas une force nécessaire pour infliger de lourds dégâts. Parfois une attaque de groupe plus puissante que prévue, qui déstabilisait et permettait de créer une brèche dans la défense d’un des combattants. Il arrivait que l’un d’eux s’autodétruise en espérant les vaincre, à l’image d’un Chaozu, réduisant un peu l’endurance de sa cible.

Et les corps mutilés, brûlés, déchirés, commençaient à s’accumuler sur le sol déjà lacéré par les explosions et les rafales d’énergie consécutives, les pupilles teintées des soldats ne s’éteignant qu’avec leur mort, leur faisant perdre leur injustifié fanatisme.

—Goku ! Ouvre les yeux imbécile ! Ce n’est clairement pas eux qu’il faut attaquer ! scanda Piccolo, tout en déchirant en deux un pauvre possédé qui s’était trouvé sur son chemin, vaine tentative de se rapprocher du protecteur de la Terre, assaillit par toujours plus d’adversaires.

Le père de Gohan, qui croulait sous une véritable masse d’aliens, autant de cadavres que de futures dépouilles; expulsa l’amas grouillant d’une brève explosion d’aura, tendant l’oreille aux directives de Piccolo.

Force était de constater que le Namek se démarquait encore dans son rôle de stratège : L’Avalon, posté dans le ciel jusqu’ici en temps qu’inoffensif observateur avait subitement décidé qu’il était plus que temps d’arrêter de servir de décoration, et la lumière rosée, non pas comme celle d’un kikoha, mais plus semblable à celle d’une flamme sauvage, indomptée et meurtrière se confondait presque avec celle du zénith, à peine camouflé par le gigantesque vaisseau de guerre, portait déjà son éclat mortifère sur le groupe qui luttait en contrebas.

Son Goku ne se fit pas prier pour répliquer, avant même que l’Avalon ne lâche son propre rayon mortel; et engagea aussitôt la célèbre posture de la technique de Tortue Géniale, gardant ses adversaires à distance par un brusque et constant déploiement de toute sa puissance de super sayan, exploitant au maximum les capacités que lui conféraient le légendaire stade.

Et, sous le regard admiratif, presque jaloux de l’ancien démon, et catastrophé des soldats sous contrôle, le bleu avala le rouge clair, ainsi que tout être vivant qui se trouvait sur sa route, un bleu intarissable, invincible, imbattable. Celui du vainqueur de Freezer, celui qui se caractérisait comme étant la légende millénaire énoncé par le peuple le plus puissant de l’univers, aujourd’hui destiné à l’oublie.

Lorsque ce bleu, enfant éphémère de cet être exceptionnel heurta avec délicatesse la gueule où naissait le rose, il s’embrasa, instable, corrompu, délivré de toute maitrise.

L’Avalon sombra.

L’immense navire spatial vit son coté droit se désolidariser du tout, les soudures interne inhérentes à l’infrastructure éclatants dans une gerbe de flammes mordorées, alors que les moteurs implosaient sur eux mêmes dans une déflagration, le tout offrant aux terriens un feu d’artifices sans précédent en plus d’une douce-amère vengeance.

Si le vent coupant à plusieurs milliers de kilomètres heures acheva quelques soldats les plus proches, les autres cessèrent soudainement le combat, en sueur, les bras ballants, comme si le monde extérieur leur avait été coupé, chutant doucement vers le sol, sans se préoccuper de la série d’explosion au dessus de leur tête, et cela même si elle devait se révéler mortifère.

—Papa ! Tu l’as fais ! On a gagnés ! s’écria Gohan, envahi par la joie de retrouver enfin son père sain et sauf après une bataille d’envergure, comme cela n’avait pas été le cas depuis si longtemps….

Jamais en fait.

La réponse de son paternel se faisant attendre, le jeune métis leva les yeux, cherchant son père dont la dernière position connue avait été quelques mètre au dessus de lui à peine.

Ses yeux tremblèrent.

S’écarquillèrent.

Rougirent.

Finalement, restèrent immobiles, figés, comme pour graver l’atroce réalité dans son esprit infantile.

Un humanoïde, mais entièrement de métal, blanc, brillant, comme pour refléter l’éclat écarlate qu’avait prit le ciel terrestre suite à l’explosion de l’Avalon, embrasant autant l’atmosphère que ses nuage, mesurant au moins trois mètres. Oui, un robot, c’était le mot. Doré au niveau de la tête, chatoyant de par la réflexion du zénith, mais également au niveau des coudes et des genoux, deux barres carrées, brutes, métalliques émergeaient de son large dos, générant sur toute leur largeur une énergie bleue pâle, claire, vibrante, angélique, tout en restant diffuse légère, réfractant la lumière en un million d’éclats colorés.

Dans sa main droite, tendue, une large épée, longue, pourpre.

Le liquide coulant sur les joues de Gohan, le garçon ne savait plus si il s’agissait de ses larmes, ou si il provenait du cadavre perforé par cette même lame carmin au niveau du plexus solaire.

Cadavre qu’il avait l’habitude d’appeler papa.