CHAPITRE 72
Nostalgie
Naruto restait concentré, à l'affût des légers bruits qu'il entendait non loin de lui. Un individu se cachait à proximité et tentait de se faire le plus discret possible. Mais il ne semblait même pas avoir pris en compte la direction du vent qui rendait le jeune Genin particulièrement réceptif à ses sons et odeurs...
De toute évidence, celui qui se tenait dissimulé parmi les ruines était un bien médiocre ninja.
Mais Naruto restait toutefois vigilent. Son expérience, bien que relative, avait déjà été suffisante pour réaliser la grande perversion du monde Shinobi. Il était bien peu judicieux de se fier à une simple impression ou à un pressentiment...
Celui qui se tenait à proximité pouvait par exemple tenter de focaliser son attention pour préparer une embuscade avec d'autres individus plus discrets, c'est pourquoi le jeune Uzumaki avançait prudemment sans baisser sa garde.
Bien que légèrement inquiet, il restait toutefois confiant. Sa maîtrise partielle des pouvoirs de son démon lui assurait un niveau plus que correct et amplement suffisant pour se confronter à la majorité des agresseurs. Mais il ne cessait de repenser aux paroles de Jiraiya qui lui assurait que le Saiya-jin n'était pas la seule menace.
Et si l'Akatsuki l'avait trouvé ?
Il balaya cette idée inquiétante de son esprit, du moins partiellement. De toute manière, ça ne servirait à rien de s'en soucier plus que de raison car il ne pouvait fuir : retourner dans le crapaud, ce serait indiquer la position de sa cachette. Et le vieux Sannin était dans un état bien trop affaibli pour espérer se défendre face à une menace réellement dangereuse.
Il entendit un nouveau bruissement, bien plus proche cette fois. Son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine.
Mais l'agacement prenait le dessus sur sa peur. Il en avait assez de ce cache-cache ridicule. Quand bien même c'était inconscient, il n'avait pas l'intention de jouer la carte de la prudence indéfiniment. De toute manière, cette dernière n'avait plus grand sens depuis le cataclysme qui avait touché le monde. Et puis surtout, il n'était pas Naruto Uzumaki pour rien...
Alors, sans prévenir, le ninja le plus imprévisible du monde se jeta directement dans les ruines, en direction du bruit, et plaça sa tête pour y trouver son origine.
– Ça suffit maintenant ! s'exclama-t-il soudain sans même laisser le temps à une réflexion plus solide de se consolider dans son esprit bouillonnant.
Tu fais face au ninja le plus fort du monde, tes tours de passe-passe ne marcheront pas !Son regard plissé ne remarqua pas tout de suite qu'il n'y avait personne devant lui. Il mit encore plus de temps à remarquer qu'en fait, il y avait bien quelqu'un, mais que cet individu était hors de son champ de vision – il devait baisser la tête pour le regarder. Cela lui prit enfin plusieurs secondes pour réaliser que celui-ci n'était pas plus petit que lui, mais était en fait accroupi, tremblant, terrifié.
De toute évidence, à en juger par ses réactions, il avait eu bien de la chance de n'être pas tombé sur plus terrible adversaire.
Et pourtant, lorsque finalement il prit conscience de l'homme qui se tenait face à lui, le jeune Genin n'aurait pas pu être plus intimidé. Car celui qui se tenait face à lui était bien le seul homme capable de calmer les ardeurs du ninja le plus impertinent de tous les temps.
– Naruto ? murmura alors l'homme qui releva timidement la tête.
– Impossible... Vous êtes...Il déglutit face à cet homme qui avait tant d'autorité sur lui.
– Vous êtes le vendeur de Ramen Ichiraku de Konoha ?!***
La puissance des impacts générait des ondes de chocs qui faisaient trembler le palais de Kami. Krilin et Tien Shinhan se menaient un combat digne des meilleurs artistes martiaux du monde qu'ils étaient.
Krilin devait l'admettre : Tien Shinhan méritait d'avoir été le rival de Son Gokū. Sa garde était incroyable. Il ne parvenait jamais à trouver la moindre faille dans ses positions, en dépit de leur échange de coups de plus en plus rapides. L'absence d'ouverture chez son opposant était un facteur de frustration pour le jeune homme.
Mais son adversaire était étonnamment surpris par ses capacités.
Effectuant un direct du bras avant pour attirer son attention – que Krilin esquiva sans trop de mal, il enchaîna immédiatement après par un coup plus puissant de l'autre bras, profitant de l'inertie du décalage de son adversaire.
Mais ce dernier utilisa justement sa vitesse et l'appui du poing de Tien Shinhan pour se propulser dans les airs et lui envoya un violent coup de genou en direction du visage, forçant l'ancien élève de Tsuru Sennin à cambrer fortement le dos et effectuer un pas en arrière pour ne sentir que le puissant souffle du coup de Krilin qui avait manqué de l'effleurer. S'il l'avait touché, cela aurait pu le mettre en important désavantage.
Tien Shinhan sentit soudain le sol se dérober sous ses pieds en se rendant compte qu'un kikoha de Krilin venait de balayer sa cheville – l'attaque était trop faible pour le blesser car presque totalement axée sur la vitesse, mais son corps, déjà en équilibre précaire dans l'action, le perdit cette fois totalement, forçant l'artiste martial à se rattraper difficilement sur sa main gauche avant de propulser dans les airs.
BUKU JUTSU
Il resta ainsi en lévitation et observa Krilin faire de même, un sourire déterminé sur son visage partiellement égratigné au bas de sa joue droite par le deuxième coup de Tien Shinhan sur lequel il avait pris appui.
S'essuyant de son poing le sang qui coulait au niveau de sa lèvre, le plus petit frappa avec dans la paume de son autre main.
– T'es vraiment balèze, Tien Shinhan.
– T'es pas si mauvais non plus, dut admettre celui-ci.
Son visage sourit également de défi, reconnaissant par là même Krilin comme digne d'être combattu à pleine puissance.
Alors, l'homme aux trois yeux retira la longue cape qui lui recouvrait le corps et la jeta avec force derrière lui, au dessus de la mer de nuages dans laquelle elle se fondit avec une lenteur presque figée.
Les deux combattants reprirent de plus belle.
***
Naruto avait l'impression d'être en plein rêve. Après n'avoir rencontré personne d'autre que son maître blessé et l'étrange batracien qui les transportait depuis le cataclysme qui avait frappé son monde, il avait l'impression que Konoha appartenait à une autre vie. Se voir face à l'homme qui avait nourri son quotidien d'autrefois lui faisait réaliser la valeur de ce dernier.
Il était également surpris de le voir en vie. À en juger par les descriptions de Jiraiya, l'attaque de Raditz avait été suffisamment dévastatrice pour anéantir toute la population de Konoha. Même l'Hokage n'avait probablement pas survécu.
Et le vendeur de Ramen n'était – à la connaissance de Naruto – pas un ninja plus talentueux que l'Hokage de Konoha. D'ailleurs, il n'était pas un ninja du tout.
– Comment... ? murmura alors le jeune orphelin face au père de substitution de son enfance.
Le regard de l'homme s'assombrit.
– J'étais en rupture de stock de narutomaki pour la composition de mes Ramens... J'ai donc quitté Konoha en laissant la boutique à ma fille... Et quand je suis revenu... J'ai vu...Il s'écroula, fondant en larmes sous le regard impuissant de Naruto.
Voir cet homme toujours souriant dans cet état ne pouvait laisser indifférent le jeune ninja. La rage bouillonnait dans son cœur déchiré.
– Je suis désolé, finit enfin par dire l'artisan.
Je...
– Ne vous excusez pas, répliqua Naruto en fronçant les sourcils.
Ce qu'il s'est passé... Est horrible...Son interlocuteur baissa sombrement les yeux avant de les relever dans sa direction.
– J'ai honte de l'admettre, marmonna alors le vendeur.
Mais j'ai peur...
– Vous n'avez pas à avoir honte... C'est normal d'avoir peur... Vous avez le droit de pleurer...L'Uzumaki le fixa droit dans les yeux.
– Un jour, tout ira mieux... Mais ce n'est à vous d'arranger ça... Non... Ce rôle appartient à l'Hokage de Konoha !Les yeux toujours brillant, le cuistot fixa le garçon avec émotion.
– Tu as bien grandi, Naruto, depuis que je t'ai ouvert mes portes pour la première fois...
– Vous êtes le premier à l'avoir fait...Après un bref silence, l'adulte jeta un œil derrière lui.
– J'ai repéré les restes d'un bar. C'est au milieu des décombres mais il y a de quoi cuisiner... Et j'ai finalement pu trouver les Narutomaki, alors...Le regard du Genin passa de la surprise à l'excitation.
– C'EST L'HEURE DES RAMENS ! s'exclama-t-il.
Le ninja, d'abord nostalgique, sembla soudain pensif.
– Mais attendez, je ne peux pas faire ça sans lui...
– Sans lui ?
– L'ermite pas net, Jiraiya-sensei !L'autre ouvrit grand les yeux.
– Serais-tu en train de parler du Sannin Jiraiya ?
– Je vais le chercher ! s'exclama Naruto qui s'éloigna en courant.
– Attends, Naruto, tu ne sais même pas où est le bar !
– Faîtes la cuisine, j'ai un bon flair !L'homme, décontenancé, soupira en souriant, ému.
– Ah, ce Naruto... Il n'a pas tant changé, finalement...***
– Ne compte pas sur moi pour rejoindre tes ambitions.Les mots de Kakashi, prononcés de façon crue, résonnèrent dans le silence de la nuit jusqu'à progressivement s'éteindre. Face à lui se tenait toujours celui que l'on nommait Furido, qui le regardait presque avec déception mais peu de surprise.
– Quel dommage... murmura-t-il simplement.
Dommage pour ta partenaire...
– Je croyais que tu ne lui ferais aucun mal, fit le ninja copieur.
– Eh bien... Comment dit-on déjà ? Ah, oui... J'ai menti !Le ninja copieur plaça ses mains en position de Mūdra.
– Dans ce cas, il est de mon devoir en tant que maître de t'arrêter.
– Quand bien même tu y parviendrais, comment espères-tu la sauver ?
– Que veux-tu dire ?Pour toute réponse, Furido plaça une main contre son tympan et en sortit ce qui ressemblait à une oreillette, qu'il tapota.
Aussitôt devinrent audibles des bruits de pas et de voix.
– Je suis en contact permanent avec mes associés, déclara l'ex-ninja gardien.
Je te propose de partager ce que j'apprends en direct...Ses yeux fixèrent son oreillette.
– Fūka, appela-t-il en haussant le ton.
Qu'en est-il des nouvelles ?
– Nous avons capturé la gamine, répliqua une voix de jeune femme.
Tu pourras dire à son partenaire qu'elle s'est bien défendue... Pendant 10 secondes.Les yeux de Furido se tournèrent vers ceux de Kakashi, guettant ses réactions. Mais ce dernier restait de marbre.
– Je t'aurais cru plus attentif concernant le sort de ta partenaire... Et de ton élève, si je comprends bien ?
– Sakura savait à quoi elle s'exposait en participant à cette mission, répliqua le Jōnin.
Le seul qui ne savait pas, ici, c'est toi...
– Que veux-tu...
– Furido ! s'exclama soudain la voix dans l'oreillette.
Tu nous avais dit qu'ils n'étaient que deux !L'interpellé fronça les sourcils.
– Bon sang, s'exclama une voix masculine.
C'est la garde rapprochée du Daimyō...
– Fait chier !Kakashi ferma les yeux dans ce qui ressemblait à un sourire amusé – bien que son visage fût masqué – devant l'expression de son adversaire.
– Il semble que m'avoir repéré vous ait fait légèrement baisser votre garde...
– Enfoiré...
– Que fait-on, chef ? intervint une troisième voix dans l'appareil.
Furido serra les dents, puis soupira.
– Fudō, Fuen, vous vous chargez d'eux. Fūka, tu t'occupes de la gamine. Conduis-la dans la cellule du Daimyō, puisqu'elle le cherche tant...
– Eh ! protesta la voix d'homme.
Ça va nous prendre une plombe pour nous débarrasser de la garde royale à seulement deux ! Si on était trois, ça serait vite réglé...
– Mieux vaut rester sur nos gardes, au cas où le ninja copieur nous ait préparé d'autres... Surprises...
– OK, c'est toi qui commandes !Kakashi fronça les sourcils.
* Ils sont confiants... *Furido lui sourit.
– Pensais-tu vraiment que tous mes associés avaient le niveau de ceux qui parcourent le Pays à la recherche d'enfants pour le Saiya-jin ?
– ...
– Chacun de mes trois acolytes est presque aussi fort que moi !Le ninja copieur activa son Sharingan en abaissant son bandeau.
– Dans ce cas, il semble que je vais devoir m'activer...***
Une pluie de Kikoha illuminait à présent le palais de Kami. Ce dernier observait avec intérêt les émanations d'énergie se rencontrer dans un ballet aérien semblable à mille feux d'artifice.
– Qu'en penses-tu, Popo ? demanda-t-il à son associé.
– Je pense qu'ils pourraient bien devenir plus forts que lui.
– C'est aussi mon avis...
– Devrions-nous arrêter le combat, Kami-sama ?
– Oh, non, répliqua l'interpellé.
Je ne ressens aucune énergie malsaine dans cet affrontement. Je pense qu'ils sauront jauger précisément l'instant de la fin.Profitant d'une énième explosion dans ces cieux illuminés, Tien Shinhan se jeta sur Krilin à la manière d'un volleyeur s'apprêtant à frapper. Cette technique, le combattant triclope l'avait déjà utilisée avec succès sur Son Gokū.
Quant à Krilin, il n'avait pas su anticiper sa venue à travers les explosions...
* Bon sang ! s'inquiéta-t-il en tentant de reculer en zigzagant dans les airs.
Il est rapide ! *Malheureusement, ces mouvements censés perturber son adversaire ne firent que lui permettre d'avancer plus rapidement en ligne droite, profitant du trouble généré par son attaque éclair.
* S'il me touche, c'est fini ! comprit Krilin dont l'état – tout comme celui de Tien Shinhan – n'était plus celui de la pleine fraîcheur d'un début de combat.
*Un sourire se dessina sur les lèvres de son adversaire.
* Et je gagne... pensa ce dernier en arrivant à hauteur de Krilin.
*Il le vit avec satisfaction se protéger le visage de ses mains en dernier recours. Il ne réalisa cependant que trop tard qu'il faisait bien plus que ça...
TAIYOKEN
L'énergie de Krilin se libéra sous forme de lumière dont l'éclat fit de l'ombre aux multitudes de Kikoha précédemment envoyés. Tien Shinhan, ayant regagné confiance en son schéma d'attaque habituellement victorieux, vit ses trois yeux brutalement éblouis. Krilin venait de toucher son point faible et en plus, avec sa propre technique.
* Bon sang, depuis quand il maîtrise ça ?! *Le combattant surpris sentit soudain un violent coup dans son dos qui le propulsa directement contre le sol dur du palais. Tien Shinhan parvint de justesse à s'immobiliser avant le contact mais ne vit pas le genou frapper dans son abdomen, l'envoyant dans les airs. Il remarqua alors Krilin sur sa gauche et s'apprêta à parer son coup, mais sentit soudain un violent choc contre sa carotide droite qui manqua de lui faire perdre connaissance.
* Transposition ? comprit-il néanmoins à la vue de l'image résiduelle de son adversaire.
*Ses sens restaient trop troublés par la surprise et les coups pour lui permettre de correctement analyser les déplacements de son adversaire.
* Merde, pas le choix ! *SHISHIN NO KEN
Son corps se divisa au moment où Krilin allait assener le coup décisif. Celui-ci fit cependant mouche sur un des quatre corps de Tien Shinhan qui n'en devinrent plus que trois.
– Intéressant, murmura Kami dont les yeux étaient levés vers les combattants des cieux.
Se sachant acculé, il a fait le choix de sacrifier un quart de sa puissance...Les trois clones de Tien Shinhan fixèrent avec attention un Krilin dont la sueur perlait le visage.
Alors, à l'unisson, les clones incitèrent d'un même geste leur adversaire à s'approcher. Et Krilin se jeta sur eux.
Bien qu'à trois contre un, ils étaient beaucoup plus faibles. Mais ils semblaient vouloir utiliser leur nombre pour se séparer et fatiguer Krilin. Ils s'envolaient ainsi toujours un peu plus, dominant de bien loin les plus hauts nuages.
Cependant, bien que la technique de Tien Shinhan était efficace, Krilin parvint rapidement à mettre hors d'état un deuxième clone. Cela signifiait donc que son adversaire avait à présent perdu la moitié de sa force !
Galvanisé comme jamais, Krilin sentit l'adrénaline du combat le propulser et fonça sur les deux derniers adversaires qui s'éloignaient toujours un peu plus de lui en hauteur. Ils étaient nettement plus lents que lui et il ne tarderaient pas à les rattraper.
Il sentait la fatigue le rattraper mais ce n'était pas le moment de s'en occuper. Il allait gagner ! Il allait vaincre le grand Tien Shinhan !
Il rattrapa rapidement l'avant-dernier clone du plus puissant combattant du monde et tenta de le frapper, mais ce dernier esquiva. Krilin reprit son souffle et frappa une nouvelle fois. L'autre encaissa difficilement, puis Krilin frappa une troisième fois et termina son adversaire.
Il ne restait plus qu'un seul clone. Mais Krilin ressentait à présent l'effort que lui imposait le seul fait de voler. Mais il s'élança quand même pour en finir avec la dernier clone...
Arrivé à sa hauteur, il remarqua le visage blême de ce dernier. L'épuisement semblait avoir eu raison de lui et il allait l'achever facilement. Mais alors qu'il s'apprêtait à frapper, il se rendit compte de la difficulté qu'il avait à se mouvoir et à se concentrer.
Il tenta un coup direct mais son poing ne fit qu'effleurer l'épaule de son adversaire.
Sa vue se troublait et il se sentit perdre de l'altitude...
Il ferma les yeux et eut l'impression d'être plongé dans un rêve...
Lorsqu'il reprit connaissance, il se sentait déjà nettement mieux. Sa première vision fut celle du palais sur lequel il était allongé. Tien Shinhan se tenait à assis à ses côtés, visiblement épuisé.
– Il s'est passé quoi ? articula difficilement Krilin.
– Tu as perdu connaissance, répondit Popo.
Ton corps n'a pas supporté le manque d'air.
– Ah... C'est vrai qu'on est en altitude...Il tourna sa tête vers Tien Shinhan.
– Et pourquoi t'as pas été autant touché ? Je devrais être mieux acclimaté, pour avoir passé plusieurs jours au Palais...
– J'ai passé beaucoup de temps en montagne...
– Ton adversaire s'est davantage économisé, ajouta Popo.
Krilin réfléchit un moment, puis il comprit. Les clones de Tien Shinhan, en plus de chercher à le fatiguer, avaient pour but de ne pas lui faire réaliser qu'il allait volontairement plus lentement : cette technique était connue pour diminuer les performances de son auteur et le voir évoluer au ralenti n'avait donc pas fait réagir son adversaire.
– Merde, grogna Krilin avec un sourire épuisé.
J'ai perdu...
– De peu, précisa Tien Shinhan.
Les deux s'adossèrent l'un contre l'autre et se laissèrent brièvement bercer par la vue des cieux crépusculaires. Kami sourit à cette vision de repos mutuel de ces deux artistes martiaux qui, l'instant d'avant, s'engageaient un combat acharné.
Il comprenait mieux leur amitié avec Son Gokū.
– Au fait, marmonna Krilin, à moitié endormi.
Je t'ai même pas demandé...
– Hmm... ?
– Pourquoi t'es revenu après tout ce temps ? Pourquoi maintenant ?Il y eut un bref silence, tandis que Tien Shinhan abaissait ses yeux pour observer la mer de nuages qui s'étendait à l'infini.
– Sans doute pour la même raison que toi... répondit sombrement le combattant.
– Alors, tu étais au courant pour... Pour la mort de...
– Même en vivant en ermite, il est difficile d'échapper aux actualités...Ses yeux rougirent, mais cela devait être lié à l'air frais de l'altitude...
– Je suis venu dès que j'ai su...Il se releva, sous le regard sombre et lointain du vieux sage à la peau verte qui avait observé le combat.
– ... que le démon Piccolo avait détrôné le Roi.