Mes aïeux, c'est quoi cette couche de poussière...
Axacanon, Heika reine de cœur,
Come stai ?
Au fait…@
Heika, merci beaucoup pour les compliments et toutes mes excuses pour les pierres
Bon allez, une absence de plus d'un mois n'excuse pas un retard d'une minute.
Je ne m'attarde pas d'avantage et m'en vais balancer le chapitre 18
Chapitre qui une fois n'est pas coutume sera un résumé foireux global :p
Et juste après le 18, pour ceux qui ont encore la foi, y'a le 19 qui traîne par là ^^
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Cette histoire commence par une question.Qu'est-ce qu'un meuporg ?
Vous avez 3 heures.
Mais en vérité, 3 heures n'y suffiraient pas.
5 non plus… Car voilà un bien vaste sujet.
Et ce sujet, certains auront fait l'erreur de l'introduire à grand renfort de prologues nébuleux et laborieux.
Mais nous ne sommes pas aussi peu avisés que ces gougnafiers-là, n'est-ce pas ?
D'ailleurs, pour répondre à la question posée, nous nous contenterons de rappeler que les meuporgs sont des créatures fantastiques, possédant quantité de pouvoirs magiques non moins surréels. Encore que la magie est une science comme une autre, pour
ceux qui savent. Toujours est-il qu'un meuporg, eh bien ça ressemble éventuellement à ceci :
Walla Jeusaipah Skuhjveu niveau 2 Ou encore à ça :
YouDare Assumemaïgendeur Beetch niveau 1 Et parfois même à ça :
Dabster RayBou niveau 7 Ha… ha… Mais du coup, qui a créé les meuporgs ? D'où viennent-ils ? Et genre depuis quand ?Ils sont apparus de nulle part, en janvier de l'an 555.
Quant à ta première question… Bien averti qui saura y répondre.
Il se dit néanmoins que les meuporgs auraient été conçus par l'énigmatique
Grand-Horloger.
Euh… attends… meuporgs… Grand-Horloger… t'es sûr qu'on est bien dans Dragon Ball là ?L'histoire - du moins le premier arc - se déroule effectivement sur la planète Terre de l'univers DB.
Une terre revisitée. Au cœur d'un système solaire revisité, donc grouillant de vie. Prends cette histoire comme une autre timeline, même si c'est pas vraiment ça.
Hm…
Et à quelle époque exactement se déroule cette histoire, je te prie ? '_'Tu n'as pas besoin d'en savoir autant jeune hyacinthe :3
Ah…
Bon et sinon, on a tous compris que le Grand-Horloger était le big boss de fin, alors c'est qui les boss intermédiaires ?Le Big Boss de fin ? Mais…
*tousse*… mais non, mais bien sûr que non! Allons… Non. Mais quand même… suis-je si prévisible que ça ? Non, c'est pas du tout ce que j'avais prévu de faire voyons.
…Sinon, pour répondre à ta question sur les forces en présence sur Terre (c'était pas ça ta question ? Oops
)
Si on boute le GH hors de l'équation, alors les poids lourds restants sont :
L'université du Ruban Rouge. Le Gouvernement Mondial L'Empire Les trois se mettent sur laggle pour le contrôle de la Terre je parie…Bah en fait… Ils aimeraient bien. Le problème — du moins le principal — c'est qu'aucun des trois n'est certain de gagner la guerre si guerre il y a. Alors ça avance un peu à reculons. Ça hésite à y aller franco.
Ben… quand je regarde tes images - là comme ça - l'Empire m'a l'air d'avoir la plus grosse.
(Et sinon depuis quand une université fait dans le militarisme ??)Oui, mais tu sais, par les temps qui courent, la “plus grosse” ne se mesure plus à la taille du vaisseau-mère ou des canons, mais à l'armée de meuporgs — et au meupo-matériel — que possède chaque faction. Et au niveau du matos justement, les trois factions sus-citées possèdent chacune de quoi faire pâlir les deux autres. Du moins… prétendent posséder. Et c'est précisément là que ça se complique.
Prétendent posséder quoi exactement ?- Une télécommande capable de désactiver en bloc tous les meuporgs du monde.
- Une cuve permettant de cloner n'importe quel meuporg donné.
- Un meuporg tout droit issu du Top 7 mondial.
Ah ouais… Du coup ça en fait de la dissuasion en classe affaire…Et encore, heureusement que le Ruban Rouge n'a en sa possession qu'une seule pile sur deux, selon Gero. Du coup, l'URR ne peut pas encore utiliser la sacro-sainte télécommande niveau 99. Ajoute à ça la Z-team (ici nommée garde nationale) et Tao Feï Meï (père de Tao Paï Paï) qui bossent pour le roi Médor VI — et donc pour le Gouvernement — qui lui-même se fait dessus devant le général Red et Lord Jaguar (beau-frère de Red) qui eux-mêmes se font dessus par rapport à un certain Yamcha qui semble être dans les petits papiers du colonel Kiwi, a.k.a le n°2 de l'Empire, voire bientôt numéro uno…
Oulah… trop d'infos d'un coup-là… je sais plus qui est avec qui ou qui fait quoi…
Attends… tu vas me dire que c'est le but, c'est ça ? BULLSHIT ! J'appelle ça un argument d'autoritay moi monsieur !La loi c'est moi '—'
Ok… Et c'est là qu'en fait, dans ce Clash Triangulaire incompréhensible, t'as un quatrième élément de l'équation que personne n'a vu venir et qui va débloquer la situation en débarquant au dernier moment en mode boom bitch pour rafler toute la mise au nez et à la barbe de tout le monde c'est ça ? Je te vois venir à 100 kil mon gars. D'ailleurs je suis sûr que t'auras un chapitre intitulé “Move Bitch”… vazyyyy way comment je t'ai cramé…Eh bien… pour le coup, s'pas faux.
Y'aura effectivement du Parvenu des Familles.
Aha ! Bon… du coup, c'est qui ? Le GH ?Hmmm... :p
Attends attends… muahaha!… tu as failli m'avoir!… j'avais presque oublié cette histoire de fauteuil d'Empereur vide, au tout premier chapitre. Le fauteuil vide dans lequel Danmarine refusait de s'asseoir ! C'était donc ça la solution du problème… depuis le début ! Le quatrième élément de l'équation… c'est l'Empereur aux abonnés absents ! C'est lui le Parvenu qui va débarquer le jour J en mode : Tu paries donc sur l'Empereur ?
Ok ! Perso à ta place je parierai plus sur Wheelo…
Tu sais, le jeune Lord tout blond là…
Euuh… Celui-là ?Non pas celui-là omg !
Je te parle de l'étudiant du Ruban Rouge. Celui qui a reçu l'invitation de Tao Paï Paï.
Ah oui… quand l'autoproclamé meuporg immortel a dit un truc du genre “Peu importe ton talent. Le mien suffira.” C'est cela-même. Wheelo avait rendez-vous avec l'histoire, tout adolescent soit-il.
Ce qui d'ailleurs ne l'a pas empêché de provoquer
l'assemblée plénière avec sa toute dernière phrase. Le pire c'est que personne dans l'assemblée n'y a cru, alors qu'il était parfaitement sérieux quand il disait vouloir tous les buter quand il serait plus grand…
Haha, oui, c'était chelou ce passage-là.Ah… Y'avait un piège. Il a jamais dit vouloir tous les buter.
Tu as pas lu le chapitre… je suis déception de toi…
... !
Je…
J'avoue. Jépahlu.
D'ailleurs c'est moi qui ai voté pour la dernière option de ton sondage
Tu remarqueras cela dit que même sans avoir rien lu, j'ai quand même réussi à tenir notre conversation durant 6mn, oklm. Sinon, ok, si tu me dis de mettre une pièce sur Wheelo, c'est que ce sera pas lui. L’enfumage ça marche pas sur moi espèce de Hmar.Oh…
Du coup tu miserais sur qui ?
Bah je sais pas.
Avec tout ce qu'on a dit jusqu'ici, on a finalement résumé que le premier chapitre de Calfirũ. Donc je connais pas encore tous les personnages susceptibles d'être le quatrième élément de l'équation. Faudrait que tu me résumes tous les autres chapitres. À commencer par le 2.Ça roule ! Ben déjà le deuxième chapitre je te le résume en une seule image :
Attends, attends… depuis quand Kochin déteste Gero ? Ils étaient pas genre censés être super potes de bahut ?Si, disons que c'est un mini-spoil :p
Waaah, j'en perds mon verlan, comment c'est devenu trop commercial Calfiroulesurl'or...
Alors comme ça tu fais ta Nabila qui laisse échapper un bout de miche en mode “oops j'ai pas fait exprès ”
Allez, allez rattrape-toi-là ! *fout une claque bien humiliante sur la nuque d'omurah*
Vas-y, résume-nous les autres chapitres un peu. Mais en version très abrégée quoi. J'ai une vie m'vois-tu.Hm hm… (non je ne suis pas en plein coït) Allons-y pour la version très abrégée du coup
—————————————————————————————————
Bon, les 15 autres chapitres parus, résumés en version très très courte, ça donne probablement ça :
•
Gero cherche la merde et se retrouve pris dans une course-poursuite mafieuse, au volant d'une voiture de la famille Flip-Flap, alors que tout ce qu'il a jamais conduit dans sa vie c'est au mieux une auto-tamponneuse…
•
Yamcha lance l'opération Auto-PLS (le contraire eut été OOC) en sauvant les fesses de Gero, sans savoir qu'en faisant ça, il commettait la plus grosse erreur de sa vie, car tout chat qui traîne une seule journée avec Gero perd 6 vie sur les 7 qu'il avait au départ… it is known.
•
Tao Paï Paï est en mode JPP de vous. Il est convaincu d'être un meuporg, et le crie sur tous les toits, mais
personne ne veut le croire.Et pourtant c'est pas faute d'avoir montré toutes les évidences possibles en pointant du doigt l'écran cathodique de la vérité…
Finalement, l'assassin frustré de n'être cru de personne mène l'enquête façon Mona le Vampire, en quête de preuves solides cmb de son statut de meuporg. Et à force de fourrer son nez là où il ne faut pas, Tao fini par buter sur bien plus que ce qu'il cherchait au départ. Il trouve non seulement les preuves qu'il cherchait, mais réalise aussi que tout ça fait partie d'un complot encore plus large, encore plus gravissime, et surtout imminent. Paï Paï creuse encore, jusqu'à trouver le nom de la personne à la tête de cette cabale méphistophélique. Et Tao n'en croit pas ses yeux…
•
Gero cherche encore la merde, et parle mal au téléphone. Trop mal au goût de Kiwi…
•
Yamcha finit en PLS sur une civière pour avoir tenté d'infiltrer la tour du muscle, car il voulait savoir ce qui s'y cachait.
• Wheelo quitte le stade Olympique
like a boss, avec la coupe du monde en poche,
+ 3 milliards de zenis sonnants et trébuchants.
Médias et populaces tentent d'obtenir ne serait-ce qu'un cliché d'un quart de cil d'Aaron, malgré les vitres fumées. En vain.
•
5 Impériaux d'Or prennent Gero en grippe.
Khayūr Ibn Dragan, Lomee Rogdzee, Tao Zvei Bong, Dieu Nightgoldstorm & Needira Stark.
Et à ce niveau-là, on ne peut même plus parler de la crème de la crème Impériale...
Il serait plus juste de parler de la pointe extrême d'une tranche de pastèque made in août-septembre :
•
Tao est toujours en mode JPP de vous. Contrairement à Yamcha, il a parfaitement réussi à ressortir de la tour du muscle en un seul morceau, donc en état de révéler au monde ce qu'il aura vu dans le bâtiment. Mais son budget
pastilles pour la gorge eut tôt fait d'exploser tant il se flingua les cordes vocales à tenter de jouer les lanceurs d'alerte, en vain. À croire que Red eut fait tomber un voile sur les cerveaux de tout le monde, les empêchant de comprendre ce que Tao voulait leur dire. Ce dernier commence à faire dans l'hyperventilation, sachant qu'il n'a plus qu'une poignée de jours pour convaincre le monde avant que le projet Tsunami ne soit sur les rails…
•
Gero cherche encore et toujours la merde, et se retrouve en apnée au plus profond des abysses, encerclé par la crème des soldats Impériaux, ainsi que par ce qui se fait de plus dangereux et cauchemardesque en matière de créatures abyssales…
•
Yamcha est ramassé dans une poubelle de l'URR et finit en PLS isométrique sur une chaise, dans une salle de torture, entouré de Tagoma et du ventripotent Dodoria, qui lui rappellent gentiment l'heure qu'il est.
•
Tao hallucine toujours. Le niveau de JPP est critique. Paï Paï est même à
ça d'effacer sa fic. Et de se faire appeler Marguerite. Il tente le tout pour le tout et se rend devant la Grand-Cour de Justice de Lomekatt, pour faire entendre son affaire à des gens qui s'avèrent tous tenus, par la loi, d'écouter son plaidoyer jusqu'au bout, quand bien même n'y accordent-ils aucun crédit au départ.
D'ailleurs quel crédit, quelle confiance, accorde-t-on à un assassin notoire, un homme sans foi ni loi, qui se présente devant un tribunal ?Pourtant, Paï Paï ne lâche pas l'affaire, et débite ses preuves avec un acharnement honorable.
L'acharnement fut d'ailleurs si honorable que les juges finirent par s'intéresser à lui. Ils retirèrent de leurs oreilles les écouteurs de leurs Walkmans, puis réécoutèrent toute l'histoire religieusement. Au bout du plaidoyer, les juges semblèrent dérangés. Le récit était intéressant à leurs yeux, mais l'histoire leur semblait manquer de quelque chose. Alors les juges balancèrent un
“c'est bien tout ça mais…”…Tao Paï Paï se dirigea vers la sortie du tribunal… rentra chez lui…
Et alors qu'il allait définitivement
drop the mic de la vie, Tao reçut une notification sur son téléphone. Un nouveau message. Quelqu'un venait de lui envoyer un contrat pour une offre d'assassinat. Et la personne à assassiner n'était autre que Dodoria Van Goth. Celui qui avait proposé le contrat étant Yamcha. Tao demanda des explications. On lui répondit que Yamcha avait des informations classées Secret Défense dans la tête. Des informations qui pourraient faire pencher le cours de la bataille finale à venir — dans deux jours — entre L'Empire et la Terre. Ni ces informations ni Yamcha ne doivent tomber entre les mains crochues de l'Empire. Yamcha compte donc sur Tao pour refroidir Dodoria d'ici 40 minutes au plus tard, faute de quoi tout est foutu. Mais en réalité, Yamcha comptait surtout sur Tao pour le tuer lui-même. Paï Paï ne comprends pas pourquoi l'enfant du désert croit qu'il va le tuer. Yamcha répond que Tao Paï Paï bosse pour Red, et comme Red veut la peau de Yamcha pour avoir fourré son nez dans la muscle tower… #logic
Tao demande à Yamcha pourquoi ce dernier croit qu'il bosse pour Red. Yamcha répond que si ce n'était pas le cas, alors Tao aurait déjà fait savoir au monde entier ce qu'il avait vu dans la tour du muscle…
…#JeSuisTao — Allô ? … Allô ?! Tao t'es encore là ? Putain raccroche pas merde, il en va de la survie de l'humanité ! Tu dois à tout prix me tuer d'ici 40 minutes au plus tard sinon on est tous foutus !
— …
— Tao !
— Donc… Tu veux que je te tue… c'est ça ?
— …… Euh… c'est quoi cette voix de mec désenchanté ?
— Tu veux que je te tue ou pas ? J'ai besoin de… passer mes nerfs.
— Ouais, ouais vas-y ! Viens passer tes nerfs sur moi, je t'attends !
— Tu me payes pour que je te bute ? C'est quoi l'arnaque ?
— Y'en a pas ! Tu pourras même te faire Dodoria en bonus ! Il dort comme une masse actuellement… c'est un frag gratuit pour toi !
— Tu promets de ne pas changer d'avis et de ne pas te défendre quand je serai sur le point de te raccourcir la tête au niveau du cou ? Ne sous-estime pas la puissance de l'instinct de survie gamin…
— Si j'avais un instinct de survie je me serai assuré que le Saïbaman bougeait plus. Allez ramène tes fesses!• Et pendant ce temps-là,
Nappa demande à Végéta quand c'est qu'ils vont enfin débarquer dans le scénario…• Et pendant le temps de ce temps-là,
Gero cherche toujours la merde, tandis Wheelo de son côté
achète un bouton rouge à 3 milliards de zenis (ce qui correspond à l'argent de la récompense du tournoi, pour ceux qui auraient paumé l'info). À quoi sert ce bouton rouge ? Quand ses effets se feront-ils sentir ? Dans 1 jour ? Dans 2 semaines ? Dans 1 mois ? Dans une heure ? Vous le saurez en lisant la suite de
Calfitruc ! FIN DU RÉSUMÉ.
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Résumé Foireux
19
Petit-déj'
Paddington Bjørn, 4e arrondissement, Grand-boulevard Tokuchi Tōa.
Salon de thé Avec ou sans Glaçons, terrasse XIII, quatorzième étage, Gratte-ciel des anémones.
— T’as des tics bizarres tu sais…, remarqua l’enfant du désert.
— Comme ? demanda Hiéronimus.
— Tu remues ta cuillère dans ton cappuccino, mais tu ne touches jamais les bords de la tasse.
— C’est pas un tic ça.
— Haha, si, c’en est un. … Enfin, je crois.
— Sinon ça t’arrive de te tenir correctement à table ? Tu me fous la honte devant tout le monde.
— Je m’ennuie en fait. Ils mettent trop de temps à emmener mon bacon aux œufs !
— Œufs au bacon.
— C’est pareil, l’ami. Qu’ils se dépêchent juste.
Sinon je vais pas tarder à me coucher sur la table et à te faire encore plus honte, du coup.
— Tu es si pressé que ça d’aller te faire crever au front à 11 heures tapantes ?
— Tu n’as même pas idée.
— Ok…
— Bref, contre-attaqua aussitôt l’enfant du désert, appliquant ainsi la règle d’or du shifumi rhétorique : “si tu le dis.” se fait battre par “ok…” qui se fait battre par “ok.” qui se fait battre par “bref”.
— …
Attaque silence, de type indifférent. Échec et mat du loup blanc.
— Trouve-moi un truc à faire gamin…
Gero prit le temps de boucler sa gorgée en cours.
Puis l'étudiant retira une molbara-menthe de la poche de sa chemise plus si blanche que ça.
— Si tu ne trouves rien d'intéressant à faire pour t'occuper… alors regarde le paysage, répondit le fils d’Albon. Après tout, si on s’est pris une table en plein balcon privé, c’est pour la vue, pas pour le plaisir de gaspiller tes zenis. À moins que tu ne sois aujourd'hui en mode “lendemain de paye”. Ce qui m’étonnerait, vu qu’on est le 26 du mois.
— Et encore, on n’est déjà plus le 26, se prit à rire l'ex-bandit.
D'ailleurs tu vois, ça, c’était un rire jaune, ajouta l'éternel célibataire, en souriant.
— Le sourire est la dégénérescence naturelle du rire authentique.
J'en déduis que tu n'as pas si mal que ça au porte-monnaie.
— Ou que je n'ai aucun instinct de survie, rit Yamcha, de plus belle. Quoi que…, Tao Paï Paï ne serait pas très d'accord avec cette affirmation-là, réalisa Wolfgang, sur un air plus gêné, tandis qu'il dissimulait inconsciemment, sous la table, ses mains tachées de sang désormais séché.
— …
— … Quoi ?
Pourquoi tu me regardes comme ça ?
J'ai un truc sur le visage ?
Gero n'avait pas l'intention de répondre. Yamcha savait pertinemment pourquoi il se faisait dévisager de la sorte. Aussi l'étudiant se contenta-t-il de regarder ailleurs. Hiéronimus reporta son attention au niveau des canettes de bière qui s'accumulaient sur la table. Des canettes vides.
Vidées par l'enfant du désert.
“Tu n'es pas dans ton état normal. Écoute, l'alcool ne fera pas disparaître tes 1001 problèmes comme par magie.” aurait dû dire l'adolescent, à cet instant précis. S'il avait été un bon ami. Il pensa à le faire. Mais se ravisa, devinant la réponse qu'on lui ferait. Une réponse de bourré agressif. C'était évident, Yamcha n'attendait que ça, il ne demandait qu'à péter les plombs, mais il lui fallait une excuse pour ce faire. Et Hiéronimus n'avait aucune envie de servir d'excuse, fût-ce pour dire une vérité qui blesse. On se dit la vérité entre amis. Gero n'avait pas d'amis, en dehors du café qu'il portait à ses lèvres.
— Ne t’inquiète pas. 26 ou 27, c’est pas ça qui va m’empêcher de commander tout ce qu’il me faut pour nourrir le régiment qui m'attend à la maison, esquiva finalement l'étudiant fauché comme les blés, sur son air flegmatique habituel.
— Mais j’espère bien ! Vas-y, prend tout ce que tu veux. Ne t’occupe pas du prix, sourit le fringant révolutionnaire, en fermant généreusement les yeux, au propre comme au figuré.
— Par contre, je m’attendais à avoir une vue sur les passants et le trafic urbain, depuis les balcons de cet immeuble. Au lieu de quoi : du sable, des bosquets, de la brume, et encore du sable…
— Tu oublies l'arbre à senzu.
— Oui mais lui, il est tellement grand qu'on le voit où qu'on soit dans le comté.
Et au final, on le voit tellement qu'on ne le voit plus.
— Monsieur est poète.
— Non. J'assume déjà plus. Je suis prêt à parier que quelqu'un quelque part a déjà dit une connerie dans le genre. Et finalement, j'aime pas spécialement l'idée de lécher le vomi froid des autres.
— Haha, je pense aussi que ça a déjà été dit. Sinon, singulier, n’est-il pas ?
— La taille de l'arbre ?
— Non, la vue sur le désert. Alors qu’on nageait en plein centre-ville y’a même pas 5 minutes.
— C’est plutôt violent comme transition, oui.
— Avant d'être violent, c’est surtout le concept-même de ce boulevard touristique. L'avant des bâtiments donne sur le centre-ville tandis que l'arrière donne sur un tableau peint à la main par Dame Nature : le désert d'Ouroboros. Et de cette dichotomie est censé jaillir un contraste sensoriel d’autant plus prodigieux qu'il initie les clients à la méditation passive. D'ailleurs tous ceux qui viennent régulièrement casser la croute ici méditent sur le Yin et le Yang plus ou moins inconsciemment. Le concepteur de cette avenue était bouddhiste, tu sais. Tokuchi Tōa. Un moine visionnaire.
— Je croyais que c'était un joueur de baseball ?
— Aussi.
— Par ailleurs, tu parles trop bien pour ne pas être un habitué du coin…
— Haha, je viens ici quasiment tous les jours. Non, ce qui est vraiment étonnant, c’est que toi tu ne connaisses pas mieux le quartier, alors que c’est ton secteur ça. Ton université est à trois pas d’ici…
— Les virées en ville ça ne m’a jamais trop parlé. Enfin bref. Puisqu'il t’inspire à ce point, retourne-t-en mater le paysage, hein. Ou le parechoc de la serveuse, si tu préfères cette vue-là. Mais oublie-moi. Juste deux minutes. J’aimerais, si possible, terminer mon café tranquille.
— D'accord mais, tu n’as pas précisé quel parechoc, sourit Yamcha, sans une once de vice dans le regard, paradoxalement.
— Dit celui qui n’a même pas su encaisser une bise innocente de la part d’une animatrice télé, la semaine dernière.
— Moi au moins, je me suis pas fait choper en flagrant délit de reluquage sur la serveuse.
— … Qui s'est fait gauler ?
— Bah toi.
— … Par qui ?
— La serveuse elle-même, tiens.
— Laquelle ?
— La brune. Celle à la peau bleue et à la coupe garçonne.
T’as pas vu quand elle s’est décidée à cacher son “séant” avec le plateau de table qu’elle avait dans les mains ?
— Rien à voir avec moi, ça. À moins qu’elle ait des yeux dans le dos.
— Pas des yeux dans le dos, juste le septième sens des serveuses de bar.
— …
Encore une attaque silence signée Gero.
Yamcha ne fit pas repartir de suite les moteurs de la conversation. Loup blanc était occupé à escorter du regard le garçon de café qui — s’extrayant à l’instant des cuisines ; après un détour de par le bar — semblait se diriger vers le balcon privé du révolutionnaire et de l'étudiant. Ce même garçon de café qui s'en venait avec, dans les bras, ce qui avait tout l’air d’une assiette tapissée d’œufs garnis de charcuterie. Le serveur slaloma entre les distributeurs automatiques de boisson, alcoolisées ou pas. Puis termina sa course au pied de leur table, napée d'une belle et blanche toile cirée.
— Pour vous, monsieur.
— …… Tu rigoles ?
— Pardon, monsieur ?
— C’est quoi cette portion de lilliputien, Romuald ? À ce compte-là, autant manger directement le billet qui a servi à acheter ce truc. Ça m'aurait d’avantage rempli le ventre. En plus de me faire gagner tout le temps que vous m’avez fait perdre en attente pour rien…
— Fais pas chier Yamcha, il est même pas 10 heures du matin que j’ai déjà 99 problèmes. Tu ne seras pas le centième, chuchota discrètement le serveur, en imprimant sur son visage un sourire qui n’avait de sourire que les apparences, pour ensuite tourner les talons et prendre congé, sous le regard interdit de Gero.
— Je rêve ou… ce gars t’a reconnu malgré ta métamorphose physique ? Tu es pas censé être sous couverture ?
— C’est à cause de ma posture corporelle. Et de la marque des bières sur la table. Puis Romuald me connait assez bien, depuis le temps que je traîne ici, sourit Yamcha, qui entama goulûment son repas après une première gorgée d’eau.
— C’était mon verre ça…
— Du coup… tu as remarqué ?
— Que tu viens de me taxer mon verre d’eau ? Oui, ça ne m’a pas échappé.
— Non, je parle des gens dans le café. Tout le monde nous regarde.
— Et ça t'étonne ? Y'a une voiture militaire complétement défoncée garée au pied du café, sur le sable. Et nous deux on n'est pas tellement dans un meilleur état que la Rouxmobile. Regarde-toi.
— La Rouxmobile ? C'est donc comme ça que s'appelle ta voiture ? souffla Yamcha, qui attarda son regard sur la carcasse blindée gisant à même le sable blond du désert, à quelques pas seulement de leur balcon. Il y a de la fumée qui continue d'en sortir. Tu penses qu'elle peut encore démarrer ?
Tu sais… Elle pourrait bien dicter le tempo de la guerre mondiale qui frappe à nos portes…
— Si toi tu peux démarrer, alors la voiture le pourra probablement aussi, ironisa Gero.
— Ça va hein. Mon état physique n'est pas aussi pitoyable que le tien, déjà. Regarde tes cheveux… On dirait qu'on a balancé un pétard dans ta tête. Et je parle même pas de la chemise que je t'ai offerte pas plus tôt que ce matin !
— Je suis vivant. C'est tout ce qui compte pour moi.
— Justement. J'aimerai bien savoir comment ça se fait ça…
— Je te retourne la question. J'avais déjà acheté un bouquet de chrysanthèmes pour fleurir ta tombe.
— Pareil ! pouffa Yamcha. J'arrive pas à croire que j'ai failli mourir au moins quatre fois depuis que le soleil s'est levé. Et la journée ne fait que commencer ! Tu sais que tu es pas fréquentable gamin ?
— Y'a quoi dans ton sac ? lâcha enfin Gero, entre deux lattes, eu égard au sac de sport abandonné au pied du loup solitaire.
— Tu ne veux pas savoir, fit simplement Yamcha, sur un air plus concerné.
— Y'a quoi dans ton sac ? réitéra l'adolescent, après une bonne minute de silence.
Un silence lourd de sens.
— Des têtes.
Un silence lourd tout court.
Lupanar abandonna la chambre d'amis pour se rendre au salon.
Ne se souvenant plus du chemin à prendre dans le dédale de couloirs et d'escaliers plus ou moins étroits, Boucle d'Or se mit tout simplement à suivre l'odeur du petit-déjeuner, espérant atterrir dans le séjour, et pas dans les cuisines. Les pas feutrés de la jeune fille la portèrent effectivement jusqu'au salon de la famille Zeon. Le calme était parfait, dans ce séjour comme dans l'entièreté du village encore assoupi. On n'entendait que les gazouillis dans les arbres. La télévision du salon était allumée, et diffusait des images, mais sans le son qui allait avec, coupé pour préserver le calme religieux du matin.
La maîtresse de maison était assise sur une chaise, dans un coin lumineux du séjour, derrière un paravent au style oriental. L'ombre de la dame semblait décompter une poignée de morceaux de sucre, pour quelque obscure raison. Kat jeta un œil par la fenêtre qui surplombait la mama. L'amnésique vit alors passer un bus. Qui arpentait les sentiers boueux de la bourgade. Lupanar fut stupéfaite de voir l'engin motorisé entrer sans gêne dans certaines maisons habitées. Le véhicule ne prenait pas la peine de contourner les habitations quand ces dernières croisaient sa route. Ô surprise, quand Lupanar en vint à constater que le minibus contenait plus de monde au moment de sortir des baraques qu'au moment d'y entrer…
— Ton petit-déjeuner va refroidir ma fille, souffla la mama, dissimulée derrière le paravent translucide, sans lever les yeux des morceaux de sucre qu'elle avait dans la main, et sur son tablier.
— Bonjour madame, répondit Lupanar, dans une génuflexion hasardeuse.
— Bonjour. Tu as bien dormi ?
— Oui, merci. Vos gels douche sentent vraiment très bon.
— Heureuse de l'apprendre. Barta n'a pas oublié de te faire parvenir le carnet et le stylo que je lui ai donnés ?
— Il m'a tout remis en main propre. Merci à vous. J'y ai noté les choses les plus importantes dans ma vie, avant de les oublier. Notamment certaines formules magiques.
— Tant mieux. Allez, va manger.
Sur ce, Kat prit la direction de la table centrale, qui semblait à ça de craquer sous la charge débordante de nourriture non identifiée. Durant sa marche, Lupanar passa devant Roosbalt, qui dormait sur un canapé, la bave aux lèvres. Ou alors s'agissait-il de Barta ? Les deux garçons se ressemblaient assez pour que Lysandre ait un doute.
— Fillette, avant d'aller t'asseoir à table, viens voir par ici, j'ai à te parler.
Kat orienta la tête en direction du coin le plus sombre de la pièce. Le plus sombre et pourtant le plus confortable. S'y trouvait un vieux monsieur ratatiné sur une chaise. Pas comme celle – épurée – qui supportait le poids généreux de madame Zeon. Plutôt le genre de chaise que Lysandre Lupanar aimerait bien se voir offrir en cadeau d'au-revoir, quand viendrait l'heure de retourner sur Terre.
Le vieil homme fit à nouveau signe à la jeune fille d'approcher. Boucle d'Or s'en vint alors siéger sur le trône qui se trouvait face à celui de l'octogénaire, dont les dents reposaient au fond d'un verre que Lupanar s'efforçait de ne pas aviser. Le doyen – de la race du ministre Zâbon – laissa filer trois bonnes minutes sans desserrer les mâchoires ni lever les yeux du plateau d'échecs qui trônait sur la table basse située à équidistance des deux vis-à-vis. Le temps fila ainsi, tandis que Lupanar peinait de plus en plus à rester cramponnée à son trône, malgré l'odeur du petit-déjeuner qui la remorquait par le bout du museau.
— Rappelle-moi ce que représente cette pièce-là, et celle-ci, souffla enfin le vénérable, indiquant du doigt une tour blanche et le cavalier adjacent. Tu t'es servie hier de ce jeu d'échecs pour m'expliquer les rapports de forces entre les différentes factions en œuvre sur Terre, s'attacha à rappeler le doyen, au cas où l'amnésique d'en face aurait déjà oublié cette discutaillerie datant pourtant de la veille. Tu m'as aussi parlé d'une aura mystique faite de chiffres et de lettres, mais tu n'as pas eu le temps de terminer ton exposé, parce que tu avais trop sommeil.
— Khayūr Ibn Dragan, il y avait des messages codés dans son aura, et je me suis servie de ces messages pour vous dresser la cartographie des rapports de force, en me servant de votre échiquier.
Le vieux Dwar Ed. Densno sourit, au constat du ton mal assuré de Boucle d'Or. Ton mal assuré ; posture penaude. Dwar se félicita de voir que le respect et la crainte des anciens ne s'étaient pas perdus pour toutes les races de l'univers.
— Quel genre de messages codés ? pressa l'Impérialiste retraité, ou plutôt : banni.
— Des mots en fait. Des mots sans liens apparents entre eux.
— Quels mots ?
— C-X. Hiéronimus Gero. C-Prime. Tsunami. Calfirũ. Licorne. ###. Empereur. Amaranth. Luc. TGCM.
Et j'en oublie certainement.
— Vous avez essayé de reconstituer une phrase intelligible ?
— L'Empire a essayé tout ce qu'il est raisonnablement possible d'essayer.
— … Chou blanc ?
— Oui et non. Pour “H. Gero”, “C-X” ou encore “Tsunami”, l'enquête sur le terrain a porté quelques fruits. Par exemple : le Tsunami serait un projet du Ruban Rouge, selon nos cellules d'enquête. Mais on n'en sait pas beaucoup plus, sinon que ça va se passer dans deux jours montre en main. Certains parlent d'un Tsunami boursier. D'autres se demandent s'il ne faut pas voir le mot littéralement. Bref, on sait pas.
Dwar se frotta grassement la moustache. Puis la barbe.
— Tu as parlé de ce “projet Tsunami” à Stanis ?
— Hm, confirma Boucle d'Or.
— C'est pour ça qu'il n'est plus “chaud-chaud” pour retourner sur Terre ?
— Oui, soupira abondement Lupanar, bras sitôt tombants.
— Toi aussi… fallait pas lui dire ! grinça le vieux Densno. Tu lui as fait peur… c'est malin.
Kat baissa la tête.
— Ceci dit… ça m'étonne un peu de Barta.
C'est pas son genre de se dégonfler juste pour une histoire de pseudo-Tsunami.
— Il n'y a pas que ça qui l'a refroidi…
— Malheureuse ! Mais qu'as-tu donc révélé d'autre ?!
Attends… ne me dit pas que c'est Erza qui t'a forcée à parler ?
Je parie qu'elle t'a fait le coup du “hors de question que je donne à mon fils l'autorisation de quitter le village si je ne sais pas d'abord et précisément dans quel genre de galère il s'embarque en retournant sur Terre”.
Kat n'osa pas opiner du chef.
— Erza ne regarde pas dans notre direction, rassura Densno.
Et puis elle est aussi dure de la feuille que moi, cette vieille peau, alors ne t'en fait pas, réponds sans crainte.
Kat opina finalement du chef, puis revint sur tous les vers que la mama avait expertement su lui tirer du nez.
— J'ai parlé du projet “Tsunami”. J'ai aussi parlé de la malédiction des plumes noires.
— ……
Quoi d'autre ?
— La guerre qui aura lieu dans deux jours. Montre en main là encore.
— Une guerre ? Entre qui et qui ?
— Empire versus Gouvernement. À l'initiative de l'Empire.
— ……
Quoi d'autre ?
— Je sais plus. Je crois que c'est tout.
— Non… ça ne peut pas être tout. S'il n'y avait que ça… Barta n'aurait pas peur de retourner sur Terre. Erza non plus.
— Alors j'ai déjà oublié…
— Tsss…
Décidément, Kat ne sut que répondre à “Tsss…”.
Aussi garda-t-elle le silence.
Le même silence qui amplifia le bruissement des roues de minibus pétrissant chemin faisant les boues du village. Le même silence qui dans la foulée exacerba le “tic-tic” des gouttes de pluie s'écrasant sur les dalles ornant les quelques potagers de la petite bourgade encore à moitié endormie.
— Barta n'a pas peur, souffla monsieur je-dors-sur-le-divan-du-salon, depuis ce même divan et depuis la même position de dormeur à peine éveillé. C'est simplement qu'il en a rien à foutre du poste d'Empereur, même s'il fait semblant du contraire pour se donner un genre. Le fait est qu'il a fini par se ré-habituer à sa vie d'ici. Habiter à quelques minutes de chez ses parents, et pouvoir prendre soin d'eux durant leurs vieux jours, c'est un luxe qui ne se monnaye avec aucun poste Impérial. Même pas celui d'Empereur.
La paupière de Kat tressauta.
Par frustration de ne pas savoir si c'était Roosbalt qui s'exprimait de la sorte, ou si c'était Barta.
Ce ne serait guère la première fois que Stanis aurait parlé de lui-même à la troisième personne. Toujours était-il que Lupanar aurait préféré entendre que Zeon avait peur de retourner sur Terre. Sachant que la peur peut toujours se raisonner. Surtout avec le concours des alcools du coin. Quoi que Lysandre n'appréciait pas tellement l'idée de faire boire un homme pour s'attirer quelque faveur. Ces procédés de bar lui semblaient aussi irrespectueux de la gent féminine que du versant masculin.
— Par contre, Stanis ne passera jamais au plus grand jamais à côté de l'occasion de pouvoir se venger des traîtres qui les ont bannis, lui et ses potes du collège. Surtout que rien n'oblige Zeon à s'attarder sur Terre, surtout vu le bordel sans nom qu'il va y avoir sur la planète bleue dans les prochains jours. Barta peut se contenter d'un rapide voyage aller-retour, le temps de buter Kiwi, Danmarine, Zâbon, Sorbet et Tagoma, rappela Roosbalt le squatteur - et non moins grand dormeur - qui semblait d'ailleurs sur le point de s'en retourner compter les moutons dans les bras de Morphée. Cela dit, en l'état actuel des choses, même s'il le voulait, Barta ne pourrait pas quitter ce bled. Et pour le coup, ça n'a rien à voir avec le veto d'Erza.
Lupanar tiqua une fois de plus, tandis que son regard vadrouillait, tel un fantôme errant à la recherche d'un fragment de conscience, sur le champ de bataille miniature, admirant de loin l'échauffourée statique d'un fou noir et de trois pions blancs.
— Il n'a pas osé te le dire - parce qu'il avait peur de passer pour le dernier des gros lard - mais Stanis n'est pas capable d'atteindre dix fois la vitesse du son. Il s'en est rendu compte ce matin en essayant, fit Roosblat - à l'endroit de Boucle d'Or.
Cette dernière sentit le sol se dérober sous ses pieds. Elle se raccrocha in-extremis à une branche.
Celle de l'expression usitée par Roosbalt, qui avait employé le terme “gros lard” et pas “gros con”.
— Pourquoi “gros lard” ? s'enquit Lupanar – au regard qui, depuis le toit d'une tour blanche, courrait toujours aussi rêveusement au large des plaines, accompagnant cette fois la course de fringants chevaux de bataille, au nord du plateau d'échecs.
— Tu as pas remarqué son début d'embonpoint ?
Stanis n'a plus fait de sport depuis des années. Il a perdu sa condition physique. En temps normal, atteindre une vitesse de Mach 10 aurait tenu du banal footing pour lui. Mais là… ça va probablement lui prendre au moins un mois de remise en forme, avant de pouvoir prétendre retrouver son niveau d'antan, sans lequel vous êtes tous les deux coincés ici.
— Il est où ? Dans sa chambre ? murmura l'amnésique, déjà ailleurs.
— Non. Tu n'entends pas le bruit qu'il fait ? Il s'est levé vers 5 heures du matin pour aller courir au stade Olympique. Il en est revenu vers 6 heures. Et là il s'active sur un tapis de course. Dans le dojo qui se trouve à quelques pas du plus grand pommier au nord de l'arrière-cour du domaine. Tu peux aller le voir si tu veux. Ça lui fera de la compagnie.
— Profites-en pour lui emmener son petit-déjeuner, ainsi que le détecteur que j'ai posé sur le rebord de la bibliothèque du salon, ma fille, souffla Erza, qui avait apparemment suivi toute la conversation depuis le début, sans jamais intervenir.
L'amère boulette de surprise digérée, Lupanar tourna son attention vers Dwar Densno, cherchant dans le regard du vieil informaticien l'autorisation de prendre congé. Ce dernier agréa d'un simple sourire, mais prit néanmoins la peine de répondre à la question que Lysandre n'osait toujours pas soumettre, apparemment.
— Si tu te demandes qui sont ces 12 gentilshommes et grandes dames qui discutent actuellement autour de la table à manger, eh bien ce sont parmi les plus grands investisseurs et autres dignitaires du pays.
— Des amis à Barta ? souffla discrètement Lupanar.
— Oh, pour certains, oui. Ou des amis au défunt père de Stanis. Mais tu sais, quand on a “futur Empereur universel” d'écrit en rouge et gras sur le front, on se découvre des amis que l'on ne se connaissait pas, sourit le vieux Densno, dans un clin d'œil. D'ailleurs ma main à couper que ces 12-là sauront convaincre Barta de rester participer aux prochaines hostilités sur Terre, une fois qu'il aura étanché sa soif de vengeance. Si tu te demandes quel est le visage qui sortira grand vainqueur de la guerre à venir sur Terre, à mon humble avis tu peux déjà le chercher parmi les 12 bouilles qu'on a sous les yeux.
— Vous saviez qu'elle nous écoutait depuis le début, n'est-ce pas ? ne put retenir Lupanar.
— Sur la bibliothèque vers laquelle tu te diriges, si tu cherches un peu, tu trouveras aussi un vieux papier ; une petite rétrospective des grands événements historiques ayant rythmé le système solaire ces dernières décennies. Ça pourrait bien t'intéresser. Tu y trouveras des informations qu'on ne vous communique pas en centre de formation, esquiva Dwar. C'est moi qui ai écrit ce papier. Par contre, il se peut que certains passages soient illisibles. Il m'arrivait de renverser mon thé pendant que je noircissais la feuille chaque matin, à l'heure du petit-déjeuner.
— … La boule vert-orange que je vois exposée derrière la vitre centrale de la bibliothèque, c'est…
— Une boule du dragon, confirma le vieux Dwar.
— Une vraie de vraie ?! murmura Kat, les yeux ronds.
— Oui. Mais elle est avariée. Il ne faut pas la manger. On ne sait pas ce qui pourrait se passer.
— Avariée ? s'étonna Kat – les yeux encore plus ronds. Parce que ça se mange ces trucs-là ?
— Lis ma petite rétrospective, durant ton trajet pour rejoindre Barta au dojo, répondit simplement Dwar Densno, banni pour en avoir trop su – trop dit. Tu comprendras.
Lysandre Lupanar, tandis qu'elle cheminait encore vers le dojo, ne lut pas la partie XI du feuillet.
Encore moins la XII. Car l'une comme l'autre s'avéraient encore plus illisibles que le paragraphe X.
Thé renversé oblige.
Lupanar replia le papier, qu'elle rangea délicatement dans son chemisier, déboutonné pour partie.
En glissant la feuille contre sa poitrine, Lysandre sentit ses doigts entrer en contact avec un autre bout de papier, qu'elle extirpa de son vêtement. Kat mit 20 bonnes secondes à se souvenir de la nature du papier qu'elle avait en main. Il s'agissait de la feuille sur laquelle Boucle d'Or avait marqué les choses les plus importantes dans sa vie, celles qu'elle ne voulait jamais au plus grand jamais oublier. Pourtant, elle avait déjà oublié ce qu'il y avait de marqué dans cette feuille. Aussi déplia-t-elle le papier, pour piqûre de rappel.
Elle y vit un mot, un seul et unique mot. Lupanar se souvint effectivement n'avoir marqué qu'un seul mot, au bout du compte. Ce mot en quatre lettres, qu'elle contempla d'un air absent, une bonne minute durant.
Au bout de laquelle minute, Lysandre réinséra la feuille dans son chemisier, soigneusement.
Au même moment, Boucle d'Or débarquait — plateau repas en main — au pied du dojo dans lequel Zeon s'activait sang et eau.
Lupanar s'arrêta.
Réarrangea ses cheveux…
Prit une assez longue inspiration…
Et poussa la porte.__________________________________________________________________
Petit-déj'