CHAPITRE 107
Le danger des Shinobi
Ce qu'il se passa ensuite, seul Nappa le perçut clairement.
Même Raditz n'aurait pas su parfaitement analyser la scène, trop rapide. Quant à Danzō, n'en parlons pas : son Sharingan était totalement dépassé.
Voilà pourquoi il s'était entouré d'une étrange sphère protectrice. La défense faisait donc face à la vitesse. Nappa le savait, d'expérience : les peuples aux technologies les plus avancées s'étaient toujours cachés derrière ces atouts pour tenter de faire face aux pouvoirs considérables de leurs envahisseurs.
Mais cela n'avait jamais suffi. Car quand l'écart de vitesse était lié à un gouffre de puissance tout autant démesuré, cela signifiait qu'aucune défense ne pourrait contrebalancer cet effet.
L'action de Danzō était logique et plutôt intelligente, mais totalement vaine face au pouvoir écrasant de Nappa. Arrivant au contact de cette sphère translucide, le guerrier ne lésina pas sur la force de sa frappe. Il n'avait pas l'intention de laisser les choses au hasard. L'homme qu'il visait avait eu une étrange maîtrise sur Raditz et il valait mieux l'éliminer sans tarder, ne serait-ce que pour s'éviter la fâcheuse tâche de devoir abattre son partenaire.
Alors il frappa à pleine puissance contre la sphère qui entourait Danzō. Et c'est, sans surprise, qu'il sentit son poing la traverser comme dans du beurre, de même que son propre corps. La puissance de Danzō était infiniment trop faible pour seulement pouvoir combler un tel gouffre. Après tout, même Raditz était resté totalement indétrônable pour les Shinobi en terme de puissance brute...
***
La seule anomalie pour Nappa se trouva être l'obscurité totale qui venait de l'entourer subitement. Fronçant les sourcils, il tenta même d'observer ses mains qu'il plaça devant lui. Mais il n'y avait rien – ni son, ni lumière, juste un noir glacial et oppressant.
Il ne pouvait plus respirer. En cela, l'effet pouvait lui rappeler son bref passage dans le vide intersidéral, à un seul détail près toutefois : une énorme pression, probablement suffisante pour briser totalement presque toute créature, était perceptible par le colosse. Comprimant totalement chaque centimètre carré de son corps, cette force omniprésente s'imposait dans les ténèbres...
***
– Qu'est-ce que... murmura lentement Raditz, le regard levé vers Danzō.
Il se redressa péniblement, tout en ressentant clairement les limites de son corps épuisé.
– Que... murmura-t-il.
Nappa...Il tremblait comme une feuille face à cette soudaine scène de vide.
– QUE S'EST-IL PASSÉ ?!Nappa avait disparu de la scène. Toutefois, le Sharingan de Danzō se pointa avec acuité sur le détecteur oculaire de Raditz, lequel affichait toujours la puissance démesurée du colosse.
– Tu n'as pour l'instant pas à t'inquiéter... commenta sinistrement Danzō.
Le cœur de Raditz sembla se ressaisir au moment où il réalisa qu'effectivement, Nappa était toujours en vie, et en forme.
Mais si la puissance dévoilée par le Scouter du Saiya-jin ne trahissait aucune anomalie, le deuxième paramètre affiché par le détecteur était en revanche bien plus dérangeant.
La position relative de Nappa par rapport à Raditz se comptait en milliers de kilomètres ! Il était impossible qu'il eût parcouru une pareille distance en un temps aussi court, même à sa vitesse démesurée.
– Où... OÙ L'AS-TU ENVOYÉ ?!
– Là où brille à son paroxysme une puissance capable de le combattre... répondit mystérieusement Danzō.
Raditz fronça les sourcils.
– ... la nature, ajouta alors le vieux Shinobi.
Il semblait concentré, mais ne pouvait s'empêcher de jeter un coup d'oeil à la satisfaction provocatrice en direction du guerrier abasourdi.
– La société d'Uzushio se distinguait fortement du reste du monde Shinobi. Seuls de lointains liens de sang les reliaient au clan Senju, et leur détachement des conflits remontant aux périodes qui précédaient la création des villages ont également contribué à leur collaboration avec le clan Hyūga. Mais leur potentiel inconnu a toujours suscité l'effroi, à tel point que ce dernier a été poussé à son paroxysme lorsque la course à la puissance des nations s'est amplifiée durant les guerres, conduisant à leur inéluctable déclin.L'ancien Hokage gardait à présent toute son attention focalisée sur son livre ouvert.
– Ils laissèrent derrière eux des richesses ignorées, rejetées par un monde avide de guerres. Les Uzumaki étaient les plus grands explorateurs du monde Shinobi, mais ironiquement, ils n'ont su atteindre l'esprit de leurs semblables. N'est-il pas dommage que l'appât de la puissance détourne de la connaissance, Raditz ?
– Où... murmura celui-ci.
Où as-tu envoyé Nappa ?Le regard de Danzō se posa de nouveau sur lui, l'observant avec lassitude.
– Puisque tu tiens tant à le savoir, il se trouve quelque part entre le Pays du Feu et le Pays de l'Eau, en plein cœur de l'océan, au fin fond de la Fosse du Maelström.***
Jiraiya sursauta de surprise, visiblement choqué.
– Impossible ! Il... Il l'a envoyé là ?!
– Qu'y a-t-il ? s'étonna Tsunade.
L'ermite observa le sol en contrebas. Sa difficulté à respirer se faisait de plus en plus sentir.
– La Fosse du Maelström est considérée comme le point le plus profond du monde. Il est situé à une telle profondeur qu'il est dit que même le Mont Myōboku pourrait y être intégralement immergé.
– ...
– Penser qu'un clan aurait exploré un tel lieu...***
– C'est rien du tout ! s'exclama Raditz.
Nappa s'en sortira sans problème !
– Sans doute, répliqua Danzō.
Après tout, même un lieu aussi hostile abrite des formes de vie. Et sais-tu de quelle énergie dépendent ces organismes coupés du Soleil ?
– ...***
Même si l'écrasante pression n'était pas une gêne pour Nappa, l'absence totale de lumière et l'impossibilité de respirer entravaient clairement ses choix. Bien que ne ressentant pas sa vie comme en danger, il restait perturbé par ce brutal changement de décor.
Toutefois, sa concentration s'adaptant aux conditions extrêmes de ce milieu, il parvint à voir se dessiner une faible lueur au milieu de ces ténèbres. Et c'est naturellement dans cette direction qu'il se dirigea.
***
– Un autre indice, murmura Danzō, qui semblait étonnamment décidé à jouer avec Raditz.
Cette fosse porte aussi son nom de par les incroyables intempéries qui la traversent. Celles-ci sont notamment liées à une activité géologique et de brusques variations de la température atmosphérique.Alors, Raditz ouvrit grand les yeux, comprenant soudain où voulait en venir son terrible interlocuteur.
– Ne me dis pas que... tu l'as envoyé...Un sourire se dessina sur les lèvres de Danzō.
– Oui. Il est très probable que ton partenaire se trouve actuellement...Raditz serra les poings.
– ... au cœur d'un volcan.***
Nappa avait plongé vers la lumière, confiant et pressé de quitter ce lieu oppressant loin de tout repère. Mais ce qu'il pensait être le chemin le plus prudent se transformait en une terrible erreur.
***
– Imagines-tu seulement ? reprit Danzō dont les lèvres se déformèrent légèrement pour laisser entrevoir l'esquisse malsaine d'un sourire.
Piégé sous des kilomètres de lave en fusion, aussi lourde que la roche, aussi visqueuse que le sang, aussi brûlante que les feux des Enfers... au cœur d'un volcan perdu dans les profondeurs abyssales de ce monde.Raditz ouvrit grand les yeux, estomaqué.
– Même si je ne te contrôle plus, murmura Danzō,
je sais à quoi tu penses. Tu réalises que si cela t'était arrivé... tu n'aurais peut-être pas survécu.Konohamaru était fasciné par la démonstration de puissance de son vieux maître. Cela faisait maintenant plusieurs mois qu'il l'admirait, mais jamais il n'aurait imaginé le voir aussi bien maîtriser une telle situation. Au final, peut-être n'aurait-il pas à utiliser les plus terribles sceaux du livre...
– Tu te demandes même si ton partenaire sera en mesure d'y survivre. J'admets m'être posé la question...Il fronça les sourcils.
– Si je devais chiffrer ses chances de survie, je les estimerais autour de 96 ou 97%.Raditz serra les dents suite à ces dernières paroles. Leur crédibilité le dérangeait. Certes, cela paraissait particulièrement élevé. Mais cela signifiait quand même plus de 3% de chances d'une défaite de Nappa.
Une telle valeur était généralement inacceptable aux yeux de l'Empire. Les risques évalués avant chaque mission devaient assurer des probabilité de succès bien supérieures. Avec 3% d'échecs, cela signifierait que statistiquement, 3% des forces de l'Empire disparaîtraient à chaque mission. En seulement 25 séries de missions, plus de la moitié des effectifs seraient ainsi balayés.
Afin d'assurer un renouvellement correct, il était communément admis d'estimer les chances de défaite des soldats à 0,7%. Bien sûr, cela pouvait varier en fonction de différents paramètres tels que l'importance des soldats et de la mission ou de l'urgence de la situation.
Mais une chose était sûre. Si Nappa avait été envoyé sur un monde dont la puissance laissait estimer une chance de survie de seulement 97%, au moins un autre guerrier de son calibre l'accompagnerait – ou une armée entraînée.
Comment un monde de ninjas pouvait-il dévoiler pareil coup de force ?
– Il est donc probable qu'il s'en sorte et revienne rapidement sur le champ de bataille, inféra Danzō.
Cela me laisse peu de temps.***
– Arrête de parler... grogna Tsunade.
Tue-le tant qu'il est faible !
– Tsunade... ?
– Raditz... est le plus dangereux des deux !***
– Je pourrais sans doute te tuer... reprit alors Danzō d'une voix menaçante qui tendit d'autant plus le Saiya-jin.
Après tout, tu es vieux, et affaibli. Quant à moi, j'ai à ma disposition le pouvoir d'un Bijū.Raditz le savait : Danzō avait raison. Dans son état actuel, il n'était pas en mesure de terrasser une créature du niveau de cette tortue à trois queues. Maudissant le châtiment de Pain, il restait sur la défensive, prêt à devoir se défendre de n'importe quelle attaque en traître...
– Malheureusement, reprit Danzō,
je souffre également du vieil âge, à un stade plus avancé que le tien. Et, en dépit de mes pouvoirs, contrôler un Bijū me demande une énergie considérable. Tu ne pourrais sans doute pas terrasser Sanbi actuellement, mais je ne pourrais pas non plus le contrôler correctement tout en préparant la suite...
* La suite ? pensa Raditz, sur ses gardes.
****
Écrasé de tout son être dans cette fournaise démesurée, Nappa ressentait de plus en plus le danger dans ce qu'il avait initialement considéré comme une gêne. Être à des kilomètres sous l'eau était dérangeant ; la même chose sous la lave prenait un tout autre sens.
L'enfer le comprimait jusque dans ses poumons qui commençaient à souffrir de l'absence d'air. Et pour la première fois, Nappa ressentit dans ce volcan au cœur duquel il était perdu ce qui s'apparentait à un adversaire problématique.
S'il se retenait, il pourrait en mourir, lui, le guerrier Saiya-jin confirmé.
***
Raditz n'en croyait pas ses yeux : son Scouter s'activait de nouveau.
Pourtant, là où habituellement, la surprise se trouvait dans l'augmentation de puissance qu'il affichait, cette fois, c'était tout le contraire.
La force de combat de Nappa diminuait !
* Im... po... ssible... ! réalisait Raditz en voyant les chiffres de son partenaire chuter par dizaines.
*Il n'arrivait pas à croire que même Nappa pût être ainsi en danger sur ce monde de ninjas. Cela dépassait l'entendement. Il se sentait de plus en plus impuissant.
Si seulement lui-même avait ses pleins pouvoirs, il aurait aisément pu se débarasser de Danzō et aider Nappa. Mais tout cela était actuellement exclu.
***
Soudain, la surface de l'océan gonfla à un rythme effréné et avec une telle violence qu'un amas de plusieurs milliers de tonnes d'eau et de lave furent propulsées jusqu'aux nuages dans une détonation qui s'étendit sur des dizaines de kilomètres. D'immenses vagues de plusieurs centaines de mètres de hauteur balayèrent la surface, telles des monstres éphémères ravageant tout sur leur passage alors même que pleuvaient les innombrables blocs de lave dans cet enfer océanique.
Bien que le chaos s'ébranla au cœur de l'océan, il était certain que sa manifestation affecterait jusqu'aux terres lointaines.
Au cœur de cette puissance que d'aucuns qualifieraient de surnaturelle lévitait une unique silhouette, dépassant légèrement l'eau vaporisée qui l'entourait. Son corps tout entier semblait amoché et son visage dévoilait une rage qui lui était nouvelle.
Nappa avait définitivement pris au sérieux le monde Shinobi. Et quand il s'élança à travers les flots agités, dépassant rapidement l'onde de choc supersonique générée par l'explosion du volcan sous-marin, il ne lui fallut qu'un temps relativement court pour atteindre les terres.
Poursuivant sa route furieuse en direction de la localisation de la plus grande puissance de ce monde – en dehors de lui-même, il en ignora notamment qu'il venait de fuser presque juste au dessus d'un étonnant face à face ; en tout cas, il en passa suffisamment proche pour que sa seule présence fût largement repérée.
Bee sentait chaque pore de sa peau trembler sous cette incroyable sensation. Il avait déjà ressenti l'anormale puissance de Raditz par le passé, tandis qu'il le combattait. Mais, ayant connu le Sandaime Raïkage au Chakra démentiel dans sa jeunesse, le Jinchūriki avait déjà eu connaissance d'une énergie surhumaine – même si Raditz culminait au dessus du reste.
Mais cette fois, on parlait d'un tout autre niveau, à tel point que, même quand Nappa se fût éloigné de plusieurs centaines de kilomètres – ce qui ne prit guère plus qu'une poignée de secondes – Bee ressentit encore la sueur s'écouler sur son visage moite.
Retrouvant peu à peu ses esprits, il remarqua que celle qui lui faisait face gardait son visage levé. Visiblement, elle avait remarqué le passage éclair de l'horrifiante puissance de l'envahisseur.
– Voilà.Bee avait tenté de prononcer ce mot avec calme, mais sa respiration difficile rendait cette simple tâche bien ardue.
– C'est ça, qu'on combat.
– ...
– Je sais pas qui t'es. Mais cette confrontation n'a aucun sens. Tu comprends, maintenant ?
– Non.
– Hein ?
– Bon, t'as fini de pleurnicher ? T'es tellement plein d'ouvertures depuis tout à l'heure que c'est un supplice de pas te botter le cul.
– ... Tu... Tu te fous de moi ? Tu... Tu as senti son énergie ?
– Oui...
– Alors pourquoi t'es pas perturbée ?
– C'est ça, l'Edo Tensei, souffla la femme d'une voix anormalement détachée.
Les sens ne sont plus qu'une information.Elle s'assit avec désinvolture contre un haut rocher, son regard braqué en direction du Soleil.
– Je vois, mais je ne suis pas éblouie. Cette logique s'applique aussi à l'ouïe, et à tous les autres sens. Si j'étais brisée, je le saurais, et ça serait tout, jusqu'à ce que mon cadavre retrouve son état initial.Elle soupira, sans détourner ses yeux de l'astre.
– J'admets regretter le goût des Ramens... confia-t-elle soudain avec nostalgie.
***
La confrontation de Raditz et Danzō s'était soudainement immobilisée sous le son du Scouter qui annonçait l'approche excessivement rapide de Nappa.
– C'était prévisible, commenta sombrement Danzō, brisant le silence.
Mais réaliser cette réalité prend tout un tout autre sens...Son visage ridé se perlait petit à petit de gouttes de sueur.
– Quel monstre...***
– TUE RADITZ ! s'époumona Tsunade, devenant de plus en plus hystérique devant l'écran.
TUE-LE !!!
– Tsunade, calme-toi ! tenta de la raisonner Jiraiya.
– Tu... Tu ne comprends pas... ?!Elle fronça les sourcils.
– Si Raditz retrouve sa pleine puissance...***
Emportant avec lui un son qui semblait tout droit venu des Enfers, Nappa atterrit violemment au cœur du cratère, déchirant davantage cette terre à l'agonie. Son visage déformé par la rage n'en masquait pas moins les légères brûlures qui parsemaient son corps.
Ouvrant grand les yeux de surprise, Raditz réalisa à la lecture de son Scouter que Nappa avait bien perdu 10% de sa force. C'était anormalement élevé.
Durant leurs quelques combats d'entraînement, jamais le Basse-Classe n'était pas parvenu à un tel exploit.
– Raditz, murmura Nappa, dont la voix était devenue franchement plus sérieuse.
– Nappa ?
– Dégage.
– ... ?
– J'ai définitivement compris... pour ce monde...
– ...
– Dans ton état actuel, tu pourrais devenir une cible. Sois prudent. Retrouve ta puissance.Raditz ouvrit grand la bouche de stupéfaction. Quelque part, même si cela le perturbait au plus haut point de réaliser que même Nappa avait été forcé de prendre au sérieux les techniques des Shinobi, il ne pouvait s'empêcher de ressentir une part de satisfaction.
Ce monde, sur lequel il s'était imposé au sommet et avait survécu tout ce temps, était définitivement plus qu'une vulgaire mission pour un Basse-Classe.
Nappa avait raison : il devait fuir. Il devait vivre, ou au moins survivre. Car Raditz, qui avait appris sur ce monde, avait foi en une chose : quand il retrouverait sa pleine puissance qui lui avait été arrachée par Pain, il serait définitivement invincible.
– Nappa, dit alors Raditz en s'envolant lentement.
À propos de son bouclier...Le colosse resta immobile, dévoilant son attention aux conseils de son partenaire.
– ... Il laisse passer les ondes sonores et la lumière. Il ne semble donc efficace que contre la matière solide.Nappa ouvrit grand les yeux de surprise. Mais cette fois, même Danzō peina à masquer son étonnement.
– La dernière leçon que j'ai apprise des Shinobi, reprit le Saiya-jin dont la longue crinière virevoltait avec grâce au rythme de son vol.
C'est que...Suivi du regard par l'ensemble des témoins de la scène, son inquiétante intervention avait brièvement capté toute l'attention.
– ... toute technique a un point faible, conclut alors Raditz qui s'éloigna dans les cieux.
***
C'est à ce moment précis que Jiraiya comprit avec horreur que Tsunade avait raison.
Focalisés par l'écrasante énergie du colosse, les Shinobi en avaient oublié Raditz, à la manière de brebis terrifiées par un dinosaure qui en oubliaient le tigre à l'affût.
Raditz n'avait rien laissé au hasard. Jiraiya lui-même n'y avait vu que du feu, analysant leur discussion comme étant une façon pour Danzō de gagner du temps pour la suite. Car, bien que fortement affaibli, si le Saiya-jin s'était décidé à l'attaquer, il lui aurait fait perdre une quantité considérable d'énergie, une énergie que le vieil homme avait astucieusement choisi de limiter à la parole.
Mais en fait, l'analyse de Jiraiya n'était que partielle. Et Tsunade, qu'il pensait simplement poussée par ses émotions, semblait finalement avoir mieux compris l'intégralité du problème que lui-même ou Danzō...
Raditz avait lui aussi utilisé cette discussion intelligemment, analysant le comportement de l'étrange bouclier à travers elle.
Il s'était pleinement adapté au monde Shinobi. Plus aucune technique ne le surprendrait, contrairement à son partenaire pour lequel l'espoir restait permis.
L'unique chance de vaincre Raditz reposait à présent sur la seule puissance. Par un concours de circonstances, elle s'était présentée une fois.
Et elle venait de s'envoler avec lui.
***
L'ultime face à face des derniers opposants de cette scène surréaliste s'imposait sous les cieux agités et le regard concerné des survivants de ce monde.
Recroquevillé de terreur sur l'immense Bijū debout, Konohamaru parvint toutefois à placer un pied devant l'autre pour se redresser fièrement aux côtés de son maître.
Quant à Danzō, il observait avec une froideur absolue le visage belliqueux du guerrier.
Cette atmosphère fut soudain brisée par la terrible voix du Saiya-jin, laquelle se présentait comme l'ultime reconnaissance de la valeur martiale d'un monde jusqu'alors ignoré, directement prononcée par le vétéran à l'adresse du vieux chef de guerre.
– Tu es dangereux, Shinobi.