Hop j'ai rattrapé mon retard sur les derniers chapitres.
J'ai voté 9/10 et wtf/10, ton histoire est toujours aussi cool et marrante... du bon wtf bien géré. Les descriptions et les longs pavés explicatifs ne me dérangent pas, ça vient peut-être de ton style qui est très agréable à lire.
Calfirũ
Re: Calfirũ
par Mystic_Joh le Sam Nov 26, 2016 22:36
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Re: Calfirũ
par Point le Sam Nov 26, 2016 23:01
Je pense que tu peux enlever la case " Wtf/10 " ça n'a pas lieu d'être, tous tes chapitres sont wtf/10.
Je ne sais pas quoi penser de ce chapitre. Il était bon, très bon, mais je l'ai trouvé plutôt long. C'est à dire que les pavés explicatifs étaient rédigés de façon claire et étaient agréables, mais disposés de façon à ce que les personnages expliquent des trucs entre eux, du coup ça fait super bizarre au final. En gros, d'abord on a Gero qui va expliquer un truc à Blue, puis t'as Tao qui va expliquer un truc un Red sur un sujet, puis sur un autre, etc...
C'était le but de ce chapitre, évidemment. Mais ça passe assez bizarrement, et le flot d'infos est assez lourd - pas difficile - à encaisser.
Enfin, j'espère que t'as compris parce que j'arrive pas à m'expliquer.
Sinon l'histoire reste un gros bordel sans nom et je ne saurai relever toutes les phrases lolesques qui m'ont marquées tellement il y en a. J'en cite juste une parce que j'ai bien ris:
Hâte de lire la suite. Personnellement, j'ai mis "7/10" parce que la lourdeur, mais quand même un " Si, c'est cool, il se passe des trucs intéressants " parce que c'est cool et qu'il se passe des trucs intéressants.
Je ne sais pas quoi penser de ce chapitre. Il était bon, très bon, mais je l'ai trouvé plutôt long. C'est à dire que les pavés explicatifs étaient rédigés de façon claire et étaient agréables, mais disposés de façon à ce que les personnages expliquent des trucs entre eux, du coup ça fait super bizarre au final. En gros, d'abord on a Gero qui va expliquer un truc à Blue, puis t'as Tao qui va expliquer un truc un Red sur un sujet, puis sur un autre, etc...
C'était le but de ce chapitre, évidemment. Mais ça passe assez bizarrement, et le flot d'infos est assez lourd - pas difficile - à encaisser.
Enfin, j'espère que t'as compris parce que j'arrive pas à m'expliquer.
Sinon l'histoire reste un gros bordel sans nom et je ne saurai relever toutes les phrases lolesques qui m'ont marquées tellement il y en a. J'en cite juste une parce que j'ai bien ris:
omurah a écrit:— Une vitre blindée n'arrête pas un Tao.
Hâte de lire la suite. Personnellement, j'ai mis "7/10" parce que la lourdeur, mais quand même un " Si, c'est cool, il se passe des trucs intéressants " parce que c'est cool et qu'il se passe des trucs intéressants.
La révolte
En cours.
Le plus modeste des êtres...Un homme qui fera peur au plus grand des démons...Celui-là même qui en deviendra le guerrier le plus fidèle...
En cours.
Le plus modeste des êtres...Un homme qui fera peur au plus grand des démons...Celui-là même qui en deviendra le guerrier le plus fidèle...
Le fruit de ses tourments
En cours.
Piégé à cause de ses origines, Thalès va tenter de survivre pour venger son peuple. Mais avant tout, il va devoir se battre contre lui-même, et ce sera bien plus dur que ce qu'il imaginait.
En cours.
Piégé à cause de ses origines, Thalès va tenter de survivre pour venger son peuple. Mais avant tout, il va devoir se battre contre lui-même, et ce sera bien plus dur que ce qu'il imaginait.
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Re: Calfirũ
par broly97 le Sam Nov 26, 2016 23:36
Je sais que les notes sont plutôt destinés aux lecteurs de l'ombre, mais j'ai voté et je vais m'expliquer.
Perso j'ai mis 7/10, parce que :
-Les plus
:
-Les dialogues faciles d'accès
-Les punchlines et le sarcasme de nombre de personnages ( sur ce point là je t'envie carrément, pour mon antagoniste de ma dernière fic je n'arrive pas à faire mieux)
-Les explications sont très agréables à lire. Même si il faut une deuxième lecture pour bien comprendre le principe, c'est bien fluidifié.
-Les références lolesque (Cedric Igor dee ! Mais allô quoi
!)
-L'avant-propos (avec l'article 4 qui chevauche l'article 5 qui est ensuite rechevauché par l'article 4 qui l'est à son tour) m'a bien fait rigoler
-Les moins
:
-Bien que le fil de l'histoire est très simple (championnat de dresseur de meuporg/pokemon/squig/méta-humain et en même temps projet d'une arme top-secrête), difficile pour moi de me plonger entièrement dans l'univers car il est hardu pour moi de le cerner. En fait ce sentiment là est bien atténué aujourd'hui que lors du premier chapitre mais il est toujours un peu présent. En effet, alors que je me demande ce qu'est un meuporg, je dois en même temps m’accommoder de l'univers qui est super délirant, et le premier avant-propos ne m'avait pas vraiment aidé. Peut-être aurait-il fallu l'insérer dans le texte et, à la place, effectuer une présentation (lolesque si possible
) de l'univers comme avant-propos. Cela aurait peut-être pût être plus immersif.
Voilà, j'espère que j'ai été assez clair sur ce dernier point qui m'empêche d'apprécier la fic entièrement.
Perso j'ai mis 7/10, parce que :
-Les plus
:-Les dialogues faciles d'accès
-Les punchlines et le sarcasme de nombre de personnages ( sur ce point là je t'envie carrément, pour mon antagoniste de ma dernière fic je n'arrive pas à faire mieux)
-Les explications sont très agréables à lire. Même si il faut une deuxième lecture pour bien comprendre le principe, c'est bien fluidifié.
-Les références lolesque (Cedric Igor dee ! Mais allô quoi
!)-L'avant-propos (avec l'article 4 qui chevauche l'article 5 qui est ensuite rechevauché par l'article 4 qui l'est à son tour) m'a bien fait rigoler
-Les moins
:-Bien que le fil de l'histoire est très simple (championnat de dresseur de meuporg/pokemon/squig/méta-humain et en même temps projet d'une arme top-secrête), difficile pour moi de me plonger entièrement dans l'univers car il est hardu pour moi de le cerner. En fait ce sentiment là est bien atténué aujourd'hui que lors du premier chapitre mais il est toujours un peu présent. En effet, alors que je me demande ce qu'est un meuporg, je dois en même temps m’accommoder de l'univers qui est super délirant, et le premier avant-propos ne m'avait pas vraiment aidé. Peut-être aurait-il fallu l'insérer dans le texte et, à la place, effectuer une présentation (lolesque si possible
) de l'univers comme avant-propos. Cela aurait peut-être pût être plus immersif.Voilà, j'espère que j'ai été assez clair sur ce dernier point qui m'empêche d'apprécier la fic entièrement.
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broly97 - Messages: 991
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Re: Calfirũ
par Masenko le Dim Nov 27, 2016 21:46
Helloooow !
Allez, je réponds pas au sondage parce que j'ai lu que deux chapitres et demi... Je râle j'avais envie de répondre au sondage, moi !
Eh bien, je suis très lente à lire parce que c'est un tout nouvel univers... C'est une fanfic qui n'en est pas une, en fait ! C'est plutôt un roman inspiré... Parce que ce n'est pas non plus un crossover au final... Tu fais du neuf en évoquant des noms et certains concepts existants.
C'est vraiment super étrange ! Mais ça passe pas mal... Parce que justement tous ces petits éléments familiers nous accrochent mais nous perturbent en même temps vu que ce que tu présentes est totalement inédit !
J'ajouterai même qu'heureusement que ton style est très bon (je t'invite cependant à relire uniquement pour l'orthographe, tu as laissé passer une ou deux coquilles du styles "Il peux" ... J'ai pas relevé parce que c'est vraiment rare et que t'es assez grand que pour les corriger seul hahah ! Et je serai perso capable de te corriger un truc juste en truc faux -_-) Parce que ce genre de "mélange" est TRES difficile... Plus difficile selon moi que d'inventer un univers de toute pièce ou de reprendre totalement un univers existant... Alors un style et une forme médiocre ou même moyenne risque de tout gâcher : ajouter des éléments trop propres aux univers dont on s'inspire ou au contraire, ajouter trop de choses totalement étrangères aux univers existants...
Bref, je ne pense pas bien m'exprimer mais sache que je trouve ton histoire bien équilibrée jusque là. J'adore ce genre "introspectivo-humoristique" et j'ai particulièrement apprécié la déclaration d'amitié et les émotions de tes personnages me parlent ! Il y a des rebondissements et on sent que chacun d'eux n'est pas pesé à la légère et donc ça donne du poids à cette histoire !
Alors tout ça pour dire que pour bien apprécier ce genre à part entière, il faut le lire lentement pour ne pas se faire embarquer par notre imaginaire titillé par ces noms familiers imbriqués dans un monde dans lequel nous n'avons aucun repère...
J'ai un coup de cœur particulier pour ton
Ahlala... Ces trois tarés (et les autres tarés autour...) vont nous en faire voir. Et la fin du monde est dans pas longtemps....
Bon, sur ce, bonne soirée !
EDIT : Fini lecture du chap 3... Bientôt le 4 et ma réponse au sondage, bwhaaaaaaaaaahahaha !! L'action démarre et je commence à m'y retrouver également de mieux en mieux dans ton univers...
... Je me demande quand même ce qui te pousse à choisir tel ou tel élément de tous les univers que tu empruntes
EDIT 2 : fini chap 4 !!! Et a votééé ! Je me hâte de la suite... J'le sens mal le corbeau pour Gero... Mais bon, comme je n'ai aucune idée de la durée de l'histoire, je ne sais pas si il est possible qu'il meure ou pas... Et j'ai adoré la conversation Red/Tao et la toute dernière avec Bulma ! Très intéressant !!
J'ai eu plus de mal lors de la grande réunion des big boss qu'on connait moins juste avant ... J'ai du mal à situer les différences entre Blue et les autres...
Faudrait que je relise tout d'un coup pour mieux situer j'pense... Bref je sais pas si c'est voulu cette impression de "c'est qui encore, lui ?" ... Si oui, j'ai hâte d'en savoir plus ! Si non, un nouveau pavé explicatif serait intéressant !
Je suis à jour ! Youpie !!!!
à plus !
Allez, je réponds pas au sondage parce que j'ai lu que deux chapitres et demi... Je râle j'avais envie de répondre au sondage, moi !
Eh bien, je suis très lente à lire parce que c'est un tout nouvel univers... C'est une fanfic qui n'en est pas une, en fait ! C'est plutôt un roman inspiré... Parce que ce n'est pas non plus un crossover au final... Tu fais du neuf en évoquant des noms et certains concepts existants.
C'est vraiment super étrange ! Mais ça passe pas mal... Parce que justement tous ces petits éléments familiers nous accrochent mais nous perturbent en même temps vu que ce que tu présentes est totalement inédit !
J'ajouterai même qu'heureusement que ton style est très bon (je t'invite cependant à relire uniquement pour l'orthographe, tu as laissé passer une ou deux coquilles du styles "Il peux" ... J'ai pas relevé parce que c'est vraiment rare et que t'es assez grand que pour les corriger seul hahah ! Et je serai perso capable de te corriger un truc juste en truc faux -_-) Parce que ce genre de "mélange" est TRES difficile... Plus difficile selon moi que d'inventer un univers de toute pièce ou de reprendre totalement un univers existant... Alors un style et une forme médiocre ou même moyenne risque de tout gâcher : ajouter des éléments trop propres aux univers dont on s'inspire ou au contraire, ajouter trop de choses totalement étrangères aux univers existants...
Bref, je ne pense pas bien m'exprimer mais sache que je trouve ton histoire bien équilibrée jusque là. J'adore ce genre "introspectivo-humoristique" et j'ai particulièrement apprécié la déclaration d'amitié et les émotions de tes personnages me parlent ! Il y a des rebondissements et on sent que chacun d'eux n'est pas pesé à la légère et donc ça donne du poids à cette histoire !
Alors tout ça pour dire que pour bien apprécier ce genre à part entière, il faut le lire lentement pour ne pas se faire embarquer par notre imaginaire titillé par ces noms familiers imbriqués dans un monde dans lequel nous n'avons aucun repère...
J'ai un coup de cœur particulier pour ton
Ce qu'il y a de bien avec la vérité c'est qu'elle ne vous demande pas votre avis avant d'exister.
Ahlala... Ces trois tarés (et les autres tarés autour...) vont nous en faire voir. Et la fin du monde est dans pas longtemps....
Bon, sur ce, bonne soirée !
EDIT : Fini lecture du chap 3... Bientôt le 4 et ma réponse au sondage, bwhaaaaaaaaaahahaha !! L'action démarre et je commence à m'y retrouver également de mieux en mieux dans ton univers...
... Je me demande quand même ce qui te pousse à choisir tel ou tel élément de tous les univers que tu empruntes
EDIT 2 : fini chap 4 !!!
Et a votééé ! Je me hâte de la suite... J'le sens mal le corbeau pour Gero... Mais bon, comme je n'ai aucune idée de la durée de l'histoire, je ne sais pas si il est possible qu'il meure ou pas... Et j'ai adoré la conversation Red/Tao et la toute dernière avec Bulma ! Très intéressant !! J'ai eu plus de mal lors de la grande réunion des big boss qu'on connait moins juste avant ... J'ai du mal à situer les différences entre Blue et les autres...
Faudrait que je relise tout d'un coup pour mieux situer j'pense... Bref je sais pas si c'est voulu cette impression de "c'est qui encore, lui ?" ... Si oui, j'ai hâte d'en savoir plus ! Si non, un nouveau pavé explicatif serait intéressant ! Je suis à jour ! Youpie !!!!
à plus !
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Re: Calfirũ
par Paulemile le Jeu Déc 01, 2016 20:02
Yope.
J'ai voté aussi, c'est marrant ce truc
Je trouve qu'il y a beaucoup d'options quand même, j'opterais pour un truc plus simple. Enfin c'est ce que je ferai pour mes sondages à moi. Une idée à la fois, quoi.
Je poursuis la lecture de cette fic avec le même intérêt depuis le début. Je me fous des Pokemon, Harry Potter me laisse indifférent et pourtant, j'accroche bien. C'est surtout grâce à ta maîtrise du rythme et à ton style d'écriture si particulier. J'aurais du mal à le décrire mais il a le don de rendre passionnant à peu près n'importe quoi (ce qui est la base de cette fic, le n'importe quoi ).
Nan mais sérieusement, ça paraît fouilli et tout mais ça ne l'est pas du tout en fait. On ne passe pas d'un paragraphe à l'autre en se disant "mais quoi ? J'ai raté un truc ou quoi ?" et c'est franchement plaisant.
Ca n'avance pas bien vite mais ça permet de détailler plein de trucs, c'est pas plus mal.
Mon seul reproche, ce serait la longueur des chapitres. Je suis vraiment un adepte des trucs un peu plus courts. J'aime pas trop lire en plusieurs fois et c'est ce que je suis forcé de faire. C'est pour ça que je commente si tard d'ailleurs. C'est juste de la forme et je sais que je ne suis pas forcément dans la majorité en pensant ça donc... ne change rien. C'était juste pour pinailler
J'ai voté aussi, c'est marrant ce truc
Je trouve qu'il y a beaucoup d'options quand même, j'opterais pour un truc plus simple. Enfin c'est ce que je ferai pour mes sondages à moi. Une idée à la fois, quoi.
Je poursuis la lecture de cette fic avec le même intérêt depuis le début. Je me fous des Pokemon, Harry Potter me laisse indifférent et pourtant, j'accroche bien. C'est surtout grâce à ta maîtrise du rythme et à ton style d'écriture si particulier. J'aurais du mal à le décrire mais il a le don de rendre passionnant à peu près n'importe quoi (ce qui est la base de cette fic, le n'importe quoi
).Nan mais sérieusement, ça paraît fouilli et tout mais ça ne l'est pas du tout en fait. On ne passe pas d'un paragraphe à l'autre en se disant "mais quoi ? J'ai raté un truc ou quoi ?" et c'est franchement plaisant.
Ca n'avance pas bien vite mais ça permet de détailler plein de trucs, c'est pas plus mal.
Mon seul reproche, ce serait la longueur des chapitres. Je suis vraiment un adepte des trucs un peu plus courts. J'aime pas trop lire en plusieurs fois et c'est ce que je suis forcé de faire. C'est pour ça que je commente si tard d'ailleurs. C'est juste de la forme et je sais que je ne suis pas forcément dans la majorité en pensant ça donc... ne change rien. C'était juste pour pinailler
Fanfiction en cours : De Métal, de Chair et de Sang (what if)
Ma Box Dokkan Battle (Google Sheets)
Précédentes fics :
Ma Box Dokkan Battle (Google Sheets)
Précédentes fics :
Spoiler
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Re: Calfirũ
par Kurama_Senju le Dim Déc 04, 2016 11:01
Je suis à jour !
Franchement, tu fais vraiment des chapitres hyper longs, on s'en rend pas forcément compte tant ça se lit bien, jusqu'à ce que le temps nous manque...
Bon, les choses avancent et se mettent en place.
Un meuporg vengeur plus fort que tous les autres rôde ?! Serait-ce C-16 ou un nouveau encore supérieur...
Sinon j'adore les répliques des personnages, c'est vraiment riche et réfléchi.
Et comme d'hab', texte au top, fluide, sans faute apparente, propre et clair.
Bon par contre, je vais pas voter au sondage, car je suis pas fan des sondages persos, d'une manière générale je n'ai jamais vraiment compris leur intérêt.
Je veux dire par là qu'un sondage ne révèle qu'une chose : la popularité.
Or, popularité et qualité n'ont rien à voir.
Et si ta fic perdait en qualité à mes yeux, mettre une note n'apporterait rien je trouve (encore pire si c'était juste une question de goût), contrairement à un commentaire qui justifierait ça (avec possibilité pour toi de corriger le tir ou de me prouver que j'ai tort). C'est pourquoi je continuerai à commenter ici.
Franchement, tu fais vraiment des chapitres hyper longs, on s'en rend pas forcément compte tant ça se lit bien, jusqu'à ce que le temps nous manque...
Bon, les choses avancent et se mettent en place.
Un meuporg vengeur plus fort que tous les autres rôde ?! Serait-ce C-16 ou un nouveau encore supérieur...
Sinon j'adore les répliques des personnages, c'est vraiment riche et réfléchi.
Et comme d'hab', texte au top, fluide, sans faute apparente, propre et clair.
Bon par contre, je vais pas voter au sondage, car je suis pas fan des sondages persos, d'une manière générale je n'ai jamais vraiment compris leur intérêt.
Je veux dire par là qu'un sondage ne révèle qu'une chose : la popularité.
Or, popularité et qualité n'ont rien à voir.
Et si ta fic perdait en qualité à mes yeux, mettre une note n'apporterait rien je trouve (encore pire si c'était juste une question de goût), contrairement à un commentaire qui justifierait ça (avec possibilité pour toi de corriger le tir ou de me prouver que j'ai tort). C'est pourquoi je continuerai à commenter ici.
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Kurama_Senju - Messages: 869
- Inscription: Mar Août 02, 2016 8:28
Re: Calfirũ
par omurah le Dim Déc 04, 2016 12:14
@Mystic_Joh
@Zaagaan
@Broly97
@Masenko
@Paulemile
@Kurama_Senju
_____________________________________________________________________
Ou le titre du livre qu'Hiéronimus Gero avait en main. Livre prêté par une certaine Bulma. Bulma dont il ne restait déjà plus — dans la présente et décadente maison abandonnée — que le parfum citronné, l'écho du dernier éclat de rire, et ce livre. En l'occurrence : le roman préféré de la jeune fille. Roman dont elle n'avait eu de cesse de vanter les mérites, obligeant pratiquement Gero à le lire. Elle eut même déjà refusé toute causerie d'ici à ce que ce soit fait. La grève de la parole pour l'amour d'un livre. Du Bulma dans toute sa splendeur. De quoi attiser la curiosité d'Hiéronimus cela dit. Et c'est fort de son ennui qu'il avait récupéré L'Ogre là où il se souvenait l'avoir rangé pour la dernière fois : la bibliothèque meublant la chambre du fond au premier étage de cette résidence désaffectée. Occupant désormais le seul sofa meublant ladite chambre, Gero parcourut la quatrième de couverture d'un regard finalement intéressé. Il dévora les premières pages avec gloutonnerie. Et puis, une fois la trentaine de feuilles consommée, sa frénésie atteignit un stade quasi-hypnotique. De ce livre, il le savait, il le sentait : le mot de la fin se ferait connaître avant le lever du soleil.
Hiéronimus se redresse, barbouillé.
Le roman glisse alors depuis son visage jusqu'aux lames du parquet.
L'Ogre tombe grand ouvert, aux pages n°187 & 188. Précisément celles que lisait Gero avant de…
… S'endormir ?
“Merde !
Dormi combien de temps exactement ? Tournoi loupé ?! Et ce boucan sur le toit : la pluie !?”
Hiéronimus hasarda un œil fébrile à travers la première fenêtre qui se présenta à sa vue. Et puis soupira. Il faisait encore nuit. Le tournoi n'avait donc pas pu commencer sans lui. Pas encore. Pour autant, le fils d'Albon n'ayant aucune envie de passer le reste de la nuit dans le coin en oublia de se rechausser et se précipita toutes voiles dehors vers l'escalier, en chaussettes.
Il s'arrêta subitement à la première marche.
Ou la première explication rationnelle qui lui vint pour expliquer la présence de tous ces gens au salon. Ces trois hommes apparemment penchés sur une feuille calligraphiée dont le jeune étudiant entrevoyait les paragraphes à travers les barreaux de la rampe d'escalier sur laquelle reposait sa main adolescente et déjà tremblante. Gero s'accroupit immédiatement tandis que la circonférence de ses yeux passait du simple au triple. Grave. Il ne la comprenait pas vraiment mais devinait déjà que la situation était grave. Pour lui. “Qui sont ces gens ? Que font-ils là ?” Ou les deux questions qui bouffèrent bientôt 99% des capacités de traitement du processeur de l'orphelin. Des mafieux ? Chemises noires… lunettes sans verres… chaussettes de couleur vive… bretelles… vestons bruns… cravates jaune poussin. Des mafieux, de la famille Flip-Flap. Aucun doute. Gero savait les reconnaître. Lun de ses grands-oncles aujourd'hui décédé faisait partie de cette famille-là et s'habillait tout le temps comme ça ; aux couleurs arrêtées par Darius Pilaf, alias Le Parrain. Hiéronimus avait de fait la réponse à la question “qui sont ces gens”. Restait à tirer au clair la raison de leur présence.
Une réunion secrète ?
Un trésor enfoui sous la maison ?
Un deal à l'abri des regards indiscrets ?
— Merde… pourquoi a-t-il fallu que ça tombe aujourd'hui ?!
Voilà la fin risible que lui avait prophétisé cette diseuse de bonne aventure à la fête foraine du comté trois mois en arrière. Gero avait ri jadis parce que ne comprenant pas comment un livre saurait jamais tuer. Il ne rit plus. D'autant moins quand tous ses sens — soudain assaillis de signaux parfaitement explicites — s'ébranlent. Son odorat capte une forte odeur de marijuana. Son ouïe quant à elle se fait happer par le crissement d'innombrables pneus de voitures à l'extérieur. De quoi supposer qu'il y avait au moins cinq fois plus de mafieux dehors que dedans. Les yeux de Gero appréhendèrent bientôt armes à feu, barrettes de poudre blanche, liasses de billets et laptops. Le tout traînant sur la table basse à la nappe vichy qui avait accueilli la dernière partie de poker d'Hiéronimus et Bulma.
Si Deal il était censé y avoir ici et ce soir alors ça sentait vraiment la grosse transaction. Auquel cas Hiéronimus ne saurait — dans l'immédiat — déduire l'objet de ladite transaction. Tout ce qu'il savait pour l'instant c'était que du haut de ses 16 ans il n'avait aucune envie de passer au JT du lendemain rubrique faits divers.
— A… A… All…
— Allô, Hiéro ?
— …
— Allô ?! Hiéro, c'est bien toi ? Est-ce que tu m'entends ?!
— Oui…… milady. Je vous… entends… parfaitement.
— Que se passe-t-il ? Pourquoi cette voix mourante ?
— Je… sais… pas. Peut-être… parce que… je suis… mourant…
— Si c'est une blague Hiéro ce n'est pas drôle du tout ?!
— Vous… pensez… vraiment… que je n'ai que… ça… à faire ?
— Où es-tu ?! Que se passe-t-il ?!
— Je… viens… d'avoir… un… accident… au volant. Je suis…… rentré dans un arbre… et là… j’apprends… à nager… le crawl… dans mon… propre sang…
— Comment ça au volant ?! Depuis quand tu conduis des voitures ?! Tu ne sais même pas faire la différence entre transmission automatique et transmission manuelle !
— Bah… j'ai… dû… apprendre… sur le tas… pour sauver ma… peau.
— Apprendre à conduire alors qu'il pleut des cordes ?! Et puis sauver ta peau de quoi ?! Non, écoute on verra tout ça plus tard ! Dis-moi déjà où tu te trouves ! J'arrive tout de suite avec une ambulance !
— Où… je suis ?
— …
— J'en sais…
— …
— Foutre rien !
— Hiéro !!
— Hiéro !
— …
— Hiéro reste avec moi ! Parle-moi !
—Laissez tomber l'ambulance. Je ne… sais pas… où je suis… mais j'ai roulé… à plein gaz… pendant suffisamment longtemps… pour être sûr… que le temps… qu'une ambulance de Lomekatt… arrive ici… j'aurais déjà… rejoint mes parents… dans l'au-delà.
— Alors j'appelle le SUMA et je fais détacher un hélicoptère ! Ils sauront remonter la piste du signalement de ton téléphone et te retrouver ! Accroche-toi Hiéro !
— Faire détacher un hélicoptère, un vendredi à cinq heures du matin… coûtera au bas mot… 600 mille zenis. C'est une dépense qu'on ne peut pas se permettre. L'injection mensuelle d'antidouleurs… de Stanley… est pour demain. Il va bien falloir la payer… et je n'ai que 700 mille zenis… sur mon compte bancaire. Donc hors de question… d'engraisser le SUMA… avec cet argent. Au contraire… c'est le SUMA qui va cracher les foutus zenis… foi de moi. Si je meurs, vendez-leur mes organes, du premier au dernier. L'argent de la vente suffira… pour permettre à Stanley… de ne pas… se faire débrancher… avant d'avoir pu… au moins… passer… le réveillon de noël.
— Je ne peux pas te laisser mourir comme ça Hiéro ! Tu n'as pas le droit de me demander de choisir entre Stanley et toi !
— Qui… a parlé… de me laisser… mourir ?
— …
— Vous êtes… la gouvernante de la famille. À ce titre… il est de votre responsabilité… de veiller sur nous… Stanley et moi. Mes parents… ne vous ont… pas payée… uniquement… pour dévouer vos journées… à arroser les fleurs. Mais aussi… pour vous occuper… de mon frère et moi. Alors j'ose espérer… que vous saurez satisfaire à ce devoir…… et trouver une solution… à notre petit problème…
— Comment veux-tu que…
— Débrouillez-vous ! Mais trouvez-nous… une solution… qui ne passe… pas… par le fait… de claquer… 600 mille zenis…
— Si toi avec ton génie tu n'as encore rien trouvé comment veux-tu que je… !
— C'est pas… mon problème.
— …
— …
— …
— …
— Tu… tu sais très bien… qu'il n'y a pas de solution. Tu m'as appelée juste pour te débarrasser du fardeau de la culpabilité sur moi. C'est horrible ce que tu fais Hiéro…
— Vous n'avez… toujours pas trouvé… de solution… alors ? Faites… vite… je meure là…
— Non, attends, attends ! Retiens-toi encore !
— …
— S'il te plaît, décris-moi ton environnement…
— …
— …
— … Un bois. Des arbres. Le bruit… d'un ruisseau. Et… je vois… la lune… en rouge vif…
— …
— Rassurez-moi…vous… aussi ?
— Oui… elle est rouge ce soir.
— …… Ok, elle pas du tout rouge…
— Décris-moi les arbres…
— Des bouleaux. Rien de… spécial.
— Jeunes ? Vieux ? Quelle couleur ?
— Le fait que… l'écorce se délite… ça veut dire… qu'ils sont… vieux ?
— Ok, je vois. Tu es dans la forêt des bouleaux de Mandchourie.
— Connais… pas.
— Tu es très loin de la maison… je ne pourrais pas venir te chercher de si tôt…
— …
— Alors, écoute, tu sais ce que tu vas faire ?
— Non… mais… vous… allez… apparemment… me… le dire.
— Tu vas couper cet appel… puis tu vas patienter quelques instants, le temps que j'aille emprunter à Stanley son téléphone pour te transférer l'application “Team-Z signal” ainsi que la fréquence de monsieur Yamcha.
— Qu'est-ce que… je vais bien pouvoir… branler… de cette application… qui marche une fois… sur dix… puissance… cinq ?
— Elle “marche” rarement parce que les agents de la garde nationale ne peuvent pas répondre à tout le monde et qu'ils ont une vie à côté. Mais un vendredi à cinq heures du matin, tes chances de voir monsieur Yamcha décrocher sont plus grandes que si nous étions samedi soir ou lundi 9 heures. Et surtout : tu n'es actuellement pas loin de chez lui. La forêt des bouleaux de Mandchourie se trouve dans le même désert que celui dans lequel il habite. Avec un peu de chance en voyant que c'est tout près il décrochera.
— Pas mal. Vous vous… en tirez bien… hein ? Vous me proposez… une solution… dont vous savez pertinemment… qu'elle ne vaut rien… en pratique… mais vu… qu'elle se défend en théorie… ça passe ; puis vous vous assurez… que je coupe l'appel… histoire de ne pas avoir… à m'entendre vous dire… que ça n'a pas marché… en pratique. D'ailleurs je parie… que si je coupe cette communication… et que j'essaye ensuite… de vous rappeler à nouveau… ça sonnera occupé.
— Tu dis des choses vraiment horribles, Hiéro…
— Enfin bref… très bien. Je vais faire… comme vous avez dit… et je vais couper. N'oubliez… pas… de vendre mes organes…… adieu.
— À tout de suite. Rappelle-moi si ça ne marche pas. Au fait… tu as bien l'application “Cloud Tag” sur le téléphone que t'as offert mademoiselle Bulma ? Tu en auras besoin pour utiliser le Team-Z signal…
— Tous les… téléphones 7G… ont… nativement… cette appli.
— Ok. Tu veux… parler à Stanley… avant de raccrocher ?
— Les morts… ne parlent… pas.
Sur ce, le jeune étudiant mit fin à l'appel.
Du tout. Gero n'avait pas du tout manqué de percevoir la pointe de sanglot dans la voix de la gouvernante. Pas des larmes de crocodile, non. Au contraire, elle s'était retenue d'avoir l'air trop paniquée. Car la panique est contagieuse. Gero lui-même avait joué la comédie à sa manière. Il avait forcé sur le ton désobligeant. Dans le seul espoir que cela suffise à annihiler les scrupules de la jeune femme quant à la vente de ses organes. Lui qui côtoyait plus de meuporgs que d'hommes avait boudé Dieu pour se tourner vers le Grand Horloger à qui il avait maintes fois demandé une solution concernant la maladie de Stanley. Il paraissait maintenant clair aux yeux de Gero que cette solution prenait la forme d'un accident de voiture. Accident gracieusement envoyé par le Grand Horloger dit père créateur de tous les meuporgs. Et tandis que le camarade de chambre de Wheelo s'apprêtait à accueillir ce cadeau divin avec le sourire, un bip éveilla ses sens ankylosés. Un bip marquant la fin du transfert virtuel et la réception de l'application “Team-Z signal”. Hiéronimus déposa ses pupilles sur le téléphone qu'il avait abandonné sur le siège passager à sa droite juste après avoir raccroché. Se saisir de ce téléphone pour tenter d'envoyer un SOS reviendrait à cracher sur le cadeau du Grand Horloger. Ni plus ni moins. Mais Gero tout à son existentialisme ne s'en priva pas. Il activa “Cloud Tag” puis lança l'application “Team-Z signal” ; le surdoué configura alors cette dernière sur le code de Yamcha. Ou le seule code disponible dans la mesure où Yamcha s'avérait être le seul membre de la Team-Z à avoir publiquement partagé la fréquence satellitaire de son communicateur personnel ; histoire que n'importe qui puisse le contacter en cas d'urgence. En théorie. Parce qu'en pratique les chances que le loup solitaire réponde étaient inférieures à 5%. Et quiconque lançait une fausse alerte voyait entre autres le mobile et la puce ayant émis l'appel être désactivés sans sommation par les services du Gouvernement, pour non-respect des forces de l'ordre. Sanction à laquelle Gero ne s'exposait pas, en l'occurrence, vu son accident et son état.
Dans un bougonnement de douleur, Hiéronimus abaissa laborieusement la vitre contre laquelle son épaule gauche était encore lourdement appuyée. Il fit alors sortir une main par l'ouverture… pour ensuite pointer vers le ciel — de cette même main — le sommet du téléphone. Sommet à la surface duquel se mit aussitôt à clignoter un voyant vert. Trois clignotements eurent lieu en tout et puis plus rien. Gero ramena alors son bras et son téléphone vers lui, dans un nouveau bougonnement. Les signaux de douleur aigüe lui venaient à ce point de tous les côtés en même temps qu'il ne savait littéralement plus où donner de la tête. In fine, la douleur la plus innommable lui était servie par la moitié inférieure de son corps, moitié qu'il n'avait même plus en visuel, ses jambes ayant été mangées par le nez écrabouillé de la voiture. Apprendre que lesdites jambes n'étaient même plus rattachées à son tronc ne l'étonnerait pas. Il n'avait de toute façon plus assez de présence d'esprit pour être habité par un sentiment aussi complexe et vif que l'étonnement. La seule chose qui le maintenait encore en état de veille était une certaine branche de l'arbre qu'il avait percuté. Branche qui lui griffait le visage à chaque aller-retour de l’essuie-glace détraqué qui n'arrêtait plus de gigoter. Ces griffures étant rendues possibles par le fait qu'une bonne moitié de l'arbre — désormais plié en deux — traversait tout l'habitacle et embrochait ce dernier du nez à la queue. Quasiment toutes les vitres avaient sauté. Une fumée de plus en plus noire s'échappait de l'avant de la voiture. Gero n'avait heureusement pour lui plus assez de matière mentale pour réaliser que le véhicule pouvait déjà exploser d'un instant à l'autre, pour peu que le hasard ou le destin décident que l'aventure s'arrête là. Non Hiéronimus n'avait plus assez de présence d'esprit pour pleinement réaliser l'imminence de sa mort. Il en eut tout du moins assez pour activer, du coude, tous les phares de la voiture, en tâtonnant.
Deux phares sur huit répondirent à l'appel. Le fils d'Albon s'en félicita. Gageant que cela faciliterait peut-être les choses à Yamcha quant à la localisation de la voiture. Et c'est au moment-même où il se faisait cette réflexion plutôt encourageante qu'Hiéronimus constata l'apparition soudaine d'un signal lumineux dans le ciel. Un signal qui se présentait sous la forme d'une tête de loup gigantesque. Une tête brillante comme la lune et imprimée sur l'épais manteau de nuages gorgés d'eau. L'apparition de cet emblème était la preuve que le satellite lié à l'application “Team-Z signal” avait bien reçu le message envoyé par le téléphone de Gero. Mission réussie. L'immanquable tête argentée marquait désormais la position approximative d'où l'appel de détresse avait été émis.
Gero n'eut alors plus rien d'autre à faire que croiser les doigts.
Croiser les doigts pour que quelqu'un vienne le tirer de là.
Croiser les doigts pour que la voiture n'explose pas d'ici là.
Hiéronimus battit des paupières.
Il partit ensuite à la pêche aux sensations.
De fortes senteurs forestières. Il était au cœur d'un terrain boisé, battu par la pluie. Probablement. Quoi d'autre ? Une odeur. De poil mouillé. Oui, une forte odeur de poil mouillé. Vint ensuite un néon aveuglant, teinte lueur de chandelle. Du reste, son corps… la douleur… Gero la chercha anxieusement. Il eut la déception de la trouver plus tôt que tard. Elle était là ; exactement là où il l'avait laissée avant de s'évanouir. Elle s'étendait désormais jusqu'aux orteils. Tant mieux. Il avait donc encore des jambes. Gero se découvrit bientôt la sensation d'être étendu sur une surface cotonneuse. Son lit ? Non. Non parce qu'il n'avait pas de chiens chez lui. Que des chats. Or ses oreilles se faisaient présentement agresser par un véritable ouragan d'aboiements de chiens. Quoi qu'en fait d'ouragan il était plutôt question d'un Armageddon discontinu. Lequel Armageddon noyait — en binôme avec la pluie — le vrombissement du moteur de voiture qui tournait au dehors. Des aboiements de gros chiens type rottweiler. Hiéronimus ne pouvait donc pas être chez lui. Un chenil ? Peut-être. Ses yeux cessèrent de battre une fois accoutumés au bombardement lumineux du néon trop proche de sa tête. Hiéronimus put alors détailler du regard les deux visages penchés sur lui. Un visage humain et un visage de meuporg organique. Deux têtes parmi les plus faciles à reconnaître pour qui ne vivait pas dans une grotte.
Gero mit bien vingt secondes à réaliser que Yamcha — posé sur un genou face à lui — lui tendait un objet sous le nez depuis tout ce temps. Hiéronimus baissa alors les yeux ; et lorsque ses pupilles atterrirent sur l'écrin — tout de velours, tout de soie dorée — que s'apprêtait à ouvrir le loup solitaire, les joues de l'étudiant s'empourprèrent. Il croyait halluciner. Cette scène n'était quand même pas ce qu'elle avait tout l'air d'être ? Yamcha n'était quand même pas en train de le demander en mariage ? Le genou au sol… l'écrin… la proximité intimiste. Tout convergeait. Et le regard éminemment sérieux placardé sur le visage de Yamcha achevait de persuader Gero…
… qu'il aurait mieux fait de rester au lit ce matin.
— Prend ça et avale vite, souffla l'enfant du désert en ouvrant l'écrin ouvragé au creux duquel reposait non pas une bague mais un petit haricot. Sans ce haricot tu es mort dans trois minutes. Dépêche-toi. Et ensuite tu m'expliqueras ce qu'un ado comme toi fichait la nuit en plein désert au volant d'une voiture de la famille Flip-Flap.
Yamcha vit dans ce taudis ?
Gero — qui se posait encore la question — n'était plus étalé sur le dos. Il se tenait désormais assis sur ce qu'il constata être un divan tout juste bon pour la décharge municipale vu tous les ressorts métalliques et crochus qui se permettaient d'émerger ci et là. Du reste, Hiéronimus n'était pas seul dans la pièce. Laquelle pièce avait par ailleurs tout l'air d'un salon bordélique et paradoxalement chaleureux mais si petit qu'on eut pu s'y croire dans une boîte d'allumette elle-même paumée au centre d'une petite bicoque faite de brics et de brocs sauce bohème. Le fils d'Albon n'était pas seul et pourtant Yamcha et Plume n'étaient pas là. Ces derniers s'affairaient en cuisines. Préparant le dîner et du café pour tout le monde. Et du monde il y en avait au salonnet. Gero était pourtant seul humain à bord. Tous les autres aux quatre coins de la petite pièce étaient soit des meuporgs soit — et là il y avait de quoi se pincer pour se réveiller — des corbeaux.
Des meuporgs devant la vieille télévision cubique. Des meuporgs assis autour de la table basse. Des meuporgs assis en rang contre les murs. Des meuporgs au plafond. Des meuporgs partout. Des corbeaux sur la vieille télévision cubique. Des corbeaux postés autour de la table basse. Des corbeaux en rang contre les murs. Des corbeaux au plafond. Des corbeaux partout. Hiéronimus ne s'expliquait pas le moins du monde cette…… invasion. Il s'expliquait encore moins l'envahissante présence de tous ces volatiles à plumes noires. Ces corbeaux dont le comportement donnait à penser qu'il ne s'agissait pas plus de corbeaux que Gero n'était collectionneur de chaussettes sales. Car les corbeaux — autant que sache Gero — ne font pas un mètre de haut. Et les corbeaux — pour peu que se souvienne Alexander Hiéronimus — n'ont pas non plus pour habitude de rester aussi statiques que des statues de bois. D'ailleurs le fils d'Albon avait pensé — au début — qu'il s'agissait d'animaux empaillés ; avant de se rendre compte - effaré - que ces volatiles géants clignaient des yeux ; à la manière des hommes. Hiéronimus se découvrit d'ailleurs bientôt une sensation aussi inédite qu'extrêmement perturbante : l’oppressante impression d'être épié avec des yeux qui n'étaient pourtant pas tourné vers soi.
Les yeux de ces corbeaux-là.
Était-ce des meuporgs ?
Si oui, alors Gero ne voyait absolument pas de quel type il pourrait s'agir. Lui qui était pourtant incollable sur la question de l'identification — fût-ce sommaire — des meuporgs en tout genre. Du moins, de ceux qui figuraient dans les répertoires officiels. Ce qui n'était vraisemblablement pas le cas de ces drôles d'oiseaux-là. Et tandis qu'Hiéronimus cogitait encore à fond les ballons pour raccorder tous les wagons, son esprit à force d'errer un peu trop loin finit par joindre quasi accidentellement les deux bouts et faire le lien avec la malédiction des plumes noires. Hiéronimus procéda ensuite à toutes les extrapolations possibles, et l'une d'elles le fit aussitôt tomber de 100 étages sans parachute : Yamcha serait donc commanditaire — sinon auteur — de ces mystérieuses disparitions qui défrayaient occasionnellement la chronique et faisaient les choux gras des colonnes “faits divers” dans les gazettes du comté ? Les plumes de ces corbeaux-ci avaient exactement la même teinte que celles retrouvées sur les lieux d'où les disparitions estampillées “malédiction des plumes noires” se faisaient. Une teinte noire aux vagues reflets couleur capucine. Il n'y avait plus de place pour le hasard. Il y en avait pour les questions…
“Pourquoi ?”
“Comment ?”
Oui, comment ? Comment se faisait-il que Yamcha, éminent représentant des forces de l'ordre, soit paradoxalement à l'origine de tels troubles à l'ordre public ? Et surtout comment se faisait-il que l'enfant du désert ait tous ces meuporgs dans sa baraque délabrée ? Sachant que le loup solitaire n'était pas meupo-dresseur. S'il l'avait été cela se saurait, dans le milieu.
Les secondes s’égrenèrent sans que Gero ne trouve réponse satisfaisante à ses questions ; d’ailleurs plus le temps passait plus l'envie de reprendre toutes ses réflexions à zéro lui caressait l'esprit ; lui qui finit bientôt par se demander s'il n'était pas allé trop vite dans ses accusations envers l’enfant du désert.
Peut-être que oui.
Peut-être que non.
Encore en quête de réponses, l'étudiant était assis dans une position facilement traduisible par “ne pas déranger” ou “je ne suis pas encore remis de mes émotions”. Les yeux à peine entrouverts, Hiéronimus se donnait ainsi un air absent à dessein de n'être interpellé par aucun des meuporgs aux alentours. Ce qui lui permettait de détailler tranquillement tout le monde du regard. Les pupilles du jeune orphelin passaient encore discrètement d'un meuporg à un autre. Il y en avait des petits. Des grands. Des anthropomorphes. Des non-anthropomorphes. Il y avait du tout. Même des meuporgs humanoïdes, pour certains pratiquement impossibles à dissocier d'un être humain, n'eussent été les matricules imprimés ci ou là sur leurs corps ou leurs vêtements. Lesquels matricules témoignaient du fait qu'il s'agissait-là de meuporgs mécaniques, de haut niveau à en juger par les chiffres. De bien beaux chiffres puisque le fils d'Albon avait cru voir du C-489… du C-340… et même du C-97.
C-97. Hiéronimus n'en croyait pas encore ses yeux. Qu'est-ce qu'un meuporg dont le numéro de matricule trahissait l'appartenance au top 100 pouvait bien faire là affalé devant une télévision ? Sa place n'était-elle pas plutôt dans un musée ou dans la collection d'un milliardaire sinon dans les bases secrètes de l'état-major du Gouvernement, de l'URR ou de l'Empire, selon qui des trois aurait réussi à le capturer en premier ? Il était de notoriété publique que les deux seuls meuporgs mécaniques du top 100 à avoir un niveau suffisamment élevé pour se permettre de circuler librement dans le comté sans craindre d'être capturés ou liquidés n'étaient autres que C-17 et C-18. Ou les deux seules exceptions à la règle. Alors voir un C-97 sans dieu ni maître s'autoriser à procrastiner devant la télévision d'un membre de la garde nationale, dans une baraque aussi bien protégée qu'une cigarette toute belle toute neuve échouée un jeudi d'octobre devant la sortie d'une salle des marchés…
Et encore, la perplexité d'Hiéronimus franchit un nouveau cap lorsqu'il se mit à voir double. Deux C-97 ?! Les chances de croiser un C-97 “en chair et en os” étaient déjà infimes. Même à l'échelle d'une vie. Mais deux ? Réunis au même endroit ? Qui ne tentent même pas de s'enfuir ? Invraisemblable. Voire inconcevable. Pourtant c'était les mêmes, là. La même tête de fouine aux yeux rouges, surmontant un corps qui avait tout d'humain sinon l'excès de poils que ne parvenaient pas à dissimuler leurs jaquettes noires. Gero ne savait pas ce qui se tramait dans cette baraque mais une chose était à peu près sûre : quelque chose de gros allait se jouer ce soir même. C'était palpable dans l'air et même vaguement perceptible à la tournure que prenaient les conversations ci et là.
Mais quand même……
45 meuporgs de tous horizons squattant un même salon……
Pourquoi ne se mutinaient-ils pas ? Pourquoi ne fuyaient-ils pas ? Des techniques de soumission de meuporgs il y en avait des tonnes mais il fallait du matériel de dresseur pro pour maîtriser en bloc un tel lot de 45. Un matériel qui ne pouvait pas passer inaperçu. Or Gero n'en voyait pas l'ombre dans cette pièce. Son œil fut bien accroché par un certain Radar mobile IRC-Zaagaan/Spy-3 ; mais il était là question d'un dispositif anti-aérien sans rapport particulier avec le sujet des meuporgs. Aussi Hiéronimus ne s'expliquait-il toujours pas cette situation parfaitement insolite. Une chose néanmoins semblait désormais évidente : Yamcha savait y faire avec les meuporgs. Comment s'y prenait-il ? Mystère et boules de gomme. En tout cas il savait y faire. Et Gero ne tarda logiquement pas à se dire que l'enfant du désert saurait donc certainement lui apporter des conseils de pro à pro. Des conseils et des astuces pour l'imminent tournoi non moins crucial. Hiéronimus prit d'ailleurs son courage à deux mains et s'apprêta à se lever pour aller prendre Yamcha à partie en cuisines, histoire de quémander à ce dernier quelques conseils tactiques. Quitte à jouer sur la corde sensible en expliquant qu'il en valait de la vie de Stanley. Oui, voilà, il allait faire ça : parler de Stanley. Gero une fois résolu à prendre le chemin de la cuisine se redressa en vue de se propulser hors du divan. S'en suivit pourtant l'inverse d'une propulsion puisqu'Hiéronimus s'enfonça par réflexe au fin fond de son canapé, dès lors qu'il capta au vol la tirade prononcée par l'un des meuporgs avachis devant la télévision.
— Par le Grand Horloger, dites-moi pas que Yamcha et Pu'erh en ont toujours pas fini avec le dîner ?! On a une Revolución à mener au lever du soleil nous ! J'ai même pas coupé les moteurs de la bagnole en arrivant ! Yamcha ?! T'y tiens encore ou pas à l'annulation de cette coupe du monde de mes cojones ?! Oui ?! Alors pitié active-toi ! L'abolition de l'esclavage des meuporgs ne va pas se faire toute seule ! Camarade, c'est aujourd'hui ou jamais si on veut marquer un grand coup symbolique et médiatique, alors par pitié grouille et bâcle le dîner s'il le faut ! J'ai pas faim de pattes au fromage moi, j'ai faim de coup d'État ! Red, Danmarine et Médor VI sont v'la impatients de se faire renverser et là tu les fais attendre ! couronna sentencieusement la boule de poil qui ne se différenciait des chats normaux que par la taille, la tenue de cadre supérieur, et le verbe.
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(nouveau sondage tout droit sorti du four au sommet de la page °0°)
Ps : pour la petite anecdote inutile donc indispensable, le chat à la fin du chap ressemble à ça :
Inutile. Mais indispensable.
Spoiler
@Zaagaan
Spoiler
@Broly97
Spoiler
@Masenko
Spoiler
; voilà qui nous fait déjà un point commun ! 
@Paulemile
Spoiler
@Kurama_Senju
Spoiler
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5
Tué par un livre
— Tu n'as pas le droit de me demander de choisir entre Stanley et toi !
— N'oubliez… pas… de vendre mes… organes…… adieu.
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“L'Ogre”
Ou le titre du livre qu'Hiéronimus Gero avait en main. Livre prêté par une certaine Bulma. Bulma dont il ne restait déjà plus — dans la présente et décadente maison abandonnée — que le parfum citronné, l'écho du dernier éclat de rire, et ce livre. En l'occurrence : le roman préféré de la jeune fille. Roman dont elle n'avait eu de cesse de vanter les mérites, obligeant pratiquement Gero à le lire. Elle eut même déjà refusé toute causerie d'ici à ce que ce soit fait. La grève de la parole pour l'amour d'un livre. Du Bulma dans toute sa splendeur. De quoi attiser la curiosité d'Hiéronimus cela dit. Et c'est fort de son ennui qu'il avait récupéré L'Ogre là où il se souvenait l'avoir rangé pour la dernière fois : la bibliothèque meublant la chambre du fond au premier étage de cette résidence désaffectée. Occupant désormais le seul sofa meublant ladite chambre, Gero parcourut la quatrième de couverture d'un regard finalement intéressé. Il dévora les premières pages avec gloutonnerie. Et puis, une fois la trentaine de feuilles consommée, sa frénésie atteignit un stade quasi-hypnotique. De ce livre, il le savait, il le sentait : le mot de la fin se ferait connaître avant le lever du soleil.
Hiéronimus se redresse, barbouillé.
Le roman glisse alors depuis son visage jusqu'aux lames du parquet.
L'Ogre tombe grand ouvert, aux pages n°187 & 188. Précisément celles que lisait Gero avant de…
… S'endormir ?
“Merde !
Dormi combien de temps exactement ? Tournoi loupé ?! Et ce boucan sur le toit : la pluie !?”
Hiéronimus hasarda un œil fébrile à travers la première fenêtre qui se présenta à sa vue. Et puis soupira. Il faisait encore nuit. Le tournoi n'avait donc pas pu commencer sans lui. Pas encore. Pour autant, le fils d'Albon n'ayant aucune envie de passer le reste de la nuit dans le coin en oublia de se rechausser et se précipita toutes voiles dehors vers l'escalier, en chaussettes.
Il s'arrêta subitement à la première marche.
Un rêve.
Ou la première explication rationnelle qui lui vint pour expliquer la présence de tous ces gens au salon. Ces trois hommes apparemment penchés sur une feuille calligraphiée dont le jeune étudiant entrevoyait les paragraphes à travers les barreaux de la rampe d'escalier sur laquelle reposait sa main adolescente et déjà tremblante. Gero s'accroupit immédiatement tandis que la circonférence de ses yeux passait du simple au triple. Grave. Il ne la comprenait pas vraiment mais devinait déjà que la situation était grave. Pour lui. “Qui sont ces gens ? Que font-ils là ?” Ou les deux questions qui bouffèrent bientôt 99% des capacités de traitement du processeur de l'orphelin. Des mafieux ? Chemises noires… lunettes sans verres… chaussettes de couleur vive… bretelles… vestons bruns… cravates jaune poussin. Des mafieux, de la famille Flip-Flap. Aucun doute. Gero savait les reconnaître. Lun de ses grands-oncles aujourd'hui décédé faisait partie de cette famille-là et s'habillait tout le temps comme ça ; aux couleurs arrêtées par Darius Pilaf, alias Le Parrain. Hiéronimus avait de fait la réponse à la question “qui sont ces gens”. Restait à tirer au clair la raison de leur présence.
Une réunion secrète ?
Un trésor enfoui sous la maison ?
Un deal à l'abri des regards indiscrets ?
— Merde… pourquoi a-t-il fallu que ça tombe aujourd'hui ?!
Tué par un livre.
Voilà la fin risible que lui avait prophétisé cette diseuse de bonne aventure à la fête foraine du comté trois mois en arrière. Gero avait ri jadis parce que ne comprenant pas comment un livre saurait jamais tuer. Il ne rit plus. D'autant moins quand tous ses sens — soudain assaillis de signaux parfaitement explicites — s'ébranlent. Son odorat capte une forte odeur de marijuana. Son ouïe quant à elle se fait happer par le crissement d'innombrables pneus de voitures à l'extérieur. De quoi supposer qu'il y avait au moins cinq fois plus de mafieux dehors que dedans. Les yeux de Gero appréhendèrent bientôt armes à feu, barrettes de poudre blanche, liasses de billets et laptops. Le tout traînant sur la table basse à la nappe vichy qui avait accueilli la dernière partie de poker d'Hiéronimus et Bulma.
Si Deal il était censé y avoir ici et ce soir alors ça sentait vraiment la grosse transaction. Auquel cas Hiéronimus ne saurait — dans l'immédiat — déduire l'objet de ladite transaction. Tout ce qu'il savait pour l'instant c'était que du haut de ses 16 ans il n'avait aucune envie de passer au JT du lendemain rubrique faits divers.
— A… A… All…
— Allô, Hiéro ?
— …
— Allô ?! Hiéro, c'est bien toi ? Est-ce que tu m'entends ?!
— Oui…… milady. Je vous… entends… parfaitement.
— Que se passe-t-il ? Pourquoi cette voix mourante ?
— Je… sais… pas. Peut-être… parce que… je suis… mourant…
— Si c'est une blague Hiéro ce n'est pas drôle du tout ?!
— Vous… pensez… vraiment… que je n'ai que… ça… à faire ?
— Où es-tu ?! Que se passe-t-il ?!
— Je… viens… d'avoir… un… accident… au volant. Je suis…… rentré dans un arbre… et là… j’apprends… à nager… le crawl… dans mon… propre sang…
— Comment ça au volant ?! Depuis quand tu conduis des voitures ?! Tu ne sais même pas faire la différence entre transmission automatique et transmission manuelle !
— Bah… j'ai… dû… apprendre… sur le tas… pour sauver ma… peau.
— Apprendre à conduire alors qu'il pleut des cordes ?! Et puis sauver ta peau de quoi ?! Non, écoute on verra tout ça plus tard ! Dis-moi déjà où tu te trouves ! J'arrive tout de suite avec une ambulance !
— Où… je suis ?
— …
— J'en sais…
— …
— Foutre rien !
— Hiéro !!
— Hiéro !
— …
— Hiéro reste avec moi ! Parle-moi !
—Laissez tomber l'ambulance. Je ne… sais pas… où je suis… mais j'ai roulé… à plein gaz… pendant suffisamment longtemps… pour être sûr… que le temps… qu'une ambulance de Lomekatt… arrive ici… j'aurais déjà… rejoint mes parents… dans l'au-delà.
— Alors j'appelle le SUMA et je fais détacher un hélicoptère ! Ils sauront remonter la piste du signalement de ton téléphone et te retrouver ! Accroche-toi Hiéro !
— Faire détacher un hélicoptère, un vendredi à cinq heures du matin… coûtera au bas mot… 600 mille zenis. C'est une dépense qu'on ne peut pas se permettre. L'injection mensuelle d'antidouleurs… de Stanley… est pour demain. Il va bien falloir la payer… et je n'ai que 700 mille zenis… sur mon compte bancaire. Donc hors de question… d'engraisser le SUMA… avec cet argent. Au contraire… c'est le SUMA qui va cracher les foutus zenis… foi de moi. Si je meurs, vendez-leur mes organes, du premier au dernier. L'argent de la vente suffira… pour permettre à Stanley… de ne pas… se faire débrancher… avant d'avoir pu… au moins… passer… le réveillon de noël.
— Je ne peux pas te laisser mourir comme ça Hiéro ! Tu n'as pas le droit de me demander de choisir entre Stanley et toi !
— Qui… a parlé… de me laisser… mourir ?
— …
— Vous êtes… la gouvernante de la famille. À ce titre… il est de votre responsabilité… de veiller sur nous… Stanley et moi. Mes parents… ne vous ont… pas payée… uniquement… pour dévouer vos journées… à arroser les fleurs. Mais aussi… pour vous occuper… de mon frère et moi. Alors j'ose espérer… que vous saurez satisfaire à ce devoir…… et trouver une solution… à notre petit problème…
— Comment veux-tu que…
— Débrouillez-vous ! Mais trouvez-nous… une solution… qui ne passe… pas… par le fait… de claquer… 600 mille zenis…
— Si toi avec ton génie tu n'as encore rien trouvé comment veux-tu que je… !
— C'est pas… mon problème.
— …
— …
— …
— …
— Tu… tu sais très bien… qu'il n'y a pas de solution. Tu m'as appelée juste pour te débarrasser du fardeau de la culpabilité sur moi. C'est horrible ce que tu fais Hiéro…
— Vous n'avez… toujours pas trouvé… de solution… alors ? Faites… vite… je meure là…
— Non, attends, attends ! Retiens-toi encore !
— …
— S'il te plaît, décris-moi ton environnement…
— …
— …
— … Un bois. Des arbres. Le bruit… d'un ruisseau. Et… je vois… la lune… en rouge vif…
— …
— Rassurez-moi…vous… aussi ?
— Oui… elle est rouge ce soir.
— …… Ok, elle pas du tout rouge…
— Décris-moi les arbres…
— Des bouleaux. Rien de… spécial.
— Jeunes ? Vieux ? Quelle couleur ?
— Le fait que… l'écorce se délite… ça veut dire… qu'ils sont… vieux ?
— Ok, je vois. Tu es dans la forêt des bouleaux de Mandchourie.
— Connais… pas.
— Tu es très loin de la maison… je ne pourrais pas venir te chercher de si tôt…
— …
— Alors, écoute, tu sais ce que tu vas faire ?
— Non… mais… vous… allez… apparemment… me… le dire.
— Tu vas couper cet appel… puis tu vas patienter quelques instants, le temps que j'aille emprunter à Stanley son téléphone pour te transférer l'application “Team-Z signal” ainsi que la fréquence de monsieur Yamcha.
— Qu'est-ce que… je vais bien pouvoir… branler… de cette application… qui marche une fois… sur dix… puissance… cinq ?
— Elle “marche” rarement parce que les agents de la garde nationale ne peuvent pas répondre à tout le monde et qu'ils ont une vie à côté. Mais un vendredi à cinq heures du matin, tes chances de voir monsieur Yamcha décrocher sont plus grandes que si nous étions samedi soir ou lundi 9 heures. Et surtout : tu n'es actuellement pas loin de chez lui. La forêt des bouleaux de Mandchourie se trouve dans le même désert que celui dans lequel il habite. Avec un peu de chance en voyant que c'est tout près il décrochera.
— Pas mal. Vous vous… en tirez bien… hein ? Vous me proposez… une solution… dont vous savez pertinemment… qu'elle ne vaut rien… en pratique… mais vu… qu'elle se défend en théorie… ça passe ; puis vous vous assurez… que je coupe l'appel… histoire de ne pas avoir… à m'entendre vous dire… que ça n'a pas marché… en pratique. D'ailleurs je parie… que si je coupe cette communication… et que j'essaye ensuite… de vous rappeler à nouveau… ça sonnera occupé.
— Tu dis des choses vraiment horribles, Hiéro…
— Enfin bref… très bien. Je vais faire… comme vous avez dit… et je vais couper. N'oubliez… pas… de vendre mes organes…… adieu.
— À tout de suite. Rappelle-moi si ça ne marche pas. Au fait… tu as bien l'application “Cloud Tag” sur le téléphone que t'as offert mademoiselle Bulma ? Tu en auras besoin pour utiliser le Team-Z signal…
— Tous les… téléphones 7G… ont… nativement… cette appli.
— Ok. Tu veux… parler à Stanley… avant de raccrocher ?
— Les morts… ne parlent… pas.
Sur ce, le jeune étudiant mit fin à l'appel.
Du tout. Gero n'avait pas du tout manqué de percevoir la pointe de sanglot dans la voix de la gouvernante. Pas des larmes de crocodile, non. Au contraire, elle s'était retenue d'avoir l'air trop paniquée. Car la panique est contagieuse. Gero lui-même avait joué la comédie à sa manière. Il avait forcé sur le ton désobligeant. Dans le seul espoir que cela suffise à annihiler les scrupules de la jeune femme quant à la vente de ses organes. Lui qui côtoyait plus de meuporgs que d'hommes avait boudé Dieu pour se tourner vers le Grand Horloger à qui il avait maintes fois demandé une solution concernant la maladie de Stanley. Il paraissait maintenant clair aux yeux de Gero que cette solution prenait la forme d'un accident de voiture. Accident gracieusement envoyé par le Grand Horloger dit père créateur de tous les meuporgs. Et tandis que le camarade de chambre de Wheelo s'apprêtait à accueillir ce cadeau divin avec le sourire, un bip éveilla ses sens ankylosés. Un bip marquant la fin du transfert virtuel et la réception de l'application “Team-Z signal”. Hiéronimus déposa ses pupilles sur le téléphone qu'il avait abandonné sur le siège passager à sa droite juste après avoir raccroché. Se saisir de ce téléphone pour tenter d'envoyer un SOS reviendrait à cracher sur le cadeau du Grand Horloger. Ni plus ni moins. Mais Gero tout à son existentialisme ne s'en priva pas. Il activa “Cloud Tag” puis lança l'application “Team-Z signal” ; le surdoué configura alors cette dernière sur le code de Yamcha. Ou le seule code disponible dans la mesure où Yamcha s'avérait être le seul membre de la Team-Z à avoir publiquement partagé la fréquence satellitaire de son communicateur personnel ; histoire que n'importe qui puisse le contacter en cas d'urgence. En théorie. Parce qu'en pratique les chances que le loup solitaire réponde étaient inférieures à 5%. Et quiconque lançait une fausse alerte voyait entre autres le mobile et la puce ayant émis l'appel être désactivés sans sommation par les services du Gouvernement, pour non-respect des forces de l'ordre. Sanction à laquelle Gero ne s'exposait pas, en l'occurrence, vu son accident et son état.
Dans un bougonnement de douleur, Hiéronimus abaissa laborieusement la vitre contre laquelle son épaule gauche était encore lourdement appuyée. Il fit alors sortir une main par l'ouverture… pour ensuite pointer vers le ciel — de cette même main — le sommet du téléphone. Sommet à la surface duquel se mit aussitôt à clignoter un voyant vert. Trois clignotements eurent lieu en tout et puis plus rien. Gero ramena alors son bras et son téléphone vers lui, dans un nouveau bougonnement. Les signaux de douleur aigüe lui venaient à ce point de tous les côtés en même temps qu'il ne savait littéralement plus où donner de la tête. In fine, la douleur la plus innommable lui était servie par la moitié inférieure de son corps, moitié qu'il n'avait même plus en visuel, ses jambes ayant été mangées par le nez écrabouillé de la voiture. Apprendre que lesdites jambes n'étaient même plus rattachées à son tronc ne l'étonnerait pas. Il n'avait de toute façon plus assez de présence d'esprit pour être habité par un sentiment aussi complexe et vif que l'étonnement. La seule chose qui le maintenait encore en état de veille était une certaine branche de l'arbre qu'il avait percuté. Branche qui lui griffait le visage à chaque aller-retour de l’essuie-glace détraqué qui n'arrêtait plus de gigoter. Ces griffures étant rendues possibles par le fait qu'une bonne moitié de l'arbre — désormais plié en deux — traversait tout l'habitacle et embrochait ce dernier du nez à la queue. Quasiment toutes les vitres avaient sauté. Une fumée de plus en plus noire s'échappait de l'avant de la voiture. Gero n'avait heureusement pour lui plus assez de matière mentale pour réaliser que le véhicule pouvait déjà exploser d'un instant à l'autre, pour peu que le hasard ou le destin décident que l'aventure s'arrête là. Non Hiéronimus n'avait plus assez de présence d'esprit pour pleinement réaliser l'imminence de sa mort. Il en eut tout du moins assez pour activer, du coude, tous les phares de la voiture, en tâtonnant.
Deux phares sur huit répondirent à l'appel. Le fils d'Albon s'en félicita. Gageant que cela faciliterait peut-être les choses à Yamcha quant à la localisation de la voiture. Et c'est au moment-même où il se faisait cette réflexion plutôt encourageante qu'Hiéronimus constata l'apparition soudaine d'un signal lumineux dans le ciel. Un signal qui se présentait sous la forme d'une tête de loup gigantesque. Une tête brillante comme la lune et imprimée sur l'épais manteau de nuages gorgés d'eau. L'apparition de cet emblème était la preuve que le satellite lié à l'application “Team-Z signal” avait bien reçu le message envoyé par le téléphone de Gero. Mission réussie. L'immanquable tête argentée marquait désormais la position approximative d'où l'appel de détresse avait été émis.
Gero n'eut alors plus rien d'autre à faire que croiser les doigts.
Croiser les doigts pour que quelqu'un vienne le tirer de là.
Croiser les doigts pour que la voiture n'explose pas d'ici là.
Hiéronimus battit des paupières.
Il partit ensuite à la pêche aux sensations.
De fortes senteurs forestières. Il était au cœur d'un terrain boisé, battu par la pluie. Probablement. Quoi d'autre ? Une odeur. De poil mouillé. Oui, une forte odeur de poil mouillé. Vint ensuite un néon aveuglant, teinte lueur de chandelle. Du reste, son corps… la douleur… Gero la chercha anxieusement. Il eut la déception de la trouver plus tôt que tard. Elle était là ; exactement là où il l'avait laissée avant de s'évanouir. Elle s'étendait désormais jusqu'aux orteils. Tant mieux. Il avait donc encore des jambes. Gero se découvrit bientôt la sensation d'être étendu sur une surface cotonneuse. Son lit ? Non. Non parce qu'il n'avait pas de chiens chez lui. Que des chats. Or ses oreilles se faisaient présentement agresser par un véritable ouragan d'aboiements de chiens. Quoi qu'en fait d'ouragan il était plutôt question d'un Armageddon discontinu. Lequel Armageddon noyait — en binôme avec la pluie — le vrombissement du moteur de voiture qui tournait au dehors. Des aboiements de gros chiens type rottweiler. Hiéronimus ne pouvait donc pas être chez lui. Un chenil ? Peut-être. Ses yeux cessèrent de battre une fois accoutumés au bombardement lumineux du néon trop proche de sa tête. Hiéronimus put alors détailler du regard les deux visages penchés sur lui. Un visage humain et un visage de meuporg organique. Deux têtes parmi les plus faciles à reconnaître pour qui ne vivait pas dans une grotte.
Spoiler
Gero mit bien vingt secondes à réaliser que Yamcha — posé sur un genou face à lui — lui tendait un objet sous le nez depuis tout ce temps. Hiéronimus baissa alors les yeux ; et lorsque ses pupilles atterrirent sur l'écrin — tout de velours, tout de soie dorée — que s'apprêtait à ouvrir le loup solitaire, les joues de l'étudiant s'empourprèrent. Il croyait halluciner. Cette scène n'était quand même pas ce qu'elle avait tout l'air d'être ? Yamcha n'était quand même pas en train de le demander en mariage ? Le genou au sol… l'écrin… la proximité intimiste. Tout convergeait. Et le regard éminemment sérieux placardé sur le visage de Yamcha achevait de persuader Gero…
… qu'il aurait mieux fait de rester au lit ce matin.
— Prend ça et avale vite, souffla l'enfant du désert en ouvrant l'écrin ouvragé au creux duquel reposait non pas une bague mais un petit haricot. Sans ce haricot tu es mort dans trois minutes. Dépêche-toi. Et ensuite tu m'expliqueras ce qu'un ado comme toi fichait la nuit en plein désert au volant d'une voiture de la famille Flip-Flap.
Yamcha vit dans ce taudis ?
Gero — qui se posait encore la question — n'était plus étalé sur le dos. Il se tenait désormais assis sur ce qu'il constata être un divan tout juste bon pour la décharge municipale vu tous les ressorts métalliques et crochus qui se permettaient d'émerger ci et là. Du reste, Hiéronimus n'était pas seul dans la pièce. Laquelle pièce avait par ailleurs tout l'air d'un salon bordélique et paradoxalement chaleureux mais si petit qu'on eut pu s'y croire dans une boîte d'allumette elle-même paumée au centre d'une petite bicoque faite de brics et de brocs sauce bohème. Le fils d'Albon n'était pas seul et pourtant Yamcha et Plume n'étaient pas là. Ces derniers s'affairaient en cuisines. Préparant le dîner et du café pour tout le monde. Et du monde il y en avait au salonnet. Gero était pourtant seul humain à bord. Tous les autres aux quatre coins de la petite pièce étaient soit des meuporgs soit — et là il y avait de quoi se pincer pour se réveiller — des corbeaux.
Des meuporgs devant la vieille télévision cubique. Des meuporgs assis autour de la table basse. Des meuporgs assis en rang contre les murs. Des meuporgs au plafond. Des meuporgs partout. Des corbeaux sur la vieille télévision cubique. Des corbeaux postés autour de la table basse. Des corbeaux en rang contre les murs. Des corbeaux au plafond. Des corbeaux partout. Hiéronimus ne s'expliquait pas le moins du monde cette…… invasion. Il s'expliquait encore moins l'envahissante présence de tous ces volatiles à plumes noires. Ces corbeaux dont le comportement donnait à penser qu'il ne s'agissait pas plus de corbeaux que Gero n'était collectionneur de chaussettes sales. Car les corbeaux — autant que sache Gero — ne font pas un mètre de haut. Et les corbeaux — pour peu que se souvienne Alexander Hiéronimus — n'ont pas non plus pour habitude de rester aussi statiques que des statues de bois. D'ailleurs le fils d'Albon avait pensé — au début — qu'il s'agissait d'animaux empaillés ; avant de se rendre compte - effaré - que ces volatiles géants clignaient des yeux ; à la manière des hommes. Hiéronimus se découvrit d'ailleurs bientôt une sensation aussi inédite qu'extrêmement perturbante : l’oppressante impression d'être épié avec des yeux qui n'étaient pourtant pas tourné vers soi.
Les yeux de ces corbeaux-là.
Était-ce des meuporgs ?
Si oui, alors Gero ne voyait absolument pas de quel type il pourrait s'agir. Lui qui était pourtant incollable sur la question de l'identification — fût-ce sommaire — des meuporgs en tout genre. Du moins, de ceux qui figuraient dans les répertoires officiels. Ce qui n'était vraisemblablement pas le cas de ces drôles d'oiseaux-là. Et tandis qu'Hiéronimus cogitait encore à fond les ballons pour raccorder tous les wagons, son esprit à force d'errer un peu trop loin finit par joindre quasi accidentellement les deux bouts et faire le lien avec la malédiction des plumes noires. Hiéronimus procéda ensuite à toutes les extrapolations possibles, et l'une d'elles le fit aussitôt tomber de 100 étages sans parachute : Yamcha serait donc commanditaire — sinon auteur — de ces mystérieuses disparitions qui défrayaient occasionnellement la chronique et faisaient les choux gras des colonnes “faits divers” dans les gazettes du comté ? Les plumes de ces corbeaux-ci avaient exactement la même teinte que celles retrouvées sur les lieux d'où les disparitions estampillées “malédiction des plumes noires” se faisaient. Une teinte noire aux vagues reflets couleur capucine. Il n'y avait plus de place pour le hasard. Il y en avait pour les questions…
“Pourquoi ?”
“Comment ?”
Oui, comment ? Comment se faisait-il que Yamcha, éminent représentant des forces de l'ordre, soit paradoxalement à l'origine de tels troubles à l'ordre public ? Et surtout comment se faisait-il que l'enfant du désert ait tous ces meuporgs dans sa baraque délabrée ? Sachant que le loup solitaire n'était pas meupo-dresseur. S'il l'avait été cela se saurait, dans le milieu.
Les secondes s’égrenèrent sans que Gero ne trouve réponse satisfaisante à ses questions ; d’ailleurs plus le temps passait plus l'envie de reprendre toutes ses réflexions à zéro lui caressait l'esprit ; lui qui finit bientôt par se demander s'il n'était pas allé trop vite dans ses accusations envers l’enfant du désert.
Peut-être que oui.
Peut-être que non.
Encore en quête de réponses, l'étudiant était assis dans une position facilement traduisible par “ne pas déranger” ou “je ne suis pas encore remis de mes émotions”. Les yeux à peine entrouverts, Hiéronimus se donnait ainsi un air absent à dessein de n'être interpellé par aucun des meuporgs aux alentours. Ce qui lui permettait de détailler tranquillement tout le monde du regard. Les pupilles du jeune orphelin passaient encore discrètement d'un meuporg à un autre. Il y en avait des petits. Des grands. Des anthropomorphes. Des non-anthropomorphes. Il y avait du tout. Même des meuporgs humanoïdes, pour certains pratiquement impossibles à dissocier d'un être humain, n'eussent été les matricules imprimés ci ou là sur leurs corps ou leurs vêtements. Lesquels matricules témoignaient du fait qu'il s'agissait-là de meuporgs mécaniques, de haut niveau à en juger par les chiffres. De bien beaux chiffres puisque le fils d'Albon avait cru voir du C-489… du C-340… et même du C-97.
C-97. Hiéronimus n'en croyait pas encore ses yeux. Qu'est-ce qu'un meuporg dont le numéro de matricule trahissait l'appartenance au top 100 pouvait bien faire là affalé devant une télévision ? Sa place n'était-elle pas plutôt dans un musée ou dans la collection d'un milliardaire sinon dans les bases secrètes de l'état-major du Gouvernement, de l'URR ou de l'Empire, selon qui des trois aurait réussi à le capturer en premier ? Il était de notoriété publique que les deux seuls meuporgs mécaniques du top 100 à avoir un niveau suffisamment élevé pour se permettre de circuler librement dans le comté sans craindre d'être capturés ou liquidés n'étaient autres que C-17 et C-18. Ou les deux seules exceptions à la règle. Alors voir un C-97 sans dieu ni maître s'autoriser à procrastiner devant la télévision d'un membre de la garde nationale, dans une baraque aussi bien protégée qu'une cigarette toute belle toute neuve échouée un jeudi d'octobre devant la sortie d'une salle des marchés…
Et encore, la perplexité d'Hiéronimus franchit un nouveau cap lorsqu'il se mit à voir double. Deux C-97 ?! Les chances de croiser un C-97 “en chair et en os” étaient déjà infimes. Même à l'échelle d'une vie. Mais deux ? Réunis au même endroit ? Qui ne tentent même pas de s'enfuir ? Invraisemblable. Voire inconcevable. Pourtant c'était les mêmes, là. La même tête de fouine aux yeux rouges, surmontant un corps qui avait tout d'humain sinon l'excès de poils que ne parvenaient pas à dissimuler leurs jaquettes noires. Gero ne savait pas ce qui se tramait dans cette baraque mais une chose était à peu près sûre : quelque chose de gros allait se jouer ce soir même. C'était palpable dans l'air et même vaguement perceptible à la tournure que prenaient les conversations ci et là.
Mais quand même……
45 meuporgs de tous horizons squattant un même salon……
Pourquoi ne se mutinaient-ils pas ? Pourquoi ne fuyaient-ils pas ? Des techniques de soumission de meuporgs il y en avait des tonnes mais il fallait du matériel de dresseur pro pour maîtriser en bloc un tel lot de 45. Un matériel qui ne pouvait pas passer inaperçu. Or Gero n'en voyait pas l'ombre dans cette pièce. Son œil fut bien accroché par un certain Radar mobile IRC-Zaagaan/Spy-3 ; mais il était là question d'un dispositif anti-aérien sans rapport particulier avec le sujet des meuporgs. Aussi Hiéronimus ne s'expliquait-il toujours pas cette situation parfaitement insolite. Une chose néanmoins semblait désormais évidente : Yamcha savait y faire avec les meuporgs. Comment s'y prenait-il ? Mystère et boules de gomme. En tout cas il savait y faire. Et Gero ne tarda logiquement pas à se dire que l'enfant du désert saurait donc certainement lui apporter des conseils de pro à pro. Des conseils et des astuces pour l'imminent tournoi non moins crucial. Hiéronimus prit d'ailleurs son courage à deux mains et s'apprêta à se lever pour aller prendre Yamcha à partie en cuisines, histoire de quémander à ce dernier quelques conseils tactiques. Quitte à jouer sur la corde sensible en expliquant qu'il en valait de la vie de Stanley. Oui, voilà, il allait faire ça : parler de Stanley. Gero une fois résolu à prendre le chemin de la cuisine se redressa en vue de se propulser hors du divan. S'en suivit pourtant l'inverse d'une propulsion puisqu'Hiéronimus s'enfonça par réflexe au fin fond de son canapé, dès lors qu'il capta au vol la tirade prononcée par l'un des meuporgs avachis devant la télévision.
— Par le Grand Horloger, dites-moi pas que Yamcha et Pu'erh en ont toujours pas fini avec le dîner ?! On a une Revolución à mener au lever du soleil nous ! J'ai même pas coupé les moteurs de la bagnole en arrivant ! Yamcha ?! T'y tiens encore ou pas à l'annulation de cette coupe du monde de mes cojones ?! Oui ?! Alors pitié active-toi ! L'abolition de l'esclavage des meuporgs ne va pas se faire toute seule ! Camarade, c'est aujourd'hui ou jamais si on veut marquer un grand coup symbolique et médiatique, alors par pitié grouille et bâcle le dîner s'il le faut ! J'ai pas faim de pattes au fromage moi, j'ai faim de coup d'État ! Red, Danmarine et Médor VI sont v'la impatients de se faire renverser et là tu les fais attendre ! couronna sentencieusement la boule de poil qui ne se différenciait des chats normaux que par la taille, la tenue de cadre supérieur, et le verbe.
__________________________________________________________________
(nouveau sondage tout droit sorti du four au sommet de la page °0°)
Tué par un livre
Ps : pour la petite anecdote inutile donc indispensable, le chat à la fin du chap ressemble à ça :
Spoiler
Inutile. Mais indispensable.
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omurah - Messages: 3560
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Re: Calfirũ
par Point le Dim Déc 04, 2016 14:53
/me se pose dans le topic et engendre un cratère.
OMURAAAAAAAAAAAAAH !
POURQUOI CE CHAPITRE ÉTAIT SI COURT !?
C'était un bon chapitre aussi, comme d'habitude quoi, m'enfin je l'ai trouvé un peu court ololol. Je veux dire, il est peut-être tout aussi long que les précédents, mais les nombreux dialogues ( enfin la première partie Gero - Bulma ) ça se lit super vite du coup j'étais frustré à la fin de voir que j'ai lu le chapitre en 5 min quoi. C'est le seul reproche du chap que je ferai, et encore quel dur reproche, du coup on passe à ce que j'ai aimé:
-La conversation Gero - Bulma qui est juste excellemment bien organisée.
-La famille Flip-Flap qui possède le nom de gangsta le plus cool de l'univers
-Le Yamcha-signal
-Les révélations sur les plumes noires et celle de fin OMG
-Et surtout...
Le fameux IRC-Zaagaan/Spy-3 ! J'ai pas forcément compris la référence, auquel cas honte à moi, mais ça m'a bien étonné de voir mon nom cité XD
Sinon, pour les révélations de ce chapitre over accrocheur, ainsi que pour cette référence, j'ai posé un 8/10.
OMURAAAAAAAAAAAAAH !
POURQUOI CE CHAPITRE ÉTAIT SI COURT !?
C'était un bon chapitre aussi, comme d'habitude quoi, m'enfin je l'ai trouvé un peu court ololol. Je veux dire, il est peut-être tout aussi long que les précédents, mais les nombreux dialogues ( enfin la première partie Gero - Bulma ) ça se lit super vite du coup j'étais frustré à la fin de voir que j'ai lu le chapitre en 5 min quoi. C'est le seul reproche du chap que je ferai, et encore quel dur reproche, du coup on passe à ce que j'ai aimé:
-La conversation Gero - Bulma qui est juste excellemment bien organisée.
-La famille Flip-Flap qui possède le nom de gangsta le plus cool de l'univers
-Le Yamcha-signal
-Les révélations sur les plumes noires et celle de fin OMG
-Et surtout...
omurah a écrit:Son œil fut bien accroché par un certain Radar mobile IRC-Zaagaan/Spy-3 ; mais il était là question d'un dispositif anti-aérien sans rapport particulier avec le sujet des meuporgs.
Le fameux IRC-Zaagaan/Spy-3 ! J'ai pas forcément compris la référence, auquel cas honte à moi, mais ça m'a bien étonné de voir mon nom cité XD
Sinon, pour les révélations de ce chapitre over accrocheur, ainsi que pour cette référence, j'ai posé un 8/10.
La révolte
En cours.
Le plus modeste des êtres...Un homme qui fera peur au plus grand des démons...Celui-là même qui en deviendra le guerrier le plus fidèle...
En cours.
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Le fruit de ses tourments
En cours.
Piégé à cause de ses origines, Thalès va tenter de survivre pour venger son peuple. Mais avant tout, il va devoir se battre contre lui-même, et ce sera bien plus dur que ce qu'il imaginait.
En cours.
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Point - Messages: 661
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Re: Calfirũ
par Tinky Dan Dan le Dim Déc 04, 2016 20:55
Je voulais attendre d'avoir tout lu pour commenter mais je dois le faire, parce que ce passage m'a décroché la mâchoire :
Comment j'ai imaginé Kochin sur le moment :
— Crétin, je ne t'en voudrais pas si tu me dis “Gero”. Par contre je ne peux pas promettre que je ne serai pas un peu jaloux de lui si tu le choisis. Je ne suis pas vraiment du genre possessif avec les filles. D'aucune me l'a d'ailleurs déjà reproché. Mais mon meilleur ami, j'aime pas spécialement le partager avec un autre.
Comment j'ai imaginé Kochin sur le moment :
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Tinky Dan Dan - Princesse de L'Union Sacrée
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Re: Calfirũ
par Lamantin_Furtif le Dim Déc 04, 2016 21:45
Wow, tu t'es surpassé sur celle-ci !
J'ai tout lu d'un coup, dès que j'ai réussi à dépasser le côté déroutant du premier chapitre, et c'est sacrément réussi, c'est le mons qu'on puisse dire. Je ne peux pas m'empécher de faire la comparaison avec CGS, et tu t'es amélioré (je trouve). On retrouve le très bon développement des personnage, mais nettement plus accetué, et tu tes modéré sur le WTF dans la construction d'univers.
Un mix entre pokemon et DBZ, tu ne partais pas gagnant, mais si ça continue comme ça, avec un rythem soutenu, pas de passages inutiles, et si tu réussis à boucler toutes les intrigues... Bah c'est parti pour être une excellente fic.
J'ai tout lu d'un coup, dès que j'ai réussi à dépasser le côté déroutant du premier chapitre, et c'est sacrément réussi, c'est le mons qu'on puisse dire. Je ne peux pas m'empécher de faire la comparaison avec CGS, et tu t'es amélioré (je trouve). On retrouve le très bon développement des personnage, mais nettement plus accetué, et tu tes modéré sur le WTF dans la construction d'univers.
Un mix entre pokemon et DBZ, tu ne partais pas gagnant, mais si ça continue comme ça, avec un rythem soutenu, pas de passages inutiles, et si tu réussis à boucler toutes les intrigues... Bah c'est parti pour être une excellente fic.
"Dorenavant votre rage me parviendra comme un sketch de Gad Elmaleh"
Many, 12 juin 2016
Mes Fics (dans l'ordre de parution)
Guerres Glacées
Une couronne à terre
Alpha et Oméga
Héritage
(on remerciera kouki pour cette bannière)
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Lamantin_Furtif - Messages: 1047
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Re: Calfirũ
par Tinky Dan Dan le Mar Déc 06, 2016 11:56
Bon bah j'ai tout lu.
Je ne sais pas encore quoi penser de cette fic... Le style est déroutant, et j'ai mal compris l'intérêt de faire une histoire "originale" en utilisant des personnages complètement secondaires dans Dragon Ball (comme Gero ou Weelho). Mettre les personnages de Dragon Ball dans un autre univers, c'est une idée que j'aime énormément, mais du coup je trouve ça dommage d'utiliser quasi uniquement du Gero, du Weelho, du red, du Blue, du Tao Pai Pai, ect... Je trouve ça frustrant de ne pas voir Bulma plus souvent par exemple. (Yamcha dans le dernier chapitre, c'était cool.)
Mais à coté de ça, j'ai quand même toujours envie de lire le suivant quand j'arrive au bout d'un chapitre. Même si j'ai pas forcément tout compris (Faudra que je relise plus calmement quand ma fille fera sa sieste. ), bah c'est plutôt cool, et je trouve ça bien mieux que CGS. 
Je lirai la suite, beau travail monsieur ! (D'ailleurs elle vient quand ? )
Je ne sais pas encore quoi penser de cette fic... Le style est déroutant, et j'ai mal compris l'intérêt de faire une histoire "originale" en utilisant des personnages complètement secondaires dans Dragon Ball (comme Gero ou Weelho). Mettre les personnages de Dragon Ball dans un autre univers, c'est une idée que j'aime énormément, mais du coup je trouve ça dommage d'utiliser quasi uniquement du Gero, du Weelho, du red, du Blue, du Tao Pai Pai, ect... Je trouve ça frustrant de ne pas voir Bulma plus souvent par exemple. (Yamcha dans le dernier chapitre, c'était cool.)
Mais à coté de ça, j'ai quand même toujours envie de lire le suivant quand j'arrive au bout d'un chapitre. Même si j'ai pas forcément tout compris (Faudra que je relise plus calmement quand ma fille fera sa sieste.
), bah c'est plutôt cool, et je trouve ça bien mieux que CGS. Je lirai la suite, beau travail monsieur ! (D'ailleurs elle vient quand ?
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Re: Calfirũ
par omurah le Mer Déc 07, 2016 23:36
Un énorme merci aux votants ! ^-^
Je dois avouer que je suis étonné dans une certaine mesure, je pensais que l'absence de bastonnade dans la phase “introduire les factions”* caractérisant les premiers chapitres en ferait fuir plus d'un. Donc, ouais, je suis assez étonné d'une telle réception ! *parce qu'en fait, là, jusqu'ici, chaque chapitre avait plus ou moins vocation à présenter au moins une nouvelle faction, dans la mesure où le premier arc de cette fic est une sorte de space opéra sans le “space”, en fait, earth opéra ?, toujours est-il qu'il y a pas mal de factions différentes, avec chacune leurs objectifs, leurs affinités entre elles, et leurs méthodes d'exécution. D'ailleurs, si je puis dire, l'opéra n'est pas encore ouvert, le narrateur est encore en train de faire l'appel eu égard au casting, et il en est qu'au quart de la liste de présence ^^. Bref, merci à vous !
@Zaagaan
Spoiler
@Lamantin
Spoiler
@Tinky
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omurah - Messages: 3560
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Re: Calfirũ
par Point le Jeu Déc 08, 2016 0:14
omurah a écrit:Cette arrivée est canon Calfiru et sera référencée tôt ou tard, ton cratère existe officiellement dans la géographie du Grand-Continent
#yolo
ça se confirme pour l'humour similaire et dafuq XD
omurah a écrit:Ça vient principalement du fait que tu as tendance à concentrer tes références au niveau des dispositifs militaires, dans La Révolte. Du coup, je m'étais promis (ça fait longtemps que cette référence est là, vu que la version beta de ce chapitre 5 existe sur mon PC depuis avant le déluge lol) que si je devais nommer un dispositif militaire dans les débuts de Calfiru, la réf serait pour toi
Ok je viens de comprendre une référence sur moi #CommandoGénius
Enfin, merci de la réf qui m'a bien étonnée sur le coup ololol
omurah a écrit:Tu as commenté chaque chapitre depuis le début bordel ! Truc de ouf !
...et je commenterai certainement tous les chapitres suivants :p
La révolte
En cours.
Le plus modeste des êtres...Un homme qui fera peur au plus grand des démons...Celui-là même qui en deviendra le guerrier le plus fidèle...
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Le fruit de ses tourments
En cours.
Piégé à cause de ses origines, Thalès va tenter de survivre pour venger son peuple. Mais avant tout, il va devoir se battre contre lui-même, et ce sera bien plus dur que ce qu'il imaginait.
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Re: Calfirũ
par Masenko le Jeu Déc 08, 2016 0:15
Helloooow
Rhaaann, j'ai pas encore réponduuu !!
Bon ben, je suis toujours à jour *fière*
Je lis de plus en plus vite en comprenant *re-fière* signe que je suis bien entrée dans ton univers...
... Tout en le vivant toujours en me disant "qu'est-ce que c'est à part comme monde quand même..."
Ce Gero me plait vraiment bien, dans le genre torturé il est loin ! Et ce plan de sauvetage est terriiip', je l'ai dévoré !! et la fin aussi... ça augure que du bon !
Ta dernière réponse m'intrigue... T'es vraiment un allumé, en fait xD (et oui, les autres sont apparemment plus habitués que moi vu qu'ils ont lu tes anciennes oeuvres ) j'adore !!
Je heu... J'ai pas le courage de me la jouer plus constructive aujourd'hui J'ai pas de négatif à dire... Allez, je n'aime pas faire du 100% positif alors je vais faire une critique négative inutile comme chez Tinky : Bon, heuu... Ne va pas trop loin dans ton trip hein ! (mais je sais pas trop ce que pourrait être la limite d'un WTF pareil donc ...)
à bientôt !
Rhaaann, j'ai pas encore réponduuu !!
Bon ben, je suis toujours à jour *fière*
Je lis de plus en plus vite en comprenant *re-fière* signe que je suis bien entrée dans ton univers...
... Tout en le vivant toujours en me disant "qu'est-ce que c'est à part comme monde quand même..."
Ce Gero me plait vraiment bien, dans le genre torturé il est loin ! Et ce plan de sauvetage est terriiip', je l'ai dévoré !! et la fin aussi... ça augure que du bon !
Ta dernière réponse m'intrigue... T'es vraiment un allumé, en fait xD (et oui, les autres sont apparemment plus habitués que moi vu qu'ils ont lu tes anciennes oeuvres
) j'adore !!Je heu... J'ai pas le courage de me la jouer plus constructive aujourd'hui
J'ai pas de négatif à dire... Allez, je n'aime pas faire du 100% positif alors je vais faire une critique négative inutile comme chez Tinky : Bon, heuu... Ne va pas trop loin dans ton trip hein ! (mais je sais pas trop ce que pourrait être la limite d'un WTF pareil donc ...)à bientôt !
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Masenko - Messages: 1035
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Re: Calfirũ
par omurah le Sam Déc 10, 2016 14:06
Zaagaan nous protège du bide a écrit:...et je commenterai certainement tous les chapitres suivants :p
*-*
(mais en vrai économise-toi, parce que des chaps, il risque d'y en avoir à la pelle ^^)
Masenko a écrit:Helloooow
Yosh !
Masenko a écrit:Bon ben, je suis toujours à jour *fière*
J'ai eu la tentation de te troller en postant le chapitre suivant juste après que tu aies posté ce message, mais finalement j'ai eu la flemme de relire pour corriger les fautes avant de poster trololol
Masenko a écrit:Je lis de plus en plus vite en comprenant *re-fière* signe que je suis bien entrée dans ton univers...
Je suis joie et volupté de lire ça !
Masenko a écrit:... Tout en le vivant toujours en me disant "qu'est-ce que c'est à part comme monde quand même..."
Je plaide coupable
Masenko a écrit:Ce Gero me plait vraiment bien, dans le genre torturé il est loin ! Et ce plan de sauvetage est terriiip', je l'ai dévoré !! et la fin aussi... ça augure que du bon !
Ravi que tu aies apprécié ces trois aspects du chapitre ^-^ ; pour l'anecdote la partie qui m'a donné le plus de mal, c'était celle où il fallait décrire l'état pitoyable de la voiture au moment où Gero était dedans, en soi c'était pas un exercice si retord que ça, mais le faire en peu de mots, ça m'a demandé pas mal d'essais loul
Masenko a écrit:Ta dernière réponse m'intrigue... T'es vraiment un allumé, en fait xD (et oui, les autres sont apparemment plus habitués que moi vu qu'ils ont lu tes anciennes oeuvres
“C'est faire le plus grand des excès que de n'en faire aucun.” dirait l'autre :3
Tant que tu y trouves ton compte, pour moi, c'est le principal !
Masenko a écrit:Bon, heuu... Ne va pas trop loin dans ton trip hein !
Haha, l'imposture aura ceci de cocasse qu'aussi loin que j'aille dans les étoiles, enrobé de ce qu'il faut de sérieux, ça pourra passer pour du terre-à-terre sur un malentendu ! 8D
Masenko a écrit:à bientôt !
Yea ! Et un énorme merci pour ton commentaire ! o/
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Chapitre 6 un peu en avance
Pas de sondage ce coup-ci, je pense qu'il y en aura un à peu près une fois tous les 5 chapitres, à partir de maintenant, mais j'y réfléchi encore ^^
6
Paddington Bjørn
“La lune était donc réellement rouge ce soir…” réalisa Gero au premier regard oblique jeté par la fenêtre bleue, celle qui surplombait la banquette ; sa banquette à lui… ou plutôt la banquette du métro “Cogachi” : le seul du comté à évoluer en partie sur rails aériens. Le banc occupé par Gero se voyait jumelé à un autre au creux duquel se tenait le fils du désert, Yamcha, perdant lui aussi l'iris de ses yeux bruns par-delà une certaine vitre teintée de bleu, tandis que la petite télévision installée dans la cabine qui les accueillait tous deux — lui et le fils de feu le prince Albon — rediffusait encore l'édition du 20 heures. Gero — bientôt lassé par la monotonie architecturale de la célèbre “ville-lumière” — détacha son regard du dehors pluvieux pour alors vaguement s'intéresser aux images défilant sur l'écran nageant en suspens au-dessus de sa tête. Des images de guerre, bien sûr. Quoi d'autre.
— C'te guerre sera encore là quand nos petits-enfants passeront le Bac, fit Yamcha en remarquant bientôt que son “invité” d'en face regardait la télévision. Le Prudistan et le Perdistan trouveront toujours une raison de se mettre dessus même après avoir signé armistice. Tu verras, bientôt ça se jettera des pierres parce que le soleil s'est un jour levé plus près de l'un que de l'autre, et ça criera alors à la conspiration. Et pendant ce temps qui trinque ? S'il te plaît, regarde bien cette télévision et dis-moi : combien vois-tu de soldats humains risquant leur vie, fusil à la main, comme dans les années 500 ?
De soldats humains, Gero ne voyait pas l'ombre à l'écran. De fusils, que pouic non plus.
— Tu ne vois ni soldats ni fusils hein ?
Par esprit de contradiction, Hiéronimus enquêta encore minutieusement aux quatre coins de chaque pixel. Mais force était de constater qu'il n'y avait définitivement plus que des meuporgs mécaniques sur les champs de bataille. Des meuporgs mécaniques affrontant d'autres meuporgs mécaniques pour le compte d'êtres humains. L'évidence était criarde : les guerres ne se jouaient plus comme en 500. Yamcha avait raison. Du reste, qu'un meuporg mécanique domestiqué ne soit pas taillé pour les champs de bataille assurait simplement audit meuporg d'avoir à mettre — en compensation de son inaptitude au combat — toutes ses capacités au service d'une société qui ne fonctionnait plus comme dans les années 500 elle non plus. Car après la découverte du feu, de l'écriture et de l'électricité, vint celle des meuporgs mécaniques.
À peine entrée dans le septième siècle que toute la société tournait déjà au “jus” de meuporg. À se demander si les “immatriculés” — raccourci usuel pour “meuporgs mécaniques” — eurent ne serait-ce que le temps de défaire leurs valises depuis leur apparition en 555. Toujours était-il que lesdits immatriculés avaient — à la date du voyage en métro de Yamcha et Gero — déjà été investis d'omniprésence dans tous les services publics et privés imaginables. Même le “Cogachi” dans lequel cheminaient le fils d'Albon et l'enfant du désert n'était en réalité autre qu'un meuporg mécanique “en chair et en os”. Et cela, ni une ni trois couches de peinture si trompe-l'œil soient-elle ne sauraient le dissimuler, sinon à ceux qui ne voulaient pas voir.
Gero resserra les poings sur ses genoux, chiffonnant son pantalon couleur crème tandis que son regard s'embuait.
— Mon… mon petit-frère…, souffla le jeune élève de Veronica Blanc, en rentrant pudiquement le menton pour dissimuler les possibles larmes qu'il sentait poindre ; lui qui pourtant releva presque aussitôt la tête, dès qu'il se rappela qu'il fallait justement que Yamcha ait à connaître desdites larmes.
— Pendant une seconde j'ai cru que tu pleurais sur le sort de nos amis les meuporgs mécaniques. Mais je suppose que c'est trop te demander, déclama Yamcha, sur le ton du vote blanc.
— Jusqu'à preuve du contraire, les meuporgs mécaniques n'ont pas d'âme. Ce qui n'est pas le cas de mon petit-frère. Yamcha, en t'attaquant à Red tu t'attaques à ma poule aux œufs d'or. Si Red tombe je ne saurai plus où trouver les sommes d'argent colossales nécessaires à la prolongation du traitement de mon petit-frère. Yamcha, je te jure que si par ta faute Stanley est débranché, je te poursuivrai jusqu'après ta mort, jusqu'aux confins de l'Enfer et du Néant je te traquerai, je te le jure, sur la tête de mes parents décédés, laissa filer Gero en braquant son plus brûlant regard revolver droit dans les yeux du même garçon qui lui avait pourtant sauvé la vie à peine quelques minutes plus tôt.
— Juste, tu te rends comptes, quand même, à quel point il m'en coûte de t'avoir donné mon senzu ? Tu penses peut-être que les senzu ça pousse dans tous les arbres par régimes de 10000 à n'importe quel période de l'année ?
— Je m'en contrefous, lâcha aussitôt Hiéronimus sans plus cligner des yeux ni baisser son “flingue”.
— Je te débarrasse de ton pantalon taché de sang. Je t'en prête un tout beau tout propre. Pareil pour les chaussures. Je te soigne. Je t'offre le couvert. Et voilà ce que j'ai en retour ? Hahaha… ?
— …
— “Jusqu'à preuve du contraire”, dis-tu. T'en as de bien bonnes tu sais, gamin. Pourquoi faudrait-il prouver que les meuporgs mécaniques ont une âme ? Alors que personne n'a cherché à prouver, en premier lieu, qu'ils n'en avaient pas ? Tu es aussi naïf que ça quant aux informations “officielles” qu'on vous sert ?
— Je ne suis pas médium. Je parle pas aux morts.
Yamcha resta interdit un long moment, avant de comprendre que le mort en question, c'était lui.
L'enfant du désert se mit alors subitement à se gratter la tignasse, embarrassé.
— Soit. Je suis désolé pour ton frère. Mais chez moi des millions de vies pèsent plus lourd qu'une seule.
Ceci dit, Yamcha s'en retourna à sa vitre, façon de fuir une conversation vouée à tourner en rond.
— Tu n'as même pas idée de l'ennemi que tu es en train de te faire, murmura Gero en baissant finalement les yeux pour alors cirer le plancher d'un regard au moins aussi pluvieux et cracheur d'éclairs que ne l'était le ciel au même instant. Tu vas le regretter toute ta vie… et au-delà. Il est encore temps de faire machine arrière, mugit l'étudiant sur un ton rendu suraigu par l'émotion qui l'étranglait toujours plus. J'ai des amis très haut placés putain ! J'ai qu'un coup de fil à passer à X et dans la minute la rame du métro se fait bombarder en amont depuis les étoiles et on avance plus. Un autre coup de fil à passer à Y et dans la minute y'a plus d'électricité dans la ville et là encore on avance plus…
— Tu peux t'amuser autant que tu veux avec ton téléphone, campa Yamcha, en croisant les bras.
— Tu ne me crois pas ?
— Je ne m'embarrasse pas de croyances quand je peux me payer des certitudes au même prix. Et ce dont je suis certain c'est que tant que tu es à côté de moi, le métro ne se fera pas attaquer. À moins que tu ne sois suicidaire. Et si tu veux te venger de moi sur le moyen-long terme, à ta guise. Au jeu du réseautage tu sauras qu'on peut s'amuser à deux. Et tu pourrais être bien plus surpris par mon carnet d'adresse que moi je ne le serai du tien.
— …
— Encore une fois, je suis désolé pour ton frère. Quant à ton mépris, si ça te soulages de me haïr… alors vas-y, donne-t-en à cœur joie, moi ça ne me tuera pas.
— Précisément, si. Toi, ta femme, tes enfants, tes amis, ton chien, ton facteur, je vais tous vous bouffer crus ; je jure de ne plus connaître le sommeil tant que vous n'aurez pas tous fini dans mon estomac, rengaina Gero au regard fatalement devenu fou ; ce même Gero qui - dans le même temps - portait son propre poing gauche à sa bouche, pour se le mordre jusqu'au sang.
— Pour l'instant contente-toi de me faire entrer dans la tour du muscle, gamin. Concernant ton petit-frère, bon écoute, au sous-sol n°5 de la tour… tu sais ce qu'il y a ?
Gero redressa la tête en moins de temps qu'il n'en fallait à Son Gokū pour descendre une frite. Yamcha, on ne peut plus satisfait d'avoir apparemment réussi son effet, enchaîna de suite en répondant lui-même à sa propre question.
— Un coffre-fort. Celui dans lequel sont stockées toutes les recettes du business dégueulasse de Jaguar. Alors tu sais ce qu'on va faire ? Pour commencer, à partir de maintenant, tu vas te montrer coopératif et gentil avec moi, hein ? proposa Yamcha dans un sourire avenant. Une fois que nous serons arrivés au pied de la tour du muscle, tu vas demander au service de sécurité de te dégoter l'autorisation de monter au bureau de Red pour une nouvelle entrevue. Tu me présenteras à la sécu comme étant ton garde du corps ou je ne sais quoi, l'important étant que je puisse entrer avec toi dans le bâtiment. Ne t'inquiète pas, je ne vais pas foutre le bordel dans la tour une fois à l'intérieur. Je ne serai là qu'en “session de repérage” pour cette première visite. Plume va d'ailleurs me faire changer d'apparence avant même que nous ne pénétrions dans l'enceinte de l'université. Je serai dès lors totalement incognito et personne ne sera en mesure de faire le lien entre Yamcha et toi.
— Première visite ?
— Je reviendrai une seconde fois, mais sans toi. J'aurais pu passer à l'attaque directement dès la première visite mais si je fais ça tu seras associé à moi et à mon coup d'État et tu auras le monde entier sur le dos. Je préfère éviter, tu as apparemment déjà assez de problèmes comme ça. Donc je ferai deux voyages. Le premier avec toi en mode repérage. Puis je te ramènerai chez toi et je repartirai aussitôt pour un second raid, cette fois en mode attaque.
— Vous êtes vraiment sérieux avec vos histoires de coup d'État ? rembobina Gero, sans relever la tête mais sans non plus laisser passer ce passage stupéfiant à entendre de la bouche d'un membre de la GN.
— Tous les meuporgs que tu as vus chez moi tout à l'heure sont mes associés dans le putsch de ce soir. On s'est séparés en deux groupes. Le premier va prendre d'assaut le palais royal avant le lever du soleil tandis que le second - le mien - va s'infilter jusqu'au dernier sous-sol de la tour du muscle pour en faire sauter tous les secrets. Voire faire sauter la tour elle-même. On verra.
— Mais pourquoi attaquer le palais ? S'enquit Gero aux yeux encore rivés au plancher.
— Pour mettre l'un des associés dont je te parle à la tête du Gouvernement, répondit Yamcha tout en se demandant si Gero attendait que ses larmes sèchent pour alors seulement pouvoir relever la tête sans avoir à trahir son état de faiblesse en s'essuyant le visage d'un revers de main. Médor VI doit tomber avant le lever du soleil. Il n'est pas méchant mais il est faible et passe son temps à se coucher devant Red. C'est à cause de VI que les lieutenants Gouvernementaux de ton directeur ont pu faire passer par décret officiel le mythe stupide comme quoi les meuporgs mécaniques n'ont pas d'âme. Et ce n'est qu'un exemple parmi toutes les aberrations que le roi a laissées passer uniquement pour éviter le déclenchement de la 3e guerre mondiale. Sauf qu'à un moment donné il y en a marre et si Red veut la guerre eh bien il va l'avoir ! 70% de la population terrienne pense que notre monde est pourri aujourd'hui. Et si notre monde est pourri, c'est au moins à 80% de la faute de Red.
— Tu as l'intention de mettre…… un meuporg mécanique…… à la tête du Gouvernement ?
— Pour marquer symboliquement le coup de la nouvelle ère d'indépendance des meuporgs, oui. Et j'ai surtout l'intention de mettre le feu à tous les secrets cachés dans cette foutue tour. Du premier au dernier. Le Ruban Rouge a beau être aussi ventru et tentaculaire qu’il veut, il ne repose au final que sur 11 piliers bien cachés. Et qui veut faire tomber l’URR a juste à faire tomber ces 11 piliers ; du premier au dernier. Et ces 11 piliers… c'est les 11 secrets enfouis aux sous-sols de la tour du muscle. Si ces secrets tombent, le Ruban Rouge sombrera avec ; automatiquement. Il ne restera alors plus que l'Empire et le Gouvernement comme pièces noires sur l'échiquier-Monde. Et le Gouvernement tombera aujourd'hui aussi si tout se passe bien. Ne restera donc plus que l'Empire. L'idéal aurait certes été qu'il ne reste plus que des pièces blanches, mais on ne peut raisonnablement pas se faire les trois grands méchants loups le même soir. Rome ne s'est pas faite en un jour. N’empêche que l'air sur Terre deviendra déjà infiniment plus respirable avec deux des trois gros requins en moins ; pour le coup, c'est mathématique.
— …
— Tant qu'on y est, tu as avoué à Plume tout à l'heure que tu étais au courant de ce qu'il y avait au sous-sol n°9, non ? Mais tu n'as toujours pas précisé de quoi il s'agissait exactement, si je ne m'abuse.
— …
— Parle. Tu en as déjà trop dis de toute façon.
— J'en ai trop dis parce que je pensais que vous étiez des gens biens ! s'emporta Gero en durcissant le regard sans pour autant redresser la tête. Quand je vous ai raconté mon histoire, c'était pour que vous me preniez en pitié, pas pour que vous me kidnappiez pour ensuite m'utiliser comme ticket d'entrée pour la tour du muscle !
— … Je croyais qu'on s'était mis d'accord sur le fait que tu serais gentil ?
Gero se redressa subitement, détournant aussitôt le regard pour le perdre à travers la vitre bleue, agacé, frustré, vexé.
— … Hahaha, me dis pas que tu as gardé le réflexe de gonfler les joues quand tu es fâché quand même ?
Gero dégonfla les joues. Lesquelles s'empourprèrent tandis que l'héritier d'Albon regardait encore la ville défiler derrière la fenêtre, sans plus accorder d'attention à Yamcha. Du moins plus sur le plan visuel car la bouche d'Hiéronimus - elle - remit le contact en débitant machinalement la réponse à la dernière question suffisamment sensée pour ne pas être classée sans suite.
— Au sous-sol n°9, il y a une certaine télécommande niveau 99.
Gero savait d'avance l'effet qu'allait avoir cette annonce… et ne s'y trompa pas. Le silence dura 5 minutes. Hiéronimus en profita pour contempler — dans le religieux calme du recueillement — la pluie glissant abondamment sur la grande vitre bleue.
— La rumeur était donc fondée, souffla froidement le fils du désert tandis qu'un voile d'austérité s'abattait encore par couches successives sur son visage. Voilà qui est pour le moins embêtant…
— Oui et non. Ce que la rumeur ne dit pas, c'est que la télécommande fonctionne avec des piles. Deux, pour être exact. Et cette télécommande n'est pas équipée par défaut de ces deux piles, lesquelles doivent par conséquent se chercher dans la nature comme tous les autres objets spé liés aux meuporgs. De ce que je sais, Red et ses hirondelles n'ont jusqu'ici trouvé qu'une seule pile. Ils ne peuvent donc rien tenter avec cette télécommande, pour l'instant.
— Sérieusement ?! Mais c'est génial ça ! s'emporta aussitôt Yamcha en retrouvant sa bonhomie presque aussi vite qu'il l'avait perdue. C'est pas une blague hein ? Tu n'essayes pas de me faire le coup de l'ascenseur émotionnel pour te venger de moi ?
— Non, abrégea Gero, toujours sans faire grâce du moindre regard à son geôlier. Par contre tu as beau être un membre permanent et titulaire de la GN, permets-moi de douter de ta capacité à atteindre le sous-sol n°11. Je ne suis même pas sûr que tu puisses passer le sous-sol n°1. Au cas où tu ne le saurais pas : chaque étage souterrain a son gardien. Et aucun de ces gardiens ne te laissera passer.
— Si Tao Paï Paï a pu atteindre le sous-sol n°11, je pourrai le faire aussi.
— Non mais Tao Paï Paï m'a menti hein, j'en suis sûr. Je ne sais pas à quoi il joue à mentir un coup et dire la vérité un autre, mais s'il y a une chose dont je suis sûr, c'est qu'il n'a jamais mis les pieds au sous-sol n°11. Je ne crois pas une seconde qu'il ait pu traverser tous les niveaux souterrains jusqu'au dernier et en ressortir vivant. Tao Paï Paï ne passe pas les cadenas psychiques et autres protections mentales dont Wilpher a affublé toutes les portes de la tour sans exception. Je ne suis même pas sûr que Tao passe le colonel Violet ; en tout cas pas depuis qu'elle a capturé 3 meuporgs du top 150, durant sa dernière excursion au Nord du Grand-Continent. Cette même Veronica qui pas plus tard qu'il y a trois mois a aussi réalisé l'acquisition de 4 meuporgs du top 300 suite à une OPA qui a bien tourné. Je les ai déjà vus moi, tous ces meuporgs, vu que Violet est mon prof titulaire et qu'on se voit parfois - sans ambigüité hein - en dehors des salles de classe. Et crois-moi, si jusqu'ici Tao n'a pas attenté à la vie de Red… c'est parce qu'il sait très bien qu'il lui en coûtera la sienne, de vie. Parce que ce sera alors juste à qui de Wilpher ou de Violet aura la peau de l'assassin du directeur en premier.
— Pour Veronica Blanc je veux bien te laisser le bénéfice du doute. Mais tu ne me feras pas avaler que Tao perd contre Wilpher en combat régulier et singulier.
— Comme dirait l'autre… tu ne sais rien, Yamcha.
— Tss. C'est toi qui ne sais rien.
— Tu verras. Toi-même je parie ma chemise que tu ne passeras pas Wilpher si tu te frottes à la tour du muscle. En tout cas pas tout seul. D'ailleurs on peut savoir pourquoi tous tes petits copains de la GN ne sont pas à l'instant-même avec nous dans cette cabine du Cogachi ? C'est bien eux dont j'ai cru comprendre qu'ils allaient t'attendre directement à l'entrée de l'université sans passer par la case “métro” ? Pourquoi ? souffla nonchalamment Gero, en accordant un premier regard en coin à l'enfant du désert.
— Tu as mal interprété nos conversations, c'est plume et deux autres associés à moi qui nous attendent actuellement pas loin du portail d'entrée de l'URR. Les autres de la Team-Z ne seront pas de la partie. C'est long à expliquer, déroula vaguement Yamcha sans pour autant s'étendre sur le sujet qui - à peine abordé - avait néanmoins suffit à lui faire perdre un morceau du sourire qu'il arborait jusqu'ici. De toute façon tu es mal renseigné, l'ami. Veronica Blanc et le capitaine Wilpher ne me feront absolument pas obstacle pour la bonne et simple raison qu'ils ne sont pas gardiens de sous-sols. Ces deux-là protègent mordicus les niveaux supérieurs de la tour du muscle, pas les niveaux inférieurs. Je n'aurai donc pas à me soucier d'eux du moment que je gère discrètement mon infiltration souterraine. Par contre tu as raison sur un point : chaque sous-sol a son gardien, et l'état-major de Red ne se limite pas à Wilpher et Blanc. Du coup je suis tout à fait disposé à m'aligner sur ton avis quand tu dis que ça ne va pas forcément être de la tarte de passer tous les 11 gardiens avant le lever du soleil. Mais qui ne tente rien n'a rien. Et je n'oublierai pas de récupérer au passage un peu d'argent pour ton frère, dans le coffre du sous-sol n°5.
— Si tu arrives à atteindre le sous-sol n°5, siffla Gero en insistant lourdement sur le “si”, d'un air d'autant plus dédaigneux et incrédule qu'il regardait à nouveau par la fenêtre, des deux yeux, sans plus s'intéresser à ce que pouvait bien faire Yamcha.
— Ne t'inquiète pas, je vais y arriver, sourit l'enfant du désert de toutes ses dents, tout en cherchant encore à accrocher le regard de son voisin, peut-être par frustration, peut-être par jeu, peut-être pour y puiser un peu de courage et d'allant pour l'opération historique qui allait se tenter incessamment ; opération dont Hiéronimus semblait d'ailleurs ne pas mesurer toute la difficulté, quand bien même s'employait-il déjà à vomir tout son pessimisme.
— Je l'espère pour toi, ton chien et ton facteur…, répliqua simplement Gero, dont les pupilles s'attardaient paresseusement sur la partie de football que se disputait une bande de bikers, sous la pluie battant le terrain synthétique aménagé sur le toit d'un immeuble dont le métro aérien faisait à l'instant le pourtour.
Deux longues minutes filèrent ainsi, dans le silence des âmes.
Silence bientôt brisé par un certain étudiant de l'URR.
— C'était quoi tous ces corbeaux chez toi ? souffla Hiéronimus sans détacher son regard de la vitre.
— …… Hein ?
— Les corbeaux. La malédiction des plumes noires.
— Pardon ?
— Pourquoi tu fais comme si tu ne comprenais pas ? Ça sert à quoi ? J'ai tout vu.
— Vu quoi ?
— Les putains de corbeaux dans ton salon ! s'agaça Gero en se faisant violence pour garder les yeux rivés sur la ville.
— Parce qu'il y avait des corbeaux dans mon salon ?
— ……… À quoi tu joues là exactement ?
— Je te retourne la question.
— …… Bon, j'ai compris. Tu ne parleras pas. Laisse tomber.
— …
— Tu l'as eu à combien ?
— 299,90 zenis. Je ne t'ai pas trop fait attendre ?
— J'ai profité de la clim du magasin d'en face pendant ton absence. Il te va bien.
— Haha, merci, l'ami. Je ne suis pas très costards, mais si ça peut me permettre de gratter quelques points de crédibilité en plus…
— On nous suit…
— Mais non.
— Ce n'était pas une question. On nous suit.
— Arrête de paniquer, tout va bien se passer. Continue de marcher.
— Je n'aime pas ce quartier. Il y'a trop de monde. Et il fait trop chaud.
— C'est à cause des mini-restaurants que tu voies partout. Ça fait monter la chaleur.
— Et puis il y a trop d'animaux et de meuporgs errants. Pour pas assez de gendarmes. J'aime pas ça.
— C'est l'odeur de la nourriture qui les attire dans ce quartier. Et pour les gendarmes, au pire, je suis là.
— Cette odeur de marmelade est insupportable, ronchonna l'étudiant bien parti pour critiquer jusqu'à la largeur du trottoir.
— Spécialité du quartier.
— Et puis elle ne dort jamais cette ville ou quoi ? Il est 5 heures du matin…
— Paddington Bjørn ou “la ville qui ne dort jamais”. Ça sonne bien, jolie trouvaille Gero !
— …
— Ou pas…
— Je veux rentrer chez moi.
— Je te ramènerai chez toi dès qu'on en aura fini avec la phase “repérage”. Marche. Regarde là-bas, droit devant, derrière le bosquet de sapins au Nord - tu la vois ? - c'est la tour du muscle, on est bientôt arrivés.
— On nous suit…
— Avance. Regarde devant toi et prépare-toi à virer à gauche, on va bientôt s'engager dans une ruelle.
— La voiture que vous avez louée est garée dans cette ruelle ?
— Oui. Plume et mes deux associés nous y attendent.
— … Si tu as prévu que Plume te fasse changer d'apparence avant d'entrer dans le campus alors pourquoi t'être embêté à acheter un costume ? Plume ne pouvait pas s'en charger pour toi ?
— Ce Plume-là est niveau 2. Il n'a pas encore la compétence de modifier les vêtements outre ceux répondant à la catégorie “une pièce”. Or, il ne t'aura pas échappé que je porte un costume trois pièces.
— …
— …
— On a l'air de deux loups blancs en pleine jungle urbaine…
— Si mon costume de garde du corps VIP te plaît tant que ça, je te l'offrirai quand on en aura fini ici.
— Quand on en aura fini ici ton costume tout blanc sera rouge sang et bon pour la poubelle.
— Mais non… mais non.
— C'est qui les deux associés dont tu n'arrêtes pas de parler ? Encore des meuporgs ?
— C'est ça. L'un des deux : tu l'as vu tantôt à la baraque. L'autre nous vient quant à lui tout droit des étoiles.
Gero s'arrêta net de marcher et se planta comme un arbre sur le pavage étalé sous les mocassins dont Yamcha lui avait fait cadeau.
— L'Empire ? Qu'est-ce que c'est que cette histoire encore ? Tu ne m'avais pas parlé de ça…
Yamcha s'arrêta à son tour pour ensuite se tourner placidement en direction de l'homme-arbre.
— Tu ne m'as pas posé la question. Sauf erreur.
— Eh bien je te la pose maintenant.
— L'Empire appuie la logistique de la prise de la tour du muscle. D'où le fait qu'il nous ait entre autres “loué” l'un de ses meilleurs meuporgs en la personne de l'associé en question. Guldo. Un meuporg organique dont tu as probablement déjà entendu parler, puisque les meuporgs ça te connait apparemment.
— Et ils sont au courant de la présence de Guldo… tous tes autres camarades meuporgs ? Ton pote le grand chat humanoïde ne m'a pas donné l'impression de porter l'Empire dans son cœur.
— Non, ils ne sont pas au courant. Mais faut être réaliste, si on veut mettre toutes les chances de notre côté sur cette opération, il va bien falloir faire un peu de “real politique”. Les autres n'auraient pas accepté… mais tous ceux-là sont partis prendre d'assaut le palais royal, donc ils ne sauront normalement rien de la participation de l'Empire à la chute du Ruban Rouge. Pas plus que l'Empire n'est lui-même au courant du fait que Médor VI va tomber ce soir. Aucune de ces lignes d’information ne se croisera, tout est réglé comme du papier à musique ; j'y ai passé des jours de réflexion.
— Et depuis quand l'Empire est-il passé en mode conquistador ? Le général Danmarine m'a plutôt donné l'impression de vouloir désamorcer les embryons de guerre pour creuser - au contraire - le terrain de la diplomatie. Et là, si votre vendetta tourne au vinaigre et que l'URR découvre l'implication de l'Empire, on prend tous un ticket simple pour la World War 3.
— Non. Si l'Empire a fait détacher Guldo ce n'est pas pour rien. Ce meuporg ne sera pas en première ligne avec moi. C'est un spécialiste des fonctions support. Tout le long de la prise de la tour du muscle, il opérera à distance, depuis la voiture. Donc même si l'opération tourne au vinaigre comme tu dis, l'URR n'aura normalement aucune chance de monter un dossier à charge contre les Impériaux.
Gero resta muet comme une tombe — un bon moment — puis embraya sans préavis et reprit sa marche silencieuse, passant du point mort à la première vitesse. Le loup solitaire en costume blanc emboîta aussitôt le pas de l'étudiant, tout en s'évertuant désespérément à pousser ce dernier — par l'exemple — à passer la deuxième.
— C'est un Guldo niveau combien ?
— Vous n'apprenez pas ça en cours d'histoire dans ta fac ? C'est pas comme si les Guldo ça courrait les rues…
— Un meuporg peut évoluer plus vite qu'un livre d'histoire.
— Niveau 2. Sur 4.
Gero ne répondit qu'une minute plus tard, le temps de faire les calculs.
— Je ne vois pas ce qu'un Guldo niveau 2 pourrait apporter comme plus-value durant ton infiltration, puisqu'au niveau 2 sa capacité de gel temporel n'est pas encore modulable dans l'espace. S'il arrête le temps il l'arrêtera pour tout le monde à l'intérieur de la tour. Tes adversaires seront figés… mais toi aussi. Donc c'est pas avec ça que tu pourras battre les gardiens.
— Nos corps seront figés… mais pas nos esprits.
— … Tu sais lancer des attaques mentales à la Wilpher ?
— Pas vraiment. Le but n'est pas là. Tu sais, parmi les 11 gardiens il y aura certainement des meuporgs. Et tu es bien placé pour savoir que le plus difficile pour battre un meuporg c'est de réfléchir à une manière astucieuse de contrer ses capacités spéciales ou de les retourner contre lui.
— M'en parle pas. J'ai jamais compris pourquoi durant les tournois catégorie “tour par tour” le règlement ne laisse généralement à chaque dresseur qu'une minute pour réfléchir au coup qu'il va jouer. J'ai toujours milité pour un délai de trois minutes au minimum. Voire pour l'adoption d'un système de gestion du temps comme on en voit aux échecs.
— Ouais, voilà. Tu comprendras donc l'intérêt pour moi d'avoir tout le temps de réfléchir à la meilleure manière de battre les meuporgs de l'URR une fois que je les aurai en face de moi. D'où l'utilité de Guldo.
— Tu laisses aussi l'occasion à tes adversaires de réfléchir.
— Oui. C'est une manière de faire glisser le combat sur le terrain de la réflexion. De toute façon les gardiens - qu'il s'agisse de meuporgs ou pas - seront plus occupés à se demander pourquoi le “temps” s'est arrêté qu'à chercher à contrecarrer mes plans.
— Ça se tient.
— Hm.
— Reste que s'associer à l'Empire ça fait très “flic ripoux” de ta part. D'aucuns appelleraient ça un pacte avec le diable. J'imagine d'ailleurs que c'est pour cette raison-là que les autres de la Team-Z n'ont pas voulu te soutenir dans ce coup d'État.
— La Team-Z ? C'est quoi ça ; ça se mange ?
— … Pourquoi cette réaction épidermique ?
— …
— En fait c'est vrai que toi, contrairement à Goku, Piccolo & co, on t'a pas vu à la cérémonie d'ouverture de la coupe du monde. Tenshinhan non plus d'ailleurs… ; c'est moi où vous traversez une crise interne dans votre petite bande de super héros ?
— Je ne sais pas.
— …
— Et si tu me vois comme un flic ripoux grand bien te fasse. Moi j'arrive encore à me regarder dans la glace.
— Quand même… l'Empire. Il y a mieux comme fréquentation. Moi je m'en fous comme de ma première tétine ; mais voilà.
— L'Empire n'a plus d'Empire que le nom. L'ennemi public n°1 c'est Red. Et le faux-ami c'est Médor VI. Fin de l'histoire.
— Ouais, en fait tu vois moi je m'en fous un peu. Tout ce qui m'intéresse là tout de suite c'est que mon frère ne soit pas débranché. Le reste…
— Certes, certes. En attendant : Terminus ! On y est. Après toi, sourit l'enfant du désert en indiquant du doigt l'allée à sa gauche.
Gero, d'abord interdit, suivit in fine l'invitation de Yamcha et s'engagea dans la sombre ruelle ainsi désignée. En voyant Plume faire les cent pas autour de la Merko 757 noire, le fils d'Arthyus Albon eut de suite l'intuition que quelque chose clochait. Intuition qui se fit certitude lorsqu'Hiéronimus vit Yamcha lui passer devant en trombe et se ruer vers le Coupé 4-portes pour — sitôt arrivé — jeter un regard paniqué à travers la première vitre venue. Lequel regard paniqué se mua en regard horrifié dès l'instant où l'enfant du désert constata l'absence de Guldo, en lieu et place duquel se tenait une grande motte de plumes noires.
Hiéronimus Gero — depuis sa position excentrée — hasarda empressement un premier regard à travers la lunette arrière de la voiture ; il aperçut aussitôt les plumes noires aux reflets rouge capucine. La perplexité de l'étudiant atteignit alors des sommets record. Nul besoin d'avoir 160 points de QI pour comprendre — à son air totalement paumé — que l'enfant du désert n'avait apparemment et finalement rien à voir avec la malédiction des plumes noires. Nul besoin pour Hiéronimus de consulter les esprits-savants via ouija pour comprendre que cette malédiction pouvait étonnamment toucher les meuporgs eux-mêmes ; cas de figure dont le camarade de chambre d'Aaron Wheelo n'avait pourtant jamais entendu parler jusqu'ici. Nul besoin d'avoir un triple doctorat en sciences politiques pour comprendre que la disparition de Guldo valait incident diplomatique majeur. Nul besoin d'être un grand ponte des modélisations stochastiques pour deviner que la probabilité que Guldo ait été visé au hasard flirtait avec les 0%.
Et enfin, nul besoin de savoir ce qu'était un point d'interrogation pour se poser la question :
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— C'te guerre sera encore là quand nos petits-enfants passeront le Bac, fit Yamcha en remarquant bientôt que son “invité” d'en face regardait la télévision. Le Prudistan et le Perdistan trouveront toujours une raison de se mettre dessus même après avoir signé armistice. Tu verras, bientôt ça se jettera des pierres parce que le soleil s'est un jour levé plus près de l'un que de l'autre, et ça criera alors à la conspiration. Et pendant ce temps qui trinque ? S'il te plaît, regarde bien cette télévision et dis-moi : combien vois-tu de soldats humains risquant leur vie, fusil à la main, comme dans les années 500 ?
De soldats humains, Gero ne voyait pas l'ombre à l'écran. De fusils, que pouic non plus.
— Tu ne vois ni soldats ni fusils hein ?
Par esprit de contradiction, Hiéronimus enquêta encore minutieusement aux quatre coins de chaque pixel. Mais force était de constater qu'il n'y avait définitivement plus que des meuporgs mécaniques sur les champs de bataille. Des meuporgs mécaniques affrontant d'autres meuporgs mécaniques pour le compte d'êtres humains. L'évidence était criarde : les guerres ne se jouaient plus comme en 500. Yamcha avait raison. Du reste, qu'un meuporg mécanique domestiqué ne soit pas taillé pour les champs de bataille assurait simplement audit meuporg d'avoir à mettre — en compensation de son inaptitude au combat — toutes ses capacités au service d'une société qui ne fonctionnait plus comme dans les années 500 elle non plus. Car après la découverte du feu, de l'écriture et de l'électricité, vint celle des meuporgs mécaniques.
À peine entrée dans le septième siècle que toute la société tournait déjà au “jus” de meuporg. À se demander si les “immatriculés” — raccourci usuel pour “meuporgs mécaniques” — eurent ne serait-ce que le temps de défaire leurs valises depuis leur apparition en 555. Toujours était-il que lesdits immatriculés avaient — à la date du voyage en métro de Yamcha et Gero — déjà été investis d'omniprésence dans tous les services publics et privés imaginables. Même le “Cogachi” dans lequel cheminaient le fils d'Albon et l'enfant du désert n'était en réalité autre qu'un meuporg mécanique “en chair et en os”. Et cela, ni une ni trois couches de peinture si trompe-l'œil soient-elle ne sauraient le dissimuler, sinon à ceux qui ne voulaient pas voir.
Gero resserra les poings sur ses genoux, chiffonnant son pantalon couleur crème tandis que son regard s'embuait.
— Mon… mon petit-frère…, souffla le jeune élève de Veronica Blanc, en rentrant pudiquement le menton pour dissimuler les possibles larmes qu'il sentait poindre ; lui qui pourtant releva presque aussitôt la tête, dès qu'il se rappela qu'il fallait justement que Yamcha ait à connaître desdites larmes.
— Pendant une seconde j'ai cru que tu pleurais sur le sort de nos amis les meuporgs mécaniques. Mais je suppose que c'est trop te demander, déclama Yamcha, sur le ton du vote blanc.
— Jusqu'à preuve du contraire, les meuporgs mécaniques n'ont pas d'âme. Ce qui n'est pas le cas de mon petit-frère. Yamcha, en t'attaquant à Red tu t'attaques à ma poule aux œufs d'or. Si Red tombe je ne saurai plus où trouver les sommes d'argent colossales nécessaires à la prolongation du traitement de mon petit-frère. Yamcha, je te jure que si par ta faute Stanley est débranché, je te poursuivrai jusqu'après ta mort, jusqu'aux confins de l'Enfer et du Néant je te traquerai, je te le jure, sur la tête de mes parents décédés, laissa filer Gero en braquant son plus brûlant regard revolver droit dans les yeux du même garçon qui lui avait pourtant sauvé la vie à peine quelques minutes plus tôt.
— Juste, tu te rends comptes, quand même, à quel point il m'en coûte de t'avoir donné mon senzu ? Tu penses peut-être que les senzu ça pousse dans tous les arbres par régimes de 10000 à n'importe quel période de l'année ?
— Je m'en contrefous, lâcha aussitôt Hiéronimus sans plus cligner des yeux ni baisser son “flingue”.
— Je te débarrasse de ton pantalon taché de sang. Je t'en prête un tout beau tout propre. Pareil pour les chaussures. Je te soigne. Je t'offre le couvert. Et voilà ce que j'ai en retour ? Hahaha… ?
— …
— “Jusqu'à preuve du contraire”, dis-tu. T'en as de bien bonnes tu sais, gamin. Pourquoi faudrait-il prouver que les meuporgs mécaniques ont une âme ? Alors que personne n'a cherché à prouver, en premier lieu, qu'ils n'en avaient pas ? Tu es aussi naïf que ça quant aux informations “officielles” qu'on vous sert ?
— Je ne suis pas médium. Je parle pas aux morts.
Yamcha resta interdit un long moment, avant de comprendre que le mort en question, c'était lui.
L'enfant du désert se mit alors subitement à se gratter la tignasse, embarrassé.
— Soit. Je suis désolé pour ton frère. Mais chez moi des millions de vies pèsent plus lourd qu'une seule.
Ceci dit, Yamcha s'en retourna à sa vitre, façon de fuir une conversation vouée à tourner en rond.
— Tu n'as même pas idée de l'ennemi que tu es en train de te faire, murmura Gero en baissant finalement les yeux pour alors cirer le plancher d'un regard au moins aussi pluvieux et cracheur d'éclairs que ne l'était le ciel au même instant. Tu vas le regretter toute ta vie… et au-delà. Il est encore temps de faire machine arrière, mugit l'étudiant sur un ton rendu suraigu par l'émotion qui l'étranglait toujours plus. J'ai des amis très haut placés putain ! J'ai qu'un coup de fil à passer à X et dans la minute la rame du métro se fait bombarder en amont depuis les étoiles et on avance plus. Un autre coup de fil à passer à Y et dans la minute y'a plus d'électricité dans la ville et là encore on avance plus…
— Tu peux t'amuser autant que tu veux avec ton téléphone, campa Yamcha, en croisant les bras.
— Tu ne me crois pas ?
— Je ne m'embarrasse pas de croyances quand je peux me payer des certitudes au même prix. Et ce dont je suis certain c'est que tant que tu es à côté de moi, le métro ne se fera pas attaquer. À moins que tu ne sois suicidaire. Et si tu veux te venger de moi sur le moyen-long terme, à ta guise. Au jeu du réseautage tu sauras qu'on peut s'amuser à deux. Et tu pourrais être bien plus surpris par mon carnet d'adresse que moi je ne le serai du tien.
— …
— Encore une fois, je suis désolé pour ton frère. Quant à ton mépris, si ça te soulages de me haïr… alors vas-y, donne-t-en à cœur joie, moi ça ne me tuera pas.
— Précisément, si. Toi, ta femme, tes enfants, tes amis, ton chien, ton facteur, je vais tous vous bouffer crus ; je jure de ne plus connaître le sommeil tant que vous n'aurez pas tous fini dans mon estomac, rengaina Gero au regard fatalement devenu fou ; ce même Gero qui - dans le même temps - portait son propre poing gauche à sa bouche, pour se le mordre jusqu'au sang.
— Pour l'instant contente-toi de me faire entrer dans la tour du muscle, gamin. Concernant ton petit-frère, bon écoute, au sous-sol n°5 de la tour… tu sais ce qu'il y a ?
Gero redressa la tête en moins de temps qu'il n'en fallait à Son Gokū pour descendre une frite. Yamcha, on ne peut plus satisfait d'avoir apparemment réussi son effet, enchaîna de suite en répondant lui-même à sa propre question.
— Un coffre-fort. Celui dans lequel sont stockées toutes les recettes du business dégueulasse de Jaguar. Alors tu sais ce qu'on va faire ? Pour commencer, à partir de maintenant, tu vas te montrer coopératif et gentil avec moi, hein ? proposa Yamcha dans un sourire avenant. Une fois que nous serons arrivés au pied de la tour du muscle, tu vas demander au service de sécurité de te dégoter l'autorisation de monter au bureau de Red pour une nouvelle entrevue. Tu me présenteras à la sécu comme étant ton garde du corps ou je ne sais quoi, l'important étant que je puisse entrer avec toi dans le bâtiment. Ne t'inquiète pas, je ne vais pas foutre le bordel dans la tour une fois à l'intérieur. Je ne serai là qu'en “session de repérage” pour cette première visite. Plume va d'ailleurs me faire changer d'apparence avant même que nous ne pénétrions dans l'enceinte de l'université. Je serai dès lors totalement incognito et personne ne sera en mesure de faire le lien entre Yamcha et toi.
— Première visite ?
— Je reviendrai une seconde fois, mais sans toi. J'aurais pu passer à l'attaque directement dès la première visite mais si je fais ça tu seras associé à moi et à mon coup d'État et tu auras le monde entier sur le dos. Je préfère éviter, tu as apparemment déjà assez de problèmes comme ça. Donc je ferai deux voyages. Le premier avec toi en mode repérage. Puis je te ramènerai chez toi et je repartirai aussitôt pour un second raid, cette fois en mode attaque.
— Vous êtes vraiment sérieux avec vos histoires de coup d'État ? rembobina Gero, sans relever la tête mais sans non plus laisser passer ce passage stupéfiant à entendre de la bouche d'un membre de la GN.
— Tous les meuporgs que tu as vus chez moi tout à l'heure sont mes associés dans le putsch de ce soir. On s'est séparés en deux groupes. Le premier va prendre d'assaut le palais royal avant le lever du soleil tandis que le second - le mien - va s'infilter jusqu'au dernier sous-sol de la tour du muscle pour en faire sauter tous les secrets. Voire faire sauter la tour elle-même. On verra.
— Mais pourquoi attaquer le palais ? S'enquit Gero aux yeux encore rivés au plancher.
— Pour mettre l'un des associés dont je te parle à la tête du Gouvernement, répondit Yamcha tout en se demandant si Gero attendait que ses larmes sèchent pour alors seulement pouvoir relever la tête sans avoir à trahir son état de faiblesse en s'essuyant le visage d'un revers de main. Médor VI doit tomber avant le lever du soleil. Il n'est pas méchant mais il est faible et passe son temps à se coucher devant Red. C'est à cause de VI que les lieutenants Gouvernementaux de ton directeur ont pu faire passer par décret officiel le mythe stupide comme quoi les meuporgs mécaniques n'ont pas d'âme. Et ce n'est qu'un exemple parmi toutes les aberrations que le roi a laissées passer uniquement pour éviter le déclenchement de la 3e guerre mondiale. Sauf qu'à un moment donné il y en a marre et si Red veut la guerre eh bien il va l'avoir ! 70% de la population terrienne pense que notre monde est pourri aujourd'hui. Et si notre monde est pourri, c'est au moins à 80% de la faute de Red.
— Tu as l'intention de mettre…… un meuporg mécanique…… à la tête du Gouvernement ?
— Pour marquer symboliquement le coup de la nouvelle ère d'indépendance des meuporgs, oui. Et j'ai surtout l'intention de mettre le feu à tous les secrets cachés dans cette foutue tour. Du premier au dernier. Le Ruban Rouge a beau être aussi ventru et tentaculaire qu’il veut, il ne repose au final que sur 11 piliers bien cachés. Et qui veut faire tomber l’URR a juste à faire tomber ces 11 piliers ; du premier au dernier. Et ces 11 piliers… c'est les 11 secrets enfouis aux sous-sols de la tour du muscle. Si ces secrets tombent, le Ruban Rouge sombrera avec ; automatiquement. Il ne restera alors plus que l'Empire et le Gouvernement comme pièces noires sur l'échiquier-Monde. Et le Gouvernement tombera aujourd'hui aussi si tout se passe bien. Ne restera donc plus que l'Empire. L'idéal aurait certes été qu'il ne reste plus que des pièces blanches, mais on ne peut raisonnablement pas se faire les trois grands méchants loups le même soir. Rome ne s'est pas faite en un jour. N’empêche que l'air sur Terre deviendra déjà infiniment plus respirable avec deux des trois gros requins en moins ; pour le coup, c'est mathématique.
— …
— Tant qu'on y est, tu as avoué à Plume tout à l'heure que tu étais au courant de ce qu'il y avait au sous-sol n°9, non ? Mais tu n'as toujours pas précisé de quoi il s'agissait exactement, si je ne m'abuse.
— …
— Parle. Tu en as déjà trop dis de toute façon.
— J'en ai trop dis parce que je pensais que vous étiez des gens biens ! s'emporta Gero en durcissant le regard sans pour autant redresser la tête. Quand je vous ai raconté mon histoire, c'était pour que vous me preniez en pitié, pas pour que vous me kidnappiez pour ensuite m'utiliser comme ticket d'entrée pour la tour du muscle !
— … Je croyais qu'on s'était mis d'accord sur le fait que tu serais gentil ?
Gero se redressa subitement, détournant aussitôt le regard pour le perdre à travers la vitre bleue, agacé, frustré, vexé.
— … Hahaha, me dis pas que tu as gardé le réflexe de gonfler les joues quand tu es fâché quand même ?
Gero dégonfla les joues. Lesquelles s'empourprèrent tandis que l'héritier d'Albon regardait encore la ville défiler derrière la fenêtre, sans plus accorder d'attention à Yamcha. Du moins plus sur le plan visuel car la bouche d'Hiéronimus - elle - remit le contact en débitant machinalement la réponse à la dernière question suffisamment sensée pour ne pas être classée sans suite.
— Au sous-sol n°9, il y a une certaine télécommande niveau 99.
Gero savait d'avance l'effet qu'allait avoir cette annonce… et ne s'y trompa pas. Le silence dura 5 minutes. Hiéronimus en profita pour contempler — dans le religieux calme du recueillement — la pluie glissant abondamment sur la grande vitre bleue.
— La rumeur était donc fondée, souffla froidement le fils du désert tandis qu'un voile d'austérité s'abattait encore par couches successives sur son visage. Voilà qui est pour le moins embêtant…
— Oui et non. Ce que la rumeur ne dit pas, c'est que la télécommande fonctionne avec des piles. Deux, pour être exact. Et cette télécommande n'est pas équipée par défaut de ces deux piles, lesquelles doivent par conséquent se chercher dans la nature comme tous les autres objets spé liés aux meuporgs. De ce que je sais, Red et ses hirondelles n'ont jusqu'ici trouvé qu'une seule pile. Ils ne peuvent donc rien tenter avec cette télécommande, pour l'instant.
— Sérieusement ?! Mais c'est génial ça ! s'emporta aussitôt Yamcha en retrouvant sa bonhomie presque aussi vite qu'il l'avait perdue. C'est pas une blague hein ? Tu n'essayes pas de me faire le coup de l'ascenseur émotionnel pour te venger de moi ?
— Non, abrégea Gero, toujours sans faire grâce du moindre regard à son geôlier. Par contre tu as beau être un membre permanent et titulaire de la GN, permets-moi de douter de ta capacité à atteindre le sous-sol n°11. Je ne suis même pas sûr que tu puisses passer le sous-sol n°1. Au cas où tu ne le saurais pas : chaque étage souterrain a son gardien. Et aucun de ces gardiens ne te laissera passer.
— Si Tao Paï Paï a pu atteindre le sous-sol n°11, je pourrai le faire aussi.
— Non mais Tao Paï Paï m'a menti hein, j'en suis sûr. Je ne sais pas à quoi il joue à mentir un coup et dire la vérité un autre, mais s'il y a une chose dont je suis sûr, c'est qu'il n'a jamais mis les pieds au sous-sol n°11. Je ne crois pas une seconde qu'il ait pu traverser tous les niveaux souterrains jusqu'au dernier et en ressortir vivant. Tao Paï Paï ne passe pas les cadenas psychiques et autres protections mentales dont Wilpher a affublé toutes les portes de la tour sans exception. Je ne suis même pas sûr que Tao passe le colonel Violet ; en tout cas pas depuis qu'elle a capturé 3 meuporgs du top 150, durant sa dernière excursion au Nord du Grand-Continent. Cette même Veronica qui pas plus tard qu'il y a trois mois a aussi réalisé l'acquisition de 4 meuporgs du top 300 suite à une OPA qui a bien tourné. Je les ai déjà vus moi, tous ces meuporgs, vu que Violet est mon prof titulaire et qu'on se voit parfois - sans ambigüité hein - en dehors des salles de classe. Et crois-moi, si jusqu'ici Tao n'a pas attenté à la vie de Red… c'est parce qu'il sait très bien qu'il lui en coûtera la sienne, de vie. Parce que ce sera alors juste à qui de Wilpher ou de Violet aura la peau de l'assassin du directeur en premier.
— Pour Veronica Blanc je veux bien te laisser le bénéfice du doute. Mais tu ne me feras pas avaler que Tao perd contre Wilpher en combat régulier et singulier.
— Comme dirait l'autre… tu ne sais rien, Yamcha.
— Tss. C'est toi qui ne sais rien.
— Tu verras. Toi-même je parie ma chemise que tu ne passeras pas Wilpher si tu te frottes à la tour du muscle. En tout cas pas tout seul. D'ailleurs on peut savoir pourquoi tous tes petits copains de la GN ne sont pas à l'instant-même avec nous dans cette cabine du Cogachi ? C'est bien eux dont j'ai cru comprendre qu'ils allaient t'attendre directement à l'entrée de l'université sans passer par la case “métro” ? Pourquoi ? souffla nonchalamment Gero, en accordant un premier regard en coin à l'enfant du désert.
— Tu as mal interprété nos conversations, c'est plume et deux autres associés à moi qui nous attendent actuellement pas loin du portail d'entrée de l'URR. Les autres de la Team-Z ne seront pas de la partie. C'est long à expliquer, déroula vaguement Yamcha sans pour autant s'étendre sur le sujet qui - à peine abordé - avait néanmoins suffit à lui faire perdre un morceau du sourire qu'il arborait jusqu'ici. De toute façon tu es mal renseigné, l'ami. Veronica Blanc et le capitaine Wilpher ne me feront absolument pas obstacle pour la bonne et simple raison qu'ils ne sont pas gardiens de sous-sols. Ces deux-là protègent mordicus les niveaux supérieurs de la tour du muscle, pas les niveaux inférieurs. Je n'aurai donc pas à me soucier d'eux du moment que je gère discrètement mon infiltration souterraine. Par contre tu as raison sur un point : chaque sous-sol a son gardien, et l'état-major de Red ne se limite pas à Wilpher et Blanc. Du coup je suis tout à fait disposé à m'aligner sur ton avis quand tu dis que ça ne va pas forcément être de la tarte de passer tous les 11 gardiens avant le lever du soleil. Mais qui ne tente rien n'a rien. Et je n'oublierai pas de récupérer au passage un peu d'argent pour ton frère, dans le coffre du sous-sol n°5.
— Si tu arrives à atteindre le sous-sol n°5, siffla Gero en insistant lourdement sur le “si”, d'un air d'autant plus dédaigneux et incrédule qu'il regardait à nouveau par la fenêtre, des deux yeux, sans plus s'intéresser à ce que pouvait bien faire Yamcha.
— Ne t'inquiète pas, je vais y arriver, sourit l'enfant du désert de toutes ses dents, tout en cherchant encore à accrocher le regard de son voisin, peut-être par frustration, peut-être par jeu, peut-être pour y puiser un peu de courage et d'allant pour l'opération historique qui allait se tenter incessamment ; opération dont Hiéronimus semblait d'ailleurs ne pas mesurer toute la difficulté, quand bien même s'employait-il déjà à vomir tout son pessimisme.
— Je l'espère pour toi, ton chien et ton facteur…, répliqua simplement Gero, dont les pupilles s'attardaient paresseusement sur la partie de football que se disputait une bande de bikers, sous la pluie battant le terrain synthétique aménagé sur le toit d'un immeuble dont le métro aérien faisait à l'instant le pourtour.
Deux longues minutes filèrent ainsi, dans le silence des âmes.
Silence bientôt brisé par un certain étudiant de l'URR.
— C'était quoi tous ces corbeaux chez toi ? souffla Hiéronimus sans détacher son regard de la vitre.
— …… Hein ?
— Les corbeaux. La malédiction des plumes noires.
— Pardon ?
— Pourquoi tu fais comme si tu ne comprenais pas ? Ça sert à quoi ? J'ai tout vu.
— Vu quoi ?
— Les putains de corbeaux dans ton salon ! s'agaça Gero en se faisant violence pour garder les yeux rivés sur la ville.
— Parce qu'il y avait des corbeaux dans mon salon ?
— ……… À quoi tu joues là exactement ?
— Je te retourne la question.
— …… Bon, j'ai compris. Tu ne parleras pas. Laisse tomber.
— …
— Tu l'as eu à combien ?
— 299,90 zenis. Je ne t'ai pas trop fait attendre ?
— J'ai profité de la clim du magasin d'en face pendant ton absence. Il te va bien.
— Haha, merci, l'ami. Je ne suis pas très costards, mais si ça peut me permettre de gratter quelques points de crédibilité en plus…
— On nous suit…
— Mais non.
— Ce n'était pas une question. On nous suit.
— Arrête de paniquer, tout va bien se passer. Continue de marcher.
— Je n'aime pas ce quartier. Il y'a trop de monde. Et il fait trop chaud.
— C'est à cause des mini-restaurants que tu voies partout. Ça fait monter la chaleur.
— Et puis il y a trop d'animaux et de meuporgs errants. Pour pas assez de gendarmes. J'aime pas ça.
— C'est l'odeur de la nourriture qui les attire dans ce quartier. Et pour les gendarmes, au pire, je suis là.
— Cette odeur de marmelade est insupportable, ronchonna l'étudiant bien parti pour critiquer jusqu'à la largeur du trottoir.
— Spécialité du quartier.
— Et puis elle ne dort jamais cette ville ou quoi ? Il est 5 heures du matin…
— Paddington Bjørn ou “la ville qui ne dort jamais”. Ça sonne bien, jolie trouvaille Gero !
— …
— Ou pas…
— Je veux rentrer chez moi.
— Je te ramènerai chez toi dès qu'on en aura fini avec la phase “repérage”. Marche. Regarde là-bas, droit devant, derrière le bosquet de sapins au Nord - tu la vois ? - c'est la tour du muscle, on est bientôt arrivés.
— On nous suit…
— Avance. Regarde devant toi et prépare-toi à virer à gauche, on va bientôt s'engager dans une ruelle.
— La voiture que vous avez louée est garée dans cette ruelle ?
— Oui. Plume et mes deux associés nous y attendent.
— … Si tu as prévu que Plume te fasse changer d'apparence avant d'entrer dans le campus alors pourquoi t'être embêté à acheter un costume ? Plume ne pouvait pas s'en charger pour toi ?
— Ce Plume-là est niveau 2. Il n'a pas encore la compétence de modifier les vêtements outre ceux répondant à la catégorie “une pièce”. Or, il ne t'aura pas échappé que je porte un costume trois pièces.
— …
— …
— On a l'air de deux loups blancs en pleine jungle urbaine…
— Si mon costume de garde du corps VIP te plaît tant que ça, je te l'offrirai quand on en aura fini ici.
— Quand on en aura fini ici ton costume tout blanc sera rouge sang et bon pour la poubelle.
— Mais non… mais non.
— C'est qui les deux associés dont tu n'arrêtes pas de parler ? Encore des meuporgs ?
— C'est ça. L'un des deux : tu l'as vu tantôt à la baraque. L'autre nous vient quant à lui tout droit des étoiles.
Gero s'arrêta net de marcher et se planta comme un arbre sur le pavage étalé sous les mocassins dont Yamcha lui avait fait cadeau.
— L'Empire ? Qu'est-ce que c'est que cette histoire encore ? Tu ne m'avais pas parlé de ça…
Yamcha s'arrêta à son tour pour ensuite se tourner placidement en direction de l'homme-arbre.
— Tu ne m'as pas posé la question. Sauf erreur.
— Eh bien je te la pose maintenant.
— L'Empire appuie la logistique de la prise de la tour du muscle. D'où le fait qu'il nous ait entre autres “loué” l'un de ses meilleurs meuporgs en la personne de l'associé en question. Guldo. Un meuporg organique dont tu as probablement déjà entendu parler, puisque les meuporgs ça te connait apparemment.
— Et ils sont au courant de la présence de Guldo… tous tes autres camarades meuporgs ? Ton pote le grand chat humanoïde ne m'a pas donné l'impression de porter l'Empire dans son cœur.
— Non, ils ne sont pas au courant. Mais faut être réaliste, si on veut mettre toutes les chances de notre côté sur cette opération, il va bien falloir faire un peu de “real politique”. Les autres n'auraient pas accepté… mais tous ceux-là sont partis prendre d'assaut le palais royal, donc ils ne sauront normalement rien de la participation de l'Empire à la chute du Ruban Rouge. Pas plus que l'Empire n'est lui-même au courant du fait que Médor VI va tomber ce soir. Aucune de ces lignes d’information ne se croisera, tout est réglé comme du papier à musique ; j'y ai passé des jours de réflexion.
— Et depuis quand l'Empire est-il passé en mode conquistador ? Le général Danmarine m'a plutôt donné l'impression de vouloir désamorcer les embryons de guerre pour creuser - au contraire - le terrain de la diplomatie. Et là, si votre vendetta tourne au vinaigre et que l'URR découvre l'implication de l'Empire, on prend tous un ticket simple pour la World War 3.
— Non. Si l'Empire a fait détacher Guldo ce n'est pas pour rien. Ce meuporg ne sera pas en première ligne avec moi. C'est un spécialiste des fonctions support. Tout le long de la prise de la tour du muscle, il opérera à distance, depuis la voiture. Donc même si l'opération tourne au vinaigre comme tu dis, l'URR n'aura normalement aucune chance de monter un dossier à charge contre les Impériaux.
Gero resta muet comme une tombe — un bon moment — puis embraya sans préavis et reprit sa marche silencieuse, passant du point mort à la première vitesse. Le loup solitaire en costume blanc emboîta aussitôt le pas de l'étudiant, tout en s'évertuant désespérément à pousser ce dernier — par l'exemple — à passer la deuxième.
— C'est un Guldo niveau combien ?
— Vous n'apprenez pas ça en cours d'histoire dans ta fac ? C'est pas comme si les Guldo ça courrait les rues…
— Un meuporg peut évoluer plus vite qu'un livre d'histoire.
— Niveau 2. Sur 4.
Gero ne répondit qu'une minute plus tard, le temps de faire les calculs.
— Je ne vois pas ce qu'un Guldo niveau 2 pourrait apporter comme plus-value durant ton infiltration, puisqu'au niveau 2 sa capacité de gel temporel n'est pas encore modulable dans l'espace. S'il arrête le temps il l'arrêtera pour tout le monde à l'intérieur de la tour. Tes adversaires seront figés… mais toi aussi. Donc c'est pas avec ça que tu pourras battre les gardiens.
— Nos corps seront figés… mais pas nos esprits.
— … Tu sais lancer des attaques mentales à la Wilpher ?
— Pas vraiment. Le but n'est pas là. Tu sais, parmi les 11 gardiens il y aura certainement des meuporgs. Et tu es bien placé pour savoir que le plus difficile pour battre un meuporg c'est de réfléchir à une manière astucieuse de contrer ses capacités spéciales ou de les retourner contre lui.
— M'en parle pas. J'ai jamais compris pourquoi durant les tournois catégorie “tour par tour” le règlement ne laisse généralement à chaque dresseur qu'une minute pour réfléchir au coup qu'il va jouer. J'ai toujours milité pour un délai de trois minutes au minimum. Voire pour l'adoption d'un système de gestion du temps comme on en voit aux échecs.
— Ouais, voilà. Tu comprendras donc l'intérêt pour moi d'avoir tout le temps de réfléchir à la meilleure manière de battre les meuporgs de l'URR une fois que je les aurai en face de moi. D'où l'utilité de Guldo.
— Tu laisses aussi l'occasion à tes adversaires de réfléchir.
— Oui. C'est une manière de faire glisser le combat sur le terrain de la réflexion. De toute façon les gardiens - qu'il s'agisse de meuporgs ou pas - seront plus occupés à se demander pourquoi le “temps” s'est arrêté qu'à chercher à contrecarrer mes plans.
— Ça se tient.
— Hm.
— Reste que s'associer à l'Empire ça fait très “flic ripoux” de ta part. D'aucuns appelleraient ça un pacte avec le diable. J'imagine d'ailleurs que c'est pour cette raison-là que les autres de la Team-Z n'ont pas voulu te soutenir dans ce coup d'État.
— La Team-Z ? C'est quoi ça ; ça se mange ?
— … Pourquoi cette réaction épidermique ?
— …
— En fait c'est vrai que toi, contrairement à Goku, Piccolo & co, on t'a pas vu à la cérémonie d'ouverture de la coupe du monde. Tenshinhan non plus d'ailleurs… ; c'est moi où vous traversez une crise interne dans votre petite bande de super héros ?
— Je ne sais pas.
— …
— Et si tu me vois comme un flic ripoux grand bien te fasse. Moi j'arrive encore à me regarder dans la glace.
— Quand même… l'Empire. Il y a mieux comme fréquentation. Moi je m'en fous comme de ma première tétine ; mais voilà.
— L'Empire n'a plus d'Empire que le nom. L'ennemi public n°1 c'est Red. Et le faux-ami c'est Médor VI. Fin de l'histoire.
— Ouais, en fait tu vois moi je m'en fous un peu. Tout ce qui m'intéresse là tout de suite c'est que mon frère ne soit pas débranché. Le reste…
— Certes, certes. En attendant : Terminus ! On y est. Après toi, sourit l'enfant du désert en indiquant du doigt l'allée à sa gauche.
Gero, d'abord interdit, suivit in fine l'invitation de Yamcha et s'engagea dans la sombre ruelle ainsi désignée. En voyant Plume faire les cent pas autour de la Merko 757 noire, le fils d'Arthyus Albon eut de suite l'intuition que quelque chose clochait. Intuition qui se fit certitude lorsqu'Hiéronimus vit Yamcha lui passer devant en trombe et se ruer vers le Coupé 4-portes pour — sitôt arrivé — jeter un regard paniqué à travers la première vitre venue. Lequel regard paniqué se mua en regard horrifié dès l'instant où l'enfant du désert constata l'absence de Guldo, en lieu et place duquel se tenait une grande motte de plumes noires.
Hiéronimus Gero — depuis sa position excentrée — hasarda empressement un premier regard à travers la lunette arrière de la voiture ; il aperçut aussitôt les plumes noires aux reflets rouge capucine. La perplexité de l'étudiant atteignit alors des sommets record. Nul besoin d'avoir 160 points de QI pour comprendre — à son air totalement paumé — que l'enfant du désert n'avait apparemment et finalement rien à voir avec la malédiction des plumes noires. Nul besoin pour Hiéronimus de consulter les esprits-savants via ouija pour comprendre que cette malédiction pouvait étonnamment toucher les meuporgs eux-mêmes ; cas de figure dont le camarade de chambre d'Aaron Wheelo n'avait pourtant jamais entendu parler jusqu'ici. Nul besoin d'avoir un triple doctorat en sciences politiques pour comprendre que la disparition de Guldo valait incident diplomatique majeur. Nul besoin d'être un grand ponte des modélisations stochastiques pour deviner que la probabilité que Guldo ait été visé au hasard flirtait avec les 0%.
Et enfin, nul besoin de savoir ce qu'était un point d'interrogation pour se poser la question :
“Qui est le prochain ?”
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Paddington Bjørn
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