Le fruit de ses tourments

Faîtes-nous partager votre fibre littéraire en écrivant votre propre histoire mettant en scène les personnages de Dragon Ball et, pourquoi pas, de nouveaux ! Seules les fanfictions textes figurent ici.

Re: Le fruit de ses tourments

Messagepar kouki le Jeu Juin 29, 2017 14:40

Excellent chapitre ! Plus ça avance, plus ton style murit et semble prendre forme par rapport aux premiers chapitres de tes premières fics ! c'est excellent et les personnages sont très intéressant !
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Crédits AVS :

Spoiler
Merci à Anaunsa pour la superbe bannière !
Merci à Bushido et niic pour l'aide-scénaristique.
Merci à niic, Tiguor et goget pour l'aide au niveau des fautes.
Et un grand merci à tous les lecteurs !


News : koukishido ! La chaine DU duo d'LS !
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Re: Le fruit de ses tourments

Messagepar Masenko le Jeu Juin 29, 2017 18:57

Ola Pointinou !


Voilà, j'ai lu ;)

Bon, depuis que je relis un de tes projets en profondeur je ne peux pas m'empêcher de le faire pour tout ce que je lis de toi -_- (ahh, c'est ce que tu voulais ? :p) ça m'embête, je voulais une lecture peinarde de cette fic-ci moi :p loupé ;)

Donc je te répondrai par MP les quelques trucs que j'ai relevé et que j'ai trouvé très étrange. No stress, y'en a peu... (c'est pour ça que j'ai insisté pour que tu postes sans ma "correction") Ton style fanfic est beaucoup plus simple et "maîtrisé" que ton style "libre" (et c'est normal, c'est plus difficile...)


Bon, le com de ce chapitre maintenant :

Ahhh, ça fait plaisir de lire la suiiite ! J'aime beaucoup cette histoire ! Tes idées de missions/stratégies sont fofolles mais ça colle bien à cet univers !

Je kiffe ton Thalès bien bien déglingué du ciboulo (qu'il le reste ! ;) )

La première partie du chapitre était chouette, j'aime ce principe du "on a pas le choix que de le suivre" je trouve que c'est le genre de situation où plein de scénarios peuvent s'ouvrir et permet de bien développer un personnage.

Le plan est top ! Même si je trouve très gonflé et risqué de la part de Thalès d'aller faire le mariole et la provoc' auprès de Zarbon (et dire qu'il voulait Frifri :p) mais ça colle bien au côté mégalo du gars héhé !

Attention que je n'ai pas tout capté dans les détails à la première lecture de la "bataille finale" de ce chapitre. Je relirai en te filant mes corrections et essayerai de trouver où ça manque de détails pour bien tout capter. N'oublie pas que le lecteur n'est pas dans ta tête ni dans celle de tes personnages donc certaines phrases destinées à décrire une évidence ne l'est peut-être pas pour tout le monde ;) Mon conseil pour éviter ces soucis, si les éléments que tu décris sont indispensables à la compréhension du moment, n'hésite pas à les détailler encore plus. Par ex, j'ai pas tout capté à cette histoire de gond vert (qui est quand même THE élément clé je pense...) alors que c'est très certainement bien clair dans ta tête... Je sais que c'est chiant les descriptions à rallonge des scènes d'action mais c'est malheureusement parfois nécessaire pour bien piger ce qu'il se passe :-s

J'me demande si quelques phrases rappel des événements précédents disséminés un peu dans les paragraphes seraient pas mal aussi... J'ai été surpris qu'on reparle de Copper (il était pas mort ? ...) bref ça rejoint ce que j'explique sur le paragraphe précédent : des rappels de l'univers déjà mis en place c'est important (surtout pour nos méthodes de publication de chapitre où il y a parfois de longs mois qui passent...)

Mais sinon je trouve ton potentiel énorme et je rejoins kouki sur ta progression ! C'est cool ce que tu proposes ! T'es toujours un peu fougueux dans ton style mais ça passera avec l'expérience ;)

Bref t'as pas intérêt à trop trainer pour la suite hein :) ze veux ze veux ze veux !
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Chapitre 14 : Super Trahison

IL EST ARRIVE
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Re: Le fruit de ses tourments

Messagepar Point le Jeu Juin 29, 2017 19:26

kouki a écrit:Excellent chapitre ! Plus ça avance, plus ton style murit et semble prendre forme par rapport aux premiers chapitres de tes premières fics ! c'est excellent et les personnages sont très intéressant !


Heureusement que mon style est meilleur qu'à l'époque de Le cube :mrgreen: Merci beaucoup Kouki boy !

Masenko a écrit:Bon, depuis que je relis un de tes projets en profondeur je ne peux pas m'empêcher de le faire pour tout ce que je lis de toi -_- (ahh, c'est ce que tu voulais ? :p) ça m'embête, je voulais une lecture peinarde de cette fic-ci moi :p loupé


Tu risques d'être contente, la RCZ -2 est à 95% d'être terminée :)

Masenko a écrit:Ahhh, ça fait plaisir de lire la suiiite ! J'aime beaucoup cette histoire ! Tes idées de missions/stratégies sont fofolles mais ça colle bien à cet univers !


Merci, j'essaie d'innover un peu par rapport à ce que j'ai déjà lu, alors c'est cool de savoir que ces missions kamikazo-incertaines intéressent.

Masenko a écrit:Je kiffe ton Thalès bien bien déglingué du ciboulo (qu'il le reste ! ;) )


Tant qu'il reste des graines de tourment, le fruit continuera à s'épanouir ^^

Masenko a écrit:Attention que je n'ai pas tout capté dans les détails à la première lecture de la "bataille finale" de ce chapitre. Je relirai en te filant mes corrections et essayerai de trouver où ça manque de détails pour bien tout capter. N'oublie pas que le lecteur n'est pas dans ta tête ni dans celle de tes personnages donc certaines phrases destinées à décrire une évidence ne l'est peut-être pas pour tout le monde ;) Mon conseil pour éviter ces soucis, si les éléments que tu décris sont indispensables à la compréhension du moment, n'hésite pas à les détailler encore plus. Par ex, j'ai pas tout capté à cette histoire de gond vert (qui est quand même THE élément clé je pense...) alors que c'est très certainement bien clair dans ta tête... Je sais que c'est chiant les descriptions à rallonge des scènes d'action mais c'est malheureusement parfois nécessaire pour bien piger ce qu'il se passe :-s


Bah tiens, sache que j'avais déjà pensé à faire plus de descriptions sur cette scène. Mais en fait, le fait de décrire pour moi - parce que je me relis à voix haute, ne m'internez pas - m'avait paru ici ralentissant l'action. Je voulais que l'altercation rapide avec Obey soit intense ou le plus possible et décrire aurait peut-être défluidifié tout ça.

Masenko a écrit:J'me demande si quelques phrases rappel des événements précédents disséminés un peu dans les paragraphes seraient pas mal aussi... J'ai été surpris qu'on reparle de Copper (il était pas mort ? ...) bref ça rejoint ce que j'explique sur le paragraphe précédent : des rappels de l'univers déjà mis en place c'est important (surtout pour nos méthodes de publication de chapitre où il y a parfois de longs mois qui passent...)


Non, je n'ai jamais dit que Copper avait été tué. Il a été assommé et gardé par Amondo, qui d'ailleurs au début du chap a hésité à le tuer.

Masenko a écrit:Mais sinon je trouve ton potentiel énorme et je rejoins kouki sur ta progression ! C'est cool ce que tu proposes ! T'es toujours un peu fougueux dans ton style mais ça passera avec l'expérience ;)


La fougue de ma jeunesse n'est rien comparée à ma ténacité. Je m'accrocherai aux rebords les plus abrupts et je deviendrai le Super Ficeur Légendaire pour enfin détrôner Niic, Omurah, Rebel et les autres Super Ficeurs. Mouhahahhaaahahahhahaa /me s'enfuit.

Masenko a écrit:Bref t'as pas intérêt à trop trainer pour la suite hein


Désolé :mrgreen:

Merci x68 !
La révolte
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Le plus modeste des êtres...Un homme qui fera peur au plus grand des démons...Celui-là même qui en deviendra le guerrier le plus fidèle...


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Piégé à cause de ses origines, Thalès va tenter de survivre pour venger son peuple. Mais avant tout, il va devoir se battre contre lui-même, et ce sera bien plus dur que ce qu'il imaginait.
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Re: Le fruit de ses tourments

Messagepar omurah le Ven Juin 30, 2017 15:02

Lu!

Et approuvé :o

A voté o/

Bizarrement j'ai pas grand chose à dire sur ce chap, peut-être, probablement, parce que c'est un nouveau

départ
En tout cas je valide totalement la provoc' de Thalès envers Zâbon, c'était grave ballzi !
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Re: Le fruit de ses tourments

Messagepar Point le Dim Juil 02, 2017 21:19

omurah a écrit:Lu!

Bizarrement j'ai pas grand chose à dire sur ce chap, peut-être, probablement, parce que c'est un nouveau départ


Moi qui pensait qu'il y aurait à dire et redire sur celui là, je me suis trompé ^^

omurah a écrit:En tout cas je valide totalement la provoc' de Thalès envers Zâbon, c'était grave ballzi !


Surtout un indicateur de la détermination du personnage prêt à tout pour défoncer Freezer. Cela lui portera peut-être préjudice ?

Merci pour ce comm !
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Re: Le fruit de ses tourments

Messagepar omurah le Sam Juil 08, 2017 10:42

Punto Final a écrit:Moi qui pensait qu'il y aurait à dire et redire sur celui là, je me suis trompé ^^

Eh bien, après relecture à froid, je peux ajouter que j’apprécie toujours autant la vibe militaire et que j'ai beaucoup aimé ce passage en particulier :
Spoiler
Il n’y avait qu’un couloir sombre et silencieux. Nul doute que quelqu’un se terrait là et attendait de pouvoir opérer une attaque surprise. Le saiyen eut une idée. Son énergie forma une boule de ki dans sa main gauche. Il serra les dents et augmenta au maximum sa puissance.

Dans la pénombre, un cri après le son d’une explosion et précédant la tombée d’un cadavre se fit entendre. Thalès avait espéré que ce ne soit que des scouters bas de gamme. Il avait eu raison.


Et j'ai souri ici :
Spoiler
« Oh la la ! Un singe ? Qu’est-ce que c’est pas beau ! Bla bla cosmétiques bla bla shampoing ».


+ le côté "bête sauvage" de Thalès sur la fin fait tout l'intérêt du chap
+ Le coup du gond vert et tout ce qui s'en suit, perso j'ai trouvé ça cool, quelque part ça fait très DB
+ d'autres trucs qui relèvent plus du détail et à ce compte-là si je devais relever autant citer tout le chap

Sinon, tant que je suis dans le coin, corrige-moi si je me trompe, mais FT est bien lié officieusement à LR qui elle-même suit fidèlement la trame du manga ?

Sinon bien sûr bonne chance pour la suite que je lirai sans faute :)
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Re: Le fruit de ses tourments

Messagepar Point le Sam Juil 08, 2017 14:29

Merci pour ton re-comm ! Je suis content que t'apprécies toujours autant les détails !


omurah a écrit:Sinon, tant que je suis dans le coin, corrige-moi si je me trompe, mais FT est bien lié officieusement à LR qui elle-même suit fidèlement la trame du manga ?


Lié dans l'esprit d'univers, dans le même style de détails, dans certains personnages qui apparaitront dans les deux univers, mais malheureusement, Le fruit de ses tourments s'achève sur les évènements du film. Or, ceux ci ne sont pas chronologiquement cohérents avec l'histoire et les évènements de Dragon Ball, contrairement à LR et les RCZ qui y appartiennent, pour l'avant et l'après.

Donc non, FT n'est pas canon LR mais tout ce qui s'est retrouvé dans FT peut se retrouver dans LR et vive-versa.
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Re: Le fruit de ses tourments

Messagepar Lenidem le Mar Juil 18, 2017 13:48

J'ai adoré les mêmes passages qu'Omurah : augmenter son énergie pour repérer (et tuer) quelqu'un en faisant péter son détecteur, et le bref échange avec Zabon !
RMR a écrit:Moi, je peux vous dire qui a raison. C'est Lenidem.


En cas de souci sur le forum, me contacter par MP ou à cette adresse : lenidem.lunionsacree@hotmail.com
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Re: Le fruit de ses tourments

Messagepar Point le Mer Oct 18, 2017 20:23

Chapitre 6




Le simple gamaréen qui se tenait là dans le désert tourna la tête dans toutes les directions. Il avait beaucoup marché du village voisin jusqu’ici. La température avoisinait les quarante degrés et on ne comprendrait pas l’objectif de ce voyage vers les étendues infinies de sable si sa main ne venait pas de disparaître, purement et simplement, du décor, alors qu’il avançait. Soudainement, elle reparut comme par magie. Le gamaréen détourna de nouveau le visage, puis entra d’un coup sec là où sa main avait été ensevelie. De la même façon, il n’était plus de ce monde.

Amondo se redressa. Il se rapprocha du campement improvisé que Roket et lui avaient installés et où Thalès gisait à demi-conscient, brûlé sur toute une partie du bras, du torse et du crâne ainsi que de la jambe. Copper, quant à lui, semblait aussi énergique qu’une limace à demi salée, vidé par le bouclier qu’il avait maintenu de l’espace au sol. Là, le dernier nuttsien leur expliqua :

-C’est le second qui disparaît en passant près de la pierre en forme de serpent.

-Alors c’est un sort ou n’importe quelle magie qui les cache. Il y a forcément un lézard derrière tout ça, s’empressa de répondre Thalès.

-Que va-t-on faire alors ? répondit Roket.

Le saiyen – qui semblait plus ressembler à un célèbre antagoniste d’une célèbre série de célèbres bandes dessinées avec son visage à moitié en lambeaux – se tourna vers le garçon et semblait crier l’évidence :

-Bah, vous allez y aller.

-Juste nous deux ?

-Vous rentrez, si vous pouvez pas, je le verrai, si vous pouvez et qu’on vous choppe, on improvisera. Sinon, vous rentrez et vous sortez direct, tout ce que je veux savoir c’est si c’est important ou pas ce qu’il y a la dedans.

Ils se turent et se regardèrent. Décidément, la stratégie semblait bien directe et dangereuse. Avaient-ils le choix ? La folie avait permise de rejoindre cette planète, d’éliminer un escadron entier de soldat, d’impacter la vie d’un haut gradé de l’armée et de se poser sur une atmosphère en guerre totale sans encombre. Qu’y avait il donc de plus simple que de suivre l’illogique ?

Le jeune à la peau rouge se leva :

-Je pense qu’on devrait y aller maintenant, Amondo.

-Thalès n’est pas encore rétabli.

-La grenouille non plus, et si on la laisse reprendre des forces, qui sait ce qu’elle pourrait faire en notre absence.

-Hé, je la laisserai même pas bouger dans tous les cas, sale gosse, pour qui tu me prends ? intervint Thalès.

-Je m’en doute, bredouilla Roket.

Quoiqu’il en soit, le guerrier à la natte approuva en faisant un mouvement de main. Le duo s’approcha du reste certain d’un vieil édifice tombé en ruine qui prenait comme entrée une large statue d’humanoïde-serpent. Ce reste voyant de bâtiment ancien servait sûrement de repère pour savoir où était le passage magique. Après un nouveau regard, il fut décidé que ce serait Amondo qui passerait en premier, suivi de près à la seconde par son compagnon.

Ce qui ne changea rien au fait qu’ils furent accueillis par une demi centaine de gamaréens pointant de farouches pistolets à ki sur eux.

Levant par réflexes les bras en l’air, il n’en furent cependant pas bouches bées. Enfin si, mais pas à cause de cette rafale infinie de tireurs, mais par ce qu’ils virent au loin : la scène semblait irréaliste, absolument pas raccord avec la situation. Un long chemin de marbre aux dalles immenses, pour quatre ou cinq mètres carrées chacune, ancrées dans un sable doré complètement différent de celui du désert par son rosé cristallin, constituant en tout la plus scintillante des allées. Il s’étalait sur environ quatre cent mètres de longueur et mesurait en largeur environ six ou sept personnes. A plusieurs endroits se détournaient de l’allée d’autres voies d’aussi belle facture menant à des braseros de feu bleu et mauve. Près des flammes se voyaient dissimulées dans le sol des caches d’armes, lesquelles revêtaient toutes un style antique, avec de nombreuses ailes de pierre, crocs de serpent et griffes de lion. Les fusils comme les sabres semblaient mus d’une volonté propre, ou en tout cas, d’une noble animosité sans pareille, à la manière des créatures dont elles semblaient prendre l’apparence.

Au bout du chemin venait la véritable raison de l’état des envahisseurs, en la présence indomptable d’une gigantesque pyramide aux étages carrés, à n’en pas douter d’or, de platine, de diamant et d’autres joyaux lumineux de la création. L’ensemble ne pourrait pas être harmonieux tant le mélange brutal de tous ces matériaux en blocs obligeait à ne pas l’être, mais qui comprendrait la sensation de magnificence qui se dégageait quand même du bâtiment ? De longues colonnades de pierre – si tant fut que ce ne soit pas aussi un matériau de qualité supérieure - surplombaient l’édifice même en prenant pieds dans le sable même devant la pyramide. Sur celle de gauche était perchée un humanoïde masculin à l’apparence chétive mais angélique, à en juger par ces ailes de cygne et cette auréole-diadème au dessus de ses tentacules-cheveux. Sur celle de droite, une humanoïde féminine au corps sculpté paraissait un démon à priori de ce que renseignaient cette queue en pointe s’enroulant autour de sa poitrine et ces cornes de bouc autour de ses mèches descendantes à ses sabots. Les figures opposées se faisaient face et regardaient l’horizon : ils étaient les gardiens.

Le haut de la pyramide montrait une sorte de puits de lumière verte. Émettant sa lueur dans le ciel, cette dernière disparaissait au fur et à mesure de son ascension dans un effet de dispersion : ce dispositif camouflait les kilomètres de terres qu’habitaient une partie des gamaréens. D’antiques magies prenaient sources ici, des énergies assez anciennes, les fruits du titan, manipulées par un seul et unique être, un conquérant.

Soudainement, une ombre s’abattit sur tout le monde.

Une main composée de ténèbres camoufla les allées et le désert devant elle. Une main immatérielle, inexistante, mais pourtant bien présente. Ses doigts se prolongèrent jusqu’à Amondo et Roket. Ils ne purent se détacher, de vue, de l’entité, et c’est seulement quand une griffe étrange se constitua ongle de l’index que le plus aguerris des deux guerriers osa témoigner une réaction :

-Nous ne sommes pas venus pour nous battre.

La griffe se rapprocha d’autant plus que le sol même peinait à supporter son poids. Les mètres demeuraient alors des centimètres et enfin l’index frôlait les orteils du dernier des nuttsiens. Une goutte perla sur la tempe d’Amondo, et une voix s’éleva pour la balayer au même moment. C’était une voix doucereusement brutale :

-Par les dieux, prouvez moi une raison de laisser l’univers vous garder.

À ce défi il ne sut répondre. La force de l’être le tétanisait. La pression qu’il exerçait était phénoménale, inimaginable. Qu’étaient ils venus affronter sur cette planète ? Et alors que son esprit réfléchissait à une solution, Roket en offrit une, risquée :

-Nous n’avons pas besoin de vous prouver notre bonne foi. Nous sommes venus pour gagner cette guerre en votre nom !

À ces mots, les tireurs écarquillèrent les yeux. Quelle folie, se dirent-ils ! Ce garçon était soit fou soit inconscient. La voix venue de la pyramide déplaça sa main en direction de Roket et lui répondit en ricanant :

-Mon enfant, tes ancêtres n’étaient pas nés que je dépassais ta puissance par dix fois ! Mais j’admire ton courage, il est si rare qu’un être aussi insignifiant s’oppose à mon autorité.

La main se ferma et le poing d’ombre retourna au puits de lumière. Là, les gardes baissèrent tous leurs armes et se replièrent en redressant le menton. Tous en rangée autour du chemin, ils semblaient laisser passer les deux acolytes. L’éternel regard fut réciproque entre eux deux, d’étonnement et soulagement.

-Avancez et montez les marches jusqu’à moi, jeunes créatures. Il me tarde de savoir ce que vous valez.


* * *



Et s’ils n’avaient pas réussi à ressortir ?

Thalès hésitait. Il avait peut-être fait mourir ses seuls alliés comme le dernier des idiots. La grenouille qui le regardait d’un air méprisant cherchait le moyen de s’échapper. Dès qu’elle le pourra, elle trahira le saiyen, voir tentera de le tuer. Thalès n’était pas dans son état normal et était loin d’être capable de rivaliser avec plusieurs personnes en même temps. Même le batracien pouvait devenir une menace s’il cherchait à le posséder mentalement. Il devait espérer le retour d’Amondo et Roket. Pour cela, et c’était une méthode qu’il détestait en tout points, il se devait de discuter avec lui. En plus de récolter des informations, il fera patienter les mauvais plans de Copper en le faisant penser à autre chose qu’à une mauvaise tentative :

-Hé, c’est quoi ton nom ? cria l’ancien chauve, faisant sursauter l’interpellé qui regardait au loin.

Intimidé, il ne tenta pas d’être ironique. Il lui répondit simplement :

-Copper Zerus.

-Qu’est ce que tu tentais de faire sur Nutts ?

-Détruire la planète.

-Non, je te crois pas. N’essaie pas de me faire croire que tu veux juste la destruction ou la terreur, tu es plus fourbe que ça. Le gros arbre de métal, il servait à quoi ?

-Grrrr…Pomper l’énergie vitale de la planète. Tu penses que c’était aussi désertique avant !?

-Tu n’as pas la carrure d’un combattant. A quoi cette énergie peut-elle te servir ?

-La force ne fait pas tout.

Copper parut alors un moment malicieux à en juger la forme de ses yeux. Thalès se mit sur la défensive intérieurement :

-En fait, je cherche aussi à vaincre Freezer.

-Arrête de mentir, ça va m’énerver.

-Non, je suis sérieux. Mais je vise bien plus haut encore !

-Cold et Cooler ? Une fois Freezer défait, ils ne seront que des formalités pour moi.

-Plus haut encore. Les kaioshins.

-Oh, je déteste les sectes sataniques alors va pas me raconter tes histoires de Grand Voyage et d’illumination.

-Non, je les hais. A cause d’eux, moi et mes frères avons été réduits au silence. Je me vengerai par n’importe quel moyen.

-Mes desseins avant les tiens, misérable. Je me servirai de toi jusqu’à ce que je n’ai plus besoin de ta vie. Ensuite, j’aviserai. Soit déjà content de cette situation.

Alors, un petit rire mesquin s’éleva :

-Si tu me promets la vie, je peux t’aider à vaincre Freezer en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire.

-Ton contrôle mental rend plus fort, mais il prive de liberté.

-Je ne parle pas de ça.

-Dépêche toi alors.

-L’arbre de vie.

-Explique toi.

-C’est une des reliques kaioshins. Lorsqu’ils se battirent contre les démons supérieurs il y a des millions d’années, ils utilisèrent des armes qu’ils cachèrent ensuite aux mortels. J’ai cherché l’arbre pendant des siècles entiers et je n’ai pu en créer qu’une pâle et lente copie d’acier.

-Alors tu veux que j’utilise tes méthodes ? Détruire des mondes n’était que mon gagne-pain, pas ma motivation.

-Et si toute cette énergie était en toi ? La force d’un monde contre celui qui veut les contrôler. Tu gagnerais inévitablement.

-Ton avantage dans tout ça ?

-En voyant que l’arbre de vie a été activé, les kaioshins viendront et je pourrai les tuer.

-Qui sont ils ?

-Ceux qui pensent être les justiciers de l’univers. En vérité, il n’en reste plus qu’un. Je voudrai en finir avec sa lignée.

-Et où se trouve cet arbre de vie ?

-Si je le savais...mais je connais quelqu’un à qui tu pourrais mettre pression pour…

Thalès s’était relevé. De coté, il mettait en avant ses cicatrices, sa peau arrachée et ses os visibles. Il s’approcha de Copper et l’attrapa par le col, puis le souleva jusqu’à son visage :

-Qui tu crois pouvoir manipuler, petite merde ?

-Je…

D’un coup de crâne, il s’écrasa dans le sable et perdit connaissance, une effluve de sang s’écoulant de son vieux faciès grisâtre. L’arbre de vie, les kaioshins, les justiciers de l’univers, quelles conneries. Au moins, Thalès était sûr des motivations de son « ami ». Son seul regret était d’apprendre qu’il n’était pas seul. Ses « frères » pouvaient venir l’aider. D’autres sorciers...c’était bien sa veine. Quoiqu’il en soit, le saiyen attendait le retour de ses acolytes, si retour il y avait.

Ou alors ce gigantesque humanoïde aux habits d’ange expliquait qu’ils ne reviendraient pas ?

Sa taille dépassait les trois mètres et nul doute que l’entièreté des muscles du corps de Thalès ne valaient pas ceux de son bras. En toge et paré d’un auréole lévitante au dessus de ses cornes, il demeurait aussi agressif que sympathique. Thalès était toujours debout mais ne tiendrait pas plus d’une escarmouche ou deux. Ce fut alors que le nouveau venu ouvrit la bouche :

-En théorie, je ne suis pas venu pour te faire du mal, saiyen.

-Cela ne tient qu’à toi, blondinet.

-Tes amis sont avec nous. Ils parlent de vous comme d’un atout contre le démon du froid. Si vous nous remettez le sorcier, nous vous accorderont le refuge.

-Qui êtes vous ?

-Suivez moi et vous trouverez les réponses.

-Donnez moi une raison de vous croire. Je ne suis pas censé être ici, je ne sais quelle ruse vous seriez capable de monter contre moi.

-A titre personnel, je n’ai aucune idée de ce qu’est un saiyen. Mon père semble avoir votre confiance. Je me méfie.

-Pourquoi voulez-vous le magicien ?

-Le petit disait qu’il fallait éviter qu’il ne meurt par votre faute. Je vois que c’est bien entamé.

Thalès explora ses options. S’il le suivait ce gars, il risquait de tomber dans un piège. Or, il ne voyait pas comment ils avaient pu le repérer alors que cette planète n’était pas équipée de détecteurs, à moins qu’Amondo et Roket aient parlé. Il parlait d’un « petit ». Heureusement pour lui , ses alliés devaient être vivants, ou alors juste Roket. Dommage, c’était le moins important. Cependant, Thalès ne pouvait rester ici. Il pourrait être repéré et donc involontairement faire repérer les troupes de Brutaël, ce qui serait un chouïa dommage s’il voulait négocier avec lui. De toute façon, Copper ne lui était pas d’une grande utilité. Il le gardait pour le...garder. Ses pouvoirs étaient utiles malgré tout. Dans son état, sa seule et unique option pour sa survie était d’accepter. Et si c’était un piège, il n’aurait aucune façon de l’éviter.

Alors, Thalès commença à avancer en direction du sable infini :

-Vous coopérez donc, saiyen.

-Thalès. Garde ce nom en tête, gamaréen, tu l’entendras souvent quand il résonnera dans toute la galaxie.

-Je ne suis pas un gamaréen. Mais qu’importe…

Levant les bras devant lui, il forma un cercle jaune de ki dans lequel il souffla. Le-dit cercle s’élargissa de manière à créer un portail plus grand que les deux hommes.

-Passez dans ce portail, je vais prendre le sorcier puis suivre.

-J’en ressortirai entier ?

Ne prenant pas la peine de répondre à cette remarque qui était ironique, volontairement emplie de fausse méfiance à en juger le sourire de Thalès, l’envoyé s’approcha de Copper et le jeta dans un ridicule autre portail qu’il créa au moment où le saiyen s’était engouffré dans le sien. Comme prévu, il y passa aussi.

Et il était là.

Brutaël était connu dans de nombreuses galaxies. Dernier représentant d’une race d’immortels démoniaques, il était suite à un traumatisme due à une chute lorsqu’il était enfant de nature bonne et paisible. Son ambition dépassa les frontières spatiales et ses croisades pour une foi qu’il avait lui même inventée conquirent des planètes entières. D’après lui, le mortel devait trouver sa voie dans l’illumination et de par son statut d’immortel, lui se devait de montrer tel le Christ cosmique le chemin à suivre. Père de milliers d’hybrides avec des centaines de races, il prêcha ses paroles à qui voulait l’entendre, et ceux qui refusaient étaient forcés à y penser, tant son aura dépassait celle de n’importe qui. Il envahissait des planètes et tentait de les purifier de tout mal. Cependant, il ne garda que quatre d’entre elles pour y placer ses temples millénaires, simplement nommées de Brutaël 1 à 4. Quand le démon Cold sortit des entrailles du cosmos, Brutaël tenta de le raisonner. L’agressivité notable de celui-ci entraîna des combats spectaculaires. Cependant, jamais Cold ne gagna un duel, malgré la récidive. Et toujours l’immortel lui accordait le droit de repentance. Un jour, naquit Cooler, plus calculateur que son père, puis Freezer, plus agressif que ce dernier. Là, comprenant qu’il avait échoué, il se recueillit sur Brutaël 4 et commanda ses armées. Il pensa des siècles à trouver un moyen de purifier le plus puissant des maux, et échoua encore et encore. Il ne démordit jamais. Ses enfants gérèrent ses conquêtes avec la même vigueur, le même honneur et la même façon de penser que leur père.

Mais, inactif depuis trop longtemps, Brutaël tomba malade.

Plus de quinze mètres de haut, un poids s’élevant sans son armure à supposément plusieurs tonnes, des mètres d’acier trempés – si tant fut que ce soit de l’acier – de plaque recouvrant son corps dont aucune sculpture antique n’aurait pu égaler la superbe, un visage dont les seules rides amplifiait son sourire de bonté infinie et ses sourcils dorés froncés, un marteau plus grand encore dont la forme semblait un arbre immense, tout de rubis façonné, des cornes d’un bon mètre cinquante, le tout sur une peau rouge comme la plus timide de l’univers, constituaient en somme le titan angélique Brutaël.

Sur un trône adapté à sa carrure monstrueuse, il commandait à une salle que le temple ne pouvait pas accueillir. Et pourtant, ils y étaient, dans ce bijou d’architecture. Chaque détail y était si simple et si compliqué que les décrire tous seraient répétitifs et exaltants de nouveauté. Des dizaines de serviteurs faisaient des allers et des retours entre d’autres salles et ici, et de chaque coté des gigantesques bras griffus – malgré les gants – de Brutaël, se trouvait une femme ange et démon. Deux des filles du titan. A ses pieds, assit en tailleur, Amondo et Roket faisaient dos au conquérant.

Et apparut alors Thalès, Copper dans les vapes et celui qui était venu les chercher.

Là, le saiyen eut un frétillement d’excitation, les yeux plongés dans ceux de Brutaël, les veines exorbités de bonheur. Il tremblait, non, il ne tenait plus en place. Que lui arrivait-il ? L’assistance entière se posait cette question, et soudainement, tous s’inclinèrent vers l’avant, le dernier des nuttsiens et le plus jeune de tous compris, juste en entendant les lèvres de Brutaël commencer à se mouvoir. Sa voix semblait venue des enfers, et emplissait d’énergie positive l’ensemble :

-Tu es donc le saiyen.

L’interpellé s’approcha jusqu’à ce que Brutaël ne puisse plus voir qu’au dessus de son torse à cause de ses immenses genoux. Il serra les poings :

-Votre force est phénoménale, Brutaël. Je ne sais pas comment je la sens, mais je la sens.

L’une des filles, outrée, s’approcha du saiyen et lui enserra le cou :

-Comment oses-tu nommer le patriarche, étranger !?

-Laisse le, Nagaza, il n’obéit qu’à ses instincts primaires, dit alors son père, qu’elle écouta religieusement.

Thalès cracha sur le sol une petite boule de sang. Il s’essuyant avec la bonne main et toussa. Il hurla cette fois :

-Mes instincts primaires sont ceux des saiyens. Je ne désire que me battre, que me venger. Brutaël, êtes-vous plus fort que Freezer ?

Il pouffa de rire, et les murs auraient craquelés s’ils avaient été façonnés de pierre :

-Freezer n’est qu’un nabot qui ne sait pas contrôler sa puissance et ses émotions. Il est un politicien correct, mais un piètre combattant.

-Vous savez pourquoi je suis venu, n’est-ce pas ?

-Ton esprit est un gouffre de sauvagerie. Mais de toutes celles que j’ai pu percevoir, tu as celle qui agit avec le plus d’astuce, le plus de discernement. Un singe plus malin que les autres. Ton âme a été tourmentée par Freezer et tu réclames vengeance. Tu dis agir pour le monde, mais tu agis surtout pour toi-même, pour ensevelir tes tourments. Tu espérais gagner ma confiance en m’aidant, mais tu ne la gagneras pas, Thalès.

Thalès se fit arracher son sourire. Il ne se plaça pas sur la défensive alors que les filles de Brutaël et les gardes étaient prêts à se battre. Stoppant alors toute réaction supplémentaire, l’immortel reprit la parole :

-Cependant, je vais devoir t’aider. L’égoïsme est un vice, mais je vais obéir à mon démon intérieur pour sauver l’univers. Vois-tu, saiyen, je ne peux pas mourir de vieillesse, mais mon corps reste un lieu propice à la dégradation. La maladie emporte mes organes et j’ai sondé la galaxie dans l’espoir vain de trouver un remède. Mais mon corps est impossible à guérir. Alors je vais mourir.

-C’est assez peu glorieux, ça, provoqua Thalès, s’octroyant encore une fois quelques regards mauvais.

-Effectivement. Mon fils, Jézuémoth, me remplacera. Cependant, il ne pourra jamais le faire complètement si cette planète tombe. Mes filles et lui ne peuvent contrer l’offensive du Commandant Obey. Et tant que ce monde ne sera pas purifié de ces renégats, je ne pourrais partir en paix.

-Levez vous et détruisez-les, je sais pas ?

-Ne sois pas si téméraire avec moi. Je sais que ce n’est qu’une façade. Je sens ton effroi en ma présence, mais j’admire cette ténacité qui ne t’autorise pas à le montrer. J’ai lu dans l’esprit de tes amis et du tien ce que tu as fais subir aux troupes en stationnement hors de l’atmosphère. J’aimerai que tu réitères cela avec la base de Mortera. La maladie m’empêche de me mouvoir, saiyen. Jézuémoth peut te téléporter dans la citadelle avec le jeune plein de potentiel et ton douteux acolyte.

-Qu’est ce que j’y gagne ?

-Une fois l’intégralité des troupes éradiquées, je mourrai. Là, mes armées vous enverront sur Brutaël 1. La localisation de cette planète n’est qu’à seulement deux galaxies de Freezer 8, son domicile privé.

-Je fais la guerre et on me paie le taxi. Une bonne affaire.

-Thalès…

-...Oui ?

-Je vais me reposer. Quant à toi, tu dois te soigner.

-Et comment je vais f…

Les paupières du saiyen se fermèrent et il tomba sur le sol, magiquement endormi. Les servants et servantes se ruèrent sur son corps et l’emmenèrent. Amondo et Roket furent aussi mis de coté, dans une salle d’attente immaculée. Les heures passaient et le doute s’installait, l’avenir semblait incertain.


* * *



Le sergent Najaï fut connu pour son inventivité. S’il monta rapidement en grade, ce fut grâce à une erreur qui fit gagner la guerre à l’armée de Freezer : la fameuse affaire du crash. Lorsque l’Empire tenta d’envahir le monde d’Instance, les troupes furent repoussées par des difficultés atterrissage, dues autant aux natifs qu’à l’environnement hostile. Le vaisseau en orbite du commandant Obey ne parvenait pas à bénéficier d’endroit où construire de solides et surs bastions. Quand un technicien du nom de Najaï renversa son café sur une batterie à l’arrière d’un des vaisseaux-amiraux, il tenta de cacher son erreur, mais aggrava le tout en faisant exploser le dispositif en question. Une réaction en chaîne fit littéralement disparaître la machinerie principale des moteurs. Ne parvenant plus à faire stabiliser l’engin, le personnel dut se résoudre à évacuer un maximum de soldats. Or, Najaï, n’assumant pas sa bêtise, tenta contre les ordres d’utiliser quelques munitions lourdes du vaisseau pour assurer un contrecoup direct au vaisseau et le faire dévier dans l’espace en orbite, l’empêchant de se faire attirer par l’atmosphère et de se planter avec violence sur le sol, histoire de gagner du temps pour l’évacuation. Alors, sa manœuvre maladroite conduisit encore plus tôt, avant même qu’une seule personne ne sorte, le vaisseau dans l’atmosphère. Attirés, leur mort semblait inévitable. Mais, Najaï ne comprenant rien au pilotage, pensa qu’en levant les manettes, le tout se relèverai et n’atterrirait pas le nez pointant sur la surface. Se trompant de coté, il emmena le dit-nez sur la-dite surface. Par chance, les épais marécages absorbèrent le choc, et par n’importe quel miracle du destin, le vaisseau ne prit pas de réels dégâts. Bilan : aucun mort, tous blessés.

Depuis, l’ingéniosité de Najaï développa des vaisseaux spécialement construits pour se crasher sur les planètes et survivre, puis servant de bastion, comme le reste de vaisseau avait servit sur Instance. Najaï était très fier d’avoir volontairement pensé à ça, comme son arrogance le montrait. Mortera n’était pas son premier coup d’essai, mais le plus fructueux. Les racines du vaisseau-bastion s’enfonçant dans le sol, rien ne pourrait tout détacher. D’autres vaisseaux-crashs remplis de munitions, d’armes et de soldats l’approvisionnaient, lesquels étaient parfois abattus par les tirs des armées de Brutaël. Parfois était le problème. Malgré l’inefficacité des vaisseaux en orbite, le front était soutenu par ses derniers, dans une mesure bien moins grande. Et ils avançaient doucement dans les armées gamaréennes désorganisées.

Ce fut dans un champ isolé qu’une ogive balaya l’intégralité des troupes présentes, coté Empire. Un grandiose divertissement, une tactique d’appât de masse permettant à Jézuémoth de téléporter Thalès, Amondo, Roket et la seconde fille de Brutaël, Zarivas, directement dans la base. Une partie des troupes fut obligée d’aller porter secours aux survivants de l’explosion, il y aurait moins de monde à éliminer comme ça. Cachés derrière un épais mur et proche de l’entrée la plus dissimulée d’accès, ils suivirent les premiers étages dans la plus grande discrétion. Chacun était non armé, sans détecteur ni armure lourde. Ils ne pouvaient compter que sur leur discrétion, et devaient attendre que Jézuémoth ne reprenne des forces pour réitérer ses pouvoirs de téléportation.

Thalès se portait comme un charme.

Ses plaies frétillaient encore des tissus de chair éthériques qui lui avaient rendus ses morceaux disparus. Les habitants de cette planète étaient utiles, se dit-il. De plus, Amondo semblait plus froid, et Roket plus endurci. Il les regardait et était content d’avoir des alliés intéressants. Par contre, cette dévergondée sans trop de vêtements, presque le sein à l’air dans sa toge grisâtre, ne lui plaisait pas, et encore moins cet air vil que ses cornes et dents pointues émettaient.

Ils arrivèrent dans un long corridor non gardé, et du fond du couloir au loin se faisait entendre une voix nasillarde qui hurlait. Le groupe se rapprocha et finit par être à portée du débat :

-Je ne peux pas faire ça, Commandant ! Pour la dernière fois, je ne suis pas sûr que je puisse réussir…

-Sergent Najaï, c’est une stratégie militaire connue et reconnue, qui a fait ses preuves sur plus de mondes que vous ne visiteriez jamais ! Quelqu’un d’ingénieux comme vous…

-Justement, c’est mon intelligence qui fera gagner cette bataille. Laissez moi encore quelques jours pour préparer un plan incroyable comme j’en ai le secret.

-Nous n’avons pas beaucoup de jours devant nous. D’ailleurs, avez-vous des traces du singe ?

-Aucune. Mais je le retrouverai. L’arme secrète est arrivée à destination, mais semble peu encline à la discussion. Nous faisons de notre mieux et mon cerveau est mis à l’épreuve à chaque seconde...peut-être qu’une promotion me ferait mieux réfléchir…

-J’ai beaucoup parlé au Seigneur Dodoria de votre intellect supérieur, Najaï, mais il ne veut rien entendre. Je réessaierai ! Bon courage, sergent.

-Merci Commandant, sourit-il en faisant le signe de l’Empire. Oh putain, grogna-t-il en appuyant sur la touche « off » de la conversation hologramme.

Tous autour de lui les bras croisés, le groupe entier d’envahisseurs était autant déconfit d’être aussi facilement entré ici et de voir si peu de gens pour alors comprendre que le chef de la base entière était un imposteur ne mesurant pas plus de un mètre, d’une ridicule couleur violette, de trois paires d’yeux disparates sur un dodu corps disgracieux en armure banale de l’armée et d’un charisme moins affirmé que le dernier des Gokiburi.

Là, Zarivas sortit ses griffes, attrapa le cou du résidu de sergent et le souleva :

-Pour mon père Brutaël, prépare toi à connaître le courroux divin !

-Mais que…qui…

-Ma sœur, il a le droit à la repentance, intervint Jézuémoth en abaissant le bras, d’une voix puissante.

-Nombre des nôtres ont été tués par sa faute, il mérite mort et bien plus pour son impiété !

-Laissez moi faire, dit calmement Thalès en attrapant le misérable Najaï avec son propre bras, le volant en sautant à la fille de l’entité de lumière.

-Ce n’est pas à toi de décider, saiyen ! hurlèrent en choeur les deux enfants de Brutaël.

-Oh, mais je ne vous ai pas demandé votre avis les gars…

Amondo saisit le cou de Zarivas et s’apprêtait à effectuer une strangulation, geste réitéré par Roket chez Jézuémoth, profitant de sa faiblesse temporaire.

-Traitre, intervint la seule présence féminine.

-Je ne dirai pas ça. Je dirai plutôt que je mets toutes les chances de mon coté pour parvenir à mes fins. Après tout, les moyens sont justifiés non ?

-Lâchez moi ! Je suis un haut-gradé de l’Empire, geint l’imposteur.

-Najaï c’est ça ? Disons que tu vas m’aider, j’ai un ami dans les vaisseaux. Un que tu connais. On pourrait être copains, tu sais, ponctua-t-il d’un sourire mauvais.
La révolte
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Le fruit de ses tourments
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Re: Le fruit de ses tourments

Messagepar omurah le Ven Oct 20, 2017 12:10

Yo!
Un long passage de présentation des personnages et des enjeux, suivi d'un moment plus bref où tout commence à s'emballer. Iz cool, dans la mesure où la partie présentation & campement du débat n'est pas ennuyante, ce ne sont pas des banalités qui sont déroulées, mais des idées. Quant à la partie où tout commence à partir en sucette, mon intérêt en est d'autant renforcé, j'aime quand Thalès prend le taureau par les cornes comme il sait le faire ! Au niveau stylistique, on reconnaît vite la patte Point Protecteur, patte irrévérencieuse et recherchée, en ce qui me concerne j'adhère :3
Je me demande si Cooper va finir par rejoindre l'équipage de Thalès '-'
Au début je le voyais comme un simple premier antagoniste de passage, mais j'ai de plus en plus l'impression qu'il s'agit d'un personnage à temps plein, l'histoire nous le dira (ou toi-même :p) en tout cas je serai content de le voir rester, il colore bien le groupe de Thalès, déjà bien coloré !

Hâte à la suite !
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Re: Le fruit de ses tourments

Messagepar Point le Ven Oct 20, 2017 18:02

omurah a écrit:Un long passage de présentation des personnages et des enjeux, suivi d'un moment plus bref où tout commence à s'emballer. Iz cool, dans la mesure où la partie présentation & campement du débat n'est pas ennuyante, ce ne sont pas des banalités qui sont déroulées, mais des idées.


Il fallait bien poser le décor ^^

omurah a écrit: Quant à la partie où tout commence à partir en sucette, mon intérêt en est d'autant renforcé, j'aime quand Thalès prend le taureau par les cornes comme il sait le faire !


C'est un peu le caractère principal du personnage, de foncer dans le tas sans se soucier des conséquences...ou tout du moins, pour le moment :mrgreen:

omurah a écrit:Au niveau stylistique, on reconnaît vite la patte Point Protecteur, patte irrévérencieuse et recherchée, en ce qui me concerne j'adhère :3


Me fait pas rougir :oops:

omurah a écrit:Je me demande si Cooper va finir par rejoindre l'équipage de Thalès '-'
Au début je le voyais comme un simple premier antagoniste de passage, mais j'ai de plus en plus l'impression qu'il s'agit d'un personnage à temps plein, l'histoire nous le dira (ou toi-même :p) en tout cas je serai content de le voir rester, il colore bien le groupe de Thalès, déjà bien coloré !


Je vais pas le cacher, l'équipage de Thalès terminera dans l'histoire exactement comme au début de l'OAV. Je laisse ça à votre imagination, pour le moment :)


Merci !
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Re: Le fruit de ses tourments

Messagepar Artikod le Dim Oct 22, 2017 15:58

Salut !

Ce chapitre est vraiment cool et intéressent. Les descriptions sont vraiment sympa, j'ai eu aucun mal à imaginer les personnages/actions.
Maintenant que j'y repense, les références sont géniales xD que ce soit sur la "vie réelle" ou sur les autres fics/oeuvres visuelles. Vraiment.
Et... oui ! Le tout est énorme, j'ai même pas vu le temps passer ^^

Bonne continuation l'ami !
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Re: Le fruit de ses tourments

Messagepar Point le Lun Oct 30, 2017 19:36

Artikod a écrit:Maintenant que j'y repense, les références sont géniales xD que ce soit sur la "vie réelle" ou sur les autres fics/oeuvres visuelles. Vraiment.


Apparemment certaines seraient en trop^^ Je vais essayer de les faire plus logiques ou moins hors-univers la prochaine fois.

Merci beaucoup pour le comm Artilol !
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Re: Le fruit de ses tourments

Messagepar Point le Lun Déc 25, 2017 16:05

Chapitre 7




-Notre père va te détruire, traître ! hurla la fille de Brutaël, immobilisée par Amondo.

-S’il arrive à se lever, peut-être. En attendant, je contrôle la situation mes amis, ricana Thalès.

-Je te ferai payer de mes mains, une ordure comme toi ne mérite pas la repentance ! insulta Jézuémoth.

-C’est pas faux. Mais revenons en à l’intrigue ! La proposition de Brutaël est bien intéressante, mais s’il croit me duper en pensant que je ne sais pas que les galaxies autour de la planète de Freezer sont gardées, je pense qu’il se fout le doigt dans l’œil. Or, il y a ici ce sergent Najaï qui est un froussard faible et vantard, mais qui est opportuniste, n’est-ce pas ?

La petite créature pleurait à larmes chaudes qui humidifiaient la main de Thalès. Le saiyen remua le crâne pitoyable du sergent jusqu’à ce qu’il soit tout sec et qu’il arrête de brailler d’effroi. Complètement affolé, il ne pensait pas qu’il survivrait. La scène l’avait tétanisé et il n’espérait même pas survivre aux négociations. Cette fois, aucun moyen que la chance ne le sauve. Quand il entendit la dénomination qu’on lui accordait, soit « Opportuniste », une étincelle s’illumina dans ses nombreuses paires de globes oculaires. Il avait tout prévu. Depuis le début. N’est-ce pas ?

Thalès le jeta sur le sol, et l’on entendit un craquement venant de son épaule gauche, en même temps que son cri pitoyable. Entre deux gémissements, il répondit :

-Si je vis, je serai prêt à me mettre à votre service. J’en ai marre de cette guerre !

-Alors, commençons par le plus drôle : qu’est ce que c’est que cette histoire d’arme secrète ?

Un gros glaire se forma dans la gorge de Najaï, et encore de nouvelles chutes d’eau se formèrent sur sa peau. Il avait prévu de gagner du temps et de lâcher l’arme sur Thalès, mais pour ça il fallait au moins qu’il puisse s’en approcher. Or, maintenant, le saiyen prendrait des dispositions. Le gradé était au bord de l’évanouissement, encore.

-C’est un...une...Il est dans…

-Il est dans le complexe au moins ?

-Oui, juste au sous-sol de cette pièce, reprit-il avec plus d’assurance.

Thalès emmena vers le haut ses fameuses lèvres. Son rictus fut ponctuée d’un index tendu vers Jézuémoth qui grognait de haine.

-Et, cette pièce est-elle gardée, Najaï ?

-Par seulement un ou deux soldats, pas plus, nous avons peu d’effectifs.

-Alors, toi, fils de Brutaël, tu vas créer un portail et aller éliminer ces gêneurs. N’essaie pas de prévenir ton père, sinon ta jolie petite sœur risque d’être...disons...peu regardable.

-Infâme ! Tu paieras…

-Ouai, et très cher. A tout à l’heure ?

Il n’avait pas d’autre choix que d’obéir. Soudainement, du sang jaillit tel des gouttes d’eau de son crâne. Sa teinte de peau vira au même, et plus il se concentrait pour malaxer le portail autour de son ki, plus il prenait de démoniaques couleurs. Thalès s’en moqua :

-Qu’est ce qui t’arrive, t’as du mal ?

-J’ai peu d’énergie, voilà ce qui m’arrive quand on m’en demande trop !

Enfin, la porte vers l’étage inférieur fut créée. Il ne détourna pas le regard vers les autres et pénétra dedans directement. Le passage ne se referma pas, sinon quoi Jézuémoth resterait coincé au retour. Et quelques sons peu audibles émergèrent du portail, durs et secs. Après quelques secondes d’attente, le combattant ne revint pas, une fois les bruits arrêtés.

La tête de Zarivas s’éjecta en arrière, inintentionnellement, et presque elle touchait Amondo qui la retenait. L’instant suivant, elle serrait les dents, emplit d’une détermination supérieure :

-Même les enfers ne vous feront pas payer ce que vous devez, singe !

Le dénommé croisa les bras et tourna la tête :

-Oh, je crois comprendre que ça s’est mal passé. Mais si le portail tient, c’est qu’il doit encore vivre, non ?

Maintenant qu’il le disait, Zarivas eut une lueur d’espoir. Pourtant, elle avait senti que l’énergie de son frère était réduite. Son regard fixa successivement le saiyen et la porte de lumière, elle avait deux cibles, et ne pouvait en atteindre aucune à cause du dernier des nuttsiens qui la tenait.

Roket observa Najaï. Le jeune garçon à la peau rouge lisait en lui comme dans un livre ouvert. Il analysait sa méfiance et en comprenait les mécaniques. C’est lui-même, sans initiative de Thalès, qui l’attrapa à deux mains et débuta de l’étrangler. Alors que sa gorge commençait à supplier, Thalès se retourna et l’interrogea vivement :

-Qu’est ce que tu fais Roket !?

-Je lui explique explicitement d’arrêter de jouer avec nous.

-En le tuant ?

-S’il le faut.

-Roket, lâche le, ou explique TOI !

Au lieu de le lâcher, il le jeta vers un mur, et la petite créature fit un rebond plus que douloureux avant d’agoniser, haletant comme un bœuf, la gorge bleue, sur le sol. Thalès s’approcha de deux grands pas pour menacer son allié, mais celui-ci fut encore plus rapide et le fit stopper avec sa seule voix :

-Nous ne sommes pas seuls dans cette pièce.

Même Zarivas fut interrogative. Il finit par lever un doigt vers le haut, en direction du plafond…

...là où une mixture rosée frappait sur les parois de sa cage de verre, vue sur le bureau de Najaï.

De plusieurs mètres de long, l’entité semblait en vie, mue d’une volonté propre et cherchait à s’échapper de sa prison. Nul ne savait, le sergent excepté, les effets de cette chose, ce dont elle était capable, ni de quelle matière elle était composée. En tout cas, Najaï savait que la créature était là, depuis le début. Thalès comprit la réaction de son acolyte et lui adressa quelques mots :

-Nous ne l’aurions pas vu alors qu’il était au-dessus de notre tête.

-Je l’ai vu en même que vous tous, répondit le petit.

-Comment ça ?

-Je l’ai déduis de son attitude. S’il n’y avait pas de gardes ici, mais qu’il y en avait en bas, c’était soit effectivement par manque d’effectif, soit parce que cette zone n’avait pas besoin d’être gardée par plus d’hommes. Le sergent a repris confiance en lui quand l’idée d’aller à l’étage inférieur lui était apparu.

-Et donc ?

-Et donc, qu’il gagne du temps, et qu’il puisse dévier notre attention vers autre chose qu’à regarder le plafond. Je ne fais que l’observer depuis tout à l’heure, il regarde le mur au-dessus de nous.

-Tu as sérieusement déduis tout ça seul ?

-Je pense, dit-il gêné.

Le saiyen était presque emplit d’admiration, autant qu’il pouvait considérer la vie de Roket. Il y avait maintenant un problème supplémentaire, en celui de la chose rose, et pour y remédier fallait-il déjà que Jézuémoth revienne. Alors, Thalès, qui savait que les sons se propageaient à travers le portail, hurla à distance raisonnable de celui-ci :

-Jézuémoth, si tu es en vie, donne signe de ta présence. Je vais compter jusqu’à 15, et passé ce délai, je tuerai ta sœur. Si quelqu’un d’autre m’entends, je vous défie de venir. Et pour Jézuémoth, encore, si tu penses que je ne tuerai pas ta sœur après 15 secondes, en espérant que je vais envoyer quelqu’un pour voir si tu es mort, tu te fous le doigt dans l’œil jusqu’au coude de ton père le légume. Je commence à compter : Un !


* * *



Il existait des planètes qui concordaient avec tous types de température, d’autres qui se mélangeaient à la technologie de leurs civilisations. Encore furent des mixes de plusieurs colonisations aliens et n’eurent plus de leur identité que l’héritage. Pourtant, il existait un monde qui ne possédait ni culture, ni occupation, ni vide : c’était Kormi. L’intégralité de sa surface était un amas d’ordures. Car il n’y avait que des micro-organismes qui composaient le monde animal de cet endroit, et qu’aucune ressource – ou presque - ne s’y trouvait, même pas la mer, même pas le vent, une bonne partie des empires et des pirates s’amusèrent à y jeter leurs déchets les plus incroyables. Cette sorte de planète existait déjà mais jamais aucune ne se situait à la croisée des empires de Cooler, de Cold, de Freezer, des démons, et des micro-structures de l’est de la galaxie du nord. Sa position aurait été stratégique il fut un temps, mais son état actuel, dégradé par des siècles de saletés, dissuadait tout le monde d’y installer quoi que ce soit.

Avec pour seule exceptions, les chasseurs de trésors et les marchands douteux.

Un véritable commerce s’y était posé dans les coins les moins infestés, un repaire du marché noir des plus secrets. On ne comptait pas plus de deux cent personnes dans l’univers à le connaître. Parmi les quelques, on remarquait des personnes en quête de bijoux dans les décombres à perte de vue, capables de marcher pendant des semaines dans les cadavres, les décharges et les produits toxiques, les sorciers les plus noirs qui achetaient des artefacts de valeurs immenses, des assassins venus se fournir en matériaux illégaux ou simplement des blindés d’argent ne sachant que faire de l’or, venus s’amuser avec la vie des esclaves les plus spéciaux.

Notamment, dans un coin sombre, sous une carcasse d’avion, s’établissait un stand bien archaïque, une table en bois plutôt longue sur laquelle était posée des talismans violets et gris, des baguettes de différentes valeurs et des orbes de divination. Rien n’inspirait confiance mais rien ne semblait dangereux. L’étalage ne paraissait pas précieux. Et c’en était le but, celui du vendeur, assis sur la plus banale des chaises pliantes.

Une petite grenouille, violette, avec une ceinture portant un « F » stylisé.

Presque elle dormait, presque elle semblait passive, s’en fichant de ses marchandises. Ce fut d’ailleurs à ce moment-là qu’un humanoïde avec des ailes d’oiseau, mais un visage de lion, chimère malicieuse, s’approcha du stand en lorgnant les quelques objets. En vérité, il faisait avec ses yeux des allers-retours entre le marchand et ceux-ci, pour savoir s’il pouvait oublier involontairement de payer. Après tout, la grenouille dormait..

...mais pas le géant.

Une brute difforme, grise, vêtue d’un pagne et d’une corne, saisit le voleur par le col et lui écrasa les jambes avec son autre main :

-Tu paies ou tu meurs, dit-il d’une pitoyable voix témoignant de son Q.I un poil inférieur.

Réveillé par le bruit sordide des os brisés et du hurlement qui en résultait, le marchand se leva en grattant sous son œil. Il finit par sourire de la situation :

-Lourdeau, pose le maintenant. Je serai ravi de m’entretenir avec lui hihihi, dit-il.

-Oui maître Field, répondit-il en s’exécutant.

La chimère crachait ses poumons en tentant de ramper vers autre part, gardant son silence pour que personne ne sache ce qu’il avait tenté de faire. Mais c’était sans compter le dénommé Field qui était déjà au niveau de sa tête en se tenant de le dos. Il lui caressa la crinière pour se moquer et susurra avec une voix de vieillard malicieux :

-On ne touche qu’avec les yeux. Si tu veux vivre, donne moi les tiens.

-Mais vous êtes...complètement taré !

-Est-ce que ça veut dire « Non » ?

-Non…Non...Vous n’allez pas faire ça !?

-Tu me donnerais quoi en échange ? J’espère que ça vaudra le coup.

-Mon père est un milliardaire, je peux vous donner des portions de planètes entières ! Des continents rien que pour vous ! De l’argent à foison, des sujets à ne plus savoir quoi en faire et des objets magiques que vous n’avez jamais vus ! Laissez moi par l’appeler, par pitié !

Le regard de la grenouille était perdu dans le vide alors que le mi-lion mi-oiseau pleurait, suppliant. Il semblait autre-part, égaré dans ses pensées, mais pour un peu trop longtemps. Après assez de temps pour que l’incompréhension s’installe dans le cœur de la chimère et de Lourdeau, Field finit par reprendre ses esprits en criant :

-C’est toi Copper ?

Cependant, il n’y avait personne. Le marchand regardait en l’air. Il reprit :

-Tu es où pour que ça grésille comme ça ? Tu sais très bien que j’ai du mal avec la télépathie.

Impatient de vivre et de négocier cela, l’humanoïde au sol cria :

-Que faites-vous !? J’essaie de…

-Il parle comme ça pleins d’fois et il me dit de m’taire, bougonna Lourdeau.

-Mais je veux juste lui dem…

Field hurla :

-Ferme ta gueule ! J’essaie de parler à mon frère, sous-race ! Lourdeau, prends lui ses yeux et jette son corps avec les autres. Oui Copper, tu disais ?

-Attendez, quoi...QUOI ?

-Avec les autres, rigola la brute en attrapant les jambes meurtries de la chimère.

Une minute après, Lourdeau revint et se rassit sur un tapis qui lui servait de lit. Field s’était reposé sur sa chaise, espérant mieux capter. Cela marcha :

-Brutael combien tu me dis ? 4 ? Tu sais que si j’essaie d’y aller je vais prendre plus de deux mois puis certainement les missiles de deux armées au cul. Bien sûr que je sais qu’il y a une guerre avec l’autre imbécile d’Obey et son sous-fifre tout laid là. Ah mais nan, je peux pas t’aider là. Sors toi tout seul de cette situation. Tiens d’ailleurs, comment ça se passe avec le suceur d’énergie de planète que j’ai galéré à te faire acquérir ? Sérieusement ? Ah, oui je suis super content que ce que j’ai mis des siècles à acheter et faire construire pièce par putain de pièce soit détruit par un...Tu as bien dit un saiyen ? Tu veux dire qu’il y en a un pas loin de toi ? Oh, tu éveilles ma curiosité.

Field jeta un caillou sur son garde du corps pour le réveiller, ce qui fonctionna, et lui demanda d’approcher :

-Range tout, on va partir d’ici, grouille.

-Oui monseigneur !

-Ok, j’ai un deal pour toi. Je viens pour t’aider. Avec de la chance, j’arrive demain ou dans deux jours. Oui j’ai menti. Oh, ferme là. Je disais, j’arrive et je te libère. De ton coté, tu réussis à récupérer le saiyen. J’échange ta liberté contre lui. C’est pas équitable !? Je trime depuis des millénaires pour que tu échoues sans cesse et j’ai pas le droit à quelques récompenses ?

Lourdeau fit tomber un sceptre qui valait beaucoup. Field lui donna un coup de pied dans le mollet, puis massa son pied de douleur.

-Bon, je vais pas passer par quatre chemins pour te convaincre : je vais tuer le saiyen et convertir son énergie pour créer une bombe. Ouai, une bombe de ki que j’ajouterai à celle que je fabrique déjà. Où ? Sur Gurubash. Depuis des semaines je le traque, et il est sur cette planète avec son larbin seigneur des enfers. Babidi galère autant que nous, je te le dis. Tu veux rire ! Il est impossible qu’un vulgaire saiyen puisse vaincre Freezer. Il est plus réaliste mon plan.

Lourdeau montra à son maître l’énorme valise qui contenait tous leurs biens. Field leva son pouce en l’air.

-Bon Copper, j’arrive. T’as intérêt de respecter le deal, je ne voudrai pas refaire ce que j’ai fais à Glimi. Non je te menace pas, je te préviens. Ouai, à toute !

Il se releva, revigoré, et commença à se diriger vers son vaisseau. Il tapota la cuisse de Lourdeau, c’est à dire le plus haut que sa petite taille puisse toucher, et affirma :

-Tu as mis où les yeux ?

Il les lui donna, de sa poche.

-Ah, pile la bonne taille pour les gober, jubila-t-il en en lançant un dans sa bouche.


* * *



Le portail ne se refermait pas, signe que Jézuémoth était encore en vie. Et l’ultimatum de Thalès ne l’aiderait pas à prendre une décision dans les temps. Sadique, le saiyen attrapait déjà le bras de Zarivas pour mettre fin à son destin. Elle le regardait avec une haine tellement intense que ses yeux en étaient exorbités :

-Deux.

Il continuait son compte à rebours. La tension était à son comble, et Amondo et Roket s’impatientaient presque de devoir attendre avant de passer à autre chose.

-Trois.

Une fluctuation de la structure du portail fit croire à tous qu’il allait se passer quelque chose, mais finalement rien.

-Quatre.

Comme pour servir de transition, Najaï lâcha une sorte de râle qui montrait à la fois qu’il vivait, mais aussi qu’il mourrait.

-Cinq.

Le bras de Zarivas commençait à trembler, pressé vivement par Thalès. Elle savait que si elle bougeait, elle serait détruite. Pourtant, elle n’était pas immobile : elle tremblait. Pas de peur, mais parce qu’elle rassemblait ses forces dans une attaque.

-Six.

Le visage de Thalès s’était laissé déchirer par une expression de sadisme.

-Sept.

Presque la moitié du décompte. Amondo avait abandonné l’idée de jouer avec le temps et finit par s’asseoir et observer son chef s’amuser comme un petit fou.

-Huit.

Là, les yeux de Roket s’illuminèrent presque. Il commença à avancer vers Zarivas, ayant deviné ce qu’elle s’apprêtait à faire.

-Neuf.

L’intégralité du corps de Zarivas s’embellit d’une lumière éclatante qui brûla la main de Thalès. Le visage aux traits fins de la fille de Brutaël parut alors encore pire et démoniaque que celui de son agresseur à la queue de singe, et son aura décupla en puissance. Une véritable explosion d’énergie s’étendit autour de la sœur de Jézuémoth qui la laissa inviolée du contact dangereux du fourbe saiyen.

-Dix, nargua Thalès, le défi invoqué ne l’empêchant pas de compter.

La fureur de Zarivas l’emmena, elle et son poing, vers le crâne de Thalès qui esquiva presque intuitivement vers la gauche avant de riposter par un uppercut, lequel fut brillamment esquivé. Une contre-attaque s’ensuivit par une jambe levée vers l’entrejambe de l’adversaire qui fut simplement bloquée par un bras gardien.

-Onze.

Ultra confiant, Amondo continuait de surveiller le portail, sans bouger. Il eut raison : les fluctuations se firent encore plus fortes...et une main gantée s’incrusta dans le décor. Le visage de Jézuémoth, affublé d’un casque métallique très simpliste, sortit avec célérité du portail et le coupa aussitôt. Le dernier nuttsien se releva vite pour intercepter le fils de Brutaël, tentant d’atteindre Thalès.

-Douze.

Zarivas sauta en arrière, et détala directement pour tuer Thalès d’une gauche dévastatrice et emplie de lumière pure. Ce dernier se serait baissé et aurait blessé son ventre, mais soudainement la main de Jézuémoth lui décala le crâne vers le mur. En meilleure posture, Amondo bondit et attrapa le cou du guerrier aux portails. Sa tenue était complétée d’une traditionnelle armure de l’armée de Freezer, mais intégralement métallique, des épaulettes aux bottes en passant par le coccyx.

Thalès entreprit de dire « Treize », mais ce fut inutile, car il décelait bien Jézuémoth dans son viseur. Là, il eut un rictus que tenta d’empêcher Zarivas d’un coup de pied en plein dans la gorge, que Thalès para. Le saiyen, rétabli par l’aide d’Amondo, écrasa en deux l’os de la jambe de la fille de Brutaël et projeta le reste sur un mur. Elle n’eut pas l’air touchée plus que ça, lévitante, et continua sa route vers l’ennemi.

Et alors, un bruit de verre brisé paralysa l’assistance.

Que ce soit Amondo qui étranglait le Jézuémoth s’étant emparé d’une armure de combat ultra-sophistiquée, une Zarivas dans une forme énergétique dépassant l’entendement, un Thalès exalté par le combat ou un Roket hésitant sur qui attaquer, tout le monde arrêta de réfléchir quant ils entendirent ce son qui signifiait beaucoup.

Là, en sang et tout bleu, Najaï respirait en deux lourdes inspirations, son fusil à ki ayant visé la cage de l’ectoplasme rose. Le fluide de ce dernier découla alors lentement sur la partie du bureau de Najaï où il avait entretenu une conversation hologramme, et lorsqu’il se détacha de celui-ci, le bureau avait été réduit à une sorte d’éponge sèche, s’effritant au simple contact des doigts.

Chacun y alla pour sa propre survie, et les deux enfants de Brutaël devinèrent l’intention de l’autre, se soustrayant d’un seul coup, la stupeur générale aidant, aux contacts d’Amondo et Thalès. Le saiyen et le nuttsien seraient arrivés trop tard à leur portée : dans sa nouvelle armure, Jézuémoth avait paru régénéré, et il leva la main pour créer un nouveau portail qui permettraient à lui et sa sœur de s’enfuir.

Un kikoha anormalement puissant détruisit la nuque de Jézuémoth, ne laissant qu’un simple fil de chair soutenir le tout.

Horrifiée, Zarivas étreignit le corps de son frère pour ne pas croire qu’il venait de mourir. Roket jubilait d’avoir réussi son coup, mais moins de se rendre compte que l’intégralité de son énergie y était passée en voyant la créature rose s’approcher de son corps faiblard. Comme pour le remercier, Amondo surgit et courut, attrapant le corps de son petit compagnon, le mettant hors de portée.

Et Thalès hurla de rire, empoignant le cou de Zarivas :

-BIEN JOUÉ , AH AH AH, BIEN JOUÉ ÇA !

La folie l’étreignant, il asséna au ventre découvert de la femme une série de coups de poings, très lents, mais violents :

-TU ES CONTENTE !? TU T’ES BIEN FOUTU DE MA GUEULE HEIN !?

Elle tenta de lever les bras pour lui asséner un coup-marteau sur le crâne, mais Thalès lui attrapa les poignets et lui tordit violemment, sans faire attention à ses hurlements. Il lui donna avec son front une nouvelle attaque :

-TOI ET TON FRÈRE VOUS AVEZ CRÛ ÊTRE PLUS MALINS QUE MOI HEIN !?

Il continuait de frapper alors qu’elle avait déjà expiré. Au fur et à mesure, le corps de Zarivas perdit sa lumière, la bénédiction de son père, et le reste de son corps étaient mus, en morceaux rattachés les uns aux autres, par les assauts inarrêtables. Amondo et Roket restaient à distance de la gelée rosâtre, mais bien plus de leur chef, car ils pressentaient un danger bien plus grand de ce coté.

Najaï interrompit involontairement la boucherie de Thalès.

Son cri strident provoqua l’étincelle de lucidité du saiyen. Elle lui intima de vérifier l’état de sa victime – déplorable – et de se retourner pour aviser la suite. Ce qu’il vit l’amusa : doucement, le fébrile sergent aux plans si ingénieux était dévoré par la gelée rose, qui, corrosivement, mangeait Najaï sans laisser plus de traces, sans effluves. Au bout d’une trentaine de secondes de contemplation, les trois survivants, toujours eux, finirent par ne plus voir du sous-fifre d’Obey...que du vide.

-Je ne sais pas ce que c’est, mais on va se casser. On a tout foiré les gars...s’exclama Thalès une main sur le front.

Soudainement, le corps de Jézuémoth se souleva, son crâne inanimé pendant au reste, et une voix s’éleva de son cou sanguinolent, une voix plutôt grave, plutôt lointaine, comme un souffle lourd :

-Qui...êtes...vous… ?

Le trio l’avait deviné, c’était la gelée qui s’était emparé, grâce à un fil, des restes du fils de Brutaël. Elle communiquait par l’intermédiaire de ce pantin, d’où ce timbre étrange et familier, celui de Jézuémoth et du sien. Ce fut naturellement Thalès qui prit la peine de répondre :

-Je suis Thalès, un des derniers saiyens de l’univers. Et voici mon groupe. Nous cherchons à vaincre Freezer, et tu viens d’avaler notre seul espoir de survivre enfoiré. Qu’est ce qui m’empêche de te faire manger tes dents, créature ?

Le fluide rongeait Jézuémoth au fur et à mesure qu’il répondait, s’emparant de l’étrange armure d’acier volée précédemment.

-Car...je n’ai pas...de dents.

Thalès tiqua, mais ne rétorqua pas. La chose continua :

-Je suis un...maudit. Je suis...Cacao. Freezer...a détruit ma planète, et les réfugiés...ont été réduits comme moi...en maudits.

-Woaw, ton passé est presque aussi sombre que le mien. Tu veux que j’abrège tes souffrances ?

-Ils ont...essayé...de m’utiliser. Je me suis vengé...je peux vous aider, maintenant.

-Explique toi, vite. Un demi-dieu destructeur soi disant plus fort que Freezer veut ma peau et je sais comment m’en débarrasser. Il faut simplement que j’atteigne le vaisseau d’Obey.

-Vous...m’avez aidé...libéré de ma prison. Je vous suis...redevable, alors...Thalès...je vais te guider.

Le corps de Jézuémoth disparut alors. Ses yeux seulement avaient été conservés, figés sur la face nouvellement constituée de la créature. Il continua, ou plutôt, il conclut, car ce sera, de sa vie, sa dernière phrase complète :

-Je vais m’étouffer ici, saiyen alors… sache...que tu n’auras pas d’autres chances.


* * *



Elles étaient toutes là. Les personnes qui gardaient le sorcier fou étaient immobiles, devant son siège, et elles étaient distraites, enclines à faire autre chose que garder. Si elles n’avaient été qu’à un ou deux mètres de moins, elles pourraient être manipulées, contrôlées mentalement et ainsi le batracien…

...pourrait se soustraire à cette séance de torture.

Nagaza, l’autre fille de Brutaël, plantait doucement dans les veines misérables du second bras de Copper quelques aiguilles animées – pourrait-on dire – d’une volonté propre. Elles se trémoussaient dans sa chair et naviguaient hasardeusement dans le court espace qu’elles occupaient. Le frère de Field grognait mais ne montrait pas sa souffrance. Presque s’y complaisait-il. Nagaza était lassée de jouer avec lui, de tourner autour de son siège où il était ficelé :

-Imbécile, je vais te poser une dernière fois la question avant de te soumettre au châtiment divin ! Avec quel être abject parlais-tu, seul ?

-Je te l’ai dis, gamine, je suis un pauvre fou.

-Non, mon père dit qu’il t’as déjà rencontré, qu’il a déjà rencontré un sorcier de ton espèce, une sous-race maléfique !

Voyant à cette déclaration un moyen de s’en sortit, Copper alimenta la conversation :

-Mon espèce ? Oh, nous ne sommes plus que quatre. Moi, je suis faible, l’un a disparu et le dernier est à la ramasse, perdu sur sa planète.

-Tu as mentionné quatre personnes.

-Oui, c’est de lui que Brutaël doit parler. Babidi, le trompeur, très dangereux.

Nagaza gifla violemment Copper. La marque de sa main resta ancrée dans sa peau, et même, le restera. Sa tête bougea si vite et si fort que le siège qu’il occupait se décala et se renversa. Sonné, Copper geignit :

-Qu’est ce…

-Ne cite pas le nom de mon père, infect vermisseau.

Elle redressa la chaise du capturé, et s’approcha encore plus proche de son visage, pour lui montrer ses crocs :

-Ce Babidi, va-t-il venir t’aider ?

-Mon désir le plus cher et de voir son crâne glisser le long d’une pique.

-Tu es abject. Mais je n’en ai pa…

Un éclair de lumière s’agita dans l’esprit de Nagaza qui releva son visage, ce dernier se tournant vers le sud, semblant regarder au-delà de sa vision. Une goutte de sueur perla sur son front, qui passa presque d’une teinte bleutée à une rougeâtre. Copper chercha alors en elle un semblant de trouble pour prendre possession de son esprit diminué. Mais Nagaza serra alors les dents, rejetant les envies du sorcier. Elle pensa tout haut :

-Zarivas...elle a libéré son démon lumineux intérieur !

-C’est quoi cette bêtise encore ?

En une fraction de seconde, le simple déplacement d’air provoqué par les quelques centimètres entre les deux personnages que la fille de Brutaël opéra projeta le siège de Copper jusqu’au mur où il se rétama dans un énième cri pitoyable.

-Une bêtise !? Une bêtise tu oses me dire, insecte !? Nous, les enfants de notre père le divin possédons une puissance enfouie, une puissance venant de la lumière elle-même ! Tu ne sais pas quel courroux nous sommes capable de déchaîner sur l’impie de ton espèce.

-En même temps, mon espèce c’est quatre sorciers véreux, hihihi, l’impie on aime bien.

La chance empêcha à la grenouille le nez collé au sol de se prendre un coup qui ne le laisserait pas entier. Et cette chance…

...prit la forme de seulement quelques petites secondes.

Cette fois-ci, ce fut Nagaza qui s’écroula, à genoux, des veines écrasant son joli visage angélique pour le défigurer de rouge :

-Mon frère...Ma sœur…

-Quelque chose ne va pas ? ricana bruyamment Copper.

-Le saiyen...il les a...Par Brutaël !

-Je peux te donner une baffe pour avoir prononcé ce nom, hihihi ?

D’énervement et de tristesse, presque elle activa elle aussi son démon, mais elle savait que ce serait gâcher l’énergie de son père malade et inutile dans cette situation. Elle avait mieux à faire, elle ne pouvait rester à interroger ce misérable, déjà bien entamé. Nagaza décrocha sa cape et la jeta au sol avant d’hurler sur Copper :

-Si tu parviens à ramper jusqu’à ma cape, je demanderai à mon père de t’accorder une seconde chance, sinon je te torturerai jusqu’à ce que tu me supplies de te faire mourir.

-Un bon deal, que votre père garde un siège plus confortable que celui-ci pour moi !

Elle était déjà parti. Elle aurait au moins pu le relever, enlever ses pointes de son bras et guérir magiquement la blessure de sa joue non ? Parce que là, il n’avait que sa langue pour le faire avancer. Ses jambes attachées à sa chaise ne lui permettaient de bouger librement, alors comment allait-il faire pour survivre avant que son frère ne vienne le secourir ? Voilà déjà quelques heures qu’il l’avait contacté.

-Hé, je peux vous offrir des merveilles en échange de ton aide, toi. Ma race est ancienne et des trésors très convoités sont en notre possession. Sur ma vie je promets que je t’en passerai un ou deux !

Les cinq gardes ne déplacèrent même pas un cil : ils étaient comme de statues en armure et en chair. Ces gamaréens seraient donc si fidèles ? Peut-être morts à l’intérieur ? Qui savait…

Il allait bien galérer pour attraper cette cape.
La révolte
En cours.
Le plus modeste des êtres...Un homme qui fera peur au plus grand des démons...Celui-là même qui en deviendra le guerrier le plus fidèle...


Le fruit de ses tourments
En cours.
Piégé à cause de ses origines, Thalès va tenter de survivre pour venger son peuple. Mais avant tout, il va devoir se battre contre lui-même, et ce sera bien plus dur que ce qu'il imaginait.
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Re: Le fruit de ses tourments

Messagepar omurah le Sam Jan 13, 2018 23:25

J'aime toujours les dialogues, et la personnalité que tu insuffles à tes persos, ils sont tous très très vivants je trouve ^^
C'est un de tes gros points forts, avec le rythme toujours parfaitement maîtrisé, pas de remplissage mais les descriptions ne passent pas pour autant à la trappe, donc c'est parfait pour moi.
Curieux de savoir ce qu'il adviendra de Copper, s'il va crever ou prendre de l'importance ou en tout cas, tirer son épingle du jeu.
Je pense que si je regarde à nouveau l'OAV avec Thalès, je verrai plus ce dernier personnage comme avant, tu l'as charismatisé xD
Je pense (je peux me tromper) que cette histoire un jour risque de devenir ton histoire principale, en tout cas elle en a le potentiel (même si je préfère un peu La Révolte, quoique comparaison n'est pas raison) et surtout, elle pourrait bien devenir quelque chose de complètement différent de ce que tu avais prévu au départ ou à mi-chemin :P
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