Calfirũ

par **omurah** le Ven Mars 03, 2017 14:14

Merci les postos !

@Zaagaan

Spoiler

Zaagaan Protecteur a écrit:La première partie était cool, comme d'hab. Ce truc que t'as toi, à créer des persos, leur donner un nom, une histoire, une personnalité, des relations, et à les faire bouffer par un monstre random juste après. Très bien, ça n'a aucun sens, donc c'est normal. Laaaaaaaaaaaaa secooooonde paaaaaaaartiiiiiiiiiiiiiiiiiiie deeeeeeeeeee ceeeeeeeeeeeeelleeeeee - ciiiiiiiiiii m'aaaaaaaaaa faaaaaaaaaaaaaaiiiiiiiiiit toooooooooouuuuurneeeeeeeeeeeeer laaaaaaaaa têêêêêêêêêêêête ( maaaaaaaaaaaaaaiiiiiiiiiiiiiiiiiiiis c'éééééééééétaaaaaaaaaaaaiiiiiiiiiiiiiiiiit gééééééééééééniaaaaaaaaaaaal ). Plus sérieusement, Risitas est bien marrant, le Agar.io n'a aucun sens, la Rouxmobile/ boat / sous marin / tondeuse à gazon / magasin de farces et attrapes qui possède assez de fonctionnalités pour faire palir le corps de l'inspecteur gadget, pleins de détails qui sont si intéressants alors que ça n'avait, n'a et n'aura jamais aucun putain de sens...j'aime beaucoup ta fic parce que ça me fait économiser: Omudealer.

Amigo de la noche, est-ce donc un hasard si tous les chapitres commencent avec une image de Dingo ? :mrgreen:

D'ailleurs, en dehors de Dingo, j'ai aussi une image de chat noir qui sifflote, je voulais mettre le chat pour les chapitres centrés sur Gero, vu que ce mec est voué a enchaîner les poisses jusqu'au jour de sa mort, mais en fait il y a un personnage encore plus malchanceux que Gero dans la fic, du coup je vais lui réserver à lui l'image du chat noir :mrgreen:

En tout cas merci beaucoup pour tes remarques positives, elles donnent beaucoup d'allant dans l'écriture des chapitre suivants

Zaagaan Protecteur a écrit:La seconde partie est d'autant plus intéressante que rehyprice ( ça me redonne la hype, néologisme, tmtc ). La partie Yamcha est ma partie préférée du chapitre, juste pour l'ambiance. Plume qui se déguise en poils de barbe, c'était du génie. J'ai juste été déçu de l'atmosphère pas assez pesante de la présence de Dodoria, on ressent plus le drame autour de Yamcha et Plume en fait.

Encore merci !
Oui, pour Dodoria, je crois que j'ai tellement voulu ne pas trop en faire que j'en ai peut-être pas fait assez finalement :mrgreen:

Zaagaan Protecteur a écrit:Sinon, c'est bon je sais, j'anticipe, je prévois, j'ai vu dans ma boule de cristal qu'il n'y aurait un Grand Theft Auto IV et V juste pour le lol. J'ai vu clair dans ton jeu. Alors, c'est qui le plus malin !?

And we have a winner here :mrgreen:

Tu gagnes un spoil du titre du prochain chapitre :

@Heika

Spoiler

@Kurama

Spoiler

par **Tonay** le Dim Mars 05, 2017 16:26

Je fais un retour éclair parce que j'ai énormément de boulot. Et parce que sinon je vais avoir deux chapitres à commenter en même temps.

Alors bon, j'ai un soucis. Il y a un énorme point négatif sur ce chapitre que je ne peux pas esquiver. Désolé d'être le chieur de service Omurah, mais je ne peux pas faire comme si de rien était.
...
Nah, je déconne, c'était parfait comme chapitre :mrgreen:

Déjà la partie avec Gero était super et l'idée d'utiliser des monstres marins comme arme c'était bien vu. Vraiment bien vu. Pour le coup, ça m'a fait penser à One Piece.
Les dialogues entre Bulma et Gero sont toujours aussi géniaux et bien construits. On passe très facilement et naturellement du rire à un moment de tension. Et puis on a l'IA ISSOU qui débarque tranquille. On se doute juste qu'il y a un piège quelque part. Enfin, tant qu'elle ne propose pas de gâteau...
Après, je ne peux pas passer à côté d'Agar.Io. Niveau référence, c'est assez direct x)
Enfin, on espère que la p'tite bestiole ultra puissante ne croisera pas de boules vertes piquantes sur son chemin.

Pour la partie avec Yamcha, ben... c'est ouf. Autant Plume je l'avais vu venir, autant le faire passer pour une barbe de trois jours, c'est du génie.
L'ambiance est parfaite, la mise en scène est parfaite, les retournement de situation sont parfaits et Yamcha est un parfait vicieux. Pour le coup, c'est un sacré p'tit malin.

Bref, c'était génialement parfait, pas de reproche à faire. Pour cette fois :p

Inutile de le préciser j'imagine, mais j'attends la suite avec plaisir

par **Masenko** le Lun Mars 06, 2017 22:22

Rholalaaa...

... Deuxième chapitre de suite que je lis quasiment sans pause et sans aucune sensation de longueur...

J'crois que tu es vraiment dans une phase me convenant parfaitement niveau rythme et style.

Dans ce chapitre, on rit (horoscope, Risitas ...), on stresse (le récap' par sms, toute la poursuite après ...), on pleure (Yamcha et Plume), on est épaté par toutes ces idées (la rouxmobile wtf, agar io, poils de barbe, tao...)

Et ça a tellement bien l'air maîtrisé tout ça que j'oublie de me dire "j'aime pas quand c'est trop "et par grande chance ..." parce que c'est vrai que PUREE tes persos ont du bol !

(surtout Gero) mais ça fait totalement partie de ton univers absurde et ça j'overkiffe... J'ai des images et une ambiance très claire de ton histoire et j'espère que ça correspond un max à ce que tu vois toi en écrivant :p

à bientôt pour le suivaaaaannt !

(j'ai fait court, je veux une médaille !)

par **Heika** le Mar Mars 07, 2017 2:03

Chapitre 2 lu.
Wopitaing, Kochin.
Comme je te comprends.
*s'en va pleurer dans son lit pour toutes les 2ndes roues du carrosse des univers*

par **omurah** le Mar Mars 14, 2017 20:55

@Tonay

Spoiler

@Masenko

Spoiler

Masenko a écrit:Rholalaaa...

... Deuxième chapitre de suite que je lis quasiment sans pause et sans aucune sensation de longueur...

J'crois que tu es vraiment dans une phase me convenant parfaitement niveau rythme et style.

C'est grâce à toi, maintenant je me fais systématiquement une relecture version "point de vue de Masenko" avant d'auto-valider/poster un chapitre :p

Masenko a écrit:Dans ce chapitre, on rit (horoscope, Risitas ...), on stresse (le récap' par sms, toute la poursuite après ...), on pleure (Yamcha et Plume), on est épaté par toutes ces idées (la rouxmobile wtf, agar io, poils de barbe, tao...)

Et ça a tellement bien l'air maîtrisé tout ça que j'oublie de me dire "j'aime pas quand c'est trop "et par grande chance ..." parce que c'est vrai que PUREE tes persos ont du bol ! (surtout Gero) mais ça fait totalement partie de ton univers absurde et ça j'overkiffe...

J'espère sincèrement réussir à faire en sorte que ce feu ne s'éteigne pas chez toi ^-^
#grosse_pression
#fail_is_no_option
#yes_we_can

Masenko a écrit:J'ai des images et une ambiance très claire de ton histoire et j'espère que ça correspond un max à ce que tu vois toi en écrivant :p

J'espère aussi ! Je suis très porté sur la visualisation moi aussi ^^ et le fait de faire naître des images (au sens large du terme) dans l'imaginaire de qui me lit, ça n'a pas prix, et quand bien même ces images ne seraient pas au pixel près celles que moi j'ai en tête, mais que le lecteur arrive pour autant à s'approprier l'histoire, les personnages et les environnements dans un tableau qui lui parle et qui correspond à ses paradigmes à lui/elle, alors c'est la magie de l'écriture et de la lecture, et c'est tout ce j'aime !

Masenko a écrit:à bientôt pour le suivaaaaannt !

Yaaaaay !
Merci beaucoup pour ton commentaire 8D

Masenko a écrit:(j'ai fait court, je veux une médaille !)

J'allais t'en filer une en or mais finalement t'en recevras une en argent, parce que ton record n'a pas tardé à être contesté par ta voisine du dessous :mrgreen:

(plus sérieusement, les commentaires courts c'est très bien, même une ligne, même 3 mots, ça me va parfaitement ^^)

@Heika

Spoiler

par **omurah** le Mar Mars 14, 2017 20:56

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GTA IV : The Ballad of Gay Lupanar

♪ ♬

Dieu avait la sensation de remorquer à mains nues il ne savait quel véhicule affichant 10 mille tonnes au compteur de poids. Pourtant le quarantenaire mal rasé ne faisait que tirer sur le bras gauche d'une officière Impériale fine comme un sablier, légère comme une plume. Du moins, légère si on exceptait l'inqualifiable force d'attraction générée par la tornade qui – pilotée par une certaine Bulma Brief - s'était glissée - sur la pointe des pieds - derrière l'aliène en question, pour alors happer la malheureuse.

D'où, d'ailleurs, la sensation des 10 mille tonnes imagées.

Sensation accentuée voire décuplée par le froid mordant, la tempête criarde, le désarroi confondant, et surtout : le poids des galons, le poids du grade. Car Dieu n'était pas seulement chasseur de prime, ce soir. Il était aussi chef de mission, du haut de son éminent statut de classe 1.

Ce même statut qu'il échangerait bien contre un Tic Tac à la menthe, là maintenant.

Un Tic Tac ou un grain de sable.

“Bordel c’est vraiment chiant d’être chef d’escouade…”

Dieu s'autorisa un sourire jaune, en repensant à cette dernière tirade, jadis prononcée par un certain Dessaram, haut-gradé de l'Empire, aujourd'hui décédé. Autant de sages paroles que Dieu n'aurait pas pu comprendre à l'époque où il les avait entendues. Cette époque où il n'était encore qu'un rookie sans équipe à diriger, un bleu aux dents longues… émergeant tout juste d'un centre de formation Impérial, donc sincèrement persuadé qu'il n'y avait rien de plus simple au monde que d'abandonner derrière soi des gens placés sous son propre commandement.

— Laissez-moi seule chef, pleurnicha l'officière dragonoïde classe 3. C'est bon, je… je ne vais pas m'en sortir. Et si vous restez trop longtemps à essayer de m'aider à me dégager du champ d'action de cette tornade, vous allez vous vider de toutes vos forces et vous retrouver dans la même situation que moi. Partez tant que vous le pouvez encore. Je vous suis reconnaissante d'avoir essayé.

Dieu ne répondit rien, et se contenta de tirer encore et encore, du plus fort qu'il pouvait, sur le bras écailleux qu'il avait en mains. Lui dont les pupilles vert printemps s'orientaient parallèlement vers le ciel jadis clairsemé, désormais revêtu d'un épais manteau de cumulus, illuminés en leur sein par autant d'éclairs tueurs, brûlants & mordorés.

Oui, le blond coupé court savait qu'à la seconde-même où il lâcherait le bras de Selina, cette dernière monterait dans les tours, au sens propre… puisqu'elle serrait illico aspirée vers le haut - par la tornade mangeuse de dragons - pour alors finir carbonisée par l'activité électrique bouillonnante… qui se devinait rien qu'à la bouillabaisse de nuages Infernaux, fondus les uns dans les autres suivant de drôles de schémas dont on ne saurait même pas dire s'ils tiraient leur origine des bizarreries inhérentes au carré du Bermudes… ou des effets secondaires de la technique ultime pratiquée par Zouss Tornado.

Dieu sentit soudain la pression des 10000T se réduire d'environ 100%.
La raison ? Selina Quarrzzri s'était tranchée le bras.
Façon d'abréger le tout.
Classique.

Le quarantenaire aux ailes de papillon dût quasiment se retenir lui-même par la main, pour s'empêcher de plonger à corps perdu dans la tornade… mû par le vain espoir d'y repêcher la dragonne avant qu'elle ne monte au ciel dans tous les sens du terme. Dieu serra le poing gauche jusqu'au sang, et lorsqu'il avisa le reste des Impériaux encore vivants, ce fut alors au tour du poing droit d'être serré jusqu'au sang. Pas le sien cette fois mais celui de Selina… puisque Dieu tenait toujours – inconsciemment - dans la main droite, l'avant-bras sectionné, qu'il pressait comme un citron sans trop s'en rendre compte.

— Kat ! Tao Zvei Bong ! s'insurgea le chef, agitant le bras de Selina comme un bâton de maître. Comment osez-vous taper la discussion pendant que vos camarades tombent comme des mouches partout autour ?! Kat ! N'as-tu pas vu Straponteus & Tornado en train de se noyer dans le tourbillon le plus proche de ta position actuelle ?! Tu t'en fous ou quoi ?! Bravo, maintenant on est plus que nous trois à être encore en vie ! Déjà tout à l'heure, quand on était dans la pirogue, tu as fait ta princesse Barbie et tu as préféré continuer à te vernir les ongles au lieu de venir nous aider à pousser à l'arrière avec Zvei ; mais si en plus tu commences à fermer les yeux sur la mort de…

Dieu ne put terminer sa phrase, la faute à la boule d'amertume lui ayant investi la gorge au moment où il vit la toute dernière parcelle de chair du dénommé Straponteus – dernier des Gobelins d'Alors - disparaître pour de bon derrière les nuages Infernaux.

— Juste… la Bimbo et moi on n'est pas du tout en train de bavarder autour d'un café frappé… chef, se défendit Zvei, hurlant bientôt pour se faire entendre malgré la distance et le vent recrudescent. J'étais précisément en train d'expliquer à Madame que ce n'est pas parce que – elle - n'a aucun mal à résister aux tornades, qu'elle doit se fiche de tout le reste !

— Non mais je ne me fiche pas de tout, hein. Lomee, par exemple, ça me déprime to~ta~le~ment qu'il soit mort. Il était trop beau lui. Et en plus il avait le sang bleu, vu que c'était un membre de la famille du colonel Kiwi. Du coup, compte tenu de son cursus et de son réseau, à tous les coups dans moins de cinq ans Lomee Rogdzee passait colonel lui aussi. Kat Rogdzee… ça sonnait bien, non ? Et moi qui avais justement prévu de commencer à lui faire du rentre-dedans dès le mois prochain…

— Mais putain vous avez entendu ça chef ?! C'est exactement pour ça que… !

Cette fois, ce fut au tour de Zvei d'y laisser la voix. Et il y avait de quoi.
Car ce n'est vraiment pas tous les jours qu'on voit surgir du fond des eaux…… Ça.

— Ok. C'est quoi ça encore… à six heures ? fit Tao Bong, sourcil arqué, aura incendiée.

— Euh… ce serait pas ça, la fameuse Atlantide perdue…… par hasard ? Ou alors c'est Næssee. Ou le grand-frère du mont Evereistt…, tenta l'Aphrodite à la voix perchée.

— Moi ça me fait plutôt penser à une infrastructure industrielle offshore…, commenta l'alien aux ailes de papillon, le regard grave, lui qui d'ailleurs s'approchait déjà prudemment de la position des deux autres Impérialo-survivants. Vous voyez pas comme ça turbine de partout ? Une usine à gaz Top-secrète, je vous dis. Ou peut-être une station de dessalement… ou ce que vous voulez, en fait. Regardez, ici… c'est les conduits servant à dégager l'eau de mer. Et là-haut, c'est les cheminées d'évacuation des fumées…

— Changez d'opticien chef, risqua Tao. Vous voyez pas que ce truc a un visage ? Regardez… les yeux sont ici… et le nez juste là…

— Ou tu vois des yeux toi ? Et au fait Kat, ce n'est pas parce que je n'en parle plus que j'ai oublié, pour ta désinvolture. Attends un peu de voir mon rapport de mission une fois qu'on sera rentrés au QG…

— Ah… attendez… oui… je crois que je vois les yeux moi aussi ! Oh mais… il nous regarde ! scanda la blonde, Miss Empire de son état ; elle dont la goutte métaphysique perlant sur le front témoignait du fait qu'elle n'avait en réalité rien vu du tout, mais fuyait délibérément le sujet épineux abordé par le capitaine.

— Tu continues en plus, Kat ? siffla le chef, en plissant les yeux. Tu sais, entre nous, je ne te cache pas que je suis dégouté de voir que tu fais partie des 3 derniers survivants. Need Stark le méritait mille fois plus que toi…

— Ah bah…, désolée d'être encore vivante hein, souffla l'aliène humanoïde, haussant nonchalamment les deux bras à hauteur de poitrine.

— Tu peux, asséna le classe 1, d'une petite voix amère.

— Vous savez ce qu'on dit : les meilleurs partent toujours en premier, sourit Kat Lupanar - d'un sourire à en damner tous les saints du Paradis - tandis qu'une certaine tornade à proximité du groupe tentait désespérément d'attirer la jeune fille, sans jamais parvenir à faire bouger plus que ses trop longues boucles d'or… et sa non moins longue robe cousue de brocart.

— …

— Sinon, autant pour moi, je reviens sur ce que j'ai dit tout à l'heure, relança l'ultime survivante. C'est pas l'Atlantide, ça. Ce que j'ai pris pour des maisonnettes archaïques d'un ancien temps… c'était juste les bosses organiques sur les épaules et le dos de cette espèce de… tortue-ninja-méduse-mutante-godzilla-quasimodo-tank-géant. Au fait, elle est outillée là… ? Ou c'est juste une sorte d'exosquelette ? Et les machins qui dépassent dans son dos, c'est des poignées d'épée ou je rêve ?

— Tortue je veux bien. Mais méduse… je ne pense pas, répondit calmement le numéro 1 du groupe. Ça me fait plutôt penser à des vêtements translucides, ou alors c'est juste sa peau qui est comme ça. Enfin… ouais je sais pas, termina Dieu, dont le regard prenait - par ailleurs - la direction du dernier endroit où il se souvenait avoir aperçu Gero. Bon bah, les gars, au moins une bonne nouvelle : Gero est toujours là, à s'embourber dans la tornade qui a chopé son bateau. Il a pas bougé…

— J'ai une mauvaise nouvelle… pour ma part, souffla Kat, en se reculant d'un bon mètre. Regardez ce que fait la tortue !

Regarder ? Bong ne faisait que ça.

Il fut d'ailleurs le premier des trois Impériaux à réaliser que la tortue en question n'était pas tortue que par l'apparence. Elle l'était aussi par la lenteur. Une lenteur à la mesure de son gigantisme. D'ailleurs, le trio Impérial n'eut pas l'ombre d'un mal à décomposer les mouvements du meuporg qui - à l'instant-même - formait on ne savait quelle sarbacane, et ce uniquement avec ses deux mains roulées en tubes puis mises bout à bout. Le dénommé Agar.io. posta bientôt la “sarbacane” ainsi formée au niveau de ses lèvres cendreuses comme du charbon, épaisses comme la nuit, anguleuses comme autant d'armoires.

— Vous voyez ce qu'il fait, vous aussi… ? Ou y'a que moi ? Non parce que là… la Bête est en train de mâchouiller ses propres joues, face interne…, assura le disciple de la Grue, ébahi.

— Purée, mais qu'est-ce que tu racontes encore comme conneries, Bong ? Arrête un peu de faire ton intéressant…, s'emporta Dieu, plus par frustration de n'être toujours pas parvenu à localiser le visage de la Bête, qu'autre chose.

— Je dis… qu'il est en train de mâcher sa propre chair. Peut-être qu'il essaye de la transformer en “boulettes”… pour nous les lancer au visage en se servant de ses mains comme canon…, répondit Bong, tandis que la proéminente pomme d'Adam qui le singularisait roulait péniblement dans sa gorge nouée par l'appréhension et le sixième sens - lesquels s'emballaient tous deux ô combien.

— Pour une fois, je crois que Zvei Bong a raison chef, appuya finalement Kat Lupanar, en se reculant d'un nouveau mètre. On va prendre plein pot là…

— Dispersion ! gueula Dieu, qui ne voyait toujours pas le visage d'Agar.io… mais qui voyait venir le tir groupé, par contre.

Kat et Bong n'eurent pas à se mouvoir en vue de satisfaire aux ordres du Grand Manitou.
Ce dernier les avait déjà balayés lui-même, au moyen d'une brève onde sphérique.
Ainsi les 3 Impériaux furent-ils espacés entre eux d'une bonne vingtaine de mètres.
Dix secondes s'écoulèrent alors, chacune alourdissant l'ambiance d'un nouveau cran.

— Je le sens pas du tout. Le “petit oiseau” va sortir d'une seconde à l'autre, souffla Kat, tendue comme une crampe.

— Ouais ; moi je dis : ça sent le One-sho…

Il ne fut pas accordé à Tao le luxe de finir sa phrase… prise de court par la triplette de projectiles XXL qui furent subitement éjectés dans un bang supersonique en direction des cibles à abattre sans sommation.

Loin au-dessus de l'océan, trois auras Impériales s'activèrent dans la nuit noire.
Les arrêts-réflexes subséquents se firent dans une parfaite synchronicité.
Un coup de pied pour Kat.
Un coup de tête pour Dieu.
Un bouclier rose pour Zvei.
Les trois projectiles explosèrent à chaque contact, dans une déflagration cataclysmique.

Une fois la purée de pois retombée, les premiers regards s'échangèrent, tandis qu'un éclair venu d'encore plus haut déchirait la nuit.

— C'est quoi qu'il nous a lancé comme ça ? J'ai pas eu le temps de voir, avoua Bong, chaudement lové dans son cocon rose.

— C'était des bombes à eau composées de flotte à 95%, renseigna Dieu.

Tao vérifia et réalisa alors que la face externe de son bouclier ruisselait d'eau, effectivement.

En fait d'eau, il s'agissait surtout de salive. Celle d'Agar.io.

— Sinon, vous, ça va ? s'enquit le chef, tout en suivant – du coin de l'œil – la gracieuse fuite du lacet de sang qui s'échappait, en amont, de son propre front meurtri – coup de boule oblige – tandis qu'en aval, la tornade la plus proche du capitaine aspirait déjà le filet de fluide vital comme on aspirerait un vulgaire spaghetti.

— Moi ça va. J'ai juste des fourmis dans le pied qui a frappé la bombe à eau…, admit Kat, façon de dire à demi-mot que sa jambe gauche était momentanément H.S.

— Perso, mon champ de force, il a tremblé comme une feuille au moment de l'impact. J'ai même cru qu'il allait céder…, confessa Zvei, après avoir mis ledit bouclier hors tension.

Dieu mit sa propre réponse en suspens, préférant d'abord prendre le pouls de la situation de Gero.

— Youhou…, le gamin est encore là, s'enthousiasma le chef, mollement. Reste bien sagement là où tu es petit, on arrive tout de suite, murmura le militaire classe 1, lui dont le teint blafard s'illuminait en rouge par à-coups, sous l'effet des tirs survoltés de Lupanar… à destination du titan des mers.

La face de Dieu - toujours tournée vers Gero - s'illumina en rose, l'espace de quelques secondes.
La faute aux tirs de Zvei, cette fois.

— Boss, vous planez là, regardez par ici… on a un problème, héla Bong. Nos tirs rebondissent sur son corps comme de vulgaires balles en mousse. Et la Bête, je crois c'est une magicienne, parce que mon tir le plus chargé a disparu comme par enchantement juste avant de la toucher. Et aussi, j'ai bien l'impression qu'elle recommence déjà son truc de mâcher ses propres joues, mais elle a changé de stratégie apparemment ; maintenant elle stocke les boulettes dans sa bouche, comme un Scrat des neiges le ferait avec des glands de chêne. Je crois… elle thésaurise pour pouvoir ensuite tout recracher en rafale dès que son stock sera suffisamment important…

Bong s'en revenant d'on ne savait quel guichet automatique, duquel il eut retiré trois tickets pour l'Enfer, dont deux qu'il tendit à ses camarades ci-présents. Voilà ce à quoi faisaient penser les toutes dernières paroles de Zvei. Sans surprise : la chape de plomb tomba net… et les échanges de regards qui suivirent s'avérèrent tous largement plus parlants que 1000 discours, finalement résumables en deux phrases…

… Il est venu le temps de passer à la 25e heure. Que chacun porte sa croix.

— Chacun pour soi Dieu pour tous, ou bien ? tenta Lupanar, en se tournant vers l'intéressé.

— Attends-moi j'arrive, souffla Dieu, tout ironique.

— Au cas où ; ce fut un honneur de vous avoir connus, fit Zvei.

Tao Bong avait parlé plus vite qu'une mitraillette, ce pour s'assurer d'avoir au moins le luxe de pouvoir terminer sa phrase, cette fois. Ceci fait, ce fut alors au tour de la sarbacane d'Agar.io. de parler plus vite qu'une kalachnikov surexcitée, et pour cause : le titan aux bras bandés canardait déjà le trio Impérial au moyen d'une myriade de bombes à eau, chacune d'une puissance supérieure ou égale aux trois premières.

Chacun pour soi, Dieu pour sa pomme.

Kat fut la première du groupe à se retrouver échec et mat. Elle avait éclaté une première bombe à eau d'un simple direct du droit. Le second obus : d'un coup de genou. Les deux bombes suivantes furent esquivées d'un cheveu. Celle d'après fut endiguée par un coup de pied sauté type Mawashi-Geri plein axe. Et c'est à ce moment précis que Lupanar se retrouva dos au mur, puisqu'elle n'avait désormais plus aucun membre à sacrifier, sachant par ailleurs que frapper une seconde fois avec un membre déjà précédemment utilisé ne traversa même pas l'esprit de la jeune fille, car recycler le même membre c'était un coup à perdre ce dernier définitivement.

Certes, l'officière aux boucles d'or avait encore l'option de cogner avec sa tête - préservée jusqu'ici - mais contrer un obus d'Agar.io. avec la tête c'était risquer l'étourdissement et donc l'anesthésie des capacités de réflexion. Or… pour espérer survivre au merdier en cours, encore fallait-il pouvoir réfléchir à la manière de s'y prendre. Aussi Kat s'obligeait-elle depuis le début à ne surtout pas donner de coups de boule.

Le calcul n'était pas mauvais. Mais ne changea rien au résultat final.

Tao Zvei Bong mit plus de temps que Lupanar à se retrouver lui aussi - fatalement - en position d'échec. L'avantage de Tao sur Kat n'était pas technique mais purement mathématique : le vieux disciple de la Grue, en dépit de son absence de jambes, avait plus de membres à sacrifier que Lupanar - technique secrète des huit bras oblige - ce qui lui avait permis de tenir le coup relativement plus longtemps, compte tenu du fait qu'il ne lésinait pas non plus sur les coups de boule, sachant que les réflexions de haute voltige c'était pas trop son truc de toute façon ; aussi ne comptait-il pas tellement sur ce volet-là pour s'en sortir.

Contrairement aux autres, Tao comptait surtout sur son endurance. Malheureusement pour lui, les tirs cadencés d'Agar.io. ne tarissaient toujours pas. Ni en quantité ni en rythme. À croire que le titan des mers avait cuisiné au moins 100 balles sifflantes. Peut-être même plus. Combien réellement, au final ?

Seul dieu le savait.

Ou pas.

Dieu ne savait pas grand-chose en fait, sinon qu'il était dans la merde jusqu'au cou. Son premier coup de poing anti-bombe-aqueuse fut très facile à sortir et à assurer. Le 50e : beaucoup moins. Tout comme la première pompe d'une séance de musculation est facile à aborder… contrairement à la 50e de la dernière série.

Bientôt, le 55e obus à destination du Boss Impérial se profila. Poing gauche ou poing droit : Dieu avait le choix. Il décida finalement de laisser son bras gauche partir un peu en jachère. L'alien aux ailes de papillon arma donc son poing droit tout en imbibant ce dernier d'une vaporeuse, surpuissante aura bleu cobalt, scintillant de mille feux étoilés.

La bombe aqueuse en approche-éclair faisait deux bons mètres de haut, et lorsqu'elle fut à portée, Dieu balança immédiatement son poing, tout droit vers le centre de la sphère gélatineuse. Sauf que de sphère il n'y avait déjà plus, étant donné qu'une microseconde avant impact… la bombe à eau prit subitement la forme d'un soldat aqueux qui se fendit aussitôt d'un Mawashi-Geri dans les 66 dents de Dieu, qui ne vit absolument rien venir, sinon 1000 étoiles.

Le coup reçu éjecta le quarantenaire vers l'horizon à la vitesse d'une fusée.

Kat et Bong expérimentèrent, presque au même moment que Dieu, le même type d'imprévu décisif.

Tao, qui s'apprêtait à cogner sans retenue dans ce qu'il pensait être une simple bombe visqueuse, fut taclé par cette même bombe, subitement transformée en artiste-martial composé d'eau pure et cristalline. Déséquilibré par le tacle, Zvei n'eut aucune chance d'esquiver le coup de genou qui suivit immédiatement après et le redressa aussi sec, la bouche en sang. Ce coup de genou était le fait d'un second soldat aqueux, passé juste après l'artiste-martial translucide qui avait sciemment ouvert un boulevard en taclant Bong.

Kat quant à elle dégustait déjà soufflets copieux sur baffes sonores, lesquelles claques éléphantesques étaient distribuées sur un rythme fordien par le coup de pied circulaire dont se fendait un soldat d'Agar.io. tournant sur lui-même à l'horizontale - tel une toupie. Pour autant, chaque gifle coûtait audit soldat un morceau de son propre pied droit qui se désagrégeait un peu plus à chaque impact, et ce jusqu'à bientôt disparaître totalement. Restait encore la jambe gauche. Celle-là même qui servit à parachever la fury du soldat au moyen d'un coup de pied vertical ponctuant la roulade-avant qui envoya Kat s'écraser en ligne droite dans les eaux hurleuses du Pacifique.

Ni Dieu – revenu de l'horizon - ni Zvei n'eurent écho de la déchéance de Lupanar. Les deux officiers Impériaux encore debout avaient déjà fort à faire de leur propre côté, compte tenu de ce que l'affrontement n'avait fait qu'aller crescendo en termes d'intensité. D'ailleurs Agar.io. n'expulsait presque plus de bombes à eau ; il tirait plutôt des soldats aqueux déjà préformés.

Ces artistes-martiaux, aux parfaites apparences d'Agar.io. miniatures, avaient une palette de techniques très limitée, chaque soldat n'étant capable de sortir qu'un seul et unique type de coup. Certains étaient programmés pour distribuer des barquettes de coups de pied dans le ventre, les autres : des coups de poing au visage. Rien de plus. Dieu devinait bien que le “vaisseau-père” – a.k.a Agar.io. - rendait ainsi les passes d'armes répétitives à seul dessein d'endormir ses adversaires pour mieux les surprendre plus tard avec de futurs soldats possédant d'autres techniques et d'autres palettes de coups inédits.

En attendant, l'affrontement tel qu'il se présentait dans l'immédiat avait de forts accents de pierre-papier-ciseau, dans la mesure où – par exemple - pour contrer un soldat typé “coup de pied”… il fallait paramétrer à l'avance le contre et la contre-attaque. Pour la contre-attaque rien de plus simple, sachant que les soldats ne savaient pas se défendre, juste attaquer.

Pour le contre – ou l'esquive - encore fallait-il voir venir le coup adverse, ce qui était quasi-impossible à faire sans le 7e sens propre à certaines races ou arcanes, vu la vitesse à laquelle les soldats aqueux se voyaient expulsés vers leurs cibles respectives. D'où le fait que les contres et les esquives se jouaient majoritairement à la chance et à l'anticipation, donc exactement comme au pierre-feuille-ciseau.

Voilà qui tombait bien, Dieu avait de tout temps toujours excellé à ce jeu-là. Lui qui d'ailleurs jouait directement contre le titan himself, à raison ; tandis que Zvei – lui – jouait plutôt contre les soldats aqueux, à tort. Ce décalage dans l'approche du problème trouvait son explication dans le fait que Tao Bong – contrairement à Dieu – n'avait toujours pas compris que les soldats translucides n'étaient que des pantins sans libre-arbitre, programmés à la racine par la véritable et seule tête pensante : le “vaisseau-père”.

— Bong, cesse d'essayer d'anticiper les réflexions des soldats. Ils n'ont pas de réflexion. Arrête de leur coller des Dodompa entre les yeux en pensant que ça va les perturber. Ils ne sentent rien, être head-shootés ne les dérange pas, parvint à glisser Dieu, laborieusement, entre deux-trois esquives sur le fil du rasoir.

— Ah ouais ?! Vous êtes vraiment sûr de ça chef ?! Mon truc des Dodompa a l'air de pas trop mal marcher pourtant ! hurla Bong, envers et contre le grand méchant vent qui chaparda malheureusement deux-trois mots.

— C'est dans ta tête. Quand tu esquives un soldat, tourne-toi et regarde ce qu'il fait dans ton dos, tu verras qu'il poursuit sa course tout droit dans la direction dans laquelle il a été projeté, tout en continuant de donner des coups dans le vide comme un décérébré. Ils ne sont ni capables de voler ni même de se déplacer. Ils se contentent de frapper une fois arrivés dans ton secteur. Basta. Et pour info, si tu as la possibilité d'esquiver sans aller au clash frontal, fais-le, c'est mieux.

— Ah bon ? Pourquoi ?

— L'eau peut transporter des informations.

— Quoi ?!

— L'eau composant un soldat donné peut enregistrer l'information de la technique ou du mouvement avec quoi ledit soldat s'est fait éclater. Et comme il s'est fait éclater… l'eau désormais chargée en infos retombe sous forme de pluie vers l'océan, puis remonte le courant pour retourner à la Bête qui récupère ainsi les données et peut ensuite intégrer ces dernières dans sa chaîne de production de petits soldats. Je connais très bien ce procédé. Il est typique des meuporgs type eau.

— J'ai rien compris putain ! J'osais pas vous interrompre ! Et y'a les soldats qui me déconcentrent aussi !

— En gros, je me suis pris un Dodompa tout à l'heure. Décoché par l'un des soldats qui m'est tombé dessus. Et ce Dodompa, il l'a appris chez toi.

— ……… Aaaaah ! Ok ! …… Oh merde !

— Ouais, voilà, t'as compris, donc esquive quand tu le peux, quoi. Ça nous arrang…

“Arrangerait” fut le mot que Dieu n'eut pas le luxe de pouvoir prononcer, puisque subitement scié en deux par ce qui n'était ni un mid-kick ni un punch juteux… mais rien de moins qu'un coup d'épaule en plein torse.

— Chef ! Chef, ça va ?! hurla Tao, en se faisant violence pour rester visuellement concentré sur ses propres démons.

— … Huh, ouais… ouais… fais pas attention. Par contre fais gaffe, les coups de poing & autres coups de pied, c'est déjà passé de mode apparemment, chez les pions du titan.

— J'ai remarqué ouais. Je me suis mangé une prise de catch tout à l'heure, j'ai rien compris.

— …

— Non moi ce qui me fait vraiment flipper c'est que je vois venir gros comme une maison le moment où les simples pions cèderont la place aux cavaliers & autres tours. C'est comme ça qu'on dit au jeu d'échecs non ?

Dieu ne répondit rien. Il n'entendit même pas. Son souffle était court, sa vue floutée, ses contres : de moins en moins adéquats, de plus en plus poreux. Les limites de l'homme mûr sonnaient au portillon, avec insistance. D'ailleurs Dieu ne prenait déjà plus la peine d'esquiver les coups.

Trop fatigué pour ça.

Bong était finalement le plus endurant du lot des ultimes survivants.
Il semblait à peine essoufflé. Ou alors Tao cachait très bien sa fatigue…

… Au contraire du chef qui zyeutait déjà en direction de l'océan tumultueux, avec dans l'idée d'aller y faire trempette, façon de prendre une petite retraite bien méritée. Il n'était pas question d'une désertion longue durée, juste d'un repli, le temps de se rafraîchir le visage et les idées à coup d'eau glacée ; autrement dit : le temps de se ressourcer un peu. Car Dieu n'était pas sans savoir que la flottaison passive sur l'eau avait l'avantage de ne consommer aucune once d'énergie, contrairement à la flottaison active dans les airs. Et justement, la cause du présent épuisement du capitaine tenait pour partie non négligeable en l'utilisation de la danse de l'air, maintenue trop longtemps.

Beaucoup trop longtemps. Aussi Dieu envisageait-il d'aller faire la feuille morte sur l'eau, juste quelques secondes, histoire de relâcher un peu la pression, en se laissant porter par les vagues, si puissantes soient-elles. Le timing était idéal, la fenêtre d'action : inespérée, sachant que le titan des mers venait à l'instant-même de signer un premier cessez-le-feu.

Bien entendu, comme disait l'autre : “ce que t'appelles la paix, c'est le moment où tes ennemis rechargent.”

Et tandis qu'il hésitait encore à aller piquer une tête vite fait, quelle ne fut pas la surprise du quarantenaire mal rasé lorsqu'il vit un surpuissant éclair bleu électrique jaillir brusquement du fond des abysses… pour ensuite zébrer le ciel en direction des nuages. Ou plutôt : dans sa direction à lui.

Dérouté, Dieu l'était, oui.

Et puis quoi ; la foudre n'est-elle pas censée tomber du ciel vers la terre ?
A-t-on jamais entendu parler d'éclairs partant des abysses vers la voûte céleste ?
Les règles du jeu seraient-elles donc différentes au niveau du carré des Bermudes ?

Non, elles ne l'étaient pas tellement.
L'explication se trouvait ailleurs : l'éclair bleu n'était autre que Lupanar. Qui émergeait.

Ok, Dieu l'avait oubliée, celle-là.

Il l'avait oubliée, mais elle tombait très bien.

Un joueur entre sur le terrain glissant. Un autre en sort. L'entrant : Kat Lupanar, le sortant : Dieu Nightgoldstorm, qui tendit la main vers l'aliène blond platine, comme un joueur de football tendrait la patte à son remplaçant juste avant de quitter la pelouse sous les applaudissements du public.

Lupanar, dégoulinant d'eau et de mascara bleu, mortifiée, trempée, ébranlée, massacrée, époumonée, désorientée - comme une girouette un bon matin d'orage - mit bien 10 secondes à comprendre le pourquoi de cette main mature tendue vers elle.

— Vous voulez partir en thalassothérapie ? Je ne vous le conseille pas…, fit Kat d'une petite voix mourante, erratique.

— Et pourquoi pas ? D'ailleurs, toi là, qu'est-ce qui t'empêchait de sortir de l'eau depuis tout ce temps ? Hein ? Tu as fait ta démissionnaire une fois de plus, c'est ça ? Tu as préféré nous laisser nous démerder, Zvei et moi ?

— Si seulement.

— …

— Voyez par vous-mêmes. Ne regardez pas uniquement la surface de l'eau. Essayez de voir plus profond.

Dieu, perplexe, s'exécuta.

Son faciès finit alors par se décomposer au même rythme que ses pensées rendues moribondes. L'océan qui jusqu'ici lui semblait tumultueux sans plus… apparaissait désormais comme le riche contenu d'une marmite portée à ébullition. Une marmite non pas remplie d'eau, mais d'une soupe inénarrable dans laquelle pataugeaient sirènes cauchemardesques, mines explosives, couleurs volcaniques, aquarelles obscures, formes-pensées humanoïdes, créatures d'argile aux apparences instables, apparitions fantomatiques évanescentes, écumes aux déplacements surnaturels, bulles d'air & bulles de soufre titanesques, et tout un lit d'autres ingrédients pas plus ragoutants que ça.

— C'est quoi ce bordel ? poussa Dieu, estomaqué.

— J'en sais quoi moi ? Appelez ça Le Tartare si vous voulez. Je ne sais pas comment nommer cette chose, tout ce que je sais, c'est que je n'y retournerai pas. Jamais. Je ne sais même pas comment j'ai réussi à m'en échapper… mon ange gardien devait être en forme ce soir…

— Non mais, je veux dire, c'est quoi ce bordel ?! reprécisa Dieu.

— C'est la Bête qui fait ça. Son corps comporte une moitié supérieure et une moitié inférieure, comme nous tous. Et pendant que vous vous battiez contre la moitié supérieure, donc les bras, le tronc et cætera, moi je me faisais défoncer par la moitié inférieure, qui règne en maître absolu sous les eaux. Sans trop m'avancer, je crois que la Bête… c'est un meuporg. Top 30 minimum. Type Lave-Eau.

— Tu t'es battue contre les “jambes” ? Tu vas me dire qu'elles aussi savent se défendre ?

— Beaucoup mieux que vous ne le croyez. La moitié inférieure du corps de la Bête se trouve sous l'eau. Or le milieu naturel de ce meuporg, c'est l'océan justement. Son terrain de prédilection, c'est l'eau. Les capacités de sa moitié supérieure c'est du pipi de chat comparé à ce qu'il sait faire avec sa moitié immergée. Il est où Tao Bong ? Faîtes-lui passer le message : il faut impérativement éviter de tomber dans le Tartare à partir de maintenant. C'est le mode difficile là-dessous, croyez-moi…

— Mode difficile ou pas, si tu retombes dans ce Shéol, j'irai te chercher pour t'aider à en sortir.

Dieu avait lâché ces mots en grattouillant sa rugueuse barbe, tout en perdant le vert de ses pupilles ailleurs, gêné.

— Oh. C'est une déclaration, ça ? fit Kat, amusée.

— Absolument pas. Simplement, de quoi j'aurais l'air si je me pointe au QG et que sur mon rapport de mission y'a marqué 1,5 survivant alors que mon équipe comptait 50 personnes au départ…

— C'est pas joli-joli de me compter pour 0,5 personne ! gueula Bong, lui qui avait tout entendu depuis sa position excentrée.

— Je te compterai pour 1 personne entière une fois que tu auras retrouvé des jambes, fit Dieu, tandis que Lupanar cherchait encore à localiser Tao, qui en réalité se trouvait quelque part dans le dos de la blondine. Tu médites en position du lotus là… Zvei ? Difficile à dire sans tes jambes…

— Oh ça va hein, chef. Mes prothèses de rechange se trouvaient dans une capsule hoï-poï gardée par Needira. Elle a juste oublié de me refiler la capsule avant de mour…… de mour…… enfin vous savez…

— Oui mais, toi, tu es en train de méditer là, ou je rêve ? relança le capitaine.

— Ouais. Je profite de l'accalmie pour recentrer mon Ki avant le round 2, souffla Bong, en ouvrant un œil sur deux pour aviser l'air moqueur de Dieu, puis l'état physique général dudit capitaine, puis l'état de santé d'une certaine Kat Lupanar, qui bien qu'ayant retrouvé son flegme habituel, claquait des dents et tremblait comme une charrette lancée sur du gravier, tant elle avait pris cher – et froid - sous l'eau. Kat, je ne suis pas sûr que tu sois en mesure de participer au round 2, fit Tao en refermant son œil précédemment ouvert. Je te conseille de partir d'ici tant que tu le peux encore, une fois que le second round aura commencé, la Bête ne te laissera plus partir. Ne t'inquiète pas pour le Boss et moi, on se débrouillera, pour la suite.

— T'as rêvé toi. À quelle heure je m'inquiète pour vous ? se défendit Boucle d'Or, l'air de s'offusquer. Si je suis encore là c'est uniquement parce que je sais que le Maréchal Tagoma va débarquer ici d'une minute à l'autre, souffla Kat, haletante, pantelante, fiévreuse. Je ne peux pas laisser passer cette occasion en or de me retrouver en petit comité avec elle. Au vaisseau-mère, avec le protocole et tout, c'est impossible de l'approcher. Ici par contre, j'aurai une chance de nouer un premier contact, si je suis encore vivante au moment où elle sera là…

— …

— Je vous rappelle que Lomee est mort hein, alors faut bien que je me trouve un nouveau futur “grand de ce monde” à dragouiller, rappela miss Empire, tout à arrivisme assumé.

— T'es homo' depuis quand toi ? fit Zvei en levant un sourcil, perturbé dans sa méditation.

— Depuis jamais. Mais j'apprendrai. C'est pas un problème.

— Zvei, c'est pour dans combien de temps le “round 2”… à ton avis ? recentra Dieu. Moi je ne sais toujours pas situer le visage de la Bête, et je crois que Lupanar non plus, alors tu es le mieux placé du coin pour nous renseigner. Au passage, tu ferais bien d'ouvrir tes yeux. Tu ne t'en rends peut-être pas compte, mais pendant que tu médites en flottant, tu es en train de dériver vers une tornade qui t'attire vers elle subrepticement…

— Mais non, purée…, pourquoi vous lui avez dit ? Ça commençait à être drôle…, se rembrunit Kat.

— Dans combien de temps ? Je dirais… dans moins d'une minute en fait, renseigna Zvei. Et, Lupanar, toi qui parlais de mode “difficile” tout à l'heure, je crois bien qu'on va tous les trois découvrir en exclusivité le mode “très difficile”… à l'occasion du round 2 justement, termina Zvei, en mettant - enfin - un terme à sa méditation spirituelle, dont les effets transparaissaient déjà au travers des traits nettement plus sages de Bong, qui semblait dorénavant plus tranquille qu'un baobab, ce qui avait de quoi étonner pour qui connaissait le personnage et ses frasques.

Même son aura mijotait à feu doux, respirant le calme, à défaut de la paix.

— Comment ça le mode “très difficile” ?! Explique-toi ! intima le capitaine, dont le cœur battait déjà la chamade avant même que la réponse n'ait eu le temps de tomber.

— Il n'y a rien à expliquer. À part que la Bête a encore changé de stratégie. Le coup des molards c'est fini. La sarbacane n'est déjà plus située au niveau de la bouche du meuporg.

— À quel niveau alors ? pressa Kat, au rythme cardiaque finalement pas plus glorieux que celui du Boss.

— Son nez.

__________________________________________________________________

GTA IV : The Ballad of Gay Lupanar

par **Tonay** le Jeu Mars 16, 2017 19:26

Bien, bien, bien, je vais commencer par un petit florilège de citations, dans l'ordre de lecture bien entendu x) (enfin, globalement)

“Bordel c’est vraiment chiant d’être chef d’escouade…”

Wait... wait, wait, wait... T'es en train de faire une grosse référence à One Shot ? :O

Dieu s'autorisa un sourire jaune, en repensant à cette dernière tirade, jadis prononcée par un certain Dessaram,

Mais oui, mais oui, c'est une référence à One Shot ! :mrgreen:

T'as pas idée comment a m'a fait plaisir de voir ça, surtout que je ne m'y attendais absolument pas :mrgreen:

N'empêche, la première fois je suis resté bloqué 3 bonnes minutes sur la première phrase, puis arrivé à ''Dessaram'' je me suis dit :
Ooooooh l'Ank Hulé ! :lol:

Bref,j'ai du buguer sur le début pendant 10 longues minutes, c'était fort sympathique x)

Need Stark le méritait mille fois plus que toi…

Fan de Got spotted ? x)

Une seconde... Kat ? Kaleesi ?

ses trop longues boucles d'or

Mais... mais... le petit futé :lol:

J'avais pas remarqué à ma première lecture, c'est bien dissimulé n'empêche, bien joué Omurah :lol:

Une petite critique tout en finesse, c'est pas mal du tout. Et pauvre Kaleesi, pourquoi tant de haine ? x)

en “boulettes”… pour nous les lancer au visage en se servant de ses mains comme canon…

*wink* wink*

ça sent le One-sho…

Je vais commencer à voir des références partout moi x)

Chacun pour soi, Dieu pour sa pomme.

Seul dieu le savait.

Ou pas.

J'avoue, j'ai bien ris. J'ai l'impression que tu as donné ce nom au chef d'escouade juste pour te tapper une bonne barre et faire des jeux de mots. Je dois avouer que la bonne barre est communicative.

L'alien aux ailes de papillon

Hum... Le deuxième nom de Dieu, ce ne serait pas Aizen ? x)

“ce que t'appelles la paix, c'est le moment où tes ennemis rechargent.”

Joli citation, que je ne connaissais pas d'ailleurs.

— T'es homo' depuis quand toi ? fit Zvei en levant un sourcil, perturbé dans sa méditation.

— Depuis jamais. Mais j'apprendrai. C'est pas un problème.

Ou comment expliquer le titre du chapitre :lol:

Bon j'ai pas tout relevé, c'est pas le but, mais j'ai passé un bon moment.
Néanmoins, un soucis ou deux sont à noter. Et c'est pas une blague cette fois.
Déjà, la musique est cool, j'aime bien personnellement, mais elle ne colle pas à l'ambiance. Elle alourdit le moment et à la première lecture, m'a empêcher de profiter pleinement du chapitre (j'étais crevé au passage et j'ai bien fait de relire). C'est une musique qu'il ne faut pas écouter en boucle car elle ''casse la tête'' à la longue.
Après pour ce qui est de l'action, c'était cool, mais même avec toute cette eau, ça manquait d'une espèce de fluidité. (Non, j'ai pas honte. Mais oui, je devrais)

Ce que je peux te proposer, c'est que je relise tes chapitres avant un post. Alors, je ne propose comme correcteurs car je ne suis certainement pas le meilleur dans ce domaine, y en a qui me dépassent de très loin, mais pour ce qui est du dynamisme, ça va, je m'en sors relativement bien, surtout en terme d'action. Pour moi, ce serait un plaisir que de te filer un coup de main mais tu as parfaitement le droit de décliner, y a pas de problèmes.

Pour finir, c'était cool, l'ambiance était sympa, c'est le bordel dans tout les sens du terme et à tout point de vue, donc de fait une réussite. Bravo Omurah, continue comme ça.
Bref, comme on dit, GG !

par **omurah** le Jeu Mars 16, 2017 20:44

Tonay a écrit:Fan de Got spotted ? x)

Busted

Tonay a écrit:Une seconde... Kat ? Kaleesi ?
ses trop longues boucles d'or

Mais... mais... le petit futé J'avais pas remarqué à ma première lecture, c'est bien dissimulé n'empêche, bien joué Omurah
Une petite critique tout en finesse, c'est pas mal du tout. Et pauvre Kaleesi, pourquoi tant de haine ? x)

T'as totalement pigé la réf !
Même si elle ne vient pas du mot Kat mais du mot Lupanar, à mettre en parallèle avec le destin que Viserys réservait à Khaleesi ^^
Effectivement, Kat ressemble quasi trait pour trait à la Dany de la série TV ^^
Et oui, cette dernière est un personnage qui m'a toujours retourné comme une crêpe
(tantôt je la déteste, ou plutôt j'adore la détester, tantôt je l'adore, simplement)

Tonay a écrit:Hum... Le deuxième nom de Dieu, ce ne serait pas Aizen ? x)

Tiens, tu m'intrigues :p
Je fais partie des 93% de la population à n'avoir jamais pu passer les 3 premiers épisodes de Bleach x')

Tonay a écrit:Joli citation, que je ne connaissais pas d'ailleurs.

Je trouve aussi ^^
Elle est de Taïpan

Tonay a écrit:Déjà, la musique est cool, j'aime bien personnellement, mais elle ne colle pas à l'ambiance. Elle alourdit le moment et à la première lecture, m'a empêcher de profiter pleinement du chapitre (j'étais crevé au passage et j'ai bien fait de relire). C'est une musique qu'il ne faut pas écouter en boucle car elle ''casse la tête'' à la longue.

Arrrgh, je me suis planté du coup...
... My bad

Tonay a écrit:(Non, j'ai pas honte. Mais oui, je devrais)

Nan, elle était bonne :mrgreen:

Tonay a écrit:Ce que je peux te proposer, c'est que je relise tes chapitres avant un post. Alors, je ne propose comme correcteurs car je ne suis certainement pas le meilleur dans ce domaine, y en a qui me dépassent de très loin, mais pour ce qui est du dynamisme, ça va, je m'en sors relativement bien, surtout en terme d'action. Pour moi, ce serait un plaisir que de te filer un coup de main mais tu as parfaitement le droit de décliner, y a pas de problèmes.

Merci !
MP incoming

Tonay a écrit:Pour finir, c'était cool, l'ambiance était sympa, c'est le bordel dans tout les sens du terme et à tout point de vue, donc de fait une réussite. Bravo Omurah, continue comme ça.
Bref, comme on dit, GG !

Et comme on dit chez moi, merci beaucoup d'avoir laissé une trace de ton passage !

par **Max** le Ven Mars 17, 2017 16:35

Chapitre toujours aussi bien écrit, interessant, on a enfin l'occasion de voir un gros 'mmorpg' ( :mrgreen:

) en action, le combat est tendu mais....

hmm. Je sais pas trop comment le dire. J'ai l'impression que tout ce chapitre aurai pu être moitié moins grand, et tenir à l'intérieur d'un autre. J'ai un peu de mal à l'exprimer mais j'ai l'impression de voir une grande scène complète, mais avec des personnages qu'on connait pas si bien en fait, et dont on sait pas trop si on doit se mettre de leur coté ou non, vu que ce sont les 'méchants'. Autant techniquement, c'est presque un tour de force, nous mettre du coté des mercenaires sans pitié et de leur galère face à l'horrible monstre laché par le héros, autant j'ai du mal à voir l'utilité dans la trame principale.

Je trouve que le concept aurait mieux marché si les personnage avaient peut-être été plus developpés dans ce sens là, — ça marchait bien avec Needira pour moi par exemple, qu'on trainait depuis quelques chapitres— ou si le truc s'était inscrit dans un morceau plus gros.

Bon après, peut-être que je me goure totalement, que j'ai loupé un chapitre ou un bout de chapitre, ou que je sois le seul à penser ça.

Dans les points positifs, c'est que c'est techniquement encore très très bon. Le combat est sympa aussi, malgré ce que je lui reproche. (Pour le coup, j'ai trouvé ça assez fluide, y avait meme de la bave partout :mrgreen:

) comme quoi, les gouts et les couleurs...

omurah a écrit:Je fais partie des 93% de la population à n'avoir jamais pu passer les 3 premiers épisodes de Bleach x')

De même, mais je pensais pas que l'on était aussi nombreux :mrgreen:

Bon courage pour la suite de Cassis - Roue =)

par **omurah** le Ven Mars 17, 2017 19:25

Tu as... totalement raison, et ça ne m'étonne pas que ça ne t'ait pas échappé

Effectivement, ce chapitre à la base était censé être moitié moins long, voire trois fois moins long, mais tu me connais... (la comparaison que t'as faite sur skype est d'ailleurs fort à propos, je dois bien l'admettre)
Pire encore, j'ai coupé en plein milieu de l'action du coup, le chapitre suivant est déjà prêt, et les deux n'étaient censés faire qu'un, et finalement ils feront trois...
Mais ce que je peux dire, c'est que la fic commence réellement à partir du troisième chapitre en question (donc le chapitre 16), vous verrez tout de suite pourquoi jusqu'ici tout n'était là que pour introduire ce qui va se passer aux chapitres 16 et +

Max a écrit:j'ai du mal à voir l'utilité dans la trame principale.

Je comprends totalement où tu veux en venir, et là encore, c'est toi qui as raison, clairement.
Mais quand même, elle est pas géniale cette transition ? Pour un peu, on aurait cru - avant transition - que Michael était le personnage principal, et Franklin un vulgaire PNJ. D'ailleurs, ça ne vous rappelle pas la transition Wheelo-Gero dans Calfiru ?
GTA V (le jeu) est l'épisode qui introduit les switchs de points de vue...
Il se trouve qu'il y aura un chapitre nommé GTA V dans Calfiru. Coïncidence ?

Max a écrit:Bon après, peut-être que je me goure totalement, que j'ai loupé un chapitre ou un bout de chapitre, ou que je sois le seul à penser ça.

Nan, dire que tel et tel persos sont pas encore assez développés - et/ou intégrés à l'intrigue - pour qu'on leur accorde tant de temps d'antenne, est une réflexion pleine de sens de ta part. Je ne peux qu'y souscrire, je l'avais d'ailleus anticipée, d'où le "désolée d'être encore vivante" prononcé par Kat, c'était totalement un clin d’œil au lectorat

Au final, je suis d'accord avec toi une fois de plus, et je ne peux que te demander les mains jointes de leur laisser une petite chance ^^
Pour les bouts de chapitre loupés, nan je pense que t'as rien manqué, Kat fait un caméo au chapitre 9 il me semble (c'est elle qui fait le jeu de mot sur "crier sur tous les toits") puis au chapitre 11 (ou 12) où on la voit se vernir les ongles pendant que tout le monde - sauf elle - réfléchit à comment choper Gero ^^

Max a écrit:De même, mais je pensais pas que l'on était aussi nombreux

nufufu ouais je m'étais aussi fait la réflexion après-coup que j'avais craqué sur le chiffre :lol:

(et que j'avais aussi prêté à Tonay l'idée que le mot Kat était une référence alors qu'il n'a pas nécessairement dit ça, my bad Tonay :p)

Max a écrit:Bon courage pour la suite de Cassis - Roue =)

J'adore tes jeux de mots mec :lol:

Merci pour ce commentaireuuuh !

par **Point** le Ven Mars 17, 2017 21:43

/me sort du portail d'invocation d'Omurah qui attendais bien évidemment mon commentaire
/me range sa modestie

YO

Sympa de se détacher un peu de Gero et Yamcha pour voir seulement les guerriers pas jojo. Globalement, l'affrontement entre AGAR.IO et les autres gus était intéressant, toujours usant des fameuses Omurhies. La question que je me pose maintenant c'est: Est-ce qu'AGAR-IO va réussir à être contrôlé après qu'il aie défoncé tout ceux qu'il doit vaincre ? Bonne question. Je demande un lancé de pokéball pour voir si ça fonctionne.

/me sépare la terre en deux et plonge dans la crevasse ainsi créée avant de la refermer.

par **Kurama_Senju** le Ven Mars 17, 2017 23:36

Agar.io est dans la place, et ça se voit !
Superbe présentation du monstre.

J'adore ses attaques, c'est bien de la vilaine créature toute crachée, qui balance du gros boum boum mais aussi des versions miniatures pour des frappes chirurgicales.

Tout le truc avec la mémoire de l'eau et le Dodompa copié c'était une excellente idée d'ailleurs...
Ça donne un effet "esprit de l'eau" mythifiant un peu plus encore le mmorpg.

Tu m'as pas mal inspiré avec ce combat d'ailleurs, j'ai beaucoup aimé l'ambiance générale que tu as parfaitement su gérer.

Tu as donc réussi ton coup du point de vue combat aussi dans ta fic, aspect que je ne t'avais jusqu'alors pas vu traiter aussi précisément (bien qu'indirectement dans la folle course poursuite). Ça tombe bien, j'adore les combats !
Mais je ne parle pas que des échanges de coups. Je parle également des échanges entre les différents opposants de Gero. On est vraiment dedans !

D'ailleurs, Gero, on l'oublierait presque. C'est pas plus mal, c'est agréable de voir mis le curseur ailleurs sur une scène pourtant similaire, ça donne une toute autre vision. Et puis j'aime pas ce gosse.

Vivement le prochain, mais surtout le chapitre 16 ! J'imagine que tu as tout autant hâte de partager ça... :twisted:

par **omurah** le Mer Mars 22, 2017 2:26

Pardonnez mon retard, messires
*omurah s'incline*

@Zaagaan

Spoiler

@Kurama

Spoiler

Kurama_Senju a écrit:Agar.io est dans la place, et ça se voit !
Superbe présentation du monstre.

/me content
/me fait la danse du ventre version Guldo
Pour toute réclamation suite à quelque dommage oculaire que ce soit, le SAV est ouvert tous les 30 février à 15h du matin

Kurama_Senju a écrit:J'adore ses attaques, c'est bien de la vilaine créature toute crachée, qui balance du gros boum boum mais aussi des versions miniatures pour des frappes chirurgicales.

T'as tout compris !

Kurama_Senju a écrit:Tout le truc avec la mémoire de l'eau et le Dodompa copié c'était une excellente idée d'ailleurs...
Ça donne un effet "esprit de l'eau" mythifiant un peu plus encore le mmorpg.

T'as encore tout compris ! L'aspect mythique, c'est exactement ce que je visais, mais, entre nous, je crois que j'ai un peu raté...

Kurama_Senju a écrit:Tu m'as pas mal inspiré avec ce combat d'ailleurs, j'ai beaucoup aimé l'ambiance générale que tu as parfaitement su gérer.

La boucle est bouclée, puisque c'est tes combats de titans dans Shinobi vs Saiya-jin qui m'ont mystifié à ce niveau-là :mrgreen:

Kurama_Senju a écrit:Tu as donc réussi ton coup du point de vue combat aussi dans ta fic, aspect que je ne t'avais jusqu'alors pas vu traiter aussi précisément (bien qu'indirectement dans la folle course poursuite). Ça tombe bien, j'adore les combats !

Si tu aimes les combats alors cet arc est fait pour toi, puisque son épine dorsale est le combat final qui va arriver dans... euh... *omurah compte sur ses doigts*... 7 chapitres ? :mrgreen:

Kurama_Senju a écrit:Mais je ne parle pas que des échanges de coups. Je parle également des échanges entre les différents opposants de Gero. On est vraiment dedans !

Merci beaucoup :cry:

Kurama_Senju a écrit:D'ailleurs, Gero, on l'oublierait presque. C'est pas plus mal, c'est agréable de voir mis le curseur ailleurs sur une scène pourtant similaire, ça donne une toute autre vision. Et puis j'aime pas ce gosse.

Quelque part ça me rassure que tu l'aimes pas, c'est donc qu'il tient quand même un peu du "vrai" Gero :mrgreen:

D'ailleurs...

Kurama_Senju a écrit:Vivement le prochain, mais surtout le chapitre 16 ! J'imagine que tu as tout autant hâte de partager ça...

Clairement, ouais ^^
Même si ça se peut que ce soit pas le n°16, vu que là je suis en train de voir comment remanier le 15 & 16, par souci de rythme
Et aussi, le 16 et les autres risquent d'avoir un peu de retard, rien de dramatique, mais ne les attendez pas trop tôt, y'a mes exams et ma nouvelle période de stage qui approchent à pas de géant donc c'est chaud, mais une chose est sûre, une fois que je serai en mode free time, et ça arrivera, on risque bien de repartir sur du 1 chapitre par semaine comme au début ^^

Merci encore à tous les deux ! ^^ Et à Tonay et Max tant qu'à faire !

Et à tous les lecteurs de l'ombre ! (hum, ce nom est trop badass pour vous bandes d'enfoirés d'ingrats, va falloir vous renommer autrement là ça va pas :lol:

)

Spoiler

par **omurah** le Ven Mars 24, 2017 12:35

Bonjour !

Oui

________________________________________________________________________

15

Get Gero or die trying.

♪ ♬

Le ciel mangeur de dragon.
Le ciel aux éclairs tueurs, brûlants & mordorés.
Le ciel aux nuages rouges, imbriqués dans un imbroglio fantasque.

Ce ciel-là pouvait se définir de bien des manières, tout comme il pouvait se résumer en un seul mot…

Pandémonium.

Voilà qui explicitait l'état actuel des cieux autant que le mot “Tartare” résumait la situation des eaux du Pacifique. Au bout du compte, il ne fallait ni s'approcher du tapis océanique, ni monter au cocotier. Car la Grande-Faucheuse se cachait quelque part au creux des vagues, ou au cœur des nuages.

Ainsi coincés entre le marteau et l'enclume, les trois derniers chasseurs de prime encore en lice luttaient pour leur propre survie, évoluant au beau milieu d'une arène dont le Pandémonium et le Tartare constituaient respectivement le plafond et le sol, mille fois mortels. Du moins mortels pour le trio Impérial. Pas pour leur adversaire : le titan cracheur de bombes à eau.

Quoi que Agar.io. ne crachait déjà plus de salive depuis un certain moment. Il optait plutôt, désormais, pour de la morve bien grasse ; bien collante. Une morve indécrottable, mais surtout : hautement inflammable. Raison pour laquelle le bon sens commandait de ne surtout pas chercher à dégommer les crachats à coup de “boules de feu”.

Malheureusement, Kat Lupanar perdit justement toute once de rationalité au moment de réaliser que les projectiles de la Bête étaient constitués de morve. La seule idée d'entrer en contact avec une substance aussi dégoutante hystérisa Boucle d'Or, poussant cette dernière à la faute ultime : ouvrir le feu.

Ainsi “l'arène” fut-elle transformée en fournaise absolue.

Une fournaise si épaisse qu'elle en tutoyait la définition de l'Enfer.

Un enfer qui gonflait comme une bulle de savon.

Bilan des courses : Pandémonium au-dessus. Tartare en dessous. Enfer au milieu.
Les chances de survie du trio Impérial fondirent aussi vite que leurs armures d'or.

L'Enfer était invivable. L'espérance de vie s'y comptait en secondes pour un officier classe 1 ; en quarts de seconde pour un classe 2 moyen. Il fallait quitter la fournaise avant de finir faisandé. Or il n'y avait que deux manières de quitter l'Enfer : prendre la direction du Pandémonium… ou celle du Tartare.

Entre la peste et le choléra, Dieu choisit d'aller s'engouffrer dans le Tartare.

Son calcul était simple : 5 officiers Impériaux auront été aspirés par le ciel ↔ aucun n'en est revenu. Une officière classe 2 est tombée dans le Tartare ↔ elle en est revenue. Il n'en fallait pas plus au classe 1 pour faire le choix de sa prochaine destination.

Kat Lupanar - au contraire du capitaine - décida de s'entourer d'un champ de force psychokinétique – triplement blindé - pour ensuite migrer vers le Pandémonium, gageant que l'espérance de vie y était meilleure qu'en Enfer, et meilleure que dans le Tartare. Tao Bong quant à lui décida de rester en Enfer, incertain du fait que l'herbe — ou les algues, s'agissant du Tartare — soit réellement plus verte ailleurs.

“Bonne chance les amis…” pria fugacement le puîné de la famille Tao, lui qui déjà s'enveloppait dans plusieurs couches de boucliers rosés, lesquelles fondirent malheureusement plus vite que Bong n'arrivait à en recréer par-dessus pour compenser les pertes…

Le Réel et l'Abstrait ne faisaient plus sens, aux yeux de Lupanar. Le chaos ambiant, au cœur du Pandémonium, avait fait perdre à la jeune fille tous ses repères spatio-temporels. La douleur elle-même en devenait difficile à se figurer. À tel point d'ailleurs que Boucle d'Or n'aurait été surprise de se voir confondre une douleur au bras gauche et une douleur au pied droit. À dire vrai, lui aurait-il été posé la question : “es-tu encore vivante ?” que la réponse de Kat eût probablement été : “j'en sais rien…”

Dieu ne faisait plus la différence entre le haut et le bas. La gauche et la droite.
Lui serait-il posé la question “regrettes-tu d'avoir choisi le Tartare ?” que sa réponse, assurément, tiendrait en trois mots : “Oui. Je regrette.”

43 couches…
32 couches…
26 couches…
13 couches…

Le total des boucliers de Zvei tendait dangereusement vers zéro.
Le gradé au teint mat serra les fesses, une fois le chiffre 6 atteint.

8 couches…
12 couches…
18 couches…

Tao mit bien 10 secondes à réaliser que les boucliers ne diminuaient plus en nombre.

Ils augmentaient…

Bong exulta. Quand bien même ne comprenait-il rien au pourquoi de ce petit miracle divin.
Jusqu'ici le feu consumait les boucliers plus vite que Tao n'en recréait. D'où le solde négatif.

Alors que penser d'un solde subitement redevenu positif ?

“Ok…… Ok, je vois… la Bête n'alimente plus la fournaise en flux continu.
Elle ne me tire plus dessus. Elle doit être tombée à court de minutions…”

Cette dernière hypothèse était la plus évidente… mais aussi la bonne.
Assurément, Agar. io. n'alimentait plus le feu de l'Enfer avec ses tirs.

Tomber à court de mucus. Exactement comme un humain qui - après s'être suffisamment mouché - aurait entièrement vidé ses naseaux… et devrait alors patienter un certain temps avant que le stock de morve ne se reconstitue naturellement. D'ici là, l'Enfer coupé de toute alimentation externe perdait déjà en intensité. Et Tao ne manqua pas de le faire savoir - télépathiquement - aux immigrés côté Tartare et Pandémonium.

“Revenez au milieu de terrain ! Il fait beaucoup moins chaud ! C'est vivable !”

Dieu répondit à l'appel sous la minute, et jaillit du fond des eaux sans demander son reste.

Lupanar quant à elle ne répondit jamais rien.
Ni deux secondes plus tard…

… ni trois.

— Quelle idée aussi… d'aller se fourrer dans ce Pandémonium, soupira le capitaine, sur un ton sans équivoque quant au sort de Kat.

Bong accourut en deux temps trois mouvements, pour soutenir physiquement son capitaine, évitant ainsi à ce dernier de retomber comme une pierre dans le Tartare, sous le coup de l'exténuation.

— Ce carnage… putain de merde ! Mais regardez-vous chef… ; votre apparence est PEGI « 18 » à elle seule ! Vous avez besoin d'un médecin. Et vite…, s'alarma Tao Bong. On laisse tomber la mission. Allez, on arrête les frais. On est plus que deux. Ça suffit. Gero l'a, son match nul.

— Que dalle…, mâchonna le classe 1, dans un murmure. Cette histoire est déjà allée beaucoup trop loin… Je ne me satisferai plus d'un match nul. Passe-moi un peu de ton énergie…

Bong ne répondit pas tout de suite, préférant d'abord élargir le périmètre de sa propre aura, pour faire en sorte que cette dernière englobe aussi le corps de Dieu. Manœuvre opérée en vue de protéger le capitaine du feu partout présent.

— Je ne t'ai pas demandé de faire ça…, grogna le chef. Je t'ai demandé de me filer de l'énergie. Fais pas ton crevard. Et ne viens pas me dire que tu n'as aucune idée de comment on exécute un transfert de Chi. Tu es un terrien. Vous êtes des spécialistes de ce genre de choses, vous… les terriens.

— Non mais, même si je vous passais du Ki… ça ne changerait rien à la moyenne arithmétique de nos niveaux.

— Bien sûr que si. Mes “techniques de la dernière chance” sont plus subtiles et moins bourrines que les tiennes. Il me manque simplement l'énergie qu'il faut pour les utiliser. Alors aboule le Chi. Et fais vite quoi… je suis à 'ça' de tomber dans les pommes…

Vaincu, Bong s'exécuta, sans grande conviction.

— Crevard. C'est tout ce que tu as pour moi ? persifla Dieu, en se dégageant sèchement des bras du bronzé, pour ensuite faire rouler son cou et ses poignets, redevenus sensiblement plus vifs grâce au “petit” don de Tao.

— …

— Bon, sinon, il nous reste combien de temps avant la prochaine charge du titan ? J'ai des techniques plus ou moins létales qui mettent plus ou moins longtemps à charger. Alors il faut que je sache - à la seconde près - combien de temps j'ai devant moi…

— J'en sais rien chef. Ça dépend du temps dont il a besoin pour refaire son stock de morve…

— Ok, et d'ici là, tu me garantis qu'il ne nous attaquera pas ?

— Qu'est-ce que j'en sais, moi ?

— Il est à court de salive ?

— Apparemment, oui. De salive, et de morve. Après, ça m'étonnerait pas qu'il change une nouvelle fois de stratégie et décide de poster ses mains au niveau de ses yeux, pour nous balancer je ne sais quelles larmes corrosives. Au point où on en est…

— Oui mais là tout de suite, il fait quoi ? Rien ? Il bouge pas ? Je peux charger ma technique tranquille ?

— Nan. Il bouge pas.

— Parfait, souffla Dieu en collant aussitôt ses deux poings l'un contre l'autre, en amorce de sa prochaine sortie.

— Enfin si, il bouge. Il vient vers nous, d'ailleurs.

— Quooooiiii ?! Et c'est maintenant que tu le dis ?! hoqueta le capitaine, dans un soubresaut.

— Du calme, chef. Le colosse vient droit vers nous, oui. Mais il est tellement lent que c'est à peine perceptible. C'est pas demain la veille qu'il arrivera à nous coller un coup de poing. Ne lui en déplaise.

— …

— Je parie que sa lenteur doit être aussi frustrante pour lui… que son invulnérabilité l'est pour nous. Je suis sûr qu'il brûle de nous prendre au corps-à-corps.

— Et moi je brûle de le faire sauter comme une crêpe, surenchérit Dieu, acide, s'en retournant à sa pose de charge… après avoir vérifié qu'Hiéronimus s'embourbait encore et toujours dans l'une des nombreuses tornades du regretté Zouss. Dis voir, Tao…

— Hm ?

— Pendant que je charge mon bordel, j'aurais une mission de reconnaissance à te confier. Tu as le droit de refuser, parce que ça va être difficile. Et dangereux.

— Vous voulez que je m'approche de la Bête pour pouvoir l'étudier dans le détail et chercher un ou plusieurs points faibles, c'est ça ?

— Prudemment, hô ! Pas trop près hein… hey, fais pas le con Zvei…

— Huh !

— C'est quoi la portée maximale de ses bras ?

— Ses bras ? Euh… 15 mètres. À peu près.

— Alors approche-toi à 16 mètres maximum. Pas plus.

— Même à 16 millimètres, j'aurais largement le temps de voir venir ses mouvements…

— On sait jamais Zvei…

— Bon, je m'approche… Et ensuite ?

— Tu regardes son “ventre” en détails. Si mes calculs sont bons, tu y verras quelque chose qui pourrait bien nous permettre d'ouvrir le champagne avant même l'arrivée de Tagoma.

— Ah mais, si c'est que ça, je vois déjà très bien d'ici. Mais ch'uis censé voir quoi au juste ?

— Des trous. Je lui ai tiré dans le lard à plusieurs reprises, tout à l'heure, pendant qu'on se défendait chacun de notre côté, contre les soldats aqueux.

— Bah moi aussi je lui ai tiré dessus, je vous ferai savoir. Avant vous, même. Et ça n'a strictement servi à rien. Pour info.

— Ok. Ben regarde de plus près. Tu pourrais être surpris.

— …

— …

— Comment vous avez fait ça ? fit Bong, bouche ouverte, maintenue telle quelle.

— Alors ça y est… tu vois les trous ?

— Ouais mais… j'comprends pas. Vos tirs à vous ne sont pas plus puissants que les miens. Ou pas de beaucoup. Pourtant mes Kikoha à moi ne lui avaient pas causé la moindre égratignure…

— Ça c'est parce que tu es obsédé par la taille et la puissance de tes tirs. Alors que la meilleure manière de trouer la Bête comme une passoire c'est de générer - non pas des Kikoha démesurés - mais des rayons aussi fins et perforants que possible. En fait l'idée me démangeait depuis un moment. Du coup je l'ai testée. Veni vidi vici. Alors dis-moi, elle pisse le sang là, ou bien ?

Bong plissa les yeux, façon d'aiguiser son acuité visuelle.

— Pas tellement. Les trous sont là, oui. Mais ils sont petits.

— Et… ?

— Il y a de l'eau qui en jaillit, comme des fontaines. En lieu et place du sang.

— Juste de l'eau ?

— Ouais…

— Et ça lui fait mal quand même, tu crois ?

Bong plissa les yeux.

— Du tout.

— … Même pas un peu ?

— Ah, je vous avais pas dit ?

— … Dit quoi ?

— La Bête souriait, au tout début de l'affrontement. Quand on était encore trois.

— … Et maintenant ?

— Son sourire est distinctement plus large qu'avant. D'ailleurs j'espère que votre “technique spéciale de la dernière chance” est bientôt prête là, parce que le petit oiseau va enc…

— Ah merde, Déjà ?! Alors ça y est, elle a déjà fini de se recharger en morve ? Elle a replacé ses mains au niveau des narines ?

— Non, sa bouche.

— Comment ça, sa bouche ?

— La sarbacane est redescendue au niveau de la bouche du meuporg.
Comme au tout début du combat ; à une différence près…

Dieu ravala bruyamment sa salive, et fit rouler sa pomme d'Adam.

— Quelle différence ? s'enquit le membre fondateur du commando Kiwi, aujourd'hui peu ou prou dissolu.

— La circonférence de la “sarbacane” n'est plus la même qu'avant.

— …… Plus petite ou plus grande ?

— Trois fois plus grande. Du coup j'espère que vous avez soif, parce que les bombes à eau petit modèle c'est fini. On va siffler du Magnum à partir de maintenant.

Le Boss s'étouffa, se recula, trébucha, vit flou, eut le vertige.

Sa course à reculons fut prolongée quand il fut soudain balayé par l'onde sphérique générée par Zvei, qui - ce faisant - imitait Dieu lui-même, eu égard au moment où ce dernier avait éjecté ses deux subordonnés d'une brève et sèche impulsion de Ki.

— Ne m'approchez pas à moins de 60 mètres, prévint Tao, sentant déjà venir les pétitions du capitaine quant à la formation d'un éventuel duo idoine. Je vous ai donné pas moins que les ¾ de mon énergie. Débrouillez-vous avec ça.

Dieu, une fois son équilibre retrouvé, souffla fortement du nez.

— Viens reprendre le Chi que tu m'as donné, petit merdeux ! cracha le classe 1. Tu fais trop le malin toi. Toi, j'irai déféquer sur ta tombe si tu meurs ce soir. Petite merde…

— Vous êtes sur les nerfs depuis la mort de Needira Stark, chef, fit calmement remarquer le moine de la Grue, sans détacher son regard de la sarbacane d'Agar.io., que Tao fixait d'ailleurs avec une intensité extrême, exactement comme un coureur fixerait le bras d'un starter, avec pour objectif de parvenir à démarrer pile à l'instant où ledit bras se laisserait choir.

Comme un coureur, oui. À ceci près que Bong fixait la sarbacane à seul dessein de voir venir la “balle mortelle” expressément réservée à son nom. “Voir” n'étant pas le mot juste, par ailleurs, étant donné que l'option d'esquiver pareil projectile ne saurait se jouer sur le sens de la vue, compte tenu des vitesses extrêmes propres aux tirs de la Bête.

Vitesses extrêmes, du moins en théorie, parce qu'en pratique, Bong n'eut finalement aucun mal à esquiver la première balle XXL, ce dans la seule mesure où cette dernière s'avéra – au bout du compte - d'une lenteur à la mesure de sa hauteur colossale.

Une hauteur de château d'eau, pour ainsi dire.

Trois nouvelles bombes à eau modèle grand format “fusèrent” en direction de Bong, qui les esquiva d'une égale aisance. Le moine de la Grue s'autorisa même à détacher momentanément ses pupilles - et donc son attention - de la cinquième bombe XXL du jour, laquelle lui venait par au-dessus, en trombe & en cloche.

Tao snoba cette bombe, le temps d'aller aux nouvelles, auprès du Boss.

— Ok chef, c'est officiel : ça pue le piège à plein nez, cette histoire de Magnums. La Bête, elle est clairement pas aussi conne qu'elle voudrait bien qu'on pense qu'elle est. Les tirs sont trop lents pour être honnêtes. C'est limite si on n'a pas le temps de prendre le thé & les petits b…

“C'est quoi le putain de fuck…” fut la première pensée de Zvei au moment de constater à quel point Dieu patinait - de son propre côté – quant à l'esquive des châteaux d'eau que lui balançait la Bête. Pire, le capitaine galérait à la manière d'un escargot qui - parachuté sur une piste de formule 1 - chercherait tant bien que mal à sauver sa coquille en esquivant une à une toutes les voitures courant sus à la ligne d'arrivée d'une compétition organisée outre-tombe, donc sans risque de mort, donc sans pitié pour le champignon.

C'était dire le niveau de galère du capitaine sur l'échelle de “Saramsek”.

— Mais bordel chef, vous nous faites quoi là encore ? C'est quoi ce nouveau coup de barre que vous avez ?! se décomposa l'autrefois heureux prétendant de feu Needira Stark. Je viens de recharger vos batteries y'a pas deux minutes…, alors c'est quoi le problème cette fois ?

— …

— Non…… attendez…… une seconde. Ne me dites quand même pas… que vous vous êtes débarrassé de l'énergie que je vous ai donnée… en tirant massivement des Kikoha dans le ciel ?! se scandalisa Zvei, au constat des énormes trous dans les nuages du Pandémonium.

— Tu faisais trop le beau, enfoiré…, confirma Dieu, entre deux esquives éminemment laborieuses. Tu n'aurais pas accepté de reprendre cette saleté d'énergie. Et je n'aurais pas pu te la rendre de force non plus, vu que je ne maîtrise pas le transfert de Chi à distance - et ça tu le sais pertinemment - d'où le fait que tu t'es permis de me prendre de haut. Mais tu n'avais pas prévu mon plan C…, 'culé va.

— Quel plan C, bordel de merde ?! Jeter à la poubelle tout mon Précieux ?! C'est ça votre plan C de mon cul ?! servit Bong, sur un lit de grands de gestes outrés. Boss, c'est pas parce que votre fille unique est morte noyée il y a 15 minutes que vous pouvez vous permettre de saboter le reste du rapt ! Des dizaines d'autres haut-gradés sont MORTS pour la réussite de cette mission classe S+ ! De quel droit leur crachez-vous à la gueule comme ça ?! s'insurgea Bong, en se dégageant par ailleurs de la trajectoire d'une certaine bombe à eau, sans même honorer cette dernière d'un quelconque regard.

— Fils, estime-toi déjà heureux que j'aie déchargé cette énergie dans le ciel… et pas sur toi…

— Je. Ne. L'ai. Pas. Tuée ! Je n'ai rien à voir avec la mort de Needira !

— Je ne sais pas. Je n'étais pas là. Tout ce que je sais, c'est que ma fille est morte, et que mon ex futur gendre n'est pas resté pour la protéger. J'ai tiré dans le ciel pour passer mes nerfs. C'était ça ou je te tirais dessus.

— Alors c'est comme ça ? Je dois surveiller mes arrières maintenant, c'est ce que je dois comprendre ?

— Je t'ai appelé “fils” à l'instant ! Que je sache ! Alors tu vas pas me faire ch…

… Nouvelle bombe à eau en approche.
Celle-là était pour le Boss. Et rien que pour lui.
Lui qui tremblait déjà comme une feuille. De fatigue ; de rage ; d'effroi.

Lui qui ne se devinait plus la force d'esquiver quoi que ce soit.

Quasi-mécaniquement, les deux bras du capitaine se dressèrent devant son propre visage émacié. Dieu envisageait ainsi d'arrêter le boulet de canon. À mains nues. Du moins l'envisageait-il jusqu'au moment de se souvenir que le projectile en question faisait au bas mot la taille d'un petit immeuble d'habitation. Ou comment refroidir les ardeurs de n'importe qui possédant un cerveau en état de marche. Et celui de Dieu fonctionnait plutôt pas mal. Aussi le Boss ne se fit-il pas prier pour apposer une croix sur l'option “sécher net la bombe”.

Nightgoldstorm s'empressa de plancher sur une autre idée, peut-être plus jouable : “amortir le boulet”.

Malheureusement la question n'était pas de savoir si un amorti pourrait se négocier. Elle était de savoir en combien de temps maximum cet amorti devrait se faire. Sachant déjà que la durée en question ne saurait être inférieure à 5 secondes, autrement l'absorption du choc serait trop conséquente, voire létale.

Non, il fallait accompagner la trajectoire du projectile, pour limiter la casse au niveau de l'amortisseur matérialisé par le capitaine lui-même. Or, accompagner la trajectoire était synonyme de “temps d'amorti” supérieur à 5 secondes, et donc d'allongement des distances parcourues à reculons durant toute l'opération d'amortissement.

Autrement dit : si l'affaire prenait plus de 30 secondes, alors Dieu allait se retrouver, en bout de course, à des kilomètres et des kilomètres du point de départ de l'amorti. Or le capitaine ne pouvait se résoudre à être éjecté aussi loin, puisque cela revenait à abandonner Tao Zvei - à la pleine merci de la Bête - durant tout le temps que durerait le voyage “retour au point de départ”.

Lequel “voyage retour” prendrait bien plus de temps que le “voyage aller” puisque la vitesse du capitaine était inférieure à celle de l'obus qui l'aura éjecté en première instance. D'autant plus inférieure que Dieu finirait assurément lessivé au sortir de l'opération d'amortissement.

Réflexion faite, l'abandon temporaire de Zvei était une fausse bonne idée.

Dieu abandonna donc l'abandon.

Or - ce faisant - le capitaine écartait du bout du pied son option n°2, après avoir déjà botté en touche la n°1. Vint alors le moment de réaliser qu'il n'y avait déjà plus le temps de chercher une Précieuse n°3. Dieu comprit de ce fait qu'il fallait retourner choisir par défaut l'une des deux options précédemment écartées. C'est du moins ce qu'il aurait fait si l'option n°3 n'avait pas soudain toqué à la porte de son esprit, venue d'elle-même, comme livrée à domicile.

“Pff, essayons toujours…” fut alors le verbe tacite du Boss, eu égard à n°3.
Tacite et sans grande conviction. Ce n'était vraiment pas l'idée du siècle…
Mais le temps de la réflexion était déjà consommé, fâcheusement.

Alors tant pis.

Dieu laissa retomber son bras droit…

… mais garda le gauche bien armé.

À la pointe de ce dernier membre naquit alors une “boule de feu” que le chef relâcha aussitôt en direction de l'immense projectile qui menaçait encore de lui faire du rentre-dedans. Le corps du Boss aurait-il fini en un seul morceau si pareil impact avait eu lieu ? La réponse ne tarda pas, puisque l'impact en question eut bel et bien lieu…

Et pour cause : le tir du militaire mal rasé n'avait pas fait exploser la sphère aqueuse… comme Dieu l'aurait voulu. Le Kikoha avait plutôt traversé la bombe d'un bout à l'autre, sans l'ombre d'une explosion, pour le plus grand malheur du capitaine qui – fatalement - n'eut pas le temps de réfléchir à une option de secours, et fut percuté par la masse d'eau tel une statue de verre jetée sur la trajectoire d'un train en marche.

Une statue dont le bras gauche, puisqu'antérieurement tendu à l'horizontale, fut la première portion de chair à entrer en contact avec l'obus liquide. L'organe n'y survécut pas, virevoltant déjà dans les airs tandis que le corps charcuté du capitaine roulait-boulait vers le Sud à la façon d'une étoile filante.

— Attention, il y a une bombe qui vous fonce dessus !

Dieu n'en finissait pas de rouler-bouler sans décélération. Aussi l'avertissement de Bong lui parvint-il dans la plus parfaite confusion. Pire : Dieu ne sut même pas situer - dans le temps - ladite mise en garde. Ces derniers mots de Tao dataient-ils d'avant le moment où la monumentale masse d'eau s'était abattue de tout son poids sur le capitaine ? Ou dataient-ils d'après cet incident tout frais ?

La première de ces deux hypothèses supposait que Dieu ait entendu l'avertissement de Bong en différé. Ce qui saurait se justifier soit par un état de choc… soit par le fait que le vent tempétueux ait littéralement dévoyé les mots de Zvei hors de leur trajectoire rectiligne initiale. La phrase de Tao - ainsi détournée - aurait alors suivi un nouveau circuit suffisamment long pour expliquer le décalage entre le moment où les mots furent prononcés et celui où ils furent entendus.

Capillotracté. Oui. Trois fois oui. Mais c'était ça… ou devoir créditer l'hypothèse n°2. Celle voulant que les mots de Bong datent d'après l'accident. Or cette hypothèse impliquait par ailleurs que la phrase de Zvei fasse référence – non pas au château d'eau déjà encaissé par le capitaine – mais à une tout autre bombe XXL fonçant - à l'instant encore - vers le quarantenaire déjà estropié. Ou la mort assurée pour Dieu, le cas échéant. Aussi ce dernier préférait-il entériner l'hypothèse d'un quelconque vent chapardeur de mots.

“Attention chef, il y a une nouvelle bombe à eau qui vous fonce tout droit dessus !”

Le cœur de Dieu s'arrêta. Pourquoi ce crétin de Bong avait-il prit la peine de répéter son fichu avertissement par télépathie ? Et pourquoi diable avait-il prononcé le mot “nouvelle”… qui invalidait - à lui seul - toute l'hypothèse n°1 ? Le Boss ne se posa aucune de ces questions, car trop occupé à disséquer en esprit la phrase télépathique de Zvei… ce en quête d'une certaine information. Celle de l'actuelle trajectoire du château d'eau non encore échu.

“il y a une nouvelle bombe qui vous fonce tout droit dessus !”
“qui vous fonce tout droit dessus !”
“tout droit dessus !”
“tout droit”

Dieu Nightgoldstorm tenait là son information. La bombe arrivait en ligne droite, du Nord vers le Sud.
Le capitaine guetta alors le moment où son roulé-boulé hors de contrôle lui ferait faire face au Nord.
Et une fois en “bonne” position, Dieu relâcha un ultime Kikoha… en ligne droite.

La mémoire du Boss n'était pas courte au point d'en avoir oublié que les “boules de feu” traversent les bombes à eau comme couteau dans beurre. Non, il n'avait pas oublié ce “détail”… qui lui valait accessoirement d'avoir perdu son bras gauche. Pas d'oubli à l'horizon, donc. Au contraire, Dieu avait l'intention de tirer profit de cette donnée funeste.

Il tendit l'oreille, guettant le moment où son Kikoha basaltique entrerait en contact avec la bombe à eau XXL que le militaire n'avait par ailleurs toujours pas la chance de pouvoir embrasser du regard ; roulé-boulé oblige. Au moment où il perçut le bruit de collision entre Kikoha & bombe à eau, Dieu opéra un bref calcul mental, mettant en parallèle la vitesse de son propre Kikoha et celle - théorique - de la bombe en approche, sans omettre le troisième élément du parallèle : le diamètre connu des châteaux d'eau. Partant de l'hypothèse que ces derniers avaient tous le même volume.

De par ce calcul quasi-instinctif, Dieu détermina avec force précision le moment où le Kikoha basaltique atteindrait l'épicentre de la bombe à eau qui s'avançait encore vers le Boss sans dérailler. Et quand vint ce moment critique, Nightgoldstorm – qui roulait-boulait toujours aussi chaotiquement en direction du Sud – ferma subitement son poing droit. Aussitôt, le Kikoha flamboyant s'autodétruisit… avant d'avoir eu le temps de ressortir de l'autre côté de l'immense bombe à eau.

Cette dernière implosa alors en plein vol, juste à trente mètres de Dieu…
… qui reçut d'ailleurs quelques éclats d'eau sur le visage.
Une eau qui avait le goût de la victoire.
Le goût des cannes à sucre.

Tao soupira de soulagement au point d'en vider ses poumons. Il fit ensuite volte-face, se souvenant in-extremis du fait qu'un certain château d'eau lui fonçait dessus… à lui aussi. Bong l'esquiva d'un banal pas de côté, puis avisa la bombe suivante, laquelle venait - à l'instant-même - de quitter la “sarbacane”.

Le château d'eau ainsi éjecté fit – de suite - sus au vieux Bong. À une vitesse que ce dernier jugeait tout bonnement pathétique. Ce qui – paradoxalement – l'inquiétait d'autant plus. D'ailleurs Zvei réfléchissait déjà à toute allure, cherchant désespérément à deviner l'arnaque… avant que celle-ci ne referme ses crocs sur lui. Et tandis que Tao soliloquait encore dans sa tête - en quête de réponses - la distance entre la balle d'eau et lui fondait, fatalement…

70 mètres…

67 mètres…

“Elle est où l'arnaque, bordel……”

63 mètres…

53 mètres…

“Vas-y… on ne me fera pas croire qu'il n'y a pas anguille sous roche…”

50 mètres…

39 mètres…

“Ok… le château d'eau va se transformer en soldat taille gratte-ciel à la dernière seconde, c'est ça ?”

38 mètres…

35 mètres…

Une veine juteuse se fit jour sur la tempe de Bong.

33 mètres…

30 mètres…

Une goutte de sueur perla tout au long de l'épaisse moustache du vieux chauve.

29 mètres…

25 mètres…

“Il y a une deuxième bombe cachée derrière celle qui me fonce dessus, c'est ça ?”

22 mètres…

18 mètres…

Une seconde veine ramageuse bourgeonna sur le front de Zvei.

17 mètres…

13 mètres…

“Bon, la bombe à eau qui arrive est téléguidée, c'est ça ?”

12 mètres…

9 mètres…

À cette distance, l'obus - de la taille d'un immeuble 3 étages - en paraissait trois fois plus.
Zvei Bong avait l'air d'une minuscule fourmi, à côté. David & Goliath.
Et David contractait les mâchoires, au point de les boursoufler.
Ses dents grinçaient, craquelaient, sifflaient.
Zvei ne devinait toujours pas le vice caché…
Il ne savait pas d'où la mort allait venir.
Et son forfait réflexion s'épuisait…

8 mètres…

7 mètres…

— Attention !

Bong ne savait pas ce que Dieu entendait par ce “attention”.
Il ne savait pas non plus pourquoi la bombe qui lui fonçait dessus… soudain disparut.
Tao sut encore moins pourquoi, la seconde d'après, il se retrouva à nager le crawl dans le vide intersidéral, slalomant entre les étoiles, la tête auréolée de vase, de brume, et peut-être d'autre chose aussi…

Dieu hurla sa rage.
Celle d'avoir dit “attention”.
Il aurait dû dire autre chose. Autre chose que ça.
Il y avait tellement d'autres mots dans le dictionnaire.
Attention, ça ne veut strictement rien dire. Ça n'aide personne.
Ah, comme le Boss aurait aimé avoir une machine à remonter le temps…

S'il en avait eu une, Nightgoldstorm aurait assurément remplacé le “attention” par quelque chose de plus parlant, comme “décale-toi sur ta gauche !” ou “regarde sous tes pieds !” ; autant d'interjections qui auraient pu sauver Bong. Qui auraient pu permettre à ce dernier de constater - de visu - que le château d'eau précédemment volatilisé avait reparu pile en dessous de lui - dans son angle mort – et ce en prévision d'un coup de massue signé Agar.io. Un coup vertical qui – in fine - ne manqua pas de glisser - dans la main droite de Tao - un ticket simple pour le zénith, ou plutôt pour…

Spoiler

Car telle fut la Destination Finale de Zvei, suite au coup reçu. Un coup partant de bas en haut. Un coup porté par le plat d'une paume. Celle terminant le colossal avant-bras aqueux ayant subitement émergé de la bombe à eau qui s'était postée pile sous les “pieds” de Bong.

…

Dieu ne put retenir un nouvel hurlement de rage.

Puis un autre. Contre Agar.io. ; contre Gero ; contre cette mission S+ qui lui avait essoré le corps et l'esprit jusqu'à la dernière goutte ; qui lui avait volé sa fille, son gendre, ses hommes, son bras gauche ; contre Dame Destin… qui l'avait choisi lui, pour être le tout dernier survivant de l'Enfer, sans même prendre la peine de lui demander son accord avant ; contre Tagoma… qui prenait certainement son petit-déjeuner en petite serviette de bain, dans ses appartements et sans se presser, se fichant bien de savoir combien de ses preux collègues elle trouverait encore en vie à son arrivée sur le terrain ; … contre lui-même.

Le rugissement du capitaine s'étira en longueur, sans perdre en hauteur, loin s'en faut. Et tandis qu'il hurlait encore à s'en déchirer les cordes vocales, certains muscles du quarantenaire coupé court durciraient à vue d'œil. Son corps - déjà fin et sec au naturel - se crispait toujours plus, au point de se laisser pousser les veines comme une forêt de champignons. Son détecteur s'emballait.

Les ailes de papillon - dans le dos du capitaine - perdirent progressivement leurs couleurs chatoyantes & leurs motifs féeriques, pour n'y laisser qu'un violet austère, un noir crasseux, et des arabesques qui n'inspireraient même pas confiance à un pédopsychiatre, si elles avaient été dessinées par un enfant dans le cadre d'une consultation.

Et Dieu, lui, hurlait toujours plus fort.

À s'en déloger les yeux des orbites.

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Get Gero or die trying.

par **Kurama_Senju** le Sam Mars 25, 2017 12:18

C'est quoi ce chapitre de malade sans déconner ?

:twisted:

Ta description du début sur l'environnement était sublime.
Tartare, Enfer et Pandémonium. Le choix est assez moche pour les trois deux restants.

Et du coup, on les suit, on veut qu'ils s'en sortent.
C'est pas les ennemis du héro là, c'est des soldats cherchant à accomplir leur mission et qui se retrouvent mis en terrible difficulté.

Agar.io est superbement mis en valeur.
Je crois que le meilleur passage correspond au moment le plus calme, quand il avance lentement vers eux et qu'on apprend soudain que la créature mythique a un sourire dément.
L'effet est presque flippant.

Les bombes à eau et les stratégies sont top, jusqu'à la fin avec le terrible sort pour Tao...

Et cette fin promet.

Par contre, si Tagoma arrive, je sens que tout va brutalement changer...

Calfirũ

Re: Calfirũ

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